Magazine Le Clap #200

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ÉDITION SPÉCIALE

JANVIER

ET

FÉVRIER 2017 | GRATUIT

200

200 PARUTIONS · 31 ANS DE PASSION

LE MAGAZINE DU CINÉMA D’ICI ET D’AILLEURS

VALEUR SÛRE

LE CLIENT

38

nouveautés à l’affiche

LA TORTUE ROUGE � TONI ERDMANN JACKIE � JULIETA � NERUDA



ÉDITION SPÉCIALE

JANVIER ET FÉVRIER 2017

N° 200

+ + + +

CINÉ-PSY

LE FILS DE JEAN

LE CINÉMA VU PAR...

GILLES PARENT

VALEUR SÛRE

LE CLIENT

ARTS DE LA SCÈNE

CHOIX DE SORTIES

Nelly Un film de

Anne Émond

38

nouveautés à l’affiche

LA TORTUE ROUGE � TONI ERDMANN JACKIE � JULIETA � NERUDA


PROGRAMMATION

SAISON 2016-2017

OPÉRAS

Direct

Différé

Le Lac des cygnes Rudolf Noureev

22 janv. 17 15 h

26 janv. 17 13 h

Il Trovatore Verdi

31 janv. 17 14 h 30

5 fév. 17 15 h

Così fan tutte Mozart

16 fév. 17 13 h 30

19 fév. 17 15 h

The Sleeping Beauty Petipa/Ashton/Wheeldon

28 fév. 17 14 h 15

5 mars 17 15 h

Woolf Works McGregor

12 mars 17 16 mars 17 15 h 13 h

Le Songe d’une nuit d’été 23 mars 17 26 mars 17 George Balanchine 14 h 30 15 h Madame Butterfly Puccini

30 mars 17 14 h 30

2 avril 17 15 h

Rigoletto Verdi

6 avril 17 14 h

9 avil 17 15 h

Jewels Balanchine

11 avril 17 14 h 30

16 avril 17 15 h

La Fille de neige Nilolai Rimski - Korsakov

25 avril 17 13 h 30

30 avril 17 15 h

The Dream / Symphonic Variations / Marguerite and Armand Ashton

7 juin 17 14 h 30

11 juin 17 15 h

La Cenerentola Rossini

20 juin 17 13 h 30

25 juin 17 15 h

Otello Verdi

28 juin 17 14 h 30

2 juil. 17 15 h

18 déc. 16 15 h

22 déc. 16 13 h

Le Misanthrope Molière

9 fév. 17 14 h 45

12 fév. 17 15 h

Cyrano de Bergerac Rostand

4 juil. 17 14 h 45

9 juil. 17 15 h

THÉÂTRES King Lear Shakespeare

TARIFS Carte 9 spectacles – 169,95 $ (direct et différé) Carte 5 spectacles – 99,75 $ (direct et différé) Admission générale En direct: 25 $ chacun / En différé: 21 $ chacun Enfant et étudiant (35 ans et moins) En direct: 20 $ chacun / En différé: 15 $ chacun

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MOT DE LA RÉDACTION

NUMÉRO

200

200 fois le plaisir de vous offrir ce magazine qui présente le fruit de nos récoltes cinématographiques. Au fil des ans, ce sont des milliers d’œuvres internationales qui sont parvenues à susciter votre intérêt grâce aux descriptions judicieuses et évocatrices de notre équipe de rédaction. Des centaines d’entrevues exclusives et des chroniques diversifiées ont contribué à donner à ce magazine son caractère unique. C’est pourquoi nous désirons vous dire 200 fois merci!

NELLY

Cette écrivaine hors norme a traversé le paysage littéraire francophone à la vitesse de la lumière et nous avons tous été touchés par la grande douleur qui l’habitait. Son immense talent à marier réalité et fiction a conféré à ses romans un climat trouble et déstabilisant. Mylène Mackay incarne avec une immense sensibilité ce personnage fragile et frondeur à la fois. Assurément un des grands films québécois de l’année!

POUR L’AMOUR D’HOLLYWOOD, ou LA LA LAND dans sa version originale, est le film coup

de cœur de l’équipe du Clap et le sera certainement pour une majorité de cinéphiles. Déjà reconnu comme le meilleur film de l’année 2016 par l’Association des critiques nord-américains, il a également récolté sept nominations aux Golden Globes. Cette délicieuse fable de Damien Chazelle, celui qui nous avait surpris et conquis avec Whiplash il y a deux ans, touche profondément par son romantisme et nous donne l’impression d’assister à un moment d’histoire du cinéma.

LA VALEUR SÛRE

Asghar Farhadi, le réalisateur iranien, qui nous a habitués à des œuvres de très grande qualité telle qu’Une séparation et plus récemment Le Passé, nous revient avec LE CLIENT, sorte de thriller qui vous captivera et vous tiendra rivé à votre fauteuil.

LE RÉALISATEUR FÉTICHE DU CLAP

JULIETA, le dernier film de Pedro Almodóvar, cet habitué du Clap dont nous avons présenté pas moins de quinze films, s’avère une réalisation d’une grande profondeur qui lui a valu l’appellation de chef-d’œuvre par la critique internationale.

CLAP.CA

MAGAZINE LE CLAP N° 200 · JANVIER ET FÉVRIER · 2017

PLACE AUX SPECTACLES ROYAL OPERA HOUSE De Londres, le ROH nous présente IL TROVATORE de Verdi dirigé par David Bösch et le célèbre ballet THE SLEEPING BEAUTY sur une musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski OPÉRA NATIONAL DE PARIS La prestigieuse maison d’opéra parisienne nous offre LE LAC DES CYGNES, ballet en quatre actes chorégraphié par Rudolf Noureev sur une musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski et COSÌ FAN TUTTE, opéra bouffe de Wolfgang Amadeus Mozart. COMÉDIE-FRANÇAISE Plus de 300 ans après sa création, LE MISANTHROPE, comédie en cinq actes de Molière, séduit toujours autant.

PETITE LEÇON D’ASTRONOMIE

Pas besoin d’être un grand astronome ni même un grand cinéphile pour reconnaître que les étoiles ne brillent pas beaucoup au Soleil. Si vous êtes du genre à vous laisser guider par les étoiles des critiques, nous ne serions trop vous recommander de diversifier vos sources. L’appréciation d’une œuvre étant très suggestive, ce qui déplaît grandement aux uns peut être le coup de cœur des autres. À cet effet, voici une petite liste, non exhaustive, des références qui pourraient vous éviter de rater la perle rare. www.lapresse.ca/cinema/critiques www.imdb.com www.ledevoir.com/culture/cinema

www.rottentomatoes.com

www.journaldequebec.com

www.allocine.fr

www.mediafilm.ca

LA MEILLEURE RÉPONSE À LA DÉFERLANTE

En consultant le présent magazine, vous serez amenés à convenir de la richesse de l’offre, particulièrement en cette période pré-Oscars. L’occasion est belle pour acquérir ou renouveler votre Abonne-Clap. Consultez la page 12 de ce magazine ou demandez conseil à nos joyeux guichetiers quant au choix qui vous convient le mieux. Bonne lecture et bonne année de cinéma! (M.A.)

5


MAGAZINE N° 200

SOMMAIRE

VALEUR SÛRE

6

4

Ciné-spectacle / Opéras Saison 2016-2017

7

En couverture NELLY

12

L’Abonne-Clap Nos marchands participants

30 37

Documentaires Notre coup de cœur La La Land / Pour l’amour d’Hollywood

38

SPÉCIAL Récits merveilleux sur écrans lumineux

40

Ciné-famille / Programmation alternative

42

Index

9 NOS CHRONIQUES

LE CLIENT

Le réalisateur d’UNE SÉPARATION nous offre un nouveau drame social au scénario totalement bouleversant !

10

Le cinéma vu par...

14

Ciné-psy

22

Arts de la scène

26

Ciné-thés

32

Être humain

36

Livres

MAGAZINE LE CLAP N° 200 · JANVIER ET FÉVRIER · 2017

CLAP.CA


EN COUVERTURE

« Sexy, libertin, névrosé, déchirant et percutant, le nouveau film d’Anne Émond fait mal tellement il frappe dans le mille. » (É. Lepage-Boily, Cinoche.com)

V.O.F.

NELLY

Un film de Anne Émond De la même réalisatrice : Les Êtres chers QUÉBEC

Québec. 2017. 101 min. Drame biographique écrit et réalisé par Anne Émond. Mus. orig. : Dear Criminals. Int. : Mylène Mackay, Catherine Brunet, Mickaël Gouin, Sylvie Drapeau, Rémi-Pierre Paquin. GÉNÉRIQUE :

BANDE ANNONCE

CLAP.CA

MAGAZINE LE CLAP N° 200 · JANVIER ET FÉVRIER · 2017

SYNOPSIS : Nelly est une auteure de romans plébiscités. Cette femme aux multiples élans sentimentaux et émotifs cumule les excès, toujours aux prises avec des tourments amoureux ou sexuels. Au fil d’une vie intime où les échecs et les réussites se chevauchent, Nelly se fera voir sous quatre facettes différentes, quatre identités qui définissent sa troublante personnalité : la putain, l’écrivaine, l’amoureuse et la star. NOTES : Pour son troisième long métrage, après Nuit # 1 et Les Êtres chers, la réalisatrice et scénariste Anne Émond s’inspire librement de la vie et de l’œuvre de Nelly Arcan. Cette dernière, disparue de la scène littéraire en 2013 après son suicide, fut une figure marquante du courant de l’autofiction au Québec durant les années 2000. À l’origine de romans majeurs et bouleversants comme Putain et Folle, Arcan racontait des pans de sa vie, marquée par un besoin d’amour incessant. Le film, lui, réussit à amalgamer les énergies créatrices et celles plus sombres d’une écrivaine hypersensible, adulée, portée aux nues et affectée par son passé débauché et ses relations amoureuses compliquées. Mylène Mackay, que l’on a pu voir récemment dans Embrasse-moi comme tu m’aimes d’André Forcier, désirait plus que tout jouer le rôle de Nelly, sachant pourtant que le tournage n’omettrait pas les fantasmes sexuels qui parsemaient l’histoire de cette auteure née sous le nom d’Isabelle Fortier. L’actrice s’est donnée corps et âme dans ce rôle, changeant physiquement (de dodue à chétive) selon les périodes de la vie du personnage, une âme meurtrie, déstabilisée en toute fin de parcours par une relation amoureuse destructrice. Sans être un long métrage érotique, NELLY flirte avec le genre avec pudeur et met en scène un monde axé sur l’apparence, le désir et la célébrité, embrassant aussi, fort heureusement, l’amour des mots avec de nombreuses citations d’Arcan. Les scènes fortes sont légion, mais laissent aussi transparaître la tension psychologique chez cette femme, pavant la voie à un récit semi-biographique où mal de vivre et culte de la beauté se côtoient. Au final, Anne Émond a su jeter un regard féminin sur le parcours de cette écorchée vive qui, le temps de six œuvres littéraires publiées en moins de dix ans, aura marqué son époque. Il fallait bien un regard de réalisatrice pour dépeindre si habilement, en un seul film, le « phénomène Nelly Arcan ». (P.B.)

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Festival de Cannes 2016 Prix de la critique internationale

« Maren Ade livre un long métrage riche et farfelu comme du John Irving, intelligent et grinçant à la Martin Amis. » (É. Neuhoff, Le Figaro)

V.O. ALLEMANDE avec S.-T.F.

TONI ERDMANN

Un film de Maren Ade

ALLEMAGNE · AUTRICHE

V.O.F.

LOUISE EN HIVER

Un film de Jean-François Laguionie | Du même réalisateur : Le Tableau FRANCE · CANADA

GÉNÉRIQUE : Allemagne · Autriche. 2016. 162 min . Comédie dramatique écrite et réalisée par Maren Ade. Int. : Peter Simonischek, Sandra Hüller, Michael Wittenborn.

GÉNÉRIQUE : France · Canada. 2016. 75 min. Film d’animation écrit et réalisé par Jean-François Laguionie. Int. : Dominique Frot, Diane Dassigny, Antony Hickling.

SYNOPSIS : À Bucarest, Ines est une féroce consultante à l’emploi d’une grande firme allemande. Sa routine prendra une drôle de tournure quand son père Winfried, un sexagénaire déluré, débarque à l’improviste chez elle. Et les choses se bousculent davantage quand son paternel s’invente un personnage déstabilisant et envahissant, Toni Erdmann, ayant comme mission de l’aider à retrouver une part d’humanité.

SYNOPSIS : À la fin de l’été, Louise manque le dernier train qui quitte la petite station balnéaire de Biligen. La ville est désertée, tout le monde est parti. Les conditions de vie se dégradent rapidement tandis que les grandes marées menacent désormais l’électricité et les moyens de communication. Fragile et âgée, Louise n’a cependant pas froid aux yeux. Elle perçoit sa situation comme un défi : elle apprivoisera les éléments naturels et la solitude. Tour à tour, ses souvenirs s’inviteront dans l’aventure jusqu’à la grande révélation.

NOTES : Lors du dernier Festival de Cannes, TONI ERDMANN fut unanimement célébré pour sa critique sociale absurde forgée de moments aussi amusants que grossiers qui font le procès acerbe du néolibéralisme actuel. Ce récit, prenant la forme d’un clash générationnel, est porté par deux formidables acteurs et provoque de façon surprenante une réflexion sur la transmission des valeurs. Une méditation qui culmine lors d’une scène où une chanson de Whitney Houston réussit à nous chavirer le cœur. (P.B.)

8

« Le portrait délicat d’une septuagénaire. Un dessin animé empreint de poésie et de bon sens, mené par un maître du pinceau, Jean-François Laguionie. » (C. Carrière, L’Express)

NOTES : Alors que la plupart des films d’animation recourent à la technologie pour en mettre plein la vue, LOUISE EN HIVER nous interpelle par sa simplicité. La douceur des couleurs pastel épouse ce récit initiatique doux-amer qui célèbre tous les aspects de la vie et de la mort. Contemplative, cette aquarelle vivante s’adresse au nostalgique qui sommeille en vous. (P.L.)

MAGAZINE LE CLAP N° 200 · JANVIER ET FÉVRIER · 2017

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Festival de Cannes 2016 Prix d’interprétation masculine - Shahab Hosseini Prix du scénario - Asghar Farhadi

HORAIRE ET TARIFS

Par téléphone : 418 653-2470, poste 1

Sur notre site Internet : CLAP.ca Avec notre application (iOS et Android) : clap.mobapp.at

PROMOTIONS ET SERVICES

Réduction pour les étudiants dès 21 h Présentation pour les groupes / Location de salle Fête d’enfant Lundis et jeudis · Journée des abonnés Cinéma parents-bébés PRÉSENTÉ PAR

POUR NOUS JOINDRE

2360, chemin Sainte-Foy (la Pyramide) · 418 653-2470

LÉGENDES V.F. V.O.A. V.O.S.-T.F. V.O.S.-T.A.

Version française Version originale anglaise Version originale avec sous-titres français Version originale avec sous-titres anglais

CLASSEMENT DES FILMS En attente de classement.

VALEUR SÛRE

Peut être vu par des personnes de tous âges. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 13 ans et plus ou accompagnées d’une personne majeure. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 16 ans et plus. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 18 ans et plus.

LE MAGAZINE LE CLAP DANS VOTRE BOÎTE AUX LETTRES!

Pour la modique somme de 29,95 $ (taxes incluses) par année, vous pouvez recevoir le Magazine Le Clap à votre domicile. Contactez Marie-Christine Coulombe au 418 653-2470, poste 168, pour plus de détails.

ESPACE PUBLICITAIRE

Les lecteurs du Magazine Le Clap ont un niveau de scolarité supérieur et un revenu annuel élevé. Source : sondage SOM. Faites connaître votre entreprise et vos services. Réservez votre espace publicitaire dès maintenant en communiquant avec l’un de nos représentants!

Steve Poulin 1 800 361-2470, poste 132 · Cell. : 418 997-3741 steve.poulin@clap.ca Annie Frenette 1 800 361-2470, poste 128 · Cell. : 418 956-3729 annie.frenette@clap.ca Éditeurs : Michel Aubé, Robin Plamondon Coordonnateur du contenu : Simon Leclerc Directrice artistique : Martine Lapointe Infographistes : Catherine Ducharme, Elena Jacome Responsable de la programmation : Michel Aubé Réviseure : Marie Chabot Chroniqueurs Pierre Blais, David Cantin, André Caron, Jasmin Desharnais, Mylène Feuiltault, Marcel Gaumond, Sami Gnaba, Éléna Laliberté, Patrick Lonergan. Plus de 500 points de distribution · Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, 3e trimestre 1987 ISSN : 1209-7012 · Le Magazine Le Clap est publié 6 fois par année par les Éditions Le Clap. Distribution · Affiche-tout

V.O. PERSANE avec S.-T.F. de FORUSHANDE

LE CLIENT

Un film de Asghar Farhadi Du même réalisateur : Une séparation

« Doublement primé à Cannes, le film de l’Iranien Asghar Farhadi est un thriller conjugal haletant, qui interroge avec brio sur le sens de la vérité. » (É. Neuhoff, Le Figaro)

IRAN · FRANCE GÉNÉRIQUE : Iran · France. 2016. 123 min. Drame écrit et réalisé par Asghar Farhadi. Mus. orig. : Sattar Oraki. Int. : Shahab Hosseini, Taraneh Alidoosti, Babak Karimi.

BANDE ANNONCE

SYNOPSIS : Forcés de déménager rapidement, Emad et Rana trouvent heureusement un appartement à leur goût au cœur de Téhéran. Le jeune couple, fort occupé par la préparation de la pièce Mort d’un commis voyageur, voit les événements se bousculer lorsque Rana est victime d’une agression chez elle. Emad apprend alors avec stupeur que leur nouveau logement était auparavant habité par une prostituée qui y recevait ses clients. NOTES : Asghar Farhadi est un fin observateur du monde qui l’entoure. Brillant metteur en scène, il est aussi et surtout un scénariste astucieux qui réussit à transposer avec finesse toutes les nuances des conflits intérieurs qui nous habitent. Comme il l’avait si bien fait avec Une séparation, en 2010, le cinéaste iranien construit un drame où les enjeux surprennent et forment une zone grise qui porte à réflexion et dans lequel évoluent des comédiens méconnus au naturel désarmant. (P.B.)

UNE PUBLICATION DE ELC · SERVICES PROMOTIONNELS DE CINÉMA 2327, boul. du Versant-Nord, bureau 290, Québec (Québec) G1N 4C2 promocinemaelc.com

9


PAR PIERRE BLAIS

LE CINÉMA

VU PAR…

Gilles

PARENT Gilles Parent est un incontournable de la radio à Québec depuis plus de 30 ans. Celui qu’on a connu lors de la période de gloire du Zoo au 93 puis avec La Jungle à Radio énergie est depuis quelques années le roi du retour à la maison au FM93, et ce, après un séjour de six ans sur les ondes de Radio X lors des années de conflit face au CRTC. Parent, qui anime aussi une émission à M FM, adore autant faire du micro que de la mise en ondes. Il avoue également être un grand voyageur et un dévoreur de films en tous genres comme nous le confirme l’interview qui suit. ÉDITIONS LE CLAP : Gilles Parent, quel est votre premier souvenir lié

É.L.C. : Quelle comédie vous a vraiment fait rire? G.P. : J’avoue ne pas être un grand amateur de comédies, j’aime mieux

les drames. Sauf que je suis obligé de dire que Le Dîner de cons, avec Jacques Villeret, j’ai dû le voir 50 fois. Ça n’a aucun bon sens tellement c’est drôle! Je suis resté accroché à ce film irrésistible et j’ai répandu la bonne nouvelle : mes deux plus vieux connaissent eux aussi les répliques par cœur.

allais avec mes deux sœurs. On y projetait des films et je me souviens d’Un amour de coccinelle, je devais avoir huit ou dix ans et j’avais trouvé ça très drôle. Je me rappelle aussi d’y avoir vu Les Dix Commandements.

É.L.C. : Quel film, tel un plaisir coupable, regardez-vous régulièrement? G.P. : Ceux qui m’écoutent beaucoup à la radio le savent, c’est Les Boys 2, celui qui se déroule en Suisse. J’ai contaminé ma famille et mes amis avec cette comédie. Les répliques sont suaves, et le mélange des langues et des cultures évidemment, c’est juste trop bon.

É.L.C. : De tous les films vus, lequel serait le plus important à vos yeux? G.P. : Si je me fie à ma réaction en sortant de la salle et à la façon dont

É.L.C. : Pour quel réalisateur éprouvez-vous le plus d’admiration? G.P. : J’aime beaucoup Richard Attenborough pour ses grandes fresques,

au cinéma?

GILLES PARENT : Ça me ramène au centre paroissial de Loretteville, j’y

ce film m’a chamboulé comme être humain, je suis obligé de te dire La Liste de Schindler. Je l’ai vu en Floride et une fois dehors après la projection, je me suis accoté sur mon auto, j’étais trop « shaké », incapable

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de repartir. C’est une histoire horrible, mais avec une facture visuelle magnifique et une finale pleine d’espoir.

mais je suis obligé d’y aller avec un classique, Francis Ford Coppola. À cause du Parrain bien sûr! J’ai revu récemment les 1 et 2, ils sont aussi bons l’un que l’autre. MAGAZINE LE CLAP N° 200 · JANVIER ET FÉVRIER · 2017

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Chronique

Le cinéma vu par...

É.L.C. : Quelle actrice vous fait frémir? G.P. : Si on parle de frémir dans le sens de me chambouler comme

homme, je dirais Scarlett Johansson, notamment pour son premier rôle dans le film de Woody Allen, Match Point. Elle y est naturelle, simple et d’une beauté... É.L.C. : Quel acteur auriez-vous aimé être? G.P. : Gene Hackman! Je l’ai toujours trouvé formidable notamment

avec Will Smith dans Enemy of the State et aussi dans La Firme adapté du roman de John Grisham. É.L.C. : Dans quelle scène de film auriez-vous voulu jouer? G.P : Dans toutes les scènes, sans exception, de Neuf semaines 1/2. Je

le dis avec humour mais tant qu’à faire, j’aime mieux ça que de me retrouver dans Le Silence des agneaux mettons. É.L.C. : Quel est votre film québécois préféré? G.P. : J’hésite, mais je remonterais à Un Zoo la nuit de Jean-Claude

Lauzon, long métrage que j’avais vu deux fois en salle. Roger Lebel y est fantastique tout comme Gilles Maheu qui joue son fils. É.L.C. : Avez-vous eu un coup de cœur au cinéma dernièrement? G.P. : Récemment nous étions à Paris, une ville qu’on adore ma blonde

Véro et moi et on est allés voir Réparer les vivants avec Anne Dorval (NDLR : Le film prendra l’affiche ici en 2017). C’est une œuvre bouleversante et exceptionnellement belle et poétique.

En 2017, Gilles Parent se fera toujours entendre dès 14 h, du lundi au vendredi, au FM93. Dans le format radio du retour à la maison, l’ex-morning man a trouvé un rythme qui facilite sa vie familiale. En ondes, il demeure un gars d’équipe passionné, lui qui dans son émission est entouré notamment de Denis Langlois aux nouvelles, de Dan Pou aux sports et de Nicolas Lacroix aux actualités Web.

SES GOÛTS ET

ses couleurs UN AUTEUR : L’Américain John Grisham, dont les romans se sont retrouvés

au cinéma.

UNE ŒUVRE LITTÉRAIRE : Récemment, j’ai beaucoup aimé la biographie de

Churchill, mais je dois mentionner le livre du philosophe Alain, Propos sur le bonheur, rempli de belles réflexions sur la vie. UN MUSICIEN : Elton John sans aucun doute, pour l’ensemble de l’œuvre. UNE ŒUVRE MUSICALE : Les Misérables, on l’a entendue ou vue en français, en anglais, en comédie musicale, à la télé, au cinéma, on est fous des chansons. UNE ŒUVRE D’ART : Pour avoir été 40 fois à Paris, je vais être conséquent et dire la tour Eiffel. C’est mythique pour moi et je la considère comme une œuvre d’art. UN LIEU GÉOGRAPHIQUE : Y en a beaucoup parce qu’on voyage énormément, mais j’arrêterais mon choix sur Amsterdam. C’est un coup de cœur tellement c’est beau! UN METS GASTRONOMIQUE : Les carrés d’agneau quand ils sont faits avec talent par un chef. Comme on dit au Québec : « C’est bon dans yeule! » Ha, ha!

Festival international du film de San Diego Meilleur film étranger

« JULIETA est le plus sombre, le plus dur et en un sens le plus essentiel d’Almodóvar. » (S. du Mesnildot, Cahiers du cinéma)

V.O.S.-T.F. et V.F.

JULIETA

Un film de Pedro Almodóvar | Du même réalisateur : Parler avec elle ESPAGNE GÉNÉRIQUE : Espagne. 2016. 99 min. Drame écrit et réalisé par Pedro Almodóvar, d’après l’œuvre d’Alice Munro. Int. : Emma Suárez, Adriana Ugarte, Daniel Grao, Dario Grandinetti. SYNOPSIS : Julieta est sur le point de quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille, vient bousculer tous ses plans. Bea lui dit qu’elle a croisé Antía, sa fille, une semaine plus tôt. Elle lui apprend que celle-ci a maintenant trois enfants... Des espoirs de retrouvailles renaissent chez Julieta, sans signe de vie d’Antía depuis plusieurs années déjà. Elle lui écrira une longue lettre qui lui révélera tous ses secrets. NOTES : JULIETA marque le vingtième film du réalisateur espagnol Pedro Almodóvar. En grande forme, aucun doute ne subsiste : il maîtrise incontestablement le septième art. Inspiré par trois nouvelles du recueil Fugitives de la Canadienne Alice Munro, le cinéaste offre ce qu’il fait de mieux, un portrait de femme complexe et riche en émotions. Épurée et sobre, la mise en scène élégante est parsemée de moments de poésie qui vont droit au cœur. (P.L.)

UNE ÉMISSION DE TÉLÉ : Six Feet Under parce que ça a pavé la voie à tellement d’autres séries télé. On a suivi toutes les saisons assidûment. CLAP.CA

MAGAZINE LE CLAP N° 200 · JANVIER ET FÉVRIER · 2017

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MAGAZINE LE CLAP N° 200 · JANVIER ET FÉVRIER · 2017

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« Un film intense et nerveux recréant l’attentat terroriste survenu à Boston en 2013 et les quatre jours de chasse à l’homme qui s’ensuivirent. » (P. Debruge, Variety)

V.O.A. et V.F. de PATRIOTS DAY

LE JOUR DES PATRIOTES

Un film de Peter Berg | Du même réalisateur : Hancock ÉTATS-UNIS GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2017. 130 min. Drame policier réalisé par Peter Berg. Scén. : Peter Berg, Matt Cook, Joshua Zetumer, Eric Johnson, Paul Tamasy. Mus. orig. : Trent Raznor, Atticus Ross. Int. : Mark Wahlberg, Kevin Bacon, John Goodman, J.K. Simmons. SYNOPSIS : Comme chaque année, en avril, les préparatifs du marathon de Boston vont bon train. Le policier Tommy Saunders est sur place pour assurer la sécurité d’un événement sportif devenu une tradition pour la population locale rassemblée pour encourager les coureurs. Mais lorsque deux bombes explosent, dans ce qui a tout l’air d’un attentat terroriste, une chasse à l’homme s’enclenche avec à sa tête l’enquêteur DesLauriers et le sergent Saunders. NOTES : Basé sur le terrible drame survenu le 15 avril 2013, à Boston, LE JOUR DES PATRIOTES se situe entre le film d’action avec une enquête à couper le souffle et le drame humain que vivent les personnes proches des victimes de cet attentat sanguinaire et inattendu. Toujours justes dans leur jeu, Mark Wahlberg et Kevin Bacon forment la paire dans ce récit perfusé à l’adrénaline. (P.B.)

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« La comédie québécoise De père en flic voit la relation père-fils prendre une couleur gauloise franchement désopilante. » (P. Blais)

V.O.F.

PÈRE FILS THÉRAPIE!

Un film de Émile Gaudreault | Du même réalisateur : De père en flic FRANCE · QUÉBEC

GÉNÉRIQUE : France · Québec. 2016. 92 min. Comédie réalisée par Émile Gaudreault. Scén. : Émile Gaudreault, Guy Laurent, Philippe de Chauveron. Mus. orig. : FM Le Sieur. Int. : Richard Berry, Waly Dia, Jacques Gamblin, Rachid Badouri, Baptiste Lorber. SYNOPSIS : Jacques et son fils Marc, tous deux policiers, sont en conflit perpétuel et doivent, dans ce contexte, réaliser une mission de filature auprès de l’avocat d’un criminel notoire. Pour ce faire, ils seront dans l’obligation de s’inscrire, comme le juriste, à une thérapie appelée « Aventure père fils » prenant la forme d’un périple aussi émotif que bucolique dans les montagnes ceinturant la sinueuse rivière Verdon. NOTES : Après La Grande Séduction, Starbuck et Les Trois Petits Cochons, voici un autre grand succès du cinéma québécois transposé en France, mais cette fois mis en scène par son réalisateur d’origine, Émile Gaudreault. Dans cette aventure de plein air thérapeutique, les expérimentés Richard Berry et Jacques Gamblin côtoient les humoristes Waly Dia et Rachid Badouri pour nous faire pénétrer, par le rire, dans le « pire » des relations père-fils. (P.B.)

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PAR MARCEL GAUMOND

CINÉ-PSY

COMMENTAIRE SUR LE FILM

LE FILS DE JEAN

DE PHILIPPE LIORET L’AMI DE JEAN – UN OURS MAL LÉCHÉ, INCARNATION DE L’OMBRE DU QUÉBÉCOIS TYPIQUE?

« Ours mal léché est une expression populaire datant du XVIIe siècle. Elle est employée pour désigner une personne faisant preuve d’un comportement social bourru, grossier, désagréable, rustre, qui n’est ni poli ni convenable, et ne sait que peu de choses des usages du monde. » Wikipédia « […] il existe aussi des êtres qui ne possèdent qu’une persona sous-développée ou même, pour ainsi dire, pas de persona du tout – “des Canadiens qui ignorent la politesse trop raffinée des Européens” –; ils sont comme des ours mal léchés… » Carl Gustav Jung, extrait du livre Dialectique du moi et de l’inconscient, Gallimard, p. 165-166. « […] la persona [mot qui désignait le masque porté par les acteurs dans l’Antiquité] participe à la réalisation et à la protection de l’intimité du sujet et donc au tri légitime qu’il peut faire entre ce qu’il doit garder secret et ce qu’il peut confier à autrui. » Extrait du Dictionnaire Jung, Ellipses, p. 131.

APRÈS AVOIR VU LE FILS DE JEAN UNE PREMIÈRE FOIS… Rarement me suis-je senti aussi indisposé, en visionnant un film qui m’est proposé par la direction du Clap pour ma chronique, qu’en présence du film LE FILS DE JEAN. Pourquoi indisposé? Je vous répondrai : À cause de la manière dont Pierre reçoit Mathieu venu au Québec pour avoir une idée de qui était Jean, son père biologique dont il n’avait jamais entendu parler avant l’annonce de son décès et pour, surtout, faire la connaissance de ses deux frères, Benjamin et Samuel. C’était pourtant lui, Pierre, le meilleur ami de Jean, qui avait rejoint Mathieu à Paris pour lui faire part de cette nouvelle! Alors pourquoi cet air bête qu’il affiche dès ce premier contact avec celui-ci? Air bête, autoritaire, irascible, renfermé, avide de mots, bougon. En voyant Pierre se comporter ainsi, j’ai tout de suite pensé à l’expression « ours mal léché » pour le qualifier. À cause aussi du comportement entre les deux frères de Mathieu, fils de Jean. Ben et Sam n’ont de cesse de se quereller et de s’invectiver à coup « d’hosties de criss de câlice de tabarnak », comme s’il n’y avait que dans l’alcool et la profération des sempiternels sacres québécois

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que l’on pouvait noyer et cracher tout à la fois ses frustrations, sa révolte, sa colère et son sentiment d’impuissance. Ben et Sam venant grossir de la plus misérable façon la confrérie des ours mal léchés! Je me suis rappelé, à ce moment, le passage de l’un des premiers livres de Jung que j’avais lus, quand j’étais dans la jeune vingtaine, soit ce passage que j’ai cité et qui m’avait alors choqué : c’était donc l’image que se faisait des « Canadiens » [traduisons des « Québécois »!] celui qui, à la suite de Freud, maître ès sexualité, m’avait appris à avoir un tout autre regard sur la spiritualité? Tout cela ne m’aiderait pas à apprécier les événements qui allaient se produire ultérieurement dans le film, jusqu’à ce que… j’aie le réflexe, peu habituel dois-je dire, de prendre connaissance des critiques publiées dans les divers médias, lors de la sortie du film en France, à la fin août. J’ai dû alors constater, à mon grand étonnement, que dans une proportion de 94 % (!), le contenu de ces critiques était on ne peut plus élogieux et qu’il avait déjà fait l’objet de prix prestigieux dont le Grand Prix Mel Hoppenheim au festival Cinemania et le prix Jean Renoir des lycéens. Faites-vous même l’exercice et allez voir sur la Toile!

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Chronique

Ciné-psy

… ET PUIS APRÈS L’AVOIR VU UNE SECONDE FOIS! Pour tenter de comprendre ma réaction face au film de Lioret, j’ai entrepris de le regarder attentivement une seconde fois : ce qui m’a permis d’accéder à une toute autre lecture du film. Vous me voyez venir peut-être? Voici, en tout cas, ce qui m’est venu à l’esprit pendant et au terme de ce second visionnement : J’ai pensé que ce qui m’horripilait dans les propos et comportements de Pierre, de Ben et de Sam pouvait bien être le reflet du PierreJean-Jacques québécois, c’est-à-dire le reflet de cette part de nous, « Québécois de souche », qui nous apparaît au plus haut point déplaisant lorsqu’elle se trouve projetée sur les autres, mais que nous avons bien du mal à reconnaître comme nous appartenant en propre. C’est ce que Jung a appelé notre part d’ombre négative. Une fois que j’ai pu associer les propos et attitudes de Pierre à ceux et celles que j’ai moi-même arborés dans maintes circonstances où je me trouvais contrarié et une fois qu’en plus j’ai reconnu que le comportement de type Caïn et Abel de Ben et de Sam ressemblait étrangement à celui que j’avais pu avoir avec mon propre frère (un Jean, en l’occurrence!), il me fut possible de m’ouvrir et de devenir sensible au versant caché de Pierre, sous sa peau d’ours : un Pierre sensible, nostalgique, affectueux et soucieux de se réconcilier avec qui il avait eu le malheur de se dissocier au cours de sa vie passée. Il y aurait bien d’autres thèmes à faire ressortir du FILS DE JEAN et à approfondir : « le rôle limité dans lequel s’est confinée la figure traditionnelle du père, au Québec », un rôle qui est actuellement en profonde mutation; « l’influence de l’éros paternel sur les amitiés masculines des fils », thème qui serait de nature à éclairer le conflit entre Ben et Sam ; les clichés qui continuent d’imprégner l’image que se font les Français – tel Lioret – du Québécois, avec sa « cabane au Canada ». Afin de saisir toutes ces subtilités du film, je ne serais pas surpris si, après l’avoir vu une première fois, vous désiriez faire comme moi et le voir une deuxième fois! Mais bon, de tout cela on parlera, lors de la Rencontre du Ciné-psy qui fera suite à celle du 11 janvier prochain sur Une fille inconnue des frères Dardenne, film qui sera commenté par Caroline Pelletier, médecin.

INVITATION Vous êtes cordialement invités à une rencontre du Ciné-psy sur le film LE FILS DE JEAN avec Marcel Gaumond, psychanalyste. Le mercredi 22 février 2017, de 18 h à 19 h (buffet) et de 19 h à 21 h 30 (conférence et échange), au sous-sol de la bibliothèque Charles-H.-Blais située au 1445, avenue Maguire, Québec. Réservations : de préférence par courriel (cinepsy1@gmail.com) ou par téléphone 418 683-0711. Coût d’entrée : 22 $ · Étudiant 15 $ (incluant l’admission et le buffet). La rencontre sera encadrée par Yasmina Sévigny-Côté, doctorante en littérature.

« LE FILS DE JEAN, c‘est du travail d’orfèvre, de dentelière. Chaque regard importe, chaque silence, aussi. » (P. Murat, Télérama)

V.O.F.

LE FILS DE JEAN

Un film de Philippe Lioret | Du même réalisateur : Je vais bien, ne t’en fais pas FRANCE · CANADA GÉNÉRIQUE : France · Canada. 2016. 98 min. Drame réalisé par Philippe Lioret. Scén. : Philippe Lioret et Natalie Carter, d’après l’œuvre de Jean-Paul Dubois. Mus. orig. : Flemming Nordkrog. Int. : Pierre Deladonchamps, Gabriel Arcand, Marie-Thérèse Fortin, Pierre-Yves Cardinal, Patrick Hivon. SYNOPSIS : Mathieu Capelier est un jeune professionnel français qui n’a jamais connu son père. Un jour, on l’informe par téléphone que ce dernier, résidant au Canada, vient de mourir, possiblement noyé au fond d’un lac. Mathieu décide alors d’aller au Québec afin d’en savoir plus, faisant du coup connaissance avec ses demifrères par l’entremise de Pierre, un ami de la famille. S’ensuit une quête familiale houleuse en pleine nature pour retrouver le corps du défunt. NOTES : Deuxième adaptation filmique d’un roman de Jean-Paul Dubois à sortir cette année après La Nouvelle Vie de Paul Sneijder, LE FILS DE JEAN permet à Pierre Deladonchamps (vu en 2013 dans L’Inconnu du lac) de se démarquer à nouveau dans un drame intimiste, reposant cette fois-ci sur une famille reconstituée autour d’un disparu, au sens propre comme au figuré. (P.B.)

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« Une comédie attachante et pleine de charme » (S. Gnaba)

V.O.F.

LE CŒUR EN BRAILLE

Un film de Michel Boujenah | Du même réalisateur : Père et fils FRANCE

France. 2016. 85 min. Comédie dramatique réalisée par Michel Boujenah. Scén. : Michel Boujenah, Alfred Lot, d’après l’œuvre de Pascal Ruter. Int. : Alix Vaillot, Jean-Stan du Pac, Charles Perling, Pascal Elbé. GÉNÉRIQUE :

SYNOPSIS : Marie est une adolescente passionnée de violoncelle et une élève douée en classe. Tout le contraire de Victor, garçon sympathique, mais dissipé à l’école. Souffrant d’une maladie dégénérative de la vue, la jeune fille veut à tout prix réussir le concours d’entrée au conservatoire, tout en cachant sa maladie. Elle va dès lors se tourner vers Victor pour l’aider… Il acceptera d’être ses yeux. NOTES : En adaptant au cinéma le roman éponyme écrit par Pascal Ruter, Michel Boujenah a décidé d’épouser le point de vue du personnage féminin, là où Ruter adoptait celui du garçon. Une différence majeure par rapport à l’histoire originale, mais qui permet au réalisateur d’installer au premier plan de son film les thèmes de la passion de la musique et de la cécité… Évitant tout pathos, particulièrement juste dans sa représentation des émois adolescents, Boujenah signe là une comédie attachante et pleine de charme. (S.G.)

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« Müller et Preljocaj ont réussi une belle fiction grand public sur la danse contemporaine. » (E. Bouchez, Télérama)

V.O. FRANÇAISE et RUSSE avec S.-T.F.

POLINA, DANSER SA VIE

Un film de Valérie Müller et Angelin Preljocaj FRANCE

GÉNÉRIQUE : France. 2016. 108 min. Drame écrit et réalisé par Valérie Müller et Angelin Preljocaj, d’après l’œuvre de Bastien Vivès. Mus. orig. : Collectif 79D. Int. : Anastasia Shevtsova, Niels Schneider, Juliette Binoche. SYNOPSIS : Dans la Russie de l’après-perestroïka, la jeune Polina se révèle très douée pour la danse, un talent naturel qu’elle développe avec l’aide d’’un professeur autoritaire. Destinée au Bolchoï, elle préfère s’exiler en France afin de pratiquer son art avec plus de liberté. Abandonnant le ballet classique, Polina plonge dans la danse contemporaine sous la supervision de Liria, une exigeante chorégraphe provençale, alors qu’en parallèle elle tombe amoureuse d’Adrien… NOTES : Inspirée par la fort belle BD de Bastien Vivès, POLINA, DANSER SA VIE est cosigné Angelin Preljocaj. Ce célèbre danseur et chorégraphe accouche d’une œuvre rendant hommage à ses pairs de la danse contemporaine, ceux qui donnent leur vie et leur corps à la pratique de cet art. Gracieuse, Anastasia Shevtsova, une jeune danseuse russe de 21 ans, illumine de ses mouvements chaque scène du film. (P.B.) MAGAZINE LE CLAP N° 200 · JANVIER ET FÉVRIER · 2017

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V.O.F.

LE CYCLOTRON

Un film de Olivier Asselin Du même réalisateur : Un capitalisme sentimental QUÉBEC

GÉNÉRIQUE : Québec. 2016. 96 min. Drame d’espionnage d’Oliver Asselin. Scén. : Olivier Asselin, Lucille Fluet. Int. : Paul Ahmarani, Lucille Fluet, Mark-Antony Krupa, Manuel Sinor, Olivier Barrette, Benoit Mauffette. SYNOPSIS : En 1944, dans un train en Allemagne, une espionne alliée, Simone Ziegler, doit arrêter à tout prix le scientifique Emil Scherrer qui a fabriqué une bombe à fission nucléaire. Mais le savant, déjà en fuite pour protéger sa découverte de l’emprise nazie, est activement recherché par Helmut König, un officier allemand d’une redoutable efficacité.

« LE CYCLOTRON, un suspense expressionniste qui mélange science-fiction, amour et mécanique quantique, est avant tout l’histoire de la déchirure du milieu scientifique à l’époque de l’Allemagne nazie. » (H. Pilon-Larose, La Presse)

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NOTES : Le cinéaste Olivier Asselin confectionne des œuvres très personnelles, comparables à des mécanismes d’horlogerie précis, où l’inventivité visuelle occupe une part primordiale. Cette histoire d’espions dans un train, durant la Deuxième Guerre mondiale, rappelle l’ambiance à la fois poétique et angoissante du Europa (1991) de Lars von Trier. Asselin confie le premier rôle à la muse de tous ses films, Lucille Fluet, qui a aussi coécrit le scénario. (A.C.)

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« Le scénario donne à Sophie Marceau l’occasion de passer de la soumission à l’insurrection avec une belle énergie dramatique. » (G. Odicino, Télérama)

V.O.F.

LA TAULARDE

Un film de Audrey Estrougo | Du même réalisateur : Toi, moi, les autres FRANCE

France. 2016. 100 min. Drame réalisé par Audrey Estrougo. Scén. : Audrey Estrougo, Agnès Caffin. Int. : Sophie Marceau, Suzanne Clément, Anne Le Ny. GÉNÉRIQUE :

Complice d’homicide volontaire en tentant d’aider son amoureux à s’évader de prison, Mathilde se retrouve à son tour en cellule. Cette enseignante découvre la vie « en dedans », sa violence et ses codes, n’ayant comme soutien moral que les visites de son fils révolté par la tournure des événements. Mathilde n’aura d’autre choix que de faire sa place parmi celles qu’on surnomme les taulardes. SYNOPSIS :

NOTES : Ce drame nous fait voir une Sophie Marceau comme on ne l’a jamais vue, sans maquillage, le visage émacié et durci par l’adversité à laquelle fait face son personnage. Elle plonge tête première dans cet univers cruel où les jeux de pouvoir, d’un côté comme de l’autre des barreaux, sont inévitables et fortement ancrés. À ses côtés, on reconnaîtra Suzanne Clément, la Québécoise retrouvant curieusement un milieu qu’elle a bien connu comme actrice dans la première saison d’Unité 9. (P.B.)

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« HIDDEN FIGURES relate un pan de l’histoire inconnu et qui mérite d’être enseigné. » (P. Blais)

V.O.A. et V.F. de HIDDEN FIGURES

LES FIGURES DE L’OMBRE

Un film de Theodore Melfi | Du même réalisateur : St. Vincent ÉTATS-UNIS

GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2017. 127 min. Drame biographique réa-

lisé par Theodore Melfi. Scén. : Theodore Melfi, Allison Schroeder, d’après l’œuvre de Margot Lee Shetterly. Mus. orig. : Hans Zimmer, Pharrell Williams. Int. : Taraji P. Henson, Octavia Spencer, Janelle Monáe, Kevin Costner, Kirsten Dunst. SYNOPSIS : Katherine Johnson est physicienne, mathématicienne, ingénieure spatiale et… afro-américaine. Alors que la lutte pour les droits civiques de la communauté noire bat son plein dans l’Amérique des années 60, son rôle dans la conquête spatiale sera déterminant. Avec ses consœurs Dorothy Vaughan et Mary Jackson, Johnson aidera la NASA à faire de John Glenn le premier astronaute à se retrouver en orbite autour de la Terre. NOTES : L’histoire de ces trois scientifiques est longtemps demeurée méconnue. Le film leur rend hommage non seulement en illustrant leur savoir et leur participation essentielle dans cette course qui mènera les Américains à poser le pied sur la Lune, mais bien évidemment en focalisant sur le fait que des femmes, afro-américaines de surcroît, aient pu tenir un rôle prépondérant dans cette aventure historique. (P.B.) MAGAZINE LE CLAP N° 200 · JANVIER ET FÉVRIER · 2017

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Mostra de Venise 2016 – Meilleur scénario Noah Oppenheim Festival international du film de Toronto Prix Platform - Pablo Larraín

V.O.A.S.-T.F.

JACKIE

Un film de Pablo Larraín Du même réalisateur : El Club ÉTATS-UNIS GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2016. 100 min. Drame biographique réalisé par Pablo Larraín. Scén. : Noah Oppenheim. Mus. orig. : Mica Levi. Int. : Natalie Portman, Peter Sarsgaard, Greta Gerwig, John Hurt. SYNOPSIS : Le 22 novembre 1963, le président John F. Kennedy est assassiné en pleine rue à Dallas. À ses côtés dans la voiture, au moment de l’attentat, son épouse Jackie s’en sort indemne physiquement, mais demeure traumatisée psychologiquement. Jacqueline Bouvier entamera alors un deuil partagée par une Amérique qui était jusqu’alors portée par l’espoir d’un monde meilleur.

« Il y a ce regard intime et intimiste que le cinéaste pose sur Jackie, et qui nous la montre comme on ne l’a jamais vue ou imaginée. » (N. Petrowski, La Presse)

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NOTES : Jackie Kennedy a longtemps représentée l’image parfaite de la première dame des États-Unis. Son éloquence n’avait d’égal que son élégance. Natalie Portman se révèle à la hauteur des attentes en incarnant cette figure emblématique des années 60. Elle réussit également à nous montrer avec finesse toute la colère qui habitait cette femme à la suite du funeste et tragique destin de son époux. Grâce à la performance de Portman, le cinéaste chilien Pablo Larraín crée un portrait intime et impressionniste des plus aboutis. (P.B.)

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« Etonnant et somptueux, le film de Jérôme Salle nous fait découvrir des aspects méconnus de la personnalité de l’homme au bonnet rouge. » (R. Baronian, Le Parisien)

V.O.F.

L’ODYSSÉE

Un film de Jérôme Salle | Du même réalisateur : Largo Winch FRANCE

France. 2016. 122 min. Drame biographique d’aventures réalisé par Jérôme Salle. Scén. : Jérôme Salle, Laurent Turner, d’après l’œuvre d’Albert Falco et Yves Paccalet. Mus. orig. : Alexandre Desplat. Int. : Lambert Wilson, Audrey Tautou, Pierre Niney, Laurent Lucas. GÉNÉRIQUE :

SYNOPSIS : Début des années 50, Jacques-Yves Cousteau délaisse la marine française pour mieux, en compagnie de sa femme et d’un associé, se lancer dans la conquête des fonds marins. C’est à bord du navire la Calypso qu’il sillonnera les mers et deviendra un célèbre explorateur, filmant comme documentariste, au sud comme au nord, la faune et la flore sous-marines comme personne ne l’avait fait auparavant. NOTES : L’inventeur du scaphandre autonome n’avait pas encore eu droit à un film relatant son parcours, lui qui fit découvrir au monde entier, grâce à ses documentaires, un univers méconnu et fascinant. L’ODYSSÉE est constitué d’images à couper le souffle et d’une distribution toute étoile avec, à sa tête, un Lambert Wilson aussi charismatique qu’entêté dans le rôle de Cousteau, un personnage passionné à l’ego surdimensionné. (P.B.)

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« Une fidèle reconstitution de l’Amérique de la fin des années 70, délicieusement interprétée... » (S.G.)

V.O.A.S.-T.F. de 20TH CENTURY WOMAN

LES FEMMES DU 20E SIÈCLE Un film de Mike Mills | Du même réalisateur : Beginners ÉTATS-UNIS GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2016. 118 min. Drame écrit et réalisé par

Mike Mills. Int. : Annette Bening, Elle Fanning, Greta Gerwig, Billy Crudup. SYNOPSIS : À la fin des années 70, dans un monde en pleine mutation, trois femmes racontent à un adolescent leurs récits de vie, partageant avec lui leurs souvenirs d’un autre temps, leurs expériences de l’amour, de la liberté… NOTES : À travers cette fidèle reconstitution de l’Amérique de la fin des années 70, délicieusement interprétée (Annette Bening et Greta Gerwig, à la tête d’une fabuleuse distribution), c’est sa relation difficile avec sa mère et son adolescence que Mike Mills nous raconte. Ceux qui avaient vu son précédent film (le beau et délicat Beginners, également autobiographique) reconnaîtront sans aucun doute la signature de son auteur − un mélange d’humour, de tendresse mélancolique et d’absolue sincérité des situations qui séduisent et emportent son spectateur. (S.G.)

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V.O.A. et V.F.

GOLD

Un film de Stephen Gaghan Du même réalisateur : Syriana ÉTATS-UNIS GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2016. 90 min. Drame d’aventures réalisé par Stephen Gaghan. Scén. : Patrick Massett, John Zinman. Mus. orig. : Daniel Pemberton. Int. : Matthew McConaughey, Bryce Dallas Howard, Édgar Ramírez. SYNOPSIS : À la fin des années 80, Kenny Wells est sur point d’être ruiné. Illuminé et désespéré à la fois, il se lie au géologue Michael Acosta afin de partir à l’aventure en Indonésie. Sur place, il entend prospecter le sol de la jungle et devenir riche en y trouvant et en y exploitant une mine d’or. Ses espoirs seront récompensés, les milliers de lingots s’accumulant jour après jour, mais attirant du même coup l’attention des requins de la finance et des autorités gouvernementales indonésiennes. « On dit que l’or rend fou. Cette aventure sur grand écran le prouve totalement! » (P. Blais)

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NOTES : Inspiré d’une histoire vraie, ce récit mis en scène par Stephen Gaghan permet à nouveau à l’acteur Matthew McConaughey (Dallas Buyers Club) de se métamorphoser, cette fois dans le rôle d’un homme extravagant obnubilé par l’argent et le goût du risque. À ses côtés, Édgar Ramírez (le Carlos du film-fleuve d’Olivier Assayas) joue l’acolyte pondéré, parfait pour ce long métrage captivant et vitaminé. (P.B.)

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PAR DAVID CANTIN

RTS DE

LA SCÈNE LAST WORK DE LA BATSHEVA DANCE COMPANY

Véritable révélation au Théâtre d’Aujourd’hui en mai dernier, le spectacle J’accuse d’Annick Lefebvre amorce l’hiver 2017 à La Bordée avec des paroles de femmes aussi fortes que complexes. Cinq monologues portés par des comédiennes étonnantes sur scène, dont Catherine Trudeau, Léane LabrècheDor et Debbie Lynch-White, que l’on écoute comme autant de petits manifestes. Portrait d’une génération, il y a la fille qui encaisse, celle qui agresse, la fille qui intègre, mais aussi celle qui adule ou celle qui aime trop. Après le succès des Fées ont soif, J’accuse oscille entre une émotivité à fleur de peau et un réalisme mordant. Cette pièce ouvertement féministe arrive à un moment tout à fait opportun. Des femmes qui osent crier haut et fort un militantisme de l’intime. Une preuve supplémentaire que l’égalité, de même que l’équité, restent toujours des combats à défendre à notre époque turbulente. AU THÉÂTRE DE LA BORDÉE, DU 10 JANVIER AU 4 FÉVRIER.

CRÉDIT PHOTO : VALÉRIE REMISE

J’ACCUSE D’ANNICK LEFEBVRE

LOYAUTÉ ET TRAHISON Il ne faut jamais rater la chance de voir le travail d’Ohad

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AU GRAND DU THÉÂTRE DE. QUÉBEC, LE 17WILLIMON JANVIER. LES MARCHES POUVOIR DE BEAU À LA BORDÉE, DU 1ER AU 26 NOVEMBRE.

WAX TAILOR ET L’ORANGE À L’IMPÉRIAL, LE 22 JANVIER.

Le DJ français Jean-Christophe Le Saôut, mieux connu sous le nom de Wax Tailor, conçoit un trip-hop suave, cinématographique et orchestral, très prisé au Québec. Après un arrêt à Montréal, il sera à l’Impérial le 22 janvier dans le cadre des concerts à l’année du Festival d’été. Son cinquième album studio, By Any Beats Necessary, s’écoute tel un long road trip en Amérique, entre soul, hip-hop, blues et funk. Des invités comme Lee Fields et Tricky donnent à ce nouvel opus une signature taillée pour la route. Avec ses musiciens sur scène, parions que les fans de St Germain et Morcheeba ne voudront pas manquer ce retour très attendu à Québec. Le beatmaker de Nashville, L’Orange, sera aussi du programme. MAGAZINE LE CLAP N° 200 · JANVIER ET FÉVRIER · 2017

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CRÉDIT PHOTO : GERALDINE PETROVIC

CRÉDIT PHOTO : GADI DAGON

Naharin lors de ses rares passages en ville. Directeur artistique de la Batsheva Dance Company, le chorégraphe d’origine israélienne est l’un de ces artistes qui arrive toujours à nous surprendre. Il s’arrête à nouveau le 17 janvier prochain au Grand Théâtre de Québec afin de présenter son plus récent Last Work, avec l’apport de dix-huit danseurs sur scène. Ouvert sur le monde, ce spectacle où mouvements au ralenti et gestuelles furieuses font surgir une œuvre aussi énigmatique qu’engagée ne laissera sans doute personne indifférent dans la salle. La manière Batsheva nous tient en haleine sans même nous donner le temps de réfléchir. Une écriture en quête de sens qui repose sur des images très fortes. Un incontournable de la saison de danse de La Rotonde, en coprésentation avec le Grand Théâtre.


V.O.F.

ÇA SENT LA COUPE

Un film de Patrice Sauvé Du même réalisateur : Grande Ourse : la clé de possibles QUÉBEC GÉNÉRIQUE : Québec. 2017. 90 min. Comédie dramatique réalisée par Patrice Sauvé. Scén. : Matthieu Simard d’après son roman. Int. : Louis-José Houde, Julianne Côté, Maxime Mailloux, Émilie Bibeau, Marilyn Castonguay. SYNOPSIS : Max est un maniaque de hockey qui passe son temps à regarder les matchs des Canadiens et qui reprend la boutique de cartes dont il a hérité à la mort de ses parents. Son train-train va dérailler lorsque sa copine Julie lui annonce qu’elle le laisse et que sa sœur débarque en ville. Max doit se reprendre en main et entamer une déterminante réflexion sur lui-même; un cheminement qui prendra la forme d’une saison de la LNH comportant son lot de victoires et de défaites. « ÇA SENT LA COUPE jette un regard tendre, le temps d’une saison de hockey, sur la vie d’un homme qui doit tout remettre en question. » (P. Blais)

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NOTES : Louis-José Houde fait un retour attendu après ses apparitions remarquées dans Bon Cop, Bad Cop et De père en flic. Ici, il s’impose dans la peau d’un trentenaire forcé de se remettre en question. Basé sur le roman de Matthieu Simard et signé Patrice Sauvé (La Vie, la vie), ÇA SENT LA COUPE regorge de scènes drôles et touchantes portant sur l’importance de l’amour et de l’amitié, le tout sur fond de hockey. (P.B.)

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« Michael Keaton trouve dans ce film un rôle aussi flamboyant que celui qu’il a tenu dans Birdman. » (P. Blais)

V.F. et V.O.A. de THE FOUNDER

LE FONDATEUR

Un film de John Lee Hancock | Du même réalisateur : The Blind Side ÉTATS-UNIS GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2016. Drame biographique réalisé par John Lee Hancock. Scén. : Robert D. Siegel. Mus. orig. : Carter Burwell. Int. : Michael Keaton, Laura Dern, Patrick Wilson. SYNOPSIS : Dans les années 50, Ray Kroc, simple vendeur itinérant de machines à milk-shake, s’arrête dans un restaurant californien de hamburgers tenu par les frères McDonald. Séduit par leur façon rapide et efficace de préparer les commandes, Kroc y voit une occasion d’affaires et parvient, en quelques années à peine, à prendre le contrôle de la franchise et à en faire la plus grande chaîne de restauration rapide au monde. NOTES : Michael Keaton est juste parfait dans ce rôle de requin du « prêt-à-manger » aussi visionnaire que férocement déterminé. À travers l’histoire de ce personnage qui a propulsé la chaîne McDonald’s vers les sommets, on assiste aussi à celle de l’Amérique des années 50 et 60, période où tout semblait possible. Profitant d’une réalisation alerte et de comédiens fort bien dirigés, LE FONDATEUR se nourrit de tout ce qui constitue l’American dream. (P.B.)

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« De NERUDA, Pablo Larraín a fait une célébration de la création artistique, de son aspiration au sublime et de ses compromis sordides avec la réalité. » (T. Sotinel, Le Monde)

V.O.A.S.-T.F. et V.F.

NERUDA

Un film de Pablo Larraín | Du même réalisateur : No CHILI · ARGENTINE · ESPAGNE · FRANCE GÉNÉRIQUE : Chili · Argentine · Espagne · France. 2016. 107 min. Drame biographique réalisé par Pablo Larraín. Scén. : Guillermo Calderón. Int. : Gael García Bernal, Luis Gnecco, Alfredo Castro, Pablo Derqui, Mercedes Morán, Emilio Gutierrez Caba. SYNOPSIS : En 1948, le sénateur communiste et célèbre poète Pablo Neruda est contraint à la clandestinité et à l’exil par le virage à droite du nouveau président du Chili, Gabriel González Videla. Il s’enfuit dans l’arrière-pays vers les montagnes avec sa femme et une poignée de militants du parti, pourchassé par l’empoté détective Óscar Peluchonneau. NOTES : Avant de réaliser Jackie avec Natalie Portman, son premier film américain, le cinéaste chilien Pablo Larraín s’est lancé dans une réflexion à la fois poétique et politique sur l’escapade du grand poète Pablo Neruda. Il construit un récit énigmatique où s’entremêlent vérité et fiction avec une magistrale virtuosité. Il retrouve ses interprètes de No, dont le formidable Luis Gnecco, véritable sosie de Neruda, et Gael García Bernal, magnifique caméléon transformé pour l’occasion en policier conformiste. (A.C.)

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« Fort intéressant sur le plan esthétique et formel, Karl Lemieux expose dans MAUDITE POUTINE une démarche singulière, issue du cinéma expérimental, et met aussi à contribution son instinct de musicien. » (M.-A. Lussier, La Presse)

V.O.F.

MAUDITE POUTINE

Un film de Karl Lemieux

QUÉBEC GÉNÉRIQUE : Québec. 2016. 91 min. Drame de Karl Lemieux. Scén. : Karl Lemieux, Marie-Douce St-Jacques. Int. : Jean-Simon Leduc, Martin Dubreuil, Francis La Haye, Robin Aubert, Marie Brassard, Alexa-Jeanne Dubé. SYNOPSIS : Batteur dans un groupe de musique punk-rock, Vincent doit se procurer cent mille dollars pour rembourser le vol d’une grande quantité de cannabis à des motards criminels. Incapable d’acquitter ce montant, il s’enfuit dans son village natal où il trouve refuge chez son frère Michel, qui vit lui-même de graves problèmes de dépendance à la drogue. NOTES : MAUDITE POUTINE, premier long métrage de Karl Lemieux, a eu l’immense privilège d’être retenu dans la sélection officielle de la 73e Mostra de Venise, dans la section Horizon. Ce drame intense nous fait vivre le désarroi de deux frères déchus, aux prises avec la détresse du monde rural et l’agitation violente d’un grand centre urbain. Lemieux a particulièrement soigné l’utilisation de la musique, qui atteint le spectateur de façon viscérale. (A.C.)

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PAR JASMIN DESHARNAIS

DE LA MAISON DE THÉ CAMELLIA SINENSIS

CINÉ-THÉS

Au cœur de l’hiver, que boit-on? L’hiver est définitivement la plus haute saison de consommation de thé au Québec et c’est bien normal lorsque l’on considère notre climat parfois glacial. Je vous présente ici des thés parfaits pour la saison froide, que ce soit pour vous réconforter après une activité extérieure ou tout simplement pour relaxer devant un bon film près du foyer!

KAMAIRICHA BIO - JAPON

Provenant d’une culture biologique de l’île de Kyushu au Japon, ce thé vert a été transformé selon la méthode en cuve chinoise plutôt qu’à la vapeur comme c’est le cas pour la majorité des thés verts japonais. Sa liqueur développe des notes herbacées aux accents sucrés qui rappellent le maïs et la mangue, et sa finale laisse des notes grillées en bouche. ROU GUI - CHINE

En raison de son terroir typique, la région des monts Wuyi produit des thés wulong aussi connus sous l’appellation « thés de roche », dont le fameux Rou Gui. L’infusion de ses grandes torsades libère de chaudes notes d’écorces, d’épices et de noix grillées. Sa liqueur vive et fruitée (pomme verte) évolue vers une finale marquée par la saveur légèrement piquante de la casse, traduction littérale de Rou Gui! PU ER 2010 HONG JING TIAN THÉIERS 100 ANS-CHINE

Ce thé vieilli (Pu Er shou) compressé en petit nid de 5 grammes a été produit de main de maître par M. Chan à partir de feuilles issues de théiers centenaires. À l’infusion, elles offrent des arômes de terre noire et d’écorce brûlée. La liqueur déploie habilement son caractère minéral nuancé par ses accents de fruits confits (figue) et de cuir. Un thé accessible et parfait pour faire passer tout repas lourd du temps des fêtes ou vos fondues au fromage! CHAI CAMELLIA - INDE

Notre chaï maison est savoureux et équilibré avec son mélange de thé noir, de cardamome, de muscade, cannelle et gingembre. Préparez-le avec une moitié d’eau et une moitié de lait et vous retrouverez le plaisir de votre chocolat chaud d’enfance!

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Festival international du film de Toronto 2016 Prix du meilleur film canadien

V.O.F.

CEUX QUI FONT LES RÉVOLUTIONS À MOITIÉ N’ONT FAIT QUE SE CREUSER UN TOMBEAU

Un film de Mathieu Denis et Simon Lavoie Du même réalisateur : Laurentie QUÉBEC

GÉNÉRIQUE : Québec. 2016. 183 min. Drame écrit et réalisé par Mathieu Denis et Simon Lavoie. Int. : Charlotte Aubin, Emmanuelle Lussier-Martinez, Laurent Bélanger, Gabrielle Tremblay. SYNOPSIS : Quelques années après le printemps érable de 2012, quatre jeunes carrés rouges dans la vingtaine sont encore épris d’un sentiment de révolte face au gouvernement et à sa politique néolibérale. Si les manifestations sont choses du passé, le désir de poser des gestes menant au chaos est quant à lui toujours vivant chez ce quatuor révolutionnaire.

« Ce film inspiré par les lendemains du printemps érable est étrange, étonnant, foisonnant, parfois choquant, mais jamais ennuyeux. » (N. Petrowski, La Presse)

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NOTES : Radicale et déstabilisante sont deux mots qui viennent à l’esprit pour qualifier cette seconde réalisation du tandem formé de Simon Lavoie et Mathieu Denis. Bercé par des musiques variées et les mots de Gaston Miron ou de Jack Kerouac, le film abonde d’images d’archives. Comme pour Laurentie, les deux jeunes cinéastes accouchent d’une œuvre formaliste et poétique et mettent en scène des personnages idéalistes évoluant dans le Québec d’aujourd’hui, avide de changement, mais empêtré dans le confort de son indifférence. (P.B.)

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CLAP.CA


« Pour qui s’y laisse prendre, les deux heures du film sont un envoûtement. » (A. Bavelier, Le Figaro)

V.O.F.

LA DANSEUSE

Un film de Stéphanie Di Giusto FRANCE

GÉNÉRIQUE : France. 2016. 112 min. Drame biographique réalisé par Stéphanie Di Giusto. Scén. : Stéphanie Di Giusto, Sarah Thibau, d’après le roman de Giovanni Lista. Int. : Soko, Gaspard Ulliel, Mélanie Thierry, Lily-Rose Depp, François Damiens. SYNOPSIS : À la fin du XIXe siècle, l’Américaine Loïe Fuller est une

star de la danse. Initiatrice des fondements de la danse moderne, elle part à Paris et devient la coqueluche de la scène locale et du grand public. Avant-gardiste dans ses solos, Fuller connaît la gloire puis tombe dans l’oubli, éclipsée par Isadora Duncan, une compatriote danseuse qu’elle avait pourtant prise sous son aile. LA DANSEUSE retrace la vie incroyable d’une femme qui a marqué le Tout-Paris voilà plus de 100 ans. Muse de nombreux artistes de l’époque, de Rodin à Mallarmé en passant par Toulouse-Lautrec, Loïe Fuller débarqua aux Folies-Bergère pour mieux se retrouver, en peu de temps, à l’Opéra de Paris. Le long métrage démontre avec fard comment ses chorégraphies, utilisant de façon innovante les costumes et les éclairages, marquèrent l’évolution de sa profession. (P.B.) NOTES :

CLAP.CA

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« À l’origine du nouveau cinéma roumain, Cristi Puiu accomplit un tour de force dans un huis clos. » (J. Mandelbaum, Le Monde)

V.O.S.-T.F. et V.F.

SIERANEVADA

Un film de Cristi Puiu | Du même réalisateur : Aurora ROUMANIE · FRANCE

GÉNÉRIQUE : Roumanie · France. 2016. 173 min . Drame de mœurs écrit et réalisé par Cristi Puiu. Int. : Mimi Branescu, Catalina Moga, Judith State, Dana Dogaru, Marin Grigore. SYNOPSIS : Le 10 janvier 2015, à Bucarest, en Roumanie, trois jours après l’attaque contre Charlie Hebdo à Paris et 40 jours après la mort de son père Emil, Larry se rend avec sa femme et sa fille à un dîner orthodoxe traditionnel organisé en l’honneur du défunt par sa mère et ses tantes éplorées. Les convives s’impatientent en attendant l’arrivée tardive du prêtre et de sa suite. NOTES : Depuis une dizaine d’années, le cinéma roumain ne cesse de se renouveler. Avec Cristian Mungiu (4 mois, 3 semaines, 2 jours, Palme d’or en 2007), Cristi Puiu est la figure de proue de ces cinéastes qui mettent en lumière les rouages, les travers et les difficultés que traverse la société roumaine depuis la fin de la dictature. SIERANEVADA s’attarde à une tradition qui tourne à vide, à l’instar de cette caméra très mobile qui butine de cœur en cœur, avec comme point d’ancrage le jeu tout en retenue de Mimi Branescu dans le rôle de Larry. (A.C.)

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DOCUMENTAIRES « Un documentaire étonnant sur une guérilla de femmes dotées d’un courage et d’une force de caractère inouïs. » (P.B.)

V.O. KURDE avec S.-T.F.

GULÎSTAN, TERRE DE ROSES

Un film de Zaynê Akyol

GÉNÉRIQUE : Québec · Allemagne. 2017. 96 min . Documentaire écrit et réalisé par Zaynê Akyol. Avec Sozdar Cudî, Rojen Bêrîtan.

« Le film est riche en témoignages et en instants privés qui en disent long sur l’histoire de l’homme comme sur celle de son pays. » (J. Roy, L’Humanité)

V.O. ANGLAISE et HÉBRAÏQUE avec S.-T.F.

MR GAGA

Un film de Tomer Heymann

ISRAËL ·SUÈDE · ALLEMAGNE · PAYS-BAS GÉNÉRIQUE : Israël ·Suède · Allemagne · Pays-Bas. 2016. 103 min. Documentaire écrit et réalisé par Tomer Heymann. Mus. orig. : Ishai Adar. Avec Ohad Naharin, Tzofia Naharin, Avi Belleli, Natalie Portman.

Voilà plus de vingt ans, le cinéaste Tomer Heymann a assisté à un spectacle de la Batsheva Dance Company. Depuis ce temps, il rêvait de raconter au grand écran l’histoire fascinante de cette troupe de danse contemporaine de Tel-Aviv et surtout, par le fait même, celle de son créateur, le chorégraphe et danseur israélien Ohad Naharin. Ce dernier, au fil d’une brillante carrière internationale, a peaufiné un style de danse aussi beau que singulier axé sur des mouvements instinctifs, une technique appelée « Gaga » exigeant flexibilité et énergie de la part de ses adeptes. C’est avec émerveillement que nous sommes témoins de tableaux animés par parfois plus de 50 danseurs dirigés par Naharin. Les images d’archives et les entrevues abondent dans cette œuvre qui met en relief le cheminement personnel et tout le processus créatif d’un artiste, aujourd’hui sexagénaire, ayant marqué son domaine et sa génération. (P.B.) NOTES :

NOTES : Entouré par la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie, le Kurdistan est un pays qui fait face à la violence armée du groupe État islamique. C’est dans cette contrée semi-désertique forgée par de multiples montagnes qu’on trouve un escadron de femmes kurdes déterminées à sauvegarder leur nation au péril de leur vie. Menacées également par les forces turques et iraniennes, condamnées à l’esclavage si elles perdent ce combat face à Daech, elles prêchent l’éducation politique pour tous dans l’espoir d’un futur plus paisible. On assiste à leur entraînement quotidien, comme leurs pairs masculins, avec des armes semi-automatiques, puis discutant de valeurs égalitaires qui leur sont chères. Ce petit groupe de combattantes se livre à la caméra en toute simplicité, offrant un discours touchant sur la soif de liberté et le désir de protéger cette terre qui est la leur. (P.B.) « Alethea Arnaquq-Baril réussit à plonger le spectateur dans une profonde tristesse face à la sourde oreille des décideurs, mais aussi à lui faire comprendre et capter les quelques relents d’espoir qui animent toujours ces sages du Nord. » (L. Max, Montréal Campus)

V.O.S.-T.F. de ANGRY INUK

INUK EN COLÈRE

Un film de Alethea Arnaquq-Baril CANADA

GÉNÉRIQUE : Canada. 2016. 82 min. Documentaire réalisé par Alethea Arnaquq-Baril. SYNOPSIS : Depuis 1970, un mouvement de contestation international, appuyé par Brigitte Bardot, s’est opposé à la chasse aux phoques, menaçant le mode de vie ancestrale de la communauté inuite. Considérés comme des primitifs par ces activistes, les jeunes Inuits affirment aujourd’hui leur modernité en utilisant les réseaux sociaux et les médias pour sensibiliser le monde entier à leurs traditions et à leurs conditions menacées par cette interdiction injuste. (A.C.)

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PAR MYLÈNE FEUILTAULT

ÊTRE HUMAIN

S

’il devait y avoir une chose qui nous définit comme être humain, c’est certainement les émotions. Qu’il s’agisse de notre capacité à aimer ou à haïr, de toutes les fois où nous avons ressenti une grande joie, une tristesse infinie, une peur qui fait débattre le cœur, ou encore une surprise qui étourdit, elles façonnent chacun d’entre nous.

« Ce métier me porte complètement, ajoute Valérie. J’ai l’impression de côtoyer ce qu’il y a de plus extraordinaire dans l’humain. Je me sens privilégiée de le faire. Jouer, ça me permet d’être beaucoup de choses que je ne pourrais pas être dans la vie. Peu de gens ont la chance d’utiliser tout ce qu’ils sont dans leur sensibilité, leur intelligence, leur humour, leur “tout”. On a la chance d’aller fouiller dans tous les lieux qui nous habitent. Le metteur en scène Jean-Philippe Joubert m’a souvent poussé dans mes derniers retranchements. Il m’a fait faire des choses

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CRÉDIT PHOTO : NICOLA FRANK-VACHON

D’emblée, les deux m’avouent être extrêmement timides. Christian me raconte qu’il a même déjà souhaité ne pas remporter un prix parce qu’il était trop gêné d’aller le chercher sur scène. « Mais avec un texte quand ce ne sont pas mes mots, j’ai des permissions pas possibles! L’endroit où j’ai le plus confiance dans la vie, c’est sur une scène, parce que ce ne sont pas mes mots. »

que je ne pensais pas que j’avais en dedans de moi. Mais était-ce quelque chose qui était déjà en moi ou quelque chose de l’extérieur que j’ai amené en moi? À cette question, je peux difficilement répondre. » « On a des autorisations incroyables quand on interprète un personnage, renchérit Christian. Et parce que c’est un jeu, on a la chance de pouvoir se tromper en répétition. Des fois, on fait des propositions qui sont complètement à côté du personnage. On ressent plein de choses et on peut les essayer toutes avant de trouver la bonne façon de faire. Et la beauté là-dedans, c’est que tout s’accorde, tous les humains qui sont là finissent par trouver la bonne voie pour que nos personnages existent, tous ensemble, le temps d’une histoire à raconter. » Alors peut-on conclure qu’un comédien pratique un métier tout en émotion? « Probablement que tous les acteurs ne répondraient pas oui à cette question, mais pour ma part, définitivement oui, dit Valérie. Moi, je suis contente d’aller jouer dans les émotions, que ma base de travail, mon ordinateur à moi, ce soit ça. On travaille l’humain et on favorise l’échange humain. » CRÉDIT PHOTO : NICOLA FRANK-VACHON

Au théâtre, les personnages portent en eux une charge émotionnelle très dense. Comme on dit : les gens heureux n’ont pas d’histoire. Pour les faire vivre et les porter au public, les comédiens doivent se plonger dans ces émotions qui, souvent, ne leur appartiennent pas. Pour en discuter, j’ai eu le plaisir de rencontrer Valérie Laroche et Christian Michaud, deux comédiens qui brillent sur les scènes théâtrales depuis quelques années maintenant.

Ce moment passé avec Valérie et Christian qui m’ont parlé de leur métier était beaucoup trop court. Comme quoi la passion condense le temps et le fait passer à une vitesse folle.

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V.O.A. et V.F. de COLLATERAL BEAUTY

BEAUTÉ CACHÉE

Un film de David Frankel Du même réalisateur :The Devil Wears Prada ÉTATS-UNIS GÉNÉRIQUE : États Unis. 2016. 94 min. Drame réalisé par David Frankel. Scén. : Allan Loeb. Mus. orig. : Theodore Shapiro. Int. : Will Smith, Kate Winslet, Keira Knightley, Helen Mirren, Edward Norton. SYNOPSIS : Howard est un homme brillant et charismatique qui mordait dans la vie. Mais depuis la mort de sa fillette âgée de six ans, il a sombré dans le désespoir sous les yeux de ses meilleurs amis. Il passe désormais son temps à écrire des lettres qu’il destine à l’amour, à la mort et au temps. Cette occupation étrange amènera Howard à faire la rencontre fortuite de trois femmes, chacune incarnant l’un de ses destinataires épistolaires. « Will Smith se retrouve au cœur d’un drame inspirant, dans la même lignée qu’It’s a Wonderful Life » (Z. Sharf, IndieWire.com)

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NOTES : Will Smith raconte en entrevue à quel point BEAUTÉ CACHÉE le touche, lui qui a tout récemment perdu son père. Pour ce nouveau rôle, l’acteur s’est glissé avec une grande sensibilité dans la peau de ce père endeuillé par la mort de son enfant. Loin d’être démoralisant, le récit démontre, grâce à de belles trouvailles scénaristiques, à quel point l’espoir peut renaître en chacun de nous malgré l’adversité. (P.B.)

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« Cette année, il n’y a pas une œuvre, toutes disciplines confondues, qui m’a plus ému (ni fait plus pleurer) que MANCHESTER BY THE SEA. » (M. Cassivi, La Presse)

V.O.A.S.-T.F.

MANCHESTER BY THE SEA

Un film de Kenneth Lonergan | Du même réalisateur : You Can Count on Me ÉTATS-UNIS GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2016. 135 min. Drame écrit et réalisé par Kenneth Lonergan. Mus. orig. : Lesley Barber. Int. : Casey Affleck, Michelle Williams, Kyle Chandler, Matthew Broderick.

Lee Chandler a quitté sa ville natale depuis quelques années lorsqu’il apprend le décès de son frère aîné, Joe. On lui confirme, après coup, qu’il devient le tuteur légal du fils du défunt, Patrick, un adolescent en manque de repères. Investi d’une mission qui au départ le dépasse complètement, Lee devra alors renouer avec le quotidien de son patelin d’origine, petit ville côtière du Massachusetts, et avec Randi, la femme qu’il a aimée et quittée douloureusement. SYNOPSIS :

NOTES : Considéré comme un sérieux prétendant dans plusieurs catégories pour la prochaine cérémonie des Oscars, MANCHESTER BY THE SEA est déjà vu par de nombreux critiques comme la surprise filmique de l’année aux États-Unis. D’une justesse remarquable dans leur jeu, Casey Affleck et Michelle Williams font de ce drame sur le deuil une œuvre forte, empreinte d’humanité et d’émotions vives. (P.B.)

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« Un film aussi passionnant que touchant. » (D. Rooney, Hollywood Reporter)

V.O.A. et V.F.

LION

Un film de Garth Davis | Du même réalisateur : Top of the Lake ÉTATS-UNIS · AUSTRALIE · ROYAUME-UNI GÉNÉRIQUE : États-Unis · Australie · Royaume-Uni. 2016. 129 min. Drame réalisé par Garth Davis. Scén. : Luke Davies, d’après l’œuvre de Saroo Brierley. Mus. orig. : Volker Bertelmann, Dustin O’Halloran. Int. : Dev Patel, Rooney Mara, Nicole Kidman. SYNOPSIS : Âgé d’à peine cinq ans, le jeune Saroo aboutit à Calcutta, perdu et sans famille. Un couple en provenance d’Australie fera sa connaissance dans un orphelinat et décidera de l’adopter et de le ramener dans son pays. Des années plus tard, Saroo développera une obsession, celle de retrouver sa vraie famille en Inde. Pour ce faire, il utilisera Google Earth dans l’espoir de retracer le village de son enfance, toujours ancré dans ses souvenirs. NOTES : LION relate une histoire au déroulement invraisemblable et pourtant totalement véridique. Ce personnage déterminé, en quête de ses origines, vaut à Dev Patel (découvert dans Slumdog Millionaire) son rôle le plus marquant jusqu’ici. Filmé autant en Inde qu’en Australie, ce long métrage permet de saisir les différences culturelles de ces deux anciennes colonies britanniques et de mesurer l’ampleur de nos racines identitaires. (P.B.)

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« Remarquable à tous points de vue. » (M.-A. Lussier, La Presse)

V.O.A.S.-T.F. de MOONLIGHT

MOONLIGHT : L’HISTOIRE D’UNE VIE

Un film de Barry Jenkins

ÉTATS-UNIS GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2016. 110 min. Drame écrit et réalisé par Barry Jenkins, d’après la pièce de Tarell Alvin McCraney. Mus. orig. : Nicholas Britell. Int. : Trevante Rhodes, Naomie Harrus, Andre Holland, Janelle Monáe. SYNOPSIS : À Miami, Chiron est un jeune Noir qui vit dans un des quartiers les plus durs de la métropole floridienne. Dans ce milieu où règnent la violence, le trafic de drogues et le machisme inhérents aux gangs de rue, Chiron découvre peu à peu son homosexualité. Sur une période de vingt ans, ce jeune homme tentera de s’affirmer dans un monde où les écueils peuvent paraître insurmontables. NOTES : Considéré par de nombreux critiques comme LA SURPRISE de 2016, MOONLIGHT :L’HISTOIRE D’UNE VIE multiplie les scènes évocatrices et fortes en émotions, filmées avec un redoutable sens de l’image et s’éloignant des clichés associés à l’éveil du sentiment amoureux. La grande portée de ce film (divisé en trois parties distinctes) se mesure aussi grâce au talent de ses acteurs, justes et crédibles, avec à leur tête Trevante Rhodes, un ancien sprinter de compétition qui interprète avec panache Chiron à l’âge adulte. (P.B.) CLAP.CA

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PAR ÉLÉNA LALIBERTÉ, LIBRAIRE

LIVRES PAR ÉLÉNA LALIBERTÉ, LIBRAIRE

QUELQUES MINUTES APRÈS MINUIT, Patrick Ness

Ce roman a été écrit d’après l’idée originale de Siobhan Dowd, une auteure jeunesse britannique décédée du cancer en 2007, à l’âge de 47 ans. C’est sans doute avec émotion que Patrick Ness en a repris la rédaction, mettant en scène un jeune garçon, Conor, dont la mère se meurt ellemême d’un cancer. Le roman présente plusieurs récits enchevêtrés dans l’histoire principale, où se mélangent des univers fantastiques qui équilibrent la charge émotionnelle de la trame de fond, très dramatique. Ces histoires apportent une dimension philosophique à la vie de Conor et à ce qu’il traverse. Un soir, à minuit sept minutes précisément, un personnage effrayant se présente au garçon sous la forme d’un if immense (arbre de la famille des conifères). Ce dernier tient absolument à raconter à l’enfant trois histoires, qui doivent mener à une quatrième... Malgré son apparence effrayante, le garçon en vient à penser que l’if peut sauver sa mère. Une mention spéciale aux illustrations à l’encre noire qui semblent écorcher les pages par leur allure parfois brute et sauvage. PAR ALEXANDRE LALIBERTÉ, LIBRAIRE

POLITIQUES DE L’EXTRÊME CENTRE, Alain Deneault

Après nous avoir fait découvrir La Médiocratie et Une escroquerie légalisée, Alain Deneault nous revient en force avec un court essai : Politiques de l’extrême centre. Dans cet ouvrage, l’auteur se pose en lecteur rusé du monde ambiant. L’essayiste nous donne à lire l’arrière-fable d’une hégémonie commandant la médiocrité. En toile de fond : la fonte des calottes glaciaires, la désertification, l’état social tombant en lambeaux, la perte des repères philosophiques, etc. Autant d’enjeux cruciaux qui laissent dans leurs sillages des questions vives, lesquelles sont occultées par les effets de l’extrême centre : la vacuité et le brouillage sémantiques, la médiocratie, la corruption des valeurs, la récupération libérale de l’axe gauche-droite et la déliaison. Le tableau peut paraître sombre, mais, à travers son style fougueux et son regard incisif, Deneault fait un véritable appel à une saine radicalisation et nous convie à dépasser l’horizon de l’indignation.

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PAR ANNE-MARIE BILODEAU, LIBRAIRE

DANS L’ŒIL DU SOLEIL, Deni Ellis Béchard

À Kaboul, dix ans ont passé depuis le 11-Septembre. La population a décuplé et dans la ville affluent ceux qui, à la suite du vide qu’a laissé le chaos de la guerre, veulent profiter des opportunités offertes par cette page blanche. Mercenaires, militaires, entrepreneurs, reporters et employés d’OGN se retrouvent ainsi dans un monde où l’ethnocentrisme et les aspirations messianiques des Occidentaux se heurtent à la culture afghane, qu’ils ne comprennent pas. Certains de pouvoir changer le monde ou de tomber sur l’histoire qui leur vaudra le Pulitzer, les expatriés jugent, critiquent, se regroupent et se congratulent en louangeant le courage dont ils font preuve chaque jour. Ce semblant de paix est chamboulé alors que trois de ces étrangers meurent dans un attentat à la voiture piégée. Pourquoi ont-ils été pris pour cible? Quels liens les unissaient? Le personnage narrateur enquêtera sur le passé de chacun, sur les motivations intrinsèques qui les guident en Afghanistan et retracera les événements ayant mené à leur assassinat. Un roman profondément humain. PAR JERÔME VERMETTE, LIBRAIRE

QUOI DE PLUS NORMAL QU’INFLIGER LA VIE?

Oriane Lassus

Malgré qu’elle ait décidé en toute conscience de ne pas avoir d’enfants, Oriane Lassus se sent constamment remise en question par une société qui ne semble qu’attendre cela d’elle. C’est pourquoi elle nous jette à la figure ce petit réquisitoire construit dans la plus pure tradition trash des fanzines. Humour noir et regards sans complaisance sur l’ensemble de nos clichés sur la famille se mélangent avec un style illustré à la limite du laid. Un tel dessin ne fait qu’accentuer le venin de l’auteure dans cette BD désopilante et poétique grâce à quelques brefs moments lumineux. Un ouvrage typique des éditions La mauvaise tête : il fleure bon le désir de se libérer des canons artistiques habituels de la bande dessinée.

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Mostra de Venise 2016 – Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine - Emma Stone Festival international du film de Toronto – Prix du public

V.F. et V.O.A. de

LA LA LAND

POUR L’AMOUR D’HOLLYWOOD

Un film de Damien Chazelle Du même réalisateur : Whiplash ÉTATS-UNIS

GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2016. 126 min. Comédie musicale écrite et réalisée par Damien Chazelle. Int. : Ryan Gosling, Emma Stone, J.K. Simmons, Rosemarie DeWitt, Finn Wittrock.

COUP DE

CŒUR

« POUR L’AMOUR D’HOLLYWOOD nous rappelle le pouvoir réel du cinéma à transformer le monde en un endroit magique. » (B. Tallerico, RogerEbert.com)

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MAGAZINE LE CLAP N° 200 · JANVIER ET FÉVRIER · 2017

SYNOPSIS : Mia, une actrice en devenir, sert des cafés entre deux auditions. Sébastien, passionné de jazz, assure sa survie en jouant du piano dans des bars miteux. En plein cœur de Los Angeles, les destins de ces deux rêveurs désillusionnés se croiseront. Si le coup de foudre est instantané, leur amour pourra-t-il résister aux tentations étourdissantes de la vie à Hollywood? NOTES : POUR L’AMOUR D’HOLLYWOOD de Damien Chazelle est sans contredit un des films les plus attendus de la saison. Les premières critiques ont été grandement favorables. On parle déjà d’un « nouveau classique », rien de moins. Visuellement splendide, cette comédie musicale aux allures vintage évoque le cinéma d’antan et balaye du revers de la main le cynisme ambiant actuel. Un film idéal pour les éternels romantiques qui souhaitent se réchauffer les esprits au moment où le temps froid s’installe. (P.L.)

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PAR MARCEL GAUMOND

À PROPOS DU FESTIVAL DE CINÉMA EN FAMILLE DE QUÉBEC

RÉCITS MERVEILLEUX SUR ÉCRANS LUMINEUX

« Où est le réel humain? Dans les fictions qui le constituent. [….] Aucun groupement humain n’a jamais été découvert circulant tranquillement dans le réel à la manière des autres animaux: sans religion, sans tabou, sans rituel, sans généalogie, sans contes, sans magie, sans histoires, sans recours à l’imaginaire, c’est-à-dire sans fictions. » Nancy Houston, L’Espèce fabulatrice, Éd. Actes Sud

L’IMPACT POTENTIELLEMENT ALIÉNANT DES ÉCRANS EXTÉRIEURS

Il fut une époque, pas si lointaine, où il n’existait aucun écran extérieur. Aucun écran de cinéma, d’ordinateur, de tablette ou de téléphone intelligent. Comme sources d’observation et d’émerveillement, quand il faisait beau temps, nous avions pendant le jour les paysages et pendant la nuit, la voûte étoilée. Faisions-nous pour autant pitié? Pas sûr! Aujourd’hui, que ce soit au travail ou pendant les heures de loisirs, partout sur notre planète des yeux de tout âge sont rivés sur des écrans, à la façon de l’affamé qui regarde une nourriture offerte… de l’autre côté d’une vitrine marchande. Parents, éducateurs, psychologues et… en fait, nous tous (!), sommes de plus en plus perplexes devant ce nouveau phénomène qui souffle à la fois le chaud et le froid, donne accès à un savoir multiencyclopédique, mais appauvrit souvent la réflexion et peut gêner l’ardu processus d’intégration d’un tel savoir. Un phénomène qui permet la communication simultanée entre tous les individus munis d’un écran branché, quelle que soit la distance physique entre eux, mais qui paradoxalement anémie la présence à l’autre, crée l’illusion que tout ce temps occupé à transmettre et à recevoir photos et vidéos, anecdotes et nouvelles de toutes sortes est le signe d’une vie fertile et bien remplie. Et si, ce faisant, il ne s’agissait là que de la poudre aux yeux, une poudre bien souvent insignifiante et ne servant qu’à camoufler à soi-même et aux autres un sentiment de solitude ou de profonde détresse face à un monde qui, en dépit de tous les enseignements du passé – à titre d’exemples, ceux d’Auschwitz, du Goulag et des nombreux génocides –, semble ne pas pouvoir assimiler et actualiser ne serait-ce que l’ABC d’un humanisme? LA SALLE DE CINÉMA : LIEU PRIVILÉGIÉ POUR LA TRANSMISSION DES RÉCITS MERVEILLEUX

Pessimiste et rabat-joie, direz-vous, le psychanalyste! Pas vraiment, car si je trouve important d’identifier froidement tout ce qui se présente à nous comme facteurs d’aliénation et de souffrances, je considère tout

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aussi important la mise en valeur de ce qui est à notre portée comme ressources éducatives et outils d’humanisation. Or, dans le registre des « écrans extérieurs », je suis enclin à privilégier ces grands écrans lumineux auxquels nous avons encore la chance d’avoir accès dans des salles publiques de cinéma, en dépit de la vogue du cinéma maison. Dans ces salles, au moment où les écrans s’apprêtent à s’illuminer, les spectateurs sont plongés dans le noir et sont expressément invités à garder le silence. Tout pour favoriser une pleine attention à l’égard de ce qui va surgir sur l’écran et nous interpeller dans tous ces complexes volets de notre vie que cet écran va nous refléter. Et cela, parfois avec une éloquence et une sensibilité telles que ce reflet aura pour nous comme effet un meilleur contact avec ce que nous vivons intérieurement et du coup, une meilleure compréhension de ce qui se trame dans cette vie. LA SAGESSE DES CONTES À LA SOURCE DES FILMS POUR ENFANTS

Dans son essai L’Espèce fabulatrice, Nancy Houston fait ressortir la nécessité pour l’être humain, le seul appartenant à une espèce consciente de la temporalité de son existence (naissance-développement-mort) d’élaborer des récits qui lui permettent d’exprimer la condition tragique de son existence et par là de ne pas être trop fragilisé par celle-ci. C’est ici qu’à mon avis prennent toute leur importance les films présentés dans le cadre des festivals de cinéma destiné à la jeunesse comme le Festival de cinéma en famille de Québec. Car ces films, dans la mesure où leurs créateurs se sont inspirés des récits (contes, mythes et légendes) qui sont parvenus à traverser l’épreuve du temps, recèlent une profonde sagesse résultant de l’expérience immémoriale de nos ancêtres. RECOMMANDATIONS AUX PARENTS QUI ACCOMPAGNENT LEUR(S) ENFANT(S) AU CINÉMA

Bien sûr, ce ne sont pas toutes les fictions qui ont la même valeur éducative et humanisante : que l’on songe à celles proclamées par les extrémistes religieux et les populistes de la trempe « trumpienne »… et aux conséquences destructrices que celles-ci engendrent! D’où la série de MAGAZINE LE CLAP N° 200 · JANVIER ET FÉVRIER · 2017

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Chronique

Récits merveilleux sur écrans lumineux

questions que se posent les parents concernant les films d’animation, puis les films en prise de vue réelle qui sont actuellement offerts aux enfants : • À partir de quel âge peut-on amener un enfant au cinéma? • À partir de quel âge un enfant est-il susceptible de préférer un film en prise de vue réelle à un film d’animation? • Que penser des scènes de film qui suscitent des émotions fortes dans les registres de la peur, de la tristesse, de la colère et de la haine? Sont-elles à soustraire de la vue des enfants? • Lorsqu’on est témoin comme parent d’une forte réaction émotive provoquée par une scène de film, comment doit-on réagir? Vous serez sans doute d’accord avec moi pour dire que tout parent qui est présent et sensible à ce que vit son ou ses enfant(s) est en mesure de répondre à chacune de ces questions. On se rendra vite compte que c’est à partir de l’âge de 7 ou 8 ans que l’enfant sera plus en mesure de s’adapter aux conditions trouvées dans les salles de cinéma et que c’est aussi vers cet âge qu’il commencera à s’intéresser aux films en prise de vue réelle. Et quant aux scènes de films susceptibles de provoquer des effets traumatisants (à titre d’exemples, des scènes de violence ou d’érotisme cru), on saura d’instinct qu’il est préférable d’en épargner les jeunes enfants. Mais dans tous les cas, au lieu d’appliquer au pied de la lettre ce que l’on peut trouver comme recommandations dans des documents résultant de la recherche d’experts en ce domaine – je pense ici à l’excellent dossier publié par le gouvernement du Québec Mon enfant devant l’écran. Un guide éducatif et préventif de la Régie du cinéma à l’usage des accompagnateurs des enfants de 8 à 12 ans –, on aura avant tout le souci d’être attentif à ce que ressent l’enfant et à échanger avec lui dans ses mots par rapport à ce qu’il vit au contact de ce qui s’adresse à lui sur l’écran. Et cela, en étant conscient que ce qui se passe en lui n’est pas si étranger à ce qui se passe chez nous comme adultes à la vue d’un film : si celui-ci nous touche, il s’amorce là une interaction et un dialogue entre deux écrans, l’écran extérieur qui s’anime et l’écran intérieur qui est déjà imprégné d’une histoire, peuplé de personnages, caractérisé par un tempérament et des intérêts particuliers. Ce qui ressort d’une telle interaction dialogique constitue précisément l’objet de l’échange qui gagne à avoir lieu entre l’enfant et le parent qui l’accompagne, après le visionnement d’un film. LE CONTE POUR ENFANTS, UNE INVITATION À UNE PLONGÉE DANS LA PÉRILLEUSE ET MERVEILLEUSE AVENTURE HUMAINE

Lors d’un colloque tenu au Musée de la civilisation, en 1989, sur le thème « Contes et apprentissages sociaux », j’ai offert une contribution ayant comme titre Conte et psychanalyse. Ayant à l’esprit le fait que depuis les années 50, c’est le cinéma qui a pris la relève des conteurs d’autrefois et qui est devenu le principal véhicule des contes, je vous invite à lire ce que j’avais alors formulé comme conclusion : « Le conte merveilleux n’est pas d’abord un récit rationnel saupoudré d’étincelles artificielles pour séduire l’attention de l’enfant et gagner ainsi son adhésion aux froides et crues vérités de son existence prosaïque. La dynamique interne du conte procéderait plutôt à l’inverse : expression subtile des forces mystérieuses qui sont en jeu dans la psyché humaine et qui déterminent le cours de sa destinée, il révèle ou traduit la puissance de ces forces dans toute leur complexité et invite, en ne perdant pas de vue celles-ci, à une plongée tant hardie qu’avertie dans la périlleuse, mais merveilleuse aventure humaine. » CLAP.CA

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Festival de Cannes 2016 Prix spécial du jury - Un Certain Regard

« Cela n’arrive pas tous les jours – ni même tous les ans : LA TORTUE ROUGE est un film parfait. » (C. Carrière, L’Express)

SANS DIALOGUE

LA TORTUE ROUGE

Un film de Michael Dudok de Wit

BELGIQUE · FRANCE · JAPON

Belgique · France · Japon. 2016. 80 min. Dessin animé réalisé par Michael Dudok de Wit. Scén. : Michael Dudok de Wit, Pascale Ferran. Mus. orig. : Laurent Perez del Mar. GÉNÉRIQUE :

SYNOPSIS : Un naufragé échoue sur une île déserte. À l’aide de troncs d’arbres, il fabrique un radeau pour tenter de s’échapper de ce lieu où de petits crabes sont ses seuls compagnons d’infortune. Après de multiples tentatives et un ultime échec dû à une énorme tortue rouge, l’homme se résout à demeurer sur l’île. Du coup, il sera témoin de la métamorphose inattendue de la tortue en femme. En prenant soin de cette nouvelle compagne inespérée, l’homme verra son quotidien et sa destinée changer du tout au tout. NOTES : LA TORTUE ROUGE est un véritable bijou d’animation, une fable muette universelle, épurée, portant un regard humaniste sur les forces de la nature et la vie à deux. Réalisé par un Néerlandais, coproduit par le studio japonais Ghibli (associé aux œuvres de Miyazaki) et entièrement conçu en France, ce dessin animé pour toute la famille est tout simplement remarquable. (P.B.)

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BILLETS EN VENTE clap.ca/aventuriers

DIM À 15 H

MER À 19 H

JEU À 13 H

PROVENCE ALPES-CÔTE D’AZUR

1ER JANV. 2017

4 JANV. 2017

5 JANV. 2017

BALI

29 JANV. 2017

1ER FÉVR. 2017

2 FÉVR. 2017

ÎLE DE LA RÉUNION

19 FÉVR. 2017

22 FÉVR. 2017

23 FÉVR. 2017

NORVÈGE

12 MARS 2017

15 MARS 2017

16 MARS 2017

PORTUGAL

2 AVR. 2017

5 AVR. 2017

6 AVR. 2017

PUBLICITÉS DU SILENCE GAGNANTS BASA 2016 Avant tous les films! LE PREMIER DIMANCHE DU MOIS PROCHAINE SOIRÉE 5 FÉVRIER À 19 H Admission : 7,75 $ FESTIVAL REGARD EN TOURNÉE AU CLAP! LE 15 FÉVRIER,

VOYEZ UNE SÉLECTION DES MEILLEURS COURTS MÉTRAGES PRÉSENTÉS À L’ÉDITION 2016 DE REGARD.

SAISON 2016-2017 CONSULTEZ LA PAGE 4 POUR CONNAÎTRE L’HORAIRE DE LA NOUVELLE SAISON! Prenez note que la carte Abonne-Clap n’est pas valide pour la programmation alternative.

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INDEX

FILMS À L’AFFICHE N° 200

Beauté cachée

Un film de David Frankel..................................................à partir du 16 décembre ..... p. 33

Ça sent la coupe

Un film de Patrice Sauvé .......................................................à partir du 24 février ..... p. 23

Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau

Un film de Mathieu Denis, Simon Lavoie ................................ à partir du 3 février ..... p. 27

Client, Le

Un film de Asghar Farhadi .....................................................à partir du 10 février ........ p. 9

Cœur en braille, Le

Un film de Michel Boujenah ....................................................... à partir du 3 mars ..... p. 16

Cyclotron, Le

Un film de Olivier Asselin .......................................................à partir du 10 février ..... p. 17

Danseuse, La

Un film de Stéphanie Di Giusto ......................................................à partir du 6 janvier ......p. 29

Femmes du 20e siècle, Les

Un film de Mike Mills ............................................................... à partir du 6 janvier ..... p. 20

Figures de l’ombre, Les

Un film de Theodore Melfi..................................................... à partir du 13 janvier ..... p. 18

Fils de Jean, Le

Un film de Philippe Lioret .................................................à partir du 23 décembre ..... p. 15

Fondateur, le

Un film de John Lee Hancock .............................................. à partir du 20 janvier ..... p. 24

Gold

Un film de Stephen Gaghan ................................................. à partir du 27 janvier ..... p. 21

Gulîstan, terre de roses

Un film de Zaynê Akyol ......................................................... à partir du 20 janvier ..... p. 30

Inuk en colère

Un film de Alethea Arnaquq-Baril...........................................à partir du 10 février ..... p. 30

Jackie

Un film de Pablo Larraín ....................................................... à partir du 20 janvier ..... p. 19

Jour des Patriotes, Le

Un film de Peter Berg............................................................ à partir du 13 janvier ..... p. 12

Julieta

Un film de Pedro Almodóvar ................................................. à partir du 27 janvier ..... p. 11

Lego Batman le film

Un film de Chris McKay ...............................................................bientôt à l’affiche ..... p. 40

Lion

Un film de Garth Davis .....................................................à partir du 21 décembre ..... p. 34

Louise en hiver

Un film de Jean-François Laguionie........................................ à partir du 3 février ........ p. 8

Ma vie de courgette

Un film de Claude Barras.............................................................bientôt à l’affiche ..... p. 40

Manchester by the Sea

Un film de Kenneth Lonergan ............................................à partir du 9 décembre ..... p. 34

Maudite poutine

Un film de Karl Lemieux........................................................ à partir du 27 janvier ..... p. 25

Moonlight : L’histoire d’une vie

Un film de Barry Jenkins ..................................................à partir du 16 décembre ..... p. 35

Mr Gaga

Un film de Tomer Heymann .................................................. à partir du 20 janvier ..... p. 30

Nelly

Un film de Anne Émond ........................................................ à partir du 20 janvier ........ p. 7

Neruda

Un film de Pablo Larraín ....................................................... à partir du 20 janvier ..... p. 24

Odyssée, L’

Un film de Jérôme Salle.........................................................à partir du 17 février ..... p. 20

Père fils thérapie!

Un film de Émile Gaudreault................................................... à partir du 6 janvier ..... p. 12

Polina, danser sa vie

Un film de Valérie Müller, Angelin Preljocaj...........................à partir du 10 février ..... p. 16

Pour l’amour d’Hollywood / La La Land

Un film de Damien Chazelle ............................................à partir du 25 décembre ..... p. 37

Sieranevada

Un film de Cristi Puiu............................................................. à partir du 13 janvier ..... p. 29

Taularde, La

Un film de Audrey Estrougo .................................................... à partir du 6 janvier ..... p. 18

Toni Erdmann

Un film de Maren Ade ............................................................à partir du 17 février ........ p. 8

Tortue rouge, La

Un film de Michael Dudok de Wit ......................................... à partir du 27 janvier ..... p. 39

Un jour mon prince

Un film de Flavia Coste .............................................................. à partir du 3 mars ..... p. 40

Un monde inaperçu

Un film de Étienne Plasse............................................................bientôt à l’affiche ..... p. 40

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MAGAZINE LE CLAP N° 200 · JANVIER ET FÉVRIER · 2017

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