CDP SAN SENART by Le Courrier du Parlement

Fondé en 1960

Hors-série

PARLEMENT 40 ans d'urbanisme raisonné et raisonnable

Une offre de transports en avance sur son temps

Être Sénartais en 2014

Sénart mise sur sa jeunesse

La ville nouvelle de Sénart a 40 ans Les dossiers Territoires

Février 2014 | San de Sénart

ENTRETIEN | Sénart a fêté en 2013 ses 40 ans. Un anniversaire marqué par plusieurs chantiers d’envergure. L'agglomération poursuit un développement maîtrisé et raisonné dans le respect de l’environnement et de ses habitants, fidèle à sa recherche de l'équilibre.

Une urbanisation planifiée à visage humain

Cet anniversaire a été marqué par quatre événements importants, à commencer par un livre sorti en librairie le 2 mai 2013, Sénart, naissance d'une ville. Il s'agit d'un recueil d'entretiens au cours desquels je relate mon expérience, depuis la naissance de la ville nouvelle jusqu’à aujourd’hui. En tant que natif de Moissy, j’ai eu la chance extraordinaire d’être maire de ma commune et président de la ville nouvelle très jeune. Le 5 juin dernier, le colloque “Une ville sur mesure” a réuni des universitaires et des sociologues, parmi lesquels Jean Viard, qui s'interrogeaient sur la façon d’adapter la ville de demain à l’évolution des modes de vie. Le 13 juillet, la Fête du Carré a réuni près de 35 000 personnes. Enfin, à partir de septembre, l’Ecomusée a présenté une exposition intitulée “Récits de vies, récit de ville”. Pourquoi le San a-t-il été créé ? L’objectif des agglomérations nouvelles comme Sénart devait répondre aux besoins de logement en Île-de-France, en évitant le développement de la région parisienne en “tâche d'huile”. Autrement dit, il s'agissait de créer des pôles équilibrés en termes d’emploi, d’habitat, de transports et de réalisation d’équipements. La maîtrise publique des sols, destinée à éviter la spéculation foncière, est l'une des réussites à mettre au crédit des villes nouvelles. Aujourd'hui, l’État est propriétaire de 3 000 hectares à Sénart.

Essonnes. Une seconde ligne assurera dans quelques années la liaison entre Sénart et Melun.

Avec 30 000 logements construits depuis sa création, le territoire a parfaitement intégré la notion d’habitat au cœur de son environnement, en sachant conserver une qualité de vie importante. Nous avons atteint un point d’équilibre en termes d’équipements de proximité, nous devons ensuite attaquer à l’échelle intercommunale en portant deux chantiers qui ont démarré dès 2013 : la construction d’un théâtre dans le Carré (50 millions d’euros d’investissement) ainsi que d’une école d’ingénieurs. Côté transports, nous disposons du réseau “Sénart-Bus” (40 lignes) et, depuis le 1er juillet 2011, du premier T Zen, un bus à haut niveau de service en site propre, entre Sénart et Corbeil-

Vous avez fait du développement économique un pilier essentiel de votre politique. Quels en sont les secteurs clés ? Sur lesquels mettez-vous plus particulièrement l’accent ?

“Cohérence et équilibre comme maîtres mots de l'urbanisation.” © DR - San de Sénart / Brigitte Cavanagh

Le San de Sénart a fêté en 2013 ses 40 ans. Quels événements ont marqué ce 40e anniversaire ?

Le partenariat avec l’État étant aujourd’hui moins fort qu’il y a 40 ans, le projet d’interconnexion des gares TGV offre à Sénart l’opportunité d’être éligible à un contrat de développement territorial (CDT) dans le cadre du Grand Paris, ce qui en fait un espace stratégique en Île-deFrance ! Parallèlement à l’activité logistique et au Carré Sénart, notre Écopôle pourra prochainement accueillir de nouvelles entreprises dédiées aux éco-activités, tandis que le développement du pôle aéronautique de Villaroche permettra de recevoir de nouvelles entreprises et confortera la présence sur notre territoire du groupe Safran-Snecma. Comment le San a-t-il favorisé l’arrivée de nouvelles entreprises ? Les choix d’implantation dépendent avant tout de l’attractivité du territoire, déterminée essentiellement par les transports, la formation et la recherche. Si Sénart possède une offre foncière et immobilière intéressante, l’amélioration de notre desserte et la création d’une école d’ingénieurs lll

Jean-Jacques Fournier Président du San de Sénart

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 1

©DR - San de Sénart / Ph. Caumes

Février 2014 | San de Sénart

Savigny-le-Temple lll constituent des atouts essentiels du développement économique en 2014. La culture étant elle aussi un facteur de rayonnement, nul doute que la construction du théâtre dans le Carré confortera notre image auprès des entrepreneurs.

L’urbanisation de Sénart présente un visage humain. Les populations y sont accueillies en fonction des capacités, des infrastructures sont mises en place en amont et le développement durable et la mixité sociale sont des postulats de départ. Pourriez-vous nous en dire davantage ? Cohérence et équilibre sont en somme les maîtres mots de cette urbanisation “planifiée”, qui doit avant tout répondre aux attentes et savoir résister aux nombreuses pressions. D’une superficie de 12 000 hectares et riche d’un espace naturel de qualité, Sénart s’est efforcée de mener son extension dans le respect et la mise en valeur de l’environnement, ce qui lui vaut aujourd’hui une image de “ville verte”. C’est pourquoi son retard en matière de développement économique par rapport aux 2 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires

autres villes nouvelles lui a été bénéfique en un sens, favorisant un aménagement harmonieux de l’espace, tissé au fur et à mesure des opportunités.

“Le Grand Paris fera de Sénart un espace de développement stratégique en Ile-de-France.” Quelles sont les grandes orientations de votre politique ainsi que ses domaines prioritaires ? Quelles sont vos ambitions pour le territoire ? Toujours dans l’idée d’atteindre un certain équilibre, Sénart a depuis longtemps associé les exigences du développement durable à ses priorités. Quant au développement économique, il s’agit du fil conducteur de notre politique puisqu’il accompagne l’ensemble des décisions, qu’il s’agisse du rythme de l’augmentation du nombre de logements ou de projets d’aménagement.

Avec plus de 150 000 habitants attendus à l’horizon 2030, proximité et rayonnement sont les fondamentaux du territoire. De quels atouts votre territoire peut-il se prévaloir ? Les habitants qui viennent s’installer aujourd’hui à Sénart sont souvent surpris par notre qualité de vie et le potentiel de développement. Déployant beaucoup d’énergie à accueillir de nouvelles entreprises et construisant des logements de qualité, ce territoire s’est toujours efforcé de répondre au mieux aux attentes citoyennes. Quels grands défis le San va-t-il devoir relever à l’avenir ? Les mêmes défis que ceux des grandes villes et des autres agglomérations. L’emploi reste bien sûr une préoccupation majeure et notre travail consiste justement à maîtriser le développement du territoire et à augmenter son potentiel attractif n Propos recueillis par Pauline Pouzankov

LES DOSSIERS DU COURRIER DU PARLEMENT Chaque mois, nous proposons à nos lecteurs de découvrir une des collectivités par le biais d’articles de fonds, de reportages et d’interviews.

r Sport, handicap et insertion professionnelle

r Dreux Agglomération r La CAPI

r Le Grand Roanne

r Val Maubuée

r Le Pays de Flers

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r Le Rhône

r Le Grand Dole

r La Cape

r Le Mans

r Le Pays rochefortais

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PARLEMENT Le Doubs

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r Nevers

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Trente ans de décentralisation

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Un engagement collectif et solidaire au service du territoire et de ses habitants Les dossiers Territoires

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PARLEMENT Hors-série - Février 2014

SOMMAIRE : San de Sénart

Une urbanisation planifiée à visage humain

Jean-Jacques Fournier, président du San de Sénart

Sénart : 40 ans, la ville devant soi

Le Développement durable : un choix structurant Une politique environnementale ambitieuse et réfléchie

Entretien avec Danièle Jullien, 4e vice-présidente du San de Sénart déléguée au Développement durable et à l’Environnement

Redonner confiance aux Sénartais en leur service d’eau

Entretien avec Jean-Charles Bourlier, directeur des Eaux de Sénart – Lyonnaise des Eaux

Notre crédibilité a monté en puissance

Entretien avec Pascal Barrielle, président du Conseil de développement de Sénart (CDDS)

Une offre de transports en avance sur son temps La mobilité au centre des enjeux économiques

Entretien avec Marie-Line Pichery, vice-présidente déléguée à la Mobilité

Une croissance économique qui s’accélère Un fort dynamisme et une culture de partenariat

Entretien avec Michel Bisson, 1er vice-président du San de Sénart Ville Nouvelle, délégué au développement économique

Une CCI dynamique

Entretien avec Jean-Robert Jacquemard, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Seine-et-Marne

4 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires

Février 2014 | San de Sénart

Sénart mise sur sa jeunesse Le développement d’un pôle étudiant

Entretien avec Olivier Chaplet, vice-président délégué à l’Éducation

L’UPEC, acteur majeur de la diffusion de la culture académique, scientifique

Entretien avec Luc Hittinger, président de l’Université Paris-Est Créteil (UPEC)

“Notre présence est attractive”

Entretien avec Jean-Michel Viot, directeur général de l’ICAM

Être sénartais en 2014 Placer la culture au cœur de Sénart

Entretien avec René Rethore, vice-président délégué à la Culture

Des politiques sociales ambitieuses

Entretien avec Muriel Duclau, vice-présidente déléguée à la Cohésion sociale et à la Santé

Sénart ambassadeur de la culture

Entretien avec Jean-Michel Puiffe, directeur de la Scène nationale

Sénart en grand, Sénart demain Inventer et promouvoir notre propre modèle de développement

Entretien avec Vincent Eblé, président du Conseil général de Seine-et-Marne

Les deux San : une complémentarité exemplaire

Entretien avec Dominique Verots, président du San 91

Sénart, au cœur du quadrant sud-est de l’Ile-de-France

Entretien avec Olivier Faure, député de la 11e circonscription de Seine-et-Marne

Sénart, partie intégrante de la dynamique du Grand Paris

Entretien avec Guy Geoffroy, député de la 9e circonscription de Seine-et-Marne

LE COURRIER DU PARLEMENT - Édité par Monde Édition S.A.S. - Siège : 3, rue Mornay, 75004 Paris - Téléphone : 01 44 54 05 50 - Fax : 01 44 54 05 55 E-mail : redaction@lecourrierduparlement.fr - www.lecourrierduparlement.fr n Directeur de la publication - Rémy Lazimi n Secrétaire de rédaction Sharon Lazimi n Journalistes - Colombe Dabas, Julien Dreyfuss, Anaïs Normand, Pauline Pouzankov, Marie Pannetier n Infographiste - Isabel Da Silva n Directrice de la communication - Danielle Decaris n Relations presse - Laurent Vigée n Remerciements - Armelle Cunego, Jeanne Rebuffat n N° 02/14 n Numéro ISSN - 0045-8899 n Commission paritaire - 0214 T 91246 n Imprimé en France n Dépôt légal à parution n Photo de couverture - © Epa Sénart Communication / Vincent Descotils - Toute reproduction, même partielle, des articles publiés dans ce numéro, nécessite explicitement le consentement écrit de l’éditeur.

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 5

Février 2014 | San de Sénart

Sénart : 40 ans, la ville devant soi

Aucune crise de la quarantaine en vue pour le San (syndicat d’agglomération nouvelle) de Sénart. Alors qu’elle a fêté en 2013 un anniversaire symbolique, la cadette des villes nouvelles françaises affiche fièrement son slogan : “La ville devant soi”. Elle ne manque ni de projets, ni d’initiatives innovantes et s’inscrit désormais dans le Grand Paris.

réée comme toutes les villes nouvelles pour répondre aux besoins de logements de l’Ile-de-France, Sénart s’est forgée au fil du temps une identité forte, faite d'équilibre, d'harmonie et de mesure. Ces notions étaient d'ailleurs au cœur du colloque d'urbanisme organisé en juin 2013, intitulé “Sénart, une ville sur mesure”. Son développement, plus tardif que celui de ses homologues, lui a permis d'éviter quelques erreurs, notamment celles liées à l'urbanisme de dalle. Aujourd'hui, les huit communes de

6 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires

l'agglomération – Cesson, Combs-la-Ville, Lieusaint, Moissy-Cramayel, Nandy, Réau, Savigny-le-Temple et Vert-Saint-Denis – réunissent sur 12 000 hectares un peu plus de 100 000 habitants et devraient en accueillir plus de 120 000 en 2015.

40 ans : l’heure du bilan ? Sénart possède de solides atouts pour attirer de nouveaux investisseurs, notamment

une réserve foncière, unique en Ile-de-France, de 3 000 hectares. Elle peut également compter sur une grande accessibilité : francilienne, autoroutes A5a et A5b, ligne D du RER et transports en commun en site propre T Zen 1 et bientôt T Zen 2. Le développement économique s'appuie aujourd'hui sur quelques sites stratégiques majeurs. Le Carré Sénart, qui rassemble déjà des activités commerciales et de l'immobilier de bureaux, s'apprête aussi à accueillir un

Théâtre régional qui comprendra deux salles, une frontale de 839 places et une modulable d’une capacité de 300 à 1 000 places. Patio intérieur, restaurant, bars, kiosque ainsi que de nombreuses animations viendront compléter harmonieusement les espaces dédiés au public. Toujours au Carré Sénart, un autre chantier d'importance vient de débuter : celui du pôle des sciences de l'ingénieur, autour de l'école d'ingénieurs francilienne de l'Icam (Institut catholique d'arts et métiers). “Nous avions identifié 15 sites potentiels pour nous implanter en Ile-de-France”, indique JeanMichel Viot, directeur général de l'Icam. “Nous avons choisi Sénart pour trois raisons principales : la qualité de l'accueil, le dynamisme du territoire et des atouts pour nos futurs étudiants tels que la présence à Sénart de l'Université Paris Est Créteil, d'une gare RER et du T Zen.” Un peu plus au sud, le pôle d'activités aéronautiques de Villaroche vient conforter la présence historique du groupe SafranSnecma (5 000 emplois), en proposant de nouveaux parcs d'activités et en accueillant de nouvelles entreprises à haute valeur ajoutée. Ce pôle d'activités, au sein duquel sont réunis le Conseil général de Seine-et-Marne, la Communauté d'agglomération de Melun Val de Seine et le San de Sénart, adhère depuis

2007 au pôle de compétitivité aérospatial ASTech. Un autre site stratégique majeur sera bientôt l’Ecopôle de Sénart, un parc d'activités dédié aux éco-entreprises spécialisées dans les filières des énergies renouvelables, de la protection de l’environnement et du développement durable. L’Ecopôle accueillera dès 2015 un Hôtel Pépinière d’Entreprises (PHE), actuellement en cours de construction.

Sénart dans le Grand Paris Autant de projets qui font de ce territoire un pôle majeur et un levier de développement important du sud-est de l’Ile-de-France. Et qui ont incontestablement plaidé en faveur de l'intégration de Sénart dans le Grand Paris. Le Contrat de développement territorial, en cours de finalisation, vise à renforcer le dynamisme et l’attractivité du territoire, structuré autour d’une stratégie d’expansion urbaine, sociale et durable.

Une quête d’équilibre Depuis son origine, Sénart veille à assurer un aménagement raisonné et respec-

tueux de la qualité de vie des habitants. Le San s’est doté très tôt de différents outils, en matière de logement, de déplacements et de développement économique pour mettre en œuvre les politiques environnementales souhaitées. Adopté par les élus le 12 mai 2011, le Plan climat fixe notamment six axes stratégiques et constitue la “feuille de route” de l’agglomération pour contribuer à la maîtrise des consommations d’énergies sur le territoire et diminuer les émissions des gaz à effets de serre. Dans le même esprit, le San propose une charte de qualité environnementale aux entreprises installées dans les parcs d’activités, les engageant à respecter les principes du développement durable dans la gestion de leurs déchets, leur approvisionnement en eau, etc. Après avoir été longtemps qualifiée de “petite dernière” des villes nouvelles, l'agglomération occupe aujourd'hui une place centrale au cœur du quadrant sud-est de l'Ilede-France, cette conurbation de plus de 400 000 habitants qui s'étend d'Evry à Melun, en passant par Corbeil et Sénart. L'Entente intercommunautaire née entre les quatre agglomérations a d'ailleurs valu à Sénart d'être retenue par Réseau Ferré de France pour accueillir à l'horizon 2030 une nouvelle gare TGV en Ile-de-France n Pauline Pouzankov Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 7

Février 2014 | San de Sénart

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Fontainebleau

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Février 2014 | San de Sénart

LE DÉvELOPPEMENT DURABLE : UN ChOIx STRUCTURANT

Exutoire dans la Réserve Naturelle Régionale de l’Étang du Follet.

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 9

Février 2014 | San de Sénart

ENTRETIEN | Depuis sa création, le San de Sénart assure le développement de l'agglomération de façon maîtrisée et raisonnée.

Une politique environnementale ambitieuse et réfléchie

Les questions relatives au développement durable et au changement climatique sont traitées au San de Sénart depuis les années 90 à travers diverses actions, parmi lesquelles : n la gestion et le développement des espa-

ces forestiers et naturels du territoire, avec par exemple l’Étang du Follet, étang de régulation des eaux de pluies, classé Réserve Naturelle Régionale en 2005 ; n la charte d’environnement qui a notam-

ment engendré une charte spécifique appliquée aux parcs d’activités économiques de l’agglomération dès 2000. Toujours en application, elle traite de l’éco construction des aménagements, de la qualité environnementale des bâtiments et de la mise en œuvre d’une gestion plus efficace des parcs d’activités. Le tout en développant des services facilitant la vie de l'entreprise et de ses salariés ; n le projet d’Ecopôle, nouveau parc d'acti-

vités éco conçu et dédié aux éco activités, très largement encouragé par le Conseil Régional d’Ile-de-France. Pour ce qui est du logement, la certification “Habitat et Environnement” (2006) a été mise en place pour l’ensemble des programmes de logements neufs. En 2008, nous avons réalisé en partenariat avec l’Epa Sénart et l’Arene Ile-de-France, un guide sur le “Performance environnementale des logements – Argumentaire technique et commercial” destiné aux promoteurs de logements. À l’échelle de l’agglomération, nous développons par ailleurs des projets d’écoquartiers. En 2011, Sénart a été lauréat au 3e appel à projet NQU (“Nouveaux Quartiers Urbains”) du Conseil Régional Ile-de-France avec le projet “Eau Vive” (Lieusaint – 1 200 logements). 10 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires

Aujourd’hui, ces exigences trouvent écho à travers différents outils programmatiques existants ou en cours d’élaboration. Parmi eux se trouvent notamment le Plan local de déplacement (PLD) depuis 2008, le Contrat urbain de cohésion sociale (CUCS) depuis 2007, le Programme local de l’habitat (PLH) depuis 2010. Cette même année, une étude de positionnement stratégique de développement économique a été mise en place. Elle cible notamment les éco activités. Un Scot est actuellement en cours de réalisation pour le diagnostic et l’analyse fonctionnelle des espaces ouverts.

Nos actions phares consistent à sensibiliser, former et accompagner l’ensemble de la population du territoire. Nous avons réalisé un kit éducatif, le climakit et nous organisons également des visites de sites afin de sensibiliser les élus et les techniciens sur les thématiques “bâtiments durables” et “écoquartiers”. Enfin, les entreprises sont également sensibilisées à travers l’opération Sénart éco-Energie. Quelles sont les missions de la Maison de l’Environnement ? Le San de Sénart développe une politique environnementale depuis 1992. En 1995, la charte de l’environnement de Sénart a décliné des actions concrètes et parmi elles, la Maison de l’Environnement est devenue l’outil majeur de sensibilisation en direction de l’ensemble des sénartais.

En quoi votre Plan Climat contribue-t-il à la transmission énergétique du territoire ? Le Plan Climat de Sénart a été votée en mai 2011, en anticipation de l'obligation du Grenelle de l’Environnement. Il vise à mettre le territoire sur la trajectoire des 3X20 européens, conformément à son engagement dans la Convention des Maires.

Sénart, durable depuis l’origine ?

L’ “Éducation à l’Environnement” est née dans les années 70, à la faveur de la prise de conscience des problèmes environnementaux touchant la planète. C’est dans ce cadre que la Maison de l’Environnement a été imaginée et créée, avec comme objectif, la modification des attitudes et des comportements de la population. Cet équipement est un service du San de Sénart à part entière. Au-delà du réglage du robinet qui fuit ou du tri des déchets, elle incite par exemple à des choix qui engagent davantage et durablement comme par exemple construire, isoler, équiper et entretenir sa maison dans

Danièle Jullien 4e vice-présidente du San de Sénart déléguée au Développement durable et à l’Environnement

pourtant constitué de bâtiments centenaires, limite ainsi au maximum son impact environnemental : chaufferie à granulés de bois, assainissement des eaux usées avec un processus de phyto-épuration, récupération et utilisation des eaux de pluie, éco-gestion des consommables, toilettes sèches (en projet).... Quelles sont vos priorités en matière d’aménagement durable et notamment de la mobilité douce ?

L’écojardin de la Maison de l’Environnement de Sénart.

une démarche responsable et cohérente. Concrètement, en plus des manifestations thématiques touchant un public large et réparties sur l’ensemble de l’année, la Maison de l’Environnement accueille les publics scolaires pour des cycles d’animations réparties sur l’année, sur la base de projets montés avec les enseignants. De même, un programme d’ateliers à destination des adultes leur permet de s’ouvrir à l’écojardinage, la cosméto ou le ménage écologique, la réalisation

de peintures naturelles ou les teintures végétales... Le site et ses outils pédagogiques (rucher, jardin, mare pédagogique, parc animalier, espace habitat écologique, maquette interactive, cycle de l’eau) sont aussi en accès libre tout au long de l'année. Mais la Maison de l’Environnement de Sénart doit aussi montrer l’exemple dans son fonctionnement et montrer qu’il est possible “d’habiter écologique”. L’équipement,

En termes de mobilité d’abord, elles s’articulent autour de 220 km de liaisons douces dont 60 km intercommunales, établies au sein du Schéma directeur des liaisons douces adopté en 1999 et actualisé en 2010 . La même année, nous avons ouvert des vélostations à la gare RER D de Lieusaint-Moissy, avec 80 box à vélos individuels clos et sécurisés. 10 d'entre eux sont équipés de vélos à assistance électrique (VAE) ouverts à la location. Ce projet a été réalisé dans le cadre du projet européen Encourage n Propos recueillis par Julien Dreyfuss

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Février 2014 | San de Sénart

ENTRETIEN | En partenariat avec le San de Sénart, la Lyonnaise des Eaux gère depuis 2007 la qualité, l’assainissement et la gestion de l’eau au service des Sénartais, tout en déployant des actions concrètes en lien avec le développement durable.

Redonner confiance aux Sénartais en leur service d’eau

Lyonnaise des Eaux, à travers Eaux de Sénart, gère depuis 2007 et pour une durée de 15 ans l’exploitation des services publics de l’eau et de l’assainissement des huit communes de Sénart, ainsi que la gestion clientèle, pour le compte et en partenariat avec le San et ses services.

Quel engagement avez-vous pris pour une gestion de l’eau dans le cadre du développement durable ? Pendant toute cette période, Eaux de Sénart s’est engagé à tout mettre en œuvre pour accompagner le développement durable de la ville nouvelle de Sénart, aussi bien dans les domaines de l’eau potable (maîtriser la qualité de l’eau distribuée, optimiser le patrimoine et sensibiliser les habitants) que de l’assainissement (optimiser la gestion des ouvrages, reconquérir la qualité du milieu naturel et sensibiliser les habitants au respect de l’environnement).

En charge de l’eau potable et de l’assainissement, quelles mesures avez-vous prises pour garantir une eau de qualité aux habitants du territoire du San de Sénart ? Pour garantir une qualité d’eau potable optimale, les équipes opérationnelles des Eaux de Sénart ont déployé, dès le début du contrat, toute une série d’actions concrètes, comme notamment l’installation de stations de mesure en continu de la qualité de 12 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires

l’eau qui est mise en distribution sur les communes. De plus, une grande campagne de sensibilisation à l’eau du robinet a été lancée en 2008 pour rétablir la confiance des Sénartais en leur eau du robinet, d’excellente qualité.

long de l’année sur le territoire de Sénart (Fête du Carré, Marathon, Vélofolies). Assortis à cette campagne, des outils de communication spécifiques ont été déployés et continuent à faire partie de notre paysage : carafes et bouteilles, distribuées aux habitants et aux restaurateurs, accompagnées de supports d’information sur-mesure. Cette campagne a été particulièrement bien perçue puisque les résultats des enquêtes de satisfaction réalisées auprès des habitants sont unanimes : en 2011, 40 % des Sénartais ne boivent que de l’eau du robinet ! (contre 38 % en 2008).

“Eaux de Sénart s'est engagé à accompagner le développement durable de la ville nouvelle de Sénart.”

“En 2011, 40% des Sénartais ne boivent que de l'eau du robinet!”

Justement, comment les Sénartais ontils accueilli cette campagne ? Elle a été l’occasion de renforcer les liens avec les habitants et de leur redonner confiance en l’eau du robinet, grâce à des animations spécifiques organisées tout au

Quels projets souhaitez-vous maintenant développer ? © William Daniels/M&CSaatchi.corporate

Dans quelle mesure travaillez-vous avec le San de Sénart ?

Les nombreux chantiers entrepris, aussi bien dans les domaines de l’eau potable que dans l’assainissement, continueront à être développés pour faire progresser le service et surtout, pour continuer à satisfaire les Sénartais sur l’ensemble des prestations rendues n Propos recueillis par Marie Pannetier

Jean-Charles Bourlier Directeur des Eaux de Sénart – Lyonnaise des Eaux

Février 2014 | San de Sénart

ENTRETIEN | Souhaité par les élus, le CDDS publie depuis quatre ans des avis de qualité qui en font aujourd’hui un interlocuteur privilégié du San de Sénart. Plus qu’un laboratoire d’idées, cet outil citoyen participe au développement comme au rayonnement du territoire.

Notre crédibilité a monté en puissance

Créée en 2009 à l’initiative des élus du San de Sénart, cette instance participative assure une couverture complète de l’ensemble des sujets propres au territoire, qu’ils relèvent ou non de ses domaines de compétence. Sa mission consiste à analyser l’espace sénartais et exprimer les propositions/ attentes de la société civile quant à son développement. Nous venons d’ailleurs de créer un statut de conseiller-associé pour intégrer des conseillers habitant Sénart en Essonne.

“Analyser l’espace sénartais et exprimer les attentes de la société civile.”

Quels moyens vous permettent-ils d’évaluer l’efficacité de l’activité du Conseil de développement ? Dans quelle mesure les élus prennent-ils en compte vos propositions ? Nous bénéficions de l’ensemble des infrastructures du San de Sénart ainsi que d’une chargée de mission, qui non seulement organise les réunions en assurant le lien entre les différents services administratifs et les groupes de travail du conseil de développement, mais aussi facilite les échanges et les débats au sein des groupes. Le partage documentaire permet quant à lui d’accéder aux informations nécessaires, publiques ou non, pour mener à bien nos analyses. Ces dernières font l’objet d’une démarche de traitement des saisines ou auto-saisines en quatre étapes : 14 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires

n compréhension de la question ;

à chacune des discussions des membres du conseil de développement ! Nous avons même reproché à la rédaction du contrat de développement territorial (CDT) de n’avoir consacré qu’un seul chapitre au développement durable, au lieu d’en faire le fil conducteur de l’ensemble des actions.

n formation/information, grâce aux universitaires et professionnels qui interviennent lors des réunions de présentation sur un sujet donné ; n débat interne au CDDS ; n rédaction de l’avis, mise en validation, vote et publication.

Pour finir, auriez-vous quelques illustrations de propositions que vous avez pu mener à bien ?

Enfin, un outil de tableau de bord a été conçu pour mesurer l’activité du conseil en termes de production, de prise en compte des avis par les élus et d’impact sur le territoire.

Traité en auto-saisine, notre avis sur l’agriculture a eu un impact particulièrement fort, puisqu’il demandait pour la première fois la prise en compte de l’agriculture comme l’une des composantes de Sénart. Cette initiative a amené la nomination d’un élu délégué à l’agriculture ainsi que d’un chargé de mission : ils travaillent actuellement sur la production d’une charte agricole pour pérenniser cette activité à Sénart.

Quelle importance vos membres accordent-ils au développement durable au sein de leurs projets ? S’agit-il d’une préoccupation chère aux Sénartais ? C’est même leur préoccupation majeure, puisque ses trois composantes (environnementale, sociale, économique) sont intégrées © DR

Pourriez-vous présenter le Conseil de développement de Sénart ainsi que ses missions essentielles ?

Par ailleurs, notre avis sur l’attractivité du territoire traitait le sujet sur l’ensemble de ces problématiques, qu’il s’agisse de logement, de loisirs, de sport, de transports ou de formation. Le CDT a adopté une approche en partie similaire et le directeur de l’EPA a lui-même insisté sur la nécessité d’approfondir les trois niveaux de l’économie (primaire, secondaire, tertiaire) indispensables au développement afin de résoudre notre principale difficulté, celle de l’emploi n Propos recueillis par Pauline Pouzankov

Pascal Barrielle Président du Conseil de développement de Sénart (CDDS)

Un succès jamais démenti depuis plus de cinquante ans !

lecourrierduparlement fr •

ﾂｩ DR - San de Seﾌ］art / Rico de la Hoya

Fﾃｩvrier 2014 | San de Sﾃｩnart

UNE OFFRE DE TRANSPORTS EN AvANCE SUR SON TEMPS Inauguration du Tzen en septembre 2011.

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 17

Février 2014 | San de Sénart

ENTRETIEN | Avec un projet de gare TGv et la mise en circulation de bus propres, les transports sénartais vont rendre les déplacements au sein du territoire plus aisés, et permettre un développement économique ambitieux.

En quoi consiste le rôle d’une vice-présidente d’un Syndicat d’Agglomération Nouvelle, déléguée à la mobilité ? Et comment celle-ci s’est-elle développée en 40 ans à Sénart ?

La mobilité au centre des enjeux économiques

“Une gare TGv à Sénart inciterait les entreprises à s’installer à proximité.” En 40 ans, il est devenu indispensable d’assurer une mobilité adaptée au développement territorial du San. Savigny-le-Temple, commune dont je suis maire, comptait 781 habitants en 1974, et aujourd’hui environ 30 000. Donc, l’amélioration des services de transports doit être coordonnée avec les politiques de logement et économiques. Tous ces domaines sont liés. 18 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires

L’objectif est de travailler avec les services du San de Sénart et les transporteurs pour essayer d’améliorer la mobilité. C’est important pour les nombreux habitants des villes nouvelles qui empruntent les transports quotidiennement, notamment pour atteindre les gares alentours. Ma principale préoccupation est de construire de solides relations de confiance avec les entreprises mettant en place les nouvelles infrastructures. Mon activité consiste également à développer le déplacement à l’intérieur des communes, avec par exemple la construction de pistes cyclables. Dans l’élaboration de nos projets, nous travaillons avec l’EPA, la SNCF et le San de Sénart en Essonne.

Que va apporter la nouvelle gare TGV au San de Sénart ? Ce projet, qui est pour l’instant en attente de validation, est basé à Sénart et donnerait à l’agglomération un point relais pour les déplacements de ses habitants. En effet, les Sénartais, jusqu’à présent, sont systématiquement obligés de rejoindre Paris pour prendre un TGV, ce qui représente une perte de temps considérable. Il n’en existe qu’un qui s’arrête de temps en temps à Melun pour

Marie-Line Pichery Vice-présidente déléguée à la Mobilité

rejoindre le sud de la France, mais ce n’est bien sûr pas suffisant. Une gare TGV sur Sénart inciterait les entreprises à s’installer à proximité. Cette nouvelle infrastructure participe donc également au développement économique du San. Le San a été visionnaire en créant les premières lignes de bus propre “TZen” et “T-Zen 2” d’Ile-de-France. Pouvez-vous nous les présenter ? Notre objectif était de bénéficier d’un accès circulaire rapide, ce qu’on appelle les BHNS (Bus à haut niveau de service), permettant aux Sénartais d’atteindre les gares, ou directement leur lieu de travail. Avec la ligne T-Zen 1, certaines personnes ont déjà pu gagner jusqu’à une heure de transport par jour. Ce qui est intéressant avec la seconde ligne, c’est qu’il existera des points d’ancrage et d’échange au Carré Sénart qui relieront les agglomérations de Corbeil et Melun. Il sera mis en service à partir de 2017 et sera respectueux de l’environnement. Pour ce projet, nous avons collaboré avec les associations de riverains, ainsi que le STIF.

Quels sont les futurs projets en matière de mobilité ? Il existe toujours beaucoup de travail pour développer la mobilité en direction de Paris, car certaines personnes y travaillant passent chaque jour près de 3h30 dans les transports. Une commune adapte ses services en fonction de leur efficacité, en étendant les horaires d’ouverture des crèches par exemple.

C’est un enjeu fondamental. Je pense que Sénart bénéficie d’une certaine qualité de vie, avec des logements agréables et de nombreux espaces verts à proximité. Mais nous devons persister et nous concentrer sur les infrastructures de transport, afin d’améliorer le quotidien des Sénartais et de favoriser l’implantation de nouvelles entreprises n Propos recueillis par Marie Pannetier

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Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 19

Février 2014 | San de Sénart

UNE CROISSANCE ÉCONOMIQUE QUI S’ACCÉLÈRE

Centre commercial et shopping parc Carré Sénart.

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 23

Février 2014 | San de Sénart

ENTRETIEN | Profitant d’une géographie stratégique aux portes de Paris, l’agglomération de Sénart développe une coopération territoriale solidaire, créatrice de synergies et faisant émerger les talents.

Un fort dynamisme et une culture de partenariat

En effet, nos résultats en termes de création d'emplois montrent que sur ces dernières années, nous avons atteint un ratio de 1,4 emploi créé par actif accueilli, ce qui est assez exceptionnel ! L’explication tient sans doute à la mise en œuvre depuis une dizaine d’années d’une stratégie créatrice de valeurs qui s’appuie sur l’emploi, le développement économique et la formation supérieure. Elle se traduit concrètement par la création d’une Maison de l’emploi et de la formation accompagnant notamment les PME- TPE. En parallèle, un service de développement économique a été lancé au niveau du San pour assurer le lien avec l’ensemble des entreprises du territoire, le tout en parfaite complémentarité avec l’établissement public d’aménagement. En matière de formation supérieure, nous développons un pole des sciences de l’ingénieur avec l’UPEC (université Paris Est Créteil) et l’arrivée de l’école d’ingénieur ICAM sur notre territoire. Vous faites partie du quadrant sud-est de l’Ile-de-France, un territoire clé du développement de la région. Quels sont vos autres sites stratégiques et leurs spécificités ? Notre approche s’appuie d’abord sur le développement des entreprises existantes, de notre formation supérieure et dans un souci de diversification économique. Plusieurs parcs d’activités répondent à cette volonté de diversification comme le Carré Sénart pour le tertiaire, l’éco-pôle pour les écoactivités et le site de Villaroche pour l’indus24 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires

trie. Sur ce dernier site, nous travaillons conjointement avec l’agglomération de Melun Val de Seine et le Conseil général de Seine-et-Marne. Plus largement, nous avons une stratégie commune avec l’agglomération de Melun Val de Seine qui favorise la création de synergies notamment dans le domaine des éco activités porté par Sénart et de la bio-nutrition porté par Melun Val de Seine.

des agglomérations existantes dans le cadre du Grand Paris.

“Un ratio de 1,4 emploi créé par actif accueilli, ce qui est assez exceptionnel !”

“Les entreprises de Sénart sont notre principale force !”

Quelles actions déployez-vous pour favoriser l’implantation de nouvelles sociétés ? Sénart propose des parcs d’activités de qualité, des offres immobilières complémentaires, de la compétence avec ses structures de formation, des services aux entreprises comme le numérique et est remarquablement bien desservi tant sur le plan routier que des transports publics. Et surtout, le territoire est porté par son fort dynamisme et sa culture du partenariat.

De surcroit, nous avons créé une entente avec Evry et Corbeil pour porter ensemble des projets structurants (gare TGV, stade de rugby) et renforcer nos coopérations. Cette stratégie préfigure une potentielle Communauté urbaine qui dépassera les frontières © DR

Sénart connait dernièrement un essor économique important : comment l’expliquer ?

Qu’en est-il des entreprises déjà installées ? Les entreprises de Sénart sont notre principale force ! C’est pourquoi nous maintenons un lien de proximité avec elles en leur proposant de multiples services : les clubs d’entreprises, des services aux salariés (mutuelles de santé, formation…), la participation à des salons, le soutien au développement, l’accompagnement des recrute-

Michel Bisson 1er vice-président du San de Sénart Ville Nouvelle, délégué au développement économique

“L’arrivée espérée de la gare TGv nous mettra à quelques heures des grandes agglomérations.”

ments, la mise en œuvre d’une gestion territoriale des emplois et des compétences…

Plus globalement, quels sont les points forts d’un territoire comme Sénart ? Notre qualité de vie ! Toutes les actions décrites s’inscrivent dans une grande ambition qui s’exprime dans notre contrat de développement territorial ; ce contrat fait de Sénart un des acteurs majeurs du Grand Paris avec l’objectif de rayonner sur la thématique de l’innovation logistique et de l’éco développement. L’arrivée espérée de la gare TGV nous mettra à quelques heures des grandes agglomérations, porteuses de nouvelles synergies n Propos recueillis par Pauline Pouzankov

Publi-rédactionnel

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Février 2014 | San de Sénart

ENTRETIEN | Le San de Sénart, ayant fait croître depuis plus de 40 ans une activité économique conséquente, centrée sur l’industrie et la logistique, reçoit le soutien de la CCI dans ses projets de développement territoriaux.

Une CCI dynamique

L’activité économique Seine-et-Marnaise est globalement dynamique, avec une croissance continue du nombre d’entreprises. Dans ce contexte déjà positif, Sénart affiche une dynamique toute particulière et a vu son nombre d’établissements augmenter de 1 300 en 5 ans, soit + 41 %, pour atteindre plus de 4 300 établissements. Sénart affiche une spécificité sur le commerce de détail et la logistique, et accueille les grands établissements logistiques parmi lesquels ND Logistics, Kuehne Nagel, Samada. L’emploi est dominé par l’industrie, et l’aéronautique grâce à la présence du groupe SNECMA. Le San de Sénart compte des sites stra26 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires

tégiques tels que “Carré Sénart”, le “Parc d’Activité de l’A5”, comment expliquezvous cette attractivité ? Comment la CCI

a favorisé et aidé ces implantations d’entreprises ?

Pouvez-vous nous présenter l’activité économique de la Seine-et-Marne ? Et celle de Sénart ?

Sénart bénéficie d’atouts majeurs en matière d’attractivité, tels que les infrastructures routières et de transports en commun, la formidable croissance démographique générant un développement d’activités commerciales et de services, la dynamique offerte par les zones d’activités récentes offrant aux entreprises les services qu’elles en attendent. La CCI Seine-et-Marne a participé à ce dynamisme par de nombreuses contributions en amont des projets pour faire en sorte que

Jean-Robert Jacquemard Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Seine-et-Marne

les conditions d’exercice de l’activité économique soient réunies. Sur l’aspect commerce, nous avons travaillé sur le schéma de développement commercial de Sénart puis avec les communes, notamment dans le cadre d’études opérationnelles pour la rénovation et la modernisation des centres commerciaux de proximité. Nous avons par ailleurs assuré un accompagnement terrain du commerce de proximité. D’une manière générale, de façon très opérationnelle, nous avons accompagné les entreprises souhaitant s’implanter ou déjà actives sur le territoire.

Le développement global que connait Sénart, en alliant activités économiques,

culturelles, urbaines, est-il selon vous un bon modèle ? Le développement global intégrant la création de logements et d’activités permettra de parvenir à un développement harmonieux, tendant vers l’équilibre du ratio habitatemploi, pour autant que les infrastructures de transports soient suffisantes dans ce secteur plein de promesses n Propos recueillis par Marie Pannetier

“L’activité économique Seine-et-Marnaise est globalement dynamique, avec une croissance continue du nombre d’entreprises.”

mise en œuvre des projets. Outre l’Éco pôle, la CCI encourage les projets, au premier chef desquels le pôle d’innovation logistique et d’écodéveloppement, et la volonté des acteurs locaux de l’orienter vers un pôle d’excellence logistique propice à la diversification des activités et à l’évolution des qualifications. Elle agit afin que le SDRIF en cours de révision intègre la dimension du projet du “quadrant sud est”.

Le projet de la nouvelle gare TGV de Sénart va entrainer le développement économique de la région. Soutenez-vous ce projet. Comment vous-y préparez-vous ? La CCI Seine-et-Marne a apporté son soutien indéfectible au projet de gare TGV. Elle contribue d’ores et déjà à l’implantation des entreprises, par exemple en participant à l’élaboration du CDT, le contrat de développement territorial dans le cadre du Grand Paris, ou en travaillant en partenariat avec la maison de l’emploi et de la formation pour déceler les tendances du marché, et contribuer à ce que les entreprises disposent des collaborateurs attendus. Enfin, elle accompagnera directement les entreprises dans le cadre de leur projet.

“La création de logements et d’activités permettra de parvenir à un développement harmonieux.” La région a désigné Sénart pour accueillir l’Éco-pôle, un parc dédié aux éco-activités. Comment participez-vous à ce projet et aux autres projets de la région Sénartaise ? Représentée au sein du CA de l’Epa Sénart, et dans les instances du San de Sénart, la CCI participe à l’élaboration et à la Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 27

DR - San de Sénart / Icam

Février 2014 | San de Sénart

SÉNART MISE SUR SA JEUNESSE

Entrée de l'Icam (Institut Catholique d'Arts et Métiers)

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 31

Février 2014 | San de Sénart

ENTRETIEN | Avec de nombreux logements étudiants, une offre culturelle conséquente, la présence et l’implantation de nouvelles entreprises, Sénart devient un pôle étudiant attractif.

Le développement d’un pôle étudiant

De 1973 à 2013, Sénart est passé de 27 000 à 107 000 habitants. Parmi eux, on dénombre 14 400 élèves du premier degré, 6 200 collégiens, 4 200 lycéens et 2 400 étudiants, soit 27 700 au total : le nombre de sénartais il y a 40 ans. En matière d’éducation, le San a créé un groupe de travail dans lequel sont réunis professionnels et élus des communes pour échanger sur des sujets pratiques et les projets en cours ou à venir. Quelles aides apportez-vous aux étudiants venant se former à Sénart ? Nous apportons une aide financière à hauteur de 126 000 euros par an, destinée aux élèves sénartais, pour soutenir les actions éducatives proposées par les établissements. Chaque année, est également organisé, en partenariat avec la Communauté d’agglomération de Melun-Val-de-Seine, un forum des étudiants où sont présentées des formations allant du BTS au 3e cycle, afin d’aider les jeunes dans leurs choix d’orientation. Sénart est une ville agréable qui propose une offre culturelle et sportive non négligeable avec une scène nationale et bientôt un théâtre, 197 clubs sportifs, des scènes de musiques actuelles, huit médiathèques, cinq conservatoires de musique et un cinéma multiplexe près du campus. Ces équipements apportent une certaine qualité de vie et sont donc une aide indirecte aux étudiants. D’autre part, les sept résidences universitaires offrent une capacité de logement importante pouvant accueillir un étudiant sur trois, ce qui est bien 32 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires

supérieur à la moyenne d’un pour 10 en France. Enfin, s’investissant pour le développement de l’enseignement supérieur, le San a été un élément moteur dans l’implantation de l’ICAM (Institut Catholique des Arts et Métiers) à Sénart.

dans le Grand Paris. Le San y est défini comme un pôle d'excellence logistique pouvant attirer d’autres domaines d’activités, et à terme déployer un véritable centre etudiant sur le territoire. Notre rôle est de faciliter les rencontres entre les entreprises et les étudiants, en soutenant des actions telles que la création du club des innovations logistiques, lancée à l’IUT.

Avec la richesse des différents sites économiques sénartais, quels dispositifs mettez-vous en place pour qu’étudiants et professionnels se rencontrent ?

L’Icam a choisi Sénart pour implanter sa 9e école, quels autres projets universitaires développez-vous en collaboration avec l’Université Paris-Est-Créteil (UPEC) ?

Ayant pour priorité l’adéquation entre les offres de formation et les réalités économiques, nous mettons en place des partenariats et favorisons les réseaux sur notre territoire, avec par exemple deux entreprises phares que sont la SNECMA Safran et Unibail. Par ailleurs, un contrat de développement territorial est en cours, s’appuyant sur les secteurs de la logistique et des éco-activités, volets importants du développement de la ville nouvelle, basé sur l’intégration de Sénart © Mairie de Cesson

Comment l’éducation s’est développée à Sénart en 40 ans ? Et dans quelle mesure y participez-vous aujourd’hui ?

Le Président du San Jean-Jacques Fournier et le vice-président en charge du développement économique M. Bisson, se sont vraiment impliqués pour attirer cet institut. Sa présence accroit l’attractivité de Sénart, d’une part pour les entreprises, d’autre part pour d’autres établissements d’enseignement supérieur. Ainsi, le San a soutenu l’élaboration du campus, de nouveaux logements étudiants et d’une bibliothèque universitaire. Nous développons avec le président de l’UPEC M. Hittinger des partenariats pour faire de Sénart l’un des sites stratégiques de formation supérieure de Seineet-Marne et plus largement d’Ile-de-France n Propos recueillis par Marie Pannetier

Olivier Chaplet Vice-président délégué à l’Éducation

ENTRETIEN | Implantée en Île-de-France sur trois départements : le val-de-Marne, la Seine-et-Marne et la Seine-Saint-Denis, l’université Paris-Est Créteil val-de-Marne (UPEC) conjugue avec succès exigence académique et scientifique et ouverture à tous les publics.

L’UPEC, acteur majeur de la diffusion de la culture académique, scientifique Pouvez-vous nous présenter l’UPEC ?

matiques ;

versitaire 2013-2014 ?

• économie et gestion ;

Quelles sont les principales unités de recherche de l’UPEC ? Pour simplifier, la recherche à l’UPEC se structure autour des huit grands axes : • biologie et santé ; • sciences de l’environnement ; • lettres, sciences humaines et sciences sociales ; • sciences et techniques de l’information et de la communication ainsi que les mathé-

Pour l’année à venir, je retiendrai trois défis de taille, qui impliquent des choix stratégiques, avec à la clé des conséquences à long terme pour l’établissement :

• droit ; • chimie et sciences des matériaux ; • urbanisme.

n la préparation du nouveau contrat quinquennal avec le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, dont la signature est prévue pour janvier 2015 ;

31 laboratoires sont mobilisés, dans lesquels travaillent 1032 enseignants-chercheurs et chercheurs, 284 personnels techniques et 644 doctorants. Les activités de recherche s’effectuent au sein de six écoles doctorales du Pôle de recherche et d’enseignement supérieur Université Paris-Est, dont l’UPEC est membre fondateur. La qualité des recherches menées a par exemple permis à l’UPEC, en 2009, d’être impliquée dans 72 projets dont 21 soutenus par l’Agence Nationale de la Recherche et cinq par la Commission européenne.

n la mise en œuvre de la prochaine loi sur l’enseignement supérieur et la recherche ; n l’assise territoriale de notre université, qui devrait se concrétiser avec le rapprochement avec l’Université Paris-Est-Marne-la-Vallée et ainsi l’émergence d’un seul établissement pour l’Est francilien. Quelles sont les missions et les résultats de l’Observatoire étudiant dont vous faites partie ?

Quels sont les projets pour l’année uni-

Avec sept facultés et cinq instituts, l’Université Paris-Est Créteil-Val-de-Marne est présente dans tous les domaines de la connaissance. Elle forme chaque année plus de 30 000 étudiants et actifs de tous les âges. Acteur majeur de la diffusion de la culture académique, scientifique et technologique, l’UPEC dispense un large éventail de formations dans plus de 300 disciplines, de la licence au doctorat. Elle offre ainsi un accompagnement personnalisé de toutes les réussites, grâce à des parcours de formation initiale, des validations d’acquis et la formation continue, ou encore par le biais de l’apprentissage. La diversification de ses partenariats économiques accroît son ancrage territorial tout en favorisant l’insertion professionnelle de ses étudiants. Forte de son esprit pionnier, l’UPEC a aussi à cœur de dynamiser les échanges internationaux et d’accroître la mobilité des étudiants et des enseignants. Des domaines d’excellence scientifique renforcent son attractivité et la positionnent comme une communauté recherchée, au sein du PRES Université Paris-Est.

L’Observatoire étudiant est chargé d’établir des indicateurs servant à suivre les parcours universitaires des étudiants et leur insertion dans la vie professionnelle. La question de l’insertion professionnelle des étudiants reste centrale, et l’UPEC est particulièrement attachée à connaître le devenir de ses étudiants. Ces résultats permettent tout à la fois d’améliorer l’orientation des lycéens et des étudiants et d’analyser les formations dispensées dans notre établissement n Propos recueillis par Anaïs Normand

Luc Hittinger Président de l'Université Paris-Est Créteil (UPEC)

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 33

Février 2014 | San de Sénart

ENTRETIEN | Ouvrir une école d’ingénieurs pour accroitre l’attractivité locale, telle a été la stratégie de Sénart. Jean-Michel viot souhaite que sa formation généraliste devienne la première à recruter post-bac, en Ile-de-France. Des ambitions qui dynamisent économiquement et socialement toute l’agglomération.

“Notre présence est attractive”

Cette école, c’est avant tout une histoire d’hommes et de femmes qui se retrouvent autour d’un projet commun. Du côté de l’Icam, nous avions la volonté d’offrir à des élèves d’Ile-de-France l’opportunité de découvrir notre projet de formation. Du côté de la ville, les responsables du développement territorial voulaient investir dans la connaissance. Forts de nos intérêts communs, nous nous sommes alliés pour réussir cette aventure. En quel sens votre présence sur ce territoire est-elle attractive pour les entreprises locales ? Notre présence est attractive pour Sénart mais aussi pour l’ensemble des entreprises en Ile-de-France. Sur le rayon d’intervention sénartais, l’Icam est forte de sa capacité à entrer en collaboration et à agir avec les acteurs économiques. Nos enseignants-chercheurs et étudiants auront les moyens de proposer à des sociétés du territoire d’interagir avec elles sur des études scientifiques et techniques, sur du transfert de technologies, des développements d’innovations ou encore des activités de recherche à moyen et long terme. Ensuite, la proximité de notre école permet aux entreprises d’avoir à disposition des compétences pour les stages et pour de la formation par apprentissage, que nous valorisons beaucoup puisqu’elle apporte une approche et un savoir différents. A ce titre, nos élèves sont très bien lotis puisque 6 mois après leur sortie d’école, plus de 90 % d’entre eux trouvent un emploi.

lopper la vie étudiante sur place ?

fiques, techniques mais aussi d’enseignements généraux et d’ouverture sociale. En revanche, tous nos sites développent des compétences spécifiques pour interférer plus efficacement avec le monde économique. Sur notre site nous voulons développer quatre grandes thématiques, liées au territoire :

Ce point a été l’un des paramètres lors de notre décision de nous implanter à Sénart. Premièrement, il y a sur le site de l’université plus de 3 000 élèves de Paris-Est-Créteil, qui comporte déjà beaucoup d’aménagements. Par exemple, des résidences étudiantes, des restaurants universitaires et des associations. Le partenariat établi entre l’Icam et l’Upec est exemplaire à bien des titres. Ensuite, toutes les communes de l’agglomération possèdent des équipements sportifs, de vie associative et des centres de loisirs. Sous peu, l’Icam construira donc ses propres infrastructures, dont une résidence pour accueillir nos jeunes sur le campus et mettra à disposition des locaux pour développer cet esprit collectif.

n la logistique,

n le bâtiment dans la ville durable, n la santé,

n l’écologie industrielle et sociale. Quelles sont, à terme, les ambitions de l’Icam ?

Quelles sont les spécialités de l’Icam ? Nous disposons d’une formation généraliste, qui permet à nos étudiants de passer par l’ensemble des matières qui constituent le métier d’ingénieur. Il s’agit de cours scienti© Icam

Pourquoi avoir choisi une ville comme Sénart pour implanter votre école d’ingénieurs en 2012 ?

A Paris Sénart, nous souhaitons devenir la première école d’ingénieurs recrutant directement après le Bac en Ile-de-France. En effet, la région dispose de beaucoup d’écoles qui recrutent à Bac + 2 mais peu à la sortie du lycée. Plus généralement, l’Icam souhaite devenir la première formation d’ingénieurs internationale et multiculturelle d’origine française. Nous avons déjà aujourd’hui trois campus à l’étranger, deux en Afrique centrale et un en Inde, dans lesquels nos étudiants peuvent partir étudier. Intégrer un parcours universitaire qui a des implantations fortes à l’étranger est une véritable richesse, puisque cela permet de bénéficier d’un réseau à culture internationale qui est très valorisé autant chez les étudiants que chez les recruteurs n Propos recueillis par Colombe Dabas

Jean-Michel Viot Il y a-t-il des infrastructures afin de déve34 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires

Directeur général de l'ICAM

Février 2014 | San de Sénart

ÊTRE SÉNARTAIS EN 2014

Édition 2012 des Vélofolies de Sénart.

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 35

Février 2014 | San de Sénart

ENTRETIEN | Misant sur une offre culturelle riche et ouverte à tous, le San de Sénart entend étendre le rayonnement culturel dont il bénéficie pour permettre à ses habitants de participer à la construction d’une identité locale.

Placer la culture au cœur de Sénart

Souhaitant implanter dans le centre-ville un grand équipement public, les élus du San ont choisi de créer un théâtre au cœur même du Carré Sénart. Capable de fédérer les différentes créations du spectacle vivant, il sera facilement accessible et permettra ainsi une meilleure diffusion culturelle. Ayant reçu le soutien de l’agglomération de Melun sur ce projet, cette nouvelle infrastructure rayonnera dans le Sud de l’Ile-de-France. L’équipe Chaix & Morel et associés, a été choisie pour réaliser ce nouveau bâtiment qui sera à la fois monumental, léger et lumineux. Ce “Théâtre de Sénart” bénéficiera de nombreux avantages, comme deux grandes salles de 850 et 300 places, un plateau de 500 m2 en arrière scène, une machinerie de qualité et une fosse d’orchestre pouvant accueillir une quarantaine de musiciens. Ces atouts permettront de varier la programmation et seront vecteurs d’attractivité. La Scène nationale de Sénart, qui occupera ces nouveaux locaux, développera la diffusion, la création et la co-production d’évènements. L’ouverture est prévue en septembre 2015. “L’Espace Prévert-Scène du Monde”, ainsi que “l’Empreinte” sont des lieux originaux de découverte musicale. Pouvezvous nous les présenter ? Ces salles ont chacune acquis leur notoriété grâce à une identité spécifique, la première étant spécialisée dans les musiques du monde et la seconde dédiée aux créations actuelles. L’Espace Prévert compte parmi ses équipements un lieu d’exposition 36 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires

d’art contemporain et un cinéma d’art et d’essai. Quant à l’Empreinte, elle est très active dans l’accompagnement d’actions culturelles auprès des collégiens et lycéens. Ils bénéficient tous deux d’un rayonnement dans le sud-est de l’Ile-de-France grâce à leurs programmations originales.

rathon qui a réuni 3 300 coureurs en 2012. Tous les deux ans, dans la même démarche, 25 000 Sénartais participent à la fête du Carré Sénart. En 2000, la première édition s’est déroulée dans un champ, devenu par la suite “l’allée de la fête”, dans laquelle le nouveau théâtre s’implantera. Cette vision portée vers l’avenir permet aux habitants de participer à leur histoire et de s’approprier leur territoire. À chacun des nombreux évènements, nous demandons l’aide de bénévoles pour mobiliser un maximum de personnes et créer une vie locale riche et diversifiée. Par ailleurs, Sénart compte plus de 1 000 associations, dont 250 sportives avec 23 000 adhérents, grâce à un réseau d’équipements important. Ces éléments participent à la notoriété et au développement de Sénart et font preuve de la motivation des élus en matière de solidarité sociale.

Ces deux établissements ne sont pas directement gérés par le San, dont la compétence en matière de culture n’est que partielle, mais il en assure la coordination. Elu depuis une vingtaine d’années, je pense que la coopération entre communes est indispensable pour trouver de belles idées quels que soient nos moyens financiers. Pourriez-vous nous parler de la forte participation des Sénartais à leur vie locale ? L’attachement à une ville ne se décrète pas, c’est le fruit d’une politique lancée en 2000, notamment avec la création d’un ma-

Enfin, quels évènements particuliers avezvous mis en place pour l’anniversaire des 40 ans de Sénart ? © service communication de la ville de Nandy

Pouvez-vous nous parler du nouveau théâtre qui s’installera dans le centre-ville de Sénart ?

En mai 2013, l’ouvrage La naissance d’une ville a retracer l’histoire de Sénart et le colloque “Une ville sur mesure” s’est tenu le mois suivant pour réfléchir au visage des communes de demain. Une exposition “Récits de vie, récits de ville”, a reflèté l’évolution de Sénart vue par les habitants et permis de prolonger cet anniversaire n Propos recueillis par Marie Pannetier

René Rethore Vice-président délégué à la Culture

ENTRETIEN | Pour garantir une cohérence des politiques de la ville, le San fixe les orientations sociales développées par l’ensemble du territoire, tandis que les communes exercent leurs compétences notamment en matière de logement, de santé et d’éducation.

Le CUCS (Contrat urbain de cohésion sociale) est animé et piloté par le San de Sénart. Il s’inscrit dans le Projet d’Agglomération et le prolongement des actions et réalisations du contrat de ville. Ce document stratégique doit définir le projet urbain qui vise à réduire les écarts de développement entre les différents territoires prioritaires et améliorer leur environnement social. Les compétences restent cependant du ressort des communes qui agissent en fonction des spécificités et caractéristiques de leur population. Les élus se sont mobilisés pour que le CUCS, qui devait prendre fin en 2012, perdure jusqu’en 2014 afin qu’il soit synchronisé avec les élections municipales. Levier donnant accès au fonds social européen et aux aides régionales, le CUCS nous a permis d’établir une réflexion intercommunale sur les orientations à mettre en place en termes de cohésion sociale. Les principaux axes développés concernent l’habitat, l’accès à l’emploi et l’aide à la formation, l’éducation, la vie sportive et culturelle, la lutte contre les discriminations et enfin la santé. Des aides sont par exemple versées à Combsla-Ville et Moissy-Cramayel, villes ayant bénéficié de contrats éducatifs locaux subventionnés dans le cadre du plan de réussite éducative. Qu’en est-il des politiques de logement ? Sénart est passé en 25 ans de 10 000 à 31 000 maisons et petits immeubles. Si des disparités existent encore d’une commune à l’autre, notamment concernant les 20 %

de logements sociaux, l’ensemble des élus tendent à les réduire et suivent le PLH (Plan local d’habitat) voté il y a deux ans. Celui-ci a pour objectif de construire 800 habitations par an, dont 230 logements sociaux, et d’intégrer les problématiques écologiques aux politiques d’habitat. Ainsi, le San met à disposition un guide au service des Sénartais pour les assister dans la rénovation et l’amélioration thermique de leurs lieux de vie. Aujourd’hui, le principe suivi est la construction mixte. A Lieusaint par exemple, sur les cinq nouveaux immeubles, trois seront destinés à l’accession privée tandis que les deux autres seront des logements sociaux. Le San de Sénart dispose également d’un nombre important de chambres étudiantes pour offrir aux jeunes sur l’ensemble du territoire des conditions optimales pour la réussite de leurs études.

Sénart est passé en 25 ans de 10 000 à 31 000 maisons et petits immeubles.

Quelles sont les particularités du CUCS du San de Sénart ?

Des politiques sociales ambitieuses

Je retiendra trois défis de taille, qui impliquent des choix stratégiques avec à la clé des conséquences à long terme sur le devenir de ses étudiants. Ces résultats permettent tout à la fois d'améliorer l’orientation des lycéens et des étudiants et d’analyser les formations dispensées dans notre établissement n Propos recueillis par Marie Pannetier

Muriel Duclau Vice-présidente déléguée à la Cohésion sociale et à la Santé

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 37

Février 2014 | San de Sénart

ENTRETIEN | La Scène nationale participe à la création d’œuvres originales ainsi qu’à leur production et leur diffusion. Avec le nouveau théâtre, son équipe pourra poursuivre cette mission et innover dans les choix de sa programmation.

Sénart ambassadeur de la culture

En 1991, Bernard Faivre d’Arcier a unifié tous les dispositifs d’aides du Ministère de la Culture pour la diffusion et la création culturelle sous le nom “Scène nationale”. Aujourd’hui, 71 établissements, dans la majeure partie des villes préfectures ou grandes agglomérations de plus de 100 000 habitants, bénéficient de ce label de subventionnement public pour leur théâtre. Ce sont des maisons pluridisciplinaires dans lesquelles est présenté l’ensemble des champs des arts de la scène : théâtre, cirque, danse, musique avec un “s” devrait-on dire, mais aussi dans certaines d’entre elles, les arts plastiques ou comme à Sénart le cinéma. Leur activité est encadrée par le respect d’un cahier des charges négocié entre l’État et les collectivités territoriales. Par ailleurs, les Scènes nationales se différencient des autres lieux de diffusions en ayant entre autres pour mission l’accompagnement de production de spectacles. Du 18 au 24 mars 2013 s’est déroulé le festival Effet Scènes, pour mieux faire connaître l’action, les activités de ces établissements enviés dans le monde entier.

Quelles sont les différentes activités de la Scène nationale, et à qui sont-elles destinées ? Pour faire suite à ce que je disais, notre seule prétention est de proposer aux habitants de Sénart et de ce grand cadran sudest francilien une offre de spectacles et de rendez-vous festifs de grande qualité volontairement éclectique et tout en restant abordable économiquement. Dans les faits, c’est un peu plus de 100 représentations réparties sur une cinquantaine de titres qui sont proposées chaque saison. Une façon de mieux 38 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires

et participe très certainement au rayonnement de l’image de Sénart, à sa notoriété.

vivre, là, ensemble. Une alternative souvent à la grisaille et au repliement sur soi, une alternative au long et parfois fastidieux parcours vers les grandes scènes de la capitale. Ce nouveau théâtre au cœur de la ville nouvelle sera une véritable chance. Une de nos réelles satisfactions est très certainement l’engagement de notre structure dans la production de spectacles. Sénart est à l’origine, en moyenne chaque saison, d’une centaine de levées de rideaux : des productions jouées dans de très nombreux théâtres en France et à l’étranger. Pour exemple, nous étions en effet assez fiers que Le Suicidé pièce de Nicolaï Erdman, mise en scène et interprétée par Patrick Pineau ouvre le Festival d’Avignon en 2011 et fasse l’objet d’une retransmission en direct sur ARTE. Pour finir, il serait dommage d’oublier de parler de notre plus jolie “ambassade”. En collaboration avec le San, l’EPA et le groupe UNIBAIL-RODAMCO, nous avons demandé à François Delarozière, d’inventer et construire pour nous un Manège Carré !!! Cette “infrastructure poétique” a voyagé de Sénart à Portimao au Portugal, de Londres à Madrid, d’Anvers au 104 à Paris…

La Scène nationale vit un véritable succès, comment l’expliquez-vous ? Et comment comptez-vous développer de nouvelles activités avec le nouveau théâtre ?

La Scène nationale bénéficie du label du Ministère de la Culture, pouvez-vous nous expliquer ce dispositif ?

Le succès est par nature une notion toujours relative, mais effectivement jusqu’à présent, la Scène nationale de Sénart fonctionne assez bien. Grâce à notre travail, nous programmons des œuvres qui sont en adéquation avec les désirs des habitants. Dès qu’il sera ouvert, le nouveau théâtre, dans lequel notre équipe déménagera, offrira de nombreux avantages. Situé au centre du Carré Sénart, sa localisation permettra une bien meilleure identification et facilitera, entre autres, l’accès des habitants du bassin melunais et du sud de la région parisienne. Ensuite, le bâtiment, imaginé par l’équipe Chaix & Morel et associés, permettra de produire des spectacles que nos moyens techniques actuels nous empêchaient d’accueillir, et donc de proposer aux Sénartais une offre de spectacles similaire à celles d’autres grandes villes. Espérant attirer un public encore plus large, tout en gardant la ligne de conduite qui a fait le succès de notre théâtre depuis plus d’une vingtaine d’années, l’équipe souhaite proposer au théâtre de nouveaux évènements ou rendez-vous tels que des conférences, des colloques, à l’image des Forums de Libé n Propos recueillis par Marie Pannetier

Jean-Michel Puiffe Directeur de la Scène nationale

Février 2014 | San de Sénart

SÉNART EN GRAND, SÉNART DEMAIN

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 39

Février 2014 | San de Sénart

ENTRETIEN | Département en pleine croissance, la Seine-et-Marne veut s’imposer comme un acteur du Grand Paris.

Inventer et promouvoir notre propre modèle de développement Plus important Département d’Ile-deFrance, la Seine-et-Marne a connu un développement démographique et économique intensif. Quel est votre projet de territoire ?

terrain très dynamique d’expérimentation en matière de développement économique et urbain : rappelons à ce titre que Sénart a impulsé les tout premiers écoquartiers du Département ! C’est un symbole fort et tout sauf anodin.

Trop souvent par le passé, les décisions qui concernaient l’avenir de notre Département étaient prises ailleurs qu’en Seine-etMarne ou sans consulter les Seine-et-Marnais. C’était particulièrement vrai des villes nouvelles, dont la construction est d’abord venue de la volonté de l’État. Cette période est révolue. La Seine-et-Marne entend désormais prendre pleinement son destin en main. C’est tout le sens du projet de territoire départemental, adopté en 2010, qui a vocation d’inventer et promouvoir un modèle de développement propre au Département, et ainsi faire valoir les atouts de la Seine-etMarne au sein de la métropole francilienne.

“Sénart a impulsé les tout premiers écoquartiers du département.”

Sénart a fêté ses 40 ans. Quel regard portez-vous sur cette intercommunalité ? L'agglomération de Sénart dispose d'un fort potentiel de développement en termes de création d'emplois et de logements et doit ainsi prendre toute sa place dans le Grand Paris. C’est un moteur majeur de développement pour l’ensemble du sud seineet-marnais qui doit être consolidé par l’arrivée de la gare d’interconnexion TGV et le déploiement du T Zen 2. C’est également un 40 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires

n une participation active à l’élaboration du document et une volonté d’être signataire ; n un accompagnement du Conseil général

(nouvelle école Icam de Sénart, soutien à la scène nationale, etc.) ; n un appui continu au SYMPAV (Syndicat

mixte du pôle d’activités de Villaroche), qui regroupe le Conseil général de Seine-etMarne, le San de Sénart et la Communauté d’agglomération de Melun-Val-de-Seine.

Le San s’est engagé dans un contrat de développement territorial de manière à s’inscrire dans la dynamique du Grand Paris. Quel soutien lui apportez-vous ?

“Le Département a financé à hauteur de 5 millions d’euros la ligne 1 du Tzen.”

Le Département s’est pleinement battu auprès des élus locaux et a obtenu que Sénart fasse partie des 21 sites franciliens faisant l’objet d'un contrat de développement territorial (CDT). C’est désormais chose faite, et c’est une bonne nouvelle.

“L’agglomération de Sénart dispose d’un fort potentiel de développement.”

Les élus départementaux ont approuvé l’ensemble du projet, tout en s’engageant sur de nombreux points comme par exemple :

Quels sont les projets du San de Sénart dont le Conseil général a été le partenaire ? Le Département a financé à hauteur de 5 millions d’euros la ligne 1 du T Zen, SénartCorbeil. Il assurera la maitrise d’ouvrage du T Zen 2 Sénart à Melun, qui sera pleinement opérationnel d’ici 2020. Nous avons également participé à hauteur de 500 000 euros à l’arrivée du très haut débit, sur les com-

Vincent Eblé Président du Conseil général de Seine-et-Marne

munes de Cesson et de Vert-Saint-Denis. Enfin, en termes de développement économique, il y a eu la construction de l’hôtel communautaire, la requalification de la zone d’activité de Savigny-le-Temple, ou encore le développement de Villaroche.

Bonne nouvelle : la nécessité du projet d’interconnexion n’est pas remise en cause mais un report de plusieurs années est proposé. Dans l'attente de l'arbitrage final du ministre, le Département maintient plus que

jamais ce projet, qui dépasse largement les seuls intérêts franciliens. Cette liaison doit être une priorité. Je rappelle que 12 Régions françaises sur 22 nous soutiennent. En période de crise, de tels chantiers doivent servir l’emploi et la croissance du pays n Propos recueillis par Colombe Dabas

Comment se porte le projet de la gare de

Sénart-Lieusaint, seconde gare TGV dans l’interconnexion sud des LGV ?

Le projet du Grand Paris promet d’être un moteur de développement économique, en termes d’urbanisme et de transports.

Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 41

Février 2014 | San de Sénart

ENTRETIEN | Jouant un rôle prépondérant dans le développement de Sénart, le San 91 assure la cohésion des deux Départements, stimulant un développement économique harmonieux comme l’émergence de projets communs.

Les deux San : une complémentarité exemplaire

Comment voyez-vous votre rôle envers le territoire de Sénart ? Situés à la charnière de deux espaces bien distincts, nous assurons la jonction entre la Seine-et-Marne et l’Essonne dans le cadre d’une entente interterritoriale. Avec pour priorités principales le développement économique, les transports, l’éducation, la santé et le développement durable, cette entité constitue la première pierre de ce que pourrait être demain une grande agglomération de 400 000 habitants du sudest francilien. En tant que pacificateur de relations, notre rôle consiste donc à regrouper les deux grands pôles que sont SénartMelun et Evry-Corbeil afin d’y assurer liai42 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires

“Demain, une grande agglomération de 400 000 habitants du sud-est francilien.”

son et dialogue. Faisant partie de Sénart depuis maintenant 40 ans, le San 91 y a par ailleurs une part importante de foncier à développer.

“Etre identifié comme un territoire d'excellence va améliorer notre visibilité.”

Dominique Verots Président du San 91

Aéroport-Charles-de-Gaulle T4 Aéroport-Charles-de-Gaulle T2

Mantes-la-Jolie

Le Bourget-Aéroport Saint-Denis Pleyel Nanterre

Paris

SaintLazare

Gare de Lyon

Versailles-Chantiers

Lig ne 14

Aéroport-d’Orly Massy-Palaiseau

Grand Paris Express

Sénart

Prolongement à l’ouest du RER E (ÉOLE)

Grand Paris-Sénart

Interconnexion sud des TGV

Sénart a été identifié comme l’un des 18 territoires d’excellence dans le cadre de contrats de développement territoriaux.

Quelles sont vos complémentarités avec le San de Sénart ? Partageant le même espace géographique ainsi qu’une histoire commune, nous travaillons de concert sur le schéma de cohérence territoriale (Scot) d’Ile-de-France pour en définir les principales orientations. Etudiant des dossiers tels que l’accueil des gens du voyage ou encore la vidéo-protection, les deux San ont signé ensemble un contrat territorial pour être identifiés dans le cadre du Grand Paris. Cette complémentarité vaut également en termes de foncier et assure un développement économique harmonieux des deux territoires. Comment êtes-vous impliqués dans le dossier du Grand Paris ? Sénart a été identifié par le Grand Paris comme l’un des 18 territoires d’excellence dans le cadre de contrats de développement territoriaux (CDT). Possédant un pôle d’éco-activités ainsi qu’un aérodrome, le

rôle des deux San serait de ce fait prépondérant en matière de logistique. L’idée de cette approche consiste aussi à accélérer la potentielle arrivée du TGV sur le territoire, l’un des objectifs du CDT étant le développement d’un espace économique autour d’une gare.

“Un pacificateur de relations entre deux grands pôles.” En termes de rayonnement, le fait d’être identifié comme un territoire d’excellence en matière de logistique va considérablement améliorer notre visibilité et faciliter l’implantation de nouvelles entreprises sur le territoire, étrangères y compris. Le CDT permettra également d’aider les maires bâtisseurs pour la construction de logements, en améliorant les potentialités de développement économique ainsi que le maillage de transports.

Côté Essonne, quelle dynamique nouvelle l’arrivée du TGV va-t-elle amener ? Créant de la richesse et de l’emploi, l’arrivée du TGV aurait un impact très important avant tout sur le développement économique du territoire ! Facilitant les déplacements vers l’aéroport MelunVillaroche ainsi que vers l’Essonne, il ferait de cette gare un passage obligé en direction du grand terrain de rugby de Ris-Orangis ! Situé à 30 km de Paris, Sénart profiterait d’un maillage de transports densifié : déjà entamée avec le T Zen, cette révolution s’accentuerait d’autant plus avec le TGV qui offrirait davantage de ponctualité et de régularité. Les plus grands territoires fonciers étant aujourd’hui situés en Essonne, la nouvelle gare jouerait le rôle d’un véritable catalyseur, attirant de nouvelles implantations d’entreprises n Propos recueillis par Pauline Pouzankov Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 43

Février 2014 | San de Sénart

ENTRETIEN | “Nouveau Grand Paris”, le projet d’agglomération présenté par Jean Marc Ayrault en mars 2013, redessine l’avenir de l’agglomération parisienne et avec elle la ville de Sénart. Olivier Faure, député de Seine-et-Marne, en présente les grandes lignes.

Sénart, au cœur du quadrant sud-est de l’Ile-de-France des transports publics (RER, métro, tramways) ne sont plus qu’un seul et même projet au service des Franciliens. Ce seront donc 7 milliards d’euros mobilisés d’ici 2017 pour rénover le réseau existant à côté des 26,5 milliards d’euros pour le Grand Paris Express (d’ici à 2030). C’est la réponse tant attendue des Franciliens de la grande couronne qui ne veulent plus être traités comme des citoyens de seconde zone. Sénart, au cœur du quadrant sud-est de l’Ile-de-France, porte cette volonté. Ce bassin de vie doit gagner en “autonomie”, en équilibre pour une meilleure qualité de vie de ses résidents, pour plus de complémentarités au sein de la Région Ile-de-France.

ple le développement de la formation supérieure. La création d’un “cluster” innovation logistique et écodéveloppement, doit également renforcer l’attractivité de Sénart et le rayonnement de la Région. La refondation de l’hôpital de Melun-Sénart participera aussi à l’amélioration de la qualité de vie et à l’image d’une ville encore méconnue mais dont les atouts de développement sont considérables.

“Les Franciliens ne veulent plus être traités comme des citoyens de seconde zone.”

Au niveau local, comment vont être déclinés les contrats de développement territorial (CDT), outils majeurs créés pour aider le développement du Grand Paris ?

Quels changements vont s’opérer au sein de la ville ?

“Une ville encore méconnue mais dont les atouts de développement sont considérables.”

En quoi consiste le projet du Grand Paris dans lequel s’inscrit Sénart ? Sénart s’inscrit totalement dans le “Nouveau Grand Paris” annoncé par le Premier ministre le 6 mars 2013, c’est-àdire un projet qui fait le choix du développement de toute la région Ile-de-France et qui n’est plus exclusivement centré sur Paris et sa banlieue immédiate. Ainsi le métro express (Grand 8) et le plan de mobilisation 44 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires

Le Tzen en circulation au Carré Sénart.

Sénart mise sur une stratégie consistant à donner de la valeur humaine et économique au territoire en accélérant par exem-

Le CDT recrée le lien fondateur entre la ville nouvelle et l’État en y associant la Région et les Départements. Il a vocation à accueillir de nouveaux habitants (1 000 logements par an), à créer des emplois (1200 à 1500 par an), à affirmer son modèle urbain (écoquartiers, Carré Sénart, etc.) à être en harmonie avec son environnement (transports en site propre avec le T Zen, trame verte et bleue, biodiversité, etc.). L’objectif est d’atteindre un ratio d’un emploi pour un actif en 2027 et donc de conditionner la réalisation de logements au développement économique, à l’amélioration des conditions de transports et aux aides aux “maires bâtisseurs”.

Olivier Faure Député de la 11e circonscription de Seine-et-Marne

Vous avez fait du transport une priorité. Quels avantages présentera la nouvelle gare de Lieusaint-Moissy ? Devenu l’élu de ce territoire, il me paraissait naturel de m’investir prioritairement sur ce qui constitue le fil rouge de l’existence de nombreux Sénartais. Les transports deviennent un sujet de stress, de retard, de licenciements, quand ils fonctionnent mal. Je suis donc heureux d’avoir pu faire voter l’augmentation du versement transport pour financer les schémas directeurs et convaincre le Premier ministre de faire le choix d’un nouveau Grand Paris qui ne fasse pas l’impasse sur les transports de la grande couronne. S’agissant de la gare TGV de Lieusaint-

Moissy, c’est une idée de simple bon sens : il faut d’abord écouter les provinciaux qui ne veulent pas faire étape à Paris et contourner la capitale en créant une interconnexion du sud de la capitale. Pouvez-nous parler de la démarche de haute qualité environnementale assimilée à l'aménagement du site et des écoactivités ? L’économie verte, la transition écologique font partie de la stratégie de Sénart depuis une demie douzaine d’années : n un plan climat intercommunal et des agendas 21 communaux ;

n un environnement de qualité et la prise

en compte de la dimension environnementale dans nos aménagements (corridors biologiques, allée royale, etc.) ; n le développement des éco-activités et

plus précisément la production énergétique, l’éco-construction et la gestion des flux ; n un club des éco-activités regroupant les

entreprises de ces filières ; n un parc d’activités dédié (écopôle) n

Propos recueillis par Anaïs Normand Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 45

Février 2014 | San de Sénart

ENTRETIEN | Pour son 40e anniversaire, la petite dernière des villes Nouvelles s’est vue offrir une place de choix au sein du projet du Grand Paris. Elle devrait ainsi renforcer son caractère stratégique tout en imposant ses exigences en matière de développement durable.

Sénart, partie intégrante de la dynamique du Grand Paris

Je porte un regard intéressé et positif sur ce projet dans la mesure où, du fait de la création de la gare TGV sur l’agglomération de Sénart, nous avons enfin été considérés comme pouvant et devant intégrer la dynamique d’ensemble du Grand Paris.

“Je suis ravi du choix de revaloriser le secteur industriel et tertiaire.” Ce futur Grand Paris qui vise à tangenter la seconde couronne fera, je l’espère, disparaitre le sentiment d’une concentration de moyens et d’intérêts de l’État sur Paris et sa très proche banlieue. Il devrait aussi permettre de retrouver l’esprit des villes nouvelles créées il y a 40 ans et dont la volonté de départ était de concevoir des points d’équilibre situés non pas à 5 ou 10 kilomètres de Paris mais bien à 30 ou 35 kilomètres. Quels changements le pôle d'excellence logistique et distribution du Grand Paris apportera-t-il à Sénart ? Quid de la gare TGV ? Du fait de son positionnement géographique, la faiblesse de Sénart fut longtemps sa mono activité tournée vers la logistique. Dans les années 1990, décennie 46 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires

économiquement difficile, celle-ci était mal considérée, voire rétrogradée au rang d’activité de seconde qualité, et ce, en raison de ses difficultés à créer des emplois diversifiés. Mais, avec le temps, ce handicap s’est révélé être un atout.

Quant à la gare TGV, sa création me paraît pertinente de par notre position géographique. Entre Massy à l’ouest et Marne la Vallée à l’est, la place de Sénart semble évidente. Ce projet d'interconnexion permettrait non seulement d’accroître l’attractivité de notre territoire, lequel dispose déjà d’atouts majeurs grâce à l’important pôle industriel de Villaroche, mais aussi de rapprocher les régions de la façade Atlantique à celles du Nord et de l'Est de la France. Il désengorgerait la ligne de Grande Ceinture entre Créteil et Massy, saturée par les trains de la ligne C du RER et le fret et rendrait possible une correspondance entre le TGV et l'aéroport d’Orly. Le financement d’un tel projet, dont le coût est estimé à 3,3 milliards d’euros doit encore être concrétisé, mais je suis confiant.

L’évolution récente de l’agglomération a permis la création de nouveaux espaces bien desservis grâce à la francilienne et aux autoroutes A4, A5, A6 et A10. En réaffirmant récemment la vocation première de Sénart, le risque était de renforcer cette image négative dont pâti la branche. Or, il s’agit bien d’une activité extrêmement porteuse de modernité et d’évolution technologique avec une composante informatique et numérique très importante. Je suis ravi de ce choix de revalorisation du secteur industriel et tertiaire.

Quel regard portez-vous sur le projet du Grand Paris auquel participe Sénart ?

“Ce futur Grand Paris fera, je l’espère, disparaître le sentiment d’une concentration de moyens et d’intérêts de l’État sur Paris et sa très proche banlieue.”

Guy Geoffroy Député de la 9e circonscription de Seine-et-Marne

En privilégiant l’environnement, Sénart a évité les erreurs commises par les autres villes nouvelles en termes d’urbanisation excessive.

Quels moyens ont été mis en œuvre pour préserver le cadre de vie de qualité des habitants de Sénart ? L’agglomération de Sénart, qui a fêté cette année son 40e anniversaire, est la dernière à avoir rejoint les villes nouvelles. Tardant à trouver le chemin d’un dévelop-

pement économique pertinent et profitable, les élus ont été très prudents concernant l’urbanisation. Bordés par des joyaux de la nature (tels que les deux forêts Sénart et Rougeau, l’ensemble de nos plaines agricoles de la Brie et la vallée de l'Yerres), nous avons placé le développement durable au cœur de la politique locale.

En privilégiant l’environnement pour en faire un atout, nous sommes parvenus à éviter les erreurs commises par les autres villes nouvelles en termes d’urbanisation trop dense et excessive n Propos recueillis par Anaïs Normand Les dossiers Territoires | LE COURRIER DU PARLEMENT | 47

ﾂｩ DR - San de Seﾌ］art - Georgi Lazarevski

Fﾃｩvrier 2014 | San de Sﾃｩnart

48 | LE COURRIER DU PARLEMENT | Les dossiers Territoires