Le Dévaloir n°1

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— FÉVRIER & MARS 2012 —




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LE DÉVALOIR EST NÉ! Donner naissance en cette année 2012, qui, selon la paranoïa collective, sonne le glas de notre bien cher monde, c'est un peu culotté, voire complètement inconscient ! Donner naissance à un fanzine, c’est la meilleure des choses à faire ! Quoi de mieux qu’un nouveau départ, juste avant la fin, histoire de finir en beauté. Et c’est l’ultime objet à emporter dans votre bunker, avec les conserves de ravioli et le gruyère. Heureusement, d’ici là, on a encore quelques mois devant nous et pleins d’artistes qui n’attendent qu’à s’exprimer ! A vous, génération dont les petits yeux ne frétillent plus que devant des cellules RVB, des jpg et des pixels, il était de notre dévaloir devoir de faire redécouvrir ce que de l’encre sur papier a de charmant et d’intemporel. Au lieu de se perdre en bits sur des serveurs web, notre fanzine, vous pourrez le perdre en vrai, dans votre chambre, ou dans votre sac. Ça a quelque chose de plus authentique. Bien entendu, c’est aussi et surtout l’occasion de donner une chance à toute une talentueuse scène de jeunes artistes d’être publiés ailleurs que sur la toile et d’être vus de tous. Le Dévaloir ouvre ses portes en papier pour présenter des portfolios mettant à la lumière le travail de différents artistes suisses. Vous pourrez ainsi vous ébahir devant le travail graphique du Zürichois Jonas Wandeler et ses affiches hautes en couleurs, pleines d’impact visuel et de dynamisme. S’ensuivent, pour calmer vos convusions colorimetriques, des croquis de montagne, des dessins doux et oniriques, du tessinois Matteo Gilardi qui nous emmène dans des décors rupestres et rocheux. Puis, pour éviter que votre âme ne soit happée par ces paysages enchanteresques, on vous remet une petite claque avec le travail photographique de Fabian Unternäher et ses interprétations cocasses et décalées des grandes questions de la vie. Pour ce premier numéro, nous avons demandé à des illustrateurs de tous bords de nous concocter des illustrations sur le thème de la naissance, du départ, du commencement. Certains ont interprétés le thème à la lettre, d'autres avec plus de distance, pour des résultats riches et variées que vous découvrirez dispersés au fil des pages. Et pour finir, comme j’ai pas envie de tout vous dévaler dévoiler, et que les images parlent mieux que les mots, je vous laisse tourner cette toute première page du tout premier numéro du Dévaloir et découvrir avec délectation les surprises qu’on vous a réservées (comme par exemple ; une interview suivi d’une BD sur les Awkwards, un chien, un coup de gueule (gentil), et… non, c’est tout maintenant, j’en ai trop dit). Sur ce, prenez votre pied, et préparez déjà une place sur votre commode pour les prochains numéros que vous collectionnerez je l’espère rigoureusement jusqu’à l’apocalypse. P.S. Si vous n'avez pas de bunker, ne vous inquiétez pas ! Les mayas, l'alignement des planètes, tout ça, c'est un coup de marketing pour les boîtes de ravioli.


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EN QUELQUES MOTS DÉVALOIR n.m. Suisse. 1. Couloir dans les forêts de montagne, servant à faire descendre les billes de bois. SYN. : châble Merci donc aux troncs d’arbres coupés de devenir feuilles de papier. Le Dévaloir, avant d’être l’objet que vous tenez entre vos mains, est né d’une discussion sur une terrasse lausannoise, en sirotant une limonade à la mandarine, un soir d’été 2011. Ainsi, après des mois de gestation, de pourparler, d’argumentations et de débats animés, la machine est en marche ! Anaëlle Clot, Vanessa Besson et Laura Morales se lancent dans ce projet ! Le Dévaloir, c’est une cinquantaine de pages de friandises oculaires, dont des portfolios d’artistes suisses, des illustrations à la pèle, une bande dessinée, une interview, des chroniques, beaucoup d’amour, un peu d’humour, le tout est GRATUIT et n’attend qu’une seule chose : se retrouver chez vous ! Disponible dans les meilleures coins de suisse romande ! Pour être au courant de toutes les news, et pour nous montrer votre amour sans borne, restez connectés via notre site ou notre page facebook ! www.ledevaloir.ch www.facebook.com/ledevaloir ANAËLLE CLOT n.f. 1. Graphiste invétérée, illustratrice de talent, folle du travail, a des journées de 48 heures, le design du Dévaloir, c’est elle et on la remercie ! VANESSA BESSON n.f. 1. Fraichement diplômée de l’école de photographie de Vevey, a plus d’une corde à son arc, esthète, esprit vif, agente de distribution hors paire, et assoiffée de culture ! LAURA MORALES n.f. 1. Passionnée, touche à tout, manie aussi bien l'appareil photo et le crayon gris que les instruments de musique. 2. Délicieux poulet rôti, sur son lit de salade ultra fine.


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SOMMAIRE Rubriques 10 – 11 12 – 13 14 – 15 19 – 37 40 41 42 43 48 – 49

Carte blanche | Texte : Juliette Henrioud | Illustration : Laura Morales Interview : The Awkwards | Texte : Vanessa Besson BD | Half Bob blogs.lesinrocks.com/gimmeindierock Portfolios | Jonas Wandeler, graphisme | Matteo Gilardi, illustration Fabian Unternäher, photographie Portrait N°1 | Illustration : Laura Morales Chien N°1 | Photo : Laura Morales Objet N°1 | Texte  et photo: Vanessa Besson Recette N°1 | Illustration : Anaëlle Clot Soutien, distribution, remerciements

Illustrations Couverture, dos, pages de garde 7 8 9 16 – 17 18 38 39 44 – 45 46 47 50

Anaëlle Clot www.anaelleclot.ch Anaëlle Clot Laura Morales à Paolo... Alma Kaiser alma.kai@bluewin.ch Guillaume Dénervaud gigiom.blogspot.com Élodie Bregnard madame-mademoiselle.tumblr.com Anaëlle Clot Laura Morales www.lauramorales.ch Flocon Errant MALIX malixxxxxxxxx.posterous.com Salomé Ziehli Fait Main Production





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FONDUE VS. FISH AND CHIPS Étant une grande assidue de concerts, de musique, je remarque un point qui me chagrine (enfin juste un peu)...

Est-ce que nos montagnes cacheraient égoïstement les talents helvètes ? Non, quand même. Serions-nous vraiment bons qu'à manger du chocolat ? Ne vous méprenez pas, je ne ressemble en rien à une patriote, au mieux le 1er août, je me souviens que je fais partie de la patrie d'Heidi mais ça s'arrête là. Les feux d'artifices et les lampions ne pouvant me le faire oublier. Mais il faudrait être aveugle pour ne pas voir le nombre de musiciens et passionnés de musique in Switzerland, alors oui, parfois, je suis surprise de ne pas remarquer plus souvent dans les programmations de salles ou de festivals le CH, ou si on l'aperçoit, immédiatement penser : cela ne vaut pas un clou. Bon, je suis d'accord, parfois « ça casse pas la baraque de mami ». Mais n'est-ce pas qu'une impression ? Est-ce que petit pays signifierait forcément petit talent ? Je n'y crois toujours pas. Surtout qu'il existe des groupes incroyables au bord de nos lacs et forêts. Mais ils sont cachés, jouant que dans leurs régions et ne dépassant parfois pas la frontière de la langue.


Des exemples ? Une des dernières grandes émotions de « fan attitude » que j'ai pu avoir pour un groupe suisse, ce fut cet été, pour les chouettes bernois de Labrador City. Pour celles et ceux qui ne les connaissent pas, ce groupe provient tout droit du prometteur label indie Oh, Sister Records. Ce label au nom si bien pensé et au logo sympa, regorge de groupes envoutants. Heureusement, il n'y a pas qu'eux. J'ai craqué également pour la douceur folk de My Kungfu. Ce duo suisse alémanique vous transporte dans un univers cotonneux et rassurant. À découvrir pour tout mélancolique. Et pour ceux qui, au contraire, ont envie de se déchainer, Mama Rosin est fait pour vous. Ce groupe romand aux teintes blues et cajun, chevelus à souhait, réussissent à nous faire croire qu'on vit en Louisiane depuis toujours. Enfin voilà, il y en a plein au fond. Mais tout de même, je me pose la question, comment est-ce possible que n'importe quel jeune anglais (oui l'Angleterre, parce que parfois dans la vie il faut faire un choix) au slim et barbe de trois jours, une guitare à la main, a mille fois plus de chance de jouer, de se faire connaître, dans sa ville que c'est le cas dans notre pays. Vous allez me dire « Mais comment comparer un pays comme l'Angleterre avec notre petite Suisse ? » Oui je suis d'accord c'est le jour et la nuit. Mais, si on y réfléchit, en réalité, pas autant qu'on le pense. Après tout avec la mondialisation, non je ne rentrerai pas dans un débat socio-economico-polique je vous rassure, mais quand même dans une logique d'Europe unie et élargie, pouvant rencontrer H&M et Starbucks dans chaque coin de rues, pourquoi doit-on encore avouer l'écart entre le son british et le nôtre. En y songeant, je pense que notre premier instinct en est souvent la faute. Car oui, moi y compris, parfois ce CH derrière le nom d'un groupe complètement inconnu peut refroidir. Il faut avoir un petit esprit d'aventure pour se dire « Que diable, je vais aller découvrir ce que me réservent ces chers petits suisses » (oui je vous assure « que diable » peut être utilisé autrement que par mami). Tandis qu'un groupe UK, ce serait plutôt « je vais m'empresser de voir les jolies faces rouquines de ces anglais et écouter leur son so british ». Mais après tout qui sait, peut-être un jour une jeune londonienne pourrait écrire un même mot sur la nouvelle « swiss hype », et comment ces groupes élevés au gruyère conquièrent la scène musicale. Je ne demande qu'à voir, même si ce n'est pas demain que l'Union Jack sera détrôné. Sur ce, à parler des prairies vertes de Grande-Bretagne, j'ai comme une envie de me téléporter dans un pub in Manchester. Pas vous ?

LE DÉVALOIR #1 CARTE BLANCHE JULIETTE HENRIOUD

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PHOTO : VINCENT TILLE

Ce jeune groupe disco-punk issu d'une scène rock veveysane fort productive, a sorti début novembre dernier un premier opus intitulé Millenium Castle ! C'est à l'occasion du vernissage de cet album au café théâtre lausannois le Bourg que nous sommes allés à leur rencontre afin d'en savoir un peu plus sur le quatuor composé de Tim (guitare et voix), Mathieu (guitare), Laurent (batterie et voix) et Antoine (basse et voix). Il va sans dire que si l'on a choisi de s'intéresser à ce groupe plein d'énergie influencé par tout un tas de sonorités, c'est aussi parce que leur musique est à notre sens, un véritable remède magique contre toute forme d'ennui ! Elle vous fera passer le reste de l'hiver avec des envies de danser et de vous défouler jusqu'au bout de la nuit !


INTERVIEW Comment vous sentez-vous à l'approche de votre montée sur scène ? Laurent : On se sent à la fois très impatients et très inquiets parce qu'il y aura pas mal de monde, mais on se réjouit de jouer ! On a jamais joué au Bourg, je pense que ça va être sympa ! Pouvez-vous nous raconter la formation du groupe ? Tim : En gros, on répétait dans un local aux Temps Modernes à Vevey. C'était un ancien lieu alternatif aujourd'hui détruit. En fait cet espace, qui était notre local, on l'a appelé le Millenium Castle ! D'où le titre éponyme de l'album. Ce lieu a créé quelque chose et c'est là que l'on s'est dit que c'était super de faire de la musique à quatre. C'est comme ça qu'est né The Awkwards ! Vous êtes entre autres influencés par Blondie, qu'est-ce qui vous inspire chez elle ? Matt : On aime parce que ça groove et il y a des guitares très stridentes et aiguës qui font « tiguidiguidi » et ça on aime beaucoup ! Tim : A la base c'est le groove, le Kick et le Snare aussi (grosse caisse et caisse claire à la batterie). Faut que ça groove en fait. Ç'est cela qui est important ! Que ça groove... Vous avez eu l'occasion de jouer en Suisse et à l'étranger notamment à Los Angeles et New-York... The Awkwards rêve d'Amérique ? Laurent : Oui ! Et on a vécu le rêve américain jusqu'au bout ! Quand on était là-bas, on a été dans un parc d'attraction sur la plage, à Santa Monica. On a fait du frisbee également sur la plage et puis on a mis de la gomina dans nos cheveux. (rires) Tim : Nous avons aussi fait du muscle à Venice Beach, on a aussi mangé du burger ! Je trouve que ça, c'est aussi un peule rêve américain. Laurent : L'amérique c'est bien ! (rires)

Pourquoi avoir choisi la langue de Shakespeare ? C'est difficile de faire du rock en français ? Tim : Non je pense que ça vient naturellement en fait. On a des influences qui sont disons... anglophones donc on s'inspire de ça alors autant y aller à fond. Je pense aussi que si on disait en français ce que l'on dit en anglais dans nos chansons, ça aurait beaucoup moins d'impact. Les gens comprendraient justement. Laurent : Disons que dans The Awkwards les paroles sont pas hyper importantes. Ce qui compte ce sont les instruments, le groove. Le problème c'est que si tu chantes en français, les gens font de toute façon plus attention à tes paroles et on deviendrait un groupe un peu drôle parce que nos paroles, si tu les traduis, elles sont un peu absurdes. Je pense que l'on serait catégorisés autrement si on chantait en français. Il y aurait un espèce d'esprit comique qu'il n'y a pas forcément en anglais. Tim : Ca serait beaucoup plus cabaret que disco ! Justement ton accent nous a interpellé ! As-tu des origines anglophone ? Tim : J'ai appris l'anglais à l'école... mais ma grand-mère venait du pays de galle. Après bon ben je sais pas, en même temps c'est un jeu aussi. Tout avoir, toute la réalité... L'impact de votre musique sur scène est-elle importante ? Laurent : Pour juger de la qualité d'un morceau, on regarde forcément déjà si, nous, on se plaît à le jouer en live. On regarde aussi un petit peu la réaction du public. Vu que l'on a fait pas mal de concert on a pu tester pas mal de morceaux en live. Il nous est arrivé d'abandonner plusieurs titres parce que ça marchait pas très bien sur scène. Du coup on a décidé de les arrêter quoi. Ouais on fait assez attention à ça... Un mot pour définir Millenium Castle ? The Awkwards : Un tournant ! www.theawkwards.ch

LE DÉVALOIR #1 INTERVIEW THE AWKWARDS

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LE DÉVALOIR #1 BD HALF BOB

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LE DÉVALOIR #1 PORTFOLIOS

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JONAS WANDELER Après avoir étudié pendant 2 ans la communication visuelle à l'école d'art de Zürich, Jonas Wandeler a effectué des stages dans les agences de graphisme Thought Facility et Value & Service à Londres. Il a ensuite vécu à Amsterdam où il fut diplômé de l'académie Gerrit Rietveld en 2010. Depuis quelques années, Jonas travaille en tant qu'indépendant ou en collaboration sur des projets personnels ainsi que sur des mandats. Il a fondé il y a peu L'agence Atlas, avec Martin Andereggen et Claudio Gasser.

Cloud | 2010 | Travail personnel Poster en 2 parties, dessin à la main, démultiplié en sérigraphie.


LE DÉVALOIR #1 PORTFOLIO GRAPHISME JONAS WANDELER

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Jesusito | 2010 | Travail personnel Poster de nouvel an pour 2011, présentant une phrase que l’on peut traduire par : « petit jésus, s’il-te-plaît, donne-moi une bonne idée. »



LE DÉVALOIR #1 PORTFOLIO GRAPHISME JONAS WANDELER

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Bad Bonn Kilbi | 2011 | Tonverein Bad Bonn | Travail en collaboration avec Benedikt Rohrer : www.billyben.ch Concept et communication visuelle pour un festival de musique à Düdingen en Suisse.


LE DÉVALOIR #1 PORTFOLIO GRAPHISME JONAS WANDELER

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Wiggle Mama Show | Fri-Son Fribourg Posters et flyers pour une fête.


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MATTEO GILARDI Né en 1986 à Mendrisio (TI), Matteo Gilardi est diplômé de la HEAD de Genève en option peinture-dessin. La série de refuges présentée ici fait partie d’un travail artistique plus large nommé Art-Alp et basé sur l’univers de l’alpinisme et la contemplation en montagne. Intéressé par la relation qui peut s’instaurer entre l’homme et la nature, Matteo a cherché, à travers cette série, à transmettre au spectateur la paix et la liberté que l’on peut retrouver dans les Alpes et plus précisement auprès des refuges alpins. Des points d’arrivée, de départ, ou encore, simplement, de repère, ces refuges restent pour bon nombre gravés dans la mémoire comme une vision onirique sortie tout droit d’une autre réalité.

Refuge Corno Gries | 2010 | Valle Bedretto 23 x 31 cm, stylo


LE DÉVALOIR #1 PORTFOLIO ILLUSTRATION MATTEO GILARDI

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Refuge Efra | 2010 | Val d'Efra 21 x 28 cm, stylo


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Rifugio Città di Mantova | 2010 | Monte Rosa 21 x 28 cm, encre de chine et stylo


LE DÉVALOIR #1 PORTFOLIO ILLUSTRATION MATTEO GILARDI

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Chalet Pré-berger | 2010 | Salève 19 x 26 cm, encre de chine


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FABIAN UNTERNÄHER Vit et travaille à Berne. Il a étudié la photographie à l'école supérieure d'arts appliqués de Vevey et à la Haute école d'arts de Zurich. « Mon travail tourne autour des questions philosophiques et existentielles. J'essaye d'y mettre un peu d'humour et de poésie afin de trouver un équilibre entre la mélancolie et le bonheur. Dans le meilleur des cas, arrive à faire réfléchir, à poser des questions, et finalement à toucher le spectateur. »


LE DÉVALOIR #1 PORTFOLIO PHOTOGRAPHIE FABIAN UNTERNÄHER

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Sleepwalker


Your brother was tortured in Iraque


LE DÉVALOIR #1 PORTFOLIO PHOTOGRAPHIE FABIAN UNTERNÄHER

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The Spiderman

I feel like a Nurse attached to her Patient


LE DÉVALOIR #1 PORTFOLIO PHOTOGRAPHIE FABIAN UNTERNÄHER

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Falling Down


Todays Jedi


LE DÉVALOIR #1 PORTFOLIO PHOTOGRAPHIE FABIAN UNTERNÄHER

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Milkyway

I want to go back to where i came from




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LE DÉVALOIR #1 PORTRAIT & CHIEN N°1

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Ensuite il y a le système du tout en un ! Le fait de pouvoir à la fois téléphoner, envoyer des messages, écouter de la musique, lire son journal, ses mails, regarder les horaires des trains et plus encore, fait que toute notre vie ou presque se retrouve dans cet appareil. Cela a quelque chose de novateur, futuriste, irréel, même si au grand dam de certains, c’est déjà trop réel. À chaque nouveau modèle, on se demande ce que l'on pourra faire de plus qu'avec le précédent, entraînant ainsi une attente qui pousse à devenir l'instigateur de certaines rumeurs. Rumeurs, parodies, conversations où Pour finir, la marque y ajoute un petit côté fun tout un chacun parle de son impatience avec la possibilité de télécharger tout un tas d'apà l'avoir enfin dans ses bras... plications aussi incroyables qu'inutiles, comme par exemple Instagram. La particularité de ce type A chaque fois, on lit et entend toutes sortes d'applications est d'imiter le rendu de cette bonne d'élucubrations à propos des changements vieille image argentique. Ces caricatures d'une apportés aux modèles précédents. Il est vrai que photographie tout en grains font fureur, surtout le matraquage marketing de la marque y est pour depuis le boom de la mode du vintage. beaucoup mais tout de même, tant de blogs, de On ne compte plus les photos de profil d'utilisavidéos et de personnes devenant complètement teurs des différents réseaux sociaux créées avec hystériques à l'idée de posséder le tout nouveau Instagram. A l'heure où la photographie argeniPhone interpelle. tique se meurt, n'est-ce pas navrant que ce soit des téléphones gadget qui succèdent à ce bon Pour comprendre cette « Iphone-mania » je me vieil appareil argentique légué par grand-papa ? suis tout d'abord intéressée à l' esthétique de cet On s'en fout ! On se posera des questions plus objet star.Forme épurée, écran tactile, couleurs tard. Pour l'instant, on a plutôt hâte de montrer ternes pour un effet classe, précieux. On est loin à tous nos « amis » Facebook l'effet trop cool de ce fameux (enfin pour moi) 3310 que l'on pou- qu'on a réussi à obtenir en photographiant notre vait laisser tomber frénétiquement après une t-shirt préféré. On s'intéressera au travail d'une dispute et qui se rallumait toujours ou presque. star de la photographie argentique plus tard, Avec les smartphones de ce type, vaut mieux être pour l'instant c'est nous la star. Les vingts « likes » d'un tempérament très, très calme sous peine de qu'on a obtenu en vingt minutes le prouvent. se retrouver à écrire des statuts Facebook du style « PUTAIN LES GARS !!! Mon téléphone ne fonc- Même si les quelques aspects que je viens de dévetionne pluuuuus, envoyez-moi vos numéros en lopper existent aussi avec les autres smartphones, inbox PLEAAAAAASE ». Les semaines d'attente l'iPhone a ce je ne sais quoi qui peut transformer avant de recevoir son joujou en réparation parais- n'importe qui en véritable geek devenant complèsent interminables, c'est limite si l'on ne se tement fou à l'idée de redécouvrir que, à la base, demande pas comment on a pu vivre avant l’in- son joujou n'est QU'UN téléphone ! vention de cet outil magique. Alors, pour éviter de passer par cette épreuve, on le chouchoute avec amour devenant ainsi non seulement fan de l'objet, mais également des accessoires en tout genre créés pour protéger notre bien aimé.


LE DÉVALOIR #1 OBJET & RECETTE N°1

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VENDREDI 3 FÉVRIER RAPHELSON (CH) + NICK PORSCHE (CH) VERNISSAGE D’ALBUM AFTER SHOW : Gentlemen tunes to ROCK Songwriting Dès la sortie de son premier album, Hold this moment still, Raphelson n’a cessé d’écrire, puis de concerts en rencontres, la matière de Everything was story Story was everything commençait à prendre forme. C’est face à l’autre que l’écriture musicale de Raphelson s’est entièrement déployée. JEUDI 9 FÉVRIER FAI BABA (CH) + Nos Potes Passent Leurs Disques : Cliff & Guest Blues, psychedelic, noise folk Découvert l’an passé sur la scène du Festival de Nyon ou encore du Festival Nox Orae de Vevey, Fai Baba a su convaincre. Derrière ce nom se cache Fabian Sigmund, jeune musicien zurichois dont le premier album « Love Sikk » a été édité en 2010 sur l’excellent label bâlois « A tree in a Field Records ». VENDREDI 10 FÉVRIER JONO McCLEERY (UK) + DJ SET : FABRICE (SOUNDS FROM THE ATTIC) Soul, pop, folk En avril 2008, Jono McCleery embaumait le système nerveux de quelques curieux venus au Bourg, à l’aveugle et non assurés, gravir la face Est de cette découverte musicale : une première date en Suisse. VENDREDI 17 FÉVRIER BIGPANTS (CH), VERNISSAGE D’ALBUM AFTER SHOW : BigPants, Ivan (+41) & friends Rock, boîte à rythmes, électronique Presque aussi attendu que le prochain My Bloody Valentine, le nouvel album de BigPants « BPII » sort enfin après 7 ans d’attente insoutenable. Seul à l’écriture et à la production, Thomas Grandjean transforme l’essai initié en 2004 avec « Lazy & Versatile ». SAMEDI 18 FÉVRIER ROY AND THE DEVIL’S MOTORCYCLE (CH) + HAISY VENTURES (CH) AFTER SHOW : Eric (Obsession) Rock, garage On ne présente plus Roy and the Devil… les rois de notre punk-garage national qui repassent par Le Bourg à l’occasion de la sortie de deux nouveaux 7’’ et un LP : Tell it to the People. MERCREDI 22 FÉVRIER COMBINEHARVESTER (CH) Noise, Drone, Krautrock Combineharvester : derrière ce pseudonyme délibérément mal orthographié se cache Marlon McNeill, né à Londres en même temps que le punk. Bâlois d’adoption il est également le créateur du label « A Tree In A Field Records » www.le-bourg.ch


LE DÉVALOIR #1 SOUTIEN | DISTRIBUTION | REMERCIEMENTS

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Rue de Bourg 51 Lausanne

Avenue des Sports 5b Case Postale 46 Yverdon-­les-­Bains Escaliers du Grand-Pont 5 Lausanne DELICIEUX STREET STORE Escaliers du Grand-Pont 5 / Lausanne www.delicieux.co

Rue du Maupas 4 Lausanne

Cheneau-­de-­Bourg 4 Lausanne

Place de la Riponne 6 Lausanne

Rue des Petits-Champs 13 Yverdon-les-Bains





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