Le Fil 8 novembre 2012

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Voyez  Les dents de la mer  en version universitaire ! Ou comment des requinstaupes ont saccagé une étude en biologie. p8

Quatre jours d’action L’Université accueille le Championnat de soccer masculin des universités canadiennes et la finale de la Coupe Dunsmore en football. p2

photo Pierre Bonenfant

Volume 48, numéro 9 8 novembre 2012


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Championnat national de soccer Les mordus du ballon rond ont rendez-vous au stade TELUSUniversité Laval par Luc Lamontagne

Monseigneur en visite Nommé archevêque de Québec et primat du Canada le 22 février 2011, Mgr Gérald-Cyprien Lacroix effectuera une première visite officielle à l’Université Laval le 16 novembre. Au cours de cette journée, il fera connaissance avec de nombreux membres de l’établissement d’enseignement qui porte le nom du premier évêque de Québec, François de Laval. Le tout prendra place à la Faculté de théologie et de sciences religieuses, dont il est le chancelier (secteur théologie) en vertu de l’article 14 de la Charte de l’Université. Mgr Lacroix donnera aussi une conférence publique intitulée « Le synode sur la nouvelle évangélisation : perspective d’avenir pour la transmission de la foi chez nous ». Il sera d’ailleurs tout juste de retour de Rome, où il aura participé à la 13e assemblée générale ordinaire du synode des évêques. Il en profitera pour dialoguer avec les personnes présentes sur les défis qui se posent aujourd’hui à l’Église d’ici. « Nous sommes des hommes et des femmes ayant fait d’abord une rencontre personnelle avec Jésus, Seigneur et Sauveur, dit-il. Revisiter cette expérience nous fait toucher la grâce originelle de cette rencontre ».

L’Université Laval déroule le tapis rouge cette semaine pour accueillir les huit meilleures formations de soccer universitaire au pays. Pour la première fois de son histoire, le Championnat de soccer masculin du Sport interuniversitaire canadien se déplace jusqu’à Québec. Du 8 au 11 novembre, l’action ne manquera pas. Le Rouge et Or sera bien sûr à surveiller durant toute la fin de semaine. Champions nationaux en 2009, les hommes de Samir Ghrib aimeraient bien répéter leur exploit et soulever, pour une deuxième fois en quatre ans, la bannière tant convoitée. Mais la tâche ne sera pas simple puisque les sept autres formations ont toutes les mêmes visées. La grande finale aura lieu le dimanche à 14  h. Les face-à-face s’amorcent jeudi à 11 h alors que les Patriotes de l’UQTR croiseront le fer avec les Golden Bears de l’Alberta. Suivront le match opposant les Capers du Cap-Breton aux Ravens de l’Université

Carleton, à 13 h 30, et celui entre les Thunderbirds de la Colombie-Britannique et les Varsity Reds de l’Université du Nouveau-Brunswick, à 16 h. Le Rouge et Or, équipe hôtesse, se frottera finalement aux Marauders de McMaster sur le coup de 18 h 30. Cette rencontre sera précédée par la cérémonie d’ouverture officielle du Championnat 2012. Par ailleurs, les footballeurs du Rouge et Or ont obtenu leur billet pour la finale de la Coupe Dunsmore samedi dernier, en remportant leur demi-finale du Réseau du sport étudiant du Québec par la marque de 46 à 9 contre les Redmen de McGill. Ils tenteront de mettre la main sur le trophée face au Vert & Or de Sherbrooke. Le match se jouera le samedi 10 novembre à 13 h. Du 8 au 11 novembre au stade TELUS-Université Laval. Les billets sont au coût de 5 $ par jour pour les étudiants et 8 $ pour les adultes. www.rougeetor.ulaval.ca

L’appel de l’oreiller

Vendredi 16 novembre à 12 h, au local 1D du pavillon Charles-De Koninck.

Chronique verte pour Le Fil Où peut-on acheter des légumes du Québec à la saison froide ? C’est à cette question pratique que répond la première chronique « En direct de l’Univert », publiée cette semaine en page 14. L’association étudiante Univert Laval collabore au journal de la communauté universitaire pour présenter, deux fois par mois, des sujets environnementaux sous un angle positif. Notre chroniqueuse écolo, Léa Cullen-Robitaille, est étudiante au baccalauréat en administration des affaires. « Je me suis rendu compte que j’aimais écrire en tenant un blogue lors de mon séjour à Shanghaï, l’an dernier », explique-telle. Ses textes antérieurs sont en ligne sous le titre « Les aventures d’une Chinoise en Chine ». Bonne lecture !

Kevin Cossette photo Pierre Bonenfant

Flaming June, Frederic Leighton, 1895

S’abandonner au sommeil. Voilà un moment de bonheur pour beaucoup, mais une quête angoissante pour d’autres. Une fois la plongée réussie, c’est toute une vie inconsciente qui attend le dormeur. Neurones, hormones et enzymes n’en profitent pas pour se reposer, eux, loin de là. Ce n’est pas sans causer certains ennuis aux travailleurs de nuit puisque la machine humaine est programmée pour accomplir cette vie à petite échelle lorsque la noirceur est tombée... Ces trois temps – endormissement, sommeil et veille

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse info@lefil.ulaval.ca. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur. Rédaction Éditrice : Hélène Côté, directrice des communications

forcée – sont au cœur du plus récent dossier Web de Contact, le magazine des diplômés. Un dossier parsemé d’œuvres d’art anciennes, d’extraits sonores et de courtes vidéos. Contact offre aux internautes un rendez-vous avec des chercheurs de l’École de psychologie, du Centre d’étude des troubles du sommeil et de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec, où chacun lève le voile sur le monde mystérieux du sommeil. www.contact.ulaval.ca/dossiers

Rédactrice en chef : Mélanie Saint-Hilaire Journalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie Picard Collaboratrices : Pascale Guéricolas et Claudine Magny Rédactrice-réviseure : Anne-Marie Lapointe Secrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau Production Infographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965 Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


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Nouveau programme en culture de langue française Le Conseil universitaire donne son feu vert à la création d’un certificat en francophonie nord-américaine par Yvon Larose L’offre de programmes d’études à l’Université s’enrichira l’an prochain d’un certificat en francophonie nordaméricaine. Ainsi en ont décidé les membres du Conseil universitaire, réunis en séance ordinaire le 6 novembre. Ce programme débutera en janvier 2013. Les étudiants intéressés pourront s’y inscrire dès cet automne. Il s’agit d’une formation de 30 crédits qui ne pourra être suivie qu’à temps partiel et qui sera donnée entièrement à distance. Le certificat a pour principaux objectifs d’amener l’étudiant à développer une réflexion critique à l’égard du concept de francophonie et de le sensibiliser aux principaux enjeux géopolitiques, culturels et linguistiques auxquels sont confrontés les francophones nord-américains. « Il s’agira d’une formation unique au Québec, affirme le doyen de la Faculté des lettres, Michel De Waele. Elle sera composée de nouvelles activités de formation pensées et élaborées pour le certificat. Les étudiants qui s’inscriront dans ce programme pourront suivre des cours provenant des quatre départements de la Faculté. L’approche est multisectorielle, avec des cours de littérature, d’histoire, d’ethnologie, d’études patrimoniales, d’études de la langue et de communication. » Le programme sera rattaché à la Faculté des lettres. Il acceptera de nouveaux candidats aux sessions d’automne et d’hiver. Pour la première cohorte, la Faculté prévoit admettre une vingtaine d’étudiants. Parce qu’il est offert entièrement à distance, le certificat vise également les candidats de la francophonie canadienne. Il ne sera pas nécessaire d’engager de nouveaux professeurs ni

d’ajouter des ressources matérielles. Une fois terminé, le certificat pourra entrer dans la composition d’un baccalauréat multidisciplinaire. La francophonie est au cœur de la mission de la Faculté depuis longtemps. Elle constitue l’une des orientations stratégiques du plan d’action quinquennal facultaire en cours d’élaboration. Rappelons les trois grands foyers d’implantation de la francophonie en Amérique du Nord : l’Acadie, la Louisiane et la vallée du Saint-Laurent. À cela s’ajoutent l’Ontario français, l’Ouest canadien, la Nouvelle-Angleterre et la Floride.

La francophonie est depuis longtemps au cœur de la mission de la Faculté des lettres

Le certificat comportera 6 crédits de cours obligatoires et 24 crédits de cours optionnels. L’un des cours obligatoires est Lieux de mémoire de la francophonie nord-américaine. Parmi les cours optionnels, mentionnons Les parlers français d’Amérique du Nord, Patrimoine culturel des francophones de l’Amérique du Nord et Introduction aux littératures francophones du Canada.

Marie-Josée Toulouse dans le laboratoire avec Katherine Tanaka, étudiante à la maîtrise en microbiologie, et Sébastien Légaré, étudiant au doctorat en biochimie. photo collection personnelle

Magasiner son stage

Une visite à la Journée d’information sur le recrutement en recherche peut ouvrir bien des portes par Jean Hamann En novembre 2008, deux mois à peine après avoir commencé son bac, MarieJosée Toulouse a assisté à une séance d’information sur la recherche au Département de biochimie, microbiologie et bio-informatique. Cet événement a changé le cours de sa vie. C’est là qu’elle a appris l’existence d’un programme de bourses pour les étudiants du premier cycle désireux de faire un stage d’été rémunéré en recherche. C’est aussi là qu’elle a établi un premier contact avec la professeure Caroline Duchaine qui allait devenir sa patronne pendant les étés 2009 et 2010, puis sa directrice de maîtrise en 2011. Depuis quatre ans, l’étudiante a acquis une expérience inestimable en recherche en plus de voir du pays. Ses travaux l’ont conduite à Waterloo (Ontario), puis à La Nouvelle-Orléans et à Minneapolis. En prime, l’Acfas vient de lui décerner le prix Desjardins – maîtrise 2012, doté d’une bourse de 5000 $. Si tout se déroule comme prévu, elle entreprendra un doctorat en 2013 au cours duquel elle effectuera un stage de formation en Allemagne. Et tout ça a démarré par une simple séance d’information ! Si cette cascade d’événements vous inspire, une Journée d’information sur

l’étudiante-chercheuse. Des stages d’été en recherche sont offerts dans plusieurs unités de l’Université. Pour en connaître les modalités et pour s’assurer de déposer une demande de financement dans les délais prescrits, les étudiants doivent s’adresser le plus tôt possible à la direction de leur département.

le recrutement en recherche au Département de biochimie, microbiologie et bio-informatique, organisée par l’Association des chercheurs-étudiants de ce dépar- Lundi 12 novembre à 15 h 30, tement, aura lieu lundi au au local 2840 du pavillon pavillon Alexandre-Vachon. Alexandre-Vachon. L’événement s’adresse aux étudiants de ce département, mais également à ceux de Sciences et technologie des aliments, Biologie et Sciences biomédicales. À compter de 15 h 30, chaque C’est professeur fera un survol l’occasion de ses travaux de recherche. Suivront des témoignages de savoir ce d’étudiants de premier cycle qui ont vécu une expérience qui se fait en de stage ainsi que des pré- recherche au sentations faites par des étudiants de deuxième et troi- Département sième cycles. « C’est l’occa- et d’établir sion de savoir ce qui se fait en recherche au Département, un premier d’établir un premier contact contact avec avec les professeurs et de s’informer des possibilités de les professeurs financement », résume MarieJosée Toulouse, qui préside le comité organisateur de l’événement. Les étudiants de tous les cycles sont les bienvenus, mais les étudiants de premier cycle constituent le public cible. « Nous voulons leur faire prendre conscience de l’importance de faire un stage et de bien choisir le laboratoire où ils pourraient travailler », explique

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Journée portes ouvertes L’Université tiendra une journée portes ouvertes le samedi 10 novembre. L’an dernier, près de 6000 personnes avaient participé à l’événement. Cette fois, près de 400 employés et étudiants accueilleront les visiteurs sur un campus plongé dans l’effervescence des grands rendezvous sportifs du PEPS. De nombreuses visites guidées seront offertes, notamment de la Bibliothèque et des résidences. Deux navettes feront le tour du campus en continu. L’Université offrira aussi un accès gratuit illimité au réseau sans fil bienvenue-ul, créé pour l’occasion. Samedi 10 novembre de 10 h à 16 h. www.futursetudiants.ulaval.ca – bandeau « Portes ouvertes »

Prix de pratique exemplaire L’Association canadienne de planification et de recherche institutionnelles a décerné le Prix des pratiques exemplaires 2012 à l’Université Laval pour son projet « Tirer profit des résultats de l’Enquête canadienne auprès des étudiants à la maîtrise et au doctorat ». Ce projet était piloté par Luc Simon, agent au Bureau de planification et d’études institutionnelles du Vice-rectorat exécutif et au développement. Il a d’abord analysé les résultats de l’enquête pour en tirer une présentation utile aux directions de plusieurs services aux étudiants. Il a aussi travaillé à rendre les données canadiennes anonymes plus accessibles aux établissements participants et à en faciliter l’analyse en offrant des tests de comparaison précalculés. L’Association qui a remis le prix a pour but la promotion et l’avancement de la planification et de la recherche institutionnelles au Canada.

Mesurer l’efficacité des villes en développement durable L’Institut EDS invite la communauté universitaire à assister à la cinquième conférence de son cycle sur la durabilité des villes. Georges A. Tanguay, professeur au Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM, expliquera comment on mesure l’efficacité des villes en matière de développement durable. Il discutera des indicateurs employés pour évaluer l’efficacité des politiques et comparera les performances des 25 plus grandes villes du Québec. La discussion sera animée par François Des Rosiers, chercheur au Centre de recherche en aménagement et développement de l’Université Laval. Mardi 13 novembre à 19 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Desjardins. Entrée libre. www.ihqeds.ulaval.ca

Le président de l’Université de Bordeaux, Alain Boudou, a rencontré début novembre le recteur Denis Brière et le vice-recteur exécutif et au développement Éric Bauce. photo Marc Robitaille

Collaboration accrue avec Bordeaux L’Université Laval et l’Université de Bordeaux planchent sur un projet de partenariat visant le secteur du bois et de la forêt par Claudine Magny Il y a deux semaines à peine, l’Université Laval et l’Université Bordeaux signaient l’Alliance Bordeaux-Laval, entente visant à renforcer leur partenariat à l’international, mais aussi à faire émerger de grands programmes stratégiques. Fin septembre, la création d’AQeau – un nouveau réseau scientifique sur l’eau visant à faciliter la recherche et le transfert de connaissances ainsi que la mobilité étudiante – annonçait déjà les premiers signes tangibles de cette collaboration. Or voilà que les deux établissements s’affairent ces jours-ci à mettre en œuvre un autre projet de partenariat, cette fois-ci dans le secteur du bois et de la forêt. Dans le domaine, il s’agirait d’une première au pays. L’objectif ? Devenir ensemble une référence mondiale. « Afficher un partenariat entre deux universités francophones, très ouvertes à l’international de part et d’autre de l’océan Atlantique, augmente notre attractivité vis-à-vis nos partenaires, affirme le président de l’Université de Bordeaux, Alain Boudou. Dans le domaine de la forêt et du bois, nous sommes convaincus que nous avons des forces de frappe importantes des deux côtés – dans nos laboratoires de recherche, dans nos partenariats industriels, avec les collectivités territoriales. Nous sommes complémentaires dans des tas de secteurs. » Ce grand projet ne pouvait pas mieux tomber pour les deux universités. Du côté de Bordeaux, il survient en plein contexte du « grand emprunt », cette initiative enclenchée depuis 2010 par le

gouvernement français sur les marchés financiers afin de relancer l’économie. Du côté de l’Université Laval, il survient à l’approche du lancement de la toute nouvelle Chaire sur le bâtiment vert. « Nous avons une très grande expertise dans la filière bois-forêt, constate le recteur Denis Brière. Nous sommes la seule université à donner directement accès à l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec. Ce qui nous a amenés à nous pencher sur ce projet ? Nos contextes sont différents. À titre d’exemple, la construction en bois n’est pas très populaire en France, alors que chez nous, c’est une expertise qu’on peut valoriser. Sans compter l’aspect multidisciplinaire qu’apportera la nouvelle chaire. » En termes de superficie, la région d’Aquitaine possède la plus grande forêt d’Europe, celle des Landes. « Cette forêt créée par l’humain repose sur une seule espèce d’arbre, le pin maritime. Elle livre aujourd’hui une production importante en matériau bois, notamment pour le volet de la construction. Elle a toujours été pour nous très créatrice d’emplois. Pour l’Aquitaine, le bois est une filière économique majeure », poursuit Alain Boudou. Comme première action, Laval et Bordeaux prévoient instaurer des cotutelles de thèse. « Obtenir un diplôme Bordeaux-Laval donne une plus-value à l’étudiant qui entend travailler à l’international, non seulement parce que celuici aura vécu une expérience d’études à l’étranger, mais aussi parce qu’il aura côtoyé deux cultures, conclut le recteur.

La vraie valeur d’un diplôme, c’est de faire en sorte que l’étudiant travaille ! » L’Alliance Bordeaux-Laval est un accord de consortium axé sur cinq grands secteurs. Elle s’intéresse à la santé et au vieillissement des populations (notamment par le développement d’une nutrition préventive pour la santé cérébrale); aux ressources naturelles et au développement durable (en particulier la filière bois-forêt et l’eau); aux technologies de l’information et de la communication (télémédecine, télépathologie et cartographie des réseaux de santé); aux sciences politiques; au droit international et européen.

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Afficher un partenariat entre deux universités francophones de part et d’autre de l’océan Atlantique augmente notre attractivité


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Les collègues canadiens sont considérés comme des pionniers dans le domaine des sciences infirmières

L’infirmière Rita Dagher a été attirée à l’Université Laval par son « haut niveau reconnu mondialement ». En chemise à pois blancs, elle pose ici au milieu de ses collègues de classe du Liban.

Une classe au Liban Quinze infirmières libanaises suivent à Beyrouth une formation de l’Université Laval qui les mènera à un diplôme de maîtrise par Pascale Guéricolas Depuis le 10 octobre, la Faculté des sciences infirmières a intégré un groupe de 15 étudiantes à ses effectifs de deuxième cycle. Il s’agit d’infirmières déjà diplômées, qui ont décidé de parfaire leur formation à l’Université Antonine en banlieue de Beyrouth au… Liban ! D’ici deux ans, elles recevront leur diplôme de maîtrise en sciences infirmières, délivré par l’Université Laval. Plusieurs professeurs et chargés de cours de la Faculté vont contribuer à cette formation

de 45 crédits sur deux ans à distance ou en se rendant sur place. Une professeure commence d’ailleurs cette semaine une classe qui se donne entièrement par visioconférence. Les étudiantes vont y approfondir leurs connaissances et acquérir des compétences pour mieux superviser le personnel ou mener des consultations avec des malades atteints de problèmes de santé chroniques. Des professeurs de l’Université Antonine assumeront aussi certains segments de la maîtrise.

Cela fait plusieurs années que la Faculté des sciences infirmières peaufine ce projet de formation à l’étranger avec son homologue du Pays du Cèdre. « Cette collaboration va nous permettre de participer à l’amélioration internationale de la qualité des soins infirmiers, mais aussi d’accroître le bassin de personnes susceptibles de poursuivre des études au doctorat », précise Louise Bujold, la directrice du programme de deuxième cycle. Tout en soulignant la qualité des soins infirmiers au Liban, la professeure remarque que la réalité du monde de la santé aujourd’hui rend la profession de plus en plus complexe. Les nouvelles technologies et la diminution de temps de séjour à l’hôpital, notamment, poussent les infirmières à vouloir mettre en place des pratiques de soins encore plus efficaces.

C’est d’ailleurs l’envie d’accroître leur expertise et d’améliorer leur jugement clinique qui motive les infirmières inscrites à se lancer dans des études de deuxième cycle, tout en bénéficiant de l’appui d’une université réputée comme l’Université Laval. « Le programme enrichit mon cursus personnel et professionnel, vu la qualité mondialement reconnue de cette université. Les collègues canadiens sont considérés comme des pionniers dans le domaine des sciences infirmières », précise Rita Dagher. Cadre supérieure de soins, cette étudiante espère aussi en apprendre davantage sur la recherche et l’éthique. « Les étudiantes ont envie aussi d’appuyer leur pratique sur les résultats de la recherche », indique Louise Bujold. Le grand public n’en est peut-être pas conscient, mais les études menées en sciences infirmières jouent un rôle important dans l’obtention de meilleurs résultats en santé. Elles améliorent la qualité de vie des patients et de leurs proches et permettent de réduire la durée des séjours hospitaliers. En nouant d’étroites collaborations avec l’Université Antonine, les professeurs de la Faculté espèrent d’ailleurs soutenir la recherche en soins infirmiers au Liban. D’autant plus que les étudiants pourront effectuer des stages avec des professeurs d’ici au cours de leur formation.

Journée de la réussite universitaire Un expert en pédagogie explique comment les universités peuvent favoriser la réussite de leurs étudiants par Claudine Magny Réussir ses études universitaires, c’est une grande fierté. Toutefois, cet exploit ne dépend pas seulement de la volonté de ceux qui briguent un diplôme. D’autres facteurs jouent. C’est ce que croit fermement Marc Romainville, professeur en éducation à l’Université de Namur, en Belgique, et auteur de l’ouvrage Réussite, échec et abandon dans l’enseignement supérieur. Cet expert de renom sera à l’Université le 9 novembre

pour donner une conférence. Son exposé, intitulé « L’appui à la réussite des étudiants universitaires », sera suivi d’ateliers sur les enjeux et bonnes pratiques en cette matière. Cette journée de réflexion est organisée par le Vice-rectorat aux études et aux activités internationales en préparation du prochain plan d’action institutionnel de cinq ans. Pour Marc Romainville, la réussite universitaire dépend tout autant de l’enseignant

que de l’étudiant. Une idée dérangeante ? Peut-être. Mais son ouvrage, coécrit avec Christophe Michaut, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’Université de Nantes, repose sur de bonnes assises. Il rassemble des recherches récentes issues de disciplines variées (économie, psychologie, sociologie, etc.) et de diverses nations (dont la France, le Québec et les États-Unis). Un courant dans le domaine de l’éducation qui fait de plus en plus sa marque dans le monde. Fort de sa longue expérience des salles de classe, le spécialiste cite à titre d’exemple le problème des évaluations. « On entend souvent les enseignants – c’est un phénomène mondial – affirmer

que les étudiants ne répondent pas bien aux questions parce qu’ils ne les lisent pas correctement, dit-il. Mais nous interrogeons-nous sur la clarté de nos évaluations ? Nos exigences personnelles, consignes et façons de faire ont-elles été clairement exprimées ? A-t-on formé explicitement les étudiants à rencontrer ces exigences ? Et, pourtant, on sait fort bien que chaque enseignant a sa façon d’évaluer! » Les études révèlent que seule une minorité de professeurs prennent soin d’expliquer clairement leurs consignes en début de cours. Pour favoriser la réussite, mieux vaut écouter ceux qui reçoivent les leçons. « Il faut impliquer davantage les étudiants dans l’évaluation de

Marc Romainville, chef du Service de pédagogie universitaire à l’Université de Namur.

l’organisation des cours, des structures de programmes et des critères d’évaluation », poursuit l’expert. Cette méthode innovatrice est justement très présente à l’Université Laval sous le nom d’« approche-programme ».

Ce modèle repose sur une vision commune de la formation par toutes les personnes engagées : étudiants, enseignants, diplômés et employeurs. Les enseignants arriment leurs activités de façon cohérente pour faciliter l’atteinte des objectifs. «  À l ’ U n i ve r s i t é d e l a Haute-Alsace, on a mis en place un système d’évaluation des enseignements et des formations, révèle Marc Romainville. Les enseignants et étudiants ont réalisé une réflexion commune, c’està-dire qu’ils ont négocié ensemble les critères de qualité d’un enseignement universitaire. Ce courant existe aussi chez nos confrères suisses, qui parlent même d’une “citoyenneté académique”. »


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ils ont dit... Sur les données statistiques concernant les populations du Grand Nord

Gérard Duhaime, professeur au Département de sociologie Le Devoir, 27 octobre

« Quand Statistique Canada fait une enquête sur les finances des consommateurs, il n’inclut pas d’échantillonnage portant sur le Nord. Alors, quand on est aux prises avec ce genre de questions, on est très souvent obligé de faire le travail soi-même », révèle Gérard Duhaime. Le sociologue et politicologue part pour le Nunavik, où il enquêtera sur l’évolution des prix à la consommation. La Chaire de recherche du Canada sur la condition autochtone comparée, dont il est le titulaire, a dû créer les bases de données ArcticStat et Nunivaat pour suppléer aux besoins.

Sur certains probiotiques qui feraient engraisser

André Marette, professeur à la Faculté de médecine La Presse, 1er novembre

Selon le chercheur français Didier Raoult, certaines espèces de lactobacilles peuvent entraîner une prise de poids significative non seulement chez les animaux, mais aussi chez les jeunes enfants. André Marette, directeur scientifique de l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels, remet en cause les conclusions de cette étude controversée. « Je pense qu’il y a beaucoup plus de preuves que les probiotiques ont des effets positifs que des effets négatifs », a-t-il déclaré.

Sur la Loi sur le patrimoine culturel

Laurier Turgeon, professeur au Département d’histoire Le Devoir, 27 octobre

« L’ouverture au patrimoine immatériel, c’est un mouvement international maintenant », de constater Laurier Turgeon lors de l’entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel, le 19 octobre. L’historien et ethnologue estime toutefois que le Québec innove en introduisant la notion de développement durable dans cette loi. « C’est un des premiers gouvernements qui voient vraiment le patrimoine comme un moyen actif de faire du développement durable », ajoute le titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique.

Alors que tout se couvre de glace, l’anémomètre conçu au Département de génie mécanique y résiste sans mal. Cet épisode de verglas est survenu en 2011 à North Cape à l’Île-du-Prince-Édouard. photo André Bégin-Drolet

L’épreuve de la glace Un anémomètre intelligent, mis au point au Département de génie mécanique, a bravé les intempéries de l’hiver sur la côte atlantique canadienne par Jean Hamann Un anémomètre sophistiqué, mis au point par une équipe du Département de génie mécanique, a affronté avec succès les difficiles conditions climatiques qui prévalent pendant l’hiver dans le nord-ouest de l’Îledu-Prince-Édouard. Les résultats des tests menés en conditions réelles avec cet instrument sont présentés dans un récent numéro de la revue Measurement par André Bégin-Drolet, Jean Ruel et Jean Lemay, du Département de génie mécanique, et Gerald Giroux, du Wind Energy Institute of Canada.

Les données fournies par les anémomètres sont essentielles pour évaluer correctement le potentiel éolien d’un site. Elles permettent de déterminer s’il faut stopper les pales par mesure de sécurité lorsque les vents gagnent en intensité. Elles servent également à régler, en temps réel, l’orientation des pales afin d’optimiser la production électrique. D’où l’importance de disposer d’un anémomètre fiable qui reste exempt de givre ou de glace en tout temps. « La chose est particulièrement cruciale pour les parcs éoliens isolés ou pour les grands parcs où

Jean Ruel et Jean Lemay photo Rod Stears

les éoliennes sont très dispersées, explique Jean Lemay. L’arrêt et la mise en marche des pales dépendent alors d’une commande automatique plutôt que du jugement d’un opérateur. » Comme les anémomètres dotés d’un système chauffant présentaient tous certaines lacunes, les chercheurs du Département de génie mécanique ont retroussé leurs manches. Leur idée : fabriquer un anémomètre doté d’un système de chauffage qui fonctionne uniquement lorsque les conditions météorologiques sont propices à la formation de givre ou de glace. Les prototypes qu’ils ont conçus ont été testés en laboratoire, dans des installations permettant de recréer les conditions qui mènent à la formation de glace sur les coupoles. Au fil des tests, les chercheurs sont parvenus à maintenir leur anémomètre fonctionnel en utilisant un minimum d’énergie. Restait à savoir comment l’instrument se comporterait sur le terrain. En janvier 2011, un prototype de troisième génération a été installé sur une éolienne de North Cape à l’Île-du-Prince-Édouard, un site soumis à de forts vents et à de fréquents épisodes de verglas. L’instrument a essuyé sans mal les deux tempêtes de verglas survenues dans les semaines suivantes. Depuis, les chercheurs ont produit un prototype de quatrième génération qui prend la décision d’activer le chauffage à partir des conditions ambiantes et de la nature des précipitations. « Le chauffage

est activé uniquement lorsque les conditions l’imposent », résume le professeur Lemay. Cet anémomètre sera testé l’hiver prochain dans cinq parcs éoliens du Québec et du Nouveau-Brunswick. L’Université a présenté une demande de brevet pour protéger cette innovation. « Comme les parcs éoliens sont construits de plus en plus au Nord, la demande pour des anémomètres comme le nôtre devrait augmenter rapidement au cours des prochaines années », prédit le chercheur.

Les anémomètres servent à orienter les pales des éoliennes afin d’optimiser la production électrique


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Martin Pâquet sur l’histoire de la corruption au Québec Q Quel lien existe-t-il entre le patronage version Duplessis et l’industrie de la corruption des années 2000 ?

Martin Pâquet, historien.

Les révélations qui se succèdent à la commission Charbonneau, les perquisitions à répétition chez le maire de Laval, le psychodrame à l’Hôtel de Ville de Montréal… Ces actualités donnent aux Québécois l’impression de vivre dans une province où corruption et favoritisme font partie des mœurs. Ces maux font-ils partie de l’ADN du Québec, comme une revue l’a déjà affirmé ? Sont-ils propres à l’époque contemporaine ? Réponse partielle avec l’historien Martin Pâquet. Q De quand date notre indignation devant les enveloppes brunes ? R La corruption fait partie de l’ADN du politique partout en Occident, que l’on pense à la Grèce, à l’Italie, aux ÉtatsUnis, à la France… À l’apparition de la politique moderne, avec Machiavel, on distingue cependant deux visions du monde. Certains voient le monde tel qu’il est, d’autres tel qu’il devrait être, c’est-à-dire assujetti à des règles fondées sur la justice et l’équité pour assurer le bien commun. Selon cette vision, les responsables politiques se doivent donc d’être vertueux pour ne pas se résigner à la réalité de la société. La notion de vertu devient très importante durant la période de la Révolution américaine et de l’avènement du régime parlementaire représentatif au Canada. À l’époque de Papineau, par exemple, des élections partielles sont organisées en 1832 dans Montréal-Ouest. Certains s’opposent à la corruption de la « clique du Château », autrement dit des bureaucrates autour du gouverneur britannique. D’un autre côté, ceux qui y adhèrent jugent les citoyens égoïstes et incapables d’adopter des comportements vertueux assurant le bien commun. Selon eux, il faut donc s’accommoder de la réalité. Cette tension entre ces deux visions de la société est récurrente dans l’histoire du Québec, mais aussi dans celle de la démocratie occidentale.

R Le rôle de l’État s’avère crucial pour mieux comprendre la corruption. À partir de 1791, le développement de la démocratie parlementaire, entre autres au Québec, s’est fondé sur une culture du favoritisme. Les règles informelles voulaient qu’un responsable politique donne des emplois pour s’assurer d’une clientèle et des votes. L’État n’étant pas suffisamment financé, le recours au népotisme s’est avéré crucial jusqu’aux années 1960. On a beaucoup parlé de Duplessis car il est resté 16 ans au pouvoir et a institué un favoritisme très systématique. Ses prédécesseurs agissaient cependant de la même manière. Il faut se rappeler que le gouvernement Taschereau est tombé à cause d’un scandale touchant la gestion des fonds publics en 1936. Avec le développement de l’État-providence, les règles d’attribution des contrats se formalisent, notamment sous l’action de René Lévesque, nommé d’abord ministre des Travaux publics puis des Ressources naturelles. Il établit des normes administratives, avec une fonction publique bien formée et bien payée qui n’accepte pas de pots-devin. La loi 2, mise en place par Lévesque en 1978, rationalise les dons faits aux partis politiques. Très vite, certains contournent les règles… Je pense toutefois que la corruption d’aujourd’hui diffère du patronage sous Duplessis, car les pots-de-vin sont calculés de façon systématique selon un pourcentage des contrats, avant même la procédure d’évaluation des coûts. Q Comment combattre ces comportements répréhensibles ? R La Commission Charbonneau va sans doute émettre des recommandations sur l’attribution des contrats, entre autres dans le domaine de la voirie, ce qui va resserrer les règles pour les entrepreneurs. Il y a aussi une éducation civique importante à faire à long terme. Les gens doivent être sensibilisés au comportement vertueux. Pourquoi les scandales dévoilés par la commission Charbonneau ou avant à la commission Gomery choquent-ils autant? Justement parce que les citoyens refusent la corruption. C’est devenu un enjeu politique majeur. Comme en Italie, où l’opération Mains propres, menée par des juges comme Antonio Di Pietro, a contribué à assainir une vie politique complètement corrompue sous la Première République, dans les années 1980. La capacité d’indignation des citoyens, leur prise de parole est cruciale en politique pour améliorer le bien commun. Sortir du cynisme prend cependant beaucoup de temps. C’est une question d’éducation. Propos recueillis par Pascale Géricolas

Martin Ouellet et Stéfano Biondo, employés de la Bibliothèque et concepteurs de la plateforme primée GéoIndex+. photo Marc Robitaille

Un outil d’avant-garde La Bibliothèque remporte un prix pour GéoIndex+, sa nouvelle plateforme de traitement des données géospatiales par Yvon Larose GéoIndex+ est une plateforme de découverte, de consultation et d’extraction de données géospatiales lancée il y a quelques mois à l’Université Laval. Elle combine la recherche spatiale et textuelle en utilisant des technologies récentes, principalement des logiciels libres. Puissante et novatrice, elle permet un repérage et un accès grandement simplifiés aux données géospatiales. Et elle a remporté le prix Innovation 2012 des services documentaires du Québec, le 31 octobre à Montréal, lors du Congrès des milieux documentaires du Québec. « Il ne fait aucun doute que l’Université se situe maintenant à l’avant-garde des bibliothèques universitaires nord-américaines quant aux méthodes de diffusion et de gestion des données géospatiales », affirme le bibliothécaire Stéfano Biondo. Ce spécialiste des données géospatiales et des documents cartographiques est rattaché au Centre d’information géographique et statistique, ou Centre GéoStat. Il est l’un des concepteurs de la plateforme GéoIndex+. L’autre est Martin Ouellet, un analyste de l’informatique et spécialiste en géomatique rattaché à la section Recherche et développements numériques de la Bibliothèque.

Les données géospatiales proviennent notamment de cartes topographiques numériques, de points GPS, de photographies aériennes numériques et d’images satellites. Ces données représentent des objets ou des événements de même nature sur un territoire défini. Il peut s’agir, entre autres, d’un réseau routier, de cours d’eau ou de la représentation géographique de la concentration d’industries. Les données de même nature sont regroupées pour former une couche d’information géographique proprement dite. L’usager a la possibilité de poser ces différentes couches les unes sur les autres dans le but de comprendre visuellement l’évolution de certains phénomènes. « L’usager, explique Stéfano Biondo, peut visualiser une couche d’information, ensuite l’extraire et la transférer dans son propre logiciel de cartographie pour la traiter. S’il intègre les données à des logiciels très puissants, il peut faire des requêtes telles que : montrez-moi tous les bâtiments à deux étages construits avant 1955 et situés à moins d’un kilomètre de l’autoroute Félix-Leclerc à la hauteur de Québec. » Autrefois réservées à une clientèle experte, les données géospatiales se sont démocratisées avec l’apparition

du GPS, de la cartographie du type Google Maps et des appareils mobiles intelligents. Architecture, biologie, archéologie, génie du bois ou service social, les domaines d’études utilisant les données géospatiales sont maintenant très diversifiés. GéoIndex+ est actuellement la seule plateforme d’accès aux données géospatiales en Amérique du Nord à combiner un puissant moteur de recherche textuelle sémantique à un moteur de recherche spatiale performant. Le système est doté d’une interface Web cartographique à la fois interactive et conviviale où se côtoient une carte de base, qui sert de fond cartographique, et les résultats de la recherche. « Notre objectif, souligne Stéfano Biondo, est de faciliter la vie de l’étudiant, du chercheur et du professeur en leur disant : voici un outil qui peut repérer rapidement vos données et les extraire, pour que vous puissiez passer plus de temps à les exploiter et à les analyser. » Le système permet aussi un accès à distance aux données. À l’heure actuelle, GéoIndex+ donne accès à quatre téraoctets d’espace disque de données géospatiales. Cette masse d’informations concerne principalement le territoire québécois. « Le système donne aussi une seconde vie au patrimoine cartographique imprimé de la Bibliothèque, dit-il. Quelque 4 000 cartes géographiques imprimées que l’on a préalablement numérisées, sur 120 000, sont désormais disponibles sur GéoIndex+. »


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Les dents de la maraîche Une étude sur l’anguille livre des renseignements inédits sur… une espèce de requin du golfe du Saint-Laurent par Jean Hamann E n o c t o b r e 2 0 11 , u n e é q u i p e d u Département de biologie a entrepris d’élucider une question qui turlupine les biologistes depuis des lustres : où donc se reproduit l’anguille d’Amérique ? Chemin faisant, cette recherche sur la migration des anguilles est devenue une étude sur les mœurs alimentaires des requins. La raison ? Les premières ont été dévorées par les seconds. À quelque chose malheur est bon. Cette mésaventure a permis aux chercheurs de recueillir des données inédites sur le requintaupe commun, aussi appelé maraîche, et d’en tirer un article que PLOS ONE vient tout juste de publier. L’histoire commence il y a un an à RivièreOuelle. Huit anguilles de bonne taille, capturées par des pêcheurs commerciaux, sont remises aux chercheurs qui fixent

sur chacune d’elles un appareil muni d’un émetteur satellite. Doté d’une horloge, cet appareil enregistre, à intervalles réguliers, la luminosité et la température de l’eau ainsi que la profondeur à laquelle se trouve le poisson, ce qui permet de déduire sa position géographique au fil du temps. « Ces données ne peuvent être transmises que lorsque l’émetteur est à la surface de l’eau, précise le professeur Julian Dodson. C’est pourquoi les appareils étaient programmés pour se détacher des poissons le 15 mars 2012, pendant la saison de reproduction de l’anguille. Nous pensions ainsi pouvoir préciser la position exacte de l’aire de reproduction de cette espèce dans la mer des Sargasses. » Les choses se sont toutefois déroulées autrement. En moins de huit semaines, tous les appareils s’étaient détachés des anguilles,

et six d’entre eux avaient transmis le contenu de leur mémoire au satellite Argos. Ces données réservaient une surprise aux chercheurs. Dans les jours précédant le détachement, la température ambiante, qui variait jusque-là entre 1 et 7 degrés Celsius, avait soudainement grimpé entre 20 et 25 degrés. De plus, les déplacements verticaux dans la colonne d’eau détonnaient avec le patron circadien habituel de l’anguille. « Nos poissons ont été bouffés par des prédateurs qui ont régurgité l’appareil quelques jours plus tard », déduit le professeur Dodson. Ce prédateur ne pouvait pas être un phoque ou une baleine : l’appareil aurait enregistré des températures nettement plus élevées et indiqué que l’animal faisait surface régulièrement pour respirer. Il ne pouvait donc s’agir que d’un poisson de grande taille qui sillonne les eaux du golfe du SaintLaurent, ce qui limitait la liste des suspects à deux espèces : le thon rouge de l’Atlantique et la maraîche. En comparant les données enregistrées par leurs appareils aux patrons de plongée de ces deux prédateurs, les chercheurs ont conclu que leur étude sur l’anguille avait brusquement pris fin dans l’estomac d’un requin.

Selon Julian Dodson, ces cas de prédation ne sont pas fortuits. « Historiquement, des centaines de milliers d’anguilles empruntaient le golfe du Saint-Laurent pendant les migrations à l’automne. Pour un prédateur,

Les chercheurs ont conclu que leur étude sur l’anguille avait pris fin dans l’estomac d’un requin

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histoires d’eau

Crues et calamités

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d’une source de protéines imporrévisible. On pense que les maraîu ajuster leurs déplacements dans ur en profiter. Il semble même que ns suivent les anguilles jusqu’à la argasses et qu’ils se reproduisent région eux aussi. » odson et ses collaborateurs n’ont donné pour autant l’idée d’élumystère du lieu de reproduction lle. Cet automne, ils ont fixé des s sur des spécimens capturés au on et sur la côte est de la Nouvelleelles échappent à leurs prédateurs, les pourraient révéler l’emplacegrande partouze internationale de Preuve que les chercheurs ne sont stitieux, ils ont libéré 13 poissons teur. On saura le 15 mars 2013 si la té de leur côté cette fois. paru dans PLOS ONE est signé nie Béguer-Pon, José Benchetrit et dson, du Département de biologie, rs collègues Martin Castonguay Océans Canada), Kim Aarestrup Danemark), Steven Campana Institute of Oceanography) et tokesbury (Acadia University).

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L’expertise des praticiens du territoire peut servir à parer les coups des événements météorologiques extrêmes par Jean Hamann Les modèles climatiques prévoient que, d’ici quatre décennies, le sud du Québec connaîtra des étés de 2 à 3 degrés plus chauds, des précipitations hivernales plus abondantes et des événements météorologiques extrêmes plus fréquents. Malgré la puissance des superordinateurs, il est impossible de prédire avec exactitude où et quand se déchaîneront les éléments. Les municipalités qui souhaitent se préparer à faire face aux contrecoups des changements climatiques doivent donc se tourner vers d’autres augures. Et pourquoi pas l’humain, proposent des membres de la Chaire de recherche en eau potable de l’Université Laval. « L’évaluation des risques associés aux événements météorologiques extrêmes constitue un important défi sur le plan quantitatif », a rappelé la stagiaire postdoctorale Christelle Legay, lors de la Journée d’information scientifique de la Chaire, présentée le 30 octobre sur le campus. « Les difficultés sont principalement dues aux incertitudes associées à la probabilité, la fréquence, l’intensité et la durée des événements météorologiques extrêmes. » La chercheuse estime qu’il ne faut pas baisser les bras pour autant. C’est pourquoi elle propose de mettre à profit les connaissances de personnes qui connaissent bien le territoire de leur ville pour accoler un risque relatif à chaque secteur. « On ne connaît pas le risque des aléas climatiques qui se produiront dans quelques décennies, mais on peut établir la vulnérabilité relative des différents secteurs d’un territoire », fait valoir la chercheuse. Un projet pilote en ce sens a été entrepris avec le concours de la Communauté

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métropolitaine de Québec. Des conseillers en environnement, des ingénieurs, des chercheurs universitaires et des spécialistes en traitement des eaux, en transport et en santé publique ont participé à quatre ateliers de réflexion portant sur les îlots de chaleur, la mobilité, la vulnérabilité de la population et l’eau potable. Lors de ce dernier atelier, Christelle L e g ay e t l e p r o f e s s e u r M a n u e l Rodriguez, titulaire de la Chaire de recherche en eau potable, ont demandé aux participants d’apprécier la vraisemblance d’aléas comme les sécheresses extrêmes, les pluies diluviennes et les redoux hivernaux ainsi que leurs répercussions sur la qualité microbiologique de l’eau. Dans un deuxième temps, les participants devaient évaluer le risque relatif d’un secteur par rapport à un autre, ce qui a permis de dresser une carte des secteurs névralgiques sur le territoire. « Même si cette démarche ne permet pas de quantifier le risque de façon absolu, elle nous permet de repérer les secteurs prioritaires sur un territoire donné », résume Christelle Legay. Les chercheurs envisagent d’intégrer cette démarche à un outil qui renforcera la capacité des villes de s’adapter aux changements climatiques.

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On ne connaît pas le risque des aléas climatiques qui se produiront, mais on peut établir la vulnérabilité des différents secteurs d’un territoire

4 1 La maraîche avale ses proies vivantes. Ses dents, bordées de denticules, ne servent qu’à saisir les poissons et les invertébrés dont elle se nourrit. photo Steven Campana/Bedford Institute of Oceanography NS 2 José Benchetrit tient une anguille d’Amérique, héroïne tragique de ce suspense scientifique. photo Lucia Abellon 3 Ces émetteurs permettent de suivre la trajectoire des anguilles. 4 L’équipe du chercheur Julian Dodson, troisième par la gauche.

Les inondations, comme celle provoquée par le débordement de la rivière Lorette en mars dernier, pourraient devenir plus fréquentes. photo Mathieu Bordage


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science

en bref

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La lumière au bout du canal Des chercheurs élucident la structure des canaux ioniques de la membrane cellulaire

Jeunes et familles à risque

par Jean Hamann

C’est sur le thème « Alliance recherche intervention pour le bien-être des jeunes et des familles » que se déroulera, le 16 novembre, le colloque du Centre de recherche sur l’adaptation des jeunes et des familles à risque. Les discussions porteront sur les transitions familiales, la parentalité et la déficience intellectuelle, l’inclusion des jeunes, la parentalité précoce, l’intervention familiale et les conflits au sein des familles. Le colloque se veut un moment d’échange et de partage entre intervenants, étudiants et chercheurs dont profiteront les jeunes et les familles.

Une percée en science fondamentale effectuée par des chercheurs de la Faculté de médecine pourrait jeter un nouvel éclairage sur l’arythmie cardiaque, la douleur, l’épilepsie et certaines formes de paralysie. Les détails de cette découverte sont présentés dans l’édition du 5 novembre des Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) par l’équipe de Mohamed Chahine. La contraction normale d’un muscle dépend de la circulation d’ions entre l’intérieur et l’extérieur des cellules musculaires. La chose vaut également pour la transmission de l’influx nerveux dans les neurones. Dans les deux cas, ces ions traversent la membrane cellulaire en empruntant des canaux ioniques – des brèches créées par l’organisation spatiale

Vendredi 16 novembre au pavillon AlphonseDesjardins. www.jefar.ulaval.ca/centreJefar

Symposium étudiant en sciences de l’orientation Le Centre de recherche et d’intervention sur l’éducation et la vie au travail (CRIEVAT) présente son 6e Symposium étudiant le vendredi 9 novembre. Une centaine de personnes du secteur de l’orientation et des domaines connexes participeront à l’événement. Cette rencontre constitue une tribune pour les étudiants de 2e et 3e cycles du CRIEVAT désireux de présenter leurs travaux, en plus de sensibiliser les étudiants de premier cycle à la recherche en sciences de l’orientation.

de protéines intégrées à la membrane. « Ces canaux fonctionnent grâce à des capteurs de voltage qui leur permettent de détecter des stimulations afin de déclencher la contraction musculaire ou l’influx nerveux, explique Mohamed Chahine. Connaître la structure de ces capteurs est donc d’une grande importance pour mieux comprendre les causes de certaines maladies neuromusculaires ou neuronales. » En février dernier, le professeur Chahine et ses collaborateurs publiaient, dans la revue PLOS ONE, une étude portant sur un jeune patient et cinq membres de sa famille qui souffraient d’arythmie cardiaque, de trouble de conduction et de fibrillation auriculaire. Les chercheurs ont découvert chez ces patients une nouvelle

mutation, touchant le capteur de voltage du canal sodique cardiaque, qui génère lafuite sélective de protons(H+). Cette percée leur a donné l’idée de « créer » en laboratoire des mutations similaires par substitution d’acides aminés dans les protéines des canaux. En procédant de la sorte, ils sont parvenus à élucider la structure des quatre capteurs de voltage des canaux sodiques. « Nos travaux permettent de mieux comprendre comment les canaux sodiques fonctionnent et ils laissent entrevoir de nouvelles avenues thérapeutiques pour les maladies causées par leur mauvais fonctionnement. Les retombées sont capitales », assure Mohamed Chahine. L’article publié dans PNAS est signé par Pascal GosselinBadaroudine, Adrien Moreau et Mohamed Chahine, du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec, et par leurs collègues de la Temple University, Lucie Delemotte et Michael Klein.

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Nos travaux laissent entrevoir de nouvelles avenues thérapeutiques pour les maladies causées par le mauvais fonctionnement des canaux sodiques

Vendredi 9 novembre à compter de 9 h, à la salle Jean-Paul-Tardif du pavillon La Laurentienne. www.crievat.fse.ulaval.ca

Apprendre la musique, qu’est-ce que ça donne  ? Du 22 au 24 novembre, le Centre des congrès de Québec sera l’hôte d’un colloque international ayant pour thème « L’apprentissage de la musique : son apport pour la vie de l’apprenant du 21e siècle ». L’événement réunira des musiciens éducateurs, des pédagogues et des scientifiques provenant de 17 pays. Les discussions porteront sur les principaux enjeux liés à l’enseignement de cet art au Québec et ailleurs dans le monde. Organisé par l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique et par la Fédération des associations des musiciens éducateurs du Québec, ce colloque s’inscrit dans les activités du Centre d’excellence en pédagogie musicale de l’Université Laval. Du 22 au 24 novembre, au Centre des congrès de Québec. www.centreexcellence.mus.ulaval.ca

Mohamed Chahine, professeur à la Faculté de médecine, dans son laboratoire du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec. photo Marc Robitaille


arts

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en bref

Catherine Zeta-Jones dans le film Chicago Brett Molzan, Jean-Luc Plourde, Ryan Molzan et Hibiki Kobayashi forment le Quatuor Arthur-LeBlanc. photo Marc Robitaille

Quatre vies accordées à la musique L’ensemble en résidence à la Faculté de musique, le Quatuor Arthur-LeBlanc, se raconte à la veille d’un concert sur le campus par Anne-Marie Lapointe Il y a des trésors bien cachés sur le campus. Le Quatuor Arthur-LeBlanc en est un, pour qui ne fréquente pas la Faculté de musique, bien entendu. Samedi qui vient, un concert consacré à Beethoven permettra à la communauté de découvrir ou de redécouvrir ces musiciens, qui ont la réputation de former un des meilleurs quatuors au Canada. Créé en 1989 à l’Université de Moncton, en hommage à un virtuose acadien du violon, ce quatuor est l’ensemble en résidence à l’Université Laval depuis 2005. La violoniste d’origine japonaise Hibiki Kobayashi et son mari, l’altiste Jean-Luc Plourde, font partie des membres fondateurs. Quant au violoniste Brett Molzan et à son frère Ryan, violoncelliste, tous deux natifs d’Edmonton, en Alberta, ils se sont joints au couple en 2001 après une rencontre à Banff lors d’une session de musique de chambre. En ce lundi après-midi, les membres du quatuor se prêtent à une séance photo. Dans leurs habits de concert, ils tentent de jouer en décollant le regard de leur partition pour donner à voir leur visage. Ils semblent pétris de

musique, totalement dévoués envers leur muse. Et ce dans une université et une ville qu’ils ont choisies de plein gré, confie Brett Molzan, porte-parole du quatuor pour l’occasion. « Nous trouvons qu’il y a beaucoup de choses qui se passent à Québec », ditil avec un léger accent anglais. Comme l’a fait le violoniste Arthur LeBlanc avant eux, tous les quatre enseignent à titre de professeurs invités à la Faculté de musique, où ils sont responsables des cordes. « Après plusieurs années de carrière, nous étions contents de venir à l’Université, affirme Brett Molzan. Nous avons l’impression de bâtir quelque chose. L’enseignement nous inspire d’une autre façon et nourrit notre jeu. » Si à leur arrivée, les étudiants se faisaient trop rares, il en est autrement aujourd’hui, alors qu’ils en guident de 40 à 50. « Nous avons relevé le niveau en développant des programmes, par exemple une maîtrise pour les étudiants intéressés par la musique de chambre, précise-t-il. Nous avons aussi mis en place des ateliers spécifiques à ce répertoire. Nous présenterons le travail de ces ensembles étudiants [duos, trios, quatuors et quintettes]

lors d’une série de concerts en janvier prochain. » Les membres du quatuor se renouvellent sans cesse, que ce soit en touchant à toutes les époques ou encore en jouant avec différents archets pour interpréter le répertoire baroque et classique. Ils interchangent également leurs rôles. « Hibiki est parfois premier violon, et moi deuxième, ou l’inverse. C’est un défi pour Ryan et Jean-Luc, qui doivent complètement modifier leur façon de jouer. » Tant d’années de répétition et de concerts ont-elles transformé leur travail de musicien ? « Avec l’expérience, nous avons appris à laisser le compositeur s’exprimer. Notre ego était plus présent au début. Maintenant, nous laissons parler l’âme de la musique. Nous sommes d av a n t a g e t o u r n é s ve r s l’unité du groupe ; nous nous écoutons davantage. »

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Avec l’expérience, nous avons appris à laisser le compositeur s’exprimer

En ce moment, les musiciens terminent l’enregistrement de l’intégrale des quatuors à corde de Chostakovitch sous étiquette XXI-21. Un travail de longue haleine qui les a épuisés. « Explorer Chostakovitch nous a fait évoluer. Notre jeu a pris de la force et nous sommes allés au fond de la violence qui caractérise cette musique. » Mais c’est à Beethoven que l’ensemble consacrera son concert de samedi. Il interprétera les quatuors à cordes opus 18 et 59. « L’un marque la fin de la première période du compositeur, l’autre, le début de la deuxième, explique le violoniste. Dans la première, Beethoven devait prouver qu’il était l’égal de Haydn et de Mozart, mais dans la seconde, il s’éclate. Le quatuor op. 59 est une composition révolutionnaire, à l’instar de la symphonie n° 3, dite “Héroïque”. C’est tellement riche ! Comme un voyage. » Pour donner encore davantage le goût d’aller les entendre, Brett Molzan louange l’acoustique de la salle HenriGagnon. Pour la musique de chambre, même le PalaisMontcalm ne fait pas mieux. Et, si l’on est un tant soit peu attentif, promet le violoniste, nous devrions pouvoir entendre chacun des instruments, comme s’il jouait seul. Samedi 10 novembre, à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-JacquesCasault. L’entrée est libre.

Danser les Années folles Quelle comédie musicale retrace l’Amérique sous la Prohibition, avec ses cabarets, ses starlettes et ses procès médiatisés aux parfums de scandale? Chicago, bien sûr! Cette pièce de music-hall, créée à Broadway en 1975, a battu un record de longévité en plus d’inspirer un film gagnant de six Oscars en 2002. Voici qu’elle refait surface à l’Université Laval pour trois soirs. Cette adaptation a vu le jour grâce à la détermination de quatre anciens membres de la troupe Les Treize : Roxann Bonneau, Geneviève Messier, Stéphanie Moreau et Marc Philippe Parent. Les compères, qui s’étaient connus en répétant La mouette de Tchekhov, rêvaient de monter une grosse production alliant la danse, le chant et la comédie. Leur choix s’est porté tout naturellement sur Chicago. C’est l’histoire de Roxy Hart, une jeune ambitieuse qui rêve de devenir une vedette de music-hall, et qui tue son amant de passage après que celui-ci ait menacé de la quitter. Afin d’éviter une condamnation, elle requiert les services de l’avocat de la chanteuse de cabaret Velma Kelly, qui remporte ses procès à tout coup. Pour produire ce spectacle, les quatre amoureux de théâtre ont fondé leur propre troupe, Les Vrais Talents, et tenu des auditions l’été dernier. « Nous avons eu un bon succès et dû refuser des gens, révèle Marc Philippe Parent, metteur en scène et étudiant au doctorat sur mesure en informatique et théâtre. Sur les 23 comédiens, plus de la moitié sont étudiants dans des domaines aussi variés que le chant, la musique, l’enseignement de l’anglais et les communications. » La troupe a travaillé d’arrache-pied, notamment avec une chorégraphe et une professeure de chant. Elle jouera en français et chantera en anglais. « Nous avons eu un plaisir fou à monter cette comédie », raconte le metteur en scène, qui croit que ce genre de production touche plus facilement le public qu’une pièce de théâtre. « L’intrigue de Chicago est simple. On se demande, tout au long, si l’héroïne va s’en sortir… » A. M. L. Les 8, 9 et 10 novembre à 20 h, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon PalasisPrince. Billets en prévente au coût de 14 $ au Bureau de la vie étudiante (local 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins) et 16 $ à la porte.


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sur le campus

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Avis officiel 1 La nouvelle cuisine du pavillon Alphonse-Marie-Parent. 2 Rez-de-chaussée du pavillon Ernest-Lemieux. 3 Salle de jeu du pavillon AlphonseMarie-Parent. photos Louise Bilodeau

La fin du look beige Le Service des résidences a investi trois millions de dollars pour redonner vie aux espaces communs fréquentés par les étudiants par Renée Larochelle Le rez-de-chaussée du pavillon ErnestLemieux a subi récemment une cure de rajeunissement. Grâce aux bons soins du Service des résidences, l’atmosphère un peu « beige » qui régnait dans cet espace commun meublé comme une salle d’attente de dentistes a fait place à une ambiance chaleureuse et colorée. Le mobilier a été changé, l’éclairage repensé, les zones de loisirs et d’études revisitées. Auparavant punaisées en désordre sur un babillard, les informations sur les activités de la semaine défilent maintenant sur un écran plat. En somme, il fait bon étudier ou se détendre dans ce nouveau milieu qui s’apparentait, avant les rénovations terminées en août, à un long corridor sans âme. Nous avons choisi d’investir dans les lieux qui sont importants pour les résidents du pavillon, explique Mathieu Gagnon,

directeur du Service des résidences. Les étudiants passent peu de temps dans leur chambre. En revanche, ils peuvent fréquenter beaucoup les espaces communs si ceuxci sont attirants et conviviaux. À cet égard, depuis les rénovations, nous avons remarqué une hausse de fréquentation, comme si les étudiants s’appropriaient davantage les lieux. » Le pavillon Ernest-Lemieux n’est pas le seul à avoir connu des changements visant à offrir une meilleure qualité de vie à ses résidents. Au cours des cinq dernières années, des améliorations ont ainsi été apportées aux pavillons Alphonse-Marie-Parent et Biermans-Moraud. Au total, ces rénovations représentent un investissement de 3 M $. On prévoit que les espaces communs du pavillon Agathe-Lacerte seront rénovés dans un proche avenir.

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Le Service des résidences a réalisé d’autres travaux, moins visibles mais néanmoins incontournables, pour rajeunir la plomberie, le chauffage et les équipements sanitaires.

Depuis les rénovations, nous avons remarqué une hausse de fréquentation

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE

Avis de convocation Aux membres de la communauté universitaire Prenez avis que l’assemblée générale annuelle des membres de l’Université, prévue à l’article 15 de la Charte de l’Université Laval, aura lieu le mercredi 28 novembre 2012, à 14 heures, à la salle JeanPaul-Tardif (1334) du pavillon La Laurentienne.

Ordre du jour 1. Présentation par la secrétaire générale 2. États financiers de l’Université Laval – John R. Porter, président du Conseil d’administration 3. Rapport des activités de l’Université Laval – Denis Brière, recteur et président du Conseil universitaire 4. Questions des membres Monique Richer Secrétaire générale Le 8 novembre 2012


histoire

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Des milliers de petits carrés en laiton rappellent la mémoire des Juifs qui vivaient à ces endroits avant leur assassinat par la dictature.

« Entre Goethe et Auschwitz » Depuis 1945, le peuple allemand est confronté à un difficile mais nécessaire devoir de mémoire collective sur les années noires de la dictature nazie par Yvon Larose « Non au Quatrième Reich ». Le 9 octobre dernier à Athènes, le passé nazi de l’Allemagne a de nouveau refait surface, cette fois sur des pancartes brandies par une foule hostile. L’objet de cette manifestation était la chancelière allemande Angela Merkel, venue soutenir le gouvernement grec sur sa politique d’austérité, une politique appuyée par Berlin. « L’histoire allemande de 1933 à 1945 est choquante et irrationnelle. Et elle resurgit à l’occasion de crises diverses », explique Stephan Martens. Aujourd’hui recteur de l’Académie de la Guadeloupe, ce spécialiste de la civilisation allemande contemporaine a prononcé, le jeudi 1 er novembre, un exposé a u p av i l l o n C h a r l e s - D e Koninck sur la mémoire de la Seconde Guerre mondiale en Allemagne. «  E n t r e 19 3 9 e t 19 4 5 , rappelle-t-il, ce conflit déclenché par l’Allemagne a fait 50 millions de morts. Depuis ce temps, le peuple allemand ne cesse de se poser des questions sur son rapport à ce passé, lequel dépasse l’entendement. » Après presque 70 ans de culpabilité, de réparation, de commémoration et de

pédagogie sur la Shoah, cette extermination systématique de six millions de Juifs, la nation peut-elle espérer revenir à la normalité ? « La mémoire doit permettre de prévenir, répond Stephan Martens. Il revient aux Allemands de donner l’exemple en maintenant cette mémoire vivante pour qu’Auschwitz ou Stalingrad ne puissent plus jamais se reproduire. En ce sens, l’Allemagne continue de se positionner comme un État qui assume la responsabilité des crimes commis sous le nazisme. » Action pour l’expiation et la paix, une association œcuménique fondée en 1958, est un exemple d’action mémorielle efficace. « Chaque année, souligne Stephan Martens, plus d’une centaine de jeunes Allemands s’engagent pour un service volontaire de 12 à 18 mois. Ils travaillent à l’étranger au nom d’une conduite morale et pour la prise de conscience de l’histoire contre l’oubli, auprès, notamment, des survivants de la Shoah. » Berlin, pour sa part, est devenue « le laboratoire actif d’une mémoire tragique et multiple ». Mentionnons l’inauguration, en 2012, du

mémorial au million de victimes roms et tziganes durant la guerre. Un autre exemple visant à maintenir vivante la mémoire est le Mémorial de l’Holocauste aux Juifs d’Europe assassinés. Avec ses quelque 2 700 stèles de béton, il a été inauguré en 2005. Autre exemple récent : à travers le pays, des milliers de carrés de laiton de 10 cm sur 10 cm ont été encastrés dans les trottoirs de plusieurs dizaines de villes. Ces Stolpersteine, ou « pierres qui font trébucher », indiquent le nom d’une victime du nazisme, la date de son arrestation et son destin. Cette instrumentalisation du souvenir ne plaît pas à tous. En 1998, l’écrivain M a r t i n Wa l s e r d é n o n çait la « routinisation » de la mémoire d’Auschwitz. « Walser, explique Stephan Martens, plaide pour la liberté individuelle du souvenir et de la conscience, le droit à ne pas se faire dicter les modalités de la mémoire. » Ignatz Bubis, qui était alors président du Conseil central des Juifs d’Allemagne, a reproché à Walser d’être favorable à une culture du refoulement et de l’oubli. « Bubis, dit-il, rappelle que les Allemands ne peuvent pas détourner leur regard de tel ou tel épisode de leur histoire. Tout Allemand, né avant comme après la guerre, est le dépositaire d’un héritage où coexistent Goethe et Auschwitz. » Il faut se garder toutefois de transformer cette période dramatique du passé

Berlin est devenue le laboratoire actif d’une mémoire tragique

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Le Mémorial de l’Holocauste aux Juifs d’Europe assassinés couvre un immense terrain situé à deux pas du parlement allemand. photos Nicole Beaulieu

en produit commercial. En 2005, un hôtel cinq étoiles a été inauguré sur la montagne Obersalzberg, au cœur de ce qui fut le lieu de résidence secondaire du pouvoir nazi. « Les investisseurs du tourisme privilégient la beauté du site face aux séquelles de l’histoire. Si le sujet n’était pas aussi grave, on pourrait parler de hitlermania », s’inquiète Stephan Martens. Ce point de vue est corroboré notamment par Hans-Jürgen Syberberg, le réalisateur de Hitler. Un film d’Allemagne, pour qui le Führer, depuis quelques années, est devenu une valeur qui fait vendre. Le devoir de mémoire des Allemands fait une place particulière aux citoyens allemands qui se sont opposés à la dictature nazie au prix de leur vie. Quelque 700 000 militaires, religieux, militants de gauche et étudiants, sur le million de personnes arrêtées entre 1933 et 1939 par la Gestapo, sont morts pendus ou décapités dans les camps de concentration. Mais combien d’autres ont fermé les yeux ? « Jusqu’à la fin de la guerre, affirme Stephan Martens, la grande partie de la population allemande resta prisonnière d’une certaine folie autodestructrice et d’une névrose collective. Beaucoup savaient et ne voulaient pas voir. » Rappelons qu’entre 1939 et 1945, 19 millions de soldats allemands ont été mobilisés. « Chaque famille allemande peut donc se sentir concernée par la question des crimes de la Wehrmacht. »

Humiliée et traumatisée, matériellement détruite, l’Allemagne, au sortir de la guerre, se lance dans une vaste opération de reconstruction, refoulant le passé récent dans le silence. Durant les années 1960 et 1970, des fils et des filles se révoltent en découvrant le passé nazi de leur père. Selon Stephan Martens, plusieurs ne le supportent pas et se suicident. « D’autres, rejetant la patrie, donnent souvent dans un gauchisme exacerbé, soulignet-il. Le glissement vers le terrorisme culminera, en 1977, avec l’enlèvement suivi de l’assassinat, par l’organisation d’extrême g a u ch e F r a c t i o n a r m é e rouge, du représentant du patronat allemand, HannsMartin Schleyer. » Depuis les années 1990, les débats surgissent. Ainsi, on constate un intérêt croissant en Allemagne pour le phénomène de « victimisation » du peuple allemand. « Il était tabou, jusqu’aux années 1990, de parler des Allemands comme victimes », soutient Stephan Martens. Cet éclairage nouveau de l’histoire porte notamment sur les bombardements anglo-américains à outrance des villes allemandes, vers la fin de la guerre, dans le but de saper le moral des populations. Uniquement à Dresde, les raids alliés ont fait 35 000 morts. Autre exem p l e d e « v i c ti m i sa tion » : l’expulsion par la force, après la guerre, de 13 millions d’Allemands de territoires perdus situés à l’Est.


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société

le fil | le 8 novembre 2012

Lauréats de la médaille Raymond-Blais L’Association des diplômés de l’Université Laval a remis ce mardi 6 novembre ses prix Jeunes diplômés à quatre professionnels d’avenir

Mélanie Carrier Coprésidente, réalisatrice et productrice, MÖ films Mélanie Carrier est reconnue pour ses films documentaires traitant de sujets chauds, tels que la relation entre les Québécois et les Premières Nations. Elle est souvent invitée à l’étranger, notamment en Pologne, en France et en Belgique, pour y présenter sa vision du monde. Au Québec et ailleurs, elle a projeté ses films devant plus de 45 000 jeunes de même que devant le grand public afin de les sensibiliser à des débats de société. La bachelière en biologie, titulaire d’un certificat en psychologie, a participé à une trentaine de festivals de cinéma. Elle a remporté 40 mentions et prix et diffusé ses films dans près de 40 pays. Sa mission ? Prôner une vision globale de la société. Pour elle, la diversité sociale est tout aussi importante que la biodiversité.

d’ici et d’ailleurs pour des médias canadiens d’envergure dont Radio-Canada, La Presse et Voir. En 2010, elle rejoint la Croix-Rouge canadienne en tant que coordonnatrice des communications pour Haïti, à la suite du tremblement de terre qui a ravagé la région. Un an plus tard, elle se joint à l’équipe d’urgence de la Croix-Rouge internationale. La bachelière en communication publique a démarré un blogue sur son expérience en Haïti en partenariat avec le magazine ELLE Québec. Elle est rapidement devenue une référence sur les enjeux humanitaires pour avoir côtoyé les réalités difficiles de la Côte d’Ivoire et du Tchad. Actuellement en congé de maternité, elle termine son doctorat en communication publique à l’Université Laval. Elle prévoit ensuite réintégrer l’équipe d’urgence de la Croix-Rouge en Indonésie, où elle déménagera bientôt avec sa famille.

réviseur pour de nombreux journaux spécialisés dans le domaine du génie biomédical. Récipiendaire de nombreuses bourses et mentions d’honneur, il a cosigné près de 40 publications scientifiques. Considéré comme un modèle de détermination, il travaille à mettre en œuvre des projets d’envergure qui positionneront le Québec comme un chef de file en recherche et développement à l’échelle mondiale.

Sébastien Leboeuf

Chef métallurgiste, Pacific Technology Center - Rio Tinto Alcan

Robert Gauvin Agent de liaison scientifique, Centre québécois sur les matériaux fonctionnels

Titulaire de trois diplômes universitaires, Robert Gauvin est agent de liaison scientifique pour le Centre québécois sur les matériaux fonctionnels. Après avoir travaillé comme ingénieur en recherche et développement dans le domaine des dispositifs médicaux, il a fait ses études à l’Université Laval qu’il a poursuivi Sophie Chavanel dans de prestigieuses universités américaines telles Coordonnatrice des la Harvard Medical School et le Massachusetts Institute communications, of Technology. Il a présenté Croix-Rouge ses travaux dans plus de Journaliste aguerrie, Sophie 50 conférences ici et de par Chavanel a couvert l’actualité le monde et agit comme

Diplômé en 2002, Sébastien Leboeuf se distingue sur la scène internationale comme chef métallurgiste chez Pacific Aluminium, une division australienne de la réputée entreprise minière Rio Tinto. Il y a créé deux technologies qui sont aujourd’hui implantées dans plusieurs alumineries dans le monde. Concrètement, il participe à mettre au point une méthode qui éliminera l’utilisation du chlore gazeux et les risques qui y sont associés dans les alumineries. Il implante un modèle en efficacité énergétique repris dans plusieurs installations du groupe Rio Tinto Alcan et met en place des mesures de réduction de coût dans le processus de vente de Pacific Aluminium. Lauréat du TMS Light Metals Award pour la meilleure publication à la plus importante conférence du domaine métallurgique, il deviendra sans doute une inspiration pour les jeunes voulant faire carrière dans un domaine aussi important pour le développement économique du Québec.

l’Univert

En direct de

Manger local en hiver Dans un épisode de la télésérie Les Bobos, le snob joué par l’humoriste Marc Labrèche se prend de passion pour l’agriculture locale. Chaque semaine, il reçoit de son fermier un panier rempli de légumes frais. C’est-à-dire… quatre navets et un haricot vert ! « C’est la corne d’abondance », s’exclame-t-il. Ce sketch comique met le doigt sur un phénomène : un nombre croissant de gens choisissent de manger des produits du Québec, même à l’année. « Manger local » vise à réduire la quantité de gaz à effet de serre émis par le transport des marchandises alimentaires. De juin à octobre, les Québécois trouvent facilement de quoi se nourrir. Petits fruits et légumes peuvent être cueillis au potager, achetés directement de l’agriculteur dans un marché public ou obtenus au moyen d’un abonnement à des paniers biologiques. Toutefois, l’éventail de produits régionaux est passablement réduit lors de la saison froide. Que faire alors ? L’organisme Équiterre (equiterre.org) recense les producteurs biologiques qui offrent des paniers d’hiver constitués des surplus de légumes racines. Il est possible de compléter cet approvisionnement local en se procurant de la viande, des produits transformés et des herbes cultivées en serre chez ces mêmes fermiers. Dans la région de Québec, la Ferme du Bon Temps (fermedubontemps.com) offre un abonnement pour trois paniers d’hiver, tandis que la Coopérative La Mauve (lamauve.com) propose une série de huit paniers hivernaux, de novembre à février, et de six paniers printaniers, de mars à mai. Il est encore temps de s’inscrire chez l’un ou l’autre. Le point de chute pour la Ferme du Bon Temps à Québec se situe à la Boucherie Eumatimi, au 241, rue Saint-Joseph. Pour les paniers de La Mauve, il existe un point de chute à l’Université Laval et à d’autres endroits, notamment au centreville, à Limoilou et à Sainte-Foy. Parmi les marchés publics, celui du Vieux-Port est ouvert durant les quatre saisons. Autre solution de rechange intéressante : le Marché de proximité de Québec (marchequebec. org) rassemble 33 producteurs qui offrent près de 1000 produits aux gens de la région tout au long de l’année. Outre les habituels fruits et légumes, on peut y trouver, entre autres, des

fromages de chèvre, des yogourts biologiques, du miel, de la viande, des œufs et des pousses de toutes sortes. Le Marché commercialise aussi des produits moins communs comme du tofu de fabrication artisanale, du vinaigre de cidre, de la terrine de chevreau et de l’huile de chanvre. Ce concept original permet de faire ses emplettes à partir du site Web de l’organisme, puis de récupérer sa commande au point de chute situé au 870, avenue Salaberry les mercredi et jeudi en fin de journée. Si ce système enrichit les producteurs locaux, il doit toutefois être soutenu par les acheteurs. En plus de payer des prix justes, il faut débourser annuellement la somme de 20 $ pour être membre. De plus, le Marché perçoit 15 % de la facture totale pour les frais de fonctionnement. Autre bémol : les quantités de certains aliments frais étant restreintes, commander tôt en semaine s’avère essentiel pour bénéficier de la diversité des produits. Bien sûr, l’offre locale hivernale ne peut se comparer à l’opulente variété que l’on trouve dans les épiceries. Il n’y a pas de mal non plus à profiter parfois du supermarché. Dans certains cas, l’analyse du cycle de vie des aliments peut même encourager l’approvisionnement international. Par exemple, la NouvelleZélande dispose d’un climat permettant un élevage très peu énergivore des agneaux. Par ailleurs, l’efficacité de la chaîne logistique des produits importés est souvent plus grande que celle des chaînes locales. Bien des facteurs influencent le bilan écologique des aliments à part la distance parcourue. Le mode de transport, par exemple, ou la taille des installations, qui peut créer une « écologie d’échelle ». Encourager le marché local procure toutefois de nombreux bénéfices, comme le développement d’une économie régionale et des méthodes de culture moins industrielles. Pour les Québécois qui se sentent en manque de vitamines en janvier, l’attrait des clémentines du Maroc, des bananes du Costa Rica et des kiwis de Nouvelle-Zélande restera incontestablement fort. Mais qui sait ? S’ils trouvent de belles pommes cultivées ici, peut-être renoncerontils à en importer du Mexique... Léa Cullen-Robitaille - Univert Laval


sports

le fil | le 8 novembre 2012

L’esprit d’équipe, c’est lui ! Gilles D’Amboise au plus récent Tournoi de golf du Rouge et Or. photo Pascal Clément

Après avoir consacré sa carrière à enrichir les activités sportives sur le campus, Gilles D’Amboise tire sa révérence par Luc Lamontagne Le 31 décembre 1999, alors que toute la planète attend la fin du monde que doit provoquer le bogue de l’an 2000, deux hommes dans un sous-sol de maison mettent sur papier les bases de ce qui allait devenir l’un des plus imposants complexes sportifs de l’Est canadien. Le premier est un ancien vice-recteur de l’Université Laval. Le second était, jusqu’à la semaine dernière, le directeur du Service des activités sportives. Ce projet d’agrandissement du PEPS, Gilles D’Amboise en a longtemps rêvé. Depuis cette soirée de 1999, il ne compte plus le nombre de politiciens auxquels il a dû présenter et représenter le projet. Mais il n’a jamais baissé les bras, prenant les changements de garde des divers paliers politiques comme de nouveaux défis. Aujourd’hui, celui qui a dirigé le Service des activités sportives pendant 25 ans peut prendre sa retraite en paix. À quelques mois de l’achèvement complet du projet régional d’agrandissement du PEPS, il est visiblement fier de tout le travail accompli. Il refuse toutefois d’en prendre tout le crédit. « J’ai toujours dit que c’est grâce à l’équipe

que nous avions au PEPS que tout a pu se réaliser. Jamais je n’aurais pu réussir à convaincre les gens, n’eût été cette notoriété », affirme-til humblement. Le PEPS – son PEPS, diront certains – représente plus de 40 ans de sa vie. Il y est rentré jeune étudiant alors que le pavillon était encore un bâtiment tout neuf. Il a vu évoluer le campus sur le plan des infrastructures, mais aussi sur le plan humain. Il s’est pris de passion pour cet écrin de verdure planté au cœur de la ville. « L’Université Laval représente un milieu de travail exceptionnel. C’est un environnement qui te pousse à te dépasser. Au PEPS, nous avions des défis quotidiens. Les attentes élevées nous obligeaient constamment à nous remettre en question. Nous avons même réussi au fil des ans à faire cohabiter avec succès le sport d’élite et celui de participation », précise celui qui voit le PEPS comme un des centres nerveux du campus. Quand il regarde en arrière et qu’il tente de faire un bilan, les mots lui manquent. « C’est difficile, les temps forts sont nombreux. Mais chose certaine, c’était fantastique ! »

Au passage, il est évidemment question du programme Rouge et Or. Son équipe a consolidé ce programme en éliminant certains clubs pour se recentrer sur un produit étudiant. Elle a développé un modèle de gestion novateur impliquant le monde des affaires, qui inspire aujourd’hui d’autres programmes universitaires au pays. « Notre organisation est sans égale, affirme Gilles D’Amboise. C’est vrai pour le club de football, mais aussi pour tous les autres, qui réussissent à maintenir un niveau de performance élevé. »

Ce n’est donc pas un hasard si le Rouge et Or occupe des places de choix dans son palmarès des événements les plus marquants. La première conquête de la coupe Vanier en 1999 par l’équipe de football est de ceux-ci. « Nous n’étions pas chez nous, loin d’être favoris et, surtout, le programme n’était vieux que de cinq ans ! » Une décennie plus tard, en 2009 et 2010, le même événement a attiré des foules monstres sur le campus. La fierté de Gilles D’Amboise se manifeste autant, sinon plus, quand il parle du volleyball. « Je

Lors du lancement du football à l’Université Laval en 1994. photo Marc Robitaille

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me rappelle du premier championnat canadien remporté par notre équipe masculine en 1990. C’était absolument incroyable ! » Et pour lui, les championnats organisés ici sont aussi importants que ceux remportés. « Nous avons organisé de 1999 à 2005 une série de sept championnats canadiens universitaires, explique-t-il. Nous avons développé une expertise particulière qui a fait de nous une plaque tournante du volleyball au pays, un endroit où les athlètes aiment venir jouer. La qualité de notre organisation, la participation de nombreux bénévoles et le degré de satisfaction élevé des équipes participantes sont désormais nos marques de commerce. » Le 31 octobre dernier, cette belle aventure prenait fin non sans un brin de nostalgie. Le nouveau retraité tient à souligner la collaboration de la direction de l’Université avec qui il entretenait de bonnes relations. Quatre recteurs se sont succédé durant ses années à la direction du Service des activités sportives. « L’accueil y était toujours positif. Nous arrivions avec des dossiers, mais aussi avec des solutions ! » Et dans 25 ans, M.D’Amboise, comment voyez-vous votre PEPS ? « On aura assurément ajouté un étage à la salle d’entraînement, dit-il à la blague. Sur une note plus sérieuse, je dirais que le PEPS fera l’envie de beaucoup de monde. Nous accueillerons plusieurs événements sportifs de haut niveau. Surtout, nous aurons établi le PEPS comme un réel centre régional d’entraînement. Nous deviendrons un modèle pour tous ceux qui voudront maximiser la participation de tous les athlètes et de tous les étudiants. Un mariage parfait entre un campus et une région. »

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Nous avons réussi à faire cohabiter avec succès le sport d’élite et celui de participation


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au fil de la semaine

le fil | le 8 novembre 2012

Le virage de l’aide publique canadienne au développement Quelles sont les répercussions des nouvelles orientations du gouvernement canadien en matière d’aide publique ? Comment peut-on améliorer la qualité de l’aide canadienne ? Voilà des questions qui tombent à point alors qu’il est de plus en plus question d’efficacité de l’aide au développement et que des changements majeurs s’opèrent dans les pratiques canadiennes. Cinq invités y répondront lors d’une table ronde organisée jeudi prochain par la Chaire en développement international. Il s’agit de : François Audet, de l’Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaire, Stephen Brown, professeur de science politique à l’Université d’Ottawa, Gabriel C. Goyette, de l’Observatoire sur la coopération internationale de l’UQAM, Jérémie Lebel, de la Délégation Droits et Démocratie de l’UL, Gervais L’Heureux, de l’Association québécoise des organismes en coopération internationale, et Luc Mougeot, du Centre de recherche en développement international. Jeudi 15 novembre de 13 h 30 à 16 h 30, au local 2809A du pavillon Ferdinand-Vandry. L’inscription est obligatoire à chairedi@fsaa.ulaval.ca.

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Soirée-spectacle pour CHYZ et Impact Campus

Les identités numériques en question

Le Quatuor Arthur-LeBlanc joue Beethoven

Exposition « Rendre visible l’invisible »

Pour la diversité sexuelle dans le sport

De l’utilité de la philosophie

Trois formations musicales et deux anniversaires. L’addition donnera, on l’espère, une soirée pas piquée des vers ! Vous êtes invité ce soir à souligner les 25 ans du journal Impact Campus et les 15 ans de la radio CHYZ 94,3, deux importants diffuseurs de la vie étudiante, au son de Peter Peter (pop-rock), Midnight Romeo (électropop) et SoCalled (D.J. multiinstrumentiste). C’est gratuit.

Mordu de Twitter ou accro de Facebook, vous serez peut-être intéressé par le prochain Café numérique des arts, lettres et sciences humaines. Celui-ci portera sur « Les identités numériques : extension, mirage ou instrumentalisation de soi ? ». L’échange sera animé par Alexandre Coutant, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université de FrancheComté (France). Le spécialiste abordera les possibilités d’expression offertes en ligne tout en se demandant si elles aident ou non la construction identitaire de l’individu. Il établira aussi un lien avec les stratégies économiques des grands acteurs de l’Internet.

Les mélomanes seront heureux d’apprendre que l’ensemble de musique de chambre en résidence à la Faculté de musique, le Quatuor Arthur-LeBlanc, donnera une soirée tout Beethoven samedi. Les violonistes Hibiki Kobayashi et Brett Molzan, l’altiste Jean-Luc Plourde et le violoncelliste Ryan Molzan joueront deux œuvres pour l’occasion : le Quatuor à cordes op. 18 n° 6 en si bémol majeur et le Quatuor à cordes op. 59 n° 9 en fa majeur. La qualité des musiciens alliée à l’excellente acoustique de la salle promet bien du bonheur pour les oreilles et le cœur. À ne pas manquer.

Jeudi 8 novembre de 21 h à 22 h 30, au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack.

Vendredi 9 novembre de 11 h à 12 h, au local 7160 du pavillon Charles-De Koninck.

Samedi 10 novembre à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-JacquesCasault. Entrée libre.

Sceptique quant au bienfondé de cette discipline Voici une exposition atyPat Griffin, professeure de nos jours ? Rendezpique qui pourrait bien faire émérite du programme vous jeudi prochain, tomber quelques préjugés en éducation à la justice Journée mondiale de la sur les personnes utilisasociale de l’Université du philosophie, au pavillon La trices de drogues par injecMassachusetts, viendra pro- Laurentienne. Les curieux tion. Appuyées de comnoncer jeudi prochain, en pourront assister à la lecture mentaires éclairants, les anglais, la conférence « Un théâtrale du Mariage forcé photos mettent en valeur le plan de match pour le resde Molière et à celle du Petit travail mené par l’organisme pect : inclure les lesbiennes, Philosophe de Poincinet communautaire Point de gais, bisexuels et transgenres par des étudiants à 12 h 45, Repères, à Québec, ainsi que en sport et en éducation à un café philosophique les réalisations de celles physique ». Elle y parlera sur la justice animé par le et ceux à qui il vient en des initiatives prises par les professeur Patrick Turmel aide. « Rendre visible l’inviécoles états-uniennes afin à 14 h 15, et à la conférence sible » est le fruit du travail d’instaurer un climat respec- « Pourquoi la philosophie ? » collectif de six usagers de tueux envers les étudiantsdonnée par Thomas De l’organisme, d’un interveathlètes de toute orientation Koninck à 15 h 45. De quoi nant et d’une étudiante sexuelle. Elle se penchera s’ouvrir tout grand l’esprit. au doctorat en santé comsur les programmes qui ont munautaire. Durant cette du succès tout comme sur Jeudi 15 novembre dès exposition expresse, qui les défis qui restent à relever 12 h 30, à l’auditorium ne dure que deux petites pour contrer l’homophobie (local 1334) du pavillon heures, des membres de son dans ces milieux. Il s’agit La Laurentienne. comité organisateur seront d’une grande conférence de là pour rencontrer le public. la Faculté des sciences de Cette activité est pilotée l’éducation. par la Faculté des sciences infirmières. Jeudi 15 novembre de 12 h à 13 h 30, au local 3A Mercredi 14 novembre de du pavillon Charles-De 11 h 30 à 13 h 30, dans le hall Koninck. des services du pavillon Ferdinand-Vandry.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca


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