Petit tour guidé des nouvelles bibliothèques du Québec. p8
photo Marc Robitaille
Volume 48, numéro 25 4 avril 2013
Tous sur le terrain ! La Faculté de sciences et de génie lance une nouvelle formule de stages. Julien, Myriam et Luc-Olivier seront parmi les premiers à l’expérimenter. p3
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actualités
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Le cancer du sein sans dentelle Mère, amie, voisine, soi-même... On a parfois l’impression que tout le monde va y passer ! Et pour cause : le cancer le plus répandu chez les Occidentales est celui qui s’attaque aux seins. Une Québécoise sur neuf en sera atteinte un jour ou l’autre. Qu’est-ce qu’un facteur de risque, que se passe-t-il pendant les traitements, comment le choc du diagnostic et des traitements nous change-t-il, est-ce qu’un retour à la normale est possible ? Autant de questions que chercheurs et praticiens liés à l’Université abordent dans le dernier dossier Web de Contact. www.contact.ulaval.ca/dossiers
Coup de chapeau à la recherche en santé Le président des Instituts de recherche en santé du Canada, Alain Beaudet, sera en visite le vendredi 5 avril au pavillon La Laurentienne. Il consultera la communauté universitaire sur plusieurs sujets, notamment la réforme du processus d’évaluation par les pairs. Il honorera aussi 11 chercheurs de l’Université qui s’illustrent dans le domaine de la santé. Les projets primés seront présentés en ligne au www.lefil. ulaval.ca le lundi 8 avril. Les IRSC ont accordé plus de 42 M$ à environ 300 professeurs du campus l’an dernier.
Relève en or La Coop Zone a tenu le 28 mars la 17e édition de son Gala de la relève en or, qui souligne les initiatives des étudiants de l’Université et du Cégep Limoilou. Plus de 6000 $ ont été remis en bourses à cette occasion. Dans la catégorie Professionnels en devenir, le prix est allé à Inde-Népal 2013, un groupe d’étudiants en biologie qui planifiaient cet hiver un stage en conservation et biodiversité, ainsi qu’au Bureau d’information juridique, dirigé par des étudiants bénévoles de la Faculté de droit. Le programme de persévérance scolaire Cours ta réussite a remporté le prix Sensibilisateurs, et l’équipe de canoë de béton, le prix Associatifs. Le comité de la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation a été honoré pour l’organisation de son événement, et Ingénieurs sans frontières, pour son travail international. Enfin, le Coup de cœur coopératif a été causé par Kira Burundi, une ONG composée en majorité d’étudiants de l’Université, qui soutient les enfants de la rue à Ngozi, ville de ce pays africain.
L’édition 2012 de la Nuit de la création avait attiré les curieux. photo Idra Labrie - Musée national des beaux-arts du Québec
Les noctambules se cultivent La Faculté des lettres présente sa cinquième édition de la Nuit de la création, consacrée aux artistes en émergence par Nathalie Bissonnette Interagir avec les fantômes qui hantent l’ancienne prison du Musée national des beaux-arts du Québec, entrer dans une exposition vivante où les objets disposés éveillent les sens, assister à un atelier de création littéraire où l’auteur s’inspire des spectateurs pour créer son histoire sont là quelquesunes des expériences qui attendent les participants à la Nuit de la création, événement inclassable qui permet au public d’établir un lien privilégié avec de jeunes artistes. La cinquième édition de ce rendez-vous organisé par la Faculté des lettres aura lieu le vendredi 5 avril de 20 h à 2 h au Musée national des beaux-arts du Québec. Il s’agit du plus g r a n d é vé n e m e n t a r t i s tique au Québec réalisé par des étudiants universitaires.
« Pour cette cinquième édition, on cherchait un thème porteur. L’idée des cinq sens nous permettait d’explorer différentes facettes de la création. Toucher, sentir, regarder, entendre, goûter, avouez qu’il y a là une matière enrichissante pour de jeunes artistes », souligne Alain Beaulieu, vice-doyen aux études et responsable de la Nuit de la création. La marraine d’honneur de cette édition, Claudie Gagnon, accompagnera des étudiants dans leurs projets en apportant sa touche colorée aux installations réalisées. Cette artiste pluridisciplinaire a réalisé de nombreux tableaux vivants depuis une vingtaine d’années. Ses installations se composent d’accumulations d’objets ordinaires. Le Musée d’art de Joliette lui a déjà consacré une exposition
On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.
Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.
Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur. Rédaction Éditrice : Josée Sauvageau, directrice des communications par intérim
rétrospective. Ses œuvres ont également été exposées au Musée d’art contemporain de Montréal et à la Biennale de Liverpool ainsi que dans plusieurs pays. Les spectateurs seront amenés à côtoyer plusieurs arts. Au cours du projet « Performance à l’aveugle », le public participera à la création d’une œuvre en direct et deviendra les yeux de l’artiste. Les amateurs de poésie seront comblés par la richesse des textes de « La Nuit des Renards Bleus » et touchés par le saisissant monologue d’une comédienne dans le projet « À l’ère de transition ». Grâce à « Pinocchio », les visiteurs pourront s’asseoir dans un lit pour entendre un poème et des ambiances sonores qui les plongeront dans les profondeurs de la nuit. La musique sera aussi à l’honneur grâce, entre autres, à une interprétation d’une pièce de Claude Debussy (Syrinx) durant laquelle un flûtiste et deux comédiennes feront revivre cette œuvre musicale par leurs gestes et leurs mots. Pour sa première participation à l’événement, l’équipe de
l’École d’architecture s’amusera à donner le vertige au public dans le couloir reliant le Grand Hall du Musée grâce à l’installation d’une structure créant des illusions d’optique. Des chapiteaux installés à l’extérieur du Musée feront vivre « La Nuit » aux visiteurs dès leur arrivée. L’animation aura un côté festif. On verra d’ailleurs des chars allégoriques se métamorphoser durant la soirée. Toujours à l’extérieur, un projet conviera le public à une célébration de la magnificence du corps humain. Lors de cette performance théâtrale interactive, les artistes inviteront le public à prendre part à un goûter bien spécial. La Nuit de la création est le résultat d’une collaboration entre la Faculté des lettres et le Musée national des beauxarts du Québec, à laquelle sont invitées la Faculté de musique et la Faculté d’aménagement, d’architecture et des arts visuels.
Rédactrice en chef : Mélanie Saint-Hilaire Journalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie Picard Collaborateurs : Nathalie Bissonnette, AndréPhilippe Drapeau-Picard, Pascale Guéricolas, Catherine Lévesque, Brigitte Trudel Rédactrice-réviseure : Anne-Marie Lapointe Secrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau
Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618
Production Infographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)
Vendredi 5 avril de 20 h à 2 h, au Musée national des beaux-arts du Québec.
Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965 Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687
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Le stage nouveau est arrivé La Faculté des sciences et de génie lance une formule de stages qui devrait faciliter la recherche d’emploi pour les futurs diplômés par Yvon Larose Cet été, comme première expérience de travail en lien avec ses études en géologie, Myriam Côté-Roberge fera de la cartographie géologique à 200 kilomètres de Kuujjuaq, au Nunavik. Chaque matin, elle partira du campement avec ses équipiers pour une randonnée d’une quinzaine de kilomètres. Au bout du parcours, elle prélèvera des échantillons de roches qui seront ensuite analysés au campement. « Ce stage du ministère des Ressources naturelles du Québec était mon premier choix, dit-elle. C’est mon stage de rêve. Je fais beaucoup de randonnées. Passer mon été à le faire, être payée pour le faire, apprendre en même temps, c’est idéal pour moi! » Bon an mal an, la Faculté des sciences et de génie propose plusieurs centaines de stages à ses étudiants. Cette année, elle lance une nouvelle formule : SIGMA+. Le thème : « Soyez sur le terrain plus que jamais ». SIGMA+ se veut une formule d’alternance travail-études parmi les plus flexibles du réseau universitaire québécois. Une de ses
caractéristiques est de proposer des stages qui cadrent bien avec le programme de baccalauréat de l’étudiant et qui répondent à ses attentes en matière de formation pratique. « SIGMA+ vient bonifier la formule existante, explique le vice-doyen aux études, Nadir Belkhiter. Nous voulions nous assurer que, désormais, l’étudiant soit encadré de façon hors pair du début à la fin de son stage en milieu pratique. » Auparavant, les stages avaient bien souvent peu de liens avec les programmes d’études. L’encadrement des stagiaires soulevait peu d’intérêt chez les professeurs. Et l’évaluation, à la fin de l’expérience de travail, était le plus souvent réduite à sa plus simple expression. Dans la nouvelle formule, un conseiller du Service de placement rendra visite à l’étudiant au milieu de son stage. Il s’assurera que ses tâches sont conformes au mandat initialement proposé par l’employeur. Un logiciel permettra de suivre l’étudiant pas à pas tout le long de son
«
L’étudiante en géologie Myriam Côté-Roberge a décroché le stage de ses rêves dans le Grand Nord. Elle pose ici avec le doyen André Darveau, l’étudiant en génie civil Julien Gagnon, le directeur du SPLA Richard Buteau, l’étudiant en informatique Luc-Olivier Dumais-Blais et le vice-doyen aux études Nadir Belkhiter. photo Marc Robitaille
expérience de travail. « D’un programme d’études à l’autre, les suivis étaient soit très serrés, soit très légers, rappelle le vice-doyen. Désormais, le suivi sera consistant et adapté aux besoins de chacun des programmes. » À son retour, l’étudiant sera invité à dire comment bonifier les cours de son programme d’études. Par exemple, dans quelle mesure sa formation l’a préparé à son expérience de travail, si tel cours était pertinent, ou si le professeur devrait approfondir tel aspect dans tel autre cours. « Il est très important pour nous d’avoir un excellent arrimage entre la formation reçue à l’Université et la formation pratique », indique Nadir Belkhiter. Un lien
sera maintenu avec chaque directeur de programme. Et une boucle de rétroaction continue sera alimentée par le vécu des étudiants en industrie. « Ces derniers, souligne le vice-doyen, pourront influencer le contenu de leur programme d’études et ainsi le faire évoluer en lien direct avec les besoins du marché du travail. » Autre nouveauté : après chacun de ses stages réussis, l’étudiant recevra une attestation d’études. « En entrevue pour un emploi, le diplômé, en plus de son diplôme de baccalauréat, pourra démontrer avec un document officiel qu’il a réalisé un stage de qualité », explique-t-il. La formule SIGMA+ est le fruit d’une étroite
Découvertes majeures en cancer du sein Une équipe internationale de chercheurs vient de découvrir 49 nouvelles variations génétiques qui augmentent le risque de cancer du sein. Jacques Simard, professeur à la Faculté de médecine et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec, cosigne ces travaux publiés dans de prestigieux journaux scientifiques. Cette percée aidera à définir les profils génétiques qui prédisposent à ce cancer. « Il est utile de connaître le profil génétique de chaque femme pour accorder un suivi plus étroit à celles qui ont un risque élevé. On estime que 12 % des femmes présentent un tel profil », précise Jacques Simard. La nouvelle a fait le tour des médias au Québec. Lisez l’article complet sur le site www.lefil.ulaval.ca.
En entrevue pour un emploi, le diplômé pourra démontrer avec un document officiel qu’il a réalisé un stage de qualité
collaboration entre plusieurs partenaires, dont la Faculté, le Service de placement et le Bureau du registraire. Chaque stage s’étend sur 12 semaines ou plus à l’intérieur d’une même session. Il dure 32 heures minimum par semaine et il est rémunéré. L’étudiant a le plein contrôle sur le nombre d’expériences de travail qu’il désire effectuer. Et il peut choisir la ou les sessions pour le faire. En 2012, les étudiants en sciences et en génie se sont vus offrir près de 1 000 stages. Près des deux tiers provenaient de la région de la Capitale-Nationale, 10 % de Chaudière-Appalaches et 5 % de Montréal. Salaire moyen offert: 16,80 $ l’heure. www.stages.fsg.ulaval.ca.
Visite du ministre de la Justice « Depuis le Plan Accès Justice mis de l’avant par le gouvernement libéral à l’automne 2011, beaucoup a été fait pour rendre notre système moins lourd, moins coûteux et moins lent. Je veux poursuivre dans cette voie et faire passer notre justice au 21e siècle. » C’est ce qu’a déclaré Bertrand St-Arnaud à l’occasion d’une conférence donnée à l’Université le 28 mars dernier. Le ministre de la Justice du Québec se trouvait sur le campus à l’invitation du Bureau d’information juridique de la Faculté de droit, qui célébrait récemment son 25e anniversaire. Lors de son allocution «De la parole aux actes : vers une justice plus accessible », le ministre a annoncé le dépôt prochain du
projet de réforme du Code de procédure civile, qui devrait se faire autour du 20 avril. Cette révision majeure proposera notamment un rôle accru du juge, une limite aux témoignages d’experts et une juridiction élargie de la Cour des petites créances. Bertrand St-Arnaud a admis que le processus impliquera un réel changement de culture dans le milieu juridique. « Mais les jeunes diplômés possèdent ce qu’il faut pour contribuer à mettre en place cette nouvelle vision de la justice, a-t-il conclu. J’ai confiance. » Brigitte Trudel La version intégrale de cet article se trouve en ligne à www.lefil.ulaval.ca sous l’onglet Exclusivités web.
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Source de savoir L’Université contribue à fonder un institut qui mènera des audits indépendants sur la gestion de l’eau pour les municipalités par Yvon Larose
Le nouveau comité de direction de la CADEUL.
La CADEUL se renouvelle La Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL) a un nouveau comité de direction pour la période 2013-2014. Guy-Aume Descôteaux, vice-président sortant aux affaires institutionnelles, est le nouveau président. Il est inscrit au baccalauréat en géographie. Sara Di Zazzo (études internationales et langues modernes) a été nommée vice-présidente aux affaires internes. Nicolas Grondin (économique) est le nouveau titulaire de la viceprésidence aux affaires institutionnelles. Caroline Aubry-Abel (études internationales et langues modernes) a été nommée vice-présidente à l’enseignement et à la recherche. Geoffroy Boucher (sciences biomédicales) conserve son poste de vice-président aux finances. Enfin, la vice-présidence aux communications a été confiée à Jérémie Tremblay (relations industrielles). Y. L.
Pleins feux sur la Fondation Quel est le fonds le plus populaire chez les donateurs de la campagne communauté universitaire? Depuis quelques années, c’est celui du développement de la Bibliothèque, qui permet notamment l’achat d’ouvrages spécialisés. Par exemple, en contribuant à la hauteur de 3 $ par paie pendant un an, un donateur a permis l’achat du réputé livre Childhood Leukemias, qui permettra aux étudiants de médecine de bien comprendre les dernières avancées de pointe dans le traitement de la leucémie chez l’enfant. Pas besoin d’être millionnaire pour faire un don qui change le monde… Tous les sous donnés à La Fondation de l’Université Laval font une différence. À noter que 100 % du montant est remis au fonds de votre choix, parmi un éventail de plus de 600 fonds.
Les villes du Québec, du Canada et du monde disposent maintenant d’un outil de pointe pour évaluer la performance et l’efficience de leur gestion de l’eau sur leur territoire : l’Institut international de l’aquaresponsabilité municipale. Cette nouvelle infrastructure de recherche est le fruit d’un partenariat entre l’Université Laval et l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Le lancement officiel a eu lieu le 20 mars à Montréal à l’occasion du Salon international des technologies environnementales AMERICANA. La mise sur pied de l’Institut aura nécessité plus de deux années de préparation sous la coresponsabilité du professeur Peter Vanrolleghem, du Département de génie civil et de génie des eaux, et du professeur Jean-Pierre Villeneuve, de l’INRS. Selon Peter Vanrolleghem, l’Institut propulse le Québec à l’avant-scène mondiale dans l’évaluation complète de la gestion de l’eau sur le plan municipal. « C’est un nouveau concept, explique celui qui agit maintenant comme responsable scientifique de
l’Université Laval au sein de l’Institut. Il se fait déjà beaucoup d’analyses comparatives entre certains aspects de l’eau dans les villes. Par exemple, les exploitants de stations d’épuration vont comparer l’efficacité énergétique de leurs installations. Mais évaluer la qualité de la formation des techniciens ou de la communication avec le citoyen, on ne trouve cela nulle part ailleurs. Et c’est certain qu’on ne trouve nulle part l’analyse intégrée de tous les aspects de l’eau en ville. » Organisme indépendant et à but non lucratif, l’Institut a pignon sur rue à Québec. Il met à profit l’expertise des deux établissements d’enseignement associés. « Leurs compétences sont complémentaires, souligne le responsable. Les points forts de l’Université Laval sont notamment les eaux usées et pluviales, les écosystèmes et l’eau solide, soit la glace et la neige. » Une municipalité aquaresponsable est tenue d’entreprendre une série d’actions pour protéger la ressource, la traiter au coût le plus avantageux et garantir la durabilité des infrastructures.
À la base de la certification aquaresponsable se trouve l’audit. L’Institut a conçu un outil d’évaluation constitué de 17 éléments. Parmi eux, mentionnons la surveillance de la qualité de l’eau distribuée, la gestion des eaux usées en temps de pluie et la valorisation d’une consommation responsable de l’eau potable. Le rapport résultant d’un audit comprend des constats, recommandations et priorités d’action, ainsi qu’une cote indiquant le niveau d’aquaresponsabilité de la ville. Selon Peter Vanrolleghem, la réalisation d’un audit ne peut que rapporter des bénéfices. « Une ville certifiée va savoir où investir l’argent pour améliorer sa gestion de l’eau », soutient-il. Elle peut remplacer des aqueducs à partir d’une connaissance précise de leur vieillissement. Elle peut intervenir dans la
«
Une ville certifiée va savoir où investir l’argent pour améliorer sa gestion de l’eau
Le professeur Peter Vanrolleghem, coresponsable scientifique du nouvel Institut international de l’aquaresponsabilité municipale, étudie l’eau sous toutes ses formes. photo Marc Robitaille
formation technique du personnel si celle-ci comporte des lacunes. Sur le plan environnemental, elle peut cesser d’utiliser certains produits chimiques qui sont apparus comme n’étant pas absolument nécessaires. Dans sa version actuelle, le programme de certification de l’Institut colle à la réalité de bon nombre de villes dans le monde. « Pas Kinshasa, mais sans aucun doute des villes nordiques comme Helsinki ou Stockholm », indique le professeur. Ces municipalités se trouvent dans des conditions similaires à Québec en ce qui concerne, entre autres, la disponibilité de l’eau et le climat. Dans une version future, le programme tiendra compte d’autres contextes tels que la sécheresse, ou lorsqu’une économie défaillante ne permet pas une véritable gestion de l’eau. « Notre objectif est de pouvoir évaluer le niveau d’aquaresponsabilité d’une municipalité partout dans le monde », affirme Peter Vanrolleghem. Cela dit, les chercheurs de Québec ne réaliseront pas d’audits en pays lointain. Ils formeront des experts locaux et les superviseront de façon à garantir la qualité du travail. En 2011-2012, l’Institut a mené un projet pilote en collaboration avec la Ville de Québec. Cela a permis de valider l’approche d’aquaresponsabilité et de vérifier si la procédure d’audit définie par les chercheurs était applicable. La municipalité a reçu la note de A+ sur une échelle maximale de AAA. Elle a obtenu une très bonne évaluation dans la gestion de l’eau solide, l’information au citoyen et la gestion des eaux de pluie. Ses évaluations les plus faibles portaient sur la valorisation d’une consommation responsable de l’eau et sur l’adaptation aux changements climatiques. « La note globale pondérée de la Ville est de 3,54, précise le professeur. Pour être reconnue comme un modèle d’aquaresponsabilité, une municipalité doit obtenir la note de 4 et plus pour chacun des éléments de l’audit. Québec est en train d’élaborer son plan d’action quinquennal d’aquaresponsabilité. Dans cinq ans, elle refera l’audit pour évaluer l’amélioration. » Reste à voir quand d’autres villes l’imiteront. L’Institut est déjà connu aux États-Unis comme en France. « Dans nos réseaux, tant scientifiques que municipaux, les gens sont au courant de nos activités », indique Peter Vanrolleghem.
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Hommage aux créateurs L’Université a souligné la créativité de deux de ses enseignants en musique et en littérature
Une taille de 6 pieds 7 pouces et un penchant pour les arts visuels : Jérémie Lortie n’est pas un volleyeur comme les autres. photo Marc Robitaille
Dessine-moi un champion Jérémie Lortie crée des personnages animés comme il joue au volleyball : avec flamme et détermination par Renée Larochelle « Qu’ils viennent, on les attend ! » Tel était le titre de la une du Fil, le 28 février. Le numéro 15 de l’équipe de volleyball du Rouge et Or, Jérémie Lortie, index pointé et yeux grand ouverts, avait l’air de dire à l’équipe adverse : « Attention, les amis, vous ne nous aurez pas. » Au dire de l’intéressé, cette photo a été un véritable stimulant pour le club Rouge et Or, qui l’a placée bien en vue là où l’équipe s’entraînait pour le championnat canadien universitaire de volleyball. On sait que les joueurs du Rouge et Or ont remporté ce tournoi devant les Marauders de l’Université Mc Master, en présence de 3 000 partisans survoltés réunis au PEPS, le 3 mars. « C’était vraiment une bonne idée, ce titre ! » insiste ce grand gars de 6 pieds 7 pouces, âgé de 22 ans, qui a été désigné joueur par excellence du championnat. « Je remercie les personnes qui y ont pensé, car ça a beaucoup encouragé l’équipe. » Le ton est donné : tout au long de l’entrevue, Jérémie Lortie se montrera chaleureux et d’une grande gentillesse. Qu’il parle de ses parents, de son frère ou de sa blonde, cet étudiant en art et science de l’animation est à des années-lumière du ton impersonnel et de l’enchaînement mécanique de phrases toutes faites qu’adoptent parfois les athlètes de haut niveau. Natif d’Ottawa, Jérémie Lortie a vécu une enfance et une adolescence heureuses et sans histoire en Ontario. À l’école primaire, il jouait au hockey durant l’hiver et s’adonnait au soccer pendant l’été. Son premier contact avec le volleyball remonte à l’année de ses 16 ans, alors qu’il étudiait en quatrième secondaire. « Je n’étais pas très bon au début, dit-il. Physiquement, je ressemblais à
un vrai cure-dent et mes mouvements n’étaient pas coordonnés. Au fil des années, j’ai commencé à avoir de plus en plus confiance en moi au jeu et à m’améliorer. » Mais il n’y a pas qu’au gymnase que le jeune Jérémie a fait sa marque. En classe, il excellait dans toutes les matières, avec des résultats tournant autour de 90 %. Quand est venue l’heure des études universitaires, cet attaquant centre a fait sans l’ombre d’une hésitation sa demande d’admission à l’Université Laval. Bien sûr, le programme du Rouge et Or l’attirait fortement. Mais il avait aussi l’occasion de s’inscrire au baccalauréat en art et science de l’animation, un domaine qui le passionne. « Ce qui m’intéresse dans le processus de création, c’est d’inventer des choses, souligne Jérémie Lortie. J’aime être original dans ce que je crée, qu’il s’agisse de personnages ou d’environnements. Je peux travailler sur un design pendant des heures et des heures, jusqu’à ce que je sois satisfait de mon travail. » Au jeu, Jérémie Lortie se montre aussi exigeant que devant son ordinateur. « Le but ultime, c’est de gagner », lance-t-il. Durant la saison de volleyball, l’homme part presque toutes les fins de semaine avec le Rouge et Or afin de se mesurer à d’autres équipes québécoises, canadiennes et américaines. Au quotidien, c’est autour du sport que tourne la vie de ce battant. De 16 h 30 à 19 h, ne cherchez pas Jérémie ailleurs qu’au PEPS où il joue avec son équipe. « Il se tisse des liens incroyables avec les gars, dit-il. Jouer avec mes amis et gagner, ça me fait vraiment vibrer. » Cette année, son frère Bruno, de trois ans plus jeune que lui, étudiant en éducation physique, s’est joint à l’équipe du
Rouge et Or. Dans la presse sportive, on parle des « frères Lortie ». « C’est un grand bonheur et aussi un rêve réalisé que de pouvoir jouer avec mon petit frère », affirme Jérémie. Entre les cours, les séances de musculation ou de physiothérapie et les parties à l’extérieur de Québec, le sportif tente de mener une vie normale avec sa blonde, joueuse de badminton du Rouge et Or et étudiante en relations industrielles. Avant de se lancer sur le marché du travail en tant que concepteur de jeux vidéo, Jérémie souhaite se joindre à une équipe de joueurs professionnels. « La France me tente beaucoup, mais aussi le Japon, où je suis allé avec ma famille quand j’étais petit. Quelle culture trippante ! »
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Je peux travailler sur un design pendant des heures et des heures, jusqu’à ce que je sois satisfait de mon travail
Une bonne fée se serait-elle penchée sur le berceau de ce beau grand jeune homme auquel tout semble réussir ? « J’ai eu de bons parents qui m’ont appris qu’il fallait avoir des rêves et qu’on pouvait les réaliser en travaillant fort », résumet-il simplement. Après avoir mené une carrière de volleyeur professionnel, Jérémie aimerait bien se marier et avoir des enfants. « Pour leur transmettre non seulement ce que j’ai reçu, mais aussi ma façon de voir la vie ».
Le 2 avril, l’Université a honoré deux enseignants lors de la 3e édition de l’Hommage aux créateurs. Il s’agit de Hubert Nigel Thomas, écrivain et professeur à la retraite de la Faculté des lettres, ainsi que Claude Vallières, auteur-compositeur-interprète et chargé de cours à la Faculté de musique. Les deux lauréats se sont distingués par la qualité de leurs œuvres. Ils ont été choisis parmi d’autres candidatures provenant de professeurs et chargés de cours rattachés aux facultés d’Aménagement, d’architecture et des arts visuels, des Lettres et de Musique. Le Vice-rectorat à la recherche a donc souligné, en présence de la vice-rectrice Sophie d’Amours et de représentants du milieu culturel, le talent, l’audace et la créativité de ces deux hommes qui, en plus de transmettre leurs connaissances, participent au rayonnement de leur faculté et de l’Université. Originaire des Petites Antilles, Hubert Nigel Thomas s’est installé au Québec à 21 ans. Il a obtenu un poste de professeur de littérature étatsunienne à l’Université en 1988 et a pris une retraite anticipée en 2006 afin de se consacrer à l’écriture. Il est l’auteur de trois romans (Spirits in the Dark, Behind the Face of Winter et Return to Arcadia), de deux recueils de nouvelles, d’un recueil de poèmes ainsi que deux essais de critique littéraire. La traduction française de son recueil de nouvelles Lives : Whole and Otherwise sera publiée cette année. Ses œuvres ont été applaudies ici et à l’étranger, et ses articles et critiques font de lui une référence en littérature afro-canadienne. Claude Vallières se consacre à ses deux passions : la musique et l’enseignement. Parallèlement à sa carrière d’auteur-compositeur-interprète, il a été membre du groupe vocal La Bande Magnétik, ainsi que choriste et guitariste pour plusieurs artistes québécois sur scène et en studio. Il est arrangeur et auteur-compositeur d’albums et de bandes sonores de spectacles multimédias. En 2011, il lançait Souffles, un album de chansons grâce auquel il repartira en tournée provinciale en avril. En plus d’être chargé de cours en chant à la Faculté de musique depuis 2002, il écrit des nouvelles, des ouvrages pédagogiques et des programmes d’études de musique au secondaire. La Bibliothèque des sciences humaines et sociales présentera une exposition sur la carrière de ces deux créateurs du 8 avril au 27 septembre.
Le musicien Claude Vallières et l’écrivain Hubert Nigel Thomas. photo Marc Robitaille
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éthique
ils ont dit... Sur le contexte particulier du printemps érable
Olivier Clain, professeur au Département de sociologie Le Devoir, 23 mars
Au Québec, les luttes étudiantes sur la question des droits de scolarité ne datent pas du printemps dernier. Pourquoi le conflit sur la question de la gratuité scolaire s’est-il métamorphosé en véritable crise sociale en 2012 ? Selon Olivier Clain, le printemps érable est survenu dans un contexte très particulier. « L’angoisse internationale associée à la crise, la grogne de partout dans le monde devant les inégalités, la mobilisation de la planète pour sauver les banques, tout cela a donné un contexte sociologique qui a rendu parfaitement insupportable pour les étudiants la hausse suggérée. »
Sur les attraits de Québec pour les chercheurs en santé
Michel J. Tremblay, vice-doyen à la recherche et aux études supérieures à la Faculté de médecine Le Soleil, 22 mars
Selon certaines sources, Québec ferait partie du peloton de tête des villes nord-américaines pour son volume d’activités de recherche en santé. La forte présence de la Faculté de médecine ne serait pas étrangère à cette situation, selon Michel J. Tremblay. « Les infrastructures de recherche que nous avons ici sont de haut calibre. On a des plateaux technologiques et des laboratoires hyper spécialisés. Quand on attire des chercheurs, la qualité de l’environnement de vie est importante. Si le conjoint ou la conjointe ne trouve pas son compte à Québec, le chercheur n’acceptera pas le poste. »
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Du génie pour l’intégrité Secoués par les révélations de la commission Charbonneau, les étudiants en génie suivent avec une attention accrue le cours Éthique et professionnalisme par Pascale Guéricolas Imaginez la situation. À la fin du cégep, vous avez choisi avec bonheur le génie informatique ou le génie civil. Votre oncle, lui-même ingénieur électrique, vous tape dans le dos ; papa et maman vous félicitent de votre réussite scolaire et votre banquier appelle pour vous offrir une carte de crédit. Arrive la commission Charbonneau. Jour après jour, ses procureurs démontent le système de corruption auquel ont participé vos futurs employeurs, les grandes firmes de génie-conseil comme Génivar, SNCLavalin, BPR et Dessau, pour obtenir des contrats municipaux. Brusquement, la profession de vos rêves vous semble moins attirante… C’est le scénario un peu déprimant que vivent les étudiants en génie ces tempsci. Heureusement, ceux qui se sentent ébranlés peuvent en discuter en classe. C’est notamment à cela que sert le cours Éthique et professionnalisme donné par la Faculté de philosophie. Depuis 2006, il est suivi chaque année par environ 600 étudiants de la Faculté de sciences et de génie. Obligatoire dans tous les programmes de cette discipline, il permet aux jeunes qui ont déjà accompli les deux tiers de leurs études de prendre connaissance de leurs droits et devoirs en tant que professionnels membres d’un ordre doté d’un code de déontologie. Si, au début des années 2000, l’enseignement pouvait paraître relativement théorique aux ingénieurs en herbe, l’actualité rend le cours aussi passionnant qu’une série télévisée. Avec ses étudiants, le chargé de cours Jean-François Sénéchal éclaire les zones grises de la profession qui permettent aux acteurs
à l’éthique élastique de tomber dans la corruption ou le conflit d’intérêts. « J’utilise beaucoup les exemples tirés de la commission Charbonneau pour montrer que certains gestes, comme recevoir des cadeaux, que ce soit des bouteilles de vin ou des parties de golf, sont moins anodins qu’ils le semblent au départ, illustre Jean-François Sénéchal. Ils font partie d’un système de collusion bâti autour des firmes de génie-conseil à Montréal. Pour moi, les témoignages d’ingénieurs, les faits présentés, les extraits vidéos, c’est du bonbon ! » Cet étalage des relations de copinage entre les firmes d’ingénieurs et le pouvoir polique inquiète plusieurs étudiants en génie qui suivent le cours d’éthique. « Jusque-là, j’avais surtout pensé aux privilèges de la profession, comme le statut social et les occasions de carrière, souligne Vincent Michaud-Belleau, étudiant en génie physique. L’actualité me force à voir que, comme ingénieur,
«
L’actualité me force à voir que, comme ingénieur, j’ai aussi des responsabilités vis-à-vis du public
j’ai aussi des responsabilités vis-à-vis du public. » « Plus je me rapproche du marché du travail, plus mon anxiété augmente, avoue Simon Leahy, étudiant en génie électrique. Au début, je me voyais contribuer à la société en bâtissant des projets bien faits. Avec tout ce que j’apprends, je prends conscience de certains aspects bouetteux de la profession. Je n’ai pas envie, moi, de passer 40 ans à négocier avec un maire sur des questions qui n’ont rien à voir avec le projet lui-même ! » Le cours Éthique et professionnalisme procure aux étudiants quelques outils qui devraient les aider, plus tard, à faire valoir leur vision des choses. Mieux informés sur les règlements qui encadrent la pratique, les ingénieurs en formation se familiarisent avec les appuis légaux dont ils disposent pour défendre le public. Ils étudient aussi les cas de certains employés qui ont su convaincre leur patron que leur code de déontologie interdisait, par exemple, de signer des projets qu’ils n’avaient pas supervisés. Cependant, comment invoquer ces arguments lorsqu’on vient tout juste de se faire embaucher, s’interrogent certains étudiants ? « Il y a sans doute une distance entre les idéaux, c’est-à-dire s’en tenir strictement au code de déontologie, et ce qui se passe sur le terrain, surtout quand est sous pression », constate Laury Suzin, étudiant en génie des matériaux. Vrai, rétorque Jean-François Sénéchal. L’enseignant en convient : une fois sur le marché du travail, les anciens étudiants, devenus employés, sont aussi soumis à l’autorité patronale. Mais à ses yeux d’éthicien, la crise de confiance actuelle que traverse le génie représente aussi une occasion en or pour ceux qui se préparent à intégrer la profession. « C’est une période de changement au cours de laquelle les nouveaux ingénieurs peuvent contribuer à améliorer la situation », lance le chargé de cours. Prêts à assainir les mœurs ?
Sur le pape François et les indignés
Gilles Routhier, doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses
Le message du nouveau pape risque de bien passer chez les jeunes « indignés » de Grèce et d’Espagne, touchés par un taux de chômage avoisinant 25 %, estime Gilles Routhier. « Quand il était en Argentine, le pape était un indigné. Pas un indigné qui a pris la rue, mais qui a transformé son indignation en solidarité en visitant les banlieues pauvres. Son expérience et son parcours sont proches de ces gens.
Le Devoir, 30 mars Le chargé de cours en philosophie Jean-François Sénéchal fait réfléchir les futurs ingénieurs aux problèmes de la corruption et des conflits d’intérêts. photo Marc Robitaille
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Johanne Brochu sur la deuxième vie des domaines de Sillery
L’avenir des grands domaines à Sillery donne lieu à une bataille rangée entre protecteurs de ces immenses espaces verts et communautés religieuses à la recherche de revenus de vente. C’est notamment ce qui ressort des récentes audiences publiques du Conseil du patrimoine culturel. Un débat réducteur aux yeux de l’urbaniste Johanne Brochu, professeure à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional, qui a supervisé une recherche étudiante sur les ensembles conventuels de cet arrondissement. Q Entre la création du Parc des grands domaines proposée par des citoyens et la volonté de densification de la Communauté urbaine de Québec, quelle solution choisir ? R Il faut prendre garde de ne pas rejeter trop vite la densification, qui permet de lutter contre l’étalement urbain et peut aussi fournir un meilleur transport collectif. Si on opte pour la conservation, on met en réserve un certain nombre de grands ensembles patrimoniaux. Ceux-ci ne participent donc plus à l’aménagement. C’est irréaliste de penser qu’on va pouvoir assumer la facture d’une conservation à l’identique. Qui paierait pour ça ? Certainement pas les citoyens, qui seraient les premiers à monter aux barricades si leur avis d’imposition augmentait beaucoup. Je pense qu’à Sillery, il faut utiliser les ensembles patrimoniaux comme des structures urbaines à partir desquelles on construit autre chose. Les bâtiments conventuels pourraient être élargis et devenir l’épine dorsale sur laquelle s’appuieraient de nouveaux ensembles, avec des espaces publics de qualité. On pourrait imaginer un parc linéaire se rattachant à la falaise en certains endroits, ainsi que des petites grappes d’habitation dont les rentes foncières permettraient d’acheter le parc et de l’entretenir. Q Faut-il imposer des balises aux communautés religieuses pour la vente des grands terrains ?
R Il faut être très prudent à cet égard. Rappelez-vous le projet de déménagement des sœurs carmélites à Montréal, dont le couvent se trouvait non loin de la rue Saint-Denis, à la limite des quartiers du Plateau et de Rosemont. Une coalition les a empêchées de vendre le bâtiment à un promoteur, puis le ministère de la Culture a déclaré le site monument historique, et la vente n’a pas pu se faire. Les sœurs ont été forcées de rester dans un quartier dont l’environnement ne leur convient plus. Il vaut mieux selon moi que la direction de l’urbanisme de la ville fixe des balises claires sur la façon dont on doit réaménager ces édifices. Actuellement, au Québec, les plans d’urbanisme restent très abstraits. La réglementation définit si une parcelle est commerciale ou résidentielle, encadre un peu les formes ainsi que la distance du bâtiment à la rue, mais contrôle difficilement la qualité des constructions. Si on dispose d’un plan d’ensemble clair, prenant en compte les espaces publics, les promoteurs vont se plier aux règles mettant en valeur les qualités patrimoniales des ensembles. La démarche préalable appartient à l’urbanisme. Q Comment imaginer l’avenir des domaines conventuels à Sillery ? R Il faut d’abord arrêter de penser la ville en morceaux séparés, ou de simplement ajouter un peu d’aménagement paysager à l’architecture. On doit avoir une vue d’ensemble qui émerge de la ville, un véritable plan intégré avec de grands paramètres, et ne pas se contenter de souhaits. Ce qui fait une cité, ce sont les espaces publics, pas seulement les parcs, mais aussi les rues et les sentiers. Ces éléments donnent l’ossature à un développement immobilier. Jusqu’à présent, on a procédé à l’inverse en bâtissant autour des développements. En Amérique du Nord, l’héritage du fonctionnalisme, en vigueur de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1980, pèse encore lourd. Trop souvent, on dissocie les transports, l’architecture, l’occupation des sols et le patrimoine, alors que des allers-retours entre ces projets donnent de meilleurs r é s u l t a t s . L’ u r b a n i s m e p hys i c o spatial aborde l’atmosphère des lieux, pas seulement leurs fonctions ou les activités qui s’y déroulent. On peut imaginer, par exemple, qu’une partie des bâtiments appartenant à des communautés religieuses puisse être transformée en condos, mais que le promoteur y aménage également un espace public, comme une salle communautaire. Certains lieux peuvent aussi être transformés en petit hôtel ou en centre d’accueil. Propos recueillis par Pascale Guéricolas
Moins de 50 % des médecins ont recommandé l’adoption de meilleures habitudes de vie à leurs patients, alors que plus de 70 % leur ont prescrit un médicament.
Plus de gélules que de sagesse Les médecins donnent rarement des conseils de prévention aux patients qui présentent des risques de maladie cardiovasculaire par Jean Hamann Même si les messages sur l’importance d’une bonne alimentation et d’un mode de vie actif sont répétés ad nauseam sur toutes les tribunes depuis des lustres, les médecins n’y font pas écho derrière les portes closes de leur cabinet de consultation. En effet, selon une étude qui vient de paraître dans le Canadian Journal of Cardiology, les patients qui présentent des risques de développer une maladie cardiovasculaire sortent bien plus souvent du bureau de leur docteur avec une prescription de médicaments qu’avec des conseils pour changer leur mode de vie. Jean-Pierre Després et Paul Poirier, du Centre de recherche de l’Institut universitaire en cardiologie et de pneumologie de Québec, et 14 autres chercheurs canadiens ont sondé les médecins de 2461 patients vus en consultation entre avril 2011 et mars 2012. Ces patients avaient plus de 40 ans. Ils n’avaient pas reçu de diagnostic de maladie cardiovasculaire, mais ils présentaient au moins une des caractéristiques du syndrome métabolique, soit un taux anormal de lipides dans le sang, un diabète de type 2 ou de l’hypertension. Les personnes qui présentent un risque élevé de syndrome métabolique peuvent être facilement détectées lors d’une visite médicale. Il suffit de mesurer leur tour de taille, une procédure maintenant recommandée par les autorités. Or, l’analyse des dossiers montre que les médecins ont
mesuré le tour de taille d’à peine 47 % de leurs patients. Parmi eux, 90 % souffraient d’obésité abdominale, et au moins 52 % étaient atteintes du syndrome métabolique. Les chercheurs ont noté que le risque cardiovasculaire, établi à l’aide d’outils reconnus, avait été mal calculé dans la moitié des cas. Plus révélateur encore, moins de 50 % des médecins ont recommandé l’adoption de meilleures habitudes de vie à leurs patients, alors que plus de 70 % leur ont prescrit un médicament. « Tout le monde est pour la vertu, mais les médecins ne sont pas nécessairement bien équipés pour parler de nutrition et d’activité physique, estime Paul Poirier. C’est plus facile pour eux de prescrire une pilule parce qu’ils sont mieux formés pour le faire. C’est désolant car le médecin a beaucoup d’influence sur le patient. Il suffirait qu’il aborde le sujet des habitudes de vie et qu’il passe ensuite le relais aux nutritionnistes et aux kinésiologues. Ça se fait couramment en Europe, mais ici, ça ne fait pas partie de la culture médicale. » La prévention est le parent pauvre en santé, poursuit le professeur-cardiologue de la Faculté de pharmacie. « Les étudiants en médecine ont trois heures de formation sur la prévention du risque cardiovasculaire en quatre ans de cours. Le ministère de la Santé est un ministère de la maladie, et les individus eux-mêmes font le choix de la sédentarité et de la malbouffe. »
En guise de solution, Paul Poirier préconise à la fois la carotte et le bâton. « Il faut rendre les bons choix obligatoires ou avantageux par rapport aux mauvais, taxer les boissons sucrées et réinvestir les sommes récoltées dans la prévention, envisager de facturer aux patients les interventions médicales qui découlent de leurs choix de vie. Il faut aussi encourager les médecins qui prennent le temps de parler de prévention avec leurs patients. Aux États-Unis, c’est un acte médical couvert par certaines compagnies d’assurances, qui jugent rentable d’investir en prévention. »
Les médecins ne sont pas nécessairement bien équipés pour parler de nutrition et d’activité physique
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Une entrevue ? Au secours !
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Savoir transmettre les résultats de ses recherches devrait s’apprendre à l’université, estime l’anthropologue Célia Forget après avoir signé un livre grand public par Renée Larochelle Célia Forget se souvient encore de l’entrevue qu’elle a accordée en octobre dernier à l’émission Médium large, à Radio-Canada. Elle allait parler de son livre Vivre sur la route. Les nouveaux nomades nord-américains. Publié aux Éditions Liber, l’ouvrage porte sur le mode de vie de personnes qui choisissent de vivre à l’année dans leur véhicule récréatif. Toutefois, l’animatrice a fait porter la grande partie de l’entrevue sur la tempête tropicale qui sévissait ce jour-là en Floride, où se trouvait un autre de ses invités, un « nomade » établi depuis des années sur un terrain de camping au soleil. Avec le résultat que l’émission s’est terminée en queue de poisson pour la jeune auteure, qui a eu très peu de temps pour parler de son livre. « J’avoue avoir trouvé l’expérience un peu décevante », dit l’anthropologue et ethnologue, également coordonnatrice du Centre interuniversitaire sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT). « Comme chercheur, on consacre beaucoup de temps à nos recherches. Quand vient le temps de transmettre oralement le résultat de nos travaux, on ne sait pas trop comment s’y prendre. Ce n’est pas quelque chose qui s’enseigne à l’université. » Célia Forget a fait sa part pour combler cette lacune en participant le 20 mars à une journée d’étude ayant pour thème « Diffuser ses travaux pour les nuls », tenue lors de la deuxième Semaine étudiante du CELAT. Elle y a raconté sa première expérience de rédaction
L’anthropologue Célia Forget a réussi à présenter ses recherches au grand public.
pour le grand public. À l’instar de nombreux chercheurs qui décident de publier leur thèse de doctorat, elle s’est heurtée à certaines difficultés. « C’est un gros travail de réécriture, a-t-elle expliqué. Certaines coupures dans le texte ont été faciles, d’autres moins. Il faut garder certains concepts universitaires tout en restant accessible. On ne peut pas simplifier à outrance. Et puis, comme auteur, on pense que tout ce qu’on raconte est intéressant, alors on manque forcément d’objectivité. » Des 1 222 pages que comptait sa thèse de doctorat, la jeune femme en a conservé 565. Pour défricher le terrain, elle a fait lire son texte à des amis. Son éditeur a aussi relu attentivement le manuscrit. « Comme il n’avait lu aucun de mes textes, il a pu poser un regard neuf sur mon travail. Il a su aussi reconnaître ce qui pouvait être lourd pour le lecteur », souligne-t-elle. Après la parution de son essai, bien reçu par la critique, Célia Forget a dû s’initier aux médias. Un apprentissage qui lui a réservé des déceptions, mais aussi des joies. Elle garde un bon souvenir de l’interview qu’elle a accordé à Serge Bouchard à l’émission Les chemins de travers, diffusée à Radio-Canada. Autre animateur, autres mœurs… « L’échange a été très riche, souligne-t-elle. Il faut dire que Serge Bouchard est anthropologue et qu’il a fait sa thèse de doctorat sur les camionneurs qui passent des heures et des heures sur les routes. Nous avions donc les mêmes intérêts. Le contexte a beaucoup aidé ! » Par ailleurs, en mars, elle a eu le plaisir de lire un assez long article sur son livre paru dans le journal Le Devoir sous la plume d’Émilie Folie-Boivin. «C’était très fidèle à notre entrevue. Je trouve que la journaliste a bien synthétisé l’information que je lui ai communiquée », dit la chercheuse, qui a bien hâte de lire les résultats d’une entrevue donnée à une journaliste du magazine féminin Châtelaine. L’article paraîtra dans le numéro de juin. Après toute cette aventure, Célia Forget pense qu’une journée de formation sur la façon de communiquer ses résultats de recherche aurait été la bienvenue. « La journée pourrait commencer par un atelier sur la communication scientifique adapté aux différents médias, suggère-t-elle. Comment simplifier son discours? Comment attirer l’attention sur les aspects de nos recherches que l’on souhaite faire ressortir? Dans le tourbillon d’une entrevue à la radio, par exemple, ce serait très utile d’être capable de se débrouiller un peu. » Soulignons que la Direction des communications de l’Université offre depuis une dizaine d’années une formation portant sur le rôle de porte-parole dans les relations avec les médias. La formation dure une journée et comporte des simulations d’entrevue. Elle ne s’adresse toutefois qu’aux professeurs et gestionnaires.
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Des bibliothèq Dans son nouveau livre, l’architecte Jacques Plante invite le lecteur à découvrir les lieux de connaissance du Québec par Yvon Larose L’année 2013 s’annonce faste pour les lecteurs québécois. À Montréal, on inaugurera notamment la bibliothèque Saul-Bellow. La municipalité de Varennes, sur la RiveSud de la métropole, ouvrira la bibliothèque Jacques-Lemoyne-de-Sainte-Marie. À Québec, les résidents de l’arrondissement de Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge pourront profiter de la toute nouvelle bibliothèque Monique-Corriveau. Ces trois lieux de savoir figurent en bonne place dans Architectures de la connaissance au Québec. L’ouvrage de Jacques Plante, professeur à l’École d’architecture, sera lancé le 10 avril, à l’ouverture du Salon international du livre de Québec. Le beau document de 267 pages est édité par Les Publications
du Québec. De Gatineau à Matane, l’auteur accompagne le lecteur dans la découverte de 33 bibliothèques et centres d’archives surprenants et novateurs. Jacques Plante rappelle qu’un nombre impressionnant de concours d’architecture ont été lancés au Québec depuis une dizaine d’années, en particulier pour de nouvelles bibliothèques. « On voit une diversité d’approches, d’intentions, de fonctions, dit-il. La bibliothèque est plus qu’un contenant à livres. Elle est devenue un milieu de vie. On a pu le remarquer avec l’extraordinaire transformation du quatrième étage de la Bibliothèque de l’Université Laval. On peut y faire des recherches, écouter de la musique, se réunir avec d’autres dans des salles. »
t t L G c d a e G d u e u t
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architecture
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1 Deux photos de la bibliothèque RaymondLévesque, dans l’arrondissement Saint-Hubert de la ville de Longueuil, a été inaugurée en 2011. Elle a été conçue par Manon Asselin architecte et par Jodoin Lamarre Pratte et associés architectes. photo Marc Cramer 2 Témoin d’une autre époque : le Centre d’archives de Montréal, réaménagé par les architectes Dan S. Hanganu et Provencher Roy et associés. photo Alain Michon 3 L’auteur Jacques Plante. 4 Bibliothèque du boisé. photo éric pelletier architectes 5 La bibliothèque Jacques-Lemoyne-de-SainteMarie à Varennes a été conçue par Labbé architecte et Vincent Leclerc + Associés Architectes. photo laroche et gagné architecture et design
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La bibliothèque d’aujourd’hui est un équipement de proximité qui permet aux gens de socialiser
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Ce type d’établissement culturel a connu une transformation spatiale et fonctionnelle spectaculaire au cours des 30 dernières années. La bibliothèque Gabrielle-Roy à Québec et la Grande Bibliothèque à Montréal incarnent bien cette métamorphose. La première a le mérite d’avoir parti le bal et d’avoir servi d’inspiration aux projets subséquents. Leur succès découle, entre autres, de leur situation géographique. « La Grande Bibliothèque est située au croisement de deux lignes de métro et de circuits d’autobus, sur une artère importante et à côté d’une université, explique Jacques Plante. La bibliothèque devient un lieu de transit où on peut aller voir une exposition, chercher un livre ou écouter de la musique. » Bref, la bibliothèque d’aujourd’hui est un équipement de proximité qui permet aux gens de socialiser. Elle est ancrée dans son milieu et contribue à un renouveau urbain et culturel. « Chaque quartier d’une grande ville, chaque arrondissement veulent avoir la sienne », soutient-il.
En plus de 33 textes de présentation, tous écrits par l’auteur, l’ouvrage contient 16 textes inédits, principalement des essais et des témoignages. Trois professeurs de l’Université Laval, Jean Désy, François Dufaux et Marc Grignon, se commettent respectivement sur la bibliothérapie, la bibliothèque de l’Assemblée nationale et l’histoire et la signification de l’architecture des bibliothèques. « Mon ouvrage s’adresse d’abord au grand public, mais il peut aussi être très technique », précise-t-il. Les textes de Jacques Plante ont une facture impressionniste. « J’explique les choses à partir de mes perceptions, de ce que j’ai ressenti. J’ai eu plaisir à écrire sur chacune des bibliothèques parce que je les aime. » L’ouvrage contient 450 photographies et illustrations ainsi que 140 dessins en plan et en coupe. Tous faits à la même échelle, les dessins peuvent être comparés. Dans ce projet de longue haleine, cinq étudiants en architecture ont prêté main-forte à
leur professeur. Ce dernier a visité des bibliothèques et des centres d’archives. Il a aussi interviewé les architectes de projets en cours de réalisation. « J’ai fait des découvertes sensationnelles, dit-il. Je suis très admiratif du travail de mes collègues. » Les architectes ont porté une attention particulière à l’aspect esthétique des lieux. « La poésie architecturale s’exprime par la lumière, le choix des matériaux, les couleurs et les percées visuelles qu’on peut avoir d’un espace à l’autre. Cela crée l’ambiance. » Jacques Plante a eu un coup de cœur pour le Centre d’archives de Montréal. L’endroit, construit au début du 20e siècle, a fait l’objet d’un réaménagement à la fin des années 1990 afin de combler les besoins en espace et en conditions ambiantes contrôlées. « La visite de cet endroit m’a bouleversé, raconte-t-il. Les lieux sont d’une grande beauté avec le rez-de-chaussée surmonté de trois galeries périmétriques supportées par des colonnes
en fonte. Le plancher de dalle de verre translucide est unique à Montréal. C’est inouï ! » Le professeur ne tarit pas non plus d’éloges sur la bibliothèque Raymond-Lévesque, à Longueuil. « Il s’agit d’un projet architectural exceptionnel que tout le monde devrait visiter, affirme-t-il. C’est un lieu renversant de poésie par sa luminosité et ses matériaux. » La bibliothèque possède de nombreuses particularités architecturales et spatiales. Elle se démarque aussi par ses innovations liées au développement durable. Une exposition sur le livre Architectures de la connaissance au Québec se tiendra en avril à l’École d’architecture. Elle comprendra 35 panneaux et de courts textes explicatifs. Du 8 au 17 avril, dans le corridor principal du premier étage de l’édifice du Vieux-Séminaire (1, côte de la Fabrique). Renseignements : 418 656-2543.
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en bref Thérapie génique et maladies héréditaires Jacques P. Tremblay, professeur à la Faculté de médecine et chercheur au CHU de Québec, prononcera une conférence publique le lundi 15 avril, à 19 h 30, au Musée de la civilisation. Il fera état des progrès de la thérapie génique dans le traitement des maladies héréditaires. Le séquençage du génome humain a permis d’identifier 30 000 gènes. Les mutations de 10 000 d’entre eux causent des maladies héréditaires monogéniques. Le professeur Tremblay présentera les stratégies mises au point pour traiter certaines de ces maladies. Il parlera aussi de ses efforts pour créer un consortium international afin d’accélérer les travaux sur les 10 000 maladies héréditaires pour lesquelles du financement est difficile à obtenir. Billet à 7 $ (5 $ pour les abonnés et étudiants). Réservation requise au 418 643-2158. Les revenus seront versés à l’Association canadienne des ataxies familiales – Fondation Claude Saint-Jean.
Enseigner la culture numérique Fictions transmises par Twitter, films captés en numérique, performances scéniques en duplex avec des acteurs sur un autre continent ou des avatars informatiques... La culture à l’heure du numérique et d’Internet bouleverse la notion d’œuvre. Les auteurs partagent leur rôle avec des programmeurs ou leur lectorat. Les frontières disciplinaires s’estompent, les textes littéraires s’inscrivent dans des animations vidéo et les jeux scéniques retransmis se confondent avec des séquences filmiques. Toutes les disciplines artistiques sont convoquées à cette mutation culturelle. C’est ce qui a motivé René Audet et Milad Doueihi, professeurs au Département des littératures, à réunir une quinzaine de leurs collègues québécois pour discuter librement des problèmes et des défis rattachés à l’enseignement de la culture numérique. Cinéma, théâtre, communication, archivistique, arts visuels et littérature seront représentés dans cet atelier ouvert, coorganisé par la Chaire de recherche sur les cultures numériques et le Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises.
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Une piqure vite oubliée ? Selon des indices qui s’accumulent, subir une banale anesthésie pourrait favoriser le développement de la maladie d’Alzheimer par Jean Hamann L’anesthésie accélérerait et exacerberait l’une des principales manifestations de l’alzheimer. Il s’agit là d’une nouvelle préoccupante compte tenu du fait qu’une population vieillissante est plus susceptible de passer sous le bistouri et que le nombre de cas d’alzheimer monte en flèche. Voilà l’un des éléments du bilan dressé par quatre chercheurs qui ont passé en revue les études décrivant les effets de l’anesthésie sur l’alzheimer. Alexis Bretteville, Maya Dickler et Emmanuel Planel, de la Faculté de médecine, et Robert Whittington, de la Columbia University, présentent le fruit de leur travail dans un article mis en ligne le 25 mars par la revue Progress in NeuroPsychopharmacology & Biological Psychiatry. L’une des principales manifestations de l’alzheimer est la formation d’enchevêtrements dans les neurones. Ce problème serait causé par une agrégation des microtubules. Ces structures servent à la fois de squelette cellulaire et de rails pour transporter des molécules à l’intérieur de la cellule. Normalement, la cohésion d’un réseau de microtubules est renforcée par des protéines nommées tau. Chez les personnes souffrant d’alzheimer, une altération chimique de ces protéines (hyperphosphorylation) fragiliserait l’ensemble. « Les autopsies montrent que l’abondance des
l’anesthésie et l’alzheimer, rappelle le professeur Planel. Par contre, il semble plausible que l’anesthésie puisse exacerber les symptômes de la maladie. C’est pourquoi nous tentons de déterminer si certains anesthésiants causent moins d’hyperphosphorylation. Nous sommes enchevêtrements est bien corrélée avec aussi sur la piste de molécules qui pourla diminution des fonctions cognitives raient être administrées aux patients au chez les humains et les modèles ani- moment de la chirurgie afin de prévenir les dommages aux protéines tau. » maux », signale Emmanuel Planel. En 2009, le professeur Planel et ses collaborateurs ont découvert que la baisse de température corporelle entraînée par l’anesthésie était en partie responsable de l’altération des protéines tau. Pour chaque baisse de 1 degré Celsius, l’hyperphosphorylation augmentait de 80 % L’administration chez les souris. Plus ces animaux avaient atteint un stade avancé de la maladie, d’un anesthésiant plus la production de protéines altérées peut accroître était grande. Depuis, des études réalisées sur des la formation animaux indiquent que même sans d’enchevêtrements baisse de température corporelle, l’administration d’un anesthésiant par dans les neurones voie sanguine ou respiratoire peut accroître la formation d’enchevêtrements. « L’anesthésique semble avoir un effet direct qui est accru par l’hypothermie », résume le chercheur. Il y aurait présentement 36 millions de personnes atteintes d’alzheimer dans le monde. Si aucun traitement n’est mis au point, ce chiffre pourrait quadrupler d’ici 2050. Par ailleurs, 234 millions de patients subissent une chirurgie sous anesthésie chaque année, et le vieillissement de la population n’arrangera pas les choses. « Pour le moment, aucune étude n’a établi de lien de causalité entre
Vendredi 12 avril, à la salle Amyot de l’édifice La Fabrique (295, boul. Charest Est). www.crilcq.org – Colloques et expositions
Câlins sur deux pattes Répandre l’amour dans la ville de Québec, la province, le pays, voire le monde entier, c’est la mission que les étudiants en psychologie se sont donnée en se joignant au mouvement international « Free Hugs ». Le 9 février, ils ont parcouru le Vieux-Québec en distribuant les câlins aux passants. Ils ont immortalisé leur épopée par une sympathique vidéo à voir sur YouTube. « Cinq minutes d’amour qui font du bien à l’âme ! », assurent Vincent Emond et Nicolas P. Gagné, participants à l’événement. www.youtube.com/watch?v=dgEdPnXf3-s
Plus de 234 millions de chirurgies sous anesthésie sont pratiquées chaque année dans le monde. Les anesthésiants et l’hypothermie qu’ils induisent accentueraient l’altération d’une protéine associée à l’alzheimer.
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Mariage et confidences
Le cinéaste Gilles Carles entouré de deux collaborateurs lors du tournage de son documentaire Ô Picasso. photo Lyne Charlebois - ACPAV
Il se faisait son cinéma Gilles Carle a légué aux cinéphiles des documentaires aussi fascinants que méconnus par Renée Larochelle On connaît Gilles Carle surtout pour ses films de fictions : Les Plouffe (1981), La vraie nature de Bernadette (1972), La vie heureuse de Léopold Z (1965), La mort d’un bûcheron (1973), pour ne citer que ceux-là. Le cinéaste a pourtant tourné 25 documentaires dont plusieurs se distinguent par leur originalité et leur côté irrévérencieux. Aux fins de son mémoire de maîtrise en cinéma, Marianne Gravel a analysé 20 de ces documentaires signés du réalisateur décédé en 2009 à l’âge de 81 ans. « C’était un cinéaste libre-penseur doté d’une grande force de caractère, dit cette enseignante en cinéma au Cégep FrançoisXavier-Garneau. Il a dû lutter contre la censure, parfois sans succès, afin de faire passer ses idées. » C’est le cas de son tout premier documentaire, D i m a n c h e d ’A m é r i q u e . Tourné en 1961, il montre une journée dans la vie de la communauté italienne de Montréal. Ayant voulu y aborder la question de la mafia, l’artiste voit son film censuré par l’Office national du film. Au cours de sa période ONF, Gilles Carle tourne des documentaires ne dépassant pas 30 minutes sur différents sujets dont le patinage sur glace, l’entraînement de
nageurs pour les Olympiques, les rituels familiaux et l’industrie agroalimentaire. Il faudra attendre 1964 pour qu’il s’éclate enfin avec Percé on the Rocks, un court métrage se situant aux antipodes du film « carte postale ». « C’est un portrait du rocher Percé à la fois original, amusant et surréaliste, où abondent les jeux de mots et de cadrage, souligne Marianne Gravel. Le spectateur reçoit de l’information sur la morue circulant autour du rocher, sur la météo et sur les fous de Bassan, mais sur un ton plutôt frivole. On entend une ribambelle de bruits bizarres tels des bâillements, des éternuements, des sons de flûte et de guimbarde. Le film se termine sur l’air d’O Sole Mio. » Parmi les documentaires les plus personnels de Gilles Carle figure Jouer sa vie (1982). D’une durée de 79 minutes, le film traite du jeu d’échecs, mais de façon spéciale. Trois grands joueurs y t ien n en t les pr emi e r s rôles : Viktor Korchnoi, un Soviétique en exil, Anatoly Karpov, considéré comme le Russe modèle, et l’Américain Robert Fischer, reconnu pour être un asocial. « Chaque joueur présente sa vérité idéologique de manière très subtile, souligne Marianne Gravel. Le film ne parle pas seulement d’échecs, mais
aussi du contexte particulier de la guerre froide dans lequel les joueurs deviennent des ambassadeurs. Gilles Carle y insère des références au film western et fait intervenir sa muse et compagne Chloé Sainte-Marie. » L’un des films les plus personnels de Gilles Carle et l’un des coups de cœur de Marianne Gravel est Ô Picasso (1985). Il s’agit d’un portrait éclaté du fondateur du cubisme. En parlant de Picasso, Carle fait écho à sa propre personnalité, souligne ainsi la cinéphile. Le film permet des rapprochements étonnants entre les deux créateurs, notamment
Dans Ô Picasso, portrait éclaté du fondateur du cubisme, Carle fait écho à sa propre personnalité
La troupe de théâtre Les Treize présente sa dernière pièce de la saison, Cinq filles avec la même robe, par Alan Ball. Cinq demoiselles d’honneur s’échappent de la noce extravagante de Chantal, que toutes enviaient au secondaire. Au fil des conversations, ces dames se rendent compte qu’aucune n’est véritablement amie avec la mariée. Relations amoureuses, sexe, religion, souvenirs et rêves déçus : tous les sujets y passent. Certaines révélations viendront changer le cours de la vie de tout ce beau monde. Mise en scène de Julie L’Espérance. Jusqu’au dimanche 7 avril à 20h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack. Les billets sont en prévente à 12 $ au local 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins. À la porte, le soir des représentations, l’entrée est de 14 $. www.lestreize.org
un grand embarras face à la morale. L’œuvre montre qu’il est impossible de séparer la vie de Picasso de ses femmes et de sa peinture. Idem pour Gilles Carle qui n’hésite pas à se laisser inspirer par la femme qu’il aime et à l’inclure dans ses films, en l’occurrence Chloé Sainte-Marie. Sur le plan formel, le film constitue une véritable ode à la couleur. Les dessins d’enfant y côtoient allègrement des toiles du maître. Autre coup de cœur pour Marianne Gravel : Le diab l e d ’A m é r i qu e ( 19 9 0 ) . Carle y parle de la figure du diable et de son influence m a l é f i qu e d a n s l e B a s Saint-Laurent, à Rigaud, en Louisiane et à Dallas. On apprend ainsi que cette ville du Texas est le théâtre de purgations vomitives chez des hommes d’affaires qui veulent chasser le démon de leurs entrailles. C’est aussi l’occasion pour Gilles Carle de dire ce qu’est le diable à ses yeux : la pollution, les armes nucléaires et la consommation effrénée. En 1999, Gilles Carle a tourné un dernier documentaire, Moi, j’me fais mon cinéma. De sa maison de l’Île Verte, l’homme raconte sur un ton humoristique son parcours de cinéaste. « Il est alors atteint de la maladie de Parkinson, mais il est quand même joyeux et plein de vie, dit Marianne Gravel. Parfois en couleurs, parfois en noir et blanc, le film s’anime de toutes sortes de trouvailles et d’idées. Tout à fait dans l’esprit de son créateur. »
Requiem pour la session qui achève La Faculté de musique prépare un concert d’envergure. Il s’agit du Requiem op. 9 de Maurice Duruflé, présenté dans sa version pour solistes, chœur et grand orchestre. Ce concert réunira sur scène plus de 130 musiciens. Airat Ichmouratov dirigera l’Orchestre symphonique de la Faculté, assisté de Josée Vaillancourt, chef du Chœur de la Faculté. En complément de programme figure la création de l’œuvre Rassure-moi, du Québécois André Lamarche. Vendredi 12 et samedi 13 avril à 20 h, à la basilique Notre-Dame de Québec. Entrée à 20 $. Billets en vente au local 3312 du pavillon Louis-Jacques-Casault (418 656-706) et au bureau de la basilique (418 692-2533), ainsi que sur place le soir du concert.
Les gestes qui captent les rêves La troupe de danse contemporaine Gestuel présente son spectacle annuel sur le thème « Capteur de rêves ». Sous la direction de Geneviève Duong, professeure diplômée de l’École de danse de Québec, et de Céline Cartelli, 16 chorégraphies seront interprétées. Elles exploreront le monde des rêves, des mauvais aux bons, en passant par les songes oubliés. Les finissants de l’École de danse de Québec et de la troupe du Cégep de Limoilou monteront aussi sur scène. Vendredi 5 et samedi 6 avril à 20 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon AlphonseDesjardins. Les billets sont en prévente à 12 $ au Bureau de la vie étudiante (local 2344 du pavillon Desjardins). À la porte, le soir même, l’entrée est de 15 $.
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sur le campus
Tout est dans la dose Il faudra un jour cesser de pointer du doigt les substances destinées à améliorer la qualité de vie des personnes par Renée Larochelle Paracelse (1493-1541), parfois considéré comme le père de la toxicologie, a écrit un jour : « Toutes les choses sont poison, et rien n’est sans poison; seule la dose fait qu’une chose n’est pas un poison. » Frédéric Calon, professeur à la Faculté de pharmacie, partage aussi ce point de vue, à en juger par les propos qu’il tient sur les substances reconnues pour stimuler le cerveau et accroître la productivité. Le Fil s’est entretenu avec le chercheur en marge de la table ronde sur le dopage cérébral qui a eu lieu le 3 avril. L’événement était organisé par la Chaire publique de l’ÆLIÉS. Prenons, par exemple, le café. Pris en quantité raisonnable, il améliore les capacités intellectuelles et la concentration. Par contre, à dose élevée, il peut causer de l’insomnie et de l’anxiété. Même chose pour les boissons énergisantes : l’idée est de ne pas en abuser, non seulement en raison de la caféine, mais aussi à cause des quantités de sucre qu’elles contiennent. Or, trop de caféine et de sucre peut déshydrater l’organisme, ce qui se traduit par une baisse de performance. Que dire de substances comme le méthylphénidate, mieux connu sous le nom de Ritalin ? Là encore, Frédéric Calon ne condamne pas sans appel ce type de médicaments. « Il y a une fausse perception entourant la prise de Ritalin chez les enfants, convient-il. On pense qu’il entraîne une accoutumance, ce qui est faux. Par ailleurs, les études cliniques montrent son efficacité à long terme
pour traiter le trouble de déficit d’attention. On voit ainsi des enfants qui avaient de faibles résultats scolaires remonter la pente et se mettre à avoir confiance en eux. Autrefois, on leur donnait des claques ou on les enfermait dans une pièce le temps qu’ils se calment. Est-ce que c’était mieux ? » Chez l’adulte, toutefois, la prise de Ritalin donnerait un sentiment de confiance en soi artificiel. C’est là que réside le danger, selon le chercheur. Enfin, Frédéric Calon ne jette pas la pierre à une autre classe de médicaments qui a la vie dure par les temps qui courent : les antidépresseurs. De la même manière qu’on donne une paire de béquilles à quelqu’un qui s’est cassé une jambe, le médecin a le devoir de soulager une personne qui souffre de dépression. Et les antidépresseurs représentent un moyen parmi d’autres pour alléger le fardeau de la maladie.
Chez l’adulte, la prise de Ritalin donnerait un sentiment de confiance en soi artificiel
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courrier Hommage au professeur Pierre St-Arnaud Le professeur Pierre St-Arnaud (1941-2013) nous a quittés le
23 mars 2013 à l’âge de 71 ans, après plus de 40 années de labeur au Département de sociologie de la Faculté des sciences sociales. Il était professeur retraité depuis 2009. Ironie du destin, c’est en pratiquant son sport préféré, le tennis, qu’il a subitement perdu la vie. Natif de la Mauricie, Pierre St-Arnaud comptait parmi les premiers sociologues de l’Université Laval à avoir séjourné dans des universités américaines. Sociologue polyvalent et érudit, il se spécialisait autant en sociologie des États-Unis qu’en littérature ou en sciences et techniques. Il avait en outre développé des champs d’expertise assez exclusifs dans nos programmes comme les théories sociologiques américaines, la sociologie urbaine, ou encore la contribution des premiers sociologues noirs du début du 20e siècle. D’ailleurs, son livre L’invention de la sociologie noire aux États-Unis d’Amérique. Essai en sociologie de la connaissance scientifique (2003) reste encore aujourd’hui incomparable. Longtemps directeur des études avancées au Département de sociologie, Pierre St-Arnaud a accueilli chaleureusement plusieurs cohortes de futurs thésards. Avec générosité et empathie, il savait écouter, diriger et encourager les nouveaux venus. Dans ses cours, il faisait preuve d’une passion contagieuse et d’une grande capacité de communiquer avec clarté et sans détour. Ignorant les querelles de clocher et le snobisme, il se méfiait de toutes les formes d’élitisme. Ses anciens étudiants retiendront de lui l’image d’une force de la nature, d’un homme charmant, bienveillant et disponible. Yves Laberge, professeur retraité du Département de sociologie Centr’ERE, UQAM
Sus à une gestion néolibérale des universités Le néolibéralisme est aujourd’hui un discours qu’on sert à toutes les sauces : tant pour promouvoir la croissance économique que pour justifier des mesures qui détruisent et dénaturent les droits sociaux des citoyens et des travailleurs. C’est devant une haute administration tout imbue des principes agressifs et répressifs du néolibéralisme que s’est heurté le Syndicat des chargés et chargées de cours de l’Université Laval (SCCCUL). Pour l’administration néolibérale, un cours n’est plus un cours : c’est un nombre de crédits que l’on vend à des entrepreneurs privés. Qu’est-ce que c’est, une université néolibérale? C’est une masse salariale du personnel de direction qui a augmenté de 83,2 % de 1997 à 2004 pour l’ensemble du réseau universitaire québécois. C’est une augmentation de 50 % du nombre de cadres à l’Université de Montréal de 2000 à 2008. C’est le recteur de l’Université Laval qui a vu son salaire augmenter de 43 % de 2009 à 2011. Il fallait s’ajuster à la moyenne canadienne, disait-on. Alors, pourquoi ne pas ajuster le salaire des chargés de cours à la moyenne québécoise, alors que le salaire est gelé depuis deux ans ? Alors que la convention collective de ceux qui assurent plus du tiers de l’enseignement au premier cycle au sein de notre établissement est échue depuis deux ans, la haute administration a demandé aux chargés de cours d’abdiquer sur leurs acquis sociaux : refus de cotiser davantage aux régimes de retraite, refus de hausser des salaires gelés depuis 2010… Le statut d’employé précaire, qui est celui des chargés de cours, est dévalorisé par des administrateurs plus soucieux de projets immobiliers mégalomanes que par la santé psychologique et l’intégrité de ceux qui ont la passion d’enseigner. À cet égard, l’association campus de l’Université Laval de Québec solidaire appuie les revendications du SCCCUL et lui offre son soutien. Québec solidaire – Université Laval Lisez les versions intégrales au www.lefil.ulaval.ca
Avis officiel CONSEIL UNIVERSITAIRE Séance ordinaire du 9 avril 2013 ORDRE DU JOUR 1. Ouverture de la séance 2. Adoption de l’ordre du jour 3. Adoption du procès-verbal de la séance ordinaire du 5 mars 2013 4. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil universitaire pour la période du 1er juillet au 31 décembre 2012 : réception 5. Rapport du président sur le progrès accompli dans l’exécution des décisions du Conseil universitaire 6. Communications du président 7. Questions des membres 8. Programme de maîtrise en pharmacie d’hôpital : changement d’appellation - Présentation par le doyen de la Faculté de pharmacie - Recommandation du vicerecteur aux études et aux activités internationales 9. Faculté des lettres : changement d’appellation - Présentation par le doyen de la Faculté des lettres - Recommandations du vicerecteur aux études et aux activités internationales 10. Département d’histoire de la Faculté des lettres : changement d’appellation 11. Présentation par le doyen de la Faculté des lettres 12. Recommandation du vicerecteur aux études et aux activités internationales 13. Projet du budget 2013-2014 14. Huis clos 15. Clôture de la séance
Création de deux nouveaux programmes de 2e cycle Deux nouveaux programmes seront donnés à l’automne 2013. Il s’agit de la maîtrise avec stage de recherche en sociologie et du microprogramme de 2e cycle en pédagogie universitaire des sciences de la santé. La maîtrise avec stage de recherche en sociologie s’adresse aux étudiants qui veulent privilégier l’expérience en milieu de travail plutôt que la conception et l’exécution d’un projet de recherche appliquée et la rédaction d’une
maîtrise. Le stage comprendra 400 heures dans un milieu de travail stimulant et sera suivi d’un rapport qui pourra prendre la forme d’une production scientifique publiée. L’étudiant cherchera lui-même son stage, guidé par une formation préalable. La création de cette formation s’explique notamment par une forte demande de diplômés ayant une expérience pratique en sociologie, entre autres dans la fonction publique québécoise.
Le microprogramme en pédagogie universitaire des sciences de la santé s’adresse aux cliniciens enseignants et professeurs universitaires qui veulent mieux accomplir leur travail pédagogique en sciences en ce domaine. Comprenant 12 crédits, cette formation permettra aux professionnels d’élaborer des activités et des programmes d’apprentissage et d’évaluation. Ils y apprendront également à maîtriser
les aspects essentiels de la relation pédagogique avec des apprenants. Ce microprogramme précède la réactivation de la maîtrise en pédagogie des sciences de la santé. Les étudiants de ce microgramme pourront en effet poursuivre à la maîtrise, une fois celle-ci créée, et se faire créditer les cours qu’ils ont réussis. Cette formation sera offerte à distance et les étudiants pourront la suivre à temps partiel seulement.
biologie
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Trois des huit espèces de chauves-souris qui vivent au Québec sont en voie de disparition
Mordu des chauves-souris De l’île de La Réunion au Québec, François Fabianek poursuit ces créatures ailées avec qui il a un peu en commun par André-Philippe Drapeau Picard François Fabianek s’habille tout en noir, écoute du métal et aime vivre la nuit. Pas étonnant qu’il se passionne pour les chauves-souris, auxquelles il s’identifie en raison de leur aspect lugubre et mystérieux. Son intérêt pour ces petits mammifères, dont l’histoire évolutive est si particulière, l’a fait voyager jusqu’au doctorat qu’il a entrepris au Centre d’étude de la forêt. Originaire de La Réunion, François Fabianek débarque au Québec pour la première fois en 2003. Il étudie alors la biologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières. « Je voulais changer de décor, vivre le froid et la tranquillité », se souvient-il. Un an plus tard, il retourne à la
liens avec d’autres chercheurs, de sorte que je ne connaissais presque personne après ma maîtrise. » Qu’à cela ne tienne, il communique avec une sommité mexicaine dans le domaine
d e s ch a u ve s - s o u r i s qu i accepte de le prendre sous son aile pour un doctorat. Là-bas, cependant, l’étudiant fait face à une réalité bien différente de celle à laquelle il est habitué. « J’échantillonnais
Réunion pour terminer sa formation en menant un court projet de recherche sur… les concombres de mer! « Ce travail a été tellement ennuyeux que ça a confirmé mon intérêt pour les chauves-souris, dont le comportement est un peu plus élaboré », raconte-t-il en riant. C’est donc plus convaincu que jamais qu’il revient dans la Belle Province pour une maîtrise. À l’UQAM, il mène un projet sur la répartition des chauves-souris dans les espaces verts de la métropole. Toutefois, son horaire nocturne lui joue des tours. « J’arrivais au bureau vers 16 h pour en sortir vers 2 h du matin. Je n’avais pas compris François Fabianek repère les endroits où les chauves-souris se l’importance d’établir des terrent pendant la journée. photo Marjolaine Bisson
de nuit dans des parcs où l’on trouvait des cadavres ! » lance-t-il, en faisant référence à la violence du crime organisé au Mexique. « J’étais toujours en train d’attendre pour des permis d’accès aux parcs, d’échantillonnage, de résidence, etc. » Deux ans après son arrivée à Mexico, il abandonne son projet de doctorat et s’envole pour le Sud de la France. Il y fait quelques petits boulots, dont enseignant de biologie au secondaire. « Je faisais surtout de la discipline, et ça ne me plaisait pas », note le doctorant. Lorsque Anouk Simard, du ministère des Ressources naturelles, et André Desrochers, de la Faculté de foresterie, géographie et géomatique, le joignent pour lui proposer un projet de doctorat à l’Université Laval, il accepte avec joie. Depuis 2011, François Fabianek étudie la sélection des gîtes où les chauvessouris se cachent pendant le jour. Il repère ces endroits
en capturant des spécimens la nuit pour leur poser un émetteur, ce qui lui permet de détecter leur position le jour suivant. « Pendant la journée, les chauves-souris se glissent sous l’écorce d’arbres morts. Elles semblent préférer les gros troncs en milieu ouvert, comme à l’orée des forêts matures », observe-t-il après un été d’échantillonnage à la forêt Montmorency, dans les Laurentides, et un autre à la forêt du lac Duparquet, en Abitibi. Une meilleure connaissance de l’écologie de ces créatures volantes permettra d’évaluer les répercussions de l’aménagement forestier sur celles-ci et d’établir des normes pour assurer leur conservation. Trois des huit espèces qui vivent au Québec sont en voie de disparition. Le voici donc à deux ans de la fin de son doctorat, avec des idées plein la tête. « Je veux travailler au Ministère ou dans une firme privée, ditil. Je souhaite redorer le blason des chauves-souris, dont on connaît si peu de choses, surtout au Québec. » C’est dans cette optique qu’il fondera sous peu, avec d’autres passionnés, un organisme à but non lucratif pour sensibiliser la population à ces animaux nocturnes méconnus. François Fabianek semble finalement avoir mis pied à terre, pour mieux admirer le ballet aérien de ses protégées.
Des prix et des bourses en foresterie, géographie et géomatique
Célia Ventura-Giroux et Robert Beauregard. photo MR
Célia Ventura-Giroux fait partie des 75 étudiants récompensés le 21 mars dernier lors de la cérémonie annuelle de remise des bourses à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique. Son projet de doctorat, réalisé en collaboration avec le Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de SainteFoy, porte sur le pin blanc et le chêne rouge, deux espèces
qui se font de plus en plus rares dans le paysage forestier québécois. L’étudiante souhaite réintroduire ces deux essences au Québec, notamment en Outaouais, étant donné la qualité de ce bois. En plus de souligner l’excellence des étudiants, cette cérémonie était aussi l’occasion de remercier les partenaires facultaires qui ont remis plus de 367 000 $ en prix et en bourses.
Plus d’une centaine de personnes ont assisté à la cérémonie dont le vice-recteur aux études et aux activités internationales, Bernard Garnier, et le doyen de la Faculté, Robert Beauregard. Ces derniers ont souligné la tradition d’enseignement plus que centenaire de la Faculté, qui a permis de tisser des liens durables avec les organismes de ces milieux. Robert Beauregard a aussi
remis, pour la troisième année, le prix Rayonnement de la Faculté à des finissants s’étant particulièrement distingués par leur participation à la vie étudiante ou leur engagement envers leur future profession. La distinction a été attribuée cette année à David Sicotte (sciences du bois et de la forêt), Véronique Samson (géographie) et Pierre-Luc Dubé (sciences géomatiques).
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économie
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en bref
Michel Perron entouré du doyen de la Faculté des sciences sociales, François Blais, et du directeur du Département de sociologie, Simon Langlois.
Le sociologue Michel Perron primé
Le Nord d’abord Vue de Pangnirtung. photo Emmanuel L’Hérault/CEN
Le boum minier soulève des questions en matière de développement humain et d’enrichissement collectif par Yvon Larose « On traite le Nord comme une région ressource qui va bénéficier au développement du Sud du Québec, soutient le professeur Thierry Rodon, du Département de science politique. Le développement minier en cours devrait plutôt profiter en premier lieu au Nord et permettre d’améliorer la situation relative au logement, à l’éducation et à la santé des habitants. » Le lundi 25 mars au pavillon Gene-H.-Kruger, Thierry Rodon a participé à une table ronde dans le cadre de la neuvième édition du colloque étudiant de l’Institut EDS. Le thème était « La gestion durable des ressources du Nord québécois ». Ses interventions ont porté sur les défis humains entourant le boum minier au Nord. Selon lui, cette activité aura un impact important sur des communautés qui ne disposent pas de tous les outils pour profiter de la manne. Ainsi, avec sa centaine d’habitants, la municipalité d’Aupaluk doit accueillir un projet minier qui attirera un millier de travailleurs. Comment gérer ça? Le boum minier pose d’abord un défi sur le plan de l’éducation. « Les niveaux d’instruction sont très bas, dit le professeur, et le métier de mineur a assez évolué. Les minières emploient de moins en moins de travailleurs locaux car peu d’entre eux peuvent faire ce métier. Une chose que les minières
pourraient faire, c’est contribuer à la création d’un cégep au Nunavik. » Cela risque aussi d’entraîner des changements culturels. Dans certaines régions du Nord, 50 % de la nourriture provient des activités de chasse, de pêche et de la cueillette de petits fruits. « C’est un enjeu de développement durable, souligne Thierry Rodon. Il y a des coûts environnementaux associés à la nourriture importée du Sud. De surcroît, cette nourriture est, en général, de moins bonne qualité. » Des génératrices au diesel, chères et polluantes, fournissent l’électricité aux communautés. Selon lui, les projets de minicentrales hydroélectriques avancés par certains villages constitueraient à long terme une solution énergétique durable. Le professeur Markus Herrmann, du Département d’économique, a également participé à la table ronde. Il a axé ses interventions sur la notion de rentabilité, autrement dit l’enrichissement collectif amené, dans ce casci, par l’exploitation des ressources minières du Nord. L’enrichissement collectif repose sur les profits réalisés durant une activité d’exploitation, et sur les coûts environnementaux associés. Dans le Nord, les bénéfices sont tributaires du territoire exploitable. Or les terres autochtones ancestrales ainsi
que les aires protégées par l’État québécois constituent de sérieuses restrictions au boum minier. Les aires protégées englobent 12 % du territoire nordique. « On ne va pas développer tout le Nord, précise Markus Herrmann, c’est à la marge qu’on va gruger le territoire. Sur le plan de la rentabilité, il est donc important de savoir ce que valent ces zones sur lesquelles gruger. » La situation se complique par les différences d’appréciation de la valeur du territoire. « Les communautés
Avec sa centaine d’habitants, la municipalité d’Aupaluk doit accueillir un projet minier qui attirera un millier de travailleurs
autochtones, explique-t-il, ne veulent pas se faire dire par les gens du Sud qu’il faut protéger telle ou telle aire alors qu’elles ne lui accordent que peu ou pas de valeur. » Tout renvoie, selon lui, au droit de propriété du soussol. Ce droit génère certaines tensions. Les membres d’une communauté autochtone du Nord peuvent être mécontents face à un développement minier près de chez eux. Certaines communautés voient, quant à elles, une chance dans le développement minier afin de s’enrichir et contrer des problèmes sociaux. La rentabilité se trouve également affectée par le lourd passif que représentent les sites miniers qui n’ont pas été réhabilités après leur fermeture. Le gouvernement du Québec a hérité de la facture de restauration des sites qui s’élevait, selon le rapport du commissaire au développement durable, à 1,2 G$ en 2012. « Qui va payer cette facture ? demande le professeur Herrmann. Ce cadeau empoisonné est un enjeu de développement durable. » Le développement économique du Nord s’est toujours poursuivi. C’est pourquoi Markus Herrmann croit que le Québec peut s’enrichir à accentuer le développement minier de cet immense territoire. « À cause de la variabilité sur les prix des métaux, personne ne sait combien cela va rapporter sur plusieurs années, dit-il. Mais la rente peut être positive. Sinon on ne verrait pas ces investissements continus de 4 G$ par an dans le secteur minier. C’est signe que ça doit être rentable. »
La Faculté des sciences sociales a remis la médaille Georges-Henri-Lévesque au sociologue Michel Perron dans le cadre de son 75e anniversaire et des 70 ans du Département de sociologie. Cette médaille reconnaît la carrière exceptionnelle de cet homme et sa contribution remarquable à l’avancement de la société, au pays et à l’étranger. Michel Perron a fait un baccalauréat (1971) et une maîtrise (1986) en sociologie à l’Université Laval. En 1997, il a poursuivi ses études de doctorat à l’Université Paul-Valéry Montpellier III en géographie de la santé. Professeur au Département des sciences humaines de l’Université du Québec à Chicoutimi, il s’intéresse depuis le début de sa carrière aux déterminants naturels et sociaux des états de santé sur des territoires donnés, ce qui a fait de lui un pionner au Québec en matière de sociogéographie de la santé. Il est aussi spécialiste du décrochage scolaire. Son approche innovante pour améliorer la réussite scolaire a été une source d’inspiration au Québec et à l’étranger. Michel Perron est aujourd’hui titulaire de la Chaire UQAC – Cégep de Jonquière sur les conditions de vie, la santé et les aspirations des jeunes.
Banalité du mal et sens de la diplomatie La Faculté de philosophie et la chaire La philosophie dans le monde actuel présentent deux conférences grand public. La première, intitulée « Le double sens de la diplomatie : du particulier à l’universel », aura lieu le mardi 9 avril à 19 h 30, à l’auditorium (salle 1334) du pavillon La Laurentienne. Elle sera prononcée par Jean-François de Raymond, professeur de philosophie à l’Université de Paris X et diplomate de carrière. Cette communication vise à susciter une plus vive conscience de l’apport central de la diplomatie, définie très justement comme « l’art de faire la paix ». La deuxième conférence traitera de « La banalité du mal chez Hannah Arendt et Simone Weil » et se tiendra le jeudi 11 avril, à 19 h 30, au local 1A du pavillon Charles-De Koninck. La philosophe Chantal Delsol, professeure des Universités et membre de l’Institut de France, analysera la différence profonde entre Arendt et Weil concernant la radicalité du mal. Weil s’est intéressée davantage que sa collègue à la source du mal. Les réflexions de ces deux femmes philosophes s’inscrivent sur la toile de fond de la découverte horrifiée du nazisme et du manichéisme contemporain.
sports
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Sport, soleil et espadrilles Près de 2 500 jeunes suivront un camp sportif au PEPS cet été par Catherine Lévesque Vous aimeriez faire vivre un été inoubliable à votre progéniture ? Du 24 juin au 23 août, près de 2 500 jeunes envahiront les gymnases et les terrains sportifs du PEPS en participant à l’un des nombreux camps prévus au programme. Badminton, cheerleading, tennis, soccer, volleyball... Une variété d’activités est proposée aux participants de 6 à 17 ans. Il y en a pour les tout-petits et pour les plus grands, pour ceux qui souhaitent s’initier à un sport et pour ceux qui veulent se perfectionner. Les inscriptions, en cours depuis le 1er mars, s e p o u r s u i ve n t j u s qu’ à ce que toutes les places soient comblées. C e t t e a n n é e , qu e l qu e s nouveautés se sont greffées au programme régulier du PEPS, qui offre des camps depuis 43 ans. L’une d’elles est consacrée au ski de fond. S’adressant aux jeunes de 10 à 13 ans, cette formation estivale leur propose de suivre l’entraînement type d’un athlète en s’initiant notamment au ski à roulette, à la nutrition adéquate pour un sport d’endurance et à l’entraînement en salle. Le camp de basketball féminin permettra aux participantes de se glisser dans les chaussures des spor-
tives universitaires sous la direction de l’entraîneur-chef de l’équipe du Rouge et Or. Linda Marquis prodiguera ses conseils aux filles âgées de 14 à 17 ans. Les jeunes de 8 à 11 ans qui souhaitent parfaire leur anglais tout en bougeant pourront le faire en s’inscrivant au camp initiation aux sports en anglais. En compagnie de professeursanimateurs anglophones de l’équipe de Keep it cool, ils devront en tout temps s’exprimer dans la langue de Tiger Woods. La pratique
Au camp initiation aux sports en anglais, les jeunes devront en tout temps s’exprimer dans la langue de Tiger Woods
d’activités sportives sera jumelée à l’apprentissage. Fort de son succès, le camp sports et sciences revient pour faire découvrir la science de façon amusante. En première moitié de journée, les jeunes pourront bouger au moyen de plusieurs activités sportives. En après-midi, ils participeront à des ateliers et des laboratoires dirigés par les chercheurs. D’autres camps sont offerts en athlétisme, basketball, escalade, golf, natation, plongeon, volleyball de plage et triathlon. Finalement, des camps de perfectionnement Rouge et Or se tiendront cet été en minifootball, badminton, basketball, natation et volleyball. Les niveaux proposés sont l’une des forces des camps sport du PEPS. Les camps d’initiation s’adressent aux participants qui veulent connaître une nouvelle discipline. Ceux axés sur le développement souhaitent améliorer les habiletés d’un jeune dans une activité qu’il pratique à l’occasion. Enfin, les camps élites ou intermédiaires conviennent davantage aux jeunes qui pratiquent régulièrement une discipline et qui désirent en perfectionner les techniques. Les jeunes pratiquent leurs activités trois heures le matin. Une petite collation est servie en milieu de matinée pour qu’ils se ravitaillent, mais aussi pour qu’ils puissent nouer des liens avec leurs nouveaux camarades. Après
le dîner, de 12 h à 13 h, ils reprennent l’activité jusqu’à 16 h. Ces journées bien remplies permettent aux enfants de libérer toute leur énergie et de profiter pleinement de leurs vacances. Le programme est encadré par des professionnels et athlètes du Rouge et Or qui côtoient au quotidien les enfants pour les amener à se dépasser. Les moniteurs en chef ont tous reçu leur formation en premiers soins (EPIPEN). Un étudiant soigneur est aussi présent chaque jour de la semaine pour porter assistance en cas de besoin.
Horaire, coût et inscription Les programmes et horaires sont publiés sur le site www.peps.ulaval.ca. Les prix varient de 165 $ à 225 $ par semaine en fonction des camps sélectionnés. Ils incluent le matériel et l’équipement requis, deux collations par jour, un chandail souvenir et un bonnet de bain à l’image du camp. Le service de garde, offert de 7 h 30 jusqu’à 17 h 30, est assuré gratuitement par des surveillants. Téléchargez le formulaire au www.peps.ulaval.ca. Seules les inscriptions par la poste sont acceptées. Elles doivent être accompagnées du paiement complet.
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en bref
Golf Campus
Réouverture du Golf campus Le Golf campus n’attend que la fonte des neiges pour annoncer officiellement sa date d’ouverture, prévue pour la mi-avril. Une fois de plus cette année, les amateurs pourront pratiquer leur sport favori chaque jour entre 10 h et 21 h jusqu’au 10 mai. Les heures d’ouverture seront allongées pour la période estivale. Rappelons que le Golf campus est ouvert à la communauté universitaire et régionale. Le champ de pratique libre est situé à deux pas du PEPS. www.peps.ulaval.ca
Les neuf épreuves du coureur Connaissez-vous le Circuit régional des 10 km ? Il s’agit d’un calendrier de neuf courses à pied disputées entre avril et octobre. Il comprend le 5 km Prédiction Sports Experts PEPS (sur le campus), L’Éveil des Plaines (Québec), le Rendez-vous de la Santé (Baie-Saint-Paul), le Festival sportif (Sainte-Marie-de-Beauce), la Course des Pionniers (L’Islet), la Course du Grand Lévis (Lévis), La Galipote (Québec), les 10 km de l’Université Laval (Québec) et la Course de l’oie blanche (Montmagny). Un des objectifs du Circuit est d’offrir un ensemble de courses de courte distance qui favorise tant l’initiation que la compétition. Des épreuves de 1 ou 2 km sont également offertes aux jeunes lors de chacun des événements. Bonne chance aux coureurs ! www.circuitregional10km.com
Petite séduction en football Cinq représentants du Rouge et Or participeront au Défi Est-Ouest de football le 11 mai prochain à London, en Ontario. Le porteur de ballon Pascal Lochard, le receveur Adam Thibault, les joueurs de ligne offensive Pierre Lavertu et Karl Monjoie ainsi que le demi défensif Christopher Lavaud prendront part à la classique destinée aux athlètes qui seront admissibles au repêchage 2014 de la Ligue canadienne de football. Des joueurs de partout au Canada convergeront vers l’Université Western pour l’événement, qui comprendra également des tests de force et d’habileté, le tout afin d’impressionner les recruteurs de la Ligue. L’entraîneur-chef du Rouge et Or, Glen Constantin, dirigera la formation de l’Est lors du match.
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au fil de la semaine
le fil | le 4 avril 2013
La sexualité décomplexée Il y a fort à parier que la prochaine grande conférence de la Faculté des sciences sociales fera salle comble. C’est que le sujet est fascinant et le conférencier, fort intéressant. Le sociologue Michel Dorais, professeur à l’École de service social, a intitulé son exposé « Explorateur de l’intime : ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe et que j’ai probablement osé demander ». Il traitera de sexualité masculine, de prostitution, d’homophobie, des représentations sociales de l’érotisme et de sexualité spectacle. Il abordera également son travail et ses découvertes parfois aussi étonnantes qu’inattendues. Mardi 9 avril à 17 h, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince. Inscription obligatoire à l’adresse : inscriptionconferencemdorais@fss.ulaval.ca.
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Almodóvar à l’atelier cinéma et philo
Jazz brésilien
Concert gospel
Scared Sacred
La chorale Chœur & Christ existe depuis six ans à l’Université. Comme chaque printemps, les 23 choristes de confession catholique présentent un concert qui ne manquera ni de rythme ni d’ambiance. L’artiste gospel française Leah Bicep (photo) est cette année l’invitée d’honneur du groupe. Elle chantera notamment avec les participants de la formation vocale qu’elle donnera sur le campus les 8, 9 et 10 avril dès 18 h à la salle 3105 du pavillon Desjardins. Pray the Lord !
L’association Cinéma Politica présente le lundi 15 avril un long métrage documentaire (avec soustitres en français) qui nous amène dans un drôle de pèlerinage vers les endroits les plus dévastés de la planète. Le documentariste canadien Velcrow Ripper a filmé l’Afghanistan déchirée par la guerre, les terres contaminées de Bhopal en Inde et d’Hiroshima au Japon, Israël et la Palestine, et bien d’autres endroits malmenés pour en tirer des histoires remplies d’espoir et de sens. Scared Sacred a reçu le prix Génie du meilleur documentaire en 2006. Cinéma Politica se veut un lieu d’échanges ouvert à la parole engagée.
Quel avenir Votre soutenance environnemental en 180 secondes pour le Québec ?
Cette soirée avec le pianiste jazz Sébastien Champagne et le saxophoniste Thiago Ferté vous permettra de Les amoureux du cinéma devancer l’été. Rythmes de Pedro Almodóvar ne de bossa nova et de samba seront pas insensibles aux alterneront au fil des œuvres trois prochains ateliers de A.C. Jobim, Rique organisés par la Faculté de Pantoja, Milton Nascimento, philosophie. Les films Tout Hermeto Pascoal et Pedro sur ma mère, La mauvaise Caetano. Les deux artistes éducation et La peau que ont un lien très fort avec la j’habite, projetés respectiFaculté de musique, puisque vement les 4, 11 et 18 avril, feront l’objet de discussions le premier y est pianiste accompagnateur jazz après animées par le philosophe Olivier Ducharme. Ce choix avoir été chargé de cours n’est pas surprenant puisque alors que le second y étudie à la maîtrise en interAlmodóvar est le cinéaste prétation jazz. par excellence pour approfondir les identités sexuelles Mercredi 10 avril à 20 h, à minoritaires, le thème cenla salle Henri-Gagnon du tral du programme d’hiver pavillon Louis-Jacquesde l’atelier. Le travestisseCasault. L’entrée est libre. ment, l’homosexualité, la bisexualité et les problèmes de filiation, particulièrement mère fille, sont quelquesunes des obsessions de ce grand homme du cinéma. photo Roberto@zenvoid.org
Les jeudis 4, 11 et 18 avril à 19 h, au local 4117 du pavillon Jean-CharlesBonenfant.
Samedi 13 avril de 19 h à 21 h, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince. Coût : 15 $.
Lundi 15 avril à 19 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack
Une table ronde sur les défis environnementaux au Québec et les solutions proposées par les partis politiques provinciaux est organisée par Univert Laval à l’approche du Jour de la Terre. Pour l’occasion, cinq hommes politiques seront présents : Yves-François Blanchet, ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Amir Khadir, député de Québec Solidaire, Jacques Marcotte, porte-parole officiel de la Coalition Avenir Québec en matière d’environnement, Miguel Tremblay, candidat d’Option nationale, et Jean Cloutier, candidat du Parti vert. Tous devront entre autres expliquer la position de leur parti sur la gestion des ressources non renouvelables dans une perspective de développement durable. Mardi 16 avril à 19 h, au local 1112 du pavillon Adrien-Pouliot. Places limitées mais entrée libre (une contribution de 5 $ est suggérée).
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca
17/04
Il ne faut pas manquer la finale locale de ce concours de l’Acfas ! De 10 à 20 concurrents représentant chacune des facultés viendront présenter les résultats de leur recherche de façon claire, concise et vivante pour le grand public. Il est d’autant plus important d’y assister qu’il y aura, parmi les trois prix remis, le coup de cœur du public. Le lauréat ou la lauréate de cette première ronde participera à la grande finale du concours qui sera animée par Pierre Chastenay le 8 mai lors du Congrès de l’Acfas qui se déroulera sur le campus. Bonne chance à tous ! Mercredi 17 avril dès 11 h 30, à la salle Jean-Paul-Tardif du pavillon La Laurentienne.