Le Fil_18 avril 2013

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Le Gala de la vie étudiante récompense l’engagement des jeunes. p3

Des millions pour la vie Des chercheurs obtiennent près de 22 M$ afin d’élaborer des techniques génomiques pour remplacer l’amniocentèse et dépister le cancer du sein. p2

Jellyfish Pictures / Science Photo Library

Volume 48, numéro 26 18 avril 2013


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actualités

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en bref

Hydro-Québec, source d’énergie La cérémonie des bourses d’excellence HydroQuébec s’est tenue le 3 avril au pavillon La Laurentienne. Cette année, 121 étudiants provenant des trois cycles et une dizaine de facultés ont reçu une bourse allant de 1500 $ à 15 000 $. Hydro-Québec a consacré 380 000 $ à ce programme qui encourage la poursuite des études universitaires par des bourses d’entrepreneuriat, d’admission, de recrutement, de mobilité internationale ainsi que de leadership et développement durable. La cérémonie était organisée par le Vice-rectorat aux études et aux activités internationales sous la présidence d’honneur de Raymond Champoux, directeur Transport Nord-Est à Hydro-Québec, et de François Pothier, vice-recteur adjoint à la qualité de la formation et appui à la réussite.

Leur thèse en trois minutes Une douzaine d’étudiants de sept facultés ont participé à l’épreuve locale de Ma soutenance en 180 secondes, le 17 avril. Leurs prestations seront bientôt diffusées sur ulaval.tv dans la section consacrée au concours. Lequel représentera l’Université Laval à la finale internationale, qui se tiendra lors du congrès de l’Acfas, le 8 mai, au pavillon Charles-De Koninck ? La journaliste Julie Picard le dévoilera dans son blogue juliesurlecampus.ulaval.ca.

Suivez Le Fil sur le Web La section Exclusivités Web regorge d’articles en cette fin de saison. La Faculté des lettres veut changer de nom : lisez son plaidoyer. La CADEUL lance une campagne pour obtenir la gestion des cafétérias du campus. Le sociologue Michel Dorais révèle tout ce que nous avons toujours voulu savoir sur le sexe et qu’il a osé demander! En prime : un reportage à la Galerie Engramme, où de nombreux diplômés en arts visuels ont exposé depuis 40 ans, et un autre sur Cité Audio, une manifestation sonore dans les rues de Québec.

François Rousseau s’intéresse au dépistage prénatal des maladies génétiques, alors que Jacques Simard étudie le cancer du sein. photos Marc Robitaille

Pactole pour la recherche Des chercheurs obtiennent près de 22 M$ pour mieux dépister les maladies génétiques chez le fœtus et le cancer du sein chez la femme Deux professeurs de la Faculté de médecine et chercheurs au Centre hospitalier universitaire de Québec ont obtenu un total de 21,9 M$ pour mener d’ambitieux projets de recherche génomique en médecine personnalisée. François Rousseau et Jacques Simard ont reçu respectivement 10,5 M$ et 11,4 M$ de Génome Québec, de Génome Canada, des Instituts de recherche en santé du Canada et d’autres partenaires privés au terme d’un concours d’envergure nationale. François Rousseau et son équipe ont comme objectif d’évaluer l’efficacité de nouvelles méthodes génomiques de dépistage prénatal utilisant une simple prise de sang et qui pourraient, ultimement,

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Erratum Une erreur s’est glissée dans la légende d’une photo de l’article « Des bibliothèques à la page » (4 avril 2013). L’image identifiée comme le Centre d’archives de Montréal représente en réalité la bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec.

diminuer ou remplacer le recours à l’amniocentèse. « Chaque année, près de 10 000 Canadiennes enceintes subissent une amniocentèse pour dépister certaines anomalies génétiques comme la trisomie 21 », explique le Dr Rousseau. « Cette intervention présente un risque non négligeable et conduit à la perte d’environ 70 fœtus en santé. Nous souhaitons mettre à profit de récentes avancées en matière de génomique afin d’offrir à terme une solution de rechange non invasive et plus sécuritaire. » Le projet du professeur Rousseau regroupe une équipe interdisciplinaire de 27 chercheurs provenant d’une douzaine d’universités canadiennes et européennes. Jacques Simard, qui bénéficie

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur. Rédaction Éditrice : Josée Sauvageau, directrice des communications par intérim

également du soutien financier de la Fondation du cancer du sein du Québec, entend mettre au point un outil d’aide à la décision qui permettra d’étendre les bénéfices du programme de dépistage actuel du cancer du sein aux femmes les plus à risque. Chaque année au pays, quelque 22 000 femmes reçoivent un diagnostic de cancer du sein et plus de 5 000 en meurent. « Présentement, le programme de dépistage systématique par mammographie est plus facilement accessible aux femmes de 50 ans et plus », explique le professeur Simard. « Il faut cependant noter que parmi les femmes qui recevront un tel diagnostic, environ 20 % seront âgées de moins de 50 ans. Notre objectif est de développer, à l’aide de la génomique, de meilleurs outils d’évaluation du risque afin de cibler plus efficacement les femmes susceptibles d’être atteintes d’un cancer du sein et de leur offrir

un suivi optimal. » Le professeur Simard est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en oncogénétique et fait partie du plus grand consortium international de recherche sur le cancer du sein. « Nous sommes particulièrement heureux de la sélection des projets des professeurs François Rousseau et Jacques Simard dans le cadre de ce concours », a déclaré le recteur de l’Université Laval, Denis Brière. « Les travaux de ces chercheurs de renommée internationale illustrent de façon éloquente les retombées concrètes de la recherche en génomique sur le bien-être de la population et soulignent le rôle de premier plan que jouent l’Université Laval et le CHU de Québec dans ce créneau plein d’avenir. »

Rédactrice en chef : Mélanie Saint-Hilaire Journalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie Picard Collaborateurs : Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Claudine Magny, Brigitte Trudel Rédactrice-réviseure : Anne-Marie Lapointe Secrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau

Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618

Production Infographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Deux articles vulgarisant ces recherches sont en ligne au www.lefil.ulaval.ca.

Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965 Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


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Tapis rouge Le 23e Gala de la vie étudiante souligne l’engagement des jeunes par Brigitte Trudel Il y a de la fébrilité dans l’air du campus. Le retour du printemps ? Loin de là ! C’est plutôt qu’est arrivée la date où l’on récompense les initiatives d’étudiants qui se sont engagés de façon remarquable au cours de l’année. La cérémonie qui couronne les récipiendaires dans 26 catégories prend place ce jeudi 18 avril. «  J ’ a i v u d e s a m i s s e m o b i l i s e r durant le printemps érable. J’ai constaté combien ça les nourrissait et j’ai eu envie de plonger à mon tour », raconte le président de l’Association des étudiantes et étudiants de premier cycle en psychologie, Nicolas Poulin-Gagné. En nomination dans la catégorie Association 1er, 2e et 3e cycles, l’étudiant de 3e année et ses 15 comparses ont été retenus pour leurs actions visant à faire grandir le sentiment d’appartenance de leurs pairs. Aménagement d’un nouveau local comme lieu de rassemblement convivial, première édition du Gala méritas de psychologie, tenue d’activités publiques en lien avec des causes touchant le bien-être, comme la distribution de câlins gratuits ou la campagne Movember… Comment reçoit-il la nomination de son association au gala ? « J’y vois l’occasion de souligner le travail exceptionnel de toute mon équipe qui a travaillé très fort », dit-il. Le président ne cache pas qu’il vit ses dernières semaines à son poste avec un brin de nostalgie. « Ça te change comme personne en plus d’être une expérience de groupe extraordinaire. » Marissa Tardif est bien d’accord avec ce constat. L’étudiante en 3 e année de médecine dirige avec deux collègues OSMOSE, initiative finaliste dans la catégorie Projet santé, communautaire et social. Lancée il y a quelques années à l’Université de Montréal et reprise l’an dernier par des étudiants de médecine de Laval, OSMOSE organise des conférences sur la santé mentale dans les écoles secondaires. Le but : briser les tabous et informer les jeunes sur des sujets qui les touchent (anxiété, dépression, anorexie, toxicomanie, etc.) « C’était ma première expérience du genre et j’ai énormément appris », estime Marissa. Belles rencontres, ouverture aux autres, découverte de différents milieux, celle que la psychiatrie attire particulièrement croit que ces

atouts lui serviront dans la poursuite de sa future carrière. Le projet, qui impliquait la formation et la coordination de 30 étudiantsconférenciers, a permis de rencontrer plus de 1300 jeunes durant la session d’hiver. L’étudiante souligne la grande disponibilité des participants malgré leurs études prenantes. « Nous avons aussi développé un nouveau volet au projet, ajoute la jeune femme, soit l’organisation de conférences en lien avec la santé mentale dans les murs de l’Université ». Ainsi, une personne atteinte de schizophrénie a été invitée à rendre compte de sa réalité à la Faculté de médecine. La nomination d’OSMOSE au Gala rend fiers Marissa et son équipe. « Déjà, faire partie du projet était très valorisant. Le fait d’être reconnus comme finalistes, c’est la cerise sur le sundae. » Le Gala de la vie étudiante célèbre les projets de nature communautaire, scientifique, spirituelle et artistique. Dans la catégorie Exposition, Andréanne Gagnon, qui termine sa dernière session en arts visuels et médiatiques, a été retenue pour son projet Les jours sans nuits. Huit dessins à l’encre de Chine faits à la main, numérisés puis agrandis dans le fin détail étaient à la base des œuvres qu’elle a présentées aux visiteurs durant trois semaines, en novembre dernier, à la salle d’exposition du pavillon AlphonseDesjardins. « Mon but était de faire émerger de petits phénomènes, de créer une œuvre dans l’œuvre en allant chercher des détails invisibles à l’œil nu », raconte celle qui en était à sa première exposition solo. En tant qu’artiste, Andréanne croit qu’il est important de sortir des ateliers pour provoquer des rencontres avec le public. « C’est essentiel à mon processus de création », dit-elle. Être finaliste au gala représente pour la jeune femme une chance extraordinaire de se voir reconnue par des pairs dans un domaine qui la passionne. Celle qui met présentement la touche finale à une prochaine exposition de photos puise dans sa nomination l’élan pour continuer. Tous les lauréats du Gala de la vie étudiante reçoivent un trophée et une bourse allant de 350 $ à 600 $, pour une somme totale de près de 13 000 $.

Nicolas Poulin-Gagné entouré d’Audrey-Anne Gagnon-Harvey et de Dominique Caron, de l’Association des étudiants de premier cycle en psychologie. photo David Cannon

Denis Brière, recteur de l’Université Laval. photo Marc Robitaille

L’Université quitte la CREPUQ L’Un i ver si t é L av a l a annoncé, le 15 avril, qu’elle se retirait comme membre de la Conférence des recteurs des universités du Québec (CREPUQ). Cette alliance ne répond plus aux besoins de l’Université en matière de défense de ses intérêts et de son identité, affirme la direction. Le recteur Denis Brière explique les raisons qui ont motivé cette décision.

est que l’Université Laval a davantage d’affinités, en ce qui concerne la recherche et les stratégies de développement, avec le groupe des 15 grandes universités de recherche canadiennes, le U15.

Q La CREPUQ offrait jusqu’ici des services importants, notamment pour l’échange d’étudiants, le recrutement dans les cégeps, l’achat de livres à la Q En quoi la CREPUQ ne répond-elle plus aux besoins Bibliothèque et l’évaluation des nouveaux programde l’Université ? mes. Faut-il s’attendre à R Au cours des dernières une baisse de services à années, une tendance s’est l’Université  ? développée au Québec, soit celle de considérer toutes R Non. D’abord, même si les universités québécoises l’Université Laval n’est plus comme un groupe homogène membre de la CREPUQ, dont les membres sont col- elle continuera de lui verser lectivement responsables des sa contribution durant une décisions de chacun. Cette période de six mois, ce qui lui tendance menace non seu- permettra de bénéficier des lement la diversité des uni- services offerts. Pendant ce versités, mais également leur délai, l’Université discutera autonomie. À titre d’exem- des mesures de transition ple, lorsque le gouvernement appropriées avec les diffédu Québec a annoncé, tout rents organismes concernés, juste avant le Sommet sur dont la CREPUQ, mais aussi l’enseignement supérieur, le ministère de l’Enseigneles compressions financières ment supérieur et le futur rétroactives auxquelles je me Conseil National des unisuis opposé, nous n’avons pas versités. Par ailleurs, il est eu le soutien de la CREPUQ. prévu que l’offre des serJe peux comprendre que pour vices offerts par la CREPUQ une organisation à ce point soit révisée lors du prodiversifiée, cela demeure très chain chantier du Conseil. difficile de défendre les inté- Se retirer de la CREPUQ ne rêts, la spécificité et l’iden- signifie pas pour autant que tité d’une université comme nous cesserons nos nomla nôtre. En fait, la réalité breuses collaborations avec

certaines universités, bien au contraire! Comprenons-nous bien : il continuera d’y avoir des services interuniversitaires. Loin de nous l’idée de faire cavalier seul parmi les universités au Québec. Q Que pensez-vous de la proposition de la Coalition avenir Québec de moduler les droits de scolarité suivant le coût des programmes d’études ? R Je n’ai jamais officiellement soutenu cette proposition sur la modulation des frais de scolarité. Bien que je ne sois pas contre, je ne crois pas qu’il s’agisse d’une solution magique. Ce n’est pas la modulation qui va résoudre les problèmes financiers des universités. Oui, c’est une solution qui peut avoir un certain sens. Mais, selon moi, la situation est beaucoup plus sérieuse. Chaque année, le Ministère indexe de 0,71 % la subvention pour les coûts de système (chauffage, salaires, etc.) alors que ceux-ci augmentent de 1,5 % à 2 % par année. Il nous faut donc assumer, chaque année, entre 8 et 10 M$ pour couvrir la différence. D’autre part, les effets de la modulation sur l’accessibilité aux études dans les secteurs à coûts plus élevés doivent être analysés avec soin. Propos recueillis par Claudine Magny


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en bref Un nouveau comité directeur à l’ÆLIÉS L’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (ÆLIÉS) a un nouveau comité directeur pour la période 2013-2014. L’élection a eu lieu le mercredi 10 avril. Le conseil d’administration de l’association a procédé au choix des membres. François Talbot (maîtrise en sociologie), le vice-président sortant aux affaires internes, est le nouveau président. André-Marie Taptue (doctorat en économique) est reconduit dans ses fonctions de vice-président aux affaires financières et au développement. Pierre-Louis GosselinLavoie (doctorat en philosophie) occupe le poste de vice-président aux affaires internes. Stéphane Lebrun (doctorat en musique) est le nouveau vice-président aux affaires externes. Enfin, Roula Hadchiti (maîtrise en administration et évaluation en éducation) demeure secrétaire générale. Deux postes restent à pourvoir : la vice-présidence aux études et à la recherche ainsi que la vice-présidence aux droits étudiants. Des élections auront lieu le 8 mai prochain. L’ÆLIÉS représente l’ensemble des étudiants inscrits aux 2e et 3e cycles de l’Université Laval, soit quelque 11 000 membres. Y.L.

Pleins feux sur la Fondation Bénévole depuis plusieurs années pour la Campagne communauté universitaire, Julie Bertrand représente les employés de soutien sur le comité de campagne pour une deuxième année consécutive. Ses raisons ? « Chaque année, je suis en mesure de voir l’impact des dons sur de nouveaux étudiant, qui bénéficient de bourses, de nouveaux équipements de recherche et de l’avancement de la formation, explique-t-elle. C’est une fierté de pouvoir faire une différence dans mon milieu de travail. » Année après année, plus de 200 professeurs et employés de l’Université prennent le temps de solliciter leurs pairs de façon bénévole. Il s’agit d’un réseau essentiel au succès de la campagne. Ça vous intéresse d’en faire partie ? Faites-en part au ful@ful.ulaval.ca.

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À vendre : articles divers Un site Web permettra bientôt au personnel du campus et au grand public d’acheter les biens excédentaires de l’Université par Yvon Larose Le 22 avril, Jour de la Terre, le Service des immeubles procédera au lancement de la plateforme d’échange Web L’Entrepôt (www.entrepot. ulaval.ca). Conçu en collaboration avec le Service des finances et la Direction des technologies, ce site a pour objectif de désencombrer les lieux d’entreposage de matériel du campus, en premier lieu l’entrepôt du PEPS. Comment ? En encourageant les quelque 9 000 employés réguliers et non réguliers de l’Université, avec l’autorisation de leur supérieur hiérarchique, à revendre, par Internet, les biens excédentaires de leur lieu de travail. « Le réemploi des biens usagés est loin d’être une pratique courante sur le campus », explique MarieMichèle Couture, conseillère en approvisionnement responsable au Service des finances. Selon elle, la plateforme d’échange permettra de responsabiliser l’ensemble des employés dans l’identification et l’affichage de tous les biens dormants. « Nous voulons développer le réflexe de maximiser l’utilisation de ce qu’on a sur le campus afin

de réduire au minimum les commandes de biens neufs, poursuit-elle. Dans l’esprit du développement durable, nous favoriserons ainsi une saine gestion financière des biens de l’Université tout en minimisant son empreinte environnementale. » Le matériel excédentaire du campus se présente sous de multiples formes. Il y a notamment des ordinateurs et des cartouches d’encre, de la papeterie, des meubles et des équipements de laboratoire. Mentionnons également des livres, des instruments de musique, des outils et même des vélos stationnaires ! Chaque année, 3000 requérants remplissent plus de 50 000 bons de commande. « L’Université acquiert une moyenne de 125 M$ de biens et de services par an, indique Marie-Michèle Couture. Les biens représentent environ 85 % de ce montant. » L’ E n t r e p ô t a r r i ve a u bon moment. Les espaces d’entreposage de la cité universitaire ont atteint leurs limites, que ce soit au PEPS ou dans les facultés. Dans celles-ci, la tendance consiste à accumuler les biens

Marie-Michèle Couture veut donner une seconde vie aux meubles qui dorment dans l’entrepôt du PEPS. photo Julie Picard

excédentaires un peu partout, sujet à l’adresse suivante : là où c’est possible. www2.ulaval.ca/la-vie-uniLa procédure à suivre con- versitaire/ulavaltv.html. siste à déterminer le bien excédentaire, à autoriser sa vente par le Service des immeubles et à l’afficher. L’affichage interne dure 30 jours. Si le bien n’a pas trouvé preneur à la fin de cette période, il Il y a des devient visible pour le grand ordinateurs, public. L’argent de la vente retourne entièrement à l’unité de la administrative qui a conclu papeterie, des la transaction. Les prix seront établis par meubles, des les responsables des unités administratives, puis validés instruments de par le Service des immeubles musique, des afin de s’assurer qu’il sont justes. « Le site permettra de outils et même sortir les biens excédentaires des vélos avant qu’ils ne perdent leur valeur marchande », souligne stationnaires Marie-Michèle Couture. La galerie vidéo de l’Universi té L av a l m ettra en ligne, le 22 avril, une capsule d’information sur le même

Bolide vert Une délégation de la Faculté des sciences et de génie a remporté l’Éco-marathon Shell des Amériques qui s’est déroulé du 5 au 7 0avril à Houston, au Texas. L’équipe a établi un nouveau record nord-américain lors de cette compétition de design de véhicules à faible consommation d’essence avec une performance de 1525 km/l. Elle a devancé 30 autres écoles de génie du continent.


foresterie

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Un dur de dur Dorloter un chêne rouge élevé dans une plantation n’enlève rien à la densité de son bois par Jean Hamann Traités aux petits oignons à coups d’interventions sylvicoles destinées à leur rendre la vie plus facile, les arbres de plantation poussent plus vite que leurs cousins naturels. Produisent-ils, par ricochet, un bois moins dense ? Il semble que non, du moins pas le chêne rouge, rapportent des chercheurs du Département des sciences du bois et de la forêt dans un récent numéro de la revue Forestry. Astrid Genet, David Auty, Alexis Achim, Mikael B e r n i e r, D av i d Po t h i e r et leur collègue Alain Cogliastro, de l’Université de Montréal, ont examiné des sections de 14 chênes rouges de milieux naturels et de 18 chênes de plantation provenant de la Montérégie à l’aide d’un microdensitomètre à rayons X. Leurs analyses indiquent que les arbres de plantation affichent une croissance radiale presque trois fois plus élevée qu’en forêts naturelles. Malgré cela, la densité de leur bois s’établit à 734 kg/m 3 alors qu’elle est de 760 kg m 3 en nature, une différence non significative sur le plan statistique. La densité du bois dépend en partie de la taille des vaisseaux qui transportent la sève : plus la lumière de ces vaisseaux (l’espace intérieur de leur conduit) est de grand diamètre, plus le bois est poreux. « Au printemps, les chênes rouges produisent surtout des vaisseaux de grande taille, souligne Astrid Genet. Plus tard dans la saison, la lumière des vaisseaux est plus petite, de sorte que le bois est plus dense. » Selon les projections des chercheurs, la croissance radiale supérieure des chênes en plantation leur permettrait d’atteindre une taille commerciale en 60 ans. « En milieu naturel, il faut compter environ 150 ans, ajoute la chercheuse postdoctorale. À priori, il s’agit d’une réduction appréciable de la durée du cycle de rotation, mais il faudrait faire une analyse économique détaillée pour évaluer la rentabilité des interventions sylvicoles. À la lumière de notre étude, nous pouvons déjà affirmer que l’augmentation de la vitesse de croissance du chêne rouge en plantation n’affecte pas la densité

de son bois ni les usages qu’on peut en faire. » Quant à savoir si le réchauffement climatique sera lui aussi sans effet sur la densité du chêne, les chercheurs se montrent prudents. « Comme cette espèce pousse dans des endroits plus chauds que chez nous, une partie de la population devrait être en mesure de s’adapter à un climat différent, avance le professeur Alexis Achim. Toutefois, pour déterminer les conséquences des changements climatiques sur la densité de son bois, il faudrait mettre sur pied un projet de recherche axé sur la question. »

Le territoire de l’ancienne forêt de Gishwati a subi une déforestation massive pour faire place à différentes cultures, dont l’eucalyptus et le thé. photo François Côté

Mille collines à reboiser Deux étudiants ont effectué un stage environnemental dans une forêt modèle au Rwanda par Yvon Larose

Au printemps, le chêne rouge produit surtout des vaisseaux de grande taille qui rendent son bois poreux. photo Matthias Wandel

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La croissance radiale supérieure des chênes en plantation leur permettrait d’atteindre une taille commerciale en 60 ans

Cet hiver, François Côté et Catherine Laplante ont passé 68 jours au Rwanda comme stagiaires. Leur sujet d’étude : la forêt modèle en construction au nord-ouest de ce pays d’Afrique. Le stage a été rendu possible grâce à Ressources naturelles Canada, l’Université Laval et le Réseau africain des forêts modèles. Pour l’étudiant, cette activité mettait un terme à ses études en administration des affaires. L’étudiante, elle, est toujours inscrite au baccalauréat en géographie. « Notre mandat consistait à formuler des recommandations devant contribuer au succès de la construction de la Forêt modèle du Rwanda », explique Catherine Laplante, qui s’est penchée sur l’implication des femmes dans ce projet. Le concept de forêt modèle remonte aux années 1990 au Canada. Il vise, à long terme, une utilisation durable et équitable des terres et des ressources naturelles. C’est en 2011 que s’est mise en branle la démarche visant à construire une forêt modèle au Rwanda. Celle-ci est située dans la réserve forestière protégée de Gishwati. C’était autrefois une vaste jungle tropicale. Mais après 80 ans de déforestation, le territoire fait face à de nombreux défis environnementaux. L’agriculture, la conversion en pâturages, la coupe forestière illégale et le transfert massif de réfugiés ont entraîné l’érosion accélérée des sols, la perte de la couche arable, les glissements de terrain et les inondations. Ces différents problèmes menacent l’eau, les infrastructures et l’agriculture. La vulnérabilité de la région est à la fois biophysique, écologique et sociale.

C’est dans ce contexte que le gouvernement rwandais a lancé un vaste programme de restauration des paysages forestiers avec, en priorité, la région de Gishwati. « Le gouvernement montre une grande volonté politique de protéger l’environnement, indique François Côté. Il a compris que des politiques environnementales avancées sont indissociables du développement socioéconomique. » La coopérative de travailleurs étudiée par Catherine Laplante est composée à moitié de femmes. Elle a vu le jour en 2012 en réaction à la surutilisation du bambou qui pousse dans la forêt modèle. Cette plante sert entre autres comme matériau

Catherine Laplante s’est intéressée aux travailleuses d’une coop spécialisée dans la culture du bambou.

de construction et à l’artisanat. Elle constitue aussi un aliment important pour les gorilles, lesquels attirent beaucoup de touristes. En un an, la pépinière a dégagé des bénéfices de 8 000 $. « Je voulais savoir comment les femmes s’étaient intégrées aux activités de la pépinière et comment ces activités les valorisaient, indique l’étudiante. J’ai été grandement

François Côté et sa conjointe ont assisté à un mariage au Rwanda.

surprise. Toutes ont dit être capables d’accomplir l’ensemble des tâches, qu’elles avaient les mêmes capacités que les hommes et qu’il ne devrait y avoir aucune discrimination. » Les résultats de son étude serviront de base de données au programme de mise en place du Réseau de femmes entrepreneurs des forêts modèles africaines. Pour sa part, François Côté a analysé les possibilités de financement durable des activités qui ont cours dans la forêt modèle. En compagnie d’un collègue rwandais, il a réalisé des entrevues avec des fonctionnaires, des magistrats et des gestionnaires d’ONG. Il a fait quelques visites de terrain et effectué un travail d’analyse et de rédaction. Selon lui, la formule dite de paiement pour services environnementaux comporte de grands avantages. Il recommande aussi le recours à l’agroforesterie sur les parcelles de terre cultivée des bassins versants. L’agroforesterie consiste à associer des arbres avec des plantes cultivées ou du bétail. Cette approche protège les champs contre l’érosion et atténue les inondations. « Nous avons déterminé la protection des bassins versants ainsi que la séquestration du carbone, soit le fait que les arbres absorbent les émissions de CO 2, comme les services environnementaux que l’agroforesterie pourrait valoriser », conclut-il.


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nutrition

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ils ont dit... Sur l’importance de la formation continue chez les médecins

Julie Thériault, médecin clinicienne enseignante adjointe à la Faculté de médecine Le Soleil, 7 avril

Recevoir son diplôme de médecine ne marque pas la fin de la formation pour un professionnel de la santé. Durant toute sa carrière, on doit s’assurer que ses compétences sont à jour. Médecin de famille, Julie Thériault considère qu’elle n’aura jamais fini d’apprendre. « C’est très stimulant de se retrouver dans le rôle d’apprenant. On est contents d’avoir de nouveaux outils pour être de meilleurs médecins. Et on est sensibilisés au fait qu’on en a pour toute notre vie. Cela fait partie de la curiosité qu’on a. »

Sur la légitimité du rapatriement de la Constitution

Patrick Taillon, professeur à la Faculté de droit La Presse, 11 avril

Dans son récent livre La bataille de Londres, l’historien Frédéric Bastien allègue que la règle séparant les pouvoirs politique et judiciaire aurait été transgressée lors du rapatriement de la Constitution canadienne en 1981. « On ne changera pas le cours des choses, commente le professeur Patrick Taillon, mais il faut que lumière soit faite, que l’on sache si c’est un cas isolé. »

Sur l’utilisation du français comme langue de recherche Dans un article sur l’utilisation du français comme langue de recherche, Mathieu Ouimet conclut que les chercheurs qui rédigent surtout dans la langue de Pasteur publient moins et sont moins cités que les autres. Or, il existe à l’Université Laval une politique Mathieu sur l’usage du français, qui Ouimet, prodemande aux enseignants fesseur au Département de d’utiliser « à qualité scienscience politique tifique et à portée égale, les canaux francophones pour la diffusion de leurs travaux Le Soleil, scientifiques ». Selon le 14 avril politologue, ce document ressemble davantage à un vœu de l’Université qu’à une véritable ligne de conduite. « Je serais curieux de savoir combien de professeurs ont déjà lu ladite politique. »

Un peu de tout, mais pas trop ! Nouvelle blogueuse au magazine Contact, la nutritionniste Simone Lemieux veut contribuer à simplifier ce casse-tête qu’est devenue l’alimentation par Renée Larochelle Êtes-vous allé bouquiner dans une librairie récemment ? L’une des choses qui frappent le plus est le nombre élevé de livres de recettes et d’ouvrages consacrés à l’alimentation. Même constat pour les revues dont plusieurs présentent une section recettes de plusieurs pages. À la télévision, des émissions comme L’épicerie ou Ricardo sont religieusement suivies chaque semaine par des centaines de milliers de téléspectateurs. Question : qu’est-ce qui explique cet engouement pour tout ce qui touche à l’alimentation ? « C’est très simple : nous mangeons trois fois par jour ! » répond Simone Lemieux, professeure au Département des sciences des aliments et de nutrition, dont les recherches portent notamment sur l’obésité et les comportements alimentaires. « L’alimentation est devenue un véritable champ de bataille. Plus on a le choix, plus on a l’impression qu’on a fait le mauvais choix. De nos jours, cela devient assez stressant quand on souhaite bien se nourrir… » Depuis le 9 avril, cette nutritionniste signe un blogue dans le site Internet de Contact, le magazine des diplômés de l’Université Laval. Elle espère aider les lecteurs à y voir plus clair dans leur assiette. « Par exemple, tout le monde sait que les fruits et les légumes devraient constituer la base notre alimentation, dit-elle. Mais on a beau vouloir bien se nourrir, ce n’est pas toujours notre tête qui décide : nos états émotionnels interfèrent également avec la nourriture. » Qui ne se souvient pas du morceau de tarte au sucre si réconfortant (mais bourré de calories) que notre mère nous servait au retour de l’école ? Curieusement, le fait que les gens dévorent les livres de recettes ne signifie pas pour autant qu’ils cuisinent davantage. Car préparer un repas demande de la planification et du temps. Comme on manque souvent des deux, la solution de facilité consiste bien souvent à sortir une pizza du congélateur pour le souper. « Le temps est une

barrière importante à la préparation des repas, convient Simone Lemieux, surtout si on a une famille. À l’ère d’Internet haute vitesse, où on obtient tout en quelques secondes, prendre le temps de cuisiner un repas n’est pas toujours une priorité pour tous. » Dans ses prochains billets, Simone Lemieux abordera la question de l’importance de mettre de la couleur dans son assiette. Qui dit couleurs dit variétés d’aliments : rouge pour tomate, vert pour haricots, bleu pour bleuet. À côté de ces teintes vives, le brun – associé à la restauration rapide – fait bien triste figure. La nutritionniste compte également traiter de l’obésité infantile. Selon les dernières statistiques de l’Agence de santé publique du Canada, 26 % des jeunes âgés de 2 à 17 ans souffrent de surpoids ou d’obésité. Si on ne veut pas que notre enfant mange cinq ou six biscuits en arrivant de l’école, le mieux est de ne pas en acheter,

conseille-t-elle. En même temps, un enfant qui se fait répéter ad nauseam que le céleri ou le brocoli est bon pour la santé risque de développer une certaine aversion pour tout ce qui s’appelle légume. Que faire ? Avant tout, dédramatiser et ne pas attacher d’« étiquettes émotionnelles » à certains aliments. Mais aussi, trouver des solutions pratiques en mettant par exemple une assiette de fruits ou de légumes sur la table ou dans le frigo. Enfin, et surtout, donner l’exemple. Rien ne sert en effet de faire de grands sermons sur les bienfaits d’une saine alimentation si on s’empiffre de croustilles et de boissons gazeuses. « J’espère que les gens seront moins stressés en lisant mon blogue, conclut Simone Lemieux. Pour résumer, je dirais qu’il faut manger de tout, mais pas trop ! » Les blogues de Contact offrent au grand public un accès privilégié à des scientifiques de divers domaines. Ils sont alimentés par des chercheurs et des professionnels de l’Université Laval qui profitent de cette tribune pour communiquer leurs connaissances et apporter leur éclairage sur des phénomènes de société. www.contact.ulaval.ca

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L’alimentation est devenue un champ de bataille : plus on a le choix, plus on a l’impression qu’on a fait le mauvais choix

Professeure au Département des sciences des aliments et de nutrition, Simone Lemieux étudie les comportements alimentaires. photo Marc Robitaille


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société

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Kamel Beji sur le recrutement de travailleurs temporaires à l’étranger

Kamel Beji photo Marc Robitaille

Bien des citoyens ont appris l’existence d’une immigration temporaire en sol canadien par les reportages récemment diffusés sur la Banque Royale du Canada. Cette institution aurait en effet licencié des employés pour embaucher des sous-traitants indiens venus se former à Toronto. Depuis, RBC a fait marche arrière. Le phénomène de précarisation du travail est toutefois bien enclenché, comme le constate Kamel Beji, professeur au Département des relations industrielles. Q Comment expliquer que le programme de travailleurs étrangers temporaires ait doublé depuis 2006, s’établissant aujourd’hui à 338 000 personnes ? R Ce programme s’inscrit dans une optique très claire, celle de faire face à la pénurie de main-d’œuvre. Si l’objectif de l’immigration permanente vise aussi à peupler le Canada, l’immigration temporaire au départ cherchait surtout à combler des besoins très précis dans des domaines où la main-d’œuvre manque. Cela concernait aussi bien des gens très qualifiés que des travailleurs peu spécialisés, confrontés souvent à des conditions très précaires. Assez vicieusement, ce programme s’est transformé, et les immigrants temporaires des dernières années ont remplacé des employés existants. C’est ce qui s’est passé dans le cas de RBC. L’immigration devient un outil aux mains des entreprises désireuses de minimiser leurs coûts de production. Olymel, par exemple, a délocalisé des abattoirs en Alberta en utilisant ce programme. HD Mining, une minière en Colombie-Britannique, a embauché 300 Chinois en prétendant dans l’offre d’emploi qu’il fallait parler mandarin pour occuper les postes offerts.

les emplois saisonniers que délaissent les travailleurs? [Ceux-ci ne peuvent plus se permettre d’avoir recours fréquemment à l’assurance-emploi avec les pénalités imposées par la réforme actuelle.] Ce seront les immigrants temporaires. Il y aura donc sans doute un transfert d’emplois avec une détérioration des conditions de travail. Souvent embauchés comme employés spécifiques, ces travailleurs étrangers ne bénéficient pas de toutes les protections de la loi du travail. Selon plusieurs études, ils sont payés en moyenne entre 15 et 20 % de moins que les autres salariés. De plus, les employeurs leur facturent parfois un loyer bien supérieur au prix du marché, tout en les obligeant à résider sur place. Même si les conditions de travail sont pénibles, il est difficile pour eux de se plaindre car, bien souvent, leur contrat les lie à un seul employeur. S’ils y mettent fin, ils doivent quitter le Canada. Même si la Cour suprême a permis il y a quelques jours à certains travailleurs temporaires de se syndiquer, ce serait étonnant qu’ils prennent le risque de le faire. Q Comment peut-on alors améliorer les conditions de travail de cette catégorie grandissante d’immigrants? R Il faudrait avant tout que les gouvernements provinciaux et fédéral travaillent de concert pour mettre sur pied une approche commune de ce type d’immigration, d’autant plus que le travail saisonnier touche davantage certaines régions. C’est très important aussi de disposer d’une institution de contrôle des comportements des employeurs au cas où ces derniers ne respectent ni la Charte des droits et libertés ni l’équité en emploi. L’immigrant temporaire doit pouvoir disposer des mêmes lois que toute personne qui travaille sur le sol canadien, soit une rémunération équitable, un accès aux recours possibles et un soutien de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) en cas d’accident au boulot. Dans certains exemples récents, on a constaté un flou total dans la couverture sociale des individus faisant partie du programme de travailleurs étrangers temporaires, car il y a beaucoup d’interprétation à propos de leur statut. Il faudrait aussi que l’information concernant le contrat de travail soit vraiment transparente, et que cette entente soit traduite dans la langue des immigrants. Ceux qui viennent ici en passant par des agences intermédiaires signent des contrats dans leur pays qui ne correspondent pas au marché du travail d’ici. Finalement, y a-t-il une réelle volonté politique du gouvernement fédéral de contrôler l’immigration temporaire pour qu’elle ne devienne pas du cheap labor? Je n’en suis pas sûr…

Q Avec la réforme de l’assuranceemploi, peut-on imaginer une concurrence accrue entre les Canadiens et les immigrants temporaires pour des emplois peu spécialisés? R Certainement. Le gouvernement fédéral sacrifie le statut d’emploi des travailleurs au nom de la flexibilité. Les deux régimes vont vers la précarisation de la main-d’œuvre, qu’elle soit canadienne ou immigrante. Qui va occuper Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Djemila Benhabib lors de sa conférence sur le campus, le 12 avril. photo Marc Robitaille

Féministe en veston rose Il n’y a pas de salut pour les femmes hors de la laïcité, estime la politicienne québécoise d’origine algérienne Djemila Benhabib en conférence sur le campus par Renée Larochelle Djemila Benhabib arrive avec quelques minutes de retard. Arborant un pantalon sexy et un décolleté plongeant, l’auteure de Ma vie à contre-Coran offre d’abord ses excuses aux étudiants venus l’entendre en ce midi du 12 avril dans un amphithéâtre bondé du pavillon Charles-De Koninck. En effet, elle a su le matin même qu’elle était finaliste au prix de littérature Gérald-Godin pour son dernier livre, Des femmes au printemps. Des appels de journalistes l’ont retardée. L’ouvrage, qui traite du rôle des citoyennes du Moyen-Orient pendant le Printemps arabe de 2011, lui a permis d’être finaliste au prix Simone-de-Beauvoir 2013. Cette distinction est décernée à Paris par un jury international à des personnes ou des associations qui défendent les droits des femmes. Invitée par le Parti québécois de l’Université à venir parler de féminisme et de laïcité, Djemila Benhabib raconte les moments marquants de sa vie. En 1994, elle quitte l’Algérie pour la France après la condamnation à

mort de toute sa famille par le Front islamique du jihad armé. Déçue par la France, elle se cherche un pays. Ce pays, Djemila Benhabib le trouve au Québec, en 1997, à l’âge de 25 ans. « Je voulais une démocratie occidentale où il faisait bon vivre pour les femmes », dit cette titulaire d’une maîtrise en physique qui a été reconnue comme réfugiée politique à son arrivée au Québec. « Ma tête était libre depuis tant d’années, mais pas mon corps. Ici, je me suis sentie complètement libre. » Le 11 septembre 2001 est venu briser cette belle sérénité. « Moi qui avais fui l’intégrisme musulman, je réalisais qu’il était toujours présent, souligne cette Trifluvienne d’adoption. Les tentacules de cette internationale islamiste étaient capables de frapper au cœur de la première puissance du monde. Dans les jours qui ont suivi, je me suis rendue à New York pour prendre le pouls de la ville. Un véritable cauchemar. » Autre événement ayant fortement secoué Djemila Benhabib : les auditions de

la Commission BouchardTaylor, créées en 2007 pour examiner les questions liées aux accommodements raisonnables basés sur des motifs culturels ou religieux. « Lorsque j’ai vu des centaines de Québécois défiler pour dire leur inquiétude de ce retour du religieux dans l’espace public, je me suis dit que je devais réagir. Je n’étais pas venue au Québec pour revivre ce que j’avais vécu en Algérie. » Cette réflexion s’est poursuivie dans Les soldats d’Allah à l’assaut de l’Occident, paru en 2011 chez VLB éditeur. Dans cet essai, Djemila Benhabib dénonce l’école de pensée multiculturaliste encouragée par Québec solidaire. Elle estime tout aussi inquiétante la position de la Fédération des femmes du Québec qui souhaite s’engager dans la voie de la compromission avec l’islamisme. Cette fédération est gangrenée par les lobbys islamistes, allègue-t-elle. « Les droits des femmes ne sont rien sans la laïcité, conclut la conférencière. Ces droits ont commencé à exister quand il y a eu une nette séparation entre le pouvoir religieux et le pouvoir politique. Il faut être fidèle aux luttes des Québécois qui ont contribué à façonner le Québec tel qu’il existe aujourd’hui. Nous avons des acquis en matière de droits des femmes. Il faut les conserver. »


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Larry Rasmussen Voici la nouvelle et les illustrations lauréates du concours L’image des mots 2013 par Cédric Panos Oh, bien sûr, Larry Rasmussen aurait pu accéder à une position sociale autrement plus élevée que celle, accroupie, de cireur de chaussures. Bien sûr, et c’est d’ailleurs ce que tous avaient cru des années plus tôt, Larry Rasmussen aurait pu devenir ce que d’aucuns considéreraient comme socialement important. Déjà pendant ses brèves études universitaires, on lui promettait un avenir resplendissant dans le domaine de l’administration de choses administrables, l’important ici n’étant pas tant la chose à administrer que le titre, la fonction et le salaire qui allaient avec. Larry Rasmussen, car c’était son nom, Larry Rasmussen réussissait tous ses examens avec une facilité confondante, plusieurs ayant même confié à l’auteur de cette ligne et des précédentes (de même que des prochaines) l’avoir déjà aperçu – car le voir autrement qu’en l’apercevant aurait pu être considéré comme une tentative de tricherie – répondre aux questions d’un examen les doigts dans le nez, malgré que tous ne se montrèrent pas d’accord quant à l’appellation des doigts utilisés. Enfin bref. Larry Rasmussen, bien qu’il ne se soit jamais vêtu très bien, extrêmement mal pour être plus exact – par souci d’atteindre le climax de l’exactitude, précisons qu’il ne portait jamais autre chose que son éternel t-shirt jaunâtre (qui jadis avait été blanc) et son jean bleu délavé (dont on pouvait suivre l’évolution en comptant les taches qui s’y accumulaient et qui ne disparaissaient jamais, pas même un peu, preuve par l’exemple de l’importance qu’il allouait à la salubrité de ses vêtements) –, et bien que son hygiène corporelle s’accordât parfaitement aux guenilles avec lesquelles il se couvrait la nudité – c’est-à-dire que le contact de la moindre goutte d’eau horripilait tant Larry Rasmussen que Larry Rasmussen ne se lavait que sporadiquement, à sec, à l’aide d’essuie-tout et de lave-vitre, et encore, seulement lorsqu’il en trouvait, et encore, seulement lorsqu’un membre de sa famille, le plus souvent son arrièregrand-tante, lui faisait une remarque désobligeante concernant l’odeur émanant de son humble individu, par orgueil alors seulement daignait-il se frotter un peu –, qu’il ne se taillait la barbe, et de façon grossière, que lorsqu’une paire de ciseaux lui tombait sous la main (chose très rare pour qui ne tend jamais la main) et bien que, pour finir, il ne s’exprimait que de façon très parcimonieuse autrement qu’en jurant et en injuriant tous ceux qui se trouvaient sur son passage, grognant et bavant comme un saintbernard mal élevé auquel on viendrait d’extraire deux incisives à froid, malgré tout, Larry Rasmussen détenait un pouvoir de fascination sur la gent féminine que l’on ne pouvait nier, et qui ne se démentait pas – ce qui, force nous est de l’admettre, revient au même.

Larry Rasmussen n’écrivait pas dans le journal étudiant ni ne jouait à un quelconque sport d’équipe – dont les matchs sont pour certaines jeunes femmes une occasion en or visant à leur faire rencontrer un bel athlète avec qui elles pourraient s’enorgueillir un jour de marcher main dans la main. En d’autres mots, il ne participait à aucune des deux activités majeures – car on en trouve plusieurs autres, plus spécifiques, allant des ligues d’improvisations, verbales ou musicales, aux simples improvisations pugilistiques à la sortie des cours, par ailleurs extrêmement rares et tout à fait illégales – permettant à un étudiant universitaire de sortir du lot, soit par ses prouesses cérébrales, soit par ses performances physiques, et d’attirer sur lui l’attention d’une foule de femmes en liesse prêtes à tout pour ne serait-ce qu’une petite discussion leur permettant de se montrer en public accompagnées d’un spécimen exceptionnel. Si ce n’était de ses bonnes notes à l’Université, bref, et de la relation particulièrement courtoise qu’il entretenait avec l’épicier du coin (Larry Rasmussen, qui avait des racines vaguement vietnamiennes, prenait toujours plaisir à discuter avec un « pure laine »), Larry Rasmussen n’avait pour lui, du point de vue social, rien du tout, du moins à première vue (et à deuxième et à troisième et à quatrième…). Or, plusieurs en étaient jaloux. Plus ou moins cent pour cent de ceux-là étaient des jeunes hommes qui, bouleversés dans leurs habitudes de la hiérarchie sociale, s’avéraient d’un seul coup totalement démunis face à une attaque aussi soudaine qu’incompréhensible : comment ce pouilleux puant mal rasé fraîchement débarqué à l’Université, sorti de nulle part, chaque jour pareillement vêtu du même «uniforme » jamais lavé chaque jour plus sale que le précédent, pouvait-il arracher à l’élite de la masculinité universitaire dont ils faisaient partie, comment ce petit dégueulasse qui ne faisait rien d’autre que ne rien faire, pas même parler, pas même se battre, comment pouvait-il leur arracher les plus précieuses perles de la féminité environnante ? De quel droit s’appropriait-il, même sans demander quoi que ce soit, de quel droit s’arrogeait-il un droit de propriété sur les plus belles femmes de la cité universitaire sans même être capable (l’avait-il prouvé ? Non ?) de soulever deux fois son propre poids dans une salle d’entraînement ? Comment pouvait-il, sans jamais confirmer ni infirmer son intelligence, comment, en d’autres mots, sans mots, pouvait-il accéder au même statut intellectuel, du moins en apparence, que, à titre d’exemple, le rédacteur en chef du journal étudiant, Barlet Musac, qui, avant l’arrivée de Larry Rasmussen à l’Université, faisait trembler d’émotion les jeunes filles à lunettes avec ses

théories farfelues concernant certaines notions impliquant le mot absurde, mais qui, depuis l’arrivée de Larry Rasmussen à l’Université, n’arrivait qu’à faire trembler ses propres mains, de rage, face à une concurrence nouvelle et démesurée ? Les opposants, sinon chez les femmes, ne manquaient pas. Mais rien, pas même les regards de travers, les crachats au pied, les camouflets, les calomnies, pas même les graffitis injurieux sur la porte de la chambre qu’il louait à une vieille usurière éthiopienne d’une soixantaine d’années – qui lui avait fait à maintes reprises, disonsle, des avances on ne peut plus explicites –, les coups de téléphone tard dans la nuit, son chat Robertwalser trouvé mort pendu sur la corde à linge, rien ne semblait à son épreuve, pas même les compliments professionnels de différents professeurs tachés à l’encre sur ses examens corrigés, les échanges intelligents qu’il entretenait parfois avec ceux-ci par courrier électronique, les soupirs subtilement sexuels de quelques jeunes femmes lorsqu’il prononçait le moindre point-virgule en classe, les regards lourds de propositions indécentes que lui offrait quasiment chaque femelle humaine qu’il croisait dans les couloirs, le souffle creux de leur numéro de téléphone dans son oreille, rien ne l’atteignait, tout se passait comme si Larry Rasmussen avait vécu ailleurs, dans un autre espace, ou à une autre époque, ce qui, au final – on conviendra que force nous est d’admettre qu’il va sans dire que cela va de soi –, revient au même. Larry Rasmussen ne comprenait ni l’épreuve, ni la chance, ni l’échec dans tout ce qui se passait autour de lui, l’aurait-il voulu qu’il n’y serait pas arrivé. Larry Rasmussen, l’aurait-il voulu, n’y voyait rien. Il distinguait les mouvements, il faisait les sons s’accorder entre eux, il pressentait le danger et s’éloignait sitôt que l’odeur de celui-ci se faisait sentir, il résumait ce qu’il avait déjà entendu en d’autres mots qu’il avait, eux aussi, déjà entendus, ailleurs, il rapprochait les notions entre elles de par ce qu’elles s’approchaient d’autres notions déjà apprises, son sourire était celui d’une star de cinéma qu’il appréciait particulièrement et ainsi s’avéraient chacun des mouvements qu’il effectuait régulièrement. Aussi, Larry Rasmussen, un jour, sans que personne ne sache ce qui lui passa par la tête, régla ses frais de scolarité, ne salua personne et se trouva un emploi. Le concours L’image des mots célèbre la créativité étudiante depuis 1996. Les jeunes artistes ont pour mission d’illustrer une nouvelle choisie par la revue littéraire L’écrit primal. Les lauréats de cette année ont reçu leur prix, assorti d’une bourse allant de 200 $ à 400 $, lors d’un cocktail tenu au pavillon Alphonse-Desjardins le 17 avril. Une collaboration du journal Le Fil avec le Cercle d’écriture de l’Université Laval et le Bureau de la vie étudiante.

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art & littérature

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Choix du jury L’image des mots 2013 VOLET ACADÉMIQUE 1. Laurence René, 1er prix

Cette œuvre exprime la solitude du antihéros dans un style graphique qui évoque les mangas. A+ pour la clarté du message et l’usage fort de la couleur. 2. Marco Bourgault, 2e prix

Le visage comme un labyrinthe : ce simple trait traduit le côté énigmatique du personnage. Le jury tient à féliciter l’artiste pour son flirt assumé avec l’abstraction. 3. Guillaume Boutet Dorval, 3e prix

Cet escalier aux marches traîtresses mène aussi bien en bas qu’en haut. Une interprétation originale qui met l’accent sur la condition sociale des étudiants.

VOLET PARASCOLAIRE 4. Charles-Étienne Brochu, 1er prix

Larry Rasmussen est-il une étoile filante ? Tout lui réussit, mais cela l’isole. L’artiste a rendu ce sentiment dans une surprenante palette de teintes tendres. 5. Lisa Grosbusch, 2e prix

«Rat Smussen» valsant au cœur d’une froide cité soviétique… Cette transposition onirique du récit a séduit par sa vision singulière et sa technique.

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5 Larry Rasmussen n’avait pour lui, du point de vue social, rien du tout, du moins à première vue (et à deuxième et à troisième et à quatrième…)


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science

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en bref

Journée en biophotonique et neurosciences La première édition de la journée carrière Neurolinks se déroulera le jeudi 16 mai, en après-midi, au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec (2601, chemin de la Canardière). L’événement a pour objectif de mettre en lien les étudiantschercheurs et stagiaires postdoctoraux en biophotonique et neurosciences avec les entreprises spécialisées dans ces domaines. Les représentants des employeurs présenteront brièvement les activités et les besoins de leur entreprise. Une séance de maillage suivra. L’événement est organisé avec le concours de NanoULaval. Pour information : mario.methot@crulrg. ulaval.ca.

Gros plan sur les cerfs d’Anticosti Le colloque annuel de la Chaire de recherche CRSNG-Produits forestiers Anticosti aura lieu vendredi sur le campus. À cette occasion, cinq membres de la Chaire feront le point sur leurs travaux. Deux conférenciers, Nelson Thiffault et Martin Barrette, tous deux du ministère des Ressources naturelles, prendront également la parole. Leur allocution portera respectivement sur la plantation comme outil de restauration et sur l’aménagement écosystémique dans un contexte de changement climatique. Rappelons que la Chaire a pour mission de développer des méthodes d’aménagement forestier et faunique adaptées aux densités élevées de cervidés. Le colloque est ouvert à tous sans inscription, mais une confirmation de présence serait appréciée. Vendredi 19 avril, de 9 h à 12 h, à la salle Hydro-Québec du pavillon Charles-EugèneMarchand. www.chaireanticosti.ulaval.ca

Mieux connaître les femmes autochtones Aujourd’hui 18 et demain 19 avril a lieu le colloque du Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones et de l’Association étudiante autochtone. Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, prononcera la conférence d’ouverture. Jeudi, les présentations porteront sur les réalités inuites ainsi que sur la présentation de projets et de recherches en cours. La journée de vendredi se déroulera sur le thème des femmes autochtones. Plusieurs aspects les concernant seront traités, dont la justice, le droit, la jeunesse, l’éducation, la santé ainsi que la gouvernance et le militantisme. Jeudi 18 et vendredi 19 avril, dans l’auditorium Jean-Paul-Tardif du pavillon La Laurentienne.

En queue de poisson ? Miser sur des saumons nés en captivité pour augmenter le nombre de géniteurs dans une rivière donne des résultats déconcertants par Jean Hamann L’effort reproducteur de saumons nés en captivité ne parviendra pas, à lui seul, à restaurer les populations naturelles de cette espèce, suggère une étude menée par des chercheurs du Département de biologie. Leurs travaux, publiés dans le numéro d’avril de la revue Evolutionary Applications, démontrent que les saumons libérés en rivière au stade d’alevin (4 mois) ou de tacon (15 mois) ont, une fois adultes, un succès reproducteur deux fois moins élevé que leurs cousins sauvages. Emmanuel Milot, Charles Perrier, Lucie Papillon, Julian Dodson et Louis Bernatchez arrivent à cette conclusion après avoir étudié le succès reproducteur des saumons de la rivière Malbaie sur la CôteNord. Entre 1997 et 2004, environ 283 géniteurs remontaient cette rivière chaque année, ce qui correspond à peine à 20 % du nombre requis pour assurer la conservation de cette population. Pourtant, depuis 1992, un programme visant à restaurer cette rivière a conduit à l’introduction de centaines

tendance à séjourner plus d’un hiver en mer avant de revenir se reproduire. « Ces poissons sont beaucoup plus petits que leurs congénères sauvages et leur succès reproducteur s’en trouve amoindri, commente Louis Bernatchez. Ce phénomène est plus marde milliers de jeunes sau- qué chez les saumons qui mons produits en piscicul- ont été libérés en rivière à un ture. Ces poissons provien- stade plus avancé. » nent de la station d’élevage de Tadoussac et sont issus du croisement de spécimens capturés à la passe migratoire de la rivière Malbaie. La station héberge une vingtaine de géniteurs, dont la moitié est Le succès renouvelée chaque année. Afin de savoir si ces ense- reproducteur mencements portent leurs des saumons fruits, les chercheurs ont comparé, pour les montai- nés en sons de 2002, 2003 et 2004, le captivité succès reproducteur des saumons nés en captivité à celui est presque des saumons sauvages. Pour deux fois ce faire, ils ont dressé le profil génétique de chacun des géni- moins élevé teurs qui a remonté la rivière que celui de à celui de 1141 alevins capturés sur ce plan d’eau lors des leurs cousins trois années subséquentes. sauvages Leurs analyses indiquent que le succès reproducteur des saumons nés en captivité est presque deux fois moins élevé (55 %) que celui de leurs cousins sauvages. Ce faible apport reproducteur serait partiellement attribuable au fait que les saumons mâles nés à la station d’élevage ont deux fois moins

L’élevage en pisciculture pourrait conduire à la sélection de caractères qui sont avantageux en captivité, mais nuisibles pour les populations naturelles, poursuit le chercheur. « La compétition pour la nourriture dans des bassins contenant une forte densité de jeunes poissons (500/m3 à la station de Tadoussac) peut favoriser les spécimens très agressifs. Lorsqu’ils sont libérés en rivière, ces poissons ont un avantage sur les jeunes du même âge, nés en milieu naturel, qui sont de plus petite taille. Par contre, leur succès reproducteur ultérieur est moindre. » Cela dit, les programmes d’ensemencement ne sont pas de l’argent jeté à l’eau, estime le professeur Bernatchez. Ils augmentent les effectifs des populations naturelles de saumons, mais pas dans les proportions escomptées, constate-t-il. « Ces programmes ont leur raison d’être, mais il faudrait en améliorer l’efficacité. Par exemple, les conditions de captivité des jeunes saumons doivent s’apparenter le plus possible à celles du milieu naturel et il faut optimiser la durée du séjour en bassin. Si on libère les jeunes trop tôt, leur risque de mortalité augmente. Par contre, si on les garde trop longtemps, leur survie et leur succès reproducteur ultérieurs diminuent. C’est un gros défi tout ça. »


arts

le fil | le 18 avril 2013

Détournement de sens À la Galerie des arts visuels, une curieuse exposition inspirée du mouvement dada transforme des objets en expérience sonore par Renée Larochelle Déroutante : c’est sans doute le qualificatif qui convient le mieux à cette exposition. Son titre, pata… graphies, fait référence à la pataphysique, la « science des solutions imaginaires », et au mouvement dada. Né en 1916, ce mouvement intellectuel et artistique se fonde sur la liberté de langage. Dans cette foulée, Nataliya Petkova s’éclate dans une proposition en forme de point d’interrogation. Sur un mur sont projetées des images vidéo de son visage. Celui-ci est marqué d’empreintes causées par le port d’une cagoule très serrée. Ces scarifications se transforment et finissent par disparaître. À l’aide d’un programme informatique, l’artiste a capté les pixels des images vidéo et les a traduits en une infinité de lettres recueillies dans deux immenses cahiers. Par leurs titres, La mariée mise à nu par le binaire, même et La mariée mise à nue par les pixels, même, les œuvres évoquent avec humour le travail d’un pataphysicien célèbre, Marcel Duchamp. Plus loin, Nataliya Petkova apparaît affublée d’une étrange prothèse buccale. Une machine lui impose d’étranges mouvements faciaux qui émettent des sons bizarres résonnant dans toute la galerie. Sur le sol gisent des morceaux de plâtre, dont les vibrations ont été captées par une tige de métal. Quel est le sens donné à tout cela ? C’est la question que se pose tout bon

visiteur. L’artiste, elle, ne se préoccupe pas de ces choses. Elle a exploré les recoins de son imaginaire. Elle s’est surtout beaucoup amusée à préparer cette exposition. « Ce qui me passionne dans l’art, c’est la liberté de fusionner les moyens d’expression et de produire des formes hybrides qui alimentent mes recherches », dit cette titulaire d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques. Je travaille beaucoup sur la notion de territoire. Je m’intéresse aussi énormément au langage – parlé, écrit ou de programmation – et à la façon dont le spectateur le comprend. »

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Ce qui me passionne dans l’art, c’est la liberté de fusionner les médiums et de produire des formes hybrides

Selon l’artiste originaire de Bulgarie, le rôle de l’art est de permettre à chacun de voir son propre territoire, sa manière d’être au monde. En fabriquant des objets qui viennent se joindre à son corps, elle laisse la porte ouverte à d’autres horizons. « Dans les vidéos où je porte une cagoule, des traces apparaissent sur mon visage, créées par cet objet fabriqué, explique-t-elle. Après, je les analyse et je les traduis en langage écrit et parlé. Ce langage contient des signes communément utilisés, les lettres, mais dont le sens commun a disparu. Du coup, la liberté de donner le sens que l’on veut apparaît. » Même chose avec la machine qui « lit » les débris de plâtre jonchant le sol. Ces territoires irréguliers sont captés par un appareil qui met littéralement des sons dans la bouche de l’artiste. Ils prennent alors une forme sonore plutôt que visuelle. Une sorte de détournement de sens, caractéristique du parcours de cette jeune artiste. Interrogée sur ce qu’elle souhaite que les gens retiennent de cette exposition, Nataliya Petkova refuse de répondre. « Je laisse le public interpréter librement ce qu’il voit, souligne-t-elle. Il y a une certaine logique dans l’expo, mais les éléments de production ne sont pas tous exposés, ce qui donne un peu d’espace aux spectateurs pour imaginer et, même, fabuler. Chacun peut être touché de différentes manières par les œuvres, ou pas du tout, et ces deux possibilités sont très acceptables. » Jusqu’au 5 mai à la Galerie des arts visuels (295, boulevard Charest Est). Ouvert du mercredi au dimanche, de 12 h à 17 h.

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en bref

L’activiste Mikael Rioux dans Visionnaires planétaires

Visionnaires verts Pour clore sa première saison, l’Association Cinema Politica présente Visionnaires planétaires (2009) de Sylvie Van Brabant. Le film met en scène l’activiste environnemental québécois Mikael Rioux dans sa lutte pour un meilleur avenir collectif. La réalisatrice le suit à travers le monde lors de ses rencontres avec divers environnementalistes. Parmi ceux-ci figurent un designer écologiste canadien, un économiste humaniste suisse et la fondatrice kenyane du Green Belt Movement. Après la projection, le public pourra s’entretenir avec François L’Italien, professeur associé au Département de sociologie, dont les recherches portent sur la transformation des rapports entre l’économie et la société, ainsi que sur la transition écologique. Lundi 22 avril à 19 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack. Entrée libre.

Célébrer la Terre en musique L’Ensemble vent et percussion de Québec présente un concert en hommage à la planète Terre. Au programme : la célèbre Symphonie n° 1 Earth, Water, Sun, Wind de Philip Sparke, suivie de Windows of the World de Peter Graham. L’ensemble jouera aussi en première mondiale Contrafagoteando, une œuvre du compositeur québécois Daniel Finzi. Cette pièce pour contrebasson solo et orchestre à vent mettra en vedette la virtuosité et la grande musicalité de la talentueuse soliste Pascale Leclerc. Une vingtaine d’étudiants de la Faculté de musique et du Conservatoire de musique se joindra à l’ensemble à l’occasion de ce concert très attendu. Samedi 20 avril à 20 h, au Palais Montcalm. Le coût des billets varie entre 13,50 $ et 38 $. En vente sur le réseau Billetech et à la porte le soir du concert. www.evpq.qc.ca

À la rencontre de l’Autre « La rencontre de l’Autre dans sa différence suggère la rencontre de l’Autre en nous, et alimente la réflexion sur notre manière d’être en relation avec l’altérité. » C’est sur ces paroles que des étudiants de la Faculté de théologie et de sciences religieuses convient le public à une exposition sur le sujet. Celle-ci intègre les œuvres photographiques de l’artiste Issam Zejly sur les rituels de la Côte-d’Ivoire dans une réflexion plus vaste sur l’animisme et sa présence dans les religiosités contemporaines québécoises.

Nataliya Petkova devant son exposition en cours à la Galerie des arts visuels. photo Marc Robitaille

Jusqu’au 3 mai, à la salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins.


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fonder sa compagnie

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Créatifs en affaires Le Concours québécois en entrepreneuriat récompense 78 projets Entrepreneuriat Laval et ses partenaires ont honoré 78 jeunes lors de la finale locale du Concours québécois en entrepreneuriat, le jeudi 11 avril. Les lauréats se sont partagé 19 100 $ en bourses et en services. La cérémonie a été présidée par Hugo St-Laurent, président de SiliCycle, devant plus de 150 personnes du milieu universitaire et du monde des affaires de Québec. L e G r a n d P r i x B M O B a n qu e d e Montréal de 5 000 $ a été décerné au projet Innovation EZCom, 1er prix de la catégorie Innovations technologique et technique. Annick Tremblay a obtenu une bourse de 2 000 $ offerte par BCF, avocats d’affaires. Son entreprise propose une solution informatique pour réorganiser les cliniques, augmentant ainsi la productivité des docteurs et l’efficacité des soins aux patients. Dans la catégorie Services aux entreprises, la palme est allée au projet Massouh BioMEDia. Mireille Massouh, de la Faculté des sciences de l’administration, a reçu 1 000 $ du Parc technologique du Québec métropolitain. La lauréate veut aider le public à visualiser des phénomènes médicaux et scientifiques complexes au moyen d’animations et d’illustrations en 3D. Le projet Bergerie InnOvin, présenté par Pierre-Luc Faucher et Pascale Maheu de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, a remporté le 1er prix dans la catégorie Bioalimentaire. Une enveloppe de 1 000 $ offerte par le Service de Placement l’aidera à mettre sur pied un marché de niche auprès des communautés ethniques. Ces lauréats, ainsi que plusieurs autres, accèdent maintenant au niveau régional du Concours québécois en entrepreneuriat. Les gagnants seront connus le 7 mai prochain. Une version longue de ce texte se trouve au www.lefil.ulaval.ca.

Marc-André Chartier a tiré du profil entrepreneurial des leçons qui l’ont aidé à mettre sur pied son entreprise Chef chez soi. photo Marc Robitaille

Acquérir l’esprit d’entreprise Depuis près de 10 ans, le profil entrepreneurial aide les étudiants de divers domaines à développer leur plein potentiel par Brigitte Trudel Le profil entrepreneurial fêtera ses 10 ans l’an prochain. De quoi s’agit-il ? D’un cheminement complémentaire, intégré à plus de 40 programmes de baccalauréat sous forme de cours et de supervision, qui donne droit à une mention spéciale sur le diplôme des finissants. Il ne s’adresse pas qu’aux gens qui ont la bosse des affaires. Théâtre, chimie, kinésiologie, orientation : les programmes concernés sont des plus variés. « L’option s’adresse à tous ceux et celles qui veulent goûter au terrain dans leur champ d’études, précise Guy Verret, chargé d’enseignement au

profil. L’idée, c’est de fournir aux étudiants les outils qui leur permettront d’exploiter tout leur potentiel dans le domaine qui les intéresse. On mise sur la créativité, l’innovation et l’action. » Diplômé de l’année 2009 en administration, Marc-André Chartier est passé par là. Il a apprécié la méthode. « J’ai tendance à devenir moins studieux si je reste dans la théorie, avouet-il. L’aspect pratique du profil m’a stimulé. » Aujourd’hui, il est copropriétaire de Chef chez soi, une entreprise en pleine expansion qui comprend traiteur, boutique et chef à domicile. C’est au

cours de ses études qu’il l’a mise sur pied. « Comment développer mes idées, réaliser un plan d’affaires, créer des liens professionnels… J’ai trouvé tout ce dont j’avais besoin durant le profil pour réaliser mon rêve », témoignet-il. En plus des cours obligatoires, ce programme offre un suivi personnalisé par les professeurs et du mentorat avec un conseiller d’Entrepreneuriat Laval. « J’ai reçu des conseils éclairés, dont celui de me diversifier plutôt que de m’en tenir au service de chef à domicile, mon scénario de départ. » Pour sa troisième année de fonctionnement, il prévoit un chiffre d’affaires qui frise le million de dollars. Guy Verret ne manque pas d’exemples pour décrire comment le profil a aidé des jeunes dans leur carrière. Des étudiants en musique qui apprennent à déchiffrer des contrats

ENTREPRENEURIAT LAVAL REMERCIE SES PARTENAIRES DE LA 15E ÉDITION DU CONCOURS QUÉBÉCOIS EN ENTREPRENEURIAT Majeurs

Associés

Média

Argent

Bronze

et à transiger avec des agents de promotion, des étudiantes en agriculture passionnées par l’élevage des chèvres qui ont été mises en lien avec des producteurs, une étudiante en arts visuels partie en Californie rencontrer de grands illustrateurs… « Pour plusieurs, il s’agit du premier contact avec le milieu qui les intéresse », note le professeur. Marc-André Chartier, lui, connaissait déjà le domaine de la restauration pour y avoir travaillé durant la durée de ses études, notamment au Bistango et au Laurie Raphaël. Cela n’empêche pas que le profil a servi de pierre d’assise à ses projets d’avenir. « J’y ai puisé une méthode de travail qui me servira dans tous mes projets de vie », assure-t-il. C’est que la part de débrouillardise et de confiance en soi que développent les jeunes durant leur parcours est notable, constate Guy Verret. « Le but de leur passage au profil n’est pas obligatoirement de réaliser un projet, mais bien de cumuler un bagage qui les fera évoluer sur les plans personnel et professionnel. Pour un employeur, entre deux candidatures, ça peut faire toute la différence. »

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Pour en savoir plus : www.profilentrepreneurial.ulaval.ca

J’y ai puisé une méthode de travail qui me servira dans tous mes projets de vie


livres

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en bref Autant en emporte le temps Ils sont au nombre de trois et se rencontreront au hasard de leur destin tortueux. Émile, Francis et Ariane traînent leur mal de vivre et nouent des relations épisodiques des Îles de la Madeleine à Vancouver et de Oakland à Montréal. L’équation du temps est le premier roman de l’étudiant au doctorat en études littéraires PierreLuc Landry, tout juste paru aux Éditions Druide. Il y trace le portrait d’une génération bohème en quête de sens et de projet. Maladroits et incertains, ses personnages agissent sous l’impulsion du moment et s’égarent souvent. Cette fiction, d’une qualité d’écriture certaine, interroge le temps et, malgré son réalisme, flirte parfois avec l’étrange. Cette reconstitution d’un magasin général lors du Festival du Voyageur qui se tient en février à Saint-Boniface, quartier français de Winnipeg au Manitoba, illustre bien le rapprochement de la culture métisse et canadienne-française. photo Dan Harper

L’épopée des francophones en Amérique Un ouvrage richement illustré raconte l’implantation, les migrations et les métissages des locuteurs français sur le continent par Anne-Marie Lapointe Un atlas de la francophonie nord-américaine vient de voir le jour après plus de 10 ans de travail acharné. Publié aux Presses de l’Université Laval, il a nécessité la collaboration de 36 auteurs, sans compter l’expertise du Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ). Le résultat ? Un ouvrage de synthèse ambitieux qui appréhende le fait francophone de 1604 à aujourd’hui dans ses aspects géographiques, démographiques et historiques, tant au Québec qu’ailleurs. « L’histoire des locuteurs français est exceptionnelle », s’exclame Marc St-Hilaire, professeur au Département de géographie, qui a dirigé le projet avec son collègue Yves Frenette, historien à l’Université d’Ottawa. «   L’ i m m i g r a t i o n e u r o péenne francophone a été très réduite en Amérique du Nord. Et pourtant, cette population, qui n’a jamais représenté plus de 5 % de celle du territoire, ne s’est pas fait noyer. On peut expliquer ce phénomène par la fécondité élevée des francophones catholiques, mais aussi par leur faible urbanisation et leur occupation du lieu, notamment par l’agriculture. »

Les 300 pages de La francophonie nordaméricaine sont parsemées d’images et de cartes qui retracent, de façon vivante, les migrations des colons français, puis celles de leurs descendants acadiens, canadiens-français, créoles et huguenots. Les Européens francophones et les Métis ne sont pas en reste. On voyage ainsi des Maritimes à l’Abitibi en passant par la NouvelleAngleterre, la Louisiane et le Midwest américain en cinq chapitres qui balisent les grandes périodes de cette histoire. « Nous avons développé trois trames – textuelle, cartographique et iconographique – qui se complètent, souligne Marc St-Hilaire. Si bien qu’il est possible d’avoir une bonne idée du fait français en Amérique uniquement en regardant les photos ou en consultant les cartes. » « C’est d’ailleurs ce qui fait la beauté et la richesse de ce voyage dans le savoir », renchérit Étienne Rivard, géographe et professionnel de recherche au CIEQ, qui s’est plongé dans la coordination de l’ouvrage en 2009. Étienne Rivard, qui a rédigé une thèse sur les Métis de l’Ouest, signe dans le livre

quatre textes sur ce peuple et l’espace francophone dans cette région. Descendants des colons français qui se sont installés dans le nord-ouest pour y faire la traite des fourrures, les Métis naviguent entre deux mondes. Ils servent d’interprètes et de guides pour les explorateurs en plus d’être commerçants, notamment de pemmican, la viande de bison séchée. Ils se déplacent sur des milliers de kilomètres, allant des Territoires du Nord-Ouest jusqu’à SaintPaul au Minnesota. « Winnipeg est le cœur ancestral de leur territoire, à la jonction des rivières Rouge et Assiniboine », précise Étienne Rivard. Sur les 10 000 Métis qui habitent à

Depuis 1994, l’école AurèleLemoine à Saint-Laurent, au Manitoba, met en valeur la culture métisse

Rivière-Rouge en 1870, 60 % sont francophones. » Dirigé par Louis Riel, leur gouvernement provisoire négocie avec le Parti conservateur fédéral pour créer le Manitoba, en 1870. La Loi sur le Manitoba octroie notamment des terres aux Métis. « Or les autorités refusent de leur concéder les lots promis, vu leur façon de cultiver la terre, et y installent plutôt des colons. Il faut dire qu’à l’époque, ils étaient considérés comme des demicivilisés », explique le géographe. S’ensuivra un exode qui les dispersera dans l’Ouest canadien et les rendra invisibles. Quinze ans après la fondation du Manitoba, ils ne représentent plus que 7 % de la population d’une province où ils étaient majoritaires. Depuis le milieu des années 1970, les Métis tentent de reprendre leur place dans l’espace francophone de l’Ouest canadien grâce à un rapprochement avec les autres communautés de la région. En 1994, la fondation de l’école Aurèle-Lemoine à Saint-Laurent, au Manitoba, qui met en valeur la culture métisse, a profité du soutien des autres francophones. Les efforts investis dans la promotion de ce patrimoine n’en restent pas moins modestes, tout comme reste fragile le fait français dans les Plaines. « La question de la francisation de la génération suivante se pose constamment. Mais ces gens se sont battus pour le fait français et continueront à le faire », estime Étienne Rivard.

Quelques naufrages annoncés Anne Peyrouse, chargée d’enseignement en création littéraire, nous invite, dans son dernier ouvrage, à un voyage déstabilisant au cœur de la psyché humaine. Aucune des nouvelles de Passagers de la tourmente (Éditions Septentrion, collection Hamac) ne laisse indifférent. L’auteure y manie la plume comme un scalpel et explore les maux de l’âme et du corps sans pudeur. Elle ne craint pas d’y traiter de la haine – dont celle d’une belle-mère pour son petit-fils – ni de la surconsommation, de la violence et du sexe. S’attardant au côté sombre de l’existence, elle parvient tout autant à susciter le dégoût qu’à faire surgir l’espoir ou la grâce, notamment dans une nouvelle sur une vieille dame atteinte de maladie psychiatrique. Pour les cœurs solides.

Le bonheur par la philo Il est impossible d’éviter la souffrance. Celle-ci est nécessaire pour que la vie ait un sens puisqu’elle permet une prise de conscience qui fait de nous des « éveillés ». Voilà le constat de Julie Tremblay, une jeune femme qui revient de loin et que l’étude de la philosophie (maîtrise et certificat en philosophie pour les enfants) a transformée. Dans le livre La philosophie comme solution au mal de vivre, publié aux Presses de l’Université Laval, elle raconte sa quête de bonheur. Citant les philosophes, elle éclaire les conditions essentielles qui mènent à la liberté et au sentiment de plénitude : intériorité, connaissance de soi, acceptation des limites et des possibles, relations authentiques à l’Autre.


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vie étudiante

Le spectacle Autoretrato créé par la grande danseuse andalouse María Pagés. photo River Wang/María Pagés Compañia

L’invitation au voyage Ne reculant devant rien pour transmettre son amour de la culture, une enseignante de russe invite deux étudiants à un spectacle de danse à Montréal par Pascale Guéricolas Quelques arbres aux branches encore nues semblent monter la garde au milieu de champs enneigés. « Tchistoïe pole », murmure l’étudiante en interprétation musicale Roxane Michaud, le front appuyé sur la vitre. « Un vaste champ dénudé », traduit Tatiana Mogilevskaya, chargée d’enseignement à l’École de langues, en expliquant que ce mot fait partie d’une fable du poète Ivan Krylov que ses

élèves étudient en ce moment dans le cours de russe donné à l’Université. Ce voyage constitue un moment rare : celui d’une alliance culturelle québécorusse, à l’image du Centre Québec-Moscou que dirige Tatiana avec son époux Alexandre Sadetsky, qui enseigne lui aussi cette langue à l’Université. Sur la table, l’enseignante a disposé des piroguis, sortes de raviolis

fourrés aux champignons et aux oignons, des beignets de fromage frais typiquement slaves, des chocolats russes… et du fromage Petit Québec. La conversation roule sur Dostoïevski et Tchekhov. On pourrait croire que le train fonce vers Moscou et non vers Québec. Le retour vers la Vieille Capitale met le point d’orgue à une visite à Montréal offerte par Tatiana Mogilevskaya à deux étudiants de russe pour s’ouvrir à la culture sans frontières. Alexandre Lavoie, percussionniste à l’Orchestre d’harmonie de la Faculté de musique, et Roxane Michaud, premier violon de la même formation, ont visité des commerces russes de la métropole. Et surtout, ils ont vu, à la Place des arts, le spectacle de flamenco Autoretrato créé par la grande prêtresse andalouse María Pagés. Une création d’esprit plus latin que slave, mais qui a séduit l’enseignante par « la grâce, la présence, l’énergie à l’état pur de la danseuse ». « La précision que tous mettaient à frapper dans leurs mains était vraiment incroyable, commente avec admiration Alexandre Lavoie. J’ai adoré aussi l’atmosphère conviviale entre les guitaristes, les danseurs, les chanteurs. On avait l’impression de faire partie de leur communauté, d’être en Espagne. » « En musique classique, nous ne sommes pas habitués à improviser, approuve sa compagne Roxane. Je trouve passionnant de voir comment ces artistes, par leur travail et leur maîtrise, peuvent changer un peu le spectacle présenté au public. » Familiers avec la vision interculturelle de leur professeure, les étudiants ont su répondre au concours qu’elle avait lancé pour départager les candidats au voyage de deux jours, tous frais payés. Roxane Michaud a

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déniché dans le film Le miroir, d’Andreï Tarkovski, une scène où des militants communistes espagnols, déçus par leur vie en Russie, s’évadent de leur quotidien en dansant le flamenco. Hasard ou clin d’œil au cinéaste ? Dans son spectacle, Mar í a Pagés se lance dans un drôle de chassé-croisé avec un miroir sur pied. Il faut savoir que la danseuse a travaillé un an avec l’ex-étoile du Théâtre Mariinsky (autrefois le Kirov) de Saint-Pétersbourg, Mikhaïl Barychnikov, un dissident qui était ami avec le cinéaste Tarkovski.

Tatiana Mogilevskaya traîne avec elle un sac chargé de livres, de DVD et de programmes de concert

Ta t i a n a M o g i l e v s k aya traîne avec elle un sac chargé de livres, de DVD et de programmes de concert qui ressemble à celui de Mary Poppins. Si la célèbre nounou met de la magie dans la vie des enfants, l’enseignante de russe sème de la culture dans celle de ses étudiants, dont elle ne cesse de louer le talent. Avec eux, elle partage sans relâche son immense amour de la musique et de la littérature. Et même s’il faut pour cela transformer un banal train Québec-Montréal en Transsibérien d’un jour.

CSI sur le campus De jeunes apprentis enfilent leur sarrau dans un laboratoire où s’entassent fioles et microscopes. On a fait appel à eux pour résoudre une vague de crimes odieux (et fictifs, bien sûr !) qui frappe le campus. Leur objectif : découvrir l’identité du meurtrier avant que celui-ci ne frappe à nouveau. Le chimiste Jean-Daniel Doucet explique comment relever des empreintes digitales et analyser l’encre de stylo trouvé sur une lettre mystérieuse. « On offre une activité interactive pour intéresser les jeunes à la science à partir de quelque chose qu’ils connaissent. Les émissions de police scientifique de type CSI sont très populaires », dit le professionnel de recherche en vulgarisation scientifique. Plus de 330 étudiants en science de la nature du Cégep de Sainte-Foy participent à cette Journée périscolaire, le 9 avril, qui a lieu dans trois pavillons. À la Faculté des sciences et de génie, 120 jeunes se sont inscrits. Divisés en petits groupes, ils ont un accès privilégié aux infrastructures de l’Université. Le but de l’activité n’est pas de recruter des étudiants, rappelle Pierre Bonenfant, responsable de promotion et d’information sur les études. « On leur montre plutôt des actions scientifiques qui peuvent sembler abstraites de prime abord. » Lunette de laboratoire sur le bout du nez, Anne Séguin-Godin répond aux questions des apprentis chimistes. Quel est le taux de placement ? Qui sont les employeurs potentiels ? Quel est le salaire moyen d’un chimiste ? L’Université offre-t-elle des stages ? La dynamique étudiante en microbiologie est ravie de pouvoir partager sa passion. « Après mon baccalauréat, j’ai l’intention de faire le D.E.S.S. en enseignement collégial. Aujourd’hui, ça me donne un aperçu du métier de professeure! » Un silence de moine règne lorsqu’elle raconte le déroulement de son propre stage. À l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, elle a analysé les bactéries intestinales d’un groupe de souris auxquelles on a administré un régime riche en gras et en sucre. C’est-à-dire l’équivalent d’un repas chez McDonald, explique-t-elle. La comparaison fait sourire les étudiants. Les jeunes poursuivent leur enquête dans un laboratoire du Centre d’optique, photonique et laser où on leur apprend comment décrypter un hologramme laissé par le tueur. Des astrophysiciens du Département de physique leur expliquent comment interpréter les étoiles pour connaître le lieu du prochain crime. L’hypothèse des vaillants détectives se confirme. Ils quittent l’Université avec le sentiment du devoir accompli. Avis aux autorités : selon les résultats de l’enquête, le présumé tueur est censé récidiver vendredi prochain… au Cégep de Sainte-Foy ! par Matthieu Dessureault

FORUM EDS 2013

DÉVELOPPEMENT DURABLE ET BIODIVERSITÉ Le rôle des universitaires Les 7 et 8 mai 2013 dans le cadre du Congrès de l’Acfas

CONFÉRENCE Conférence d’honneur de M. Gilles Bœuf, professeur et président du Muséum National d’Histoire Naturelle (France) Mardi 7 mai, 18 h 30 Pavillon Alexandre-Vachon, local 2860 Université Laval, Québec Conférence gratuite et ouverte à tous

Forum EDS organisé par l’Institut EDS, en collaboration avec le Centre pour la science de la biodiversité du Québec (CSBQ) Pour plus d’information : ihqeds.ulaval.ca Contact : Marie-Hélène Bérard, coordonnatrice de l’événement 418 656-2131, poste 2598 marie-helene.berard@ihqeds.ulaval.ca


sports

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en bref

En canot avec le Club L’Aval

Le plein d’oxygène

Couronnée étudiante-athlète de l’année, Mélanie Blouin a signé la 19e meilleure performance au saut à la perche lors des Jeux olympiques de Londres. photo Yan Doublet

Trophées pour médaillés Le gala annuel du Rouge et Or récompense les athlètes universitaires qui se sont illustrés dans leur discipline par Stéphane Jobin La perchiste Mélanie Blouin a été nommée étudiante-athlète de l’année lors du 62e Gala du mérite sportif Rouge et Or, tenu la semaine dernière dans la salle de bal du Hilton Québec. Blouin était devenue en août dernier la première membre active du Rouge et Or à prendre part aux Jeux olympiques. « On ne fait pas de sport pour les honneurs, mais ça ajoute au plaisir », a lancé l’étudiante en nutrition, qui avait fait l’aller-retour Toronto-Québec pour assister au gala. Blouin s’entraîne dans la Ville Reine depuis deux ans, suivant ses cours à distance. « Je m’attendais un peu à gagner, puisqu’on m’a fait venir de Toronto, mais on ne sait pas tant que notre nom n’est pas mentionné. » La plus prestigieuse distinction de la soirée est attribuée parmi les quatre gagnants des prix majeurs. Cette année, Mélanie Blouin et le coureur Charles Philibert-Thiboutot ont été reconnus en sport individuel tandis que, en sport collectif, la palme est allée à la joueuse de rugby Claudiane Renaud et au footballeur Frédéric Plesius. M é l a n i e B l o u i n a s u rvolé la compétition cette année. Signant la 19 e meilleure performance au plus grand rendezvous sportif de la planète, la

native de Lac-Saint-Joseph a aussi décroché son troisième titre consécutif lors des derniers championnats canadiens universitaires, en mars. De plus, elle a établi une nouvelle marque provinciale avec un bond de 4,35 mètres lors du McGill Team Challenge en janvier dernier. La lauréate a devancé, lors du gala, la nageuse Geneviève Cantin et la skieuse Laurence Vallerand. Charles Philibert-Thiboutot, lauréat du prix individuel masculin au gala de 2012, a cumulé une feuille de route impressionnante ces derniers mois. Le record provincial qu’il a établi sur 1500 mètres lui a valu l’honneur Meilleure performance sur piste. Il a été sacré champion individuel du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) en cross country, en plus d’aider le Rouge et Or à grimper sur la seconde marche du podium national, une première dans l’histoire du club. Il est passé devant le golfeur Charles Côté et le skieur Philippe Crête-Belzile. Après cinq saisons avec le Rouge et Or, Claudiane Renaud peut dire mission accomplie. Meilleure marqueuse de l’histoire de l’équipe de rugby, elle a terminé deuxième à ce chapitre sur le plan provincial cette année en cumulant 104 points en sept

parties de saison régulière. Elle a trouvé une place aux côtés des meilleures de sa discipline au pays sur les équipes d’étoiles du RSEQ et de Sport interuniversitaire canadien. La volleyeuse Sophie Dallaire était aussi en nomination dans cette catégorie, tout comme la basketteuse MariePascale Nadeau. Les footballeurs du Rouge et Or sont habitués aux grands honneurs. Un seul leur échappait : le trophée des Présidents, remis au meilleur joueur défensif au pays. Frédéric Plesius a corrigé la situation en novembre dernier. Quelques jours plus tard, il a remporté avec ses coéquipiers la Coupe Vanier, une septième dans l’histoire du Rouge et Or. Le secondeur avait auparavant été sélectionné en deuxième ronde du repêchage de la Ligue canadienne de football par les Tiger-Cats de Hamilton. Le joueur de soccer Samuel Georget et le volleyeur Jérémie Lortie étaient

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On ne fait pas de sport pour les honneurs, mais ça ajoute au plaisir

les deux autres finalistes dans cette catégorie. Prix divers

Couronné Recrue de l’année, Charles Vaillancourt a montré dès sa première saison qu’il ne s’en laisserait pas imposer. Membre de la première équipe d’étoiles du RSEQ, le garde de 6 pieds 4 pouces a défendu le front offensif du Rouge et Or avec succès dans la brillante victoire de l’équipe à la Coupe Vanier en novembre dernier. La perfection ne semble pas être étrangère à Samuel Georget, qui a remporté le prix Jean-Marie De Koninck du mérite académique. Il l’a démontré dans ses études en présentant une moyenne parfaite de 4,33 l’automne dernier dans son programme de maîtrise en psychopédagogie. Ses performances sur le terrain ne sont pas en reste : meilleur marqueur du RSEQ pour la saison extérieure 2012, il a aussi été nommé Joueur par excellence au Canada. Trois formations championnes canadiennes étaient en lice cette année pour le Prix de l’équipe de l’année. C’est finalement l’équipe masculine de volleyball qui a remporté la palme. Après quelques tentatives infructueuses, la troupe de Pascal Clément a mis la main le 3 mars dernier sur son quatrième titre national. Dix-neuf ans d’attente couronnés par un sacre de 3 à 1 face à McMaster, à la maison, devant des milliers de partisans. Le 62e Gala du mérite sportif Rouge et Or était présenté par l’Hôtel Universel.

Connaissez-vous le Club L’Aval ? Avec lui, les passionnés de plein air passent de belles journées dehors pour faire le plein d’oxygène. Ce club offre des sorties de un à deux jours pour diverses clientèles. Le volet Découverte s’adresse aux personnes ayant peu d’expérience de plein air et propose des sorties de niveau facile à moyen. De son côté, le volet Sport/plein air accueille les gens à la recherche d’un plus grand défi pour des aventures de niveau moyen à difficile. Le PEPS propose aux membres du Club L’Aval la possibilité de louer de l’équipement à des prix très abordables. Avis aux becs sucrés : une sortie à la cabane à sucre est prévue demain, 19 avril. www.peps.ulaval.ca – onglet Programmation, section Clubs

Il est encore temps de s’inscrire L’inscription aux activités sportives printempsété du PEPS se poursuit jusqu’au début mai, quand les cours commencent. De la danse, des arts martiaux, de l’escalade à l’intérieur et à l’extérieur, du conditionnement physique sur musique, de l’entraînement en plein air sont au nombre des activités prévues. Pour s’inscrire, il suffit de composer le 418 656-PEPS (carte de crédit Visa ou Mastercard) ou de vous présenter à la réception du pavillon des sports. À noter que l’inscription aux ligues intra-muros aura lieu les 1er, 2 et 3 mai entre 12 h et 21 h au niveau 2 du PEPS (devant les hublots de la piscine). Des ligues existent en soccer, softball, ultimate frisbee et volleyball de plage.

La Banque Nationale soutient six athlètes La Banque Nationale a remis le 10 avril des bourses à six étudiants-athlètes du Rouge et Or lors d’un cocktail organisé au salon Hermès du pavillon Palasis-Prince. Laurence Côté (athlétisme et cross-country), Béatrice Deschênes St-Pierre (athlétisme et cross-country), Nafi Dicko-Raynauld (soccer) et Vincent Fontaine (natation) ont chacun reçu une bourse d’excellence de 1500 $ pour avoir concilié à merveille les études et le sport. Andréanne BoileauThibault (badminton) et Olivier BibeaultPinard (volleyball), quant à eux, ont été sélectionnés pour leur persévérance. Tous deux ont reçu une aide financière de 1000 $ pour leur cheminement depuis la saison 2010. Ces montants ont été versés en vertu d’une entente de deux ans entre le Rouge et Or et la Banque Nationale d’une valeur totale de 20 000 $.


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au fil de la semaine

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Table ronde sur les langues et la construction identitaire Pour souligner le 25e anniversaire de l’École de langues de la Faculté des lettres, la Chaire publique ÆLIÉS se penche sur le rôle des langues dans la construction identitaire. On y discutera multilinguisme, francisation des immigrants, apprentissage d’une culture par sa langue et apport de la traduction pour nos sociétés. Autour de la table pour en parler : Isabelle Collombat, directrice du baccalauréat en traduction, Bruno Guedes Pereira, linguiste à l’École de langues et enseignant d’anglais et de portugais, Michel Usereau, professeur de francisation au ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles, ainsi que Luis René Ayala Robledo, chef d’équipe du programme En français à Québec du Collège Saint-Charles-Garnier. Jeudi 18 avril de 19 h à 21 h, à l’amphithéâtre HydroQuébec du pavillon Alphonse-Desjardins.

18/04 18/04

19/04

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29/04

Soirée culturelle autochtone

Conférence sur l’urbanisation de la Bretagne

La privatisation de l’immigration

Marcin Dylla, guitariste virtuose

Vents en mouvement

Fin de vie et souffrance spirituelle

En marge de son colloque annuel, le Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones présente ce soir un événement entièrement consacré aux artistes des Premières Nations. Il sera possible de regarder des courtsmétrages, de découvrir la poésie de Marie-Andrée Gill (Masteuiash), de Manon Nolin (Ekuanitshit) et de la slameuse Natasha Kanapé Fontaine (Pessamit). On pourra aussi y entendre des chants de gorge d’Evie Mark (Ivujivik) ainsi qu’une performance musicale de l’auteure-compositriceinterprète Kathia Rock (Maliotenam), qui apparaît sur la photo. Les recettes de la soirée seront versées au Wapikoni mobile, un studio de création audiovisuelle et musicale sur roues qui permet aux jeunes de plusieurs communautés autochtones de s’exprimer.

Cette grande conférence de la Faculté des sciences L’aménagement du terrisociales risque d’en intétoire a beaucoup évolué resser plusieurs avec son en France depuis 1960. titre provocateur « Canada Iwan Le Berre, maître de inc. : agence de recrutement conférences à l’Université temporaire ? » Kamel Beji, de Bretagne occidentale, professeur au Département propose de mesurer cette des relations industrielles, évolution à l’aulne de son se demandera si le Canada, influence sur le développedont la politique d’immiment de l’urbanisation de gration a longtemps été la Bretagne, dans le nordouest de la France. Intitulée orientée vers l’établissement « De la périurbanisation à la permanent des immigrants, métropolisation ? Évolution n’est pas en train de devenir une agence de placement de l’urbanisation en Bretagne », cette conférence- d’immigrants temporaires à la solde de firmes privées. midi est présentée à l’occasion d’un projet entre l’Uni- Il abordera le phénomène de privatisation de l’immiversité Laval et l’Université de Brest sur la modélisation gration qui pourrait affecter négativement les conditions de l’urbanisation du pays de travail des immigrants de Brest, à l’extrême pointe qui cherchent à s’établir à occidentale de la péninsule long terme au pays. bretonne. Cette activité est présentée par l’École Mercredi 24 avril à 17 h, au supérieure d’aménagement local Café Ouest du pavillon et de développement régioAlphonse-Desjardins. Cette nal ainsi que le Centre de activité est gratuite, mais recherche en aménagement il faut s’inscrire à l’adresse et en développement. inscriptionconferencekbeji@ Vendredi 19 avril à midi, au fss.ulaval.ca.

Jeudi 18 avril de 19 h 30 à 22 h 30, au Théâtre de la cité universitaire du PalasisPrince. Coût : 10 $ pour le grand public et gratuit pour les 12 ans et moins.

La Série Passion guitare marque un grand coup en accueillant, le jeudi 25, le guitariste polonais de renommée mondiale Marcin Dylla. Ce musicien couvert de prix, dont la carrière est florissante en Europe, proposera un répertoire varié et original aux mélomanes québécois. Il interprétera la Sonata romantica de Manuel María Ponce, Mano a Mano de Magnus Lindberg, la Sonate en fa majeur d’Anton Diabelli ainsi que Valses Poeticos d’Enrique Granados. Jeudi 25 avril à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-JacquesCasault. Les billets sont en vente au local 3312 du Casault et à la porte le soir du concert au coût de 25 $ (grand public) et de 20 $ (étudiants).

C’est à un concert sur le thème de la danse que nous convie l’Orchestre à vent de la Faculté de musique en cette fin de session. Rythmée par la Marche slave de Tchaikovsky, Dance Mouvements de Sparke, la Sérénade, op. 44 de Dvorak et l’Hymn of the Infinite Sky de Yagisawa, cette prestation promet d’être enlevante. L’orchestre, dirigé par René Joly, se distingue par la qualité de ses interprétations et sa présence dynamique dans les milieux scolaires afin de faire connaître la musique à la jeunesse d’ici. Vendredi 26 avril à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-JacquesCasault. Coût : 10 $ (grand public) et 5 $ (étudiants).

local 1613 du pavillon FélixAntoine-Savard.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Le rapide déclin des croyances religieuses n’a pas éteint les quêtes de sens ni les soifs spirituelles qui se font plus grandes encore en fin de vie. Tanguy Châtel, docteur en sociologie des religions et de la laïcité et bénévole en soins palliatifs, viendra parler de l’accompagnement de ces mourants en proie à une souffrance spirituelle qui ne peut plus être confondue avec le questionnement religieux. Pour lui, cet accompagnement, qui nous mène au cœur même de notre condition humaine, implique tous ceux qui se sentent responsables de l’autre et de sa vulnérabilité. Cette activité est une conférence publique organisée par la Chaire Religion, spiritualité et santé de la Faculté de théologie et des sciences religieuses. Lundi 29 avril de 17 h à 19 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins.


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