Le Fil 30 mai 2013

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Vroum, vroum ! Un nouveau dispositif évalue le bruit produit par les motos. p3

Des cœurs en or La communauté universitaire remet 1,8 M $ à la Fondation de l’Université pour soutenir divers projets, comme l’étude du traitement de l’eau. p3

photo Marc Robitaille

Volume 48, numéro 29 30 mai 2013


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en bref

Migration numérique de Jean-Ambroise Vesac

Trois OCTAS pour l’Université Trois réalisations de membres de l’Université ont été récompensées au Gala des OCTAS 2013. La cérémonie a eu lieu le samedi 25 mai, au Palais des congrès de Montréal, afin de rendre hommage aux individus, entreprises et organismes qui contribuent à l’essor des technologies de l’information au Québec. La professeure Sylvie Daniel, du Département des sciences géomatiques, a remporté un prix dans la catégorie Environnement d’apprentissage (200 employés et plus) pour l’application Parallèle. Celle-ci vise à aider les étudiants du collégial à mieux comprendre le volet de la physique portant sur l’électromagnétisme. Le projet Migration numérique de Jean-Ambroise Vesac, étudiant au doctorat sur mesure en art et culture numériques, a été récompensé dans la catégorie Relève étudiante (universitaire). Cette application informatique permet de se transposer à l’écran dans une numérisation 3D ou encore d’essayer le visage d’un autre. Dans cette même catégorie, Benoit Duinat, étudiant à la maîtrise en sciences géomatiques, a remporté un prix Coup de cœur pour son projet d’application mobile de simulation concernant les infrastructures souterraines. Les trois dossiers de candidature de ces projets ont été préparés par l’équipe de l’Institut Technologies de l’information et Sociétés (ITIS).

Trois ouvrages pédagogiques primés Pierre Duchesne, ministre de l’Enseignement supérieur, a honoré, parmi 22 lauréats, 3 professeurs de l’Université lors de la cérémonie des Prix du ministre tenue le 24 mai à la salle du Conseil législatif de l’hôtel du Parlement. Ces prix soulignent la qualité d’ouvrages pédagogiques conçus par des enseignants du collégial et universitaires. Christophe Roux-Dufort, professeur à la Faculté des sciences de l’administration, s’est distingué dans la catégorie Matériel complémentaire d’un cours pour Simulation de gestion de crise Clearvision. François Ratté et Julie F. Thériault, tous deux médecins cliniciens enseignants adjoints, ont remporté un prix dans la catégorie Volumes pour le livre Démarche clinique. Raisonnement clinique, examen physique, entrevue médicale. Dans la même catégorie, Carmen Bernier, professeure à la Faculté des sciences de l’administration, s’est distinguée pour l’ouvrage La gestion des technologies de l’information. Un guide pratique pour l’expert-comptable qu’elle a coécrit avec la professeure aux Hautes Études commerciales Line Dubé.

Un chasseur de mammifères marins rapporte son butin à Siorapaluk, dans le nord-ouest du Groenland, à l’automne 2009. photo Jenny E. Ross / LifeOnThinIce.org

Le Groenland prend du mieux Les concentrations de BPC et de pesticides sont en baisse chez les Inuits de cette île arctique par Jean Hamann Les polluants organiques persistants (POP) seraient-ils en voie de disparaître dans l’Arctique ? On serait porté à le croire à la lumière d’une étude publiée dans la revue Science of the Total Environment. L’article montre que les concentrations sanguines de ces polluants ont chuté chez les Inuits du Groenland au cours des deux dernières décennies. Selon les données rapportées par Éric Dewailly, de la Faculté de médecine, et trois chercheurs groenlandais, les concentrations de mirex, BPC, DDT et autres POP ont diminué d’environ 40 % pendant cette période. Cette réduction s’est manifestée chez les Groenlandais de tous âges, mais elle est plus prononcée chez les moins de 65 ans. Elle a été observée chez les urbains de même que chez les habitants des villages, quoique plus tardivement chez ces derniers. Deux facteurs expliqueraient cette baisse, avancent les chercheurs. D’une

part, la consommation de mammifères marins contaminés par les POP aurait fléchi dans la population du Groenland. D’autre part, la chair de ces animaux contiendrait moins de POP qu’il y a 20 ans. « On peut penser que la convention de Stockholm, qui interdit ou limite l’usage de ces polluants depuis 2001, donne des résultats, souligne Éric Dewailly. Cette baisse a aussi été observée ailleurs dans l’Arctique, notamment au Nunavik. » Il faut toutefois éviter de succomber à un excès d’optimisme, poursuit-il. « Il reste de nombreux POP qui ne sont pas réglementés, et le méthylmercure est encore très présent dans la chaîne alimentaire arctique. La tendance à la baisse que nous avons observée ne peut être extrapolée à ces polluants. » Il y a 20 ans, la concentration de polluants organochlorés chez les Inuits du Groenland était deux fois plus élevée que chez les Inuits de l’Est canadien,

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur. Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

et 25 fois plus élevée que chez les Canadiens habitant le sud du pays. Encore aujourd’hui, elle se maintient à des niveaux supérieurs à ceux observés dans le Nord canadien.

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On peut penser que la convention de Stockholm, qui interdit ou limite l’usage de ces polluants depuis 2001, donne des résultats

Rédactrice en chef : Mélanie Saint-Hilaire Journalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie Picard Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Véronique Landry, Julie Turgeon Rédactrice-réviseure : Anne-Marie Lapointe Secrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau Production Infographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965 Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


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La fin des vroum, vroum, vroum ? Une méthode mise au point au Département de génie mécanique servira à faire la chasse aux motos extrêmement bruyantes par Jean Hamann Le professeur Benoît Lévesque, du Département de génie mécanique, ne se fera pas d’amis parmi les conducteurs de motos modifiées qui sévissent sur les routes du Québec. Ces amateurs de vrombissements et de pétarades risquent désormais de se voir coller une contravention, gracieuseté d’une méthode de mesure de bruit que le professeur a mise au point de concert avec le ministère des Transports et la Société de l’assurance automobile du Québec. L es m otos ve nd u e s a u Canada respectent des normes sonores établies par Transports Canada, mais certains propriétaires s’amusent à modifier le système d’échappement de leur engin pour lui donner davantage de chien. Il n’était toutefois pas facile de prouver qu’ils enfreignaient la loi. « On peut facilement mesurer la vitesse d’une moto, mais la tâche est plus complexe lorsqu’il s’agit de quantifier le bruit qu’elle produit parce que plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, notamment la distance ente la moto et l’observateur », explique le professeur Lévesque. Le test utilisé par Transports Canada pour homologuer les motocyclettes est effectué sur un circuit fermé. Il consiste à pousser le bolide à pleins gaz et à mesurer le niveau sonore à 15 mètres de la voie. Inutile de préciser que, dans la vraie vie, les policiers qui interceptent une moto bruyante ne

peuvent reproduire ce test sur place (même si certains motocyclistes se prêteraient volontiers à l’exercice !). Il a donc fallu concevoir un test stationnaire pour établir la limite de bruit que produisent des motos homologuées lorsqu’elles tournent au point mort, à un régime donné. Ce test devait tenir compte des spécificités des différents modèles. « Le bruit produit par certaines marques de motos est élevé même lorsque le moteur tourne au ralenti et augmente progressivement lorsqu’on le pousse. D’autres modèles sont silencieux à petite vitesse, mais le bruit qu’ils produisent grimpe rapidement lorsque le régime augmente. » Autres éléments à considérer : les véhicules qui respectaient la norme

Cette méthode sera mise à l’essai dans les trois prochaines années par les corps policiers de 15 villes québécoises

dynamique fédérale devaient passer le test statique québécois, le niveau sonore d’un modèle varie légèrement d’une moto à l’autre, et l’usure de l’engin affecte le bruit qu’il produit. C’est ainsi que le chercheur est arrivé à une norme de 100 décibels. « Le fait que ce soit un chiffre rond est un pur hasard», assure-t-il. À titre comparatif, ce seuil équivaut au bruit produit par un marteau pneumatique à une distance de 1 mètre. Un protocole rigoureux de mesure du niveau sonore doit être appliqué pour tester une moto suspecte. Les policiers doivent installer un microphone relié à un sonomètre à une distance de 50 cm et à un angle de 45 degrés par rapport à la sortie du tuyau d’échappement. « En procédant de cette façon, les bruits ambiants ont très peu d’influence sur la lecture du sonomètre », précise-t-il. Le test exige à peine une minute de travail. Cette méthode sera mise à l’essai au cours des trois prochaines années par les corps policiers de 15 villes et municipalités québécoises. Les motocyclistes pris en défaut recevront une contravention allant de 100 $ à 200 $. S’ils refusent de collaborer, l’amende grimpera de 200 $ à 300 $. Il ne faut pas s’attendre à ce que nos routes deviennent des havres de paix pour autant, prévient le chercheur. « La norme canadienne permet la circulation de motos bruyantes sur nos routes, et la limite de 100 décibels à laquelle nous sommes a r r i vé s d e v a i t e n t e n i r compte. Ce ne sont que les motocyclettes excessivement bruyantes qui échoueront le test stationnaire. »

Les vrais motards ne craignent pas les pétarades ! Cette photo de 1965 illustre le récent livre Hells Angels of San Berdoo. photo Bill Ray

Les étudiants de l’équipe de traitement des eaux de l’Université Laval ont dévoilé le résultat de cette année. À l’aide d’un appareil qui permet de traiter l’eau à partir de simples objets domestiques, ils ont rempli un bécher, révélant ainsi le montant final recueilli. photo Marc Robitaille

1,8 M$ en dons

La Fondation de l’Université Laval clôt sa campagne Communauté universitaire avec la satisfaction d’avoir atteint son objectif par Véronique Landry Pour une 11e année consécutive, la communauté universitaire a répondu avec générosité à l’appel de la Fondation de l’Université Laval. C’est 1,83 M$ qui a été récolté lors de la campagne annuelle menée auprès du personnel, des retraités et des étudiants de l’Université. Cette campagne, dont le but est de fournir une aide directe aux étudiants qui ont choisi de bâtir leur avenir ici, permet notamment l’attribution de bourses et d’aide financière, l’organisation de stages, l’achat d’équipement et de livres, l’aménagement de locaux, etc. En cours depuis février, la campagne Communauté universitaire s’est terminée le jeudi 23 mai. De nombreux bénévoles et membres de la direction, rassemblés pour l’occasion au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins, ont applaudi le résultat de l’effort collectif, qui a permis d’amasser un montant record. Grâce au travail sans relâche des bénévoles et des étudiants du télémarketing de la Fondation, il aura finalement été possible de dépasser l’objectif qui était fixé à 1,8 M$. C’est d’ailleurs avec originalité que les étudiants de l’équipe de traitement des eaux de l’Université Laval ont dévoilé le résultat de cette année. À l’aide d’un ingénieux appareil qui permet de rendre l’eau potable à partir de simples objets domestiques, ils ont simulé un traitement maison et rempli un bécher d’eau, révélant ainsi le montant final recueilli. Dans la même thématique, les étudiants en publicité du Cercle Kappa ont dévoilé un concept de campagne pour sensibiliser la communauté universitaire à l’utilisation écoresponsable de l’eau. Cette réalisation est le résultat d’un défi qui leur avait été lancé lors du lancement de la collecte de fonds. Le succès de cette campagne repose sur la générosité des donateurs et l’implication grandissante des étudiants, mais aussi en grande partie sur l’engagement de plus de 200 bénévoles. Yves

Bourget, président-directeur général de la Fondation, a d’ailleurs tenu à leur rendre hommage. « En vous engageant dans le projet collectif majeur que constitue la campagne, vous posez un geste précieux. Vous donnez du temps, vous exprimez vos idées, vous collaborez à améliorer le cheminement d’étudiantes et d’étudiants qui ont choisi l’Université Laval comme lieu de croissance et d’apprentissage. » Le recteur, Denis Brière, ainsi que les coprésidents de la campagne, Jean Lefebvre, doyen de la Faculté de pharmacie et Richard Buteau, directeur du Service de placement, ont également exprimé leur fierté vis-à-vis l’engagement et la générosité de l’ensemble de la communauté universitaire. « Vous avez été encore une fois nombreux cette année à participer à cette campagne menée au bénéfice des étudiants, notre raison d’être. Merci à tous ! » Rappelons que la totalité des dons annuels est versée directement dans les fonds choisis par les donateurs, sans frais d’administration. Pour ceux et celles qui n’auraient pu à ce jour appuyer la campagne, il est toujours temps de le faire au www.ful.ulaval.ca ou au 418 656-3292.

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En vous engageant dans le projet collectif majeur que constitue la campagne, vous posez un geste précieux


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La direction de l’Université fait connaître son plan d’action pour les prochaines années par Yvon Larose

Des professeurs qui brillent La Faculté des sciences et de génie (FSG) a rendu hommage le 17 mai à 111 professeurs et chargés de cours. Les « professeurs étoiles » ont obtenu une moyenne d’au moins 90 % à l’évaluation de leur enseignement par les étudiants (dans certains aspects traitant notamment des qualités pédagogiques). « Ce nombre record de professeurs très appréciés est le reflet de l’effervescence du corps enseignant et de son engouement à transmettre le savoir scientifique auprès de nos 5600 étudiants, a déclaré le doyen André Darveau. La direction de la FSG continue d’appuyer ses enseignants en fournissant du service-conseil en pédagogie et en donnant accès à une expertise technologique à la fine pointe afin de dynamiser les contenus. » Parmi les pédagogues honorés figurent Leslie Rusch et Daniel Dupuis, qui s’étaient déjà distingués cette année en recevant un Prix d’excellence en enseignement de l’Université. La cérémonie officielle s’est déroulée en présence du doyen, du vice-doyen aux études Nadir Belkhiter et du vice-doyen à la recherche René Therrien.

Collaborations technologiques primées L’Association pour le développement de la recherche et de l’innovation du Québec a honoré plusieurs membres de la communauté universitaire lors d’une cérémonie tenue le 16 mai au Musée de la civilisation. L’événement « Célébrons le Partenariat » visait à reconnaître les réussites commerciales de collaborations technologiques entre chercheurs et entrepreneurs. Sur sept prix, trois ont couronné des travaux menés à l’Université Laval. Tigran Galstian, professeur au Département de physique, de génie physique et d’optique, a été récompensé pour son partenariat avec TLCL Recherche Optique et Lens Vector. Robert Beauregard, doyen de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, l’a été pour son entente avec Chantiers Chibougamau et FPInnovations. Maxime Dubois, aujourd’hui professeur à l’Université de Sherbrooke, a reçu une distinction pour les recherches menées avec AddÉnergie Technologies du temps où il travaillait à l’Université Laval. Par ailleurs, un hommage spécial a été rendu à Jean-Guy Paquet, recteur de l’Université de 1977 à 1987 et président actuel du conseil d’administration de l’Institut national d’optique, pour son apport au développement de la recherche et de l’innovation au Québec. La cérémonie était animée par Sophie D’Amours, vicerectrice à la recherche et à la création, et Louis Tremblay, président de l’entreprise AddÉnergie Technologies. Les ministres Pierre Duchesne et Martine Ouellet étaient présents.

Après Horizon 2012, voici Horizon 2017. Le mardi 14 mai, à la séance du Conseil universitaire, le vice-recteur exécutif et au développement, Éric Bauce, a déposé les nouvelles orientations de développement de l’Université. « Horizon 2017 se veut une vision de l’ensemble des objectifs stratégiques de notre établissement pour les quatre prochaines années. C’est le résultat d’une vaste consultation. Ce plan d’action inclusif et dynamique repose sur le développement durable, lequel englobe l’Université dans toutes ses composantes », a-t-il expliqué. Neuf grands objectifs stratégiques ont été fixés. Ils s’inscrivent dans la continuité du travail accompli depuis 2007, soit le premier mandat de l’actuelle équipe de direction. Ils visent à favoriser le recrutement étudiant, à innover dans les programmes et à accentuer l’internationalisation de la formation. Le nouveau plan d’action entend assurer un développement efficace de la recherche, attirer plus de professeurs et optimiser le recrutement du personnel. Les autres

optimiser la mobilité interne du personnel administratif. » Selon Éric Bauce, améliorer les conditions de vie des étudiants et des employés rejoint la philosophie du développement durable, grands objectifs institution- « l’élément rassembleur de nels consistent à accroître la notre communauté ». Dans notoriété de l’établissement, à améliorer les conditions de vie sur le campus des membres de la communauté universitaire et à assurer une saine gestion des finances. « Nous travaillons dans un Améliorer les continuum, a rappelé Éric conditions Bauce. Nous recrutons des étudiants, nous les fidélisons, de vie des nous les formons et nous leur décernons un diplôme. » Les étudiants et besoins de la société évo- des employés luent très vite, ce qui oblige les établissements universi- rejoint la taires à constamment inno- philosophie du ver. Or, l’Université travaille développement à l’échelle de la planète. En recherche et création, durable le fait d’être une université complète représente un avantage « lorsque l’on met ensemble nos forces, par des alliances internes et externes, dans un esprit d’interdisciplinarité ». Quant à la volonté d’engager de nouveaux professeurs, celle-ci vise à inverser la tendance, au Québec, à augmenter de plus en plus le ratio professeur-étudiants. « Personnel enseignant ou administratif, nous voulons recruter les meilleurs, a affirmé le vice-recteur. L’Université veut également

le domaine des finances, la direction continuera à améliorer les outils et le soutien aux unités afin de faciliter leur gestion. Pour atteindre chacun des grands objectifs stratégiques, des dizaines d’actions ont été définies. L’une d’elles consiste à mettre en place un guichet unique pour faciliter l’accueil et l’intégration des étudiants. Une autre propose d’adopter des mesures organisationnelles et budgétaires encourageant l’interdisciplinarité. On offrira aussi des ateliers sur l’encadrement des étudiants aux cycles supérieurs. Trente-cinq indicateurs de nature quantitative permettront d’évaluer périodiquement les résultats. « Ces outils permettront de suivre la situation et d’intervenir au besoin, a expliqué le vicerecteur. Nous pourrons soit modifier, soit ajouter de nouvelles actions dans un but d’efficacité accrue. » Selon lui, les quatre années à venir s’annoncent stimulantes parce que pleines de défis dans un milieu universitaire québécois en mouvement. « Horizon 2017, a-t-il dit, permettra à l’Université Laval de poursuivre son développement et sa progression dans ce contexte particulier. » www2.ulaval.ca/notre-universite/horizon-2017.html

« Ce plan d’action inclusif et dynamique repose sur le développement durable, lequel englobe l’Université dans toutes ses composantes », a expliqué Éric Bauce. photo Marc Robitaille


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Le Conseil national des universités doit renaître Lors du récent Sommet sur l’enseignement supérieur, un consensus appuyé par l’Université Laval s’est dégagé autour d’une volonté commune de mettre en place un Conseil national des universités. Un tel conseil a existé jusqu’en 1993, année où il a été aboli à la suite d’une réduction de divers organismes consultatifs gouvernementaux. Déjà, en 1988, ce conseil avait vu son mandat d’évaluation et de création de nouveaux programmes universitaires transféré à la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ), un organisme créé en 1963 et dont le mandat initial en était un de type « lobbying » auprès du gouvernement. Puis, au fil des années, diverses responsabilités relevant du gouvernement ont été déléguées à la CREPUQ, notamment la gestion et la mise sur pied de plusieurs bases de données nécessaires non seulement à la prise de décisions ministérielles, mais aussi au bon fonctionnement des universités. On peut s’interroger sur la pertinence d’un tel transfert de responsabilités à un organisme de lobbying, de même que sur les perceptions du public et de certaines institutions quant à ce transfert. Un total de 25 services communs ont aussi été développés au fil des ans au sein de la CREPUQ. Aujourd’hui, ces services méritent d’être réévalués. Par ailleurs, le mandat de type « lobbying » et celui, développé au fil des ans, d’une offre de services communs, ont altéré les relations entre les universités et le gouvernement. Ils ont même eu des effets pervers sur l’autonomie et la spécificité des universités. Malgré l’existence de la CREPUQ, le Québec est la seule province ne possédant pas un organisme pouvant être perçu comme neutre, crédible et servant d’interface entre le gouvernement, les universités et diverses composantes de la société. La proposition du ministre Pierre Duchesne de mettre en place un conseil national des universités permet de mieux définir les rôles et les responsabilités des acteurs associés au développement de l’enseignement supérieur et à la gestion de divers aspects des affaires universitaires. Ainsi, un conseil qui concentrerait son action sur la qualité, le développement et la valorisation de la formation universitaire, dans le respect de l’autonomie et de la liberté universitaires, offrirait à la société un organisme crédible, neutre et porteur de développement entre le gouvernement, les universités et les autres acteurs de la société. Par exemple, en assurant une veille permanente des meilleures pratiques universitaires, ce conseil permettrait au gouvernement de mettre en place des politiques appropriées et durables. Il permettrait aussi d’appuyer les universités dans leur volonté de s’inscrire dans un processus d’amélioration continue pour répondre aux besoins de la société. Il est clair que certaines responsabilités présentement assumées par la CREPUQ pourraient être reprises par le Conseil national des universités, notamment l’évaluation et la création de programmes. D’autres activités liées à la gestion de données communes pourraient être reprises par le gouvernement. Quant aux services communs offerts par la CREPUQ aux universités, ils pourraient être repris par les universités au moyen d’ententes interinstitutionnelles comme il en existe déjà depuis longtemps dans le secteur de la recherche universitaire. La volonté du ministre Duchesne de mettre en place un conseil national des universités est un exemple qui semble confirmer que le gouvernement est conscient que nos universités sont à un tournant de leur histoire et qu’il réalise l’importance et la portée des décisions collectives à prendre à ce stade de l’évolution du réseau universitaire. Éric Bauce Vice-recteur exécutif et au développement

Cette lettre a paru le 18 mai dans le journal Le Soleil.

La promotion 2013 en arts visuels. photo Marion Gotti

La bourse et la vie Les cérémonies de fin de session battent leur plein dans les diverses facultés Ils ont travaillé fort tout au long de la session. Ils méritent qu’on le reconnaisse. Les étudiants sont à l’honneur depuis quelques semaines alors que se déroulent les traditionnelles cérémonies de fin de session, où les facultés remettent prix et bourses d’études. En voici quelques exemples. Administration

Le 16 avril, Maude Rhéaume et Dominic Chaîné, deux étudiants engagés dans leur milieu, ont animé la cérémonie de la Faculté des sciences de l’administration au Théâtre de la cité universitaire. Ils ont remis 78 bourses d’admission, d’études et de mobilité, totalisant 165 500 $, à des étudiants de tous les cycles. « Les bourses soulignent l’excellence des dossiers scolaires des étudiants, mais également leur leadership, leur initiative ainsi que leurs réalisations, a déclaré le doyen Michel Gendron. Je constate avec fierté que, chaque année, plusieurs entreprises choisissent d’investir dans le potentiel d’étudiants compétents de la Faculté et prêts à relever des défis. » Sciences et génie

À la Faculté des sciences et de génie, c’est le 10 avril que s’est tenue la 7e édition de la cérémonie de remise de bourses. L’événement a réuni près de 400 personnes, dont 178 récipiendaires. Le doyen André Darveau a annoncé un record de générosité : en 2012-2013, près de 3,5 millions de dollars en bourses d’études ont été remis à des étudiants de la Faculté, dont plus de 720 000 $ en provenance de donateurs privés. Le doyen a profité de cette tribune pour souligner la création de bourses qui favorisent l’innovation et le développement de la recherche appliquée en entreprise. Grâce au nouveau programme de Bourses de recherche en milieu pratique de 2e et 3e cycles, l’étudiant pourra effectuer un projet de recherche de maîtrise ou de doctorat en collaboration avec une entreprise partenaire, sous la supervision d’un professeur.

Médecine dentaire

À la Faculté de médecine dentaire, Cathia Bergeron, vice-doyenne aux études de premier cycle, a animé la traditionnelle soirée de remise des prix d’excellence, le 25 avril. Une cinquantaine de distinctions ont été distribuées lors de cette cérémonie en hommage aux étudiants qui se distinguent dans certaines sphères de la discipline. La remise des prix a été empreinte d’authenticité, d’humour et de reconnaissance. Chaque récipiendaire a eu droit à un message personnalisé sur la qualité qui lui a permis de se démarquer. Santé internationale

C’est le 3 avril que la remise annuelle des bourses du Fonds étudiant de la Faculté de médecine en santé internationale (FEMSI) a eu lieu au pavillon Ferdinand-Vandry, devant près d’une centaine de personnes. Au total, 69 étudiants et étudiantes dans les programmes de médecine, physiothérapie et ergothérapie ont reçu une bourse afin de réaliser un stage à l’été ou à l’automne 2013. Les séjours auront lieu dans 11 pays, la majorité en Afrique de l’Ouest. « Les étudiants membres du FEMSI portent les valeurs de collaboration, recherche de l’excellence et sens de l’innovation de la Faculté de médecine dans toutes leurs actions... Chers étudiants, je vous en remercie et je vous félicite », a formulé le vice-doyen aux études de premier cycle, Jean-François Montreuil. Sciences de l’agriculture et de l’alimentation

Le 5 avril, la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation a reconnu l’excellence et l’implication de ses étudiants lors d’une cérémonie organisée en leur honneur au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins. Une centaine de jeunes se sont partagé 134 000 $ en bourses, remises directement par de généreux donateurs du domaine de l’agroalimentaire visiblement fiers d’encourager la relève dans leur domaine.

Le doyen Jean-Claude Dufour a tenu à remercier les donateurs de leur engagement à long terme. « Au fil des derniers mois, plusieurs ententes d’une durée de cinq ans ont été confirmées pour une valeur supérieure à 200 000 $ », a-t-il révélé. Lettres et langues

À l’atrium du pavillon Charles-De Koninck, le 17 avril, les quatre départements et l’École de langues de la Faculté des lettres ont tenu la cérémonie de remise de bourses de mérite. Près de 90 000 $ ont été accordés par la Faculté à 14 étudiants. L’École de langues a pour sa part offert 9 800 $ à 13 boursiers. Enfin, 36 jeunes ont reçu des bourses d’une valeur totale de 435 000 $ grâce au Conseil de recherches en sciences humaines et au Fonds de recherche du Québec – Société et culture. « Nous souhaitons que les bourses versées stimulent les étudiants à poursuivre dans la voie de la réussite. Le succès de nos étudiants contribue à faire connaître l’excellence de la formation, mais aussi le dévouement des membres de la communauté enseignante et l’engagement des donateurs », a souligné le doyen Michel De Waele. Arts visuels

Le 14 mai avait lieu la soirée de remise des prix et bourses de l’École des arts visuels. L’événement s’est tenu à l’Espace 400e, sur les lieux de l’exposition des finissants au baccalauréat en arts visuels et médiatiques, en présence des étudiants et de leurs amis ainsi que du personnel et des partenaires de l’École. Cette soirée représente pour les finissants un moment important dans leur carrière. Les distinctions prennent la forme de bourses, d’accès à des ateliers de production ou d’invitations à exposer dans certains centres de diffusion reconnus. Elles constituent un signe d’encouragement à la création et un soutien important pour l’évolution des pratiques émergentes. Parmi la quinzaine de lauréats, deux créatrices se sont particulièrement illustrées : Josiane Roberge (gagnante de trois prix et de la bourse Louis Garneau) et Éloïse Plamondon-Pagé (récompensée par trois prix, dont celui de la galerie Engramme).


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sport

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ils ont dit... Sur la révision de la bible de la psychiatrie

Charles Morin, professeur à l’École de psychologie Le Soleil, 26 mai

La sortie de la dernière édition du DSM-5, la « bible de la psychiatrie », fait couler beaucoup d’encre. Certains chercheurs siégeant aux comités de rédaction de cet ouvrage sont accusés d’avoir été l’objet d’un lobby de la part de l’industrie pharmaceutique. Selon le spécialiste des troubles du sommeil Charles Morin, il ne faut pas s’inquiéter. « C’est toujours possible que l’industrie ait une influence indirecte à certains égards, mais il n’y a eu aucune forme de lobby. De toute façon, c’est un manuel de classification pour faire des diagnostics, et il n’y a aucune recommandation sur l’approche thérapeutique à prendre. Cela peut être des médicaments, mais ça peut aussi être la psychothérapie». »

Sur l’influence des noms de programme et leur popularité

Gilles Tremblay, professeur à l’École de service social La Presse, 25 mai

En Europe, les établissements d’enseignement usent de stratégie pour inciter les filles à s’inscrire dans des domaines majoritairement investis par des garçons. « Par exemple, l’informatique attire très peu de femmes, raconte Gilles Tremblay, mais la Norvège a rebaptisé un programme d’études “informatique et environnement” et le ratio de filles a beaucoup augmenté. Adapter un nom de programme pour lui donner une allure moins stéréotypée peut jouer, même si le contenu demeure semblable. »

Sur l’héritage spirituel de Gitta Mallasz

Christophe Roux-Dufort, professeur au Département de management Le Journal de Québec, 17 mai

« La nouvelle perfection, c’est l’imperfection heureuse. En d’autres termes, on ne peut aspirer à un véritable bien-être intérieur sans avoir d’abord appris à étreindre le pire de soimême. » C’est le message transmis par Gitta Mallasz, qui a sauvé une centaine de femmes et d’enfants juifs au péril de sa vie, pendant la Seconde Guerre mondiale. Christophe Roux-Dufort le répète lors des conférences qu’il donne sur la vie de cette femme exceptionnelle.

Une même passion les anime même s’ils évoluent dans des systèmes sportifs différents. Hiroki Kuroda joue pour les Yankees de New York, Lionel Messi pour le Barça de Barcelone. photos AP/Nick Wass et Christopher Johnson

Du baseball américain au soccer espagnol Les ligues sportives professionnelles fonctionnent différemment en Europe qu’en Amérique du Nord par Yvon Larose Pourquoi y a-t-il un plafond salarial dans les grandes ligues sportives professionnelles d’Amérique du Nord ? Pour quelle raison une équipe qui termine au dernier rang n’est-elle pas transférée dans une division plus faible ? Et pourquoi n’y a-t-il pas de publicité sur les maillots des joueurs ? Bien des questions viennent à l’esprit des amateurs de sport européens devant le fonctionnement des ligues sportives nord-américaines. Pour tenter d’éclairer ces derniers, le professeur Frank Pons, du Département de marketing, a écrit un article que la grande revue française L’Équipe Magazine a publié le 30 mars dernier. Son texte met l’accent sur le fonctionnement de la MLB (baseball), la NBA (basketball), la NFL (football), la NHL (hockey) et la MLS (soccer). Le Fil a demandé au professeur Pons de refaire l’exercice en sens inverse pour les amateurs nord-américains. Qu’est-ce qui pourrait les surprendre dans le fonctionnement du sport professionnel en Europe ? Sur le Vieux Continent, on trouve des ligues professionnelles nationales en soccer, rugby, basketball, hockey ou volleyball. Le soccer est de loin le sport collectif le plus répandu. La compétition annuelle de la Ligue des champions, où l’on sacre le meilleur club de soccer d’Europe, soulève les passions de millions de partisans. Les jeunes joueurs prometteurs sont accueillis dans des centres de formation financés par les équipes

professionnelles, alors que de ce côté-ci de l’Atlantique, la relève est surtout issue des programmes universitaires. Le salaire versé aux joueurs marque aussi une différence. Ici, à l’intérieur d’une même ligue, les équipes disposent d’un montant identique pour payer leurs joueurs. Cette année, chaque formation de la National Football League gère une masse salariale de 123 M$. Les ligues font respecter cette entente de diverses manières. Et en Europe ? « Le plafond salarial n’existe pas, répond Frank Pons. Les équipes peuvent dépenser le montant qu’elles veulent. » « Ce qui distingue surtout l’Amérique du Nord et l’Europe est la philosophie qui anime les ligues sportives », explique Frank Pons. D’un côté, il y a des ligues fermées. Leur philosophie est axée sur la recherche de performance économique pour l’ensemble de leurs membres. De l’autre, on trouve des clubs beaucoup plus individualistes en termes de succès économiques. Ces équipes sont réunies dans la ligue par la seule compétition pour gagner le championnat. Elles ont, entre elles, peu ou pas de relations d’affaires. « Les clubs nord-américains partagent les revenus, dit-il. De plus, ils aident les équipes les plus faibles à demeurer compétitives en leur permettant notamment de sélectionner en premier les meilleurs joueurs disponibles à l’encan amateur. En Europe, la loi du plus riche est en

vigueur. Chacun fait ce qu’il peut ou veut, en fonction de ses moyens et au détriment d’un relatif équilibre sportif. Davantage d’individualisme, donc, en Europe et, paradoxalement, un certain “collectivisme” entre propriétaires d’équipes en Amérique du Nord. » Autre distinction majeure : la relégation. Par ce mécanisme, qui s’inscrit dans la tradition sportive du Vieux Continent, les moins bonnes équipes d’une division sont transférées, en fin de saison, dans la division inférieure. En retour, les meilleures équipes sont promues dans une division supérieure. Selon Frank Pons, cette menace fait que les propriétaires de clubs européens prennent des risques énormes comparativement à leurs vis-à-vis américains. « Le propriétaire-investisseur va perdre l’argent des commanditaires et surtout des droits télévisuels si son club se retrouve dans une ligue inférieure. » En revanche, de l’autre côté de l’Atlantique, les ligues fonctionnent avec une stabilité maximale. Elles aident le propriétaire d’une nouvelle franchise à développer son marché. Selon le professeur, l’absence de relégation amène une sorte de constance qui favorise la rivalité. « Au football, souligne-t-il, la rivalité entre les Giants et les Jets, deux équipes installées à New York, existe depuis une quarantaine d’années. » La publicité sur les maillots des joueurs est chose courante sur le Vieux Continent. En Amérique du Nord, seule la Major League Soccer l’autorise. « Les ligues nord-américaines ont bâti des marques fortes comme les Yankees de New York et les Canadiens de Montréal, affirme-t-il. On ne veut pas les polluer avec de la publicité. On ne veut pas qu’il y ait un effet sur le capital de marque. »


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Florence Piron sur les déficiences du programme de procréation assistée

Florence Piron photo Marc Robitaille

Le programme de procréation assistée financé par le gouvernement du Québec depuis trois ans ne fait pas l’unanimité. Inquiet du dépassement de coûts, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, a sollicité l’avis du commissaire à la santé et au bienêtre, Robert Salois. Faut-il poursuivre ce programme ? La position de Florence Piron, professeure au Département d’information et de communication et présidente de l’Association science et bien commun. Q La Fédération des médecins spécialistes du Québec suggère de limiter l’accès public à la procréation assistée à des couples souffrant d’un problème médical d’infertilité. Qu’en pensez-vous ? R Je suis assez d’accord avec cette fédération. Il n’existe pas un droit à l’enfant biologiquement lié que l’État doit soutenir à tout prix. On ne peut pas comparer ce droit au droit collectif à l’accès aux soins publics de santé, par exemple, en particulier si les ressources financières sont limitées. D’autre part, je considère que cette demande en faveur de la procréation assistée correspond à une survalorisation du lien biologique. On choisit des technologies qui présentent des risques pour la santé, au détriment d’autres formes d’attachement à l’enfant. Ainsi, la solution de rechange de l’adoption se trouve dévalorisée si l’État privilégie trop la procréation assistée. Avant de fabriquer d’autres enfants, on pourrait améliorer le sort de ceux qui sont déjà là. Il ne faut pas oublier, par ailleurs, que ce débat de société constitue un enjeu économique pour le lobby qui souhaite l’élargissement de l’accès à la procréation médicalement assistée. Les cliniques privées ont gagné beaucoup d’argent depuis la mise en place du programme, il y a trois ans. Sans oublier que son évaluation rigoureuse n’a pas encore été faite. On ignore si les enfants qui naissent ont des problèmes de santé, ou s’ils vont bien. Q Ce n’est pas la première fois que le gouvernement québécois sollicite un avis externe à propos de la procréation assistée…

R Effectivement. En 2007, le ministre de la Santé Philippe Couillard avait sollicité l’avis de la Commission de l’éthique de la science et de la technologie, qui devait se prononcer en 2009. Or, en même temps, l’animatrice Julie Snyder avait fait une sortie dans les médias pour exprimer son bonheur d’avoir eu recours à ce type de technologie. Elle avait demandé à ce que tous y aient accès. Sans attendre l’avis que son gouvernement avait lui-même sollicité, le premier ministre Jean Charest a alors rendu accessibles trois essais gratuits à tous les couples qui le demanderaient. Même si l’enjeu de société est extrêmement complexe, l’appareil politique a court-circuité la réflexion. La consultation publique menée par la Commission auprès d’un millier de Québécois de septembre à octobre 2008, à laquelle j’avais participé, montrait que 25 à 30 % des Québécois s’opposaient farouchement à la procréation assistée, alors que la majorité y était favorable avec la mise en place de balises très précises. La grande ouverture de la population m’avait frappée, bien que les gens réfléchissaient aussi sur des enjeux précis, comme les erreurs découlant de tests génétiques ou le dépistage des maladies génétiques chez l’embryon avant de l’implanter pour une éventuelle grossesse. Des personnes s’inquiétaient notamment que certains couples pourraient avoir accès à cette technique pour sélectionner leur embryon. Quelques-unes soulignaient aussi l’intérêt des cliniques de fertilité à exploiter ce filon. Q Selon vous, comment pourrait-on améliorer le programme de procréation assistée ? R Le débat avait déjà été bien balisé par la Commission, même si le gouvernement Charest n’en avait pas tenu compte à l’époque. Un certain consensus existait déjà en faveur de ce programme, pourvu qu’il s’adresse aux personnes ayant vraiment un problème médical d’infertilité, pour ne pas que tout le monde puisse y avoir accès selon ses désirs. Il serait très possible de revenir à cette idée en revalorisant et simplifiant les procédures d’adoption. J’espère que le Commissaire à la santé et au bien-être, auquel le ministre de la Santé a demandé un avis, aura l’intelligence de revenir aux travaux commencés en 2008 afin de constater si les positions prises à ce moment font toujours consensus. Ce sera certainement plus profitable que d’assister à un règlement de comptes entre un groupe de médecins et un autre. Il faut dépasser l’émotion des groupes de pression, car il y a souvent confusion entre le désir des individus et le droit collectif. C’est alors à l’État d’arbitrer en visant le bien commun. Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Séduire par « sextos » Les adolescents qui envoient des messages sexuels par téléphonie mobile cherchent surtout à plaire ou à se valoriser par Renée Larochelle Une fille qui envoie une photo d’elle les seins nus à son petit ami, un garçon qui fait parvenir un cliché dévoilant à un pouce près son anatomie intime à sa copine : après le texto, place au « sexto ». Environ 6 % des ados envoient des messages érotiques par leur téléphone cellulaire. Pourquoi ? Une étude de Francine Lavoie, professeure à l’École de psychologie, montre que ces jeunes répondent à un profil particulier. Les garçons et les filles qui s’adonnent à des activités sexuelles hors normes (sexe en groupe, concours de fellation, etc.) seraient ainsi plus susceptibles de « sexter » que d’autres jeunes aux mœurs plus traditionnelles. Même chose pour les adolescentes qui consomment beaucoup de pornographie en ligne. Francine Lavoie a présenté ces résultats très préliminaires, tient-elle à préciser, lors d’une conférence portant sur l’usage des sextos chez les 14 à 18 ans. La chercheuse a prononcé son exposé à l’occasion de la 11e édition de l’Université féministe d’été qui a eu lieu récemment sur le campus. Ses résultats découlent de deux enquêtes réalisées respectivement en 2006 et en 2011 auprès de plus de 1000 élèves du secondaire provenant de cinq écoles de Québec. Interrogés par questionnaire, les répondants devaient décrire certains aspects de leur vie

personnelle et familiale. Pour des raisons d’ordre pratique, la chercheuse n’a tenu compte que des messages sexuels sous forme de photos. En croisant certaines variables, Francine Lavoie a découvert que la sollicitation de sextos s’avérait plus élevée chez les garçons et les filles qui avaient eu des relations sexuelles avant

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On s’inquiète que les filles fassent usage des réseaux sociaux sur Internet, mais l’arrivée du téléphone a été accompagnée des mêmes craintes

l’âge de 13 ans. Les répondants qui avaient eu un fuck friend ou qui avaient vécu des aventures sexuelles sans lendemain étaient aussi susceptibles de grossir les rangs des solliciteurs. Qu’est-ce qui motive l’envoi de ces messages à teneur sexuelle ? Dans l’enquête effectuée en 2011, 28 % des jeunes disaient avoir répondu à une demande de leurs pairs ou de leur petit ami (garçon ou fille), tandis que 33 % affirmaient avoir plutôt cédé à leurs pressions. D’autres encore avaient agi de leur propre initiative pour se mettre en valeur ou pour donner une preuve d’amour. À ceux et celles qui se préoccupent de cette vogue des sextos, la chercheuse répond que ce n’est pas la première fois dans l’histoire que la technologie bouleverse les rapports sociaux. « On s’inquiète que les filles fassent usage des réseaux sociaux sur Internet, mais l’arrivée du téléphone a été accompagnée des mêmes craintes, ditelle. On a toujours peur d’un éventuel prédateur quand les femmes échappent au contrôle parental. Sans compter l’intimidation toujours possible. » À l’adolescente qui serait malgré tout tentée par l’expérience, Francine Lavoie conseille la prudence. « Je lui recommanderais de choisir une application qui efface son image quelques secondes après l’envoi, dit-elle. Je lui dirais ensuite de s’imposer un temps de réflexion, en somme, d’envoyer son image seulement après une attente de 24 h. Enfin, au lieu d’analyser seulement si elle paraît à son avantage sur la photo, elle pourrait aussi se demander comment elle se sent là-dedans. »


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Le 19e siècle comme si on y était !

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Un projet novateur permet aux élèves du secondaire d’apprivoiser un thème ardu de l’histoire du Québec, l’ultramontanisme par Yvon Larose Comment intéresser les jeunes du secondaire à l’histoire du Québec ? Ce tour de force pédagogique, un groupe d’étudiants de l’Université pourrait bien l’avoir accompli grâce à une activité originale, ludique et interactive appelée L’ultramontanisme au tribunal de l’histoire. Depuis 2012, le groupe, composé principalement de trois étudiants à la maîtrise en histoire, s’est produit devant 360 élèves de quatrième secondaire de la région de Québec. Le 9 mai dernier, ils ont présenté leur spectacle dans quatre classes de l’école secondaire Les Etchemins, à Charny. « Ce jour-là, au tribunal de l’histoire, l’Église ultramontaine québécoise a été condamnée trois fois et graciée à une reprise, explique Alex Tremblay, responsable de l’activité. Elle était représentée par Mgr Ignace Bourget, qui fut l’évêque de Montréal de 1840 à 1876. À la fin de deux représentations, les élèves ont applaudi. Globalement, ils ont beaucoup apprécié. » Le but du projet est de faire comprendre la toute-puissance de l’Église catholique au Québec au 19 e siècle. La doctrine de l’ultramontanisme favorisait la suprématie de l’Église sur la société civile, y compris sur le pouvoir politique. En lever de rideau, Mgr Bourget, portant col romain et vêtu d’une soutane noire, une étole au cou et un crucifix sur la poitrine, fait son entrée dans la salle de cours précédé d’un bedeau. Il s’apprête à célébrer la messe. La classe est plongée dans une ambiance de circonstance. La lumière est tamisée, le bedeau agite l’encensoir, des cierges brûlent, le Miserere d’Allegri se fait entendre et l’évêque, dos aux élèves, récite la prière du Notre père en latin. « Cette immersion dans une atmosphère religieuse du passé vise à capter l’attention d’adolescents habitués à des clips courts de cinq minutes sur Internet, indique Alex Tremblay. Il s’agit de les impressionner tellement qu’ils n’auront pas le choix que d’embarquer avec nous. » Après cette entrée en matière, le procès se met en branle. L’évêque, le juge et la procureure prennent place. Le bedeau se transforme en greffier. Les élèves, eux, entrent en jeu. En petits groupes, ils analysent des documents d’époque, d’autres plus

contemporains. Ils doivent juger si l’Église du temps a contribué à l’essor ou à la stagnation du Québec. Cinq aspects sont évalués. Ce sont l’éducation et la jeunesse, la vie intellectuelle, l’identité nationale, la condition de la femme et les services sociaux. « Notre activité vise à développer l’esprit critique des élèves dans un climat d’apprentissage stimulant, explique Alex Tremblay. Ils ont tendance au départ à juger l’histoire à partir de leurs valeurs, avec un regard très contemporain. Ils en viennent à comprendre que l’histoire n’est pas tout blanc ou tout noir. L’Église d’autrefois n’était pas déconnectée de la société. Elle s’inscrivait dans le courant de son temps. » Mgr Bourget est le centre d’attention. Il apparaît comme un personnage assez autoritaire, avec des airs de grand seigneur. Mais dans ses réponses, on découvre une personne très humaine. Ainsi, les communautés religieuses qu’il a fait venir au Québec ont contribué à ouvrir des écoles, des hôpitaux et des orphelinats. Il a beaucoup fait pour les pauvres. Le personnage sait aussi dérider l’auditoire. Chaque représentation dure une heure quinze. À la fin de l’exercice, l’ensemble des élèves vote à savoir si Mgr Bourget a aidé ou nui au développement du Québec. Dans le cas d’un résultat positif, l’ecclésiastique bénit la classe. Il dit aux élèves qu’ils sont de bons chrétiens et qu’un tribunal n’est pas au-dessus de Dieu. « Si le résultat est négatif, souligne Alex Tremblay, Mgr Bourget se lance dans un discours incendiaire. Il est fâché. Il maudit la classe. Il condamne la société moderne qui ne sait plus où elle va, qui a perdu ses repères. Il sort en claquant la porte. » L’équipe de L’ultramontanisme au tribunal de l’histoire se rendra dans la circonscription de Kamouraska, en septembre, pour les Journées de la culture. À Saint-Denis-de-laBouteillerie, elle présentera, sur le parvis de l’église, une version grand public du spectacle. Par ailleurs, elle représentera l’Université Laval cet automne lors de la finale québécoise du concours Forces AVENIR 2013 dans la catégorie Société, communication et éducation.

Dans une classe musée de l’école secondaire Les Etchemins, l’étudiant Rémi Bouguet incarne Mgr Bourget. Le religieux défend avec fougue l’Église ultramontaine. photo Louise Leblanc

1 Vue du projet de Robin Dupuis et Jean-François Julien à partir de la rue Saint-Nicolas, en Bas projection contraste avec le style des bâtiments historiques. 2 Dans leur projet, Nicolas Drolet e devient imperceptible dans le reflet de la lumière. 3 Dans le projet du duo Gagné-Loranger–Roy,

Animer les vi Des étudiants en architecture jouent d’audace pour insuffler une nouvelle vie à un bâtiment militaire du Régime français par Yvon Larose « Tous les étudiants devaient imaginer des fonctions plausibles au bâtiment existant. C’était un très grand défi. » Le bâtiment dont parle l’architecte et professeur Jacques Plante est celui des Nouvelles Casernes. Situé dans le VieuxQuébec entre l’hôpital de l’Hôtel-Dieu et le parc de l’Artillerie, adossé aux fortifications, cet ensemble militaire unique a été construit de 1749 à 1752. Cet hiver, un groupe d’étudiants de la maîtrise en architecture avait pour mandat de donner une nouvelle fonction aux Nouvelles Casernes avec audace et respect, lors d’un atelier donné par le professeur Plante. Le 30 avril, dans une salle de l’École d’architecture, ils ont présenté le fruit de leurs travaux. Deux représentants de la Commission de la capitale nationale ont assisté à l’exposé, et autant de la Ville de Québec. « Les gens ont pu constater le grand potentiel du lieu, indique Jacques Plante. Les Casernes sont porteuses d’une nouvelle modernité au cœur du Vieux-Québec. »

Composées de sept sections, les Nouvelles Casernes font plus de 160 mètres de long par 10 mètres de large. Le bâtiment, classé historique l’an dernier, appartient au Centre hospitalier universitaire de Québec. Il devrait toutefois être confié dans un proche avenir à la Commission de la capitale nationale. Au cours de son histoire, l’imposant édifice a abrité les troupes françaises, puis britanniques. En 1880, une fabrique de munitions y est aménagée. Cette fonction se maintiendra jusqu’aux années 1960. L’endroit est depuis abandonné. Les transformations qu’il a subies découlent de deux incendies et de sa vocation industrielle. La proposition de Nicolas Drolet et Carl Latulippe-Hébert a pour titre « Les gaîtés ludiques ». Le projet consiste à créer un centre récréatif et muséal pour enfants. « C’est une très bonne idée d’utiliser le patrimoine à des fins ludiques pour les enfants, affirme le professeur Plante. C’est une bonne idée également pour les citoyens qui se demandent souvent ce

qu’on fait des vi pourquoi on in lions dans le réam tels endroits. » Pour les étudia de favoriser un tion citoyenne ville. Ils propos usage, mais auss image basée, entr motif en losange tion respecte le tout en étant dé rapport au patrim Nicolas Drolet. Le tures décalées, lis planes et percée se glissent l’un ou s’opposent. » Robin Dupuis e Julien ont décidé les Nouvelles C centre de produc sion en art numér s’intitule « Screen sert à la création c que. Il permet éga sion de films. « L lui-même à l’acti souligne Jean-F Une salle de pr rieure signale la n de l’endroit. À l façade de verre d de projection de fi parties de la façad photos et gravu grand format. » Jacques Plante jet de « très aud


histoire vivante

L’enfance de la science

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Il y a 350 ans naissait le Séminaire de Québec, et avec lui le goût du savoir qui allait fleurir à l’Université Laval deux siècles plus tard par Pascale Guéricolas

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sse-Ville. Un nouvel escalier perce le mur des fortifications et les Nouvelles Casernes. La salle de et Carl Latulippe-Hébert ont ajouté un volume se glissant derrière les murs existants. Cette boîte y, une passerelle donne accès aux ateliers de création de l’école de design industriel.

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et Jean-François é de transformer Casernes en un ction et de diffurique. Leur projet nsaver ». Le lieu cinématographialement la diffuLe bâtiment sert ivité qu’il abrite, François Julien. rojection inténouvelle identité l’extérieur, une devient un écran films. Les autres de montrent des ures d’archives

qualifie ce prodacieux ». Entre

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autres par l’aménagement d’un escalier monumental à même les fortifications, dans le prolongement de la rue Saint-Nicolas. Au-dessus de cette voie piétonnière s’avance, massive, la salle de projection. « Cette nouvelle liaison entre la Basse-Ville et la Haute-Ville invite le citoyen à redécouvrir un lieu par une nouvelle porte, soutient-il. C’est une manière de dire : il n’y pas de mur à cet endroit, vous avez le droit d’y entrer. »

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Les Casernes sont porteuses d’une nouvelle modernité au cœur du Vieux-Québec

Émilie Gagné-Loranger et Antony Roy ont imaginé un projet « formidable », au dire du professeur. Intitulée « Osmose », leur proposition consiste à aménager une école de design industriel et un centre d’exposition dans les Nouvelles Casernes. « Les deux fonctions reflètent le besoin, pour un établissement universitaire, d’être de plus en plus en contact avec la population », indique Jacques Plante. Au cœur du bâtiment, les parcours convergent vers le centre d’exposition, le café, l’amphithéâtre et la librairie. Le point de convergence, selon Antony Roy, forme un « nœud effervescent » créé par les échanges constants entre les étudiants et le public. Dans « Osmose », les éléments contemporains s’opposent aux textures de pierre et de bois. Des passerelles suspendues en acier accentuent le glissement qui caractérise le projet. « Les parties ajoutées se glissent doucement à travers le bâtiment, explique l’étudiant. Les ajouts s’insinuent entre les murs patrimoniaux. La nouvelle structure vient prendre appui sur la pierre existante. Les poutres semblent filer à travers les murs anciens. » Pour plus d’information sur ce dernier projet : vimeo.com/65497368

En 1760, rien ne va plus pour le Séminaire de Québec, fondé environ un siècle plus tôt. Cet établissement à vocation missionnaire a été coupé de la mère patrie après la Conquête. Ses fermes, principales sources de revenus, ont été rasées par la guerre, et son maigre contingent de cinq prêtres ne suffit pas à poursuivre son œuvre. Et pourtant, huit ans plus tard, il fonde le Petit Séminaire, voué à l’éducation des jeunes gens. Dans un siècle, le 8 décembre 1852, il convaincra même Victoria, reine du Royaume-Uni, de signer la charte fondatrice d’une nouvelle maison d’enseignement : l’Université Laval ! L’adaptation à des réalités nouvelles et la capacité à se réinventer semblent faire partie du patrimoine génétique que le Séminaire a légué à sa « filleule » universitaire. C’est ce qui est ressorti d’un colloque international sur cet établissement plus que tricentenaire qui a réuni plusieurs chercheurs au pavillon La Laurentienne, du 21 au 23 mai. C’est tout naturellement que la mission d’éducation s’impose au Séminaire de Québec. Après la Conquête, l’établissement se voue à l’instruction publique d’une élite catholique en devenir plutôt que d’œuvrer à l’évangélisation. Mais même à ses débuts, elle prend cet objectif très au sérieux grâce à son fondateur, Monseigneur de Laval. Élevé dans une Europe de la Renaissance dont le monde vient de s’ouvrir, le premier évêque de Québec ne cherche pas à reproduire un modèle passé. L’établissement qu’il contribue à mettre sur pied s’adapte à une réalité changeante. « Sa devise était “aller à toute rencontre” », fait remarquer Gilles Routhier, professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses. Dès sa naissance, l’Université Laval exprime la volonté de coller aux besoins de la société contemporaine. Respectueux de son héritage religieux, ceux qui président à sa destinée fixent sa journée fériée le 8 décembre en l’honneur de l’Immaculée Conception. Mais pour que l’université prenne son envol, ils font aussi le choix de miser sur la médecine, le droit, les arts et lettres en plus de la théologie. « Cet enseignement cherche à inculquer aux étudiants la plus “haute culture philosophique, littéraire et scientifique” », rappelle l’archiviste James Lambert durant sa conférence. Une expression que l’on doit au professeur

L’Université Laval en 1902.

Louis-Adolphe Pâquet, et que l’on pourrait traduire par « un esprit sain dans un corps sain », dans la plus pure tradition des humanités venue de l’Antiquité. Le premier recteur, Louis-Jacques Casault, aussi supérieur du Séminaire de Québec, sait où il s’en va. Il dirige la fondation de la première université francophone en Amérique, alors même que les moyens matériels manquent et que l’évêque de Montréal réclame un tel établissement pour sa propre ville. L’excellence de l’enseignement de professeurs tels les abbés Jérôme Demers et Jean Holmes, férus de sciences et de philosophie, contribue aussi à la légitimité du projet d’enseignement universitaire. Le modèle d’université catholique qui existe en Belgique et en France s’impose pour les quatre facultés initiales. Fréquemment, les professeurs prennent le chemin de la ville belge de Louvain ou de Rome pour mieux se former et dispenser ce savoir à leur retour. La maison de recherche et d’enseignement reste proche de la réalité de ses contemporains. « Dès ses débuts, la Faculté de médecine a cherché à combattre les épidémies qui affligeaient la population, rappelle le professeur en théologie et en sciences religieuses et coorganisateur du colloque, Raymond Brodeur. Il faut se souvenir qu’à cette époque, les sciences intéressaient surtout les anglophones. C’était nouveau que des francophones effectuent des recherches sur des maux comme le scorbut, par exemple, dont souffraient les Irlandais à leur arrivée. » De très nombreuses collations des grades ont eu lieu depuis, de très nombreux étudiants sont passés sous la masse universitaire. Cependant, certaines valeurs héritées du Séminaire de Québec perdurent. « Le respect de l’autre, l’éthique, la volonté de transmettre le savoir dans une société de plus en plus néolibérale », répond spontanément l’historien de la Nouvelle-France Jacques Mathieu, ex-doyen de la Faculté des lettres. « L’humanisme », ajoute aussitôt Marc Pelchat, professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses, qui fait remarquer que sa faculté bénéficie toujours du soutien de l’Université Laval. Un soutien qui permet de continuer l’étude des facteurs religieux dans la société, un sujet brûlant d’actualité.


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en bref

Œuvre de l’exposition « Inuit tautunga iyimut »

Regards inuits La maison des Jésuites de Sillery (2320, chemin du Foulon) présente jusqu’au 25 août l’exposition « Inuit tautunga iyimut; Regard inuit sur un territoire en bouleversement ». Ce parcours photographique sillonne trois grandes régions du Nunavut – Kivalliq, Kitikmeot et Qikiktaaluq – et témoigne des changements environnementaux et socioculturels que vivent aujourd’hui les communautés nordiques. Pour mieux comprendre la réalité de ce peuple, Jean-Louis Dorais, linguiste de l’inuktitut et professeur de sociologie, viendra commenter ces photographies les dimanches 2 et 9 juin, de 13 h à 16 h, en compagnie du commissaire de l’exposition, Vincent l’Hérault. Heures d’ouverture : jusqu’au 2 juin, du mercredi au dimanche de 13 h à 17 h; du 4 juin au 25 août, du mardi au dimanche de 11 h à 17 h.

Rencontre des étudiants du 3e âge L’Association des étudiantes et étudiants de l’Université du 3e âge de Québec tiendra une rencontre mardi prochain avant son assemblée annuelle. Le thème abordé sera : «L’Université du 3e âge ou de tous les âges ?» Michel Venne, directeur général de l’Institut du Nouveau Monde, donnera une conférence sur les suites du Sommet sur l’enseignement supérieur qui a eu lieu en début d’année. L’organisateur de l’École d’hiver « Spécial Sommet », qui a réuni 400 jeunes à l’Université Laval, livrera ses réflexions et répondra aux questions. Mardi 4 juin à 8 h 30, à l’amphithéâtre HydroQuébec du pavillon Alphonse-Desjardins. Inscription au www.aeutaq.ulaval.ca.

Camps de science Les Camps d’été des Débrouillards arrivent à l’Université. Ces camps de science pour les 6 à 12 ans durent entre 4 et 5 jours et se dérouleront entre le 25 juin et le 16 août. Les jeunes y vivront des expériences, des jeux, des activités scientifiques et sportives, des sorties et des visites guidées. Quatre thématiques sont offertes : découvrir les mystères scintillants du ciel; partir à la découverte des araignées, vers de terre, abeilles et mouches; s’initier aux mystères de la chimie; comprendre le corps humain. Les camps se dérouleront au pavillon AlexandreVachon et coûteront 110 $ pour quatre jours et 135 $ pour 5 jours. Il faut ajouter 30 $ par semaine pour bénéficier du service de garde. Ces mêmes camps ont également lieu au Cégep de Lévis-Lauzon. www.boiteascience.com

Papillon à cent têtes Un papillon humain ? C’est ce qu’ont créé des élèves lors d’un rassemblement tenu le 16 mai au stade TELUS-Université-Laval pour fêter le 20e anniversaire des Établissements verts Bruntland (EVB). Les jeunes étaient les invités de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, certifiée EVB. Ils ont aidé à planter, près du pavillon Gene-H-Kruger, quatre arbres symbolisant les valeurs de l’écologie, du pacifisme, de la solidarité et de la démocratie. Le doyen Robert Beauregard a dévoilé quelques éléments du coffret éducatif Les forêts du monde, créé à l’Université de concert avec la Fondation Monique-Fitz-Back. Cet outil pédagogique sera offert aux écoles à l’automne prochain. photo Francis Gagnon

Blancs comme neige Les produits laitiers ne favoriseraient pas la réponse inflammatoire de l’organisme par Jean Hamann N’en déplaise aux gourous de l’alimentation holistique, hypotoxique ou paléolithique, les produits laitiers ne provoqueraient pas de réponses inflammatoires dans le corps humain lorsqu’on les consomme en quantités modérées. C’est la conclusion à laquelle arrivent des chercheurs de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) après avoir passé en revue les études sérieuses documentant la question. Les diètes qui prétendent soulager l’inflammation et la douleur ont la cote par les temps qui courent. Et pour cause puisque de plus en plus de problèmes de santé sont liés à une réponse inflammatoire de l’organisme. Parmi ceux-ci se trouvent l’athérosclérose, le syndrome métabolique, le diabète, les maladies cardiovasculaires et les problèmes articulaires. Plusieurs diètes antiinflammatoires, notamment celles préconisées par les médecins Andrew Weil

aux États-Unis et feu Jean Seignalet en France, placent les produits laitiers parmi les aliments à proscrire. À tort ou à raison ? Pour tirer la question au clair, Marie-Ève Labonté, Patrick Couture, Caroline Richard, Sophie Desroches et Benoît Lamarche ont passé en revue huit études permettant d’évaluer l’effet de la consommation de produits laitiers sur les principaux biomarqueurs d’inflammation généralisée que l’on trouve dans le sang. Résultats ? Quatre études n’ont montré aucun effet sur les marqueurs d’inflammation, une autre a livré des résultats opposés selon les marqueurs considérés et les trois dernières leur attribuent un effet anti-inflammatoire, rapportent les chercheurs dans l’American Journal of Clinical Nutrition. « Nos analyses n’appuient pas l’hypothèse voulant que les produits laitiers favorisent l’inflammation », résume Benoît Lamarche.

Selon le chercheur, cette réputation non fondée découlerait d’une généralisation abusive de cas particuliers. « Il y des gens qui ont des allergies ou des intolérances à certaines composantes du lait, et d’autres souffrant de problèmes inflammatoires intestinaux, qui doivent éviter plusieurs aliments dont les produits laitiers. On a extrapolé à tort ces situations à toute la population. »

La lutte contre l’inflammation est devenue la nouvelle mode côté nutrition

Le professeur Lamarche constate que la lutte contre l’inflammation est devenue la nouvelle mode côté nutrition. Il ne nie pas l’existence d’aliments ayant un tel effet sur l’organisme – « un repas de restauration rapide suffit pour faire grimper les marqueurs sanguins d’inflammation ». Il estime toutefois qu’un bon ménage s’impose dans la liste des aliments condamnés ou encensés. « Beaucoup de nos connaissances à ce sujet reposent sur des études populationnelles qui permettent difficilement d’isoler l’effet d’un aliment en particulier. La conséquence est qu’il existe encore peu de données probantes démontrant clairement l’effet d’une composante alimentaire sur le processus inflammatoire. Je dis souvent à mes étudiants que le livre de la nutrition est en voie d’être réécrit sous nos yeux à la lumière d’études cliniques rigoureuses. » Le chercheur et son équipe ajouteront bientôt un chapitre à cet ouvrage en constante réédition. En effet, ils terminent une étude clinique, à laquelle ont participé 120 sujets, qui examine précisément l’effet des produits laitiers sur les processus inflammatoires.


arts

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Charmante imposture Le passé médiéval de Québec est une tradition inventée de toutes pièces dont le sceau marque cependant toute la ville par Renée Larochelle Vous souvenez-vous des Médiévales de Québec, ces fêtes qui ont marqué la capitale dans les années 1990 ? À l’époque, plusieurs personnes ont dénoncé l’anachronisme que constituaient ces célébrations moyenâgeuses au cœur d’une ville américaine fondée bien après cette époque. Par contre, d’autres affirmaient que Québec se prêtait admirablement à des fêtes médiévales par son architecture. Ses fortifications, le Château Frontenac, le Manège militaire – et même les châteaux successifs du Bonhomme Carnaval – ne sont-ils pas évocateurs de l’époque des chevaliers et des gentes dames ? Cette vision du passé est construite de toute pièce puisque tous ces bâtiments datent du 19e siècle. Alors, d’où vient cette perception fantaisiste qui colle à la ville de Québec comme une seconde peau ? L’étudiante Aude Gendreau-Turmel a creusé la question de l’anachronisme architectural de la ville de Champlain dans sa thèse de doctorat en histoire de l’art. « Tout cela remonte à la Conquête, en 1763, explique-t-elle. Lorsque les Britanniques arrivent à Québec, ils ont un véritable choc culturel. La population

est catholique et, pour eux, catholicisme et Moyen Âge sont fortement associés. Avec le temps, le romantisme et la fascination pour le passé progressent. La population finit par s’approprier l’idée que Québec est une ville très ancienne. » L’un de ceux qui ont le plus contribué à présenter la ville sous ce jour est Lord Dufferin. Gouverneur général du Canada de 1872 à 1878, il persuade les responsables municipaux – qui souhaitent moderniser la ville – de conserver les fortifications. Les portes Saint-Jean et Saint-Louis, au lieu de disparaître, vont subsister sous une forme enjolivée. Leur apparence actuelle de forteresses médiévales n’est toutefois pas d’origine, comme plusieurs le croient. « Lors de leur construction, ces portes n’étaient pas d’esprit médiéval mais plutôt de style néoclassique, explique Aude Gendreau-Turmel. Elles ont été rebâties sur ce modèle pour accroître le charme pittoresque de Québec. Par exemple, la porte Saint-Louis ne conserve de sa porte d’origine que l’emplacement de la brèche dans le rempart. » Le Château Frontenac incarne à merveille cette volonté de la ville d’entretenir une allure pittoresque au détriment de

sa véritable identité. Avec ses tourelles et sa rangée de faux mâchicoulis rappelant les châteaux forts, son style navigue entre le néogothique et le médiéval. Son ancêtre, le Château Saint-Louis, avait été pourtant édifié dans le style palladien, qui rappelle les temples romains. Au fil de ses transformations, le Château Frontenac est devenu la marque de commerce de Québec. « Le style château n’est pas anachronique en soi, dit Aude Gendreau-Turmel. Il n’y a aucun mal à laisser l’attrait visuel pour les formes médiévales, qui est une manifestation du goût contemporain pour le pittoresque, dicter la composition du bâtiment. Mais en invoquant l’histoire du site à travers le nom, on laisse croire que le bâtiment moderne possède un passé. Un passé qui n’est que fiction. » Québec n’est pas la seule ville au monde à faire reposer son image sur le passé. Mais les Québécois se montrent particulièrement attachés à leur image de « Vieille Capitale ». Souvenons-nous du tollé soulevé par le maire Labeaume lorsqu’il a voulu dépoussiérer l’image de la ville lors de l’affaire Clotaire Rapaille, en 2010. En passant, Québec ne serait pas la plus vieille cité d’Amérique du Nord, comme on le clame sur tous les toits. Il s’agirait plutôt de St. Augustine, fondée par Don Juan Ponce en 1513, qui a donné le jour à l’État de la Floride. Un autre mythe à revoir…

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Lors de leur construction, les portes de la ville n’étaient pas d’esprit médiéval mais plutôt de style néoclassique

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en bref

Collage de Loïc Bergeron, 4 ans.

Les enfants exposent… Par leurs dessins remplis de fraîcheur, les enfants nous parlent non seulement d’eux mais aussi du monde qui les entoure. Pourquoi ne pas s’intéresser à ce qu’ils ont à nous dire ? Rendez-vous de ce pas à l’exposition « Mon monde, un jeu d’enfant », où vous pourrez admirer des œuvres réalisées par les bambins de deux à cinq ans fréquentant le centre de la petite enfance La Petite Cité, situé sur le campus. Jusqu’au 7 juin, au 4e étage de la Bibliothèque, pavillon Jean-Charles-Bonenfant.

… et les retraités aussi ! « Nos artistes se dévoilent » : c’est le titre de l’exposition présentée par l’Association des retraités de l’Université Laval. Ces gens ont cessé de travailler de façon active à l’Université, mais ils n’ont pas cessé pour autant de progresser sur le plan artistique. Au programme : sculptures, lithographies, photographies, dessins, toiles et vitrail. Du 3 au 16 juin, à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Vernissage le 6 juin à 17 h. Stationnement gratuit à partir de 16 h 30 au niveau 00 du pavillon Alphonse-Desjardins.

Rêveries à découvrir Il y a de très jolies choses à voir dans cette exposition organisée par le Club des diplômés de l’Université Laval et qui se termine bientôt. Nul doute que l’amateur d’art ou le simple passant trouvera plaisir à admirer la cinquantaine de toiles et sculptures présentées sur le thème « Rêveries ». Certains artistes exposent pour la première fois tandis que d’autres ont participé à d’autres expositions régionales et nationales. Il est possible d’acheter les œuvres. Jusqu’au 31 mai, à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. La porte Saint-Louis avant sa destruction, puis en 1930, érigée dans le style néogothique.


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mot de la direction

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Le Congrès de l’Acfas : un franc succès Avec plus de 6000 congressistes inscrits, 205 colloques, 4000 conférenciers, plus d’une vingtaine d’activités gratuites grand public, des mesures écoresponsables originales ainsi qu’une impressionnante couverture médiatique, le 81e congrès de l’Acfas a connu un succès et un rayonnement sans précédent.

Pour une 21 e fois depuis 1933, l’Université Laval avait le plaisir d’accueillir ce prestigieux rendez-vous multidisciplinaire du savoir, le plus important événement du genre au sein de la francophonie. Placé sous la présidence d’honneur d’Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO, et pour la

première fois sous le haut patronage de cette illustre organisation internationale, cet événement s’est également distingué par une forte représentation ministérielle tout au long de la semaine, dont la présence de la première ministre du Québec lors de la cérémonie d’ouverture. Le succès de cette 81e édition est le fruit d’une remarquable collaboration entre l’Université Laval et l’Acfas, et d’une importante mobilisation de la communauté universitaire. Près de 850 chercheurs, créateurs, chargés de cours et étudiants aux cycles supérieurs y ont présenté les résultats de leurs travaux et ont fait rayonner notre université au sein de

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Cet événement s’est distingué par une forte représentation ministérielle

cette grande fraternité de chercheurs de langue française. Plus de 40 professeurschercheurs ont aussi participé à l’évaluation des propositions de colloque et des communications libres, assurant ainsi un programme scientifique diversifié et de grande qualité. Quelque 250 membres de notre communauté se sont de plus investis dans l’organisation de ce congrès. Membres du personnel, retraités, étudiantes et étudiants de tous les cycles d’études, concessions alimentaires, Coop Zone, tous se sont mobilisés pour offrir aux participants un accueil chaleureux et un séjour mémorable sur notre campus. Sous le leadership des coprésidents Francine Saillant et Pascal Daleau, cette 81 e édition aura ainsi réussi à repousser non seulement les frontières du savoir, mais également les frontières de toutes les attentes. Au nom de la direction et en mon nom personnel, j’adresse mes remerciements les plus sincères à toutes les personnes qui ont contribué à ce succès exceptionnel et fait de l’Université Laval une référence pour la tenue d’un tel événement d’envergure internationale. Le recteur, Denis Brière

Denis Brière photo Marc Robitaille

Un nouvel éditeur pour Le Fil Jacques Villemure a connu un départ sur les chapeaux de roue. À peine arrivé à la Direction des communications, le 22 avril, il se retrouvait en plein congrès de l’Acfas, à superviser les relations de presse et les activités protocolaires ! «  Je suis tombé tout de suite dans la vraie vie de notre établissement : le partage du savoir et l’avancement des sciences, dit-il sans broncher. J’ai vu la faculté de mobilisation de l’Université Laval. J’ai été impressionné. » Le bachelier en communication de l’Université Laval a fait du chemin depuis son premier mandat d’envergure, en 1984 : diriger le centre de presse de Trois-Rivières lors de la visite du pape Jean-Paul II. Puis, pendant plus d’une décennie, il développe ses compétences dans divers postes à Alcan. Après des expériences en consultation, il passe en 2003 à l’administration publique en rejoignant le ministère de la Santé et des Services sociaux. Il sera à la tête de plusieurs équipes au gouvernement avant d’être nommé, en 2011, directeur principal des communications chez Desjardins.

Son passage au ministère des Relations internationales, de 2009 à 2011, lui aura permis d’innover. Avec son équipe, il met de l’avant une stratégie Web 2.0 qui permet de mieux relier au monde, par

Jacques Villemure photo Marc Robitaille

Internet et les médias sociaux, le vaste réseau des délégations du Québec à l’étranger. «  Un outil privilégié visant à soutenir les conseillers québécois dans leur travail pour promouvoir la culture et les affaires », estime-t-il. Le voilà maintenant directeur des communications de l’Université – et ainsi éditeur du journal de la communauté. «  Mon travail dans le secteur public m’a donné une bonne connaissance de nos lois et du fonctionnement du gouvernement. En entreprise privée, j’ai acquis le réflexe des affaires, qui n’est jamais étranger à l’atteinte de nos objectifs », résume-t-il. Parti de son alma mater à 21 ans, il y rentre à 53 ans. En cette époque où les enjeux de l’enseignement supérieur gagnent en importance au Québec, il met son expérience au service de l’Université Laval. Son rôle : contribuer à la mission de l’établissement par une gestion dynamique des communications. Son but : aider l’organisation à réaliser son plein potentiel. «  Je me sens attaché à l’Université. J’ai toujours eu derrière la tête l’idée d’y revenir un jour pour apporter ma contribution. » M. S.-H.

Avis officiel CONSEIL UNIVERSITAIRE Séance ordinaire du 11 juin 2013 ORDRE DU JOUR 1. Ouverture de la séance 2. Adoption de l’ordre du jour 3. Adoption du procès-verbal de la séance ordinaire du 14 mai 2013 4. Communications du président 5. Questions des membres 6. Contingentement de programmes et critères de sélection pour 2014-2015 - Recommandations du Comité exécutif 7. Programme de diplôme en philosophie : abolition 8. Programmes de maîtrise et de doctorat en sols et environnement : évaluation périodique - Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales - Plan d’action du doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation 9. Centre de recherche sur les propriétés des interfaces et la catalyse (CERPIC) : évaluation périodique - Avis de la Commission de la recherche - Recommandation de la vice-rectrice à la recherche et à la création 10. Agir pour améliorer la qualité de vie ainsi que la santé globale des étudiants de l’Université Laval – Une vision pour un avenir durable - Avis de la Commission des affaires étudiantes 11. Huis clos 12. Clôture de la séance

courrier En français svp  ! J’ai lu avec intérêt votre entretien « Trois questions à Louise Dandurand sur les raisons de causer science en français » (2 mai 2013). Je trouve cependant dommage que vous ayez passé sous silence un fait grave, à savoir que l’hégémonie de l’anglais dans les sciences entraîne le pillage généralisé de la recherche scientifique francophone par les États-Unis. Cela a été brillamment démontré par l’universitaire français Charles Durand dans son fameux argumentaire intitulé « Le français, une langue pour la science ». Pour s’en convaincre, il suffit de lire les propos d’un de ces chercheurs américains, extraits de l’argumentaire : « Moins de 1 % [des articles que nous publions] donnent des idées sur des nouvelles directions de recherche pouvant quelquefois conduire à des applications commerciales. Nous recevons ces articles en première exclusivité, antérieurement à toute publication. Ils nous arrivent sur un plateau d’argent, écrits dans notre langue, sans que nous demandions quoi que ce soit à quiconque. Comment voulez-vous que nous nous empêchions d’en exploiter les meilleures idées? » Les systèmes de recherche francophones sont donc à changer radicalement. Il faudrait par exemple s’inspirer du système de recherche japonais, bien plus intelligent que celui qui est pratiqué dans la francophonie, où les chercheurs publient d’abord les résultats de leurs recherches en japonais, ce qui permet à leurs industries d’exploiter en premier les bonnes idées et évite ainsi le pillage. Daniel De Poli Illkirch, France


science

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Une pilule dure à avaler ? Plus d’une personne sur trois ne prend pas fidèlement ses médicaments contre le diabète pendant l’année qui suit la première prescription par Jean Hamann

« Les analyses génomiques permettront de savoir, par exemple, si de jeunes arbustes possèdent des gènes liés à certaines propriétés du bois comme la longueur des fibres », dit John MacKay.

Deux arbres et leur génome Des chercheurs de l’Université ont collaboré au séquençage du bagage génétique de l’épinette blanche et de l’épinette de Norvège par Jean Hamann Le 22 mai 2013 aura été une journée marquante pour les épinettes. C’est ce jourlà que les revues Nature et Bioinformatics ont divulgué à la planète entière le génome de deux membres de leur famille, l’épinette de Norvège et l’épinette blanche. John MacKay, Jean Bousquet, Brian Boyle et Juliana Sena, du Département des sciences du bois et de la forêt et de l’Institut de biologie intégrative et des systèmes, font partie des équipes qui ont réalisé ces percées. Comparé au génome humain, qui a nécessité une décennie de travail, le séquençage des deux espèces s’est conclu au grand galop. « Les Suédois ont commencé le travail il y a trois ans environ avec l’épinette de Norvège. De notre côté, nous avons amorcé le projet sur l’épinette blanche il y a 18 mois, signale John MacKay. L’amélioration des outils de séquençage a été incroyable au cours des dernières années. Il y a une décennie, il aurait été impensable de trouver le financement nécessaire pour séquencer le génome de ces deux arbres. Il aurait fallu tellement de temps que le projet aurait été prohibitif. » Si le travail a été mené si rondement, ce n’est sûrement pas parce que le génome de ces deux arbres est de taille réduite. En effet, il est presque sept fois plus grand que le

génome humain. Pourtant, les épinettes ne possèdent que 12 paires de chromosomes alors que l’Homo sapiens en compte 23. Quant au nombre de gènes, il se situe à près de 28 000 dans les deux groupes. « La différence dans la taille du génome vient du fait que

Il s’agit aussi d’une percée pour la sélection d’arbres possédant des caractéristiques souhaitées par l’industrie forestière

l’épinette a beaucoup d’ADN qui ne sert pas directement à fabriquer des protéines, explique le professeur MacKay. Une petite partie de cet ADN non codant (moins de 2 %) est composée de séquences qui interviennent dans la régulation des gènes. Tout le reste est formé de ce que nous appelons des éléments transposables. » Ces séquences transposables se dupliquent et se réinsèrent dans le génome, ce qui en augmente la taille au fil des âges. Pour l’instant, la fonction de ce matériel génétique fait l’objet de spéculations. « Il ne s’agit pas entièrement d’ADN inutile, commente Jean Bousquet. Des études réalisées chez d’autres plantes montrent qu’elles procurent une flexibilité physiologique en modulant l’expression des gènes. » Selon John MacKay, le séquençage du génome des deux espèces d’épinettes constitue une avancée sur le plan des connaissances fondamentales touchant l’évolution des conifères. Mais, ajoute-t-il, il s’agit aussi d’une percée pour la sélection d’arbres possédant des caractéristiques souhaitées par l’industrie forestière. « Présentement, il faut cultiver un arbre pendant une quinzaine d’années avant de savoir s’il possède les qualités recherchées. Grâce aux outils génomiques, nous serons fixés en deux ans. Les analyses génomiques permettront de savoir, par exemple, si de jeunes arbustes possèdent des gènes de résistance à la tordeuse des bourgeons de l’épinette ou des gènes liés à certaines propriétés du bois comme la longueur des fibres. »

Trente-huit pour cent des gens qui reçoivent une première ordonnance d’antidiabétiques ne respectent pas la prescription ou cessent carrément de prendre leurs médicaments dans l’année qui suit. Voilà le constat effectué par une équipe de la Faculté de pharmacie qui a étudié la question auprès de 151 000 Québécois ayant reçu une première prescription contre le diabète de type 2 entre 2000 et 2008. Line Guénette, Jocelyne Moisan, Marie-Claude Breton et Jean-Pierre Grégoire, de la Chaire sur l’adhésion au traitement, et leur collègue Caroline Sirois, de l’UQAR, ont utilisé la banque de données de la Régie de l’assurance maladie du Québec pour mesurer la persistance et l’observance du traitement. La prescription est-elle renouvelée régulièrement ? Les médicaments sontils pris au rythme prévu ? Leurs analyses, publiées récemment dans la revue Diabetes & Metabolism, montrent que 20 % des personnes cessent de prendre leurs antidiabétiques dans les 12 mois suivant la première prescription. Parmi ceux qui persistent, 21 % ne les prennent pas fidèlement (moins de 8 fois sur 10). Les chercheurs ont observé que certains facteurs sont associés à un risque plus élevé de ne pas adhérer au traitement, notamment avoir moins de 55 ans, demeurer en ville et avoir un niveau socioéconomique élevé. Le type d’antidiabétiques prescrit au patient influençait également l’adhésion. « Le fait que les personnes âgées et celles qui ont un niveau socioéconomique peu élevé respectent bien le traitement indique que le filet social que

procure l’assurance médicaments fonctionne bien », commente la professeure Guénette. La banque de données utilisée pour mener cette étude ne permet pas de savoir pourquoi les jeunes, les urbains et les gens plus fortunés adhèrent moins bien au traitement. « Il se peut qu’ils choisissent de modifier leurs habitudes de vie de sorte qu’ils ralentissent ou cessent la prise de leurs médicaments », avance-t-elle. Le fait de ne pas adhérer à un traitement contre le diabète de type 2 n’est pas anodin et il faut s’attaquer à ce problème, poursuit la chercheuse. « Les résultats de notre étude vont pouvoir guider la mise sur pied d’interventions ciblées visant l’usage optimal des antidiabétiques ».

Les jeunes, les urbains et les gens plus fortunés adhèrent moins bien au traitement

Le type d’antidiabétiques prescrit au patient est l’un des facteurs qui influencent l’adhésion au traitement.


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bravo !

François A. Auger Prix d’excellence du Collège des médecins François A. Auger, professeur à la Faculté de médecine et directeur du Laboratoire d’organogénèse expérimentale (LOEX), vient de remporter le prix d’excellence du Collège des médecins du Québec. Cet honneur lui est attribué pour sa contribution remarquable aux progrès de la recherche en génie tissulaire. Les travaux qu’il a menés depuis 1985 ont conduit à la création de tissus de remplacement pour le corps humain, dont la peau, les vaisseaux sanguins et la cornée. Le Prix d’excellence du Collège des médecins du Québec est remis depuis 1997 à un médecin qui a à son actif des réalisations qui font une différence dans la vie des patients, des professionnels de la santé ou des étudiants et qui se démarque par son apport hors du commun à l’évolution de sa profession.

Benoît Lamarche Prix des Fondateurs en nutrition Benoît Lamarche, professeur au Département des sciences des aliments et de nutrition et chercheur à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, a reçu le prix des Fondateurs décerné par la Société québécoise de lipidologie, de nutrition et de métabolisme. Cet honneur récompense le leadership et l’excellence dont le professeur Lamarche a fait preuve en recherche, en formation d’étudiants et en transfert de connaissances. Sa grande implication sociale a aussi été soulignée lors de la cérémonie de remise du prix qui a eu lieu le 10 mai pendant le congrès annuel de la société qui s’est déroulé à Québec.

Sylvie Bodineau Étudiantechercheuse étoile Sylvie Bodineau, doctorante en anthropologie, est l’étudiante-chercheuse étoile du Fonds de recherche du Québec – Société et culture pour le mois de mai. Cette distinction lui a été attribuée pour son ouvrage Figures d’enfants soldats. Puissance et vulnérabilité, paru aux Presses de l’Université Laval. Le concours Étudiants-chercheurs étoiles vise à souligner l’excellence de la recherche réalisée par des étudiants dans toutes les disciplines couvertes par les trois fonds de recherche du Québec. Ce prix s’accompagne d’une bourse de 1000 $. Sylvie Bodineau est aussi la seule étudiante d’une université québécoise à avoir remporté cette année une bourse de la Fondation Pierre-Elliott-Trudeau, une distinction prestigieuse destinée à soutenir la recherche en sciences humaines et sociales au Canada.

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Sébastien Boisvert Samuel Étudiant-chercheur Cashman-Kadri étoile Étudiant en philo et homme fort Sébastien Boisvert, étudiant au doctorat en médecine, a été nommé étudiantchercheur étoile du Fonds de recherche du Québec – Santé pour le mois d’avril. Ce titre lui a été décerné pour souligner la qualité d’un article qu’il a publié dans Genome Biology. Dans cet article, l’étudiant décrit un logiciel, Ray Meta, qu’il a mis au point pour faciliter l’analyse de volumineuses banques de données produites par le séquençage d’ADN. Ray Meta est un logiciel libre mis à la disposition de toute la communauté scientifique. L’étudiant-chercheur réalise ses travaux sous la direction de Jacques Corbeil, de la Faculté de médecine, et de François Laviolette, du Département d’informatique et de génie logiciel.

Alain Lavigne Prix du livre politique 2013

Jean Sexton Médaille GeorgesHenri-Lévesque

Le professeur au Département d’information et de communication Alain Lavigne a reçu, le 11 avril, le troisième Prix du livre politique pour Duplessis, pièce manquante d’une légende : l’invention du marketing politique publié aux éditions du Septentrion. Ce prix, assorti d’un montant de 1000 $, lui a été remis lors du Salon du livre de Québec. Pour leur part, trois étudiants de l’Université ont reçu des prix de la Fondation Jean-CharlesBonenfant pour leur thèse ou mémoire portant sur la vie politique au Québec. Il s’agit de Jérémie Hains-Pouliot et de Marc-André Turcotte, qui ont reçu le 2 e prix ex æquo pour leur mémoire de maîtrise, et de Jean Baril, qui a obtenu le 1er prix pour sa thèse.

Lors du 68e congrès des relations industrielles, le professeur au Département des relations industrielles Jean Sexton s’est vu remettre la médaille Georges-HenriLévesque. Cette distinction reconnaît sa carrière exceptionnelle et sa contribution remarquable à l’avancement de la société, au pays et à l’étranger. Ce professeur aujourd’hui à la retraite a enseigné au Département de 1972 à 2006. Ses enseignements et travaux de recherche ont surtout visé les politiques publiques en matière de travail, la négociation collective et l’arbitrage de griefs et de différends. Il s’intéresse aussi depuis longtemps à l’industrie de la construction au Québec et ailleurs. Il a été président de l’Association canadienne des relations industrielles qui lui a décerné le prix GérardDion 2006.

Samuel Cashman-Kadri, 23 ans, étudiant à la maîtrise en philosophie, a remporté les grands honneurs de la compétition de dynamophilie tenue le 28 avril 2013, au Hard Gym de Québec. Il en a d’ailleurs profité pour fracasser un record canadien au soulevé de terre. Cette compétition regroupait plus de 15 participants dans la catégorie classique, c’est-à-dire sans équipement. L’étudiant a réalisé des levers de 655 livres à la flexion de jambes, de 430 livres au développé couché et de 730 livres au soulevé de terre. Cette dernière marque lui a permis d’établir un record canadien chez les juniors (23 ans et moins). Cette réussite survient après cinq ans d’entraînement.

René Therrien Doctorat d’honneur de l’Université de Liège René Therrien, professeur de géologie et vice-doyen de la Faculté des sciences et de génie, a amené l’hydrogéologie dans la troisième dimension. Il a été honoré récemment par l’Université de Liège, qui lui a octroyé un doctorat honoris causa pour ses travaux « parmi les plus brillants dans le domaine ». Ce professeur-chercheur a mis au point les tout premiers modèles en trois dimensions de l’écoulement des eaux souterraines, au tournant des années 1990. De plus, ses logiciels sont aujourd’hui utilisés partout dans le monde pour documenter des questions environnementales qui vont des projets géothermiques aux effets de l’exploitation des gaz de schiste sur la nappe phréatique.

Alexandra Champagne Prix Hommage bénévolat-Québec L’étudiante au doctorat en psychologie Alexandra Champagne a obtenu le Prix hommage bénévolatQuébec, région ChaudièreAppalaches, remis par le gouvernement du Québec pour son implication dans le programme d’étudiants réfugiés de la section Entraide universitaire mondiale du Canada à l’Université. Elle se distingue également par ses contributions dans plusieurs organismes consacrés à la relation d’aide, la communication et l’administration. Elle a d’ailleurs remporté le prix Personnalité 1er cycle au concours Forces AVENIR. Sa persévérance, son sens de l’organisation et sa créativité en font un modèle pour ses pairs et une ambassadrice de l’engagement social.

Nicolas Vonarx Prix du Canada en sciences sociales Nicolas Vonarx, professeur à la Faculté des sciences infirmières a obtenu le Prix du Canada en sciences sociales de la Fédération des sciences humaines pour son ouvrage Le vaudou haïtien : entre médecine, magie et religion, publié aux Presses de l’Université Laval. Les Prix du Canada visent à souligner les ouvrages savants canadiens dans toutes les disciplines humaines et sociales qui apportent une contribution exceptionnelle à la recherche et à la culture intellectuelle du Canada. Le jury, dont faisait partie Denise Bombardier, a retenu l’ouvrage du professeur « pour les idées nouvelles et déstabilisantes sur un sujet longtemps tabou, stéréotypé et sous-estimé ». Pour ce même ouvrage, Nicolas Vonarx a reçu le prix Paul Vigné d’Octon en novembre dernier.

Sophie D’Amours Membre du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada La vice-rectrice à la recherche et à la création Sophie D’Amours a été nommée membre du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) le 19 mars dernier. Christian Paradis, ministre de l’Industrie, a souligné la contribution de la professeure au domaine du génie industriel. Sophie D’Amours est titulaire d’une Chaire de recherche du Canada sur la planification de réseaux de création de valeur durable dans l’industrie forestière et d’une Chaire de recherche industrielle du CRSNG en intégration et synchronisation de la chaîne d’approvisionnement des produits forestiers. Elle est en outre présidente du Conseil d’administration du Centre de recherche industrielle du Québec.

Groupe de recherche en hypertension pulmonaire Cinq prix internationaux Plusieurs membres de ce groupe de recherche ont reçu des bourses. Sébastien Bonnet, directeur de la Chaire de recherche du Canada en pathologie vasculaire, et son collègue, le pneumologue Steeve Provencher, ont obtenu respectivement une bourse de recherche de 120 000 et de 80 000 euros. De plus, le GRHP a décroché une des quatre bourses Entelligence d’un montant de 100 000 $. Celles-ci appuient les projets de jeunes chercheurs dans le domaine de l’hypertension pulmonaire. François Potus, doctorant en biologie cellulaire et moléculaire, a obtenu un prix de 500 $ remis par l’American Physiology Society. Jolyane Meloche, doctorante en médecine expérimentale, a obtenu de cette même société une bourse de voyage.


sports

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en bref

Yoga estival Si vous souhaitez profiter de la belle température pour vous entraîner en douceur ou en intensité, selon vos besoins, le PEPS vous propose cet été deux cours de yoga extérieur. Le Yoga estival régulier s’adresse aux personnes déjà initiées. Un harmonieux mélange constitué de postures, de respirations et de méditation sera offert aux participants dans le respect des besoins du groupe. Si la température le permet, les cours auront lieu à l’extérieur. Pour ceux et celles qui en veulent plus, le yoga estival athlétique est tout indiqué. Équilibre, force, agilité, endurance et souplesse s’unissent à la fluidité du souffle. Les ligues intra-muros offrent à toute personne la possibilité de participer à des activités qui valorisent davantage le jeu que le résultat de la partie. photo PEPS

Du volleyball de plage en ville Six terrains de jeu sont à la disposition des adeptes de ce sport sur le campus par Julie Turgeon Avec l’ouverture de ses six terrains de volleyball de plage, le PEPS donne le coup d’envoi officiel à l’été. Qu’ils soient de calibre amateur ou professionnel, les participants s’en donnent à cœur joie devant la façade du PEPS, les deux pieds dans le sable. Si vous aimez le volleyball de plage et que vous souhaitez profiter de ces terrains, il vous est possible de devenir membre du club. Il en coûte 35 $ pour les étudiants, 45 $ pour les membres du PEPS et 55 $ pour le public en général. La carte de membre du club donne le privilège de pouvoir réserver un terrain jusqu’à trois jours avant la partie, soit par téléphone (418 656PEPS) ou en se présentant à la réception. Les terrains sont ouverts du lundi au vendredi de 9 h à 20 h jusqu’à la fin septembre. Pour les personnes qui ne désirent pas devenir membres du club, il est également possible de réserver un terrain le jour même. Il s’agit simplement de se présenter sur

place. Afin d’éviter des déplacements inutiles, il est cependant conseillé de téléphoner au préalable pour vérifier si des terrains sont disponibles. Les terrains de volleyball extérieurs accueillent plusieurs clientèles dont le grand public, les participants aux camps sport et les joueurs des ligues intra-muros. De nature récréative, ces ligues offrent aux étudiants, membres du PEPS et autres personnes la possibilité de participer à des activités régulières ou périodiques qui valorisent le jeu plutôt que le résultat de la partie. Même si la saison a commencé la semaine dernière, il est toujours possible de s’inscrire comme joueur individuel (www.peps.ulaval. ca, section Intra-muros). Ces joueurs sont appelés pour des remplacements et n’ont aucune garantie de jouer cet été. Le club de volleyball de plage constitue aussi un lieu de rencontre sympathique pour tenir un 5 à 7. L’équipe offre une formule « clé en

main » : animation, musique, boisson, nourriture, matériel et location de terrain. Pour en savoir davantage, communiquez avec Anne-Claire Nobili au 418 656-2131 poste 5546. Vous aimeriez encourager la cause de nos étudiantsathlètes de volleyball ? Le PEPS organise deux tournois cet été au profit du club de volleyball Rouge et Or. Les rencontres se tiendront la fin de semaine du 6 et 7 juillet et du 10 et 11 août. S’inscrire coûte 110 $ pour une équipe mixte de 4 contre 4 et 60 $ pour une équipe mixte de 2 contre 2. Tout au long de ces deux journées, les participants auront l’occasion de jouer un minimum de huit parties dans une ambiance compétitive et animée. Un rabais de 10 $ est accordé aux équipes des ligues intramuros. Informations au www.peps.ulaval.ca. Camp d’été pour jeunes

Pour les parents qui souhaitent faire bouger leurs jeunes cet été, rappelez-vous que le PEPS offre des camps estivaux dans plusieurs sports, dont le volleyball de plage. Toute la semaine, les jeunes peuvent bénéficier des conseils des étudiantsathlètes en volleyball pour

parfaire leur technique et améliorer certaines facettes de leur jeu. Quelques places sont encore disponibles pour les semaines du 8 et du 15 juillet. Un service de garde est également offert le matin et le soir. Le formulaire d’inscription se trouve en ligne sur le site du PEPS.

Le club de volleyball de plage constitue aussi un lieu de rencontre sympathique pour tenir un 5à7

www.peps.ulaval.ca - onglets Programmation, Cours et Yoga

Heures d’ouverture du PEPS Du 6 mai au 28 juin, le PEPS est ouvert du lundi au dimanche de 6 h 30 à 22 h. Du 29 juin au 1er septembre, il sera ouvert du lundi au vendredi de 6 h 30 à 22 h et le samedi de 9 h à 17 h, mais restera fermé le dimanche. Notez que l’établissement gardera ses portes closes le 24 juin, le 1er juillet ainsi que le 2 septembre.

Du mouvement chez les entraîneurs Les dernières semaines ont été mouvementées pour les entraîneurs du Rouge et Or. Lundi dernier, Vincent Lavoie, qui dirigeait le club de ski alpin depuis 2007, a annoncé qu’il quittait ses fonctions. C’est son adjoint depuis le mois de décembre dernier, l’ancien skieur sur le circuit de la Coupe du monde François Bourque, qui prend les rênes de l’équipe. La semaine dernière, le pilote de la formation féminine de volleyball Alain Pelletier a donné sa démission, désirant retourner à l’enseignement à temps plein. Son successeur, qui a guidé les destinées du Rouge et Or au cours des six dernières années, n’est pas encore connu. Plus tôt ce printemps, Élie Anquetil a succédé à Frédéric Théberge comme instructeur-chef du club de golf. Théberge, l’un des cofondateurs du programme de golf à l’Université Laval, occupait cette fonction depuis les tout débuts du club en 2000. Enfin, l’ancien quart-arrière étoile Mathieu Bertrand s’est joint au groupe des entraîneurs du club de football, où il s’occupera notamment des centres-arrières.


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au fil de la semaine

le fil | le 30 mai 2013

Changements climatiques et eau potable Nous avons tous en tête l’accident qui a affecté, il y a une semaine, la qualité de l’eau à Montréal. Ianis Delpla, stagiaire postdoctoral à la Chaire de recherche sur l’eau potable, viendra lui parler des effets des changements climatiques sur l’or bleu de la planète lors de la conférencemidi qu’il prononcera jeudi prochain. Tout ne s’annonce pas rose puisque les précipitations plus variables et plus intenses prévues couplées à des températures plus élevées aggraveront fort probablement la pollution aquatique. En fait, toute la chaîne de production et de distribution de l’eau potable risque d’être affectée et, en tout premier lieu, les écosystèmes. Cet événement est organisé par l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional et par le Centre de recherche en aménagement et développement. Jeudi 6 juin à 12 h, au local 1613 du pavillon Félix-Antoine-Savard.

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01/06

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Prouesses circassiennes

Le sacre du printemps

Après la mort… la vie

Sur les traces de Jack Waterman

« Mondialisation et psychanalyse »

Fête familiale sur le campus

Si vous aimez les arts du cirque, vous ne voudrez pas manquer le spectacle des 37 étudiants de l’année préparatoire et de deuxième année de la formation professionnelle collégiale de l’École de cirque. Ceux-ci viennent de concocter « Kapow », qui raconte l’histoire de superhéros vivant à Acroville. Comme chacun d’eux a le potentiel de devenir le rival de l’autre, un combat épique se prépare à l’horizon. Pour petits et grands enfants.

Saviez-vous que cette œuvre d’Igor Stravinsky, qui a 100 ans cette année, a provoqué une émeute lors de sa première présentation au Théâtre des ChampsÉlysées ? On peut comprendre l’étonnement du public de l’époque qui découvre le solo de basson très moderne ouvrant ce ballet en deux actes et le thème païen de la chorégraphie durant laquelle une jeune fille est sacrifiée pour amadouer le dieu du printemps. Un orchestre composé d’élèves, de professeurs et d’anciens du Conservatoire de musique soulignera vendredi soir ce grand chef-d’œuvre du 20e siècle qui exige un nombre impressionnant de musiciens. Les bénéfices iront à la Fondation du Conservatoire.

Le Carrefour de théâtre bat présentement son plein et comprend notamment le volet Les chantiers – constructions artistiques qui présente des laboratoires et spectacles nouvellement créés à Québec, Montréal et Ottawa. Une de ces activités est le laboratoire Athéna Blast 1.1, conçu lors d’une résidence de création. Le public pourra ainsi assister à l’évolution du projet qui met en scène une jeune femme qui veut reprendre goût à la vie après la mort d’une proche. Les spectateurs n’auront d’autre choix que de se rapprocher les uns des autres lors de la représentation et de célébrer la vie avec plus d’une vingtaine de femmes sur scène, dont les comédiennes Ann-Sophie Archer – étudiante au baccalauréat en communication publique – Marie-Josée Bastien et Joëlle Bond.

Ceux et celles qui ont lu Volkswagen Blues, Les yeux bleus de Mistassini ou encore L’anglais n’est pas une langue magique connaissent bien Jack Waterman, l’alter ego de l’écrivain Jacques Poulin (sur la photo). La Promenade des écrivains propose ces prochains dimanches de redécouvrir les lieux fétiches fréquentés par ce personnage et, par le fait même, deux quartiers de la ville de Québec. Si Waterman a passablement vadrouillé l’ancien Quartier latin, le personnage s’est déplacé, ces dernières années, vers le faubourg Saint-JeanBaptiste. Ce sera donc un beau prétexte pour visiter le cimetière St Matthew, ainsi que les bouquinistes de la rue Saint-Jean. Le départ se fait à la Bibliothèque du Vieux-Québec (37, rue Sainte-Angèle).

L’Association des diplômés de l’Université Laval (ADUL) invite les diplômés et leur famille ainsi que les membres de la communauté universitaire à participer à sa fête familiale réinventée le samedi 8 juin. Destinée plus particulièrement à des enfants 5 à 13 ans – mais tous sont bienvenus – et leurs parents, cette fête les entraînera dans un circuit parsemé d’activités en lien avec diverses facultés. Parmi les épreuves, réalisées en collaboration avec la Boîte à science, il y aura la tour de Pise (génie civil), le message codé (informatique), aimante-moi (génie électrique) et éteins la flamme (chimie). La fête comprend un dîner (hot-dogs et sandwichs) ainsi que des prix de présence.

Samedi 1er juin à 21 h, au local 203 du centre LucienBorne. Une autre représentation aura lieu le vendredi 7 juin à 20 h, au Théâtre Périscope. Contribution suggérée : 10 $.

Les dimanches 2 et 9 juin, de 10 h 30 à 12 h 30. On réserve au 418 641-6798. Coût : 15 $ (adultes) et 10 $ (étudiants).

Que deviennent les cadres éthiques de nos rapports à l’Autre ? Que nous reste-t-il de nos solidarités citoyennes démocratiques ? Pouvonsnous définir collectivement le souhaitable ? Voici des questions auxquelles répondra le philosophe et psychanalyste haïtien Willy Apollon lors de la troisième et dernière conférence qu’il donnera sur le sujet au Cercle mercredi prochain. La crise financière de 2008 s’est fait le révélateur de l’impasse morale qui accable les pays occidentaux, symptôme du lien social qui est en train de s’effriter. Le conférencier se servira de la psychanalyse, seule discipline qui se donne pour objectif de penser l’humain par lui-même, pour nous permettre de mieux saisir la situation critique que traversent aujourd’hui nos sociétés. Cette communication est une présentation de la revue Argument.

Du 30 mai au 2 juin à 19 h 30, à l’École de cirque (750, 2e Avenue). Coût : 20 $ (adultes) et 15 $ (16 ans et moins). Billets disponibles à l’accueil de l’École : 418 5250101 poste 221.

Vendredi 31 mai à 20 h, à l’église Saint-Dominique (175, Grande Allée Ouest). Coût : 25 $ (sièges réservés), 10 $ (adultes), 5 $ (étudiants). Tél. : 418 643-2190

photo Pierre Fillion

Mercredi 5 juin à 19 h 30, au Cercle (228, rue SaintJoseph Est). Coût : 25 $ (adultes) et 15 $ (étudiants).

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Samedi 8 juin de 10 h à 14 h. Départ à l’atrium du pavillon Charles-DeKoninck. Coût : 10 $ (enfants et détenteurs de la Carte partenaire de l’ADUL et leurs invités – 2 maximum), 15 $ (diplômés et amis de l’association). Inscription requise au adul.ulaval.ca.


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