La chimie au service de la beauté : nouveau programme en cosméceutique. p2
Découvrez les cafés étudiants ! p3
Volume 49, numéro 2 5 septembre 2013
photo Marc Robitaille
Tourisme high tech
Le professeur Laurier Turgeon lance une application pour appareils mobiles qui fait découvrir Québec sous un autre jour. p8
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actualités
en bref Nouveau diplomate en résidence aux HEI G. Daniel Caron, récemment ambassadeur du Canada en Ukraine (2008-2011), s’est joint à l’équipe des Hautes Études internationales le 19 août dernier. Avant son poste à Kiev, le diplomate originaire de Québec était ministreconseiller et chef de mission adjoint à l’Ambassade du Canada au Mexique. Il a aussi été conseiller à l’environnement et aux pêches à la Mission du Canada pour l’Union européenne à Bruxelles ainsi que consul et délégué commercial au Consulat général de Boston. Diplômé de l’Université Laval en sciences économiques, G. Daniel Caron s’est intéressé très tôt aux questions internationales : à l’âge de 20 ans, il a représenté le Canada au Sommet des jeunes tenu à Ouagadougou en 1978 sous l’égide de l’Agence de coopération culturelle et technique, précurseur de l’Organisation internationale de la Francophonie.
Changer la société par le droit La Clinique de droit international pénal et humanitaire et Avocats sans frontières Canada organisent un colloque d’une journée sur le thème « Changer la société par le droit ». Le lieutenant-général Roméo Dallaire donnera une conférence sur le droit international touchant la lutte contre l’utilisation des enfantssoldats. Ensuite, une table ronde portera sur le rôle des tribunaux nationaux pour que justice soit faite concernant les plus graves violations des droits de l’homme. Il sera question du cas Ríos Montt au Guatemala (premier procès de génocide mené devant un tribunal national), du dossier Jean-Claude Duvalier en Haïti et de l’affaire Mungwarere jugée au Canada en lien avec le génocide rwandais. Une deuxième table ronde portera sur le litige stratégique au Canada comme un moyen de faire respecter pleinement les droits de l’homme.
le fil | le 5 septembre 2013
La chimie fait peau neuve Le Département de chimie formera des spécialistes en cosméceutique par Jean Hamann Avec ses 150 entreprises et ses 5000 employés, l’industrie des cosmétiques est une grosse affaire au Québec. L e b r a s s c i e n t i f i qu e d e ce secteur, la cosméceutique, commence lui aussi à faire des petits, notamment dans la région de Québec où 18 entreprises s’activent dans ce domaine. Pas étonnant que Québec international, l’agence de développement économique de la région, souhaite faire de la cosméceutique l’un de ses pôles d’excellence. Le hic : le manque de maind’œuvre spécialisée. Le Département de chimie a entrepris de corriger le problème en créant un baccalauréat spécial i s é e n c o s m é c e u t i qu e . « À compter de la session d’automne, nos étudiants peuvent choisir cette spécialité, confirme le professeur Normand Voyer qui a
monté le programme avec sa collègue Michèle Auger. À notre connaissance, il s’agit d’un programme unique au Québec. » Mais s’agit-il vraiment d’une science ? « Bien sûr, répond le professeur Voyer. La cosméceutique est une branche de la chimie qui s’intéresse à l’identification, la caractérisation et l’exploitation de principes actifs de sources naturelles pour des applications cosmétiques. L’industrie cosmétique est maintenant régie par une réglementation plus sévère. Les allégations qu’elle fait concernant ses produits doivent être prouvées scientifiquement. Les entreprises sont aussi à l’affût de nouvelles molécules qui pourraient entrer dans la composition de leurs produits et dont l’efficacité et l’innocuité doivent être démontrées. »
Les étudiants qui optent pour cette spécialité suivront les mêmes cours que ceux des autres programmes de chimie pendant les deux premières années de formation. Par la suite, ils devront réussir quatre nouveaux cours créés spécialement pour eux : Chimie des produits naturels, Structure et dynamique de la peau, Fondements de la cosméceutique et Principes de formulation. Les cours de stage pourront être faits dans le domaine de la cosméceutique. Les étudiants qui obtiendront leur diplôme de chimie spécialisée en cosméceutique pourront devenir membres de l’Ordre des chimistes du Québec. « Nous croyons que la réponse des étudiants sera bonne, avance Normand Voyer. Comme ce programme n’a pas d’équivalent dans les universités québécoises, qu’il est bien branché sur les besoins des employeurs et qu’il offre des perspectives d’emploi intéressantes, il devrait attirer des étudiants de tout le Québec. »
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La cosméceutique s’intéresse à l’exploitation de principes actifs de sources naturelles pour des applications cosmétiques
Samedi 5 octobre de 9 h à 17 h 30, à la salle Jean-Paul Tardif du pavillon La Laurentienne. Inscription obligatoire et payante. www.asfcanada.ca
Rue Léon-Dion Le regretté professeur Léon Dion (1922-1997) a maintenant une rue à son nom. La nouvelle rue située dans le secteur de Sillery a été inaugurée le 5 juillet dernier par le maire de Québec, Régis Labaume, en présence de la famille et de membres de la communauté universitaire. Politologue réputé, Léon Dion a cofondé, en 1954, le Département de science politique de l’Université Laval, dont il a été le directeur de 1960 à 1967. Il a reçu de nombreuses distinctions tout au long de sa carrière, dont le prix de l’Académie française pour son ouvrage Les groupes et le pouvoir politique aux États-Unis. Il a été fait officier de l’Ordre national du Québec en 1990 et de l’Ordre du Canada en 1996.
On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.
Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.
Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur. Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications
Rédactrice en chef : en transition Journalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie Picard Collaborateurs : Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Brigitte Trudel, Julie Turgeon Rédactrice-réviseure : Anne-Marie Lapointe Secrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau Production Infographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)
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le fil | le 5 septembre 2013
actualités
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Le café Fou ÆLIÉS propose un grand nombre de produits brassicoles d’artisans régionaux
Ouvert juste à temps pour la rentrée, le Fou ÆLIÉS se situe à la croisée du café et du bistrot de quartier. photo Marc Robitaille
Un arôme de succès Les cafés étudiants du campus connaissent une véritable expansion
Pub universitaire et le dépan- Myriam Michaud. Environ par un regroupement d’assoneur Chez Alphonse, situés 370 personnes y travaillent, ciations étudiantes. D’autres au complexe Desjardins- des emplois rémunérés dans se distinguent par leur offre Pollack. « En excluant Le près de la moitié des cas. alimentaire. Par exemple, le Pub et le dépanneur, le On parle d’un poids écono- Ceteris Paribouffe au pavillon par Yvon Larose Charles-De Koninck. chiffre d’affaires annuel des mique considérable. » Certains sont multifacul- Celui-ci fait beaucoup dans cafés étudiants se situe entre A p r è s qu e l qu e s a n n é e s s’essouffler, le mouvement 2 M$ et 2,5 M$, indique taires au sens où ils sont gérés les mets latino-américains. de préparation, ça y est ! se poursuivra, cet automne, L’A s s o c i a t i o n d e s é t u - avec l’ouverture d’un autre diantes et des étudiants Café l’Équilibre, cette fois au de Laval inscrits aux étu- PEPS. Et le projet Cuisine des supérieures, commu- Campus, de la Confédération nément appelée ÆLIÉS, a des associations d’étudiants enfin son café étudiant. Le et étudiantes de l’Université café Fou ÆLIÉS a ouvert Laval (CADEUL), est toule mardi 3 septembre. Il est jours sur les rails. Il vise à situé au rez-de-chaussée confier aux étudiants la gesd u p a v i l l o n A l p h o n s e - tion des cafétérias de la cité Desjardins, près de la porte universitaire. ouest du bâtiment, dans l’es« Il semble y avoir une pace occupé auparavant par concordance de deux facle Café des poètes. L’endroit t e u r s , e x p l i qu e M y r i a m a une capacité de 80 places Michaud, coordonnatrice assises. Son mandat se situe à à la vie associative à la la croisée du café et du bistrot Coopérative des cafés étude quartier. Le Fou ÆLIÉS diants de l’Université Laval. se veut un lieu de rassemble- On assiste à une volonté des ment convivial. Il offre des associations étudiantes de repas légers et de qualité. On diversifier leurs services à la 2201, y trouve également unBureau grand communauté. Et la direction Pavillon nombre de produits brassi- deMaurice-Pollack l’Université a répondu à 418.656.7931 coles d’artisans régionaux. cette volonté par une plus En un an, le campus s’est grande ouverture. Le diainfo@coopdescafes.org enrichi de trois nouveaux logue a donc pu s’établir. » www.coopdescafes.org cafés étudiants. Les autres Si l’on inclut le futur Café 1 Le Caféine, local 3365 2 L’exode 3 AssÉTAR, 4112-Z 4 Le P’tit CAAF, 1260 5 L’Exocytose, 1604 sont le Café l’Équilibre, au l ’ É qu i l i b r e a u P E P S , l e 6 Toast-Café, 0124 7 Le Trivial et l’Intégrale, 0117-C 8 L’intégrale, 0034 9 Ceteris Paribouffe, 0137 stade TELUS-Université nombre de cafés étudiants à 10 La Dissidence, 0107 11 Chez Pol, 0138 12 Le Prolo, 0410-A 13 FAS Café, 118 14 Dépanneur Laval et L’Exode, à l’édi- l’Université s’élèvera bientôt Chez Alphonse, 1114 15 Le Pub, 1312 16 Fou ÆLIÉS, 1550 17 Chez Henri, 1250 18 L’Équilibre, fice La Fabrique. Loin de à 19. Ce chiffre comprend Le 1272 19 L’Équilibre, 2826
CARTE DES CAFÉS
« Quand on commence à les connaître, on peut savoir où on sert des sushis le mardi, où il y a une bonne offre végé et à quel endroit on sert des repas chauds avec viande, pizza et poutine », souligne Myriam Michaud. Certains cafés sont recherchés pour leur ambiance propice à l’étude, en dehors des heures d’achalandage. « Le FAS Café, au pavillon FélixAntoine-Savard, est un de ces endroits où l’on peut étudier paisiblement en sirotant un bon expresso », dit-elle. Pa r m i l e s e n d r o i t s l e s plus originaux, cette dernière mentionne l’AssÉTAR Café, au Vieux-Séminaire de Québec. « C’est un des plus beaux cafés étudiants, affirme Myriam Michaud. Il est situé au dernier étage d’un magnifique bâtiment ancien. C’est aussi un lieu de vie et de rassemblement pour les étudiants d’architecture qui passent habituellement beaucoup de temps au Vieux-Séminaire. » Selon elle, les cafés sont des lieux de vie, de rencontre et de partage. Dans ces endroits, les aliments coûtent bien souvent moins cher que ceux achetés dans les cafétérias du campus. Autre caractéristique: les revenus demeurent dans la cité universitaire. « Les encourager, poursuit-elle, c’est s’assurer que les profits seront réinvestis dans des projets et activités d’étudiants. » Dans le dossier des aliments équitables, végétariens et biologiques, les cafés étudiants ont été à l’avantgarde grâce à la proximité du pouvoir décisionnel. « Ils appartiennent aux associations étudiantes, explique Myriam Michaud. On est donc dans une gestion très locale. Les manières de se faire entendre sont simples. Les virages peuvent se prendre beaucoup plus facilement. » Un café étudiant permet aussi d’aller chercher une solide formation en gestion. « Tu es un étudiant de 22 ans et tu gères une vraie entreprise qui a un vrai chiffre d’affaires de 100 000 $ par an ! Ce n’est pas une blague ! »
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en bref
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Lucien et Gérard Bouchard en conférence Les célèbres frères seront réunis sur scène pour la première fois lors d’une soirée-bénéfice pour un fonds de soutien aux sciences sociales
Joignez-vous au chœur ! Le Chœur de l’Université Laval est présentement à la recherche de choristes pour son prochain concert de Noël qui aura lieu le 30 novembre. Au programme ? Le Messie de Haendel (extraits), le Magnificat d’Arvo Pärt, le motet Lobet den Herrn de Bach, ainsi que des chants de noëls traditionnels. Vous désirez y joindre votre voix? Le chœur tient ses répétitions chaque mercredi au pavillon Louis-Jacques-Casault. Tous les mercredis à compter du 11 septembre, de 19 h à 22 h 15, au local 1531 du pavillon Louis-Jacques-Casault. Information : 418 656-2131 poste 6150 ou www.choeurul.asso.ulaval.ca.
Gagnez un iPod nano ! Entrepreneuriat Laval lance, en collaboration avec la Coop Zone, le Concours de la rentrée 2013 « Gagnez un iPod nano 8 Go », d’une valeur de 129 $. Ce concours est ouvert à tous les étudiants de l’Université. Pour participer, il faut avoir en sa possession l’agenda de la CADEUL ou de l’ÆLIÉS, puis adhérer gratuitement aux services d’Entrepreneuriat Laval en remplissant le coupon d’inscription se trouvant à l’intérieur de l’agenda. Il faut déposer le coupon de participation entre le 3 septembre et le 25 octobre, 16 h 30, au bureau d’Entrepreneuriat Laval (local 3122 du pavillon MauricePollack). Un tirage au sort aura lieu le vendredi 25 octobre.
Révolution tranquille, nationalisme québécois, échec de l’accord du lac Meech, avenir du Québec : tous des sujets qui enflamment depuis toujours Lucien et Gérard Bouchard. Le 20 novembre, au Palais Montcalm, lors de l’événement-bénéfice qui soulignera le 75e anniversaire de la Faculté des sciences sociales (FSS), les deux frères s’exprimeront à la fois sur leurs expériences particulières ainsi que sur leur vision du Québec moderne. Ils aborderont plus précisément les sujets suivants : leur enfance et les spécificités de la société québécoise à cette époque, particulièrement au Lac-Saint-Jean où ils ont grandi; leur arrivée à Québec pour la poursuite de leurs études et leurs impressions sur la Révolution tranquille; les heures de gloire du nationalisme québécois; l’échec du lac Meech et sa signification
pour l’avenir du Québec; leur vision des grands défis de la société d’aujourd’hui. Gérard Bouchard, qui est âgé de 69 ans, est historien, sociologue et écrivain. À l’automne 2007, il a coprésidé, avec Charles Taylor, la Commission de consultation sur les accommodements raisonnables. Pour sa part, Lucien Bouchard, qui est âgé de 74 ans, a pratiqué le droit avant sa carrière politique, qui s’est échelonnée pendant une vingtaine d’années. Premier ministre du Québec de 1996 à 2001, il est retourné depuis à la pratique du droit. Il a également été président de l’Association pétrolière et gazière du Québec de 2011 à 2013. La coprésidence d’honneur de la soirée sera assumée par deux diplômés de la Faculté des sciences sociales : Marie-Josée Guérette, vice-présidente de La Capitale groupe
financier, et Régis Labeaume, maire de Québec. L’objectif de ce premier é vé n e m e n t - b é n é f i c e e st d’amasser 75 000 $. Les profits seront versés au Fonds Georges-Henri-Lévesque, qui a pour but de promouvoir le développement de la recherche menée par les étudiants en sciences sociales. Des billets sont présentement en vente au Palais Montcalm au coût de 110 $ (incluant taxes et services) et pourront
Ils aborderont notamment leur vision des grands défis de la société d’aujourd’hui
être accompagnés d’un reçu pour don de charité de 50 $. La musique des Violons du Roy, dirigés par le chef d’orchestre en résidence Mathieu Lussier, agrémentera la soirée. 75 chandelles sur le gâteau
C’est en 1936 que le père Georges-Henri Lévesque fonda l’École des sciences sociales, politiques et économiques. Le 28 février 1938, la grande nouvelle est annoncée devant un auditoire au Palais M o n t c a l m . Po u r s u i v a n t son essor, l’École devient une faculté autonome le 1 er décembre 1943, et son promoteur, le père GeorgesHenri Lévesque, est nommé premier doyen. La Faculté des sciences sociales devient rapidement le foyer de profondes transformations intellectuelles et sociales. Elle passe de 513 étudiants en 1963 à plus de 5000 en 2013. Plus que jamais, la Faculté des sciences sociales entend demeurer à l’avant-garde de son temps, poursuivre sa tradition d’excellence et chercher à mieux comprendre « l’individu dans un monde en changement ». www.75.fss.ulaval.ca
www.el.ulaval.ca
Dictionnaire biographique au goût du jour L’un des plus importants projets de recherche bilingue sur l’histoire canadienne, Le Dictionnaire biographique du Canada, possède désormais un site Web complètement renouvelé et entame la mise en ligne progressive de biographies de personnages décédés après 1930 ainsi que les biographies révisées des premiers volumes. Les chercheurs et le grand public peuvent désormais utiliser un moteur de recherche revu et perfectionné. Ils peuvent aussi constater la richesse du contenu du dictionnaire grâce à la biographie du jour et aux dossiers sur la guerre de 1812, les premiers ministres du Canada en temps de guerre et la Première Guerre mondiale. De plus, en s’abonnant aux comptes Facebook et Twitter du Dictionnaire, ils auront la primeur de l’information sur les biographies nouvellement mises en ligne ainsi que sur les nouveautés du site Internet. www.biographi.ca
Les mille couleurs de l’initiation La saison des initiations bat son plein à l’Université. Mardi dernier, ces créatures multicolores batifolaient en plein air avant d’entamer leur baccalauréat en sciences infirmières. Gageons qu’elles changeront de tenue d’ici leur stage à l’hôpital. photo Marc Robitaille
agriculture
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Des lendemains qui chauffent Pour profiter du réchauffement climatique, les producteurs laitiers devront adapter leurs pratiques par Jean Hamann
Une noix de beurre, et hop ! Une recherche sur la consommation des légumes et des fruits chez les collégiens porte des… fruits par Renée Larochelle Il faut manger des fruits et des légumes pour être en santé ! De la petite école jusqu’à l’université, c’est le message qu’on martèle aux jeunes. S’il n’y a pas d’âge pour acquérir de saines habitudes alimentaires, les années d’études collégiales sont pourtant cruciales, selon certains spécialistes de la question. « Il s’agit d’une période charnière où les jeunes s’apprêtent à quitter le nid familial pour aller vivre en appartement et où ils feront eux-mêmes leur épicerie. Souvent, les bonnes habitudes prises à l’âge de 17 et 18 ans vont se poursuivre, dit Danielle Boucher, dont la thèse de doctorat en santé communautaire porte sur le développement, la mise en œuvre et l’évaluation d’une intervention ciblée visant à promouvoir la consommation de légumes et de fruits chez des collégiens au Québec. Sa recherche a été dirigée par Camille Gagné et Françoise Côté, professeures à la Faculté des sciences infirmières. Aux fins de son étude, Danielle Boucher a soumis un questionnaire à 385 collégiens des cégeps Garneau et de Sainte-Foy. Elle a aussi organisé des groupes de discussion auprès d’eux afin de savoir ce qui les incitait à consommer des fruits et des légumes. Cette première étape a été suivie d’activités éducatives d’une durée de quatre heures et demie, offertes à 167 collégiens âgés en moyenne de 18 ans, lors d’un cours d’éducation physique, durant un trimestre. Au programme : démonstrations culinaires, tests de connaissances, journal de bord alimentaire, etc. Résultat : la proportion des participants
ayant déclaré consommer au moins cinq portions de fruits et légumes chaque jour est passée de 28 % à 42 %. Si elle est heureuse que ses interventions aient porté des fruits, Danielle Boucher croit qu’on doit poursuivre les efforts en ce sens. En effet, la consommation de cinq portions quotidiennement demeure en deçà des dernières recommandations du Guide alimentaire canadien, qu i s u g g è r e s e p t à h u i t portions pour ce groupe d’âge. En fait, le message ne consiste pas tant à ce que les jeunes en mangent davantage qu’à ce qu’ils en consomment régulièrement. « Pour viser un changement de comportement dans le domaine, il faut en comprendre les mécanismes », explique la professeure au Département des sciences infirmières à l’Université du Québec à Rimouski, campus Lévis. « À cet égard, les résultats montrent que les répondants qui disaient consommer régulièrement des fruits et des légumes, c’est-à-dire quotidiennement lors des sept derniers jours, étaient également ceux qui détenaient la motivation la plus forte. » Parmi les facteurs de motivation figuraient le goût des aliments et les méthodes de préparation rapide. Le manque de temps et d’habileté était perçu comme une barrière à la consommation de fruits et légumes. « Il faut que ça ait bon goût et que l’aliment soit facile à cuisiner, résume Danielle Boucher. Certains étaient surpris de voir qu’il suffisait de cinq minutes pour faire cuire du brocoli à la vapeur et qu’avec une noix de beurre, c’était délicieux ! »
Le réchauffement climatique prévu dans le sud du Québec au cours des prochaines décennies laisse présager plus de bon que de mauvais pour les fermes laitières, mais les producteurs devront s’adapter pour en profiter pleinement. Voilà la conclusion principale à laquelle arrive une équipe multidisciplinaire qui s’est penchée sur le sujet à l’occasion des travaux d’Ouranos, le consortium de recherche qui planche sur les répercussions des changements climatiques dans toutes les sphères d’activité au Québec. Dans un rapport mis en ligne le 29 août, le groupe de 10 scientifiques passe en revue les répercussions qui s’annoncent pour les fermes laitières à la lumière des projections d’Ouranos. « Nous avons considéré la ferme laitière dans son ensemble, en tenant compte du fait que les producteurs laitiers sont aussi des producteurs de fourrage, de céréales et d’autres cultures végétales, et que les changements climatiques risquent d’affecter les rendements de ces productions », rappelle l’auteure principale du rapport, Édith Charbonneau, professeure au Département dessciences animales. Selon les modèles d’Ouranos, le mercure pourrait grimper de 3 degrés en été d’ici 2050, et la saison de croissance allongera à la faveur d’automnes plus cléments. La production végétale sera donc accrue, et la culture de plantes plus frileuses comme le maïs et le soya pourrait gagner du terrain. « Dans 40 ans, les fermes du Bas-Saint-Laurent jouiront d’un climat comparable à celui
qu’on trouve aujourd’hui au Centredu-Québec », résume la professeure Charbonneau. En hiver, le mercure connaîtra une hausse pouvant atteindre 3,8 degrés et les précipitations augmenteront jusqu’à 18 %. Des redoux plus fréquents qui réduiront l’épaisseur du couvert de neige au sol sont prévus, ce qui mettra en péril la survie des plantes pérennes. « Ce phénomène est déjà observé pour la luzerne dans le sud du Québec, et il pourrait s’amplifier », précise la chercheuse. La somme des précipitations estivales devrait rester la même, mais le régime de pluie pourrait changer,
Les changements climatiques pourraient avoir des effets négatifs sur la santé des vaches et sur leur succès reproducteur
notamment en raison d’événements climatiques extrêmes plus fréquents. Tous ces changements pourraient affecter la productivité des sols agricoles et la qualité de l’eau, ajoute-t-elle. De plus, les changements climatiques pourraient avoir des effets négatifs sur la santé des vaches et sur leur succès reproducteur. Ils pourraient aussi accroître les pertes causées par les insectes ravageurs et par les maladies. Pour l’instant, l’ampleur que pourraient prendre ces problèmes est teintée d’un halo d’incertitude. « Les changements climatiques annoncés entraîneront des contraintes, mais elles offriront de nouvelles possibilités aux fermes laitières, résume Édith Charbonneau. Pour en profiter, les producteurs devront adapter leurs pratiques, notamment la rotation des cultures. » Quant à savoir s’ils y arriveront, la chercheuse semble confiante. « Les producteurs agricoles sont habitués de composer avec des conditions climatiques changeantes. Ils reçoivent déjà beaucoup d’information sur ce qui risque de se produire à moyen terme. Par exemple, ils savent que s’ils bâtissent une étable aujourd’hui, ils doivent envisager ce que seront les conditions climatiques dans quelques décennies. » Le rapport d’Ouranos sur les fermes laitières est signé par Édith Charbonneau, Juan Manuel Moreno Prado, Doris Pellerin, Diane Parent et Guy Allard, de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, Gilles Bélanger et René Audet, d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, Hélène Côté et Diane Chaumont, d’Ouranos, et Valérie Bélanger, du Réseau Innovagrains. www.ouranos.ca/media/publication/ 296_RapportCharbonneau2013.pdf
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médias
ils ont dit... Sur la construction de l’opinion publique par les médias
Colette Brin, professeure en communication et vice-doyenne de la Faculté des lettres et des sciences humaines
La Charte des valeurs québécoises annoncée par le gouvernement reflète-t-elle vraiment un mouvement de fond dans la société ? Peutêtre pas tant que ça, nuance Colette Brin. « Il y a une construction de l’opinion à l’œuvre, répond la spécialiste. Les médias ne font pas que refléter leur société : ils y agissent concrètement. Si l’opinion semble favorable au projet de charte en ce moment, c’est en partie le résultat de la couverture médiatique des dernières années. »
Le Devoir, 3 septembre
Sur la dépollution obligatoire d’un entrepôt de Pointe-Claire
Rosa Galvez, directrice du Département de génie civil et de génie des eaux The Gazette, 29 août
Il n’y en aura pas de facile pour la compagnie Reliance Power Equipment, que le ministère québécois de l’Environnement veut forcer à décontaminer son entrepôt de Pointe-Claire. Les transformateurs électriques stockés à cet endroit laisseraient couler dans la nature de grandes quantités d’huile polluée au BPC. « Cela va certainement coûter des millions, estime Rosa Galvez-Cloutier. Décontaminer le sol et en retirer les substances dangereuses revient très cher. Je ne serais pas étonnée si cette compagnie déclarait faillite à la suite de cet événement. »
Sur les dangers de la marijuana actuelle
Claude Rouillard, professeur au Département de psychiatrie et de neurosciences Le Soleil, 28 août
Une revue de littérature colligeant les résultats de plus de 120 études sur le cannabis semble indiquer que cette substance peut nuire au développement du cerveau des adolescents et augmenter le risque de souffrir d’une maladie mentale. « À une période où on songe à légaliser la marijuana, ça pose la question de savoir si c’est vraiment la drogue douce qu’on pense, dit Claude Rouillard. Cet article montre [...] qu’il peut y avoir un risque, à tout le moins pour une partie des adolescents, à consommer de la marijuana. »
le fil | le 5 septembre 2013
À gauche, toutes ! Au début des années 1980, le féminisme a vu La Vie en rose et en a fait un magazine audacieux et accrocheur par Renée Larochelle En 1980 paraît le premier numéro du magazine féministe La Vie en rose. Tirant à 6 000 exemplaires à ses débuts, la revue atteindra le cap des 35 000 exemplaires lors de ses années fastes. Publiée jusqu’en 1987, elle jette un regard politique sur l’actualité politique et sociale sans s’aligner explicitement sur un parti ou une idéologie politique. C’est d’ailleurs ce qui la distingue d’autres revues féministes plus radicales comme Québécoises deboutte ! et Têtes de pioche qui paraissent dans les années 1970, et dont il est d’ailleurs abondamment question dans l’imposante recherche menée par Marie-Andrée Bergeron. « Avec La Vie en rose, la presse féministe a effectué un virage grand public », dit la doctorante, dont la thèse porte sur le discours véhiculé par les féministes dans ces publications. « C’est une revue qu’on peut acheter au dépanneur du coin, contrairement aux autres revues féministes qui ne sont souvent disponibles que dans des centres de femmes et dans des librairies spécialisées, dit-elle. Son look est aussi plus accrocheur. Également, on y lit des entrevues réalisées aussi bien avec Jeannette Bertrand qu’avec de grandes féministes comme Simone de Beauvoir et Kate Millett. Les hommes y ont aussi la parole. » De quoi parle-t-on dans cette revue créée par sept anciennes militantes du
Comité de lutte pour l’avortement libre et gratuit ? Entre autres, on y dénonce le « discours abrutissant des médias de masse » et plus particulièrement celui de la presse féminine. Dans un article intitulé « La vie en névrose », la journaliste Marie Décary parle des revues destinées aux femmes comme de « véritables tchadors à l’occidentale qui bâillonnent et emmaillotent tout en ayant l’air de parler de nous à pleines pages ». « Les revues féminines sont des revues spécialisées au même titre que les revues de chasse et pêche, d’affaires et de cul, écrit Marie Décary. La Femme éternelle qu’on nous y présente est effectivement un être spécialisé dans l’art d’embellir, de séduire et d’apprêter les restes. » En sa qualité de grand représentant de la droite devant l’Éternel, le pape Jean-Paul II constitue la tête de Turc préférée des filles de La Vie en rose. « Elles le considèrent dangereux à cause de son grand charisme, souligne Marie-Andrée Bergeron. Il possède en effet un pouvoir d’attraction médiatique puissant, en plus de représenter l’une des institutions les plus riches du monde. Or, le pape s’est prononcé contre l’avortement, la contraception et le sacerdoce des femmes, en somme, contre tout ce qui fait avancer l’égalité des hommes et des femmes. » L’humour étant l’une des armes privilégiées des filles
pour discréditer le discours de la droite, voire le ridiculiser, on verra le pape maquillé, travesti, etc. Lors de la visite de l’homme au Québec en 1984, tout un numéro y sera d’ailleurs consacré. Marie-Andrée Bergeron propose un autre exemple de cet humour corrosif dans le traitement réservé à Claude Ryan. Chef du Parti libéral, alors dans l’opposition alors que le gouvernement de René Lévesque vient de perdre le référendum de 1980, le « très catholique Claude Ryan » est ridiculisé dans une caricature dans le numéro de septembre 1980. Dessiné avec une tête sévère et austère, il porte à l’encolure des épinglettes arborant des messages proprement délirants : « Je suis gai, c’est là ma gloire »,
« J’aime ma femme » (en référence à sa femme qui a déclenché l’affaire des Yvette, ce rassemblement de militantes libérales fédéralistes qui a été en partie responsable de la victoire du NON). Une autre épinglette affiche « Non à La Vie en rose » (et par là, au féminisme) et enfin, « Non aux vacances » (avec une bêche et une croix, croisées à la manière de la faux et du marteau). « La caricature
envoie le message que Claude Ryan est en quelque sorte un être négatif pour les femmes, pour les travailleurs et pour le Québec », explique MarieAndrée Bergeron. Si les revues féministes ont fondu comme neige au soleil au Québec ces dernières années, le féminisme n’est pourtant pas mort, estime Marie-Andrée Bergeron. Seulement, il s’exprime différemment et sur d’autres tribunes. « On milite différemment, souligne-t-elle. Des solidarités se créent à l’échelle internationale. Je pense, entre autres, à la question du viol en Inde. Chez nous, le sexisme ordinaire est encore très présent. Et ce n’est pas parce qu’il y a davantage de diplômées que les femmes accèdent aux meilleurs postes. »
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L’humour était l’une des armes privilégiées des filles pour discréditer le discours de la droite
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société
le fil | le 5 septembre 2013
De soldats à entrepreneurs
Richard Chouinard sur les joies et les douleurs de la course à pied
Treize militaires en transition de carrière ont pris part en août dernier à une formation intensive d’entrepreneuriat offerte par la Faculté des sciences de l’administration par Matthieu Dessureault
Fin août, la Fédération d’athlétisme dénonçait le fait que plusieurs organisateurs de course sur route refusent de s’affilier à son organisme. Ce manque d’adhésion nuirait notamment au développement des athlètes de demain. Le responsable de la formation pratique au Département de kinésiologie, Richard Chouinard, fait part de son opinion sur la question. Cet entraîneur du Club de course à pied de l’Université Laval organise justement le 10 km qui se déroulera, pour la 44e année consécutive, sur le campus le dimanche 15 septembre. Q L’engouement actuel pour la course observé depuis quelques années a-t-il une incidence sur le nombre d’athlètes en développement ? R Les événements populaires autour de la course vont chercher M. et Mme Tout-le-monde, qui s’entraînent pour le plaisir. Ces gens ont souvent commencé sur le tard, dans la trentaine ou la quarantaine. Cela ne permet pas de développer des athlètes de haut niveau. Sauter, lancer, courir, faire du sprint, du fond ou du demi-fond requiert un développement à long terme en athlétisme. Il faut commencer à l’adolescence. Ce n’est pas avec le joggeur qui a décidé de faire un marathon en quatre heures qu’on peut faire un athlète d’élite. Par contre, voir 2000 ou 3000 coureurs dans la rue, cela peut servir de modèle pour un jeune. Peut-être cela va-t-il l’inciter à s’inscrire dans un club d’athlétisme ? D’autre part, les épreuves plus courtes, d’un kilomètre par exemple, organisées lors d’événements populaires, donnent parfois la piqûre à des jeunes de 12 ans et moins. C’est ce genre de compétition qui peut les pousser vers l’athlétisme à l’adolescence, bien plus que le 5 ou le 10 km. Q Comment expliquer que les temps moyens pour des marathons soient plus élevés aujourd’hui qu’il y a deux ou trois décennies ?
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des années 1980 se caractérisait par la performance. Les gens voulaient absolument faire le marathon et cherchaient à le courir le plus vite possible. Pour eux, le temps de la course avait une très grande importance. L’engouement actuel pour la course qu’on sent depuis 20072008 a des caractéristiques différentes. D’abord, il y a beaucoup plus de coureurs, notamment plus de femmes. Il y a aussi un nombre plus élevé d’épreuves (5 km, 10 km, semi-marathon) qui s’ajoutent au marathon. La majorité des 25 000 personnes inscrites au Marathon de Montréal ne vont pas courir 42 km le 22 septembre prochain, mais plutôt 21 ou 10 km, car c’est plus facile de se préparer à ce type de distance. Pour un marathon, il faut être prêt à abattre 65 ou 75 kilomètres par semaine. Une grande partie des coureurs veulent vivre un événement, être en gang, avoir du plaisir. Je constate par ailleurs que de plus en plus d’organisations font des courses. Pour plusieurs, c’est une façon d’aller chercher des fonds pour une cause. L’aspect business prend de l’importance aussi : les commerces, surtout ceux qui vendent des chaussures de sport, en profitent pour avoir de la visibilité. C’est donc la responsabilité du consommateur de choisir le genre de compétition qui lui convient. Par exemple, ce n’est pas réaliste de se préparer pour un demi-marathon en deux mois si on part de zéro. Q Quel effet a la pratique de la course à pied sur les sédentaires ? R Lorsque la course à pied est bien dosée, c’est un des moyens les plus efficaces pour rester actif. Courir reste l’exercice le plus bénéfique en investissement de temps sur le plan cardiovasculaire. Cependant, l’impact au sol et la pression mise sur le système locomoteur entraînent un risque de blessures musculo-squelettiques. C’est souvent dû au fait que les gens progressent trop vite. Ils se sentent bien sur le plan cardio et décident d’en faire plus alors que les muscles, les tendons et les os ne s’adaptent pas au même rythme que le cœur, les poumons et la circulation sanguine. D’où les blessures en « ite », comme la tendinite et la périostite. Par contre, si les coureurs progressent lentement et ne consacrent pas trop d’heures à ce nouvel exercice, les risques de blessures diminuent, même si la course reste un sport d’impact par rapport à la natation, au ski de fond ou au patin. Un nouveau coureur devrait s’informer sur le sujet avant d’entreprendre son programme de mise en forme et éviter de courir au gré de son inspiration.
R La première vague de popularité pour la course à pied que j’ai connue au début Propos recueillis par Pascale Guéricolas
La professeure Maripier Tremblay du Département de management était loin de se douter qu’elle donnerait un jour des ateliers de formation à des soldats! N’empêche, l’expérience s’est avérée positive à tous les points de vue. « Ça m’a permis de démystifier un monde que je ne connaissais pas et d’apprendre à connaître la dynamique de l’armée », racontet-elle, emballée. L’experte en entrepreneuriat a reçu l’an dernier un courriel d’un doyen de l’Université Memorial de Saint-Jean, à Terre-Neuve. Ce dernier l’invitait à mettre sur pied un programme d’études destiné aux membres des Forces canadiennes. Chaque année, plusieurs d’entre eux prennent leur retraite plus tôt que prévu et réorientent leur carrière dans les affaires. Il va sans dire que cette conversion demande de la préparation. Le prince Charles de Galles offre un programme national permettant de les encadrer dans leur démarche. L’Université Laval est le premier établissement francophone à l’intégrer. Du 18 au 24 août, 13 participants québécois ont pris part à des ateliers intensifs,
offerts en partenariat avec la Fondation canadienne des Jeunes Entrepreneurs. Ils ont pu bénéficier de l’expertise de professeurs, d’étudiants et de conférenciers. Matin et soir, ils ont étudié les tendances des marchés et du marketing afin de peaufiner leur plan d’affaires. De l’entreprise de livraison écoresponsable au service de transfert de photographies numériques, leurs projets touchent plusieurs domaines. Jean Madore aimerait créer une compagnie de découpage de métal. En entrevue avec le journal Le Soleil, il s’est dit grandement satisfait de sa formation. « C’est buzzant intellectuellement, très motivant! » « C’est un phare au loin, ça allume une lumière ! », s’est pour sa part exclamée Diane Lamontagne, qui veut se lancer dans la production de vin artisanal chez elle, à Sept-Îles. Du côté du corps professoral, transmettre les rudiments de l’entrepreneuriat à d’anciens militaires a représenté tout un défi. Bien que pourvus d’une grande motivation, ils étaient loin d’être des étudiants comme les autres, souligne
Maripier Tremblay. « Ils sont en transition de carrière, soit pour un retrait volontaire, soit pour des raisons médicales. Le fait de se retrouver assis avec une douzaine d’autres militaires peut brasser certains souvenirs. Ils partent aussi d’un milieu très structuré pour devenir des travailleurs autonomes. » La professeure a pu compter sur l’aide de précieux partenaires qui ont accepté d’offrir de leur temps de façon bénévole. L’ex-soldat Dany Grimard, aujourd’hui viceprésident Est-du-Québec à la Banque de développement du Canada, a donné une conférence particulièrement appréciée. Le Regroupement des étudiants entrepreneurs de l’Université Laval (RÉEL) a aussi joué un rôle majeur. Son président, Samuel Guay, a assisté l’an dernier aux ateliers de Terre-Neuve afin d’organiser cette édition. On doit au RÉEL la coordination de toutes les activités. Maripier Tremblay se dit touchée de cette grande mobilisation sur le campus. « Nous avons eu un soutien incroyable, autant de la part de la Faculté que des professeurs, des étudiants et des conférenciers externes, s’exclame-t-elle. Plusieurs ont offert jusqu’à six heures de formation bénévolement alors qu’ils étaient en vacances ! » L’Université Laval, qui s’était engagée dans ce projet pour une seule édition, songe sérieusement à répéter l’expérience l’an prochain. L’Université de Calgary devrait aussi être de la partie.
Frédéric Roy, Jimmy Briand, Jean Madore, Diane Lamontagne et Gino Savard ont participé à la formation intensive d’entrepreneuriat pour ex-militaires qui s’est tenue pour la première fois sur le campus à la fin d’août. photo Le Soleil/Pascal Ratthé
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Découvrir Québec en réalité augmentée Une application mobile originale propulse le classique guide touristique au 21e siècle par Yvon Larose Qu’ont en commun la messe de minuit à la basilique-cathédrale de Québec, le pont de glace qui existait autrefois entre Québec et Lévis et le premier palais de l’intendant du temps de la Nouvelle-France ? Ces éléments de l’histoire de la capitale font partie du contenu de Découvrir Québec, une application mobile lancée hier, le mercredi 4 septembre, à l’hôtel de ville de Québec, en présence du ministre de la Culture et des Communications, du maire de Québec et du recteur de l’Université Laval. Cette réalisation est le fruit des efforts de l’équipe de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique, en collaboration avec la Ville de Québec et le ministère de la Culture, en partenariat avec la firme de haute technologie IdéeClic. « Il s’agit d’une visite multimédia d’une très grande richesse, affirme le professeur d’ethnologie et d’histoire Laurier Turgeon, titulaire de la Chaire. Elle est destinée en premier lieu aux nombreux touristes qui arpentent les rues du VieuxQuébec et du quartier Saint-Roch. Mais elle peut aussi servir de ressource documentaire pour les étudiants ainsi que d’outil pédagogique pour les professeurs d’histoire et de patrimoine. » Cette application est utilisable sur téléphone intelligent, sur iPod et sur iPad. On peut la télécharger gratuitement à partir de la boutique App Store et bientôt de la plateforme Android. Elle propose
une interprétation intégrée du patrimoine matériel et immatériel de 96 points d’intérêt patrimoniaux dont les deux tiers se situent dans le Vieux-Québec. De conception originale, Découvrir Québec fait entrer le guide touristique classique dans le 21 e siècle. L’expérience de visite est ludique, la navigation, facile et les images, de grande qualité. « Pour ce type de produit, nous sommes les premiers au Québec, et peut-être même dans le monde, à autant recourir au multimédia, souligne Laurier Turgeon. Habituellement, de telles applications se limitent à du texte et à des photos, parfois accompagnées de narrations audio ou de courtes vidéos. Nous avons utilisé six types de média, agencés de manière cohérente. » Les textes et les photos de Découvrir Québec sont conçus pour entrer dans l’écran du téléphone intelligent. Les textes de présentation des points d’intérêt ne font que 75 mots. Toutefois, les usagers qui en veulent plus peuvent consulter des textes de 350 à 500 mots. Au total, l’application contient l’équivalent d’un livre de 250 pages d’informations écrites. « La richesse des contenus découle du fait qu’ils reposent, entre autres, sur les recherches universitaires les plus récentes », indique le professeur Turgeon. L’usager peut naviguer à l’aide d’une carte tactile montrant les points d’intérêt qui sont géoréférencés. Il peut aussi consulter les
articles par ordre alphabétique à la manière d’une encyclopédie, ainsi que des sections regroupant des clips vidéo (36), des images anciennes (350), des témoignages audio (25), des photos panoramiques (31), des photos interactives d’objets en 3D (22) et des reconstitutions 3D de sites importants (5) aujourd’hui disparus. Les concepteurs ont choisi de laisser l’entière liberté aux usagers en ne leur proposant aucun itinéraire. « L’interprétation de sites patrimoniaux porte généralement sur le patrimoine bâti seulement, explique Laurier Turgeon. Découvrir Québec innove sur ce plan en intégrant les deux formes de patrimoine. » Selon lui, la meilleure façon de mettre le patrimoine immatériel en valeur est par la vidéo. L’application contient des clips qui durent entre une minute trente et deux minutes. On peut notamment voir le vicaire de la paroisse Notre-Dame de Québec, Julien Guillot, s’exprimer sur la traditionnelle messe de minuit à la basilique-cathédrale de Québec. Le clip montre des extraits de la cérémonie. On peut aussi entendre Jean-Paul Giroux, un cordonnier de 80 ans, raconter l’âge d’or de la cordonnerie dans Saint-Roch. « Sur cinq coins de rue, dit-il, on trouvait neuf cordonniers à mon arrivée. Il en reste un. » « Avec un dépliant papier, on ne peut pas rendre de tels témoignages de manière aussi vivante, soutient Laurier Turgeon. L’application apporte des émotions qui enrichissent l’expérience de visite. » Le projet Découvrir Québec a nécessité un an de travail. Il a mobilisé 18 personnes, essentiellement des étudiants et des professionnels de la Chaire. Il a fallu non seulement
trouver l’information pour les 96 points d’intérêt, mais également constituer le matériel visuel adéquat. Pour cela, le personnel de la Chaire a fait un gros travail de recherche ethnographique sur le terrain et iconographique dans les archives, notamment celles du gouvernement du Québec et de la Ville de Québec. Quelque 600 000 $ ont été investis dans ce projet. Parmi les témoignages audio, mentionnons celui de l’archéologue Jacques Guimont qui a codirigé, à l’ombre du Château Frontenac, les fouilles sur le site des forts et du château Saint-Louis. « Nous n’avions qu’une petite description du premier fort, celle d’un bâtiment en bois entouré d’une palissade, explique-t-il. On a réussi à trouver l’emplacement exact, là où était la palissade. » Les photographies panoramiques offrent la possibilité de visiter des endroits peu accessibles. Découvrir Québec permet notamment une incursion dans la chapelle et le chœur des Augustines de l’Hôtel-Dieu. Les photos interactives d’objets archéologiques ont la particularité de pivoter sur un axe de 360 degrés. Ces artefacts exhumés à Québec comprennent, entre autres, une bague de jésuite, un manche d’épée du Régime français et une cruche en terre cuite. Les sites disparus et reconstitués en trois dimensions remontent tous à la période coloniale. La seconde habitation de Champlain et le premier palais de l’intendant en sont des exemples. Pour visionner la vidéo promotionnelle de Découvrir Québec: www.ville.quebec.qc.ca/ culture_patrimoine/patrimoine/ decouvrir_quebec/
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le passé est bien vivant Dans l’application, on peut entendre Jean-Paul Giroux, un cordonnier de 80 ans, raconter l’âge d’or de la cordonnerie dans Saint-Roch
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6 1 Jean-Paul Giroux raconte l’histoire de la cordonnerie dans Saint-Roch. 2 Reconstitution en trois dimensions de la seconde habitation de Champlain. 3 Le pont de glace, l’hiver, permettait des allers-retours entre les rives de Québec et de Lévis. photo BAnQ 4 Dans l’application, cette cruche en terre cuite, découverte lors de fouilles archéologiques à Québec, pivote sur 360 degrés. 5 La cour intérieure du Séminaire de Québec à une époque révolue. photo BAnQ 6 Tableau d’Eugène Hamel, 1910, montrant le départ, de Québec, des canots assurant la livraison du courrier à destination de Lévis. image MNBAQ
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science
en bref
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Double protection Des chercheurs démontrent la complémentarité de deux systèmes de défense des bactéries par Jean Hamann
L’équipe de SMAC présente Pluton va en appel ! dans la capitale française.
SMAC à Paris L’équipe de Sciences et mathématiques en action (SMAC) est revenue enchantée de son passage au Salon de la culture & des jeux mathématiques qui s’est tenu cet été à Paris. L’événement a accueilli environ 15 000 visiteurs et des milliers de jeunes élèves accompagnés de leurs enseignants. Jean-Marie De Koninck, le professeur de mathématique qui dirige SMAC, était accompagné pour l’occasion d’Andrée-Anne Paquet, de Sébastien Dorval, Julie-Anne Leblanc et Simon B. Lavallée. L’équipe a présenté à deux reprises son nouveau spectacle Pluton va en appel !, dans lequel plusieurs astres débattent pour déterminer si Pluton, exclu du cercle des planètes en 2006, peut réintégrer le groupe. La pièce de théâtre, qui avait connu un beau succès au congrès de l’Acfas organisé sur le campus en mai dernier, a fait salle comble à Paris. Jean-Marie De Koninck a également donné une conférence sur le mathématicien hongrois Erdös, avant d’animer la finale attendue du concours Euromath. L’équipe compte retourner en Europe l’été prochain, à l’invitation des organisateurs, le Comité international des jeux mathématiques.
Nous ne sommes pas seuls à être enquiquinés par les microbes. Les bactéries, elles aussi, doivent lutter contre de microscopiques envahisseurs. Pour contrer leurs assauts, elles ont développé deux mécanismes de protection qui ciblent directement le matériel génétique de leurs assaillants. Isolément, ces barrières sont imparfaites, mais l’équipe de Sylvain Moineau, du Département de biochimie, microbiologie et bioinformatique, vient de démontrer qu’elles peuvent agir en complémentarité pour parer les attaques de façon très efficace. La principale menace qui plane sur les bactéries provient des bactériophages, rappelle le professeur Moineau. Ces virus larguent leur matériel génétique à l’intérieur de leur hôte et ils utilisent sa machinerie cellulaire pour se reproduire. Il s’agit d’un problème de taille étant donné que les bactériophages sont les
entités biologiques les plus abondantes sur notre planète, rappelle le chercheur. « La contamination des cultures par les bactériophages entraîne des problèmes de qualité dans les entreprises qui ont recours à des procédés de fermentation, notamment l’industrie fromagère », précise-t-il. Pour détruire cet ADN viral, les bactéries font appel à deux systèmes de défense. Le premier est un système de restriction-modification découvert au début des années 1950. Il fait appel à des enzymes qui scindent l’ADN étranger à des points correspondant à une séquence donnée. Le second est appelé CRISPR (Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats). Il s’agit de segments d’ADN composés de séquences répétitives, séparées par des séquences non répétitives appelées espaceurs. En 2007, l’équipe du professeur Moineau avait démontré que
les bactéries acquièrent de nouveaux espaceurs à même le matériel génétique des bactériophages auxquels elles sont confrontées. Les espaceurs ainsi acquis leur confèrent une résistance contre ces mêmes envahisseurs. Chaque mécanisme présente des faiblesses que les phages exploitent pour mener à bien leur dessein. Le professeur Moineau et ses collaborateurs Marie-Ève Dupuis, Manuela Villion et Alfonso Magadán viennent toutefois de découvrir que les deux systèmes peuvent conjuguer leurs forces pour augmenter la résistance des bactéries. Leurs travaux, publiés dans Nature Communications, suggèrent que l’action combinée de ces mécanismes de protection réduit énormément la probabilité qu’un phage parvienne à ses fins. « Il existe à l’état naturel des bactéries qui possèdent à la fois un système de restriction-modification et de CRISPR, mais pour les besoins de l’étude nous avons créé une souche de bactérie lactique qui combine les deux mécanismes, précise le chercheur. Les entreprises peuvent s’inspirer de nos travaux pour sélectionner des souches qui possèderont elles aussi cette double protection. »
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La contamination des cultures par les bactériophages entraîne des problèmes de qualité dans certaines entreprises, notamment l’industrie fromagère
Adaptation aux changements climatiques et santé publique Le consortium sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques (Ouranos) présente du 1er au 3 octobre, au Musée national des beaux-arts du Québec, un colloque international ayant pour thème « Adaptation aux changements climatiques et santé publique : pouvons-nous mieux faire ? ». L’événement réunira des experts du Québec, de la France et de l’Afrique qui discuteront des actions qu’il faudra entreprendre d’ici 20 ans afin de réduire les risques et les répercussions des changements climatiques sur la santé publique. Parmi les sujets qui seront abordés, mentionnons les canicules, les îlots de chaleur, la pollution de l’air et les maladies cardiorespiratoires; les eaux récréatives et de consommation, les aliments, les vecteurs et les maladies infectieuses; l’aménagement urbain, les espaces verts, le logement, la participation citoyenne et la promotion de la santé. Ouranos est un organisme privé à but non lucratif qui regroupe quelque 400 chercheurs affiliés à 19 organismes gouvernementaux et universités, dont l’Université Laval. monclimatmasante.qc.ca/conference.aspx
Des bactériophages prennent d’assaut une bactérie. Heureusement pour elle, la nature l’a dotée de mécanismes de défense qui ciblent le matériel génétique de ses envahisseurs. photo Graham Beards
arts
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Mon pays, c’est l’hiver Edwin Bourget, Tempête hivernale, huile sur masonite, 2013.
Les matières froides que sont la neige et la pierre réchauffent le paysage à leur manière par Renée Larochelle De quelle couleur est l’hiver ? Si la réponse à cette question varie selon le degré d’épaisseur du manteau de neige qui recouvre le Québec, on ne se trompe pas en disant que l’hiver est blanc. Blanc crème, blanc ivoire, blanc argenté : la palette est large. Cette saison se décline aussi en une infinité de bleus : bleu ciel, bleu métallique, bleu cobalt, bleu nuit. Sans parler des gris perle, anthracite ou blanchâtres. Loin des chauds orangés de l’automne et des verts pimpants du printemps, l’hiver s’isole dans une froideur de glace. « Textures froides » : tel est le titre de l’exposition que présentent
Edwin Bourget et Denis Mayrand. L’un est artiste peintre et propose des paysages hivernaux simplifiés à l’extrême. L’autre est un photographe attiré par la pierre, autre matière froide par excellence. Tous deux sont fascinés par les textures, qu’elles soient lisses ou rugueuses. Ils présentent une trentaine d’œuvres dans cette première exposition en duo. Avant de peindre des paysages d ’ h i ve r, E d w i n B o u r g e t p e i gnait essentiellement la forêt en automne. « Un jour, je me suis dit que l’hiver était vraiment ce qui distinguait le paysage québécois des
Denis Mayrand, Brisure, photo numérique, 2009.
Edwin Bourget, Les couleurs de l’hiver, encaustique sur toile, 2012.
autres », dit ce professeur retraité du Département de biologie pour expliquer son changement de cap. « J’ai alors essayé de voir comment traduire l’atmosphère de l’hiver, à partir d’une palette très limitée et avec un traitement simplifié. » Le résultat donne des tableaux grand format, à l’image de la nature qu’ils représentent. Ces toiles sont souvent plus larges que longues, de façon à suggérer l’horizon. « On dit que les Inuits reconnaissent une douzaine de types de neige et de glace, explique Edwin Bourget. Cette diversité nous est inconnue, à nous citadins, qui ne voyons dans l’hiver que blancheur et uniformité. » « Ce qui m’attire, c’est le fragment », souligne pour sa part Denis Mayrand, vice-recteur adjoint à la recherche et à la création. Photographe chevronné depuis une dizaine d’années, l’homme
parcourt les forêts, les rives des cours d’eau, à la recherche du « morceau de nature » qui le fera craquer. « Un fragment de rocher, c’est aussi beau que le rocher entier,
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Un jour, je me suis dit que l’hiver était vraiment ce qui distinguait le paysage québécois des autres
Denis Mayrand, Lichen froid, photo numérique, 2007.
dit Denis Mayrand avec enthousiasme. Lorsqu’il est frappé par les rayons du soleil, il s’illumine. Et puis les surfaces rocheuses sont parfois décorées de lichens, ou traversées de veines de couleur orange, vertes ou bleues, comme si elles étaient parcourues par l’éclair. C’est magnifique. » Outre la pierre, les thèmes préférés de Denis Mayrand sont l’eau, la glace et le sable. Ces éléments composent des tableaux naturels qu’il capte avec son appareil photo, sans presque jamais les retoucher. Se disant émerveillé par « la richesse de l’ordinaire », le photographe trouve dans la nature une source inépuisable d’inspiration. Du 9 au 20 septembre, à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Vernissage le 9 septembre à 17 h 30.
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sur le campus
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N’attendez pas que le feu soit pris… L’Université Laval est tenue de procéder à des exercices d’évacuation dans tous ses pavillons au moins une fois par année. Le secteur des mesures d’urgence du Service de sécurité et de prévention vérifie ainsi le bon fonctionnement des procédures et des systèmes en place. Au signal d’alarme, il est obligatoire de sortir du bâtiment et de se diriger vers le lieu de rassemblement prévu pour chaque pavillon. www2.ulaval.ca/urgences/evacuation.html lieux de regroupement selon les pavillons (liste complète sur lefil.ulaval.ca)
• Abitibi-Price : Casse-croûte Ferdinand-Vandry
Les clés de la réussite
• Adrien-Pouliot : Atrium Charles-De Koninck ou atrium Alexandre-Vachon • Agathe-Lacerte : Casse-croûte Paul-Comtois • Alexandre-Vachon : Casse-croûte Charles-De Koninck ou casse-croûte Adrien-Pouliot • Alphonse-Desjardins : Grand Salon • Alphonse-Marie-Parent : Casse-croûte Alphonse-Desjardins • Aréna : Hall d’entrée Palasis-Prince ou cassecroûte Palasis-Prince • Charles-De Koninck : Casse-croûte AdrienPouliot ou théâtre Palasis-Prince • Charles-Eugène-Marchand : Casse-croûte Ferdinand-Vandry • Édifice du Boulevard (350, boul. Charest) : Stationnement adjacent • Envirotron (incluant les serres) : Grand hall pavillon des Services • Ernest-Lemieux : Atrium Jean-Guy-Paquet Alphonse-Desjardins • Félix-Antoine-Savard : Atrium Charles-De Koninck • Ferdinand-Vandry : Atrium Alexandre-Vachon ou casse-croûte Adrien-Pouliot • Gene-H.-Kruger : Casse-croûte Ferdinand-Vandry • H.-Biermans-L.-Moraud: Atrium Jean-GuyPaquet Alphonse-Desjardins • J.-A.-De Sève : Théâtre Palasis-Prince • Jean-Charles-Bonenfant : Atrium Charles-De Koninck ou casse-croûte Charles-De Koninck • La Fabrique : Stationnement arrière • La Laurentienne : Théâtre Palasis-Prince • Louis-Jacques-Casault : Casse-croûte Palasis-Prince • Maison Eugène-Roberge : Hall d’entrée Félix-Antoine-Savard • Maison Marie-Couillard : Maison Omer-Gingras • Maison Marie-Sirois : Maison Eugène-Roberge • Maison Michael-John-Brophy : Parterre avant • Maison Omer-Gingras : Maison Marie-Couillard • Maurice-Pollack : Grand Salon Alphonse-Marie-Parent • Médecine dentaire : Casse-croûte Abitibi-Price • Palasis-Prince : Atrium Charles-De Koninck ou casse-croûte Charles-De Koninck • Paul-Comtois : Casse-croûte Ferdinand-Vandry • Pavillon de l’Est : Casse-croûte au RC du PEPS • Pavillon d’Optique-photonique : Casse-croûte Charles-De Koninck • PEPS : Hall d’entrée Palasis-Prince ou cassecroûte Palasis-Prince • Sciences de l’Éducation: Atrium Charles-De Koninck • Stade TELUS-Université Laval : Porte 11 PEPS • Vieux-Séminaire : Stationnement rue des Remparts
Voici les conférences proposées cet automne par le Centre d’aide aux étudiants dans le cadre de sa série Les clés de la réussite Le Centre d’aide aux étudiants organise de nombreux exposés portant sur les divers aspects de la réussite. La plupart sont ouverts à tous : il suffit de se présenter au moment et à l’endroit indiqué. D’autres sont réservés aux étudiants de l’Université Laval et requièrent une inscription. Ces exigences sont spécifiées au bas de chaque description d’atelier. Bonne session à tous ! L’adaptation aux études universitaires
Des conseils vous seront proposés pour favoriser l’adaptation à l’université sur les plans matériel, social, affectif et scolaire. Mardi 17 septembre, de 11 h 30 à 12 h 20, au local 3B du pavillon Charles-De Koninck. La gestion de son temps
Mercredi 18 et jeudi 19 septembre, de 11 h 30 à 12 h 20, au local 3B du pavillon Charles-De Koninck.
La procrastination : comment ne pas remettre à plus tard
Mardi 8 et mercredi 16 octobre, de 11 h 30 à 12 h 20, au local 3B du pavillon Charles-De Koninck. La préparation et la passation des examens
Mercredi 9 octobre, de 11 h 30 à 12 h 20, au local 3B du pavillon Charles-De Koninck.
L’encadrement aux cycles supérieurs : savoir tirer le meilleur de la relation avec son directeur
Sur les aspects variés de la relation directeur-étudiant. Des conseils seront donnés afin de favoriser une bonne collaboration. Lundi 21 octobre, de 12 h à 13 h 30, au local 3105 du pavillon Maurice-Pollack. Réservé aux étudiants de 2e et 3e cycles de l’Université Laval. Améliorer mes exposés oraux
Mardi 12 novembre, de 11 h 30 à 12 h 20, au local 3B du pavillon Charles-De Koninck. Bien vivre le stress
Identifier mes valeurs : pour des choix qui me ressemblent
Mercredi 13 novembre, de 11 h 30 à 12 h 20, au local 3B du pavillon Cette conférence vise à définir ce que sont Charles-De Koninck. les valeurs, à déterminer les vôtres et à préciser le rôle qu’elles jouent dans vos prises de décision. Ateliers avec inscription Jeudi 10 octobre, de 12 h à Ces ateliers sont réservés aux personnes 13 h 30, au local 3342 du pavillon qui étudient à l’Université Laval. Il faut Alphonse-Desjardins. s’y inscrire quelques jours à l’avance. L’emploi à l’international : première 418 656-7987 ou www.aide.ulaval.ca
expérience à l’étranger ?
Cette présentation s’adresse aux personnes qui souhaitent acquérir une La concentration première expérience internationale et développer leur mobilité. Présentation Mardi 24 et mercredi 25 septembre, de 11 h 30 à 12 h 20, au local 3B du pavillon des étapes de préparation, des principaux programmes de stage et d’emploi Charles-De Koninck. à l’étranger, des caractéristiques perLa lecture et la mémorisation sonnelles recherchées et des mythes et réalités de l’emploi à l’international. Cet Mardi 1er et mercredi 2 octobre, de 11 h 30 à 12 h 20, au local 3B du pavillon atelier est présenté conjointement par le Centre d’aide aux étudiants et le Service Charles-De Koninck. de placement. Mieux se connaître : Jeudi 10 octobre, de 11 h 30 à 13 h, un atout précieux pour s’orienter au local 2300 du pavillon AlphonseCette conférence vise à favoriser la Desjardins; mercredi 6 novembre, de connaissance de soi et à comprendre 11 h 30 à 13 h, au local 3105 du pavillon comment l’utiliser. Maurice-Pollack. Jeudi 3 octobre, de 12 h à 13 h 30, Les travaux écrits : comment faciliter au local 3342 du pavillon la rédaction Alphonse-Desjardins. Mardi 15 octobre, de 11 h 30 à 12 h 20, Le contexte de rédaction aux cycles au local 3B du pavillon Charles-De supérieurs Koninck. L’isolement, la gestion du temps, les différentes façons d’approcher l’écri- Prendre une décision : pourquoi ai-je ture, l’anxiété de la page blanche... Des tant de difficulté ? conseils et des outils seront proposés Pour mieux comprendre ce qui se passe afin de faciliter la rédaction du mémoire en soi au moment de prendre une décision et s’outiller pour y faire face. ou de la thèse. Jeudi 17 octobre, de 11 h 45 à Lundi 7 octobre, de 12 h à 13 h 30, au local 3105 du pavillon Maurice-Pollack. 13 h 30, au local 3342 du pavillon Alphonse-Desjardins. Réservé aux étudiants de 2e ou 3e cycle de l’Université Laval.
Présentation devant public : comment gérer mon trac
Cet atelier vise à confronter les craintes associées aux présentations et à expérimenter des moyens concrets pour surmonter sa nervosité. Vendredi 18 octobre, de 10 h à 12 h, au local 3342 du pavillon AlphonseDesjardins. Date limite d’inscription : mercredi 16 octobre. Présentation devant public : pratique en petit groupe
Donne l’occasion de pratiquer un exposé de 10 minutes et d’obtenir les commentaires du groupe. Vendredi 25 octobre, de 10 h à 12 h, au local 3342 du pavillon AlphonseDesjardins. Date limite d’inscription : mercredi 23 octobre. En apprendre sur soi par l’indicateur typologique MBTI
Cet indicateur de personnalité permet de mesurer son propre mode de fonctionnement et ses préférences. Passation individuelle du test : du lundi 11 au mardi 19 novembre, au Centre d’aide aux étudiants (local 2121 du pavillon Maurice-Pollack). Remise des résultats et interprétation en groupe : jeudi 21 novembre, de 9 h à 12 h, au local 3464 du pavillon AlphonseDesjardins. Date limite d’inscription : jeudi 7 novembre.
pédagogie
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Cinéastes en herbe Fin juin, des adolescents se sont initiés au cinéma sur le campus par Yvon Larose « Silence sur le plateau… moteur et… action ! » Cette formule typique, prononcée par des générations de cinéastes, a retenti à plusieurs reprises, fin juin, dans la cité universitaire. Pe n d a n t u n e s e m a i n e , a u p av i l l o n Charles-De Koninck, une quinzaine de jeunes âgés de 9 à 16 ans, répartis en deux équipes, ont suivi une formation sur les rudiments du septième art. Cet enseignement de base était offert pour une troisième année consécutive par l’Académie du cinéma, un organisme à but non lucratif de Québec. L’Université, pour sa part, prêtait son studio de tournage ainsi que des équipements de niveau semi-professionnel. Florence De Waele, 12 ans, venait de terminer sa sixième année à l’école primaire l’Arbrisseau. Depuis quelques années, elle s’intéressait au théâtre et au cinéma. « Je suis vraiment contente d’être venue ici, dit-elle. Je me suis rendu compte que j’aime beaucoup plus le cinéma. Cette expérience m’a donné le goût d’étudier dans ce domaine un jour. » Gabriel Boivin, 14 ans, venait de terminer son 2e secondaire au collège Saint-CharlesGarnier. Amateur de cinéma et de photo, il avait réalisé, au collège, un court métrage comme travail scolaire. « En venant ici, je désirais améliorer mes connaissances en cinéma, explique-t-il. Les formateurs aident et encadrent les élèves. Nous mettions en pratique sans attendre les notions apprises pendant les cours théoriques. Ça m’a aidé. » Durant leur semaine de formation, les participants ont réalisé plusieurs courts métrages. Les formateurs se chargeaient de l’étape cruciale du montage, à partir des directives des élèves. Chaque journée commençait par un
peu de théorie. Les formateurs animaient ces séances et montraient plusieurs extraits de films en exemples. Les cinéastes en herbe passaient ensuite à la pratique. « Mes coéquipiers et moi, on avait réfléchi à nos histoires, souligne Gabriel Boivin. On pouvait commencer tout de suite à tourner. » Pendant un tournage, il n’était pas rare de voir un membre de l’équipe changer de tâche avec un autre. Comme ce dernier qui a été acteur et réalisateur dans un même film. Le jour de l’entrevue, à l’arrivée du journaliste du Fil, la petite équipe constituée de cinq garçons et de deux filles terminait le tournage d’une scène en studio. L’ambiance était fébrile. Aussitôt après, l’équipe est sortie du pavillon pour installer son matériel dans un endroit abrité de la pluie. Dans cette scène, deux personnages sur le même vélo roulaient
«
Dans les films finaux, on voit souvent de meilleurs cadrages et une meilleure façon de se placer devant la caméra.
Tournage extérieur d’une scène du vidéoclip inspiré de la chanson J’aime ta grand-mère. Gabriel Boivin agit comme réalisateur tandis que Florence De Waele joue l’amoureux devant la grand-mère. Un formateur adulte aide à préparer la scène. photo Marc Robitaille
sur une distance de quelques mètres. « On tournait un vidéoclip humoristique inspiré d’une chanson, indique Florence De Waele. Nous avions choisi J’aime ta grand-mère, des Trois Accords. Je jouais le rôle de l’amoureux et un garçon jouait la grand-mère ! » Le jour précédent, l’équipe avait découpé les paroles de la chanson et tenté d’imager le tout avec les moyens du bord. Ils ont même cherché des extraits de vidéos pour remplacer les bouts qu’ils ne pouvaient pas faire. Les jeunes participants jouissaient d’une grande liberté. Ils choisissaient les titres de leurs films ainsi que le nombre d’acteurs. Un matin, leur mandat a consisté à réaliser un pastiche de western. « Il fallait reproduire une scène, raconte Gabriel Boivin. Nous avons fait le choix de faire moderne et de situer l’action aujourd’hui. » Passionnés, réceptifs et désireux d’explorer, les élèves surprennent souvent les formateurs.
Par une culture cinématographique insoupçonnée, mais aussi par leur connaissance pratique du cinéma. « On s’attend à ce qu’ils nous disent préférer des films populaires comme The Avengers ou Transformers, explique le formateur Étienne Hébert-Vincent. Or ils nomment souvent des films plus poussés. » Certains étonnent parfois par leurs réponses. À la question « Qu’est-ce qu’un gros plan ? », quelques-uns ont déjà répondu avec exactitude : un plan serré sur le visage. À la fin de la formation, le 28 juin, l’amélioration était palpable. « Au début, rappelle le formateur, les jeunes cadrent toujours beaucoup trop large. Dans les films finaux, on voit souvent de meilleurs cadrages et une meilleure façon de se placer devant la caméra. » L’Académie du cinéma a donné deux semaines de formation, cet été, sur le campus. www.academieducinema.com
Nouveaux programmes de deuxième cycle Des formations en technologie éducative et en pédagogie des sciences seront offertes à distance dès cet automne Forte de sa réputation de longue date en technologie éducative, la Faculté des sciences de l’éducation (FSE) offre à distance trois nouveaux programmes de 2 e cycle dans cette discipline : le diplôme d’études supérieures spécialisées, la maîtrise avec essai et la maîtrise avec mémoire. L’Université Laval est la seule au Québec à offrir des programmes de maîtrise à distance dans ce domaine de pointe. Selon la FSE, les technologies de l’information et de la communication, Internet et les médias sociaux étant de plus en plus exploités dans l’enseignement et l’apprentissage, il devient impératif
de diplômes, la structure des programmes facilite le passage du diplôme d’études supérieures spécialisées à la maîtrise, les 30 crédits du premier étant reconnus pour la maîtrise avec essai et de former des spécialistes 18 crédits et pour la maîtrise habilités à mener des pro- avec mémoire. De la même jets éducatifs faisant appel à manière, les 12 crédits du ces technologies. D’autant plus que la demande pour les spécialistes en technologie éducative demeure forte sur le marché du travail, que ce soit des enseignants experts en intégration pédagogique des TIC ou encore des spécialistes de la formation à distance. De plus, il y a un consensus social quant à la nécessité d’éduquer les jeunes à l’utilisation judicieuse d’Internet et de développer des usages pédagogiques innovants pour les tablettes électroniques. Pour favoriser le perfectionnement et l’obtention
microprogramme de 2e cycle en gestion des connaissances et cyberformation en entreprise sont reconnus pour le diplôme et pour la maîtrise avec essai. Un nouveau microgramme de 2e cycle en pédagogie des sciences de la santé voit aussi le jour cet automne. Le but
Il devient impératif de former des spécialistes habilités à mener des projets éducatifs faisant appel aux technologies de l’information
de ce microprogramme, aussi offert à distance, est d’outiller les étudiants afin qu’ils puissent, grâce à l’acquisition de bases conceptuelles et appliquées, mieux accomplir leur travail pédagogique comme cliniciens enseignants ou comme professeurs universitaires en sciences de la santé. Les apprenants désireux de poursuivre à la maîtrise après avoir terminé ce microprogramme auront déjà des acquis qu’ils pourront continuer de développer. Le microprogramme comporte 12 crédits, soit 6 crédits obligatoires et 6 crédits à option. Les activités proposées constituent une sélection de cours de la maîtrise. Le microprogramme ne demande donc pas la création de nouveaux cours, mais assurera plutôt une clientèle régulière dans certains cours. www.distance.ulaval.ca
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philosophie
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Des miroirs déformants et des logiciels de vieillissement entraînent les jeunes visiteurs à s’interroger sur l’être et l’apparence
« Penser ! – Une expérience philo », exposition interactive présentée à l’Espace Jeunes de la Grande Bibliothèque, a été conçue avec l’aide de Michel Sasseville, professeur à la Faculté de philosophie. photos Mimi Zhou
Dans la tête des petits Socrate Avec l’aide d’un professeur de l’Université, la Grande Bibliothèque à Montréal présente une exposition sur la philosophie conçue spécialement pour les enfants par Brigitte Trudel « Y a-t-il de bonnes raisons de faire la guerre ? » « Comment savoir si quelqu’un est mon ami? » Ces questions et bien d’autres sont au menu de « Penser! – Une expérience philo », une exposition interactive présentée à l’Espace Jeunes de la Grande Bibliothèque à Montréal jusqu’au printemps 2014. Michel Sasseville, professeur à la Faculté de philosophie de l’Université Laval, est son conseiller principal. Destinée aux enfants de 8 à 12 ans, elle serait la première du genre dans le monde. « Colorée, rigolote, vivante, elle se situe en droite ligne avec les propos de Montaigne : une tête bien faite plutôt que bien pleine ! » explique le philosophe.
L’exposition se déploie autour de trois sphères d’exploration : penser par soi-même, penser avec les autres et penser en société. S’y rattachent une série de thèmes qui sont au cœur de l’existence humaine. Parmi eux : Les droits et les devoirs, la vérité et le mensonge, la justice et l’injustice, la guerre et la paix. L’approche ? « Elle est très ludique et se base sur une foule d’activités interactives construites autour des intérêts des enfants », explique le professeur Sasseville. Des exemples ? Des miroirs déformants et des logiciels de vieillissement entraînent les jeunes visiteurs à s’interroger sur l’être et l’apparence: « La nouvelle image que je vois, est-ce encore moi ? »
Plus loin, sur un immense cœur, les enfants sont invités à inscrire leur définition de l’amour : « Aimer, c’est quand l’autre prend soin de moi », « C’est quand je peux m’amuser », « C’est donner, comprendre et être en paix. » « On ne leur fournit pas de réponses, que des questions autour desquelles les jeunes, les parents, les professeurs et les animateurs échangent, le dialogue étant au cœur de ce projet unique », précise l’expert. Bien qu’il n’y ait pas d’âge pour s’intéresser aux questions qui touchent l’expérience humaine, plusieurs hésitent encore à faire un lien entre enfance et philosophie, déplore Michel Sasseville. Cette retenue, croit-il, rejoint une fausse croyance qui veut que les petits soient incapables de pensée abstraite. « Pourtant, ils apprennent le langage, lequel est une machine abstractive énorme ». De fait, assuret-il, les enfants sont des penseurs extraordinaires. « Comme ils ne
sont pas sous l’influence des pensées préconçues qu’on accumule à mesure qu’on avance en âge, leur point de vue est ouvert et original. Sans compter que le raisonnement, ça s’apprend ! » Le spécialiste note d’ailleurs que la philosophie pour les enfants gagne en popularité partout dans le monde depuis les dernières décennies. Présente dans une cinquantaine de pays, l’UNESCO l’encourage également en tant qu’activité éducative en lien avec ses objectifs : promotion de la paix, éradication de la violence, développement durable, etc. « Être ouvert d’esprit, développer son jugement, ce sont des atouts essentiels dans l’organisation d’un monde pluraliste, confirme le professeur Sasseville. C’est la base du fameux vivre ensemble. » Selon lui, les petits ne peuvent que bénéficier d’une formation précoce qui développe la capacité de penser et de réfléchir. « Les enfants sont notamment des cibles de choix pour les médias et la publicité. Or, apprendre
à organiser sa pensée et à émettre des jugements diminue grandement le risque d’être manipulé. » Depuis 1987, la Faculté de philosophie offre une formation en pratique de la philosophie à l’école primaire et secondaire. Accessible sous forme de microprogramme, de certificat ou de diplôme de deuxième cycle, elle est la seule du genre au Québec. Ces programmes, se réjouit Michel Sasseville, sont de plus en plus populaires auprès des enseignants actuels et futurs. « Depuis que la formation existe, j’ai vu une évolution énorme quant à l’intérêt des professeurs pour cette discipline. Peu importe les cours que ces derniers prodiguent et à quel niveau, ils souhaitent, au-delà de leur matière, transmettre à leurs élèves des outils de formation de la pensée. » Jusqu’au 27 avril 2014 à la Grande Bibliothèque (475, boulevard De Maisonneuve Est, Montréal). www.banq.qc.ca
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sports
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Le nouveau PEPS est ouvert ! Après plus de trois années de construction, le plus grand complexe sportif universitaire de l’Est du Canada a ouvert ses portes le 3 septembre par Julie Turgeon Un complexe sportif qui voit sa superficie augmenter de 50 %. Une salle d’entraînement fenestrée sur 2 étages. Un amphithéâtre gymnase pouvant accueillir 3100 personnes. Une piscine de dimension olympique, etc. Oui, les sportifs en auront vraiment plein la vue cet automne! La période d’inscription se poursuit jusqu’à la miseptembre, et les passionnés de sport ont droit à un programme contenant plus de 100 activités sportives. Bref, tout indique qu’au PEPS, trouver chaussure à son pied est chose facile. D u c ô t é d e s n o u ve a u tés, le secteur de conditionnement physique et de mieux-être ajoute à son programme de l’entraînement extrême intérieur et extérieur, ainsi que de la préparation physique (cours d’agilité et PAM, une nouvelle formule pour améliorer son système cardiovasculaire par des intervalles de travail intensif). Le piloxing, la zumba, le cardio militaire se trouvent aussi parmi les activités offertes.
En danse, la claquette et les danses sociales s’ajoutent aux 12 styles déjà offerts. En arts martiaux, la formule « club », très appréciée, propose huit styles, dont le jiu-jitsu, le kendo, l’iaïdo, le karaté, le tai-chi, le kung-fu, le judo et l’aïkido. Le programme de yoga saura plaire à un grand nombre. Il s’agit de cours pour tous les niveaux, d’ateliers et de séances ponctuelles qui seront offerts tout au long de la session. La nouvelle salle spécialisée KinFit saura aussi attirer l’attention : des circuits de 30 ou de 45 minutes sont proposés à un maximum de 8 participants, dans un type d’entraînement semi-privé pendant lequel un entraîneur vous amènera à repousser vos limites. Les étudiants seront également ravis de savoir que les ligues intra-muros peuvent accueillir encore plus de participants! En volleyball intérieur, pas moins de 56 nouvelles équipes viennent s’ajouter, 14 en basketball sont attendues et 4 en hockey-cosom.
Le cours PAM offre une nouvelle formule pour développer son système cardiovasculaire par des intervalles de travail intense
Par ailleurs, la nouvelle salle d’entraînement comprend plus de 100 stations cardiovasculaires, dont plusieurs sont munies d’écrans tactiles qui permettent un accès à Internet. Pour la musculation, la clientèle peut compter sur plus de 75 appareils en plus des nombreux poids libres, ballons, tapis d’étirement, etc. Les usagers de la salle peuvent également obtenir un programme d’entraînement adapté à leurs besoins et préparé par une équipe qualifiée. Des avantages pour les étudiants
Les étudiants peuvent profiter de la salle d’entraînement à un tarif préférentiel, soit 13 $ par mois pour un abonnement de 8 mois. Ils peuvent aussi accéder gratuitement à la piscine pendant les heures de baignade, soit 50 heures par semaine. La possibilité de réserver des terrains de sports de raquette ou de ballon trois jours à l’avance ainsi que l’accès à la patinoire et aux pistes de jogging intérieure et extérieure s’ajoutent à ces avantages. Enfin, ils bénéficient d’un tarif préférentiel lors de l’inscription aux activités qui peut leur faire épargner jusqu’à 50 % sur les prix des cours. Une tarification spéciale est également offerte au personnel de l’Université. Information générale et inscription : 418 656-PEPS www.peps.ulaval.ca
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en bref
L’équipe féminine de rugby photo Yan Doublet
Une saison enlevante en rugby La saison 2013 du club de rugby féminin Rouge et Or restera assurément gravée dans les annales de l’histoire de l’Université. Pour la toute première fois, l’Université Laval sera l’hôte du Championnat de Sport interuniversitaire canadien (SIC), du 31 octobre au 3 novembre. La troupe de l’entraîneur-chef Bill McNeil aura, qui sait, la chance de réaliser à domicile ce qu’elle n’a pas encore réussi depuis la fondation du programme il y a huit ans : monter sur la plus haute marche du podium universitaire canadien, elle dont le meilleur résultat est une médaille de bronze acquise en 2011. Après une victoire de 32 à 10 en levée de rideau de la saison régulière lundi dernier à Montréal, le Rouge et Or jouera son premier match devant ses partisans ce samedi, au stade TELUS-UL, face aux Gee-Gees d’Ottawa. Samedi 7 septembre à 15 h, au stade TELUS-UL. Billets en vente au 418 656-PEPS.
Portes ouvertes en danse et en arts martiaux Pour vous aider à faire un choix parmi les 14 styles de danse et les 8 arts martiaux enseignés au PEPS, le Service des activités sportives vous ouvre ses portes ! Du mardi 10 au jeudi 12 septembre, ce sont les professeurs des cours de danse qui vous accueillent. Plusieurs niveaux sont offerts cet automne en baladi, ballet classique, breakdance, etc. Puis, du dimanche 8 au vendredi 13 septembre, les clubs d’arts martiaux vous montreront de quoi ils sont capables. Du mardi 10 au jeudi 12 septembre en danse, et du dimanche 8 au vendredi 13 septembre en arts martiaux. L’horaire des cours d’initiation est en ligne. www.peps.ulaval.ca – vignette Portes ouvertes
Soccer : on vise le sommet !
Comprenant plus de 100 stations cardiovasculaires, la nouvelle salle d’entraînement, vitrée et sur deux étages, est à la fine pointe des équipements de ce type au Québec. photo PEPS
Une autre saison s’amorce pour les Clubs de soccer féminin et masculin du Rouge et Or ! L’objectif des deux équipes ? Terminer en tête du classement, pour participer au championnat canadien de fin de saison. Les troupes de Helder Duarte et de Samir Ghrib pourront compter sur des effectifs d’expérience. Pour les deux clubs, il s’agira d’effacer la dure fin de saison crève-cœur de l’an dernier, alors que les filles avaient subi l’élimination lors des tirs de pénalité en finale québécoise, tandis que les garçons s’inclinaient devant leurs partisans lors du championnat canadien de fin de saison. La nouvelle saison débute le 6 septembre, alors que les Citadins de l’UQAM rendront visite au Rouge et Or sur le terrain 6 du PEPS.
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au fil de la semaine
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Show de la rentrée Il ne faut pas rater mercredi la plus grosse soirée de l’année sur le campus qui fera vibrer le Desjardins-Pollack sous les décibels. La formule est simple : 4 scènes, 4 styles musicaux. Si vous aimez le rock, vous irez droit vers le Grand Salon pour écouter les groupes Machinegun Suzie, Cancer Bats, Generator et Ponctuation. Les amoureux du hip-hop se précipiteront à l’atrium pour entendre Loco Locass, Àlaclair Ensemble et Cargo Culte. L’électro sera en vedette à l’amphithéâtre Hydro-Québec avec Millimetrik, Keys N Krates et A Tribe Called Red. Quant aux D.J. Seba et Sobek, ils feront danser les gens au Pub universitaire. Il sera aussi possible d’aller saluer la sympathique équipe de CHYZ à la terrasse du Pub. Mercredi 11 septembre, de 19 h 30 à 2 h, au complexe Desjardins-Pollack.
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Louez une œuvre d’art
L’âge de la stupidité
Tous pour l’alphabétisation
Épluchette de blé Exposition de d’Inde de l’ÆLIÉS Jacques Samson
Vos murs sont ternes et vous avez envie de leur donner un peu de personnalité ? Alors, il faut vous rendre à la réserve de l’Imageothèque (2e étage du pavillon Alphonse-Desjardins) afin de jeter un coup d’œil à ses quelque 400 œuvres d’art. On y trouve des peintures, aquarelles, estampes, photographies et techniques mixtes réalisées en majeure partie par des étudiants ainsi que par des artistes de la région. Vous pourrez y emprunter une œuvre pour la modique somme de 10 $ (étudiants) ou de 20 $ (grand public) et renouveler votre prêt à deux reprises afin de la conserver toute une année. Allez-y voir !
L’association étudiante Cinéma Politica démarre sa saison avec la présentation du film L’âge de la stupidité (2009) de Franny Armstrong lundi prochain. Ce docufiction met en scène un archiviste vivant en 2055 qui tente de comprendre, alors qu’il classe six histoires datant de notre époque, comment les humains ont pu laisser le monde se détériorer autant. Ces histoires retracent le destin de personnes qui font face à des désastres écologiques de grande ampleur : ouragan Katrina en NouvelleOrléans, exploitation pétrolifère au Nigeria, etc. Une période de discussion suivra la projection.
L’association étudiante Collège Frontière organise lundi un colloque afin de souligner la Journée internationale de l’alphabétisation. L’occasion est parfaite pour traiter de plusieurs sujets en lien avec les difficultés en lecture puisque ce problème, dont on pourrait se croire épargné, concerne 1,3 million de Québécois de 16 à 65 ans. Il sera question, lors de ce colloque, de promotion de l’alphabétisation, des actions et des programmes existants ainsi que des défis à relever.
Les étudiants des cycles supérieurs sont invités à fraterniser jeudi avec la nouvelle équipe de direction de leur association, l’ÆLIÉS, le temps d’une épluchette. Ce festin bien de chez nous et de saison comporte toutefois son lot de dangers : gare aux grains de maïs coincés entre les dents ! On souhaite bien du beau temps!
Les mardis et mercredis de 11 h 30 à 15 h 30 et les jeudis de 11 h 30 à 19 h au local 2460 du pavillon AlphonseDesjardins.
Lundi 9 septembre, à 19 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack. L’entrée est gratuite.
Lundi 9 septembre, de 16 h à 20 h, dans l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. Inscription obligatoire à : www.facebook. com/collegefrontiere.ulaval
Jeudi 12 septembre, de 11 h 30 à 13 h 30, à la maison Marie-Sirois. Les boissons et les maïs sont gratuits.
12/09
C’est jeudi prochain que débute l’exposition « Vecteurs et embranchements » de Jacques Samson à la Galerie des arts visuels. Cet artiste spécialiste du métal et chargé d’enseignement à l’École des arts visuels propose ici deux séries d’œuvres entamées en partie lors d’une résidence de recherche à Marseille cet été qui montrent tout son savoir-faire. La première, « Vecteurs », présente des formes sculpturales déposées au sol qui semblent étrangement générées par une force gravitationnelle. La seconde, « Embranchements », est constituée de structures de plus petites dimensions faites de caoutchouc façonné en formes fluides évoquant des veines ou des terminaisons nerveuses. Du 12 septembre au 13 octobre, à la Galerie des arts visuels (295, boul. Charest Est). Vernissage le jeudi 12 septembre à 17 h précédé d’une rencontre avec l’artiste à 16 h 30. Heures d’ouverture : du mercredi au dimanche de 12 h à 17 h.
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca
12/09
Courts métrages de la relève Si vous aimez les documentaires à saveur engagée parlant d’ici et d’ailleurs, vous pourriez avoir envie d’assister à la soirée Conscience en émergence préparée par l’association étudiante Cinéma Politica. Pour commencer son année du bon pied, celle-ci présentera, au Tam Tam Café, des courts métrages de réalisateurs émergents. Au programme, entre autres, Défriche, un film de Noémie Brassard qui revient sur les événements du printemps érable, ainsi qu’Élégie de Port-au-Prince, d’Aïda Maigre-Touchet, qui rend hommage au poète et troubadour haïtien Dominique Batraville. Cette rencontre sera l’occasion de lancer la deuxième saison de Cinéma Politica. Jeudi 12 septembre, à 19 h, au Tam Tam Café (421, boul. Langelier). L’entrée est gratuite.