Pic et pic et colegram ! p2
Coupe du monde au PEPS p3
Des professeurs d’exception
L’Université Laval rendait hommage, le 25 septembre dernier, aux 13 nouveaux professeurs émérites, soit la plus haute reconnaissance que l’établissement peut accorder à l’un de ses professeurs p8-9
photos Marc Robitaille
Volume 50, numéro 6 2 octobre 2014
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Notes positives La mission du laboratoire Mus-Alpha de la Faculté de musique est de permettre aux enfants d’intégrer le monde du langage et de la lecture par Renée Larochelle Am, stram, gram / pic et pic et colegram : les jeunes enfants adorent les comp tines et les parents les ado rent aussi, bien au fait que ces innocentes petites rimes ont le pouvoir magique de calmer les jeunes esprits tout en détendant l’at mosphère en cas de « sur chauffe ». Jonathan Bolduc, lui, se sert de ces chanson nettes dans un but, disons, plus pédagogique. Pour ce directeur du laboratoire Mus-Alpha à la Faculté de musique, ces comptines, et de façon globale la musique, sont un moyen en or pour stimuler et développer le langage chez les enfants. « On sait que les enfants qui font de la musique très tôt vont être plus à même de développer leur mémoire », dit ce professeur agrégé en éducation musicale au pré scolaire et au primaire, dont le rôle consiste à former les futurs enseignants en musi que. « Or, le développement
«
On sait que les enfants qui font de la musique très tôt vont être plus à même de développer leur mémoire. Or, le développement de la mémoire facilite l’ap prentissage de la lecture. Chaque semaine, des dizaines d’enfants d’âge préscolaire ou de maternelle (parfois même plus âgés) fréquentent le laboratoire Mus-Alpha, situé au pavillon Louis-Jacques-Casault. photos Jean-François Bolduc
de la mémoire facilite l’ap prentissage de la lecture, explique-t-il. Avec ses ac cents toniques, la musique est proche du langage. » Chaque semaine, des di zaines d’enfants d’âge pré scolaire ou de maternelle (parfois même plus âgés) f réquentent le laboratoire Mus-Alpha, situé au pavillon Louis-Jacques-Casault. Ils y viennent avec leur éduca trice ou leur enseignante pour une durée d’environ 60 minutes. Tel un chef d’or chestre, Jonathan Bolduc dirige ce petit monde qui s’en donne à cœur joie dans ce laboratoire pas comme les autres, tapant sur des
Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 31 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.
instruments à percussion, jouant des maracas, scan dant la rime et chantant en chœur. Différents styles musicaux figurent au pro gramme : musique du monde, musique classique, berceuse, etc. « Nous essayons de va rier le plus possible le réper toire », indique Jonathan Bolduc, qui insiste sur l’as pect ludique de l’exercice : « Il ne s’agit pas de musico thérapie. L’important est de mettre les enfants en contact ave c l a m u s i qu e e t qu e l ’expérience soit positive pour eux. » Inévitablement, l’on en vient à demander à ce spécia liste de l’éducation musicale
si les jeunes qui présentent des troubles du déficit de l’at tention peuvent tirer béné fice de ces séances. « Parmi eux, il y a des enfants qui peuvent présenter des trou bles langagiers, dit Jonathan Bolduc. Nous les référons alors à des orthophonistes ou à des spécialistes en psycho logie du développement, le cas échéant. Il nous arrive de recevoir des enfants qui ont des réticences avec la lecture, par exemple. L’idée n’est pas de catégoriser l’enfant, mais de lui permettre de découvrir le langage autrement. » Sous des dehors légers, les recherches que réalise Jonathan Bolduc dans son
laboratoire visent un objec tif des plus sérieux : docu menter les effets de l’éduca tion musicale sur le dévelop pement global de l’enfant et sur sa réussite scolaire. Dans son équipe, Jonathan Bolduc compte ainsi plu sieurs étudiants de la Fa culté de musique, eux aussi convaincus que le contact avec la musique ouvre bien des portes. « Certains matins, des en fants arrivent aux séances l’air un peu bougon, constate Jonathan Bolduc. Mais ils repartent toujours avec le sourire. De les voir heu reux, c’est notre plus belle récompense. »
On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.
Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Nathalie Kinnard, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel, Julie Turgeon Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrices-réviseures : Mélanie Darveau, Manon Plante Agente de secrétariat : Carole Almenar
Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618
Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur. Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications
Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)
Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965 Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687
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Les meilleures au monde Le PEPS accueille, dès ce jeudi 2 octobre, la 13e Coupe du monde de nage synchronisée FINA par Brigitte Trudel L’événement est prestigieux : il ne revient qu’aux quatre ans et a lieu pour la toute première fois au Canada. Du 2 au 5 octobre, le nou veau centre aquatique du PEPS abritera la 13e Coupe du monde de nage synchronisée FINA. Provenant de 17 pays, plus de 100 nageuses prendront part à de nombreuses épreuves en duo ou en équipe dans lesquelles elles livre ront des performances enlevantes : « Cette compétition fait partie des plus importantes au calendrier du circuit », précise l’une des trois ambassadrices de l’événement, Marie-Pier Boudreau-Gagnon, éga lement étudiante en pharmacie. Marie-Pier sait de quoi elle parle. Ex-nageuse synchronisée olym pique, membre de l’équipe cana dienne, celle-ci a participé à de mul tiples compétitions internat io nales – dont les Jeux olympiques de Pékin en 2008 et ceux de Londres en 2012 –, récoltant au total une quinzaine de médailles internatio nales en solo, en duo et en équipe. Selon l’ex-olympienne, la com pétition présentée au PEPS de meure un incontournable tant pour les a thlètes que pour les spec tateurs. « C’est une chance à ne pas
manquer, assure la jeune femme. D’abord, parce que les compétitions de nage synchro sont rares. Ensuite, parce que vues en personne plutôt qu’à la télé, elles offrent une dy namique complètement différente. La hauteur de propulsions, par exemple, est beaucoup plus impres sionnante ! » Il s’agira aussi d’une occasion pour découvrir la plus récente épreuve inscrite sur le cir cuit : l’équipe acrobatique. Très spectaculaire, chaque programme d’une durée de 2 minutes 30 compte au moins 4 poussées acrobatiques exécutées par toutes les nageuses de la formation. Et les pays à surveiller cette fin de semaine ? L’Ukraine, le Japon, la Chine et, bien sûr, le Canada, déclare la jeune ambassadrice. Rappelons que, lors de la dernière Coupe en 2010, à Changshu, en Chine, le Canada avait remporté une médaille d’argent et trois de bronze. « Les canadiennes sont très fortes dans les poussées acrobatiques. De plus, le duo composé de Karine Thomas, présente aux Jeux olympiques de Londres, et de la nouvelle recrue Jacqueline Simoneau a de bonnes chances de monter sur le podium », affirme l’ex-nageuse.
Provenant de 17 pays, plus de 100 nageuses prendront part à de nombreuses épreuves en duo ou en équipe. photo Synchro Canada
Âgée de 31 ans, Marie-Pier a eu la piqûre pour la nage synchro à l’âge de 7 ans. « Dans ma famille, la pra tique d’un sport était obligatoire, raconte l’étudiante. C’est en regar dant Sylvie Fréchette – laquelle est d’ailleurs présidente d’honneur de l’événement – aux Jeux olympiques de Barcelone, où elle a remporté une médaille d’or en 1992, que j’ai trouvé ce que je voulais faire. » Très vite, l’étincelle est devenue une passion. Au point où, à 13 ans, Marie-Pier quittait sa ville natale,
Marie-Pier Boudreau-Gagnon, ex-nageuse synchronisée olympique et étudiante en pharmacie, est l’une des trois ambassadrices de l’événement
Rivière-du-Loup, pour poursuivre son entraînement à Québec. Ce qui l’a séduite dans la nage synchro ? Puissance, aérobie, endurance, flexi bilité : « C’est un sport complet et très physique, raconte l’athlète qui s’entraînait jusqu’à 7 heures par jour. Faites du vélo durant 30 secondes en augmentant vos p ulsations car diaques au maximum, sans respirer et en souriant, et répétez l’exercice durant 3 à 4 minutes, ça vous don nera une idée de notre sport ! » Au long de ses 22 années de pra tique, la vétérane a vu évoluer le sport de façon spectaculaire. « Il y a dix ans et aujourd’hui, c’est le jour et la nuit, assure-t-elle. Les mouvements sont plus complexes, l’exécution est plus rapide, les poussées sont plus explo sives. Ça donne des performances d’un niveau très relevé. » À la retraite depuis deux ans, Marie-Pier travaille maintenant à
relever un autre défi : celui de deve nir pharmacienne. « Ce sont les Olympiques dans les livres », blague-t-elle. Ce qui lui plaît à l’idée d’exercer ce métier ? La proximité de ce professionnel de la santé avec les patients. Aussi, la possibilité d’aider les autres. Cela dit, même si elle a accroché son maillot, elle garde un contact serré avec la nage synchronisée. C’est avec plaisir qu’elle transmet ses connaissances et qu’elle agit comme consultante auprès des plus jeunes athlètes. Elle souhaite égale ment faire davantage connaître au public ce sport qui la passionne, mais qui, selon elle, est encore trop peu connu. Désireux d’y assister ? Rendezvous à la billetterie du PEPS ou achetez vos billets en ligne : finasynchroquebec2014.com
La Coupe en bref… Première Coupe du monde de nage synchronisée FINA au Canada • Budget opérationnel : 1,8 M $ • Retombées économiques anticipées : 2,9 M $ • Plus de 100 nageuses parmi les meilleures au monde
photo André-Olivier Lyra
• Plus de 100 entraîneurs et membres du personnel de soutien • 17 pays inscrits (Australie, Autriche, Bélarus, Brésil, Canada, Chine, Égypte, France, Grèce Italie, Japon, Kazakhstan, Mexique, République tchèque, Slovaquie, Suisse et Ukraine) • Plus de 350 bénévoles • Présidente d’honneur : Sylvie Fréchette • Ambassadrices : Marie-Pier Boudreau-Gagnon, Élise Marcotte et Valérie Welsh
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Dessine-moi un désherbeur bio Le mouton peut réduire la compétition végétale et favoriser la croissance des jeunes conifères dans les plantations forestières par Jean Hamann
Le droit en environnement, ça vous intéresse ? La Chaire de recherche du Canada en droit de l’environnement vous invite cordialement à assister à ses conférences-midi. Deux sont encore à venir cet automne. La première sera offerte par François Guy Trébulle, directeur de l’École doctorale de droit de la Sorbonne. Le conférencier fera part de ses réflexions sur le sens d’une évolution très lourde qui place l’information au cœur des évolutions du rap port aux choses et aux droits, particulière ment dans une perspective de droit privé de l’environnement. La seconde, donnée par Bonnie Campbell, professeure au Départe ment de science politique de l’UQAM, fera ressortir les défis d’une régulation environne mentale dans le secteur minier et présentera une série d’initiatives qui illustrent qu’il existe en ce moment un renouvellement des ap proches afin de surmonter certaines barrières conceptuelles à la prise en compte des rap ports de pouvoir qui informent les processus politiques et la mise en valeur des ressources dans ce secteur.
La solution verte pour élimi ner la végétation qui fait com pétition aux arbustes dans les plantations forestières existe, en théorie du moins. Moins toxique que les herbicides chimiques et moins polluante que les débroussailleuses mé caniques, elle requiert peu de main-d’œuvre, elle contribue à la fertilisation des sols et, en prime, elle produit une savou reuse biomasse animale. Cette solution a pour nom mouton et une étude publiée par des chercheurs de l’Uni versité dans la revue scienti fique Agroforestry Systems montre qu’elle peut même accélérer la croissance en hauteur des arbustes. En 2005 et 2006, des cen taines de moutons ont été conduits dans des sites fores tiers récemment coupés de Fort St. James, dans le centre de la Colombie-Britannique, pour des séjours de quel ques jours. Les moutons en profitaient pour se délecter des végétaux qui abondent sur les sites après une coupe
forestière, notamment des épilobes, pissenlits, cor nouillers, rhododendrons et fougères. Moins appétis sants que les plantes herba cées, les jeunes conifères, plantés après les coupes fo restières, sont boudés par les moutons. Rut Serra et Damase Khasa, du Département des sciences du bois et de la forêt, et leur collègue Christopher Opio, de l’University of Northern British Columbia, ont eu l’idée de comparer la croissance des arbustes qui poussaient dans les sites broutés par les mou tons à celle de sites témoins de la même région. Les données qu’ils ont recueillies en 2011 indiquent que la croissance en hauteur des plants de pins et d’épinettes dépasse celle des sites témoins à partir du deuxième passage du trou peau. Après 10 années de croissance, la différence est d’environ 20 % entre les ar bustes des 2 sites. « Les jeunes conifères ont profité de la réduction de la compétition
En théorie, rien n’empêcherait le recours aux moutons dans les plantations forestières du Québec
végétale entraînée par le brou tage des moutons, avance Damase Khasa. Par ailleurs, il se peut que leur crottin ait enrichi le sol et favorisé la croissance des arbustes. » En théorie, rien n’empê cherait le recours aux mou tons dans les plantations forestières du Québec, pour suit le professeur. En pratique toutefois, il y a quelques embûches. « D’abord, il faut une bonne expertise des moutons pour guider un trou peau de plusieurs centaines de têtes dans de vastes aires coupées. Pour notre étude, la personne responsable de ce travail était un berger austra lien établi en ColombieBritannique. Ensuite, il faut des moyens logistiques consi dérables pour déplacer tous ces moutons d’un site de coupe à l’autre. Mais, considé rant les avantages environne mentaux du mouton et l’ac ceptabilité sociale de cette approche, il s’agit d’un sys tème pastoral qu’il vaudrait la peine de tester ici. » Une expérience de broutage par les moutons avait été réa lisée dans la forêt modèle du Bas-Saint-Laurent en 1993. Malgré des résultats encoura geants, l’étude n’avait pas eu de suites.
Conférence « L’Information environnemen tale et ses implications pour les particuliers et les entreprises » : jeudi 16 octobre, de 11 h 30 à 13 h, à la salle 2419 du pavillon Charles-De Koninck. Conférence « Droits humains et activité économique : asymétrie des relations et enjeux de régulation et de légitimité dans le secteur minier à l’échelle internationale » : jeudi 20 novembre, de 11 h 30 à 13 h, à la salle 3A du pavillon Charles-De Koninck. L’entrée est libre.
L’islam politique et l’Europe Régulièrement, l’actualité nous interpelle sur la visibilité grandissante de l’islam dans l’espace public européen (affaire du voile, polémique du niqab, votation contre les mi narets, attentats, etc.). Certains attribuent ce phénomène à l’activisme d’une organisation islamiste considérée comme la plus impor tante du monde : les Frères musulmans. Dans le cadre d’une conférence organisée par le Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT), Samir Amghar, postdoctorant au CÉLATUniversité du Québec à Chicoutimi, tentera de rendre compte de la réalité politique, religieuse et sociale d’un mouvement. Mercredi 8 octobre de 11 h 30 à 13 h, à la salle 5172 du pavillon Charles-De Koninck. celat.ulaval.ca
Les moutons se délectent de la végétation qui envahit les sites après une coupe forestière. Moins appétissants que les plantes herbacées, les jeunes plants de conifères sont épargnés par les bêtes. photo USDA/NCRS
société
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Ce fonds est destiné aux professeurs réguliers de toutes les disciplines. Cinq subventions totalisant 50 000 $ seront accordées pour la période 2014-2015.
En 2013, l’étudiante Sophie Lemelin-Guimond participait à l’école d’été de l’Institut du patrimoine culturel à Saint-Jean-Port-Joli. La formation axée sur le tourisme créatif lui a permis de se familiariser avec le métier de boulanger artisanal avec l’artisan boulanger Thibaud Sibuet. photo Judith Douville
Un pas de plus vers le progrès
L’Université crée un nouveau fonds de soutien qui vise à encourager les projets porteurs d’innovations sociales par Matthieu Dessureault Faire du tourisme créatif, vous y avez déjà pensé ? C’est désormais possible à Saint-JeanPort-Joli, où l’on peut créer des œuvres en collaboration avec des artistes. Cette munici palité située dans la région de ChaudièreAppalaches propose des parcours où les créa teurs ouvrent volontiers leur porte au public. Ce projet, une première au Canada, provient d’un partenariat entre le Musée de la mémoire vivante de Saint-Jean-Port-Joli et l’Institut du patrimoine culturel de l’Université Laval (IPAC). Une vingtaine d’étudiants y ont con tribué, sous l’égide du professeur et directeur de l’IPAC, Habib Saidi. Concept fort populaire en Europe, le tou risme créatif apporte de nombreux avantages, selon lui. Il le voit d’ailleurs comme une voie d’avenir pour le tourisme culturel. « SaintJean-Port-Joli est un village d’artistes, de sculpteurs surtout. Les visiteurs peuvent vivre une expérience authentique et originale. La cocréation d’une œuvre permet l’apprentis sage d’un certain savoir-faire. Elle élargit le champ du patrimoine en tant qu’objet de ville touristique. » Cette initiative d’Habib Saidi fait partie des quinze projets qui ont été honorés lors de l’Hommage aux innovations sociales en avril dernier. Cette activité visait à souligner le rayonnement de membres de la communauté universitaire en collaboration avec des milieux utilisateurs. Devant le succès de
gouvernementales et des victimes de violation avons adopté est particulier. Qu’il soit des droits humains. Depuis sa création en reconnu à titre d’innovation sociale par 2008, quelque 300 stagiaires ont apporté leur l’Université Laval, nous en s ommes très fiers contribution à des dossiers juridiques impor et très contents », souligne la professeure. tants. Ils ont collaboré avec des organismes tels que Peace and Justice Initiative, Avocats Date limite de dépôt d’une demande : sans frontières et Amnistie internationale. 12 décembre 2014. Pour plus d’information l’événement, l’Université a décidé de créer un « Les professionnels obtiennent un soutien sur les modalités du Fonds de soutien à fonds spécifiquement dédié à l’innovation très précieux de la part de ces étudiants. De l’innovation sociale : www2.ulaval.ca//laleur côté, les étudiants gagnent une expé recherche/financement/fonds-de-soutiensociale. Ce nouveau programme offre un soutien rience pratique unique. Ce modèle que nous a-linnovation-sociale.html. financier pour la réalisation d’activités de mobilisation et de transfert d’expertise dont l’objectif est de favoriser l’appropriation par une organisation d’une solution innovante qui répond à un problème social. Il vise, de plus, à encourager la soumission de projets plus ambitieux auprès des grands organismes subventionnaires. Ce fonds est destiné aux professeurs réguliers de toutes les disciplines. Cinq subventions totalisant 50 000 $ seront accordées pour la période 2014-2015. « Depuis qu’elles existent, les universités contribuent de façon exceptionnelle au progrès de notre société. À l’Université Laval, nous avons sou haité être des pionniers dans la reconnais sance de cette contribution. Très peu d’orga nisations ou de programmes financent l’inno vation sociale. C’est pourquoi nous avons créé ce fonds », explique Sophie D’Amours, vice-rectrice à la recherche et à la création. Fannie Lafontaine, dont le projet a été honoré lui aussi au printemps dernier, se réjouit de l’initiative. Cette professeure de la Faculté de droit est à la tête de la Clinique de droit international pénal et humanitaire. Il s’agit d’un organisme qui offre gratuitement Depuis la création de la Clinique de droit international pénal et humanitaire, en 2008, quelque des services de recherche et de rédaction juri 300 stagiaires ont collaboré avec des organismes tels que Peace and Justice Initiative, Avocats diques à des avocats, des organisations non sans frontières et Amnistie internationale.
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ils ont dit... Sur la précarisation du travail
FrançoisBernard Malo, Département des relations industrielles Le Soleil, 24 septembre
Les 30 dernières années ont vu un écart se creuser entre la rémunération des jeunes travailleurs et celle de leurs aînés, révèle une étude du Conference Board du Canada. Selon FrançoisBernard Malo, l’étude montre que le travail est devenu plus précaire et que les conditions de travail se détériorent. « Les entrepri ses, pour être plus efficaces et plus efficientes, ont ten dance à couper dans les con ditions de travail et dans les avantages sociaux, expliquet-il. À moyen et à long terme, c’est clair que ça entraîne surtout un appauvrisse ment des plus jeunes. »
Sur le retour des pluies acides au Canada
Rosa Galvez, Département de génie civil et de génie des eaux Radio-Canada, L’heure du monde, 24 septembre
Dans les années 1980, les pluies acides étaient le pro blème environnemental numéro 1 au Canada. Des polluants industriels se retrouvaient dans l’atmo sphère, puis retombaient avec les pluies, acidifiant les sols et les cours d’eau. Les mesures de contrôle de ces polluants ont fonctionné, mais les pluies acides pour raient faire un retour en raison de la croissance de l’exploitation du gaz et du pétrole, croit Rosa Galvez. « À elle seule, l’exploitation des sables bitumineux a en traîné une hausse de 6 à 8 % des émissions canadiennes de SO2 et de NO2. Il faudrait adopter une réglementation pour cette industrie, comme on l’avait fait pour les alumineries au Québec. »
Sur la force de l’image
Christian Desîlets, Département d’information et de communication Le Devoir, 26 septembre
Pour dénoncer l’insensibi lité du gouvernement Harper à la disparition de femmes autochtones, une campagne en ligne baptisée AmINext (Suis-je la pro chaine ?) a été mise sur pied et publie des photos des victimes. Pour se faire entendre aujourd’hui, il faut se faire voir, dit Christian Desîlets. « Avec une image, on s’assure d’at tirer un peu plus l’attention. Cela fonctionne pour un billet de blogue, un article de journal, des contenus partagés sur les réseaux sociaux, dont le taux de lec ture est supérieur lorsqu’il y a une illustration. Et cela fonctionne aussi pour les revendications sociales. »
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Démystifier le droit d’auteur Le tout nouveau Bureau du droit d’auteur encadre la gestion et l’utilisation du matériel pédagogique et offre un service-conseil par Nathalie Kinnard Un professeur peut-il publier un article de journal sur le site Internet de son cours ? Un chercheur a-t-il le droit d’uti liser l’image ou le graphique d’un tiers dans son étude ? Un étudiant peut-il insérer dans son mémoire un diagramme trouvé sur le Web ou dans un livre ? Pas facile de comprendre les droits d’auteur, particulièrement pour ceux qui ne sont pas au courant de la récente réforme dans le domaine. En effet, le Canada a adopté, en juin 2012, la Loi sur la moder nisation du droit d’auteur. L’Université, pour aider étudiants et chercheurs enseignants à trouver des réponses à leurs questions sur le sujet, a donc créé en juin dernier le Bureau du droit d’au teur, dont les locaux sont situés au 4e étage de la Bibliothèque du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. « L’Université Laval a toujours accordé une grande importance au respect de la Loi sur le droit d’auteur et nous tenons à assurer l’ensemble de la communauté universitaire du maintien de son haut niveau d’engagement envers la valorisa tion et la sensibilisation de l’œuvre d’au trui, affirme Loubna Ghaouti, directrice de la Bibliothèque. C’est d’ailleurs dans une démarche de réflexion et dans un souci d’assurer une saine gestion que l’Université a adopté une nouvelle approche, soit une politique et des direc tives des plus rigoureuses, qui tiennent compte du cadre législatif de la moderni sation du droit d’auteur au Canada, de l’évolution des technologies de l’infor mation et de l’accessibilité aux res sources pédagogiques numériques. » « Le nouveau cadre juridique donne plus de latitude aux établissements d ’ens eignement quant à l’utilisation d’une œuvre à des fins pédagogiques »,
rapporte Dominique Lapierre, gestion naire du Bureau. Il est maintenant pos sible, pour des fins éducatives, de repro duire, représenter ou exécuter en public des œuvres protégées, sans obtenir d’au torisation, mais ce, dans un contexte d’utilisation responsable. « L’utilisation doit par contre être appropriée, préciset-elle. Ainsi, la reproduction d’un ma nuel complet n’est pas permise. » Il faut rappeler que, au Canada, seul l’auteur d’une œuvre littéraire, musicale, artis tique ou dramatique peut la reproduire et l’utiliser pour divers usages. Cepen dant, un utilisateur pouvait faire usage d’une œuvre sans obtenir d’autorisation pour cinq usages particuliers, qu’on qua lifiait d’exceptions : la recherche, l’étude privée, la critique, le compte-rendu et la communication de nouvelles. Depuis 2012, l’éducation est devenue une sixième exception.
Plusieurs formations auprès des départements, des professeurs et des étudiants sont offertes afin de faire connaître la nouvelle politique
Le 1er juin 2014, l’Université a mis fin à son entente avec la Société québécoise de gestion collective des droits de repro duction, mieux connue sous le nom de COPIBEC, qui s’occupait d’administrer le paiement des redevances aux auteurs. L’équipe du Bureau du droit d’auteur, sous la responsabilité de la Bibliothèque, a pris le relais et a pour objectifs de mettre en application la politique insti tutionnelle, de s’assurer que l’Université Laval se conforme à ses obligations en matière de droit d’auteur et d’offrir un service-conseil et le soutien nécessaire à l’ensemble du personnel enseignant et des étudiants pour les questions rela tives à la mise en œuvre de la Loi sur le droit d’auteur au regard des activités d’enseignement, d’apprentissage et de communication savante. « Nous don nons plusieurs formations auprès des départements, des professeurs et des étudiants afin de faire connaître la nou velle politique, signale la gestionnaire. Nous agissons également comme audit afin de vérifier de façon volontaire ou par échantillonnage les sites Web de cours ou les recueils de notes et gérons la libération des droits auprès des édi teurs et des auteurs. De plus, le Bureau offre au personnel enseignant un service de numérisation en fonction des règles établies dans la politique afin de s’assu rer d’un certain niveau de qualité. » Par ailleurs, afin d’éviter que la notion d’« utilisation équitable » de l’œuvre puisse faire l’objet de diverses interpréta tions, l’Université a établi sa propre norme administrative en se basant sur la politique d’utilisation équitable de l’As sociation des universités et collèges du Canada (AUCC). Chargés de cours, pro fesseurs et chercheurs peuvent utiliser de courts extraits d’une œuvre dans le cadre de leurs cours, recherche et étude privée, soit jusqu’à 10 % d’une œuvre protégée par droit d’auteur (œuvre littéraire, par tition musicale, enregistrement sonore, etc.), un chapitre d’un livre, un article de périodique, une œuvre artistique comme une carte ou une peinture dans sa forme intégrale, une page ou un article complet d’un journal. « Nous exigeons cependant que la source soit mentionnée afin de respecter les droit moraux des auteurs », ajoute Dominique Lapierre. En adoptant ce nouveau mode de ges tion des droits d’auteurs, l’Université s’inscrit dans la tendance canadienne qui consiste à favoriser l’application des dispositions de la nouvelle loi de 2012 et à privilégier une structure interne de gestion du droit d’auteur. « Il est certain que les sociétés de gestion collective ont encore leur place, et nous demeurons prédisposés à collaborer et à travailler ensemble si elles manifestent une ouver ture quant à l’évolution de leurs modèles d’affaires, à la lumière des nouvelles pré dispositions de la loi, du virage numé rique déjà bien entamé par plusieurs institutions et de la transformation imminente de l’édition savante », de conclure Loubna Ghaouti, directrice de la Bibliothèque. Pour prendre connaissance de la politique universitaire, des formations et des divers outils proposés par le Bureau du droit d’auteur, visitez le site bda.ulaval.ca.
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Sur la réforme de la santé
Carole Lalonde
Le ministre québécois de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, a promis des économies de 220 millions de dollars en amor çant une réforme de la santé qui abolit notamment les 18 agences de la santé et des services sociaux du Québec. Le regard de Carole Lalonde, professeure au Dépar tement de management et cher cheuse sur les consultants en santé (avec une expérience passée de 14 ans à la Fédération des CLSC du Québec), sur cette réorganisa tion du système de la santé. Q En 2003, le ministre de la Santé, Philippe Couillard, créait les centres de santé et de services sociaux que Gaétan Barrette abolit aujourd’hui. Quelle est la cohérence de ces réformes proposées par le même parti politique ?
ressemble un peu à un slogan popu liste. Selon cet énoncé, éliminer des structures permet de fournir plus de services aux gens. Or, à ce jour, cette démonstration n’a jamais été faite. Au contraire, la recherche montre que l’abolition de structures crée à l’interne des paliers supplé mentaires. Par exemple, lors des fusions, on a assisté à une explosion du nombre de cadres dans les éta blissements et dans les agences. Un cadre a un rôle : il supporte son équipe, il veille à ce que ses em ployés travaillent comme il faut, il les accompagne. L’argument de Gaétan Barette ressemble donc à une équation strictement comp table, désincarnée, qui ne tient pas compte des coûts de transition, ni des imprévus, ni de données que l’on oublie. Souvenez-vous de la mise à la retraite massive de person nel lorsque le gouvernement de Lucien Bouchard luttait pour at teindre le déficit zéro et cherchait par tous les moyens à se donner une marge de manœuvre. À titre d’exemple, les infirmières d’expé rience étant parties, une très grande proportion d’entre elles sont finale ment revenues après avoir pris leur retraite. C’était la donnée inconnue qui n’avait pas été chiffrée dans la réforme et qui a contribué à la pour suite du déficit.
Q Que pensez-vous de la place grandissante que prend le ministre dans l’organisation R À l’époque, la réforme Couillard du système de santé ? privilégiait une approche popu lationnelle avec les CSSS, qui R Cette centralisation éloigne la avaient la responsabilité de s’inté prise de décision de l’élément le resser aussi bien à la prévention plus important, soit la livraison du qu’au curatif. Il a fallu pour cela service, surtout dans une grosse fusionner des établissements, les structure comme le réseau de la CLSC et certains hôpitaux en ré santé. Ceux qui sont au sommet gion, pour offrir un véritable réseau décident des choses sans connaître de services. En créant des agences la réalité du terrain. En plus, les de santé, le ministre voulait aussi changements déterminés par les consolider leur pouvoir, car elles grands leaders sont mis en œuvre veillaient sur le sain financement et par les paliers intermédiaires. S’ils la bonne performance des établisse ne savent pas comment s’y pren ments. Aujourd’hui, plusieurs dre, ou s’ils ne sont pas d’accord, directions d’établissement ne sont c’est là que ça dégénère. Comme sans doute pas si mécontentes de consultante dans le réseau de la leur abolition, car ces instances santé pendant les fusions, j’ai étaient surtout perçues comme des constaté que la réalité sur papier et structures générant beaucoup de la réalité humaine d’un organi rapports et de contrôles. D’autres gramme revu par un directeur volets définis dans la réforme étaient souvent bien différentes. Couillard, tels le soutien aux éta Tout simplement parce que les blissements et la création de forma gens ne perçoivent pas le sens de la tions pour les directions de res réforme de la même façon. En sources humaines, ont d’ailleurs période de changement, il faut peut-être été négligés. donc absolument avoir un dia logue entre le terrain et les pre Q Qu’est-ce qui vous préoccupe neurs de décision. J’espère que des dans le projet de loi 10 ? discussions vont avoir lieu au-delà des prises de position publiques. R Je trouve que l’argument du ministre Barrette, « moins de Propos recueillis bureaucratie, plus de services » par Pascale Guéricolas
Le groupe d’étudiants bénévoles des Jeux photoniques de 2013. photo Étienne St-Michel Martel
La photonique et la santé sexuelle Deux activités étudiantes originales se distinguent au Gala universitaire de Forces AVENIR par Yvon Larose Deux activités étudiantes de l’Université Laval sont ressorties grandes gagnantes de leur catégo rie respective lors du 16 e Gala universitaire de Forces AVENIR. L’événement s’est déroulé le 17 septembre au Théâtre Capitole de Québ ec. Les projets lau r é a t s sont « Jeux photoniques » (sciences et applications techno logiques) et « Sexperts » (santé). Organisme à but non lucratif, Forces AVENIR vise à reconnaître l’engagement étudiant. Les Jeux photoniques auront lieu le 30 octobre sur le campus. Les organisateurs attendent près de 200 élèves de 5e secondaire de la région de Québec. Depuis leur création en 2008, les Jeux ont attiré environ 530 jeunes. « La photonique est abordée pour la première fois en 5e secon daire », souligne la présidente des Jeux photoniques 2014, l’étu diante Audrey Veillette, inscrite au baccalauréat en génie physi que. Selon elle, il s’agit d’un mo ment décisif dans le choix de car rière des élèves. « Ils doivent choi sir s’ils continuent en sciences et génie, et s’ils font des études su périeures, explique-t-elle. Notre but premier est donc de montrer aux jeunes à quoi sert la physique
et de leur faire voir que c’est un domaine intéressant. » Dans cette activité d’animation scientifique, les participants doivent réussir différentes épreu ves visant à faire connaître les propriétés de la lumière. Le pro gramme comprend notamment le mini-putt optique, le labyrinthe laser et la course de bolides so laires. Cette course consiste, pour de très petites voitures équipées d’un panneau solaire sur le toit, à parcourir le plus vite possible un trajet déterminé. Les élèves doi vent essayer de focaliser la lu mière provenant de deux lampes chauffantes. Si le panneau solaire est suffisamment éclairé, le véhi cule se mettra à avancer. Audrey Veillette rappelle que, dans leur cours de physique, les élèves apprennent que la lumière est une forme d’énerg ie. Mais cette notion est dure à concevoir à leur âge. « En faisant déplacer les voitures avec cette source d’énergie, poursuit-elle, ils voient le phénomène en action, ce qui rend la compréhension plus facile. » Pour sa part, le groupe Sexperts a vu le jour en 2006. Il réunit près de 150 étudiants en méde cine, en pharmacie et en sciences
Une partie des quelque 150 étudiants en médecine, en pharmacie et en sciences infirmières qui agissent comme bénévoles pour Sexperts. photo groupe Sexperts
Chaque année, le groupe Sexperts rend visite à quelque 2 500 élèves du secondaire infirmières. Par leur action basée sur l’éducation et la responsabi lisation, ces bénévoles ont comme objectif de freiner les infections transmissibles sexuellement et par le sang chez les adolescents et les jeunes adultes. Chaque an née, ils rendent visite à environ 2 500 élèves de 2e et de 3e secon daire de la région de Québec. « Ces jeunes de 15 à 16 ans sont très ouverts et posent toutes les questions qui leur passent par la tête, explique le coresponsable de Sexperts, l’étudiant au docto rat en médecine Marc-Antoine Pigeon. Les adolescents sont attentifs à ce que nous leur di sons. Ils demeurent très ouverts et le message passe bien. » Les présentateurs de Sexperts s’adressent aussi aux cégépiens de Québec ainsi qu’aux étudiants universitaires qu’ils approchent lors de journées d’information, comme lors de la Semaine du dépistage de la chlamydia. Très souvent, les universit aires ac cueillent les membres de Sexperts avec des regards interrogateurs. « Ils ont une attitude d’évitement, souligne Marc-Antoine Pigeon, car, pour la grande majorité, ils pensent en savoir déjà assez. » Être membre du groupe Sex perts et promouvoir la santé sexuelle s’avèrent valorisants à plus d’un titre. Les étudiants développent des habiletés de vul garisation. Ils acquièrent aussi de nouvelles connaissances à la suite de certaines questions qui leur sont posées. Sexperts pré voit étendre son rayon d’action dans la région de Rimouski en 2015.
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La plus grande distinction Le 25 septembre se tenait, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince, la cérémonie en hommage aux 13 nouveaux professeurs émérites de l’Université. par Renée Larochelle
Andrée Boisclair Faculté des sciences de l’éducation
Le titre de professeur émérite est la plus haute reconnaissance que l’Université peut accorder à l’un de ses professeurs
En élaborant un modèle avant- gardiste d’intervention développe mentale auprès des jeunes sourds et malentendants, une clientèle habituellement sous-scolarisée, Andrée Boisclair a permis à de nombreux enfants d’intégrer avec succès le milieu scolaire et de faire des études avancées, contribuant ainsi à changer leur vie. Elle est la fondatrice de l’École oraliste de Québec pour enfants sourds, un lieu de formation et de recherche en pédagogie et en adaptation scolaire d’envergure internationale.
Maurice Carel Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation Spécialiste du développement rural, Maurice Carel a eu une influence majeure sur la moderni sation de la gestion des entreprises agricoles au Québec, dans les années 1960. Son souci de renfor cer et de multiplier les liens entre les milieux ruraux, les organisa tions intervenant dans le dévelop pement et l’enseignement su périeur l’a conduit à effectuer de nombreuses missions de recherche et d’enseignement dans une tren taine de pays, dont 16 pays afri cains. Il a aussi dirigé le réputé programme de 2e cycle en déve loppement rural intégré.
See Leang Chin Faculté des sciences et de génie Chef de file mondial en science et technologie du laser ultrarapide et intense, See Leang Chin a contri bué à faire de l’Université et de la ville de Québec un pôle incontour nable sur la scène internationale dans les domaines de l’optique et de la photonique, notamment avec la création de l’Institut national d’optique (INO). Il a aussi lancé diverses initiatives visant à stimu ler l’esprit entrepreneurial des étu diants, ce qui a favorisé le dévelop pement d’une grappe industrielle en optique dans la région de Québec.
Le recteur de l’Université Laval, Denis Brière, et le vice-recteur aux ressources humaines, Michel Beauchamp, en compagnie des 13 nouveaux professeurs émérites honorés lors de la soirée du 25 septembre dernier. photos Marc Robitaille
professeurs émérites
Pierre Déry Faculté de médecine Le docteur Pierre Déry a enseigné la pédiatrie et l’infectiologie pé diatrique à plusieurs générations d’étudiants, d’externes et de rési dents entre 1973 et 2011, formant ainsi de nombreux professionnels de la santé qui pratiquent aujour d’hui aux quatre coins du Québec. Il a aussi joué un rôle déterminant dans le développement de la pédia trie hospitalière dans la région de Québec. Ainsi, c’est en grande par tie grâce à sa détermination que le Centre mère-enfant, implanté au CHUL, a vu le jour au début des années 2000.
Marcel Lebel Faculté de médecine Figure marquante de la néphrologie dans le domaine de l’hypertension artérielle au Québec, le docteur Marcel Lebel a œuvré pendant 38 ans au sein du Département de médecine, où il a contribué à la formation de nombreux étudiants en recherches clinique et fondamen tale. À l’Hôtel-Dieu de Québec du Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ), il a établi le pre mier laboratoire de recherche en hypertension et en néphrologie de la capitale. Il y a mené d’intenses activités de recherche sur l’hyper tension artérielle primaire et secondaire.
Louis-Jacques Dorais Janel Gauthier Ella Hermon Faculté des sciences École de psychologie Faculté des lettres sociales et des sciences Pionnier de la psychologie de la santé au Québec et architecte de la humaines Chercheur en anthropologie lin guistique, Louis-Jacques Dorais est un pionnier des études inuites au Québec. Dès le début de sa car rière, il a encouragé la recherche sur la langue et les communautés inuites en fondant, avec deux émi nents collègues, l’Association Inuksiutiit Katimajiit. Cette asso ciation, qui exerce depuis quatre décennies un leadership mondial, a posé les fondements des études inuites à l’Université Laval et au Québec. Ce spécialiste des ques tions identitaires est aussi mon dialement réputé pour ses travaux sur la diaspora vietnamienne.
Claude Poirier Faculté des lettres et des sciences humaines Cofondateur du Trésor de la langue française au Québec, lin guiste réputé, Claude Poirier s’est occupé de la description du fran çais québécois et de son histoire pendant plus de 35 ans. Avec son équipe, il a constitué à l’Université le fonds d’archives sur le français le mieux documenté en Amérique du Nord. Associé à 11 projets de dictionnaires, au Québec et en France, il est surtout reconnu pour la réalisation lexicographique du Dictionnaire historique du français québécois (1998).
Déclaration universelle des prin cipes éthiques en psychologie, Janel Gauthier est reconnu pour son apport au développement de la psychologie comme science et profession. Il a été l’un des pre miers au Canada à promouvoir le modèle du « savant-praticien », modèle qui est devenu un cadre de référence pour la formation en psychologie clinique. Il préside l’Association internationale de psychologie depuis juillet 2014.
Michel Roy Faculté de médecine Pionnier nord-américain des méthodes chirurgicales minimale ment invasives, le docteur Michel Roy a été le premier gynécologueoncologue à pratiquer la trachélec tomie radicale du col utérin assis tée par laparoscopie, une techni que qui permet de traiter certains cancers tout en préservant la ferti lité des femmes. Il a également apporté une contribution remar quable à la prévention du cancer du col utérin en participant très activement aux travaux de comités nationaux visant l’instauration d’un programme organisé de dépistage et celle d’un registre central dans la province.
Au début des années 1980, Ella Hermon est devenue l’unique pro fesseure du Département d’histoire responsable de l’histoire romaine, un champ majeur de l’historiogra phie. En 2003, elle a été nommée titulaire de la Chaire de recherche du Canada (niveau 1) en interac tions société-environnement natu rel dans l’Empire romain. Sous son leadership, la Chaire a été à l’ori gine de publications et de colloques qui ont largement contribué à l’avancement de la science et à la reconnaissance de l’Institut d’études anciennes de l’Université.
Jean Sexton Faculté des sciences sociales Pionnier des relations industrielles au Québec, Jean Sexton est un expert des relations de travail dans l’industrie de la construction. Au début des années 1970, il a été appelé à siéger au sein de la pres tigieuse commission Cliche sur l’exercice de la liberté syndicale dans l’industrie de la construction. Tout au long de sa carrière, il a conseillé de nombreuses organi sations publiques, syndicales et patronales ainsi que plusieurs ministères des gouvernements du Québec et du Canada.
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René Lamontagne Faculté de médecine Le docteur René Lamontagne est considéré comme l’un des pion niers de l’enseignement de la médecine familiale au Québec. Dès 1971, avant même que les unités de médecine familiale n’existent, il a contribué à la for mation des tout premiers résidents dans le domaine. Gestionnaire aguerri, il a joué un rôle de pre mier plan lors de l’imposant pro jet de rénovation et d’agrandis sement du pavillon FerdinandVandry. C’est aussi sous son égide que la philanthropie a pris son essor au sein de la Faculté de médecine.
Marcel Viau Faculté de théologie et de sciences religieuses Dès son arrivée à la Faculté en 1984, Marcel Viau a piloté la création du certificat en pastorale, un programme encore considéré comme une des plus grandes réalisations de l’Université hors campus. Il est aussi à l’origine du premier programme de doctorat professionnel en théologie pra tique dans le monde francophone. Lancé en 2001, ce programme innovateur a positionné l’Univer sité comme chef de file dans ce domaine, au Canada comme à l’étranger.
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science
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en bref
Libérez les livres ! Le lecteur prend un livre qui l’intéresse, l’apporte chez lui, puis le libère dans la nature s’il le souhaite… Tout se fait sans nécessité d’échange ou de retour. Et le service est entiè rement gratuit ! Tel est l’objectif premier du mouvement Libérez les livres. Dans la der nière année, pas moins de cinq lieux dédiés à la libération des livres ont été créés sur le cam pus. Pour continuer à faire progresser ce mou vement, voilà que le Bureau de la vie étudiante (BVE) entend former un comité composé d’étudiants et d’employés de l’Université. Ce comité aura notamment pour mandat de créer plus d’endroits de libération des livres sur le campus et de respecter nos grands principes de développement durable (un livre qui trouve de nouveaux lecteurs est un livre en moins au recyclage ou à la poubelle !). Désireux de faire partie de ce comité ? Écrivez à ricardo.codina@bve.ulaval.ca. Pour en savoir plus sur le mouvement : liberezleslivres.com
5 jours pour l’itinérance En mars 2015, cinq étudiants vivront l’expé rience de la rue afin de récolter des fonds pour la cause de l’itinérance. Peut-être avez-vous aperçu l’an dernier l’équipe composée de cinq valeureux étudiants ? Vêtus de gilets orange, ceux-ci ont campé pendant cinq jours près des portes du pavillon Charles-De Koninck et ont amassé 2 000 $. L’argent a ensuite été remis à la Maison Dauphine, dont la raison d’être est de venir en aide aux jeunes de la rue. Partants pour la cause ? Veuillez transmettre une courte lettre de motivation ainsi que votre CV à 5joursulaval@gmail.com d’ici le 6 octobre, 18 h. facebook.com/5jours
Moi, j’organise une activité parascolaire ! Afin de favoriser les initiatives étudiantes et d’appuyer les étudiants dans leurs projets parascolaires, le Bureau de la vie étudiante gère, chaque année, un programme de soutien financier. Pour déposer une demande de sou tien financier, il suffit de remplir le formulaire électronique disponible sur le site bve.ulaval.ca. Sont admissibles à ce soutien les associations étudiantes et parascolaires de l’Université ainsi que tous les étudiants qui souhaitent mettre sur pied un projet parascolaire lié à la vie étudiante. Pour plus de détails sur les cri tères d’évaluation des projets, veuillez consul ter l’onglet « procédure » sur le site Web. Le comité d’évaluation des demandes de soutien financier se réunira le 23 octobre pour analy ser les demandes soumises avant le 15 octobre. Pour information 418 656-2765 ou bve@ulaval.ca
France Légaré a contribué à l’essor des publications sur la prise de décision partagée. Elle a signé ou cosigné 82 articles sur le sujet dans des revues scientifiques. photo Marc Robitaille
Le grand fossé En médecine, la science de la prise de décision partagée progresse à grands pas, mais sa mise en pratique tire de la patte par Jean Hamann La publication d’articles scientifiques sur la prise de décision partagée a le vent dans les voiles. Au cours des 15 der nières années, le nombre d’articles publiés sur le sujet dans les revues médi cales a augmenté de façon exponen tielle, révèle une étude publiée dans BMC Medical Informatics and Decision Making par une équipe à laquelle est associée France Légaré, professeure à la Faculté de médecine. La prise de décision partagée est une approche en vertu de laquelle un méde cin et son patient prennent ensemble une décision en tenant compte des don nées scientifiques et des préférences du patient. Elle vise à remplacer l’ap proche traditionnelle en médecine, la prise de décision par l’expert, de façon à encourager le patient à prendre sa santé en main. La vitalité de ce champ d’études est manifeste, si on en juge par les données compilées par France Légaré et ses col lègues suisses. Le nombre d’articles scientifiques publiés annuellement sur le sujet dans les 15 plus grandes revues médicales a grimpé en flèche, passant de 46 en 1996 à 165 en 2011. La proportion d’articles sur la décision partagée dans l’ensemble des articles publiés est encore modeste, 1,2 %, mais elle a quadruplé en 15 ans. « Plusieurs facteurs ont pu contribuer à cette hausse, analyse la professeure Légaré. Il se peut qu’il y ait plus de tra vaux sur le sujet et que les éditeurs de revue soient plus ouverts au domaine.
Le nombre d’articles sur la décision partagée publiés annuellement dans 15 grandes revues médicales a plus que triplé entre 1996 et 2011
L’intérêt que les décideurs de nombreux pays et le public portent à la question a aussi contribué à cet essor. » Malgré une plus grande dissémination du concept, la prise de décision partagée tarde à faire des adeptes sur le terrain, constatent les auteurs de l’étude. « Ce n’est pas exclusif à la prise de décision partagée, souligne France Légaré. Les chercheurs en transfert de connais sances ou en médecine fondée sur les données probantes font face au même problème. D’où mon intérêt à com prendre comment implanter efficace ment ces approches en milieu clinique », précise la titulaire de la Chaire de recher che du Canada en implantation de la prise de décision partagée dans les soins primaires. Une autre étude qu’elle vient de publier dans Cochrane Database of Systematic Reviews a tenté de percer le secret des programmes d’implantation réussie de prise de décision partagée. Conclusion ? Il n’y a pas de solution miracle, mais les programmes qui s’adressent à la fois aux patients et aux médecins donnent de meilleurs résultats, résume la cher cheuse. « Pour faciliter l’adoption de cette approche, il faudra offrir aux médecins des formations en lien avec leurs intérêts cliniques, proposer des outils d’aide à la décision aux patients et mener des campagnes de sensibilisa tion pour le grand public comme en Australie et au Royaume-Uni, où on invite les patients à poser des questions à leur médecin. » Et il faudra, bien sûr, continuer à dissé miner l’idée par l’entremise des revues médicales. France Légaré fait sa part à ce chapitre puisqu’elle a déjà signé ou cosi gné 82 articles sur la prise de décision partagée et qu’elle a d’autres manuscrits en chantier.
arts
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en bref
Une partie de l’équipe du laboratoire de fabrication numérique de l’École d’architecture. photo James Brillon
Bienvenue à l’ère de l’impression 3D Étoiles éclatées
Le laboratoire de fabrication numérique permet aux étudiants en architecture d’explorer de nouvelles formes et de confronter leurs idées aux contraintes physiques des matériaux par Yvon Larose L’École d’architecture de l’Université Laval abrite depuis un an une infrastruc ture d’enseignement et de recherche avant-gardiste : le laboratoire de fabrication numérique, également appelé « fab lab ». Géré par des étu diants en architecture, le laboratoire a été fondé et est supervisé par un professeur spécialisé en conception numérique, Samuel BernierLavigne. Celui-ci donne éga lement le cours de maîtrise Atelier numérique. « Implanter un laboratoire numérique dans une école d’architecture s’inscrit dans une tendance mondiale, explique-t-il. Du jour au len demain, les idées de l’étu diant, qui restent trop souvent à l’écran d’ordinateur ou sur papier, deviennent concrètes, matérielles. » Selon lui, les équipements sophistiqués du laboratoire, telles une impri mante 3D, une découpeuse au laser et une fraiseuse capable de se déplacer sur des axes en X, Y ou Z pour la soustraction de matière, permettent de fabriquer et de tester, à petite ou à échelle réelle, des parties du bâtiment imaginé par l’étu diant. « Confronter ses idées à une certaine réalité, poursuitil, cela bonifie le travail de l’étudiant. Je pense que cela est bien apprécié par les étu diants, ainsi que par les pro fesseurs qui peuvent tout de suite juger de la pertinence matérielle d’un projet. » L’étudiant Jean-Nicolas Bouchard, inscrit à la maî trise en architecture et pré sident du laboratoire, abonde dans le même sens. Selon lui, les images à l’écran d’ordi nateur font perdre contact avec la matière. En revanche, les maquettes physiques
Le laboratoire s’inscrit dans un nouveau courant de design, celui des « makers » produites au laboratoire per mettent de voir, même de découvrir, des textures et une qualité lumineuse qu’on ne peut pas voir sur le modèle numérique à l’écran. « Les outils de fabrication nu mérique, affirme-t-il, per mettent un retour au contact de la matière dans la boucle de conception. Une maquette peut être prise, explorée du regard et stimule les sens d’une façon beaucoup plus profonde
et physique que l’écran d’ordi nateur. Elle donne des idées. Après on dessine et on re tourne à l ’ordinateur pour enrichir le projet. » Le laboratoire s’inscrit dans un nouveau courant de de sign, celui des « makers ». Cette approche encourage la collaboration et peut se résu mer par l’accès à des machines de fabrication numérique pour tous et par tous. Dans cet esprit, le laboratoire met graduellement en place des collaborations avec certains laboratoires du campus. Ceux du pavillon Gene-H.-Kruger, en sciences forestières, sont un exemple. Le Laboratoire de muséologie et d’ingénierie de la culture, au pavillon Louis-Jacques-Casault, en est un autre. Ce laboratoire pos sède des numériseurs 3D à très haute résolution. Avec ses équipements de pointe, le laboratoire de fabri cation numérique n’a rien à
envier aux autres écoles d’ar chitecture du Québec et du Canada. Selon Jean-Nicolas Bouchard, ces machines per mettent d’envisager et de tes ter de nouvelles façons de construire, qu’il s’agisse de l’enveloppe, de la structure, de la fondation, du toit ou du mur d’un bâtiment. Cette année, un de ses pro jets de recherche menés au laboratoire a consisté à fabri quer, avec l’étudiante Armelle La Chance et au moyen de l’imprimante 3D, un objet tri dimensionnel qui s’inspire directement de la nature. « Cet objet, indique-t-il, reprend l’algorithme de crois sance du corail. Le corail constitue un modèle de par fait équilibre entre la solidité, l’efficacité et la beauté. » À partir de cette structure d’al lure futuriste, Jean-Nicolas Bouchard a exploré la réalité d’un concessionnaire auto mobile du 21e siècle avec des installations pour la recharge des batteries électriques et la location de voitures. « J’ai voulu voir, par exemple, s’il était possible de faire entrer le mouvement des voitures à travers le bâtiment pour faire en sorte de contenir le son. »
Simon Laprise, étudiant en arts visuels, pré sente une exposition qui sort des sentiers bat tus et qui a pour titre Pop Stars. Composée de tableaux, d’estampes et d’interventions réali sées sur des affiches et des panneaux publici taires, l’exposition dévoile une panoplie de portraits inspirés de la culture populaire et de trophées tribaux. Alliant une gestuelle spontanée à un traitement réaliste de la forme, combinant différents médiums et une grande variété de supports, le corpus propose une réflexion portant sur la surabondance de la publicité, le rapport à l’image et l’abstraction résultant de la marchandisation des concepts. Converse All stars, photo Simon Laprise
Du 29 septembre au 17 octobre, à la Salle d’exposition du pavillon AlphonseDesjardins. Du lundi au vendredi de 9 h à 19 h et le samedi de 12 h à 16 h.
Beau coup pour le LARC Bonne nouvelle pour le Laboratoire audionu mérique de recherche et de création (LARC) de la Faculté de musique : la chanteuse Tanya Tagaq, qui a mixé son album Animism au LARC en septembre 2013, a remporté le prestigieux prix Polaris 2014 pour cet album, lors d’une soirée qui a eu lieu récemment à Toronto. Tanya Tagaq est une interprète de chant guttural originaire du Nunavut. Les finalistes au prix de musique Polaris sont jugés uniquement sur le mérite artistique et la créa tivité, sans égard au genre musical. Le jury est composé de journalistes culturels, de diffuseurs, de blogueurs et de programma teurs canadiens.
La musique dans les camps « Trois compositeurs juifs de Croatie : la tra gédie des camps de concentration », tel est le thème du récital-conférence qu’offrira la pia niste Tamara Jurki Sviben. Au programme de cet émouvant récital figurent des œuvres pour piano des compositeurs croates Žiga Hirschler, Rikard Schwarz et Alfred Schwarz. Tout au long de ce concert, Tamara Jurkić Sviben parlera de ces compositeurs qui ont vécu la difficile expérience des camps de concentration, lors de la Seconde Guerre mondiale. Cet objet d’allure futuriste, qui s’inspire de la forme du corail, est la maquette physique du modèle numérique conçu par Jean-Nicolas Bouchard pour son projet de concessionnaire automobile du 21e siècle. Il a été fabriqué à l’aide de l’imprimante 3D du laboratoire. Cette machine numérique ajoute en alternance de fines couches de poudre de plâtre et de fines couches d’adhésif. photo Jean-Nicolas Bouchard
Mercredi 8 octobre à 16 h, à la salle HenriGagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. L’entrée est libre.
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actualités UL
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en bref
Marché de Noël Le Marché de Noël responsable est un événe ment qui vise à sensibiliser la communauté universitaire à la consommation responsable durant le temps des Fêtes, tout en permettant à des associations ou groupes de l’Université d’amasser des fonds pour leurs activités. L’an dernier, la vente de biscuits, pâtisseries, cactus, thé et café équitables, billets pour les Treize et forfaits à la forêt Montmorency avaient permis de financer plusieurs projets étudiants. Cette année, le Marché aura lieu le mardi 2 décem bre, de 10 h à 15 h 30, à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. Désireux de vendre des produits locaux et écoresponsables pour financer vos activités ? Remplissez avant le 17 octobre le formulaire disponible sur le site Développement durable (onglet « Implication ») au www2.ulaval.ca/developpement-durable. Pour information : 418 656-2131 poste 8381 ou audrey.boivin@vrex.ulaval.ca
L’Antiquité sous toutes ses coutures Sous la responsabilité de Jean-Marc Narbonne, professeur à la Faculté de philo sophie, 28 chercheurs provenant notamment d’établissements de la France, du Brésil et des États-Unis se regrouperont, dès le début d’oc tobre, pour amorcer un partenariat internatio nal. Le projet « Raison et révélation. L’héritage critique de l’Antiquité », qui est à la base de ce regroupement, entraînera la tenue d’une série d’activités, et ce, jusqu’en 2021. Plus précisé ment, l’étude de l’héritage critique antique (libre expression, libre pensée, droit de cri tique vis-à-vis des dogmes et des lois, accès pluriel et non conflictuel au divin, etc.) et son incidence sur le développement ultérieur de la culture occidentale seront au cœur des ren contres. Le projet de partenariat sera officiel lement lancé ce jeudi 2 octobre, avec la venue de deux cochercheurs, Olivier Boulnois et Philippe Hoffmann de l’École pratique des hautes études de Paris. Le premier présentera une conférence à 11 h 30 au local 813 du pavillon Félix-Antoine-Savard, alors que le second offrira une communication à 17 h au local 5242 du pavillon Charles-De Koninck. Ces conférences sont ouvertes à tous.
La COMEST sur le campus La huitième session extraor dinaire de la Commission mondiale d’éthique des con naissances scientifiques et des technologies (COMEST) de l’UNESCO s’est ouverte hier sur le campus. Organisée par la Commission de l’éthique en science et en technologie du Québec, cette rencontre de deux jours, qui se déroule pour la première fois en
durable ainsi que sur les iné galités dans la gouvernance éthique de la science et des technologies. Dans la foulée de cette rencontre, un sympo sium international sur les défis de la sécurité de l’eau et leurs dimensions politique, technique et éthique aura lieu le vendredi 3 octobre au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack.
L’événement est organisé par l’Institut Hydro-Québec en environnement, développe ment et société de l’Université Laval. Pour information : ethique. gouv.qc.ca et ihqeds.ulaval.ca. De plus, pour lire l’article du Fil portant sur le sym posium international : bit.ly/1v0Hy87
Un prix d’excellence au stade TELUS-Université Laval Le 24 septembre, lors du Gala des prix d’excellence Cecobois présenté à Québec, le stade TELUS-Université Laval s’est vu attribuer le prix d’excel lence de la catégorie Bâtiment institu tionnel de plus de 1000 m2. Cecobois souligne entre autres l’intégration habile des structures en arches à
Formation continue Vous souhaitez développer vos compétences professionnelles tout en conciliant études, tra vail et vie personnelle ? Pourquoi ne pas envi sager de vous inscrire à l’un des programmes offerts à la Direction générale de la formation continue ? Axés sur la pratique, ces pro grammes vous permettent d’appliquer vos nouvelles connaissances dans votre milieu de travail dès le début de votre formation. Pour en savoir plus sur ces programmes: dgfc.ulaval.ca
Amérique du Nord, réunit des experts en éthique, des scientifiques et des représen tants de pays membres de l’UNESCO. Leurs échanges portent sur la révision de la Recommandation de 1974 concernant la condition des chercheurs scientifiques, sur l’éthique des technologies convergentes et ses consé quences sur le développement
photo Marc Robitaille
l’architecture. Les 13 arches en bois lamellé-collé à inertie variable de ce bâtiment durable atteignent une portée libre de 68,5 mètres entre les appuis, et la structure, laissée apparente, crée une ambiance chaleureuse. L’équipe du projet comprend ABCP Architecture, Coarchitecture avec la collaboration
de HCMA, BPR+, Consortium Génivar et Cima+, Pomerleau ainsi que Nordic Structures Bois. En décembre dernier, le stade avait également r emporté le Prix édifices publics et institution nels et le Prix spécial du jury aux Mérites d’architecture de la Ville de Québec.
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On ne naît pas mère La honte et la culpabilité sont le lot des femmes qui perdent la garde de leur enfant par Renée Larochelle Les mères dont l’enfant biolo gique est adopté ou placé de façon permanente en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse passent par toute une gamme d’émotions – on s’en doute – assez négatives. Perdre la garde de son enfant repré sente un véritable deuil. À cette souffrance s’ajoutent la culpabilité et la honte liées au sentiment d’être une mauvaise mère. La baisse d’estime de soi causée par l’impression de ne pas être une « vraie femme » ou encore une « vraie mère » est un autre aspect mentionné par les 12 partic ipantes inter viewées par Julie Noël qui, dans son mémoire en service social, s’est penchée sur le vécu de ces femmes. Âgées en moyenne de 32 ans, les répondantes avaient eu de 1 à 4 enfants, dont l’âge variait entre 20 mois et 24 ans. La plu part de ces enfants étaient pla cés ou avaient été placés en famille d’accueil jusqu’à leur majorité. Deux enfants avaient été adoptés. Si certaines mères n’avaient plus de contact avec leur enfant, d’autres possé daient des droits de visite. Interrogées sur les circons tances les ayant menées à perdre la garde de leur enfant, les femmes ont évoqué leur trop grande jeunesse au moment de tomber enceintes, des problèmes de consomma tion ou de santé mentale, le suicide d’un parent ou encore des attentes trop élevées de la part de la Direction de la pro tection de la jeunesse. « Il
semble que ce soit une série d’événements qui ont fait qu’elles n’étaient pas capa bles de reprendre le dessus, résume Julie Noël. La plupart des femmes comprenaient pourquoi on leur avait retiré la garde de leur enfant, sauf deux qui étaient très en colère. La première estimait
Un trop jeune âge, des problèmes de consommation ou de santé mentale et le suicide d’un parent sont au nombre des circonstances évoquées
qu’elle aurait pu garder son enfant si on lui avait fourni de l’aide, tandis que la seconde, mère d’un enfant plus vieux dont elle avait la garde, ne comprenait pas qu’on lui ait permis de garder cet enfant et non l’autre. » Certaines femmes, qui avaient deux ou trois enfants placés de façon permanente, ont indiqué qu’elles espé raient bien avoir la chance de vivre un jour l’expérience d’être mère jusqu’au bout, en d’autres termes, qu’on les juge suffisamment capables de s’occuper de leur enfant. « Elles étaient convaincues que la maternité était essen tiellement une question d’amour, alors qu’on sait que les enfants ont aussi besoin de soins, ce que pour toutes sortes de raisons ces femmes ne sont pas en mesure de leur accorder, souligne Julie Noël. On doit comprendre que ces femmes n’ont souvent pas d’autre reconnaissance sociale que le fait d’être mère. » Malgré toutes les difficultés, certaines femmes arrivent à reprendre le contrôle de leur vie. C’est le cas de celles qui admettent que leur situation n’est pas facile à vivre, mais qu’il faut l’accepter. D’autres intègrent le marché du travail ou participent à un pro gramme d’insertion profes sionnelle. Le fait d’avoir une intervenante de la Direction de la protection de la jeunesse avec laquelle on se sent en confiance aiderait également à consolider une identité haute ment fragilisée. Cela dit, toutes les participantes ont aimé pou voir raconter l’histoire de leur vie, comme si, en en parlant, elles en recollaient quelques morceaux.
Perdre la garde de son enfant représente un véritable deuil. À cette souffrance s’ajoutent la culpabilité et la honte liées au sentiment d’être une mauvaise mère.
Plus du tiers des mammographies ne répondent pas aux critères de qualité de l’Association canadienne des radiologistes en raison d’un positionnement inadéquat du sein. photo Bill Branson/NCI
Un examen à améliorer Le bon positionnement du sein demeure le défi majeur de la mammographie par Jean Hamann La moitié des mammographies pro duites il y a dix ans dans des cliniques québécoises de dépistage du cancer du sein ne satisfont pas aux critères de qua lité de l’Association canadienne des radiologistes (ACR). Le principal élé ment qui pose problème est le position nement du sein dans l’appareil d’image rie médicale, révèle une étude dirigée par des chercheurs de la Faculté de médecine, qui paraît dans le dernier numéro du Canadian Association of Radiologists Journal. Marie-Hélène Guertin, chercheuse à l’Institut national de santé publique du Québec et étudiante au doctorat à l’Uni versité Laval, son directeur de thèse, Jacques Brisson, professeur au Dépar tement de médecine sociale et préven tive, et 9 autres chercheurs ont choisi au hasard 197 mammographies effectuées entre 2004 et 2005 dans des cliniques participant au programme québécois de dépistage du cancer du sein. Les cher cheurs ont soumis ces images à l’œil avisé de deux radiologistes expérimen tés, qui devaient déterminer si elles répondaient aux critères de qualité utili sés par l’Association canadienne des radiologistes pour accréditer les clini ques de mammographies. Leur verdict : 50 % de ces mammogra phies n’obtiennent pas la note de pas sage. Dans l’ensemble, 37 % des mam mographies sont jugées de qualité insa tisfaisante en raison d’un positionnement inadéquat du sein. Par exemple, l’image ne permet pas de voir clairement tous les tissus mammaires ou elle inclut trop de replis de peau. Certaines caractéristi ques des patientes influencent égale ment la qualité des images. Ainsi, les mammographies des femmes ayant un indice de masse corporelle de 30 ou plus sont insatisfaisantes dans 68 % des cas. « Les images que nous avons étudiées ont été faites il y a dix ans et, depuis, la technologie de la mammographie est passée au numérique, souligne MarieHélène Guertin. Il y a peut-être eu une amélioration du côté du positionnement du sein effectué par les technologues, mais ça demeure encore aujourd’hui le défi majeur de cet examen. »
Il ne faut pas conclure que les images jugées insatisfaisantes ne peuvent ser vir à poser un bon diagnostic, souligne la chercheuse. D’ailleurs, le taux de détection de cancer du sein au Québec se compare avantageusement à ce qui est observé dans les autres provinces canadiennes. « Nos résultats indiquent plutôt que les images s’éloignent par fois de l’idéal à atteindre. Il faut dire que les critères de qualité de l’ACR sont très élevés. Même les meilleurs techno logues n’obtiendraient pas une note parfaite. Parfois, en raison des caracté ristiques physiques des patientes, le bon positionnement est pratiquement impossible à obtenir. De l’avis même des technologues, la mammographie est l’un des examens radiologiques les plus difficiles à réaliser. » La chercheuse tentera maintenant de déterminer s’il existe un lien entre la qualité des mammographies et la détec tion des cancers. Elle évaluera égale ment comment les caractéristiques des technologues – notamment leur formation pratique et théorique, leur expérience et le volume d’examens mammographiques – influencent la qualité des images.
Il ne faut pas conclure que les images jugées insatisfaisantes ne peuvent servir à poser un bon diagnostic, mais plutôt qu’elles s’éloignent d’un idéal à atteindre
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le fil | le 2 octobre 2014
Un athlète hors du commun L’étudiant Alexandre Genois rentre d’Italie où il a fait la plus longue et la plus difficile course d’endurance au monde par Yvon Larose
Alexandre Genois à son arrivée à Courmayeur après cinq jours et huit heures d’efforts dans les Alpes italiennes lors du Tor des Géants. photo Alexandre Genois
En février 2014 en Floride, Alexandre Genois a terminé sixième aux 360 kilomètres de vélo lors d’un ultratriathlon, ou double Ironman. photo Katie Riston
Dimanche dernier, le 28 septembre, les ama teurs de courses de longue distance de par le monde ont tourné leur attention vers les villes de Montréal et de Berlin, où se déroulait leur marathon annuel. Mais pour un coureur de très longues distances comme l’étudiant en droit Alexandre Genois, l’épreuve classique de 42,2 kilomètres, reconnue pendant long temps comme le summum de la course d’en durance, est loin de constituer un défi. « Des marathoniens vont dire qu’ils ont “frappé un mur” au 32e kilomètre et qu’ils ont eu de la difficulté à continuer, explique-t-il. Mais dans une course de 330 kilomètres comme le Tor des Géants, en Italie, on “frappe plusieurs murs” ! Ça va moins bien, on a le goût d’aban donner mais on trouve la motivation pour continuer. » Alexandre Genois a 24 ans. Ce remarquable athlète de 1,95 mètre et 90 kilos fait de la course de compétition depuis l’âge de 16 ans. Particulièrement endurant, il se spécialise dans les courses d’ultralongue distance depuis 2006. Le Tor des Géants est reconnu comme la plus exigeante des courses à pied en milieu naturel. Cette course se déroule sur une très longue distance dans un environnement très accidenté, mais combien grandiose, la vallée alpine d’Aoste, au nord de l’Italie. Dans ce décor à couper le souffle, le parcours en forme d’anneau traverse une trentaine de villages et de hameaux. Le Tor comprend une série de montées et de descentes de 25 cols de plus de 2 000 mètres d’altitude chacun. Pour tenir le coup durant ce défi quasi surhumain, les athlètes ont accès à des postes de ravitaille ment. Tous les 50 kilomètres, ils peuvent s’ar rêter dans des « bases de vie » pour dormir quelques heures. Le 7 septembre, 760 participants ont pris le départ à Courmayeur. Ils avaient 150 heures pour terminer l’épreuve, ce qu’ont réussi à faire 444 d’entre eux. L’étudiant en droit du Québec a complété sa course en 128 heures, au 209e rang. « Je suis très satisfait, soutient-il. D’autant que j’y allais avec l’objectif de finir la course. C’était ma première participation et j’affrontais des coureurs expérimentés. Je l’ai fait jusqu’au bout. C’est du parcours ! On va au bout de soi-même. » Alexandre Genois a perdu 10 kilos durant sa très longue course. Il dormait entre deux et trois heures par nuit. Son périple a été ponctué de deux grosses périodes d’orages. « Après avoir marché deux heures dans la boue, souligne-t-il, j’étais bien content de trouver un refuge. » Il s’est parfois retrouvé seul sur les sentiers de montagne pendant des périodes de quatre ou cinq heures. Il devait aussi s’ajuster à de grandes variations de température. « Au bas d’un col il faisait 15 degrés, raconte-t-il. Une fois au sommet, le mercure était descendu sous zéro. » Durant les ascensions, l’écosystème se modifiait graduellement du tout au tout : d’abord des arbres, ensuite des plantes, enfin de la roche. Et les ennuis de santé ? « Je n’ai pas eu de problèmes aux pieds ni aux genoux, répond-il. Tout a bien été. C’est rare. En Martinique, en 2013, j’ai failli aban donner parce que j’avais trop d’ampoules aux pieds. »
En guise de préparation au Tor des Géants, Alexandre Genois a effectué une randonnée de 900 kilomètres durant un mois, cet été, en Espagne, avec un sac de 25 kilos sur son dos. En temps normal, son entraînement com prend de la course à pied, de la natation et du ski de fond l’hiver. « Tout tourne autour des sports d’endurance, explique-t-il. Par exem ple, faire des sorties de quatre ou cinq heures en ski de fond, j’aime ça ! » Selon lui, d’autres épreuves extrêmes comme le Tor des Géants devront naître afin de lui permettre de repousser encore plus ses limites. « Sinon, dit-il, je créerai différents défis pour me permettre d’exploiter au maxi mum mes ressources athlétiques. » Plus que jamais son objectif consiste à se rendre le plus loin possible, tant physiquement que men talement. « Je veux aller voir plus loin, affirmet-il. Je veux tester les limites d’endurance du corps humain, lesquelles semblent très, très élevées. » Rien ne semble effectivement freiner Alexandre Genois, qui se distingue aussi par sa grande polyvalence. En février dernier en Floride, il prenait part à un ultratriathlon, ou double Ironman. C’était sa première expé rience du genre. Il a d’abord terminé troi sième aux 7,6 kilomètres de nage, puis sixième aux 360 kilomètres de vélo. En fin de soirée, il entamait les 84 kilomètres de course à pied au programme. « Au sixième tour de la boucle, le froid et la fatigue m’ont envahi », raconte-t-il. Après un repos d’une vingtaine de minutes, il se voit incapable de repartir. Il s’agissait de son premier abandon sur une épreuve de 30 heures ou plus. Mais le len demain midi, il reprenait la course et ter minait le parcours à 19 h. « Les gens sur place avaient un peu de mal à croire à ce qui venait d’arriver, rappelle-t-il. C’était la première fois qu’un athlète faisait un retour aussi significatif, selon le directeur de la course. »
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Je veux tester les limites d’endurance du corps humain, lesquelles semblent très, très élevées
sports
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Cette année, les championnats provincial et national auront tous deux lieu sur des parcours inconnus des athlètes du Rouge et Or. photo Yan Doublet
Le Rouge et Or vise un doublé en cross-country Dominante sur le circuit universitaire québécois la saison dernière, la formation masculine de crosscountry du Rouge et Or pourrait bien devoir partager les honneurs avec l’équipe féminine cet automne par Stéphane Jobin C’est du moins ce que souhaite l’entraîneur-chef du Rouge et Or Félix-Antoine Lapointe. Son équipe de cross-country s’élancera sur les plaines d’Abraham, samedi, pour la troisième compétition provin ciale de la saison. Si son espoir se concrétisait, il s’agirait du deuxième doublé sur le circuit québécois de l’histoire du club, l’autre ayant eu lieu en 1986.
« C’est excitant cette année p a r c e qu e n o t r e a l i g n e ment féminin nous permet d ’asp irer aux grands hon neurs au niveau provincial », explique-t-il. Parmi les nouvelles venues, Va l é r i e B é l a n g e r, u n e étudiante-athlète qui repré sentait auparavant l’Univer sité de Sherbrooke, mais qui a choisi notre université pour
compléter sa résidence en médecine, se distingue parti culièrement. Retirée du cir cuit provincial lors des deux dernières années, la jeune femme n’en conserve pas moins un beau palmarès : elle a terminé troisième au cham pionnat SIC 2009 à Kingston, ce qui lui a permis de partici per au championnat mondial universitaire en 2010.
Chez les garçons, le noyau de l’équipe demeure le même que l’an dernier. L’équipe avait alors compté 13 coureurs en tête du championnat RSEQ, du jamais vu. « Les athlètes ont tous progressé dans la der nière année. L’obj ectif de meure une médaille au cham pionnat national », avoue l’en traîneur. En plus, Tommy Lecours s’ajoute à l’équipe. Membre du Rouge et Or lors de ses débuts au niveau uni versitaire, il effectue un retour à l’Université Laval après un séjour de trois ans chez les Gryphons de Guelph. Cette année, les champion nats provincial et national auront tous deux lieu sur des parcours inconnus des athlètes du Rouge et Or. Le championnat du RSEQ tien dra sa compétition finale à Grand-Mère, sur un terrain de golf, alors que celui du SIC se déroulera pour la première fois à Saint-Jean de TerreNeuve et sera organisé par l’Université Memorial.
Parmi les nouvelles venues, Valérie Bélanger, une étudiante en médecine se distingue particulièrement
Campus dynamique
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en bref
Vivement l’entraînement ! Saviez-vous que les étudiants inscrits à 12 cré dits à l’Université bénéficient d’un tarif spécial sur l’abonnement à la salle d’entraînement ? Avec plus de 100 stations cardiovasculaires, dont plusieurs sont munies d’écrans tactiles qui permettent un accès à Internet, 75 appa reils de musculation et une section aménagée spécialement pour les femmes, il va sans dire qu’un abonnement de 8 mois à 13,50 $/mois est une véritable aubaine pour les étudiants ! En plus, la salle est fenestrée sur deux étages et répond aux attentes les plus élevées dans le domaine de l’entraînement à Québec. Les membres de la salle ont aussi droit à plusieurs privilèges, dont celui d’obtenir un programme d’entraînement complet élaboré par un kiné siologue et celui de consulter au besoin un nutritionniste. Bref, tout est en place pour favoriser la motivation et l’entraînement tout au long de l’année ! photo PEPS Pour vous inscrire : 418 656-PEPS. Pour connaître tous nos tarifs, consultez le peps.ulaval.ca.
Football : duel d’équipes invaincues Ce sont deux formations invaincues qui s’af fronteront sur le terrain du stade TELUSUniversité Laval dimanche après-midi. D’un côté, le Rouge et Or, qui vise une 23e victoire consécutive et une 68e de suite sur son terrain, 2 records nationaux qu’il tentera de prolonger. De l’autre, les Stingers de Concordia, qui n’avaient pas remporté un seul match l’an der nier mais qui, après un changement d’entraî neurs, ont le vent dans les voiles cette saison. Ce duel permettra de déterminer quelle équipe trônera seule en tête de la ligue universitaire du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). Le botté d’envoi est prévu pour 13 h. Les billets sont disponibles au 418 656-3668.
Samedi 4 octobre Cross-country | Invitation Rouge et Or Plaines d’Abraham | 12 h Dimanche 5 octobre Football | Concordia Stade TELUS-Université-Laval | 13 h Vendredi 10 octobre Volleyball | Ryerson (hors-concours) PEPS | 19 h 30
Le mardi 23 septembre dernier, plus de 200 personnes se sont donné rendez-vous pour l’activité Les escaliers ça marche organisée par Mon équilibre UL. Malgré une température incertaine, les participants, membres du personnel et étudiants de l’UL, ont gravi 606 757 marches. Bravo et à l’an prochain ! photo PEPS
Samedi 11 octobre Rugby | Montréal Stade TELUS-Université-Laval | 13 h
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au fil de la semaine
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Safari d’observation de l’orignal La forêt Montmorency vous propose de venir rencontrer le plus grand cervidé de la planète dans son milieu natu rel. L’activité comprend une petite présentation de l’ori gnal, une randonnée guidée dans une sapinière à bouleau blanc avec le guide naturaliste Pierre Vaillancourt, qui en profite pour vous faire découvrir la faune et la flore de l’endroit, et une période d’affût dans un mirador d’une durée minimum d’une heure pour l’observation de l’ani mal. Le taux de succès d’observation de l’orignal s’élève à 80 %. D’autres espèces peuvent être observées durant la randonnée : castors, porcs-épics, renards, sauvagine et oiseaux de proie. Des jumelles et des télescopes sont prê tés. Les longs déplacements sur le territoire s’effectuent en minibus, mais il faut être en mesure de parcourir de 2 à 3 kilomètres à pied en sentier et hors piste. Tous les jeudis jusqu’au 30 octobre, départ en minibus à 14 h devant les résidences (13 h 30 à partir du 10 octobre). Coût : 54 $ (plus taxes), membres UL : 50,60 $ (plus taxes). Durée : environ 7 heures. La même activité est offerte, sans transport, les vendredis, samedis et dimanches, à 15 h 30, à la forêt Montmorency. Coût : 35 $ (plus taxes), membres UL : 31,50 $ (plus taxes).
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Protection de l’eau potable
Des poux au service de l’archéologie
Parcours du développement durable
Après l’affaire Snowden
Travailler à l’étranger
Énergie et société
L’enjeu de la protection des sources est de première importance pour sécuriser l’alimentation en eau potable des diverses com munautés ainsi que pour pérenniser les sources d’ap provisionnement en eau potable. C’est pourquoi Catherine Mercier Shanks, du ministère du Dévelop pement durable, de l’Envi ronnement et de la Lutte contre les changements cli matiques, viendra présen ter, lors d’une conférencemidi de l’École supérieure d’aménagement du terri toire et de développement régional, les récents déve loppements touchant les règlements sur la protec tion des sources destinées à l’alimentation en eau potable au Québec. Elle décrira également les dé marches d’analyse de la vulnérabilité des sources. Vendredi 3 octobre, à 12 h, au local 1613 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre. Pour infor mation : marie-pier.bresse@ crad.ulaval.ca
Connaissez-vous l’archéo entomologie ? Il s’agit de l’étude des insectes fossiles dans le but de reconstituer les activités humaines pas sées. L’Université Laval a contribué à la formation d’une spécialiste dans le domaine, Véronique Forbes, aujourd’hui professeure à l’University of Aberdeen, au Royaume-Uni. Dans le cadre des archéo-vendredis, elle présentera une confé rence intitulée « Les coléop tères, poux et puces prove nant du site Yup’ik de Nunalleq en Alaska et le potentiel de l’archéoento mologie dans l’étude des modes de vie des peuples autochtones de l’Arctique ». Les fossiles analysés per mettent à la chercheuse d’émettre des hypothèses sur le mode de vie des habitants de l’Alaska entre les 14e et 17e siècles avant Jésus-Christ. Vendredi 3 octobre, de 15 h 30 à 16 h 30, à la salle 320 du pavillon Camille-Roy (Vieux- Québec). Entrée libre.
Le centre pour la sécurité internationale des HEI Depuis 2007, l’Université a accueille le conférencier mis en place une démarche Didier Bigo, professeur au de développement durable King’s College, pour une afin de devenir un établisse rencontre sous le thème ment modèle en ce domaine. « Sécurité, renseignement, Si vous souhaitez avoir un surveillance et obéissance aperçu des différents projets après Snowden ». Le confé sur le campus qui s’ins rencier évoquera dans sa crivent dans cette démarche, communication quatre con pourquoi ne pas participer troverses actuelles : la sur au « Parcours du développe veillance à grande échelle ment durable » ? Ce tour dans le recueil des données, guidé d’environ une heure, la justification des logiciels animé par un étudiant, vise de profilage au regard des à faire découvrir les points motifs traditionnels invo d’intérêt de l’Université en qués par les États (comme la la matière. Vous en appren lutte contre l’antiterrorisme), drez davantage sur les toits les normes éthiques des verts, la Coop Roue-Libre, régimes démocratiques qui les espaces verts et les boi doivent marquer une diffé sés, etc. rence entre les démocraties et les régimes totalitaires et, Mardi 7 octobre, de 11 h 30 finalement, les échanges à 12 h 30. Le départ a lieu transnationaux de données dans le vestibule (près de qui ont un effet sur la sécu la cafétéria) du pavillon rité nationale des États. Alexandre-Vachon. Aucune inscription requise. Pour Mercredi 8 octobre, de 11 h 45 information : info@developà 13 h, à la salle 3244 du pemnentdurable.ulaval.ca pavillon Charles-De Koninck. Inscription obligatoire : communication@hei.ulaval.ca
Vous rêvez de vivre une expérience de travail en Australie ou au Chili ? Ce rêve est peut-être à votre portée. L’atelier « L’emploi à l’international : première expérience à l’étranger ? Faites les bons choix et préparez-vous à partir » s’adresse aux personnes désireuses d’en apprendre davantage sur les principaux programmes de stage et d’emploi à l’étranger. Pré senté conjointement par le Centre d’aide aux étudiants et le Service de placement, cet atelier vous présentera les différentes étapes à sui vre pour obtenir un emploi et bien profiter d’une expé rience de travail ailleurs dans le monde.
Les enjeux associés à la transition énergétique en traînent toute une série de questions et de réflexions sur l’importance des mouve ments de la société civile dans le choix des énergies employées par une nation. Dans sa conférence « La tran sition énergétique à l’épreuve de la société ? », Stéphane La Branche, chercheur asso cié au Laboratoire du CNRS Pacte et coordonnateur de la Chaire Planète Énergie Climat à l’Institut d’études politiques de Grenoble, s’in téressera particulièrement à la notion de la métagouver nance climatique et à sa mise en œuvre dans les sociétés occidentales.
Mercredi 8 octobre, à 16 h 30, à la salle 2320-2330 du pavillon Gene-H.-Kruger. Mercredi 8 octobre, de Entrée libre. Pour informa11 h 30 à 13 h, au local 3105 tion : mylene.bergeron@ du pavillon Maurice-Pollack. ihgeds.ulaval.ca Entrée libre. Pour information : aide.ulaval.ca
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca