Le Fil 9 octobre 2014

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Une lentille futée p2

Revoir notre monde p3

Volume 50, numéro 7 9 octobre 2014

photo Benjamin Gadoury

Mille et une curiosités

Composée à partir du million d’artefacts et de spécimens des réserves des collections de l’Université, l’exposition « Le cabinet de curiosités de l’Université Laval » est présentée jusqu’au 30 janvier à la Bibliothèque. p8-9


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Une lentille qui brille Le professeur Tigran Galstian reçoit un prix Manning pour le développement d’une lentille optique qui pourrait se retrouver un jour dans votre téléphone intelligent par Jean Hamann Une technologie mise au point par Tigran Galstian et son équipe du Département de physique, de génie phy­ sique et d’optique vient de remporter l’un des prix d’in­ novation Manning 2014, saluant le génie créateur canadien. Au cours des dix dernières années, cette inno­ vation a patiemment fait son chemin entre le labo et le marché et, si tout va comme prévu, elle pourrait se re­­ trouver un jour dans votre téléphone intelligent. Cette lentille optique autofocali­ sante, sans pièces méca­ niques, a séduit le jury d’ex­ perts constitué par la Fon­ dation Manning, qui lui a attribué son prix de distinc­ tion David E. Mitchell, doté d’une bourse de 25 000 $. L’histoire de ce qui est main­t enant qualifié de « plus petite lentille auto­ focalisante au monde » par son fabricant commence à la fin des années 1990 dans le laboratoire du professeur Galstian au Centre d’opti­ que, photonique et laser (COPL). « J’avais engagé quelques personnes pour développer des matériaux pouvant améliorer la tech­ nologie des afficheurs à cris­ taux », rappelle le chercheur. Chemin faisant, son équipe constate qu’en ajoutant une faible quantité de mono­ mères photosensibles à une cellule contenant des cris­ taux liquides et en appli­ quant une tension élec­ trique à l’ensemble, on mo­­ difie l’organisation de ces molécules, ce qui change l’in­­ dice de réfraction du milieu. « La cellule se comporte alors comme une lentille qui peut faire une mise au point automatique et zoomer si on modifie l’in­ tensité du courant élec­ trique appliqué, précise le professeur Galstian. La réponse prend à peine quelques millisecondes et tout se fait sans mouvement mécanique et sans bruit. » En 2005, le chercheur et son étudiant Vladimir Presnyakov publient leur découverte dans le Journal of Applied Physics, et

l’Université diffuse un com­ mu­niqué de presse pour faire connaître cette percée. L’in­ formation, reprise par La Presse Canadienne, se fraie un chemin jusqu’à Thomas Killick, un homme d’affaires américain spécialisé dans les appareils photo pour ­cellulaires. Après des négo­ ciations avec le professeur Galstian et les responsables du Vice-rectorat à la re­­ cherche et à la création, il obtient, en 2006, la licence d’exploitation pour commer­ cialiser cette lentille. Depuis, la compagnie qu’il a créée pour développer cette techno­ logie, LensVector, a réuni un capital de 36 M$. « Nous visons le marché du mobile, mais, pour diverses raisons, il était plus facile de commencer par les web­ cams », souligne le professeur Galstian, qui occupe le poste de chef de la technologie chez LensVector. Au prin­ temps 2012, la lentille se retrouve pour la première La minuscule lentille optique conçue par l’équipe de Tigran Galstian peut faire une mise au point et zoomer sans mouvement fois sur le marché dans des mécanique lors d’une prise d’image. photo Marc Robitaille

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Notre lentille est présentement à l’essai dans des téléphones intelligents fabriqués par une entreprise chinoise et nous espérons conclure une entente d’ici six mois

webcams fabriquées par la compagnie Creative. La direction de Lens­Vector a toujours le marché du mo­b ile dans la mire. « Les nouveaux modèles de télé­ phone intelligent sont pro­ duits à coup de millions ­d’uni­­tés. Pour pouvoir fournir ­suffisamment de lentilles, il fallait augmenter notre capa­ cité de production, ex­­plique Tigran Galstian. En sep­ tembre 2013, nous avons signé une entente avec un

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 31 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

sous-traitant, l’entreprise japonaise Hosiden, spécia­ lisée dans la fabrication d’écrans à cristaux liquides. Notre lentille est présente­ ment à l’essai dans des télé­ phones intelligents fabriqués par une entreprise chinoise et nous espérons conclure une entente d’ici six mois. » Le siège social de L ­ ens­Vector est à Sunnyvale en Californie, mais une partie de la R et D est faite à Québec dans une entreprise – TLCL Recherche

Optique – que le professeur Galstian a créée à cette fin en décembre 2006. Installée dans des locaux qu’elle loue dans le pavillon d’Optiquephotonique, la jeune compa­ gnie emploie présentement neuf personnes, la plupart des diplômés du COPL. « Amener une découverte du labo au marché est un grand défi, mais ces dix années ­d’effort en valaient la peine, assure le chercheur. J’ai beau­ coup appris pendant tout le

processus de trans­formation d’un concept en produit. Le prix de la Fondation Manning est une reconnaissance du tra­ vail que mon équipe et moi avons accompli. Lorsque j’ai commencé ma carrière, j’avais le choix entre un poste en Cali­ fornie et un à Québec. J’ai choisi l’Université Laval. Con­ sidérant l’accueil et le soutien que j’ai reçus, je ne l’ai jamais regretté. Ce que j’ai réalisé ici, je n’aurais pas pu le faire ailleurs. »

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Mélissa Côté, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Julie Turgeon Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Carole Almenar

Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur. Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965 Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


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Pour une rare fois, les arpenteurs et les géomètres côtoient dans un même lieu les concepteurs d’outils géomatiques, ce qui fait de cette rencontre l’une des plus importantes du secteur au Canada. photo Karl Krüg

Québec, capitale de la géomatique Seule université québécoise à former des géomètres et des ingénieurs en géomatique, l’Université Laval collabore à la tenue du GéoCongrès 2014 qui accueille une trentaine de pays par Pascale Guéricolas L’influence grandissante des outils relatifs au positionnement sur la Terre est devenue bien évidente dans notre quotidien, que ce soit dans l’établissement des titres fon­ ciers avant même qu’un édifice ne soit construit ou encore dans la place croissante de la géolocalisa­ tion dans nos vies ultrabranchées. Un congrès touchant à ce sujet se déroule jusqu’au 11 octobre à Québec. Sur le thème « Revoir notre monde », le GéoCongrès 2014 réu­ nit près d’un millier de participants provenant d’une trentaine de pays. Un des objectifs de ce colloque international ? Faire rayonner davantage l’expertise des acteurs impliqués dans la conception des outils de positionnement sur la Terre. D’ailleurs, il s’agira de l’une des rares fois où les arpenteurs et les géomètres côtoieront dans un même lieu les concepteurs d’outils géomatiques. La forêt Montmorency a pris plus particulièrement part à ce colloque international pendant deux jours, alors qu’elle accueillait, mardi et mercredi dernier, des membres de la Fédération internationale des géo­ mètres (FIG). La rencontre portait aussi bien sur le droit foncier que les derniers outils en matière de carto­ graphie numérique. « Cela leur a

permis d’échanger sur des sujets comme l’administration des terres après des catastrophes naturelles ou les perspectives cadastrales, tout en découvrant les infrastructures de la forêt Montmorency, souligne Annick Jaton, coprésidente du

con­grès et professeure à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique. J’ai pu y présenter les défis géomatiques, sur les activités passées, présentes et futures, que posent la récolte de la forêt ou les relevés de la faune avec la constitu­ tion de cartes intelligentes. » Axé notamment sur la qualité de vie et le développement durable, le GéoCongrès – auquel assistent des professionnels venus de divers pays tels la Nouvelle-Zélande, le Maroc, le Congo ou la France – met l’accent sur l’aide que peuvent apporter cer­ tains outils géomatiques, un thème qui intéresse particuliè­r ement

certains participants comme Claire Galpin, présidente de Géo­mètres sans frontières, ou Robert Mbwinga, ministre des Affaires foncières en République démocratique du Congo. Dans certains pays en déve­ loppement, l’absence de titres fon­ ciers dûment enregistrés complique les possibilités de construction. Or, l’allègement de certaines technolo­ gies permet maintenant aux habi­ tants d’assurer eux-mêmes l’arpen­ tage de leur quartier ou de leur coin de campagne en produisant de la cartographie numérique. Le GéoCongrès va également offrir l’occasion aux professionnels réunis d’échanger sur l’aide qu’ap­ portent les outils géomatiques lors de certaines catastrophes, comme celle de Lac-Mégantic. Éric Houde, de la Direction générale de la sécu­ rité civile et de la sécurité incendie, impliqué dans les suites de la tra­ gédie ferroviaire, peut témoigner des difficultés posées par le partage de données géomatiques sur le transport, la sécurité civile, les rivières et les bâtiments. Pierre Desjardins, directeur des projets internationaux chez Trimble, spé­ cialisé dans la géolocalisation, constate de son côté que des séismes comme celui subi par la NouvelleZélande bouleversent passablement les points fiables de localisation sur la Terre. Il faut alors revoir les don­ nées qui alimentent les GPS. Les GPS, il en sera d’ailleurs beau­ coup question ce jeudi, lors de la conférence sur les sociétés géospatia­ lisées donnée par Stéphane Roche, vice-doyen à la recherche et aux études de la Faculté de fores­terie, de géographie et de géo­m atique de

Axé notamment sur la qualité de vie et le développement durable, l’évé­ne­ ment accueille des professionels venus d’une trentaine de pays, tels la Nouvelle-Zélande, le Maroc, le Congo, et la France l’Université. Celui-ci se passionne pour les facilités de déplacement dans une ville qu’offre l’utilisation de réseaux de plus en plus intégrés. « Déjà, les utilisateurs qui attendent le métro à Londres peuvent lire sur un panneau d’affichage le nombre de places disponibles dans la rame qui arrive, explique le professeur. Dans peu de temps, certaines appli­ cations permettront aux gens à l’ex­ térieur des grands réseaux de trans­ port de rallier les trajets d’autobus en utilisant du covoiturage en temps réel, grâce à leur téléphone intelli­ gent. » Plus que jamais, la géoma­ tique fait vraisemblablement partie de notre vie ! Pour plus d’information : ­geocongres2014.ca


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Double trouble Des chercheurs en médecine découvrent une maladie qui affecte la rythmicité du cœur et de l’intestin par Jean Hamann

La campagne Centraide-Université Laval bat son plein Plusieurs activités au profit de Centraide ont lieu présentement sur le campus. Le 29 sep­ tembre, un match du Rouge et Or s’est déroulé en présence de nombreux spectateurs contri­ buant à cette bonne cause. Dans plusieurs pavillons, une opération Câlins s’est tenue du 6 au 9 octobre pendant laquelle les gens ont fait preuve de générosité. Les 6 et 7 octobre, un Méga Zumba s’est tenu au PEPS et un bazar (vente de livres usagés) a été organisé par la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique au pavillon Abitibi-Price. Le mercredi 15 octobre, la Faculté de médecine et le Service de placement de l’UL invitent tous les membres de la communauté univer­ sitaire à une marche collective sur le campus. Celle-ci aura lieu de 12 h 15 à 13 h 15, et le départ se fera entre les pavillons CharlesDe Koninck et Jean-Charles-Bonenfant. En compagnie de vos collègues ou de vos amis, venez marcher en grand nombre pour une grande cause ! La campagne 2014 se déroulera jusqu’au 10 décembre. Durant l’automne, de nombreux employés et étudiants bénévoles parcourront le campus et feront appel à la générosité de tous et chacun. L’objectif est fixé cette année à 475 000 $. Les dons recueillis seront remis à Centraide Québec et Chaudière-Appalaches, qui les distribuera à quelque 200 organismes communautaires. photo Yan Doublet Pour plus d’information sur la c­ ampagne UL : ulaval.ca/centraide

Conférence de Québec : 150 ans Historiens, politologues et acteurs du monde politique se donnent rendez-vous au Musée de la civilisation du 16 au 18 octobre pro­ chains pour un colloque sur les 150 ans de la Conférence de Québec, une rencontre qui a donné naissance au Canada en 1867. L’évé­ nement est organisé par Eugénie Brouillet, doyenne de la Faculté de droit, Guy Laforest, professeur de science politique, et Alain G. Gagnon, professeur au Département de science politique de l’UQAM et directeur du Groupe de recherches sur les sociétés pluri­nationales. Le colloque se veut pluraliste, car tous ne partagent pas la même vision de cet événement historique, tout comme à l’époque les participants ne s’entendaient pas toujours sur le complexe dosage entre le cen­ tralisme et la décentralisation au sein de la Confédération. Événement ouvert à tous. Information : conferencedequebec.org/ Pour lire le récent article du Fil à ce sujet : bit.ly/10MNkBq

Quatre professeurs de la Faculté de médecine font partie de l’équipe inter­ nationale qui signe cette semaine, dans Nature Genetics, une étude établissant un lien entre deux troubles rares qui touchent la régulation des contractions du cœur et de l’intestin. « Chacun de ces troubles était connu, mais nous avons découvert que leur coexistence chez une même personne est associée à la présence d’une mutation dans le gène SGOL1 », explique le cardiopédiatre Philippe Chetaille. Cette maladie héré­ ditaire a reçu le nom de dysrythmie intestinale et auriculaire chronique (DIAC). Le professeur Chetaille et ses collè­ gues Jean-Marc Côté, Christine Houde et Julie Castilloux ont commencé à soupçonner l’existence d’un lien entre ces troubles après avoir vu plusieurs enfants présentant ce double tableau clinique au Centre mère-enfant du CHUQ. « Au début, on se disait que ces enfants avaient été très malchanceux d’avoir deux maladies aussi graves et aussi rares. À mesure que le nombre de cas augmentait, on s’est interrogé sur un lien possible. »

La mutation responsable de la maladie a été apportée au Québec au début du 17e siècle par un couple de colons français

Cette maladie a deux composantes, toutes deux mortelles si elles ne sont pas traitées. La première se manifeste par un ralentissement du rythme cardiaque qui force l’implantation d’un cardiosti­ mulateur dès l’enfance chez la moitié des patients. La seconde supprime les mouvements de l’intestin, ce qui crée une grave obstruction chronique. Les seuls traitements possibles sont la ré­­ section d’une partie de l’intestin ou l’adoption d’une alimentation par voie intraveineuse. Des analyses génétiques effectuées sur les 16 cas dépistés par les médecins de Québec et de Montréal ont conduit au repérage d’une mutation dans le gène SGOL1. Cette mutation est ab­­ sente chez les malades qui n’ont qu’un des deux problèmes. Le test génétique mis au point par les chercheurs per­ mettra désormais de confirmer un diag­ nostic de DIAC. « Nous croyons avoir dépisté la plupart des malades au Québec, avance le professeur Chetaille. Ce sont des cas lourds qui nécessitent des soins spécialisés et qui ne passent pas inaperçus. Il se pourrait tout de même que la publication de notre article conduise au dépistage de quelques cas supplémentaires. » La DIAC est une maladie héréditaire récessive; une personne doit donc être porteuse de deux allèles mutés pour exprimer la maladie. « On ne connaît pas sa prévalence exacte, mais elle ­semble plus courante au Québec qu’ail­ leurs dans le monde », signale le cardio­ logue. Cette situation serait attribuable au fait qu’une grande partie de la popu­ lation du Québec est issue d’un petit nombre de colons venus s’établir en Nouvelle-France. « La mutation qui cause la maladie aurait été introduite au Québec par un couple qui s’est marié en France en 1620. Comme la même mu­­ tation existe en Suède, on soupçonne qu’elle aurait pu être apportée en Normandie au 12 e siècle par les Vikings. » Le professeur Chetaille et ses collè­ gues espèrent maintenant déterminer quelles cascades métaboliques et molé­ culaires sont affectées chez les per­ sonnes atteintes. « Cette compréhen­ sion conduira peut-être à des traite­ ments qui permettront de rétablir l’automaticité du cœur et de l’intestin chez les malades. Elle pourrait aussi mener à des solutions pour d’autres maladies plus fréquentes qui touchent la rythmicité cardiaque et intestinale. »

La dysrythmie intestinale et auriculaire chronique provoque un dangereux ralentissement du rythme cardiaque ainsi qu’une grave obstruction de l’intestin. Les deux volets de la maladie peuvent être mortels s’ils ne sont pas traités.


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Chaque année, le Bureau de la formation à distance développe entre 75 et 80 nouveaux cours. Au total, 740 cours à distance ainsi que 74 programmes d’enseignement sont offerts.

Un succès retentissant Après 30 ans d’existence, la formation à distance poursuit sa croissance vers de nouveaux sommets par Yvon Larose Les activités de formation à dis­ tance à l’Université ont 30 ans. Dire que celles-ci représentent une tendance lourde dans l’offre d’en­ seignement serait un euphémisme. « Cet automne, indique le directeur par intérim du Bureau de la forma­ tion à distance, Éric Martel, nous offrons 740 cours à distance ainsi que 74 programmes d’enseigne­ ment entièrement à distance. Cette offre imposante fait de l’Université Laval l’un des principaux établisse­ ments dans le domaine au Canada. » En trois décennies, la formation à distance a beaucoup évolué. À l’automne 1984, le professeur Jean-Claude Filteau donnait le tout premier cours à distance offert

par l’Université, « Introduction à la littérature biblique ». Le canal Téléenseignement, aujourd’hui Canal Savoir, télédiffusait cette formation à une soixantaine d’étudiants ins­ crits. Il fallut toutefois attendre la venue d’Internet pour voir ce type d’enseignement passer à une vitesse supérieure. « Notre croissance sou­ tenue est venue grâce au Web, sou­ ligne Éric Martel. Notre premier cours par Internet remonte à 1997. Les possibilités amenées par les nouvelles technologies ont eu un effet considérable sur notre offre. Chaque année, nous développons entre 75 et 80 nouveaux cours en lien avec les besoins croissants de la société. Ces besoins sont importants,

comme l’illustre notre 500 000e ins­ cription cet automne. » Cette session, le Bureau de la for­ mation à distance offre 40 nouveaux cours. Ces formations vont du monde des affaires nord-américain à l’élec­ tricité, en passant par l’anglais avancé, les terrorismes, les chefsd’œuvre de l’opéra et le développe­ ment de la pensée critique. Pour la première fois, l’Université offre un programme de troisième cycle entiè­ rement à distance, le doctorat en technologie éducative. « C’était la pièce manquante, soutient-il. Nous avons désormais une offre aux trois cycles d’enseignement. » De nombreux étudiants vivant loin d’un campus universitaire, que ce soit au Québec ou à travers le monde, ainsi que des travailleurs ou des per­ sonnes à mobilité réduite peuvent avoir accès facilement à des cours universitaires grâce à la formation à distance. C’est entre autres le cas d’étudiants marocains intéressés par

le baccalauréat en administration des affaires, ou par celui en sciences et génie à l’Université Laval. Depuis cet automne, ils peuvent faire à partir de chez eux la classe préparatoire d’un an, condition préalable à leur admission. « En faisant la classe pré­ paratoire à partir du Maroc, ces

Cet automne, 39 % des étudiants de l’Université sont inscrits à au moins un cours à distance

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étudiants se familiarisent sans stress avec le Québec, explique Éric Martel. “L’atterrissage” se fera plus en dou­ ceur l’année suivante lorsqu’ils amorceront leurs études sur le campus. » La fièvre de la formation à dis­ tance s’est répandue sur l’ensemble d u c a m p u s. Au jou rd ’ hu i , l es 17 facultés la proposent à différents niveaux. L’offre touche une centaine de disciplines. La qualité des cours est la même que celle des cours en classe. Le diplôme est aussi le même. Plusieurs raisons expliquent le choix de la formation à distance. Il y a, entre autres, la conciliation études – vie personnelle, la grande variété des cours crédités, les cours à la fine pointe du savoir et de la pédagogie, la qualité de l’enseigne­ ment et l’efficacité de l’encadrement des étudiants à distance. Cet automne, 39 % de l’ensemble des étudiants de l’Université Laval sont inscrits à au moins un cours à distance. « Ce chiffre est gigantes­ que, dit-il. Cela montre que la forma­ tion à distance fait vraiment partie des mœurs, qu’elle n’est plus une surprise pour personne et qu’elle est là pour rester. » Comment expliquer un tel engouement ? « Pour la plu­ part des gens, c’est une question de conciliation études – vie person­ nelle, une façon d’atteindre un meil­ leur équilibre entre les études, l’em­ ploi et la vie privée, répond Éric Martel. C’est la même chose en ce qui concerne les travailleurs qui effec­ tuent un retour aux études. Un phar­ macien ou un ergothérapeute qui travaille à temps plein ne viendra pas suivre une formation de 2e cycle à temps plein en classe même s’il est proche de l’Université. » L’Université innovera davantage en matière de formation à distance avec le lancement prochain de sa première formation en ligne ouverte à tous. Ces cours à accès libre, offerts par un nombre grandissant d’universités, sont de plus en plus populaires. La première formation offerte à l’Uni­ versité portera sur le développement durable. Il sera possible de s’inscrire dès cet automne. La diffusion aura lieu l­ ’hiver prochain. Pour plus d’information sur la ­formation à distance à l’Université : youtu.be/ddPWTJzcAfk


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ils ont dit... Sur le financement public des écoles privées La réduction du finance­ ment public de l’école pri­ vée est vue par la gauche comme un pas vers un sys­ tème d’éducation plus éga­ litaire. Mais les choses sont plus compliquées qu’elles ne le paraissent, soutient Jocelyn Maclure, car cette mesure accentuerait « le Jocelyn Maclure, ca­ractère élitiste des écoles Faculté de privées qui réussiraient à philosophie survivre en augmentant les droits de scolarité. Les Le Devoir, écoles privées deviendraient 6 octobre des petits clubs sélects ra­dicalement ho­mogènes d’un point de vue socioéconomique, et les enfants qui les fréquenteraient auraient moins de contacts avec les enfants de la classe moyenne. Est-ce le prix à payer pour valoriser l’édu­ cation publique ? »

Sur l’affaiblissement de la croyance religieuse Selon Statistique Canada, le nombre de croyants ca­­ tholiques est en chute de­­ puis dix ans au Québec, et ce, même si la population continue d’augmenter. En vingt ans, le pourcentage des personnes qui n’adhèrent à aucune religion a augmenté Alain Bouchard, de plus de 250 %. « Les grandes institutions tradi­ Faculté de tionnelles commencent petit ­théologie et à petit à s’effacer », explique de sciences le chargé de cours Alain religieuses Bouchard. En revanche, le nombre d’adhérents à l’is­ Le Journal lam, une religion liée à l’im­ de Montréal, migration, a plus que dou­ 2 octobre blé au Québec en dix ans.

Sur la folie meurtrière

Catherine Rossi, École de service social Le Quotidien, 4 octobre

Si la plupart des meurtres sont commis sous le coup de l’impulsion, dans un état de crise, de rage ou de pa­­ nique intense, l’issue d’une crise varie selon le contexte, soutient Catherine Rossi. « Prenez quelqu’un qui serait profondément schi­ zophrène, mais donnez-lui une famille aimante, des amis, une maison sécuri­ taire, pas d’alcool ni de ­drogue et, d’un autre côté, prenez le personnage le plus gentil de la Terre, ­mettez-lui deux fusils dans le placard, faites-lui con­ sommer de l’alcool et de la drogue et énervez-le, pous­ sez-le à bout, et ça va don­ ner les résultats attendus : ce n’est probablement pas le schizophrène qui va pas­ ser à l’acte en premier. »

L’étude est la première qui lie l’exposition prénatale au plomb à une mauvaise croissance chez les jeunes d’âge scolaire. photo Judith Slein

Croissance plombée L’alimentation traditionnelle inuite accroît l’exposition au plomb et aux BPC des enfants avant et après leur naissance par Mélissa Côté Des chercheurs de la Faculté de médecine et de l’École de psychologie ont découvert que le plomb et les BPC nuisent à la croissance des en­­fants inuits du Nunavik. En effet, une exposition chronique aux BPC durant l’enfance amène chez l’enfant une circonférence du crâne, une taille et un poids plus faibles que la normale. De plus, une exposition au plomb durant la grossesse entraîne, elle aussi, une plus petite taille ainsi qu’une circonférence du crâne légèrement plus petite, démontrent des cher­ cheurs dans un récent numéro de la revue Environmental Research. Ce sont les mœurs inuites qui entraînent une exposition à ces polluants. Les Inuits utili­ sent encore des cartouches de fusil contenant des grains de plomb pour chasser les oiseaux migrateurs, d’où la consommation accidentelle de ce métal lourd. Les BPC, des composés chimiques

aujourd’hui interdits mais qui ont été largement utilisés ­jusque dans les années 1970, se trouvent, quant à eux, dans le gras des animaux marins. « Les concentrations de BPC dimi­ nuent tranquillement depuis leur interdiction », souligne toutefois Renée Dallaire, pre­ mière auteure de l’étude. « Les jeunes du Nunavik sont plus vulnérables à ces contaminants puisqu’ils y sont exposés durant la gros­ sesse par l’alimentation ma­­ ternelle et durant l’enfance par le lait maternel et l’ali­ mentation », poursuit la cher­ cheuse. De plus, les aliments solides sont introduits beau­ coup plus tôt chez les Inuits que chez les enfants du Sud du Québec. «  L e s a n i m a u x m a r i n s ­c on­t iennent beaucoup de nutriments essentiels pour les Inuits. Il faut donc évaluer les bienfaits et les consé­ quences de cette alimenta­ tion », explique-t-elle. Des

Les Inuits utilisent encore des cartouches de fusil contenant des grains de plomb pour chasser les oiseaux migrateurs ; les BPC se trouvent, quant à eux, dans le gras des animaux marins

recherches se poursuivent afin de pro­mouvoir la con­ sommation d’omble cheva­ lier, une espèce de poisson contenant moins de contami­ nants, dans l’alimentation des femmes enceintes. Outre la croissance plus ­faible des enfants, l’exposi­ tion aux polluants entraîne d’au­t res problèmes. Une étude publiée en 2012 par des chercheurs de l’Université Laval révélait que le mercure et le plomb augmentaient le risque de trouble déficitaire de l’attention avec hyperacti­ vité chez les jeunes. L’étude de Renée Dallaire est la première qui lie l’exposition prénatale au plomb à une mau­ vaise croissance chez les jeunes d’âge scolaire. Cette décou­ verte prouve donc qu’« aucune concentration san­guine de ce métal n’est sécuritaire pour les ­femmes enceintes », conclut la chercheuse. L’ a r t i c l e p u b l i é d a n s Environmental Research est signé par Renée Dallaire, Éric Dewailly (décédé depuis), Pierre Ayotte, Nadine ForgetDubois et Gina Muckle, de l’Université Laval, et par leurs collègues américains Sandra et Joseph Jacobson.


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sociologie

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Une planète sous l’emprise du mal ?

Sur Hong Kong

Patrice Dallaire

Le mouvement de contestation a beau marquer le pas à Hong Kong, les raisons de la grogne demeurent toujours aussi présentes, selon Patrice Dallaire, diplo­ mate en résidence aux HEI. D’abord représentant du gouvernement québé­ cois en Chine, puis vice-président et directeur général de la filiale chinoise de la Caisse de dépôt et de placement du Québec à Pékin jusqu’en 2013, il ana­ lyse maintenant le conflit, lequel a été déclenché par le refus de nombreux citoyens de Hong Kong de voir le gou­ vernement chinois choisir les candidats du conseil législatif élus pour la pre­ mière fois au suffrage universel en 2017. Q Faut-il voir ce mouvement de contestation comme une révolte éphémère ? R Je crois qu’il s’agit plutôt d’un pro­ blème de fond qui concerne l’ensemble de la société. Même si la paix et les conditions normales de fonctionnement à Hong Kong reviennent, les problèmes vont demeurer. Il y a d’abord des causes politiques importantes qui expliquent le mouvement, notamment le fait que Leung Chun-ying soit de loin le plus im­­ populaire de tous les chefs exécutifs. Les gens ne se reconnaissent pas dans leurs dirigeants. Lui et le conseil législatif, qui contrôle l’économie et monopolise les médias, sont perçus comme étant au ser­ vice des privilégiés. Autre problème, la situation économique. Hong Kong constitue un des endroits au monde où l’écart entre les revenus est parmi les plus élevés. Pour une population sem­ blable à celle du Québec, 7 millions d’ha­ bitants, on y compte 46 milliardaires contre deux ou trois ici. L’instauration d’un salaire minimum date seulement de 2011, et ce salaire s’élève à peine à 5 $ / l’heure dans une ville extrêmement chère. L’économie de la ville vit des dif­ ficultés depuis une quinzaine d’années et les emplois bien rémunérés dimi­ nuent. En plus, la classe moyenne subit la compétition des Chinois du continent qui viennent occuper les bons emplois. Ils occasionnent l’augmentation du coût des logements, prennent les places en pouponnière, à l’école, etc. Cela suscite beaucoup de mécontentement et d’in­ quiétude pour l’avenir. On sent un besoin de réformes.

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Q Est-ce que la contestation pourrait s’étendre en Chine continentale ? R La Chine souhaite bien sûr l’éviter. Les médias sociaux y sont très surveillés. Ainsi, un contôle à partir de certains mots clefs permet d’effacer ce qui se dit de la contestation à Hong Kong. Avant le 30 septembre (date à laquelle les manifes­ tants ont commencé à ériger des barrica­ des), on recensait seulement une ving­ taine d’articles de journaux à travers toute la Chine à propos du mouvement. Dans les reportages que j’ai pu voir à la télévi­ sion chinoise dans les jours suivants le 30 septembre, il y avait des images des manifestations, mais on ne savait pas pourquoi les gens étaient mécontents. Je ne pense pas qu’il y ait un risque de con­ flagration. On peut imaginer cependant plusieurs options pour permettre aux étu­ diants et au gouvernement de sauver la face d’ici quelques mois. Le gouverne­ ment pourrait suspendre l’application de la décision de faire élire une partie du conseil exécutif au suffrage universel d’ici 2017 et lancer une nouvelle ronde de consultations. Certains ont aussi évoqué le possible limogeage du chef de l’exécu­ tif, Leung Chun-ying, mais cela semble­ rait une trop grande victoire pour les étu­ diants. Autre possibilité : proposer que l’ensemble du conseil législatif soit élu au suffrage universel et non seulement 50 % comme le prévoit l’article 45. Cela pour­ rait répondre aux besoins des habitants de Hong Kong qui désirent avoir une plus grande participation et faire contrepoids au chef exécutif, car ce dernier possède un pouvoir énorme, équivalent à celui d’un chef d’État. Q Quelles conséquences auront les troubles récents sur les habitants et l’économie de Hong Kong ? R Depuis deux ou trois ans déjà, le ­n ombre de personnes qui quittent Hong Kong pour Taïwan est multiplié par 7 chaque année. Le mouvement d’exil est donc déjà commencé, car les perspectives d’avenir semblent meil­ leures ailleurs. Hong Kong n’est plus perçue comme unique en Chine. Des places financières comme Shanghai, Qingdao, Tianjin, une ville de 15 mil­ lions d’habitants près de Pékin qui déve­ loppe un centre financier international, ou même Shenzhen, tout près de Hong Kong, se forment. Les employés et les locations de bureau y sont beaucoup moins chers qu’à Hong Kong, et une expertise locale est maintenant dispo­ nible, car il existe plusieurs écoles et uni­ versités offrant des formations de grande qualité en administration des affaires. Même si Hong Kong demeure encore un endroit important pour l’économie chinoise puisque beaucoup d’entre­ prises étrangères y possèdent leur filiale chinoise, elle a perdu son statut de porte d’entrée vers la Chine. Les lois qui régissent les marchés financiers en Chine ont beaucoup évolué, se sont ­libéralisées et désormais des bourses d’affaires existent aussi à Shanghai. Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Selon Alain Touraine, nous assistons à l’écroulement du modèle démocratique occidental dans le monde par Yvon Larose Le réputé sociologue français Alain Touraine ne mâche pas ses mots. Pour lui, le monde entier est atteint d’une maladie grave, voire mortelle : l’antidé­ mocratie. « Si on regarde les 50 dernières années, affirme-til, ce qu’on voit le plus est l’écroulement du modèle dé­­ mocratique occidental. » Lors de son passage à l’Uni­ versité le lundi 29 septembre, Alain Touraine a prononcé un discours au pavillon AlphonseDesjardins inspiré de son ouvrage La fin des sociétés, paru chez Seuil en 2013. Le portrait qu’il a dressé du monde moderne s’avère parti­ culièrement sombre. Selon le conférencier, le capitalisme industriel, le plus grand agent de la modernisation sociale depuis la fin du Moyen Âge, a été « assassiné » par le capita­ lisme financier lors des crises économiques de 1929 et de 2008. « Aujourd’hui, a-t-il dit, la majeure partie des capitaux ne sont plus utilisés pour des investissements collectifs. » Quant aux pays en dévelop­ pement, cette immense partie du monde qui a été agitée par des mouvements de dé­­ colonisation, de libération nationale et parfois de démo­ cratie, ils sont aujour­d ’hui « massivement dominés par des tyrannies personnelles, ethniques et même parfois religieuses ». A contrario, des événements majeurs porteurs d’un grand es­­poir ont marqué la fin du 20e et le début du 21e siècle. On pense ici à la destruction du

Il faut défendre l’humain comme un créateur de soi, du monde et de la liberté mur de Berlin et à la manifes­ tation monstre sur la place Tiananmen à Pékin. Plus récemment, le printemps arabe a favorisé l’émergence de mouvements de libération démocratique en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Alain Touraine a également souligné l’influence positive d u S u d -A f r i c a i n Ne l s o n Mandela, « le premier héros planétaire », et du Français Stéphane Hessel avec son opuscule Indignez-vous ! Il a même eu de bons mots au sujet du programme politique du nouveau gouvernement régional du Kur­dis­tan, lequel se résumerait en dé­­mo­cratie, laïcité et féminité. « Tout ça, a-t-il expliqué, c’est du bien. Mais le bilan est en faveur du mal, le mal qui se développe, qui gagne du terrain, qui fusille et qui décapite. » Le mal que dénonce Alain Touraine est multiforme et inclut la spéculation, la ­corruption, la violence physi­ que, le racisme et l’antisémi­ tisme. Il peut être constaté aussi dans le recul significatif

de mouvements qui sem­ blaient être là pour rester, comme l’écologie politique ou la libération de la femme. « En France, au Mouvement de libération des femmes, on m’a dit : “Des militantes, il n’y en a plus !”, a-t-il ra­­conté. Je vois tout ce qui était des forces de progrès écrasé, détruit et remplacé par des forces antidémocratiques comme le retour au commu­ nautarisme, l’obsession de l’identité donc du refus de l’Autre, la définition par l’être plutôt que par le faire. » Avec les piliers des sociétés démocratiques qui se déro­ bent, le conférencier prône un autre type de vie collective et individuelle. Cette nou­ velle voie est fondée sur la défense des droits humains universels contre toutes les lo­­giques d’intérêt et de pou­ voir. Comment peut-elle voir le jour ? En créant et en adhé­ rant à de nouveaux mou­ vements éthico-sociaux. « L’éthique, a soutenu Alain Touraine, veut dire qu’il y a des droits fondamentaux, c’est-à-dire universels, qui doivent être au-dessus des lois. Il n’y a rien de plus important que la justice, que le droit à la liberté et à l’éga­ lité. Il faut que les personnes puissent être les acteurs de leur propre dignité. Il faut défendre l’humain comme un créateur de soi, du monde et de la liberté. » Selon le conférencier, le combat contre le mal peut s’appuyer sur la tradition occidentale. D’un côté, il y a la raison scientifique et la pensée logique. De l’autre, les droits humains fondamen­ taux prônant que chaque humain doit être reconnu comme créateur et libre. Une tradition qu’il résume par « liberté, égalité, dignité ».

Selon le réputé sociologue, la majeure partie des capitaux ne sont plus utilisés sur la planète pour des investissements collectifs.


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Cabinet de curiosités La salle d’exposition de la Bibliothèque du pavillon ­ Jean-Charles-Bonenfant présente des objets et spécimens intrigants et surprenants, tirés des collections de l’Université

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par Renée Larochelle Un ours polaire empaillé trônant au beau milieu de la salle d’exposition de la Bibliothèque du pavillon JeanCharles-Bonenfant ? « Oui, vous avez bien vu », avait-on envie de dire aux passants qui, écarquillant les yeux à travers la façade vitrée, s’étonnaient à juste titre de la pré­ sence de l’imposant mammifère à un endroit où sont généralement exposés des livres rares ou autres objets plus classiques. C’était le 2 octobre, à quelques jours de l’ouverture de l’exposition « Le cabi­ net de curiosités de l’Université Laval » qui se déroule jusqu’au 30 janvier. Les responsables de

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l’événement, Stéphanie Bois-Houde et Gisèle Wagner, respectivement chargée de communication et char­ gée de conservation et de restaura­ tion à la Bibliothèque, mettaient alors la dernière main au projet. « Nous avons voulu recréer l’esprit des collections de l’Université Laval, explique Stéphanie Bois-Houde. Pour reconstituer l’ambiance un peu mystérieuse et le côté hétéroclite des cabinets de curiosités, il a fallu faire des choix à travers le million d’arte­ facts et de spécimens des réserves des collections de l’Université, qui se trouvent normalement en lieu clos, au pavillon Casault. En raison de la

richesse de ces collections, l’exercice n’a pas été facile. » Mais revenons à l’imposant mam­ mifère aux yeux vitrés qui fut pen­ sionnaire au Jardin zoologique de Québec à la fin des années 1930. Pour connaître sa petite (et triste) histoire, le visiteur n’a qu’à décrocher les écouteurs mis à sa disposition. Même chose pour l’orignal albinos, dont on apprend qu’il a été abattu en Abitibi en mars 1949 par Aimé Imbeault, trappeur de la Reine. Et si on sou­ haite en savoir davantage sur la tourte voyageuse, une espèce aujourd’hui disparue, et sur l’origine du mot tour­ tière qui n’est pas celle que l’on croit,

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1. D’après la Vierge à l’oiseau (XIV e siècle) de l’église Notre-Dame-du-Mathuret, à Riom, cette statue représente une femme debout qui porte un enfant sur son bras gauche. La réplique a été réalisée par l’atelier de moulage du Musée de sculpture comparée au palais du Trocadéro, à Paris, en 1926. Don de l’École des beaux-arts de Québec (1970), collections de l’Université Laval. 2. Spécimen adulte naturalisé d’ara rouge (ara macao) appartenant à la famille des Psittacidae. Don du Musée du Québec (années 1970), collections de l’Université Laval. 3. Pensionnaire au Jardin zoologique de Québec depuis 1936, cet ours polaire a été abattu en 1942 lors d’un triste accident au cours duquel le gardien des trois ours a perdu la vie. Don du Musée du Québec (années 1970), collections de l’Université Laval. photos Marc Robitaille


collections il n’y a qu’à écouter les commentaires judicieux de Gisèle Wagner, narra­ trice en chef de cette exposition sem­ blant provenir d’une autre époque. Et c’est bien là le charme de ce projet : faire ressurgir un temps qui n’est plus. Par exemple, ce trousseau de baptême fabriqué par les sœurs du Bon-Pasteur, composé de deux vête­ ments – une cape rouge, couleur associée au péché, et une robe blan­ che, symbole de pureté –, rappelle qu’on revêtait le poupon de la cape lors de son entrée à l’église, pour bien montrer son état de pécheur. Il en ressortait vêtu de blanc, purifié par l’eau du baptême. Une des pièces majeures de l’expo­ sition est une vitrine victorienne datant des environs de 1890 et con­ tenant un élégant montage de spé­ cimens de faisans et de gélinottes. Le meuble lui-même, en noyer noir, est d’une grande beauté, avec ses fines ciselures. Parmi d’autres pièces rares figurent un tiroir d’in­ sectes collectionnés par l’abbé Léon Provancher entre 1865 et 1889, la boîte de couleurs de l’artiste René Richard, une première édition de Maria Chapdelaine de Louis Hémon, une rosace du 13e siècle, un fac-similé d’une carte synthèse de la NouvelleFrance réalisée par Samuel de Champlain en 1632, sans compter une série de photos inédites de l’ex­ pédition judiciaire à Pond Inlet (Nunavut) conduite par le capitaine Joseph-Elzéar Bernier en 1923. L’exposition comporte aussi des objets surprenants comme cet appa­ reil pour extraire les ovules d’une lapine. Comptant 22 pièces en verre, l’appareil a été confectionné par Fernand Bouchard, souffleur de verre retraité de l’Université.

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Pour en savoir plus sur la richesse des collections d’objets et de ­spécimens de l’Université Laval : bibl.ulaval.ca/services/ objets-et-specimens

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Il a fallu faire des choix difficiles à travers le million d’artefacts et de spécimens des réserves des collections de l’Université, qui se trouvent normalement en lieu clos

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4. L’exposition « Le cabinet de curiosités de l’Université Laval » se déroule jusqu’au 30 janvier. 5. Cet orignal albinos, âgé d’environ deux ans, a été abattu par Aimé Imbeault, trappeur de la Reine, en Abitibi. Le montage taxidermique a été confié à Holt Renfrew. Don du Musée du Québec (années 1970), collections de l’Université Laval. 6. Alain Chouinard, graphiste, Régis Pilote, designer, Madeleine Robin, bibliothécaire pour la valorisation des collections, Chantal St-Louis, directrice des services-conseils et des collections de la Bibliothèque, Gisèle Wagner, chargée de con­servation et de restauration à la Bibliothèque, Stéphanie Bois-Houde, responsable de l’exposition, Loubna Ghaouti, directrice de la Bibliothèque et Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités internationales. photos Marc Robitaille


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science

en bref

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Des antimicrobiens dans le fromage Des chercheurs de l’INAF découvrent que certains fromages canadiens contiennent des molécules qui inhibent la croissance des bactéries et des moisissures par Jean Hamann

Réhabiliter les gras saturés ? Benoît Lamarche et Patrick Couture, de ­l’Institut sur la nutrition et les aliments fonc­ tionnels, estiment que le temps est venu de revoir les recommandations alimentaires tou­ chant les gras saturés. Dans un texte d’opi­ nion publié le 8 octobre dans la revue Applied Physiology, Nutrition and Metabolism, les deux chercheurs font valoir que les données probantes sur la consommation de graisses saturées et le risque de maladie cardiovascu­ laire forcent ce réexamen. « Puisque nous croyons que de mettre l’accent sur les graisses saturées dans les lignes directrices alimen­ taires peut ne pas avoir donné tous les résul­ tats attendus sur le plan de la prévention ­cardiovasculaire, le fait de ne considérer que ­l’effet des graisses saturées sur le risque de maladie cardiovasculaire peut également ne pas être la bonne voie à suivre à l’avenir », font valoir les chercheurs.

Mieux traiter les cancers réfractaires

Des chercheurs de l’Institut sur la nutri­ tion et les aliments fonctionnels ont découvert que certains fromages cana­ diens renferment des peptides qui peu­ vent entraver la multiplication des bac­ téries et des moisissures. Au risque de vous décevoir, sachez que vous ne pour­ rez soigner votre prochain rhume à coups de fromages d’ici. Par contre, il n’est pas impossible que ces peptides soient un jour utilisés comme agents de conservation dans les aliments. Pour les besoins de leur étude, les ­chercheurs Jérémie Théolier, Riadh Hammami, Ismail Fliss et Julie Jean sont d’abord passés à l’épicerie pour faire provision de fromages mozzarella, gouda, suisse, cheddar moyen et cheddar fort fabriqués au Canada. Ils ont soumis ces fromages à une série de traitements pour en tirer des extraits peptidiques qu’ils ont ensuite placés dans des mi­­ lieux de culture contenant des souches d’E. coli, de Listeria ou de moisissures qui causent des intoxications alimentaires. Les résultats, présentés dans un récent numéro de Dairy Science and Tech­ nology, indiquent que les meilleurs ex­­ traits peptidiques, qui proviennent de mozzarella et de gouda, réduisent de 1 000 à 10 000 fois la croissance des

Des molécules naturellement présentes dans le fromage constituent des agents de conservation intéressants pour les consommateurs qui se méfient du sel et des additifs chimiques

bactéries. Les chercheurs ont aussi noté que certains peptides fromagers inhi­ bent la germination des spores de moi­ sissures, ce qui n’avait jamais été observé précédemment. Certains de ces peptides présentent donc un bon potentiel comme agents de conservation. « Dans le domaine de l’ali­ mentation, lorsqu’on atteint un facteur de réduction de 1 000, on estime que c’est un agent efficace », souligne Julie Jean, professeure au Département des sciences des aliments et de nutrition. Une autre étude publiée il y a cinq ans par son équipe avait révélé la présence de peptides antimicrobiens dans le lait. « Ceux qu’on trouve dans les fromages sont différents parce qu’ils sont produits par les enzymes des ferments utilisés pour fabriquer les fromages, précise la cher­ cheuse. Le bagage enzymatique de ces micro-organismes conduit à la ­production de peptides qui leur sont propres. » Reste maintenant à isoler de ces cock­ tails peptidiques les molécules qui ­possèdent la plus forte activité antimi­ crobienne. Il faudra ensuite en faire la synthèse en laboratoire et les tester dans des produits alimentaires comme les viandes ou même… des fromages ! « Il faut aussi se préoccuper des coûts, re­­ connaît la professeure Jean. Par contre, les consommateurs qui veulent moins de sel et d’additifs chimiques dans leur ali­ mentation poussent les industries vers des solutions de remplacement. Dans cette optique, des peptides antibacté­ riens et antifongiques naturellement présents dans le fromage constituent une avenue très intéressante. »

Un projet présenté par le professeur Donald Poirier, de la Faculté de médecine, a été re­­ tenu pour faire l’objet d’un développement par NÉOMED et Mitacs, deux organismes de valorisation de la recherche. Ce projet con­ siste à identifier une nouvelle molécule anti­ cancéreuse parmi un groupe de molécules de la famille des aminostéroïdes et à tester son efficacité sur des modèles de cancers réfrac­ taires aux traitements actuels. Ce projet est le premier à obtenir du financement provenant du partenariat stratégique liant NÉOMED et Mitacs. L’objectif de ce partenariat est de développer des médicaments qui présentent un fort potentiel.

Recyclage de la cire dentaire Un nouveau projet de récupération vient d’être lancé à la Faculté de médecine dentaire. Afin de recycler la cire dentaire usée, de nou­ veaux contenants prévus à cet effet ont été installés dans les divers laboratoires de la Faculté. Jusqu’à tout récemment, près de 180 kg de cire étaient jetés annuellement aux poubelles. Dorénavant, la cire usée sera remise à l’entreprise Cire Générale, qui la recyclera pour les besoins de l’industrie minière, entre autres. Les peptides antimicrobiens contenus dans les fromages proviennent de la digestion des protéines laitières par les micro-organismes utilisés dans la fabrication fromagère.


arts

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en bref La surabondance de publicités est l’un des thèmes exploités par l’artiste Harold López-Nussa en concert Les amateurs de jazz ne voudront pas man­ quer la soirée présentée par FaMUL Jazz, le grand ensemble de jazz de la Faculté de mu­sique, sous la direction de Janis Steprans. L’invité de la soirée sera le trio cubain dirigé par Harold López-Nussa. Fondé en 2007, ce groupe s’est produit à l’Olympia de Paris, au Barbican Centre de Londres, aux festivals de jazz de San Francisco, Montreux, Montréal, dans les clubs le Jazz Standard à New York et le Cotton Club à Tokyo. En 2013, le groupe a réalisé un album intitulé New Day chez Harmonia Mundi. Lundi 13 octobre, à 20 h, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince. Coût d’entrée : 10 $ pour le grand public, ­gratuit pour les étudiants de l’Université.

Ligue d’improvisation musicale

L’image derrière l’image Avec « Pop Stars », Simon Laprise propose une réflexion sur la réappropriation de l’espace par Renée Larochelle Difficile pour le promeneur le moindrement attentif qui déambule au 2 e étage du pavillon AlphonseDesjardins de ne pas aperce­ voir du coin de l’œil l’exposi­ tion de Simon Laprise. Les panneaux de publicité électo­ rale recyclés en œuvres d’art par les bons soins créatifs de cet étudiant en arts visuels agissent en effet comme un voyant lumineux signifiant « Arrêtez-vous, j’ai quelque chose à vous dire ». Une fois entré dans la salle d’exposition, on se laisse prendre par l’atmosphère un peu morbide qui règne sur les lieux. Sur des dizaines d’affi­ ches de spectacle surgissent des têtes de mort ou de mons­ tre. Même chose sur des pages de magazines, dont la lecture est empêchée par la

présence d’horribles « tron­ ches ». Plus loin, des person­ nages menaçants aux allures de cannibales traversent une publicité de Coca-Cola, tan­ dis qu’une jeune femme rêve dans le décor surréaliste de l’Union Jack. Bienvenue dans l’univers de « Pop Stars », exposition présentée jusqu’au 17 octobre. Quand on lui dit que les affi­ ches électorales trafiquées, où apparaissent clairement les noms des politiciens et de leur parti, pourraient choquer, Simon Laprise souligne ne pas avoir voulu pointer du doigt tel ou tel parti ou encore salir des individus. « Certaines personnes m’ont dit qu’elles trouvaient ces œuvres diffa­ matoires, dit-il. C’est vrai que cela peut être un peu provoca­ teur. Mais il se passe la même

chose en période électorale, où les organisations politi­ ques inondent les gens de publicités et passent outre à certaines règles. Il s’agit pour moi d’une réflexion sur la réappropriation de l’espace. » La surabondance de publi­ cités est d’ailleurs l’un des thèmes exploités par Simon Laprise. À son tour, il récu­ père des figures elles-mêmes récupérées par le marché de la publicité, de Frankenstein au tueur fou Charles Manson, devenu symbole de la folie meurtrière, en passant par l’image d’une actrice porno. « Toutes ces créatures fabri­ quées sont remises en marché jusqu’à ce qu’elles ne veuillent plus rien dire, explique-t-il. On vit dans un monde où les images empiètent les unes sur les autres, où il y a du bruit

par-dessus les bruits. Dans ce contexte, continuer à créer est presque un acte politique. En tant qu’artiste, il faut vrai­ ment croire en ce qu’on fait. » Dans la foulée de l’aspect « graffiti » de l’expo, Simon Laprise utilise de la peinture aérosol et crée aussi des fi­­ gures sur différents supports : serviette, tapis, métal et sty­ ro­m ousse. Enfin, une série de six œuvres ayant comme décor le drapeau des ÉtatsUnis et l’Union Jack valent le détour. Plusieurs de ces œuvres ont d’ailleurs déjà trouvé preneur. On aura compris que le sens de cette exposition n’est pas donné et qu’il incombe à cha­ cun de s’en faire une idée. Pour Simon Laprise, la plura­ lité est essentielle, que ce soit pour celui qui donne, l’artiste, ou pour celui qui reçoit. « Quelqu’un qui me dirait apprécier l’exposition parce qu’il trouve qu’il y a de belles couleurs me ferait plaisir », indique-t-il simplement.

« Mozart en motoneige », « Il est beau mon cowboy, à la manière d’une chanson western » : voilà des exemples de thèmes qui pourraient bien faire partie des prochaines soirées orga­ nisées par la Ligue d’improvisation musicale. Cette ligue fonctionne selon le même concept que celui des ligues d’improvisation théâtrale, à la seule différence que les joueurs impro­ visent avec des instruments de musique : piano, percussions, contrebasse, hautbois, etc. La voix chantée, considérée comme un instru­ ment, est également utilisée. Les équipes sont composées d’étudiants de la Faculté de musique. Les jeudis 9 octobre et 6 novembre, à 19 h 30, au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. Coût d’entrée : 4 $

Comédie noire Les Treize présentent Le pillowman de Martin McDonagh. Dans un État totalitaire, un jeune auteur est arrêté et détenu pour interrogatoire. Les policiers s’intéressent aux écrits de cet homme, notamment parce que ses textes prennent forme dans la vraie vie. Jamais publiées, ces histoires horrifiantes semblent pourtant connues de son frère, un simple ­d’esprit. Mise en scène de Nicolas Drolet. Du 15 au 19 octobre, à 20 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack. Coût : 16 $ (14 $ pour les membres actifs de la troupe). Pour l’achat de billets : 418 656-2131, poste 8014, ou lestreize@lestreize.org. En vente aussi à la porte les soirs de représentation.


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actualités UL

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en bref

Sensibilisation éclair au tri des matières résiduelles À l’occasion de la Semaine québécoise de réduction des déchets, une sensibilisation éclair sur le tri des matières résiduelles aura lieu dans les cafétérias du campus. En quel­ ques instants, les étudiants de l’Équipe verte vous expliqueront comment faire le tri de ces matières à l’Université puisque 93 % d’entre elles peuvent être recyclées ou compostées. Ces étudiants en profiteront également pour faire la promotion de l’utilisation de la vais­ selle lavable et de la numérisation de docu­ ments afin de réduire à la source les déchets. Du 15 au 24 octobre, dans les cafétérias du campus. Vous pouvez également visionner une vidéo tournée par l’Université pour promouvoir l’importance de trier efficacement les déchets : bit.ly/1vPescm

Semaine internationale du libre accès

Défi Juritour relevé ! Le samedi 20 septembre, l’équipe de la Faculté de droit a participé au défi cycliste Juritour. Les membres de l’équipe, soit la doyenne Eugénie Brouillet, les professeurs Daniel Gardner et Fannie Lafontaine, le directeur adjoint de la Clinique de droit international pénal et humanitaire Érick Sullivan, les diplô­ més Philippe Vallières-Roland et Kiel Walker, l’étudiant Léo Bureau-Blouin et le sympathi­ sant Gilles Chaumel, ont tous parcouru 50 ou 100 km à vélo au profit d’une bonne cause. Grâce à la générosité de ses commanditaires, l’équipe a en effet pu re­­mettre plus de 2 500 $ à l’organisme Fibrose kystique Québec.

Mars Arctic 365 : la suite Vous vous souvenez du projet Mars Arctic 365, une simulation de mission d’une année sur Mars, mise sur pied par The Mars Society et lancée au printemps dernier ? Mathieu Roy, étudiant en génie physique, était au nombre des 62 candidats provenant de 17 pays. Mal­heureusement, son rêve a pris fin le 26 septembre dernier. Les 18 finalistes choi­ sis formeront trois équipes qui passeront cha­ cune deux se­­maines au Mars Desert Research Station, en Utah, entre le 1er novembre et le 14 décembre. Lors de cette immersion réaliste, les participants devront, entre autres, porter une combinaison d’astronaute pour sortir à l’extérieur. L’équipe qui aura impressionné le plus effectuera une simulation de 365 jours sur l’île Devon dans l’Arctique canadien. Pour entendre les réponses de Mathieu Roy au questionnaire du concours : youtube.com/ watch?v=Tny1UBJEesA

Du 20 au 23 octobre prochains, la Bibliothèque de l’Univer­ sité Laval vous offrira une série d’activités organisées à l’oc­ casion de la Semaine internationale du libre accès, une cam­ pagne de sensibilisation sur les enjeux liés au libre accès dans le milieu de la recherche et de l’enseignement. Vous pourrez participer gratuitement à l’une ou à plusieurs de ces activités, mais l’inscription est requise. Le concept de libre accès réfère à la mise en ligne gratuite des résultats de recherche afin de les rendre accessibles à tous, dans le respect du droit d’auteur. Pour en savoir plus sur le libre accès ainsi que sur ses impacts et ses enjeux : bibl.ulaval.ca/libre-acces/ libre-acces-introduction Pour en savoir plus sur la Semaine internationale du libre accès ainsi que sur les inscriptions aux activités : ­ bibl.ulaval.ca/semaine-internationale-du-libre-acces2014?nouvelles-acc

Lundi 20 octobre 2014
 14 h à 15 h

Publications de livres numériques en libre accès : exemple des Presses de l’Université de Montréal (PUM) Antoine Del Busso, directeur général des PUM 15 h à 16 h

Les livres, le libre accès et le Prix d’auteurs pour l’édition savante (PAES) Anne-Marie Fortier, présidente du Conseil scientifique du PAES Mardi 21 octobre 2014 10 h à 11 h

Open Access and Impact : Raising Researcher Visibility ­(présentation en anglais) Heather Joseph, directrice générale de SPARC (Scholarly Publishing and Academic Resources Coalition) 11 h à 12 h

Orientation future en matière de publication : accès libre et financement des revues savantes – la perspective du CRSH Jean-Francois Fortin, directeur du Portefeuille de la ­formation en recherche du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada Mercredi 22 octobre 2014 11 h 30 à 13 h ou 14 h à 15 h 30

Les droits des auteurs et la publication en libre accès Dominique Lapierre, gestionnaire du Bureau du droit ­d’auteur, et Pierre Lasou, bibliothécaire Jeudi 23 octobre 2014 13 h 30 à 15 h

Forum « Parlons-en librement; le libre accès et nous » présentateur à confirmer


société

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L’enfer, c’est les autres Dans certains centres de détention, le harcèlement psychologique au travail est presque devenu la norme par Renée Larochelle Paroles blessantes, insultes, menaces, blagues racistes ou sexistes, gestes vulgaires, fausses rumeurs, évitement, ra­­b aissement, manque de reconnaissance : la liste des pratiques liées au harcèle­ ment psy­chologique au travail est longue. Dans les centres de détention, où l’atmosphère est souvent très tendue, le phénomène est particulière­ ment présent entre les em­­ ployés. La plupart du temps, le harcèlement psychologique n’est pas le fait d’un individu à la personnalité narcissique ou désireux d’asseoir son auto­ rité, mais il provient de plu­ sieurs personnes. Tant et si bien que le harcèlement de­­ vient presque la norme, ce qui pollue inévitablement le milieu de travail, en plus de menacer la santé physique et psychologique des victimes de harcèlement.

C’est l’une des conclusions à laquelle arrive Julie Dussault dans sa thèse en sociologie. Aux fins de son étude, la cher­ cheuse a mené des entrevues individuelles auprès de vingt agents des services correction­ nels, dix hommes et dix fem­ mes, âgés entre 28 et 58 ans, comptant en moyenne quinze années d’expérience dans des centres de détention au Québec. Dix-huit de ces per­ sonnes disaient avoir été vic­ times de harcèlement psycho­ logique, tandis que deux affir­ maient en avoir été témoins. « Ordinairement, des collè­ gues ou des supérieurs agis­ sent avec une sorte de com­ plicité passive vis-à-vis du harceleur, explique Julie Dussault. Même s’ils savent que la situation est morale­ ment inacceptable, la peur d’être victimes de harcèle­ ment à leur tour s’ils parlent

«

Chaque milieu de travail possède son niveau de tolérance, mais si on accepte les formes les plus bénignes de harcèlement psychologique, les choses peuvent dégénérer

les incite à se taire ou à igno­ rer le problème. C’est la règle du “On trouve que tu as rai­ son, on est avec toi, mais on ne fait rien”. Il arrive aussi que les témoins participent activement au harcèlement, ce qui isole et marginalise davantage la victime. » Le tableau n’est cependant pas entièrement sombre. Ainsi, certaines victimes vont demander de l’aide et en rece­ voir, à des degrés divers. Et si le soutien des collègues est toujours discret, voire absent, celui offert par les supérieurs hiérarchiques qui décident que les choses ont assez duré est souvent décisif. C’est le cas d’un employé harcelé qui, après avoir confié à un ges­ tionnaire qu’il avait des idées suicidaires, a vu ce dernier lui mettre la main sur l’épaule et promettre de régler la situa­ tion, ce qui fut fait. D’autres n’ont pas été aussi chanceux : un individu venu raconter son histoire de harcèlement dans le bureau de son patron a vu ce dernier lui éclater de rire en plein visage.

Évidemment, tous les mi­­ lieux de travail ne sont pas aussi à risque de baigner ­chaque jour dans le climat de violence, d’incivilité et de « petite tyrannie » que celui étudié par Julie Dussault. Néanmoins, toute organisa­ tion doit veiller au grain, argue-t-elle. « Chaque milieu de travail possède son niveau de tolérance, mais si on accepte les formes les plus bénignes de harcèlement ­p sychologique, comme par

exemple l’impolitesse ou les blagues sexistes ou ra­cistes, les choses peuvent dégénérer. » Pour éviter les glissements, Julie Dussault conseille l’in­ tervention précoce. Les collè­ gues qui sont témoins ne doi­ vent pas hésiter à dénoncer la situation auprès du supérieur immédiat qui, lui, a le devoir de réagir rapidement et de redresser la barre, et ce, à un niveau considéré acceptable par et pour tous.

Des entrevues individuelles auprès de vingt agents âgés entre 28 et 58 ans, comptant en moyenne quinze années d’expérience dans des centres de détention au Québec, ont été menées pour les fins de cette étude.

Judaïsme chrétien : un éclairage nouveau Une vingtaine d’experts se sont penchés sur la prêtrise aux premiers temps du christianisme par Yvon Larose Dans les sociétés de tradition catho­ lique, le prêtre occupe une place cen­ trale dans la vie spirituelle collective. Mais qu’en était-il il y a 2 000 ans, à la suite de la mort de Jésus-Christ, lorsque la religion chrétienne nais­ sante prenait peu à peu forme ? Selon le professeur Louis Painchaud, de la Faculté de théologie et de sciences religieuses, la question est d’autant plus pertinente que le Nouveau Testament, cette section de la Bible consacrée à la vie du Christ, ne con­ tient aucune mention de la présence de prêtres dans la vie des premiers chrétiens. « Lorsqu’on lit les textes qui remontent aux tout premiers débuts du christianisme, dit-il, il y a Jésus, des apôtres, des prophètes aussi, mais pas de prêtres. Comment se fait-il alors qu’on en soit venus à avoir des prêtres ? » La sacerdotalisation dans le ju­­ daïsme chrétien était au cœur d’un colloque international qui s’est tenu sur le campus, du 18 au 20 septem­ bre. Organisée par le professeur Painchaud et ses collègues français et suisse Simon Claude Mimouni et David Hamidovic, la rencontre a réuni 18 spécialistes en provenance

de sept pays. Cinq d’entre eux repré­ sentaient l’Université Laval. Dans leurs communications, ces experts ont fait référence à de multiples sources, notamment au Nouveau Testament, aux apocryphes chrétiens

Le chandelier à sept branches des Hébreux est l’un des plus vieux symboles associés au culte juif du temple de Jérusalem. Cette repré­ sentation a été retrouvée dans la nécropole de Beit Shearim, en Israël.

et aux manuscrits de la mer Morte, ainsi qu’aux textes rabbiniques et mystiques judéens. « Le thème du colloque, précise Louis Painchaud, a des répercussions très actuelles à l’intérieur des Églises chrétiennes : le rôle des prêtres et des laïcs, le mariage des prêtres et l’ordination des femmes. » En ces temps anciens, les officiants de la religion juive, également appe­ lés prêtres, avaient un caractère sacré. Ils exerçaient une médiation entre Dieu et les hommes et, à ce titre, ils devaient respecter des règles particulières. Ils exerçaient leur office dans le temple de Jérusalem et ils offraient des sacrifices d’animaux. Ils étaient également astreints à des règles de pureté très strictes concer­ nant notamment la sexualité pendant l’exercice de leurs fonctions. Toute­ fois, ces hommes n’exerçaient leur rôle de prêtre qu’à périodes fixes. Le reste du temps, ils retournaient à leur vie normale d’époux et de père. Au premier siècle de notre ère, le christianisme ne se distinguait pas encore du judaïsme. Les disciples de Jésus continuaient à aller à la sy­­ nagogue ainsi qu’au temple de Jérusalem. « Jésus, indique Louis Painchaud, était pour eux le Messie attendu par Israël, il n’y avait pas de contradiction entre son message et leur présence dans ces lieux de culte. » La jeune religion chrétienne se construira donc à partir et au sein

du judaïsme. Certaines communau­ tés resteront très proches de la Loi et des observances juives, alors que d’autres s’en éloigneront. Jacques le Juste représente cette tendance très « judaïsante ». Après la mort de Jésus, cet apôtre prit la tête de la communauté des disciples de Jésus à Jérusalem jusqu’à sa lapi­ dation en 62. « La tradition posté­ rieure aux Évangiles le représente parfois comme un grand prêtre offi­ ciant au temple de Jérusalem », sou­ tient Louis Painchaud. Il est couramment admis que Jésus entretenait des rapports tendus avec le temple. Un bel exemple en est lorsqu’il chasse à coups de fouet les changeurs d’argent et les vendeurs d’animaux sacrificiels, en leur criant : « Vous avez fait de la maison de mon Père une caverne de voleurs ! ». « Tou­ te­fois, Jésus avait un très grand res­ pect pour le temple et le sacerdoce, précise le professeur Painchaud. C’est en raison de ce respect qu’il veut chasser les vendeurs. Il veut purifier le temple de cette activité financière et économique pour préserver la sainteté du lieu. » À cette époque comme aujourd’hui, il existait dans le judaïsme une tribu sacerdotale formée de familles où le rôle et les responsabilités du prêtre se transmettaient de père en fils. Le mouvement de Jésus allait rompre avec cette tradition. « Des textes du Nouveau Testament insistent sur le

fait que Jésus aurait fait de tous ses fidèles des prêtres, quelle que soit leur naissance ou leur ethnie, souli­ gne Louis Painchaud. Ce fut une grande innovation. » C’est dans ce contexte qu’il faut situer les vifs débats qui opposeront dans les années 50, 60 et 70 les par­ tisans d’une observance stricte de la Loi juive, comme Jacques le Juste, ou encore Jean, l’auteur de l’Apoca­ lypse, aux défenseurs d’une vie chrétienne davantage libérée de ladite Loi, comme Paul. Finalement, la tendance représentée par ce der­ nier triomphera. Au sein du mouve­ ment chrétien, on en viendra petit à petit à définir et à désigner les res­ ponsables des communautés comme des « prêtres » astreints à des règles de pureté très strictes. Leur rôle se spécialisera peu à peu. Et leur sacer­ doce se vivra à temps plein.

Au premier siècle de notre ère, le christianisme ne se distinguait pas encore du judaïsme


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bravo !

Marina Urena Alacazar Étudiantechercheuse étoile en sciences de la santé Déclarée étoile du mois de septembre du Fonds de re­­ cherche du Québec – Santé, Marina Urena Alcazar est étudiante-chercheuse à la Faculté de médecine. Ce prix lui est attribué pour souligner la qualité d’un article qu’elle a publié dans la revue scientifique Circulation. Ses travaux, supervisés par les profes­ seurs Josep Rodés-Cabau et Philippe Pibarot, démon­ trent que l’implantation d’un stimulateur cardiaque permanent après l’installa­ tion d’une valve aortique n’augmente pas le risque de mortalité chez les patients.

Louis Fortier Médaille du Gouverneur général pour la nordicité Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la réponse des écosystèmes marins arctiques au réchauf­ fement climatique à l’Uni­ versité Laval, Louis Fortier a reçu le 3 octobre la mé­­ daille du Gouverneur géné­ ral pour la nordicité. Ce professeur au Département de biologie est reconnu depuis plusieurs années pour ses travaux sur les répercussions des change­ ments climatiques sur la faune aquatique ainsi que pour les programmes de recherche internationaux qu’il dirige, notamment ArticNet, le premier réseau de centres d’excellence axé sur l’Arctique.

le fil | le 9 octobre 2014

Vincent Babin, Alexis FortinCôté et André Gallant Prix PierreArdouin

Sébastien Bonnet et Steeve Provencher Prix Louise RousselleTrottier

Pour leur travail « Optimi­ sation de trajectoires pour augmenter les capacités d’un robot », les étudiants Vincent Babin, Alexis Fortin-Côté et André Gallant ont reçu le prix Pierre-Ardouin, qui récompense le meilleur tra­ vail de session, tous cours confondus, au Département d’informatique et de génie logiciel. L’équipe s’est démar­ quée en s’imposant un défi difficile à relever : la planifi­ cation de la trajectoire d’un bras mécanique devant dé­­ placer un objet à une hauteur donnée. Il s’agissait d’un pro­ blème complexe d’optimisa­ tion non linéaire dans un espace continu pour lequel les étudiants ont proposé trois solutions novatrices.

Décerné par la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC – Québec, ce prix d’ex­ cellence honore le chercheur qui a atteint la plus haute note dans l’évaluation d’un projet de recherche sur ­l’hypertension. Sébastien Bonnet et Steeve Provencher sont professeurs à la Faculté de médecine et les fondateurs du Groupe de recherche en hypertension pulmonaire. Leurs travaux communs ­portent sur les méca­nismes conduisant au développe­ ment de l’hypertension arté­ rielle pulmonaire ainsi qu’à la validation clinique des bio­ marqueurs de cette maladie. L’étude primée a pour titre « Role for DNA damage signalling in Pulmanory Hypertension ».

Reginaldo Gonçalvès Fellow de l’American Academy of Periodontology

Frédéric Gourdeau Prix Adrien Pouliot

Lors du congrès annuel de l’American Academy of Periodontology, tenu à la ­mi-septembre, Reginaldo Gonçalvès, professeur à la Faculté de médecine den­ taire, est devenu fellow de cette Académie. Il a reçu, par la même occasion, une bourse qui lui permettra de prendre part à une formation spécialisée en pédagogie et en leadership dans l’ensei­ gnement à l’Institute for Teaching and Learning in the Health Professions, à Atlanta. Le professeur Gonçalvès a aussi récemment réussi ­l’examen de l’American Board of Periodontology. Il peut donc désormais ­ajouter le titre de Diplomate of the ABP à la liste de ses titres professionnels.

Le directeur du Département de mathématiques et de sta­ tistique Frédéric Gourdeau a reçu le prestigieux prix Adrien-Pouliot pour sa contribution à l’enseigne­ ment des mathématiques. Il est notamment le fondateur de l’Association québécoise des jeux mathématiques et de la revue Accromath, un outil de vulgarisation des mathé­ matiques auprès des jeunes du secondaire et du cégep. La récompense est décernée, depuis 1995, aux personnes œuvrant dans l’enseigne­ ment des mathématiques au Canada qui montrent un dévouement exceptionnel dans le milieu scolaire et une implication sociale remarquable.

Stéphane Chrétien Élu au conseil d’administration de la Northern Finance Association Ce professeur au Départe­ ment de finance, assurance et immobilier a été nommé directeur au conseil d’admi­ nistration, à titre de prési­ dent sortant, de la Northern Finance Association pour l’année 2014-2015. Cette association vieille d’un quart de siècle, mais dont l’incor­ poration et l’adoption des règles constitutives datent uniquement de 2012, vise à promouvoir la recherche en finance. Élu premier prési­ dent du conseil en 2012, Stéphane Chrétien a œuvré à la mise en place d’une structure de gouvernance et à l’adoption de politiques de gestion.

Sylvette Guillemard Élue au conseil d’administration de l’International Law Association À l’occasion de l’assemblée générale de la branche fran­ çaise de l’International Law Association, le conseil d’ad­ ministration a élu à l’unani­ mité Sylvette Guillemard, professeure à la Faculté de droit, membre du conseil. Cette association, fondée en 2004, a pour objectif d’étu­ dier, de clarifier et de déve­ lopper le droit international, public et privé. L’Interna­tio­ nal Law Association travaille également à renforcer la compréhension et la recher­ che de compromis entre les nations et elle veille au res­ pect des préceptes édictés par le droit international.

Émilie Dubois Prix de la meilleure affiche

Christian Dupuis Prix d’innovation en sciences et génie

Étudiante au doctorat dans l’équipe du professeur JeanYves Masson, de la Faculté de médecine, Émilie Dubois a reçu le prix de la meilleure affiche en sciences fondamen­ tales lors du 26e Congrès an­­ nuel sur l’anémie de Fanconi. L’événement, qui s’est déroulé à Bethedsa en banlieue de Washington du 18 au 21 sep­ tembre, réunissait les meil­ leurs chercheurs au monde dans ce domaine. L’anémie de Fanconi est une maladie héréditaire rare qui affecte la moelle osseuse.

Professeur au Département de géologie et de génie géolo­ gique, Christian Dupuis s’est vu décerner le Prix d’innova­ tion en sciences et génie de la Curtin University, en Australie. Ce prix reconnaît l’inventivité et les compéten­ ces de son équipe de déve­ loppement, qui a participé à la création d’une sonde auto­ nome utilisée dans la collecte de données lors d’explora­ tions en terrain minier. Cette innovation permet d’avoir accès à une information de grande qualité en moins de temps et à moindre coût. L’en­gin a été élaboré en ­collaboration avec des cher­ cheurs australiens, sous la supervision du professeur Anton Kepic, de la Curtin’s WA School.

Conrad Ouellon Insignes de l’Ordre des francophones d’Amérique

François Potus Prix de l’American Heart Association

Le 25 septembre, le Conseil supérieur de la langue fran­ çaise a remis pour une 36e fois les insignes de l’Ordre des francophones, qui recon­ naissent la contribution ex­­ ceptionnelle d’une personne à la promotion du français à travers le continent. C’est Conrad Ouellon, professeur retraité du Dépar­tement de langues et linguistique, qui a été désigné récipiendaire pour le Québec. Une situa­ tion inédite a eu lieu lors de la remise des insignes. Après avoir été désigné membre de l’Ordre des francophones d’Amérique par un jury de sélection indépendant au printemps, Conrad Ouellon a été élu président du Conseil en juillet. Il a donc eu le double plaisir de remettre et de recevoir les prestigieux insignes de l’Ordre.

Cet étudiant au doctorat en biologie cellulaire et molécu­ laire, sous la direction con­ jointe de Sébastien Bonnet et Steeve Provencher, a remporté le prix Cardiopulmonary Best Abstract Award de l’année 2014. Cette récompense est remise au premier auteur du résumé scientifique ayant obtenu la meilleure évaluation du Congrès international de l’American Heart Association dans la catégorie « cardiopulmonaire ». Le titre de la communication primée est « Role for Mir-126 in Right Ventricle Failure in Pulmo­n­ ary Arterial Hypertension ». François Potus est membre du Groupe de recherche en hypertension pulmonaire du CRIUCPQ.


sports

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en bref

Le PEPS offre à la communauté universitaire et à la collectivité régionale la location de patinoire, du lundi au dimanche, à un coût très abordable. photo PEPS

Une glace pour tous

Les usagers peuvent compter sur dix salles d’équipe, un service de premiers soins et un service de location et d’aiguisage de patins

d’étudiants membres du PEPS, le coût est de 103 $ / h du lundi au vendredi de 7 h 30 à 16 h 30, et de 138 $/h la fin de semaine. Pour les autres, il est possible de louer une patinoire du lundi au vendredi de 7 h à au coût de 153 $ / h, ou Avec ses nouvelles infrastructures impressionnantes, 16 h 30, du lundi au vendredi après 16 h 30 et la fin de semaine, le PEPS peut clamer haut et fort qu’il est le plus gros au coût de 260 $/h. Les taxes complexe sportif universitaire de l’Est du Canada sont incluses dans ces mon­ tants. Pour réserver, commu­ par Julie Turgeon niquez avec Marie-Hélène Veilleux au 418 656-2131 Inauguré en octobre 1975, étudiante, du personnel de déboursant 7,50 $ (membres) poste 6027. l’aréna du PEPS compte deux l’Université Laval ou des gens ou 13 $ (non-membres) pour patinoires disponibles pour de la région de Québec. D’ail­ une heure. Finalement, il y Pour en savoir plus sur les adeptes des sports de leurs, que vous soyez membre a une nouveauté depuis le les activités libres de glace : glace : hockey, patinage libre, du PEPS ou non, vous pouvez printemps dernier : deux www.peps.ulaval.ca/ patinage artistique. Les usa­ profiter de cinq heures de heures de glace sont offertes program­mation/activitesgers peuvent compter sur dix patinage libre par semaine. pour la pratique du patinage libres/­patinage-et-hockey/ salles d’équipe, un service de Le coût pour une séance est artistique. automne-2014 De plus, si vous cherchez un premiers soins, un service de de 5 $ pour les non-membres, location et d’aiguisage de alors que c’est gratuit pour endroit pour jouer au ho­­ckey Pour en savoir plus sur patins ainsi qu’un magasin les membres du PEPS. Les entre amis, pensez au PEPS ! la location de patinoire et pour le prêt d’équipements. adeptes de hockey seront Les tarifs sont abordables et d’équipements : www.peps. Chaque jour, des activités heureux d’apprendre qu’ils les disponibilités, nombreuses. ulaval.ca/programmation/­ sont planifiées pour répondre peuvent s’entraîner jusqu’à Sachez que, pour les groupes reservations-et-locations/ aux demandes de la clientèle trois heures par semaine en composés exclusivement sports-de-glace

Campus dynamique

Rugby : dernier duel avant les séries Le club de rugby féminin Rouge et Or com­ plète sa saison régulière ce samedi 11 octobre au stade TELUS-Université Laval en recevant les Carabins de l’Université de Montréal. L’équipe de l’entraîneur-chef Bill McNeil est déjà assurée de compléter la saison 2014 au second rang du RSEQ, avec une fiche de cinq gains contre un seul échec. Son adversaire au premier tour éliminatoire est déjà connu. Il s’agit des Stingers de Concordia, que le Rouge et Or a vaincu 27-25 le week-end dernier. Achetez votre billet à la porte ce samedi à ­partir de 13 h et vous pourrez voir l’équipe féminine peaufiner sa préparation en vue du premier duel éliminatoire. photo Stéphane Gaudreau

Grimpez au PEPS ! Parmi la multitude de plateaux sportifs dont dispose le PEPS, il y a des installations intérieures d’escalade très impressionnantes : murs de 11 mètres de haut, murs surplom­ bants, un bloc et une caverne. Jusqu’au 19 décembre, profitez des heures de pratique libre en réservant votre place le jour même au 418 656-PEPS. Du lundi au vendredi de 20 h à 22 h 30, les lundis, mardis et jeudis de 13 h 30 à 16 h et la fin de semaine de 15 h 30 à 18 h et de 18 h à 20 h 30. Coût : 8,50 $ pour les étudiants, 9,50 $ pour les membres et 11,50 $ pour les autres. peps.ulaval.ca/programmation/activiteslibres/escalade/automne-2014

Vendredi 10 octobre Volleyball | Ryerson (hors-concours) PEPS | 19 h 30 Samedi 11 octobre Rugby | Montréal Stade TELUS-Université Laval | 13 h Vendredi 17 octobre Soccer | Sherbrooke PEPS | 18 h (f), 20 h (m) Volleyball | Dalhousie (F), Équipe Canada (M) PEPS | 18 h (f), 20 h (m) Samedi 18 octobre Rugby | Demi-finale RSEQ À déterminer | 13 h Volleyball | Dalhousie (F), Équipe Canada (M) PEPS | 18 h (f), 20 h (m)

Le 4 octobre dernier, l’Invitation Rouge et Or de cross-country se déroulait sur les plaines d’Abraham. Des coureurs de tous âges y ont pris part et le clou du spectacle était certes la compétition universitaire, complètement dominée par le Rouge et Or, tant chez les hommes que chez les femmes. Benjamin Raymond (sur la photo) a notamment pris la 2e place. photo Stéphane Gaudreau

Dimanche 19 octobre Football | Bishop’s Stade TELUS-Université Laval | 13 h


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au fil de la semaine

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Le Québec en Inde Depuis 2006, le gouvernement provincial et les entreprises québécoises courtisent assidûment l’Inde. Chaque année, le Québec a envoyé à Mumbai un Premier ministre, un ministre, une délégation d’affaires ou un groupe d’univer­ sitaires, ce qu’aucune autre province n’a fait. Le Québec se construit donc rapidement une réputation enviable auprès des Indiens autant d’un point de vue économique que culturel. Benoît-Jean Bernard a été délégué du Québec en Inde entre 2007 et 2013. Dans le cadre d’une conférence de la Chaire Stephen-A.-Jarislowsky en gestion des affaires internationales, il entretiendra le public de la présence des entreprises québécoises en Inde. Bombardier et SNCLavalin font partie, notamment, des entreprises étrangères qui comptent le plus d’employés dans ce pays. De plus, les exportations vers l’Inde ont doublé en six ans, pour at­teindre environ 500 M$, ce qui fait qu’il n’existe aucun déficit commercial entre le Québec et l’Inde. photo Paulrudd

Jeudi 16 octobre, à 12 h 30, au local 1609 du pavillon Palasis-Prince. Entrée libre. Pour information : ­ zhan.su@fsa.ulaval.ca

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Le tourisme procréatif

Les baleines et le pétrole

La peur de l’échec

Le projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada prévoit la construction d’un terminal à Cacouna où s’approvision­ neront les navires-citernes voguant sur le Saint-Laurent. Or quelles pourraient être les conséquences de ce projet sur la faune aquatique ? Comment concilier ces con­ séquences avec les avantages économiques de l’oléoduc ? Pour discuter de ces ques­ tions, et plus particulièrement de l’impact du transport du pétrole sur les baleines, le Centre de recherche en éco­ nomie de l’environnement, de l’agroalimentaire, des transports et de l’énergie (CREATE), le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) et l’Ins­­titut Hydro-Québec reçoivent trois conférenciers : Patrick González (Dépar­te­ment d’éco­­nomique), Robert Michaud, spécialiste des ba­­ leines depuis 30 ans et Gale West (Département d’écono­ mie agroalimentaire et des sciences de la consommation).

Vous voyez la date de la remise de votre travail ou encore celle d’un examen approcher et vous vous sen­ tez de plus en plus angoissé ? Les premiers résultats que vous avez obtenus dans vos cours ne sont pas à la hau­ teur de vos attentes et vous avez peur d’échouer ou de ne pas obtenir la note élevée que vous visez ? Dans le cadre de la série « Les clés de la réussite », le Centre d’aide aux étudiants offre l’atelier « Quand performer rime avec anxiété : comment mieux vivre avec les exigences des études universitaires ». Des stratégies concrètes vous y seront proposées afin de mieux gérer l’anxiété de la performance.

Athée signifie-t-il sans spiritualité ?

Le préurbain

De plus en plus de couples infertiles dans les pays occi­ dentaux se tournent vers des cliniques de fertilité situées dans des pays qui reconnaissent officielle­ ment la gestation pour au­­ trui (comme la Grèce) ou qui s’accommodent de la pratique sans avoir légiféré sur le sujet (comme l’Inde). C’est ce qu’on appelle le tourisme procréatif. Or, que font les services de l’état civil lorsque les parents ren­ trent au pays avec un enfant né d’une mère porteuse à l’étranger ? Comment établir la filiation ? Et comment les tribunaux ont-ils tendance à juger cette situation ? C’est à ces questions que s’intéres­ sera Hugues Fulchiron, pro­ fesseur à l’Université Jean Moulin Lyon 3 lors d’une conférence-midi organisée par la Faculté de droit.

Savoir préserver sa mémoire Selon une étude publiée en 2003 par les chercheurs Cara Tannenbaum et Nancy Mayo, la première préoccu­ pation des Canadiens âgés de 65 ans et plus concerne la prévention des pertes de mémoire. C’est pourquoi le Comité d’entraide de l’Asso­ ciation des retraités de l’uni­ versité Laval (ARUL) convie ses membres à la conférence de Carol Hudon, professeur et chercheur en neuro­psy­ cho­logie clinique à l’École de psychologie. Cette confé­ rence portera sur les plus récentes découvertes liées aux im­­pacts du vieillissement sur la mémoire. Au cours de la rencontre, le chercheur évoquera différentes me­­sures pour prévenir ou retarder les pertes de mémoire dues à l’âge.

Les athées sont-ils condam­ nés à vivre sans pensée méta­ physique ou sans croyance liée à quelque forme de ­spiritualité ? Le groupe Perspective athée ne le croit pas : la spiritualité est inhé­ rente à la condition humaine et n’est pas reliée à une doc­ trine religieuse. C’est pour­ quoi le groupe se veut un lieu d’exploration et de partage pour tous ceux qui désirent approfondir une spiritualité sans dieu. Lors des rencon­ tres du groupe, les partici­ pants sont appelés à discuter librement de la façon de prendre soin de cette dimen­ sion de soi sans être croyant.

photo Gravid Kvinne

Vendredi, 10 octobre, de 11 h 30, à la salle 2419 du pavillon CharlesDe Koninck. Entrée libre, inscription suggérée. Formulaire d’inscription : fd.ulaval.ca/formulaire10-octobre-2014

Vendredi 10 octobre, à 12 h, à la salle Hydro-Québec du pavillon AlphonseDesjardins. Entrée libre.

photo Katy Warner

Mercredi 15 octobre de 14 h à 16 h, au local 3344 du pavillon AlphonseDesjardins. Activité gratuite, mais inscription requise avant le 10 octobre : 418 656-7987

Mercredi 15 octobre, à 16 h, à la salle 2320 du pavillon Alphonse-Desjardins. Café et jus seront servis. Réservation nécessaire au 418 656-5508 ou à arul@arul.ulaval.ca

La prochaine rencontre du groupe aura lieu le jeudi 16 octobre à 12 h 30, au local 1585 du pavillon Ernest-Lemieux. Pour information : 418 656-2189 ou daniel.fradette@bve.ulaval.ca

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

À la lisière du périurbain et du rural se dessine un nou­ veau territoire que les cher­ cheurs Hervé Marchal et Jean-Marc Stébé, de l’Uni­ versité de Lorraine, quali­ fient de préurbain. Dans une communication présentée lors d’une conférence-midi de l’École supérieure d’amé­ nagement du territoire et de développement régional, les deux chercheurs proposent d’analyser les processus d’étalement urbain en inter­ rogeant l’émergence de nou­ velles centralités. S’appuyant sur deux importantes recher­ ches réalisées au sein de l’aire urbaine de Nancy, dans l’est de la France, ils discuteront, à partir des choix résidentiels et des pratiques quotidiennes des habitants du périurbain, du rapport de ceux-ci avec les centralités, que celles-ci soient historiques ou émergentes. Jeudi 16 octobre, à 12 h, au local 1613 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre.


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