Le Fil 6 novembre 2014

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Honoré au Japon p5

Une communauté engagée ! p8-9

Une amitié de longue date L’Université Laval, qui entretient des relations privilégiées avec la France, accueillait avec fierté et honneur le président français François Hollande le 4 novembre dernier. p3

photo Marc Robitaille

Volume 50, numéro 10 6 novembre 2014


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visite présidentielle

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Une collaboration porteuse pour la recherche La présence à Québec d’une importante délégation française a donné lieu à la signature de deux nouvelles ententes ainsi qu’à la création d’une chaire par Matthieu Dessureault Il a été prouvé scientifique­ ment que l’alimentation a une incidence sur la santé du cerveau. Or, dans ce do­­ maine de recherche, il reste encore plusieurs zones d’ombre à élucider. C’est pour­quoi une entente a été signée entre les universités Laval, de Bordeaux et l’Ins­ titut national de la recherche agronomique afin de créer le Laboratoire international associé (LIA) sur la nutrition et la santé du cerveau. L’objectif ? Devenir une référence mondiale dans ce domaine grâce à des activi­ tés communes de recherche, d’innovation, de formation

et de transfert des connais­ sances vers les utilisateurs. « Nous avons voulu créer un pont entre la France et le Québec afin d’unir nos forces dans un modèle panatlan­ tique original. On pense qu’il y aura de plus en plus de sub­ ventions de nature interna­ tionale. On sera mieux posi­ tionné dans cette optique », explique Frédéric Calon, pro­ fesseur à la Faculté de phar­ macie et membre de l’INAF, qui a grandement contribué à la concrétisation de ce projet. Les chercheurs du LIA ten­ teront de définir une nutri­ tion optimale pour maintenir

Chaire Jean Monnet en intégration européenne Lancée officiellement le 31 octobre dernier, la Chaire Jean Monnet en intégration européenne a pour mandat d’encourager l’enseignement, la formation et la recherche sur le processus d’intégration européenne. Cette chaire permettra de créer un cours au premier cycle et deux cours aux cycles supérieurs liés à cette thématique. Elle contribuera aussi à la création d’une école d’été annuelle. « Grâce à ses activités, la Chaire privilégiera un apprentissage du processus d’intégration européenne dans sa globalité, qui tient compte des enjeux et des défis liés au développement de l’Union européenne, et particulièrement du volet économique de ce processus », précise le professeur de droit international et européen et titulaire de la Chaire, Olivier Delas. Ce projet est financé avec le soutien du Programme d’éducation et de formation tout au long de la vie de la Commission européenne.

De gauche à droite : Eugénie Brouillet, doyenne, Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités inter­na­ tionales, Son Excellence Marie-Anne Coninsx, ambassadrice de l’Union européenne au Canada, Loïc Grard, directeur du collège Droit, science politique, économie et gestion à l’Université de Bordeaux, Olivier Delas, titulaire de la Chaire Jean Monnet en intégration européenne et professeur à la Faculté de droit. photo Pascal Duchesne

les fonctions du cerveau tout au long de la vie. Leurs diffé­ rents travaux, espèrent-ils, permettront aux gens vulné­ rables ou atteints de patholo­ gies neuropsychiatriques ou neurodégénératives d’adop­ ter des stratégies alimentaires qui soient bénéfiques. Ils s’in­ téressent, entre autres, aux petits fruits riches en poly­ phénols capables de contri­ buer à la prévention du déclin cognitif. Le protocole d’entente sur la création du LIA a été signé lundi, en présence du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science, Yves Bolduc, et de la ministre de l’Éducation natio­ nale, de l’Enseignement supé­ rieur et de la Recherche de la République française, Najat Vallaud-Belkacem. Quelques jours plus tôt, l’Université de Bordeaux et sa consœur québécoise met­ taient en œuvre un autre pro­ jet de partenariat, cette fois-ci dans le domaine du droit inter­national et européen. La Plateforme LaBoÉTIE (pour Plateforme Laval-Bordeaux pour les études transnatio­ nales, internationales et euro­ péennes) vise à créer une synergie entre leurs struc­ tures respectives, le Centre de recherche et de documenta­ tion européennes et interna­ tionales (CRDEI) et la Faculté de droit. Ces deux institutions, qui regroupent un nombre simi­ laire de professeurs spécia­ listes de la question du droit international, n’en sont pas à une collaboration près. Outre des invitations réciproques à prononcer des conférences et à participer à des jurys, elles ont coorganisé au fil du temps diverses activités scientifiques.

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 31 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Les chercheurs du Laboratoire international associé (LIA) tenteront de définir une nutrition optimale pour maintenir les fonctions du cerveau tout au long de la vie.

La Plateforme LaBoÉTIE vise à créer une synergie entre leurs structures respectives, le Centre de recherche et de documentation européennes et internationales (CRDEI) et la Faculté de droit.

Des échanges de professeurs ont aussi eu lieu, de même que la signature de conventions de cotutelle et la copublica­ tion d’écrits scientifiques. La Plaforme LaBoÉTIE vient donc renforcer cette alliance. « Nous sommes comme un couple qui a vécu en union civile pendant quelques an­­ nées et qui a décidé d’institu­ tionnaliser ses rapports pour en faire une force de levier plus importante », illustre

Olivier Delas, professeur à la Faculté de droit et titulaire de la Chaire Jean Monnet en inté­ gration européenne. Avec ses collègues, il envi­ sage maintenant de créer une maîtrise bidiplômante. Un même étudiant pourrait ainsi obtenir un diplôme de cha­ cune des deux institutions, après avoir effectué un séjour d’études en France et au Qué­ bec. À plus court terme, des chercheurs québécois iront à

Bordeaux pour participer à un colloque portant sur les rela­ tions internationales des enti­ tés non souveraines. « C’est un sujet qui intéresse beaucoup le Québec. Il y a des situations dans l’Union européenne qui ne sont pas sans rappeler les préoccupations qu’ont les pro­ vinces canadiennes. Nous pourrons apporter et recevoir de l’expertise lors de ce col­ loque », se réjouit déjà le pro­ fesseur Delas.

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Marielle Morissette, Mathieu Tanguay, Julie Turgeon Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Carole Almenar

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Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

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Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et le recteur de l’Université Laval, Denis Brière, ont accueilli le président français, François Hollande, à l’anse Brown, mardi matin. Ce dernier était accompagné de son cabinet, de chefs d’entreprise, de scientifiques et d’universitaires. photos Marc Robitaille

Bienvenue Monsieur le Président !

L’Université a reçu nul autre que le président de la France, François Hollande, à l’occasion d’une visite éclair à Québec par Matthieu Dessureault C’est à l’anse Brown, dans une salle offrant une magnifique vue sur le fleuve Saint-Laurent, que le chef d’État a été accueilli mardi matin. Il était accompagné de ministres de son cabinet, de chefs d’entreprise, de scientifiques et d’universitaires. Ce déplacement faisait partie d’un programme réglé au millimètre. L’événement revêt donc une sym­ bolique particulière. Il y a plus de 160 ans, faut-il dire, que l’Université entretient des rela­ tions privilégiées avec la France. Ce pays représente aujourd’hui son premier partenaire scientifique sur la scène internationale. « Le tiers de nos activités internationales sont réalisées avec des partenaires de l’Hexagone, et nos relations ne cessent de s’intensifier », a déclaré avec enthousiasme le recteur Denis Brière devant la délégation fran­ çaise, ainsi que plusieurs ministres québécois. Il a rappelé que près de 250 en­­ tentes sont en cours entre l’Univer­ sité et ses partenaires français. Plusieurs de ces ententes ont été nouées dans le cadre de l’Alliance Université de Bordeaux-Université Laval. Elles concernent des do­­ maines aussi variés que l’optiquephotonique, la nutrition, l’eau, le

recherche scientifique, elle vise à mieux comprendre les conséquences des perturbations environnemen­ tales d’origine climatique et anthro­ pique sur les écosystèmes et les géo­ systèmes arctiques, marins et ter­ restres. Ce laboratoire regroupe une panoplie de chercheurs, ingénieurstechniciens, doctorants et postdocto­ rants qui se penchent sur différentes thématiques. François Hollande a été invité à rencontrer certains d’entre eux. On

lui a présenté notamment le fonc­ tionnement d’un planeur sousmarin. Cet instrument – décrit par l’ingénieur Guislain Bécu comme la « technologie du futur » – permet de récolter des données sur les fonds marins de façon autonome. Le pro­ fessionnel de recherche, qui l’utilise régulièrement lors de ses travaux à l’Université, s’est dit « honoré et ravi » d’avoir pu s’entretenir brièvement avec le président de la République. « C’est assez exceptionnel ! Ce type

bois et la forêt. En plus de ces grands réseaux scientifiques, on doit à ­l’Alliance des projets de mobilité ­étudiante et professorale, des écoles d’été, des programmes de cotutelle et la création de programmes bidiplômants. Mais l’événement a surtout été l’oc­ casion de présenter les différents tra­ vaux de recherche menés con­ jointement par le Canada et la France dans le Nord québécois. « Étant donné ses liens historiques avec la France, la taille de son territoire arc­ tique et le dynamisme de sa commu­ nauté scientifique, le Canada s’im­ pose comme un partenaire na­­turel de la France dans cette aventure. C’est plus particulièrement au sein de l’Université Laval que l’on trouve une concentration importante de chercheurs impliqués dans l’étude de l’Arctique, soit près de 140 cher­ cheurs », a dit Marcel Babin, titulaire de la Chaire d’excellence en re­­ cherche du Canada sur la télédétec­ tion de la nouvelle frontière arctique du Canada et directeur de l’Unité mixte internationale Takuvik. Avec son collègue Louis Fortier, qui est directeur scientifique de Takuvik, il a présenté les grandes lignes de L’événement a notamment été l’occasion de présenter les différents travaux cette organisation. Fruit d’une colla­ de recherche menés conjointement par le Canada et la France dans le Nord boration avec le Centre national de québécois. photo Gérald Darnis, ArcticNet

de rencontre n’arrive qu’une seule fois dans la vie d’un scientifique ! J’en ai profité pleinement. » La visite de François Hollande à Québec – la première d’un président français depuis celle de Nicolas Sarkozy en 2008 – aura duré un peu moins de 24 heures. Outre cette ren­ contre à l’anse Brown, il a été reçu à l’Assemblée nationale et a participé à une cérémonie conjointe de remise de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du Québec.

L’Université Laval entretient des relations privilégiées avec la France depuis plus de 160 ans


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Devant une centaine de proches collaborateurs, les partenaires présentaient la première planification stratégique de l’AsQ

Entouré de plusieurs partenaires fondateurs, le directeur de la science et de l’innovation, Jean-Pierre Després (à l’avant-plan), a souligné avec grande fierté la mobilisation historique qui a conduit à la création de l’AsQ et la vision collective formidable qui s’en dégage aujourd’hui. photo Marc Robitaille

Une alliance des plus mobilisées Lancée l’année dernière, l’Alliance santé Québec surprend par la vaste et rapide mobilisation qu’elle suscite et les projets porteurs qu’elle entend réaliser par Marielle Morissette À la suite du premier Forum de l’Alliance santé Québec (AsQ) tenu le 1er oc­­tobre 2013, des chantiers et des groupes de travail s’amorçaient afin de doter la grande région de Québec d’une stratégie audacieuse en matière de recherche et d’inno­ vation dans le do­­maine de la santé et des services sociaux. Ces travaux ont ensuite conduit à un 2e  Forum, en avril dernier, qui portait sur les orientations stratégiques et les pistes d’action à privilégier. Puis, lors de la période estivale, par la signature d’une déclaration d’engagement, les partenaires fon­ dateurs ont consolidé leur vo­­lonté d’unir leurs forces et d’agir en­­ semble pour accroître les retom­ bées de la re­­cherche et de l’innova­ tion sur la santé des citoyens et des populations, de même que sur l’or­ ganisation des soins de santé et sur l’économie régionale. Hors de tout doute, l’AsQ est en action et fortement engagée à accomplir sa mission. Devant une centaine de proches collabora­ teurs, les partenaires présentaient, le 24 octobre dernier, au domaine Cataraqui, la première planifica­ tion stratégique de l’AsQ et annon­ çaient la nomination du directeur de la science et de l’innovation de l’AsQ, le docteur Jean-Pierre

Després, professeur au Département de kinésiologie de l’Université Laval et chercheur renommé à l’échelle internationale pour ses travaux sur la prévention et le traitement de l’obésité. « Le rêve que je caresse, explique Jean-Pierre Després, est que l’AsQ puisse accélérer le développement des con­naissances et leur transfert en applications pratiques en facili­ tant les collaborations entre les milieux preneurs et les milieux pro­ ducteurs de la recherche et de l’in­ novation par une approche multi­ disciplinaire et une vision holistique de la santé qui impliqueront un dia­ logue constant avec la population. Il s’agit d’une approche nouvelle, où nous allons travailler à éliminer le fossé entre le préventif et le curatif et à rapprocher les démarches de santé publique des approches cli­ niques. Je suis convaincu qu’en fai­ sant appel à la capacité des citoyens d’agir de façon préventive sur leur santé, nous réduirons de façon significative les risques et les coûts importants reliés aux maladies chroniques sociétales telles que le cancer, l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires et respi­ ratoires, pour ne nommer que quel­ ques problèmes de santé importants qui saturent notre système de santé.

Par ailleurs, le système de santé luimême sera sous le microscope de nos chercheurs et devra devenir plus ouvert aux innovations et aux technologies permettant d’en ac­­ croître la performance et de faciliter le parcours de soins du patient », indique le directeur de la science et de l’innovation de l’AsQ. « Au cœur de l’action de l’AsQ est d’ailleurs ancré le concept de santé durable, affirme la vice-rectrice à la recherche et à la création de l’Uni­ versité Laval, Sophie D’Amours. Ce concept rejoint pleinement les orientations de l’Université Laval en matière de développement durable, car il nous propose d’aborder l’en­ seignement, la recherche et l’inno­ vation en santé et ­services sociaux non seulement dans leur dimen­ sion d’amélioration du bien-être des personnes et des popula­ tions, mais aussi sous l’angle de

l’utilisation responsable et efficiente des ressources, précise-t-elle. L’inté­ gration de cette préoccupation dans une offre de soins et de services appropriés, au bon endroit et au bon moment, nous permettra d’apporter des réponses originales aux défis majeurs que pose la pérennité de notre système de santé et, par consé­ quent, de contribuer au développe­ ment durable de notre société ». « En rassemblant l’ensemble des acteurs-clés du domaine de la santé et des services sociaux de la grande région de Québec, en mobilisant les expertises interdisciplinaires en recherche et en innovation autour du concept de santé durable, en facilitant les partenariats, en favori­ sant l’implication des citoyens et en mettant en valeur les forces régio­ nales, l’AsQ ouvre des perspectives nouvelles et globales sur un écosys­ tème complet de la santé à la fois

créateur de bien-être et de ri­­chesse », conclut, pour sa part, le président de l’AsQ, Michel Clair. L’AsQ tiendra le 3 décembre pro­ chain, lors de la Semaine de l’in­ novation en santé de Québec, une première Jour­née scientifique, qui portera sur les conditions de mise en place d’un grand projet de re­­cherche fédérateur centré sur la santé de l’in­ dividu et incluant l’étude exhaustive de ses habitudes et conditions de vie. Cette journée s’adresse aux cher­ cheurs de tous les domaines et à tous les milieux preneurs des résultats de la recherche et de l’innovation en santé. Des représentants des pa­­ tients et de la popu­lation seront éga­ lement invités. alliancesantequebec@ vrr.ulaval.ca alliancesantequebec.com


actualités UL 5   ! (Félicitations !)

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Omedetō ! Le recteur de l’Université Laval Denis Brière recevait un grand honneur le 30 octobre dernier au Japon, alors que la prestigieuse Soka University lui décernait un doctorat honoris causa par Claudine Magny Malgré les milliers de kilo­ mètres qui les séparent, les océans et les continents, l’amitié entre l’Université Laval et la Soka University, située en banlieue de Tokyo, est bien palpable. « L’honneur qui m’est dé­­ cerné aujourd’hui me va droit au cœur. Je reçois ce doctorat honorifique avec une pro­ fonde gratitude et beau­ coup d’émotion. Je le reçois d’abord comme un signe de reconnaissance des valeurs qui me sont chères et que je partage avec la Soka University et avec toute votre communauté universitaire : des valeurs basées sur la ferme conviction que le pro­ grès de nos sociétés passe par une éducation humaniste, centrée sur la formation de citoyens responsables, enga­ gés et ouverts à la diversité des savoirs et des modes de pensée », déclarait le recteur Denis Brière, le 30 octobre dernier, dans ses remercie­ ments adressés à la Soka University et à son président, Yoshihisa Baba. Il faut dire que l’histoire d’amitié entre les deux uni­ versités a plus particulière­ ment débuté au printemps 2010, au Japon, alors que

L’histoire d’amitié entre les deux universités a plus particulièrement débuté en 2010, alors que celles-ci concluaient un accordcadre général visant leur collaboration en enseignement et en recherche

Le recteur Denis Brière recevant les félicitations du président de la Soka University, Yoshihisa Baba.

celles-ci concluaient notam­ ment un accord-cadre géné­ ral visant leur collaboration dans différents programmes d’enseignement et de recher­ che. Le président de l’Univer­ sité de l’époque, Hideo Yamamoto, avait d’ailleurs

remis au recteur le Soka University Award of Highest Honor, et les étudiants, pour leur part, leur prix de l’amitié, le Soka Friendship Award. Le recteur, qui perdait sa mère peu de temps après cette mission nippone, se rappelle

Le recteur Denis Brière, entouré de sa conjointe Susan et d’étudiantes de la Soka University.

particulièrement du discours de Daisaku Ikeda, fondateur de la Soka University : « Ce dernier avait, entre autres, souligné l’importance de la famille dans la persévérance scolaire des enfants et le rôle crucial qu’y joue en particu­ lier notre mère. C’est aussi une conviction que je partage entièrement, car c’est en grande partie grâce aux encouragements et au soutien de ma mère que j’ai fait des études universitaires et que j’ai pu me réaliser pleinement, au point de recevoir au­­jour­ d’hui ce grand honneur que vous me faites. » Le recteur avait d’ailleurs été profondément touché par cette délicatesse du fondateur de la Soka University, qui avait fait planter deux ar­­ bres dans le jardin commé­ moratif Makiguchi : l’un en l’honneur de l’Université Laval et l’autre en l’honneur de sa mère. « Étant ingénieur forestier de formation, ce geste revêt pour moi une signification toute particu­ lière, car quoi de mieux qu’un arbre pour té­moigner notre profond attachement à nos racines, pour incarner la force et la résilience de l’être hu­­ main et pour donner espoir

Chaire de leadership en ­enseignement Makiguchi e 23 octobre dernier, l’Université Laval créait la toute L ­première Chaire de leadership en enseignement (CLE) dans le domaine de la pédagogie de l’enseignement ­supérieur au Canada en collaboration avec la Fondation Makiguchi pour l’éducation. Rattachée à la Faculté des sciences de l’éducation, la nouvelle CLE a pour objectif d’explorer de nouvelles préoccupations liées à la pédagogie de l’enseignement supérieur, telles que le rapport au savoir des étudiants, les besoins spécifiques des formations professionnelles et de la recherche et la diversification des types de formation. Plus précisément, cette Chaire vise le développement de pratiques pédagogiques innovatrices en enseignement supérieur et l’étude de l’incidence des contextes et des différentes modalités de formation. La Fondation Makiguchi pour l’éducation, qui est un organisme japonais sans but lucratif, offrira une contribution financière de 300 000 $ sur une période de cinq ans.

en l’avenir et rendre hom­ mage à la vie ». En guise de conclusion, le recteur a tenu à souligner qu’il partageait ce prestigieux honneur avec sa famille, et au tout premier chef avec sa femme, Susan, qu’il qualifie « d’une grande source d’inspi­ ration ». Il a d’ailleurs rappelé

la création récente de la Chaire de leadership en enseignement Makiguchi dans le domaine de la péda­ gogie de l’enseignement supérieur, qui vient renfor­ cer, une fois de plus, l’amitié et les diverses collaborations liant l’Université Laval et la Soka University.


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recherche

ils ont dit... Sur la taille des classes

Égide Royer, Département d’études sur l’enseignement et l’appren­ tissage Le Soleil, 27 octobre

À la veille des négociations dans le secteur public, Égide Royer y va d’une ­proposition qui risque de déplaire au syndicat des enseignants : ajouter un ou deux élèves par classe. Selon le professeur, cette mesure ne nuirait pas à la réussite scolaire et elle libé­ rerait quelques dizaines de millions pour l’embauche d’orthopéda­gogues et de psychoédu­cateurs qui vien­ draient en aide aux élèves en difficulté. « Dans un contexte où l’argent se fait rare, il faut cibler les mesures qui ont le plus d’impact et protéger les plus vulnérables. »

Sur l’ouverture d’un mégacentre Premium Outlets à Mirabel

Frank Pons, Département de marketing 24 Heures, 30 octobre

Un mégacentre Premium Outlets vient d’ouvrir ses portes à Mirabel. On y trouve 84 espaces de bou­ tiques et de restaurants, dont plusieurs détaillants haut de gamme. Les pro­ moteurs anticipent quatre à cinq millions de visiteurs par année et des ventes an­­ nuelles de 140 M$. Frank Pons émet des doutes sur ces attentes. « Il n’est pas garanti que Premium va réussir à attirer suffisam­ ment de clientèle, même si tous les automobilistes qui se dirigent vers les Lauren­ tides vont passer devant le centre commercial. Et la clientèle locale ne suffira pas à faire vivre les com­ merçants du mégacentre. »

Sur la performance communicationnelle du maire de Montréal Denis Coderre, le maire de Montréal, reçoit une note presque parfaite pour sa performance communica­ tionnelle à ce jour. Selon Thierry Giasson, le maire n’a pas fait de faux pas funeste, que ce soit pour son administration ou son image person­nelle. Ce poli­ Thierry Giasson, ticien parvient à tenir un Département de discours populiste, sans les science politique insultes et les procès. « Il est très bon pour entrer en com­ La Presse Plus, munication directe avec les 1er novembre électeurs sur les médias so­­ ciaux ou par ses émissions de télévision très convi­ viales. Par ailleurs, il n’est pas courant qu’un acteur politique de premier plan tweete autant lui-même. »

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Recherches de pointes Des travaux menés à l’INAF affinent les connaissances sur la microflore des fromages et sur les consommateurs qui s’en régalent par Jean Hamann Des pelleteurs de nuages les chercheurs universitaires ? Pas dans le livre du pro­ fesseur Steve Labrie, qui en a fait la démonstration devant les artisans fro­ magers qui participaient au colloque « Le fromage en toute simplicité », pré­ senté les 3 et 4 novembre sur le campus. Organisé par le Centre d’expertise fro­ magère du Québec (CEFQ) avec la colla­ boration du Centre de recherche en sciences et technologie du lait (STELA) et de l’Institut sur la nutrition et les ali­ ments fonctionnels (INAF), cet événe­ ment voulait montrer comment la recherche peut devenir un ingrédient du succès d’un fromage. Le professeur Labrie a profité de cette tribune pour donner quelques exemples de découvertes fortuites en recherche fondamentale qui ont conduit à de nou­ velles façons de faire maintenant bien ancrées dans l’industrie fromagère. Il a aussi montré comment ses propres tra­ vaux, menés au Centre STELA et à l’INAF, pouvaient aider les fromageries, grandes et petites. Ainsi, grâce à la colla­ boration de 17 fromageries artisanales du Québec, l’équipe du professeur Labrie a constitué une banque de plus de 900 souches fongiques provenant de lait et de fromages du terroir québécois. « Ces données nous permettent de mieux comprendre le rôle de la microflore dans la typicité des fromages d’ici », explique le chercheur. Par ailleurs, son équipe mène, avec Agropur, une importante étude sur la génomique des fromages à croûte lavée. « Nous utilisons les outils de la géno­ mique pour suivre l’évolution de la microflore pendant l’affinage des fro­ mages », résume-t-il. Le projet conduira à la mise au point d’un outil grâce auquel Agropur assurera un meilleur contrôle de sa production, limitera les pertes et produira des fromages de grande qualité qui se conserveront plus longtemps. Ce projet dispose d’un budget de 743 000 $ qui provient d’Agropur (50 %), de Génome Canada (37 %) et de Génome Québec (17 %).

La méfiance des répondants à l’égard du lait s’atténue lorsqu’il est question de fromage

Et les consommateurs ?

Pour mieux vendre leurs produits, les fromagers ont aussi intérêt à mieux connaître l’autre partie de l’équation : le consommateur. C’est à cet exercice que se sont livrées l’étudiante-chercheuse Marie-Josée Lacroix et la professeure Véronique Provencher, de l’INAF, en sondant les perceptions et croyances de 161 personnes sur le lait et le fromage. Leurs principaux constats ? Le lait est surtout associé aux enfants et il est consommé pour des raisons rationnel­ les. Chez plusieurs répondants, il suscite la méfiance : on le soupçonne de provo­ quer des allergies, de contenir des hor­ mones de même que des antibiotiques. Certains doutent même qu’il soit appro­ prié pour un adulte de consommer ce liquide destiné au petit de la vache. « Le discours anti-lait a réussi à conditionner les perceptions à l’égard de ce produit, même si la plupart des croyances ne sont pas appuyées par des preuves scientifi­ ques », observe Marie-Josée Lacroix. Étonnamment, cette méfiance est for­ tement atténuée lorsqu’il est question de fromage, comme si la transformation du lait faisait disparaître une partie des craintes, note l’étudiante-chercheuse. Pour la plupart des répondants, le fro­ mage est associé au plaisir, au bon goût et à la convivialité. Pas question pour eux que la mise au point de fromages moins gras ou moins salés se fasse au détriment de la dimension hédoniste. « Les fromagers doivent tenir compte de cette attente des consommateurs et ils devront faire preuve de beaucoup de créativité pour concevoir des produits santé qui y répondent », conclut-elle.

L’équipe de Steve Labrie a constitué une banque de plus de 900 souches fongiques provenant de lait et de fromages du terroir québécois qui permet d’étudier la typicité des fromages d’ici.


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Ebola : mieux comprendre

sur le financement des élections américaines de mi-mandat

Yan Cimon

Les élections de mi-mandat, qui ont lieu ce mardi, figurent parmi les campagnes électorales américaines les plus chères. Une partie des 4 milliards de dollars dépensés proviennent d’organisations en pleine expansion, les Super PAC, qui s’impliquent financièrement dans la bataille électorale. Une décision de la Cour suprême a permis à ces comités d’action politique, indépendants des par­ tis politiques, d’abolir le plafond de leurs dons. L’avis de Yan Cimon, professeur au Département de management, qui parti­ cipe au Séminaire sur les Amériques pour l’Institut québécois des hautes études internationales. Q Quel rôle joue l’arrivée récente ­d’organisations distinctes des partis dans les dépenses ­électorales ? R Depuis les années 2000, les dépenses électorales ont plus que doublé, tant pour les présidentielles que pour les élections de mi-mandat. L’abolition du plafond des dons des Super PAC n’explique pas à elle seule cette augmentation, mais cela vient fausser le jeu politique en faveur de ceux qui ont des ressources. Ce type d’organi­ sation contribue à polariser un débat poli­ tique déjà très acrimonieux entre démo­ crates et républicains, que ce soit pour les campagnes à la Chambre des représen­ tants ou celles au Sénat, ou même pour les postes de gouverneurs. On peut même utiliser le mot « hyperpartisanerie » pour qualifier la situation actuelle. Les Super PAC ramassent énormément d’argent « un peu gris », car ils ne donnent pas tou­ jours les informations sur les donateurs. Spontanément, les gens pensent que ces regroupements traitent de questions sociales, comme l’avortement, mais il peut s’agir aussi de groupes comme l’As­ sociation nationale des agents immobi­ liers. Ce dernier groupe contribue, par exemple, à la campagne pour une dizaine de millions de dollars sans que l’on sache qui donne exactement.

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certains mécanismes de campagnes de financement. Des entreprises et des groupes d’intérêt ont voix au chapitre pour tenter d’influencer l’opinion publique et des politiciens sur des enjeux qui les touchent. Prenons, par exemple, les fameux Koch Brothers, des multimil­ liardaires propriétaires d’une multinatio­ nale présente dans plusieurs industries, qui utilisent ce moyen pour mettre de l’avant leurs idées conservatrices. La droite n’est pas la seule à avoir recours à ce type de dispositif financier d’ailleurs. Tom Steyer, qui se définit comme un cavalier blanc, a mis en place un groupe NextGen Climate Action, pour infléchir la législation sur des questions en lien avec les changements climatiques. L’ancien maire de New York, le milliar­ daire Michael Bloomberg, a donné près de 20 millions de dollars à divers groupes pour influencer le jeu politique dans des États importants pour les candidats démocrates. Ce type d’organisation finance des campagnes publicitaires, mais aussi des événements pour faire la promotion de leurs idées – des événe­ ments où, par hasard, certains candidats sont invités. A priori, il s’agit de créer des conditions pour influencer le débat. Il existe aussi des organisations indépen­ dantes, pas forcément des Super PAC, comme celle regroupant les chambres de commerce américaines. Ce regroupe­ ment, qui veut plus de libre-échange et de liberté économique, a déjà donné 35 millions de dollars. Q Quel genre d’influence sur les élus exercent ces organisations sollicitant des dons sans limites ?

R Il ne s’agit pas de dicter aux candidats des comportements en fonction des ­causes soutenues ni de leur imposer des comportements non éthiques ou même illégaux. En fait, par ses donations, ce genre d’organisation cherche surtout à établir une relation avec un candidat, en espérant qu’il prêtera l’oreille à son point de vue quand il sera élu. Il faut s’assurer d’être dans le cercle de ceux qui comptent pour les candidats. C’est un jeu très subtil d’influences qui repose sur une véritable course à l’argent, et cela, afin que la cause endossée par l’organisation ait une place dans les médias traditionnels et sur le Web. Si le phénomène perdure pendant plusieurs campagnes, avoir accès à son représentant deviendra bientôt un mythe pour un simple citoyen, tout simplement parce qu’il ne se bat pas à armes égales avec ces lobbys capables de réunir des millions, voire des milliards de dollars. Un jour, il y aura certainement une coali­ tion de personnes bien décidées à avoir Q Comment fonctionnent ces davantage accès à leur représentant. ­organismes  ? Cela forcera alors le législateur et le sys­ tème politique à se réajuster par l’adop­ R Il s’agit d’organisations sans but lucra­ tion de lois ou de codes d’éthique. tif qui ramassent de l’argent sans avoir à se soumettre aux contraintes imposées à Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Le doyen de la Faculté des sciences et de génie et spécialiste en virologie, André Darveau, donnait une conférence publique sur le virus Ebola le 29 octobre dernier par Jean Hamann « Des sondages indiquent que près de 50 % des Américains se sentent menacés par le virus Ebola. Si on posait la même question aux Cana­diens, on obtiendrait sans doute une réponse similaire. Pourtant, en Amérique du Nord, le risque de contracter ce virus est à peu près nul. Il faut éviter de tom­ ber dans la paranoïa. » Voilà l’appel au calme qu’a lancé André Darveau, doyen de la Faculté des sciences et de gé­nie et professeur au Dé­­par­ tement de biochimie, micro­ biologie et bio-informatique, lors d’une conférence pu­­ blique qui a rassemblé près de 300 personnes sur le campus le 29 octobre. Le professeur Darveau a d’abord mis cette épidémie de fièvre hémorragique en pers­ pective. « Les dernières statis­ tiques font état de 4912 décès. L’an dernier, 10 000 personnes sont mortes des suites d’une grippe aux États-Unis sans créer la moindre panique. » Même chose pour la malaria et la rougeole qui ont causé respectivement 660 000 et 140 000 décès l’an dernier dans le monde sans qu’on s’en inquiète outre mesure. Spécialiste en virologie, André Darveau a rappelé que le virus Ebola ne survit pas longtemps à l’extérieur d’un hôte. Il se transmet par contact direct avec les liquides corporels d’une personne infectée; on ne peut pas le contracter par l’air, par l’eau ni par la nourriture. « Pour ces

raisons, l’efficacité de la trans­ mission de ce virus est faible. Il est environ dix fois moins contagieux que le virus de la rougeole. » Pourquoi alors le nom Ebola rime-t-il avec peur ? « Je ne sais pas, admet-il. C’est peutêtre lié au fort taux de morta­ lité de cette fièvre hémorra­ gique. En Afrique, environ 50 % des malades décèdent. Ici, il n’y a pas suffisamment de cas pour tirer de conclu­ sions, mais ce serait nettement moins élevé parce que les malades sont mieux soignés. » La première épidémie d’Ebola est survenue en 1976, dans un village de la Répu­ blique démocratique du Congo. Depuis, le virus a res­ surgi sporadiquement entre 25 et 30 fois dans différents

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En Amérique du Nord, le risque de contracter ce virus est à peu près nul. Il faut éviter de tomber dans la paranoïa.

pays d’Afrique, faisant chaque fois un nombre limité de victimes. « Ce qui distingue l’épidémie actuelle des précédentes, c’est que les personnes infectées ha­­ bitent de grandes villes plu­ tôt que des régions isolées et qu’on n’a pas réussi à conte­ nir la maladie dès son ap­­ parition. Pour juguler les ­épidémies précédentes, les autorités ont fermé des ­vil­lages. Cette mesure n’est pas envisageable pour de grandes villes. » La réaction tardive de la communauté internationale devant l’épidémie d’Ebola n’étonne pas le professeur Darveau. « Tant que ça ne nous touche pas directement, on réagit peu. Par contre, si aucun effort supplémentaire n’est fait, les projections indiquent que le cap des 500 000 cas déclarés sera atteint à la mi-janvier 2015. Pourtant, on sait comment contrôler l’épidémie et c’est assez simple : isoler les pa­­ tients et les soigner le mieux possible, tout en protégeant le personnel médical. Tout ce que les pays développés ont à faire est de fournir l’aide nécessaire pour que les pays touchés puissent bien soigner leurs malades. Plus on tarde, plus ce sera compliqué. » La fin de la présente épidé­ mie ne sonnera pas le glas pour Ebola. En effet, comme ce virus se trouve chez les chauves-souris et les grands singes, on ne peut espérer l’éradiquer, comme on l’a fait avec le virus de la variole, par exemple. « Par contre, si on parvient à créer un vaccin efficace et si les gens ac­­ ceptent de se faire vacciner, des épidémies comme celle qui sévit présentement pour­ raient devenir très rares », estime le professeur Darveau.

Les autorités médicales comptent beaucoup sur la mise au point d’un vaccin pour freiner l’épidémie d’Ebola.


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Une année marquante pour Le campus dans son entier a de quoi être fier : l’année 2013-2014 s’est avérée faste en termes de réalisations et d’engagements en matière de développement durable par Claudine Magny Qui dit bilan annuel, dit certes bilan des projets et des nouveautés. Mais qui dit bilan annuel, dit aussi fiertés. « Je dirais que mon plus grand coup de cœur, ma plus grande fierté pour la dernière année, c’est l’engagement de la commu­ nauté, et notamment en ce qui concerne la dimension sociale du développement durable. Notre communauté demeure très engagée sur le plan social et ça, c’est tout à son honneur et à celui de notre institution. Je suis très fier de notre com­ munauté, de voir à quel point celle-ci s’engage dans la dimension sociale et comment cette dimension commence à prendre vraiment sa place au sein du développement durable par les projets de nos étudiants, les implications de nos employés, etc. », affirme le vice-­ recteur exécutif et au développement, Éric Bauce. Il faut dire que les exemples d’engage­ ments en ce sens ne manquent pas. Notons le partenariat conclu entre l’Université et la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval (CADEUL) pour l’exploitation de la cafétéria et du res­ taurant Le Cercle du pavillon AlphonseDesjardins par la CADEUL. D’une durée de cinq ans renouvelable, l’en­ tente est entrée en vigueur le 1er juin dernier. « Ce partenariat d’affaires démontre la confiance de la direction envers les étu­ diants et l’importance de l’engagement de la communauté. Cette entente per­ met aux étudiants de s’approprier da­­ vantage leur milieu de vie et d’en faire un banc d’essai où ils pourront concréti­ ser leurs apprentissages théoriques et en faire bénéficier toute la communauté. Ce service alimentaire présente un concept novateur qui intègre non seule­ ment les principes de développement durable, mais aussi notre mission. Dans une université, les actions qu’on prend, individuelles ou collectives, doivent s’inscrire dans notre mission. Or, il y a ici un aspect de pédagogie, d’acquisition et de transfert des connaissances qui est essentiellement notre mission. » Contribuer à la formation, encourager la recherche et la création en développe­ ment durable, favoriser l’achat et la consommation responsables, promou­ voir l’adoption de saines habitudes de vie, réduire la quantité des matières rési­ duelles, les émissions de gaz à effet de serre, la consommation de l’eau et de l’énergie sont autant d’exemples de gestes, de défis et de réalisations que la communauté a amorcés jusqu’ici. Mais il reste qu’aux yeux du vice-­ recteur, l’accréditation STARS (Sustain­ ability Tracking Assessment and Rating System) de niveau or, qui a reconnu la qualité de l’engagement de l’Université Laval en matière de développement durable, est certes, et de loin, la réali­ sation qui a certainement marqué la

dernière année. Classée première au Canada et neuvième au monde, l’Univer­ sité a su se distinguer parmi 1000 établis­ sements universitaires à l’international, et ce, parmi les plus prestigieux tels Yale, Princeton, Stanford, Duke et Notre Dame. Et pourquoi cette accréditation est-elle si signifiante ? Certainement parce qu’elle englobe justement l’ensemble des réalisations et des engagements de la communauté universitaire, affirme le vice-recteur. « C’est l’ensemble de l’œu­ vre, l’ensemble des actions de tous les membres, étudiants et employés, qui est récompensé ici, et c’est tellement diver­ sifié ! Par exemple, je pense au travail des gens du Service des finances, qui fait en sorte qu’on a un budget équilibré et qu’on ne projettera pas des dettes aux générations futures. Ou encore, aux gens aux approvisionnements, qui tra­ vaillent très fort quotidiennement sur les critères d’approvisionnement respon­ sable, en se demandant sans cesse : “Qu’est-ce qu’on achète ? Et à qui, on l’achète ?”. Et il y a aussi évidemment l’implication de nos étudiants, et ce, non seulement par les actions qu’ils posent sur le campus, mais aussi par les stages humanitaires qu’ils font aux quatre coins de la planète. » Et puis maintenant : s’asseoir sur ses lauriers ? Bien au contraire, souligne Éric Bauce, qui perçoit cette accrédita­ tion comme un grand honneur et une fierté, mais aussi et surtout comme une motivation à se surpasser sans cesse en tant que communauté. « Nous sommes maintenant reconnus comme des lea­ ders mondiaux en développement du­­ rable. Ce n’est pas pour rien que l’ONU nous approche pour faire des projets pilotes avec elle, poursuit le vice-recteur. Quand une organisation comme l’ONU nous sélectionne parmi quelques univer­ sités à travers le monde et nous dit “Pourriez-vous nous aider à faire du développement durable une réalité dans le monde universitaire sur la pla­ nète ?”, bien, je pense que ça veut dire d’une certaine façon que notre commu­ nauté est un modèle ! Mais ce qu’il faut surtout retenir ici, je crois, c’est ce mes­ sage très fort que cet organisme indé­ pendant et international nous envoie : “Vous êtes sur la bonne voie, vous êtes des modèles, continuez !” Pour nous, c’est important d’avoir cette rétroaction, un regard externe qui se pose sur nos actions et réalisations quotidiennes. » Et en quoi cette accréditation est-elle porteuse pour l’avenir ? « Cette accrédi­ tation-là, ce qu’elle nous dit, c’est que l’engagement doit se faire au quotidien, qu’il n’y a jamais rien d’acquis, qu’il faut redoubler d’efforts. On nous a donné cette “étoile”. Tous les membres de notre communauté ont une “étoile”. Main­ tenant, nous devons nous engager à ce qu’elle brille plus, et qu’elle brille plus loin à travers le monde ! ».

Site Web du développement durable :

Le site Web du développement durable de l’Université Laval fait peau neuve ! www2.­ulaval.ca/developpementdurable.html Rapport annuel sur le développement durable :

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www2.ulaval.ca/developpementdurable/rapport-annuel.html

Nous sommes maintenant reconnus comme des leaders mondiaux en développement durable. Ce n’est pas pour rien que l’ONU nous approche pour faire des projets pilotes avec elle.

Se classant 1re au Canada et 9e au monde, l’Université Laval obten qualité de son engagement en matière de développement durable, photo Marc Robitaille

Encourager la recherche et la création en développement durable Plus de 100 centres, chaires et regroupements de recherche touchent à un ou à des aspects du développement durable afin d’apporter des solutions concrètes aux préoccupations de la société. L’Alliance santé ­Québec, lancée à l’automne 2013, regroupe les acteurs clés du domaine de la santé et des services sociaux de la région de Québec, dont l’Université Laval ainsi que dix de ses facultés et leurs équipes de recherche. Ce forum régional vise notamment, par des approches interdisciplinaires et multidisciplinaires, à maximiser les retombées de la recherche et de l’innovation sur le mieux-être et la qualité de vie des individus ainsi que sur l’accès pour tous à des ressources sociosanitaires appropriées, de qualité et utilisées de façon responsable et efficiente.

Favoriser l’achat et la consommation responsables En 2013-2014, l’Université Laval a acheté pour 141 850 169 $ de biens et services. En adoptant des pratiques d’approvisionnement responsable, l’Université souhaite avoir des effets positifs sur la société. Dans un effort de sensibilisation à la consommation responsable, le premier Marché de Noël responsable s’est tenu le 3 décembre 2013. Plus de 500 visiteurs ont participé à l’activité. Des produits locaux ou écoresponsables ont été offerts par des associations étudiantes et des groupes universitaires. De plus, la communauté universitaire a été conviée à apporter des jouets, des denrées non périssables et de la vaisselle. Les profits réalisés ont servi à financer des projets d’entraide ou de ­coopération internationale.


développement durable

l’Université Laval

nait, en mars dernier, l’accréditation STARS de niveau or pour la se distinguant ainsi parmi 1000 établissements à l’international.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre L’Université s’est donné comme objectif de devenir un campus carboneutre au cours des prochaines années. Pour y parvenir, elle s’est dotée de plusieurs actions, dont le programme de compensation volontaire. Cette année, 1014 personnes ont compensé plus de 715,65 tonnes d’émissions de GES, dans un des quatre volets du programme. Pour diminuer ses émissions de GES, l’Université s’est associée au Circuit électrique d’Hydro-Québec afin d’offrir, sur le campus, des bornes de recharge pour les véhicules électriques, conçues par la compagnie AddÉnergie Technologies, une entreprise créée par des entrepreneurs diplômés de l’Université.

Réduire la quantité des matières résiduelles La bonne utilisation des bacs de recyclage et de ­compostage est favorisée sur le campus ainsi que la réutilisation des produits existants. En collaboration avec la Coop Zone, l’Université et le Service des finances ont organisé une collecte d’équipements ­électroniques et informatiques en octobre 2013. Les équipements ont été par la suite acheminés à ­l’Atelier Signes d’Espoir, une entreprise d’économie sociale de recyclage qui emploie plus de 30 personnes handicapées, principalement des personnes sourdes. En deux jours, 72 personnes ont apporté 1052 kg de matériel. En tout temps, la Coop Zone récupère les équipements électroniques et informatiques à sa succursale du pavillon Maurice-Pollack.

Promouvoir l’adoption de saines habitudes de vie L’Université souhaite véhiculer, auprès des membres de la communauté universitaire, les bienfaits associés à de saines habitudes de vie, à une bonne alimentation et à la pratique d’activités physiques. Cette année, 504 personnes ont suivi un cours crédité du programme Mon équilibre UL, 948 personnes ont été sensibilisées par l’unité mobile et 1088 personnes ont participé à diverses activités de sensibilisation Mon équilibre UL. Plus de 200 personnes ont foulé les marches du stade de football TELUS-Université Laval lors de la première édition de l’activité « Les escaliers, ça marche », qui s’est tenue le 24 septembre 2013. Les membres de la communauté étaient invités à venir participer à cette activité pendant 30 minutes. En tout, 207 participants ont gravi 559 986 marches, soit 336 fois la tour Eiffel !

Engagement des membres de la communauté universitaire dans des causes sociales et humanitaires L’Université encourage et appuie la participation des membres de la communauté universitaire dans diverses formes d’engagement auprès de différentes causes sociales et humanitaires au sein de l’Université et dans la société. Les membres de la CADEUL, sous l’impulsion de Jessy Rodrigue, une diplômée en enseignement du français au secondaire, ont amassé environ 50 000 livres pour regarnir la bibliothèque de Lac-Mégantic, détruite lors de la tragédie ferroviaire survenue en juillet 2013. La CADEUL avait invité les étudiants et la population au moyen des médias sociaux.

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sciences

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en bref

Un Prix du Québec à Jacques Mathieu Jacques Mathieu, professeur émérite de la Faculté des lettres et des sciences humaines, est le lauréat du prix Gérard-Morisset 2014. Cette distinction, décernée par le Gouverne­ ment du Québec, souligne l’apport exception­ nel d’une personne qui a consacré sa carrière au domaine du patrimoine. Le professeur Mathieu est considéré comme l’un des plus grands experts de l’histoire de la NouvelleFrance. Engagé par l’Université Laval en 1970, il y restera 40 ans, occupant notamment les fonctions de professeur, directeur du Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions, titulaire de la Chaire pour le développement de la re­­cherche sur la culture d’expression française en Amérique du Nord, directeur de trois départements et doyen de la Faculté des lettres. Comme chercheur, il a prôné le décloisonne­ ment, la pluridisciplinarité et l’ouverture aux chercheurs de la francophonie canadienne et nord-américaine ainsi qu’à ceux de la France. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages de référence incontournables et de plus d’une soixantaine d’articles. Ses recherches ont été à la source de l’exposition inaugurale du Musée de la civilisation, Mémoires, qui a duré quinze ans et attiré quelque huit millions de visiteurs. L’importance qu’il accordait à la multidiscipli­ narité a été le moteur qui a conduit à la créa­ tion, en 2000, du baccalauréat intégré en sciences historiques et études patrimoniales, un programme exclusif à l’Université Laval. Plusieurs diplômés de l’Université figurent parmi les lauréats des Prix du Québec cette année. Il s’agit de Denis Vaugeois, également récipiendaire d’un doctorat honoris causa de l’Université Laval en 2011, Camil Bouchard, Gilles Saucier et André Perrotte. Pour plus d’information sur les lauréats : www.prixduquebec.gouv.qc.ca/

Conférences et expériences géospatiales fascinantes ! À l’occasion de la journée SIG, destinée à faire connaître l’importance des systèmes d’informa­ tion géographique, la Bibliothèque convie le public à l’activité « Viens jouer sur notre terri­ toire ! » L’équipe du Centre GéoStat vous pro­ pose un programme varié de conférences et d’expériences géospatiales fascinantes. Venez écouter des communications sur la cueillette de la morille de feu à l’aide de la télédétection et sur les villes intelligentes 3D. Venez vivre l’expérience géospatiale dans un parcours de quatre stations où vous plongerez dans un monde virtuel et contemplerez les applications impressionnantes de la réalité augmentée. Les activités sont gratuites, mais l’inscription est requise pour les conférences, les ateliers et les stations d’expériences géospatiales. Pour la programmation complète : bibl.ulaval.ca/conferencesgeospatiales?nouvelles-acc-image

L’acide clupanodonique, un oméga-3 qu’on trouve notamment dans les graisses de phoque, protégerait partiellement les Cris contre l’inflammation systémique. photo Andreas Trepte

Volcan métabolique latent ? Un marqueur du risque de maladies cardiovasculaires affiche des niveaux inquiétants chez les Cris de la Baie-James par Jean Hamann Les Cris de la Baie-James seraient moins bien protégés que les Inuits contre les maladies liées à une mauvaise alimenta­ tion et à la sédentarité. C’est ce que sug­ gère une étude menée par des cher­ cheurs de la Faculté de médecine et de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels qui vient de paraître dans l’European Journal of Clinical Nutrition. Marie-Ève Labonté, Patrick Couture et Benoît Lamarche, de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, et leurs collègues Éric Dewailly (décédé depuis) et Michel Lucas, de la Faculté de médecine, ont mesuré la concentra­ tion d’un marqueur inflammatoire chez 744 Cris vivant à l’est de la baie James. Ce marqueur est une protéine, appelée protéine C réactive (PCR), produite par le foie et libérée dans la circulation san­ guine lorsque l’organisme est soumis à certains stress. « Le niveau de PCR in­­ dique notamment si l’organisme répond à une inflammation chronique systé­ mique, précise Benoît Lamarche. Des problèmes cardiométaboliques comme

La transition rapide vers un nouveau style de vie semble avoir davantage de répercussions métaboliques chez les Cris

l’obésité, en particulier l’obésité abdo­ minale, ou la résistance à l’insuline sont associés à une élévation des niveaux de PCR. Le risque de maladie coronarienne est de 1,5 à 2 fois plus grand chez les gens qui ont un taux de PCR élevé. » Selon les analyses des chercheurs, 47 % de la population adulte crie aurait un PCR élevé. « C’est beaucoup plus que chez les Inuits, où ce taux s’établit à 22 %, même si la prévalence de l’obésité est aussi forte et que la transition nutri­ tionnelle se fait, là aussi, à une vitesse fulgurante », signale le professeur Lamarche. Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que les Cris consomment deux fois moins d’oméga-3 que les Inuits. Ces acides gras ont un effet protecteur contre l’inflammation systémique. « Il ne s’agit toutefois que d’un des morceaux du casse-tête, pré­ vient le chercheur. Il y a plusieurs fac­ teurs qui entrent en jeu et ce ne sont pas les mêmes dans chaque population. » Les taux de PCR observés chez les Cris laissent présager une accentuation des problèmes cardiovasculaires dans cette population. « La transition vers un autre style de vie semble avoir davan­ tage de répercussions métaboliques chez les Cris. Il s’agit là d’un problème latent de santé publique dont il faut s’occuper », conclut le professeur Lamarche.


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Un après-midi jazzé La Faculté de musique a accueilli Oliver Jones, véritable légende vivante du jazz, pour une classe de maître qui s’est avérée un franc succès par Matthieu Dessureault

On lui avait donné carte blan­ che, le 23 octobre dernier, pour donner une représenta­ tion à la salle Henri-Gagnon, bondée pour l’occasion. C’est avec simplicité et une touche d’humour que le pianiste na­­ tif d’un quartier modeste de Montréal a parlé de son as­­ cension dans le monde du jazz : « Je n’aurais pas imaginé faire carrière dans la musique. Mon père voulait que je sois comptable. Mais j’avais d’au­ tres idées. J’étais le mouton blanc de la famille ! » Oliver Jones a donné son premier concert à l’âge de cinq ans. Propulsé par son voisin d’enfance, le renommé Oscar Peterson, il a tôt fait de se produire aux quatre coins de la planète. Il a enregistré des œuvres avec certains des

plus grands noms du jazz et a reçu maintes récompenses. Il a été nommé, entre autres, officier de l’Ordre du Canada, chevalier de l’Ordre national du Québec et citoyen hono­ raire par la Ville de Montréal. Mais le célèbre pianiste et conférencier de réputation internationale ne s’est pas contenté de raconter son his­ toire, déjà bien connue des aficionados de jazz. Il a joué quelques pièces, dont une adaptation fort émouvante de When Summer Comes, ac­­ cueillie à grand renfort d’ap­ plaudissements. Puis, il a invité des étudiants en mu­­ sique à venir le rejoindre sur scène, à tour de rôle, pour jouer un morceau. Calme et attentif, le mentor leur a donné de judicieux conseils.

« Faire du jazz, ce n’est pas jouer le plus de notes possible dans un temps record. Le jazz est avant tout une question de feeling ! », a-t-il dit à l’un d’entre eux. Accompagné d’un contre­ bassiste et d’une saxopho­ niste, l’étudiant à la maîtrise Jean-François Aubin a inter­ prété la pièce Blues in the Closet. La prestation a visible­ ment ravi Oliver Jones, qui a demandé à l’étudiant s’il vou­ lait jouer une autre pièce avec lui. Surpris, celui-ci a choisi une œuvre d’Oscar Peterson. « Je ne m’attendais pas à ce qu’il me demande de faire une deuxième pièce, et encore moins qu’il la joue avec moi ! J’ai apprécié cet échange. On aurait dit que j’étais moins stressé de jouer avec lui que devant lui », a-t-il confié, peu après sa rencontre. Le musicien et professeur de piano Rafael Zaldivar est celui qu’il faut remercier pour ce beau moment. Ayant luimême partagé la scène à quel­ ques reprises avec Oliver Jones, il a fait appel à diffé­ rents partenaires, dont le Cégep de Sainte-Foy, pour concrétiser ce projet de classe de maître. Un simple coup de fil a suffi à convaincre Oliver Jones. « Il croit beaucoup en la nouvelle génération d’ar­ tistes qui se développent dans des établissements comme l’Université Laval. C’est pour­ quoi il n’a pas hésité avant d’accepter », relate le profes­ seur, qui l’a connu à l’époque

de ses études à l’Université McGill. Julian Gutierrez, étudiant en deuxième année de docto­ rat, était aux anges après la classe de maître. « Je l’avais vu jouer souvent sur YouTube, mais jamais en vrai ! De le ren­­contrer, lui serrer la main et finalement recevoir ses féli­ citations, ça m’encourage à continuer à pratiquer afin de m’améliorer. » Il faut dire que cet étudiant d’origine cubaine est déjà sur la bonne voie. Jouant du piano depuis plus de vingt ans, il fait de la salsa au sein de la formation Habana Café, dont l’album Mi Camino était en lice au dernier gala de l’ADISQ. Dès qu’il obtiendra son diplôme, il compte ensei­ gner et former un quartette de jazz. Nul doute que sa ren­ contre avec le grand Oliver Jones fera partie des moments marquants de sa carrière !

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Une exposition en design architectural Depuis le 3 novembre et jusqu’au 14, l’École d’architecture est l’hôte d’une exposition pas comme les autres en design architectural. Neuf projets étudiants, réalisés dans le cadre de l’atelier Ambiances physiques, sont présen­ tés aux visiteurs. Ce printemps, sept de ces projets ont atteint la finale de l’International Transformation 2030, l’important concours international de l’American Institute of Architecture Students. L’un d’eux a mérité le deuxième prix, tandis que cinq autres ont été reconnus comme exemplaires par le jury. L’objectif du concours consistait, pour les ­participants, à imaginer un ensemble archi­ tectural socialement responsable sur un emplacement du South Bronx, à New York. L’ensemble devait comprendre des bâtiments à haute performance énergétique. Jusqu’au 14 novembre, au local 1212 de l’École d’architecture, durant les heures d’ouverture, 1, côte de la Fabrique, à Québec.

Le célèbre pianiste a invité des étudiants en musique à venir le rejoindre sur scène, à tour de rôle, pour jouer un morceau

Image de nuit du projet Green Giant. photo Guillaume Beaudet-Riel, Luc-Olivier Daigle et Sarah Landry

Festival de théâtre Des ateliers, des tables rondes, des lectures publiques, des spectacles : voilà un aperçu des activités figurant au menu très alléchant du premier Festival de théâtre de l’Université Laval. Le lancement aura lieu le 6 no­vem­ bre, à 18 h, à l’atrium du pavillon CharlesDe Koninck. Dégustation de bières et de petites bouchées en compagnie d’un somme­ lier, g­ raffiti en direct et expériences théâtrales seront au rendez-vous pour le coût minime de 10 $. Parmi les moments forts du festival figure un entretien avec le metteur en scène Robert Lepage, le vendredi 7 novembre, à 10 h, au Théâtre de la cité universitaire. L’entrée est libre. Pour consulter la programmation du festival : facebook.com/FestivalUL

Jazz en musique de chambre Le jazz vous plaît ? Si oui, ne manquez pas la chance d’assister à la finale du Concours de musique de chambre jazz. Quatre groupes y interpréteront la pièce imposée Dolphin Dance du compositeur Herbie Hancock ainsi que deux compositions originales de leur choix. Le groupe gagnant recevra une bourse de 1000 $ et le second, une bourse de 500 $. De plus, ces deux ensembles participeront au Festival international de jazz de Montréal, dans le cadre de la « Série universitaire ». Ce concours est rendu possible grâce à la géné­ reuse contribution d’un donateur privé.

Oliver Jones a joué quelques pièces, dont une adaptation fort émouvante de When Summer Comes, accueillie à grand renfort d’applaudissements. photo Marc Robitaille

Mercredi 12 novembre, à 19 h 30, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon PalasisPrince. Entrée libre.


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actualités UL

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en bref

Journée Portes ouvertes Le samedi 8 novembre, entre 10 h et 16 h, l’Université ouvre ses portes au grand public. Vous pourrez alors vous renseigner sur les quelque 400 programmes offerts, découvrir les services de l’établissement (comme ceux du PEPS, de la Bibliothèque) et profiter d’une visite guidée du campus ou de divers bâtiments (résidences, parcours d’œuvres d’art, etc.) Lors de cette journée, il sera aussi possible d’assister à de nombreuses conférences, et même de déposer votre demande d’admission. Pour la programmation complète de cette Journée Portes ouvertes : www2.ulaval.ca/ futurs-etudiants/rencontrez-lul/portesouvertes.html

Journée carrière en sciences et génie L’atrium du pavillon Alexandre-Vachon accueille aujourd’hui une soixante d’em­ ployeurs qui recrutent des professionnels en sciences ou en génie. Y sont présentes des entreprises comme Alcoa Canada, Danone, L’Oréal Canada, mais aussi des organisations pour vous renseigner sur divers sujets tou­ chant l’emploi ou les possibilités de carrière. Jeudi 6 novembre, de 10 h à 16 h, à l’atrium du pavillon Alexandre-Vachon. Pour plus d’information : www.spla.ulaval.ca/ employeurs/journees-carriere

Avis de convocation Aux membres de la communauté universitaire, Prenez avis que l’assemblée générale an­­ nuelle des membres de l’Université, prévue à l’article 15 de la Charte de l’Université Laval, aura lieu le 26 novembre 2014, à 14 heures, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins.

Ordre du jour 1. Présentation par la secrétaire générale 2. États financiers de l’Université Laval – M. John R. Porter, président du Conseil d’administration 3. Rapport des activités de l’Université Laval – M. Denis Brière, recteur et président du Conseil universitaire 4. Questions des membres Monique Richer Secrétaire générale Le 3 novembre 2014

Les Jeux photoniques 2014 comprenaient une épreuve de mini-golf optique. photo Jeux photoniques – Marc-André Guérard

Les Jeux photoniques sont de retour ! Les 7e Jeux photoniques de l’Université Laval se sont tenus le jeudi 30 octobre au pavillon Alexandre-Vachon. Près de 200 élèves de 5e secondaire de six écoles de la région de Québec étaient au rendez-vous. En équipe, les participants se sont affrontés dans des épreuves touchant aux différentes facettes de l’optique-photonique. Les épreuves comprenaient notamment des courses de très petits bolides alimentés par l’énergie solaire, un mini-golf optique, un labyrinthe laser, un

manoir des ombres, un quiz optique, un défi de cibles optiques et un jeu d’échecs laser. Les Jeux photoniques sont une initia­ tive d’étudiants-chercheurs de 2e et de 3e cycles en optiquephotonique. Ils ont pour but d’éveiller l’intérêt des jeunes pour cette science en plein essor surnommée « la science de la lumière ». Dernièrement, le gala universitaire Forces AVENIR a couronné les Jeux photoniques lauréats dans la catégorie « Sciences et applications technologiques ».

Formation sur le bâtiment durable : nouveau partenariat Pour répondre à un besoin exprimé par l’industrie de la construction, la Direc­ tion du service aux entreprises et de la formation continue du Cégep Limoilou et le Centre de formation en développe­ ment durable (CFDD) de la Faculté des sciences et de génie ont scellé, le 22 octobre, une entente de collabora­ tion. À l’heure où les mots « développe­ ment durable » sont sur toutes les lèvres, l’approfondissement des connaissances en cette matière dépend de la qualité de la formation continue. Étant donné que les ingénieurs, les architectes et les tech­ niciens sont appelés à travailler ensemble pour résoudre des problèmes complexes en lien avec le développement durable, il importe qu’il partage un langage et des outils communs et donc qu’ils as­­ sistent aux mêmes formations. Le Cégep Limoilou se démarque des autres établis­ sements collégiaux pour la variété de ses programmes et cours sur l’industrie du bâtiment et des infrastructures. « Nous avons développé ce créneau d’excellence et continuons à le faire, notamment par notre offre exclusive et très actuelle de formations sur les logiciels spécifiques qui permettent l’intégration de la conception jusqu’à la fin de vie d’un bâti­ ment ainsi qu’avec la mise en place de notre programme exclusif sur le pro­ cessus BIM (Building Information Modeling) », explique Andréanne Côté, directrice du service aux entreprises et

de la formation continue du Cégep Limoilou. Le CFDD a, quant à lui, déve­ loppé une plateforme de formation unique sur les enjeux du développement durable. « Notre première offre de for­ mation porte sur le thème du bâtiment durable et de la conception intégrée. On y aborde toutes les sphères de la construction verte. Cette formation novatrice a d’ail­l eurs elle-même été développée selon une approche intégrée,

par une vingtaine d’experts du domaine.  Nous sommes donc très heureux de nous associer au­jourd’hui au Cégep Limoilou pour continuer dans la voie de la multi­ disciplinarité et de l’intégration des com­ pétences », a déclaré le doyen de la Faculté des sciences et de génie, André Darveau. Ce jumelage de l’expertise col­ légiale et universitaire offrira à l’industrie du bâtiment et de la construction le meil­ leur des deux établissements.,

André Darveau, doyen de la Faculté des sciences et de génie, et Andréanne Côté, directrice du service aux entreprises et de la formation continue du Cégep Limoilou. photo Marie-Pier Laliberté


société

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Politiciennes demandées La sous-représentation des femmes en politique persiste au Québec par Renée Larochelle Que se passe-t-il avec les femmes en politique au Québec ? Après avoir connu une montée progressive entre 1976 et 2003, la proportion des femmes élues à l’Assem­ blée nationale n’au­g mente plus depuis 10 ans, et ce, mal­ gré la tenue de quatre élec­ tions générales. C’est ce qui ressort d’une étude publiée récemment par le Directeur général des élec­ tions du Québec. Ayant pour titre Femmes et politique : facteurs d’influence, mesures incitatives et exposé de la situation québécoise, l’étude a été réalisée par Rosalie Readman, étudiante à la maî­ trise en science politique. Marie-Christine Ross et Monica Rosales, du Service de la recherche, de la moder­ nisation et de la coopération internationale, en ont assuré la direction. En septembre 2012, Pauline Marois est devenue la pre­ mière première ministre du Québec. Certains y ont vu le signe que la société québé­ coise était plus que jamais ouverte à la présence des femmes en politique. D’autres

y ont vu l’aboutissement des efforts mis de l’avant par les femmes pour avoir leur place à l’Assemblée nationale. Mal­ gré tous ces beaux discours, il n’en demeure pas moins que le pourcentage des femmes en politique plafonne autour de 30 % depuis les années 2000, indique Rosalie Readman. « Sur le plan de l’idéologie égalitaire, le Québec obtient une note élevée, ce qui est un facteur positif influençant la

Au Québec, le pourcentage des femmes en politique plafonne autour de 30 % depuis les années 2000

représentation des femmes en politique, affirme-t-elle. Il est reconnu que des facteurs socio-économiques, comme le niveau de scolarité, ont également une grande impor­ tance quant à la représenta­ tion en politique. Or, en 2011, pour la première fois au Québec, le taux de scolarité chez les femmes était plus élevé que chez les hommes. » Faudrait-il donc instaurer des quotas, faire de la discrimina­ tion positive, changer les modes de scrutin pour atti­ rer – et faire élire – les femmes en politique ? Pour y voir plus clair, Rosalie Readman a examiné ce qui se faisait ailleurs dans le monde. Parmi les pays affichant tradi­ tionnellement un fort taux de présence des f­ emmes figure la Suède, qui compte actuelle­ ment 45 % de femmes dans les rangs de ses parlementaires. La Suède a imposé des quo­ tas, non pas légaux mais vo­­ lontaires, à la fin des an­­ nées 1980. Des partis les ont adoptés, bientôt suivis par d’autres. L’affaire a fait boule de neige. La hausse la plus marquée est survenue lors

En septembre 2012, Pauline Marois devenait la première première ministre du Québec. Certains y ont vu le signe que la société québécoise était plus que jamais ouverte à la présence des femmes en politique. photo Jacques Boissinot

de l’élection de 1974, alors même qu’aucune mesure n’était en place. L’idéologie égalitaire prévalant dans les pays scandinaves contribue évidemment à cette forte représentation féminine, rap­ pelle Rosalie Readman. À l’autre extrémité du spec­ tre, des pays comme l’Inde et le Pakistan ont employé les grands moyens en implantant la mesure des sièges réservés : dans ce contexte, si une femme se présente, c’est elle qui est élue, peu importe le parti vain­ queur à une élection. Si l’expé­ rience s’est avérée positive à

long terme pour l’Inde, et ce, même après que cette disposi­ tion ait été retirée, les choses ont été différentes pour le Pakistan, où la représentation féminine a fondu comme neige au soleil lorsque ces mesures favorisant les femmes ont été enlevées. Avec 56,3 % de députées, le Rwanda remporte la palme du pays qui compte le plus d’élues au monde. Dans ce cas, c’est une addition de facteurs qui donne ce résultat, soit la poli­ tique des sièges réservés mise en place en 2003 conjuguée à la forte présence des femmes à

la Chambre des députés, avant même l’instauration des sièges réservés. Entre autres recommanda­ tions, les chercheuses sug­ gèrent un meilleur effort de la part des partis politiques dans leurs stratégies de re­­ crutement. Ils pourraient aussi sélectionner des cir­ conscriptions où les femmes auraient des chances raison­ nables d’être élues. Il ne s’agit toutefois pas de don­ ner la priorité au genre sur la compétence, loin de là. « On ne veut pas faire de la discri­ mination positive, mais on veut éliminer la discrimina­ tion négative », résume Rosalie Readman. Cela dit, les ­f emmes devraient être en­­couragées au même titre que les hommes à se lancer en politique, ce qui ne semble pas toujours le cas. Il y a aussi le fait que les femmes elles-mêmes se considèrent souvent moins aptes que les hommes à se lancer en politique, d’où leur faible représentation. L’étude Femmes et politi­ que : facteurs d’influence, mesures incitatives et ex­­ posé de la situation québé­ coise, publiée dans la collec­ tion « Études électorales », peut être consultée sur le site electionsquebec.qc.ca.

Semaine de l’éducation internationale En matière d’internationalisa­ tion de l’enseignement, l’Uni­ versité Laval fait figure de modèle au Canada : des cen­ taines d’étudiants incluent dans leur parcours scolaire un séjour d’études ou un stage à l’étranger et quelque 4000 étudiants pro­ venant de plus de 120 pays sont accueillis an­­nuellement entre ses murs. Lors de la Semaine de l’éducation internationale, l’Université souhaite, pour une deuxième année consécutive, mettre en valeur les diverses facettes de l’international. Du 10 au 13 novembre, de nombreuses activités sur le sujet sont donc organisées, dont l’ex­ position À travers votre lentille, qui présente les finalistes du concours de photos et de vidéos organisé par le Bureau interna­ tional et le Bureau de la vie étu­ diante. Ce concours, ouvert aux étudiants ayant séjourné à l’étranger et aux étudiants étran­ gers séjournant au Québec, vise

à illustrer l’expérience scolaire et humaine de l’internationalisa­ tion de l’enseignement. Un par­ ticipant de chacune de ces caté­ gories sera déclaré « coup de cœur du public ». L’an dernier, le jury avait reçu un peu plus de

600 photos. C’étaient alors Élisa Gouin, étudiante en architec­ ture qui avait effectué un séjour d’études au Viêt Nam, et Ambre Sibuet-Masson, étudiante étran­ gère en administration, qui avaient remporté les prix.

Programmation complète • Conférence « Première expérience à l’étranger ? Faites le bon choix et préparezvous à partir ! », lundi 10 novembre, de 11 h 30 à 13 h, au local 3105 du pavillon Alphonse-Desjardins. • Projection du documentaire Québékoisie et discussion avec sa coréalisatrice Mélanie Carrier, lundi 10 novembre, de 11 h 30 à 13 h, à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. • Conférence et ateliers de discussion « Séjour de mobilité et vie professionnelle : le parallèle à établir », mardi 11 novembre, de 11 h 30 à 13 h, à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. • Rencontres libres « Étudier à l’étranger; internationaliser votre formation », ­mercredi 12 novembre, de 10 h à 14 h, à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. • Conférence avec Renaud Philippe, photojournaliste indépendant, jeudi 13 novembre, de 11 h 30 à 13 h 30, au Théâtre de poche du pavillon Alphonse-Desjardins.

Des enfants jouant devant le Bakong, au Cambodge. Ce templemontagne consacré à Siva est érigé sur le site de Hariharalaya près d’Angkor. photo Élisa Gouin

• Exposition À travers votre lentille : expériences étudiantes à l’international, lundi 10 et mardi 11 novembre, de 8 h à 15 h 30, au pavillon Charles-De Koninck, et jeudi 13 novembre, de 10 h à 17 h 30 à l’atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins.


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technologies

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La virtualité au musée Même si la technologie numérique s’impose de plus en plus dans les expositions, l’objet matériel conservera une place prépondérante par Yvon Larose Depuis 2012, le musée du Louvre propose à ses très nombreux visiteurs un audioguide perfectionné. En plus des fonctions de base, l’appareil à double écran donne accès à des capsules 3D des sculptures exposées dans les salles. « Il s’agit d’un manque fla­ grant de réflexion », affirme la muséographe Dominique Gélinas, chargée de cours et doc­ torante en ethnologie et patrimoine. Selon elle, ce recours à la technologie de pointe manque de crédibilité. « Si encore les cap­ sules 3D étaient destinées à un site Web, poursuit-elle. Mais non. Le visiteur est dans la salle. Il n’a pas besoin de faire numérique­ ment le tour de telle ou telle statue. Il n’a qu’à détacher ses yeux de l’écran et à se déplacer autour de l’objet réel ! » Toutefois, la 3D pour­ rait aider à reconstituer complètement une sculpture antique. Prenons le cas de la Victoire de Samothrace, à qui il manque les deux bras, on verrait alors ceux-ci tendus vers le ciel. « Ce serait un enrichissement obtenu grâce à la virtualité, dit-elle. On com­ prendrait mieux l’œuvre. » Le jeudi 23 octobre à la Bibliothèque Gabrielle-Roy de Québec, Dominique Gélinas a fait un exposé sur les effets de la technologie dans la mise en valeur du patrimoine muséal. La présentation s’inscrivait dans les Ren­ contres du numérique, une activité de l’Insti­ tut technologies de l’information et sociétés. De l’audioguide perfectionné aux disposi­ tifs à grand déploiement comme le grand

écran ou le dôme, en passant par les applica­ tions conçues pour les téléphones intelligents, sans oublier la tablette numérique, différentes technologies se sont peu à peu imposées dans la présentation des expositions.

Tablette numérique ou téléphone intelligent, la technologie transforme la manière de parcourir une exposition. photo Musées de la civili­ sation, Jessy Bernier, Perspective Photo

La technologie fait-elle faire un bond en avant à la muséologie ? « Je n’en suis pas si sûre », répond Dominique Gélinas. Selon elle, l’informatisation des bases de données des muséologues constitue une amélioration. Il en découle une démocratisation de la consul­ tation par les professionnels. Par contre, l’équipe d’exposition est devenue multidisci­ plinaire, notamment avec l’ajout de res­ sources informatiques. Selon elle, une technologie utilisée de manière réfléchie et intelligente présente des avantages. Par exemple, la virtualité permet d’admirer toutes les gargouilles d’une cathé­ drale gothique, une chose impossible dans une exposition classique. De plus, la techno­ logie permet d’offrir des clés de lecture pour comprendre un objet muséal, un propos, ou un aspect plus complexe encore. « La virtua­ lité peut être tellement performante qu’on n’a plus nécessairement toujours besoin de l’objet matériel pour appuyer le discours », indique Dominique Gélinas. Elle ajoute que le numé­ rique a un rôle aussi évocateur que l’objet réel. « C’est autre chose, soutient-elle, mais c’est aussi important. Cela dit, l’objet matériel demeure roi dans une exposition. Il dégage une aura et rien ne peut le remplacer. » L’envahissement de la technologie a créé une sorte de schisme chez les muséologues. Selon Dominique Gélinas, les « réticents » croient que ce phénomène n’apporte qu’une dimension ludique aux contenus, qu’il repousse l’objet muséal au second plan et qu’il entraîne un nivellement vers le bas des connaissances. En effet, une exposition simple, avec objets matériels et panneaux, peut très bien fonctionner. Les « enthou­ siastes », eux, privilégient les possibilités spec­ taculaires induites par la technologie, des

potentialités qui viennent dépoussiérer l’image traditionnelle du musée. Pour ces der­ niers, l’utilisation de la 3D va de soi puisque la société est rendue là. Ils recherchent l’effet « wow » parce qu’ils voient la technologie comme une finalité. Dominique Gélinas se définit comme une muséologue de la relève. « Je vois le musée dans son sens large, explique-t-elle. Il n’est pas que l’objet, que les collections. Je vois le musée comme un tout où l’on fait, entre autres, de la communication, de la recherche et des expositions. Et où la technologie a sa place. » Au train où vont les choses, à quoi ressem­ blera l’institution muséale d’ici une trentaine d’années ? « Le musée demeurera le gardien du vrai, affirme-t-elle. On aura toujours besoin de voir de vrais objets. Nous vouerons encore un très grand culte à l’objet matériel. Il ne disparaîtra pas. Les muséologues seront comme des interprètes transdiciplinaires pour qui le numérique sera un moyen parmi tant d’autres. »

Le numérique a un rôle aussi évocateur que l’objet réel dans une exposition

Perdus dans l’espace Toujours en mouvement, l’univers du numérique permettrait de voir le monde autrement par Renée Larochelle Tout le monde a vécu un jour ou l’autre ces moments un peu magiques où, sous l’effet de l’ombre et de la lumière, certains paysages se transfor­ ment sous nos yeux. Des ­n uages d’où surgissent des formes bizarres aux rideaux plein jour irisés par le soleil : nous voilà dans l’univers sub­ til du « moiré », où rien n’est défi­nitif, mais plutôt mouvant et changeant. Professeur à l’École des arts visuels, Jocelyn Robert aime l’idée que ce monde d’interférences se compare bien à l’univers du numérique. Selon lui, l’explo­ ration de ce monde peut faci­ liter l’apparition d’espaces nouveaux et de flous créatifs, comme autant de proposi­ tions permettant de regarder le monde autrement.

La con­férence s’inscrit dans le cycle de conférences « Arts, sciences et philosophie »

C’est cette vision qu’il par­ tagera avec le public lors d’une conférence présentée au Musée national des beauxarts du Québec, le mercredi 16 novembre à 19 h. Le titre de son exposé : « Le moiré inter­ disciplinaire – le monde numé­­ rique comme métaphore d’une société participative ». La con­ férence s’inscrit dans le cycle de conférences « Arts, sciences et philosophie ». Organisée par la Chaire La philosophie dans le monde actuel, la Fa­­ culté de philosophie et la Fa­­ culté des sciences et de génie, cette série met en relation des artistes, des scientifiques et des philosophes qui réfléchis­ sent à haute voix sur la notion de beauté et sur la créativité. « L’art, la science et la phi­ losophie sont des filtres que

Jocelyn Robert, professeur à l’École des arts visuels, présentera notamment des images ex­traites d’une vidéo qu’il a réalisée sur l’Empire State Building à New York

l’on met devant le monde pour tenter d’y comprendre quelque chose », dit Jocelyn Robert, qui travaille depuis plus de vingt ans dans le domaine de l’art audio, de l’installation, de la compo­ sition, de l’art interactif, de la performance et de l’écri­ ture. « Mais ces filtres sont

relativement fixes et cela rend difficiles leurs mises à jour dans un monde où les idées évoluent de plus en plus rapi­ dement, ajoute-t-il. Je pense que le numérique apporte peut-être des pistes de solu­ tion pour à la fois maintenir les savoirs acquis et les mettre en mouvement. »

À partir d’œuvres qu’il a créées, Jocelyn Robert pro­ pose une autre manière de voir le monde. Il présentera notamment des images ex­traites d’une vidéo qu’il a réalisée sur l’Empire State Building à New York. Il fera aussi entendre certaines de ses œuvres sonores, comme ce CD conçu à partir d’im­ perfections combinées ou cet autre élaboré à partir de superpositions d’écriture, de couleurs et de sons. « Je suis fasciné par les accidents de parcours qui peuvent sur­ venir en cours de création, dit l’homme. C’est dans la singularité des choses que je trouve matière à réflexion et à création. » Lors de sa conférence, Jocelyn Robert espère bien insuffler un peu de sa passion pour le monde des interfé­ rences et de l’interconnexion, ces lieux, pour lui, moirés de multiples possibilités.


sports

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Sans bannière provinciale depuis sept ans, le Rouge et Or a renversé cette tendance en remportant le match contre les Carabins 4-0 en finale du RSEQ dimanche dernier. photo Stéphane Gaudreau

Prêt à écrire l’histoire Au terme de la deuxième meilleure saison de son histoire, le Rouge et Or semble bien près de célébrer la victoire par Mathieu Tanguay Depuis que le Championnat canadien de soccer universi­ taire féminin a vu le jour en 1987, jamais une formation du Québec n’a raflé les grands honneurs. Après avoir ac­­ compli la deuxième meilleure saison de son histoire, le Rouge et Or semble avoir tout ce qu’il faut pour devenir la première équipe à réaliser l’exploit et il pourrait le faire devant ses partisans au stade TELUS-Université Laval du 6 au 9 novembre. Le 28e Championnat de soc­ cer féminin de SIC se dérou­ lera à Québec pour la deu­ xième fois, après une pre­ mière présence à l’Université

Laval en 1997. Les huit meil­ leures formations du pays y participent, et le Rouge et Or figure sans doute parmi les favorites pour remporter le trophée Gladys Bean. « J’ai dit, avant le début de la saison, que j’avais sous la main la formation la plus talen­ tueuse des 20 années d’his­ toire du programme, rappelle l’entraîneur-chef Helder Duarte. Après une séquence record de 14 victoires de suite et un couronnement au Cham­ pionnat provincial, les filles ont confirmé ce que je pensais. » En sept participations au Championnat national, l’Uni­ versité Laval a obtenu son

Le Championnat canadien de soccer univer­sitaire féminin se tiendra au stade TELUSUniversité Laval du 6 au 9 novembre

meilleur résultat en 2002, alors que les filles ont remporté la médaille de bronze. L’an der­ nier à Toronto, une bonne par­ tie du noyau actuel n’avait pu faire mieux qu’une sixième place. « Elles vont savoir un peu plus à quoi s’attendre, croit l’entraîneur. Le désir de gagner devant ses partisans devient une motivation sup­ plémentaire, surtout si la foule est importante. Il y a 28 000 joueurs de soccer dans la région de Québec. On a be­­ soin de leurs encouragements, on a besoin du 12e joueur. » Le Rouge et Or aura aussi besoin de l’apport soutenu de trois nouvelles venues au sein de l’équipe cet automne. La gardienne Marie-Joëlle Vandal, la défenseure Mélissa Roy et l’attaquante Joëlle Gosselin sont arrivées sur le circuit universitaire précédées d’une excellente réputation et elles ont rempli les promesses. Toutes trois ont pris place sur la première équipe d’étoiles du RSEQ et Mélissa Roy a ajouté le titre de recrue de l’année à la liste d’honneurs. Les vétéranes Mélissande Guy, Gabrielle Lapointe, Arielle RoyPetitclerc et Marie-Sandra Ujeneza, élevées, elles aussi, parmi les étoiles provinciales de 2014, auront également un rôle important à jouer dans le succès du Rouge et Or. « Nous sommes fébriles, avoue l’instructeur-chef du Rouge et Or. Nous devrons jouer comme nous le faisons depuis le début de la saison, et nous aurons besoin d’un peu de chance. J’ai vu par le passé d’excellentes équipes perdre à cause de petits détails; ça peut basculer rapidement. Il faut que les filles soient concen­ trées, disciplinées, et il faut prévoir l’imprévisible. Nous sommes prêts à faire face à tout ça ! »

Campus dynamique

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en bref

La saison de basketball s’ouvre enfin ! Après une multitude de matchs hors-­ concours, le temps est enfin venu de passer aux choses sérieuses pour les équipes de bas­ ketball du Rouge et Or. La saison régulière s’ouvre en effet cette semaine avec un duel face à l’Université Concordia. Cette première partie aura lieu jeudi soir dans la métropole. Puis, samedi, les Citadins de l’UQAM seront en ville pour le premier match local. C’est le début d’une année remplie d’espoir, tant chez les hommes que chez les femmes. Ces der­ nières recevront notamment le Championnat national universitaire en mars prochain, mais leur qualification d’office pour ce tournoi ne les empêchera pas de vouloir briller sur la scène provinciale. photo Yan Doublet Billetterie du Rouge et Or : 418 656-PEPS.

Perfectionnez votre technique ! Vous pratiquez le tennis, le golf et la natation depuis plusieurs années ? Vous savez donc que la technique apporte beaucoup d’avan­ tages ! En fait, en plus d’améliorer vos perfor­ mances, la technique vous permet de dévelop­ per des aspects plus faibles et de vous donner plus de plaisir à l’entraînement. C’est pour­ quoi, de­­puis plusieurs années déjà, le PEPS vous propose les services de nos profession­ nels de golf et de tennis ainsi que de nos moni­ teurs en natation. La tarification pour nos cours privés ou semi-­privés est très abordable et, en plus, vous bénéficiez d’installations de très grande qualité. Il existe également des for­ faits dans les trois disciplines. photo PEPS Information : 418 656-2131 poste 6031 ou peps.ulaval.ca

Jeudi 6 nov. – Dimanche 9 nov. Soccer F | Championnat SIC Stade TELUS-Université Laval Samedi 8 novembre Football | Concordia (demi-finale RSEQ) Stade TELUS-Université Laval | 13 h Samedi 8 novembre Basketball | UQAM PEPS | 17 h (f), 19 h (m) Vendredi 14 novembre Volleyball F | McGill PEPS | 18 h

Ouvert cinq jours par semaine, dont le mardi et le jeudi matin de 9 h 30 à 11 h, le bassin avec jeux d’eau permet à toute la famille de jouer dans l’eau ! Des heures de plaisir pour les grands comme pour les petits ! En plus, un vestiaire familial est mis à la disposition de nos clients. photo PEPS

Samedi 15 novembre Football | Finale Coupe Dunsmore Stade TELUS-Université Laval | 13 h (si victoire en demi-finale)


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au fil de la semaine

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Pour une justice internationale Dans une rencontre-dialogue à mi-chemin entre la con­ férence et le débat, Louise Arbour, anciennement hautcommissaire de l’ONU aux droits de l’homme, et Luc Côté, avocat mandaté par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme pour diriger le projet Mapping (sur les violations de droits survenus en République démocratique du Congo), s’intéresseront aux enjeux liés à la sécurité et à la justice internationales dans des con­ textes de conflits armés et de violations des droits fonda­ mentaux. Différents thèmes seront abordés tels les défis des tribunaux pénaux internationaux, les difficultés ren­ contrées par les cours de justice nationales pour juger de crimes internationaux et la justice transitionnelle. Mercredi 12 novembre, à 17 h, à l’auditorium Jean-PaulTardif du pavillon La Laurentienne. Pour les personnes qui désirent obtenir une reconnaissance de formation continue du Barreau du Québec, des frais de 80 $ sont exigés (40 $ pour les étudiants). Pour les autres, la con­ férence est gratuite. Inscription obligatoire pour tous à fd.ulaval.ca/formulaire-12-novembre-2014.

12/11 7/11

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10/11

Les vestiges d’un monastère

La promenade urbaine

Les travaux de restauration du monastère des Augus­ tines de l’Hôtel-Dieu de Québec ont donné l’occa­ sion à des spécialistes de mener en parallèle des re­­ cherches archéologiques sur le bâtiment et son soussol. Dès le début de ce chantier, en 2013, Nathalie Gaudreau de la Coop Arte­ factuel a fait des décou­ vertes étonnantes. Cette semaine, elle est l’invitée des Archéo-vendredis, où elle discutera, entre autres, de la citerne et du réseau de canalisation en pierre, antérieur aux fondations de 1695, qui ont été mis à jour lors de ses recherches. Ces vestiges témoignent de l’ingéniosité des religieuses pour s’approvisionner et conserver l’eau indispen­ sable à leur mission de sœurs hospitalières. Les fouilles ont aussi permis de trouver d’importants arte­ facts datant du 18e siècle.

En aménagement urbain, la question de la mobilité durable est un enjeu priori­ taire, mais les villes conçoi­ vent des espaces à cette fin qui sont parfois peu fré­ quentés. Pour assurer le suc­ cès de ces espaces, il semble primordial de leur donner une dimension ludique. Sylvie Miaux, professeur au Département d’études en loisir, culture et tourisme de l’UQTR, prononcera une communication dans laquelle elle expliquera pourquoi il importe de concilier mobilité durable et activité récréotouristique dans la création d’une pro­ menade urbaine, comme la promenade Samuel-deChamplain. Elle analysera différentes conceptions culturelles de promenade urbaine (Québec, Saragosse et Bordeaux). Cette con­ férence est organisée par l’École d’aménagement du territoire et de développe­ ment régional. photo

photo Jean Gagnon

Vendredi 7 novembre, à 15 h 30, au local 320 du pavillon Camille-Roy (Vieux-Québec). Entrée libre.

Gilbert Bochenek

Lundi 10 novembre, à 12 h, au local 1613 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre.

13/11

13/11

« L’état d’urgence » Nos relations au cinéma d’affaires avec l’Asie

Quelle retraite pour la génération X ?

La crise ukrainienne

L’Association Cinéma Politica vous convie à la projection de Punishment Park de Peter Watkins. Ce film tourné en 1971 est une uchronie qui imagine ce qui serait arrivé si le président américain avait décrété l’état d’urgence pour faire taire la contestation à la guerre du Viêt Nam. Dans le scénario, les militants sont condam­ nés à des peines sévères qu’ils peuvent échanger contre un séjour de trois jours à Punishment Park, un camp d’entraînement pour les policiers et les militaires. Plus de 40 ans après sa sor­ tie, ce long-métrage est-il toujours d’actualité ? Une rencontre suivra la projec­ tion pour discuter de la question.

Il y a presque un an débu­ tait la crise ukrainienne. Le prolongement de la vie Pour souligner cet événe­ professionnelle est une ment, deux activités auront so­lution envisagée pour lieu. Une table ronde inti­ répondre aux défis que pose tulée « L’agenda européen le vieillissement démogra­ pour l’Ukraine : est-ce vrai­ phique. La scolarisation ment réaliste ? » abordera la accrue, l’amélioration de question du rattachement du l’espérance de vie et la ter­ pays à l’Union européenne. tiarisation de l’économie Les invités seront Aurélie constituent des facteurs fa­­ Campana, professeure au vorables à ce ­prolon­­gement. Département de science Bien qu’ils soient un groupe politique, et Dominique important des travailleurs Arel, titulaire de la Chaire actuellement actifs, les mem­­ d’études ukrainiennes à bres de la génération X sem­ l’Université d’Ottawa; le blent peu impliqués dans modérateur sera G. Daniel les réflexions entourant le Caron, diplomate en rési­ vieillissement démographi­ dence aux HEI. Le vernis­ que. Pourtant, ils présentent sage de l’exposition « L’Euro­ un parcours singulier, que maïden, Anatolyi Boyko, Charles Fleury, professeur photographe de presse » se au Département de sociolo­ tiendra au même moment. gie, mettra en lumière lors On y présente des images d’une conférence présentée captées à Kiev lors du par le Centre interuniversi­ déclenchement de la crise. taire d’études québécoises. Se­­lon lui, il faut tenir Jeudi 13 novembre, table compte de cette génération ronde de 16 h à 18 h, à la lors­qu’on fait des pronostics salle Le Cercle, et vernissage sur le vieillissement. à 17 h 15, à la salle d’exposi­ tion du pavillon AlphonseJeudi 13 novembre, à 12 h, Desjardins. à l’auditorium Jean-PaulTardif du pavillon La ­Laurentienne. Entrée libre.

Lundi 10 novembre, à 19 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack. Entrée libre. AVERTISSE­ MENT : Le film s’adresse à un public averti. Certaines images peuvent choquer.

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C’est cette semaine qu’a lieu la première activité de la programmation autom­ nale du Groupe d’études de re­cherche sur l’Asie contemporaine (GÉRAC). Il s’agit d’une conférence sur la place du Québec et du Canada dans l’économie de l’Asie du Pacifique. Dans une conférence pro­ noncée en anglais et inti­ tulée « Regional Economic Integration in Asia-Pacific : The Strakes for Canada and Quebec », Hugh Stephens discutera des enjeux liés au développement de relations d’affaires dans cette région. Le conférencier a été sousministre adjoint, politiques et communication, au minis­ tère des Affaires étrangères et du Commerce. Il a tra­ vaillé pendant 28 ans au sein de ce ministère, où il a eu l’occasion de participer à cinq missions en Asie. Jeudi 13 novembre, de 12 h 30 à 14 h 30, au local 1609 du pavillon ­Palasis-Prince. Entrée libre.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca


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