Mieux rêver, mieux dormir ? p5
Vestiges de forts français p8-9
Discours de la rentrée
photo Marc Robitaille
Volume 51, numéro 5 24 septembre 2015
À mi-chemin de son second mandat, le recteur Denis Brière nous présente un bref bilan des réalisations. p2-3
2
actualités UL
le fil | le 24 septembre 2015
Discours de la rentrée Le recteur prononçait, le 22 septembre dernier, le discours de la rentrée pour l’année universitaire 2015-2016 devant le Conseil universitaire. Mesdames et messieurs, membres implanté dans l’environnement du Conseil universitaire, numérique d’apprentissage (ENA), permet de dépister les étudiants à Depuis 350 ans, l’Université risque d’échec ou d’abandon plus Laval est au cœur du progrès social, rapidement et donc d’intervenir économique, scientifique, techno- plus rapidement auprès d’eux. logique et culturel du Québec et Rappelons que cet outil innovateur du Canada. Au fil des ans, nous a remporté le prix de la catégorie avons formé et diplômé près de Capital humain – grande entre280 000 personnes qui sont deve- prise et l’OCTAS de l’excellence nues, de diverses façons, porteuses lors du Gala des OCTAS, tenu en de changements. Je suis fier de diri- mai dernier. Cette double reconger cette grande université et de naissance témoigne sans contredit pouvoir compter sur la collabora- de notre engagement envers la tion de ses dirigeants, gestionnai- réussite de nos étudiantes et de nos res, professeurs, chargés de cours, étudiants. professionnels de recherche et membres du personnel administra- INNOVATION DANS LES tif et de soutien qui, tous ensemble, PROGRAMMES DE FORMATION forment une communauté univer- ET DANS L’OFFRE DE SERVICE sitaire exceptionnelle et innovante. Nous avions également pris l’enNotre communauté est, en effet, gagement, dans le cadre d’Horicapable de grandes choses et l’a zon 2017, de continuer à bonifier tout particulièrement démontré au les programmes de formation et cours des dernières années. Comme l’offre de service afin de toujours nous sommes à mi-chemin de mon mieux les adapter aux nouvelles second mandat en tant que recteur réalités des étudiants. Deux ende l’Université Laval, je veux profi- quêtes nord-américaines démonter de l’occasion pour faire un bref trent que nous comprenons effectibilan de nos réalisations à l’aide vement bien leurs besoins et que d’indicateurs repères, qui sont liés nous répondons adéquatement à aux orientations d’Horizon 2017 et leurs attentes. D’une part, l’enqui seront rendus publics cette quête National Survey on Student semaine sur le site Web de l’Univer- Engagement (NSEE), publiée en 2014, indique que l’indice de sité Laval.
satisfaction des étudiants de l’Université Laval au 1er cycle se situe à 87,4 %, comparativement à 80,5 % en moyenne au Canada. D’autre part, l’enquête Canadian Graduate and Professional Survey, publiée en 2013, indique que l’indice de satisfaction de nos étudiants aux cycles supérieurs est de 91 %, comparativement à 85,2 % en moyenne au Canada. Ce haut degré de satisfaction des étudiants à l’égard de la formation reçue à l’Université Laval est certainement lié, entre autres, à la qualité de notre offre de formation, qui fait l’objet d’une évaluation périodique rigoureuse et qui est régulièrement renouvelée. À cet égard, une quinzaine de programmes de grade et plusieurs programmes courts ont été implantés au cours des dernières années, venant ainsi enrichir une offre qui compte de nombreux programmes uniques au Québec, au Canada et en Amérique du Nord. Par ailleurs, je tiens aussi à rappeler l’inauguration, en 2014, d’une première salle d’apprentissage actif facilitant le travail collaboratif des étudiants. Située à la Bibliothèque, cette salle favorise la pédagogie inversée et est devenue un modèle du genre au Québec.
RECRUTEMENT, PERSÉVÉRANCE ET RÉUSSITE
Comme vous le savez, nous avons, depuis plusieurs années, intensifié nos efforts de recrutement et d’appui à la réussite des étudiants. Ces efforts ont porté fruit de façon remarquable : le nombre d’étudiants réguliers à la session d’automne a augmenté de 4 000 depuis cinq ans, s’élevant à plus de 42 000 à l’automne 2014. Cette croissance se traduit également par une hausse de 18 % de l’effectif étudiant en équivalent temps plein depuis l’année universitaire 20092010. Ces résultats, dont nous pouvons tous être très fiers, sont notamment attribuables à la pertinence de notre offre de formation, à la réputation d’excellence de notre environnement de recherche et aux efforts que les facultés ont fournis pour mieux faire connaître la qualité de leurs programmes de formation. Nous accueillons donc de plus en plus d’étudiants, et nous leur offrons également des conditions d’apprentissage optimales. D’ailleurs, depuis que nous avons créé le Comité institutionnel d’appui à la réussite, en 2009, il nous est de plus en plus facile de leur offrir le soutien dont ils ont besoin, au moment où ils en ont besoin. À titre d’exemple, l’outil d’apprentissage « Appui à la réussite »,
La mise en place, à l’automne 2011, du Programme de Chaires de leadership en enseignement (CLE) témoigne aussi de notre capacité à innover en matière d’enseignement et de pédagogie. Ce programme unique au Canada a permis de créer, en à peine quatre ans, 21 chaires de leadership en enseignement dans une très grande diversité de secteurs d’activité. La mise sur pied de ces chaires a également permis de recruter une bonne vingtaine de professeurs réputés pour leur excellence en pédagogie universitaire, plusieurs d’entre eux s’étant donné comme objectif de pousser encore plus loin les possibilités pédagogiques des nouvelles technologies. Tout ceci n’est pas sans rappeler la croissance continue et impressionnante de nos activités de formation en ligne, qui connaissent un véritable succès : plus de 70 programmes sont offerts entièrement à distance et 800 cours sont offerts en ligne; près de 40 % de nos étudiants étaient inscrits à au moins une activité de formation en ligne à l’automne dernier, alors que cette proportion se situait à 26,5 % en 2010; le nombre d’inscriptions à des activités créditées offertes à distance a doublé depuis l’année universitaire 2009-2010, passant de 30 000 à près de 60 000 en 20142015, ce qui représente 18 % de nos inscriptions totales. D’ailleurs, notre leadership en enseignement en ligne est clairement reconnu, le Conseil supérieur de l’éducation ayant plus d’une fois fait référence à nos initiatives dans son avis La formation à distance des universités québécoises : un potentiel à optimiser, publié en juin dernier. INTERNATIONALISATION DE LA FORMATION ET DE LA RECHERCHE
Nous avons fait des avancées tout aussi importantes du côté de l’internationalisation de nos activités de formation et de recherche, notamment en matière de mobilité étudiante internationale, où l’Université Laval se positionne comme un chef de file québécois. À ce titre, les exemples sont riches et nombreux : des séjours d’une session ou d’une année sont maintenant offerts dans 132 programmes d’études; en 20142015, 883 étudiants ont profité de
On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.
Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.
Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.
Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Andréane Girard, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Tommy Genest, Anne-Marie Peltier Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Josée Nadeau
Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)
cette offre; au cours de cette même année, 26 % des étudiants québécois qui ont obtenu une bourse du Programme québécois de bourses pour de courts séjours d’études universitaires à l’extérieur du Québec provenaient de l’Université Laval, alors que notre effectif étudiant ne représente que 14 % de l’effectif global du réseau universitaire au Québec. Nous avons également connu, au cours des dernières années, une croissance importante du recrutement étudiant à l’international. En effet, le nombre d’étudiants d’origine étrangère inscrits à l’Université Laval, tous cycles confondus, est passé de quelque 4 200 à la session d’automne 2010 à plus de 5 500 à la session d’automne 2014, soit une augmentation de près de 31 %. De plus, à l’automne 2014, les étudiants étrangers représentaient 13 % de notre effectif étudiant, dont 32 % provenaient de la France. On constate par ailleurs que la hausse récente des frais de scolarité pour les étudiants de ce pays n’a pas affecté leur attrait pour l’Université Laval, puisqu’on enregistre une augmentation de 18,8 % des inscriptions d’étudiants français à l’automne 2015. Le développement de partenariats avec des établissements à l’étranger s’est également poursuivi : nous avons aujourd’hui quelque 750 ententes actives avec plus de 500 établissements dans 70 pays ! Ces ententes sont de plus en plus souvent orientées vers la collaboration en formation et en recherche avec des institutions reconnues pour leur excellence et dont les forces sont complémentaires aux nôtres. En voici quelques exemples : en 2011, l’Unité mixte internationale TAKUVIK – dédiée à la recherche sur les écosystèmes arctiques – a été créée en collaboration avec le Centre national de la recherche scientifique de France; en 2013, nous avons créé une unité mixte internationale de recherche en optique-photonique et laser avec l’Université d’État Paulista Júlio de Mesquita Filho (UNESP) au Brésil; l’année 2014 a été marquée par la création, en collaboration avec l’INRA et l’Université de Bordeaux, du Laboratoire international associé OptiNutriBrain en nutrition et
Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965
Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687
actualités UL
le fil | le 24 septembre 2015
3
Au fil des ans, près de 280 000 diplômés sont devenus, de diverses façons, porteurs de changements
Denis Brière, recteur de l’Université Laval. photo Marc Robitaille
en santé du cerveau ainsi que par la création de l’Institut de nutrition Aquitaine-Québec (INAQ); en 2015, nous avons r enforcé l’Alliance Bordeaux-Laval avec la création du consortium ABL Innovation, qui vise notamment à créer une structure conjointe favorisant le développement et la mise en valeur de projets communs en formation et en recherche. L’Alliance BordeauxLaval a déjà permis de créer quatre réseaux scientifiques de grande envergure dans les domaines de l’eau, du bois, des nutraceutiques et de l’optique-photonique, des créneaux d’excellence à l’Université Laval. Le pourcentage de nos publications de recherche en collaboration internationale a connu une forte croissance dans la dernière décennie, passant de 33,4 % en 2002-2004 à 43,5 % en 2011-2013. Nous pouvons également nous enorgueillir de compter aujourd’hui 270 centres, chaires, instituts ou regroupements de recherche qui rayonnent partout sur la planète, dont deux chaires d’excellence en recherche du Canada, chacune financée à hauteur de 30 M$ à parts égales par le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial et le milieu socioéconomique. Deux autres propositions de l’Université Laval ont également franchi avec succès la première phase du deuxième concours du prestigieux Programme des chaires d’excellence en recherche du Canada qui permet d’appuyer des chercheurs de calibre mondial et leur équipe dans la mise sur pied d’ambitieux programmes de recherche.
L’Université Laval s’est aussi rillamment démarquée lors du b premier concours du Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada, recevant, en juillet dernier, la plus importante subvention de recherche de son histoire, soit 98 M$ sur sept ans, pour mettre en œuvre le projet Sentinelle Nord. Cette subvention historique vient non seulement reconnaître l’excellence et la qualité de nos chercheurs, mais nous propulse – et propulse en même temps tout le Québec – à l’avant-scène mondiale des études nordiques, de l’optiquephotonique et laser, de la neurophotonique, de la nutrition et de la santé mentale. Et on ne peut passer sous silence deux autres grands projets qui renforcent de façon exceptionnelle le leadership de l’Université Laval au Québec, au Canada et dans le monde : l’Institut nordique du Québec et l’Alliance santé Québec . D’une part, la création de l’Institut nordique du Québec sur le campus de notre université démontre notre capacité à fédérer les forces de divers horizons dans un domaine d’importance aussi stratégique que le développement durable du Nord. D’autre part, l’Alliance santé Québec, créée à l’initiative de l’Université Laval, regroupe dix de nos facultés et les principaux acteurs de la grande région de Québec en santé et en services sociaux. Cette réalisation illustre le rôle de chef de file de l’Université Laval dans la chaîne d’innovation en sciences de la vie dans une perspective de santé durable.
Mais la mission de l’Université Laval comme moteur d’innovation se reflète aussi par l’importance de notre portefeuille d’innovations technologiques : uniquement en 2014-2015, nos chercheurs ont été à l’origine de 53 déclarations d’invention et de logiciel et de 15 nouvelles demandes de brevet. Ainsi, le portefeuille de l’Université Laval compte aujourd’hui 280 techno logies actives, 514 brevets et de mandes de brevet ainsi que 18 nouvelles licences, pour un total de 164 licences en vigueur en 2015. Quant à nos fonds de recherche, ils sont en hausse constante depuis 2010-2011, atteignant les 325 M$ en 2013-2014, ce qui nous positionne au 6e rang des grandes universités de recherche au Canada, selon les dernières données rendues publiques par l’Association canadienne du personnel administratif universitaire (ACPAU). La dernière année a également été marquée par l’entrée en vigueur d’un nouveau plan de développement de la recherche qui aura des retombées de plus de 1,5 G$ pour la grande région de Québec. La réalisation de ce plan mise sur les partenariats et le développement d’équipes multidisciplinaires capables d’apporter des réponses originales aux grands défis sociétaux. MILIEU DE VIE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE
Par ailleurs, l’année 2013-2014 a marqué une étape importante dans notre volonté de faire de l’Université Laval un modèle de développ ement durable avec
l’obtention du prestigieux agrément STARS ( S u s t a i n a b i l i t y Tracking Assessment and Rating System), niveau or. Cette homolo gation classait alors notre université 1re au Canada et 9e au monde. Parmi les retombées de notre engagement des dernières années en matière de développement dura ble, mentionnons notamment le nombre record d’événements certifiés écoresponsables sur le campus en 2013-2014, soit 46, la réduction constante depuis 2007 des émissions directes de gaz à effet de serre, lesquelles sont passées de quelque 31 500 tonnes à moins de 22 500 tonnes, et la diminution, depuis 2008, de 29 % de la consommation annuelle d’eau, ce qui fait de l’Université Laval un modèle en matière de gestion et d’utilisation de cette ressource. Enfin, nous poursuivons toujours l’objectif de devenir un campus carboneutre et nous investirons dans l’amélioration de notre milieu d’étude, de recherche et de vie à hauteur de 300 M$ pour les prochaines années. GESTION ET GOUVERNANCE
par les compressions gouver nementales depuis juin 2014, nous avons collectivement réussi, en agissant à la fois sur la gestion des coûts et sur celle des revenus, à relever une proportion significative de ce défi. Cependant, malgré tous les efforts effectués et la créativité démontrée par les membres de la communauté universitaire, la dernière vague de compressions gouvernementales, déclenchée en mars dernier, s’est traduite par un manque à gagner structurel de 11 M$. La solution trouvée nous permet donc de continuer à respecter notre obligation légale et morale d’atteindre l’équilibre budgétaire, de maintenir les quelque 150 emplois qui se voyaient menacés, d’éviter d’être soumis à un plan de redressement et de maintenir notre autonomie décisionnelle sur le développement et le devenir de notre université. Malgré le contexte financier difficile des dernières années, l’Université Laval a continué à innover, à se développer, à se démarquer et à rayonner tant à l’échelle québécoise que canadienne et internationale. En tant que recteur, j’en suis très fier et je tiens à vous remercier, toutes et tous, pour votre créativité, votre engagement, votre dé- termination et l’esprit de solidarité qui anime notre communauté universitaire. Bonne année universitaire 20152016 !
C’est d’ailleurs l’excellent état de nos infrastructures qui nous permet de bénéficier pleinement de l’assouplissement budgétaire ré cemment convenu avec le gouvernement du Québec. L’approche acceptée, au terme de plusieurs mois de discussion avec les autorités gouvernementales, donne à l’Université Laval une flexibilité budgétaire de 66 M$ sur six ans. Pour lire le discours de la Rappelons que, sur les 58 M$ de rentrée 2015 en ligne : ulaval.ca/ manque à gagner récurrent générés discours-rentree-2015
4
génie
le fil | le 24 septembre 2015
Pour une prise de décision améliorée
Les instruments de mesure en usine et en laboratoire de contrôle de la qualité produisent en continu des quantités faramineuses de données d’opération.
L’Université se dote de la Chaire de leadership en enseignement en analyse de données industrielles en génie chimique par Yvon Larose Rehausser la qualité du travail de l’ingénieur de procédés, tel est l’objectif visé par la nouvelle chaire de leadership en enseignement lancée le mercredi 23 septembre, au pavillon d’Optique-photonique, par le vice-recteur à la recherche et à la création, Edwin Bourget. Les activités de la Chaire reposeront sur les différentes méthodes d’analyse des données industrielles massives dans le domaine du génie chimique. De nos jours, les nombreux instruments de mesure que l’on trouve dans les usines de transformation et de fabrication, ainsi que dans les laboratoires de contrôle de la qualité, produisent, chaque seconde, chaque minute ou chaque heure, des quantités faramineuses de données d’opération. Ces informations portent notamment sur les températures, les débits, les pressions et la consommation d’énergie. Or, l’énorme quantité de ces données rend difficile l’extraction de l’information utile à la prise de décision, entre autres pour la résolution d’un problème. « L’utilisation et les bénéfices qu’on pourrait récolter des données massives demeurent encore trop limités en raison d’un manque de formation des ingénieurs qui supervisent les procédés », explique le professeur Carl Duchesne, du Département de génie chimique et titulaire de la nouvelle chaire.
Selon lui, la Chaire viendra pallier cette lacune et permettra aux finissants d’être mieux outillés pour la prise de décision. Les activités de formation mises sur pied par la Chaire auront trois objectifs. D’abord, comprendre la chaîne d’acquisition des données. Ensuite, reconnaître les différentes structures des bases de données industrielles. Enfin, comprendre et utiliser les principales méthodes statistiques multivariées à variables lentes.
La formation offerte entraînera des retombées économiques et environnementales. « Les outils acquis permettront aux ingénieurs de détecter plus rapidement les problèmes, soutient Carl Duchesne. Cela amènera une réduction des coûts de production et une amélioration de la productivité. » Selon lui, une meilleure performance des procédés est généralement liée à une consommation moindre de matières premières et d’énergie pour la fabrication d’un produit. « Donc, il y aura une diminution des pertes et une efficacité énergétique à la hausse, poursuit-il. Avec nos outils, l’ingénieur sera plus efficace. » Les formations offertes dans le cadre de la Chaire seront intégrées au programme des trois cycles
d’enseignement. Elles s’adresseront aux étudiants de génie chimique, mais également aux étudiants inscrits dans des disciplines connexes qui s’intéressent de près ou de loin aux procédés industriels. On peut penser au génie alimentaire, au génie mécanique ou au génie des eaux. Sont également visés les ingénieurs de procédés en industrie qui auront accès à un programme de formation continue de perfectionnement. Il s’agira du seul programme de formation de premier cycle en Amérique du Nord en analyse de données industrielles. La Chaire bénéficiera d’un financement de 250 000 $ sur une période de cinq ans. L’appui financier proviendra principalement d’ArcelorMittal Exploitation minière Canada, de Pfizer Canada
et du professeur Serge Kaliaguine, du Département de génie chimique. « Aujourd’hui, à l’ère du Big Data, les données en provenance de diverses sources sont de plus en plus nombreuses. Certains y voient un casse-tête, tandis que nous y voyons une belle occasion. ArcelorMittal Exploitation minière Canada est fière de participer au financement de la Chaire. Nous avons à cœur le développement des futurs ingénieurs qui nous aideront dans le futur à transformer rapidement les données en information décisionnelle », souligne, pour sa part, Steve Beaudin, chef Procédés métallurgie et recherche chez ArcelorMittal Exploitation minière Canada. « Pfizer est fière de s’associer à la CLE en analyse de données industrielles en génie chimique du professeur Carl Duchesne, une initiative qui permettra de développer du matériel pédagogique, des formations de pointe et de former des candidats de choix dans un do maine de grand intérêt pour l’industrie », indique Jean-Sébastien Simard, directeur Sciences analytiques des procédés chez Pzifer Canada. « Pour remplir sa mission, notre département se doit d’utiliser au mieux tous les moyens à sa dispo sition pour adapter son enseignement, affirme Serge Kaliaguine. Pour remplir cette tâche, il est nécessaire que des professeurs fassent preuve d’ouverture à l’innovation, de dévouement à la cause de l’enseignement et d’un dynamisme à toute épreuve. Je peux témoigner du fait que l’aboutissement de ce projet résulte des efforts colossaux que Carl Duchesne et le directeur du Département, Alain Garnier, y ont consacrés. » « Je remercie chaleureusement les partenaires qui ont rendu possible cette chaire qui favorisera le progrès de l’industrie en soutenant la formation d’ingénieurs chimistes hautement qualifiés », soutient le vice-recteur à la recherche et à la création, Edwin Bourget.
La formation offerte permettra à l’ingénieur de procédés de détecter plus rapidement les problèmes Alain Garnier, directeur du Département de génie chimique, Jean-Sébastien Simard, représentant de Pfizer Canada, Steve Beaudin, représentant d’ArcelorMittal Exploitation minière Canada, André Darveau, doyen de la Faculté des sciences et de génie, Carl Duchesne, titulaire de la Chaire, Serge Kaliaguine, professeur au Département de génie chimique et donateur, Edwin Bourget, vice-recteur à la recherche et à la création, Yves Bourget, président-directeur général de La Fondation de l’Université Laval, et Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités internationales, étaient présents au lancement. photo Louise Leblanc
psychologie
le fil | le 24 septembre 2015
5
Il faudrait explorer la possibilité que certaines techniques de contrôle des rêves puissent aider les insomniaques à mieux dormir
Rêver mieux À l’image de leur vie éveillée, les rêves des insomniaques contiennent plus d’émotions négatives que ceux des bons dormeurs par Jean Hamann Les insomniaques ne l’ont pas facile. Ils se lèvent le matin con vaincus d’avoir mal dormi et persuadés que la journée qui les attend sera interminable, qu’ils peineront à se concentrer, qu’ils n’arriveront pas à faire correctement leur travail et que leur insomnie finira par les rendre malades. Ces ruminations mentales les accompagnent du matin jusqu’au soir. Au moment d’aller au lit, ils sont hantés par l’idée que la nuit qui vient sera une répétition de la précédente. De là à penser que le contenu de leurs rêves est teinté par ce négativisme et influence la qualité de leur sommeil, il n’y avait qu’un pas qu’une équipe de chercheurs en psychologie n’a pas voulu franchir avant d’avoir mis cette hypothèse à l’épreuve. Pour ce faire, Maude PednaultDrolet, Alexandra DuchesnePérusse et Célyne H. Bastien, de l’École de psychologie et du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec, Joseph De Koninck, de l’Université d’Ottawa, et Jason G. Ellis, de la N o r t h u m b r i a U n i ve r s i t y a u Royaume-Uni, ont reçu l’aide de
12 bons dormeurs et de 12 insomniaques. Ces sujets ont accepté de passer deux nuits en laboratoire, branchés à des appareils permettant de mesurer différentes variables liées au sommeil. Lorsqu’on dort, les périodes de sommeil paradoxal sont marquées par une activité onirique élevée. On sait qu’un dormeur est dans cette phase du sommeil en raison des mouvements oculaires rapides qui l’accompagnent. Pour les besoins de l’étude, les chercheurs ont donc réveillé les sujets quelques minutes après le début d’une phase de sommeil paradoxal et ils leur ont de mandé de raconter leurs rêves et d’y accoler des impressions posi tives ou négatives. Les analyses des chercheurs, qui viennent de paraître dans la revue Sleep Medicine, montrent que, contrairement à qu’on observe chez les bons dormeurs, la description que les insomniaques font de leurs rêves contient plus d’éléments négatifs que positifs. De plus, l’évaluation subjective faite par les sujets révèle que les rêves des insomniaques contiennent nettement moins
d’impressions de joie, de bonheur, de plaisir et de vivacité que ceux des bons dormeurs. Pour compléter le tableau, un contenu élevé d’éléments négatifs dans les rêves est associé à une faible efficacité du sommeil (temps de sommeil/temps passé au lit). « Les rêves des insomniaques semblent être en prolongement direct avec leurs expériences de vie éveillée, commente la doctorante en psychologie Alexandra Duchesne-Pérusse. Une explication possible est que les idées qu’ils ruminent contribuent à l’hyperactivité mentale qui précède leur sommeil. La qualité de leur sommeil s’en trouverait affectée. » Si des études sur de plus grands groupes venaient confirmer le lien entre les rêves et l’insomnie, l’étudiante-chercheuse estime que les insomniaques pourraient tenter de briser ce cercle vicieux en explorant des techniques de contrôle des rêves. « Certaines techniques ont donné des résultats pour les gens qui font des cauchemars. Il faudrait voir si elles peuvent aussi aider les Les rêves des insomniaques contiennent nettement moins d’impressions de personnes qui font de l’insomnie. » joie, de bonheur, de plaisir et de vivacité que ceux des bons dormeurs.
6
société
le fil | le 24 septembre 2015
ils ont dit... Sur l’architecture de qualité et les écoles du Québec
François Dufaux, École d’architecture La Presse, 15 septembre
Selon le professeur François Dufaux, le ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du Québec montre peu d’intérêt pour une architecture de qualité dans la construction des écoles. Le cas de l’école Saint-Gérard à Montréal l’illustre bien, estime-t-il. « Avant les années 1950, au Québec, on acceptait d’investir plus dans la construction en sachant que cela allait réduire les coûts d’opération. Aujourd’hui, malheureusement, on fait l’inverse. Dans le cas de Saint-Gérard, les éléments qu’on coupe, comme les DEL et la géothermie, auraient très bien pu se payer d’eux-mêmes en à peine 10 ou 15 ans. »
Sur les billets de 100 dollars
Bernard Fortin, Département d’économique L’actualité, 1er octobre
Selon les statistiques sur le numéraire, il y aurait plus de 300 millions de billets de 100 dollars en circulation, soit 11 billets par personne. Bon nombre de ces billets serviraient aux opérations criminelles ou à cacher de l’argent au fisc. Faut-il pour autant que l’État canadien les élimine, comme il l’a fait en 2000 pour les billets de 1 000 dollars ? « Cela compromettrait la fluidité des échanges, affirme Bernard Fortin. Avec l’inflation et la hausse du coût de la vie, ils servent de plus en plus à des transactions légitimes, voire ordinaires. »
Sur la fin de la version papier de La Presse en semaine
Colette Brin, Département d’information et de commu nication Le Journal de Montréal, 17 septembre
À compter du 1er janvier 2016, le vénérable quotidien montréalais La Presse cessera d’être publié dans sa version papier en semaine. Désormais la version numérique du journal, accessible sur une application mobile, remplacera la version papier. Selon Colette Brin, ce virage numérique pourrait éloigner certains lecteurs de La Presse qui n’ont pas d’intérêt pour la lecture sur tablette ou qui n’ont pas l’argent pour s’en procurer une. « Cela, dit-elle, pourrait avoir un impact positif sur les autres journaux, ceux qui tiennent à conserver leur édition papier. »
Jouer ou étudier ? La pratique d’activités récréatives serait plus bénéfique que celle d’activités reliées au tutorat chez les enfants inscrits au programme Grands Frères Grandes Sœurs par Renée Larochelle Connaissez-vous le programme Grands Frères Grandes Sœurs (GFGS) ? Il s’agit d’un programme communautaire où un adulte bénévole, jumelé à un enfant âgé entre 6 et 17 ans issu d’une famille monoparentale, s’engage à passer quelques heures par semaine avec ce jeune pendant au moins un an. Le choix des activités varie en fonction des intérêts de l’enfant, mais peut être également suggéré par le parent. But de l’opération : fournir une figure adulte forte à un enfant dont le père ou la mère est absent. Or, il semble que les activités récréatives, soit celles reliées au sport, aient davantage un effet positif sur la qualité de la relation et le lien entre l’adulte et le jeune que les activités liées au soutien scolaire ou au tutorat, comme l’aide aux devoirs, rapporte Simon Larose, professeur au Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage et chercheur principal d’une étude portant sur le rôle des activités récréatives et scolaires dans les perceptions de soutien et la qualité des relations en mentorat. Un article est paru à ce sujet dans un numéro récent du Journal of Community Psychology.
997 familles canadiennes inscrites dans 20 agences de Grands Frères Grandes Sœurs ont participé à cette étude longitudinale
Dans cette étude longi tudinale à laquelle ont par ticipé 997 familles cana diennes inscrites dans 20 agences de GFGS, l’équipe de chercheurs ca nadiens a cherché à voir quels types d’activités étaient les mieux perçus par l’enfant et son parent quant au soutien reçu et à la qualité de la relation vécue avec le grand frère ou la grande sœur. Peu après l’admission au programme, l’enfant et un de ses parents ont été invités à remplir un questionnaire sur des données sociodémographiques, et ce, que l’enfant ait été ju melé immédiatement à un mentor ou non. Par la suite, les familles participantes ont été relancées tous les 6 mois sur une période de 30 mois afin de répondre à des questions concernant leur expérience et la ma nière dont l’enfant s’était adapté à celle-ci. « Plus les jeunes ont pratiqué des activités récréatives en mentorat, plus le soutien reçu au début de la relation a conduit les jeunes à percevoir un enrichissement de la qualité de la relation avec le mentor », explique ainsi
Simon Larose. Selon lui, ce résultat s’explique par le fait que la pratique d’activités récréatives, comme jouer à la balle ou au hockey, permettrait aux jeunes de vivre pleinement le moment présent avec leur mentor, sans autre souci que de s’amuser. Le fait qu’il s’agisse d’un choix mutuel d’activités y serait aussi pour beaucoup. À l’inverse, l’étude montre qu’une fréquence élevée d’activités de tutorat affaiblirait l’association positive entre les perceptions de soutien reçu et la qualité de la relation. Comment expliquer cela ? Si la pratique d’un sport en gendre rarement des conflits, le tutorat peut, de son côté, générer des tensions entre le grand frère ou la grande sœur et le jeune et donc déteindre négativement sur la relation, constate Simon Larose. Cela a pour résultat qu’il devient alors plus difficile de cons truire une relation de qualité et, finalement,une alliance enrichissante qui aidera le jeune à développer sa personnalité. L’idéal serait donc d’apprendre en s’amusant, indique Simon Larose, ce qui n’est pas toujours facile ni possible. « Beaucoup de parents inscrivent leur en fant au programme Grands Frères Grandes Sœurs en souhaitant qu’il reçoive un peu de soutien scolaire, dit-il. Le problème est que les mentors ne sont pas toujours compétents à offrir ce genre d’appui. »
3Q
géologie Des tsunamis au Québec sur Sentinelle Nord le fil | le 24 septembre 2015
les équipes et chaires de l’INAF ainsi que celles du Centre Nasivvik pour la santé des Inuits et les changements environnementaux et celles de l’Institut de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ).
L’Université Laval a obtenu, à la fin de juillet dernier, la confirmation d’une subvention historique de 98 M$ pour son projet Sentinelle Nord dans le cadre du programme Apogée Canada. Premier fonds d’excellence en recherche lancé par le gouvernement fédéral, le programme Apogée Canada 2015, financé à hauteur de 350 M$, s’adressait à des établissements d’enseignement postsecondaire canadiens. Le Fonds visait à mettre en œuvre, à grande échelle et sur une période de sept ans, des stratégies proposées par des établissements avant-gardistes afin de faire progresser leurs plus grandes forces sur la scène mondiale. Les explications d’Edwin Bourget, vice-recteur à la recherche et à la création, sur le projet soumis par l’Université Laval.
Q Que vise concrètement Sentinelle Nord ? R Les régions arctiques et subarctiques sont de nouvelles frontières à la découverte. Dans le contexte des changements climatiques et du développement socioéconomique actuel, Sentinelle Nord développera et déploiera des technologies optiques et photoniques innovantes (matériaux vitreux, systèmes d’imagerie, spectroscopie, senseurs à distance) pour mesurer in situ et dans le temps les varia bles critiques du système couplé humain- environnement. La science et les technologies novatrices sont dorénavant à notre portée. Elles permettront d’anticiper les effets de l’industrialisation et des changements environnementaux sur la santé et l’environnement. Une nouvelle instrumentation scientifique est à concevoir pour anticiper et atténuer les changements qui affectent la santé et l’environnement. Des outils prédictifs seront développés pour examiner les trajectoires de changement dans les composantes environnementales et humaines. Les questions du Nord, comme la mouvance du pergélisol, les fonds marins, la faune et l’océan Arctique, l’environnement et la santé, l’alimentation ainsi que la santé physique et mentale des populations, seront scrutées à fond.
Q Que doit-on comprendre de Sentinelle Nord ? R Sentinelle Nord est un programme phare et le fruit d’une réflexion stratégique sur la recherche transdisciplinaire et transsectorielle à l’Université Laval construite sur la convergence de domaines stratégiques dans lesquels l’Université Laval est reconnue pour son leadership national et international : les sciences nordiques et de l’Arctique, l’optique et la photonique, la santé cardiométabolique et le cerveau. C’est une approche de recherche holiste qui traite de l’interdépendance des systèmes arctiques, des géosystèmes, des écosystèmes et des populations et de leur santé. Or, la force inégalée de l’Université Laval réside dans une incomparable synergie scientifique où interagissent des secteurs de recherche de pointe et d’excellence uniques au Canada : la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur l’innovation en photonique de Younès Messaddeq, la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur la télédétection de la nouvelle frontière arctique du Canada de Marcel Babin ainsi que des domaines de recherche d’excellence présentement en émergence à l’Université Laval comme la recherche en neurophotonique et celle sur le microbiote. D’autres expertises exceptionnelles ont contribué à générer une telle force : le réseau de centres d’excellence du Canada ArcticNet qui comprend 150 chercheurs, 30 universités canadiennes et 12 pays, des chaires de recherche du Canada et des chaires industrielles localisées au sein du COPL et du CEN, les équipes de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Qué bec (IUSMQ), l’incontournable laboratoire océanographique qu’est le brise-glace canadien de recherche NGCC Amundsen,
Q Comment fonctionne Sentinelle Nord ? R L’Université Laval a confié la direction scientifique de Sentinelle Nord à deux éminents professeurs, Marcel Babin, titulaire de la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur la télédétection de la nouvelle frontière arctique du Canada et directeur scientifique du centre Takuvik, et Yves De Koninck, directeur scientifique du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec, aujour d’hui incorporé au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale (CIUSSS de la CapitaleNationale). Sentinelle Nord effectue ses premiers pas. L’établissement de la structure de gouvernance, la mise sur pied d’un panel scientifique international et de comités- conseils ainsi que la recherche d’un directeur exécutif sont les prochaines étapes tactiques à franchir. Le processus d’appels et de financement des projets est prévu lors de la phase de l’opérationnalisation. Contrai rement à la tradition d’attribuer les fonds aux rédacteurs du projet dans le cas de subventions régulières, les directeurs scientifiques feront des appels de projets successifs. Le processus d’appel de projets devrait donc débuter au cours de l’automne 2015 et se terminer deux ans avant la fin du programme, soit en 2020. Les projets seront évalués par des comités de pairs indépendants. Sentinelle Nord s’avère une plateforme multilatérale de recherche sur le Nord dont les promesses sont audacieuses, allant de l’ajout de professeurs (30), d’étudiants à la maîtrise (215), d’étudiants au doctorat (275) et de chercheurs postdoctoraux (une vingtaine) à la création de deux unités mixtes internationales de recherche et d’écoles d’hiver. Propos recueillis par Marielle Morissette
Edwin Bourget
Ces phénomènes géologiques sont rares, mais, comme ils peuvent être meurtriers, il faudrait mieux déceler les zones à risque par Jean Hamann Lorsqu’on dit tsunami, on pense aussitôt à tremblement de terre et vague énorme déferlant sur les côtes d’un pays exotique. « Pourtant, il ne s’agit là que d’un des types possibles de tsunami. Ces phénomènes peuvent aussi se produire dans des lacs, des rivières et des fjords à la suite d’un important déplacement d’eau provoqué par un glissement de terrain », a rappelé Jacques Locat, spécialiste des ris ques géologiques, lors de la 68e Conférence canadienne de géotechnique qui se déroulait cette semaine à Québec. Le professeur Locat, D o m i n i q u e Tu r m e l e t Jonathan Leblanc, du Dépar tement de géologie et de génie géologique, et leur c ollègue du ministère des Transports, Denis Demers, ont passé en revue quelques cas historiques de glissements de terrain survenus au Québec afin de savoir si un tsunami n’aurait pas suivi. « Nous avons fait une relecture des documents et des données existantes à la lumière de ce que nous savons maintenant sur les tsunamis », ex plique le chercheur. L’ampleur des dommages causés par un tsunami dépend de plusieurs facteurs, notamment le volume de matériaux emportés par le glissement, la vitesse de ces matériaux au
moment de leur entrée dans l’eau et la profondeur de l’eau. Les travaux de l’équipe du professeur Locat révèlent aussi le rôle d’un facteur négligé jusqu’à présent : la présence d’un couvert de glace. Ainsi, le tsunami le plus meurtrier survenu en sol québécois a eu lieu en Outaouais, à Notre-Damede-la-Salette, le 6 avril 1908. Cette catastrophe a fait 34 morts, mais seulement 6 décès ont été causés par le glissement de terrain luimême, qui a frappé la rive ouest de la rivière du Lièvre; tous les autres ont été causés par l’onde qui a traversé la rivière pour venir s’abattre sur la partie la plus basse du village. « Le choc causé par les glaces emportées par la vague a sûrement contribué à alourdir les dommages », estime le professeur Locat. Au total, une dizaine de t sunamis causés par des g lissements de terrain se raient survenus au Québec depuis 400 ans. « C’est peu, mais c’est sûrement une sous-estimation parce que ceux qui se produisent dans des régions isolées passent souvent inaperçus, signale le chercheur. Somme toute, le risque n’est pas très élevé, mais, comme les tsunamis peuvent causer des décès, il y
7
Depuis 400 ans, une dizaine de tsunamis causés par des glissements de terrain seraient survenus au Québec aurait lieu de déterminer les secteurs où des personnes ou des habitations seraient exposées à un tsunami advenant un glissement de terrain. » Pour améliorer les connaissances sur ces phénomènes au Québec, le professeur Locat et son équipe ont entrepris de modéliser les tsunamis générés par des glissements de terrain. « À partir des prédictions de notre modèle, il sera plus facile de trouver des preuves qui témoigneraient qu’un tsunami a bien eu lieu à la suite d’un glissement. » Son équipe a d’ailleurs une cible de taille dans la mire : le mégaglissement survenu à Betsia mites sur la Côte-Nord, il y a 7 200 ans. « Ce glissement était d’une telle ampleur qu’il pourrait avoir laissé des traces de l’autre côté du fleuve, dans la région de Rimouski. Notre modèle nous aidera à déterminer à quel endroit il faut chercher les dépôts laissés par la vague du tsunami. »
Le glissement de terrain de La Grande, survenu en septembre 1987, a entraîné 3,5 millions de mètres cubes de matériau dans la rivière. La vague ainsi créée a cassé ou arraché tous les arbres de la rive opposée sur une distance d’environ 1 km. photo C. Locat
8
le fil | le 24 septembre 2015
1 Cette ancienne carte française remonte à 1740. Elle s’intitule « Carte du Lac Champlain depuis le Fort Chambly jusqu’à celuy de St-Frédéric 1740 ». Lue à l’horizontal, avec le sud à gauche et le nord à droite, la carte montre le fort Saint-Frédéric dans le coin supérieur gauche et le fort Chambly dans le coin inférieur droit. photo Library of Congress, Geography and Map Division
De la rivière Richelieu au lac Champlain, un couloir de guerre Des étudiants en histoire et en géographie ont visité les vestiges de quatre forts français érigés au 18e siècle au Québec et dans l’État de New York par Yvon Larose Le fort Chambly, le fort Saint-Jean, le fort Saint-Frédéric et le fort Carillon… Dans la NouvelleFrance du 18e siècle, ces ouvrages militaires constituaient les relais d’un impressionnant système défensif mis en place par l’armée française sur les rives de la rivière Richelieu, au Québec, et du lac C h a m p l a i n , d a n s c e qu i e st aujourd’hui l’État de New York. Ce dispositif s’étendait sur une distance continue de 235 kilomètres. Il visait à contrer les expéditions militaires en provenance des colonies britanniques situées plus au sud. Les forts protégeaient l’accès au fleuve Saint-Laurent, donc à Montréal, à Trois-Rivières et à Québec. À la fin d’août, une dizaine d ’étudiants membres du Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ), dont une majorité est inscrite en histoire ou en géographie à l’Université Laval, ont effectué une excursion de quelques jours sur l’axe de la rivière Riche lieu et du lac Champlain. « Le gros des efforts militaires français dans la mise en place de ce
système défensif commence vers 1730, explique Joseph Gagné, doctorant en histoire et principal organisateur de l’excursion des membres du CIEQ. Les quatre places fortes joueront un rôle important durant la guerre de Sept Ans entre la France et la Grande-Bretagne. Ce conflit, qui se déroula officiellement de 1756 à 1763, se termina, en Amérique du Nord, par la cession du Canada par la France. » Durant quelques jours, au fil de leurs visites des vestiges des quatre forts français, tous des lieux patrimoniaux aujourd’hui, les étudiants ont revécu une période charnière de l’histoire du Québec et du Canada. Joseph Gagné insiste sur le fort Saint-Frédéric. Située à la limite de l’État de New York et de l’État du Vermont, cette fortifi cation pouvait héberger des cen taines de soldats. « L a c o n s t r u c t i o n d u f o r t Saint-Frédéric a pris fin en 1737, indique-t-il. C’était le lieu d’ap provisionnement du dispositif défensif français. On y trouvait notamment un moulin à farine et des potagers. »
L’étudiant rappelle que l’armée française repoussait régulièrement les attaques de l’armée britannique au début de la guerre de Sept Ans. Mais, graduellement, le surnombre a joué en faveur des agresseurs. « Les colonies britanniques d’Amérique comprenaient un million d’habitants à l’époque, précise-t-il. La Nouvelle-France, elle, n’avait que 80 000 habitants au Canada. » Le fort Carillon était le plus au sud du dispositif. Cet endroit est celui qui a suscité le plus d’intérêt chez les étudiants. Sa construction a démarré en 1755. Il fut le lieu, en 1758, d’une importante victoire française. Le 8 juillet, environ 3 500 soldats français commandés par le général de Montcalm ont repoussé l’assaut de quelque 17 000 Britanniques. Les premiers ont eu environ 500 hommes blessés et tués. Dans les rangs adverses, le nombre de blessés et de morts s’éleva à près de 2 000. En 1759, peu avant la prise de Québec, les Français, face à une armée britannique très supérieure en nombre, ont dû détruire leurs forts un à un avant de se replier vers Montréal. « On ne voulait pas que l’ennemi s’y installe et les fortifie à son tour, souligne Joseph Gagné. On voulait plutôt l’obliger à tout reconstruire. » Peu après la prise des forts Saint-Frédéric et Carillon, les Britanniques ont construit de nouveaux forts sur les sites, ceux de Crown Point et de
Ticonderoga. De nos jours, du fort Saint-Frédéric, seules les fondations existent au ras du sol. Au début du 20e siècle, le site de Ticonderoga, en ruines, est restauré par la famille propriétaire du terrain. « Certains bâtiments sont reconstruits avec les pierres d’origine encore présentes en grand nombre, raconte l’étudiant. L’em placement fait toujours l’objet de restaurations. » Selon lui, le site est l’un des rares lieux patrimoniaux
Les quatre places fortes ont joué un rôle important durant la guerre de Sept Ans
d’Amérique du Nord où le paysage a été préservé dans son intégrité. « On a, dit-il, l’impression de se retrouver à l’époque de la construction du fort français. » La visite de tels lieux permet de mettre en lumière l’histoire commune que les Québécois partagent avec les Américains du Nord-Est. « De la guerre de Sept Ans, on se rappelle la prise de la ville de Québec, en oubliant qu’à cette époque il y avait un territoire français au sud de la frontière, explique Joseph Gagné. D’ailleurs, les étudiants ont été étonnés de voir que des sites comme Crown Point et Ticonderoga tenaient des expositions bilingues, le français étant destiné aux visiteurs québécois. Les Américains se rappellent de leur passé lointain. » Le court voyage avait aussi pour but de créer de nouveaux réseaux professionnels entre le CIEQ et les lieux historiques visités. L’étudiant rapporte que le fort Ticonderoga possède un centre de recherche et entretient des relations avec les historiens américains. « Les responsables du fort, affirme-t-il, cher chent à développer des collaborations en matière d’éducation, de réseautage et de recherche avec le Québec. » Pour en savoir plus sur l’excursion sur les anciens forts français : cieq.ca/activites. php?niv2=autres
histoire
2
9
3
2. Construit à l’extrémité sud du lac Champlain, l’ancien fort Carillon a été le théâtre, en 1758, d’une importante victoire militaire française sur l’armée britannique. photo Joseph Gagné 3. Le premier fort Chambly a vu le jour au milieu du 17e siècle. Il était fait de bois. La version en pierre que nous connaissons aujourd’hui remonte au 18e siècle. La fortification a été restaurée à la fin du 19e siècle. photo Joseph Gagné
4 4. Reconstitution d’un exercice de tir au mousquet par des soldats français sur l’emplacement du fort Carillon, aujourd’hui fort Ticonderoga. photos Émilie Lapierre Pintal, CIEQ, 2015
5
6
5. Les ruines du fort britannique Crown Point. Cette place forte a vu le jour tout près de l’ancien fort Saint-Frédéric, détruit par les Français au moment de leur repli vers Montréal. Les vestiges du fort Crown Point comprennent les principaux bâtiments en pierre. photo Joseph Gagné 6. Les excursionnistes québécois en visite guidée avec le directeur des activités éducatives de l’ancien fort Carillon, aujourd’hui fort Ticonderoga. Au début du 20e siècle, le site, en ruines, a été restauré par la famille propriétaire du terrain. photo Joseph Gagné
10
science
le fil | le 24 septembre 2015
«
en bref
Il faut miser sur les forces de chaque technique d’imagerie pour obtenir une vue d’ensemble de l’état d’une œuvre ou d’un objet
Journée de médecine moléculaire La troisième Journée de médecine molé culaire aura lieu le jeudi 15 octobre au pavillon Ferdinand-Vandry. Organisée par le Département de médecine moléculaire, cette rencontre vise à faire connaître l’expertise des étudiants, des chercheurs, des médecins, des professionnels de la santé et des professionnels de recherche qui travaillent à l’Université Laval et dans ses centres affiliés. La médecine moléculaire cherche à déter miner et à caractériser les bases moléculaires de diverses maladies ainsi qu’à élaborer des traitements plus efficaces contre ces pathologies. Les activités favoriseront les échanges et les collaborations entre les équipes des différentes unités. Quelques conférences sont au programme, dont l’une sera prononcée par le professeur Lewis C. Cantley. Ce chercheur américain parlera de ses travaux sur la PI 3-kinase, qui lui ont valu le prix international Canada Gairdner en 2015. Pour information : fmed.ulaval.ca/ site_fac/index.php?id=3879
Une nouvelle réserve naturelle pour l’Université Laval Le 16 septembre dernier, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Sam Hamad, a annoncé par voie de communiqué, au nom du ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, David Heurtel, la reconnaissance de la réserve naturelle de la Station-Agronomique-de-l’Université-Laval. Située à Saint-Augustin-de-Desmaures, la réserve protège près de 14 hectares sur la rive du fleuve Saint-Laurent, dont un écosystème forestier exceptionnel. Permet tant la préservation de ce lieu d’étude et d’expérimentation unique pour des étudiants de nombreux programmes d’études et domaines de recherche, cette reconnaissance est le résultat d’une démarche amorcée par l’Université. Conformément à la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, cette entente, conclue par une signature de l’Université et du ministre, vient souligner l’implication de l’établissement sur le plan régional et contribuer au rayonnement national et international en étant un exemple de développement durable.
La Madonna con Bambino est une murale qui date de plusieurs siècles. En plus d’accuser le poids des ans, elle a été endommagée par l’important tremblement de terre qui a secoué la province italienne de L’Aquila en 2009. photo Stefano Sfarra
Au secours de la Madonna De l’Italie à Pont-Rouge, l’imagerie infrarouge montre son utilité pour les conservateurs de l’art et de l’histoire par Jean Hamann Pour les conservateurs d’œuvres d’art et d’objets historiques, l’essentiel est parfois invisible pour les yeux. En effet, des éléments clés de la genèse d’une œuvre, de ses restaurations passées et de son état de conservation se trouvent sous sa surface et échappent à l’œil humain. Heureuse ment, les conservateurs peuvent maintenant compter sur des méthodes d’analyse non destructives, comme celles développées par Xavier Maldague et C l e m e n t e I b a r r a - C a st a n e d o , d u Département de génie électrique et de génie informatique, pour sonder les dessous d’une œuvre sans l’abîmer. Ces deux spécialistes de l’imagerie infrarouge viennent d’en faire la démonstration deux fois plutôt qu’une. D’abord, les deux chercheurs ont uni leurs forces à celles d’une équipe italienne dirigée par Stefano Sfarra, de l’Université de L’Aquila, pour évaluer l’état de conservation d’une murale extérieure datant de plusieurs siècles. Cette œuvre, Madonna con Bambino (13e-15e siècle), se trouve sur une place publique, la Piazza del Popolo, à Fontecchio dans la province de L’Aquila en Italie. L’œuvre accuse le poids des ans, mais ce n’est pas tout : elle a aussi été altérée par l’important tremblement de terre qui a frappé cette région en avril 2009 et qui a endommagé plus de 10 000 bâtiments. D’ailleurs, les renseignements sur l’histoire de cette œuvre et sur ses restaurations antérieures ont été perdus ou sont inaccessibles parce qu’ils se trouvent dans des bâtiments situés à l’intérieur de la zone interdite d’accès depuis le séisme. Pour combler ce manque d’informations et pour dresser un bilan de santé de l’œuvre, les chercheurs ont eu recours à trois techniques d’analyse non destructives. « Nous étions responsables des tests qui faisaient appel à la thermographie infrarouge, souligne
le professeur Maldague. Le principe consiste à exposer un objet à une source de chaleur pendant quelques se condes, puis à enregistrer le refroidissement de sa surface. S’il y a une discontinuité dans sa structure, des anomalies seront observées dans le patron de refroidissement. » Les résultats, qui font l’objet d’une publication dans le Journal of Cultural Heritage, révèlent les forces de la thermographie infrarouge. « Cette technique est particu lièrement utile pour déceler les fissures sous la surface et les décollements entre la couche de peinture et le substrat », précise Xavier Maldague. L’expertise des deux chercheurs de l’Université Laval a aussi servi à étudier une question liée à l’histoire d’un des premiers ponts à péage au Québec. Ce pont, qui enjambe la rivière JacquesCartier à la hauteur de Pont-Rouge, a été inauguré en 1804 pour assurer la circulation entre Québec et Montréal. La Corporation des lieux historiques de Pont-Rouge a, dans sa collection, le panneau de bois qui se trouvait près du pont et sur lequel étaient affichés les taux de péage, en français et en anglais, pour la période commençant vers
1850. Toutefois, du texte illisible figurait également sur ce panneau. Les spécialistes du Centre de conservation du Québec (CCQ), à qui le problème avait été soumis, n’arrivaient pas à le décoder avec les techniques usuelles. Appelés à la rescousse, Clemente Ibarra-Castanedo et Xavier Maldague ont utilisé la thermographie infrarouge et la réflectographie infrarouge (qui permet de voir les couches intermédiaires entre la surface et le matériau de base) pour étudier le problème. Leurs analyses, qu’ils viennent de publier dans le CINDE Journal avec Isabelle Cloutier et Stéphanie Gagné du CCQ, révèlent que les mystérieuses inscriptions sont probablement ce qui reste du texte présentant les taux de péage antérieurs. Ce texte a été brossé, sans doute pour le faire disparaître, le panneau a été tourné à 180 degrés et le nouveau texte a été ajouté par-dessus. Enfin, la couche la plus profonde recèle un texte dont le lettrage est de grande taille, ce qui suggère qu’à l’origine, ce panneau était une enseigne commerciale. « Ces deux études montrent qu’aucune technique d’imagerie ne permet de répondre à toutes les questions auxquelles doivent répondre les conservateurs. Il faut donc faire appel à tout l’arsenal disponible et miser sur les forces de chaque technique pour obtenir une vue d’ensemble de l’état d’une œuvre ou d’un objet », conclut le professeur Maldague.
Le panneau historique étudié par les chercheurs provient d’un des premiers ponts à péage du Québec. Des bribes du texte caché sous la surface ont pu être reconstituées grâce à l’imagerie infrarouge. photo Michel Élie/Centre de conservation du Québec
le fil | le 24 septembre 2015
La classe de maître
Créé en 2002, l’Atelier de musique baroque est composé d’étudiants – instrumentistes et chanteurs – de la Faculté partageant une passion commune pour le répertoire des 17e et 18e siècles.
Canal Savoir consacre une émission à l’enseignement de la musique de chambre à la Faculté de musique par Renée Larochelle Mélanie Evrard entretient une véritable histoire d’amour avec le violon. Depuis l’année de ses 4 ans, où elle a tenu cet instrument pour la première fois dans ses mains, jusqu’à son 30e anniversaire célébré cette année, le violon a toujours fait partie de sa vie. « Mes parents m’ont inscrite à des cours lorsque j’étais toute petite. À 15 ans, j’étais diplômée du Conservatoire royal de Bruxelles », explique cette jeune Belge qui vit à Québec depuis trois ans. Titulaire d’une maîtrise en interprétation de la Faculté de musique, Mélanie Evrard est actuellement doctorante en éducation musicale. Elle fait éga lement partie de l’Atelier de m u s i qu e b a r o qu e d e l a Faculté, un groupe de 16 étudiants et étudiantes qui sera sous les projecteurs le lundi 28 septembre à Canal Savoir, alors que sera diffusé le 3e épisode de la série documentaire Maîtres en musique. D’une durée de deux heures, l’émission débute à 20 h et est consacrée à la musique de chambre.
Un mot sur l’Atelier de mu sique baroque : il s’agit d’un ensemble créé en 2002 et composé d’étudiants – instrumentistes et chanteurs – de la Faculté partageant une passion commune pour le répertoire des 17e et 18e siè cles. Richard Paré, p rofesseur d’orgue, de clavecin et de musique ancienne à l a F a c u l t é d e m u s i qu e , en est le directeur artistique. « La cuvée 2015 est excellente et de haut cali bre », dit-il, en parlant des étudiants-musiciens de l’Atelier. Au programme de l’émission figurent notamment des extraits d’une suite pour orchestre de Telemann, l’un des plus célèbres compositeurs allemands de l’âge baroque, une sonate pour violon et piano de Beethoven et un extrait du quatuor à cordes Lettres intimes composé par le tchèque Janácek. « On n’a pas idée de la ri chesse du répertoire de la musique baroque, explique Richard Paré. Le public est habitué à entendre Bach, Haendel ou Corelli, mais il y
«
On n’a pas idée de la richesse du répertoire de la musique baroque. Le public est habitué à entendre Bach, Haendel ou Corelli, mais il y a beaucoup d’autres compositeurs.
a beaucoup d’autres compositeurs. Nous cherchons à montrer la diversité du ba roque. » Comment d éfinirait-il l’Atelier ? « Je dirais que cela se situe entre un bon en semble de musique de chambre et un orchestre », affirme le musicien, qui est aussi l’un des membres fondateurs de l’orchestre de chambre Les Violons du Roy. Lors de l’émission, les téléspectateurs seront donc aux premières loges pour assister au spectacle intimiste que constitue une
classe de maître. Celle présentée à Canal Savoir m ontre des étudiants en compagnie du chef d’or chestre Mathias Maute, directeur de l’Ensemble Caprice, de Darren Lowe, violon solo de l’Orchestre symphonique de Québec, et de l’altiste Jean-Luc Plourde, professeur invité à la Faculté de musique et membre du Quatuor ArthurLeblanc. « En musique de chambre, les musiciens sont appelés à développer tous les aspects de leur jeu, souligne, pour sa part, Jean-Luc Plourde. C’est comme une création collective, mais sans chef. » Alexandre LambertTremblay, étudiant à la maîtrise en interprétation, a rallié les rangs de l’Atelier de musique baroque il y a environ trois ans. Ayant eu un coup de cœur pour la contrebasse, il a délaissé sa basse électrique pour se con sacrer à l’étude de l’instrument à cordes le plus grave de la famille des violons. Pour parfaire son jeu, le jeune homme ne ménage pas les heures de répétition – de cinq à six heures quotidiennement – six jours par se maine. « C’est exigeant, mais ça en vaut la peine ! », assuret-il avec enthousiasme. Pour plus d’information sur l’émission : canalsavoir.tv/ emission/maitres_en_ musique
arts
11
en bref
Les diplômés en concert Cet automne, la Faculté de musique invite les mélomanes à plus de 50 concerts. Le point culminant de la session sera sans contredit les concerts des grands ensembles : Orchestre symphonique, Orchestre à vent, Atelier de musique baroque, FaMUL Jazz, Chœur et Voix du jazz. Pour inaugurer la session, la Série des diplômés présente un récital de la soprano Audrey Larose-Zicat, gagnante du prix de la Chambre professionnelle des directions d’opéra, remis lors du Gala des Jeunes ambassadeurs lyriques en novembre 2008, et de la pianiste Anne-Marie Bernard. Au programme de la soirée : des œuvres de Mozart, de Lehár, de Gounod, de Puccini, de Richard Strauss et de Gershwin. photo Pawel Sosnowski
Vendredi 25 septembre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-JacquesCasault. Entrée libre, mais contribution volontaire appréciée.
Révéler l’ordinaire Comment la micro-intervention sur la ville peut-elle recadrer la perception d’un lieu en plus de lui donner un nouveau sens ? C’est la question qui a inspiré le travail de recherchecréation des étudiants à la maîtrise de l’Atelier/ Laboratoire de design urbain (DU) de l’École d’architecture dans le cadre du concourscharrette Révéler l’ordinaire. Le défi consistait à imaginer et à réaliser une installation ur baine à l’échelle 1:1 et de rendre compte de son pouvoir transformateur sur la ville. Les 20 étudiants-chercheurs-créateurs de l’Atelier/Laboratoire DU feront leur présentation en mode 20 images X 20 secondes devant le jury et le public. Mardi 29 septembre, à partir de 18 h 30, au Cercle, 228 rue Saint-Joseph Est. Pour plus de détails sur ce projet : atelier-labodu.wix. com/revelerlordinaire
Exposition Reflets et brouillard Des étudiants interprètent un extrait du quatuor à cordes Lettres intimes du compositeur tchèque Janácek.
La violoniste et doctorante en éducation musicale Mélanie Evrard joue une sonate pour violon et piano de Beethoven. photos Mélanie Elliott
Il ne reste que peu de temps pour apprécier le travail d’Edwin Bourget, artiste-peintre, et de Denis Mayrand, photographe, sur le thème des reflets et du brouillard. Par la peinture et la photographie, ces artistes sondent les couleurs et les formes qui caractérisent le paysage québécois. Si Edwin Bourget propose une étude des coloris associés à des paysages simplifiés ou abstraits, Denis Mayrand, quant à lui, explore des teintes de couleur s’apparentant à celles des peintres français du 19e siècle. Les recettes de cette exposition seront versées à La Fondation de l’Université Laval pour le bénéfice des étudiants. Jusqu’au 25 septembre, à la salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins.
12
actualités UL
le fil | le 24 septembre 2015
Avis officiel FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES Poste de doyenne ou doyen Clôture du concours : 19 octobre 2015 Date d’entrée en fonction : 30 novembre 2015 www.fss.ulaval.ca En tant qu’employeur qui valorise la diversité au sein de son effectif, l’Université Laval invite toutes les personnes qualifiées à présenter leur candidature, en particulier les femmes, les membres de minorités visibles et ethniques, les autochtones et les personnes handicapées; la priorité sera toutefois accordée aux Canadiens ainsi qu’aux résidents permanents.
Fernand Gervais, doyen de la FSÉ, lors de son discours à l’occasion du Dîner en Blanc. photo Guillaume Guité / Faculté des sciences de l’éducation
Un dîner en blanc pour célébrer 50 ans Le 17 septembre avait lieu le Dîner en Blanc de la Faculté des sciences de l’éducation (FSÉ) qui a donné le coup d’envoi aux festivités du 50e anniversaire, qui se dérouleront au cours de l’année 2015-2016. Pour l’occasion, le traditionnel dîner de la rentrée facultaire s’est doté d’une touche distinctive, celle d’un repas partagé entre les membres du personnel tous invités à se vêtir de blanc. Inspiré de l’événement international Dîner en Blanc, le dîner facultaire a réuni 140 convives qui
ont socialisé et affiché leur « couleur » et leur sentiment d’appartenance. Ce fut l’occasion de présenter à la communauté facultaire les grandes lignes de la programmation des célébrations sous le thème « 50 ans de passion, d’engagement et d’innovation ». Pour avoir un aperçu de la programmation, consultez la page évolutive du 50e anniversaire de la FSÉ : www.fse.ulaval.ca/50/
Mode de déplacement durable: les bénéfices Se déplacer de manière plus écologique fait partie des habitudes de vie de plusieurs membres de la communauté universitaire qui optent pour le vélo, la marche, l’autobus ou le covoiturage pour se rendre sur le campus. Depuis 2013, le vélo connaît un gain de popularité avec une hausse de 43 % du nombre de ses usagers. D’ailleurs, depuis quelques jours, un enclos à vélo sécurisé est disponible au pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Au total, on compte 2 035 espaces de rangement pour les vélos, 65 vélos en libre-service pour les membres de la communauté universitaire et 7,7 km de pistes cyclables sur le campus. Rappelons que la pratique régulière d’activités physiques, comme la marche et le vélo, favorise le mieux-être des personnes et permet de limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Automne 2000. La troupe de théâtre Les Treize, de l’Université Laval, célébrait ses 50 années d’existence. Pour souligner l’occasion, le Gala Retrouvailles, sous la présidence d’honneur du comédien Normand Chouinard, avait lieu, et la troupe de l’époque présentait Vive les créations collectives des années 70. La pièce, composée de cinq tableaux pour cinq décennies de théâtre, révélait, de façon très vivante, l’histoire de la plus ancienne troupe de théâtre amateur du Québec. De grands noms tels Gilles Vigneault, Dorothée Berryman, Nicole Leblanc, Raymond Bouchard, Rémy Girard et Marie Laberge ont fait partie des Treize. La troupe dévoilait récemment sa programmation d’automne. Pour plus de détails : lestreize.org Sur la photo : Cloé Paquette, Pierre-Olivier Nadeau, Israël Gamache et Marie-Hélène Raymond. photo Marc Robitaille | Division de la gestion des documents administratifs et des archives
vie étudiante
le fil | le 24 septembre 2015
13
Dynamiques, innovateurs et… philanthropes Les étudiants de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation contribuent régulièrement au financement de leurs activités par Yvon Larose La Journée des administrateurs de l’Université, qui s’est tenue en août dernier sur le campus, avait pour thème la philanthropie. À cette occasion, Alicia Patry, étudiante au baccalauréat en agroéconomie et présidente de l’Association générale des étudiants en agriculture, alimentation et consommation (AGÉTAAC), a présenté le Fonds d’appui aux initiatives étudiantes. « Le Fonds, explique-t-elle, est une façon innovante mise en place par les étudiants de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) pour le financement de leurs projets. Nos 25 clubs, comités et associations reflètent notre dynamisme. Nous avons la passion de l’agriculture et de l’alimentation. Ça bouge beaucoup ! » À la FSAA, le dynamisme étudiant s’exprime de plusieurs manières. On peut penser au défi que représente, chaque année, la tenue à Québec du Salon de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation. Les étudiants excellent aussi dans la fabrication d’aliments. L’automne dernier, la microbrasserie Brassta a écoulé, sur le campus, plus de 12 000 litres de son produit vedette, la Rousse et Or. Chaque année, les étudiants
membres de la Fromagerie du Campus produisent environ 200 kilos de fromage en grains, d’emmental, de ca membert et d’autres variétés de fromage. Depuis 2014, le comité Le Carnivore fabrique sur commande une grande variété de charcuteries. Enfin, des étudiants prévoient mettre sur pied une boulangerie en 2016. « Ces beaux projets sont relativement autonomes sur le plan financier, souligne Alicia Patry. D’autres activités annuelles pourraient, elles, recevoir un soutien financier du Fonds d’appui aux initiatives étudiantes. On peut penser au MarchFest, un événement gastronomique à multiples services, ou aux démonstrations culinaires présentées durant le Mois de la nutrition. » Le Fonds d’appui a vu le jour en 2012. Il a pour objectif de contribuer à une plus grande autonomie financière des initiatives étudiantes. En 2014, il a été doté d’une cotisation étudiante. « Le Fonds a pris son envol à ce momentlà, dit-elle. L’AGÉTAAC y a déposé 20 000 $ prélevés à même ses propres fonds. » À chaque session, chacun des quelque 2 000 étudiants du premier cycle verse 3 $ au Fonds d’appui. À ce jour, sa valeur s’élève à environ 55 000 $. « Aucun projet
La Fromagerie du Campus produit, entre autres, le Desjardins en grains, un fromage cheddar non affiné. photo Fromagerie du Campus
étudiant n’a reçu l’aide de ce fonds jusqu’à maintenant parce qu’il est encore au stade de la capitalisation, précise la présidente de l’AGÉTAAC. Nous allons laisser le solde croître pendant quelques années avant, idéalement, d’en retirer uniquement les intérêts. » À chaque début de session, l’étudiant verse également 15 $ au Fonds d’investissement étudiant de la FSAA. L’objectif de ce fonds consiste à améliorer l’environnement pédagogique et matériel des étudiants. En retour, la Faculté verse 5 $, l’Université, 15 $ et La Fondation de l’Université, 20 $ à ce même fonds. Selon Alicia Patry, la culture du don est ancrée chez les étudiants. « Si les étudiants prennent l’habitude, en développant leur sentiment d’appartenance, de contribuer financièrement dès le baccalauréat, explique-t-elle, on peut espérer qu’ils vont continuer même après leurs études. » Elle insiste sur le sentiment d’appartenance. « Nous l’avons !, affirme-telle. On est tissés serrés, on est une petite famille, comme le milieu agroalimentaire. » À la FSAA, les étudiants peu vent compter sur le soutien de la direction. Pour le doyen Jean-Claude Dufour, la création du Fonds d’appui aux initiatives étudiantes démontre on ne peut mieux l’engagement et le l eadership des étudiants. « Les associations sont très bien organisées et la direction facultaire travaille en toute complicité avec elles, soutient-il. Nos étudiants ai ment beaucoup leur secteur d’études. Ça se sent. » Le doyen rappelle que les associations étudiantes ont vite saisi que la direction facultaire ne pouvait apporter son soutien financier à tous leurs projets. « Elles ont compris que le meilleur moyen d’arriver à leurs fins était la philanthropie, souligne-t-il. Elles ont aimé l’idée, elles ont mis en place le Fonds d’appui et elles en font le suivi. » L’an prochain, la Faculté compte aller plus loin. « Nous remettrons une lettre aux finissants leur demandant de poursuivre leur geste philanthropique, indique JeanClaude Dufour. Nous leur demanderons une contribution annuelle de 20 $. »
Quand étudier rime avec efficacité ! Un public très nombreux a assisté, lundi dernier, à la Chaire publique de l’ÆLIÉS portant sur différents outils pour apprendre par Pascale Guéricolas Animée par Isabelle Guilbeault, cette activité de l’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures a donné la parole à trois experts spécialisés dans des domaines bien différents : le sommeil, la lecture rapide et les cartes conceptuelles visant à schématiser des concepts. Pourquoi le sommeil ? On l’oublie souvent, mais dormir suffisamment et de façon réparatrice facilite grandement l’assimilation de données et d’informations, comme l’a rappelé Charles M. Morin, directeur du Centre d’étude des troubles du sommeil à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec. Ce professeur à l’École de psychologie de l’Université Laval a rappelé des règles essentielles, notamment l’importance de disposer d’une période de décompression avant de se coucher. Contrairement à un appareil électronique, le cerveau humain ne dispose pas d’un interrupteur « OFF », et on ne peut espérer dormir après avoir étudié intensément. Il a également conseillé d’éviter l’utilisation tardive d’écrans, dont la lumière aurait tendance, tout comme la consommation de produits stimulants et de café, à stimuler le cerveau et à retarder l’endormissement. En fait, plutôt que de voir de manière négative le temps consacré à dormir, il vaudrait mieux le considérer comme un moyen pour accroître sa concentration. Charles M. Morin a d’ailleurs cité une étude qui montre clairement qu’un groupe d’apprentissage, après avoir fait une sieste, enregistre de meilleures performances que celles d’un groupe qui n’a pas dormi. Les étudiants auraient également intérêt à tirer profit de leur période d’éveil, notamment en adoptant la lecture efficace prônée par Daniel Gagnon, orthopédagogue et psychopédagogue. À ses yeux, un bon lecteur n’est pas passif; il devient un « mineur qui creuse le filon de la connaissance ». Durant ses séminaires de formation, l’orthopédagogue propose une méthode inspirée de celle d’Evelyn Wood, l’Américaine qui a initié l’ancien président américain John F. Kennedy à ce type de lecture. Il s’agit, en fait, de lire avec un pointeur, idéalement un crayon, en adoptant un mouvement dynamique qui ne s’arrête jamais sur un mot en particulier.
De petits exercices de vitesse complètent la formation dispensée par cet orthopédagogue, aussi auteur de l’ouvrage Quand lire rime avec plaisir. À plusieurs reprises, il demande aux lecteurs de répondre à des questions sur le texte. L’exercice se répète jusqu’à ce qu’ils soient capables de retenir au moins 80 % du contenu, alors qu’ils lisent deux à trois fois plus rapidement que la moyenne. Selon Daniel Gagnon, cette méthode aurait tout intérêt à être implantée dès le primaire, car elle faciliterait l’apprentissage de la lecture, particulièrement chez les élèves en difficulté. Conseiller en informatique, Pierre Pilon prône, lui aussi, une nouvelle façon d’aborder l’étude en la rendant davantage concrète. Comment ? En utilisant des cartes cognitives, soit des représentations et des schémas. Le conférencier a ainsi expliqué que certains professeurs exigent de leurs étudiants qu’ils présentent leur projet de maîtrise sans écrire une seule ligne. Seules sont autorisées des cartes comportant quelques mots clés, avec des flèches les reliant entre eux, réalisées sur une feuille de papier ou sur ordinateur. De cette façon, soutient le conférencier, l’étudiant va à l’essentiel. Il crée une image dans l’espace de la représentation afin que son cerveau fonctionne mieux. Une de ces représentations, appelée carte heuristique, permet de visualiser des données sous forme de diagramme, organisé selon le développement de la pensée. Par exemple, pour une thèse, un étudiant part du contenu qu’il connaît sur son sujet, puis développe en quelques mots son hypothèse de travail et les objectifs à atteindre. Un autre type de carte cognitive, la carte conceptuelle, relie, elle, les notions listées sous forme d’arborescence par des mots clés, ce qui oblige la personne à déterminer le fonctionnement d’un concept. Par exemple, une vache, qui produit du lait, ne permet pas directement la fabrication du fromage. Il faut une étape intermédiaire. Armés de tels outils, les étudiants devraient donc disposer de moyens supplémentaires pour tirer le meilleur parti de leurs connaissances cette session.
14
sports
le fil | le 24 septembre 2015
en bref Charles Vaillancourt trône sur le palmarès du site spécialisé Canadian Football Chat, qui vient de l’élire meilleur joueur de football universitaire au Canada
Sur une note de variété Toute une gamme de sujets attend les lecteurs à l’intérieur des pages du nouveau Contact. On y parle de musique populaire qui, observée à travers la loupe de la science, est plus élaborée et complexe qu’on le croit. On s’interroge aussi sur la générosité des Québécois. Bonne nouvelle, celle-ci se porterait bien ! Puis, une incursion dans l’univers de la 3D permet de constater à quel point cette technologie est à deux doigts de se frayer une place dans tous les aspects de notre quotidien. Le futur, c’est aujourd’hui ! Ce numéro propose aussi une rencontre inoubliable avec la diplômée d’exception et Innue engagée Jeanne d’Arc Vollant. Quel parcours de vie ! Enfin, pour bien marquer la rentrée, un spécialiste de l’enseignement et de l’apprentissage relève cinq facteurs clés qui favorisent un passage réussi au secondaire. Publié par la Direction des communications, Contact paraît deux fois par année à l’intention des diplômés et des sympathisants de l’Université. contact.ulaval.ca
Résidents de Lévis membres de la communauté universitaire
Du cœur au ventre Joueur de ligne offensive pour le club de football Rouge et Or, Charles Vaillancourt peut aspirer aux plus hauts sommets par Matthieu Dessureault Colosse de 6 pieds 4 pouces, Charles Vaillancourt passe difficilement inaperçu sur le terrain. Celui qui entame sa quatrième saison au sein du Rouge et Or fait partie des joueurs vedettes à surveiller. Le Bureau de recrutement de la Ligue canadienne de football l’a d’ailleurs classé meilleur espoir québécois en vue du repêchage 2016. Il trône également sur le palmarès du site spécialisé Canadian Football Chat, qui vient de l’élire meilleur joueur de football universitaire au pays. « J’ai appris la nouvelle par Facebook. Je ne m’y attendais pas du tout, admet-il. C’est très, très motivant. Ça démontre que les efforts peuvent donner des résultats. »
Ce succès, Charles Vaillancourt ne l’a pas volé. Déterminé, le jeune homme de 23 ans a multiplié les sacrifices pour se rendre là où il est. Le premier a été de quitter sa région natale, l’Estrie, pour rallier les rangs du Rouge et Or. Figurant parmi les joueurs collégiaux les plus en vue à l’issue de la saison 2011, il a choisi cette équipe pour la qualité de son programme. Ses premiers matchs, il n’est pas prêt de les oublier. « J’arrivais du Collège Champlain de Lennoxville, où le football est beaucoup moins populaire. À Québec, les foules se déplacent pour venir encourager le Rouge et Or. Le programme est très médiatisé et il y a énormément de pression, de
Le 21 septembre dernier, l’Université a procédé à la modification en bloc, dans sa base de données, des adresses postales de tous ses employés, étudiants, diplômés et retraités visés par le projet d’uniformisation des adresses de la Ville de Lévis. Cette action, initiée en collaboration avec la Ville de Lévis, permet à l’Université de s’assurer de l’exactitude des données personnelles de ses membres, et ce, en conformité avec la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels. Ainsi, les personnes dont l’adresse postale a été modifiée dans le cadre du projet de la Ville de Lévis n’ont pas à aviser les différentes unités administratives de l’Université de ce changement. Le footballeur Charles Vaillancourt, qui porte le numéro 67 (au centre de la photo), en est à sa quatrième année au sein du Rouge et Or, ce qui fait de lui l’un des vétérans de l’équipe. photos Dorothée Harvey
l’intérieur comme de l’extérieur », fait-il remarquer. Dès son arrivée, Charles Vaillancourt a été à la hauteur des attentes, alors qu’il a aidé son équipe à remporter la coupe Vanier. Cet événement, qui figure parmi ses plus beaux souvenirs en carrière, lui a valu d’être nommé recrue de l’année lors du gala du Mérite sportif Rouge et Or. Il a aussi été choisi à trois reprises sur l’équipe d’étoiles de la ligue de football universitaire du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). Du côté de Sport interuniversitaire canadien (SIC), il a fait partie de la première équipe d’étoiles offensive (2013 et 2014) et de la deuxième équipe d’étoiles offensive (2012). Il amorce ainsi cette nouvelle saison avec une solide expérience, qu’il entend mettre à profit pour le bien de son équipe. « Que je le veuille ou non, j’ai plus de responsabilités (en tant que vétéran). Je dois préparer les recrues au football universitaire, leur montrer la culture de l’Université Laval et du Rouge et Or. Cela demande du leadership et du caractère, qui me rapporteront des bénéfices non seulement dans le monde du football, mais aussi dans mon futur travail », dit-il. L’athlète, qui étudie au baccalauréat en administration des affaires, investit énormément d’efforts sur les bancs d’école. Son but est de développer une expertise qui lui permettra de se consacrer à l’entreprise familiale dans le secteur de l’horticulture. Il compte réaliser ce projet à plus ou moins long terme. Qu’arriverat-il s’il est repêché par la Ligue canadienne de football ? « J’ai la chance d’avoir des parents qui me soutiennent beaucoup. Ils ont hâte que je prenne leur relève, mais ils m’encouragent à vivre ma passion. Le jour où je serai prêt à entrer au service de la compagnie, ils m’accueilleront à bras ouverts. » D’ici là, le jeune homme se concentre sur son prochain objectif : remporter la coupe Vanier 2015.
le fil | le 24 septembre 2015
«
sports
15
en bref
Notre plus grande force est d’offrir aux étudiants et aux étudiantes la possibilité de s’entraîner au moment de leur choix Une grande variété de cours de conditionnement physique sur musique est offerte chaque session au PEPS, incluant le Piloxing. photo PEPS
La musique, c’est entraînant ! Les activités de conditionnement physique sur musique offertes par le PEPS ont de plus en plus la cote auprès de la communautaire universitaire par Andréane Girard S’entraîner en groupe représente une source de motivation importante pour plusieurs personnes. En effet, si une routine d’exercices n’est pas déjà intégrée dans le quotidien, le fait de participer à une activité de groupe peut faciliter l’autodiscipline. C’est aussi une façon d’avoir un entraînement plus structuré, avec un entraîneur qui encourage au dépassement. Les activités de conditionnement physique sur musique (CPM) ont aussi l’avantage de briser la routine puisque le contenu du
cours et la musique peuvent varier d’une fois à l’autre. Comme c’est le cas à chaque rentrée, le CPM connaît énormément de succès. « Notre plus grande force est d’offrir aux étudiants et aux étudiantes la possibilité de s’entraîner au moment de leur choix, confie Hélène Bouffard, coordonnatrice d’opérations au PEPS. Nos installations sont accessibles, plusieurs plages horaires sont offertes et nous restons à l’affût des nouveautés. » La formule des séances à la pièce offre le choix au
participant de prendre un ou plusieurs cours durant la semaine. Ainsi, chacun a la possibilité de faire varier le type de cours selon ses goûts et son horaire hebdomadaire. Cette formule est idéale pour ceux dont l’horaire de travail ou d’études varie d’une se maine à l’autre. Ces séances sont payables sur place et les billets se vendent une se maine à l’avance. Pour obtenir une place, il suffit de vous présenter au PEPS à la fin du cours qui vous intéresse et d’acheter votre billet pour la semaine suivante.
Que l’on opte pour le cours ou la séance libre, il est p ossible de s’initier à un grand nombre de styles différents d’entraînement au PEPS : Tabata, cardio abdos, cardio boxe, cardio mix, cardio tonus, cardio militaire, circuit abdos, duo step-intervalles, Piloxing, step, Muscumax, Zumba et Zumba step. N’hésitez donc pas à essayer de nouveaux types d’entraînement ! Pour en savoir plus, con sultez l’horaire du CPM dans la section « Program mation/activités libres » du site peps.ulaval.ca ou téléchargez l’application mobile sur vos téléphones intelligents (Google Play et App. Store).
Soccer : l’Université Concordia en visite Les Stingers de Concordia seront de passage au PEPS ce dimanche afin d’y affronter nos équipes de soccer. La formation masculine du Rouge et Or sera sur le terrain à compter de 13 h. Ce match sera suivi de celui des femmes à 15 h. L’équipe des hommes est toujours en quête d’un premier gain cette saison, tandis que la troupe féminine entraînée par Helder Duarte trône au sommet du classement grâce à une fiche de trois victoires et d’un match nul. Il est à noter que, pour une deuxième année, les filles revêtiront l’uniforme rose afin de sensibiliser les gens à la cause du cancer du sein.
photo Stéphane Gaudreau
Pour plus de détails sur cette campagne de sensibilisation, visitez la page Facebook du Rouge et Or ou encore le site rougeetor.ulaval.ca.
Samedi 26 septembre Football | Saint-Francis-Xavier Stade TELUS-Université Laval | 19 h
Dimanche 27 septembre
Campus dynamique
Soccer masculin | Concordia PEPS terrain 6 | 13 h Soccer féminin | Concordia PEPS terrain 6 | 15 h
Vendredi 2 octobre Volleyball féminin (hors concours) | Brock PEPS | 18 h Soccer féminin | Sherbrooke PEPS terrain 6 | 18 h Volleyball masculin (hors concours) | Waterloo PEPS | 19 h 30 Soccer masculin | Sherbrooke PEPS terrain 6 | 20 h
Samedi 3 octobre Volleyball féminin (hors concours) | Brock PEPS | 18 h Volleyball masculin (hors concours) | Waterloo PEPS | 19 h 30
Dimanche 4 octobre C’est le retour de l’équipe de football au stade TELUS-Université Laval pour un autre match en soirée, ce samedi dès 19 h. Le Rouge et Or affrontera les X-Men de l’Université Saint-Francis-Xavier. La formation de l’Université Laval occupe le premier rang au Québec grâce à trois victoires en autant de matchs. photo Mathieu Bélanger
Football | Concordia Stade TELUS-Université Laval | 13 h
16
au fil de la semaine
25/09
le fil | le 24 septembre 2015
Safari d’observation de l’orignal Vous aimeriez en savoir plus sur le plus grand cervidé de la planète ? La forêt Montmorency vous propose de partir à sa rencontre lors d’un safari d’observation. En compagnie de Pierre Vaillancourt, guide naturaliste d’expérience, vous pourrez parcourir l’habitat naturel de l’orignal et étudier l’animal en période de rut. Le safari comprend une randonnée en forêt pendant laquelle votre guide vous initiera aux particularités de l’orignal et aux signes de sa présence (traces, grattages, marquages et souilles) ainsi qu’à une période d’affût dans un mirador, d’une durée minimale d’une heure, pour l’appel et l’observation de ce cervidé. Grâce à ce safari, la biologie et l’écologie du roi des bois n’auront plus de secrets pour vous ! photo forêt Montmorency Les vendredis, samedis et dimanches jusqu’au 1er novembre. Deux départs ont lieu chaque jour. Le premier safari, de 6 h à 10 h, s’adresse aux initiés. Le second, de 15 h à 19 h, est davantage destiné au grand public. Réservez votre place dès maintenant au 418 656-2034. Pour plus d’information : foretmontmorency.ca/fr/activites/autres-activites/ safari-d-observation-de-l-orignal/
24/09
24/09
26/09
29/09
Les avantages du mentorat professionnel
Géopolitique des régimes arabes
Viva Brasil !
Le statut Apprenez juridique des à jongler mères porteuses
L’enjeu des hydrocarbures
Vous cherchez une activité originale pour occuper vos La division de la maternité loisirs ? Pourquoi ne pas – le don d’ovule et la essayer la jonglerie ? De maternité de substitution – puis maintenant cinq ans, bouleverse le droit familial l’Association de jonglerie de et a longtemps donné lieu l’Université Laval propose à un certain flou juridique. des séances gratuites ouverHeureusement, la Cour tes à tous. L’ambiance y est d’appel du Québec a rendu propice à l’entraide et à la sa première décision sur socialisation. Au moins une la question de la maternité personne sur place est toude substitution, mais cette jours disposée à enseigner décision est qualifiée par la technique de base à un la Cour elle-même de « la débutant ou à montrer un moins insatisfaisante ». nouveau truc à un initié. Selon Louise Langevin, De nombreux anneaux, professeure à la Faculté de balles, quilles, diabolos et droit, la solution avancée se autres accessoires sont dissitue plutôt dans un autre ponibles pour votre entraîregistre : elle est « la moins nement. Et souvenez-vous mauvaise ». La professeure que, contrairement à ce expliquera sa position dans que plusieurs pensent, une conférence intitulée apprendre à jongler avec « Maternité de substitution : trois balles est à la portée exploitation ou négociade tous ! tion ? », présentée dans le cadre des Midis-recherche Tous les mardis, de 19 h de la Chaire Claireà 21 h, au local 2504 du Bonenfant – Femmes, pavillon Adrien-Pouliot. savoirs et sociétés. Pour information : facebook.com/ Mardi 29 septembre, à 12 h, groups/193029820774424 au local 1475 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.
Le collectif Oser douter et le mouvement Pour un élan global, en collaboration avec le Département d’anthropologie, vous invitent à cinq conférences publiques entre le 23 septembre et le 11 novembre. La deuxième de ces conférences réunira le psychologue et homme politique Camil Bouchard et le metteur en scène Dominic Champagne. Elle portera sur le thème « Élec tions et climat ». L’objectif de ces conférences est de sensibiliser la population aux répercussions de l’économie pétrolière ainsi qu’à l’importance de protéger l’environnement et de développer une économie prospère, durable et solidaire basée sur une résistance à l’invasion des hydrocarbures.
Chapeauté par le Service de placement de l’Université Laval, le programme Mentor permet aux finissants du 1er cycle et aux étudiants des 2e et 3e cycles d’être jumelés à un professionnel d’expérience dans le domaine de leur choix. Plus de 150 professionnels, qui proviennent de secteurs aussi variés que la culture, la finance et la santé, participent présentement au programme. Trois séances d’information auront bientôt lieu pour mieux vous faire connaître tous les bénéfices que vous pouvez tirer d’un mentorat professionnel. Inscrivez-vous dès maintenant à l’une de ces séances. Jeudi 24 septembre, au pavillon CharlesDe Koninck, mardi 29 septembre, au pavillon Adrien-Pouliot, mercredi 7 octobre, au pavillon Palasis-Prince. Toutes les séances débutent à 11 h 30. Pour vous inscrire : spla.ulaval.ca/etudiants/ conferences/detail?id_ tc=140.
Les amateurs de musique sud-américaine ne voudront pas manquer le deuxième concert de la Série des En 1952, le coup d’État mené en Égypte a renversé diplômés rassemblant le saxophoniste Alain Baril, le la monarchie et a mis un guitariste et chanteur Juan terme à l’occupation bri tannique qui datait de 1882. Cruz et le percussionniste Steve Hamel. Alain Baril, Il a également donné naisaussi clarinettiste, est natif sance au modèle « nassérien » de bourgeoisie d’État, de la ville de Québec et est membre de plusieurs en dans lequel l’armée s’empare du pouvoir et prétend sembles. Juan Cruz, originaire d’Argentine, est un à la libération de la Pales artiste polyvalent qui excelle tine, à la réalisation de l’unité arabe et à la prise en tout autant en jazz, en funk, en reggae, en chanson francharge du développement çaise qu’en musique afroéconomique de la nation arabe. À la suite de ce coup cubaine, sénégalaise ou arabo-andalouse. Steve d’État, plusieurs pays ont Hamel, pour sa part, comsouhaité imiter ce modèle. bine des instruments dits C’est, entre autres, ce que organiques et les textures vous expliquera Soheil électroniques. Leur concert Kash, professeur à la Fa intitulé Brasil ’60s souhaite culté de philosophie, lors rendre hommage à Tom d’une communication préJobim, à Stan Getz et à sentée dans le cadre du João Gilberto. cycle de conférences « Le printemps arabe : hier, Samedi 26 septembre, aujourd’hui, demain » or à 19 h 30, à la salle Henriganisé par le Groupe de recherche en éthique médi- Gagnon du pavillon LouisJacques-Casault. L’entrée cale et environnementale. est libre, mais une contribution volontaire serait Jeudi 24 septembre, à 19 h, appréciée. au local 413 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre.
29/09
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca
30/09
Mercredi 30 septembre, à 19 h, au Musée de la civilisation. Entrée libre. Pour info : ant.ulaval.ca/ ?pid=36&e=1174