Le Fil 26 septembre 2013

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Comment « voir » l’invisible p8 et p9

Un Nobel en visite p3

Volume 49, numéro 5 26 septembre 2013

photo Marc Robitaille

Discours de la rentrée

À l’aube de l’année universitaire qui s’amorce, le recteur Denis Brière révèle quelques nouveautés de l’année 2013-2014. p2


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Année universitaire 2013-2014 Le recteur prononçait, le 24 septembre dernier, le fameux discours de la rentrée. Retour sur quelques faits saillants. par Claudine Magny Q Pouvez-vous mentionner quelques grandes nouveautés à l’Université Laval pour l’année qui s’amorce ? R J’ai d’abord une excellente nouvelle : nous assistons cette année à une augmentation significative du nombre d’inscriptions. En effet, les résultats préliminaires des inscriptions pour l’automne 2013 nous révèlent que le nombre total de personnes inscrites tous cycles confondus est supérieur de 4,3 % à celui de l’an passé à pareille date. Il s’agit donc d’une démonstration éloquente de l’attractivité croissante de l’Université Laval. Cette attractivité s’explique par plusieurs facteurs, dont l’excellence et l’importance de notre environnement de recherche, mais aussi la qualité de notre milieu d’études et de vie ainsi que la pertinence et l’offre complète de nos programmes de formation. Je pense ici, entre autres, à deux nouveaux programmes de formation implantés l’an dernier, et qui connaissent une popularité exceptionnelle, soit : le continuum bacmaîtrise en psychoéducation qui a enregistré plus de 500 demandes d’admission en 2012-2013 pour un contingent de 180 admissions ainsi que le baccalauréat en criminologie qui a fait l’objet de 735 demandes d’admission pour un contingent de 146 admissions au cours de la même année. De plus, la création toute récente du profil recherche et du profil distinction contribuera certainement à encourager les carrières en recherche et à attirer les meilleurs talents.

avait d’abord été lancé pour promouvoir les saines habitudes de vie chez les étudiants et qui sera élargi aux employés cette année. L’amélioration de nos espaces de vie et la promotion de saines habitudes de vie s’inscrivent d’ailleurs dans notre volonté de faire de l’Université Laval un exemple en matière de développement durable. En ce sens, de nombreux gestes concrets ont été posés en nos murs au cours des dernières années. Environ 28 % des étudiants au baccalauréat ont maintenant la possibilité de donner un profil développement durable à leurs études et près de 50 % de nos chaires de recherche et de création s’intéressent à au moins un des enjeux du développement durable. De plus, l’Université a réduit de 16 % sa consommation d’eau depuis 2007. Notre plan d’action en développement durable 2012-2015 comporte pas moins de 78 engagements et mise sur la mobilisation de tous les membres de notre communauté. Par ailleurs, une série de mesures viendront renforcer l’appui à la réussite étudiante au cours de l’année 2013-2014. À titre d’exemple : le populaire programme de tutorat sera élargi afin de permettre à plus d’étudiants d’y participer, un Centre d’aide en français sera ouvert, de l’aide particulière sera également donnée aux étudiants ayant des cheminements atypiques ou se trouvant en situation de handicap. Par ailleurs, de plus en plus

Q On sent une nette volonté d’offrir une approche et un service de plus en plus personnalisés aux étudiants. Comment l’Université y parviendra-t-elle ? R Au cours des dernières années, de nombreuses mesures ont été mises en place pour faciliter le parcours des étudiants, favoriser leur réussite et leur permettre de se réaliser pleinement. Pensons d’abord à l’amélioration de l’expérience étudiante, qui se traduit par de nombreux exemples chez nous. La création d’un guichet unique virtuel « Étudiants UL », qui permet d’accéder à l’ensemble de nos services en un seul clic. Nous avons prolongé les heures d’ouverture de certains services. Sans compter que plusieurs aires d’études et de vie ont été améliorées, dont le PEPS, le nouvel atrium du pavillon Vachon ou encore le 4e étage de la Bibliothèque. Il y a aussi la mise en œuvre du programme Mon Équilibre UL, qui

Denis Brière photo Marc Robitaille

d’étudiants doivent concilier études, vie de famille et travail. Or, nous avons adapté nos programmes de formation et notre offre de service à ces nouvelles réalités en leur offrant une grande flexibilité et la possibilité de se former peu importe où ils se trouvent grâce à la diversité et à l’importance de notre offre de cours en présentiel, en ligne ou hybride. En ce sens, l’Université Laval est la première université bimodale au Québec. C’est aussi ici que les étudiants trouvent l’offre de formation à distance et de cours en ligne la plus complète : soit 70 programmes de formation et plus de 650 cours à distance. Enfin, l’environnement numérique d’apprentissage de l’Université Laval aura un nouveau visage sous peu. Les étudiants de l’Université bénéficient déjà grandement de ce portail de cours novateur qui vient appuyer les activités de formation en classe, à distance et hybride. Or, cet environnement numérique subira graduellement une transformation pour devenir un Environnement numérique d’études (ENE) qui permettra, entre autres, de répondre aux habitudes de collaboration sur les réseaux sociaux des nouvelles générations d’étudiants. De plus, elle fournira à tous les mêmes services où qu’ils soient dans le monde et générera des alertes lors de travaux à remettre ou d’examens à préparer, par exemple. Et c’est justement dans cet esprit que nous élaborerons, au cours de la prochaine année, notre premier cours de masse en ligne et gratuit (massive open online course). Celui-ci portera sur le développement durable et témoignera encore une fois de notre leadership dans le domaine, mais aussi

de notre volonté de répondre aux nouveaux besoins de la société en matière de formation et d’information de qualité. Q L’importance grandissante de la recherche ainsi que la place et le rôle qu’elle joue à l’international font aussi partie des faits saillants de votre discours… R Vous savez, la recherche qui se fait à l’Université Laval, c’est gigantesque ! Il faut rappeler que l’Université Laval fait partie du peloton de tête des universités canadiennes en matière de recherche. Elle se classe au 7e rang des 94 établissements d’enseignement supérieur du pays avec un budget de recherche de 300 millions de dollars alloué seulement l’an dernier. De plus, Laval compte 1 400 professeurschercheurs qui transmettent leur

«

Notre plan d’action en développement durable 20122015 comporte 78 engagements

savoir auprès de 48 000 étudiants, dont plus de 10 000 sont inscrits aux cycles supérieurs. Ce n’est pas rien ! Il ne faut pas oublier non plus toute l’importance de nos partenariats : l’Université Laval est signataire de 750 ententes avec 530 partenaires provenant de 68 pays ! Et il est clair que nous souhaitons conserver ce leadership en accentuant l’internationalisation de la formation et de la recherche, ainsi que la mise en œuvre de projets de coopération internationale. À titre d’exemple : nous offrons, depuis 2011, un master conjoint en sciences de l’éducation en collaboration avec les Écoles normales supérieures de Libreville et de Yaoundé. Ce projet de coopération internationale a permis de former une soixantaine d’étudiants gabonais ou camerounais jusqu’à maintenant. L’année 2013-2014 devrait également voir naître un conseil ULaval-France, qui aura comme mission de coordonner et de développer nos relations avec la France. Nous profiterons aussi de l’année pour réaliser deux missions de développement en Chine et au Brésil afin d’accroître la création de partenariats avec des établissements de ces deux grands pays. La révision du mandat du Bureau des chaires (devenu plus tôt cette année le Bureau pour l’internationalisation et le partenariat en recherche – BIPER) s’inscrit aussi dans cette volonté d’accroître nos partenariats à l’échelle nationale et internationale. Une stratégie d’internationalisation de la recherche sera aussi élaborée avec le Bureau international afin d’encadrer et de soutenir la création de tels partenariats. Enfin, nous souhaitons tout particulièrement favoriser la mise sur pied d’alliances stratégiques internationales de recherche et d’innovation avec des partenaires ciblés dans des domaines émergents, des domaines où nos forces sont complémentaires et des domaines où l’Université Laval exerce déjà un leadership. La mise en place de telles alliances nous permettra d’augmenter nos sources de financement, de recruter les meilleurs talents et de renforcer notre capacité de recherche et d’innovation. De plus, elles nous aideront à former une relève à la fine pointe des avancées scientifiques et technologiques ainsi qu’à accroître le rayonnement de nos chercheurs. Chose certaine, l’Université Laval demeure à l’avant-plan de toutes les grandes réalisations qui façonnent nos collectivités et qui contribuent à l’amélioration de nos conditions de vie et de notre épanouissement collectif. Sur ce, bonne a n n é e u n i ve r s i t a i r e à t o u s  ! Le discours intégral de la rentrée 2013 : http://www2.ulaval.ca/notreuniversite/direction-et-gouvernance/ cabinet-du-recteur/discours/discours-de-la-rentree-2013.html


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Sophie D’Amours, vice-rectrice à la recherche et à la création, et le Dr Stanley Prusiner, lauréat du prix Nobel de médecine 1997. photo Marc Robitaille

Génie des prions

Maladie de la vache folle sur un timbre, Grande-Bretagne,1986. image Michael Thompson

Stanley Prusiner, prix Nobel de médecine, était de passage pour parler de ses controversés prions, des agents pathogènes responsables de troubles neurodégénératifs comme les maladies de la vache folle, d’Alzheimer et de Parkinson

vache folle durant les années 1990. « En laboratoire, nous avons montré que tous les traitements physiques et chimiques détruisant normalement les acides nucléiques (ADN et ARN) sont incapables d’inactiver l’agent infectieux de la tremblante du mouton. Plus encore, nous avons découvert que tous les procédés connus pour supprimer ou détériorer les protéines permettent de neutraliser le mystérieux pathogène », mentionne Stanley Prusiner. Le fameux agent infectieux ne pouvait donc être ni une bactérie, ni un parasite, ni un virus comme plusieurs chercheurs le pensaient. Le Dr Prusiner élabore alors la théorie qu’une protéine trouvée à l’état naturel chez tous les mammifères, dont l’humain, peut, pour une raison encore mal expliquée, se replier et changer de forme. Elle devient alors nocive. Cette molécule anormale, dénommée prion par le médecin neurologue, sert alors de modèle pour convertir d’autres protéines en prions. Leur repliement inhabituel empêcherait notre organisme de les éliminer. Résultat : accumulation de prions dans le

cerveau et mort des neurones. Répétée des millions de fois, cette hécatombe entraîne la perte massive de cellules nerveuses et le décès du patient.

Rédactrice en chef  par intérim : Claudine Magny Journalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie Picard Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Nathalie Kinnard, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel, Julie Turgeon Rédactrice-réviseure : Anne-Marie Lapointe Secrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau Production Infographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

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par Nathalie Kinnard C’est dans les controverses que naissent souvent les plus grands progrès. Le Dr Stanley Prusiner, médecin neurologue américain, a pris cet adage au pied de la lettre. Il a bouleversé l’un des grands paradigmes scientifiques selon lequel il n’y a que trois types d’agents infectieux – les virus, les bactéries et les parasites – en proposant le concept de prions. Il pousse encore plus loin la polémique en affirmant que le prion n’est pas un microorganisme, mais une protéine naturelle, dépourvue d’information génétique, capable de détruire les neurones. Lorsqu’il publie sa théorie, il reçoit un ouragan de critiques. Comment une protéine peut-elle se transformer

en méchante molécule infectieuse et se répliquer sans recourir à l’ADN ? La communauté médicale n’y croit pas. C’est en étudiant des cas de tremblante du mouton en 1977, une maladie mortelle qui s’attaque au système nerveux central des moutons et des chèvres, que le médecin élabore la notion de prion pour protéine infectieuse. Il identifie ces mêmes molécules quelques années plus tard dans les cerveaux de patients atteints de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, une affection très rare et fatale qui attaque le système nerveux et provoque la démence, et dans le tissu cérébral des bovins souffrant de la maladie de la

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur. Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Le Dr Prusiner a bouleversé l’un des grands paradigmes scientifiques selon lequel il n’y a que trois types d’agents infectieux

« Je n’ai pas été très populaire avec ma théorie, mais j’y croyais », avoue celui qui est directeur de l’Institut des maladies neurodégénératives à l’Université de la Californie, à San Fransisco. Il a poursuivi ses recherches, étendant la notion de prion à l’explication de l’alzheimer, du parkinson et même de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), tous des troubles neurodégénératifs connus aujourd’hui comme faisant partie… des maladies à prions. Et preuve ultime que la patience vient à bout de tout, le scientifique a reçu en 1997 le prix Nobel de médecine. Le comité de sélection a même dérogé à la tradition en remettant l’honneur à un seul individu plutôt qu’à une équipe. Une première depuis 1987 et une situation qui n’est survenue que 10 fois en 50 ans. Loin de s’asseoir sur ses lauriers, le médecin poursuit sa quête de démystification des prions afin de confondre les sceptiques. « On ne comprend

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pas encore vraiment ce qui amène une protéine à se replier de façon anormale, mais je pense que le vieillissement et les blessures à la tête, comme une commotion cérébrale, sont des facteurs importants », indique-t-il lors de sa conférence à l’occasion du 9e Symposium sur la SLA de la Fondation AndréDelambre à l’Université, le vendredi 20 septembre. Le médecin tente aussi de trouver un moyen d’empêcher les prions de faire leurs ravages neurologiques  « Mais la route sera longue, affirmet-il, car les prions semblent résistants aux traitements existants. » En attendant, Marc Ouellette, directeur de l’Institut des maladies infectieuses et immunitaires des Instituts de recherche en santé du Canada, retient une chose du parcours de Stanley Prusiner. « En tant que scientifique, si vous croyez fermement en quelque chose, suivez votre instinct. Cela pourrait mener à de grandes choses ! »

Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965 Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

«Trous» microscopiques dans le tissu cérébral d’une vache atteinte d’encéphalopathie spongiforme bovine. photo Al Jenny


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Près de ses membres La CADEUL mènera une grande variété de dossiers cette année par Yvon Larose Le Plan directeur 2013-2014 de la CADEUL comprend pas moins de 40 dossiers. Beaucoup de pain sur la planche, donc, pour le comité de direction de la Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval. La CADEUL représente plus de 30 000 membres inscrits au premier cycle. Cinq dossiers revêtiront une importance particulière. Ce sont, dans l’ordre : les élections municipales du 3 novembre (voir autre texte dans cette page), le projet Cuisine Campus pour la reprise des installations alimentaires, la formation à distance, le projet de halte-garderie à horaire atypique et, enfin, la participation à la consultation du gouvernement québécois sur

sa nouvelle politique jeunesse. Le lancement du projet Cuisine Campus, porté par la Confédération, remonte au mois de mars dernier. Le plan vise à confier à la communauté universitaire la gestion des cafétérias du campus lorsque prendront fin, à l’été 2014 ainsi qu’à l’été 2015, les contrats des deux concessionnaires externes. « Nous avons reçu de bons commentaires et un appui fort de la communauté universitaire, souligne Guy-Aume Descôteaux, le président de la CADEUL. Nous avons aussi de bons échos de l’administration universitaire. » Dans les prochains mois, le Comité de reprise des installations alimentaires rédigera une offre de service pour le

premier lot, celui du complexe Desjardins-Pollack. On consultera également les membres de la communauté universitaire sur d’autres aspects du projet. À la Confédération, l’un des enjeux pédagogiques les plus fréquemment soulevés par les associations étudiantes est la formation à distance. C’est que ce mode d’enseignement a connu un développement exponentiel ces dernières Le comité de direction de la CADEUL : Geoffroy Boucher, Nicolas Grondin, Guy-Aume Descôteaux, Sara Di Zazzo, Caroline Aubry-Abel et Jérémie Tremblay. années à l’Université. « L’Université Laval est l’une des universités de la franco- distance au Québec et à l’Uni- sur le campus. « Dans notre renouveler sa politique jeuphonie parmi les plus déve- versité Laval. Suivra la rédac- projet, explique Guy-Aume nesse. La CADEUL prévoit loppées à ce chapitre, indique- tion d’un avis qui sera remis à Descôteaux, les étudiants- présenter un mémoire. Dans t-il. Or, nous ne disposons l’administration universitaire. parents pourraient avoir accès ce dossier, elle s’est alliée au que d’informations éparses Les centres de la petite chaque semaine à six périodes Forum jeunesse de la région sur les effets de cette appro- enfance fonctionnent selon d’une demi-journée, le matin, de la Capitale-Nationale. « Notre participation à la che, notamment sur l’offre de des horaires peu adaptés aux l’après-midi ou le soir. » La cours en classe et sur la qualité besoins des étudiants-parents halte-garderie comprendrait tournée de consultation nous de l’enseignement. » de la communauté univer- une cinquantaine de pla- permettra de mettre de l’avant La CADEUL poursuivra sitaire. Devant ce constat, ces. L’ouverture est prévue à les besoins et les intérêts de nos membres, lesquels ne le processus de consultation la Confédération travaille, l’automne 2014. entrepris à l’hiver 2013 sur ce depuis quelques années, à L e g o u v e r n e m e n t d u sont pas strictement liés à leur sujet. Elle effectuera aussi une l’implantation d’une halte- Québec a entrepris une tour- condition d’étudiants », souétude sur l’offre de formation à garderie à horaire atypique née de consultation visant à tient Guy-Aume Descôteaux.

Une année active En 2013-2014, l’ÆLIÉS se penchera, entre autres, sur des dossiers politiques à connotation financière par Yvon Larose Le Plan d’action 2013-2014 de l’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (ÆLIÉS) contient une vingtaine de points. Les dossiers chauds seront : le financement universitaire, la nationalisation de l’aide financière aux études, le rapatriement des fonds de recherche fédéraux et la gratuité scolaire balisée, ainsi que les élections municipales du 3 novembre (voir autre texte dans cette page). L’Association représente les 11 000 étudiants de 2e et de 3e cycles de l’Université. Le lundi 23 septembre, lors d’un point de presse au pavillon Alphonse-Desjardins, le président de l’ÆLIÉS, François Talbot, et sa collègue de l’Université de Sherbrooke,

Marie-Pier Boisvert, ont proposé conjointement une nouvelle formule de financement pour les universités québécoises. « Nous proposons au gouvernement de modifier la formule de financement actuelle en tenant compte prioritairement des activités d’enseignement dans le calcul général », explique François Talbot. Selon lui, la formule actuelle répartit les fonds en fonction du volume de l’effectif étudiant, ce qui a pour effet de pousser les universités vers le recrutement étudiant. « La nouvelle formule encouragerait peut-être les établissements à diversifier et bonifier leurs cours et stages en les valorisant davantage, plutôt qu’à se livrer à une concurrence stérile en matière de recrutement,

Une tribune de choix Les citoyens de Québec iront aux urnes le 3 novembre prochain. D’ici là, la CADEUL et l’ÆLIÉS profiteront de la tribune que constitue une campagne électorale pour faire valoir leurs positions. Le 8 octobre, le journaliste du Soleil François Bourque prononcera un discours à compter de 11 h 30 à l’Atrium du pavillon Charles-De Koninck. L’invité de la CADEUL parlera des enjeux de la campagne électorale. Les mêmes enjeux feront l’objet d’une vidéo réalisée par la Confédération. D’autres vidéos avec des personnalités publiques sont en préparation. Elles viseront à sensibiliser les jeunes de la région à l’importance d’aller voter. De concert avec l’ÆLIÉS, la CADEUL travaille sur la tenue d’un débat réunissant les deux candidats à la mairie. « Nous allons souligner les enjeux importants pour nos membres comme le logement, le transport en ville et la culture », explique le président de la CADEUL, Guy-Aume Descôteaux. L’ÆLIÉS, pour sa part, mettra de l’avant une vision « cohérente et globale » du développement de la ville de Québec. « Il s’agit d’une série d’idées et de principes sur l’importance de la contribution étudiante à la vie municipale et au dynamisme social, culturel et économique de la ville », indique le président de l’ÆLIÉS, François Talbot. La vision proposée se décline sur quatre axes, soit la vie sur le campus, la vie culturelle, la vie de quartier et la vie citoyenne. YL

Les membres du comité directeur de l’ÆLIÉS. À l’avant : Stéphane Lebrun, Roula Hadchiti et Patricia Akiobe. À l’arrière : Christian Djoko, François Talbot, André-Marie Taptue et Pierre-Louis Gosselin-Lavoie.

poursuit-il. Nous jugeons plus profitable d’éliminer la concurrence et de valoriser les activités d’enseignement. » L’ÆLIÉS propose par ailleurs que le gouvernement du Québec prenne directement en charge le système d’aide financière aux études. En d’autres mots, que l’État gère de façon pleine et entière les prêts et bourses aux étudiants. Dans la formule actuelle, les institutions financières prêtent l’argent aux bénéficiaires. « Ce rôle pourrait être joué par la Caisse de dépôt et placement, indique François Talbot. Elle pourrait fixer des taux d’intérêt plus faibles que les banques, compte tenu de son mandat social et collectif. » Dans les prochains mois, l’Association fera la recension des études sur l’étatisation complète des systèmes d’aide financière aux études. L’ÆLIÉS se penchera également sur la structure des organismes subventionnaires de la recherche. On en compte trois au niveau fédéral et autant au Québec. On étudiera aussi

l’historique des deux groupes. « L’Association a pris position dans le dossier de l’orientation de plus en plus “utilitariste” de la recherche au niveau fédéral, souligne-t-il. L’idée consiste à rapatrier au Québec l’argent versé par celui-ci aux organismes fédéraux. » Les droits de scolarité représentent un classique de la lutte des associations étudiantes. Ce dossier, l’ÆLIÉS entend le prendre à bras-le-corps en fonction des positions prises depuis le printemps étudiant de 2012 jusqu’à ce jour. Actuellement, les discussions tournent autour de la gratuité scolaire balisée. On poursuivra le travail de recherche sur cette formule dans d’autres pays et on recensera les balises existantes. « Nous voulons aller plus loin sur cette question et développer un argumentaire solide, explique François Talbot. Nous allons éclaircir ce qui est plus nébuleux et dénouer aussi ce qui peut être source de problèmes. Nous voulons trouver les meilleures conditions pour implanter la gratuité scolaire balisée. »


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Une bourse qui donne des ailes Trois membres de la communauté universitaire viennent de recevoir des bourses Vanier et Banting, une aide destinée aux chercheurs les plus talentueux du Canada ou de l’étranger par Pascale Guéricolas L e mi n i stre fé d é ra l d es sciences et de la technologie, Greg Rickford, a profité de son passage à l’Université Laval, son alma mater, pour annoncer l’octroi de 165 bourses Vanier et de 70 bourses Banting. Trois étudiants de Laval ont reçu cet honneur, ce qui en fait une année faste. Kanta Chechi, une chercheuse en physiologie cardiovasculaire, a reçu une bourse Banting de 70 000 $ par an pour deux ans maximum. Quant à Maxime Cloutier, doctorant en génie des matériaux et de la métallurgie, et à Alex Tremblay, doctorant en histoire, ils ont reçu la bourse Vanier : soit 50 000 $ pour une durée maximum de trois ans. Le recteur Denis Brière a confié sa fierté devant ces étudiants boursiers dont « la contribution à l’avancement de la recherche est exceptionnelle et précieuse pour la société ». Mylène Riva, qui était chercheuse postdoctorale en géographie de la santé lorsqu’elle a reçu la bourse Banting en 2011, participait à la cérémonie. Cette membre du groupe de recherche d’Éric Dewailly sur la santé des populations

qu’une épidémie de tuberculose, lors d’un de ses séjours dans une des communautés visitées, l’avait sensibilisée au lien entre le taux d’occupation des maisons et les maladies respiratoires. Cette expérience vécue sur le terrain, ainsi que les questionnaires remplis par plusieurs habitants du Nunavik, lui ont fourni beaucoup d’inet des pratiques optimales en formations qui n’étaient pas santé du Centre de recherche disponibles dans les bases de du CHU de Québec peut données qu’utilisent les chertémoigner de l’apport d’une telle bourse pour mener des études de haut niveau. Sans ce financement, elle n’aurait pu se déplacer au Nunavik pour étudier l’effet des conditions de logement Mylène Riva sur la santé et le bien-être souhaite faire des populations autochtones, son projet de recherche. part de ses « Grâce à la bourse, j’ai p u r e n c o n t r e r d e s l e a - résultats de ders locaux et des citoyens recherche aux inuits dans quatre communautés, Kuujjuarapik, Inuits pour I n u k j u a k , K u u j j u a q e t contribuer à Kangiqsualujjuaq, raconte la professeure au Département améliorer leurs de médecine sociale et pré- conditions ventive. Ces séjours m’ont permis de prendre conscience de vie des enjeux du logement dans ces communautés et de comprendre la réalité des gens. » Bien décidée à mener une recherche proche des besoins de la population, Mylène Riva a affiné son mandat d’étude au fil des discussions avec ses interlocuteurs inuits. La question des effets sur la santé du surpeuplement des maisons s’est donc imposée peu à peu. D’autant plus

cheurs. Elle a par exemple réalisé que le design des maisons, imaginé par des non-Inuits, ne correspondait pas aux besoins des habitants. Le manque de place sous le porche pour entreposer le matériel de pêche et de chasse, les cuisines trop petites, surtout pour des gens qui vivent de façon communautaire, génèrent beaucoup de stress et de tensions interpersonnelles; une réalité qui ne se reflète pas toujours dans les statistiques sur le nombre de personnes par chambre. Autre source de frustration : l’injustice ressentie par les Inuits qui constatent que les Blancs qui viennent travailler chez eux disposent souvent de maisons plus spacieuses et en meilleur état. Or, la recherche montre clairement que ces facteurs psychologiques ont un effet sur la santé mentale des personnes et le développement des enfants. Passionnée depuis longtemps par le Nord, Mylène Riva souhaite maintenant faire part de ses résultats de recherche aux Inuits pour contribuer à améliorer leurs conditions de vie. Déjà, elle a été très émue d’apprendre qu’une des responsables de la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik avait pu utiliser un de ses rapports pour appuyer son argumentation auprès du gouvernement fédéral. « C’est encore mieux que de se faire publier dans la meilleure des revues scientifiques ! », s’exclame-t-elle.

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en bref

Parcours Dd Connaissez-vous le Parcours du développement durable ? Il s’agit d’un tour guidé d’environ une heure visant à faire connaître des points d’intérêt de l’Université Laval en matière de développement durable. Ce parcours est donné par un guide étudiant à de petits groupes et s’effectue à pied, le midi, à l’intérieur et à l’extérieur des pavillons. Le parcours permet d’en apprendre davantage sur des éléments bâtis, tels que les toits verts, sur des projets étudiants, comme la Coop Roue-Libre, ainsi que sur les espaces verts et boisés du campus. Les départs se font à 11 h 30 dans le vestibule (près de la cafétéria) du pavillon Alexandre-Vachon. Les prochaines sorties auront lieu les 3 et 17 octobre, ainsi que les 7 et 21 novembre.

L’ombudsman veut vous lire Les questions de justice vous intéressent ? L’Association des ombudsmans des universités et collèges du Canada lance un concours d’écriture pour les étudiants. Il s’agit de produire un essai de 1000 mots sur le thème de la résolution des conflits. Le gagnant du concours remportera une bourse de 1000 $. Le texte doit être remis au plus tard le 15 octobre. www.uwo.ca/ombuds/assoc.htm

En mémoire de LouisJacques Casault En mai dernier, une plaque commémorative du prêtre et professeur Louis-Jacques Casault (1808-1862) a été dévoilée à l’école secondaire… Louis-Jacques-Casault de Montmagny, ville où l’homme est né. Le professeur Casault a été le premier recteur de l’Université Laval de 1852 à 1860 en même temps que conseiller de l’évêque et grand-vicaire. Un pavillon de l’Université, et non le moindre, porte son nom. Le texte de la plaque a été rédigé par Émile Gagné de la Société historique de Montmagny. Cette plaque figure tout en haut de l’escalier central de l’école.

La boursière Banting 2013-2014, Kanta Chechi, et le boursier Vanier Alex Tremblay accompagnent Mylène Riva, boursière Banting 2011-2012. On aperçoit également Greg Rickford, ministre d’État fédéral (Sciences et Technologies), ainsi que le recteur Denis Brière. photo Marc Robitaille


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ils ont dit... Sur la diversité religieuse à l’école

Égide Royer, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation Le Journal de Montréal, 19 septembre

Le psychologue scolaire Égide Royer, spécialiste de l’éducation depuis plus de 30 ans, réagit à la question tacite que soulève la charte des valeurs québécoise : si l’État souhaite éliminer les signes de diversité religieuse en milieu éducatif, faut-il en déduire que leur présence est nuisible? « Aucune étude ne l’affirme, ce que l’on sait cependant, c’est que plus l’école reconnaît la diversité culturelle et religieuse, plus elle favorise le développement des jeunes en leur offrant des modèles différents », explique-t-il.

Sur l’interdiction des concours de mini-miss

Michel Dorais, professeur à l’École de service social Nouvel Observateur, 18 septembre

Organiser un concours de beauté pour des enfants de moins de 16 ans est désormais passible de prison en France. Le Sénat vient en effet d’interdire les concours de minimiss. Une bonne chose ? Indéniablement, répond Michel Dorais. « Donner un jeune enfant en spectacle en mettant l’accent sur ses facultés de séduction physique n’est pas anodin. Non seulement l’enfant ne comprend pas ce que signifient les codes qu’on lui impose, mais il envoie dès lors, bien involontairement, des messages qui peuvent être interprétés de diverses façons par des adultes, y compris au premier degré. »

Sur l’industrie porcine…

Michel Morisset, professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation La Presse, 23 septembre

En 2012, les Américains ont acheté 26,1 % de la production québécoise de porc destinée aux exportations. Il y a 10 ans, ceux-cis recueillaient plus de la moitié des exportations québécoises. L’explosion de la production américaine explique en partie ce changement qui a amené les producteurs québécois à se tourner vers des pays comme la Russie, la Chine et la Corée du Sud qui sont friands des abats, des pattes, des oreilles et des museaux, explique Michel Morisset, professeur d’agroéconomie. « Pour rentabiliser l’exploitation, il fallait trouver des marchés pour ces pièces-là, dit-il. C’est pour ça qu’on exporte maintenant vers la Chine ou la Corée des pièces qui, pour nous, ont peu ou pas de valeur. »

Si la première idée qui vous vient à l’esprit en regardant cette photo est 400 calories, vous êtes un bon candidat pour une intervention nutritionnelle visant à vous reconnecter à vos sens.

L’empire des sens Une intervention visant à communiquer le plaisir de manger avec ses sens reconnecte les personnes sur leurs signaux d’appétit et de satiété par Jean Hamann Un biscuit aux brisures de chocolat qui sort du four peut être vu comme une délicieuse pâtisserie moelleuse et réconfortante, mariant le salé et le sucré, qui livre la quintessence de sa saveur lorsque le chocolat onctueux fond langoureusement dans la bouche. Il peut aussi être considéré comme un petit paquet de sucre, de graisse et de farine renfermant plus de 100 calories qu’il faut éviter de consommer si l’on ne veut pas prendre du poids… C’est souvent cette vision réductrice et culpabilisante des aliments qu’adoptent les personnes aux prises avec un surpoids. Heureusement, il y aurait moyen de changer leur triste vision des choses grâce à une intervention axée sur l’éveil des sens. Et leurs rapports avec la nourriture ne s’en porteraient que mieux. C’est ce que démontre une équipe de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) dans un récent numéro du Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics. « Les personnes préoccupées par leur poids en viennent à envisager les aliments en termes de composition nutritionnelle, de

calories et d’interdit, explique Karine Gravel, première auteure de l’étude. L’intervention que nous avons testée mise sur le recours aux cinq sens pour apprendre à manger de façon intuitive plutôt qu’avec sa tête. Et elle n’impose pas de restrictions alimentaires. » Cette intervention comporte six ateliers hebdomadaires de 90 minutes. On y traite d’abord de thèmes sérieux c o m m e l e s f a c t e u r s qu i influencent la prise alimentaire ainsi que des signaux de faim et de satiété. Puis, vient la partie de plaisir. « En petits groupes, nous dégustons des aliments comme du chocolat, des fromages, des fruits et des croustilles en portant attention aux sens qu’ils sollicitent. Il faut passer par l’expérimentation parce que la théorie et les connaissances ne suffisent pas à modifier les comportements alimentaires », souligne la chercheuse. La grande question : qu’estce que ça donne ? Chose certaine, l’intervention fait son chemin dans les esprits. Avant le début de l’intervention, les chercheuses ont demandé à 25 participantes de goûter deux biscuits à l’avoine et

aux raisins et de les décrire. Après les six semaines d’intervention, on les a invitées à répéter l’exercice. L’analyse des descriptions des mêmes biscuits révèle une augmentation importante du nombre de mots se rapportant à l’apparence, au toucher, à l’odeur, au goût et au bruit sous la dent. « Le fait de pouvoir décrire objectivement un aliment peut aider à le considérer autrement que sous l’angle de la prise de poids et à l’apprécier pour la satisfaction qu’il apporte », observe Karine Gravel. De plus, la chercheuse a noté un lien entre le nombre de termes objectifs utilisés pour décrire les biscuits et la propension à être à l’écoute de ses signaux internes d’appétit et de satiété. « L’intervention améliore

L’intervention améliore la relation que les participantes ont avec la nourriture

la relation que les participantes ont avec la nourriture, ce qui pourrait limiter certains comportements néfastes comme la compensation alimentaire et le fait de manger sans avoir faim. Même si manger intuitivement signifie s’accorder la permission inconditionnelle de manger les aliments souhaités, les femmes n’ont pas tendance à manger davantage d’aliments gras ou sucrés, comparativement à celles qui exercent un contrôle sur leur prise alimentaire. L’alimentation intuitive influence davantage la quantité d’aliments consommés que le choix des aliments. » Les résultats de cette étude pilote laissent miroiter des lendemains plus sereins pour les personnes aux prises avec des problèmes de poids. Déjà, quelques nutritionnistes s’y intéressent, notamment Marie Watiez, l’une des auteures de l’étude, et d’autres nutritionnistes pourraient lui emboîter le pas. D’ailleurs, Karine Gravel a elle-même mis sur pied une entreprise, Papilla, qui offrira des formations en lien avec l’alimentation intuitive. L’étude parue dans le Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics est signée par Karine Gravel, Geneviève Ouellet-St-Hilaire, Anne Deslauriers et Véronique P r ove n ch e r, d e l ’ I NA F, et par les nutritionnistes cliniciennes Marie Watiez, Michelle Dumont et AndréeAnn Dufour-Bouchard.


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recherche

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George Tarabulsy sur l’état physique et psychologique des enfants à la maternelle

L’Institut de la statistique du Québec vient de publier une enquête sans précédent sur l’état physique et psychologique des jeunes élèves qui entrent en maternelle. Les données recueillies auprès de 64 000 élèves et de 4000 enseignants démontrent que près du quart des enfants sont à risque dans des domaines importants, comme la communication, les comportements, la santé physique et le bien-être. Des chiffres qui illustrent, selon George Tarabulsy, professeur à l’École de psychologie et spécialiste du développement de l’enfant et de l’adolescent, l’importance d’intervenir dès le plus jeune âge. Q Qu’apporte de neuf cette étude au sujet des connaissances sur les jeunes enfants ? R De façon générale, cette étude comporte surtout des informations déjà connues sur l’adaptation des enfants provenant de différents milieux, que ce soit sur la différence entre filles et garçons par rapport à la réussite, ou encore sur les liens entre la pauvreté et les difficultés scolaires. Ce genre d’étude est surtout très utile dans une perspective de santé publique et d’organisation des services. Comprendre où se situe la pauvreté, quelles difficultés vivent les enfants et si ces difficultés varient selon le territoire permet d’allouer les ressources aux bons endroits. En prenant conscience, par exemple, de la vulnérabilité des enfants très tôt dans leur développement, on réalise qu’il faut absolument concentrer les efforts avant même l’entrée à l’école. Pour l’instant, ce genre de message passe difficilement encore au Québec. L’amélioration de la réussite scolaire passe surtout par des allocations gérées par le ministère de l’Éducation et les établissements scolaires, plutôt qu’avant la scolarisation, pour faciliter le passage à l’école. Or, il s’agit de budgets gérés par le ministère de la Santé et des Services sociaux, un ministère qui a connu des compressions récemment. Il faut que l’on comprenne aussi si les difficultés liées à la pauvreté seraient plus graves encore si l’on n’intervenait pas, ou s’il y a des aspects importants que l’on néglige dans nos services sociaux.

Q Comment le Québec, qui dispose d’un vaste réseau de garderies familiales et de centres de la petite enfance, peut-il améliorer ses interventions ? R Sur papier, nous disposons d’un service parmi les meilleurs au monde. De façon générale, le réseau de garderies aide les familles à s’organiser. Dans les faits, cependant, le financement alloué à la première tranche de vie reste insuffisant, particulièrement pour les enfants des familles les plus démunies. Seulement dans la région de Québec, il manque 10 000 places en garderie. Les gens vont prendre ce qui est disponible, et non pas réfléchir à la qualité du milieu de garde. En plus, les intervenants qui viennent en aide aux familles plus vulnérables sont souvent surchargés et sous-formés. Les enfants se trouvant dans un milieu démuni ont besoin d’une garderie de très bonne qualité pour que cela soit réparateur. Une garderie moyenne, qui va très bien convenir aux familles de la classe moyenne – pain blanc, pas de caries –, n’aide pas les enfants les plus vulnérables à rattraper les retards de développement. On a besoin de plus. Les études montrent, par exemple, qu’en contexte de grande pauvreté, les garderies qui font une différence disposent d’un éducateur pour 4 enfants plutôt que 6 ou 8, pour avoir le temps nécessaire auprès de chacun. Ce type de garderie possède souvent aussi un programme éducatif et développe une relation étroite avec les familles. Q La mise en place de la maternelle à 4 ans, décidée à la fin du printemps dernier, permet-elle d’améliorer le développement des enfants ? R Au début des années 2000, Linda Pagani, une professeure en psychoéducation à l’Université de Montréal, a utilisé l’étude longitudinale nationale des enfants et des jeunes au Canada pour comparer les résultats de ceux qui avaient suivi une maternelle à 4 ans ou à 5 ans. Apparemment, il n’y aurait aucune incidence sur l’apprentissage de la langue, des mathématiques ou sur les difficultés comportementales. Il faudrait voir s’il existe d’autres études semblables. Certains se demandent pourquoi financer des maternelles où les enseignants se retrouvent avec 15 ou 20 enfants plutôt que de solidifier les garderies et ainsi améliorer les ratios éducateur-élève, tout en fournissant un programme très fonctionnel aux éducatrices et un meilleur soutien. La recherche démontre clairement que les premières années de vie sont cruciales pour le développement intellectuel et social des enfants ainsi que pour susciter leur intérêt envers l’école. Certains disent que le soutien aux familles et aux garderies aurait un effet encore plus grand sur la réussite scolaire que les programmes pour le raccrochage scolaire à la fin du secondaire. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut négliger ce genre d’intervention. Propos recueillis par Pascale Guéricolas

La langue de chez nous ? En science politique, les chercheurs qui publient en français sont moins souvent cités que ceux qui choisissent de le faire en anglais par Renée Larochelle Il est généralement admis que la langue de publication par excellence des travaux scientifiques est l’anglais. Pour s’assurer la reconnaissance de leurs pairs et avoir le maximum de visibilité, beaucoup de chercheurs, qu’ils soient anglophones ou non, choisissent en effet de publier le résultat de leurs travaux dans la langue de Shakespeare. En science politique, ceux qui publient en français sont-ils desservis par rapport aux autres qui optent pour l’anglais ? La réponse est oui, selon les conclusions d’une enquête sur la langue de publication et la performance de recherche menée en juin 2011 par Louis M. Imbeau et Mathieu Ouimet, professeurs au Département de science politique. L’échantillon comptait 434 politologues répartis entre l’Université Laval, l’Université de Montréal, l’UQAM, l’Université d’Ottawa, l’École nationale d’administration publique (ENAP) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). « Les chercheurs francophones qui publient surtout en français publient moins et sont moins cités que les

autres, rapporte Louis M. Imbeau. Les chercheurs les plus performants, eux, publient plutôt en anglais. Le facteur de la langue n’est toutefois pas le seul en cause. Il y aussi le sexe – les femmes publient moins et sont moins citées que les hommes – et l’âge, les jeunes publiant moins que leurs aînés. » Sur le plan statistique, les chercheurs du CNRS publient plus en français que les professeurs de l’Université de Montréal et de l’Université Laval. Les professeurs de l’Université d’Ottawa, une université bilingue, publient peu en français. Enfin, le taux de publication en français de l’ENAP et à l’UQAM est semblable à celui du CNRS. L’enquête révèle également que les chercheurs de l’Université Laval et de l’Université de Montréal publient davantage que les autres établissements à l’étude et que leur performance concernant le nombre de citations se compare à celle de leurs collègues du CNRS. Cela dit, c’est une erreur que de dire que publier en français nuit à la performance des chercheurs francophones, estime Louis M.

Imbeau, qui préfère parler de « relation négative relativement robuste » entre le pourcentage de publications en français et la performance d’un chercheur. À cet égard, la relation langueperformance pourrait être fallacieuse, note le professeur. « Par exemple, les chercheurs ayant de meilleures aptitudes pourraient avoir plus de facilité à rédiger en anglais et ils pourraient être plus performants en recherche, non pas parce qu’ils publient en anglais, mais parce qu’ils ont de meilleures aptitudes en recherche ainsi que pour les langues étrangères », constate Louis M. Imbeau.

Les chercheurs francophones qui publient surtout en français publient moins et sont moins cités que les autres


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Le prototype permet d’afficher à l’écran de la tablette tactile un modèle 3D du campus suivant le même point de vue que dans la réalité. photo Benoit Duinat

L’Université vue autrement Un prototype d’application mobile permet de visualiser en temps réel les infrastructures souterraines par Yvon Larose Éviter un contact accidentel avec les infrastructures souterraines telles que les canalisations d’eau et les canalisations de gaz naturel n’est pas une mince tâche lors de travaux d’excavation. La pratique actuelle repose principalement sur l’utilisation de plans, papier ou numériques, ainsi que sur le marquage au sol avec de la peinture, après avoir localisé les infrastructures présentes dans le sol. Ces marques peuvent néanmoins être dégradées ou masquées en creusant, ou lorsque la neige fait son apparition. Afin de répondre aux besoins

des professionnels de la construction et de la maintenance sur le terrain, Benoit Duinat a réalisé une application mobile pour tablette tactile lors de sa maîtrise en sciences géomatiques. « Je me suis inspiré du concept de “simulation située” pour ce projet de recherche, explique-t-il. Le prototype que j’ai mis au point permet de visualiser les infrastructures souterraines présentes sur le campus de l’Université Laval. » Le projet de recherche a été réalisé sous la direction de la professeure Sylvie Daniel. La première étape a consisté à modéliser en

3D le campus, autant ses parties visibles, comme les bâtiments, qu’invisibles, comme les canalisations. L’environnement 3D réalisé se compose de bâtiments en haute définition faits à partir de données LiDAR terrestres, d’un modèle numérique de terrain, et de modèles 3D géoréférencés. Les données LiDAR ont été relevées en 2010 par le Département des sciences géomatiques. À bord d’un véhicule, un laser à haute précision avait alors effectué des balayages à 360 degrés dans la cité universitaire. Les infrastructures souterraines (tunnels, canalisations), quant à elles, ont été modélisées à partir des plans fournis par le Service des immeubles. « J’ai ensuite intégré l’ensemble des informations dans un moteur 3D de jeu vidéo, indique

Benoit Duinat. J’ai, en quelque sorte, recréé une scène dans laquelle l’utilisateur, devenu le personnage principal de l’histoire, se déplace dans cet univers virtuel. » À l’aide d’une tablette tactile, l’utilisateur se déplace, s’oriente et interagit avec la représentation virtuelle du campus. Grâce aux capteurs de mouvement de la tablette (GPS, gyroscope, compas numérique), le déplacement dans l’environnement 3D correspond aux mouvements de l’utilisateur dans la réalité. Il y a ainsi une prise en compte en temps réel de la position et de l’orientation de l’utilisateur. En orientant la tablette vers le sol, et en activant la semi-transparence du sol, on peut visualiser les infrastructures présentes. Par exemple, les canalisations d’eau

apparaissent sous la forme de tuyaux bleus. Une telle application permet également la mise en place d’interactions avec le monde virtuel. « L’utilisateur, précise-t-il, pourrait cliquer sur une canalisation d’eau ou de gaz naturel et conn a î t r e , p a r e xe m p l e , l e diamètre, la date des dernières réparations effectuées, ainsi que l’historique des problèmes signalés par un technicien. » La réalisation de ce prototype a permis de démontrer le potentiel de la simulation située pour la gestion des infrastructures souterraines. Il s’agit d’un outil prometteur pour améliorer le suivi de travaux d’excavation. On peut également s’en servir comme système de maintenance. Par exemple, pour signaler le mauvais fonctionnement d’un lampadaire.

Ce printemps, Benoit Duinat a reçu le prix Coup de cœur au Gala des OCTAS 2013 pour son projet. Ce prestigieux concours soul i g n e ch a qu e a n n é e l e s meilleures réalisations dans le domaine des technologies de l’information au Québec. Pour les nombreux candidats, il s’agit là d’une occasion exceptionnelle de visibilité auprès de l’industrie des technologies de l’information et des affaires. D’ailleurs, plusieurs professionnels en lien avec l’industrie de l’excavation ont déjà testé le prototype de Benoit Duinat. « Il ressort de cela que ce genre de produit pouvait combler un besoin », affirme-t-il. La Ville de Québec a également démontré de l’intérêt pour des applications de ce type.


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1 1Le modèle 3D du campus a été réalisé à partir de données réelles de haute précision. 2 Exemple d’interaction qu’il serait possible de mettre en place afin de mettre à jour certaines informations de maintenance (lampadaires, canalisations, bâtiments). 3 Le prototype permet de visualiser les infrastructures souterraines (canalisations d’eau, tunnels) présentes sur le campus.

L’application s’est vu décerner le prix Coup de cœur au dernier Gala des OCTAS

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science

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Faire du neuf avec du vieux Les tourbières de faible superficie renfermeraient plus de détails sur les changements climatiques survenus au fil des siècles par Jean Hamann

In memoriam La Faculté de médecine et les responsables du laboratoire d’anatomie ont procédé à la cérémonie annuelle d’inhumation des cendres au cimetière Notre-Dame-de-Belmont, le 12 septembre. Les urnes des 15 défunts qui ont fait don de leur corps à la science ont été mises en terre en présence des familles et de membres de la Faculté. « Le don d’un corps, c’est un don ultime qui représente une valeur incalculable puisqu’il favorise l’apprentissage des futurs professionnels de la santé », a déclaré le doyen de la Faculté de médecine, Rénald Bergeron. Une cinquante de corps est reçue annuellement au laboratoire d’anatomie et les étudiants de plusieurs programmes peuvent bénéficier de cet apprentissage unique en chirurgie et en dissection.

I canti pugliesi : un racconto della civiltà contadina La Société Dante présentera le 15 octobre une conférence de la musicologue Flavia Gervasi sur « Les chants traditionnels des Pouilles – une région située au sud de l’Italie – selon une approche ethnologique et artistique ». Flavia Gervasi évoquera la vie agricole d’aprèsguerre et l’importance du chant comme mode d’expression des émotions. Pour l’occasion, le guitariste Attilio Turrisi viendra exécuter quelques-uns de ces chants tout en s’accompagnant. La Société Dante de Québec rassemble les personnes intéressées par la langue et la culture italiennes.

Que se passe-t-il lorsque vous fouillez de fond en comble la plus vieille tourbière du Québec et la deuxième plus grande tourbière située au sud du SaintLaurent ? Il en sort du neuf, si l’on en juge par les deux articles publiés dans les revues Écoscience et Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology par une équipe du Département de géographie et du Centre d’études nordiques. Le professeur Martin Lavoie, l’étudiantchercheur Julien Colpron-Tremblay, la professionnelle de recherche Élisabeth Robert et leurs collègues Stéphanie Pellerin (U. de Montréal) et Marie Larocque (UQAM) ont sondé les entrailles de ces deux tourbières afin d’en reconstituer l’histoire au fil des millénaires. D’un côté, la petite tourbière de Covey Hill, la doyenne québécoise avec ses 13 000 ans bien sonnés, située à 65 km au sud de Montréal, à cheval sur la frontière canadienne. De l’autre, la Grande plée Bleue, une vaste tourbière de 9500 ans, jamais exploitée, située dans la partie sud de la municipalité de Lévis. L’analyse de carottes de sédiments prélevées dans chacun de ces sites révèle qu’elles ont connu des destins bien différents. La Grande plée Bleue a un

La petite tourbière de Covey Hill a connu d’importantes fluctuations dans sa composition floristique et dans le taux d’accumulation de la tourbe

couvert végétal pratiquement inchangé depuis 8300 ans. Ses 4,5 mètres de tourbe se sont accumulés à un rythme presque constant au fil des siècles. « Sa flore actuelle ressemble à celle qui existait il y a plus de huit millénaires. Elle semble figée dans le temps », commente le professeur Lavoie. À l’opposé, la tourbière de Covey Hill a connu d’importantes fluctuations dans sa composition floristique et dans le taux d’accumulation de la tourbe. Même si la région jouit d’une température plus chaude que celle de Lévis, l’épaisseur du dépôt de tourbe n’y est que de 3,5 mètres. « La tourbière est située dans un petit bassin versant et les variations de température ont probablement eu un plus grand effet sur le niveau de la nappe phréatique, sur les espèces végétales qui y poussent et sur la décomposition de la végétation », souligne le chercheur. Contrairement aux vastes tourbières qui semblent imperturbables, les tourbières de superficie restreinte, situées dans de petits bassins versants, semblent réagir plus fortement et plus rapidement aux variations climatiques, constate-til. « Notre hypothèse est que les petites tourbières contiennent plus d’information que les grandes sur les changements climatiques survenus au fil des siècles et c’est de leur côté qu’on devrait se tourner pour reconstituer l’évolution du climat. Par ailleurs, les efforts de conservation de ces milieux naturels devraient tenir compte de la valeur particulière des petites tourbières comme archives biologiques. »

Mardi 15 octobre, à 19 h, au local 1289 du pavillon Charles-De Koninck. Coût : gratuit pour les membres de la Société et 5 $ pour les non-membres.

Soap opera et rapports sociaux de sexe Muriel Mille, stagiaire postdoctorale au Département de science politique, prononcera une conférence mercredi prochain intitulée « La représentation des rapports sociaux de sexe dans un feuilleton télévisé : reproduire des stéréotypes malgré soi ». Cette dernière a analysé les conditions de fabrication d’un soap opera racontant la vie mouvementée d’habitants d’un quartier populaire de la ville de Marseille, en France. Ce feuilleton reproduit un certain nombre de stéréotypes dans la représentation des rôles féminins et masculins, en particulier dans les scènes de la vie domestique. Cette activité s’inscrit dans les Midis-recherche de la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, Savoirs et Sociétés. Mercredi 2 octobre, de 12 h à 13 h 30, au local 1475 du pavillon Charles-De Koninck. Contrairement aux petites tourbières, la Grande plée Bleue, située au sud de Lévis, devrait composer sans broncher avec les changements climatiques prévus au cours des prochaines décennies.


arts

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en bref

Concert de jazz moderne

De gauche à droite : Cédric Descamps (Robin), Laura Maltais-Provençal (Alice), Étienne Larochelle (Richard) et Maureen Roberge (Marion) photo Marc Robitaille

L’insoutenable légèreté de l’être

Jazz Culture Club, c’est d’abord quatre gars diplômés de la Faculté de musique qui ont le jazz dans le sang. Il s’agit de François Rioux (guitare), David Gagné (contrebasse), PierreEmmanuel Beaudoin (batterie) et d’Alexandre Dion (saxophoniste). Gagnant du 1er prix au Festival de jazz de Québec en 2006, le quatuor s’est aussi produit au Festival international de jazz de Montréal. Pour les amateurs de bonne musique créative, voilà une soirée à inscrire à leur agenda ! Mercredi 2 octobre, à 19 h 30, à la salle HenriGagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre mais contribution volontaire appréciée.

De glaces et d’espaces

Les Treize ouvrent leur saison théâtrale avec Robin et Marion, une pièce à la fois drôle et philosophique sur l’amour par Renée Larochelle « Les personnages se trompent, trébuchent et, au final, se retrouvent là où ils n’allaient pas. Cela donne des aventures comiques mais qui, étrangement, ne font pas rire. Un sentiment de hasard inutile. L’inverse du destin. Je ne sais pas pourquoi je l’ai écrite comme ça. Je suis cruel, je crois. Comme un enfant qui regarde des insectes et qui s’ennuie. » Ainsi s’exprime le dramaturge Étienne Lepage au sujet de sa pièce Robin et Marion, qui a été présentée pour la première fois l’automne dernier au Théâtre d’Aujourd’hui à Montréal. La critique, elle, parlait d’« un succulent bonbon théâtral qui détecte les papilles gustatives ». La troupe de théâtre Les Treize a choisi à son tour de gâter son public en montant cette pièce pour son premier spectacle de la saison. « C’est à la fois drôle et philosophique, dit la metteuse en scène Marjolaine Guilbert, titulaire d’un baccalauréat en études théâtrales et d’une maîtrise en arts de la scène de l’Université. L’an passé, nous avions monté une autre pièce d’Étienne Lepage, Rouge gueule, où les personnages parlaient autant des premières découvertes de l’adolescence que des regrets accumulés tout au long d’une vie. On trouve dans Robin et Marion la même intelligence dans l’écriture, le même humour grinçant. » S’inspirant du conte médiéval Le jeu de Robin et Marion, la pièce expose les

relations compliquées de quatre jeunes en mal d’amour. À peine sortis de l’adolescence, ils voguent tant bien que mal sur la galère des relations humaines. Seul problème à l’horizon : chacun aime celui ou celle qui ne l’aime pas. Les couples se font et se défont, au gré des humeurs et de l’air du temps. Une phrase lancée à la face de l’autre ne veut plus rien dire l’instant d’après. « Je n’aime personne. Je ne sais pas comment aimer. Je ne vois pas pourquoi aimer », philosophe ainsi Robin. Ce constat ne l’empêchera pourtant pas de tenter de séduire Marion. Une fois n’est pas coutume et l’existence est pleine de promesses… Au diable la lourdeur et bienvenue l’éphémère ! C’est l’insoutenable légèreté de l’être sur fond de désillusion amoureuse, à un âge où tout devrait pourtant être possible. L’action se déroule dans la forêt, la nuit. Une belle métaphore où chacun cherche à tâtons le sentier menant au véritable amour… Selon Marjolaine Guilbert, Robin et Marion nous en dit beaucoup sur nos relations amoureuses. « Chacun peut se reconnaître dans cette histoire aux nombreux revirements, souligne la metteuse en scène, parce qu’elle est à l’image de nos contradictions et de nos interrogations. » Au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack, du 2 au 4 octobre à 20 h, ainsi que les 5 et 6 octobre à 15 h www.lestreize.org

S’inspirant du conte médiéval Le jeu de Robin et Marion, la pièce expose les relations compliquées de quatre jeunes en mal d’amour

Doctorante en études littéraires, Lucie BartlettJeffrey a conçu un récital littéraire et musical autour de la correspondance de Marie de l’Incarnation, née Marie Guyart. À son arrivée à Québec, en 1639, c’est un pays tout neuf que découvre la future fondatrice des Ursulines. Mais c’est surtout un pays de glace, de froid et de vastes espaces, où survivre demeure un combat de tous les jours. Poésie et chansons d’auteurs québécois, chants de la NouvelleFrance et airs classiques figurent également au programme de ce spectacle qu’a donné Lucie Bartlett-Jeffrey à plusieurs reprises l’été dernier en France. Samedi 28 septembre, à 14 h, au local 140 Z du pavillon Félix-Antoine-Savard. Coût d’entrée : 10 $

Ciné-club philosophique L’atelier Cinéma et philosophie propose cet automne une sélection de cinq longs métrages. Mélangeant de jeunes réalisateurs à d’autres plus établis, cette sélection vise principalement à mettre en valeur la diversité et la vivacité du cinéma européen et américain. Les projections sont suivies d’une discussion. Prochains films à l’affiche : le 10 octobre : Oslo, 31 août (Joachim Trier, 2011) et Melancholia (Lars Von Trier, 2011), le 24 octobre. Les jeudis, à 19 h 30, au local 4117 du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Entrée libre.


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actualités UL

le fil | le 26 septembre 2013

À l’avant, les deux coprésidents de Centraide Université Laval, Richard Buteau, directeur du Service de placement (gauche) et Rénald Bergeron doyen de la Faculté de médecine (droite), en compagnie de Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités internationales (centre). À l’arrière une partie de l’équipe Centraide Université Laval : Camille Perras, Sylvie DeSerres, André Careau, René Hamel, Pierre Métivier, Michel Goulet, Aude Gérard, Stéphanie Roy, Sara Di Zazzo. Absents de la photo : Marcel Monette et Catherine Maisonneuve

Campagne Centraide-Université Laval 2013 C’est avec l’objectif de « dépasser l’objectif » que la campagne Centraide à l’Université Laval a été lancée le jeudi 19 septembre lors d’un dîner au Cercle du complexe Desjardins-Pollack réunissant les membres du comité Centraide-Université Laval, les bénévoles responsables de la sollicitation, les représentants officiels de l’Université et les représentants de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches. Chaque année, à l’instar de plusieurs organismes, les membres de l’Université Laval sont nombreux à exprimer leur générosité

Semaine de la culture La Semaine de la culture bat son plein à l’Université Laval! Plus d’une soixantaine d’activités les plus diverses vous attendent jusqu’au 29 septembre sur le campus et hors les murs : expositions diverses, conférences, débats, musique, poésie, théâtre, sans compter tous les kiosques sur des initiatives étudiantes. Bref, vous en aurez plein la vue ! Participez en grand nombre ! Pour plus d’information sur le programme : www.culture.ulaval.ca

À l’occasion de la Semaine de la culture UL, un défilé des drapeaux représentant toutes les nationalités sur le campus a eu lieu dimanche dernier, lors du match opposant le Rouge et Or aux Carabins de Montréal.

en contribuant à la campagne de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches. Les besoins demeurent toutefois non comblés. De fait, Centraide estime qu’il manque 1 million de dollars à court terme pour que ses 210 organismes associés assurent le soutien et les services essentiels auprès de 100 000 de nos concitoyens. Dans ce contexte, l’objectif de la campagne universitaire a été fixé à 430 000 $. Mais les coprésidents, Richard Buteau, directeur du Service de placement, et Rénald Bergeron, doyen de la Faculté de médecine,

ne cachent pas leurs grandes ambitions. Pour dépasser ce montant, trois stratégies seront mises en œuvre pour impliquer toute la communauté universitaire. Tout d’abord, de nombreux bénévoles seront mobilisés sur le campus et feront appel à la générosité des employés pour soutenir la campagne de sollicitation qui se déroulera jusqu’au 11 octobre. Une « Opération Câlin » de grande envergure sera organisée du 7 au 11 octobre 2013 pour solliciter les gens de la communauté à donner. Cette activité originale

permettra d’échanger un câlin contre un don. Finalement, afin d’impliquer les citoyens de Québec dans la campagne, le Rouge et Or présentera, le 20 octobre prochain, un match spécial au cours duquel Centraide sera à l’honneur.

Pour plus d’informations sur la campagne Centraide UL, visitez : www.ulaval.ca/ Centraide.


pharmacie

le fil | le 26 septembre 2013

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1 Fioles et flacons divers contiennent des concoctions qu’on ne trouve plus en pharmacie aujourd’hui. 2 L’exposition « Edmond Giroux (1837-1905), pharmacien », figure illustre d’une dynastie de pharmaciens québécois, est présentée dans le Hall Marcelle-et-Jean-Coutu du pavillon Ferdinand-Vandry jusqu’au 29 septembre. 3 Un des ordonnanciers d’Edmond Giroux qui lui servait à colliger par ordre chronologique toutes les prescriptions reçues. À l’époque, il fallait faire sans l’ordinateur ! 4 L’exposition présente du matériel qui servait à la fabrication de préparations magistrales et à la mesure de médicaments.

Pilules de Blaud et autres curiosités Un crochet par le hall Marcelle-et-JeanCoutu du pavillon Ferdinand-Vandry permet de remonter les traces étonnantes du passé de la pharmacie au Québec par Brigitte Trudel Comment se pratiquait la pharmacie chez nous au 19e siècle ? Quelles médications, quelles posologie ? L’exposition « Edmond Giroux (1837-1905), pharmacien », figure illustre d’une dynastie de pharmaciens québécois, permet d’en apprendre un chapitre sur le sujet. Présenté par la Société québécoise d’histoire de la pharmacie (SQHP) à l’occasion de la Semaine de la culture, l’événement a lieu jusqu’au 29 septembre prochain. Qui était Edmond Giroux ? Issu d’une famille de Québec qui a compté huit pharmaciens au fil des générations, formé en partie à la Faculté de médecine de l’Université Laval, il a officié rue Saint-Pierre au cours du 19e siècle. Pourquoi avoir choisi son parcours pour inspirer ce voyage dans le temps ? « Ce pionnier a marqué notre histoire de la

pharmacie, explique Gilles Barbeau principal, responsable de l’exposition et professeur à la Faculté de pharmacie. Sa pratique était avantgardiste et il était très impliqué dans son milieu. » Par exemple, Edmond Giroux a vendu les analgésiques, ancêtres de l’aspirine, presque dès leur apparition, raconte le professeur. Sur le plan professionnel, l’homme a été président de l’Association pharmaceutique de la province de Québec (ancêtre de l’Ordre des pharmaciens du Québec). Il aussi été un instigateur de la Loi de pharmacie signée en 1875. L’adoption de cette loi, explique le professeur Barbeau, a donné aux pharmaciens le contrôle des critères d’accession à leur profession et de formation, les éloignant de la dépendance de la médecine.

L’intérêt du personnage Giroux réside aussi dans son implication sociale. Conseiller municipal durant quelques années, il a aussi présidé la Commission du havre (ancien Vieux-Port de Québec), un poste clé qui le rendait en quelque sorte responsable de la plus grande porte d’entrée de possibles épidémies dans la province. En plus de raconter la vie professionnelle et sociale d’Edmond Giroux, l’exposition décrypte des extraits d’un de ses ordonnanciers (livre de prescriptions). L’outil révèle une foule de renseignements sur les médicaments de l’époque, leurs maux associés et leurs procédés de préparation. Pour le manque d’appétit ? La noix vomique. La fièvre ? Le Salol. L’anémie ? Les pilules de Blaud. Des panneaux explicatifs détaillent ces produits tandis que des artéfacts originaux – mortiers, bouteilles, petites fioles – sont présentés en complément d’information. Un défi sous forme de concours enjoint même le visiteur à déchiffrer une mystérieuse ordonnance datée de 1891. Test auquel entend se

soumettre Anne-Marie Lévesque, visiteuse et étudiante de première année en pharmacie. « Ça pique la curiosité, constate-t-elle. La plupart des produits présentés ici ne me disaient rien. C’est instructif de constater l’évolution du domaine et de faire des liens avec nos connaissances actuelles. » Histoire de la pharmacie : un domaine inexploré

Qu’il soit question de ses balbutiements après la colonisation ou de son évolution par la suite, l’histoire de la pharmacie au Québec est un domaine riche à explorer, note Gilles Barbeau. « Malheureusement, à ce jour, très peu de recherches ont été faites à ce propos », déplore-t-il. La Société québécoise d’histoire de la pharmacie, dont le professeur est membre fondateur et qui a vu le jour en mai dernier, entend pallier au manque. Entre autres moyens, le regroupement, hébergé par l’Université Laval, souhaite créer des bourses de deuxième cycle pour des étudiants en histoire afin d’inciter ces derniers à se pencher sur ce champ de connaissance.

Issu d’une famille de Québec qui a compté huit pharmaciens au fil des générations, Edmond Giroux a été formé en partie à la Faculté de médecine de l’Université Laval


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société

le fil | le 26 septembre 2013

Faire parler les chiffres Un pas de plus vers la communication personnalisée du risque de maladie par Jean Hamann

photo Robert J. Grace

Un trésor sur le campus Le jardin biologique de l’Université rend bien des services aux gens de la communauté par Robert Grace et Glenn Wanamaker Le Jardin communautaire biologique de l’Université Laval (JCBUL) fête ses 35 ans cette année. Ses origines remontent à 1978, année où des membres de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation ont décidé de l’implanter sur le campus. Les jardins communautaires urbains sont maintenant à la mode. D’ailleurs, le jardin est devenu si populaire depuis deux saisons qu’une liste d’attente a dû être créée. L’idée d’un jardin communautaire était visionnaire à la lumière de l’entente de développement durable que les Nations unies ont proposé, au printemps 2012, aux établissements d’enseignement supérieur dans le monde. L’Université Laval s’est d’ailleurs empressée de l’adopter, elle qui a pu alors affirmer qu’elle avait déjà, parmi d’autres réalisations, un jardin communautaire biologique bien enraciné sur son campus. Le jardin est un maillon important, tout comme le Jardin botanique Roger-Van den Hende, de la ceinture verte envisagée par l’architecte Édouard Fiset au

moment de l’aménagement du nouveau campus à SainteFoy, dans les années 1950. Sur le plan environnemental, le jardin contribue à la protection et à la promotion de la biodiversité sur le campus, sans compter qu’il protège le campus contre les effets des îlots de chaleur urbains. Sur les plans social et éducatif, le jardin fait la promotion de la culture biologique et rappelle l’importance de l’agriculture urbaine. Il améliore aussi le milieu de vie des membres de la communauté universitaire, assure l’embellissement des lieux et donne l’occasion aux membres de pratiquer une activité saine qui contribue à une alimentation de qualité. Chaque été, un étudiant y est embauché comme maître-jardinier. De plus, des dons de légumes permettent d’approvisionner les organismes communautaires des environs. À la fois lieu d’échange intergénérationnel et interculturel, le jardin permet à ses membres d’échanger sur leurs connaissances en horticulture et de nouer des liens d’amitié, ce qui rend leur expérience de jardinage riche de multiples façons.

Il n’existe pas une seule et unique façon de bien communiquer la notion de risque de cancer du sein à une patiente. Faute de solution universelle, les professionnels de la santé devraient donc prendre le temps de s’enquérir des préférences personnelles de chaque patiente ou encore de présenter les résultats sous différentes formes afin de s’assurer d’être bien compris. C’est ce qui se dégage d’une étude menée par une équipe formée principalement de chercheurs des Facultés de pharmacie et de médecine, qui vient de paraître dans la revue European Journal of Human Genetics. Les chercheurs ont mené six groupes de discussion à Québec, Montréal et Toronto grâce au concours de 34 femmes qui avaient sollicité du counselling génétique en raison d’antécédents familiaux de cancer du sein. Pendant ces rencontres, une animatrice leur présentait le cas fictif d’une femme de 35 ans dont la mère, la sœur et la tante avaient reçu un diagnostic de cancers du sein ou de l’ovaire au cours des 5 dernières années. Le risque de cancer qui pesait sur la patiente fictive, calculé à partir d’un modèle théorique, était ensuite présenté de six façons différentes : tableau, graphique, risque relatif, risque absolu, chance absolue et échelle visuelle qualitative. Chaque participante devait mentionner le mode qu’elle préférait. Résultat ? La préférence de 56 % des femmes est allée au graphique

présentant deux courbes, l’une montrant le risque de cancer de la patiente au fil des ans, et l’autre le risque de cancer d’une femme n’ayant aucun proche parent ayant eu le cancer. À l’opposé, le risque relatif (exemple : la patiente a 2,3 fois plus de risque d’avoir un cancer du sein qu’une femme sans antécédents

Les chercheurs ont mené six groupes de discussion à Québec, Montréal et Toronto grâce au concours de 34 femmes

familiaux) n’a obtenu aucun vote. Les quatre autres approches se sont divisées les préférences des participantes. La plupart des gens ont de la difficulté à saisir la notion de probabilité, la forme sous laquelle les résultats de risque génétique sont le plus souvent transmis. Même chose pour les sites Web qui proposent des outils pour estimer le risque personnel de cancer : les résultats, souvent présentés sous forme de risque absolu, peuvent conduire les usagers à mal évaluer la menace qui plane réellement sur eux. « En attendant d’avoir mieux, une combinaison de modes de présentation, incluant des éléments graphiques, serait sans doute la meilleure façon de communiquer le risque à chaque personne », estime le premier auteur de l’étude, Michel Dorval. Son équipe poursuit des travaux pour peaufiner la communication du risque. « Nous avons entrepris une enquête auprès de 1000 femmes afin d’établir, à partir de caractéristiques personnelles, quel mode de présentation convient le mieux à chacune. Tout comme la médecine actuelle tend à personnaliser les traitements en fonction des attributs du patient, la communication du risque pourrait aussi être adaptée à son profil personnel », fait valoir le chercheur. L’étude parue dans le European Journal of Human Genetics est signée par Michel Dorval, Karine Bouchard, Jocelyne Chiquette, Wilhelm Dubuisson et Jacques Simard, de l’Université Laval, Christine Maugard (U. de Montréal), et Gord Glendon et Seema Panchal (Mount Sinai Hospital, Toronto).

En absence de solution idéale, une combinaison de modes de présentation serait sans doute la meilleure façon de communiquer le risque de cancer qui pèse sur une personne. photo Centers for Disease Control and Prevention


le fil | le 26 septembre 2013

Frédéric Touchette se joint au Rouge et Or Un ex-membre de l’équipe nationale viendra gonfler à bloc la troupe de ski de fond par Mathieu Tanguay Le club de ski de fond Rouge et Or accueillera cet hiver une recrue d’expérience de grand calibre. L’ex-membre de l’équipe nationale Frédéric Touchette portera les couleurs de l’Université Laval en 2013-2014. C’est un retour aux études qui a motivé la décision du jeune homme de 25 ans. Touchette, qui s’entraînait au Centre national Pierre-Harvey et qui a fait partie de l’équipe canadienne de ski de fond au cours des huit dernières années, suit présentement des cours compensatoires dans le but de s’inscrire l’an prochain en physiothérapie. Le natif de Mont-Saint-Anne n’a pas été épargné par les blessures au cours des deux dernières années. Des problèmes aux artères fémorales lui ont causé beaucoup de souci, au point où il a jonglé avec l’idée d’abandonner complètement son sport préféré. Complètement rétabli, Frédéric Touchette a néanmoins poursuivi sa réflexion tout au long de l’été. « J’avais décidé d’arrêter de skier, mais la compétition m’aurait manqué. Je voulais retourner sur les bancs d’école à temps plein et, avec le programme offert ici, l’occasion était trop belle », affirme-t-il. Le nouveau membre du Rouge et Or place la barre haut en ce qui a trait à ses objectifs cet hiver. « Sur le circuit du NCAA (National Collegiate Athletic Association), j’aimerais me retrouver parmi les trois meilleurs à chaque course. » L’entraîneur-chef du club de ski de fond, Luc Germain, y croit. « Frédéric sera le chef de file de notre équipe, on sait qu’il peut performer à ce niveau, et peut-être même gagner des courses », explique-t-il au sujet de celui qui s’entraîne régulièrement avec un ami bien connu du grand public, Alex Harvey.

L’adaptation au Rouge et Or ne sera donc pas trop difficile pour Frédéric Touchette. « C’est un petit monde, le ski de fond. Je connais déjà pratiquement tous les athlètes, pour les avoir côtoyés lors de certaines compétitions », ajoute ce dernier. Luc Germain, qui a déjà dirigé Touchette sur l’équipe du Québec il y a une dizaine d’années, croit que sa venue aura un effet bénéfique sur le programme de ski de fond de l’Université Laval. « Ça vient démontrer tout notre sérieux. Les meilleurs athlètes au Canada peuvent faire partie du Rouge et Or et continuer à skier à un haut niveau », explique l’entraîneur-chef. La formation féminine de ski de fond a démontré de belles choses l’an dernier. Catherine Auclair a entre autres mis la main sur le titre individuel national, aidant le Rouge et Or à terminer au deuxième rang. Luc Germain est

fébrile devant ce que son équipe masculine pourrait lui offrir cette année. « Le niveau de compétition des gars va s’élever, simplement parce qu’ils vont s’entraîner avec Frédéric et vont tous se pousser un peu plus. » Parmi les plus grands faits d’armes de Frédéric Touchette, notons qu’il a terminé à deux reprises au sixième rang du Championnat du monde des 23 ans et moins et qu’il a été sacré champion canadien senior à l’épreuve de 50 km dès sa première année sur le circuit. La saison 2013-2014 du club de ski de fond débutera par les Universiades d’hiver pour deux de ses membres. Myriam Paquette et Camille Pépin seront à Trentino, en Italie, du 11 au 21 décembre pour se mesurer aux meilleurs athlètes universitaires au monde. Catherine Auclair, initialement choisie pour y participer, a finalement décliné l’offre pour des raisons personnelles. Une première course de la Fédération internationale de ski (FIS) aura lieu contre des adversaires du circuit NCAA les 21 et 22 décembre à Craftbury, au Vermont.

«

Je voulais retourner sur les bancs d’école et, avec le programme offert ici, l’occasion était trop belle

sports

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en bref

photo Pierre Bonenfant

Rugby : l’équipe est de retour à la maison Le club de rugby Rouge et Or retrouvera ses partisans samedi après-midi, à 13 h, lors de la visite du Vert & Or au stade TELUS-Université Laval. Après deux défaites consécutives, la troupe de l’entraîneur-chef Bill McNeil a retrouvé le sentier de la victoire de manière éclatante vendredi dernier à Lennoxville, blanchissant les Gaiters de Bishop’s 63-0. Dans toute l’histoire du Rouge et Or, Sherbrooke n’a jamais réussi à les vaincre. Laval a remporté les neuf affrontements, dont les trois derniers par jeu blanc. Pour réserver vos places, présentezvous à la billetterie du Rouge et Or et profitez-en pour vous procurer un forfait pour le Championnat de rugby féminin de SIC, qui se tiendra sur le campus du 31 octobre au 3 novembre.

Record de participation au 10 km de l’Université Laval C’est le dimanche 15 septembre dernier que se déroulait la 44e édition des 10 km de l’Université Laval, 8e événement au programme du Circuit régional des 10 km. Hôte du Championnat provincial de 10 km en course sur route de la Fédération québécoise d’athlétisme, l’événement regroupait la majorité des meilleurs coureurs et coureuses québécois. Pour une 3e année consécutive, Pier-Olivier Laflamme est sorti grand gagnant de la course, en établissant un nouveau record personnel sur cette distance avec un temps de 30 min 45 s. Ce dernier a réussi à se détacher de ses plus proches concurrents, Baghdad Rachem (31:01) et Daniel Blouin (31:22). Chez les femmes, AnneMarie Comeau a terminé en 35 min et 34 s. Myriam Grenon a suivi pour sa part (36:41) et Lucie Gonthier a complété le podium féminin (37:22).

S’entraîner en toute liberté ! Les cours pour la session automnale ont commencé et vous avez manqué la période d’inscription? Qu’à cela ne tienne, saviez-vous que le PEPS vous propose un menu varié de cours offerts en séances libres? Ces séances vous permettent de vous entraîner selon un horaire flexible. Si vous aimez le yoga, neuf cours sont offerts chaque semaine en formule libre, dont du yoga initiation, du yin yoga et du yoga Pilates. Toujours selon cette même formule, le conditionnement physique sur musique propose des séances de zumba, piloxing et aéroboxe à un coût très abordable. Le cardio-vélo permet aussi de s’entraîner selon un horaire flexible. Pour connaître l’horaire de toutes les activités offertes en séances libres, consultez le www.peps.ulaval.ca, section « Activités libres ». Bonne session !


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au fil de la semaine

le fil | le 26 septembre 2013

Invitation à la création L’École des arts visuels ouvre grand ses portes, samedi, pour la Semaine de la culture. Pas moins de quatre ateliers de création seront offerts pour l’occasion. Vous pourrez faire vos premiers pas en sérigraphie, dessiner des modèles vivants, réaliser un moulage en plâtre ou encore expérimenter la photographie en mouvement. Tout est possible ! Vous pourrez aussi en profiter pour jeter un coup d’œil à l’exposition de Jacques Samson, « Vecteurs et embranchements », ou encore découvrir les aires de l’École. image Nathalie Cauvi Samedi 28 septembre, de 12 h à 17 h, à l’édifice La Fabrique située au 295, boulevard Charest Est. Information : caroline.tard@arv.ulaval.ca.

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27/09

27/09

Fenêtre sur l’extérieur

Ville, banlieue et campagne vues par le cinéma québécois

Polyglotte d’un jour

Culture et sciences de la santé

Concert gala La culture autour d’un piano microbienne des fromages d’ici

C’est aujourd’hui qu’a lieu le vernissage de l’exposition « Vues extérieures » de l’étudiante en arts visuels Julie Bouffard, présentée à la salle d’exposition du pavillon AlphonseDesjardins. Par la photographie et la vidéo, l’étudiante aborde de façon poétique et formelle la fenêtre. Ce thème l’amène à cadrer le paysage extérieur ou encore à manipuler les images en accumulant plusieurs séquences ou photographies d’une même scène, créant ainsi une discontinuité temporelle.

Si les langues étrangères vous intéressent, pourquoi ne pas faire un tour, demain vendredi, à un des deux La professeure au Midis de l’École de langues Département de sociologie Andrée Fortin s’est penchée à l’occasion de la Semaine de la culture ? Le premier, sur 250 films de fiction « Se présenter en japonais québécois réalisés de 1965 et en chinois », comprend à 2010 afin d’étudier les deux minicours suivis d’un représentations sociales de atelier d’origami et d’une la ville, de la banlieue et dégustation de thé. Le de la campagne. Elle viensecond, intitulé « Langues dra révéler les principaux d’Europe », vous permettra constats de cette étude de vous initier à l’allemand, colossale lors d’une conféà l’italien et au russe et sera rence midi qu’elle donnera demain. Si la représentation suivi de deux cours ateliers de la ville est plutôt négative sur la terminologie et la nourriture. Bienvenuto ! dans l’ensemble, celle de la banlieue, tout au contraire, Jusqu’au 13 octobre, à Vendredi 27 septembre, de s’avère positive. De plus, la Salle d’exposition du 11 h 30 à 13 h 15. Les cours l’espace de référence pavillon Alphonsede japonais et de chinois se passe graduellement de la Desjardins (local 2470). déroulent au grand salon ville-centre à la banlieue Le vernissage a lieu du pavillon Ernest-Lemieux pavillonnaire, qui apparaît aujourd’hui jeudi 26 septem- comme un lieu complexe alors que les cours d’allebre, de 18 h 30 à 20 h. Heures et autosuffisant dans lequel mand, d’italien et de russe d’ouverture : du lundi au se donneront dans la cour sont ancrées les mémoires vendredi de 9 h à 16 h 30. intérieure du pavillon individuelles. Ferdinand-Vandry. Vendredi 27 septembre, à midi, au local 1613 du pavillon Félix-AntoineSavard.

Étonnante proposition que ces deux conférences qui permettront de se « cultiver » sur les sciences de la santé. Durant la première, le docteur Marc Desmeules présentera l’évolution historique de la révulsion, une approche thérapeutique qui consiste à guérir une congestion pulmonaire en appliquant une mouche de moutarde ou des ventouses. La deuxième portera sur l’image du pharmacien dans la littérature et au cinéma. Le professeur de pharmacie à la retraite Gilles Barbeau illustrera, par des extraits de livres et de films, comment la société se représentait ce métier. Ces deux activités s’inscrivent dans la Semaine de la culture. Vendredi 27 septembre, à 19 h (La révulsion : réflexions sur une approche thérapeutique millénaire) et 19 h 45 (Littérature et cinéma : l’image du pharmacien), à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins.

Comme point culminant de la Semaine de la culture, la Faculté de musique présente un concert qui mettra en valeur la richesse sonore de sa nouvelle acquisition : un Yamaha CFX. Deux professeurs de piano, Arturo Nieto-Dorantes et Maurice Laforest, ainsi que deux étudiants, Mikaël Francoeur et Jean-William Mantha, démontreront leur savoir-faire en interprétant des œuvres de Chopin, Ravel, Debussy, Gougeon et Rachmaninov. Les pianistes jazz Rafael Zaldivar et Sébastien Champagne termineront en beauté la soirée en jouant leurs compositions. Vendredi 27 septembre, à 19 h 30, à la salle HenriGagnon du pavillon LouisJacques-Casault. On se procure un laissez-passer gratuit en se rendant au bureau 3312 du Casault durant les heures de bureau.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

28/09

Toujours dans le cadre de la Semaine de la culture, l’association étudiante de la Mini-fromagerie vous convie à visiter son kiosque samedi afin d’en savoir plus sur les cultures microbiennes au service de la fabrication des fromages québécois. Vous pourrez même déguster des fromages préparés par des étudiants du programme des sciences et technologies des aliments. Samedi 28 septembre, de 11 h à 17 h, dans le hall du pavillon AlphonseDesjardins.


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