Le Fil 19 janvier 2016

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Innover pour mieux enseigner p3

Festif, notre patrimoine ! p8-9

Volume 52, numéro 15 19 janvier 2017

L’ITIS : 10 ans déjà !

L’Institut technologies de l’information et sociétés (ITIS) souffle ses dix bougies et marque le coup en invitant des experts du numérique à échanger leurs points de vue sur ce secteur en pleine ébullition. p5


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médecine

en bref

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À couper le souffle Les faux diagnostics d’asthme seraient très courants au Canada par Jean Hamann

Le projet Scan Pyramids fait la manchette Le projet international Scan Pyramids, auquel est associée l’équipe de Xavier Maldague du Département de génie électrique et de génie informatique, a retenu l’attention de deux médias dans leur revue scientifique de l’année 2016. Les travaux menés au cours des derniers mois par ce consortium international ont révélé la présence d’anomalies structurales qui correspondraient à un couloir et à une petite chambre sur la face nord de la pyramide de Khéops. Cette percée figure parmi les 25 découvertes importantes réalisées l’année dernière selon le portail Web MSN. Elle se retrouve également dans la liste des 15 découvertes scientifiques qui ont marqué l’année 2016 selon Paris Match. photo Bulle Plexiglass Pour en savoir plus sur ce projet : lefil.ulaval.ca/coeur-kheops-37808/

Prix Reimagine Education en développement durable En décembre, l’Université Laval a remporté la médaille d’argent dans la catégorie « Life Sciences » du concours Reimagine Education pour sa démarche globale en développement durable (DD). L’Université s’est distinguée par son approche en développement durable comme mode de vie pour tous les membres de la communauté universitaire, et ce, dans 10 actions clés, dont la formation, la recherche, le déplacement durable et les saines habitudes de vie. Suivant sa mission d’éducation, l’Université souhaite que les membres de sa communauté deviennent des agents de changement en proposant une approche globale en formation. Ainsi, les étudiants des programmes de baccalauréat sont initiés aux enjeux du DD au cours de leur cheminement scolaire. De plus, 382 cours sont reconnus comme des cours en développement durable dans plus de 75 programmes. Soulignons que 527 universités provenant de 56 pays avaient déposé leur candidature pour les Reimagine Education Awards. Pour plus d’info sur le concours : reimagine-education.com/

Environ le tiers des personnes qui ont récemment reçu un diagnostic d’asthme ne seraient pas asthmatiques. C’est ce que suggère une étude publiée le 17 jan vier dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) par une équipe de chercheurs canadiens, dont fait partie LouisPhilippe Boulet, professeur à la Faculté de médecine, chercheur à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval et titulaire de la Chaire en transfert de connaissances, éducation et prévention en santé respiratoire et cardiovasculaire. Les chercheurs arrivent à cette conclusion après avoir étudié le cas de 613 patients canadiens qui avaient reçu un diagnostic d’asthme au cours des cinq dernières années. Ils ont soumis ces personnes à une série de tests respiratoires, notamment des tests de spirométrie considérés essentiels dans le diagnostic de l’asthme. « Le spiromètre permet de mesurer différents paramètres liés aux fonctions respiratoires, notamment le débit de l’air expiré, explique Louis-Philippe Boulet. Il s’agit donc d’un test objectif pour déterminer si une personne souffre d’un rétrécissement des voies respiratoires et pour en évaluer la sévérité. Si ce test est normal, on peut aussi évaluer la réactivité des bronches et ainsi confirmer ou infirmer le diagnostic. » Ces tests ont révélé que 33 % des sujets ne souffraient pas d’asthme au moment de l’étude. Comme les cas de rémission d’asthme sont rares chez l’adulte, les chercheurs en concluent que, dans une forte proportion

des cas, il s’agit probablement de faux diagnostics. « Environ 80 % de ces personnes prenaient des médicaments contre l’asthme, signale le professeur Boulet. Nous avons prudemment retiré cette médication et plus de 90 % d’entre elles ont pu cesser complètement la prise des médicaments pour l’asthme, ce qui confirme notre hypothèse. » L’analyse des dossiers médicaux de 530 sujets de l’étude a révélé que, dans 49 % des cas, le diagnostic d’asthme avait été posé sans que le médecin traitant ait demandé de tests respiratoires. « On imagine mal qu’un médecin pose un diagnostic d’hypertension ou de diabète sans avoir mesuré la pression artérielle ou la glycémie de son patient au préalable, commente le chercheur. Pourtant, c’est ce qui se produit souvent avec l’asthme. Pour diverses raisons, dont les problèmes d’accessibilité réels ou perçus aux tests respiratoires, la surcharge de travail des médecins de première ligne ou les réticences des patients, ces tests ne sont pas systématiquement effectués avant qu’il y ait un diagnostic d’asthme, même si les guides thérapeutiques l’exigent. » Les examens médicaux pratiqués sur ces faux asthmatiques ont permis de constater que 28 % n’avaient au cune maladie ou souffraient de problèmes mineurs comme des allergies ou des brûlements d’estomac. Par contre, 2 % souffraient de maladies cardiaques ou d’hypertension pulmonaire. « Plusieurs des symptômes de l’asthme ressemblent à ceux d’autres maladies, souligne Louis-Philippe Boulet. C’est pourquoi les personnes

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

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On imagine mal qu’un médecin pose un diagnostic d’hypertension sans avoir mesuré la pression artérielle de son patient. Pour l’asthme, le diagnostic est souvent posé sans tests respiratoires.

qui ont reçu un diagnostic d’asthme sans passer de tests respiratoires devraient en discuter avec leur médecin, surtout si leurs médicaments produisent peu d’effets sur leur condition. » Contrairement à ce que cette étude porte à croire, la prévalence de l’asthme, estimée à 8,5 % dans la population canadienne, n’est pas surestimée. « Notre étude suggère qu’il pourrait y avoir un surdiagnostic dans le tiers des cas, mais le nombre de personnes qui souffrent d’asthme sans le savoir est probablement aussi grand. Même si l’asthme est facile à diagnostiquer correctement, il reste beaucoup de travail à faire pour sensibiliser les médecins et les patients », constate le professeur Boulet. Dirigée par le professeur Shawn Aaron de l’Université d’Ottawa, l’étude parue dans le JAMA est signée par 15 chercheurs associés au Réseau canadien de recherche en santé respiratoire.

Le spiromètre permet d’obtenir une mesure objective du rétrécissement des voies respiratoires causé par l’asthme. La moitié des diagnostics d’asthme sont posés sans tests respiratoires de ce type, même si les bonnes pratiques médicales l’exigent. photo Cosmed

Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Caroline Leclerc, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Josée Nadeau

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

Placements publicitaires Claudine Trudel 418 656-2131 poste 6415 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


actualités UL

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Les innovations visent à former des professionnels bien formés, aux compétences variées, capables de s’adapter aux besoins grandissants des patients

Dans le centre Apprentiss, situé au pavillon Ferdinand-Vandry, les étudiants apprennent dans des environnements recréant des milieux cliniques variés. Ses quatre principaux secteurs d’apprentissage sont les soins spécialisés, les soins généraux, la pharmacie et la réadaptation.

Des outils novateurs pour former la relève en santé Une nouvelle chaire de leadership en enseignement appuiera le développement et la diffusion des innovations en enseignement des sciences de la santé à l’Université par Yvon Larose Le Programme de chaires de leadership en enseignement (CLE) de l’Université Laval approche de la trentaine de chaires. La plus récente, lancée le jeudi 19 janvier au pavillon Ferdinand-Vandry, porte sur la pédagogie des sciences de la santé. Son nom : Chaire de leadership en enseignement en pédagogie des sciences de la santé AMQ-AMC-MD. Pour la première fois, la Faculté de médecine se dote d’un tel outil de développement. Pour la première fois également, une telle chaire aura deux cotitulaires. La création de cette nouvelle chaire est rendue pos­sible grâce au soutien financier de l’Association médicale du Québec, de l’Association médicale canadienne et de Gestion financière MD. « Tout en s’inscrivant dans le dévelop­ pement global de la Faculté de médecine, ce nouveau pôle d’expertise scientifique contribue au maintien d’une profession médicale avant-gardiste et au bien-être de la population », a déclaré le recteur Denis Brière lors du lancement. Pour sa part, le doyen Rénald Bergeron a souligné le travail collaboratif extraordinaire à l’origine de la Chaire. « Cette CLE, a-t-il dit, confirme notre expertise pédagogique en appui aux enseignants et aux programmes de formation et notre volonté de partager notre savoir en sciences de la santé pour le bénéfice de la population. » Le mandat de la nouvelle CLE consistera à répertorier, à développer et à implanter, à partir de données probantes, dans les programmes de la Faculté de médecine et dans d’autres universités à travers le pays et le monde, diverses pratiques pédagogiques innovantes pour optimiser l’enseignement, améliorer les méthodes professorales et

bonifier l’enseignement des étudiants de tous les niveaux. La Chaire favorisera une approche de scholarship, soit une démarche axée sur la rigueur scientifique des méthodes d’apprentissage, l’évaluation par les pairs et le partage des résultats. « Nos étudiants reçoivent une bonne formation à la base et, grâce à la Chaire, nous allons tenter de rendre cette formation encore meilleure », explique Miriam Lacasse, médecin clinicienne à l’Unité de médecine familiale Laurier, cotitulaire de la Chaire et professeure au Département de médecine familiale et de médecine d’urgence. « Si l’approche pédagogique est meilleure, l’enseignement

devrait l’être également, poursuit-elle. À terme, l’acquisition des connaissances chez les étudiants sera améliorée et la mise en pratique qu’ils en feront contribuera, finalement, à un système de santé amélioré. » La décision de créer une CLE en ce do­­ maine répond à une volonté facultaire. « La Faculté de médecine voulait encourager les innovations pédagogiques et les diffuser, souligne Miriam Lacasse. De nombreuses personnes dans plusieurs programmes en sciences de la santé conçoivent, souvent en vase clos, de nouvelles façons d’enseigner et d’évaluer les étudiants de tous les niveaux. Mais bien souvent ces innovations ne sont pas diffusées auprès des autres programmes à l’Université, ni auprès des facultés de médecine à l’échelle ­nationale ou internationale, ni dans la communauté scientifique. C’est pourquoi nous voulons créer un esprit de réseautage qui en favorisera la diffusion. » Alexandre Lafleur travaille au CHU de Québec – Université Laval et est professeur

Le mandat de la nouvelle CLE consiste à répertorier, à développer et à implanter, à partir de données probantes, dans les programmes de la Faculté de médecine et dans d’autres universités à travers le pays et le monde, diverses pratiques pédagogiques innovantes pour optimiser l’enseignement, améliorer les méthodes professorales et bonifier l’enseignement des étudiants de tous les niveaux.

de clinique au Département de médecine. Il est le cotitulaire de la Chaire. Il rappelle que l’enseignement aux futurs professionnels de la santé bénéficie d’efforts d’optimisation considérables de par le monde depuis une vingtaine d’années. À l’Université, plusieurs innovations dignes d’intérêt ont ainsi vu le jour, comme le centre Apprentiss, l’un des plus grands complexes de simulation en sciences de la santé au monde. « Ces innovations, soutient-il, visent à former des professionnels bien formés, aux compétences variées, capables de s’adapter aux besoins grandissants des patients et engagés pour la santé de notre population. » Miriam Lacasse et Alexandre Lafleur sont déjà chacun engagés dans divers projets innovants. Avec une douzaine de collaborateurs universitaires du Québec, de l’Ontario et de la Suisse, la médecin clinicienne effectue la revue systématique des interventions faites dans le monde en matière d’aide à l’étudiant en difficulté. « Cette collaboration internationale, explique Miriam Lacasse, va nous donner un répertoire établissant quelles interventions peuvent être bénéfiques pour les étudiants aux prises avec des difficultés dans le cours de leur formation, que ce soit pour faciliter le raisonnement clinique, la communication, le professionnalisme, etc. » Alexandre Lafleur, lui, travaille sur un projet d’évaluation d’un stage c­ linique de nuit récemment im­­planté pour les médecins résidents en milieu hospitalier. « Avec d’autres facultés de médecine, p ­ récise-t-il, nous avons créé, dans cinq hôpitaux, un tel stage afin de renforcer la valeur pédagogique des gardes de nuit. Ces gardes ont un maximum de 16 heures consécutives et consistent en la prise en charge des cas urgents. Le Québec est précurseur dans l’implantation de ce modèle faisant une grande place au ­travail d’équipe interdisciplinaire. » Vidéo présentant les ­titulaires et les objectifs de la Chaire : we.tl/p3QzplEOEw


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politique

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L’activité vise notamment à analyser les facteurs qui ont poussé les ­sondeurs à sous-estimer les intentions de vote en faveur de Donald Trump

Donald Trump, accompagné de son fils Barron et de sa femme Melania, lors de la soirée électorale présidentielle, au Hilton Midtown de New York. photo CP / EPA, Shawn-Thew

Donald Trump, la suite Les délégués du Québec à Chicago et à Boston reviennent sur l’élection imprévue du nouveau président américain lors d’une conférence qui se déroulera ce 19 janvier au Cercle par Pascale Guéricolas La victoire de Donald Trump et la défaite de sa rivale démocrate, Hillary Clinton, ont surpris la plupart des observateurs de la scène politique américaine. Le Centre sur la sécurité internationale et le ministère des Relations internationales et de la Franco­phonie, en collaboration avec le Groupe d’étude, de recherche et de formation internationales ainsi que la Société des ­relations internationales de Québec, veulent com­prendre pourquoi très peu de son­d eurs avaient prévu l’élection du candidat républicain. Il s’agit aussi d’envisager quelles vont être les conséquences ici de l’arrivée à la Maison-Blanche d’une équipe tournée davantage vers le protectionnisme que le libreéchange. Éric Marquis et MarieClaude Francoeur, respectivement délégués du Québec à Chicago et à Boston, vont donc partager avec le public leur vision de l’avenir des relations entre le Québec et les États de la NouvelleAngleterre. Animée par Jonathan Paquin, professeur au Département de science politique, cette activité vise notamment à analyser les

facteurs qui ont poussé les sondeurs à sous-estimer les intentions de vote en faveur de Donald Trump. « Seul le quotidien Los Angeles Times, qui se basait sur le

travail effectué par les sondeurs de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), prédisait la ­victoire du candidat républicain », remarque ce spécialiste de la poli­ tique étrangère américaine. À ses yeux, plusieurs sondages contenaient des problèmes méthodologiques. Par exemple, certains se sont trop concentrés sur les échantillons d’électeurs sollicités sur Internet. Jonathan Paquin donne également l’exemple d’un site amé­ ricain fondé par un statisticien,

Five­ThirtyEigth, dont le nom est un clin d’œil au nombre de délégués du collège électoral chargés d’élire le président. « Beaucoup d’ana­lystes se référaient à ce site, qui a prédit avec exactitude les résultats des élections américaines dans 49 États sur 50 en 2008 et en 2012, note le politologue. Cepen­ dant, Five­ThirtyEigth compile beaucoup de sondages, sans forcément prendre en compte la valeur de chacun. Il s’est radicalement trompé en donnant Hillary Clinton en avance tout au long de la campagne. »

La conférence abordera aussi les conséquences pour le Canada de l’arrivée à la Maison-Blanche d’une équipe tournée davantage vers le protectionnisme que le libre-échange.

Un autre problème méthodo­ logique est le manque de prise en compte du vote local. C’est la cinquième fois de l’histoire américaine qu’un candidat à la présidence l’emporte sur son rival même s’il détient moins de voix à l’échelle du pays. Cela démontre donc l’importance pour le gagnant de disposer d’appuis dans un très grand nombre d’États. Reste à savoir comment les ­d élégués du Québec envisagent désormais l’avenir d’un accord commercial comme l’ALENA, que Donald Trump a souvent remis en cause durant la campagne électorale. Avec l’appui du Congrès, la nouvelle administration américaine pourrait faire voter des lois protectionnistes qui, par exemple, empêcheraient les entreprises canadiennes de construction de postuler sur des grands chantiers publics américains. « De telles mesures ont déjà été prises en 2010, avant que le président Barack Obama ne fasse une exception pour le Canada », rappelle Jonathan Paquin. La rencontre aura lieu ce 19 janvier, de 11 h 30 à 13 h, au Cercle (locaux 4512-4514) du pavillon Alphonse-Desjardins. L’activité organisée par les Hautes Études internationales (HEI) est gratuite, mais il faut s’inscrire pour y assister : hei.ulaval.ca/analyse-desresultats-des-presidentielles-­ americaines--activite-du-csi.


technologies Au diapason du numérique depuis dix ans

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Très dynamique, l’ITIS réunit plus de 150 chercheurs et près de 35 regroupements et chaires de recherche à l’Université Laval

Avec les données massives, les applications mobiles et les objets connectés, entre autres, le numérique laisse entrevoir un monde rempli de possibilités.

L’ITIS souffle ses dix bougies et marque le coup en invitant des experts du numérique à échanger leurs points de vue sur ce secteur en pleine ébullition par Matthieu Dessureault Vers quoi tend la recherche sur le numérique ? Quels sont les enjeux dans ce domaine ? Sur quelles priorités doit-on se concentrer dans le développement d’innovations en technologies de l’information ? Comment envisager les collaborations entre les chercheurs, le milieu des affaires et l’ad­ ministration publique ? Toutes ces questions, et bien plus encore, seront discutées, jeudi prochain, au ­c olloque « Numérique et innovations : enjeux, perspectives, col­l aborations  ». L’événement, ouvert à tous, viendra du même coup sou­ ligner le dixième anniversaire de l’Institut techno­ logies de l’information et sociétés (ITIS). Très dynamique, cette organisation de l’Université Laval réunit plus de 150 chercheurs intéressés par le numérique. Depuis sa création, elle a su se tailler une place importante dans

le monde de la recherche. « Dix ans, c’est une période relativement courte pour un institut, mais ça représente aussi une somme considé­ rable d’activités, souligne son directeur, Paul Fortier. Il nous semblait important de marquer cet anniversaire et de faire un bilan de nos réalisations, mais on ne voulait pas simplement regarder le passé ; on voulait aussi réfléchir à l’avenir. C’est pourquoi nous avons invité des experts du numérique issus à la fois de l’Université Laval et de l’extérieur du campus pour dresser un panorama des perspectives de ce secteur d’activité. » À l’instar de Guillaume Latzko-Toth et de Sébastien Tremblay, tous deux professeurs à l’Université et respectivement codirecteur du Laboratoire de communication médiatisée par ordi­ nateur et directeur scientifique de l’Unité mixte de re­­ cherche en sciences urbaines,

« En science, il est dangereux d’essayer de prédire l’avenir. Il n’existe pas de boule de cristal. Les conférenciers parleront plutôt des tendances à observer ou des secteurs dans lesquels le numérique sera de plus en plus utilisé. Le but est de créer un langage commun entre les différentes disciplines. Le numérique peut être un outil pour favoriser l’interdisciplinarité dans le monde de la recherche », dit Paul Fortier. S’il est difficile de prédire l’avenir du numérique, celui de l’ITIS promet de belles surprises. Parmi ses nombreux projets, l’organisation entend accentuer ses partenariats à l’international et renforcer ses liens avec les étudiants. « L’Institut veut

développer des ententes avec des organismes internationaux et être davantage au service des étudiants. Nous comptons offrir des formations sur différents thèmes. L’une des manifestations de cette volonté serait une école d’été, qui pourrait se répéter année après année, et ce, à partir de l’été 2018 », conclut le directeur. Le colloque « Numérique et innovations : enjeux, perspectives, collaborations » se déroulera le jeudi 26 janvier, de 13 h à 17 h, à l’Espace-Jardin du pavillon AlphonseDesjardins. L’entrée est libre. L’inscription est nécessaire à l’adresse bit.ly/2h6Aadv.

de nombreux spécialistes partageront leur vision. On pourra entendre, entre au­­ tres, Pierre Pedneau (SOVAR), Isabelle Genest (LE CAMP) et Frédéric Martel (Ville de Québec). La directrice scientifique du Fonds de re­­ cherche du Québec – Société et culture, Louise Poissant, et le dirigeant principal de l’information au Secrétariat du Conseil du trésor, Benoit Boivin, discuteront du financement de la recherche en numérique et de la stratégie gouvernementale en technologies de l’information. Le numérique, comme on le sait, est un domaine complexe où la moindre innovation devient obsolète en très peu de temps. Prévoir l’avenir de la recherche dans ce secteur est donc un pari impossible à relever. Il n’empêche que l’on peut entrevoir un monde rempli de possibilités, notamment avec la robotique, les données mas- Parmi ses nombreux projets, l’organisation entend accentuer ses partenariats à l’international sives et les objets connectés. et renforcer ses liens avec les étudiants.


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recherche

Chef de file international en électrodialyse L’Université Laval se classe au 2e rang mondial pour le nombre d’articles scientifiques parus sur le sujet entre 1991 et 2014 par Brigitte Trudel Cette distinction notable a été dévoilée dans une récente étude bibliométrique indépendante réalisée par des chercheurs chinois. Elle est attribuable aux travaux de l’équipe de Laurent Bazinet du Département des sciences des aliments et de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels. Sur une période de 24 ans, le pro­ fesseur Bazinet a publié 87 articles, dont 68 pour lesquels il est l’auteur de correspondance, rapporte l’étude parue dans le Journal of the Chemical Society of Pakistan. Ces statistiques lui confèrent en termes de productivité le premier rang mondial parmi tous les chercheurs du domaine. « Pour notre établissement et son leadership, la portée d’un tel classement est énorme, indique le professeur. Cela confirme qu’on se situe vraiment au sommet. » Toujours selon la même étude, le Canada arrive au 6e rang des 20 pays les plus productifs en recherche sur l’électrodialyse. « L’Univer­ sité Laval est à la base de ce positionnement puisque 90 % de ce qui se fait dans le domaine au pays provient de chez nous », ajoute Laurent Bazinet.

Les recherches qui occupent le professeur permettent es­­ sentiellement de séparer et d’extraire les molécules d’intérêt d’un aliment ou d’un coproduit pour le valoriser, et ce, sans aucun produit chi­ mique. L’opération se fait plutôt à l’aide d’une technologie comportant des membranes sur lesquelles est appliqué un faible champ électrique. Le chercheur est d’ailleurs titulaire de la Chaire de recherche industrielle CRSNG en procédés électromembranaires, lancée officiellement en no­­ vembre dernier. Grâce à cette chaire, il espère notamment développer de nouveaux produits à très haute valeur ajoutée afin de répondre aux besoins de l’industrie bioalimentaire. « Les résultats de la recherche chinoise arrivent à point nom­mé, note Laurent Bazinet. Ils serviront d’outils précieux pour contribuer à la performance de la Chaire. » En plus de souligner la productivité de Laurent Bazinet et de son équipe, l’étude chinoise valorise leur travail à d’autres égards. D’abord, selon un indice qui mesure le nombre de citations des pu­­ blications, elle place le professeur Bazinet en troisième position de tous les scien­ tifiques de son domaine.

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L’Université Laval est à la base de ce positionnement puisque 90 % de ce qui se fait dans le domaine au pays provient de chez nous

Les recherches faites à l’Université permettent essentiellement de séparer et d’extraire les molécules d’intérêt d’un aliment ou d’un coproduit pour le valoriser, et ce, sans aucun produit chimique. photo Dany Vachon

Il s’agit d’un constat de reconnaissance et de crédibilité auprès de ses pairs très significatif pour le chercheur. Ensuite, l’étude fait ressortir le caractère précurseur des re­­ cherches menées par Laurent Bazinet et les membres de son laboratoire en soulignant des avancées marquantes dans le domaine qui leur sont direc­ tement attribuables. La technologie dont il est question, l’électrodialyse avec membrane de filtration, a été ­d éveloppée et introduite par l’équipe du professeur Bazinet. Ses applications multiples ont notamment permis de produire du jus de canneberge enrichi en antioxydants et des fractions peptidiques bioactives ayant des effets antidiabétique, antimicrobien ou encore antihypertenseur. Enfin, les auteurs chinois terminent leur article en mentionnant un procédé parmi les plus prometteurs dans le domaine de l’électrodialyse : l’application sur les membranes de champs électriques pulsés en remplacement du courant direct en continu ­t raditionnellement utilisé. Laurent Bazinet et son équipe concentrent justement leurs efforts sur cette nouvelle piste de recherche depuis plus de sept ans. « Cela prouve que les avenues qu’on a choisi d’emprunter s’avèrent judicieuses, fait valoir le chercheur. En effet, à ce jour, dans toutes nos analyses, cette méthode s’est révélée d’une incroyable efficacité en plus d’être avantageuse économiquement. » Selon le professeur, la pertinence de ses explorations actuelles vaudra à son laboratoire une reconnaissance in­­ ternationale accrue, augmentant ainsi le nombre de pays, déjà au nombre de 12, avec lesquels établir des collaborations. « Et pour favoriser l’obtention de subventions, une telle mention, c’est de l’or », se réjouit-il. Voilà qui devrait se traduire par encore plus d’expéri­ mentations, d’analyses et d’articles pour ce prolifique scientifique qui se décrit luimême comme un hyperactif de la recherche. Il tient toutefois à mentionner que l’intérêt élevé des étudiants et leur motivation à réaliser des études de 2e et 3e cycles dans ce domaine en pleine ébullition contribuent sans aucun doute à sa propre productivité en tant que chercheur. Pour en savoir plus sur les travaux de Laurent Bazinet : bit.ly/2iKdOMw

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sur un nouveau logo alimentaire Q Informer les gens sur la valeur ­ utritionnelle des aliments qu’ils n consomment à l’épicerie ou au ­restaurant a-t-il un effet dans la lutte contre l’obésité ?

Véronique Provencher

Le gouvernement canadien veut imposer, d’ici 5 ans, un logo sur l’emballage de tous les aliments contenant plus de 15 % de la valeur quotidienne maximale en gras saturés, en sucre ou en sel. Selon Santé Canada, cette mesure pourrait inciter les fabricants à modifier leurs recettes pour ne pas subir cette mauvaise publicité. Des experts de la Société canadienne de nutrition et de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF), dont fait partie Véronique Provencher, étudient cette proposition. La professeure à l’École de nutrition se prononce sur l’utilité de ce logo pour lutter contre l’épidémie d’obésité.

Q Quelles informations supplé­ mentaires le nouvel étiquetage de Santé Canada procurera-t-il aux consommateurs ? R Actuellement, les fabricants d’aliments doivent obligatoirement indiquer la liste des ingrédients sur leurs étiquettes. Le tableau des valeurs nutritives, souvent situé à l’arrière de l’emballage, détaille, pour sa part, les teneurs en calories, en lipides et en protéines. Certains fabricants ajoutent aussi des mentions facultatives comme « faible en gras » ou « riche en fibres ». Évidemment, les industriels dont le produit alimentaire contient beaucoup de sucre ne le spécifient pas. Voilà pourquoi Santé Canada propose d’apposer un symbole visuel clair qui se trouverait à l’avant du paquet. Il reste à savoir si cette approche a une véritable efficacité. Actuellement, les données manquent pour savoir si le consom­ mateur va choisir les craquelins avec le logo « faibles en gras » parmi toute l’offre alimentaire. On ne sait pas non plus combien il en mangera. Certaines études montrent aussi que les acheteurs croient à tort que les produits affichant ce genre d’étiquette de couleur neutre seraient davantage « santé ». En fait, il vaut mieux que les logos portent les couleurs des feux de si­­ gnalisation – vert, orange ou rouge – pour aider les consommateurs à ­comprendre les informations nutritionnelles disponibles.

R Les différentes études montrent qu’il existe des limites à la quantité d’informations qui seront considérées par un consommateur. En effet, de nombreux facteurs influencent nos choix liés à l’alimentation. Il suffit de penser aux goûts alimentaires de nos proches, à notre revenu, à notre éducation et au temps consacré à la cuisine. Par contre, de telles informations nutritionnelles ont des effets indirects intéressants. Parfois, elles incitent l’industrie alimentaire à revoir la composition de ses produits pour l’améliorer. Je pense, par exemple, à l’affichage des calories des produits vendus chez Starbucks. Autrefois, le consommateur recevait du lait 3,25 % dans sa tasse de café. Depuis que les calories sont divulguées, la chaîne y verse du lait écrémé. De même, certains fabricants d’aliments préparés, comme les soupes en conserve, utilisent volontairement moins de sel. Il faut faire attention cependant à ne pas se lancer dans une reformulation trop draconienne du produit. Les consommateurs ont délaissé la soupe Campbell, dont le goût avait trop changé. De plus, certains ont tendance à saler davantage un aliment lorsque l’étiquette spécifie qu’il est moins salé. Q Quelles sont les nouvelles pistes ­ ’action en nutrition pour changer le d comportement des consommateurs ? R Au départ, la recherche était surtout axée sur l’éducation. Aujourd’hui, on cherche davantage à changer les environnements. On essaie, par exemple, de ­rendre les choix alimentaires sains plus faciles d’accès, que ce soit à l’épicerie ou en milieu de travail. Je m’interroge aussi sur la place qu’occupe l’alimentation dans notre façon de vivre. Les médias traitent beaucoup du point de vue nutritionnel, mais est-ce qu’on prend le temps de par­ tager un repas en famille ? Au travail, mange-t-on devant l’ordinateur ? Notre relation aux aliments joue un rôle important en matière de comportement alimentaire. De plus en plus, les chercheurs abordent cette question d’une façon globale. D’un côté, par exemple, on recommande de manger davantage de poisson, mais, de l’autre, on vide nos océans. Il faut donc penser à la pêche responsable. Finalement, bien manger ne se limite pas à compter la quantité de gras ou de sucre consommée. Il s’agit d’une démarche beaucoup plus floue et intangible. Les nutritionnistes recommandent aussi aux gens de cuisiner davantage pour promouvoir la saine alimentation. Après tout, c’est la façon la plus efficace de contrôler les ingrédients utilisés. Propos recueillis par Pascale Guéricolas


médecine

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ils ont dit... Sur les revenus des mères après un congé parental

Guy Lacroix, Département d’économique Journal de Québec, 11 janvier

L’analyse génomique de 477 tumeurs de la prostate a confirmé l’existence d’anomalies moléculaires connues et elle a permis de découvrir plusieurs nouvelles anomalies génétiques et épigénétiques.

Vers des traitements personnalisés du cancer de la prostate Des chercheurs publient dans Nature une étude sur la génomique des tumeurs de la prostate qui fera école par Jean Hamann Un pas de plus vers des trai­ tements personnalisés du ­cancer de la prostate vient d’être franchi par une équipe canadienne dont font partie sept chercheurs de la Faculté de médecine et du CHU de Québec – Université Laval. Cette équipe a publié dans la revue Nature ce qui est considéré comme l’analyse génomique de tumeurs malignes de la prostate la plus exhaustive réalisée à ce jour. Leurs travaux ont permis de dresser les profils génomiques de différents types de tumeurs et de déceler à un stade précoce celles qui sont plus agressives et qui risquent de se propager au reste du corps. Pour des raisons encore mal comprises, les tumeurs de la prostate réagissent de façon très variable aux thérapies ­telles que la chirurgie et la radiothérapie. Dans la majorité des cas, les tumeurs sont découvertes au moment où elles sont encore confinées à la prostate et où elles pré­ sentent un risque de niveau intermédiaire. « En théorie, ces cancers peuvent être traités avec succès, mais dans 30 % des cas, les cellules

L’étude a permis d’associer certaines signatures génomiques à un risque plus élevé de récidive et de propagation du cancer

cancéreuses sont plus agres­ sives et réussissent à se détacher de la tumeur pour migrer à l’extérieur de la prostate et causer la récidive du cancer à la suite du traitement, sou­ ligne le professeur Yves Fradet, l’un des auteurs de l’étude parue dans Nature. Nous avons voulu déterminer ce qui distinguait ces tumeurs plus agressives des autres tumeurs. » Pour ce faire, les chercheurs ont réalisé le séquençage de 477 tumeurs provenant de patients atteints d’un cancer de la prostate localisé de ­risque intermédiaire. Ils ont aussi déterminé quels gènes étaient exprimés préférentiellement et quels gènes étaient bâillonnés. Leurs analyses ont permis de confirmer l’existence d’anomalies moléculaires connues et de découvrir plusieurs nouvelles anomalies génétiques et épigénétiques. « Le suivi des patients sur un minimum de cinq ans a permis d’associer certaines signatures génomiques à un risque plus élevé de récidive et de propagation du cancer, ajoute le professeur Fradet. La prochaine étape consiste à

définir les marqueurs génomiques qui influencent le plus le niveau de risque afin de développer un test diagnos­ tique qui permettrait de déterminer le type de tumeurs de chaque patient. Cette information pourra servir à choisir le traitement le plus adéquat dans chaque cas. » La banque de génomes constituée lors de cette étude représente une mine de données exceptionnelle qui pourra être exploitée par d’au­tres chercheurs, souligne Yves Fradet. « La communauté scientifique pourra y recourir pour faire avancer les connaissances fondamentales sur le cancer de la prostate et déterminer de nou­ velles cibles thérapeutiques. Les chercheurs pourront aussi l’utiliser pour évaluer l’efficacité des différents traitements selon le profil génomique des tumeurs. » L’ é t u d e p u b l i é e d a n s Nature a été dirigée par Robert Bristow, de l’Université de Toronto, et par Paul Boutros, de l’Institut ontarien de recherche sur le ­c ancer. Les chercheurs du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval qui ont participé aux travaux sont Yves Fradet, Bernard Têtu, Louis Lacombe, Alain Bergeron, Michèle Orain, Hélène Hovington et Valérie Picard.

Le Régime québécois ­d’assurance parentale, implanté en 2006, aurait eu des effets positifs et inattendus sur les revenus des mères, révèle une étude récente. « L’année de naissance même de l’enfant, il y a une baisse de revenus plus grande pour les mères du nouveau régime, souligne Guy Lacroix. Le congé devenant plus long, les revenus sont plus faibles. Mais dans chacune des années subséquentes, le taux de croissance de leurs revenus est plus élevé. Le fait d’avoir pris un congé plus long, ça ne les pénalise pas, au contraire. »

Sur la santé dentaire

Christian Caron, Faculté de médecine dentaire La Frontière, 6 janvier

Des données recueillies par l’Institut de la statis­tique du Québec stipulent que 50,4 % des personnes de 65 ans et plus interrogées en Abitibi-Témiscamingue étaient édentées. Une différence marquée par rapport au reste du Québec, où 33,3 % des aînés affirment ne plus avoir de dents naturelles. « Il y a plusieurs choses qui peuvent expliquer ces chiffres, précise Christian Caron. De nombreux aspects financiers sont à considérer, comme le niveau de revenu, le fait d’avoir des assurances et le taux de chômage de la région. »

Sur la disponibilité médiatique des élus à Ottawa

Thierry Giasson, Département de science politique Le Devoir, 16 janvier

Les temps ont bien changé. En 2015, soit la dernière année du gouvernement de Stephen Harper, le nombre total d’inter­ventions journalistiques des députés et des ministres conservateurs s’élevait à 1 174. Un an plus tard, après une année complète du gouvernement Trudeau, ce chiffre avait grimpé à 2 340. Selon Thierry Giasson, une diversité d’acteurs prennent maintenant la parole. Le gouvernement Harper, ditil, avait « consciemment décidé de réduire au maximum le nombre de porteparole pour favoriser l’image d’un message hyper cohérent au service de l’objectif stratégique. »


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Casser la monotonie de l’hiver Dans ses recherches, l’ethnologue Martine Roberge s’intéresse au Carnaval de Québec et aux festivités de la Mi-Carême comme éléments du patrimoine québécois par Matthieu Dessureault

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Du 27 janvier au 12 février, les rues vibreront au son du Carnaval de Québec. Bien emmitouflés dans leurs manteaux, petits et grands assisteront au défilé de chars allégoriques et participeront à une pléthore d’activités hivernales. À peu près chaque Québécois, ou presque, a déjà rencontré Bonhomme, cet emblématique personnage à la tuque rouge et à la ceinture fléchée. Ce que plusieurs ignorent, toutefois, c’est que le Carnaval a des liens historiques avec une autre fête, celle de la Mi-Carême. « Le Carnaval et la Mi-Carême sont des festivités en miroir. Ils appartiennent tous deux au cycle carnaval-carême, basé sur le calendrier agroliturgique. La Mi-Carême représentait un moment de répit dans cette période de jeûne et de privation qu’est le Carême », explique Martine Roberge. Depuis quelques années, la professeure du Département des sciences historiques étudie la valeur patrimoniale de ces deux célébrations. Elle s’intéresse notamment à leur vitalité, à leur rapport à la commercialisation et au tourisme et à leur apport au développement d’une identité locale. Les résultats de ses recherches ont donné lieu à la publication d’articles scientifiques dans diverses

revues. Ils ont aussi été intégrés à une étude ethnologique réalisée pour le ministère de la Culture et des Communications du Québec. Avec ses étudiants, Martine Roberge a eu l’occasion de ren­ contrer plusieurs habitués de la Mi-Carême. Jadis célébrées un peu partout au Québec, ces festivités subsistent dans seulement trois localités : à l’Isle-aux-Grues, à Natashquan et à Fatima aux Îles-dela-Madeleine. Chaque année, vers la mi-mars, les participants passent d’une maison à l’autre, vêtus d’un déguisement confectionné dans le plus grand des secrets. Masqués, ils n’hésitent pas à changer leur démarche, à contrefaire leur voix ou à imiter quelqu’un d’autre. Le but du jeu, vous l’aurez deviné, est de ne pas se faire reconnaître. « Comme pour le Carnaval, les festivités de la Mi-Carême viennent casser la monotonie de l’hiver. L’Isleaux-Grues, Natashquan et Fatima sont des localités isolées. L’éloi­ gnement crée une ambiance où la communauté est soudée. L’essence même de ces festivités réside dans le défi de ne pas se faire reconnaître dans un endroit où tout le monde se connaît. Cela ne peut fonctionner que dans des communautés très

circonscrites. Le fait d’ouvrir la fête à une dimension touristique constitue un frein », remarque la chercheuse. Le Carnaval, en revanche, se positionne depuis ses débuts comme un moteur de l’activité touristique hi­­ vernale. Pour Martine Roberge, il a « sauvé son âme patrimoniale » en ramenant au programme des acti­ vités comme le concours des du­-­ chesses et le couronnement de la reine, qui nécessitent la participation de la population locale. « Les festivités hivernales sont avant tout basées sur la participation populaire. Participer signifie être un acteur de la fête, et non seulement un spectateur. À partir du moment où l’on organise de grands événements où les gens assistent sans participer, les traditions peuvent ne pas rester vivantes. Après avoir vécu une période creuse, le Carnaval a pris un tournant majeur pour regagner le cœur de la population locale et ramener la participation populaire. » Selon elle, l’avenir s’annonce prometteur pour le Carnaval comme pour les célébrations de la MiCarême. « Dans les deux cas, je ne crois pas qu’il y ait de menaces. Il y a un grand attachement aux festivités de la Mi-Carême. Pour les trois régions, la vitalité de la fête est très importante. Cependant, on ne pourrait pas la faire revivre dans d’autres localités, sachant qu’il est impossible de réimplanter une tradition ayant perdu son sens pour la population. Dans le cas du Carnaval, les enjeux sont plutôt économiques. Son avenir dépendra de sa façon de s’adapter aux besoins de la population et des commerçants du centre-ville. »

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Jadis célébrées un peu partout au Québec, les festivités de la Mi-Carême subsistent dans seulement trois localités : à l’Isle-aux-Grues, à Natashquan et3à Fatima

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1. Les festivités de la Mi-Carême consistent essentiellement à se costumer pour ne pas se faire reconnaître. photo Fonds Michel Brault (Archives de folklore et d’ethnologie de l’Université Laval) 2. À Natashquan, la tradition de la Mi-Carême a subi de légères modifications depuis les années 50. photo Fonds Bernard Landry 3. Longtemps coupée du reste du monde, Natashquan fête la Mi-Carême depuis un bon moment, comme le montre cette photo de 1935. « La route reliant Havre-Saint-Pierre à Natashquan n’est ouverte que depuis vingt ans. L’éloignement fait peut-être en sorte que les quelque 380 habitants ont envie de se mobiliser en cette froide période de l’année », dit Martine Roberge. photo Fonds Bernard Landry

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ethnologie

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4. Roi de la fête, Bonhomme est le fier représentant du Carnaval de Québec. Avant le lancement de chaque programmation, le maire lui remet symboliquement les clés de la ville. photo Simon Armstrong 5. On trouve des variantes du Carnaval de Québec dans certaines régions, notamment à l’Isle-aux-Coudres, où sont organisés chaque année un spectacle, des courses de canots à glace et plusieurs autres activités. 6. Rendez-vous incontournable du Carnaval de Québec, le défilé de nuit réunit animaux géants et personnages emblématiques. photo Simon Armstrong


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sciences

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en bref

Habiter le Nord québécois Plusieurs professeurs de différents départements et écoles de l’Université participent au projet de recherche collaboratif « Habiter le Nord québécois : mobiliser, comprendre, imaginer », subventionné par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada. Les travaux de ce partenariat de recherche visent un aménagement culturellement ap­­ proprié et durable de l’habitat des communautés innues et inuites.

Le lichen Stereocaulon paschale renferme plusieurs molécules intéressantes. Les deux molécules schématisées en haut et en bas dans l’image n’avaient jamais été répertoriées sur notre planète. La molécule du centre représente l’un des six composés inhibant les pathogènes buccaux que les chercheurs ont découverts dans ce lichen. photo Claudia Carpentier

La directrice du projet, la professeure Geneviève Vachon, de l’École d’architecture, donnera la conférence « Habiter le Nord ­québécois : la recherche-création pour réfléchir aux milieux de vie autochtones cultu­ rellement adaptés ». Elle y expliquera, entre autres, les visées et les retombées du projet. Elle s’attardera plus spécifiquement aux processus de conception dans lesquels les communautés autochtones doivent s’impliquer aux côtés de l’équipe multidisciplinaire de chercheurs pour créer un aménagement qui prend en compte les valeurs, les pratiques et les savoirs locaux, les qualités identitaires des milieux et les capacités d’action locales.

Des trésors dans le Nord

photo Ian Schofield

par Jean Hamann

Mardi 24 janvier, à 16 h 30, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon AlphonseDesjardins. Entrée libre. La conférence sera diffusée en direct sur le Web : vpsolution.tv/instituteds.

Deux molécules qui n’avaient jamais été décrites auparavant ont été découvertes par des chercheurs de l’Université Laval dans une espèce de lichen qui croît dans le Nord du Québec. Plusieurs autres composés déjà connus ont été isolés de ce même lichen, dont certains ont la capacité d’inhiber la croissance de microorganismes causant des ­m aladies buccales, rapportent les ­chercheurs dans le Journal of Natural Products.

Semaine de l’emploi aux cycles supérieurs Organisée par le Service de placement et ses partenaires, la Semaine de l’emploi aux cycles supérieurs a pour objectif de sensibiliser les étudiants de deuxième et troisième cycles aux réalités de l’insertion sur le marché du travail avec un diplôme d’études supérieures. Une dizaine d’acti­ vités, dont certaines en ligne, vous montreront comment développer des stratégies efficaces de recherche d’emploi et comment faire valoir vos compétences spé­cifiques. Vous pourrez également découvrir diverses possibilités de carrière et les avantages de l’entrepreneuriat. Des rencontres avec des employeurs ainsi que des conférences portant sur l’art du réseautage, le CV en ligne, LinkedIn et la banque d’employeurs sont au menu. Les étudiants du premier cycle sont également bienvenus. Du 7 au 9 février, au pavillon AlphonseDesjardins. On peut consulter la programmation sur leWeb : spla.ulaval.ca/etudiants/ semaine-emploi-cycles-superieurs.

Des chercheurs découvrent deux nouvelles molécules ainsi que des composés antimicrobiens dans un lichen du Nord québécois

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Nous voulions démontrer qu’il y a, dans les milieux nordiques, une richesse insoupçonnée en composés naturels qu’il est urgent de mieux connaître et de protéger

Le lichen en question, Stereocaulon paschale, vit dans les régions circumpolaires du globe. « Cette espèce se retrouve dans le sud du Québec sur les hauts sommets de la Gaspésie et de Charlevoix, mais on la rencontre surtout dans les régions subarctiques et arctiques, précise le professeur Stéphane Boudreau, du Département de biologie. Ce n’est pas une espèce rare, mais elle ne forme pas de grandes talles comme le font d’autres lichens. » Les lichens nordiques sont exposés à des stress environnementaux con­ sidérables, souligne le responsable de l’étude, Normand Voyer, du Dépar­ tement de chimie. « Nous pensions donc qu’il était possible que ces espèces produisent des molécules spéciales pour composer avec ces conditions très difficiles. Nous avons choisi d’étudier l’espèce S. paschale parce qu’elle n’avait jamais fait l’objet d’analyses phytochimiques jusqu’à présent. » Des spécimens de S. paschale pro­ venant du Nunavik ont été rapportés à l’Université Laval par l’équipe du ­p rofesseur Boudreau. Les analyses phyto­chimiques réalisées par Claudia Carpentier, doctorante dans l’équipe de Normand Voyer, ont permis d’isoler 11 composés, dont 2 nouvelles molé­ cules qui n’avaient jamais été rapportées auparavant sur notre planète. « Elles appartiennent à la classe des dibenzofuranes, précise le professeur Voyer. Il est encore trop tôt pour savoir si ces deux molécules ont des propriétés particulières qui pourraient trouver des applications médicales ou industrielles. »

Les 9 autres composés naturels isolés par les chercheurs avaient déjà été rapportés dans des organismes vivants, notamment des lichens autres que S. paschale. Toutefois, les tests effectués par l’équipe de Daniel Grenier, de la Faculté de médecine dentaire, ont mis en lumière un fait nouveau. Six de ces composés ont une activité anti­ microbienne contre des pathogènes impliqués dans des problèmes buccaux comme la carie et les maladies parodontales. Le but de cette étude n’était pas de provoquer une ruée vers les trésors moléculaires que pourraient renfermer les espèces du Nord québécois, insiste le professeur Voyer. « Nous voulions surtout démontrer qu’il y a, dans les milieux nordiques, une richesse insoupçonnée en composés naturels qu’il est urgent de mieux connaître et de protéger. Beaucoup d’études phytochi­ miques ont été menées dans les forêts tropicales, mais le Nord reste encore ­largement inexploré. Il y a sûrement beaucoup d’autres espèces nordiques qui, comme S. paschale, renferment des molécules uniques. C’est peut-être dans ces milieux qu’on va trouver les prochains traitements contre le cancer. Si jamais nous découvrons des com­ posés naturels qui ont des applications intéressantes, il sera important de développer des méthodes pour en faire la synthèse en laboratoire afin de ne pas mettre en péril la survie des espèces qui les produisent. » L’étude parue dans le Journal of Natural Products est signée par Claudia Carpentier et Normand Voyer, du Département de chimie, Stéphane Boudreau, du Département de biologie, Jabrane Azelmat et Daniel Grenier, de la Faculté de médecine dentaire, et Emerson Ferreira Queiroz, Laurence Marcourt et Jean-Luc Wolfender, de l’Université de Genève.


arts

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Une relève à découvrir

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en bref

Éclectiques, les œuvres de l’exposition Banc d’essai nous font voyager d’un univers à l’autre de quatre étudiants au baccalauréat en arts visuels par Matthieu Dessureault C’est devenu un rendez-vous incontournable à la Galerie des arts visuels : chaque hiver, l’École d’art réunit les œuvres de jeunes artistes prometteurs inscrits en 2e année du baccalauréat en arts visuels. L’exposition Banc d’essai, qui porte bien son nom, leur permet de tester de nouvelles idées et de nouvelles approches. Particulièrement cette année, on a droit à beaucoup de créativité avec Stéphanie Letarte, Audrey Anne Béliveau, Dany Massicotte et Anne Plourde. Dès l’entrée dans la pièce, on est happé par une curieuse installation cinétique, celle de Dany Massicotte. Il s’agit d’une table revisitée sous la­­ quelle a été fixé un dispositif qui permet d’activer une dizaine de clous. Le mouvement de ces clous génère de la lumière et du bruit. L’artiste a aussi créé un buste, démoli jeudi dernier lors du vernissage, à l’aide d’un système de poulies. Cette autodestruction a donné lieu à une nouvelle œuvre encore plus « éclatée », c’est le cas de le dire !

À la fois poétique et ludique, le travail de Dany Massicotte témoigne de son intérêt pour la fabrication de mécanismes. « Mes connaissances techniques me viennent principalement d’études que j’ai faites en mécanique automobile. Sur le plan conceptuel, mon but est de créer des mises en scène. Je suis influencé par le cinéma et les récits. Quand je travaille sur une œuvre, j’ai une idée précise, qui évolue souvent au fil de la construction », raconte-t-il. Comme lui, Stéphanie Letarte a étudié dans un autre domaine, soit la joaillerie, avant d’entreprendre un baccalauréat en arts visuels. Son installation, composée de broches tordues et entremêlées suspendues au-dessus d’une chaise, démontre sa facilité à transformer la matière. L’étudiante expose aussi une série de dessins réalisés avec des pastels et de l’encre de Chine. Son objectif, dit-elle, est de « mettre les émotions en images ». Anne Plourde, de son côté, s’inspire de la cartographie. À l’aide de l’application Google Maps, elle a reproduit sur

Ode au caractère transitoire de la vie Audrey Anne Béliveau, Anne Plourde, Dany Massicotte et Stéphanie Letarte. photos Andréanne Perron

papier des portions de cartes de diverses villes en modifiant la position des bâtiments et des rues. D’autres de ses œuvres exposées contiennent des extraits de livres, dont les mots ont été mélangés ou ont été cachés. « Ma démarche est marquée par une préoccupation pour l’écrit et les codes desquels on peut retirer un sens : avec la lecture, on lit des mots pour comprendre une histoire ; avec la cartographie, on comprend des directions grâce à un système de codes. Dans mes œuvres, je m’intéresse à l’aspect visuel de ces codes », explique l’artiste, qui s’amuse à triturer le tout pour lui donner une fonction esthétique.

Jusqu’au 5 février, on peut voir le travail de Stéphanie Letarte, d’Audrey Anne Béliveau, de Dany Massicotte et d’Anne Plourde On retrouve ce même désir de brouil­ ler les cartes chez Audrey Anne Béliveau. À travers ses photographies et ses vidéos, cette dernière transforme des objets du quotidien de façon à les rendre abstraits. Explorant les images fixes et en mouvement, elle a produit une série d’œuvres en noir et blanc, qui complètent bien l’exposition. D’un artiste à l’autre, ce projet de diffusion collective marque une étape importante. « C’est flatteur, mais aussi intimidant d’avoir été choisi, reconnaît Anne Plourde. C’est très motivant pour la suite de notre carrière de savoir que notre démarche suscite de l’intérêt. Banc d’essai est un bon moyen de partager et de valoriser notre travail. »

Pour la plupart des artistes présentés, cette exposition est une première expérience de diffusion. Leurs œuvres relèvent de diverses disciplines : installation, sculpture, dessin, photographie et vidéo. photos Renée Méthot

L’exposition est présentée jusqu’au 5 février à la Galerie des arts visuels de l’édifice La Fabrique (295, boulevard Charest Est). Les heures d’ouverture sont de 12 h à 17 h, du mercredi au dimanche. Pour plus d’information : art.ulaval.ca/galerie

L’étudiante en arts visuels Catherine McInnis nous offre une plongée dans son univers avec une exposition réunissant ses tableaux les plus récents. Ces œuvres, « ode au caractère transitoire de la vie humaine et écho d’une mort qui guette incessamment l’Homme », sont le fruit de deux ans de recherche. Cofondatrice des collectifs La Japa, Mama knows best et Canadian Bacon, l’artiste a d ­ errière elle plusieurs expositions. Elle s­ ’intéresse au concept de la vanité et à l­ ’utilisation de l’art comme catharsis. œuvre Catherine McInnis Jusqu’au 1er février, à la salle d’exposition (local 2470) du pavillon AlphonseDesjardins. Les heures d’ouverture sont de 9 h à 16 h 30, du lundi au vendredi, et de 12 h à 16 h, le samedi. Un vernissage aura lieu ce vendredi, de 17 h à 20 h.

La ville affrontée Marc Boutin, architecte et diplômé en géo­ graphie urbaine, n’hésite pas à « affronter » les promoteurs immobiliers et les politiciens qui défigurent la ville. Sa vision fait l’objet d’une exposition, La ville affrontée. Orchestré par Hélène Matte, artiste et doctorante en littérature et arts de la scène et de l’écran, ce projet rend hommage à son travail. Il réunit des originaux et des reproductions de ses créations ainsi que ses articles les plus importants. Depuis les années 70, Marc Boutin a mené une lutte dans de nombreux dossiers, dont celui du centre Durocher, du quartier chinois, de l’îlot Irving et du mail Saint-Roch. Jusqu’au 5 février, au centre Le Lieu (345, rue du Pont). La galerie est ouverte de 9 h à 16 h, durant la semaine, et de 13 h à 17 h, pendant la fin de semaine.

Des autoportraits nouveau genre Les Concours interuniversitaires de bande ­dessinée et de photographie sont de retour sur le thème « Autoportrait ». Organisés par le Regroupement des services universitaires d’animation culturelle et communautaire, ils sont ouverts à tous les étudiants des univer­sités québécoises et des universités francophones canadiennes participantes. Des prix et des mentions spéciales sont remis par des jurys composés de professionnels. Au cours de la prochaine année, une exposition des œuvres primées fera le tour des établissements. Les intéressés ont jusqu’au 9 février pour s’inscrire à l’un des deux concours et soumettre une œuvre. Pour plus d’information : annie.raymond@bve.ulaval.ca. Pour consulter un article du Fil sur les gagnants de l’an dernier : lefil.ulaval.ca/virtuoses-de-limage-2


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actualités UL

en bref

Une science en pleine émergence À l’invitation du Centre d’étude de la forêt, Francis Zwiers, directeur général et chef de la direction du Pacific Climate Impacts Consortium à Victoria, en ColombieBritannique, prononcera une conférence intitulée « Event Attribution – The Emerging Science of Attributing Causes to Extreme Events ». Le professeur Zwiers est membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui a remporté un prix Nobel. Il a également travaillé à Environnement Canada comme chef de la modélisation et de l’analyse du climat et comme directeur de la Division de la recherche climatique. Vendredi 20 janvier, à 10 h 30, aux locaux 2320-2330 du pavillon Gene-H.-Kruger. Entrée libre.

Trois nouveaux partenaires chez Eggenius Les futurs entrepreneurs pourront profiter des services de 3 nouveaux partenaires qui se joignent à Eggenius. L’entreprise Kalotem pourra aider les étudiants à déterminer, entre autres, la valeur réelle de la propriété intellectuelle de leur projet. DS Avocats, de son côté, offrira des services juridiques sur le droit commercial et la fiscalité, alors que Coop Zone proposera aux entrepreneurs une vitrine pour propulser leurs ventes. Rappelons qu’Eggenius est un espace qui favorise la commercialisation d’innovations issues des travaux de chercheurs universitaires.

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Urgence tempête à l’Université

Ce qu’il faut savoir en cas de tempête de neige ou de verglas Nous devons prévoir les effets des tempêtes de neige ou de verglas qui ne manqueront pas de frapper au cours de l’hiver. Le campus ne ferme jamais ses portes. Toutefois, lorsque les conditions météorologiques l’exigent, la direction de l’Université peut décréter la suspension de l’ensemble de ses activités. Cette décision est communiquée de la façon suivante : • en prévision de la suspension des activités de l’avant-midi, la décision est diffusée avant 6 h 30 ; • en prévision de la suspension des activités de l’après-midi, la décision est diffusée avant 10 h 30 ; • en prévision de la suspension des activités de la soirée, la décision est diffusée avant 15 h 30.

Malheureusement, nous ne saurions prendre en compte dans ces décisions des considérations personnelles liées à la localisation des membres de la communauté universitaire. Il en va de chaque individu d’assurer sa propre sécurité en fonction de sa situation particulière. On peut consulter la version intégrale de la Procédure en cas de tempête de neige ou de verglas au lien suivant : http://www2.ulaval.ca/fileadmin/Secretaire_general/ Directives__procedures/tempetesverglas1.pdf Service de sécurité et de prévention Janvier 2017

Différents moyens sont utilisés pour communiquer un avis « Urgence tempête » aux membres de la communauté universitaire : le courrier électronique, le site Web de l’Université (ulaval.ca) et les médias électroniques. Par ailleurs, si aucun avis n’est émis aux heures indiquées précédemment, la communauté universitaire doit considérer que l’ensemble des activités annoncées pour la plage couverte se tiendront comme prévu. La prise de décision liée à la suspension des activités repose sur un ensemble de critères : • les conditions et les prévisions météorologiques diffusées par Environnement Canada ; • la difficulté pour les autobus de circuler sur le campus et sur le territoire desservi ; • la difficulté pour les sociétés de transport en commun desservant le territoire de maintenir leur service ; • l’état des routes observé par le ministère des Transports du Québec ; • l’état des rues et des avenues observé par les services de police desservant le territoire ; • l’état des stationnements, des rues, des avenues ainsi que des entrées des bâtiments du campus observé par le personnel affecté à la sécurité.

Hiver 1964

Pour en savoir plus sur Eggenius : bit.ly/2iJiNwR

Un endroit pour donner vie à ses projets Apprendre à faire par soi-même, c’est possible ! C’est ce que propose La Patente, un atelier coopératif installé dans le quartier Limoilou. Piloté par plusieurs diplômés de l’Université dans différentes disciplines, et très populaire auprès des étudiants en architecture, ce lieu de rencontres et de création vise à offrir des infrastructures, de l’équipement et des services pour des projets universitaires, entrepreneuriaux ou personnels. On y trouve, entre autres, des espaces pour travailler le bois, le métal et le textile. Rénovation, plomberie, fabrication de savon figurent parmi les sujets de la cinquantaine de formations offertes aux membres. Pour plus d’information : atelierlapatente.org. Pour suivre les activités de l’atelier sur Facebook : facebook.com/atelierlapatente

Les membres de l’équipe masculine de descente de l’Université Laval en 1964 posent fièrement. De gauche à droite : André Bertrand, entraîneur (champion canadien junior, senior et toutes catégories à Banff en 1950 et étudiant-athlète de l’année en 1956), Georges Marier, Pierre Lebrun (étudiant-athlète en 1964), Jean Rodrigue, Pierre Bédard, Guy Fillion et Michel Hébert. Ancien athlète de l’équipe, André Bertrand s’est avéré une véritable vedette sur le campus et au pays. Il aura notamment marqué l’histoire sportive de l’Université Laval le 4 mars 1950 : « Ce jour-là, André Bertrand, un jeune skieur de 17 ans, étudiant en génie civil à l’Université Laval, remporte à Banff les deux titres, junior et senior, de la descente aux Championnats canadiens de ski », pouvait-on lire dans l’actualité. photo gracieuseté de Jules Gauvin


vie étudiante 13 Dans l’arène politique, ou presque !

le fil | le 19 janvier 2017

Du 2 au 6 janvier, une vingtaine d’étudiants de l’Université ont vécu une simulation très réaliste du fonctionnement du Parlement québécois par Yvon Larose Ils s’appellent Cécile Gagnon et Romain Vignol. Ils étudient tous deux au premier cycle à l’Université Laval, l’une en philosophie, l’autre en science politique. Du 2 au 6 janvier, ces deux mordus de politique ont vécu une expérience des plus originales à l’hôtel du Parlement du Québec. Comme eux, quelque 140 jeunes âgés de 18 à 25 ans provenant des quatre coins du Québec, la plupart étudiants univer­s itaires, se sont familiarisés avec les rouages du système ­p arlementaire québécois. L’ac­tivité s’est déroulée dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, dans le cadre du Pa r l e m e n t é t u d i a n t d u Québec (PEQ). En 31 ans, cet événement a attiré plus de 2 000 jeunes. « J’aime beaucoup le PEQ et son côté très réaliste, souligne Cécile Gagnon, une habituée de ce genre d’activités. On calque presque parfaitement ce qui se passe en vrai à l’Assemblée nationale. J’aime les débats, j ’ a i m e m e r é u n i r a ve c d’autres jeunes et discuter. J’aime aussi le côté pièce de théâtre puisque l’on joue un rôle. » Romain Vignol, lui, en était à une première participation au PEQ. « Je suis

issu d’une famille politisée, explique-t-il. Vivre ce que v i ve n t l e s d é p u t é s d u Québec, m’asseoir où ils ­s iègent dans l’enceinte où de grands personnages ont forgé le Québec depuis 150 ans, cela représentait beaucoup pour moi sur le plan sentimental. » Durant une semaine, deux partis politiques fictifs ont croisé le fer, les Bleus et les Rouges. Les deux caucus ­f ormaient tour à tour le ­g ouvernement et l’oppo­ sition officielle. En cinq jours, les deux partis ont présenté six projets de loi, deux budgets et deux projets de livre. Les projets de loi portaient notamment sur la prospérité de l’industrie et sur l’adoption des en­­fants. Les projets de livre concernaient notamment la ré­­forme des cités et du territoire champêtre. Les participants ont prononcé des discours dans le Salon bleu et défendu leurs projets de loi en commission par­l emen­t aire. Ils ont aussi fait face aux médias. « Le groupe de journalistes produisait deux journaux distincts c­ haque jour, de même que des reportages radio et télé, ajoute Cécile Gagnon. Tout ce matériel alimentait les débats et ajoutait à la simulation. »

Quelque 140 jeunes âgés de 18 à 25 ans provenant des quatre coins du Québec, la plupart étudiants universitaires, se sont familiarisés avec les rouages du système parlementaire québécois.

Au sein du gouvernement bleu, l’étudiante a occupé le poste de ministre de l’Égalité des genres et de la Diversité sexuelle. « J’ai fait une déclaration à l’effet que le gouvernement allait réformer le programme Éthique et culture religieuse pour y introduire un cours sur l’éducation à la sexualité, indique Cécile Gagnon. Un des buts visés par cette réforme était d’amener les élèves du primaire et du secondaire à développer des comportements égalitaires

et respectueux envers les mi­­ norités sexuelles. » Romain Vignol, lui, jouait le rôle de ministre des Ressources naturelles et de l’Énergie au sein du gouvernement rouge. Devant l’Assemblée, il a an­­ noncé son intention de lever le moratoire sur le gaz de schiste, donnant ainsi le feu vert à l’exploitation du gaz naturel. Il a également an­­ noncé la mise en place d’un moratoire sur l’installation de nouvelles éoliennes puisque, selon lui, l’énergie éolienne se

vend moins cher que ce qu’elle coûte à produire. Deux crises ont ponctué la semaine. Elles ont eu lieu le soir, après l’assermentation du nouveau gouvernement. Les Bleus ont dû faire face à une épidémie de rougeole due à des vaccins défaillants. La situation se compliquait du fait que le PDG du fabricant de vaccins avait fait des dons illégaux au parti. Le gouvernement rouge, lui, a dû gérer la tempête provoquée par une révélation

d’un institut économique à l’effet que la cote du Qué­­ bec était surévaluée depuis huit ans. Il est clair que Cécile Gagnon et Romain Vignol ont la passion de la politique. La première occupera le poste de première ministre, pour les Bleus, au PEQ 2018. Romain Vignol, lui, fait de la politique active depuis quatre ans comme membre du Parti conservateur du Canada. « Cela, dit-il, rythme ma vie aujourd’hui. »

En 31 ans, le Parlement étudiant du Québec a attiré plus de 2 000 jeunes mordus de politique

Cécile Gagnon occupera le poste de première ministre, pour les Bleus, en 2018.

Romain Vignol est issu d’une famille politisée et fait de la politique active depuis quatre ans. photos Diane Auberson-Lavoie


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sports

le fil | le 19 janvier 2017

Le guerrier des pistes Après une fructueuse carrière internationale, le biathlonien JeanPhilippe Le Guellec, maintenant étudiant en intervention sportive, vise à nouveau les sommets, cette fois comme entraîneur et comme gestionnaire par Yvon Larose « Je suis présentement assistantentraîneur de l’équipe provinciale de biathlon au centre MyriamBédard à Valcartier. Je m’implique auprès des jeunes. Notre mandat est de les former pour l’équipe nationale. C’est du développement de haut niveau. C’est un beau défi, car les jeunes sont engagés, intéressés et sérieux. » Le moins qu’on puisse dire est que Jean-Philippe Le Guellec, inscrit au baccalauréat en intervention sportive, ne doit pas avoir de mal à maintenir l’attention de ces jeunes sportifs, lui qui a écrit plusieurs pages de l’histoire canadienne du biathlon, ce sport d’hiver pareil à nul autre mariant le ski de fond et le tir à la carabine. Ce fameux biathlonien, sélectionné à trois reprises pour représenter le Canada aux Jeux olympiques, a fait son entrée à l’Université à l’automne 2015. « Il était clair que je voulais rester dans le monde sportif après ma carrière d’athlète, indique-t-il. En plus du coaching, ma formation en intervention sportive contient un volet administratif en gestion du sport de haut niveau. Ce sera une corde de plus à mon arc. » Ces connaissances lui servent déjà. En décembre 2016, l’olympien maintenant âgé de 31 ans a coordonné, avec l’étudiante Sophianne Fortin, le nouveau volet initiation de la populaire course de ski de fond Sprint Rouge et Or. Le 9 décembre, au stade TELUSUniversité Laval, quelque 400 jeunes de quatre écoles de niveau primaire de Québec ont pris part au volet initiation. Cette activité a bénéficié du soutien du Grand Défi Pierre

«

Lavoie, qui a fourni l’équipement de ski de fond. Skier à bonne vitesse sur une piste enneigée, puis s’arrêter pour effectuer cinq tirs à la carabine, debout ou couché, sur des cibles de quelques dizaines de millimètres de diamètre installées à 50 mètres de distance, tandis que le cœur bat à environ 170 pulsations par minute, pour ensuite repartir sur ses skis jusqu’au prochain pas de tir, tel est le lot du biathlonien. Sur le circuit de la Coupe du monde, le 1 er décembre 2012, à Östersund, en Suède, JeanPhilippe Le Guellec a atteint toutes ses cibles au 10 km sprint pour remporter la médaille d’or. Pour la première fois, un Canadien méritait une médaille à la Coupe du monde de biathlon chez les hommes. Deux années plus tôt, aux Jeux olympiques de Vancouver, il avait terminé cette épreuve au sixième rang. Deux ans plus tard, aux Jeux de Sotchi, il conclura le 10 km sprint en cinquième position. « Östersund demeure l’une de mes plus belles performances, affirme-t-il. Mais ce n’est pas mon plus beau souvenir. Cela est arrivé en 2004 aux Championnats du monde juniors en France lorsque j’ai remporté l’argent au relais avec trois gars de Québec. Aux mêmes championnats, j’avais obtenu l’or au sprint et l’argent en poursuite. » Son objectif, comme athlète, a été de se hisser parmi l’élite mondiale d’un sport dominé par les Scandinaves. Sur la piste, l’olympien avait une attitude combative, un style bagarreur.

Jean-Philippe Le Guellec à l’arrivée du 20 km individuel masculin lors de la Coupe du monde tenue à Östersund, en Suède, durant la saison 2012-2013. Deux jours plus tard, il remportait le sprint de 10 km.

Humeur stable, calme constant, concentration élevée, vision excellente : tous ces éléments ont permis à Jean-Philippe Le Guellec d’obtenir de bonnes performances, en particulier sur le pas de tir. Chaque fois, il tenait compte de la direction et de la force du vent, de la provenance et de l’intensité de la lumière ainsi que de la densité et de l’intensité des précipitations. « Ce sont, dit-il, les principaux éléments extérieurs au tireur qui peuvent affecter la trajectoire de la balle. » En Scandinavie, il a vu des foules de 30 000 personnes encourager un favori à l’approche d’un pas de tir. Pour lui, le bruit ambiant constituait un défi. « Cela, explique-t-il, se compare à une situation où quelqu’un vous parle, mais où vous êtes mentalement ailleurs. » Selon lui, on ne se lasse jamais d’effectuer une séquence parfaite

au tir. « Je crois que l’on devient simplement accro. Le rythme de la recharge de la culasse, la détonation et le “Bling !” des cinq cibles consécutives, tout ça est enivrant… et tellement satisfaisant ! » La vie d’athlète de haut niveau a ses exigences. Ainsi que ses ré­­ compenses. « Cette vie comporte des sacrifices, mais il reste qu’elle est absolument unique, soutient Jean-Philippe Le Guellec. On ne peut pas sortir avec ses amis autant qu’on voudrait, mais on se promène en Europe six mois par année. En plus, on fait un sport que l’on aime. Il en émane une passion et une joie de vivre. Le sport m’a tellement donné : il m’a permis de me développer comme athlète, oui, mais il m’aura également permis d’apprendre à me connaître et à me forger comme personne. »

Selon lui, un athlète de pointe recherche l’excellence. « Il faut pouvoir déterminer les aspects à améliorer, année après année, souligne-t-il. Se perfectionner est une quête sans fin. » Jean-Philippe Le Guellec a pris sa retraite de la compétition en 2014. Il apprécie de ne plus avoir à se concentrer autant sur son sport. « Afin d’atteindre le niveau que je visais, je me devais de ne rien laisser au hasard, raconte-t-il. J’étais concentré ­littéralement à temps plein sur des variables comme l’alimen­ tation, l’entraînement, la périodisation de l’entraînement, la préparation physique, le repos, le niveau de fatigue, l’humeur, etc. Leur équilibre était ce qui me tenait à cœur. C’est ce qui m’a permis d’atteindre de très hauts niveaux. »

Le sport m’a permis de me développer comme athlète et de me forger comme personne

Jean-Philippe Le Guellec avant le départ d’une course aux Championnats du monde de Nove Mesto, en République tchèque, durant la saison 2012-2013. L’athlète envoie la main à son entraîneur, qui vient de lui confirmer, à la suite de quelques tirs d’essai, que les mires de sa carabine sont bien ajustées.

Jean-Philippe Le Guellec remet sa carabine sur son dos après sa séance de tir avant de poursuivre son parcours en ski lors d’une Coupe du monde « test pré-olympique » au stade de biathlon Laura, à Sotchi, en Russie, durant la saison 2012-2013. photos Nordic Focus – Christian Manzoni


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le fil | le 19 janvier 2017

quatre recrues de marque. En effet, la milieu de terrain Dominique Fortin, la gardienne Myriam Labrecque, la défenseure Mireille Patry et l’attaquante Joëlle Mercier auront bientôt un grand rôle à jouer. D’ici là, elles pourront apprendre de la joueuse par excellence au pays, Arielle Roy-Petitclerc, et des étoiles canadiennes Mélissa Roy, Joëlle Gosselin et Marie-Joëlle Vandal, pour ne nommer que celles-là. En mars 2016, l’équipe féminine de soccer Rouge et Or raflait le titre provincial, comme elle l’avait fait les trois années précédentes. photo UQTR

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en bref

LES HOMMES VISENT UN RETOUR AU SOMMET

Du côté masculin, ­S amir Ghrib, l’entraîneur-chef, tentera de mener ses joueurs à un premier titre intérieur depuis 2015, un troisième en cinq saisons. « L’objectif ne change pas, c’est toujours de soulever la coupe ! », affirme-t-il. Pourtant, il lui faudra ­p allier le départ de sept membres de l’équipe de l’automne. Malgré cela, le noyau de joueurs du Rouge Les attentes sont élevées au sein du club de soccer et Or est encore solide. Rouge et Or à l’aube de la saison universitaire L’équipe s’attend notamment à de grandes choses de intérieure, qui débutera le 22 janvier au stade la part de Marc-Olivier Kouo TELUS-Université Laval Dibongue, qui disputera cet hiver ses dernières parties par Mathieu Tanguay avec la formation. L’at­t a­ Cette année, la formation dans les années 70 ! », blague ne sera facile », explique quant avait été nommé joueur par excellence de féminine vise un cinquième ­l’entraîneur-chef. Il reste que l’entraîneur-chef. La principale différence la saison intérieure 2016. titre consécutif du Réseau quatre sacres de suite, c’est du sport étudiant du Qué­ une séquence inégalée de­­puis entre l’alignement de cet bec (RSEQ), tandis que les débuts de la ligue inté- hiver par rapport à celui de Le Rouge et Or lancera l’équipe masculine espère rieure en 2008. De plus, à ces l’automne se situe à l’atta- sa saison ce dimanche remporter une troisième succès, il faut ajouter les trois que. Léa Chastenay-Joseph, 22 janvier au stade bannière en cinq ans. De titres provinciaux extérieurs la joueuse du match de TELUS-Université Laval. la façon dont les joueuses consécutifs et les deux mé­­ la finale du Champion­ Il se me­surera alors au e n t r a î n é e s p a r H e l d e r dailles d’or en trois ans au nat U Sports 2016 qui a mar- Vert & Or de l’Université qué le but gagnant à la de Sherbrooke. Le match Duarte accumulent les hon- Championnat canadien. Malgré tout, Helder Duarte 88 e minute de jeu, ne sera de la formation féminine neurs ces dernières années, on n’a pas le choix d’utiliser ne tient rien pour acquis. pas de retour, ayant épuisé aura lieu à 13 h, alors que le terme « dynastie » pour « À chaque partie, nos op­­ les années d’admissibilité. celui de l’équipe masculine désigner le groupe actuel, posantes voudront vaincre Toutefois, la relève au sein de se tiendra à 15 h. Des « comme ce fut le cas pour l es ch amp i onnes nati o- la formation était déjà bonne ­billets seront disponibles les Canadiens de Montréal nales en titre. Aucun match et Helder Duarte y a ajouté à la porte.

Une dynastie à honorer, une autre à créer

Campus dynamique

Combo volleyball / Lost Fingers au PEPS Les formations masculine et féminine de ­volleyball Rouge et Or joueront un match contre les Carabins de l’Université de Montréal cette fin de semaine. Pendant ce programme double, on réserve une belle surprise aux spectateurs. Le chanteur des Lost Fingers, Byron Mikaloff, offrira une courte prestation avant le match de l’équipe masculine et pendant la pause suivant le deuxième set. Byron Mikaloff, un grand a­ mateur de volleyball, s’assoira sur le banc du Rouge et Or à titre d’entraîneur invité, au côté de Pascal Clément et de son adjoint, Gino Brousseau. photo Yan Doublet Samedi 21 janvier, à compter de 18 h, au PEPS. Pour acheter des billets : 418-656-PEPS

Samedi 21 janvier Ski Alpin | Slalom (course FIS) Le Relais | 10 h Volleyball féminin | Carabins de Montréal PEPS | 18 h Volleyball masculin | Carabins de Montréal PEPS | 19 h 30

Dimanche 22 janvier Ski Alpin | Slalom (course FIS) Le Relais | 10 h Soccer féminin | Vert & Or de Sherbrooke Stade TELUS-Université Laval | 13 h Soccer masculin | Vert & Or de Sherbrooke Stade TELUS-Université Laval | 15 h

Jeudi 26 janvier Basketball féminin | Citadins de l’UQAM PEPS | 18 h Basketball masculin | Citadins de l’UQAM PEPS | 20 h

Vendredi 27 janvier Volleyball féminin | Vert & Or de Sherbrooke PEPS | 18 h

Samedi 28 janvier Le GYM du PEPS offre aux étudiants et à la communauté universitaire un espace d’entraînement à la fine pointe de la technologie. Plusieurs services gratuits y sont disponibles pour les abonnés, dont le prêt de serviette, des programmes d’entraînement ainsi que des conseils d’intervenants qualifiés et de nutritionnistes. Pour plus d’information : peps.ulaval.ca photo Marc Robitaille

Cheerleading | Régionale Québec FCQ PEPS | 8 h


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au fil de la semaine

22/01

le fil | le 19 janvier 2017

Le sapin a bon goût ! Récolter, cuisiner et déguster le sapin baumier, voilà ce que vous propose la Forêt Montmorency. Lors de l’activité « De la forêt à l’assiette ! », les participants parcourent les bois en compagnie d’un guide-naturaliste pour cueillir des branches de sapin. À leur retour au pavillon d’accueil, ils apprennent à nettoyer et à faire sécher le produit, puis, après un dîner composé de produits de la forêt boréale, ils assistent à un atelier culinaire pour apprendre à apprêter le fruit de leur cueillette. L’inscrip­ tion à cette activité comprend le droit d’accès à la forêt, la randonnée en raquettes, le dîner, le sapin frais ré­­ colté, un échantillon de sapin sec, un feuillet d’instructions et de recettes et le mets préparé lors de l’atelier culinaire. photo Julie Moffet Les samedis 22 janvier, 5 et 12 février et 12 mars, de 9 h à 13 h 30. Pour réserver votre place : 418 656-2034. Pour plus d’info : foretmontmorency.ca/fr/activites/ activites-hivernales/de-la-foret-a-l-assiette-sapin-baumier Il est à noter que la Forêt Montmorency regorge d’activités pendant l’hiver. Vous pouvez y pratiquer le ski de fond, le ski hors piste, le ski-raquette, la raquette, le patin et la glissade. Pour en savoir plus, visitez foretmontmorency.ca.

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20/01

20/01

Une carrière dans la fonction publique

Écoutez les vents Pour le premier concert de l’année de la Faculté de musique, l’Orchestre à vent, sous la direction de René Joly, vous convie à un voyage dans le temps. Intitulé Le temps emporte les vents, ce spectacle présentera une sélection d’œu­ vres s’échelonnant du 13e au 20e siècle. L’Orchestre à vent s’est toujours distingué par la qualité de ses interprétations et par les outils de perfectionnement qu’il offre aux écoles primaires et secondaires du Québec. L’ensemble souhaite ainsi être un agent d’éducation et un ambassadeur de sa faculté auprès de différents publics.

Plusieurs postes au gouvernement du Canada offrent des défis fort intéressants pour les diplômés universitaires. Pour en apprendre plus sur le sujet, le Service de placement vous invite à la conférence « La transition de l’université à la fonction publique : perspective personnelle sur une carrière captivante ». L’invité JeanFrançois Tremblay, sousministre de l’Infrastructure et des Collectivités, témoignera de son parcours professionnel dans la fonction publique fédérale. Déten­ teur d’un doc­­torat en science po­litique de l’Université Laval, il a occupé des emplois notamment au Bureau du Conseil privé et au ministère des Affaires autochtones et du Dévelop­ pement du Nord Canada. Jeudi 19 janvier, de 16 h 30 à 18 h, au local 3A du pa­­ villon Charles-De Koninck. Entrée libre, mais ­inscription obligatoire à spla.ulaval.ca/etudiants/ rencontres-employeurs.

photo Marc Robitaille

Vendredi 20 janvier, à 19 h 30, à la salle HenriGagnon du pavillon LouisJacques-Casault. Les billets sont en vente à l’adresse lepointdevente.com et le seront également à la porte le soir du concert.

26/01

26/01

Spectacle Nos relations musico-poétique avec l’Union européenne

Le marché du carbone

Autochtones et foresterie

Aimer ou haïr ? Vivre ou mourir ? Ce sont les questions que pose le collectif Les orages de janvier dans Empreintes voltaïques. Composé de Geneviève Lévesque et de David Riffin, le collectif propose un spectacle dans lequel il utilise le piano, l’électro­ acoustique, les photographies et la poésie. C’est le groupe JokerJoker qui sera le d ­ iffuseur de cet événement. Ce diffuseur de spectacles multidisciplinaires sans domicile fixe est ­administré exclusivement par des étudiants du programme de théâtre.

Venez assister au lancement du Laboratoire ­interdisciplinaire de la respon­sabilité sociale des entre­prises (LIRSE), qui s’intéresse à la construction d’initiatives favorisant la mise en place d’infra­ structures de marché pour maximiser les bénéfices sociaux et environnementaux des entreprises. Pour marquer le début de ses activités, le Laboratoire organise une table ronde sur le marché et la taxe du carbone, qui sera animée par Nolywé Delannon, professeure au Départe­ ment de management. Les invités seront Frédéric Krikorian, directeur développement durable, affaires publiques et gouvernementales chez Gaz métro, et Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David-Suzuki.

Au Canada, les tenues forestières concédées aux communautés autochtones représentent une possibilité annuelle de coupe d’environ 20 millions de mètres cubes, soit 10,4 % de la ­possibilité nationale. Pour ces communautés, l’entrepreneuriat peut contribuer à l’amélioration des conditions socioéconomiques, au développement culturel et au contrôle des activités sur leurs territoires traditionnels. Lors de la conférence « L’entrepreneuriat forestier dans les communautés autochtones du Québec », le professeur Jean-Michel Beaudoin, du Département des sciences du bois et de la forêt, ­présentera deux modèles de réussite autochtone dans le domaine. Il discutera également des moyens à mettre en œuvre pour répondre aux attentes des Premières Nations et favoriser une foresterie plus durable.

photo Elias Djemil

Le spectacle se tiendra les 20, 21, 27 et 28 janvier, à 20 h, dans un lieu tenu secret du quartier St-JeanBaptiste. Pour connaître le lieu de la représentation, il suffit d’acheter un billet à l’adresse billets.io/p/ jokerjoker.

23/01

À l’occasion de la visite à Québec du chef adjoint de la Délégation de l’Union européenne au Canada, Brice De Schietere, la Chaire Jean-Monnet en intégration européenne organise la conférence-­ discussion « Le Canada et l’Union européenne : partenaires pour une meilleure gouvernance ­globale ». L’invité s’entretiendra avec le public de sujets comme l’Accord ­économique et commercial global (AECG) et l’Accord de partenariat stratégique (APS). Lundi 23 janvier, de 11 h 30 à 12 h 30, au local 3244 du pavillon Charles-De Koninck. ­L’entrée est gratuite, mais l’inscription est ­obligatoire à bit.ly/2jAmEQZ. Pour plus d’information : chairejeanmonnet@ fd.ulaval.ca

Jeudi 26 janvier, de 11 h 15 à 14 h, à la salle Power ­Corporation du Canada (local 3452) du pavillon La Laurentienne. Vous devez réserver votre place avant le 23 janvier : svy.mk/2j9pVnb

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Jeudi 26 janvier, de 10 h 30 à 12 h, à la salle LionelDaviault du Centre de foresterie des Laurentides. Entrée libre.


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