Le Fil 26 janvier 2017

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Petit kangourou deviendra grand p2

Glaces du Nord p8-9

Volume 52, numéro 16 26 janvier 2017

Universiade : 11 étudiants présents

Dix athlètes et une entraîneuse adjointe du Rouge et Or se mesureront à l’élite universitaire mondiale lors de la 28e Universiade d’hiver, à Almaty, au Kazakhstan. p3


médecine en bref Bébés Kangourou : 20 ans et bien portants

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Les prématurés qui ont profité de la méthode Kangourou en retirent des bienfaits durables Connexion 2017 est à l’écoute Le forum Connexion 2017, qui se tiendra à l’Université Laval le 23 février sur le thème « Chercheurs et entrepreneurs, partenaires d’avenir ? », sollicite l’opinion des chercheurs. Les organisateurs de la rencontre ont mis en ligne une plateforme de consultation afin de déterminer les principales entraves aux collaborations entre chercheurs et entrepreneurs. Vous avez jusqu’au 18 février pour vous exprimer sur la question. Les résultats de cette consultation serviront à alimenter les discussions lors du forum auquel 150 personnes sont attendues. Les partenaires de l’événement sont le Parc technologique du Québec métropolitain, les Fonds de recherche du Québec, l’Université Laval, le Réseau Transtech et l’Institut de gouvernance numérique. Pour participer à la consultation : ign.cap-collectif.com/

Journée des études supérieures en éducation Souhaitez-vous acquérir une formation de base ou d’appoint dans le domaine de l’éducation ? Désirez-vous approfondir un sujet de recherche qui vous passionne ? La Journée des études supérieures de la Faculté des sciences de l’éducation saura donc vous plaire ! En une seule journée, vous pourrez vous renseigner sur les programmes d’études offerts à la Faculté, préparer votre projet d’études et votre dossier d’admission ainsi que rencontrer des étudiants inscrits aux cycles supérieurs dans ce domaine. Bref, c’est un rendez-vous à ne pas manquer si vous envisagez des études de maîtrise ou de doctorat en éducation ! Mercredi 1er février, de 11 h à 15 h, à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Pour information : etudes@fse.ulaval.ca.

Inscriptions pour le Gala de la vie étudiante Participez-vous activement aux activités de la communauté universitaire ? Faites-vous partie d’une association ou d’un projet étudiant dont vous êtes fier ? Voici votre chance d’obtenir une belle reconnaissance pour vos efforts. L’équipe du Bureau de la vie étudiante est à la recherche de candidats passionnés pour le 27e Gala de la vie étudiante, qui se tiendra le 13 avril. Au total, plus de 10 000 $ en bourses seront remis aux gagnants et chaque lauréat recevra un trophée. La date limite pour les inscriptions est le 15 mars. Pour plus d’information sur les 20 catégories du Gala et la procédure pour s’inscrire : bve.ulaval.ca/gala ou galadelavieetudiante@ bve.ulaval.ca ou 418 656-2765. Page Facebook de l’événement : bit.ly/2kacG67

par Jean Hamann La méthode Kangourou, une intervention qui consiste à porter un enfant prématuré sur le ventre 24 heures sur 24, peau contre peau, plutôt que de le laisser à l’hôpital dans une couveuse, produit des effets bénéfiques à long terme, révèle une étude publiée dans Pediatrics. C’est ce qu’a constaté une équipe de chercheurs colombiens et canadiens, dont font partie Réjean Tessier, de l’École de psychologie, ainsi que Line Nadeau et Catherine Mercier, du Département de réadaptation, après être retournés voir, deux décennies après l’intervention, comment se portaient les prématurés qui en avaient profité. Cette étude, lancée au début des années 1990, est le fruit d’une collaboration entre l’équipe de la pédiatrechercheuse Nathalie Charpak, de Bogota, et celle du professeur Tessier. Entre 1993 et 1996, les chercheurs avaient recruté 716 enfants prématurés et de petit poids, nés dans un hôpital de Bogota. Pour adoucir les premiers jours de vie de ces enfants vulnérables, les chercheurs avaient demandé à la moitié des parents de recourir à la méthode Kangourou. Ils devaient donc porter leur enfant en continu sur le ventre et, dans la mesure du possible, lui donner exclusivement du lait maternel. Dès que l’enfant était en mesure de prendre le sein, il pouvait retourner à la maison avec ses parents. La méthode Kangourou était appliquée jusqu’à ce que l’enfant atteigne une taille correspondant à 37 semaines de gestation. Les études antérieures menées par ces chercheurs avaient révélé que, à l’âge de 1 an, les enfants du groupe Kangourou avaient un taux de survie comparable ou supérieur à celui des enfants prématurés placés en couveuse après leur naissance. Les chercheurs avaient également montré que les enfants Kangourou avaient un meilleur développement cognitif et des liens parents-enfant de qualité supérieure à ceux des enfants du groupe témoin. « Ces différences étaient plus marquées chez les grands prématurés », précise le professeur Tessier.

Entre 2012 et 2014, les chercheurs ont retrouvé une partie des jeunes de la cohorte initiale et ils ont soumis 228 enfants Kangourou et 213 enfants du groupe témoin à une série de tests. Résultat ? Les bienfaits observés à l’âge de 1 an sur le développement cognitif et les relations familiales étaient toujours présents au début de l’âge adulte. De plus, les jeunes du groupe Kangourou avaient un taux plus faible d’absentéisme à l’école et ils affichaient moins d’hyperactivité, moins d’agressivité et moins de conduites sociales déviantes que les jeunes du groupe témoin. « Leurs résultats scolaires ne sont pas meilleurs que ceux des autres enfants,

Les bienfaits de la méthode Kangourou sur le développement cognitif et les relations familiales des prématurés sont toujours présents 20 ans après l’intervention

La méthode Kangourou consiste à porter un enfant prématuré sur le ventre 24 heures sur 24, peau contre peau, plutôt que de le laisser à l’hôpital dans une couveuse. photo Nurtured by Design

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

mais ils sont plus persévérants dans leurs études », ajoute Réjean Tessier. Selon le chercheur, la méthode Kangourou procurerait une stimulation sensorielle positive pendant une période cruciale du développement neurologique de l’enfant. Son efficacité se manifesterait surtout chez les prématurés les plus vulnérables et les plus fragiles. « L’intervention fait en sorte que l’enfant se développe dans un environnement qui imite mieux qu’une couveuse le milieu dans lequel il se trouverait s’il était encore dans le ventre de sa mère », avance le professeur Tessier. Environ 18 millions d’enfants prématurés et de petit poids naissent chaque année dans le monde. « Il serait intéressant qu’un plus grand nombre de ces enfants puissent profiter des avantages de cette méthode peu coûteuse qui peut être appliquée même dans les pays en développement. »

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Caroline Leclerc, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Josée Nadeau

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

Placements publicitaires Claudine Trudel 418 656-2131 poste 6415 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


28 Universiade d’hiver Sur les pistes et les pentes du Kazakhstan le fil | le 26 janvier 2017

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Cinq fondeurs et autant de skieurs alpins du Rouge et Or se frotteront à l’élite universitaire mondiale lors de la 28e Universiade d’hiver par Yvon Larose Almaty, au Kazakhstan. Dans cette ville de ce lointain pays du nord de l’Asie centrale, des milliers ­d’étudiants-athlètes universitaires du monde entier se retrouveront à compter du 29 janvier à l’occasion de la 28e Universiade d’hiver. Pré­s entée aux deux ans, cette grande manifestation sportive ­réunira plus de 2 500 athlètes en provenance de plus de 50 pays. Le Canada enverra un contingent de 88 étudiants-­a thlètes dans 6 sports. L’Université Laval, par l’entremise de son programme d’excellence sportive Rouge et Or, déléguera 5 fondeurs et 5 skieurs alpins, dont 8 Canadiens. « Nous avions en fait 7 fondeurs sélectionnés, explique l’entraîneurchef du club de ski de fond Rouge et Or, Luc Germain. Mais l’un d’eux a refusé l’invitation et une autre n’était pas suffisamment ­rétablie d’une blessure. En tout, l’équipe de ski de fond canadienne comprend 11 étudiants-athlètes. La forte représentation de l’Université Laval démontre que nous avons un programme sérieux pour les athlètes de haut niveau. » La fin de semaine précédant l’Universiade, les fondeurs de l’Université ont mis un point final à leur préparation en participant, à Lake Placid, dans l’État de New York, à une importante com­ pé­tition de la National Collegiate Athletic Association (NCAA). « Il n’existe pas de circuit universitaire de ski de fond au Québec, indique Luc Germain. C’est pourquoi nous allons régulièrement aux ÉtatsUnis affronter des ­u niversités comme Dartmouth, Harvard ou celle du Vermont, où le calibre est très fort. Ces rencontres motivent nos étudiants, qui peuvent ainsi s’améliorer. C’est l’idéal pour nous. » Luc Germain a consacré sa vie au ski de fond comme entraîneurchef. Il a notamment dirigé l’équipe canadienne aux Jeux olympiqu e s d’Albertville en 1992. Il est associé au programme Rouge et Or depuis 2009. En 2011, sous sa gouverne, l’équipe féminine a remporté le championnat canadien. En 2014, c’était au tour de l’équipe masculine. « Je suis un genre de motivateur et de prépa­ rateur physique, dit-il. J’ai toujours mis les étudiants-athlètes à l’avant-plan. Ce sont eux qui font tout le travail et tous les sacrifices. » Pour lui, un étudiant-athlète est d’abord un étudiant. Il souligne que, dans le passé, plusieurs ­membres du club de ski de fond

Rouge et Or ont remporté le prix Jean-Marie-De Koninck du mérite académique. Remis annuellement par le programme Rouge et Or, cet hommage vient récom­penser une moyenne cumulative exceptionnelle ainsi que des per­formances sportives. Selon Luc Germain, la discipline, la détermination et le talent, sans oublier l’esprit de corps, ont caractérisé les étudiants-athlètes qu’il a dirigés. « Ce n’est pas évident pour eux de s’entraîner à – 20 degrés Celsius dans un sport qui demande beaucoup d’heures d’entraînement et qui est aussi exigeant sur le plan cardiovasculaire, explique-t-il. Après, ils retournent à leurs livres. Il faut beaucoup de motivation pour être un fondeur de haut niveau. » Cinq skieurs alpins représenteront également l’Université Laval à Almaty. Deux d’entre eux seront les frères Lamhamedi, Adam ­( ad­­m inistration des affaires) et Samuel (actuariat), qui porteront les couleurs du Maroc puisqu’ils ont la double citoyenneté canadienne et marocaine. Mention­ nons qu’Adam Lamhamedi a remporté l’or au Super-G masculin des Jeux olympiques de la jeunesse d’Innsbruck en 2012. Il faut souligner également la participation d’Ève Routhier (communication publique), qui est entraîneuse adjointe du club de ski alpin Rouge et Or. La médaillée de bronze de l’Universiade de Grenade, en Espagne, il y a deux ans, sera chef d’équipe et entraîneuse-chef de l’équipe canadienne de ski alpin composée de 12 étudiants-­ athlètes. Elle travaillera aussi avec l’équipe marocaine de ski alpin. « Nos athlètes ne vont pas à A l m a t y c o m m e “ t o u r i st e s ” ,

indique l’entraîneur-chef de l’équipe de ski alpin Rouge et Or, Sven Pouliot. Ils veulent obtenir de bons résultats et ils sont tous capables de le faire. Nous savons que le niveau de ski sera élevé. Mais tout peut arriver sur les pentes, en autant que nous nous concentrions sur ce que nous avons à accomplir. » L’équipe canadienne de ski alpin sera « très forte », au dire de Sven Pouliot. Un des skieurs à surveiller sera sans nul doute Simon-Claude Toutant. Après Trentino en 2013 et Grenade en 2015, il en sera à sa troisième Universiade. « SimonClaude est actuellement premier au classement général du circuit québécois, souligne l’entraîneurchef. Il est très constant. Il est capable d’obtenir de bons résultats année après année. » S ve n Po u l i o t c o m p t e u n e ­ving­taine d’années d’expérience comme entraîneur-chef en ski alpin. Durant sa carrière, il a notamment mené l’équipe canadienne de ski para-alpin à huit médailles lors des Jeux paralym­ piques de Sotchi en 2014. « Les étudiants-athlètes du Rouge et Or démontrent une très grande motivation, dit-il. Mais je dirais que la force première du club est l’esprit de corps. Les étudiants s’entraident dans un véritable esprit de collaboration. » Selon lui, cette attitude a un effet certain sur la performance. « Le ski alpin se pratique dans de grands espaces, poursuit-il. Il est donc ­difficile pour l’entraîneur-chef et ses adjoints de toujours donner le bon feedback. Si un étudiant voit ­quelque chose chez un coéquipier, il va lui en parler. Cela facilite notre travail. »

Adam Lamhamedi, de l’équipe de ski alpin Rouge et Or, a remporté l’or au Super-G masculin des Jeux olympiques de la jeunesse d’Innsbruck en 2012. Il portera les couleurs du Maroc à Almaty. photo Jean-Baptiste Benavant

Après Trentino et Grenade, Simon-Claude Toutant en sera à sa troisième participation à une Universiade. photo Jean-Baptiste Benavant

Cette grande manifestation sportive ­réunira plus de 2 500 athlètes en provenance de plus de 50 pays

Les fondeurs William Dumas (à gauche) et Alexis Morin (à droite) feront partie de la délégation de l’Université Laval à l’Universiade 2017. Les deux sont des spécialistes du sprint. photos Mathieu Bélanger


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vie étudiante

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Les étudiants universitaires traversent une période au cours de laquelle ils développent leur autonomie et leur maturité et ils se préparent à entrer sur le marché du travail. Ils sont en transition. Ils vivront des réussites, mais également des échecs. Le Centre a développé et consolidé une expertise axée sur le soutien aux étudiants tout au long de leur cheminement universitaire.

Le Centre d’aide aux étudiants a 50 ans Depuis les années 1960, le personnel du Centre d’aide aux étudiants offre une écoute attentive, une présence bienveillante et une assistance professionnelle et engagée aux étudiants en difficulté par Yvon Larose Le Centre d’aide aux étudiants (CAÉ), une unité administrative rattachée à la Direction des services aux étudiants, a atteint l’âge vénérable de 50 ans. Afin de souligner cet anniversaire, le Centre présentera des activités spéciales dans les prochains mois. Il y aura notamment des ateliers-midi, entre février et avril, dans une demi-douzaine de pavillons du campus. « La tournée des pavillons résulte d’une belle collaboration avec les deux grandes associations étudiantes CADEUL et AELIÉS, explique la directrice du CAÉ, Louise Careau. Les animateurs de quatre kiosques aborderont les différents volets de notre offre de services, soit Situation de handicap, Psychologie, Apprentissage et réussite ainsi qu’Orientation. Nous voulons sensibiliser la communauté universitaire à un certain nombre de choses, comme au fait de vivre avec un handicap ou bien à ce nouveau courant lié à la méditation appelé présence attentive. Nous aborderons aussi les stratégies qui aident à bien terminer une session d’études ainsi que le fait de remettre en question son projet d’études. » Une autre activité liée au 50e anniversaire aura lieu le 22 mars, au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack, alors que l’exfootballeur professionnel Étienne Boulay prononcera une conférence sur la persévérance et la résilience face à l’adversité. « C’est un beau modèle d’homme qui a vécu une dépression et qui est allé chercher de l’aide, indique la directrice. On sait que les hommes vont moins chercher de l’aide que les femmes. Nos statistiques, au Centre, révèlent

que les hommes ne représentent qu’entre 20 et 25 % de la clientèle. » Toujours dans l’esprit du 50e, deux bourses d’études ont été remises à des étudiants afin de souligner leur engagement personnel auprès d’étudiants ayant besoin d’aide ou de soutien. Maxime Lavoie a été conseiller dans l’une des résidences étudiantes du campus. Kintxo Freiss a été tuteur, au CAÉ, pour des étudiants en situation de handicap. La psychologue Louise Careau travaille au Centre depuis 1990. Elle occupe le poste de directrice depuis 2014. Pendant près de

30 ans, elle a été le témoin privilégié de l’évolution du Centre. De 1966 à 1997, le CAÉ a été dirigé par André Bellerive. Sous sa gouverne, le Centre a notamment mené une importante étude sur les besoins des étudiants. Ses conclusions ont entraîné la création du secteur Apprentissage et réussite. Henri Hamel a succédé à André Bellerive. Il est resté 17 ans en poste. Durant cette ­longue période, le Centre a changé trois fois d’appellation. Son personnel a notamment participé à la mise sur pied d’un programme de dépistage précoce des étudiants en difficulté. « Ce programme est majeur, affirme Louise Careau. Aujourd’hui, il est implanté, par le Portail des cours, au sein de nombreux programmes d’études. » En 1998, le Centre s’est vu confier la responsabilité d’accueillir et de soutenir les étudiants en situation de handicap. « Il y en a de plus en plus, soutient-elle, et les facultés y sont de plus en plus sensibilisées. Les besoins, nombreux, vont de la présence d’un interprète

En 1998, le Centre se voit confier la responsabilité d’accueillir et de soutenir les étudiants en situation de handicap. image Marc-Alexandre Desnoyers

pour un étudiant atteint de surdité à des textes en braille pour un étudiant atteint de cécité. » Le CAÉ a aussi mis sur pied le Réseau des sentinelles en prévention du suicide. Ce regroupement de plus de 150 employés vise à prévenir le suicide au sein de la communauté universitaire. « Les idéations suici­ daires et les tentatives font partie de la ­réalité, souligne la directrice. Lorsque nous avons créé le Réseau, nous savions qu’une personne en détresse psychologique ne va pas nécessairement demander de l’aide. Il faut plutôt aller la chercher pour l’amener vers les ressources d’aide. » L’an dernier, l’Université a créé le Comité institutionnel consultatif sur le bien-être psychologique et la santé mentale des étudiantes et des étudiants. La mise sur pied de ce comité était l’aboutissement des travaux d’un groupe de travail, dont faisait partie le Centre. « L’ensemble de la communauté universitaire est représentée au sein de ce comité, explique Louise Careau. La santé mentale est l’affaire de tous. » La directrice rappelle que la population étudiante a changé au fil du temps. « Mais une chose demeure, dit-elle. Les étudiants universitaires traversent une période au cours de laquelle ils développent leur autonomie et leur maturité et ils se préparent à entrer sur le marché du travail. Ils sont en transition. Ils vivront des réussites, mais également des échecs. En collaboration avec les autres composantes de l’Université, le Centre poursuivra inlassablement sa mission auprès d’eux. » Le Centre d’aide aux étudiants est membre du Comité de prévention du suicide à l’Université Laval. Du 29 janvier au 4 février, ce comité tiendra trois activités sur le campus à l’occasion de la Semaine nationale de ­prévention du suicide. Pour plus d’information sur les activités du 50e anniversaire du CAÉ : bit.ly/2fPqyVL Pour plus d’information sur la Semaine nationale de prévention du suicide 2017 : bit.ly/2k0RFOg


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vie étudiante

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Un Carnaval aux couleurs de l’Université

Mélissa Duperron, Félix-André Savard et Frédéric Quirion, étudiants à la maîtrise en architecture, ont proposé une façon originale de revisiter le palais de glace de Bonhomme. En tout, seize étudiants ont participé à un concours d’idées organisé conjointement par le Carnaval et l’École d’architecture.

Plusieurs membres de la communauté universitaire collaborent à l’organisation d’activités du Carnaval de Québec, qui aura lieu du 27 janvier au 12 février

L’équipe des duchesses comprend notamment Justine Leblanc, chargée de communication à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (1re à partir de la gauche), ainsi que Gaël-Anne GrenierLavergne (2e à partir de la gauche) et Anne-Julie MacDonald (1re à partir de la droite), toutes deux étudiantes en communication publique. Elles sont ici accompagnées de Bonhomme, de Michelle Morin-Doyle, maire suppléant, de Mélanie Raymond, directrice générale du Carnaval, et d’Alain April, président du conseil d’administration du Carnaval.

par Matthieu Dessureault La nouvelle est tombée comme un couperet en 2011. Justine Leblanc apprenait que son père, Gilles, avait une artère bloquée et qu’il devait subir une opération à cœur ouvert. S’il se porte bien au­­jourd’hui, c’est grâce à l’équipe médicale de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval qui a effectué un triple pontage. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Justine Leblanc est devenue duchesse du Carnaval de Québec pour remercier et soutenir cet établissement. « J’ai déjà travaillé au Carnaval, d’abord comme attachée de presse, puis comme chef du protocole à la direction générale. J’avais envie de m’impliquer autrement dans l’organisation. Le rôle de duchesse m’a interpellée puisque la nouveauté, cette année, est son aspect philanthropique. Chacune des duchesses doit ap­­puyer une cause qui lui tient à cœur. J’y ai vu l’occasion de redonner à l’institut qui a sauvé la vie de mon père », raconte-t-elle. Pour chaque bougie du Carnaval qu’elle a vendue, 1 $ allait à la Fon­ dation de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval. Comme elle, les six autres duchesses ont choisi chacune un organisme. En plus d’avoir amassé des fonds pour leur cause, elles ont comme mandat d’inciter la population à participer aux festivités. Plus elles ont écoulé de bougies, plus grandes seront leurs chances de devenir la reine du 63e Carnaval. Chargée de communication à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, où elle gère notamment les réseaux sociaux, Justine Leblanc utilise son réseau de relations et son expertise en communication pour promouvoir l’événement. Depuis plusieurs semaines, elle s’active sur le campus et dans différents lieux de la ville de Québec, dont son duché, la Haute-Saint-Charles.

Des étudiants et des employés de l’Université travaillent fort aux préparatifs des festivités du Carnaval

Si Justine Leblanc est duchesse, c’est en partie pour amasser de l’argent pour la Fondation de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval, qui a sauvé la vie de son père en 2011. photo Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec Université Laval

Habituée de la course de canots du Carnaval, l’équipe Bota Bota compte bien donner son 110 % cette année.

Il n’y a pas que Justine Leblanc qui travaille fort aux préparatifs des ­f estivités du Carnaval. Frédéric Quirion fait partie des étudiants en architecture dont les idées ont ­inspiré la création de la nouvelle mouture du palais de glace de Bonhomme, érigé devant le Par­ lement du Québec. « Le Carnaval a fait appel à l’École d’architecture afin d’organiser un concours d’idées pour renouveler son image. Nous avions cinq jours pour produire un concept et le présenter au jury. Le but était de réfléchir à ce que pourraient avoir l’air le site du Carnaval et le palais de glace », explique-t-il. Le projet de son équipe, qui comprend également Mélissa Duperron et Félix-André Savard, a remporté le premier prix. Intitulé Le palais (tissé) fléché, il proposait de créer un parcours labyrinthique s’inspirant de la ceinture fléchée. Les visiteurs pourront donc s’amuser à se perdre dans cet environnement glacé. Quelque 2 000 blocs de glace ont été utilisés pour la construction. Il s’agit du plus imposant palais en dix ans. Pas peu fiers, les étudiants ne manqueront pas d’aller voir le résultat. « C’est très gratifiant de savoir que notre proposition, même si elle a été adaptée, a été concrétisée. L’École d’architecture étant située dans le Vieux-Québec, les étudiants ont souvent l’occasion de se promener autour du site du Carnaval. Le palais de glace offrira une belle visibilité à notre université », se réjouit Frédéric Quirion.

On retrouve le même enthousiasme chez Dominique Bernard, Anne Chabot Bergeron, Marianne Biron-Hudon, Julia Cyr-Gagnon, Vicki Clouet-Côté, Sarah Boudreau Turpin, Émilie Legendre et Lauriane Ouellet. Étudiantes ou récemment diplômées de l’Université, ces ­athlètes forment l’équipe Bota Bota, qui participera, cette année encore, à la célèbre course de canots à glace du Carnaval. Plusieurs compétiteurs provenant du Canada, de la France et des États-Unis navigueront dans les eaux froides du fleuve Saint-Laurent. Leur objectif : effectuer le trajet entre Québec et Lévis en un temps record. L’équipe Bota Bota, qui s’entraîne intensivement depuis le congé des Fêtes, est prête plus que jamais à relever le défi. « Notre objectif est d’avoir du plaisir, tout en nous surpassant. La course du Carnaval est très technique. Il s’agit d’une compétition stressante, avec un relief de glace impressionnant et des milliers de spectateurs qui nous regardent. Tout peut arriver. Il y a deux ans, nous avons remporté la victoire. C’était un beau moment, qu’il serait plaisant de reproduire ! », lance Dominique Bernard, étudiante au baccalauréat en aménagement et environnement forestiers. Envie de les voir à l’œuvre ? C’est un rendez-vous le 5 février, à 11 h, au bassin Louise du port de Québec. Pour consulter la programmation complète du Carnaval : carnaval.qc.ca


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environnement

Tout savoir sur le prix du carbone Une table ronde sur le marché et la taxe du carbone, qui se tiendra ce 26 janvier à la Faculté des sciences de l’administration, permettra d’en apprendre davantage sur ces outils de fiscalité verte par Pascale Guéricolas Depuis la signature de l’Accord de Paris, où 195 partenaires ont pris l’engagement de limiter à 2 degrés Celsius l’augmentation de la température mondiale, l’engouement pour la taxation du carbone s’est renforcé. Lancé par le Québec en 2013, le marché du carbone constitue un outil intéressant. Ce système d’échange lie désormais aussi la Californie et l’Ontario, ce qui en fait le plus grand marché du carbone en Amérique du Nord. Lors de la table ronde, trois in­­ tervenants venant respectivement de l’entreprise Gaz Métro, de la Fondation D av i d - S u z u k i e t d e l a ­D i­­r ec­t ion du marché du ­c arbone du Ministère du Dévelop­pement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements c­ limatiques débattront des avantages et des limites de cet instrument de lutte contre les changements climatiques. Ce système d’échange in­­ téresse particulièrement le Laboratoire interdisciplinaire de la responsabilité sociale des entreprises (LIRSE). L’organisme se penche en effet sur les infra­ structures de marché favorisant les meilleures pratiques des entreprises en matière de bénéfices sociaux et environnementaux. Eric Bauce,

vice-recteur exécutif et au développement, ainsi que Michel Gendron et Jacques Renaud, respectivement doyen et vice-doyen à la recherche de la Faculté des sciences de l’administration, profiteront d’ailleurs de la table ronde pour lancer officiellement les activités du LIRSE. « Cela va être très intéressant d’observer dans l’avenir les modèles économiques qui vont se développer au Canada autour de la taxe et du marché du carbone, remarque Luc Brès, professeur au Département de management et codirecteur du LIRSE. Dans le cas des marchés, on vise – en Europe, dans de grandes villes chi­ noises et ici – des réglemen­ tations sur la limitation des gaz à effet de serre (GES) tout en misant sur les innovations technologiques. » Cette vi­­ sion d’un système où l’entreprise lutte pour faire plafonner ses émissions et investit en même temps dans la technologie correspond en grande partie à celle de Frédéric Krikorian, le directeur du développement durable chez Gaz Métro, l’un des participants à la table ronde. Selon le conférencier, cette entreprise favorise des me­­­ sures d’efficacité énergétique auprès de ses clients. Comment ? En les incitant notamment à acquérir des

« Le marché du carbone est un bon outil, mais très insuffisant quand on sait que le nombre de nouvelles voitures sur les routes augmente deux fois plus vite que la population québécoise », fait valoir Karel Mayrand, directeur pour le Québec de la Fondation David-Suzuki.

appareils consommant moins de gaz. Limitée à l’émission d’une certaine quantité de GES par année, Gaz Métro achète aussi des crédits compensatoires sur le marché du carbone lorsqu’elle dépasse la quantité permise. Ces achats auprès d’entreprises agréées par le gouvernement du Québec favorisent l’émergence de technologies innovantes. « Gaz Métro a des ententes avec certains sites d’enfouissement qui captent des biogaz, puis les détruisent, comme ceux gérés par WSP, explique le directeur du développement durable. Nos crédits compensatoires financent donc des projets contribuant à réduire les GES au Québec. » L’entreprise énergétique favorise l’utilisation de gaz naturel liquéfié dans le transport lourd de marchandises. Elle installe des stations de ravitaillement pour les ca­m ions le long de l’autoroute 20 et sur l’autoroute 401, qui relie Montréal à Toronto. Le secteur du transport constitue d’ailleurs une cible d’importance pour lutter contre la pollution. Si les industries au Québec ont réussi à diminuer de 25 % leurs émissions de gaz à effet de serre depuis 1990, celles liées au transport ne cessent d’augmenter. Désormais, ce secteur génère plus de 40 % des émissions québécoises de GES. « Cela va être très difficile pour la province de respecter sa cible de réduction des GES fixée à 37 % pour 2030, fait valoir Karel Mayrand, directeur pour le Québec de la Fondation David-Suzuki. Le marché du carbone est un bon outil, mais très insuffisant quand on sait que le nombre de nouvelles voitures sur les routes augmente deux fois plus vite que la population québécoise. » Lors de la table ronde, l’environnementaliste parlera donc des avantages indéniables de la tarification du carbone, mais il plaidera aussi pour un plus grand engagement public à la lutte contre les changements climatiques. La table ronde « Marché du carbone : débats et ­perspectives » aura lieu le jeudi 26 janvier, de 11 h 15 à 14 h, à la salle Power Corporation du Canada (local 3452) du pavillon La Laurentienne. Pour suivre l’événement à distance : bit.ly/2julmnH

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sur l’ALÉNA Q Pour l’instant, le Mexique semble davantage dans la mire du président américain, car de nombreuses ­entreprises américaines y investissent. Comment expliquer ce phénomène ?

Richard Ouellet

Le président américain, Donald Trump, doit rencontrer le premier ministre Justin Trudeau en février pour revoir les moda­ lités de l’ALÉNA, l’accord de libre-échange signé par les États-Unis, le Mexique et le Canada en 1994. Le gouvernement canadien se prépare depuis plusieurs semaines à cette négociation en plaçant des élus aux carnets d’adresses bien fournis dans des postes clés de liaison avec la nouvelle administration. Déjà, un conseiller américain proche du président a rappelé à Justin Trudeau et à ses ministres l’importance des liens commerciaux entre les deux pays. L’avis de Richard Ouellet, professeur à la Faculté de droit et spécialiste des accords d’intégration économique, sur ce sujet.

Q Quels sont les secteurs économiques qui provo­quent particulièrement la colère du président américain contre l’ALÉNA ? R Durant la campagne électorale, Donald Trump a souvent dénoncé la facilité avec laquelle certaines entreprises, situées à l’extérieur des États-Unis, produisent des biens destinés aux consommateurs américains. Les voitures fabriquées au Mexique le choquent particulièrement. L’accès des producteurs du Canada au marché américain déplaît aussi à la nouvelle administration. Le prix du bois d’œuvre canadien, en particulier, ne fait pas l’affaire des ÉtatsUnis. Les Américains mettent également en doute le blocage de certains produits à la frontière. Par exemple, l’imposition de tarifs douaniers de 245 % sur les produits agricoles américains liés à la gestion de l’offre canadienne, comme le lait, leur déplaît profondément. Il existe donc un lobby important pour abolir ce système, qui vise notamment à protéger notre industrie laitière de la concurrence internationale. Ceci dit, il serait étonnant que le président américain remette en question les échanges entre les différentes usines fabriquant des automobiles de part et d’autre de la frontière canadienne. Ces transferts sont particulièrement importants sur l’axe Windsor-Détroit et dans la région au sud de Toronto. Les statistiques indiquent d’ailleurs que 9 millions d’emplois dépendent de l’ouverture de la frontière commerciale avec le Canada dans le nord des États-Unis. N’oublions pas que 35 des 50 États américains ont le Canada comme premier marché d’exportation.

R Le départ du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui avait la mainmise sur le pouvoir politique – quasiment comme une mafia –, a assaini le climat politique du pays. Peu à peu, le Mexique s’ouvre au monde. La presse peut critiquer le pouvoir. Le gouvernement a mis fin au système des maquiladoras, ces zones de non-droit où les en­­ treprises ne respectaient ni les normes du travail ni les règles environnementales. Le Mexique a aussi signé de nouveaux accords de libre-échange. Donald Trump voit bien que ce pays constitue une terre d’accueil plus intéressante que les États-Unis pour les investisseurs étrangers. L’industrie automobile allemande, par exemple, a choisi le Mexique pour ouvrir de nouvelles usines. Plu­ sieurs entreprises américaines ont fait la même chose. Les gens d’affaires font davantage confiance au Mexique, notamment en raison de l’adoption du chapitre 11 de l’ALÉNA sur la protection des investissements. Désormais, les entreprises disposent de recours efficaces contre des partenaires malhonnêtes. Ce n’était pas le cas il y 25 ans, alors que le Mexique était très corrompu. Q Qu’est ce que le Canada pourrait obtenir des États-Unis si l’ALÉNA faisait l’objet d’une nouvelle négociation ? R D’une part, il faudrait d’abord cla­ rifier la question du bois d’œuvre. Depuis plusieurs années, le Canada subit les caprices des Américains, qui décident de temps en temps que le prix de cette marchandise est trop bas. Ce phénomène doit s’arrêter. D’autre part, la question des grands projets publics me semble importante. Il existe un accord qui porte sur l’ouverture de certains grands marchés publics américains lorsqu’il est question de construction d’infrastructures. Pour l’instant, les entreprises canadiennes ont accès à ces chantiers dans plus d’une trentaine d’États américains, mais cela pourrait aller plus loin. Un autre sujet important qui devra être discuté est la manière de faciliter l’obtention de visas professionnels pour les Canadiens qui résident chez nos voisins du Sud pendant plus d’un mois pour leurs affaires. Actuel­lement, les États-Unis exigent beaucoup d’autorisations administratives pour les entrepreneurs à la recherche de nouveaux clients de l’autre côté de la frontière. Et pourtant, les deux pays sont censés pratiquer le libre-échange. Propos recueillis par Pascale Guéricolas


médecine

le fil | le 26 janvier 2017

Le cannabis, une menace pour la santé respiratoire ? Il y a présentement plus de questions que de réponses au sujet des effets du cannabis sur le poumon par Jean Hamann Les discussions entourant la légalisation de la marijuana au Canada ont fait largement état des effets positifs de cette plante pour soulager la douleur, réduire l’inflammation et calmer l’anxiété, mais elles ont négligé un fait important : le poumon n’est pas conçu pour affronter des fumées complexes comme celle du cannabis. « Les effets de la fumée de cannabis sur la santé respiratoire devraient faire partie des discussions étant donné que c’est sous cette forme que cette plante est le plus souvent consommée et que le poumon est l’organe qui y est le plus directement exposé », signale le professeur Nicolas Flamand, de la Faculté de médecine et du Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardio­ logie et de pneumologie de Québec – Université Laval. Le professeur Flamand et ses collaborateurs, Caroline Turcotte, MarieRenée Blanchet et Michel Laviolette, ont publié cet automne, dans la revue Frontiers in Pharmacology, une étude qui passe en revue les recherches menées au cours des quatre dernières décennies au sujet des effets du cannabis sur la structure et les fonctions des poumons. Cet exercice leur a ­permis de réaliser qu’il n’existe pas ­d ’étude parfaite sur la question et que, dans les conditions actuelles,

les problèmes méthodologiques sont nombreux et difficiles à contourner. « Les consommateurs de cannabis sont souvent des fumeurs de tabac ou d’autres drogues et il est difficile de départager les effets de chaque produit sur les poumons, souligne le professeur Flamand. Par ailleurs, il est difficile de comparer les études étant donné qu’on ne dispose pas d’information sur la qualité du cannabis consommé, notamment sur sa concentration en composés actifs appelés cannabinoïdes. » Néanmoins, les autopsies et les biopsies pratiquées sur des fumeurs de cannabis suggèrent qu’une exposition chronique à la fumée de cette plante cause certaines lésions pulmonaires ainsi qu’une désorganisation tissulaire qui n’est pas observée chez les personnes qui fument uniquement du tabac. Soulignons que la fumée du cannabis contient jusqu’à 20 fois plus d’ammoniac et de 3 à 5 fois plus de cyanure d’hydrogène et d’oxyde d’azote que la fumée du tabac. Par ailleurs, la consommation de cannabis pourrait perturber le fonctionnement normal des poumons en interférant avec le système endocannabinoïde de notre organisme. Ce système de signalisation chimique régule des fonctions aussi diverses que le

stress, la faim, le sommeil, la mémoire, la douleur, l’immunité, l’inflammation ou l’humeur. Il repose sur des récepteurs présents dans la membrane de cellules qui, en s’associant à des endocannabinoïdes produits par l’organisme ou à des cannabinoïdes produits par les plantes, enclenchent une cascade de réactions cellulaires. « La plupart des cellules des bronches et des poumons possèdent des récepteurs de cannabinoïdes auxquels pourraient s’associer les cannabinoïdes contenus dans la marijuana, avance le professeur Flamand. Le résultat pourrait être positif étant donné que l’activation du système endocannabinoïde peut réduire l’inflammation et la douleur. Par contre, si la réponse inflammatoire est trop atténuée, il pourrait en résulter une vulnérabilité aux infections respiratoires, notamment chez les individus ayant un système immunitaire déficient. » Il y a présentement plus de questions que de réponses au sujet des effets des phytocannabinoïdes sur le poumon et les maladies pulmonaires, mais cela ne devrait pas empêcher la légalisation du cannabis, soutient le chercheur. « Je pense même qu’en légalisant ce produit, le gouvernement facilitera la ­r éalisation d’études scientifiques rigoureuses grâce auxquelles nous pourrons mieux comprendre comment les c­ annabinoïdes agissent dans le corps humain. Les connaissances qui en découleront devraient nous permettre de mieux profiter des bénéfices qu’ils peuvent nous procurer tout en limitant leurs effets négatifs. »

La légalisation du cannabis faciliterait la réalisation d’études scientifiques rigoureuses sur les bienfaits et les risques des phytocannabinoïdes

ils ont dit... Sur la participation citoyenne à Beauport 2020

Chantal Pouliot, Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage Le Soleil, 15 janvier

Les déclarations du maire Labeaume laissant entendre que le projet d’agrandissement du port de Québec est « tout à fait nécessaire » et que ses opposants diabolisent le Port ainsi que l’appui politique médiatisé au projet portent Chantal Pouliot à penser que la consultation populaire sur ce projet est partie du mauvais pied. « Dans un contexte aussi hostile, qui, à part des ­personnes dont le rapport aux autorités municipales et portuaires est parti­cu­ lièrement émancipé, osera mettre en doute les te­­ nants et aboutissants de Beauport 2020 ? »

Sur la vente de vins locaux en épicerie

Richard Ouellet, Faculté de droit La Presse Plus, 20 janvier

La vente des vins de la Colombie-Britannique en épicerie contrevient aux accords internationaux, selon les États-Unis, qui ont déposé une plainte devant l’Organisation mondiale du commerce. Le Québec est-il à l’abri d’une telle contestation ? « Le Québec est à risque, mais il faut comparer les marchés, dit Richard Ouellet. Sur le marché ­britanno-colombien, cette mesure [des vins locaux en épicerie] a bouffé des parts de marché aux vins américains. Tandis qu’au Québec, ça ne semble pas avoir créé des pertes pour des vins étrangers jusqu’à maintenant. »

Sur le français des candidats à la direction du Parti conservateur

Thierry Giasson, Département de science politique Le Journal de Montréal, 19 janvier La fumée de cannabis cause certaines lésions pulmonaires ainsi qu’une désorganisation tissulaire qu’on n’observe pas chez les personnes qui fument uniquement du tabac.

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Lors du seul débat en ­français de la course au leadership du Parti con­ servateur du Canada, il y a quelques jours à Québec, plusieurs des 13 candidats ont démontré une piètre maîtrise de la langue de Molière. Selon Thierry Giasson, la difficulté à lire ou à parler le français pourrait les empêcher de remporter la chefferie. « Je pense que ce sera ­problématique, pour un candidat qui ne maîtrise pas le français, de s’attirer des appuis importants dans la base militante québécoise. »


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Voyage au cœur du paysage Marie-Claude Gravel, étudiante à la maîtrise en architecture, remporte le prix du jury et le prix du public du concours Architecture éphémère de l’Hôtel de glace de Québec par Matthieu Dessureault Il y a de ces voyages qui marquent une vie. Marie-Claude Gravel n’oubliera jamais celui qu’elle a fait à Salluit, un village aux confins du Québec. En plus de l’initier à la culture autochtone, l’atelier Habitats et cultures lui a permis de découvrir un paysage à couper le souffle. « L’immensité des caps rocheux, la fine couche de neige, les étendues d’eau : nous nous sommes retrouvés au cœur d’un paysage nordique complètement dénudé de végétation. C’était très impressionnant », confie-t-elle.

Lorsqu’elle a su que le thème de la 17e saison de l’Hôtel de glace était « Vu du Nord », elle s’est inspirée de ce décor pour participer au concours Architecture éphémère. Depuis douze ans, ce concours offre aux étudiants en architecture et en design des universités québécoises la chance d’imaginer une suite de neige et de glace. Les concepts sont évalués selon leur originalité, leur faisabilité et leur côté innovateur. Choisis parmi une trentaine de propositions, trois projets ont

été réalisés par les artisans de l’Hôtel. Celui de Marie-Claude Gravel a remporté le premier prix du concours, en plus de recevoir le prix du public en récoltant le plus de clics sur la page Facebook du groupe. Le titre de sa suite, Expédition Nord-Ouest, fait référence à ce passage maritime qui traverse l’archipel arctique canadien. Pendant trois siècles, des explorateurs européens ont cherché en vain cette voie pour atteindre les supposées richesses de l’Extrême-Orient. « Plusieurs d’entre eux ont perdu la vie durant le périple. Avec mon concept, j’ai repris cette idée de passage sinueux et complexe. Quand on entre dans la chambre, on s’imagine passer à travers un glacier pour atteindre le lit. Le touriste qui viendra y passer une nuit pourra vivre une expérience basée sur une histoire qui s’est réellement produite au Canada », dit l’étudiante.

Le titre de sa suite, Expédition Nord-Ouest, fait référence à ce passage maritime qui traverse l’archipel arctique canadien

Le jury n’a pas eu à délibérer bien longtemps pour lui remettre son premier prix. « Nous avons été charmés par son concept à la fois stylisé et très ancré dans ce que peut être le passage du Nord-Ouest. D’ailleurs, il s’agit du thème que j’avais choisi pour le hall d’entrée de l’Hôtel de glace. Marie-Claude Gravel a bien circonscrit ma pensée. Sa proposition, présentée de façon magnifique, a très rapidement conquis les membres du jury », raconte Pierre L’Heureux, le directeur artistique de l’Hôtel de glace. Pour lui, le concours Architecture éphémère est une belle façon d’explorer de nouvelles avenues. D’une année à l’autre, il prend plaisir à analyser les propositions qu’il reçoit. « Les étudiants apportent beaucoup de fraîcheur. L’Hôtel de glace, ce n’est pas comme une construction en béton ou en pierre ; l’utilisation de la neige et de la glace impose plusieurs contraintes tout en offrant une plasticité géniale. Les étudiants ne connaissent pas toutes ces contraintes; ils s’amusent, proposent des choses éclatées. Leurs projets viennent donc nous provoquer et nous encouragent à être audacieux. Chaque fois, c’est un beau défi ! » Son équipe peut se targuer d’avoir réussi sa mission. Vendredi dernier, les visiteurs étaient nombreux à s’être déplacés sur le nouveau site de Valcartier pour la grande soirée inaugurale. En plus de la suite de Marie-Claude Gravel, ils ont pu découvrir deux concepts issus de l’Université McGill ainsi que plusieurs pièces thématiques. Jongleurs de feu, chorale gospel, DJ et autres artistes étaient sur place. La soirée s’est terminée en beauté par les traditionnels feux d’artifice. L’Hôtel de glace est ouvert jusqu’au 26 mars. Visitez le site hoteldeglace-canada.com pour obtenir plus d’information.

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1 et 2. Le thème de la 17e saison, « Vu du Nord », a inspiré Marie-Claude Gravel, de retour d’un séjour d’études au Nunavik.


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3. Marie-Claude Gravel est ici accompagnée de Claude Lefebvre, président de la Caisse populaire Desjardins du Piémont Laurentien, partenaire du concours, et de Pierre L’Heureux, directeur artistique de l’Hôtel. 4, 5, 6 et 8. L’inauguration officielle de l’Hôtel de glace s’est déroulée le 20 janvier. 7. Lauréate du premier prix, Marie-Claude Gravel reçoit une bourse et pourra dormir une nuit dans la suite qu’elle a conçue. photo Renaud Philippe 9. La température exceptionnelle du début de l’hiver a permis à l’Hôtel de glace d’ouvrir ses portes dès la fin du mois de décembre. photo Renaud Philippe


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sciences

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en bref

Méditons ! La vie universitaire comporte un ensemble d’exigences – étude, examens, travaux, horaire irrégulier – qui donnent lieu à un rythme de vie particulier. De plus, la forte sollicitation des facultés cognitives et intellectuelles génère souvent du stress et de la fatigue. Comment retrouver un équilibre au milieu de toutes ces contraintes ? En prenant un temps d’arrêt pour méditer ! Désirez-vous vous initier à la méditation ou simplement la pratiquer en groupe ? Le Bureau de la vie étudiante organise des séances de méditation gratuites s’adressant à toute la communauté universitaire. Tous les mardis et jeudis jusqu’au 27 avril, de 17 h 30 à 18 h 30, au local 1575 du pavillon Ernest-Lemieux. Pour plus d’information, contactez Daniel Fradette au 418 656-2131 poste 2189 ou par courriel (daniel.fradette@ bve.ulaval.ca).

Une vidéo remplie d’expertises  La Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique (FFGG) regroupe des compétences dans plusieurs domaines comme le développement durable, la foresterie autochtone, l’environnement, les changements climatiques, le tourisme, l’hydrologie, les migrations internationales et bien plus encore ! C’est justement pour mettre en valeur ces diverses expertises qu’une vidéo, accessible à tous, a été produite. On y voit des images de plusieurs sites d’études et de recherche de la Faculté, tels le Grand Nord, la Forêt Montmorency, des laboratoires de recherche et les pavillons Abitibi-Price, Gene-H-.Kruger et Louis-Jacques-Casault. La vidéo est disponible en français (bit.ly/2jhJ6vb) et en anglais (bit.ly/2jyJsi7).

Une infolettre débordante de santé La Direction santé et mieux-être au travail et Mon équilibre UL ont conjointement lancé une infolettre sur la santé globale. Destinée spécifiquement au personnel de l’Université, cette infolettre a pour objectifs de mieux faire connaître les services relatifs aux saines habitudes de vie sur le campus, d’informer ponctuellement les membres du personnel sur des sujets touchant les saines habitudes de vie afin de les sensibiliser et de les aider à prendre soin de leur santé, de démystifier des croyances en lien avec l’alimentation et la nutrition et de promouvoir les activités à venir qui concernent la santé et le mieux-être au travail. Quatre éditions sont prévues par année. La prochaine édition sera publiée au cours de la semaine du 13 février. Pour consulter la première infolettre sur la santé globale (parue en novembre dernier) : bit.ly/2jXkIQg

Deux désinfectants testés par les chercheurs sont parvenus à éliminer jusqu’à 90 % des virus présents dans l’air d’une chambre expérimentale. photo PiccoloNamek

Bombes antivirales ? Les virus pathogènes en suspension dans l’air pourraient être attaqués à coups de bombes aérosol par Jean Hamann La saison des infections bat son plein et si nous sommes prompts à nous laver les mains et à désinfecter les surfaces pour limiter les risques de propagation des maladies, nous laissons le champ libre à une autre voie de transmission empruntée par certains pathogènes : l’air. Une étude publiée dans PLOS ONE par l’équipe de Caroline Duchaine vient toutefois de démontrer qu’il y aurait moyen d’attaquer les virus sur ce front à coups de bombes aérosol. « De nombreux virus se retrouvent en suspension dans l’air, précise la professeure du Département de biochimie, de microbiologie et de bio-informatique qui mène ses recherches à l’Institut universitaire en cardiologie et en pneumologie de Québec – Université Laval (IUCPQ-UL). Certains de ces virus nécessitent un contact direct pour se transmettre, mais d’autres, notamment les virus de la rougeole et de la varicelle et probablement celui de la grippe, peuvent entrer dans l’organisme par les voies respiratoires et causer des infections. Nous avons voulu déterminer si des désinfectants utilisés pour détruire les microorganismes sur les surfaces pouvaient également éliminer les virus en suspension dans l’air. » Pour éviter les risques d’infection, les chercheurs ont réalisé leurs tests sur des bactériophages. « Ces virus se

développent dans des bactéries, ils sont plus faciles à cultiver que les virus pathogènes et ils sont inoffensifs pour les humains, précise la professeure Duchaine. Leurs acides nucléiques et leurs caracté ristiques physiques sont toutefois très simi laires. » Aux fins de l’expérience, quatre espèces de bactériophages ont été mises en suspension dans une chambre expérimentale conçue et construite par l’équipe de Caroline Duchaine. À tour de rôle, quatre désinfectants en aérosol ont été vaporisés dans cette enceinte. Il s’agit du Mist, un produit commercial qui prétend éliminer les microorganismes dans l’habitacle des autos, du Pledge, un désinfectant commercial pour surfaces, du peroxyde d’hydrogène, un désinfectant couramment utilisé dans le domaine médical, et de l’eugénol, un composé naturel présent dans certaines huiles essentielles et dans des produits antiseptiques employés en dentisterie. Les analyses des chercheurs indiquent que l’efficacité de ces désinfectants varie grandement en fonction de l’espèce de bactériophage, de l’humidité relative de l’enceinte et de la durée d’exposition. Elles révèlent aussi que deux produits se démarquent du lot : après 1 heure d’exposition, le Pledge et l’eugénol sont parvenus à éliminer jusqu’à 90 % des virus des

quatre espèces testées. « Nous ignorons quel est le mode d’action de ces produits, mais notre étude montre qu’il est possible de réduire la charge virale de l’air d’une pièce en faisant appel à des désinfectants en aérosol », résume la professeure Duchaine. Combinée au nettoyage des surfaces, cette désinfection aérienne pourrait donc être envisagée pour juguler les infections dans des milieux fermés, croit la chercheuse. « Il reste encore à prouver l’efficacité de cette avenue pour les virus hu mains et à établir à quelles

concentrations on peut détruire ces virus sans produire d’effets négatifs sur la santé humaine. Si on y parvient, cette mesure pourrait être appliquée en milieu hospitalier, mais aussi dans les centres de la petite enfance ou dans les écoles aux prises avec des infections transmises par voie aérienne. » L’étude parue dans PLOS ONE est signée par Nathalie Tu r g e o n , Ke v i n M i ch e l et Caroline Duchaine, de l’IUCPQ-UL et du Département de biochimie, de microbiologie et de bioinformatique, par Sylvain Moineau, du même département, et par Thi-Lan Ha et Enric Robine, du Centre scientifique et technique du bâtiment de France.

La désinfection de l’air pourrait être appliquée en milieu hospitalier, mais aussi dans les centres de la petite enfance ou dans les écoles aux prises avec des infections transmises par voie aérienne


arts

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Tempête d’idées créatives Près de 50 artistes de la relève prendront d’assaut le nouveau pavillon du Musée national des beaux-arts du Québec pour l’événement Bouillon d’art ­ multi (BAM) par Matthieu Dessureault Un bouillon d’arts multidisciplinaires, c’est bien ce que propose le BAM, un concept 100 % étudiant né d’un désir de repousser les limites de la création. Cet événement, qui a attiré plusieurs centaines de curieux au complexe Méduse l’an dernier, est de retour, cette fois dans le magnifique pavillon PierreLassonde du Musée national des beaux-arts du Qué­ bec (MNBAQ). Deux jours durant, 48 étudiants issus du programme de théâtre de l’Université Laval, de l’École de danse de Québec, de l’École de cirque de Québec et des conservatoires de musique et d’art dramatique de Québec seront sur place. Divisés en six équipes, ils mêleront leurs idées et leurs points de vue. Le résultat de ce remueméninges sera présenté au public le 8 février, de 19 h à 23 h, dans le cadre d’une activité spéciale du Mois Multi. Les visiteurs déambuleront dans le pavillon tout en assistant à des performances multidisciplinaires. « Ils pourront voir des œu­­vres éclatées, vivantes, électriques. La mission du BAM est de présenter les créateurs de demain. C’est une belle façon de découvrir en primeur les artistes qui seront sur nos scènes », lance Emile Beauchemin, étudiant à la maîtrise en littératures et arts de la scène et de l’écran et cofondateur du Festival de théâtre de l’Université Laval, à l’origine de cette initiative. Les artistes, qui auront carte blanche, seront invités à s’inspirer du décor spacieux du pavillon PierreLassonde. Tout au long du processus, ils seront en­­ cadrés par des professionnels de diverses disciplines. La comédienne et metteure en scène Marie-Hélène Gendreau, les chorégraphes Geneviève Duong et Alan Lake, le musicien Martien Bélanger ainsi que les ar­­ tistes de cirque Geneviève Kérouac et Claudel Doucet superviseront chacun une équipe. Des membres de l’Association générale des étudiants et étudiantes en musique de l’Université

Laval et du Regroupement des étudiantes et des étudiants en arts visuels seront aussi sur place pour pimenter la soirée. « Le but, ajoute Emile Beauchemin, est de faire ­c ollaborer les gens qui re­­ présentent l’émergence en arts de la scène à Québec. On veut créer des occasions de rencontre, et ce, avant que les étudiants sortent de l’école. Il s’agit du meilleur moment pour s’impliquer et créer un réseau de relations. Pour nous, le BAM n’est qu’un tremplin qui nous mènera vers d’autres projets qui contribueront à l’effervescence de notre ville. » Thierry Belleguic, con­seil­ ler spécial du recteur à la culture et à l’innovation sociale, se réjouit de voir de plus en plus d’étudiants porter de telles initiatives. De­­ puis quelques années, il travaille à renforcer les liens entre l’Université et le milieu culturel. Entre autres choses, il promet le retour, dès l’année prochaine, de la Nuit de la création au MNBAQ, une activité visant à mettre en valeur le talent de jeunes artistes. La mission du BAM s’intègre donc parfaitement dans sa vision. « Cet événement poursuit l’idéal qui

L’an dernier, pour sa première présentation, le BAM avait attiré 32 créateurs et plus de 300 spectateurs au complexe Méduse. L’événement avait été présenté en ouverture du Festival de théâtre de l’Université Laval. photos David Mendoza Helaine

nous animait quand nous avons fondé la Nuit de la création, soit celui de faire sortir la créativité des murs de l’Université. Il donne aux étudiants l’occasion de vivre une expérience formatrice en allant à la rencontre de publics variés. Il permet aussi à l’Université de jouer son rôle d’acteur culturel tout en faisant connaître les programmes d’études qui nourrissent ce genre de projets. »

Les ateliers de création auront lieu les 4 et 5 février. Le résultat sera présenté le 8 février, de 19 h à 23 h. Pour plus d’information : mnbaq.org/ activite/bam-bouillond-art-multi-451. Pour ­suivre l’événement sur Facebook : https :// www.facebook.com/ events/18451785956 98636/. L’entrée est libre.

Comme l’an dernier, le projet réunit le programme de théâtre de l’Université Laval, l’École de danse de Québec, l’École de cirque de Québec et les conservatoires de musique et d’art dramatique de Québec. photos David Mendoza Helaine

Les artistes, qui auront carte blanche, seront invités à s’inspirer du décor spacieux du pavillon Pierre-Lassonde


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actualités UL

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Des ambassadeurs au rayonnement international Avis officiel AVIS D’ÉLECTION AU POSTE DE RECTEUR OU DE RECTRICE DE L’UNIVERSITÉ LAVAL (articles 127 à 140 des statuts de l’Université Laval) Le mandat du recteur actuel se terminant le 31 mai 2017, l’Université Laval sollicite des candidatures au rectorat. Le recteur ou la rectrice de l’Université Laval est élu(e) pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois, par un collège électoral formé des personnes suivantes : les membres en fonction, avec ou sans droit de vote, du Conseil d’administration, les membres en fonction, avec ou sans droit de vote, du Conseil universitaire et les membres avec droit de vote des commissions des études, de la recherche et des affaires étudiantes. Conformément à l’article 136 des statuts de l’Université Laval et à la suite des décisions prises par le Conseil d’administration à sa séance ordinaire du 5 octobre 2016, j’avise officiellement toutes les personnes intéressées : • que, selon les dispositions des articles 127 à 137 des statuts, il y aura élection d’un recteur ou d’une rectrice par le collège électoral ; • que la mise en marche de la procédure de cette élection est fixée au mardi 14 février 2017 ; • que la période de mise en candidature commencera le mardi 14 février 2017 et prendra fin à 12 heures le jeudi 16 mars 2017 ; • que si plus de cinq personnes sont proposées, le collège électoral tiendra une première séance le lundi 27 mars 2017 afin de faire la sélection des cinq personnes qui feront partie de la liste définitive des candidats ; • que le collège électoral tiendra une séance de rencontre des candidats ou candidates le mardi 11 avril 2017 ; • que la séance d’élection aura lieu le mercredi 26 avril 2017. Est admissible au rectorat toute personne qui soit est professeur titulaire ou agrégé de l’Université Laval, soit est titulaire d’un doctorat et possède une expérience appropriée ou est titulaire d’une maîtrise et possède une expérience professionnelle remarquable dans un domaine approprié. Toute proposition de candidature doit être faite par écrit et satisfaire aux exigences suivantes : • ne contenir à titre de proposition que le nom d’une seule personne ; • indiquer l’occupation et l’adresse de cette personne ; • être appuyée de la signature de vingt-cinq personnes, membres de l’Université ou diplômées de l’Université, à l’exception des membres du collège électoral, ces personnes indiquant de la manière suivante en quelle qualité elles font cette proposition : - dans le cas d’un étudiant ou d’une étudiante, en inscrivant son numéro de matricule ; - dans le cas d’un membre du personnel enseignant ou du personnel administratif, en identifiant son statut et son unité de rattachement ; - dans le cas d’une personne diplômée de l’Université, en précisant la discipline ou le champ d’études, la nature et l’année d’obtention du diplôme et, s’il est différent du nom usuel, le nom exact inscrit sur le diplôme ; • contenir une mention selon laquelle les personnes signataires de la proposition de candidature acceptent que leur appui à cette proposition soit public ; • comporter la signature de la personne concernée attestant qu’elle accepte de poser sa candidature ; • être accompagnée d’un bref curriculum vitæ faisant état des diplômes et de l’expérience professionnelle de la personne proposée. Ces documents doivent être transmis, sous enveloppe scellée portant la mention ÉLECTION DU RECTEUR, au bureau de la soussignée, avant la fin de la période de mise en candidature. Pour obtenir le formulaire de mise en candidature et connaître toutes les modalités liées à la préparation du dossier de candidature, veuillez consulter le site Web www.ulaval.ca/election. Fait à Québec, le 26 janvier 2017. Mme Louise Turgeon, CPA, CA, ASC Présidente d’élection Bureau du secrétaire général Pavillon Jean-Charles-Bonenfant, bureau 2183 2345, allée des Bibliothèques, Québec (Québec) G1V 0A6 Courriel : louise.turgeon@sg.ulaval.ca

Lors de la soirée Hommage aux ambassadeurs, • Michel Trudeau, Institut de recherche d’Hydro-Québec, 8e Congrès internaqui s’est tenue le 13 janvier au pavillon PierreLassonde du Musée national des beaux-arts du tional sur les matériaux nanostructuQuébec, le Cercle des ambassadeurs de Québec a rés (août 2016, Centre des congrès de rendu hommage à 16 personnalités qui, parallèleQuébec) ment à leurs activités professionnelles habituelles, • Reinhard Pienitz, Centre d’études noront contribué au rayonnement de la région de diques, 24 th International Diatom Québec en organisant un congrès international. Symposium (août 2016, Université Tous ces événements ont généré ensemble 15 M $ Laval) de dépenses touristiques en 2016. • Josée Desharnais, Département Yves Desjardins, responsable des relations interd’informatique et de génie logiciel, nationales de l’Institut sur la nutrition et les ali27 th International Conference on ments fonctionnels de l’Université Laval, a été Concurrency Theory, 13 th QEST nommé ambassadeur de l’année 2016. Cette International Conference on nomination reconnaît l’effort exceptionnel d’un Quantitative Evaluation of Systems et membre ambassadeur qui, au fil des ans, par son 14 th International Conference on implication, sa persévérance et sa ténacité, a Formal Modelling and Analysis of contribué de façon remarquable à mettre la région Timed Systems (août 2016, Hôtel de Québec en valeur en tant que destination d’afChâteau Laurier Québec) faires. Yves Desjardins est également lauréat de la catégorie « Événement tenu en 2016 » pour le • Réal Vallée, Centre d’optique, photonique et laser, 6 th International 8e Symposium international de la fraise, qui se Symposium on Filamentation (septenait en août dernier au Centre des congrès de tembre 2016, Hilton Québec) Québec. Sept autres membres de notre communauté universitaire ont été honorés dans cette • Mario Fafard, Centre de recherche sur catégorie : l’aluminium – REGAL, 34 th International Conference and Exhibition • Robert Corriveau, Institut canadien pour les of the International Committee innovations en photonique, Photonics North for Study of Bauxite, Alumina & (mai 2016, Centre des congrès de Québec) Aluminium (octobre 2016, Hôtel • Simon Biron, Institut universitaire de cardioloPalace Royal) gie et de pneumologie de Québec – Université Laval, International Consensus Conference Pour plus d’information : on Duodenal Switch (mai 2016, Centre des bit.ly/2jzgsXs congrès de Québec)

Le Cercle des ambassadeurs de Québec a rendu hommage à 16 personnalités qui, parallèlement à leurs activités professionnelles habituelles, ont contribué au rayonnement de la région de Québec en organisant un congrès international.

1er février 1951 Le saviez-vous ? L’Université Laval a déjà eu sa propre reine ! Le couronnement a eu lieu lors du Festival des étudiants, organisé par l’Association générale des étudiants de Laval, créée en 1929, puis dissoute en 1969. La jeune reine qu’on voit ici est Hélène Conan, une finissante en droit. photo Division de la gestion des documents administratifs et des archives


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Un nouveau tremplin pour les jeunes diplômées de l’École d’art La bourse Suzie-Hudon offrira à trois lauréates un an de loyer aux Ateliers du réacteur pour faire rayonner la création au féminin par Brigitte Trudel « Ne mettez pas l’accent sur moi, mais plutôt sur mon projet, d’accord ?, demande avec réserve la mécène Suzie Hudon au moment de lancer la bourse qui porte son nom. Je le fais avec tellement de plaisir ! » Son parcours mérite toutefois qu’on s’y attarde un peu. C’est de lui qu’elle a tiré l’idée d’offrir à une diplômée par année, et ce, durant trois ans un espace de création de 255 pieds carrés aux Ateliers du réacteur. Formée en administration et en marketing à l’Université Laval, Suzie Hudon a décidé, après une carrière dans le milieu des affaires, d’effectuer un retour aux études dans un programme qui l’attirait depuis longtemps. L’étudiante à temps plein se trouve désormais à mi-chemin d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques. « C’est en fréquentant mes collègues de classe que j’ai pris le pouls des besoins réels de la relève en arts, explique Suzie Hudon. Il m’a ­s emblé que de ne pas bénéficier d’un endroit disponible et sécuritaire où produire, dans un lieu ­fréquenté par d’autres artistes, entre la sortie de l’école et le début du parcours professionnel, comptait parmi les plus grandes difficultés. » Plutôt que de donner une somme d’argent, la mécène cherche, avec son don, à offrir une rampe de lancement qui favorise l’action. En outre, son aide présentera aussi un avantage financier puisqu’elle sera accompagnée d’un montant de 2 500 $ du programme Première Ovation – Arts visuels, arts médiatiques et métiers d’art. Cela dit, pour Sylvie Hudon, réserver sa bourse aux jeunes ­femmes était un choix orienté dès le départ. « Il existe dans le milieu un préjugé, bien documenté, à ­l ’endroit des artistes féminines, déplore-t-elle. Celles-ci ont droit à une visibilité et à un accès au marché beaucoup plus restreints que ceux des hommes. Cette différence défavorable se remarque tant dans les galeries commerciales que dans les institutions. Si je peux faire ma petite part pour renverser cette tendance... » Enfin, la longue durée était un autre aspect qu’il lui importait d’intégrer à son projet. « La majorité des ­résidences artistiques offrent des séjours d’un mois ou deux, voire de quelques semaines. À mon sens, être moins limité dans le temps permet davantage à un

artiste de développer sa recherche et sa démarche de création », déclare la femme qui est elle-même une artiste. Étudiant au certificat en arts plastiques, Gabriel Lapointe comprend tout à fait l’importance d’avoir accès à un lieu physique qui se prête à l’activité créative. Depuis le printemps dernier, cet artiste de l’image en tous genres, mais qui se spécialise dans des matériaux comme l’huile et le pastel, loue et partage avec quelques collègues un local aux Ateliers du réacteur. Il n’a que des bons mots à propos de ­l ’expérience. « Comme j’habite avec trois colocataires et que mes œuvres sont souvent des grands formats, créer à partir de chez moi n’est pas vraiment viable, relate-t-il avec humour. Ici, “au Réacteur”, j’ai ma clé, je peux venir à toute heure et je peux même entreposer mes œuvres et mon matériel. » Le jeune homme confirme que cet espace dont il dispose facilite sa formation. « Les expérimentations et le travail pratique sont indissociables des études en arts et d’un cheminement vers une carrière professionnelle », affirme-t-il. Pardessus tout, Gabriel Lapointe apprécie grandement le fait de baigner dans un milieu où il côtoie d’autres artistes, qu’ils utilisent ou non les mêmes matériaux que lui. « Je ne m’attendais pas à m’en nourrir à ce point, admet-il. Je me suis fait plusieurs amis. Nos échanges et les conseils que je reçois me permettent d’évoluer. Ces inter­actions agissent vraiment comme un incubateur. »

Alexandrine Cardin-Dubé, directrice générale de la Société de développement commercial Saint-Roch, Chantal Gilbert, membre du comité exécutif de la Ville de Québec et conseillère du district de Saint-Roch–Saint-Sauveur, Julie Lemieux, vice-présidente du comité exécutif de la Ville de Québec, Suzie Houde, mécène, et Jocelyn Robert, directeur de l’École d’art, lors du lancement de la bourse Suzie-Hudon. photo Lise Breton

De son côté, convaincue de tous ces bienfaits, Suzie Hudon espère que son initiative incitera d’autres personnes qui en ont les moyens à proposer leur soutien aux artistes de la relève. « Il suffit de venir faire un tour à l’École d’art pour se convaincre de leur potentiel », affirme-t-elle avec dynamisme. Son invitation aux futurs donateurs est lancée !

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C’est en fréquentant mes collègues de classe que j’ai pris le pouls des besoins réels de la relève en arts

Les diplômées intéressées par la bourse Suzie-Hudon ont jusqu’au 15 février pour déposer leur ­dossier de candidature. Pour plus d’information : bit.ly/2k1lmzm

Artistes en arts visuels et en métiers d’art se côtoient aux Ateliers du réacteur. À gauche, l’artisan et artiste du cuir Mathieu Néron est en pleine création. À droite, l’artiste-peintre Hugo Landry est l’un des locataires des Ateliers du réacteur. photos Ville de Québec


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technologies

en bref

Découvrez les œuvres des prix Videre Avez-vous envie de découvrir les œuvres qui ont retenu l’attention du jury des prix Videre en arts visuels ? Les lauréats 2016, CharlesÉtienne Brochu, Martin Bureau et Aline Martineau, exposent leurs œuvres à la bibliothèque Gabrielle-Roy. Ces trois artistes sont respectivement étudiant à la maîtrise en arts visuels, diplômé d’une maîtrise interdisciplinaire en art et diplômée en arts visuels. Décer­ nés par Manif d’art, les prix Videre sont remis chaque année à l’occasion de la cérémonie des Prix d’excellence des arts et de la culture du Conseil de la culture des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches. Ils visent à souligner le talent de créateurs à différents stades de leur carrière. Du 19 janvier au 8 février, à la bibliothèque Gabrielle-Roy (350, rue Saint-Joseph Est). L’entrée est libre. Pour en savoir plus sur nos trois lauréats : charlesetienneb.com ; martinbureau.com ; alinemartineau. blogspot.ca

À peu près prêt(e) Le centre en arts médiatiques La Bande Vidéo a invité Carol-Ann Belzil-Normand à partager ses créations. L’exposition À peu près prêt(e) présente trois de ses films d’animation – Refoulement, La grille et Architecture sensible – ainsi qu’une série d’objets en céramique. Artiste des plus prolifiques, Carol-Ann BelzilNormand réalise une maîtrise en arts visuels sur le thème de la posture éthique et esthétique de la frivolité. En plus d’avoir remporté deux bourses du programme Première ­Ova­tion de la Ville de Québec, cette étudiante a été choisie pour faire une ­résidence à La Bande Vidéo. Jusqu’au 5 février, à La Bande Vidéo (620, côte d’Abraham). Pour plus ­d’information  : labandevideo.com

Exposition de groupe En plus d’enseigner à l’École d’art, Jocelyn Robert, Paryse Martin et Tania Girard-Savoie mènent chacun une prolifique carrière d’artiste visuel. On peut apprécier leur travail dans une exposition collective à la Galerie Michel Guimont. Celle-ci réunit les œuvres de plusieurs autres artistes bien connus, dont Danielle April, Diane Landry, Tom Hopkins et Jacques Payette. Leurs créations embras­ sent un large spectre de matériaux : aquarelle, fusain, huile sur toile, collage, photo, etc. Jusqu’au 15 février, à la Galerie Michel Guimont (273, rue Saint-Paul). Pour plus d’information : galeriemichelguimont.com

le fil | le 26 janvier 2017

Démystifier la programmation créative Un atelier d’introduction à la programmation créative permettra aux néophytes de découvrir et de mieux comprendre ce qui se cache derrière les interfaces d’un appareil numérique par Yvon Larose L’Institut technologies de l’information et sociétés (ITIS) s’allie avec la Biblio­ thèque de l’Université Laval dans la présentation d’un atelier d’introduction à la programmation créative. Cette formation de trois heures, of­­ferte aux membres de la communauté universitaire, aura lieu le lundi 30 janvier, de 16 h à 19 h, au local 0022 de la Bibliothèque du pavillon Alexandre-Vachon. L’anima­t ion sera assurée par la professeure Margarida Romero, qui enseigne la technologie éducative au Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage, et l’équipe CoCreaTIC, composée d’Alexandre Lepage, de Benjamin Lille et de Raoul Kamga. La chercheuse invitée Stéphanie Netto, du Laboratoire TECHNÉ de l’Université de Poitiers, sera aussi de la partie. « L’atelier donnera l’occasion aux ­par­ticipants de regarder sous le capot, si l’on peut dire, explique la professeure Romero. Les gens qui sont des ­utilisateurs-consommateurs d’appareils numériques, comme l’ordinateur, ne s’intéressent habituellement pas à leur fonctionnement. Par exemple, ils ignorent tout d’un algorithme qui fait ceci ou cela. Nous voulons qu’ils s’intéressent à ce qui se passe lorsqu’ils font usage d’un appareil numérique. Nous voulons aussi leur permettre de bénéficier d’une introduction à la programmation. »

Ce premier contact avec la programmation créative permettra aux participants d’analyser, de modéliser et de créer des algorithmes. Ils pourront échanger sur leurs perceptions et leurs appréhensions relatives à la programmation. Ils apprendront les principes de la démarche de programmation créative et ils écriront leurs premières lignes de code à l’aide du langage Scratch, un logiciel de programmation visuelle. « Un outil comme Scratch est utilisé partout dans le monde et est très populaire dans les écoles, souligne Margarida Romero. L’âge moyen des utilisateurs est de 11 ans. Ce logiciel ouvert permet notamment de créer des objets simples, comme des cartes postales et des minijeux vidéo de type Mario Bros. Il permet d’approcher un problème comme un casse-tête et il consiste à assembler des éléments de couleurs comme autant de blocs de code. » En quelques mots, la programmation informatique permet de donner des ­instructions à des appareils numériques programmables, comme les ordinateurs ou les robots. Elle s’exprime par le code, soit un ensemble d’instructions écrites en langage informatique. Un programme informatique a pour objectif de modéliser et de développer une solution après avoir analysé un besoin ou un

problème. « L’activité de démystification à laquelle les participants sont conviés vise à aller plus loin que de simplement voir l’ordinateur comme une machine capable d’opérations logiques où stocker des données, soutient la professeure. La littératie numérique permet de se représenter plus fortement ce qui se passe lorsqu’on envoie un formulaire par Internet ou lorsqu’on joue à un jeu vidéo. » L’atelier sera l’occasion de présenter les stratégies de programmation déployées par les élèves du Collège Stanislas de Québec qui participent au Défi R2T2, une mission de robotique virtuelle sur Mars. Ce projet est organisé par l’École supérieure du professorat et de l’éducation de Martinique en collaboration avec la France, la Suisse, SteLucie, le Mexique et l’équipe CoCreaTIC de l’Université Laval. Selon Margarida Romero, l’utilisateur d’un outil informatique doit aujourd’hui dépasser la consommation pure et simple d’applications et d’informations et devenir un acteur et un cocréateur dans la société numérique. « Au-delà de l’oral et de l’écrit, affirme-t-elle, la pensée informatique constitue une occasion de développer d’autres stratégies de pensée. On ne fait plus seulement des clics. » La pensée informatique est l’une des cinq compétences clés pour le 21e siècle. Elle peut donner des outils permettant de mieux comprendre le monde qui nous entoure. « Par exemple, poursuit-elle, nous pouvons mieux comprendre les algorithmes derrière les règles des jeux vidéo auxquels nous jouons ou avoir une idée du fonctionnement des sites de vente en ligne. »

L’utilisateur d’un outil informatique doit aujourd’hui dépasser la consommation pure et simple de données

La professeure Romero anime aussi des ateliers de programmation et de robotique pédagogique auprès des jeunes. photo Araceli Serrano


sports

le fil | le 26 janvier 2017

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photo Hubert Gaudreau

en bref

Le premier rang pour l’équipe masculine de volleyball

Camps de la relâche Du 6 au 10 mars, des centaines de jeunes de la région de Québec prendront d’assaut le PEPS par Caroline Leclerc Depuis plus de 15 ans déjà, le PEPS offre à des jeunes âgés entre 5 et 15 ans l’occasion de bouger lors de la semaine de relâche. En effet, les camps de la relâche du PEPS permettent aux enfants et aux adolescents de s’initier ou de se perfectionner dans 12 disciplines sportives. En 2017, deux nouveautés font leur apparition au programme. Le camp « Initiation aux sports et hip-hop » donnera la possibilité aux jeunes de développer leurs habiletés techniques et leur créativité. Différents styles de hip-hop

seront abordés, des plus classiques aux plus acrobatiques. Les participants présenteront un mini-spectacle à la fin de la semaine. Style, énergie et bonne attitude seront au rendez-vous ! Des camps d’escalade se­­ ront aussi offerts. Le camp « Escalade initiation » permettra aux jeunes d’ap­ prendre les techniques de base nécessaires à une pratique sécuritaire de l’activité. Il visera notamment le dé­­ veloppement de la con­ fiance en soi et en ses partenaires. Le camp « Escalade

intermédiaire », quant à lui, aura pour objectif d’amener le participant à acquérir une plus grande autonomie dans la pratique de l’escalade. Les techniques de corde et de rappel y seront enseignées. Les populaires camps de soccer, d’athlétisme, de badminton, de cheerleading, de nage synchronisée et de plongeon seront de retour pour donner l’occasion aux jeunes de se perfectionner dans un sport. De plus, les camps « Bambins-sports », « Initiation aux sports », « Multi-sports » et « Sports et

découvertes culinaires » proposeront aux jeunes de dé­­ penser leur énergie grâce à une pléiade d’activités. Chaque demi-journée sera consacrée à une discipline sportive différente. Les camps durent deux, trois ou cinq jours. L’âge des participants et le tarif varient selon le camp sélectionné. Il est à noter qu’un service de traiteur est disponible pour les repas. Il est possible d’inscrire un enfant ou un adolescent à l’un ou l’autre de ces camps à la réception du PEPS, par la poste ou par Internet (peps.ulaval.ca). La période d’inscription se termine le 17 février. Faites-vite, car les places sont limitées.

Campus dynamique

Samedi dernier, les formations masculine et féminine de volleyball Rouge et Or ont affronté, lors de rencontres très intenses, les Carabins de l’Université de Montréal. La victoire des hommes, grâce à un spectaculaire point de match, dont la vidéo est rapidement devenue virale sur les médias sociaux, leur confère la première place du RSEQ. De leur côté, les femmes ont subi un revers, ce qui en fait en sorte que les Carabins les devancent présentement au classement. Les matchs qui auront lieu au cours de la fin de semaine se révèlent donc importants pour les deux équipes. Les hommes et les femmes affronteront, lors d’un programme double, le Vert & Or de l’Université de Sherbrooke. photo Yan Doublet Vendredi, 27 janvier, à 18 h pour la partie des femmes et à 19 h 30 pour celle des hommes, à l’amphithéâtre-gymnase DesjardinsUniversité Laval. Réservez vos places au 418 656-PEPS.

Jeudi 26 janvier Basketball féminin | UQAM PEPS | 18 h Basketball masculin | UQAM PEPS | 20 h

Vendredi 27 janvier Volleyball féminin | Sherbrooke PEPS | 18 h Volleyball masculin | Sherbrooke PEPS | 19 h 30

Samedi 28 janvier Cheerleading | Régionale Québec FCQ PEPS | 8 h

Vendredi 3 février Volleyball féminin | McGill PEPS | 19 h

Samedi 4 février Basketball féminin | Concordia PEPS | 18 h Basketball masculin | Concordia PEPS | 20 h

Dimanche 5 février

Le PEPS offre une programmation variée de cours de yoga et de Pilates afin de répondre aux goûts et au niveau de tous les adeptes de ces disciplines. Procurez-vous la carte de 10 séances pour profiter pleinement d’un ou de plusieurs des quelque 40 cours offerts chaque semaine. Pour plus d’information : peps.ulaval.ca

Soccer féminin | UQAC Stade TELUS-Université Laval | 13 h 30 Soccer masculin | FC Montréal Stade TELUS-Université Laval | 15 h 30


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au fil de la semaine

31/01

le fil | le 26 janvier 2017

Mangez mieux Mon équilibre UL est un programme qui vise à promouvoir l’adoption de saines habitudes de vie sur le campus. Grâce à ce programme, les personnes qui ­désirent revoir leur régime alimentaire peuvent notamment assister à des ateliers comme « Apprivoiser le poisson » ou « Concocter des smoothies santé » et consulter la page Web « Savoir cuisiner », qui publie des recettes nutritives, économiques et faciles à préparer. Parmi tous les services offerts par le programme figure le service-conseil en nutrition. À quelques reprises au cours de la session, une nutritionniste sera disponible, pendant l’heure du dîner, pour discuter avec vous de toute question qui concerne votre diète. Elle pourra, entre autres, vous proposer des stratégies pour mieux vous alimenter et vous donner des trucs pour bonifier votre menu. Tous les mardis jusqu’au 11 avril, de 11 h 30 à 13 h 30, près de la réception du PEPS. Consultation gratuite. Pour plus d’info sur le programme Mon Équilibre UL et les services offerts : monequilibre.ulaval.ca

26/01

26/01

Au nom de la conservation Plusieurs lacs de l’Ouest canadien sont affublés de toponymes qui rappellent des villes, des États et même des acteurs américains. D’après le professeur Matthew Hatvany, du Département de géo­ graphie, cet usage de noms étrangers, lorsqu’il est replacé dans son con­texte historique, n’est pas la marque d’une colonisation. Il rappelle plutôt une mo­­ bilisation concertée entre les ­sau­vaginiers canadiens et américains dans les an­­ nées 30. Dans la conférence « Du Canada au Mexique. Toponymes, migration des animaux et construction de communs continentaux », il montrera comment le projet « The Lake that Waits » a permis de créer un système de gouvernance con­ tinental pour préserver les terres humides du Canada. L’activité est présentée par le Centre interuniversitaire d’études québécoises. Jeudi 26 janvier, à 12 h, au local 3244 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.

30/01

31/01

31/01

Des vaccins Le Canada grâce à S. aureus ? à l’ONU

La musique au cinéma

Enfant de la loi 101

Histoire de la mode féminine

Selon François Malouin, professeur au Département de biologie de l’Université de Sherbrooke, la découverte de nouveaux anti­biotiques en production animale est nécessaire en raison des ­bactéries patho­­gènes qui ont développé des mécanismes de résistance aux antibioti­ ques. Il propose donc d’étudier le profil transcriptionnel de la bactérie S. aureus du­­ rant l­’infection pour déterminer les outils dont les bac­téries ont besoin pour affronter l’hôte. Dans la conférence « Staphylococcus aureus et interface humainanimal : alternatives aux antibiotiques actuels et vaccins », il dis­cutera de l’intérêt de considérer les gènes, les p ­ rotéines et les phénotypes impliqués dans la ­virulence de S. aureus comme des cibles prometteuses pour le développement de n ­ ouveaux vaccins.

Le cinéma a cette prodigieuse capacité d’intégrer et de mettre en valeur les autres formes d’art. La Société philosophique de Québec se propose donc de réfléchir aux effets que produit l’association entre des formes expressives ­traditionnelles et le 7e art. Cette session-ci, les ateliers porteront tous sur la musique. Toutes les deux semaines, vous êtes convié à visionner un film faisant une large place à la musique, puis à discuter des effets de l’usage de cet art dans la création de l’œuvre cinématographique. Le ­premier rendez-vous sera consacré à La flûte enchantée d’Ingmar Bergman. Ce film suédois, sorti en 1975, adapte l’œuvre éponyme de Mozart, un opéra-comique en deux actes créé en 1791.

Le Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie vous invite à venir rencontrer Akos Verboczy, l’auteur du livre Rhapsodie québécoise : itinéraire d’un enfant de la loi 101. Né en Hongrie, l’auteur est arrivé au Québec à l’âge de 11 ans. Dans son ouvrage, il raconte comment il en est venu à em­­brasser la culture québécoise et à partager ses idéaux. Grâce à son humour désopilant et à la finesse de ses observations, le livre propose une réflexion des plus perti­nentes sur l’identité qué­bécoise et le rapport aux « autres ». Venez donc entendre le témoignage d’Akos Verboczy et parti­ ciper à la discussion autour du sujet de l’intégration des immigrants.

Jocelyne Mathieu, professeure au Département des sciences historiques, est une spécialiste des significations sociales de la mode au Québec. La mode est, en effet, un indicateur so­cial significatif qui relève de nombreux facteurs contextuels, parmi lesquels l’économie joue un rôle straté­gique. Les économies familiale, locale et mondiale dictent des comportements dans lesquels les moyens financiers, les goûts et les valeurs se conjuguent dans la construction des apparences identitaires. Afin de vous faire découvrir tout l’intérêt de ce sujet, cette professeure prononcera la conférence « Représentation du féminin et mode féminine dans la presse » dans le cadre du séminaire Littérature et société II : femmes et imaginaires médiatiques.

Jeudi 26 janvier, à 12 h 30, à la salle Hydro-Québec (local 1210) du pavillon Charles-Eugène-Marchand. Pour confirmer votre ­présence  : conference. ibis.ulaval.ca

27/01

À l’occasion de son 15e anniversaire, Avocats sans frontières Canada, organise, en collaboration avec la Clinique de droit international pénal et humanitaire et la Chaire de re­­ cherche du Canada sur la justice internationale pénale et les droits fondamentaux, la conférence « Le Canada à l’ONU : acteur engagé sur la scène internationale ». Le conférencier, Marc-André Blanchard, est ambassadeur du Canada auprès des Nations Unies à New York. En 2016, Canadian Business l’a nommé parmi les 50 di­­ rigeants d’affaires les plus influents du pays. Cette ­rencontre avec Marc-André Blanchard est possible grâce au soutien de l’Institut québécois des hautes études internationales et du Par­ tenariat pour la justice internationale. Vendredi 27 janvier, à 14 h 30, au local 1435 du pavillon La Laurentienne. Entrée gratuite, mais ­inscription obligatoire à fd.ulaval.ca/formulaire27-janvier-2017.

Lundi 30 janvier, à 19 h, à la grande salle de visionnement de la Bibliothèque du pavillon Jean-CharlesBonenfant. Entrée libre, mais inscription obligatoire à hainss@hotmail.com.

Mardi 31 janvier, de 11 h 30 à 13 h, au local 2419 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée gratuite, mais ­inscription obligatoire à bit.ly/2jfviRi

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Mardi 31 janvier, à 15 h 30, au local 3645-Z du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre.


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