Le Fil 9 février 2017

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Pour l’engagement social p4

La science, c’est cool ! p8-9

Volume 52, numéro 18 9 février 2017

photos Martin Lipman / CRSNG

Trois prix nationaux d’excellence

Les professeurs Sylvain Moineau, Laurent Drissen et Christian Landry sont récompensés par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. p2-3


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Trois prix nationaux d’excellence en recherche

Le prix John-C.-Polanyi a été remis à Sylvain Moineau pour souligner sa participation à la découverte et à la compréhension du système d’édition du génome CRISPR-Cas9.

Les professeurs Sylvain Moineau, Laurent Drissen et Christian Landry récompensés par le CRSNG par Jean Hamann Trois professeurs de la Faculté des sciences et de génie (FSG) comptent parmi les 14 lauréats des prix nationaux décernés le 7 février par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG). Il s’agit de Sylvain Moineau, du Département de bio chi­ mie, de microbiologie et de bio­informatique, de Laurent Drissen, du Dépar­ tement de physique, de génie physique et d’optique, et de Christian Landry, du Dépar tement de biologie. Les lauréats ont reçu leur prix en soirée lors d’une cérémonie à Rideau Hall, la résidence du gouverneur général du Canada.

Sylvain Moineau a rem­ porté le prix John­C.­Polanyi, qui récompense un chercheur dont les travaux sont à l’ori­ gine d’une percée scienti­ fique récente et remarquable. Ce prix s’accompagne d’une subvention de recherche de 250 000 $. Le professeur Moineau remporte ce prix pour souligner sa partici­ pation à la découverte et à la compréhension du sys­ tème d’édition du génome CRISPR­Cas9. Le génome des bactéries comporte des segments d’ADN appelés CRISPR (Clustered Regularly Inter­ spaced Short Palindromic Repeats). Ils sont composés de séquences répétitives sépa­ rées par des séquences non

répétitives nommées espa­ ceurs. Les séquences CRISPR sont adjacentes à des sé ­ quences codantes pour des enzymes qui coupent l’ADN (Cas). Dans une série d’arti­ cles publiés depuis 2007, l ’ é qu i p e d u p r o f e s s e u r Moineau a démontré que les bactéries acquièrent de nou­ veaux espaceurs à même le matériel génétique des virus qui les attaquent. Lors d’atta­ ques ultérieures de ces virus,

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

les bactéries réagissent en convertissant ces espaceurs en molécules d’ARN qui s’as­ socient à une protéine Cas pour couper l’ADN viral en un point précis, empêchant ainsi la multiplication des virus. En 2012, des chercheurs ont eu l’idée de faire appel à ce système pour créer un outil d’édition des génomes. Depuis, cette technologie a des répercussions majeures en recherche parce qu’elle

permet de cibler avec préci­ sion une région du génome, de la couper et ensuite de réparer la coupure, ce qui per­ met de corriger une mutation ou même de remplacer un gène. Cet outil laisse entre­ voir de multiples possibilités, notamment du côté de la cor­ rection de gènes responsables de maladies génétiques. « Avec le recul, c’est assez in­ croyable de penser qu’au départ on voulait simplement

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Caroline Leclerc, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Josée Nadeau

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

sélectionner de meilleures bactéries pour faire du yo­ gourt et voilà qu’aujourd’hui on envisage de traiter des per­ sonnes avec CRISPR­Cas9 », commente le professeur Moineau. Pour en savoir plus sur le sujet : • bit.ly/2jVW9qK • bit.ly/2kftuZv • bit.ly/2jVBH4m • bit.ly/2kLUsva

Placements publicitaires Claudine Trudel 418 656-2131 poste 6415 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


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AU 7e CIEL

Laurent Drissen et son par­ tenaire industriel ABB de Québec ont remporté l’un des quatre prix Synergie pour l’innovation, qui récom­ pensent un partenariat dura­­ ble, efficace et exemplaire entre des chercheurs et une entreprise. Ce prix s’accom­ pagne d’une subvention de recherche de 200 000 $ pour le professeur Drissen. De son côté, ABB reçoit un bon de 30 000 $ applicable à un nou­­ veau projet de recherche et développement du CRSNG. Ce prix Synergie souligne la collaboration que le pro­ fesseur Drissen et ABB ont amorcée il y a 16 ans et qui a mené, dans un premier temps, à la conception et à l a c o n st r u c t i o n d ’ u n

prototype d’observation astronomique, le spectro­ mètre imageur SpIOMM. Cet instrument est utilisé depuis 2004 à l’Observa­ toire du Mont-Mégantic. La suite des travaux a conduit au développement d’une version améliorée de cet instrument, SITELLE, qu i a é t é i n st a l l é e a u Télescope C a n a d a F r a n c e - H a w a ï (TCFH) en août 2015. « Le fait que 11 étudiants à la maîtrise et 6 étudiants au doctorat ont consacré leur mémoire ou leur thèse à ce projet a sûrement joué en notre faveur auprès du comité de sélection du prix Synergie », estime Laurent Drissen.

SITELLE collecte des don­ nées astronomiques beau­ coup plus efficacement que les instruments du même type, souligne le chercheur. Il permet d’obtenir l’image et le spectre de l’ensemble d’un objet céleste en une seule opération et il génère un spectre pour chacun des 4,2 millions de pixels que contient chaque image qu’il produit. Depuis janvier 2016, SITELLE fait partie des ­quatre instruments auxquels ont accès les chercheurs qui utilisent le TCFH. Pour en savoir plus sur le projet : • bit.ly/2kftHvQ • bit.ly/2kGLzn7 • bit.ly/2kkQB7O

Christian Landry a remporté l’une des bourses commémoratives E.W.R.-Steacie remises à de jeunes scientifiques qui ont déjà des réalisations exceptionnelles à leur actif. Le professeur Landry a participé à la formation de plus de 50 étudiants-chercheurs et stagiaires postdoctoraux et il a publié plus de 80 articles scientifiques. photos Martin Lipman / CRSNG

AU CŒUR DE L’ÉVOLUTION

Les chercheurs de l’Université ont remporté 3 des 14 prix d’excellence décernés par le CRSNG

Laurent Drissen et son partenaire industriel ABB ont remporté le prix Synergie grâce à leur collaboration de longue date qui a conduit à la mise au point des spectromètres imageurs SpIOMM et SITELLE, utilisés par les chercheurs en astronomie.

Christian Landry est le titu­ laire d’une des six bourses commémoratives E.W.R.Steacie remises à de jeunes scientifiques qui ont déjà de nombreuses réalisations exceptionnelles à leur actif et qui sont promis à un brillant avenir. Chaque bourse est dotée d’une subvention de 250 000 $ répartie sur deux ans. Les recherches du profes­ seur Landry se situent à l’interface de la biologie cel­ lulaire, de l’évolution et de la biologie médicale. Ses tra­ vaux, qui visent à mieux comprendre la mécanique de l’évolution des espèces et le fonctionnement de ses rouages à l’échelle cellulaire et moléculaire, permettent de mieux comprendre l’ori­ gine de la biodiversité et les processus évolutifs qui façonnent le monde vivant.

« Ils permettent aussi de comprendre pourquoi cer­ tains changements dans l’ADN mènent à des mala­ dies, alors que d’autres ne le font pas, ajoute le cher­ cheur. Les principes éluci­ dés par nos travaux permet­ tront aussi d’améliorer les systèmes utilisés dans les biotechnologies. » Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biologie évolutive des sys­ tèmes cellulaires, Christian Landry compte déjà plus de 80 articles scientifiques à son actif et il a participé à la formation de plus de 50 étudiants-chercheurs et stagiaires postdoctoraux. Pour en savoir plus sur ses travaux : • bit.ly/2kkUwS0 • bit.ly/2kkUDNq • bit.ly/2ldkc4t • bit.ly/2jVTW9S


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Le Fil présente une série d’articles sur les 10 grandes actions en développement durable que vise l’Université Laval pour les trois prochaines années et qui guideront nos gestes collectifs et individuels. Cette semaine : l’engagement social. par Matthieu Dessureault Ils réalisent des plans de communication, élaborent des analyses stratégiques, font des études sociologi­ ques. Le programme Accès Savoirs relie des étudiants de l’Université Laval et des besoins réels exprimés par des or­­ganismes à but non lucratif (OBNL) de la région de Québec. Intégrées dans un plan de cours pertinent, ces demandes permettent aux étudiants de vivre une expérience pratique, tout en rendant de précieux ser­ vices. Les projets, bien con­ crets, sont encadrés par leurs professeurs. Jusqu’ici, 976 participants ont mené à terme 151 man­ dats, aidant ainsi 119 orga­ nismes. Parmi les partenai­ res, on trouve, entre autres, Lauberivière, Entraide Agapè, des centres d’action bénévole et des conseils de quartier. Les projets touchent aussi bien le domaine du droit que ceux de l’agriculture, du patrimoine et du service so­­ cial. « Pour certains étudiants, il s’agit d’une première expé­ rience avec un client. C’est donc très “professionnali­ sant”. Accès Savoirs permet aussi à plusieurs de découvrir

le monde communautaire. Très souvent, on met en contact des milieux qui ne se rencontreraient pas forcé­ ment, comme les sciences de l’administration et les OBNL. D’un côté comme de l’autre, les projets sont très riches et stimulants », souligne Anaïs Pellerin, qui coordonne ce programme depuis trois ans. Initiative de Florence Piron, professeure au Département d’information et de commu­ nication, Accès Savoirs était autrefois rattaché à la Faculté des lettres et des sciences humaines. Depuis l’an der­ nier, le programme est cha­ peauté par le Service de pla­ cement (SPLA), qui valorise l’engagement social des étu­ diants pour faciliter leur employabilité. « Le fait d’être désormais associé au SPLA nous donne une position ins­ titutionnelle qui vient renfor­ cer notre visibilité et nous offre plus de moyens sur le plan des communications. La prochaine étape sera d’inciter les étudiants à développer un “réflexe Accès Savoirs” pour qu’ils fassent eux-mêmes appel à nous pour intégrer des projets », indique Anaïs Pellerin.

Valérie Boudreault-Thiboutot et Anaïs Pellerin, respectivement chargée de communication au Service de placement de l’Université Laval et coordonnatrice d’Accès Savoirs, encouragent les étudiants à faire une différence dans leur milieu. photo Marc Robitaille

À voir l’engouement que génère l’engagement social sur le campus, elle n’aura sûrement pas de difficulté à élargir son cercle de partici­ pants. L’Université, en effet, compte pas moins de 240 as­­ sociations étudiantes, qui œuvrent dans des domaines aussi variés que la culture, la santé et l’environnement. Chaque année, plusieurs étu­ diants s’impliquent dans un projet humanitaire par un stage à l’international. D’au­ tres démarrent leur ­propre entreprise sociale avec l’aide d’Entrepreneuriat Laval.

Afin d’encourager de telles ini­ tiatives, l’Université a mis en place des programmes et des activités de reconnaissance, comme le Gala de la vie étu­ diante et le Programme de ­bourses de leadership et déve­ loppement durable. Les étu­ diants peuvent aussi faire recon­ naître leur implication par ­l’octroi de trois crédits univer­si­ taires. Pour cela, ils doivent pré­ s e n t e r u n e d e ­­m a n d e à l a Direction des services aux étu­ diants (DSE) dans laquelle ils détaillent leur projet. Pour être reconnue, l’activité doit avoir été organisée et structurée à l’Université Laval et doit satis­ faire à une série de cri­tères pré­ cis. « Par ce programme, on reconnaît l’engagement de ceux qui contribuent à créer un mi­­ lieu étudiant actif », dit Denis Bussière, directeur de la DSE. Le nombre de candidatures reçues a augmenté considéra­ blement ces dernières années, passant de 110 en 2007-2008 à 248 pour la période 2015-2016. « Chaque fois que le comité d’évaluation se réunit, il cons­tate l’envergure de ­l’implication sur le campus. C’est à se de­­mander comment les étudiants réus­ sissent à en faire autant en une se­maine ! », lance Denis Bussière. Une fois par année, son équipe organise une séance d’informa­ tion pour ceux qui sont intéres­ sés à déposer leur dossier. Un petit conseil : y assister aug­ mente vos chances d’être choisi ! Pour en savoir plus sur le ­programme Accès Savoirs : accessavoirs.ulaval.ca

L’Université compte pas moins de 240 associations étudiantes, qui œuvrent dans des domaines aussi variés que la culture, la santé et l’environnement

L’engagement social à l’Université, c’est notamment • Le programme Accès Savoirs, qui met en lien des étudiants et des organismes à but non lucratif de la région de Québec • Plus de 240 associations étudiantes qui s’impliquent dans différents secteurs • Plusieurs programmes et activités de reconnaissance, dont le Gala de la vie étudiante et le Programme de bourses de leadership et développement durable • Une politique de reconnaissance de l’implication étudiante

Pour consulter les autres articles de la série DD : • Je suis DD en recherche ! : www.lefil.ulaval.ca/suis-recherche-38578/ • Je suis DD en formation ! : www.lefil.ulaval.ca/suis-formation-38734/ • Je suis DD en déplacement ! : www.lefil.ulaval.ca/suis-dd-deplacement/ • Je suis DD en changements climatiques ! : www.lefil.ulaval.ca/suis-dd-changements-climatiques/


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Ces derniers jours ont été des plus éprouvants pour les proches des victimes de l’attentat perpétré le 29 janvier, mais aussi pour notre communauté universitaire, qui a perdu l’un des siens. Antoine Karam, directeur du Département des sols et de génie agroalimentaire, était un collègue de Khaled Belkacemi, professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation. Il tient à lui rendre un dernier hommage ici.

Hommage au professeur Khaled Belkacemi (1957-2017) Khaled Belkacemi, né le 18 janvier 1957 à El-Harrach (à Alger, en Algérie), est décédé tragiquement le 29 janvier 2017 au Centre culturel islamique de Québec à l’âge de 60 ans. Il était professeur de génie des procé­ dés alimentaires au Département des sols et de génie agroalimentaire. Ingénieur chimique de formation (ingé­ nieur d’État de conception de l’École poly­ technique d’Alger, en Algérie, en 1983 ; M. Sc. en 1986 et Ph. D. en 1990 de l’Univer­ sité de Sherbrooke) possédant une expertise en génie de la réaction chimique, des procé­ dés de séparation et de développement de procédés, il a été recruté le 1er janvier 2002, grâce à ses recherches sur la double interface active en génie des procédés / catalyse hété­ rogène / chimie des aliments, en tant que professeur adjoint au Département des sols et de génie agroalimentaire pour appliquer ses connaissances au développement du génie des procédés alimentaires. Il a été promu au rang d’agrégé le 1er juin 2006, puis au rang de titulaire le 1er juin 2010. Depuis son engagement au Département des sols et de génie agroalimentaire, ses priorités de recherche s’articulaient autour des domaines de l’amélioration de techno­ logies de transformation existantes ou du développement de nouvelles technologies bonifiant les qualités nutritionnelles et techno-fonctionnelles des corps gras et d’autres composés alimentaires, de la valo­ risation de la biomasse et autres sous-­ produits en produits à grande valeur ajou­ tée ainsi que des nanotechnologies. Il a instauré et entrepris de la recherche avancée dans les domaines de la modification des huiles végétales par hydrogénation, iso­ mérisation et métathèse, de la valorisation du

lactose par oxydation partielle et de la syn­ thèse de nanoparticules d’oxydes de métaux comme agents bactéricides, mettant à contri­ bution l’utilisation de la nanotechnologie et de la nanoscience ainsi que de la catalyse hétérogène au profit des transformations ­alimentaires et nutraceutiques. Durant son année d’étude et de recherche au Département de génie chimique de l’Univer­ sité de Californie (à Santa Barbara, aux ÉtatsUnis), du 1er septembre 2010 au 31 juillet 2011, le professeur Belkacemi a étudié les phéno­ mènes d’interfaces intimes qui régissent la cinétique des réactions chimiques qui se déroulent à l’interface réactifs / catalyseur. Depuis 2002, Khaled Belkacemi a conti­ nuellement bénéficié de subventions et de contrats de recherche, individuels ou de groupe, dans son domaine d’expertise. Les organismes qui ont soutenu ses recherches sont le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG – subvention à la découverte, CRSNG – straté­ gique, CRSNG – appareillage, CRSNG – subvention d’engagement partenarial), la Fondation canadienne à l’innovation (FCI – fonds de relève, FCI – fonds d’exploitation des infrastructures), le Conseil de recher­ ches en pêche et en agro-alimentaire du Québec (CORPAQ – partenariat), le minis­ tère de l’Agriculture, des Pêcheries et de ­l ’Alimentation (MAPAQ – programme Innov’Action agroalimentaire), le Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT – action concertée, FRQNT – regroupements stratégiques, FRQNT – projet de recherche en équipe, FRQNT-CRIBIQ-CRIQ-CNRC-MDEIEMAPAQ-SPBQ) et l’Université Laval (Subvention, Institutionnel-BDR). Toutes ces

subventions et contrats de re­­­cherche ont contribué à la formation d’une maind’œuvre québécoise, canadienne et interna­ tionale hautement qualifiée et ont permis aux étudiants des cycles supérieurs, aux sta­ giaires internationaux et aux postdoctorants d’utiliser des équipements de pointe pour la réalisation de leurs travaux de recherche. Au cours de sa carrière scientifique, le pro­ fesseur Belkacemi a publié, de façon régu­ lière, plus de 80 articles dans des revues scientifiques dotées de comité de lecture et reconnues par les pairs tant au niveau natio­ nal qu’international. La contribution de Khaled Belkacemi à l’avancement de la recherche en génie chimique et au dévelop­ pement de solutions écologiques a été appré­ ciée à sa juste valeur par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. Depuis 2003, le professeur Belkacemi était responsable du cours obligatoire Opérations unitaires en génie alimentaire II offert aux étudiants inscrits au baccalauréat en génie alimentaire. De 2008 à 2012, il a occupé le poste de directeur du programme de maî­ trise en génie agroalimentaire et il a été représentant de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation auprès de la Faculté des études supérieures et postdocto­ rales de 2011 à 2017. Il a participé aux comités de lecture de ­plusieurs revues scientifiques dans divers domaines de recherche tels le génie chimique, le génie alimentaire, la nanotechnologie et la chimie. Il a encadré et coencadré de nombreux étu­ diants de 2e et de 3e cycles inscrits à divers programmes de formation tels génie agro­ alimentaire, sols et environnement, génie chi­­mique et sciences des aliments.

Il était membre du Centre en chimie verte et catalyse (CCVC) du FRQNT, du Centre de recherche sur les propriétés des interfaces et la catalyse (Université Laval), de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (Université Laval), de l’Ordre des ingénieurs du Québec, des deux conseils scientifiques de l’Agence thématique de recherche en sciences de la nature et de la vie (à Béjaïa, en Algérie) et du Centre de recherche scienti­ fique et technique en analyses physicochimiques (à Bou-Ismaïl, en Algérie). Le Département des sols et de génie agro­ alimentaire est peiné et il présente à la conjointe du professeur Khaled Belkacemi, également professeure au Département des sols et de génie agroalimentaire, à sa famille et à ses proches ses condoléances attristées. Antoine Karam, Directeur Département des sols et de génie agroalimentaire

Ne jamais oublier Des milliers de personnes réunies à Québec et à Mon­ tréal ont rendu un dernier hommage aux six victimes de l’attentat commis au Centre culturel islamique de Québec le 29 janvier. À Montréal, l’aréna Maurice-Richard a accueilli des milliers de personnes, le jeudi 2 février , pour les funé­ railles de trois des six victimes de la tuerie perpétrée à la grande mosquée de Québec. La population était conviée à rendre un dernier hommage à Abdelkrim Hassane, Khaled

Belkacemi et Aboubaker Thabti. À Québec, la céré­ monie, qui a aussi réuni des milliers de personnes, a eu lieu le lendemain au Centre des congrès de Québec. Un dernier adieu a alors été adressé à Ibrahima Barry, Mamadou Tanou Barry et Azzeddine Soufiane. Une marche à la mémoire des victimes a ­également eu lieu dimanche dernier à Québec. Près de 400 per­ sonnes, de toutes origines et de toutes religions, étaient présentes.

À Québec, des gens prient lors de la cérémonie funéraire de Mamadou Tanou Barry, Ibrahima Barry et Azzeddine Soufiane, trois des six victimes de la fusillade de la grande mosquée de Québec. photo Canadian Press / Paul Chiasson

La foule assistant aux funérailles d’Abdelkrim Hassane, Khaled Belkacemi et Aboubaker Thabti, à l’aréna Maurice-Richard de Montréal. photo Canadian Press / Paul Chiasson


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environnement

Où en est l’Accord de Paris ? La COP22 de Marrakech a permis de baliser le chemin à parcourir vers la mise en œuvre de l’accord historique de Paris par Yvon Larose La 22e Conférence des par­ ties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, communément appelée COP22, a eu lieu du 7 au 18 novembre 2016, à Marrakech, au Maroc. Près de 200 pays, soit presque l’entièreté des nations, y étaient représentés. Leur but : amorcer les discussions pour préciser la manière d’appliquer l’Accord de Paris conclu dans la Ville Lumière en décembre 2015 lors de la COP21 et entré en vigueur en novembre 2016. « Il faut savoir que l’Accord de Paris n’est pas un traité qui peut être directement mis en œuvre », explique Géraud de Lassus SaintGeniès, chargé de cours à la Faculté de droit et directeur adjoint de la Chaire de recherche et d’innovation Goldcorp en droit des res­ sources naturelles et de l’énergie. Selon lui, ses arti­ cles définissent uniquement les grands principes et mé­­ canismes pour organiser la coopération entre les États. « Mais, poursuit-il, de nom­ breux aspects techniques doivent désormais être détaillés dans des règle­ ments d’application. » Géraud de Lassus SaintGeniès, ainsi que les profes­ seurs Maurice Arbour et Sophie Lavallée, également de la Faculté de droit, ont participé à une table ronde sur la COP22, le jeudi 2 février au pavillon GeneH.-Kruger. L’activité était organisée par l’Institut EDS et divers collaborateurs. Géraud de Lassus SaintGeniès a assisté à la COP22 comme observateur pour l’Université Laval. Après une COP21 considérée comme celle de l’engage­ ment, la COP22 était pré­ sentée par le Maroc comme devant être celle de l’action. Selon lui, cette COP aura plutôt été une conférence pour préparer l’action. « Les négociations de Marrakech n’ont pas telle­ ment servi à discuter de la manière d’appliquer l’Ac­ cord de Paris, mais plutôt à définir une feuille de route pour ces discussions, qui

«

Un retrait américain de l’Accord de Paris porterait une nouvelle atteinte à la crédibilité des négociations sur le climat

auront lieu au cours des deux prochaines années », souligne le chargé de cours. L’objectif des États est main­ tenant de parvenir à adopter toutes les décisions de mise en œuvre de l’Accord de Paris pour décembre 2018, lors de la COP24. « Il s’agis­ sait, dit-il, d’une étape pré­ paratoire nécessaire pour fixer une échéance claire à ces discussions et organiser leur déroulement, ce qui est toujours complexe quand on négocie à 197. Ce processus demeure très lent et bien déconnecté de la réalité quand on sait l’urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). » À la clôture de la COP22, les délégués semblaient « assez satisfaits » et « plutôt confiants pour la suite des choses », soutient Géraud de Lassus Saint-Geniès. Et cela

malgré l’élection, durant la conférence, du milliardaire climatosceptique américain Donald Trump. En cam­ pagne électorale, ce dernier a déclaré que l’Accord de Paris allait nuire à l’éco­ nomie des États-Unis, par ­a illeurs le deuxième plus important émetteur de GES au monde. Il a également menacé, s’il est élu, de retirer son pays de l’Accord. Selon le chargé de cours, l’éventualité de ce retrait, possible en droit internatio­ nal, rend l’avenir de l’Accord de Paris « plus incertain ». À son avis, un retrait américain « aurait des répercussions politiques importantes et porterait une nouvelle at­­ teinte à la crédibilité des négociations sur le climat. » Cela dit, il note aussi que le contexte a changé depuis l’adoption du Protocole de Kyoto en 1997, que les ÉtatsUnis ont toujours refusé de ratifier. « Les villes, les ré­­ gions, les entreprises, la société civile et les sources de l’action sont plus diversifiées que par le passé, indique-t-il. À Marrakech, de grandes entreprises, telles que Nike et Starbucks, ont par exemple clairement pris position en faveur de l’Accord de Paris. Ces déclarations démontrent l’implication plus grande, depuis quelques années, des entreprises qui souhaitent que l’on en fasse davantage au sujet des changements climatiques. » Ces négociations interna­ tionales sur le climat peu­ vent laisser sceptique, estime Géraud de Lassus SaintGeniès, « mais elles sont indispensables pour stimuler l’action à tous les niveaux et maintenir une pression sur les États. »

L’esprit de la COP21 de Paris était bien vivant parmi les délégués venus du monde entier à la COP22 de Marrakech.

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sur la fin de la réforme électorale

Éric Montigny

Q Quelle importance occupait la réforme électorale dans le programme des libéraux ? R Changer un mode de scrutin constitue un changement majeur dans la vie poli­ tique. Ce type de réforme structure le débat politique, mais aussi l’expression populaire en termes de répartition des sièges. Il s’agis­ sait d’un des engagements politiques les plus clairs de Justin Trudeau, une promesse phare de l’équipe libérale. Le futur premier ministre s’était engagé à ce que le scrutin de 2015 soit le dernier selon le système de vote actuel. Cette promesse se retrouvait non seulement dans la plateforme électorale, mais également dans le discours du Trône. Tous les partis, à l’exception du Parti conservateur, étaient d’accord pour discu­ ter de cette réforme. Un comité parlemen­ taire a même fait le tour du Canada pour sonder la population. Les travaux de ce comité ont mobilisé une multitude de citoyens ordinaires, mais aussi d’experts, dont l’ensemble de la communauté univer­ sitaire en science politique. Ce comité a produit un rapport consensuel portant sur un mode de scrutin mixte contenant une forme de proportionnalité. Le rapport pro­ posait que le changement soit soumis à la population lors d’un référendum. Les par­ lementaires concernés ont donc rempli leur mandat. Des électeurs ont voté pour Justin Trudeau en raison de cette proposi­ tion à laquelle il s’était engagé.

Le 1 er févier, Justin Trudeau a pris tout le monde par surprise en reve­ nant sur sa promesse de réformer le mode de scrutin électoral. Un comité parlementaire, composé de plusieurs élus issus du gouverment et de l’opposition, avait pourtant mené des audiences pendant plu­ sieurs semaines sur le sujet. Éric Montigny, professeur au Dépar­ tement de science politique et direc­ teur de la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parle­ Q Comment envisagez-vous la deuxième mentaires, a participé aux consulta­ année au pouvoir de ce gouvernement ? tions, tout comme plusieurs de ses R Justin Trudeau a suscité des attentes très collègues. élevées chez les électeurs. Ces derniers pen­ saient qu’il aurait une nouvelle façon d’aborder la politique, d’exercer le pouvoir. Q Pourquoi Justin Trudeau a-t-il Lorsqu’il brise une promesse phare, comme renoncé à cette réforme ? R La première possiblité, c’est qu’il celle de la réforme du scrutin, forcément il aurait fait cette promesse en ayant déçoit. Son attitude défavorable à l’Accord l’intention de ne pas la tenir une fois de Paris sur le climat, en raison de la déci­ au pouvoir. Il s’agirait alors d’une sion d’autoriser deux projets de pipelines, décision purement cynique, d’un constitue aussi un motif d’insatisfaction. De calcul lui permettant d’aller cher­ plus, Justin Trudeau semble avoir perdu ses cher des électeurs penchant vers le repères en ce qui concerne l’équilibre bud­ NPD et le Parti vert, des gens sensi­ gétaire. En campagne électorale, il avait bles à la réforme électorale. Autre promis des déficits modérés pour stimuler possibilité, il aurait pris cet engage­ la croissance économique. Or, les déficits ment de bonne foi, mais, entre- projetés semblent plus importants que pré­ temps, il aurait pris goût au pouvoir vus, et il n’existe pas de plan de retour à sans partage. En effet, le comité par­ l’équilibre pour l’instant, contrairement à ce lementaire a proposé l’introduction qui avait été promis. Tout porte à croire qu’il de la proportionnalité dans le mode y a une certaine perte de contrôle des fi­­ de scrutin. Or, cela favoriserait des nances publiques. Par ailleurs, la collabora­ gouvernements de coalition. Justin tion promise avec les provinces semble plu­ Trudeau, comme d’autres dirigeants tôt donner lieu à des affrontements avec le avant lui, pense sans doute qu’il n’a Québec, l’Ontario, l’Alberta et la Colombiep l u s b e s o i n d e c e t t e r é f o r m e Britannique. Bref, les écarts semblent puisqu’il détient le pouvoir. Il n’a importants entre le discours tenu par Justin d’ailleurs pas hésité à nommer une Trudeau en campagne électorale et ses réa­ ministre inexpérimentée pour rem­ lisations une fois au pouvoir. Cependant, plir ce mandat, quitte à la sacrifier jusqu’à présent, le premier ministre dispose ensuite. La seconde ministre, dési­ d’une certaine marge de manœuvre. En gnée il y a quelques semaines à effet, les deux principaux partis d’opposi­ peine, a été livrée en pâture aux tion, ainsi que le Bloc québécois, n’ont pas médias. Tout cela me déçoit profon­ de chef permanent. Il ne fait donc face à dément. Ce genre de promesses bri­ aucune oppositon très organisée. Toutefois, sées alimente le cynisme envers les l’actuelle baisse du taux de satisfaction politiciens. Après tout, personne n’a devrait l’inquiéter. forcé Justin Trudeau à prendre cet engagement. Propos recueillis par Pascale Guéricolas


réadaptation

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ils ont dit... Sur l’abandon de la réforme du mode de scrutin

Thierry Giasson, Département de science politique

La plateforme utilisée pour évaluer l’efficacité de la téléréadaptation orthophonique permet une communication multimodale, incluant l’image et le son, entre le thérapeute et la personne qui souffre d’aphasie à la suite d’un AVC. photo Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke

Quand la distance n’a pas d’importance Des chercheurs démontrent l’efficacité de la téléréadaptation orthophonique pour les personnes souffrant d’aphasie par Jean Hamann Les six premiers mois qui suivent un accident vasculaire cérébral (AVC) sont déterminants en réadaptation orthopho­ nique. Alors que la plupart des patients qui vivent dans les grands centres ont accès à des services orthophoniques adéquats, il en va autrement pour ceux dont la mobilité a été sérieusement tou­ chée par l’AVC ou pour ceux qui habitent des régions où ces services sont rares ou inexistants. Une étude publiée dans la revue Telemedicine and e-Health par une équipe de l’Université Laval et de l’Université de Sherbrooke vient ­toutefois offrir une lueur d’espoir à ces patients. Joël Macoir et Vincent MartelSauvageau, du Département de réa­ daptation, et leurs collaborateurs Patrick Boissy, Marilyn Tousignant et Michel Tousignant, de l’Institut univer­ sitaire de gériatrie de Sherbrooke, ont testé l’efficacité d’un programme de téléréadaptation orthophonique au­­ près de 20 pa­­tients qui souffraient d’aphasie chro­nique à la suite d’un AVC survenu au moins un an plus tôt. L’aphasie est un trouble de la produc­ tion et de la compréhension du langage oral et écrit qui se manifeste après un traumatisme cérébral, le plus souvent un AVC. Elle affecte la qualité de vie du patient et limite ses interactions sociales. « Pour réaliser cette étude, nous avions l’intention de développer une plate­ forme simple qui permettrait au patient et au thérapeute de communiquer à dis­ tance, rappelle le professeur Macoir.

L’entreprise montréalaise Oralys TeleTherapy, qui avait eu vent de notre projet, nous a contactés et nous a offert de développer conjointement une plate­ forme multimodale pour la réadaptation orthophonique post-AVC. » La plate­ forme utilisée par le patient, à la maison, et par le thérapeute, dans son bureau, se compose d’un ordinateur permettant un lien audio et vidéo direct ainsi que l’affi­ chage d’images. « Le traitement que nous avons utilisé repose sur l’approche PACE (Promoting Aphasics’ Communicative Effectiveness), une méthode reconnue dont l’objectif n’est pas uniquement de favoriser la production de mots, mais aussi d’aider les patients à mieux com­ prendre et à mieux se faire comprendre, que ce soit par l’usage de mots, de gestes ou de dessins », explique le professeur Macoir. Le traitement comportait 9 séances d’environ 45 minutes, réparties sur 3 semaines, au cours desquelles le patient et le thérapeute devaient, à tour de rôle, nommer ou décrire des images apparaissant à l’écran. Ces images étaient choisies aléatoirement par l’ordi­ nateur à partir d’un répertoire compre­ nant des images que le patient avait eu de la difficulté à nommer lors d’un test préliminaire. Les évaluations effectuées avant et après cette courte thérapie révè­ lent une amélioration substantielle de plusieurs paramètres de la communica­ tion. « Nous avons observé des progrès sur le plan de l’efficacité de la communi­ cation, du temps requis pour nommer ou

décrire les images, du nombre d’essais nécessaires pour le faire et de la diver­ sité des stratégies utilisées pour commu­ niquer. De plus, ces améliorations se sont manifestées même pour des images qui n’avaient pas été traitées pendant les séances, ce qui montre que la thérapie produit des effets sur la capacité globale de communiquer », souligne Joël Macoir. Dans un monde idéal, l’instauration de cette téléréadaptation procurerait donc des bienfaits considérables aux personnes aphasiques qui n’ont pas accès à des services orthophoniques. Évidemment, la question des coûts pose un problème, reconnaît le professeur Macoir. « La plateforme développée par notre partenaire est assez dispendieuse et, pour certains patients, son utilisation est complexe. Si on voulait offrir plus largement cette thérapie, il faudrait l’adapter à un équipement plus convi­ vial et plus abordable, comme une tablette numérique, par exemple. »

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Si on voulait offrir plus largement cette thérapie, il faudrait l’adapter à un équipement plus convivial et plus abordable, comme une tablette numérique

Le Journal de Montréal, 3 février

Durant la campagne élec­ torale de 2015, le chef li­­ béral Justin Trudeau avait promis, s’il formait le pro­ chain gouvernement, de réformer le mode de scru­ tin uninominal à un tour. Il y a quelques jours, celui qui est maintenant premier ministre annonçait qu’il abandonnait ce projet. Selon Thierry Giasson, cette décision aura des conséquences. « C’est important d’agir selon ses convictions et je pense que beaucoup de Canadiens attendaient ça de ce gou­ vernement. Et là, ce qu’ils vont voir, c’est un gouver­ nement qui renie ses convictions. »

Sur l’avenir du Partenariat transpacifique

Maurice Doyon, Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation La Terre de chez nous, 1er février

Le président américain Donald Trump a signé un document mettant fin à la participation des États-Unis à l’Accord de partenariat transpacifique (PTP), un traité multila­ téral qui vise à lever les barrières douanières entre des pays situés de part et d’autre de l’océan Pacifique. « Cela signifie la mort du PTP, à mon avis, croit Maurice Doyon. Les Australiens et les ­Néo-Zélandais semblent vouloir le faire sans les États-Unis, mais, hon­nê­ tement, il n’y a aucun ­intérêt pour le Canada à continuer là-dedans. »

Sur le médicament Abilify et la dépendance au jeu

Frédéric Calon, Faculté de pharmacie Le Journal de Québec, 7 février

Selon Santé Canada, l’un des effets secondaires rares de l’antipsychotique Abilify serait la dépen­ dance au jeu. Considérant la complexité du cerveau et des comportements humains, Frédéric Calon estime toutefois qu’il faut se méfier des généralisa­ tions abusives. « Il y a une base scientifique indiquant que le médicament peut avoir cet effet chez cer­ taines personnes à risque. Par contre, il faut éviter de tracer une ligne causeeffet directe, car il y a ­plusieurs causes possibles qui s’entremêlent. »


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Chercheurs en herbe ! Près de 450 élèves du secondaire et du cégep se sont creusé les méninges durant la Coupe de science, une compétition amicale visant à susciter des vocations scientifiques par Matthieu Dessureault Imaginez être en l’an 2397. Les res­ sources naturelles et alimentaires se font de plus en plus rares. Votre ville est située sur un gisement minier convoité par des envahis­ seurs. On fait appel à vous pour protéger son enceinte et les zones agricoles environnantes afin d’as­ surer la survie de tous les habitants. Voilà le scénario apocalyptique dans lequel les participants de la 10e Coupe de science ont été plon­ gés, du 30 janvier au 1er février, au pavillon Alphonse-Desjardins. Divisés en petites équipes, ils devaient concevoir trois prototypes, soit un trébuchet pour lancer un projectile, un outil d’exploration minière et un système d’irrigation pour les plantations. Tout cela en moins de trois heures avec du maté­ riel de fortune, comme des assiettes d’aluminium, des pailles et des sacs

de plastique ! Les dispositifs, une fois terminés, devaient être testés devant les membres du jury et les autres participants. Lors du passage du Fil, l’équipe « L’élite de la nation », composée de quatre élèves de la Polyvalente de Charlesbourg, avait encore du pain sur la planche. « C’est un beau défi. Je ne m’attendais pas à avoir si peu de matériel ! Le plus dur est de choi­ sir lequel utiliser. J’ai peur de couper ou de coller un matériau pour ensuite réaliser qu’il était essentiel à la construction d’un autre objet », admet Hugues Beaupré-Touchette, concentré à finaliser son système d’irrigation. Dans moins d’une heure, il devra présenter le résultat. Il disposera alors de 30 secondes pour faire couler de l’eau à travers le canal. Des points seront octroyés à son équipe selon la quantité d’eau

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L’événement a été organisé par une dizaine d’étudiants de la Faculté des sciences et de génie, en collaboration avec plusieurs bénévoles et partenaires

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Coupe de science récupérée dans des cylindres gra­ dués. Les autres épreuves faisaient appel à des notions de physique, de chimie ou de mathématiques. Outre la Polyvalente de Charlesbourg, les participants à la Coupe de science étaient issus cette année des écoles De Rochebelle, Roger-Comtois, les Etchemins, Samuel-De Champlain et Neufchâtel. Du côté collégial, les délégations pro­ venaient des cégeps Garneau, Limoilou, de Sainte-Foy, de LévisLauzon, Beauce-Appalaches et de Victoriaville. L’événement, qui se déroulait sur trois jours, était piloté par une dizaine d’étudiants de la Faculté des sciences et de génie, avec l’aide de quelque 80 bénévoles et de plusieurs partenaires. « Notre but est de démontrer que les sciences, c’est bien plus que des chercheurs enfer­ més dans un laboratoire ! Grâce à des mises en situation drôles et lou­ foques, on veut intéresser les jeunes à ce champ d’activité. La compétition met aussi l’accent sur un aspect très important de la science, soit la vulga­ risation devant un public. Les partici­ pants doivent montrer leur proto­ type, expliquer pourquoi ils ont choisi tel ou tel design et répondre aux questions du jury », explique Joël Boismenu-Lavoie. Comme plusieurs autres organisateurs, cet étudiant à la maîtrise en chimie s’est initié aux joies de la science grâce à cet événe­ ment. D’abord participant, puis bénévole, il est aujourd’hui président de la Coupe de science. Son enthousiasme débordant est partagé par Marc Bergeron, ensei­ gnant en physique à la Polyvalente de Charlesbourg. Depuis quatre ans, il encourage chacun de ses élèves à participer à la compétition. « J’aime pouvoir sortir les jeunes du contexte de la classe, où l’on fait surtout de la théorie. En plus de découvrir le milieu très enrichissant qu’est l’Uni­ versité Laval, ils sont sensibilisés à l’importance du travail d’équipe. On les place sous pression; c’est sur­ prenant de les voir travailler et faire ­ressortir leurs talents. » Myriam Venable fait partie des étudiantes qui ont accepté de vivre l’aventure. Avec sa jumelle, PierAne, et ses amies Marie-Laurence Gauthier et Marie-Michèle Gagnon, elle formait une équipe féminine des plus dynamiques. « J’aime beaucoup les sciences. Mon but est d’étudier dans ce domaine plus tard, peut-être en microbiologie, mais je n’ai pas encore exploré toutes les options. La Coupe de science me permet de découvrir d’autres aspects de la science pour voir si ça m’intéresse », raconte la jeune femme. Microbio­ logie ou pas, elle n’oubliera pas de sitôt son expérience !

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Pour plus d’information sur la Coupe de science : coupedescience.com Pour suivre le groupe sur Facebook : www.facebook.com/ coupedescience

6 1. et 2. Les participants disposaient de matériel limité pour réaliser trois épreuves. 3. Le président de la Coupe de science, Joël Boismenu-Lavoie, et la responsable des communications, Annick Raymond-Fleury, donnent des indications à l’équipe « L’élite de la nation », composée de Samuel Auger, Léo Bélanger-Lagacé, Hugues Beaupré-Touchette et Jérémie-Étienne Beccera. 4. Pier-Ane Venable, Marie-Michèle Gagnon, Marie-Laurence Gauthier et Myriam Venable en étaient à leur première participation à la Coupe de science. photos Louise Leblanc 5. L’ambiance était à son paroxysme lors de la remise des prix à l’amphithéâtre Hydro-Québec. 6. Les organisateurs n’ont pas manqué de transmettre leur enthousiasme et leur passion des sciences aux 447 participants. photos Marc Robitaille


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sciences

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Sur la ligne de feu Des chercheurs explorent les liens entre l’inflammation et le cancer du sein par Jean Hamann

Des thérapies géniques pour les maladies orphelines ? James Wilson, directeur du Rose H. Weiss Orphan Disease Center et professeur à la Perelman School of Medicine de l’Université de Pennsylvanie, sera de passage à l’Univer­ sité Laval pour prononcer une conférence sur les maladies orphelines, ces maladies géné­ tiques peu étudiées en raison de leur faible prévalence. Le professeur Wilson développe des thérapies géniques pour des maladies héréditaires rares, dont certaines, comme la tyrosinémie, sévissent au Québec. Ses ­travaux font notamment appel aux virus adéno-associés (AAV) pour livrer des gènes fonc­tionnels à l’intérieur de cellules défectueuses. Mercredi 15 février, à 10 h, à l’amphithéâtre Fisher au pavillon CHUL du CHU de Québec – Université Laval.

De plus en plus d’études suggèrent que l’apparition et l’évolution du cancer du sein dépendent de processus inflamma­ toires qui peuvent être exacerbés par certaines molécules causant des stress oxydatifs. De là à penser que la consom­ mation d’aliments ou de suppléments contenant des antioxydants pourrait réduire le risque d’inflammation, et éventuellement le risque de cancer du sein, il n’y avait qu’un pas que l’équipe de Caroline Diorio n’a pas voulu ­franchir avant de soumettre l’idée à l’épreuve du feu. Pour ce faire, la professeure de la Faculté de médecine, également cher­ cheuse au CHU de Québec-Université Laval, et ses collaborateurs ont mesuré l’expression d’une dizaine de mar­ queurs inflammatoires dans des échan­ tillons de tissu mammaire sain prove­ nant de 160 femmes qui avaient subi une chirurgie pour un cancer du sein. À l’aide d’un questionnaire portant sur

les habitudes alimentaires, les cher­ cheurs ont estimé la quantité d’antioxy­ dants, entre autres de vitamine C, de vitamine E, de bêta-carotène, de lyco­ pènes, de sélénium et de zinc, con­ sommés par chaque participante, sous forme d’aliments ou de suppléments, dans l’année précédant la chirurgie. Leurs analyses, publiées dans un récent numéro de la revue Integrative Cancer Therapies, révèlent qu’il n’existe pas de relation claire et nette entre l’apport ali­ mentaire en antioxydants et les diffé­ rents marqueurs inflammatoires du sein. « Dans certains cas, les antioxydants semblent même augmenter l’expression de marqueurs pro-inflammatoires, ce qui est contraire aux prédictions. Les ali­ ments riches en antioxydants ont des bienfaits reconnus pour la santé, mais nos résultats ne nous permettent pas de conclure qu’ils réduisent le risque d’in­ flammation dans les tissus mammaires », résume la professeur Diorio.

Colloque annuel du CEN Le Centre d’études nordiques (CEN) tiendra son colloque annuel les 16 et 17 février pro­ chains. L’événement vise à souligner la contri­ bution des membres et des collaborateurs au développement et au rayonnement de l’exper­ tise québécoise en sciences environnemen­ tales nordiques. Le colloque commencera le 16 février en après-midi avec une conférence plénière don­ née par Akira S. Mori, de l’Université natio­ nale de Yokohama, et intitulée « Evaluating the Casual Linkages between Biodiversity and the Environment in the Arctic Tundra ». Des discours express ainsi qu’une séance d’affiches sont également au programme de cette jour­ née. Le 17 février, plusieurs conférenciers, tels Véronique Nadeau, responsable à la conser­ vation et à l’éducation de l’Administration régionale Kativik, et Oliver Sonnentag, pro­ fesseur au Département de géographie de l’Université de Montréal, prononceront des communications. Le colloque se terminera avec une remise de prix pour les meilleures communications.

Les marqueurs inflammatoires pourraient constituer des cibles intéressantes pour les futures interventions visant la prévention du cancer du sein

Le CEN est un centre d’excellence inter­ universitaire qui regroupe plus de 300 cher­ cheurs, étudiants, stagiaires et professionnels provenant de diverses disciplines (biologie, microbiologie, géographie, géologie, génie, archéologie et aménagement du territoire). Jeudi 16 février et vendredi 17 février, ­ à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. L’inscription au ­colloque est gratuite, mais obligatoire. Vous pouvez vous inscrire en ligne jusqu’au13 février : bit.ly/2kkC9Kz

Dans une deuxième étude, les cher­ cheurs ont tourné leur attention vers le lien possible entre la densité mammaire et les marqueurs inflammatoires du sein. « La densité mammaire reflète l’abondance relative des glandes et des canaux dans le tissu mammaire, précise Caroline Diorio. Une hausse de 10 % de la densité mammaire se traduit par une augmentation allant de 11 % à 30 % du risque de cancer du sein. » Dans un article publié dans Menopause, la professeure Diorio et ses collaborateurs rapportent que la densité mammaire est 30 % plus élevée dans le groupe de femmes chez qui ­l ’interleukine-6, un marqueur proinflammatoire, dépasse la médiane. En plus, chez les femmes qui ne sont pas ménopausées, trois autres marqueurs pro-inflammatoires sont associés à une élévation des densités mammaires allant de 7 % à 17 %. « Nos résultats appuient l’hypothèse voulant que les marqueurs inflammatoires jouent un rôle dans le développement du cancer du sein par l’intermédiaire de la densité mammaire, souligne la professeure Diorio. Les marqueurs inflammatoires pourraient donc constituer des cibles intéressantes pour les futures interven­ tions visant la prévention du cancer du sein. Compte tenu des résultats peu probants relatifs aux antioxydants, d’autres nutriments et comportements susceptibles de réduire l’inflammation seront explorés dans des travaux à venir. » Les premières auteures des deux ­é tudes sont Danielle Larouche et Mirette Hanna. Les autres signataires sont Sue-Ling Chang, Simon Jacob, Bernard Têtu, Isabelle Dumas, Michèle Orain, François Sanschagrin, Alexandre Bureau, Brigitte Poirier et Caroline Diorio.

Les marqueurs inflammatoires joueraient un rôle dans le développement du cancer du sein par l’intermédiaire de la densité mammaire, suggère une étude menée par l’équipe de Caroline Diorio.


arts

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Le médecin qui aimait la jonglerie

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Professeur et titulaire de la Chaire de recherche en médecine d’urgence, Richard Fleet apporte un brin de folie créatrice dans ce milieu grâce à l’organisme Cirque du monde

Le concours L’image des mots est de retour

par Matthieu Dessureault C’est une scène inhabituelle qui s’est offerte aux partici­ pants du dernier congrès de l’Association canadienne des médecins d’urgence. Jon­ glerie, sauts et contorsion détonnaient dans le décor solennel du Centre des con­ grès de Québec. Cirque du Monde, un organisme du Cirque du Soleil qui œuvre auprès de jeunes marginali­ sés, avait été invité à donner une performance. Cette ren­ contre, couronnée par une longue ovation bien sentie, a fait l’objet de la page frontis­ pice du journal scientifique Le médecin de famille canadien. L’instigateur du projet, Richard Fleet, n’est pas peu fier de son coup. « La magie du cirque a fait tomber les barrières. Tous les médecins étaient en admiration de­­ vant le courage et la déter­ mination de ces jeunes artistes. Mais surtout, ils ont été sensibilisés à la réalité d’un milieu avec lequel ils n’o n t p a s b e a u c o u p d e contacts », raconte-t-il. Professeur au Département de médecine familiale et de médecine d’urgence, il a ré­­ pété l’expérience dans d’au­ tres con­textes médicaux, en plus d’amener des étudiants à participer à des ateliers de création. Pour lui, il est clair que l’univers du cirque peut ap­­ porter beaucoup à celui de la mé­decine. « La médecine

est un milieu très structuré, qui laisse peu de place au travail artistique et à la créa­ tivité. Notre système de santé fait face à de nom­ breux problèmes. Dans ce con­texte, il est pertinent de réfléchir à des façons diffé­ rentes de faire les choses. En s’associant avec des gens pour qui il est naturel de penser autrement, les pos­ sibilités de solutions de­­ viennent illimitées. Cette façon de penser, qui me fas­ cine, chez les artistes, on a besoin de ça », soulève celui qui a fait un détour par la psychologie avant de se lan­ cer en médecine. D’aussi loin qu’il se sou­ vienne, Richard Fleet a tou­ jours été fasciné par le cirque. Ancien amateur de ski acro­ batique, il admire le Cirque du Soleil pour sa capacité à inno­ ver. C’est par l’entremise d’un ami commun qu’il a rencon­ tré des hauts dirigeants de l’entreprise. De fil en aiguille, des projets de conférence et de spectacle sont nés. En 2012, le médecin a fait appel à Cirque du Monde pour une première collaboration dans le cadre d’un congrès sur la santé en régions rurales. Pré­­ sent dans plusieurs pays, cet organisme aide les jeunes en situation précaire à prendre conscience de leurs forces et de leurs talents. À Québec, le programme est ­chapeauté par le Centre rési­ dentiel et communautaire

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Richard Fleet, médecin et chercheur, et Julie Théberge, coordonnatrice de l’organisme Cirque du Monde, forment un duo pas si improbable que ça ! photo Andrée Lanthier

Jacques-Cartier, dans le quar­ tier Saint-Roch. Sa coordon­ natrice, Julie Théberge, admet avoir été surprise de recevoir un appel de Richard Fleet. « J’étais étonnée que le milieu de la médecine s’intéresse à Cirque du Monde. Bien que

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De part et d’autre, ces rencontres sont riches et contribuent à briser des préjugés

Cirque du Monde aide les jeunes en situation précaire à prendre conscience de leurs forces et de leurs talents. Le but de ce programme est de leur offrir un tremplin vers une nouvelle étape de leur vie. photo Sarah Bédard-Dubé

je voyais son potentiel, je me demandais quelle forme pren­ drait la collaboration. L’idée de faire un spectacle devant des médecins nous a plu. Pour un jeune qui se situe en marge de la société, le fait de rencon­ trer une communauté moins accessible est très enrichissant. C’est valorisant de savoir qu’il peut montrer des c­ hoses à des gens de notoriété. De part et d’autre, ces rencontres sont riches et contribuent à briser des préjugés. » Elle rappelle que le cirque est un bon canal pour promouvoir des valeurs essentielles au tra­ vail du médecin. « Nos spec­ tacles sont réalisés dans un esprit d’ouverture et de respect mu­­tuel. En plus d’être un pré­ texte au fait de créer tous en­­ semble, ils en­couragent des valeurs qui vont au-delà du cirque : le respect des diffé­ rences, l’acceptation de l’autre, le dépassement de ses limites, etc. Si ces valeurs peuvent être promues dans des mi­­lieux plus conventionnels, nous sommes prêts ! » Les deux partenaires songent maintenant à formaliser leurs liens, ce qui pourrait donner lieu à plusieurs projets com­ muns dans le milieu de la recherche et de la formation. À l’image de cette créativité qui les anime, les possibilités de collaboration semblent être sans limites ! Pour en savoir plus sur le programme Cirque du Monde : cirk.me/2iGOOKY

« On s’est croisé dans un bus vers Cadiz. Cadiz, sa plage et ses rues infinies. Le soleil était pas couché encore et t’étais tellement belle dans la lumière de midi. Tu replaçais tes cheveux d’encre derrière ton oreille, recommençant systématiquement à chaque trente secondes. » Voici un extrait du texte Andalucia, lauréat du concours littéraire du Cercle d’écriture de l’Université Laval (CEULa). Les étudiants sont invités à s’ins­ pirer de cette histoire pour créer une illus­ tration originale dans le cadre du concours L’image des mots. Ils courent ainsi la chance de remporter le 1er (300 $), le 2e (200 $) ou le 3e prix (100 $) de ce concours et de voir leur illustration publiée dans Le Fil ainsi que dans la revue littéraire du CEULa, L’écrit primal. Les intéressés ont jusqu’au 15 mars à 16 h 30 pour soumettre leur illustration. Pour plus d’information : bit.ly/1OgxGA4

Du talent à revendre La « Revue qu’on sert » approche à grands pas ! Cette année encore, ce spectacle de variétés réunira des étudiants talentueux issus de plusieurs facultés. Au programme figurent des numéros de chant, d’humour et de musi­ que, tous plus divertissants les uns que les autres. L’événement, une initiative d’étudiants en médecine, est devenu une véritable tradi­ tion sur le campus. Le 10 février, à 19 h 30, au Théâtre de la cité universitaire au pavillon Palasis-Prince. Pour avoir un avant-goût du spectacle : ­ bit.ly/2klKm1J. Pour consulter la page Facebook de l’événement : www.facebook. com/events/1737099206607751

Oyez, oyez, amateurs d’arts visuels ! Vous avez manqué l’une ou l’autre des expo­ sitions de la programmation 2015-2016 de la Galerie des arts visuels ? Voilà l’occasion de vous rattraper. L’École d’art vient de lancer la version numérique du Cahier de la Galerie 8, qui dresse un intéressant bilan. Sept auteurs y signent des textes sur des projets proposés au cours de cette période. Il est aussi question du LAB 2, un atelier du professeur Richard Baillargeon qui s’est déroulé du 25 novembre au 13 décembre à la Galerie des arts visuels. Le document est en ligne à l’adresse art.ulaval.ca/galerie-publications/cahiersde-galerie-8.html.


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actualités UL

en bref

Colloque annuel de l’Institut EDS

le fil | le 9 février 2017

Bourses de leadership et développement durable Grâce au Programme de bourses de leadership et déve­ loppement durable, l’Université Laval désire soutenir, pendant leurs études universitaires, les étudiants talen­ tueux et engagés qui se démarquent par des réalisations exceptionnelles dans l’un des six secteurs d’activité suivants : artistique, entrepreneurial, environnemental, scientifique, social/humanitaire et sportif. Ce programme de bourses s’adresse aux étudiants qui ont débuté leur programme d’étude à l’hiver 2017 ou qui déposeront une demande d’admission pour l’été ou l’automne 2017 dans

un programme régulier (baccalauréat, maîtrise ou docto­ rat) de l’Université Laval. Depuis sa création en 2010, le Programme de bourses de leadership et développement durable a soutenu financièrement 647 jeunes leaders, ce qui représente un montant de plus de 7 M $. La date limite pour le dépôt d’une candidature est le 15 mars. Pour soumettre votre candidature, veuillez consulter la fiche descriptive à l’adresse suivante : bit.ly/2liLtCN. Pour plus d’info : bit.ly/2kR6q6K.

« Mobiliser la recherche pour un campus durable » est le thème du prochain colloque de l’Institut EDS. Chercheurs et étudiants sont invités à y participer en présentant leurs approches, projets ou résultats de recherches autour d’un des axes de travail de l’Institut, soit la gouvernance, les villes et territoires, l’eau, la biodiversité et les changements climatiques. Signalons une nouveauté cette année : les participants seront invités à réfléchir à la démarche inté­ grée proposée par le nouveau directeur de l’Institut, André Potvin, qui vise à encoura­ ger le dialogue entre toutes les disciplines. photo Marc Robitaille

1973

Chaque année, le Programme de bourses de leadership et développement durable souligne les réalisations exceptionnelles et le rayonnement d’étudiants dans les sphères sportive, artistique, entrepreneuriale, environnementale, scientifique et sociale /humanitaire. En novembre dernier, l’Université Laval accordait des bourses de leadership et développement durable à 110 étudiants. photo Marc Robitaille

Portes ouvertes : encore un succès ! Organisée par le Bureau du recrute­ ment étudiant de l’Université Laval, la journée Portes ouvertes du 4 février s’est avérée un beau succès. Plus de 3 800 visiteurs ont profité de l’événe­ ment pour explorer l’offre d’études et découvrir le campus. L’acha­ landage, semblable à celui des années

L’histoire ne nous dit pas si l’équipe masculine de basketball Rouge et Or de 1973 pose ici à la suite d’une victoire… Chose certaine, le plaisir de jouer et l’esprit d’équipe sont bien présents sur cette image ! photo Paul Langlois

précédentes, porte le total de visi­ teurs pour les deux journées Portes ouvertes de l’année universitaire 2016­2017 à 9 467 personnes. Au terme de leur visite, les participants étaient invités à évaluer leur ex ­ périence et 98 % ont affirmé être satisfaits de celle­ci. Ce taux de

satisfaction exceptionnel s’explique certes par l’engagement de plus de 500 employés et étudiants de l’Uni­ versité qui cherchent à offrir une expérience marquante aux futurs étudiants. Félicitations à tous ceux et celles qui ont rendu possible cette activité !

photo Louise leblanc

Le colloque annuel de l’Institut EDS se tiendra les 9 et 10 mars aux locaux 23202330 du pavillon Gene-H.-Kruger. Pour plus d’info : bit.ly/2lm6FDQ Souhaitezvous présenter une communication lors de ce colloque ? Transmettez une brève description de votre proposition à info@ihqeds.ulaval.ca. Désirez-vous avoir plus d’information sur la démarche intégrée ? Consultez l’article du Fil à ce sujet : bit.ly/2gl0PUm


société

le fil | le 9 février 2017

Tensions grandissantes au Moyen-Orient Le début de mandat de l’administration Trump laisse présager une instabilité accrue dans cette partie du monde par Yvon Larose « On ne sait pas si Donald Trump a une grande stratégie, une grande politique pour le Moyen-Orient, lui qui semble naviguer à vue dans cette région du monde et prendre les dossiers à la pièce. J’aurais tendance à dire que la situation ne s’améliorera pas, entre autres parce que le conflit israélo-palestinien risque de perdurer, que la Syrie est en pleine déliquescence et que le sectarisme des dynamiques régionales amène beau­ coup d’instabilité. On peut donc suppo­ ser qu’il y aura des tensions au MoyenOrient, dans les mois et les années à venir, durant l’administration Trump. » Jonathan Paquin est professeur au Département de science politique. Le jeudi 2 février, au pavillon AdrienPouliot, il a participé à un débat sur les conséquences des élections américaines sur le Moyen-Orient. L’activité était organisée par la Délégation de l’Univer­ sité Laval pour la Simulation de la Ligue des États arabes. Durant le débat, les panélistes ont notamment abordé les thématiques de la lutte antiterroriste, de la colonisation juive des territoires pales­ tiniens occupés par Israël et du pro­ gramme nucléaire iranien. À la fin de janvier, conformément à sa promesse électorale, le président Trump a signé un décret demandant la prépara­ tion, d’ici la fin de février, d’un plan visant à éliminer le groupe armé État islamique (Daech, en arabe). Rappelons que, sous Obama, la stratégie américaine face à ce groupe terroriste a reposé sur les bombardements aériens. Il n’y avait pas d’implication de troupes au sol. « Depuis 2014, indique Jonathan Paquin, l’aviation américaine mène une vaste coalition internationale dans le bombar­ dement des installations de Daech en Irak et en Syrie. Sous Obama, les ÉtatsUnis ont, en quelque sorte, réorienté leur politique étrangère, notamment à l’égard du Moyen-Orient, ce qui ne les empêche pas de jouer un rôle prépondérant au sein de la coalition. » À la fin de dé­­ cembre 2015, le Pentagone révélait que les chasseurs-bombardiers de la coali­ tion avaient réalisé plus de 9 000 frappes, les quatre cinquièmes effectuées par des avions américains. Depuis des décennies, Israël peut compter sur l’appui économique et mili­ taire des États-Unis. Ce soutien indéfec­ tible s’est notamment traduit, en 2016, par le versement d’une aide militaire de 38 G $ sur 10 ans. Et cela en dépit de divergences, comme dans le dossier des implantations juives dans les territoires palestiniens. « Comme ses prédéces­ seurs, Obama a critiqué Israël sur ce point, sans toutefois réduire l’impor­ tance de son appui, explique Jonathan Paquin. On peut penser que ce soutien continuera sous Trump. » Un communiqué, émis par la MaisonBlanche le 2 février, s’avère éclairant sur la position du nouveau président sur ce sujet. Ainsi, l’administration Trump « ne

Parlons-en, c’est payant ! D’ici au 5 avril, les étudiants ont tout à gagner à consulter les intervenants de l’unité mobile de Mon Équilibre UL afin de mieux gérer leurs finances personnelles par Yvon Larose

pense pas que l’existence de colonies soit un obstacle à la paix. » Toutefois, il est mentionné que la construction de nou­ velles colonies, ou l’expansion des colo­ nies existantes, « pourrait ne pas aider à atteindre » l’objectif de la paix. Durant la campagne électorale, le can­ didat Trump avait promis de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël. Il avait également dit qu’il ne voyait aucun problème à y transférer l’ambassade amé­ ricaine, qui est à Tel Aviv. Or, selon les experts, une telle décision pourrait com­ promettre la solution à deux États pou­ vant mettre un terme au conflit israélopalestinien. « Cette solution à deux États, souligne le professeur, ne semble pas intéresser Trump. » La République islamique d’Iran a fait la une des journaux en juillet 2015. Un com­ promis sur son programme nucléaire venait d’être négocié avec un groupe de six puissances, dont les États-Unis, la Russie et la Chine. Selon Jonathan Paquin, l’arrangement a semblé bien fonctionner jusqu’à l’élection de Trump. « Donald Trump, explique-t-il, a souvent dit que l’accord était une erreur, que l’Iran avait obtenu le beurre et l’argent du beurre et qu’il continuait à développer en douce son programme nucléaire. » La mésentente entre les deux pays a monté d’un cran après l’entrée en fonc­ tion du président. À la fin de janvier, celui-ci signait un décret interdisant l’ac­ cès aux États-Unis aux citoyens de sept pays majoritairement musulmans, dont l’Iran. « Trump a commis une erreur envers l’Iran, soutient Jonathan Paquin. L’Iran est le seul des sept pays où aucun groupe terroriste ne fait la loi. L’ordre règne. Le fait d’être sur la liste envoie le signal que le régime est instable et terro­ riste. » Le 29 janvier, l’Iran procédait au tir d’un missile balistique de moyenne portée, dans le cadre de son programme militaire défensif. Selon les États-Unis, le tir violait l’accord nucléaire de 2015 ­puisque le missile testé avait la capacité d’emporter une tête nucléaire. « Nous assistons, dit-il, à une accéléra­ tion d’événements entre les deux pays qui laissent penser qu’il y aura des tensions entre eux dans les mois qui viennent. »

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Mon Équilibre UL, le pro­ gramme des saines habi­ tudes de vie de l’Université Laval, effectue présentement une tournée de différents pa­­ villons du campus, au moyen de son unité mobile, pour discuter des finances per­ sonnelles. Le thème de la tournée est « Parlons-en, c’est payant ! – Mes finances per­sonnelles expliquées  ». La première des 17 sorties a eu lieu au pavillon FerdinandVandry, le mardi 31 janvier, entre 11 h 15 et 13 h 15. La dernière est prévue le 5 avril. « Notre intervention au pavillon Ferdinand-Vandry a touché au moins 35 person­ nes », indique la coordonna­ trice de Mon Équilibre UL, Carolle Leclerc. C’est à l’hiver 2014 que l’unité mobile a pour la pre­ mière fois abordé le thème des finances personnelles. Cette tournée avait joint plus de 500 personnes. La ­presque totalité de celles-ci (95 %) étaient des étudiants et plus de la moitié (55 %) étaient des femmes. « Nous avons repris ce thème cet hiver parce qu’il est en­­core plus d’actualité, ex­­plique la coordonnatrice. Dans notre sphère “Gestion du stress”, les finances ­p ersonnelles figurent parmi les facteurs de stress les plus hauts. » Po u r c e p r o j e t , M o n Équilibre UL a ­c ollaboré avec le Bureau des bourses et de l’aide financière (BBAF) et la Caisse Desjardins de l’Université Laval. « Nous voyons cette col­la­bo­ ration comme une occasion d’être un peu plus p ­ ré­sents dans les unités, ­souligne le directeur du BBAF, Francis Brousseau. Les questions des étudiants risquent de res­s embler à ­c elles que posent ceux qui viennent au Bureau. Par exemple, com­ bien coûtera leur année sco­ laire pour les études, mais aussi pour le logement et les dépenses personnelles. C’est là que nous pouvons les accompagner. » Le directeur précise que le BBAF offre annuelle­ ment plus de 3 000 bourses d’études et que celles-ci, contrairement à la croyance populaire, ne sont pas ­s eu­l em en t a ttribuées à ceux et celles qui obtiennent

d’excellentes notes scolaires. « Par exemple, les étudiants en situation financière pré­ caire, ceux qui font de la recherche ou ceux qui vont étudier à l’étranger peuvent a u s s i ê t r e b o u r s i e r s  » , affirme-t-il. Francis Brousseau vante, par ailleurs, les mérites du travail à temps partiel, une activité qui rapporte un revenu d’appoint sans nuire aux études. Julie Bitaud est coordonna­ trice d’opérations au BBAF. Elle est l’une des interve­ nantes de l’unité mobile. « Pour entrer en contact avec nous, dit-elle, nous proposons aux étudiants de piger une question préécrite dans un bocal. Ce sont des questions assez courantes qu’ils peuvent se poser et vouloir développer davantage. Par exemple, estce que le fait de recevoir 4 000 $ en bourses d’études peut diminuer les prêts et bourses du gouvernement ? » Pour un étudiant, les prêts et bourses représentent un excellent moyen d’obtenir du financement. Les prêts ont un taux d’intérêt très avantageux. Et il est possible de rembourser sa dette d’études selon ses moyens et de bénéficier d’une remise de dette de 15 %. La Caisse Desjardins de l’Université Laval, pour sa part, est un partenaire important de Mon Équi­ libre UL par son Fonds d’aide au développement du milieu. Sa contribution a permis, entre autres, le

Pour ce projet, Mon Équilibre UL a collaboré avec le Bureau des bourses et de l’aide financière et la Caisse Desjardins de l’Université Laval renouvellement du matériel de l’unité mobile. Au sein de celle-ci, le conseiller ou la conseillère de la Caisse répond aux questions et donne des outils pour mieux gérer ses finances personnelles. Un des grands principes consiste à avoir le réflexe d’épargner. Réfléchir avant d’acheter en est un autre. Mais à la base, il faut établir un budget et le respecter. Pour Francis Brousseau, amener les étudiants à parler de leur situation financière, particulièrement lorsqu’ils tirent le diable par la queue, s’avère un défi. « Et c’est pareil dans les autres univer­ sités, poursuit-il. Mais on pense qu’être sur place avec l’unité mobile va les intéres­ ser davantage, surtout s’ils voient qu’ils peuvent aller chercher de l’argent supplé­ mentaire pour le finance­ ment de leurs études. » La prochaine visite de l’unité mobile de Mon Équilibre UL se déroulera le mardi 14 février, de 11 h 15 à 13 h 15, au pavillon Charles-De Koninck. Pour information : ulaval.ca/ mon-equilibre-ul/


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recherche

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L’ère des gentlemen forestiers ? Les urbains occupent une place grandissante parmi les propriétaires de boisés privés au Québec par Jean Hamann Le profil des propriétaires de boisés privés est en mutation au Québec et les urbains occupent une place grandis­ sante dans le paysage. C’est ce que suggère une étude publiée dans la revue Forest Policy and Economics par des cher­ cheurs qui ont dressé le por­ trait des nouveaux proprié­ taires de boisés et qui l’ont comparé avec celui des pro­ priétaires de longue date. Selon les auteurs de l’étude, les gestionnaires de la forêt devront adapter leurs mes­ sages et leurs programmes aux valeurs et aux priorités de la nouvelle génération de pro­ priétaires s’ils veulent les convaincre d’aménager plus intensivement leur boisé. Au Québec, quelque 134 000 personnes possèdent des lots boisés d’au moins 4 hectares. Ces forêts privées couvrent 10 % du territoire forestier, mais elles fournis­ sent environ 15 % du bois livré

aux usines, ce qui représente des revenus de l’ordre de 200 M $ à 360 M $ annuelle­ ment. Si on ajoute à ce mon­ tant les revenus de la produc­ tion acéricole (300 M $) et ceux des arbres de Noël (30 M $), on mesure facile­ ment l’importance de ces forêts pour l’économie des régions. Depuis une cinquan­ taine d’années, le gouverne­ ment du Québec met de l’avant des incitatifs financiers pour encourager les proprié­ taires à aménager leur boisé afin d’en accroître la valeur économique et écologique. « Chaque propriétaire prend des décisions individuelles en fonction de ses objectifs per­ sonnels, indépendamment des autres propriétaires. À la fin, toutefois, la somme de ces décisions a des répercussions sur l’industrie forestière, sur les autres usages de la forêt et sur l’économie régio­ nale. C’est pourquoi il est

important de bien cerner qui sont ces propriétaires et ce qui les motive à posséder et à aménager un boisé », explique l’une des auteurs de l’étude, Nancy Gélinas. Pour y arriver, Marc­André Côté, de la Fédération des producteurs forestiers du Québec, la professeure Gélinas et l’étudiante Ariane Généreux­Tremblay, du Département de sciences du bois et de la forêt, et Diane Gilbert, du Groupe AGÉCO, ont utilisé les données d’une enquête menée auprès de 562 personnes qui possé­ daient un boisé depuis 10 ans ou moins (nouveaux proprié­ taires) et de 1 161 personnes qui étaient propriétaires d’un boisé depuis plus de 20 ans (propriétaires de longue date). Leurs analyses mon­ trent que la moitié des nou­ veaux propriétaires ont un diplôme collégial ou univer­ sitaire contre 30 % des

propriétaires de longue date. Ils sont aussi deux fois plus nombreux à disposer d’un revenu familial de plus de 60 000 $ (44 % vs 23 %). Le tiers des nouveaux proprié­ taires résident à plus de 10 km de leur boisé contre 19 % pour les producteurs de longue date ; cette distance dépasse même 100 km pour 11 % des nouveaux proprié­ taires contre 4 % dans l’autre groupe. Les objectifs des nouveaux propriétaires sont moins fréquemment liés à la production de bois d’œuvre, de pulpe ou de bois de chauf­ fage. En fait, 20 % d’entre eux ne font aucune récolte de bois contre 12 % pour les proprié­ taires de longue date, une ten­ dance inquiétante pour les usines de transformation du bois qui comptent sur cette source d’approvisionnement. « Ces résultats suggèrent que les nouveaux propriétaires forment un groupe plus hété­ rogène que les propriétaires de longue date, commente la professeure Gélinas. Ces der­ niers sont souvent des pro­ ducteurs agricoles qui exploi­ tent aussi un boisé. Le groupe des nouveaux propriétaires

compte davantage de cols blancs et de cols bleus urbains qui veulent posséder un boisé, notamment pour y pratiquer des activités récréatives comme la chasse, la pêche ou la villégiature, et qui ne tien­ nent pas nécessairement à en tirer des revenus immédiats. » Par ailleurs, les nouveaux propriétaires sont plus en ­ clins à participer à de courtes formations en foresterie (79 vs 62 %), à faire appel à un consultant forestier (77 vs 61 %), à demander conseil à des parents (56 vs 41 %) et à chercher des ré ­ ponses à leurs questions sur Internet (61 vs 32 %). « Ils semblent avoir moins de con­ naissances que les proprié­ taires de longue date, mais ils sont désireux d’apprendre », analyse Nancy Gélinas. Enfin, ils accepteraient plus volon­ tiers que les propriétaires de longue date d’entreprendre des travaux d’aménagement forestier s’ils étaient soutenus par des mesures fiscales (70 vs 59 %) ou des subventions (70 vs 54 %), s’ils avaient l’aide d’un professionnel (47 vs 36 %) ou s’ils avaient de meilleures connaissances (42 vs 30 %).

Les gestionnaires de la forêt devront adapter leurs mes­ sages et leurs pro grammes pour convaincre ces nou­ veaux propriétaires d’intensi­ fier l’aménagement de leur boisé, estime la chercheuse. « Il faudra prendre en consi­ dération leurs valeurs, tout en insistant sur l’intérêt que pré­ sentent ces travaux pour la préservation de la biodiver­ sité, la création d’habitats fau­ niques et le développement de l’économie locale. De plus, comme plusieurs d’entre eux n’ont pas le temps, l’équipe­ ment ou les connaissances pour faire de l’aménagement forestier, il faudra songer à leur offrir des services clé en main couvrant toutes les phases des travaux. » Le défi est de taille, mais un élément de l’enquête laisse entrevoir de beaux lende­ mains pour les forêts privées. Même si le profil type du pro­ priétaire forestier se trans­ forme, le plaisir de posséder et d’aménager une parcelle de milieu naturel reste entier et il est partagé par la quasi­ totalité des répondants, tant chez les anciens que chez les nouveaux propriétaires.

Conserver la nature à l’échelle d’un continent par Yvon Larose L’année 2017 marquera le cen­ tième anniversaire de l’entrée en vigueur, au Canada, de la Convention pour la protection des oiseaux migrateurs. Selon le pro­ fesseur Matthew Hatvany, du Département de géographie, il s’agit encore aujourd’hui d’une des plus importantes législations sur la préservation de la nature en Amérique du Nord. « Cette loi découlait d’un traité canado­ américain signé en 1916, explique­ t­il. Le traité deviendra loi aux États­Unis en 1918. Pour la pre­ mière fois, une loi sur la conserva­ tion de la nature allait influencer tout le continent. C’était vraiment avant­gardiste parce que l’on reconnaissait l’importance des terres hu mides que les oiseaux migrateur s, en par ti culier les canards, les oies et les bernaches, recherchent dans leurs migrations vers le nord, en été, et vers le sud, en hiver, soit les aires de reproduc­ tion canadiennes et les aires hiver­ nales américaines. »

Mais la législation fut insuffi­ sante. Dans les années 1930, on observa un important déclin des populations. « Pour assurer l’avenir de la sauvagine, dit­il, il était néces­ saire de mettre en place une straté­ gie de conservation de la nature. Le projet de l’ONG américaine Ducks Unlimited, fondée par des chas­ seurs, et de son organisation sœur Ducks Unlimited Canada allait s’avérer la solution. » C’est un passionnant récit, celui de la conservation réussie de vastes aires de reproduction de la sauva­ gine de l’Ouest canadien, qu’a raconté le professeur Hatvany, le 26 janvier, au pavillon Charles­ De Koninck. Cette histoire fait actuellement l’objet d’une publi­ cation dans la revue savante The Canadian Geographer / Le géographe canadien. « À l’ère de l’Anthropocène et des histoires pessimistes concernant l’avenir de l’environnement, indique­t­il, la conservation de la sauvagine représente une histoire

plutôt positive et un exemple de développement durable qui intègre l’environnement, la société et l’économie. » Ducks Unlimited a vu le jour aux États­Unis, en 1937, à la suite d’une sévère sécheresse dans les prairies américaines et canadiennes. Les populations de sauvagine emprun­ tant cette voie migratoire connu­ rent alors une importante diminu­ tion. En 1938, c’était au tour de Ducks Unlimited Canada – Canards illimités Canada d’être créé. « L’objectif des deux ONG était d’inciter les sauvaginiers améri­ cains à investir financièrement dans la réhabilitation des milieux humides canadiens, précise Matthew Hatvany. Ces terres, pour la plupart à vocation agricole, peuvent servir à la reproduction de la sauvagine, à son repos, à sa sécu­ rité et à son alimentation. J’ai découvert que les sauvaginiers américains étaient très sensibles au rôle du Canada dans la conserva­ tion de la sauvagine. » Aux États­Unis, l’ONG a bagué des milliers d’oiseaux afin de suivre leurs déplacements vers leurs lieux de nidification et d’hivernage. On a dressé les toutes premières cartes de ces lieux. Pour la première fois, on commençait à voir l’écosystème dans son ensemble et un continent sans ses frontières humaines. Ces

cartes continentales innovatrices montraient des liens intuitifs en effaçant des frontières, tout en soulignant les relations écolo­ giques. Elles ont sensibilisé les sauvaginiers. On a également renommé quantité de lacs cana­ diens avec des toponymes améri­ cains rappelant notamment des villes et des États. « Plutôt qu’une forme de recoloni­ sation, soutient Matthew Hatvany, le fait de renommer un lac avec un nom étranger doit être vu comme un moyen d’influencer positive­ ment les sentiments d’appartenance de sauvaginiers américains aux lacs canadiens, pourtant très loin de chez eux, en créant des liens dans

une construction sociale de la nature. Ceux qui ont fait le renom­ mage des lacs étaient volontaire­ ment apolitiques. Ils n’ont pas été contraints par des ententes habi­ tuelles de frontières. » Véritable success story environ­ nemental, Ducks Unlimited, dans ses versions américaine et cana­ dienne, constitue le plus grand acteur de la conservation de la nature en Amérique du Nord. Depuis 2012, les sauvaginiers américains ont investi plus d’un milliard de dollars dans la conser­ vation des terres humides cana­ diennes. En 2016, l’ONG gérait 127 millions d’acres de milieux humides sur le continent.

photo Matthew Hatvany

Depuis les années 1930, un système de gouvernance canado-américain conserve les terres humides de l’Ouest canadien au bénéfice de la sauvagine


sports

le fil | le 9 février 2017

Le capitaine de l’équipe masculine de natation Rouge et Or, Pascal-Hugo Caron-Cantin, sérieux candidat au titre de nageur universitaire par excellence au Québec, sera à surveiller ce weekend au PEPS lors du Championnat du RSEQ. photo Benoit Lachance

Le Rouge et Or en quête d’une progression Le Championnat de natation du RSEQ, qui aura lieu au PEPS en fin de semaine, s’avèrera une étape cruciale pour certains nageurs par Mathieu Tanguay À l’aube du Championnat de natation du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), les nageurs du Rouge et Or ont un excellent état d’esprit. Après un début de saison difficile, l’équipe ne cesse de s’appro­ cher des sommets et elle vou­ dra confirmer son ascension devant ses partisans au PEPS au cours de la fin de semaine. « C’est surtout de notre ­progression dont je suis satis­ fait, explique l’entraîneur-chef du Rouge et Or, Nicholas Perron. On ne s’en cachera pas,

l’automne a été difficile. Mais comme j’ai dit aux étudiantsathlètes, le plan, c’est d’avoir nos meilleures performances au Championnat canadien univer­ sitaire et de progresser de coupe en coupe. On vient d’ailleurs de réaliser notre meilleure per­ formance », ajoute Nicholas Perron, en faisant référence à la quatrième coupe universitaire de la saison, qui a eu lieu à TroisRivières et dans laquelle les ­f emmes et les hommes ont décroché respectivement la seconde et la troisième place.

DES OBJECTIFS RÉALISTES

Nicholas Perron l’admet sans détour, remporter les bannières cette année s’avère pratiquement impossible, compte tenu du retard accu­ mulé cette saison. « Par contre, ce qu’on aimerait essayer de faire, c’est de ter­ miner deuxième lors du Championnat du RSEQ. Ça ne nous permettra pas de rat­ traper les autres équipes, mais ce serait une belle étape pour nous. »

Le capitaine de l’équipe masculine, Pascal-Hugo Caron-Cantin, qui en est à sa cinquième année avec le Rouge et Or, sera no­­ tamment à surveiller ce ­weekend. Tout indique qu’il se dirige tout droit vers un deuxième titre consécutif d’athlète par excellence du RSEQ, lui qui a été désigné « nageur de la rencontre » dans trois des quatre coupes universitaires de la saison. « C’est au-delà des espé­ rances. Il gagne toujours, il obtient ses meilleurs temps. Les finales nationales sont en petit bassin cette année, ce qui est sa spécialité, donc on s’attend à ce qu’il finisse la saison en beauté », affirme l’entraîneur-chef du Rouge et Or. DERNIÈRE CHANCE DE QUALIFICATION POUR LE CHAMPIONNAT NATIONAL

La compétition de ce ­ eekend revêt une double w im­­p ortance pour certains nageurs puisqu’il s’agit pour eux de la dernière chance d’atteindre les normes de qualification pour partici­ per au Cham­pionnat cana­ dien U Sports, qui se tien­ dra du 24 au 26 février à Sherbrooke. Le Rouge et Or compte actuellement 16 na­­ geurs, soit huit femmes et autant d’hommes, qualifiés pour le rendez-vous national et il espère bien ajouter deux ou trois autres noms à la liste. L’entrée au Centre aquatique Desjardins – Université Laval du PEPS est gratuite tout le weekend. Les finales auront lieu vendredi soir dès 18 h, samedi à partir de 17 h et dimanche à compter de 15 h.

Campus dynamique

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en bref

Derniers matchs locaux de la saison ! L’équipe masculine de volleyball Rouge et Or disputera cette fin de semaine ses dernières rencontres à domicile de la saison régulière 2016-2017. L’équipe recevra les deux autres formations québécoises ainsi que les trois équipes des Maritimes à l’occasion de matchs interassociations. Les hommes entraînés par Pascal Clément, qui sont présentement en tête du classement québécois, affronteront les Tigers de l’Université Dalhousie, les Hawks de l’Université Memorial ainsi que les Varsity Reds de l’Université du Nouveau-Brunswick. De ce groupe, seuls les Tigers ont réussi à ­battre le Rouge et Or cette saison (le 13 jan­ vier à Halifax). photo Yan Doublet Vendredi, 10 février, à 20 h, et samedi 11 février, à 13 h et à 20 h , à l’amphithéâtre-­ gymnase Desjardins – Université Laval. Pour vous procurer des billets : 418 656-PEPS.

Vendredi 10 février Natation | Championnat RSEQ PEPS | 18 h Volleyball masculin | Dalhousie PEPS (interlock) | 20 h

Samedi 11 février Volleyball masculin | Memorial PEPS (interlock) | 13 h Natation | Championnat RSEQ PEPS | 17 h Volleyball masculin | UNB PEPS (interlock) | 20 h

Dimanche 12 février Natation | Championnat RSEQ PEPS | 15 h

Vendredi 17 février Basketball féminin | UQAM PEPS | 18 h Basketball masculin | UQAM PEPS | 20 h

Samedi 18 février Volleyball féminin | Ottawa PEPS | 18 h Volleyball masculin | Équipe nationale de développement PEPS (hors-concours) | 19 h 30

Dimanche 19 février

La pratique libre de l’escalade est possible au PEPS, du lundi au vendredi, de 20 h à 22 h 30, et les samedis et dimanches, de 15 h 30 à 18 h 30. Plusieurs voies sont disponibles et l’une d’elles est très certainement adaptée à votre niveau. Cette activité est idéale pour vous initier à l’escalade ou vous perfectionner. Venez donc découvrir toutes les installations disponibles, dont le bloc ! photo Olivier Dumas

Soccer féminin | Montréal Stade TELUS-Université Laval | 13 h Volleyball féminin | Ottawa PEPS | 14 h Soccer masculin | Montréal Stade TELUS-Université Laval | 15 h


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au fil de la semaine

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Faites le bilan de votre santé cardiovasculaire ! En 2009, les maladies cardiovasculaires étaient la deuxième cause de décès chez les Canadiens, représen­ tant 20,7 % de tous les décès. Si ces maladies peuvent toucher tout le monde – hommes et femmes, riches et pauvres –, il faut tout de même savoir que l’alimen­ tation, l’exercice physique et les saines habitudes de vie réduisent les risques de les développer. Pour mi­nimiser vos chances d’en être atteint, le programme Mon équilibre UL, en collaboration avec des étudiants en sciences de la santé, organise une séance de sensibi­ lisation sur la santé cardiovasculaire. Les visiteurs auront droit à des rencontres individuelles avec des étudiants issus de divers programmes (médecine, sciences infir­ mières, ergothérapie, kinésiologie, nutrition, physiothé­ rapie et pharmacie) qui pourront évaluer les facteurs de risque de chacun. Les étudiants vous conseilleront sur les moyens d’acquérir ou de maintenir une bonne hygiène de vie. Prenez le pouls de votre santé vasculaire ! Mercredi 15 février, de 17 h à 20 h, à l’entrée principale du PEPS. Aucun rendez-vous à prendre. Les consultations sont gratuites.

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13/02

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14/02

Une ville pour les piétons

Brahms à l’honneur

Du vélo au pays des Vikings

La technologie en démocratie

La place des émotions au travail

Économie perma-circulaire

En raison de ses effets béné­ fiques à la fois sur la santé et sur l’environnement, plu­ sieurs villes font la promo­ tion de la marche comme mode de déplacement. Ce­­ pendant, les mi­­lieux urbains ne sont pas toujours parfai­ tement adaptés aux trans­ ports actifs. Dans la confé­ rence « Risque routier pié­ ton et nécessité d’offrir des environnements de marche sécuritaires pour les plus ­vulnérables », la professeure Marie-Soleil Cloutier, du Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS, fera part de ses réflexions sur le rôle que joue l’aménagement urbain sur la sécurité des piétons à partir des résultats de ses travaux de recherche des dernières années. Cette activité est présentée par le Centre de recherche en ­aménagement et dévelop­ pement (CRAD).

Le quatuor Arthur-LeBlanc, formé des violonistes Hibiki Kobayashi et Brett Molzan, de l’altiste JeanLuc Plourde et du violon­ celliste Ryan Molzan, vous propose d’assister à un concert de musique de chambre qu’il donnera en compagnie d’étudiants et de diplômés de la Faculté de musique ainsi que de quelques invités réunis pour l’occasion. Vous pourrez y entendre des extraits de l’œuvre de Johannes Brahms. Ce concert est une initiative du Quatuor Arthur-LeBlanc qui vise à faire vivre aux étudiants une expérience enrichis­ sante de travail, sous la supervision d’un ensemble professionnel.

Traverser la Norvège en bicyclette, c’est découvrir le cercle arctique et des fjords magnifiques. Lors de son séjour au pays des Vikings, Alain Ricard a franchi des montagnes enneigées et de longs tunnels ; il s’est éga­ lement arrêté sur la route pour laisser passer un trou­ peau de rennes. Lors de la prochaine soirée cycliste organisée par la Coop RoueLibre, venez l’entendre vous raconter ses aventures sur des chemins pittoresques et des traversiers desquels on peut admirer des paysages à couper le souffle. Entre la présentation de ses photos de voyage et la narration de quelques anecdotes, il saura vous prodiguer de précieux conseils pour vous permet­ tre, à vous aussi, de vivre une expédition cycliste inou­ bliable. photo Alain Ricard

Sur le thème « La techno­ logie d’aujourd’hui peut-elle améliorer la démo­cratie ? », la prochaine conférence ­présentée par la Chaire pu­­ blique de l’AELIÉS réunira les professeurs Stéphane Roche, du Département de géomatique, et Jean-Pierre Derrienic, du Département de science politique, ainsi que la spécialiste en commu­ nication et en réseaux so­­ ciaux Nellie Brière. Quatre thèmes seront explorés au cours de la soirée : l’état de la démocratie, le portrait de l’information, l’exercice du droit de vote ainsi que les initiatives locales et la dé­­centralisation. Venez donc discuter de questions telles que « Est-ce que le contenu des médias a changé ? » ou « La technologie peut-elle aider à dé­­centraliser les pou­ voirs gouvernementaux ? ».

Lundi 13 février, à 19 h 30, au café Fou AELIÉS du pavillon Alphonse-­ Desjardins. Entrée libre.

Lundi 13 février, de 19 h à 21 h 30, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre.

Jeudi 9 février, à 12 h, au local 1613 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre.

Samedi 11 février, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-JacquesCasault. Entrée libre.

En ce jour de la St-Valentin, l’Institut d’éthique appliquée vous invite à réfléchir sur le rôle primordial des émo­ tions au travail. Dans la conférence « Émotions, empathie et gestion éthique des organisa­ tions », Joé T. Martineau, une stagiaire postdocto­ rale en administration des services de santé à l’Université de Montréal, examinera, sous les angles de la psycho-cognition, des sciences de la gestion, des neurosciences et de la neuroéthique, le rôle des émotions dans la ­gestion éthique des orga­ nisations. Elle présentera notamment les résultats d’une recherche qualita­ tive sur ce sujet, basée sur des entrevues avec des gestionnaires issus d’organisations publiques et privées. Mardi 14 février, à 12 h, au local 413 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Le philosophe français Dominique Bourg est re­connu pour ses nom­ breuses recherches et ­publications à propos de l’éthique du développement durable. Pionnier de l’inté­ gration des questions d’envi­ ronnement dans l’enseigne­ ment et dans la recherche inter­disciplinaire, ce profes­ seur à l’Institut de géogra­ phie et durabilité de l’Uni­ versité de Lausanne sera l’invité de l’Institut EDS. Il prononcera la conférence « Vers une économie permacirculaire ? » dans laquelle il expliquera les principes de la permaculture, une ­économie de modération et de sobriété volontaires, dont l’approche systémique est fondée sur la régénéra­ tion des écosystèmes. Mardi 14 février, à 16 h 30, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre. Cette conférence sera webdiffusée en direct : www.vpsolution.tv/ instituteds.


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