Le Fil 23 février 2017

Page 1

Caméra cachée p3

Tout sauf ordinaires p8-9

Volume 52, numéro 20 23 février 2017

photo Marie-Andrée Doran

De retour !

Après deux ans d’absence, l’École d’été de Percé reprend ses activités d’enseignement en Gaspésie dans la pittoresque villa Frederick-James, située au sommet du cap Canon. p2


2

actualités UL

en bref

Une relève en or Le Gala de la relève en or est de retour ! Initiative de Coop Zone, cet événement récompense l’initiative de groupes étudiants de l’Université Laval et du Cégep Limoilou. Cette année, le gala se tiendra le 29 mars au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. Les projets seront évalués selon différents critères, dont l’originalité et la qualité de l’organisation. Au total, sept bourses de 800 $ ainsi qu’une bourse spéciale « Coup de cœur coopératif » de 400 $ seront remises. Il est possible de s’inscrire en ligne jusqu’au 26 février. photo Coop Zone Pour en savoir plus : zone.coop/gala.html

Concert pour la paix Tout le monde le sait, la musique adoucit les mœurs. Elle est aussi capable de panser les plaies et de réunir les gens de toutes les cultures. À la suite des tragiques événements survenus à Ste-Foy à la fin janvier, Mélanie Bourassa, une chargée de cours à la Faculté de musique, a choisi d’organiser une célébration, sous la forme d’un concert-conférence, pour rassembler tous ceux et celles qui souhaitent une société ouverte et pacifique. Des musiciens de l’OSQ et des artistes de musique arabe reconnus mondialement participeront à cet événement offert à la communauté musulmane, mais auquel sont conviés tous les membres de la communauté universitaire. Samedi 25 février, de 11 h à 12 h, au Grand Salon du pavillon Maurice­Pollack. Entrée libre.

le fil | le 23 février 2017

L’École d’été de Percé est de retour Après deux ans d’absence, et sur de nouvelles bases, l’Université Laval reprend ses activités d’enseignement en Gaspésie par Yvon Larose La nouvelle a de quoi réjouir. L’Université Laval, après deux ans d’absence dus à des compressions budgétaires, revient en force en Gaspésie avec la réouverture de l’École d’été de Percé. Dans la pittoresque villa FrederickJames, construite au 19e siècle et située au sommet du cap Canon, offrant un point de vue spectaculaire sur le rocher Percé et le golfe du SaintLaurent, l’Université donnera six formations spécialisées et intensives entre le 2 juillet et le 26 août. Deux de ces cours porteront sur l’illustration, plus précisément sur l’affiche et l’image mémoire. Les autres formations toucheront à la végétation des habitats de la région de Percé, à la calligraphie, à l’image poétique en philosophie ainsi qu’à la compréhension scientifique et à l’expression picturale du corps humain. « L’École d’été de Percé a désormais une vocation institutionnelle, elle n’est plus réservée à la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design, faculté fondatrice de l’École en 2002, explique la vice-rectrice adjointe aux études et aux activités internationales, Nicole Lacasse. L’École est ouverte à l’ensemble des facultés de l’Université Laval. Celles qui ont des projets de formation intensive, avec une orientation qui se veut “classe de maître”, sont invitées à déposer leurs projets. »

De 2002 à 2014, l’École d’été de Percé, cet équipement régional de prestige, a dispensé plus de 100 cours et a accueilli pas moins de 2 000 étudiants et professionnels. En juillet 2002, onze personnes avaient suivi la toute première activité tenue à cet endroit, soit un cours de perfectionnement de deuxième cycle en arts visuels axé sur les différentes notions de paysage. En 2007, l’Université se portait acquéreur de la villa Frederick-James. Au fil des ans, l’École a accueilli des experts de réputation internationale. L’un d’eux est le designer graphique autrichien Stefan Sagmeister. « En 2008, l’École a reçu quelque 200 demandes de personnes intéressées à suivre sa classe de maître, souligne l’adjointe au vicerecteur au Vice-rectorat aux études et aux activités internationales, également responsable des écoles d’été, MarieAndrée Doran. L’École se prête bien à des classes de maître, offertes par des experts internationaux. » Les deux années d’arrêt ont permis une réflexion poussée sur le devenir de l’École. Un comité de développement, en lien avec le milieu régional, a vu le jour en 2016 à l’Université. Il regroupe trois vicerectorats, représentés par Pierre Lemay, du Vice-rectorat exécutif et au développement, Martin Ayotte, du Vice-rectorat à l’administration et aux finances, et Marie-Andrée Doran. « Dans les prochaines semaines, ce comité tiendra une

Exit les énergies fossiles ! L’Université Laval s’est engagée à retirer ses investissements du secteur des énergies fossiles. Réalisée de concert avec l’association étudiante ULaval sans fossiles, cette démarche s’inscrit dans la lignée d’un mouvement planétaire qui prend de plus en plus d’importance. L’Université Laval devient la première université québécoise et la deuxième au Canada à prendre un engagement ferme. Un comité de travail sera créé afin de réfléchir aux moyens à employer pour appliquer cette transition. L’initiative fait suite à une série d’actions en développement durable réalisées par l’Université au cours des dernières années. Ces projets lui ont d’ailleurs valu l’obtention de la certification internationale STARS (Sustainability Tracking Assessment and Rating System) de niveau or par l’Association for the Advancement of Sustainability in Higher Education. Rappelons que l’Université s’est classée première au Canada et deuxième au monde. Pour plus d’info sur cette certification, lisez l’article récent du Fil : bit.ly/2m1vn0G

Lieu unique et inspirant, situé au cœur de la carte postale de la Gaspésie, la villa Frederick-James accueillera à nouveau les activités d’enseignement de l’Université Laval à compter de cet été. photo Marie-Andrée Doran

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

L’École est désormais ouverte à l’ensemble des facultés de l’Université Laval rencontre de travail avec les représentants de la région, indique Marie-Andrée Doran. On leur soumettra un projet de nature philanthropique. L’objectif est de solliciter l’aide financière des gouvernements pour la préservation des lieux et la relance des activités de formation. » En octobre dernier, le comité a tenu une journée de réflexion, à Percé, avec les instances régionales. Il y avait, entre autres, le maire de Percé, le préfet de la MRC, des organismes comme la Sépaq ainsi que des partenaires du secteur privé. « Notre discours était clair, rappelle Nicole Lacasse, qui présidait la rencontre. Nous disions vouloir revenir à Percé dans des conditions différentes. Nous avons dit avoir besoin d’un ancrage régional fort et de l’engagement des instances régionales parce que gérer une telle infrastructure à partir de Québec est difficile. Notre point de vue a été reçu très positivement. Nous en sommes ressortis en nous disant partenaires. Un premier exemple de cet ancrage est le cours d’écologie végétale des habitats de la région qui sera offert cet été. » Assurer un avenir à la villa FrederickJames, avec la collaboration étroite de la région, dans le respect de la vocation éducative et culturelle de l’École d’été, tel est l’objectif envisagé par l’Université. Pour celle-ci, le partenariat avec des institutions et des organismes locaux et régionaux pourrait déboucher sur des formations adaptées aux demandes et aux besoins régionaux, comme en santé publique et en tourisme durable, en plus du domaine artistique que les partenaires régionaux jugent important de maintenir. L’École pourrait également offrir des formations en lien avec les cégeps de la région, ou avec les universités à Rimouski et à Moncton. Et pourquoi pas des formations continues sur mesure pour les entreprises régionales ?

Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Renée Larochelle, Caroline Leclerc, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Josée Nadeau

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

Placements publicitaires Claudine Trudel 418 656-2131 poste 6415 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


recherche

le fil | le 23 février 2017

Les chercheurs ont programmé les colliers-caméras pour qu’ils enregistrent des séquences de 10 secondes toutes les 20 minutes pendant trois mois. Ils peuvent ainsi étudier avec grande finesse l’écologie et le comportement de ces cervidés en absence d’observateur humain. photo Sabrina Plante

Caribou Story Grâce aux colliers-caméras, les chercheurs ont accès à une téléréalité inédite sur la vie intime des caribous migrateurs par Jean Hamann Voir en gros plan ce que voit un caribou, ce qu’il mange, où il met le sabot, comment il interagit avec son petit, ses semblables, ses prédateurs, bref être dans la peau d’un caribou au sein d’un troupeau migrateur. Voilà l’étrange impression qui s’installe peu à peu lorsqu’on visionne les images recueillies grâce aux colliers-caméras que l’équipe de Steeve Côté, du Département de biologie, a installés sur 14 caribous du troupeau de la rivière aux Feuilles. L’étudiante-chercheuse Barbara Vuillaume, qui s’attaque à la tâche titanesque d’analyser les quelque 62 000 vidéos de 10 secondes enregistrées par ces caméras entre juin et septembre 2016, a présenté les données préliminaires de ses travaux à l’occasion du colloque annuel du Centre d’études nordiques, qui se déroulait la semaine dernière au pavillon Alphonse-Desjardins. Les colliers-caméras existent depuis quelques années, mais les premiers modèles vraiment fiables sont apparus sur le marché il y a moins de deux ans, souligne le professeur Côté, qui dirige le projet Caribou-Ungava. Le chercheur a aussitôt vu le potentiel de ces outils pour l’étude des caribous migrateurs de la rivière aux Feuilles dans le nord du Québec, un troupeau qui se déplace continuellement, couvrant jusqu’à 6 000 km par

«

Grâce aux collierscaméras, nous pouvons même déterminer le lieu, la date et l’heure, à 20 minutes près, de la naissance d’un faon

3

Les effectifs du troupeau de la rivière aux Feuilles sont en déclin depuis quelques années et la mortalité des faons pourrait être en cause. Pour mieux documenter ce paramètre démographique, les chercheurs ont capturé, en avril 2016, à l’aide d’un filet lancé d’un hélicoptère, 14 fe­­melles gestantes qu’ils ont munies de colliers-caméras. Ces appareils ont commencé à enregistrer des images quelques jours avant la période de mise bas, à la mi-juin. Au début septembre, le mécanisme de détachement programmable des colliers s’est activé comme prévu et les chercheurs ont récupéré les appareils grâce à leur localisation GPS. Les 14 caméras ont été acheminées au fabricant allemand, qui a transféré tout leur contenu sur des disques externes avant de les retourner à Québec à la fin novembre. Pour Barbara Vuillaume, dont les travaux de doctorat dépendent de ces caméras-colliers, le visionnement des premières images a été accompagné d’un grand soulagement. « Toutes les caméras ont fonctionné, toutes les femelles ont survécu et 13 d’entre elles ont eu un faon, résume-t-elle. À la fin septembre, au moins 8 de ces faons étaient toujours vivants. » Une somme colossale de travail attend l’étudiante-chercheuse puisque l’analyse de chaque vidéo exige environ 1 minute et qu’elle devra visionner 172 heures d’enregistrement. « J’y consacre environ 5 heures par jour. Une fois qu’on parvient à faire abstraction du gros menton dans l’image (pour des raisons ergonomiques, la caméra est placée dans le bas du collier), la tâche n’est pas trop lourde parce qu’il y a des découvertes à faire dans chaque vidéo. » Les scènes les plus surprenantes qu’elle a vues jusqu’à présent ? Une femelle qu’on devine en contractions au moment de la mise bas, une autre qui lèche son faon naissant, une autre qui mange son placenta, un petit qui imite sa mère en broutant les plantes dont elle s’alimente, la réunion de groupes composés de femelles et de jeunes avec des groupes de mâles à la fin juillet, un comportement de fuite, probablement provoqué par des prédateurs, qui dure trois jours, et même une scène sous-marine montrant un troupeau traversant une rivière ! Ces résultats encourageants – et le fait que les colliers déjà utilisés peuvent être remis à neuf pour 700 $ – ont convaincu les chercheurs de poursuivre dans cette voie. En mars, ils retourneront poser des colliers-caméras sur 24 femelles et ils espèrent en faire autant en 2018. « En croisant les données de localisation GPS et les images des vidéos, nous devrions être en mesure d’établir avec précision le lieu et le moment de la mort des faons, explique Barbara Vuillaume. Avec un peu de chance, il sera même possible d’en déterminer la cause. »

Voici des extraits de vidéos : année. « Chacun de ces colliers-caméras • Interaction entre la mère et son petit coûte 5 000 $. Ce n’est pas donné, mais c’est bit.ly/2m1A4Yq économique comparé à la seule autre ap­­ • Femelle léchant son faon naissant proche qui s’offre à nous, les survols en hélibit.ly/2lEDWxE coptère qui, eux, coûtent environ 60 000 $ • Broutage par semaine », souligne-t-il. bit.ly/2mfDP8K Les avantages de ces colliers vont bien au• Femelle et son placenta delà de la question d’argent, ajoute le cherbit.ly/2m1NQKF cheur. Non seulement fournissent-ils, • Troupeau traversant une rivière comme les autres colliers munis de GPS, la bit.ly/2mfZEEO localisation exacte de l’animal à intervalles réguliers, mais ils livrent une masse d’informations qu’il serait impossible d’obtenir autrement en raison des déplacements incessants des caribous. « Nous avons programmé les caméras pour qu’elles enregistrent des séquences de 10 secondes toutes les 20 minutes pendant les heures de clarté. De cette façon, la mémoire de l’appareil permet de stocker des vidéos pendant trois mois. Nous pouvons donc étudier avec une grande finesse, pendant toute cette période, les habitats qu’utilisent les caribous, les plantes qu’ils mangent, les comportements qu’ils adoptent en absence d’observateur humain et les conditions environnemen­ tales auxquelles ils sont exposés. Nous pou- Les images recueillies par les colliers-caméras permettent de documenter la mortalité des vons même déterminer le lieu, la date et faons, mais aussi l’évolution des rapports entre la mère et son petit pendant ses premières l’heure, à 20 minutes près, de la naissance semaines de vie. photo Steeve Côté d’un faon. »


4

médecine

le fil | le 23 février 2017

en bref

Journée de la recherche en éducation Sur le thème « Quatre univers à découvrir », la Journée de la recherche en éducation invite le grand public à découvrir une variété de sujets en lien avec les quatre domaines de ­formation et de recherche à la Faculté des sciences de l’éducation (intervention et relation d’aide, enseignement et apprentissage, éducation physique et intervention sportive ainsi qu’administration, politiques, mesure et évaluation). Des communications orales et des présentations par affiche sont au programme de cette journée. Vous pourrez notamment entendre des exposés percutants de la part des participants au concours Ma thèse en 180 secondes. photo CSRT, FSÉ Mardi 14 mars, de 8 h 30 à 16 h 30, à la salle Power Corporation du Canada (local 3452) du pavillon La Laurentienne. Pour en savoir plus sur la programmation : bit.ly/2m9CNf8

Le ginseng indien produit une molécule appelée withaférine A qui réduit les symptômes de la SLA et en ralentit la progression chez les souris. Les chercheurs tentent de créer des analogues plus efficaces et moins toxiques de cette molécule. photo Neha Vindhya

Inspirés par la nature Des chercheurs s’inspirent de composés présents dans le ginseng indien pour développer un nouveau traitement contre la SLA par Jean Hamann

Deux projets financés en innovation sociale Claire Beaumont, de la Faculté des sciences de l’éducation, et Lise Fillion, de la Faculté des sciences infirmières, sont les lauréates du concours du Fonds de soutien à l’innovation sociale de l’Université Laval pour 2017. Les responsables du concours ont sélectionné leur projet parmi les 13 candidatures soumises cette année. Les projets des deux lauréates se sont démarqués sur le plan de la mobilisation des partenaires, de l’interdisciplinarité des acteurs impliqués, du rôle attribué aux étudiants et des actions mises en œuvre pour faciliter l’appropriation par le milieu preneur. Le projet de Claire Beaumont, mené avec la collaboration de la Commission scolaire des Navigateurs, vise le développement d’une trousse d’intervention pour le bienêtre à l’école des jeunes élèves de 1re, 2e, et 3e année. Le projet de Lise Fillion porte sur le bien-être au travail en maison de soins ­palliatifs. Ses partenaires sont l’Alliance des maisons de soins palliatifs du Québec, la Maison de Gardanne en France, la Maison Michel-Sarrazin, la Maison Victor-Gadbois, la Maison Mathieu-Froment-Savoie et la Résidence de soins palliatifs de l’Ouest-de-l’Île. Pour plus d’information sur le concours : bit.ly/2mmyRXC

Une étape vers la mise au point d’un nouveau traitement contre la sclérose latérale amyotrophique (SLA) a été franchie à la fin janvier avec la parution d’une demande de brevet dans la US Patent Application Publication. Déposé par la firme ImStar Therapeutics de Vancouver et par l’Université Laval au nom des inventeurs Jean-Pierre Julien, de la Faculté de médecine, Anthony Shaw et Agnes Chan, ce brevet porte sur l’utilisation de molécules dérivées de composés naturels présents dans le ginseng indien pour le traitement de la SLA et de quatre autres maladies neurodégénératives.

«

L’année qui vient sera déterminante pour l’avenir de notre projet

Rappelons que la SLA, aussi connue sous le nom de maladie de Lou Gehrig, provoque une dégénérescence des neurones qui gèrent l’activité musculaire. Cette atteinte des neurones moteurs, dont les premières manifestations surviennent à l’âge adulte, entraîne un affaiblissement progressif des bras et des jambes, suivi d’une paralysie musculaire et, quelques années plus tard, de problèmes respiratoires graves qui con­ duisent à la mort. Cette maladie frappe de 5 à 7 personnes sur 100 000. Le seul mé­­dicament reconnu par la Food and Drug Administration des États-Unis pour traiter cette maladie est le riluzole, qui prolonge la vie des patients de quelques mois. L’idée de recourir à des composés du ginseng indien pour traiter la SLA résulte de nombreuses études, dont ­certaines ont été menées par l’équipe de Jean-Pierre Julien à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec. Le professeur Julien et ses collaborateurs ont démontré que la protéine TDP-43 était surexprimée dans la moelle épinière de personnes décédées des suites de la SLA. Cette surexpression entraîne la formation d’agrégats de TDP-43 dans le cytoplasme ainsi qu’une réponse inflammatoire exagérée qui augmente la vulnérabilité des neurones aux molé­ cules neurotoxiques qui circulent dans l’organisme. Les chercheurs ont aussi montré que TDP-43 interagit avec la protéine NF-kB, qui joue un rôle clé

dans la réponse immunitaire et dans l’inflammation et qui est, elle aussi, associée à plusieurs formes de SLA. C’est ce qui a conduit les chercheurs à tester l’effet d’un inhibiteur connu de la NF-kB, la withaférine A, sur des souris transgéniques exprimant la maladie. Cette molécule naturelle produite par le ginseng indien (Withania somnifera) s’est révélée efficace pour réduire l’inflammation, améliorer le contrôle mo­­ teur, restaurer partiellement les jonctions neuromusculaires et ralentir la progression de la SLA. « Il y a toutefois deux problèmes avec la withaférine A, souligne Jean-Pierre Julien. Elle est rapidement dégradée dans l’organisme et, à dose élevée, elle peut avoir des effets toxiques. » Anthony Shaw, Agnes Chan et le professeur Julien ont formé une compagnie, ImStar Therapeutics, dont l’objectif était de trouver des analogues supérieurs à la withaférine A pour le traitement de la SLA. Ces mêmes molécules pourraient servir à traiter d’autres maladies caractérisées par la formation d’agrégats de TDP-43, notamment la démence frontotemporale, le parkinson, l’alzheimer et le déficit cognitif léger. Pour y arriver, les chercheurs ont d’abord testé des analogues naturellement présents dans le ginseng indien et ils ont caractérisé ceux qui donnaient les meilleurs résultats. « À partir de ces observations, nous avons créé des variantes de la molécule originale, explique Jean-Pierre Julien. L’un de ces analogues, le IMS-88, a donné des résultats encourageants sur le plan de l’inhibition de la NF-kB dans des cultures de neurones. La prochaine étape consiste à en faire l’essai sur des souris transgéniques. L’année qui vient sera déterminante pour l’avenir de notre projet. »


environnement

le fil | le 23 février 2017

Petite histoire d’une entreprise qui a fait du chemin La compagnie AddÉnergie, qui propose des solutions de recharge pour les véhicules électriques, fera l’objet de la prochaine conférence de l’ITIS par Matthieu Dessureault « Changer le monde, une borne électrique à la fois. » Voilà la philosophie qui a mené à la création ­d’AddÉnergie il y a huit ans. L’his­toire débute dans un laboratoire de l’Uni­ versité Laval, où deux étudiants en génie électrique, Louis Tremblay et Michaël Desjardins, s’intéressent à l’alimentation en énergie des véhicules électriques. Leur projet de recherche, encadré par le professeur Maxime Dubois, s’est vite transformé en projet d’affaires. La suite, plusieurs la con­ naissent : AddÉnergie est devenu le pionnier de l’électrification des transports in­­ dividuels au Canada, avec un parc de plus de 3 000 bornes de recharge. La compagnie, qui emploie une soixantaine de personnes à Québec, à Montréal, à Shawinigan, à Mississauga et à Burnaby, lorgne maintenant du côté américain. Après les bornes pour les commerces et les immeubles de bureaux, elle s’attaque, depuis quelques mois, au lucratif marché des bornes résidentielles.

Pour Louis Tremblay, le succès grandissant de son entreprise n’aurait pu être possible sans son passage à l’Université Laval. « Une grande partie de cette réussite vient du fait que je me suis entouré des bonnes ­p ersonnes. Les organisations SOVAR, Inno-Centre et Entrepreneuriat Laval nous ont aidés énormément. Des gens comme Maxime Dubois, mon directeur de recherche qui m’a encouragé à poursuivre des études au 2e cycle, ont fait toute la différence. Les technologies issues de notre mémoire de maîtrise ont été transférées dans l’entreprise, ce qui nous a permis de commercialiser nos produits dès 2010 », dit-il. Le mercredi 8 mars, au restaurant Le Cercle universitaire, Louis Tremblay reviendra sur son parcours dans le cadre d’une activité de l’Institut technologies de l’information et sociétés (ITIS) inti­ tulée « Les bornes de recharge d’AddÉnergie, du transfert technologique au circuit ­é lectrique  ». Organi­s ée en

collaboration avec SOVAR, cette rencontre accueillera également Morad Abdelaziz, professeur au Dé­­partement de génie électrique et de génie informatique, qui présentera ses recherches en matière d’électrification et d’énergie. L’activité, ouverte à tous, permettra de découvrir les ingrédients d’une collaboration réussie entre le milieu des affaires et celui de la recherche. Pour le président d’AddÉnergie, la communication et une bonne synergie font partie des facteurs clés. « D’un côté, les chercheurs doivent comprendre qu’ils mènent un projet commercial avec des délais très critiques, tandis que les entrepreneurs doivent réaliser que l’innovation nécessite du temps. Il faut trouver un amalgame entre ces deux univers parfois très différents pour arriver à des résultats concrets. »

Par-dessus tout, il espère que sa conférence serve de bougie d’allumage pour les étudiants qui songent à se lancer en affaires. « L’entre­ preneuriat est une aventure très excitante qui permet de passer de la théorie à la pratique. L’investissement en vaut la chandelle. Les échecs, s’il y en a, sont très formateurs. L’important, si on échoue, est de s’organiser pour que ça fasse le moins mal possible. Pour les gens intéressés par l’entrepreneuriat, une conférence comme celle-ci peut certainement leur donner la petite étincelle nécessaire pour passer à l’action. » Le mercredi 8 mars, de 11 h 30 à 13 h 30, au ­restaurant Le Cercle univer­­ sitaire (locaux 4512-4514) au pavillon AlphonseDesjardins. L’entrée est libre. Pour plus d’infor­ mation : bit.ly/2lM55v6

Le président et cofondateur d’AddÉnergie, Louis Tremblay, espère que sa conférence serve de bougie d’allumage pour les étudiants qui songent à se lancer en affaires

en bref

Les étudiants de la Faculté de médecine font bonne figure La Cérémonie de remise des prix et bourses d’excellence 2017 de la Faculté de médecine a eu lieu le 13 février au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. Plus de 80 bourses et prix d’une valeur variant entre 500 $ et 3 000 $ ont été ac­cordés, dont certains pour la première fois. Le projet Partenariat Santé, qui réunit plusieurs étudiants et professionnels de la santé, a raflé le Prix du doyen. « Certains des lauréats connaissent du succès dans leurs études, d’autres se surpassent dans un sport de haut niveau et plusieurs s’en­ ga­gent socialement afin de contribuer à une meilleure santé des populations d’ici et d’ailleurs. Il y a un dénominateur commun à tous, c’est le dépassement de soi », a déclaré le doyen Rénald Bergeron dans son discours, avant de souligner la con­ tribution de fidèles partenaires et la grande générosité des donateurs. photo Jérôme Bourgoin, FMED

Grand happening du théâtre La voici enfin ! La programmation du Festival de théâtre de l’Université Laval (FTUL), qui aura lieu du 10 au 18 mars, a été dévoilée. On y retrouve ­plusieurs spectacles, laboratoires, ateliers, conférences, tables rondes et soirées thématiques. Parmi les nouveautés, le FTUL offrira, tout au long de l’événement, une résidence de création à de jeunes artistes. De plus, il y aura non pas un, mais trois présidents d’honneur : Philippe Lessard Drolet, Bruno Bouchard et Pascal Robitaille, les c­ réateurs derrière la ­compagnie Théâtre Rude Ingénierie. Pour tout savoir sur le festival : lefestivaldetheatre.com

Le Fil papier fait relâche ! Veuillez prendre note que l’édition du Fil papier fera relâche au cours des semaines du 27 février et du 6 mars et qu’elle sera de retour le jeudi 16 mars. Mais ­l’actualité universitaire ne cessant jamais, la valeureuse équipe du Fil continuera de vous présenter, bien évidemment, une série de ­nouvelles en ligne. Bref, tout au long de ces deux semaines, ­suivez Le Fil sur le Web ! lefil.ulaval.ca C’est en faisant des recherches au Laboratoire d’électrotechnique, électronique de puissance et commande industrielle que Louis Tremblay a eu l’idée de lancer sa compagnie. photo AddÉnergie

5


6

politique

Diplomatie parlementaire Un colloque abordera les relations qu’entretiennent les parlements entre eux sur le plan international par Yvon Larose Dans notre système politique, le pouvoir exécutif, c’est-à-dire le gouvernement, jour un rôle de premier plan dans la tenue d’initiatives relatives aux relations internationales qu’entretient l’État. On n’a qu’à penser à la signature de traités internationaux ou aux missions à l’étranger menées par le premier ministre. Or, le pouvoir législatif, c’est-à-dire le Par­ lement, est également actif à ce chapitre. Ainsi, l’Assemblée nationale du Québec entretient des relations bilatérales et multilatérales avec d’autres parlements. Ces relations, d’une grande importance, favorisent le rayonnement de l’État du Québec. Les parlements dans l’environnement international feront l’objet d’un colloque, le 1er mars, dans la salle du Conseil législatif de l’Assemblée nationale du Québec. Cet enjeu a été peu exploré par les chercheurs universitaires. Les experts invités, répartis entre quatre tables rondes, échangeront sur quatre thématiques. L’évé­ nement est organisé par la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlementaires, en colla­boration avec le Centre d’études interaméricaines et le Département de science politique de l’Université Laval. Parmi les participants, mentionnons la présence de Jean-Pierre Charbonneau, de Louise Harel et de Daniel Turp. Deux professeurs représenteront l’Université : le doyen de la Faculté des

sciences sociales, François Gélineau, et le directeur ­e xécutif de la Chaire, Éric Montigny. Le doyen prendra part aux discussions sur les 20 ans de la Confédération parlementaire des Amériques (COPA). Créée à l’initiative de l­ ’Assemblée nationale du Québec, la COPA a réuni, en 1997, plus de 400 parlementaires provenant de q ­ uelque 200 assemblées législatives de 28 pays. Pour le Québec, ce fut un succès diplomatique majeur. « En 1997, nous étions à quelques années du Sommet des Amériques et du projet qui devait amener la création d’une zone de libre-échange à l’échelle des Amériques, rappelle François Gélineau. Les traités multilatéraux foisonnaient. Des organisations régionales voyaient le jour, comme le Mercosur. Vingt ans plus tard, nous sommes dans un tout autre contexte. Plus personne ne rêve au libreéchange continental. On observe un certain retour au bilatéralisme. Les pays préfèrent signer des accords à deux, comme le Canada il y a quelques années avec la Colombie. » Sur le plan politique, dans les années 1990, un certain nombre de pays d’Amérique latine ont été marqués par la transition d’un régime autoritaire vers un régime démocratique. « Aujourd’hui, in­­dique le doyen, ces jeunes démocraties sont dans une zone grise, comme si, après l’espoir démocratique, la démocratie n’était pas la solution à tous les maux de la société. »

L’Assemblée nationale du Québec entretient des relations bilatérales avec d’autres parlements, de même que des relations multilatérales en raison de sa participation à différentes organisations interparlementaires.

Aujourd’hui, la COPA est une tribune continentale. Les parlementaires y débattent d’enjeux en lien avec la co­­ opération interaméricaine et l’intégration régionale. Selon François Gélineau, la COPA a plus que jamais sa raison d’être. « La COPA, dit-il, est pertinente pour le maintien des liens interparlementaires et pour l’échange des bonnes pratiques. » Le directeur de la Chaire, Éric Montigny, souligne, pour sa part, le rôle de premier plan joué par le Québec et son parlement au niveau international. « Le Parlement, affirme-t-il, est l’un des plus actifs en diplomatie internationale. On le retrouve dans différentes associations et dans différents projets de développement ou de soutien à la démocratie. » Ce professeur participera à la table ronde sur le renforcement institutionnel de la dé­­mocratie. Il rappelle que la longue tradition démocratique du Québec remonte à 1791. La tradition parlementaire québécoise est héritée des sys­tèmes français et britannique. Selon lui, ces caractéristiques représentent des atouts pour contribuer au renforcement institutionnel d’autres parlements. Cette démarche con­s iste notamment à promouvoir l’État de droit, à améliorer la qualité de la démocratie et à renforcer les bonnes pratiques parlementaires. To u j o u r s s e l o n É r i c Montigny, le renforcement institutionnel de parlements ayant une assise récente dans de jeunes démocraties représente un exercice délicat basé sur le respect mutuel. « Les formations offertes, ajoute-til, doivent être bien adaptées aux besoins des bénéficiaires. Il faut être à l’écoute des réalités. Il ne faut pas imposer des façons de faire, mais plutôt se baser beaucoup sur les études de cas. La démarche consiste à voir comment outiller lesdits parlements pour améliorer leurs processus en fonction de leur réalité. » Le colloque « Les parlements dans l’environnement inter­ national » se tiendra le mer­ credi 1er mars, de 9 h à 18 h, à la salle du Conseil législa­ tif de l’Assemblée nationale du Québec. Inscription ­gratuite, mais obligatoire à l’adresse suivante : colloquedemocratie@ pol.ulaval.ca

3Q

le fil | le 23 février 2017

sur la crise dans les médias

Colette Brin

La Fédération nationale des communications (FNC) de la CSN s’inquiète des pertes publicitaires des médias au profit des grandes plateformes numériques. La FNC, qui regroupe la plupart des journalistes syndiqués du Québec, demande aux gouvernements d’accorder un crédit d’impôt de 25 % sur la masse salariale de la presse écrite dans les grands centres et de 35 % en région. De son côté, à la fin janvier, le Forum des politiques publiques a publié une étude très documentée sur l’état des médias, à la demande du gouvernement canadien. Les réflexions de Colette Brin, directrice du Centre d’études sur les médias et professeure au Département d’information et de communication.

Q Quelle est l’ampleur de l’érosion publicitaire des grands médias au ­profit des géants du Web comme Facebook et Google ? R La concurrence du Web a fait très mal aux quotidiens, dont le taux de pénétration dans les foyers diminue inexorablement depuis les années 70. En passant du support papier au numérique, les annonceurs ont beaucoup diminué leur budget de publicité, selon les analystes. S’ils investissaient auparavant un dollar pour des publicités dans des quotidiens ou des magazines, ils paient maintenant 10 sous pour une annonce sur le Web s’adressant au même ­nombre de personnes. Pourquoi une telle baisse ? D’une part, parce que les publicitaires peuvent désormais savoir combien de temps les utilisateurs consacrent à la lecture d’une page numérique. D’autre part, parce que les supports se multiplient depuis quelques années, ce qui divise d’autant le budget des annonceurs. De plus, des géants du Web se sont imposés comme des intermédiaires incontournables. Google et Facebook drainent désormais 85 % des revenus publicitaires numériques. À lui seul, le moteur de recherche engrange des recettes de 2,32 milliards de dollars. L’avantage pour les annonceurs, c’est qu’ils disposent d’un ciblage très précis du public qu’ils visent. Les algorithmes de ces plateformes numériques les aident à trouver des marchés de niche.

Q Comment peut-on sauver la pratique journalistique afin de permettre aux citoyens d’avoir accès à de l’information ? Par des crédits d’impôt, comme le propose la FNC ? R Selon plusieurs économistes, les organisations utilisent généralement ce type d’aide comme une béquille. Elles ont tendance à abolir les postes créés dès que le crédit d’impôt disparaît ; il ne s’agit donc pas d’une stratégie à long terme. Par contre, je trouve intéressante l’idée, avancée par le Forum des politiques publiques, d’assouplir les conditions fiscales afin que les médias puissent devenir des OSBL, des organismes à but non lucratif. Selon la proposition du Forum, un quotidien, comme Le Devoir par exemple, pourrait créer une fondation indépendante afin d’investir dans des projets spéciaux pour ce média. Le financement viendrait d’un organisme dont le modèle pourrait ressembler à celui de la Fondation canadienne pour l’innovation. Une taxe perçue par le gouvernement sur les publicités diffusées en ligne par les plate­ formes numériques américaines alimenterait le fonds. C’est difficile pour l’instant d’évaluer les revenus potentiels, mais cette règle existe déjà pour les médias traditionnels, dans la presse écrite et dans le domaine audiovisuel. L’argent recueilli servirait à financer des projets journalistiques innovants, et pas seulement en matière de technologie. Il pourrait s’agir de sujets peu traités par les médias, d’enquêtes aussi. On pourrait imaginer éga­ lement la mise en place d’un institut de re­­ cherche sur des questions comme les fausses nouvelles ou la qualité de l’information. Cela apporterait un peu d’oxygène aux médias. Q De quelle façon peut-on lutter contre cette tendance à diffuser des fausses nouvelles ? R Actuellement, il existe une initiative de Google et de Facebook, qui, chacun de leur côté, ont approché des entreprises de presse américaines, puis françaises. Il s’agit d’outils permettant aux usagers de mieux repérer l’information vérifiée. J’ai expérimenté cette innovation sur Facebook, après le choc des élections américaines. Au moment de partager un article venant d’un site très orienté politiquement, la plateforme m’a suggéré de faire suivre un meilleur article, plus nuancé, plus fouillé sur le même sujet. Cela fonctionne pour une internaute, comme moi, qui a le temps de lire plusieurs articles. Cette dé­­ marche semble, par contre, plutôt fastidieuse pour un lecteur ordinaire. Il faut aussi soutenir des démarches de « détox » de l’information, comme le Décodex du Monde (un moteur de recherche pour vérifier la fiabilité des sites d’information, NDLR). Jeff Yates, longtemps l’inspecteur viral du journal Métro, donne maintenant des outils aux usagers de Radio-Canada pour s’assurer de la véracité des contenus que l’on retrouve un peu partout sur les médias sociaux. L’école, le cégep et l’université doivent aussi mieux former les jeunes à détecter si une information est fiable ou non. Propos recueillis par Pascale Guéricolas


société

le fil | le 23 février 2017

7

ils ont dit... Sur l’abandon de la Smart à essence en Amérique du Nord

Yan Cimon, Département de management La Presse Plus, 20 février

Perdre le contrôle de sa vie privée Avec Internet, les réseaux sociaux, les téléphones intelligents et les autres technologies, la protection de nos données personnelles ne tient plus qu’à un clic par Brigitte Trudel Coter des films sur le Web, répondre à un quiz en ligne, envoyer un texto : des gestes apparemment banals à l’ère du numérique, mais qui peuvent avoir des conséquences graves. « Même anonymes, la quantité phénoménale d’informations que les gens partagent à partir de leurs appareils sont très utiles pour les retracer à leur insu, et ce, avec une facilité surprenante », explique Richard Khoury, professeur au Département d’informatique et de génie logiciel. Cette « exposition de soi involontaire » est un enjeu majeur dans la protection de la vie privée à l’heure actuelle, argue-t-il. Pourtant, on en parle très peu. C’est pourquoi ce spécialiste des données massives a choisi de présenter une conférence grand public sur le sujet à la bibliothèque G a b r i e l l e - R oy, l e j e u d i 23 février. « L’idée n’est pas de terroriser la population, mais de lui faire réaliser, sur la base de plusieurs cas concrets, à quel point la limite entre les vies privée et publique est fragile », précise-t-il. Tout d’abord, comment des bases de données desquelles les informations personnelles des utilisateurs ont été supprimées, donc anonymisées, peuvent-elles servir à nous retracer ? « Par des recoupements avec les informations disponibles sur diverses

autres plateformes comme Twitter, Facebook, etc., explique Richard Khoury. En reconnaissant des détails ­spécifiques communs dans plusieurs bases de données, il devient très aisé de dévoiler l’identité d’un individu et de faire un lien entre cette ­personne et des informations confidentielles la concernant. » De tels renseignements valent une mine d’or pour des publicitaires. Mais ­perdre son anonymat peut entraîner des résultats bien plus intrusifs. « Par exemple, une personne pourrait voir son orientation sexuelle di­­ vulguée sans son consentement. Ou encore un em­­ ployeur mal intentionné, mis au fait d’une condition de santé particulière chez un travailleur potentiel, pourrait décider de ne pas l’embaucher pour cette raison », illustre le professeur. Or, si la loi empêche la discrimination, notamment en milieu de travail, aucune réglementation n’entoure les pratiques qui mettent en péril l’anonymat dans le monde numérique. Quant à l’accès aux bases de données, il est protégé par certaines clauses de confidentialité, mais leurs paramètres demeurent assez flous. « La loi québécoise stipule que les compagnies peuvent collecter

«

L’idée n’est pas de terroriser la population, mais de lui faire réaliser à quel point la limite entre les vies privée et publique est fragile

et utiliser nos informations, mais uniquement à une fin précise. En revanche, qui lit la totalité de l’entente d’utilisation des divers sites Web et applications avant d’accepter de s’y conformer ? » Sachant cela, que peut-on faire ? Selon Richard Khoury, espérer de monsieur et ma­­ dame Tout-le-monde qu’ils limitent leur utilisation des applications technologiques et leur présence sur les ré­­ seaux sociaux n’est pas la voie à suivre. « Nous sommes désormais dépendants de ces plateformes, constate-t-il. Conscientiser les gens aux risques qui guettent leur vie

La petite voiture à deux places n’a toujours occupé qu’un marché de niche en Amérique du Nord. En 2016, à peine 1 875 Smart à essence ont été vendues au Canada. À compter de juillet, le fabricant Daimler AG proposera la nouvelle version électrique de la Smart aux Canadiens. « Dans la niche des con­ sommateurs qui sont très écosensibles et qui adorent les petits véhicules, explique Yan Cimon, ce n’est pas un mauvais calcul économique de penser qu’ils auraient des prédispositions à aller vers l’électrique. »

Sur les services de valeurs mobilières privée est une bonne chose, mais on n’arrêtera pas de­­ main matin l’utilisation de Facebook par un milliard de personnes. » La solution ne se trouve pas non plus dans de quelconques moyens technologiques qui permettraient de contrôler la circulation de l’information. « Peu importe lesquels seraient mis en place, ils seraient aussitôt contournés », assure le professeur. C’est du côté de la législation, croit le spécialiste, qu’il faut concentrer nos efforts. « La véritable protection ne viendra qu’avec l’instauration de lois et de règlements qui limitent la distribution et l’exploitation des données, assure-t-il. Et le mouvement en ce sens doit venir des citoyens euxmêmes. Eux seuls peuvent servir de vecteurs de chan­ gement en faisant pression sur nos gouvernements pour que cet enjeu soit mis à ­l’ordre du jour rapidement et discuté sérieusement. » Derrière tout cela repose l’avenir d’un principe fondamental de nos démocraties : le droit au respect de la vie privée. « Il est grand temps d’y voir et d’exiger de nos décideurs que ce dossier prenne la place qui lui est due sur leur écran radar », conclut le professeur. La conférence aura lieu le jeudi 23 février, de 19 h à 20 h 30, à la salle GérardMartin de la bibliothèque Gabrielle-Roy. Entrée gra­ tuite, mais réservation requise au 418 641-6789, poste 128.

Raymonde Crête, Faculté de droit Finance et investissement, 16 février

Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières, qui protègent les investisseurs contre des pratiques dé­­ loyales ou frauduleuses, pro­posent d’obliger les con­seillers et les courtiers à re­­cueillir davantage de renseignements sur la situation fiscale de leurs clients. Raymonde Crête, directrice du Groupe de recherche en droit des services financiers, émet des réserves. « Le client pourrait croire que la divul­ga­tion de tous ces rensei­gne­ments permettra au représentant d’analyser l’en­semble de sa situation financière en vue de proposer une planification fi­­nancière globale, in­­ cluant la prise en compte des in­­cidences fiscales des stratégies proposées. »

Sur les adolescents et l’endettement

Marie Lachance, Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation Châtelaine, 1er mars

Dès l’âge de 16 ans, un adolescent peut se pro­curer une carte de crédit, pourvu qu’un parent soit cosignataire. Or, bien des jeunes ont une mauvaise compréhension du con­cept de crédit, ce qui peut les entraîner dans la spirale de l’endettement une fois adultes. Pour Marie Lachance, ­l’explication se trouve dans les familles. « Au Québec, il est encore plus tabou de parler d ­ ’argent que de relations sexuelles. On dirait que les parents manquent de confiance en eux pour aborder les enjeux des finances personnelles avec leurs enfants. »


8

le fil | le 23 février 2017

De petits bij Le concours annuel L’Objet est de retour avec une panoplie d’œuvres originales, fruits de l’imagination débridée d’étudiants en architecture par Matthieu Dessureault

1

2

3 1. L’affaire est dans le sac (sac à dos), de Laura Benoît et Catherine Papin. 2. Guess Who Architects ? (jeu), de Melissa Duperron et Camille Robichaud Fortin. 3. FallingWater (arrosoir), de Jannick Biron et Nicolas Jean.

Il y a des tables, des lampes, un miroir, des jeux de société, des pots à fleurs, un arrosoir, un porte-téléphone. Tous ces objets, entièrement conçus et fabriqués par des étudiants en architecture, sont exposés dans les vitrines du magasin Simons du VieuxQuébec. Si la plupart ont une fonction utilitaire, ils détonnent surtout par leur style éclaté. Tantôt graciles, tantôt robustes, ils ne manqueront pas de faire le bonheur des amateurs de design, qui pourront se les procurer lors d’un encan au Musée de la civilisation. En tout, une centaine d’étudiants ont produit plus de 50 objets. De mémoire d’homme, il s’agit du plus haut taux de participation depuis les débuts du concours, il y a de cela 25 ans. Outre une popularité croissante, Gregory Taillon, finissant à la maîtrise en architecture et coprésident du comité d’organisation, remarque une plus grande qualité dans les propositions. « D’une année à l’autre, le niveau de qualité des objets augmente. Les outils numériques permettent d’obtenir un résultat très professionnel, avec une précision dans les formes », dit-il. Si la découpeuse laser et l’imprimante 3D ont la cote, plusieurs préfèrent encore le contact direct avec la matière. C’est le cas de Basma Bouhout, Laurie Desmarais, Jessica Bunker et Benjamin Hamel, quatre étudiants au baccalauréat en architecture, qui ont recyclé une vieille luge pour la transformer en penderie modulable. Dans les ateliers de menuiserie de l’École d’architecture, ils ont passé plusieurs heures à modifier ses pièces de métal et à travailler le bois. « On voulait faire un objet qui soit fonctionnel et pas seulement agréable à contempler, explique Basma Bouhout. L’œuvre fait référence au thème du concours, qui est “L’Objet mis à nu”. Elle sert à déposer son chapeau ou sa veste quand on arrive à la maison, mais dès qu’on repart, elle redevient un objet décoratif. » De leur côté, Maude Baupré et Jérémie Parent, étudiants à la maîtrise, ont opté pour un infuseur de café. La conception de cet objet au design épuré a représenté tout un défi. « Ce projet nous a permis de manipuler des matériaux avec lesquels nous ne travaillons pas souvent. Nous avons appris comment courber des languettes de métal. Le

récipient en plastique pour le filtre à café a été créé avec une imprimante 3D. Il a fallu tester différents types de plastique pour trouver celui qui est le plus résistant à l’eau chaude », raconte Jérémie Parent. On doit également à son équipe un magnifique chandelier. La structure en bois est transpercée de tiges de métal qui servent à soutenir les chandelles. De la cire de chandelle a été sculptée pour décorer le tout. « En plus du bois et du métal, on avait envie de travailler la cire, un matériau normalement considéré comme un résidu. Avec le numérique, on a créé des formes organiques dans le bois qui viennent recueillir cette cire et ainsi, en quelque sorte, marier le contenant et le contenu », dit Marc-Antoine Juneau. Les créations seront exposées dans les vitrines du magasin Simons jusqu’au 12 mars, puis au Musée de la civilisation du 14 au 19 mars. Quant à l’encan, il se déroulera le 17 mars, à 18 h 30. Cette soirée-là, des prix seront remis par un jury composé de professeurs, de commanditaires et de professionnels de l’architecture et du design. Pour plus d’information : objetulaval.com

Les objets ne manqueront pas de faire le bonheur des amateurs de design, qui pourront se les procurer lors d’un encan au Musée de la civilisation

4


joux de design

4

L’Objet 2017

5

6 4. Sensitive Lamp (lampe), de Gabrielle Brunet, Myriam Jodoin-Tétreault et Emma Morineau. 5. Lample Pla Plante (pots à fleurs), de Guillaume Cardinal, Mathieu Ouimet et Maurane Paradis. 6. Accroche-toi (penderie), de Laurie Desmarais, Benjamin Hamel, Jessica Bunker et Basma Bouhout. photos Laurence Gaudette

9


sciences en bref Du labo de recherche au labo d’enseignement le fil | le 23 février 2017

10

Des plantes au dîner Vous voulez découvrir le monde merveilleux des végétaux à l’heure du lunch ? Le Dépar­ tement de phytologie vous convie à ses dîners botaniques. Chaque jeudi, des spécialistes vous dévoilent des facettes inédites des plantes lors de causeries vulgarisées. Cette se­­maine, la présentation de Gilles Ayotte, responsable de travaux pratiques et de recherche dans ce département, portera sur la botanique à l’époque de la Nouvelle-France. Le 2 mars, l’étudiante-chercheuse Ariane BlierLangdeau discutera des tourbières, de leur restauration et de leur résilience au feu. photo GRET

Les dîners botaniques ont lieu le jeudi à compter de 12 h 20 au local 3408 du pavillon Paul-Comtois. Pour information : bit.ly/2l8v1kx

Les femmes en recherche

L’exemple de CRISPR-Cas, un outil révolutionnaire d’édition du génome, montre comment la recherche peut nourrir l’enseignement par Jean Hamann CRISPR est une étonnante créature qui fait continuellement surface là où on ne l’attend pas. Ainsi, c’est en cherchant de meilleures bactéries pour fabriquer du yogourt que l’équipe de Sylvain Moineau a découvert, il y a 10 ans, que CRISPR était utilisé par certaines bactéries comme arme de défense contre les virus. En 2012, des chercheurs ont montré qu’il était possible d’adapter ce système immunitaire bactérien pour en faire un outil, CRISPR-Cas, grâce auquel on peut éditer les génomes avec une remarquable précision. Depuis, cette technique a créé une véritable révolution dans

coûteuses et elles exigent de l’artillerie lourde sur le plan de l’équipement ainsi que des connaissances poussées de la part des étudiants. Ce n’est pas le cas avec CRISPRCas et c’est ce qui nous a donné l’idée d’introduire cette technique dans un laboratoire offert aux finissants de premier cycle en microbiologie. La beauté de ce système est qu’il réunit tous les objectifs du programme. Pour faire cette expérience, les étudiants doivent intégrer des connaissances en microbiologie, en virologie, en biochimie, en génétique, en génomique et en bio-informatique. »

étonnamment simple considérant sa grande puissance et les finissants ont toutes les connaissances requises pour en faire l’expérience et pour interpréter les résultats. » L’année dernière, lors d’un congrès international sur CRISPR-Cas qui se déroulait en Israël, Sylvain Moineau a présenté une communication portant sur ce transfert réussi entre le laboratoire de recherche et le laboratoire d’enseignement. « Après ma présentation, plusieurs personnes sont venues me rencontrer pour avoir des détails sur le protocole de l’expérience, raconte-t-il. L’éditeur

À l’occasion de la Journée internationale de la femme se tiendra la conférence « Femmes en recherche en 2017 ». Hélène Lee-Gosselin, directrice de l’Institut femmes, sociétés, égalité et équité, discutera du sexisme dans le monde scientifique d’aujourd’hui. Mercredi 8 mars, à 12 h, au local 1100 du pavillon Paul-Comtois. Réservez votre place au plus tard le 3 mars à recherche@fsaa.ulaval.ca.

Colloque sur un nouveau volet du droit des sûretés La Faculté de droit tiendra un colloque international sur le thème « Le droit des sûretés et le droit des biens à l’épreuve de l’immatériel et de la dématérialisation : regards croisés ». Cette activité est organisée par la professeure Aurore Benadiba. Elle réunira une dizaine d’experts du milieu universitaire et du secteur privé. Le but du colloque sera d’analyser un nouveau volet du droit des sûretés, soit les sûretés portant sur les biens ou droits incorporels. Parmi ceux-ci, il y a les créances, les valeurs mobilières, les titres intermédiés, les brevets, les droits d’auteur, les marques de commerce et l’achalandage. Les experts se pencheront sur les répercussions de ce nouveau volet du droit des sûretés sur des branches dites périphériques, comme le droit des procédures collectives et celui de la propriété industrielle. Le colloque aura lieu le vendredi 17 mars de 8 h 15 à 17 h 15 à la salle Jean-Paul-Tardif du pavillon La Laurentienne. Inscription en ligne obligatoire à l’adresse fd.ulaval.ca/evenements. Pour info : relations@fd.ulaval.ca

supérieures s’ils maîtrisent les concepts et les techniques de CRISPR-Cas, estime le professeur Moineau. C’est un atout considérable parce que cette technologie est appelée à être utilisée un peu partout dans l’avenir. Les finissants en sciences de la vie, en sciences de la santé, en phytologie ou en sciences animales auraient, eux aussi, intérêt à bien connaître cet outil. » De son côté, Michel Frenette tire une leçon de cette expérience. « CRISPRCas est un puissant outil de recherche, développé en partie grâce aux travaux d e l ’ é qu i p e d e S y l v a i n Moineau. C’est aussi un ­s ystème que nous avons adapté ensemble pour en faire un outil d’enseignement extraordinaire. Cet exemple illustre bien l’intérêt d’avoir des chercheurs actifs dans un département pour assurer une formation de premier cycle à la fine pointe des connaissances scientifiques. » L’article paru dans Nature Microbiology est signé par Luc Trudel, Michel Frenette et Sylvain Moineau. Ils ont aussi collaboré à l’article de Nature Protocols, dont les autres signataires sont Alexander Hynes, MarieLaurence Lemay, Hélène Deveau et Denise Tremblay. Plusieurs de ces auteurs sont membres du Groupe de recherche en écologie buccale.

Michel Frenette, Sylvain Moineau et Luc Trudel, trois des artisans qui ont participé à l’adaptation de l’outil de recherche CRISPR-Cas pour un cours de laboratoire de premier cycle. photo Marc Robitaille

les laboratoires de recherche, en plus de susciter beaucoup d’espoir dans le traitement des maladies génétiques humaines. Depuis 2014, CRISPR a aussi fait son ap­­ parition dans un endroit où ne l’attendait pas, du moins pas si tôt : les étudiants du Département de biochimie, de microbiologie et de bioinformatique utilisent ce puissant outil dans le cadre d’un cours de laboratoire de premier cycle. « L’enseignement dispensé en classe peut facilement suivre l’évolution de la recherche, mais en laboratoire, c’est souvent plus compliqué, explique le professeur responsable de ce cours, Michel Frenette. Certaines technologies de pointe sont

Les manipulations que les étudiants doivent effectuer s’inspirent de celles réalisées par l’équipe de Sylvain Moineau pour ses travaux qui ont conduit à une publication dans la revue Science en 2007 et à des publications subséquentes, notamment dans Nature. Cet hiver, ce laboratoire est offert pour la quatrième fois et l’enthousiasme des étudiants ne se dément pas, constate le responsable des travaux pratiques d’enseignement et de recherche, Luc Trude l . « L’idée d’apprendre cette nouvelle technologie allume les étudiants. C’est très stimulant pour eux parce qu’ils ont l’impression de jouer dans la cour des grands. CRISPR est une technologie

de Nature Microbiology m’a même invité à publier un commentaire sur le sujet dans sa revue. » Pour ré­­ pondre à ces demandes, Luc Trudel, Michel Frenette, Sylvain Moineau et leurs ­c ollaborateurs ont publié, la semaine dernière, deux articles dans des revues du groupe Nature. Le premier, dans Nature Protocols, présente en détail toutes les ­é tapes à suivre pour réaliser l’expérience. Le second, dans Nature Microbiology, brosse le tableau du potentiel de CRISPR-Cas comme outil de formation au premier cycle. « Les nouveaux bacheliers en microbiologie arrivent mieux préparés sur le marché du travail ou aux cycles

L’exemple de CRISPR-Cas illustre bien l’intérêt d’avoir des chercheurs actifs dans un département pour assurer une formation de premier cycle à la fine pointe des connaissances scientifiques


arts 11 La douce vengeance du chiroptère

le fil | le 23 février 2017

En adaptant La chauve-souris, la célèbre opérette de Johann Strauss, l’Atelier d’opéra de la Faculté de musique nous promet bien du plaisir

Composée en 1874 par Johann Strauss, La chauve-souris est considérée comme l’un des grands chefs-d’œuvre de l’opérette viennoise

par Matthieu Dessureault Résumer l’abracadabrant scénario de La chauve-souris relève du défi. En gros, Eisenstein a forcé son ami Falke à traverser la ville vêtu d’un costume de chauve-souris. Falke se venge en l’invitant à un bal masqué pour qu’il se compromette avec une comtesse. Sous ses dégui­sements, cette dernière n’est nulle autre que sa propre femme, Rosalinde. À ce récit s’ajoutent plusieurs complots, quiproquos et situations embarrassantes. On ne vous dit pas la fin, si ce n’est que ça se termine en prison. Composée en 1874 par Johann Strauss, La chauve-souris est considérée comme l’un des grands chefs-d’œuvre de l’opérette viennoise. On y trouve de la danse, des chœurs, des mélodies entraînantes et, bien sûr, une bonne dose d’humour. « S’il y a un seul opéra à voir dans sa vie, c’est celui-ci ! C’est drôle, vivant, festif, la musique est belle… bref, tous les ingrédients sont réunis », lance Jonathan Gagné, étudiant au baccalauréat en musique, qui incarne Eisenstein, le « dindon de la farce ». Ses confrères et lui travaillent sur ce projet depuis la session d’au­ tomne dans le cadre de l’Atelier d’opéra. L’objectif de ce cours est de permettre aux chanteurs de se familiariser avec les exigences musicales et scéniques du répertoire lyrique. Le fruit de leurs efforts sera présenté les 11, 14 et 16 mars au Théâtre de la cité universitaire. « Chaque année, on choisit une œuvre qui concorde avec le type de voix des étudiants inscrits. Par exemple, Jonathan Gagné est un nouveau ténor ; je

voulais lui permettre d’honorer ce registre. J’avais aussi envie de toucher à une œuvre drôle et acces­ sible », explique la directrice musicale, Anne-Marie Bernard. Pour la mise en scène, elle a fait appel à un collaborateur de longue date, Michel-Maxime Legault, comédien bien connu au théâtre et à la télévision. Celui qui signe son premier spectacle de l’Atelier d’opéra a privilégié une scénographie sobre, laissant toute la place aux chorégraphies et au chant. « En tant qu’acteur, je suis fasciné par la capacité qu’ont les chanteurs d’opéra de jouer, de chanter et de se déplacer. Souvent, le décor écrase les interprètes ; j’ai voulu éviter ceci avec une scénographie épurée. Un peu comme dans un spectacle de danse, leurs corps occuperont l’espace afin de créer des tableaux qui soient forts », dit-il. Sous sa gouverne, les étudiants ont ficelé leur personnage, improvisant, ajoutant ici et là un trait de caractère au fil des répétitions. La pièce s’est ainsi construite en collaboration avec tous les chanteurs. « Michel-Maxime travaille à partir de la personnalité des individus qu’il a devant lui. Il ne cherche pas à imposer sa vision, mais se laisse nourrir par nos propositions », souligne Roxanne Bédard. Avec son talent de soprano colorature, cette étudiante à la maîtrise en mu­­ sique joue Adèle, la servante de Rosalinde. « Adèle est coquette, mais n’en demeure pas moins très intelligente. Plus qu’une soubrette, elle est maligne et ne s’en laisse pas imposer », fait-elle remarquer.

La soprano Roxanne Bédard joue le personnage d’Adèle, une servante tout sauf ordinaire, tandis que le ténor Jonathan Gagné incarne Eisenstein, au cœur d’un complot.

Keven Larouche, quant à lui, incarne le coloré Alfred. Amoureux de Rosalinde, ce maître de chant est prêt à tout pour conquérir son cœur. « Il s’agit du personnage le plus caricatural de tous. J’adore sa démesure ! Il est opportuniste, il croit qu’il est le meilleur, qu’il sait tout, qu’il est capable de tout. Il me permet de toucher à des registres qui, normalement, ne conviendraient pas à mon type de voix. Je m’amuse à explorer ces différents styles, tout en les tournant en dérision. » D’un étudiant à l’autre, on sent le désir de faire connaître les joies de l’opéra à l’extérieur du cercle des initiés. Dans cet esprit, la troupe collabore cette année avec la Faculté des sciences de l’administration, chargée de la promotion du spectacle et de l’organisation

d’activités satellites. Entre autres initiatives, les chanteurs feront des apparitions surprises sur le campus pour offrir des extraits musicaux.

Les 11, 14 et 16 mars, à 19 h 30, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince. Pour ­suivre le groupe sur Facebook : facebook.com/atelieroperaUL

Pour l’aspect chorégraphique de la pièce, les étudiants sont supervisés par la danseuse et performeuse Danielle Lecourtois.

Encadrée par la pianiste Anne-Marie Bernard et le metteur en scène Michel-Maxime Legault, l’équipe prépare ce spectacle depuis la session d’automne. photos Marc Robitaille


12

actualités UL

le fil | le 23 février 2017

en bref

L’AELIÉS revit les années 1980 et 1990 ! À l’occasion de son 50e anniversaire, l’AELIÉS organise quatre soirées thématiques sur les décennies qu’elle a traversées. La deuxième et la troisième de ces soirées auront lieu dans les prochains jours. Le jeudi 23 février, retournez dans les années 1980 grâce à l’art animé qui a marqué cette époque. Le Club animé Québec sera sur place pour vous présenter les dessins animés japonais qui ont bercé l’enfance des quadragénaires. La Planque collaborera également à l’événement par le prêt de consoles de jeux vidéo de cette époque. Le jeudi 2 mars, venez découvrir un panorama des œuvres littéraires québécoises publiées dans les années 1990. Des étudiants aux cycles supérieurs, des professeurs et des libraires enchaîneront présentations thématiques, lectures d’œuvres et affrontements littéraires. Ce sont deux rendez-vous à ne pas manquer !

Sur cette photo de groupe apparaissent des membres de chacune des équipes victorieuses, de même que le président de l’Assemblée nationale, Jacques Chagnon, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et le recteur Denis Brière ainsi que des élus des groupes parlementaires. photo Marc-André Grenier, Collection Assemblée nationale

Le Rouge et Or au Parlement L’Assemblée nationale du Québec a honoré, le mercredi 22 février, les trois équipes du programme d’excellence sportive Rouge et Or ayant remporté le championnat canadien de leur discipline en novembre dernier. L’équipe masculine de cross-country avait ouvert le bal le 12 novembre, suivie de l’équipe féminine de soccer le 13 novembre. Le 26 novembre, c’était au tour du club de football d’être sacré champion canadien, et ce, pour la neuvième fois de son histoire.

Les représentants des trois formations victorieuses ont été accueillis au Salon bleu lors de la séance des affaires courantes. Les députés ont adopté une motion conjointe pour souligner leurs exploits. Des applaudissements nourris de la part de l’Assemblée ont souligné le dépôt de la motion. Quatre élus ont pris la parole pour féliciter les étudiants-athlètes, soit Éric Caire, Agnès Maltais, Amir Khadir et François Blais. Par la suite, les visiteurs se sont déplacés au restaurant Le Parlementaire, où le président de l’Assemblée nationale, Jacques Chagnon, a animé une cérémonie spéciale en leur honneur.

Les jeudis 23 février et 2 mars, dès 18 h, au café Fou AELIÉS. Entrée libre. Pour plus d’info, consultez la page Facebook de l’AELIÉS : https ://www.facebook.com/ asso.aelies/ ?fref=ts

mars 2011

Nicolas Déplanche, Maude Fortin Massé, Nina Anne Tremblay et Charlotte Reid ont reçu le prix remis à la meilleure équipe, soit la coupe du Bâtonnier du Québec.

À moins d’un mois du spectacle de l’Atelier d’opéra de la Faculté de musique, qui sera présenté les 11, 14 et 16 mars au Théâtre de la cité universitaire, voici une photo-souvenir de cet événement. On voit ici des étudiants en pleine répétition de Suor Angelica et Gianni Schicchi, de Giacomo Puccini, en mars 2011. La mise en scène était signée Jacques Leblanc, alors que la direction musicale était assurée par Michel Ducharme. photo Marc Robitaille

Pour plus d’info sur l’Atelier d’opéra de cette année, consultez notre article en page 11.

La Faculté de droit grande gagnante ! Le 39e Concours de plaidoirie Pierre­ Basile­Migneault s’est tenu les 17 et 18 février à l’Université de Montréal. Lors de cette compétition, qui oppose les six facultés canadiennes de droit civil, l’équipe de l’Université Laval a remporté les deux prix les plus prestigieux. Maude Fortin Massé, Charlotte Reid, Nina Anne Tremblay et Nicolas Déplanche ont reçu le prix remis à la meilleure équipe, soit la coupe du Bâtonnier du Québec et une bourse de

1 000 $. De plus, Maude Fortin Massé et Charlotte Reid ont également présenté le meilleur mémoire, ce qui leur a valu la coupe de l’Association des professeurs de droit du Québec et une bourse de 750 $ ! Le Concours de plaidoirie Pierre­ Basile­Mignault vise à favoriser l’émulation, la recherche et l’approfondissement des connaissances, à faire la promotion du droit civil québécois et à encourager l’excellence des futurs

plaideurs et plaideuses du Québec. L’épreuve est fondée sur un jugement fictif rendu par un tribunal de première instance en matière de droit civil. Félicitations aux étudiants qui ont participé à cet te épreuve ainsi qu’à leurs entraîneuses, Isabelle Hudon et Geneviève Cotnam ! Pour plus d’info sur le Concours de plaidoirie Pierre-Basile Mignault : concourspbm.ca/


histoire de l’art

le fil | le 23 février 2017

13

Drôleries médiévales Durant un siècle, des images subversives ou transgressives ont orné les marges des manuscrits consacrés à la dévotion par Yvon Larose Consacré aux livres anciens, le Rijksmuseum MeermannoWestreenianum, un musée d e L a H aye , a u x Pays Bas, 
contient dans sa collection le Missel de Jean de Marchel, un manuscrit enluminé en 1323 par Pierre de Raimbaucourt. Au bas d’une page, sous les deux colonnes de texte, celui-ci a dessiné deux personnages semblables à des chevaliers participant à un tournoi. Équipés chacun d’un bouclier, ils galopent l’un vers l’autre, leur lance pointée vers l’adversaire. Cependant, en y regardant de plus près, on réalise que ces cavaliers sont en réalité des animaux et qu’ils ne montent pas des chevaux, mais bien un mouton et un coq ! « En substituant aux preux chevaliers et à leur armement des animaux chevauchant un coq et un mouton, l’enlumineur parodie la culture courtoise des combats, explique Benoît Durand, inscrit à la maîtrise en histoire de l’art médiéval. Sur le plan lexical, jouter dans un tournoi se disait “bourder”. Or, la variante “bourdée” renvoyait à l’acte sexuel. La caricature est donc ici doublée d’un calembour. » Le jeudi 16 février, au pa­­ villon La Laurentienne, a eu lieu le 17e colloque international étudiant Artefact, une activité organisée par l’Association étudiante des 2e et et 3e cycles du Dépar­tement des sciences historiques. La présentation de Benoît Durand portait sur les marges à drôleries. « Il s’agit d’un moment fort particulier du dévelop­ pement de l’art médiéval, indique-t-il. Les marges à drôleries ont un caractère lu­­ dique, voire comique. Elles montrent que le Moyen Âge, que l’on qualifie de sombre et obscurantiste, savait aussi manier la satire et l’humour. » Les marges à drôleries sont apparues en France et en Angleterre à partir de la seconde moitié du 13e siècle, au cœur de la période go­­ thique. Pendant environ un siècle, ces dessins, rarement en lien avec le texte, décoreront les marges d’ouvrages essentiellement religieux, tels que les psautiers et les livres d’heures. Dans cette imagerie originale, hommes, femmes et êtres hybrides se côtoient

parfois. Les marges à drôleries font la part belle aux animaux, notamment au singe et au lapin. Le premier excelle à créer la dérision par son imitation déformée de l’humain. La chasse, la dévotion et l’anticléricalisme figurent parmi les thématiques les plus exploitées. Le calembour est très présent. Le corpus des marges à drôleries s’avère d’une grande richesse d’imagination. Dans le clergé, la cible préférée des enlumineurs semble être l’évêque. Une image ­montre un renard portant la mitre épiscopale et se tenant debout sur ses pattes arrière. Une de ses pattes avant tient la crosse, l’autre fait le geste de bénir. Ces drôleries ratissaient large, passant de la parodie à l’irrévérence, de la satire à l’insolite. Comme cette image montrant une nonne étreignant un moine… « Les marges à drôleries offraient aux enlumineurs un espace de relative liberté qui a favorisé une diversité dans leurs créations », souligne Benoît Durand. Selon lui, la présence, dans des livres de dévotion, d’images à caractère

Cette image tirée du Bréviaire de Renaud de Bar montre l’assaut d’un « château d’amour » et symbolise une tentative de conquête friponne, le lapin étant associé au sexe féminin. photo Bibliothèque municipale, Verdun

anticlérical, peut surprendre. « Mais, dit-il, il ne faut pas les voir comme une atteinte à la légitimité de l’Église comme institution permettant le lien entre Dieu et les humains. Il faut plutôt y voir des critiques de certaines structures spécifiques et de certains de ses acteurs. Ainsi, un évêque nu emporté par le Diable rappelle que même les hommes d’Église ne sont pas à l’abri du péché. »

Benoît Durand aime beaucoup l’idée du calembour visuel qui tourne autour de la figure du lapin. Il prend en exemple cette image tirée du Bréviaire de Renaud de Bar, conservé à la Biblio­thèque municipale de Verdun, en France. Un ­château, assiégé par des chiens, est défendu par des lapins. « Le lapin attribue aux scènes de chasse un caractère sexuel évident

Les marges à drôleries montrent que le Moyen Âge savait aussi manier la satire et l’humour

parce que le terme latin du mot “lapin” renvoie à un terme français qui réfère au sexe féminin, explique-t-il. Dans l’image, le château assiégé devient une tentative de conquête friponne, parodie du culte de l’amour courtois. » Selon l’étudiant-chercheur, le pouvoir de ces images découle de leur caractère tabou. « C’est ce caractère

subversif qui permet à ces images d’être efficaces, affirme-t-il. Elles créent des inversions dans l’ordre social et génèrent des critiques. C’est le même caractère également qui les rend comiques à nos yeux. Et cela fonctionne encore avec n’importe quelle blague aujourd’hui : ce sont la dérision ou l’atteinte aux tabous sociaux qui engendrent le rire. »

Cette page du Bréviaire de Renaud de Bar montre une scène de chasse. La dynamique centre-périphérie est une constante dans les marges à drôleries. Ici, la chasse, activité profane, est séparée du texte religieux. photo Bibliothèque municipale, Verdun

Sur cette page du Missel de Jean de Marchel, deux animaux parodient la culture des combats entre chevaliers. photo Rijksmuseum Meermanno-Westreenianum, La Haye

Cette page est tirée d’un psautier conservé à la Bibliothèque bodléienne de l’Université d’Oxford. L’image montre un homme offrant un anneau de fiançailles à une dame. Il tient à son poing un faucon. Elle tient un écureuil sur elle. L’image peut être interprétée symboliquement dans une perspective de proie-prédateur. photo Bibliothèque bodléienne de l’Université d’Oxford, Ofxord


14

sur le campus

le fil | le 23 février 2017

Cet été, je ferai un jardin Les ateliers du Jardin botanique Roger-Van den Hende visent à donner un coup de pouce (vert) aux adeptes du jardinage par Renée Larochelle Avec le printemps qui approche à grands pas, nombreux sont ceux et celles qui commencent à penser à ce qu’ils pourraient bien semer ou cultiver à l’intérieur comme à ­l’extérieur de la maison. Que ce soit pour rafraîchir ses connaissances ou pour en acquérir de nouvelles, assister aux ateliers orga­n isés par le Jardin botanique RogerVan den Hende demeure un must ! Donnés par des experts en botanique et en horticulture, ces ateliers s’adressent aux débutants comme aux plus expérimentés en la matière. « Il s’agit vraiment d’ateliers d’ordre pra­ tique qui con­viennent à tout le monde », souligne Marie-Pierre Lamy, coordonnatrice à l’administration du Jardin. « Notre but est d’inciter les gens à cultiver, en leur disant qu’il s’agit d’une activité nullement compliquée, mais simple et agréable. Il faut toutefois être en mesure de connaître quelques rudiments et certains trucs pour que l’expérience s’avère agréable, d’où cette invitation que nous lançons aux gens. »

COMMENT DÉMARRER SON POTAGER (samedi 22 avril, à 9 h 30)

Vous voulez mettre en place votre propre potager, mais vous ignorez par quel bout commencer ? Venez profiter de trucs et de conseils qui vous simplifieront la vie. Conférencier : Larry Hodgson COMPOSTER, UN BON GESTE POUR LA TERRE (samedi 22 avril, à 13 h 30)

Recycler et composter sont bénéfiques pour l’environnement, en plus d’offrir ce qu’il y a de mieux pour la culture de ses propres végétaux. Comment faire pour que l’opération soit un succès ? Conférencière : Lili Michaud, agronome et spécialiste en jardinage écologique et agriculture urbaine MON GAZON EST PLUS BEAU QUE LE TIEN (samedi 6 mai, à 9 h 30)

Comment obtenir une pelouse saine tout en respectant les principes du développement Voici la liste des ateliers offerts de mars à durable ? Cet atelier, qui offre des conseils pratiques d’entretien, saura répondre à vos septembre : questions.

Conférencier : Guillaume Grégoire, ­analyste à la Fédération interdisciplinaire de l’horti­ Produire à la maison ses propres semis per- culture ornementale du Québec met de commencer la saison estivale plus tôt. Cette méthode offre la possibilité de multi- DÉCOUVREZ LE MONDE DES FINES HERBES plier les cultivars désirés à peu de frais et (samedi 13 mai, à 9 h 30) d’en expérimenter de nouveaux. En cuisine, avoir des fines herbes fraîches sous la main représente un grand plaisir pour les Conférencier : Larry Hodgson, spécialiste épicuriens. Que vous choisissiez la culture en bien connu de l’horticulture au Québec contenant ou en pleine terre, chaque plante a pourtant des exigences particulières qu’il faut L’ART DU BOUTURAGE connaître. (samedi 18 mars, à 9 h 30 et à 13 h 30)

Cet atelier porte sur les différentes tech- Conférencière : Lili Michaud niques de bouturage, une méthode de multiplication des plantes ligneuses, herbacées et COMMENT CULTIVER SES LÉGUMES EN POT (samedi 13 mai, à 13 h 30) d’intérieur. Cultiver ses légumes en ville est un rêve pour plusieurs. Avec la culture en pot, il est pos­sible Conférencière : Marie-Pierre Lamy, de le faire sur son balcon, dans un stationne­spécialiste en ­horticulture ment, etc. Quelles sont les plantes propices à environnementale la culture en pot, quels contenants choisir, comment fertiliser et gérer l’arrosage ?

Il s’agit vraiment d’ateliers d’ordre pratique qui ­ con­viennent à tout le monde

«

Conférencière : Lili Michaud GRAMINÉES ORNEMENTALES (samedi 20 mai, à 9 h 30)

Si vous voulez tout savoir sur ces plantes très utilisées en aménagement, cet atelier est pour vous. Quelles sont les plus rustiques ? Quelles sont les plus faciles à tailler ? Quand doit-on les tailler ? Quelles sont celles à éviter ? Conférencier : Larry Hodgson D’autres ateliers devraient être offerts d’ici les prochaines semaines, dont un portant sur les bulbes d’automne et un autre sur l’hybridation permettant de créer de nouveaux cultivars. Les ateliers ont lieu au local 1240 du pavillon Envirotron (2480, boulevard Hochelaga). Pour renseignements : bit.ly/2ke2gmk

photo Louise Leclerc

TOUT SUR LES SEMIS À LA MAISON (samedi 11 mars, à 9 h 30)


sports

le fil | le 23 février 2017

meilleur résultat au pays sur ces distances cette saison. Médaillé de bronze du 1 000 m du Championnat canadien de 2016, Nicolas Morin est actuellement le favori pour gagner cette épreuve. L’hep­ tathlète recrue Peter Nsaka Malonge, « qui connaît une ­saison exceptionnelle » au dire de l’entraîneur, est une autre raison qui ex­­plique que le Rouge et Or pointe actuellement au quatrième rang par équipe au pays.

15

en bref

LES RELAIS FÉMININS IMPRESSIONNENT Aurélie Dubé-Lavoie et Catherine Gagné tenteront d’aider le Rouge et Or à réaliser le doublé lors du Championnat provincial d’athlétisme, ce weekend, au PEPS. photo Mathieu Bélanger

L’œil sur la cible

À l’aube du Championnat du Réseau du sport étudiant du Québec, le club d’athlétisme est confiant d’atteindre ses objectifs élevés par Mathieu Tanguay Au d é b u t d e l a s a i s o n , ­l ’entraîneur-chef du club d’athlétisme Rouge et Or, Félix-Antoine Lapointe, disait viser un balayage des bannières québécoises en 2016-2017. À l’aube du Cham­ pionnat du Réseau du sport étudiant du Québec, présenté au PEPS les 24 et 25 février, l’objectif n’a pas changé et les performances des derniers mois confirment que l’Université Laval a tous les atouts pour atteindre la cible. Sur le papier, l’équipe masculine, triple championne en titre, est la favorite et plusieurs lui prédisent une quatrième victoire. « Je suis

confiant, mais ce n’est jamais fait tant que la compétition n’est pas terminée », affirme prudemment l’entraîneur Lapointe. Du côté féminin, l’Université Laval lutte contre l’Université de Sherbrooke pour l’obtention de la bannière. Il s’agirait d’une première bannière en trois ans pour l’Université Laval « Ça risque de se décider dans les dernières épreuves, le sa­­ medi », croit l’entraîneur-chef du Rouge et Or. « Tout le monde est en santé, a bien hâte et est motivé, mais il y a de très bons éléments de l’autre côté aussi, ce qui rend le jeu des prédictions difficile.

On devra contrôler ce qu’on peut contrôler et espérer que nos étudiants-athlètes puissent aller chercher les petits points qui feront la différence au pointage final. » UNE PROGRESSION CONSTANTE

Le Rouge et Or n’a cessé de présenter des prestations étincelantes au cours de la saison. « Nos piliers ont ré­­pondu à l’appel », affirme f­ ièrement Félix-Antoine Lapointe. Le double médaillé d’or aux championnats nationaux de l’an dernier sur 1 500 m et 3 000 m, Antoine Thibeault, a obtenu une fois de plus le

Chez les dames, les équipes de relais 4 x 200 m et 4 x 400 m sont celles qui ont fait le plus de bruit cette saison. « Elles auront probablement la chance de batailler pour des médailles au niveau national si l’on se fie au classement actuel, ce qui est du jamais-vu », s’enthousiasme Félix-Antoine Lapointe. Après une première saison de cross-country im­­ pres­s ionnante, la recrue Aurélie Dubé-Lavoie continue également d’avoir beaucoup de succès, sur les pistes intérieures cette fois. Récemment, la coureuse de demi-fond a notamment retranché 12 se­­ condes au record d’équipe sur 3 000 m qui appartenait à Catherine Cormier depuis 2012. Les é­ tudiantes-athlètes de l’Université Laval sont actuellement classées huitièmes au pays. Ce vendredi 24 février, les épreuves du Championnat du RSEQ auront lieu de 12 h à 19 h. L’action reprendra le lendemain à partir de 11 h et les bannières de champions devraient être octroyées autour de 17 h. L’accès au stade couvert du PEPS est gratuit tout au long de la compétition.

Campus dynamique

Atelier d’acroyoga Offrez-vous une soirée de plaisir le 3 mars ! Puisque la popularité de l’acroyoga ne cesse de grandir, une nouvelle date pour un atelier d’acroyoga a été ajoutée à la programmation. Ce type de yoga est un mélange d’étirements, de contrebalances, de vols ­acrobatiques, de ­massages thaïs et de défis à partager. Venez explorer équilibre, force et souplesse lors d’une séance de deux heures où tout sera là pour avoir du plaisir et se détendre. L’atelier est ouvert à tous et nul besoin de venir accompagné. Les inscriptions sont présentement en cours au peps.ulaval.ca.

Jeudi 23 février Basketball féminin | McGill PEPS | 18 h Basketball masculin | McGill PEPS | 20 h

Vendredi 24 février Athlétisme | Championnat RSEQ PEPS | 10 h

Samedi 25 février Athlétisme | Championnat RSEQ PEPS | 10 h

Vendredi 3 mars Badminton | Championnat RSEQ par équipe mixte et individuel PEPS | 17 h

Samedi 4 mars Badminton | Championnat RSEQ par équipe mixte et individuel PEPS | 9 h

Dimanche 5 mars

Place aux éliminatoires de volleyball universitaire féminin ! L’Université Laval reçoit l’Université McGill vendredi, à 19 h, à l’amphithéâtregymnase Desjardins-Université Laval, pour le premier match d’une série deux de trois. Si nécessaire, le troisième match aura lieu au PEPS dimanche, à 15 h. Pour plus d’information ou pour se procurer des billets : 418 656-PEPS. photo Yan Doublet

Badminton | Championnat RSEQ par équipe mixte et individuel PEPS | 9 h


16

au fil de la semaine

le fil | le 23 février 2017

Vitraux à admirer, vitraux à raconter Saviez-vous que l’Université Laval possède de remarquables collections dignes de grands musées ? En fait, plus d’un million d’artefacts et spécimens, possédant un intérêt scientifique, artistique ou patrimonial, sont conservés entre les murs de l’établissement. Parmi eux, on retrouve une variété de vitraux médiévaux. Considéré comme l’une des plus riches collections de vitraux au Canada en raison du nombre de pièces qu’il contient et de la qualité de leur conservation, cet ensemble est un joyau méconnu de l’Université. Pour vous le présenter, la Bibliothèque a invité Roland Sanfaçon, professeur retraité du Département des sciences historiques, à présenter une conférence sur l’histoire des pièces de la collection et, parallèlement, sur l’histoire de cet art millénaire. Venez donc en apprendre plus sur les représentations iconographiques et la symbolique de la lumière dans les vitraux médiévaux.

01/03

Mercredi 1er mars, de 16 h 30 à 17 h 30, près de la salle d’exposition de la Bibliothèque du pavillon Jean­Charles­Bonenfant. Entrée libre.

23/02

24/02

01/03

02/03

02/03

05/03

Francophones du Canada

Pasteur et Darwin

Syndicalisme étudiant

Plus de justice au Guatémala

L’œuvre qui a redéfini l’art

Fête des poupées

À l’occasion du 25e anniversaire de la revue Franco­ phonies d’Amérique, une table ronde intitulée « Politique et identités dans les francophonies canadiennes : défis et enjeux », réunira les professeurs Stéphanie Chouinard, du Collège militaire royal de Kingston, Martin Normand, de l’Université d’Ottawa, Mathieu Wade, de l’Université de Moncton, ainsi que Martin Pâquet et Marc St-Hilaire, tous deux de l’Université Laval. Les experts discuteront du sentiment d’appartenance, qui joue un rôle important dans la politique des francophonies canadiennes (acadienne, québécoise, francomanitobaine, etc.) Ils analyseront les défis de ces communautés et évalueront les perspectives d’avenir du français au Canada. Cette activité est coorganisée par la CEFAN, le CIEQ et la revue Franco­ phonies d’Amérique.

En 1988, dans le célèbre livre De la pandémie comme un phénomène évolutif naturel, le généticien Joshua Lederberg se désolait que les théories de Darwin n’aient pas été appliquées aux approches pasteuriennes avant la 2e moitié du 20e siècle. Selon Samuel Alizon, chargé de recherche au Centre national de la recherche scientifique, cette vision est un peu tronquée, mais il est vrai que les découvertes des deux hommes n’ont pas été suffisamment recoupées. Dans la conférence « Pasteur / Darwin : une rencontre manquée ? », il s’intéressera à l’apport du darwinisme pour parvenir aux objectifs de santé publique pasteuriens. Il montrera, à l’aide d’exemples concrets et actuels, comment la biologie de l’évolution ouvre de nouvelles perspectives dans le contrôle des maladies infectieuses.

La syndicalisation en milieu étudiant est un phénomène nouveau au Québec et elle connaît peu d’équivalents ailleurs dans le monde. Depuis une dizaine d’années, sur tous les campus du Québec, les campagnes de syndicalisation étonnent par leur succès, mais sont souvent suivies de périodes d’apathie. L’AELIÉS a donc choisi de consacrer sa prochaine chaire publique à ce sujet. Intitulée « L’ironie de l’avant-garde universitaire : la précarisation du travail étudiant et les stratégies d’action syndicale », elle donnera la parole à quatre invités, dont la professeure Martine D’Amours et la chargée de cours CaroleAnne Gauthier, du Département de relations industrielles. Ces conférenciers seront appelés à expliquer en quoi le syndicalisme étudiant diffère du syndicalisme traditionnel.

Le Projet accompagnement Québec-Guatémala (PAQG) organise une tournée de conférences afin d’encourager le dialogue entre le milieu universitaire et les ONG dans le but de produire un rapport sur la criminalisation au Guatémala. Entre le 27 février et le 10 mars, 6 villes du Québec seront visitées. Lors de l’arrêt de la tournée à l’Université Laval, Julio Gonźalez, activiste luttant contre les activités minières dans la région de San Rafael Las Flores, Lorena Cabnal, cofondatrice de l’Association des femmes autochtones de la région de Santa Maria Xalapán, et un représentant d’Avocats sans frontières Canada présenteront la conférence « Ceci n’est pas un crime ». Les deux premiers intervenants témoigneront des effets de la criminalisation qu’ils ont subis en tant que défenseurs des droits humains.

Événement traditionnel japonnais datant de l’époque Heian, la Fête des poupées (Hina matsuri) est célébrée le 3 mars au Japon. Il s’agit d’un jour très spécial pour les fillettes du pays qui exposent leurs poupées, lesquelles, selon la croyance populaire, sont censées les protéger des mauvais esprits. Pour vous permettre d’en connaître un peu plus sur cette coutume nippone, la Bibliothèque organise, à l’Espace Japon, un atelier d’origami. Les participants à l’atelier apprendront à confectionner une petite poupée selon les règles de ce savoir-faire ancestral. Venez donc découvrir un aspect de la culture japonaise !

Jeudi 23 février, à 12 h, au local 5242 du pavillon Charles­De Koninck. Entrée libre.

Vendredi 24 février, à 14 h 30, au local 413 du pavillon Félix­Antoine­ Savard. Entrée libre.

Mercredi 1er mars, à 19 h, à l’amphithéâtre Hydro­ Québec du pavillon Alphonse­Desjardins. Entrée libre.

Jeudi 2 mars, à 11 h 30, au local 2419 du pavillon Charles­De Koninck. Entrée gratuite, mais inscription obligatoire : bit.ly/2kZWwfp

Connaissez-vous Fountain, le ready-made (c’est-à-dire objet manufacturé qu’un artiste s’approprie tel quel en le privant de sa fonction utilitaire) de Marcel Duchamp consistant en un urinoir en porcelaine renversé signé R. Mutt ? Cette réalisation, qui a été refusée par une exposition à New York en 1917, est considérée par plusieurs comme l’œuvre d’art la plus controversée du 20e siècle. Sa création a bouleversé les conventions artistiques et a donné lieu à maintes tentatives théoriques de définir l’œuvre d’art. Cent ans après cet événement, il y a toujours lieu de rédéfinir l’art. Les Ateliers de philosophie moderne et contemporaine recevront donc Marie-Noëlle Ryan, professeure de philosophie à l’Université de Moncton, qui prononcera la communication « La double vie des œuvres d’art : de l’œuvre conçue à l’œuvre reçue ». Jeudi 2 mars, à 15 h 30, au local 1113 du pavillon Félix­Antoine­Savard. Entrée libre.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Dimanche 5 mars, de 10 h à 11 h et de 11 h à 12 h, à l’Espace Japon (niveau 00) du pavillon Jean­Charles­ Bonenfant. Entrée libre. Les papiers seront fournis aux participants.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.