Hommage à des sommités p8-9
Des Olympiques spéciaux p5
Volume 52, numéro 29 15 juin 2017
11 249 fois
photo Marc Robitaille
bravo !
Pour la période 2016-2017, l’établissement décernera 11 249 diplômes et attestations, tous programmes et cycles confondus. p2-3
2
le fi l | le 15 juin 2017
Le grand bal des diplômes Plus de 4 400 finissants récolteront les fruits de leurs efforts au cours de l’une des huit cérémonies de la collation des grades par Matthieu Dessureault Le jour J est enfin arrivé pour les finissants de l’Université Laval ! Durant deux fins de semaine, les 10, 11, 17 et 18 juin, 4 405 étudiants ayant satisfait aux exigences de leur programme monteront sur la scène de l’amphithéâtre-gymnase Desjardins – Université Laval pour recevoir leur diplôme des mains de la rectrice Sophie D’Amours. « C’est pour moi, et je le devine pour vous tous aussi, un moment très émouvant, empreint d’une grande fierté et de joie. Et avec raison, car nous sommes tous réunis pour célébrer la détermination, le dépassement de soi et la réussite de personnes qui méritent toute notre admiration », a déclaré, dimanche, celle qui entame ses nouvelles fonctions à la tête de l’établissement. Ce matin-là, ils étaient 653 finissants de la Faculté des sciences de l’administration à défiler devant parents et amis, vêtus de la toge protocolaire. Sabrina Chaoui ne cachait pas être en proie à une certaine nostalgie. Une page se tourne pour cette diplômée de la maîtrise en sciences de l’administration, qui a multiplié les engagements durant sa formation. Elle a notamment été à la tête de l’Association étudiante en développement international et action humanitaire. On lui doit l’organisation de nombreux événements, dont le Carrefour de la coopération, qui favorise le réseautage entre les étudiants intéressés par l’humanitaire et les organisations en quête de talents. Elle a également été jurée au Gala Forces AVENIR, qui récompense les initiatives étudiantes. Pour elle, l’engagement social durant les études a constitué un excellent moyen d’obtenir de nouvelles compétences. « C’est important d’aller chercher des savoir-faire et des savoir-être que l’on ne peut pas acquérir dans un cours. En s’impliquant, les étudiants peuvent apporter des changements tangibles et positifs à la société, ce qui constitue d’ailleurs ma mission », dit celle qui commence une carrière dans le domaine du développement international. Comme elle, Guillaume Plourde compte bien être un acteur de changement dans son milieu. Pour ce fier diplômé d’un doctorat en médecine expérimentale, la collation des grades est avant tout l’occasion de faire le bilan de son passage à l’Université. « En cinq ans, j’ai changé complètement. Je suis arrivé avec des talents et des intérêts, que l’Université m’a permis de structurer. La collation des grades m’offre un temps d’arrêt pour réfléchir au chemin parcouru et être reconnaissant envers tous ceux qui m’ont formé. »
Guillaume Plourde en a fait du chemin, en effet, depuis le début de ses études en médecine. En plus de s’impliquer dans divers projets de sa faculté, il a publié des articles dans des revues scientifiques, dont un qui lui a valu d’être lauréat d’un concours du Fonds de recherche du Québec – Santé. Ses recherches portent sur l’exposition à la radiation des patients en hémodynamie. « À l’Université Laval, nous avons la chance d’être affiliés à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, un chef de file mondial en recherche, notamment dans le domaine de l’angioplastie. L’un des instigateurs d’une technique innovante en chirurgie vasculaire
est le professeur Gérald Barbeau, qui m’a fait l’honneur de faire partie de mon comité de thèse », se réjouit-il. Diplôme en poche, il a l’intention de poursuivre ses recherches, tout en continuant son travail de médecin. « Comme tous les autres diplômés, que ce soit au baccalauréat, à la maîtrise ou au doctorat, j’ai maintenant un contrat avec la société. À mon tour d’honorer mon diplôme et de donner au suivant ! » Les cérémonies de la collation des grades se poursuivront la fin de semaine prochaine, avec plus de 2 000 finissants qui recevront leur diplôme. Rappelons que l’événement est aussi l’occasion de décerner un diplôme honorifique à huit personnalités exceptionnelles, en plus des médailles du Gouverneur général.
1
Pour plus d’information sur la collation des grades : ulaval.ca/ collation-des-grades
2
On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.
Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.
Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.
Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Renée Larochelle, Caroline Leclerc, Josée Nadeau, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Sophie Leroux
Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)
Placements publicitaires Claudine Trudel 418 656-2131 poste 6415 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965
Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687
collation des grades 2017 3
3
4
5 Quelques chiffres • Depuis cinq ans, le nombre de diplômes décernés par l’Université a connu une croissance de plus de 5,3 %. • Pour la période 2016-2017, l’établissement décernera 11 249 diplômes et attestations, tous programmes et cycles confondus. • Quelque 8 800 finissants ont été invités à prendre part à la collation des grades.
7
6
1. Lors de son allocution, Sophie D’Amours a félicité les diplômés tout en remerciant les professeurs, les chargés de cours, les directeurs de thèse ou de mémoire et les membres du personnel qui les ont accompagnés vers la réussite. 2, 3, 6 et 7. Les cérémonies de la fin de semaine dernière ont réuni les finissants des facultés de Médecine, de Médecine dentaire, de Pharmacie, des Sciences infirmières, des Sciences de l’agriculture et de l’alimentation, des Sciences de l’administration, des Sciences et de génie et de Foresterie, de géographie et de géomatique. 4. Guillaume Plourde faisait partie des quelque 400 finissants présents à la première cérémonie, samedi matin. Il n’était pas peu fier de recevoir son diplôme de doctorat en médecine expérimentale. 5. Incluant les finissants et leurs invités, environ 22 000 personnes prendront part aux huit cérémonies de la collation des grades cette année. photos Marc Robitaille
4
actualités UL
en bref
Sommité du cinéma sur le campus La Faculté de théologie et de sciences religieuses accueillera Martin Scorsese à l’occasion de deux congrès réunissant plusieurs représentants d’associations catholiques en communication. Le 21 juin, le réputé cinéaste américain recevra un prix hommage pour sa carrière. Ce prix sera remis conjointement par SIGNIS (Association catholique mondiale pour la communication) et la Conférence des médias catholiques. Les participants de ces congrès auront l’occasion de visionner le dernier long-métrage de Scorsese, Silence, basé sur le roman de Shūsaku Endō sur les missionnaires jésuites martyrs au Japon au 17e siècle. La projection sera suivie d’une discussion avec le réalisateur. photo David Shankbone Pour plus d’information : ftsr.ulaval.ca
Un prix pour les abeilles
le fil | le 15 juin 2017
Nouvelle équipe de direction Dans la foulée de son entrée en fonction, la rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours, a demandé au Conseil d’administration de procéder, le mercredi 14 juin, à la nomination de la nouvelle équipe de direction Animée par la volonté de s’entourer d’une équipe compétente et mobilisée, la rectrice s’est dite choyée de voir avec quel engagement et quel enthousiasme tous ses collègues ont accepté de s’investir dans la tâche de mener notre université vers de nouveaux sommets. « Ensemble, notre mission consistera à mobiliser toutes les forces vives et les énergies de notre communauté universitaire pour que le parcours de nos étudiantes et étudiants, la vie au travail de tous les membres du personnel ainsi que les liens avec nos diplômés et nos partenaires soient une grande source d’enrichissement personnel et collectif, pour le plus grand bénéfice de notre société. »
Cette équipe de direction, qui en trera en fonction le 1er juillet, est composée de personnes déjà très actives dans la vie pédagogique et administrative de l’établissement. Robert Beauregard cumulera les fonctions de vice-recteur exécutif et de vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes. Dans ce second rôle, il sera appuyé par deux vice-recteurs adjoints, soit Caroline Senécal et Claude Savard. Robert Beauregard est actuellement professeur à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique. Eugénie Brouillet a été nommée au poste de vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation. Actuel lement doyenne de la Faculté de droit,
L’article « L’abeille au-delà du miel », paru dans Contact à l’automne 2016, vient de remporter la médaille d’argent du concours des Prix d’excellence du Conseil canadien pour l’avancement de l’éducation (CCAE) dans la caté gorie « Meilleur article de fond en français ». Signé Nathalie Kinnard, ce reportage trace un bilan de santé de cet insecte pollinisateur à partir d’entrevues menées avec des chercheurs de l’Université. Deux autres Prix d’excellence du CCAE ont été décernés à La Fondation de l’Université Laval. Le Coup d’envoi de la Grande campagne a reçu la médaille de bronze dans la catégorie « Meilleur événement spécial », alors que Les Cent-Associés, formule par laquelle 100 philanthropes s’engagent à léguer 1 M $ à l’Université Laval, a reçu la médaille de bronze dans la catégorie « Meilleure activité de collecte de fonds ».
Eugénie Brouillet sera secondée dans son rôle par Pascal Daleau à titre de vice-recteur adjoint. Lyne Bouchard occupera le poste de vice-rectrice aux ressources humaines. Présentement professeure à la Faculté des sciences de l’administration, elle sera appuyée par deux vice-recteurs adjoints, Guy Allard et Dominic Roux. André Darveau, actuellement doyen de la Faculté des sciences et de génie, sera vice-recteur à l’administration. Il sera secondé par René Lacroix à titre de vice-recteur adjoint. Rénald Bergeron a été nommé vicerecteur aux affaires externes, à l’international et à la santé. Il est présentement doyen de la Faculté de médecine. Monique Richer continuera d’occuper la fonction de secrétaire générale, fonction qu’elle assume depuis septembre 2006. La rectrice Sophie D’Amours a souligné, une fois de plus, l’engagement et le travail soutenu de l’équipe de direction précédente. « Des initiatives novatrices et porteuses ont permis, au cours des dernières années, de renforcer le positionnement de l’Université Laval dans plusieurs domaines, dont l’innovation pédagogique, la formation à distance, les partenariats avec divers milieux et le développement durable. Je remercie très sincèrement tous les membres sortants de l’équipe de direction pour ces legs précieux sur lesquels nous continuerons de bâtir l’excellence, l’expérience et l’engagement UL. »
«
Ensemble, notre mission consistera à mobiliser toutes les forces vives et les énergies de notre communauté universitaire
Retour du MOOC sur les commotions cérébrales Le MOOC Commotion cérébrale : prévention, détection et gestion dans mon milieu sera offert pour une troisième fois cet automne. Gratuite, ouverte à tous et ne nécessitant pas de préalables, cette formation en ligne démystifie la commotion cérébrale, précise le rôle des intervenants impliqués dans la gestion de ce type de traumatisme cranio-cérébral et accompagne le participant dans la mise en place d’un protocole de gestion des commotions cérébrales adapté à la réalité de son milieu. Ce MOOC s’adresse aussi bien aux professionnels de la santé qu’aux parents, aux entraîneurs, aux enseignants et aux responsables de milieux scolaires et sportifs. On peut s’inscrire dès maintenant sur le site du cours. Pour plus d’information : bit.ly/2jPzRCg La rectrice Sophie D’Amours est entrée en poste le 1er juin. photo Marc Robitaille
actualités UL
le fil | le 15 juin 2017
5
Donner son 110 %
Avec le Service des activités sportives et le Service des résidences, tout a été mis en place pour accueillir en grand les athlètes, leurs entraîneurs et le personnel d’encadrement
Le fondeur Alex Harvey, porte-parole des Jeux d’été d’Olympiques spéciaux Québec (à droite sur la photo), et les deux athlètes ambassadeurs, Stéphanie Savard et Danick Boily.
Près d’un millier d’athlètes présentant une déficience intellectuelle convergeront vers le PEPS, du 29 juin au 2 juillet, pour les Jeux d’été d’Olympiques spéciaux Québec par Matthieu Dessureault Danick Boily est l’un des grands habitués du PEPS. Chaque jour, après le travail, ce jeune homme de 26 ans se rend à la piscine, où il enchaîne les longueurs. Comme la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre, il tient cette passion de ses parents, Johanne Boivin et Normand Boily, qui organisent les compétitions de natation pour le club Rouge et Or. « Ce que j’aime de la natation ? La vitesse ! J’utilise trois styles de nage : le dos, la brasse et le crawl. C’est un sport d’endurance qui de mande beaucoup de technique », lance celui qui a été choisi pour être athlète ambassadeur des Jeux d’été d’Olympiques spéciaux Québec. Organisé en collaboration avec l’Université Laval, cet événement constitue une étape nécessaire en vue de participer aux Jeux d’été d’Olympiques spéciaux Canada, qui se dérouleront à Halifax en 2018. Près d’un millier d’athlètes ayant la
particularité de vivre avec un handicap intellectuel sont attendus à Québec. Ils se mesureront dans dix disciplines, soit l’athlétisme, le basketball, la balle molle, la boccia, les quilles, le golf, la dynamophilie, la gymnas tique rythmique, la natation et le soccer. À l’exception du golf et des quilles, toutes les compétitions se dérouleront au PEPS. Avec le Service des activités sportives (SAS) et le Service des résidences, tout a été mis en place pour accueillir les athlètes, leurs entraîneurs et le personnel d’encadrement. En plus des installations sportives et des infrastructures d’hé bergement, des cliniques permettront d’améliorer la condition physique des athlètes tout en faisant la promotion des saines habitudes de vie. Des ser vices d’ophtalmologie, de médecine dentaire et de santé des pieds seront offerts par des professionnels de la santé.
Le directeur du SAS, Christian Gagnon, se réjouit d’accueillir un tel événement sur le campus. « Il était naturel que l’Université Laval participe à cette compétition d’envergure. Les derniers agrandissements du PEPS, réalisés en par tenariat avec la Ville de Québec, permettront d’accueillir tous les athlètes. Ce sera une belle expérience de vie pour eux, mais également pour nous. Les bénévoles, qu’ils soient employés de l’Université ou étudiants, vivront quelque chose d’exceptionnel », promet-il. Le porte-parole officiel des Jeux est d’ailleurs un étudiant en droit bien connu. Il s’agit du fondeur Alex Harvey, détenteur de cinq médailles en Coupe du monde. Il espère que sa notoriété incitera les spect ateurs à se déplacer en grand nombre pour en courager les sportifs. « En tant qu’athlète, j’ai beaucoup de respect et d’admi ration pour tous les par ticipants d’Olympiques spéciaux Québec qui s’inves tissent et s’entraînent depuis de nombreuses années et qui viendront à Québec pour donner le meilleur d’euxmêmes. J’invite la popu lation de toute la région à venir voir ces athlètes à l’œuvre et à les encourager, pour vivre ensemble une grande compétition et une
Fidèle abonné du PEPS, Danick Boily participera à deux compétitions de natation. photos Marc Robitaille
superbe manifestation d’inclusion sociale », dit-il. Impatient de vivre l’expérience, Danick Boily compte bien donner son 110 %. « Je vais faire deux épreuves : le 400 mètres au crawl et un quatre nages individuel. Ça sera une expérience ex ceptionnelle. Je m’attends à beaucoup de plaisir et à beaucoup d’action ! »
Les Jeux d’été d’Olympiques spéciaux Québec en quelques chiffres • Quatre jours de compétitions • 1 100 athlètes, entraîneurs et membres du personnel d’encadrement • Plus de 400 bénévoles • Plus de 500 chambres réservées au Service des résidences • 11 000 repas et 13 200 collations
6
médecine
3Q
le fil | le 15 juin 2017
sur le projet de loi sur les milieux humides
La prise en charge sécuritaire des commotions cérébrales dans les sports amateurs pratiqués par les jeunes peut être faite par un physiothérapeute, avec l’assistance d’un médecin pour les cas problématiques.
Faire équipe contre les commotions Une collaboration médecin-physiothérapeute permet un retour au jeu sécuritaire des jeunes sportifs qui ont subi une commotion cérébrale par Jean Hamann L’intervention directe d’un médecin n’est pas toujours nécessaire pour assurer l’application d’un protocole de retour au jeu après une commotion cérébrale chez les jeunes sportifs. C’est ce que démontre une étude supervisée par le professeur Pierre Frémont, de la Faculté de médecine, qui a été menée auprès de joueurs de football d’une école secondaire de Québec. Les chercheurs publient les conclusions de leurs travaux dans un numéro spécial du British Journal of Sports Medicine consacré à la 5e Conférence du consensus international sur les commotions cérébrales dans le sport, qui s’est déroulée à Berlin l’automne dernier. Le professeur Frémont et ses collaborateurs ont comparé la récurrence des symptômes de commotion cérébrale après un retour au jeu sans restriction chez 119 joueurs de football âgés de 11 à 17 ans qui avaient subi une commotion cérébrale. Pour chacun d’eux, les recommandations contenues dans le protocole du Concussion in Sport Group – un regroupement international d’experts sur les commotions cérébrales dans le sport – ont été appliquées à la lettre. Pendant les deux premières saisons, les décisions touchant le retour au jeu étaient prises par un médecin. Pendant les deux dernières, la physiothérapeute de l’équipe s’acquittait de cette tâche, en se référant à un médecin pour les rares cas problématiques. Les analyses des chercheurs révèlent que la récurrence des symptômes de commotion cérébrale après le retour au jeu, lors de la même saison, est un événement rare. Aucun cas n’a été observé pendant les deux premières saisons, alors qu’un seul cas est survenu lors des deux dernières saisons. Ces résultats livrent deux messages importants, estime Pierre Frémont. « D’abord, ils indiquent que le protocole est très efficace et que lorsque les jeunes sont bien encadrés, ils peuvent se remettre d’une commotion cérébrale comme ils
guérissent d’autres types de blessures sportives. Par ailleurs, ils montrent que la prise en charge sécuritaire des commotions cérébrales dans les sports amateurs pratiqués par les jeunes peut être faite par un physiothérapeute, avec l’assistance d’un médecin pour les cas particuliers. » Cette démonstration constitue une bonne nouvelle pour les équipes de jeunes sportifs. « La plupart de ces équipes n’ont pas d’expertise médicale à leur disposition, constate le professeur Frémont. Par contre, plusieurs d’entre elles peuvent compter sur les services d’un physiothérapeute ou d’un thérapeute sportif. Ces professionnels pourraient appliquer le protocole de retour au jeu dans la plupart des cas et faire appel à un médecin pour les cas particuliers. Cette collaboration interdisciplinaire, bien adaptée à la réalité du sport amateur, assurerait une utilisation efficiente des ressources. »
Lorsque les jeunes sont bien encadrés, ils peuvent se remettre d’une commotion cérébrale comme ils guérissent d’autres types de blessures sportives
Sophie Lavallée et Monique Poulin
Selon Canards Illimités, un organisme voué à la protection de la nature, entre 70 % et 80 % des milieux humides du Québec auraient disparu des zones agricoles et urbaines. Pour arrêter la destruction, le gouvernement québécois s’apprête à voter le projet de loi 132 sur la conservation des milieux humides. Sophie Lavallée, professeure à la Faculté de droit, et Monique Poulin, professeure au Département de phytologie, ont fait profiter de leur expertise le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Q Pourquoi faut-il protéger les marais humides des développements résidentiels ou agricoles ? R Ces milieux naturels jouent un rôle important dans le contrôle du débit des rivières en période de crue. Par exemple, des modèles conçus par l’INRS suggèrent que la destruction des milieux humides autour de la rivière Bécancourt augmenterait son débit de 14 % à 18 %. De la même façon, sans les milieux humides, le niveau de la rivière pourrait diminuer de moitié en période d’étiage, le moment dans l’année où les eaux sont au plus bas. Comme on sait que ces périodes vont s’allonger à l’avenir, les milieux humides peuvent donc être considérés comme des infrastructures pour nous protéger des effets des changements climatiques. De plus, ils permettent également de filtrer les s é d i m e n t s e t d e f avo r i s e r u n e meilleure qualité de l’eau. Dans la région de Québec, leur diminution a favorisé l’eutrophisation du lac St-Charles, dont dépendent la moitié des habitants de la ville de Québec pour leur eau potable. Chaque année, nous perdons environ 2 500 hectares de marais humides (soit l’équivalent de plus de 1 700 terrains de football, NDLR). Une région comme celle d’Hérouxville n’accueille des milieux humides que sur 1,6 % de son territoire, alors que les basses-terres du Saint-Laurent constituent au départ un milieu de choix.
Q Quelles instances (le gouvernement provincial ou les municipalités) peuvent légalement mieux protéger les milieux humides ? R Il faut garder à l’esprit que les MRC et les municipalités veillent au développement de leur territoire. Elles ne sont donc pas les entités les mieux placées pour préserver les milieux humides. En 1978, il a été décidé que la protection du territoire agricole relevait non pas des villes, mais d’un organisme indépendant. C’est donc difficile pour les villes de mettre en application certaines politiques comme la protection des rives et des plaines inondables. Des constructions ont eu lieu dans des zones censées être protégées, et on a vu le résultat avec les inondations ce printemps. Pour toutes ces raisons, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques doit assurer le suivi de la loi. Il dispose d’une équipe compétente pour fournir des plans régionaux de protection par bassins versants. En effet, les limites natu relles des milieux humides ne recoupent pas forcément les limites administratives des MRC. Il faudrait aussi préserver une certaine variété des milieux humides. En effet, les marais, les marécages ou les tourbières ne jouent pas tous le même rôle hydrologique. On doit donc s’assurer que cette diversité se retrouve dans les bassins versants dont la protection est jugée essentielle. Q La politique de protection des milieux humides a-t-elle les moyens de ses ambitions ? R Il s’agit de mesures complexes, car le projet de loi modifie pas moins de quatre lois provinciales différentes. Selon nous, la législation aurait dû aller plus loin et changer aussi la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles. Autre manque, le projet de loi s’engage à ce que le Québec ne perde plus de milieux humides à l’avenir, mais le texte reste assez flou sur les moyens à prendre pour atteindre cet objectif. D’une part, il serait intéressant, par exemple, d’établir des normes précises quand il s’agit de restaurer et de compenser des milieux humides que l’on transforme. Imaginons qu’un promoteur détruise un marais, puis restaure une tourbière en guise de compensation ; dans ce cas, la protection des milieux ne sera pas assurée. D’autre part, nous nous interrogeons sur les objectifs et le suivi des restaurations effectuées par des organismes ou des firmes de génie. Autrement dit, qui doit veiller à ce que les travaux soient menés de façon adéquate, selon des buts définis par des experts ? Notre demande d’amendement pour mieux définir ces ententes n’a malheureusement pas été retenue. Cependant, il faut voir cette loi comme un bond important pour le Québec pour mieux protéger les milieux humides. Propos recueillis par Pascale Guéricolas
médecine
le fil | le 15 juin 2017
7
ils ont dit... Sur le maïs sucré de Neuville
La presque totalité des connaissances sur les cellules microgliales provenait d’études menées sur des souris. Pour pallier le manque d’information sur la microglie humaine, les chercheurs ont eu recours à des échantillons de cerveau prélevés sur 19 patients opérés pour cause d’épilepsie, de tumeur au cerveau ou d’ischémie grave. photo Nicole Coufal
Lumière sur la microglie humaine Une première étude explore en profondeur l’expression des gènes dans les cellules de défense du cerveau par Jean Hamann Une étape importante vers une meil leure compréhension du rôle joué par les cellules microgliales dans le cerveau humain a été franchie récemment alors que la revue Science publiait une étude menée par David Gosselin, de la Faculté de médecine, et par une équipe de l’Université de Californie à San Diego. Les travaux de ces chercheurs constituent une avancée sur le plan fondamental puisqu’il s’agit de la première étude exhaustive sur les mécanismes épigénétiques régissant l’expression des gènes de ces cellules chez l’humain. De plus, ils laissent entrevoir de nouvelles avenues de recherche et de traitement pour les maladies neurodégénératives ou psychiatriques associées à un mauvais fonctionnement de la microglie. Les cellules microgliales se retrouvent exclusivement dans le cerveau et dans les autres parties du système nerveux central. Elles participent au développement, à la plasticité et à la réparation du cerveau, elles le protègent contre les microorganismes pathogènes et elles le débarrassent des débris cellulaires. « Les cellules microgliales représentent entre 5 % et 10 % de toutes les cellules du cerveau chez une personne en santé, mais ce pourcentage est souvent plus élevé dans un cerveau malade, signale David Gosselin. Ces cellules sont associées à des maladies comme l’alzheimer, le parkinson, la dépression, la schizophrénie et les troubles du spectre de l’autisme. Vu leur rôle dans le développement et le bon fonctionnement du cerveau, il nous semblait important de mieux com prendre les mécanismes qui contrôlent l’expression de leurs gènes. »
Jusqu’à présent, la presque totalité des connaissances sur les cellules microgliales provenait d’études menées sur des souris. Pour pallier le manque d’information sur la microglie humaine, le professeur Gosselin et ses collaborateurs ont eu recours à des échantillons de cerveau prélevés sur 19 patients opérés pour cause d’épilepsie, de tumeur au cerveau ou d’ischémie grave. Les chercheurs ont isolé les cellules microgliales pré sentes dans ces tissus et ils ont mesuré l’expression de tous les ARN messagers qu’elles contenaient. « Nous avons découvert qu’environ 8 000 des quelque 20 000 gènes du génome humain sont exprimés dans la microglie, rapporte David Gosselin. De ce nombre, entre 3 000 et 4 000 gènes sont particulièrement importants, et 881 sont exclusifs ou pratiquement exclusifs aux cellules microgliales par rapport aux autres cellules du cerveau. » Les chercheurs ont montré que le niveau d’expression de ces gènes change considérablement, en quelques heures à peine, une fois que ces cellules sont isolées de leur milieu naturel. « L’environnement dans lequel se trouve une cellule microgliale joue un rôle essentiel dans son identité et dans sa signature génomique », souligne le professeur Gosselin. Les résultats de cette étude pourraient faire évoluer les recherches sur les maladies associées aux cellules microgliales, poursuit le chercheur. « Par exemple, nous avons découvert que 97 des 881 gènes exclusifs ou quasi exclusifs de la microglie se
retrouvent parmi les 1 020 gènes dont l’expression est modifiée dans la maladie d’Alzheimer. Ils constituent donc des cibles intéressantes pour la re cherche de traitements. » L’étude a aussi mis en lumière l’existence de régions épigénétiques non codantes dans le génome des cellules microgliales. Ces régions, qui interviennent dans l’expression des gènes, pourraient être exploitées dans la recherche de traitements. Enfin, l’étude a aussi permis d’établir que, sous plusieurs aspects, la microglie humaine est très proche de celle de la souris. « Malgré les millions d’années d’évolution qui sépare la souris et l’homme, l’expression des gènes de la microglie et les facteurs qui la régissent ont été bien conservés », constate David Gosselin. Il s’agit là d’une nouvelle rassurante pour le jeune chercheur qui vient de se joindre au Centre de recherche du CHU de QuébecUniversité Laval puisqu’il fera appel à des souris pour poursuivre ses travaux sur le rôle des cellules microgliales dans le développement du cerveau.
Cette étude pourrait faire évoluer les recherches sur les maladies associées aux cellules microgliales, notamment le parkinson et l’alzheimer
Rémy Lambert, Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation Le Soleil, 6 juin
Le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants vient d’émettre un avis favorable en vue de la création d’une appellation réservée Maïs sucré de Neuville. Désor mais, ce produit bénéficie d’une identification géographique protégée. Il est également soumis à une certification assurée par Ecocert Canada. Selon Rémy Lambert, ce type de maïs bénéficiait d’un po tentiel d’appellation intéressant. « Ses caractéristiques, sa renommée et sa vulnérabilité à l’usurpation en faisaient un excellent candidat à l’obtention d’une appellation réservée. »
Sur le versement de 1 000 $ aux élèves en difficulté
Égide Royer, Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage La Presse Plus, 9 juin
L’homme d’affaires Mitch Garber a proposé de verser une somme de 1 000 $ aux élèves en difficulté du niveau secondaire du secteur public comme motivation à l’obtention d’un diplôme. Pour Égide Royer, la mesure motiverait peut-être les élèves de 5e secondaire qui décrochent alors qu’il ne leur manque qu’un cours pour obtenir leur diplôme. « Mais pour le vrai décrocheur, en secondaire 2, qui vient de couler un cours de maths, pensezvous que ça aura un impact ? C’est beaucoup trop loin ! »
Sur le Grand Marché à ExpoCité
Pierre Thibault, École d’architecture Le Soleil, 9 juin
La Ville de Québec a dévoilé le concept du Grand Marché public, qui sera aménagé dans le Pavillon du commerce sur le site d’ExpoCité. L’architecte Pierre Thibault a expliqué que l’intérieur du bâtiment a été conçu comme un village, avec une place centrale et des rues. « On voulait avoir un peu l’impression d’être dehors. Il y a de grands puits de lumière. On est comme sur le parvis de l’église où on aura du plaisir à aller rencontrer tout le monde. »
8
le fil | le 15 juin 2017
Des parcours admirables À l’occasion de la collation des grades, l’Université décerne un doctorat honoris causa à 8 personnalités dont le rayonnement a été jugé remarquable et exemplaire par Yvon Larose La collation des grades 2017 bat son plein. Les premières cérémonies ont eu lieu les 10 et 11 juin à l’amphithéâtre-gymnase Desjardins – Université Laval. Les autres se tiendront les 17 et 18 juin au même endroit. Cette année, un doctorat honorifique est remis à 8 personnalités provenant tant du monde universitaire que de la société civile. Le doctorat honoris causa est la plus haute distinction décernée par l’Université Laval. Cette marque de reconnaissance exceptionnelle est octroyée à des personnes dont le rayonnement est jugé remarquable et exemplaire. Les récipiendaires de cette année se distinguent dans des domaines très variés qui vont de la médecine à la musique, en passant par le droit et les sciences infirmières, les sciences de la consommation, les politiques de l’éducation et les relations industrielles. Un doctorat d’université est également remis. Les personnalités honorées ont pour noms Alain Bouchard, Shoo Kim Lee, Alain Lemaire, Michael Joseph Piore, Carolyn Muriel Shields, l’honorable Rosalie Silberman Abella, Tanya Tagaq Gillis et Sally Elizabeth Thorne.
Les récipiendaires de cette année se distinguent dans des domaines très variés qui vont de la médecine à la musique, en passant par le droit et les sciences infirmières, les sciences de la consommation, les politiques de l’éducation et les relations industrielles. photo Marc Robitaille
Le doctorat honorifique est la plus haute distinction décernée par l’Université Laval
ALAIN BOUCHARD – DOCTEUR HONORIS CAUSA EN SCIENCES DE LA CONSOMMATION
SHOO KIM LEE – DOCTEUR HONORIS CAUSA EN MÉDECINE
Dans le monde entrepreneurial québécois, le nom d’Alain Bouchard brille d’un éclat remarquable. En 1968, à l’âge de 19 ans, il obtient le poste de gérant intérimaire dans un dépanneur Perrette. En 1976, il est responsable du réseau des franchises Provi-Soir. Et en 1980, à Laval, il ouvre son tout premier dépanneur. L’empire commercial connu sous le nom d’Alimentation Couche-Tard, qui compte aujourd’hui plus de 12 500 magasins dans 24 pays et où travaillent plus de 115 000 personnes, venait de naître. Leader visionnaire, gestionnaire audacieux, travailleur acharné, Alain Bouchard, maintenant président exécutif du conseil de son entreprise, est également un philanthrope engagé. « J’ai ressenti un sentiment de fierté à l’idée de recevoir un doctorat honorifique de l’Université Laval, dit-il. Bien que cette reconnaissance soit personnelle, je désire la partager, entre autres avec ma famille qui m’a soutenu durant toutes ces années. Je souhaite humblement que mon expérience convaincra plusieurs jeunes de devenir entrepreneurs. La vie d’un entrepreneur est la plus passionnante dont vous pouvez rêver… Vous réinventez votre vie tous les jours ! »
Shoo Kim Lee est professeur de pédiatrie, d’obstétrique, de gynécologie et de santé à l’Université de Toronto. S’il a choisi la médecine, c’est parce qu’elle lui permettait de faire avancer la connaissance scientifique au plus haut niveau, tout en ayant la possibilité d’en faire profiter l’humanité. Durant sa carrière, il a apporté une contribution exceptionnelle à l’amélioration des soins de santé aux nouveau-nés et aux femmes enceintes. Il a notamment créé le Réseau néonatal canadien réunissant 30 unités néonatales de soins intensifs tertiaires et 17 universités. Le module de formation sur les soins intégrés familiaux, qu’il a créé et implanté, représente l’accomplissement dont il est le plus fier. « Les parents sont acceptés comme partie intégrante de l’équipe soignante dans une unité de soins intensifs néonataux, explique Shoo Kim Lee. Résultat : les bébés se développent mieux et ont moins de complications, tandis que les parents sont davantage satisfaits et moins anxieux. » Aux diplômés de médecine, le récipiendaire a recommandé notamment de rester humbles, de croire en eux, de viser haut, de ne pas craindre le changement et de rendre le monde meilleur.
doctorats d’honneur
9
ALAIN LEMAIRE – DOCTEUR HONORIS CAUSA D’UNIVERSITÉ
MICHAEL JOSEPH PIORE – DOCTEUR HONORIS CAUSA EN RELATIONS INDUSTRIELLES
CAROLYN MURIEL SHIELDS – DOCTEURE HONORIS CAUSA EN ADMINISTRATION ET POLITIQUES DE L’ÉDUCATION
Au Québec, le nom des Lemaire est intimement lié à la papetière multinationale Cascades depuis les années 1960. Lancée en 1964 par Bernard et Laurent Lemaire, l’entreprise se trouve renforcée trois années plus tard par l’arrivée de leur frère Alain. « Nous étions tous les trois différents, mais nous nous complétions à merveille, raconte ce dernier. Bernard était l’homme d’idées et de projets, Laurent apportait la rigueur financière et la bonne gestion, alors que moi, je me passionnais pour les opérations et la gestion humaine. » Cascades est reconnue pour ses pratiques d’affaires responsables et pour ses produits novateurs et respectueux de l’environnement. Alain Lemaire tire beaucoup de fierté de la réputation de Cascades comme bonne citoyenne en matière de développement durable. Un autre motif de fierté est l’ensemble des emplois, 11 000 en Amérique du Nord et en Europe, créés par l’entreprise. « Quand Cascades aide une communauté à prospérer, souligne-t-il, je me dis que nous avons fait une différence. » Le récipiendaire a occupé la présidence et la direction de l’entreprise familiale de 2003 à 2013. Il est maintenant président exécutif du conseil d’administration.
Michael Joseph Piore enseigne l’économie du travail au prestigieux Massachusetts Institute of Technology. Ce chercheur renommé est associé à la création de nouveaux concepts en économie du travail. Parmi eux, la segmentation du marché du travail et la socioéconomie du travail. Dans ses travaux, le récipiendaire cherche à établir des liens entre les transformations sociales et les comportements économiques, dans une perspective progressiste qui favorise l’innovation sociale. « Dans les années qui ont suivi la fin de mes études en économie, dit-il, les problèmes centraux de la société américaine portaient sur la répartition du revenu et sur les problèmes de statut et d’identité sociale. Mes recherches ont pris cette voie et je me suis graduellement appuyé sur les relations industrielles, lesquelles ont une tradition de tempérer l’économie par des perspectives empruntées à d’autres disciplines. » Selon Michael Joseph Piore, le Québec représente le carrefour de traditions intellectuelles qui ont influencé son travail : l’esprit du Nouveau Monde et la pensée économique et sociologique française.
« L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde. » Cette phrase célèbre de Nelson Mandela teintera le discours d’acceptation que Carolyn Muriel Shields, professeure en administration et leadership éducationnel à la Wayne State University, à Detroit, prononcera ce samedi, devant les diplômés en sciences de l’éducation, après avoir reçu son doctorat honorifique. « Je mettrai l’accent, explique-t-elle, sur l’importance d’adopter une approche transformative. Cette approche est basée sur une éducation inclusive, équitable, socialement juste et excellente pour tous les enfants, sans égard à leur race, à leur religion, à leur orientation sexuelle ou à leur condition sociale. C’est là le message de base de toutes mes recherches et de mon enseignement. » Auteure prolifique, militante engagée, Carolyn Muriel Shields a participé à la mise sur pied de politiques et de programmes éducatifs au Canada, aux États-Unis, en Chine et en Nouvelle-Zélande. « Je ne suis pas sûre d’avoir choisi l’éducation, souligne-t-elle. Je pense qu’il serait plus précis de dire que l’éducation m’a choisie. Ma passion s’est approfondie lorsque j’ai commencé à enseigner au niveau universitaire. »
L’HONORABLE ROSALIE SILBERMAN ABELLA – DOCTEURE HONORIS CAUSA EN DROIT
TANYA TAGAQ GILLIS – DOCTEURE HONORIS CAUSA EN MUSIQUE
SALLY ELIZABETH THORNE – DOCTEURE HONORIS CAUSA EN SCIENCES INFIRMIÈRES
« J’ai été profondément émue. » C’est ainsi qu’a réagi la juge à la Cour suprême du Canada, l’honorable Rosalie Silberman Abella, lorsqu’elle a appris que l’Université Laval lui décernait un doctorat honorifique. « La ville de Québec a toujours occupé une place spéciale dans mon cœur, poursuit-elle. Et l’Université Laval a formé quelques-uns des meilleurs juristes au Canada, comme Claire L’Heureux-Dubé, Louis Lebel et Louise Poudrier. C’est un privilège d’obtenir un diplôme, même honorifique, de la même école de droit qu’eux. » La récipiendaire a démarré sa carrière en trombe. Dès l’âge de 29 ans, elle a accédé à la fonction de juge. Les travaux de recherche et l’action de cette humaniste ont contribué au développement d’un droit soucieux de l’égalité entre les personnes. Rosalie Silberman Abella n’a que 4 ans lorsqu’elle décide de devenir avocate. « Je n’avais aucune idée de ce qu’être avocate voulait dire, raconte-t-elle. Mais je trouvais tellement injuste le fait que mon père, un survivant des camps nazis, ne puisse exercer sa profession d’avocat au Canada avant 5 ans, soit avant d’avoir obtenu sa citoyenneté canadienne. Son diplôme de maîtrise en droit est accroché au mur de mon bureau. »
Artiste multidisciplinaire, Tanya Tagaq Gillis est surtout connue comme improvisatrice contemporaine du chant de gorge inuit. Durant ses études universitaires en NouvelleÉcosse, elle se met à étudier le chant guttural inuit à partir de cassettes audio que sa mère lui fait parvenir du Nunavut. Elle commence à pratiquer seule les chansons traditionnelles, puis à improviser sur des scènes locales. En 2001, elle rencontre la chanteuse Björk, qui l’invite à participer à sa tournée, puis à collaborer à un album. « J’ai décidé de devenir chanteuse après la tournée avec Björk, dit-elle, parce que j’étais devenue accro à la scène. » Tanya Tagaq Gillis est aujourd’hui reconnue dans le monde de la musique expérimentale. Son style est centré sur une conception organique, instinctive, imaginative et symbolique du chant de gorge inuit. Respectueuse de ses racines et résolument tournée vers l’avenir, la récipiendaire entretiendra les diplômés, samedi, sur la valeur de la ténacité et sur l’importance de l’authenticité. Son doctorat, elle le voit comme « très gratifiant parce qu’il est un symbole d’une dévotion à la musique ».
Sally Elizabeth Thorne est tombée presque par accident sur la profession qui allait devenir la passion de sa vie. « J’avais été refusée dans le programme de journalisme et l’école de nursing m’apparaissait comme une option pratique, racontet-elle. Une fois en nursing, il est devenu clair que j’avais trouvé ma place. J’ai aimé le défi, la complexité et l’aspect humain, et j’ai aimé que, telle une petite personne dans l’univers, je pouvais faire une différence dans la vie des gens dans le besoin. » Le monde des sciences infirmières doit une fière chandelle à cette professeure à l’École de nursing de l’Université de Colombie-Britannique. Sally Elizabeth Thorne s’est particulièrement intéressée à la maladie du point de vue du patient, et plus spécifiquement à la façon dont il la comprend, afin de lui offrir les meilleurs soins possibles. La méthode de recherche qu’elle a développée, la description interprétative, fait autorité dans le milieu de la recherche. Professeure en demande, elle a enseigné dans plus de 15 pays. « Dans mon engagement, indique-t-elle, je me suis fait la championne d’une société de compassion et d’équité où tous sont encouragés à rechercher une vie qui ait du sens. »
10
sciences
le fil | le 15 juin 2017
en bref
Réseau de recherche en soins palliatifs et de fin de vie Le Réseau québécois de recherche en soins palliatifs et de fin de vie vient de voir le jour grâce à un appui de 1 M $ sur quatre ans du Fonds de recherche du Québec – Santé. Ce réseau regroupe environ 200 chercheurs, étudiants, administrateurs, professionnels et techniciens de recherche provenant de l’ensemble des universités québécoises. Ses objectifs sont de structurer et d’accroître la capacité de recherche, d’assurer le transfert des connaissances et de jouer un rôle de vigie scientifique dans le domaine des soins palliatifs et de fin de vie. De plus, le Réseau soutiendra la mise en œuvre du Plan de développement des soins palliatifs et de fin de vie du ministère de la Santé et des Services sociaux et, ultimement, contribuera à un accès équitable à des soins palliatifs de qualité dans le milieu de vie choisi par le patient et ses proches. Le médecin psychiatre Pierre Gagnon, professeur à la Faculté de pharmacie et directeur de l’Équipe de recherche Michel-Sarrazin en oncologie psychosociale et soins palliatifs, assure la direction de ce nouveau réseau.
Le nombre de revues potentiellement frauduleuses a explosé au cours des cinq dernières années. Les chercheurs, en particulier les jeunes qui constituent des cibles plus vulnérables, doivent être mieux informés de l’existence de ce phénomène et des risques qui y sont associés, estime Éric Mercier. photo Marc Robitaille
L’ère des fake news scientifiques est-elle arrivée ? La prolifération des revues frauduleuses menace l’intégrité de la science par Jean Hamann
Un outil pour évaluer la santé des océans au Canada Une équipe de chercheurs, dont font partie Rémi Daigle et Philippe Archambault, du Département de biologie et du centre de recherche Québec-Océan, vient de proposer, dans la revue PLOS ONE, une version canadienne de l’indice de santé des océans. Cet indice s’inspire d’un outil existant, l’OHI, qui repose sur dix objectifs à atteindre pour avoir un milieu sain et durable, favorable aux communautés humaines et naturelles. Les chercheurs ont adapté cet indice afin qu’il reflète les spécificités des trois océans qui bordent le Canada ainsi que les priorités de la population canadienne. Selon les calculs des chercheurs, l’indice canadien de santé des océans (COHI) est présentement de 72 points sur 100, une note jugée satisfaisante, mais laissant place à amélioration. Le COHI serait un outil de gestion très efficace pour établir des priorités à l’échelle nationale et un moyen de communiquer facilement les résultats des efforts au grand public, estiment les chercheurs.
En mai 2016, Éric Mercier, fellow à la Faculté de médecine, publiait pour la première fois un article scientifique dans lequel son nom figurait comme auteur de correspondance. L’article en question, paru dans la revue Injury, portait sur l’évaluation des traumatismes crâniens légers chez les personnes âgées. Dès le lendemain, il recevait un courriel l’invitant à être conférencier d’honneur dans un congrès international... sur l’obésité chez les enfants. Dans les mois qui ont suivi, des centaines de messages de la sorte ont atterri dans sa boîte courriel, l’incitant à publier ses recherches dans d’obscures revues scientifiques ou à présenter des communications dans de nébuleuses conférences aux quatre coins du monde. « Je n’ai pas été surpris outre mesure parce que je connaissais l’existence des revues et des conférences potentiellement prédatrices ou frauduleuses, ra conte le fellow de recherche en médecine d’urgence. Je n’ai répondu à aucun de ces courriels et je n’ai pas demandé que mon nom soit retiré des listes d’envoi parce que je voulais étudier ce phénomène et son ampleur sans intervenir dans le processus. » Dans les 12 mois qui ont suivi la parution de son article, Éric Mercier a reçu 502 courriels dont le contenu présentait les caractéristiques des revues et conférences potentiellement frauduleuses, telles que définies par deux spécialistes du domaine, Jeffrey Beall et James McCrostie. Le chercheur a précieusement conservé ces courriels, il les a passés au peigne fin et il a profité
du congrès annuel de l’Association canadienne des médecins d’urgence, qui se déroulait à Whistler la semaine dernière, pour présenter le fruit de ses analyses. Ces courriels contenaient 237 invitations pour publier un article et 210 invitations pour présenter une communication dans un congrès. Les autres messages l’invitaient à devenir membre d’un comité éditorial, éditeur en chef ou éditeur invité. « C’est beaucoup d’honneur après un seul article comme auteur de correspondance et tout cela aurait très bien paru dans mon curriculum vitae », fait-il observer. Les deux tiers de ces invitations n’avaient aucun lien avec son domaine de recherche. « Les organisations qui sont derrière ces courriels ne se donnent pas la peine de faire un tri très fin. Elles ajoutent sans doute les adresses courriel d’au teurs de correspondance à leur base de données et elles font des envois massifs qui ratissent très large. » D’ailleurs, contrairement à la plupart des nouvelles revues scientifiques qui sont très spécialisées, les revues frauduleuses sont plutôt généralistes. « Environ 71 % des revues qui m’ont contacté acceptent des articles dans tous les domaines des sciences. De plus, 70 % des messages rappellent avec insistance l’existence d’une date de tombée, sans doute pour nous inciter à passer à l’action rapidement, ce qui est étrange considérant que ces revues en ligne peuvent ajouter des articles au fur et à mesure qu’ils sont prêts. » Moins de 15 % des messages mentionnaient l’existence de
frais de publication et seulement 3 messages présentaient clairement la facture totale pour la publication d’un article. « Une personne qui s’engage dans la publication d’un article dans ces revues devra payer des frais inattendus à différentes étapes du processus. Une fois qu’elle a investi du temps et de l’argent dans un article, il devient difficile d’arrêter, surtout que plusieurs de ces éditeurs demandent que les droits d’auteur leur soient cédés dès la soumission du manuscrit. » Le phénomène serait moins pernicieux s’il s’agissait d’une supercherie totale, mais, malheureusement, ce n’est pas le cas. « Il y a apparence de crédibilité et de légitimité parce que les revues frau duleuses sont publiées sur le Web et la plupart des conférences ont véritablement lieu, souligne Éric Mercier. Le problème vient du fait qu’il n’y a aucun souci d’assurer la qualité et la fiabilité de l’information scientifique présentée dans ces revues ou dans ces conférences. » La multiplication des revues potentiellement frauduleuses observée depuis cinq ans – il y en aurait maintenant quelque 1 200 – constitue un problème pour plusieurs raisons, juge-t-il. La première est qu’il s’agit d’une arnaque dont la facture est acquittée à l’aide de fonds de recherche provenant essentiellement de fonds publics. La seconde est qu’elle brouille la valeur des publications et des communications scientifiques, qui sont les mesures étalons de l’excellence en recherche. « Les chercheurs, en particulier les jeunes ainsi que les chercheurs de certains pays émergents, subissent de grandes pressions pour publier, rappelle-t-il. Certains pourraient être tentés de se tourner vers des revues frauduleuses pour se constituer rapidement et à peu de frais une liste de publications enviable. » Enfin, la plus grande victime des revues frauduleuses est la science elle-même, estime Éric Mercier. En théorie, les études publiées dans des revues scientifiques sérieuses ont passé le test de la révision par les pairs. « Cela signifie qu’elles ont satisfait les exigences d’arbitres compétents, chargés de s’assurer que la recherche est fiable parce qu’elle a été faite selon des règles reconnues qui en garantissent la qualité. » Les révisions bâclées ou inexistantes des revues frauduleuses réduisent à néant cette assurance qualité. Le résultat : le volume grandissant d’articles publiés dans ces revues contamine le corpus de connaissances à partir duquel la science se construit. « Règle générale, les bases de données sérieuses comme Medline n’indexent pas ces revues, mais les moteurs de recherche comme Google le font. Bientôt, les personnes peu avisées ne seront plus en mesure de savoir ce qui est fiable et ce qui ne l’est pas, tout comme pour les fake news. » Il n’existe pas de solution simple au problème, reconnaît Éric Mercier. L’idée de diffuser sur Internet une liste des revues potentiellement prédatrices semble difficilement applicable. En janvier 2017, la liste noire dressée depuis 2010 par Jeffrey Beall, de l’Université du Colorado, a été supprimée du Web, sans doute par crainte de poursuites judiciaires. « Il faut éduquer les chercheurs, en particulier les jeunes qui constituent des cibles plus vulnérables. Il faut les informer de l’existence du phénomène et des risques qui y sont associés. Il faut aussi encourager tous les chercheurs à adopter une attitude responsable et éthique en ne publiant pas dans des revues po tentiellement frauduleuses. »
le fil | le 15 juin 2017
Savoir être à l’écoute
arts
11
en bref
Médecin psychiatre, poétesse et étudiante à la maîtrise en philosophie, Ouanessa Younsi conjugue son amour des mots et son amour des patients par Matthieu Dessureault Pour Ouanessa Younsi, l’art de soigner est d’abord et avant tout un acte d’amour. On ne peut être médecin si on n’aime pas. Certes, on peut prescrire des médicaments ou faire une chirurgie. Mais de telles actions n’auront de véritable sens que si elles sont posées avec amour. « Soigner est une variation du verbe aimer. […] La médecine exige techniques et connaissances, mais cela ne suffit pas, par ticulièrement en psychiatrie, où la relation est le cœur et le nœud », écrit-elle dans Soigner, aimer, un passionnant ouvrage qui retrace son parcours de soignante. Née en 1984 d’une mère québécoise et d’un père algérien, Ouanessa Younsi est diplômée d’un doctorat en médecine de l’Université Laval. Elle a été médecin p sychiatre à Sept-Îles et à Kuujjuaq, avant de s’établir à Montréal. Entre deux pa tients, elle publie poèmes et récits et participe à des lec tures et à des festivals de poésie. En plus de Soigner, aimer, on lui doit les recueils Prendre langue et Emprunter aux oiseaux, ainsi que le livre collectif Femmes rapaillées, qu’elle a codirigé.
La poésie permet à Ouanessa Younsi d’explorer son monde intérieur, un as pect indissociable de ses fonctions médicales. « L’écri ture, comme la psychiatrie, est un travail de connais sances de soi, de l’autre et de l’autre en soi. La poésie s’intéresse aux zones de vulnérabilité de l’être humain. Elle me permet d’aborder mes propres vulnérabilités, ce qui m’aide ensuite à accueillir celles des autres. Il n’y a pas d’écoute de l’autre s’il n’y a pas d’abord une écoute de soi », insiste-t-elle. Avec la psychiatrie, cette insatiable curieuse répond à son désir de faire avancer une « discipline en questionnement, qui donne lieu à beaucoup de débats et de possibilités de recherche ». Elle apprécie aussi le fait que ce domaine de la santé soit lié, directement ou pas, à d’autres disciplines des sciences humaines et sociales. Afin de pousser plus loin ses réflexions sur son métier, elle a entrepris des études en philosophie. Son mémoire de maîtrise porte sur la frontière entre la question du normal et celle du pathologique. « La philosophie me permet de remettre
Double célébration au MNBAQ
Entre deux patients, Ouanessa Younsi publie poèmes et récits dans diverses revues et participe à des lectures et à des festivals de poésie. photo François Mellet
en doute ma propre pratique de psychiatre, explique-t-elle. Comme clinicienne, on peut avoir l’impression qu’on fait certaines choses par habitude. Ce retour aux études est une façon de me décentrer et de trouver des réponses à mes questions. » Si elle a choisi l’Université Laval, c’est pour la flexibilité qu’offre son programme de cours à distance ainsi que pour son approche de la philosophie. « Avec sa faculté de
La poésie permet à Ouanessa Younsi d’explorer son monde intérieur, un aspect indissociable de ses fonctions médicales
Dans Soigner, aimer, un essai poétique publié aux éditions Mémoire d’encrier, l’auteure questionne la notion de soins, abordant des thèmes comme la maladie, la vulnérabilité, la psychose et la mort.
philosophie et sa chaire de recherche et d’enseignement La philosophie dans le monde actuel, l’Université présente une vision de la philosophie qui rejoint la mienne. Le facteur humain a également joué un rôle important dans mon choix : le professeur Thomas De Koninck m’a toujours inspirée. La Faculté était aussi très chaleureuse dans son accueil », raconte-t-elle. Lui aussi médecin et poète, le chargé d’enseignement clinique Jean Désy a connu Ouanessa Younsi alors qu’elle faisait ses études en médecine. Celui qui signe la préface de Soigner, aimer apprécie la vision du métier de psychiatre qu’elle véhicule. « Cette jeune femme croit en la valeur de l’humilité pour pratiquer la médecine, pour soigner les gens, mais surtout pour soigner des malades qui présentent des problèmes mentaux. La psychiatrie ne pourra jamais, même dans un avenir lointain, devenir une seule science. Les moyens techno scientifiques ou pharmaceutiques ne seront jamais suffisants pour contribuer à l’apaisement d’une âme souffrante. Ouanessa Younsi jongle aussi bien avec les éléments de l’univers poétique qu’avec ceux de la science médicale, ce qui constitue sa force. » Pour plus d’information sur l’ouvrage Soigner, aimer : memoiredencrier.com/ soigner-aimer-ouanessayounsi
Le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) célèbre en grand la Saint-JeanBaptiste et le premier anniversaire du pavillon Pierre-Lassonde. Dès le 24 juin, une série de soirées festives mettra à l’honneur diverses formes d’art. La première Nuit MNBAQ a été mise sous la responsabilité du Théâtre Rude Ingénierie. Les créateurs auront carte blanche pour transformer le pavillon de la Grande Allée en gigantesque œuvre d’art vivante. Habitué du LANTISS et porte-parole du dernier Festival de théâtre de l’Université Laval, Théâtre Rude Ingénierie est composé de Bruno Bouchard, artiste invité à l’École d’art, de Philippe Lessard Drolet et de Pascal Robitaille. Les Nuits MNBAQ se dérouleront les 24 juin, 28 octobre et 31 mars, dès 22 h, au pavillon Pierre-Lassonde. Pour plus d’information : mnbaq.org
Un autre regard sur la ville Imposteur, tel est le titre de la création des Malcommodes, un collectif d’étudiants en architecture choisi pour participer à l’évé nement Les passages insolites. Initiative de l’organisme EXMURO, ce parcours d’art public sera visible du 29 juin au 15 octobre dans le Vieux-Port et le Quartier Petit Champlain. À l’instar de plusieurs artistes professionnels, Les Malcommodes réaliseront une œuvre, que l’on pourra admirer à la Batterie royale. Au quai Renaud, derrière l’Espace 400e, se trouvera une installation de Carole Baillargeon. Cette œuvre sera prise d’assaut par une équipe de danseurs menée par Karine Ledoyen, chorégraphe et étudiante à la maîtrise en arts de la scène et de l’écran. Du 29 juin au 15 octobre, dans le Vieux-Port et le Quartier Petit Champlain. Pour plus d’information : exmuro.com
Fous de Bassan Jean Michel René, finissant au baccalauréat en arts visuels et médiatiques et lauréat du prix Inter/Le Lieu, expose ses créations au centre en art actuel Le Lieu. L’installation Les fous de Bassan nous plonge dans « un périple mythique où règne l’horizon ». Dans un décor tout en sobriété, des images nous amènent à la mer où l’on rencontre un homme qui imite les oiseaux. Jusqu’au 23 juin, au 345, rue du Pont. Pour plus d’information : inter-lelieu.org
actualités UL
en bref
Au Cap, le dernier jour de la mission en Afrique du Sud, la délégation de l’Université Laval prend la pose. Le groupe comprenait 13 agents de développement et 2 étudiants accompagnateurs. photo Missions commerciales
Mission accomplie ! Au mois de mai, le programme des missions commerciales de la Faculté des sciences de l’administration a délégué 42 étudiants en Afrique du Sud, en Colombie et en Inde comme représentants d’entreprises québécoises. Ces étudiants sont inscrits, entre autres, en administration, en études internationales, en droit et en génie. Durant trois semaines, ils ont exploré à peu de frais de nouveaux marchés pour leurs clients respectifs. Ils ont offert un service de niveau professionnel, sur mesure et à prix très concurrentiel. En retour, ces agents de développement international ont acquis une expérience professionnelle tout en voyageant. En 21 ans d’existence, les missions commerciales ont attiré plus de 650 étudiants. Ceux-ci ont représenté un nombre équivalent d’entreprises dans 18 pays sur 4 continents.
Le Fil papier fait relâche !
photo Marc Robitaille
12
le fi l | le 15 juin 2017
À tous les étudiants et employés de l’Université, l’équipe du Fil tient à vous souhaiter un très bel été ! Bien que l’édition papier du Fil fasse relâche, le site Web du Fil continuera de vous informer de l’actualité universitaire tout au long de l’été. L’édition papier sera de retour le 31 août. www.lefi l.ula.val.ca
1914
Pour plus d’information sur les missions commerciales 2017, lisez l’article d’Yvon Larose à l’adresse suivante : bit.ly/2rWrGuR
Haïti et la mémoire de l’esclavage Ayant vécu longtemps sous le joug de l’esclavage, Haïti a acquis son indépendance en 1804, devenant ainsi la première république noire indépendante au monde. Le peuple haïtien doit-il valoriser ce passé esclavagiste et la fierté de s’être libéré du colonisateur ou, au contraire, éclipser de sa mémoire cette douloureuse période historique ? Voilà quelquesunes des questions que pose Jean Ronald Augustin dans sa thèse de doctorat en ethnologie et patrimoine. Pour cette étude réalisée sous la direction de Laurier Turgeon, professeur au Département des sciences historiques, ce natif de Jérémie, en Haïti, a reçu récemment le prestigieux Prix de thèse du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage décerné par la France. Sa recherche a pour titre Mémoire de l’esclavage en Haïti. Entrecroisement des mémoires et enjeux de la patrimonialisation. Jean Ronald Augustin est aujourd’hui enseignant-chercheur à l’Université d’État d’Haïti. Pour consulter l’article en ligne : www.lefil.ulaval.ca/triste-memoire-dhaiti/
1
2
Marie Sirois devint, en 1904, la première femme diplômée de l’histoire de l’Université Laval. Sur la photo, en 1914, on la voit avec Henri et Jeanne, deux de ses six enfants. Pratiquement 100 ans plus tard, soit le 15 juin 2003, sa petite-fi lle, Hélène Boivin, recevait à son tour son diplôme des mains du recteur Michel Pigeon. En mars 2010, jour du centenaire de la Journée internationale des femmes, l’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS) tenait une cérémonie spéciale à la mémoire de Marie Sirois. À cette occasion, Hélène Boivin, petite-fi lle de Marie Sirois, avait reçu un portrait peint sur toile de sa grand-mère, réalisé par l’artiste Louise Jobin, fait à partir d’une photo d’archive. La toile est installée avec une plaque commémorative à l’entrée de la salle du conseil de la maison Marie-Sirois, où sont les bureaux de l’AELIÉ S. La salle porte depuis le nom de salle Marie-Sirois. Pour en savoir plus sur cette nouvelle : bit.ly/2rhsDeD 1. photo Division de la gestion des documents administratifs et des archives de l’Université Laval, Fonds Luc Lacourcière, photographe Livernois. 2. Marc Robitaille
vie étudiante
le fil | le 15 juin 2017
13
Mon projet nordique ! Deux doctorantes de l’Université Laval remportent un séjour à Reykjavik, en Islande, où elles iront présenter leurs travaux de recherche par Brigitte Trudel C’est le 6 juin, à l’issue de la Journée de la science 2017 de l’Institut nordique du Québec (INQ), que Barbara Vuillaume et Julie Ducrocq ont appris la bonne nouvelle. Ce jour-là, toutes deux, ainsi que 21 représentants et représentantes de partout dans la province, dont 13 de l’Université Laval, prenaient part à la finale du concours Mon projet nordique mené dans le cadre de l’événement. Tenue au Musée de la civilisation, la compétition était ouverte à tous les doctorants et doctorantes du Québec dont les études portent sur le domaine de la recherche nordique. Elle consistait pour les participants à présenter publiquement et devant jury leur projet de recherche en cinq minutes, appuyés par un maximum de 10 diapositives. À la suite des délibérations, six gagnants ont été retenus, parmi lesquels les deux représentantes du campus. Ces gagnants prendront part en octobre prochain, à Reykjavik, en Islande, à l’assemblée annuelle d’Arctic Circle. Cette organisation internationale représente la plus importante plateforme d’échanges et de collabo ration en ce qui a trait à l’avenir de l’Arctique. Durant ce rendez-vous, les étudiants sélectionnés présenteront leur thèse aux côtés de six doctorants scandinaves. Des activités de réseautage seront également organisées.
« Je suis très heureuse, c’est un rêve de petite fille d’aller dans ce pays !, s’est exclamé Barbara Vuillaume à l’annonce de sa victoire. La jeune femme d’origine française qui, depuis deux ans, poursuit des études de doctorat en biologie a choisi l’Université L av a l p o u r a s s e o i r s e s recherches. Plus spécifiquement, elle désirait se joindre à l’équipe du professeur Steeve Côté, titulaire du programme Caribou Ungava qui se spécialise dans l’étude et l’ob servation du caribou migrateur. La thèse de Barbara Vuillaume porte sur la survie des faons dans cette population et sur les déterminants de la survie annuelle des caribous selon l’âge et le sexe. « Le caribou est un animal fascinant, presque mythique, relate-t-elle pour expliquer son intérêt. De plus, sa présence a de fortes répercussions sur les habitants des régions nordiques. » Celle à qui il tardait de contacter sa famille de l’autre côté de l’Atlantique pour partager son enthousiasme con sidère que le concours et ses exigences représentaient une très belle expérience de pratique pour se préparer à d’au tres activités de présentation et à d’éventuelles conférences. « Quant à la perspective d’aller en tant qu’étudiante représenter devant une assemblée scientifique un organisme du calibre de l’INQ, ce n’est pas rien. Je suis touchée qu’on nous fasse confiance », confie-t-elle.
Barbara Vuillaume et Julie Ducrocq. photos INQ / Amélie Breton
La compétition était ouverte à tous les doctorants et doctorantes du Québec dont les études portent sur le domaine de la recherche nordique La seconde lauréate de l’Université, Julie Ducrocq, a, pour sa part, déjà séjourné en Islande. L’étudiante en deuxième année du doctorat en épidémiologie était ravie à l’idée de retourner dans ce lieu dont elle garde un excellent souvenir. « Mais surtout, j’apprécie d’avoir été choisie pour la visibilité que cela procure à l’équipe dont je fais partie », estime- t-elle. Julie Ducrocq est liée à la Chaire de recherche Nasivvik en approches écosystémiques de la santé nordique, dont la titulaire est la professeure Mélanie Lemire du Département de médecine sociale et préventive. La chercheuse étudie les maladies infectieuses et parasitaires en lien avec certaines pratiques traditionnelles inuites comme la manipulation des carcasses animales et l’alimentation à base de viande crue ou peu cuite. « L’idée n’est surtout pas de remettre en question ces pratiques, précise-t-elle. Notre approche est basée avant tout sur les besoins locaux. Nous visons la santé et le mieux-être des populations nordiques sans rien imposer, mais en fonctionnant plutôt à partir de leurs besoins et de leurs deman des. L’aspect participatif est essentiel dans nos travaux. » Cette vision de la recherche – celle liée à une science qui répond aux att entes des populations plutôt qu’aux prérogatives des laboratoires –, la doctorante y croit et se dit emballée d’aller la mettre en valeur à l’international. « Nous avons au Québec des pratiques innovantes qui v alent la peine d’être partagées à plus large échelle », assuret-elle.
Sur l’île de São Miguel, les excursionnistes ont pu contempler l’intérieur d’une vaste dépression, ou caldeira. photo Marjorie Lapointe-Aubert
Terre de volcans En mai, durant deux semaines, 18 étudiantes et étudiants se sont émerveillés devant les beautés géologiques des Açores par Yvon Larose Il y a eu l’Islande en 2011, l’Écosse en 2013 et les petites Antilles en 2015. Cette fois, les étudiants inscrits au cours Excursion géologique ont jeté leur dévolu sur les Açores, un archipel de l’océan Atlantique particulièrement remarquable sur le plan géologique. Propriété du Portugal, composées de 9 îles, les Açores sont situées à plus de 1 500 kilomètres à l’ouest de Lisbonne. Les 18 étudiantes et étudiants de 3e et de 4e année du baccalauréat en génie géologique ont effectué leur voyage durant deux semaines en mai. « Plusieurs destinations ont été considérées lors du dé marrage du projet, telles que la Grèce, l’Argentine et Hawaï, explique Marjorie Lapointe-Aubert, étudiante de 3e année au baccalauréat en génie géologique et amatrice de nature sauvage et de grands espaces. Notre professeur Benoît Fournier avait visité les Açores à plusieurs reprises pour ses travaux de recherche. Il nous a fait découvrir cette destination et ses multiples attraits géologiques et de géo-ingénierie. » Les 9 îles de l’archipel se situent à la rencontre de trois plaques tectoniques, d’où leur origine volcanique. Sur les quelque 1 700 volcans répertoriés, 9 sont encore actifs. Environ 250 000 personnes habitent ce territoire de plus de 2 300 kilomètres carrés. Selon l’étudiante, la géo logie y est très différente de celle du Québec. Lacs de cratère, fumerolles, sources thermales bouillantes, tunnels de lave et autres caldeiras : les phénomènes géologiques étonnants abondent dans cette région. « Les fumerolles et les sources thermales de la région de Furnas sont effectivement spectaculaires, affirme Marjorie LapointeAubert. La vue de flaques et d’étangs d’eau, bouillant à quelques centimètres de nos pieds, est assez surprenante. La visite de Gruta das Torres, sur l’île de Pico, a permis au groupe d’observer des laves lors d’une descente guidée dans le plus long tunnel de lave des Açores. Une activité fort impressionnante ! » Selon l’étudiante, chacune des îles a sa « personnalité ». Les excursionnistes en ont visité quatre, soit São Miguel, São Jorge, Pico et Faial. São Miguel est la plus
grande et la plus peuplée. « En quelques minutes, indique-t-elle, on passe d’un environnement urbain à un sentier à couper le souffle qui longe la crête d’une vaste dépression, une caldeira. On a également pu faire une visite fort intéressante de la vieille ville afin d’y observer les différentes pierres de construction. » À São Jorge, les étudiants ont notamment visité une carrière de basalte, où ils ont pu observer des coulées de lave successives. Sur l’île de Pico, les excursionnistes ont escaladé le volcan du même nom qui culmine à plus de 2 300 mètres. « Quant à Faial, souligne Marjorie Lapointe-Aubert, elle nous a fait réfléchir à la vie insulaire, le volcan Capelinhos ayant formé un cap dans l’ouest de l’île il y a à peine 60 ans. » Les étudiants ont visité un observatoire de volcanologie chargé de surveiller l’activité sismique des îles. Ils sont aussi entrés dans une centrale géothermique. « J’ai été captivée, dit-elle, par la façon dont les Açoréens font usage de sources d’énergie propres et renouvelables. » Sur l’île de São Miguel, un ingénieur local leur a fait visiter les endroits où ont eu lieu divers mouvements de terrain. « Cette menace plane constamment audessus des habitants et des infrastructures, soutient l’étudiante. Des glissements de terrain de grande envergure ont laissé des cicatrices profondes dans le paysage. » Excursion géologique est un cours préparé par les é tudiants pour les étudiants. Aucun enseignement n’est donné par un professeur. Les étudiants forment un groupe, choisissent la dest ination, recrutent un professeur accompagnateur, planifient les aspects pédagogiques et logistiques, effectuent les demandes de commandites et organisent les acti vités de financement. La préparation comprend aussi la réalisation, par les étudiants, d’un livre-guide. Cette année, l’ouvrage cont enait une centaine de pages sur la géologie des Açores et sur les itinéraires détaillés de chaque journée du voyage. Trois crédits sont accordés aux participants au retour. L’éva luation des étudiants par le professeur accompagnateur repose sur des projets de synthèse.
14
archéologie
le fil | le 15 juin 2017
Sur les parois rocheuses du passé Adelphine Bonneau a contribué à la datation précise de peintures rupestres vieilles de plus de 5 000 ans dans le sud de l’Afrique par Yvon Larose Pour la première fois, une équipe d’archéologues a réussi à dater de manière fiable des peintures réalisées il y a plus de 5 000 ans sur des parois rocheuses du sud de l’Afrique. La nouvelle a paru en mai dans la revue Nature. L’article journalis tique faisait suite à la récente parution d’un article scientifique dans la revue savante Antiquity. « L’étude sur le terrain a été effectuée durant mon doctorat par une équipe de recherche que je dirigeais, explique Adelphine Bonneau, ac tuellement chercheuse post doctorale au Laboratoire d’archéologie historique de l’Université Laval et auteure principale de l’article. Nous avons étudié une soixantaine de sites en Afrique du Sud, au Lesotho et au Botswana. Nous avons daté 14 sites dans des lieux isolés, des abris sous roche dont les renfoncements ont relativement bien protégé les peintures au cours des siècles. Les peintures monochromes et polychromes datées ont 5 700 ans pour les plus an ciennes. Les artistes appartenaient au peuple San, des chasseurs-cueilleurs. » Dans le sud de l’Afrique, déterminer l’âge précis d’une peinture préhistorique a toujours représenté un défi pour les archéologues. Après une aussi longue pé riode de temps, des contaminants, comme des bactéries, ou des altérations dues aux intempéries, notamment l’oxalate de calcium, sorte de vernis naturel, de couche protectrice, ont
recouvert la peinture. Si les contaminants comprennent du carbone, celui-ci peut nuire à la procédure de datation qui se fait à l’aide de carbone 14. Par ailleurs, la peinture elle-même peut ne pas contenir suffisamment de carbone pour la datation, considérant la pauvreté de cet élément dans la peinture noire employée. Les chercheurs ont innové en définissant des protocoles rigoureux. Leur approche touchait à la collecte des échantillons, à la caractérisation des échantillons de peinture et à la préparation en vue de la datation au carbone 14. Ces étapes se sont déroulées entre les sites préhistoriques et des labora toires d’Afrique du Sud, d’Angleterre et du Québec. D’abord, on a prélevé de minuscules échantillons, de la taille d’une tête d’épingle, inférieurs à un millimètre carré. Le prélèvement allait de la surface à la couche de peinture. Ensuite, on a dé terminé leur composition physico-chimique en laboratoire. S’il y avait présence de carbone, on allait de l’avant sur le terrain en prélevant un plus grand échantillon pour analyse. L’étape suivante a consisté à débarrasser la peinture de ses contaminants de surface. Ne restait alors que la datation, qui s’est effectuée à l’Université d’Oxford. Adelphine Bonneau était membre du Groupe de recherche en archéométrie de l’Université Laval. À ce titre, elle a pu utiliser, pour une partie de ses analyses,
Au Lesotho, Adelphine Bonneau prélève un échantillon de peinture rupestre pour sa datation par le radiocarbone. photo David Pearce
des instruments sophistiqués au Laboratoire de micro analyse du Département de géologie et de génie géologique. Un de ces instruments était le spectromètre Raman. Un autre était le microscope à balayage électronique. « Je voulais comprendre comment les artistes San avaient travaillé leurs matières premières, souligne-t-elle. Les grains qui composaient la peinture étaient-ils fins et homogènes ? J’ai aussi pu déterminer quels éléments chimiques se trouvaient dans l’échantillon, notamment l’oxyde de fer pour les rouges et les jaunes. » Les couleurs dominantes sont le rouge, le jaune et le blanc, ainsi qu’un peu de noir. « Le rouge et le jaune adhèrent particulièrement bien et longtemps à une
paroi rocheuse, indique la postdoctorante. Pour leur palette, les artistes San savaient quoi aller chercher. Il existait plusieurs argiles différentes pour les nuances de rouge. Le blanc provenait d’argile blanc, mais aussi de la craie et du plâtre. Le noir, lui, était tiré du charbon, de la suie et de la graisse brûlée. » Sur les parois rocheuses étudiées, les artistes du lointain passé ont représenté différentes espèces animales de la savane, en particulier des antilopes appelées élands. Des formes humaines, vraisemblablement des chamans, sont également reconnaissables. « On va de la figure humaine de 3 centimètres de haut à des animaux de 5 mètres de long par 3 mètres de haut, dit-elle.
Adelphine Bonneau prélève un échantillon de peinture rupestre pour la caractérisation de ses propriétés physico-chimiques. photo David Pearce
Sur un même site, une scène toute petite côtoie un énorme éland de 2 mètres de long. C’est très épars et très hétérogène. On voit également
plein de superpositions de couches de peinture. À certains endroits, on compte 5 ou 6 peintures les unes sur les autres. »
La postdoctorante a effectué une partie de ses analyses dans un laboratoire du Département de géologie et de génie géologique
Ce panneau de peintures a été réalisé par les San sur un des sites sud-africains étudiés. photo Adelphine Bonneau
Représentation d’un éland et de figures humaines sur un site d’Afrique du Sud peint par les San. photo Adelphine Bonneau
sports
le fil | le 15 juin 2017
Alexandre Leclerc et le Rouge et Or seront à nouveau les hôtes d’une série de rencontres contre des formations américaines de la NCAA. photo Mathieu Bélanger
Le basketball de retour au PEPS en août C’est devenu une tradition : les équipes de basketball Rouge et Or recevront la visite d’équipes américaines à l’amphithéâtre-gymnase Desjardins – Université Laval par Stéphane Jobin Les équipes Rouge et Or disputeront quatre parties au mois d’août contre des formations de la National Collegiate Athletic Association (NCAA). Ces rencontres préparatoires permettent aux formations masculine et féminine de reprendre la forme après la pause estivale. L’ é q u i p e f é m i n i n e d e Guillaume Giroux disputera un premier match le samedi 5 août, à 15 h, contre les
Jaguars de l’University of South Alabama. Faisant partie de l’association Sun Belt de la première division de la NCAA, les Jaguars ont obtenu, l’an passé, une fiche de 11 victoires et de 20 défaites, et elles se sont inclinées au second tour des séries éliminatoires. Une semaine plus tard, soit le 13 août, à 15 h, les femmes du Rouge et Or rencontreront les Dragons de la Tiffin University, membres de
l’association Great Lakes Intercollegiate Athletic de la deuxième division de la NCAA. En 2016-2017, cette petite université de 5 000 étudiants, située en Ohio, a terminé la saison avec un dossier de 6 gains contre 19 revers. L e R o u g e e t O r, v i c e - champion canadien, avait remporté deux victoires en autant de sorties l’an passé face à des équipes américaines. L’Université Laval
avait gagné par la marque de 68-59 contre la Seton Hall University, puis avait vaincu l’University of Akron par 79-73. Les deux matchs avaient eu lieu dans la région montréalaise. Du côté des hommes, deux parties sont également prévues au calendrier. D’abord, les étudiants-athlètes entraînés par Jacques Paiement Jr accueilleront les Tigers de la Towson University le mercredi 9 août, d è s 19 h . M e m b r e s d e l a Colonial Athletic Association de la première division, les Tigers ont connu une excellente saison l’année dernière, obtenant une fiche de 20 victoires et de 13 défaites. La Towson Uni versity a été évincé des séries éliminatoires au deuxième tour par l’University of Charleston. Enfin, les Wildcats de l’University of New Hampshire seront au PEPS le dimanche 20 août, à 15 h. Au sein de l’association America East de la première division, les Wildcats ont, eux aussi, eu une bonne année en 2016-2017 avec un total de 20 gains contre 12 échecs. En séries éliminatoires, cette université a été défaite par l’University of Vermont au second tour. Il y a un peu plus d’un an, au PEPS, le Rouge et Or avait remporté la première victoire de son histoire face à une équipe de première division de la NCAA. L’Université Laval avait en effet remporté une victoire contre la Florida Agricultural & Mechanical University par le score de 87-74. Quelques jours plus tôt, l’Université Laval avait été battue de justesse (64-62) par l’University of Arkansas at Pine Bluff. Les billets pour toutes ces rencontres sont disponibles à la billetterie du Rouge et Or au 418 656-PEPS.
Campus dynamique
15
en bref
Un défi de taille attend Vicente Parraguirre et le club de volleyball Rouge et Or lors du prochain Challenge SSQ au PEPS. photo Yan Doublet
Volleyball Rouge et Or De la grande visite est attendue au PEPS pour le 26e Challenge SSQ, qui se tiendra les 29 et 30 septembre à l’amphithéâtregymnase Desjardins – Université Laval. Vainqueurs du plus récent Championnat canadien de volleyball masculin U SPORTS, les Spartans de la Trinity Western University se mesureront à l’équipe masculine Rouge et Or. Les hommes entraînés par Pascal Clément, qui ont conclu ce tournoi national au sixième rang, auront donc un défi de taille pour amorcer la saison 2017-2018. L’équipe féminine, pour sa part, affrontera la Wolfpack de l’Université ThompsonRivers, qui a terminé sixième de la section Canada-Ouest l’an dernier. Ce sera le début d’une saison toute spéciale pour l’équipe de l’entraîneur-chef Olivier Caron, qui sera l’hôtesse du Championnat canadien U SPORTS au PEPS du 16 au 18 mars 2018.
Pour garder la forme ! Votre horaire est chargé, mais vous avez quelques midis et fins de journée libres ? Alors, profitez dès maintenant des séances à la pièce du PEPS ! Parfaites pour ceux et celles qui ne veulent pas s’engager dans un cours de plusieurs semaines, les séances à la pièce permettent de varier l’entraînement tout en procurant une dépense physique importante. Si vous aimez toucher à tout, cette formule est tout indiquée pour vous ! Zumba, Zumba step, cardio abdos, cardio fit, cardio militaire, muscumax sont quelquesunes des activités au programme cet été. Plusieurs séances sont offertes chaque semaine. Consultez l’horaire dans la section « activités libres » sur le peps.ulaval.ca.
Emplois à la piscine
Le 1er juin, la Classique de golf Rouge et Or et la Randonnée à vélo Rouge et Or ont permis d’amasser 54 300 $ pour le Fonds Rouge et Or. De gauche à droite : Christian Gagnon, directeur du Service des activités sportives (SAS), Marc Ruest, directeur général de l’Hôtel Le Concorde Québec, Manon Fortin, directrice des opérations de l’Hôtel Universel Québec et présidente d’honneur de la Classique de golf, Sylvain Ouellet, vice-président Est du Québec et directeur général chez GDI Services aux immeubles et coprésident d’honneur de la Randonnée à vélo, Sarah-Anne Brault, membre de l’équipe canadienne de triathlon aux Jeux olympiques de Rio 2016 et coprésidente d’honneur de la Randonnée à vélo, Josée Germain, vice-rectrice à l’administration et aux finances de l’Université Laval, Julie Dionne, directrice adjointe du SAS et responsable du programme Rouge et Or, et Daniel Veilleux, directeur-adjoint à la programmation et aux communications du SAS. photo Nathalie Martin
Le PEPS recherche activement des candidats pour combler certains postes dans son équipe de moniteurs et de sauveteurs pendant l’été. Travailler au PEPS, c’est profiter d’un environnement exceptionnel ! Si vous détenez un brevet de sauveteur national de la Société de sauvetage du Québec ou un brevet de moniteur de sécurité aquatique de la Croix-Rouge, communiquez avec caroline.gilbert@sas.ulaval.ca ou consultez la section « emplois offerts » sur le peps.ulaval.ca.
16
au fil de la semaine
29/07
le fil | le 15 juin 2017
Concerts en forêt Cette année encore, la Forêt Montmorency présente sa série de concerts fauniques. Ces spectacles inédits, en plein cœur des bois, visent à mettre en valeur les sons de la forêt boréale et de sa faune. Interprétés par des musiciens installés sur des canots sur le lac Bédard, ces concerts donnés à la lueur de la lune, des étoiles et de quelques chandelles vous offrent à la fois un tableau féérique et une musique originale mettant en vedette loups, orignaux, plongeons huards, bruants, grives des bois, etc. D’une durée de 90 minutes, ces prestations musicales, qui bénéficient d’un site à l’acoustique exceptionnelle, sont assurément une expérience unique à ne pas manquer. Tous les samedis du 29 juillet au 2 septembre, à 20 h, à la Forêt Montmorency. Vous pouvez réserver votre place au 418 656-2034. Pour visionner la vidéo sur les concerts fauniques : bit.ly/2rxn4rE. Pour obtenir plus d’information sur ces concerts : bit.ly/2t3C2rj
15/06
15/06
Voulez-vous étudier le Nord ? Plusieurs aspects de la nordicité peuvent être approfondis dans maintes disciplines. Le projet Sentinelle Nord, qui vise la transdisciplinarité et la collaboration entre des chercheurs des sciences naturelles, humaines et sociales, regroupe donc des experts d’horizons variés. Afin de présenter aux étudiants quelques travaux menés dans le cadre de ce projet, les professeurs René Therrien, du Département de géologie et de génie géologique, Louis J. Dubé, du Départe ment de physique, de génie physique et d’optique, et Leslie Rusch, du Départe ment de génie électrique et de génie informatique, décriront des possibilités d’études et de recherche dans le chantier « Décoder les interrelations entre systèmes complexes du Nord ». Jeudi 15 juin, à 15 h, à l’Espace Jardin (cafétéria ouest) du pavillon AlphonseDesjardins. Pour en savoir plus sur Sentinelle Nord : www.ulaval.ca/sentinellenord.html
16/06
20/06
11/07
Salir et encenser Internet sur les médias des objets sociaux L’émergence de l’Internet
La musique de Bach au musée
Petite pause santé
L’homme qui plantait des arbres
Le capital symbolique d’une organisation peut être profondément déterminé par ce qui s’écrit sur les médias sociaux. Dans un tel contexte, quelles sont les bonnes pratiques à adopter pour profiter de la communication numérique ? C’est à cette question que répond l’ouvrage collectif E-réputation et influenceurs dans les mé dias sociaux, sous la direction de trois professeurs du Département d’information et de communi cation, Francine Charest, Alain Lavigne et Charles Moumouni. Lors du lan cement de ce livre, vous pourrez discuter avec des experts de la construction et de la définition des dy namiques d’e-réputation et d’influences, des cadres juridiques et des enjeux liés aux communautés virtuelles.
Le Musée de l’Amérique francophone présente le concert Une soirée musicale chez Bach, qui vous fera découvrir quelquesunes des plus belles cantates profanes du compo siteur allemand. Ce spectacle mettra, entre autres, en vedette l’artiste invitée Anne Thivierge, qui en seigne la flûte traversière à la Faculté de musique. Au cours de ce concert, sous la direction artistique de Mélisande Corriveau et la direction musicale d’Eric Milnes, vous pourrez entendre des extraits de la Cantate du café, d’une des cantates italiennes et d’une cantate composée pour un mariage à Köthen.
Jeudi 15 juin, de 18 h à 20 h, à la Librairie Pantoute (1100, rue Saint-Jean).
16/06
des objets (IoT) permet à l’intégration basée sur le réseau de s’immiscer dans tous les aspects des systèmes sociaux et d’ingénierie. Grâce à un faible coût et à une puissance accrue des dispositifs capables de communiquer, l’IoT promet d’augmenter considérablement la capacité à intégrer l’intelligence dans l’envi ronnement. Pour approfondir divers aspects de l’IoT, l’Institut technologies de l’information et sociétés invite Anuyra Jayasumana, professeur à l’Université d’État du Colorado, à présenter la conférence « L’in ternet des objets : une technologie omniprésente pour l’innovation ». Dans cette communication présentée en anglais, le conférencier s’attardera, entre autres, sur les différents moyens de combler le fossé entre les univers physiques et numériques, dont les normes de réseautage, les plateformes matérielles et les logiciels.
Jeudi 16 juin, à 19 h, à la Chapelle du Musée de l’Amérique francophone (2, côte de la Fabrique). Pour plus d’information : www.mcq.org/fr/ activite ?id=610659
Cet été, sortez de vos bureaux ou de vos labo ratoires et parcourez les magnifiques sentiers du campus en compagnie de vos collègues de travail ! Le Club de marche UL vous invite à vous joindre à ses adeptes pour profiter d’une pause santé bien méritée. Exclusivement réservée aux employés de l’Université, cette activité permet de bouger et de rencontrer des personnes issues des divers services et facultés de l’Université. D’une durée de 25 mi nutes, cette marche est offerte gratuitement par Mon équilibre UL. Tous les mardis de l’été. Départ à 12 h 30 à l’espace piétonnier entre les pavillons Charles-De Koninck et des Sciences de l’éducation. Pour en savoir plus : www. lefil.ulaval.ca/suis-dd-habitudes-de-vie/. Pour découvrir les sentiers de marche sur le campus : peps.ulaval. ca/trajets-de-marche/
Jeudi 16 juin, à 11 h, au local 3379 du pavillon Adrien-Pouliot. Entrée libre.
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca
En 2015, l’Université Laval est devenue la première université québécoise et la première au Canada à présenter, sans y être obligée par une loi provinciale, un bilan nul de ses émissions de gaz à effet de serre (GES). L’établissement a atteint cette carboneutralité en réduisant massivement à la source ses émissions de GES et en les com pensant par des actions concrètes. L’une de ces actions est la plantation d’arbres à la Forêt Mont morency. Vous êtes convié à collaborer à l’effort collectif de l’Université en participant à la prochaine activité de plantation d’arbres dans cette forêt. Mardi 11 juillet. Un autobus partira à 9 h du campus et ramènera les participants vers 16 h. Pour vous inscrire : www.surveymonkey.com/ r/MHML2DW