Le Fil 23 novembre 2017

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Mieux dépister les trisomies p3

Campus symphonique p7

Volume 53, numéro 11 23 novembre 2017

Leaders de l’avenir

L’Université Laval remet 90 nouvelles Bourses de leadership et développement durable à autant d’étudiantes et d’étudiants inspirants et engagés socialement. p8-9


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recherche

en bref

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L’effet Angelina Jolie La sortie publique de la vedette américaine en 2013 aurait fait exploser la demande pour les tests génétiques de cancer du sein par Jean Hamann

Symposium GRH sur le campus Le seizième Symposium Gestion des ressources humaines s’est déroulé sur le campus du 17 au 19 novembre. Cette compétition interuniversitaire annuelle, organisée cette année par l’Université Laval, a attiré sept délégations québécoises, soit celles de HEC Montréal, de l’UQAM, de l’UQO, de l’UQTR et des universités Concordia, de Sherbrooke et Laval. Les participants ont mis de l’avant leurs connaissances, leur savoir-faire en gestion des ressources humaines, leur esprit d’analyse et leurs habiletés communicationnelles. Quatre volets étaient au programme : scolaire, sports, participation et contribution. Le volet scolaire comprenait des études de cas ainsi qu’un jeu-questionnaire. L’équipe de l’Université Laval a terminé au deuxième rang pour cette dernière activité. Un article plus élaboré sur le Symposium paraîtra le 30 novembre dans Le Fil. photo Pierre Yves Laroche / Voltaic Photo

Le Chœur des aînés présente « Noël des cinq continents » Fier de souligner son trentième anniversaire, le Chœur des aînés de l’Université Laval offrira trois concerts de Noël, dont un sur le campus, dans un esprit particulièrement pétillant ! Sous la direction de Chantal Masson-Bourque, professeure émérite de la Faculté de musique, quelque 70 choristes vous offriront un bouquet de chansons d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs. Au cours de ses 30 ans d’existence, le Chœur des aînés a chanté en une vingtaine de langues, a présenté quelque 155 concerts, notamment dans des églises, dans des résidences pour personnes âgées et pour des organismes sans but lucratif.

La demande pour des tests de dépistage génétique du cancer du sein a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie aux États-Unis. Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer cette hausse et des chercheurs de l’Université Laval semblent avoir visé juste en proposant une explication inédite : l’existence d’un effet Angelina Jolie. C’est la conclusion qui s’impose au terme de trois communications parues au cours des dernières semaines dans l’American Journal of Preventive Medicine (AJPM). L’histoire commence en juin 2017 alors que l’équipe du professeur Fangjian Guo de l’Université du Texas publie dans cette revue scientifique une étude montrant l’évolution du profil des femmes qui ont demandé un test BRCA entre 2004 et 2014 aux États-Unis. Pendant la plus grande partie de cette décennie, ces tests ont surtout servi dans des cas de femmes déjà atteintes de cancer afin, notamment, de guider les choix de traitements. À partir de 2013 toutefois, ces tests sont devenus majoritairement utilisés par des femmes qui n’avaient jamais eu le cancer. Les chercheurs texans ont avancé trois hypothèses pour expliquer la hausse globale de la demande et l’évolution du profil des utilisatrices américaines : une baisse du coût des tests, une confidentialité accrue de l’information génétique et un marketing direct de ces tests auprès de la population et des médecins. « Ces explications sont plausibles, mais il nous a semblé qu’un autre élément avait pu contribuer à cette évolution, commente Hermann Nabi, du Centre

Le journal de la communauté universitaire

Le concert qui aura lieu sur le campus se tiendra le dimanche 3 décembre, à 14 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Pour plus d’information sur l’ensemble des concerts : choeurdesaines.ulaval.ca/wp/

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

de recherche du CHU de Québec – Université Laval. C’est la sortie publique d’Angelina Jolie en 2013. » On se rappellera que, le 14 mai 2013, Angelina Jolie annonçait, dans une entrevue au New York Times, qu’elle avait subi une double mastectomie en raison des nombreux cas de cancer du sein dans sa famille et parce qu’elle était porteuse d’une mutation dans le gène BRCA1. Entre 5 % et 10 % des cas de cancer du sein et entre 10 % et 18 % des cas de cancer de l’ovaire sont liés à des mutations dans les gènes BRCA. Les femmes qui sont porteuses de mutations dans ces gènes ont un risque de cancer de l’ovaire 10 fois plus élevé et un risque de cancer du sein de 5 à 8 fois plus élevé que les femmes non porteuses. Pour déterminer si l’hypothèse d’un effet Angelina Jolie tenait la route, Hermann Nabi, Michel Dorval, de la Faculté de pharmacie, et Jocelyne Chiquette et Jacques Simard, de la Faculté de médecine, ont réanalysé les données de l’équipe texane. Leurs observations, publiées récemment dans l’AJPM, révèlent qu’il y a effectivement eu une accélération de la demande de tests BRCA entre 2012 et 2014. Pendant que le nombre de tests doublait chez les femmes at teintes de cancer, il triplait chez celles qui en étaient exemptes. C’est aussi en 2013 que, pour la première fois, le pourcentage de tests demandés par des femmes sans cancer dépassait la barre du 50 %. Les chercheurs texans n’ont pas fait la sourde oreille à cette idée. Une nouvelle analyse de leurs données, segmentées par mois plutôt que par année, a confirmé que la

hausse rapide des demandes de tests BRCA est survenue après la sortie médiatique d’Angelina Jolie. Cette hausse a été immédiate chez les femmes ayant des proches qui ont eu un cancer et elle s’est amorcée quelques semaines plus tard chez celles sans antécédents familiaux. « La croissance de la demande s’est un peu atténuée depuis, mais elle reste plus forte qu’avant mai 2013 », souligne le professeur Nabi. L’effet Angelina Jolie s’est également fait sentir ailleurs dans le monde, poursuit-il. « Au Canada, en raison des par ticula rités du système de santé, cet effet s’est manifesté par des listes d’attente plus longues pour les consultations en oncogénétique. »

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Jenny Aumais, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Renée Larochelle, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Sophie Leroux

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le mercredi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

Cette histoire vient rappeler l’influence énorme que des personnalités connues peuvent exercer sur les choix personnels des individus. Elle en révèle aussi les risques. « La sortie d’Angelina Jolie a suscité de l’inquiétude dans la population et une forte demande pour du dépistage génétique, même chez des femmes sans histoire familiale de cancer, observe Hermann Nabi. Les ressources publiques en oncogénétique sont limitées et il faut s’assurer que les services soient offerts aux personnes qui, en raison de leurs caractéristiques personnelles et de leur histoire familiale, peuvent en retirer des bénéfices. » Malgré tout, le professeur Nabi estime que la sortie d’Angelina Jolie a apporté du bon. « Cette annonce a fait l’objet d’une couverture médiatique mondiale et elle a sensibilisé les gens, plus que toutes les campagnes organisées jusque-là, à la composante héréditaire de certains cancers. »

En mai 2013, Angelina Jolie annonçait publiquement qu’elle avait subi une double mastectomie en raison des nombreux cas de cancer du sein dans sa famille et parce qu’elle était porteuse d’une mutation dans le gène BRCA1. La demande pour des tests génétiques du BRCA a explosé à la suite de cette annonce. photo Foreign and Commonwealth Office

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

Placements publicitaires Claudine Trudel 418 656-2131 poste 6415 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


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médecine

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Mieux dépister les trisomies Le recours à l’ADN fœtal réduirait de 90 % le recours à l’amniocentèse, un test risqué pour le fœtus et angoissant pour les futurs parents

Rappelons que la probabilité de donner naissance à un enfant at­t eint d’une anomalie chromo­ somique augmente avec l’âge. Les femmes qui le souhaitent peuvent avoir recours à un programme de dépistage qui établit la probabilité que leur fœtus soit porteur d’une telle anomalie. Ce risque tient compte de l’âge de la femme, de son histoire médicale, de la con­ centration de certains marqueurs biochimiques dans son sang et, lorsque les ressources sont disponibles, d’un examen échographique Pendant la grossesse, des fragments d’ADN provenant du placenta se retrouvent en faible concentration dans mesurant la clarté nucale, une le sang de la mère. On peut mesurer cet ADN fœtal dès la 10e semaine de grossesse et déterminer, avec une petite zone située sur le crâne du efficacité proche de 99 %, si le fœtus est atteint de trisomie 21. photo Wei Hsu et Shang-Yi Chiu fœtus. Lorsque le risque global dépasse L’ADN fœtal présent dans le sang maternel promet un meilleur 1 sur 300, un test diagnostique reposant sur l’examen des chromodépistage des trisomies somes du fœtus est offert aux parents. Pour obtenir des cellules par Jean Hamann fœtales, il faut prélever du liquide Quelques gouttes de sang préle- chaque chromosome du placenta, Cette méthode peut être utilisée dans la cavité amniotique ; cette vées chez les femmes enceintes on peut déterminer si le fœtus est dès la 10e semaine de grossesse et intervention, appelée amniocenpendant le premier trimestre per- porteur d’anomalies chromoso­ elle ne pose aucun risque pour le tèse, provoque des fausses couches dans environ 1 cas sur 200. Chaque mettraient d’améliorer le dépistage miques, comme la trisomie 21. fœtus. » des trisomies, tout en réduisant grandement le recours à un test ­r isqué pour le fœtus et angoissant pour les futurs parents. Voilà les principales conclusions d’une étude publiée dans la revue Prenatal Diagnosis par une équipe de chercheurs canadiens dirigée par Sylvie Langlois, de l’Université de la Colombie-Britannique, et par François Rousseau, de la Faculté de médecine de l’Uni­versité Laval. Réalisée grâce au concours de 1 165 femmes de Québec, de Calgary et de Vancouver, l’étude visait à comparer deux approches pour dépister les anomalies chromosomiques du fœtus : l’approche conventionnelle et celle faisant appel à l’ADN fœtal circulant dans le sang maternel. « Pendant la grossesse, des fragments d’ADN provenant du placenta se re­­trou­ vent en faible concentration dans le sang de la mère, explique le pro- La trisomie 21 se caractérise par la présence d’un chromosome surnuméraire sur la 21e paire. Il en résulte fesseur Rousseau. En établissant une surreprésentation des fragments du chromosome 21 dans l’ADN fœtal qui circule dans le sang maternel. l’abondance d’ADN provenant de photo Wikimedia Commons

année, environ 2 000 des quelque 50 000 femmes qui participent au programme québécois de dépistage se retrouvent dans le groupe à qui l’amniocentèse est proposée. Ce nombre atteint 10 000 au Canada et environ 70 grossesses normales se terminent par une fausse couche. L’étude comparative parue dans Prenatal Diagnosis montre que le taux d’efficacité du dépistage de la trisomie 21 est de 83 % avec l’approche conventionnelle contre 100 % pour le dépistage avec l’ADN fœtal. Le taux de faux positifs (lorsque le test conclut qu’il y a une anomalie, alors qu’il n’y en a pas) est de 5,5 % avec l’approche conventionnelle contre 0 % avec l’ADN fœtal. « Ces chiffres s’approchent de ceux que nous avons compilés en faisant une méta-analyse des ­études portant sur l’ADN fœtal, constate le professeur Rousseau. En moyenne, le taux de détection se situe à 99 % et le taux de faux positifs est de moins de 1 %. Il s’agit donc d’un test d’une qualité rarement atteinte dans le do­­ maine du dépistage. » Par ailleurs, sur la base des critères utilisés dans l’approche conventionnelle, les médecins auraient proposé à près de 7 % des femmes qui ont participé à l ’ é t u d e d ’ avo i r u n e a m n i o ­ centèse. Grâce à l’information fournie par l’ADN fœtal, seulement 2 % des participantes ont choisi de se ­s oumettre à cette intervention. Les avantages que procure le test d’ADN fœtal s’accumulent, ce qui n’échappe pas à certains décideurs. L’Angleterre et la France devraient intégrer ce test à leur programme de dépistage au cours des prochains mois. Au Canada, c’est déjà chose faite en Ontario et en Colombie-Britannique. « Pour l’instant, l’approche conventionnelle est conservée et les femmes ayant un risque plus grand que 1 / 300 se voient d’abord proposer le test d’ADN fœtal. Lorsque les résultats de ce test suggèrent la présence d’une anomalie, on leur propose de passer une amniocentèse. En procédant de la sorte, on réduit de 90 % le nombre d’amniocentèses et les économies ainsi réalisées permettent d’offrir le test d’ADN fœtal sans augmenter les coûts du programme de dépistage. Le Québec étudie la possibilité de modifier son programme de dépistage des anomalies chromosomiques en ce sens. » Les autres signataires de l’article rattachés à la Faculté de médecine et au Centre de re­­cherche du CHU de Québec – Université Laval sont Jean Gekas, Jean-Claude Forest, André Caron, Hasna Meddour et Amélie Tétu. Cette étude s’inscrit dans le cadre du projet PEGASE financé à hauteur de 10,5 M $ par Génome Québec, Génome Canada et les IRSC.


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Les défis du vivre-ensemble Au début de décembre, au Musée de la civilisation, 12 professeurs de la Faculté des sciences sociales aborderont, durant 3 jours, des sujets préoccupants et actuels par Yvon Larose Qu’ont en commun les professeurs Charles Bellemare, Francesco Cavatorta, MarieHélène Gagné, Caroline Hervé, Yvan Leanza et Stéphane Leman-Langlois ? D’abord, ils enseignent tous à l’Université Laval. Ensuite, ils sont tous rattachés à la Fa­culté des sciences sociales (FSS). Enfin, ils ont tous pris part, le mardi 22 novem­ bre, à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck, à une conférence de presse annonçant la première Semaine de la recherche en sciences sociales. Cet événement gratuit et ouvert à tous se déroulera du 4 au 6 décembre au Musée de la civilisation de Québec sur le thème « Exclu­ sion, discrimination, radica­ lisation : les défis du vivreensemble ». La vice-rectrice à la re­­cher­ che, à la création et à l’innovation, Eugénie Brouillet, ainsi que le doyen et la vicedoyenne à la recherche de la FSS, François Gélineau et Lyse Langlois, étaient présents lors de la conférence de presse. Selon la vice-rectrice, la recherche à l’Université Laval attaque parfois de plein fouet les problématiques sociales de l’heure. « La recherche en sciences sociales à l’Université, a-t-elle expliqué, offre des réponses éclairées et rigoureuses sur des questions polarisantes et controversées.

Devant le tumulte et la multiplication des opinions tranchées, devant la peur et les préjugés, devant les raccourcis et les propos réducteurs, devant les ouï-dire et les my­­ thes, nous avons besoin, plus que jamais, du précieux re­­ gard des sciences sociales. » Selon Eugénie Brouillet, ce regard est fait d’un éclairage neutre et rempli de nuances, de découverte de l’autre et de curiosité, d’études détaillées et exhaustives, de témoignages probants recueillis avec humanité et professionnalisme. « Le vivre-ensemble, a-t-elle soutenu, a besoin de l’ouverture scientifique vers l’autre. » Pour sa part, François Gélineau a affirmé que la Semaine de la recherche en sciences sociales contribuera à la poursuite de l’engagement des chercheurs de la FSS dans les débats publics. « Parmi les valeurs qui nous animent à la Faculté, a-t-il dit, il y a l’ouverture, l’inclusion et le dialogue. » Le doyen a rappelé que la Faculté repose sur une longue tradition d’implication sociale et que plusieurs professeurs, du sociologue Fernand Dumont au politologue Léon Dion, de l’économiste Maurice Lamontagne à l’anthropologue MarcAdélard Tremblay, se sont fait connaître par leurs travaux de recherche, mais aussi par leurs interventions sur

Une conférence portera sur les enjeux et les défis reliés à l’intégration et à la gestion des diversités en milieu de travail.

les tribunes publiques. « En­­ core aujourd’hui, a-t-il poursuivi, nos professeurs ont toujours le même désir de comprendre la société. Grâce à la Semaine de la recherche, nous dévoilerons au grand public la complémentarité et l’étendue des expertises de nos professeurs. » Le professeur Stéphane Leman-Langlois enseigne à l’École de service social. Sa présentation du 4 dé­­ cembre au Musée de la ­c ivi­­l isation portera sur ces jeunes Qué­b écois et Canadiens partis faire le djihad au Moyen-Orient et en Afrique, en particulier au sein du groupe armé État islamique (EI).

Les défis individuels et collectifs relatifs au leadership des femmes inuit feront l’objet d’une présentation.

L’ouverture, l’inclusion et le dialogue figurent parmi les valeurs qui animent la Faculté des sciences sociales

Un exposé traitera de ceux et celles qui sont pris dans un mouvement d’alternance et de continuité entre itinérance et détention.


actualités UL

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Une présentation portera sur le thème « Mieux vivre avec nos enfants grâce aux pratiques parentales positives ».

« On sent beaucoup de stress ici, chez les autorités, en ce qui concerne les djihadistes qui reviennent, indique-t-il. Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) les évalue à environ 200. Le SCRS les compte grâce aux rapports de police et en faisant de la surveillance sur Internet. Mais je ne suis pas sûr que l’on a tous les cas en main. Au maximum, on parle de quelques centaines. Mais c’est un chiffre très peu fiable. On ne sait pas combien il en reste, ni combien ont l’intention de revenir, ni combien ont la capacité de revenir. Et une fois ici, ils vont vouloir faire quoi ? Il existe peu d’études là-dessus, mais un ou deux sur dix qui re­­viennent au­­ raient encore des velléités extrémistes. Cela dit, l’effet d’attraction de l’État islamique a tellement diminué qu’il y a des chances que le chiffre d’un sur dix soit surestimé. » Au Parlement canadien, le 20 novembre, le premier ministre Justin Trudeau a mentionné, lors de la période de questions, que le gouvernement fédéral prend « très au sérieux » les enjeux de sécurité entourant le retour au Canada des combattants de l’EI. Selon lui, de sérieuses conséquences sont à prévoir dans le cas du retour d’un seul djihadiste. Il a déclaré que les autorités exerceront une surveillance étroite de ces individus et de leur famille.

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L’islamophobie sera expliquée comme forme de radicalisation violente ou menant à la violence.

Douze conférences seront présentées du 4 au 6 décembre au Musée de la civilisation. Les voici : • « L’islamophobie comme forme de radicalisation violente et épistémique » – Abdelwahed Mekki-Berrada (anthropologie) • « Les transformations socio-économiques dans le monde arabe après les révoltes de 2011 et leur impact sur l’extrémisme politique » – Francesco Cavatorta (science politique) • « L’extrême-droite au Québec. Réflexions sur un phénomène social et politique en croissance » – Aurélie Campana (science politique) • « Terrorisme, prévention et guerre sans fin » – Stéphane Leman-Langlois (service social) • « Sortir d’une expérience totalisante. Emprises et résistances dans les mondes marginalisés » – Fabrice Fernandez (sociologie) • « Le leadership des femmes inuit : défis individuels et collectifs » – Caroline Hervé (anthropologie) et Harriet Keleutak (Société Makivik) La communication sur la séparation parentale et la recomposition familiale visera à comprendre les répercussions et les enjeux de la diversité familiale contemporaine.

Le professeur LemanLanglois rappelle que le gros des départs pour le ­d jihad a eu lieu dans les années 2013, 2014 et 2015. « Un grand nombre ont tenté de partir, mais ont été arrêtés aux aéroports, dit-il. Mais on n’en a plus depuis 18 à 24 mois. On n’observe pas de re­­ lève pour le moment. » Selon lui, si l’EI est en train de disparaître, l’appel au djihad, lui, ne dis­­­pa­r aîtra pas, car c’est un

phénomène cyclique. « Des jeunes qui vont combattre à l’étranger, souligne-t-il, ce n’est pas nouveau. » Stéphane Leman-Langlois soutient que les causes de l’émergence du terrorisme sont encore là. « Les conditions pour une nouvelle organi­s ation comme l’EI sont là, affirme-t-il. Le problème de la gouvernance en Irak et en Syrie n’est pas réglé. Le président syrien el-Assad est hautement con­t roversé. La tension

monte entre les chiites et les sunnites. » « Le terrorisme, explique-t-il, est une sorte d’idéalisme à la ­­s auce religieuse, mais ce n’est pas seulement ça. On recrute pour des motifs religieux, de justice sociale, d’opposition à la dictature et d’anti-impérialisme américain. » Pour plus d’information sur la Semaine de la recherche en sciences sociales : bit.ly/2zYlaYW

• « L’intégration et la gestion des diversités en milieu de travail : enjeux et défis » – Kamel Béji (relations industrielles) • « Difficultés d’insertion professionnelle des personnes avec des incapacités » – Charles Bellemare (économique) • « Séparation parentale, recomposition familiale : comprendre les impacts et les enjeux de la diversité familiale contemporaine » – Marie-Christine Saint-Jacques (service social) et Élisabeth Godbout (stagiaire postdoctorale) • « Mieux vivre avec nos enfants grâce aux pratiques parentales positives » – Marie-Hélène Gagné (psychologie) • « Interpréter n’est pas traduire. Les interprètes de service public comme agents d’intégration » – Yvan Leanza (psychologie) • « La médiation citoyenne comme mode de régulation des conflits au Québec : un état des lieux » – Catherine Rossi (service social) et Marie-Pascale Breton (étudiante)


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médecine

Le parcours du combattant Les municipalités auront accès à un outil d’aide à la conception d’aménagements piétonniers adaptés à la réalité des personnes à mobilité réduite par Matthieu Dessureault Pour plusieurs personnes handicapées, circuler d’un point A au point B relève du grand exploit urbain. Trot­ toirs trop étroits, signalisation inadéquate et rampes d’accès inexistantes font ­p artie de leur quotidien. Stéphanie Gamache, doctorante en médecine expérimentale, s’intéresse à cet enjeu au Centre interdisci­ plinaire de recherche en ­réadaptation et intégration sociale (CIRRIS). Encadrée par les professeurs Ernesto Morales et François Routhier, du Département de réadaptation, et Marie-Hélène Vandersmissen, du Dépar­ tement de géographie, elle mène un projet qui vise à doter les municipalités de lignes directrices pour mieux concevoir leurs aménagements piétonniers.

Le 7 novembre, cette re­­ cherche a été récompensée par le programme L’OréalUNESCO pour les femmes et la science, qui vise à valoriser le travail des chercheuses. Stéphanie Gamache, aussi ergothérapeute au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale, a reçu une bourse du Fonds FranceCanada pour la recherche afin de poursuivre cette étude à laquelle collaborent plusieurs partenaires. Afin de dresser un portrait des aménagements ­p iétonniers au Québec, l’équipe a réalisé un sondage auprès de 186 municipalités. Les ­r é­­p onses ont ­p ermis de déterminer les pratiques et les besoins en matière de con­ception. Sur 136 mu­­ni­­­cipalités de moins

Sur 136 municipalités de moins de 15 000 habitants, seulement 41 ont un plan d’action pour assurer l’accès aux aménagements piétonniers pour les personnes handicapées

Les défis de mobilité sont nombreux pour les citoyens qui présentent une déficience motrice, visuelle ou auditive.

de 15 000 habitants, seulement 41 ont un plan d’action pour assurer l’accès aux personnes présentant des déficiences physiques. « L’ac­ cessi­bilité est moins présente pour cette clientèle dans les petites municipalités, mais il faut savoir que les municipalités de moins de 15 000 habitants n’ont pas l’obligation d’avoir un plan d’action à l’égard des personnes han­ dicapées. Plus la municipalité est grande, plus elle a des ressources financières et hu­­ maines et donc plus elle a de chances d’avoir de bonnes pratiques en matière d’accessibilité », résume Stéphanie Gamache, peu surprise des résultats. Ce qui l’a étonnée, par contre, c’est de voir que plusieurs municipalités ont mis en place des infrastructures pour les personnes ayant des déficiences motrices, mais presque rien pour celles qui ont une déficience visuelle ou auditive. « Il peut arriver que l’on ait, par exemple, de très bonnes pratiques pour l’accès en fauteuil roulant, mais pas nécessairement pour les autres clientèles, ce qui fait qu’il y a de la discrimination. Les gens ayant des déficiences visuelle et auditive sont souvent très peu considérés dans la conception d’aménagements », ajoute-t-elle. Des groupes de discussion, réunissant des représentants municipaux et de sociétés de transport en commun, des chercheurs, des cliniciens et des personnes à mobilité réduite, ont mis en lumière l’importance d’avoir des outils d’aide à la conception. « De plus en plus, les gens sont sensibilisés à la réalité de ces utilisateurs, mais ils n’ont pas nécessairement les connaissances suffisantes pour bien comprendre leurs besoins. L’outil que nous sommes en train de développer permettra à ceux qui sont impliqués dans le processus de conception, les gestionnaires comme les contre­ maîtres et les employés sur le chantier, de s’y référer selon le travail qu’ils ont à accomplir. » À terme, ce document sera diffusé par le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports, qui finance le projet avec le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies et le Fonds de recherche du Québec – Santé.

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sur le Zimbabwe Q Le changement de régime repose quand même sur des proches du ­pouvoir, notamment Emmerson Mnangagwa, l’ancien vice-président de 75 ans surnommé « le crocodile »…

Issouf Soumaré

Après 37 ans au pouvoir au Zimbabwe, Robert Mugabe a finalement décidé de tirer sa révérence et de présenter sa démission. Celui qu’on appelait « l’indétrônable » a cédé devant les pressions de l’armée, qui a pris le pouvoir le 15 no­­ vembre. Son propre parti lui a aussi tourné le dos, le destituant de son rôle de dirigeant de cette formation politique. Ce changement va certainement avoir des répercussions sur la santé économique d’un pays où le produit intérieur brut ne s’élève qu’à 1 000 dollars par habitant. Ce pays est ravagé par une désastreuse réforme agricole et par une politique d’indigénisation visant à limiter à 49 % les investissements étrangers dans les entreprises zimbabwéennes. La vision d’Issouf Soumaré, professeur au Département de finance, assurance et immobilier et codirecteur de l’Institut panafricain de la gouvernance économique et financière (IPAGEF), sur l’avenir de ce pays.

Q Quel effet aura l’arrivée de ­ ouveaux dirigeants sur l’économie n très affaiblie du Zimbabwe ?

R Malgré toutes les difficultés, Robert Mugabe conservait l’appui d’une bonne partie des citoyens de son pays, qui le voient comme le père de la révolution. C’est vrai qu’Emmerson Mnangagwa était proche de lui, mais il ne faut pas oublier que des clans s’opposaient même au sein du régime. Le parti ZANU-PF (qui dirige le pays depuis son indépendance en 1980, NDLR) a désigné « le crocodile » comme son candidat aux élections de 2018. Et pour ce qui est de l’opposition, elle n’a pas réussi à tirer avantage des événements récents. Le parti au pouvoir tente de garder le contrôle, même si Mugabe ne dirige plus le pays. Au fond, la vieille garde, qui a participé à la révolution pour l’indépendance, n’a pas accepté de se faire écarter des destinées du pays. Il faut se rappeler que Grace Mugabe, (l’épouse de Robert Mugabe, NDLR) a tenté de l’évincer, ce qui a poussé l’armée à agir contre le président. Selon moi, les nouveaux dirigeants n’auront pas le choix de s’ajuster aux besoins de la population, sinon celle-ci va les mettre dehors. Q Il y a quelques jours, vous étiez à Ouagadougou, au Burkina Faso. Que pensent les Burkinabés de ce changement de régime ? R Ils voient plutôt les choses d’un bon œil, d’autant plus que la population a réussi à faire partir son propre dictateur en 2015. En Afrique, les gens ont soif de changements. Il suffit d’observer ce qui se passe actuellement au Gabon ou en République du Congo. À long terme, je pense que les économies des pays démocratiques se porteront beaucoup mieux. La situation politique y est plus stable, ce qui rassure les entreprises étrangères qui veulent y investir. Prenez l’exemple de la Côte d’Ivoire, qui a vécu une période de graves turbulences avec la guerre civile. Aujourd’hui, l’exploitation des ressources naturelles, le secteur manufacturier et la construction d’infrastructures y connaissent un nouvel élan. Après dix ans de crise économique et politique, l’économie se porte bien. Le Libéria, juste à côté, se reconstruit, lui aussi, peu à peu. Non seulement des régimes démocratiques favorisent la confiance des investisseurs, mais ils améliorent aussi la redistribution des revenus. Les institutions se préoccupent du bien-être de la population. Elles surveillent également davantage la manière dont le pays et ses dirigeants utilisent les ressources pour éviter qu’un petit groupe n’accapare la richesse.

R Je pense que les changements politiques actuels vont permettre une amélioration des relations qu’entretient le pays avec le reste du monde. Jusqu’à présent, les entrepreneurs étrangers se montraient réticents à investir au Zimbabwe. L’arrivée d’un nouveau dirigeant, même s’il est proche de Robert Mugabe, envoie un signal positif à la communauté internationale, ce qui va favoriser l’économie du pays plutôt mal en point actuellement. Le changement de garde va sans doute avoir un effet sur les exportations agricoles, un des piliers économiques du pays. Ce secteur a beaucoup souffert depuis la grande réforme du secteur agricole et la confiscation de la majorité des terres aux agriculteurs blancs zim­ babwéens dans les années 2000. Par la suite, les fermes ont souvent été confiées à des gens qui ne savaient pas les exploiter, ce qui a contribué à la ruine du pays. Cette décision politique a beaucoup inquiété les investisseurs. Ils craignaient que le pouvoir ne confisque leurs biens s’ils ouvraient des entreprises ou participaient à l’exploitation minière. L’arrivée d’une nouvelle administration, qui corrigera peut-être les erreurs du passé, va sans doute les rassurer. Propos recueillis par Pascale Guéricolas


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ils ont dit... Sur la gomme sans sucre

Sylvie Turgeon, Département des sciences des aliments La Presse Plus, 16 novembre

Des centaines de personnes étaient rassemblées à l’atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins, le 21 novembre, à l’heure du lunch, pour assister au concert de l’OSQ.

Brillante musique L’Orchestre symphonique de Québec a ravi les cœurs et les esprits lors d’un miniconcert au pavillon Alphonse-Desjardins par Renée Larochelle Une musique divine qui donne des ­frissons. Des airs qui nous rapprochent de la beauté, qui nous font toucher du doigt l’indicible, la perfection. Tel est le magnifique cadeau qu’a offert ­l’Or­­­chestre symphonique de Québec (OSQ) au public rassemblé à l’atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon AlphonseDesjardins, le mardi 21 novembre, à l’heure du lunch. Trente minutes de pur bonheur au cours desquelles l’orchestre, sous la direction de Nicolas Ellis, a fait vibrer les cœurs et a allégé les esprits de la plus belle manière qui soit ! En début de programme figurait le 1 er mouvement de la célébrissime Symphonie no 40 de Mozart, suivi du fabuleux Air de la Reine de la nuit, chanté par la soprano et diplômée de la Faculté de musique Roxane Bédard. Puis a suivi le 1 er mouvement de la Symphonie no 5 de Beethoven, avec ses premières notes (Ta, ta ta tam !) reconnaissables entre toutes. Pour clore le concert, on avait choisi le fabuleux 4e mouvement de la Symphonie no 8 du compositeur tchèque Antonin Dvorak. Encore là, un pur chef-d’œuvre ! En entrevue avant le concert, Nicolas Ellis, chef adjoint en résidence à l’OSQ, a souligné que l’expérience visait à faire connaître l’orchestre et à susciter l’intérêt pour la musique clas­sique chez les gens, qu’ils soient étudiants ou mem­ bres du person nel de l’Université. « Contrairement à ce que plusieurs pensent, la musique classique n’est pas réservée à une élite, a souligné Nicolas Ellis. Et nous sommes chanceux, à Québec, d’avoir un excellent orchestre que l’on peut aller entendre durant toute l’année ! »

Roxane Bédard a, pour sa part, brillamment interprété un extrait de l’opéra mozartien La flûte enchantée. L’Air de la Reine de la nuit nécessitant une grande flexibilité vocale, la pression était forte pour la jeune soprano, qui a récolté des applaudissements nourris lors de sa prestation. « Je travaille l’air depuis plus d’un an avec ma professeure de chant, explique la jeune soprano. J’avais hâte de le chanter, mais j’étais nerveuse en même temps. » Avant le concert, Rénald Bergeron, vice-recteur aux affaires externes, in­­ ternationales et à la santé, a prononcé une courte allocution au cours de laquelle il a rendu hommage à la Faculté de musique, la qualifiant de dynamique et d’audacieuse. Il a rappelé qu’elle

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Contrairement à ce que plusieurs pensent, la musique classique n’est pas réservée à une élite

forme, année après année, des musiciennes et des musiciens de talent. Rénald Bergeron a ensuite invité le public à profiter de ce moment pour prendre une pause de la frénésie universitaire. « Respirez profondément au son de ce concert avant de plonger dans la dernière ligne droite de la session », a-t-il résumé.

Sur le populisme et la génération X

Éric Montigny, Département de science politique L’actualité, décembre 2017

Selon un récent sondage, 79 % des 35-54 ans estiment que les choses vont mal au Québec et qu’il faut de grands changements. Cette génération a très peu d’attachement pour la religion, les syndicats et les institutions politiques, mais elle en a encore ­beaucoup pour les contrepouvoirs, comme les journalistes, les scientifiques et les professeurs d’université. « Le populisme, c’est aussi l’effondrement des contre-pouvoirs auxquels les gens ne font plus confiance, souligne Éric Montigny. Il y a un courant populiste au Québec comme ailleurs, mais il est loin d’être majoritaire. »

Sur les robots-conseillers

Stéphane Chrétien, Département de finance, assurance et immobilier Conseiller, novembre 2017

Roxane Bédard, soprano et diplômée de la Faculté de musique, a brillamment interprété un extrait de l’opéra mozartien La flûte enchantée. photos Marc Robitaille

Les polyols, que l’on retrouve dans la gomme à mâcher sans sucre, sont associés à une réduction des caries, mais ils ne sont pas tous égaux. Le xylitol aurait un avantage sur les autres. « Il inhibe la croissance des bactéries responsables du développement de la carie », résume Sylvie Turgeon. Elle ex­­ plique que mâcher de la gomme sans sucre aurait un effet protecteur contre la carie puisque ce geste active la salivation et que la salive contribue à neutraliser le pH de la cavité buccale.

Les robots-conseillers sont des algorithmes qui gèrent et rééquilibrent de façon automatisée un portefeuille financier afin de le faire correspondre au profil de risque du client. Selon Stéphane Chrétien, ils n’entraîneront pas la disparition des conseillers. « Lorsque le courtage à escompte est apparu, explique-t-il, certains se demandaient si les courtiers allaient disparaître. Mais ils sont toujours là. Bien des gens se sont rendu compte que ce n’était pas pour eux. Pour les robots-conseillers, c’est la même chose. Ils ne pourront pas offrir des plans aussi person­ nalisés et précis. »


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Bourses de leade

Les chefs de file de demain

Aux récents Jeux photoniques présentés à l’Université Laval, Mohamed Bahdine a accompagné un groupe d’élèves de 5e secondaire dans des épreuves touchant aux différentes facettes de l’optique-photonique. photo Mireille Quémener

L’Université a remis 90 nouvelles Bourses de leadership et développement durable à autant d’étudiantes et d’étudiants inspirants et engagés socialement, dont Mohamed Bahdine par Yvon Larose Les Jeux photoniques sont une compétition amicale annuelle qui vise à susciter chez les élèves de 5e secondaire un intérêt pour les sciences, en particulier pour l’optique. Organisés à l’Université Laval, ces jeux se sont déroulés sur le campus les 2 et 3 no­-­ vembre derniers. Parmi les animateurs se trouvait Mohamed Bahdine, un étudiant inscrit à la maîtrise en informatique. « Comme animateur, dit-il, ce que j’aime, c’est de susciter la passion chez les élèves. Ils participent aux Jeux sans trop savoir ce qu’ils vont trouver. Ils se font accroire qu’ils n’aiment pas étudier les sciences. Mon idée est que beaucoup de jeunes ont un potentiel pour ces études, et pas seulement pour les mathématiques. Mon défi est d’être capable de piquer leur curiosité sans décourager personne avec mes explications. » Mohamed Bahdine est un nom connu à la Faculté des sciences et de génie. Au fil des ans, on l’a vu s’investir dans le Groupe aéro­ spatial, dans Robocup ULaval et dans la Coupe de science, en plus des Jeux photoniques. Il se définit plus que jamais comme un communicateur scientifique. « La communication scientifique, explique-t-il, c’est vulgariser des concepts. C’est aussi initier les jeunes à la connaissance. J’aide régulièrement des amis sur des notions complexes. C’est très satisfaisant. J’aime beaucoup ça. Quand c’est enseigné de la bonne manière, les gens réalisent que c’est plus simple que ce

sa présentation en compétition québécoise portait sur l’utilisation d’un tether électrodynamique pour la récupération de débris spatiaux. Une longue tige de métal, lorsque placée dans l’ionosphère, permet de générer du mouvement orbital grâce au champ magnétique terrestre. En 2016, dans son exposé lors des deux compétitions, l’étudiant a décrit un réseau de transport interplanétaire. « En exploitant des zones fixes gravitationnelles du système solaire nommés points de Lagrange, des sondes interplanétaires peuvent être envoyées plus efficacement, soit avec le moins de combustible possible et dans le moins de temps possible », dit-il. Enfin, cette année, Mohamed Bahdine a terminé en première place des deux compétitions avec une présentation sur les réseaux complexes. « Dans mes présentations, souligne-t-il, je tente de rendre accessibles les sujets les plus complexes, avec de l’humour et de l’animation, comme dans une expérience plutôt que comme dans un cours universitaire. »

En tout, onze donateurs ont remis 1,027 M $ aux lauréats. Les voici : • CIBC

• Cominar qu’ils croyaient, et surtout plus intéressant. Pour moi, vulgariser est un défi. Je dois • Madame Esther Gilbert réduire un problème à son aspect le plus • Fondation Famille Choquette simple possible. » Le 22 novembre, au Grand Salon du • Fondation J.A. DeSève ­p avillon Maurice-Pollack, l’étudiant-­ • Fondation La Capitale communicateur a pris part à la cérémonie groupe financier annuelle de remise des Bourses de lea­ dership et développement durable de l’Uni• Hydro-Québec versité Laval. Cette année, 90 étudiantes et • Les Sœurs de la Charité de Québec étudiants aux trois cycles d’enseignement, qui se sont démarqués par leur esprit d’ini• Sentinel gestion immobilière tiative et par des réalisations exceptionnel­ • Syndicat des professeurs et les, se sont partagé 1,027 million de dollars versés par onze donateurs. Pour sa part, professeures de l’Université Laval Mohamed Bahdine a reçu une bourse • TELUS dans la catégorie « Leadership scientifi­ Bourses de leadership et développement que ». L’Université reconnaît également les durable : ulaval.ca/pbldd ­l eaderships artistique, entrepreneurial, environnemental, social / humanitaire et sportif. Au fil des ans, l’étudiant boursier s’est distingué comme tuteur en mathématiques et en sciences dans un cégep, comme mentor en robotique auprès d’élèves en difficulté du L’Université reconnaît les leaderships primaire, comme auxiliaire de recherche, comme concepteur audiovisuel et comme artistique, entrepreneurial, environnemental, rédacteur technique. « J’ai toujours aimé la scientifique, social / humanitaire et sportif science », affirme-t-il. Les succès qu’il a remportés dans les compétitions d’ingénierie québécoise et canadienne ont également contribué à sa réputation de communicateur hors pair. En 2015,


ership et développement durable D’autres boursiers se distinguent STÉPHANIE BÉLAND – LEADERSHIP SOCIAL / HUMANITAIRE

Stéphanie Béland (maîtrise en droit notarial) a une passion : la protection des personnes, en particulier les personnes vulnérables. Ce n’est donc pas un hasard si elle travaille depuis janvier comme agente d’information juridique bénévole pour les aînés de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées. Chaque semaine elle aide des personnes aux prises avec des situations juridiques délicates et déstabilisantes. « Cette implication est l’une des plus importantes pour moi », explique celle qui s’investit dans de nombreuses causes. Par le passé, elle a été chef d’équipe pour la rédaction du Guide sur la fiducie testamentaire de ­l’Association pour l’intégration sociale. Elle a occupé le poste de vice-présidente aux finances du Comité de droit notarial de la Faculté de droit. Elle a fait de l’action bénévole à Québec, à la Société protectrice des animaux comme au refuge multiservice Lauberivière. « Ma plus grande réalisation, d ­ it-elle, c’est tout ce que je donne, tant à ma faculté qu’à ma communauté. » ANNE BERNARD – LEADERSHIP ENVIRONNEMENTAL

En Anne Bernard (doctorat en sciences forestières), l’Association des étudiants gradués en foresterie a actuellement une présidente qui en connaît un bout sur la vie associative. « J’ai toujours été impliquée au sein de ma faculté, souligne-telle. De plus, j’ai décidé de m’impliquer dans un festival forestier dans ma région afin de développer des activités éducatives en lien avec la forêt. » Anne Bernard a passé trois mois en République démocratique du Congo dans le cadre de son projet de recherche de maîtrise. Elle a travaillé avec des acteurs locaux pour qu’ils développent des prototypes de foyers améliorés dans le but de réduire l’utilisation de bois de chauffe par les femmes. Les acteurs locaux ont aussi mis en œuvre l’élevage de rats de Gambie, propres à la consommation humaine comme viande de brousse, en guise de solution économique de rechange au sciage illégal du bois. « J’ai agi à titre de catalyseur afin de mettre en relation différents acteurs pour travailler sur des enjeux communs et j’en suis très fière. »

DENIS BOIVIN – LEADERSHIP ARTISTIQUE

ROXANE CARRIÈRE – LEADERSHIP SPORTIF

Le doctorant en sciences des religions Denis Boivin entretient une relation de longue date avec le cinéma. Il y a plusieurs années, il fut le premier francophone à recevoir le Prix du meilleur film étudiant canadien. Engagé socialement, il fonde par la suite la Coop de cinéma de Québec. Durant sa longue carrière, il réalise des dizaines de documen­ taires et de courts-métrages primés dans plusieurs pays. Denis Boivin a été un pionnier des émissions pour enfants en langue autochtone. « J’étais présent aux premières heures du Réseau de télévision des peuples autochtones, raconte-t-il. J’ai beaucoup travaillé pour et avec les Pre­ mières Nations. » Après une série documentaire sur les lutins pour les enfants, il réalise une série sur les lutins autochtones. « Ce fut un choc pour moi de découvrir leur importance dans la spiritualité autochtone, dit-il. Pour chaque Première Nation des trois Amé­ riques, les lutins ont un nom, un rôle, une utilité ou deviennent porteurs de sorts. Les mythes qui s’y rattachent racontent les créations des humains. »

Psychologie et sport, ses deux passions, Roxane Carrière (doctorat en psychopédagogie) les vit chaque jour dans ses études et dans ses activités. Cette étudiante est consultante en psychologie du sport auprès d’athlètes et d’équipes sportives. Son travail consiste à optimiser leur bien-être psychologique dans la pratique de leur sport et de leur donner des outils pour obtenir de meilleures performances. Roxane Carrière a notamment collaboré au programme Proset Autism – tennis adaptatif destiné aux jeunes en situation de handicap. Elle finalise présentement un plan pour entraîneurs et enseignants destiné aux élèves-athlètes d’une école. Durant sa maîtrise, elle a été entraîneuse-chef de soccer auprès de jeunes filles de 10 à 12 ans. « Dans le sport, explique-telle, les filles sont habituées d’avoir des entraîneurs masculins ou des parents qui s’offrent de façon bénévole. Je suis fière d’avoir été un modèle de leadership féminin pour ces jeunes filles, de les avoir encouragées à être actives tout en contribuant à développer leur passion pour le soccer. »

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FÉLIX BOUTIN – LEADERSHIP ENTREPRENEURIAL

Ces dernières années, Félix Boutin (baccalauréat en génie industriel) a multiplié les occasions d’exercer son leadership. Au Cégep Gar­ neau, il a présidé la Jeune Coop Roue-Libre ainsi que le conseil d’administration des entreprisesécoles de l’établissement. À la Coop, il a géré une équipe d’une vingtaine de personnes en plus de s’occuper du marketing. Il est actuellement responsable d’un comité qui organise des activités sportives pour les étudiants de son programme d’études. « J’ai la capacité de rassembler les bonnes personnes autour de moi afin de faire croître les projets dans lesquels je m’implique », soutient-il. Félix Boutin accorde beaucoup d’importance à l’engagement social. Selon lui, l’implication permet de briser l’isolement et l’individualisme et ainsi de mieux comprendre le monde qui nous entoure. « Mes divers engagements, précise-t-il, m’ont permis de rencontrer de nombreuses personnes extraordinaires qui ont ouvert mes horizons sur plusieurs fronts. »

1. Stéphanie Béland a une passion : la protection des personnes, en ­particulier les personnes vulnérables. 2. Durant sa maîtrise, Anne Bernard a agi comme catalyseur pour mettre en relation différents acteurs africains sur des enjeux communs. Ici, elle pose avec des villageois de Tsumba Kituti, en République démocratique du Congo. 3. Le cinéaste Denis Boivin lors du tournage d’une télésérie pour enfants autochtones en ­compagnie des comédiens innus Dina Bacon et Waubnasse Simon. photo Hans Campbell 4. Au Cégep Garneau, en 2017, Félix Boutin a reçu le prix de président de l’année au Gala reconnaissance de la vie étudiante. 5. Lors d’une finale régionale, Roxane Carrière pose avec son équipe du Club de soccer Lakeshore. La formation venait de remporter la médaille d’argent.

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Notre relation à l’argent L’argent. Celui qui n’a pas d’odeur ni ne pousse dans les arbres, mais qu’on jette parfois par les fenêtres. Le mot a beau être partout dans le langage courant, il reste qu’on en parle bien peu. On dit même de l’argent qu’il serait le dernier tabou. Dans son nouveau dossier Web, le magazine Contact fait le saut : par la lorgnette de plusieurs chercheurs de l’Université, il décortique ce sujet qui ne laisse personne indifférent. Qu’est-ce qui nous pousse à acheter ? Le crédit est-il bon ou ­mauvais ? Peut-on vivre sans dettes ? Cette exploration financière s’arrête aussi sur des ten­dances à la hausse dans le domaine : l’abus des personnes aînées de même que l’incontournable ascension du commerce électronique, qui révolutionne le monde des affaires. www.contact.ulaval.ca

Connaissez-vous le GGUL ? Le Groupe gai de l’Université Laval (GGUL) est une association étudiante qui a pour but de rassembler les étudiants LGBT+ (pour lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres et autres orientations non hétérosexuelles et identités non cisgenres) et de promouvoir une vision positive de la diversité sexuelle sur le campus. Des activités sont régulièrement organisées pour les membres et les non-membres. Il y a plusieurs comités dans lesquels tous peuvent s’impliquer : le comité d’action trans, le comité du Festival de la diversité sexuelle et de genre et le comité du 40e anniversaire. Le GGUL dispose d’un local au pavillon MauricePollack (local 2223), où l’on peut se réunir et discuter. Il est ouvert du lundi au vendredi, de 11 h à 16 h. Pour plus d’information : www.ggul.org ou ggul@public.ulaval.ca. Vous pouvez ­également visiter la page Facebook de ­l’association  : bit.ly/2AjSx9G

Libérez vos livres ! C’est la fin de la session et il est hors de ­question de déménager les livres que vous avez déjà lus ? Il est temps de leur donner une deuxième vie ! Contribuez à améliorer la diversité des bibliothèques et « libérez les livres » partout sur le campus ! Différents points de partage dans les pavillons sont à votre disposition pour y déposer des livres. Vous pouvez également choisir des livres ­libérés qui vous plaisent, le temps d’une ­lecture, et les libérer à nouveau une fois lus. Vous pouvez aussi passer au Bureau de la vie étudiante (local 2344 du pavillon AlphonseDesjardins) pour y déposer vos livres, qui seront redistribués ensuite sur le campus. Bonne fin de s­ ession et bonne lecture ! Pour en savoir plus sur les points de libération des livres sur le campus : bit.ly/2hPYjIs

Le modèle développé par les chercheurs permet d’évaluer combien d’années doivent s’écouler depuis les derniers ensemencements pour que les allèles provenant de la lignée domestique soient éliminés et qu’une population de truites mouchetées puisse être considérée de nouveau comme indigène. Les lacs dans lesquels on retrouve des truites « indigènes » sont très prisés par les pêcheurs.

Born to be wild Les populations de truites mouchetées retrouvent leur caractère naturel après l’arrêt des ensemencements par Jean Hamann Une équipe du Département de biologie et de l’Institut de biologie intégrative et des ­systèmes (IBIS) vient de dé­­montrer que les répercussions négatives des en­se­ mencements sur la génétique des po­­ pulations sauvages de poissons sont réversibles. De plus, les travaux que ces chercheurs présentent dans la revue Evolutionary Applications pourraient servir à déterminer combien d’années il faut compter après l’arrêt des ensemencements pour que les truites d’un lac donné puissent de nouveau être qualifiées d’« indigènes », une caractéristique très prisée par les pêcheurs. Couramment utilisées par les gestionnaires de la faune, les opérations d’ensemencement permettent d’augmenter rapidement les effectifs des populations mal en point en raison de sur­ pêche ou de dégradation de l’habitat, mais elles présentent un inconvénient majeur, rappelle le responsable de l’étude, Louis Bernatchez. Plusieurs études suggèrent que l’introduction massive de poissons élevés en captivité entraîne des répercussions négatives sur l’intégrité génétique des populations sauvages et sur leur capacité d’adaptation. « Au Québec par exem­ ple, 5 millions d’ombles de fontaine (truites mouchetées) sont libérés chaque année dans les plans d’eau pour soutenir la pêche récréative. Ces poissons proviennent d’une même lignée élevée en captivité depuis plus de 50 ans. Ils sont introduits dans les lacs situés un peu partout au Québec, ce qui con­ tribue à homogénéiser la diversité génétique des populations naturelles », souligne le chercheur.

Afin de déterminer si les effets délé­ tères de ces ensemencements étaient permanents, l’équipe de Louis Bernatchez a effectué des analyses génétiques sur 862 poissons provenant de 29 lacs du Québec. « Ces lacs sont situés dans les réserves fauniques Mastigouche, de Portneuf et du Saint-Maurice, précise-­ t-il. Les détails de toutes les opérations d’ensemencement effectuées dans les lacs de ces réserves sont documentés depuis quatre décennies. » Les analyses effectuées par les chercheurs ont permis de déterminer quelle proportion du génome de chaque poisson capturé était attribuable à la lignée domestique d’omble de fontaine. À partir de ces données, ils ont calculé un indice moyen de « domestication » pour chacun des 29 lacs. Ces valeurs vont de 0 % à plus de 30 % et le facteur le plus important pour expliquer ces variations est le temps écoulé depuis les opérations d’ensemencement. « Plus le temps passe, plus l’apport de la lignée domestique diminue dans la génétique d’une population d’ombles de fontaine, résume Louis Bernatchez. L’explication la plus pro­ bable est que les poissons qui ont une forte composante domestique survivent moins bien ou ont un plus faible succès reproducteur. Il y a une sélection qui favorise les poissons ayant conservé une plus grande proportion du génome sauvage. » Le fait que les effets négatifs des ensemencements sur la génétique de populations d’ombles de fontaine soient réversibles constitue une bonne nouvelle pour la conservation de la biodiversité, mais aussi pour la pêche sportive, estime

Louis Bernatchez. « Les lacs dans lesquels on retrouve des truites “indigènes” sont recherchés par les pêcheurs. Notre modèle permet d’évaluer combien d’années doivent s’écouler depuis les derniers ensemencements pour que les allèles provenant de la lignée domes­ tique soient éliminés et que la population d’un lac puisse être considérée de nouveau comme indigène. Toutes les populations d’ombles de fontaine que nous avons étudiées ont le potentiel de retrouver leur caractère “indigène” si on cesse les ensemencements. » L’étude parue dans Evolutionary Applications est signée par Justine Létourneau, Anne-Laure Ferchaud, Jérémy Le Luyer, Martin Laporte et Louis Bernatchez, de l’Université Laval, et par Dany Garant, de l’Université de Sherbrooke.

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Toutes les populations d’ombles de fontaine que nous avons étudiées ont le potentiel de retrouver leur caractère « indigène » si on cesse les ensemencements


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Éternelle froidure Diplômée d’un baccalauréat en enseignement, Maude DeschênesPradet s’est lancée dans des études en littérature par amour de la lecture Pour Maude Deschênes-Pradet, le yoga véhicule une philosophie et des valeurs qui influencent certainement son écriture. photo Marc Robitaille

Entre deux cours de yoga qu’elle donne au PEPS, Maude Deschênes-Pradet a publié son second roman, Hivernages, une plongée dans un monde hivernal postapocalyptique par Matthieu Dessureault Ah l’hiver, cette longue saison qui débute ! Le froid, la neige, le vent, le frimas… Et si cela ne se terminait jamais ? Voilà la question que l’on se pose au fil de la lecture ­d’Hivernages. Dans ce roman de Maude Deschênes-Pradet, des personnages singuliers tentent de survivre au froid, à la solitude, à la mort. Deux sœurs qui s’aiment trop, une fillette aux mains crochues, un garçon qui refuse de se couper les cheveux, un vieil homme qui a oublié son nom, tous se terrent à l’abri de la tempête, ignorant la cause de cet hiver sans fin. Malgré son aspect tragique, ce roman dépeint un univers rempli de poésie et de lu­m ière. « D’une histoire à l’autre, il y a beaucoup d’espoir et de beauté. La présence constante de la mort et la nécessité de la survie font ressortir de beaux moments, qui paraissent encore plus forts parce qu’ils sont mis en contraste avec cet univers très dur et intense », souligne Maude Deschênes-Pradet. Le roman, son second après La corbeille d’Alice, est le fruit d’une thèse en recherchecréation qu’elle a réalisée sur les lieux inventés. À l’instar des écrivains qu’elle a étudiés – Serge Lamothe, Anne Legault, Esther Rochon et Élisabeth Vonarburg – elle a su rendre crédible et captivant un monde créé de toutes pièces. Ce travail relève d’un long processus. Pendant plus de deux ans, elle a écrit des idées et des bouts de textes

sur des Post-it, collés un peu partout sur les murs de son bureau. « L’écriture s’est faite par fragments. Par la suite, j’ai fait du ménage, j’ai replacé les idées dans un ordre qui me semblait plus logique et j’ai bouché des trous où il manquait de l’information. Mis ensemble, ces petits bouts de textes ont fini par former une histoire », explique-t-elle. Diplômée d’un baccalauréat en enseignement, Maude Deschênes-Pradet s’est lancée dans des études en littérature (d’abord un certificat en création littéraire, puis une maîtrise et enfin un doctorat) par amour de la lecture. Un peu comme son écriture, son parcours n’était pas écrit dans les étoiles. « J’ai toujours lu beaucoup de science-fiction, mais je n’aurais jamais pensé approcher ce sujet dans une perspective universitaire. Mon objectif, au départ, était de lancer un projet d’écriture, tout simplement, avec l’aide d’un mentor, qui fut le professeur Alain Beaulieu. Ma maîtrise m’a amenée à publier La corbeille d’Alice, puis j’ai entamé une réflexion sur ce que ça implique l’écriture de lieux qui n’existent pas », dit celle dont le premier roman a été finaliste pour le prestigieux prix Senghor 2014. À peine lancé, son second a été nommé « Livre du mois » par le magazine Châtelaine. En plus d’être une auteure reconnue, Maude DeschênesPradet est aussi une pro­ fesseure de yoga. Depuis le début de ses études

doctorales, elle enseigne les rudiments de cette discipline au PEPS. Son travail, qui teinte sans conteste son écriture, lui procure un précieux équilibre. « Le yoga me fait un bien fou. Cela m’aide à être disciplinée dans mon horaire. Au-delà des exercices physiques, le yoga véhicule une philosophie et des valeurs qui influencent certainement ma

vision du monde, mais aussi mon écriture et mon désir de créer des personnages qui évoluent dans l’espoir et la beauté. Cet optimisme qui demeure malgré le contexte difficile, cela vient sans doute de ma relation avec le yoga », répond-elle lorsqu’on la questionne sur le sujet. Comme pour ses deux premiers livres, son prochain ouvrage, déjà en cours de préparation, se fait sans planification aucune. Pour l’instant, elle est à l’étape de noircir des feuilles de notes. Ce projet de longue haleine devrait donner lieu, encore une fois, à un nouvel univers fascinant.

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Shakespeare revisité Histoire de vengeance, de meurtres, de prise de pouvoir… La compagnie de théâtre Les Écornifleuses présente une adaptation du texte probablement le plus violent du répertoire de Shakespeare, Titus Andronicus. Dans cette version revisitée, les personnages masculins sont interprétés par des femmes, et vice-versa. Plusieurs éléments de cette tragédie sont modifiés pour créer une œuvre joyeuse qui dépeint les combats de notre époque. Jusqu’au 2 décembre, au LANTISS (local 3655 du pavillon Louis-JacquesCasault). Le spectacle est présenté à 19 h, le mardi et le mercredi, à 20 h, le jeudi, et à 16 h, le samedi. Une rencontre avec les artistes aura lieu le vendredi 24 novembre. Pour plus d’information : www.theatre periscope.qc.ca/programmation/titus

Un patrimoine à découvrir En 2016, l’artiste montréalaise Fiona Annis effectuait une résidence de création au centre Rad’art, en Italie. Ce projet lui a permis d’enregistrer, avec la collaboration des communautés locales, une série de berceuses. La ­captation de ces chansons, dont l’origine est souvent inconnue, a donné lieu à une exposition, à voir – ou plutôt, à entendre – à la Galerie des arts visuels. Présenté jus­ qu’au 17 décembre, Mormorii (« Murmure », en français) est le résultat d’un partenariat avec La Chambre blanche. La Galerie des arts visuels est située dans l’édifice La Fabrique (295, boulevard Charest Est). Heures d’ouverture : 12 h à 17 h, du mercredi au dimanche. Pour en savoir plus sur la démarche de l’artiste : art.ulaval.ca/galerie-une/murmure.html

Une littérature bien vivante Le 6e Salon du livre des Premières Nations, qui a pour but de faire la promotion de la l­ ittérature autochtone, aura lieu du 23 au 26 novembre à Wendake. C’est à Naomi Fontaine, écrivaine innue et étudiante à la maîtrise en études litté­ raires, que reviendra l’honneur d’ouvrir le bal avec une lecture d’extraits de son plus récent roman, Manikanetish. Elle sera accompagnée, pour l’occasion, du guitariste Frédéric Dufour. La soirée mettra ­également à l­ ’honneur Virgina PésémapéoBordeleau, J. D. Kurtness et Drew Hayden Taylor. Publié aux Éditions XYZ, Hivernages raconte un hiver sans fin dans un monde postapocalyptique.

Jeudi 23 novembre, à 19 h, à la Maison de la littérature (40, rue Saint-Stanislas).


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actualités UL

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Quatre chercheurs très influents

Avis officiel CONSEIL D’ADMINISTRATION Séance ordinaire du 29 novembre 2017 ORDRE DU JOUR 1. 2. 3. 4. 5. 6.

Ouverture de la séance Ordre du jour

Quatre professeurs de l’Université Laval figurent sur la liste des World’s Most Influential Scientific Minds dressée par la société d’information stratégique Clarivate Analytics. Il s’agit de Vincenzo Di Marzo, des facultés de Médecine et des Sciences de l’agriculture et de l’alimentation, de Josep RodésCabau, du Département de médecine, de France Légaré, du Département de médecine familiale et de médecine d’urgence, et de Sylvain Moineau, du Département de biochimie, de microbiologie et de bio-informatique. Le professeur Di Marzo est reconnu pour ses travaux sur le système endocannabinoïde, un système de signalisation chimique qui régule des fonctions telles que le stress, la faim, la douleur et l’immunité. Josep Rodés-Cabau s’est démarqué par ses travaux portant sur le développement de

nouveaux traitements des cardiopathies structurelles. La professeure Légaré s’est illustrée par ses recherches portant sur la santé des populations et les pratiques optimales en santé. Les travaux de Sylvain Moineau portent sur les bactériophages et le système CRISPR-Cas, un système qui est en voie de révolutionner l’édition des génomes. La liste produite par Clarivate Analytics a été établie à partir du nombre de citations recueillies par les articles signés par chaque chercheur pour la période 2005-2015. Afin de mieux refléter l’apport des chercheurs à la progression de leur domaine respectif, Clarivate Analytics a subdivisé les résultats en 21 secteurs des sciences pures et appliquées et des sciences sociales. Au total, plus de 3 300 chercheurs de quelque 900 établissements figurent sur la liste 2017 des chercheurs les plus influents.

Vincenzo Di Marzo

France Légaré

Procès-verbal de la séance ordinaire du 20 septembre 2017 Procès-verbal de la séance extraordinaire du 27 septembre 2017 Communications de la présidente et de la rectrice Questions des membres

Sur consentement des membres

7. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 31 mai 2017 − Recommandations du Comité exécutif

8. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 30 juin 2017 − Recommandations du Comité exécutif

9. Modification à l’amendement 33 du Règlement du Régime de retraite des professeurs et professeures de l’Université Laval (RRPPUL)

Josep Rodés-Cabau

Sylvain Moineau

Modification à l’amendement 27 du Règlement du Régime de retraite du personnel professionnel de l’Université Laval (RRPePUL)

10. Modification au Règlement du Régime de retraite des professeurs et professeures de l’Université Laval (RRPPUL) : amendement n° 35

11. Adoption des deux lettres d’entente suivantes : Remboursement du déficit de capitalisation du RRPPUL (deuxième mise à jour) Association des dentistes cliniciens enseignants de la Faculté de médecine dentaire de l’Université Laval (ADCEFMDUL)

Urgence tempête à l’Université Ce qu’il faut savoir en cas de tempête de neige ou de verglas

Remboursement du déficit de capitalisation du RRPPUL (deuxième mise à jour) Association des médecins cliniciens enseignants de Laval (AMCEL)

12. Modification au Règlement du Régime de retraite du personnel professionnel de l’Université Laval (RRPePUL) – amendement n° 28

13. Rapport annuel de suivi 2016-2017 sur les entités liées de l’Université Huis clos (sur consentement) (pts 14 à 17) Ordre du jour courant

18. Politique et directives de placement de la Fiducie globale de placement Université Laval – La Fondation de l’Université Laval : révision − Recommandation du Comité de placement et de trésorerie

19. Ouverture d’un compte de banque et d’une marge de crédit auprès de la Banque de Montréal

20. Projections financières 2017-2018 sur la base des résultats au 30 septembre 2017 − Recommandation du Comité exécutif

21. Entente relative au Laboratoire vivant (Lab-V) à intervenir entre l’Université Laval et la firme Coarchitecture

22. Entente de principe concernant les salaires en vigueur pour les deux dernières années d’application de la convention collective visant les auxiliaires administratifs, de recherche et d’enseignement représentés par le Syndicat des travailleuses et travailleurs étudiants et postdoctoraux de l’Université Laval (STEP)

23. Première convention collective visant les étudiantes et étudiants travaillant comme accompagnatrice ou accompagnateur au Centre d’aide aux étudiants représentés par le Syndicat des travailleuses et travailleurs étudiants et postdoctoraux de l’Université Laval (STEP)

24. Politique sur les activités d’approvisionnement et la gestion des contrats : adoption

25. Modifications au rattachement du Comité de radioprotection, du Comité-conseil du Service de sécurité et de prévention et du Comité de gestion des produits chimiques

26. Rapport du Comité des investissements en immobilisations et ressources informationnelles

27. Rapport du Comité des ressources humaines du Conseil d’administration

28. Rapport d’étape de la démarche de planification stratégique de l’Université Laval « ENSEMBLE UL 2022 »

29. Suivi budgétaire Rencontre des membres sans la direction

30. Clôture de la séance

L’hiver approche à grands pas et il est déjà temps de prévoir les effets des tempêtes de neige ou de verglas qui ne manqueront pas de nous frapper au cours de l’hiver. Lorsque les conditions météorologiques l’exigent, la direction de l’Université peut décréter la suspension de l’ensemble de ses activités. Cette décision est communiquée de la façon suivante : • en prévision de la suspension des activités de l’avant-midi, la décision est diffusée avant 6 h 30 ; • en prévision de la suspension des activités de l’après-midi, la décision est diffusée avant 10 h 30 ; • en prévision de la suspension des activités de la soirée, la décision est diffusée avant 15 h 30. Différents moyens sont utilisés pour communiquer un avis « Urgence tempête » aux membres de la communauté universitaire : le courrier électronique, le site Web de l’Université (ulaval.ca) et les médias électroniques. Par ailleurs, si aucun avis n’est émis aux heures indiquées précédemment, la communauté universitaire doit considérer que l’ensemble des activités annoncées pour la plage couverte se tiendront comme prévu. La prise de décision liée à la suspension des activités repose sur un ensemble de critères : • les conditions et les prévisions météorologiques diffusées par Environnement Canada ; • la difficulté pour les autobus de circuler sur le campus et sur le territoire desservi ; • la difficulté pour les sociétés de transport en commun desservant le territoire de maintenir leur service ; • l’état des routes observé par le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports du Québec ; • l’état des rues et des avenues observé par les services de police desservant le territoire ; • l’état des stationnements, des rues, des avenues ainsi que des entrées des bâtiments du campus observé par le personnel affecté à la sécurité.

Malheureusement, nous ne saurions prendre en compte, dans ces décisions, des considérations personnelles liées à la localisation des membres de la communauté universitaire. Il en va de chaque individu d’assurer sa propre sécurité en fonction de sa situation particulière. REPORT DES EXAMENS

Lorsqu’une situation « Urgence tempête » em pêche la tenue d’un examen, celui-ci est reporté. Pour l’automne 2017, il a été convenu des dispositions suivantes : du 4 décembre au 15 décembre, les examens manqués seront reportés au samedi ou au dimanche suivant ; du 18 au 22 décembre, les examens manqués seront reportés au courant de cette même semaine. Dans l’impossibilité de tenir les examens à ce moment, la reprise aura lieu au début de la session d’hiver 2018, à une date à déterminer. Les étudiants concernés seront avisés par courriel le plus rapidement possible. Ils pourront aussi s’informer auprès de leur faculté ou de leur direction de département ou de programme. FORMATION À DISTANCE

Les étudiants des cours à distance qui ont prévu faire leur examen hors du campus doivent vérifier si leur centre d’examens annonce une fermeture ou une suspension de ses activités (voir la liste des Centres d’examens et leurs coordonnées). Les examens prévus sont alors annulés et les reprises seront organisées au cas par cas. On peut consulter la version intégrale de la Procédure en cas de tempête de neige ou de verglas à l’adresse suivante : http://www2.ulaval.ca/ fileadmin/Secretaire_general/Directives__ procedures/tempetesverglas1.pdf Service de sécurité et de prévention Novembre 2017


sur le campus

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L’Université en 2037 La Bibliothèque présente, jusqu’en avril 2018, une exposition sur l’avenir de notre établissement par Yvon Larose « Je suis professeure à l’Université Laval depuis 2032. Je fais partie d’une équipe pé­­ dagogique interdisciplinaire en sciences des comportements humains. Je termine un cycle de cinq ans surtout concentré sur la recherche. Dès l’an prochain, je commencerai un autre cycle de cinq ans en transfert des connaissances et en développement pédagogique. » Ce témoignage, fictif, est celui de Rachel, 55 ans. Il donne le ton à l’une des ­q uatre stations qui ­c on­s tituent l’exposition Tendances – L’Université Laval en 2037. Cette expo­ sition, sobre dans sa présentation mais substantielle dans son contenu, a démarré le 16 novembre au quatrième étage de la Biblio­thèque. Elle se poursuivra jusqu’au mois d’avril 2018. « Les stations présentent quatre scénarios de ce que pourrait être l’Université dans un horizon de 15 à 20 ans, explique la secrétaire permanente à la Commission des études et à la Commission de la recherche, Marise Ouellet. Cette vision futuriste a été élaborée à partir des travaux menés par ces deux instances, qui avaient pour mandat, entre 2015 et 2017, de réfléchir à l’avenir de la formation et de la recherche à l’Université Laval. Les membres des commissions ont mis en lumière les tendances actuelles et les indices de changement. Ils ont

tenté de dégager les grands courants qui se dessinent ainsi que les valeurs préservées et celles qui pourraient être instaurées. » La rectrice Sophie D’Amours a assisté au lancement. Selon elle, l’exposition revêt une importance particulière. « Tout notre établissement, a-t-elle déclaré, est présentement engagé et mobilisé dans une planification stratégique. Nous souhaitons rêver à notre université… de 2022. Vous nous devancez avec cette vision de 2037. Nous y trouverons probablement quelques sources d’inspiration ou idées audacieuses. Après tout, l’Université doit rêver et développer une vision à très long terme. Cet horizon pas si lointain mérite certainement qu’on y réfléchisse. » Le scénario de l’avenir auquel est rattaché le personnage de Rachel est l’atelier d’apprentissage collaboratif. Son témoignage est sonore et peut être entendu à une borne introductive. Cinq silhouettes schématiques d’hommes ou de femmes, en découpe, occupent l’espace. Elles arborent chacune un texte de présentation. Dans cet atelier, les utilisateurs-types, ou personas, s’appellent Alexe (responsable d’une entreprise), Andrée (étudiante professionnelle), Gabriel (conseiller en formation), Karim (étudiant étranger) et Véronique (chargée de formation). Ils acquièrent leurs savoirs au

La station no 1 est consacrée à l’apprentissage collaboratif. Dans cet atelier, les utilisateurs-types acquièrent leurs savoirs au moyen de contenus numériques, qu’ils peuvent mettre en commun, et développent leurs compétences dans l’interaction.

moyen de contenus numériques, qu’ils peuvent mettre en commun, et développent leurs compétences dans l’interaction. On ne parle plus de la formule professeur-­ étudiant, mais plutôt d’une approche d’enseignement collaboratif. La mise en scène se répète dans les trois autres stations, où les membres de la communauté universitaire de demain travaillent dans un environnement de partage, au sein d’une équipe pédagogique et dans un laboratoire de recherche. « Cette aventure futuriste regorge d’idées nouvelles, affirme Marise Ouellet. Par exemple, dans la cité universitaire de 2037, des étudiantsparents habitent sur le campus avec leur petite famille.

Des retraités encadrent bénévolement des étudiants dans certains projets. Des robots mobiles de téléprésence permettent aux étudiants de l’Université Laval, où qu’ils soient dans le monde, de participer à un cours ou à un ­a telier. Les universités ont laissé tomber la concurrence entre elles pour faire place à la collaboration et à la complémentarité, entre autres dans l’offre de formation. Les universités unissent leurs ­forces en recherche afin de créer des masses critiques de chercheurs et une synergie permettant de rivaliser à l’international. » En 2037, l’Université Laval est beaucoup plus perméable. Elle intègre la ville et la région de Québec à ses activités. Ses

décisions de développement sont davantage prises en harmonie avec le milieu. Les grandes tendances sont au décloisonnement, à l’interaction et à la mutualisation des services et des ressources. Marise Ouellet a assuré la coordination au contenu de l’exposition. Elle a accom­ pagné les présidents et les membres des commissions dans leurs travaux. Tous ont collaboré avec les concepteurs, quatre finissants du baccalauréat en design de produits qui ont travaillé sur les scénarios et les textes. « Les étudiants, dit-elle, ont transformé en contenus ­ar­­tistiques, en scénarios et en personas les notions plus abstraites fournies par les commissions. » Le Laboratoire

d’enquête ethnologique et multimédia a réalisé les bandes sonores des bornes introductives. Le montage de l’exposition a été confié à une équipe de la Bibliothèque. Enfin, le Bureau des services Web a élaboré un sondage virtuel auquel les visiteurs sont invités à répondre au moyen d’un écran sur place. Pour plus d’information sur le contenu de l’exposition, le lecteur peut consulter les deux avis publiés ­récemment sur l’avenir de l’Université par la Commission des études et la Commission de la recherche : • bit.ly/2B2DQnF • bit.ly/2AqGRSo

Cette vision futuriste a été élaborée à partir des travaux menés par deux commissions

Le scénario de l’avenir de la station no 4 est consacré au laboratoire de recherche. Des chercheurs s’affairent à comprendre et à analyser une problématique interdisciplinaire et interprofessionnelle de santé durable pour laquelle ils devront créer un réseau de collaborateurs. photos Marc Robitaille

Au moment de l’inauguration de l’exposition, le 16 novembre : Loubna Ghaouti, directrice de la Bibliothèque, Thomas Coulombe-Morency, étudiant à la maîtrise en design, Claude Savard, vice-recteur adjoint aux études et aux affaires étudiantes, Sophie D’Amours, rectrice, Pascal Daleau, président de la Commission de la recherche, Marie Audette, présidente de la Commission des études, et Marise Ouellet, secrétaire permanente de la Commission des études et de la Commission de la recherche.


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société

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L’eau de la discorde

Peu à peu, le concept de véhicule autonome se concrétise. Plusieurs entreprises procèdent à des essais routiers et promettent une commercialisation d’ici quelques années.

Ces nouveaux véhicules pourraient réduire la congestion routière, limiter la durée des transports et entraîner des économies d’essence

Des routes exemptes de conducteurs Les véhicules autonomes transformeront profondément la société, estime Philippe Giguère, spécialiste en robotique mobile et en perception artificielle par Matthieu Dessureault Depuis un an, Waymo, une entité du géant américain Google, teste des prototypes de voitures sans conducteur en Californie. Au Canada, des entreprises comme Magma International s’intéressent fortement à cette technologie. C’est un fait avéré, les voitures auto­ nomes sont sur le point de prendre d’assaut les routes du monde. Pour Philippe Giguère, professeur au Département d’informatique et de génie logiciel, la question n’est pas de savoir si ces véhicules finiront par remplacer nos voitures traditionnelles, mais plutôt quand ils le feront. « C’est inévitable. J’ai l’impression qu’un jour, il sera illégal de conduire des voitures. Les gens se demanderont pourquoi on confiait, autrefois, ces tonnes de métal à des humains ! », lance-t-il, mi-sérieux. Le 16 novembre, à la bibliothèque Gabrielle-Roy, le chercheur a présenté sa vision de la mobilité dans le cadre des Rencontres du numérique de l’Institut technologies de l’information et sociétés. Sa conférence a permis au public de comprendre le fonctionnement des véhicules autonomes et

la nature des systèmes, des algorithmes et des capteurs qui sont utilisés pour mettre sur pied cette technologie. Fervent détracteur de l’automobile dans sa forme actuelle, Philippe Giguère a insisté sur les nombreux avantages de la conduite autonome. Entre autres, ces nouveaux véhicules pourraient réduire la congestion routière, limiter la durée des transports et entraîner des économies d’essence. « La voiture a des coûts sociaux énormes. En Amérique du Nord, les investissements routiers représentent plusieurs centaines de milliards de dollars chaque année. Avec la conduite autonome, le besoin d’ajouter des voies aux autoroutes diminue puisque les véhicules se collent les uns aux autres. On évite ainsi l’utilisation d’une quantité phénoménale de béton. Le temps perdu dans le trafic, le stress causé par la conduite… tout cela s’évapore avec les véhicules autonomes ! » Il croit aussi que cette invention pourrait avoir une incidence importante sur le nombre de blessés et de morts sur nos routes. De fait, de nombreuses études ont démontré que ce sont

des erreurs humaines qui sont à l’origine de 90 % des collisions. Dans cette logique, remplacer le conducteur par une technologie intelligente pourrait faire chuter le nombre d’accidents. « Quand un humain fait un accident, il apprend de son erreur. En revanche, si une voiture autonome cause un accident, ce sont toutes les voitures auto­ nomes qui apprennent. Une mise en commun des con­ naissances va se faire au fil du temps et diminuer le taux d’accidents », prévoit le chercheur. Pour lui, le principal défi sur le plan de la sécurité est de développer des capteurs capables de détecter des obstacles imprévus, comme un cycliste ou un piéton, dans des conditions météorologiques difficiles. Avec plusieurs collègues, le professeur travaille au lan­ cement d’un projet de re­­ cherche avec la compagnie LeddarTech pour tester une nouvelle sorte de capteurs très puissants et récolter une multitude de données. Selon Philippe Giguère, l’Université a toutes les ressources pour se positionner dans ce nouveau champ d’études. « Plusieurs chercheurs ont développé une expertise dans des domaines liés aux véhicules autonomes, comme la captation de données, la robotique mo­­ bile et la cartographie 3D. Tous ces pôles d’expertise peuvent se marier pour faire avancer des projets. Plusieurs recherches sont en cours et d’autres sont à venir. »

Frédéric Lasserre, professeur à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, a fait le point sur la gestion des Grands Lacs par Pascale Guéricolas Spécialiste de la géopolitique de l’eau et des enjeux stratégiques relatifs à cette ressource, Frédéric Lasserre s’intéresse à la façon dont les riverains des Grands Lacs gèrent cette immense réserve. Lors d’une conférence présentée le lundi 20 novembre à l’invitation du Centre de recherche sur l’eau de l’Université Laval (CentrEau), il s’est penché, notamment, sur la décision du président américain Donald Trump, prise au début de 2017, de réduire de 90 % le budget du programme consacré à la lutte contre la pollution de cet énorme réservoir d’eau douce. Cette baisse draconienne du financement de l’Initiative de restauration des Grands Lacs (IRGL) pourrait avoir des conséquences non seulement dans la région immédiate, mais aussi pour la population qui dépend de cette ressource ailleurs. Par exemple, si un État américain longeant le lac Érié néglige la lutte contre l’invasion de la carpe asiatique, la qualité de l’eau puisée en aval dans le fleuve Saint-Laurent risque d’en être grandement affectée. Les villes qui s’alimentent à ce cours d’eau vont ainsi devoir revoir leur traitement. Devant cette baisse annoncée des budgets de l’Agence américaine de protection de l’environnement, les élus démocrates et républicains des Grands Lacs ont fait front commun au Congrès. Ils ont obtenu le maintien du financement de la lutte contre la pollution de cette région pour 2017. Le problème se pose, par contre, pour les années suivantes. Comme l’explique Frédéric Lasserre, cet épisode illustre bien la complexité des liens qui unissent les localités, les États et les régions qui utilisent cette réserve d’eau douce, d’autant plus qu’elle n’est pas inépuisable. « Seulement 1 % du volume des Grands Lacs se renouvelle chaque année. En fait, l’immense majorité de l’eau qui s’y trouve date de la fonte des dernières ­gla­­ciations », précise le professeur du Département de géographie. Or, cette énorme réserve située au nord des ÉtatsUnis suscite beaucoup de convoitise, en particulier celle des États du Midwest en manque d’eau chronique depuis plusieurs décennies. Devant régulièrement faire face à des projets visant cette ressource, les États limitrophes des Grands Lacs et le Canada ont signé des accords pour mieux se protéger.

« En fait, il était impossible d’empêcher le commerce de l’eau, considérée comme un bien économique, explique Frédéric Lasserre. L’accord prévoit donc que, en théorie, une municipalité peut venir prélever cette ressource, même si elle ne se trouve pas dans le bassin versant des Grands Lacs. Par contre, elle doit s’engager à restituer la même quantité d’eau, nettoyée et traitée. » Cette disposition a permis à une municipalité comme Waukesha, située près du lac Michigan et de Milwaukee, d’avoir le feu vert pour ses projets de prélèvement. Cependant, les dispositions contraignantes de l’accord limitent l’utilisation de l’eau. Il est difficile d’imaginer qu’une ville au fin fond du Kansas ou de l’Arkansas s’engagerait à retourner aux Grands Lacs les quantités d’eau qu’elle aurait puisé préalablement dans cette région. La question du niveau d’eau des Grands Lacs fait d’ailleurs l’objet de discussions au sein de la Commission mixte internationale, à laquelle siège les États limitrophes, mais aussi le Québec et l’Ontario. Le débit du fleuve Saint-Laurent en aval dépend en bonne partie du niveau d’eau plus haut. La question des espèces envahissantes, comme la moule zébrée ou la carpe asiatique, inquiète aussi les partenaires. Ces espèces, dépourvues de prédateurs, nuisent aux écosystèmes, particulièrement dans les lacs de taille plus modeste. Voilà pourquoi les parte­ naires regroupés au sein de la Commis­ sion mixte internationale continuent à dialoguer activement. Ils savent bien que la pollution n’a pas de frontières.

En 2017, l’administration Trump a décidé de réduire de 90 % le budget consacré à la lutte contre la pollution des Grands Lacs

Cet énorme réservoir d’eau douce, situé au nord des États-Unis, suscite beaucoup de convoitise, en particulier celle des États du Midwest en manque d’eau chronique depuis plusieurs décennies.


sports

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Les membres du personnel pourront s’inscrire à certains cours dès le jeudi 30 novembre

Le PEPS vous propose d’avoir chaud cet hiver Découvrez la programmation hivernale du PEPS, une programmation fort diversifiée et adaptée à plusieurs clientèles différentes par Jenny Aumais  du personnel de l’Université Laval. Offerts par Mon équilibre UL et le Service des activités sportives, ils permettent à cette clientèle de s’initier ou de poursuivre la pratique du yoga, de s’initier ou de poursuivre la pratique du Pilates ou encore de s’en­traîner lors d’une séance de Zumba. Membres du personnel, vous pouvez vous inscrire à ces cours dès le jeudi 30 no­­ DES COURS POUR LES MEMBRES DU PERSONNEL vembre en téléphonant au 418 656-2131, poste 7377. DE L’UNIVERSITÉ Certains cours sont réservés Plusieurs cours réguliers sont exclusivement aux membres également adaptés à l’horaire Reconnu comme le plus grand complexe sportif universitaire de l’Est du Canada, le PEPS est le lieu incontournable pour bouger matin, midi et soir. Avec une programmation hivernale des plus variées, il offre à la communauté universitaire un vaste choix d’activités pour tous les âges et pour tous les goûts.

du personnel de l’Université, tels que les cours d’aquaforme, de cardio-vélo et de KinFit de moins de 60 mi­­ nutes sur l’heure du midi. En fait, vous trouverez dans la programmation du PEPS des activités pour tous les goûts sur l’heure du dîner, qu’elles se déroulent à la piscine, sur la glace, en gymnase ou en salle d’entraînement. N’oubliez pas qu’il existe également des cours matinaux se terminant à 8 h et de nombreux cours débutant entre 16 h et 18 h.

ÉTUDIANTS, PROFITEZ DE VOS PRIVILÈGES AU PEPS !

En plus de l’accès à la salle d’entraînement à un tarif très abordable, les étudiants à temps complet de l’Université Laval, c’est-à-dire ceux inscrits à 12 crédits minimum, peuvent profiter de nombreuses activités sans frais, dont les bains libres. Ceux-ci sont offerts en continu entre 7 h et 21 h, du lundi au vendredi. Les étudiants à temps complet peuvent aussi réserver sans frais des terrains de sports de raquettes ou de ballon jusqu’à trois jours à l’avance. Ils ont également accès gratuitement à la patinoire et à la piste de jogging intérieure. La programmation détaillée des activités sportives de l’hiver est disponible sur le site peps.ulaval.ca. La période d’inscription débute le 6 décembre, à 7 h. Vous pouvez vous inscrire en ligne, à la réception du PEPS entre 7 h et 21 h ou par téléphone au 418 656-PEPS.

Campus dynamique

photo Rouge et Or

en bref

Alexis Lepage aux Jeux du Commonwealth Excellente nouvelle pour la vedette du club de triathlon Rouge et Or : Alexis Lepage fait partie du groupe de six athlètes sélectionnés par Triathlon Canada pour représenter le pays lors des Jeux du Commonwealth, du 4 au 15 avril 2018, à Gold Coast en Australie. Il s’agit d’une première participation à ces Jeux pour Alexis Lepage, qui va nager, rouler et courir dans les spectaculaires aires de Southport Broadwater Parklands lors de l’épreuve indi­ viduelle masculine et du relais mixte, prévus respectivement les 4 et 6 avril. « Ce sont les deuxièmes plus gros jeux sportifs au monde ! C’est assez incroyable de penser que je vais y prendre part sous les couleurs du Canada ! », s’est exclamé l’athlète originaire de Gatineau. D’ici aux Jeux du Commonwealth, Alexis Lepage va peaufiner sa préparation au Québec et à l’extérieur du pays lors de divers camps d’entraînement. Il sera notamment à Phoenix, du 1er au 21 janvier, et il retournera en Arizona, plus précisément à Tucson, du 4 au 14 février.

Volleyball : de la grande visite La formation masculine de volleyball Rouge et Or accueillera de la grande visite ce samedi 25 novembre, à 19 h 30. L’équipe canadienne de développement sera en ville pour affronter les hommes entraînés par Pascal Clément. L’équipe de l’Université Laval s’est montrée à la hauteur du défi ces dernières années, ayant vaincu l’équipe masculine de développement du Canada lors des trois derniers matchs entre les deux formations (3-1 et 3-0 la saison dernière ainsi que 3-1 en octobre 2014). La soirée de samedi s’amorcera par une rencontre féminine entre le Rouge et Or et les Citadins de l’UQAM. L’équipe féminine, qui présente une séquence de cinq gains consécutifs, jouera à compter de 18 h à l’amphithéâtre Desjardins-Université Laval. Les billets sont disponibles au 418-656-PEPS.

Samedi 25 novembre Volleyball féminin | UQAM PEPS | 18 h Volleyball masculin | Équipe nationale de développement PEPS | 19 h 30 Football | Coupe Vanier – Western Hamilton, Ontario | 13 h

Vendredi 1 décembre

Le club de football Rouge et Or aura la possibilité de soulever la coupe Vanier pour la 10e fois de son histoire, samedi, à Hamilton. L’équipe de l’Université Laval a remporté, samedi dernier, en Alberta, la demi-finale canadienne 35-23 contre les Dinos de l’Université de Calgary. L’ultime rencontre opposera le Rouge et Or aux Mustangs de l’Université Western. photo David Moll

Volleyball féminin | Sherbrooke PEPS | 18 h Volleyball masculin | Sherbrooke PEPS | 19 h 30


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au fil de la semaine

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Soignants aux quatre coins du monde Le programme Sciences infirmières autour du monde (SIAM) propose, chaque année, à une quinzaine d’étudiants en sciences infirmières de réaliser un stage de neuf semaines en santé communautaire dans différents milieux en émergence. Consultation médicale, campagne de vaccination, suivi de grossesse et accouchement ainsi que dépistage du paludisme, du VIH et de la malnutrition sont quelques-unes des tâches effectuées par l’un ou l’autre de ces soignants dispersés aux quatre coins de la planète. Au-delà de cette expérience professionnelle, les étudiants vivent également une aventure humanitaire et interculturelle des plus enrichissantes sur le plan personnel. Vous avez envie de les entendre raconter les grands défis qu’ils ont surmontés lors de leur périple à l’étranger ? Assistez aux présen­ tations orales des SIAMois qui ont réalisé leur stage à l’été 2017. Ils vous parleront de leur expérience au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, en Inde, au Nunavik ou au Sénégal.

30/11

Jeudi 30 novembre, de 17 h 30 à 19 h 30, au local 1289A du pavillon Ferdinand-Vandry. Entrée libre.

23/11

25/11

30/11

30/11

30/11

30/11

Des médecins châtiés à Nuremberg

Maladies inflammatoires de l’intestin

Où va la Chine ?

Découvrez les statistiques québécoises

La cité numérique : une réalité actuelle ?

Un architecte au grand écran

Le procès des médecins nazis a été un grand exercice juridique : 32 témoins ont été présentés par l’ac­ cusation, 53 par la défense et 1 471 documents ont été cités. Que retient-on de toutes ces procédures au­­ jour­d’hui ? La Clinique de droit international pénal et humanitaire et la Chaire de recherche du Canada sur la justice internationale pénale et les droits fondamentaux sont fières d’accueillir Xavier Aurey, de l’Université de l’Essex au Royaume-Uni, qui pourra répondre à cette question. Spécialiste des droits de la personne et, plus spécifiquement, du corps humain dans le droit international et européen, il prononcera une conférencemidi intitulée « Pro­cès de Nuremberg sur les expé­ rimentations médicales nazies : les 70 ans du ­verdict ». photo United States Government

Jeudi 23 novembre, à 11 h 30, au local 7160 du pavillon CharlesDe Koninck. Entrée libre. Inscription à bit.ly/2A1UzrT

En ce mois de sensibi­ lisation aux maladies inflammatoires de l’in­ testin (MII), l’organisme Crohn et Colite Canada vous invite à un avantmidi de conférences gratuites sur la santé et les MII. Sophie Veilleux, professeure au Départe­ment de management, présentera la communication « La médecine personna­­ lisée en MII : qu’en pen­ sent les patients et les médecins ? ». De leur côté, ­l’infirmière Stéphanie Turcotte et le psychologue Vital Gaudreault discuteront respectivement de l’importance de la vaccination chez les patients atteints de MII et de la présence de douleurs abdominales, de fatigue et d’anxiété chez ces mêmes patients. Samedi 25 novembre, de 9 h à 12 h, à la salle Power Corporation du Canada (local 3452) du pavillon La Laurentienne. Activité gratuite.

Les décisions et les ­politiques de la Chine vous intéressent-elles ? La Chaire Stephen-A.Jarislowsky en gestion des affaires interna­ tionales et le Groupe d’études et de recherche sur l’Asie contemporaine organisent un mini-­ colloque sur le thème « Où va la Chine après le 19e Congrès du Parti communiste ­chi­nois  ?  ». Quatre con­férences sont au programme, dont celle de Guy Saint-Jacques, am­­bassadeur du Canada en Chine de 2012 à 2017, qui portera sur la réforme politique et la diplomatie, et celle de Zhan Su, professeur au Département de mana­gement, qui s’intéressera à l’économie chinoise. Jeudi 30 novembre, de 12 h à 15 h, à la salle Power Corporation du Canada (local 3452) du pavillon La Laurentienne. Entrée gratuite. Pour la programmation : bit.ly/2jgHKCh

Pour vos recherches, vous aimeriez savoir quelle proportion de la viande de porcs élevés au Québec est exportée chaque année ? Ou quelles sont les marges bénéficiaires d’exploitation de l’industrie cinématographique québécoise ? Ou encore le nombre de mariages célébrés dans notre province au cours des cinq dernières années ? Vous trouverez toutes ces réponses sur le site Web de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Pour vous aider à utiliser efficacement cet outil, la Bibliothèque vous convie à un atelier de formation visant à explorer les données disponibles sur ce site. Vous y découvrirez, entre autres, comment trouver des données relatives aux régions administratives et aux MRC et comment personnaliser ­certains tableaux de l’ISQ. Jeudi 30 novembre, à 14 h, au local 1353 de la Bibliothèque au pavillon JeanCharles-Bonenfant. Activité gratuite, mais inscription obligatoire à bit.ly/2B3zeh2

Connaissez-vous bien Roger D’Astous ? Cet élève La ville intelligente et numéde Frank Lloyd Wright est rique est-elle une vision du l’un des plus importants futur ou celle-ci est-elle déjà architectes canadiens du parmi nous ? Pour connaître 20e siècle. Il a œuvré toute l’avis d’un spécialiste sur sa vie à fonder une architeccette question, assistez à la ture proprement nordique. prochaine conférence-midi Au­­teur de deux des symdu CRAD sur le thème « La boles montréalais les plus cité numérique : quand l’hisrenommés, l’hôtel Château toire nous rattrape ». Le proCham­plain et le Village fesseur Stéphane Roche, du olympi­que, ses résidences Département des sciences sont des œuvres d’art géomatiques, y appro­fondira ­sensuelles et ses églises les composantes d’une ville d’étranges vaisseaux spanumérique. Les travaux de tiaux. Le cinéaste Étienne ce professeur portent princiDesrosiers a trouvé en cet palement sur la géolocalisaarchitecte d’exception un tion sociale, les données sujet idéal pour un docuouvertes et l’externalisation mentaire. Intitulé tout simouverte (crowdsourcing) plement Roger D’Astous, le dans la mise en opération film propose, grâce à des du con­cept de ville et de terarchives inédites ainsi qu’aux ritoire intelligent. Cette actitémoignages de clients et de vité, organisée par le Centre collaborateurs, de faire un de recherche en aménagevoyage exalté au cœur de ment et développement, vise l’architecture moderne. Vous à faire connaître au grand aimeriez visionner le docupublic quelles sont actuellementaire ? L’École d’archiment les principales transtecture vous invite à une formations des villes et projection en compagnie du pourquoi celles-ci ont lieu. réalisateur. photo Idej Elixe Jeudi 30 novembre, à 12 h, au local 1613 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Jeudi 30 novembre, à 17 h 30, à l’École ­d’architecture (1, côte de la Fabrique). Entrée libre.


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