Le Fil 12 décembre 2013

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photo Marc Robitaille

Une histoire de Noël techno p2

2013 en images p8 et p9

Des mérites qui font la fierté Le stade TELUS-Université Laval remporte deux prix prestigieux aux Mérites d’architecture 2013 de la Ville de Québec p3

photo Marc Robitaille

Volume 49, numéro 15 12 décembre 2013


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actualités UL

en bref

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Un beau Noël pour Léa Le projet de session de huit étudiants en sciences et génie s’est transformé en cadeau de Noël pour une enfant ayant des besoins particuliers par Brigitte Trudel

photo Marc Robitaille

Généreuse promotion de droit 1963 Le 21 novembre dernier, la Faculté de droit a accueilli l’ancien premier ministre du Canada, Brian Mulroney, lors du conventum qui soulignait le 50e anniversaire de la promotion 1963. L’activité a débuté par la Rencontre des générations, qui a réuni étudiants et diplômés afin qu’ils puissent parler carrière. Par la suite, un cocktail en présence du recteur a eu lieu. L’événement s’est poursuivi avec la Cérémonie de remise des prix et bourses. La doyenne de la Faculté, Eugénie Brouillet, en a profité pour remettre une plaque honorifique aux diplômés de la promotion de 1963 puisque cette cohorte est à l’origine d’une collecte de fonds qui a donné lieu à la création du Fonds Promotion de droit 1963 – Démocratie et institutions parlementaires. Celui-ci a pour objectif la sensibilisation des étudiants aux institutions parlementaires dans une société de droit et l’enseignement du fonctionnement de ces institutions et des principes d’éthique et de gouvernance qui les régissent.

« J’ai une petite fille de 9 ans qui a un trouble du développement… » En septembre d e r n i e r, à t o u t h a s a r d , Emmanuelle Robert, maman de Léa, envoyait un courriel au Département d’informatique et de génie logiciel. Elle y racontait comment sa fille, qui participe à une recherche faite à l’Université du Québec à Trois-Rivières sur l’utilisation du iPad pour les enfants ayant des besoins particuliers, bénéficiait du potentiel de cet outil d’apprentissage. « Par contre, avec Stéphanie Jean, l’étudiante à la maîtrise en ergothérapie qui la suit, on constatait que les applications iPad disponibles étaient mal adaptées pour Léa », explique la maman. Résultat, la petite plafonnait dans son cheminement. Seul un expert saurait personnaliser ces applications pour la fillette atteinte d’une anomalie chromosomique. À l’Université Laval, quelqu’un pouvait-il aider ?

La demande a interpellé le vice-doyen aux études de la Faculté des sciences et de génie, Nadir Belkhiter, aussi à la barre du cours intitulé Interface personne-machine. « Ce projet était en relation étroite avec la matière que j’enseigne, s’enthousiasme le professeur dont les champs d’intérêt tournent autour de l’ergonomie dans les logiciels et des méthodes de conception centrées sur l’usager. « Rendre service à la collectivité tout en permettant à mes étudiants de travailler sur un sujet motivant, pourquoi pas ? », s’est-il dit alors. « L’histoire de Léa nous a beaucoup touchés », confirme Mehdi El Hafed, l’un de ces étudiants devenu chef du projet baptisé Léaps (pour Léa et applications). Lui et sept comparses, tous issus d’un programme d’échange interuniversitaire avec la France, se sont lancés dans l’aventure. « Contrairement aux cas

“école” sur lesquels on a l’habitude de travailler, le visage humain de cette mission, couplé d’une mise en situation professionnelle, nous a permis d’apprendre de façon beaucoup plus efficace et de dépasser nos limites », croit le jeune homme qui termine une spécialisation en ingénierie à l’École nationale supérieure de cognitique (ENSC), située près de Bordeaux. Durant la session d’automne, l’équipe a travaillé sur ce mandat à la lumière des indications données par la mère de Léa et de son ergothérapeute : grossir des mots, épurer certains caractères, adapter des images, autant de précisions visant à coller le plus possible les applications choisies au profil de la fillette. Au total, l’opération a demandé aux participants bien plus d’heures de travail qu’un devoir strictement scolaire. « Mais personne ne regrette de s’être autant investi », assure Mehdi El Hafed. Le 9 décembre dernier, lui et ses collègues étaient fiers de présenter leur première application achevée à leurs destinataires. Cette dernière vise l’apprentissage de la lecture et du vocabulaire, tandis que la seconde application, qui sera prête le 22 décembre,

Party chinois C’est le dimanche 15 décembre qu’aura lieu le « Party chinois : rencontre des cultures » qui sera organisé conjointement par l’École de langue et de culture chinoise Kuihua, le Centre d’études Québec-Chine, l’Association des immigrants chinois Yuelu ainsi que l’Association des étudiants chinois de l’Université Laval. Cet événement comprendra une vingtaine de spectacles (danses, chansons, arts martiaux, etc.), des rencontres et discussions, des jeux participatifs, etc. Les spectacles seront présentés tant par des étudiants et des immigrants d’origine chinoise que par des Québécois. L’activité sera ouverte pour toute la communauté universitaire et se déroulera de 13 h 30 à 20 h – les spectacles auront lieu de 14 h à 16 h – dans le Grand Salon du pavillon MauricePollack. Tous sont bienvenus !

Une soirée au profit de Lac-Mégantic Le 29 novembre dernier, l’École de langues (ELUL) organisait son premier Noël de partage au grand parloir du Monastère des Ursulines de Québec. Le comité organisateur a redonné à cette fête de fin d’année un esprit de solidarité en y impliquant le comité Action humanitaire ELUL. Grâce notamment à un encan silencieux et à la table des dons, l’École a récolté 1654 $ qui seront versés au Fonds de secours Lac-Mégantic de la Croix-Rouge. Quant au comité de développement durable de la Faculté des lettres et des sciences humaines, il a fait en sorte que l’événement soit écoresponsable.

La petite Léa et ses parents, entourés de son ergothérapeute et de l’ensemble des étudiants et des membres de l’équipe professorale du Département d’informatique et de génie logiciel ayant contribué de près ou de loin à l’élaboration des applications iPad destinées à son apprentissage.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur. Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef par intérim: Claudine Magny Journalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie Picard Collaborateurs : Laurence Bonin, Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Nathalie Kinnard, Catherine Lévesque, Brigitte Trudel, Pierre-Luc Tremblay, Julie Turgeon Rédactrice-réviseure : Anne-Marie Lapointe Secrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau Production Infographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

soit juste à temps pour Noël, servira davantage à initier Léa au calcul. Fait à noter, l’aspect très particulier de ces produits tient dans leur possibilité d’être modifiés par l’utilisateur. Selon les besoins, on peut y ajouter des mots, y changer des images ou des formes. « En général, ces applications sont assez fermées, précise Mehdi El Hafed. Celles que nous avons conçues sont évolutives. Elles peuvent être adaptées par les parents, les professeurs et les ergothérapeutes pour répondre davantage au profil des enfants. » Enchantée des résultats, Emmanuelle Robert reconnaît dans l’aspect personnalisation de ces applications le chaînon manquant tant recherché : « C’est exactement ce dont nous avions besoin pour permettre à Léa d’avancer à son rythme, au maximum de ses capacités », soutient celle qui décrit l’expérience vécue à l’université comme une véritable combinaison gagnant-gagnant. Portés par le succès qui a couronné leurs efforts, plusieurs des huit étudiants impliqués dans le projet Léaps entendent le poursuivre à titre bénévole pendant la session d’hiver. Toutes les applications mises en œuvre seront éventuellement sur Apple Store pour aider d’autres enfants ayant des besoins particuliers. Elles pourront être téléchargées gratuitement par leurs parents. Plus encore, l’affaire risque d’avoir des répercussions internationales. Emballée par l’idée, l’ENSC songerait à établir un partenariat avec l’Université Laval afin de s’impliquer dans le projet. Quant aux étudiants membres de l’équipe Léaps, ils comptent bien, de retour en France, lui donner une suite. Certains songent à créer un groupe de travail dont le mandat serait de créer des produits du même genre. Comme quoi derrière une petite demande se cachent parfois de grandes possibilités !

Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965 Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


actualités UL

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Le stade TELUS-Université Laval a fait un doublé en remportant le Prix Édifices publics et institutionnels et le Prix spécial du jury. photos Marc Robitaille

Une œuvre architecturale remarquable Le stade TELUS-Université Laval a remporté deux prix prestigieux aux Mérites d’architecture de la Ville de Québec par Nathalie Kinnard Les Mérites d’architecture de la Ville de Québec, qui célèbrent leurs dix ans d’existence cette année, saluent l’embellissement de la ville. Cette année, un jury de 7 personnes, dont Carole Després, professeure à l’École d’architecture et codirectrice du Groupe interdisciplinaire de recherche sur les banlieues (GIRBa), a remis, le 4 décembre dernier, 18 prix pour récompenser l’excellence de la création architecturale à Québec. Le stade TELUS-Université Laval a fait un doublé en remportant le Prix Édifices publics et institutionnels et le Prix spécial du jury. Rappelons que le nouveau complexe est l’œuvre du consortium d’architectes H2A, constitué des firmes ABCP architecture et Coarchitecture. « Il s’agit d’une belle reconnaissance pour un

travail de longue haleine qui a débuté en 2009 », témoigne Vadim Siegel, architecte associé chez ABCP. Selon ce dernier, les membres du jury ont probablement été séduits par l’ossature en bois lamellé-collé et ses 13 arches de soutien. L’utilisation du bois pour la structure principale répond d’ailleurs à la volonté de l’Université Laval de construire un bâtiment durable. « Je pense aussi que les mesures vertes mises en place, telles la ventilation naturelle contrôlée des persiennes motorisées ou encore la récupération de chaleur d’un pavillon voisin pour chauffer le stade en saison froide, ont bien fait paraître notre projet », renchérit l’architecte. Rappelons que le 4 juillet dernier, une cérémonie officielle m a r qu a i t l a f i n d e s t r av a u x

d’agrandissement du PEPS, dont faisait partie la construction du nouveau stade TELUS-Université Laval. Les nouvelles infrastructures, qui ont nécessité des investissements d’un peu plus de 81 M$, font du PEPS le plus important complexe sportif du Québec. Ce projet a pu être réalisé grâce à des investissements des deux paliers de gouvernement qui ont contribué à hauteur de 35,73 M$ chacun. La Ville de Québec, quant à elle, y a versé 10 M$.

«

L’utilisation du bois pour la structure principale répond d’ailleurs à la volonté de l’Université Laval de construire un bâtiment durable

Prix hommage

Enfin, pour la toute première fois, le Prix Hommage des Mérites d’architecture a été décerné à une femme, Christine Vallée, une ancienne diplômée de l’École d’architecture. Récemment retraitée, l’architecte n’est d’ailleurs pas étrangère aux « premières ». En 1963, elle a été la première femme à s’inscrire à l’École d’architecture. Sept ans plus tard, elle en devenait la première diplômée. Membre de l’Ordre des architectes depuis 1974, celle qui est considérée comme une pionnière a siégé à la Commission d’urbanisme

et de conservation de Québec et au Comité consultatif d’urbanisme du village de Sainte-Pétronille. Selon plusieurs, son courage et sa détermination ont ouvert la voie à plusieurs femmes, elles qui sont aujourd’hui dominantes parmi les étudiants admis au programme d’architecture. « Ce prix vient reconnaître les différentes façons dont j’ai pratiqué le métier d’architecte, notamment

dans la sphère muséologique et artistique », déclare Christine Vallée, également titulaire d’une maîtrise en aménagement du territoire de l’Université. Pour en savoir plus sur les Mérites d’architecture : ville.quebec.qc.ca/culture_patrimoine/concours/merites_architecture/concours.aspx.


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psychologie

en bref

photo Louise Leblanc

Noël aux résidences Les étudiants des résidences présents sur le campus durant les Fêtes pourront célébrer Noël à la québécoise le 28 décembre au Grand Salon du pavillon Alphonse-Desjardins. Pour une 9e année consécutive, plusieurs diplômés retraités membres de l’Association des diplômés de l’Université Laval et le personnel du Service des résidences accueilleront les étudiants pour une soirée magique. Chaque année, cette fête fait vivre aux étudiants, principalement étrangers, un Noël 100 % québécois. Plusieurs ingrédients permettront de pimenter la soirée : un souper traditionnel, des cadeaux, des rigodons, de l’accordéon, de la danse, une bûche de Noël et l’apparition du père Noël. Avec l’aide de diplômés et de partenaires, 600 sacs-cadeaux ont été préparés pour tous les étudiants aux résidences pendant la période des Fêtes. Des cadeaux seront distribués aux 300 étudiants généralement présents lors de la soirée et les autres pourront les récupérer à leur retour.

Perspective athée Les personnes ouvertement athées ou agnostiques se font plus nombreuses dans notre société et ce positionnement, dans le champ du religieux, s’affirme chaque jour davantage. Cependant, les personnes athées et agnostiques sont-elles condamnées à vivre sans spiritualité comme les représentants des traditions religieuses l’ont longtemps affirmé ? Croire que Dieu n’existe pas ne signifie pas pour autant l’absence de spiritualité. Alors, comment celleci se vit-elle au quotidien ? Comment prendre soin de cette dimension ?
Le Bureau de la vie étudiante propose l’activité « Perspective athée » qui est un lieu d’exploration et de partage pour ceux et celles qui désirent élaborer et approfondir une spiritualité sans Dieu, un lieu où ils peuvent en toute confiance se retrouver et construire une spiritualité qui correspond à ce qu’ils vivent. Tous les étudiants sont bienvenus.

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Mayday ! Mayday ! Mayday ! Une étude suggère qu’on peut détecter et prévenir la surcharge attentionnelle chez les pilotes d’avion et les opérateurs d’appareils télécommandés par Jean Hamann Il y aurait moyen de détecter des signes avant-coureurs de la surcharge attentionnelle chez les pilotes d’avion, les contrôleurs aériens et le personnel militaire chargé de guider des appareils télécommandés. Pour y arriver, il suffirait de faire appel à un instrument qui mesure indirectement l’activité cérébrale de certaines parties du cerveau, rapportent, dans un récent numéro de la revue Behavioural Brain Research, Jean-François Gagnon et S é b a st i e n Tr e m b l ay, d e l’École de psychologie, et leurs collègues Gautier Durantin et Frédérick Dehais, de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace à Toulouse. Les chercheurs ont soumis 12 sujets à des simulations sur ordinateur qui reproduisent les situations auxquelles est confronté le personnel chargé de piloter des appareils téléguidés utilisés pour surveiller les frontières ou pour mener certaines

opérations militaires. Les participants devaient suivre un avion cible parmi cinq avions en mouvement selon des consignes qui apparaissaient à l’écran d’ordinateur. Les chercheurs faisaient varier la charge de travail

mental exigé des sujets en complexifiant les consignes, en ajoutant des tâches secondaires et en simulant des vents latéraux ou des délais dans le temps de réponse de l’appareil. Pour mesurer la charge attentionnelle, les chercheurs ont eu recours à un appareil d’imagerie spectroscopique proche infrarouge. « Nous installons sur le front des sujets une sorte de bandeau relié à un appareil qui mesure la concentration d’oxygène dans 16 zones du cerveau, explique le professeur

Pour mesurer la charge attentionnelle, les chercheurs ont eu recours à un appareil d’imagerie spectroscopique proche infrarouge

Tremblay. Cela nous donne un indice de l’activité cérébrale qui se déroule dans chacune de ces zones. » Les résultats des tests révèlent que la concentration d’oxygène dans certaines zones du cortex préfrontal augmente avec la complexité des tâches. Toutefois, elle chute soudainement dans le plus complexe des scénarios. « Lorsque la tâche dépasse les capacités des sujets, un désengagement attentionnel, qui n’est probablement pas volontaire, survient, observe Sébastien Tremblay. C’est ce que nous devons anticiper pour prévenir les erreurs humaines. » Les chercheurs espèrent développer un système intelligent qui assisterait, en temps réel, les pilotes et les contrôleurs aériens. Lorsque ce système détecterait l’imminence d’une surcharge attentionnelle, il enclencherait une procédure pour confier une partie des tâches à un système automatisé et il simplifierait les afficheurs sur le tableau de bord, question d’alléger temporairement la tâche de l’humain. « Nous n’en sommes pas encore là, prévient le professeur Tremblay. Par contre, il est envisageable de penser que cette technologie pourrait exister dans un horizon de dix ans. »

Jeudi 19 décembre, de 12 h à 13 h 30, au local 1586 du pavillon Ernest-Lemieux.

C’est vendredi, on sort nos langues ! Allez vous délier la langue au café Fou ÆLIÉS !

 Autour d’une bière ou d’un café, pratiquez une langue seconde ou tierce avec d’autres apprentis et locuteurs. L’équipe du Modelo de la Organización de los Estados Americanos (MOEA-Laval) propose, vendredi qui vient, des ateliers et des activités ludiques dans une ambiance décontractée.
Cette activité s’adresse autant aux débutants qu’aux plus avancés. Français, anglais, espagnol et portugais seront au menu. Coût : 5 $ à l’entrée et accès aux promotions offertes par le Fou ÆLIÉS. Vendredi 15 décembre, à compter de 18 h, au local 1550 du complexe Desjardins-Pollack.

L’erreur humaine serait la cause d’une proportion importante des accidents impliquant des drones. Ces appareils sont utilisés lors d’opérations militaires ou, comme ici, pour la surveillance des frontières par des employés de la U.S. Customs and Border Protection. photo Gerald Nino/U.S. Dept. of Homeland Security


muséologie

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1 Les tikinagan (porte-bébé) représentent le lien étroit entre les enfants et la communauté chez les Premières Nations, ainsi que l’importance de la transmission culturelle entre générations. 2 Les powwow représentent la version moderne des grands rassemblements des temps anciens. Les vêtements ont été confectionnés par Tammy Beauvais, une Mohawk, et le tambour par Hubert Martin, un Micmac. photos Jessy Bernier/Perspective

Entre tradition et modernité Une exposition du Musée de la civilisation, à laquelle ont contribué plusieurs chercheurs de l’Université, jette un nouveau regard sur les Autochtones du Québec par Yvon Larose Dès l’entrée, un écran de projection vidéo donne le ton. De nombreux visages d’enfants, d’adultes et de vieillards, plusieurs souriants ou riants, « regardent » avec bienveillance le visiteur qui s’apprête à pénétrer dans la vaste salle de 725 m2 consacrée à la nouvelle exposition permanente, une exposition de synthèse et de référence, du Musée de la civilisation : C’est notre histoire. Premières Nations et Inuit du XXIe siècle. « Ce montage sur écran veut démontrer la diversité des populations autochtones du Québec, souligne la chargée de projets Caroline Lantagne. Mais, surtout, ces visages accueillants invitent les visiteurs à venir à leur rencontre. » Cette exposition remplace celle qui a tenu l’affiche pendant 15 ans sur la même thématique. Elle est le fruit d’une étroite concertation avec les différentes nations. Elle fait une plus large place à la réalité d’aujourd’hui des Autochtones, de même qu’aux enjeux contemporains qui les concernent. « On a donné la parole aux gens “ordinaires”, explique la chargée de projets. Ce point de vue, on le connaît peu. » Les chercheurs de l’Université Laval ont joué un rôle majeur dans le contenu de l’exposition. Les professeurs Caroline Desbiens et Frédéric Laugrand étaient membres du comité scientifique. Ce dernier de même que les professeurs Sylvie Poirier et Thierry Rodon ont réalisé des mandats de recherche respectivement sur les Inuits, les Attikameks et les

traditions et du savoir-faire passé et de se projeter dans une réalité contemporaine », soutient Caroline Lantagne. Q u e l qu e 9 3 0 0 0 Au t o ch t o n e s v i ve n t aujourd’hui au Québec. Mais que savons-nous vraiment de leur histoire et de leur culture ? L’exposition tente de répondre à cette question, entre autres au moyen de quelque 400 objets du quotidien. Mentionnons un sac de chasse, un canot en écorce de bouleau, des tambours, un empilement de pierres appelé inukshuk, un kayak en peau de phoque, des haches de guerre, une coiffe de chef, des amulettes et une pipe calumet. À cela s’ajoutent des projections de scènes naturelles spectaculaires sur de grands écrans semi-circulaires qui enveloppent l’espace. Il y a aussi plusieurs documents audiovisuels et des œuvres d’artistes autochtones contemporains. Dans la partie centrale de l’exposition, les réserves et les villages sont présentés comme autant d’enfermements devenus communautés et lieux d’appartenance. Dans une autre

revendications territoriales. Parmi les autres partenaires universitaires, mentionnons le Département d’anthropologie et le Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones. Des étudiants stagiaires ont été mis à contribution, ainsi que des étudiants autochtones de l’Université. À l’occasion de ce projet, les professeurs de l’Université ont transmis aux muséologues leur expertise scientifique, mais aussi leurs expériences de travail collaboratif avec les Premières Nations et les Inuits, indique la professeure Caroline Desbiens, du Département de géographie. Selon elle, l’exposition, attendue depuis longtemps, relève un défi. Celui de refléter la diversité de la réalité autochtone dans ses dimensions sociale, politique et intergénérationnelle. En plus d’établir un cadre historique qui représente bien ces différentes trajectoires. Celle-ci apprécie particulièrement l’usage de vidéos et de témoignages personnels d’individus, tout au long de l’exposition. « Cela, dit-elle, aide au rapprochement et contribue à donner une image contemporaine des Inuits et des Premières Nations. » Les Autochtones d’aujourd’hui ont un mode de vie moderne tout en étant attachés à leurs traditions toujours vivantes. Ces communautés ont certes des défis importants à relever en ce qui concerne leur réalité socioéconomique, ou encore à l’égard de la persévérance scolaire. Mais on y trouve aussi des gens actifs qui veulent aller de l’avant et qui réalisent des pro- Le chemin des mocassins illustre la longue marche jets. « Il y a une volonté de tirer parti des des luttes autochtones, complexes et multiples.

zone, le visiteur est invité à remonter le temps jusqu’à la paléohistoire des peuples autochtones, il y a plusieurs milliers d’années. Des récits de création du monde sont proposés. Un mur arborant des paires de raquettes devient une métaphore de la marche des Autochtones et des Inuits sur le continent. Puis vint la colonisation par les nations européennes. Plus de 400 ans de changements et de transformations que les Autochtones ont vécus avec force et résilience. Au 19e siècle, les politiques d’assimilation ont amené la création de la Loi sur les Indiens, des réserves et des pensionnats. Les 20e et 21e siècles sont le théâtre de luttes pour la reconnaissance des peuples autochtones. La période couverte se rend jusqu’au mouvement actuel Idle No More. Ce mouvement de contestation des Premières Nations, Métis et Inuits s’est étendu dans tout le pays en réaction à l’adoption, par le gouvernement Harper, du projet de loi omnibus C-45 qui entraînait, selon les manifestants, la violation des traités ancestraux.

Cette nouvelle exposition fait une plus large place à la réalité d’aujourd’hui des Autochtones, de même qu’aux enjeux contemporains qui les concernent


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éducation

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ils ont dit... Sur les accros aux coupons

Gale West, professeure au Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation Le Soleil, 4 décembre

Contrairement à ce qu’on pense généralement, les plus grands utilisateurs de coupons dans les épiceries ne sont pas les gens les plus pauvres. En effet, beaucoup de gens issus de la classe moyenne sont prêts à attendre des semaines que les produits soient en solde afin de pouvoir économiser davantage. C’est ce que confirme Gale West, responsable d’une étude sur le sujet. « Nous avons remarqué que l’utilisation des coupons était faite non par des gens qui en avaient le plus besoin, mais par des gens plus instruits et mieux nantis qui voulaient économiser. »

Sur les inégalités sociales

Jean-Yves Duclos, professeur au Département d’économique La Presse, 7 décembre

Partout dans le monde, les écarts entre les riches et les pauvres s’accroissent depuis 30 ans. Pour résorber les inégalités, certains économistes suggèrent de hausser massivement les impôts des riches, comme l’ont fait la France et la Suède. « Au Québec, le taux d’imposition marginal de 50 % est le plus élevé du Canada, dit Jean-Yves Duclos. Nous sommes à la limite du tolérable dans le contexte d’une économie ouverte. Hausser les impôts n’est pas une solution. Et les écarts de revenus ne sont pas le principal problème du Québec. »

Sur les bienfaits du chocolat noir

Yves Desjardins, professeur au Département de phytologie La Semaine, 6 décembre

Les Canadiens délaisseraient de plus en plus le chocolat au lait pour le chocolat noir de dégustation, et ce, malgré son coût parfois très élevé. Selon Yves Desjardins, cet engouement ne s’explique pas seulement pour des raisons gustatives. « C’est l’un des aliments les plus riches en flavonoïdes, qui ont des propriétés antioxydantes. Même s’il contient des gras saturés, ces gras sont bénéfiques sur le plan cardiovasculaire. Le chocolat noir contient aussi des fibres et même en quantité appréciable, de 3 à 7 grammes par portion de 40 g. »

Le livre sert en fait de prétexte pour libérer l’imagination des enfants, brimée par les contraintes du programme à suivre, estime JeanBaptiste Oddou.

Arme de libération massive d’imagination Pour que le livre puisse accomplir sa mission et devenir le meilleur ami de l’enfant, il faut simplement lui donner un coup de pouce par Pascale Guéricolas Jean-Baptiste Oddou, un diplômé en enseignement au primaire passionné par la littérature d’enfance et de jeunesse, a des tours plein son sac pour réunir tous les élèves autour d’un album. Mercredi dernier, il a fait part de quelques-uns d’entre eux à la Didacthèque de la Bibliothèque. Son public ? Des étudiants de deuxième année du baccalauréat en éducation au préscolaire et en enseignement au primaire de la chargée de cours Brigitte Carrier, bien décidés à acquérir la touche magique pour transformer les livres en tapis volants, direction imagination. Règle nº 1 pour animer le livre à la méthode Oddou ? Tripper sur le volume choisi. Autrement dit, il faut sortir des manuels pédagogiques, des listes suggérées par les sites ou des idées fournies par les autres pour choisir un titre. « La pire des choses, c’est de prendre un livre que tu n’aimes pas », lancet-il à son auditoire constitué d’étudiants à peine plus jeunes que lui. Glaneur invétéré d’albums dans les librairies, les salons du livre et les bouquinistes, le jeune homme amasse chez lui des kilos de papier, jusqu’à ce qu’une idée d’activité éclose. Le voilà

ensuite parti dans la classe où la Commission scolaire des Navigateurs l’envoie, sa valise de livres à la main. Après trois ans d’expérience en animation littéraire, l’enseignant a découvert que l’album jeunesse s’adapte à son public. Prenons les petits livres de Mario Ramos, apparemment destinés aux plus jeunes avec leur structure narrative très simple, du type « Le mouton mange de l’herbe, moi pas ». Une affirmation comme « Le mouton suit le troupeau, moi pas… » peut mener très loin un groupe de 5e année si on élabore une réflexion autour du libre-arbitre et de l’adhésion à la majorité. Même constat avec un album comme Histoire à quatre voix du célèbre auteur Anthony Browne. Une simple ballade au parc devient une plongée dans la tête de nos contemporains. L’histoire en apparence simple se déroule autour de la rencontre d’enfants autour d’une glissade. Sauf que le récit s’appuie sur le point de vue de chaque personnage. Ainsi, une mère craint un homme qu’elle perçoit comme un pédophile alors qu’il s’avère en fait un père chômeur. Pour emmener les enfants en voyage au fil des pages,

Jean-Baptiste Oddou ne se contente pas de leur faire la lecture ou de les interroger sur les illustrations. Le livre sert en fait de prétexte à libérer leur imagination, brimée selon lui par les contraintes du programme à suivre. Selon l’album qui sert de support à l’activité, l’enseignant dispose de quelques clés secrètes. Chester, le chat espiègle qui ne cesse de détourner les histoires écrites par Mélanie Watt, lui a donné l’idée d’inciter ses élèves à contrefaire

Le jeune diplômé en enseignement sort parfois les personnages de l’album pour permettre aux enfants de leur écrire une nouvelle vie

leur propre bande dessinée. Ils écrivent d’abord leur récit sur une feuille pliée en forme de petit livre. Puis, ils le piratent, façon matou malin, et apposent un prix sur le volume qui trouve sa place dans la bibliothèque familiale. Au gré d’autres lectures, voici que le professeur suggère à son auditoire d’imaginer la même histoire racontée par plusieurs personnages dont des objets : imaginez tout ce que des ciseaux ou même une dent branlante peut nous révéler ! Utilisant le livre comme une arme de libération massive d’imagination, le jeune diplômé en enseignement sort parfois les personnages de l’album pour permettre aux enfants de leur écrire une nouvelle vie. Il leur donne également le pouvoir de s’inventer un futur avec un bonbon qu’un auteur a rendu magique dans le livre Chic, des bonbons magiques. En fait, l’enseignant leur donne plein de façons de grandir, de repousser les murs de la classe et de s’émanciper. Ceux et celles qui le voudront pourront bientôt découvrir, sur le site Sentiers littéraires pour enfants, une trentaine d’activités que Jean-Baptiste Oddou et Brigitte Carrier ont imaginé pour faire des animations autour de livres jeunesse. Ce site sert d’ailleurs déjà de guide aux enseignants et aux parents à la recherche d’albums pour les 0-12 ans. Sentiers littéraires pour enfants : sentiers.bibl.ulaval.ca


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politique

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Geneviève Belleville sur le stress post-traumatique vécu par des militaires Q Comment leur venir en aide dans ces conditions ?

Geneviève Belleville

R C’est plus acceptable quand les traitements sont donnés dans des milieux militaires ou par d’anciens combattants. D’autant plus si des pairs, d’anciens militaires par exemple, prennent en charge ces traitements. Une des difficultés à laquelle se heurtent les thérapeutes cependant, c’est la grande discipline qui fait partie de la formation des soldats. On entraîne ces gens-là à être prêts à réagir à n’importe quoi, à ne pas être vulnérables, à affronter des situations épouvantables. Imaginez un chêne et un roseau sous la tempête. L’arbre, très fort, a plus de chance de se briser que le roseau, qui va plier mais reprendre sa forme une fois la tempête passée. Les militaires, par leur solidité, ressemblent beaucoup au chêne, ils sont donc plus à risque de craquer en état de stress traumatique. Le traitement doit aborder les façons de penser plus rigides qui les ont aidés dans leur carrière, mais qui nuisent maintenant à leur rétablissement. En thérapie, il faut expliquer qu’on a le droit de pleurer même si on est un homme, que cela ne constitue pas une marque de faiblesse. Les cliniciens montrent donc à leurs patients l’importance de ne pas réprimer les émotions qui aident à comprendre l’état dans lequel ils se trouvent, pour pouvoir ensuite reprendre le cours de leur vie.

Plusieurs soldats rentrés d’Afghanistan se sont enlevé la vie ces dernières semaines aux quatre coins du Canada. Ces événements seraient liés aux blessures psychologiques qu’ils ont subies en mission. Certains vétérans déplorent le manque d’aide qu’apporte encore l’armée à ceux et celles qui subissent de plein fouet certaines situations traumatisantes. L’institution affirme de son côté qu’elle se préoccupe de plus en plus de ces blessures invisibles. La professeure à l’École de psychologie Geneviève Belleville connaît bien ce phénomène sur lequel elle poursuit ses recherches depuis son stage postdoctoral au Centre d’étude sur le trauma à l’Hôpi- Q Existe-t-il des moyens de prévenir tal Louis-H. Lafontaine à Montréal. l’état de stress post-traumatique ? Q Les soldats sont-ils plus exposés au stress post-traumatique que d’autres corps d’emploi, comme les policiers ou les pompiers, qui vivent eux aussi des incidents traumatisants ?

R L’armée entraîne ses militaires à se préparer aux situations d’urgence qui peuvent déboucher sur ce type de blessures psychologiques. Même si vivre ce genre de situation très stressante n’a rien de facile, et qu’il est impossible d’imaginer certaines horreurs, il existe des formations pour aider la personne à se préparer à certains événements très traumatiques. Comment ? Par exemple, en partant plusieurs semaines en entraînement dans le bois. Peu de sommeil et beaucoup d’activité physique conditionnent les soldats mentalement et physiquement aux conditions de stress qu’ils risquent de vivre lorsqu’ils sont en mission. Cela ne veut pas dire pour autant qu’ils peuvent vraiment se préparer aux choses horribles qu’ils vont voir dans un pays en guerre. Au retour, l’armée s’occupe beaucoup plus de la santé mentale des militaires, surtout depuis que le général Roméo Dallaire a fait sa sortie publique à propos du stress posttraumatique. Il existe maintenant un réseau de cliniques vouées aux troubles de stress opérationnel chez les anciens combattants. Il reste cependant encore beaucoup de chemin à faire.

R Dans toutes les professions qui valorisent l’image de l’homme fort et minimisent les difficultés de santé mentale vues comme faibles et vulnérables, on augmente le risque d’avoir des symptômes de stress post-traumatique plus sévères. Les militaires ont une culture particulière : celle de gens en contrôle, qui ne se montrent pas vulnérables. Cela fait partie de leur travail. En plus, contrairement à une blessure physique, la blessure de stress opérationnel, liée à la santé mentale, est plus difficile à accepter. Ceux et celles qui en souffrent l’associent à des sentiments de culpabilité, de honte, et cherchent à la cacher. Or, dans la population militaire, les difficultés de santé mentale sont encore liées au rejet et à la honte. Par conséquent, même si certains traitements fonctionnent pour aider les personnes à surmonter leurs difficultés, encore faut-il que celles-ci les réclament. Le défi, c’est d’amener les instances militaires à prendre conscience des effets de ces blessures et d’accepter l’aide. Propos recueillis par Pascale Guéricolas

La chef du Parti québécois, Pauline Marois, lors de la campagne électorale de l’été 2012. photo CP/Jacques Boissinot

À l’ère du Polimètre Grâce à un nouvel outil de recherche, il est maintenant possible de connaître le niveau de réalisation des promesses électorales des partis politiques au pouvoir par Yvon Larose En 15 mois au pouvoir, le gouvernement du Parti québécois a réalisé, ou réalisé en partie, près de la moitié de ses promesses électorales. En août dernier, la proportion s’élevait à 36 %. Ces statistiques sont tirées du Polimètre, un nouvel outil d’analyse et d’information mis au point par les chercheurs du projet Poltext hébergé par le Centre d’analyse des politiques publiques de la Faculté des sciences sociales. « La méthode que nous avons mise au point permet d’évaluer le niveau de réalisation des promesses contenues dans les programmes électoraux des élus politiques, explique François Pétry, professeur au Département de science politique et idéateur du Polimètre. Notre objectif est de suivre la réalisation de ces promesses de façon évolutive. » Selon lui, le Polimètre permet aux citoyens, aux médias et aux chercheurs d’accéder de manière conviviale à une information politique objective, transparente et fiable. « La grande utilité du Polimètre, dit-il, est d’offrir un tableau complet, clair et à jour. Les résultats de nos recherches documentées permettent de faire des choix plus éclairés basés sur des faits. » Depuis son élection, le gouvernement Marois a entièrement réalisé le cinquième de ses promesses électorales, soit 24 sur 113. Les promesses en voie de réalisation ou partiellement réalisées sont au nombre de 28, ce qui correspond au

quart de l’ensemble de ses engagements électoraux. Par ailleurs, près de la moitié des engagements demeure en suspens. Enfin, huit promesses ont été rompues. Po u r ê t r e c o n s i d é r é e comme réalisée, une promesse doit être suivie d’une action gouvernementale officiellement sanctionnée, comme une loi ou un règlement. On peut penser ici à la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2 décrétée par le gouvernement Marois. Un engagement est classé « en voie de réalisation ou partiellement réalisé » si une action pour le réaliser, par exemple le dépôt d’un projet de loi, a été officiellement entreprise. Un exemple est le branchement à l’Internet haute vitesse des citoyens de toutes les municipalités. Une des nombreuses promesses en suspens du gouvernement péquiste consiste en l’élargissement du mandat de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Enfin, une promesse est considérée comme rompue lorsque, par exemple, le gouvernement a décidé de remettre sa réalisation à plus tard. Pour le gouvernement actuel, l’abolition de la taxe santé de 400 $ par famille est l’un de ces engagements. Le Polimètre contient l’ensemble des 113 promesses électorales du Parti québécois. En cliquant sur chacune d’elles, une ou plusieurs citations apparaissent en appui. Ces citations proviennent des communiqués de presse du gouvernement, des articles de loi et d’autres sources officielles ou journalistiques.

Les chercheurs ont analysé près d’un millier de communiqués de presse diffusés par le gouvernement Marois ainsi que le contenu des sites des ministères et agences gouvernementales. Selon François Pétry, les résultats se comparent assez bien à ceux de différents gouvernements, au Canada comme à l’étranger, durant une période de temps semblable. « Diverses études, préciset-il, révèlent qu’en moyenne les gouvernements démocratiques, même minoritaires comme le gouvernement Marois, bouclent leur mandat avec 65 à 70 % de promesses réalisées. Avec tous les projets en marche, je pense que le pourcentage de promesses réalisées par ce gouvernement va augmenter sensiblement. » Une équipe de veille suit l ’ a c t i v i t é d u g o u ve r n e ment péquiste. Les scores du Polimètre sont modifiés toutes les deux semaines pour tenir compte des nouvelles actions du gouvernement. Un second projet monopolise actuellement l’attention des chercheurs, celui du Polimètre relatif au gouvernement Harper. Près de 10 000 communiqués de presse diffusés par le gouvernement conservateur fédéral sont en cours d’analyse. Les résultats devraient être mis en ligne fin janvier, début février 2014. « De 2008 à 2011, rappelle François Pétry, Stephen Harper dirigeait un gouve r n e m e n t m i n o r i t a i r e . Plusieurs initiatives n’ont pas passé. Mais une fois majoritaire, après mai 2011, Harper n’a pas eu de difficulté à les passer puisqu’elles étaient déjà dans le pipeline. Après 18 mois, ce gouvernement avait déjà rempli 65 % de ses promesses. » On peut consulter le Polimètre relatif au gouvernement Marois à l’adresse suivante : www.poltext.org/ fr/polimetre/marois.


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Une rétrospective express des événements qui ont marqué l’année à l’Université Laval Janvier Des chercheurs de l’Université sont associés à deux des dix découvertes de l’année du magazine Québec Science. L’Université Laval revendique la 2e position au tableau cumulatif des découvertes pour les 20 premières années de ce concours. 24 janvier L’Université met en marche un programme de compensation volontaire des émissions de gaz à effet de serre destiné aux membres de la communauté universitaire. photo Marc Robitaille 25-26 février Des représentants de l’Université participent au Sommet sur l’éducation supérieure organisé par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie.

28 février La Faculté des sciences sociales fête son 75e anniversaire de création. Des activités se déroulent tout au long de l’année pour souligner l’événement. 3 mars L’équipe de volleyball masculin du Rouge et Or remporte le championnat universitaire canadien devant ses partisans. photo Yan Doublet 19 mars Le Vice-rectorat à la recherche et à la création rend hommage à 24 équipes dont les innovations ont fait l’objet d’une demande de brevet en 2012. 20 mars L’Université, de concert avec l’INRS, lance l’Institut international de l’aquaresponsabilité municipale.

2 avril Le Vice-rectorat à la recherche et à la création honore deux enseignants, le musicien Claude Vallières et l’écrivain Hubert Nigel Thomas, lors du 3e Hommage aux créateurs. 8 avril Une équipe d’étudiants de la Faculté des sciences et de génie pulvérise le record nord-américain de faible consommation d’essence lors de l’Écomarathon Shell des Amériques. 16 avril L’École d’actuariat souligne ses 25 ans d’existence en lançant une plaquette relatant l’histoire de l’enseignement de l’actuariat à l’Université Laval. 6-10 mai L’Université Laval accueille plus de 6000 personnes au 81e Congrès de l’Association pour l’avancement du savoir (Acfas) qui est parrainé par l’UNESCO. La directrice générale de l’organisation, Irina Bokova, est la présidente d’honneur du Congrès. photo Marc Robitaille

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14 mai La direction de l’Université fait connaître ses objectifs stratégiques dans le document Horizon 2017. 18 mai La direction de l’Université appuie la création du Conseil des universités. Juin André Feher, 22 ans, est nommé chef de l’Orchestre symphonique de la Faculté de musique de l’Université Laval. Il est aussi chef assistant en résidence de l’OSQ pour les saisons 2013-2014 et 2014-2015. photo Francis Leduc-Bélanger 7 juin L’Université Laval appuie la création du nouveau Bureau de concertation universitaire, qui remplacera la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ).

8, 9, 15 et 16 juin Lors des cérémonies d des, l’Université décern finissants des trois cyc torats d’honneur à huit marqué leur domaine r photo Marc Robitaille

4 juillet Une cérémonie officiell travaux d’agrandissem nouvelles infrastructure des investissements de du PEPS le plus impor du Québec.

9 septembre La communauté univer ment attristée par le dé bres de l’équipe du na scientifique Amundsen Laval, qui périssent da hélicoptère de la Garde dans le Grand Nord ca


de collation des grane 9850 diplômes aux cles ainsi que des doct personnalités qui ont respectif. e

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26 septembre Le gouvernement du Québec annonce la réalisation du projet de près de 2 G$ d’agrandissement de l’Hôpital de l’EnfantJésus et de la rénovation de l’Hôtel-Dieu de Québec : l’Université s’en réjouit et soutiendra le CHU de Québec et l’Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale dans la formation de la relève et la recherche. 26 septembre Ouverture de l’exposition consacrée à Georges-Henri Lévesque, fondateur de la Faculté des sciences sociales, aussi connu comme le père de la Révolution tranquille. photo Fonds Georges-Henri Lévesque 1er octobre L’Alliance santé Québec prend son envol : 665 professeurs-chercheurs de nombreux centres et instituts de recherche universitaires et hospitaliers ainsi que des intervenants socioéconomiques de la région de Québec s’unissent pour former un solide réseau d’échange et de collaboration en santé.

9 octobre Inauguration officielle du Centre d’études Québec-Chine de la Faculté des lettres et des sciences humaines, visant notamment à faciliter les échanges entre l’Université Laval et les universités chinoises partenaires. 23 octobre L’Université se dote d’un Plan directeur du patrimoine naturel du campus. 8 novembre La firme Research Infosource publie un classement qui place l’Université Laval au 7e rang des universités canadiennes au chapitre des fonds de recherche obtenus en 2012 avec 303 M$. 11 novembre L’Université Laval remet des Prix d’excellence à dix membres du corps enseignant. photo Marc Robitaille

23 novembre L’équipe de football du Rouge et Or remporte sa huitième Coupe Vanier devant plus de 18 000 spectateurs réunis au stade TELUS-Université Laval. Des équipes du Rouge et Or se sont d’ailleurs distinguées en remportant des titres québécois en cheerleading, cross-country masculin, football, golf masculin, natation masculine, ski alpin féminin, soccer masculin, soccer intérieur féminin, soccer intérieur masculin et volleyball masculin. photo Yan Doublet 25 novembre L’Université Laval remet 103 bourses totalisant 1,26 M$ à autant d’étudiants lors du programme de Bourses de leadership et développement durable. photo Marc Robitaille

2 décembre Déjà partenaires dans les secteurs du bois et de la forêt, de l’eau et de la nutrition, l’Université Laval et l’Université de Bordeaux 1 renforcent leur alliance en signant une entente dans le secteur de l’optiquephotonique et laser. photo COPL 6 décembre Le stade TELUS-Université Laval remporte le Prix spécial du jury et le Prix Édifices publics et institutionnels lors des Mérites d’architecture de la Ville de Québec. L’architecte Christine Vallée, une des premières femmes diplômées de l’École d’architecture de l’Université, reçoit le Prix Hommage. photo Marc Robitaille


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science

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photo Louise Leblanc

Journée découverte en sciences de la santé Le vendredi 6 décembre, à l’occasion de la Journée découverte TD en sciences de la santé, 230 élèves et leurs enseignants de 4e et 5e secondaire provenant d’une trentaine d’écoles de la région de Québec ont pu explorer diverses possibilités de carrière en médecine et en sciences de la santé. Présentée par la Faculté de médecine, cette activité interactive était organisée par le Temple de la renommée médicale canadienne. La Journée découverte est une occasion d’explorer le monde des sciences de la santé par l’expérimentation de diverses techniques en laboratoire et en rencontrant des professionnels de plusieurs horizons. « Cette journée peut sans contredit éveiller la curiosité des jeunes et les aider à faire un choix de carrière, et cela nous permet de mettre en valeur les différents programmes de notre faculté », a affirmé le doyen Rénald Bergeron.

L’UL au MBA Games En janvier prochain, plus de 500 étudiants provenant des 20 meilleures universités canadiennes commenceront l’année en s’affrontant lors des MBA Games, une compétition fort populaire chez les étudiants à la maîtrise en administration des affaires. Le concept des MBA Games est simple : trois jours d’affrontement dans trois disciplines (scolaire, sportive et esprit d’équipe). Pour mousser la compétition, chaque université a présenté, cette semaine, une vidéo vantant leur candidature pour les jeux. Des points seront donnés pour l’Université ayant reçu le plus de mentions « j’aime » sur YouTube. L’Université Laval compte bien rapporter la coupe à Québec en janvier et, pour ce faire, il faut l’appui de la communauté universitaire. Pour appuyer ce projet, recherchez « Laval MBA games 2013 leadership » sur YouTube et « aimez » la vidéo.

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Une flore pour le Québec nordique Après trois décennies de gestation, la Flore nordique du Québec et du Labrador sort des presses grâce au patient travail de botanistes convaincus par Jean Hamann Au début des années 1980, le professeur Serge Payette s’affairait à rédiger les priorités d’action du Centre d’études nordiques, dont il était alors le directeur, lorsqu’une idée lui a traversé l’esprit. Pourquoi ne pas publier une flore nordique qui donnerait un portrait juste et complet du patrimoine végétal québécois au nord du 54e parallèle ? « Si j’avais su alors tout le temps qu’il faudrait pour concrétiser cette idée... je n’aurais pas abandonné pour autant parce qu’un projet qui nous habite, qui nous tient à cœur, doit être complété peu importe les obstacles et le temps qu’il faut y mettre », soutient le chef d’orchestre de La flore nordique du Québec et du Labrador, qui vient de paraître aux Presses de l’Université Laval. Jusqu’à maintenant, les étudiants et les chercheurs qui devaient identifier des plantes du Nord québécois s’en remettaient à des outils comme la Flore de l’Alaska ou la Flore des territoires

du Nord-Ouest, des ouvrages rédigés en anglais qui reflètent imparfaitement la végétation du Québec nordique. Et la vénérable Flore de Marie-Victorin ? « Elle couvre les régions situées au sud de l’Abitibi et du Lac-Saint-Jean », souligne le professeur Payette. Contrairement à ce que peut penser le néophyte, une flore n’est pas un outil immuable : elle vieillit et peut accuser le poids des ans. « Une flore est un instantané du patrimoine végétal qui existe à un moment donné sur un territoire donné en fonction des connaissances qui existent au moment où on la rédige », rappelle le professeur Payette. Mais la situation des plantes évolue, tout comme les connaissances en génétique et en taxonomie, poursuit-il. « Les flores rédigées il y a plusieurs décennies ont une valeur historique, mais elles sont périmées. Le même sort attend notre ouvrage dans quelques décennies », reconnaît-il humblement.

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Une flore est un instantané du patrimoine végétal qui existe à un moment donné sur un territoire donné en fonction des connaissances qui existent au moment où on la rédige

Inscrivez-vous au Gala de la vie étudiante Depuis plus de 23 ans, l’équipe du Bureau de la vie étudiante organise le fameux Gala de la vie étudiante. Ce gala reconnaît les initiatives étudiantes et le génie créatif des étudiants qui se sont illustrés à l’occasion d’activités parascolaires au cours de l’année universitaire.

 Bref, vos spectacles, activités et projets sont peut-être admissibles dans l’une ou l’autre des nombreuses catégories du gala. Inscrivezvous, non seulement votre engagement pourrait être reconnu, mais vous pourriez de plus gagner une des bourses d’études qui totalisent plus de 10 000 $ et le trophée officiel du gala. Vous trouverez l’information complète et les fiches d’inscription électroniques des diverses catégories sur le site Web du Bureau de la vie étudiante. Information : 418 656-2765 
ou accueil@bve.ulaval.ca

Pour réaliser leur flore, Serge Payette et une quinzaine de collaborateurs ont écumé de nombreux herbiers. Celui de l’Université Laval d’abord, l’Herbier Louis-Marie – que le professeur Payette dirige depuis 2004 –, mais également l’Herbier Gray de Cambridge, ceux du gouvernement du Québec, du Musée canadien de la nature, d’Agriculture Canada, du gouvernement de TerreNeuve et des universités McGill et de Montréal. Ils ont ainsi constitué une banque de données comprenant plus de 92 000 spécimens appartenant à près de 800 espèces et sous-espèces. Dans la Flore nordique, la description de chaque plante est accompagnée d’une illustration des caractères diagnostiques, d’une carte de répartition géographique ainsi que de commentaires relatifs à l’habitat et aux domaines biogéographiques. La netteté de certaines photos est telle qu’on croirait que la véritable plante a été pressée entre deux pages, comme dans un herbier ! Cette flore est un ouvrage volumineux qui sera publié en quatre tomes. Celui qui sort des presses fait plus de 600 pages à lui seul. La publication du tome 2 est prévue pour 2014. Quant aux tomes 3 et 4, ils sont en préparation, assure Serge Payette. Ceux qui auront à trimbaler cette flore sur le terrain seront heureux d’apprendre qu’on peut se la procurer sous forme électronique. De plus, l’équipe de l’Herbier Louis-Marie prépare un site Web interactif qui permettra aux personnes intéressées d’interroger la banque de données électroniques qui a servi à constituer la flore. Ils pourront en tirer des informations sur les différents taxons et même générer des cartes de répartition.

Jusqu’à maintenant, les étudiants et les chercheurs qui devaient identifier des plantes du Nord québécois s’en remettaient à des ouvrages rédigés en anglais qui reflètent imparfaitement la végétation du Québec nordique.


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arts

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en bref

Les artéfacts publicitaires sont extrêmement riches en informations sur la société

Quand les vents s’éclatent

Claude Cossette, grand manitou de la publicité au Québec, et Christian Desîlets, professeur au Département d’information et de communication, ont réalisé l’adaptation de l’exposition. photo Marc Robitaille

L’Orchestre à vent de la Faculté de musique, sous la direction musicale de René Joly, invite les mélomanes à son concert de fin de session. Au programme de la soirée figurent des œuvres de James Barnes, Stephen Bulla, Alfred Reed, Jan Van der Roost, Nicolaï Rimsky-Korsakov et Leonard Bernstein. Grâce au travail et à l’implication de ses musiciens, l’Orchestre à vent se distingue par la qualité de ses interprétations et par sa présence dynamique sur le campus. Avec ses concerts grand public, l’ensemble souhaite être un agent d’éducation et un ambassadeur de la Faculté.

L’histoire vue à travers la lentille publicitaire La Bibliothèque du pavillon JeanCharles-Bonenfant accueille sa première exposition itinérante : Le Québec raconté par sa pub par Matthieu Dessureault De vieux slogans comme « Le lait, à deux c’est mieux ! » ou « Labatt 50, lui y connaît ça » résonnent encore dans nos oreilles. Ces publicités font partie de notre patrimoine historique et en disent beaucoup sur nous-mêmes, croit Christian Desîlets, professeur au Département d’information et de communication. « Avec la publicité, nous voyons comment les gens vivaient, ce qu’ils aimaient, ce qu’ils portaient, ce qu’ils mangeaient et comment ils parlaient, chantaient ou sifflaient. Les artéfacts publicitaires sont extrêmement riches en informations sur la société », précise l’expert en publicité. E n c o l l a b o r a t i o n ave c Claude Cossette, grand manitou de la publicité au Québec, celui-ci a réalisé l’adaptation de l’exposition Le Québec raconté par sa pub, présentée à la Bibliothèque j u s qu’ a u 11 av r i l 2 014 . Imaginée par une étudiante de HEC Montréal, MarieLuce Ouellet, et présentée par Loto-Québec, elle fait le survol de plus de 50 ans d’histoire. En résulte un panorama de cette industrie qui a pris son envol dans les années 1960 avec l’arrivée de l’agence BCP. De multiples affiches et pubs télévisées mettent en lumière les annonceurs, les agences et

les artistes qui ont contribué à l’émergence de la publicité québécoise. Les nostalgiques seront heureux de revoir Donald Pilon déguisé en pizza géante de McDonald’s ou Claude Meunier en hockeyeur adepte de Pepsi. Sans oublier Sylvain Marcel et son « Ah ! ah ! Familiprix ! ». Sourires garantis. Les visiteurs peuvent aussi visionner des vidéos de la firme Ubisoft sur la récente campagne publicitaire du jeu Assassin’s Creed. Force est de constater que la tâche des publicitaires a grandement évolué dans les

dernières années. Les nombreuses plateformes numériques, telles que les appareils mobiles et les médias sociaux, ont changé les paradigmes du métier. Claude Cossette, reconnu pour la célèbre agence qui porte son nom, en a long à dire sur le sujet. Il compare cette révolution à l’arrivée de l’informatique dans les années 1980. « Autrefois, faire un dépliant pouvait prendre un mois! L’informatique a apporté une démocratisation de l’image qui fait que l’on peut créer plus facilement et rapidement. Le numérique amène un second virage sur le plan de la production. Il complexifie la tâche des publicitaires, mais il leur permet aussi de viser leurs cibles avec plus de précision », explique le professeur. L’exposition présente quelques bons coups de l’agence

Cossette, à commencer par le fameux slogan « J’aime McDonald’s ». Soulignons aussi la campagne humoristique de Bell mettant en vedette Benoît Brière dans la peau de personnages loufoques. Pour Christian Desîlets, qui a passé 13 ans chez Cossette, le succès de ces publicités montre qu’il e st p o s s i b l e d e c o n c u rrencer les agences montréalaises, qui attirent beaucoup de créateurs. « La matière grise n’a pas de frontière. Le cas de Cossette prouve qu’une agence peut naître dans une ville de taille moyenne et atteindre de hauts sommets si le talent créatif est là. » L’exposition est présentée aux premier et quatrième étages de la Bibliothèque jusqu’au 11 avril 2014. Pour connaître les heures d’ouverture : bibl.ulaval.ca.

Vendredi 13 décembre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-JacquesCasault. Coût d’entrée : 10 $. Étudiants : 5 $. Billets en vente à la Faculté de musique (local 3312 du pavillon Louis-JacquesCasault) ou à la porte le soir du concert.

En avoir le cœur net Titulaire d’un baccalauréat en design graphique, Valérie Boivin présente une exposition ayant pour titre Le cœur net. Il s’agit de 16 estampes numériques sur lesquelles différents dessins combinés donnent naissance à des actions suspendues et à des ambiances oniriques. Des personnages souvent tronqués prennent place dans un contexte incongru, créant des collages nouveau genre. Avec ces derniers, l’artiste colore l’estampe de manière numérique à l’aide d’un logiciel de traitement de l’image. De ces estampes émane alors une poésie douce-amère. La pratique de l’artiste se nourrit de plusieurs éléments : scènes du quotidien, références à la littérature, à l’enfance. Les sujets s’entremêlent pour en créer un nouveau. L’approche de Valérie Boivin se veut aussi graphique, incorporant au passage des éléments empruntés au design et à l’illustration. Jusqu’au 25 janvier, à la Galerie du Palais Montcalm.

Art actuel à petit prix Vous aimeriez vous procurer une œuvre d’art actuel sur papier à prix modique ? Vous voulez offrir un cadeau original en cette période des Fêtes ? Ne manquez pas votre chance et courez à la Foire de dessins annuelle des finissants au baccalauréat en arts visuels et médiatiques. Vous y trouverez une sélection d’œuvres sortant des sentiers battus, en plus d’encourager les artistes de la relève.

De vieux slogans comme « Le lait, à deux c’est mieux ! » ou « Labatt 50, lui y connaît ça » résonnent encore dans nos oreilles. photo Marc Robitaille

Les 13, 14 et 15 décembre, de 10 h à 18 h, à l’édifice La Fabrique (295, boulevard Charest Est).


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actualités UL

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Vœux du Nouvel An et invitation du recteur J’ai le plaisir d’inviter les membres du personnel au traditionnel échange de vœux du Nouvel An, le jeudi 9 janvier 2014, de 8 h 30 à 10 h 30, au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. Mes collègues de la direction et moi-même serons très heureux de vous accueillir à cette rencontre où café, croissants et brioches seront servis. Je souhaite à chacun et chacune d’entre vous de très joyeuses Fêtes. Profitez de ce moment de ressourcement et de réjouissances. Le recteur, Denis Brière

photo Marc Robitaille

Au plaisir de vous revoir en 2014.

L’Université devient partenaire du Circuit électrique Le 5 décembre dernier, le campus se voyait doté de six bornes de recharge publiques additionnelles pour les véhicules électriques. Celles-ci sont situées dans les aires de stationnement du pavillon de l’Éducation physique et des sports (PEPS), du pavillon Ferdinand-Vandry et du pavillon Alphonse-Desjardins. L’Université Laval annonçait d’ailleurs qu’elle était fière de s’associer au Circuit électrique afin d’offrir ce nouveau service aux membres de sa communauté. Les partenaires fondateurs du Circuit électrique sont Les Rôtisseries St-Hubert, RONA, METRO, l’Agence métropolitaine de transport (AMT) et Hydro-Québec. Le Circuit électrique demeure, pour ses partenaires

fondateurs, une initiative majeure dans le déploiement de l’infrastructure de recharge nécessaire pour soutenir l’arrivée des véhicules électriques rechargeables au Québec. Ce réseau de recharge public, le plus important du Québec, compte près de 250 bornes de recharge à 240 et à 400 volts. Leader en développement durable depuis des décennies, l’Université continue ainsi de poser des gestes concrets pour devenir une institution universitaire modèle en matière de pratiques de développement durable. En effet, avec l’installation sur le campus de ces bornes, l’institution vient de franchir une autre étape dans la diminution des émissions de gaz à effet de serre.

De gauche à droite : Chantal Guimont, directrice Planification stratégique - électrification des transports pour Hydro-Québec, René Bousquet, coordonnateur aux infrastructures, déplacements, transport et stationnement, service de sécurité et prévention, Serge Demers, directeur du service de sécurité et prévention, JeanSébastien Boucher, coordonnateur d’opérations, service de sécurité et prévention, Louis Tremblay, président d’AddÉnergie Technologies et Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement. photo Marc Robitaille

Fêtez. Partagez. Joyeux Noël! suivez-nous lefil.ulaval.ca


livres

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Tout sur Rudolph La biologiste Joëlle Taillon dévoile les détails de la vie intime de cette espèce nordique dans un ouvrage grand public par Jean Hamann Pour la majorité des gens, les caribous sont les valeureux animaux qui tirent le traîneau du père Noël dans sa formidable tournée du 25 décembre. S’il vous dit d’en apprendre un peu plus sur ce cervidé nordique, Joëlle Taillon est votre guide toute désignée. La biologiste en connaît un bout sur le sujet. Au cours des dernières années, elle a côtoyé la bête sur le terrain, dans le Nord du Québec et au Labrador, alors qu’elle faisait partie de l’équipe CaribouUngava du Département de biologie. Son doctorat, déposé il y a quelques mois, portait sur les facteurs qui influencent la condition physique de ces grands ongulés migrateurs et leur utilisation d’habitats saisonniers. Joëlle Taillon était donc toute désignée pour rédiger la section sur le caribou dans l’ouvrage

La Bible en dix clés Comprendre les textes bibliques dans toute leur richesse passe par la connaissance de la culture et de la vision du monde des peuples de la Bible par Yvon Larose La Bible, cet ouvrage sacré des chrétiens, force l’admiration. Ses quelque 2 000 pages de textes sont regroupées dans 73 livres écrits sur une période d’environ 1 000 ans. L’ensemble constitue une étonnante immersion dans la vie et les croyances des hommes et des femmes ayant vécu il y a fort longtemps dans des pays longeant la Méditerranée. Cependant, l’important décalage historique et culturel qui existe entre eux et nous rend nos contemporains plutôt insensibles à ce que les textes bibliques veulent réellement nous dire, affirme Alain Faucher, professeur titulaire en exégèse biblique à la Faculté de théologie et de sciences religieuses. « À cause de notre méconnaissance de cette époque ancienne, ditil, nous faisons une lecture un peu plate, superficielle, incomplète de la Bible. Faire l’effort critique d’entrer dans le monde de l’époque nous

permettrait de retirer le maximum du texte biblique. » Il y a quelques semaines, A l a i n F a u ch e r a d o n n é la conférence « Dix clés pour lire et comprendre la Bible », dans une église de Drummondville. Quelque 300 personnes ont assisté à sa présentation. Fait intéressant : dans la Bible, le présent ne se comprend que s’il a un lien avec le passé, avec l’histoire du peuple dont nous sommes issus, avec nos ancêtres. Or, dans les sociétés modernes, l e s g e n s é p r o u ve n t p e u d’intérêt pour le passé. Ils pensent beaucoup à l’avenir, notamment sous l’angle de la retraite. « Dans la Bible, les gens n’ont aucune prise sur l’avenir, explique le professeur. Le lointain appartient à Dieu, ce qui fait qu’on se tourne vers le passé. C’est pour cela que les figures passées sont si importantes. » Dans son évangile, l’apôtre Jean rapporte que Jésus,

Sur la piste de nos cervidés, qui vient de paraître chez Orinha Média. Ce livre décrit, avec force dessins et photos, la biologie des trois espèces de cervidés qui gambadent au Québec : le caribou, le cerf de Virginie et l’orignal. Les deux dernières espèces sont décrites par les biologistes Jacques Prescott et Jean Ferron. Pour chaque espèce, le lecteur trouvera un portrait présentant les traits et les adaptations de l’animal, sa répartition géographique, ses comportements et les questions entourant sa conservation. De plus, Joëlle Taillon décrit en détail les quatre écotypes de caribou : le caribou migrateur qui fréquente le Grand Nord du Québec, le caribou forestier qui réside à l’année dans la forêt boréale, le caribou montagnard qui vit sur les sommets de la

Gaspésie et le caribou de Peary qu’on trouve dans l’archipel arctique canadien. À ceux qui souhaitent une rencontre du troisième type avec ce cervidé, Joëlle Taillon propose les meilleurs sites d’observation au Québec. Au cas où vous vous poseriez la question, le toit de votre maison pendant la nuit de Noël ne fait pas partie de la liste.

La biologiste a côtoyé la bête sur le terrain dans le Nord du Québec et au Labrador

familiaux, ce qui ne plaisait qu’il proposait une noupas à tous. « Dans un pas- velle alliance. sage, lorsque des gens lui Alain Faucher insiste sur annoncent que sa mère et ses ce qui constituait la valeur frères sont présents et qu’ils première dans les temps désirent lui parler, Jésus bibliques : l’honneur, et son répond qu’il est avec ses dis- contraire, la honte. Jésus ciples et que ceux-ci sont sa a eu, lui aussi, à défendre nouvelle famille », rappelle son honneur. Sa réputaAlain Faucher. tion de prédicateur a été en Les liens forts qui caracté- jeu à quelques reprises. Ses risaient les temps bibliques adversaires idéologiques, avaient leur équivalent dans les Pharisiens, de bons laïcs la sphère spirituelle. Dès pieux haut de gamme, troul’Ancien Testament, il existait vaient suspect qu’un fils de une alliance entre Dieu et le charpentier puisse posséder peuple juif. Ce contrat com- des connaissances aussi prenait dix clauses, ou com- poussées en matière de théomandements, à respecter. logie. « À cette époque, ditLes prophètes avaient pour il, on se méfiait de ceux qui rôle de rappeler aux croyants pouvaient posséder davanles clauses du contrat. « Cette tage que les autres, surtout alliance en bonne et due des connaissances censées forme entre l’humain et la appartenir à un groupe social « Dans la Bible, le présent ne se comprend que s’il a un lien avec divinité traverse l’ensemble supérieur. Jésus était donc le passé. Or, dans les sociétés modernes, les gens éprouvent de la Bible », indique-t-il. suspect. D’où lui vient cette peu d’intérêt pour le passé. Ils pensent beaucoup à l’avenir », Selon lui, le Christ était con- sagesse?, demandait-on. On souligne Alain Faucher. troversé parce qu’il touchait le confrontait. Il ne pouvait à des choses fondatrices pour se défiler. Et il leur clouait cherchant à capter l’attention résonnance chez les peuples l’époque. Il dérangeait parce le bec ! » d e l a f o u l e , a r é f é r é à de la Bible. La personne se Abraham, l’ancêtre du peu- définissait en lien avec les ple d’Israël, d’une manière, autres êtres. « Ensemble, ils disons, provocante. « Jésus formaient un tout, soutient a dit : “Avant qu’Abraham le professeur. Dans une telle n’ e x i st e , m o i j ’ é t a i s l à . vision, une personne est Pourtant, vous ne m’écoutez nécessairement solidaire, L’important décalage historique même pas”, raconte Alain pas solitaire. Ils pensaient et culturel qui existe entre eux Faucher. Jésus se considère la vie humaine comme une antérieur à Abraham. Dans chose reliée à une famille, et nous rend nos contemporains la mentalité de l’époque, il a à un village, à un peuple. donc plus de valeur que lui. Et non en termes de déve- plutôt insensibles à ce que Ce qui devait nécessaire- loppement ou d’enrichisse- les textes bibliques veulent ment choquer. » ment personnel. » Autre point de rupture : Enseignant nomade, Jésus réellement nous dire l’individualisme typique de formait un tout avec ses la société moderne. Ce type apôtres. Et il avait une conde comportement n’a aucune ception bien à lui des liens


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photo Leslie Carbonneau

Une serre écolo-urbaine et inspirante Une étudiante en agronomie propose un projet écoresponsable pour le campus par Laurence Bonin – Univert Laval « Au Québec, nos serres sont très polluantes et on dirait qu’on n’ose pas trop en parler ! », affirme Meggie Canuel-Caron, étudiante en agronomie. « Si nous souhaitons produire localement et de façon écologique, les

serres solaires passives sont enclines à répondre à tous nos besoins », affirme-t-elle. Mais en quoi les serres québécoises sont-elles si polluantes? Celles-ci utilisent des énergies non renouvelables pour maintenir la

température idéale de production durant l’hiver. En effet, les besoins énergétiques pour le chauffage et la déshumidification des serres québécoises sont parmi les plus élevés, soit de 20 % à 40 % des coûts de production. Ce qui correspond d’ailleurs à environ 12 % de l’énergie fossile totale utilisée en agriculture au Québec. Voilà d’où a germé l’idée de bâtir une serre écolo-urbaine sur le campus. Et la serre

Tout le monde n’en parle pas Les témoins d’expériences paranormales sont souvent hantés par la peur de ne pas être crus par Renée Larochelle Les fantômes et autres entités malveillantes font parler d’eux depuis la nuit des temps. Si certaines personnes y croient fermement, d’autres estiment complètement farfelus ces phénomènes dits paranormaux qu’elles rangent dans le tiroir des croyances indignes de notre époque. D’autres encore sont ambivalentes, que ce soit parce qu’elles ont déjà été témoins d’un incident survenu dans leur propre maison ou encore parce qu’elles ont entendu parler de quelqu’un qui avait connu quelqu’un qui… La rumeur qui court, en quelque sorte. Y croire ou ne pas y croire ? Au-delà de ce questionnement, un fait demeure : les personnes dont l’existence est empoisonnée par la présence d’esprits maléfiques vivent dans la peur. Et la façon la plus efficace de chasser cette peur, ou du moins de la contrôler, est encore d’en parler à quelqu’un en qui on a confiance, comme on le ferait avec son psychologue. Car la parole possède le pouvoir de libérer, d’aider à y voir plus

clair et, pourquoi pas, à chasser les fantômes. C’est l’une des conclusions à laquelle arrive Geneviève Mercure, dont le mémoire de maîtrise en anthropologie a porté sur les expériences et les discours de personnes ayant vécu des expériences paranormales. « Ces personnes craignent souvent de passer pour folles ou encore qu’on ne les croie pas, dit Geneviève Mercure. Mais à un moment donné, cela devient trop lourd à porter. Quand elles trouvent quelqu’un qui les écoute sans les juger, c’est un poids de moins sur leurs épaules. Généralement, cela règle une grande partie du problème. » Aux fins de son étude, Geneviève Mercure a mené des entrevues auprès de 13 témoins directs ou indirects d’événements dignes de figurer dans un film d’horreur. En fait, ses interlocuteurs lui ont raconté à peu près les mêmes histoires que celles décrites dans des séries télévisées populaires comme Ghost Hunters qui reconstituent des faits « réels » : maison centenaire traversée

d ’o m b r e s i n qu i é t a n t e s , esprits maléfiques hantant le sous-sol d’une résidence, femme enceinte possédée par un mauvais esprit, routes bloquées par des entités inamicales, etc. D’aucuns pourraient penser que ces témoins sont fortement influencés par ce qu’ils ont vu à la télévision et dans les films et en conclure que ce ne sont là qu’élucubrations. Pas Geneviève Mercure. Ce qui n’empêche pas qu’elle ait failli laisser tomber un participant lors d’une entrevue, car ce dernier faisait largement référence à des films en racontant son expérience. Mais elle s’est ravisée lorsqu’un médium lui a appris que, chez certains témoins, les films constituaient les seuls référents qu’ils avaient pour exprimer et imager ce qu’ils avaient vécu. Quand ils décident de parler, les témoins d’événements paranormaux choisissent soigneusement leur confident. « S’ils ont décidé de me raconter leur histoire, c’était que je pouvais leur fournir l’anonymat que procure l’obligation de confidentialité de mon mémoire », rapporte l’anthropologue. Dans les émissions de télé, les noms des victimes et des lieux sont souvent changés pour préserver l’anonymat

imaginée par Meggie CanuelCaron possède de nombreuses qualités : elle est éducative, dynamique, coopérative et, surtout, durable. Ce projet a vite attisé la curiosité et s’est attiré des prix. Le 28 novembre, ce projet a remporté la deuxième place au Concours d’idées d’entreprise d’Entrepreneuriat Laval. Une semaine plus tard, le prix du public lui était décerné à l’occasion de la première édition du concours de la Ruche Académie, une plateforme de financement participatif permettant à des citoyens de lancer ou d’appuyer des projets pouvant contribuer au rayonnement et à la vitalité de la région de Québec. Mais qu’est-ce qu’une serre solaire passive? Ce type de serre se caractérise par une infrastructure permettant d’emmagasiner la chaleur solaire à l’intérieur d’une masse thermique, de façon à optimiser l’autonomie énergétique. Une innovation qui permet de réduire considérablement ses apports énergétiques. Dans un climat comme

le nôtre, cette technologie fait toute la différence sur la réduction de notre empreinte écologique et sur les coûts reliés au chauffage. En plus d’être écoénergétique, cette serre serait construite avec des matériaux recyclés ou réutilisés. On y produirait des aliments biologiques variés et ceux-ci pourraient même, qui sait, être vendus sur le campus. Dans l’optique où la serre atteindrait une productivité intéressante, les aliments pourraient d’ailleurs approvisionner les cafés étudiants. Bref, un projet fait par les étudiants et qui revient aux étudiants! Productive et durable, la serre deviendrait également un lieu d’échange et un milieu éducatif. À cet égard, les professeurs pourraient y donner leurs cours. Et pourquoi ne pas y tenir des ateliers éducatifs portant sur divers sujets en développement durable destinés à la communauté universitaire ainsi qu’aux écoles de la région ? Par la vente d’aliments, les visites et les ateliers, Meggie Canuel-Caron et ses associés

souhaiteraient sensibiliser la communauté universitaire, mais aussi exporter ce projet écologique hors du campus, voire partout au Québec. « Cette serre-modèle pourrait d’ailleurs ouvrir les portes à bien d’autres projets », annonce-t-elle. « Chose certaine, le plus important, poursuit la jeune femme, c’est que la communauté universitaire puisse mettre son grain de sel dans le projet. Cet endroit pourrait se transformer en un véritable laboratoire de développement durable. » Voilà d’ailleurs la raison pour laquelle elle s’est associée avec Univert Laval, histoire d’impliquer le plus d’acteurs possible de la communauté universitaire dans ce projet unique. « Jusqu’ici, l’Université semble démontrer une nette ouverture », affirme avec enthousiasme Meggie Canuel-Caron. Tout compte fait, il s’agirait là d’une façon exemplaire pour l’Université de coller une fois de plus à sa certification « Campus durable ».

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Ces personnes craignent souvent de passer pour folles ou encore qu’on ne les croie pas

des personnes. Selon Geneviève Mercure, il existe un effet pervers à vouloir rester dans l’ombre. « Si les gens souhaitent rester anonymes, cela provoque le doute quant à la véracité des faits, dit-elle. Mais s’ils se présentent à la lumière du jour, ils seront traités comme des parias. » Interrogée sur ses propres croyances en la matière, ou sur ses réserves face à l’existence de fantômes, Geneviève Mercure demeure discrète. Elle précise toutefois qu’il ne lui appartient pas de mettre la parole de ses répondants en doute. « Ces gens m’ont fait confiance et cet Le mémoire de maîtrise en anthropologie de Geneviève Mercure aspect compte énormément porte sur les expériences et les discours de personnes ayant vécu des expériences paranormales. pour moi. »


sports

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Au PEPS, les adeptes d’arts martiaux peuvent choisir plusieurs styles, dont le kendo. photo André Beaudoin

Le bonheur est au dojo Huit disciplines en arts martiaux sont enseignées au PEPS. Voici quelques clés pour mieux les distinguer. par Catherine Lévesque Les écoles d’art martial sont très nombreuses à Québec. Au PEPS, le fait de trouver huit différentes disciplines cohabitant en harmonie sous le même toit est un atout considérable. France LeBel, coordonnatrice du programme des activités d’initiation et de perfectionnement, confirme cette originalité. « Vous ne verrez jamais ça nulle part. Ici, une personne peut essayer plusieurs styles jusqu’à ce qu’elle trouve chaussure à son pied. » Le dojo du PEPS est toujours très occupé durant l’année et accueille tous ces styles : aïkido, iaïdo, jiu-jitsu, judo, karaté, kendo, kung-fu et tai-chi. De plus, les années d’expérience des enseignants rendent les cours encore plus attrayants. « Ils sont tous ici depuis 10 à 20 ans, affirme France LeBel, et sont parfaitement adaptés à la clientèle étudiante qui se renouvelle constamment. Leur capacité d’adaptation est phénoménale ». Afin que vous puissiez faire un choix éclairé parmi tous les styles proposés, voici quelques explications à propos de ces disciplines. L’aïkido est un art martial japonais d’autodéfense excluant toute compétition. Il est basé sur des déplacements

et mouvements circulaires du corps par lesquels l’énergie de la personne qui agresse est déviée, garantissant ainsi le contrôle de la situation. Les techniques enseignées ne visent pas à vaincre l’adversaire, mais à réduire sa tentative d’agression à néant. Parmi ses bénéfices, il y a la souplesse, la concentration, la stabilité, la mise en forme, le rythme et la détente. L’iaïdo consiste en l’art de dégainer le sabre japonais. Cet art martial se caractérise par son attitude méditative et se distingue par ses mouvements justes et parfaits. Ces mouvements constituent des katas, soit des mises en situation pratiques et réelles permettant d’atteindre le parfait développement de la personne. Seul art martial adapté au Québec qui ne propose que des techniques d’autodéfense, le taï jitsu est une forme de jiu-jitsu qui exige le minimum de force pour un maximum d’efficacité. On y enseigne la prévention par des mises en situation fréquemment rencontrées (stationnement, ascenseur, marche nocturne, etc.). Cette pratique façonne le corps et l’esprit. Les techniques présentées sont les principes de dégagement, de déplacement,

de frappe, de brise-chute et les techniques de contrôle. Les techniques sont applicables autant debout qu’au sol. Le mot japonais judo signifie « méthode douce ». L’équilibre, le synchronisme, les stratégies et les tactiques sont les caractéristiques essentielles de cette discipline. Il s’agit à la fois d’un sport, d’un art, d’un loisir, d’un programme de

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Le dojo du PEPS est toujours très occupé durant l’année et accueille tous ces styles : aïkido, iaïdo, jiu-jitsu, judo, karaté, kendo, kung-fu et tai-chi

conditionnement physique, d’une méthode d’autodéfense et d’un mode de vie. Il est possible d’être encadré pour faire de la compétition. Le karaté shotokan est un art martial japonais qui permet d’acquérir certaines habiletés de base : le coup de poing, le coup de pied avant, circulaire, de côté et arrière, le déplacement au sol, puis le blocage. Des mises en situation sont présentées sous forme d’enchaînements techniques (attaque, contreattaque) et de chorégraphies de combat (kata). Le taï-chi est l’activité idéale pour favoriser la relaxation profonde et la recherche du bien-être, car il s’exécute lentement et sans violence pour le corps. C’est une gymnast i qu e d e l o n g u e v i e qu i s’adapte très bien aux personnes de tous âges. Les bienfaits du taï-chi sont, entre autres, l’amélioration de la coordination, de la concentration et de la gestion du stress. Le kung-fu est un art martial chinois qui permet un rapprochement entre le corps et l’esprit. En plus du renforcement musculaire et de la mise en forme hors pair, le kung-fu vous apportera confiance et maîtrise de soi. Cet art martial comprend une multitude de techniques d’autodéfense qui se basent sur des principes simples et qui s’appliquent à toutes les situations. Pour les gens qui cherchent à se dépasser, cette discipline est le défi à relever. Finalement, le kendo est le plus ancien des arts martiaux. Cet art martial japonais est la version moderne de l’escrime au sabre pratiquée autrefois au Japon par les samouraïs. Aujourd’hui, le kendo n’est pas seulement un art martial, mais également un sport de compétition largement pratiqué dans le monde. Il comprend aussi un volet spirituel permettant de développer la force de caractère et la détermination. La pratique du kendo forme alors le corps et cultive un esprit vigoureux grâce à une poursuite perpétuelle du dépassement personnel. Il est possible de profiter de la stabilité d’horaire qu’offre la formule « club », où l’on trouve toutes sortes de forfaits à des durées et des coûts pour tous les besoins. De plus, les coûts pour la clientèle étudiante sont très avantageux. Depuis quelques années, le PEPS offre aux parents la possibilité de s’entraîner avec leur jeune. Certains styles, comme le judo et le kendo, sont offerts aux jeunes âgés de 4 à 16 ans et aux parents. Les coûts sont très abordables. Pour avoir plus de détails sur l’horaire de l’un de ces clubs, consultez le site peps.ulaval.ca dans la section club.

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en bref

photo PEPS

Heures d’ouverture durant les Fêtes Jusqu’au 23 décembre, le PEPS est ouvert selon son horaire régulier, soit du lundi au dimanche de 6 h 30 à 23 h 30. La salle d’entraînement est ouverte du lundi au vendredi de 6 h 30 à 23 h et les samedis et dimanches de 8 h à 21 h. Durant la période des Fêtes, le PEPS fermera ses portes du 24 au 26 décembre et du 31 décembre au 2 janvier inclusivement. Du 27 au 30 décembre, le PEPS sera ouvert de 10 h à 18 h 30. Des bains récréatifs avec matériel et jeux d’eau seront offerts une fois par jour, soit entre 13 h et 14 h 50. Il est important de préciser que, durant ces périodes, peu de couloirs de nage seront disponibles. À noter également que la salle d’entraînement sera ouverte de 10 h à 18 h 30 durant ces quatre jours. À partir du 3 janvier, le PEPS fonctionnera à nouveau selon son horaire régulier.

Le Rouge et Or ne s’arrête jamais Les compétitions officielles prennent une pause pour le congé des fêtes, mais plusieurs clubs Rouge et Or n’en ont cure et préfèrent profiter de cette période de l’année pour parfaire leur préparation. Rencontres hors concours, compétitions civiles et camps d’entraînement sont donc au programme pour les équipes de l’Université toujours en activité. En basketball, les hommes seront à Toronto du 28 au 30 décembre pour y disputer un tournoi amical face à Brock, Lakehead et Ryerson. Pendant ce temps, les filles seront à Concordia pour y affronter Queens, Memorial et Wilfrid Laurier. Du 3 au 5 janvier, l’équipe masculine de volleyball sera aussi à Toronto pour se mesurer à York, Ryerson et Western, avant d’accueillir Harvard les 8 et 9 janvier au PEPS (19 h). Notons finalement deux camps d’entraînement qui se tiendront à l’étranger, ceux des clubs de natation et d’athlétisme, qui se rendent respectivement en Arizona et en Floride.

Les services santé du PEPS Connaissez-vous bien les services de santé qui peuvent vous aider à retrouver ou à conserver la forme? La clinique de médecine du sport et physiothérapie, la clinique de nutrition, la clinique de kinésiologie, massothérapie, acupuncture et laboratoire orthopédique se trouvent toutes au PEPS. Des professionnels de la santé assurent un suivi sur les services offerts à la communauté universitaire et régionale à prix très concurrentiel. La consultation pour l’activité physique s’ajoute à ces sept services. D’une durée de 90 minutes, cette rencontre est destinée à ceux qui souhaitent s’entraîner à la maison selon un programme déterminé au préalable avec l’entraîneur. Notez que cette même consultation est offerte gratuitement aux abonnés de la salle d’entraînement. Pour obtenir des informations sur chacun des services, consultez le www.peps.ulaval.ca sous l’onglet Services santé.


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au fil de la semaine

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Mgr François de Laval au tribunal de l’histoire Si vous avez envie d’entendre raconter l’histoire de Mgr François de Laval, premier évêque de la colonie, et du grand œuvre de sa vie, le Séminaire de Québec, alors il ne faut pas manquer le prochain Tribunal de l’histoire au Palais Montcalm. Des personnages historiques et un témoin expert, l’historien Jean-Marie Lebel, se pencheront sur la création, en 1663, du Séminaire de Québec, une institution qui vise à réunir les prêtres qui se destinent au service des paroisses et ceux qui forment les séminaristes. Cette mission s’étendra bientôt à la formation des jeunes esprits ce qui mènera, en 1852, à la création de la première université francophone en Amérique, la nôtre. Vous serez invité à vous prononcer, à la fin de la représentation, sur une question précise. Lundi 16 décembre, à 19 h 30, au Palais Montcalm. Coût : 24,40 $. Les billets sont en vente à la billetterie du Palais : 418 641-6040.

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Le nouveau calcul Rencontre des possibilités avec un forestières documentariste engagé Ceux et celles que la question passionne pourront savoir dans quelle mesure, à la suite de la Commission Coulombe, la réforme de l’évaluation du volume bois sur la base d’un rendement soutenu a porté des fruits. Gérard Szaraz, forestier en chef, et son collègue Jean Girard, directeur du calcul des possibilités forestières, démontreront que les gens du domaine possèdent désormais des données d’inventaire plus fiables, des cartes forestières plus complètes, des modèles de croissance des peuplements plus réalistes ainsi que des outils de modélisation plus efficaces. Ils aborderont également les objectifs environnementaux et économiques qui ont été intégrés au calcul. Cette activité fait partie des Colloques du Service canadien des forêts et du Centre de foresterie des Laurentides.

C’est demain soir que le Festival international du film ethnographique du Québec (Université Laval) vous convie à une rencontre avec Moïse MarcouxChabot, réalisateur indépendant et engagé. Cet ancien étudiant en anthropologie sociale viendra notamment présenter son tout dernier film, Lespouère (20 min, 2013), qui trace un portrait du militant écologiste Bilbo Cyr, poète et slameur gaspésien qui parle de sa région avec passion, poésie et… colère. Il sera également question des œuvres Autour d’une souricière (16 min, 2013) et Jeune fille; caméra (10 min, 2009). Vendredi 13 décembre, à 19 h, au Bar-Coop l’Agitée (251, rue Dorchester). Prix d’entrée : 2 $.

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15/12

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Féerie dans le Faubourg

Le grand bal de Noël

Noël ! Allons, pasteurs

Pour un Noël responsable

La magie de Noël s’installe dans le faubourg Saint-JeanBaptiste. Cette fête familiale réchauffera le quartier avec sa chorale, un clown, un mime, un lutin et une maquilleuse, sans compter le père Noël qui fera son apparition à 13 h 30 sur la rue Saint-Jean. Pour les grands, un marché de Noël prendra place de 13 h à 19 h tandis qu’un duo éclaté donnera une prestation musicale lors d’un 5 à 7 festif.

Ce concert jeunesse au Musée de l’Amérique francophone ne manquera pas de piquant. Trois pingouins musiciens arrivent aux festivités du pôle Nord. Hélas, les portes du grand bal de Noël se referment sur eux. Ils doivent à tout prix composer une chanson de Noël originale afin de participer à la fête. Amatin, Ademain et Atemplein réussirontils à trouver l’inspiration ? Seront-ils prêts à temps pour cette soirée inoubliable ? Ce spectacle, produit par les Jeunesses musicales du Canada, met en vedette Marc Fortin au trombone, Pierre Blais au banjo et Jean Sabourin au sousaphone.

Pour se mettre le cœur à la fête, rien ne vaut un concert de Noël. Celui-ci est gratuit et met en valeur la qualité de l’Ensemble Polyphonia qui se spécialise dans les chants sacrés a capella. Sous la direction de Claude Léveillé, ce chœur d’une quarantaine de personnes viendra chanter plusieurs airs de Noël traditionnels français et anglais dans des arrangements d’une grande beauté.

Les samedis 14 et 21 janvier, chapiteau dans le stationnement de la Caisse Desjardins (500, rue Saint-Jean). Gratuit.

Dimanche 15 décembre, à 14 h, à la chapelle du Musée de l’Amérique francophone. Coût : 7 $ pour le grand public et 4 $ pour les étudiants et enfants de moins de 12 ans. Réservation au : 418 643-2158.

Présent lors du premier Marché de Noël responsable qui s’est tenu le 3 décembre à l’Université, l’organisme Équidurable, qui a pignon sur rue à Limoilou, propose une demi-journée d’ateliers pour sensibiliser le grand public à vivre un Noël responsable. Il y aura notamment un atelier de bricolage de Noël avec des matériaux recyclés, un atelier d’initiation à la méthode japonaise d’emballage Furoshiki et une présentation sur le Dimanche 15 décembre, développement durable. Il à 13 h 30 et à 15 h, dans le sera possible de rencontrer hall du Musée national des NAVTI Fondation Canada, beaux-arts du Québec. Le un organisme spécialisé nombre de places est limité : dans le commerce équitable premier arrivé, premier au Cameroun. L’occasion servi. sera aussi belle pour s’informer sur des stages à l’international.

Jeudi 12 décembre, à 10 h 30, au Centre de foresterie des Laurentides (1055, rue du PEPS).

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Dimanche 15 décembre, à compter de 13 h, au 110, 10e Rue à Limoilou.


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