Laissez-vous étonner par le Festival du film étudiant ! p11
Des étudiants conçoivent des aménagements verts à Boischatel. p8
Volume 48, numéro 21 21 février 2013
Le danger est dans le soluté Un produit couramment utilisé pour compenser la perte de sang accroît le risque d’insuffisance rénale aiguë et de mortalité. p3
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en bref Ça sent le printemps ou pas? L’Association des étudiantes et étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (ÆLIÉS) pourrait bien faire la grève lors du Sommet sur l’enseignement supérieur, qui aura lieu à Montréal les 25 et 26 février. Le collectif, qui représente près de 11 000 étudiants à la maîtrise et au doctorat, convoquait ses membres en assemblée générale extraordinaire mercredi soir au stade TELUS. Déjà, le Regroupement des étudiants en sociologie de l’Université Laval a obtenu un mandat de grève de ses 111 membres. Mercredi matin, à la grandeur du Québec, l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) comptait 14 associations parmi les grévistes et attendait les résultats de 44 consultations. Une manifestation se tiendra le mardi 26 février en après-midi au Square Victoria, à Montréal.
Forces AVENIR à la recherche de lauréats Le programme Forces AVENIR, qui vise à reconnaître et à promouvoir l’engagement des jeunes, invite les étudiants à soumettre leur dossier pour la 15e ronde de remise des prix. Chaque année, 33 distinctions sont décernées lors d’un grand gala universitaire qui se tient à l’automne. Les finalistes se partagent 114 000 $ en bourses. « À chaque édition, nous sommes toujours aussi étonnés par les candidatures reçues, signe que notre jeunesse s’engage plus que jamais ! » s’exclame François Grégoire, président-directeur général de l’organisme. Les étudiants sont invités à s’inscrire dans l’une des neuf catégories sur le site www.forcesavenir. qc.ca. Date limite : 31 mars.
Érudit… et populaire ! Le consortium interuniversitaire Érudit fête un sommet. Plus de 23 millions de documents scientifiques et culturels ont été consultés depuis son portail Internet en 2012 ! Fondé en 1998, cet organisme sans but lucratif formé de trois établissements d’enseignement supérieur – Université Laval, Université de Montréal et Université du Québec à Montréal – est devenu le plus important diffuseur de ressources francophones en Amérique du Nord. Érudit offre un accès centralisé à près de 120 revues savantes et culturelles ainsi qu’à des livres, des thèses et données de recherche totalisant plus de 200 000 documents. Avec près de 70 % de visiteurs provenant de l’étranger, il contribue au rayonnement international de la recherche, du patrimoine et de la culture d’ici. Il défend un modèle de diffusion des connaissances ouvert, équitable et durable.
Julie Payette dans l’espace, en 1999. Aujourd’hui, l’astronaute fait la promotion de la science et de la recherche, notamment auprès des jeunes. photo NASA
Sprint vers le Sommet Les chambres de commerce de la région convoquent une rencontre de réflexion sur le rôle positif des universités dans l’économie par Claudine Magny À l’approche du Sommet sur l’enseignement supérieur, qui se tiendra les 25 et 26 février à Montréal, des personnalités de Québec organisent une rencontre pour réfléchir aux enjeux liés à la formation universitaire et à leur effet sur l’avenir de la région. Le jeudi 21 février, trois organisations d’affaires et six universités doivent se réunir en matinée au Centre des congrès de Québec. L’événement est organisé par la Chambre de commerce de Lévis, la Chambre de commerce et d’industrie de Québec et la Jeune Chambre de commerce de Québec en collaboration avec l’Université Laval. Parmi les invités figurent l’Université du Québec, l’Université du Québec à Rimouski, l’École nationale d’administration publique, l’Institut national de la recherche scientifique et la TÉLUQ.
faut avoir une discussion sur l’importance de l’éducation. Mais il faut aussi encourager les jeunes à aller au bout de leurs rêves, car avec de l’effort, tout est possible », lance celle qui a effectué deux vols dans l’espace. Comme bon nombre d’enL a f o r m a t i o n e s t - e l l e fants de son époque, la petite déconnectée des besoins de Julie a longtemps rêvé de la société ? Quelle est l’inci- monter à bord d’une navette dence de la recherche universitaire sur la croissance et le succès d’une entreprise ? Y a-t-il ou non une marchandisation des innovations ? Quelles balises encadrent les relations entre les chercheurs Le lien direct et les partenaires externes ? entre le niveau À combien se chiffrent les retombées économiques d’éducation des avancées scientifiques ? d’une société Quelles sont, plus concrètement, les retombées des et sa prospérité fonds publics investis ? Voilà économique autant de questions qui n’est plus à seront abordées. L’astronaute Julie Payette faire a confirmé sa présence à l’événement. « Le lien direct entre le niveau d’éducation d’une société et sa prospérité économique n’est plus à faire : les études le démontrent depuis très longtemps. Or, la relève, ça se prépare ! Il
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spatiale. Elle a réalisé son vœu en partie parce qu’elle av a i t a c c è s a u x é t u d e s . Aujourd’hui, elle n’hésite pas à promouvoir les professions scientifiques auprès des adolescents qui songent à leur avenir. « Les jeunes d’aujourd’hui, qui sont issus d’une société grandement basée sur les technologies, devraient être plus encouragés à se diriger vers des emplois techniques spécialisés dans les domaines de la science et du génie, des mathématiques, de la médecine et de la biologie. On parle ici autant de celui qui répare des câbles électriques que du neurologue. ». Nommée il y a un peu plus d’un an déléguée scientifique du Québec à Washington, Julie Payette a notamment pour mandat de promouvoir aux États-Unis les forces du Québec en matière de recherche et d’innovation. Elle fait aussi la promotion du réseau de recherche polaire ArcticNet, établi à l’Université Laval, et qui étudie l’ampleur des changements environnementaux dans l’Arctique canadien. La programmation de la journée mentionne la présence de grands noms du monde des affaires ou des études supérieures qui doivent prononcer des allocutions sur divers sujets selon une formule « mythe ou réalité ». Marco St-Pierre, vice-président innovation et technologies chez Creaform, entend répondre à la question « L’enseignement et l’innovation, levier stratégique pour les entreprises ? ». John Porter, président du Conseil d’administration de l’Université Laval, et son p r é d é c e s s e u r R ay m o n d Garneau, discuteront de la perception selon laquelle les universités seraient gouvernées en vase clos, inefficientes et non imputables. Michel G. Bergeron, directeur du Centre de recherche en infectiologie au Centre hospitalier universitaire de Québec, traitera des retombées socioéconomiques de la recherche. L’événement, auquel on ne peut assister que sur invitation, se termine par un lunch et une séance de réseautage.
Erratum Une erreur s’est glissée dans l’article « Les kamikazes du fleuve » (14 février). Ce n’est pas Dominique Laliberté-Martineau qui a traversé le Canada à vélo, mais Dominique Bernard. Nos excuses.
On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.
Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.
Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur. Rédaction Éditrice : Josée Sauvageau, directrice des communications par intérim
Rédactrice en chef : Mélanie Saint-Hilaire Journalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie Picard Collaborateurs : Léa Cullen-Robitaille, Pascale Guéricolas, Anne-Marie Lapointe, Claudine Magny, Mathieu Tanguay Rédactrice-réviseure : Anne-Marie Lapointe Secrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau Production Infographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)
Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965 Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687
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en bref Un été en couleur
Une fraude scientifique aurait contribué à occulter les effets néfastes du DEA. photo Diego Rousseaux / www.diegofoto.com.br
Une histoire sans bon sang Une étude laisse planer de sérieux doutes sur l’innocuité d’un produit utilisé pour compenser les pertes de sang chez les patients hospitalisés par Jean Hamann
Un produit couramment utilisé dans les hôpitaux pour rétablir le volume sanguin des patients est associé à une augmentation du risque d’insuffisance rénale aiguë et de mortalité. C’est ce que démontre une équipe de chercheurs canadiens, dont fait partie Alexis Turgeon de la Faculté de médecine, dans la dernière édition du Journal of the American Medical Association (JAMA). Cette conclusion, qui découle d’un examen minutieux de 38 études consacrées à ce produit appelé hydroxyéthylamidon (HEA), risque de susciter beaucoup de controverse dans le milieu médical. « Il s’agit d’un produit synthétique qui est utilisé quotidiennement dans les hôpitaux de tous les pays depuis plus de 20 ans, souligne le professeur Turgeon. Il a été mis en marché pendant la période critique qui a suivi le scandale du sang contaminé, au moment où le monde médical était à la recherche de substituts aux produits sanguins. Les ventes de HEA atteignent maintenant des sommes considérables dans le monde. » Les HEA sont synthétisés par traitement chimique de l’amidon. Administrés comme des solutés, ils favorisent la rétention d’eau et, du coup, l’augmentation du volume plasmatique, ce qui permet de contrer les chutes du débit sanguin et la baisse de tension artérielle chez les patients qui ont perdu du sang. Ils font le même travail que certains dérivés du sang ou solutions salines.
En 2009, le professeur Turgeon et Ryan Zarychanski, de l’Université du Manitoba, avaient passé en revue les études réalisées sur ce produit sans déceler de risque accru de mortalité. « Nous avions toutefois découvert sept études réalisées par le même chercheur, Joachim Boldt, dont les résultats tranchaient avec toutes les autres. Ses travaux rapportaient toujours des effets secondaires comparables entre les HEA et les autres produits. Nous étions alors entrés en communication avec lui pour obtenir des précisions, mais disons que sa réponse avait été mitigée. » En 2011, coup de théâtre, ce chercheur est accusé de manquement à l’éthique et de falsification de données. Une enquête qui a examiné 102 de ses articles conclut que 86 % d’entre eux doivent faire l’objet d’une rétractation. En excluant les études produites par Boldt de leur métaanalyse et en incluant les nouvelles études produites entretemps, les chercheurs ont découvert que le risque de mortalité et d’insuffisance rénale aiguë augmente respectivement de 9 % et de 27 % lorsque les HEA sont utilisés plutôt que des produits équivalents. La Food and Drug Administration américaine suit avec intérêt les travaux des professeurs Zarychanski et Turgeon. Il y a quelques mois, elle a même demandé à voir leurs données. Leur publication dans JAMA pourrait porter un dur coup à ce produit. « Les suspensions d’HEA coûtent 50 fois plus
cher que les produits équivalents, elles ne procurent pas d’avantages par rapport à ces derniers et elles sont associées à des risques accrus de mortalité et d’insuffisance rénale grave, résume Alexis Turgeon. Je crois que les médecins devraient y penser à deux fois avant de les utiliser. Leur pertinence doit aussi être remise en question par les organismes chargés de l’homologation des médicaments. »
L’École internationale d’été de Percé a lancé sa programmation pour l’été 2013. De l’atelier de calligraphie à celui d’illustration fantastique, plusieurs formations se donneront à la Villa James, manoir historique perché sur un promontoire offrant l’une des vues les plus enchanteresses de la Gaspésie. Parmi les ateliers ouverts à tous, soulignons celui de Claude Bordeleau, vice-président de Frima Studio, qui viendra enseigner l’art du storyboard en cinéma d’animation (du 24 au 28 juin). Le peintre montréalais Seymour Segal, dont les toiles pourraient inculquer le sens des couleurs à un daltonien, supervisera une séance de création intitulée « la sagesse de l’insécurité » (du 8 au 12 juillet). Lino, créateur multidisciplinaire souvent primé, partagera pour sa part son savoir avec des participants désireux de s’essayer à l’illustration (du 22 au 26 juillet). Pour ceux qui préfèrent les mots aux pinceaux, la poète Anne Peyrouse, qui enseigne la création littéraire à l’Université, donnera l’atelier « De la parole à l’écriture » (du 26 au 30 août). Une sortie de rédaction en plein air est prévue à l’île Bonaventure. En fin de saison, le professeur d’agroforesterie Alain Olivier s’alliera à son collègue gaspésien Bertrand Anel pour présenter le concept de « paysages productifs » (du 7 au 11 octobre). La municipalité régionale de comté du RocherPercé est devenue un laboratoire à ciel ouvert du mariage entre arbres et cultures. Cet atelier donnera l’occasion de vérifier la valeur de ce concept sur le terrain. Des classes de maître en philosophie et en musique ainsi que des résidences d’artistes complètent le programme de l’été. Coût : 525 $, 825 $ avec hébergement. www.perce.ulaval.ca
L’HEA coûte 50 fois plus cher que les produits équivalents et est associé à des risques accrus de mortalité et d’insuffisance rénale grave
La Villa James, à Percé.
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Pleins feux sur les sciences sociales La Faculté des sciences sociales a reçu une invitée de marque à son gala de reconnaissance : la première ministre du Québec
Œuvre de Cynthia Coulombe-Bégin.
Créatifs jusqu’au bout des dents La Faculté de médecine dentaire de l’Université Laval souligne en couleurs la 30e édition de sa Journée scientifique. Sous la présidence d’honneur de Cynthia Coulombe-Bégin, artiste-peintre de la région de Québec, l’exposition FMDArt 2013 permet de découvrir les talents cachés de dentistes et d’autres professionnels gravitant dans le monde de la médecine dentaire. Au total, une vingtaine d’artistes exposent leurs œuvres, qu’il s’agisse de photographies, de peintures sur toile, de sculptures ou même de bijoux. Jusqu’au 1er mars à la salle d’exposition (local 2740) du pavillon Alphonse-Desjardins. Ouvert de 9 h à 17 h du lundi au vendredi, et jusqu’à 20 h le jeudi 28 février.
Et si Cap-Rouge m’était conté… Cap-Rouge constitue un bon laboratoire pour étudier la genèse d’un lieu de colonisation au Québec. Le professeur de géographie Matthew Hatvany, spécialiste des sociétés coloniales en Amérique du Nord, donne ce jeudi une conférence sur le parc Cartier-Roberval, site qui a marqué les tout débuts de Cap-Rouge. Il expliquera comment ce lieu appelé à devenir « extraordinaire » en raison des premières tentatives de colonisation a pourtant évolué comme un lieu « ordinaire ». Jeudi 21 février à 19 h 30, au Centre communautaire de Cap-Rouge (4473, rue Saint-Félix). Coût : 5 $ pour le grand public.
La Faculté des sciences sociales ne pouvait pas rêver d’une meilleure ambassadrice pour sa 23e Soirée des Prix d’excellence, qui s’est tenue le mercredi 13 février au Théâtre de la cité universitaire. C’est la première ministre du Québec, Pauline Marois, qui a assumé la présidence d’honneur de l’événement. Diplômée en service social, Pauline Marois a présenté la Faculté comme un modèle d’excellence. « J’ai eu la chance, moi aussi, d’en arpenter les couloirs. C’est ici que j’ai amené à un autre niveau ma connaissance du monde et de la vie », a-t-elle mentionné aux participants. La soirée, animée par Claude Bernatchez, diplômé en science politique et communicateur à la radio de RadioCanada, a permis d’honorer des étudiants, des enseignants et des diplômés. Quelque 450 personnes ont assisté à l’événement, dont le recteur, Denis Brière, le doyen de la Faculté, François Blais, ainsi que de nombreux dignitaires. Près de 400 000 $ ont été remis en prix d’excellence et en bourses. Le Prix d’excellence de la meilleure thèse de doctorat a été décerné à Évelyne
Matteau (psychologie) pour ses travaux éprouvant la validité d’une échelle de mesure des troubles cognitifs. Olivier Rouault (aussi en psychologie) a remporté le Prix d’excellence du meilleur mémoire doctoral pour son analyse de l’efficacité des psychothérapies de la dépression selon le nombre de séances. Le Prix d’excellence du meilleur mémoire de maîtrise
a été remis à Maripier Isabelle (économique) pour ses observations sur la conciliation travail-études, qui scrutent les effets du conformisme social sur les décisions de travail des adolescents. Enfin, Vincent Gagnon Martineau (service social) a obtenu le Prix d’excellence du meilleur dossier de maîtrise avec essai et stage pour son projet sur la mobilisation des personnes en situation de pauvreté dans le quartier Stadacona. Un hommage a été rendu aux professeurs qui se sont d i st i n g u é s c e t t e a n n é e . Marcel Thibeault a remporté le Prix d’excellence en
Pauline Marois au gala de remise des Prix d’excellence de la Faculté des sciences sociales. photo Marc Robitaille
enseignement dans la catégorie Chargé de cours ou d’enseignement, et Isabelle Henrion-Dourcy, dans la catégorie Professeur agrégé ou titulaire. La Faculté a également honoré trois de ses diplômés en leur décernant la médaille Georges-Henri-Lévesque, qui souligne leur contribution à l’avancement de la société ici ou à l’étranger. Il s’agit d’Alban D’Amours (économique), président du Mouvement Desjardins de 2000 à 2008, de François Côté (science politique), secrétaire général sortant de l’Assemblée nationale, ainsi que Pauline Marois (travail social et administration des affaires), première femme à exercer la fonction de première ministre du Québec. Le doyen de la Faculté, François Blais, a chaudement félicité les lauréats. « Nous vous souhaitons de mettre vos talents au service de la collectivité et de la société qui vous a permis de les développer. Elle le mérite et elle a grandement besoin de vous ! » Rappelons que, cette année, la Faculté des sciences sociales souligne ses « 75 ans de réflexion et d’action ». Plusieurs activités se dérouleront pour rappeler à quel point elle a joué un rôle important dans l’histoire du Québec moderne, rôle qu’elle continue à assumer. www.fss.ulaval.ca/75
Étudier en français, c’est payant
Spiritualité et biomédecine Un cocktail se tient ce jeudi pour souligner le lancement du livre Spiritualités et biomédecine : enjeux d’une intégration. Deux directeurs de cet ouvrage collectif, les professeurs Guy Jobin et Jean-Marc Charron, prononceront une courte allocution sur le sujet avant de convier les gens à prendre un verre. Publié aux Presses de l’Université Laval, le livre est le fruit d’une collaboration entre la Chaire Religion, spiritualité et santé de l’Université Laval, le Centre d’études des religions de l’Université de Montréal et le Centre de formation et de recherches cliniques en soins spirituels du CHUM. Il sera offert sur place au prix de 20 $. On peut en feuilleter l’introduction sur le site www.pulaval.com. Jeudi 21 février à 19 h, à la salle Alcan (012) du pavillon Alexandre-Vachon. Entrée libre. Le recteur Denis Brière et Andrew T. Molson, à gauche, ainsi que Graham Fraser, à droite, entourent les récipiendaires Josiah Hawkins, Sarah Lyle Skinner, Rivkah Gillian Glass, Edmond Sutton et Jacob Stone.
Le Cercle des récipiendaires de la bourse d’immersion française de la Fondation Molson accueille un 20 e membre. Il s’agit de Josiah Hawkins, étudiant ontarien au baccalauréat intégré en études internationales et langues modernes. Il a reçu sa bourse des mains d’Andrew T. Molson, président de la fondation, de Graham Fraser, commissaire aux langues officielles, ainsi que du recteur Denis Brière lors d’une cérémonie privée. Cette bourse d’immersion, d’une valeur de 5 000 $, est accordée à un anglophone qui entreprend des études universitaires en langue française à l’Université Laval. Créées en 2005, ces bourses sont accessibles aux étudiants de tous les programmes d’enseignement et ont vu le jour grâce à un don de 50 000 $ de la Fondation Molson. L’Université encourage depuis toujours les non-francophones à poursuivre des études en français, notamment grâce à ses cours intensifs de français langue seconde donnés à l’École de langues. www.bbaf.ulava.ca (bourse numéro 1209)
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le fil | le 21 février 2013
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Convertir ces bâtiments en résidences pour personnes âgées s’inscrirait en ligne directe avec les préoccupations des communautés religieuses
Les zones vertes sur cette photo constituent en grande partie un héritage des congrégations religieuses. photo Pierre Lahoud
Sus au développement sauvage ! Les grandes propriétés des communautés religieuses de Sillery devraient être aménagées dans le respect de l’esprit des lieux par Renée Larochelle Les tours de condos poussent comme des champignons à Québec. Certaines sont érigées rapidement, tandis que d’autres stagnent en cours
de construction, comme si l’argent manquait pour poursuivre les travaux. Plusieurs attendent encore un propriétaire des mois après avoir
La molécule qui bloque la vue Des chercheurs ont découvert une protéine qui joue un rôle clé dans la mort des cellules de la rétine conduisant au glaucome par Jean Hamann Une équipe internationale de chercheurs annonce avoir découvert une protéine qui joue un rôle clé dans l’évolution du glaucome, une maladie dégénérative qui conduit à la cécité. Des tests réalisés sur des souris montrent que le recours à un inhibiteur de cette protéine permet de freiner la dégénérescence des cellules de la rétine touchées par cette maladie, rapportent les chercheurs dans le numéro du 18 février des
Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Le glaucome est la deuxième cause de cécité dans le monde. Cette maladie touche plus de 2 % de la popu-lation âgée de plus de 40 ans et de 4 % à 6 % de la population âgée de plus de 60 ans. Elle est causée par la mort des cellules ganglionnaires qui, dans la rétine, reçoivent l’information captée par les cellules photoréceptrices et la transmettent
été mis en vente. Des économistes du Mouvement Desjardins observaient récemment que le nombre de vendeurs excède celui des acheteurs pour la première fois depuis le début des années 2000. Quand des citoyens de Sillery ont appris, il y a trois ans, qu’on souhaitait construire d’autres copropriétés sur de grands terrains
appartenant à des communautés religieuses situés dans l’arrondissement historique de Sillery, ils se sont mobilisés. Ce qui n’a pas empêché que le terrain situé à l’arrière du collège Jésus-Marie soit vendu à un promoteur immobilier, en juillet 2012. Depuis, c’est le branle-bas de combat de la part de résidents qui craignent que d’autres terrains subissent le même sort.
au cerveau. Les thérapies actuelles contre le glaucome – chirurgie, laser, gouttes – visent à abaisser la pression à l’intérieur de l’œil, mais elles ne stoppent pas automatiquement la mort des cellules ganglionnaires. Lucie Germain et Caroline Simard-Bisson, du Laboratoire d’organogénèse expérimentale, ont participé à un projet piloté par la JohnHopkins University School of Medicine en vue de trouver des solutions qui s’attaqueraient au cœur du problème : la survie des cellules ganglionnaires. Les chercheurs ont ciblé un groupe de molécules appelées les protéines kinases que des études antérieures avaient lié à la mort cellulaire de neurones. À l’aide de coARN interférents (siRNA) qui modulent l’expression de gènes donnés, ils ont testé 623 kinases de la souris afin de déterminer lesquelles interviennent dans la mort des cellules ganglionnaires. Au terme de l’exercice, la DLK (dual leucine
zipper kinase) a été démasquée. « Lorsque des cellules ganglionnaires sont atteintes, leur taux de survie triple si la DLK est inhibée, précise Lucie Germain. À l’inverse, leur taux de mortalité augmente lorsqu’on surexprime la DLK. » Il existe une kinase similaire à la DLK chez l’humain, poursuit la professeure de la Faculté de médecine. « Elle intervient dans la différenciation terminale de la peau. Elle entraîne la mort cellulaire, ce qui permet de créer une barrière empêchant l’eau de sortir du corps et les bactéries d’y entrer. Nos travaux sur la fabrication de la peau in vitro nous ont conduits à étudier cette kinase. C’est en raison de cette expertise que les chercheurs de John-Hopkins ont fait appel à nous pour cette étude. » Le défi des chercheurs consiste maintenant à trouver une molécule qui peut inhiber la DLK humaine dans les cellules ganglionnaires sans affecter les fonctions essentielles de
Une campagne pour la sauvegarde de cet arrondissement a été lancée l’automne dernier. « D e l a m a n i è r e d o n t vont les choses, les terrains seront vendus morceau par morceau, sans aucune vision d’ensemble. C’est dommage, car il y aurait moyen d’être tellement plus créatif », dit Tania Martin, professeure à l’École d’architecture. La titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine religieux bâti a reçu dernièrement la visite de membres du conseil de quartier à Sillery. « Ils étaient là moins pour revendiquer leurs droits que pour présenter leurs craintes face au développement sauvage des sites », soutient-elle.
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La Coalition pour l’arrondissement historique de Sillery fait actuellement circuler une pétition dans Internet. Les signataires demandent à la Ville de Québec ainsi qu’aux gouvernements provincial et fédéral qu’aucune nouvelle construction résidentielle ne soit érigée sur les sites suivants : Fédération des Augustines, Domaine Benmore, Collège Jésus-Marie, Pères assomptionnistes et cimetière SaintPatrick. Ils demandent également à ce que les bâtiments sur ces sites soient recyclés et mis en valeur afin de protéger leur caractère historique. C’est là qu’entrent en jeu les différentes manières de concevoir le patrimoine, selon Tania Martin. « S’il faut protéger les terrains patrimoniaux de l’avidité des promoteurs, on doit aussi respecter l’esprit des lieux en ce qui a trait aux bâtiments existants, dit la professeure. Avec le vieillissement de la population, ces bâtiments se videront un jour de leurs élèves ou de leurs résidents actuels. Par exemple, pourquoi ne pas les convertir en maison de soins palliatifs ou en résidence pour personnes âgées? Cela s’inscrirait en ligne directe avec les préoccupations des communautés religieuses qui étaient de soigner et de protéger. » Le ministère de la Culture a présenté le 8 février un plan de conservation pour la protection des terrains patrimoniaux de Sillery. Des audiences publiques avec dépôt de mémoires auront lieu jusqu’au 27 mars.
La destruction de ces cellules ganglionnaires de la rétine entraîne la perte de la vue chez les gens atteints de glaucome. photo Satchin Panda, Salk Institute for Biological Studies, James Fitzpatrick, Waitt Advanced Biophotonics Center
l’organisme. « Nos travaux nous portent à penser que l’inhibition de la DLK pourrait aussi servir à traiter d’autres
maladies neurodégénératives du système nerveux central », ajoutent les chercheurs dans leur article du PNAS.
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technologie
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ils ont dit... Sur la beauté du Nord québécois
Jean Désy, chargé de sessions cliniques au Département de médecine familiale et de médecine d’urgence
« Je ne suis pas certain qu’on a pris conscience à quel point c’est beau une forêt d’épinettes noires. » Grand amoureux du Nord, Jean Désy n’a pas hésité à vanter l’âme nordique et ses paysages à l’occasion de la sortie de son livre Objectif Nord, le Québec au-delà du 49e. Comportant de splendides photos, l’ouvrage a été écrit en collaboration avec un autre admirateur de ces lieux glacés, l’anthropologue et animateur Serge Bouchard.
Le Soleil, 17 février
Sur la popularité des stages en entreprise « Dans certains secteurs, les stagiaires sont devenus de la main-d’œuvre quasiment nécessaire aux entreprises. Les stages qui offrent les contenus de meilleure qualité se trouvent dans des secteurs aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre André comme l’informatique, le Raymond, direc- génie civil ou la comptabiteur adjoint lité. » En 2012, le Service de des services placement a vu le nombre professionnels de stages en administration au Service de augmenter de 30 % et celui placement en génie, de 15 %. Pour les entreprises, le but ultime de Les Affaires, l’opération serait d’embau16 février cher les meilleurs.
Sur l’entente de libéralisation des échanges avec l’Union européenne
Yan Cimon, professeur à la Faculté des sciences de l’administration Le Soleil, 16 février
Le président des ÉtatsUnis, Barack Obama, a annoncé son intention d’amorcer des négociations avec l’Union européenne pour conclure un traité de libre-échange. Selon Yan Cimon, cela accroît le risque que les Européens finissent par perdre patience si leurs tractations avec les autorités canadiennes n’aboutissent pas bientôt. « Plus vite le Canada parviendra à s’entendre avec l’Union européenne, plus vite les Canadiens pourront profiter des retombées de l’accord de libéralisation des échanges commerciaux. Il est important de ne pas se faire doubler par les Américains. Il faut conclure, et vite ! »
GPS : un gadget pour s’égarer ? Il est imprudent de se fier uniquement à la technologie de navigation par satellites pour établir son itinéraire par Yvon Larose En mars 2011, une étudiante en médecine de Sherbrooke a défrayé les manchettes des journaux après s’être perdue sur une route secondaire très peu fréquentée du Nouveau-Brunswick, où elle a passé trois jours enlisée dans la neige. Stéphanie Parent se rendait effectuer un stage au centre hospitalier de Bathurst. Son appareil de géolocalisation par satellites, une technologie que l’on désigne par l’acronyme GPS, l’avait orientée erronément vers un chemin forestier. Au bout de trois jours d’attente dans sa voiture, où elle se nourrissait des provisions préparées par sa mère, l’étudiante fut retrouvée par un motoneigiste. Cette mésaventure figure parmi les nombreuses histoires d’horreur relatives à l’utilisation d’un GPS. Ce soir, le jeudi 21 février, le professeur Marc Gervais, du Département de sciences géomatiques, en relatera quelques-unes lors de la conférence qu’il donnera à compter de 19 h à la Bibliothèque Gabrielle-Roy de Québec. Cette présentation s’inscrit dans Les rencontres du numérique de l’Institut Technologies de l’information et Sociétés. Le
thème de la soirée sera « Les incidents reliés à l’utilisation des GPS : à qui la faute ? ». La technologie du GPS est très répandue de nos jours. Elle s’appuie sur des signaux transmis par des satellites en orbite autour de la Terre. À l’aide d’un récepteur, une personne peut se localiser et s’orienter avec précision sur terre, sur mer ou dans les airs. « Cependant, cette technologie n’est pas fiable à 100 %, soutient Marc Gervais. Un orage peut entraîner une mauvaise réception du signal. Celui-ci peut être temporairement coupé par un gros bâtiment. Parfois, le système va nous faire passer par un chemin qui apparaît sur les cartes routières qu’il a en mémoire, sans tenir compte du fait que ce chemin n’est carrossable que six mois par an. » Dans certains cas, le GPS a été à l’origine de graves accidents, de dommages importants, voire de pertes de vie. Une enquête réalisée au Royaume-Uni en 2008 mentionne l’existence de près de 15 millions d’usagers du GPS dans ce pays. Certains répondants ont indiqué avoir déjà perdu leur chemin à cause de la navigation par satellites. D’autres ont dit avoir été distraits, confus ou déconcentrés
au volant. Certains ont effectué des virages tardifs ou illégaux. D’autres ont été encouragés à emprunter des voies pourtant interdites à la circulation. « Parfois le GPS allonge le trajet, ajoute Marc Gervais. Parfois il propose comme étant le meilleur chemin un sentier pour les véhicules tout-terrain, non carrossable. » Les nombreux incidents et accidents survenus ces dernières années dans le monde nous enseignent deux faits. « Le GPS devient une source de distraction, affirme le professeur. Par exemple, les conducteurs ne voient pas les panneaux de signalisation. Deuxièmement, en se fiant totalement aux indications transmises par leur système de navigation, les automobilistes perdent leur sens critique. »Il est imprudent de se fier uniquement à cette technologie pour son itinéraire. Mieux vaut avoir en tête une idée générale du parcours. La littérature juridique fait état de plusieurs litiges impliquant des professionnels tels des pêcheurs commerciaux ou des guides de chasse. En cour, ces derniers ont plaidé leur bonne foi, croyant, grâce au GPS, effectuer leur activité sur le territoire autorisé. « Chaque fois, explique Marc Gervais, le juge leur a dit qu’ils étaient des professionnels et qu’il leur revenait de s’assurer que leur GPS les localise correctement. C’était leur responsabilité. Ils se devaient de connaître les limites de leur appareil et de
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En se fiant totalement aux indications transmises par leur système de navigation, les automobilistes perdent leur sens critique
s’assurer que l’information obtenue était exacte. » Ce dernier ne sait pas comment un juge réagirait dans une cause judiciaire impliquant un simple citoyen, conducteur d’une automobile, et la technologie GPS. « La question est ouverte, soutient-il. De telles causes vont apparaître vu la démocratisation de plus en plus grande de ce produit. Juridiquement parlant, le juge pourrait statuer qu’il y a encore les cartes routières en papier pour s’orienter. Il pourrait invoquer une possible responsabilisation des utilisateurs lorsqu’ils se servent de cette technologie pour leur itinéraire. »
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société
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Richard Ouellet sur le projet de libre-échange avec l’Union européenne
Le ministre canadien du Commerce international, Ed Fast, et le commissaire européen au commerce, Karel De Gucht, se sont rencontrés le 13 février dernier pour la deuxième fois depuis 2009. Ils cherchent à mettre sur pied un traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne, deux marchés qui ont beaucoup de caractéristiques communes. Les explications du professeur Richard Ouellet, spécialisé en droit international économique. Q Pourquoi le Canada se tourne-t-il vers l’Europe ? Les États-Unis ne lui suffisent plus ? R Il s’agit de diversifier nos marchés d’exportation. Les pays ont tendance à négocier de façon bilatérale depuis que les discussions à l’Organisation mondiale du commerce, qui rassemble 160 États, donnent peu de résultats. En 2001, les règles d’échange entre les pays devaient être revues au cycle de Doha [pourparlers sur la libéralisation du commerce international]. Sauf que les négociations n’ont débouché sur rien et n’avancent toujours pas. C’est dû en partie au fait que plusieurs partenaires ont des visions très différentes du rôle de l’État, particulièrement en agriculture. Certains craignent que leurs petites productions locales ne soient balayées par l’arrivée à moindre coût de produits de masse venant de pays exportateurs bénéficiant d’économies d’échelle. Dans ce contexte, l’Europe et le Canada partagent un certain nombre de valeurs. Ils reconnaissent l’importance de l’intervention publique pour protéger notamment l’offre de lait, d’œufs et de volaille. Entamées en 2009, les discussions sur l’Accord économique et commercial global (AECG) devaient se terminer en décembre 2011. Elles pourraient finalement se conclure en 2013. Lorsque Barack Obama a expliqué, durant le discours sur l’état de l’Union, qu’il faisait une priorité de la signature d’un accord de libre-échange entre l’Europe et les États-Unis, cela a incité les négociateurs canadiens à accélérer le processus. Q Comment expliquer que les négociations traînent autant en longueur ?
Les Européens n’ont pas la même conception que les Canadiens sur certaines choses. Par exemple, les investisseurs en Amérique du Nord peuvent en appeler d’un règlement gouvernemental qui nuit à leurs affaires et réclamer des indemnités. Cela n’existe pas en Europe, où certains sont réticents à accorder ce droit dans le cadre d’un accord international. Par ailleurs, les médicaments d’origine bénéficient là-bas d’une protection de 15 ans, contre 10 ici, avant de subir la concurrence des produits génériques. Les Européens voudraient allonger de cinq ans cette période. Cela ne fait pas l’affaire du gouvernement canadien car les prix vont augmenter. Autre source de tensions : le gouvernement fédéral se montre réticent à accepter l’achat d’entreprises énergétiques canadiennes par des intérêts étrangers. Il ne veut pas dépendre des voisins alors que le pays regorge d’énergie pétrolière, hydro-électrique et gazière. Cependant, parmi tous les dossiers sur la table, il semble que la question agricole soit la plus délicate, même si les volumes échangés ne sont pas si grands. Les Européens voudraient augmenter à 23 000 tonnes leurs exportations de fromage, contre 13 500 tonnes actuellement. Cela suppose une concurrence accrue pour les petits fromagers locaux. En échange, l’Europe ferait plus de place au bœuf et au porc canadiens. Q Quel sera l’effet sur le commerce canadien si l’accord se signe dans les mois à venir ? R Cela permettra d’avoir accès à un immense marché de consommateurs : 500 millions de personnes avides d’acquérir nos services électroniques, nos produits de haute technologie, nos compétences professionnelles, ainsi que des produits agricoles pour lesquels le marché nord-américain n’a pas montré d’intérêt. Par contre, les Européens vont nous vendre davantage de charcuterie, de fromages et d’alcools. La concurrence dans les appels d’offres publics va sans doute assainir le secteur. Faire de la collusion entre entrepreneurs va devenir plus difficile ! Les études des dernières années montrent que le libre-échange fonctionne à son meilleur quand il réunit des économies qui se ressemblent. C’est le cas du Canada et de l’Europe. C’est intéressant aussi d’avoir ces débouchés avant de signer des accords qui me semblent plus inquiétants. Des négociations sont en cours avec l’Inde et avec les 11 pays qui ont un littoral sur le Pacifique. Ces États, qui voudraient établir un partenariat transpacifique, n’ont pas vraiment de sensibilité sur les questions culturelles et agricoles, et ne cherchent pas à protéger la spécificité des marchés.
R Quelques dossiers posent problème. Propos recueillis par Pascale Guéricolas
Journée carrière à l’Université en 2011.
Réseauter avec finesse Trouver un emploi passe par la mise en valeur intelligente de soi-même et par une interaction efficace avec les autres par Renée Larochelle Connaissez-vous l’histoire de ce finissant en administration qui sortait d’une entrevue avec un important employeur de la région de Québec ? La rencontre s’était tellement bien déroulée que le finissant en question avait la certitude d’être engagé. C’est ce que son employeur croyait également… jusqu’à ce que l’idée lui prenne d’aller fureter sur son profil Facebook. En reconnaissant son candidat hilare et éméché sur une photo de party, l’employeur s’est mis à douter sérieusement de son choix. « Faites attention à votre image virtuelle car des entreprises utilisent parfois Facebook pour en savoir davantage sur les candidats », a lancé Annie Rémillard, conseillère en emploi au Service de placement, aux étudiants de 2 e et 3 e cycles réunis au pavillon AlphonseDesjardins lors de la Journée carrière des cycles supérieurs, le 13 février. On peut passer des heures à préparer une entrevue, soigner son apparence, pratiquer sa poignée de main, et voir son château de cartes s’écrouler parce qu’une photo publiée en ligne renvoie de soi une image peu flatteuse. « Les réseaux sociaux, c’est efficace pour créer toutes sortes de liens, a souligné Annie Rémillard. Encore faut-il s’en servir intelligemment. » Le temps où trouver un boulot passait par une lecture attentive des pages des journaux consacrées aux offres d’emploi est révolu. Aujourd’hui, le succès de l’opération dépend en grande
partie du réseautage. Et pour développer ce réseau, il faut sortir de chez soi, serrer des mains, multiplier les rencontres, en somme, se faire connaître. À l’époque où elle cherchait elle-même un emploi, Annie Rémillard a parfois
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Ce que l’employeur veut entendre, c’est ce qui vous passionne ; parlez de vous et de vos projets
accompagné une amie à des 5 à 7 d’affaires. Malgré sa timidité, elle a rencontré des gens, retenu des noms, échangé des cartes. « N’hésitez pas à participer à des colloques, des congrès ou des journées carrières comme celle-ci, où vous avez la chance de rencontrer des employeurs, a-telle souligné. Faites valoir vos compétences; les employeurs n’ont souvent aucune idée des cours que vous avez suivis. Vous pouvez aussi relancer les entreprises qui vous ont engagé comme stagiaire. » Lors d’un carrefour de l’emploi, le mieux est de commencer par l’employeur pour lequel on a le moins d’intérêt, question d’acquérir de l’assurance. Une poignée de main chaleureuse et un regard franc et direct comptent pour beaucoup dans ce type de démarche. « Ce que l’employeur veut entendre, c’est ce qui vous passionne, a indiqué la conseillère en placement. Parlez de vous, de vos projets, intéressez-vous à la personne pour qu’elle s’intéresse à vous et laissez-lui votre carte. » Plus tôt dans la journée, les conseillères en emploi Vicky Bellehumeur et Caroline Langelier ont rappelé aux étudiants que le fait d’avoir rédigé un mémoire de maîtrise ou une thèse de doctorat constituait à lui seul une preuve de leurs compétences. « Vous avez montré votre capacité à résoudre des problèmes, à planifier des expériences et à respecter des délais, a expliqué Vicky Bellehumeur. Que ce soit dans la lettre jointe au CV ou lors de l’entrevue, n’ayez pas peur de donner des exemples concrets de votre savoir-faire. L’employeur ne vous fait pas une faveur en vous rencontrant. Dites-vous que s’il vous convoque en entrevue, c’est que vous correspondez au profil de l’emploi. »
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Personne n’est contre la verdu Des étudiants ont accompagné la municipalité de Boischatel dans son processus de transition vers un développement urbain durable par Yvon Larose Mardi dernier, 19 février, une animation inhabituelle régnait à l’hôtel de ville de Boischatel, municipalité située à l’est de Québec. Des étudiants inscrits au baccalauréat en environnements naturels et aménagés y présentaient leurs projets de fin d’études. Ces travaux avaient été réalisés l’automne dernier. Ils portaient sur différents enjeux environnementaux de la municipalité. « Le territoire de la municipalité régionale de comté La Côte-de-Beaupré se caractérise par un environnement naturel et culturel exceptionnel, mais aussi par un lourd passé de développement anarchique, comme l’illustre le corridor du boulevard Sainte-Anne. La MRC travaille depuis près de deux ans afin de se doter d’une planification stratégique de développement durable impliquant les partenaires locaux et la communauté »,
explique Louis Bélanger. Celui-ci est professeur au Département des sciences du bois et de la forêt et directeur du baccalauréat en environnements naturels et aménagés. Les étudiants ont réalisé sept projets en gestion écologique du territoire. « Ils ont accompagné la municipalité de Boischatel dans sa transition écologique afin que son développement urbain soit plus durable », souligne le professeur Bélanger. Ce partenariat a notamment permis aux conseillers municipaux de mieux cerner certains des enjeux environnementaux qui se posent. Gabrielle Cauchon-Déry, Gabrielle Lalande, Simon Lemieux et Guillaume Roy-Boulanger ont axé leurs efforts sur les rives du fleuve. Leur stratégie repose sur la richesse écologique des battures. On trouve en ces lieux des
paysages exceptionnels. Il y a notamment un marais à scirpe (type de plantes qui aiment l’eau) où vit une impressionnante biodiversité animale et végétale. Les étudiants proposent de mettre en valeur le milieu humide et de conserver les écosystèmes en déclin. Un autre objectif est la réappropriation des lieux par les citoyens. « La création d’un sentier d’interprétation le long du fleuve est une idée très intéressante, soutient Louis Bélanger. Toute la rive du Saint-Laurent devient une destination. Un tel sentier permettrait de découvrir une richesse biologique fantastique dont les gens sont faiblement conscients. » Samuel Dufour, Sophie Houplain, Jessie Parent, David Sicotte et Catherine Simpson ont travaillé sur un outil pratique d’aide à la gestion pour développer les futurs quartiers résidentiels. L’outil comprend une série de critères d’urbanisme durable. Ceux-ci vont de la liaison entre les espaces verts à la qualité du paysage, en passant par l’efficacité énergétique des bâtiments. En 2012, la forêt occupait 56 % du territoire de Boischatel contre 22 % pour le résidentiel.
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Le baccalauréat en environnements naturels et aménagés permet à ces professionnels de trouver des solutions gagnant-gagnant
« Grâce à cet outil, l’administration municipale a une vision plus complète du développement durable, précise Louis Bélanger. Elle avait tendance à prendre le concept thématique par thématique. Elle a maintenant la vision d’ensemble. Mais le défi devient plus grand. »
onnements naturels et aménagés
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1 Vue du marais à scirpe et des rives de Boischatel, incluant le tracé d’un éventuel sentier d’interprétation le long du fleuve. photo Gabrielle Lalande 2 Dans la carrière de l’ancienne Briqueterie Citadelle se trouvent des ravines dues à l’érosion encore active du sol. Les étudiants Dominique Saucier-Fillion et Étienne Guillemette sont sur place. 3 Vue depuis le bas de la pente du vieux site de la Briqueterie Citadelle Ltée. photos Yoan Boisselier
Que faire avec une carrière abandonnée ?
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Le projet de Yoan Boisselier, Étienne Guillemette et Dominique SaucierFillion a porté sur le site autrefois exploité par la compagnie Brique Citadelle Ltée. L’ancienne carrière occupe un emplacement qui surplombe le fleuve. Sur une pente abrupte, le sol dénudé contraste avec les riches forêts avoisinantes. Les étudiants font trois propositions d’aménagement. L’une d’elles consiste à implanter un couvert forestier sur l’ensemble du site. « Pour ma part, je choisirais le compromis entre un site renaturalisé et un site complètement aménagé, indique toutefois le professeur Bélanger. On ferait de ce milieu difficile et fragile un lieu de passage entre les parties haute et basse de la municipalité. » Dans leur démarche, les étudiants ont sondé les résidents pour vérifier l’acceptabilité sociale du projet. Les conseillers municipaux auraient apprécié cette approche qui leur a donné des balises pour la suite des choses.
Tous les participants à cet exercice font partie du premier groupe de finissants du programme de baccalauréat en environnements naturels et aménagés. Seize obtiendront leur diplôme au mois d’avril, six autres l’ont eu en décembre dernier. À l’heure actuelle, plus d’une centaine d’étudiants sont inscrits à ce programme multidisciplinaire. Pour Louis Bélanger, l’Université Laval forme des agents de changement en environnement. « La formation reçue, affirme-t-il, permet à ces professionnels de comprendre les enjeux propres à la mise en valeur d’un territoire et de trouver des solutions gagnant-gagnant. » Les projets réalisés en quatre mois à Boischatel démontrent que les finissants sont en mesure de trouver des solutions aux problèmes complexes de l’environnement. « Cela n’a pas toujours été facile, poursuit-il. Mais nos diplômés sont capables de penser à des solutions plutôt que se limiter à décrire un problème. »
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science
en bref
le fil | le 21 février 2013
Un extracteur de molécules « santé » Des chercheurs en nutrition perfectionnent une technologie qui facilite l’extraction de diverses molécules bénéfiques
La mûre, succulent petit fruit indigène du Québec. photo Gilles Ayotte
Bon à croquer On connaît bien les fraises, les framboises, les bleuets et les mûres sauvages. Mais qui saurait reconnaître une camarine, une plaquebière, une catherinette ou une airelle vigne d’Ida ? Vicky Bérubé, elle, y arrive. Pour partager ses connaissances, l’étudiante-chercheuse au Groupe de recherche en écologie des tourbières a réuni dans un livret numérique 18 espèces de plantes indigènes du Québec qui produisent des petits fruits comestibles. Abondamment illustré de photos, la plupart signées par Gilles Ayotte, le livret décrit succinctement chaque plante et les caractéristiques de ses fruits. Vivement le printemps ! www.gret-perg.ulaval.ca
Merveilleuses libellules L’observation des libellules peut devenir un loisir scientifique aussi captivant que l’ornithologie. C’est ce que démontrera Alain Mochon, responsable du service de la conservation et de l’éducation du parc de la Yamaska, lors d’une conférence qui sera présentée le mercredi 6 mars. Géographe et biologiste, il abordera de façon ludique le système de classification des odonates puis présentera un aperçu de la biologie et de la diversité des espèces du Québec. Sa passion pour l’odonatologie l’a conduit à découvrir des espèces qui n’avaient pas encore été inventoriées ici et à s’investir dans un projet d’atlas des libellules du Québec. L’entrée est gratuite et, comme l’événement se déroule durant la semaine de relâche scolaire, les jeunes sont les bienvenus. L’événement est organisé par la Société Provancher d’histoire naturelle du Canada.
par Jean Hamann Des chercheurs de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) ont développé une technologie qui permet d’isoler rapidement et efficacement, à partir de protéines, des molécules qui ont des vertus pour la santé humaine. Ce procédé serait transposable à l’échelle industrielle et, comme il ne fait appel qu’à de l’eau et des sels, il est nickel sur le plan environnemental. « En général, les molécules bioactives sont peu abondantes dans les protéines, explique le chercheur Laurent Bazinet. Pour en tirer des produits efficaces et commercialisables, il faut les extraire et les concentrer. Or, les procédés existants ne permettent pas de séparer, à grande échelle, différentes molécules ayant un même poids moléculaire. » La première étape pour isoler une molécule bioactive consiste à placer des protéines dans une solution et à utiliser des enzymes pour les couper à des endroits stratégiques. Il en résulte une soupe de peptides de laquelle il faut extraire les molécules bioactives recherchées. « Notre procédé permet de réaliser l’hydrolyse des protéines et la séparation des peptides dans un même bioréacteur, explique le professeur du Département des sciences des aliments et de nutrition. La séparation se fait grâce à une technique qui tient compte à la fois de la taille du peptide et de sa charge électrique. »
Le professeur Bazinet et ses confrères Alain Doyen de l’INAF et Éric Husson du CNRS de France ont fait la démonstration de la validité de cette approche dans un récent numéro de la revue Food Chemistry. Les chercheurs ont utilisé une protéine laitière particulièrement riche en acides aminés essentiels, la ß-lactoglobuline, et ils en ont extrait 22 fractions peptidiques, dont 19 ont des propriétés bioactives reconnues. « En quatre heures de traitement, nous parvenons à récupérer jusqu’à 80 % de certaines molécules bioactives présentes dans le bioréacteur. » Le procédé pourrait être transposé à l’échelle industrielle, assure le chercheur. « En augmentant la surface des membranes de filtration que nous utilisons pour isoler les peptides, nous pouvons placer de plus grands volumes de protéines dans le bioréacteur ou réduire le temps de traitement. De plus, il s’agit d’une technologie verte parce que, contrairement à d’autres approches, elle ne fait intervenir ni solvant ni réactif chimique. » Ce procédé suscite beaucoup d’intérêt du côté des entreprises, affirme le chercheur. « J’ai reçu de nombreux appels de la part d’industries pharmaceutiques et agroalimentaires qui souhaitent en faire l’essai pour extraire des fractions bioactives des hydrolysats qu’elles produisent. » Afin de répondre à la
demande, le chercheur envisage une collaboration avec le Centre de développement bioalimentaire du Québec, situé à La Pocatière. « L’idée serait que le centre se dote d’un bioréacteur préindustriel où les compagnies pourraient mettre notre technologie à l’épreuve. »
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J’ai reçu de nombreux appels de la part d’industries pharmaceutiques et agroalimentaires qui souhaitent en faire l’essai
Mercredi 6 mars à 19 h 30, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack.
Cent ans de trains dans le ciel Le Département de génie civil et de génie des eaux emboîte le pas aux célébrations entourant le centenaire du tracel de Cap-Rouge. Pour souligner dignement l’anniversaire de cette remarquable structure qui a fait la renommée du lieu, le département lance un concours qui s’adresse exclusivement à ses étudiants de premier cycle. Leur défi : utiliser le logiciel SAFI pour réaliser l’analyse structurelle du complexe pont à chevalets qui enjambe la vallée de la rivière Cap-Rouge. Trois prix, totalisant 6000 $ en bourses, seront remis aux meilleures équipes. La Société historique du Cap-Rouge et la Société canadienne de génie civil de la région de Québec sont associées au projet. www.gci.ulaval.ca/tracel-de-cap-rouge
Ce prototype parvient, en quatre heures, à récupérer jusqu’à 80 % de certaines molécules bioactives présentes dans le bioréacteur.
arts
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en bref
La plage Jacques-Cartier
Le son de Québec Que diriez-vous « d’entendre » la ville de Québec ? C’est ce que propose Aaron LiuRosenbaum, professeur à la Faculté de musique. Ce spécialiste en technologies musicales a conçu une installation interactive qui présente un portrait sonore de la cité au moyen de filtres numériques. Vous y entendrez des sons provenant de différents lieux : vagues sur les berges du parc de la plage Jacques-Cartier, cloches de l’église Saint-Jean-Baptiste, répétition d’un groupe rock québécois ou grands espaces achalandés des Galeries de la Capitale, etc. Avec cette installation, l’artiste souhaite approfondir la question de la perte auditive. En collaboration avec le Laboratoire des nouvelles technologies de l’image, du son et de la scène (LANTISS). Illustration tirée du court métrage Je commence par le néant, de la cinéaste Claudie Bilodeau.
Attention, ils tournent ! La relève en cinéma montre ce qu’elle a dans le ventre au Festival du film étudiant de Québec par Renée Larochelle
Il y a les films que tout le monde va voir, comme le dernier James Bond. Il y aussi les films qui sont en nomination à la cérémonie annuelle des Oscars que plusieurs ne veulent rater sous aucun prétexte. Et puis, il y a tous ces films, français, québécois, américains, danois, allemands, qui font le bonheur des cinéphiles fréquentant les salles moins commerciales. Mais peu sortent autant des sentiers battus que ceux présentés chaque année au Festival du film étudiant de Québec. La 11e édition se tiendra du 22 au 24 février au cinéma Le Clap et au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. Le thème, « On est toujours vivants », fait référence à la fin du monde qui devait avoir lieu le 21 décembre 2012. La porte-parole de l’événement est la réalisatrice et productrice Karina Marceau. Ce festival a tout pour plaire au public intéressé à voir ce qui se fait en matière de relève cinématographique. Comme son nom l’indique, le rendezvous ne présente que des cinéastes étudiants. « Ce sont
les cinéastes de demain. Qui sait, ils comptent peut-être un futur Xavier Dolan dans leurs rangs », observe Arielle De Garie, étudiante au baccalauréat en études littéraires et coordonnatrice du festival. De concert avec sept autres étudiants de l’Université, elle a eu la délicate tâche de choisir les courts-métrages en compétition. Sur les quelque 110 films reçus, le comité de sélection en a retenu 69. « L e t h ème d u fest ival ouvrait la porte à beaucoup de choses, affirme Arielle De Garie. L’originalité du scénario était importante pour nous. On a vraiment vu des films exceptionnels. Il y a des imaginaires fabuleux, des choses incroyables là-dedans ! » Quelques titres témoignent d’ailleurs de l’univers humoristique un peu éclaté des cinéastes : Mes anges à tête noire, SaintAsile, Pour le meilleur et pour Shakespeare, Le con, la cruche et le puant, N.E.R.F, L’éternité c’est long, etc. Diplômée en arts et sciences de l’animation de l’Université, Claudie Bilodeau présentera pour sa part deux films. Le
premier, Et le monde regarde ailleurs, raconte l’histoire étonnante d’une personne qui se promène dans un recueil de poésie. Le second, qui a pour titre Je commence par le néant, propose de surprenantes déclinaisons sur le thème du vide. Interrogée sur le sens de son travail, Claudie Bilodeau répond que l’inconscient l’intéresse plus que tout. « J’agis comme un narrateur omniscient, explique-t-elle. En créant des anomalies absurdes, je cherche un sens au vide. L’action principale se déroule dans l’inconscient du spectateur. Il ne me reste plus qu’à mélanger les morceaux du casse-tête et les remonter comme un collage. » Si la jeune femme ignore le nombre d’heures de travail qu’elle a mis sur ses films, une chose est certaine : c’est le plaisir de participer qui la motive. Au terme du festival, le jury sélectionnera les lauréats de plusieurs catégories : fiction, animation, expérimentation, prix du public, coup de cœur du jury, etc. Les jurés sont Jeremy Peter Allen, enseignant en création cinématographique au Département des littératures, Lucie Roy, enseignante en documentaire et en théorie du cinéma au Département des littératures, Marc-André Gosselin,
étudiant en cinéma, et PierreCharles Rochette, enseignant en cinéma au Cégep François-Xavier-Garneau. Pour consulter la programmation : www.ffeq.ca.
Et le monde regarde ailleurs raconte l’histoire étonnante d’une personne qui se promène dans un recueil de poésie
Du 22 février au 8 mars de 10 h à 17 h, au local 3655 du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre. www.lantiss.ulaval.ca
Notes bleues Le jazz brillera de tous ses feux lors du concert que donnera prochainement l’Ensemble vent et percussion de Québec. Au programme figurent des pièces comme Concertango de Luis Serrano Alarcon (pour saxophone alto et trio jazz), Musica Divertida de Jan Hadermann et Jazz inspiration de Manfred Schneider. Le comédien Martin Lebrun assurera l’animation de cette prestation. Samedi 23 février à 20 h et dimanche 24 février à 14 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Coût : 28 $ (général), 18 $ (étudiant) et 12 $ (moins de 12 ans). Réservation : 418 643-8131 ou 1 877 643-8131. www.billetech.com
Concours d’œuvres d’art L’Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société (Institut EDS) organise un concours d’œuvres d’art à l’occasion de son 9e Colloque étudiant, qui se tiendra les 25 et 26 mars. Les étudiants en arts visuels sont invités à proposer une création sur le thème « Générations futures recherchent planète : réflexions multidisciplinaires pour une meilleure gestion des ressources ». Les participants verront leurs œuvres exposées durant le colloque à l’Institut (2440, boulevard Hochelaga) et pourront présenter leur démarche au public. Le jury se compose de Marianne Coineau, directrice générale de la Coopérative Méduse, Annie Lalande, gagnante de l’édition 2012 du concours, et Annie Raymond, conseillère aux projets socioculturels au Bureau de la vie étudiante. Le gagnant remportera un chèque-cadeau de 350 $ chez Zone et la diffusion de son œuvre sur le site Internet de l’Institut. Réception des candidatures jusqu’au 25 février. www.ihqeds.ulaval.ca/art2013.html
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en direct de
l’Univert
En bécane dans la neige Rouler sur les routes glacées en hiver a plus de bon sens qu’on le croit, affirment les aficionados du cyclisme quatre saisons par Léa Cullen-Robitaille – Univert Laval Lundi matin, 6 h. Le soleil n’est pas encore levé, mais Luc Gingras, si. Malgré la neige qui couvre les rues, il enfourche son vélo, prêt à pédaler pour se rendre à son lieu de travail. Son armure hivernale ? Casque, passemontagne, lunettes de ski, trois paires de gants, plusieurs chandails, des bottes et des coussins qui réchauffent les orteils. Quinze kilomètres séparent sa résidence située à Saint-Romuald de l’Université. Plus d’une heure de vélo. Les cyclistes d’hiver sontils courageux ou cinglés ? Courageux, certes, cinglés, non. Luc, pour sa part, aime simplement se déplacer sur sa monture à deux roues. Ancien triathlonien, il s’est rendu jusqu’à la course extrême Ironman. À cause d’une blessure, il s’est rabattu sur le cyclisme, sport qu’il pratique assidûment. Résultat ? Dix mille kilomètres de vélo par année... De nombreux cyclistes d’hiver n’ont pas un tel parcours d’athlète, mais font quand même fi de la neige pour se rendre où bon leur semble. Comme Marc-Antoine Dion qui habite le quartier SaintJean-Baptiste et se rend à bicyclette sur le campus. Et top chrono, c’est parti ! En moins de 35 minutes, il franchit les 6,5 km qui le séparent de l’Université et arrive… en même temps que sa copine, qui est pourtant partie en autobus du même lieu et en même temps que lui. Qu’est-ce qui motive ces cyclistes quatre saisons ? Écologie, plaisir de rouler,
santé ou économie, les avantages sont multiples. MarcAntoine Dion, lui, s’y est d’abord mis pour épargner. Son premier vélo lui a coûté 75 $. Son deuxième, rien du tout : il se l’est bricolé en ramassant des bicyclettes abandonnées aux ordures. En trois ans, il a dépensé environ 300 $ pour sa monture, incluant les réparations. C’est ce que coûte le laissez-passer du RTC pour une demi-année au tarif étudiant ! Pourrait-on ajouter à ces économies le montant d’un abonnement au gym ? Avec plus d’une heure de vélo chaque jour, MarcAntoine n’a pas besoin d’un entraînement supplémentaire. Sa petite bedaine de bière a disparu… et les endorphines libérées par l’activité physique lui permettent de se sentir bien toute la journée. Christian DesAlliers en est un autre qui roule à l’année. Lui qui habite à Lévis combine vélo et traversier pour se déplacer. Comme son auto rouillait devant son entrée, il s’en est départi. Économie substantielle, donc. Mais le sportif parle surtout du plaisir de rouler en plein air, de prendre conscience de la nature, de voir évoluer les saisons. Le vélo a des bienfaits écologiques, car il réduit les émissions de gaz à effet de serre. Mais la réduction de la pollution atmosphérique n’est souvent pas la principale motivation qui anime les cyclistes. Voilà donc détruit le mythe de l’écolo à vélo ! Et le froid, la glace ? Pour les cyclistes, il n’y a pas de
mauvaise température, seulement une mauvaise sélection de vêtements. Quand on y pense, pédaler réchauffe davantage qu’attendre l’autobus, immobile, figé à scruter le va-et-vient des véhicules. Quant à la glace, on peut y faire face en équipant ses pneus de crampons ou en les dégonflant légèrement pour augmenter leur adhérence. Et puis, les jours de tempête ou de grand froid, il reste l’autobus. La seule vraie menace, c’est l’automobiliste. Qui peut être impatient, inattentif, parfois agressif. Dans son « salon chauffé sur quatre roues », comme le dit Marc-Antoine Dion, il roule dans le confort, parfois vite, et ne comprend pas toujours les motivations de ces téméraires qui se déplacent en bécane. Les cyclistes doivent donc redoubler de précautions en s’équipant de clignotants, de réflecteurs ou d’un dossard de couleur vive. Pour faciliter la vie des cyclistes, l’Université met à leur disposition des douches dans les pavillons Price, Pouliot, Desjardins, Savard, Vandry, Casault, Comtois et du Vieux-Séminaire. Ils peuvent aussi utiliser des casiers à vélo sécurisés au coût de 15 $ par mois au PEPS ainsi qu’aux pavillons Bonenfant, Vandry, Desjardins et Casault. La Coop Roue-Libre ouvre aussi son atelier de mécanique vélo en hiver le lundi de 16 h à 19 h et le mardi de 13 h à 20 h. Environ 13 000 étudiants et employés se rendraient à vélo sur le campus pendant au moins une session. JeanSébastien Boucher, coordonnateur en mobilité durable, souligne que la plupart vivent dans un rayon de 7 km, ce qui inclut le Vieux-Québec et Limoilou. Mais certains viennent d’aussi loin que la Rive-Sud ! Dans le quartier Limoilou, l’organisme VéloCentrix offre des ateliers de formation sur le vélo d’hiver. Comme quoi il existe une demande dans la région. La fin de semaine dernière se tenait d’ailleurs la 11e édition d’Action citoyenne à vélo à Québec. Une trentaine de cyclistes de 17 à 48 ans ont assuré une présence continue dans les rues. Travailleurs ou étudiants, hommes ou femmes… « La cohabitation entre automobilistes et cyclistes doit être rendue possible peu importe la saison. Plus ils se côtoieront, plus ils se respecteront et mieux ils partageront de la route », conclut Christian DesAlliers, qu i s’ e st b i e n s û r m ê l é aux participants. Pour information : velocentrix.org, 2roues4saisons. org (guide interactif sur la pratique du vélo quatre saisons) et www.ssp.ulaval.ca/ deplacements/cyclistes.
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Avis officiel CONSEIL D’ADMINISTRATION Séance ordinaire du 28 février 2013 ORDRE DU JOUR 1. Ouverture de la séance 2. Adoption de l’ordre du jour 3. Adoption du procès-verbal de la séance ordinaire du 28 novembre 2012 4. Adoption du procès-verbal de la séance extraordinaire du 4 décembre 2012 5. Adoption du procès-verbal de la séance extraordinaire du 19 décembre 2012 6. Communications du président et du recteur 7. Questions des membres - Sur consentement des membres : rapports et suivi 8. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 31 octobre 2012 - Recommandation du Comité exécutif 9. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er novembre au 31 décembre 2012 - Recommandation du Comité exécutif 10. MC2 Expérience stratégique : rapport annuel au 31 mai 2012 11. Code d’éthique et de déontologie à l’intention des membres du Conseil d’administration : rapport du comité pour l’année 2012 12. Rapport annuel 2011-2012 du vice-recteur à la recherche et à la création sur les activités du Bureau des chaires 13. Subventions et contrats de recherche : rapport 2011-2012 14. Gestion de la propriété intellectuelle : rapport 2011-2012 15. Rapports financiers annuels 2010-2011 et 2011-2012 : approbation et autorisation de signature 16. Renouvellement des contrats d’assurances collectives au 1er novembre 2012 pour les retraités et au 1er janvier 2013 pour les chargés d’enseignement ainsi que pour les professionnels et cadres
Huis clos (points 17 à 23) Ordre du jour courant 24. Syndicat des professionnelles et des professionnels de recherche de l’Université Laval (SPPRUL-CSQ) : renouvellement de la convention collective 25. Faculté d’aménagement, d’architecture et des arts visuels : changement d’appellation - Recommandations du Conseil universitaire 26. Ombudsman - Rapport des activités pour l’année 2011-2012 et suivi des recommandations pour l’année 2010-2011 27. Budget de fonctionnement 20132014 : orientations et paramètres budgétaires - Recommandation du Comité exécutif 28. Budget d’investissement 20132014 : orientations et paramètres budgétaires - Recommandation du Comité exécutif 29. Rapport des emprunts à court terme effectués sur le marché monétaire du 1er juin au 31 octobre 2012 30. Plan quinquennal d’investissements universitaires (PQI) 2013-2018 - Transmission des projets du Plan quinquennal d’investissements 20132018 de l’Université Laval au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie (MESRST) - Recommandations du Comité exécutif 31. Politique d’acquisition de biens, de services ou d’octroi de contrats de travaux de construction de l’Université Laval : modifications - Recommandation du Comité exécutif 32. Désignation d’un responsable de l’observation des règles contractuelles conformément à la Loi sur l’intégrité en matière de contrats publics (L.R.Q. 2012, c. 25) (la « LIMCP ») 33. Service des immeubles – Rénovation de la piscine existante du pavillon de l’Éducation physique et des sports (PEPS) : acceptation de principe - Recommandations du Comité exécutif 34. La Fondation de l’Université Laval : demande de subvention par l’Université Laval pour l’année 2013-2014 - Recommandation du Comité exécutif 35. Convention concernant la reproduction d’œuvres littéraires dans les établissements d’enseignement d’ordre universitaire (2013-2014) 36. Composition du Conseil de la Faculté de médecine : modifications 37. Clôture de la séance
livres
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en bref L’été des Indiens
Le professeur Benoit Doyon-Gosselin est un spécialiste des littératures en milieu minoritaire. photo Jonathan Robert
Écrire dans la marge Un professeur de lettres raconte la lutte pour la reconnaissance des auteurs canadiens hors Québec qui écrivent en français par Anne-Marie Lapointe Connaissez-vous des écrivains provenant de la francophonie canadienne hors Québec? Gabrielle Roy ou Antonine Maillet vous viennent peut-être à l’esprit. La première, d’origine francomanitobaine, a marqué les lettres québécoises avec Bonheur d’occasion (prix Femina 1947). La deuxième s’est faite le chantre de l’Acadie blessée mais toujours vivante dans Pélagie-la-Charrette (prix Goncourt 1979). Marquées par leurs origines, toutes deux se sont pourtant établies à Montréal, où elles ont publié. Dans leur coin, il n’y avait alors aucun éditeur… Les choses, depuis, ont bien changé. L’Acadie a vu naître, au début des années 1970, les éditions Perce-Neige. La maison d’édition Prise de parole a vu le jour à Sudbury, en Ontario, et les Éditions du blé à Winnipeg. « Il y a une vitalité intéressante dans ces régions-là. On assiste à une prise de parole, constate le professeur Benoit Doyon-Gosselin, spécialiste des littératures en milieu minoritaire. Au Québec, nous avons longtemps nié la francophonie hors Québec; or, depuis les deux derniers référendums, l’existence d’une littérature extérieure au Québec ne se pose plus. » La preuve est qu’elle s’enseigne. L’automne dernier, ce sympathique enseignant de 36 ans a donné un cours qui portait exclusivement sur la littérature acadienne. Certains écrivains réussissent le tour de force d’écrire en français tout en restant dans leur patelin majoritairement anglophone. C’est le cas de l’Acadienne France Daigle et du Manitobain Roger Léveillé. Benoit Doyon-Gosselin s’est intéressé à ces deux auteurs pour sa thèse de doctorat qui vient d’être publiée
aux éditions Nota Bene sous le titre : Pour une herméneutique de l’espace. L’œuvre romanesque de J.R. Léveillé et France Daigle. L’ouvrage analyse les lieux de fiction décrits par ces deux auteurs dans leur production. « Ces écrivains travaillent en marge de la communauté. À chaque publication, ils habitent un espace tout aussi précaire que temporaire », explique Benoit Doyon-Gosselin. Ce rapport problématique à l’espace se traduit par l’absence de lieux géographiques connus dans leurs premiers romans. Ils utilisent des lieux interchangeables qui sont des métaphores de l’acte d’écrire. La figure de la maison, souvent employée par Daigle, se rapporte à l’œuvre littéraire en devenir, alors que la plage, chez Léveillé, évoque l’aboutissement de l’écriture.
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Il existe deux stratégies pour faire son chemin en littérature quand on provient d’un milieu minoritaire : l’assimilation ou la différenciation
Leurs romans instaurent un jeu entre réalité et fiction, empruntant largement au Nouveau Roman français. « Il existe deux stratégies pour faire son chemin en littérature quand on provient d’un milieu minoritaire : l’assimilation à ce qui se fait dans les grands centres ou la différenciation », estime le professeur. Antonine Maillet a trouvé sa place en affichant sa langue atypique. Daigle et Léveillé ont fait le chemin inverse. « Ils ont tenté tous deux de s’assimiler à la littérature postmoderne des années 1980 au Québec et en France. » Depuis, le vent a tourné et la notoriété est arrivée. Dès la fin des années 1990, France Daigle a ancré ses fictions en terre acadienne. Pour sûr (1998), son roman le plus commenté, se déroule à Dieppe et à Moncton. En décrivant un lieu mythique perdu à jamais, l’Acadie traditionnelle, et un lieu exemplaire illusoire, un Moncton bilingue et fier du fait français, l’auteure réussit à sortir de l’enfermement identitaire en faisant de cette ville un centre ouvert sur le monde. Quant à Roger Léveillé, il a mis en scène les espaces manitobains dans son œuvre Le soleil du lac qui se couche (2001), où une métisse francophone rencontre un poète japonais. Ensemble, ils entreprennent un voyage initiatique qui les mène de Winnipeg à Setting Lake et qui permet à la jeune femme de faire la paix avec ses origines. Daigle et Léveillé ont fini par conquérir la métropole littéraire qu’est Montréal. France Daigle, aujourd’hui publiée aux éditions du Boréal, a reçu quatre prix, dont celui du Gouverneur général en 2012. Roger Léveillé n’est pas en reste avec quatre distinctions, dont le Prix Champlain et RueDeschambault en 2002. Défiant la solitude et l’éloignement géographique, tous deux ont réussi à faire porter leur voix au-dessus des obstacles qui surgissent sur le chemin des écrivains issus des minorités francophones hors Québec.
Dans ce petit livre sans prétention, Émilie GuilbeaultCayer, doctorante en histoire, fait le point sur la crise d’Oka, qui a opposé les Mohawks de Kahnawake et de Kanesatake à la Sûreté du Québec pendant 78 jours à l’été 1990. L’ouvrage La crise d’Oka. Au-delà des barricades, paru aux éditions du Septentrion, fait plus que traiter du conflit lui-même. Il présente l’état des relations entre le gouvernement du Québec et les nations amérindiennes avant et après ce tournant. La crise d’Oka a révélé à l’État à quel point il avait minimisé le contentieux qui l’oppose aux peuples autochtones et mal saisi les enjeux de leurs revendications tout comme l’ampleur de leur détermination. Si, au Québec, l’attitude belliqueuse des Mohawks jette un discrédit sur leur cause, il en est tout autrement à l’international où l’événement a pour effet de donner de la visibilité aux revendications autochtones tout en écorchant la réputation du Québec et du Canada. S’ensuit une ère nouvelle entre le gouvernement provincial et les autochtones, davantage axée sur la négociation que la judiciarisation des conflits.
Mieux vivre au quotidien Dix-huit professeurs de l’École de psychologie ont profité du 50e anniversaire de leur établissement pour publier un livre grand public qui permet à tout un chacun de tirer profit du savoir récent dans cette discipline. Paru aux Presses de l’Université Laval, le livre La psychologie au quotidien fait la lumière sur quantité de problèmes qui nous compliquent la vie ainsi que les traitements pour les résoudre. Comment distinguer stress, panique et anxiété, et comment les traiter ? Quelles sont les avancées récentes concernant la théorie de l’attachement parent-enfant ? Quelle approche donne les meilleurs résultats en thérapie de couple ? Comment reconnaître les manifestations d’un problème de dépendance aux jeux de hasard ? Le stress cause-t-il le cancer ? Toutes ces questions sont abordées en profondeur et sous un angle scientifique. De plus, l’ouvrage est utile pour permettre de jauger lorsqu’une intervention psychologique est bienvenue. À mettre entre toutes les mains.
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histoire
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1 Brochure partisane du député unioniste de Québec, Émilien Rochette, en 1960. 2 Un mot de Maurice Duplessis (coin inférieur gauche) dans l’album du 100e anniversaire de l’hôpital Saint-MichelArchange de Québec, en 1949. 3 Maurice Duplessis lance les travaux de la nouvelle cité universitaire en septembre 1947. 4 Ces cartons d’allumettes étaient des publicités portatives pour le parti.
Le « cheuf » de la pub
Une exposition montre le côté avant-gardiste des stratégies de communication et du marketing politique de l’Union nationale par Yvon Larose Après avoir attiré les visiteurs à Montmagny, Montréal et Trois-Rivières, l’exposition sur l’ère duplessiste conçue par Alain Lavigne, professeur au Département d’information et de communication, s’arrête à Québec. Du 20 février au 19 mai, les amateurs d’histoire ont rendezvous à la Villa Bagatelle pour se transporter dans la période allant des années 1930 aux années 1960. Au menu : les stratégies de communication et le marketing politique de l’Union nationale sous Maurice Duplessis. « L’exposition que j’ai créée en 2009 a évolué, explique Alain Lavigne. Elle couvre l’histoire de l’Union nationale, de sa naissance en 1936 à sa dissolution en 1989. Son contenu s’est enrichi de 50 %. » Produite par le Musée québécois de culture populaire de Trois-Rivières, la nouvelle version s’intitule « Duplessis donne à sa province. Le marketing politique de l’Union nationale ». Le professeur Lavigne en est le commissaire, c’est-à-dire l’auteur. Une série de panneaux montrent des photographies et autres documents graphiques. Des vitrines mettent des objets promotionnels en valeur. « La plupart des artéfacts sont tirés de ma collection personnelle, indique-t-il. Pour les choisir, j’ai tenu compte
de leur signification pour les résidents de la capitale. Je me suis efforcé de faire ressortir l’information locale. » Chef populiste et charismatique, Maurice Duplessis a conduit le parti provincial de l’Union nationale à la victoire en 1936, puis en 1944, 1948, 1952 et 1956. Il est décédé en fonction en 1959. Le parti qu’il dirigeait était d’idéologie conservatrice. Cela n’a pas empêché les stratèges de l’Union nationale d’exploiter avec succès des pratiques de base en marketing politique moderne. En fait, ils étaient passés maîtres dans l’information de masse, la publicité, la communication de réseautage et la gestion de l’image. « Dans les années 1950, l’Union nationale était tout à fait en diapason avec le marketing politique en train de se développer aux États-Unis », souligne Alain Lavigne. Selon lui, cette machine politique « incomparable » affichait un modernisme surprenant. Entre autres, elle utilisait de pleines pages publicitaires dans les journaux. Les stratèges unionistes ont fait preuve d’une créativité tous azimuts. Ils ont imaginé des promesses électorales imprimées à l’intérieur de cartons d’allumettes, un petit catéchisme destiné aux électeurs et un cassetête représentant le cabinet
ministériel de l’Union nationale en réunion. Ces véritables professionnels ont créé des capsules publicitaires radiophoniques, des films de propagande, des affiches spectaculaires et des slogans publicitaires, sans oublier un journal partisan publié chaque semaine. Dans ce marketing politique d’une redoutable efficacité, l’image du chef Maurice Duplessis était habilement entretenue. « Des messages passés sur des objets du quotidien, comme les cartons d’allumettes, constituaient de beaux clins d’œil, soutient Alain Lavigne. Pour l’élection de 1948, le slogan sur ces cartons était: « Les libéraux donnent aux étrangers. Duplessis donne à sa province. » Le message n’a pas toujours bien passé dans la capitale, toutefois. L’exposition montre la faiblesse de la représentation unioniste à Québec sous Duplessis, à l’exception des élections de 1936 et 1956. Aucun candidat de l’Union nationale n’est élu en 1939. Même chose en 1944. « Il faut attendre 1948 pour voir ce parti prendre trois des quatre circonscriptions de Québec, rappelle Alain Lavigne. Mais deux de ces victoires sont acquises de peine et de misère. Gérard Guay obtient 404 voix de majorité et Jean-Alphonse Saucier, 844. Même sous Duplessis, Québec demeure une forteresse du Parti libéral, tant au provincial qu’au fédéral. » Un professeur de médecine dentaire de l’Université Laval a brigué le poste de député unioniste de la circonscription de Québec-Centre
durant la campagne électorale de 1936. Candidat vedette, le Dr Philippe Hamel apparaît sur son affichette électorale revêtu de la toge universitaire. Il a été élu. Une photo a été prise en 1947 à Sainte-Foy sur le site de la future cité universitaire. Elle montre le recteur Ferdinand Vandry adressant la parole aux invités d’honneur, dont le premier ministre Duplessis, au début de la cérémonie de bénédiction des terrains. En 1956, l’Union nationale remporte deux circonscriptions dans la capitale par de très confortables majorités. Durant la campagne électorale de 1960, le député unioniste de Québec-Est, Armand Maltais, apparaît sur une carte postale partisane. Le texte suivant accompagne la photo : « Électeurs de QuébecEst ne l’oublions jamais: La province de Québec est la forteresse de nos droits; il faut la rendre invincible; il faut la rendre maîtresse de ses destinées politiques. » Maltais sera réélu. Il le sera également aux élections de 1966. Alain Lavigne fera des visites guidées les dimanches 21 avril et 2 mai, de 13 h à 16 h. En marge de l’exposition, le mercredi 27 mars à 20 h, il prononcera aussi une conférence publique à la salle 1640 du pavillon LouisJacques-Casault. Le thème : « Duplessis, l’invention du marketing politique ». Jusqu’au 19 mai, à la Villa Bagatelle, au 1563, chemin Saint-Louis. Ouvert du mercredi au dimanche, de 13 h à 17 h. Entrée libre.
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sports
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en bref
Le minifootball est de retour
Linda Marquis au centre de son équipe, le 21 novembre. photo Yan Doublet
Linda l’indomptable Un exploit à célébrer : l’entraîneuse de basketball féminin Linda Marquis a mené ses joueuses à la victoire plus de 500 fois par Mathieu Tanguay L’entraîneuse-chef du club de basketball féminin du Rouge et Or, Linda Marquis, a atteint le 13 février dernier une marque plus qu’impressionnante. À Lennoxville, son équipe a battu les Gaiters de Bishop’s 58 contre 51. C’est ainsi que celle qui est en poste depuis 1985 a écrit l’histoire en remportant sa 500e victoire en carrière. « Ça récompense la persévérance dont j’ai fait preuve tout au long de ces années », affirme cette gagnante, qui en est à sa 28e saison comme entraîneuse-chef du Rouge et Or. « Il y a toujours des hauts et des bas dans une carrière, et quand les bas surviennent, il faut se battre. Je l’ai fait en conservant mes valeurs. » Le Rouge et Or a ajouté une victoire à son dossier samedi dernier à Montréal contre les Citadins de l’UQAM. En compilant les résultats en saison régulière, séries éliminatoires, rencontres hors concours de Sport interuniversitaire canadien et parties au championnat canadien, Linda Marquis possède maintenant une fiche globale de 501 gains contre 281 échecs, ce qui totalise un impressionnant pourcentage de victoire de 64 %.
Y a-t-il une victoire qui est plus chère à ses yeux qu’une autre ? « C’est certain que le premier championnat provincial est toujours spécial, tout comme les médailles au championnat canadien, mais chaque année a ses souvenirs », dit-elle. Au-delà des chiffres, l’entraîneuse aime surtout voir ses étudiantes-athlètes obtenir leur diplôme. « Personne ne va à l’université pour avoir un bac en basketball ! », lancet-elle avec humour. Des joueuses de basketball, elle en a vu passer un bon nombre au fil des ans. Les relations humaines ont toujours eu une grande importance à ses yeux. « Je travaille avec des individus. Chaque étudiante-athlète a son livre dans mon bureau, qu’elle a en quelque sorte écrit pendant son passage chez nous. C’est un peu l’école de la vie… » Elle qui était joueuse du Rouge et Or à la fin des années 1970 ne croyait pas faire toute sa carrière dans cette discipline. À mes débuts, être entraîneuse n’était pas vraiment considéré comme une profession. Il fallait avoir la passion du sport pour persister. Cette passion est encore
bien présente aujourd’hui, si bien que la retraite ne semble pas faire partie du futur immédiat. L’entraîneuse-chef a entamé la réflexion quant à son départ, mais elle n’est pas encore prête à laisser ses joueuses. Depuis le début de sa carrière, Linda Marquis a mené le Rouge et Or au championnat canadien à 16 reprises, incluant sept saisons consécutives entre 2005 et 2011. Le meilleur résultat, une deuxième place, est survenu en 2002. Sur le plan
Depuis le début de sa carrière, Linda Marquis a mené le Rouge et Or au championnat canadien à 16 reprises
individuel, elle a été élue deux fois entraîneuse de l’année au Canada (2001 et 2000) et sept fois au Québec (2010, 2009, 2007, 2001, 2000, 1992 et 1989). Elle a également reçu en 2002 la Médaille du jubilé de diamant de la reine, honneur réservé aux Canadiens qui ont contribué au mieuxêtre de la communauté. Que lui reste-t-il à accomplir ? « Une victoire au championnat canadien, bien sûr. Mais, pour cela, il faut que les astres soient bien alignés », répond-elle. Avant le match de jeudi soir à Montréal contre les Martlets de McGill, Laval se classait au quatrième rang avec une fiche de sept victoires et sept défaites. Il est déjà assuré que l’entraîneuse va mener sa troupe en séries éliminatoires après une absence d’un an. L’année 2012 fut d’ailleurs la seule saison du Rouge et Or sans séries sous son règne. L’exploit de Linda Marquis sera souligné lors du prochain match à domicile de l’équipe féminine de basketball du Rouge et Or, le samedi 23 février à 17 h. Les Stingers de Concordia seront les visiteurs pour l’occasion. Comme il s’agira de la dernière soirée de ce sport présentée au PEPS, les 300 premiers spectateurs recevront un souvenir du Rouge et Or. Tous les partisans présents pourront aussi participer au tirage d’un chèque-cadeau de 400 $, gracieuseté de l’agence de voyages Rêve Sportif.
Pour une 13e année consécutive, la Ligue de mini-football Rouge et Or/Ville de Québec est de retour au PEPS. Les parents ont jusqu’au vendredi 19 avril pour y inscrire leur enfant de 6 à 12 ans afin de lui faire découvrir ce sport dans un environnement sécuritaire. Les minifootballeurs auront la chance de côtoyer les joueurs de la formation actuelle du Rouge et Or, qui entraîneront les différentes équipes. Les participants sont regroupés en trois catégories : Atomes (10 à 12 ans), Novices (8 à 10 ans) et Titans (6 à 8 ans). Dans cette dernière catégorie, la discipline est pratiquée sans plaqués, en équipement, avec des drapeaux. La ligue amorcera ses activités le 4 mai pour se terminer le 30 juin. L’inscription coûte 240 $ pour les Titans et 315 $ pour les deux autres catégories, ce qui inclut le prêt de l’équipement. Info : 418-656-2713. www.rougeetor.ulaval.ca – petite bannière verte au bas de la page
Du plein air à l’intérieur En février, mars et avril, les amateurs de plein air attendent la belle saison avec des pratiques supervisées qui permettent de s’exercer sous la surveillance d’un intervenant. Les golfeurs frappent des balles à l’intérieur le vendredi, de 12 h 15 à 13 h 15. Les kayakistes s’entraînent les jeudis dès 21 h 30 en prévision de leur première sortie en rivière ou en bassin. Vous raffolez des hauteurs ? Pensez au trampoline pour initiés, le mardi de 18 h 30 à 19 h 55, ou encore à la grimpe du mur, du bloc ou de la caverne d’escalade (l’horaire des pratiques libres se trouve sur Internet). Pour toutes ces activités, on peut s’inscrire pour un nombre fixe de séances ou une entrée unique. www.peps.ulaval.ca – bandeau de la page d’accueil
Camp de soccer pour jeunes Il reste encore quelques places pour le camp de soccer de la relâche. Les jeunes de 9 à 17 ans sont attendus début mars pour développer leurs habiletés avec le ballon rond tout en expérimentant d’autres activités telles que l’escalade, la danse, le trampoline, etc. Dirigé par l’entraîneur-chef de l’équipe féminine du Rouge et Or, Helder Duarte, ainsi que par quelques étudiants-athlètes, le camp peut être suivi pendant une semaine entière ou seulement deux ou trois jours. Un service de traiteur est également offert pour faciliter la gestion des repas. Du 4 au 8 mars. Formulaire d’inscription sur www.peps.ulaval.ca – onglets Programmation, Activités jeunesse, puis Camp de soccer/badminton de la relâche.
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au fil de la semaine
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Université Laval en spectacle Il est plus que temps d’aller chercher vos billets pour assister à la 6e édition de la finale locale de ce concours organisé par des étudiants. Créé pour mettre en valeur le talent des jeunes du campus, Université Laval en spectacle leur donne la chance de monter sur une scène et d’en mettre plein la vue. En tout, 12 artistes tenteront d’éblouir public et jury lors de 8 numéros de dansethéâtre, beatbox, poésie slam, jazz instrumental, danse hip-hop et chanson pop. Les participants primés obtiendront des bourses de 500 $, 250 $ et 150 $. De plus, le grand gagnant participera à la finale provinciale 2013 d’Univers-Cité en spectacle qui aura lieu à l’UQAM. Rappelons que l’an dernier, c’est le groupe Équinoxe de l’Université Laval qui a remporté la grande finale. Sur la photo, on peut voir Célia Cyr Nadeau qui a obtenu le deuxième prix du concours en 2012. Vendredi 22 février à 20 h, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince. Les billets sont en prévente au coût de 8 $ au Bureau de la vie étudiante et de 10 $ à la porte le soir du spectacle.
21/02
21/02
23/02
Françoise David sur le campus
Le Beau et l’amour chez Raphaël
Journée de calme Une contrebasse en solo mental
C’est ce midi que la députée de Québec solidaire dans Gouin vient prononcer une conférence. La militante au long cours parlera, notamment, de sa participation au Sommet de l’éducation qui aura lieu lundi et mardi prochains. Elle donnera ses impressions sur cet exercice qui s’annonce difficile ainsi que le point de vue de son parti sur la question des droits de scolarité et du financement des universités. De plus, elle abordera l’importance du féminisme en politique. Cette activité est organisée par l’association étudiante Québec solidaire-Ulaval. Jeudi 21 février de 11 h 30 à 12 h 30, au local 3A du pavillon Charles-De Koninck.
La chercheuse indépendante Sandra Ducic est de passage aujourd’hui à l’Université pour parler de la conception de la beauté et de l’amour chez Raphaël. Elle s’attardera tout particulièrement sur la fresque La Galatea (Le triomphe de Galatée). Le grand peintre de la Renaissance connaissait bien la tradition née de la pensée de Platon. Il a été influencé par deux platoniciens : le cardinal Pietro Bembo et l’homme d’église et diplomate Baldassare Castiglione. En fait, Bembo aurait lui-même influencé Castiglione lors de l’écriture de son livre Il Cortegiano (Le livre du courtisan) qui, à son tour, aurait orienté la conception de la beauté de Raphaël. Jeudi 21 février à 15 h 30, au local 413 du pavillon FélixAntoine-Savard.
Si vous aspirez à la paix de l’esprit dans le brouhaha de votre vie universitaire, vous serez peut-être tenté par cette activité qui consiste en une pratique d’inspiration bouddhiste. Cette grande détente sera animée par la doctorante en sciences des religions Diane Denis qui donnera des instructions et des repères. Pour y participer, nul besoin d’expérience, seulement l’envie de faire le vide. Plusieurs groupes de méditation de la région collaborent à cette journée décontractée. Samedi 23 février de 10 h à 12 h et de 14 h à 16 h, à la salle Marie-Guyart du pavillon Ernest-Lemieux. Une contribution de 5 à 10 $ serait appréciée.
27/02
Mercredi prochain, le professeur et contrebassiste Zbigniew Borowicz donnera un concert enveloppant comportant uniquement des œuvres pour contrebasse seule. Les compositions seront notamment de Bach, Levitin, Werterveld et Nanny. Après des études au Conservatoire de Moscou, l’instrumentiste d’origine polonaise est venu s’établir à Québec où il a reçu de nombreuses bourses de perfectionnement. Il a notamment été soliste pour l’Orchestre de chambre de Pologne, I Musici et la Kingston Symphony. Ce récital fera l’objet d’un enregistrement audiovisuel. Mercredi 27 février à midi, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-JacquesCasault.
28/02
28/02
Sur le droit d’accès à l’information environnementale
Conférence de Pierre Thibault
Chercheur associé à la Chaire de recherche du Canada en droit de l’environnement, l’avocat Jean Baril prononcera bientôt la conférence « Droit d’accès à l’information environnementale au Québec : le cas du gaz de schiste ». Il existerait un lien trouble entre la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et la Loi sur la qualité de l’environnement, qui inclut notamment le droit à l’information. La difficile harmonisation de ces lois engendre des difficultés d’application qui écorchent plusieurs principes juridiques établis par le droit de l’environnement et du développement durable. Jeudi 28 février de 11 h 30 à 13 h, salle 3A du pavillon Charles-De Koninck. L’entrée est gratuite.
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca
Le créateur bien connu Pierre Thibault participera jeudi prochain à une série de conférences présentées au Musée de la civilisation par l’École d’architecture. Durant sa communication, intitulée « Architecture et paysages », il compte démontrer à quel point le dialogue entre ces deux éléments peut être harmonieux. Passé maître dans l’art de créer des projets qui font corps avec leur environnement, l’architecte présentera l’une de ses grandes réussites, l’abbaye Val Notre-Dame, ainsi que des installations et résidences contemporaines qui possèdent les caractéristiques propres à son œuvre : simplicité, dépouillement et authenticité. Jeudi 28 février à 17 h 30, dans le hall du Musée de la civilisation.