Le Fil 16 janvier 2014

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photo Joëlle Taillon

Les caribous sur le gril p2

Salons et festivals en fête! p8 et p9

Entente historique La première université francophone en Amérique du Nord et la nation huronne-wendat scellent leur amitié par une alliance importante. p3

photo Marc Robitaille

Volume 49, numéro 16 16 janvier 2014


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en bref

Doctorat d’honneur à William Moss Le 8 janvier dernier, l’Université a remis les insignes de docteur honoris causa à William Moss, archéologue principal de la Ville de Québec, en marge du Congrès international en archéologie historique et sous-marine qui avait lieu jusqu’au 12 janvier. Titulaire d’une maîtrise en archéologie historique de l’Université Laval, il a été embauché en 1985 à la Ville de Québec, devenant le premier au pays à occuper les fonctions d’archéologue principal. Il a pour mandat de coordonner les actions municipales de gestion du patrimoine archéologique à Québec. Il a dirigé plus de 200 études archéologiques et est l’auteur de nombreux articles scientifiques. Par ses actions et leur diffusion, il a fait en sorte que l’archéologie soit reconnue comme un outil de développement économique tout en permettant la protection et la mise en valeur de l’histoire de la ville. photo Marc Robitaille

Bourses d’excellence pour les étudiants étrangers De nouvelles bourses d’excellence à la maîtrise pour les étudiants étrangers provenant de pays africains et européens (à l’exception de la France) seront attribuées à l’automne 2014. En effet, tous les étudiants étrangers admis à la maîtrise dans certains programmes qui ont une moyenne de 14 sur 20 et plus recevront automatiquement cette bourse d’une valeur de 7 000 $ par année. Pour s’en prévaloir, les étudiants doivent déposer une demande d’admission à l’Université au plus tard le 15 mars 2014, être inscrits à temps plein aux sessions d’automne et d’hiver et être diplômés d’un établissement universitaire public approuvé par le ministère responsable de l’enseignement de leur pays d’origine. Pour en savoir plus : ulaval.ca/bem

Une deuxième place aux Jeux de génie Les 24es Jeux de génie du Québec se sont tenus du 3 au 7 janvier à l’Université Laval. En tout, 500 étudiants faisant partie de 11 délégations provenant des 12 écoles et facultés de génie du Québec se sont affrontés lors de ce combat intellectuel et sportif. L’équipe de l’École de technologie supérieure (ETS) a remporté la première place, suivie de près par l’équipe de l’Université Laval (2e) et celle de l’École Polytechnique de Montréal (3e). Pendant cinq jours, les participants ont fait valoir leurs connaissances générales et scientifiques, leurs compétences techniques, leurs habiletés physiques et leur créativité. Il s’agit de la plus grande compétition provinciale d’ingénierie au Canada et d’une occasion en or pour les étudiants issus des quatre coins de la province de fraterniser.

Pour les troupeaux du Québec et du Labrador, la menace climatique vient s’ajouter aux risques créés par les activités humaines, la montée des prédateurs vers le nord et la hausse du parasitisme. photo Joëlle Taillon

Une société distincte menacée ? Les prochaines décennies mettront à rude épreuve les troupeaux de caribous du Québec et du Labrador par Jean Hamann Les changements climatiques anticipés au cours des prochaines décennies laissent présager des jours sombres pour les caribous et les rennes de toute la planète. Non seulement les troupeaux du Québec et du Labrador n’échapperont pas à cette menace, mais ils pourraient même être les plus durement éprouvés. La raison ? « Ils font partie de la lignée de l’espèce qui a la plus faible diversité génétique et qui occupe la plus petite aire de répartition », répond Glenn Yannic, l’auteur principal d’une étude internationale qui a été publiée dans une récente édition de la revue Nature Climate Change. Ce postdoctorant et les professeurs Louis Bernarchez et

Steeve Côté, du Département de biologie, font partie du groupe de 21 chercheurs qui a réalisé cette vaste étude. Grâce à l’analyse génétique de 1300 spécimens provenant de 59 troupeaux du Canada, de l’Alaska, de la Russie, de la Scandinavie, de l’Islande et du Groenland, les chercheurs ont établi qu’il existait deux grandes lignées génétiques de caribou dans le monde. La première, dite eurobéringienne, se trouve en Europe, en Islande, au Groenland et dans le nord-ouest de l’Amérique du Nord. La seconde, dite du nord-est américain, s’ é t e n d d e Te r r e - Ne u ve au Manitoba. Ces deux groupes ont un ancêtre commun qui serait apparu en Amérique du Nord

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur. Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

il y a quelques millions d’années et qui aurait subséquemment colonisé tous les pays circumpolaires. Sa répartition a connu des phases d’expansion et de contraction au gré des glaciations. La divergence entre les deux lignées actuelles serait survenue il y a 295 000 ans, à la faveur d’une glaciation qui aurait scindé la population en deux groupes pendant plusieurs dizaines de milliers d’années. « Même s’il n’y a plus de barrière physique depuis 8000 ans, les échanges de gènes sont encore limités entre les deux lignées », sou l i g n e G l en n Ya n n i c . Afin de prédire comment les caribous répondront aux changements climatiques des prochaines décennies, les chercheurs ont d’abord établi, à partir de la répartition actuelle de l’espèce, les conditions climatiques qui lui conviennent. Par la suite, ils ont utilisé des données climatiques historiques – provenant d’analyses de carottes de

Rédactrice en chef par intérim: Claudine Magny Journalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Nathalie Kinnard, Pierre-Luc Tremblay, Julie Turgeon Journaliste nouveaux médias : Julie Picard Collaborateur au Web : Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Anne-Marie Lapointe Adjointe administrative : Carole Almenar Production Infographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

glace et d’analyses polliniques – pour cartographier l’aire où l’on trouvait les conditions climatiques propices au caribou au cours des 21 derniers millénaires. « Notre modèle prédit bien l’évolution de la répartition des deux lignées génétiques du caribou et l’apparition d’une zone de chevauchement il y a 8 000 ans », constate Glenn Yannic. Comme le modèle semble bien décrire le passé, les chercheurs l’ont utilisé pour prédire l’avenir du caribou en recourant aux projections climatiques des 70 prochaines années. Résultats ? Les aires caractérisées par des conditions climatiques propices au caribou vont diminuer de 60 % pour la lignée eurobéringienne et de 89 % pour la lignée du nord-est américain. De là à penser que tout cet habitat sera perdu pour l’espèce, il y a un pas que Glenn Yannic refuse de franchir sans nuance. « Comme le caribou occupe un spectre très large d’habitats, il pourrait être en mesure de s’adapter à de nouvelles conditions climatiques, observe-t-il. Par contre, pour les troupeaux du Québec et du Labrador, la menace climatique vient s’ajouter aux risques créés par les activités humaines, la montée des prédateurs vers le nord et la hausse du parasitisme. L’ampleur des défis qui attendent ces troupeaux rend leur situation préoccupante. »

D’ici 2080, les aires présentant des conditions climatiques propices au caribou vont diminuer de 89 % pour la lignée du nordest américain

Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965 Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


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Le recteur Denis Brière et le grand chef huron Konrad Sioui parlent d’une entente historique, car cette dernière lie la nation huronne-wendat à la première université francophone en Amérique du Nord. Sur la couverture du journal, on aperçoit : Denis Brière, Louis Lesage, biologiste et directeur du bureau du développement régional à Wendake, Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement, Simon Picard, avocat du Conseil de la nation huronne-wendat, ainsi que Konrad Sioui. photos Marc Robitaille

Une alliance historique L’Université et la nation huronnewendat ont conclu, en décembre, une entente importante à l’HôtelMusée Premières Nations à Wendake par Nathalie Kinnard Le 20 décembre, l’Université et la nation huronnewendat sont passées à l’histoire. Le recteur Denis Brière et le grand chef Konrad Sioui ont signé une entente-cadre renouvelable de cinq ans pour officialiser les relations qui unissent les deux communautés et accroître l’échange de connaissances. « Cette entente-cadre vient par ailleurs mettre en lumière la capacité de l’Université à collaborer avec des cultures différentes, à s’adapter à leurs modèles pédagogiques et à comprendre leurs besoins en formation et recherche », affirme le recteur. Concrètement, l’accord prend la forme d’une bourse capitalisée de 200 000 $ mise sur pied pour encourager les jeunes huronswendat à entreprendre des études à l’Université Laval. « Les intérêts de ce fonds permettront effectivement de créer des bourses pour les étudiants, précise Denis Brière. Les sommes proviennent d’un donateur qui désire rester anonyme et qui n’est pas d’origine autochtone. » L’entente inclut aussi, à court et à moyen termes, la création de deux

chaires concernant le savoir autochtone : une chaire de recherche sur le tourisme et une chaire de leadership en enseignement (CLE) sur la gouvernance. Plus encore, l’Université Laval et les Hurons collaboreront afin d’agrandir l’aire de recherche et d’enseignement de la forêt Montmorency et de favoriser des activités scientifiques conjointes. « Et, pourquoi pas, créer un pavillon de recherche sur les traditions autochtones des Hurons-Wendat », rêve tout haut Konrad Sioui. Sceller les liens pour l’avenir

Denis Brière et le grand chef huron parlent d’une entente historique, car cette dernière lie la nation huronnewendat à la première unive r s i t é f r a n c o p h o n e e n Amérique du Nord. Konrad Sioui souligne la grande ouverture du recteur et du vice-recteur, Éric Bauce, qui permettra aux HuronsWendat de faire parler leur nation et d’écrire de nouveaux chapitres sur leur identité. « L’entente donne de la valeur à nos traditions orales et célèbre le respect de nos droits et de notre culture »,

note Konrad Sioui. Les bourses et les chaires assureront aux jeunes hurons-wendat une place de choix qui leur permettra de transmettre plus facilement les savoirfaire de leur nation et leur culture, notamment dans les domaines de la sociologie et de l’archéologie. Possédant un baccalauréat en anthropologie et une scolarité de doctorat en science p o l i t i qu e à l ’ Un i ve r s i t é Laval, Konrad Sioui déplore d’ailleurs la multitude d’écrits québécois sur les Autochtones qui n’ont pas exigé leur participation ou qui n’ont pas tenu compte de leur opinion. « Grâce à l’accord signé avec l’Université, nous pourrons participer davantage aux recherches qui nous concernent en faisant part de nos préoccupations, de nos propres perspectives en matière de recherche et de nos traditions intellectuelles », affirme-t-il.

Cette vision rejoint celle du recteur et du vice-recteur. Tous partagent ce besoin de transformer la manière de faire de la recherche, non seulement sur les Autochtones, mais bel et bien avec eux, en tenant compte de leurs savoirs et de leurs connaissances. « Notre partenariat avec cette nation rendra notre travail beaucoup plus riche et intéressant », estime Éric Bauce. L’entente historique s’inscrit d’ailleurs dans cette vision du 21e siècle : le territoire est aujourd’hui partagé par plusieurs communautés et ces alliances doivent respecter l’ensemble des parties prenantes. « On vient de se donner les moyens de faire plus, d’aller plus loin dans nos relations avec la nation huronnewendat. L’Université va enrichir sa connaissance de la culture autochtone et inversement », conclut le recteur.

Les domaines Les domaines de coopération sont tout domaine d’expertise jugé d’intérêt mutuel par les deux partenaires. En voici des exemples non exclusifs : • l’archéologie; • le tourisme; • la gestion des ressources du territoire forestier; • la gouvernance et l’harmonisation; • l’anthropologie; • l’éducation; • la santé. Chaque partenariat fera l’objet d’une entente spécifique qui inclura un ou plusieurs des modes de coopération suivants : • projets de recherche; • chaires de recherche et Chaires de leadership en enseignement (CLE); • bourses; • projets de développement communautaire, culturels et économiques; • formation universitaire, incluant des projets de formation à distance. Extrait tiré de l’entente

Cet accord prend notamment la forme d’une bourse capitalisée de 200 000 $ pour encourager les jeunes hurons-wendat à entreprendre des études à l’Université C’est dans le Hall de l’Hôtel-Musée Premières Nations, à Wendake, qu’a eu lieu la signature de l’entente-cadre.


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Serge Payette, Scientifique de l’année de Radio-Canada La société d’État honore ce spécialiste du Nord pour l’ensemble de son œuvre et pour la publication de la Flore nordique

Une Chine bien vivante Le dimanche 15 décembre, le Grand Salon du pavillon Alphonse-Desjardins est devenu le théâtre d’une grande fête chinoise grâce à la collaboration entre des organismes de l’Université et de la communauté chinoise : l’École de langue et de culture chinoises Kuihua, le Centre d’études Québec-Chine, l’Association des Chinois de Québec Yuelu et l’Association des étudiants chinois à l’Université. Des mots de bienvenue ont été prononcés par le recteur Denis Brière ainsi que par le vice-consul général de Chine à Montréal, Xiao Han. L’activité a donné lieu à une rencontre des cultures puisque des numéros à saveur culturelle (récitation de poèmes classiques, chansons, danses, musique, théâtre comique, arts martiaux, etc.) ont été présentés par des immigrants et des étudiants chinois ainsi que par des étudiants québécois. En tout, quelque 260 personnes y ont participé, renforçant ainsi les liens entre l’Université et la Chine.

Le commerce international a la cote  L’Institut des hautes études internationales (HEI) vient de créer un troisième programme de maîtrise avec une spécialisation en commerce international et investissement qui vient s’ajouter aux maîtrises en relations internationales et développement international. Cette nouvelle concentration sera offerte dès l’automne 2014 pour répondre à l’importance croissante du commerce et de la finance dans le champ des études internationales, comme l’illustre l’intégration de l’Agence canadienne de développement international (ACDI) au ministère des Affaires étrangères à Ottawa. Cette tendance est également perceptible dans les sujets des essais et mémoires des étudiants des HEI qui privilégient de plus en plus le domaine économique et financier. Il ne fait nul doute que les diplômés issus de cette maîtrise seront prisés par les employeurs.

Patinons-Dons un midi ! Le 24 janvier, l’équipe du Relais pour la vie du Service de placement (SPLA) vous invite à chausser vos patins pour une bonne cause! Au coût de 5 $ par personne, cette activité permettra d’amasser des fonds qui seront remis à la Société canadienne du cancer. L’activité se déroulera à la patinoire A du PEPS de 12 h 15 à 13 h 15. Le Bonhomme Carnaval sera également de la partie. Il y a maintenant plus de six ans que des membres du SPLA s’impliquent activement dans le Relais pour la vie. À ce jour, plus de 20 000 $ ont été remis pour soutenir cette cause. Bienvenue à tous !

Serge Payette, professeur au Département de biologie et chercheur au Centre d’études nordiques, a été nommé Scientifique de l’année de Radio-Canada. Cet honneur

lui est décerné officiellement ce jeudi 16 janvier lors d’une cérémonie qui a lieu au pavillon Alphonse-Desjardins. D e p u i s 1 9 8 7, R a d i o Canada décerne son prix du

Une longue entrevue avec Serge Payette sera présentée le dimanche 19 janvier lors de l’émission les Années lumière diffusée à compter de 12 h sur les ondes de la première chaîne de Radio-Canada. photo Rémy Boily

Scientifique de l’année à une ou des personnalités francophones dont les travaux ont marqué leur discipline. Les lauréats sont choisis par un comité composé de journalistes du module Science de Radio-Canada. Serge Payette a été choisi pour l’ensemble de son œuvre en recherche nordique, mais plus particulièrement pour la publication de la Flore nordique du Québec et du Labrador. Cet ouvrage, qui a nécessité trois décennies de travail, a été lancé à la fin de 2013 aux Presses de l’Université Laval. Le Scientifique de l’année de Radio-Canada a droit à une longue entrevue menée par Yanick Villedieu, animateur des Années lumière. Cette émission d’actualité scientifique est présentée le dimanche à 12 h sur les ondes de la première chaîne. L’entrevue avec Serge Payette, qui a été enregistrée devant public lors de la remise du prix, sera diffusée le 19 janvier. Par ailleurs, un reportage sur la carrière de ce pilier de la recherche nordique sera présenté en mars lors de l’émission de télé Découverte le dimanche 9 mars à 18 h 30.

L’ouvrage Flore nordique du Québec et du Labrador a nécessité trois décennies de travail

3 M$ de la FCI Grâce à ces fonds, 18 projets d’infrastructures seront réalisés dans 5 facultés Des chercheurs de l’Université Laval ont récolté 3 M$ aux derniers concours de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI). Ce montant servira à réaliser 18 projets d’acquisition d’équipement scientifique spécialisé et d’aménagement de laboratoires de recherche. La Faculté de médecine obtient la part du lion avec 10 projets financés. Viennent ensuite les facultés des Sciences et de génie (4), des Lettres et des sciences humaines (2), des Sciences de l’agriculture et de l’alimentation (1) et des Sciences sociales (1). Yo u n è s M e s s a d e q , d u Département de physique, de

génie physique et d’optique, a décroché la plus importante subvention – 700 000 $ – pour son projet d’acquisition d’équipement en photonique. Claire Deschênes (Génie mécanique), Marcel Babin (Biologie) et Jeese Greener (Chimie) ont pour leur part obtenu des subventions dépassant 200 000 $. Trois projets en sciences humaines et sociales ont t r o u vé d u f i n a n c e m e n t auprès de la FCI. Il s’agit des projets présentés par René Audet (Littératures), Réginald Auger (Sciences historiques) et Carol Hudon (Psychologie). Au total, la FCI a alloué 63 millions de dollars à

Younès Messadeq, du Département de physique, de génie physique et d’optique, a décroché une subvention de 700 000 $ qui servira à acquérir de l’équipement pour ses recherches en photonique. photo David Cannon

251 projets provenant de 37 établissements canadiens. Les programmes de la fondation permettent aux universités de disposer d’infrastructures d’avant-garde servant au développement de la

recherche et à formation de nouveaux chercheurs. Pour voir la liste des projets financés, dont ceux de l’Université Laval, consultez le www.innovation.ca.


archéologie

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Passion : archéo Des archéologues-historiens se sont réunis du 7 au 12 janvier à Québec pour échanger sur leurs recherches et sur des moyens pour assurer leur financement par Pascale Guéricolas Les membres de la Society for Historical Archaeology (SHA), réunis pour leur 47e colloque à Québec, ne pouvaient rêver d’un décor plus approprié que celui de la ville berceau de l’Amérique française. Ces archéologues, en grande majorité américains, mais aussi australiens, européens et canadiens, se spécialisent dans la recherche et l’interprétation des traces laissées par les différentes colonisations depuis le 15e siècle. C’est la deuxième fois que le Laboratoire d’archéologie de l’Université Laval organise cette importante rencontre à Québec, et le succès a été au rendez-vous. Près d’un millier de membres de l’organisme américain ont répondu à l’appel. Pendant plusieurs jours, les congressistes ont donc discuté de céramiques, de tessons de verre, de fouilles sous-marines, mais aussi de l’avenir de l’archéologie historique. Rien ne va plus en effet depuis quelque temps du côté du financement public de ce secteur scientifique. Côté canadien, le gouvernement a annoncé le démantèlement du réseau de Parcs Canada et licencié des archéologues et historiens spécialisés. Aux États-Unis, deux sénateurs républicains ont non seulement dénoncé l’octroi de subventions aux archéologues, mais aussi remis en question les recherches menées sur

des « peuples exotiques », que ce soit les Mayas ou les Afghans. Consciente des menaces que font peser ces prises de position sur l’avenir de l’archéologie, la Society for Historical Archaeology passe à l’attaque. Lors d’une table ronde organisée durant le congrès, plusieurs membres de la SHA ont débattu de la façon dont les archéologues pourraient convaincre les pouvoirs publics et les communautés locales de l’importance du travail de documentation sur le passé qu’ils mènent. Autrement dit, plutôt que de simplement se plaindre du désengagement financier de l’État, les archéologues souhaitent mettre en lumière les retombées économiques et sociales de leurs recherches sur le terrain. « En Caroline du Nord, des chercheurs se sont associés à un vieil hôpital dont certaines inscriptions de tombes de patients décédés étaient effacées, témoigne Charles Ewen, président de la SHA. J’étais étonné de voir à quel point la communauté de cette localité a été reconnaissante pour le travail mené par les archéologues. Cela montre que les retombées de nos projets sont souvent plus importantes qu’on ne le pense au départ. » Plusieurs archéologues présents à la discussion ont souligné l’importance pour les chercheurs de se rapprocher des élus locaux

Des fouilles menées au chantier-école de l’îlot des Palais.

et des membres du Congrès américain en les invitant davantage à des journées d’archéologie sur les campus ou en allant les rencontrer à Washington. Ils veulent aussi sortir de leur tour d’ivoire pour faire connaître leur travail au grand public, souvent très intéressé à en apprendre davantage sur les traces du passé qui l’entoure. Une volonté d’ailleurs mise en application par les organisateurs du congrès de Québec, comme l’explique la professeure en archéologie à l’Université Laval, Allison Bain. « Nous avons organisé une session publique comportant 25 kiosques tenus par la Ville de Québec et des sociétés historiques afin que les citoyens prennent conscience de l’importance de notre patrimoine et de la nécessité de mieux le protéger. » Son collègue, Réginald Auger, renchérit

en mettant en lumière les efforts déployés par le Laboratoire d’archéologie et la Ville de Québec pour éviter que les collections de Parcs Canada ne partent comme prévu dans un entrepôt à Gatineau. « Il faut rendre ces objets accessibles au public en les faisant étudier par du personnel qualifié pour les utiliser ensuite dans des expositions », indique le professeur en archéologie. Composée notamment d’objets trouvés lors des fouilles au Château Saint-Louis sous la terrasse Dufferin, sur les Plaines, aux Forges-du-Saint-Maurice et au parc national Forillon, la collection de Parcs Canada a une grande importance pour le Québec. Aidée de l’Université Laval, la Ville de Québec pourrait éventuellement y donner accès dans un bâtiment qui reste à aménager.

À beau mentir qui vient de loin ? Des fouilles archéologiques sèment le doute sur la véracité de récits de voyage portant sur une expédition vieille de 400 ans

et de les enfouir », explique ainsi que des fragments d’os Baffin avaient raconté à l’exle chercheur. C’est dans ce calcinés. Ces restes pourraient plorateur américain Charles site d’enfouissement que les provenir de phoques que des Francis Hall que leurs ancêarchéologues ont trouvé des chasseurs inuits auraient don- tres avaient donné de la nourrestes d’aliments ainsi que des nés aux marins. riture à cinq marins anglais clous et des copeaux de bois Ces éléments appuient la ver- abandonnés et qu’ils les qui témoignent d’une acti- sion transmise de génération avaient aidés à construire un par Dominique Brunet-Vaudrin vité de construction navale. en génération par les Inuits. navire devant leur permettre Par ailleurs, les chercheurs D’ailleurs, dans les années de retourner en Angleterre. Alors que certains récits « La mise en relation des ont aussi découvert un foyer 1860, les Inuits de l’île de Les marins seraient partis trop d e voya g e d e l ’ e x p é d i - récits de voyage, de l’histoire tion navale du Britannique orale inuite et des résulMartin Frobisher font état tats de nos fouilles fait resde l’enlèvement, voire de sortir des contradictions l’assassinat, de cinq membres quant à l’événement survenu de l’équipage par les Inuits au milieu du 16e siècle », a rapde l’île de Baffin, la tradition porté Réginald Auger lors du orale inuite relate plutôt que 47e Colloque sur l’archéologie les marins ont été abandon- historique et subaquatique nés sur l’île et qu’ils ont reçu de la Society for Historical l’aide des Inuits pour sur- Archaeology qui avait lieu la vivre. Difficile de départa- semaine dernière à Québec. L’ é qu i p a g e d e M a r t i n ger le vrai du faux dans les différentes versions de cette Frobisher, qui avait comme histoire qui s’est déroulée mission de trouver un pasil y a plus de quatre siè- sage vers la Chine, est revenu cles. Toutefois, des fouilles plus tôt que prévu croyant à archéologiques effectuées tort avoir trouvé des métaux par le professeur Réginald précieux. « Afin de rapporAuger et son équipe du ter une grande quantité du Département des sciences minerai découvert, Frobisher historiques appuient forte- a ordonné à ses hommes de Le résultat des fouilles effectuées par l’équipe du professeur Réginald Auger sur l’île Kodlunarn soudécharger des provisions tient la version inuite d’une énigme concernant cinq marins anglais disparus. photo Réginald Auger ment la version inuite.

tôt le printemps suivant et ils auraient péri en mer. « La tradition orale est très importante dans la population inuite de l’île de Baffin, souligne le professeur Auger. La preuve : nous avons recueilli la même version de cette histoire 150 ans après Hall. »

«

Nous avons recueilli la même version de cette histoire 150 ans après l’explorateur Charles Francis Hall


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éducation

ils ont dit... Sur les crédits d’impôt pour les dons de charité au Québec

Yvan Comeau, professeur à l’École de service social La Presse, 3 janvier

Le Québec, qui venait déjà au premier rang des provinces canadiennes au chapitre des crédits d’impôt pour les dons de charité, vient d’augmenter l’aide fiscale pour les dons dans le domaine culturel. Yvan Comeau, professeur à l’École de service social, estime que ce n’est pas cher payé pour créer une solidarité sociale. « La philanthropie fait en sorte que des liens de confiance s’établissent dans la société, dit-il. Sans ça, c’est chacun pour soi et je n’aimerais pas vivre dans cette société-là. »

Sur la transformation du Concorde en résidence pour personnes âgées

François Des Rosiers, professeur au Département de finance, assurance et immobilier Le Soleil, 9 janvier

Contrairement à certains commerçants de la GrandeAllée, François DesRosiers ne croit pas que l’arrivée de 500 résidents plus âgés nuira à la popularité de cette artère. Ce n’est d’ailleurs pas nouveau : ces dernières années, plusieurs résidences pour aînés ont été construites en périphérie. « Installer une résidence pour personnes âgées répond à une demande croissante, estime-t-il. Je ne vois vraiment pas le problème. On parle de personnes autonomes. Ce sont des gens qui vont sortir, aller au restaurant. »

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Plein emploi La plupart des diplômés au doctorat en sciences de l’éducation trouvent un emploi en lien avec leurs études doctorales par Yvon Larose De 2007 à 2012, 92 % des diplômés à l’un ou l’autre des cinq programmes de doctorat offerts à la Faculté des sciences de l’éducation occupaient un emploi en lien avec leurs études doctorales, et ce, six mois après la fin de leurs études. C’est le surprenant constat d’une enquête menée à l’été 2013 auprès de diplômés des programmes de doctorat en administration et évaluation en éducation, en didactique, en sciences de l’orientation, en psychopédagogie et en technologie éducative. La Faculté avait décerné 76 doctorats au cours de la période étudiée. L’enquête téléphonique a été faite auprès de 63 résidents canadiens. Trente-huit personnes ont participé à l’enquête, pour un taux de réponse de 60 %. Trois répondants sur quatre étaient des femmes. L’étude révèle que plus de la moitié (55 %) des personnes jointes ont fait des études de premier cycle dans un domaine autre que l’éducation. À la

maîtrise, ce pourcentage diminuait à 31 %. « Ce résultat nous a beaucoup surpris, souligne Danièle Meloche, l’agente de recherche et de planification responsable de l’étude. Il démontre qu’il est possible d’obtenir un diplôme de doctorat de notre faculté avec une formation initiale obtenue ailleurs. Cela va probablement avec le fait que l’on parle de plus en plus de formations multidisciplinaires. » L’enquête a permis de connaître les motifs pour lesquels les répondants ont choisi de consacrer leurs études doctorales aux sciences de l’éducation. Près de la moitié d’entre eux (47 %) l’ont fait pour l’accès à la carrière universitaire ou à la recherche. Ce qui est dans l’ordre des choses. « Mais les autres motifs invoqués ont de quoi surprendre, indique Danièle Meloche. Ils vont de la satisfaction d’investiguer à fond un domaine particulier du savoir (33 %) au fait de relever un défi personnel (14 %). »

Les diplômés sont issus des programmes de doctorat suivants : administration et évaluation en éducation, didactique, sciences de l’orientation, psychopédagogie et technologie éducative

Sur la nouvelle politique de commerce international du Canada

G. Daniel Caron, diplomate en résidence aux Hautes Études internationales Les Affaires, 11 janvier

La diplomatie canadienne devient-elle économique ? G. Daniel Caron croit plutôt que la nouvelle politique de commerce international du Canada s’inscrit dans l’orientation donnée dès les années 1970 à la diplomatie canadienne par le premier ministre Pierre Elliott Trudeau. En 2005, l’Énoncé de politique internationale du Canada intégrait le commerce. Quant à la nouvelle politique, elle cible une vingtaine de marchés. « Quand une entreprise canadienne est présente à l’international, explique-til, elle exporte ses produits, son savoir-faire, mais aussi ses valeurs et son éthique. »

Peu de surprises toutefois en ce qui concerne les caractéristiques des emplois occupés. Les enquêteurs s’attendaient à ce que les diplômés travaillent dans un organisme public ou parapublic. Ce qui est le cas de 98 % d’entre eux. Ils prévoyaient également des emplois autres que permanents. La proportion des emplois réguliers, mais sans sécurité d’emploi, et les emplois à contrat s’élève à 46 %. « En général, explique-t-elle, moins de la moitié des emplois sont permanents pour un diplômé en début de carrière, surtout dans le domaine de l’éducation. » Plus des trois quarts des répondants disent occuper un emploi à temps complet. Les deux tiers sont très satisfaits de leur emploi. Deux diplômés sur trois reçoivent un salaire annuel brut allant de 60 000 $ à plus de 90 000 $. Près des deux tiers des participants à l’enquête estiment essentielle la formation doctorale en sciences de l’éducation pour occuper leur poste. Un autre 20 % juge cette formation très utile. « Ces proportions montrent l’importance de la formation doctorale en ce domaine », soutient Danièle Meloche. Quels types d’organisations embauchent ces diplômés ? « Près de la moitié des répondants sont des professeurs d’université, dit-elle. Les autres cas consistent en des postes de professionnel ou de personnel-cadre. » À elle seule, l’Université Laval a attiré 41 % des répondants. Parmi les autres employeurs, mentionnons l’Université du Québec à Trois-Rivières, le Cégep Saint-Laurent et le ministère de l’Éducation. Certains répondants enseignent au cégep. D’autres sont chargés de cours ou professionnels de recherche. On compte également un stagiaire postdoctoral, une conseillère pédagogique et une directrice des services éducatifs.

Six mois après la fin de leur études, 92 % des diplômés au doctorat de la Faculté occupaient un emploi en lien avec leurs études.


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actualités

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Pascal Kapagama sur la crise politique en Centrafrique

Pascal Kapagama

Depuis plusieurs mois, la Centrafrique, un pays de 4,5 millions d’habitants au cœur du continent africain, subit de plein fouet les violences ethniques et religieuses provoquées par des groupes armés. Les observateurs espèrent que la destitution du président Michel Djotida, à la mi-janvier, va ramener le calme au pays et le retour chez eux de centaines de milliers de Centrafricains. L’analyse de Pascal Kapagama, professeur à l’Université de Kinshasa en République du Congo, et actuellement professeur invité au Département de sociologie. Q Plusieurs ont comparé la situation des derniers mois en Centrafrique à un prégénocide… R Dès qu’on assiste à une extermination physique intentionnelle programmée par un groupe pour des motifs ethniques et religieux, cela s’apparente à un génocide. La situation en Centrafrique est très préoccupante pour les droits de l’homme. Cela mérite une attention de toute la communauté internationale et pas seulement de la France présente sur place avec l’opération Sangaris. Les pays africains s’impliquent déjà d’ailleurs dans la MISCA [la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine, soit le déploiement de milliers de militaires par le Conseil de sécurité de l’ONU]. La situation actuelle s’explique en partie par les tensions ethniques, mais aussi par une nouvelle donne, la composante religieuse. L’arrivée au pouvoir du président Djotida au printemps 2013 a entraîné un conflit interreligieux entre les musulmans et les communautés chrétiennes. J’ai l’impression que la situation actuelle illustre la vague d’islamisation qui envahit l’Afrique. Au-delà de ces considérations, il faut prendre conscience de la gravité de la situation. Même si le départ du président a été salué par des scènes de liesse, des tueries ont eu lieu dès le lendemain. Il y a de très nombreuses personnes déplacées non seulement à Bangui, dans la capitale, mais aussi à l’intérieur du pays. Q Quel effet va avoir le récent départ du président Michel Djotida et de son premier ministre?

R Il est trop tôt pour le savoir. L’assemblée transitoire s’attelle à élire un nouveau président, mais reste à savoir ce que va faire la Seleka, [une milice formée de musulmans] que dirigeait jusqu’à présent le président déchu. Ses membres armés continuent à circuler en électrons libres dans le pays. Un autre membre de la Seleka pourrait surgir et prendre le pouvoir, tandis que les partisans de l’ancien président, renversé par Djotida en mars dernier, sont toujours dans la nature. Une autre crise semble se préparer, encore difficile à décrypter. Les structures de l’État sont déliquescentes. Le nouveau président de la République bientôt désigné n’aura peut-être aucun ascendant sur les groupes armés en présence; la situation reste donc très critique. Jusqu’à quand les forces armées étrangères comme celles de la France et de la MISCA vont-elles devoir rester en Centrafrique ? Cela s’apparente à la réalité de nombreux autres pays africains qui ne disposent pas d’une véritable armée républicaine n’ayant de compte à rendre qu’aux institutions et non aux individus, ce qui cause l’instabilité dans une grande partie de la région. Même le président tchadien Idriss Déby, qui se présente comme un sapeur-pompier dans cette affaire, est un ancien rebelle. Aussi longtemps qu’il existera des chefs d’État qui parviennent au pouvoir par les armes, même s’ils légitimisent ensuite leur pouvoir par des élections partisanes, la situation restera instable. Q Les tensions en Centrafrique risquent-elles de déstabiliser les pays voisins comme le Soudan ou le Tchad ? R La déstabilisation se fait sentir dans les pays voisins, confrontés à des rébellions internes. Juste à côté, la République démocratique du Congo en pâtit déjà. Le 7 janvier dernier, le responsable du Haut Commissariat aux réfugiés indiquait que 50 000 réfugiés centrafricains se trouvaient dans le Nord du pays. Une population très difficile à atteindre, compte tenu de l’impraticabilité des routes dans cette partie du monde. Il ne faut pas oublier non plus que la plupart des membres des différents groupes rebelles agissent comme des mercenaires. Ils n’hésitent pas à intervenir dans les conflits des pays où ils trouvent refuge. Pour améliorer la situation, je pense qu’il faut absolument que tous les pays africains aux prises avec des rébellions internes ou externes s’ouvrent au dialogue. C’est la seule solution. Les citoyens de ces pays doivent se regarder en face. Après tout, c’est la population qui en subit les conséquences, alors qu’elle n’a pas de contrôle sur les agissements des leaders et ne maîtrise aucunement les tenants et aboutissants de ces rébellions. Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Les travaux de l’équipe du professeur Yves De Koninck permettent d’expliquer comment la morphine peut en arriver à augmenter la douleur plutôt que de la calmer. photo Marc Robitaille

Au palmarès de Québec Science

Les travaux d’une équipe de la Faculté de médecine figure parmi les 10 découvertes de l’année 2013 du magazine de vulgarisation scientifique par Jean Hamann Une percée effectuée par des chercheurs de la Faculté de médecine associés à l’Institut universitaire de santé mentale de Québec fait partie des dix découvertes de l’année 2013 du magazine Québec Science. Cette équipe, rassemblée autour du professeur Yves De Koninck, a élucidé la cause de l’hypersensibilité à la douleur induite par la morphine. Dans un article publié en janvier 2013 dans Nature Neuroscience, les 17 chercheurs des universités Laval, Queen’s, de Toronto et de Turin expliquent comment le plus réputé des analgésiques peut en arriver à augmenter la douleur plutôt que de la calmer. Les chercheurs ont mis en lumière une cascade de réactions, impliquant principalement deux protéines, qui expliquerait ce phénomène. Le recours à des molécules qui stimulent l’une de ces protéines pourrait atténuer le phénomène d’hypersensibilité causée par la morphine. Outre le professeur De Koninck, les membres de la communauté universitaire qui ont participé à cette découverte sont Francesco Ferrini, Sophie Laffray, Thomas Del’Guidice, Louis-Étienne Lorenzo, Annie Castonguay, Nicolas Doyon, Antoine Godin, Karen Vandal et Jean-Martin Beaulieu. Chaque année, l’équipe du magazine Québec Science salue le meilleur de la science d’ici en sélectionnant les percées les plus marquantes parmi toutes les propositions provenant des universités, centres et instituts de recherche québécois. Le jury, composé de scientifiques et de journalistes, appuie son choix sur la rigueur scientifique, l’originalité et les dimensions innovatrices et utilitaires des découvertes proposées.

Le public est invité à choisir la découverte la plus remarquable de la cuvée 2013. Pour voter, il suffit de se rendre sur le site de la revue (www.quebecscience.qc.ca) d’ici le 20 février et de cliquer sur l’icône du concours.

Chaque année, Québec Science salue le meilleur de la science d’ici en sélectionnant les percées les plus marquantes parmi toutes les propositions provenant des universités, centres et instituts de recherche québécois


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Deux semaines d’effervescence étudiante Le Salon de la forêt et le Salon de l’agriculture, ainsi que le Festival des sciences de la santé et le Festival de sciences et de génie sont au programme dans la deuxième moitié de janvier par Yvon Larose Le démarrage de la session d’hiver donne habituellement lieu à la présentation d’activités étudiantes d’envergure. Janvier 2014 ne fera pas exception. À compter de demain, vendredi, et jusqu’à dimanche 19 janvier, les étudiants en foresterie et en environnement présenteront le 34e Salon de la forêt au Centre de foires d’ExpoCité à Québec. En même temps et dans le même bâtiment, les étudiants en agroalimentaire tiendront le 39 e Salon de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation (SAAC). Le Salon de la forêt se déroulera sur le thème « La forêt, source de changements ». Cette activité a attiré plus de 6 500 visiteurs l’an dernier. « On vise à démontrer que la forêt et les activités qui s’y rattachent sont des plus dynamiques, innovatrices et inspirantes », explique la présidente du salon, Catherine Éva Ruest Bélanger, étudiante au baccalauréat en aménagement et environnement forestiers. Selon elle, le thème du salon permettra d’aborder des sujets tels que les effets potentiels des changements climatiques, le nouveau régime forestier et les nouvelles technologies. Une quarantaine d’exposants, acteurs de la forêt publique et de la forêt privée, feront part de leurs connaissances aux visiteurs. Parmi les nombreuses activités au programme, mentionnons des conférences et des concours multidisciplinaires étudiants, dont le Défi Cécobois, qui consiste à concevoir et à construire une structure en bois en deux jours. Il y aura aussi des activités jeunesse et des jeux forestiers. Le coin des produits forestiers non ligneux présentera des plantes et des champignons sauvages. Les démonstrations de débardage à cheval reviendront d’ailleurs cette année. Le Salon de l’agriculture aura comme thème « Les richesses de l’agroalimentaire: notre savoir à votre portée ». L’an dernier, l’événement avait attiré près de 17 000 visiteurs. Cette année, le chef cuisinier Jean Soulard assurera la présidence d’honneur. Une trentaine d’entreprises et d’organismes seront représentés. Les étudiants animeront une douzaine de kiosques d’information. Le salon comprendra, entre autres, un jardin de cultures et de

fleurs de plus de 1500 mètres carrés. Une nouveauté cette année: l’agriculture de petites surfaces. Dans l’espace consacré à la ferme, le visiteur pourra voir et toucher plusieurs animaux. Des démonstrations sont prévues, notamment celles de chiens de troupeau. Il sera même possible de pêcher la truite. Enfin, le visiteur pourra déguster des produits du terroir québécois, en plus de s’informer sur différents sujets, tels que le bien-être animal, la production biologique et la relève en agriculture. Le symposium du Salon de l’agriculture se tiendra vendredi et samedi. Les professeures Simone Lemieux et Julie Jean, du Département des sciences des aliments et de nutrition, figurent parmi les conférenciers. L’exposé de Simone Lemieux aura pour titre « Des fruits et des légumes pour la santé du cœur ». Celui de Julie Jean portera sur l’innocuité des aliments. Du 17 au 19 janvier au Centre de foires d’ExpoCité, 250, boulevard Wilfrid-Hamel à Québec. Pour le Salon de la forêt : ouverture à 9 h les vendredi et samedi et à 10 h le dimanche. Fermeture le vendredi à 18 h et à 17 h le lendemain et le surlendemain. Pour le Salon de l’agriculture : ouverture à 9 h tous les jours. Fermeture à 19 h, 18 h et 17 h. L’entrée aux deux salons est gratuite. Dans un esprit de développement durable, un service de navette gratuit, du campus au Centre de foires, sera offert samedi et dimanche aux visiteurs des deux salons. Pour information: saac.fsaa.ulaval. ca et ssf.ffgg.ulaval.ca

porteront les couleurs de leur pays d’origine. Le même jour aura lieu un tournoi du type « génies en herbe ». « Attache ton fou ! », voilà le thème du 39e Festival de sciences et génie. Encore une fois cette année, des centaines de participants sont attendus à cette manifestation d’envergure. Ceux-ci s’affronteront dans un esprit festif à l’occasion de compétitions axées sur la connaissance, les arts et le sport. Le programme comprend notamment un tournoi d’improvisation, une guerre de forteresses de neige et des courses de tricycle. Mentionnons également le grand bal des duchesses, un concours de films et un tournoi de poker. Le festival comptera aussi quelques nouveautés. Le volet sportif comprendra des compétitions d’aki-filet, un jeu qui utilise une petite balle, et de tchoukball, dont le principe consiste à envoyer un ballon au sol sans que l’équipe adverse ne l’attrape. Le Wiki Wars – Guerre de l’encyclopédie, fera aussi son entrée au festival. Dans ce jeu, deux concurrents doivent trouver une liste d’articles le plus vite possible dans Wikipédia.

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Pour plus d’information : www. festivalsg.com

Dès la mi-janvier, une foule d’activités étudiantes donne le coup d’envoi à la session d’hiver

Des festivals animés

Deux festivals étudiants se tiendront dans la cité universitaire d’ici la fin du mois de janvier. Le festival des étudiants en sciences de la santé (FESSUL) aura lieu du 20 au 23 et celui des étudiants en sciences et génie se déroulera du 27 au 31. Le premier festival aura pour thème les Jeux olympiques. Parmi les activités au programme, il y aura un concours de souque à la corde et un tournoi de babyfoot, un jeu de soccer sur table. Mentionnons également la tenue d’une journée thématique, le mercredi 22 janvier, au cours de laquelle les participants

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1 L’équipe étudiante organisatrice du Salon de l’agriculture. - 2 En 2013, la soirée du partie de soccer a eu lieu au stade TELUS-Université Laval en janvier 2013 lors du F visibles au Salon de la forêt 2013. - 7 En 2013, différentes équipes étudiantes ont riv


salons et festivals

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u Chic Mardi-Casino du Festival de sciences et génie a attiré de nombreux amateurs de jeux de hasard. - 3 Un garçonnet et une fillette en compagnie d’animaux de ferme au Salon de l’agriculture. - 4 Une FESSUL. photo Julien Léger - 5 Édification d’une forteresse de neige en 2012, à l’occasion du Festival de sciences et génie. - 6 D’impressionnantes machines destinées aux opérations forestières étaient bien valisé d’ingéniosité durant le Défi Cécobois. photos Jean-François Bourdon


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science

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en bref

Dérèglements neurologiques :

une entente prometteuse

L’Université et la compagnie pharmaceutique Roche ont signé, le 13 janvier dernier, une entente de collaboration de recherche visant à tester l’efficacité de composés prometteurs contre plusieurs dérèglements neurologiques, dont le trouble du spectre autistique. Cette collaboration permettra de poursuivre les recherches réalisées depuis une dizaine d’années par l’équipe du chercheur Yves De Koninck, professeur à la Faculté de médecine, directeur scientifique de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec et spécialiste de renommée internationale en matière de neuroscience et de neurophotonique. photo Yves De Koninck

La transition entre le plancher et la première marche est celle qui exige le plus d’attention, en particulier pour les personnes âgées. photo Marc Robitaille

Attention à la marche !

Une faculté en feu La Faculté des sciences de l’administration (FSA ULaval) a été très active en ce début d’année et s’est distinguée en remportant la troisième place aux 26es MBA Games grâce à une première place à l’épreuve de finance et d’une deuxième en sport. La délégation de deuxième cycle de FSA ULaval comportait une quarantaine d’étudiants qui ont affronté 22 autres délégations universitaires du 3 au 5 janvier, à la Schulich School of Business de l’Université York, à Toronto. Durant la même période, des étudiants de premier cycle de la Faculté ont participé aux 26es Jeux du commerce qui se déroulaient à l’Université du Québec à TroisRivières. La délégation de 80 étudiants de l’Université Laval a récolté une deuxième place au classement général en obtenant six podiums dans le volet scolaire. En tout, ces jeux regroupaient quelque 1200 participants provenant de 13 établissements universitaires.

Le ski-raquette à l’honneur Ce sport hybride, qui a fait son entrée à la forêt Montmorency l’an dernier, poursuit sur sa lancée. Offrant le meilleur des deux mondes, il permet de gravir des sentiers et de faire de la descente dans des sous-bois aménagés. Deux formules sont possibles : une sortie autonome avec ou sans location d’équipement ou une sortie d’initiation accompagnée d’un guide pour apprécier pleinement le plaisir de la descente. Ces sorties guidées sont offertes toutes les fins de semaine. Les 135 hectares de la forêtécole permettent également la pratique de la raquette, du ski de fond, du patin et de la glisse. La forêt, située à 50 minutes de Québec, concilie deux missions : celle de terrain expérimental pour la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique et celle de centre récréatif pour le grand public. Information : www.fm.ulaval.ca

Descendre un escalier exige plus d’attention à mesure qu’on vieillit par Jean Hamann Tout comme les jeunes, les personnes âgées peuvent marcher et mâcher de la gomme en même temps. Par contre, quand vient le temps de descendre un escalier, elles feraient mieux d’y mettre toute leur attention. Voilà ce que suggère une étude menée au Centre interuniversitaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS) qui vient de paraître dans la revue Experimental Gerontology. Les chercheurs ont invité dans leur laboratoire 16 personnes âgées actives et en bonne santé, dont l’âge moyen était 70 ans, et 16 jeunes adultes, dont l’âge moyen était 25 ans, afin de déterminer comment la façon de descendre un escalier est altérée par le vieillissement normal. Sous l’œil d’un système de captation et d’analyse des mouvements, les sujets devaient arpenter une plateforme droite puis descendre cinq marches à une vitesse naturelle tout en nommant le plus rapidement possible la couleur de mots apparaissant sur des écrans placés au bas de l’escalier. Pour compliquer leur travail, les mots choisis étaient des noms de couleurs qui ne correspondaient pas à leur couleur à l’écran. Par exemple, le mot « jaune » pouvait apparaître en rouge, en vert ou en bleu. Résultat ? La double tâche influence la démarche et le temps de réponse de tous les sujets, mais les effets sont plus prononcés chez les participants âgés. Leurs mouvements témoignent d’une plus grande prudence – le dégagement entre le pied et la marche est plus grand – et le coût attentionnel engendré par la double tâche est plus élevé. « Leurs mouvements semblent moins automatiques

L’étude parue dans Experimental Gerontology est signée par Alessandro Telonio, de l’Université de Sherbrooke, Sophie Blanchet, Sophie Villeneuve et Bradford McFadyen, du CIRRIS, Constantinos Maganaris, de la Liverpool que ceux des jeunes et ils sont davantage John Moores University, et Vasilios affectés par l’interférence visuelle, sur- Baltzopoulos, de la Brunel University. tout dans la phase de transition entre la plateforme et la première marche », précise l’un des auteurs de l’étude, le professeur Bradford McFadyen, du Département de réadaptation. Les sujets âgés qui ont pris part à l’étude étaient des gens particulière- Il y a un déclin ment en forme, poursuit le chercheur. « Malgré cela, on observe un déclin dans inévitable qui vient leur performance. Lorsque le vieillis- avec l’âge dans notre sement est accompagné de problèmes physiques ou d’une diminution des habileté à descendre capacités cognitives, l’importance de ce des marches. Il faut déclin risque d’être encore plus grande. » Le fin mot sur cette question pourrait que la conception venir des expériences que son équipe a des escaliers en menées depuis avec des personnes qui ont déjà fait des chutes et avec des sujets tienne compte de souffrant de trouble cognitif léger. façon à réduire les Le professeur McFadyen ne veut pas ameuter les personnes âgées au sujet des risques d’accident. risques de chute dans les escaliers, mais il leur suggère d’éviter de diviser leur attention visuelle, surtout au moment d’attaquer la première marche. « Il faut bien jauger la situation dans la phase de transition. Après, on adopte un mode automatique et la plupart des gens ne courent pas de risques particuliers. » Par ailleurs, il invite les architectes et les personnes responsables des aménagements physiques à porter une attention particulière aux besoins des personnes âgées. « Il y a un déclin inévitable qui vient avec l’âge dans notre habileté à descendre des marches. Il faut que la conception des escaliers en tienne compte de façon à réduire les risques d’accident. »

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arts

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Fous du jazz Les étudiants en jazz de la Faculté de musique ont plusieurs cordes à leur arc par Renée Larochelle À l’adolescence, Loïc ParadisLaperrière jouait frénétiquement de la batterie dans sa chambre, au grand désespoir de ses parents qui auraient peut-être préféré que leur fils s’adonne plutôt à la guitare. Mais pour cet ado passionné de musique depuis son plus jeune âge, il ne pouvait en être autrement. Pas surprenant donc qu’à l’heure des choix universitaires, Loïc se soit inscrit au baccalauréat en musique, interprétation jazz et musique populaire. «  J ’ a i t o u j o u r s a i m é l e côté libre du jazz, avoue cet étudiant présentement en deuxième année d’études. On peut reman i e r l e s p i è c e s p r e s qu e à l’infini et improviser librement. En somme, on jouit d’une très grande liberté… » Ce musicien dans l’âme fait partie en fait des 56 étudiants en jazz et musique populaire de la Faculté de musique sur les 107 qui y effectuent un baccalauréat en musique, concentration interprétation. C’est donc dire que plus de la

moitié de ceux-ci sont inscrits en jazz ! De son côté, le baccalauréat en enseignement de la musique, qui compte au total 154 étudiants, rassemble 54 étudiants en jazz et musique populaire. « Les cours d’improvisation et d’écriture jazz sont offerts depuis les années 1980, explique le doyen de la Faculté de musique, André Papillon. La mention jazz – musique populaire a été ajoutée au baccalauréat en musique en 1997. Un premier professeur régulier a été embauché en 1998, un deuxième en 2004 et un troisième en 2012. Depuis l’automne 2013, la Faculté de musique offre un doctorat en interprétation sur mesure. » S a xo p h o n i st e , M a r t i n Desjardins est l’un des 5 étudiants inscrits à ce nouveau programme. Au cours de son doctorat, il cherchera à comprendre les processus menant à l’improvisation. « En musique classique, tout est écrit, alors qu’en jazz, on part d’une mélodie, d’un thème et on improvise, dit-il.

La communication entre les musiciens y joue un rôle essentiel. Chacun doit rester connecté à l’autre pour que la musique progresse. En ce sens, l’expression “le tout est plus grand que la somme des parties” s’applique très bien au jazz. » Comme pour les étudiants en musique classique, l’enseignement constitue le principal débouché pour les diplômés en jazz. Étudiante de 4 e année en piano jazz, Clémence Cottinet aimerait bien décrocher un emploi d’enseignante dans une école primaire. « J’ai aussi des

Plus de la moitié des étudiants au baccalauréat en musique sont inscrits en jazz

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en bref projets musicaux », affirme cette bachelière en relations internationales qui est revenue à ses premières amours, le jazz. Même son de cloche pour Martin Desjardins, qui compte lancer un album de compositions au printemps. Loïc Paradis-Laperrière, lui, rêve de vivre de sa musique, tout en étant bien conscient que la chose ne sera pas facile. Les étudiants en jazz de la Faculté sont particulièrement choyés puisqu’ils peuvent faire partie de grands ensembles, comme Les Voix du jazz et le FaMUL jazz dont les concerts font les délices de centaines de mélomanes lors des spectacles offerts sur le campus. Sans compter que certains diplômés en jazz se sont récemment distingués : qu’on pense à Jérôme Couture, finaliste à l’émission La Voix, en 2013, ou au contrebassiste Alex Morissette, membre du populaire trio The Lost Fingers. Enfin, des groupes de diplômés font leur marque sur la scène internationale. C’est le cas notamment pour The Rainbows qui a remporté le prix du meilleur arrangement ainsi que le prix du public au prestigieux Harmony S we e p st a ke s A C a p e l l a Festival, à Boston, en 2013.

Les Autochtones au musée Quelque 93 000 Autochtones vivent aujourd’hui au Québec. Mais que savons-nous vraiment de leur histoire et de leur culture ? C’est ce à quoi tente de répondre l’exposition « C’est notre histoire. Premières Nations et Inuit du 21e siècle ». On peut y admirer quelque 400 objets du quotidien, des projections de scènes naturelles spectaculaires et des œuvres d’artistes autochtones contemporains. Plusieurs chercheurs de l’Université ont agi à titre d’experts pour cette exposition permanente qui remplace celle qui a été présentée pendant 15 ans sur le même thème. photo Jessy Bernier/Perspectives

Musée de la civilisation, 85, rue Dalhousie.

Les possibles de la sérigraphie Engramme présente « Variété de lieux, de mondes et d’espaces possibles », une exposition de Tania Girard-Savoie. L’artiste, qui considère le lieu d’exposition aussi important que l’œuvre elle-même, propose une série d’images imprimées en sérigraphie. Ces sérigraphies sont assemblées dans le but de créer une œuvre de très grand format. Les œuvres sont exposées dans la galerie de façon à exploiter entièrement l’espace pour une expérience immersive totale. Tania Girard-Savoie détient une maîtrise en arts visuels de l’Université et est actuellement chargée de cours en sérigraphie à l’École des arts visuels. Très active dans le milieu culturel, ses créations ont été présentées en solo dans plusieurs villes du Québec et en Europe. Jusqu’au 16 février, au Centre de production en estampe Engramme (510, côte d’Abraham). Ouvert du mercredi au vendredi, de 12 h à 17 h, ainsi que les samedis et dimanches, de 13 h à 17 h.

Poètes, vos papiers ! Vous aimez la poésie ? Rendez-vous à la soirée Faubourg en poésie qui aura lieu sur le thème « Explorer les recoins ». L’activité rassemblera une dizaine de poètes de Québec qui réciteront leurs plus beaux vers. Selon Hélène Matte, étudiante au doctorat en littérature et arts de la scène et de l’écran, et participante à cette soirée, la librairie Saint-Jean-Baptiste est un lieu de rencontres amicales un peu marginal, « un lieu intimiste où l’on peut entendre des poètes sans micro et aller discuter avec eux après le récital ». Vendredi 17 janvier, à 19 h, à la librairie SaintJean-Baptiste (565, rue Saint-Jean). Les six chanteurs et chanteuses du groupe The Rainbows sont tous des diplômés en jazz de l’Université Laval.


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sur le campus

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Avis Faculté des sciences sociales Nomination du doyen ou de la doyenne Avis est par la présente donné que la mise en marche de la procédure en vue de la nomination du doyen ou de la doyenne de la Faculté des sciences sociales débute le 15 janvier 2014, et que le comité de nomination, prévu à l’article 2.1 de la Procédure de nomination des doyens de faculté, devra être formé au plus tard le 23 janvier 2014. Monique Richer Secrétaire générale Le 13 janvier 2014

Chaque semaine, quelque 200 étudiants bénévoles de l’Université Laval donnent d’une à deux heures de leur temps pour accompagner un jeune dans son parcours scolaire. photo Collège Frontière

À lire, s’il vous plaît !

Faculté de médecine Nomination du doyen ou de la doyenne Avis est par la présente donné que la mise en marche de la procédure en vue de la nomination du doyen ou de la doyenne de la Faculté de médecine débute le 15 janvier 2014, et que le comité de nomination, prévu à l’article 2.1 de la Procédure de nomination des doyens de faculté, devra être formé au plus tard le 23 janvier 2014. Monique Richer Secrétaire générale Le 13 janvier 2014

Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design Nomination du doyen ou de la doyenne Avis est par la présente donné que la mise en marche de la procédure en vue de la nomination du doyen ou de la doyenne de la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design débute le 15 janvier 2014, et que le comité de nomination, prévu à l’article 2.1 de la Procédure de nomination des doyens de faculté, devra être formé au plus tard le 27 janvier 2014. Monique Richer Secrétaire générale Le 13 janvier 2014

Des étudiants bénévoles à Collège Frontière donnent de leur temps auprès de ceux qui ont soif d’apprendre par Renée Larochelle Originaire de Colombie, Carlo (nom fictif) avait huit ans quand sa famille a immigré à Québec l’an dernier. Il est arrivé en plein milieu de l’année scolaire dans une école où la langue française sonnait à ses oreilles comme du chinois. En classe, pendant que ses camarades de classe levaient bien haut la main pour répondre aux questions de l’enseignante, Carlo baissait la tête. L’avenir s’annonçait bien sombre pour lui jusqu’au jour où une jeune femme a fait son apparition dans sa vie. Cette jeune femme, c’est Viviane Vallerand, coordonnatrice au soutien à la francisation pour les 6 à 12 ans à Collège Frontière, un organisme à but non lucratif qui se consacre à l’alphabétisation et dont la section à l’Université Laval est située au local 2222 du pavillon Maurice-Pollack. « Les enfants de milieu interculturel n’ont pas toujours la chance d’améliorer leur français », dit Viviane Vallerand, étudiante au baccalauréat en éducation au préscolaire et en enseignement au primaire, pour expliquer son engagement. « Une enseignante à la tête d’une classe de 30 élèves manque souvent de temps pour valoriser les petits immigrants ou pour souligner leurs progrès, poursuit-elle. Même chose pour les autres enfants qui éprouvent des difficultés en classe. Nous, on tente de semer une petite graine en eux afin de les inciter à apprendre et à aimer l’école ! » « Nous », ce sont quelque 200 étudiants bénévoles de l’Université Laval qui, chaque semaine, donnent d’une à deux heures de leur temps pour accompagner

un jeune dans son parcours scolaire. Il s’agit d’aide aux devoirs, de soutien à la francisation ou d’animation de cercles de lecture où on lit des histoires aux petits. Ce soutien touche également les étudiants étrangers qui débarquent sur le campus avec une connaissance réduite du français parlé. « Moi, j’avais envie de faire partie de la solution, lance AndréeAnne Desmeules, bénévole aux ateliers de discrimination auditive et de prononciation à l’École de langues. « Les étudiants hispanophones ont un peu de mal à distinguer les sons “u” “eu” et “ou”, dit cette future enseignante au secondaire en français, langue première. Avec le résultat qu’ils demanderont à une personne si elle est “soûle” au lieu de “seule”, note-t-elle avec humour. Pour leur éviter des faux pas de ce genre, on leur enseigne la prononciation exacte ! » Pour sa part, Justin Houde est convaincu qu’une heure quotidienne de francisation ou d’aide aux devoirs peut faire toute la différence dans la vie d’un jeune. Bénévole à Collège Frontière ainsi qu’au Centre multiethnique de Québec, l’étudiant souhaite ajouter sa pierre dans l’édification de la société québécoise qui compte actuellement plus de 2,5 millions d’analphabètes fonctionnels, une situation catastrophique à ses yeux. « C’est tellement important de mettre les enfants en contact avec la lecture le plus tôt possible, affirme Justin Houde, qui souhaite devenir professeur de français langue seconde. Heureusement, les parents d’enfants fréquentant l’école

primaire ont de plus en plus conscience de cette nécessité. » De son côté, Andrée-Anne Desmeules croit à l’association plaisir et lecture comme moyen par excellence de faire germer chez l’enfant ce goût de lire qui lui ouvrira toutes grandes les portes de la connaissance. « Dès son plus jeune âge, même quand il n’est pas encore en âge de lire, il faut lui mettre un livre entre les mains, insiste cette étudiante. Cela vaut pour tous les enfants. Malheureusement, l’éducation ne constitue pas une priorité pour tous les parents. Il y a aussi la pauvreté. Quand on a de la difficulté à mettre du pain sur la table, c’est difficile d’y mettre un livre. »

La société québécoise compte actuellement plus de 2,5 millions d’analphabètes fonctionnels


international

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Un marché stratégique à mieux occuper Le Canada devrait signer des traités bilatéraux ou multilatéraux afin d’établir des liens économiques durables avec les pays de l’Asie du Sud-Est par Yvon Larose F i n av r i l 2 013 . J a k a r t a , capitale de l’Indonésie. L’ambassadeur canadien Donald Bobiash présente ses lettres de créance au secrétaire général de l’Association des nations de l’Asie du SudEst, mieux connue par son acronyme anglais ASEAN. Celle-ci est constituée de 10 pays. Sa population combinée dépasse les 600 millions d’individus et son produit intérieur brut global se chiffre à plus de 2 000 milliards de dollars. Dans son allocution, l’ambassadeur souligne l’importance de la place occupée par l’Association dans la politique étrangère du Canada. « Le début du dialogue entre le Canada et l’ASEAN remonte à 1977, explique Marilyne Tremblay, étudiante à la maîtrise aux Hautes Études internationales. Les pays de l’Association sont considérés comme

un marché stratégique par le Canada. » Le 12 décembre au pavillon Palasis-Prince, l’étudiante a fait une présentation sur l’ASEAN à l’occasion d’un minicolloque organisé par le Groupe d’études et de recherche sur l’Asie contemporaine. Elle était accompagnée des étudiants Alexandra Brunelle, Hubert Desmeules et Simon Viel. Depuis qu’il est au pouvoir, le gouvernement Harper a multiplié les rencontres diplomatiques avec l’ASEAN. En 2011, la valeur du commerce de marchandises entre le Canada et les pays membres de l’association atteignait plus de 15 G$. Ce chiffre plaçait l’ASEAN au septième rang des plus importants partenaires du Canada au chapitre du commerce de marchandises. En 2012, le Canada-ASEAN Business Council voyait le jour. Selon Marilyne Tremblay,

le Canada pourrait faire plus et de manière différente. « Nos recherches indiquent que le Canada pourrait être plus inventif dans son approche, affirme-t-elle. Il ne devrait pas se contenter de partenariats globaux, comme la Communauté économique de l’Asie-Pacifique, pour s’implanter davantage dans la région. Plutôt que de participer à des forums économiques, nous suggérons qu’il signe des traités bilatéraux ou multilatéraux afin de se faire remarquer et d’établir des liens durables. » Elle ajoute que le Canada aurait intérêt à aller au-delà du domaine économique dans sa coopération avec l’ASEAN. L’association a été créée en 1967. Elle regroupait alors l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour et la Thaïlande. Au fil des ans, elle a accueilli le Brunéi Darussalam, le Vietnam, le Laos, le Myanmar et le Cambodge. Ce qui caractérise l’ASEAN ? Son hétérogénéité et ses principes fondamentaux. Cette région du monde a connu le colonialisme européen. On y trouve de nombreuses religions. La région comprend des démocraties et des autocraties stables.

de non-ingérence est très important pour les membres de l’association, souligne Marilyne Tremblay. Résultat : ils n’abordent pas les sujets litigieux entre eux. Ils recourent à des manières informelles de régler leurs contentieux. » L a c on st ru c t i on d ’ u n e communauté ASEAN est en marche. Elle vise notamment

la création d’une identité commune. En 1997, les États membres adoptaient la Vision 2020 de l’ASEAN. Cinq ans auparavant, ils signaient un accord de libre-échange. « L’un et l’autre sont des facteurs d’intégration régionale, indique-t-elle. L’accord va très bien. L’objectif a été atteint. Mais il faudra une évolution notable pour une intégration plus approfondie. » La Vision 2020 repose sur trois piliers : la sécurité, l’économie et le socioculturel. « On peut comparer le contexte à celui de l’Union européenne avec les disparités entre les États, énonce-t-elle. L’association vise une intégration plus approfondie, comme l’Union. » Selon Marilyne Tremblay, des obstacles se dressent sur la route de l’intégration économique régionale. L’un d’eux est la dépendance aux investissements directs étrangers. Les disparités Les leaders des 10 pays membres de l’ASEAN se sont réunis entre les économies natioau Brunéi Darussalam, en avril 2013. On reconnaît, à partir de la nales en est un autre. Il faut gauche, le président des Philippines Benigno Aquino, le premier aussi mentionner la multiministre de Singapour Lee Hsien Loong et la première ministre de plicité des partenariats bilaThaïlande Yingluck Shinawatra. Les échanges entre les 10 chefs téraux et multilatéraux au d’État ou de gouvernement ont porté sur les tensions en mer de sein de l’ASEAN, mais égaChine méridionale et sur le renforcement des liens économiques lement avec les partenaires dans l’ensemble de la région. extérieurs.

Quatre grands principes guident les pays membres. Ceux-ci n’interfèrent pas dans les affaires internes des autres États. En cas de conflit, ils privilégient les solutions pacifiques. Ils travaillent en fonction de l’autonomie régionale. Enfin, ils agissent selon une culture diplomatique propre, l’ASEAN Way. « Le principe souverain

La grande désillusion ? L’information donnée par le gouvernement aux immigrants à l’étranger pour faire la promotion du Québec pourrait être plus éclairante et objective par Renée Larochelle Entre ce qu’on leur fait miroiter comme avenir au Québec et ce qu’ils vivent une fois arrivés sur le sol québécois, l’écart serait grand pour les immigrants qualifiés. C’est du moins le constat que fait Anaïs Pellerin, dans son mémoire de maîtrise en relations industrielles dirigé par Kamel Beji. Dûment sélectionnés par le gouvernement québécois pour leurs aptitudes à exercer leur profession, les immigrants s’attendent à trouver du travail très vite dans leur domaine. Or, selon les résultats de l’enquête menée par l’étudiante, les ressortissants étrangers déchantent rapidement en raison d’un décalage important entre l’information qu’ils trouvent sur les sites gouvernementaux québécois et la réalité. En fait, l’opération s’apparenterait davantage à une campagne de promotion qu’à de la véritable information, disent-ils. Aux fins de son enquête, Anaïs Pellerin a interviewé 14 personnes (10 hommes et 4 femmes), dont plus de la moitié provenait d’Afrique, tandis que les autres étaient originaires d’Amérique du Sud (Pérou, Colombie), d’Europe (Albanie, Russie) et du Moyen-Orient (Syrie). Tous les répondants possédaient une formation universitaire ainsi que plusieurs années d’expérience dans leur domaine, que ce soit en sciences et génie, en management ou en

enseignement. Ils vivaient à Montréal depuis trois ans en moyenne et affirmaient avoir immigré pour améliorer leurs conditions de vie et assurer l’avenir de leurs enfants. Plusieurs en étaient à leur seconde immigration et avaient vécu en France, en Allemagne ou en Belgique. C’est donc dire qu’ils attendaient beaucoup de leur nouveau pays d’accueil. « Tous les répondants m’ont dit que, lors des séances d’information offertes par les délégations québécoises à l’étranger, le Québec était présenté comme un Eldorado, une sorte de terre promise où tout est possible, souligne Anaïs Pellerin. Cela dit, on leur avait parlé, par exemple, de l’obligation d’adhérer à un ordre professionnel pour exercer leur profession et de l’importance de bien maîtriser la langue française pour travailler sur le marché québécois. Toutefois, on ne leur avait pas spécifié, par exemple, que tous les dossiers personnels qu’ils allaient déposer pour adhérer à un ordre professionnel devaient absolument être traduits par un traducteur agréé du Québec. Par conséquent, plusieurs d’entre eux ont dû recommencer le processus une fois arrivés sur place et débourser des frais imprévus très élevés. » Au cours de leurs démarches d’immigration, les participants ont consulté des sites

comme celui d’Emploi-Québec et du ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles. Le Québec y était décrit comme une société multiculturelle non discriminatoire possédant un niveau de vie élevé et ayant besoin de main-d’œuvre qualifiée. On omettait cependant de souligner que la connaissance de l’anglais constituait un atout aux yeux de plusieurs employeurs. C’est pourtant sur le plan des ordres professionnels que les répondants ont eu davantage de surprises, précise Anaïs Pellerin. « En phase prémigratoire, explique-t-elle, les demandes d’équivalence de diplômes ou d’adhésion aux ordres professionnels sont présentées comme de simples formalités. Dans les faits, le processus nécessite souvent plusieurs mois de mise à niveau des compétences. De plus, les résultats de l’enquête révèlent que l’équivalence reconnue est très souvent inférieure aux diplômes et compétences que possèdent les répondants. » Le cas de Fatima, originaire d’Algérie, illustre bien la difficile situation dans laquelle elle se trouve aujourd’hui. Ingénieure en génie électrique possédant plus de 15 ans d’expérience, la dame a adhéré à l’Ordre

des ingénieurs dès son arrivée au Québec. « L’ordre nous impose de porter le titre d’ingénieur junior jusqu’à ce qu’on trouve du travail comme ingénieur. Puis, il faut travailler trois ans à titre d’ingénieur junior pour porter le titre d’ingénieur, explique-t-elle dans l’étude. Le problème, c’est que le titre d’ingénieur junior apparaît rarement dans les offres d’emploi. Même quand tu postules comme ingénieur, ils te demandent “Vous êtes ingénieur junior ? Nous, ce dont on a besoin, c’est d’un ingénieur”. » Au moment des entrevues, seule Malinka, diplômée en management, occupait un emploi comme travailleuse autonome. Les 13 autres répondants n’avaient pas encore trouvé d’emploi en lien avec leurs compétences; six vivaient de l’aide sociale et étaient toujours à la recherche d’un emploi pour lequel ils avaient été sélectionnés. Certains occupaient des emplois alimentaires sous-qualifiés, tandis que d’autres étaient retournés aux études pour faire correspondre leurs compétences aux normes québécoises. Bref, dans les 14 cas étudiés, c’était la désillusion, rapporte Anaïs Pellerin.


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livres

parutions

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Le bien commun comme boussole

La politique aux citoyens Dans les six textes qui composent le livre Le trésor perdu de la politique, paru en novembre dernier aux éditions Écosociété, la professeure au Département de science politique Diane Lamoureux nous convie à nous réapproprier le politique qu’elle définit avant tout comme une action collective. S’appuyant sur l’œuvre d’Hannah Arendt, elle parle notamment de ce « trésor perdu » que seraient la délibération publique et l’action directe pratiquées par des citoyens de tous les horizons, supplantées par une démocratie représentative exercée par une élite. Elle propose d’opposer à cette domination organisée par quelques-uns l’action concertée du plus grand nombre. Elle en donne pour exemple les Forums sociaux et les Sommets citoyens ou encore le Printemps érable qui a permis aux Québécois de nourrir leurs réflexions sur l’enseignement supérieur et de donner forme à leurs revendications.

Un bijou d’architecture Un tout récent Guide Mendel, publié aux éditions Sylvain Harvey, vient de paraître sur le Séminaire de Québec en l’honneur de son 350e anniversaire. Abondamment illustré, l’ouvrage, rédigé par l’historien de l’architecture David Mendel, raconte l’histoire de ce qui deviendra, à sa fondation, le cœur de l’Église catholique dans le Nouveau Monde grâce à un visionnaire, Mgr François de Laval. Édifice humble servant à former les prêtres diocésains de la colonie, il s’enrichira de nouveaux bâtiments aux 17e et 18e siècles avant de tomber, en 1759, sous les canons anglais. Après la Conquête, le Petit Séminaire est créé afin d’offrir le cours classique aux garçons aptes aux études. L’Université Laval, elle, y verra le jour en 1852. Le livre permet de voir l’évolution en 3D de cet important complexe et d’apprécier les joyaux architecturaux qu’il contient.

La rupture du numérique Le numérique touche tous les domaines et nous contraint à repenser nos méthodes et nos valeurs à l’aune du bouleversement qu’il engendre dans nos pratiques et nos traditions. Voilà le constat que dresse le professeur au Département des littératures Milad Doueihi, titulaire de la Chaire de recherche sur les cultures numériques, dans la plaquette intitulée Qu’est-ce que le numérique ? parue récemment aux PUF. Le code serait l’agent et le vecteur de cette nouvelle civilisation instaurée par l’informatique qui, par l’interface du numérique, recompose le monde, notre habitat et nos identités. L’auteur propose un « humanisme numérique qui serait la convergence entre notre héritage culturel complexe et une technique devenue un lieu de sociabilité sans précédent ». Ce livre exigeant jette les bases théoriques pour penser la transformation culturelle induite par ce phénomène aux contours mouvants.

La crise financière de 2008-2009 a révélé les problèmes d’éthique qui secouent les institutions, souligne le récent livre de Jacques Racine par Anne-Marie Lapointe Quels sont donc les rouages de la crise immobilière puis financière qui a touché les États-Unis pour finalement s’étendre au monde entier de 2008 à 2009 ? Qu’est-ce que mangent en hiver les papiers commerciaux adossés à des actifs (PCAA) et les subprimes, ces produits financiers au cœur de la crise ? Et qui sont les perdants de cette crise dont le système bancaire et financier américain et sa déréglementation sont les principaux responsables ? Tous les profanes des questions économiques qui désirent comprendre ce phénomène trouveront, dans le livre de Jacques Racine, Rebâtir l’avenir. Comprendre et surmonter la crise financière, paru l’automne dernier aux éditions Médiaspaul, des explications limpides sur les événements qui ont précipité la crise, ses conséquences et les remèdes appliqués. Son auteur est sociologue ainsi que professeur émérite de la Faculté de théologie et de sciences religieuses. L’homme a navigué longuement dans les hautes sphères de l’administration universitaire – il a été doyen, puis vice-recteur exécutif à l’Université Laval de 1989 à 1998 – pour devenir président, en 2007, du régime de retraite du personnel d’encadrement de la Commission administrative des régimes de retraite et d’assurances

du gouvernement du Québec (CARRA). Cette fonction lui a permis d’être un témoin privilégié de la crise financière. « J’avais en plein le nez dedans lorsque la Caisse de dépôt et placement a éprouvé des problèmes », mentionnet-il, faisant référence à l’effondrement du marché des PCAA non bancaires qui a coûté une fortune à la Caisse en 2008-2009. En dépit du fait que Jacques R a c i n e d é p l o r e u n s ys tème qui a mis au bord du gouffre des pays déjà fortement endettés comme la Grèce et qu’il se porte à la défense du 1 % – ces petits épargnants qui ont écopé plus que tout autre durant la crise –, il précise qu’il n’est ni un révolutionnaire ni un indigné. « Je suis plutôt un privilégié qui a un devoir de réserve », soutient celui qui rencontre fréquemment le président et chef de direction de la Caisse de dépôt, Michael Sabia, et qui fait également partie du comité de rédaction de la revue Relations, constitué de progressistes qui militent pour un monde plus juste. L’ouvrage qu’il vient d’écrire démontre clairement que la crise bancaire et financière est révélatrice de problèmes éthiques et moraux, qui euxmêmes découlent de la compétition favorisée par l’appât du gain. Il insiste notamment sur l’influence néfaste du

lobby financier, des élites trop fermées sur elles-mêmes et d’« une culture organisationnelle trop guidée par les statistiques financières et organisationnelles ». « La commission Charbonneau a montré qu’on ne peut plus compter sur les institutions, estime-t-il. Au nom du développement des affaires, on peut faire n’importe quoi. Les bonus [des hauts dirigeants] détruisent le travail collectif. Or, tout doit être effectué en fonction d’une communauté humaine. » Pour changer les

Ce parti pris pour la solidarité et la nécessité d’un lien social à rebâtir, que ce soit dans les écoles et les familles, revient souvent dans la bouche du professeur de théologie

choses, Jacques Racine table sur l’éducation et le politique. « L’éducation tout au long de la vie, à l’université comme ailleurs, est un élément essentiel au devenir de l’humanité », affirme-t-il dans son livre. Celle-ci doit favoriser les liens. Or, rappelle-t-il, les universités se sont lancées dans la poursuite du plus grand nombre de crédits étudiants, encourageant ainsi la compétition qui prime désormais le service aux autres. Ouvertes à la transdisciplinarité, au décloisonnement des savoirs, elles doivent s’éloigner des tendances gestionnaires trop dépendantes du monde des affaires, plaide-til, pour réaliser leur part du bien commun. Ce parti pris pour la solidarité et la nécessité d’un lien social à rebâtir, que ce soit dans les écoles et les familles, revient souvent dans la bouche du professeur de théologie. Le politique aussi doit être porteur de ces liens, assure-t-il, plutôt que de réduire les citoyens à l’état de consommateurs et de tenir le discours contradictoire qu’ils n’économisent pas assez tout en les exhortant à consommer ! « Il n’y a pas de connexion entre l’économique et le politique. Or, à lier les choses entre elles, on peut faire des choses intéressantes », estime Jacques Racine, qui donne l’exemple de la collaboration entre le fédéral, le provincial et le municipal pour mettre sur pied le Plan d’action économique du Canada en 2007, qui a notamment servi à financer la construction de logements sociaux. Des propos qui donnent à méditer en ce début d’année.

« La commission Charbonneau a montré qu’on ne peut plus compter sur les institutions », estime Jacques Racine. photo CP


sports

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en bref

Geneviève Cantin photo Yan Doublet

Les meilleurs nageurs sont ici !

Le camp de soccer de la relâche propose, pour une 14e année consécutive, une semaine remplie de conseils pratiques donnés par des joueurs et joueuses du Rouge et Or. photo PEPS

Du sport pour la relâche Les populaires camps sport du PEPS sont de retour cette année avec plusieurs nouveautés par Pierre-Luc Tremblay Les élèves de 6 à 17 ans pourront vivre, du 3 au 7 mars, une relâche inoubliable remplie d’activités physiques en tout genre, en compagnie d’instructeurs chevronnés ou d’étudiants-athlètes du Rouge et Or. Voici un tour d’horizon des activités proposées. Le camp bambin-sport (6-7 ans) se déroulera dans une ambiance décontractée qui laissera une large place au jeu libre. Les enfants dépenseront leur énergie dans une pléiade d’activités, dont le trampoline, la danse, l’autodéfense, la piscine, etc. Selon la formule choisie (deux, trois ou cinq jours), les coûts varient de 110 à 170 $. Le camp initiation aux sport permettra aux jeunes de 8 à 11 ans d’apprendre, à chaque demi-journée, les rudiments d’une nouvelle activité. Au menu : trampoline, escalade, danse, autodéfense, natation, tchoukball, jeux de ballon et plus encore. Le camp est offert pendant deux, trois ou cinq jours, à partir de 110 $. Le camp sports et découvertes culinaires s’adresse aux 10 à 12 ans. Les apprentis cuistots auront la chance d’y faire leurs premières armes au fourneau. Encadrés par des nutritionnistes, ils apprendront plusieurs techniques culinaires, découvriront de nouveaux aliments et gagneront de l’autonomie lors de la préparation de repas et de

cinq jours, son coût varie de 110 à 180 $. Finalement, le camp de soccer, qui s’adresse aux jeunes de 7 à 12 ans, sera offert pour une 14 e année consécutive par le club de soccer Rouge et Or. Adapté au degré d’habileté de l’enfant, il favorise le développement sportif et humain. Plusieurs forfaits sont disponibles et varient en fonction de l’âge de l’enfant et de la durée du camp. Veuillez noter qu’un service de traiteur est offert pour faciliter la gestion des repas. L’inscription se fait par Internet, par la poste ou sur place jusqu’au 19 février. Faites vite car les places sont limitées.

collations. En après-midi, place à l’activité physique ! Les jeunes auront l’embarras du choix : auto-défense, escalade, trampoline, volleyball, etc. Ce camp est offert cinq jours uniquement au coût de 250 $. Le camp de cheerleading donnera la chance aux jeunes de 6 à 15 ans d’être supervisés par des étudiants-athlètes du programme Rouge et Or afin de se familiariser avec ce sport de plus en plus populaire. La théorie, les techniques et Pour en savoir plus : les stratégies seront abordées. Ce camp infocampssports@sas.ulaval.ca ou de cinq jours est offert à 200 $. www.peps.ulaval.ca. Le camp de volleyball (12 à 15 ans) a toujours eu la cote auprès des jeunes sportifs de la région, et le fait que plusieurs établissements scolaires comptent sur des équipes de pointe y est certainement pour quelque chose. Ce camp permettra aux jeunes de découvrir les rudi- Du 3 au 7 mars, les ments de ce sport ou de pousser plus loin leurs aptitudes. Il est offert en formule élèves de 6 à 17 ans cinq jours au coût de 180 $. pouront participer Le camp de badminton, destiné aux 9 à 17 ans, sera animé par des étudiants- à des activités athlètes du Rouge et Or et supervisé par physiques variées leur entraîneur-chef, Étienne Couture. Il est destiné aux jeunes ayant déjà une certaine expérience en badminton qui vont y parfaire leurs techniques et leur compréhension des stratégies. Offert pendant deux jours (lundi et mardi), trois jours (mercredi, jeudi et vendredi) ou

Après Trois-Rivières, McGill et Montréal, c’est au tour de l’Université Laval de recevoir les meilleurs nageurs du Québec à l’occasion de la Coupe universitaire 4, qui aura lieu vendredi dès 18 h dans la toute nouvelle piscine du PEPS. Après avoir accueilli une compétition non universitaire au mois de décembre, les nouvelles installations recevront pour la première fois le circuit universitaire RSEQ. Pour le Rouge et Or, il s’agira de poursuivre sur sa lancée, lui qui a vu ses athlètes performer de belle façon en début de saison. Parmi eux, notons les bons résultats de Geneviève Cantin et de Dominique Massie-Martel, qui accumulent les podiums avec assurance et qui prennent les rênes de leur formation en vue des championnats de fin de saison à venir.

Courses, sauts et lancers au menu Tout juste après s’être déliée les jambes au retour du congé des Fêtes lors de l’Invitation Vert et Or à Sherbrooke la semaine passée, la formation d’athlétisme du Rouge et Or, menée d’une main de maître par Félix-Antoine Lapointe, en remet et accueille à son tour les athlètes universitaires québécois pour l’Invitation Rouge et Or, une autre étape qui prépare les athlètes en vue des championnats québécois et canadien. La compétition aura lieu le samedi 18 janvier au PEPS. Les leaders habituels du club, Charles Philibert-Thiboutot, Jean-Samuel Lapointe, Mélanie Blouin et Laurence Côté, seront tous en action. Une belle occasion de venir encourager ces maîtres de la piste !

Inscription aux activités sportives d’hiver La rentrée hivernale nous rappelle que les activités sportives au PEPS débuteront très bientôt. Il est encore possible de s’inscrire à plus d’une centaine d’activités soit par Internet au www.peps.ulaval.ca, à la réception principale du PEPS entre 9 h et 21 h tous les jours ou par téléphone au 418 656-PEPS du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 16 h 30. La majorité des cours commenceront dans la semaine du 20 janvier. Le programme hivernal du PEPS est disponible dans tous les présentoirs du campus ainsi qu’en ligne. Ne tardez pas, les places s’envolent rapidement !


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au fil de la semaine

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Tête-à-tête sur la douleur chronique La douleur chronique touche une personne sur cinq et fait l’objet de nombreux préjugés. Yves De Koninck, professeur au Département de psychiatrie et de neurosciences, démontrera le fonctionnement des mécanismes et les dérèglements du cerveau responsables de ce mal trop peu connu. Quant à l’anesthésiologiste Anne-Marie Pinard, aussi professeure à la Faculté de médecine, elle expliquera comment on peut arriver à traiter cette maladie grâce à une approche clinique multidisciplinaire. Enfin, Line Brochu, vice-présidente de l’Association québécoise de la douleur chronique, viendra parler de son expérience et témoignera qu’il est possible de vivre une vie pleine et satisfaisante malgré tout. Mardi 21 janvier, à 19 h, à la salle Marie-Renouard de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec (2601, chemin de la Canardière). Réservation : communications@institutsmq.qc.ca ou 418 663-5004 poste 0.

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Voir clair sur les maladies pulmonaires

Festival du Nord

Pourquoi ne pas profiter des joies de l’hiver au parc de Montchâtel dimanche prochain ? C’est l’activité Comment la génomique peut-elle nous aider à com- carnavalesque à laquelle vous convie la duchesse prendre les effets dévasde la Haute-Saint-Charles, tateurs de la fumée de la cigarette dans les poumons ? Joannie Roy, qui vient tout juste de terminer des études C’est ce que va démontrer Yohan Bossé (sur la photo), de deuxième cycle en communication publique. Ce professeur au Département qu’elle propose : glissade de médecine moléculaire, avec remontée en motoau cours de la conférence neige, anneau de glace, ranqu’il donne aujourd’hui. Le donnée pédestre et chasse docteur Bossé parlera de au trésor en forêt. Les plus l’étude qu’il a menée, avec jeunes pourront s’en donner des collègues de l’Institut à cœur joie dans des jeux de biologie intégrative et gonflables alors que les plus des systèmes, auprès de âgés pourront s’adonner à 111 patients subissant une la pétanque sur neige. Autre chirurgie afin de faire une activité originale : un ralétude sur l’expression des lye en raquettes animé par gènes dans leurs poumons. le site traditionnel huron. Il montrera à quel point les données recueillies ont per- Des bouchées et des boissons seront servies pour mis de bonifier les grandes ravitailler les participants. études pangénomiques sur Entrez dans la danse ! l’asthme, le cancer du poumon et la maladie pulmonaire obstructive chronique. Dimanche 19 janvier, de 12 h à 16 h, au parc Montchâtel. Jeudi 16 janvier, à 12 h 15, à Une navette sera organisée pour les aînés. la salle Hydro-Québec du pavillon Charles-EugèneMarchand. On s’inscrit à l’adresse : accueil@ibis. ulaval.ca.

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Table ronde sur la Saint-Germainmaltraitance des-Prés revisité

L’Europe et le Maghreb à bicyclette

Soirées improvisées

Voici une activité qui s’adresse avant tout aux futurs notaires. Comment cerner les aînés victimes d’abus et comment le futur praticien peut-il s’outiller pour recevoir des confidences et bien informer et soutenir les personnes qui en souffrent ? Voilà ce que propose cette table ronde avec Josée Bédard, notaire spécialisée en droit des personnes, et Robert Simard, responsable en matière de maltraitance envers les personnes aînées de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale. Il s’agit d’une activité organisée par le Groupe de recherche en droit des services financiers de la Faculté de droit.

C’est mercredi dernier que la Ligue d’improvisation Pour chasser l’hiver le temps dangereuse de l’Université d’une bière, les fous du vélo (LIDUL) a recommencé à sont invités à une soirée faire des siennes. Elle sévira au Café Fou ÆLIÉS pour tous les mercredis, à 20 h, entendre parler des péréavec ses quatre équipes : grinations sur deux roues les Corrosifs, les Toxiques, de Maxime Tye-Gingras, les Biologiques et les bénévole à la Coop RoueRadioactifs. Elle promet des Libre, à l’automne 2013. Le spectacles de qualité graglobe-trotter parlera, photos tuits au pavillon Alexandreà l’appui, de ses aventures Vachon. Ajoutons, pour les tout au long du voyage mordus d’impro, qu’une qui l’a mené de la France autre ligue, la LUI, la plus au Maroc en passant par ancienne de l’Université, l’Espagne. De quoi donner offre elle aussi des soirées envie de faire son propre d’impro hebdomadaires les itinéraire pour partir sur les vendredis au Grand Salon routes du monde à bicydu pavillon Maurice-Pollack. clette. Les bénévoles de la Essayez pour voir : les joutes coop seront sur place pour verbales entre les Piques, donner des conseils à tous Cœurs, Carreaux et Trèfles ceux et celles qui ont la valent le détour. piqûre des voyages à vélo.

Mardi 21 janvier, de 11 h 30 à 12 h 30, à la salle 3A du pavillon Charles-De Koninck. L’inscription est obligatoire et payante pour ceux et celles qui désirent obtenir une attestation de participation (20 $ pour les étudiants en droit et 40 $ pour les autres) et gratuite pour les autres. Inscription : www.fd.ulaval.ca.

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Dans le cadre de l’exposition « Paris en scène. 1889-1914 » au Musée de la civilisation, Éric Dussault, chargé d’enseignement au Département d’information et de communication, viendra donner une conférence sur la véritable histoire de Saint-Germain-des-Prés, ce mythique quartier parisien. Titulaire d’un doctorat en histoire sur le sujet, il s’attardera moins à ses cafés célèbres – Le Flore et les Deux Magots -, à ses boîtes de jazz et aux célèbres existentialistes qui le fréquentaient – Sartre et Simone – qu’à des facettes méconnues concernant ses habitants et habitués, qu’on appelle les Germanopratins. Parmi ces « vrais habitants », il sera question des clochards, des hussards, des homosexuels, des Noirs… et de la drogue. Mardi 21 janvier, à 14 h et 17 h 30, à l’auditorium Roland Arpin du Musée de la civilisation. Coût : 10 $ pour le grand public et 8 $ pour les étudiants.

Mardi 21 janvier, 5 à 7 suivi de la présentation, à 19 h, au Café Fou ÆLIÉS du pavillon AlphonseDesjardins. On confirme sa place au www.facebook.com/ events/547191665368817.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Mercredi 22 janvier, à 20 h, au bar La Dérive du pavillon Alexandre-Vachon.


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