Un conteur honoré p3
Les bouteilles de l’Empress p7
Volume 49, numéro 30 12 juin 2014
photo Marc Robitaille
Bravo aux 11 033 diplômés !
La collation des grades, qui se tient sur deux fins de semaine, connaît un tel succès qu’elle comprend désormais huit cérémonies au lieu de sept. p8-9
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Toujours plus haut ? La Chaire de leadership en enseignement – Femmes et organisations se penchera sur les raisons de la faible proportion des femmes dans les postes de gestion par Renée Larochelle
Le Réseau AQ-Optique, photonique et laser est né L’Université Laval et l’Université de Bordeaux ont renforcé une fois de plus leur alliance le 5 juin, en signant une nouvelle entente dans le domaine de l’optique-photonique et laser. L’accord-cadre, qui réunit l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en France, l’Université de Bordeaux et l’Université Laval, aura pour but de créer un réseau d’excellence unique au monde : le Réseau Aquitaine Québec – Optique, photonique et laser. Cette nouvelle entente s’inscrit dans le cadre de l’Alliance Université de BordeauxUniversité Laval (ABL) qui repose sur la santé et le vieillissement de la population, les ressources naturelles et le développement durable, les sciences politiques ainsi que le droit international et européen. À ce jour, trois autres réseaux scientifiques d’envergure ont été mis sur pied grâce à cette alliance dans les domaines de de la nutrition, de l’eau, du bois et de la forêt. Il s’agit de la première fois que l’ABL s’élargit pour intégrer de nouveaux partenaires. photo COPL
Un nouveau prix pour Contact Un reportage de Jean Hamann paru dans le magazine Contact vient de recevoir la médaille de bronze dans la catégorie Meilleur article en français, du Conseil canadien pour l’avancement de l’éducation (CCAE) : « Mon docteur et moi, une relation en mutation », publié à l’automne 2013. Il s’agit de la 21e médaille du CCAE attribuée à ce jour naliste depuis 1994. Soulignons aussi que lors de cet événement, l’Association des diplômés de l’Université Laval (ADUL) a reçu la médaille de bronze, dans la catégorie Meilleur événement à l’intention des diplômés. Pour lire l’article de Jean Hamann : www.contact.ulaval.ca/article_magazine/ mon-docteur-et-moi-une-relation-en-mutation.
Chapeau, les filles ! Cinq étudiantes de l’Université ont été honorées à l’Assemblée nationale le 9 juin lors de la 18e édition de Chapeau, les filles !. Organisé par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science, ce concours vise à promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes. Alexia Corcoran, Ariane Généreux-Tremblay, Fanny McMurray Pinard, Julia Côté et Anne Boutin ont remporté des bourses totalisant 11 500 $. Ces lauréates sont étudiantes en génie physique, en aménagement et environnement forestiers, en génie géologique et en génie géomatique. Elles ont fait le choix d’un métier traditionnellement masculin : ingénieure aéronautique, ingénieure forestière, ingénieure géologue et ingénieure en géomatique.
Très actives sur le marché du travail, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à obtenir un diplôme universitaire dans plusieurs domai nes. On devrait donc s’at tendre à ce qu’elles occupent des postes de direction ou qu’elles siègent à des conseils d’administration dans une proportion importante. Or, ce n’est pas le cas : malgré certains progrès, leur sousreprésentation persiste. Par exemple, on compte actuellement 15,6 % de femmes à la tête de PME canadiennes. Le pourcentage est semblable en ce qui concerne les 100 plus grandes entreprises commerciales du Québec, où à peine 15,8 % de femmes siègent à des conseils d’administration.
Pour aider à réduire ce déficit, l’Université a créé récemment la Chaire de lea dership en enseignement – Femmes et organisations. Elle sera dirigée par Sophie Brière, professeure adjointe au Département de management de la Faculté des sciences de l’administration. Une somme de 400 000 $ servira à financer la chaire au cours des cinq prochaines années. La donatrice est Esther Gilbert, amie de longue date de l’Université. « Le principal défi consiste à regarder différemment la place des femmes dans les organisations, explique Sophie Brière. Nous voulons mieux comprendre les contextes et les dynamiques qui
De gauche à droite : le recteur Denis Brière, le doyen de la Faculté des sciences de l’administration, Michel Gendron, le vice-recteur exécutif et au développement, Éric Bauce, la titulaire de la Chaire de leadership en enseignement – Femmes et organisations, Sophie Brière, le vice-recteur aux études et aux activités internationales, Bernard Garnier, et la vice-rectrice à la recherche et à la création, Sophie D’Amours. photo Louise Leblanc
engendrent cette faible représentation afin de déterminer des stratégies et des moyens qui apporteront des résultats notables. » Les responsables de cette chaire mettront sur pied des activités formatrices et créeront du matériel pédagogique de manière à ce que les étu diants, une fois sur le marché du travail, puissent être des agents de changement au sein des organisations. Aux différents cours qu’offre déjà la Faculté sur la diversité et l’égalité dans les organisations ou encore l’harmo nisation travail et vie personnelle s’en ajouteront d’autres en lien avec la thématique de la chaire. Sophie Brière souhaite également organiser des sessions de formation à l’intention des organisations. Sans compter la poursuite de plusieurs projets de recherche portant sur les femmes et les conseils d’administration, le soutien aux femmes entrepreneures en Afrique et au Québec, de même qu’aux femmes dans le secteur des entreprises des technologies de l’information. La tentative d’expliquer la faible présence des femmes dans des postes de gestion n’est pas nouvelle. Évidem ment, on pense à la conciliation travail-famille, mais cela n’explique pas tout. Les femmes seraient-elles moins ambitieuses ou moins compéOn compte actuellement 15,6 % de femmes à la tête des PME titives que les hommes ? Et si canadiennes. Le pourcentage est semblable en ce qui concerne la résistance provenait parfois les 100 plus grandes entreprises commerciales du Québec, où à d’elles-mêmes ? À ce sujet, peine 15,8 % de femmes siègent à des conseils d’administration. Sophie Brière souligne que
On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.
Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.
Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur. Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications
Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Laurence Bonin, Matthieu Dessureault, Nathalie Kinnard, Mathieu Tanguay, Pierre-Luc Tremblay, Brigitte Trudel, Julie Turgeon Collaborateur au Web : Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Anne-Marie Lapointe Agente de secrétariat : Carole Almenar Production Infographie : Léa Robitaille, Geneviève Bolduc Service de reprographie de l’Université Laval Impression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)
des chefs d’entreprise masculins lui avaient confié que des femmes pourtant très compétentes hésitaient à accepter des postes élevés parce qu’elles étaient convaincues de ne pas être suffisamment qualifiées. « Les femmes ont tendance à se sous-estimer par rapport aux exigences du poste, dit S o p h i e B r i è r e . Av a n t d’accepter, elles vont longuement s’interroger alors que les hommes, eux, vont se dire que si on leur propose le poste, c’est qu’ils possèdent les compétences requises. Ça, c’est la grande différence. » ulaval.ca/cle
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Nous voulons mieux comprendre les contextes et les dynamiques qui engendrent cette faible représentation afin de déterminer des stratégies et des moyens qui apporteront des résultats notables
Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965 Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687
doctorats d’honneur
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Dix personnalités-vedettes L’Université profite de la collation des grades pour remettre un doctorat honoris causa à dix personnalités s’étant illustrées dans leur domaine, notamment notre conteux national, Fred Pellerin par Matthieu Dessureault Avec cinq spectacles présentés plus de 2500 fois, deux scénarios de film, trois disques et six livresCD, Fred Pellerin roule sa bosse avec succès. Samedi prochain, un doctorat ès lettres honoris causa lui sera remis. Une récompense qu’il accepte en l’honneur du conte, ce type de récit qu’il défend depuis sa sortie de l’école en 1999. « À mes débuts, le conte était le parent pauvre de la grande famille l i t t é r a i r e . Q u’ i l s e r e t r o u ve aujourd’hui avec une couronne honorifique doctorale, ça fait grand plaisir. Ça contribue à anoblir cette forme-là, qui n’a pas la même noblesse que l’imprimé. On a besoin de défendre cette chose de l’oralité. » Sa passion des mots, le conteur l’a propagé aux quatre coins de la
province. Chaque fois, il fait salle comble. Au moment de notre entretien, il était en direction de Châteauguay pour donner une énième représentation de son spectacle « De peigne et de misère ». La veille, il était à Brossard. Le lendemain, il était à Rimouski, puis à Rivière-du-Loup. Après Québec, il prendra l’avion pour la France, où il est de plus en plus populaire. « Ça fait beaucoup de kilométrage. On en mange de l’asphalte ! On en vient à ne plus savoir où on est parfois ! », rigole-t-il. C’est toujours avec joie qu’il retrouve Saint-Élie-de-Caxton, ce village de 1700 âmes en Mauricie que ses contes ont rendu célèbre. Là où plusieurs milliers de touristes débarquent chaque année à la recherche de la maison du
père Jean-Marc Boulé (1939-2013)
Fred Pellerin photo Laurence Labat
visites guidées leur est d’abord présenté pour voir s’ils sont d’accord. Chez lui, entre deux tournées lorsqu’il le peut, il travaille sur différents projets. À commencer par un nouvel album de 12 chansons, prévu pour novembre prochain. Il prépare aussi un troisième spectacle avec l’Orchestre symphonique de Montréal, qui aura lieu en 2015. Enfin, il participe à l’écriture d’un scénario avec le cinéaste Francis Leclerc basé sur l’œuvre de son père, Félix, Pieds nus dans l’aube. Écrit en 1946, ce premier roman du célèbre auteur aborde des thèmes qui sont chers à Pellerin comme l’enfance, l’amour et l’amitié. « Je me reconnais dans cette histoire-là. Par contre, jamais je n’aurais osé approcher l’œuvre de Félix Leclerc par moimême. Il y a quelque chose de sacré là-dedans. Mais d’entrer dans son univers au moyen de son fils, ça permet des libertés. Je peux me colletailler à une autre écriture. Ça me sort de ma plume habituelle. C’est une belle contrainte qui vient me chatouiller la patente créative », conclut l’artiste, manifestement emballé.
barbier Méo, de la traverse de lutins ou de l’arbre à paparmanes. Les habitants de Saint-Élie (les vrais) ont travaillé fort pour créer un parcours touristique qui colle à l’univers de Pellerin et à ses personnages hauts en couleur. Rappelons que leur village était peu connu – voire pas du tout – il y a de
cela quelques années à peine. Les visiteurs peuvent maintenant s’y balader tout en se faisant raconter dans un audioguide les légendes de Saint-Élie. « Cela crée de la fierté et un sentiment d’appartenance chez les habitants. Comme il y a de la visite, ils tondent leur gazon et entretiennent leur maison. Le contenu des
Roméo Dallaire
Denis Forest
Elisabeth Gidengil
André Laurin
Cet humaniste fait partie des personnages marquants de l’histoire militaire canadienne contemporaine. On se souviendra de lui comme celui qui a commandé, en 1994, la Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda, alors plongé en pleine guerre civile. Il a démissionné récemment du Sénat pour se consacrer entre autres à la protection des enfants-soldats et à la prévention des génocides.
Le milieu de la médecine dentaire doit beaucoup à Denis Forest. Ce professeur retraité de l’Université de Montréal a travaillé comme dentiste spécialiste en médecine buccale. Par ses efforts, il est parvenu à faire reconnaître cette spécialité par les organismes de certification. Il a ainsi permis à la population canadienne d’avoir accès à de meilleurs soins.
Chercheuse émérite, gestionnaire exemplaire, professeure exceptionnelle : autant de qualificatifs qui siéent à merveille à Elisabeth Gidengil. Celle-ci a joué un rôle de premier plan dans l’étude des comportements électoraux au Canada. Publiés par des éditeurs de renom, ses ouvrages sont étudiés ici comme ailleurs dans de nombreux cours et séminaires.
Tout au long de sa carrière, André Laurin a été un fervent défenseur des droits des consommateurs. Animé par les valeurs fondamentales de justice et d’entraide, il a participé à la mise sur pied des associations coopératives d’économie familiale, de l’Aide juridique et de la Société de l’assurance automobile du Québec. Il a aussi contribué à la réforme du secteur du crédit au Québec.
André Perry
André Prüm
Patricia Scott Griffin
Andrés FÉlix Weintraub
D’abord musicien de jazz, André Perry a fait sa marque en tant que réalisateur, producteur et ingénieur du son. Dans son mythique studio de Morin-Heights, il a accueilli des artistes de renommée tels que Cat Stevens, David Bowie et Sting. Il a aussi enregistré le célèbre hymne à la paix Give peace a chance, de John Lennon. Il est par ailleurs à la tête de la compagnie Fidelio Technologies, qui offre de la musique en très haute résolution.
André Prüm est professeur spécialiste en droit bancaire et financier européen, en droit des sociétés, en droit européen des contrats et en droit des affaires. Son expertise scientifique l’a mené à assumer d’importantes responsabilités, dont la direction de la Faculté de droit, d’économie et de finance de l’Université du Luxembourg, en plus de préparer plusieurs projets de loi à la demande du gouvernement de son pays, le Grand-Duché.
Auteure, conférencière et conseillère émérite, Patricia Scott Griffin est une figure de proue de la lutte contre les injustices sociales dans le monde du sport. Il y a 30 ans, on la qualifiait d’audacieuse et d’avant-gardiste; aujourd’hui, cette femme d’exception est reconnue pour avoir amélioré le sort de milliers d’athlètes et d’entraîneurs homosexuels, bisexuels et transgenres.
Andrés Félix Weintraub est professeur à la Universidad de Chile et directeur de l’Instituto Sistemas Complejos de Ingeniería. Il possède une solide expertise en recherche opérationnelle appliquée aux ressources naturelles. Il a établi des modèles mathématiques qui ont servi entre autres à l’optimisation des opérations forestières et minières, favorisant ainsi une gestion intégrée et efficace des ressources.
Le père Jean-Marc Boulé est intimement lié au succès du Séminaire Saint-François. Sous sa direction – qui dura quatre décennies – cette école secondaire privée est devenue l’une des plus prestigieuses du Québec. Sa réputation dans le milieu du sport étudiant n’est plus à faire. Chose certaine, le père Boulé restera bien présent dans la mémoire de tous ceux qui l’ont côtoyé.
collation.ulaval.ca
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Cap sur un marché du travail en mutation Du 4 au 6 juin, 13 professeurs, 9 étudiants et 2 professionnelles de recherche de la Faculté des sciences de l’éducation (FSE) ont fait une ou des communications lors du Congrès international 2014 en orientation et développement de carrière. L’événement s’est tenu au Centre des congrès de Québec. Il était organisé notamment par l’Association internationale d’orientation scolaire et professionnelle et l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec. Plus de 1 200 personnes étaient inscrites au congrès, dont quelque 70 étudiants de la FSE. Le professeur Alain Dubois a fait un exposé sur les personnes ayant des limitations persistantes et engagées dans un processus d’insertion sur le marché du travail. La communication de la doctorante Imane Lahrizi portait sur une recherche menée auprès de jeunes âgés de 17 à 19 ans issus de l’immigration et résidant dans la région de Québec. Pour plus d’information sur les communications lors du Congrès : http://aiospcongres2014-quebec.ca.
Vingt ans d’entrepreneuriat étudiant Entrepreneuriat Laval a 20 ans. Sa mission est de susciter, à l’Université, l’émergence de projets innovateurs qui vont conduire au démarrage d’entreprises et à la création d’emplois. Cela se fait avec de l’accompagnement personnalisé et par le développement des com pétences entrepreneuriales. Entrepreneuriat Laval, c’est plus de 600 entre prises lancées depuis 1993 et la création de plus de 1 200 emplois. Uniquement en 20122013, on comptait près de 800 inscriptions aux ateliers ainsi que des bourses totalisant plus de 50 000 $. Au cours de cette période, 28 mentors ont accompagné les étudiantsentrepreneurs et 65 entreprises ont vu le jour. Une grande diversité caractérise les projets conçus à l’Université. De 2011 à 2013, Entrepreneuriat Laval a favorisé la création de 16 entreprises d’étudiants en droit, 68 d’étudiants en lettres et en sciences humaines, et 168 d’étudiants en sciences de l’administration. « Nous assistons, depuis quelques années, à une augmentation substantielle de projets dans le secteur des technologies de l’information et de la communication », souligne Yves Plourde, président-directeur général d’Entrepreneuriat Laval. Parmi les entreprises innovantes ayant vu le jour, celui-ci mentionne Hortau (gestion de l’irrigation), Add Énergie (bornes de recharge pour véhicules électriques) et Solutions Profecto (correction automatisée d’examens).
Les chercheurs travailleront à trouver de nouvelles approches permettant d’améliorer l’utilisation des constituants naturels du lait tout en minimisant l’impact environnemental des procédés de transformation.
Des transformateurs laitiers plus concurrentiels L’Université inaugure la Chaire de recherche industrielle CRSNGNovalait en efficience des procédés de transformation du lait par Yvon Larose
L’expertise en recherche sur le lait, déjà grande à l’Université Laval, se renforce avec la création d’une nouvelle chaire de recherche en technologie laitière. Le mercredi 28 mai à Drummondville, à l’occasion du Forum technologique Novalait 2014, l’Université et ses partenaires ont inauguré la Chaire de recherche industrielle CRSNGNovalait en efficience des procédés de transformation du lait. Celle-ci est dotée d’un budget de près de 1,8 M$ sur cinq ans. Les contributions financières proviennent de Novalait, du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, de la Fondation canadienne pour l’innovation et de l’Université Laval. « Cette chaire permettra aux transformateurs laitiers de développer une expertise en écoefficience unique au monde, affirme le titulaire Yves Pouliot, professeur au Département des sciences des aliments et de nutrition. En retour, cette expertise permettra d’optimiser les retombées économiques, environnementales et sociales du secteur laitier canadien. » Pour sa part, la vice-rectrice à la recherche et à la création, Sophie D’Amours, explique que la contribution des partenaires aux travaux de la Chaire leur permettra d’être
aux premières loges de l’innovation scientifique. Une équipe de six experts entourera Yves Pouliot. Quatre sont professeurs à l’Université Laval, les deux autres proviennent d’Agri culture et Agroalimentaire Canada et de l’École Poly technique de Montréal. Les quatre premiers sont Alain Doyen, Laurent Bazinet, Steve Labrie et Christian Bouchard. Tous les six apporteront une expertise précise et complémentaire à celle du titulaire. Les professeurs seront amenés à diriger des étudiants aux cycles supérieurs. « L’équipe de collaborateurs de la chaire apporte des expertises en procédés de filtration membranaire, physicochimie du lait, fromagerie, microbiologie, génie des procédés, analyses de cycle de vie, génie civil et environnement », souligne Yves Pouliot. Les chercheurs travailleront à t r o u ve r d e n o u ve l l e s approches permettant d’améliorer l’utilisation des constituants naturels du lait, et ce, tout en minimisant l’impact environnemental des procédés de transformation. Ils mettront aussi au point des outils de mesure et des méthodes d’inventaire appropriés qui permettront de quantifier l’effet des pro cédés sur les paramètres
d’écoefficience en transformation laitière. Le concept d’écoefficience considère la valeur et l’empreinte environnementale d’un produit. « Dans le secteur laitier québécois, indique-t-il, les industriels ont qualifié cet enjeu de déterminant pour assurer la compétitivité du secteur à l’échelle internationale. » Selon lui, les procédés de transformation du lait habituellement utilisés ont une incidence environnemen tale. Plusieurs requièrent de la chaleur et un apport en eau potable. Par ailleurs, les trans formateurs laitiers trouvent généralement des solutions leur permettant de se conformer aux normes environnementales. Grâce aux travaux de la chaire, il leur sera possible d’aller plus loin en devenant écoefficients. « Les partenaires industriels, explique Yves Pouliot, ont besoin de tels outils comme aide à la décision dans leurs choix technologiques. Ces outils leur permettront d’améliorer leur compétitivité dans une perspective de développement durable. » Selon lui, les par tenaires voudront aussi de la main-d’œuvre hautement qualifiée pour affronter les défis industriels en lien avec le développement durable. « La chaire, dit-il, pourra répondre à ces différents besoins. » La chaire deviendra un lieu de formation unique en son genre de par ses liens étroits avec deux unités de recherche de l’Université : le Centre de recherche en sciences et technologie du lait (STELA) et
l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF). « Le Centre STELA et l’INAF sont reconnus comme des lieux de formation multidisciplinaires inégalés, soutient Yves Pouliot. Avec STELA, l’Université est déjà considérée comme le leader canadien dans le secteur de la recherche laitière. Il est clair que la nouvelle expertise développée dans le cadre de cette chaire procurera à l’Université un avantage concurrentiel supplémentaire et un leadership incontestable. » Chaque année, le Québec transforme près de 30 millions d’hectolitres de lait. Ce chiffre correspond à 38 % de tout le lait produit au Canada. Trois firmes transforment plus de 80 % du lait canadien, soit Agropur, Saputo et Parmalat Canada (Lactalis).
La chaire apportera une expertise qui renforcera le leadership de l’Université dans le domaine
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que la santé, l’environnement, l’économie d’énergie et l’agriculture. « Avec l’expan sion des villes, l’agriculture représente un défi de taille au Maroc. J’ai expliqué comment des senseurs optiques permettent une analyse des sols à faible coût pour une culture plus efficace. J’ai également proposé une méthode simple pour transformer l’énergie solaire, omniprésente là-bas, en potentiel électrique », poursuit-il. Campus intelligent
Réunissant plus de 150 invités et experts de par le monde, dont une délégation de l’Université, le Sommet se voulait une occasion unique de réfléchir et d’échanger sur les meilleures pratiques à adopter pour améliorer la qualité de vie en ville. photo Adeesy
Des villes au QI élevé Les 9 et 10 juin se tenait, à Ifrane au Maroc, le premier Sommet des Villes intelligentes en Afrique du Nord grâce à une étroite collaboration entre notre université et celle d’Al Akhawayn d’Ifrane par Brigitte Trudel Augmenter le bien-être des populations actuelles et futures, c’est possible ? Oui, en rendant nos villes plus intelligentes! C’est dans cette perspective que s’est déroulé à Ifrane, au Maroc, le premier Sommet des Villes intelligentes en Afrique du Nord. Réunissant plus de 150 invités et experts de par le monde, dont une délégation de l’Université Laval, ce sommet se voulait une occasion unique de réfléchir et d’échanger sur les meilleures pratiques à adopter pour améliorer la qualité de vie en ville. Santé, économie, planification urbaine, transport collectif, utilisation des ressources et éducation comp tent parmi les grands thèmes qui y ont été abordés. « Plus de la moitié des habitants de la planète vivent désormais en milieu urbain, note MarieAndrée Doran, adjointe au vice-recteur et présidente de la Commission consultative du Sommet. La qualité de vie en ville revêt donc une importance capitale pour l’avenir. » Or l’Université Laval est un leader dans ce domaine, précise celle qui était présente au Maroc également à titre de conférencière et de directrice sortante de l’Institut Technologies de l’information et Sociétés de l’Université (ITIS).
Depuis 2009, l’ITIS s’intéresse de près à la question des villes intelligentes. Les deux tiers des 150 chercheurs affiliés à cet institut, devenu un véritable chef de file, se penchent sur ce sujet dans des domaines aussi variés que l’ingénierie, les médias, la culture, l’ethno logie, la santé, l’éducation, etc. Leur renommée est telle qu’elle a rendu possible ce partenariat unique avec l’Université Al Akhawayn, un établissement prestigieux qui trie ses collaborations sur le volet. « Laval est la première université québécoise qui jouit d’un tel contact », note avec un brin de fierté Marie-Andrée Doran. Sylvie Daniel, directrice par intérim de l’ITIS, s’est jointe également à la délégation. Elle est intervenue notamment pour présenter ses travaux sur les technologies 3D et la médiation urbaine. « Dans le contexte des villes intelligentes, les initiatives doivent être mises en oeuvre pour et avec les citoyens. De par son expérience et l’expertise de ses chercheurs, l’ITIS peut accompagner les villes à bien intégrer ces considérations ». Pour sa part, Sehl Mellouli, professeur-chercheur à la Faculté des sciences de l’administration, a abordé la question de la gouvernance
de la ville intelligente et des enjeux s’y rapportant. Titulaire de la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur l’innovation e n p h o t o n i qu e , Yo u n è s Messaddecq, professeur au Département de physique, de génie physique et d’optique, comptait aussi parmi les conférenciers. L’expérience revêt un caractère spécial pour ce Marocain d’origine, dont une partie des travaux consiste à développer l’utilisation de la fibre optique en vue de maximiser le mieux-être des individus au quotidien. « Plusieurs associent cette technologie au seul domaine des communications, mais son potentiel est beaucoup plus large », soutient ce chercheur qui travaille dans des domaines tels
Sur le plan de l’intelligence, l’Université Laval n’est pas en reste. Découlant du concept de ville intelligente, l’idée d’en faire un « campus intelligent » émerge, le fondement en étant la mise en ligne de plus de 600 cours et une démarche structurée en développement durable. « Avec 48 000 étudiants et des mill i e r s d ’ e m p l o yé s , n o u s sommes une ville dans la ville, indique Nicole Lacasse, vicerectrice associée aux études et aux activités internationales. En apprenant à faire les choses différemment, des microsociétés comme la nôtre peuvent avoir de réelles retombées sur leur ville d’appartenance et entraîner un changement. » Aussi conférencière au sommet, Nicole Lacasse a profité de son passage au Maroc pour contribuer au déve loppement du concept de campus intelligent et pour proposer à l’Université d’Al Akhawayn un partenariat sous cet angle particulier. La vice-rectrice associée entend aussi établir des ponts avec cet établissement réputé pour favoriser les études interuniversitaires. « Nous avons beaucoup à gagner de ces échanges étudiants », conclut-elle.
Qu’est-ce qu’une ville intelligente ? En bref, explique Marie-Andrée Doran, c’est une ville qui intègre de manière optimale les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) dans la gestion et la coordination de ses activités afin d’augmenter la qualité de vie de ses citoyens. Les applications possibles, souvent très pratico-pratiques, sont infinies et peuvent aller de la gestion de la qualité de l’eau à celle des déchets, du patrimoine culturel, du transport collectif et à l’aménagement des espaces publics. Tout cela dans l’esprit du développement durable. À titre d’exemple, Nice a mis sur pied un réseau de capteurs sur les voies publiques qui permet aux automobilistes de connaître en temps réel les places de stationnement vacantes. Résultat : moins de congestion et une diminution des émissions de carbone. À propos de modèles, la ville de Québec se démarque elle aussi. Grâce à l’ITIS qui l’a étroitement accompagnée dans sa démarche, elle figure depuis février 2012 au septième rang du palmarès international des villes intelligentes tel que compilé par l’Intelligent Community Forum (ICF). La revitalisation du quartier Saint-Roch autour de la thématique des technologies et l’installation de 500 bornes d’accès public à Internet sont au nombre de ses avancées.
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Les étudiants étrangers n’ont plus besoin de permis de travail De nouvelles dispositions réglementaires du ministère Citoyenneté et Immigration Canada concernant les étudiants étrangers et le travail hors campus sont en vigueur depuis le 1er juin. Le programme de permis de travail hors campus administré par le Ministère n’existe plus. Dorénavant, les étudiants inscrits à temps plein dans un programme universitaire sont autorisés à travailler hors campus avec leur permis d’études même s’ils ne sont pas titulaires d’un permis de travail. Ils sont également autorisés à travailler hors campus jusqu’à 20 heures par semaine pendant les sessions régulières, et à temps plein pendant les congés prévus au calendrier scolaire. Les étudiants étrangers ont également la possibilité d’intégrer le marché du travail dès leur arrivée au Québec en respectant certaines conditions. Pour information : www.spla.ulaval.ca/ etudiants/permis-travail
L’Université rend hommage à ses retraités Le 28 mai au Grand Salon, l’Université a rendu un hommage senti à ses 135 employés qui sont partis à la retraite dans l’année. Soixante-sept d’entre eux étaient présents. Ils étaient entourés des membres de la direction, des doyens, des directeurs, des gestionnaires et des collègues ainsi que des représentants de l’Association des retraités de l’Université (ARUL). Au tout début de la cérémonie, le recteur Denis Brière a souligné au passage l’esprit de dévouement de ces personnes et la qualité des services qu’ils ont r endus aux étudiants.
Entente-cadre avec l’Université Paris-Sorbonne Abou Dhabi Le 5 juin, l’Université Laval et l’Université Paris-Sorbonne Abou Dhabi, située aux Émirats arabes unis, ont convenu d’une entente visant à former le Réseau de recherche et de formation PSUAD-Laval (Abou DhabiQuébec). Celui-ci aura notamment pour mission de développer la recherche et la formation d’abord avec le Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT) dans les domaines du tourisme, des villes, du patrimoine et de l’environnement. D’autres domaines précis seront déterminés ultérieurement. L’entente favorisera également l’échange de professeurs et d’étudiants. L’Université Laval devient ainsi la première université nord-américaine à conclure une telle entente avec cette université.
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psychologie
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ils ont dit... Sur le rôle d’un CA dans la formation d’une équipe de direction
Hélène LeeGosselin, professeure au Département de management Les Affaires, 24 mai
Les préoccupations d’un conseil d’administration pour les questions financières ne devraient pas occulter ses responsabilités quant aux enjeux concernant les ressources humaines. Les problèmes de gouvernance rapportés dans les médias l’illustrent éloquemment. Le conseil devrait notamment veiller à ce que le PDG choisisse des vice-présidents compétents qui pourraient éventuellement lui succéder, estime Hélène Lee-Gosselin. « On veut éviter que le PDG ne s’entoure que de béni-ouioui. À la haute direction, on veut des gens solides qui pourraient un jour se retrouver à la barre de l’entreprise. »
Sur les candidatures aux JO d’hiver Les Jeux olympiques d’hiver sont-ils à un tournant ? Tenus en février, ceux de Sotchi ont coûté plus de 50 G$. Depuis janvier, deux villes candidates pour les JO de 2022, Stockholm et Cracovie, se sont désistées. Avant elles, vu l’opposition de la population, André Richelieu, Munich et Davos ont laissé professeur au tomber leur intention d’acDépartement de cueillir ces jeux. Selon marketing André Richelieu, les coûts et la démesure « ont tué Le Soleil, la poule aux œufs d’or ». 31 mai « Je pense qu’on a étiré l’élastique au maximum, explique-t-il. Des villes et des pays disent qu’ils ne veulent pas des Jeux parce que ça coûte extrêmement cher et parce qu’ils s’interrogent sur ce qui leur revient, sur ce qui leur reste une fois les Jeux terminés. »
Sur les avantages de la cuisine maison
Michel Lucas, professeur à la Faculté de médecine Le Quotidien, 5 juin
Pour réduire son poids, on peut choisir de manger moins de gras ou moins de sucre. Mais la solution réside dans la consommation d’aliments non transformés, croit Michel Lucas. « On dit qu’on n’a plus le temps de cuisiner. Encore un autre message du marketing alimentaire de dire qu’on n’a pas le temps. Je m’excuse, mais cuisiner du poisson, ça prend 5 à 10 minutes. »
« La synergie qui se dégage de nos échanges avec Ubisoft Québec va nous permettre de pousser l’étude du comportement humain à des niveaux encore jamais atteints », affirme Philip Jackson, directeur du laboratoire en neurosciences sociales et cognitives de l’École de psychologie. photo Marc Robitaille
Interaction intelligente Des chercheurs de l’École de psychologie s’associent à Ubisoft Québec dans un projet visant à identifier le facteur plaisir dans les jeux vidéo par Renée Larochelle
Assis devant un jeu vidéo, Maxime s’amuse à déjouer les « méchants » de l’histoire en leur assénant des coups d’épée à gauche et à droite, jusqu’à extinction complète des assaillants. Avec sa manette de jeu, il contrôle toutes les interactions des personnages. Il porte sur lui divers appareils sans fil qui relaient l’information – en l’occurrence, les émotions liées au jeu – vers une station centrale. Ces appareils mesurent sa respiration, son rythme cardiaque et la sudation émanant de ses doigts. Des caméras enregistrent aussi la dilatation de ses pupilles, l’ouverture de ses yeux et les mouvements de son regard. Enfin, une webcam enregistre ses expressions faciales. But de l’opération : détecter les émotions du joueur. La démonstration a eu lieu récemment dans un des laboratoires du siège social d’Ubisoft à Québec, leader mondial du jeu vidéo. Elle suivait l’annonce officielle du partenariat entre l’École de psychologie et Ubisoft Québec dans un projet intitulé FUN II (interaction intelligente). Ubisoft et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) y investissent respectivement 400 000$ et 340 000$. Pour sa part, l’Université offre l’expertise de ses chercheurs, de même que l’accès à ses ressources documentaires, à ses locaux et à ses équipements. « C’est pour moi un partenariat très spécial, car il comble deux passions de jeunesse : étudier le fonctionnement du cerveau tout en continuant à jouer à des jeux vidéo, dit Philip Jackson, directeur
du laboratoire en neurosciences sociales et cognitives de l’École de psychologie. La synergie qui se dégage de nos échanges avec Ubisoft Québec va nous permettre de pousser l’étude du comportement humain à des niveaux encore jamais atteints. » Dans un premier temps, la recherche consistera à détecter les émotions en situation de jeu. Grâce à des techniques nouvelles, l’équipe de chercheurs génèrera ensuite des indicateurs mesurables et précis qui permettront de déterminer quelles sont les réactions physiologiques reliées au plaisir. Deuxième volet du projet : pouvoir mesurer le plaisir en temps réel. « L’objectif est de développer un environnement où le joueur et le jeu s’adaptent l’un à l’autre », explique Sébastien Tremblay, professeur à l’École de psychologie et directeur du laboratoire Co-DOT, qui rassemble des étudiants et des chercheurs intéressés par la cognition humaine. À partir des mesures physiologiques et comportementales, les chercheurs concevront un modèle qui « apprendra » à détecter automatiquement les variations dans l’état émotionnel du joueur. Ce modèle pourra ainsi décider de modifier ou non le jeu afin d’enrichir l’interactivité et l’expérience. « C’est l’étape où nous tenterons de donner une “intelligence” au jeu », rapporte Sébastien Tremblay. Il souligne que le projet FUN II pourrait avoir des répercussions sur la conception de systèmes intelligents dans d’autres champs d’activité que le jeu. « Que ce soit le plaisir du
joueur, le stress d’un premier répondant en urgence ou la vigilance du pilote en aviation, l’approche d’une interactivité intelligente est semblable », indique le chercheur. Les résultats obtenus lors de ces deux volets permettront à l’équipe d’Ubisoft Québec de créer des jeux vidéo adaptés aux émotions des joueurs.
Le projet, intitulé FUN II, a pour but de créer des jeux vidéo qui s’adapteront en temps réel aux émotions et aux réactions physiologiques des joueurs
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Marius Thériault sur le transport interurbain en autocar au Québec
Marius Thériault
Les deux plus grands transporteurs interu rbains au Québec, Orléans Express et Intercar, sont formels : leur industrie est en crise. Le coupable ? Le modèle québécois de transport interurbain qui oblige les transporteurs à desservir des routes peu ou pas rentables afin d’obtenir le monopole d’un trajet lucratif. Le professeur associé à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional Marius Thériault, jette son regard de spécialiste en transport sur la situation. Q Les propriétaires d’autobus inter urbains demandent à la Commission des transports du Québec (CTQ) de modifier les trajets desservis, et même d’abandonner certaines routes. Le service d’autocars est-il vraiment rendu à un point de non-retour ? R Le transport interurbain est complexe. La CTQ délivre des permis d’exploitation pour les différents tronçons du Québec. Il s’agit d’une politique publique qui vise à relier toutes les régions de la province. Ces permis viennent avec certaines conditions, comme d’exploiter des lignes moins payantes et de s’engager à ne pas demander des prix excessifs pour en assurer la rentabilité. Jusqu’à récemment, l’achalandage des corridors comme Québec-Montréal permettait de maintenir un service sur les routes moins en demande. Le modèle bien pensé à la base se complique aujourd’hui alors que le transport urbain déborde en zone péri urbaine et vole la vedette au transport interurbain. Les compagnies d’autocars doivent tout de même continuer à fonctionner, des fois avec des véhicules à moitié vides, sans pouvoir ajuster leurs tarifs ou leurs offres entre les différentes lignes. Le gouvernement du Québec doit se préoccuper de cette situation avant que les compagnies abandonnent leur service. L’autobus interurbain est essentiel. Beaucoup de gens, en particulier les aînés et les adolescents, n’ont pas de permis de conduire ou de voiture. Et, d’un point de vue environnemental et financier, il est souvent préférable pour une personne seule – et même deux! – de prendre l’autocar plutôt que l’automobile.
Q Certaines compagnies reprochent au covoiturage de leur voler leur clientèle. Qu’en pensez-vous ? R Le covoiturage connaît une certaine popularité, mais comme il est complexe à organiser, il ne rejoint qu’un faible pourcentage de la population qui, autrement, prendrait sa propre auto et non l’autocar. Quant aux sociétés de transport local qui servent à voyager les gens entre leur lieu de travail et leur domicile, comme les transporteurs régionaux subventionnés par le MTQ et les MRC, leur offre est complémentaire et non concurrentielle au transport interurbain. Enfin, il y a le train, plutôt compétitif sur les prix, puisqu’il tente de regagner sa clientèle perdue au fil des années, faute de mesures pour rénover et adapter le réseau ferroviaire. Par contre, ses usagers ne sont pas les mêmes que ceux des autocars. Le train charme davantage des gens d’affaires attirés par l’espace adapté pour travailler qui acceptent de partir très tôt et de revenir en fin de journée. Le transport ferroviaire offre peu de flexibilité d’horaires et de trajets, ce qui favorise l’autocar. La plus forte concurrence vient de l’automobile qui offre toute la flexibilité voulue à l’utilisateur. Surtout que le marché offre de plus en plus de petits véhicules peu énergivores. Q Selon vous, quel est l’avenir du transport interurbain au Québec ? R Il ne faut pas tout changer ou abolir notre modèle de transport interurbain, mais plutôt l’adapter pour mieux organiser l’offre provinciale et permettre une saine concurrence entre différents modes de déplacement. Je ne crois pas que subventionner les sociétés d’autocars soit nécessairement la réponse. Le gouvernement devrait plutôt leur donner plus de flexibilité et assouplir les règles afin de maintenir ce service essentiel. Par exemple, les autocars pourraient desservir certaines routes déjà dotées de transport municipal parce que ce dernier est peu adapté pour transporter des bagages et des colis. On assurerait ainsi une clientèle de correspondance en facilitant le passage d’un réseau de transport à l’autre, avec un même système tarifaire et une redistribution des recettes et des coûts. Cela se fait dans plusieurs pays d’Europe où on peut, avec un même billet, prendre le métro, l’autobus et le train, autant urbain qu’interurbain. Les sociétés d’autocars devraient sans doute revoir leur logistique pour, par exemple, remplacer un autocar à moitié vide par un plus petit véhicule. Elles pourraient aussi penser à diversifier les formules d’abonnement ou pro poser des cartes de points pour fidéliser la clientèle. Propos recueillis par Nathalie Kinnard
Une partie des bouteilles provenant de l’Empress of Ireland qui sont conservées dans les collections du Musée maritime du Québec à L’Islet-sur-Mer. photo Jean-Sébastien Veilleux/ Musée maritime du Québec
Les Sherlock Holmes du champagne
Trois chercheurs du Département de chimie font la lumière sur le contenu de bouteilles d’alcool provenant de l’Empress of Ireland par Jean Hamann Grâce aux efforts de trois chercheurs du Département de chimie, des bouteilles retrouvées dans l’épave de l’Empress of Ireland ont livré une partie de leurs secrets. En effet, Normand Voyer, Dominic Larivière et Pablo Lebed sont parvenus à établir le contenu de quelques-unes de ces bouteilles, et parfois même leur provenance géographique. « Ce sont les responsables du Musée maritime du Québec qui nous ont demandé de procéder à cette investigation, souligne le professeur Normand Voyer. Cette demande s’inscrivait dans leur programme d’activités marquant le 100e anniversaire du naufrage de l’Empress of Ireland. » Les chercheurs ont d’ailleurs livré le fruit de leur enquête lors d’un événement présenté le 29 mai à L’Islet-sur-Mer. L’Empress of Ireland est entré en collision avec un charbonnier norvégien au large de Rimouski dans la nuit du 29 mai 1914, faisant 1012 victimes. Les cales du transatlantique contenaient d’abondantes provisions d’alcool en prévision du long voyage QuébecLiverpool. Depuis le naufrage, de nombreuses bouteilles ont été ramenées à la surface par des plongeurs. Le Musée maritime possède dans ses collections une quarantaine de ces bouteilles qui ont passé un demi-siècle sous l’eau. Aucune étiquette ne permet d’en établir le contenu, mais leur forme suggère qu’il s’agissait de vin et de bière. Impossible de conclure quoi que ce soit à partir des tests organoleptiques. « Leur goût se situe quelque part entre le vinaigre et le décapant », commente Normand Voyer. Quatre de ces bouteilles ont donc été confiées aux chimistes pour qu’ils en percent le secret. Habituellement, la nature d’un tel échantillon est établie à partir de l’analyse des matières organiques qu’il contient. « Ici, ce n’était pas possible étant donné que les matières organiques s’étaient altérées au fil des décennies, souligne le professeur Voyer. Nous nous sommes donc tournés vers l’analyse des minéraux. Leur abondance reflète le type de végétaux utilisés pour la fabrication
du produit et, dans certains cas, le type de sol dans lequel ces plantes ont poussé. » Pour mesurer la concentration d’une quarantaine de minéraux, les trois chercheurs ont fait appel à une technique appelée spectrométrie de masse par torche au plasma. « En deux mots, l’échantillon est chauffé à très haute température et les minéraux sont vaporisés et quantifiés selon leur masse moléculaire », explique Normand Voyer. La signature de chaque échantillon a été comparée à celle de boissons alcoolisées d’origine connue que les chercheurs ont soumises au même traitement. Résultats ? « Deux de ces bouteilles sont des champagnes. Comme il s’agit d’appellation contrôlée, la fabrication des champagnes est très standardisée, ce qui nous a permis d’établir qu’il s’agit d’un Lanson, fabriqué dans la région de Reims, et d’un Moët & Chandon, provenant d’Épernay. » Des lettres gravées sur le bouchon d’une des bouteilles corroborent les conclusions des chercheurs. Les deux autres bouteilles sont effectivement des bières, mais leur lieu de production n’a pu être déterminé. « Par contre, à partir des minéraux contenus dans les différents grains qui ont servi à leur fabrication, nous savons qu’il s’agit d’une cream ale anglaise ou irlandaise, comme la Newcastle ou la Smithwick’s, et d’une pilsner, comme la Grolsch ou l’Amstel. » Au-delà de son côté spectaculaire, cet exercice a une composante scientifique, assure le professeur Voyer. « Nous avons l’intention de publier un article sur la méthode que nous avons utilisée pour réaliser nos analyses. Le fait que le contenu en minéraux demeure stable pendant un siècle montre l’utilité de cette approche pour déterminer l’origine et la composition d’un échantillon. On peut s’y fier pour des études archéologiques et on pourrait même y avoir recours dans des causes judiciaires, notamment pour détecter les contrefaçons de champagnes ou de vins de luxe. »
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Le début d’une grande aventure Cette année encore, juin marque une nouvelle étape pour des milliers d’étudiantes et d’étudiants qui recevront leur diplôme par Matthieu Dessureault Patricia Verreault était tout sourire lorsque nous l’avons rencontrée dans le stade couvert du PEPS. Et pour cause : elle s’apprêtait à recevoir son diplôme de baccalauréat en géographie des mains du recteur Denis Brière. Un grand moment pour celle qui, en 2010, effectuait un retour sur les bancs d’école. Sa formation l’a amené à faire un an d’études en Roumanie, suivi d’un stage au Cameroun. Forte de cette expérience, elle veut s’engager dans le développement humanitaire. C’est pourquoi, à l’automne, elle entamera un diplôme d’études supérieures spécialisées en développement rural intégré. Mais pour l’instant, elle profite de sa journée entourée des siens. « Cette cérémonie représente un grand accomplissement pour moi. Le retour aux
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études n’a pas toujours été facile. Jamais je n’aurais pensé me rendre jusqu’à l’université! Je suis très fière d’être ici », dit-elle, fébrile, avant de revêtir une toge qui dissimule à peine son ventre arrondi de future maman. Ça y est, le signal de départ se fait entendre. Les futurs diplômés se rassemblent près de la porte donnant accès à la grande salle. Suit le défilé sur le tapis rouge au son du traditionnel Pomp and Circumstance, de sir Edward Elgar. Formant une grande haie d’honneur, les parents et amis ne se font pas prier pour applaudir. Visiblement, l’émotion est à son paroxysme alors que les diplômés se dirigent vers la place qui leur a été assignée. Les quatre cérémonies de la fin de semaine dernière ont été investies par plus de 2 000 diplômés et leurs
invités. Julie Sanscartier fait partie des 341 diplômés de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation qui ont reçu samedi aprèsmidi leur diplôme avec ceux des facultés de Pharmacie et des Sciences infirmières. « C’était très solennel, très impressionnant! Je ne pensais pas qu’on allait être autant! Ça clôt bien quatre années d’effort », indiquet-elle, son diplôme du baccalauréat en sciences et technologie des aliments sous le bras. À ses côtés, Isa-Belle Rhéaume s’est dite inspirée par le discours du récipiendaire d’un doctorat honoris causa, André Laurin. Pionnier en matière de défense des droits des consommateurs, ce dernier a contribué à la mise sur pied d’organisations telles que l’Aide juridique et la Société de l’assurance automobile du Québec. Durant son allocution, il a invité les finissants présents dans la salle à être des « agents de changement » pour la société de demain. « J’ai aimé qu’il dise qu’on peut être l’amorce d’un changement. La réalité du marché du travail est tout autre que celle des études. On sera confronté à plusieurs enjeux. Son
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1. Patricia Verreault, bachelière en géographie, recevant son diplôme des mains du recteur. 2. Les diplômés de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique ont défilé sur le tapis rouge le 8 juin au son du traditionnel Pump and Circumstance de sir Edward Elgar. 3. Visiblement, ces cinq étudiants en génie chimique ne cachent pas leur fierté ! 4. Des diplômées de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation suivant attentivement le déroulement de la cérémonie. 5. L’Université compte cette année pas moins de 11 033 diplômés.
collation des grades 2014 message d’encouragement fait du bien », admet cette jeune diplômée qui entame une carrière dans la valorisation des produits du terroir. Ce qu’elle retiendra de son passage à l’Université ? « C’était tout un apprentissage sur le plan de l’autonomie. Je viens des Laurentides donc, pour moi, c’était un nouvel appartement, une nouvelle ville et une nouvelle université. Faire du bénévolat et participer aux activités de notre faculté est la meilleure façon de s’intégrer à la communauté. » Ce conseil, Véronique Tinant, elle aussi fraîchement diplômée en sciences et technologie des aliments, l’a bien suivi. La jeune femme s’est investie corps et âme dans différentes activités étudiantes et dans la direction de la Fromagerie du campus. « Le secteur laitier demande une grande collaboration entre plusieurs personnes. C’était l’fun de faire partie de cette belle équipe! », s’exclame-t-elle, déjà nostalgique. C’est avec un petit pincement au cœur qu’elle a remis récemment les clés de la fromagerie. Mais l’aventure est loin d’être terminée. Elle compte poursuivre sa formation en France pour ensuite mettre à profit ses connaissances à la ferme l aitière de ses parents. Elle quitte l’Université, dit-elle, la tête remplie de beaux souvenirs. Comme elle, le diplômé en agroéconomie Léon Bibeau-Mercier n’oubliera pas de sitôt les rencontres extraordinaires qu’il a faites. « L’Université permet de rencontrer des gens d’un peu partout, particulièrement à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, qui est la plus importante du genre en Amérique du Nord. Ça devient un lieu d’expertise vraiment super qui m’a permis de m’ouvrir à de nouvelles perspectives. » La collation des grades se poursuit les 14 et 15 juin. En raison de l’augmentation de la participation des étudiants, elle comprend désormais huit céré monies au lieu de sept. Au total, 4 211 diplômes y seront remis, tous cycles et disciplines confondus. L’Université compte cette année 11 033 diplômés. La gent féminine représente 59 % de ce nombre.
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science
en bref Université et régions : le courant passe! En région. C’est là où naît, vit et meurt le tiers de la population québécoise... Mais qu’elles soient établies au Nunavik, sur la Côte-Nord ou en Gaspésie, ces personnes cultivent des liens étroits avec Montréal et Québec. À preuve, les échanges entre l’Université Laval et plusieurs régions, d’où proviennent bon nombre d’étudiants et où s’enracinent plusieurs diplômés, à commencer par de jeunes médecins qui ont la piqûre pour Chibougamau ou Blanc-Sablon pendant leur formation. Ces échanges se manifestent également par des projets de recherche menés loin de Québec ainsi que par des collaborations à caractère scientifique ou social. Le dernier dossier Web de Contact propose trois regards sur ces liens privilégiés avec, en prime, quelques idées de destinations estivales : www.contact.ulaval.ca/ universite-region-courant-passe.
Un laboratoire sur la nutrition et la santé du cerveau Une entente est survenue entre l’Université et l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), le 9 juin. Les deux établissements souhaitent notamment combiner leurs expertises pour la mise en œuvre, d’ici décembre 2014, du Laboratoire international associé – OptiNutriBrain (LIA-ONB). Quel sera le principal objectif de ce laboratoire ? Constituer un pôle d’excellence international en recherche et en formation dans les domaines hautement prioritaires de la nutrition et de la santé du cerveau à tous les âges de la vie. Le programme du LIA-ONB s’appuiera sur l’hypothèse qu’il existe une alimentation optimale pour le fonctionnement du cerveau à différents âges et pour prévenir les pathologies neuropsychiatriques ou neurodégénératives. Établissement public français à caractère scientifique et technologique, l’INRA a notamment pour mission de produire et diffuser des connaissances scientifiques, de concevoir des innovations et des savoir-faire pour la société, d’éclairer les décisions des acteurs publics et privés et de participer au débat science-société. www.inra.fr
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Des plaquettes sanguines amochées Certains procédés utilisés pour éliminer les microbes dans les produits sanguins altèrent le matériel génétique des plaquettes par Jean Hamann Des procédés utilisés pour éliminer les microbes dans certains produits sanguins pourraient être la source d’inquiétants problèmes de santé chez les personnes transfusées. En effet, selon une étude publiée dans la revue Platelets p a r l ’ é qu i p e d e Pa t r i ck Provost, de la Faculté de médecine, et par des chercheurs suédois et allemands, ces procédés altéreraient les plaquettes sanguines au point de les empêcher d’accomplir correctement leurs fonctions. Les chercheurs croient que cette altération pourrait expliquer les cas de saignements oculaires et intracrâniens rapportés chez des patients qui ont reçu des concentrés de plaquettes ainsi traitées. Le rôle des plaquettes va bien au-delà de leur participation à la coagulation du sang et à la cicatrisation des plaies. Même si elles sont dépourvues de noyau et d’ADN, elles renferment le tiers du génome humain sous forme d’ARN messagers. Ce m at é rie l gé né t ique le ur
permet de synthétiser plus de 1000 protéines qui interviennent dans des mécanismes indispensables au bon fonctionnement du corps. La traduction de leurs ARN messagers en protéines est modulée par les microARN qu’elles renferment. La présence de ce matériel génétique explique pourquoi les plaquettes sont affectées par les traitements visant les microbes. « Les procédés utilisés ciblent le matériel génétique des organismes pathogènes, explique Patrick Provost. Ils ont été mis au point il y a une vingtaine d’années, avant qu’on réalise l’importance du matériel génétique contenu dans les plaquettes. » L’ é t u d e p u b l i é e d a n s Platelets montre que ces traitements activent les plaquettes et provoquent la libération de vésicules contenant des microARN. « Les plaquettes en sortent appauvries en microARN et, une fois transfusées, elles ne peuvent accomplir ce qu’elles feraient normalement. Pour compenser, les fabricants suggèrent de
doubler le volume de la transfusion, mais ça ne résout pas tous les problèmes », souligne le chercheur. Ces traitements sont déjà commercialisés dans certains pays européens. Les fabricants tentent maintenant d’obtenir des autorisations ailleurs dans le monde, notamment au Canada et aux États-Unis. « Il y a de grosses sommes en jeu et beaucoup de lobbying de la part des compagnies », constate le professeur Provost, qui déplore le peu d’études indépendantes portant sur l’innocuité de ces procédés. Le chercheur et ses collègues espèrent que leurs travaux seront pris en considération par les organismes de régulation comme Santé Canada et la Food and Drug Admi nistration des États-Unis. « À la lumière de ce que nous venons de démontrer, l’innocuité de ces traitements devrait être évaluée avec soin dans les pays où ils ne sont pas encore acceptés et elle devrait être réévaluée dans les pays qu i l e s o n t a u t o r i s é s » , conclut-il. L’étude parue dans Platelets est signée par Patricia Landry, Aurélie Corduan, Benoit Laffont, Éric Boilard et Patrick Provost, du Centre de recherche du CHU de Québec, et par cinq chercheurs de Suède et d’Allemagne.
À la lumière de ce que nous venons de démontrer, l’innocuité de ces traitements devrait être évaluée avec soin dans les pays où ils ne sont pas encore acceptés et elle devrait être réévaluée dans les pays qui les ont autorisés
Un Bureau du droit d’auteur sur le campus L’Université a lancé, le 1er juin, le Bureau du droit d’auteur qui vient d’entrer officiellement en fonction. Celui-ci est placé sous la responsabilité de la Bibliothèque et a pour mandat d’encadrer la gestion et la diffusion du matériel pédagogique ainsi que d’offrir un serviceconseil pour toutes les questions relatives à la gestion du droit d’auteur. Sa création fait suite à l’adoption d’un nouveau mode de gestion du droit d’auteur lors de l’utilisation de l’œuvre d’autrui dans un contexte d’enseignement fondé sur l’interprétation de la loi par le personnel enseignant. Ce nouveau bureau offre des séances d’information aux membres du personnel qui veulent en savoir davantage sur ce nouveau mode de gestion. Celles-ci auront lieu les 12, 17 et 18 juin à la salle Jean-Paul-Tardif du pavillon La Laurentienne. Pour information et inscription : www.bda.ulaval.ca.
Certains procédés utilisés pour détruire les microorganismes dans les produits sanguins altèrent les plaquettes (en bleu sur l’illustration). Une fois transfusées, ces plaquettes appauvries en matériel génétique ne peuvent accomplir leurs fonctions normales.
arts
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Après le festin de Steve Charette, Valérie Paquet et Richard Janvier.
« Voir » la science Quatre équipes scientifiques de l’Université sont finalistes au concours La preuve par l’image organisé par l’Acfas par Renée Larochelle À quoi peuvent bien ressembler des excréments d’amibes ? Un coup d’œil à la photo réalisée par Steve Charette, Valérie Paquet et Richard Janvier, membres de l’Institut de biologie intégrative et des systèmes (IBIS), nous renseigne sur la chose. Intitulé poétiquement Après le festin, ce cliché est l’un des 20 à avoir été sélectionné par le jury du concours La preuve par l’image. Consacré aux images inspirées de recherches scientifiques, ce concours
organisé annuellement par l’Acfas – Association francophone pour le savoir est ouvert à tous les chercheurs travaillant dans le domaine public ou privé. Cette année, quatre finalistes proviennent de l’Université Laval. « Les amibes sont des organismes unicellulaires présents dans différents environnements qui dévorent des bactéries pour se nourrir, explique Steve Charette, professeur au Département de biochimie, de microbiologie et de
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bio-informatique. Après avoir digéré leur proie, elles excrètent la matière non comestible sous forme d’accumulation de membranes plus ou moins sphériques. » Après le festin consiste en un montage de quatre photos de coupes ultrafines de ces déjections prises en microscopie électronique à transmission. Avec un peu d’imagination, on peut voir diverses formes s’y profiler : une tranche d’oignon, de la dentelle, une pelote de laine et même des dessins d’enfants ! Selon Steve Charette, on a ici la preuve que la beauté se trouve là où on ne l’attend pas toujours… Connaissez-vous la série des célèbres toiles sur Marilyn Monroe produites par l’un des pères du pop art, Andy Wharhol ? Si oui, le projet présenté par Olivier Boily, étudiant en génie physique, vous émouvra sûrement. Le chercheur l’a réalisé à l’aide d’un profilomètre, un appareil permettant de mesurer le relief d’une surface. Le cratère qu’on devine au centre de l’image résulte de la déformation d’une mince couche de verre exposée à un faisceau laser. Cette déformation modifie les propriétés optiques du verre. La maîtrise de ce phénomène pourrait servir dans le traitement de la fibre optique ou en opto électronique, souligne l’étudiant. L’image de Louis-Étienne Lorenzo, chercheur en neurobiologie, nous immerge quant à elle dans l’univers de la douleur ressentie par une souris à qui on a endommagé le nerf sciatique. Le signal de la douleur remonte vers le cerveau et est détecté par la moelle épinière. Apparaissent alors les manifestations de stress (en bleu) produites par les neurones (en rouge) et les astrocytes (en vert). Sans ces explications, on se croirait dans un jardin de coquelicots à la nuit tombée... Étudier les problèmes vasculaires causés par le diabète en observant le système vasculaire d’une patte de souris vivante : tout est possible dans le vaste monde de la recherche scientifique. C’est ce que démontrent Érik Bélanger et Fen Wang, respectivement doctorant et postdoctorant en physique, avec une image saisissante qui fait songer à une nouvelle galaxie.
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Le public a jusqu’au 24 août pour voter pour sa photo préférée. Pour participer : www.acfas.ca/ prix-concours/preuve-image.
Des robes, des peintures et des sculptures, voilà ce qu’on peut découvrir, entre autres, à l’exposition ayant pour thème « Les beautés du féminisme ». Organisée par la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, savoirs et sociétés, l’exposition regroupe des œuvres réalisées par une vingtaine de femmes artistes de la région de Québec. Par cet événement, la Chaire souhaite souligner les apports du féminisme dans la vie des femmes et de la communauté.
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La beauté se trouve là où on ne l’attend pas toujours
Paysages à l’honneur L’exposition « Paysage actuel – Wilderness Explorations » propose la rencontre d’une dizaine d’artistes explorant le paysage en peinture. Ces artistes proviennent de Québec, Montréal, Toronto et aussi d’Allemagne. Reconnu pour être un genre pictural ancré dans l’histoire de l’art, le paysage est enraciné dans l’histoire collective, sociale et politique des sociétés. S’il fait référence à l’environnement, aux catastrophes écologiques ou encore à la fragilité humaine, il demeure source de contemplation et de mystère. Les œuvres présentées dans cette exposition interrogent l’histoire de l’art et le rapport à l’image. Il s’agit également d’une réflexion sur le rôle de l’artiste dans la culture et de la peinture et du dessin comme geste de résistance. Les con cepteurs de cette exposition sont Gabrielle Lajoie-Bergeron et Paul Brunet, tous deux diplômés de l’École des arts visuels. Jusqu’au 30 juin, du jeudi au dimanche, de 12 h à 18 h, à LIEU (222, rue Saint-Joseph).
Les beautés du féminisme
Jusqu’au 29 août, du lundi au vendredi, à la salle d’exposition de la Bibliothèque.
Les diplômés exposent Le Club des diplômés de l’Université présente une grande exposition de photos réunissant des photographes amateurs et professionnels. Trois grands thèmes y sont proposés : nature et paysages, les gens et en action. L’activité est présidée par Ken Fallu, diplômé en génie géologique et photographe. Du 16 au 27 juin à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Les heures d’ouverture sont de 9 h à 17 h, du lundi au vendredi.
Impacts médiatiques d’Olivier Boily
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actualités UL
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Trois nouveaux doyens Les nominations concernent les facultés des Sciences sociales, des Sciences de l’éducation et d’Aménagement, d’architecture, d’art et de design par Yvon Larose C’est durant la séance ordinaire du 21 mai que les membres du Conseil d’administration ont nommé une nouvelle doyenne et deux nouveaux doyens. Il s’agit de Caroline Senécal à la Faculté des sciences sociales (FSS), de Fernand Gervais à la Faculté des sciences de l’éducation (FSE) et d’Alain Rochon à la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de d e s i g n ( FAAA D ) . To u s entreront en fonction le 1er juillet 2014. Leur mandat de quatre ans se terminera le 30 juin 2018. Caroline Senécal est actuellement vice-doyenne aux études à la FSS. Après des études doctorales en psychologie à l’Université du Québec à Montréal, elle a obtenu un postdoctorat dans la même discipline à l’Université McGill. Professeure à l’École de psychologie depuis 1996, elle a été successivement directrice du programme d’études de doctorat, puis vicedoyenne à la recherche. Durant sa carrière, elle a contribué à l’élaboration de programmes d’études et
participé à la mise en place de chaires de recherche. Caroline Senécal entre en poste à un moment où sa faculté fait face à un certain nombre de défis. « Notre faculté, dit-elle, doit offrir des programmes de formation répondant aux besoins des étudiants et du marché du travail. Elle doit mettre sur pied des programmes de recherche concurrentiels. Et elle doit trouver les moyens de moderniser ses installations. » La nouvelle doyenne entend intensifier le recrutement et augmenter le nombre de diplômés, poursuivre la croissance de la formation à distance et assurer un encad r e m e n t d e qu a l i t é a u x cycles supérieurs. « L’expérience de travail que j’ai acquise à titre de vicedoyenne et les nombreux projets que j’ai réalisés, expliquet-elle, me laissent croire que j’ai les qualités personnelles et professionnelles requises pour assumer ce rôle. » Fernand Gervais a obtenu son doctorat en psychopédagogie de l’Université Laval en 1994. Depuis ce temps, il enseigne au Département d’études sur
Caroline Senécal
Fernand Gervais
Alain Rochon
l’enseignement et l’appren tissage. Ce dernier a été notamment directeur des programmes d’études supérieures en didactique, psychopédagogie et technologie éducative. Depuis 2008, il occupe la fonction de vicedoyen aux études supérieures et postdoctorales. « L’avenir de la FSE, leader dans la formation et la recherche en éducation, s’annonce prometteur », affirme Fernand Gervais. Et elle est appelée à connaître des changements importants. Au premier cycle, un de ses objectifs consistera en l’intégration cohérente des technologies de l’information et de la communication dans l’ensemble des programmes de formation. Aux cycles supérieurs, celui-ci entend notamment promouvoir le développement de l’international. « Sur la base de mes expériences antérieures, ajoute-til, je crois posséder des capacités de rassembleur. Dans le même sens, je pense avoir
démontré des compétences de conciliateur. » Bachelier en communication graphique de l’Université Laval, Alain Rochon a obtenu son diplôme de maîtrise en beaux-arts, option design graphique, de la School of the Art Institute de Chicago. Cet ancien consultant en design, designer graphique et directeur artistique enseigne à l’Université depuis 1997. Il a dirigé l’École des arts visuels et il dirige depuis deux ans la nouvelle École de design. Il est vice-doyen à l’enseignem e n t e t à l a r e ch e r ch e depuis 2010. « La FAAAD, rappelle Alain Rochon, a ceci de particulier qu’ e l l e r é u n i t d e s p r o grammes de formation qui font autant appel à de solides connaissances scientifiques qu’à des connaissances et des savoir-faire liés à la création. Notre faculté devra trouver des façons de profiter davantage de cet état de fait. » Un de ses objectifs sera de favoriser les échanges entre
les enseignants et les étudiants des quatre écoles qui composent la Faculté. Un autre visera à faire une priorité du rayonnement facultaire. « Je préconise la transparence, dit-il, et je favorise l’intégration des acteurs dans les processus décisionnels. » Le Conseil d’administration a également reconduit deux doyens dans leurs fonctions pour la période du 1 er juillet 2014 au 30 juin 2018. Ce sont Rénald Bergeron, de la Faculté de médecine, et Victor Thibaudeau, de la Faculté de philosophie. Mentionnons que le directeur général du premier cycle, Serge Talbot, a lui aussi été reconduit dans ses fonctions. Son nouveau mandat couvrira la même période que celle des doyens. Enfin, le Conseil avait précédemment nommé Robert Rousseau comme doyen par intérim de la Faculté de musique. Ce dernier est en poste depuis le 5 mai et le restera jusqu’au 30 juin 2015.
Les nouveaux doyens ainsi que les doyens reconduits dans leur fonction seront en poste du 1er juillet 2014 au 30 juin 2018
Les Prix du ministre récompensent trois membres de l’Université Trois employés de l’Université se sont distingués en remportant un Prix du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science pour la qualité du matériel didactique qu’ils ont produit en langue française. Il s’agit premièrement de Maurice Gosselin, directeur de l’École de comptabilité, et de Marie-Claude Bastien, chargée d’enseignement à la même école, qui l’ont emporté dans la catégorie Volumes pour leur livre intitulé La comptabilité : principes et fondements. La troisième lauréate est Marie-Claude Julien, responsable de travaux pratiques et de recherche à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, méritante dans la catégorie Matériel complémentaire d’un cours pour son guide Travaux pratiques en microbiologie générale. Ces prix, qui soulignent la qualité des ouvrages éducatifs destinés aux étudiants du collégial et du premier cycle universitaire, leur ont été remis par le ministre Yves Bolduc lors d’une cérémonie qui s’est tenue à l’hôtel du Parlement de Québec le 23 mai. photos François Nadeau On aperçoit ici Maurice Gosselin et Marie-Claude Bastien, de l’École de comptabilité, en compagnie du ministre Yves Bolduc.
Marie-Claude Julien, responsable de travaux pratiques à la FSAA, et le ministre Yves Bolduc.
vie étudiante
le fil | le 12 juin 2014
La fusée Phénix a été présentée au grand public, au Cosmodôme de la ville de Laval, le 29 mai. Dans l’ordre, les étudiants Dominic Caron, Jonathan Neault, Julien Guay, Marc-André Gélinas, Olivier Lacroix et Andréa Matte, ainsi que Sylvain Bélair, directeur général du Cosmodôme. À l’arrière : une réplique approximative de la section avant d’une navette spatiale américaine servant comme simulateur au camp spatial du Cosmodôme. photo Marc-Antoine Mailloux-Labrosse
Phénix en Utah Le Groupe aérospatial de l’Université Laval participera à une compétition internationale de lancement de fusées fin juin aux États-Unis par Yvon Larose Elle s’appelle Phénix. Haute de 3 mètres, d’un diamètre de 15 centimètres et d’un poids de moins de 30 kilos au
décollage, la plus récente fusée du Groupe aérospatial de l’Université Laval (GAUL) a plutôt fière allure. Phénix
est aussi un engin très performant. À l’extrémité de son fuselage en fibre de carbone, un puissant moteur alimenté par un carburant solide à poudre lui permet d’atteindre en quelques secondes une vitesse maximale de quelque 830 kilomètres à l’heure. « Cette vitesse correspond à 272 mètres à la seconde, ou Mach 0,8 », explique MarcAndré Gélinas, étudiant au baccalauréat en génie mécanique et directeur du GAUL. La nouvelle fusée a pris la route le 6 juin dernier à bord d’un camion. Destination : Green River, en Utah. C’est à quelques kilomètres à l’extérieur de la ville qu’aura lieu, du 25 au 28 juin, la neuvième édition de l’Intercollegiate Rocket Engineering Competition (IREC), un important concours international de conception de fusées. Les engins en compétition doivent être aérodynamiques et résistants, en plus d’être stables durant leur ascension. Au décollage, les fusées doivent s’élancer avec une vitesse minimale de 30 mètres à la seconde. Ensuite, elles doivent atteindre une altitude de 3 000 mètres avant de redescendre au sol, en une seule pièce, suspendues à un parachute préalablement logé dans le nez de l’engin. Le GAUL a vu le jour en 1993. Son but est de concevoir et de réaliser des fusées expérimentales. « Cette
Bienvenue aux résidences vertes Recyclage, certification Brundtland, programmes d’économie d’énergie : les résidences de l’Université ont décidément l’étiquette développement durable par Laurence Bonin Pas moins de 2 300 résidents de 80 nationalités habitent dans les résidences universitaires. Ce qui veut dire autant d’étudiants qui doivent cohabiter harmonieusement dans un environnement sain. Chose certaine, les pratiques en matière de développement durable abondent dans les résidences. Ces dernières ont d’ailleurs été les premières à recevoir la certification Établissement vert Brundtland. Apparue au Québec au début des années 1990 par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), cette certification récompense les efforts et les réalisations du Service des résidences en matière de développement durable. Les résidences ont également obtenu 4 clés vertes (sur 5) décernées par l’Association des hôtels du Canada.
Ce système, semblable à celui des étoiles, est un service d’évaluation qui reconnaît les efforts des établissements hôteliers pour instaurer des pratiques durables et écologiques. « Aux résidences, le développement durable est devenu une partie intégrante de notre planification stratégique », affirme Mathieu Gagnon, directeur du Service des résidences de l’Université Laval. Chaque jour, plusieurs actions sont entreprises pour verdir les résidences. Entre autres exemples, des îlots de recyclage sont présents dans tous les lieux communs (cuisines, salons, salles de jeu) et sur tous les étages. Les résidents peuvent composter leurs résidus alimentaires dans les cuisines ainsi que le papier à main qu’ils utilisent dans les salles de bain. C’est
en vertu de ces dernières initiatives que les résidences ont obtenu la certification RECYC-QUÉBEC de ni veau 2. « Environ 40 % des matières résiduelles sont re cyclé e s act ue lle m e nt , affirme Mathieu Gagnon. Afin d’accéder au niveau 3, il faudrait atteindre 70 %. Le défi repose sur la participation de toute la clientèle, et on travaille là-dessus! ». En effet, chaque année, pas moins de 400 résidents s’impliquent bénévolement dans des activités visant à sensibiliser les étudiants à de meilleures pratiques. Les employés de l’entretien du Service des résidences participent eux aussi à l’amélioration du milieu de vie. Ils utilisent une majorité de produits nettoyants écologiques, dont certains sont biodégradables et d’autres
année, pour la première fois, une fusée du GAUL participera au concours de l’IREC, indique Marc-André Gélinas. Nous étions attirés par l’aspect compétitif, donc plus concret du projet. Cela nous donnait un plus grand défi. » L’an dernier, 14 équipes ont participé à l’IREC. L’École Polytechnique de Montréal a terminé première. L’équipe actuelle du GAUL a démarré son projet fin 2012. Elle occupe un espace au sous-sol du pavillon Alexandre-Vachon et un autre au pavillon AdrienPouliot. Une douzaine d’étudiants en génie mécanique, génie électrique et génie physique travaille activement au projet. Autour d’eux gravite une quinzaine d’autres étudiants ainsi qu’un professionnel de recherche. « Phénix est un projet étudiant presque à 100 % », souligne-t-il. Au fil des ans, les différentes équipes du GAUL ont conçu et réalisé plusieurs fusées. Pour son projet, l’équipe actuelle s’est inspirée des connaissances et de l’expertise de ses prédécesseurs. « Nous ne sommes pas partis de zéro, soutient Marc-André Gélinas, notamment pour les jonctions d’aluminium entre les différentes sections de Phénix. » Le GAUL a effectué sa première et seule expérience de lancement en octobre 2013 lors d’une activité organisée par le Club québécois de
biotechnologiques, soit sans produit chimique, afin de laisser la plus faible empreinte écologique possible. Ces actions découlent de la mise en place de la politique d’approvisionnement durable du Service des finances qui régit les achats pour les résidences. À titre d’exemple, de 2008 à 2010, le service a décidé de changer ses 2 300 chaises. Celles-ci ont été commandées à une entreprise beauceronne qui a accepté de livrer les meubles sans emballage. Résultat ? Une réduction des coûts environnementaux liés au transport et à l’emballage et la valorisation d’une entreprise locale. Le Service des immeubles a mis sur pied, il y a quelques années, un vaste programme d’économie d’énergie qui touche tout le campus. À ce jour, deux pavillons de résidences sur quatre ont été rénovés en ce sens, soit les pavillons Alphonse-MarieParent et Ernest-Lemieux. Ces bâtiments sont maintenant reliés à une station météo qui contrôle le chauffage à distance. Ainsi, lorsqu’une façade est ensoleillée, le chauffage peut être interrompu même si la température extérieure est sous la
fuséonautique. Après plusieurs mois de travail, les étudiants ont testé une petite fusée dérivée d’une fusée commerciale et baptisée Redshift. Ils y ont entre autres ajouté une section contenant un circuit électronique. Au troisième et dernier essai, la fusée a atteint une altitude approxim a t i ve d e 9 0 0 m è t r e s . « L’équipe, explique le directeur, a beaucoup appris sur la simulation des lancements et sur les ajustements nécessaires qu’il faut apporter aux moteurs avant les lancements. » L’équipe du GAUL s’est ensuite attaquée à la mise au point de la fusée Phénix. Les étudiants ont conçu et fabriqué les éléments de la structure mécanique de l’engin, notamment le cône de nez, les ailettes et le fuselage. Les tests n’ont eu lieu qu’en laboratoire à l’aide de bancs d ’essai. Les connaissances acquises sur Redshift ont été appliquées à plus grande échelle. Globalement, Phénix est plus grande, plus solide et plus puissante. Fin mars, les étudiants ont testé par simulation et avec succès le système de déploiement du parachute principal. « Nous avons aussi fait beaucoup de tests électroniques sur des composants tels l’altimètre, le gyroscope, le GPS et l’accéléromètre », indique Marc-André Gélinas. La fusée héberge un ordinateur de vol et transporte une charge utile de 4,5 kilos. Elle
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comprend aussi trois grands circuits électroniques indépendants. L’un d’eux con cerne l’enregistrement des données. Phénix est équipée d’un moteur commercial. Une situation qui pourrait changer dès l’an prochain. « Nous voulons concevoir notre propre moteur pour 2015 ou 2016 », affirme le directeur du GAUL. Pour apprécier la puissance du moteur de la fusée expérimentale Redshift du GAUL, à l’automne 2013, tout en imaginant celle, plus grande, de la fusée Phénix : www.youtube. com/user/projetGAUL.
La fusée peut atteindre une vitesse maximale de quelque 830 kilomètres à l’heure, soit 272 mètres à la seconde
« Le développement durable est devenu une partie intégrante de notre planification stratégique », affirme Mathieu Gagnon, directeur du Service des résidences. photo Louise Bilodeau
barre du zéro ou, au contraire, les façades exposées au grand froid sont alors chauffées plus assidûment. « Par exemple, illustre Mathieu Gagnon, on s’est rendu compte que, lorsqu’il fait soleil, même avec une température extérieure de -30 °C, le côté sud du Lemieux n’a pas besoin d’être chauffé. Bref, on a fait de très grosses économies d’énergie et des gains de confort puisque les chambres étaient surchauffées. » Une autre innovation qui a changé la donne ? Les systèmes de ventilation qui r é c u p è r e n t l a c h a l e u r. I n st a l l é s a u x p av i l l o n s
Alphonse-Marie-Parent, Hubert-Biermans-LucienMoraud et Ernest-Lemieux, ceux-ci permettent de réchauffer l’air frais qui remplace l’air évacué. Quant aux installations sanitaires, l’installation de douches, de toilettes et d’urinoirs à faible débit a permis de réduire de façon notoire la consommation d’eau potable. Bien des choses ont été accomplies, mais il reste encore beaucoup à faire, conclut Mathieu Gagnon. Le plus grand défi à relever ? « Continuer à inciter les résidents à changer leur mode de vie ! »
parutions en bref Un mets délicat et raffiné
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Rites nouveaux ou recyclés ? Que sont devenus, au 21e siècle, les rites de passage religieux si ancrés aux Québec jusque tard dans le 20e siècle ? Sans les avoir complètement renouvelés, les acteurs sociaux se les sont appropriés, les personnalisant et s’investissant personnellement dans leur élaboration. La professeure d’ethnologie au Département des sciences historiques Martine Roberge, se penche sur ce mouvement de « reritualisation » amorcée par la nouvelle génération dans l’ouvrage Rites de passage au 21e siècle. Entre nouveaux rites et rites recyclés, publié au printemps aux Presses de l’Université Laval. Elle y détaille en profondeur les pratiques actuelles concernant les showers, baptêmes, enterrements de vie de garçon, mariages et autres, émaillant son texte de plusieurs témoignages. Ce faisant, elle note au passage que l’efficacité symbolique de ces « nouveaux » rites n’est pas toujours au rendez-vous.
Maigrir sans douleur Encore un énième livre proposant une recette miracle pour perdre quelques kilos, penserez-vous. Pas vraiment. Plutôt 207 trucs pour perdre les poignées d’amour qui nous désolent. Le nutritionniste Hubert Cormier, auxiliaire de recherche à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, a puisé largement dans sa pratique pour l’écriture du livre À bas les kilos ! paru l’hiver dernier aux éditions Guy Saint-Jean. On peut y piger à volonté les conseils qui paraissent les plus simples à mettre en pratique. Quelques exemples ? Diminuer la grandeur des assiettes, farcir la viande de légumes frais, opter pour le chocolat noir, faire souvent l’amour (eh oui !), éteindre la télé au moment des repas ou encore remplacer les mojitos par des gin-tonics en fin d’après-midi. On y trouve quelques recettes toutes simples en prime. Santé !
Cartographie intime des villes Professeur au Département de géographie à la retraite, Luc Bureau nous a habitués à des essais impressionnistes, où se mêlent connaissances pointues, culture et poésie. Le rat des villes, paru récemment aux éditions GID, n’y fait pas exception. L’auteur y propose d’abord une géographie descriptive de 15 villes qu’il a fréquentées pour ensuite laisser chacune de ces villes se raconter. Sous sa plume, Québec est une jambe gracieusement déliée, Montréal, un jeu de Lego ou un tableau de Mondrian, Paris, un don de la Seine, Londres, une chose occulte, une sorcière, New York, une allumeuse tout en verticalité, Florence, une Vénus couchée. On y part en voyage, apprenant au passage que « le cœur des villes naît du cœur des hommes » (Pouchkine) et qu’une « ville transcende toujours la somme de ses éléments » (Bureau).
Dans son dernier livre, Le festin de Salomé, le romancier Alain Beaulieu se fait prestidigitateur, s’amusant à faire disparaître et réapparaître ses personnages au gré de son imagination par Anne-Marie Lapointe Le lecteur qui entre dans le d e r n i e r r o m a n d ’A l a i n Beaulieu, Le festin de Salomé, n’a qu’à bien se tenir. Il en sortira ébranlé et sera souvent confondu, en cours de lecture, par les péripéties du héros, un homme sans volonté qui se retrouve parachuté à différents moments de son existence et tentant par la suite de s’expliquer ses étonnantes métamorphoses. Ajoutez à cela une galerie de personnages improbables et bigarrés qui se transforment et évoluent eux aussi au gré des ruptures temporelles – les jumelles métisses Naomi et Nan Lafleur, deux danseurs nus aux corps grotesques tout droit sortis d’un film burlesque des années 1950, Pitou LaBotte et Baby Papillon, et Aribert Heim, un ancien tortionnaire des camps nazis recyclé en inquiétant
maître de cérémonie – et une atmosphère glauque, et vous avez là un roman… étonnant. D’autant que l’auteur s’y met lui-même en scène sous son propre nom dans une confondante mise en abyme. Surprenant donc, ce huit i è m e r o m a n d ’A l a i n Beaulieu ? Oui, dans la mesure où cet écrivain de la veine réaliste ne nous avait pas habitué à pareilles audaces formelles, sinon peut-être dans La cadillac blanche de Bernard Pivot (2006), un livre où il convoquait des écrivains morts et vivants. D’ailleurs, le professeur en création littéraire l’affirme d’emblée : Le festin de Salomé est un roman de rupture, plus éclaté que ses précédents, dans lequel il a voulu aller ailleurs et se faire plaisir. « J’avais en tête la série de David Lynch, Twin Peaks,
dans laquelle régnait une atmosphère étrange. C’était t r è s o n i r i qu e e t ç a m ’ a influencé. L’idée du Graal [un bar clandestin décrit dans le roman] vient directement de là. » Quant au roman, il est tout entier inspiré d’un souve n i r. « L o r s qu e j ’ av a i s 15-16 ans, je suis tombé, un soir, sur le bar Le Croissant d’or, dans Saint-Sauveur, et j’ai ouvert la porte. C’était un bar de danseuses topless, pas chic du tout. L’atmosphère était enfumée et il y avait un vieux piano sans devanture », rapporte l’écrivain dont la passion pour la musique point à plusieurs reprises dans le roman. Connu principalement pour sa trilogie débutée avec FouBar, qui se déroulait au centre-ville de Québec, Alain B e a u l i e u av a i t d é l a i s s é Québec dans ses derniers romans pour camper ses fictions en Amérique latine (Le postier Passila, 2010) et aux États-Unis (Quelque part en Amérique, 2012), avouant, lors d’une entrevue à La Presse, qu’il ne se passait plus rien ici et qu’il n’avait donc plus envie d’en parler. Cette fois, il renoue avec la capitale et sa Basse-Ville, dont il connaît l’âme pour y avoir grandi. Son personnage principal, un gars d’usine sans ambition, est à l’image du Québec, selon lui. « Les gens veulent qu’il ne se passe rien, autant dans la sphère intime que dans la sphère politique. J’ai hâte de le voir [le Québec] sortir de sa torpeur. » C’est peut-être pour cette raison qu’il a créé Naomi Lafleur, une barmaid bien décidée à améliorer son sort et celui du narrateur qu’elle entraîne dans son sillage. Cet antihéros toujours déboussolé est aussi à l’image d e s o n c r é a t e u r, A l a i n Beaulieu, qui, la cinquantaine sonnée, s’aperçoit que le temps a passé plus vite qu’il ne l’avait réalisé. Comme son narrateur qui se découvre là où il ne s’attendait pas, notamment avec une nouvelle orientation sexuelle, jamais Alain Beaulieu n’aurait pensé se retrouver un jour professeur d’université, encore moins vice-doyen d’une faculté. Il avait choisi, au départ, une occupation plus humble, celle de postier, un travail de nuit qui lui permettait d’écrire le jour. Or, coup du destin, un professeur en création littéraire l’a appelé un jour pour lui offrir une charge de cours. « Puis, un poste a été créé et je l’ai eu. Rétrospectivement, tout cela est étonnant », évoque-t-il.
Lorsqu’on lui demande comment fait-il pour maintenir un tel rythme d’écriture – au moins un livre aux deux ans –, alors qu’il conjugue des tâches administratives et d’enseignement, Alain Beaulieu indique qu’il prendra bientôt de longues vacances, dont deux mois en Europe, pendant lesquelles il s’attellera à son nouveau livre où il sera question d’antiterrorisme et d’espionnage. Une fois de plus, cet habile conteur se lancera sans plan dans la fiction, et ses lecteurs savent désormais qu’ils peuvent s’attendre à tout.
Alain Beaulieu est professeur de création littéraire ainsi qu’un prolifique écrivain. photo Maxyme G. Delisle
Le roman se démarque par sa galerie de personnages improbables et bigarrés et son atmosphère glauque
sports
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en bref
7e au Championnat canadien de golf
Quatre des terrains possèdent un système d’éclairage pour le jeu en soirée et l’endroit est idéal pour y tenir un 5 à 7 original.
Comme à la plage On peut désormais sauter à pieds joints dans l’été en profitant des terrains de volleyball qui se trouvent sur l’esplanade du PEPS par Pierre-Luc Tremblay Avec le beau temps qui refait surface, les six terrains de volleyball de plage du PEPS accueillent depuis le 19 mai les pieds nus de nombreux amateurs de ce sport estival en vogue. Pour profiter le plus possible de ces installations, la meilleure façon est de devenir membre du Club de volleyball de plage de l’Université mis sur pied il y a deux ans par le PEPS. Avec une carte de membre, on peut ainsi pratiquer ce sport en
toute liberté en réservant trois jours à l’avance. Quant aux autres, il leur est possible de louer un terrain sur place au PEPS. Ces terrains seront aussi le théâtre de deux compétitions de volleyball de plage organisées par le club de volleyball du Rouge et Or. Elles auront lieu les 5 et 6 juillet ainsi que les 9 et 10 août. La ligue intra-muros Les Coquillages donne également la possibilité aux étudiants,
Tout sur les coûts Ceux et celles qui veulent faire partie du Club de volleyball pour jouer à volonté tout l’été doivent se procurer une carte au coût de 37 $ pour les étudiants, 47 $ pour les membres du PEPS et 57 $ pour les non-membres. Cette carte est en vente à la réception du PEPS. Quant aux nonmembres, ils peuvent louer un terrain au coût de 10 $ par personne. Pour les jeunes de 8 à 15 ans, accompagnés d’un adulte, le prix est de 4,50 $. Les réservations doivent se faire sur place.
aux membres du PEPS et au public de participer à des parties récréatives régulières (ligues) ou périodiques (tournois), où la saine compétition est davantage valorisée que les résultats. Finalement, les camps sport du PEPS comptent un volet volleyball de plage pour les 12 à 16 ans animé par les étudiants-athlètes du Rouge et Or. Trois semaines sont inscrites au calendrier : du 7 au 11 juillet, du 14 au 18 juillet et du 18 au 22 août. Les inscriptions pour ces camps sont en cours. Il est également possible d’utiliser ces terrains pour organiser un 5 à 7 avec animation, prix de présence, nourriture et boisson grâce à la présence du restaurant Oasis situé sur les terrains et ouvert de juin à août. Un formateur peut être présent pour aider les participants à parfaire leurs techniques de base et à multiplier la longueur de leurs échanges. On peut aussi y tenir des tournois privés. Les terrains sont ouverts du lundi au dimanche de 9 h à 2 0 h . E n c a s d e p l u i e durant la fin de semaine, les
terrains sont fermés. Quatre des six terrains possèdent un système d’éclairage qui permet de pratiquer son sport favori en soirée. Pour plus de renseignements sur toutes les activités du Club de volleyball de plage de l’Université, on se rend au peps.ulaval.ca ou on compose le 418 656-PEPS.
Deuxième l’an dernier, la formation masculine de golf Rouge et Or a dû se contenter de la septième position au championnat des universités et collèges canadiens 2014 qui avait lieu à Winnipeg du 3 au 6 juin. Pour sa part, l’équipe féminine a obtenu le même résultat, n’ayant pas réussi à faire la coupure après trois rondes. Les hommes ont présenté un cumulatif de +57, loin derrière l’Université du Manitoba, victorieuse à +5. Individuellement, le meilleur du Rouge et Or a été Samuel Rochette (+8) avec une 13e place. Du côté féminin, on retenait les six meilleures formations au terme de la troisième journée. Le Rouge et Or n’a donc pas disputé la quatrième ronde, étant donné sa septième place. Puisqu’elle se trouvait parmi les meneuses, Alexandra Pelletier (photo) a tout de même pu disputer la quatrième ronde, complétant la compétition en sixième place grâce à un score de +26. photo Yan Doublet
Pour un bel élan Avec ses instructeurs chevronnés et ses nombreux choix de cours, le PEPS est tout indiqué pour le golf. Cet été, on peut apprendre rapi dement les rudiments de ce sport en s’inscrivant à l’un de ses cours particuliers ou semiparticuliers. Très abordables, ces cours permettent d’obtenir des conseils personnalisés sur la position, l’élan ou d’autres éléments qui font la différence lorsqu’on s’élance sur le terrain. Pour s’inscrire, il suffit de composer le 418 656-5000.
Du football au Koweït !
Les six terrains de volleyball de plage accueillent depuis le 19 mai les pieds nus de nombreux amateurs de ce sport en vogue
Trois membres du personnel d’entraîneurs du Rouge et Or football vont vivre une expérience particulière du 5 au 17 juillet alors qu’ils se rendront au Koweït pour représenter le Canada lors du Championnat du monde U-19 de la Fédération internationale de football américain. Le coordonnateur offensif Justin Ethier, l’entraîneur des porteurs de ballon Brad Collinson et le coordonnateur vidéo Christopher Auger feront partie du personnel d’instructeurs de la formation unifoliée qui tentera de défendre son titre de championne acquis en 2012. Tous trois y joueront le même rôle que celui qu’ils occupent au sein du Rouge et Or. Avant de se rendre au Koweït, l’équipe canadienne passera quelques journées en Italie, où elle s’entraînera en vue de la compétition durant laquelle elle jouera pas moins de 4 parties en 10 jours.
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au fil de l’été
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26/07
Concert faunique à la forêt Montmorency Un concert acoustique à la brunante qui fait la part belle aux loups, orignaux et plongeons huards en plein cœur du lac Bédard, ça vous dirait ? C’est ce que propose la forêt Montmorency, pour une huitième année consécutive, tous les samedis soirs de la fin juillet à la fin août. Cette expérience musicale peu banale mettant en vedette la faune de la sapinière à bouleau blanc exige le savoirfaire de plusieurs musiciens et naturalistes maniant, dans un canot, le didgeridoo, l’harmonica, la flûte à bec et irlandaise, le violon, l’égoïne, la guitare et le cornet d’écorce. La forêt d’enseignement et de recherche de l’Université propose aussi un forfait souper spectacle ainsi que l’hébergement pour ceux et celles qui désirent prolonger le plaisir et la découverte. Les samedis soirs du 26 juillet au 30 août, de 20 h à 22 h 45. Coût : de 35 $ à 45 $. Réservation obligatoire au 418 656-2034. Le transport aller-retour de Québec en autobus est possible au coût de 5,36 $.
12/06
13/06
14/06
Pique-nique au jardin
Rendez-vous naval de Québec
L’héritage À la rencontre britannique du des Autochtones e 19 siècle à Sillery
Une nouvelle tradition pourrait bien faire son entrée à l’Université. En effet, la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation convie les membres de la communauté à venir pique-niquer tous les jeudis ensoleillés au jardin botanique RogerVan den Hende. En plus de faire connaissance avec plusieurs de vos collègues, vous pourrez faire celle de quelques-uns des 4000 espèces et cultivars qui croissent au jardin. Une heureuse initiative qui, espérons-le, portera des fruits ! Une autre activité aura lieu au jardin le lendemain : une visite guidée des rhododendrons du jardin avec Jacques-André Rioux, professeur au Département de phytologie.
Pendant trois jours, le port de Québec sera particulièrement animé. La 4e édition de ce rendez-vous annuel commémore le 100e anniversaire de la Première Guerre mondiale et le 70e anniversaire du débarquement de Normandie. Pour l’occasion, une exposition intitulée « Le plus grand convoi de paquebots de tous les temps » sera présentée sur le perron du Musée naval et portera sur l’embarquement de 300 000 militaires canadiens à bord d’une trentaine de paquebots pour aller combattre en Europe en octobre 1914. Dans un registre plus ludique, il y aura un rallye pédestre de découverte pour connaître la vocation passée de certains bâtiments du port ainsi que des jeux gonflables et un parcours à obstacle comprenant notamment une course à l’élastique et des figures sur une corde lâche.
Pique-nique : jeudi 12 juin et tous les autres jeudis de l’été, vers 12 h, au jardin Roger-Van den Hende. Visite des rhododendrons : vendredi 13 juin, dès 13 h, à l’entrée du jardin.
photo Patrick Blouin
Du vendredi 13 juin au dimanche 15 juin, de 10 h à 17 h, au Port de Québec. http://rendezvousnaval. com/fr
Les passionnés d’histoire seront heureux d’apprendre que la Maison des Jésuites propose une randonnée de 90 minutes dans l’arrondissement de Sillery pour faire connaître l’héritage religieux, culturel et architectural des Britanniques au 19e siècle. Le trajet comprend, entre autres points d’intérêt, le cimetière Mount Hermon et l’église St Michael. Le départ se fera à la bibliothèque Charles-H.-Blais située au 1445, avenue Maguire. photo Dean Louder
Le 14 juin à 10 h ainsi que les 16 et 26 juin à 18 h 30. Aucune réservation n’est nécessaire et l’activité est annulée en cas de pluie.
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Pour souligner la Journée nationale des Autochtones, le Musée de la civilisation donnera gratuitement accès à son exposition « Premières nations et Inuit du 21e siècle » et présentera plusieurs activités familiales sur le thème « Solstice autochtone : à la rencontre de cultures vivantes ». On pourra notamment y entendre le groupe de chanteurs traditionnels Buffalo Hat Singers ainsi que l’auteur-compositeur et porteur de tambour Norman Achneepineskum. Il y aura également une présentation en continu de courts-métrages produits par le Wapikoni-Mobile, un studio ambulant d’équipements cinématographiques. On projettera aussi le documentaire Québékoisie, réalisé par deux diplômés de l’Université, Mélanie Carrier et Olivier Higgins, qui traite des relations complexes entre Autochtones et nonAutochtones au Québec.
23/06
26/06
La Nocturne du Solstice
Mobilité quotidienne et résidentielle transfrontalière au Luxembourg
Cette année, le programme de la Fête nationale sera bonifié d’un parcours de découverte de la ville, la Nocturne du Solstice, grâce à une collaboration entre la Commission de la capitale nationale du Québec, le Musée de l’Amérique francophone et le Musée national des beaux-arts du Québec. De 19 h à minuit, un trajet thématique reliant les deux musées sera animé et permettra aux participants de plonger au cœur du patrimoine culturel, historique et politique de la ville. À chacune des sept stations – dont la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec et la chaussée des Écossais – des personnages ressurgiront du passé pour raconter leurs hauts faits en lien avec les lieux. De plus, les deux musées ouvriront gratuitement leurs portes durant la soirée. photo CCNQ
Lundi 23 juin, de 19 h à 24 h, au Musée de l’Amérique francophone Dimanche 22 juin, de 11 h à et au Musée national des 18 h, dans le hall et à l’audi- beaux-arts du Québec. torium Roland-Arpin du Musée de la civilisation.
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca
Que se passe-t-il lorsqu’une partie de la population travaillant au Luxembourg décide de s’installer dans un pays frontalier afin d’occuper un logement plus grand ou de devenir propriétaire tout en conservant son emploi au Grand-Duché ? C’est là le sujet de la conférence-midi du Centre de recherche en aménagement et développement que donneront Philippe Gerber, chercheur au Centre de recherche public en sciences économiques et sociales du Luxembourg, et Samuel Carpentier, professeur de géographie à l’Université d’Aix-Marseille. Ceux-ci se serviront d’une enquête effectuée en 2008 pour démontrer que ce déménagement a occasionné de nombreuses concessions en termes de mobilité pour ces migrants qui ont renforcé leur dépendance à l’automobile. Jeudi 26 juin, à 12 h, au local 1613 du pavillon Félix-Antoine-Savard.