Fatigué de compter des moutons ? p2
Québec en toutes lettres p8 et p9
Maestro à 22 ans Récemment nommé chef de l’Orchestre symphonique de la Faculté de musique de l’UL et chef assistant en résidence de l’Orchestre symphonique de Québec, Andrei Feher a visiblement le vent en poupe ! p3
photo Francis Leduc-Bélanger
Volume 49, numéro 8 17 octobre 2013
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actualités
en bref
le fil | le 17 octobre 2013
Internet à la rescousse des insomniaques Un traitement en ligne contre l’insomnie donne des résultats prometteurs
photo Jérôme Bourgoin
Un match spécial Centraide pour le Rouge et Or Dimanche prochain, la partie de football du Rouge et Or contre le Vert & Or de Sherbrooke se teintera de rouge pour une autre raison l’appui à la campagne Centraide 2013. Plusieurs bénévoles seront alors sur place pour solliciter la générosité des partisans du Rouge et Or, que ce soit lors de l’incontournable « tailgate » ou à l’entrée du stade. Pour l’occasion, le traditionnel botté d’envoi sera effectué par Marc-André Thériault, un jeune bénéficiaire associé à Gîte Jeunesse, l’un des 191 organismes communautaires appuyés par Centraide. L’activité aura lieu en présence des coprésidents de la campagne Centraide Québec et Chaudière-Appalaches, soit Claude Choquette, président-directeur général du Groupe Le Massif, et René Hamel, président-directeur général de la SSQ Groupe financier. www.ulaval.ca/centraide
Le CRTC sur le campus L’avenir de la télévision vous préoccupe ou vous intéresse ? Le 24 octobre, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) lancera sur le campus sa toute première consultation publique pancanadienne sur la télévision d’aujourd’hui et de demain. Cet exercice se veut une réflexion sur notre consommation télévisuelle, sur nos modes d’expression et de consommation culturelles. La séance débutera par des interventions de Jean-Pierre Blais, président du CRTC, et de Florian Sauvageau, professeur émérite et président du conseil d’administration du Centre d’études sur les médias. Des échanges avec l’auditoire suivront. Jeudi 24 octobre, à 9 h, au local 1640 du pavillon Louis-Jacques-Casault. Vidéo disponible : www.com.ulaval.ca
Léo Bureau-Blouin termine sa tournée à l’Université Le député de Laval-des-Rapides Léo BureauBlouin s’arrête aujourd’hui et demain, 17 et 18 octobre, dans la Capitale-Nationale afin de clore sa Tournée des régions entamée en septembre. Il tiendra un point de presse aujourd’hui jeudi, à 17 h 15, dans le hall du pavillon Alphonse-Desjardins, afin de dresser les principales conclusions de sa tournée. Celle-ci visait à consulter les jeunes quant aux défis qui attendent le Québec d’ici 2030 afin qu’ils fassent valoir leurs opinions et leurs priorités. Il en profitera pour présenter plusieurs pistes d’action qui se trouveront dans la prochaine Politique québécoise de la jeunesse.
par Jean Hamann Certaines personnes passent tellement de temps sur Internet qu’elles ne dorment pratiquement pas. Se pourraitil, à l’inverse, que des gens qui peinent à dormir puissent trouver une solution à leur problème sur ce même réseau? Selon une étude qui vient de paraître dans le Journal of Clinical Psychology, une intervention en ligne pour traiter l’insomnie pourrait non seulement améliorer le sommeil des insomniaques, mais elle pourrait aussi atténuer les répercussions psychologiques qui accompagnent souvent ce trouble du sommeil. Charles Morin, de l’École d e p s ych o l o g i e , e t c i n q chercheurs de l’University of Virginia Health System ont recruté 44 personnes qui souffraient d’insomnie depuis au moins six mois. Dans un premier temps, ils leur ont demandé de remplir, pendant dix jours, un journal en ligne décrivant la qualité et la durée de leur sommeil nocturne. Les sujets devaient également remplir un questionnaire évaluant leur état de santé psychologique. Ils étaient ensuite assignés aléatoirement au groupe expérimental qui recevait le traitement en ligne ou au groupe témoin. Neuf semaines plus tard, les participants devaient remplir les mêmes questionnaires qu’au départ. Le traitement mis à l’essai, qui a pour nom SHUTi (Sleep Healthy Using the Internet), repose sur les travaux menés depuis trois décennies par Charles Morin et ses collaborateurs. Il s’agit d’une approche cognitivo comportementale qui, dans certains
cas, peut remplacer ou complémenter la prise de somnifères. Dans un groupe de 100 patients qui suivent cette thérapie en personne, de 50 à 60 obtiennent une rémission et de 20 à 25 répondent partiellement au traitement. Les chercheurs ont mis au point une version en ligne de cette thérapie. L’intervention mise, d’une part, sur un changement des croyances liées au sommeil, par exemple, qu’il est nécessaire de dormir huit heures chaque nuit pour être en forme et en santé. D’autre part, elle vise à instaurer des habitudes de vie propices au sommeil telles qu’aller se coucher uniquement lorsqu’on se sent fatigué, utiliser le lit exclusivement pour dormir, se lever si le sommeil ne vient pas après 20 minutes, sauter du lit à la même heure chaque matin, peu importe le nombre d’heures dormies la nuit précédente. L’analyse des réponses fournies par les participants qui ont suivi le traitement en ligne indique que 95 % d’entre eux ont noté une amélioration de leur sommeil et de leur qualité de vie. De plus, 90 % ont jugé que l’intervention était efficace et ils estimaient qu’elle leur apporterait des bienfaits durables. Le traitement en ligne a aussi eu des effets bénéfiques sur les niveaux de dépression, d’anxiété, de fatigue et de qualité de vie liée à la santé mentale. Internet ouvrirait donc de nouveaux horizons à cette thérapie qui, malgré son efficacité, tarde à faire son chemin en milieu clinique. En effet, les médecins ont le réflexe d’aller au plus court en prescrivant des somnifères
On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.
Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.
Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur. Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications
à leurs patients insomniaques. Par ailleurs, le nombre de psychologues en mesure de prodiguer ce traitement en personne est limité. « Dans la région de Québec, on peut les compter sur les doigts de la main, estime Charles Morin. Offrir une version en ligne de cette thérapie constitue donc un moyen efficace de la rendre accessible au plus grand nombre. » À cette fin, les chercheurs ont eux-mêmes créé une entreprise qui offre, pour une somme abordable, ce service en ligne. « Ce n’est pas nécessairement pour tout le monde, prévient toutefois le professeur Morin. Cet outil s’adresse à des gens qui sont à l’aise avec les outils Internet et qui sont très motivés à changer leurs habitudes de vie. Ça ne remplacera pas un psychologue pour les cas récalcitrants d’insomnie. »
L’étude révèle que 95 % des participants qui ont suivi le traitement en ligne ont noté une amélioration de leur sommeil et de leur qualité de vie
Compter des moutons en ligne ne suffira pas à régler votre problème d’insomnie. L’outil proposé par Charles Morin et ses collaborateurs est l’adaptation Web d’une thérapie peaufinée au fil de trois décennies de recherche. photo Marc Robitaille
Rédactrice en chef par intérim: Claudine Magny Journalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie Picard Collaborateurs : Catherine Deslauriers, Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Julie Turgeon, Pierre-Luc Tremblay, Brigitte Trudel Rédactrice-réviseure : Anne-Marie Lapointe Secrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau Production Infographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)
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actualités UL
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Andrei Feher est également chef assistant en résidence de l’OSQ pour les saisons 2013-2014 et 2014-2015
Quand les notes prennent vie À 22 ans, le chef d’orchestre Andrei Feher prend les rênes de l’Orchestre symphonique de la Faculté de musique par Yvon Larose Sobriété et précision. C’est par ces mots que le journaliste du Soleil décrivait, dans son article du 10 octobre, la prestation, la veille, du chef assistant en résidence de l’Orchestre symphonique de Québec (OSQ), Andrei Feher, dans une église de Sainte-Foy. Au programme : une soirée Beethoven. « Sobriété et précision décrivent bien mon style, mais pour Beethoven seulement, explique le jeune chef d’origine roumaine âgé de 22 ans. Pour un Tchaïkovski, mon approche sera complètement différente. Chez lui, le principal élément est la charge émotive. C’est ce qu’il faut chercher et montrer. » Les bonnes nouvelles s’accumulent pour ce diplômé 2013 du Conservatoire de musique de Montréal. En novembre 2012, à la suite d’une audition, il décroche le poste de chef assistant en résidence de l’OSQ pour les saisons 2013-2014 et 2014-2015. En juin dernier, il est nommé chef de l’Orchestre symphonique de la Faculté de musique de l’Université Laval. En septembre, le voici à Prague, en République tchèque, dirigeant le concert de clôture d’un festival international de jeunes solistes. Enfin, en novembre prochain à Montréal, il dirigera quelques répétitions de l’Orchestre métropolitain en l’absence du chef, le réputé Yannick Nézet-Séguin. Yannick Nézet-Séguin a été l’un des premiers, sinon le premier chef d’orchestre qu’Andrei Feher ait vu en concert à Montréal. « Il a été pour moi une source d’inspiration, dit-il. J’ai souvent discuté avec
lui. Et j’assiste le plus souvent possible aux répétitions de l’Orchestre métropolitain. » En Roumanie, sa mère, lorsqu’elle était jeune, a longtemps étudié le piano dans le but de devenir pianiste. Son père, lui, a joué de nombreuses années comme contrebassiste professionnel. « Mon père, raconte-til, jouait dans un orchestre symphonique et il m’amenait chaque semaine au concert. Entre sept et treize ans, j’ai entendu tellement de musique! » C’est également à sept ans qu’il commence l’apprentissage du violon. Arrivé au Québec à l’âge de 13 ans, Andrei Feher étudie, à Montréal, dans une école secondaire dotée d’un orchestre symphonique. En 2008, il dirige l’orchestre dans la Marche hongroise de Berlioz lors d’un concert en France. Par la suite, au Conservatoire de musique de Montréal, il consacre deux années à étudier en même temps le violon et la direction d’orchestre. En 2012, il forme un orchestre symphonique qui joue notamment le Sacre du printemps de Stravinsky. Le jeune chef a tenu quelques répétitions à ce jour avec les musiciens de l’Orchestre symphonique de la Faculté de musique. La moyenne d’âge y est assez basse, dans la jeune vingtaine en fait, puisqu’il s’agit d’un orchestre étudiant. Le rôle d’Andrei Feher comporte un important volet pédagogique. À l’OSQ, la situation est tout autre. « C’est très nouveau pour moi de diriger un orchestre professionnel et j’apprends, souligne-t-il. Mon âge ne constitue pas un
obstacle. Aujourd’hui, la plupart des musiciens d’un orchestre professionnel jugent le chef uniquement sur sa capacité à bien diriger. Il faut être sûr à 100 % de ce qu’on veut musicalement. Et pouvoir le montrer clairement et de façon captivante. » Ses points forts ? L’énergie qu’il dégage, le contact émotif qu’il établit par le regard avec
Andrei Feher aime de plus en plus Beethoven. Mais Tchaïkovski est celui qui lui parle le plus à cause de la proximité de la Roumanie avec la Russie. photo Francis Leduc-Bélanger
En septembre à Prague, Andrei Feher a dirigé le concert de clôture d’un festival international de jeunes solistes. Le concert comprenait des concertos de Schumann, Saint-Saëns et Poulenc. photo Yamaguchi Atsushi
le musicien, son attitude qui est faite de simplicité, d’honnêteté et de conviction. Selon lui, le chef doit faire corps avec l’orchestre. « Nous ne sommes plus à l’ère des chefs aux méthodes quelque peu tyranniques, dit-il. Je vois mon rôle comme celui d’un autre membre de l’orchestre. Nous sommes au même niveau, nous avançons tout le monde ensemble. » Ce qu’il aime particulièrement dans la direction d’orchestre ? D’abord, échanger musicalement avec le groupe. « Il se passe quelque chose de plus direct et de plus profond avec chacun des musiciens parce qu’on arrive à entrer dans un monde complètement différent qu’une simple conversation », explique-t-il. Andrei Feher insiste sur la connexion qui s’établit entre les musiciens sur la scène, entre le chef et les musiciens, entre le chef et l’auditoire, et entre l’orchestre et le public. « Un concert, soutient-il, peut vraiment apporter quelque chose de plus que l’aspect musical. » Le jeune chef aime de plus en plus Beethoven. Mais Tchaïkovski est celui qui lui parle le plus à cause de la proximité de la Roumanie avec la Russie. Quant à Mahler, il le qualifie d’unique. « On trouve de tout chez lui, affirme-t-il. Autant des moments lumineux que d’autres, très sombres. Cette musique va plus loin que notre vie. Elle peut englober l’univers entier tellement elle peut être complexe. » Le 21 octobre, l’Orchestre symphonique de la Faculté de musique se produira à compter de 19 h 30 à la salle Henri-Gagnon (local 3155) du pavillon Louis-JacquesCasault. Le coût d’entrée est de 10 $ pour le grand public et de 5 $ pour les étudiants. Le premier programme de la saison comprendra Les Préludes de Liszt, la Symphonie inachevée de Schubert et l’Ouverture Coriolan de Beethoven.
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politique
en bref
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Moi, j’annule ! Manque d’information sur les candidats, complexité de l’élection, protestation idéologique : le vote invalide demeure un mystère par Renée Larochelle Lors de la dernière élection municipale à la ville de Montréal en 2009, plus de 58 000 bulletins de vote ont été annulés. Que signifie ce résultat ? S’agit-il d’un vote de protestation ou d’un manque d’information? La complexité de l’élection conjuguée à celle du bulletin de vote aurait-elle rebuté certains électeurs? Des variables sociodémographiques
comme le taux de scolarité et d’immigrants pèseraient-elles dans la balance? Pour le doctorant en science politique Jérôme Couture, qui a fait une analyse quantitative de la situation, toutes ces avenues sont envisageables. « Les personnes qui invalident leur vote ne sont pas les mêmes que celles qui se déplacent pour aller voter, explique
Jérôme Couture. Il ne faut donc pas les confondre avec les abstentionnistes. » Selon le chercheur, le contexte de l’élection municipale de Montréal en 2009 pourrait ainsi alimenter la piste du vote de protestation. « Il y avait des allégations de corruption dans l’air avec les Frank Zampino et les Benoît Labonté », signale-t-il. De plus, toute la campagne tournait autour du maire, et les gens n’avaient pas d’information concernant les postes de conseillers. En gros, ils manquaient peut-être d’information pour voter de façon éclairée. » Par ailleurs, plus le taux d’immigrants est élevé dans une circonscription, plus le taux de votes non valides est
Lors de la dernière élection municipale à la ville de Montréal en 2009, plus de 58 000 bulletins de vote ont été annulés Que la lumière soit Les 6es Jeux photoniques se dérouleront au Centre d’optique, photonique et laser le 30 octobre. Organisée par les étudiants de génie physique, génie électrique, physique et enseignement des sciences au secondaire, cette activité d’animation scientifique a pour but de faire découvrir le monde de l’optique à des élèves de 5e secondaire par des compétitions amicales. Plus de 140 participants des écoles secondaires Vanier, La Camaradière, Jean-de-Brébeuf et Joseph-François-Perreault, de Québec, et Andrew Stuart Johnson, de Thetford Mines, sont attendus par les organisateurs. Au programme, jeu d’échecs laser, minigolf optique, labyrinthe laser, courses d’autos solaires et autres épreuves faisant connaître les propriétés de la lumière.
Hommage au travail de Daniel Pascot Le 24 septembre, les députés de l’Assemblée nationale, toutes allégeances confondues, ont adopté une motion en faveur de l’usage du logiciel libre par l’administration publique. Ils en ont profité pour saluer le travail accompli dans ce dossier par Daniel Pascot, professeur au Département des systèmes d’information organisationnels, et Cyrille Béraud, qui sont à l’origine de cette décision gouvernementale. C’est à l’occasion du Salon du logiciel libre, qui s’est tenu à la Faculté des sciences de l’administration en 2010, que Michelle Courchesne, alors présidente du Conseil du Trésor, avait annoncé que le gouvernement poserait des gestes en vue de l’implantation du logiciel libre, mais il a fallu attendre jusqu’à aujourd’hui pour que cette volonté se concrétise. L’arrivée du libre entravera le contrôle des géants de l’informatique, comme Microsoft, et engendrera d’importantes économies.
SOVAR : entente de partenariat avec Anges Québec Afin d’encourager le développement d’entreprises technologiques au Québec, le réseau d’investisseurs privés Anges Québec et les sociétés de valorisation et de transfert des technologies issues de la recherche universitaire du Québec, SOVAR, Gestion Valeo, MSBi Valorisation et Univalor, ont conclu une entente de partenariat le 10 octobre dernier. Cette entente favorisera le partage des expertises et la mise en commun des ressources et des réseaux financiers et d’affaires afin de soutenir les
entreprises innovantes en démarrage qui commercialisent des technologies issues de la recherche universitaire. La Société de valorisation des applications de la recherche (SOVAR) favorise notamment la mise en marché des technologies conçues par les équipes de recherche de l’Université Laval, du Centre hospitalier universitaire de Québec (CHU de Québec) et de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec. www.sovar.com
important. Ce qui ne veut pas nécessairement dire que ce sont les immigrants qui annulent davantage leur vote par rapport aux non-immigrants, tient à préciser Jérôme Couture. Le vote non valide est aussi moins élevé dans les circonscriptions où on trouve un haut taux de scolarité, comme Outremont et le Plateau-Mont-Royal. Par contre, on compte davantage de votes nuls dans des circonscriptions plus défavorisées économiquement. C’est le cas de SaintLéonard et de Montréal-Nord, pour ne citer que ces exemples. Jérôme Couture évoque également la possibilité d’un signe de protestation du « non-immigrant » qui, devant le nombre élevé de candidats aux consonances étrangères apparaissant sur son bulletin, déciderait carrément d’annuler son vote. Au final, Jérôme Couture soulève l’hypothèse que la structure sociale combinée au manque d’information pourrait être responsable de milliers de votes invalides. Il prédit d’ailleurs que le nombre de votes non valides de l’élection municipale de Montréal du 3 novembre sera environ le même qu’en 2009. « Les quatre candidats à la mairie se sont prononcés contre le projet de Charte des valeurs québécoises, alors qu’un sondage récent montre que plus de la moitié de la population y est favorable, souligne-t-il. Cette situation complexifie les choses et va peut-être inciter les électeurs à annuler leur vote. »
politique
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La campagne électorale à l’ère du Web Les partis politiques québécois ont investi Internet – notamment les médias sociaux – à l’occasion des élections générales de 2012 par Yvon Larose En août et septembre 2012, les partis politiques québécois étaient très présents dans le cyberespace lors de la campagne électorale qui s’est soldée par une victoire du Parti québécois. Ils ont diffusé de l’information et ont aussi dialogué ou échangé avec les internautes. « Les stratèges des partis ont été influencés sans exception par la campagne Web de Barack Obama en 2008, explique Thierry Giasson, professeur au Département d’information et de communication. C’est un modèle pour eux. » Selon lui, cet exemple a forcé les partis politiques québécois à investir sérieusement la Toile, y compris les médias sociaux. « Ils ont inclus ces composantes dès les toutes premières phases d’élaboration des stratégies électorales, précise-t-il. Le Web, et surtout le Web social, est devenu un passage obligé. Ne pas y être nuirait à la crédibilité et à l’image d’un parti. » Thierry Giasson codirige le projet de recherche enpolitique.com. Cette étude comparative québéco-française
porte sur l’année 2012. L’ é qu i p e d u p r o f e s s e u r Giasson se penche sur les élections générales québécoises. Les chercheurs français, eux, planchent sur les élections présidentielle et législatives remportées par François Hollande et le Parti socialiste. L’analyse, de part et d’autre, est avancée. Et la prochaine année sera consacrée à l’analyse comparative. Au Québec, Thierry Giasson et ses collaborateurs ont réalisé une vingtaine d’entretiens avec les stratèges des partis politiques. Ils ont aussi élaboré un questionnaire que plus de 800 internautes ont rempli après l’élection du 4 septembre. Les répondants avaient comme caractéristique commune d’avoir cherché ou partagé des informations de nature électorale durant la campagne. Enfin, les chercheurs ont recueilli des millions de données sur les sites électoraux des partis politiques, ainsi que sur leur page Facebook officielle et leur compte officiel Twitter. Toute la discussion citoyenne qui s’exprimait dans les
espaces partisans, du message au commentaire, du tweet au « j’aime » et à la vidéo, a été recueillie en continu et archivée. La couverture a commencé une semaine avant le déclenchement de la campagne électorale. Elle s’est poursuivie une semaine après. On estime que 1,5 % des électeurs québécois ont un compte Twitter. Les habitués de la twittosphère politique à l’été 2012 étaient avant tout des citoyens qui connaissent bien la politique : des militants, des leaders d’opinion, des politiciens, des journalistes et des chroniqueurs. « Twitter, soutient Thierry Giasson, demeure un espace politique pour initiés. Les militants de partis de gauche y sont plus présents et mieux organisés en réseaux. » En 2012, Jean Charest et Pauline Marois n’ont pas twitté durant la campagne électorale. Les autres chefs de parti, oui. La palme revient au chef de la Coalition avenir Québec, François Legault. Pendant les 35 jours de la campagne, ce dernier a envoyé quelque 80 messages chaque jour, pour un total de 2 801 tweets. « C’est astronomique, souligne Thierry Giasson. Par ordre décroissant, Jean-Martin Aussant, d’Option nationale, a envoyé 281 tweets et Amir Khadir, de Québec solidaire, 276. »
«
Campagne électorale de 2012 : le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, est celui qui a remporté de loin la palme, avec un total de 2801 tweets.
Le Web, et surtout le Web social, est devenu un passage obligé. Ne pas y être nuirait à la crédibilité et à l’image d’un parti.
Selon lui, les pourcentages plutôt faibles de tweets sur des enjeux majeurs comme le printemps érable, l’éducation et les ressources naturelles reflète ce qui se produit depuis les années 1980 au Québec. « Les campagnes électorales, explique-t-il, ne sont plus des espaces de discussion sur les enjeux sociétaux. C’est plutôt un lieu où les partis et les médias préfèrent parler de réalités moins complexes comme les événements de la campagne, les coulisses de la campagne, les sondages et la personnalité des leaders. » Autre phénomène : le temps de réaction des partis politiques n’existe plus en raison de l’effet Web. « Surtout avec Twitter, précise Thierry Giasson. Il faut être en veille constante, ce que les partis faisaient tous en 2012, et il
faut être prêt à réagir instantanément aux attaques des autres. » Le Web est devenu une vitrine de communication supplémentaire, un autre canal au service de la stratégie électorale des partis. En 2012, Option nationale et Québec solidaire ont privilégié les échanges sur la Toile. Le Parti québécois, le Parti libéral et la Coalition avenir Québec ont davantage favorisé la communication d’information. « La campagne électorale en ligne est au service de la campagne hors ligne, affirme-t-il. On semble s’en aller vers des campagnes plus hybrides où l’input des internautes est attendu, désiré et activé. Plusieurs stratèges québécois disent avoir créé des communautés solides de cybermilitants qu’ils veulent maintenant entretenir. »
Centre d’études Québec-Chine Ce centre, inauguré le 9 octobre dernier, vise à faciliter les échanges entre la Faculté des lettres et des sciences humaines et des universités chinoises partenaires, notamment sous la forme d’échanges étudiants. L’organisme servira également de pont entre les experts en études québécoises et chinoises de la Faculté et les chercheurs chinois des mêmes domaines afin de faciliter les échanges en vue de projets de recherche ou de publications conjointes. Enfin, le centre fera connaître la culture québécoise en Chine ainsi que la culture chinoise au Québec. C’est une équipe bien fière qui pose ici dans le local du centre : Michel De Waele, doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines, Michel Fortin, directeur du Département des sciences historiques, Dongliang Yang, doyen de la Faculté d’histoire de l’Université Nankai (Chine), Shenwen Li, directeur du Centre d’études Québec-Chine et Francine Saillant, directrice du Centre d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT). photo Marc Robitaille
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recherche
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ils ont dit... Sur le déversement de pétrole à Lac-Mégantic
Rosa GalvezCloutier, professeure au Département de génie civil et de génie des eaux Québec Science, 1er octobre
Plus de trois mois après la catastrophe de LacMégantic, les experts s’entendent pour dire que la pollution du sol et de l’eau va persister pendant des années. « Le pétrole a brûlé de façon incomplète, c’est-à-dire en dégageant beaucoup de sousproduits comme le dioxyde de furane, très cancérigène. Le panache peut avoir souillé des bâtiments situés même à bonne distance du brasier. Avec la pluie, cela va contaminer l’eau souterraine localement, surtout là où le sol est poreux », constate Rosa Galvez-Cloutier.
Sur le style de communication de Stephen Harper
Thierry Giasson, professeur au Département d’information et de communication Le Journal de Québec, 13 octobre
Récemment, un caméraman accrédité de CTV s’est fait interdire de prendre part au voyage en Malaisie de Stephen Harper. L’événement a fait ressurgir les tensions existant entre les journalistes affectés à la couverture de la politique fédérale à Ottawa et le Bureau du premier ministre. Selon Thierry Giasson, ce style de communication se compare à celui d’un « conseil de guerre ». « Ils ont rapatrié à l’intérieur du Bureau du premier ministre l’ensemble de la stratégie de communication qui incluait les relations avec les médias. Ils ont décidé assez consciemment de baliser les rapports que le gouvernement et le premier ministre auraient avec la presse. »
Sur les programmes de fidélisation
Frank Pons, professeur au Département de marketing Métro, 9 octobre
Les consommateurs qui adhèrent aux programmes de fidélisation offerts par les entreprises ou les cartes de crédit peuvent maximiser leurs points en suivant certains conseils. « Réduisez le nombre de programmes de fidélisation auxquels vous adhérez, suggère Frank Pons. Lorsque les gens adhèrent à plusieurs programmes ou cartes, ils dispersent leurs points. Pour plus d’efficacité, mieux vaut concentrer vos achats sur un ou deux programmes. »
Chez les étudiantes, l’insatisfaction vis-à-vis leur image corporelle et l’ampleur des troubles alimentaires semblent directement liées aux kilos gagnés.
Obésitogène, le baccalauréat ? Pendant leurs études de premier cycle, beaucoup d’étudiantes prennent du poids et développent des rapports troubles avec la nourriture par Jean Hamann Quatre kilos chez les hommes et trois kilos chez les femmes. Voilà, en moyenne, le poids que prend une personne pendant ses années d’études au baccalauréat. Rien de dramatique, si ce n’est que chez les étudiantes, la prise de poids s’accompagne d’une hausse de l’insatisfaction par rapport à l’image corporelle et d’une attitude négative envers la nourriture. Voilà les principaux constats qui se dégagent d’une étude menée dans six universités canadiennes par un groupe de chercheurs dont fait partie Véronique Provencher, du Département des sciences des aliments et de nutrition. Ces chercheurs ont suivi 478 étudiants pendant la durée de leurs études de baccalauréat. Durant cette
période, les participants devaient fournir périodiquement, à six occasions, leur taille et leur poids. De plus, ils devaient remplir des questionnaires servant à mesurer les symptômes de dépression et de troubles alimentaires. Résultats ? Dans l’ensemble, 66 % des hommes et 62 % des femmes prennent du poids pendant leur bac, montre l’étude publiée dans un récent numéro de la revue Appetite. Ces kilos supplémentaires tracassent peu les étudiants, alors que les étudiantes, elles, en font tout un plat : l’insatisfaction visà-vis leur image corporelle et l’ampleur des troubles alimentaires semblent directement liées aux kilos gagnés. Dans le même esprit, une perte de poids entraîne une amélioration des attitudes
face à la nourriture chez les femmes, mais pas chez les hommes. Selon les chercheurs, ces différences pourraient s’expliquer en partie par le fait que, chez les étudiants, le gain de poids peut être lié à une augmentation de la masse musculaire, chose immensément souhaitée par les hommes dans la jeune vingtaine. Chez les étudiantes, la chose est moins bien accueillie; elle peut affecter le mieux-être personnel
et conduire à l’adoption de comportements alimentaires malsains qu’elles maintiendront après leurs études universitaires. « Comme les garçons et les filles réagissent différemment au gain de poids, les interventions devraient être mieux ciblées afin de tenir compte de ces différences, estime Véronique Provencher. Les aspects psychologiques devraient très certainement être abordés avec les filles. »
L’étude révèle que, pendant leur bac, 66 % des hommes et 62 % des femmes prennent du poids
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société
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Comment définir la fin de vie ?
Jean-Yves Duclos sur la nouvelle politique économique
Le 7 octobre dernier, le gouvernement du Québec lançait son nouveau plan de relance économique. Avec un budget de deux milliards de dollars, « PrioritéEmploi » met surtout l’accent sur la création d’emplois, les investissements dans les infrastructures, la rénovation verte et l’électrification des transports, les subventions aux entreprises et la valorisation des exportations. Perçue comme une stratégie préélectorale par plusieurs, elle soulève des réactions mitigées. L’économiste Jean-Yves Duclos en commente les grandes lignes. Q Le plan économique du gouvernement Marois aura-t-il des effets positifs réels sur la relance économique du Québec ? R J’en doute. Pour l’instant, elle soulève trop de questions. D’abord, le gouvernement mise sur la création de 43 000 emplois d’ici à 2017, mais la véritable création d’emploi est toujours difficile à calculer. Les nouveaux postes sont souvent temporaires, à temps réduit ou le fruit de déplacements. De plus, cette mesure n’aura pas d’effet avant la moitié de l’année 2014, le temps que les milieux concernés réagissent. Dans un contexte de croissance économique très faible, le délai est long. Ensuite, on parle d’injecter deux milliards pour stimuler l’économie. C’est beaucoup. Déjà très endetté, où l’État puisera-t-il ces sommes ? En augmentant les impôts ? En taxant certains domaines pour en financer d’autres? Devrait-on alors parler de transfert plutôt que de création d’argent ? Autre chose : cette politique axe sur la rénovation, la construction, le développement des secteurs minier et manufacturier. Ces propositions ne sont pas nouvelles. Et est-ce une bonne chose de faire de ces secteurs traditionnels une priorité dans une économie mondialisée ? À mon sens, le développement du Québec passe davantage par l’exportation que par la rénovation. Enfin, cet exercice ne corrige pas la conjoncture qui garde le Québec dans un état de fragilité économique : dette plus élevée qu’ailleurs au Canada, taux d’imposition parmi les plus importants, déclin démographique. Toutes ces pressions sur son économie demeurent.
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Q Certaines propositions du plan Marois sont-elles tout de même porteuses ? R Investir dans l’électrification des transports est une idée intéressante. Le Québec possède l’expertise et les ressources pour devenir un leader dans ce domaine d’avenir. De fait, le secteur des énergies propres a été et demeure à la base de l’économie de notre province. Le problème, c’est que sa gestion comporte des failles. Par exemple, les programmes qui subventionnent la vente de l’électricité aux entreprises nous coûtent très cher. Certaines données suggèrent que vendre cette énergie aux alumineries plutôt que de l’exporter à des prix plus élevés revient à défrayer près de 700 000 $ par année pour conserver un seul emploi dans ce type d’usine. Que faire alors ? Couper ces subventions ? L’option n’est pas facile. Cela dit, la solution vers une meilleure gestion de nos ressources naturelles ne se trouve pas dans la piste avancée dans « PrioritéEmploi », c’est-à-dire offrir à des entreprises les surplus d’électricité à très faible coût pour générer des investissements. Cette vente au rabais risque de faire augmenter l’utilisation d’énergie. Je vois là un gros problème de la part d’un gouvernement qui entend par ailleurs encourager l’efficacité énergétique. Sans compter que le citoyen, lui, verra sa facture d’électricité lui coûter de plus en plus cher. Q Des mesures laissées de côté par la politique énergétique auraient-elles dû être mises de l’avant ? R Pour espérer des résultats tangibles et durables, la nouvelle politique aurait dû s’appuyer sur une réflexion beaucoup plus large. Plutôt que de répondre à des problèmes conjoncturels, elle aurait dû se développer autour des grands enjeux sociologiques qui dessineront notre avenir. Par exemple, avec la population qui vieillit, l’immigration devient incontournable. Actuellement, les immigrants représentent 12 % de la population active. Ce taux passera à 24 % d’ici à 2030, soit le quart des travailleurs. Comment faciliter l’intégration de ces personnes ? S’assurer que leur employabilité en soit une à long terme ? Ce sont là des enjeux économiques majeurs. Également, avec une dette importante et une population vieillissante, nous devons redoubler de vigilance pour assurer un système de santé plus efficace afin de limiter les dépenses de l’État. Autrement, le développement économique d’une société se fait par le secteur privé. En ce sens, le rôle du gouvernement est davantage d’assurer de bonnes politiques, de bonnes législations sans réglementations trop lourdes afin de laisser les secteurs privés se développer. Dernier point : l’industrie culturelle est en pleine croissance partout dans le monde. La politique économique n’en fait pas mention, mais pourquoi le Québec devrait-il être le seul à laisser passer cette vague ? Propos recueillis par Brigitte Trudel
Un débat sur l’aide médicale à mourir s’est tenu à la Faculté de médecine, à quelques jours du retour du projet de loi 52 en commission parlementaire par Pascale Guéricolas Un patient qui refuse les traitements et subit des souffrances intolérables peut-il recevoir une aide à mourir ? Qui doit administrer ce soin? Faut-il d’ailleurs qualifier ainsi un geste qui va conduire à la mort du malade ? Voilà quelques-unes des questions délicates soulevées mardi soir lors de la conférencedébat organisée sur le projet de loi 52 à laquelle assistaient près de 175 personnes. Sur l’invitation de la Faculté de médecine, un juriste, un éthicien et des médecins ont débattu de la législation sur les soins de vie et l’aide médicale à mourir sur laquelle les députés doivent se prononcer dans quelques jours. Discuté en commission parlementaire cet automne, ce projet de loi « bien rédigé » selon Jean-Louis Baudouin, juge à la retraite de la Cour d’appel du Québec, permet pour la première fois aux médecins de mettre fin aux souffrances physiques ou psychiques intolérables de patients au bout de leur vie, s’ils sont majeurs et aptes à prendre des décisions les concernant. Selon le juriste, les thérapeutes ne pourraient pas être accusés de meurtre selon le Code criminel fédéral, car le directeur des poursuites criminelles du Québec ne porterait pas d’accusation si les termes de la loi sont respectés. Le texte législatif balise étroitement l’aide médicale à mourir, souligne Luc Castonguay, sous-ministre adjoint au ministère de la Santé et des Services sociaux, tout en réaffirmant l’importance des soins palliatifs. Louis Roy, professeur de clinique à la Faculté de médecine et médecin à l’unité de
soins palliatifs de l’Hôpital l’Enfant-Jésus, a une perception différente. « Je suis déçu du buzz médiatique autour de l’aide médicale à mourir, lance le médecin plutôt amer. Je n’ai jamais senti un tel enthousiasme pour s’occuper des gens en fin de vie. L’euthanasie, c’est in ! » Louis Roy considère que le projet de loi laisse trop de place à l’interprétation. Beaucoup de maladies comme le diabète et la schizophrénie peuvent être définies comme des maladies graves et incurables, sans pour autant justifier le recours à l’aide médicale à mourir. Le déclin irréversible des capacités d’un patient lui semble tout aussi sujet à discussion. Nicolas Dupré, professeur à la Faculté de médecine et neurologue à la clinique de sclérose latérale amyotrophique du CHU de Québec, partage quelques-uns des doutes de son collègue, même s’il se dit globalement en accord avec le projet de loi 52. Ce qui l’inquiète particulièrement, c’est l’énorme responsabilité qui incombe au médecin. « J’aurais aimé qu’il y ait un contrôle préalable d’un groupe de professionnels pour évaluer la demande d’aide à mourir d’un patient, souligne le chercheur et clinicien. De plus, si le médecin refuse de l’administrer, car c’est un geste difficile à accomplir lorsqu’on suit un patient pendant plusieurs mois, j’ai peur que le malade ne se promène comme une balle de ping-pong dans le système de santé. » Une crainte soulevée également par le juriste Jean-Louis Roy qui fait valoir que cette nouvelle législation va entraîner
la réorganisation des soins de santé au Québec. On ignore pour l’instant qui, parmi les médecins, se chargerait de l’aide médicale à mourir et si toutes les régions du Québec disposeraient de telles mesures. Au fond, toute cette discussion soulève la question du lien de confiance entre le médecin et son patient, et surtout du contrôle que ce dernier veut exercer sur la fin de sa vie, remarque Bernard Keating, professeur d’éthique biomédicale catholique et de bioéthique à la Faculté de théologie et de sciences religieuses. « J’ai l’impression de faire face à une morale de winners, ironise l’éthicien, de gens qui refusent de dépendre des autres. Le débat sur l’euthanasie, c’est aussi une revendication de contrôle total, où le médecin doit suivre la volonté de son patient. » La discussion va pouvoir se poursuivre pendant plusieurs semaines, puisque le projet de loi revient en commission parlementaire, après l’adoption de principe à l’Assemblée nationale, pour l’étude détaillée du texte article par article.
Toute cette discussion soulève la question du lien de confiance entre le médecin et son patient, et surtout du contrôle que ce dernier veut exercer sur la fin de sa vie
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Une comédienne lors du parcours déambulatoire. photos Matthieu Dessureault
La littérature à l’honneur Dans la rue, sur la scène et même dans un cimetière, la littérature est célébrée à l’occasion du festival Québec en toutes lettres par Matthieu Dessureault Ils sont nombreux les sourires en cette fraîche soirée d’automne. Nous voici au cimetière Saint-Matthew, en plein cœur du quartier SaintJean-Baptiste, pour un événement participatif dirigé par Alexandre Fecteau. Le dramaturge s’est entouré d’artistes chevronnés pour créer des histoires en lien avec la correspondance. Les spectateurs se promènent d’un lieu à l’autre où des comédiens donnent vie à différents récits épistolaires, de la lettre d’amour au texto. L’auteur Alain Beaulieu est derrière une scène touchante d’un père qui livre un message vidéo à son fils décédé. Celui qui enseigne la création littéraire à l’Université
n’a pas hésité une seconde à entrer dans l’univers de Fecteau. « C’est un artiste imaginatif et consciencieux, mais aussi mon ancien étudiant. C’était un plaisir de nous retrouver dans un rapport de collaborateurs plutôt que professeur-étudiant », dit-il. Comme lui, près de 200 écrivains et artistes prennent part à cette grande fête de la littérature qu’est Québec en toutes lettres. Au menu, récitals, spectacles, apéroslecture, tables rondes, expositions et lancements de livres. Professeurs, étudiants et diplômés de l’Université sont omniprésents dans ce programme hétéroclite.
À commencer par la doctorante et poète multidisciplinaire Hélène Matte, coordinatrice d’un livre assorti d’un disque compact, lancés dans le cadre du festival. Intitulée Apprentis poètes !, l’œuvre est le fruit de sa rencontre avec des enfants de l’organisme communautaire le Pignon Bleu. Avec l’aide de l’éducatrice Sarah Lemay, aujourd’hui étudiante au baccalauréat en arts de la scène, et de six autres auteurs, elle leur a donné des ateliers de poésie. Ces jeunes âgés de neuf à douze ans ont jonglé avec les rimes, les vers et les métaphores pour produire des textes tantôt tendres, tantôt mordants, qui nous transportent dans leur univers. « La langue ne sert pas qu’à s’exprimer. C’est important de leur montrer que c’est aussi une matière créatrice qui leur permet de s’amuser », explique la passionnée des mots. À surveiller également dans une librairie près de chez vous,
L’écrit primal 49, publié par le Cercle d’écriture de l’Université Laval. Toujours aussi active, l’association a invité la relève littéraire à s’inspirer de l’œuvre de Gabrielle Roy, l’écrivaine mise à l’honneur pour la 4e édition de Québec en toutes lettres. Plus de 50 étudiants ont répondu à l’appel et ont soumis une nouvelle, un conte ou un poème. Du lot, 12 textes ont été sélectionnés pour figurer dans le recueil. Son directeur, Éric LeBlanc, était particulièrement fier de procéder au grand lancement la fin de semaine dernière au Studio P. « L’écrit primal offre des textes complètement éclatés qui revisitent des thèmes chers à Gabrielle Roy. De quoi jeter les lecteurs en bas de leur chaise ! » Les visiteurs de la bibliothèque qui porte son nom n’étaient pas en reste. Ils ont pu rencontrer l’illustratrice de la célèbre série Les Papinachois, Joanne Ouellet. Munie de ses pinceaux, la
chargée de cours à l’École des arts visuels a révélé quelques secrets sur son fascinant métier et expliqué les étapes de réalisation de ses livres. Ceux-ci narrent avec éloquence les us et coutumes des
Professeurs, étudiants et diplômés de l’Université sont omniprésents dans cette grande fête de la littérature
nations autochtones. Ils lui ont valu plusieurs récompenses, dont le premier prix du Conseil des arts du Canada. Une exposition regroupe actuellement une trentaine de ses aquarelles et plusieurs objets amérindiens qui l’ont inspirée. Elle est fort appréciée des groupes scolaires, se réjouit la responsable du service jeunesse-famille de la bibliothèque GabrielleRoy, Martine Lacasse. Elle avoue être une grande admiratrice de l’artiste. « Son travail est très minutieux. On sent une humanité dans ses illustrations et un souci de rendre justice à la réalité des Autochtones. » On prévoit une tournée de l’exposition dans les bibliothèques du Québec après le festival. Québec en toutes lettres se poursuit jusqu’au 20 octobre. Le programme complet se trouve au www.quebecentouteslettres.com.
littérature
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Isabelle Perreault, présidente du Cercle d’écriture de l’Université Laval, lit un extrait de L’écrit primal 49.
Le groupe d’étudiants à qui on doit le recueil L’écrit primal 49.
Éric LeBlanc, directeur de L’écrit primal.
Hélène Matte, doctorante en littérature, arts de la scène et de l’écran, et Sarah Lemay, anciennement éducatrice au Pignon Bleu et étudiante au baccalauréat en arts de la scène, entourent quelques apprentis poètes. photo Elias Djemil
À la fin du parcours, les participants étaient invités à écrire une carte postale qui sera envoyée à un inconnu.
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science
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La neutropénie et moi C’est lundi le 21 octobre qu’aura lieu l’exposition-photos-objets « La neutropénie : Côté patient » dans le Jardin des décanats du pavillon Ferdinand-Vandry. Cette exposition s’adresse aux étudiants en sciences infirmières et en sciences de la santé et relate le parcours de Françoise Côté, infirmière et ex-doyenne par intérim de la Faculté, qui a reçu un diagnostic de leucémie myéloïde aigüe en août 2012. Grâce à sa sœur Sylvie, celle-ci a pu bénéficier d’une greffe de la moelle osseuse. L’exposition parcoure, au moyen d’objets et de photographies, les différentes étapes qu’a vécues Françoise Côté du diagnostic à la greffe. Lundi 21 octobre, de 11 h à 14 h, dans le Jardin des décanats du pavillon Ferdinand-Vandry.
La grande opération À l’occasion de la première Journée mondiale de la vasectomie qui aura lieu le 18 octobre, un événement-bénéfice pour le moins singulier se déroulera dans la région de Québec. Quarante hommes subiront gratuitement une vasectomie, gracieuseté du professeur Michel Labrecque, de la Faculté de médecine, et de son équipe. En échange, les participants feront un don de 200 $ au Fonds Michel Labrecque et Neil Pollock en santé reproductive masculine. L’équipe médicale versera par la suite un don à la hauteur de ceux versés par les patients. Géré par la Fondation de l’Université Laval, le Fonds Michel Labrecque et Neil Pollock finance des activités de formation à la vasectomie sans bistouri destinées à des médecins qui pratiquent dans divers pays d’Afrique et d’Asie aux prises avec des problèmes de croissance démographique. Les participants seront entre bonnes mains puisque le docteur Labrecque a plus de 22 000 vasectomies à son actif. Pour information: www.vasectomie.net/
Comprendre le cerveau pour vaincre la dépendance C’est lundi prochain que Patrick Bordeaux, psychiatre au Centre de pédopsychiatrie du CHUQ et chargé d’enseignement clinique à la Faculté de médecine, abordera le phénomène de la dépendance aux drogues et à l’alcool et ce que l’on peut en tirer afin de mieux guider les jeunes aux prises avec ces problèmes. Lors de la conférence « Échappez à l’addiction, reprogrammez votre cerveau », il expliquera notamment pourquoi les adolescents et les jeunes adultes sont plus susceptibles d’avoir des comportements à risque et pourquoi des habitudes de consommation bien installées créent des changements dans les connexions neuronales qui sont très difficiles à modifier. Cette communication est présentée dans le cadre du certificat en études sur la toxicomanie. Lundi 21 octobre, à 18 h 30, au local 1811-A du pavillon Ferdinand-Vandry. Entrée gratuite.
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La résistance démasquée Des chercheurs découvrent deux marqueurs qui indiquent qu’un traitement contre le cancer de la prostate se dirige vers l’échec par Jean Hamann Une découverte réalisée par une équipe de la Faculté de pharmacie pourrait assurer de meilleurs traitements aux hommes souffrant d’un cancer de la prostate. Dans un article mis en ligne le 11 octobre par la revue Cancer Research, ces chercheurs annoncent qu’ils ont repéré deux protéines grâce auxquelles ils peuvent établir que les tumeurs sont en voie de devenir résistantes au traitement hormonal utilisé pour combattre ce type de cancer. En théorie, le suivi de ces marqueurs permettrait à l’équipe soignante de savoir à quel moment il faut se tourner vers d’autres avenues thérapeutiques plutôt que de prolonger pendant plusieurs mois un traitement voué à l’échec. Lorsqu’un cancer de la prostate est découvert à un stade avancé, le traitement de choix consiste à administrer au patient un produit qui bloque la production et l’activité des hormones sexuelles masculines, explique le responsable de l’étude, Olivier Barbier. « On tente de limiter l’apport en androgènes parce que ces hormones stimulent le développement des cellules cancéreuses », précise-t-il. Dans les premiers mois, environ 80 % des patients répondent bien au traitement hormonal mais, dans la plupart des cas, le cancer revient après 12 à 18 mois parce que les tumeurs d e v i e n n e n t r é s i st a n t e s . Cette résistance rend inefficaces d’autres traitements qui auraient pu être prescrits si l’on avait cessé l’hormonothérapie plus tôt. Jusqu’à présent, il n’existait pas de moyen de prédire l’apparition de ces tumeurs résistantes. L’équipe d’Olivier Barbier, associée au Centre de recherche du CHU de Québec, s’est inspirée des travaux réalisés par leur collègue Alain Bélanger pour corriger cette importante lacune. « Nos recherches n’auraient pu progresser sans les outils moléculaires
et cellulaires que ce pionnier a mis au point et mis à notre disposition », souligne le professeur Barbier. Les chercheurs ont constaté que le traitement hormonal avait des répercussions non prévues, mais bénéfiques sur l’expression de deux p r o t é i n e s , U GT 2 B 15 e t UGT2B17. Ces enzymes participent à l’élimination des hormones androgènes dans les cellules de la prostate. « Environ 30 % du bénéfice produit par le traitement hormonal est attribuable à l’action accrue de ces deux protéines, souligne le professeur Barbier. Toutefois, cet effet s’atténue après six à
neuf mois de traitement et il devient nul dans les cellules résistantes. » Ces deux protéines peuvent donc servir de baromètres pour suivre l’efficacité du traitement hormonal et pour ajuster le tir avant que la résistance ne s’installe pour de bon. Mais ce n’est pas tout, ajoute le chercheur. « Elles peuvent aussi constituer des cibles thérapeutiques intéressantes. Des molécules qui stimulent la production de ces deux protéines ou qui prolongent la durée de leur expression pourraient entraîner une augmentation de l’efficacité du traitement hormonal. » L’étude parue dans Cancer Research est signée par Laurent Grosse, Sophie Pâquet, Patrick Caron et Olivier Barbier, de la Faculté de pharmacie, Alain Bélanger, de la Faculté de médecine, ainsi que Ladan Fazli et Paul Rennie, de l’Université de la Colombie-Britannique.
Trois mois après le début de l’hormonothérapie, la protéine UGT2B17, colorée en brun, est fortement exprimée dans les cellules cancéreuses de la prostate (image du haut). Elle se fait toutefois rare dans les tumeurs résistantes (image du bas).
Le suivi de ces marqueurs permettrait à l’équipe soignante de savoir à quel moment il vaudrait mieux se tourner vers d’autres avenues thérapeutiques
arts
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en bref
Dessine-moi le portrait
photo Sébastien Raymond//Productions Zac inc. Collection Cinémathèque québécoise
Le bonheur est en banlieue ? C’est surtout en périphérie des villes que se construit la famille dans les films québécois par Renée Larochelle « Au cinéma québécois, la vie à la banlieue se conjugue au futur. La vie à la ville, elle, se décline au passé, sur fond de tristesse. Il n’y a pas de place pour les enfants et s’y faire une place n’est pas facile. Enfin, le statut de la campagne est plus ambigu : si les ruraux y vivent dans l’attente, elle représente parfois un lieu de régénération pour les urbains. » Voilà le constat que dresse sur le cinéma québécois Andrée Fortin, professeure au Département de sociologie. Cette spécialiste qui mène des travaux depuis 1998 avec le Groupe interdisciplinaire de recherche sur les banlieues sait de quoi elle parle. Ayant consacré un an de sa vie à une étude sur le cinéma québécois, elle a ainsi analysé 250 films, tournés de 1965 à 2010. But de l’exercice : mieux comprendre l’image de la banlieue, de la ville et de la campagne dans l’imaginaire social d’un peuple. « Il n’y a jamais rien d’innocent dans le choix qu’une personne fait de s’installer dans un endroit plutôt qu’un autre, dit Andrée Fortin. C’est aussi vrai au cinéma, où la ville est associée à la promiscuité et la banlieue, au calme. L’action du premier film que j’ai analysé, La vie heureuse de Léopold Z réalisé par Gilles Carle en 1965, se passe presque entièrement à Montréal, sauf pour une ou deux scènes. Mais le grand rêve du personnage principal, Léo, est d’habiter une maison en banlieue. » Au cours des dernières années, de nombreux films québécois où la famille
se construit en banlieue ont vu le jour : qu’on pense à C.R.A.Z.Y de Jean-Marc Vallée (2005), 1981 de Ricardo Trogi (2009) ou à Un été sans point ni coup sûr de Francis Leclerc (2008). Dans J’ai tué ma mère de Xavier Dolan (2009), la mère se plaint constamment de devoir traverser les ponts pour aller à Montréal mais cela ne l’incite pas pour autant à déménager. La banlieue n’est cependant pas toujours présentée comme un lieu où il fait bon vivre. Ainsi en est-il de la banlieue « beige » de Continental, un film sans fusil de Stéphane Lafleur (2007) où évoluent des êtres malades de solitude. Et si les impayables Deux femmes en or de Claude Fournier (1970) s’ennuient à mourir dans leur maison de banlieue, il ne viendrait jamais à l’idée des Voisins de Claude Meunier et Louis Saia (1980) d’habiter ailleurs. Que se passe-t-il en ville ? Les enfants y sont souvent laissés à eux-mêmes, abandonnés par des parents aux prises avec des problèmes de drogue ou vivant dans des familles dysfonctionnelles dans des quartiers pauvres de la ville. Pensons au Monsieur Émile du Matou de Jean Beaudin (1985) ou au Léolo de Jean-Claude Lauzon (1992). Même constat dans Le Ring réalisé par Anaïs Barbeau-Lavalette en 2007. Jessy, le jeune héros du film, rêve de devenir lutteur professionnel. En attendant, il crève de faim et voit sa mère se prostituer au coin de la rue pour quelques grammes d’héroïne. La ville est également le
lieu de l’incommunicabilité. Dans Les Aimants (Yves Pelletier, 2004), Jeanne ne communique avec son amoureux que par des aimants posés sur le réfrigérateur en raison de leurs horaires de travail incompatibles. Enfin, les films dont l’histoire se déroule à la campagne montrent souvent des citadins en quête d’authenticité, soutient Andrée Fortin. Pensons à La vraie nature de Bernadette (Gilles Carle, 1972) où la protagoniste quitte la vie urbaine pour aller vivre sur une terre. Ce retour à la terre sera toutefois le théâtre d’autres remises en question et Bernadette y découvrira sa vraie nature. Mais cela est une autre histoire.
Des figures curieusement déformées et des portraits de princesses et de chevaliers un peu ambigus ont pris place dans la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Il s’agit de la surprenante exposition « Non portraits » de l’illustrateur Charles-Étienne Brochu, étudiant au baccalauréat en arts visuels. La technique de coloriage de l’artiste ainsi que les couleurs criardes font ressortir de saisissante façon les visages en grand format de la première partie de l’exposition et leur confèrent une présence qui dépasse le simple portrait. Quant au corpus d’œuvres imprimées intitulé « Princesse », il explore de façon ludique et quelque peu inquiétante l’univers des chevaliers et des princesses. Exposition en cours jusqu’au 1er novembre. Heures d’ouverture : du lundi au vendredi de 9 h à 16 h 30.
Les ciels variables de Marc-André Pépin Ciels variables : c’est le titre du nouveau CD de Marc-André Pépin, analyste de l’information à la Direction des technologies de l’information. L’album compte 12 pièces instrumentales aux influences classiques et sera disponible en magasin à partir du 21 octobre. Radio-classique soulignera l’événement le jour du lancement. (CJSQ 92,7 Québec et CJPX 99,5 Montréal). En 2008, Marc-André Pépin a produit un premier CD intitulé Chansons sans paroles qui a été diffusé dans plusieurs radios, tant au Canada qu’à l’étranger. L’artiste a aussi lancé un deuxième album intitulé Rendez-vous, mis en nomination au gala de l’ADISQ 2011 dans la catégorie Album instrumental de l’année.
Schubert et Bottesini
La sociologue Andrée Fortin a analysé 250 films québécois, tournés de 1965 à 2010
Le contrebassiste Zbigniew Borowicz, accompagné par la pianiste Rachel Martel, vous invite à un concert qui devrait ravir les mélomanes. La soirée aura lieu sur le thème « Arpeggione et Paganini de la contrebasse ». Au programme, la Sonate en la mineur, D. 821, pour arpeggione et piano, de Franz Schubert et le Concerto nº 1, en fa dièse mineur, pour contrebasse et orchestre, de Giovanni Bottesini. Mercredi 23 octobre, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre.
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Avis officiel CONSEIL D’ADMINISTRATION
Séance ordinaire du 23 octobre 2013 ORDRE DU JOUR
1. Ouverture de la séance 2. Adoption de l’ordre du jour 3. Adoption du procès-verbal de la séance ordinaire du 25 septembre 2013 4. Communications du président et du recteur 5. Questions des membres Sur consentement des membres : 6. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er juillet au 31 août 2013 - Recommandations du Comité exécutif 7. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 30 septembre 2013 - Recommandations du Comité exécutif 8. Politique institutionnelle de développement durable : révision 9. Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL) (FNEEQ-CSN) : renouvellement de la convention collective 2011-2016 10. Comité d’aménagement et de mise en œuvre (CAMEO) : rapport annuel 2012-2013 11. MC2 Expérience stratégique : rapport annuel au 31 mai 2013 Huis clos (pts 12 à 15) ORDRE DU JOUR COURANT
12. Vice-rectorat aux ressources humaines : réorganisation du Vice-rectorat aux ressources humaines – Analyse et plan d’action 13. Synthèse des informations fournies au comité du Conseil d’administration en matière de ressources humaines, de conditions de travail et de relations de travail : présentation par le vice-recteur aux ressources humaines 14. Recommandations du comité du Conseil d’administration en matière de ressources humaines, de conditions de travail et de relations de travail 15. Établissement d’une marge de crédit et émission d’un swap pour le Service des résidences : autorisation 16. Rapport au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie (MESRT) 2012-2013 en application du premier alinéa de l’article 4.1 de la Loi sur les établissements d’enseignement de niveau universitaire 17. Recommandation du vice-recteur exécutif et au développement 18. Centre de prévention et d’intervention en matière de harcèlement (CPIMH) : rapport annuel 2012-2013 Clôture de la séance
La rivalité au boulot Dans un contexte compétitif, les hommes et les femmes semblent réagir différemment à la performance au travail de leurs collègues par Yvon Larose Dans un milieu de travail mixte, pour les mêmes tâches accomplies par des hommes et des femmes, l’effet de concurrence augmentera de façon très significative la productivité des hommes, mais aura l’effet contraire chez les femmes. Celles-ci, bien que sensibles à la performance de leurs pairs, auront tendance à ne pas entrer dans le jeu de la concurrence directe en ignorant volontairement l’information. Elles se comporteront presque comme si elles travaillaient de façon isolée. Dans le même sens, les uns et les autres auront tendance à hausser leur productivité à la suite d’une augmentation de la rémunération à la tâche. Mais cette hausse sera plus forte chez les hommes. Ce sont là les principaux résultats d’une récente étude sur l’effet que peuvent avoir les collègues de travail sur le comportement d’un individu. Le projet de recherche a été mené par les professeurs Bernard Fortin et Guy Lacroix, du Département d’économique, et par la chercheuse postdoctorale Julie Beugnot. Tous trois sont membres du Centre interuniversitaire sur le risque, les politiques économiques et l’emploi (CIRPÉE). Marie-Claire Villeval, chercheuse à l’Université de Lyon 2, faisait aussi partie de l’équipe de recherche. Le 13 septembre dernier, le prestigieux quotidien The Times of London a publié un article sur cette étude qui a par ailleurs été soumise à une revue scientifique pour publication. « Ces résultats sont compatibles avec ceux de plusieurs études empiriques en économie behaviorale, explique Bernard Fortin. Dans un environnement de travail concurrentiel, l’homme a tendance à accroître de façon plus marquée sa performance que la femme. » Selon lui, si, dans une entreprise, on fait travailler des hommes de façon isolée, leur
productivité ne sera pas du tout la même que s’ils pouvaient observer le comportement de leurs pairs. « Si vous êtes un homme et que ceux qui vous entourent vont très bien, dit-il, vous serez incité à en faire autant. En revanche, si vous observez des travailleurs moins productifs, votre rendement aura tendance à diminuer. » Le projet de recherche s’appuyait sur des expériences en laboratoire menées en France dans les locaux du Groupe d’analyse et de théorie économique de l’Université de Lyon 2. Les 189 étudiants ayant participé à ces expériences
«
Dans un environnement de travail concurrentiel, l’homme a tendance à accroître de façon plus marquée sa performance que la femme
provenaient de différents programmes d’études. Leur tâche, rémunérée, consistait à faire des multiplications par calcul mental uniquement. Ils devaient réussir chaque calcul avant de passer au suivant. Pendant 16 périodes de deux minutes et demie chacune, ils devaient faire un maximum de multiplications possibles. Les expériences se sont déroulées en trois étapes. D’abord, certains participants ont fonctionné de façon isolée. Quelques semaines plus tard, dans une seconde étape, d’autres participants, faisant aussi des calculs, ont été jumelés à deux étudiants de la première étape. On informait l’étudiant sur les caractéristiques de leurs pairs, par exemple leur âge, leur sexe, leur niveau de scolarité. En outre, au début de chaque période de 2,5 minutes, on communiquait à l’étudiant le nombre moyen de multiplications réussies par chacun de ses pairs, ainsi que leur rémunération. La troisième étape de l’expérience consistait à jumeler l’étudiant en simultané à deux autres personnes dans le même laboratoire. Tous les trois faisaient leurs calculs en même temps. Toutes les 2,5 minutes, on communiquait à chacun la performance précédente de ses pairs. « L’appariement en simultané créait un environnement encore plus concurrentiel, relate Bernard Fortin. On a découvert que les garçons étaient beaucoup plus influencés par la performance de leurs pairs que lors de l’étape précédente. Si les pairs étaient très productifs, cela créait un phénomène de forte émulation. Les filles, elles, c’était le contraire. Cela nous a étonnés. Dans un environnement compétitif, c’est comme si elles refusaient de jouer ce jeu. Elles n’en étaient pas affectées. » Les chercheurs reconnaissent que les expériences en laboratoire ont leurs limites. La tâche accomplie par les étudiants français, ainsi que l’environnement dans lequel ils évoluaient, ne représentent pas la « vraie vie » en entreprise. Et les pairages, en laboratoire, sont formés de façon artificielle. Dans la réalité, les travailleurs connaissent leurs pairs et l’influence relative de chacun varie.
sociologie
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en bref Sylvie Lacombe a analysé 29 éditoriaux du journal Globe and Mail publiés du 20 décembre 1979 au 31 mai 1980 Taille des entreprises et détresse psychologique
photo Boris Spremo/CP
Les Canadiens étaient là Le référendum québécois de 1980 aura servi de bougie d’allumage à un nouveau Canada par Renée Larochelle Pour ressouder une famille menacée par l’éclatement, rien de tel comme les velléités d’indépendance d’un de ses membres. C’est ce qui s’est passé pour le Canada en 1980, lorsque le Québec a fait savoir qu’il interrogerait sa famille immédiate sur une possible souveraineté, lors de la tenue d’un référendum. Sans le vouloir, le Québec a alors rallumé le sentiment nationaliste anglo-canadien, soutient Sylvie Lacombe, professeure au Département de sociologie, dans un article ayant pour titre : « Le nationalisme québécois, bougie d’allumage d’un nouveau Canada ». L’article est paru dans le dernier numéro de la revue Communication,
publiée aux éditions Nota bene, avec le soutien du Département d’information et de communication. « Les politologues associent généralement le rapatriement de la Constitution de 1982 à la refondation du Canada, dit Sylvie Lacombe. Mais le Canada de 1982 était déjà présent en 1980. Il y avait déjà des éléments en gestation comme la consécration de l’égalité des provinces et la vision de l’État fédéral comme État national unitaire. » Avant d’en arriver à ces conclusions, Sylvie Lacombe a analysé 29 éditoriaux du journal Globe and Mail publiés du 20 décembre 1979 – date à laquelle le Parti québécois a fait connaître le
libellé de sa question référendaire – au 31 mai 1980, soit une dizaine de jours après le référendum. Dans le paysage journalistique anglocanadien de l’époque, la prééminence du Globe and Mail était telle qu’il donnait le ton aux autres journaux, précise Sylvie Lacombe pour expliquer son choix. Première constatation faite par l’auteure : le peu de considération témoignée envers le premier ministre du Québec, René Lévesque. « En 1976, lit-on en substance dans un éditorial, il s’est fait élire en promettant des réformes économiques, pour ne plus parler ensuite que d’indépendance. Passé maître en matière de question truquée, il a fait le pari de tromper un grand nombre de gens en les poussant sournoisement vers la séparation. » Est dénoncée également la manière dont les représentants du gouvernement québécois
traitent de « colonisés » ou de Québécois « dégradés » ceux qui s’opposent à la séparation du Québec. « Personne ne voudrait partager une maison jumelée avec une famille qui regarde certains de ses propres membres comme des apostats ou des traîtres, rapporte le Globe. De tels voisins nécessitent une solide barrière. » La métaphore de la famille est d’ailleurs omniprésente dans les éditoriaux étudiés. L’idée selon laquelle les échanges économiques entre le Québec et le Canada peuvent se faire sur la base de la rationalité leur semblant impensable, les éditorialistes tablent sur la touche affective. « Nous sommes tous en partie propriétaires les uns les autres, parce que nous sommes tous membres d’une même famille; voilà ce qu’est la nationalité », écrit un éditorialiste. Selon Sylvie Lacombe, cette image de la famille où le gouvernement fédéral est assimilé à l’autorité parentale et les provinces, aux enfants rend à jamais caduque l’idée des deux peuples fondateurs. À six reprises, le Globe souligne qu’advenant un Québec souverain, le reste du Canada n’aura pas plus de relations avec lui qu’avec n’importe quelle autre nation souveraine, ou qu’il en aura même moins qu’avec d’autres nations ne l’ayant pas insulté. Par ailleurs, trois éditoriaux traitent d’une pétition pour l’unité canadienne lancée à l’automne 1978. Intitulée « People to People » et conçue à Charlottetown, à l’Îledu-Prince-Édouard, cette pétition, qui récoltera un million de signatures, invite « les membres québécois de notre famille canadienne à demeurer Canadiens et à continuer de construire avec nous ce magnifique Canada ». On peut lire l’article paru dans Communication au http://communication. revues.org/
Y a-t-il plus ou moins de recherche de détresse psychologique dans les PME que dans les grandes organisations ? Les facteurs associés à la détresse psychologique sont-ils différents selon la taille de l’entreprise? Comment pouvons-nous adapter nos interventions sur la santé psychologique des travailleurs en fonction de la taille des entreprises ? Ce sont là les trois principales questions auxquelles répondra Myriam Plamondon, étudiante à la maîtrise en sciences de l’administration, lors de sa conférence intitulée « Détresse psychologique et exposition aux risques psychosociaux du travail – Les différences entre les PME et les grandes organisations ». Cette conférence est présentée par la Chaire en entrepreneuriat et innovation. Lundi 21 octobre, de 11 h 30 à 13 h 30, au salon Hermès du pavillon Palasis-Prince.
Colloque étudiant en science politique Le prochain colloque de l’Association des politologues étudiants de l’Université Laval aura lieu les 24 et 25 octobre sur le thème « Les modes d’existence du politique : États, sociétés et individus ». Il y sera question de la reconquête de l’espace public, collectif et politique par une série de mouvements populaires. La journée de jeudi portera plus précisément sur les institutions et le politique, la contredémocratie, la violence et les relations internationales, alors que le vendredi portera essentiellement sur le printemps érable. Les jeudi et vendredi 24 et 25 octobre, aux locaux 2439 et 3470 et à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. Programme détaillé : www.apeul.asso.ulaval.ca/node/44.
Célébrer à la marocaine Le Gala marocain d’excellence de l’Association des Marocaines et des Marocains de l’Université Laval (AMMUL) se tiendra demain vendredi 18 octobre à la cafétéria du pavillon Alphonse-Desjardins. Cette célébration de la fête du mouton promet une incursion en profondeur dans la culture marocaine et tous les membres de la communauté universitaire y sont bienvenus. L’argent récolté servira notamment à recueillir des fonds pour l’association Maroc générations dont la mission consiste à aider les personnes défavorisées de la ville de Marrakech. Vendredi 18 octobre, de 17 h à 2 h, à la cafétéria du pavillon Alphonse-Desjardins. Coût : 25 $ pour les étudiants et 40 $ pour le grand public.
l’Univert
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en direct de
La chronique verte est de retour ! Les moteurs électriques : vraiment plus rentables et efficaces que ceux à gaz ? Les fenêtres vertes, le projet de serre solaire passive sur le campus ou encore la face cachée de certains produits bien publicisés
piquent votre curiosité ? Alors vous serez heureux d’apprendre que notre chronique verte « En direct de l’Univert » est de retour. Au moins une fois par mois, l’équipe
de l’association étudiante Univert Laval vous présentera dans ce journal des sujets environnementaux. Sur ce, bonne lecture verte !
La déforestation occasionnée par les monocultures d’huile de palme menace entre autres la survie des orangsoutans et des éléphants pygmées
Cette huile pointée du doigt La demande sans cesse croissante pour ce produit conduit à la destruction de vastes forêts et mangroves en Malaisie et en Indonésie par Catherine Deslauriers Saviez-vous que l’huile de palme se camoufle sous de multiples appellations dans la liste des ingrédients, telle que l’huile végétale ? Celle-ci n’est pas systématiquement composée d’huile de palme, mais le seul moyen d’en avoir la certitude est de communiquer avec les fabricants. On trouve l’huile de palme dans la malbouffe, les pâtisseries, des produits comme le Nutella, des cosmétiques et même certains produits bio. Il faut quand même savoir que certains ingrédients ne sont
pas issus du palmier à huile, notamment les cœurs de palmier et le sucre de palme. Joseph Arul, professeur au Département des sciences des aliments et de nutrition, précise que l’huile de palme contient de l’huile liquide et des gras solides, et qu’elle peut être fractionnée en huile de palme liquide et gras de palme solide. Les gras solides sont nécessaires comme agents structurants dans de nombreux produits alimentaires comme les margarines, les pâtisseries et les produits
de boulangerie. Dans le passé, les gras solides étaient obtenus par hydrogénation d’huiles végétales comme celles de soya ou de canola. Avec l’élimination de gras solides contenant des acides gras trans, produits lors de l’hydrogénation partielle des huiles végétales, la demande pour les gras de palme solide a augmenté de façon importante. Cependant, l’huile de palme solide, qui est riche en acides gras saturés, est considérée comme un facteur de risques de maladies cardiovasculaires. Mais d’où provient l’huile de palme ? Celle-ci est extraite du palmier à huile, cultivé principalement en Malaisie et en Indonésie, sur l’île de Bornéo, mais aussi dans quelques pays africains ainsi qu’en Inde et en Colombie. L’huile de palme constitue
un tiers de la production mondiale d’huile, ce qui n’est pas rien ! Nicolas Derome, professeur au Département de biologie, a supervisé un voyage étudiant à Bornéo en 2012 dans le cadre du cours Conservation et biodiversité exotiques. « La monoculture, un agroécosystème très faible du point de vue de la biodiversité, a un effet très négatif sur les pollinisateurs. Sans compter l’utilisation des pesticides qui est un autre problème », explique-t-il. La déforestation occasionnée par les monocultures d’huile de palme menace entre autres la survie des orangs-outans et des éléphants pygmées, sans parler des gaz à effet de serre générés. « À partir du moment où une terre est défrichée, on ne peut pas replanter des arbres et espérer un système aussi
diversifié qu’il l’était. Des expériences ont été faites pour mesurer la biodiversité d’une forêt vierge, intacte, par rapport à une partie déboisée après 5, 10, 20 et même 60 ans. Après la repousse, on n’en est qu’à seulement près de 20 % de la biodiversité originale. » Nicolas Derome insiste beaucoup auprès de ses étudiants sur le fait qu’un pays ne décide pas seul de la gestion de ses ressources naturelles en contexte de mondialisation. « L’huile de palme est un produit qui a une bonne valeur ajoutée et qui devient très rentable pour trois des États qui se trouvent sur l’île de Bornéo – le Kalimantan, Sabah et Sarawak –, et ce sont ces mêmes États qui en font l’exploitation. » D’ailleurs, les bénéfices qu’ils en retirent leur permettent d’offrir un
système de santé accessible à tous ainsi qu’un système d’éducation gratuit jusqu’à la fin du secondaire. Selon lui, si ces pays n’avaient plus cette entrée d’argent, ils devraient se tourner vers autre chose. Pour le professeur Derome, la solution ne se trouve pas dans une taxation abusive du produit, ce qui ferait diminuer la demande et, du coup, pousserait le gouvernement à accroître les surfaces d’exploitation pour abaisser les coûts de production. Une solution serait de mieux contrôler notre consommation tout en gardant équilibré le prix de vente de l’huile de palme. « Il faudrait que, financièrement, le prix reflète la perte de productivité d’une forêt primaire pendant plus de 60 ans », explique-t-il. Joseph Arul soutient qu’une production durable devrait être assurée pour ne pas déplacer les populations et ne pas perturber l’habitat naturel des animaux. Il suggère également de considérer d’autres produits contenant des gras solides, comme l’huile de beurre, bien qu’ils ne puissent concurrencer le prix de l’huile de palme.
sports
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en bref
photo Yves Longpré
Duel Sherbrooke-Laval au stade TELUS-UL
photo Yan Doublet
Deux équipes, deux défis Les Bobcats de l’ouest et le Varsity Reds de l’est affronteront le Rouge et Or volleyball lors du 22e Challenge SSQauto les 18 et 19 octobre par Pierre-Luc Tremblay Pour le 22 e Challenge de volleyball SSQauto, les équipes féminine et masculine du Rouge et Or accueillent de la visite rare! Le Varsity Reds de l’Université du Nouveau-Brunswick vient se mesurer aux filles alors que les Bobcats de l’Université Brandon au Manitoba affronteront les garçons. Si les visites se font parsemées, les Bobcats de Brandon ne sont tout de même pas des inconnus. Évoluant dans la très compétitive ligue de l’Ouest, les Bobcats sont de réguliers prétendants au titre national. Ils étaient d’ailleurs présents ici même l’an dernier lors du sacre du Rouge et Or au championnat canadien présenté au PEPS et avaient remporté la finale consolation puisqu’ils avaient pris le troisième rang de la compétition. Deux ans auparavant, en 2011, ils prenaient le deuxième rang au même championnat. Et en 2009, ils terminaient troisièmes! C’est donc une équipe habituée aux grandes occasions qui s’amène, représentant un défi à la mesure du Rouge et Or. Comme toutes les équipes venant de l’ouest du pays, les Bobcats sont très grands : beaucoup de joueurs dépassent les 6 pieds 6 pouces. Très présents au bloc et en attaque, ils ne présentent que très peu de faiblesses, malgré un bon afflux de recrues. À noter la présence de cinq joueurs étrangers dans leur formation, trois Néo-Zélandais, dont Sam Tuivai, membre de l’équipe d’étoiles canadienne l’an dernier, un Australien et un Suisse.
Pour l’entraîneur-chef du Club de volleyball masculin du Rouge et Or Pascal Clément, il ne faut pas trop s’attarder aux mérites du club adverse. « Il s’agit de se concentrer sur notre équipe, sur notre développement, surtout en situation de match hors concours. Les Bobcats et le Rouge et Or donneront assurément un bon spectacle; on parle quand même de deux des plus grandes équipes au pays ! » Pour disputer la victoire à l’équipe féminine du Rouge et Or, le Challenge SSQauto présente le Varsity Reds de l’Université du Nouveau-Brunswick. L’affrontement aura des airs de saut dans le vide pour les joueuses d’ici qui
Le Varsity Reds est composé cette année d’un mélange de recrues et de vétérans qui devrait apporter dynamisme et compétition lors des duels
se mesureront à une équipe que l’on connaît très peu au Québec. Champion de la ligue Atlantique en 2008 et en 2011, le Varsity Reds est composé cette année d’un bon mélange de recrues et de vétérans qui devrait apporter dynamisme et compétition lors des duels. Pour l’entraîneur-chef de l’équipe féminine du Rouge et Or Olivier Caron, il s’agit certainement de l’une des deux meilleures équipes de la ligue Atlantique avec Halifax. « C’est un club qui nous ressemble un peu. Elles ont à peu près le même gabarit que nous, mais sont plus vieilles et donc probablement plus expérimentées. Elles sont clairement à notre portée, mais ce n’est pas le résultat qui compte dans ce genre de match. Nous voulons surtout progresser en tant qu’équipe, améliorer l’organisation collective, définir notre façon de jouer ensemble », analyse l’entraîneur-chef, qui dit avoir hâte de se trouver en situation de match. La saison 2013-2014 des clubs de volleyball féminin et masculin du Rouge et Or se mettra en branle à Fredericton au Nouveau-Brunswick du 25 au 27 octobre, alors que Laval prendra part aux compétitions croisées entre les ligues du Québec et de l’Atlantique. La première partie locale se tiendra pour sa part le 3 novembre, à 13 h pour les filles et à 15 h pour les garçons, alors que le Vert et Or de Sherbrooke sera en visite au PEPS. Les billets pour le Challenge SSQauto sont en vente à la billetterie du Rouge et Or au 418 656-PEPS. Le prix des billets est de 7 $ pour les étudiants et de 13 $ pour les adultes, par soir. L’entrée est gratuite pour les enfants de 12 ans et moins. Cette année encore, les étudiants de l’Université Laval recevront une consommation gratuite sur présentation de leur carte étudiante.
Après une semaine de congé bénéfique pour soigner les blessures, le club de football Rouge et Or reprend le collier dimanche à 13 h 30 en recevant le Vert & Or de Sherbrooke. Après un début de saison difficile, les représentants de l’Estrie ont remporté deux de leurs trois dernières rencontres, mais se battent toujours pour une place en séries éliminatoires. Le Rouge et Or poursuit quant à lui son parcours parfait (6-0) durant lequel il a vaincu le Vert & Or 20-0 plus tôt cette saison. Notons que la rencontre du 20 octobre sera la dernière à domicile du calendrier régulier 2013 et qu’elle permettra les retrouvailles des anciens du programme Rouge et Or. Pour vous joindre à la fête, procurezvous vos billets à la billetterie du Rouge et Or au 418 656-FOOT.
Venez prendre l’air ! Saviez-vous qu’il existe un regroupement pour les mordus de plein air, le Club l’Aval ? Ce club organise des sorties d’une ou de deux journées durant les fins de semaine, les jours fériés et la semaine de lecture. Les membres peuvent profiter d’activités qui se pratiquent dans les grands espaces : canot, randonnée pédestre, ski de fond sur piste ou hors piste, télémark, vélo et raquette. Ce club s’adresse autant aux débutants qu’aux initiés de sorties en plein air. Les membres sont des étudiants, des gens de la communauté universitaire ou encore de la grande région qui aiment bouger et découvrir la nature. Le volet « découverte » est offert aux personnes désireuses de s’initier à de nouvelles activités alors que le volet « sport/plein air » requiert un peu plus d’expérience, car le niveau des sorties est de moyen à difficile. Consultez le www.peps.ulaval.ca, section « clubs ».
Profitez de plus de terrains pour la pratique libre Vous êtes membre du PEPS et amateur de sports de raquette ou de ballon ? Sachez que le PEPS met à votre disposition plusieurs terrains de tennis, badminton, racquetball, hockey cosom, volleyball et wallyball. Il est possible de réserver gratuitement trois jours avant la date prévue. Comme le projet d’agrandissement permet d’offrir plus de lieux de pratique, n’hésitez pas à en profiter dès maintenant. De plus, le comptoir de services fait la location d’équipements tels que raquettes, ballons, lunettes protectrices et vêtements nécessaires à la pratique de ces sports. Réservez votre place au 418 656-PEPS (option 4).
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au fil de la semaine
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Attention : artiste au travail Commence aujourd’hui une exposition qui ne manque pas de piquant. L’étudiante à la maîtrise en arts visuels Geneviève Gasse a décidé d’investir physiquement la Galerie des arts visuels en y installant… son bureau d’artiste ! On pourra donc échanger avec elle lors de ce « Bureau de recherche » et la voir en action, pendant quatre semaines, en train de remplir des soumissions de dossier ou encore de préparer une conférence. Cette expérience déstabilisante pour le visiteur bouscule les codes de présentation de l’œuvre d’art. En mettant ainsi à jour une partie invisible de sa pratique d’artiste, Geneviève Gasse interroge le rapport qu’elle entretient avec son travail et son milieu et poursuit ses recherches expérimentales. Une curiosité! Du 17 octobre au 15 novembre, à la Galerie des arts visuels (édifice La Fabrique, 295, boul. Charest Est). Heures d’ouverture : du mercredi au dimanche, de 12 h à 17 h. Vernissage le 17 octobre, à 17 h, précédé d’une rencontre avec l’artiste à 16 h 30.
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21/10
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Les anges dans l’Antiquité tardive
Vamos a la playa
Les femmes et la chimiothérapie
Le veuvage au 21e siècle
Tête à tête avec un éditeur jeunesse
Les infoguerres et la sécurisation d’Internet
La stagiaire postdoctorale au Département d’anthropologie Armelle Lorcy viendra donner, mercredi, la conférence « La chimiothérapie anticancéreuse : la construction d’un “savoir vécu” ». Elle parlera de la manière dont les femmes souffrant d’un cancer gynécologique donnent du sens à ce qu’elles ressentent. Elle expliquera également comment ces femmes essaient de contrôler l’étendu de ce qu’elles savent sur le traitement pour limiter l’anxiété et garder confiance tant dans l’efficacité de ce dernier que dans la relation thérapeutique. L’anthropologue a mené cette recherche auprès de 21 femmes traitées pour un cancer de l’ovaire, du péritoine ou de l’endomètre en 2012 et 2013.
Qu’en est-il de ces femmes qui perdent leur conjoint à un âge assez avancé ? Comment cette situation transforme-t-elle leurs relations ? C’est sur ces questions que s’est penchée la sociologue Deborah Van Den Hoonaard, professeure à l’Université St-Thomas, à Fredericton. Lors de la conférence qu’elle donnera jeudi prochain, elle présentera les résultats de sa recherche à la suite d’entrevues avec des femmes de 60 ans et plus dont le mari était mort entre une à dix années après l’entretien. Toutes provenaient des zones rurales et urbaines du Nouveau-Brunswick. Il en ressort notamment que ces femmes ont connu des changements dans leur estime d’elle-même et qu’elles ont renégocié avec créativité leurs relations avec leurs enfants, leurs amis et les hommes en général.
Si vous rêvez d’écrire des livres pour les enfants ou simplement si la littérature jeunesse vous intéresse, alors vous serez peut-être intéressé par cette rencontre avec le directeur des éditions Les 400 coups, Simon de Jocas. L’éditeur jeunesse présentera la ligne éditoriale de la maison d’édition, ses critères de sélection lorsqu’il choisit des ouvrages ainsi que leur cheminement de la première lecture à la publication. Il parlera également des nouveautés parues aux 400 coups, dont Monstres en vrac, d’Élise Gravel. Cette activité fait partie d’une série de rencontres avec des professeurs, des auteurs et des illustrateurs de livres jeunesse qui a lieu tout l’automne à la Didacthèque de la Bibliothèque des sciences humaines et sociales.
Piratage informatique. Virus. Cyberespionnage. À l’ère de l’information, les conflits internationaux ont bien souvent le Web comme toile de fond. Quel regard porter sur les incidents cybernétiques survenus au fil de ces dernières années ? Qu’en est-il de toute la question de la sécurité sur Internet ? Le professeur à l’École de service social Stéphane Leman-Langlois, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en surveillance et construction sociales du risque, nous permettra de jeter un regard lucide sur ce nouveau genre de conflit et d’en saisir les risques et les effets. Cette conférence fait partie des Rencontres du numérique organisées par l’Institut Technologies de l’information et Sociétés.
Il y aurait des similitudes entre les dévotions chrétiennes et certains cultes antiques : l’invocation des anges en est l’exemple par excellence. Si les anges étaient très populaires durant l’époque hellénisticoromaine chez les juifs, cet engouement ne s’est pas éteint en milieu chrétien. Les discours et pratiques entourant les démons chez les Grecs auraient nourri l’ensemble des représentations de ces médiateurs entre Dieu et les hommes. Michel-Yves Perrin, directeur d’études à l’École pratique des hautes études à la Sorbonne, prononcera une conférence durant laquelle il fera une série de comparaisons sur les fonctions des anges en contextes chrétien, juif et païen. Il esquissera également quelques distinctions entre le culte des anges et le culte des saints. Cette activité s’inscrit dans les Midis de l’Institut d’études anciennes. Lundi 21 octobre, à 11 h 30, au local 5242 du pavillon Charles-De Koninck.
Encore une fois, l’association étudiante Cinéma Politica nous propose un film qui « brasse la cage »: Playa coloniale. Ce documentaire, réalisé par Martin Bureau, étudiant à la maîtrise interdisciplinaire en art, et Luc Renaud, géographe, porte sur le tourisme « tout inclus » à Cuba. Le film porte un regard critique sur notre principale façon de voyager dans le Sud, sur les relations entre les visiteurs et les habitants, ainsi que sur l’image touristique de Cuba. Le tourisme est-il vraiment le moteur économique qu’on nous vante si souvent ou une source d’inégalités de plus ? Les deux cinéastes seront sur place pour discuter de leurs expériences, de leurs choix éditoriaux et des thèmes explorés dans Playa coloniale. Lundi 21 octobre, à 19 h, à l’amphithéâtre HydroQuébec du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre.
Mercredi 23 octobre, à 12 h 15, au local 3470 du pavillon Charles-De Koninck.
Jeudi 24 octobre, de 12 h à 13 h 30, au local 1475 du pavillon Charles-De Koninck.
Jeudi 24 octobre, de 17 h à 18 h 30, à la Didacthèque au 4e étage de la Bibliothèque.
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca
Jeudi 24 octobre, de 19 h à 20 h 30, à la salle GérardMartin de la bibliothèque Gabrielle-Roy.