Le Fil 28 novembre 2013

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photo Yan Doublet

photo Reinhard Pienitz

Les lacs nordiques ont soif. p2

Champions canadiens pour la huitième fois ! p3

Leaders du futur Les Bourses de leadership et développement durable honorent le talent de 103 étudiants inspirants et engagés socialement. p8 et p9

photo Marc Robitaille

Volume 49, numéro 13 28 novembre 2013


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actualités UL

en bref

le fil | le 28 novembre 2013

Des lacs en voie d’évaporation Les plans d’eau des régions subarctiques s’assèchent à un rythme inquiétant par Jean Hamann

Bar des TI : 3D et réalité augmentée Quelles sont les tendances à surveiller en 3D ? Quels projets et initiatives en culture, santé, sécurité et urbanisme verront le jour dans ces disciplines ? Quel est le potentiel de la réalité augmentée ? Lors du Bar des TI qui aura lieu au Boudoir Lounge mercredi prochain, les experts suivants sauront répondre à vos questions : Denis Laurendeau, professeur au Département de génie électrique et de génie informatique et titulaire de la Chaire de recherche CRNSG-Creaform sur la numérisation 3D, Sylvie Daniel, professeure au Département des sciences géomatiques, et Mathieu Benoit, cofondateur et directeur au développement des affaires à Arcane Technologies. Cet échange dynamique et convivial est organisé par l’Institut Technologies de l’information et Sociétés de l’Université Laval. Mercredi 4 décembre, de 17 h à 19 h, au Boudoir Lounge (447, rue de l’Église).

La diminution des chutes de neige observée depuis quelques années dans les régions subarctiques du pays pourrait conduire à l’assèchement d’une forte proportion des petits lacs qui s’y trouvent. C’est ce que suggère une étude publiée cette semaine dans la revue scientifique Geophysical Research Letters par des chercheurs des universités Laval, Wilfrid Laurier, Brock et de Waterloo. Les chercheurs arrivent à cette conclusion après avoir étudié 70 lacs des régions de Old Crow, au Yukon, et de Churchill, au Manitoba. Il s’agit de petits plans d’eau d o n t l a p r o f o n d e u r e st généralement inférieure à un mètre. L’équipe de recherche a établi le degré d’assèchement de ces lacs en mesurant la

de végétation rase montrent des signes d’assèchement. Le problème serait surtout causé par une diminution des eaux de fonte. De 2010 à 2012, la moyenne des précipitations hivernales a diminué de présence des isotopes 18 et 16 76 mm à Churchill par rapport de l’oxygène dans des échan- aux moyennes enregistrées de tillons d’eau et de sédiments. 1971 à 2000. « L’isotope 16 a une plus grande affinité avec la vapeur d’eau, explique le premier auteur de l’étude, Frédéric Bouchard, stagiaire postdoctoral au Département de géographie et au Centre d’études L’assèchement nordiques. Il est moins abondant dans les précipitations et, des lacs une fois dans un plan d’eau, il observés par s’en évapore plus facilement. Lorsque les hivers sont moins les chercheurs neigeux et les étés plus secs, serait du le rapport entre les deux isotopes augmente parce que jamais-vu l’abondance relative de l’iso- depuis 200 ans tope 18 s’accroît dans l’eau et dans les sédiments. » Selon les analyses des chercheurs, plus de la moitié des lacs situés dans des milieux peu accidentés et entourés

Deux grands diplômés se racontent Le mercredi 20 novembre avait lieu la soiréebénéfice « Regards croisés de deux frères sur le Québec » avec Lucien et Gérard Bouchard qui a attiré quelque 600 personnes au Palais Montcalm. Cette activité a permis de récolter 78 200 $ qui seront entièrement versés dans le Fonds Georges-Henri-Lévesque de la Faculté des sciences sociales. Celui-ci soutient, par des bourses, les étudiants aux cycles supérieurs. Les frères Bouchard, tous deux diplômés de la Faculté, ont raconté des souvenirs et fait part de leur expérience d’étudiants sur fond de Révolution tranquille. Cette soirée a également permis d’honorer Lucien et Gérard Bouchard qui ont reçu la médaille Georges-HenriLévesque soulignant leur contribution remarquable à l’avancement de la société.

Cette photo, prise en juillet 2013 dans le parc national Wapusk, près de Churchill au Manitoba, illustre bien l’ampleur de l’assèchement des lacs survenu à la suite d’une série d’hivers peu neigeux. photo Hilary White

Stages à l’Assemblée nationale La Fondation Jean-Charles-Bonenfant offre cinq stages de dix mois à l’Assemblée nationale assortis de bourses de 21 000 $. En tout, ce seront cinq diplômés qui se familiariseront avec la vie parlementaire et qui seront jumelés avec un député du gouvernement et un de l’opposition. Ils devront rédiger un essai sur un sujet touchant le parlementarisme et la démocratie en plus de mener une mission à l’étranger pour faire une analyse comparative avec un autre système parlementaire. Pour postuler, les personnes doivent détenir un diplôme universitaire d’un établissement québécois, peu importe le cycle, depuis moins de deux ans ou être sur le point de l’obtenir. Elles ont jusqu’au 15 février 2014 pour poser leur candidature. Information et formulaire de candidature : www.fondationbonenfant.qc.ca.

L’assèchement de certains lacs, qui commençait à être visible à l’œil nu dès 2010, était encore plus frappant à l’été 2013. « Dans ce type de lacs, les précipitations de neige représentent de 30 à 50 % des précipitations totales annuelles, précise le chercheur postdoctoral. Les lacs situés en milieu accidenté ou boisé s’en tirent mieux parce que les obstacles qui les entourent favorisent l’accumulation de la neige poussée par le vent. » L’assèchement des lacs observés par les chercheurs serait du jamais-vu depuis 200 ans. En effet, les analyses isotopiques pratiquées sur les restes de phytoplancton accumulés dans les sédiments montrent que depuis deux siècles, ces lacs étaient en équilibre hydrique. Cette stabilité s’est brusquement rompue il y a quelques années. Si la tendance aux hivers moins neigeux et aux étés plus secs se maintient, comme le prévoient les modèles climatiques, une partie des lacs peu profonds des régions subarctiques pourrait s’assécher complètement. « Il est difficile de prévoir toutes les répercussions de ces pertes d’habitats, admet Frédéric Bouchard, mais certaines espèces animales pourraient en souffrir. La perte d’habitats aquatiques au profit d’habitats terrestres pourrait avoir des conséquences écologiques majeures. » L’article paru dans Geophysical Research Letters est signé par 11 chercheurs. Reinhard Pienitz, également du Département de géographie et du Centre d’études nordiques, compte parmi les auteurs.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur. Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef par intérim: Claudine Magny Journalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie Picard Collaborateurs : Catherine Deslauriers, Matthieu Dessureault, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Brigitte Trudel, Julie Turgeon Rédactrice-réviseure : Anne-Marie Lapointe Secrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau Production Infographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965 Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


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Une autre victoire éclatante ! Le Rouge et Or a remporté samedi dernier la 49e Coupe Vanier grâce à un gain de 25-14 sur les Dinos de Calgary par Stéphane Jobin Il n’y a pas à dire : les représentants de l’Université Laval doivent une fière chandelle à la foule bruyante de 18 543 personnes présentes, samedi dernier, au Stade TELUS-Université Laval pour assister à la finale de la Coupe Vanier. L’événement sportif tant attendu opposait l’équipe classée au 3 e rang du dernier classement de Sport interuniversitaire canadien (SIC), les Dinos de Calgary, et la formation classée au deuxième rang, le Rouge et Or. Les deux équipes ont obtenu leur billet pour la finale nationale en éliminant respectivement les Mustangs de Western et les Mounties de Mount Allison, le 16 novembre dernier. En décrochant la victoire, le Rouge et Or gagnait ainsi son huitième championnat depuis 1999 et signait d’ailleurs sa 65 e victoire d’affilée devant ses partisans depuis 2004. Le Rouge et

Or football devient de plus la première équipe à disputer quatre Coupes Vanier consécutives. D’autres records de la Coupe Vanier ont été fracassés samedi à Québec. L’équipe a, entre autres, établi une nouvelle marque pour le nombre de verges amassées au sol avec 449, record que le Rouge et Or détenait déjà avec les 373 de l’an dernier à Toronto. Le Rouge et Or a cumulé 26 premiers jeux au sol, un nouveau plateau pour un match de championnat canadien. Le comité organisateur a travaillé fort depuis les cinq derniers mois pour accueillir la partie de football la plus prestigieuse de l’année. Ayant obtenu la confirmation de l’organisation de la Coupe Vanier en juin, le comité s’est mis au travail dès l’été pour que tout soit prêt à temps. Pour plus de détails sur cette victoire : www.rougeetor.ulaval.ca.

En décrochant la victoire, le Rouge et Or gagnait ainsi son huitième championnat depuis 1999. photos Yan Doublet

La Merveille masquée faisait partie de la foule bruyante de 18 543 personnes présentes, samedi dernier.

Le Rouge et Or signait sa 65e victoire d’affilée devant ses partisans depuis 2004.


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sur le campus

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Pour une justice plus accessible Les étudiants bénévoles engagés dans le Bureau d’information juridique informent, soutiennent et orientent les personnes sur des questions de droit par Renée Larochelle

Mon beau sapin baumier Eh oui, le temps des fêtes approche ! Pour cette occasion, le Fonds étudiant de la Faculté de médecine pour la santé internationale (FEMSI) organise une vente de sapins naturels afin de financer les stages à l’étranger de 70 étudiants. La vente se tiendra le dimanche 8 décembre, de 9 h à 17 h, au pavillon Ferdinand-Vandry. Il est aussi possible de se faire livrer un arbre en écrivant à l’adresse sapinfemsi@gmail.com au plus tard le dimanche 1er décembre. Il y aura deux types de sapins disponibles : le sapin n° 1 (plus fourni et plus égal sur toutes les faces) et le sapin n° 2 (moins dense et dont la forme, plus naturelle, permet plus de décorations). Les prix varient selon la taille et le type du sapin : sapin baumier n° 1 4-5 pieds (25 $), 5-6 pieds (30 $), 6-7 pieds (35 $), 7-8 pieds (40 $) ; sapin baumier n° 2 : 4-5 pieds (20 $), 5-6 pieds (25 $), 6-7 pieds (30 $), 7-8 pieds (35 $).

Nataliya Petkova honorée L’artiste diplômée de la maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université a reçu le Prix Videre Relève pour son exposition Pata… graphies présentée du 4 avril au 5 mai 2013 à la Galerie des arts visuels. Cette prestigieuse distinction lui a été remise par la Manif d’art lors de la 27e remise des Prix d’excellence des arts et de la culture, organisée par le Conseil de la culture des régions de Québec et Chaudière-Appalaches. Pata… graphies est un voyage où l’artiste nous sert de guide. Des projections vidéo et des objets aux formes étranges et aux usages étonnants ponctuent ce projet à la fois très personnel et très lié à l’histoire de l’art. Le travail de Nataliya Petkova est diffusé tant au Québec qu’en Europe.

Ils sont jeunes, dynamiques à souhait et débordent d’enthousiasme face à leur future carrière d’avocat. Mais ils ont surtout en commun cet idéal : rendre la justice plus accessible à tous et à toutes. Voilà ce qui pourrait résumer le profil des quelque 70 étudiantes et étudiants en droit qui offrent quelques heures de leur temps chaque semaine pour aider des personnes à mieux s’y retrouver en matière de droit. Ces juristes en herbe respectent en cela la mission poursuivie par le Bureau d’information juridique (BIJ), un organisme sans but lucratif visant à informer la communauté universitaire et le public sur des questions d’ordre juridique. « Comme nous sommes des étudiants en droit et non des avocats assermentés, il nous est cependant interdit de donner des conseils juridiques, d’intervenir dans un dossier déjà dirigé par un avocat ou un notaire », explique Catherine Jobin, étudiante en 3e année de droit et présidente du Bureau d’information juridique. En effet, l’action du Bureau s’arrête au seuil de l’information; chacune des équipes composées de deux ou trois étudiants ne donnant ni avis juridique ni conseil, et tout cela, en conformité avec le Barreau.

Les champs de pratique sont multiples : droit de la famille, droit du travail, droit criminel, droit des assurances ainsi que la vente et la location

La formule est simple : le client prend rendez-vous par téléphone avec un bénévole et lui soumet son problème. Le temps d’effectuer des recherches, l’étudiant le rappelle quelques jours après pour prévoir une rencontre. Quand il s’agit de situations trop complexes ou que certaines situations soulèvent un doute, le bénévole n’hésite pas à diriger le client vers un organisme plus spécialisé ou encore à demander l’aide des professeurs de la Faculté de droit. Les champs de pratique sont multiples : droit de la famille (divorce, succession), droit du travail (congédiement injustifié, discrimination), droit criminel (violence conjugale, vols), droits des assurances (dommages, responsabilité) et, enfin, vente et location (Régie du logement, troubles de voisinage). Depuis sa fondation en 1987, le BIJ a répondu à plus de 10 000 demandes. Les services sont entièrement gratuits. « Comme futurs juristes, c’est un exercice très enrichissant qui nous met en lien direct avec la pratique, souligne Catherine Jobin. J’ai beaucoup appris en étant en contact avec des situations réelles. Dans les cours, on apprend beaucoup de choses théoriques, mais on est forcément limités. » Le Bureau d’information juridique est ouvert du lundi au vendredi de 9 h 30 à 20 h 30. Il est situé au local 2231 du pavillon Maurice-Pollack. Téléphone : 656-7211; site Internet : www.bijlaval.ca

Enweye DON Le comité Production culturelle, composé d’étudiants au baccalauréat en communication publique, organise le 30 novembre « Enweye DON », une journée 100 % Québec dont les profits serviront à amasser des fonds pour Leucan. La journée débutera à 13 h par un double tournoi de hockey-bottines et de dodgeball au PEPS. Les équipes seront composées de neuf joueurs, dont un minimum de trois filles. Cette activité sera suivie d’un souper poutine et d’une soirée animée par un chansonnier au PubX. Les billets sont en vente au coût de 10 $, ce qui comprend une place pour le tournoi, une poutine et une consommation gratuite au bar. Samedi 30 novembre, à 13 h au PEPS et à 18 h au PubX (2300, chemin Sainte-Foy). Les étudiantes en droit et membres du Bureau d’aide juridique Maude Larochelle Samson, Marie-Pier Jolicoeur, Ariane Tremblay, Catherine Jobin, Assa Diop-Mena et Catherine Boilard. photo Marc Robitaille


sur le campus

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En organisant cette journée, le VREAI désire conscientiser la direction et le personnel enseignant à l’importance d’améliorer et de maintenir la qualité du français chez les étudiants universitaires

Mieux maîtriser la langue de Molière Une dizaine de conférenciers feront état de la situation du français en milieu universitaire lors de la deuxième Journée institutionnelle d’appui à la réussite par Matthieu Dessureault Réseaux sociaux, textos : certains pointent du doigt ces technologies qui favorisent l’utilisation d’abréviations et de raccourcis linguistiques et qui menacent, pensent-ils, la qualité du français. Mais qu’en est-il réellement ? Voilà l’un des nombreux sujets q u i s e r o n t a b o r d é s , l e ve n dredi 29 novembre, au pavillon Ferdinand-Vandry, lors de la deuxième Journée institutionnelle d’appui à la réussite intitulée « Améliorer la qualité du français à l’université : pourquoi et comment ? ». Pas moins d’une dizaine de conférenciers feront état de la situation du français en milieu universitaire et proposeront des pistes de solution. Le portrait de la situation du français en contexte universitaire (ici et ailleurs), la relation entre la technologie et l’écriture, la présentation de quelques services d’aide existants et futurs pour les étudiants et les enseignants ainsi que la Politique sur l’usage du français à l’Université sont autant de sujets qui seront présentés. L’événement est organisé par le Vice-rectorat aux études et aux activités internationales (VREAI),

en collaboration avec le Bureau des services pédagogiques, et présidé par Alain Beaulieu, écrivain et vicedoyen à la Faculté des lettres et des sciences humaines. En organisant cette journée, le VREAI désire conscientiser la direction et le personnel enseignant à l’importance d’améliorer et de maintenir la qualité du français des étudiants universitaires. Bien qu’il s’adresse en premier lieu aux membres du personnel enseignant, tous ceux et celles ayant à cœur la réussite scolaire des étudiants sont les bienvenus. Mais y a-t-il lieu de s’inquiéter de la qualité du français à l’Université ? Malheureusement oui, répond le vice-recteur adjoint à la qualité de la formation et appui à la réussite, François Pothier. Son équipe et lui ont mené une vaste campagne de consultation auprès des facultés pour s’informer sur les principaux défis à relever en ce domaine. Une grande majorité des personnes sondées, incluant le personnel de la Faculté des lettres et des sciences humaines, a évoqué la piètre qualité du français des étudiants, à l’écrit comme à l’oral. Cet enjeu doit être pris en compte

par tous, dit-il. « Peu importe le domaine d’études, il y a un minimum de compétences à posséder, soutient François Pothier. Pour certains étudiants à la maîtrise, écrire un mémoire devient une étape infranchissable, de sorte qu’ils ne persévèrent pas. On pense qu’on peut les aider. » Les organisateurs en profiteront pour annoncer la mise en place d’un centre d’aide à l’écriture où les étudiants pourront obtenir des formations personnalisées. Ils auront également accès, dès l’an prochain, à un test diagnostique afin de mieux cerner leurs lacunes en français. Ce document, en cours de validation, sera accessible sur le portail de cours ENA. Autant d’initiatives qui s’inscrivent dans un plan d’action visant à améliorer la qualité de la langue, une question qui en préoccupe plusieurs. Cette journée permettra d’ailleurs de créer un espace d’échanges fort apprécié. « De ces discussions peuvent émerger des idées intéressantes et des collaborations. On se rend compte qu’il y a plusieurs secrets bien gardés sur le campus. Les gens n’ont pas toujours cette occasion d’échanger sur les bonnes pratiques », note François Pothier. Vendredi 29 novembre, de 8 h à 16 h, au local 2245B du pavillon Ferdinand-Vandry. Inscription en ligne : https://gestion.bsp.ulaval. ca/index/detail/plage/239. La pause et le dîner seront offerts sur place par le Vice-rectorat.

« Pour certains étudiants à la maîtrise, écrire un mémoire devient une étape infranchissable, de sorte qu’ils ne persévèrent pas. On pense qu’on peut les aider », soutient François Pothier, vice-recteur adjoint à la qualité de la formation et appui à la réussite.


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recherche

ils ont dit... Sur les façons de gagner plus d’argent

Yvan Comeau, professeur à la Faculté des sciences sociales Le Devoir, 21 novembre

À l’approche des Fêtes, les multinationales américaines Walmart et McDonald’s ont suggéré à leurs employés de vendre en ligne les cadeaux reçus dont ils ne voudront pas. Or, ces entreprises ont déclaré des profits nets de plusieurs milliards de dollars en 2012. « On assiste à un détournement du concept d’entraide, dit Yvan Comeau. L’intention est d’améliorer les conditions de vie d’employés mais, pour cela, les entreprises disposent d’un mécanisme qui s’appelle le salaire et dont on ne parle pas ici. »

Sur les aléas de la garde partagée

Dominique Goubau, professeur à la Faculté de droit La Presse, 22 novembre

Au Québec, les couples avec enfant qui se séparent optent le plus souvent pour une garde partagée. La situation peut convenir pour un enfant en bas âge mais se complexifier lorsqu’il grandit, selon Dominique Goubau. « Il arrive qu’au bout de quelque temps, une garde partagée se transforme en garde exclusive. L’enfant ne voudra peut-être plus faire la navette entre deux maisons. L’entrée à l’école, aussi, compliquera souvent sérieusement les choses. »

Sur les coûts élevés de l’édition numérique

Loubna Ghaouti, directrice de la Bibliothèque Le Devoir, 23 novembre

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Des loups migrateurs Les déplacements de ce prédateur seraient étroitement liés à ceux du caribou dans le Nord du Québec par Jean Hamann Des données préliminaires obtenues par des chercheurs du Département de biologie indiquent que les caribous du troupeau de Rivière-auxFeuilles auraient d’inquiétants compagnons de voyage pendant leurs migrations annuelles. En effet, les loups suivraient les mêmes routes que ce troupeau lors de ses pérégrinations, a révélé le professeur Steeve Côté, lors du Symposium CaribouUngava présenté à la minovembre sur le campus. Cet événement, qui a réuni une centaine de participants, faisait le point sur les résultats issus des cinq premières années de cet ambitieux projet. Dirigé par le professeur Côté, le projet Caribou-Ungava disposait de 3,25 M$ pour étudier l’écologie et la dynamique des populations des caribous migrateurs du QuébecLabrador. Les recherches ont surtout porté sur la condition physique, la survie et la fécondité des femelles, les déplacements des deux grands troupeaux ainsi que la qualité de leur habitat. « Dans la deuxième phase du projet, nous souhaitons poursuivre les travaux déjà entrepris, mais également explorer les effets de la prédation par le loup et l’ours noir sur la

dynamique de population du caribou », souligne-t-il. Les chercheurs ont pris un peu d’avance au cours des deux dernières années en capturant 15 loups dans l’immense région fréquentée par le troupeau de Rivière-auxFeuilles. Ces rapides et farouches prédateurs sont attrapés en milieu ouvert à l’aide d’un filet lancé depuis un hélicoptère. Les chercheurs prélèvent un petit bout d’oreille de chaque spécimen pour des analyses d’ADN, ils munissent l’animal d’un collier GPS puis ils le libèrent. Les premiers relevés de position de ces canidés réservaient des surprises aux chercheurs. « Nous pensions avoir affaire à des populations résidentes de loups qui se nourrissaient de caribous lorsque ceux-ci traversaient leur territoire, mais nos données montrent plutôt que la plupart des loups suivent les caribous dans leurs déplacements », constate le professeur Côté. Autre surprise : certains loups arrivent sur les aires de mise bas du caribou avant ces derniers. « Il s’agit d’aires traditionnelles dont l’emplacement varie peu d’une année à l’autre. Les loups arrivent sur les lieux, ils trouvent une tanière et ils donnent naissance eux aussi

à leurs petits à ce moment de l’année. » Afin d’établir la part du caribou dans le régime alimentaire du loup, les chercheurs feront appel à la méthode des isotopes stables. Cette technique permet de déterminer ce que les loups ont mangé au cours des dernières semaines et des derniers mois à partir d’échantillons de tissus prélevés sur l’animal. « On ne pourra pas distinguer deux espèces de lemmings, mais on pourra estimer l’apport du caribou, de l’orignal, du castor, du phoque, du lièvre, des petits rongeurs, etc. à l’alimentation de ce prédateur,

«

L’orignal et le bœuf musqué pourraient se retrouver dans le même espace que le caribou au Québec; une situation rare qu’il serait intéressant de documenter

précise le chercheur. Pour faire ces analyses, nous espérons récupérer les carcasses de loups que les Cris et les Inuits capturent pour la fourrure. » Des études similaires seront aussi menées sur l’ours noir. Déjà, 24 spécimens se baladent dans le Nord du Québec et au Labrador avec un collier GPS au cou. L’équipe Caribou-Ungava aimerait aussi explorer la possible compétition qui pourrait s’installer entre le caribou, l’orignal et le bœuf musqué. La population d’orignal serait en hausse dans le Nord en raison des coupes forestières qui créent des habitats productifs pour l’espèce. Quant au bœuf musqué, son effectif serait en expansion – on parle de quelques milliers de têtes – et se déplacerait vers le sud. Le dernier inventaire date de dix ans, ce qui laisse de nombreuses zones d’ombre sur sa situation actuelle. « Ces deux espèces pourraient donc se retrouver dans le même espace que le caribou au Québec. C’est une situation rare qu’il serait intéressant de documenter », estime Steeve Côté. Pour réaliser ces projets, il faudra évidemment que le financement soit au rendezvous. Le professeur Côté a entrepris des démarches auprès de partenaires privés et, une fois une somme critique atteinte, il adressera une demande au CRSNG. Le budget prévu pour la phase 2 de Caribou-Ungava s’élève à 4 M$.

L’édition d’un livre numérique coûte cher et les bibliothèques universitaires font donc face à des coûts importants. Pour les articles, l’affaire est plus compliquée, note Loubna Ghaouti. « Avant, on pouvait acheter les revues une à la fois. Depuis ces dix dernières années, les éditeurs fonctionnent plutôt par consortium. Donc, on achète désormais par bouquet. S’il est vrai qu’au final, on se retrouve avec plus de choix, il nous en coûte aussi plus cher puisque nous en achetons plus sans avoir l’assurance que tous ces documents nous seront bel et bien utiles. »

La capture d’un loup est faite à l’aide d’un filet lancé depuis un hélicoptère. Les chercheurs le munissent ensuite d’un collier GPS et ils prélèvent un petit bout d’oreille de l’animal pour les analyses d’ADN. photo Steeve Côté


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société

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Industrie forestière : la relance, 7 ans après depuis que 25 % de la ressource forestière du Québec est vendue aux enchères. Qu’en pensez-vous ?

Le gouvernement québécois a profité du Rendez-vous national de la forêt québécoise, à la mi-novembre, pour annoncer l’injection de 430 M$ dans la relance de l’industrie forestière. La vision du professeur au Département des sciences du bois et de la forêt, Luc Bouthillier, sur ce secteur économique qui a perdu près de 40 000 emplois depuis 2006. Q De quelle façon l’industrie forestière s’est-elle restructurée en 7 ans ? R L’avenir reste assez incertain. Lors du Rendez-vous, le gouvernement a annoncé des investissements notamment dans le secteur de la chimie verte qui permet à certaines centrales en Ontario et aux États-Unis, par exemple, de remplacer le pétrole par la lignine, un composant du bois. Dans la construction, on a redonné au bois ses lettres de noblesse. Avec des réalisations comme l’agrandissement du PEPS ou le Stade TELUS-Université Laval, des entreprises comme Nordic Bois d’ingénierie partent à la conquête du marché des poutres en bois lamellécollé. Ou encore, la construction d’une tour de 10 étages à Québec, avec du lamellé-croisé, annonce l’arrivée d’un nouveau matériau extrêmement stable. Il s’agit de preuves que le bois constitue un produit d’avenir. Cependant, l’avenir des pâtes et papier, et de ses 45 usines au Québec contre 63 il y a 5 ans, demeure plus inquiétant. Le papier journal reste le vaisseau amiral de ce secteur, alors que chacun sait qu’il n’est pas promis à un brillant avenir. Il existe de nouveaux produits intéressants, mais il va être difficile de passer du banc d’essai scientifique à la phase d’industrialisation, car des milliards de dollars sont nécessaires. Or, ni l’industrie ni le gouvernement, dont ce n’est d’ailleurs pas la tâche, n’ont ces fonds, et les institutions financières se montrent très, très prudentes. Il faut donc se tourner vers des firmes spécialisées dans le capital de risque, plus intéressées par le rendement à court terme que le développement d’une industrie sur 10 ans.

R Je crois qu’il s’agit avant tout d’un problème administratif. Les entreprises de transformation, comme Resolute ou White Bearch, souscontractent la récolte de la matière première à des entrepreneurs qui se sont qualifiés pour la vente aux enchères. Si, auparavant, les entreprises devaient payer leurs employés selon les conventions collectives, ce n’est plus le cas pour les droits de récolte acquis aux enchères. En fait, si un entrepreneur verse davantage de redevances à l’État avec les enchères, tout en vendant le bois au même prix à ses clients, il faut qu’il paye moins ses employés. Ce n’était pas le but du nouveau régime forestier, et le gouvernement a bien pris note de ce problème lors du Rendez-vous. Par ailleurs, j’ai l’impression qu’un autre de ses objectifs a aussi perdu de son importance. Lorsqu’il était ministre québécois des Ressources naturelles, Claude Béchard voulait donner accès à la forêt publique à des entrepreneurs qui avaient des projets, mais pas de bois. Dans le même temps, pourtant, certains propriétaires d’usine qui possédaient des droits de coupe gardaient leurs usines fermées. La vente aux enchères devait permettre d’attirer de nouveaux joueurs dans la transformation pour favoriser le renouvellement de l’industrie. Or, ce n’est pas tout à fait ça qui s’est produit… Q Comment se porte la santé de la forêt au Québec après 150 ans de récolte forestière ?

R On n’a pas vu apparaître de désert… Par contre, la forêt a rajeuni, et les écosystèmes ont beaucoup changé, tout comme les habitats fauniques. Le nouveau régime forestier prévoit d’ailleurs que la foresterie s’inspire du fonctionnement inhérent aux écosystèmes. Mettre en œuvre cette bonne idée pose tout un défi. Des manuels de pratiques de sylviculture sur la forêt de feuillus et la forêt de résineux, éprouvés par de la bonne recherche, ont été publiés ces derniers mois. Les opérations de récolte, qui affectent 300 000 hectares de forêt par an, vont permettre d’améliorer ce type d’aménagement. La façon dont on se comportait en forêt en 1999, lorsque L’erreur boréale est sortie [le documentaire réalisé par Richard Desjardins], et ce qui se passe aujourd’hui 15 ans plus tard, c’est assez différent. La forêt est relativement en bonne santé. Par contre, il faut s’interroger sur ce qu’on fait avec notre vieille forêt au Nord, jamais exploitée, là où se trouvent les réserves de bois mûr, mais aussi les caribous forestiers, Q Certains syndiqués du secteur de l’espèce emblématique de la diversité la foresterie se plaignent d’une dégra- forestière qui déteste être dérangée. dation de leurs conditions de travail Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Le 25 mai 2006, à Téhéran, une femme se cache le visage lors d’une cérémonie dans un cimetière. Elle s’était portée volontaire pour commettre un attentat-suicide en soutien au peuple palestinien. photo Canadian Press Images

Mourir en kamikaze En 30 ans, des femmes auraient commis quelque 125 attentatssuicides de par le monde par Yvon Larose Elle s’appelait Sana Khyadali. Elle avait 17 ans. Le 9 avril 1985, cette militante libanaise du Parti social nationaliste syrien, une organisation laïque, est entrée dans l’histoire en devenant la première femme à commettre un attentat-suicide au Proche-Orient. C’est arrivé durant la guerre civile libanaise, dans le sud du pays alors occupé par l’armée d’Israël. À un point de contrôle, la kamikaze s’est donné la mort en faisant sauter la voiture contenant 200 kilos d’explosifs qu’elle conduisait. L’explosion a fait deux morts chez les militaires israéliens. « De 1981 à 2011, près de 2 300 attentats-suicides auraient été commis à travers le monde selon les chercheurs du Chicago Project on Security and Terrorism, explique la doctorante en science politique, Johanna Massé. Sur ce total, 125 auraient été perpétrés par des femmes, soit 5 % de l’ensemble. » Le 24 octobre au pavillon Charles-De Koninck, Johanna Massé a fait une communication sur les femmes kamikazes dans le cadre du Colloque de la recherche étudiante en science politique 2013. D’Al-Qaïda aux rebelles tchétchènes, des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa aux Tigres de libération de l’Îlam tamoul, du Hezbollah au Parti des travailleurs du Kurdistan, plusieurs groupes terroristes ont recours à des femmes kamikazes dans leur lutte contre un ennemi beaucoup plus puissant qu’eux. « Célibataires, mariées

ou divorcées, les candidates ont à peu près tous les profils, indique l’étudiante. Elles sont généralement jeunes, mais certaines étaient dans la cinquantaine comme on l’a vu en Tchétchénie. La plupart du temps, ces femmes font partie de la classe moyenne et ont un niveau d’instruction supérieur à la moyenne. » Les chercheurs ont du mal à cerner les motivations qui conduisent un individu, homme ou femme, à se radicaliser au point de faire le sacrifice de sa vie par un geste d’une extrême violence. « Il y a certainement un aspect émotionnel fort », affirme Johanna Massé. Le fait de voir une armée étrangère occuper notre pays peut entraîner un sentiment de dépossession, à la fois du territoire national et de son identité. Sur le plan familial, une femme qui a vu son frère, son père ou son mari tomber sous les balles ennemies peut être animée d’un fort sentiment de vengeance ou de désespoir. « La plupart des femmes kamikazes ne sont pas uniquement motivées par la religion, dit-elle. D’ailleurs, nombre d’entre elles sont laïques. » Le cas de Reem Riyashi est particulièrement troublant. Le 14 janvier 2004, cette Palestinienne de 22 ans a activé sa ceinture d’explosifs au postefrontière d’Erez, entre Israël et la bande de Gaza. Elle était mariée et avait deux enfants. Quatre Israéliens ont perdu la vie dans l’attentat. Certains auteurs ont mis de l’avant le fait que les femmes

sont très vulnérables dans des sociétés patriarcales comme celles du Proche-Orient où prévaut une tradition d’honneur et de vengeance. Selon Johanna Massé, les femmes kamikazes représentent un atout pour les groupes terroristes. Des vêtements traditionnels, comme le voile intégral, permettent de cacher plus facilement la ceinture d’explosifs. D’ailleurs, à cause de cela, les organisations terroristes palestiniennes conseillent aux kamikazes de s’habiller de la manière la plus occidentale possible afin de ne pas éveiller les soupçons. « Parce que les femmes paraissent moins suspectes que les hommes aux contrôles de sécurité, on leur porte moins d’attention, on les fouille moins et elles passent plus facilement, soutient-elle. Elles s’avèrent d’autant plus meurtrières. » La présence de femmes dans les organisations terroristes suscite beaucoup de débats internes. Al-Qaïda, par exemple, est très prudente sur cette question. En 2008, l’organisation a déclaré que les femmes n’avaient pas leur place dans un groupe terroriste. Plusieurs organisations cantonnent les femmes dans des rôles de soutien, tels que responsables de la logistique, de l’idéologie ou du recrutement. Quant au modus operandi, il demeure le même, que l’on soit un homme ou une femme kamikaze. « C’est devenu très rapide, explique Johanna Massé. Le ou la kamikaze est mis au courant 24 heures avant la mission-suicide. On ne lui dit pas qui va lui fournir les explosifs ni qui le conduira à sa cible. Ces organisations sont compartimentées pour assurer leur survie. »


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bourses de leader

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David Drouin, inscrit au doctorat en médecine, a remporté une bourse dans la catégorie leadership scientifique. photo digitaldirect.ca

Esprit d’initiative et réalisations exceptionnelles L’Université a remis 103 nouvelles Bourses de leadership et développement durable à autant d’étudiants inspirants et engagés socialement, dont David Drouin par Yvon Larose David Drouin a eu une session d’automne plutôt chargée. En septembre, il a entrepris des études de doctorat en médecine. Le même mois, il a passé une semaine aux Émirats arabes unis comme participant à l’Expo-sciences internationale. En octobre, il s’est rendu à Calgary pour recevoir un des Prix d’innovation Ernest C. Manning. Et lundi dernier, au Théâtre de la cité universitaire, il a reçu l’une des 103 nouvelles Bourses de leadership et développement durable. Ces bourses sont remises chaque année à des étudiantes et à des étudiants s’étant démarqués par leur esprit d’initiative et par des réalisations exceptionnelles. Âgé de 19 ans, David Drouin a reçu une bourse dans la catégorie leadership scientifique. D’aussi loin qu’il se souvienne, il a toujours été d’une grande curiosité intellectuelle. Enfant, il prenait plaisir à démonter ses jouets pour en comprendre le fonctionnement. « Cette volonté de découvrir a toujours été présente chez moi, expliquet-il. Et je le faisais de façon autonome. L’autoapprentissage, ça me va super bien ! » C’est sans doute ce goût prononcé pour l’exploration qui a amené David Drouin à réaliser des projets de vulgarisation scientifique à l’école secondaire, en plus de participer à des compétitions scientifiques du type expo-sciences. De cette époque date aussi son intérêt

pour un phénomène très sérieux : la résistance croissante aux antibiotiques de bactéries infectieuses comme l’E. coli, la Salmonella ou le Clostridium difficile. Après mûre réflexion, l’adolescent décide de se lancer dans un projet de recherche centré sur les huiles essentielles. Ces huiles sont reconnues comme ayant un effet sur les bactéries infectieuses. Elles en diminuent la virulence. Au cégep, David Drouin obtient la permission d’utiliser les laboratoires pour ses travaux de recherche. Puis, l’Université Laval lui ouvre les portes du laboratoire de l’Institut de biologie intégrative et des systèmes. Il y est toujours. Deux entreprises ont cru en lui. Elles le fournissent en huiles essentielles ainsi qu’en probiotiques, des bactéries bonnes pour l’organisme. « Je travaille au laboratoire du professeur Steve Charette depuis presque deux ans, dit-il. Pour le type de projet de recherche que je voulais faire, il me fallait des installations de niveau universitaire correspondant aux normes. » L’originalité de la démarche du jeune chercheur est d’avoir combiné l’huile de cannelle à des probiotiques. Jusqu’à présent, ses travaux ont démontré qu’une petite concentration d’huile de cannelle affaiblit la bactérie E. coli, la rendant du coup plus vulnérable aux bactéries probiotiques. « L’huile que l’on peut extraire de la plante appelée cannelle comprend

plusieurs composés actifs que l’on peut isoler, explique David Drouin. Après des tests sur les huiles de clou de girofle, de thym, de verveine des Indes et d’origan, la cannelle est apparue comme ayant le meilleur potentiel. » Ce dernier s’estime chanceux d’avoir pu faire des activités parascolaires en lien avec la science durant ses années de cégep, notamment du travail en laboratoire. « Elles m’ont permis de découvrir vraiment que je voulais étudier en médecine, entre autres pour l’interaction avec les patients, indique-t-il. Ce sera aussi dans un domaine qui permet la recherche, comme l’immunologie ou la microbiologie. » Et son projet de recherche? « Je le poursuis, répondil, mais il passe après mes études. J’ai fait beaucoup d’in vitro. Viendront ensuite les essais in vivo, principalement sur des animaux. Par la suite, ce seront les essais cliniques. » Durant ses études, David Drouin aimerait faire partie de comités ou de groupes de prévention en santé publique. « Pour faire ma part dans la société », dit-il. Se qualifiant de très persévérant, le jeune étudiantchercheur adore repousser ses limites. « Je vais toujours accepter un défi, souligne-t-il. Cela me permet d’être meilleur ! » Le programme de Bourses de leadership et développement durable en est à sa quatrième année. Lancé en 2010, unique en son genre au Québec, ce programme a soutenu 329 étudiantes et étudiants jusqu’à présent. Cette année, les nouveaux boursiers se sont partagé la somme de 1,2 M$. En plus du leadership scientifique, l’Université reconnaît le leadership artistique, environnemental, social/humanitaire et sportif.

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D’autres boursiers se Charlotte Lafleur – leadership sportif Rugby, escalade, canot à glace : Charlotte Lafleur se passionne pour plusieurs sports. Inscrite au baccalauréat en génie des eaux, elle a mis sur pied plusieurs projets sportifs, notamment une équipe de canot à glace et une autre de pentathlon. Elle a aussi organisé un voyage de défis athlétiques au mont Blanc et dans les Pyrénées. L’étudiante souhaite promouvoir la pratique sportive écoresponsable. Elle organise également des activités sportives et de sensibilisation environnementale mettant en vedette le fleuve Saint-Laurent. 1 Charlotte Lafleur, capitaine de l’équipe BD pharmaceutique, lors du Grand Défi des glaces en 2013. photo Marc Cloutier

Diene Faye La passion d à 2009 à Da tion vouée a le rendre plu bientôt plusi L’étudiant dé do it Sénéga toyer le mon une marche jour-là, plus sac de plast baccalauréa


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e – leadership environnemental de Diene Faye pour l’environnement remonte akar au Sénégal. Il fonde une petite organisaau nettoyage du quartier qu’il habite afin de us salubre. L’initiative fait boule de neige et ieurs quartiers environnants emboîtent le pas. écide alors de se joindre au mouvement Let’s al. Ce mouvement citoyen a pour but de « netnde ». Le 27 avril 2013, le mouvement organise de dix kilomètres dans les rues de Dakar. Ce de 3 500 personnes ont dénoncé l’usage du tique dans le pays. Diene Faye est inscrit au at en chimie. Sensibilisé au pouvoir de l’action

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Au total, les nouveaux boursiers se sont partagé la somme de 1,2 M$

communautaire, il souhaite être un agent de changement pour sa communauté. 2 Diene Faye (deuxième à gauche) en compagnie de participants à la marche du 27 avril 2013 à Dakar contre la prolifération des sacs de plastique. photo Arfang Sonko Antoine Maranda – leadership social/ humanitaire Intrépide et déterminé. Ces qualités décrivent bien Antoine Maranda, étudiant à la maîtrise en aménagement du territoire et développement régional. Attiré par l’action humanitaire, il a effectué deux missions en Afrique avec Médecins sans frontières. En 2010-2011, il est en République centrafricaine. Un an plus tard, il se retrouve en République démocratique du Congo comme responsable des programmes d’assainissement des eaux. Une épidémie de choléra sévissait alors dans une région éloignée du pays. L’étudiant a coordonné le travail d’une petite équipe d’intervention. Il a contribué à la mise sur pied de centres de traitement et d’un programme de lutte contre cette maladie, en plus de former une dizaine d’agents de santé communautaire. 3 Antoine Maranda participant à l’effort logistique lors d’une urgence médicale en République centrafricaine en 20102011. photo Paola Cinotto Jeanne Couture – leadership artistique Le 18 octobre dernier avait lieu la première Foire en art actuel de Québec. Près de 1 000 personnes y ont assisté et 34 œuvres ont été vendues. Jeanne Couture, étudiante à la maîtrise en histoire, a fondé ce moyen novateur de diffusion et de vente. Cette bachelière en histoire de l’art, chroniqueuse en arts visuels à la radio étudiante CHYZ FM, a également créé un cours sur l’art actuel qui se donnera d’ici 2015 à l’Université Laval. 4 Jeanne Couture fait de la médiation culturelle auprès d’enfants du primaire lors d’une exposition en art actuel à l’Œil de poisson où elle est coordonnatrice de la programmation. photo l’Œil de poisson

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science

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Mieux accompagner en fin de vie La prochaine conférence de la Chaire religion, spiritualité et santé aura pour titre « De l’hospitalité à l’alliance : jalons éthiques pour une démarche d’accompagnement ». Elle sera prononcée par Didier Caenepeel, professeur de théologie morale et de bioéthique au Collège universitaire dominicain d’Ottawa. Celui-ci se penchera sur le temps de la maladie ou de la fin de vie marqué par l’expérience de la souffrance qui transforme, pour le malade, le rapport à son corps, au temps et à autrui. Ce rapport est particulièrement bien illustré dans la pièce de théâtre d’Éric-Emmanuel Schmitt, Oscar et la dame rose, qui met en scène les derniers jours d’un petit garçon atteint d’une maladie incurable. Le professeur Caenepeel se servira d’exemples tirés du livre pour poser les jalons d’une démarche d’accompagnement. Jeudi 5 décembre, à 17 h 30, à la salle JeanPaul-Tardif du pavillon La Laurentienne.

Le juge et l’éthique Le jeudi 5 décembre, l’Institut d’éthique appliquée présente une conférence intitulée « L’éthique du quotidien dans la narration judiciaire » avec la professeure en philosophie du droit à l’Université de Minas Gerais (Brésil) Mônica Sette Lopes. Lorsqu’un conflit s’installe, surtout s’il s’agit de droits fondamentaux, le juge appelé à trancher est aussi un témoin et un survivant d’une expérience éthique. Le récit du juge concernant la façon dont il exerce son indépendance pour trancher un cas consiste en un élément essentiel du processus éthique qui entoure la résolution du conflit. La professeure Lopes est juge d’appel du Tribunal régional du travail de l’État de Minas Gerais. Jeudi 5 décembre, de 12 h 30 à 14 h, au local 2326 du pavillon Alphonse-Desjardins.

Quand l’esprit vient aux femmes La troupe de théâtre les Vrais Talents vous convie à sa deuxième production, la comédie musicale 9 à 5 ou Comment se débarrasser de son patron écrite et composée par Dolly Parton. Celle-ci raconte l’histoire de trois employées bien décidées à se venger de leur patron machiste et chauviniste. La troupe regroupe plus de 30 artistes sous la direction de la metteuse en scène Julie Lespérance. Cette production, qui succède à la comédie musicale Chicago, jouée par la troupe à l’automne 2013, s’annonce une activité incontournable pour la période des fêtes. Les représentations auront lieu du 4 au 7 décembre, à 20 h, et le 8 décembre, à 15 h, à l’amphithéâtre HydroQuébec du pavillon Alphonse-Desjardins. Les billets sont en prévente au coût de 14 $ et au coût de 16 $ à la porte le soir du spectacle.

 Pour réservation : www.vraistalents.org ou 418 563-6791

La baisse de température corporelle induite par certains anesthésiques agit temporairement sur un gène associé à la mémoire. Cela pourrait expliquer les problèmes cognitifs observés chez certains patients à la suite d’interventions chirurgicales.

Geler la mémoire L’hypothermie induite par certains anesthésiques serait responsable de l’inhibition temporaire d’un gène associé à la mémoire par Jean Hamann Les gens qui subissent une chirurgie sous anesthésie générale sont parfois « mêlés » à leur réveil. Pas étonnant, étant donné que certains anesthésiques suppriment l’expression d’un gène, nommé Arc, qui joue un rôle important dans la consolidation de la mémoire. Une équipe internationale, à laquelle sont associés plusieurs chercheurs de la Faculté de médecine, vient de découvrir que la mise en veilleuse de ce gène ne dépend pas directement des anesthésiques, mais plutôt de l’hypothermie qu’ils induisent. Les chercheurs ont fait cette démonstration à l’aide de souris de laboratoire auxquelles ils ont administré de l’isoflurane. Comme prévu, cet anesthésique a réduit du tiers la synthèse de la protéine Arc. Par contre, lorsque la température corporelle des animaux était maintenue à la normale à l’aide d’un tapis chauffant et d’une lampe infrarouge, la synthèse de la protéine Arc n’était pas affectée. Des résultats similaires ont été obtenus avec le propofol, un autre anesthésique couramment utilisé chez l’humain, rapportent les chercheurs dans un récent numéro de la revue Scientific Reports.

D’autres tests ont révélé que la diminution du niveau de la protéine Arc induite par l’hypothermie était liée à une baisse d’activité de l’enzyme ERK. Il n’est pas nécessaire d’avoir recours à un anesthésique pour produire cet effet sur ces deux protéines, ont montré les chercheurs. Une hypothermie provoquée par une réduction de la température ambiante fait également le travail. Chez les souris, l’effet de l’anesthésie sur le gène Arc est temporaire. « Nos

données indiquent que l’expression du gène revient à la normale en moins de 24 heures, confirme Emmanuel Planel. L’étude ne permet pas d’établir de lien de cause à effet, mais il se pourrait que la diminution de Arc joue un rôle dans les problèmes cognitifs observés chez certains patients à la suite d’interventions chirurgicales. » Alexis Bretteville, François Marcouiller, Carl Julien, Franck Petry, Noura El-Khoury, Françoise Morin, Jean Charron et Emmanuel Planel, de la Faculté de médecine, sont parmi les signataires de l’étude parue dans Scientific Reports. Quatre chercheurs de la Columbia University, dirigés par Robert Whittington, s’ajoutent à cette liste.

Certains anesthésiques suppriment l’expression d’un gène, nommé Arc, qui joue un rôle important dans la consolidation de la mémoire


arts

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Ces blessures en nous

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en bref

La Galerie des arts visuels présente en primeur la version achevée de The Scar Project (2005-2013) de l’artiste Nadia Myre par Brigitte Trudel « Nous portons tous des cicatrices associées à nos blessures personnelles, raconte d’emblée Nadia Myre. Elles nous rendent uniques et nous rassemblent en tant qu’être humains. » C’est à partir de cette réflexion que l’artiste montréalaise et algonquine, diplômée du Emily Carr University of Art and Design de Vancouver et de l’Université Concordia, a amorcé, il y a huit ans, son ambitieux projet. Lors d’ateliers itinérants, elle a proposé à des gens du grand public de recréer sur une toile leurs cicatrices physiques ou émotives, tout en les enjoignant à produire un court texte qui racontait leur histoire. Ces sessions ouvertes à tous se sont déroulées dans des écoles, des maisons de la culture, des salles d’exposition, des centres communautaires et des maisons d’hébergement. Animées par l’artiste, elles se sont tenues dans diverses villes canadiennes, comme Montréal, Toronto, Saint John et Bathurst, mais aussi à New York et à Sydney. Les participants étaient guidés par Nadia Myre tout au long du processus créatif qu’elle avait elle-même établi et s’exécutaient à l’aide de fil, d’une aiguille, d’un canevas à piquer, à filer, à broder, à coudre et même à déchirer. Les 1400 œuvres issues de ces laboratoires ouverts seront présentées aux visiteurs à partir d’aujourd’hui, 28 novembre, jusqu’au 21 décembre.

Des projections graphiques complémentaires permettront de lire les textes associés aux toiles. Enfin, comme ultime synthèse de ces témoignages, des bandes sonores touchantes, où Nadia Myre dévoile sa propre cicatrice liée au cheminement de sa mère, viendront redonner un sens intime à son exposition. Le témoignage de cette dernière fait aussi partie du projet. Pourquoi avoir privilégié la couture et le filage comme moyen d’expression artistique dans ce projet participatif ? « Contrairement au dessin, peu de personnes sont familières avec cette technique, ce qui avait pour effet de situer tout le monde à un même niveau expressif », explique Nadia Myre. L’idée rejoignait tant les femmes que les hommes, puisque ces derniers l’associaient à la pêche et à son matériel. « J’aimais également l’aspect quasi méditatif qui entoure ces gestes de même que leur rapport avec des savoirfaire ancestraux », ajoute celle dont les manifestations culturelles sont présentées sur la scène nationale et internationale. Cette artiste professionnelle qui interroge les concepts d’identité dans son œuvre y voyait une manière de se rapprocher de ses racines autochtones. Enfin, les jeux de texture et la transformation du matériel représentent des facettes essentielles de ce travail créatif pour Nadia Myre. « Le perçage de la

Lors d’ateliers itinérants, Nadia Myre a proposé à des gens du grand public de recréer sur une toile leurs cicatrices physiques ou émotives, tout en les enjoignant à produire un court texte qui racontait leur histoire.

photo Idra Labrie/MNBAQ L’artiste Nadia Myre

Animés par l’artiste, les ateliers se sont tenus dans diverses villes canadiennes, mais aussi à New York et à Sydney

Nuit de la création 2014 C’est sur le thème « Les 4 éléments » qu’aura lieu la 6e édition de la Nuit de la création 2014 au Musée national des beaux-arts du Québec. Le comédien bien connu Marcel Sabourin est parrain de cet événement qui se tiendra le 4 avril. La Nuit de la création est une initiative des étudiants et des professeurs de la Faculté des lettres et des sciences humaines, auxquels se joignent notamment des étudiants de la Faculté de musique et de l’École des arts visuels. Les propositions sont évaluées par un comité de sélection composé de professeurs et d’étudiants. L’an dernier, plus de 2500 personnes avaient assisté à cette nuit, qui se veut un espace de création et de liberté. La date de clôture de l’appel de projets est le 2 décembre. Information : facebook.com/nuitdelacreation

toile demande un effort réel et produit une transformation palpable. Pour moi, elle symbolise les possibles transformations intérieures de ces gens qui se sont rapprochés de leur peine et de leurs blessures en racontant leurs histoires », illustre-t-elle. L’artiste multidisciplinaire a d’ailleurs été fascinée par l’utilisation puissante qu’ont faite les participants de ces symboles, mus par leur besoin de livrer une part de leur expérience parfois difficile. Cette ouverture rendue possible par la démarche de l’artiste s’est parfois traduite par des moments empreints de fortes émotions en cours de travail. « La rencontre de l’autre est très présente chez moi et très intégrée à mes explorations », raconte Nadia Myre dont le travail tourne autour de sujets comme la perte et l’abandon. Ravie par son expérience, elle n’exclut pas l’idée de faire de cette exposition une rampe de lancement pour des projets associés comme la production d’agrandissements numériques de cicatrices sélectionnées au hasard. Elle pense également à la publication d’un recueil rassemblant les récits des participants aux ateliers. Bref, une autre manière d’exploiter l’écriture et le langage, pour cette artiste qui, stimulée par les conversations qu’elle captait autour d’elle à l’adolescence, a déjà songé à devenir écrivaine. Du 28 novembre au 21 décembre, à la Galerie des arts visuels (295, boul. Charest Est). Vernissage : jeudi 28 novembre à 17 h, précédé d’une rencontre avec l’artiste à 16 h 30.

Le jazz à son meilleur Les amateurs de jazz et de big band  ne voudront pas manquer la soirée présentée par FaMUL jazz, le grand ensemble de jazz de la Faculté de musique. Sous la direction de Janis Steprans, la vingtaine de musiciens offrira au public un répertoire diversifié, accessible et haut en couleur. Parmi les œuvres au programme figurent des mélodies de Thad Jones, Benny Golson, Duke Ellington, Sammy Nestico, David Baker et Don Menza. Lundi 2 décembre, à 19 h 30, au Théâtre de la cité universitaire, pavillon Palasis-Prince. Coût d’entrée : 10 $. Étudiants : 5 $. Billets en vente à la Faculté de musique (local 3312 du pavillon Louis-Jacques-Casault) ou à la porte le soir du concert.

Quand la mouvance devient statique Aleks Saki et Jason John, étudiants en design graphique, proposent une réflexion sur les mouvements intitulée Mouvance statique. Cette série de vidéos filmées par le binôme a été créée à la base comme support visuel pour la musique du groupe québécois Stolen Heights. Grâce à ce projet, les étudiants explorent différentes formes de mouvements que subissent des matières statiques de notre environnement, que ce soit d‘un point de vue poétique ou réaliste. Jusqu’au 6 décembre, à la salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins (local 2470).


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sur le campus

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Avis officiel CONSEIL UNIVERSITAIRE Séance ordinaire du 3 décembre 2013 Ordre du jour 1. Procès-verbal de la séance ordinaire du 14 novembre 2013 2. Communications du président 3. Questions des membres 4. Ombudsman : rapport des activités pour l’année 2012-2013 et suivi des recommandations pour l’année 2011-2012 5. Politique de reconnaissance et d’évaluation des instituts de l’Université Laval : modifications 6. Programme de baccalauréat en sciences infirmières : évaluation périodique - Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales - Plan d’action de la doyenne de la Faculté des sciences infirmières 7. Programme de diplôme d’études supérieures spécialisées en comptabilité : création et dérogation au Règlement des études - Présentation par le doyen de la Faculté des sciences de l’administration - Avis du Comité-conseil de la Commission des études - Recommandations du vice-recteur aux études et aux activités internationales 8. Programme de maîtrise en sciences et technologie des aliments : approbation de l’offre d’un cheminement bidiplômant avec l’Université Bordeaux 1 - Présentation par le doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation - Recommandation du vice-recteur aux études et aux activités internationales 9. Programme de diplôme d’études supérieures spécialisées en intervention éducative : suspension des admissions - Recommandation du vice-recteur aux études et aux activités internationales 10. Bureau des services pédagogiques : rapport annuel 2012-2013 11. Centre interuniversitaire sur le risque, les politiques économiques et l’emploi (CIRPEELaval) : évaluation périodique - Avis de la Commission de la recherche - Recommandation de la vice-rectrice à la recherche et à la création Huis clos Clôture de l’assemblée

Marché de Noël responsable Cette année, l’Université Laval vous donne la possibilité de préparer votre temps des Fêtes dans un esprit d’entraide et de partage. Le mardi 3 décembre, de 8 h à 18 h, à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck, participez à la 1re édition du Marché de Noël responsable où vous pourrez découvrir une foule d’idées cadeaux provenant de la communauté universitaire ! Biscuits, pâtisseries, cactus, thé et produits équitables, forfaits d’hébergement à la forêt Montmorency et abonnements de théâtre pour Les Treize, voilà quelques-uns des objets que vous pourrez vous procurer lors de ce marché de Noël pas comme

les autres. Tout ça pour une bonne cause : l’achat de produits locaux et écoresponsables qui financeront les activités et les projets des associations et des groupes universitaires. De plus, les visiteurs sont conviés à apporter des denrées non périssables, de la vaisselle et des jouets qui seront recueillis par les intervenants en développement durable, le Service des résidences et Préambule Communication. Ceux-ci seront ensuite offerts à ceux qui en ont le plus besoin sur notre campus. Joyeuses Fêtes ! Pour plus d’information : ulaval.ca/noelresponsable

Pas moins de 125 étudiants se sont distingués par leur dossier scolaire exceptionnel. photo Jacques Beardsell

FSAA : des bourses et une hausse d’inscription Le vendredi 15 novembre dernier, la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) a remis un montant de 777 150 $ en bourses à 125 étudiants qui se sont distingués par leur dossier scolaire exceptionnel lors de l’admission ou par leur contribution à la recherche dans le secteur des sciences. Ces bourses ont été financées par la FSAA, l’Université Laval, des organismes subventionnaires et des dons provenant de nombreux partenaires

de l’industrie agroalimentaire qui se sont réunis à la salle Le Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins afin de souligner la réussite des lauréats de tous les cycles. L’intérêt des jeunes et des acteurs du milieu pour le secteur agroalimentaire est en croissance depuis quelques années. La Faculté a dévoilé récemment une hausse de 13 % de ses nouvelles inscriptions pour l’automne 2013 par rapport à l’année 2012.


société

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privais de sommeil. C’était l’enfer. » Au terme d’une année de thérapie au cours de laquelle elle dit s’être reconstruite et avoir appris à s’aimer, cette jolie blonde aux yeux bleus et au sourire dévastateur a arrêté de penser que maigrir allait lui amener la paix. La vie faisant bien les choses, une amie lui a demandé de participer au calendrier 2014 Ronde et Jolie. Mettant en valeur 13 Saguenéennes aux courbes généreuses, ce projet

vise à sensibiliser la population, et surtout les adolescentes, à l’importance d’accepter leur corps, peu importe leur poids. Joëlle Vaillancourt a accepté d’y jouer le rôle de mannequin et fera la page du mois de janvier. Pas mal pour une fille qui, il n’y a pas si longtemps, angoissait juste à se regarder dans un miroir et à paraître en public. Cette sortie du placard a chamboulé sa vie. En septembre, elle s’est inscrite à un concours nordaméricain de mannequins de taille forte organisé par l a ch a î n e d e vê t e m e n t s Addition Elle et s’est classée 7e sur 4 500 candidates. Récemment, une clinique l’a approchée pour lui demander d’être porte-parole lors de la Semaine de sensibilisation aux troubles alimentaires qui aura lieu en janvier. « Ma plus grande surprise a été de constater l’effet que je pouvais avoir sur les gens », affirme avec force l’étudiante. « J’ai reçu tellement de messages de femmes qui se sont identifiées à mon histoire ! L’image corporelle est un sujet qui crée tellement de tensions et de problèmes dans notre société. Il faut arrêter de croire que l’acceptation de soi passe par la perte de poids. » Même si elle a repris tout le poids perdu durant toutes ces années où elle a mené son corps au bord de l’épuisement, Joëlle Vaillancourt est aujourd’hui une femme heureuse. « Aujourd’hui, je suis fière de dire que je me sens libre, dit-elle. Aujourd’hui, je suis fière de dire que je suis belle, inspirante, charmante et intelligente. Il n’y a pas de jour où je triche, où je mange de la bonne ou de la mauvaise nourriture, où j’agis bien et d’autres pas. Aujourd’hui, j’ai lâché prise. »

Bernheim. De la même façon que l’objectif ultime de l’État totalitaire est de construire un « homme nouveau », les autorités carcérales veulent faire du détenu un citoyen respectueux des lois et misent sur sa réhabilitation. À une personne de l’auditoire qui lui demandait la raison pour laquelle un grand nombre de détenus renonçaient à faire une demande de libération conditionnelle, le criminologue a répondu que les conditions qui leur étaient imposées une fois libérés étaient plus difficiles à vivre que celles qu’ils devaient subir à l’intérieur des murs. « En prison, les règles sont plus précises et plus simples à suivre, soutient-il. Lors d’une libération conditionnelle, la porte est ouverte, certes, mais le détenu est soumis à plusieurs contraintes.

Concrètement, la liberté est davantage une illusion qu’un fait acquis, en somme. Il faut que la personne se réadapte à la vie libre, ce qui n’est jamais facile. » Dans l’existence du détenu, le plus dur est sans doute la perte de son individualité et l’obligation de vivre dans des conditions matérielles difficiles. À cet égard, note JeanClaude Bernheim, les prisonniers préfèrent purger leur peine dans des vieilles prisons plutôt que dans de plus nouvelles. Pourquoi ? Tout simplement parce que les établissements plus récents, conçus dans la perspective d’un contrôle accru de la sécurité, ont pour conséquence de limiter les contacts entre les détenus et avec le personnel de la prison. Et les prisonniers ont bien besoin de ces contacts avec les autres.

Le bonheur de ma vie reposait sur le chiffre qui allait apparaître le matin, le midi, le soir et avant d’aller dormir sur la balance de ma salle de bain

L’étudiante au baccalauréat intégré en études internationales et langues modernes s’est classée 7e sur 4 500 candidates dans un concours nord-américain de mannequins de taille forte organisé par la chaîne de vêtements Addition Elle. photo Ryu Sindberg

Ronde et jolie Il faut cesser de croire que l’acceptation de soi passe par la perte de poids, soutient l’étudiante Joëlle Vaillancourt par Renée Larochelle Du plus loin qu’elle se souvienne, Joëlle Vaillancourt a toujours été la plus grande et la plus forte de sa classe. Forte au sens de « grosse », osons le mot. Les premiers actes d’intimidation dont elle

a été victime ont commencé à la maternelle et se sont poursuivis au primaire. À l’adolescence commence le cercle infernal de régimes, assorti d’un entraînement intensif sur vélo stationnaire d’une

dizaine d’heures par semaine. Rien n’y fait. La jeune femme perd du poids et le reprend. Mesurant 1,78 m, portant la taille 16, elle désespère de ressembler un jour à ces femmes minces qui étalent leur minceur sur les couvertures de magazine. « Plus je maigrissais, plus je me trouvais des défauts », raconte cette étudiante de 24 ans qui termine cette année un baccalauréat intégré en études internationales et langues modernes. « Le

bonheur de ma vie reposait sur le chiffre qui allait apparaître le matin, le midi, le soir et avant d’aller dormir sur la balance de ma salle de bain. » Au bout du rouleau, elle consulte un médecin qui diagnostique un trouble alimentaire non spécifique : il ne s’agit pas de boulimie ni d’anorexie, mais de quelque chose se situant entre ces deux extrêmes. « C’est comme si la nourriture et le compte des calories contrôlaient ta vie. En plus, je travaillais beaucoup et je me

Entre les murs Le fonctionnement d’un État totalitaire s’apparenterait à celui en vigueur dans les prisons par Renée Larochelle La prison est-elle une institution totalitaire ? Si on compare les rouages d’un État totalitaire à ceux mis en place dans les milieux carcéraux, la prison s’en rapproche dangereusement, croit le criminologue Jean-Claude Bernheim, chargé de cours à l’École de service social et auteur de nombreuses publications sur le traitement des détenus au Canada. Conférencier lors de la Journée nationale des

chargées et chargés de cours, le 22 novembre, Jean-Claude Bernheim s’est appliqué à montrer que la soumission à l’autorité et la privation de liberté n’étaient pas les seuls éléments qu’avaient en commun les États totalitaires et la prison. « La délation, une pratique institutionnalisée dans les régimes politiques totalitaires, a ses entrées en prison, dit Jean-Claude Bernheim. Le

La soumission à l’autorité et la privation de liberté ne sont pas les seuls éléments qu’ont en commun les États totalitaires et la prison, affirme le criminologue Jean-Claude Bernheim.

contrôle de l’information et la mise sous tutelle des personnes, leur infantilisation en quelque sorte, sont aussi communs aux deux univers. » S’ajoutent à cela la sanction collective en cas de nonrespect des règles, un accès limité aux biens de consommation et le contrôle de la

sexualité entre certains groupes de personnes, ou encadré en certains lieux et à certains moments. En cas d’émeute ou de soulèvement de la population, l’histoire sera invariablement réécrite en fonction des intérêts du pouvoir en place. La comparaison ne s’arrête pas là, poursuit Jean-Claude

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l’Univert

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en direct de

Imaginaires forestiers Au Québec, notre perception de la forêt a évolué au fil des siècles par Yvon Larose

Univert Laval tiendra un kiosque de vente de tissus et de démonstration de techniques d’emballage furoshiki durant le Marché de Noël responsable, le 3 décembre prochain.

Du tissu sous le sapin Pourquoi ne pas adopter, ce Noël, une technique d’emballage écologique appelée furoshiki ? par Catherine Deslauriers - Univert Laval Chaque année, les emballages de cadeaux et les sacs d’emplettes des Canadiens représentent 545 000 tonnes de déchets. Pendant la période des fêtes, 50 % à 75 % des déchets générés proviennent d’emballages, dont plusieurs ne se recyclent pas. Selon un rapport de RECYC-QUÉBEC, un milliard de sacs en plastique sont envoyés annuellement dans les sites d’enfouissement au Québec. Le furoshiki, une solution de rechange écoresponsable au papier à usage unique souvent plastifié, permet d’éviter tout ce gaspillage. Il s’agit d’une technique traditionnelle japonaise d’emballage en tissu. Catherine Gallichand, membre d’Univert Laval, a lancé la campagne sur le campus en 2011. Depuis, elle sensibilise la communauté à cette pratique par l’entremise de kiosques de démonstration. « Les gens sont estomaqués de voir à quel point c’est simple. Même les enfants sont capables de le faire. De plus, ajoute-t-elle, quand on oublie une étiquette de prix, ça prend deux secondes pour défaire l’emballage ! » Elle estime que les kiosques sont un bon moyen de faire connaître le concept. Les curieux sont nombreux et, même s’ils ne s’arrêtent pas au kiosque, ils comprennent le principe. Plusieurs personnes réduisent déjà leur consommation de papier en utilisant des journaux, les pages de bottins téléphoniques ou en réutilisant le papier non abîmé des années précédentes pour emballer leurs cadeaux de Noël. Cependant, il reste du chemin à faire. « Les traditions sont difficiles à changer. Dès leur plus jeune âge, les enfants sont habitués de déchirer le papier de leurs cadeaux », confie-t-elle. D’autant que plusieurs se prêtent au jeu d’ouvrir les cadeaux avec des mitaines de four et qu’ils ne souhaitent pas renoncer à cette partie des festivités. Le furoshiki est mis de l’avant surtout à la période des fêtes, mais les tissus peuvent être utilisés toute l’année. Pendant l’entrevue, la fondatrice du comité noue un carré de tissu qui devient un sac à main en quelques secondes. On peut également s’en servir comme sac d’épicerie, comme foulard ou

comme sac d’Halloween pour les enfants. Il est même possible d’envelopper des bouteilles de vin avec du tissu de façon à les transporter facilement. Pour trouver un carré de tissu, il suffit de visiter les friperies à la recherche d’un foulard carré ou de retailles de tissu. On les découpe de la taille voulue et on coud les côtés. Les tissus sont réutilisables pendant des années. Univert Laval tiendra un kiosque de vente de tissus et de démonstration de techniques d’emballage furoshiki durant le Marché de Noël responsable le 3 décembre. Des kiosques auront également lieu du 2 au 5 décembre dans les pavillons Abitibi-Price, Charles-De Koninck, Alexandre-Vachon et Paul-Comtois. Pour plus d’information sur le comité et les techniques d’emballage : www. univertlaval.wordpress.com/projets/ emballages-furoshiki.

Des papiers non abîmés des années précédentes, des journaux ou des pages de bottins téléphoniques peuvent servir à emballer les cadeaux de Noël

Il y a très longtemps, les peuples germaniques avaient pour coutume, le 21 décembre, de couper une branche de sapin qu’ils gardaient tout l’hiver dans leur maison. Ce rituel se déroulait le jour du solstice d’hiver, le jour le plus court de l’année. Selon le professeur Martin Hébert, du Département d’anthropologie, cette branche symbolisait la vie qui allait renaître au printemps. « C’est, ditil, l’origine de notre sapin de Noël. » Martin Hébert signe une chronique sur les imaginaires forestiers depuis 2010 dans le mensuel Le monde forestier. « L’idée derrière la chronique est d’explorer notre rapport imaginaire à la forêt, explique-t-il. L’imaginaire québécois est riche à ce chapitre et il s’est transformé au fil des siècles. » Les Québécois d’antan n’étaient pas différents des autres peuples agriculteurs d’Occident. Pour eux, la forêt représentait un lieu étranger, habité par des forces obscures suscitant la peur. « La forêt, indique le professeur, est perçue comme le domaine du diable. En Occident, ce lieu est habité par des créatures qui font peur, que ce soit le loupgarou ou le feu-follet. » On trouve, dans l’imaginaire forestier québécois, plusieurs évocations de rencontres avec des personnages assez troublants. Des légendes, mythes et récits parlent de spectres et de revenants. On peut penser au chasseur fantôme. Pour avoir chassé un dimanche, celui-ci a été condamné par Dieu à errer pour l’éternité dans la forêt. « Dans ces récits, il est toujours périlleux de s’aventurer en forêt », affirme Martin Hébert. Un bel exemple de cela est l’ancienne légende européenne de la chassegalerie. Dans sa version québécoise, un groupe de bûcherons au chantier fait un pacte avec le diable. Celui-ci conduira le groupe dans un grand canot par la voie des airs chez leur femme vivant au loin. Durant la traversée, les bûcherons ne devront ni blasphémer ni heurter les clochers des églises. Ils devront également être de retour au camp avant six heures du matin. Advenant le non-respect de ces règles, ils s’exposaient à perdre leur âme. Selon Martin Hébert, le nationalisme canadien-français et les influences

romantiques imposeront une nouvelle vision de la forêt, du 19e siècle au début du 20e. Un lien sera créé entre l’identité nationale et la forêt. « Dans les romans qualifiés de “romans de la terre”, expliquet-il, les colons étaient pratiquement en guerre contre la forêt dans leur volonté de faire reculer le front forestier. La forêt était perçue comme un espace à conquérir. C’était la marche de la civilisation. Dans un de ces récits, le personnage principal pleure de joie devant un amoncellement de billots en feu. » Chez les Autochtones nord-américains, la forêt revêt une toute autre signification puisqu’ils l’habitent. « Pour eux, dit-il, la forêt est un lieu rassurant, un lieu de partage et de vie communautaire. Dans ce milieu très social, les ancêtres sont présents. Leur imaginaire forestier est ancré dans les traditions orales et les savoirs écologiques qu’il véhicule. » En revanche, les Québécois du passé percevaient les Autochtones comme vivant hors de la société dans un lieu éloigné des normes habituelles du village. Et les bûcherons qui montaient au camp étaient tout autant perçus comme effectuant un séjour en dehors de la civilisation. Les imaginaires forestiers d’ici ont même servi à convertir des Autochtones au christianisme. Au Saguenay, à la fin des années 1800, alors que sévissait un violent feu de forêt, le père Labrosse aurait tracé une ligne dans le sable. S’adressant à des Autochtones, il leur aurait dit que le feu n’avancerait pas plus loin. « Selon la légende, souligne Martin Hébert, le feu se serait effectivement arrêté avant la ligne. Plusieurs Autochtones se seraient convertis au christianisme par la suite. » Avec le 20e siècle et l’urbanisation de la société québécoise, la forêt devient davantage un lieu de ressourcement. L’auteur de la Flore laurentienne, le frère Marie-Victorin, a contribué au développement d’un imaginaire de la contemplation dans lequel on apprécie la biodiversité pour elle-même. Avec la fin des années 1930 commence l’utilisation récréative graduelle de la forêt par les Québécois. Plus récemment, le territoire forestier est perçu comme un environnement fragile. « Malgré ces transformations dans nos imaginaires, la crainte de la forêt demeure présente dans nos représentations, affirme le professeur. Même aujourd’hui, la forêt est souvent utilisée dans des romans ou des films comme un lieu qui suscite la peur. »

Dans la version québécoise de la chasse-galerie, un groupe de bûcherons au chantier fait un pacte avec le diable, qui les conduira chez leur femme vivant au loin. illustration d’Henri Julien


sports

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en bref

photo PEPS

Yoga et méditation guidée Un virage technologique important pour le PEPS : dès le 4 décembre, il sera possible de s’inscrire en ligne au www.peps.ulaval.ca photo PEPS

Une session d’hiver active Toutes les raisons sont bonnes pour s’inscrire à une activité sportive au PEPS durant la saison froide par Julie Turgeon Pour son programme hivernal 2014, le PEPS prend un virage technologique important. Désormais, il est possible de s’inscrire en ligne au www.peps.ulaval.ca, dès le 4 décembre. Ce mode d’inscription s’ajoute aux autres options déjà offertes. De plus, à cette date, le PEPS devient encore plus branché grâce à sa nouvelle application mobile disponible sur App Store et Google Play. Cette application regorge d’informations pratiques et permet de visualiser l’horaire des activités en participation libre, les heures d’ouverture et de recevoir des alertes concernant des annulations importantes. Au nombre des nouveautés du programme de l’hiver, mentionnons les cours de yoga et de Pilates ainsi que les cours de conditionnement physique et de mieux-être tels que la préparation physique au vélo et correction posturale. Avec plus de 40 cours de yoga et de Pilates, le PEPS devient un acteur important dans cette discipline qui ne cesse de gagner en popularité. « La qualité des intervenants, la diversité de cours et les tarifs raisonnables font du PEPS le lieu par excellence pour s’adonner à la pratique de cette activité », mentionne Sandra Tremblay, responsable de ce secteur qui a

connu une augmentation de participation de l’ordre de 30 % l’automne dernier. Parmi les nouveautés, le PEPS propose des cours de Vinyasa flow, Vinyasa flow power et de Yoga Pilates, en plus des nombreux ateliers qui sont offerts tout au long de la session. Pour les personnes préoccupées par la santé de leur dos, le cours Correction posturale est tout indiqué. Ce cours est construit sous forme de séances d’entraînement visant principalement le développement de la conscience corporelle, le renforcement des muscles posturaux et le gain en souplesse des muscles du tronc et des membres inférieurs. Il a également pour objectif l’adoption d’une meilleure posture dans l’exécution des tâches quotidiennes. Ce cours se veut un outil majeur de prévention. Une autre nouveauté qui plaira certainement aux adeptes de vélo est le cours Préparation physique au vélo. Ce cours a pour but de compléter votre entraînement cardiovasculaire sur vélo par une variété d’exercices de musculation, de pliométrie, d’étirement et de relaxation qui ont pour but de vous préparer à votre saison de vélo. Les principaux objectifs de ce cours visent le développement

physique, la diminution du risque de blessures et l’amélioration de la performance. Attention, il ne s’agit pas d’un cours sur vélo, mais bien complémentaire à ce type de travail. Le KinFit est un cours qui a vu le jour à l’automne 2013 et qui attire déjà une clientèle intéressée par un entraînement semi-privé. Élaborés par des instructeurs qualifiés, les circuits de 45 minutes amènent les participants à se dépasser. Au maximum, huit personnes se retrouvent ensemble afin de suivre un kin circuit ou un kin abdos. Le coût est de 7 $ par séance pour les étudiants membres ainsi que les membres du PEPS et de 9 $ pour les non-membres. Il ne s’agit pas d’un cours, mais d’une activité offerte à la carte dont les coupons sont en vente à la réception principale du PEPS. L’horaire complet se trouve au www.peps.ulaval.ca dans la section activités libres. Finalement, les parents qui souhaitent faire bouger leurs jeunes peuvent le faire pendant les matinées de fin de semaine au PEPS. Le programme jeunesse propose 20 activités pour les jeunes de 2 à 16 ans ainsi que des activités parents-enfants. Basketball, baladi, Zumba, danse créative, kendo pour adolescents, natation, tennis, etc. L’inscription aux activités du programme jeunesse se déroule présentement et se poursuit jusqu’au début des cours en janvier.

On peut devenir membre du PEPS en tout temps pour 35,95 $ par mois pour un abonnement de 12 mois afin de profiter de nombreux avantages. La nouvelle salle d’entraînement est fenêtrée sur deux étages et répond aux attentes les plus élevées dans le domaine de l’entraînement en salle à Québec. Cette salle comprend plus de 100 stations cardiovasculaires, dont plusieurs sont munies d’écrans tactiles et d’un accès à Internet. Mentionnons que la clientèle peut compter sur plus de 75 appareils en plus des nombreux poids libres, ballons, tapis d’étirement et d’une section spécialement aménagée pour les femmes. Les usagers de la salle d’entraînement peuvent également obtenir un programme d’entraînement adapté à leurs besoins et préparé par une équipe qualifiée. Les membres du PEPS ont accès gratuitement aux activités de participation libre, dont les quelque 50 heures de baignade offertes à la piscine. La possibilité de réserver des terrains de sports de raquette ou de ballon trois jours à l’avance, l’accès à la patinoire et à la piste de jogging intérieure s’ajoutent également à ces avantages. Enfin, les membres du PEPS bénéficient d’un tarif préférentiel sur l’inscription aux activités. Pour connaître tous les détails concernant le programme du PEPS, visitez le www.peps.ulaval.ca.

Le lundi 9 décembre, de 12 h à 13 h 30 au local 0957, le PEPS propose un atelier spécial pour la fin de session : Yoga et méditation guidée. Durant cet atelier, les participants sont invités à faire une méditation guidée favorisant la pleine conscience de l’instant présent. Ils prendront le temps de souffler, d’arrêter le tourbillon de leurs pensées pour s’ouvrir au changement. Les personnes qui désirent s’inscrire à cette activité peuvent le faire dès maintenant en composant le 418 656-PEPS. Le coût est de 10 $ pour les étudiants membres du PEPS, de 15 $ pour les membres et de 20 $ pour les non-membres.

Le Rouge et Or volleyball contre l’Université Harvard Pour la première fois de son histoire, le club de volleyball masculin du Rouge et Or accueillera l’une des plus prestigieuses universités au monde : Harvard. Les Crimson seront en effet en visite au PEPS les 8 et 9 janvier pour affronter la troupe de l’instructeur-chef Pascal Clément à compter de 19 h. Fidèle à sa tradition d’affronter les meilleurs programmes universitaires en Amérique, le Rouge et Or reçoit une équipe en pleine progression qui a terminé deuxième dans la ligue de l’Est de la première division de la NCAA l’an dernier. En préparation pour ce défi, le Rouge et Or participera la fin de semaine précédente au tournoi de l’Université York à Toronto. Pour réserver sa place en vue de la visite d’Harvard, on visite la billetterie du Rouge et Or au PEPS ou on téléphone au 418 656-PEPS.

Atelier yoga du son pour les jeunes Le dimanche 1er décembre, de 10 h à 11 h 30, aura lieu, au local 0957 du PEPS, l’atelier Yoga du son pour les jeunes de 5 à 11 ans. Tout au long de cette activité qui dure 75 minutes, l’intervenante amènera les participants dans un voyage de yoga créatif où les tambours, bols tibétains, bâton de pluie et les voix sont mis à l’honneur. Il s’agit de l’occasion idéale pour venir découvrir l’univers des sons et vivre une matinée unique. Le coût de cet atelier est de 29 $ pour le jeune qui doit obligatoirement être accompagné par son parent. Pour s’inscrire : 418 656-PEPS.


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Noël baroque Noël approchant à grands pas, toute une kyrielle de concerts est prévue pour marquer ce temps « sacré » de l’année. Le concert de l’Atelier de musique baroque de la Faculté de musique et de son chœur promet une soirée grandiose. En première partie, l’atelier interprétera le Concerto en ré majeur pour trompette et orchestre à cordes de Guiseppe Torelli qui mettra en vedette le trompettiste Frédéric Quinet. La deuxième partie sera consacrée à la Messe de minuit pour Noël de Marc-Antoine Charpentier. Écrite autour de 1690, cette messe est inspirée d’airs de Noël qui étaient populaires à cette époque. Il s’agit d’une occasion d’entendre ce chefd’œuvre de la musique baroque française en un lieu dont l’architecture fait écho à cette musique sacrée. Plusieurs solistes y brilleront. Vendredi 29 novembre, à 20 h, à la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec. Prix d’entrée : 20 $. Billets en vente à la cathédrale (secrétariat) au 418 692-2533 ou à la Faculté de musique (local 3312 du pavillon LouisJacques-Casault) au 418 656-7061.

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Se prêter au jeu

Divine musique

Entre le jazz et la java

Providence et oikeiôsis

350 ans de patrimoine

Si vous souhaitez offrir ou vous offrir un jeu de société pour les fêtes, pourquoi ne pas aller faire un tour en famille ou entre amis au pavillon Charles-De Koninck à l’occasion de la Fiesta ludique ? Vous pourrez y essayer gratuitement des dizaines de jeux en compagnie d’animateurs qui les connaissent sur le bout des doigts. Il sera possible de participer à des rallyes ludiques ou de s’initier à des nouveautés comme Blueprints, La route du verre, Relic Runners, Opération Nez rouge – Le Jeu, La Boca, etc. De plus, des jeux géants seront sur place, dont Pandémie.

C’est samedi soir que les 80 choristes du Chœur de l’Université Laval donneront leur concert de Noël à l’église Saint-Thomasd’Aquin. Ils chanteront, sous la direction de Guy Lavigne, le motet Lobet den Hern de Jean-Sébastien Bach, le sublime Magnificat d’Arvo Pärt et des extraits du Messie de Haendel. Ils entonneront également des extraits des Vêpres de Sergei Rachmaninov, un chefd’œuvre de la musique russe orthodoxe, ainsi que des airs de Noël traditionnels. AnneMarie Bernard accompagnera le chœur au piano.

Hommage à un professeur d’exception

Les Midis du Laboratoire de philosophie ancienne et médiévale présentent une conférence de Bernard Collette, professeur à la Faculté de philosophie, intitulée « Providence et oikeiôsis dans le stoïcisme ancien ». L’oikeiôsis (familiarisation) est l’un des concepts les plus novateurs du stoïcisme ancien. Durant cette communication, le professeur Collette examinera le lien essentiel existant entre la théorie de l’oikeiôsis des stoïciens et leur doctrine de la providence. Il montrera comment la familiarisation à l’égard de soi-même (conscience de nous-même et affection à l’égard de nous-même) est, pour les stoïciens, non seulement un produit de la providence divine, mais sert également de preuve pour démontrer l’existence même de la providence.

C’est mercredi prochain qu’aura lieu une conférence sur les 350 ans d’existence du Séminaire de Québec au Musée national des beauxarts du Québec. C’est de cet établissement séculaire, fondé en 1663 par le premier évêque de la NouvelleFrance, Mgr François de Montmorency-Laval, que provient l’Université Laval, créée en 1852. David Mendel, historien de l’art et auteur du livre paru récemment Le Séminaire de Québec, un patrimoine exceptionnel, prononcera la première partie de cette communication en retraçant l’histoire du site. Par la suite, la restauratrice Colette Naud parlera du processus de restauration des tableaux des collections des prêtres du Séminaire.

Samedi 30 novembre, de 10 h à 22 h, au pavillon Charles-De Koninck.

Samedi 30 novembre, à 20 h, à l’église Saint-Thomasd’Aquin (au coin des rues Myrand et Louis-Jolliet). Coût : 20 $ (grand public) et 15 $ (étudiants) en prévente au bureau de l’Association des diplômés (local 3548 du pavillon AlphonseDesjardins). Il en coûtera 25 $ et 15 $ à la porte.

Pour une soirée enlevante et swinguante à souhait, L’association Cinéma ne ratez pas le prochain Politica clôt la session concert des grands end’automne avec la projecsembles Les voix du jazz tion du documentaire « dirigés par le professeur Professeur Norman Cornett : à la Faculté de musique depuis quand ressent-on Rémi Tremblay. Tour à tour, l’obligation de répondre des ensembles d’environ correctement au lieu de 15 chanteurs viendront répondre honnêtement ? ». fredonner des mélodies de La réalisatrice Alanis Gershwin, Sting, Mac Huff, Obomsawin rend ici homJulie Gold, John Lennon, mage à un éducateur qui Paul McCartney et Laurent défiait les conventions en Voulzy. faisant entendre des témoignages du professeur et de Mardi 3 décembre, à 19 h 30, ses étudiants qui réagissent au Théâtre de la cité unià la décision controversée versitaire du pavillon Palade l’Université McGill de sis-Prince. Coût d’entrée : congédier Norman Cornett 10 $ pour le grand public et en 2007, après 15 ans 5 $ pour les étudiants. On d’enseignement. À chacun peut se procurer des billets de ses cours, qui était des au bureau 3312 du pavillon événements en soi, celui-ci Louis-Jacques-Casault (heuremettait en question les res de bureau) ou à la porte opinions répandues chez le soir du concert. ses étudiants et les aidait à développer une pensée originale. La projection sera suivie d’une discussion. Lundi 2 décembre, à 19 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack.

Mercredi 4 décembre, à 19 h 30, à l’auditorium du Mercredi 4 décembre, de Musée national des beaux11 h 30 à 12 h 20, au local 413 arts du Québec. L’activité du pavillon Félix-Antoineest gratuite mais exige un Savard. laissez-passer disponible le jour même à la billetterie à compter de 10 h.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca


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