Peur des vaccins ? p5
Décoder le monde p8-9
Alliance historique L’Université Laval, la ville de Québec et cinq établissements universitaires de Bordeaux concluent une alliance stratégique ambitieuse, affirmant ainsi une volonté claire de structurer des partenariats avec divers acteurs du développement socioéconomique. p2-3
photo Hugues Bretheau
Volume 50, numéro 23 12 mars 2015
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Le Québec, la Francophonie et les changements climatiques L’Institut EDS organise une table ronde sur les enjeux et les perspectives du Québec et de la Francophonie entourant les négociations de l’accord sur le climat qui doit être adopté, à l’automne 2015, lors de la Conférence de Paris. Quatre experts seront présents : François Anctil, directeur de l’Institut EDS et professeur au Département de génie civil et de génie des eaux, Éric Théroux, sous-ministre adjoint aux politiques et affaires francophones et multilatérales du ministère des Relations internationales et de la Francophonie, Guy Drouin, président de Biothermica, et Fatimata Dia, directrice de l’Institut de la Francophonie pour le développement durable. Ils discuteront notamment du marché du carbone québécois et d’autres solutions novatrices dans les pays francophones qui peuvent être mises de l’avant dans les négociations climatiques. Jeudi 19 mars, à 15 h, à la salle Jean-PaulTardif du pavillon La Laurentienne. Pour s’inscrire, rendez-vous à ihqeds.ulaval.ca, cliquez sur l’onglet Activités, puis choisissez la section Activités spéciales.
Bourses de leadership et développement durable Grâce à ce programme de bourses, l’Uni versité Laval désire soutenir les étudiants talentueux se démarquant par des réalisations exceptionnelles dans l’un des six secteurs suivants : artistique, entrepreneurial, environnemental, scientifique, social/humanitaire ou sportif. Ce programme de bourses s’adresse aux étudiants qui auront déposé une nouvelle demande d’admission pour la session d’hiver 2015, d’été 2015 ou d’automne 2015 dans un programme régulier (baccalauréat, maîtrise ou doctorat) de l’Université Laval. Plusieurs bourses annuelles de 2 000 $, 5 000 $ ou 10 000 $ seront octroyées. Date limite pour déposer votre dossier de candidature : 15 mars 2015. Pour connaître les conditions d’admissibilité et les documents à transmettre : ulaval.ca/pbldd
Initiation à la géologie
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Grand honneur bordelais Le professeur et vice-recteur exécutif et au développement de l’Université Laval, Éric Bauce, s’est vu décerné, le 4 mars dernier, un doctorat honorifique de l’Université de Bordeaux par Claudine Magny Il faut voir l’homme parler de ses étudiants. Et de ce qu’il surnomme affectueusement le « lab » : le Laboratoire d’entomologie forestière de l’Université Laval, créé il y a 26 ans déjà. Ce laboratoire est devenu nul autre que le plus important centre de recherche d’écophysiologie sur l’alimentation des insectes en Amérique du Nord. Cet objet de fierté a visiblement porté ses fruits puisque, le 4 mars dernier, le chercheur et vice-recteur s’est vu remettre un doctorat honorifique (sciences et technologies) de l’Université de Bordeaux. « Je reçois cette grande reconnaissance avec beaucoup de fierté, mais surtout au nom de l’ensemble de la communauté universitaire. Lorsque j’ai appris cette nouvelle, j’ai immédiatement pensé à tous mes collègues, ainsi qu’à tous mes étudiants qui sont passés par le Laboratoire depuis ses tout débuts. Des étudiants devenus enseignants, chercheurs, qui travaillent aujourd’hui ici, chez nous, ou un peu partout dans le monde », affirme le professeur en sciences biologiques. Scientifique de calibre mondial, Éric Bauce a multiplié les publications scientifiques en écologie — plus de 300 dont près de 150 dans des journaux scientifiques internationaux avec comité de lecture — et s’est forgé une réputation enviable dans le domaine des mécanismes de défense des plantes aux insectes ravageurs. Or, c’est justement en raison de sa contribution exceptionnelle à l’en tomologie, et également en raison de son implication soutenue dans les campus durables, que le professeur en sciences biologiques a reçu le prestigieux honneur. Tout en assumant avec brio ses tâches d’enseignant et de chercheur, Éric Bauce occupe depuis 2007 le rôle crucial de vice-recteur exécutif et au développement de l’Université Laval. Cet expert en sciences biologiques a mis en place un ambitieux plan de développement durable pour l’Université Laval. Le campus de la ville de Québec a depuis décroché la prestigieuse certification STARS – niveau or, se taillant une place parmi
Le Département de géologie et de génie géo logique a récemment revitalisé le contenu de son cours Planète Terre, un cours à option de 1er cycle, offert entièrement à distance. Acces sible à la grande majorité des étudiants du campus qui ont un intérêt pour les sciences de la terre, Planète Terre est une véritable immersion scientifique au cœur de notre planète.
Le journal de la communauté universitaire
Renseignez-vous sur le contenu et les objectifs de ce cours à ggl.ulaval.ca. Pour plus d’info, écrivez à terre@ggl.ulaval.ca.
Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 31 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.
les dix meilleures universités au monde en matière de développement durable. Le vice-recteur a, par ailleurs, conseillé plusieurs universités notoires aux quatre coins de la planète sur la mise en place de modèles de développement durable, dont celle de Bordeaux. Sous sa gouverne, un fonds annuel récurrent financé à même des économies énergétiques et dédié aux projets de développement durable a été instauré à l’Université Laval. La forêt Montmorency a vu sa superficie être multipliée par six, devenant ainsi la plus imposante forêt d’enseignement et de recherche au monde. « Que ce soit sur le plan scientifique, de la gestion ou encore du développement, mon approche est toujours inspirée du
développement durable. C’est ma philosophie première, ma façon de penser, d’aborder des systèmes complexes. Qu’il s’agisse d’individus, de grands dossiers de développement, de finances ou d’écosystèmes, je gère toujours des systèmes d’interactions complexes en préconisant une approche scientifique dans une perspective de développement durable et des valeurs qui lui sont associées », affirme le chercheur et gestionnaire. En sa qualité de vice-recteur exécutif et au développement de l’Université Laval, Éric Bauce est d’ailleurs un fervent contributeur au développement de l’Alliance Bordeaux-Laval, une alliance formalisée en 2012 qui est le résultat direct de plus de dix années de coopération entre les deux universités sœurs dans les domaines de la formation et de la recherche. Pour plus d’info sur ce DHC décerné par l’Université de Bordeaux : u-bordeaux.fr/Actualites/De-l-universite/ Eric-Bauce-Docteur-Honoris-Causade-l-universite-de-Bordeaux
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Je reçois cette grande reconnaissance avec beaucoup de fierté, mais surtout au nom de l’ensemble de la communauté universitaire
Le vice-recteur exécutif et au développement, Éric Bauce, recevant les félicitations du président de l’Université de Bordeaux, Manuel Tunon de Lara. photo Hugues Bretheau
On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur. Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications
Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Lou Sauvajon, Mathieu Tanguay, Julie Turgeon Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Josée Nadeau Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)
Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965 Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687
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C’est sur la base d’une solide amitié et d’une confiance partagée que nous signons cette alliance
ABL Innovation vient affimer une volonté de structurer des partenariats avec des acteurs du développement socioéconomique pour qu’ils deviennent partie prenante des projets de formation, de recherche et de valorisation de l’Alliance. Sur la photo, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, le recteur, Denis Brière, le vice-recteur exécutif et au développement, Éric Bauce, et le président de l’Université de Bordeaux, Manuel Tunon de Lara, entourés de nombreux dignitaires. photo Hugues Bretheau
Une coopération renforcée L’Université Laval, la ville de Québec et cinq établissements universitaires de Bordeaux concluent une alliance historique par Claudine Magny « Cet accord marque une nouvelle étape dans l’histoire exceptionnelle de l’Alliance Bordeaux-Laval. En créant l’Alliance Bordeaux-Laval Innovation, nous multiplions notre force de frappe, nous nous renforçons mutuellement et nous nous donnons les moyens d’aller plus facilement à la rencontre du milieu socioéconomique et d’autres grands acteurs internationaux », a souligné, le 4 mars dernier, à Bordeaux, le recteur de l’Université Laval, Denis Brière. Une entente universitaire h istorique est effectivement née. Issue de la collaboration entre l’Université Laval, la ville de Québec et cinq établissements universitaires de Bordeaux – Université de Bordeaux, Université Bor deaux Montaigne, Bordeaux INP Aquitaine, Sciences Po B o r d e a u x e t B o r d e a u x Sciences Agro – l’Alliance Bordeaux-Laval (ABL Inno vation) vient accentuer plus que jamais les échanges qui unissent depuis plus de 10 ans
les établissements d’enseignement supérieur bordelais et l’Université Laval. De plus, elle marque une étape majeure dans la mise en œuvre opérationnelle de la coopération pédagogique, scientifique et culturelle. « C’est sur la base d’une solide amitié et d’une confiance partagée que nous signons cette alliance », a af firmé le recteur. Cet accord de cinq ans a été signé à Bordeaux en présence notamment du premier mi nistre du Québec, Philippe Couillard, du président de l’Université de Bordeaux, Manuel Tunon de Lara, du recteur de l’Université Laval, Denis Brière, et du vice-recteur exécutif et au développement, Éric Bauce, qui s’est d’ailleurs vu remettre, par la même occasion, les insignes de docteur honoris causa de l’Université de Bordeaux. Depuis plusieurs années, ce dernier contribue largement au développement et aux réalisations de l’Alliance Bordeaux-Laval Innovation. « Nous sommes des universités sœurs ! », a déclaré Manuel
Tunon de Lara. « Nous travaillons main dans la main depuis de nombreuses années. Nous avons construit une relation originale qui repose sur une volonté partagée de passer d’une collaboration universitaire classique à une stratégie concertée de développement. Cette alliance trace la route de notre coopération. » « Félicitations aux universités, je vois pour vous un avenir extraordinaire », a conclu le premier ministre Philippe Couillard. Depuis 2007, les établissements d’ABL Innovation se sont mobilisés pour construire un partenariat stratégique ambitieux. D’abord nommée Universités sœurs, puis Alliance Bordeaux-Laval, l’entité est devenue ABL Innovation, affirmant ainsi une volonté de structurer des partenariats avec des acteurs du développement socioéconomique pour qu’ils deviennent partie prenante des projets de formation, de recherche et de valorisation de l’Alliance. Pour plus d’info sur cette entente : u-bordeaux.fr/ Actualites/De-l-universite/ Bordeaux-Laval-vers-unecooperation-renforcee Pour en savoir plus sur ABL Innovation : abl-innovation.ulaval.ca/fr
Les objectifs de l’Alliance : • Innovation avec le monde socioéconomique pour accroître les collaborations en Europe, en Amérique du Nord et dans l’espace francophone et faciliter le transfert des projets de recherche vers les entreprises; • Innovation pédagogique pour développer des formations à distance pour les étudiants; • Innovation pour la recherche : la nouvelle entité permettra de solliciter conjointement des sources de financement pour des projets de recherche autour de 4 axes scientifiques prioritaires au regard des enjeux sociaux actuels : - Santé et bien-être : médecine, nutrition, neurosciences; - Ressources naturelles : eau, forêt et bois; - Technologies innovantes : bio-imagerie, matériaux, numérique, optique, photonique et laser; - Société et culture : démographie, droit, gouvernance universitaire, humanités, sciences politiques, sciences religieuses. Quelques réalisations communes : • Plus de 25 programmes de formation actifs en mobilité étudiante; • 3 programmes de maîtrise bidiplômants et 7 autres en développement; • Écoles d’été communes chaque année, rencontres scientifiques, colloques, etc.; • De nombreuses cotutelles de thèse en cours; • 4 unités scientifiques communes; • Le Laboratoire international associé OptiNutriBrain (Bordeaux-Laval-INRA) et 3 autres laboratoires associés en développement; • De nombreuses productions scientifiques et publications conjointes; • Des projets de recherche communs financés, dont certains en partenariat avec des entreprises privées.
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Les participants du forum JACAC lors d’une visite culturelle au village huron de Wendake. photo : James Douglas Thwaites
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Mon frère et moi étions sensibles aux difficultés de financement de la recherche en sciences humaines et sociales
Forum étudiant JACAC : un succès ! Du 1er au 7 mars, l’Université Laval a accueilli le forum étudiant du Japan-Canada Academic Consortium (JACAC), qui réunissait cette année 28 étudiants canadiens et japonais finissants du 1er cycle. C’est la première fois que l’Université était l’établissement hôte de ce forum, tenu en alternance au Canada et au Japon. Le but de cette rencontre annuelle est de favoriser les interactions entre des jeunes de cultures différentes et d’encourager la circulation des idées entre les deux pays. Sur le thème « La jeunesse, le travail et un nouveau monde en devenir », le forum a permis aux participants de discuter, entre autres, des attentes des jeunes envers le travail et de la responsabilité du gouvernement en matière d’ emploi. Les conférenciers invités provenaient du monde des affaires, du milieu gouvernemental et des universités. Selon les organisateurs, le forum a été « une occasion inouïe de découvrir les cultures japonaise et canadienne, tout en travaillant conjointement sur un thème porteur d’avenir ». C’est grâce à la générosité du Prince Takamado Japan Center for Teaching and Research (University of Alberta) que ce colloque a pu se tenir à Québec cette année.
Appel de candidatures : Prix d’excellence en enseignement Le Vice-rectorat aux études et aux activités internationales lance l’appel de candidatures pour les Prix d’excellence en enseignement de l’Université Laval 2014-2015. Cette initiative a pour objectif de récompenser des membres de la communauté universitaire qui ont à cœur de faire progresser leurs étudiants en partageant leur expérience et leur passion. Les récipien daires seront des personnes qui, de façon ex ceptionnelle, contribuent par leurs pratiques distinctives ou par leurs productions pédago giques à la qualité de la formation, à l’appui à la réussite et à l’innovation pédagogique. Cette année, un nouveau prix qui a trait à l’interna tionalisation de la formation s’ajoute. Ce prix honorera l’artisan d’un projet qui, grâce à un volet qui touche l’international, enrichit grandement la formation des étudiants. Seront considérés pour ce prix tous les projets axés sur l’internationalisation de l’expérience étudiante ou du curriculum de formation, et ce, aux trois cycles d’enseignement. Date limite de dépôt des dossiers de candidature : le vendredi 8 mai à 16 h. Pour connaître toutes les catégories des Prix d’excellence en enseignement (pdf) : http://bit.ly/1HD4QHX
Assurer la primauté de l’humain Un nouveau fonds contribuera à promouvoir la dignité humaine et la réflexion sur l’humanisation par Yvon Larose François Routhier et sa sœur Rachel ont fait carrière à l’Université. Le premier, un pionnier de la sociologie religieuse au Québec, a notamment dirigé la Faculté de philosophie. La seconde, une adjointe administrative, a, entre autres, travaillé à la division de la recherche du Service des finances. Voici qu’ils poursuivent leur engagement envers l’Université en créant un fonds dédié à la recherche en sciences humaines et sociales. Ce fonds servira à la promotion de la dignité hu maine et à la réflexion sur l’humanisation. Il favorisera la recherche théorique, mais aussi la recherche de solutions concrètes aux problèmes des hommes, des femmes et des enfants, d’ici et d’ailleurs.
Le lancement du Fonds François-et-Rachel-Routhier a eu lieu le mardi 10 mars au pavillon AlphonseDesjardins. « Mon frère et moi étions sensibles aux difficultés de financement de la recherche en sciences humaines et sociales, explique Rachel Routhier. Nous pensions aussi que les questions relatives à la dignité humaine et à l’humanisation méritaient d’être davantage étudiées. » Le fonds comprend trois programmes. D’abord, un programme de bourses d’études. Ensuite, un programme d’aide à l’organisation de colloques, de séminaires ou d’ateliers scientifiques. Enfin, un programme pour professeur invité.
Trois bourses, d’une valeur de 15 000 $ chacune, seront attribuées annuellement à des étudiants en philosophie, en théologie et en sciences des religions ainsi qu’en sciences sociales. Elles visent à encourager les étudiants à entreprendre ou à poursuivre des études de doctorat se rapportant à la question de la dignité humaine. Les trois premières bourses ont été remises durant la cérémonie. Les récipiendaires sont Jean-François Lapierre (théologie), Alex Deschênes (philosophie) et Sandra Escalera Gonzalez (science politique). Leurs sujets de recherche sont respectivement « L’Église et sa mission dans les sociétés pluralistes et sécularisées :
Les boursiers en présence de la donatrice. De gauche à droite : l’étudiante au doctorat en sciences politiques, Sandra Escalera Gonzalez, la donatrice, Rachel Routhier, l’étudiant au doctorat en philosophie, Alex Deschênes, et l’étudiant au doctorat en théologie, Jean-François Lapierre. photo Marc Robitaille
repenser l’ecclésiologie catholique dans un contexte post-liberté religieuse », « La personne sexuée : essai de philosophie du corps » et « Le rôle des idées dans la construction des politiques publiques autour de l’aide médicale à mourir ». Le programme d’aide à l’organisation de colloques, de séminaires ou d’ateliers scientifiques est doté d’un budget annuel de 20 000 $. Un premier séminaire est en marche depuis janvier à la Faculté de philosophie sur le thème « Sécularité, laïcité et diversité ». Le professeur Jocelyn Maclure en est le responsable. Quant au programme pour professeur invité, un budget annuel de 10 000 $ favorisera la venue sur le campus, pour un cycle de conférences, d’un ou d’éminents penseurs sur la question de la dignité humaine. « La générosité des donateurs nous touche, souligne la vice-rectrice à la recherche et à la création, Sophie D’Amours. Elle permettra d’approfondir la recherche multidisciplinaire en sciences sociales et humaines, tout en ayant toujours pour objectif l’amélioration de la dignité de la personne. » Pour le président du comité directeur du Fonds et doyen de la Faculté de t héologie et de sciences religieuses, Gilles Routhier, le travail interdisci plinaire « est indispensable pour mettre à jour notre vision de l’humanisme ; avec ce fonds, nos étudiants contribueront directement à ce renouveau essentiel de la pensée pour le bien-être des populations. »
recherche
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Le vaccin au fil du temps Les arguments des opposants aux vaccins sont les mêmes depuis deux siècles, mais ils pèsent plus lourd à l’ère du Web 2.0 par Jean Hamann Les 32 personnes qui ont été frappées par la rougeole cet hiver dans Lanaudière ont un point en commun. Elles sont toutes liées à un groupe religieux qui croit que les vaccins sont un « moyen coûteux et peu efficace de développer la santé dans une nation » et que la résistance innée aux maladies donne une vigueur « dont sont privés ceux qui doivent leur survie à l’hygiène et à la médecine ». Ces arguments sonnent très « nouvel âge », mais ils s’inscrivent en droite ligne dans le discours servi depuis deux siècles par les opposants à la vaccination. En fait, en dépit des études scientifiques qui montrent que les vaccins constituent l’une des plus grandes avancées de la médecine, la méfiance à l’endroit de la vaccination persiste et s’amplifie, ont constaté trois chercheuses qui viennent de publier, dans les pages d’Expert Review of Vaccines, une étude qui porte sur l’évolution des mouvements antivaccinalistes. Les controverses sur les vaccins sont aussi vieilles que les vaccins eux-mêmes, ont constaté les auteures de l’étude, Ève Dubé, professeure à la Faculté de médecine et au Département d’anthropologie et chercheuse à l’Institut national de santé publique de Québec, Maryline Vivion, doctorante en anthropologie, et Noni MacDonald, de l’Université Dalhousie. Ainsi, le vaccin contre la variole, qui a été mis au point en Grande-Bretagne en 1796, a été accueilli par un tollé qui a duré des décennies. Réaction étonnante, considérant que cette maladie tuait 30 % des personnes frappées par le virus et qu’elle causait de terribles séquelles à celles qui survivaient. Les arguments antivaccinalistes d’hier et d’aujourd’hui se résument comme suit : les vaccins sont inefficaces et causent des maladies, ils contiennent des substances dangereuses, ils profitent à ceux qui les fabriquent, les autorités nous cachent la vérité sur les dommages qu’ils causent, l’immunité naturelle est préférable, les approches naturelles donnent de meilleurs résultats. « Les premiers vaccins avaient des effets secondaires plus importants, de sorte qu’on peut comprendre une partie des réserves qui existaient à l’époque, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui », souligne Ève Dubé.
Les gens ne connaissent plus les ravages causés par des maladies comme la polio ou la rougeole. La peur des vaccins, attisée par les antivaccinalistes, est devenue plus grande que la peur des maladies. Si les arguments sont demeurés les mêmes, les acteurs, eux, ont changé. « Autrefois, l’opposition venait surtout de gens peu instruits qui se méfiaient de l’intervention de l’État dans leur vie, explique la chercheuse. Aujourd’hui, ce sont bien souvent des gens éduqués, qui ont un niveau socioéconomique élevé et qui disent prendre une décision éclairée pour le bien de leur famille. » Les groupes antivaccinalistes attirent notamment des parents convaincus que leur enfant est tombé malade après avoir reçu un vaccin ainsi que des personnes qui offrent des solutions de remplacement. « Elles proposent des traitements qui vont de l’homéopathie à la naturopathie, en passant par la détoxification, et dont l’efficacité n’a jamais été démontrée. » Autre changement important, les dépliants et les livres qui servaient à véhiculer les thèses antivaccinalistes ont été remplacés par un extraordinaire amplificateur, Internet. « Les opposants aux vaccins sont très actifs sur le Web et dans les groupes de discussion, ce qui donne un poids disproportionné à leur thèse, note Ève Dubé. Dans les faits, moins de 2 % des parents sont fermement opposés à tous les vaccins. » Par contre, un nombre grandissant de
Cette photo, prise en 1952 en Californie, rappelle que des étages complets d’hôpitaux étaient occupés par des enfants frappés par la polio. Lorsque les muscles respiratoires étaient atteints, les malades devaient être placés dans un poumon d’acier. photo Getty Images
parents hésitent à faire vacciner leurs enfants. Leur principale source d’information, le Web, les conduit à des sites antivaccinalistes qui se présentent comme des sources d’information neutres, mais qui diffusent des études tronquées et des demi-vérités semant le doute dans les esprits. « Une fois la méfiance installée, il est très difficile de changer l’attitude des gens par rapport aux vaccins », constate la chercheuse. Selon les trois auteures de l’étude, l’âge d’or de la vaccination est survenu dans les an nées 1950 et 1960 avec l’implantation des programmes contre la poliomyélite, la rougeole, les oreillons et la rubéole. La réduction du nombre d’enfants malades, d’hospitalisations et de décès a été immédiate. « Avant la vaccination contre la polio, des étages complets d’hôpitaux étaient occupés par des enfants installés dans des poumons d’acier parce que leurs muscles respiratoires étaient paralysés par le virus, rappelle la professeure Dubé. La maladie faisait peur et les parents réclamaient le vaccin pour leurs enfants. » Paradoxalement, c’est le succès de ces programmes qui explique en partie les réserves actuelles des parents. « Les gens ne connaissent plus les ravages causés par ces
maladies, de sorte que la nécessité de faire vacciner leurs enfants leur semble moins évidente. La peur des vaccins, attisée par les antivaccinalistes, est devenue plus grande que la peur des maladies. » Sous certains aspects, les pressions des antivaccinalistes ont eu du bon, reconnaît toutefois Ève Dubé. C’est en partie grâce à leur action que les vaccins sont maintenant plus sécuritaires et que la surveillance des effets secondaires est plus étroite. Malgré cela, l’opposition aux vaccins est aussi profondément enracinée qu’il y a deux siècles, constate la chercheuse. « Il est important de mieux comprendre pourquoi les arguments des opposants séduisent une partie de la population parce que, dès que le taux de vaccination diminue, on assiste à une résurgence de maladies évitables. Du côté de la santé publique, il faut faire un meilleur travail pour communiquer objectivement les avantages et les risques de la vaccination. Les antivaccinalistes qui présentent sur leurs sites Web des témoi gnages émouvants de parents dont l’enfant vit avec les séquelles d’un vaccin ont bien compris la puissance des communications. »
CONCOURS 2014-2015
PRIX D’EXCELLENCE EN ENSEIGNEMENT L’appel de candidatures est maintenant lancé ! 30 000 $ en fonds de développement pédagogique Dépôt des candidatures au plus tard le vendredi 8 mai 2015 à 16 h
ulaval.ca/excellence
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environnement
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ils ont dit... Sur le ton populiste en politique
Thierry Giasson, Département de science politique Le Devoir, 28 février
Les politiciens qui peinent à livrer leur message aux médias sont vite passés à la moulinette par les temps qui courent. À l’opposé, les politiciens qui adoptent un ton populiste ont la cote, qu’on pense aux maires Coderre et Labeaume, par exemple. « Il y a du stratégique derrière ça, évidemment : ces politiciens adaptent leur discours aux différents publics. Des gens plus introvertis, comme Stéphane Dion ou Stephen Harper, ont plus de difficulté à fonctionner sous la loupe des médias. Il faut donc davantage les encadrer et limiter leurs interactions. »
Sur la réussite scolaire des garçons et des filles
Égide Royer, Département d’études sur l’enseignement et l’appren tissage Le Devoir, 5 mars
Un rapport récent sur la réussite scolaire dans les pays de l’OCDE révèle que les garçons de 15 ans lisent moins et consacrent moins de temps à leurs devoirs que les filles de leur âge. Par ailleurs, les filles généralement douées ont en moyenne des notes légèrement plus faibles en maths et en sciences que les garçons. Selon le rapport, leur manque de confiance en elles expliquerait cela. « Vous regardez l’examen de science de 4e secondaire au Québec et il n’y a pas de différences d’habiletés, souligne Égide Royer. Les filles performent. Mais l’image qu’elles ont d’elles-mêmes, c’est autre chose. »
Sur le financement de la recherche
André Desrochers, Département des sciences du bois et de la forêt La Presse, 6 mars
Le climatosceptique Willie Soon est la cible de détracteurs pour avoir reçu du financement de l’industrie pétrolière. Pour André Desrochers, on devrait plutôt s’intéresser à ce qu’il propose comme théorie climatique. « Si l’intégrité du processus scientifique par lequel le chercheur, tout aussi biaisé soit-il, est arrivé à ses conclusions est jugée acceptable, à quoi bon se préoccuper des sources de financement ? Pourquoi une recherche financée par le gouvernement ou le Fonds mondial pour la nature serait-elle moins biaisée qu’une recherche financée par la société pétrolière Suncor ? »
L’écoconduite, un sujet qui sera abordé durant le colloque, consiste à appliquer une série de règles de conduite dans le but de limiter les émissions de CO2 et la consommation de carburant.
Chercheurs au cœur du développement durable Le prochain colloque annuel de l’Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société (EDS) fera découvrir le développement durable sous différents angles par Matthieu Dessureault Bien plus qu’un concept à la mode, le développement durable peut prendre de multiples formes et concerne tous les domaines de recherche. Nous en aurons la preuve lors du Colloque annuel EDS, qui se tiendra les 25 et 26 mars au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. Ouvert à tous, l’événement vise à encourager l’innovation et le développement des idées et des savoirs. Plusieurs dizaines de professeurs et d’étudiants des 2e et 3e cycles présenteront le fruit de leurs recherches en lien avec l’environnement et le développement durable. « L’objectif premier de cet événement est de diffuser le plus largement possible ce qui se fait à l’Université, en particulier par les membres de l’Institut EDS », souligne Liliana Díaz, conseillère à la formation et aux activités étudiantes de l’organisation. Les tables rondes s’articuleront autour de cinq thèmes : l’eau, la biodiversité, la nordicité, la gouvernance environnementale ainsi que les villes et territoires. Pour ce dernier
volet, Marco Antonio Lopez Castro, doctorant en aménagement du territoire et développement régional, abordera la question de l’écoconduite. Cette pratique consiste à appliquer une série de règles de conduite dans le but de limiter les émissions de CO2 et la consommation de carburant. L’écoconduite implique, entre autres, d’éviter d’accélérer et de freiner brusquement, de réduire la vitesse sur les autoroutes, d’éteindre le moteur à l’arrêt et de ne pas surcharger le véhicule. « Ces petits gestes quotidiens peuvent avoir un effet important sur l’environnement. Les automobilistes roulant avec une transmission manuelle réduisent en moyenne de 10 % leur consommation de carburant lors de leurs déplacements en ville et de 8 % sur les autoroutes », in dique Marco Antonio Lopez Castro. Il a constaté cependant que les automobilistes formés à l’écoconduite sont peu enclins à adopter ces habitudes sur une longue période.
Comme lui, des chercheurs de différentes disciplines profiteront du colloque pour faire le point sur leurs travaux de recherche. De la biodiversité du Grand Nord à l’agro foresterie dans les régions de Charlevoix-Est et des Maskoutains, ils aborderont un large spectre de sujets. La présentation de Joany LandryDesaulniers portera sur le développement social et économique du Laos. Encadrée par le professeur Steve Déry, l’étudiante à la maîtrise en sciences géographiques effectuera cet été un séjour dans la province de Champassak, située au sud du pays. « Le but est d’étudier l’intégration des communautés marginalisées dans les plans stratégiques de développement. Je me suis dit que le colloque serait une belle occasion de synthétiser mes idées en vue du voyage. C’est aussi l’événement idéal pour échanger des connaissances en ce qui a trait à l’environnement et au développement durable », croit-elle. En plus des tables rondes, qu i s e r o n t a n i m é e s p a r
différents professeurs, le col loque offrira à ceux qui le désirent un concours de vulgarisation scientifique. Intitulé VIE (pour vulgariser, inspirer et éduquer), ce concours invite les étudiants-chercheurs de la maîtrise ou du doctorat à présenter leur projet de recherche en trois minutes. Le public sera composé notamment d’élèves de l’école secondaire Roger-Comtois, qui remettront des prix aux meilleurs orateurs. « Les participants devront sortir de leur zone de confort en présentant leurs recherches sans utiliser de langage très technique ou spécialisé. On les invite à être créatifs dans leur façon de communiquer », dit Liliana Díaz. Le concours aura lieu lors de la première journée du colloque, de 13 h à 14 h. La remise des prix se fera le lendemain, de 12 h 30 à 13 h. On peut consulter la programmation complète de l’événement et s’inscrire en ligne à l’adresse ihqeds. ulaval.ca/activites/ colloque-annuel-eds.
Ouvert à tous, l’événement vise à encourager l’innovation et le développement des idées et des savoirs
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Le chaînon manquant os-muscle
Sur la prison à vie Q Le projet de loi prévoit qu’au bout de 35 ans, l’auteur d’un crime pourra demander une révision de sa peine au ministre de la Sécurité publique plutôt qu’à la Commission des libérations conditionnelles du Canada. Qu’en pensez-vous ?
Joane Martel
Le gouvernement fédéral doit déposer au Parlement, d’ici quelques jours, un projet de loi qui remet en question la législation actuelle autorisant des auteurs d’un meurtre prémédité lié à un autre crime à demander une libération conditionnelle après 25 ans d’incarcé ration. Désormais, ceux et celles qui auront accompagné leur meurtre d’agression sexuelle, d’enlèvement, de séquestration ou d’acte terroriste ainsi que ceux et celles qui auront assassiné un policier devront attendre 35 ans avant de déposer une demande. Une mesure qui indigne Joane Martel, professeur en criminologie à l’École de service social de l’Université Laval. Q Selon vous, quelles sont les considérations qui justifient ce projet de loi ? R Il s’agit d’un projet de loi fondamentalement idéologique. Aucune étude ou analyse statistique colligée par les agences gouvernementales, les services correctionnels ou encore la Commission des libérations conditionnelles du Canada ne démontre la nécessité de ce type de mesure. Cela ne prévient pas le crime. Une majorité imposante d’études faites sur la peine de mort ou les sentences à vie cumulatives, au Canada ou aux États-Unis, sont d’aill eurs incapables de démontrer un lien entre la longueur de la peine et la prévention du crime. Dans une très large proportion, les personnes trouvées coupables de meurtre n’ont pas d’antécédents criminels ni de casier judicaire. Lorsqu’elles sont libérées, à l’exception évidemment des meurtriers en série, ces personnes ne commettent pratiquement aucune récidive violente. Je connais un nombre important d’anciens condamnés à vie, à travers le Canada, qui se sont très bien réinsérés dans la communauté. Rien dans la recherche universitaire ne justifie cette idée de l’impossibilité d’une réhabilitation pour certains criminels. Selon moi, cette loi vise à rétablir la peine de mort « par la porte d’en arrière ».
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R Cette agence, qui existe depuis très longtemps, est composée d’experts formés et spécialisés en évaluation du risque lié à la libération d’une personne. Quand un détenu se présente devant la Commission, il doit avoir un dossier méritoire. Si le dossier est insuffisant, ou si le risque posé par cette personne est trop élevé, la personne ne sera pas libérée. Il s’agit donc d’un filet social éprouvé depuis des décennies. Si on fait fi de cette expertise et que l’on s’en remet uniquement au ministre de la Justice ou à celui de la Sécurité publique, donc à la discrétion d’un seul individu, il y a un risque de glissement très important. En effet, qui dit discrétion dit potentiellement risque d’une logique pas toujours éthique, voire idéologique. Sur quels critères le ministre va-t-il prendre sa décision ? On pourrait assister à une baisse des réponses positives aux demandes de libération après 35 ans. Je vous ferais d’ailleurs remarquer que le Canada est un des pays dans le monde dont la peine à perpétuité permet la libération conditionnelle la plus tardive. Q Si ce projet de loi est adopté, quelles pourraient en être les conséquences sur le climat en prison ? R Les personnes condamnées à vie, qui savent disposer de la possibilité de demander une révision judiciaire après 15 ans, pensent pouvoir sortir un jour de prison et contribuer à la société. Or, par cette loi, on enlève l’espoir aux détenus, et la réhabilitation passe essentiellement par l’espoir. De plus, les différentes lois mises en place par les conservateurs depuis 2006 vont certainement contribuer à la surpopulation en prison. En effet, on réduit les possibilités de sortie et on augmente les possibilités de se faire emprisonner. Tout cela crée un climat tendu, avec du stress et un risque de violence. En outre, ces dernières années, le gouvernement a beaucoup réduit les ressources communautaires qui facilitaient la réinsertion des détenus à leur sortie de prison. Le Service Option Vie, par exemple, n’existe plus. Il s’agissait d’une aide par les pairs. D’anciens condamnés à vie rencontraient les détenus avant leur sortie de prison, puis poursuivaient le service à l’extérieur. C’était un programme extraordinaire, considéré comme une figure de proue à l’étranger, et qui ne coûtait qu’un million de dollars par année. Propos recueillis par Pascale Guéricolas
Une protéine qui prévient la résorption des os pourrait conduire à de nouveaux traitements pour les dystrophies musculaires par Jean Hamann Une protéine qui joue un rôle dans la prévention de la masse osseuse parvient également à restaurer la force des muscles chez des souris atteintes de dystrophie musculaire, vient de démontrer une équipe de la Faculté de médecine. Cette protéine, appelée ostéopro tégérine (OPG), pourrait constituer une nouvelle avenue de traitement pour les dystrophies musculaires chez l’humain, avancent les chercheurs dans un récent numéro de l’American Journal of Pathology. Plusieurs observations suggéraient l’existence d’un mécanisme liant le métabolisme des os et celui des muscles. Par exemple, un séjour prolongé dans l’espace cause à la fois une atrophie des muscles et une résorption des os chez les astronautes. À l’inverse, les stéroïdes anabolisants entraînent une hypertrophie musculaire et une augmentation de la densité osseuse chez ceux qui en font usage. Jusqu’à présent, le mécanisme qui gouvernait cette communication croisée os-muscle demeurait inexpliqué, mais les chercheurs croient maintenant que l’OPG pourrait en être la clé. L’existence de cette protéine dans le tissu osseux et les rôles qu’elle y joue sont connus depuis 15 ans. Chez les animaux de laboratoire, la sous-expression d’OPG entraîne l’ostéoporose, alors que sa surexpression augmente la densité osseuse. Les
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Si nous obtenons la collaboration d’une entreprise pharmaceutique, nous pourrions passer rapidement à des études cliniques sur des patients atteints de maladies musculaires réponses parallèles des os et des muscles observées chez les personnes atteintes de certaines maladies, notamment la dystrophie musculaire de Duchenne, ont donné l’idée aux chercheurs d’aller voir si l’OPG était aussi produite par les muscles. Les tests in vitro qu’ils ont menés sur des muscles de souris indiquent que cette protéine est effectivement synthétisée par certaines cellules musculaires. Les chercheurs ont ensuite testé l’effet de cette protéine sur des souris qui présentent les mêmes déficiences biochimiques que les personnes atteintes de dystrophie musculaire de Duchenne. Des injections
Chez les patients atteints de dystrophie musculaire de Duchenne, les fibres musculaires (mauves) s’atrophient et sont remplacées par des cellules adipeuses (translucides). L’ostéoprotégérine pourrait prévenir ce type de dommages. photo Edwin P. Ewing, Jr/CDC
quotidiennes d’OPG pendant 10 jours ont accru la force des contractions de 60 à 230 %, selon les muscles étudiés, comparativement aux souris dystrophiques qui n’avaient pas reçu le traitement. « L’un des trois muscles testés a même retrouvé une force comparable à celle de souris normales, précise le responsable de l’étude, Jérôme Frenette. Les examens microscopiques des muscles ont également révélé que l’OPG réduit les domm ages structuraux et l’inflammation causés par la maladie. » Selon le chercheur, cette découverte pourrait être majeure parce qu’elle ouvre de nouvelles avenues thérapeutiques non seulement pour la dystrophie musculaire de Duchenne, mais aussi pour d’autres maladies des muscles ainsi que pour l’ostéoporose puisqu’elle agit sur les deux tableaux. Le professeur Frenette et son collègue Josef Penninger ont obtenu un brevet pour l’utilisation de l’OPG dans le traitement des maladies des muscles et du cœur. « L’OPG a déjà fait l’objet d’études cliniques pour le traitement de l’ostéoporose et elle ne posait pas de problème de toxicité chez l’humain. Si nous obtenons la collaboration d’une entreprise pharmaceutique, nous pourrions passer rapidement à des études cliniques sur des personnes atteintes de maladies musculaires », souligne-t-il. La Duchenne Alliance, un regroupement international de 40 fondations engagées dans la lutte contre la d yst rophie musculaire de Duchenne, a invité le professeur Frenette à présenter ses travaux à Boston la semaine dernière. « Ces fondations rejoignent des milliers de personnes qui ont des enfants atteints de dystrophie musculaire. La pression que les fondations et les parents peuvent exercer sur les compagnies pharmaceutiques risque de faire bouger les choses très rapidement », croit le professeur Frenette. L’ é t u d e p u b l i é e d a n s l’American Journal of Pathol ogy est signée par Sébastien Dufresne, Nicolas Dumont, Patrice Bouchard, Éliane Lavergne et Jérôme Frenette, du CHU de Québec et du Département de réadaptation, et par leur coll ègue Josef Penninger, de l’Austrian Academy of Sciences.
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Regards sur le parcours humain Scientifiques, philosophes, historiens et artistes décortiqueront le parcours humain, de la naissance à la mort, dans le cadre de l’événement Décoder le monde par Matthieu Dessureault Certains organes vieillissent plus vite que d’autres, dont l’ovaire. Plus la femme est âgée, moins cette cellule produit des ovules de qualité. Directeur du Centre de recherche en biologie de la reproduction, Marc-André Sirard étudie les éléments scientifiques qui entourent et expliquent ce phénomène. « Le vieillissement ovarien n’est pas accidentel, dit-il. À 20 ans, le corps de la femme est plus apte à avoir un bébé qu’à 30 ans. Selon moi, il vaut mieux promouvoir la maternité dans la vingtaine que la traiter médicalement dans la trentaine. » Le chercheur abordera cet enjeu lors de l’événement Décoder le monde, qui se tiendra les 20 et 21 mars au Musée de la civilisation de
Québec. Rendez-vous à la fois scientifique et culturel, cet événement grand public propose des activités sur le thème « Âges et passages », dont des conférences, des tables rondes, des démonstrations scientifiques et des performances artistiques. L’objectif est de croiser les regards sur le parcours humain, en le questionnant à travers le prisme des sciences naturelles, so ciales et de la santé, de l’histoire, des technologies, de la philosophie et des arts. « L’idée, c’est de faire sortir les chercheurs de l’université afin de créer un dialogue entre le monde de la recherche et les citoyens. Nous avons un beau programme qui permet de décliner le thème d’une multitude de façons », se réjouit Pierre-Luc Collin, chargé
de projet de médiation c ulturelle au Musée de la civilisation. La coordonnatrice de l’Université féministe d’été, Guitté Hartog, donnera une conférence intitulée « De la vulnérabilité à l’invincibilité… des superhéros nous parlent de supermasculinité ». Pour cette docteure en psychologie, les superhéros sont aux garçons ce que les princesses et les contes de fées sont aux filles. En étudiant ce monde imaginaire, elle veut mieux comprendre certains enjeux touchant l’identité masculine. « Le sujet des superhéros n’a pas l’air sérieux à première vue, mais c’est un détour pour approfondir des qu e st i o n s r e l a t i ve s à l a construction de la masculinité », explique-t-elle.
Selon elle, les superhéros font l’éloge d’un héroïsme basé sur l’action, la force, le courage et la détermination. Il s’agit de belles valeurs pour faire face aux adversités de la vie. Cependant, certaines de ces notions sont limitées lors de situations qui exigent de la patience et de la réflexion. Dans sa conférence, Guitté Hartog proposera des ré formes qu’elle juge nécessaires pour encourager les hommes à cheminer vers une masculinité plus saine. D’autres communications porteront sur les rites de passage au 21e siècle, l’enfance à travers l’histoire, la médecine régénérative, les âges dans les arts ou encore la nostalgie. Le vendredi soir, de 17 h à minuit, les salles d’exposition seront exceptionnellement ouvertes pour de l’animation, de la musique, du théâtre et du cinéma. Plusieurs invités de marque seront de la partie, dont l’anthropologue Serge Bouchard, les bédéistes Francis Desharnais et Bach, les musiciens Nicolas Jobin, Frédéric Burnet et Juste Robert ainsi
Rendez-vous à la fois scientifique et culturel, cet événement propose des activités sur le thème « Âges et passages », dont des conférences, des tables rondes, des démonstrations scientifiques et des performances artistiques
que l’équipe de l’émission scientifique Génial !. Tous ces gens exploreront, chacun à sa façon, de grandes questions qui animent l’humanité. Nouvelle mouture des Ren contres science et société de Québec, l’événement Décoder le monde est organisé conjointement par les Musées de la civilisation, l’Université Laval, le Fonds de recherche du Québec et le Cégep Garneau. Le conseiller spécial du recteur à la culture, Thierry Belleguic, y voit là une formidable occasion d’intensifier l’implication so ciale de l’Université. « L’ini tiative s’intègre dans la mission de l’Université, qui joue déjà un rôle de décodeur du monde au cœur de la ville. Ce nouveau titre vient marquer la volonté de transmission, de diffusion et de partage des connaissances. » Les 20 et 21 mars au Musée de la civilisation de Québec. Toutes les activités sont offertes gratuitement. La programmation complète de l’événement est disponible à l’adresse www.mcq.org/fr/ decoder-le-monde.
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4 De nombreux représentants de l’Université Laval apporteront leur expertise à l’événement, dont : • Thierry Belleguic (Faculté des lettres et des sciences humaines) • Marie-Claude Bernard (Faculté des sciences de l’éducation) • Mélanie Bouffard (Faculté des lettres et des sciences humaines) • Alexandre Buysse (Faculté des sciences de l’éducation) • Maxime Coulombe (Faculté des lettres et des sciences humaines) • Nancy Couture (Faculté des sciences sociales) • Jean-Pierre Després (Faculté de médecine) • Jean-Yves Duclos (Faculté des sciences sociales) • Jean-Marc Fleury (Faculté des lettres et des sciences humaines) • Lucie Germain (Faculté de médecine) • Simon Grondin (Faculté des sciences sociales) • Louise Hamelin-Brabant (Faculté des sciences infirmières)
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• Denis Jeffrey (Faculté des sciences de l’éducation) • Francine Lavoie (École de psychologie) • Christine Morin (Faculté de droit) • Dominique Morin (Faculté des sciences sociales) • Michel O’Neill (Faculté des sciences infirmières) • Claudine Parent (École de service social) • Florence Piron (Faculté des lettres et des sciences humaines) • Martine Roberge (Faculté des lettres et des sciences humaines) • Margarida Romeo (Faculté des sciences de l’éducation) • Marc-André Sirard (Faculté de sciences de l’agriculture et de l’alimentation) • Jacques-P. Tremblay (Faculté de médecine)
1. Funérailles, baptêmes, fiançailles, pendaisons de crémaillère et autres rites de passage seront explorés par Martine Roberge, professeure d’ethnologie et auteure du livre Rites de passage au XXI e siècle. Entre nouveaux rites et rites recyclés. 2. Guitté Hartog, docteure en psychologie et coordonnatrice de l’Université féministe d’été, fera des liens entre la construction de la masculinité et l’univers fictif des superhéros. photo Guitté Hartog 3. Le professeur Maxime Coulombe (Département des sciences historiques) expliquera comment la popularité des zombies paraît être le symptôme d’un pessimisme contemporain et d’une fascination de plus en plus grande pour la fin des temps. 4. Le vieillissement de l’ovaire ne relève pas du hasard, selon Marc-André Sirard, directeur du Centre de recherche en biologie de la reproduction et professeur au Département des sciences animales. Sa conférence portera sur ce curieux phénomène. 5. Les effets d’âge relatif font référence aux avantages qu’ont les enfants nés plus tôt au sein d’une cohorte d’élèves. Simon Grondin (École de psychologie) présentera les conséquences de ce phénomène dans le milieu sportif, en particulier dans le monde du hockey sur glace.
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Une aventure autour de l’assiette Il est temps d’inscrire vos enfants à ce camp d’été d’un genre tout à fait nouveau. Aliment’Terre propose une programmation inédite et amusante pour les enfants âgés entre 10 et 12 ans. Dans une aventure remplie de péripéties sensorielles, culinaires et scien tifiques, ce camp d’été amènera vos enfants à découvrir les aliments et leur parcours du jardin à la table. Les jeunes auront même la chance de cuisiner avec nul autre que le chef Jean Soulard. Ce camp est organisé par l’Institut sur la n utrition et les aliments fonctionnels en c ollaboration avec le jardin botanique Roger-Van den Hende. Pour plus d’information : ulaval.ca/alimentterre et facebook.com/AlimentTerre
Un climat favorable à l’apprentissage Vous êtes enseignant et vous souhaitez conserver un climat favorable à l’apprentissage dans votre classe ? Quelles sont les approches qui visent à minimiser les risques quand des situations embarrassantes et perturbatrices surviennent ? Si des interventions auprès d’étudiants sont nécessaires, comment intervenir ? Quels recours, réglementation, et services pourraient vous aider ? Le Bureau des services pédagogiques, en c ollaboration avec le Centre de prévention et d’intervention en matière de harcèlement et le Service de sécurité et de prévention, offre gratuitement au personnel enseignant un a telier afin de s’outiller pour une gestion de classe efficace et préventive. Au programme de cette journée : réflexion sur le rôle d’enseignant et sur ses pratiques; exploration des moyens pour une bonne gestion de classe; discussion sur les pistes d’intervention en cas de problèmes liés à des comportements perturbateurs ou harcelants; identification des zones de confort et d’inconfort par rapport à différents comportements; information sur les services d’aide, la réglementation et les recours applicables. Jeudi 19 mars, de 9 h à 16 h, au local 1115 du pavillon de l’Est. Pour s’inscrire : http://goo.gl/CEApfW
Concours québécois en entrepreneuriat Vous avez démarré une entreprise au cours de la dernière année ou vous prévoyez r éaliser votre projet entrepreneurial d’ici le 31 dé cembre 2015 ? Alors ce concours est pour vous ! Allez rencontrer les conseillers experts d’Entrepreneuriat Laval pour valider votre plan d’affaires et déposer votre candidature. Vous pourriez vous mériter de superbes prix et une visibilité des plus étonnantes ! Inscription jusqu’au 16 mars, à 16 h. Pour plus d’information : 418 656-5883.
La vitamine D3 encapsulée dans la protéine laitière pourrait être ajoutée à des yogourts, des fromages ou d’autres produits santé faibles en gras.
Élargir les sources de vitamine D Une équipe a mis au point une méthode qui permet d’ajouter cette vitamine à des produits santé maigres par Jean Hamann Des chercheurs de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels pourraient avoir trouvé une façon d’atténuer la carence en vitamine D3 qui touche une bonne partie de la population adulte. En effet, avec leurs collaborateurs de l’Université d’Auvergne et d’Agropur, ils ont mis au point une méthode qui permet d’encapsuler cette vitamine dans une protéine laitière et d’en augmenter ainsi l’absorption par l’organisme, révèlent leurs travaux publiés dans Food Chemistry. La vitamine D3 provient de l’alimentation et elle est aussi synthétisée au niveau de la peau sous l’action des rayons du soleil. Elle joue un rôle clé dans l’absorption du calcium et du phosphore dans l’in testin, ce qui assure la santé des os et des cartilages. « Les carences en vitamine D3 en traînent des coûts directs et indirects de l’ordre de 14,4 milliards de dollars par année au Canada, souligne Muriel Subirade, la responsable de l’étude. Elles causent des
Le taux d’absorption de la vitamine D3 est trois fois plus élevé lorsque la vitamine est prise sous forme de complexe avec la protéine laitière que sous forme naturelle
maladies des os, mais aussi des cancers, des maladies cardiovasculaires et pulmonaires, le diabète et certaines infections bactériennes. » La vitamine D3 est déjà ajoutée à certains aliments comme le lait, la margarine et les céréales, mais il semble que ce ne soit pas suffisant pour combler les besoins, surtout dans les pays nordiques comme le Canada. « C’est une vitamine qui est soluble dans les graisses, mais les produits riches en gras sont moins recherchés par les consommateurs, observe la professeure Subirade. Nous voulions trouver une façon d’ajouter la vitamine D3 à des aliments faibles en gras pour élargir la gamme de produits qui en contiennent. » La solution trouvée par les chercheurs ? Associer la vitamine D 3 à la bêta- lactoglobuline, une protéine abondante dans le lactosérum (un sous-produit de la fabrication du fromage). « Dans certaines conditions d’acidité, les deux molécules s’associent
naturellement et le complexe est soluble dans l’eau », ex plique Muriel Subirade. L’encaps ulation de la vitamine D3 en améliore la stabilité, la durée de conservation et la résistance à la lumière. Le complexe résiste aux enzymes digestives, de sorte que la vitamine D3 est libérée dans l’intestin, là où elle est absorbée. Enfin, des tests effectués sur des souris ont montré que le taux d’absorption de la vitamine D3 est trois fois plus élevé lorsque la vitamine est prise sous forme de complexe avec la protéine laitière que sous forme naturelle. « Ce complexe pourrait être ajouté à des produits laitiers faibles en gras, des yogourts ou des fromages par exemple. Nos résultats suggèrent qu’il s’agirait d’une nouvelle façon de contrer la carence en vitamine D3 dans la population », conclut la chercheuse. L’étude parue dans Food Chemistry est signée par Fatoumata Diarrassouba, Pedro Alvarez et Muriel Subirade, de l’INAF et du Département des sciences des aliments, Ghislain Garrait et Eric Beyssac, de l’Université d’Auvergne, et Gabriel Remondetto, d’Agropur.
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Supercherie lunaire Le metteur en scène Jean-Sébastien Ouellette et la chef de chant Anne-Marie Bernard ont choisi de s’attaquer à ce grand classique dans le cadre du cours Atelier d’opéra Une partie de l’équipe de production de l’opéra Il mondo della luna, dont le metteur en scène Jean-Sébastien Ouellette et la chef de chant Anne-Marie Bernard (à droite). photo Marc Robitaille
C’est un beau cadeau que nous font des étudiants de la Faculté de musique en revisitant Il mondo della luna, un opéra aussi féérique que désopilant par Matthieu Dessureault Le baron Buonafede interdit à ses filles Flaminia et Clarice, ainsi qu’à sa servante Lisetta, de quitter la maison familiale. Ecclitico, aidé de ses comparses Ernesto et Cecco, élabore un plan pour duper cet homme autoritaire, avec l ’objectif d’épouser l’une des demoiselles. Déguisé en astronome, il propose au baron de faire un voyage sur la lune. Grâce à une potion magique, qui est en fait un puissant somnifère, Buonafede se réveillera dans un monde fantastique. C’est là qu’il fera la rencontre de l’Empereur de la Lune, qui exigera la main de ses filles. Voici les grandes lignes de l’opéra Il mondo della luna, écrit en 1777 par Franz Joseph Haydn, d’après un livret de Carlo Goldoni. Le metteur en scène JeanSébastien Ouellette et la chef de chant Anne-Marie Bernard ont choisi de s’attaquer à ce grand classique dans le cadre du cours Atelier d’opéra. Fruit de leurs efforts, un spectacle se tiendra les 12 et 13 mars au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince. Chaque an née, l’opéra représente un événement fort attendu des mélomanes. « Ce cours permet aux étudiants en chant d’avan cer dans leur recherche et dans l’apprentissage de leur art. On essaie de prendre des
œuvres qui concordent avec leur type de voix. Il mondo della luna offrait cette possibilité. De plus, c’est un opéra très drôle, qui a la faculté de rendre les gens heureux », indique le professeur Ouellette, qui a resserré l’histoire et transposé l’action au 19e siècle. L’œuvre rappelle une pé riode marquée par de grands bouleversements sociaux. En tentant par tous les moyens de se soustraire à la tutelle de son père, le personnage de Clarice répercute le message sur l’émancipation des fem mes. « C’est vraiment un beau rôle à jouer, se réjouit la soprano Roxanne Bédard, étudiante au double bac calauréat en musicologie et en interprétation. C’est une fille qui n’a pas peur d’affronter son père et de lui “parler d a n s l e c a s qu e ” ! I l y a chez elle une détermination qui est très intéressante à travailler. » Reflet d’une mentalité révolue, le père tyrannique est, quant à lui, interprété par Hugo Laporte, étudiant à la maîtrise en musique. Avec sa voix puissante et sa forte présence scénique, ce baryton est la personne tout indiquée pour camper ce personnage. « Il peut paraître antipa thique à première vue, mais il devient vite attachant. Il n’est pas volontairement
méchant. Tout ce qu’il veut, c’est être heureux et voir de belles choses. C’est d’ailleurs pour cela qu’il mord à l’hameçon d’Ecclitico. On en vient à aimer ce passionné, malgré ses très nombreux défauts », dit le chanteur, lauréat du prestigieux Concours O S M St a n d a r d L i f e , e n décembre dernier. Les tout aussi talentueux David Souza (Ecclitico), Marie-Chantal Lemieux (Ernesto), Louis-Charles Gagnon (Cecco), Fanny Grenier (Flaminia), MarieClaire Drolet (Lisetta), Keven Larouche et Jonathan Gagné (les disciples d’Ecclitico) complètent la distribution. Ils sont accompagnés sur scène
par l’Orchestre symphonique de la Faculté de musique, sous la direction du professeur Airat Ichmouratov. Le décor, les costumes et les accessoires sont une création de la scénographe Geneviève Tremblay, tandis que les éclairages sont de Maude Groleau. Les spectateurs en auront plein la vue et les oreilles, promet Jean-Sébastien Ouellette. « Ils peuvent s’attendre à du beau chant, de la belle musique et une belle histoire. Ils seront transportés dans un autre monde. L’opéra est une expérience très émouvante, un voyage hors du temps que nous leur offrons sur un plateau d’argent. » Les 12 et 13 mars, à 19 h 30, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince. Les billets sont en vente au coût de 15 $ (10$ pour les étudiants).
Le cours Atelier d’opéra permet aux étudiants de se familiariser avec les exigences musicales et scéniques du répertoire lyrique. Fruit de leurs efforts, le spectacle annuel constitue un événement très attendu des mélomanes. photo Marc Robitaille
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Cadavre exquis photographique Réalisée par le collectif Optica, l’exposition Cadavre exquis présente des œuvres des photographes Anna Scheili, Ambre SibuetMasson, Lanis Delpha et Patrick Robardet. À tour de rôle, chacun a eu une semaine pour prendre un cliché, le retravailler si nécessaire, puis en sélectionner un détail. C’est ce détail qu’il a transmis au photographe suivant, qui devait se baser sur cette bribe pour imaginer sa photo. En résulte un récit visuel où les voix des participants se superposent pour n’en former qu’une seule. photo Anna Scheili Jusqu’au 21 mars à la Salle d’exposition (local 2470) du pavillon Alphonse-Desjardins. Les heures d’ouverture sont de 9 h à 16 h 30, du lundi au vendredi, ainsi que de 12 h à 16 h, le samedi. Pour plus d’information sur le collectif Optica : opticaclubphoto.com
La littérature à l’honneur Le premier Salon des littératures se tiendra sur le thème « Quelle est la place des littéra tures dans l’ère moderne ? ». Au programme : conférences, table ronde, kiosques et prestations artistiques. Les participants pourront échanger avec les équipes de rédaction des revues …Lapsus, Écrit primal, Chameaux, Le Crachoir de Flaubert, Études littéraires et Temps zéro. Le conteur Bruno de La Salle sera l’invité d’honneur de l’événement. Le Salon des littératures veut multiplier les points de vue tout en favorisant les échanges entres les étudiants, les enseignants, les responsables des centres de recherche et quiconque est intéressé par la littérature. Le 13 mars, de 9 h 30 à 19 h, à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. L’entrée est libre. Programmation à venir à l’adresse suivante : on.fb.me/1BrnDFi
Verrouillez vos portes Que se passe-t-il quand dix individus détraqués se trouvent coincés dans la même salle ? À quoi s’attendre quand des malades se donnent des conseils pour guérir ? C’est le genre de questions qui seront abordées dans Verrouillez vos portes, la prochaine pièce de la troupe Les Treize. Écrite par le collectif de l’Eau de Javel à la pêche et mise en scène par Guy Langlois, cette œuvre sera présentée dans un endroit inusité, soit le local 2320 du pavillon Alphonse-Desjardins. Le choix de ce lieu a été pensé afin de plonger les spectateurs dans l’ambiance de l’histoire. Du 11 au 15 mars, à 20 h, au local 2320 du pavillon Alphonse-Desjardins. Les billets sont en vente en ligne (lestreize.org), par téléphone (418 656-2131 poste 8014) et par courriel (lestreize@lestreize.org). À noter que la représentation du dimanche sera à 15 h.
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12. Programme de maîtrise interuniversitaire en génie aérospatial : évaluation périodique
Avis officiel CONSEIL UNIVERSITAIRE Séance ordinaire du 19 mars 2015 Bravo à nos futurs pros de la communication ! e
L’Université Laval est la grande gagnante des 19 Jeux franco-canadiens de la communication, qui se sont tenus du 4 au 8 mars à Trois-Rivières. Cette compétition annuelle permet aux futurs professionnels de la communication de s’affronter dans une série d’épreuves. La délégation de l’Université s’est démarquée dans les catégories Relations publiques, Production radio (première place), Vitrine culturelle (deuxième place), Création vidéo, Capsule sportive, Gestion événementielle (troisième place), Débat oratoire, Bulletin de nouvelles, Gestion de communauté, Publicité et Émission culturelle (quatrième place). Outre les représentants de notre université, les participants provenaient cette année de l’Université du Québec en Outaouais, de l’Université du Québec à Montréal, de l’Université du Québec à TroisRivières, de l’Université de Sherbrooke, de l’Université Concordia, de l’Université d ’Ottawa et de l’Université de Montréal. Pour consulter le site de la délégation de l’Université Laval : jdlculaval.com
ORDRE DU JOUR
− Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales
− Plan d’action du doyen de la Faculté des sciences et de génie
13. Programme de baccalauréat en nseignement des arts plastiques : e évaluation périodique
− Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales
− Plan d’action du doyen de la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design
14. Programme de baccalauréat en nseignement professionnel et e technique : évaluation périodique
1. Ouverture de la séance 2. Ordre du jour
− Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales
− Plan d’action du doyen de la Faculté des sciences de l’éducation
3. Procès-verbal de la séance ordinaire du 3 février 2015
4. Communications du président 5. Questions des membres
15. Programmes de certificat et de accalauréat en enseignement prob fessionnel et technique : suspension des admissions
6. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil universitaire pour la période du 1er juillet au 31 décembre 2014
7. Faculté des sciences et de génie –
Département de chimie : critères de promotion
8. Rapport de la secrétaire générale sur la répartition des sièges prévue au paragraphe 6 de l’article 90 des Statuts de l’Université Laval
16. Programme de certificat en formation des adultes en milieu de travail : suspension des admissions
9. Groupe de recherche en écologie buccale (GREB) : évaluation périodique
− Avis de la Commission de la recherche
− Recommandations de la vice- rectrice à la recherche et à la création
10. Programme de diplôme d’études s upérieures en chirurgie buccale et maxillo-faciale : diplomation conditionnelle à l’obtention du grade de premier cycle en médecine
Programme de compensation volontaire des GES Saviez-vous que l’Université Laval possède un programme de compensation volontaire des émissions de gaz à effet de serre (GES) ? Ce programme permet, entre autres, aux quelque 14 500 conducteurs qui utilisent quotidiennement leur véhicule pour venir sur le campus de compenser leurs émissions de GES. Le programme vise aussi les déplacements à l’extérieur de la ville pour les études ou le travail ainsi que les événements écoresponsables. En 2013-2014, c’est plus de 1 000 personnes qui ont donné 12 166 $ pour compenser 715,65 tonnes de CO2 équivalent. Quelque 10 735 arbres ont été plantés à la forêt Montmorency. Le programme de compensation volontaire des GES prévoit aussi que, pour chaque dollar investi par la communauté universitaire, l’Université investira un dollar dans des projets de réduction. L’an dernier, l’argent de l’appariement a été dédié à la construction de l’enclos à vélo.
− Avis du Comité-conseil de la Commission des études − Recommandation du vice-recteur aux études et aux activités internationales
en littératures et philosophie : suspension des admissions
− Plan d’action conjoint du doyen de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique et du doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation
− Recommandation du vice-recteur aux études et aux activités internationales
18. Programme de baccalauréat en tudes hispaniques : suspension des é admissions
− Recommandation du vice-recteur aux études et aux activités internationales
19. Politique d’évaluation périodique des programmes de formation de l’Université Laval : création
− Présentation par le vice-recteur aux études et aux activités internationales
− Avis de la Commission des études
− Recommandations du vice-recteur aux études et aux activités internationales
foresterie : évaluation périodique − Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales
− Recommandation du vice-recteur aux études et aux activités internationales
17. Programme de baccalauréat intégré
11. Programme de maîtrise en agro
− Recommandation du vice-recteur aux études et aux activités internationales
Huis clos (pts 12 à 14) Clôture de la séance
international
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Conflits ou coopération ? Les revendications territoriales maritimes conflictuelles des pays de la mer de Chine du Sud ont le potentiel de créer une situation de crise régionale Un camp d’exploration minérale à la Baie-James en 2012. photo Georges Beaudoin
Ce Nord à découvrir
Alors que le Plan Nord est de plus en plus au cœur de l’actualité, un colloque portant sur les richesses minérales de ce vaste territoire se tiendra à l’Université par Yvon Larose « Le Nord du Québec est une région éloignée. La connaissance qu’en ont les géologues demeure parcellaire et variable selon les endroits. Mais l’interprétation que l’on peut faire des données disponibles permet de dire que cette vaste région possède un fort potentiel minéral dans son sous-sol. » Cette analyse, le professeur Georges Beaudoin, du Département de géologie et de génie géologique, la fera demain, le vendredi 13 mars, au pavillon Charles-De Koninck, dans le cadre d’un colloque organisé par les Hautes études internationales. La rencontre aura pour thème « Géopolitique du secteur minier : le Nord du Québec sur l’échiquier mondial ». Le colloque a pour objectif de sensibiliser les industriels, les investisseurs, les instances gouvernementales et les chercheurs universitaires sur les enjeux globaux du secteur minier. Lors d’une table ronde, le professeur Beaudoin abordera la question du potentiel minéral du Nord du Québec. Le colloque a lieu dans le contexte du Plan Nord du gouvernement du Québec. Ce vaste projet de développement durable, qui porte sur le territoire québécois situé au nord du 49 e parallèle, a pour objectif la mise en valeur du potentiel économique, minier, énergétique, social, culturel et touristique d’une immense région. « Cet espace est con voité par l’industrie minière, soutient Georges Beaudoin. Mais les mêmes contraintes que celles au nord du Canada ou en Russie s’appliquent : le climat est rigoureux et l’accès aux ressources minérales est difficile en raison de l’éloignement. » Toutefois, ces contraintes n’empêchent pas l’extraction du minerai. Des mines de fer, de titane, de cuivre et de zinc sont en exploitation dans le Grand Nord québécois depuis des décennies. « Dans la partie la plus nordique, on exploite le nickel depuis une vingtaine d’années, explique-t-il. Dans la partie sud, deux mines d’or et de diamants vont bientôt ouvrir. Le potentiel est là. Mais il est encore à découvrir. » Les infrastructures représentent un défi de taille. Si le transport de l’or se fait en très petites masses par hélicoptère, il en va autrement pour le fer ou le zinc. « Le transport de centaines de millions
de tonnes de ces matières premières nécessite des routes, des chemins de fer et des navires », souligne Georges Beaudoin. Pierre-Louis Têtu, doctorant en sciences géographiques, participera, lui aussi, à la table ronde. Sa présentation portera sur la géographie de l’approvisionnement chinois en minerai de fer et en acier. Un article sur le sujet, dont il est le premier auteur, a été soumis à la revue scientifique européenne Cybergeo. Selon le doctorant, les entreprises minières chinoises, malgré une présence affirmée dans différentes régions du monde, ne se sont pas lancées à la conquête des ressources minières canadiennes, notamment arctiques. « Mes recherches, dit-il, montrent qu’il y a peu d’engouement de la part de la Chine pour les ressources minérales de l’Arctique canadien. La fonte de la banquise arctique laisse entrevoir une accessibilité plus grande aux gisements miniers dans le Grand Nord. Mais entre 2005 et 2013, les entreprises minières chinoises n’ont investi que 880 millions $ US dans le fer et l’acier de l’Arctique canadien, incluant le Nord du Québec. Durant la même période, une quarantaine d’entreprises minières chinoises ont investi près de 60 milliards $ US dans le fer et l’acier dans le monde. » Découvrir du minerai et l’extraire du sous-sol est une chose. Être en mesure de le ramener chez soi en est une autre. Pierre-Louis Têtu indique que de nombreux projets miniers en Arctique canadien souffrent d’un manque d’infrastructures. « Et pas seulement en termes de ports en eau profonde, poursuit-il. La plupart des endroits n’ont pas d’infrastructures de transport. Encore moins de centres de recherche et sauvetage. » Parmi les autres contraintes, il y a notamment un temps de navigation très variable dans le passage du Nord-Ouest et la nécessité d’utiliser des navires à double coque renforcée contre la glace dérivante. Le colloque aura lieu le vendredi 13 mars, de 8 h 45 à 17 h, au local 3A du pavillon Charles-De Koninck. Ins cription obligatoire à l’adresse suivante : hei.ulaval.ca/colloquemines2015
par Yvon Larose En 2014, la Chine a fait monter d’un cran les tensions avec ses voisins riverains, comme elle, de la mer de Chine du Sud. Pékin a, en effet, lancé les travaux de construction de bases militaires avancées sur trois récifs faisant partie d’un vaste archipel très convoité, celui des Spratleys. Depuis, des îles artificielles émergent des flots là-bas. Selon le professeur Frédéric Lasserre, du Département de géographie, ces annexions ne sont que le plus récent chapitre d’une longue course à l’occupation d’îles, d’îlots et de récifs surnageant dans la mer de Chine du Sud, une zone maritime s e m i -f e r m é e d ’ e n v i r o n 1 500 kilomètres d’est en ouest et de quelque 4 000 kilomètres du nord au sud. « Cette course à l’occupation des archipels comme les Spratleys ou les Paracels crée un imbroglio complexe, souligne-t-il. Les revendications territoriales maritimes apparaissent comme enchevêtrées et incompatibles. » Selon lui, certains espaces sont revendiqués par trois pays. Dans certains cas, un
pays a pris de l’avance en aménageant une base militaire. Des escarm ouches récurrentes se produisent entre la Chine, le Vietnam, les Philippines et la Malaisie. « Il y a aussi, dit-il, les motivations juridiques sur lesquelles s’appuient les revendications. Elles ne sont pas les mêmes pour tous. » Le 17 mars au pavillon Gene-H.-Kruger, le professeur Lasserre participera à titre de conférencier au col loque « Conflits et coopération en mers de Chine ». Des experts feront la lumière sur les revendications territo riales maritimes des divers pays de la région. Ces revendications remettent en question le statu quo. Elles ont aussi le potentiel de créer une situation de crise susceptible de menacer la paix régionale. Des voies navigables parmi les plus stratégiques du monde empruntent la mer de Chine du Sud, tout comme la mer de Chine orientale. Ces mers contiendraient d’immenses richesses halieutiques, pétrolières et gazières. En 2007, la valeur des prises
La construction de bases militaires dans un archipel lointain ne serait pas une preuve d’expansionnisme de la part des Chinois
Des voies navigables parmi les plus stratégiques du monde empruntent la mer de Chine du Sud, tout comme la mer de Chine orientale.
de poissons en mer de Chine du Sud dépassait 10 milliards $ US. Des sources, surtout chinoises, estiment, quant à elles, que le sous-sol des Spratleys renfermerait jusqu’à plus de 200 milliards de barils de pétrole. « Le poisson occupe une grande place dans le produit intérieur brut des pays riverains de la mer de Chine du Sud, explique Frédéric Lasserre. Mais l’essentiel des prises se fait près des côtes. Alors à quoi sert d’occuper des archipels lointains ? Même chose pour le pétrole et le gaz naturel. Plusieurs pays riverains exploitent des gisements importants chez eux. Ils font l’hypothèse qu’on en découvrira de semblables aux Spratleys et aux Paracels. Mais au fur et à mesure que progresse la connaissance scientifique de la région, on réalise que, vraisemblablem e n t , i l n’y a u r a i t p a s grand-chose. » Alors, quelle utilité auront les bases militaires chinoises en construction ? Peut-on parler d’une volonté d’expansion de la part de Pékin ? Le professeur Lasserre ne le pense pas. « C’est exagéré, soutient-il. On constate plutôt que ce pays démontre de plus en plus d’ambition à veiller sur les théâtres d’opération proches de chez lui, où il pense avoir des intérêts à défendre. » Ce spécialiste croit par ailleurs irréaliste l’hypothèse selon laquelle les futures bases chinoises pourraient exercer une quelconque forme de contrôle sur la navigation commerciale. « Les économies de la région dé pendent beaucoup de l’exportation par voie maritime, dit-il. Il serait risqué d’exercer des pressions sur cette activité. Mais si cela arrivait, il faudrait emprunter d’autres voies de navigation. Cela coûterait plus cher, mais cela serait faisable. » Frédéric Lasserre voit cette course à l’occupation des archipels comme une sorte de spirale. « Il y a beaucoup de symbolisme dans tout cela, affirme-t-il. On occupe parce que les autres occupent. On prend position pour empêcher que les autres pays le fassent, mais, ce faisant, on les encourage à le faire, et ce, dans un contexte de tensions. » Le colloque débutera à 9 h le mardi 17 mars à la salle 2320-2330 du pavillon Gene-H.-Kruger. L’entrée est gratuite, mais l’inscription est obligatoire. Pour information : hei.ulaval.ca
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société
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Comment votre ancêtre a-t-il vécu cette guerre ? Le conflit qui a mené à la prise de Québec en 1759 a affecté l’ensemble de la population coloniale canadienne par Yvon Larose Les historiens estiment qu’environ 15 000 hommes adultes canadiens ont participé à la guerre de 1756-1763, un conflit opposant les armées française et britannique dans leurs colonies d’Amérique du Nord. À cette époque, la population totale de la Nouvelle-France se chiffrait entre 65 000 et 70 000 personnes. « La plupart des miliciens avaient une famille, ont peut donc estimer que toute la population canadienne a été directement touchée par cette guerre », affirme Jacques Mathieu, professeur émérite du Département d’histoire et spécialiste de la Nouvelle-France. « D’ailleurs, poursuit-il, on dit qu’il s’agissait d’une guerre entre la France et la Grande-Bretagne. Pourtant, 40 % des morts furent des Canadiens. » Cette guerre, dite de Sept Ans, constitue la toile de fond de la conférence que donnera Jacques Mathieu, le 18 mars, dans le cadre des activités de la Société d’art et d’histoire de
Beauport. Le thème de sa présentation sera « Comment votre ancêtre a vécu la guerre de 1756-1763 ». On sait très peu de choses sur ces miliciens appelés à dé fendre les frontières de la c olonie. À cette époque, la Nouvelle-France constituait un immense territoire. On sait toutefois que c’est par centaines, voire par milliers, que des miliciens ont été envoyés, entre autres, au sud du lac Champlain et dans la région des Grands Lacs. Leurs séjours duraient habituellement quel ques mois. Selon Jacques Mathieu, l’imminence d’une invasion britannique dans la vallée du Saint-Laurent a débouché sur une mobilisation quasi totale. Dans la population, tous ont fait preuve de solidarité. « Des militaires britanniques ont témoigné avoir vu des garçons de 16 ans et des vieillards de 75 ans dans les rangs de l’armée française, indique-t-il. Tous ces miliciens défendaient
leurs biens, leur famille et leurs valeurs. » Les horreurs de la guerre, la population civile en a particulièrement souffert dans les mois qui ont précédé la prise de Québec, en septembre 1759. Les habitants de la région ont vécu dans une grande insécurité. Certains se sont réfugiés dans les bois avec enfants et bétail. Dans les villages et les campagnes, des maisons et des fermes furent incendiées par l’ennemi. À la fin de mai 1759, quelques semaines avant l’arrivée des navires de guerre britanniques devant Québec, l’île d’Orléans s’est vidée de sa population. « Soixante-dix familles ont franchi le fleuve, raconte Jacques Mathieu. Avec 60 autres familles de la rive nord, elles se sont rendues dans les troisième et quatrième rangs de Beauport, ainsi qu’à Charlesbourg, où plusieurs ont logé dans des granges. Ce bouleversement a duré quatre mois. »
Avant d’être prise, Québec fut soumise à un bombardement incessant en provenance de Lévis, sur la rive sud du fleuve. Un coup était tiré t outes les 30 ou 45 minutes. « C’était une sorte de harcèlement psychologique pour la ville et pour les environs, explique-t-il. Les gens ne savaient pas où les boulets allaient atterrir. Plus de 500 maisons furent ainsi détruites. » Le conflit a fait plusieurs centaines de morts chez les militaires français et les miliciens canadiens. Les
lendemains de la Conquête furent très difficiles. L’au torité militaire britannique a déporté quelques milliers de personnes, notamment des nobles, des officiers et des administrateurs. Au plan matériel, des dizaines de paroisses avaient été dévastées. À Québec seulement, la destruction des maisons avait touché quelque 2 000 personnes. Dans les mois suivant la prise de la ville, les maladies épidémiques et le rationnement ont fait des ravages. « Après tous ces drames, la vie
Bien qu’il s’agissait d’une guerre entre la France et la GrandeBretagne, 40 % des morts furent des Canadiens
Vue du palais épiscopal et de ses ruines, eau-forte réalisée à partir d’un dessin de Richard Short, en 1759, après la prise de Québec. image Musée McCord, no I-6406.1
a repris son cours, souligne Jacques Mathieu. Les veuves se sont remariées. Une nouvelle vie s’est organisée. » La conférence de Jacques Mathieu débutera à 19 h 30, le mercredi 18 mars, à la salle Jean-Paul-Lemieux de la bibliothèque Étienne-Parent, 3515, rue Clémenceau, arrondissement de Beauport. Pour plus d’information, con tactez la Société d’art et d’histoire de Beauport : 418 641-6471 ou sahb.ca.
Une idée verte qui prend racine L’étudiante Caroline Dufour-L’Arrivée veut participer à l’implantation de forêts nourricières dans la région par Lou Sauvajon S’inspirer des forêts naturelles pour aménager un espace qui produit des noix, des fruits, des champignons et des plantes comestibles, voilà ce que propose le concept de forêt nourricière. Est-ce réaliste ? Oui, croit Caroline Dufour-L’Arrivée, du Département de phytologie, qui travaille à la mise sur pied d’une entreprise pour aider ceux qui veulent se lancer dans ce type d’aventure. L’étudiante-chercheuse en agroforesterie a d’ailleurs présenté une conférence sur le sujet lors de la Fête des semences, qui a eu lieu sur le campus le 1er mars. La forêt nourricière exploite tous les « étages » d’une forêt, a-t-elle d’abord expliqué. De la canopée des grands arbres jusqu’aux plantes couvre-sol, en passant par les arbustes et les plantes herbacées, tout est pensé pour profiter aux individus et au milieu. « Le terme “nourricière” ne fait pas uniquement référence à nous nourrir, nous, êtres humains, précise-t-elle. Il signifie aussi nourrir la faune et nourrir le sol pour mainte- La forêt nourricière exploite toutes les strates d’une nir ce dernier en santé et pour qu’il soit pro- forêt, de la canopée des grands arbres jusqu’aux plantes couvre-sol. photo Andréanne Lavoie ductif année après année. »
Selon Caroline Dufour-L’Arrivée, ces aménagements sont possibles et bénéfiques aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain. « Les villes ont avantage à “se verdir” parce qu’elles en retirent des gains économiques et environnementaux, que l’on pense à la diminution des îlots de chaleur, à l’amélioration de la qualité de l’air ou même à la réduction des gaz à effet de serre. Je ne dis pas que ça peut remplacer tous les modèles d’aménagement, mais la forêt nourricière est une façon de produire de la nourriture qui est durable et qui peut être associée à d’autres systèmes. » Créer un tel aménagement n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire. « Pour qu’une forêt nourricière soit productive, il faut quand même des connaissances sur les plantes, notamment sur les besoins des végétaux et sur le type de milieu qui convient à chaque espèce », souligne-t-elle. C’est pourquoi elle a eu l’idée de mettre sur pied, avec ses associées Marie-Hélène Jacques et Kate Alvo, une entreprise qui offrira, entre autres, des services-conseils aux personnes qui veulent se doter d’aménagements s’inspirant des forêts nourricières. De plus, elle réalise un projet de maîtrise sur les forêts nourricières avec le professeur Alain Olivier. Ses travaux conduiront à la publication d’un guide dans lequel on apprendra comment s’y prendre pour créer ces aménagements, quelles sont les difficultés
à surmonter et quels sont les ressources et le budget nécessaires. Plusieurs projets de forêts nourricières ont été lancés dans la région de Québec, notamment dans Portneuf, Lotbinière et au parc du Bois-de-Coulonge. Voilà des initiatives qui devraient porter leurs fruits d’ici quelques années. Alors, à quand une forêt nourricière sur le campus ?
Son projet de maîtrise conduira à la publication d’un guide sur les forêts nourricières destiné à ceux qui veulent se lancer dans cette aventure
sports
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en bref Les joueuses du Rouge et Or voudront soulever, pour la première fois de leur histoire, le trophée Baby Bronze, qu’elles ont bien failli remporter en 2002 Les basketteuses du Rouge et Or auront pour adversaires les Lancers de l’Université de Windsor, soit l’équipe qui a remporté les quatre derniers tournois nationaux. photo Martin Bouchard
Le tournoi de la seconde chance Évincées en demi-finale du championnat provincial, les basketteuses du Rouge et Or tenteront de profiter de la seconde chance qui s’offre à elles cette semaine au PEPS par Stéphane Jobin Du 12 au 15 mars, l’Université L av a l s e r a l ’ h ô t e s s e d u Championnat de basketball féminin de SIC ArcelorMittal Dofasco. Les joueuses du Rouge et Or voudront soulever, pour la première fois de leur histoire, le trophée Baby Bronze, qu’elles ont bien failli remporter en 2002. Qui plus est, elles souhaiteront devenir les premières basketteuses du Québec à mettre la main sur le titre canadien depuis 1984, alors que les Gaiters de Bishop’s étaient sacrées championnes nationales.
La route sera toutefois ardue pour les joueuses entraînées par Linda Marquis. D’entrée de jeu, elles auront pour adversaires les Lancers de l’Université de Windsor. Or, cette équipe ontarienne a remporté les quatre derniers tournois nationaux, rien de moins. « On ne laissera pas passer c e t t e d e u x i è m e ch a n c e , affirme l’entraîneure. Il faudra profiter de l’expérience, peu importe l’adversaire. Ça se jouera sur le terrain », lance-telle, en souhaitant que l’appui de la foule puisse donner une
énergie additionnelle à ses joueuses. Les équipes des universités Laval et de Windsor ont déjà croisé le fer cette saison. Le Rouge et Or avait bien résisté aux attaques des quadruples championnes nationales en début de match, mais avait concédé le double des points qu’il avait marqués au quatrième quart. Résultat : les Lancers avaient gagné 74 à 57. « Il faudra suivre le plan de match à la lettre. Nous avons une équipe jeune, alors il faut peut-être s’attendre à
certaines phases d’indiscipline. Malgré cela, on devra faire le moins d’erreurs possible, car les erreurs peuvent être très pénalisantes contre une équipe comme celle de Windsor », assure Linda Marquis. Pour l’entraîneure à la barre de l’équipe depuis 30 ans, il s’agira de ses dernières parties avec le Rouge et Or. « Tout le monde me le rappelle, mais on dirait que je n’ai pas le temps d’y penser ! Je crois que je vais le réaliser lors du dernier coup de sifflet du dernier match », avoue-t-elle. Le Rouge et Or entamera la compétition le jeudi 12 mars dès 18 h contre les Lancers, championnes de la division de l’Ontario. Pour réserver vos places, contactez la billetterie du Rouge et Or au 418 656-PEPS.
Campus dynamique
Les athlètes de pointe du Rouge et Or en Floride La tradition se poursuit : les athlètes du club de golf Rouge et Or ont pris le chemin d’Orlando, en Floride, pour prendre part au septième camp d’entraînement hivernal de la formation. Toute l’équipe y était du 1er au 11 mars, mais cinq étudiants-athlètes du groupe y demeureront jusqu’au 28 mars pour parfaire leur apprentissage en compagnie de l’entraîneur adjoint Kevin Bergeron. Il s’agit de Pierre-Alexandre Bédard, d’Arthur Heinkelé, de Michaël Harvey, de Jean-Simon Ross et d’Alexandra Pelletier. Plus qu’une simple chance d’éviter la rigueur de l’hiver québécois, le séjour des golfeurs de l’Université en Floride a bien sûr une fonction précise : former des champions. L’équipe masculine a remporté les 13 dernières bannières du RSEQ et a raflé le titre national des collèges et des universités à deux reprises au cours des cinq dernières années. D’ailleurs, les hommes et les femmes du Rouge et Or prendront part au Championnat canadien des collèges et des universités 2015, qui se tiendra dans la région de Guelph, en Ontario, du 25 au 29 mai. photo Mathieu Bélanger
Inscription aux activités sportives de la session printemps-été La neige est toujours bien présente sur le campus, mais il est déjà temps de prévoir l’inscription aux différentes activités sportives pour la session printemps-été. La programmation complète des activités sera en ligne dans la semaine du 16 mars. En plus de présenter une panoplie de sports intérieurs comme chaque session, le PEPS offre à la communauté universitaire et au grand public la pos sibilité de pratiquer un sport sur un de ses nombreux terrains extérieurs. Vous pourrez vous inscrire en personne au PEPS, en ligne ou par téléphone dès le mercredi 25 mars, à 7 h. L’inscription aux ligues intra-muros aura lieu les 29 et 30 avril entre 12 h et 21 h à la réception du PEPS. Pour de plus amples informations : peps.ulaval.ca ou 418 656-PEPS
Jeudi 12 mars – Dimanche 15 mars Basketball F | Championnat SIC PEPS L’un des meilleurs athlètes de l’histoire du club d’athlétisme Rouge et Or, Charles Philibert-Thiboutot, participe jusqu’à dimanche à sa dernière compétition avec le Rouge et Or, le championnat canadien. L’athlète vise un triplé jamais vu, soit remporter l’or aux 1 000, 1 500 et 3 000 mètres. Il sera possible de suivre ses exploits au cis-sic.tv. photo Simon Poitrimolt
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au fil de la semaine
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Devinez qui je suis ? « Décalecatan, décalecatan, ohé, ohé / Au bal, au bal masqué, ohé, ohé », chantait la Compagnie Créole. Cette chanson vous fait rêver à un petit voyage dans les Antilles ? À défaut de vous envoler vers le soleil, venez vous amuser au bal masqué organisé par l’Association des étudiants antillais de l’Université Laval. Spectacle de danse, piste de danse, jeux de société, concours de masque et plusieurs autres surprises sont au programme de la soirée. Alors, enfilez vos plus beaux habits, cachez votre visage derrière un masque, profitez du bal et c hantez ! « Derrière mon loup, je fais ce qui me plaît, me plaît / Devinez, devinez, devinez qui je suis. » Samedi 14 mars, à partir de 20 h 30, au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins. Coût : 7 $. Les billets sont en vente au Bureau de la vie étudiante (local 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins), du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 16 h 30. Pour plus d’information : aeaul.1@asso.ulaval.ca
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Pour éliminer la tordeuse
L’origine de la sociologie à l’UL
Devenez encyclopédiste
Mieux gérer les désastres
Quel avenir pour la télésanté ?
Musique et technologies
Depuis 2008, une épi démie de tordeuses des bourgeons de l’épinette s’est abattue sur l’Est du Canada. Jacques Régnière, chercheur à Ressources naturelles Canada, a étudié la situation. Il a particulièrement observé les processus démographiques sousjacents au passage des populations de l’état endémique à l’état épidémique. Les résultats de ses travaux suggèrent l’existence d’un seuil de densité en deçà duquel une population de tordeuses ne peut croître sans un apport extérieur. Dans le cadre des Colloques du SCF-CFL, il montrera que cette nouvelle information permet d’envisager une stratégie d’intervention hâtive visant à enrayer, ou du moins à retarder, le dé veloppement d’une épidémie. photo Jerald E. Dewey,
Everett C. Hugues est un important représentant de l’École de Chicago en sociologie. De 1927 à 1938, il enseigna à l’université McGill et il profita de son séjour au Québec pour étudier la société canadiennefrançaise. Surtout connu pour ses travaux sur le monde du travail, il publia en 1943 l’ouvrage French Canada in Transition, qui porte sur l’industrialisation dans les régions rurales. En 1942, il fut professeur invité à l’Université Laval, où il joua un rôle central dans la création du Département de sociologie en 1943. Dans une conférence intitulée « Everett C. Hugues et l’avènement de la sociologie à l’Université Laval », Philippe Vienne, professeur à l’Université libre de Bruxelles qui rédige actuellement une biographie du sociologue, mettra en lumière les origines de la discipline à Québec.
Le savoir est, selon vous, un bien précieux à partager ? Alors, cette activité est pour vous. La Bibliothèque vous invite à sa première soirée contributive à Wikipédia. À cette occasion, vous pourrez vous initier à cette encyclopédie libre, contribuer individuellement au projet ainsi qu’unir vos connaissances à celles des autres participants pour améliorer collectivement un sujet donné. Antoine Letarte, contributeur expert, sera présent pour vous accompagner dans l’amélioration d’articles laissés au choix de chacun. Apportez votre ordinateur portable. L’activité est ouverte autant aux néo phytes qu’aux contributeurs expérimentés.
La gestion foncière et l’aménagement du territoire sont aujourd’hui au cœur des stratégies de réduction des risques de désastres naturels. Francis Roy, professeur au Département des sciences géomatiques, expliquera au cours d’une conférence comment, par l’encadrement des droits fonciers et la planification des usages du sol, une communauté peut intégrer les risques de désastre et leur distribution sur le territoire dans une stratégie de développement plus durable des terres. Cette action contribuera notamment à réduire la vulnérabilité des plus dé munis, souvent installés sur des sites comportant des contraintes et des risques importants. Cette conférencemidi est présentée par l’École supérieure d’aménagement du territoire et de dévelop pement régional en collaboration avec le Centre de re cherche en aménagement et développement.
La télésanté clinique est la prestation de soins de santé à distance au moyen des technologies de l’information et de la communication. Elle permet notamment des consultations et un suivi clinique à distance. Pour discuter de la question, l’IDÉA reçoit Dominic Cliche, de la Commission de l’éthique en science et en technologie (CEST). Cette commission a publié un avis intitulé La télésanté clinique au Québec : un regard éthique, dans lequel elle propose diverses orientations pour assurer un développement cohérent et bénéfique de la télésanté. Au cours de sa présentation, le conférencier présentera le mandat, la démarche, le cadre éthique adopté par la CEST et les conclusions émises par cet organisme sur le sujet.
Organisés par la Bibiliothè que, le Laboratoire Ex situ et le CRILCQ, les Cafés numériques sont une série d’échanges sur les humanités digitales, un champ de recherche où s’amalgament technologies numériques et méthodologies des lettres, des arts et des sciences humaines. Les invités de la prochaine rencontre seront Guillaume Boutard, post doctorant, et Serge Lacasse, professeur au Département de musique, qui se pencheront sur l’univers musical. Les technologies numériques influencent, en effet, la production, la diffusion autant que la conservation de la musique. Venez donc en apprendre plus sur les liens qui unissent musique et technologies. Une période de discussion suivra la présentation des conférenciers.
Mercredi 18 mars, de 12 h à 13 h 30, au local 3464 du pavillon Alphonse- Desjardins. Entrée libre. Pour confirmer votre présence : doodle.com/ cthhyyat4k48tbfb
Jeudi 19 mars, à 12 h, au local 7160 du pavillon Charles-De Koninck. Pour plus d’information : bibl.ulaval.ca/services/formations/ cafes-numeriques?nouvellesacc
USDA Forest Service
Jeudi 12 mars, à 10 h 30, à la salle Lionel-Daviault du Centre canadien des forêts. Pour confirmer votre présence : jean-sebastien. roy@rncan-nrcan.gc.ca
photo Archives nationales du Canada
Jeudi 12 mars, à 16 h, au local 5172 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.
Vendredi 13 mars, de 17 h à 23 h, au local 4229 de la Bibliothèque du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Entrée libre. À partir de 23 h, la rencontre se poursuivra au Pub universitaire. Pour info : bibl.ulaval.ca/ web/nouvelles-bul/soireecontributive-wikipedia? nouvelles-acc
Vendredi 13 mars, à 11 h 30, au local 1613 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre. Pour info : esad@esad.ulaval.ca
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca