Les deux font la paire p5
Chefs-d’œuvre revisités p11
photo Centre d’études nordiques
Notre recherche en vedette
Un tout nouveau magazine télé, Quoi de neuf chercheurs ?, coproduit par Canal Savoir et les Fonds de recherche du Québec, donne la parole à 7 professeurs et 3 étudiants aux cycles supérieurs de l’Université. p2-3
photo Marc Robitaille
Volume 50, numéro 28 23 avril 2015
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recherche
le fil | le 23 avril 2015
De la peau reconstruite aux Dans une nouvelle émission de Canal Savoir, 7 professeurs et 3 étudiants aux cycles supérieurs parlent avec éloquence de la recherche de pointe qui se fait à l’Université Laval Multidisciplinaire, le CEN réunit, sur des projets de recherche communs, des spécialistes de différents horizons comme la géogra phie, la géologie ou l’écolo gie. Les projets se réalisent en collaboration avec les communautés et les orga nismes nordiques. Le CEN administre un réseau de huit stations de recherche répar ties sur une distance de 4 000 kilomètres du sud vers le nord. « Le Nord est aux prises avec trois grands défis, sou ligne Najat Bhiry : le ré chauffement climatique, la hausse démographique et l’industrialisation. Le ré chauffement du climat a déjà des répercussions im portantes sur cet immense territoire. On assiste à une expansion majeure des villa ges. Et l’industrialisation du Nord peut jouer un rôle important, souvent négatif, dans bien des faits, notam ment dans le déplacement des caribous. » L’épisode 5 sera diffusé le 11 mai. On y présente deux centres de recherche de l’Université Laval. L’un d’eux est le Centre de re cherche du CHU de Québec Université Laval, dirigé par le professeur Serge Rivest, du Département de méde cine moléculaire. Sa présen tation est suivie de celle de Jacques Simard, professeur au même département et directeur adjoint à la re cherche fondamentale au Centre. Vient ensuite le doc torant et chercheur Peter Thériault. Le Centre regroupe environ 450 chercheurs et quelque 850 étudiants. Les recherches qu’o n y m è n e c o u v r e n t l’ensemble des dis ciplines médicales. Au dire de son directeur, le Centre est une force, autant en recherche fondamentale qu’en re cherche clinique appliquée. Une partie de l’effort de recherche porte sur la ma ladie d’Alzheimer. « Nous nous intéressons à deux aspects de cette mala die, indique Serge Rivest. D’abord, comment diagnos tiquer de façon précoce, soit plusieurs années à l’avance, les personnes à risque d’avoir cette maladie un jour. Nous
développons des tests san guins en ce sens. Ensuite, nous voulons trouver une façon d’éliminer certaines protéines extrêmement toxi ques qui peuvent s’attaquer aux neurones et aux vais seaux sanguins et les dé truire. Plus ces protéines vont s’accumuler, plus il y aura une dégénérescence du cerveau. » Le Centre de recherche sur les matériaux renouvelables (CRMR) est l’autre regroupe ment de recherche de l’Uni versité Laval de l’épisode 5. Son directeur est Alain Cloutier, professeur au Département des sciences du bois et de la forêt. Son col lègue au même département, le professeur Pierre Blanchet, ainsi que la candidate à la maîtrise Cassandra Lafond prennent aussi la parole. Ce regroupement straté gique de six pôles à l’échelle du Québec a pour axes de re cherche les produits du bois d’ingénierie, la bioraffinerie, la construction en bois et les matériaux faits de fibres d’origine lignocellulosique. Le professeur Cloutier travaille depuis quelques an nées sur un projet de recherche relatif à la densi fication du bois sans injec tion de produits, chimiques ou autres. « On presse le bois dans une presse à chaud à des températures de l’ordre de 200 degrés, tout en injec tant de la vapeur pour stabi liser le bois dans l’état densi fié, expliquetil. Le matériau obtenu est deux à trois fois plus dur que le matériau d’origine et est très résistant à l’abrasion. » Pour plus d’information : canalsavoir.tv/emission/ quoi_de_neuf_chercheurs
photo Joëlle Taillon
Lucie Germain, Najat Bhiry, Serge Rivest et Alain Cloutier enseignent tous à l’Univer sité. Ces professeurs cu mulent également la tâche de directrice ou de directeur d’un regroupement de re cherche de pointe. Lucie Germain, par exemple, est rattachée au Département de chirurgie. Elle est également directrice scientifique du Laboratoire d’organogénèse expérimentale (LOEX) au Centre de recherche du CHU de QuébecUniversité Laval. En plus, elle dirige le Réseau de thérapie cellulaire et tissu laire du Fonds de recherche du Québec – Santé. « Le réseau rassemble les chercheurs du Québec qui s’intéressent aux thérapies à base de cellules ou à base de tissus pour traiter différentes pathologies », expliquetelle dans le premier épisode d’un nouveau magazine télé de Canal Savoir. Portant le titre Quoi de neuf chercheurs ?, cette série de cinq épisodes a débuté le 13 avril. Pour ceux et celles qui auraient raté le premier épisode, il sera redif fusé le 18 mai. Cette coproduction entre Canal Savoir et les Fonds de recherche du Québec donne la parole à une quarantaine de chercheurs universitaires du Québec, dont sept profes seurs et trois étudiants aux cycles supérieurs de l’Uni versité Laval. Dans ses com mentaires, la professeure Germain rappelle que les chercheurs ne faisaient au paravant que des cultures d’épiderme, à partir de cel lules du patient, pour le trai tement des grands brûlés. « Ils ne reconstruisaient que la couche superficielle de la peau, ditelle. On arrive maintenant à faire les cul tures avec les deux couches que sont le derme et l’épi derme. Cela nous donne tous les avantages méca niques de la peau, notam ment l’élasticité. » L’épisode 4 sera diffusé le 4 mai. On y voit Najat Bhiry, professeure au Département de géographie et directrice du Centre d’études nordi ques (CEN). Suivent le pro fesseur Steeve D. Côté, du Département de biologie, et la doctorante en génie civil Julie MalenfantLepage.
photo Sébastien Bourget, CEN/ArcticNet
par Yvon Larose
Najat Bhiry dirige le Centre d’études nordiques. Selon elle, le Nord fait face à trois grands défis : le réchauffement climatique, la hausse démographique et l’industrialisation. Dans le Haut Arctique canadien, le professeur Warwick Vincent (photo) et son équipe étudient l’état du fjord Milne, un écosystème remarquable qui agit comme sentinelle des changements climatiques à l’échelle planétaire. D’autres chercheurs du CEN se penchent sur les troupeaux de caribous du Québec et du Labrador, que les changements climatiques anticipés pourraient durement éprouver.
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Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 31 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.
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Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Julie Turgeon Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Josée Nadeau
Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)
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photo LOEX
défis du Nord
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photo Marc Robitaille
Lucie Germain, directrice du Réseau de thérapie cellulaire et tissulaire, avec la cornée in vitro développée au Laboratoire d’organogénèse expérimentale (LOEX). Quant à la peau fabriquée par les chercheurs du LOEX, elle contient un épiderme (en rouge) et un derme (en bleu).
Alain Cloutier est directeur du Centre de recherche sur les matériaux renouvelables. Parmi les axes de recherche, mentionnons les produits du bois d’ingénierie et la construction en bois. Sur le campus, le stade TELUS-Université Laval repose sur 13 arches en bois lamellé-collé à inertie variable attteignant une portée libre de 68,5 mètres entre les appuis.
Serge Rivest dirige le Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval. Ce regroupement de chercheurs représente une force, autant en recherche fondamentale qu’en recherche clinique appliquée. Une partie des recherches vise à prévenir la maladie d’Alzheimer et certains cancers.
Le Réseau de thérapie cellulaire et tissulaire, le CEN, le Centre de recherche du CHU de QuébecUniversité Laval et le CRMR sont en vedette
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actualités UL
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en bref
La forêt Montmorency hôtesse d’une importante consultation Pour la première fois, la Table de gestion inté grée des ressources et du territoire se tiendra à la forêt Montmorency, le 29 avril. Initiative du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, cette série de rencontres permet de dis cuter de l’aménagement des forêts publiques. Des représentants de pourvoiries, de réserves fauniques, de compagnies forestières, du monde récréatif, de communautés autochtones et de groupes environnementaux, entre au tres, seront réunis pour faire des recomman dations au gouvernement afin de rendre l’ex ploitation des forêts plus acceptable et plus respectueuse de l’ensemble des utilisateurs. Le lendemain se déroulera l’Atelier régional sur l’intensification de l’aménagement forestier. Cet événement, qui présente plusieurs confé rences, est organisé par la Commission des ressources naturelles et du territoire (CRNT), présidée par Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement. Le doyen de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, Robert Beauregard, y donnera une communi cation sur l’économie en lien avec l’aménage ment forestier.
L’avenir de la recherche en santé Tous les chercheurs en santé de l’Université, incluant les professeurs et les étudiants- boursiers, sont conviés à la 10e Rencontre annuelle IRSC-ULaval. Cet événement, dont le thème est « L’innovation au bénéfice de la santé des Canadiens et pour de meilleurs soins », portera sur les enjeux et les perspectives du financement de la recherche au Canada. Il sera animé par le Dr Marc Ouellette, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en résis tance antimicrobienne et directeur scientifique de l’Institut des maladies infectieuses et immu nitaires des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Les participants pourront notamment discuter avec le président des IRSC, le Dr Alain Beaudet, au sujet de la récente réforme des programmes de finance ment. L’événement donnera aussi l’occasion de mettre en valeur certains chercheurs pro metteurs du domaine de la santé, dont Bernard Roy (Faculté des sciences infirmières), Janice Bailey (Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation) et Martin Lévesque (Faculté de médecine). Venez découvrir les travaux de ces chercheurs qui s’intéressent à différents enjeux sociétaux ! Le 29 avril, de 9 h à 12 h, à la salle JeanPaul-Tardif du pavillon La Laurentienne. L’événement est gratuit. Inscription obligatoire à l’adresse ulaval.ca/ inscription-irsc.
Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement de l’Université Laval. photo Louise Leblanc
Tour de force Malgré un contexte financier particulièrement difficile causé par les compressions gouverne mentales des neuf derniers mois, l’Université Laval dépose un budget 2015-2016 équilibré par Claudine Magny Fierté et inquiétude. Voilà certaine ment ce qui se dégage du dépôt du bud get de l’année financière 2015-2016. Fierté. L’élaboration du budget 20152016 s’est réalisée dans un contexte financier fort particulier, en raison principalement des décisions prises par le gouvernement du Québec visant l’équilibre des finances publiques. Rappelons qu’au cours des neuf der niers mois, l’Université a dû subir trois importantes vagues de compressions, totalisant 47 millions de dollars. « Le budget, c’est un exercice fait par l’ensemble de la communauté. L’au tonomie de l’Université dépendait de notre capacité collective à trouver des solutions qui allient une réduction des dépenses et l’augmentation des reve nus, de façon à maintenir l’équilibre budgétaire tout en protégeant la qualité du diplôme de l’Université Laval. Il y avait urgence d’agir. Toutes les unités de l’Université ont donc été appelées à se mobiliser et à “penser en dehors de la boîte” », affirme le vice-recteur exécutif et au développement, Éric Bauce. Une vision que partage totalement la vicerectrice à l’administration et aux finances, Josée Germain. « Notre com munauté tout entière s’est mobilisée pour relever ce défi. Nous avons déve loppé différentes stratégies, tout en prenant soin de protéger notre mission première, de poursuivre notre dévelop pement et de maintenir la qualité de l’enseignement et de la recherche qui nous caractérise. » Un contexte si particulier exigeait effectivement d’être novateur, mais il fallait aussi mobiliser rapidement l’en semble de la communauté. À titre d’exemple, le processus budgétaire a été complètement revu et, question de
soutenir les unités dans l’élaboration de leurs stratégies, une cellule de coor dination – en appui au Comité de bud get et composée de membres de chacun des vice-rectorats – a été mise en place par le vice-rectorat exécutif et au déve loppement. « L’objectif était d’explorer de nouvelles avenues en prenant con naissance des idées apportées par les gens, tout en leur offrant des outils et des ressources, et ce, bien évidemment, en respectant les paramètres – conven tions collectives, politiques, règle ments, etc. – qui nous régissent », pré cise Éric Bauce. Inquiétude. Malgré que l’élaboration du budget 2015-2016 ait été faite dans un contexte de compressions succes sives et que le budget 2015-2016 équili bré, déposé il y a quelques jours, ne comprenne pas la récente troisième vague de compressions de l’ordre de 11 M$ annoncée il y a quelques se maines par le gouvernement du Qué bec, « l’Université s’est toujours fait un devoir de poursuivre son développe ment, de préserver la qualité de la for mation et de la recherche ainsi que de minimiser les pertes d’emplois », af firme le vice-recteur. Tout en assurant que la qualité de la formation sera pré servée, celui-ci ne cache toutefois pas son inquiétude quant à l’accessibilité à l’université. « C’est sûr qu’au rythme où vont les compressions, les unes après les autres comme ça, un jour viendra où la question sera inévitable. Si le mon tant X attribué pour former un certain nombre d’étudiants diminue, c’est l’ac cessibilité aux études qui va s’écrouler. Ça devient donc un choix de société. Est-ce que le Québec veut vraiment diminuer l’accessibilité à l’enseigne ment supérieur ? »
EN MODE SOLUTIONS
Malgré tout, l’Université affirme tra vailler actuellement de concert avec le gouvernement. « Ce qui compte mainte nant, c’est de trouver des solutions, tout en considérant qu’il y a urgence d’agir, déclare Éric Bauce. La première piste d’action, pouvant être réalisée à court terme, serait de nous donner la flexibi lité, en tant qu’établissement – et ce, compte tenu de la récente et troisième compression imposée – de pouvoir gérer de façon plus autonome nos finan ces. La deuxième piste de solution, à moyen terme, est en lien avec le définancement : il faut arrêter l’hémorra gie financière qui affaiblit les universi tés. Alors que le monde universitaire sur la planète est en pleine évolution, il faut réaliser que celui du Québec est en train d’être détruit. Le Québec n’est pas isolé du reste de la planète et notre système d’enseignement est fort enviable. C’est incroyable ce qui se crée et ce qui se construit ici ! Bref, je crois qu’il est du devoir des administrations universi taires de sonner l’alarme et de dire “On est arrivé à réaliser un équilibre budgé taire, mais, maintenant, c’est assez !” »
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L’autonomie de l’Université dépendait de notre capacité collective à trouver des solutions, de façon à maintenir l’équilibre budgétaire tout en protégeant la qualité du diplôme
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Qui se ressemblent s’assemblent Les jeunes adultes ont tendance à choisir un conjoint dont le profil physique est similaire au leur par Jean Hamann Avec les années, les mem bres d’un couple finissent par se ressembler, dit-on. Cette similitude physique ne tiendrait pas uniquement au partage d’habitudes com munes et à l’œuvre du temps, s’il faut en croire une étude internationale à laquelle ont participé Véronique Provencher et Kathleen Cloutier, de l’École de nutri tion et de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF). En effet, dès le moment de for mation du couple, les per sonnes ont tendance à choi sir un conjoint qui leur res semble sur le plan de la taille et du poids, révèle l’étude publiée dans le Journal of Social and Personal Relationships. Pour faire cette démonstra tion, l’équipe formée de chercheurs de l’Université Flinders en Australie, de l’Université de Toronto et des deux chercheuses de l’INAF a mené deux études distinctes. Dans un premier temps, 634 jeunes femmes qui allaient bientôt se marier ont rempli un questionnaire portant sur leurs caractéris tiques physiques et sur leur fluctuation de poids au cours des derniers mois. Elles devaient aussi fournir les mêmes informations pour leur fiancé. En analysant ces données, les chercheurs ont
constaté qu’il y avait une corrélation positive entre conjoints pour la taille, le poids et l’indice de masse corporelle (IMC). « Pour ces caractéristiques physiques, les gens ne se choisissent pas au hasard. Ils forment des couples avec des personnes qui ont le même profil physique qu’eux », résume Véronique Provencher. Autre élément intéressant, dans les six mois précédant l’étude, le tiers des parti cipantes avaient perdu du poids et, à la suite de ce régime, leur indice de masse corporelle était maintenant comparable à celui de leur conjoint. Par ailleurs, les femmes qui avaient maintenu leur poids avaient un IMC nettement plus faible que celui de leur fiancé. Ces résul tats suggèrent qu’en plus de l’appariement sélectif pour le poids, il semble exister une norme – bien présente dans les magazines destinés aux futures mariées – selon laquelle la femme doit être plus mince que son conjoint, du moins le jour de ses noces, souligne la chercheuse. Dans la deuxième phase de l’étude, les chercheurs ont fait appel à 36 couples d’étu diants universitaires en rela tion depuis au moins six mois. Chaque participant devait fournir sa taille et son poids, de même qu’une
autoévaluation de sa beauté sur une échelle de 1 à 7. Il devait ensuite répéter l’exer cice pour sa douce moitié. Résultat ? Ici encore, il y a appariement sélectif selon le type physique. Par ailleurs, sur le plan de la beauté, les participants ont tendance à accorder une note plus
élevée à leur partenaire qu’à eux-mêmes. La chose est vraie pour les répondants des deux sexes, mais elle est plus marquée dans les ré ponses fournies par les femmes. Autre élément révé lateur, la minceur influence à la hausse les scores de beauté accordés aux femmes par les hommes, mais l’inverse n’est pas vrai, les femmes mon trant une préférence pour les hommes plus massifs. « Ces résultats rappellent que les st é r é o t y p e s s e x u e l s d e
beauté – la minceur pour la femme et la masse muscu laire pour l’homme – sont encore bien présents chez les jeunes », analyse Véronique Provencher. Outre leur intérêt sociolo gique, ces résultats livrent des renseignements qui peu vent être mis à profit dans les programmes de gestion du poids, estime la chercheuse. « Les gens entreprennent souvent de tels programmes comme une démarche indi viduelle. Pourtant, comme il
y a appariement sélectif en fonction de l’indice de masse corporelle, que les habitudes de vie commune viennent renforcer cette ressemblance et que les comportements au sein du couple se réper cutent sur l’alimentation, les gens auraient intérêt à faire participer leur conjoint à cette démarche. On voit d’ailleurs de plus en plus de personnes se présenter avec leur conjoint dans les pro grammes de gestion du poids. »
Les gens entreprennent souvent individuellement des programmes de gestion du poids, alors que les habitudes alimentaires sont tributaires de la dynamique au sein du couple
Même chez les jeunes couples, il y a une corrélation positive entre conjoints pour la taille, le poids et l’indice de masse corporelle.
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sciences infirmières
ils ont dit... Sur la vente des actions de GM détenues par le gouvernement canadien
Yan Cimon, Département de management Le Journal de Québec, 10 avril
En 2009, pour sauver les usines canadiennes de GM, le gouvernement fédéral avait déboursé 3,2 milliards de dollars pour faire l’acquisition d’actions du constructeur automobile. Ottawa vient de vendre ces actions afin d’augmenter ses revenus pour l’année courante. Le bilan de l’opération se solde par une perte nette de 600 M$ pour le Trésor canadien. « Ce n’est peutêtre pas le moment idéal pour vendre, constate Yan Cimon. Mais c’est le résul tat d’une combinaison de facteurs politico-financiers. Ce n’est jamais bien vu pour un gouvernement d’être actionnaire dans une compagnie et c’est une année électorale. »
Sur la destruction des artefacts anciens par le groupe armé État islamique
Michel Fortin, Département des sciences historiques Le Journal de Montréal, 12 avril
La guerre civile qui a cours en Syrie et en Irak a une conséquence inattendue : depuis l’été 2014, des membres du groupe armé État islamique s’attaquent notamment à des musées, et y détruisent des arte facts. L’Unesco a qualifié de « crime de guerre » la destruction récente, en Irak, des vestiges antiques de la ville de Hatra. « Ils s’attaquent à la mémoire du monde occidental, dénonce Michel Fortin. Ces sites orientaux sont cités dans la Bible, c’est à la base de notre monde judéo-chrétien. Ils sont en train de nous détruire par nos racines. »
Un RADAR pour le délirium Des chercheurs ont mis au point un outil efficace et ultrarapide pour dépister le délirium en milieu clinique par Jean Hamann Sept petites secondes. Voilà le temps qu’il faut à une in firmière pour détecter un cas de délirium lorsqu’elle utilise le test diagnostic développé par l’équipe de Philippe Voyer, de la Faculté des sciences infirmières. La sim plicité et la rapidité de ce test nommé Repérage actif du délirium adapté à la routine (RADAR) promettent de régler le problème de sousdiagnostic de ce syndrome en milieu clinique. Le délirium ou syndrome confusionnel – à ne pas confondre avec le délire – est une perturbation transitoire de l’état de conscience qui s’accompagne d’une diminu tion de l’attention, d’une alté ration des fonctions cogni tives et d’une anomalie des perceptions. Il en résulte des comportements inadaptés qui peuvent parfois être dange reux pour la personne ou son entourage. Il s’agit d’un pro blème qui apparaît soudaine ment et dont l’ampleur fluc tue avec le temps, parfois même au cours d’une même journée. « Ce syndrome peut frapper des gens de tous âges, à la suite d’un accident ou d’une maladie par exemple, mais les personnes âgées, en raison de leur santé plus
fragile, y sont plus vulnéra bles, souligne le professeur Voyer. Il existe des traite ments pharmacologiques et non pharmacologiques pour traiter les personnes qui souf frent de ce syndrome, mais il faut d’abord être en mesure de le diagnostiquer. » Malgré l’existence d’outils fiables pour reconnaître le délirium, plus de la moitié des personnes frappées par ce trouble en milieu hospitalier ou en centre de soins de longue durée ne sont pas dia gnostiquées. La raison ? Ces outils sont trop complexes et exigent trop de temps pour être appliqués dans la routine quotidienne du personnel infirmier. Le test le plus fré quemment utilisé, la méthode d’évaluation de la confusion (CAM), s’est avéré très fiable lors d’études scientifiques, mais peu pratique au quoti dien. « Si les infirmières devaient l’appliquer une fois par jour à chacun de leurs patients, elles devraient y consacrer au minimum 50 minutes par quart de tra vail, estime le chercheur. Et comme il s’agit d’un pro blème qui ne se manifeste pas de façon continue, de nom breux cas échapperaient encore au diagnostic. »
C’est pour cette raison que l’équipe de Philippe Voyer a d é ve l o p p é RA DA R . Au départ, les chercheurs ont élaboré un questionnaire contenant 75 points cou vrant les diverses manifesta tions du délirium. Une série d’essais menés de concert
Gina Muckle, École de psychologie Le Soleil, 16 avril
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RADAR n’exige que sept secondes de travail et 98 % des infirmières l’ont jugé facile à comprendre et à intégrer à leur quotidien
Sur les effets néfastes du mercure Il existe un lien entre l’ex position prénatale au mer cure et le quotient intellec tuel des enfants inuits, révèle une vaste étude menée par Gina Muckle, spécialiste des détermi nants prénataux et fami liaux du développement inuit. « Chez les enfants les plus exposés, ils sont trois fois plus nombreux à avoir des performances aux échelles d’intelligence qui les situent au niveau de la déficience légère. »
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Le délirium peut frapper des gens de tous âges, mais les personnes âgées y sont plus vulnérables en raison de leur santé fragile.
avec des infirmières a permis de réduire progressivement le nombre de questions tout en conservant la validité du test. Finalement, l’outil a été ramené à trois questions, qui se formulent comme suit : au moment de l’administration des médicaments, le patient était-il somnolent, avait-il de la difficulté à suivre vos con signes et ses mouvements étaient-ils au ralenti ? Les chercheurs ont mis RADAR à l’épreuve grâce au concours d’infirmières qui l’ont testé sur 193 personnes de plus de 65 ans admises dans des unités de soins intensifs ou dans des centres de soins de longue durée. Les résultats, présentés dans un récent numéro de BMC Nursing, indiquent que la sensibilité et la spécificité du test sont d’environ 70 % par rapport à un diagnostic éta bli à partir de critères psy chiatriques reconnus. « C’est un taux très acceptable, commente le professeur Voyer, surtout si on consi dère que, présentement, moins de la moitié des cas sont diagnostiqués. De plus, le test n’exige que sept se condes de travail et 98 % des infirmières l’ont jugé facile à comprendre et à intégrer à leur quotidien. » RADAR gagne peu à peu ses lettres de noblesse auprès des scientifiques qui étudient le délirium ainsi que des res ponsables d’établissements de soins pour personnes âgées. « Certains centres américains et québécois sont en voie de l’implanter, sou ligne le professeur Voyer. L’an prochain, nous envisa geons de mener un projet avec le CHU de QuébecUniversité Laval. » Pour faci liter la tâche à ceux qui vou draient utiliser RADAR dès maintenant dans leur éta blissement, les chercheurs ont créé un site Web (radar. fsi.ulaval.ca/) qui contient de la documentation ainsi qu’une vidéo de 25 minutes destinées à la formation du personnel infirmier. L’étude parue dans BMC N u r s i n g e st s i g n é e p a r P h i l i p p e Voye r, S y l v i e Richard et Pierre-Hugues Carmichael, du Centre d’ex cellence sur le vieillisse ment de Québec, Philippe Landreville, de l’École de psychologie, Johanne Desrosiers, de l’Université de Sherbrooke, Nathalie Champoux, de l’Université de Montréal, Jane McCusker et Johanne Monette, de l ’ Un i ve r s i t é M c G i l l , e t Maryse Savoie, de l’Hôpital Sainte-Anne.
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vie étudiante
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Garder la tête haute
sur l’adhésion de l’Ontario à la bourse du carbone Q Qu’apporte l’arrivée de l’Ontario à la bourse déjà existante ?
Géraud de Lassus Saint-Geniès
L’Ontario a annoncé, à la mi-avril, son adhésion à la bourse du carbone qui lie déjà le Québec et la Californie depuis plus d’un an. Cette nouvelle a été rendue publique alors que des représentants des provinces et territoires canadiens se réu nissaient, le 14 avril, à Québec, pour un sommet sur les changements clima tiques. L’analyse du diplômé au doctorat Géraud de Lassus Saint-Geniès, chargé de cours à la Faculté de droit et directeur adjoint de la Chaire de recherche et d’in novation Goldcorp en droit des res sources naturelles et de l’énergie.
Q Pourquoi l’Ontario se joint-il au Québec et à la Californie dans cette bourse du carbone ? R L’idée de mettre en place un marché du carbone en Ontario est discutée depuis plusieurs années. En no vembre 2014, cette province avait déjà indiqué son intention d’aller dans cette direction. Son adhésion au marché du carbone démontre une volonté d’agir sérieusement. De plus en plus de pays réalisent que les GES ont un coût. En 2007, l’économiste Nicholas Stern (ancien vice-président de la Banque mondiale, ndlr) concluait, dans un rap port, qu’à terme, le prix de l’inaction est plus élevé que celui de l’action. L’enjeu est donc tout autant environnemental qu’économique. De façon générale, de plus en plus de gouvernements se pro noncent en faveur de la tarification du carbone. En septembre dernier, 73 États et un certain nombre de villes et d’entre prises ont appuyé l’initiative de la Banque mondiale de donner un prix aux émissions de carbone, de la même façon qu’on le fait pour les matières premières qui entrent dans la composition d’un produit. À l’heure actuelle, 35 États sur quatre continents différents disposent déjà de mécanismes liés au marché du carbone sur leur territoire. En 2016, la Chine devrait, elle aussi, mettre en place un tel marché au niveau national. Même des instances économiques comme le FMI considèrent comme un investisse ment de s’orienter vers une économie faiblement carbonée.
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R Cela conforte la crédibilité des choix déjà effectués par le Québec et la Californie en matière de lutte contre les changements cli matiques. L’Ontario est un gros joueur éco nomique à l’échelle du continent nordaméricain et, surtout, le deuxième émetteur de GES au Canada avec 23 % des émissions. Quand une force économique comme celle que représentent les deux provinces qui contrôlent la moitié de l’économie cana dienne décide d’attribuer un prix aux gaz à effet de serre, c’est un signal important lancé aux sphères politique et économique. Cela marginalise un peu plus la position du gouvernement fédéral. Plus concrètement, il est encore un peu tôt pour voir les avan tages et les inconvénients de cette entente pour les partenaires, car on ne connaît pas encore en détail les règles de fonctionne ment du marché du carbone en Ontario ni ses cibles de réduction. Il est quand même envisageable que le Québec puisse profiter d’occasions d’affaires intéressantes en Ontario. En effet, l’essentiel des émissions de GES de cette province provient du sec teur de l’énergie et de l’industrie manufac turière, des entreprises où les réductions d’émissions sont facilement réalisables. Or, les entreprises québécoises disposent d’une certaine expérience du marché du carbone et d’un savoir-faire en matière de réduction des émissions qui pourraient intéresser les entreprises ontariennes. Q En 2009, la Colombie-Britannique a mis en place une taxe sur le carbone. Est-ce que cela fonctionne mieux que la bourse sur le carbone ? R C’est difficile de comparer la situation entre les provinces, car les profils d’émet teurs et les contextes varient. Fonda mentalement, ces deux instruments ne sont pas si différents, car ils permettent de prendre en compte les coûts des GES. Toutefois, le marché du carbone, autre ment dit la bourse, se démarque par sa flexibilité. Il permet, en effet, de délocaliser les réductions de GES dans les endroits où elles sont le moins onéreuses. Cela semble donc plus avantageux que l’imposition d’une taxe. Cela dit, c’est un système très complexe à faire fonctionner, ce qui repré sente un prix administratif non négli geable. De plus, les entreprises doivent se montrer proactives sur ce genre de mar ché. Plusieurs économistes, par ailleurs, considèrent que l’on peut très bien combi ner ces deux outils, marché du carbone et taxe. Le Québec et la Californie le font déjà en utilisant un prix plancher pour la tonne de GES. La tarification du carbone ne règle cependant pas tout. Les gouverne ments doivent aussi mettre en place des mesures comme l’électrification des trans ports, la gestion des matières résiduelles et le soutien à l’innovation technologique pour faire baisser les émissions de GES. Propos recueillis par Pascale Guéricolas
Étudiante en relations industrielles, la nouvelle Miss Canada, Dominique Doucette, souhaite lutter contre l’intimidation par Renée Larochelle Vous la croiseriez dans la rue et vous ne la remarque r i e z sans doute pas. Car Dominique Doucette rayonne d’une beauté dis crète, de celle qu’on ne voit pas de prime abord, mais qu’on découvre lentement au fil d’une conversation. Avec son sourire éclatant et ses grands yeux noirs, cette étudiante de 19 ans a récem ment conquis le cœur des juges du concours de per sonnalité Miss Canada, qui a eu lieu en mars à Laval. Réunissant 25 jeunes filles provenant de tous les coins du pays, cette compétition ne doit pas être confondue avec celles de Miss World Canada et de Miss Universe Canada, deux concours misant principalement sur l’apparence physique des candidates. Par exemple, le concours Miss Canada ne comporte pas de défilé en maillot de bain. « Je crois que j’ai été choisie à cause de mon côté au thentique, dit Dominique Doucette. Le jury a peut-être senti que j’étais là pour les bonnes raisons. » Elle
explique que, pour répondre aux critères du concours, les candidates devaient présen ter une cause qui leur tient à cœur. Contrairement à cer taines qui ont dû trouver une cause quelques semaines avant le concours, Dominique Doucette en avait une toute désignée : l’intimidation. « Non, je n’ai jamais été personnellement intimidée, souligne-t-elle, devançant la question. Par contre, j’ai été témoin de plusieurs actes d’intimidation dans la cour de l’école lorsque j’étais élève au primaire et au secondaire et ça me faisait mal de voir ça. L’idée d’organiser des confé rences où des gens viennent raconter ce qu’ils ont vécu est venue de là. » Pour remporter le con cours, les participantes de vaient non seulement sé duire les juges, mais aussi le public, qui pouvait voter par l’entremise du site internet de Miss Canada. Ce vote comptait pour 15 % de la note globale. Les filles étaient aussi jugées en per manence lors de divers évé nements mondains auxquels
elles devaient assister durant les quatre jours précédant le soir de la finale. Le moment le plus marquant de ce concours demeure évidem ment le soir où la nouvelle élue triomphe sur scène coif fée de la couronne de Miss Canada. « Je ne pensais même pas être dans les cinq fina listes ! », affirme cette na t i ve de Campbellton au Nouveau-Brunswick, parfai tement bilingue, qui, comme une « vraie fille », apprécie tout de même les beaux vête ments et les produits de beauté gagnés au concours. Mais ce qui la comble parti culièrement est cette bourse qu’elle a reçue et qu’elle re mettra à un organisme lut tant contre l’intimidation. « Je vais travailler aussi afin que le programme des petits déjeuners devienne national et que tous les enfants puissent arriver à l’école le ventre plein », ajoute la jeune femme. Petite fille, Dominique Doucette rêvait de devenir animatrice à la télévision. Aujourd’hui, un poste de g e st i o n n a i r e d a n s u n e grande entreprise l’attire davantage. Récemment, des agences de mannequins l’ont également approchée pour des photos … À travers tout cela, Dominique Doucette garde la tête haute. « Pour moi, c’est une étape à la fois », résume-t-elle.
Le concours de personnalité réunissait 25 jeunes filles provenant de tous les coins du pays
« Je crois que j’ai été choisie à cause de mon côté authentique. Le jury a peut-être senti que j’étais là pour les bonnes raisons », affirme Dominique Doucette. photo Marc Robitaille
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le fil | le 23 avril 2015
Synchronicité par Éric LeBlanc, étudiant à la maîtrise en études littéraires et grand gagnant du concours littéraire du Cercle d’écriture de l’Université Laval (CEULa) Demain, je vais mourir sans Toi. — Mais madame, y’est pareil. Jeune idiot, devant chez nous, avec une Chose en laisse. — C’est pas lui. — Ben, c’est un mâle, dogue argentin blanc, d’un mètre trente-sept de long. Je l’ai mesuré moi-même. — C’est pas lui, je te dis. — Y’a même une tache noire sur le museau, comme sur votre annonce… Le Jeune a des yeux perdus. Y s’attendait pro bablement à ce que ce soit facile. Qu’y me ramène le chien pis que je sois contente pis que je l’invite à prendre une limonade pis que je pleure un peu pis que je lui donne la récom pense pis que je lui envoie la main jusqu’à ce qu’y tourne le coin de la rue. On s’en fait, des scénarios, quand on a de l’espoir. — Y répond même à son nom, madame. Marcel ! Marcel ! La Chose lève la tête pis sort la langue. Une autre preuve que c’est pas Toi. Un voisin arrête le CD de The Police qu’y faisait jouer dans sa cour. Je me masse le cou. Le silence balance le Jeune d’une jambe à l’autre, inconfortable. La
chaleur de juillet fait baver la Chose. Y faut que je conclus, sinon ça peut continuer longtemps. — Ah. Ah, ben oui. Ok, pardon, oui. Ok, je le prends. Faque merci gros. Tiens, tes sous. Ok, merci là. Ok, bye. Attrape la laisse pis la Chose, ferme la porte sur le Jeune qui est juste assez vieux pour catcher qu’y a de quoi de louche, éteins la lumière de l’entrée pis subis le crépuscule rose qui déboule par les fenêtres givrées. La Chose s’as soit, me regarde, jappe, joyeuse, innocente, inutile. Je défais sa laisse. Ça rebondit sa car casse jusque dans la cuisine jaunie de soleil couchant. Ça fait du bruit quand ça trottine. Ça va probablement crever de faim après ma mort. Ça va faire pitié. Au moins, je serai pas là pour voir. La Chose s’est couchée sur la céramique, devant la porte-patio, là où Toi avait l’habitude de le faire. On dirait vraiment le même chien. Sauf que Toi, y serait jamais revenu. Les affi ches sur les poteaux, c’était pour me consoler moi. Pour lancer de quoi dans l’univers pis sou haiter que ça s’arrange. Mais si y’est parti, c’est pas rien que pour bouder. J’étais probablement rendue insupportable. Trop conne. Trop
souriante quand y’était là. Trop fille de dix ans. On s’en fait, des scénarios, quand on aime. Je noie mon cadavre d’espoir avec une gorgée d’Earl Grey. Touche mon cou qui me tiraille. Me rassois devant mon ordi. Dédaigne mes livres. Jung, Reeves, Pauli, Von Franz. Maudis ma page de présentation : « La pierre qui parle : réflexions sur les théories métaphysiques de la matière consciente ». Soupire ma page vide. Ignore de vieilles boîtes qui prennent la poussière dans un coin du salon. Écoute le téléphone sonner pis la Chose japper après. Je vais décrocher, ça va être Ada. A’ va me demander si je veux sortir ce soir, parce que c’est la soirée X au bar gay du coin pis y’a du céliba taire en ta’ pis des drinks moitié prix, faque come on, oublie ton maudit chien, oublie ta Divorcée, oublie tout. Je vais lui dire que Toi est revenu même si c’est pas vrai. Je vais l’appeler Marcel, son nom de code, parce que Toi, c’est pas un nom pour un chien qu’Ada a’ me dit chaque fois. Ada va réussir à pas sacrer au télé phone, à me redire qu’y faut que je sorte. C’est un animal, c’est… c’est malsain. Cette fois-ci, a’ va même aller jusqu’à dire « T’es pas lesbienne, en plus ? » Mais j’ai arrêté de vouloir lui expli quer ça fait longtemps. Je vais lui dire que je retourne travailler sur ma thèse, son tabarnak va finalement sortir pis a’ va raccrocher en pre mier. La Chose couine quand je dépose le télé phone. Je lui donne de l’eau en la flattant un
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peu. C’est pas Toi, mais si ce soir je me peux pu, ça va faire l’affaire. Comme un one night contre la rage. Ou un dernier orgasme avant Hiroshima. Mon deuxième divorce s’est officialisé au téléphone, pendant que j’étais en stage à Hawaii pour mon doctorat en physique. Entre l’océan, la lave séchée, les observatoires de Mauna Kea pis les étoiles. Je pleurais sur les moniteurs du télescope Gemini North. Arthur, le boss, trouvait pas de kleenex ou de choses intelligentes à dire. Y m’a donné une vieille brique d’un physicien oublié en riant d’inconfort. Moi aussi j’ai ri, j’étais émotive, j’étais mal à l’aise pis j’étais rendue toute seule à quarante-sept ans, en retour aux étu des. J’ai déchiré une page. Avant de me mou cher, j’ai demi-lu « …la pensée peut alors être considérée comme une propriété de la matière. » Le papier m’a irrité le nez pis je l’ai jeté. C’est trois nuits plus tard, soûle sur une plage de Hilo, que j’ai repensé à la phrase. En fait, je l’ai hurlée au Pacifique pour arrêter de hoqueter des larmes de célibataire forcée. Je me suis alors mise à raconter à une Barmaid assez peu intéressée que ça avait ben du bon sens, cette idée-là. Qu’en fin de compte, jolie demoiselle, on est un alignement de quarks sans volonté qui se sont assez accouplés pour qu’on puisse penser comme on veut, tsé. Pis le « comme on veut » est important. On est fait
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a r p J p u m Ç u n o l t o d t v r l d a p
m b « c e v m l A s b c b M m m « c U
avec les mêmes éléments de base que les roches pis les soleils pis les bouteilles de gin pis ce que tu veux, sauf que nous, on est « là ». Je veux dire, nous, contrairement aux roches pis aux soleils pis bla-bla-bla, on peut prendre un muffin – tsé, un muffin aux bleuets, comme ma Divorcée faisait – parce que ça nous tente. Ça leur tente jamais, aux Soleils, de prendre un muffin. Pourtant, c’est ben plus gros que nous autres, ça devrait avoir une intelligence ou de quoi, tsé. Faque ‘est où la logique ? La logique, ma sexy Hilolienne, c’est que – heille, tu m’écoutes ! –, comme y’a des métaux qui ont comme propriété la phosphorescence, ou des gaz qui ont comme propriété la combus tion, ben notre cerveau, y’a la propriété de vouloir. « [L]a pensée peut alors être considé rée comme une propriété de la matière » que je lui ai répété, à la Barmaid, pendant que le doorman me sortait du bar. La pensée peut alors être considérée comme une fucking pro priété de la matière, fille ! Je tape tout ça avec des mots savants pis moins alcoolisés, victorieuse contre la page blanche. La porte-patio est gelée au poste « Crépuscule » : ça doit faire deux heures que le ciel est fuchsia pis que l’horizon coupe le soleil en deux. Je pense à demain. À ma nièce que je vais emmener aux Chutes. Je pense pas à ma mort, je sais pas qu’a s’en vient. Douleur dans le cou. Ça va me faire du bien de la voir, Mina. A’ me rappelle moi quand j’avais dix ans. Avec ses yeux curieux pis sa manie pour les robes bleues pis son rire réservé pis son amour des chiots pis des secrets. Mon Frère me parle pu beaucoup, mais y’accepte encore que je sorte Mina. Ça lui donne du temps pour fourrer sa maîtresse, je crois. Mon Frère me regarde moins en face depuis que j’ai de nouveaux « choix de vie » avec les femmes. Choix mon cul, mais j’ai arrêté de lui expliquer à lui aussi. Une chance que je lui ai rien dit pour Toi,
L’image des mots j’aurais été bonne pour le bûcher. En plus, je sais pas trop ce qui le dérange : je l’ai ben déjà pogné en train de se crosser sur des vidéos de fisting gay. Faut croire qu’on veut pas tous l’assumer, ce qu’on a de singulier en-dedans. La Chose m’appelle avec ses yeux niais, tan née que je m’occupe pas d’elle. Toi aurait jamais fait ça. Y serait sorti de la cuisine en silence. Avec ses muscles pis son poil ras. Avec son air dur de rock star des années quatrevingt, comme Sting. Du coin de l’œil, y m’au rait jaugée, pis y serait monté à l’étage m’at tendre. J’aurais pas résisté ben longtemps. J’aurais enlevé ma robe bleue en montant les marches. Ça aurait fait moins de niaisage. Toi aimait pas ça le niaisage. Comme un vrai mâle. Par hasard, un soir de juillet. Une semaine après Hawaii. Je l’ai trouvé étendu sur la céra mique de la cuisine. Je crois qu’y est rentré par la porte-patio que j’avais laissé ouverte. Y’a pas jappé. Y’a pas bondi. Y s’est assis pis y m’a dévisagée. Moi, j’avais peur pis la poêle en fonte brandie. J’ai fini par me calmer, par approcher la main, par essayer de le flatter sur la tête. Y s’est tassé, j’ai stressé, j’ai réessayé de lui flatter le flanc, il s’est laissé faire. Y’est allé pisser sur les boîtes de ma Divorcée dans le salon. Je l’ai tout de suite trouvé plus sympa thique. Quand je lui parlais, y’avait l’air de comprendre. Ses yeux avaient de quoi de pété, comme ceux d’un homme durci par la guerre. Ç’a pas pris de temps pour qu’y devienne le boss de la maison, me drillant à son horaire, à ses envies. Anyway, ça faisait ben mon affaire de laisser quelqu’un me contrôler. J’ai toujours été faible, mais avec Toi, c’était pas grave. Y’était fort pour deux. Pas par nécessité, mais plus par instinct. Pis je voudrais dire par ven geance, aussi, mais je sais pas pourquoi. C’est sûr qu’à un moment donné, j’ai trouvé que ç’avait pas de bon sens. J’avais probable ment un problème mental. C’était un chien,
come on. J’ai fait fondre mon téléphone à force de conter mes inquiétudes à Ada. En essayant de pas trop juger – pis de me cruiser un peu –, ‘a me conseillait de sortir, de renouer avec d’autres partenaires sexuelles, de régler mon divorce une fois pour toutes. J’ai essayé. Comme honteuse, j’ai recouché avec des fem mes, j’ai laissé des messages haineux sur la boîte vocale de la Divorcée. Mais ça faisait juste assommer un instant de quoi qui se réveillait sans arrêt. Pis quand je revoyais Toi, je partais à pleurer, je m’excusais. À la fin, Ada m’a suggéré de me départir de lui. Mais c’était trop. En rentrant chez nous ce soir-là, encore ébranlée par le conseil d’Ada, Toi était pas dans la cuisine, pas dans la cour, pas dans le sous-sol, pas dans ma bouteille de gin. À mesure que je calais des drinks, des appels intérieurs haussaient le ton, voulant savoir une fois pour toutes qui j’étais ou ce que j’étais ou pourquoi je l’étais ou pourquoi j’étais pas juste autre chose de plus simple. Je savais pas quoi répliquer. Mais, enfin, au fond du gin, j’avais trouvé la rage. Pis, pour ce soir-là, c’était ben en masse comme réponse. En masse pour vider mes armoires à vaisselle sur le plancher pis en masse aussi pour crever les boîtes que mon ostie de Divorcée avait oubliées pis en masse pour pisser sur le sofa pis en masse pour décrisser ma bibliothèque pis en masse pour grogner pis pour tomber à quatre pattes pis pour vomir tabarnak pis pour trouver là, là là, sur un bout de livre magané par le cadavre de ma bibliothèque, pour trou ver là là, juste où je m’étais écrasée, juste là, même si ça aurait pu être n’importe où ailleurs dans le bordel, juste là, « …la pensée peut alors être considérée comme une propriété de la matière. » Ça m’a calmée. Ça m’a dit chhhh, c’est maté riel, tout ça. Si ta pensée vient de ta matière,
Concours L’image des mots Ce concours consiste à illustrer de manière originale et créative le texte gagnant du concours littéraire du Cercle d’écriture de l’Université Laval (CEULa), qui s’est terminé en janvier. Trois gagnants ont été sélectionnés par le jury en mars. Ces derniers ont remporté des prix de 400 $, de 200 $ et de 100$ et voient leur illustration publiée dans le journal Le Fil ainsi que dans la revue littéraire du CEULa, L’écrit primal. La remise des prix a eu lieu le 17 avril à la Galerie Lounge. Ce concours est organisé pour la 20e année consécutive par le Bureau de la vie étudiante, Le Fil et le CEULa.
1. Premier prix : Rachel St-Onge Champoux, baccalauréat en arts visuels et médiatiques
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2. Deuxième prix : Thomas Lemonde Marzell, certificat en arts plastiques 3. Troisième prix : Annaelle Piva, maîtrise en études internationales
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c’est logique que ton instinct numéro un, ce soit d’interagir avec d’autres matières. Pis pourquoi est-ce que tu devrais faire de la chimie rien qu’avec une sorte de substance ? Pourquoi juste les femmes; pourquoi pas les hommes aussi, ou les arbres, ou les roches, ou la mer. Ou les chiens. C’est pas toi qui décides, c’est ton corps, vu que c’est lui qui te donne ta conscience. Tu vois ? Tout est physique, atomi que, du rapport matière-à-matière. Chhhh. Quand je me suis relevée, j’avais fait la paix ou de quoi du genre. Doucement, j’ai monté les marches. Toi était là, enfin, de dos, sur le lit, la face dans l’aube. J’ai fait tomber ma robe, pis j’ai commencé à être juste de la matière. Mon cou m’empêche une fois pour toutes d’écrire ma thèse. Spasmes. Crampes. Sac magique. Micro-ondes. Le soleil, coincé indé finiment dans la terre, s’en crisse de mes gri maces de douleur. Si je savais que c’était mon dernier crépuscule, j’aurais un moment de nostalgie, me lèverais, mettrais ma main contre la porte-patio, cacherais la brunante avec mon pouce, promènerais mes frissons d’angoisse entre mes doigts pis mon dos. En fait, si je savais, je ferais pas l’épaisse, j’irais pas aux Chutes demain. Ou au moins je me cram ponnerais à la rambarde comme une bonne. Ou je resterais loin du bout de pont qui a l’air pourri pis qui a pas juste l’air en fait. Ou je me tiraillerais pas avec Mina aussi fort. Ou je chercherais à me raccrocher au pont au lieu de paniquer pis de tomber pis de me casser le cou contre une roche. Crac. Criss de mal qui passe pas. La Chose, compa tissante, émerge sa tête en périscope entre mes genoux. ‘Est pareille. Pareille comme Toi. Avec ses muscles pis son poil ras. Avec son air de rock star des années quatre-vingt. Sauf que ses yeux sont intacts, lisses, plats, inutiles. Ça sert à quoi que tu sois identique, hein ? Si la matière est la même, y faut que la pensée avec; ça doit ben être une règle, ça aussi ! Tu veux prendre sa place ? Tu veux m’avoir ? Ben bats-toi pour moi, criss. Aux armes ! T’aimes pas ça les coups de pieds ? Défends-toi, tabarnak ! Tank, canons, fusils ! Je suis abandonnée, t’attends quoi pour me conquérir, toi ? Arrête de reculer pis casse, osti de copie ! Aux armes ! Je te reverrai pu, faux chien. Sans l’odeur de pisse dans le salon demain matin, tu m’aurais même pas traversé l’esprit avant que je parte chercher Mina. L’adrénaline combat la douleur. Je pense pu que le crépuscule va s’en aller. Y’est jammé comme une piasse qui rentre pas dans le par comètre pour rajouter des minutes. Le temps a arrêté d’être logique anyway. Je me refais un Earl Grey, je m’ouvre un nouveau document Word. Je pousse la porte-patio. Dehors, ça sent Hilo, le gin, le bois pourri qui a pas juste l’air. Quelqu’un fait chanter Synchronicity I à The Police proche de chez nous. Le vent déforme la toune, la rend lancinante. J’attends que le téléphone sonne, je sais pas pourquoi. Mais la sonnette d’en avant prend une ini tiative. Mon corps s’automatise : je gonfle mes espoirs, je m’assure qu’y reste de la limonade dans le fridge, je cours presque vers la porte, j’ouvre la lumière de l’entrée, dessine deux petites ombres dans la vitre givrée, lisse ma robe bleue, prends de l’argent sur la table. Avant d’ouvrir, y reste une chance que quelque chose se répare. La porte me déçoit d’un Jeune et d’une Chose. C’est là que ça me pogne, pas comme une idée, mais comme une crampe dans le cou que j’arrive pas à inter p r é t e r : d e m a i n , j e v a i s m o u r i r s a n s Toi.
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science
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en bref
Nouveau site Web : la santé à votre portée Le programme des saines habitudes de vie de l’Université Laval, Mon équilibre UL, vous invite à découvrir son tout nouveau site Web. Une foule d’informations vous y attendent. Découvrez la section réservée aux membres du personnel qui propose un répertoire de services en santé, gratuits ou peu coûteux, disponibles sur le campus ou à proximité. Visitez la section « Actualités », où sont ré pertoriés les événements spéciaux reliés à la santé et au bien-être. Profitez des trucs et conseils santé dans la galerie d’images ou consultez la vidéo sur l’ergonomie du jardi nage. Et surtout, n’oubliez pas d’évaluer vos habitudes de vie en répondant au questionnaire! monequilibre.ulaval.ca
Colloque de la Chaire Anticosti Le colloque annuel de la Chaire de recherche industrielle CRSNG en aménagement intégré des ressources de l’île d’Anticosti aura lieu le vendredi 24 avril, à compter de 9 h, à la salle Hydro-Québec du pavillon Charles-EugèneMarchand. Dix étudiants-chercheurs associés à la Chaire profiteront de cette tribune pour présenter leurs projets de recherche et les résultats obtenus jusqu’à présent. Il sera notamment question de la plasticité digestive des cerfs, des conséquences de la présence du cerf sur les communautés végétales, de l’effet des bruits de forage sur l’utilisation de l’es pace par le cerf et de la place des champi gnons dans l’alimentation du cerf de Virginie. chaireanticosti.ulaval.ca
Journée de la recherche en pharmacie C’est sur le thème « La recherche : un parcours innovant et interdisciplinaire » que se tiendra la 15e Journée recherche de la Faculté de pharmacie. L’activité se déroulera le 23 avril au pavillon Ferdinand-Vandry, dès 8 h 30. Le programme comprend des présentations par affiche par des étudiants des 1er, 2e et 3e cycles et par des stagiaires postdoctoraux ainsi que des présentations orales par des étudiants des 2e et 3e cycles en sciences pharmaceutiques. Quatre conférences prononcées par des spé cialistes de l’industrie pharmaceutique, du milieu universitaire et du gouvernement com plètent la programmation. Pour information, consultez l’onglet « Journée recherche » sur la page pha.ulaval.ca.
Des fuites dans le cerveau La maladie de Huntington est associée à des anomalies de la barrière qui contrôle les échanges entre la circulation sanguine du corps et le cerveau par Jean Hamann Une équipe internationale de chercheurs rapporte, dans le plus récent numéro de la revue Annals of Neurol o g y , qu e l a m a l a d i e d e Huntington s’accompagne de changements morpholo giques, physiologiques et fonctionnels dans les vais seaux sanguins du cerveau. Selon les chercheurs de l’Université Laval, de l’Uni versité de Cambridge et de l’Université de Nottingham qui ont réalisé l’étude, les mécanismes qui sous- tendent ces changements participent probablement à l’évolution de la maladie, ce qui en fait des cibles théra peutiques potentielles. La maladie de Huntington provoque une dégénéres cence neuronale entraînant des troubles moteurs et co gnitifs menant progressive ment à la perte d’autonomie et à la mort. Cette maladie héréditaire apparaît, règle générale, autour de la quaran taine et les traitements actuels ne font que contrôler certains symptômes sans ralentir le processus neurodégénératif. La maladie de Huntington est causée par une mutation dans le gène de la huntingtine, une protéine qui joue un rôle dans la régulation de plusieurs fonctions cellulaires. La pro téine défectueuse forme des agrégats insolubles dans le cytoplasme et le noyau des neurones, ce qui conduirait à leur dégénérescence.
La cause de cette maladie est bien connue, mais ce n’est pas le cas pour les processus physiologiques qui y sont associés. Certaines maladies neurologiques, telles que le parkinson et l’alzheimer, s’accompagnent de modifica tions dans la vascularisation du cerveau et dans la barrière hématoencéphalique, l’inter face qui assure les échanges entre la circulation sanguine du corps et celle du système nerveux central. Afin de déterminer si ces change ments sont également pré sents dans la maladie de Huntington, l’équipe dirigée par Francesca Cicchetti, pro fesseure à la Faculté de méde cine et chercheuse au CHU de Québec-Université Laval, a étudié le cerveau de 7 per sonnes atteintes de la mala die de Huntington et celui de 24 personnes décédées des suites de la maladie. Elle a aussi procédé aux mêmes examens chez des souris exprimant les principaux symptômes de la maladie. Les données collectées par les chercheurs révèlent la pré sence d’agrégats de hunting tine mutée dans toutes les composantes majeures des vaisseaux sanguins du cer veau. De plus, comparé aux cerveaux normaux, le cer veau des personnes atteintes montre une densité plus éle vée de vaisseaux sanguins et un diamètre réduit de ces vaisseaux. « Les anomalies
observées dans les vaisseaux sanguins cérébraux semblent provoquer des fuites dans la barrière hématoencé phalique, ce qui pourrait p ermettre aux protéines
Ces travaux suggèrent que la maladie n’est pas uniquement le résultat d’un phénomène intrinsèque aux neurones. Des cellules saines peuvent être infectées par la protéine mutée.
pathologiques de se propager du système nerveux périphé rique vers le système nerveux central », souligne Francesca Cicchetti. Pour l’instant, les cher cheurs ignorent si ce méca nisme enclenche la maladie ou s’il contribue uniquement à sa progression. « Par contre, ces résultats ainsi que d’au tres observations que nous avons publiées l’an dernier dans la même revue scienti fique suggèrent fortement que la maladie n’est pas uni quement le résultat d’un phé nomène intrinsèque aux neu rones, c’est-à-dire le résultat d’une mutation génique, mais qu’au contraire des cellules saines peuvent à leur tour être infectées par la protéine mutée », soutient la profes seure Cicchetti. Cette percée ouvre de nou velles perspectives dans le traitement de la maladie de Huntington. « Si le transport de la protéine mutée vers le cerveau est facilité par des vaisseaux sanguins anor maux et une barrière héma toencéphalique plus per méable, on pourrait songer à développer des thérapies qui visent à restaurer l’étan chéité de cette dernière et à prévenir la migration de cel lules porteuses de hunting tine mutée vers le cerveau », conclut la chercheuse. Seize chercheurs signent l’étude supervisée par la pro fesseure Cicchetti. Les autres signataires de l’Université Laval sont Janelle DrouinOuellet, Giulia Cisbani, Marie Lagacé, Martine Saint-Pierre, Wael Alata, Isabelle St-Amour, Frédéric Calon et Steve Lacroix.
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Le jeu de la citation
arts
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en bref
Les étudiants en arts visuels et en histoire de l’art s’unissent le temps d’une exposition par Renée Larochelle Tout le monde a déjà vu un tableau revisité, pour ne pas dire transformé par un artiste, où apparaît claire ment la référence à une œuvre. Qu’on pense par exemple à La Joconde de Léonard de Vinci, sûrement l’une des images les plus « citées » au monde, ou à tant d’autres tableaux célèbres renouvelés par le regard d’un artiste. Tel est l’esprit de l’exposition Citation à laquelle participent douze étudiants en arts visuels jusqu’au 2 mai à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Leur démarche artistique est commentée par six étu diants en histoire de l’art, qui ont tenté de répondre à la question suivante : en quoi l’œuvre créée par l’étudiant renouvelle-t-elle l’œuvre ancienne ? Commissaire de l’exposi tion et étudiante en histoire de l’art, Claudie Maynard explique que le projet est né du désir de rassembler deux groupes unis par une même passion, mais qui demeurent géographiquement éloignés sur le campus. « La citation offrait un pont intéressant par le lien qu’elle présente entre les deux disciplines », dit Claudie Ménard, avant
de souligner qu’« il y a cita tion lorsqu’un artiste re prend intentionnellement une œuvre et en change le discours ». À ne pas con fondre avec la copie pure et simple. Les œuvres exposées té moignent du plaisir vécu par ces artistes et futurs histo riens de l’art au cours de cet exercice de rapprochement, dans tous les sens du terme. Po u r s a V i e r g e -V é n u s , Jérémy Paquet s’est ainsi inspiré du célèbre tableau de Botticelli, La naissance de Vénus, où l’on voit la déesse de l’amour sortant majes tueusement des eaux, de bout dans la conque d’un coquillage. Il n’en a gardé que les traits et la chevelure; pour le reste, la tête de sa vierge profane est auréolée d’une coquille Saint-Jacques et ses bras se terminent en pinces de homard. Sévia Pellissier signe à ce sujet un texte éclairant, où elle sou ligne le caractère surprenant et drolatique de l’œuvre. Julie Bellavance présente, pour sa part, une Dame à l’hermine assez fidèle à celle peinte par Léonard de Vinci en 1488, à la seule différence qu’un crâne remplace la tête de l’animal caressé par le modèle. L’étudiante en
Têtes chercheuses en formation Pour célébrer son 75e anniversaire, la Faculté des études supérieures et post doctorales de l’Université retrace les grands moments de son histoire à travers l’exposi tion La Faculté des études supérieures et postdoctorales : des têtes chercheuses en for mation. Exhibant des artefacts d’hier à aujourd’hui, l’exposition réserve une place prépondérante à la recherche actuelle par la mise en valeur d’objets et de documents qui rendent compte, entre autres, des travaux poursuivis à bord du brise-glace laboratoire NGCC Amundsen ainsi qu’à la forêt Montmorency, la plus grande forêt d’en seignement et de recherche au monde. photo Guy Couture
Jusqu’au 29 mai, au 1er étage de la Bibliothèque. Entrée libre. Pour connaître les heures d’ouverture : bibl.ulaval.ca
Jérémy Paquet, Vierge-Vénus, 2014, transfert d’image et acrylique sur panneau d’isorel
histoire de l’art Alix Paré analyse la fascination de l’ar tiste pour ce tableau à la fois envoûtant et mystérieux. Que dire de « l’inquiétante étrangeté » de la toile de Cindy Poulin ayant pour titre Différence ? Pour réali ser cette œuvre explorant le motif du double, l’artiste a transposé une photographie de Diane Arbus, datant de 1967, qui montre deux ju melles identiques soudées l’une à l’autre. Le commen taire de Michelle Drapeau nous apprend que le cinéaste Stanley Kubrick se serait inspiré de cette photo pour créer les horrifiantes fillettes qui hantent les couloirs mor bides de l’hôtel hanté dans le
film The Shining, adapté du roman de Stephen King. Michelle Drapeau signe également le texte accompa gnant trois photos d’Émilie Bisson-Yassa. Sur les photos s’étend un modèle masculin partiellement dénudé dont l’apparence s’éloigne résolu ment des normes esthéti ques idéalisées de la beauté masculine contemporaine. Chaque cliché renvoie à une œuvre connue : La Maja nue de Goya, Bethsabée au bain de Rembrandt et l’Olympia de Manet. Bien d’autres découvertes attendent le visiteur à cette exposition originale où s’entremêlent mémoire et imagination…
«
Il y a citation lorsqu’un artiste reprend intentionnellement une œuvre et en change le discours
Musique du cosmos L’Ensemble vent et percussion de Québec présente un concert à grand déploiement ayant pour thème le cosmos. Une vingtaine d’étudiants de la Faculté de musique se joindront à l’Ensemble. Au programme : Stella du compositeur québécois Jonathan Dagenais, Jacob’s Ladder to a Crescent de Toshio Mashima, plusieurs pièces de grands compositeurs pour ensemble à vent (Robert W. Smith, Johan de Meij, Jan Van der Roost), en plus des célèbres Planètes de Gustav Holst. Samedi 25 avril à 20 h à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm. Pour réserver vos billets : 418 641-6040 ou 1 877 641-6040 ou billetech.com
Architectures nomades On oublie parfois que l’humain a habité beaucoup plus longtemps la terre en nomade qu’en sédentaire. Pour mieux comprendre cette position historique, les étudiants du cours Architecture vernaculaire de l’École d’architecture ont exploré ce thème à travers 11 études – maquettes et affiches – d’habitats et d’abris nomades. Ces projets présentent un nomadisme traditionnel ou contemporain, ouvrier ou vacancier, souple ou dur, d’hier ou d’aujourd’hui. Du 28 avril au 3 mai, au Musée de la civilisation. Pour information : www.mcq.org/fr/activite?id=214991
Julie Bellavance, Dame à l’hermine, 2015, sérigraphie.
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actualités UL
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en bref Appel de candidatures L’Hommage aux innovations sociales est une activité de reconnaissance qui souligne les succès et le rayonnement d’innovations sociales développées par des membres de la communauté universitaire en collaboration avec des milieux preneurs. Pour une 2e année, l’Université confère ainsi à l’innovation sociale un statut et une reconnaissance com parables à ceux de l’innovation technologi que, soulignant sa contribution tout aussi importante à l’avancement et au mieuxêtre de la société. Qu’il s’agisse d’innovations réa lisées dans le cadre d’un projet de recherche, d’intervention ou de développement avec un ou plusieurs partenaires, les possibilités sont variées. N’hésitez donc pas à poser votre candidature ! Pour plus d’information sur les critères d’admissibilité et d’évaluation ainsi que pour remplir un dossier de candidature en ligne, visitez le site ulaval.ca/innovationssociales. La date limite pour le dépôt des candidatures est le 29 mai. Tous les lauréats seront présentés lors d’une soirée hommage qui aura lieu le 7 octobre.
Faculté de médecine dentaire : nouvelle doyenne Les membres du Conseil d’administration, réunis en séance ordinaire le mercredi 15 avril, ont procédé à la nomination d’une nouvelle doyenne à la Faculté de médecine dentaire. Il s’agit de Cathia Bergeron, l’ac tuelle vicedoyenne aux études de premier cycle. Celleci entrera en fonction le 1er juillet prochain. Son mandat de quatre ans prendra fin le 30 juin 2019 inclusivement. Le Conseil a également reconduit deux doyens dans leurs fonctions. Il s’agit d’André Darveau, de la Faculté des sciences et de génie, et de Jean Claude Dufour, de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation. D’une durée également de quatre ans, leur nouveau man dat couvrira la période du 1er juillet 2015 au 30 juin 2019 inclusivement.
Trois nouveaux chevaliers des Palmes académiques Trois professeurs émérites de l’Université Laval ont récemment été décorés de l’insigne de chevalier de l’Ordre des Palmes acadé miques. Cette distinction, émise par la France, honore des personnes qui ont rendu des ser vices éminents au monde de l’éducation ou qui ont contribué activement à l’expansion de la culture française dans le monde. Les pro fesseurs Serge Courville et Hans Jürgen Greif, respectivement des départements de géogra phie et des littératures, ont reçu leur décora tion, le 26 mars, à la résidence du consul général de France à Québec, alors que la pro fesseure Christine Piette, du Département des sciences historiques, a reçu la sienne, le 13 avril, des mains du consul général de France à Montréal. Tous trois ont connu une carrière exceptionnelle. Un article plus complet à ce sujet paraîtra dans Le Fil du 7 mai prochain.
Bourses d’excellence et d’implication pour les étudiants de la FSAA Le vendredi 10 avril, la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) a honoré, pour une 42e année, les étudiants qui se distinguent par leurs résultats scolaires, leur implication sociale ou leur leadership. La cérémonie en leur honneur, qui a réuni professeurs, parents et amis, s’est tenue au Cercle du pavillon AlphonseDesjardins. Plus de 80 récipiendaires se sont partagé 122 350 $ en bourses. L’événement, qui était sous la direction de Pierre Mathieu Charest, vicedoyen aux études, a été coanimé par
Benedicte AllamNdoul, étudiante au doctorat en nu trition. En plus de souligner le rayonnement des étu diants, cette cérémonie fut également l’occasion, pour les partenairesdonateurs, de créer des liens avec les futurs agronomes, agroéconomistes, spécialistes en sciences de la consommation, professionnels en sciences et technologie des aliments, ingénieurs alimentaires, diététistes/ nutritionnaistes et ingénieurs en agroenvironnement que forme la FSAA. photo Dany Vachon
Un don à la fois ! La campagne Communauté universitaire 2015 continue ses activités de sollicitation pour atteindre son objectif de recueillir 2 050 000 $. La Fondation de l’Université Laval remercie ses nombreux bénévoles pour leur collaboration et compte plus que jamais sur le fidèle et géné reux appui des membres de la communauté universitaire. « La campagne Communauté universitaire se poursuit et je suis fière de constater que 1 632 000 $ ont été amassés jusqu’ici, affirme Mélina Cardinal Bradette, étudiante à la Faculté de droit et repré sentante étudiante au comité de campagne. J’encourage l’ensemble de la communauté à répondre positivement à l’appel afin d’atteindre notre objectif. Nous comptons sur la générosité de tous ! Ces efforts profitent à une majorité d’étu diants puisque 100 % des dons sont destinés à l’octroi de bourses, à l’organisation d’activités d’enseignement et de recherche ou à l’achat d’équipement spécialisé. Ces retombées nous donnent accès à une myriade de projets stimu lants, qui nous permettent de nous développer à un autre niveau. Ce sont ces investissements dans notre avenir qui feront de nous les leaders de demain, des citoyens engagés et fonceurs. Merci de croire en nous et de nous donner les moyens de réussir ! » La clôture de la campagne se tiendra le 19 mai. D’ici là, vous pouvez contribuer en ligne à ful.ulaval.ca ou par téléphone au 418 656-3292.
études supérieures
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Une formation de pointe Le Conseil universitaire donne son aval à la création d’un doctorat en architecture par Yvon Larose Ces dernières années, l’École d’ar chitecture a connu un remarquable essor en recherche. Ce dynamisme s’observe notamment dans la créa tion de nouveaux champs d’études, dans l’augmentation importante des subventions obtenues par les professeurs et dans le nombre croissant des collaborations interdisciplinaires. C’est dans ce contexte que l’École entend se doter d’un programme de doctorat capable de former des chercheurs de haut calibre, des pro fesseurs remarquables et des archi tectes à l’affût des connaissances les plus avancées dans le domaine. Une étape essentielle de ce projet a été franchie le mardi 14 avril. Les membres du Conseil universitaire, réunis en séance ordinaire, ont approuvé un projet de doctorat en architecture, présenté par le pro fesseur André Potvin. Il reste main tenant à recevoir les approbations usuelles du Bureau de coopération interuniversitaire, anciennement la CREPUQ, et du ministère de
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Les grands défis de l’heure, notamment sociaux et environnementaux, demandent de plus en plus de connaissances interdisciplinaires
l ’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Un tel programme consolidera les champs de recherche des pro grammes de maîtrise offerts à l’École d’architecture. Il mettra éga lement de l’avant deux champs de spécialisation spécifiques : le champ Fabrication et le champ Milieux de vie. Dans le premier cas, on tissera des liens étroits avec des pro grammes comme le génie méca nique, le génie informatique et le génie du bois. Dans le second cas, on renforcera la recherche existante sur le patrimoine bâti, la b anlieue, la périurbanisation et les paysages culturels. Des équipes interdiscipli naires intégreront des chercheurs des sciences humaines autant que des sciences physiques. « Les grands défis de l’heure, notamment sociaux et environne mentaux, demandent de plus en plus de connaissances interdisci plinaires, explique le professeur Potvin. Les champs de spécialisa tion spécifiques au doctorat per mettront de porter ce regard cri tique sur l’architecture, de l’échelle du matériau à celle de la ville. » Une enquête menée par le comité d’élaboration du programme a
démontré un intérêt réel de la société pour une telle formation. « Il y a réellement un besoin de recherche avancée en architec ture, affirme-t-il. Il y a aussi un réel besoin d’une formation spé cialisée pour les architectes dési reux d’intégrer ces connaissances avancées à leurs projets. » Au Canada, seules les universités McGill et Carleton offrent une for mation de troisième cycle en archi tecture. Le nouveau programme comportera 90 crédits. Sa durée normale sera de huit sessions. Il acceptera les nouveaux étudiants aux sessions d’automne et d’hiver. On considérera les candidatures des détenteurs d’un diplôme de maîtrise ou d’un diplôme équiva lent, que ce soit en architecture, en design urbain, en urbanisme ou en aménagement. Les candidats diplô més en anthropologie, en génie, en géographie, en gestion internatio nale, en gestion urbaine et en socio logie seront également considérés. Des calculs démontrent la viabilité du programme à partir de trois nouveaux étudiants par année. L’École d’architecture pourrait éventuellement admettre jusqu’à huit étudiants annuellement.
Prototype de structure réalisé dans le cadre du doctorat sur mesure en architecture de Samuel BernierLavigne, actuel directeur du Laboratoire de fabrication numérique à l’École d’architecture. Dans sa recherche doctorale, celui-ci a exploré le potentiel créatif des outils numériques les plus avancés afin de développer des structures habitables se rapprochant de la performance montrée par des structures naturelles, comme les mousses et les structures osseuses. Ce processus émerge de la rencontre de concepts appartenant à plusieurs domaines d’expertise. Il s’inscrit donc particulièrement bien dans une formation doctorale. photo Samuel Bernier-Lavigne
Déserts alimentaires En milieu rural, de nombreux résidents habitent à plus de 16 kilomètres de points de vente offrant des aliments abordables, diversifiés, nutritifs et frais par Yvon Larose Le paysage alimentaire de la région administrative de la Chaudière-Appalaches con tient des « déserts » potentiels, et ce, dans chacune des quatre MRC qui composent ladite région, soit les MRC RobertCliche, Beauce-Sartigan, Les Appalaches et Les Etchemins. Ce constat est tiré d’une étude rendue publique le 15 avril par la Direction de santé publique de la région de la Chaudière-Appalaches. Cette direction est auj ourd ’hui fusionnée au Centre intégré de santé et de services sociaux de la région. « Dans notre étude, nous avons évalué l’offre alimen taire dans chacune des MRC afin de circonscrire les déserts alimentaires potentiels », indique David Noreau, l’un des auteurs de la recherche et finissant à la maîtrise en amé nagement du territoire et
développement régional (ATDR). Selon lui, l’étude a permis d’identifier des groupes de résidences qui se situent à plus de 16 kilo mètres d’un point de vente offrant des aliments de qua lité. Par aliments de qualité, on entend, entre autres choses, une abondance de fruits et de légumes frais. « Non seulement y a-t-il des endroits caractérisés par une faible accessibilité à une offre alimentaire de qualité, pour suit-il, mais ces résidences sont aussi localisées dans des communautés où une grande proportion de citoyens sont parmi les moins avantagés en matière d’emploi, de scolari sation et de revenus. Plusieurs résidents vivent donc une situation problématique. » Il y a un an, David Noreau ainsi que Mathieu Duguay, Maurie Girard-Gadreau et
Céline Oberlé terminaient leur essai-laboratoire en ATDR, un projet de recherche appliquée de niveau maîtrise mené durant deux sessions au sud de Québec, sur le bassin versant de la rivière Chau dière. L’automne dernier, tous les quatre recevaient le mandat de la Direction de santé publique de la région de la Chaudière-Appalaches d’approfondir leur recherche et de l’étendre à deux MRC voisines. Ils ont effectué leur travail sous la supervision du professeur Alexandre Lebel, de l’École supérieure d’amé nagement du territoire et de développement régional. Les quatre chercheurs ont évalué l’offre alimentaire dans les 156 points de vente en approvisionnement ali mentaire du territoire, dont les épiceries et les dépan neurs. Ils ont vérifié la
fraîcheur de dix aliments représentatifs d’une saine ali mentation ainsi que leur prix. Un autre critère était la diver sité à l’intérieur de chaque groupe alimentaire. On a éga lement établi le rapport entre l’abondance des fruits et lé gumes et l’abondance des croustilles et boissons gazeu ses. Les chercheurs ont en suite cartographié les don nées relatives à l’offre alimen taire de chaque point de vente. À celles-ci, ils ont ajouté la localisation des résidences des quatre MRC ainsi que le niveau de défavorisation des communautés locales. Une situation particulière prévaut dans la MRC des Etchemins. Sur quelque 7 000 résidences, 40 % sont situées à plus de 16 kilo mètres de l’offre alimentaire de qualité. En outre, plus de 68 % des résidences sont situées en milieu défavorisé. Selon David Noreau, le potentiel de déserts alimen taires est très élevé dans ce secteur. « Il s’agit d’un désert alimentaire typique, affirmet-il. C’est une des MRC qui a
La MRC des Etchemins présente le pourcentage le plus élevé de résidents ayant une longue distance à parcourir pour atteindre un commerce qui correspond aux critères d’une offre alimentaire de qualité. cartographie David Noreau
soulevé le plus de questionne ments et qui a été jugée la plus sensible. » La MRC de Beauce-Sartigan comprend plus de 16 000 ré sidences et un pôle régional, Saint-Georges-de-Beauce, où l’offre alimentaire de qualité est abondante. Il reste que 19 % des résidences de la MRC sont situées à plus de 16 kilomètres de tout com merce offrant des aliments de qualité. Près du tiers des rési dences sont en milieu défavo risé. Des déserts alimentaires potentiels ont été identifiés. « On trouve, dans cette MRC, deux types de populations :
celle autour de Saint-Georges et celle en milieu rural », sou ligne David Noreau. Au cours de la recherche, certaines pistes d’interven tion ont été avancées. L’une d’elles consiste à sensibiliser tous les citoyens à acheter leurs aliments de qualité dans les petites épiceries et dépan neurs de village. Une autre à impliquer des entreprises d’économie sociale ou collec tive. La livraison à des points de chute de produits alimen taires à prix modique a été évoquée. Ainsi que le déve loppement de commerces ambulants.
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sur le campus
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Protégeons la crécerelle ! Ce printemps et cet été, des étudiants participeront, dans la région de Québec, à des activités de conservation relatives au plus petit faucon du continent par Yvon Larose
21 groupes étudiants étaient en nomination. photo Coop Zone
Accros et impliqués Le Gala de la relève en or célèbre avec faste l’implication étudiante par Renée Larochelle Le Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack avait un air de fête le soir du 8 avril, à l’occasion du 19e Gala de la relève en or, organisé par la Coop Zone. Plus de 110 par tenaires, étudiants et mem bres des communautés uni versitaire et collégiale se sont réunis lors de cet événement visant à faire rayonner les réalisations des groupes é tudiants de l’Université Laval et du Cégep Limoilou. Au total, 6 000 $ ont été remis lors de cette soirée, où 21 groupes étudiants étaient en nomination. Les lauréats sont repartis avec une bourse de 800 $ récompensant la qualité de leur projet. Des détails sur ces projets provenant d’étudiants « ac cros et impliqués », pour reprendre le thème du gala ? Lauréates dans la catégorie « Professionnels en devenir – autour du monde », cinq étudiantes de l’École des arts visuels s’envoleront pro chainement pour l’Italie pour un séjour d’études à la 56e Biennale de Venise, l’une des plus importantes mani festations d’art contempo rain au monde. Un rêve éveillé pour ces étudiantes qui ont multiplié les activités
de financement pour concré tiser leur projet, dont des projections de films italiens ! Dans la catégorie « Asso ciatifs » a triomphé le Salon de la forêt, une initiative des étudiants de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique. Sur le thème « Au bouleau, il y a du pin sur la planche ! », l’événement, qui fête sa 36e année d’exis tence, a accueilli près de 5 000 personnes au pavillon Alphonse-Desjardins à la fin de janvier. En plus d’être une vitrine pour de nombreux exposants, le Salon présente des activités jeunesse, un concours de photos, des jeux forestiers et des conférences. Lauréat de la catégorie « Événementiels », le Carre four de la coopération attire chaque année des centaines de personnes avec sa foire de l’emploi et des stages inter nationaux. L’activité est organisée par l’Association étudiante en développement international et action hu manitaire, en partenariat avec la direction du pro gramme de gestion du dé veloppement international et de l’action humanitaire. Les profits de la foire per mettent de financer les
Le Salon de la forêt, qui a accueilli près de 5 000 personnes en janvier dernier, était parmi les lauréats
stages professionnels de fin d’études des étudiants de ce programme. Pour le projet AgroCité, un groupe multifacultaire de onze étudiants a remporté les honneurs dans la caté gorie « Professionnels en de venir – ici ». Sa mission ? Ap provisionner les principales cafétérias de l’Université en cultivant localement des produits maraîchers depuis une serre à haute efficacité énergétique implantée sur le toit du pavillon AlexandreVachon. À long terme, le groupe veut que la serre devienne un lieu de sensibili sation et d’éducation aux avantages de l’agriculture urbaine et de la consomma tion d’aliments locaux. Le comité d’Entraide uni ve r s i t a i r e m o n d i a l e d u Canada à l’Université Laval (EUMC-Laval) est lauréat dans les catégories « Sensi bilisateurs » et « Voyageurs ». Ce comité organise des cam pagnes et des activités qui visent à promouvoir le droit à l’éducation, l’égalité des sexes et la lutte contre la pauvreté, en plus de per mettre à des étudiants réfu giés de poursuivre leurs études universitaires au Canada. Chaque année, l’Université accueille deux étudiants et les parraine financièrement à 100 %. Enfin, la mention spéciale « Coup de cœur coopératif », accompagnée d’un montant de 400 $, est allée au projet « Cours ta réussite », dont le responsable actuel est Maxime Dubé, étudiant en pharmacie. Ce projet vise à prévenir le décrochage sco laire par l’intermédiaire de la course à pied. L’idée consiste à inciter les jeunes à risque de décrocher à se dépasser en participant à un mara thon. Et ça marche !
Avec le retour du printemps, une cer taine fébrilité s’est emparée de la ving taine de membres de la division étu diante de la Wildlife Society de l’Uni versité Laval. La plupart sont inscrits en biologie ou en environnements naturels et aménagés. Ces dernières semaines, ils ont consacré de nom breuses heures au projet Crécerelle, lequel comprend diverses activités de conservation relatives à la crécerelle d’Amérique. Ce petit oiseau de proie, autrefois très abondant, a vu ses popu lations décliner ces dernières années, au Canada et aux États-Unis, en raison de la perte de sites de nidification. Ces sites sont habituellement une cavité dans un arbre creux. « Notre association a installé environ 70 nichoirs en nature il y a quelques années dans la région de Québec pour aider la crécerelle en matière d’habitat et pour faire le suivi de la reproduction de cet oiseau », explique l’étudiant Jérémie Fuller, inscrit à la maîtrise en biologie et vice-président de la division. Chaque année, à la fin de l’hiver, la divi sion envoie ses membres effectuer une inspection de l’état des nichoirs. « La tournée est maintenant terminée, poursuit-il. Elle consiste à déglacer les nichoirs, à nettoyer résidus et débris, et à rajouter des copeaux de bois à l’inté rieur. Les nichoirs seront prêts à rece voir un couple de crécerelles chacun lorsque le temps de la reproduction battra son plein. » Les nichoirs destinés au plus petit faucon d’Amérique du Nord se trou vent notamment à l’île d’Orléans, à Saint-Augustin-de-Desmaures, dans la MRC de Lotbinière et dans la MRC de Portneuf. Ils sont installés dans des endroits tranquilles proches de milieux ouverts, à quelque cinq mètres du sol, dans de grands arbres isolés ou bien au mur de bâtiments telle une grange. De la taille d’un geai bleu, la créce relle d’Amérique peut être observée de mai à décembre. Ce petit rapace évolue dans les prairies ou les champs agrico les. Son vol est agile et rapide. Il est
Une mère crécerelle couvant ses oeufs en juin 2014 dans un des nichoirs installés par les étudiants de l’Université. photo Vanessa Audet-Giroux
souvent perché sur un fil électrique ou sur un poteau. Il se nourrit princi palement d’insectes et de petits ron geurs. La femelle pond de quatre à six œufs. La croissance des jeunes est très rapide. Le projet Crécerelle se poursuivra au mois de juin. Les étudiants feront une nouvelle tournée du réseau de nichoirs. Ils vérifieront lesquels sont occupés par un couple de crécerelles et s’il y a un nid et des œufs. En juillet, des étu diants, accompagnés de la technicienne en travaux d’enseignement et de recherche au Département de biologie Marie-Claude Martin, procéderont à l’opération de baguage. Celle-ci est habilitée par le Bureau de baguage du Service canadien de la faune à poser une bague de métal sur la patte de jeunes crécerelles. « Nous allons chercher les oisillons dans le nichoir, indique-t-elle. Ils sont ensuite pesés individuellement et on mesure la longueur de l’aile. Nous déterminons l’âge et le sexe à l’aide du plumage et, en dernier lieu, je pose une bague sur la patte de l’oiseau. » Ces bagues sont de taille réglemen taire pour l’espèce et sont fournies par le Bureau de baguage. Chaque bague a un numéro unique et porte le numéro de téléphone sans frais du Bureau. « Si quelqu’un recapture l’oiseau ou retrouve l’individu mort, souligne Marie-Claude Martin, il est possible de rapporter l’information au Bureau de baguage et ainsi de connaître l’histoire de cet oiseau, notamment sa longévité, la distance parcourue pendant la migration, le site d’hivernage et la cause du décès. » De 2011 à 2014, 20 jeunes crécerelles ont ainsi été baguées. La moitié l’a été l’an dernier seulement, et ce, à partir de deux nichoirs situés à Saint-Gilles et à Saint-Apollinaire, sur la rive sud du fleuve. « Je peux, dit-elle, affirmer sans grand risque de me tromper que le nichoir de Saint-Gilles a été occupé par le même couple reproducteur en 2011, 2012 et 2014. Un couple fidèle qui revient chaque année. Et encore en 2015, espérons-le. » Il arrive que les parents, sortis chasser, poussent des cris en apercevant une présence humaine près du nichoir. C’est arrivé à une occasion en 2014, se rappelle Marie-Claude Martin. « Les jeunes ont alors répondu à l’appel de leurs parents en criant à quelques reprises pendant que nous étions dans le processus de baguage. Mais la période de baguage dure peu de temps. Tous les oisillons sont retournés au confort de leur nichoir à la suite des manipulations. » Le projet Crécerelle constitue la principale activité de conservation de la division UL de la Wildlife Society. Pour plus d’information sur ce projet et sur les autres activités de la division : wildlife.ulaval@gmail.com
sports
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en bref
Des cours de tous les niveaux (initiation, débutant et intermédiaire) seront offerts tout au long de l’été. photo Mathieu Bélanger
Golf Campus vous offre plus de 60 espaces de frappe, une aire de frappe synthétique, une fosse de sable et des cibles
À vos bâtons !
Un printemps un peu tardif ? Qu’à cela ne tienne ! Golf Campus débutera ses activités le vendredi 24 avril, dès 10 h. par Julie Turgeon Golfeurs, il est temps de sortir vos bois et vos fers et de venir profiter pleine ment des installations de Golf Campus, situées à deux pas du PEPS, soit au coin du chemin Sainte-Foy et de l’avenue du Séminaire. Que vous soyez membre de la communauté univers itaire ou ré sident de la région de Québec, Golf Campus vous offre plus de 60 espaces de frappe, une aire de frappe synthé tique, une fosse de sable et des cibles. Ces installations de qualité assurent aux golfeurs, débutants comme expéri mentés, de très bonnes conditions de pratique. Le champ de pratique est ouvert sept jours sur sept, de 10 h à 20 h, jusqu’au 10 mai, puis de 9 h à 21 h, pour le reste de l’été. Différents forfaits sont offerts à ceux qui veulent se munir de balles de pratique. Il y a, bien sûr, la location occasionnelle des traditionnels petits, moyens et gros panier de balles. Vous
déroulera du 8 au 29 juillet. Finalement, la troisième session sera ouverte aux golfeurs de tous les niveaux. Elle com prendra, elle aussi, quatre séances et aura lieu du 3 au 26 août. Rappelons que chaque participant inscrit à un cours de groupe, peu pouvez également choisir de vous pro importe son âge ou son niveau d’habi curer une carte forfait pour un nombre leté, a droit à une location gratuite d’un déterminé de paniers au cours de l’été panier de 70 balles. ou encore une carte privilège qui per met à son acquéreur de frapper des COURS DE GOLF PRIVÉS balles à volonté pendant toute la saison OU SEMI-PRIVÉS estivale. Désireux de faire progresser vos ha biletés plus rapidement ? Les cours DES COURS POUR LES GOLFEURS DE privés ou semi-privés (deux personnes) pourraient vous être d’une grande TOUS LES NIVEAUX Pour pratiquer votre élan sous la super aide ! Cette approche vise à mieux vision d’enseignants-golfeurs profes répondre à vos besoins personnels et sionnels, trois sessions de cours sont à mieux s’adapter à votre développe offertes. La première session, étalée sur ment. Le coût varie en fonction de l’op cinq séances, est prévue du 11 mai au tion choisie (heure et forfait). 13 juin. Les golfeurs de tous les calibres (initiation, débutant et intermédiaire) y Pour plus d’information sur les acti apprendront des techniques et des vités de golf au PEPS, visitez le site trucs à leur portée. La deuxième ses Web peps.ulaval.ca ou composez le sion, qui propose uniquement des 418 656-PEPS. Prenez note qu’à cours aux golfeurs qui veulent s’initier compter du 24 avril (soit l’ouverture ou qui débutent leur apprentissage, officielle de Golf Campus), le numéro comprendra quatre séances et se à composer sera le 418 656-5000.
Campus dynamique
Le rêve deviendra-t-il réalité ? Voici le retour de la saison où les rêves deviennent réalité – ou s’envolent en fumée – pour les espoirs du football canadien. Le repêchage de la Ligue canadienne de football – où les clubs choisissent parmi les meilleurs espoirs canadiens évoluant au sein de Sport interuniversitaire canadien (SIC) ou de la National Collegiate Athletic Association (NCAA) – aura lieu le 12 mai à compter de 20 h. Selon le dernier classement de la cen trale de recrutement de la LCF, trois joueurs du Rouge et Or se retrouvent parmi les 15 meilleurs espoirs, soit Danny Groulx (8e), Karl Lavoie (14e) et Brandon Tennant (15e). Le repêchage de la LCF sera présenté sur RDS2. photo Stéphane Gaudreau
Quatre nominations pour le Rouge et Or Le Rouge et Or a décroché quatre nomina tions en vue du prochain Gala Triomphe, qui célébrera une fois de plus l’excellence sportive dans la région de Québec. Charles PhilibertThiboutot (Sport individuel national) Joëlle Gosselin (Partenaire/Coéquipier national), Helder Duarte (Entraîneur national) et la for mation féminine de soccer (Équipe) font par tie des finalistes. Ce gala se tiendra le 30 avril au Colisée Pepsi de Québec. Sous la présidence d’honneur du premier ministre du Québec, Philippe Couillard, la soirée réunira pour la première fois sur une même scène Véronic DiCaire et André-Philippe Gagnon. À cette occasion, un clin d’œil historique sera fait à l’amphithéâtre emblématique.
PEPS : inscription aux ligues intra-muros Avec plus de 3 500 joueurs qui foulent ses terrains sportifs pendant la saison estivale, le PEPS demeure l’endroit par excellence pour pratiquer un sport collectif extérieur. Vous aimeriez jouer sur une base régulière et rencontrer des équipes de votre niveau ? N’attendez plus et formez votre équipe de soccer, de volleyball de plage, de softball ou d’ultimate frisbee ! Il y aura, par ailleurs, une nouveauté cet été : une ligue de basketball ! L’inscription aura lieu les 29 et 30 avril à la réception du PEPS, de 12 h à 21 h. Venez poser vos questions et inscrire votre équipe. La saison prendra son envol à la mi-mai. Il est à noter que le PEPS recherche toujours des arbitres et des marqueurs pour assurer le bon déroulement de ses ligues estivales.
Geneviève Cantin (photo) et Marie-Pier Couillard, du Club de natation Rouge et Or, ont confirmé leur participation aux Universiades d’été de Gwangju, en Corée du Sud, où elles représenteront le Canada du 3 au 14 juillet. Des étudiants-athlètes d’autres disciplines pourraient se joindre à elles au cours des prochaines semaines. photo Mathieu Bélanger
Les personnes intéressées à occuper l’un des ces emplois peuvent remplir le formulaire disponible dans la section « Ligues intra-muros » du site du PEPS (peps.ulaval.ca).
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au fil de la semaine
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Un musée à ciel ouvert Saviez-vous que le campus accueille des œuvres de JeanPaul Lemieux, de Jordi Bonet et d’Armand Vaillancourt que vous pouvez admirer librement tous les jours ? Vous avez envie d’en savoir plus sur la c ollection d’œuvres d’art public de l’Université ? Participez au circuit pé destre organisé par l’Association des diplômés de l’Uni versité Laval (ADUL) dans le cadre de la Semaine des diplômés. En collaboration avec Le Parcours, l’ADUL vous propose de partir à la rencontre de 24 œuvres d’art public, qui sauront vous surprendre par leurs valeurs artistique, culturelle et patrimoniale. Tout au long de la promenade, vous serez séduits par les sculptures, les mosaïques, les peintures et les autres formes d’art créées par de nombreux artistes du Québec depuis 1948, date à laquelle l’Université Laval a commencé à quitter le Vieux-Québec pour emménager sur le campus actuel. Ces œuvres s’associent aux lieux qu’elles occupent de mille et une manières. Samedi 25 avril, de 13 h 30 à 15 h 30. Les participants seront attendus à l’entrée du pavillon Alphonse- Desjardins, à côté de l’entrée de la Coop Zone. Inscription obligatoire : bit.ly/1GjAmh3. Pour en savoir plus sur l’art public à l’Université Laval : www2.ulaval.ca/lart-public.html
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Regard philosophique sur la maladie
La biodiversité en ville
Découvrez l’art du Québec
La vie et l’œuvre de Vivaldi
Un jardin de roses
Soirée maghrébine
Les œuvres d’art vous captivent et vous aimeriez mieux connaître les grands courants artistiques du Québec ? Inscrivez-vous à la visite commentée du Musée national des beauxarts du Québec (MNBAQ), organisée par le Bureau de la vie étudiante. Le MNBAQ, qui possède près de 36 000 œuvres, a pour mission de promouvoir l’art québécois de toutes les périodes, de l’art inuit aux œuvres les plus contempo raines, en passant par le surréalisme de Pellan et de Riopelle. La visite guidée, d’une durée d’une heure trente minutes, vous per mettra de passer en revue plusieurs courants et médiums. Vous pourrez ensuite profiter de temps libre pour découvrir le Musée à votre gré.
Le Chœur de l’Université Laval vous convie à son prochain concert intitulé Tout Vivaldi. Cette soirée musicale vous permettra non seulement d’entendre les plus célèbres morceaux du compositeur, mais égale ment de découvrir, grâce aux monologues d’un comé dien personnifiant Vivaldi, des anecdotes sur la car rière et la vie personnelle du grand musicien. Le Chœur, sous la direction de Guy Lavigne, sera ac compagné pour l’occasion d’un ensemble à cordes. Chanteurs et musiciens interpréteront, entre autres, des extraits des Quatre saisons, le Magnificat, le Credo et des extraits des deux Gloria.
Vous possédez des rosiers, mais vous êtes toujours un peu déçu par leur florai son ? Vous les taillez sans trop savoir si vous vous y preniez bien ? Vous ai meriez savoir ce qu’il faut faire pour avoir des rosiers débordants de fleurs ? Jacques-André Rioux et Marie-Pierre Lamy vous livreront leurs secrets lors d’un atelier pratique de taille de rosiers. Venez en grand nombre apprendre à faire de votre cour un jardin de roses !
Pour une deuxième année consécutive, l’Association des Marocaines et des Marocains de l’Université Laval (AMMUL) organise une soirée festive pour vous faire découvrir la culture, la musique et les saveurs du Maghreb. La soirée Maghreb en fête promet, en effet, d’être à la fois divertissante et riche en découvertes de toutes sor tes. L’ambiance musicale sera assurée par Hamid El Asmar et Simo El Bidaoui. Vous pourrez assister à une dekka merrakchia, une forme musicale rituelle et folklorique, typique de la ville de Marrakech. Un somptueux festin signé Sucré Salé sera également offert aux participants. Finalement, des tirages de prix de présence et de nombreuses autres sur prises vous attendront.
On aurait tort de ne se préoccuper que de la bio Les concepts de santé et de diversité présente dans les maladie sont, bien entendu, milieux naturels, peu alté au centre de la philosophie rés par l’humain. La bio de la médecine. Habituel diversité existe également lement, les tenants de l’ap en ville et elle mérite d’être proche naturaliste s’oppo préservée puisque les éco sent aux défenseurs d’une systèmes urbains sont forme de normativisme. Le distincts et abritent des débat concerne principale espèces typiques des villes. ment la possibilité ou non L’Institut EDS organise une d’une démarcation entre le table ronde sur la question. normal et le pathologique Intitulée « Favoriser la bio à partir de critères biologi diversité : une stratégie ques et objectifs. Les enjeux gagnante pour l’aménage de ces définitions sont tout ment urbain », cette ren autant sociaux, politiques, contre sera animée par psychologiques que médi Alison Munson, profes caux et techniques. Élodie seure au Département des Giroux, maître de confé sciences du bois et de la rences à la Faculté de phi forêt. L’événement réunira losophie de l’Université Danielle Dagenais, profes Lyon 3, prononcera la seure à la Faculté de l’amé conférence « Définir la nagement de l’Université santé et la maladie : enjeux de Montréal, Coralie Deny, et limites des débats philo directrice générale du sophiques », dans laquelle Conseil régional de l’envi elle analysera la pertinence ronnement de Montréal, et les limites de ces et Élise Beauregard, archi définitions. tecte paysagiste. Jeudi 23 avril, à 15 h 30, au local 413 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre. Pour info : 418 656-2244.
Vendredi 24 avril, au local 2320-2330 du pavillon Gene-H.-Kruger. Entrée libre. Pour info : mylene. bergeron@ihqeds.ulaval.ca
Vendredi 1er mai, départ en autobus à 13 h 30, devant le pavillon ErnestLemieux. Réservez votre place avant le lundi 27 avril, au local 2344 du pavillon Alphonse- Desjardins.
Samedi 2 mai, à 20 h, au Montmartre canadien, 1679, chemin Saint-Louis. Pour acheter vos billets en ligne : bit.ly/1K5ChEt. Vous pourrez aussi vous procurer des billets à la porte le soir du spectacle.
Samedi 2 mai, à 10 h, au jardin botanique Roger-Van den Hende. L’activité est gratuite, mais l’inscription est obligatoire par courriel (jardin@fsaa.ulaval.ca) ou par téléphone (418 656-2046). L’atelier sera remis à une date ultérieure en cas de pluie. Pour plus d’information, vous pouvez consulter la page Facebook du jardin : on.fb.me/1OfcfEv
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca
Samedi 2 mai, dès 19 h, à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. Pour plus d’information : wailmataoui@gmail.com