Le Fil 5 novembre 2015

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Un médecin passionné p2

Forces de l’avenir p8-9

Volume 51, numéro 9 5 novembre 2015

photo Ana Paula Hirama

Au cœur de Khéops

Une équipe de chercheurs du Département de génie électrique et de génie informatique, menée par le professeur Xavier Maldague, met son expertise en thermographie infrarouge au service d’un projet international visant à étudier notamment la pyramide de Khéops. p3


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actualités UL

en bref

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Médecin de famille de l’année au Québec Le doyen de la Faculté de médecine, Rénald Bergeron, reçoit le prix Reg-L.-Perkin 2015 par Yvon Larose

Pour un choix d’études éclairé Se lancer dans des études universitaires peut représenter un défi de choix, voire un projet de vie ! Heureusement, il existe la Journée Portes ouvertes ! Cet événement per­ mettra aux participants de planifier leurs études universitaires ou le perfectionnement de leurs compétences. Ils pourront, entre autres, se renseigner sur les quelque 400 pro­ grammes de 1er, 2e et 3e cycles, découvrir l’im­ pressionnante offre de formation continue et de formation à distance et faire des visites gui­ dées des différents pavillons. Des navettes assureront le transport vers l’École d’architec­ ture, l’École des arts visuels et l’École de design, situées dans le centre­ville. Au pro­ gramme figurent également plusieurs confé­ rences sur des sujets tels que le processus d’admission, l’aide financière, les programmes à l’international et le retour aux études. À noter qu’il sera possible de faire une demande d’admission sur place. Le stationnement sera gratuit toute la journée. photo Louise Leblanc Samedi 14 novembre, de 10 h à 16 h. Pour en savoir plus : www2.ulaval.ca/ futurs-etudiants/rencontrez-lul/portesouvertes.html

Femmes autochtones de Val-d’Or : nomination de Fannie Lafontaine Le gouvernement du Québec rencontrait, le 4 novembre, l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador en vue d’améliorer les conditions de vie des femmes autochtones. Différentes mesures concrètes ont été mises de l’avant à la suite de cette rencontre, dont la nomination de Fannie Lafontaine, professeure à la Faculté de droit, qui agira à titre d’observa­ trice indépendante relativement à l’enquête qui sera menée par le Service de police de la Ville de Montréal à la suite des allégations de vio­ lence dont auraient été victimes des femmes autochtones de Val­d’Or. Fannie Lafontaine possède un curriculum vitae impressionnant : titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la justice interna­ tionale pénale et les droits fondamentaux à l’Université, elle est une membre régulière de l’Institut québécois des hautes études interna­ tionales, en plus d’agir comme chercheuse au Programme Paix et sécurité internationales. Elle a été conseillère et spécialiste en droits de l’homme au Cabinet exécutif du Haut­ Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à Genève ainsi qu’adjointe au président et spécialiste en droits de l’homme au sein de la Commission internationale d’enquête sur le Darfour.

Dans quelques jours, le doyen de la Faculté de médecine, le D r Rénald Bergeron, se rendra à Toronto. Dans le cadre du Forum en médecine fami­ liale 2015, une activité du Collège des médecins de famille du Canada, il rece­ vra, pour le Québec, le prix Reg­L.­ Perkin 2015. Cette récompense est attribuée chaque année à un médecin de chacune des provinces canadiennes. Elle vise à reconnaître les personnes qui incarnent le mieux la définition du médecin de famille. Le prix souligne leur dévouement envers leurs patients et leur communauté ainsi que leur contribution exceptionnelle à l’avance­ ment de la médecine familiale. « Je suis très ému et très honoré de recevoir ce prix, explique Rénald Bergeron. Pratiquer et enseigner la médecine familiale, pour moi, c’est se mettre au service de ses patients et de ses étudiants. C’est fascinant ! C’est aussi apprendre la vie à leur con­ tact et se transformer avec eux. Je suis aussi redevable à plusieurs collègues d’une si belle évolution de ma vie professionnelle. » Tout au long de sa carrière, le réci­ piendaire s’est illustré comme clinicien et comme enseignant. Son approche, comme soignant, est humaniste. Elle est axée sur la collaboration. Et elle est d’une grande efficacité. Ses études universitaires, Rénald Bergeron les a entreprises en théologie. En même temps, il travaillait comme préposé aux malades. Après deux ans, il décide de se réorienter vers la méde­ cine. Il fera des cours de sciences au cégep, puis il entrera à la Faculté de médecine de l’Université en 1974. « J’avais l’intention de pratiquer la médecine comme généraliste, rappelle­ t­il. J’avais le souci d’être proche des gens. On m’a proposé de me spéciali­ ser, mais j’ai refusé, étant toujours attiré par la médecine familiale. » Durant trois ans, le jeune médecin travaillera dans un service d’urgence. Ensuite, de 1983 à 1999, il prodiguera des soins palliatifs à domicile. Rénald Bergeron a toujours montré un intérêt marqué pour ce type de soins. Ce n’est

pas un hasard s’il a collaboré à la créa­ tion de la Maison Michel­Sarrazin, un établissement privé de soins palliatifs de Québec. Au fil des ans, il a aussi participé au développement de la re­ cherche en soins palliatifs et en soins de première ligne. « Je suis toujours rattaché à l’Unité de médecine familiale du CSSS de la Vieille­Capitale, où je suis entré en 1980 comme praticien et enseignant, indique­t­il. Mais depuis 2010, j’ai dû transférer les patients de ma pratique personnelle à des collègues, ma tâche de doyen exigeant trop de temps. » En 1999, Rénald Bergeron devient directeur du Département de médecine familiale et de médecine d’urgence de l’Université. Vice­doyen quelques années plus tard, il est nommé doyen en 2010. Il devient alors le premier médecin de famille à occuper un tel poste au Québec. Comme doyen, il a notamment aidé au développement des réseaux d’éducation et de recherche au sein d’Alliance santé Québec. Ce regroupement interdisciplinaire de chercheurs a vu le jour en 2013. « La collaboration interprofessionnelle est devenue une nécessité, affirme le doyen. Par exemple, aucun profession­ nel ne peut accompagner seul une per­ sonne atteinte d’une maladie chro­ nique sociétale. »

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

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J’ai choisi la médecine familiale parce que j’avais le souci d’être proche des gens

photo FMED – Jean-François Rivard

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Le journal de la communauté universitaire

Depuis 2014, dans un souci de respon­ sabilité sociale, Rénald Bergeron prête son concours, comme coprésident, à la campagne de sollicitation annuelle de Centraide Québec et Chaudière­ Appalaches. Cette organisation phi­ lanthropique recueille des dons pour soutenir un réseau d’organismes com­ munautaires. En 2013, il coprésidait la campagne Centraide­Université Laval. Pour son développement, la Faculté de médecine s’appuie sur un plan stra­ tégique couvrant la période 2015­2019. Au centre de ce plan se trouve la notion de santé durable des personnes et de la société. Cette notion est endossée par l’Organisation mondiale de la santé. Elle rejoint également le développe­ ment durable, une valeur au cœur de la mission de l’Université. Selon Rénald Bergeron, la Faculté veut être reconnue comme un pôle de développement de la santé durable dans une perspective de responsabilité sociale. « Nous croyons, dit­il, que les professionnels que nous formons sont aptes à traiter les mala­ dies, mais aussi à protéger la santé des patients par de saines habitudes de vie. » Selon lui, ce but peut être atteint, entre autres, en favorisant les pratiques interprofessionnelles et en misant sur l’éducation et la prévention. « Dans cette faculté humaine, inno­ vante et collaborative, les étudiants représentent une source d’inspiration et un dynamisme incroyable, soutient le doyen. Ils sont créatifs, ambitieux et très vivants. Ils arrivent bien formés. On peut être confiant que l’avenir demeurera positif. »

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Andréane Girard, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Josée Nadeau

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


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Il faudra accumuler des données pendant au moins un an afin d’obtenir des résultats assez contrastés pour révéler la présence d’anciennes structures ayant servi à construire les pyramides

Les chercheurs feront appel à un vaste arsenal technologique pour découvrir la présence de chambres, de passages ou encore de cavités laissées par des rampes en bois qui auraient servi à hisser les énormes blocs de pierre jusqu’au sommet de la pyramide de Khéops. photo Nina Aldin Thune

Khéops sous la loupe des chercheurs L’équipe du professeur Xavier Maldague met son expertise en thermographie infrarouge au service de la mission Scan Pyramids par Jean Hamann Une équipe de chercheurs du Département de génie élec­ trique et de génie informa­ tique participe à un projet in­­ ternational visant à étudier quatre grandes pyramides d’Égypte, dont la pyramide de Khéops. L’équipe du pro­ fesseur Xavier Maldague met­ tra son expertise en analyse non destructive des maté­ riaux au service de cette aven­ ture scientifique qui pourrait livrer des informations iné­ dites sur les techniques uti­ lisées pour construire ces struc­tures monumentales. Appelé mission Scan Pyramids, ce projet, placé sous l’égide du ministère égyptien des Antiquités nationales, est conçu et coor­ donné par la Faculté des ingénieurs de l’Université du Caire et par l’Institut Héri­ tage, Innovation, Préser­ vation de France. En plus de l’équipe de l’Université Laval, des chercheurs de l’Univer­ sité de Nagoya au Japon, de la firme française LedLiquid, dirigée par Jean-Claude

Barré, de KEK-Japan et d’Iconem ont été invités à participer à cet effort con­ certé visant à percer les se­­ crets de ces pyramides cons­ truites il y a 4 500 ans. Pour réaliser les travaux, les chercheurs feront appel à un vaste arsenal : thermographie infrarouge, radiographie par muons – une technologie uti­ lisée au Japon pour visualiser l’intérieur de volcans ou de centrales nucléaires –, photo­ grammétrie, drones, imagerie par scanneur et reconstruc­ tion 3D. Ils espèrent ainsi recueillir des informations révélant la présence de cham­ bres, de passages ou encore de vides laissés par des ­rampes en bois qui auraient servi à hisser les énormes blocs de pierre jusqu’à une hauteur de 146 mètres. La première phase des tra­ vaux a commencé au début de novembre, mais le profes­ seur Maldague et ses collabo­ rateurs – Matthieu Klein, un diplômé de son équipe, et le professionnel de recherche

Clemente Ibarra Castanedo – devront patienter jusqu’au début de l’année 2016 avant d’entrer en action. Ces trois chercheurs sont des spécia­ listes de la thermographie in­f rarouge, une technique d’ima­gerie non invasive qui permet de « voir » sous la ­surface des matériaux, qu’il s’agisse de pièces d’avion ou d’œuvres d’art. « Règle géné­ rale, nous exposons l’objet que nous étudions à une source de chaleur pendant quelques secondes, puis nous enregistrons le refroidisse­ ment de sa surface. S’il y a une discontinuité dans sa struc­t ure, des anomalies seront observées dans les images thermiques captées par caméra infrarouge pen­ dant le refroidissement. » Cette approche ne permet toutefois pas d’étudier des blocs de pierre faisant plu­ sieurs mètres d’épaisseur. « Pour cette raison, plutôt que d’utiliser une source de chaleur artificielle, nous allons profiter des ondes thermiques produites par le cycle annuel des saisons, ce qui nous permettra de sonder la pyramide plus en profon­ deur, explique le professeur Maldague. Lorsque ces ondes rencontrent un vide dans la pierre, elles sont réfléchies vers la surface et captées par notre caméra. Ce signal est

toutefois très faible, de sorte qu’il faudra accumuler des données pendant au moins un an afin d’obtenir des résul­ tats assez contrastés pour révéler la présence d’an­ ciennes structures ayant servi à construire les pyramides. » L’équipe du professeur Maldague concentrera ses efforts sur la pyramide de Khéops. L’équipement scien­ tifique sera installé dans une roulotte donnant sur une des faces de cette œuvre monumentale, et la prise de

données sera complètement informatisée. « En théorie, nous n’aurons pas à intervenir une fois que le matériel sera installé. En pratique, nous savons que bien des choses, notamment des tempêtes de sable, pourraient compro­ mettre le déroulement du projet. Pour cette raison, une de nos priorités est de former du personnel égyptien qui sera en mesure d’apporter les correctifs nécessaires si des problèmes devaient survenir en notre absence. »

Xavier Maldague a été asso­ cié à un projet similaire qui devait se dérouler en 2011, mais les événements poli­ tiques survenus en Égypte cette année-là en avaient empêché la réalisation. Le chercheur fait donc montre de réserve quant aux résul­ tats éventuels de la présente mission. « Pour la partie du projet qui nous concerne, il reste quelques détails à régler, mais nous avançons dans la bonne direction », conclut-il prudemment.

Habituellement, Xavier Maldague et son équipe exposent les objets qu’ils étudient à une source de chaleur artificielle, puis ils enregistrent le refroidissement de leur surface. Pour sonder les murs de pierre de la pyramide, ils devront recourir aux ondes thermiques produites par le cycle annuel des saisons. photo Marc Robitaille


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international

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en bref

La FUL honore ses grands donateurs Le 20 octobre, La Fondation de l’Université Laval accueillait ses grands donateurs sous le thème « Laisser une empreinte durable », slogan de la Grande campagne qui sera lancée publiquement au printemps prochain. Plus de 50 personnes ont reçu un titre représentant l’un des huit paliers de dons versés à vie. Nouveauté cette année, la fidélité des dona­ teurs qui appuient l’Université depuis plus de 20 ans, de 30 ans et de 40 ans a été soulignée. Des certificats ont été remis aux nouveaux membres des programmes de dons planifiés Pérennia et Cent-Associés. Un retour en 1627 a été mis en scène pour expliquer le volet Cent-Associés, qui réfère aux cent personnes qui ont bâti la colonie en versant chacune un important capital. Aujourd’hui, il s’agit de regrouper cent donateurs qui s’engagent à faire un don planifié de 1 M$ à l’Université Laval afin de « laisser une empreinte durable » aux générations à venir. photo Marc Robitaille

Centraide-UL : défi 1 $ par étudiant Depuis la mi-septembre, la communauté uni­ versitaire est mobilisée autour d’un but com­ mun : contribuer à aider les personnes les plus vulnérables de notre région. Cette année, ­l’objectif est de recueillir 500 000 $ grâce à la générosité des membres de la communauté. Considérant que le campus compte près de 50 000 étudiants, un don d’un seul dollar par étudiant permettrait de rassembler une somme considérable. C’est pourquoi les coprésidents de la campagne Centraide-UL et les présidents des associations étudiantes ont lancé une opération visant à inciter tous les étudiants à faire un tel don le jeudi 12 no­­ vembre, de 11 h à 13 h 30. Rappelons qu’une somme de 42 000 $ permettrait de fournir de la nourriture à 5 000 familles de la région pendant une semaine. Pour plus d’information, visitez le site ­ ulaval.ca/centraide.

Tout un défi sportif   ! À l’occasion des Jeux intrafacultaires de la Faculté des sciences de l’éducation (FSÉ), qui auront lieu du 9 au 15 novembre, les étudiants affronteront leurs professeurs lors d’une par­ tie de basketball qui promet d’être enlevante. Ce défi sportif, organisé par des associations étudiantes en collaboration avec le Comité du 50e anniversaire de la FSÉ, obligera maîtres et élèves à sortir de leur zone de confort ! Lundi 9 novembre, de 12 h 30 à 13 h 30, dans le grand gymnase du PEPS (local 1305-B). Entrée libre. Il est à noter que d’autres acti­vités se dérouleront au cours des prochains mois pour souligner cet important anniversaire.

Créé en 1530, le Collège de France se veut le lieu de l’enseignement du savoir en train de se constituer. Être nommé professeur dans cet établissement est considéré comme l’une des plus hautes distinctions dans le milieu de l’enseignement supérieur français. photo LPLT

Création d’une chaire d’accueil du Collège de France L’Université pourrait recevoir chaque année jusqu’à trois professeurs de cet illustre établissement français par Jean Hamann Vous aimeriez qu’une sommité en his­ toire, en littérature, en sciences hu­­ maines ou encore en sciences pures ou appliquées vienne offrir quelques cours ou une conférence publique dans votre unité ? La chose sera désormais plus facilement réalisable en vertu d’une entente signée il y a quelques semaines par l’Université Laval et le Collège de France. Autrefois appelé Collège royal, le Collège de France est un établissement public d’enseignement et de recherche français créé en 1530. Sa mission consiste à être à la fois le lieu de la recherche fondamentale la plus auda­ cieuse et celui de son enseignement. Une cinquantaine de professeurs, titu­ laires de chaires, y enseignent. « Être nommé professeur au Collège de France est considéré comme l’une des plus hautes distinctions dans le milieu de l’enseignement supérieur en France. Il ne s’agit pas d’un titre honorifique. Les professeurs du Collège sont très actifs en recherche et ils disposent de personnel, d’équipements et de moyens impressionnants », souligne Nicole Lacasse, vice-rectrice adjointe aux ­études et aux activités internationales et responsable de l’entente du côté de l’Université Laval. L’enseignement dispensé au Collège de France tranche avec le modèle uni­ versitaire qu’on connaît ici. « Les cours sont gratuits et ouverts à tous, sans ins­ cription, explique la vice-rectrice

adjointe. Lorsque la salle est pleine, on ferme les portes et le cours commence. Beaucoup de cours sont aussi offerts en format vidéo sur le site Internet de l’éta­ blissement. Le Collège ne délivre pas de diplôme, alors il n’y a ni travaux, ni exa­ mens, ni correction. Les professeurs jouissent d’une grande liberté intellec­ tuelle pour réaliser leurs projets. » Par tradition, les professeurs du Collège sont encouragés à offrir une partie de leur enseignement en province ou à l’étranger. À cette fin, le Collège crée, depuis 1997, des chaires d’accueil dans des universités situées à l’extérieur de la France afin de favoriser les mis­ sions d’enseignement de ses profes­ seurs. Il existait 18 chaires d’accueil réparties dans 16 pays. « À l’hiver 2015, nous avons manifesté notre intérêt pour accueillir une de ces chaires et l’entente a été signée le 6 juillet dernier », rappelle la vice-rectrice adjointe. Le premier professeur invité dans le cadre de cette entente était présent à l’Université à la fin de septembre. Clément Sanchez, ti­­ tulaire de la Chaire de chimie des maté­ riaux hybrides au Collège de France, a présenté une conférence grand public sur les approches biomimétiques en sciences des matériaux, en plus de don­ ner deux cours aux étudiants du Dépar­ tement de chimie. Les unités qui aimeraient, elles aussi, recevoir un professeur du Collège de France auront l’occasion d’exprimer leur intérêt dans quelques mois lorsque

l’équipe de Nicole Lacasse fera un appel de projets. « L’entente prévoit que nous pouvons accueillir jusqu’à trois professeurs par année, souligne la vice-rectrice adjointe. Nous allons son­ der la communauté universitaire et dresser une liste des conférenciers qui soulèvent le plus d’intérêt en veillant à ce qu’il y ait un équilibre entre les diffé­ rentes disciplines. » Cette liste doit être soumise au Collège de France avant le 1er mars pour l’année universitaire qui suit et les professeurs sont libres d’ac­ cepter ou non l’invitation. « Cette entente avec un établissement aussi prestigieux est non seulement une source de fierté pour l’Université, mais c’est également une occasion excep­ tionnelle de rencontres et d’échanges avec des sommités internationales pour nos professeurs et nos étudiants », conclut Nicole Lacasse.

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Pour nos étudiants et nos professeurs, cette entente offre des occasions exceptionnelles de rencontres et d’échanges avec des sommités internationales


mentions Juriste de l’environnement

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Paule Halley reçoit le prix Michel-Jurdant 2015 en sciences de l’environnement de l’Association francophone pour le savoir par Yvon Larose « Lorsque j’ai appris la nouvelle, j’ai été très émue et fière d’être associée à Michel Jurdant et de recevoir la formidable reconnaissance apportée par ce prix. » Le jeudi 22 octobre, la professeure Paule Halley, de la Faculté de droit, était à Montréal pour recevoir le prix Michel­ Jurdant 2015 en sciences de l’environne­ ment lors du 71e Gala de l’Association fran­ cophone pour le savoir (Acfas). Ce prix porte le nom d’un écologiste québécois et ancien professeur de foresterie de l’Université Laval. Remis annuellement, il récompense une contribution exceptionnelle à la re ­ cherche en sciences de l’environnement. La lauréate enseigne à l’Université Laval depuis 1994. Elle est titulaire, depuis 2002, de la Chaire de recherche du Canada en droit de l’environnement. « Durant mes études en droit, raconte Paule Halley, j’ai eu un coup de cœur pour une question : comment le droit pouvait­il être utilisé pour protéger l’environ­ nement ? Ce sujet m’a passionnée. » À comp­ ter de 1988, la toute nouvelle avocate se spé­ cialise dans les aspects juridiques de l’envi­ ronnement, et ce, alors que la discipline est encore en devenir et à définir. « À cette épo­ que, ajoute­t­elle, il n’existait pas de cours de droit consacré à ce domaine au Québec. Peu de lois touchant à la protection de l’environ­ nement avaient été adoptées. Par ailleurs, on voyait, dans la société, des préoccupations environnementales très importantes. »

Dans les années 1980, Paule Halley a été témoin de la montée des inquiétudes écolo­ giques. Pensons, entre autres, à l’accident nucléaire de Tchernobyl en 1986 et à la publication, l’année suivante, du Rapport Brundtland. « Le Sommet de la Terre à Rio, en 1992, était en préparation », rappelle­t­ elle. Un autre événement marquant pour les Québécois a été l’incendie de dizaines de milliers de litres d’huile contaminée à Saint­ Basile­le­Grand en 1988. « Ce fut comme un coup de tonnerre, dit­elle. Il a fait prendre conscience que le Québec pouvait aussi avoir des problèmes environnementaux cau­ sés par des produits dangereux. » Dans les années 1990, avec les pionniers de l’époque, la professeure Halley a participé, au Québec, au développement de cette nouvelle branche du droit. Durant sa carrière, elle a écrit sur de nombreux aspects du droit de l’environnement. Elle a présenté à plusieurs reprises des mémoires lors de commissions parlementaires, à Québec comme à Ottawa. Elle a aussi siégé à divers comités. À titre d’exemple, elle est membre, depuis 1999, du Comité consultatif de l’environnement Kativik. Cet organisme travaille auprès des gouvernements sur des dossiers relatifs à la protection de l’environnement et au milieu social du Nunavik. En 2005, Paule Halley re­ cevait le Prix scientifique de la Francophonie. Le droit de l’environnement, le droit pénal de l’environnement, le développement

Paule Halley contribue à la construction d’un droit de l’environnement efficace, légitime et effectif, qui s’inscrit dans l’esprit du développement durable. photo Marc Robitaille

durable et la protection de l’Arctique sont ses champs d’expertise. Au sein de sa chaire, la seule en son genre au Québec, Paule Halley contribue à la construction d’un droit de l’en­ vironnement efficace, légitime et effectif, qui s’inscrit dans l’esprit du développement dura­ ble. Selon elle, beaucoup a été fait dans l’éla­ boration de ce droit à travers le monde depuis les années 1970, mais il reste encore plusieurs chapitres à écrire, notamment sur des sujets préoccupants tels que le dérèglement du cli­ mat, la perte de biodiversité et l’élévation du niveau de la mer. « Ce droit a pris beaucoup

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de dimensions, explique­t­elle. Il est très volumineux. C’est un droit technique qui s’at­ taque à des enjeux assez complexes, comme la réduction des gaz à effet de serre. Mais il reste encore beaucoup à faire et il faudrait vraiment chercher à aller plus vite. » Selon la professeure, les dossiers environ­ nementaux soulevant des enjeux juridiques sont de plus en plus nombreux. « Les médias, indique­t­elle, rapportent régulièrement des litiges entourant des questions de protection de l’environnement. » Phénomène de plus en plus fréquent, des communautés et des citoyens s’adressent maintenant aux tribu­ naux. « Ces dernières années, dit­elle, le citoyen intervient parce qu’il est témoin d’at­ teinte à son milieu et qu’il se sent responsable de la protection de l’environnement. Or, le droit de l’environnement lui offre des recours en justice pour agir si l’État n’intervient pas. » À son avis, il est important que le bien­être humain demeure au cœur des objectifs de la protection juridique de l’environnement grâce notamment à la participation du public. Le passage du temps n’a aucunement refroidi son enthousiasme. « Comme juriste de l’environnement, soutient Paule Halley, j’ai la chance et le plaisir de pouvoir défendre la beauté du monde. Je suis heureuse que mes connaissances et mon expertise aient pu et continuent d’être mises au service du plus grand nombre. » Comment entrevoit­elle l’avenir ? « J’ai confiance, répond­elle, que les leaders de demain seront plus soucieux et protecteurs de l’environnement que ceux d’aujourd’hui. » Le 24 septembre, l’Association francophone pour le savoir a remis des prix à des étudiants­ chercheurs prometteurs. Catherine Dubois a reçu le Prix de thèse en cotutelle Québec­ France 2015. Son doctorat en ambiances phy­ siques architecturales et urbaines a été fait à l’Université Laval et à l’INSA de Toulouse. Dany Vohl, pour sa part, a obtenu l’un des prix du Concours de vulgarisation de la recherche 2015. Il a réalisé son mémoire de maîtrise en informatique à l’Université Laval.

L’Université Laval, 6e pour les fonds de recherche au Canada Les chercheurs de l’Université ont récolté 325 M$ en 2014, une hausse de 6 % par rapport à l’année précédente par Jean Hamann L’Université Laval vient au 6e rang des universités cana­ diennes au chapitre des fonds de recherche obtenus en 2014, révèle la plus récente compilation de Research Infosource. Selon les don­ nées colligées par la firme d’analyse torontoise, les cher­ cheurs de l’Université ont récolté 325 M$, soit 18 M$ de plus qu’en 2013. Cette hausse de 6 % est d’autant plus étonnante qu’elle survient dans un contexte d’austérité écono­ mique qui n’épargne pas la re­ cherche au Canada. En effet, pour la première fois en

10 ans, le total des fonds de recherche dans l’ensemble du réseau canadien n’a pas aug­ menté l’année dernière, enre­ gistrant même une baisse de 1,6 %. Research Infosource attribue cette diminution au désinvestissement du gou­ vernement fédéral (­2,6 %), des gouvernements pro­ vinciaux (­ 6,7 %), des entre­ prises (­2,3 %) et des indi­ vidus (­ 20 %). La plupart des universités québécoises ont toutefois été épargnées par le vent de morosité qui a soufflé sur le reste du pays. En effet, le réseau québécois a connu une

hausse globale de 3,3 % des fonds de recherche. Le taux de croissance de 6 % enregis­ tré à l’Université Laval est le troisième plus élevé parmi les 13 universités québécoises et le plus élevé parmi les trois principales universités de recherche du Québec. Le vice­recteur à la re ­ cherche et à la création, Edwin Bourget, souligne que l’inter­ prétation des fluctuations annuelles des fonds de re ­ cherche est un exercice hasar­ deux en raison des aléas des subventions ponctuelles. « Le fait d’obtenir ou non une sub­ vention d’infrastructures de plusieurs millions de dollars produit un effet considérable sur le bilan annuel d’une uni­ versité. Dans notre cas, la subvention que nous avons obtenue du gouvernement du Québec pour les travaux d’agrandissement du Centre

de recherche de l’Institut uni­ versitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec explique, en bonne partie, la hausse enregistrée entre 2013 et 2014. » Selon le vice­recteur, il faut surtout s’attarder aux varia­ tions à moyen terme pour déterminer si une université est sur la bonne voie en recherche. « La réflexion que nous avons faite il y a quel­ ques années nous avait con­ duits à la conclusion que les investissements gouverne­ mentaux en recherche plafon­ naient et qu’il fallait diversi­ fier nos sources de finance­ ment, rappelle­t­il. C’est ce qui nous a amenés à créer des programmes en partenariat avec des organismes ou des entreprises privées. Nous avons d’abord mis sur pied le programme de chaires de recherche, qui a généré

128 M$ en moins de trois ans. Par la suite, nous avons créé le programme de chaires de lea­ dership en enseignement (ces chaires comprennent un volet de recherche). Les fonds que nous sommes allés chercher grâce à ces programmes ont permis à l’Université de pour­ suivre son développement en recherche malgré le contexte économique difficile. » Research Inforsource ren­ dra public, le 5 novembre, l’ensemble de ses données et analyses sur les fonds de recherche obtenus par les universités canadiennes en 2014. L’information sera publiée sur son site Web et dans le National Post et le Ottawa Citizen. En dépit des

imperfections méthodologi­ ques inhérentes à tous les classements des universités, le vice­recteur Bourget estime qu’il vaut la peine d’y partici­ per. « Il y a toujours quelque chose à en retirer parce que ça nous oblige à nous évaluer et à faire le bilan de nos réalisa­ tions et de nos performances. Dans le cas de Research Info­ source, ses classements an­ nuels confirment qu’il y a eu une progression des fonds de recherche à l’Université Laval au cours des dernières années et que nous faisons partie des grandes universités de re ­ cherche au Canada. Ces résul­ tats suscitent l’enthousiasme, la fierté et la mobilisation chez les chercheurs. »


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société

ils ont dit... Sur les défis des familles recomposées

Claudine Parent, École de service social La Presse Plus, 2 novembre

De nombreux problèmes se posent sur la route de ceux qui tentent de fonder une famille recomposée, parti­ culièrement dans les pre­ mières années. Con­trai­re­ ment à un couple tradition­ nel, qui dispose de temps pour aplanir les difficultés, le nouveau couple se re­­ trouve immédiatement avec des enfants. Selon Claudine Parent, il n’est pas obliga­ toire que le beau-parent et les enfants du conjoint s’ai­ ment. « Ça se peut qu’il n’y ait pas d’af­finités... L’amour n’est pas instantané, mais il faut absolument qu’il y ait du respect dans les deux sens. »

Sur les promesses électorales du gouvernement Couillard

François Pétry, Département de science politique Le Devoir, 27 octobre

Après un an et demi au pouvoir, le gouvernement Couillard a déjà réalisé plus de la moitié de ses promesses électorales. Ses 82 engagements remplis le placent bon premier devant le gouvernement de Pauline Marois (57 en 2012) et les deux gouver­ nements de Jean Charest (54 en 2007 et 49 en 2003). François Pétry rappelle que la gestion très rigou­ reuse des dépenses de l’État figurait parmi les promesses du Parti libéral en 2003, comme en 2014. « En 2003, dit-il, il y avait une résistance intense au Conseil des ministres. Il y a davantage d’unité au gouvernement Couillard. »

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Mégadonnées, petits secrets ? Pas facile d’assurer la confidentialité des données personnelles à l’ère des réseaux sociaux et de l’open data par Jean Hamann Vous croyez qu’il suffit d’en­ lever les informations nomi­ natives qui figurent dans une banque de données pour en assurer la confidentialité ? Détrompez-vous. Non seu­ le­­m ent est-ce insuffisant, mais, même avec des me­­ sures beaucoup plus serrées, la confidentialité d’une banque de données peut être facilement mise à mal par recoupement avec d’autres sources d’informations, no­­ tamment celles que les indi­ vidus disséminent à tout vent sur le Net. Voilà la leçon de prudence livrée par AnneSophie Charest, professeure au Département de mathé­ matiques et de statistique, aux participants du colloque sur le thème « Big Data, le défi du traitement des don­ nées », présenté le 29 octobre sur le campus. La professeure Charest compte au nombre de la dizaine de spécialistes que le Centre de recherche en don­ nées massives de l’Université Laval et l’Institut techno­ logies de l’information et sociétés avaient réunis pour discuter du potentiel et des défis des mégadonnées, ces

banques d’information si volumineuses et si com­ plexes qu’elles exigent des méthodes de traitement par­ ticulières. D’entrée de jeu, Anne-Sophie Charest a rap­ pelé les termes du contrat qui lie les chercheurs et les gens qui acceptent de parti­ ciper à des enquêtes ou à des études. « On assure aux par­ ticipants que les données resteront confidentielles et qu’elles ne seront utilisées qu’à des fins statistiques. Par contre, les chercheurs ren­ dent publics des études ou des rapports à partir de ces informations et ils partagent même les données avec d’autres chercheurs ou avec la population. Le défi, qui existait même avant l’avène­ ment du Big Data, est de concilier ces deux objectifs contradictoires. » La solution intuitive, qui consiste à supprimer les in­­ formations nominatives, ne suffit pas à blinder une banque de données. À preuve, la pro­ fesseure Charest a cité le cas du Massachusetts qui avait accepté, à la fin des an­­ nées 1990, que les dossiers médicaux anonymisés des

Le défi consiste à produire des informations utiles à partir des données fournies par les répondants tout en respectant la promesse de confidentialité

Sur les propriétaires de résidence dans le Vieux-Québec

Étienne Berthold, Département de géographie La Presse Plus, 30 octobre

La grande majorité des ­propriétaires qui possèdent une résidence dans l’arron­ dissement historique et qui ne l’habitent pas ne sont pas de riches Américains, comme on le croit souvent, mais des habitants de Québec. Une étude effec­ tuée par Étienne Berthold montre que, sur les quelque 2 880 propriétés du VieuxQuébec, le tiers (873) appartient à des proprié­ taires non résidents et seu­ lement 2 % (59) à nos voi­ sins de Sud. « Il ne se fait pas là de spéculation immo­ bilière à grande échelle à cause des Américains. »

Même en retirant les noms, les adresses et les numéros d’assurance sociale des banques de données, leur confidentialité est compromise par les recoupements possibles avec les informations que les personnes diffusent sur elles-mêmes dans les différentes plateformes du Web 2.0.

135 000 employés de l’État soient mis à la disposition des chercheurs. Le gouver­ neur William Weld avait alors assuré que la confiden­ tialité était garantie étant donné que les noms, les adresses et les numéros d’as­ surance sociale des employés avaient été supprimés. Une étudiante-chercheuse du MIT, Latanya Sweeney, aujourd’hui professeure à l’Université Harvard, avait toutefois trouvé une brèche de taille. En recoupant cette banque de données avec la liste électorale, elle a démon­ tré qu’elle pouvait associer une bonne partie des dos­ siers médicaux à la personne correspondante. « Elle a même fait imprimer le dos­ sier médical du gouverneur et elle l’a fait livrer à son bureau », raconte la profes­ seure Charest. Des organismes comme Statistique Canada et l’Insti­ tut de la statistique du Québec travaillent fort à assurer le respect de leur promesse de confidentialité, souligne Anne-Sophie Charest. La chercheuse explore, elle aussi, de nou­ velles façons de compliquer le travail des personnes mal intentionnées qui tentent d’extraire des informations personnelles des bases de données publiques ou des publications qui en décou­ lent. Ces différentes mé­­­ thodes présentent toutefois un inconvénient important : si on les applique trop rigou­ reusement, on réduit l’accès aux données, ce qui n’est guère dans le ton en cette ère de l’open data, et on limite l’information utile qu’on peut en tirer. Autre problème, il ne suffit plus que la confidentialité d’une base de données soit intrinsèquement protégée, il faut qu’elle le soit en tenant compte des recoupements possibles avec les autres sources d’informations. « Il est très difficile de prédire quelle information pourrait causer du tort au répondant si elle était rendue publique. L’approche de la confiden­ tialité différentielle offre tou­t efois un compromis in­t éressant, estime-t-elle. Elle promet aux répondants qu’une tierce personne ne pourra rien apprendre de plus sur eux qu’ils acceptent ou non de participer à l’en­ quête. Cette nuance est im­­ portante considérant toute l’information que chaque personne diffuse mainte­ nant sur elle-même. On ne peut plus fonctionner en vase clos. »


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partenariats

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Philanthropes du Web

sur la fin de la politique de l’enfant unique en Chine

Patrice Dallaire

En 1979, la politique de l’enfant unique visait à freiner la croissance de la popula­ tion chinoise pour préserver les ressour­ ces. Ce contrôle des naissances et le défi­ cit de nouveau-nés de sexe féminin a causé de nombreuses tensions sociales. Quelque 35 ans plus tard, la proportion des Chinois âgés a pris une telle ampleur que l’on s’inquiète maintenant des réper­ cussions de la croissance de ce groupe d’âge sur l’économie. Le point de vue de Patrice Dallaire, diplomate en résidence aux Hautes études internationales, sur la nouvelle politique démographique chinoise.

Q Quels effets réels pourrait avoir la fin de la politique de l’enfant unique sur l’économie ? R Je ne suis pas certain que le gouverne­ ment ait vraiment pris cette décision afin de disposer de davantage de main-­ d’œuvre. En fait, pour régler un pro­ blème de main-d’œuvre, il aurait pu tout simplement relever l’âge de la retraite, qui est présentement de 50 ans pour les femmes et de 60 ans pour les hommes. Il faut savoir que, il y a deux ans, le gouver­ nement chinois avait déjà annoncé des assouplissements à la politique de l’en­ fant unique, des assouplissements qui touchaient des parents issus de ce type même de famille. Je pense que le gouver­ nement fait des changements pour se rendre plus sympathique auprès de la population. En effet, les réformes qui ont été lancées par le nouveau président ainsi que les mesures de lutte contre la corrup­ tion sont en train de s’essouffler. Même si la Chine ne ressemble pas à un système démocratique à l’occidental, le gouverne­ ment ne veut pas laisser germer le mé­­ contentement social. Dans les médias sociaux, il est très souvent question des abus autour de l’application de la poli­ tique de l’enfant unique. On parle alors d’avortements forcés ou de l’imposition d’un stérilet à des millions de Chinoises dès la naissance de leur premier enfant. Il y a aussi eu des émeutes, dont les médias sociaux rendent compte. On mentionne également des maisons de paysans rasées pour ne pas avoir payé les amendes imposées par les fonctionnaires à la ­naissance du troisième ou du quatrième enfant.

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Q Pensez-vous ques les couples chinois vont profiter de ces assouplissements pour agrandir leur famille ? Et éventuellement avoir davantage de filles ? R Ce n’est pas sûr. Une étude britannique réalisée il y a quelques années dans 11 provinces chinoises où il était possible d’avoir un second enfant a montré que la sélection du sexe y était encore plus forte que dans d’autres provinces. On y comp­ tait, en effet, 160 naissances de garçons pour 100 naissances de filles, alors que la moyenne au pays tournait autour de 117 naissances masculines pour 100 nais­ sances féminines. Il est vrai, toutefois, que cette étude portait davantage sur des régions rurales. Selon les estimations, le déséquilibre entre hommes et femmes tournerait actuellement autour de 30 à 40 millions d’individus, ce qui constitue une grande source de mécontentement social. Par ailleurs, avoir un deuxième enfant coûte très cher, car les familles doivent assumer les coûts reliés à l’édu­ cation et aux soins de santé. Il y a une énorme compétition entre les parents pour que l’enfant ait accès aux places limitées des meilleures écoles, et cela commence dès la maternelle. Certains paient parfois des pots-de-vin pour que leur enfant fréquente une bonne école, même si ses résultats scolaires ne sont pas suffisants, ce qui contribue au pro­ blème de la corruption. Q Une partie de la population chinoise rurale semble, par ailleurs, exclue du fonctionnement de la société. Est-ce que cela crée des tensions ? R C’est probablement la prochaine grande réforme qui sera annoncée par le gouvernement à l’issue de la session d’automne du Parti communiste en 2016. Les gens qui viennent des campagnes ont un statut de citoyens de deuxième classe quand ils arrivent en ville. Ils n’ont pas accès à l’école ni à des soins de santé. Dans certains cas, ils mettent en place des écoles parallèles, mais elles ne sont pas reconnues par l’État, ce qui désavan­ tage les enfants toute leur vie. Pour l’ins­ tant, les répercussions de ces ruraux exi­ lés dans les villes ont plutôt été positives sur l’économie. Cette main-d’œuvre ali­ mente, en effet, les chantiers de construc­ tion, qui poussent comme des champi­ gnons à travers toute la Chine, alors que les autorités locales ne s’empressent nul­ lement de lui fournir des services. Toute­ fois, réformer ce système permettrait au gouvernement de mettre fin au méconte­ ment de la population, car les familles, souvent séparées, ne sont réunies qu’une ou deux fois par an. Si ces dizaines de millions de personnes, qui vivent dans des quartiers plus ou moins salubres des grandes villes chinoises, pouvaient s’y installer avec leur famille, cela stimule­ rait l’économie. Elles consommeraient des biens et des services et pourraient obtenir un permis pour acheter un appartement. Propos recueillis par Pascale Guéricolas

La Fondation de l’Université Laval s’est associée au site Web La Ruche Québec pour créer une plateforme exclusive de sociofinancement par Matthieu Dessureault Quelque 10 000$. C’est l’ob­ jectif visé par Cadence ORLCCF, une unité de recherche et d’enseignement rattachée à la Faculté de médecine. L’or­ ganisme, qui s’intéresse aux maladies de l’oreille, du nez, des sinus, de la bouche, de la gorge et du cou, a besoin de ces fonds pour mener à bien quatre projets de recherche clinique. Il s’est tourné vers la nouvelle plateforme La Ruche Québec – Univer­s ité Laval, fruit d’un partenariat entre une entreprise de Québec et La Fon­dation de l’Université. Créé il y a deux ans, le site La Ruche Québec offre à la popu­ lation un moyen simple et effi­ cace de lancer des projets ou d’appuyer ceux qui suscitent son intérêt. Exclusif à la région de Québec, il a permis d’amasser jusqu’à présent plus de 660 000 $ et de financer entièrement 73 projets de ­toutes sortes. La Fondation s’allie donc avec un joueur de premier plan dans le domaine du sociofinancement. « Si on considère les coûts de plus en plus as­­tro­nomiques pour le développement d’un simple site Web, l’expertise néces­ saire afin de mener à terme des projets de financement participatif et la présence de La Ruche Québec comme tremplin déjà existant dans notre région, le choix de s’al­ lier avec cette plateforme était tout à fait naturel », souligne Isabelle Bussière, directrice des communications et rela­ tions avec les donateurs de La Fondation.

À l’instar de Cadence ORLCCF, les membres de la communauté universitaire ayant un projet peuvent l’inscrire dès maintenant sur le site, et ce, qu’ils soient étudiants, professeurs, chercheurs ou employés. Règle importante : leur pro­ jet doit être approuvé par une faculté ou une unité de l’Université et doit contri­ buer au rayonnement et au leadership de l’établisse­ ment. « Normalement, les projets soumis à un site de financement participatif déboursent entre 5 à 10 % du montant qui est amassé. Ici, La Fondation assumera les coûts. Les projets bénéfi­ cieront également du sou­ tien de La Ruche Québec pour la création de leur campagne de financement et de leur “page-projet” », ajoute Isabelle Bussière. On l’imagine, ce nouveau partenariat donnera lieu à de nombreux projets porteurs. « L’Université Laval est une réelle pépinière de projets et ses étudiants pourront dé­­ sormais profiter d’une rampe de lancement pour les ac­­ com­pagner dans leurs pre­ miers pas d’entrepreneurs, se réjouit Jean-Sébastien Noël, cofondateur de La Ruche Québec. Nous tenons à sou­ ligner l’ouverture d’esprit et l’avant-garde de La Fonda­ tion de l’Université Laval, avec qui nous sommes fiers d’unir nos forces afin de bonifier la vitalité de notre belle région. »

Le président-directeur général de La Fondation, Yves Bourget, se dit, lui aussi, enchanté de l’initiative. « En plus de sensibiliser de nou­ veaux donateurs aux nom­ breux besoins de l’Université Laval, ce concept leur permet de suivre en direct la progres­ sion des montants recueillis sur les projets spécifiques qu’ils ont choisis d’appuyer et de voir que leur soutien favo­ rise directement l’avance­ ment de l’établissement et de l’éducation. Le potentiel de cette plateforme est immense. En plus de fournir un nou­ veau moyen de donner, elle rapprochera la philanthropie de la communauté universi­ taire et sera bénéfique tant pour les étudiants, les diplô­ més que les employés. » Envie de contribuer à un pro­jet inspirant ? Rendezvous à l’adresse laruchequebec.com/universitelaval. À noter que La Fondation remet des reçus de charité pour tout don de 20 $ et plus.

Les membres de la communauté universitaire ayant un projet peuvent l’inscrire dès maintenant sur le site, et ce, qu’ils soient étudiants, professeurs, chercheurs ou employés

Yves Bourget, président-directeur général de La Fondation, Denis Brière, recteur, Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement, Francois Thuot, professeur de clinique et directeur de la section ORL-CCF de la Faculté de médecine, Dave O’Farrell, chargé de communicationmarketing à La Fondation, Jacques de Varennes et Jean-Sébastien Noël, cofondateurs de La Ruche Québec. photo ©Stevens LeBlanc/Journal de Québec


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L’engagement étudiant à son Trois membres de la communauté universitaire remportent chacun un prix au Gala Forces AVENIR par Yvon Larose Le 17e Gala Forces AVENIR s’est tenu le 7 octobre au Capitole de Québec. Organisme pédagogi­ que, Forces AVENIR vise à reconnaître et à promouvoir l’engagement étudiant. Trois membres de la communauté uni­ versitaire ont été honorés durant ce gala, dont David Drouin, ins­ crit au doctorat en médecine. Ce n’est pas la première fois que David Drouin se retrouve dans les pages du Fil. Il y a deux ans, un article lui était consacré puisqu’il était alors un des réci­ piendaires du programme de Bourses de leadership et déve­ loppement durable de l’Univer­ sité Laval. Il avait 19 ans et com­ mençait ses études doctorales. Ces bourses reconnaissent l’ini­ tiative et les réalisations excep­ tionnelles des étudiants. Le jeune étudiant menait alors un projet de recherche axé sur les huiles essentielles et leur capacité à diminuer la virulence des bacté­ ries infectieuses. Cette fois, Forces AVENIR vient de lui décerner le prix Person­nalité par excellence, une récompense assortie d’une bourse de 15 000 $. « La passion que je manifeste pour les sciences ainsi que la p e r s é vé r a n c e m ’o n t m e n é jusqu’ici, explique-t-il, et les deux me permettent de me dépasser à tous les jours. J’adore ce que je fais. J’aime aussi beau­ coup les défis. Repousser mes limites me rend meilleur. » David Drouin a aussi de la suite dans les idées. En 2013, il souhaitait faire partie de comités ou de groupes de prévention en santé publique. « Pour faire ma part dans la société », disait-il. Aujourd’hui, il se rend à l’Insti­ tut universitaire de gériatrie de Montréal à raison d’une à deux journées par mois. Au sein d’un groupe de jeunes bénévoles âgés de 13 à 21 ans, il offre une pré­ sence humaine aux résidents de l’hôpital. « Ces patients âgés sont souvent très seuls, indique-t-il. Nous socialisons avec eux. C’est une contribution concrète dont nous voyons immédiatement les effets. » À l’Université, le récipiendaire fait partie du groupe Sexperts. Ces étudiants en sciences de la santé font de l’éducation et pro­ meuvent la responsabilisation en matière de saines pratiques sexuelles auprès des adolescents et des jeunes adultes. Le lauréat donne aussi des conférences dans les écoles se­­ condaires, dans lesquelles il par­ tage sa passion pour les sciences. « Mon but est d’allumer une étin­ celle chez les jeunes, précise-t-il,

qu’ils voient que la science est accessible et qu’un projet scienti­ fique est réalisable malgré leur âge. Ils peuvent, par exemple, commencer une recherche dans le cadre d’une expo-sciences et la poursuivre au collégial. » Pour plus d’information sur David Drouin : lefil.ulaval.ca/ articles/leaders-futur35404.html REDONNER DE L’ESPOIR

Geneviève Laroche est inscrite au doctorat sur mesure en agro­ foresterie. Le 7 octobre, elle recevait, au nom de l’organisme sans but lucratif Kira Burundi, le prix Entraide, paix et justice, assorti d’une bourse de 4 000 $. « Il s’agit d’une belle marque de reconnaissance pour les bé­­ névoles impliqués depuis les débuts de Kira Burundi, en 2012, souligne la cofondatrice de cet OSBL. Notre projet a su se dé­­ marquer par son originalité. Notre philosophie consiste à appuyer les acteurs locaux de la ville de Ngozi, au Burundi, dans des projets financés à partir du Québec et visant à améliorer les conditions de vie des enfants de la rue. Nous voulons redonner de l’espoir aux jeunes de là-bas. » À ce jour, 14 jeunes enfants et adolescents ont retrouvé une vie normale, en famille d’accueil, grâce à Kira Burundi. Dix autres ont maintenant un emploi dans un lave-auto construit par l’or­ ganisme. En outre, plus de 80 jeunes de la rue sortent de leur isolement chaque semaine en participant à des activités spor­ tives et autres organisées par les bénévoles de Kira Burundi. L’équipe de Ngozi comprend qu a t r e m e m b r e s . C e l l e d e Québec en comprend dix, dont plusieurs étudiants de l’Univer­ sité Laval. Celle-ci organise des ateliers/conférences dans les écoles sur des thématiques comme la persévérance, le mieux-vivre ensemble et la rési­ lience. Plus de 2 000 jeunes au Québec ont assisté aux ateliers. « Les conférences sont basées sur le témoignage du fondateur de Kira Burundi, Diomède Niyonzima, explique Geneviève Laroche. Celui-ci a été très éprouvé par la vie et il montre qu’il est possible de passer au travers de grandes difficultés. Par ces ateliers, nous essayons d’éveiller le potentiel de change­ ment chez les jeunes d’ici. » Pour plus d’information sur Kira Burundi : kiraburundi@ live.fr, http://kiraburundi.org

LEADER ET VISIONNAIRE

Cette année, le prix Per­ sonnalité 1 er cycle est allé à l’étudiant William Tremblay, maintenant inscrit à la ­maîtrise en génie mécanique. Avec ce prix, il a reçu une bourse de 4 000 $. « Depuis que je suis tout jeune, raconte-t-il, j’ai toujours aimé rassembler les gens pour atteindre un objectif commun. » À son arrivée sur le campus, William Tremblay a constaté que la section locale de l’asso­ ciation Ingénieurs sans fron­ tières était dans un creux de vague. S’inspirant des sec­ tions locales de l’Université McGill et de l’École polytech­ nique, il s’est en­­touré, comme prés iden t, de pers on n es dynamiques pour la relance des activités de la section de l’Université Laval. En un an, le nombre de membres est passé de 6 à 30. « Travailler en équipe est essentiel, affirme William Tremblay. C’est ce que j’ai tou­ jours fait. » Ce dernier est le fondateur d’AgroCité, une association étudiante vouée à la promo­ tion de l’agriculture ur­­baine sur le campus. L’orga­nisme a pour mission d’approvision­ ner les comptoirs d’alimenta­ tion de la cité universitaire en produits maraîchers frais et cultivés à proximité des con­ sommateurs. Dans une serre, un système hydroponique produit différents types de lai­ tues et de coriandres. La réalisation dont il est le plus fier ? L’accompagnement qu’il a donné à son père, en 2011, dans la création d’une entreprise d’ébénisterie éco­ responsable. « Comme entre­ preneur, dit-il, je cherche à avoir un effet positif sur la société et les gens que j’aime. » Celui qui se définit comme une « boule d’énergie » ne ­manque sûrement pas d’idées. Son projet de recherche à la maîtrise consiste en la mise au point d’un robot laveur de vitres de gratte-ciel. Cinq autres projets de ­l ’Université Laval faisaient partie des finalistes dans dif­ férentes catégories. Chacun a reçu une bourse de 2 000 $. Ce sont le Festival du film étudiant de Qué­bec 2015, la Ligue d’improvisation musi­ cale Sans mesure, la mi­c ro­ brasserie universitaire Brassta, le projet AgroCité et le projet ÉPIPEM.

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1. Passionné de sciences, engagé socialement, le doctorant en médecine David de gériatrie de Montréal. Ensemble, jeunes et patients ont confectionné l’Arbre de actes de gentillesse et à sensibiliser les gens aux bienfaits qu’ils procurent. La se

4. Des jeunes de la rue de la ville de Ngozi, au Burundi, pratiquent leur sport favo Entraide, paix et justice. photo Gilles Fréchette pour Forces AVENIR

Des étudiants en médecine, en agroforesterie et en génie mécanique ont mérité les grands honneurs pour leur engagement social et leurs réalisations


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Gala Forces AVENIR

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Drouin a reçu le prix Personnalité par excellence. photo Gilles Fréchette pour Forces AVENIR 2. David Drouin en compagnie d’autres jeunes qui socialisent avec les patients de l’Institut universitaire e généraction. 3. Tournage de la vidéo officielle de la Danse pour la gentillesse, une activité créée par des étudiants de la Faculté de médecine, dont David Drouin. Cette activité vise à promouvoir les econde présentation de la Danse aura lieu le 8 novembre à la place de l’Université-du-Québec, à Québec.

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ori chaque semaine grâce aux bénévoles de Kira Burundi. photo Diomède Niyonzima 5. Geneviève Laroche et Diomède Niyonzima tenant le trophée remis à l’OSBL Kira Burundi dans la catégorie

6 6. Maintenant inscrit à la maîtrise en génie mécanique, William Tremblay a obtenu le prix Personnalité 1er cycle. Ce leader naturel a toujours aimé rassembler les gens pour atteindre un objectif commun. photo Gilles Fréchette pour Forces AVENIR 7. William Tremblay a notamment fondé l’organisme étudiant AgroCité, lequel fait la promotion de l’agriculture urbaine sur le campus. Sur la photo, il pose avec le président d’AgroCité, Alexandre Chamberland, dans la serre hydroponique du pavillon Alexandre-Vachon. photo Louise Leblanc

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science

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Les 8e Jeux photoniques Les Jeux photoniques de l’Université Laval se sont tenus le jeudi 29 octobre au pavillon Alexandre-Vachon. Cette activité de sensibi­ lisation à « la science de la lumière » en était à sa huitième présentation. Elle a attiré 174 élèves venant de cinq écoles secondaires de la région de Québec et d’une de Thetford Mines. En équipe, les participants se sont affrontés dans une série d’épreuves, comme le quiz optique, le mini-putt laser, la course solaire et le jeu d’échecs laser. Les Jeux photo­ niques sont organisés par des étudiants aux cycles supérieurs en optique-photonique. photo Marc-André Guérard

GéoIndex+ adopté par l’UQAM Récemment, l’UQAM s’est procuré GéoIndex+. Lancée à l’Université Laval en 2012, à la suite d’un développement qui a duré plusieurs années, cette interface Web cartographique, interactive et conviviale per­ met la consul­tation de données géo­spatiales à distance. Elle a longtemps été la seule plate­ forme de découverte, de consul­tation et d’ex­ traction de ce type de données en Amérique du Nord. « Il s’agit d’un bel exemple de par­ tage d’expertise. Cela prouve, encore une fois, les bénéfices de cette culture qu’ont les biblio­ thèques universitaires et qui consiste à travail­ ler ensemble, à collaborer et à se concerter », affirme Loubna Ghaouti, directrice de la Biblio­thèque de l’Université Laval. Rendant ­accessible une superbe collection de cartes numériques, GéoIndex+ répondra également à des besoins spécifiques émergents de la recherche et de l’enseignement ainsi qu’aux besoins multidisciplinaires.

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Le mystère de l’anguille résolu ? Des chercheurs apportent la preuve tangible que la migration reproductrice de ce poisson conduit à une zone océanique située au large des Bermudes par Jean Hamann Il a fallu plus d’un siècle, mais la preuve est mainte­ nant faite : la migration reproductrice des anguilles d’Amérique les conduit bel et bien à la mer des Sargasses. En effet, dans le dernier numéro de la revue Nature Communications, une équipe dirigée par le profes­ seur Julian Dodson, du Département de biologie, rapporte avoir établi la route migratoire de cette espèce grâce à des émetteurs satel­ lites fixés à 28 anguilles. L’un de ces poissons a atteint la limite nord de la mer des Sargasses, lieu présumé de reproduction de l’espèce situé dans le triangle des Bermudes. Cette démonstration met fin aux spéculations qui cir­ culaient au sujet de la route migratoire et de la localisa­ tion de l’unique site repro­ ducteur des anguilles d’Amé­ rique. « Des larves d’an­ guilles ont été observées dans la mer des Sargasses dès 1904, ce qui laissait sup­ poser que l’espèce se repro­ duisait dans cette zone, mais aucune anguille adulte n’avait jamais été observée dans cette partie de l’océan Atlantique », souligne Julian Dodson.

Les nombreuses expédi­ tions visant à capturer des anguilles dans leur mysté­ rieux site de rassemblement avaient toutes échoué, mais le développement d’émetteurs satellites a ouvert de nou­ velles possibilités aux cher­ cheurs. « Il fallait toutefois que ces appareils puissent mesurer et enregistrer la tem­ pérature et la profondeur de l’eau, étant donné que, con­ trairement aux mammifères marins, ces poissons restent toujours sous l’eau. Il fallait aussi qu’on puisse program­ mer le détachement de l’émet­ teur pour que celui-ci remonte à la surface pour transmettre ses données à un satellite. Les premiers modèles qui possé­ daient toutes ces fonctions, tout en étant assez petits pour être installés sur une anguille, sont apparus il y a quelques années seulement », précise le professeur Dodson. Entre 2012 et 2014, Julian Dodson et ses collaborateurs ont installé des émetteurs satellites sur 22 anguilles capturées en NouvelleÉcosse et sur 16 autres prove­ nant de la région de RivièreOuelle dans l’estuaire du Saint-Laurent. Ces dernières ont été transportées par camion, puis par bateau

C’est la première fois qu’un spécimen adulte d’anguille d’Amérique est observé dans la mer des Sargasses jusqu’au large de la NouvelleÉcosse afin de réduire les ris­ ques de prédation. Dans les semaines qui ont suivi la li­bération de ces anguilles, 28 émetteurs ont refait sur­ face dans différentes zones de l’Atlantique et sont parve­ nus à transmettre les données qu’ils avaient enregistrées. Les analyses ont révélé que toutes les anguilles adoptent des trajectoires et des patrons migratoires similaires. Près des côtes, elles semblent utili­ ser les gradients de salinité et de température pour gagner la haute mer. Une fois au large, un autre système de guidage

semble prendre la relève. Ainsi, la seule anguille qui a fait toute la migration a maintenu une trajectoire rectiligne jusqu’à la mer des Sargasses. En 45 jours, cette anguille, capturée au Québec, a parcouru 2 400 km. « Cela suggère l’existence d’un mé­­ca­nisme de navigation qui fait probablement appel à la détection des champs géoma­ gnétiques », avance Julian Dodson. Le chercheur admet qu’il serait prématuré de tirer de grandes conclusions à partir d’une trentaine d’anguilles, dont une seule a fait tout le trajet migratoire. « Nos don­ nées nous apprennent tout de même que les anguilles ne ­mi­­grent pas en longeant les cô­tes, qu’elles peuvent faire cette migration en quelques semaines seulement et qu’elles se rendent bien à la mer des Sargasses. On savait de­­puis plus d’un siècle que des millions d’anguilles d’Amé­r ique faisaient une migration re­­p roductrice, mais personne n’avait encore observé d’adultes en haute mer ou dans la mer des Sar­ gasses. Pour un scientifique, il s’agissait d’un mystère fascinant. » L’article paru dans Nature Communications est signé par Mélanie Béguer-Pon, José Benchetrit et Julian Dodson, du Département de biolo­ gie, Martin Castonguay, de Pêches et Océans Canada, et Shiliang Shan, de l’Université Dalhousie.

Nouvelle publication d’ArcticNet Le réseau ArcticNet vient de publier le docu­ ment De la science aux politiques publiques dans la région arctique de l’Ouest et du Centre du Canada : une étude intégrée d’impact régional des changements climatiques et de la modernisation. Ce document est le résultat de plusieurs années de recherche et de consultation pour cerner les problèmes potentiels sur les plans de l’environnement, de la santé et de la société ainsi que les prio­ rités pour l’adaptation aux changements cli­ matiques des habitants du Nord vivant dans la région désignée des Inuvialuit, le versant nord du Yukon et l’île Herschel, et la région de Kitikmeot au Nunavut. Cette étude de 432 pages est le fruit d’une collaboration étroite entre les chercheurs et les gens qui vivent dans le Nord et qui ont à s’adapter quo­ tidiennement aux changements climatiques. Le document est disponible en français, en anglais et en inuktitut sur le site d’ArcticNet. Pour le consulter : www.arcticnet.ulaval.ca/ media/iris_reports-fr.php

L’anguille pourrait recourir à un mécanisme de détection des champs géoma­gnétiques pour se guider sur plusieurs milliers de kilomètres pendant sa migration reproductrice. photo Erikson Smith


arts

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en bref

Visions arctiques

Les trois jeunes violonistes donneront un concert en compagnie des altistes Chantal Masson-Bourque et Karina Laliberté le 12 novembre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. photo Marc Robitaille

C’est de famille ! Il était une fois trois sœurs qui aimaient jouer du violon : Samuelle, Audrey, et Roxane. Ayant quitté leur village de Caplan en Gaspésie pour la grande ville de Québec, les sœurs Michaud se retrouvèrent tour à tour – avant de s’y retrouver en même temps – à la Faculté de musique de l’Université Laval. Roxane fut la première à s’exiler. Aujourd’hui âgée de 24 ans, la jeune femme a commencé son doctorat en interprétation cet automne. Vint ensuite le tour d’Audrey, 22 ans, actuel­ lement inscrite à la maîtrise. La benja­ mine, Samuelle, 19 ans, fit le grand saut en septembre pour entreprendre son baccalauréat. Cette belle histoire culmi­ nera le 12 novembre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon LouisJacques-Casault, alors que les jeunes violonistes donneront un concert en compagnie des altistes Chantal Masson-Bourque et Karina Laliberté. Le titre du spectacle : Deux altos et trois chanterelles, chanterelles faisant référence à la corde la plus aiguë du violon. Au programme figurent no­­ tamment des œuvres de Bartók, de Couperin et de Lipsky. En entrevue, les jeunes femmes racontent leur parcours. Les parents sont violonistes et ont fondé, au début des années 1990, une école de violon, L’Émerillon, dans leur maison de la Baie-des-Chaleurs. C’est donc dire que leur progéniture a toujours baigné dans

Du 9 au 28 novembre à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins.

Avez-vous lu Don Quichotte ?

Les sœurs Michaud font vibrer les cordes sensibles de leur violon depuis l’enfance par Renée Larochelle

Postdoctorant au Département de biologie, Pierre Coupel a participé à plusieurs expédi­ tions scientifiques au cœur des mers gelées de l’Arctique. Fasciné par cet environnement exceptionnel, il a photographié ce monde inhabituel, à la fois hostile et beau. Les varia­ tions entre ces photographies – en couleurs ainsi qu’en noir et blanc – mettent en con­ traste les lumières éclatantes, bleues et oran­ gées, de l’Arctique et l’isolement et la dureté du milieu. D’autres photographies de style plus documentaire illustrent les activités scientifiques de ce jeune océanographe ayant navigué dans des régions aussi froides que méconnues. photo Pierre Coupel

violon, de 4 h à 5 h quotidiennement, sans compter les répétitions à la Faculté de musique. Deux d’entre elles donnent d’ailleurs des cours. « On n’a pas vraiment de vie sociale », admet Audrey en souriant. Mais c’est la vie la musique. « Nos premiers contacts qu’elles ont choisie… avec le violon datent de longtemps, tel­ lement qu’on ne se rappelle pas de la Vous voulez assister à ce concert ? première fois où on en a tenu un dans Le spectacle Deux altos et trois chan­ nos bras », souligne Samuelle. Si la mai­ terelles aura lieu le jeudi 12 novem­ son des Michaud était envahie par la bre, à 19 h 30 à la salle Henri-Gagnon musique, c’était toutefois le vide com­ du pavillon Louis-Jacques-Casault. plet à l’école, où la direction mettait Entrée libre. l’accent sur le sport au détriment des arts. « Pour nous, venir vivre en ville, ça voulait dire qu’on pouvait assister à des concerts et rencontrer d’autres musi­ ciens avec lesquels jouer », explique Roxane, qui déplore ce manque de valo­ Nos premiers risation accordée à l’enseignement de la musique, car tous les enfants n’ont pas contacts avec la chance d’avoir des parents musi­ le violon datent ciens… Et non, les parents ne les ont pas poussées dans cette direction, comme de longtemps, on serait porté à le croire. Ils ont même tellement qu’on été surpris de la tournure des événe­ ments, la qualifiant d’« heureux hasard », ne se rappelle pas confie Roxane. de la première fois Le soir du 12 novembre ne sera pas une première pour les sœurs Michaud. où on en a tenu Durant l’été, elles y vont de leurs plus un dans nos bras beaux mouvements d’archet lors de mariages ou d’autres événements festifs. Privilégiant la musique classique, elles disent faire preuve d’une certaine sou­ plesse, tout en admettant qu’elles hési­ teraient à se lancer dans un rigodon si la demande leur était faite. Travailleuses acharnés, elles ne comptent pas les heures consacrées à la pratique du

«

Pour célébrer le 400e anniversaire de la pu­bli­cation du deuxième tome des aventures de l’hidalgo et de son valet, la Bibliothèque présente Avez-vous lu Don Quichotte ?, une exposition conçue pour apprivoiser l’œuvre et les héros mythiques imaginés par Cervantès. Fenêtre sur le monde fantaisiste de ce grand auteur, l’exposition propose une sélection d’éditions rares et précieuses de Don Quichotte. Des livres illustrés jusqu’aux traductions, tous les ouvrages mis en valeur reflètent non seulement la ri­­chesse et la grande diversité des collections de la Biblio­ thèque, mais également la portée à la fois universelle et intemporelle de ce grand clas­ sique de la littérature espagnole. Jusqu’au 19 février 2016, à la salle ­d’exposition de la Bibliothèque.

Artistes de grandes performances Dans le cadre d’un échange entre la ville de Nantes et l’Université Laval, deux artistes exposent leurs travaux. Matthieu Crimersmois explore l’interaction entre le son et l’image et développe des procédés tels que le dessin aux platines vinyle pour engendrer des p ­ ièces audiovisuelles. Évo­ quant l’actualité et la culture de banlieue, ses performances et ses installations pro­ voquent l’interaction avec le spectateur. Pour sa part, Olivier Garraud est fasciné par la profusion et les répercussions des messages, qu’il détourne dans un esprit de résistance. À l’aide de s­ logans empreints d’ironie, le jeune artiste aborde notre conception du pouvoir, de la victoire et de l’économie. Jusqu’au 22 novembre, à la Galerie des arts visuels (295, boul. Charest Est).


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Un approvisionnement très local ! Les premières laitues de la saison seront bientôt disponibles à la cafétéria l’Intégrale du pavillon Alexandre­Vachon. Ces 1 500 lai­ tues poussent présentement dans une serre située sur le toit du même pavillon. AgroCité, qui œuvre dans le domaine de l’agriculture urbaine, a pour mission d’approvisionner les principales cafétérias de l’Université en cul­ tivant localement des produits maraîchers à l’aide d’un système de production hydropo­ nique. Le projet vise à soutenir la démarche d’affirmation du leadership de l’Université Laval en matière de développement durable en sensibilisant la communauté universitaire aux enjeux de la consommation au 21e siècle. photo Aurélie-Zia Gakwaya

Pour plus d’information sur l’approvisionnement et l’alimentation responsables, visitez ulaval.ca/DD.

14 novembre 1984. Marc Garneau, premier astronaute canadien à voyager à bord d’une navette spatiale, est accueilli par une ovation debout au Théâtre de la cité universitaire. À peine un mois plus tôt, il réalisait la mission STS-41-G de 9 jours à bord de la navette Challenger. De spécialiste de charge utile lors de ce voyage, il devient spécialiste de mission pour ses périples de 1996 et de 2000. Véritable vétéran de l’espace, ce militaire et ingénieur de formation a contribué au développement du Bras canadien. Rappelons qu’il a reçu un doctorat honoris causa décerné par l’Université Laval en juin 1984. photo Pierre Cayer – SAV | Division de la gestion des documents administratifs et des archives

Le 27 octobre avait lieu la réouverture officielle de l’Espace Japon à la Bibliothèque. On aperçoit ici, de gauche à droite, le consul général du Japon à Montréal, Hideaki Kuramitsu, le recteur, Denis Brière, l’ambassadeur du Japon au Canada, Son Excellence Kenjiro Monji, et la directrice de la Bibliothèque, Loubna Ghaouti. photo Jacques Beardsell

Un laboratoire international associé (LIA) pour une meilleure biopréservation des aliments L’Université Laval et l’Université Lille 1 (France) ont conclu une entente de collaboration qui prendra la forme d’un laboratoire international associé (LIA). Ce LIA vise à être une référence mondiale dans le domaine de la bioproduc­ tion d’antimicrobiens naturels et ainsi à contribuer à l’amé­ lioration de la qualité et de l’innocuité des aliments destinés à la consommation humaine. Ce LIA contribuera à la fois au développement de la formation d’étudiants et à la

réalisation de projets de recherche dans un cadre de parte­ nariat international très complémentaire. Il mise notam­ ment sur la collaboration entre l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF­UL) et l’Institut Charles Viollette (ICV­ULille1). Ce LIA sera dirigé par les profes­ seurs Laurent Bazinet et Ismail Fliss de la FSAA, aussi membres de l’INAF, ainsi que par Pascal Dhulster et Djamel Drider de l’ICV­ULille1.

De gauche à droite à l’arrière : Laurent Bazinet, chercheur, INAF-ULFSAA, Pascal Dhulster, chercheur, ICV-ULille1, Sylvie Turgeon, directrice par intérim, INAF, Ismail Fliss, chercheur, INAF-ULFSAA, et Djamel Drider, chercheur, ICV-ULille1. À l’avant : Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement, Université Laval, Jean François Pauwels, vice-président recherche, Université Lille 1, et Edwin Bourget, vice-recteur à la recherche et à la création, Université Laval. photo Sarah-Joëlle Bertrand


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Briser les frontières

À la suite de travaux majeurs, l’avenue des SciencesHumaines est devenue une artère plus conviviale pour les piétons et les cyclistes. photo Marc Robitaille

En 2014-2015, le CAMEO s’est notamment penché sur les arbres, sur la signalétique extérieure et sur les œuvres d’art de la cité universitaire

Un campus en évolution rapide Le Rapport d’activités 2014-2015 du CAMEO est maintenant public par Yvon Larose Le mercredi 28 octobre, les membres du Conseil d’admi­ nistration ont reçu le Rapport d’activités 2014-2015 du CAMEO. Le CAMEO, ou Comité d’aménagement et de mise en œuvre du Plan direc­ teur d’aménagement et de développement du campus, joue un rôle consultatif ainsi qu’un rôle de conseiller et d’auditeur. « En 2014-2015, le CAMEO a consolidé et participé à la mise en œuvre de plusieurs projets d’envergure pour l’Université, explique son président, Robert Desmeules. Le projet le plus porteur a probablement été le réamé­ nagement de l’avenue des Sciences-Humaines. » Cette artère relie le pavillon Alphonse-Desjardins au PEPS. Les travaux ont com­ mencé en mai 2015 et se sont terminés en octobre. On a d’abord remplacé plus de 800 mètres de conduites d’égouts. Ensuite, on a refait la surface de l’artère sur une distance d’environ 400 mè­­ tres. L’ensemble des travaux a nécessité un investissement de près de 2 M $. Selon Robert Desmeules, l’Université a profité des tra­ vaux sur les infrastructures souterraines pour procéder à un réaménagement en règle des installations de surface. « Les commentaires sont très positifs, souligne-t-il. Les lieux sont plus conviviaux. Les travaux ont bonifié de façon appréciable la qualité de vie sur une artère achalan­ dée. Le réaménagement a consolidé la vocation piéton­ nière et cycliste de l’avenue. La circulation automobile se

fait désormais sur d’autres artères, comme la rue de la Terrasse. » L’avenue a désormais une largeur moyenne de 8 mètres. Des pavés de béton préfabri­ qués – noirs, gris ou blancs – ont remplacé l’asphalte entre la Bibliothèque et le pavillon Charles-De Koninck. De ce pavillon jusqu’à la rue de la Terrasse, on a posé de l’as­ phalte avec des insertions de pavés. Cinq bancs circulaires et trois bancs rectilignes, ainsi que quatre enclos à vélos, ont été installés. Les lampadaires ont été rempla­ cés. On a aussi planté une cinquantaine d’arbres et plus de 6 500 arbustes, graminées et vivaces. Le Plan directeur du patri­ moine naturel du campus contenait une recommanda­ tion sur la mise en place d’un inventaire géoréférencé des arbres individuels hors boi­ sés. En 2014-2015, la pre­ mière phase a permis d’iden­ tifier et de localiser près de 1 500 arbres. La seconde phase a été réalisée cet été. « La cueillette des données est presque terminée, indique Robert Desmeules. Le projet se poursuivra dans les pro­ chains mois avec l’intégration des informations dans un inventaire géoréférencé. Cet outil devrait permettre de mieux gérer, de protéger et de mettre en valeur la forêt urbaine du campus. » Dans le cadre du Plan direc­ teur de la signalétique exté­ rieure, l’année écoulée a vu l’installation de quatre proto­ types d’éléments signaléti­ ques dans la cité universi­ taire. Des ajustements ont été

demandés concernant la lisi­ bilité de la signalétique. Les prototypes ont bien réagi l’hiver dernier, ne montrant aucune altération notable. Ils seront à nouveau mis à l’essai cet hiver. En 2014-2015, le CAMEO, en collaboration avec un comité de travail ad hoc, a défini les priorités de res­ tauration et d’entretien de la collection d’art public du campus. Cette collection comprend des dizaines de sculp­tures, de fontaines, de peintures, de mosaïques, d’es­ tampes et de vitraux. Ce plan de conservation représente une première à l’Université. En 2015-2016, le CAMEO accordera une attention par­ ticulière à trois dossiers majeurs d’aménagement. Il se penchera sur le projet de la Ville de Québec d’un service rapide par bus qui passerait à proximité ou sur le campus. Il examinera le dossier d’un éventuel quartier de la vie étudiante, incluant de nou­ velles résidences, qui serait localisé au sud de la cité uni­ versitaire. Enfin, il effectuera, dans les prochaines semai­ nes, une enquête sur l’appré­ ciation et les besoins des membres de la communauté universitaire à propos des aménagements intérieurs et extérieurs. Le Plan directeur d’aména­ gement et de développement du campus a maintenant 10 ans. Depuis son adoption en 2005 par le Conseil d’ad­ ministration, ce document a encadré la réalisation de plus de 50 projets de grande envergure qui ont favorisé l’évolution rapide de la cité universitaire. Le Rapport d’activités 20142015 du CAMEO peut être consulté à l’adresse suivante : cameo.ulaval.ca/cms/site/ cameo/rapportactivites.

L’École en réseau, un projet piloté par l’Université, utilise les nouvelles technologies pour faire avancer l’éducation à travers le monde par Matthieu Dessureault À première vue, le 11e étage du pavillon des Sciences de l’éducation ressemble à n’importe quel autre, avec des étudiants concentrés devant leur écran d’ordina­ teur. Ce qui les occupe, toutefois, est loin d’être anodin. Il s’agit de l’École en réseau, un programme qui met en rela­ tion des enseignants et des élèves de dif­ férents milieux. Plateforme collabora­ tive, cette technologie leur permet de partager leurs expériences. Provenant des quatre coins du Québec, ils ont accès à un système de visioconférence pour faire des rencontres virtuelles, en classe ou en duo. Un forum leur permet aussi de communiquer par écrit. Cette initiative de la Faculté des sciences de l’éducation (FSÉ) a été mise en place en 2001, en collaboration avec le CEFRIO et différents partenaires. L’ob­ jectif, à l’époque, était d’utiliser les tech­ nologies pour enrichir l’environnement d’apprentissage en région. Il ne s’agissait pas de formation à distance, mais d’une nouvelle approche où les élèves et les enseignants étaient invités à interagir entre eux. « On a pris la route difficile de la collaboration. Notre but était de créer un pont numérique afin d’augmenter les interactions université-milieu », explique la professeure Thérèse Laferrière, à l’ori­ gine du projet. Christine Hamel fait partie de la pre­ mière cohorte d’étudiants qui l’a aidée dans sa démarche. Elle ne compte plus le nombre d’enseignants à qui elle a pré­ senté le projet, notamment à la BaieJames, l’une des premières régions par­ tenaires. « C’était une autre époque. La technologie n’était pas au même stade; il fallait toujours surveiller les branche­ ments, le niveau du son, les caméras... Nous étions les bizarres de l’étage à par­ ler tout seuls devant nos écrans d’ordi­ nateur ! », se souvient en riant la direc­ trice du programme de baccalauréat en éducation au préscolaire et en enseigne­ ment au primaire. L’École en réseau réunit aujourd’hui 25 commissions scolaires, ce qui repré­ sente une centaine d’écoles à travers la province. Le projet suscite aussi de l’in­ térêt à l’international puisque des colla­ borations ont notamment été réalisées jusqu’ici avec les États-Unis, le Bénin, le

Sénégal, le Mexique, la Colombie, la Catalogne et Hong Kong. Amélie Desmeules, étudiante à la maî­ trise en psychopédagogie, est chargée d’animer des rencontres virtuelles entre des enseignants, des chercheurs et des orthophonistes. Des Laurentides à la Gaspésie, ils sont une vingtaine de per­ sonnes à participer mensuellement à cette activité qui leur permet d’échanger expertise et connaissances. « Nous met­ tons en contact des gens qui habitent dans des régions éloignées, où le service d’orthophonie n’est pas toujours disponi­ ble. Se rencontrer physiquement une fois par mois serait difficile sur les plans finan­ cier et logistique. La technologie permet donc de réaliser ce qu’on n’arriverait pas à faire autrement », explique l’étudiante. Plusieurs autres projets permettent de tenir des activités d’échanges entre des élèves de différentes classes. Les ensei­ gnants peuvent alors se répartir les tâches selon leurs intérêts et leurs for­ ces, l’un animant la visioconférence et l’autre pouvant être plus attentif aux interactions. Formés à cette fin, les étu­ diants de la FSÉ s’assurent du bon déroulement des activités. En tout temps, les professeurs peuvent les contacter, que ce soit pour demander une information sur la technologie ou pour faire participer leur classe à une nouvelle activité. « L’École en réseau rejoint des milliers d’élèves d’un peu partout au Québec et dans le monde. On reçoit de plus en plus de demandes de la part de professeurs et de directeurs d’école. Le forum fourmille de données, c’est vraiment stimulant ! », se réjouit le professionnel de recherche Christian Perreault, qui s’occupe du volet techno­ logique du projet. « L’École en réseau nous rapproche du reste du monde. On n’a plus l’impres­ sion d’être si loin. On est à un clic de pouvoir se voir et se parler quotidienne­ ment », de si bien conclure sa collègue Jessica Métivier. Pour plus d’information sur l’École en réseau : https://eer.qc.ca. On peut également suivre le projet sur les médias sociaux : facebook.com/Ecoleenreseau et twitter.com/ecoleenreseau.

L’École en réseau repose sur la collaboration entre des élèves de différents milieux pour faire avancer leur savoir.


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livres

parutions

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Le retour du bon sauvage

Saint-Sauveur, autrefois Un récit vivant qui donne la parole aux gens ayant vécu et travaillé dans le quartier Saint-Sauveur de Québec entre 1930 et 1980 : voilà ce que ­propose Dale Gilbert. Docteur en histoire et ­spécialiste des questions urbaines, l’auteur brosse un portrait réaliste et documenté de ce quartier populaire qui a connu de nombreuses transformations au fil des ans. De l’épicerie du coin aux grands ma­­ gasins et des veillées sur le perron aux soirées en famille devant le t­ éléviseur, en passant par la ligue de quilles et les parties de bingo, tout un quartier ressurgit sous nos yeux. L’ouvrage est agrémenté de nombreuses photos. Vivre en quartier populaire, Saint-Sauveur, 1930-1980, Éditions du Septentrion, 330 pages.

Chroniques culturelles montréalaises Montréal a toujours été reconnue comme une ville aux multiples activités cul­ turelles. Mais qu’en était-il au début du siècle der­ nier ? Le livre présenté par Denis Saint-Jacques, pro­ fesseur associé au Dépar­ tement des littératures, et Marie-José Des Rivières, rend compte de l’activité culturelle de Montréal à cette époque. Les nos­ talgi­ques se plongeront, par exemple, dans les récits du triomphe du poète Nelligan au Château Ramezay (1899), du lancement du magazine féminin La revue moderne, ancêtre de Châtelaine (1919) et de l’agrandissement du magasin Eaton (1927). De la Belle Époque à la Crise : chroniques de la vie culturelle à Montréal, Nota Bene, 328 pages.

Dans un essai percutant, Jérôme BlanchetGravel dénonce les dérives de l’écologisme par Renée Larochelle Pour protester contre la mort d’un chien euthanasié de manière préventive parce que sa maîtresse était atteinte du virus Ebola, des milliers de personnes ont déambulé dans les rues de Madrid en octobre 2014 pour dénoncer l’injustice dont avait été victime Excalibur en rai­ son de son statut d’animal. La chose a vivement frappé Jérôme BlanchetGravel, d’autant plus qu’il se trouvait en Espagne à ce moment-là. Selon lui, cette manifestation qui porte à son paroxysme le droit des animaux illustre à merveille les dérives de cette « religion politique » qu’est l’écologisme. « Contrairement à l’écologie – l’étude des milieux naturels et des éléments qui les composent –, qui propose des solu­ tions de rechange rationnelles au modèle économique actuel, l’écologisme est une religion politique, une idéologie, au même titre que le marxisme, par exem­ ple », affirme ce doctorant en sciences des religions à l’occasion de la sortie récente de son essai Le retour du bon sauvage : la matrice religieuse de l’écologisme, paru aux Éditions du Boréal. Attention : le livre n’est pas un plaidoyer contre l’écologie, mais bien une invita­ tion à revenir à la science pour affronter la réalité, insiste l’auteur.

Le conte de fées écologiste pourrait se résumer ainsi : il était une fois des bons sauvages qui vivaient en parfaite communion avec la nature dans une sorte de monde enchanté, avant que les méchants Occidentaux débarquent en leurs terres et dégradent tout. C’est du moins l’histoire que racontent les grands prêtres de l’écologisme à des foules envahies par une culpabilité grandissante. Parmi eux figure Al Gore, protestant baptiste et vice-président des États-Unis de 1993 à 2001, engagé à fond depuis des années dans la lutte contre le réchauffement climatique. Son livre à succès Urgence planète Terre, dont a découlé le film An Inconvenient Truth, en 2006, est tout à fait représentatif de la conception apocalyptique de la pensée écologiste, rappelle Jérôme Blanchet-Gravel. Tout au long de l’ouvrage, la fin des temps est prophétisée dans un langage biblique : l’homme serait le partenaire de Dieu dans la création et en serait donc conjointement responsable. Comme d’autres écologistes, Gore se sent investi d’une mission divine : sau­ ver la Terre. « L’écologisme se prétend progres­ siste, tout en faisant l’apologie de

Le livre n’est pas un plaidoyer contre l’écologie, mais bien une invitation à revenir à la science pour affronter la réalité

cultures ultra-traditionnelles », constate le jeune historien. Les apô­ tres de l’écologisme sont fascinés par tout ce qui touche l’Orient, comme l’hindouisme, alors que cette religion est régie par un système de castes extrêmement fort. Le bât blesse égale­ ment sur le plan environnemental. « La grande majorité des Indiens ont beau entretenir des religions poly­ théistes vouées à la préservation du cosmos, indique le jeune homme, il n’en demeure pas moins que plusieurs des forêts indiennes sont dévastées et que le Gange est un des cours d’eau les plus pollués de la planète. » Rappelons que Jérôme BlanchetGravel est aussi l’auteur d’un essai inti­ tulé Le nouveau triangle amoureux : gauche, islam et multiculturalisme, paru aux Éditions Accent Grave en 2014. Il y dénonce l’idéologie multi­ culturaliste imprégnant le discours politique actuel.

La langue de chez nous Existe-t-il un Québécois sur terre qui ne s’est jamais senti jugé par rap­ port au français qu’il parle en face d’« un cou­ sin français » ? Souvent présenté comme du joual, ou à tout le moins comme du « mauvais français », le français québécois est souvent déprécié, causant du même coup une grande insécurité linguistique chez le locuteur. Dans son essai, Anne-Marie Beaudoin-Bégin, char­ gée de cours au Département de langues, lin­ guistique et traduction, retrace l’historique de ce sentiment d’insécurité linguistique et démolit les mythes qui dévalorisent notre langue. L’auteure explique que le français québécois évolue dans le temps et dans l’es­ pace avec les gens qui le parlent et l’écrivent. C’est notre « langue rapaillée ». La langue rapaillée : combattre l’insécurité linguistique des Québécois, Somme Toute, 115 pages.

« L’écologisme se prétend progressiste, tout en faisant l’apologie de cultures ultra-traditionnelles », constate Jérôme Blanchet-Gravel. Ci-dessus, le jeune historien lors du lancement de son essai dans une librairie de la rue Cartier. photo Jean-Michel Provencher


sports

photo Yan Doublet

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De grandes ambitions ! Fraîchement de retour d’une expérience de basketball unique en Chine, la formation masculine Rouge et Or a tous les atouts pour atteindre le sommet du classement du RSEQ en 2015-2016 par Mathieu Tanguay La troupe dirigée par Jacques Paiement Jr vient de passer trois semaines en Chine, où elle a joué 10 par­ ties contre des forma­ tions professionnelles de la Chinese Basket­ball Associa­ tion ainsi que contre une équipe américaine et une autre du Brésil. « Une expé­ rience merveil­leuse sur toute la ligne », avance d’emblée l’entraîneur-chef du Rouge et Or. « De passer tout ce temps-là ensemble, c’est extraordinaire pour l’esprit d’équipe », poursuit-il. Durant ce périple, l’Uni­ versité Laval a maintenu une respectable fiche de 4 vic­ toires et de 6 défaites, ce qui

a­ ugmente la confiance de ­l’entraîneur-chef envers ses joueurs à l’aube de la saison universitaire 2015-2016. Rap­ pelons que le Rouge et Or sou­ haite détrôner les Gaiters de l’Université Bishop’s, cham­ pions du RSEQ l’an dernier, et obtenir une première consé­ cration sur le plan provincial depuis 2008. Jacques Paiement Jr ne cache toutefois pas que la tâche ne sera pas facile. Il perçoit d’ail­ leurs les Redmen de l’Univer­ sité McGill comme des adver­ saires redoutables. « En prin­ cipe, selon les statistiques officielles, ils sont très bons, mais ce n’est pas dans les sta­ tistiques que se découvre leur

principale force. Ce qui les rend redoutables, c’est qu’ils ont de l’expérience, qu’ils ont déjà gagné et qu’ils sont endurcis. Il faudra donc prou­ ver que nous pouvons être aussi endurcis qu’eux. » UNE NOUVELLE ÈRE POUR L’ÉQUIPE FÉMININE

Nommé à la tête de l’équipe féminine de basketball Rouge et Or au printemps dernier, Guillaume Giroux s’apprête à faire officiellement ses ­pre­miers pas dans le circuit universitaire québécois en tant qu’entraîneur-chef. Si l’on se fie aux résultats obte­ nus lors de la présaison (fiche de 7 victoires et d’une défaite),

sa formation pourrait en sur­ prendre plus d’un en 20152016. « Nous ne sommes pas du tout une équipe favorite. Nous sommes conscients de nos faiblesses, mais aussi conscients que nous avons beaucoup de forces. Nous travaillerons à les exploiter », lance Giroux. « J’ai hâte qu’on se mesure à l’équipe de l ’ Un i ve r s i t é M c G i l l , l a meilleure équipe au pays, selon moi. Ce sera un gros défi, mais, si nous lançons bien le ballon, nous pour­ rons être dérangeants », croit celui qui a succédé à Linda Marquis, l’entraîneuse-chef du club au cours des 30 an­­ nées précédentes. La vitesse est la grande force de l’équipe en 20152016. « On joue vite, défensi­ vement et offensivement. Les filles sont athlétiques et, de ma­­nière générale, elles manient bien le ballon », explique Guillaume Giroux. « J’aime aussi le fait qu’on ne soit pas prévisible. Plusieurs filles peuvent contribuer à l’offensive; on est donc une équipe difficile à couvrir pour la dé­­fensive adverse », ajoute-t-il. C’est à Montréal que le club de basketball féminin Rouge et Or entreprendra sa saison ce vendredi 6 novem­ bre. La formation affrontera les vice-championnes cana­ diennes, les Martlets de l’Université McGill. Le pre­ mier match à domicile, tant pour les hommes que pour les femmes, aura lieu la semaine suivante, le ven­ dredi 13 novembre, alors que les Stingers de l’Uni­ versité Concordia seront les invités à l’amphithéâtregymnase DesjardinsUniversité Laval.

Campus dynamique

en bref

Football : place aux séries ! Le périple vers un neuvième titre national s’amorce ce samedi pour le club de football Rouge et Or. Les joueurs entraînés par Glen Constantin se mesureront aux Stingers de l’Université Concordia lors de la demi-finale québécoise. Le Rouge et Or a obtenu, samedi dernier, une victoire de 57 à 10 contre les Redmen de l’Université McGill, ce qui lui a permis de gagner un 11e titre consécutif de champion de la saison régulière (un 13e en tout dans sa jeune histoire). Cette saison, l’équipe a obtenu 7 gains contre un seul revers. photo Yan Doublet Réservez votre place pour le match de ce samedi 7 novembre au 418 656-FOOT ou sur reservatech.net. La partie aura lieu à 14 h, au stade TELUS-Université Laval.

Perfectionnez votre technique lors de cours privés Si vous pratiquez le tennis, le golf ou la nata­ tion depuis plusieurs années, vous n’êtes pas sans savoir que la technique apporte beau­ coup d’avantages. En fait, en plus d’améliorer vos performances, la technique vous permet d’avoir plus de plaisir à pratiquer votre sport. Depuis quelques années, le PEPS propose les services de professionnels de golf et de tennis ainsi que de moniteurs de natation pour des cours privés ou semi-privés. La tarification est très abordable et, en plus, vous bénéficiez d’installations de très grande qualité. Vous êtes intéressé par ce service ? Consultez le site peps.ulaval.ca ou téléphonez au 418 656-2131 poste 6031.

Vendredi 6 novembre Volleyball féminin | UQAM PEPS | 18 h

Vendredi 13 novembre Basketball féminin | Concordia PEPS | 18 h Basketball masculin | Concordia PEPS | 20 h

Samedi 14 novembre

L’équipe féminine de soccer Rouge et Or défendra son titre national, dès vendredi, avec le début des séries éliminatoires du RSEQ. L’Université Laval affrontera alors l’Université McGill, à 19 h, au PEPS. En cas de victoire, la finale aurait lieu le dimanche 8 novembre, à 13 h, au PEPS. photo Stéphane Gaudreault

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Volleyball féminin | Sherbrooke PEPS | 18 h Volleyball masculin | Sherbrooke PEPS | 19 h 30


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au fil de la semaine

le fil | le 5 novembre 2015

Quand l’agriculture est portée au cinéma Depuis trois ans, l’association VIA Agro-écologie et la Chaire en développement international de l’Université Laval organisent leur propre version du Festival de films AlimenTERRE, un événement international présenté un peu partout dans le monde entre le 15 octobre et le 30 novembre. Ce festival, qui vise à promouvoir la souve­ raineté alimentaire à partir d’une agriculture familiale responsable, souhaite conscientiser la population sur l’importance de l’agriculture dans un modèle de dévelop­ pement durable. Cette année, quatre documentaires se­­ ront présentés sur le campus entre le 9 et le 12 novembre. Le premier, intitulé 9.70, montre les répercussions de la loi 9.70, qui interdit aux agriculteurs colombiens de con­ server une partie de leur récolte pour l’utiliser comme semence. Cette loi est une condition du traité de libreéchange entre la Colombie et les États-Unis. Lundi 9 novembre, à 18 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack. Trois autres documentaires seront projetés les 10, 11 et 12 novembre. Pour lire le résumé des films et connaître l’horaire des projections : viaagro.wix.com/via-agro-ecologie# !ffa/c1yv

09/11 05/11

06/11

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09/11

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Un modèle mathématique pour gérer l’eau

Le futur de l’agroéconomie

L’esclavage sexuel moderne

Visiter la Mongolie sur deux roues

Quel rôle devra jouer la forêt ?

Mythes et vérités sur une nouvelle urbanité

Les mots « esclavage moderne » vous semblentils un paradoxe ? Pourtant, l’esclavage existe encore aujourd’hui, quoique la ma­­ jorité des États l’ait aboli. On estime, en effet, que plus de 27 millions de per­ sonnes sont actuellement réduites à l­’esclavage dans le monde. Les asso­cia­tions étudiantes de l’Uni­versité Pouvoir de changer et Mo­­ saïque Université, en colla­ boration avec A21 Québec, vous in­­vitent au vi­­sion­ne­ ment du documentaire Nefarious : Merchant of Souls ainsi qu’à la discus­ sion qui suivra la projec­ tion. Ce documentaire, pré­ senté dans sa version origi­ nale anglaise, mais soustitré en français, ex­­pose les variations inquiétantes de l’esclavage sexuel moderne. Les organisateurs de l’acti­ vité souhaitent ainsi sensi­ biliser les gens au p ­ roblème de la traite des humains dans plusieurs régions de la planète.

Lors de l’imminente Conférence des Nations Vous rêvez de découvrir Unies sur les changements des endroits exotiques, mais climatiques à Paris, les avez un budget limité ? Le États seront amenés à pré­ cyclotourisme est peut-être ciser le rôle de la gestion pour vous. Pour mieux intégrée des forêts dans les vous faire connaître ce type stratégies qui permettront de tourisme, la Coop Roued’accroître la résilience des Libre organise fréquem­ écosystèmes. Pour vous ment des soirées cyclistes. permettre de vous familiari­ La prochaine sera animée ser avec la question, la pro­ par Éric Wagner et Corinne fesseure Nancy Gélinas et Barat, deux quarantenaires les étudiants du Séminaire sans aucune expérience en foresterie internationale de voyage à vélo qui ont vous invitent à une table décidé, en 2012, de partir ronde sur les responsabili­ explorer la Mongolie. tés semblables et différentes Pendant un mois, les deux des pays du Nord et du cyclistes ont parcouru Sud en matière de protec­ 1 000 km, dont seulement tion des forêts. Les experts une soixantaine sur une invités discuteront des route asphaltée. Venez les mécanismes qui devraient entendre vous raconter être privilégiés pour lutter leurs anecdotes de voyage. contre la dégradation des Peut-être cette rencontre forêts à travers le monde et vous donnera-t-elle le des bienfaits qui peuvent goût de tenter, vous aussi, résulter de ces mécanismes. une telle expérience…

Tous ceux qui aimeraient en apprendre davantage La gestion des niveaux d’eau sur des sujets liés à l’agro­ dans les réservoirs hydro­ économie sont conviés au électriques est un problème Colloque de la relève en complexe qui nécessite de agroéconomie 2015. Lors prévoir les apports d’eau sur de cet événement, 19 futurs de longs horizons. Cepen­ agroéconomistes explique­ dant, le processus de prévi­ ront l’étude qu’ils ont sion est em­­preint de sources menée lors de leur stage d’incertitude, comme les professionnel. Du coût de prévisions météorologiques. location des érablières au Dans une conférence intitu­ Québec à la commercia­ lée « Amé­lio­ration de la lisation du riz au Mali, la variabilité des prévisions variété des sujets abordés hydrologiques d’ensemble ne peut que soulever l’inté­ en période hivernale pour rêt du public. D’ailleurs, la production hydroélec­ certaines questions d’actua­ trique », le chercheur post­ lité seront analysées lors doctoral Richard Arsenault, de ce colloque, comme les du Département de mathé­ répercussions de la fin de matiques et de statistique, la gestion de l’offre sur les proposera une nouvelle fermes laitières québécoises approche efficiente pour et les effets des négocia­ ajouter la variabilité man­ tions commerciales du quante dans les prévisions Canada sur le secteur d’ensemble. Cette approche ­agricole québécois. est basée sur la modélisation des erreurs de simulation Vendredi 6 novembre, historiques, qui sont ultime­ de 9 h à 15 h 40, au p ­ avillon ment rajoutées au modèle Paul-Comtois. Pour con­ hydrologique lors de la naître la p ­ rogrammation: génération des prévisions. bit.ly/1OpcZXe Jeudi 5 novembre, à 13 h 30, au local 3830 du pavillon Alexandre-Vachon. Entrée libre.

Vendredi 6 novembre, à 16 h 30, au Théâtre de poche du pavillon MauricePollack. Entrée libre.

photo Éric Wagner

Lundi 9 novembre et mardi 17 novembre, à 19 h, au café Fou ÆLIÉS du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre. Un 5 à 7 ­précédera la conférence.

Mardi 10 novembre, de 19 h à 21 h, au local 2020-2030 du pavillon Gene-H.-Kruger. Entrée libre.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Alors que certains exigent que les villes se préoccupent de l’environnement, d’autres ne pensent qu’au développe­ ment économique de ces communautés. Ces concep­ tions sont-elles incon­cilia­ bles ? Que véhiculent-elles comme mythes ? Pour discu­ ter des futures formes de l’urbanité, la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, en partena­ riat avec le CÉLAT et l’Insti­ tut EDS, organise un col­ loque international sur le thème « Rendre la ville durable : mythes et réalités ». Au cours de l’événement, trois tables rondes sur le passé, le présent et l’avenir des villes permettront aux experts de débattre les fa­­ cettes sociale, en­­vironne­ mentale et écono­mique des cités. Mercredi 11 novembre, de 9 h à 17 h, au local 23202330 du pavillon Gene-H.Kruger. Activité gratuite, mais inscription obligatoire. Pour la programmation et l’inscription : ihqeds.ulaval. ca/activites/activites-speciales/rendre-la-ville-durablemythes-et-realites/


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