La SLA dans la peau p5
Plus de 6 000 visiteurs ! p3
Inspirants et engagés L’Université accorde des bourses de leadership et développement durable 2015-2016 à 100 étudiants qui se sont démarqués par leur esprit d’initiative et leurs réalisations exceptionnelles. p8-9
photo Marc Robitaille
Volume 51, numéro 11 19 novembre 2015
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actualités UL
le fil | le 19 novembre 2015
L’Opération Nez rouge, c’est… • 55 000 Canadiens qui sont bénévoles chaque année; • Plus de 76 000 raccompagnements faits chaque année au Canada; • Plus de 1,1 million de Canadiens qui ont été bénévoles depuis la naissance de l’organisme, en 1984; • Plus de 20 M$ remis à des organismes consacrés à la jeunesse ou au sport amateur depuis 1984; • Un organisme à but non lucratif présent dans plus de 100 communautés de 7 provinces du Canada; • Un organisme présent à l’année avec ses différents programmes de sensibilisation; • Un concept repris en France, en Suisse et au Portugal.
operationnezrouge.com Jean-Marie De Koninck, président-fondateur de l’Opération Nez Rouge et professeur au Département de mathématiques et de statistique, en compagnie des mascottes Nez Rouge et Victor. photo Marc Robitaille
En route pour le 2 millionième raccompagnement Le 5 décembre, la communauté universitaire est conviée à la soirée de bénévolat « Fierté UL » à l’occasion de l’Opération Nez rouge par Renée Larochelle Ça ne s’invente pas : Jean Marie De Koninck était au volant de son auto lorsqu’il a eu l’idée de mettre sur pied l’organisme Opération Nez Rouge. C’était un dimanche aprèsmidi de 1984, et le jeune professeur de ma thématiques à l’Université Laval roulait sur l’autoroute Laurentienne. « J’ai entendu à la radio que 3 000 décès au Canada en 1983 étaient liés à l’alcool au volant, raconte til en entrevue au Fil. Des serveurs de bar, appelés à commenter cette nouvelle, expliquaient que leurs clients étaient très réticents à l’idée de laisser leur auto dans les bancs de neige lorsqu’ils sor taient du bar à 3 h du matin. » À partir de ce moment, le projet de mettre sur pied un organisme de raccompa gnement pour les gens qui ne sont pas en mesure de prendre le volant en raison de facultés affaiblies par l’alcool a grandi dans l’esprit de JeanMarie De Koninck. De plus, l’homme cherchait depuis longtemps un moyen efficace de recueillir des fonds pour des bourses
d’études à l’intention des athlètes de l’équipe de nata tion Rouge et Or, dont il était l’un des entraîneurs. On connaît la suite : trois décennies plus tard, le pro jet a fait du chemin, c’est le moins qu’on puisse dire. Par exemple, en 1984, 250 bé névoles avaient amassé 463 $. L’an passé, on comp tait 39 797 bénévoles, qui avaient effectué 55 433 rac compagnements et récolté 1,5 million de dollars, au Québec seulement. Au fil des ans, l’Opération Nez rouge s’est étendue au reste du Canada. Si la tendance se maintient, l’organisme franchira le cap du 2 millio nième raccompagnement pour l’ensemble du pays le 28 novembre, une journée à peine après le début de la 32 e campagne, qui aura lieu du 27 no vembre au 31 dé cembre sur le thème « Ça finit toujours bien ». Une première cette année : l e s b é n é vo l e s p e u ve n t main tenant effectuer leur inscription sur le site Internet de l’Opération Nez rouge.
Pour poursuivre une tradi tion solidement établie à l’Université Laval, la com munauté universitaire est invitée à s’associer aux équipes de bénévoles qui sil lonneront les routes de la région de Québec le 5 dé cembre. « L’objectif est de témoigner et de partager avec les résidents de Québec notre fierté d’appartenir à la famille UL, dit le recteur Denis Brière. Cette soirée se veut aussi une occasion de retrouvailles entre
étudiants, professeurs, employés, retraités, diplô més, gestionnaires, membres d’associations et tous ceux qui ont un lien avec l’Univer sité. » Pour JeanMarie De Koninck, l’occasion est belle pour les bénévoles de joindre l’utile à l’agréable. Il s’agit de reconduire chez elles des personnes qui ont fêté et qui sont de bonne humeur, soulignetil. Bien des bénévoles nous disent également qu’ils ont com mencé à faire du bénévolat
On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.
Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.
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grâce à l’Opération Nez rouge ». Les « pourboires », qui varient entre 15 $ et 20 $ en moyenne par raccompa gnement, vont directement au fonds du club de natation Rouge et Or. Cette année, l’Opération Nez rouge offrira le service de raccompagnement dans 104 communautés à travers le Canada, dont 63 au Qué bec. Nathalie Tremblay, présidente et chef de la direction de la Société de l’assurance automobile du Québec, en assure la prési dence d’honneur. Rappelons que la SAAQ est un par tenaire de longue date de l’organisme, tout comme Desjardins.
Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Pierre Blais, Pascale Guéricolas, Andréane Girard, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Isabelle Doucet, Manon Plante Agente de secrétariat : Josée Nadeau
Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)
Selon le recteur, « l’Univer sité Laval est à l’origine de nombreuses innovations sociales, mais s’il en est une qui a dépassé, et de loin, ses objectifs premiers, c’est bien l’Opération Nez rouge. Nous pouvons être très fiers du chemin parcouru par cette initiative d’un membre de notre communauté. » Pour participer, visitez le site operationnezrouge. com/identificationbenevole et choisissez la région Québec-Lévis. Remplissez le formulaire d’inscription en mentionnant, dans l’espace Groupe organisateur, « 5 décembre – Université Laval ».
Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965
Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687
Portes ouvertes 2015 3 Une journée de découverte réussie le fil | le 19 novembre 2015
Plus de 6 000 visiteurs ont vécu l’expérience universitaire lors de la journée Portes ouvertes du 14 novembre par Yvon Larose Sylvie Demers habite la ville de La Pocatière, à environ 140 kilomètres de Québec. Cette mère de deux enfants, inscrite au cégep local en sciences hum aines, fera son entrée à l’Université Laval en service social à l’au tomne 2016. Le 14 novembre, elle faisait partie des 6 142 visiteurs venus sur le campus à l’occasion de la journée Portes ouvertes. « J’ai particulièrement aimé la diversité des kiosques et la qualité des informations don nées, explique-t-elle. L’Uni versité Laval était le meilleur choix pour moi, vu les di verses options de cours, de certificats et de maîtrises. » Sylvie Demers a beaucoup voyagé dans sa vie et elle a travaillé là où il y avait de l’emploi. Par exemple, elle a œuvré dans des maisons de réadaptation pour femmes à Vancouver. Elle désire main tenant avoir une certaine sécurité et une stabilité financière pour élever ses enfants. Pourquoi le service social ? « J’ai eu l’occasion de côtoyer une multitude de gens dans ma vie et plusieurs étaient dans le besoin, répond-elle. Je crois qu’il est important d’aider. » La journée Portes ouvertes, une activité coordonnée par le Bureau du recrutement étudiant (BRE), a attiré un nombre exceptionnel de
visiteurs et obtenu un haut taux de satisfaction de leur part. « L’achalandage général correspond à celui de nos meilleures années, indique Marie Gauvin Moisan, coor donnatrice d’opérations au BRE. Au terme de leur vi site, la presque totalité des 200 visiteurs invités à ré pondre à un sondage de sa tisfaction en ligne ont jugé que l’Université constitue un bon choix pour leurs études universitaires. » Un sondage en ligne a mis en lumière des aspects po sitifs, comme la capacité d’écoute du personnel, l’am biance générale sympathique et les mesures prises pour faciliter la visite. Les Portes ouvertes ont pour but d’informer les visi teurs sur les programmes et les services offerts à l’Univer sité. L’activité sert également à faire découvrir le campus et le milieu environnant. La majorité des jeunes visiteurs provenait du collégial. Il y avait aussi des personnes en réorientation de carrière, des étudiants d’autres universités et des élèves du secondaire. Dans une atmosphère cha leureuse, plus de 500 étu diants, professeurs et em ployés ont contribué à faire de la journée un succès. Ils ont accueilli les visiteurs et répondu à leurs questions. Dans les kiosques, des
Des milliers de personnes ont convergé vers le Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack lors de la journée Portes ouvertes.
étudiants ont raconté leur parcours universitaire. La haute direction de l’Univer sité était aussi de la partie. Elle était représentée par le recteur, Denis Brière, le vicerecteur aux études et aux activités internationales, Bernard Garnier, et la vicerectrice adjointe aux études et aux activités internatio nales, Nicole Lacasse. « La journée est une grande opération pour nous faire connaître, soutient-elle.
De nombreux étudiants et étudiantes ont agi comme bénévoles durant la journée Portes ouvertes, notamment à l’accueil à l’entrée du pavillon Alphonse-Desjardins. photos Louise Leblanc
Chaque fois, je suis très heu reuse de voir qu’un demi- millier de membres de la communauté universitaire s’investissent pour montrer ce que l’on a de meilleur. » Selon elle, cet engagement montre le dynamisme de la communauté universitaire. « Je suis, dit-elle, toujours surprise de voir l’enthou siasme et l’énergie des gens. On voit la motivation lors de cette activité, qui a pour but de mettre en valeur toutes les possibilités qu’offre l’Université. » Au total, 20 facultés et écoles ont participé à la jour née. On comptait également 18 serv ices et partenaires. L’atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins a Au complexe Alphonse- servi à l’accueil général. Des kiosques portant notamment sur D e s j a r d i n s – M a u r i c e - les services étaient également présents. Pollack, de même qu’au pavillon Ferdinand-Vandry, la zone Études a attiré plus de 5 000 personnes. La dé couverte de l’expérience uni versitaire passait par plu sieurs dizaines de kiosques Plus de 500 étudiants, d’information. Parmi les nouveaux, mentionnons professeurs et employés ont celui de la formation conti contribué à faire de la journée nue. Plus de 300 visiteurs ont assisté aux trois conférences un succès générales qui portaient sur l’admission, l’international et la réussite d’un retour aux études. Enfin, plus de 1 000 personnes ont pris part aux visites guidées. Elles sont notamment allées aux ré sidences étudiantes, à la Bibliothèque et au PEPS.
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politique
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D’un océan à l’autre Professeur au Département de science politique, Thierry Giasson a codirigé un ouvrage d’analyses postélectorales unique en son genre par Renée Larochelle Parvenir à publier un ouvrage col lectif constitué de 66 analyses signées par des chercheurs univer sitaires, qui s’expriment sur un aspect du résultat des élections fédérales du 19 octobre, et ce, moins d’un mois après le jour du scrutin, c’est le tour de force qu’ont réussi Thierry Giasson, professeur au Département de science politique, et Alex Marland, professeur en science politique à l ’ U n i ve r s i t é M e m o r i a l d e Terre-Neuve-et-Labrador. Le
9 novembre paraissait en ligne Points de vue sur l’élection canadienne. Communication, stratégie et démocratie, comme le pré voyaient les codirecteurs de ce projet. « C’est une entreprise complète ment folle à laquelle je ne croyais pas du tout au départ, révèle Thierry Giasson. Mais à la suite de notre appel, quand j’ai vu les gens nous livrer des propositions de texte solides et intelligentes, j’y ai cru ! »
Les chercheurs provenant de 31 universités canadiennes ont produit en moins de 96 heures des analyses sur les résultats de la 42e campagne fédérale.
L’ouvrage collectif, qui a été amorcé au début de la campagne électorale fédérale, en août, a été finalisé moins d’un mois après le jour du scrutin.
L’ouvrage collectif est constitué de 66 courtes analyses postélectorales signées par des chercheurs universitaires, des journalistes et des sondeurs provenant des quatre coins du pays
L’aventure a commencé en août, au début de la campagne élec torale. Alex Marland, coéditeur de la série « Communication, Strategy and Politics », publiée chez UBC Press, propose à son collègue Thierry Giasson, coédi teur de cette même série, de faire appel à des chercheurs et experts en communication, en science politique et en sociologie de diffé rentes universités du Canada pour qu’ils rédigent chacun une courte analyse postélectorale (de 800 mots maximum). Ils invitent également des journalistes et des sondeurs à collaborer à l’ouvrage. « Nous vou lions que les réflexions soient diversifiées, de grande qualité, accessibles à un lectorat non spé cialisé et offertes en libre accès sous forme de livre électronique », précise Thierry Giasson. Sur les 75 personnes appelées à participer au projet, 66 ont
accepté. Les chercheurs provenant de 31 universités canadiennes ont ainsi produit en moins de 96 heures des analyses sur les résultats de la 42e campagne fédérale. Le compte à rebours a alors commencé pour Thierry Giasson et Alex Marland, qui ont révisé et édité les textes en un temps record pour que l’ou vrage sorte à la date prévue, soit 21 jours après les élections. Selon Thierry Giasson, le livre suscite énormément d’intérêt dans les médias, surtout au Canada anglais. Pour une raison qu’il ne s’explique pas, les médias francophones ont fait peu état de cette publication. Serait-ce parce que presque tous les textes sont en anglais, même ceux rédigés par des universitaires francophones ? À cette question, Thierry Giasson répond qu’il aurait évidemment préféré davantage de contenu francophone. Mais il souligne que
certains francophones ont choisi d’écrire leur texte dans la langue de Shakespeare. « C’est la réalité du savoir universitaire, dit le poli tologue. Le livre est destiné à l’en semble de la population cana dienne. Nous n’aurions pas pu relever le défi si nous avions dû traduire les textes. » À l’Université Laval, trois profes seurs signent des articles (en fran çais) : Thierry Giasson (« La cam pagne du Bloc québécois : quand on n’a rien à perdre… »), de même que François Gélineau et Éric Montigny (« Le NPD à Québec : doublé sur sa gauche »). L’ouvrage est publié par UBC Press et Samara Canada, un orga nisme non partisan fondé en 2009, dont la mission est de rebâtir le pont entre les citoyens et la politique. www.ubcpress.ca/ CanadianElectionAnalysis2015/
médecine
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en bref
Nos cerveaux font Ho ! Ho ! Ho !
Comparée à la peau produite à partir de cellules prélevées sur des sujets en santé, à gauche, la peau cultivée in vitro à l’aide de cellules provenant de personnes atteintes de SLA montre des anomalies structurales importantes. photo Bastien Paré
La peau, fenêtre sur le cerveau La peau de personnes atteintes de la maladie de Lou Gehrig pourrait conduire à de nouveaux outils pour diagnostiquer cette maladie et pour mieux la soigner par Jean Hamann Une équipe de la Faculté de médecine vient de démontrer que certaines manifestations de la sclérose latérale amyotro phique (SLA) s’expriment non seulement dans les neurones, mais également dans la peau. Cette percée réalisée par l’équipe du professeur François Gros-Louis, de la Faculté de médecine, laisse entrevoir la possibilité d’établir un diagnos tic de la maladie à partir d’une simple biopsie cutanée et de recourir à de la peau cultivée in vitro pour tester de nou veaux traitements. La SLA, aussi connue sous le nom de maladie de Lou Gehrig, se caractérise par une dégénérescence des neurones qui gèrent l’activité musculaire. Cette atteinte des neur ones moteurs, dont les premières manifestations surviennent à l’âge adulte, entraîne un affai blissement progressif des bras et des jambes, suivi d’une para lysie musculaire et de pro blèmes respiratoires graves pouvant conduire à la mort. La maladie, qui frappe de 5 à 7 personnes sur 100 000, est incurable. Le seul traitement reconnu fait appel au riluzole; ce médicament prolonge de quelques mois la vie d’une par tie des patients.
«
Notre modèle de peau ouvre une fenêtre sur le système nerveux central des patients atteints de SLA L’absence de biomarqueur complique le diagnostic de la maladie, souligne François Gros-Louis. « En général, le patient se pré sente chez le médecin avec des problèmes moteurs et il s’écoule environ 18 mois avant que le diagnostic soit confirmé. À ce moment, une partie des neurones moteurs sont déjà morts ou en dégé nérescence. Si on pouvait diagnostiquer la maladie plus rapidement, l’effica cité du riluzole ou d’au t r e s médicaments serait
peut-être plus grande. » On sait que la SLA, tout comme d’autres maladies neurodé génératives, s’accompagne de changements de la peau. « Ceci peut s’expliquer par le fait que les tissus neuronaux et cutanés sont formés à par tir des mêmes tissus pendant l’embryogenèse, rappelle le professeur Gros-Louis. C’est ce qui nous a donné l’idée de chercher des biomarqueurs dans la peau de patients atteints de SLA. » Les chercheurs ont donc prélevé des cellules cutanées chez des patients qui avaient reçu un diagnostic de SLA et ils les ont cultivées en labo ratoire en appliquant la méthode développée par leurs collègues du Centre de recherche en organogénèse expérimentale de l’Univer sité Laval (LOEX). Après quelques semaines de cul ture, la peau ainsi produite montrait des anomalies structurales importantes par rapport à la peau produite à partir de cellules provenant de sujets en santé. Les cel lules manquent de cohésion, la jonction entre le derme et l’épiderme est anormale, les cellules de l’épiderme ne se différencient pas et le col lagène – la substance qui assure la cohésion et le sou tien du tissu cutané – est désorganisé. « De plus, nous avons aussi trouvé des agré gats de la protéine TDP-43 dans le cytoplasme des cel lules cutanés. C’est la pre mière fois que cette manifes tation typique de la SLA est
observée ailleurs que dans les neurones et le système nerveux central », souligne le professeur Gros-Louis. Le chercheur du LOEX estime que ce modèle de peau est un outil prometteur pour étudier les mécanismes physiopathologiques sousjacents à la SLA, pour repé rer des marqueurs prédictifs de la maladie et pour tester de nouveaux traitements. « Jusqu’à présent, la mise au point d’un modèle humain de la maladie se butait à de sérieux problèmes. Prélever des cellules dans le système nerveux des patients est une procédure trop invasive. De plus, comme la maladie ne commence pas toujours dans la même partie du corps, on n’aurait pas su où pratiquer la biopsie. Notre modèle de peau règle ces problèmes et il nous ouvre une fenêtre sur le système nerveux central des patients atteints de SLA et peut-être même d’autres maladies neurodégénératives. » Bastien Paré, François Berthod et François GrosLouis, chercheurs au LOEX et au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, présentent les grandes lignes de leur découverte dans un récent numéro du Journal of Molecular Bio markers & Diagnosis. Leurs premiers résultats avaient fait l’objet d’un article signé par 13 chercheurs et publié plus tôt cette année dans la revue Ac t a Ne u r o p a t h o l o g i c a Communications.
L’équipe des intervenants en développement durable vous convie au 3e Marché de Noël responsable visant à sensibiliser la commu nauté universitaire à la consommation res ponsable durant la période des Fêtes. Plusieurs associations étudiantes et groupes universitaires seront réunis pour vous offrir des produits locaux et écoresponsables afin de financer leurs activités et leurs projets. Lors de ce marché de Noël, des denrées non périssables, des canettes, des livres et des articles de vaisselle seront recueillis afin d’être remis aux personnes du campus qui en ont le plus besoin. L’an passé, 1 063 personnes ont visité le 2e Marché de Noël responsable. Cette année, 28 kiosques sont prévus. photo Marc Robitaille
Le Marché de Noël responsable aura lieu le mardi 1er décembre 2015, de 10 h à 15 h, à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck.
Lancement de Magnitude 10 Le développement durable chez les PME vous intéresse? Assistez au lancement de Magnitude 10, un plan d’accélération pour les regroupements d’entreprises du Québec qui souhaitent promouvoir des pratiques écores ponsables chez leurs membres. Une occasion à saisir pour vous inspirer, financer vos pro jets et intégrer le développement durable à vos activités. La Faculté des sciences de l’ad ministration est l’hôtesse de cet événement, présenté en collaboration avec le Fonds d’action québécois pour le développement durable. Jeudi 26 novembre, à 17 h 15, au local 3452 du pavillon La Laurentienne. Événement gratuit, mais inscription en ligne à l’adresse bit.ly/1l6ZwGX
Présentation du réseau GlycoNet Todd Lowary, professeur du Département de chimie de l’Université de l’Alberta et directeur scientifique du Canadian Glycomics Network (GlycoNet), sera de passage à l’Université Laval pour présenter ce nouveau centre d’ex cellence canadien, qui a été officiellement créé en avril 2015. Les chercheurs, étudiants et employés qui s’intéressent à l’étude des hy drates de carbone dans les cellules vivantes et à leurs applications potentielles dans le domaine de la santé sont invités à cette ren contre. Le professeur présentera les projets de ce réseau, qui regroupe des chercheurs de plus de 20 établissements canadiens, dont Sachiko Sato, professeure de la Faculté de médecine. Jeudi 26 novembre, à 8 h 30, à l’amphithéâtre Fischer du pavillon CHUL du CHU de Québec-Université Laval.
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agroalimentaire
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ils ont dit... Sur l’habitation dans le Nord québécois
Geneviève Vachon, École d’architecture Le Soleil, 14 novembre
Les Inuits du Nunavik et les Innus du Saguenay– Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord font face à des problèmes d’habitation similaires. Des deux côtés, dit Geneviève Vachon, « il n’y a pas assez de loge ments, ils sont souvent surpeuplés, standardisés, ne ressemblent pas à leurs aspirations […]. Ces com munautés regrettent de ne pas prendre part aux déci sions, de ne pas participer davantage à la planifica tion de leur communauté, voire à la construction de leur quartier. » La profes seure espère que le projet en partenariat « Habiter le Nord québécois », dont elle est responsable, aidera à corriger la situation.
Sur l’égalité des sexes
Hélène LeeGosselin, Département de management Châtelaine, 1er décembre
Majoritaires dans bien des facultés universitaires, les filles continuent de privilé gier l’éducation ou la santé plutôt que le génie ou l’in formatique. « Beaucoup font leur choix sur la base de ce qu’elles connaissent. Quand on ne voit pas de ses pairs inscrites dans tel pro gramme, ou exerçant telle profession, difficile de s’imaginer dans ce rôle-là. Plusieurs ont intégré l’idée qu’une fois mères, elles seront les principales res ponsables des enfants. Certaines éliminent les métiers qui leur paraissent plus difficiles à concilier avec la vie de famille », es time Hélène Lee-Gosselin.
Sur la gestion de patrimoine
Stéphane Chrétien, Département de finance, assurance et immobilier La Presse, 17 novembre
Bien des personnes de la classe moyenne auraient intérêt à engager un conseiller spécialisé pour faire la gestion de leur patrimoine financier. Pensons notamment au professionnel qui manque de temps, au travailleur autonome et au petit entrepreneur. Selon Stéphane Chrétien, les ser vices d’un conseiller s’avèrent utiles à ceux qui n’ont pas la compétence pour gérer leur patrimoine et à ceux qui ne veulent pas apprendre à le faire. « Même dans leurs temps libres, peu de gens ont envie de lire un manuel sur la fiscalité canadienne plu tôt qu’un roman. Aussi bien confier la tâche à un conseiller. »
Se percher fait partie des comportements naturels de la poule. Les consommateurs sont sensibles à ce besoin et ils seraient prêts à payer leur douzaine d’oeufs un peu plus cher pour que les poules aient accès à des perchoirs.
Après les cages à poules Une étude cerne les caractéristiques du logement des poules que les consommateurs québécois jugent essentielles pour le bien-être animal par Jean Hamann Quel montant supplémen taire accepteriez-vous de payer pour une douzaine d’œufs provenant de poules élevées dans des installa tions qui ont été modifiées de façon à mieux répondre à leur bien-être ? Voilà la diffi cile question qu’une équipe dirigée par Maurice Doyon, du Département d’économie agroalimentaire et des s ciences de la consomma tion, a posée à des centaines de Québécois afin de mieux cerner les améliorations au logement des poules que devraient favoriser les pro ducteurs d’œufs du Québec. Au cours des prochaines années, ces producteurs vont progressivement délaisser la traditionnelle cage à poules à la faveur de systèmes de loge ment répondant mieux aux besoins biologiques inscrits dans l’ADN de Gallus gallus domesticus. Dans un monde idéal, les Québécois rêvent que les œufs qu’ils consom ment proviennent de poules libres d’aller et de venir à leur guise entre une verte prairie et un abri les protégeant des intempéries. Les impératifs économiques de la produc tion massive d’œufs exigent toutefois des compromis. « Dans le système de loge ment enrichi qui est envi sagé, les poules seront en core confinées à des cages, mais celles-ci seront plus
grandes, de sorte que chaque poule aura davantage d’es pace, précise le professeur Doyon, également titulaire de la Chaire de recherche économique sur l’industrie des œufs. De plus, on pour rait y trouver des éléments permettant aux poules de manifester des comporte ments naturels, notamment des perchoirs, des nichoirs, des zones où elles prennent des bains de poussière (pour leur hygiène et pour les pro téger des parasites), de même que de petites surfaces qu’elles peuvent gratter pour trouver de la nourriture. » Pour déterminer quels élé ments de cette liste étaient jugés prioritaires par les consommateurs, Maurice Doyon et ses collaborateurs ont sondé les cœurs et les portefeuilles de centaines de Québécois. La première enquête, à laquelle ont parti cipé près de 400 personnes, a livré des résultats para doxaux. « Les répondants aimaient certains des aména gements proposés, mais ils n’étaient pas disposés à payer davantage pour des œufs produits dans un système de cage enrichie. Après coup, nous avons soupçonné que le problème venait du mot “cage”. Nous avons fait un sondage en ligne qui utilisait 12 termes différents pour décrire des systèmes de
logement de poules. Ceux qui comprenaient le mot “cage” étaient toujours reçus de façon très négative », sou ligne le professeur Doyon. Les chercheurs ont donc fait une seconde enquête, auprès de 572 Québécois, en prenant soin cette fois de décrire l’aménagement envi sagé comme un système de logement éconaturel. Résul tat ? Les gens aiment ce con cept et ils sont prêts à délier les cordons de la bourse, sur tout pour que les poules aient accès à des perchoirs et à des nichoirs. Étonnamment, les répondants n’étaient pas prêts à payer pour que l’es pace disponible pour chaque poule passe de 67 à 93 pouces
carrés. « Il se peut qu’ils aient mal accueilli cette proposi tion parce qu’ils la jugeaient insuffisante pour améliorer le bien-être des poules », avance le professeur Doyon. Cette étude devrait confor ter les producteurs d’œufs du Québec dans leur dé cision de modifier les con ditions d’élevage de leurs poules et elle met en lumière ce qui importe aux yeux des consommateurs, résume le chercheur. « Elle nous rap pelle aussi l’importance du choix des mots. Le terme “cage” devra être évité dans les communications qui ser viront à faire valoir les amé liorations apportées au sys tème d’élevage des poules. » L’étude a été réalisée par Maurice Doyon, Stéphane Bergeron, Lota D. Tamini, de l’Université Laval, John Cranfield, de l’Université de Guelph, et George Criner, de l’Université du Maine.
«
Le terme « cage » devra être évité dans les communications qui serviront à faire valoir les améliorations apportées au système d’élevage des poules
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communication
sur les suites des attentats de Paris
Aurélie Campana
Depuis les attentats de Paris survenus vendredi soir, le gouvernement français et ses alliés doivent faire face à une situation difficile : affronter un ennemi terroriste aux contours très flous. La lutte engagée contre le groupe armé État islamique dif fère beaucoup d’une guerre classique contre un État bien identifié. Aurélie Campana, titulaire de la Chaire de re cherche du Canada sur les conflits et le terrorisme et professeure au Département de science politique, connaît bien les organisations terroristes.
Q Pourquoi la France abrite-t-elle tant de djihadistes prêts à mourir ? R Elle abrite, il est vrai, beaucoup d’isla mistes radicaux, mais proportionnelle ment à sa population, la France héberge moins de djihadistes que la Belgique, par exemple. Pour comprendre le phénomène du djihad, il faut remonter aux années 90 et à la guerre civile en Algérie. À cette époque, certains réseaux islamistes radi caux se sont implantés en France. Ces réseaux ont alors établi des liens avec des extrémistes d’autres pays, comme ceux de la petite ville belge de Molenbeek-SaintJean (une commune de Bruxelles où auraient habité plusieurs personnes impliquées dans les attentats de Paris, selon les premières révélations de l’en quête, ndlr). Depuis, plusieurs de ces réseaux ont été désactivés, d’autres sont restés plus ou moins clandestins et de nouveaux sont apparus à la faveur des événements. Les jeunes qui y adhèrent ne présentent pas un profil unique et bien défini, car leurs motivations sont très diverses. Cependant, on peut tout de même noter que la France et la Belgique offrent un contexte social particulier où s’est développé un problème d’intégration de certains jeunes des banlieues et où se tient un âpre débat sur la laïcité et l’islam.
Afghanistan, les combattants au sein des cellules terroristes ont exporté leur savoirfaire et leurs compétences ailleurs. Ils sont d’abord allés au Yémen pour rejoindre Ben Laden et Al-Qaïda, ce qui n’a pas fonc tionné, puis au Soudan. Chaque fois qu’on crée des conditions d’embauche de combat tants étrangers, le risque est grand de les vo i r r a l l i e r d e n o u ve a u x g r o u p e s . Aujourd’hui, on comprend que l’interven tion américaine en Irak a été une erreur his torique monumentale. La gestion des mino rités sunnites et des islamistes radicaux arrêtés en Irak a constitué une autre erreur. En effet, le groupe armé État islamique est né de cette erreur. Ses principaux dirigeants se sont rencontrés dans une prison améri caine. Ils ont pu mettre en place des straté gies parce qu’ils étaient enfermés au même endroit, au même moment, sans qu’il y ait une véritable surveillance des communica tions entre prisonniers. Pourquoi a-t-on l’impression que le mouvement prend de l’ampleur ? Tout simplement parce que le groupe Al-Qaïda a été affaibli par les inter ventions au Pakistan et en Afghanistan et que certains groupes qui y étaient affiliés ont ensuite prêté allégeance au groupe armé État islamique quand celui-ci s’est imposé comme le nouvel acteur dans cet espace géopolitique. Le groupe armé État islamique a réussi là où Al-Qaïda a échoué, en territo rialisant la lutte. Ses membres essayent d’exporter le conflit sur le territoire des États membres de la coalition internationale qui frappe en Syrie et en Irak.
Q Faut-il intervenir davantage en Syrie pour mettre fin au terrorisme ? R La véritable question, c’est comment s’y prendre. La France a décidé d’intensifier les frappes aériennes et d’envoyer son porteavion nucléaire Charles-de-Gaulle. Les Américains, qui jusqu’à maintenant s’étaient concentrés sur des frappes en Irak, seraient prêts à intervenir plus massivement en Syrie, mais il reste à coordonner toutes ces opérations avec les Russes. La question de l’envoi de troupes au sol est loin d’être réglée puisque plusieurs pays ne souhaitent pas se lancer dans une guerre qui risque de mal se terminer, comme ce fut le cas en Irak et en Afghanistan. Il y a toujours la solution de former l’armée irakienne, mais cette armée semble rester profondément ineffi cace. Certains ont proposé de former et d’armer les peshmergas kurdes, mais la Turquie s’y oppose par peur d’une possible contagion. La question est donc très com plexe, car elle relève d’un contexte géopoli tique délicat. Pour y répondre, il faudra pen ser à un processus politique qui ne soit pas partial et faussé dès le départ, comme celui des Américains en Irak. De plus, on ne sait Q Chaque intervention des forces pas si Bachar el-Assad devrait rester au pou étrangères au Moyen-Orient semble donner naissance à une organisation voir en Syrie. Par exemple, pour François terroriste plus imposante que la précéHollande, l’ennemi numéro un est Daesh, dente. Il y a eu d’abord les talibans, mais le président français ne veut pas non puis Al-Qaïda et enfin le groupe armé plus que Bachar el-Assad demeure à la tête État islamique. Comment expliquer du pays. Or, pour entamer un processus cette surenchère terroriste ? politique qui ait du sens, il va peut-être fal R L’Occident semble, en effet, avoir loir que l’actuel président syrien fasse partie contribué à créer des professionnels de la de la transition. la guerre. Par exemple, quand le conflit contre les Sovitétiques s’est terminé en Propos recueillis par Pascale Guéricolas
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Pour mieux comprendre le monde Intéresser tout un chacun à l’actualité internationale, telle est la mission d’un blogue créé par des étudiants en communication Reportages, publique articles, par Matthieu Dessureault enquêtes À Madagascar, le bois de rose des passionnées de l’actualité et analyses fait l’objet d’un trafic vers la internationale, pour qui il est apportent Chine, bien qu’il soit interdit très important de l’expliquer à l’exploitation. Des forêts et de la mettre en contexte. Le un regard classées sur la liste du patri blogue ne cible pas que les explicatif sur moine mondial de l’UNESCO étudiants de l’Université sont ainsi détruites, et ce, Laval ou les Québécois; il vise divers enjeux malgré la volonté des autori à peu près tout le monde », internationaux tés locales d’arrêter ce com souligne Myriam Adam, étu
merce. Cette situation déplo rable est expliquée dans un passionnant reportage radio, que l’on peut écouter sur le blogue « Actualité internatio nale : expliquer, comprendre et découvrir les enjeux de notre monde ». Lancé à l’automne 2014 par des étudiants du cours Actualité internationale, au Département d’information et de communication, ce site vise à intéresser le grand public à ce qui se passe à l’étranger. Reportages, arti cles, enquêtes, analyses et chroniques apportent un regard explicatif sur différents enjeux internationaux. Il y est question, entre autres, des récents attentats de Paris, de la guerre en Syrie, de la crise des migrants en Europe et des élections birmanes. Le site, qui met désormais à contribu tion des étudiants étrangers et une journaliste en France, ne se contente pas de rapporter des myriades de faits bruts. Vidéos, sons, infographies et hyperliens à l’appui, il met en contexte et donne un sens à l’information. « Nous sommes
diante à la maîtrise en com munication publique, profil journalisme international. Très bientôt, d’ailleurs, le site proposera du contenu dans d’autres langues que le français, dont l’anglais, l’ita lien et le polonais. Cette ini tiative a beaucoup de sens, puisque le blogue est suivi audelà des frontières québécoi ses, notamment en Argentine, au Vietnam, en Corée du Sud et dans plusieurs pays de l’Afrique et de l’Europe. Myriam Adam, qui travaille d’arrache-pied à promouvoir le projet sur les réseaux sociaux et les forums, reçoit de plus en plus de commen taires de lecteurs étrangers. Intéressée par la politique, l’étudiante profite de cette tribune pour faire connaître le système électoral du Canada. « Étant Française d’origine, je sais que les Européens ne comprennent pas forcément comment se passent les élections ici. Dans mon dernier article, j’explique le concept d’élec tions majoritaires, qui est inconnu de plusieurs. Pour
chacun des sujets, on trouve une brèche, l’élément qui fait que les gens vont s’y intéres ser », dit-elle. Parmi les projets dont elle est particulièrement fière, elle cite un dossier spécial que son équipe a réalisé sur le journalisme international. Cette section du site com prend différents articles por tant sur des sujets aussi variés que la réalité des cor respondants à l’étranger, le journalisme de guerre, la liberté de presse sous le pré sident Obama et la censure au Vietnam. Dans les pro chaines semaines, Myriam Adam veut explorer une panoplie d’autres sujets, dont les croyances et la reli gion. Un reportage photo sur Haïti, réalisé par un étudiant là-bas, est également à venir. Le monde étant un terreau très fertile, ce ne sont pas les idées qui manquent chez ces jeunes journalistes ! Le blogue est accessible à l’adresse actualiteinter. wordpress.com.
Des personnes assemblées allument leur téléphone intelligent durant une vigile devant un mémorial sur la place du Capitole à Toulouse, le 17 novembre 2015. photo Guillaume Horcajuelo / PC
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bourses de leade
le fil | le 19 novembre 2015
Cette année, 1,1 million de dollars ont été répartis entre les nouveaux boursiers
1 Alain Robert Savoie a publié le premier tome du Paradoxe du futur en 2014. Cet automne, il publiait le deuxième tome. photo Artistic Photography
Passion, polyvalence et engagement Les 100 lauréats des bourses de leadership et développement durable 2015-2016, dont Alain Robert Savoie, impressionnent par la qualité et l’originalité de leurs réalisations par Yvon Larose
Les amateurs de romans d’anti cipation ont découvert un jeune auteur prometteur il y a un an. Alors âgé de 17 ans, l’Acadien Alain Robert Savoie publiait, aux Éditions Véritas Québec, un volumineux livre de 435 pages constituant le pre mier tome d’une trilogie inti tulée Le paradoxe du futur. L’ouvrage avait comme sous titre Survivre aux météorites. En octobre dernier, le jeune homme, maintenant inscrit au baccalauréat en sociologie à l’Université Laval, faisait paraître le deuxième tome inti tulé La cité de l’espoir. « J’écris, entre autres, pour envoyer des messages aux gens, explique Alain Robert Savoie. L’un d’eux est qu’il faut agir maintenant, sur les plans so ciétal et environnemental, avant qu’il ne soit trop tard. Il faut changer comme personnes et comme société avant d’atteindre le point de nonretour. » Le 18 novembre, au Grand Salon du pavillon Maurice Pollack, l’étudiantécrivain a pris part à la cérémonie an nuelle de remise des Bourses de leadership et développement durable. Cette année, 100 étu diantes et étudiants aux trois cycles d’enseignement, qui se sont démarqués par leur esprit d’initiative et par des réalisa tions exceptionnelles, se sont
partagé 1,1 million de dollars versés par de nombreux do nateurs. Pour sa part, Alain Robert Savoie a reçu une bourse dans la catégorie Leadership artistique. Le paradoxe du futur effectue un saut dans le temps d’environ 150 ans. Le premier roman décrit un monde ravagé par les guerres religieuses et la destruction de l’environnement. La bataille du mur des Lamen tations, à Jéru salem, est l’un des temps forts du récit. Le second ouvrage décrit l’émergence d’une nou velle civilisation, où des gens de différentes croyances et valeurs se serrent les coudes pour bâtir la Cité de l’espoir. Au même mo ment se développe la Cité des robots. « Mon but, indique le jeune auteur, est de faire com prendre qu’il faut accepter les autres. » Sérieux, passionné, imaginatif, Alain Robert Savoie affiche une maturité assez surprenante pour son âge. Originaire du Nouveau Brunswick, il a toujours eu à cœur la défense de la langue française en milieu minoritaire. Dans cet esprit, il a présenté plu sieurs conférences dans les écoles primaires et secondaires de sa région. « On se fait dire qu’il faut parler l’anglais pour réussir dans la vie, soulignetil. Sans qu’on s’en rende compte, on se fait un peu assimiler. »
solution en prenant les meil leures idées de chacun. » L’écriture romanesque l’ha bite. « Elle est devenue une partie de moi, soutient Alain Robert Savoie. Cette passion ne s’éteindra pas. Arrêter d’écrire serait comme arrêter de dire qui je suis. » Comme projet immédiat, il entend rédiger le troisième tome de sa trilogie. Mais déjà il réflé chit à non pas un, mais deux autres projets d’écriture. Son objectif : toujours faire mieux. Ses modèles en littérature sont J.K. Rowling, la créatrice de la série Harry Potter, George R. R. Martin, l’auteur de la série Le trône de fer, ainsi qu e l ’ é c r i v a i n qu é b é c o i s Patrick Senécal. Invité au Salon du livre de Montréal en 2014, le jeune romancier l’a été de nouveau cet automne. Une invitation qu’il a toutefois déclinée afin de se consacrer à ses études. Une autre de ses passions est la compréhension de l’esprit humain. « Ce sujet me fascine, affirmetil. Cela explique pourquoi il y a de nombreux personnages dans mes livres. » Parmi les boursiers 2015 2016, on peut compter 36 étu diants du premier cycle, 53 du deuxième cycle et 11 du troi sième cycle. En six ans, le Programme de bourses de leadership et développement durable a soutenu 537 étu diantes et étudiants et obtenu 6 millions de dollars de nom breux donateurs.
Le jeune boursier possède une belle conception de l’engage ment. « J’ai toujours eu l’impres sion, ditil, que chacun d’entre nous a son rôle à jouer pour améliorer les choses. Ma façon d’apporter ma contribution est d’utiliser mon arme la plus puis sante, la parole. Je pense que si tout le monde avait une dé marche qui porte à aider autrui, la société ne s’en trouverait que meilleure. » Le bénévolat est, pour lui, une réalité familière. « J’ai toujours été à l’écoute des autres », ex plique Alain Robert Savoie. L’été dernier, chez lui, à Campbellton, il a passé une vingtaine d’heures par semaine auprès d’adultes souffrant de problèmes men taux. « C’est très important de donner aux autres, affirmetil. On apprend beaucoup de ce genre d’expérience. Cela a été une grande leçon de vie qui m’a fait grandir comme personne. » Son leadership, il l’a déve loppé et exercé avec succès dans son milieu scolaire en occupant les postes de prési dent et de trésorier du conseil étudiant. « J’ai toujours travaillé en équipe, précisetil. Je n’ai jamais considéré que j’avais une autorité absolue. J’ai toujours usé de diplomatie. J’ai trouvé les solutions qui répondaient Pour plus d’information sur le mieux aux besoins. Pour le programme et les récipienmoi, on réussit à trouver une daires : ulaval.ca/pbldd
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D’autres bo ILRICK DUHAMEL – LEADERSHIP ENTREPRENEURIAL
Ilrick Duhamel vient de commencer ses études de baccalauréat en génie industriel. Au mois d’octobre, l’organisme Forces AVENIR lui remettait deux trophées pour ses réalisations passées. L’une d’elles est la création, en 2013, du premier atelier vélo dans un établissement collégial, le Cégep Garneau à Québec. Toujours actif, l’atelier offre un service professionnel et abordable d’entretien et de réparation. Au cégep, l’étu diant a participé à la réalisation d’une cin quantaine de projets comme directeur de l’entrepriseécole Garneau Travail. « J’ai développé un sens des affaires pour bâtir une offre de service concurrentielle et diversifiée en fonction des capacités et des qualités de mon équipe, afin d’amener chacun des membres à se dépasser, soulignetil. En trois ans, les projets auxquels j’ai parti cipé ont généré des revenus bruts de près de 60 000 $. » 1. Ilrick Duhamel dans l’atelier vélo du Cégep Garneau lors de la journée d’ouverture en 2013. photo Gabriel Marceau – Cégep Garneau
ership et développement durable
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oursiers se démarquent
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ÉRIC TCHINDONGO – LEADERSHIP ENVIRONNEMENTAL
MÉLISSA DI SANTE – LEADERSHIP SCIENTIFIQUE
CAMILLE PEPIN – LEADERSHIP SPORTIF
CATHERINE CYR WRIGHT – LEADERSHIP SOCIAL/HUMANITAIRE
Originaire de la République du Congo, Éric Tchindongo entreprendra des études de maî trise en aménagement du territoire et déve loppement régional à l’hiver 2016. En 2009, il a cofondé l’association Endangered Species International Congo (ESICongo). La vocation de cet organisme, toujours actif et financé par la France et les ÉtatsUnis, est de protéger les ressources naturelles de la région de Loaka et de faire de ses résidents des acteurs majeurs dans la gestion de leur patrimoine naturel. « Je suis né en pleine zone forestière, expliquetil. L’observation des animaux sauvages me passionnait pen dant mon enfance. Mais j’ai aussi assisté à la destruction de leur habitat naturel. À la suite de mes études, et en comprenant l’interdé pendance de l’humain et de la nature, j’ai décidé de travailler pour la protection des espèces animales. »
Mélissa Di Sante est inscrite au doctorat en médecine expérimentale. En 2014, elle crée avec une collègue orthophoniste le blogue de recherche en orthophonie « Tout cuit dans le bec ». Cet outil donne un accès facile à des recherches récentes. Il est novateur, créatif et dynamique. Il est présent sur les médias sociaux et compte maintenant plus de 2 600 lecteurs. En juin dernier, l’Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec décernait le prix InnovationDesjardins aux auteures du blogue. « Le blogue répond à un besoin criant exprimé par les orthophonistes québécois, affirmetelle. Nous y présentons, entre autres, des résumés en français d’ar ticles scientifiques. Grâce au blogue, les pro fessionnels peuvent plus facilement faire le pont entre les connaissances scientifiques et les réalités cliniques. »
Sportive de haut niveau, la fondeuse Camille Pepin poursuit des études de doctorat en psychologie. Elle se distingue également par son engagement social. Par exemple, l’an dernier, elle a effectué un stage au Vietnam dans une école pour enfants handicapés. Mais ce dont elle est la plus fière est la créa tion de clubs de ski de fond au Nunavik, dans le Grand Nord québécois. « J’ai monté ce projet de zéro, ditelle, en collaboration étroite avec les communautés inuites. J’ai moimême mis sur pied le club de Kuujjuaq, qui compte aujourd’hui entre 30 et 40 mem bres. Le club, qui était réservé aux jeunes filles, accueille maintenant des garçons. Mais les groupes restent séparés. » L’objectif des clubs est d’offrir aux jeunes une occasion d’apprendre des habiletés telles que le leader ship, l’esprit d’équipe, l’engagement et un mode de vie sain.
Catherine Cyr Wright est inscrite à la maî trise en technologie éducative. À ce jour, deux stages ont marqué ses études. Au bac calauréat, son séjour comme stagiaire en changement social chez Ingénieurs sans frontières Canada lui a notamment permis de développer son leadership de façon très importante. « Cette organisation, précise telle, m’a donné la chance d’acquérir une vision critique, complète et inclusive du tra vail en développement international. » À la maîtrise, en 2014, elle a travaillé comme conseillère pédagogique dans une école pri maire de la communauté de Lhomond, en Haïti. « Au Centre d’enseignement Toussaint Louverture, poursuitelle, mon poste deman dait beaucoup de leadership et de créativité. Ma collègue et moi avions carte blanche en ce qui concernait le contenu et le déroule ment de la formation continue des ensei gnantes et enseignants. »
2. Éric Tchindongo et des collaborateurs durant une mission de terrain de l’organisme ESI-Congo, qui réalisait l’inventaire des gorilles des plaines de l’Ouest aux environs du village de Loaka. photo Franck Mackoundi
3. Pour son projet de doctorat en orthophonie, Mélissa Di Sante est liée au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale à Québec. Elle y planifie les rencontres avec les participants, prépare le matériel d’évaluation en orthophonie et analyse les données collectées à ce jour. photo Mélissa Di Sante
4. Photo de groupe lors de l’événement Rapides et radieuses, organisé à Kangiqsualujjuaq, dans le Nunavik, en avril 2015. Camille Pepin est au centre, en bleu. photo Frédérique Vézina
5. Catherine Cyr Wright anime un exercice pratique sur les différentes méthodes d’apprentissage lors d’un atelier de formation continue avec les enseignantes et enseignants du Centre d’enseignement Toussaint-Louverture à Lhomond, en Haïti. photo Juliana Léveillé-Trudel
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science
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en bref
Un robot autonome volant ! Vous avez remarqué la présence d’un cube volant dans l’atrium du pavillon AlexandreVachon ? Il s’agit d’un automate utilisé en situation de performance artistique, qui peut réagir aux mouvements du corps, à la voix ainsi qu’à la lumière. Cette structure, qui évoque le mythe d’une architecture affranchie de la gravité, a posé de nombreux défis technologiques et a demandé la contribution de plusieurs experts, comme David St-Onge, doctorant, et Philippe Giguère, professeur au Dépar tement d’informatique et de génie logiciel. Ce projet a mobilisé les efforts de quatre laboratoires, dont le laboratoire DAMAS (section robotique mobile). Jusqu’à la minovembre, le public a pu assister aux expéri mentations de vol du robot. photo Nathalie Filion
Avis officiel ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE Avis de convocation Aux membres de la communauté universitaire, Prenez avis que l’assemblée générale annuelle des membres de l’Université, prévue à l’article 15 de la Charte de l’Université Laval, aura lieu le 25 novembre 2015, à 14 h, à la salle Jean-Paul-Tardif (local 1334) du pavillon La Laurentienne.
ORDRE DU JOUR 1. Présentation par la secrétaire générale 2. États financiers de l’Université Laval – John R. Porter, président du Conseil d’administration
3. Rapport des activités de l’Université Laval – Denis Brière, recteur et président du Conseil universitaire
4. Questions des membres Monique Richer Secrétaire générale 11 novembre 2015
La morue arctique est l’espèce pélagique dominante dans les eaux polaires canadiennes. Elle représente 95 % des assemblages de poissons de ce milieu.
La morue arctique entre deux eaux Les changements climatiques vont favoriser la hausse des populations de cette espèce, mais son exploitation en eaux canadiennes restera risquée par Jean Hamann La morue arctique devrait profiter de la disparition de plus en plus hâtive du cou vert de glace et du réchauf fement de la température de l’eau provoqués par les changements climatiques, révèle une étude menée par des chercheurs de QuébecOcéan. Ces résultats, pré sentés lors de la 14e assem blée générale annuelle de ce regroupement interuniver sitaire, qui se déroulait sur le campus les 10 et 11 no vembre, laissent planer la possibilité d’une augmenta tion marquée des stocks de cette espèce à court ou à moyen terme, a souligné Maxime Geoffroy, qui con sacre sa thèse à ce sujet. La morue arctique est une espèce dominante dans les eaux arctiques canadiennes. « Elle forme 95 % des as semblages de poissons péla giques de ce milieu, signale le doctorant du Départe ment de biologie, qui réalise ses travaux dans l’équipe du professeur Louis Fortier. C’est une espèce “enton noir” qui canalise 75 % de l’énergie entre le zoo plancton et les niveaux
trophiques supérieurs où se retrouvent les oiseaux marins, les phoques et les bélugas. » En théorie, les change ments climatiques devraient profiter à cette espèce. En effet, les conditions clima tiques plus clémentes de vraient conduire à une hausse de la production du phytoplancton et, par effet domino, à une aug mentation du zooplancton et des organismes qui s’en nourr issent. Pour vérifier cette hypothèse, Maxime Geoffroy a utilisé des don nées recueillies entre 2010 et 2014 sur les populations de poissons du golfe d’Amundsen et de la mer de Beaufort à l’aide d’un écho sondeur installé à bord du brise-glace NGCC Amundsen. Cet appareil émet des ondes qui sont réfléchies lors qu’elles frappent un objet. L’analyse des ondes réflé chies permet de déterminer le nombre de poissons, leur taille et leur biomasse. La débâcle est survenue de 5 à 8 semaines plus tard en 2013 et en 2014 que lors des trois années précédentes, ce
L’exploitation commerciale de la morue arctique serait risquée parce que tout l’écosystème marin arctique dépend de cette espèce
qui s’est répercuté sur la température moyenne de l’eau de surface entre mai et juillet. « La longueur des jeunes morues arctiques de l’année était positivement corrélée à la température moyenne de surface, résume l’étudiant-chercheur. L’abon dance et la biomasse des mor ues arctiques attei gnaient des valeurs signifi cativement plus élevées les années où la débâcle surve nait plus tôt. » Ces résultats, qui devront être confirmés par un suivi à plus long terme, suggèrent que les changements clima tiques vont conduire à une hausse de l’abondance et de la biomasse de la morue arc tique. Assez pour envisager l’ouverture d’une pêche commerciale, comme il en existe dans d’autres pays nordiques ? « Peut-être que oui, dans certains secteurs de l’océan Arctique cana dien, mais ce ne serait pas une bonne idée parce que tout l’écosystème marin dépend de cette espèce, répond Maxime Geoffroy. Quelques mauvaises années de reproduction combinées aux prélèvements commer ciaux pourraient conduire à un effondrement des stocks, qui se répercuterait sur les populations de phoques et de bélugas dont les Inuits se nourrissent. »
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L’appel du Nord Postdoctorant en biogéochimie marine, Pierre Coupel nous fait partager ses visions arctiques le temps d’une exposition par Renée Larochelle En cette période troublée où l’insécu rité gagne le monde, les photographies de Pierre Coupel font du bien à l’âme. En regardant les clichés qu’il a pris lors d’expéditions dans l’océan Arctique et les mers subarctiques, on ne peut que ressentir une impression de bien-être et reprendre – en les modifiant un peu – les mots de Baudelaire dans L’invitation au voyage, « Là-bas, tout n’est qu’ordre et beauté, silence, calme et immensité. » « On éprouve une incroyable sensa tion de liberté quand on voyage dans ces régions. C’est un environnement exceptionnel », dit Pierre Coupel, qui a pris ces photos lors d’expéditions effec tuées en 2013 et en 2014 à bord des brise-glace NGCC Amundsen, basé à
Un iceberg, érodé à la base par les eaux réchauffées, qui bascule au grand soleil, révélant ainsi sa face cachée; une banquise brisée par les vents et consoli dée par le froid, d’où émergent crêtes et blocs de glace; le miroir formé par le mélange des eaux salées et des eaux douces issues des rivières et de la fonte des glaces, miroir sur lequel glisse le bateau : tout cela fait partie de ces « visions arctiques » donnant son nom à l’exposition. Dans cette blancheur moi rée de bleus et d’orangés à cause du soleil rasant, Pierre Coupel affirme se sentir exister plus que n’importe où ailleurs dans le monde. « Quand le bateau avance sans faire de bruit, on ressent une paix absolue », souligne l’océanographe. Et ce navire, c’est bien
sûr l’Amundsen, sorte de cordon ombi lical reliant l’équipe de chercheurs à la vie réelle, celle de la recherche, au sein de paysages fantasmagoriques. Comme le souligne le jeune homme, « le bateau est notre refuge, il lutte contre les gla ces, nous protège du froid, encaisse les chocs et se nourrit des expéditions du passé. » Rien ne prédestinait Pierre Coupel à sillonner les mers de l’Arctique un jour, si ce n’est une attirance depuis toujours pour les régions polaires, attirance qu’il ne s’explique pas lui-même. Originaire de la ville de Pau, au sud-ouest de la France, l’océanographe vit à Québec depuis plus de trois ans. « Je me sens bien ici, j’aime l’hiver et la neige », dit-il simplement. Cela dit, son postdoctorat terminé, il se pourrait que Pierre Coupel nous quitte pour des terres plus glacées, probablement au Groenland, où un contrat l’attendrait l’été prochain. « Je ne sais pas où je serai exactement dans le futur, mais une chose est certaine, je serai dans le Nord », conclut-il.
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Féerie en musique L’Ensemble vent et percussion de Québec (EVPQ) vous convie à son spectacle intitulé Féérie, un concert familial qui ravira les jeunes et les moins jeunes. Au programme figurent Casse-noisette et Le lac des cygnes de Piotr Ilitch Tchaïkovski, suivis de Band Land de Derek Bourgeois. Fondé en 1995, l’EVPQ fait partie du paysage musical québécois de puis maintenant 20 ans. Comptant 55 musi ciens, cet ensemble est un partenaire de la Faculté de musique. Samedi 21 novembre, à 20 h, et dimanche 22 novembre, à 14 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Billets en vente sur le site evpq.ca et à la porte.
Le FaMUL Jazz célèbre Sinatra
Pierre Coupel, océanographe.
Baie de Qikiqtarjuak, au Nunavut, 69°N.
Québec, et USCGC Healy, basé à Seattle. Titulaire d’un doctorat en bio géochimie marine du Laboratoire d’océanographie et du climat : expéri mentations et approches numéri ques (LOCEAN), Pierre Coupel est a c t u e l l e m e n t p o st d o c t o r a n t a u Département de biologie, où il étudie les répercussions des changements cli matiques sur le phytoplancton et le cycle des nutriments dans l’océan Arctique. L’exposition qu’il présente jusqu’au 28 novembre au local 2470 du pavillon Alphonse-Desjardins té moigne de sa passion pour la photogra phie et de son expérience dans les régions polaires. Détroit d’Éclipse, proche de Pond Inlet, au Nunavut, 73°N - 77°W.
«
On éprouve une incroyable sensation de liberté quand on voyage dans ces régions. C’est un environnement exceptionnel.
Il y a 100 ans cette année naissait Frank Sinatra, l’un des plus grands crooners de notre époque. Pour rendre hommage à celui qu’on surnommait The Voice, Denzal Sinclaire interprètera quelques-unes de ses chansons lors d’un spectacle qui promet d’être électrisant. Il sera accompagné du big band de la Faculté de musique (le FaMUL Jazz), sous la direction de Janis Steprans. En plus d’être un talentueux pianiste, percussionniste et acteur, Denzal Sinclaire se classe parmi les meilleurs chanteurs de jazz de sa génération. On a pu l’entendre en première partie du s pectacle de la chanteuse Diana Krall lors d’une tournée américaine. Vendredi 20 novembre, à 20 h, au Palais Montcalm. Billets en vente sur le réseau Billetech. Pour info : palaismontcalm.ca
Lumière sur les cabanes, les abris et les pylônes Les cabanes de pêche sur glace, les abris temporaires pour voitures et les lignes de transport électrique font partie intégrante du paysage hivernal québécois. L’exposition Points-clés : cabanes, abris, pylônes propose un regard neuf sur ces éléments sous- valorisés. Bertrand Rougier, étudiant à la maîtrise en architecture, les a analysés et disséqués à la suite d’observations réalisées sur le terrain à travers la province. Photo graphies grand format, maquettes et illus trations techniques montrent leur potentiel esthétique. L’exposition est parrainée par Georges Teyssot et Pierre Thibault, profes seurs à l’École d’architecture. Jusqu’au 4 décembre, à la salle Jean-Marie-Roy de l’École d’architecture.
Mer des Tchouktches, 72°N - 168°W. photos Pierre Coupel
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actualités UL
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Six jeunes diplômés exceptionnels honorés
Avis officiel CONSEIL D’ADMINISTRATION Séance ordinaire du 25 novembre 2015 ORDRE DU JOUR 1. Ouverture de la séance 2. Ordre du jour 3. Procès-verbal de la séance ordinaire du 28 octobre 2015
4. Communications du président et du recteur 5. Questions des membres Sur consentement des membres 6. Amendement no 13 au Règlement du Régime complémentaire de retraite de l’Université Laval (RCRUL) − Recommandations du Comité exécutif
L’Association des diplômés de l’Université Laval (ADUL) a remis la médaille RaymondBlais à six diplômés remarquables, le 17 no vembre, lors de la 28e cérémonie des Prix Jeunes diplômés. Bien plus qu’une médaille, cette distinction, remise par l’ADUL depuis 1987, rend hommage à des diplômés âgés de moins de 35 ans qui, par leurs activités professionnelles et leur contribution au développement de la société, ont fait honneur à l’Uni versité Laval et à leur profession en étant des exemples pour les futurs diplômés. La cérémonie a permis de mettre en lumière le parcours exceptionnel de Vincent Bergeron, de Guillaume BrièreGiroux, de David Brulotte, de MarieMaude Denis, d’AndréeAnne Hallé et de Guillaume Mercier. Parents, amis, collègues, membres de la commu nauté universitaire, diplômés et futurs diplômés étaient présents au Grand Salon du pavillon Maurice Po l l a ck p o u r c é l é b r e r l e u r s accomplissements.
De gauche à droite sur la photo : Denis Brière, recteur, David Brulotte, directeur développement des affaires – Europe à Investissement Québec, Vincent Bergeron, avocat et agent de marque de commerce chez ROBIC SENCRL, Marie-Maude Denis, journaliste et coanimatrice de l’émission Enquête à Ici Radio-Canada Télé, Guillaume Brière-Giroux, directeur du bureau de Hartford de Oliver Wyman, firme de conseil en stratégie, Guillaume Mercier, président-directeur général chez Entreprise en démarrage (en mode furtif), AndréeAnne Hallé, conceptrice-rédactrice chez lg2, Isabelle Saillant, vice-présidente du conseil d’administration de l’ADUL et associée et stratège en communication chez Triade Marketing, François Chapdelaine, président des Prix Jeunes diplômés 2015 et directeur des ventes au Canada chez Novik. photo Louise Leblanc
7. Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) : déclaration de la masse salariale assurable pour 2016, choix de la limite d’assurance par réclamation et mandat de signataire − Recommandations du vice-recteur aux ressources humaines
8. Rapport des emprunts à court terme effectués sur le marché monétaire du 1er mai 2015 au 31 octobre 2015 9. Plan décennal d’investissements universitaires (PDIU) 2016-2026 de l’Université Laval − Recommandations du Comité exécutif
10. Comités d’éthique de la recherche avec des êtres humains de l’Université Laval (CERUL) : rapport d’activités 2014-2015 Huis clos (points 11 à 16) Ordre du jour courant
17. Contrat d’affiliation à intervenir entre le CHU de Québec-Université Laval et l’Université Laval : approbation
18. Projections financières 2015-2016 sur la base des résultats au 30 septembre 2015 − Recommandations du Comité exécutif
19. Contrat d’approvisionnement pour des services de stockage et de copies de sécurité : autorisation de procéder à l’octroi d’un contrat supérieur à 4 M$ sur cinq ans − Recommandations du Comité exécutif
20. Service des immeubles – Projet de réaménagement des locaux de recherche de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) : acceptation de principe − Recommandations du Comité exécutif
21. Refonte de la Fiducie globale de placement Université Laval – La Fondation de l’Université Laval
22. Plan de surveillance de haut niveau : adoption de la Politique de biosécurité
23. Procédure de nomination des doyens : projet de refonte
24. Clôture de la séance
Urgence tempête à l’Université
Ce qu’il faut savoir en cas de tempête de neige ou de verglas L’hiver approche à grands pas et nous devons déjà prévoir les effets des tempêtes de neige ou de verglas qui ne manque ront pas de frapper au cours de l’hiver. Le campus ne ferme jamais ses portes. Toutefois, lorsque les conditions météoro logiques l’exigent, la direction de l’Université peut décréter la suspension de l’ensemble de ses activités. Cette décision est communiquée de la façon suivante : • en prévision de la suspension des activités de l’avantmidi, la décision est diffusée avant 6 h 30; • en prévision de la suspension des activités de l’aprèsmidi, la décision est diffusée avant 10 h 30; • en prévision de la suspension des activités de la soirée, la décision est diffusée avant 15 h 30.
REPORT DES EXAMENS
Lorsqu’une situation « Urgence tempête » empêche la tenue d’un examen, celuici est reporté. Pour l’automne 2015, il a été convenu des dispositions suivantes : du 30 novembre au 11 décembre, les examens manqués seront reportés au samedi ou au dimanche suivant; du 14 au 18 décembre, les examens manqués seront reportés au courant de cette même semaine. Dans l’impossibilité de tenir les examens à ce moment, la reprise aura lieu au début de la session d’hiver 2016, à une date à déterminer. Les étudiants concernés seront avisés par cour riel le plus rapidement possible. Ils pourront aussi s’informer auprès de leur faculté ou de leur direction de département ou de programme. FORMATION À DISTANCE
Différents moyens sont utilisés pour communiquer un avis « Urgence tempête » aux membres de la communauté uni versitaire : le courrier électronique, le site Web de l’Univer sité (ulaval.ca) et les médias électroniques. Par ailleurs, si aucun avis n’est émis aux heures indiquées précédemment, la communauté universitaire doit considérer que l’ensemble des activités annoncées pour la plage couverte se tiendront comme prévu. La prise de décision liée à la suspension des activités repose sur un ensemble de critères : • les conditions et les prévisions météorologiques diffusées par Environnement Canada; • la difficulté pour les autobus de circuler sur le campus et sur le territoire desservi; • la difficulté pour les sociétés de transport en commun des servant le territoire de maintenir leur service; • l’état des routes observé par le ministère des Transports du Québec; • l’état des rues et des avenues observé par les services de police desservant le territoire; • l’état des stationnements, des rues, des avenues ainsi que des entrées des bâtiments du campus observé par le per sonnel affecté à la sécurité. Malheureusement, nous ne saurions prendre en compte dans ces décisions des considérations personnelles liées à la localisation des membres de la communauté universitaire. Il en va de chaque individu d’assurer sa propre sécurité en fonction de sa situation particulière.
Les étudiants des cours à distance qui ont prévu faire leur examen hors du campus doivent vérifier si leur centre d’exa mens annonce une fermeture ou une suspension de ses acti vités (voir la liste des Centres d’examens et leurs coordon nées). Si les examens prévus sont annulés, les reprises seront organisées au cas par cas. On peut consulter la version intégrale de la Procédure en cas de tempête de neige ou de verglas au lien suivant : www2.ulaval.ca/fileadmin/Secretaire_general/ Directives__procedures/tempetesverglas1.pdf Service de sécurité et de prévention
politique
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en bref
Le drone préfigure la guerre au 21e siècle. Avion piloté à distance, celui-ci peut accomplir des missions variées, comme la surveillance, le renseignement et l’attaque. photo lieutenant-colonel Leslie Pratts – US Air Force
Les sentiers de la gloire Le phénomène guerrier a beaucoup évolué depuis le 19e siècle par Yvon Larose
Les Hautes Études interna tionales offriront, au tri mestre d’hiver 2016, un nou veau cours sur les fonde ments et les mutations de la guerre. Réalité de tout temps, régulièr ement à la une des journaux, la guerre est à la fois fascinante et terrible, au dire du professeur invité au Département de science politique Richard Giguère. « Le phénomène guerrier, s ouligne-t-il, exerce une grande fascination dans la population. Certains auteurs vont jusqu’à trouver un côté romantique à la guerre. Pour eux, c’est l’aventure à vivre. » Le brigadier-général Richard Giguère a récem ment pris sa retraite des Forces armées canadiennes après 35 années de service. Le cours qu’il donnera mettra l’accent sur les grands conflits survenus depuis le milieu du 19e siècle. Il débutera par la guerre de Sécession améri caine, qui s’est déroulée de 1861 à 1865. « Ce conflit, ditil, est considéré comme la première guerre moderne. On a innové, notamment avec l’utilisation du chemin de fer. Ce conflit a été le pre mier à être pris en photo. » Suivront, au 20e siècle, la Prem ière puis la Seconde Guerre mondiale. Autant le conflit de 1914-1918 fut sta tique, autant celui de 19391945 fut mobile. « Il serait très difficile de répéter ce genre de guerre », affirme Richard Giguère au sujet de la guerre des tranchées de 1914-1918. Le premier mot qui lui vient à l’esprit pour qualifier ce conflit est « boucherie ».
« Aujourd’hui, explique-t-il, les frappes aériennes et les drones sont de plus en plus utilisés puisque les étatsmajors font tout pour éviter les pertes parmi les soldats. Mais nous devons également remplir les missions qui nous sont confiées. Nous ne pou vons pas évacuer le danger des théâtres d’opérations où nous sommes déployés; les états-majors sont bien conscients de cette réalité. » Puis vint la Guerre froide. « Cette guerre “qui n’a jamais eu lieu” a duré plus de 40 ans, indique Richard Giguère. On a vu la construction de grosses armées réunies sous l’égide de l’OTAN et du pacte de Varsovie. Le spectre nu cléaire a caractérisé cette période. L’arme nucléaire a eu pour effet de ramener les guerres à des conflits de basse intensité. » Après la chute du mur de Berlin en 1989, l’Union sovié tique implosait en 1991. Le système communiste en Europe avait assez vécu, ainsi que la Guerre froide. Dans les années 1990, les Casques bleus, ces soldats de maintien de la paix de l’ONU, ont été envoyés dans les Balkans. La guerre d’ex-Yougoslavie n’a pris fin qu’en 1999. « Au début, rappelle-t-il, les Casques bleus, canadiens et autres, ont été impuissants à réagir aux exactions com mises par les belligérants. À la fin du conflit, ces soldats sont retournés dans les Balkans comme « casques verts » de l’OTAN. Les règles de ce nouvel engagement leur ont permis de mieux faire
«
On dit que ce qui est compliqué n’est pas de gagner une guerre, mais de gagner la paix
leur travail. » Richard Giguère souligne que le militaire n’est pas un tueur. « Chaque fois qu’il se sert de son arme, poursuit-il, il a des comptes à rendre. L’armée donne au soldat un cadre juridique d a n s l e qu e l i l f a i t s o n travail. » La guerre d’Afghanistan, qui a débuté en 2001, à la suite d’une résolution de l’ONU reprise par l’OTAN, entre dans la catégorie des guerres asymétriques. Elle opposait un contingent inter national de soldats profes sionnels, bien entraînés et équipés d’armes modernes, et des fondamentalistes afghans réfugiés dans les montagnes, mal équipés et menant une guérilla contre les forces étrangères. En 2001, ce pays était un État en déliques cence où rien ne fonctionnait correctement. La mission canadienne, qui a duré près de 12 ans, prend fin en 2014. Elle s’appuyait sur trois piliers : l’action humanitaire,
la diplomatie et l’action mili taire. Les Forces armées ca nadiennes ont combattu les insurgés et assuré la sécurité des civils. Elles ont aussi construit des écoles et amé nagé des routes. Richard Giguère a effec tué deux séjours totalisant 18 mois dans ce pays. Il a d’abord été chef d’état-major d’une brigade multinatio nale en 2004 à Kaboul. Puis il a agi comme commandant adjoint de la Force opéra tionnelle interarmées en 2010 à Kandahar. « On dit que ce qui est com pliqué n’est pas de gagner une guerre, mais de gagner la paix, indique-t-il. Nous avons constaté le bien qu’a amené en Afghanistan l’espèce de parapluie sécuritaire de l’OTAN. Mais on ne démo cratise pas un pays en deux ans. Cela prend des généra tions et ne peut se faire qu’en créant un espace sécuritaire. La population afghane déci dera ce qu’elle veut comme avenir. » Cyberguerre, drones, voire robots-soldats : nous avons déjà un pied dans la guerre de l’avenir. Par Internet, il est possible de s’infiltrer dans les réseaux les plus critiques et de prendre notamment pour ci bles les sites et les organisa tions gouvernementales. Le drone, cet avion piloté à dis tance, peut accomplir des missions variées, comme la surveillance, le renseigne ment et l’attaque. « Nous dirigeons-nous vers la déshu manisation du champ de ba taille ?, demande le brigadier général. Au bout du compte, l’humain remporte toujours les combats. Un des avan tages qu’aura toujours l’hu main sur la machine est son jugement. »
Soyez généreux lors de la Guignolée étudiante Cette année encore, la Guignolée étudiante sera de retour sur le campus. Cette campagne de financement permet de réunir des fonds destinés à tous les étudiants qui vivent des difficultés financières. Ces fonds permettent, entre autres, de financer le projet « La table du pain ». Le 25 novembre, de 7 h 30 à 18 h, des bénévoles se tiendront dans les principales entrées des différents pavillons pour recueillir vos dons. Si vous souhaitez vous impliquer en tant que bénévole et offrir une heure de votre temps à cette cause, communiquez avec le comité organisateur à guignolee.campuslaval@gmail.com.
2 novembre 1978. François Mitterand, alors premier secrétaire du Parti socialiste français, est accueilli à l’Université par une centaine de personnes, professeurs et étudiants de diverses facultés, à l’occasion d’une conférence sur l’histoire fort mouvementée du socialisme et de son parti. On le voit ici en compagnie d’Albert Legault, directeur du Centre québécois des relations internationales (à gauche) et d’André Barnard, directeur des relations publiques de l’Université (à droite). François Mitterand fut le 21e président de la République française, de 1981 à 1995. photo Jean-Michel Fauquet | Division de la gestion des documents administratifs et des archives
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bravo !
Marcel Babin Prix d’excellence des diplômés de l’UQAR Le parcours exceptionnel du biologiste Marcel Babin a récemment été reconnu par le Prix d’excellence 2015 des diplômés de l’UQAR. Marcel Babin est titulaire de la Chaire d’excellence en recherche du Canada en télédétection de la nouvelle frontière arctique du Canada à l’Université Laval. Ses tra vaux portent sur les réper cussions de la fonte des glaces dans l’océan Arctique et cherchent à déterminer l’évolution des écosystèmes. Il dirige actuellement l’Unité mixte internationale Takuvik.
René Bureau Médaille de l’Assemblée nationale René Bureau a laissé une empreinte profonde dans le monde de la paléonto logie québécoise. Ce réci piendaire de la Médaille de l’Assemblée nationale du Québec est entré au Département de géologie et de génie géologique en 1940. Il a été conservateur de la collection géologique de l’Université et chargé d’enseignement jusqu’en 1979. La réalisation dont il est le plus fier : la fonda tion du parc national de Miguasha, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. René Bureau a célébré cette année son 100e anniversaire.
Georges Beaudoin Prix JeanDescarreaux et prix du Mérite géoscientifique Le prix Jean-Decarreaux de l’Association de l’explo ration minière du Québec souligne le travail d’un in dividu dont les écrits ont contribué à accroître les connaissances liées à l’ex ploration minière. Cette année, c’est Georges Beaudoin, professeur au Département de géologie et de génie géologique, qui a obtenu cette distinction. Il a également reçu le prix du Mérite géoscientifique de l’Ordre des géologues du Québec, qui récompense les réalisations exceptionnelles en sciences de la terre, dans le secteur des ressources minérales et pétrolières.
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Jean Martin Beaulieu Prix RoyalMach-Gaensslen Pour ses recherches sur le lithium, un médicament utilisé dans le traitement des troubles bipolaires, Jean Martin Beaulieu a reçu le prix Royal-MachGaensslen pour la recherche en santé mentale. Ce prix, attribué par l’Institut de re cherche en santé mentale du Royal, appuie les chercheurs canadiens en début de car rière pour les encourager à poursuivre leurs recherches sur les troubles bipolaires et autres maladies mentales. Les travaux de ce professeur du Département de psychia trie et de neurosciences se sont distingués pour leur rigueur scientifique, leur pensée novatrice et leur originalité.
Aline Charles Prix HildaNeatby
Paule Halley Prix Acfas – Michel-Jurdant
L’objectif du prix HildaNeatby en histoire des femmes et du genre, décerné depuis 1982 par le Comité canadien de l’histoire des femmes lors du colloque annuel de la Société histo rique du Canada, est d’en courager la publication d’articles scientifiques sur l’histoire des femmes et du genre. Aline Charles a remporté ce prix pour son remarquable article « Femmes âgées, pauvres et sans droit de vote, mais… citoyennes ? Lettres au pre mier ministre du Québec, 1935-1936 », publié dans la revue Recherches fémi nistes. Professeure au Département des sciences historiques, la lauréate est une spécialiste d’histoire sociale et du genre pour le Québec et le Canada au 20e siècle.
Paule Halley est une pion nière du droit de l’environ nement. Cette lauréate du prix Acfas – Michel-Jurdant possède en effet une exper tise unique. Depuis 1988, elle contribue à développer cette branche du droit, dont il reste encore plusieurs cha pitres à écrire. La Chaire de recherche du Canada en droit de l’environnement, dont elle est titulaire depuis 2002, est la seule en son genre au Québec. Elle se dit fière d’être associée à Michel Jurdant, un écolo giste québécois et ancien professeur de foresterie de l’Université Laval.
Marie-Claire Rénald Bergeron Belleau, Yves Prix De Koninck, Reg-L.-Perkin Clément Le prix Reg-L.-Perkin est attribué par le Collège Gosselin et des médecins de famille Charles M. Morin du Canada à un médecin de chacune des provinces Membres de la canadiennes. Il vise à Société royale reconnaître les personnes qui incarnent le mieux du Canada l’idéal d’un médecin de
Emmanuel Bujold Prix d’excellence en recherche de l’Association des professeurs d’obstétrique et gynécologie du Canada
La Société royale du Canada a récemment élu 83 personnalités, dont q uatre professeurs de l’Université Laval. Marie-Claire Belleau, Yves De Koninck, Clément Gosselin et Charles M. Morin ont été remarqués en raison de leur contribution excep tionnelle à la vie intellec tuelle au Canada. Devenir membre de la Société Royale est le plus grand honneur qui puisse être accordé à un uni versitaire des domaines des arts, des lettres et des scien ces. Cette distinction leur sera remise lors d’une céré monie, le 27 novembre, à Victoria, en ColombieBritannique.
Professeur à la Faculté de médecine et membre du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, Emmanuel Bujold a reçu le Prix d’excellence en recherche 2015 de l’Associa tion des professeurs d’obsté trique et gynécologie du Canada. Cette distinction est remise à un chercheur qui s’est démarqué par son leadership scientifique, par ses qualités comme mentor, par sa créativité et par ses réalisations en recherche. Le professeur Bujold est un médecin praticien spécia liste en médecine maternelle et fœtale.
famille. En 2015, c’est Rénald Bergeron, doyen de la Faculté de médecine, qui a reçu cet honneur pour le Québec. Son approche d’une grande efficacité, humaniste et axée sur la col laboration, a retenu l’atten tion du Collège. Soulignons que Rénald Bergeron a col laboré à la création de la Maison Michel-Sarrazin.
Marc-André Guy Poirier Légaré Prix TonyÉtudiantPawson chercheur étoile Le prix Tony-Pawson, décerné par le Canadian du Fonds de National Proteomics recherche du Network, a été créé il y a 5 ans pour souligner le tra Québec vail d’un chercheur dont les Supervisé par le profes seur Frédéric-Georges Fontaine, Marc-André Légaré, étudiant-chercheur au Département de chimie, a été nommé étudiant- chercheur étoile du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies pour le mois d’octobre. Cette dis tinction souligne la qualité d’un article qu’il a publié cet été dans la revue Science. Ses travaux ouvrent la voie à une nouvelle génération de catalyseurs hautement per formants, bon marché et moins polluants, qui pour raient améliorer un procédé chimique couramment employé dans les industries.
réalisations en sciences fon damentales ou appliquées ont contribué de façon re marquable à l’avancement de la protéomique en sciences biologiques. Le lauréat de cette année, Guy Poirier, professeur à la Faculté de médecine et membre du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, est connu mondialement pour ses travaux sur la poly(ADP-ribose) polymé rase, la mort cellulaire et la réparation de l’ADN.
Peter Vanrolleghem Prix du Président de la Water Environment Federation Peter Vanrolleghem, pro fesseur au Département de génie civil et de génie des eaux et directeur de CentrEau, a remporté le prix du Président 2015 remis par la Water Environment Federation (WEF). Ce prix lui a été décerné pour souligner sa contribution remarquable au Réseau Environnement et sa par ticipation à l’atteinte des objectifs que s’était fixés la WEF sur le plan des parte nariats mondiaux et de l’engagement des jeunes professionnels. Il s’est notamment illustré en orga nisant le WEFMAX 2015 à Québec.
sports
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photo Erik Bouchard
en bref Au cours de la semaine de cette 51e Coupe Vanier, plusieurs activités se dérouleront dans la ville de Québec
La fête du football de retour à l’Université Laval ! Pour la quatrième fois de son histoire, l’Université Laval sera l’hôtesse, le samedi 28 novembre, du match de football universitaire le plus important de l’année au pays, la Coupe Vanier ArcelorMittal 2015 par Pierre Blais S’il reste à confirmer quelles équipes seront du grand match, tout le reste est main tenant bien en place pour accueillir cette grande fête du football universitaire canadien au stade TELUSUniversité Laval. Ainsi, les billets de groupe et à l’unité sont en vente depuis un cer tain temps, et les amateurs les plus pressés ont déjà ré servé leurs places. Rap pelons que l’Université Laval a accueilli des foules
d’au-delà de 18 000 specta teurs pour les Coupe Vanier de 2009 et de 2013, et de plus de 16 000 partisans pour celle de 2010. DES ACTIVITÉS POUR TOUS
Au cours de la semaine de cette 51e Coupe Vanier, plu sieurs a ctivités se déroule ront dans la ville de Québec. Le jeudi 26 novembre aura lieu le Banquet des étoiles canadiennes Financière Sun Life présenté par Mallette.
jeunes footballeurs des écoles secondaires de Québec et de Chaudière-Appalaches. Puis, le samedi 28 novembre, le public est invité tôt le matin à prendre part à la fête lors d’un tailgate démesuré. L’ani mation débutera dès 6 h. On y récompensera les Taureau mécanique, jeu joueurs par excellence de la g onf lable et tyrolienne de dernière saison dans le foot 300 pieds sont au programme. ball universitaire canadien. P l u s i e u r s m e m b r e s d u Le match, qui est présenté Rouge et Or seront notam cette année par Promutuel Assurance, débutera à 13 h ment honorés. Le vendredi 27 novembre avec un spectaculaire se tiendra le Challenge des avant-match. Pour vous étoiles du football scolaire à procurer des billets, téléphol’intérieur du stade TELUS- nez à la billetterie du Rouge Université Laval. L’événe et Or au 418 656-FOOT ou ment a pour objectif de présentez-vous en personne r econnaître les qualités à cette même billetterie athlétiques de centaines de au PEPS.
Campus dynamique
Nouvel atelier : l’acro-yoga ! Offrez-vous une soirée de plaisir ! L’acroyoga est un mélange d’étirements, de balan cements, de vols thérapeutiques, de vols acrobatiques, de massage thaï et de défis à partager. Tous ensemble, ces éléments offrent une multitude de possibilités. Venez explorer votre équilibre, votre force et votre souplesse ! Exigeant à la fois une présence à soi et aux autres, l’acro-yoga est une invi tation au p artage et à la détente. photo PEPS Vendredi 27 novembre, de 18 h à 21 h, au PEPS. Inscrivez-vous en ligne (peps.ulaval.ca), par téléphone (418 656-PEPS) ou sur place.
Douzième Collecte de sang du PEPS Depuis 11 ans, les membres de la commu nauté universitaire et de la collectivité régio nale sont invités à participer à la tradition nelle Collecte de sang du PEPS, organisée conjointement par le Département d’éduca tion physique et le Service des activités spor tives. Cette collecte de sang accueille sans cesse un nombre impressionnant de don neurs. L’an dernier, 614 personnes ont donné de leur sang. À ce jour, plus de 4 900 personnes ont répondu à l’appel. Cette année, l’objectif est fixé à 600 donneurs. Jeudi 26 novembre, de 8 h 30 à 18 h, au PEPS. Pour obtenir de plus amples informations, communiquez avec Jocelyn Gagnon, du Département d’éducation physique, au 418 656-2131 poste 7658 ou avec H éma-Québec au 418 780-4362.
Vendredi 27 novembre Basketball féminin | UQAM PEPS | 18 h Basketball masculin | UQAM PEPS | 20 h
Samedi 28 novembre L’équipe masculine de cross-country Rouge et Or est grimpée sur le podium national pour la quatrième année consécutive, samedi dernier, alors qu’elle a pris la troisième place du 10 km qui a eu lieu sur le parcours de l’Université de Guelph, en Ontario. C’est la troisième année de suite que l’Université Laval remporte la médaille de bronze. photo Rouge et Or
Football - Coupe Vanier Stade TELUS-Université Laval | 13 h
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au fil de la semaine
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Des semences plus écologiques Tout commence par une semence, petit embryon contenant le résultat de milliers d’années d’adaptation. Alors que les grands semenciers du monde tentent de s’approprier ces précieux encodages génétiques et de les modifier, d’autres essaient de faire valoir une autre approche. La Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation invite Michel Lachaume, sélectionneur passionné depuis plus de 25 ans qui prône l’autosuf fisance semencière, à en parler dans une conférence intitulée « Les semences, une façon de faire plus éco logique et autosuffisante ». La création de variétés de légumes d’après des critères de résistance aux maladies et de goûts savoureux est ce qu’il vise. Mercredi 25 novembre, à 17 h, au local 2102 du pavillon Paul-Comtois. Entrée libre. Vous êtes invité à apporter vos semences pour une séance de partage et d’échange à la fin de la conférence.
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Socrate selon Platon et Xénophon
L’œuvre et le droit d’auteur
Féministe et hétérosexuelle : un paradoxe ?
TDA/H : bâillon ou solution ?
Des achats responsables
Concert de Noël
En droit d’auteur, la notion d’œuvre constitue la clé qui Platon et Xénophon sont donne accès au régime de les deux principaux protection. On comprend « témoins » de la vie de alors l’importance de cette Socrate. Pourtant, ils ne notion et des contours que conçoivent pas l’exempla la jurisprudence lui trace. rité de Socrate de la même Alexandra Bensamoun, manière. Pourquoi ? Car ces professeure à la Faculté de derniers n’ont pas du tout droit de l’Université Paris la même conception des Sud, Sophie Verville et modes d’acquisition de la Georges Azzaria, profes vertu. Diplômé de l’Uni seurs à la Faculté de droit versité Laval en études de l’Université Laval, en anciennes, LouisAndré établiront les fondements Dorion mettra cette diffé ainsi que certains de ses rence en évidence à l’occa développements les plus sion du prochain Atelier importants en Europe et au de philosophie moderne Canada. Les conférenciers et contemporaine. Sa pré discuteront de l’extension sentation s’inscrit dans un de la notion d’œuvre dans projet plus vaste d’exégèse le domaine de la création comparative des différentes ainsi que son utilisation par représentations de Socrate les titulaires de marques de chez les auteurs de commerce. l’Antiquité. Jeudi 19 novembre, à 13 h 30, au local 413 du pavillon Félix-AntoineSavard. Entrée libre.
Jeudi 19 novembre, à 12 h, au local 2419 du pavillon Charles-De Koninck. Activité gratuite. Veuillez vous inscrire à l’adresse fd.ulaval.ca/formulaire-19novembre-2015-alai.
Les 80 chanteurs du Chœur de l’Université Laval se Selon le discours médical Les approvisionnements res produiront encore cette prédominant, le trouble ponsables représentent un année à l’occasion du con Être féministe et hétéro déficitaire de l’attention enjeu de développement cert de Noël. C’est sur le sexuelle semble paradoxal, avec ou sans hyperactivité durable majeur. Leur mise thème « Noël à la chapelle » puisque de nombreux (TDA/H) serait d’origine en place est souvent com que l’ensemble, dirigé par écrits posent le lesbianisme neurobiologique. Le cerveau plexe et peut exiger des Guy Lavigne, propose comme la pratique cohé des enfants souffrant du transformations profondes d’émerveiller son public. rente pour le féminisme TDA/H présenterait ainsi dans les organisations. Dans une ambiance inti et la lesbienne comme la une carence biologique, qu’il Audrey Brault, du Centre de miste et feutrée, il pourra résistante à l’hétéropatriar s’agirait de pallier avec une services partagés du Québec, entendre des œuvres de cat. La condamnation de médication psychostimu MarieMichèle Couture, du JeanSébastien Bach, de l’hétérosexualité comme lieu lante. Au cours des der Service des finances de Benjamin Britten, de John et moyen d’oppression des nières années, nous avons l’Université Laval, Anne Rutter et autres airs de femmes laisserait donc peu assisté à une explosion du Marie GarganoHuard, de Noël traditionnels. Le d’options entre l’abnégation nombre de diagnostics du la Direction des services Chœur sera accompagné et la culpabilité pour les fé TDA/H et des prescriptions techniques du CHU de par AnneMarie Bernard ministes hétérosexuelles. médicamenteuses. Jean QuébecUniversité Laval, et au piano, Isabelle Fortier Stéphanie Mayer, doctorante Michel Cautaerts, Marie Sarah Lepage, du ministère à la harpe et Geneviève au Département de science Hélène Fauteux, Audrey de l’Agriculture, des Pêche Savoie à la flûte. politique, exposera la façon Filion et le chargé de cours ries et de l’Alimentation, dont les théorisations fémi à la Faculté de philosophie partageront leur expérience Samedi 28 novembre, nistes de l’hétérosexualité Mathieu Saucier Guay dans ce domaine et les pra à 20 h, à l’église Saintdes cinquante dernières remettront en question l’as tiques qu’elles ont instaurées Thomas-d’Aquin (2125, rue années ont contribué à pect réducteur de ce dis dans leurs organisations Louis-Jolliet, coin Myrand). construire et délier ce para cours médical. Dans leur respectives. Réservez par téléphone, doxe dans sa conférence conférence « TDA/H : bâil au 1 800 463-6875 ou au « Être féministe et hétéro lon ou solution ? », ils repé Mercredi 25 novembre, à 418 656-3242, ou en ligne sexuelle : un positionnement reront les dangers auxquels 18 h 30, au salon Hermès – à commerceweb.ulaval.ca/ paradoxal... ». La présenta cette pensée actuelle expose salle Cossette (local 1651) shopping/adul/event/ tion sera suivie d’une pé les enfants et cibleront les du pavillon Palasis-Prince. 11_28_21/Detail.view riode de questions où l’assis enjeux sociaux et économi Un cocktail écoresponsable tance pourra échanger avec ques laissés dans l’ombre. suivra, à 19 h 30, à l’atrium la conférencière. Pierre-H.-Lessard du même pavillon. Pour s’inscrire : Mercredi 25 novembre, à Mardi 24 novembre, evenements@fsa.ulaval.ca 18 h 30, au local 2245B du à 12 h, au local 1475 pavillon Ferdinand-Vandry. du pavillon CharlesEntrée libre. De Koninck. Entrée libre.
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca