Le Fil 26 novembre 2015

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L’UL à la COP21 p2

À travers votre lentille p11

Première université carboneutre Fruit d’une décennie d’efforts de plusieurs unités du campus, l’UL devient la première université à afficher un bilan de zéro émission au Québec. p3

photo Louise Leblanc

Volume 51, numéro 12 26 novembre 2015


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actualités UL

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Rendez-vous planétaire à Paris Les négociations sur le climat sont des occasions très propices au réseautage

Le traité espéré à la Conférence de Paris aura comme objectif de contenir le réchauffement de la Terre sous deux degrés Celsius.

Huit membres de la communauté universitaire participeront à la 21e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), à titre d’observateurs aux négociations ou comme conférenciers à des activités parallèles par Yvon Larose La 21e Conférence des Nations Unies sur les chan gements climatiques (COP21), qui a pour objectif d’aboutir, à Paris, à un nou­ vel accord international sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, se mettra en branle le 30 no­ vembre. D’ici là, différentes activités parallèles, liées à la COP21, se tiendront dans la capitale française. L’une d’elles, la Conférence des jeunes, reconnue par les Nations Unies, débute le 2 6 n ove m b r e . Q u e l qu e 5 000 per sonnes sont at ­ tendues du rant cet événe­ ment de trois jours. Audrey Pomerleau­Boivin, coordon­ natrice d’opérations au Vice­ rectorat exécutif et au déve­ loppement, y sera. En mi­ journée, elle prononcera un discours intitulé « Université Laval : atteindre et mainte­ nir la carboneutralité du campus ». « Je participerai à cette ren­ contre pour partager les réa­ lisations et les innovations technologiques et sociales mises en place à l’Université en matière de lutte aux

changements climatiques, et ce, afin d’inspirer les or­ ganisations et les commu­ nautés, explique­t­elle. C’est dans le mandat de l’Université de constituer un banc d’essai des diverses approches et innovations, ainsi que de partager ses apprentissages. » Plus tôt cette semaine, soit les 24 et 25 novembre, trois professeurs de l’Université ont pris la parole à l’occasion du congrès annuel de la Société française de santé et environnement. L’ é vé n e m e n t , i n s c r i t à l’agenda officiel de la COP21, avait pour titre : « Changement climatique et santé : quels risques ? Quels remèdes ? ». Guy Debailleul, du Département d’écono­ mie agroalimentaire et des sciences de la consomma­ tion, a livré un exposé sur la sécurité alimentaire. Céline Campagna, du Département de médecine sociale et pré­ ventive, a fait porter sa com­ munication sur les maladies infectieuses. Quant à Pierre Gosselin, du même dé ­ partement et également

médecin­conseil à l’Institut national de santé publique du Québec, il a axé sa confé­ rence sur la vulnérabilité à la chaleur. Le professeur Gosselin a participé à une enquête ré ­ cente du consortium Ouranos pour le compte du gouver­ nement du Québec. « Nous avons calculé, indique­t­il, des décès supplémentaires de l’ordre de 20 000 dans les 50 prochaines années à cause d’une augmentation du nombre et de la durée des vagues de chaleur. » Il ajoute

que les quartiers urbains les plus chauds sont souvent les plus denses et les plus défa­ vorisés. « Une autre étude québécoise, dit­il, a démontré que près d’une personne sur deux est incommodée par la chaleur dans les quartiers défavorisés. » Selon Pierre Gosselin, les personnes malades

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

représentent une catégorie particulièrement à risque, notamment celles aux prises avec des problèmes cardio­ vasculaires, respiratoires et psychiatriques. « Les gens très âgés, souligne­t­il, ont souvent plusieurs maladies chroniques, qui peuvent les rendre plus fragiles lors des vagues de chaleur. » Selon lui, on peut prévenir la majorité des décès dûs à la chaleur avec une bonne hydratation. On peut aussi agir sur la vulnérabilité à la chaleur, entre autres, en aménageant des toits qui réfléchissent la chaleur et en verdissant les rues. Quatre chercheurs mem­ bres de l’Institut EDS de l’Université Laval assisteront à la Conférence de Paris comme observateurs. Les professeurs Martin Dumas, du Département des rela­ tions industrielles, et Alain Olivier, du Département de phytologie, seront sur place du 30 novembre au 6 décem­ bre. Le chargé de cours Géraud de Lassus Saint­ Geniès, de la Faculté de droit, et le professeur Luc Bres, du Dé partement de management, y seront entre le 7 et le 11 décembre. « L’Institut EDS a depuis plusieurs années le statut d’observateur pour les négo­ ciations internationales sur le climat, explique Mylène Bergeron, chargée de com­ munication. Nos membres pourront donc assister à des séances, mais sans prendre la parole. On choisit le comité qui nous intéresse le plus, par exemple celui sur le marché du carbone, et l’on suit ses travaux. Comme il y

Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Samuel Auger, Pascale Guéricolas, Andréane Girard, Stéphane Jobin, Rachel Hussherr, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Isabelle Doucet, Manon Plante Agente de secrétariat : Josée Nadeau

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

a beaucoup de conversations de couloir lors de ces ren­ contres, nos membres pour­ ront très certainement discu­ ter avec des chercheurs, des ONG, des politiciens et des fonctionnaires. Ces occa­ sions sont très propices au réseautage. » L’Institut consacrera plu­ sieurs pages à la Conférence de Paris sur son site Web. On y fera à distance le suivi des négociations et des informa­ tions qui en sortiront. La deuxième semaine, Géraud de Lassus Saint­Geniès fera des comptes­rendus qui prendront la forme de com­ mentaires sur les réseaux sociaux, de textes, de vidéos ou de photos. Les autres délégués de l’Université devraient aussi apporter leur contribution. Pour suivre le déroulement des négociations sur le climat : www.ihqeds.ulaval. ca/activites/activitesspeciales/21e-conferencedes-parties-cop21/. Par ailleurs, la Conférence des jeunes aura sa contrepartie au Québec. Du 26 au 29 novembre, la COY11, qui se veut un rassemblement de la jeunesse sur les changements climatiques, se tiendra à l’Université McGill et à l’UQAM. À compter de 11 h samedi, Élise Garnier, inscrite à la maîtrise en biogéosciences de l’environnement à l’Université Laval, fera le même exposé qu’Audrey PomerleauBoivin aura fait deux jours plus tôt à Paris. Pour inscription et information : montreal.coy11.org/fr/

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Une carboneutralité inspirante L’Université Laval est devenue, au cours des derniers jours, la première université carboneutre au Québec par Samuel Auger Objectif atteint pour l’Université Laval. Fruit d’une décennie d’ef­ forts de plusieurs unités du cam­ pus, l’Université est devenue, au cours des derniers jours, la pre­ mière université carboneutre au Québec. « Il s’agit d’une réalisation ma­­ jeure pour notre institution et nous sommes extrêmement fiers d’at­ teindre ce cap historique en matière de lutte aux changements climati­ ques », a déclaré le recteur de l’Uni­ versité Laval, Denis Brière, lors de l’annonce de la carboneutralité, le 24 novembre dernier. En revendiquant une portée cli­ matique nulle sur la société, l’Uni­ versité rejoint le club sélect des universités carboneutres. Elle de­­ vient la première au Québec à affi­ cher un bilan de zéro émission et la première au Canada à réaliser cette démarche sans y être con­trainte par une loi. C’est un geste d’une grande por­ tée symbolique, indique le vice-­ recteur exécutif et au développe­ ment, Éric Bauce. « Si nous sommes capables de le faire collective­ ment dans une communauté de 60 000 personnes, nous pensons que l’on peut reproduire ce modèlelà un peu partout sur la planète. Si nous pouvons le faire, beaucoup de personnes peuvent le faire. » Dès le 30 novembre, tous les yeux seront tournés vers la COP21, la Conférence de Paris sur le climat.

« Cela envoie un signal pour dire aux gens que d’atteindre les grands objectifs de carboneutralité, c’est possible », ajoute Éric Bauce. « Pour nous, c’était un rêve de l’atteindre, il y a plusieurs années, et nous y ­s ommes maintenant arrivés. Les universités doivent continuer à exercer ce rôle capital d’influence, car nous devons inspirer la société. » Cette réalisation découle d’une réduction significative des émis­ sions de gaz à effet de serre (GES) issus des activités opérationnelles et quotidiennes du campus. Au fil des ans, les chaudières ont été opti­ misées et une chaudière électrique a fait son apparition. Résultat ? Une chute impressionnante de 27 % des émissions de GES liées au chauffage entre 2006 et 2015. Le pavillon Adrien-Pouliot a fait l’objet d’une série de travaux pour améliorer son efficacité énergéti­ que, ce qui a entraîné une baisse de 30 % de la consommation, dont une réduction de 80 % de la vapeur. En parallèle, le stade TELUSUniversité Laval, avec sa concep­ tion écoresponsable misant sur la ventilation naturelle et des fenê­ tres ouvrantes, constitue aussi un modèle. Toute l’équipe du Service des immeubles a été mise à contribu­ tion pour planifier et réaliser les projets en visant la réduction des émissions de GES. C’est une straté­ gie gagnante, autant sur le plan

Gilles Pelletier, directeur adjoint réseau et voirie, Service des immeubles, Denis Brière, recteur, Hugues Sansregret, directeur des opérations, forêt Montmorency, chanoine Jacques Roberge, supérieur général, Séminaire de Québec, et Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement. photo Louise Leblanc

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Si nous sommes capables de le faire collectivement dans une communauté de 60 000 personnes, nous pensons que l’on peut reproduire ce modèle-là un peu partout sur la planète

financier qu’écologique. « Notre plan directeur en énergie allie la réduction des coûts et la baisse des émissions GES », explique le direc­ teur adjoint du Service des immeubles, Gilles Pelletier. « Dans les années à venir, nous réduirons davantage les émissions associées au chauffage de nos bâtiments. » Pour devenir carboneutre, l’Uni­ versité a élaboré une stratégie en trois temps. Dès le départ, elle a mesuré ses émissions. Par la suite, une série de mesures ont été ins­ taurées afin de réduire à la source les émissions de GES, en combi­ nant l’optimisation des procédés de chauffage et l’efficacité énergé­ tique des bâtiments. La compensation complète la démarche. Pour contrebalancer les émissions restantes, l’Université a fait appel à une immense res­ source : la forêt Montmorency. Grâce à l’implantation de méthodes novatrices et efficaces en gestion forestière sur ce territoire de 412 km2, l’Université s’est dotée de véritables puits de carbone. « La forêt Montmorency absorbe beau­ coup plus de carbone qu’une forêt à l’état naturel en raison de son aménagement unique », détaille le directeur des opérations de la forêt, Hugues Sansregret. Cette ap­proche rigoureuse de puits de carbone, basée sur un rendement forestier supérieur à la moyenne, fait d’ail­ leurs l’objet d’un suivi par un comité scientifique. Finalement, l’Université sé­­ questre l’équivalent de 13 945 tonnes de CO2 grâce à la forêt. Une colla­ boration avec le Séminaire de Québec, partenaire depuis tou­ jours de l’Université, permet de retrancher 7 550 tonnes supplé­ mentaires au bilan. Dans le cadre d’une entente, le Séminaire a pris l’engagement de créer deux aires de conservation dans la Seigneurie de Beaupré, un territoire adjacent à la forêt Montmorency. Afin d’afficher un bilan de carbone nul dès la fin de l’année financière 2014-2015, l’Université a opté pour l’achat de 5 143 tonnes en crédits de carbone. Cette dépense a été finan­ cée en puisant uniquement dans les économies d’énergie, assure le vicerecteur Éric Bauce. En échange de crédits de carbone, les sommes sont remises à ECOTIERRA et National ÉcoCrédit, deux entreprises québé­ coises engagées dans la compensa­ tion carbone par des projets de reforestation. L’Université sera également parte­ naire avec la Forêt d’Arden, une coopérative de Lévis. L’organisme a fondé la Bourse du carbone Scol’ERE, par laquelle des élèves incitent leurs proches à effectuer des gestes pour limiter le réchauf­ fement climatique. Le choix de ces organismes a été longuement réfléchi. « Toutes nos actions doivent avoir un lien avec notre mission. Nous investissons dans des organismes qui vont promouvoir,

Cette réalisation découle d’une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre issus des activités opérationnelles et quotidiennes du campus.

Le stade TELUS-Université Laval, avec sa conception écoresponsable misant sur la ventilation naturelle et des fenêtres ouvrantes, est en soi un modèle. photo Stéphane Groleau

L’Université sé­­questre l’équivalent de 13 945 tonnes de CO2 grâce à la forêt Montmorency. photo forêt Montmorency

par exemple, l’engagement des ­j eunes en environnement. Nous n’achetons pas des crédits de car­ bone de basse qualité; nous ache­ tons des crédits de carbone liés à notre mission. Quand nous disons que nous allons faire planter des arbres quelque part, nous allons le faire dans une optique de sensibili­ sation, qui va amener les notions de protection de l’environnement. Il y a un projet derrière tout cela », explique le vice-recteur exécutif et au développement. Avec son titre de carboneutralité en main, l’Université Laval compte devenir un véritable banc d’essai des approches novatrices dans le domaine de la lutte aux change­ ments climatiques. Les solutions trouvées ici sont exportables.

L’Université ne cache d’ailleurs pas son désir d’inspirer d’autres or­­ ganisations et de servir de mo­­ dèle auprès des communautés et acteurs de la société. Chose certaine, la carboneutra­ lité est là pour rester. « C’est très important, car c’est tout un défi de maintenir la carboneutralité dans une organisation en évolution. Lorsque nous nous développons, nous améliorons notre patrimoine bâti, nous accueillons plus de monde, nous avons de la crois­ sance. Il faut continuer à nous développer en ayant cet objectif de carboneutralité à la base de toutes nos actions. En soi, c’est un défi ! Nous allons toujours devoir nous améliorer. Ce n’est qu’un début », conclut Éric Bauce.


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société

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en bref

Un café pour aider Le jeudi 3 décembre, les services alimen­ taires du campus organisent une collecte de fonds pour Moisson Québec et la Table du pain de l’Université Laval. Cette opéra­ tion a pour but de contribuer à répondre aux besoins a­ limentaires des gens de la région et de la communauté univer­sitaire. À cette occasion, durant toute la journée, les ser­ vices alimentaires offriront généreusement le café en échange d’un don suggéré de deux dollars, qui sera versé en totalité aux organismes. Ce projet est l’initiative des ser­ vices alimentaires, dont Saveurs Campus, Zon’Orange, le restaurant L’Intégrale et Sodexo. Cette activité est organisée en col­ laboration avec l’équipe du Vice-rectorat à l’administration et aux finances (VRAF), qui coordonne le déroulement de cette ­activité. Les dons recueillis pour la Table du pain aideront notamment les ­étudiants dans le besoin.

Un sondage portant sur l’environnement bâti Le Comité d’aménagement et de mise en œuvre (CAMEO) a lancé la semaine der­ nière un sondage sur l’environnement bâti de l­ ’Université Laval. Réalisé en collabora­ tion avec des chercheurs du Département de ­sociologie, le sondage vise à mieux connaître l’appréciation des pavillons et du campus de l’Université Laval. Les réponses recueillies permettront d’améliorer plusieurs projets de réaménagement. Les membres de la ­communauté sont invités à y participer. Pour accéder au questionnaire : ­questionnaires.fss.ulaval.ca/cameo

Le Rouge et Or encourage le Pignon Bleu L’équipe de football du Rouge et Or invite les spectateurs qui assisteront au match de la Coupe Vanier ArcelorMittal, le 28 novembre, à faire preuve de générosité envers des enfants et des familles défavori­ sés de Québec. À l’occasion de l’opération « Paniers de Noël » du Pignon Bleu, des bénévoles de ce centre communautaire recueilleront des denrées non périssa­bles aux entrées du stade TELUS-Université Laval. L’équipe de football participe depuis sept ans à cette opération, qui vise à aider quelque 350 enfants et parents démunis de Québec à vivre un temps des Fêtes plus ­heureux. Rappelons que la mission du Pignon Bleu est de contribuer à la sécurité alimentaire des enfants et des familles des quartiers défavorisés de Québec. pignonbleu.org

Définie comme une solution de rechange aux processus traditionnels de justice pénale, la justice réparatrice consiste en « une prise en charge qui remplace une répression dure » , affirme Catherine Rossi, professeure au programme de criminologie de l’École de service social.

L’autre avenue

« La justice réparatrice prend les gens en considération en mettant l’accent sur la réinsertion », dit la criminologue Catherine Rossi par Renée Larochelle Luc, 15 ans, habite en ban­ lieue. Un soir, il est entré par effraction dans la maison des voisins pendant leur ab­­ sence, en brisant les fenêtres du sous-sol. Ayant eu vent du méfait, les voisins ont pourtant choisi de ne pas porter plainte. Ils ont plutôt conclu une entente avec l’adolescent, selon laquelle il s’est engagé formellement à réaliser divers travaux sur leur terrain, comme tondre le gazon, ramasser les feuil­ les, nettoyer l’allée, etc., et ce, pour une période de six mois. Par conséquent, l’adolescent a pu réparer symbolique­ ment le tort causé aux vic­ times, en plus d’éviter un casier judiciaire. Ses voisins et lui ont retiré des avantages de cette entente, qui s’est faite à l’amiable et sans aucun coût judiciaire. Voici un exemple de justice réparatrice, définie comme une solution de rechange aux processus traditionnels de justice pénale. « C’est une prise en charge qui remplace une répression dure », dit Catherine Rossi, professeure au programme de criminolo­ gie de l’École de service social et participante au Symposium national sur la justice réparatrice, qui a eu

lieu récemment à Québec, et dont l’Université Laval était partenaire. « La justice répa­ ratrice prend les gens en considération, elle met l’ac­ cent sur la réinsertion au lieu d’envoyer des gens en pri­ son, explique Catherine Rossi. Mais il arrive parfois que des vic­times ne veuillent pas opter pour la justice réparatrice et préfèrent por­ ter plainte, surtout si ce n’est pas la première fois qu’elles subissent un certain type d’agression. » Ceci vaut pour les délits mineurs. En matière de crimes gra­ ves, comme les meurtres ou les agressions sexuelles, il existe également des pro­ grammes de justice répara­ trice au Québec et au Canada. Ces programmes n’ont pas pour but de remplacer des poursuites contre l’agresseur, mais visent à aider la victime à reprendre le contrôle de sa vie, une fois l’agresseur reconnu coupable et empri­ sonné. « Dans le cas où un enfant a été assassiné par l’un de ses parents, par exemple, le parent qui reste est trauma­ tisé pour toujours, malgré un suivi psychologique, explique la criminologue. C’est la même chose pour une agres­ sion sexuelle. La victime veut

savoir la vérité, elle souhaite entendre de la bouche même de l’agresseur ce qui n’a pas été dit lors du procès ». C’est alors que les médiateurs en justice réparatrice (au nombre de 17 au Canada, dont 4 au Québec) entrent en

En matière de crimes graves, il existe également des programmes de justice réparatrice au Québec et au Canada

jeu. L’opération débouche éventuellement sur une ren­ contre entre la victime et le détenu. Il va sans dire que cette séance de médiation est minutieusement préparée et que tout ce qui s’y dit de­­ meure secret. Cela n’a aucune incidence sur la peine de l’agresseur, même s’il avoue avoir menti lors du procès. « À la suite de cette rencon­ tre, la victime pourra alors recommencer à vivre, af­­ firme Catherine Rossi. De son côté, l’agresseur sera davantage en mesure d’assu­ mer ses torts et d’entre­ prendre une certaine ré­­ insertion sociale. On a ainsi vu des agresseurs devenir des ai­­dants pour d’autres détenus. » Cela dit, ce type de rencontre demeure très rare, car elle exige beaucoup de temps et d’investissement, d’ajouter la criminologue. En effet, la victime doit être prête à toute éventualité : que l’agresseur reste silen­ cieux ou qu’il profère des insanités. » Et le pardon ? « Le pardon n’est pas un objectif, répond Catherine Rossi. Les victimes n’ont pas envie de pardonner. » Spécialisée dans le champ des crimes graves, Catherine Rossi donne de nombreuses formations en matière de justice réparatrice et di­­ rige des rencontres entre auteurs de c­ rimes et vic­ times. Elle a écrit Homicide, les proches des victimes, édité chez L’Harmattan.


réadaptation

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Le virtuel, arme réelle de soins Organisé en collaboration avec l’Université Laval, le forum annuel de l’Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans a eu lieu pour la première fois à Québec par Pascale Guéricolas Après l’intervention de 13 ans du Canada en Afghanistan, la santé physique et mentale des militaires et des vétérans occupe une place de plus en plus impor­ tante au Canada. Chercheurs civils et militaires se sont donnés rendez-vous à Québec, du 23 au 25 novembre, pour discuter notamment des effets du dé­­ ploiement et du service militaire ainsi que des questions relatives à la santé mentale ou au traitement de blessures physiques. Une rencontre à laquelle ont participé des membres du Centre inter­ disciplinaire de recherche en réadapta­ tion et intégration sociale (CIRRIS). Le centre a profité de ce forum pour mettre en avant son expertise en réalité virtuelle. Ce centre de recherche est

partie prenante d’Alliance santé Québec, comme l’a rappelé le recteur Denis Brière. Lors de l’allocution d’ouverture de l’événement, le recteur a expliqué aux participants que les objectifs ­d’Alliance santé Québec « rejoignent ceux de ­l’Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans, qui fait un travail exceptionnel au­­près des hommes et des femmes, qui s’engagent librement dans les Forces armées cana­ diennes et qui méritent que l’on veille sur leur santé et leur bien-être. » Les tâches souvent très physiques et les situations de stress de la vie militaire ex­­ posent le personnel à des risques impor­ tants de blessures, qui sont traitées dé­­ sormais en partie par la réalité virtuelle.

AU CIRRIS, les chercheurs mettent au point une méthode utilisant la réalité virtuelle pour notamment mieux détecter les traumatismes qui échappent à l’examen clinique. photo CIRRIS

Les immerger dans une réalité virtuelle leur permet d’effectuer des gestes qui se rapprochent de ce qu’ils ont à accomplir sur le terrain Cela permet, par exemple, de plonger le patient en toute sécurité dans une forêt ou dans un village entouré de tireurs embusqués. Professeur au Département de réadaptation et chercheur au CIRRIS, Bradford J. McFadyen a dirigé un atelier sur ce type de traitement de plus en plus utilisé par les thérapeutes. Ces derniers disposent de certaines plateformes très sophistiquées, notamment dans certains hôpitaux d’Ottawa, ou encore, ont re­­ cours à des environnements virtuels comme ceux du CIRRIS, très utiles pour personnaliser le diagnostic clinique. Un des projets de recherche menés dans ce centre, sous la codirection de Luc Hébert, également professeur au Département de réadaptation de l’Uni­ versité Laval, touche la détection de cer­ taines blessures liées aux traumatismes crâniens ou aux commotions cérébrales. Comme l’ont expliqué plusieurs cher­ cheurs spécialisés dans les soins de santé aux militaires, ces derniers ont souvent tendance à minimiser leur douleur ou leurs blessures pour revenir plus rapide­ ment à la vie active. Or, les immerger dans une réalité virtuelle, qui leur permet d’effectuer des gestes qui se rapprochent de ce qu’ils ont à accomplir sur le terrain, donne l’occasion de mieux cerner leurs lacunes. « On peut, par exemple, mettre un militaire dans le contexte d’une rue où il y a des tireurs dans les fenêtres des édifices et observer la façon dont la per­ sonne réagit quand il faut planifier des actions et contourner des obstacles », explique Bradford J. McFadyen. Ce pro­ jet de recherche sur la réalité virtuelle personnalise donc l’examen clinique, car elle s’adapte à son contexte. Un autre projet de recherche du CIRRIS, présenté au forum par la cher­ cheuse Catherine Mercier, s’intéresse aux maux de dos d’un groupe d’une quinzaine de militaires. Équipés de sen­ seurs et filmés par des caméras, ces der­ niers suivront dans un miroir virtuel les mouvements d’un avatar. C’est une façon de mieux étudier leur posture et leur hésitation à effectuer tel ou tel mouvement par peur de souffrir. Dans un second temps, l’avatar les amènera à bouger davantage, sans qu’ils s’en rendent compte, en amplifiant leurs mouvements ou en les diminuant. Tout compte fait, la réalité virtuelle est de plus en plus une option à envisager dans la gamme de soins disponibles.

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en bref

Prix Argent au Salon sur les meilleures pratiques d’affaires Lors du Salon sur les meilleures pratiques d’affaires, qui a eu lieu le 12 novembre à Montréal, Kaizen-diplomation, une équipe multidisciplinaire de l’Université Laval, a rem­­­­porté le prix Argent pour son projet visant à optimiser les processus de gestion des études. Plus particulièrement, le groupe a mis en place des solutions pour augmenter la perfor­ mance, l’efficacité et l’efficience du processus de la diplomation automatique et de la diplo­ mation au cas par cas. Le jury était composé de sept représentants de secteur : manufactu­ rier, des services, de la consultation et gouver­ nemental. Au total, 32 exposants provenant d’entreprises et d’organismes étaient invités à présenter un projet d’amélioration et ­d’innovation pour leur entreprise. photo Johanne Tessier, Direction des technologies de l’information

L’Institut EDS au cœur de la formation Au cœur des 10 actions qui orientent les gestes quotidiens en développement durable (DD), la formation est bien implantée à l’Uni­ versité, avec 325 cours liés au DD dans 75 programmes. L’un de ses collaborateurs, l’Institut EDS, participe à l’essor du DD par l’organisation d’espaces d’échanges et d’infor­ mations sur l’actualité, sous forme de confé­ rences et de colloques. L’Institut regroupe 88 professeurs et 400 étudiants, qui s’inté­ ressent à des thèmes de recherche liés à l’eau, à la biodiversité, aux changements climati­ ques, à la gouvernance, ainsi qu’aux villes et aux territoires. Il a d’ailleurs été l’instigateur du MOOC (massive open online course) ­intitulé Développement durable : Enjeux et trajectoires, auquel se sont inscrites plus de 5 750 personnes de plus de 90 pays. Ce cours a nécessité la collaboration de 14 professeurs, sous la supervision de François Anctil, du Département de génie civil et de génie des eaux et directeur de l’Institut EDS. ihqeds.ulaval.ca


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médecine

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ils ont dit... Sur l’évolution de la philanthropie

Martin Dumas, Département des relations industrielles Le Devoir, 19 novembre

Les dons en argent ou en biens, le bénévolat, l’achat responsable et l’engage­ ment communautaire sont des formes diverses de phi­ lanthropie. Il faut mainte­ nant ajouter à cette liste des phénomènes en croissance, tels que l’investissement social, l’entrepreneuriat social et la p ­ hilan­thropie de risque, une forme finan­ cière sophis­tiquée. Selon Martin Dumas, définir la philan­thropie comme le fait de verser des dons en ar­­ gent à des d’organismes qui le redistribuent à certains béné­ficiaires est réducteur. « Pour nous, à la Chaire de recherche Marcelle-Mallet sur la culture philanthro­ pique, la philanthropie commence au moment où l’on exprime une considéra­ tion pour autrui. »

Sur la maladie d’Alzheimer

Sophie Éthier, École de ­service social Coup de pouce, 1er décembre

Maintenir un lien avec un proche parent qui perd la mémoire, les mots et la raison est un exercice qui exige beaucoup de patience, une vertu pas toujours facile à pratiquer. « C’est tout à fait normal de perdre parfois patience, dit Sophie Éthier. Presque toutes les personnes at­­ teintes d’Alzheimer répé­ teront mille fois une chose et feront aussi répéter aux autres ce qu’ils ont dit. Plus ça va, pire ça devient. Dans ces moments-là, il faut essayer de faire diver­ sion en parlant d’autre chose, par exemple. »

Sur la résurgence du discours xénophobe

Stéphane LemanLanglois, École de service social Le Soleil, 22 novembre

L’arrivée de réfugiés syriens au Québec a suscité divers commentaires dans les médias et dans les réseaux sociaux. Le professeur Stéphane Leman-Langlois constate une dérive xéno­ phobe dans le discours public. « Ce qui est fasci­ nant, c’est de voir à quel point la barre de ce qui est socialement acceptable de dire en public est en train de baisser, baisser. Donc, c’est de plus en plus facile de tenir un discours de plus en plus xénophobe sans se faire regarder de travers. C’est un discours qui a tou­ jours existé, mais qu’on tenait en privé, dans des groupes particuliers, avec des auditoires particuliers. »

Une iniquité dans l’exposition au plomb existerait entre les résidents des municipalités pauvres et les résidents des municipalités riches du Québec.

Inégaux devant l’eau ? Le risque que l’eau du robinet contienne des concentrations plus fortes de certains contaminants est plus élevé dans les municipalités défavorisées par Jean Hamann Il existe des iniquités sociales entre les municipalités ru­­ rales du Québec en ce qui concerne l’eau potable, ré­­ vèle une étude menée par des chercheurs de l’École supé­ rieure en aménagement du territoire et en développe­ ment régional (ÉSAD). En effet, les personnes qui con­ somment l’eau du robinet dans les municipalités défa­ vorisées courent davantage

Vingt-six pour cent des municipalités rurales défavorisées ne font aucun traitement de leur eau

de risque d’être exposées à des concentrations plus ­fortes de plomb et de triha­ lométhanes que les résidents des municipalités mieux nan­ ties, démontrent les cher­ cheurs dans un récent article paru dans la revue Environ­ mental Pollution. Ianis Delpla, Alexandre Lebel et Manuel Rodriguez, de l’ÉSAD, Patrick Levallois, de la Faculté de médecine, et Tarik Benmarhnia, de l’Uni­ versité McGill, arrivent à cette conclusion après avoir étudié certains paramètres de l’eau potable dans 593 municipalités rurales du Québec. Grâce à des don­ nées provenant du recense­ ment, les chercheurs ont cal­ culé, pour chacune de ces municipalités, un indice de défavorisation matérielle reflétant le degré de scola­ rité, l’emploi et le revenu des résidents. À partir de cet indice, ils ont subdivisé les municipalités en quatre grou­pes, allant des munici­ palités riches (premier quar­ tile) aux municipalités défa­ vorisées (quatrième quar­ tile). Les chercheurs ont

ensuite vérifié s’il existait un lien entre le niveau de défa­ vorisation matérielle, les méthodes de traitement de l’eau utilisées et deux indica­ teurs de la qualité de l’eau potable. Le premier indica­ teur est le taux de plomb, un métal neurotoxique et cyto­ toxique, peu importe sa con­ centration. Le second est le taux de trihalométhanes (THM), une catégorie de sous-produits de désinfec­ tion qui, à concentrations élevées, augmenterait les ris­ ques de cancer. Les analyses ont révélé que 26 % des municipalités défa­ vorisées ne font aucun traite­ ment de leur eau contre 15 % des municipalités riches. Dans la même optique, 40 % des municipalités riches font un traitement complet de leur eau contre seulement 18 % des municipalités défa­ vorisées. Par ailleurs, il y a 33 % plus de risques que les concentrations en plomb dans l’eau potable soient su­­ périeures à 5 microgrammes par litre dans les municipa­ lités défavorisées que dans les municipalités riches.

L’exposition à des taux éle­ vés de THM est, elle aussi, plus élevée dans les munici­ palités défavorisées. Ces résultats suggèrent qu’une iniquité dans l’exposi­ tion au plomb et aux THM existe dans les municipalités rurales du Québec. Les auteurs de l’étude refusent toutefois de conclure que ces différences se répercutent sur la santé des citoyens. « Il est vrai qu’il n’y a pas de seuil sécuritaire pour le plomb, donc qu’il n’y a pas de con­ centrations sans risque d’ef­ fets, souligne Ianis Delpla, stagiaire postdoctoral à l’ÉSAD et premier auteur de l’étude. Afin de vérifier la possibilité d’un effet sani­ taire, il faudrait conduire une étude épidémiologique dans ces municipalités, ce qui n’a pas encore été fait. » Considérant la marge de manœuvre financière limitée des municipalités rurales défavorisées, ces iniquités ne disparaîtront pas sans aide extérieure. Ianis Delpla croit que le Fonds québécois pour les infrastructures pourrait les aider à améliorer leur sys­ tème de traitement de l’eau. « On pourrait aussi offrir des incitatifs financiers aux pro­ priétaires pour les encoura­ ger à remplacer les tuyaux en plomb dans leur logement. Ces travaux sont coûteux et ils sont rarement pris en charge par la collectivité. »


3Q

médecine

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De fil en aiguille

sur le recensement de 2016 Q Quels ont été les effets de la ­suppression du questionnaire détaillé ?

Richard Marcoux

À l’aube de 2016, Statistique Canada met déjà les bouchées doubles pour préparer le prochain recensement. Signe de l’importance de cette vaste opération, le nouveau gouvernement Trudeau a très vite rétabli le question­ naire détaillé, aboli en 2010 par les précédents dirigeants conservateurs. À cette époque, la Coalition québé­ coise pour l’avenir du recensement regroupait des chercheurs, des orga­ nismes publics, ainsi que la Fédération des chambres de commerce du Québec. Elle réclamait un recensement en bonne et due forme. Le démographe Richard Marcoux, professeur au Département de sociologie, a parti­ cipé à cette coalition.

R L’Institut de la statistique du Québec a produit un rapport aux conclusions catas­ trophiques, après avoir consulté des orga­ nismes et des ministères qui ont utilisé les données du recensement, notamment celles de 2011. Or, tous ceux qui ont voulu planifier leurs programmes ou leurs actions à une échelle locale ou régionale n’ont pas pu le faire, faute de données suf­ fisantes. Pensons aux campagnes de vacci­ nation pour la grippe. Les organismes res­ ponsables déterminent le nombre de pa­­ tients en fonction des tranches d’âges de tel ou tel segment de la population. Depuis la nouvelle procédure de recensement, établie en 2011, les informations détaillées sur la population à échelle géographique très fine manquent. Un quart des munici­ palités, d’ailleurs, n’ont plus d’outils pour connaître la migration dans leurs ré­­gions, pas plus que des informations sur la qua­ lité de l’habitat ou encore le type de chauf­ fage utilisé. Sans parler des commerces qui ont besoin d’analyses très précises pour leurs études de marché avant d’ouvrir un dépanneur ou une station-­service dans un secteur. Plusieurs erreurs ont probable­ ment dû se produire ces dernières années, car il a fallu continuer à planifier avec les informations dont on disposait. Cette méthodologie a de­­mandé un travail colos­ sal aux sociostatisticiens, qui ont apporté des corrections en utilisant les données du recensement de 2006.

Une équipe de la Faculté de médecine accumule peu à peu des preuves qui remettent en cause une technique de suture de l’utérus après césarienne par Jean Hamann La technique la plus couram­ ment employée en Amérique du Nord pour refermer l’uté­ rus après une césarienne n’est pas celle qui assure la meil­ leure réparation des tissus. C’est ce que démontre une équipe de la Faculté de méde­ cine dans un article paru dans un récent numéro de l’American Journal of Obstetrics and Gynecology. Cette étude et des travaux antérieurs, réali­ sés par l’équipe du professeur Emmanuel Bujold, plaident en faveur de méthodes qui comportent moins de risques pour la santé des femmes. Entre le quart et le tiers des accouchements pratiqués au Canada et aux États-Unis font appel à une césarienne. L’approche la plus courante pour recoudre l’utérus après coup consiste à suturer les tissus en un seul plan – le fil traverse toutes les couches de tissus de part et d’autre de l’incision. D’autres médecins préconisent plutôt une ap­­ proche de fermeture en deux plans; il en existe différentes variantes, mais grosso modo, elles se distinguent de la

précédente par le recours à deux séries de sutures, incluant ou non l’endomètre (la couche la plus profonde de la paroi utérine). La méthode en un seul plan s’est imposée au cours des dernières décennies pa rce qu’ e l l e n é ce s s i t e moins de temps et que, par conséquent, elle freine plus rapidement le saignement. Des études rétrospectives ont toutefois montré que cette technique causait cer­ tains problèmes gynécologi­ ques et que la cicatrisation de l’utérus pouvait être en cause. « Lorsque la cicatrisa­ tion se fait mal, la paroi uté­ rine ne retrouve pas son épaisseur antérieure. Elle est donc fragilisée, ce qui aug­ mente le risque de douleur pelvienne, de problèmes menstruels, de grossesse ectopique et de rupture uté­ rine lors d’un accouchement vaginal subséquent », ex­­ plique Stéphanie Roberge, qui consacre sa thèse à ce sujet. Pour déterminer la qualité de la cicatrisation selon

Q Quel rôle exact joue le recensement Q Dans l’avenir, comment peut-on amé­ pour le gouvernement ? liorer la collecte des données statistiques ? R Dans tous les pays, et comme le sti­ pule la Constitution canadienne, le recensement constitue la base de l’ap­ pareil statistique. Tous les cinq ans, on prend donc une « photographie » de la population. On peut ensuite interve­ nir pour corriger des iniquités causées par des politiques publiques, ou en­­ core, redécouper les circonscriptions électorales en fonction de la crois­ sance démographique. Les con­­ser­ vateurs ont choisi de produire un re­­ censement obligatoire extrêmement court, qui ne précisait pas les caracté­ ristiques de la population. Ils ont aussi remplacé le questionnaire détaillé, auquel répondait 20 % de la popula­ tion, par l’enquête nationale auprès des ménages, qui était volontaire. Cette démarche produit des biais sta­ tistiques importants, car certaines populations répondent moins à ce type de questionnaire, comme les locataires. Par conséquent, cela ­a ugmente artificiellement le taux de propriétaires dans la population. Les données ont aussi une influence sur le monde de la santé, de l’éduca­ tion, etc. Avant de construire une nouvelle école, il faut savoir où sont les enfants.

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R Depuis la fondation du Bureau fédéral de la statistique, qui remonte au milieu du 19e siècle, le recensement a toujours fait l’objet de débats. Toutefois, c’était la pre­ mière fois que l’État lui-même contestait cette démarche. Tout cela a pu miner la confiance des citoyens envers Statistique Canada et augmenter le taux de nonréponse au prochain recensement, prévu en 2016. Bref, il faudra rétablir le lien de confiance entre la population et les orga­ nismes de collecte des données, en mettant en place des campagnes de sensibilisation. Les questions du recensement changent constamment pour qu’elles s’adaptent à l’évolution de la société. Au début du 20e siècle, on ne posait qu’une question sur la langue maternelle. Lors du dernier recensement, en 2006, sept questions ­portaient sur ce sujet afin de déterminer no­­tamment la langue au travail et la langue d’usage à la maison. Jusqu’en 1971, une question portait sur le chef de ménage, alors qu’aujourd’hui plus d’une personne peut être déclarée comme soutien de ménage. Heureusement, depuis 2010, Statistique Canada teste un certain nombre de questions pour le prochain recensement. Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Lorsque la cicatrisation se fait mal, la paroi utérine ne retrouve pas son épaisseur antérieure; elle est donc fragilisée

Certaines techniques de suture favorisent la cicatrisation de l’utérus et réduisent les risques de rupture utérine lors d’un accouchement ultérieur.

­chaque approche, l’étudiantechercheuse a recruté 73 femmes qui ont déjà subi une césarienne avec ferme­ ture en un seul plan ou en deux plans. Six mois plus tard, les participantes se sont rendues dans une clinique où on a mesuré par échogra­ phie l’épaisseur de leur paroi utérine le long de la cicatrice. Les résultats montrent que cette épaisseur est de 3,8 mm chez les femmes qui ont eu une fermeture en un plan, alors qu’elle est de 6,1 mm dans le groupe ayant profité de l’une des techniques de fermeture en deux plans. Ces chiffres correspondent res­ pectivement à 54 % et à 73 % de l’épaisseur de la paroi uté­ rine intacte mesurée sur les tissus adjacents. De petits changements dans la technique de ferme­ ture de l’utérus pourraient donc se traduire par une amélioration de la cicatrisa­ tion de l’utérus et une réduc­ tion des complications gyné­ cologiques ultérieures, ré­­ sume Stéphanie Roberge. Il s’agit donc d’un élément de plus en faveur de l’abandon de la fermeture en un seul plan, la technique encore préconisée dans le Williams Gynecology, l’ouvrage de référence utilisé dans les facultés de médecine nordaméricaines. Au Québec, cet appel a été entendu puisque la fermeture en un plan est utilisée dans moins de 10 % des césariennes. Au Canada, par contre, la majorité des chirurgiens y ont encore recours. « Pourtant, il suffi­ rait d’ajustements mineurs, qui n’engagent pas de coûts supplémentaires, pour que les patientes puissent profi­ ter des avantages que pro­ cure la fermeture en deux plans, souligne l’étudiantechercheuse. Je pense que les médecins attendaient d’avoir suffisamment de preuves avant de changer leur façon de faire. Notre étude ap­­ porte un nouvel élément qui ­montre qu’il ne faudrait plus utiliser la fermeture en un seul plan parce qu’elle aug­ mente les risques pour la santé des femmes. » L’ a r t i c l e p a r u d a n s ­l ’ A m e r i c a n J o u r n a l o f Obstetrics and Gynecology est signé par Stéphanie Roberge, Suzanne Demers, Mario Girard, Stéphanie Markey, Lynne Moore, Gaétan Paris et Emmanuel Bujold, de la Faculté de médecine de l’Université Laval, Nils Chaillet, de ­l’Université de Sherbrooke, et Olga Vikhareva, de l’Uni­ versité de Lund en Suède.


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Conseil u

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Denis Brière, recteur, MO, PCE, ADV

Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement, MO, MCE, ADV

Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités internationales,

Edwin Bourget, vice-recteur à la ­recherche et à la création, MO, MCE, ADV

MO, MCE, ADV

Au cours des prochains mois, nous vous pré­sen­ terons une série d’articles sur les instances déci­ sionnelles, qui a pour objectif de familiariser les membres de la communauté avec le fonctionne­ ment de notre institution. Ce mois-ci, nous vous présentons le Conseil universitaire, son mandat et ses membres. En vertu des Statuts de l’Université Laval, le Conseil universitaire exerce ses pouvoirs dans la sphère académique. Il voit notamment à créer les grades, diplômes et certificats, à adopter les

Gilles Routhier, doyen de la FTSR,

Josée Bastien, doyenne de la FESP,

ADV

ADV

programmes d’études, les règlements généraux concernant les études, les grades universitaires, les diplômes et les certificats, en plus d’établir les normes d’admission des étudiants. Pour plus d’information concernant le Conseil universitaire et sa composition, vous pouvez ­communiquer avec son président, Denis Brière (denis.briere@rec.ulaval.ca), ou avec la secrétaire générale, Monique Richer (monique.richer@sg.ulaval.ca).

André Potvin, représ. de la FAAAD, prof. à l’École ­d’architecture, ADV

Dominique Goubau, représ. de la FD, prof. à la FD, ADV

Rénald Bergeron, doyen de la FMED,

Cathia Bergeron, doyenne de la FMD,

Robert Rousseau, doyen de la FMUS,

ADV

ADV

ADV

Laurent Bourdeau, représ. de la FFGG, prof. au Département de géographie, ADV

Florence Piron, représ. de la FLSH, prof. au Département d’information et de ­communication, ADV

Anne Klein, représ. de la FLSH, prof. au Département des ­sciences historiques, ADV

Benny Rigaux-Bricmont, représ. de la FSA, prof. au Département de marketing, ADV

Sylvie Turgeon, représ. de la FSAA, prof. au Département des sc. des aliments­ et de nutrition, ADV

Robert Lagacé, représ. de la FSAA, prof. au Département des sols et de génie agroalimentaire, ADV

Simon Larose, représ. de la FSE, prof. au Dép. d’études sur l’enseignement et l’apprentissage, ADV

Frédéric Guay, représ. de la FSE, prof. au Département des fondements et pratiques en éducation, ADV

Denis Boudreau, représ. de la FSG, prof. au Département de chimie, ADV

Nadia Tawbi, représ. de la FSG, prof. au Département d’informatique et de génie logiciel, ADV

Robert J. Grace, représ. des chargés de cours, v.-p. à la vie syndicale du SCCCUL,

Rachel Lépine, ­ représ. des professionnels de recherche, ­Centre de recherche JEFAR, ADV

Alexandre Chamberland, représ. des étudiants de 1er cycle, étudiant à la FSG, ADV

Maude Cloutier, représ. des étudiants de 1er cycle, étudiante à la FD, ADV

David Landry, représ. des étudiants de 1er cycle, étudiant à la FSG, ADV

Thierry Bouchard-­ Vincent, représ. des ­étudiants de 1er cycle, étudiant à la FD, ADV

Christian Djoko Kamgain, représ. des étudiants des 2e et 3e cycles, étudiant de 3e cycle à la FPHI, ADV

Isabelle Fortier, représ. du niveau collégial, DG par intérim du Cégep de Lévis-Lauzon,

Réal Vallée, représ. des directeurs de centre de recherche ou d’institut, dir. du COPL, ADV

Denis Richard, représ. des directeurs de centre de recherche ou d’institut, dir. de la recherche à l’IUCPQ, ADV

Martin Boucher, représ. des membres du ­personnel admin. cadre, adjoint (conseiller spécial) au VRRC, ADV

Claude Savard, prés. de la Commission des études, prof. à la Faculté des sciences de l’éducation, SDV

Pascal Daleau, prés. de la Commission de la recherche, prof. à la Faculté de pharmacie,

ADV

Mario Duclos, représ. du personnel administratif de soutien, commis à la saisie ­d’information au SREP, ADV

ME, ADV

SDV


universitaire de l’Université Laval

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Monique Richer, ­secrétaire générale,

Alain Rochon, doyen de la FAAAD,

Eugénie Brouillet, doyenne de la FD,

Robert Beauregard, doyen de la FFGG,

Michel De Waele, doyen de la FLSH,

MO, MCE, ADV

ADV

ADV

ADV

ADV

MO, MCE, ADV

Josée Germain, ­vice-rectrice à ­l’administration et aux finances, MO, MCE, ADV

Jean Lefebvre, doyen de la FPHA,

Victor Thibaudeau, doyen de la FPHI,

Michel Gendron, doyen de la FSA,

Jean-Claude Dufour, doyen de la FSAA,

Fernand Gervais, doyen de la FSE,

André Darveau, doyen de la FSG,

Mireille Lavoie, doyenne de la FSI,

ADV

ADV

ADV

ADV

ADV

MCE, ADV

ADV

Claire Hudon, représ. de la FMED, prof. au Département de pédiatrie, ADV

François Berthod, représ. de la FMED, prof. au Département de chirurgie, ADV

Bradford James ­McFadyen, représ. de la FMED, prof. au ­Département de ­réadaptation, ADV

Véronique Moulin, représ. de la FMED, prof. au Département de chirurgie, ADV

Denis Coulombe, représ. de la FMED, médecin clinicien ­enseignant agrégé, ADV

Nancy Leblanc, ­ représ. de la FSI, prof. à la FSI, ADV

André Côté, représ. de la FSA, prof. au Département de management, ADV

Thierry Ollevier, représ. de la FSG, prof. au Département de chimie, ADV

Bruno Gaillet, représ. de la FSG, prof. au Département de génie chimique, ADV

François Fenchel, représ. de la FSS, prof. à l’École de service social, ADV

Charles Morin, représ. de la FSS, prof. à l’École de ­psychologie, ADV

Pier-Luc Bilodeau, représ. de la FSS, prof. au Département des relations industrielles,

Jean-Philippe Perreault, représ. en alternance de la FTSR, prof. à la FTSR,

Louise Néron, représ. des chargés de cours, chargée de cours à la FAAAD, ADV

Michel Beauchamp, vice-recteur aux ­ ressources humaines,

ADV

ADV

LÉGENDE

Stéphane Lebrun, représ. des étudiants des 2e et 3e cycles, étudiant de 2e cycle à la FSA, ADV

Alain Kabeya Kalonji, représ. des étudiants des 2e et 3e cycles, étudiant de 3e cycle à la FSA, ADV

Dorothée Charest-Belzile, représ. des étudiants des 2e et 3e cycles, étudiante de 3e cycle à la FSS, ADV

Guy Labrecque, ­ représ., personnel admin. professionnel, con­seiller à la gestion des études à la FMED, ADV

Éric Philippe, prés. de la Commission des affaires étudiantes, prof. à la Faculté de médecine, SDV

Serge Talbot, DG du 1er cycle, SDV

Vincent Goulet, DG de la formation ­continue, SDV

Louis Bélanger, représ. des directeurs d’institut, dir. des HEI, SDV

MO : membre d’office PCE : président du Comité exécutif MCE : membre du Comité exécutif ME : membre externe ADV : avec droit de vote SDV : sans droite de vote FAAD : Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design FD : Faculté de droit FESP : Faculté des études supérieures et postdoctorales FFGG : Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique FLSH : Faculté des lettres et des sciences humaines FMED : Faculté de médecine FMD : Faculté de médecine dentaire FMUS : Faculté de musique FPHA : Faculté de pharmacie FPHI : Faculté de philosophie FSA : Faculté des sciences de l’administration FSAA : Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation FSE : Faculté des sciences de l’éducation FSG : Faculté des sciences et de génie FSI : Faculté des sciences infirmières FSS : Faculté des sciences sociales FTSR : Faculté de théologie et de sciences religieuses CA : Conseil d’administration de l’Université Laval


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science

le fil | le 26 novembre 2015

en bref

Colloque sur les sols vivants La Société de géographie de Québec et la Faculté de foresterie, de géographie et de géo­ matique, en collaboration avec l’Institut EDS, organisent les « Journées sur les sols vivants : en appui à la diversité paysagère et biologique des sols ». Ce colloque de deux jours propose de faire le point sur l’état des connaissances en la matière, tant du point de vue de la recherche scientifique que des pratiques no­vatrices de conservation et d’amélioration de la qualité des sols et du stockage du car­ bone. Les participants échangeront sur les expériences de conversion des sols en vue de la production agroécologique ainsi que sur les changements de perception du lien qui unit les populations à leur milieu naturel. Plus de 50 spécialistes prendront la parole lors du colloque. L’activité aura lieu les 26 et 27 novembre, au Domaine de Maizerets, à Québec. Pour information : ihqeds.ulaval.ca/ activites/­activites-speciales/ journees-sur-les-sols-vivants/

Automne 1970. L’achèvement de l’édifice du futur PEPS va bon train. Dans le journal Le Fil des événements, on parle alors de l’occupation progressive du pavillon par les étudiants, les professeurs et l’ensemble du personnel universitaire au cours de l’automne. Le slogan promotionnel de la campagne, « Fini le couraillage », qui connaît un vif succès, s’inspire d’une demande des étudiants : cesser de courir aux quatre coins de la ville pour pratiquer leurs sports préférés. photo W.B. Edward | Division de la gestion des documents administratifs et des archives

En plus de stimuler l’activité économique dans la région, cette innovation pourrait avoir des retombées intéressantes sur le plan de la recherche sur le cerveau L’étudiant-chercheur Gabriel Gagnon-Turcotte, en compagnie du professeur Benoît Gosselin, examine le système optogénétique qui lui a valu le Prix Mitacs 2015 pour innovation exceptionnelle, catégorie étudiant à la maîtrise.

Étudier le cerveau en mode Bluetooth Gabriel Gagnon-Turcotte, étudiant-chercheur en génie électrique, a mis au point un système sans fil unique en son genre pour étudier le cerveau animal par Jean Hamann Les études sur le fonctionnement du cerveau et sur les maladies neurodégé­ nératives seront désormais facilitées grâce à une innovation de Gabriel Gagnon-Turcotte. En effet, l’étudiantchercheur, membre de l’équipe du pro­ fesseur Benoît Gosselin du Départe­ ment de génie électrique et de génie informatique, a mis au point le premier système sans fil qui permet de stimuler une zone précise du cerveau d’un ani­ mal et d’enregistrer en temps réel la réponse qui en résulte. L’étudiant vient d’ailleurs de recevoir le Prix Mitacs 2015 pour innovation exceptionnelle, catégorie étudiant à la maîtrise, pour la réalisation de ce sys­ tème unique en son genre. Ce prix lui a été remis lors d’une cérémonie qui s’est déroulée le 24 novembre à Ottawa. Mitacs est un organisme national dont l’objectif est d’appuyer la recherche appliquée et industrielle dans le secteur des sciences mathématiques et des dis­ ciplines connexes. Le principe de base du système conçu par Gabriel Gagnon-Turcotte s’expli­ que comme suit. À l’aide d’une fibre optique implantée dans une zone pré­ cise du cerveau d’un animal de labora­ toire, les chercheurs déclenchent une stimulation optique qui excite un petit groupe de neurones. La réponse du cerveau est immédiatement enregis­ trée, ce qui permet de cartographier les réseaux neuronaux sollicités. Ce sys­ tème ne fonctionne toutefois que sur un type bien particulier d’animal, ­précise-t-il. « Normalement, un neu­ rone ne réagit pas à la lumière. Il faut avoir recours à des animaux dont le génome a été modifié pour qu’il y ait production d’une protéine photosen­ sible, appelée canal rhodopsine 2, dans la membrane cellulaire des neurones.

C’est pourquoi on utilise le terme “optogénétique” pour qualifier notre système. » L’innovation de Gabriel GagnonTurcotte présente un avantage ma­­ jeur par rapport aux outils existants : comme le système fonctionne avec la technologie Bluetooth, il n’y a pas de câble encombrant entre l’animal et les appareils. « Les systèmes avec câbles obligent les expérimentateurs à immo­ biliser ou à anesthésier l’animal, ce qui l’empêche de se comporter normale­ ment, explique-t-il. Avec notre système, l’animal est éveillé et il peut se déplacer librement de sorte que la réponse du cerveau correspond davantage à ce qui se produit naturellement. » La réalisation de ce projet s’est dérou­ lée rondement. L’étudiant-chercheur a commencé sa maîtrise sur ce sujet en mai 2014. « Des étudiants de l’équipe du professeur Gosselin avaient réalisé un prototype, mais il pesait au total 8,8 grammes. C’était trop lourd consi­ dérant qu’une souris peut peser aussi

peu que 20 grammes. J’ai donc repris le problème à zéro et j’ai conçu un second prototype qui comprend plus de fonc­ tions et qui est plus léger – il fait 3,8 grammes. Nous l’avons testé sur un animal et il fonctionne. J’ai terminé ma maîtrise cet automne et je poursuis le projet au doctorat. Je crois être en mesure d’installer le système sur une puce, ce qui réduira le poids de l’en­ semble à environ 200 milligrammes. » Doric Lenses, une compagnie de Québec spécialisée en conception de produits photoniques, a participé au projet depuis ses débuts et elle a pris en main la commercialisation du système optogénétique. « Les acheteurs poten­ tiels sont les centres de recherche univer­ sitaires et privés. Il s’agit d’un marché en émergence qui peut représenter plu­ sieurs millions de dollars », estime le pro­ fesseur Benoît Gosselin. En plus de sti­ muler l’activité économique dans la région, le projet pourrait avoir des re­­ tombées intéressantes sur le plan de la recherche sur le cerveau, poursuit-il. « Nous travaillons avec l’équipe d’Yves De Koninck, de la Faculté de médecine et de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec. Notre système opto­ génétique pourrait aider les chercheurs de l’institut à aller plus loin dans leurs études visant à mieux comprendre le cer­ veau et à mieux soigner les maladies qui en perturbent le fonctionnement. »

Voici le coeur du système optogénétique conçu par Gabriel Gagnon-Turcotte. L’étudiant-chercheur entend maintenant transposer ces composantes électroniques sur une puce dotée des mêmes fonctions. photos Marc Robitaille


arts

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Une image vaut mille mots À l’occasion du concours de photos, qui a eu lieu lors de la Semaine de l’éducation internationale, étudiants étrangers et québécois ont partagé leur découverte du monde par Renée Larochelle C’était au début du mois de septembre, à l’aube. Aurélie Faticati se trouvait avec des amis sur le bord de la rivière Malbaie lorsque le soleil est monté de l’horizon en quelques secondes, éclairant la scène de façon surnatu­ relle. Son amie se trouvait alors dans l’objectif. Aurélie Faticati revit ces instants de grâce quand elle évoque le moment où elle a pris la photo, qui lui a valu de rem­ porter des prix dans les ca­t égories « Coup de cœur du public – Facebook » et « Carte postale » du con­cours de photos de la Se­­maine de l’éducation internationale, catégorie étudiants étran­ gers. « Le té­moignage d’une aventure incroyable dans un autre pays ne peut être ex­­ primé qu’avec les photogra­ phies », explique cette jeune Belge, étudiante à la m ­ aîtrise à la Faculté des sciences de l’éducation et participante au concours « À travers votre lentille ! » organisé annuelle­ ment et conjointement par le Bu­­reau international et le Bureau de la vie étudiante. La remise de prix dans di­­ verses catégories a eu lieu dans la soirée du 19 novem­ bre, à l’atrium du pavillon Alphonse-Desjardins. Les

photos y avaient été expo­ sées toute la journée, pour que le public puisse voter. Le jury, quant à lui, avait préala­ blement fait son choix parmi quelque 600 images captées à travers le monde. Toujours chez les étu­ diants étrangers, le Français Jean-Romain Roussel a obtenu un prix dans la ca­­ tégorie « Coup de cœur du public – exposition », pour sa photo prise au retour d’une balade au Parc natio­ nal de la Jacques-Cartier. « Au bord d’un lac, il y avait une maison illuminée par le coucher de soleil, explique ce doctorant en sciences forestières. Le ciel flam­ boyant se reflétait à la sur­ face de l’eau, le cadre était magnifique. Je me suis arrêté pour im­­­m ortaliser ce pay­ sage exceptionnel. » Du côté des étudiants qué­ bécois ayant fait un séjour à l’étranger, la palme revient à Florence Gouge, étudiante au baccalauréat en sciences infirmières, récompensée dans deux catégories, « Coup de cœur du public – expo­ sition » et « Mon échange en un clic! ». Le jury et le public ont été sous le charme de ces photos montrant de sympathiques frimousses

Jean-Romain Roussel, prix dans les catégories « Coup de cœur du public – Exposition », étudiants étrangers, pour la photo « Crépuscule d’hiver ».

« Seule dans la brume » d’Aurélie Faticati, prix dans les catégories « Coup de cœur du public – Facebook » et « Carte postale », étudiants étrangers.

d’enfants indiens. Les cli­ chés ont été pris au cours d’un stage de 10 semaines effectué en Inde l’été der­ nier, à l’infirmerie de l’école

de musique de Kalkeri, un village du sud-ouest du pays. « Dans cette école pour enfants issus de mi­­ lieux défavorisés, les jeunes sont vêtus, logés et nourris. Ils apprennent la musique ­t raditionnelle indienne  », explique Florence Gouge, qui affirme avoir eu un ­véritable coup de cœur pour ces en­­fants au sourire écla­ tant. « Ils aiment qu’on les prenne en photo et par-­ dessus tout, ils sont ado­ rables », dit-elle. Chez les étudiants québé­ Florence Gouge, prix dans la catégorie « Mon échange cois, le « Coup de cœur du en un clic ! », étudiants québécois, pour la photo « Aishwarya ». public – Facebook » est allé à Camille Légaré. Lors de son échange en Corée du Sud, cette étudiante au bac­ ca­lauréat en administration des affaires s’est aussi ren­ due au Cambodge, où elle Le té­ moignage d’une aventure a exploré le site arché­o lo­ gique d’Angkor. C’est à cet incroyable dans un autre pays endroit qu’elle a pris la ne peut être ex­­ primé qu’avec photo de cet enfant au re­­ gard empreint de gravité, les photographies qui visitait les lieux en même temps qu’elle.

«

Le « Coup de cœur du public – Facebook », étudiants québécois, est allé à Camille Légaré pour la photo « Voiceless ».


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actualités UL

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L’UL, complice de l’année !

Avis officiel CONSEIL UNIVERSITAIRE Séance ordinaire du 1er décembre 2015

La collaboration de l’Université Laval pour la promotion et le développement du transport collectif a été soulignée, le 12 novembre, au Centre Vidéotron, lors de la soirée Complicité organisée par le Réseau de transport de la Capitale (RTC). Le RTC reconnaît ses princi­ paux collaborateurs chaque année sous la catégorie « Complice de l’année ». Cette année, l’Uni versité Laval et La Capitale ont été

honorées. La candidature de l’université a été retenue pour son implication dans quatre dos­ siers d’importance : le projet « Destination Sainte­Foy » (desserte du secteur ouest du campus), le nouveau centre de services du RTC au dépanneur Chez Alphonse, les abon­ nements pour étudiants lors des rentrées universitaires et le partenariat conclu avec le Rouge et Or football.

ORDRE DU JOUR 1. 2. 3. 4. 5. 6.

Ouverture de la séance Ordre du jour Procès-verbal de la séance ordinaire du 3 novembre 2015 Communications du président Questions des membres Comité exécutif : rapport des activités au Conseil universitaire pour la période du 1er janvier 2015 au 30 juin 2015 7. Procédure de nominations des doyens : projet de refonte 8. Faculté des sciences de l’administration – Département de marketing : modification des critères de promotion 9. Bureau de soutien à l’enseignement : Faits saillants rapport 2014-2015 10. Programmes : modifications − Rapport 2014-2015 de la doyenne de la Faculté des études supérieures et postdoctorales − Rapport 2014-2015 du directeur général du premier cycle − Recommandations du vice-recteur aux études et aux activités internationales 11. École des arts visuels de la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design : changement de nom − Présentation par le doyen de la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design − Recommandations du vice-recteur aux études et aux activités internationales 12. Programme de baccalauréat en ethnologie et patrimoine : suspension des admissions − Recommandation du vice-recteur aux études et aux activités internationales 13. Programme de diplôme d’études supérieures spécialisées en muséologie : suspension des admissions − Recommandation du vice-recteur aux études et aux activités internationales 14. Programme de maîtrise interdisciplinaire en art : suspension des admissions − Recommandation du vice-recteur aux études et aux activités internationales 15. Programmes de maîtrise et de doctorat en sciences et technologie des aliments : changement d’appellation − Présentation par le doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation − Recommandations du vice-recteur aux études et aux activités internationales 16. Programme de diplôme d’études supérieures spécialisées en pratique de première ligne en nutrition : création − Présentation par le doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation − Avis du Comité-conseil de la Commission des études − Recommandations du vice-recteur aux études et aux activités internationales 17. Programmes de maîtrise et de doctorat en administration et évaluation en éducation : révision − Présentation par le doyen de la Faculté des sciences de l’éducation − Avis du Comité-conseil de la Commission des études − Recommandations du vice-recteur aux études et aux activités internationales 18. Programme de baccalauréat en génie agroenvironnemental : évaluation périodique − Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales − Plan d’action du doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation 19. Programme de baccalauréat en génie alimentaire : évaluation périodique − Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales − Plan d’action du doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation 20. Centre de recherche et d’intervention sur l’éducation et la vie au travail (CRIEVAT) : évaluation périodique − Avis de la Commission de la recherche − Recommandations du vice-recteur à la recherche et à la création Huis clos Clôture de la séance

De gauche à droite sur la photo : Alain Mercier, directeur général du RTC, Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement, Marie-Josée Guérette, vice-présidente exécutive aux affaires corporatives, La Capitale Assurance et services financiers, Régis Labeaume, maire de Québec, Rémi Normand, président du conseil d’administration du RTC. photo RTC

Du nouveau au SSP

L’intégration des agents de sécurité et de pré­ vention du SSP comme membres du per­ sonnel de l’Université est officielle depuis le 23 novembre. Rappelons que ce service était auparavant assuré par des ressources d’une firme externe. Pour marquer la transition, les agents porteront un nouvel uniforme. Quant

à leur mandat visant à réaliser des actions de prévention et à assurer la sécurité de l’en­ semble des membres de la communauté uni­ versitaire, il s’appuiera maintenant sur une expertise et une connaissance approfondie des réalités du campus et de notre milieu de vie. photo Marc Robitaille


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le fil | le 26 novembre 2015

Les villes devraient être construites pour anticiper les changements du climat

Catherine Dubois, architecte transfrontalière De Québec à la France en passant par l’île de La Réunion, cette postdoctorante veut rapprocher l’architecture et l’urbanisme pour mieux adapter la ville aux changements climatiques par Rachel Hussherr Faisant fi des frontières géographiques, universitaires et professionnelles, Catherine Dubois sort sans cesse des sen­ tiers battus. Son audace a d’ailleurs été saluée par le prix 2015 de la meilleure thèse en cotutelle France-Québec, décerné par l’Association francophone pour le savoir. Après avoir obtenu sa maîtrise en archi­ tecture à l’Université Laval en 2006, Catherine Dubois déniche un emploi à l’île de La Réunion. Quatre ans plus tard, elle choisit pourtant de reprendre ses ­études à l’Université Laval. Ce n’est pas sa vie là-bas, qu’elle appréciait, qui a poussé cette Québécoise à revenir au pays, mais plutôt le besoin de passer au-delà des bar­ rières imposées par la réalité de son métier. « Dans le milieu professionnel, les contraintes de temps et de budget sont si serrées qu’on rend un projet alors qu’on sait d’entrée de jeu qu’il pourrait être meilleur, déplore la chercheuse. J’ai eu cette volonté de dire : moi, je refuse ce sys­ tème, j’ai envie de changer les choses ». Pour changer les choses, Catherine Dubois voit grand. Forte de son expé­ rience sur le terrain, elle s’inscrit au doc­ torat en ambiances architecturales et urbaines pour s’attaquer au sujet des changements climatiques. Ce retour aux études est d’ailleurs loin d’être une sinécure. Non seulement doit-elle construire son doctorat de toutes pièces à la Faculté des études supérieures et post­ doctorales (il n’y avait pas de doctorat en architecture), mais elle choisit un thème ambitieux et novateur, qui cherche à réconcilier la ville, le bâtiment et l’environnement. Aux dires de l’actuelle postdoctorante au Centre de recherche en aménagement et développement de l’Université Laval, cette problématique n’avait reçu jusqu’alors que trop peu d’attention dans les domaines de l’architecture et de l’ur­ banisme. « Les villes devraient être

construites pour anticiper les change­ ments du climat, comme la hausse de la température ambiante par exemple. » Même si cette conviction prend racine dans ses expériences de terrain, la diplô­ mée en architecture admet que ce ne sont pas là les seuls ingrédients à la base de son projet doctoral. « J’ai rejoint une équipe pluridisciplinaire qui se posait la question de l’adaptation aux changements clima­ tiques dans la région de Québec. Forcé­ ment, ça a contribué à orienter mes réflexions. » Catherine Dubois ne s’arrête pas là. Quitte à faire un doctorat qui sort de l’or­ dinaire, pourquoi ne pas carrément revi­ siter la façon de conduire un projet ? C’est pourquoi elle choisit de mener sa thèse en cotutelle avec un professeur de l’Univer­ sité de Toulouse, en France. « La re­­ cherche se fait de manière différente làbas, soutient-elle. Cette cotutelle m’a per­ mis de m’ouvrir à différents points de vue dans différents pays, tout en restant ancrée à Québec. » Inspirée par ces différences, Catherine Dubois a choisi de concevoir sa thèse comme une nouvelle façon de conduire la recherche. Ainsi, son doctorat, qu’elle achevait l’an dernier, a débouché sur la création d’une feuille de route. « Il s’agit d’un outil pédagogique qui vise à mettre en relation les urbanistes et les archi­ tectes, afin qu’ils travaillent ensemble à une meilleure adaptation des villes aux changements climatiques. Ainsi, la feuille de route lie plusieurs échelles d’interven­ tion » explique-t-elle. Son deuxième postdoctorat, qu’elle entreprendra dans quelques mois à Toronto, vise justement à raffiner et diffu­ ser cette feuille de route. « J’imagine bien un support très visuel, en ligne. De cette façon, les professionnels pourraient faci­ lement trouver l’information s’ils en ont besoin », affirme la chercheuse qui n’a visiblement pas fini d’innover !

Des chercheurs ont étudié les restes de 204 personnes inhumées au cimetière protestant Saint-Matthew, à Québec, entre 1772 et 1848 par Yvon Larose ­

Une cérémonie très parti­cu­ lière s’est déroulée le 6 no­­ vembre dernier au ci­metière protestant Mount Hermon, dans l’arrondissement de Sainte-Foy–Sillery–CapRouge, à Québec. Devant plusieurs dignitaires, les fos­ soyeurs ont procédé à la mise en terre d’environ 80 petits cercueils de bois contenant les restes de 204 personnes décédées durant la période comprise entre 1772 et 1848. Ainsi prenait fin une saga commencée il y a environ 15 ans. À cette époque, des travaux de consolidation effectués par la Ville de Québec avaient mis au jour de nombreux squelettes près du mur sud, ainsi que dans le cimetière de l’église SaintMatthew. Cette an­­c ienne église protestante transfor­ mée en bibliothèque est si­­ tuée sur la rue Saint-Jean, au centre-ville de la capitale. O n e st i m e qu e p l u s d e 6 000 hom­m es, femmes et enfants, tous de confession anglicane ou presbytérienne, ont été inhumés à cet endroit durant la période comprise entre 1772 et 1848, année où l’on a fermé le cimetière par crainte de propagation de maladies. Plusieurs défunts ont été inhumés dans l’ano­ nymat. Ils étaient enve­ loppés puis posés l’un pardessus l’autre, sans cercueil. Il y aurait eu ainsi six ou sept niveaux de corps, proba­ blement séparés par des planches de bois. « À la suite des fouilles de sauvetage archéologique, le ministère de la Culture et

des Communications voulait inhumer de nouveau les os­­ sements découverts en les réunissant dans plusieurs dizaines de boîtes, raconte Réginald Auger, archéologue et professeur au Dé­­par­ tement des sciences histori­ ques. Mon collègue James Woollett et moi avons accepté de les entreposer dans nos laboratoires respectifs au pavillon Camille-Roy parce que nous voyions dans ces restes humains un important matériau de recherche en bioarchéologie. L’évêque anglican de Québec a donné son approbation à condition que les travaux de recherche soient terminés en 2015. Ce qui a été fait par la seconde inhumation des restes. » Le vendredi 4 décembre, le Groupe de recherche en archéo­métrie de l’Université Laval présentera une jour­ née d’étude sur l’ensemble des recherches bioarchéolo­ giques menées depuis une dizaine d’années sur les ­restes humains provenant du cimetière Saint-Matthew. Cette journée s’adresse entre autres au grand public puis­ que les présentations seront vulgarisées. Des archéolo­ gues et des bioanthropolo­ gues aborderont plusieurs sujets, tels que la fouille archéologique, les rituels funéraires et l’anatomie com­ parative. Huit étudiantes et étudiants à la maîtrise ou au doctorat parleront de leurs travaux de recherche, notamment sous l’angle de la santé, de l’alimentation et de la mobilité.

La plupart des individus inhumés au cimetière Saint-Matthew étaient des immigrants britanniques. Nombre d’entre eux étaient atteints de maladies carentielles ou infectieuses.

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Au total, une douzaine d’étudiants aux cycles su­­ périeurs ou au postdoctorat de l’Université Laval, de l’Université de Montréal, de l’UQAM, de l’Université McMaster et de l’Institut national de re­­cherche scien­ tifique (INRS), ont réalisé ou réalisent des recherches sur les restes humains du cimetière Saint-Matthew. Quatre professeurs ont as­­ suré ou assurent leur super­ vision : Isabelle Ribot et Michelle Drapeau, de ­l ’Université de Montréal, Megan Brickley, de l’Univer­ sité McMaster et Réginald Auger. Selon le professeur Auger, les résultats des différentes recherches confirment ce que les historiens avaient com­ pris, à partir des sources his­ toriques, sur la démographie de l’époque. Ils apportent également des découvertes novatrices sur l’état de santé des personnes inhumées au cimetière Saint-Matthew. Ces avancées ont été rendues pos­ sibles grâce à l’utilisation de la tomodensimétrie. L’INRS a mis cette technologie à la dis­ position du Groupe de re­­ cherche en archéométrie de l’Université Laval. La plupart des individus inhumés au cimetière SaintMatthew sont des immi­ grants britanniques de pre­ mière génération. L’ana­ lyse des restes indique que ­nombre d’entre eux étaient at­­teints de maladies caren­ tielles, comme le rachitisme, ou de maladies in­­fectieuses. L’époque se caractérise éga­ lement par une mortalité in­-­ fantile élevée. « Je viens d’évaluer le mé­­ moire de maîtrise de Zocha Houle-Wierzbicki, que je codirige avec ma collègue de l’Université de Mon­t réal, explique-t-il. Sa recherche portait sur 55 squelettes. Leur analyse par tomodensi­ tométrie a révélé qu’environ 70 % des gens avaient entre 18 et 35 ans. D’ail­leurs, les clichés radiographiques tri­ dimensionnels qui ont été pris des ossements consti­ tuent une base de données permanente pour de futures recherches. » La journée d’étude consacrée à la recherche sur les restes humains du cimetière Saint-Matthew aura lieu le vendredi 4 décembre, entre 10 h et 16 h, à la salle 320 du labo­ratoire d’archéologie de l’Université Laval. La salle est située au 3, rue de la Vieille-Université, dans le Vieux-Québec. L’entrée est libre.


vie étudiante Dans la cour des femmes

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Un groupe d’étudiantes de la Faculté de droit a créé une page Facebook consacrée aux questions de genre dans le milieu juridique par Renée Larochelle « As­tu déjà vécu une situation dans laquelle tu sentais que les femmes n’étaient pas trai­ tées comme égales aux hommes ? » C’est le genre d’interrogations qui apparaît sur la page Facebook « Question de genre », créée en septembre par un groupe d’étudiantes de la Faculté de droit. Cette plateforme se veut un lieu de discussion et un outil de sensibi­ lisation aux stéréotypes de genre à la Faculté de droit et dans le milieu juridique. « Tous les sujets qui touchent les femmes, comme les inégalités salariales et leurs situations particulières dans certains pays, sont également susceptibles de se retrouver sur notre page. On y abordera également des questions relatives aux personnes gaies, lesbiennes et transgenres », dit Charlotte Reid, cofondatrice du comité Question de genre. Interrogée sur le rôle et l’utilité d’un comité de ce type au sein d’une faculté majoritaire­ ment féminine, la jeune femme estime que la partie n’est pas gagnée pour autant. « Je me Émilie Lacasse et Charlotte Reid, étudiantes souviens d’une certaine chanson aux paroles à la Faculté de droit et membres du comité dégradantes entonnée par des étudiants lors Question de genre. photo Marc Robitaille

d’initiations à l’automne 2014, explique Charlotte Reid. Bien des filles étaient cho­ quées par cette chanson et ne savaient pas vers qui se tourner pour en parler. C’est le genre de problèmes que notre comité pour­ rait dénoncer et qui permettrait de faire avancer le débat. » Sans être alarmiste, l’étudiante s’inquiète de ce qui l’attend sur le marché du travail. Elle évoque ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire Marcel Aubut ». « En tant que femme et future juriste, c’est venu me cher­ cher, note­t­elle. Cela me fait peur. Je me demande quel genre de situation j’aurai à gérer dans ma pratique future. À quel point aurai­je à défendre mon intégrité ? » Le fait que les femmes soient plus nom­ breuses que les hommes à la Faculté de droit ne signifie pas pour autant qu’elles occupent dans la même proportion des postes presti­ gieux dans des cabinets d’avocats, comme celui d’associé. D’abord, ont­elles les mêmes chances que leurs collègues masculins d’ac­ céder à ces postes ? Ensuite, le souhaitent­ elles vraiment ? La nature étant ce qu’elle est, c’est la femme qui porte les enfants, ce qui vient avec un lot de contraintes sur le plan professionnel. Toutes ces questions sont importantes et méritent qu’on en dis­ cute, rappelle Charlotte Reid, qui invite les gens à visiter la page Facebook et les encou­ rage à y envoyer des photos. L’une de celles

qu’on peut voir sur le site montre un étudiant qui porte une pancarte sur laquelle apparaît le texte suivant : « J’ai besoin du féminisme parce que je n’ai pas besoin qu’on me dise d’agir comme un homme ». facebook.com/questiondegenre/

Tous les sujets qui touchent les femmes, comme les inégalités salariales et leurs situations particulières dans certains pays, sont également susceptibles de se retrouver sur notre page

Moment de réflexion Dix membres de la communauté universitaire ont passé une fin de semaine chez les moines cisterciens de Rougemont par Yvon Larose Prendre quelques jours de recul, vivre un temps de silence et de réflexion, se retrouver et faire le point. Ce sont trois jours hors de l’ordinaire que l’Association étu­ diante catholique de l’Université Laval a proposés cet automne aux membres de la communauté univer­ sitaire. Le vendredi 13 novembre, 10 personnes ont pris la route en direction de Rougemont, près de Montréal. Leur destination : l’ab­ baye cistercienne Notre­Dame de Nazareth, située dans un cadre naturel enchanteur. Raymond O. Savadogo est profes­ sionnel de recherche à la Chaire de recherche du Canada sur la justice internationale pénale et les droits fondamentaux. Il est aussi président de l’Association étudiante catho­ lique. « C’était mon deuxième sé­ jour au monastère de Rougemont, explique­t­il. Je voulais réaffirmer ma foi en Dieu. J’ai atteint un niveau de confiance totale, pleine et entière dans ma foi personnelle. » À Rougemont, les neuf moines de l’endroit appartiennent à l’ordre très ancien des cisterciens. L’exis­ tence fraternelle qu’ils vivent, en retrait du monde et dans une

certaine solitude, se partage chaque jour entre la prière et le travail. À sept reprises en vingt­quatre heu­ res, tous se réunissent à la chapelle, entre autres pour chanter des psau­ mes, prier et assister à la messe. Ces offices liturgiques, dont le premier se tient dès 4 h 20 du matin et le der­ nier à 19 h 45, structurent la vie quo­ tidienne. Quant au travail, le plus souvent manuel, il se déroule en grande partie au verger, à la cidrerie et à la cuisine. L’atmo sphère de silence est particulièrement notable à la chapelle, au réfectoire et dans les corridors. Dans leur cellule, les moines consacrent une heure et demie chaque jour à une lecture méditative et priante des Saintes Écritures. « Ce type de séjour permet de se mettre un peu dans la peau des moi­ nes, indique Raymond O. Savadogo. On voit à quel point ils sont dévoués. Ils n’en ont jamais assez de prier; ils veulent juste consacrer leur vie à la prière. Ils ont un rythme différent, une rigueur différente. » La plupart des participants étaient des croyants dans la vingtaine, dont plusieurs Africains. Tous ont assisté aux offices liturgiques. « Se lever à

4 h pour aller prier, disons que ce n’était pas facile », soutient­il. Une rencontre de groupe a eu lieu avec un moine. Les participants pouvaient aussi se confesser. Ces hommes sont accueillants, simples, modestes et ouverts. « Les moines, même s’ils sont retirés du monde, comprennent tellement bien les enjeux que nous vivons », souligne Raymond O. Savadogo. À la fin du séjour, les commentaires étaient tous positifs. Plusieurs ont été heu­ reux de faire un arrêt dans leur vie quotidienne. « Je recommande une telle expérience à tous, dit­il. C’est ma plus grande expérience person­ nelle de silence total. » Après un baccalauréat en psy­ chologie, Sophie Hélène Matte s’est inscrite au baccalauréat en ergothérapie. Depuis quelques années, elle rêvait d’une retraite dans un lieu de silence. « Le fait de pouvoir prendre du recul sur ma vie et de me retrouver m’a attirée, raconte­t­elle. Je sentais qu’une telle expérience pouvait m’être bénéfique. » Elle a assisté à deux offices liturgiques. « Par curiosité, dit­elle. Je voulais voir ce que c’était. J’ai trouvé les chants des

Au monastère de Rougemont, la vie se passe entre prière et travail, méditation et ascèse, séparation du monde et hospitalité, solitude et communion fraternelle. photo Chaire de recherche du Canada en patrimoine

moines vraiment touchants et beaux. » Dans la vie de tous les jours, son téléphone intelligent n’est jamais loin d’elle. Au monas­ tère, elle devait le laisser dans sa chambre. « Je ne le consultais pas, précise­t­elle. Je m’en servais sur­ tout le soir pour parler à mon ami. » Et l’expérience de la solitude et du silence ? « C’est ce que j’ai le plus aimé, répond­elle. Je me retrouvais avec moi­même, mais je ne me sen­ tais pas seule parce que ce n’est pas un silence vide au monastère. J’étais toute seule, mais je me sen­ tais bien. » L’étudiante dit avoir « une cer­ taine spiritualité ». « Je ne m’associe pas nécessairement à une religion en particulier, ajoute­t­elle. Au fond, je prends dans chaque reli­ gion et dans chaque spiritualité que

je croise ce qui résonne en moi. » Lors de la rencontre du groupe avec les moines, elle se sentait un peu à part quand les échanges por­ taient sur les sacrements, comme l’Eucharistie. « J’écoutais. J’essayais de comprendre de quoi ils par­ laient. » Le bonheur qui émanait des moines l’a touchée. « Leur vie avait énormément de sens pour eux, explique­t­elle. Dans leurs propres mots, ils étaient profondé­ ment heureux. » Un de ses objectifs était de voir ce qu’était la spiritua­ lité. « Dans ma vie professionnelle, souligne­t­elle, je vais être appelée à interroger mes patients sur leur dimension spirituelle. Tout ce qui donne du sens à la vie est une dimension centrale en ergothéra­ pie. On touche à toutes les dimen­ sions de l’être humain. »


sports

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en bref Depuis quelques jours, la ­programmation détaillée peut être consultée à l’adresse peps.ulaval.ca Les cours de préparation physique – course, golf et course à obstacles – sont au nombre des activités proposées cet hiver au PEPS. photo PEPS

Les inscriptions sous peu ! La période d’inscription hivernale des activités sportives du PEPS débute le 2 décembre prochain dès 7 h par Andréane Girard Avec une programmation hivernale bonifiée de plu­ sieurs nouveautés, le PEPS, le plus grand complexe spor­ tif universitaire de l’est du Canada, propose à la com­ munauté universitaire et à la collectivité régionale un vaste choix d’activités pour tous les âges et pour tous les goûts. Depuis quelques jours, la programmation détaillée des activités sportives de l’hiver peut être consultée à l’adresse peps.ulaval.ca. La période d’inscription

commencera le 2 décembre et le début des cours est prévu dans la semaine du 18 janvier. ÉTUDIANTS, PROFITEZ DE VOS PRIVILÈGES AU PEPS

La salle d’entraînement du PEPS est fonctionnelle, ul­­ tramoderne et surtout très abordable pour les étu­ diants (14,15 $ par mois, pour un abonnement de 8 mois, pour les étudiants inscrits à 12 crédits). En plus de bénéficier d’un tarif préférentiel pour l’accès

à la salle d’entraînement, les étudiants de l’Université Laval profitent aussi d’acti­ vités sans frais, dont les nombreux bains libres à la piscine. Les bains sont offerts de 7 h à 21 h 20, du lundi au vendredi, et de 14 h à 21 h, la fin de semaine. À ces avantages, s’ajoutent également la possibilité de réserver des terrains de sports de raquettes ou de ballons trois jours à l’avance, ainsi que l’accès à la pati­ noire et aux pistes de jogging intérieure et ex­­térieure. Par

ailleurs, les familles ainsi que les autres amateurs de sport en pra­tique libre y trouve­ ront leur compte. La période d’inscription débute le 2 décembre en ligne à peps.ulaval.ca, à 7 h, sur place, de 7 h à 21 h, ou par téléphone au 418 656-PEPS, de 7 h à 12 h et de 13 h 30 à 16 h 30. Après le 2 décembre, il sera possible de ­s’inscrire tous les jours à peps.ulaval.ca, sur place entre 9 h et 21 h ou par ­téléphone au 418 656-PEPS, entre 9 h et 12 h, puis entre 13 h 30 et 16 h 30. Pour découvrir la program­ mation complète du PEPS, rendez-vous à peps.ulaval.ca.

Campus dynamique

Portes ouvertes au PEPS Le samedi 5 décembre, le Service des activités sportives, en collaboration avec la Ville de Québec, invite la population et toute la com­ munauté universitaire à venir découvrir ses installations. Venez bouger gratuitement tout au long de cette journée spéciale, qui se déroulera entre 10 h 30 et 15 h 30. Les trois piscines offriront des bains, des jeux d’eau; bref toutes sortes d’occasions pour la famille de s’amuser dans l’eau. Vous préférez l’entraî­ nement en salle ? Venez essayer notre salle d’entraînement ultra moderne, aérée, éclairée, la plus belle en ville. Seul, avec des amis ou en famille, venez nous voir ! photo PEPS Pour connaître l’horaire détaillé, visitez notre site à l’adresse peps.ulaval.ca.

Basketball : derniers matchs cet automne Les formations féminine et masculine de ­basketball du Rouge et Or prendront part à leurs dernières rencontres de l’automne ven­ dredi 27 novembre à l’amphithéâtre-gymnase Desjardins-Université Laval. Pour l’occasion, les Citadins de l’UQAM fouleront le parquet du PEPS dès 18 h pour la partie des femmes, qui sera suivie, à 20 h, par le duel masculin. Après avoir perdu leur premier match de ­l’année, les basketteuses du Rouge et Or ont remporté les deux suivants. Elles se mesure­ ront aux joueuses des Citadins, qui n’ont pas encore été vaincues cette année, en trois ­parties. Les hommes ont aussi perdu leur match d’ouverture avant de gagner le suivant. L’équipe masculine de l’UQAM a, quant à elle, une fiche d’une victoire et de deux défaites. Pour réserver vos places : 418 656-PEPS. Les parties sont également diffusées sur la chaîne YouTube du Rouge et Or.

27 novembre 2015 Basketball féminin | UQAM PEPS | 18 h Basketball masculin | UQAM PEPS | 20 h

28 novembre 2015 Les coprésidents du comité organisateur de la Coupe Vanier ArcelorMittal présentée par Promutuel Assurance, Christian Côté et Gilles Lépine, l’assurent : tout est prêt pour la tenue de cette grande fête du football universitaire au stade TELUS-Université Laval, ce samedi 28 novembre, à 13 h. Les billets pour cette finale opposant les Carabins de Montréal aux Thunderbirds de l’Université de la Colombie-Britannique sont disponibles au 418 656-FOOT ou sur reservatech.ca. photo Rouge et Or

Football | Coupe Vanier ArcelorMittal Stade TELUS-Université Laval | 13 h


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au fil de la semaine

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Les voix du jazz en concert Dans le cadre de la série « Grands ensembles » de la Faculté de musique, le groupe « Les voix du jazz », dirigé par Rémy Tremblay, se produira le 1er décembre prochain. Au programme figurent des mélodies connues, telles que Take the A Train, My Funny Valentine, Stella by Starlight et autres succès populai­ res. Les chanteurs et chanteuses seront accompagnés du guitariste Jean-Michel Viel, du bassiste Olivier Garant, du pianiste Francis Grégoire et du batteur Gabriel Morin-Béland. Ils vous feront vibrer avec leurs harmonies et leurs voix uniques. Une belle soirée en perspective pour les amateurs de jazz vocal ! Mardi 1er décembre, à 19 h 30, au Théâtre de la Cité universitaire du pavillon Palasis-Prince. Billets en vente au local 3312 du pavillon Louis-Jacques-Casault durant les heures de bureau ou à la porte de la salle le soir du concert.

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L’espace public comme constellation

Le passé dans les Rencontre avec francophonies Jean-François nord-américaines Nadeau

Luc Lévesque est architecte et professeur en histoire et théorie des pratiques archi­ tecturales au Département des sciences historiques. C’est un chercheur atypi­ que, puisque son champ d’intérêt se situe à la jonc­ tion de l’architecture et des arts visuels. Dans sa confé­ rence, il considèrera l’es­ pace public comme une notion fluctuante, à l’image d’une constellation. Luc Lévesque est membre du comité de rédaction de la revue INTER et a codirigé plusieurs dossiers sur l’ar­ chitecture, le paysage et les pratiques urbaines. Il a éga­ lement collaboré comme architecte à plusieurs pro­ jets au Québec et à l’étran­ ger. Le programme de con­ férences « Espaces publics et mobilité : bilans et hypo­ thèses » est présenté grâce au soutien du Conseil des arts du Canada.

À l’occasion du séminaire de la CEFAN 2015, Martin Pâquet, professeur au Département des sciences historiques, vous invite à deux conférences qui por­ tent sur les usages du passé dans les francophonies nord-américaines. La pre­ mière conférencière, Sophie Imbeault, historienne et édi­ trice, s’intéresse à la période de la Conquête, particulière­ ment au sort de l’élite cana­ dienne. Sa communication sera intitulée « L’historien et l’essai historique au ­Qué­bec ». Serge Dupuis, ­stagiaire postdoctoral à la CEFAN, s’intéresse, quant à lui, à l’histoire politique moderne des minorités canadiennes-françaises. Sa conférence portera sur la construction d’une conscience historique ré­­ gionale et sur l’expérience de la Société historique du Nouvel-Ontario.

Jeudi 26 novembre, à 16 h 30, au local 3153 de l’Édifice La Fabrique. Entrée libre.

Jeudi 26 novembre, à 13 h, au local 1A du pavillon Charles-De Koninck. Les conférences seront retransmises par Radio Jeunesse des Amériques.

photo Luc Lévesque

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Jonathan Livernois, pro­ fesseur au Département des littératures et membre du Centre de recherche ­interuniversitaire en litté­ rature et culture québécoise (CRILCQ), présente la con­ férence de Jean-François Nadeau : « Le journaliste peut-il être un intellectuel ? ». Que penser de l’engagement des journalistes ? Peuventils présenter leurs idées sur la place publique ? Le modèle d’intellectuel jour­ naliste que représente André Laurendeau est-il toujours possible ? Ce sont quelquesunes des questions que po­­ sera le conférencier. La visite de Jean-François Nadeau s’effectue à l’occasion d’un séminaire consacré aux in­­ tellectuels québécois. Souli­ gnons que Jean-François Nadeau est chro­niqueur et directeur adjoint de l’in­ formation au quotidien Le Devoir. Il est également historien et a été éditeur chez l’Hexagone et chez Lux. Lundi 30 novembre, à 15 h 30, au local 7160 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.

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Campus internationaux d’été à la FSA

La société des loisirs

Vatican II et l’activité missionnaire

Sachez que 50 minutes pourraient changer votre vie ! Ne ratez pas une occa­ sion d’inclure un séjour d’études international à votre formation en partici­ pant à la troisième séance d’information sur les cam­ pus d’été internationaux de la Faculté des sciences de l’administration (FSA). Chine, États-Unis, Maroc, Mexique, Norvège : plu­ sieurs campus à travers le monde vous offrent des ­formations intensives de six crédits, pour la plupart, au printemps ou en été. Développez vos connais­ sances sur les affaires, la culture et la langue du pays choisi. Depuis 2014, 200 étudiants en ont pro­ fité, pourquoi pas vous ? Lundi 30 novembre, à 11 h 30, à la salle Réal-­ Raymond (local 1325) du pavillon Palasis-Prince. Pour information : ­campus@fsa.ulaval.ca. Des ­participants de 2015 seront présents pour livrer leurs témoignages et anecdotes.

La troupe de théâtre Les Treize présente La société des loisirs, une comédie de François Archambault. Un couple de jeunes parents dans la trentaine, quelque peu dépassé par le rythme effréné de leur vie, reçoit à souper leur meilleur ami avec l’inten­ tion ferme de rompre leur amitié. Le repas d’adieu prend une autre tournure lorsque l’ami en question arrive avec une jolie jeune fille dans la vingtaine. Les langues se délient pendant que les coupes de vin se remplissent. Des vérités peu relui­ santes éclateront alors au grand jour dans le chic salon du couple apparemment heureux. Mise en scène de Maureen Roberge. Du 2 au 6 décembre, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack. Pour information : lestreize.org

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Dans son décret sur ­l’activité missionnaire de l’Église, le concile Vatican II rappelle que tous les chrétiens sont appelés à devenir des mis­ sionnaires. Pour commé­ morer le 50e anniversaire du décret de Vatican II sur l’activité missionnaire de l’Église, la Faculté de théo­ logie et de sciences reli­ gieuses donnera la parole à des étudiants des quatre coins du monde, qui appro­ fondiront les rapports entre liturgie et mission. Un étu­ diant béninois, un étudiant brésilien et un étudiant congolais discuteront de leurs recherches doctorales, effectuées à partir des pers­ pectives de Victor Turner sur la liminalité. Cette jour­ née est présentée par la Chaire de leadership en enseignement en théologie sacramentaire et liturgie. Vendredi 4 décembre, à 9 h, au local 820 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre. Pour s’inscrire : angelo.cardita@ftsr.ulaval.ca


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