Petits chocs, gros impact ? p4
Le monde de Matéo p5
Volume 51, numéro 18 11 février 2016
Dix nouvelles chaires de recherche
Dix professeurs de l’Université Laval figurent sur la liste des nouveaux titulaires des prestigieuses Chaires de recherche du Canada et cinq autres voient leurs chaires renouvelées. p2-3
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De l’oxygène pour la recherche L’Université obtient 15 chaires de recherche du Canada dotées d’un budget total de près de 15 M$ par Jean Hamann Le Secrétariat du Programme des chaires de recherche du Canada a confirmé, mardi, qu’au terme de son dernier concours, l’Université Laval avait obtenu 15 chaires de recherche du Canada, dont le budget total avoisine les 15 millions de dollars. En tout, cinq nouvelles chaires de niveau 1, cinq nouvelles chaires de niveau 2 et cinq renouvellements de chaires ont été octroyés. Les chaires de niveau 1 sont accordées à des chercheurs exceptionnels, reconnus par leurs pairs comme leaders dans leur domaine. Ces chaires disposent d’un budget de 200 000 $ par année pendant sept ans et elles peuvent être renouvelées au moins une fois. Les nouveaux titulaires de ces chaires sont Olivier Boiral,
du Département de management, Yves De Koninck, du Département de psychiatrie et de neurosciences, Frédéric Guay, du Département des fondements et pratiques en éducation, JeanMarc Narbonne, de la Faculté de philosophie, et Leslie Rusch, du Département de génie électrique et de génie informatique. Les chaires de niveau 2 sont attribuées à de jeunes chercheurs talentueux, que leurs pairs estiment capables de devenir des chefs de file dans leur domaine. Ces chaires disposent d’un budget de 100 000 $ par année pendant cinq ans et elles peuvent être renouvelées une fois. Les nouveaux titulaires de ces chaires sont Nicolas Bisson, du Département de biologie moléculaire, biochimie
Le Programme de chaires de recherche du Canada a un effet structurant sur le développement de la recherche à l’Université Laval
médicale et pathologie, Yohan Bossé, du Dépar tement de médecine moléculaire, Christian Landry, du Département de biologie, Catherine Ratelle, du Département des fondements et pratiques en éducation, et Sophie Stévance, de la Faculté de musique. P a r a i l l e u r s , R i ch a r d Bélanger, du Département d e p hy t o l o g i e , A n g e l o Tremblay, du Département de kinésiologie, et Warwick Vincent, du Département de biologie, ont obtenu un renouvellement de leur chaire de niveau 1. Sébastien Bonnet, du Département de médecine, et Shirley Fecteau, du Département de En tout, cinq nouvelles chaires de niveau 1, cinq nouvelles chaires de niveau 2 réadaptation, ont obtenu un et cinq renouvellements de chaires ont été octroyés. renouvellement de leur chaire de niveau 2. Créé en 2000, le Programme des chaires de recherche du Les nouvelles chaires Canada distribue 265 millions de dollars par année • Nicolas Bisson, Faculté de médecine pour l’embauche et le mainChaire de recherche du Canada en protéomique du cancer tien en poste de quelque • Olivier Boiral, Faculté des sciences de l’administration 1 700 chercheurs en sciences Chaire de recherche du Canada sur l’internalisation du développement durable naturelles et en génie, en et la responsabilisation des organisations sciences de la santé et en • Yohan Bossé, Faculté de médecine sciences humaines. Ces Chaire de recherche du Canada en génomique des maladies cardiaques et pulmonaires chaires sont réparties entre les établissements post• Yves De Koninck, Faculté de médecine secondaires du Canada au Chaire de recherche du Canada en douleur chronique et troubles cérébraux associés prorata des fonds de recherche • Frédéric Guay, Faculté des sciences de l’éducation obtenus aux concours des Chaire de recherche du Canada en motivation, persévérance et réussite scolaires trois grands organismes sub• Christian Landry, Faculté des sciences et de génie ventionnaires fédéraux : les Chaire de recherche du Canada en biologie évolutive des systèmes cellulaires IRSC, le CRSNG et le CRSH. « En vertu de ce mode de • Jean-Marc Narbonne, Faculté de philosophie partage, l’Université Laval a Chaire de recherche du Canada en antiquité critique et modernité émergente droit à 81 chaires de re • Catherine Ratelle, Faculté des sciences de l’éducation cherche du Canada, précise Chaire de recherche du Canada sur les pratiques parentales et les trajectoires scolaires Edwin Bourget, vice-recteur et vocationnelles à la recherche et à la création. Nous répartissons ces chaires • Leslie Rusch, Faculté des sciences et de génie entre les grandes compoChaire de recherche du Canada en systèmes de communications en appui santes de l’Université sur la à l’informatique en nuage base des fonds de recherche • Sophie Stévance, Faculté de musique obtenus par chacune. La séChaire de recherche du Canada en recherche-création en musique lection des candidats se fait par concours à l’interne. »
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Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.
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Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Andréane Girard, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Isabelle Doucet Agente de secrétariat : Josée Nadeau
Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)
Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965
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actualités UL
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photo Marc Robitaille
le fil | le 11 février 2016
Depuis sa création, le Programme de chaires de recherche du Canada a donné une bonne dose d’oxygène au recrutement de nouveaux professeurs à l’Université Laval.
Les étudiants-chercheurs qui se joignent à l’équipe d’une chaire sont assurés d’être encadrés par un expert à la fine pointe de son domaine de recherche.
Depuis sa création, le Programme de chaires de recherche du Canada a donné une bonne dose d’oxygène au recrutement de nouveaux professeurs à l’Université Laval, estime le vice-recteur. En effet, le montant rattaché à chaque chaire couvre une partie du salaire du titulaire, ce qui allège d’autant la masse salariale de sa faculté. « Lorsque la somme dégagée est suffisante, la faculté peut recruter un nouveau professeur qui, idéalement, travaillera dans un domaine proche de celui du titulaire de la chaire. Cette stratégie a un effet structurant sur la recherche puisqu’elle permet de créer des noyaux d’excellence qui
renforcent nos domaines d’expertise. De plus, la synergie entre chercheurs augmente leurs chances de bien performer aux concours des organismes subventionnaires fédéraux, ce qui permet à l’Université de maintenir le nombre de chaires qui lui est alloué. » Outre ces retombées pour l’Université, obtenir une chaire de recherche du Canada n’est pas un exploit anodin dans la carrière d’un chercheur, poursuit le vicerecteur. « D’abord, le titulaire obtient l’assurance qu’il pourra poursuivre le développement de ses activités de recherche pour une période de 10 ans ou plus, ce qui est rare de nos jours. De plus,
c’est une marque de reconnaissance qui lui confère un prestige certain. Mentionner que l’on est titulaire d’une chaire de recherche ne nuit jamais dans une demande de subvention. » Les étudiants aussi y trouvent leur compte, fait valoir Edwin Bourget. D’une part, les étudiants-chercheurs qui se joignent à l’équipe d’une chaire sont assurés d’être encadrés par un expert à la fine pointe de son domaine de recherche. « D’autre part, il est courant que les titulaires utilisent une partie de leur budget pour soutenir financièrement leurs étudiants et pour leur permettre de participer à des congrès ou à des stages de formation. »
Les chaires renouvelées • Richard Bélanger, Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation Chaire de recherche du Canada en phytoprotection • Sébastien Bonnet, Faculté de médecine Chaire de recherche du Canada en pathologie vasculaire • Shirley Fecteau, Faculté de médecine Chaire de recherche du Canada sur la cognition, la prise de décisions et la plasticité cérébrale de l’être humain • Angelo Tremblay, Faculté de médecine Chaire de recherche du Canada en activité physique, nutrition et bilan énergétique • Warwick Vincent, Faculté des sciences et de génie Chaire de recherche du Canada en études des écosystèmes aquatiques
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médecine
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Notre étude suggère que des dommages neurologiques peuvent survenir, même si le choc à la tête n’est pas violent
Le modèle expérimental conçu par les chercheurs simule ce qui se produit dans les sports de contact, où les chocs légers et répétifs à la tête sont courants. Ce type de contacts survient jusqu’à 1 800 fois par saison chez des jeunes du secondaire qui pratiquent le football.
Chocs en tête S’ils sont répétitifs, les traumatismes craniocérébraux légers pourraient causer des dommages neurologiques durables par Jean Hamann Les traumatismes cranio cérébraux légers, qui sur viennent régulièrement chez les athlètes pratiquant des sports de contact, pourraient causer la perte temporaire d’une partie des con nexions neuronales du cerveau, suggère une étude publiée dans l’American Journal of Pathology par des chercheurs de l’Université Laval et de la Georgetown University. Si de nouveaux
chocs du même type surviennent dans un intervalle trop rapproché pour que le cerveau ait le temps de se rétablir, les dommages neurologiques qui s’ensuivent peuvent persister longtemps après le dernier choc, démontre cette recherche réalisée sur un modèle animal. Jusqu’à présent, les travaux menés sur les répercussions neurologiques des
traumatismes craniocérébraux légers se sont peu attardés à l’effet répétitif de ces chocs. Ce type de con tacts peut survenir jusqu’à 1 800 fois par saison chez des jeunes du secondaire qui pratiquent le football. « Pour étudier les répercussions de ces chocs légers mais répétitifs, nous avons comparé les effets d’un choc unique à ceux causés par des chocs survenant une
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fois par jour pendant 30 jours, ou une fois par semaine pendant 30 semai nes, chez des souris de laboratoire anesthésiées », ex plique l’un des auteurs de l’étude, Emmanuel Planel, de la Faculté de médecine. L’analyse des cerveaux de ces animaux révèle qu’un choc unique entraîne une diminution de 10 à 15 % des épines dendritiques, des structures qui assurent les connexions entre les neurones du cerveau. « Si aucun autre choc ne survient, ces connexions sont restaurées après trois jours de repos, signale le professeur Planel. Le même processus de
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guérison est observé lorsque les chocs surviennent à une semaine d’intervalle. » Par contre, la répétition quotidienne de trauma tismes crâniens légers con duit à l’accumulation des dommages et au déclenchement d’un processus inflammatoire, qui sont toujours observables dans le cerveau des souris un an après le dernier choc. De plus, ces souris performent moins bien aux tests mesurant leurs ca pacités neuromotrices et cognitives. « Notre étude suggère que des dommages neurolo giques peuvent survenir, même si le choc à la tête
Avec la participation de GREGORY CHARLES et de MARC HERVIEUX
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n’est pas violent, souligne le professeur Planel. La bonne nouvelle est que ces dom mages pourraient être réparés après quelques jours de repos. Par contre, la répé tition trop rapprochée de chocs légers à la tête peut conduire à des dommages qui subsistent dans le temps. » L’étude a été réalisée sous la direction de Mark Burns, du Georgetown University Medi cal Center, et d ’Emmanuel Planel, de la Faculté de méd ecine et du CHU de Québec-Université Laval. La postd octorante Anastasia Noël a aussi participé à cette recherche.
vie étudiante
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Faire fi de la différence Atteint du syndrome d’Asperger, l’étudiant Mathieu Bérubé-Lemay incarne avec brio le personnage central de la pièce Matéo et la suite du monde, au Théâtre de la Bordée par Matthieu Dessureault Durant un cours de cinéma, dans lequel il est question du célèbre documentaire Pour la suite du monde, Matéo lève la main pour poser une question. Mais voilà qu’il fige, le bras dans les airs, sans rien dire. Son professeur essaie de le ré veiller, sans succès. L’étudiant s’est réfugié dans son univers. Un univers où se confondent imaginaire et réel. Matéo et la suite du monde nous plonge dans la réalité parfois crue de ceux qui vivent avec un trouble du spectre de l’autisme. « C’est une pièce qui pose beaucoup de questions, mais qui n’offre pas toutes les réponses. Elle invite plutôt à la discussion », souligne le comédien Mathieu Bérubé-Lemay, dont la vie a inspiré une partie de l’histoire. Il n’avait même pas lu le scénario lorsqu’il a accepté l’offre du metteur en scène, Jean-François F. Lessard, de tenir le rôle principal. C’était il y a quatre ans, à l’époque où le projet n’en était qu’à ses balbutiements. « Il m’a demandé si j’étais ouvert à ce qu’il écrive une pièce avec moi comme l’un des pivots. Faire une œuvre expressément sur les troubles envahissants du développement, je
trouvais que c’était une proposition inédite et très intéressante », explique-t-il. Cette pièce, Jean-François F. Lessard ne l’aurait faite avec p ersonne d’autre que Mathieu Bérubé-Lemay. Directeur artistique d’Entr’actes, un organisme culturel qui œuvre auprès de gens ayant des limitations fonctionnelles, il a eu le coup de foudre professionnel au cours d’ateliers de formation. « J’ai découvert un comédien d’une grande sensibilité et ayant une présence hallucinante sur scène. C’est quelqu’un d’unique, qui ne laisse personne indifférent. En commen- Fruit de quatre années de travail, la pièce Matéo et la suite du monde est une coproduction du Théâtre de la Bordée çant à réunir des interprètes autour et d’Entr’actes, un organisme culturel qui travaille avec des personnes ayant des limitations fonctionnelles. du projet, il était clair pour moi qu’il en ferait partie et que l’histoire tournerait autour de lui », affirme le metteur en scène, aussi chargé de cours en enseignement des arts. Il faut dire que Mathieu BérubéLemay n’est pas un novice dans le monde du théâtre. Membre d’Entr’actes depuis 2010, il s’intéresse à cette forme d’art depuis qu’il est haut comme trois pommes. Déjà à l’âge de huit ans, il participait aux ateliers de formation du
La pièce est une incursion dans l’univers complexe de ceux qui souffrent d’un trouble envahissant du développement. Les échanges entre Matéo, un étudiant en cinéma, et les autres personnages, notamment son professeur (Jack Robitaille) et sa sœur (Frédérique Bradet), sont tout simplement savoureux. photos Nicola-Frank Vachon
L’art théâtral, pour lui, représente une belle façon de contrer les effets de son handicap
comédien Patrick Labbé. Dès 2008, il prenait part aux spectacles annuels d ’Autisme Québec, où il s’est fait remarquer par son humour et son aisance sur scène. En 2011, la qualité de sa performance dans Pour faire rêver le cœur, un spectacle d’Entr’actes, lui a valu le prix Jean-François-Maher. L’art théâtral, pour lui, représente une belle façon de contrer les effets de son handicap. « Le syndrome d’Asperger se manifeste par une difficulté à entrer en contact avec les autres, à avoir une discussion, à parler de soi. Le théâtre est une forme d’expression orale détournée, qui permet de s’adresser à un public par l’entremise d’un personnage. C’est intimidant, mais aussi très valorisant. Mes expériences au théâtre m’ont aidé à prendre c o n f i a n c e e n m o i l o r s qu e j e
m’exprime », admet celui qui s’intéresse aussi au cinéma, à la danse et à l’improvisation. Non, Mathieu Bérubé-Lemay n’est pas du genre à laisser son handicap dicter sa vie. La preuve, il réalise en ce moment un certificat en langue allemande, une matière qui n’est pas reconnue pour sa facilité. Diplômé d’un baccalauréat en traduction, il aspire à être traducteur en Allemagne. Comme Matéo dans la pièce, il bénéficie de différentes ressources pour l’aider durant ses études. Il reçoit notamment de l’accompagnement spécialisé et du soutien du Centre d’aide aux étudiants. Selon Marie-Hélène Simard, con seillère aux étudiants en situation de handicap, Mathieu Bérubé-Lemay fait figure de modèle pour tous ceux ayant des limitations fonctionnelles. « Je le cite souvent en exemple, sans
donner son nom. Mathieu a une très bonne autoreprésentation, ce qui signifie qu’il sait quels sont ses problèmes et trouve des moyens pour les pallier. Chaque début de session, il se présente devant sa classe en disant qu’il a besoin d’un preneur de notes. Il n’hésite pas à aller chercher de l’aide. Il a aussi toute une équipe de soutien, dont ses parents, qui sont extraordinai res, et ses professeurs, qui croient en lui. Le succès de son parcours relève d’un beau travail de collaboration et je suis très fière de lui ! », lance-t-elle. Chose certaine, l’étudiant n’a pas fini de surprendre son entourage. Il reste encore quelques jours pour aller voir la pièce Matéo et la suite du monde. Pour plus d’information : bordee.qc.ca.
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vie étudiante
ils ont dit... Sur les chauffeurs d’Uber et les lois du travail
Alain Barré, Département des relations industrielles Le Soleil, 3 février
Si Uber parvient à faire légaliser ses activités au Québec, le gouvernement devra déterminer si les lois du travail s’appliquent aux chauffeurs de l’entreprise. Présentement, Uber con sidère ses chauffeurs comme des entrepreneurs ou des sous-traitants, mais il y a de bons arguments qui pourraient démontrer que les chauffeurs ont conclu un contrat de travail, estime Alain Barré. « Uber va faire des pieds et des mains, comme il le fait en Californie actuellement, pour empêcher ses chauffeurs de prétendre à l’application des lois du travail. »
Sur les bienfaits du café
Sonia Pomerleau, Département des sciences des aliments Coup de pouce, 1er mars
Longtemps décrié pour ses effets indésirables (maux de tête, anxiété, palpitations, etc.), le café comporterait aussi son lot de vertus pour la santé. Selon une étude récente du journal Circulation, les personnes buvant de trois à cinq tasses de café par jour — y compris du décaféiné — auraient moins de risques de mourir prématurément d’une maladie cardiaque, de diabète ou de la maladie de Parkinson. « Les composés phénoliques que contient le café auraient un effet protecteur contre les maladies du cœur, mais dans le cas de la maladie de Parkinson, ce serait bien la caféine », explique la nutritionniste Sonia Pomerleau.
Sur l’unification du système d’écriture inuit
Louis-Jacques Dorais, Département d’anthropologie La Presse Plus, 8 février
L’Association des Inuits du Canada chapeaute un groupe de recherche chargé d’étudier la possibilité de standardiser le système d’écriture inuit au pays. Certaines régions utilisent l’alphabet latin, d’autres se servent de l’alphabet syllabique. Au Québec, le choix se ferait entre la graphie du Labrador et celle du Nunavik. Un choix difficile, selon Louis-Jacques Dorais. « Les Inuits sont très jaloux de leur identité régionale. Certains risquent d’y voir une manière d’imposer, à travers l’écriture, une façon de parler, un dialecte, qui n’est pas le leur. Je crois qu’on va se heurter à de la résistance. »
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L’avenir lui appartient La tête pleine de projets, l’étudiante en médecine Audrey Ann Lavoie prouve que l’on peut s’engager socialement en dépit d’un horaire chargé par Matthieu Dessureault Étudiante au doctorat en médecine, Audrey Ann Lavoie multiplie les engagements, que ce soit dans sa faculté ou ailleurs. Tout d’abord, elle a cofondé l ’association Omnii, dont l’objectif est de promouvoir le bénévolat dans les rues de Québec. Ce collectif a notamment distribué du chocolat dans des lieux défavorisés et amassé des fonds au profit de projets d’éducation en Afrique. Sur le campus, Audrey Ann Lavoie a fait partie des escouades étudiantes de promotion du développement durable. Elle a aussi participé à la création d’outils d’apprentissage pour les aidants naturels et à la rédaction du Petit précis de médecine, un aide-mémoire résumant la matière enseignée à la Faculté de médecine.
D’aussi loin qu’elle se souvienne, cette passionnée voulait être médecin. Toute jeune, elle accompagnait sa mère infirmière à l’hôpital. C’est sans doute à cette époque qu’est né son désir d’aider les gens dans le besoin. « Depuis que j’ai huit ans, mon rêve d’être médecin ne m’est jamais sorti de la tête ! En arrivant au cégep, je me suis dit : “Je donne mon maximum, car je veux entrer en médecine !” Ce fut toujours clair pour moi », raconte-t-elle. Décider d’étudier en mé decine est un choix de vie qui en impose. Des sacrifices, il y en a eus. Plusieurs même. Très vite, cependant, ses efforts ont été récompensés. Choisie parmi près de 1 000 candidats à travers le Canada, elle a reçu en 2013 la prestigieuse bourse
Les cofondateurs d’Omnii, Audrey Ann Lavoie et David Drouin, au Marché de Noël responsable de l’Université.
Audrey Ann Lavoie, entourée ici du recteur Denis Brière et de René Goulet, représentant de la Fondation J.A. DeSève, a été honorée par le Programme de bourses de leadership et développement durable. Chaque année, ce programme reconnaît l’engagement d’étudiants qui se démarquent par leurs réalisations dans les domaines humanitaire, social, environnemental, artistique, scientifique ou sportif. photo Marc Robitaille
L’an dernier, l’étudiante a réalisé un stage de coopération au Sénégal avec l’organisme Mer et Monde. Une expérience qu’elle n’est pas près d’oublier. « J’habitais dans une famille sénégalaise, avec qui j’ai tissé des liens très forts. J’étais comme l’un de ses enfants. Je compte y retourner dès que possible », raconte-t-elle.
Schulich Leader, qui lui a permis de s’inscrire à l’Université. À son impressionnante feuille de route s’est ajoutée une Bourse de leadership et développement durable de l’Université Laval, un programme qui récompense le leadership et l’engagement des étudiants. Désireuse de découvrir le monde, Audrey Ann Lavoie a réalisé l’an dernier un stage dans un dispensaire au Sénégal. Cette expérience lui a donné l’envie de travailler plus tard dans un environnement où elle sent qu’elle peut faire une différence. Son but est d’effectuer des missions pour Médecins sans frontières. L’an prochain, elle prendra une pause dans ses é tudes pour effectuer un long voyage humanitaire, afin de « se tester », comme elle dit. Au programme, le Sénégal, le Ghana, puis l’Amérique latine. Son avenir, elle le voit dans le Grand Nord, auprès des communautés autochtones. C’est Jean Désy, médecin et chargé d’enseignement cli nique à la Faculté de médecine, qui lui a donné l’envie d’exercer le métier au-delà du 49e parallèle. « Il a longtemps pratiqué dans le Nord. Comme lui, je veux consacrer mes énergies à combattre les inégalités sociales qu’on y trouve. Je suis attirée par cette région du Québec. Les populations nordiques ont une autre culture et une autre façon de voir la vie. Comme médecin, il faut s’adapter à leurs croyances et à leur façon de vivre. Ça garde alerte et ça permet de cheminer », ex plique Audrey Ann Lavoie.
Audrey Ann Lavoie a cofondé l’association Omnii, dont l’objectif est de promouvoir le bénévolat dans les rues de Québec Pour Jean Désy, l’étudiante a l’étoffe d’un bon médecin capable d’établir une relation de confiance avec ses patients, peu importe le contexte. « Elle fait partie de ces étudiants de grande qualité qui choisissent la médecine par vocation, qui décident d’orienter leur vie vers la pratique médicale d’abord pour servir et être utile. Je ne doute pas qu’elle prendra des chemins d’aventure, que ce soit vers le Grand Nord ou vers le Grand Sud, qui lui permettront de poursuivre la quête intérieure qui est la sienne. » Faites comme Audrey Ann Lavoie et soumettez votre candidature pour le Programme de bourses de leadership et dévelop pement durable ! La date limite est le 15 mars. Pour plus d’information : bbaf.ulaval.ca/cms/site/ bbaf/pbldd.
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administration
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Des as de la finance et de la comptabilité
sur la vente de RONA Q D’autres entreprises québécoises pourraient-elles aussi être vendues à des intérêts étrangers ?
Jacques Saint-Pierre
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R Je ne sais pas. Il faudrait faire leur bilan une par une. Une chose est sûre, cela fait plusieurs années que RONA n’est pas rentable économiquement et qu’elle ne pourrait pas survivre face à des concurrents comme Home Depot ou Lowe’s. Déjà, en 2007, la valeur de ses opportunités de croissance n’était que de 10 %. Un des indicateurs importants pour la rentabilité, c’est de s’assurer que la valeur marchande ajoutée de l’entreprise (soit la valeur marchande moins les investissements effectués au cours des années) soit positive. De cette façon, on sait que les administrateurs ou les dirigeants ont créé de la valeur économique. Pour RONA, ce chiffre est négatif. Même chose pour l’écart de performance, soit la différence entre le rendement et le coût du capital, qui était de 5,7 % en 2015 chez Lowe’s, contre 0,5 % en 2011. Or, cette année-là, chez RONA, l’écart de performance s’établissait à 0,7 % pour aboutir à -0,6 % en 2015. Ce qui signifie que cette entreprise n’a donc pas réussi à changer sa trajectoire stratégique, et qu’elle continue à s’enfoncer. Bref, la meilleure chose qui pouvait lui arriver, c’était d’être achetée par Lowe’s, pour lui permettre de survivre et de garder ses milliers d’employés. Lowe’s ne cherche pas à détruire l’entreprise qu’elle achète, mais au contraire, à en augmenter sa valeur.
La vente de RONA au géant de la quincaillerie Lowe’s a suscité un grand débat au Québec, car plusieurs s’inquiètent de voir passer un des fleurons du « Québec inc. » dans les mains d’une entreprise américaine. Pour l’instant, le siège social canadien demeure au Québec, mais le rachat d’Alcan par Rio Tinto, un groupe minier multinational anglo-australien, montre que ce type d’engagement peut ne pas durer. Com ment peut-on prévenir la vente d’entreprises québécoises à des intérêts étrangers ? Voici l’avis du stratège financier Jacques Saint-Pierre, professeur retraité du Département de finance, assurances et immobilier. Q Quel rôle joue la faiblesse actuelle du dollar canadien dans les possibles achats d’entreprises d’ici ? Q Plusieurs spécialistes suggèrent l’adoption de règlements pour garder les centres de décision des entreprises R Le problème, c’est que les entreprises au Québec. Qu’en pensez-vous ? canadiennes qui font affaire avec les États-Unis font de l’argent facilement. R On n’a pas besoin de lois qui pro- Du coup, elles se détournent de la tègent les sièges sociaux, qui empêchent recherche et du développement, ainsi les offres d’achat ou qui accordent que des dépenses en innovation. Pour davantage de droits de vote aux diri- avoir des sièges sociaux importants au geants, bien au contraire : les offres Québec, il faut investir en éducation, en d’achat hostiles (c’est-à-dire les offres recherche et développement. On doit d’achat qui se font contre la volonté des accroître le capital intellectuel. Nos dirigeants de l’entreprise ciblée) doivent facultés de génie manquent d’étudiants; demeurer. Les études effectuées à tra- il faut mettre l’argent dans l’éducation, vers le monde montrent que les lois et dans la création d’actifs intangibles. règlements adoptés pour empêcher les Plusieurs entreprises québécoises à base offres d’achat hostiles ont eu un impact de capital intellectuel fonctionnent bien. négatif sur la valeur des entreprises. Le Que l’on pense, par exemple, à l’Institut rapport de 2014 du Groupe de travail national d’optique, qui contribue à la sur la protection des entreprises québé- performance d’entreprises qui font coises, formé à la demande du gouver- affaire avec le monde entier. Il y aussi ce nement Marois, l’indiquait d’ailleurs dossier dont on ne parle pas assez : celui clairement. On y écrit que « les mesures de la volonté du Canada de centraliser de protection contre les prises de les commissions des valeurs mobilières. contrôle induisent une baisse de la Au cours des dernières campagnes élecvaleur des entreprises de 10 à 20 % (…), torales, on n’a malheureusement pas ce qui implique une diminution de débattu à ce sujet. Or, on risque de perdre valeur moyenne de l’ordre de 700 mil- non seulement beaucoup d’emplois bien lions de dollars par entreprise ». Dans le rémunérés, mais aussi une expertise cas de la vente de RONA, la seule chose financière provenant de nos écoles et de dont on doit s’inquiéter, c’est de la fai- nos facultés québécoises. blesse de notre dollar face au dollar américain. Propos recueillis par Pascale Guéricolas
La délégation de l’Université décroche la quatrième place à l’Omnium financier 2016 par Yvon Larose Environ 320 étudiantes et étudiants en finance ou en comptabilité, de 10 universités québécoises et d’une université ontarienne, se sont affrontés, du 29 au 31 janvier sur le campus de l’Université Laval, à l’occasion du 10e Omnium financier. L’évé nement est reconnu comme la plus importante compétition universitaire de résolution de cas en finance et en comptabilité au Canada. La délégation de l’Université a remporté deux épreuves : le cas de finance corporative ainsi que le quiz d’actualité financière. Globalement, la délégation a terminé au quatrième rang. « Nous devions évaluer l’acquisition d’une entreprise en difficulté par une grande chaîne de détail américaine prospère », explique Alexandra Côté, inscrite au baccalauréat en administration et membre de l’équipe gagnante du cas de finance corporative. Avec ses collègues Mathieu Hudon et Maxime Renaud, elle a travaillé avec acharnement sur ce cas pendant trois heures. « Nous devions proposer les meilleurs moyens de finan cement selon le bilan de l’entreprise, poursuit-elle. Nous avons établi une gestion des risques, fourni les mitigations possibles et offert une stratégie complète d’implantation. » Une fois le travail terminé, l’équipe a présenté ses résultats, pendant vingt minutes, à un jury composé de cinq membres issus du secteur privé, principalement des directeurs d’entreprise.
La préparation de l’équipe victorieuse s’est étalée sur quatre mois. Les trois étudiants ont notamment suivi un cours sur l’analyse de cas, « pour apprendre les meil leures stratégies », souligne Alexandra Côté. Dans la première moitié de janvier, le petit groupe s’était fait la main en participant aux Jeux du commerce, une autre compétition interuniversitaire. L’équipe avait là aussi remporté la résolution de cas de finance corporative. Pour sa part, l’étudiante aura participé à neuf compétitions interuniversitaires en trois années. Selon elle, ces activités, qui attirent en bonne partie des finissants, rapportent des bénéfices. « On apprend à travailler en équipe, à trouver un terrain d’entente, à appliquer ce qu’on apprend en classe et à être efficace, dit-elle. Ces activités donnent également une belle visibilité auprès des employeurs présents. »
L’Université Laval a terminé première dans deux des huit épreuves
L’Omnium financier 2016 s’est déroulé au pavillon Palasis-Prince avec la collaboration d’une centaine de bénévoles. Le programme comprenait huit épreuves, soit six de nature universitaire, comme la planification financière personnelle, la comptabilité de gestion et la fiscalité. Il y avait aussi une simulation boursière et un jeu-questionnaire d’actualité financière. « Le quiz est une sorte de jeu de “Génies en herbe” », explique Cédrik Gaudreault, président du comité organisateur et diplômé en administration des affaires, concentration finance. Trois équipes de trois joueurs chacune s’affrontent au cours de plusieurs rondes de questions. « Dans leur préparation, poursuit-il, les participants doivent apprendre des notions par cœur, comme les noms des PDG des dix plus grandes entreprises du secteur de l’énergie. Des questions portent sur le symbole boursier et le cours boursier de certains titres. » Selon Cédrik Gaudreault, l’objectif de l’Omnium financier est de rapprocher les notions théoriques apprises en classe de la réalité professionnelle. « C’est pourquoi, dit-il, les cas étudiés peuvent être très proches de la réalité. De plus, les résultats de l’étude de cas sont présentés à des gens qui vivent la problématique ou qui peuvent la vivre. » Pour son financement, le comité organisateur a eu recours à des partenaires financiers, aux inscriptions et à la plateforme de socio financement La RucheUniversité Laval, fruit d’un partenariat entre La Ruche Québec et La Fondation de l’Université Laval.
La délégation de l’Université Laval au Capitole de Québec, le soir du gala de fermeture. photo Pierre Yves Laroche, Photo Voltaic
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Au fil des décennies
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Fondé en 1965, le journal de la communauté universitaire Le Fil célèbre cette année ses 50 ans. Pour le souligner, l’équipe vous présente, chaque semaine, des images qui ont marqué la couverture de l’actualité universitaire au cours des 50 dernières années. Visiblement, vous êtes fort nombreux à apprécier ce clin d’œil historique ! Cette semaine, Le Fil vous présente les nombreuses refontes graphiques qui ont coloré les pages du journal au fil des ans. Comme quoi, les modes et les tendances concernent aussi le merveilleux monde des publications !
1970
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science
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en bref
Salon de la forêt 2016 « La forêt, une passion qui nous rassemble », voilà le thème du Salon de la forêt 2016, qui aura lieu les 13 et 14 février au Pavillon Alphonse-Desjardins. Cet événement familial a pour but d’informer le grand public, de façon interactive, sur la gestion et l’utilisation de la forêt québécoise, souvent mal connues. Les visiteurs pourront ainsi rencontrer des professionnels, des chercheurs, des étudiants et même des artistes, qui leur feront découvrir toute la diversité du domaine de la foresterie. La cueillette de champignons forestiers, le plein air, les produits du bois et l’aménagement forestier et l’artisanat sont au nombre des sujets qui y seront traités. photo Milad Mardan Entrée et stationnement gratuits. Pour plus d’information : bit.ly/1BvhqEq.
La clinique-école de la FMD sous les projecteurs ! Le réputé magazine de l’Office de protection du consommateur du Québec, Protégez-vous, a récemment publié un article fort élogieux à l’égard des cliniques-écoles qui traitent des patients, comme celles de la Faculté de médecine dentaire (FMD). Le magazine insiste sur la qualité des soins prodigués, mentionne la supervision des étudiants par des dentistes- cliniciens (les cliniques de la FMD en comptent plus d’une centaine) et souligne le fait de devoir consacrer généralement plus de temps pour se faire soigner. Pour plus d’information, visitez le site de la FMD : bit.ly/1KxrmI1. Pour lire l’article de Protégez-vous : bit.ly/1XiHUpe
Changements climatiques au Québec Quelles sont les répercussions naturelles et humaines des changements climatiques au Québec ? Organisée par l’institut EDS et Ouranos, la table ronde intitulée « Vers l’adaptation : Synthèse des connaissances sur les changements climatiques au Québec, édition 2015 » réunira les experts qui ont travaillé sur le rapport portant le même titre : Beatriz Osorio, spécialiste en scénarios climatiques, Hélène Côté, spécialiste en simulations climatiques, et Robert Siron, coordonnateur du programme Écosystèmes et biodiversité et co-coordonnateur du programme Environnement nordique d’Ouranos. Jeudi 18 février, à 12 h, à la salle HydroQuébec du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre. Pour information : mylene. bergeron@ihqeds.ulaval.ca. Cette conférence sera diffusée en direct sur le Web à l’adresse : vpsolution.tv/instituteds. Consulter le rapport : bit.ly/1W6L7ar.
La parenté d’un produit avec une classe d’aliments valorisés ajoute à la confusion des consommateurs. C’est le cas des croustilles aux légumes, dont la mise en marché table sur le mélange des genres.
Éblouis par l’aura santé L’idéalisation de certains aliments n’aide pas les consommateurs à y voir plus clair par Jean Hamann Qu’est-ce qui fait le plus engraisser ? Trois tranches de bacon ou une ba nane ? Un verre de boisson gazeuse ou de jus d’orange ? Si vous avez choisi le bacon et la boisson gazeuse, vous faites erreur, car le nombre de calories est équivalent dans chaque exemple. Mais rassurez-vous, vous n’êtes pas seul puisque la plupart des gens pensent comme vous. L’aura santé conférée à certains aliments compte parmi les éléments qui font que les consommateurs soucieux de leur alimentation ont de plus en plus de difficulté à y voir clair, constatent Véronique Provencher et Raphaëlle Jacob, de l’École de nutrition et de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF), dans un article synthèse qu’elles signent dans un récent numéro de Current Obesity Reports.
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Lorsque l’on considère qu’un aliment est santé, on semble se donner la permission d’en manger plus
Plusieurs facteurs influencent la perception positive ou négative que nous avons d’un aliment, rappellent les deux chercheuses. Le premier est la façon dont le produit est présenté. L’équipe de Véronique Provencher l’a bien montré en invitant des sujets à consommer une collation composée de biscuits à l’avoine et aux raisins. Lorsque ces biscuits étaient présentés comme une nouvelle collation santé, les sujets en consommaient spontanément 35 % de plus que ceux à qui l’on disait qu’il s’agissait de biscuits gourmets faits avec du beurre et de la cassonade. « Lorsque l’on considère qu’un aliment est santé, on semble se donner la permission d’en manger plus », constate la professeure Provencher. Un autre élément qui confond le consommateur est la parenté d’un produit avec une classe d’aliments valorisés, les légumes par exemple. C’est ainsi que les salades sont automatiquement considérées comme faibles en calories parce qu’elles contiennent des légumes, peu importe la quantité de bacon, de fromage et de vinaigrette grasse ou sucrée qu’on y trouve. Les croustilles aux légumes sont un autre exemple de cette confusion des genres. « Leur contenu est sensiblement le même que les croustilles aux pommes de terre, soul igne la chercheuse. Il se peut qu’elles contiennent un peu plus de fibres, de vitamines ou de minéraux que les chips, mais ça ne remplace pas des légumes frais. » Le consommateur peut également se laisser berner par la puissance d’une marque, poursuit-elle. Au cours d’une expérience, des chercheurs ont de mandé à des sujets d’évaluer des biscuits à l’avoine et aux brisures de chocolat de marque Kashi, réputée pour sa
gamme de produits santé. Les chercheurs ont toutefois laissé croire à la moitié des participants que les biscuits étaient fabriqués par Nabisco, une marque généraliste. La cote de satisfaction pour la saveur et l’évaluation globale des biscuits étaient plus faibles chez les sujets qui croyaient manger des produits Nabisco. Des résultats similaires ont été observés en trompant les participants sur le contenu calorique des biscuits : les sujets ont mieux coté les biscuits censés contenir moins de calories et ils en ont consommé davantage. Les consommateurs tentent de faire des choix alimentaires rationnels, mais l’abondance d’information nutritionnelle complique les choses, constate la professeure Provencher. « Devant un problème complexe, l’esprit humain cherche des règles simples. Les gens se donnent des balises qu’ils croient fiables : si un produit contient des légumes, des probiotiques ou des oméga-3, s’il est faible en gras ou s’il est fabriqué par une marque réputée santé, c’est qu’il doit s’agir d’un bon aliment. Ces raccourcis biaisent leurs perceptions, leurs choix et parfois même les portions qu’ils s’autorisent. » Diffuser plus d’information nutritionnelle ne résoudra pas le problème, croit la chercheuse, qui propose plutôt une riposte sur deux fronts. D’une part, il faut continuer d’améliorer l’offre de produits sains pour favoriser les bons choix alimentaires. D’autre part, il faut concevoir des stratégies visant à faire évoluer les comportements des con sommateurs en les invitant à miser davantage sur l’intuition. « Plutôt que d’aborder la question en termes de bons et de mauvais aliments ou de quantité de gras, de sucre et de calories, il faut considérer son panier d’épicerie dans sa globalité, en s’assurant de faire une bonne place aux fruits et légumes et aux aliments peu transformés, qu’on va prendre le temps de cuisiner et d’apprécier. »
arts
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Dessine-moi une histoire Les étudiants créatifs ont jusqu’au 14 mars pour soumettre leurs dessins ou illustrations au concours L’image des mots 2016, qui propose depuis 20 ans une rencontre unique entre arts visuels et littérature En effet, en plus de mériter des montants d’argent, les gagnants des 1er, 2e et 3e prix de ce concours, organisé conjointement par Le Fil, le Bureau de la vie étudiante (BVE) et le CEULa, béné Premier prix 2015 : Rachel St-Onge Champoux, ficient d’une visibilité inté- baccalauréat en arts visuels et médiatiques ressante. Les œuvres et le texte des lauréats seront publiés dans le journal Le Fil et dans les pages de L’écrit primal, la revue littéraire du CEULa. « Pour l’auteur, la rencontre entre son univers et l’esprit d’un autre artiste, c’est un beau cadeau », estime Élodie Leclerc. La directrice du CEULa se dit impatiente de découvrir les soumissions des participants. « Cette année, notre concours d’écriture se tenait sous le thème “littoral”. Le texte gagnant est rempli de lieux et de personnages riches en pistes créatives. » L’écrit primal, qui célèbre ses 30 ans, a toujours eu le désir d’encourager la relève en arts visuels, ajoute Élodie Leclerc : « Les lecteurs sont impressionnés par la qualité des illustrations. Leurs commentaires sont toujours très positifs. »
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Voir nos œuvres diffusées, c’est une reconnaissance qui donne confiance
Troisième prix 2015 : Annaelle Piva, maîtrise en études internationales
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Lever le voile
par Brigitte Trudel En bref, le défi lancé aux participants est de traduire en une image le texte gagnant du concours du Cercle d’écriture de l’Université Laval (CEULa). « Cette expérience d’illustration a été le premier pas vers ma carrière professionnelle », affirme Guillaume-Étienne Brochu qui, depuis, est très actif dans son domaine. L’artiste, qui a terminé son baccalauréat en arts visuels en 2014, avait soumis à trois reprises ses œuvres et avait remporté deux premières places. C’est d’ailleurs lui qui signe l’affiche promotionnelle du con cours. « Durant nos études, les occasions sont rares de nous frotter à la réalité d’un contrat de travail, poursuit Guillaume-Étienne, aujour d’hui coordonnateur à la programm ation au centre d’artistes l’Œil de poisson. L’image des mots permet de créer selon des paramètres et d’être jugé, ce qui s’avère très utile pour intégrer le milieu professionnel. Et voir nos œuvres diffusées, c’est une reconnaissance qui donne confiance. »
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Deuxième prix 2015 : Thomas Lemonde Marzell, certificat en arts plastiques
Annie Raymond, conseillère à la vie étudiante au BVE, mentionne pour sa part le caractère rassembleur du concours, qui favorise la communication entre divers milieux. « En plus d’encourager des talents à émerger et à poursuivre une carrière, L’image des mots permet à des étudiants de différentes facultés de tisser des liens entre eux et avec le milieu professionnel, représenté par un membre du jury. » À ce propos, CharlesÉtienne Brochu a vécu une expérience intéressante. Au cours d’un récent contrat, il a été amené, par hasard, à collaborer avec un auteur de scénario dont il avait illustré le texte dans le cadre de L’image des mots. « C’était agréable de se retrouver. J’ai réalisé qu’en participant au concours, j’ai établi les bases
d’un réseau qui continue de me servir. » Le dévoilement des textes et des illustrations primés se fera en avril, à l’occasion d’une soirée spéciale, qui marquera également le lancement de L’écrit primal. En attendant, pour réveiller l’imaginaire, voici les premières lignes du texte à illustrer, qui s’intitule Les chants du fleuve. « Un éclair illumine un instant la maison au sommet de la colline. Aucune lumière aux fenêtres. La résidence est à peine visible dans la nuit. Des gouttes d’eau grosses comme des grelins martèlent la toiture de tôle rouge, produisant de petits impacts de balles. » Pour lire la suite et pour con sulter les conditions de par ticipation : bit.ly/1OgxGA4
Venez admirer les œuvres de Natacha Morneau, Thérèse Breton, Michel Bornais et Léonard Tousignant, réunies dans l’exposition collective Lever le voile. Ce projet est une initiative de Fanny Bouchard, artiste et étudiante à la maîtrise en service social, qui a collaboré avec PECH/Sherpa. Situé dans la basse-ville de Québec, cet organisme communautaire travaille auprès de gens aux prises avec différentes problématiques (trouble de santé mentale, judiciarisation, toxicomanie, itinérance, etc.). L’exposi tion a été réalisée dans le cadre de ses études, à la suite d’un projet d’intervention avec essai. œuvre Michel Bornais
L’exposition est présentée à la Salle d’expo sition (local 2470) du pavillon AlphonseDesjardins jusqu’au 27 février. Les heures d’ouverture sont de 9 h à 16 h 30, du lundi au vendredi, et de 12 h à 16 h, le samedi.
Le théâtre frappe à nos portes Le compte à rebours est commencé sur le nouveau site Web du Festival de théâtre de l’Université Laval (FTUL). Du 8 au 12 mars, nos passionnés étudiants de la Faculté des lettres prendront d’assaut le campus et plusieurs salles de la ville de Québec pour faire éclater les frontières du théâtre. Au programme, plusieurs spectacles, des présentations de projets de recherche, des ateliers, des laboratoires de création, des conférences et des tables rondes. Le tout se déroulera sous la présidence d’honneur de l’auteur, comédien et metteur en scène Christian Lapointe. L’ensemble de la programmation est en ligne à lefestivaldetheatre.com. On peut aussi suivre le FTUL sur Facebook (facebook.com/FestivalUL) et sur Twitter (twitter.com/FestivalUL).
Pour les écrivains de la relève La revue de création littéraire …Lapsus invite les étudiants à soumettre un texte de création sur le thème « Mode d’emploi ». Prose, poésie, scénario, photo-roman, BD, collage : tous les genres littéraires sont acceptés. La longueur maximale d’une œuvre en prose est de 1 000 mots, alors que les textes en vers ne doivent pas dépasser 3 pages. Mise sur pied en 2003 par des étudiants de l’Université, la revue …Lapsus vise la diffusion de talents émergents, permettant ainsi la découverte de nouveaux auteurs. La date de tombée est le 29 février, à 23 h 59. Faites parvenir vos textes accompagnés d’une brève notice biographique (maximum de 50 mots) à lapsus@lit.ulaval.ca. Pour consulter le protocole d’édition : bit.ly/1V8EDqV. Pour suivre …Lapsus sur Facebook : facebook.com/LapsusULaval.
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actualités UL
en bref
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Campagne de financement Mira-Laval : c’est parti !
Pour une deuxième année consécutive, la délégation de l’Université a remporté les Jeux de géologie. Quelque 200 étudiants de 1er, 2e et 3e cycles provenant d’universités du Québec et de l’Ontario ont participé à cette rencontre, qui se tenait du 22 au 24 janvier à l’Université du Québec à Chicoutimi. Les connaissances et le savoir-faire, ainsi que le talent sportif des nombreuses équipes d’étudiants ont été mis à l’épreuve. L’Université Laval, l’Université du Québec à Montréal, l’Université du Québec à Chicoutimi, l’Université McGill, Polytechnique Montréal, l’Université d’Ottawa, l’Université de Toronto, l’Université Laurentienne et l’Université Carleton étaient toutes participantes. photo Juliette Pahin Consulter le site du Département de géologie et de génie géologique : ggl.ulaval.ca/accueil
Comment compenser ses émissions de GES ? En novembre 2015, l’Université a atteint la carboneutralité en réduisant ses émissions directes de gaz à effet de serre (GES), c’est-àdire celles liées aux opérations quotidiennes du campus (émissions de catégories 1 et 2). Afin de susciter un engagement individuel et d’encourager la compensation des émissions indirectes de GES, l’Université offre depuis février 2013 un programme de compensation volontaire pour les déplacements individuels (émissions de catégorie 3). Bien que le déplacement durable (marche, autobus, vélo) soit grandement privilégié, tout membre de la communauté qui utilise une automobile peut compenser ses déplacements quotidiens vers le campus par l’achat d’une vignette au coût de 17 $ par année. En 2014 et 2015, 1 000 personnes ont compensé 727 tonnes de GES et permis la plantation de 10 901 arbres à la forêt Montmorency. Pour les déplacements professionnels, la compensation peut s’effectuer dans le rapport de dépenses de l’employé. Pour plus d’information : ulaval.ca/developpement-durable.html
photo Fondation Mira
Jeux de géologie : la FSG grande championne !
L’Université est la fière partenaire de Mira depuis les premières campagnes de financement de cette organisation, dont la mission est d’aider les adultes et les enfants ayant des limitations fonctionnelles (telles qu’une déficience motrice, un problème neurologique ou un trouble envahissant du développement, comme l’autisme) à améliorer leur qualité de vie par l’acquisition d’un chien-guide entraîné pour les assister. Depuis 30 ans, la communauté universitaire a versé plus de 790 000 $ à la Fondation Mira, région de Québec, ce qui représente l’équivalent de 37 chien-guides. L’an dernier, plus de 20 000 $ ont été amassés et cette année, l’Université se lance comme défi de donner encore plus, avec un objectif
de 35 000 $. Cela représente le coût global de l’entraînement d’un chien. Pour atteindre ce but, il suffirait que chaque membre de la communauté universitaire fasse un don d’un dollar, ce qui permettrait d’offrir un chien Mira au nom de l’Université Laval. Chaque année, plus de 200 bénévoles, employés et étudiants, s’affairent pour récolter des fonds, sans parler des familles d’accueil qui élèvent un chiot Mira. Donnez généreusement ! Plusieurs activités de financement auront lieu dans les prochains jours sur le campus. Consultez mira.ulaval.ca pour plus d’information sur la campagne et les activités de financement.
Qui dit recherche, dit innovation, mais aussi subventions ! Le 19 mai 1966, le journal Au fil des événements de l’Université Laval titrait, en une, une grande nouvelle : « 360 000 $ en subventions pour les laboratoires de recherche en physique ». On y apprend que « les quelque 25 professeurs et chercheurs du département utiliseront ces montants pour poursuivre des projets entrepris dans les laboratoires de physique atomique et moléculaire, d’optique et de microondes, et de physique nucléaire ». Sur la photo, on aperçoit l’un des professeurs de l’époque, Albéric Boivin, dans un laboratoire d’optique. photo Légaré & Kedl | Division de la gestion des documents administratifs et des archives
sur le campus
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Professeurs, directeurs de département, conseillers en gestion des études et professionnels issus de différentes unités : quelque 150 employés de l’Université forment le Réseau
Porteurs d’espoir Le Réseau des sentinelles, un regroupement d’employés qui vise à prévenir le suicide au sein de la communauté universitaire, dévoile sa nouvelle image par Matthieu Dessureault L’affiche du Réseau des s entinelles, fraîchement imprimée, illustre bien la détresse de quelqu’un ayant des idées suicidaires. On y voit un petit chat, assis sur un banc, sous un ciel om bragé. Il peut compter sur l’éléphant, près de lui, pour le protéger de la pluie, mais surtout, pour lui tendre une oreille attentive. Ces deux personnages regardent vers l’horizon, gage de jours meilleurs. La voici, la clé, quand un proche vit une situation de détresse : l’écouter, sans juger, et reconnaître sa souffrance. Aussi, il ne faut surtout pas hésiter à le diriger vers des ressources d’aide professionnelle. Le Réseau des sentinelles, ce sont quelque 150 em ployés de l’Université formés pour prévenir le suicide. Il s’agit de professeurs, de di recteurs de département, de conseillers en gestion des études et de professionnels issus de différentes unités, dont le Service des résidences, la Bibliothèque et le Bureau des bourses et de l’aide financière. Identifiés par une affichette apposée
près de leur bureau, ils ont en commun de travailler près des étudiants. Leur rôle est de déceler les personnes en détresse et de servir de relai avec les services d’aide. « Quand on est physiquement malade, on va chez le médecin. Pour ce qui est de la santé mentale, c’est plus compliqué : les gens ont tendance à s’isoler lorsqu’ils ne vont pas bien. Il faut les amener à aller chercher de l’aide. Les sentinelles ne jouent pas le rôle d’un psychologue ou d’un intervenant. Elles agissent comme des courroies. Elles sont en quelque sorte l’équivalent de ceux qui assurent les premiers soins lors de situations d’urgence », exem plifie Louise Careau, directrice du Centre d’aide aux étudiants. Psychologue de formation, elle a donné au fil du temps plusieurs ateliers ou conférences sur la prévention du suicide. Il y a une dizaine d’années, elle de mandait aux participants ayant déjà été touchés par le suicide, que ce soit de près ou de loin, de lever la main.
Chaque fois, trois ou quatre personnes se manifestaient. Aujourd’hui, lorsqu’elle fait le même exercice, c’est la majorité des gens présents qui lève la main. Une petite histoire qui en dit long sur la hausse du taux de suicide au Québec. Selon l’Association québécoise de prévention du suicide, pas moins de trois Québécois s’enlèvent la vie chaque jour. Les hommes représentent plus des trois quarts de ceux qui pas s e n t à l’acte; en 2013, sur 1 101 suicides, on comptait 855 hommes et 246 femmes. Inquiet de l’ampleur du problème, Simon Rainville, professeur en génie physique, s’engage dans le Réseau des sentinelles depuis ses débuts, en 2008. À l’époque, il s’agissait d’un projet pilote à la Faculté des sciences et de génie, qui a finalement été déployé sur l’ensemble du campus. « J’avais vu le courriel d’invitation passer et, comme je commençais à travailler auprès de jeunes, particulièrement des garçons, je voulais m’outiller afin de les aider si une situation de dé tresse se présentait », dit-il.
L’occasion, heureusement, ne s’est jamais présentée. Le professeur a tout de même pu mettre en application ce qu’il a appris au cours des activités de formation. « Aucun étudiant n’est venu me voir dans le cadre de mes fonctions pour me dire qu’il songeait au suicide, mais on connaît tous quelqu’un, parmi la famille ou les amis, qui s’est enlevé la vie. Un peu comme tout le monde, j’ai été touché par cette problématique. Ce fut très utile
d’avoir des informations, acquises lors de formations, que j’ai pu transmettre à des proches. » Il constate qu’il existe, encore aujourd’hui, de nombreux mythes sur le suicide. Plusieurs considèrent cette action comme une preuve de lâcheté ou comme touchant principalement les gens souffrant d’un trouble mental. D’autres croient que parler du suicide à une personne perturbée peut lui donner
l’idée de passer à l’acte. Il est certain qu’il faut parler du suicide, mais pas n’importe comment, soutient Louise Careau. « Il ne faut pas avoir peur d’aborder le sujet avec quelqu’un ayant des idées noires. On forme nos sentinelles à poser des questions claires et directes aux personnes en détresse. » Pour en savoir plus sur le Réseau des sentinelles : bit.ly/1X3UAAf
On voit ici une partie de l’équipe du Réseau des sentinelles en compagnie de Louise Careau, directrice du Centre d’aide aux étudiants (dernière rangée, première à droite). Chaque membre a reçu une formation du Centre de prévention du suicide de Québec. Plusieurs ateliers et activités de réseautage sont également organisés chaque année. photo Marc Robitaille
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sports
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Vites sur leurs patins Deux étudiants portent les couleurs de l’équipe nationale de patinage de vitesse longue piste et une troisième cogne à la porte par Yvon Larose Kolomna, Russie. C’est dans cette ville située au sud-est de Moscou que débutent jeudi, le 11 février, les Championnats du monde de dis tances individuelles en patinage de vitesse longue piste. Alexandre St-Jean est du nombre, lui qui, fin janvier, en Norvège, au cours de la cinquième Coupe du monde de la saison, s’était qualifié pour la course de 1 000 mètres. « Je vis ma meilleure saison en carrière, affirme l’étudiant-athlète de 22 ans inscrit au doctorat en médecine dentaire. Ma plus grande satisfaction remonte à décembre dernier, en Allemagne, quand j’ai remporté l’argent au 500 mètres à la Coupe du monde. » Dire qu’Alexandre St-Jean est passionné par le patinage sur glace serait un euphémisme. Il en fait depuis l’âge de cinq ans. « J’adore ce sport », lance-t-il. À pleine vitesse, l’étudiant dépasse les 60 kilomètres/heure. « Lorsque j’attaque un virage en prenant ma haute vitesse, dit-il, je ressens toute une sensation ! » Sur la glace, Alexandre St-Jean se démarque par la qualité de ses virages. « Je réussis à mettre une pression très élevée pour de meilleurs virages », explique cet athlète discipliné et persévérant. Cet été, il travaillera à améliorer sa puissance de façon à avoir de meilleurs départs.
En mars, à Heerenveen aux PaysBas, il participera à la sixième et dernière Coupe du monde de la saison. Il concourra dans les épreuves de 500 et de 1 000 mètres. « Les 12 meilleurs patineurs de vitesse longue piste au monde y seront », souligne-t-il. DÉTERMINÉ COMME JAMAIS !
Laurent Dubreuil est un nom connu en patinage de vitesse longue piste. Il a terminé la saison 20142015 au deuxième rang du classement final du 500 mètres des Coupes du monde. Cette année, le scénario est différent. « J’avais quatre médailles en Coupe du monde à pareille date l’an dernier, raconte l’étudiant-athlète de 23 ans inscrit au baccalauréat en communication publique. Cette année, je n’en ai qu’une. » Ses difficultés, le patineur les explique par une blessure récurrente à l’aine et par la puissance de l’équipe canadienne. « Compétit ionner à 95 % de ses capacités fait une différence », soutient-il. Il rappelle que quatre patineurs du Canada figurent actuellement parmi les sept meilleurs au monde. « En Norvège, poursuit-il, il y avait une chaude lutte entre Canadiens. Et l’un d’eux a été légèrement meilleur que moi. C’est pourquoi je ne participe pas aux mondiaux de Kolomna. »
Le 1 000 mètres permet à Noémie Fiset d’aller chercher l’aspect vitesse. photo Martin Bouchard
Sur le plan technique, Laurent Dubreuil n’a pas de faiblesse. « Je fais bien tous les aspects techniques de mon patinage, affirme celui qui n’avait que trois ans lorsqu’il a chaussé des patins pour la première fois. C’est une de mes forces. Une autre est ma capacité à avoir de très bons départs. Je fais partie des sprinters aux départs explosifs. Mes 100 premiers mètres sont particulièrement rapides. » Les Jeux olympiques d’hiver de 2018 à PyeongChang sont évidemment dans sa mire. Ce qu’il aime le plus du patinage de vitesse longue piste ? « C’est un sport juste, répondil, dans lequel la chance n’est aucunement un facteur. »
Le talent, la discipline et la détermination caractérisent les patineurs de vitesse longue piste de l’Université
Les 100 premiers mètres de Laurent Dubreuil sont particulièrement rapides. photo Arno Hoogeveld
DES DÉBUTS TRÈS PROMETTEURS
L’automne dernier, Noémie Fiset a fait une entrée remarquée sur le circuit canadien sénior du patinage de vitesse longue piste. Âgée de 20 ans, l’étudiante au baccalauréat en psychologie a participé à cinq compétitions nationales et, chaque fois, elle a terminé au sixième rang. Malgré ces bons résultats, elle n’a pu prendre part à la Coupe du monde de Stavanger, en Norvège, fin janvier. « Je suis déçue de ne pas être allée à Stavanger, admet-elle. Seules les cinq premières sont sélectionnées pour participer aux Coupes du monde. Par contre, mes résultats sont excellents pour ma première année chez les séniors. » En novembre, à la Coupe du monde qui se déroulait à Calgary, Noémie Fiset a eu un avant-goût des compétitions internationales. Ses entraîneurs lui ont demandé de remplacer une des patineuses
régulières pour l’épreuve de sprint par équipe. Les trois Canadiennes ont terminé troisièmes. Sa technique de patinage, elle l’estime naturellement bonne. « Surtout, ajoute-t-elle, j’apprends vite et j’applique ce que mes entraîneurs me suggèrent d’améliorer. » Elle sait qu’elle doit augmenter sa force musculaire. « Je ne prends pas de masse musculaire facilement, explique-t-elle. Or, il s’agit d’un é lément important pour une sprinteuse. » La patineuse aime beaucoup le 500 mètres et le 1 000 mètres. « Mais, dit-elle, le 1 000 mètres me permet d’aller chercher l’aspect vitesse, en ayant plus de temps pour m’appliquer techniquement. » Son stress, elle le gère, entre autres, en visualisant sa course. Sur l’anneau de glace, elle se parle. « Je me répète les éléments qui sont importants pour moi, par exemple de rester basse, de pousser loin et de mettre de la pression sur la glace. »
À pleine vitesse, Alexandre St-Jean dépasse les 60 kilomètres/heure. photo Dave Holland
sports
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en bref Il s’agirait du deuxième doublé pour le Rouge et Or, qui a déjà réussi l’exploit en 2009 En badminton individuel, Julien Déry figure parmi les jeunes prometteurs. photo Rouge et Or
Vers un doublé ?
Le club de badminton du Rouge et Or aura l’occasion, ce samedi, au PEPS, de remporter les titres féminins et masculins du championnat provincial par Stéphane Jobin L’équipe d’Étienne Couture tentera d’obtenir, ce weekend, un doublé au championnat provincial. Il s’agirait du deuxième pour le Rouge et Or, qui a déjà réussi l’exploit en 2009. Du côté féminin, le Rouge et Or se mesurera aux Citadins de l’UQAM au cours de la première demi-finale. Les équipes des universités de Sherbrooke et de Montréal croiseront également le fer au cours de la seconde demifinale. Le Vert & Or et les Carabins ont tous deux une fiche de sept victoires et de trois défaites cette saison. « C e s o n t d e u x b o n n e s équipes. Si on bat l’UQAM, il faudra se méfier en finale »,
prévient l’entraîneur Étienne Couture. Effectivement, même s’ils portent l’étiquette de favoris, les protégés d’Étienne Couture savent que rien n’est gagné d’avance. « Certes, on a remporté toutes nos rencontres cette saison, mais plusieurs d’entre elles se sont terminées par le pointage serré de 3 à 2. Il faut rester concentrés sur l’exécution », estime l’entraîneur, qui est à la barre de l’équipe depuis une décennie. Chez les hommes, le Rouge et Or jouera contre les Piranhas de l’École de tech nologie supérieure (ÉTS) tandis que les Redmen de l’Université McGill affronteront les
Carabins. « Les Redmen sont dangereux, croit l’entraîneur du Rouge et Or. Ils ont trois excellents joueurs de simple et de très bonnes équipes de double. » Les universités Laval et McGill ont disputé deux rencontres cette saison, chacune se terminant 3 à 2 pour le Rouge et Or. Il s’agit d’ailleurs des deux seuls revers des Redmen cette année. En badminton individuel, l’équipe locale pourra compter sur les valeurs sûres habituelles, soit les vétérans Maxime Marin, David de la C h e v r o t i è r e , St é p h a n i e Pa ke n h a m e t M a r i a n n e Maltais, qui montrent une fiche combinée de 29 gains et
d’une défaite pour la saison par équipe. À ce noyau s’ajou tent des jeunes prometteurs, dont Julien Déry, le seul à avoir vaincu Alan Shekhtman (de l’Université McGill), membre du programme national américain. « On a déjà eu de très bonnes équipes à l’Université Laval, particulièrement chez les hommes. Présentement, on a un excellent équilibre hommes-femmes et j’aime beaucoup cela », ajoute Étienne Couture. Les demi-finales féminines débuteront dès 12 h, samedi, dans le grand gymnase du PEPS. Elles seront suivies des demi-finales masculines, à 13 h 30. Les femmes disputeront la finale à compter de 15 h et les hommes, à 16 h 30. L’entrée est libre. Les finales seront diffusées en ligne à cette adresse : youtube.com/rougeetor.
Campus dynamique
Une revanche avant les séries éliminatoires L’équipe masculine de volleyball du Rouge et Or disputera samedi soir, à 19 h, à l’amphithéâtregymnase Desjardins-Université Laval du PEPS, un match contre le Vert & Or de l’Université de Sherbrooke. Le Rouge et Or a perdu sa dernière rencontre contre la formation de l’Estrie, sa première défaite en 11 ans face à ces rivaux, et voudra assurément prendre sa revanche à l’occasion de ce dernier match de la saison régulière. C’est donc l’une des dernières chances d’assister aux prouesses de ces volleyeurs, qui ont déjà en poche leur laisser-passer pour la finale du RSEQ, qui s’amorcera au PEPS le 4 mars. photo Mathieu Bélanger Les billets pour la rencontre de samedi sont en vente au 418 656-PEPS.
Huit clubs d’arts martiaux! Depuis plus de 20 ans, le PEPS offre huit styles d’arts martiaux : l’aïkido, l’iaïdo, le jiu-jitsu, le judo, le karaté, le kendo, le kung-fu et le taï-chi style Yang. La formule proposée est celle des clubs, qui permettent l’inscription en tout temps et pour des périodes allant de un à six mois. Les niveaux débutant, intermédiaire et avancé sont offerts dans la plupart d’entre eux. Pour plus d’information : peps.ulaval.ca, section « Activités adultes/arts martiaux »
Samedi 13 février Badminton F | Demi-finales par équipe : UQAM PEPS | 12 h Badminton M | Demi-finales par équipe : ÉTS PEPS | 13 h 30 Badminton | Championnat RSEQ par équipe F et M (finales) PEPS | 15 h Volleyball M | Sherbrooke PEPS | 19 h
Dimanche 14 février Soccer F | Sherbrooke Stade TELUS-Université Laval | 13 h 30 Soccer M | Sherbrooke Stade TELUS-Université Laval | 15 h 30
Vendredi 19 février Basketball F| McGill PEPS | 18 h Basketball M | McGill PEPS | 20 h
Samedi 20 février Le PEPS offre une nouveauté, le jeudi à 19 h : des séances libres d’aquaforme prénatal, qui s’adressent aux femmes, peu importe le stade de leur grossesse. Le tarif est de 8 $ pour les étudiants à temps complet et les membres du PEPS. Pour en savoir plus, consultez la section « Jeunes mamans » de peps.ulaval.ca. photo PEPS
Ski Alpin | Slalom FIS/RSEQ Le Relais, Québec | 8 h
16
au fil de la semaine
le fil | le 11 février 2016
Cercle de lecture du CRILCQ Quoi de mieux qu’un bon livre à l’heure du thé ? Pour le Cercle de lecture du CRILCQ, c’est le meilleur moment de la journée. C’est pourquoi les é tudiants de tous les cycles et les programmes sont invités à savourer ce petit plaisir à l’occasion de la première rencontre de la saison. Au menu : le roman Au péril de la mer, de Dominique Fortier. Le Cercle prévoit deux autres réunions au cours de la session d’hiver. Une chose est sûre : discuter de littérature québécoise contemporaine n’aura jamais été aussi agréable ! À noter : la librairie Zone offre aux participants inscrits un rabais de 25 % sur les ouvrages au programme. Jeudi 18 février, dès 16 h, au local 7160 du pavillon Charles-De Koninck. Pour information et inscription : christiane.vadnais.1@ulaval.ca.
18/02 15/02
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Le défi de l’ultracyclisme
Carrières en santé et services sociaux
La Bibliothèque vous informe
Un concert de pop jazzée !
Formation en pratique communautaire
Dîner botanique
Un étudiant universitaire doit maîtriser une foule de techniques de recherche pour réaliser ses travaux. C’est pourquoi la Biblio thèque de l’Université offre des ateliers de recherche bibliographique. Le mardi 16 février, deux formations auront lieu sur le campus. La première propose d’apprendre à dénicher des articles en utilisant efficacement une base de données. La seconde révèlera les secrets d’une citation rédigée dans les règles de l’art. Ce sont deux rendez-vous gratuits à ne pas manquer pour marquer des points !
Les Voix du jazz de la Faculté de musique sont de retour pour leur premier concert de l’hiver. Sous la direction de Rémy Tremblay, la chorale interprètera a capella des clas siques de la musique po pulaire apprêtés à la sauce jazz. Des airs de Paul McCartney, Michael Jackson, Stevie Wonder et Sting côtoieront ceux de George Gershwin, Pepper Choplin et Kirby Shaw. Deux grands en sembles d’une quinzaine de chanteurs se partageront la scène. Une soirée surprenante en perspective !
Mardi 16 février. « Trouver des articles » : 15 h 30, au local 1353 de la Bibliothèque du pavillon Charles-Bonenfant. Places limitées. Pour inscription : bit.ly/1QKHTI4. « Atelieréclair pour des citations impeccables » : de 11 h 30 à 12 h 20, à la salle Bell (local 1317) du pavillon Palasis-Prince. Pour inscription : evenements@ fsa.ulaval.ca.
Mercredi 17 février, 19 h 30, à la salle HenriGagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre.
L’ultracyclisme est une épreuve de très longue distance pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux ! Jessica Bélisle en sait quelque chose puisqu’elle a parcouru en solo les quelque 5 000 km qui séparent Trois-Rivières de Victoria, en ColombieBritannique. Cette expérience a d’ailleurs porté ses fruits : depuis ce périple, elle a remporté deux défis québécois d’ultracyclisme. Et elle compte bien répéter l’exploit à la prochaine saison en participant à des courses de calibre international aux ÉtatsUnis et en Europe ! Elle viendra parler de ses performances athlétiques à la prochaine soirée de la Coop Roue-Libre. Lundi 15 février, dès 17 h, au Café Fou Æliés du pavillon Alphonse- Desjardins. Confirmez votre présence sur Facebook : on.fb.me/1L38rju.
Envie de découvrir les perspectives d’emploi qu’offre le secteur de la santé et des services sociaux ? Pour répondre à ce besoin, le Service de placement de l’Université Laval (SPLA) organise la Journée carrière en santé et services sociaux. Centres hospitaliers, centres de réadaptation, commissions scolaires, centres jeunesse, etc. : c’est environ une soixantaine d’employeurs qui seront présents. Une invitation est donc lancée aux diplômés et finissants en médecine, médecine dentaire, pharmacie, sciences infirmières, réadaptation, kinésiologie, psychologie, psychoéducation, service social et autres futurs spécialistes de la santé et du soutien psychosocial. Mardi 16 février, de 11 h à 16 h 30, au hall Marcelleet-Jean-Coutu du pavillon Ferdinand-Vandry. Pour information : 418 656-3575 ou suzanne.bussieres@ spla.ulaval.ca.
L’intervention jeunesse vous intéresse ? Vous désirez en connaître da vantage sur les probléma tiques qui touchent les jeunes ? Le Fonds étudiant de la Faculté de médecine pour la santé internationale (FEMSI) organise une soirée de formation en pra tique communautaire pour la jeunesse. Les inscrits pourront assister, au choix, à deux conférences de 50 minutes ou à une con férence de 100 minutes. Plusieurs intervenants d’organismes de la région de Québec seront présents pour partager leur expertise. Un goûter sera servi, au cours duquel les participants pourront rencontrer les formateurs. Mercredi 17 février, de 16 h 30 à 20 h, au pavillon Ferdinand-Vandry. Pour information et inscription : on.fb.me/1QL3UGT.
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca
Il y a toutes sortes de manières de s’intéresser à la flore. Le Département de phytologie vous propose les dîners botaniques. Autour d’un bon repas, faites une incursion dans le monde des plantes par l’entremise de disciplines variées, comme l’histoire, l’alimentation ou même la musique ! Pour la première rencontre de la session, ce sont les mousses des tourbières québécoises, les sphaignes, qui retiendront l’attention. Gilles Ayotte, responsable des travaux pratiques et de recherche au Département de phytologie, sera le conférencier. Jeudi 18 février, de 12 h 20 à 13 h 15, au local 3408 du pavillon Paul-Comtois. Ouvert à tous. Apportez votre goûter.