Les abeilles entrent en classe p2
Cinéma : vive la relève ! p8-9
Volume 51, numéro 22 31 mars 2016
photo Martin Fortier, ArticNet
Vos projets pour le Nord !
Sentinelle Nord lance un premier appel à projets doté d’une enveloppe de 15 M $. Les chercheurs sont invités à soumettre des propositions transdisciplinaires qui s’inscrivent dans l’esprit de cet important programme. p3
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actualités UL
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Des abeilles et des hommes
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Grâce à cette chaire, nous allons offrir le premier cours en sciences apicoles dans une université québécoise
La demande pour les services de pollinisation de l’abeille domestique a doublé au Québec au cours des 15 dernières années. L’augmentation de la superficie des terres consacrée à la culture du bleuet expliquerait cette hausse fulgurante.
La Chaire de leadership en enseignement en sciences apicoles aidera les apiculteurs et les producteurs de bleuets à assurer le développement durable de leur secteur respectif par Jean Hamann Le monde de l’apiculture québécoise traverse une période importante de son histoire. Au moment où la demande pour les services de pollinisation par les abeilles connaît une croissance fulgurante en raison de la progression rapide de la culture du bleuet, les apiculteurs doivent composer avec des taux de mortalité dépassant 20 % par hiver dans leurs ruches. C’est pour aider les apiculteurs et les producteurs de bleuets du Québec à surmonter ces problèmes et à assurer le développement durable de leur industrie respective que la Chaire de leadership en enseignement en sciences apicoles vient d’être créée au Département de biologie de l’Université Laval. Le titulaire de cette chaire, Pierre Giovenazzo, est l’un des rares experts en sciences apicoles au Québec. « Mes premiers travaux sur les abeilles datent de 1991. À l’époque, le professeur Jean-Marie Perron se préparait à partir à la retraite et il cherchait quelqu’un pour continuer un projet de recherche sur l’hivernage des reines. J’ai accepté le défi et, petit à petit, j’ai développé une expertise pratique en sciences apicoles. » En 1997, Pierre Giovenazzo commence à étudier le parasite Varroa destructor, un acarien qui attaque les abeilles. « Le parasite n’était pas encore présent au Québec, mais il est arrivé peu de temps après, précise-t-il. En 2002, 55 % des colonies québécoises d’abeilles ont été décimées par Varroa. J’ai vu des apiculteurs pleurer de désespoir pendant cette période. Je suis allé faire un stage en Allemagne pour m’initier aux outils de lutte intégrée utilisés en Europe pour combattre ce parasite. » Dans les années qui suivent, sa carrière de chargé de cours va bon train – il a d’ailleurs remporté six prix d’excellence pour la qualité de son enseignement à la Faculté des sciences et de génie –, mais il trouve tout de même le temps de faire un doctorat sur la lutte intégrée contre Varroa destructor, en plus de mener des travaux de recherche sur les abeilles au Centre de recherche sur les sciences animales de Deschambault (CRSAD). Son expertise l’amène à devenir membre de la Table filière apicole du Québec du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), où siègent des représentants des apiculteurs et des producteurs de bleuets, deux industries qui marchent main dans la main. En effet, les apiculteurs offrent des services de pollinisation en déplaçant leurs ruches jusqu’aux champs des producteurs de bleuets qui en font la demande. « Là où des abeilles sont passées au printemps, les champs sont bleus en été », se plaît à dire
Pierre Giovenazzo pour vanter l’efficacité de ces pollini sateurs. La demande pour les services de pollinisation de l’abeille domestique a doublé au Québec au cours des 15 dernières années; l’augmentation de la superficie des terres consacrée à la culture du bleuet expliquerait cette hausse fulgurante. Comme cette croissance se poursuit au rythme de 20 % par année et que d’autres productions horticoles, notamment la canneberge, pourraient améliorer leur rentabilité grâce à ces pollinisateurs, le Québec doit pouvoir compter sur des populations d’abeilles en santé. C’est au cours d’une réunion de la Table filière apicole, en 2012, qu’a germé l’idée de créer une chaire qui offrirait une formation structurée en apiculture en plus de faire avancer les connaissances dans ce domaine, rappelle Pierre Giovenazzo. Un comité de financement est alors mis sur pied et ses démarches ont porté leurs fruits. Au cours des cinq prochaines années, le CRSAD, le Syndicat des producteurs de bleuets du Québec et la Fédération des apiculteurs du Québec investiront 350 000 $ dans la Chaire de leadership en enseignement en sciences apicoles. « La création de cette chaire va nous permettre d’offrir le premier cours en sciences apicoles dans une université québécoise, souligne le professeur Giovenazzo. Nous allons aussi développer des activités de formation pour les gens qui travaillent dans le milieu et pour ceux qui veulent acquérir des connaissances en apiculture. Par ailleurs, nous allons poursuivre nos t ravaux de recherche grâce aux 400 ruches installées au CRSAD. »
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Les principaux projets de recherche auxquels s’attaquera la chaire touchent la sélection génétique et l’alimentation de l’abeille. Présentement, le Canada importe chaque année près de 150 000 reines de la Californie, du Chili, de l ’Australie et de la Nouvelle-Zélande. « Nous voulons développer des variétés d’abeilles performantes et bien adaptées aux conditions locales ainsi qu’aux besoins des apiculteurs, notamment pour les services de pollinisation du bleuet et de la canneberge. » Par ailleurs, le chercheur craint que le fait que les abeilles exploitent une espèce végétale unique pendant des périodes prolongées puisse entraîner c ertaines carences alimentaires les rendant plus vulnérables aux maladies et aux parasites. « Ces carences, combinées aux problèmes causés par les insecticides et les herbicides, pourraient expliquer les taux de mortalité élevés observés depuis quelques années chez les abeilles », avance le titulaire de la chaire. « Le Québec a un grand besoin de spécialistes universitaires en sciences apicoles, a déclaré le doyen de la Faculté des sciences et de génie, André Darveau, au lancement de la chaire qui a eu lieu le 21 mars. Cette CLE est essentielle pour améliorer la productivité des apiculteurs et assurer la pérennité de l’industrie de l’apiculture en mettant à la disposition des producteurs une formation de haut calibre. » Le recteur Denis Brière a abondé dans le même sens. « La création de cette CLE encouragera la relève dans le secteur apicole en bonifiant notre offre de cours à tous les cycles et en consolidant l’apport d’un enseignant dynamique et actif dep uis plus de 15 ans en apiculture. »
De gauche à droite : Léo Buteau, président de la Fédération des apiculteurs du Québec, Pierre Giovenazzo, titulaire de la CLE, Jean-Paul Laforest, président du CA du Centre de recherche en sciences animales de Deschambault et Marc Larouche, président du Syndicat des producteurs de bleuets du Québec. photo Louise Leblanc
Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Julie Turgeon Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Isabelle Doucet Agente de secrétariat : Josée Nadeau
Production Infographie : Stéphanie Rivet, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)
Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965
Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687
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photo Pierre Coupel
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photo Sharif Mirshak, Parafilms
Sentinelle Nord lance un premier appel à projets doté d’une enveloppe de 15 M $ par Jean Hamann Une étape déterminante du programme Sentinelle Nord sera franchie au cours des prochaines semaines. En effet, un premier appel à projets, doté d’une enveloppe de 15 M $, vient d’être lancé. Les membres de la com munauté universitaire sont invités à soumettre des propo s itions transdisc iplinaires qui s’inscrivent dans l’esprit de cet important programme. La procédure d’appel à p rojets ainsi que les cri tères d’évaluation des pro pos itions sont en ligne à s entinellenord.ulaval.ca. Ils ont aussi été présentés par les deux directeurs scientifiques de Sentinelle Nord, Marcel Babin et Yves De Koninck, et par le directeur général, Martin Fortier, au cours d’une séance d’information qui a eu lieu l e 3 0 m a r s a u p av i l l o n Alphonse-Desjardins. Une
autre séance d’information se déroulera le lundi 4 avril, à 10 h, à la salle 1168 du pa villon d’Optique-photonique. Rappelons que l’été dernier, l’Université Laval a décroché la plus importante subvention de son histoire pour son projet Sentinelle Nord. Cette somme provient du Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada, lancé par le gouvernement fédéral à l’automne 2014 pour soutenir l’excellence en recherche. « Ce programme a été annoncé en décembre et la date limite pour soumettre une propo sition complète était le 4 mars 2015, rappelle Yves De Koninck. Comme il fallait faire très vite, Sophie D’Amours, qui était alors vice-rectrice à la recherche et à la création, a réuni quelques chercheurs dont le leadership était reconnu, notamment parce qu’ils
« En 2014, nous avons développé une vision, un concept, rappelle Marcel Babin. Aujourd’hui, nous faisons appel à tous les chercheurs de l’Université et à leurs partenaires pour qu’ils proposent leurs idées sur la réalisation de Sentinelle Nord. » photo Marc Robitaille
étaient titulaires ou parrains de chaires d’excellence en recherche du Canada. Après quelques réunions, nous nous sommes lancés dans un marathon d’écriture et nous sommes arrivés à un concept qui mettait à contribution les grandes forces de l’Université – la recherche nordique, l’optique-photonique, la neurophotonique et la santé cardiométabolique, en particulier sous l’angle de la nutrition et du microbiote. À première vue, ça peut sembler hétéroclite, mais en regroupant ces forces sous la thématique santé et environnement dans le contexte des changements climatiques dans le Nord, nous étions convaincus d’avoir un projet hors de l’ordinaire, qui se tenait. » Le comité international d’experts, formé par Apogée Canada pour évaluer les demandes, leur a donné raison puisqu’il a accordé 98 M $ à l’Université Laval. « Il est important de comprendre qu’il s’agit d’argent neuf investi par le fédéral en recherche, insiste le
professeur De Koninck. Les montants alloués par Apogée Canada n’affectent pas les budgets des programmes réguliers gérés par les organismes subventionnaires fédéraux. » D’ici 2023, la subvention obtenue par l’Université sera consacrée à 70 % à des projets structurants, comme la création de chaires internationales, de post es de professeurs, de programmes de bourses et de formation transdisci plinaire. L’autre 30 % servira à financer des projets de recherche présentés par les chercheurs de l’Université Laval. Le premier appel à projets dispose d’une enveloppe de 15 M $; le reste sera attribué au cours d’appels à projets subséquents. Sentinelle Nord vise à géné rer le savoir nécessaire pour suivre et se préparer à la transformation des milieux nordiques à diverses échelles, du microbiote aux écosystèmes. Elle se propose d’y arriver en développant les meilleures technologies et les stratégies d’intervention les mieux adaptées pour
« Nous souhaitons la plus large participation possible de façon à ce que toutes les forces de l’Université Laval, dans tous les secteurs pertinents, soient mises à contribution », souligne Yves De Koninck. photo Marc Robitaille
photo Pierre Coupel
Sous le signe de la transdisciplinarité assurer la santé et le développement durable des populations du Nord. Sentinelle Nord repose sur quatre grandes thématiques : 1) Décoder les interrelations entre systèmes complexes du Nord, 2) La lumière comme moteur, environnement et vecteur d’information dans les milieux naturels et la santé, 3) Les microbiomes : sentinelles de l’environnement et de la santé dans le Nord et 4) Les innovations technologiques : le Nord face au changement. Au cours des derniers mois, les responsables de Senti nelle Nord se sont penchés sur la meilleure façon de partager les fonds qui iront aux projets émanant de la communauté universitaire. « Nous voulions éviter de financer une constellation de projets disparates et isolés, explique Marcel Babin. La mécanique que nous avons adoptée s’inscrit donc dans la philosophie de concertation et de collaboration transdisciplinaire de Sentinelle Nord. » Les étapes de l’appel à projets seront présentées dans les séances d’information, mais une première date importante doit être immédiatement notée : les lettres d’intention doivent être soumises d’ici le 11 mai 2016. « Un comité indépendant formé d’experts internationaux fera l’évaluation des propositions, souligne le professeur Babin. Ce sera la principale étape éliminatoire de tout le processus. Par la suite, les projets retenus seront regroupés et les chercheurs qui en sont responsables devront développer des propositions de ch a n t i e r s t h é m a t i qu e s
correspondant aux quatre grands thèmes de Sentinelle Nord. Nous prévoyons que les quatre grands chantiers pourront démarrer en octobre 2016. » « En 2014, nous avons développé une vision, un concept, rappelle Marcel Babin. Aujourd’hui, nous faisons appel à tous les chercheurs de l’Université et à leurs partenaires pour qu’ils proposent leurs idées sur la réalisation de Sentinelle Nord. C’est le moment pour eux de nous dire comment ils peuvent participer à l’atteinte des objectifs du programme. Comme équipe de direction, notre rôle est de soutenir le développement articulé et cohérent de bons projets portés par de bonnes équipes concertées. » Aucune limite n’a été fixée quant au nombre d’équipes qui peuvent soumettre une lettre d’intention. « Nous souhaitons la plus large participation possible de façon à ce que toutes les forces de l’Université Laval, dans tous les secteurs pertinents, soient mises à contribution », ajoute Yves De Koninck.
sentinellenord.ulaval.ca
Les lettres d’intention doivent être soumises d’ici le 11 mai 2016
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communication
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en bref
Nomination à la DGFC Le vice-recteur aux études et aux activités internationales, Bernard Garnier, a le plaisir d’annoncer la nomination de Nicole Lacasse à titre de directrice générale de la Direction générale de la formation continue (DGFC). Elle a été nommée par le Conseil d’administration de l’Université Laval à sa séance du 23 mars 2016. Elle occupera cette nouvelle fonction tout en conservant ses responsabi lités de vice-rectrice adjointe aux études et aux activités internationales.
L’événement sera l’occasion d’aborder les nouveaux enjeux que posent les médias sociaux en organisation. De nombreuses figures du milieu universitaire seront présentes, dont Josianne Millette, Alain Lavigne, Charles Moumouni (du Département d’information et de communication) et Didier Paquelin (du Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage).
La formation continue constitue un axe de développement et de rayonnement dans lequel l’Université est depuis longtemps un joueur incontournable. Nicole Lacasse entend poursuivre dans cette voie et accroître, en collaboration avec les facultés, l’offre de formation continue de la DGFC à l’échelle nationale et internationale. Pour ce faire, les approches novatrices d’apprentissage à distance, pour lesquelles l’Université détient une expertise reconnue, seront déployées pour répondre avec encore plus de précision aux besoins de développement des compétences des organisations et, plus largement, des apprenants tout au long de la vie.
Rendez-vous numérique
S’appuyant sur une vaste expérience en enseignement et en gestion des organisations, Nicole Lacasse mettra en œuvre tout son savoir-faire pour soutenir la mission de la DGFC et contribuer une fois de plus à la renommée de l’Université. photo Philippe Casgrain
par Matthieu Dessureault
Semaine de la philanthropie étudiante La Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique tiendra une semaine de philanthropie étudiante du 4 au 8 avril, une première à l’Université Laval. Ce p rojet est l’initiative d’un petit groupe d’étudiantes et d’étudiants engagés dans le développement de la culture philanthropique à la faculté. Cette semaine vise à sensibiliser les étudiants à la présence de la philanthropie dans un contexte d’enseignement et de recherche, et non à solliciter des dons. L’activité permettra également de lancer un mouvement de reconnaissance des d onateurs de la Faculté. La Fondation de l’Université Laval appuie cette initiative é tudiante avec enthousiasme et espère qu’elle saura inspirer d’autres facultés dans l’avenir.
Scientifiques et experts en relations publiques aborderont le thème de l’e-réputation à l’occasion du 5e webinaire de l’Observatoire des médias sociaux en relations publiques L’actualité le montre souvent, les entreprises et les organisations ne sont pas à l’abri de la critique. Avec l’émergence des médias sociaux, où chacun peut s’exprimer, soigner son image est devenu vital. Traité de la mauvaise façon, un commentaire négatif sur Facebook ou sur Twitter peut créer bien des remous. « Les médias sociaux ont changé complètement le rapport des marques avec leurs clients, puis qu’ils permettent de mettre à nu très rapidement une mauvaise pratique. Les internautes ne sont pas dupes. Les organisations ont l’obligation, dorénavant, de tenir compte de leurs opinions, ce qui pose certains enjeux, notamment du point de vue juridique », relève Francine Charest, professeure au Département d’information et de communication. Ce phénomène sera exploré mardi prochain à l’occasion du webinaire annuel de l’Observatoire des médias sociaux en relations publiques, qu’elle dirige. Organisé en collaboration avec les laboratoires de recherche IDETCOM de l’Université Toulouse 1, Elico de Sciences Po Lyon et MICA de l’Université Bordeaux-Montaigne, ce colloque réunira – virtuellement ou en p ersonne – des chercheurs du Québec et de la France, de même que des juristes et des professionnels des relations publiques. Les internautes pourront participer aux échanges par l’entremise d’un lien interactif. Pas moins de 25 conférences et une table ronde permettront de d iscuter, entre autres, de la gestion des risques, de la régulation des sites de notation et des influenceurs du Web.
numérique confirme la place grandissante que prend l’Observatoire dans ce domaine de recherche. « Depuis cinq ans, on gagne en importance, mais là, nous entrons dans une autre dimension. Le fait de se rallier à ces partenaires accroît la perception de l’Observatoire et le positionne parmi les grands joueurs du numérique. Grâce à nos Il sera aussi question du position publications et à nos conférences, nous nement numérique des universités. avons atteint la crédibilité que nous Nicole Lacasse et Marie-Andrée visions au départ », se réjouit-elle. Doran, du Vice-rectorat aux études Le webinaire se déroulera le 5 avril et aux activités internationales, abor au Terminal de croisières, au Port deront le concept de smart campus de Québec. Pour participer, en salle ou « campus intelligent ». « Il s’agit et en ligne, il est nécessaire de d’une notion qui découle de la ten- s’inscrire à omsrp.com.ulaval.ca/ dance des villes intelligentes, explique activites/inscription-aux-webinaires. Nicole Lacasse, cofondatrice du Réseau Après l’événement, des extraits d’excellence des dirigeantes et diri- de conférences seront disponibles geants universitaires en gouvernance et sur le site de l’Observatoire. en gestion (Réseau Dg2), qui s’intéresse Le contenu des présentations fera à cette question. L’Université Laval aussi l’objet d’un ouvrage, publié ayant développé une grande expertise d’ici l’an prochain aux Presses sur les villes intelligentes, en plus d’être de l’Université du Québec. un chef de file en développement durable, nous avons entamé une réflexion visant à déployer ce concept sur notre campus. Le webinaire sera l’occasion de présenter l’état de cette démarche. » Cette année, le webinaire fait partie de la programmation de la Semaine du numérique de Québec, qui rassemble une série d’événements destinés aux professionnels et aux chercheurs. Du Cette année, le 4 au 9 avril, plusieurs centaines d’ex- webinaire fait partie perts convergeront vers la capitale pour participer à l’une ou l’autre de ces ren- de la programmation contres. Outre le webinaire, l’Institut de la Semaine du Technologies de l’information et Sociétés (ITIS) tiendra un colloque sur numérique de l’intelligence numérique. Le Web à Québec, qui Québec, la compétition du Pixel Challenge et l’événement Opportunités rassemble une série digitales seront aussi de retour. Autant d’événements d’occasions pour les passionnés du numérique de réseauter et de découvrir destinés aux les meilleures pratiques ! professionnels Pour Francine Charest, le fait que le webinaire se joigne à la Semaine du et aux chercheurs
nutrition
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L’aliment de l’avenir
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en bref
La Chaire de développement international souligne l’Année internationale des légumineuses avec un panel d’experts, qui parleront des bienfaits de cet aliment par Matthieu Dessureault Méconnue, mal-aimée ou victime de préjugés, la légumineuse aurait besoin d’un bon relationniste ! Au cours des 50 dernières années, sa production n’a augmenté que de 59 %, contre 200 à 800 % pour celles de maïs, de blé, de riz et de soja. Sa consommation, quant à elle, a connu une baisse lente, mais régulière, aussi bien dans les pays développés que dans les pays en dévelop pement. La moyenne mondiale, cette année, devrait se situer autour de 7 kg par personne, ce qui est très peu. « On consomme à peine l’équivalent d’une demi-tasse par semaine, alors qu’on devrait en manger tous les jours, selon certains modèles alimentaires », affirme Amélie Charest, coordon natrice d’études cliniques à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF). Les légumineuses, qui comprennent notamment les haricots secs, les lentilles et les fèves, fournissent deux fois plus de protéines que le blé et trois fois plus que le riz. Pauvres en gras et riches en minéraux et en fibres alimentaires, elles peuvent être conservées pendant des mois sans perdre leur valeur nutritionnelle. « Les légumineuses représentent un concentré de nutriments, à moindre coût, tandis que le prix du panier d’épicerie augmente. Mis ensemble, ces nutriments contribuent à réduire le risque de développer des maladies chroniques », ajoute Amélie Charest. Ce vendredi, au pavillon Paul-Comtois, la nutritionniste participera à une table ronde de la Chaire de développement international. Cette activité, qui se déroulera sous le thème « Vers une alimentation et une agriculture durables : le double intérêt des légumineuses »,
La campagne Communauté universitaire va bon train ! Les légumineuses, qui comprennent notamment les haricots secs, les lentilles et les fèves, fournissent deux fois plus de protéines que le blé et trois fois plus que le riz.
réunira également Caroline Halde, du Département de phytologie, et Sabrina Doyon, du Département d’anthropologie. À travers les champs d’expertise de ces trois spécialistes – santé et nutrition, écologie et agronomie, culture et anthropologie –, le panel portera sur les nombreux avantages des légumineuses. L’activité est présentée en marge de l’Année internationale des légumineuses, proclamée par les Nations unies. « Pour la Chaire, il s’agit d’un thème tout à fait approprié, puisque nous nous intéressons aux questions touchant la sécurité alimentaire et le développement agricole. On s’est dit qu’il serait intéressant d’aborder différentes dimensions liées aux légumineuses, d’où l’idée d’un panel réunissant des intervenantes issues de ces trois domaines », explique le phytologue Alain Olivier, titulaire de la Chaire de développement international. Pour lui, il fait nul doute que les légumineuses sont l’aliment de l’avenir. En plus d’être bénéfiques pour la santé,
elles favorisent la durabilité de l’agriculture. Leur intérêt écologique réside dans leur capacité à fixer l’azote de l’air. Cette fixation est due à la présence de bactéries dans les nodosités de leurs racines. Ainsi, elles ont une très faible empreinte carbone. Comparativement à d’autres cultures, celle des légumineuses ne requiert pas beaucoup d’eau et permet d’augmenter la fertilité des sols. « Les légumineuses ont un rôle très important à jouer dans l’équilibre alimentaire. Dans un contexte de croissance démographique, elles peuvent diminuer la pression sur les ressources, tout en améliorant la qualité nutritionnelle des diètes. Pour une sécurité a limentaire et une production plus durable, on a tout avantage à mieux connaître ces végétaux », résume Alain Olivier. Vendredi 1er avril, de 13 h 30 à 15 h 30, au local 1110-1116 du pavillon Paul-Comtois. Pour information et inscription : bit.ly/256r1Ds.
En plus d’être bénéfiques pour la santé, les légumineuses favorisent la durabilité de l’agriculture
Partout sur le campus, des employés de tous les secteurs et des étudiants s’investissent bénévolement pour sensibiliser leurs collègues et amis à l’importance de faire de la campagne Communauté universitaire 2016 un succès. À mi-parcours, la campagne a atteint environ 80 % de son objectif, qui est de 2,1 M $. Aidez-nous à laisser une empreinte durable. Regardons vers l’avenir et soutenons ensemble les 350 ans d’excellence de l’Université Laval ! Les dons recueillis sont entièrement versés dans le fonds choisi par le donateur et p ermettent, notamment, de bonifier l’offre de bourses, l’organisation d’activités d’enseignement et de recherche, l’achat d’équipement spécialisé, de livres et de périodiques. D’ici la clôture de la campagne, le 17 mai, consultez la liste des 720 fonds à ful.ulaval.ca et contribuez en ligne ou par téléphone au 418 656-3292.
Aux frontières du numérique L’Institut Technologies de l’information et Sociétés (ITIS) tiendra une journée numérique pour tous, le dimanche 10 avril, à la Bibliothèque de Québec, sur le thème « Aux frontières du numérique ». La programmation comprend, pour l’essentiel, cinq conférences et un atelier autour du jeu vidéo, de la création musicale et 3D et de la culture Web. Les thèmes a bordés sont l’éclairage d’objets virtuels 3D, la création audionumérique, l’histoire du numérique, l’apprentissage de la physique en réalité augmentée, la scénarisation i nteractive de jeux vidéo, les infoguerres et la sécurisation du Web. Six chercheurs de l’Université feront des présentations. La journée numérique pour tous aura lieu le 10 avril, de 10 h à 17 h, à la Bibliothèque Gabrielle-Roy (350, rue St-Joseph Est). Entrée libre. Pour information : 418 641-6789, poste 128.
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vie étudiante
ils ont dit... Sur les fugues d’adolescentes des centres jeunesse
Julie Desrosiers, Faculté de droit La Presse Plus, 18 mars
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Briser les préjugés
Les fugues d’adolescentes ont amené certains observateurs à proposer une politique des « portes barrées » dans les centres jeunesse. Selon Julie Desrosiers, il serait regrettable que la Loi sur la protection de la jeunesse soit modifiée en ce sens. En vertu de cette loi, rappelle-t-elle, le droit à la liberté des jeunes ne peut être restreint qu’en cas de nécessité, lorsque l’adolescent présente un danger pour lui-même ou pour autrui. « La loi est claire et pleine de bon sens : on restreint la liberté de ceux qui adoptent des comportements dangereux, pas celle de tous les autres. »
Sur Twitter
Guillaume Latzko-Toth, Département d’information et de communication Journal de Montréal, 21 mars
Twitter souffle ses dix bougies. L’outil, qui permet de microbloguer en 140 caractères, réunit aujourd’hui plus de 316 millions d’utilisateurs, qui envoient 500 millions de gazouillis chaque jour. « Il a complètement redéfini le standard de rapidité pour la diffusion de l’information », dit Guillaume Latzko-Toth. Pour ce professeur, son avenir demeure toutefois incertain. Faute de croissance, Twitter n’a qu’un cinquième des utilisateurs de Facebook et il semble incapable d’attirer le grand public. Quelle que soit sa destinée, son impact restera permanent : le mot « tweet » est entré dans Le Petit Larousse !
Sur la pauvreté des femmes
Louise Langevin, Faculté de droit L’actualité, 15 avril
Aujourd’hui, le revenu médian des femmes au Québec équivaut à 71 % de celui des hommes. De plus, les femmes occupent environ les deux tiers des emplois à temps partiel. « Comment se fait-il que les femmes soient plus pauvres ? demande Louise Langevin. Parce qu’elles sont moins intelligentes, plus paresseuses ? Non. Parce qu’elles font le choix, à tort ou à raison, de surinvestir dans la sphère privée et de sousinvestir dans le travail. Elles s’occupent des malades, des vieux, des enfants, un travail pour lequel elles ne sont pas payées. »
Pendant 120 heures, Maude Soares, Audrey Ann Lavoie, Guillaume Larose, Élisabeth Sirois et Jeanne Lauzon-Rhéaume ont élu domicile devant le pavillon Charles-De Koninck.
Du 13 au 18 mars, cinq étudiants ont vécu l’expérience de l’itinérance pour amasser des fonds et sensibiliser la communauté universitaire à cette cause Par Matthieu Dessureault
Doctorante en médecine, Audrey Ann Lavoie profitait d’un bref répit pour étudier en vue de son examen du vendredi. Pas facile lorsqu’on n’a pas accès à une connexion Internet ! Comme elle, les participants devaient se plier à une série de règles, soit avoir comme seule possession un sac de couchage et un oreiller, ne pas quitter le campus, ne consommer que des aliments donnés par les passants et utiliser les douches et les toilettes des pavillons uniquement pendant les heures d’ouverture. Tout au long de la semaine, plusieurs membres de la communauté universitaire ont fait preuve d’une grande générosité, leur offrant des fruits, des sandwichs, du café et même des repas chauds. « C’est sûr que les dons sont très appréciés, mais ce qui fait réellement plaisir, c’est quand les gens s’arrêtent pendant quelques minutes pour nous parler. C’est pour cela que nous sommes ici », a indiqué l’étudiante. Maude Soares était du même avis. « L’argent que nous récoltons pour la cause est important, c’est sûr, mais le savoir-être l’est tout autant. Si, au bout de la semaine, nous avons convaincu, ne serait-ce qu’une personne, de dire bonjour ou de faire un sourire à un sans-abri, notre objectif aura été atteint. »
Leur campement, formé d’une grande bâche blanche et de morceaux de carton rapiécés, passait difficilement inaperçu. Pendant 120 heures, Maude Soares, Audrey Ann Lavoie, Guillaume Larose, Élisabeth Sirois et Jeanne Lauzon-Rhéaume ont élu domicile devant le pavillon Charles-De Koninck. Se privant du confort d’un foyer et de revenus pour se nourrir, ils ont fait appel à la générosité des passants. L’objectif était de sensibiliser les gens sur le campus à la réalité des itinérants et de récolter des fonds pour la Maison Dauphine, un organisme qui vient en aide aux jeunes de la rue. En tout, ils ont amassé 6 033,35 $. Suivez la page Facebook de 5 jours pour l’itinérance : Mouvement qui ne cesse de prendre de l’ampleur au pays, facebook.com/5jours. Il est possible de faire des dons le défi 5 jours pour l’itinérance avait lieu pour une troisième jusqu’à la fin du mois de mars : 5days.ca/donate. année à l’Université Laval. « Il s’agit d’une belle façon de dénoncer la problématique de l’itinérance et les préjugés qui y sont souvent associés. Contrairement à ce que certains croient, vivre dans la rue n’est pas un choix, mais la “moins pire” des options pour plusieurs personnes aux prises avec des difficultés », a rappelé Maude Soares, étudiante en service social. Cette journée-là, le mercure affichait un timide 2 °C et une pluie fine tombait. De l’eau s’était infiltrée dans la tente, et les étudiants avaient passé une partie de la matinée à tenter Il s’agit d’une belle façon de limiter les dégâts. Visiblement, ce petit contretemps n’avait pas eu raison de leur motivation. Au journaliste de dénoncer la problématique qui leur proposait de réaliser l’entrevue à l’intérieur d’un de l’itinérance et les préjugés pavillon, au chaud, ils ont décliné poliment, préférant vivre à fond l’aventure. « Comme les sans-abris, nous ne contrô- qui y sont souvent associés lons pas la température. Devoir surmonter une journée de pluie comme celle-ci nous rapproche encore plus de leur réalité. La grande différence, c’est que les itinérants font souvent face à de l’isolement ou de l’exclusion. Nous, on vit cette épreuve ensemble, ce qui aide à garder le moral », a dit Jeanne Lauzon-Rhéaume, étudiante en psychoéducation.
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société
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Nunavik 2040
sur l’avenir du commerce de détail
Franck Pons
À l’occasion du Sommet annuel du Conseil québécois du commerce de détail, qui s’est déroulé le 23 mars, Peter Simons, le PDG de la Maison Simons, a dénoncé les pertes fiscales entraînées par la nouvelle économie virtuelle. Il s’inquiète de la possible disparition des magasins qui ont pignon sur rue sous la pression des concurrents en ligne. En réaction à ce cri du cœur, Franck Pons, professeur au Département de marketing, analyse les changements dans l’industrie du commerce.
Q De quels avantages concurrentiels dispose le commerce en ligne, en particulier s’il est situé à l’extérieur du Canada ? R Au départ, certains commerces en ligne situés à l’extérieur du pays ne payent pas la TPS et la TVQ, ce qui représente pour le consommateur une économie de 15 %. Cela permet à leurs propriétaires d’être plus efficaces, notamment en matière de mise en marché. Pour la boutique qui a pignon sur rue, d’autres frais s’ajoutent, comme les taxes foncières et les droits de douane de 15 à 20 %, pour importer du matériel électronique par exemple. Avec des coûts de 30 à 40 % inférieurs, plusieurs commerces en ligne disposent donc d’un bon avantage par rapport aux détaillants traditionnels. Ils peuvent ainsi offrir aux consommateurs des prix beaucoup plus bas et obtenir une marge de profit élevée. On fait souvent remarquer que pour vendre en ligne, il faut investir dans le développement d’un site Web et dans la livraison. Cela représente une somme assez modeste, compte tenu du volume des ventes généré. En outre, certaines compagnies reposent sur des montages financiers complexes, souvent faits à partir de paradis fiscaux, ce qui leur permet de payer très peu d’impôts sur les profits. Tout cela illustre bien la nécessité de réduire l’écart fiscal entre les détaillants physiques et ceux sur Internet, d’autant plus que ces derniers paient beaucoup moins systématiquement les taxes que les magasins ayant pignon sur rue.
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Q Comment les commerces de détail qui ont pignon sur rue peuvent-ils com penser les pertes de revenus engendrés par la concurrence sur Internet ? R Il faut qu’ils embrassent le virage technologique. Les détaillants qui ont des magasins physiques doivent aussi offrir des sites de vente en ligne, car le client magasine en multiples étapes et il compare les prix. Les expériences offertes sur Internet et en magasin doivent donc être différentes mais complémentaires. Certains le font très bien. Les magasins Rudsak, par exemple, offrent un inventaire limité en magasin, mais proposent au client de commander très rapidement sur leur site pour qu’il puisse se procurer un article dans une couleur particulière. Les consommateurs ont donc l’occasion de toucher les manteaux et les sacs en magasin avant de passer leur commande. Malheureusement, il y a encore beaucoup de magasins qui ont peur d’Internet, même si le consommateur a changé. Les commerçants doivent être prêts à justifier les différences de prix avec leurs concurrents en ligne. Certains égalent l’offre de prix des boutiques en ligne, en accordant même parfois un rabais supplémentaire. Les détaillants doivent aussi investir dans la gestion des plaintes sur les médias sociaux. Les sentiments négatifs des clients augmentent très rapidement lorsque leur demande est ignorée ou lorsqu’on n’y répond pas. Il faut donc savoir innover et tout mettre en place pour améliorer l’expérience client, qui inclut le magasin physique et le Web. Q Comment voyez-vous l’avenir du commerce du détail ? R L’offre en magasin et celle sur le Web doivent être complémentaires. Le site Web permet d’avoir des relations constantes avec les consommateurs; il ne se définit pas comme une simple fenêtre sur les produits. Si vous commandez en ligne, il faut que vous puissiez clavarder avec un représentant ou avoir un retour très rapide. Le commerçant doit donc engager du personnel pour offrir un suivi pratiquement 24 heures sur 24. Il doit aussi former ses employés en magasin pour faire valoir aux clients la qualité des marchandises, le service après-vente et l’avantage de repartir avec le produit. On peut imaginer que dans 10 ou 15 ans, on trouvera un peu partout des centres d’essayage tactiles, permettant d’essayer tous les vêtements, toutes les couleurs, de façon virtuelle. C’est une façon de limiter l’espace, qui coûte cher, et de faire vivre aux clients une expérience différente. Certains centres commerciaux se distinguent d’ailleurs déjà en offrant, en plus du magasinage, une expérience de divertissement, comme le Mall of America, dont les succursales sont situées à Edmonton et au Minnesota (cette dernière accueille un musée pour les enfants, un aquarium, un parc d’attractions et 14 cinémas, NDLR). Le commerce de détail change donc très rapidement ! Propos recueillis par Pascale Guéricolas
Dans les années à venir, l’aménagement durable du Grand Nord québécois tournera autour de trois défis : une crise du logement, l’étalement urbain et la fonte du pergélisol par Yvon Larose L’étudiant Julien Landry est inscrit à la maîtrise simul tanée en architecture et en design urbain. Le vendredi 11 mars, au pavillon Gene-H.Kruger, il a fait une présen tation, avec son collègue Mathieu Avarello, intitulée « Nunavik 2040 : imaginer l’aménagement nordique durable ». Leur exposé s’est déroulé dans le cadre du 21e colloque étudiant pluridisciplinaire du Centre de recherche en aménagement et développement. « Ce séjour dans le Grand Nord avait tout de l’aventure, explique Julien Landry. Nous étions dans un contexte que l’on connaissait très très peu. Nous avons visité les deux villages et travaillé sur place auprès des acteurs influents du milieu. Cette expérience scolaire a été particulièrement dynamique. » En octobre dernier, 20 étudiantes et étudiants à la maîtrise, la majorité en archi tecture, d’autres en design urbain, ont passé une semaine dans les deux plus grands villages du Nunavik, Kuujjuaq et Inukjuak. Tous étaient inscrits à un atelierlaboratoire sur les défis d’amé nagement qui attendent les villages inuits du Nunavik durant le prochain quart de siècle. Le groupe était supervisé par la professeure Geneviève Vachon et le chargé de cours Érick Rivard. Le Nunavik comprend 14 communautés inuites. Kuujjuaq, la capitale régionale, comptait 2 576 résidents en 2015. Inukjuak, quant à elle, en totalisait 1 683. Un taux de fertilité élevé, soit 3,2 enfants par femme, préfigure une explosion démographique dans la région. Selon les données
de l’Office municipal d’habitation Kativik, le nombre de logements, pourrait passer, d’ici 2040, de 146 actuel lement à environ 559 pour Kuujjuaq, et de 115 actuel lement à environ 321 pour Inukjuak. Pour comprendre le développement des deux villages, les étudiants ont consulté des ressources locales. Ils ont aussi interprété des cartes historiques et des cartes de développement. Ils ont ensuite formulé des propositions préliminaires de design appropriées pour les deux villages, qui tiennent compte de la culture inuite, du territoire environnant et du climat en train de changer. À Ku u j j u a q c o m m e à Inukjuak, les deux villages vivent une crise du logement perpétuelle. À ce contexte d’urgence s’ajoutent deux phénomènes : l’étalement grandissant des surfaces urbanisées et la fonte graduelle du pergélisol, une conséquence du réchauf fement du climat. Rendu instable, le sous-sol, habituellement gelé, peut provoquer des affaissements et des glissements de terrain.
Vingt étudiants ont passé une semaine dans les deux plus grands villages du Nunavik
L’étudiante Marianne Garneau-Charbonneau sur un flanc rocheux au cœur de Kuujjuaq. Ses collègues et elle ont réfléchi aux défis d’aménagement qui attendent ce village inuit du Nunavik durant le prochain quart de siècle. photo Mathieu Avarello
« Le phénomène de l’étalement urbain est particulièrement frappant à Kuujjuaq, souligne Julien Landry. Les nouveaux développements résidentiels et les nouveaux services s’établissent toujours plus loin du centre du village. Les distances de marche deviennent criti ques, notamment pour les personnes âgées et les travailleurs sans voiture. » Dans le but de limiter l’étalement urbain de ce village, les étudiants ont proposé de réaménager la route de l’aéroport. Longue de 2,4 km, cette artère agit comme rue principale dans la municipalité. L’idée consiste à encadrer et densifier la rue de façon douce, notamment par la construction de nouveaux bâtiments résidentiels et commerciaux, et par l’aménagement de parcours balisés pour les piétons. Dans leur évaluation du potentiel de construction à Kuujjuaq, les étudiants ont aussi tenu compte des changements climatiques. Ils ont notamment consulté des analyses de sol faites par les chercheurs du Centre d’études nordiques de l’Université Laval. Leur proposition comporte deux volets. Premièrement, poursuivre le développement du village dans les zones rocheuses dont les dirigeants locaux n’o n t p a s t e n u c o m p t e jusqu’à présent. Deuxiè mement, remplacer la technique de construction dite sur radier par celle dite sur pieux. « On construit dans l’urgence au Nunavik, indique Mathieu Avarello. On réapplique souvent le même processus sans le questionner, soit la construction sur radier, basée sur une épaisse couche de pierre concassée qui recouvre le sol naturel. Dans la construction sur pieux, ceux-ci rejoignent le roc sous la terre. Cette approche s’avère une des solutions de rechange intéressantes face à l’instabilité des sols induite par les changements climatiques. Ce type de construction est déjà répandu dans le village d’Iqaluit. » À Inukjuak, les étudiants ont proposé d’implanter le concept de l’agglomération linéaire, basé sur des modules d’habitation denses. Il permet aussi de rationaliser les services. Ainsi, la distribution d’eau potable et de combustible se fait par petits réseaux partagés dissimulés sous les bâtiments, plutôt qu’en porte-à-porte.
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Pleins feux sur la relève ! Le Festival du film étudiant de Québec a reçu un nombre record de 192 courts-métrages cette année par Yvon Larose Le 14e Festival du film étudiant de Québec (FFEQ) se tiendra du 1er au 3 avril au Cinéma Cartier. L’activité, organisée depuis sa fondation par des étudiants de l’Université Laval, a reçu cette année un nombre record de 192 courts-métrages, dont une quarantaine de pays étrangers. Au terme d’une sélection rigoureuse, ce sont 73 films de jeunes réalisateurs de la relève que verront les spectateurs, dont 15 en provenance de 8 pays. La majorité des œuvres proviendront du Québec, d’universités mais également de cégeps, d’une école et d’un institut spécialisés, de même que du studio ambulant Wapikoni mobile. Quelque 500 spectateurs sont attendus durant la fin de semaine. Une sélection des films gagnants sera projetée en septembre prochain au Festival de cinéma de la ville de Québec. La contribution des étudiants de l’Université comprend six œuvres, dont le film d’animation Bon matin ! Son auteur est Mathieu Greco, inscrit au baccalauréat en art et science de l’animation. Son projet d’ani mation 2D de 49 secondes, a été réalisé au cours de sa première session au baccalauréat, à l’automne 2015. Le film raconte une matinée
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dans la vie d’un petit ours au comportement humain dans sa petite maison au sommet d’une colline en forêt. Mathieu Greco a réalisé son film dans le cadre de son cours d’initiation au dessin animé. Il est le fils du chargé de cours et animateur Pierre Greco, le réalisateur du film d’animation bien connu Le Coq de SaintVictor. Sa mère est la romancière Johanne Mercier. « De baigner dans une ambiance artistique à la maison a rendu la démarche créative un peu plus naturelle pour moi, soutient l’étudiant. Je suis un dessinateur au départ. J’ai toujours dessiné. À 15 ans, je publiais mes premières petites bandes dessinées. » Pour lui, il y a quelque chose d’unique au dessin animé. « Je découvre, dit-il, une certaine magie à donner vie au dessin, à le faire bouger. C’est un beau médium pour véhiculer une histoire qui rejoint le grand public. » Amanda Bertrand est directrice du Fes tiv al 2016 et étudiante au baccalauréat en communication publique. Une dizaine d’étudiantes et d’étudiants en communication, en administration, en littérature et en design graphique composent son équipe.
Elle rappelle que le nombre de courtsmétrages soumis en 2015 s’élevait à 100, ce qui correspond à la moyenne des dernières années. « Nous sommes un des seuls festivals spécialisés en films étudiants qui touche un si grand nombre d’établissements scolaires et de pays », indique Amanda Bertrand. Selon elle, le FFEQ attire les réalisateurs étrangers, car cela leur permet d’atteindre un nouveau public. La directrice a visionné la majorité des courts-métrages soumis. Des participants de l’Université Laval, elle souligne le talent, la créativité et les efforts qu’ils n’ont pas ménagés pour la production de films de qualité. Un de ses coups de cœur est le documentaire Les racines de la joie, réalisé par deux étudiants de l’Université maintenant diplômés, Matthieu Dessureault, journaliste au Fil, et François Dubé. Le film démystifie la vie monastique grâce à des témoignages de moines de l’abbaye Val Notre-Dame, à SaintJean-de-Matha. Ces moines font partie de l’Ordre cistercien de la stricte observance. Leur vie est rythmée par la prière et le chant. Autre coup de cœur : Exil, un film de fiction de Vincent Brizard, du Cégep de Sainte-Foy. Le réalisateur propose un voyage dans l’esprit d’un jeune homme tourmenté, solitaire et rêveur qui cherche des réponses à ses questionnements sur la vie. À l’international, Amanda Bertrand vante les mérites du
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documentaire français Je scande. Je suis. Ce film de Laurelyne Leneutre est consacré aux attentats terroristes de janvier 2015 à Paris. La réalisatrice propose un autre discours sur l’origine du mouvement Je suis Charlie. La contribution de l’Université comprend également quatre vidéoclips, ainsi que le film de fiction La Grande Braque de CarlEmmanuel Blanchet, Ludovic Fleury et Thomas Rodrigue. Une bande de voleurs croit avoir le plan parfait pour faire un vol de banque, mais des obstacles inattendus se dressent sur leur chemin. Pour plus d’information sur le Festival : ffeq.ca. Le film de Mathieu Greco peut être visionné sur YouTube : bit.ly/ 1RxfAul. Celui de Matthieu Dessureault et François Dubé peut être visionné sur Vimeo : bit.ly/1UD16zB.
La programmation comprend notamment 15 films provenant de 8 pays
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1. Anabelle Lavoie, de l’Université Concordia, a réalisé le film Un après-midi avec Paolo. Cette œuvre de fiction met en vedette le comédien Marcel Sabourin. 2. Maxime Laurin et Gabriel Lapointe, de l’Université Laval, ont réalisé le vidéoclip Une session cambium avec Harfang. 3. Mathieu Greco, de l’Université Laval, a réalisé le film d’animation Bon matin ! dans le cadre de son cours d’initiation au dessin animé. 4. Matthieu Dessureault et François Dubé, de l’Université Laval, ont coréalisé le documentaire Les racines de la joie. Ce film démystifie la vie monastique. 5. Maëva Lucas, de l’École des métiers du cinéma et de la vidéo du Cégep de Rivière-du-Loup, a réalisé le documentaire Ces nécessaires électrons libres. 6. Laurelyne Leneutre, de l’École des métiers du cinéma et de la vidéo, a réalisé le documentaire Je scande. Je suis. Ce film est consacré aux attentats terroristes de janvier 2015 à Paris.
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science
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en bref
Formation et recherche en santé : consultations La Faculté de médecine s’associe à l’Institut du Nouveau Monde pour lancer une série de consultations publiques sur la recherche en santé et la formation des futurs professionnels. Toute la population du territoire desservi par le Réseau universitaire intégré de santé de l’Université Laval est invitée à y participer. Ces consultations ont pour mission de recueillir les opinions et les réflexions sur le sujet, afin que la Faculté puisse exercer ses activités de formation et de recherche tout en répondant aux besoins de la population, dans un souci de responsabilité sociale. Les rencontres dureront environ trois heures et comprendront une présentation de la Faculté de médecine, une période d’échanges en petits groupes et une autre, en grand groupe. Il n’est pas nécessaire de travailler dans le réseau de la santé ou d’avoir des connaissances en santé pour y participer. Toutes les informations recueillies seront traitées de façon confidentielle et serviront uniquement aux fins de la recherche. Une consultation est prévue à Québec le 3 mai aux salles 322 et 324 du Centre culture et environnement Frédéric-Back (870, avenue de Salaberry, 3e étage). L’inscription est gratuite, mais obligatoire. Pour plus de détails sur les consultations ou pour inscription : fmed.ulaval.ca/activites/ forums-citoyens.
Les budgets fédéral et provincial sous l’œil du Polimètre Les chercheurs du Centre d’analyse des politiques publiques de la Faculté des sciences sociales, qui évaluent le niveau de réalisation des promesses électorales des gouvernements Couillard et Trudeau, ont fait une mise à jour de leur instrument, appelé Polimètre, à la lumière des récents budgets des deux gouvernements. En deux ans de pouvoir, les libéraux québécois ont rempli, entièrement ou partiellement, 87 de leurs 158 promesses électorales, soit 55 % de l’ensemble. Les libéraux fédéraux, pour leur part, ont réalisé, en tout ou en partie, 155 de leurs promesses, soit 45 % de l’ensemble. Une lecture plus fine révèle que les mesures contenues dans le budget fédéral représentent la réalisation entière ou partielle de 34 promesses. Plus d’information : poltext.org. Un récent article du Fil sur le sujet : lefil.ulaval.ca/ articles/100-jours-pouvoir-38343.html.
Les chercheurs utilisent le patron d’activité électrique générée par la rétine en réponse à des stimuli lumineux pour créer un algorithme facilitant le diagnostic précis des maladies psychiatriques.
La rétine, miroir de l’âme Des chercheurs misent sur la rétine pour concevoir un outil d’aide au diagnostic des maladies psychiatriques par Jean Hamann Une nouvelle étape vers la création d’une technologie permettant de faciliter le diagnostic de certaines maladies psychiatriques par l’entremise de la rétine vient d’être franchie. En effet, le United States Patent and Trademark Office vient de publier la demande de brevet présentée par les concepteurs de cette technologie, Marc Hébert, Michel Maziade et Chantal Mérette, de la Faculté de médecine et de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec. « Il nous apparaissait important de protéger dès maintenant le concept sur lequel repose notre innovation, même s’il nous faudra encore quelques années de travail avant qu’on puisse utiliser cet outil en clinique », précise le professeur Hébert. La rétine est intimement liée au cerveau, rappelle le chercheur. Chez l’embryon, elle se forme à partir des cellules qui donnent aussi naissance au système nerveux central. « La rétine est considérée comme le prolongement du cerveau et le principe sous-jacent à notre innovation est que certaines perturbations du cerveau se manifestent également dans la rétine », explique-t-il. Les travaux antérieurs du professeur Hébert et de ses collaborateurs ont établi un lien entre la dépression hivernale et la sensibilité rétinienne. Ils ont aussi révélé l’existence d’anomalies dans la réponse rétinienne de jeunes provenant de familles qui, à cause de facteurs génétiques, étaient particulièrement éprouvées par la schizophrénie ou la maladie bipolaire. Plus récemment, ils ont rapporté des différences entre la réponse rétinienne de sujets en santé et celle de personnes atteintes de schizophrénie.
Pour détecter ces anomalies, les chercheurs ont recours à l’électrorétinographie, une technique qui permet d’enregistrer l’activité électrique de la rétine en réponse à des stimuli lumineux. « Nous développons, à partir de certaines caractéristiques des électrorétinogrammes, un algorithme qui pourrait aider au diagnostic de maladies psychiatriques comme la schizophrénie, la bipolarité ou peut-être même la dépression majeure, explique le professeur Hébert. Nous croyons aussi qu’il serait possible d’y recourir pour dépister les signes avant-coureurs de certaines maladies psychiatriques, notamment chez les gens qui ont des proches atteints d’un problème de santé mentale ayant une composante génétique. » Au cours des prochaines années, les chercheurs peaufi neront leur algorithme afin d’en améliorer la fiabilité. « Présentement, le diagnostic des maladies psychiatriques repose sur un ensemble de symptômes dont certains sont communs à plusieurs maladies, rappelle Marc Hébert. Il n’existe pas encore de tests diagnostiques fiables permettant de conclure qu’une personne souffre d’une maladie psychiatrique donnée. Notre algorithme se veut un biomarqueur qui pourrait aider les cliniciens dans cette tâche. »
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Le principe sous-jacent à notre innovation est que certaines perturbations du cerveau se manifestent également dans la rétine
Le yoga, pour prendre soin de soi Le 23 mars, 241 personnes se sont réunies à l’amphithéâtre-gymnase Desjardins-Université Laval du PEPS pour le troisième yoga géant. En collaboration avec le PEPS, Mon équilibre UL a offert un moment de relaxation en groupe à l’occasion d’une séance de yoga. En plus de contribuer à améliorer la souplesse, le yoga améliore la concentration, le tonus et la santé globale. Chaque session, de nombreux cours de yoga
sont offerts au PEPS : Vinyasa flow, Yin Yoga, méditation guidée, Pilates, yoga pour coureur, yoga extérieur, yoga prénatal et plus encore. Mentionnons que les cours de Mon équilibre UL, comme Mon mode de vie actif, sont crédités et permettent à l’étudiant d’apprendre les notions relatives aux différents déterminants de la condition physique. photo Benoît Lachance
arts
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Quand le 7e art rencontre la philosophie Analyser l’œuvre du cinéaste Pierre Perrault sous l’angle de la philosophie : c’est le pari que font Olivier Ducharme et Pierre-Alexandre Fradet dans leur plus récent ouvrage continentale, il signe Une vie sans bon sens. Regard phil osophique sur Pierre Perreault. Ce livre, publié aux Édi tions Nota bene, est le premier à porter sur l’aspect philosophique de l’œuvre de Perreault. Il met en lumière les convergences, mais aussi les divergences, entre ses films et la pensée de certains philosophes. Des parallèles sont faits avec Friedrich Nietzsche, Pierre Bourdieu, Quentin Meillassoux, Michel Henry et Gilles Deleuze. Le réalisateur de Pour la suite du monde et de La bête lumineuse n’avait pas d’affinités particulières avec la philosophie, qu’il associait surtout à la culture grecque et à l’Antiquité. Ce qui n’empêche pas son œuvre d’être chargée philosophiquement.
Documentaire sur la chasse à l’orignal, La bête lumineuse est un prétexte à fouiller l’âme québécoise. On y suit un groupe d’amis, qui se retrouvent dans un chalet perdu au fond des bois de la région de Maniwaki.
en bref
Sur les traces de Franklin
par Matthieu Dessureault L’identité québécoise est au cœur des films de Pierre Pe r r e a u l t . P i o n n i e r d u cinéma direct, il a parcouru notre territoire, témoignant de la vie de ses habitants, particulièrement ceux de L’Isle-aux-Coudres. Revoir ses films, c’est se replonger dans l’éveil d’une nation. « On dit souvent que Pierre Perreault fut le premier à porter l’identité québécoise à l’écran. Sans invalider cette thèse, nous la nuançons. Ce que Perreault présente, ce n’est pas une essence du Québec fixe et définie. C’est plutôt une ouverture et une capacité de rupture avec la tradition », dit PierreAlexandre Fradet, étudiant au doctorat en philosophie. Avec Olivier Ducharme, chercheur postdoctoral au Laboratoire de philosophie
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Film mythique du cinéma québécois, Pour la suite du monde nous transporte chez les habitants de L’Isle-aux-Coudres, redonnant vie à une tradition oubliée, la pêche au marsouin.
L’importance qu’il accorde à la mémoire et son approche du réel, par exemple, expriment une vision toute nietz schéenne. « Perreault n’avait pas forcément d’arrière-plan philosophique, mais sa pensée était à la hauteur des philosophes, et même parfois au-delà. Selon nous, il est tout à fait légitime de créer des dialogues entre le ciné aste et la t radition », affirme Pierre-Alexandre Fradet. Nul besoin d’être un féru de philosophie, et encore moins de connaître par cœur l’œuvre du réalisateur, pour apprécier le propos du livre. « C’est un ouvrage de philosophie du cinéma, avec un léger parti pris pour la philosophie, mais qui se veut le plus accessible et compréhensible possible, promet l’auteur. On ne veut pas obscurcir la pensée de Perreault, mais au contraire, la dévoiler, la clarifier et la diffuser. » Il peut se targuer d’avoir réussi sa mission, à voir le nombre impressionnant de courriels élogieux qu’il a re çus de ses lecteurs. Plusieurs néophytes de la p hilosophie, et même deux personnalités associées à l’œuvre du ciné aste, Maurice Chaillot et Stéphane-Albert Boulais, ont admis avoir dévoré le bouquin. Cet engouement n’est pas sans réjouir les au teurs, qui voient dans ce type de recherche l’occasion d’intéresser le grand public à la pratique philosophique. « Étant une activité collective qui encourage la discussion, le cinéma représente un espoir pour la philosophie. Il ne s’agit pas de
dévaluer la littérature, mais bien de mettre sur un pied d’égalité le cinéma, la lecture et la philosophie et de favoriser le dialogue entre les trois », dit Pierre-Alexandre Fradet. Le chercheur, qui collabore à différents magazines sur le cinéma, compte bien continuer d’explorer les films québécois, particulièrement ceux de Stéphane Lafleur, Denis Côté et Xavier Dolan. De son côté, Olivier D ucharme prépare des public ations sur le réalisateur américain Todd Haynes et sur les frères Dardenne.
Ce livre, publié aux Éditions Nota bene, est le premier à porter sur l’aspect philosophique de l’œuvre de Perreault
En 1845, l’explorateur britannique John Franklin partait avec deux bateaux et 129 hommes, à la recherche du passage du Nord-Ouest permettant de traverser ce qui est aujourd’hui l’Arctique canadien. Pendant plus d’un siècle, leur disparition a fait l’objet d’un mystère. En 2014, un important projet de recherche a permis de découvrir l’épave de l’un des navires. Cette mission est au cœur d’une exposition interactive, présentée dans dix musées canadiens, dont le Musée maritime du Québec, à L’Islet, et le Musée canadien de l’histoire, à Gatineau. Le projet de recherche a été mené par Parcs Canada, en collaboration avec plusieurs partenaires, dont ArcticNet et Québec-Océan. Photo Parcs Canada/Thierry Boyer Pour plus d’information : pc.gc.ca/fra/ culture/franklin/rom.aspx
Artistes de la relève à découvrir En entrant dans la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins ces jours-ci, les visiteurs sont accueillis par une magnifique toile colorée, posée sur le sol. Il y a aussi de la photo, du dessin, de la lithographie et de la vidéo. Jusqu’au 9 avril, Exposition d’Art présente les travaux de 17 étudiants du baccalauréat en arts visuels et médiatiques et membres du Regroupement des étudiantes et étudiants en arts visuels de l’Université Laval (RÉÉÉAV). Jusqu’au 9 avril, à la Salle d’exposition (local 2470) du pavillon Alphonse-Desjardins. Les heures d’ouverture sont de 9 h à 16 h 30, du lundi au vendredi, et de 12 h à 16 h le samedi. Un finissage aura lieu le 9 avril, de 15 h à 17 h.
Musique de char En 2014, Marie-Christiane Mathieu, professeure à l’École d’art, entreprenait un road trip de Terre-Neuve à Vancouver. Ce voyage pancanadien a donné lieu à des vidéos, des enregistrements audio, une captation d’images, une collection d’artefacts et des actions-performances. L’habitacle du camion est ainsi devenu un laboratoire d’idées, un lieu de production et de diffusion. La Galerie des arts visuels nous offre une incursion dans ce projet hors norme, réalisé en collaboration avec l’étudiante Geneviève Gasse. Jusqu’au 17 avril, à la Galerie des arts visuels de l’Édifice La Fabrique (295, boulevard Charest Est, local 404). Les heures d’ouverture de la galerie sont de 12 h à 17 h, du mercredi au dimanche. Pour plus d’information : art.ulaval.ca/galerie/index.html
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actualités UL
le fil | le 31 mars 2016
Coup de cœur remis à la FUL
Avis officiel
Demander à une fondation de faire une campagne de financement pour une autre cause que la sienne peut paraître surprenant et audacieux. En participant à la campagne Centraide-Université Laval 2015, l’équipe de La Fondation de l’Université Laval a prouvé qu’elle a à cœur le mieux-être des membres de la communauté, ainsi que celui des citoyens de toute la région. Avec une hausse de 60 % des dons, un
taux de participation de 80 % et un don moyen de 247 $, cette contribution, réalisée selon les meilleures pratiques, fut soulignée le 22 mars devant 300 personnes au cours d’une soirée de reconnaissance de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches. L’Université a été également reconnue par un prix Maestria quatre étoiles, qui souligne sa campagne digne de mention.
CONSEIL UNIVERSITAIRE Séance ordinaire du 5 avril 2016 ORDRE DU JOUR 1. Ouverture de la séance 2. Ordre du jour 3. Procès-verbal de la séance ordinaire du 1er mars 2016 4. Communications du président 5. Questions des membres 6. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil universitaire pour la période du 1er juillet au 31 décembre 2015 7. Programmes de maîtrise en biogéosciences de l’environnement : évaluation périodique − Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales − Plan d’action du doyen de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique 8. Programmes de baccalauréat coopératif en génie du bois, de maîtrise et de doctorat en sciences du bois : évaluation périodique − Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales − Plan d’action du doyen de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique 9. Programmes de maîtrise en psycho pédagogie avec essai, de maîtrise en psychopédagogie avec mémoire, de maîtrise en psychopédagogie – adaptation scolaire avec essai, de maîtrise en psychopédagogie – adaptation scolaire avec mémoire, de maîtrise en didactique avec essai, de maîtrise en didactique avec mémoire, de doctorat en psychopédagogie et de doctorat en didactique : évaluation périodique − Rapport du vice-recteur aux études et aux activités internationales − Plan d’action du doyen de la Faculté des sciences de l’éducation 10. Politique de la formation à distance : révision − Recommandation du vice-recteur aux études et aux activités internationales 11. La formation interdisciplinaire à l’Université Laval − Avis de la Commission des études − Recommandations du vice-recteur aux études et aux activités internationales Huis clos (point 12) 13. Clôture de la séance
De gauche à droite : Eugénie Brouillet, doyenne de la Faculté de droit, Yves Bourget, président directeur général de La Fondation de l’Université Laval, Aude Gérard, conseillère en communication et marketing de La Fondation de l’Université Laval et Michel Thibault, directeur des technologies de l’information. photo Gilles Fréchette
Il n’y a pas que Le Fil qui fête ses 50 ans : la forêt Montmorency aussi ! C’est en effet en 1966 que le premier plan général d’aménagement de ce vaste territoire – qui deviendra la plus grande forêt d’enseignement et de recherche universitaire au monde – est remis au Service forestier de la province de Québec. Déjà, à l’époque, on reconnaissait les principes d’un aménagement polyvalent qui devait prendre en compte l’ensemble des ressources forestières, telles que les ressources hydrauliques, touristiques et récréatives. Hiver 1969 : un groupe de motoneigistes s’apprête à partir en balade. On reconnaît en arrière-plan le pavillon central, dessiné par l’architecte André Robitaille, qui figure au nombre des premières constructions de la forêt Montmorency. photo forêt Montmorency | Division de la gestion des documents administratifs et des archives
société 13 Valoriser les produits de proximité le fil | le 31 mars 2016
Un répertoire regroupe 100 initiatives locales d’alimentation responsable et durable au Québec par Yvon Larose Moissonneurs solidaires. C’est le nom d’une ferme maraîchère à vocation sociale de la région de Lotbinière. Chaque année, cette entreprise produit environ 400 000 kilos de légumes qu’elle destine à 12 organismes du réseau Moisson Québec. En plus de contribuer à la sécurité alimentaire de nombreuses personnes en situation de pauvreté, Moissonneurs solidaires donne du travail à de jeunes hommes en difficulté et en démarche de réinsertion sociale. Moissonneurs solidaires figure parmi 100 initiatives locales d’alimentation responsable et durable répertoriées dans une récente publication conjointe de la Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentaires de la Faculté de droit et de l’Association RESOLIS. « Ces initiatives contribuent à construire et à structurer les systèmes alimentaires territorialisés (SAT) au Québec, explique Geneviève Parent, professeure à la Faculté de droit et titulaire de la Chaire. Le principal objectif du répertoire est de montrer l’existence de ces initiatives locales et de faire comprendre qu’il existe des systèmes alimentaires autres que le système alimentaire mondialisé. » Selon elle, cette tendance s’est répandue dans le monde. Elle répond à un besoin des consommateurs qui, de plus en plus, demandent des produits sains et cultivés dans le respect de l’environnement. Né en France, le concept de système alimentaire territorialisé se définit, entre autres, par de plus courtes distances entre le producteur, le transformateur, le distri buteur et le consommateur. Un SAT vise notamment à valoriser les produits de proximité, à réduire l’empreinte écologique de la production alimentaire et à mettre au point des produits de niche.
Avis de ConvoCAtion
On trouve des initiatives locales d’alimentation responsable et durable dans toutes les régions du Québec. La moitié de celles répertoriées dans le document de la Chaire est localisée dans les régions administra tives de Montréal, Montérégie, CapitaleNationale et Chaudière-Appalaches. Ces organisations ont le statut de coopérative, d’organisme sans but lucratif, d’association, d’entreprise privée, d’institution ou d’organisme de charité. Plus de 40 % des initiatives répertoriées s’inscrivent soit dans la mouvance de l’agriculture biologique, soit dans celle de l’agriculture raisonnée. L’agriculture raisonnée prend en considération la protection de l’environnement, la santé et le bienêtre animal. Toutes les initiatives prennent en compte les principes du développement durable et ont comme objectif la mise en valeur des produits locaux. L’analyse comparative des 100 initiatives révèle, entre autres, une forte présence du milieu coopératif et associatif, une grande popularité de l’agriculture urbaine et un intérêt croissant des chaînes agroali mentaires pour l’alimentation locale. « Les ch a î n e s a g r o a l i m e n t a i r e s , e x p l i qu e Geneviève Parent, ont compris que certains consommateurs sont prêts à acheter les produits locaux et même à les payer un peu plus cher. » Les différentes initiatives ont des effets Moissonneurs solidaires est une ferme maraîchère à vocation sociale de la région de Lotbinière. externes positifs de nature sociale, cultu- Sa production est destinée au réseau Moisson Québec. De plus, elle engage de jeunes relle, environnementale ou pédagogique. hommes en difficulté et en démarche de réinsertion sociale. photo Moissonneurs solidaires Dans les externalités culturelles, il faut mentionner la Coopérative Lanaufibres. Selon la professeure Parent, tous les instigaL’entreprise de la région de Lanaudière a teurs des initiatives recensées ont déclaré créé une filière unique de production, de être très préoccupés par les effets de leur protransformation et de mise en marché des jet sur le tissu social de leur communauté. noix, de l’huile et de la farine de chanvre. Une carte interactive des 100 initiatives Dans les externalités environnementales, locales pour une alimentation responsable le Marché SecondLife occupe une place à Plus de 40 % des part. Ce commerce virtuel de fruits et initiatives répertoriées et durable peut être consultée sur le site Web de la Chaire. légumes « moches » lutte contre le gaspillage alimentaire. En 2015, l’entreprise a valorisé s’inscrivent dans Pour plus d’information : plus de 2,7 tonnes de fruits et légumes dans la mouvance de chaire-diversite-alimentaire.ulaval.ca la région de Montréal. Plus de 60 % des initiatives recensées l’agriculture biologique ont des retombées environnementales ou de l’agriculture p ositives. Par ailleurs, plus de 80 % des i nitiatives ont un impact social positif. raisonnée
Être membre A ses AvAntAges
Aux membres de lA CAisse desjArdins de l’université lAvAl Vous êtes, par la présente, convoqués à l’assemblée générale annuelle de votre caisse qui aura lieu :
date : Heure : lieu :
mardi 26 avril 2016 17 h 15 salle le Cercle du pavillon Alphonse-desjardins université laval 2325, rue de l’université, 4e étage
Les membres pourront prendre connaissance du rapport annuel et du rapport du conseil de surveillance, décider de la répartition des excédents annuels, de l’intérêt payable sur les parts permanentes et sur les parts de ristournes, élire les membres du conseil d’administration et du conseil de surveillance et traiter de tout autre sujet inscrit à l’ordre du jour. Deux périodes de questions sont également prévues, l’une destinée au conseil d’administration et l’autre destinée au conseil de surveillance. Élections Prenez note que 3 postes seront à combler au conseil d’administration (dont un réservé aux membres avec statut d’étudiant à temps complet à l’Université Laval) et 2 postes au conseil de surveillance. Veuillez noter que, lors des élections, est éligible toute personne physique qui est membre de plein droit de la Caisse, pourvu qu’elle soit admise depuis au moins 90 jours, qu’elle ne soit pas inéligible en vertu de la Loi sur les coopératives de services financiers et qu’elle n’exerce pas une fonction incompatible en vertu du Code de déontologie Desjardins. Tout candidat devra consentir par écrit à une enquête de sécurité et de crédit le concernant et devra s’engager à développer les connaissances et compétences requises à l’exercice de la fonction de dirigeant. Une candidature ne pourra être soumise à l’assemblée que si un avis écrit, signé par un membre et contresigné par le candidat, a été remis avant la fermeture de la Caisse le 15 avril 2016. Des bulletins de mise en candidature sont disponibles à la Caisse. Tous les membres de la Caisse sont cordialement invités à participer à cette assemblée.
• un goûter serA servi Signé le 1er mars 2016 Hélène Lee-Gosselin, secrétaire
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bravo !
Stefano Biondo Bourse ClaudeBonnelly Le 9 février, Stephano Biondo, bibliothécaireconseil en données géospatiales et documents cartographiques, s’est vu remettre la première bourse de perfectionnement Claude-Bonnelly. Elle lui permettra de participer au Mapping Change, 2016 Polar Libraries Colloquy qui aura lieu à Fairbank, en Alaska. Cette bourse a été créée grâce à un don de Claude Bonnelly, ancien directeur de la Bibliothèque. Elle sera désormais attribuée chaque année à des professionnels ou à des techniciens de la Biblio thèque désireux de se tenir à la fine pointe du progrès dans leur domaine et ainsi, stimuler leur créativité et leur initiative.
Patrice Garant Lauréat du Concours juridique 2015 Patrice Garant, professeur à la Faculté de droit, est lauréat du Concours juridique 2015 de la Fondation du Barreau du Québec, dans la catégorie Mono graphie et traité, pour son ouvrage intitulé La justice invisible ou méconnue – Propos sur la justice et la justice administrative. Par ce prix, qui s’accompagne d’une bourse de 10 000 $, le Barreau du Québec récompense un ouvrage qui fait la lumière sur la justice administrative, une forme de justice peu connue qui rend pourtant des décisions sur des q uestions vitales pour les citoyens. Le professeur Garant recevra officiellement son prix au cours d’une cérémonie qui aura lieu le 15 juin à la Maison du Barreau.
le fil | le 31 mars 2016
Valérie Borde Philippe Charest Prix d’excellence Bourse en journalisme CatherineLalonde 2015 L’Association des écono-
mistes québécois a accordé un premier Prix d’excellence en journalisme économique et financier à Valérie Borde, chargée de cours au Département de d’information et de communication, pour son reportage intitulé « Le virage vert de la Chine », paru dans L’actualité. Ce prix, décerné pour la 19e année consécutive, vise à reconnaître le travail d’information, d’analyse et de vulgarisation de journalistes qui couvrent l’actualité financière et économique. Trois bourses, d’une valeur totale de 17 500 $, ont été attribuées aux lauréats au cours d’une cérémonie officielle qui a eu lieu le 1er février.
Philippe Charest, doctorant à l’École d’architecture, a remporté la bourse Catherine-Lalonde 2015 pour son projet de doctorat intitulé Bois et biomimétisme : conception de structures de bois en treillis. L’objectif du projet est de confirmer que les treillis de bois présentent des avantages environnementaux et économiques indéniables pour la construction. Ce travail de recherche se situe au confluent du génie civil, du génie du bois et de l’architecture, ce qui fait toute son originalité. La bourse Catherine-Lalonde a été créée par le Conseil canadien du bois et récompense des étudiants de cycles supérieurs engagés dans la recherche de solutions innovantes pour l’usage du bois dans la construction.
Jean-Marie De Koninck Margaret Sinclair Memorial Award
Guylaine Demers Femme d’influence de l’ACAF
Cette année, le Margaret Sinclair Memorial Award du Fields Institute for Research in Mathematical Sciences a été décerné à Jean-Marie De Koninck pour souligner sa contribution exceptionnelle à la promotion et à l’enseignement des mathématiques à tous les niveaux scolaires. Depuis plus de 40 ans, ce professeur du Département de mathématiques et de statistique est engagé dans des projets de vulgarisation scientifique et d’enseignement des mathématiques au Canada et ailleurs dans le monde. Il pilote, entre autres, depuis 2005, le programme Sciences et mathématiques en action, qui vise à susciter l’intérêt des jeunes pour les sciences par le plaisir et le jeu.
La professeure Guylaine Demers figure parmi les femmes d’influence de l’Association canadienne pour l’avancement des femmes, du sport et de l’activité physique (ACAF). Ce titre est attribué aux femmes qui ont profondément touché leur domaine d’expertise et qui servent de modèles pour les générations futures. Cette professeure de la Faculté des sciences de l’éducation s’intéresse aux femmes qui exercent la fonction d’entraîneuse et à la question de l’homophobie dans le sport. Elle fait partie du Réseau québécois en études féministes et est l’une des chercheures associées de la Chaire de recherche sur l’homophobie.
Guy Laforest Président de la Fédération des sciences humaines
Mireille Lavoie Jacques Locat Présidente de la Médaille Commission sur R.F.-Legget les soins de fin Jacques Locat, professeur au Département de géologie de vie
La Fédération des sciences humaines a élu par acclamation son nouveau président, Guy Laforest, professeur au Département de science politique. Son mandat débutera en juin 2017 et se poursuivra jusqu’en mai 2019. La Fédération des sciences humaines a pour mission de mettre en valeur la recherche et le partage des connaissances. Fondée en 1940, elle regroupe aujourd’hui plus de 160 universités, institutions et sociétés savantes et représente quelque 85 000 chercheurs, enseignants et étudiants au Canada. Elle organise chaque année l’un des plus grands rassemblements de chercheurs au Canada à l’occasion de son Congrès des sciences humaines, qui attire plus de 8 000 personnes.
Le Conseil des ministres du gouvernement du Québec a nommé Mireille Lavoie, doyenne de la Faculté des sciences infirmières, comme présidente de la Commission sur les soins de fin de vie. Cette commission, composée de 11 membres, a été créée dans la foulée de la Loi concernant les soins de fin de vie, entrée en vigueur en décembre 2015. Le mandat confié aux membres de la Commission est d’examiner les questions relatives aux soins de fin de vie et de surveiller l’application des exigences particulières liées à l’aide médicale à mourir.
et de génie géologique, a reçu la médaille R.F.-Legget décernée par la Société canadienne de géotechnique. Cette médaille est la plus haute distinction attribuée par cette société. Elle récompense l’ensemble de la carrière d’un chercheur qui s’est distingué par son apport exceptionnel au domaine de la géotechnique. Jacques Locat est réputé pour ses travaux de recherche sur les sédiments récents et les mouvements de terrain. Il s’est également illustré par son engagement dans de nombreuses instances professionnelles, tant nationales qu’internationales.
Michaël Dusseault Bourse de l’OCCOQ Michaël Dussault est conseiller d’orientation (c.o.) et doctorant en sciences de l’orientation à l’Université. Son projet de thèse, Une analyse du processus de professionna lisation de conseillers et conseillères d’orientation expérimentés, a été reconnu par l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec (OCCOQ), qui lui a décerné la Bourse aux doctorants membres de l’ordre. Le jury a souligné la pertinence de cette recherche, qui pourrait avoir des retombées sur le développement des compétences des c.o. et qui porte un éclairage nouveau sur leur formation initiale.
Jean-François Paquin Prix KeithFagnou
François Rousseau Codirecteur de GE3LS
Jean-François Paquin, professeur au Département de chimie, est lauréat du prix Keith-Fagnou décerné par la Société canadienne de chimie. Ce prix souligne l’excellence de son parcours professionnel et sa contri bution exceptionnelle à la recherche en chimie organique au Canada. Le professeur Paquin est membre du Département de chimie de l’Université depuis 2005. Il est titulaire d’une chaire de recherche du Canada en chimie organique et médicinale. Ses travaux portent sur la conception de nouvelles méthodologies de synthèse des composés organiques fluorés appliquées à la préparation de molécules bioactives ou à fonction thérapeutique.
Professeur à la Faculté de médecine, François Rousseau a été nommé codirecteur d’un réseau canadien dont l’objectif est de veiller au transfert des avancées en génomique vers les soins de santé. Ce réseau réunit des chercheurs des 17 projets financés en 2012 par Génome Canada dans le cadre de son programme La génomique et la santé personnalisée. Nommé Genomics and its Ethical, Environmental, Economic, Legal and Social aspects (GE3LS), le réseau disposera d’un budget de 2 M $ pour mener à bien ses travaux. La nomination du professeur Rousseau été faite par la ministre des Sciences du Canada, Kirsty Duncan.
sports
le fil | le 31 mars 2016
Qui succédera à Charles Philibert-Thiboutot ? photo Mathieu Bélanger
Le programme d’excellence sportive dévoilait mercredi ses nominations en vue du 65e Gala Rouge et Or par Stéphane Jobin Qui succédera à Charles PhilibertThiboutot, couronné athlète par excellence aux deux derniers Galas Rouge et Or ? C’est ce que nous découvrirons le jeudi 14 avril à l’amphithéâtre- gymnase Desjardins-Université Laval, converti en salle de bal pour l’occasion. Quelque 600 convives s’y réuniront pour revivre les faits saillants de la saison 2015-2016 des clubs Rouge et Or. Le gala sera présenté sous la présidence d’honneur de Manon Fortin, directrice des opérations de l’Hôtel Universel Québec. En tout, 23 nominations sont réparties en 7 catégories. Un cocktail de bienvenue lancera la soirée dès 17 h 30. Le repas suivra à 18 h 30. Les anciens étudiants-athlètes du Rouge et Or, Évelyne Audet (soccer, 2005-2006) et Jean-Sébastien Légaré (golf, 2003-2006), coanimeront la soirée. Suivez le gala en direct sur le compte YouTube du Rouge et Or, le 14 avril à compter de 18 h 30, et sur Twitter avec le mot-clic #GalaRO16. Pour plus de renseignements : rougeetor.ulaval.ca/ le-rouge-et-or/gala/.
65e Gala Rouge et Or – nominations
Mathieu Betts / football / bacc. en enseignement de l’éducation p hysique et à la santé Geneviève Gagné / athlétisme / bacc. en physiothérapie Philippe Giguère / badminton / doctorat de premier cycle en pharmacie Adam Lamhamedi / ski alpin / bacc. en sciences géomatiques
Antoine Thibeault / athlétisme et crosscountry / bacc. en enseignement de l’édu cation physique et à la santé ÉTUDIANTE-ATHLÈTE PAR EXCELLENCE – SPORT COLLECTIF
Raphaëlle Côté / basketball / bacc. en psychologie Camille Provençal-Aubé / rugby / bacc. en sciences infirmières Mélissa Roy / soccer / bacc. en éducaPRIX JEAN-MARIE-DE KONINCK DU MÉRITE ACADÉMIQUE tion au préscolaire et en enseignement Mila Arnautovitch / natation / doctorat primaire en médecine Gabrielle Lapointe / soccer / doctorat ÉTUDIANT-ATHLÈTE PAR en médecine EXCELLENCE – SPORT COLLECTIF Xavier Théroux / natation / doctorat Charles Arsenault / soccer / bacc. en en médecine administration des affaires Mathieu Betts / football / bacc. en ensei gnement de l’éducation physique et à ÉTUDIANTE-ATHLÈTE PAR la santé EXCELLENCE – SPORT INDIVIDUEL Geneviève Cantin / natation / bacc. en Vicente Ignacio Parraguirre Villalobos / volleyball / bacc. en administration des psychologie Anne-Marie Gauthier / athlétisme et affaires cross-country / bacc. en kinésiologie Stéphanie Pakenham / badminton / cer ÉQUIPE ROUGE ET OR DE L’ANNÉE tificat en aministration des affaires Badminton Cross-country masculin Soccer féminin ÉTUDIANT-ATHLÈTE PAR EXCELLENCE – SPORT INDIVIDUEL
Pascal-Hugo Caron-Cantin / natation / maîtrise en études littéraires Maxime Marin / badminton / maîtrise RECRUE DE L’ANNÉE Elizabeth Asselin / golf / bacc. en ensei- en administration des affaires gnement de l’éducation physique et à la santé
ATHLÈTE DE L’ANNÉE
L’athlète de l’année sera choisi parmi les quatre gagnants des catégories étudiantathlète par excellence en sport individuel et collectif, masculin et féminin.
Campus dynamique
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en bref
Inscription au 10 km UL C’est à compter du vendredi 1er avril que les personnes intéressées à participer au 10 km UL, le plus ancien événement sportif à se dérouler sur le campus de l’Université, pourront le faire. Encore cette année, les coureurs pourront bénéficier d’un environ nement de course exceptionnel puisque le départ et l’arrivée se dérouleront sur la piste d’athlétisme du stade TELUS-Université Laval. Stationnements gratuits, dossards avec puce intégrée, service médical sur le parcours, ambiance et écran géant sont d’ailleurs quelques-uns des privilèges accordés aux coureurs qui prendront le départ. De plus, en s’inscrivant tôt, les participants paieront un tarif préférentiel pour les trois épreuves du 10 km UL, soit le mini-marathon La Clinique Du Coureur (1 km), le 5 km ainsi que le 10 km. photo La Clinique Du Coureur Pour en savoir plus : 10kmul.ulaval.ca
Mini-football Rouge et Or : plus qu’une semaine pour l’inscription ! La période d’inscription pour la nouvelle mouture de la ligue de mini-football Rouge et Or / Ville de Québec achève ! Vous avez jusqu’au 7 avril pour inscrire votre enfant à ce camp qui se déroulera les samedis et dimanches, du 30 avril au 19 juin. Pour plus d’info : rougeetor.ulaval.ca
Vendredi 1 avril Ski alpin | Slalom géant FIS/Sports Experts Le Relais | 8 h Ski alpin | Slalom géant FIS/Sports Experts Stoneham | 8 h
Samedi 2 avril Ski alpin | Slalom géant FIS/Sports Experts Le Relais | 8 h Ski alpin | Slalom géant FIS/Sports Experts Stoneham | 8 h
Dimanche 3 avril Ski alpin | Slalom géant FIS/Sports Experts Le Relais | 8 h Ski alpin | Slalom géant FIS/Sports Experts Stoneham | 8 h
Lundi 4 avril Ski alpin | Slalom géant FIS/Sports Experts Le Relais | 8 h Le vendredi le 1er avril aura lieu le traditionnel spectacle de danse du PEPS au Théâtre de la Cité universitaire. Pendant 90 minutes, plus de 250 danseurs vous présenteront le fruit de leurs dernières semaines de travail. Seize styles de danse sont au menu, dont la capoiera, cet art martial dansé. Bienvenue à tous ! photo PEPS
Ski alpin | Slalom géant FIS/Sports Experts Stoneham | 8 h
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au fil de la semaine
04/04
le fil | le 31 mars 2016
Plus de 80 musiciens en concert ! Les orchestres de la Faculté de musique seront en concert le lundi 4 avril, avec comme invités spéciaux les étudiants et diplômés de l’École secondaire La Camaradière. Cette soirée soulignera les 25 ans du programme de concentration en arts-études. Ce sera aussi l’occasion pour le ténor Louis-Charles Gagnon, lauréat du Concours solo avec orchestre de la Faculté de musique, de se produire. L’Orchestre de la Faculté sera dirigé par son chef, Airat Ichmouratov, et par Jean Robitaille, professeur responsable du programme arts-études en musique symphonique à l’École secondaire La Camaradière. Des œuvres de Mozart, Donizetti, Rossini, Khatchatourian, Rimski-Korsakov, Holst, Sheldon et Lloyd Webber seront au programme. Lundi 4 avril, à 19 h, à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm. Les billets sont en vente au local 3312 du pavillon Louis-Jacques-Casault et à la porte le soir du concert.
31/03
31/03
Marcel Trudel, l’homme et l’historien
Voir à sa santé Améliorez cardiovasculaire votre syntaxe
Marcel Trudel a été l’un des premiers professeurs d’histoire à l’Université Laval, où il est entré en 1947. Ses travaux sur l’esclavage au Canada et surtout sa monumentale Histoire de la NouvelleFrance ont fait école et font de lui l’un des plus importants intellectuels du Québec contemporain. François-Olivier Dorais, doctorant en histoire à l’Université de Montréal, évoquera son œuvre pionnière au cours d’une conférence intitulée « Marcel Trudel, l’homme et l’historien ». C’est 60 ans de vie intellectuelle d’un des grands de l’Université Laval qui seront alors résumés. Une belle façon de revivre une époque charnière de la recherche en sciences humaines au Québec! Jeudi 31 mars, à 12 h, au local 3242 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.
01/04
01/04
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Seul sur Mars
L’UTAQ s’expose L’évolution du droit forestier
Mars est la nouvelle frontière à conquérir. La santé de votre cœur La clé, pour écrire sans En attendant que la technovous préoccupe ? Pour fautes, c’est de développer logie permette d’effectuer vous aider à y voir plus ses habiletés d’autocorrecde longs voyages dans clair dans les facteurs de tion. Pour vous aider à l’espace, la science-fiction risques pour les maladies parfaire votre connaissance est l’un des moyens d’entrecardiovasculaires, Mon du français, la Bibliothèque voir la vie sur la planète équilibre UL s’associe à propose un atelier sur la rouge. Le film Seul sur des étudiants en sciences syntaxe, au cours duquel Mars, de Ridley Scott, de la santé pour proposer vous apprendrez à raconte d’ailleurs l’histoire des consultations indiviconstruire des phrases d’un astronaute laissé duelles. Tous sont donc solides, à repérer et à pour mort par ses collègues invités à venir au PEPS corriger vos erreurs. à la suite d’une manœuvre pour rencontrer les spécia- Au menu, des notions d’urgence pour quitter listes et étudiants qui seront théoriques sur la phrase Mars. Seul, il tente de sur place. Ils prodigueront de base, la coordination survivre et de joindre la leurs conseils et vous diriet l’insertion, de même Terre. L’Association des geront vers des ressources que des exercices pratiques chercheures et chercheurs accessibles, pour vous aider sur les erreurs liées au étudiants de la Faculté de à diminuer vos risques et à sujet, aux compléments, médecine propose de venir adopter de saines habitudes à la négation et à la phrase regarder ce long-métrage de vie. complexe, entre autres. dans une ambiance Marie-France Caron-Leclerc, détendue, à l’occasion chargée de cours à l’École Jeudi 31 mars, de 17 h à de sa prochaine soirée de langues, dirigera la 20 h, à l’entrée principale cinéma. séance. du PEPS. Aucune réser vation n’est nécessaire, Vendredi 1er avril, à 19 h, les visiteurs n’ont qu’à Vendredi 1er avril, de 13 h au Carrefour d’action se présenter sur les lieux. à 15 h, au local 1291 du interculturelle (35 ½, rue pavillon Jean-Charlesd’Auteuil). Gratuit et ouvert Bonenfant. Inscription à tous. Une contribution obligatoire : bit.ly/1RBD47Z. volontaire est suggérée. Information : accem@asso.ulaval.ca.
Les étudiants du cours de peinture et de techniques mixtes de Claire Lamarre, artiste en arts visuels et professeure à l’Université du 3e âge de Québec (UTAQ), présenteront leurs œuvres à la salle d’exposition de la Bibliothèque jusqu’à la mi-avril. Pour donner le coup d ’envoi à l’événement, un vernissage est d’ailleurs prévu le 4 avril. En plus des travaux réalisés par les étudiants du cours, on pourra y voir une murale inspirée du thème de l’exposition, « Dans l’intimité de l’objet ». Le vernissage aura lieu le lundi 4 avril, à 17 h, à la salle d’exposition du 4e étage de la Bibliothèque au pavillon Jean-CharlesBonenfant. L’exposition, quant à elle, se poursuivra, au même endroit, jusqu’au 15 avril. Les heures d’ouverture sont du lundi au vendredi, de 9 h à 16 h 30.
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca
07/04
Le Canada est un pays forestier, car la forêt a joué un rôle primordial dans son histoire, sa culture, son développement économique et le mode de vie de ses habitants. Le droit forestier revêt donc une importance stratégique, tant pour le gouvernement que pour l’industrie forestière. La Chaire de recherche du Canada en droit de l’environnement invite le professeur Luc Bouthiller, du Département des sciences du bois et de la forêt, à parler de l’évolution récente du régime forestier québécois. Il effectuera entre autres des comparaisons avec la situation qui prévaut ailleurs au Canada, notamment en ce qui concerne la gouvernance des forêts et leur mise en valeur. Jeudi 7 avril, de 11 h à 13 h, à la salle 2320-2330 du pavillon Gene-H.-Kruger. Inscription obligatoire : bit.ly/1SjZV4L. Pour information : crcde@fd.ulaval.ca.