Le Fil 15 septembre 2016

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À l’heure du dialogue p2

Un guide pour la commotion p7

Volume 52, numéro 3 15 septembre 2016

L’importance de donner

Jusqu’au 7 octobre, environ 200 bénévoles, employés et étudiants, sillonneront le campus pour la campagne Centraide-Université Laval 2016 afin d’aider les personnes les plus vulnérables de notre région. p3


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Dialoguer pour mieux se comprendre La Faculté de théologie et de sciences religieuses se dote de deux nouvelles chaires de leadership en enseignement consacrées à la théologie systématique et à l’interculturalité par Yvon Larose La Chaire Claude-Pijart en théologie systématique et la Chaire Marie-del’Incarnation sur l’interculturalité et la rencontre interreligieuse : tels sont les noms des deux nouvelles chaires de leadership en enseignement, rattachées à la Faculté de théologie et de sciences religieuses, à être lancées conjointement le jeudi 15 septembre, au monastère des Ursulines de Québec. « Il s’agit des huitième et neuvième chaires de leadership en enseignement que la Faculté met sur pied, ex plique le doyen, Gilles Routhier. Ces ajouts vont contribuer à enrichir l’offre de formation et à stabiliser le corps professoral. Le programme de chaires de leadership a été, pour nous, le moyen d’assurer le remplacement des départs à la

retraite, car chacune im plique la création d’un poste de professeur. » Selon le recteur Denis Brière, ces deux nouvelles chaires de leadership témoi gnent de la vitalité et de la remarquable capacité d’innovation de la Faculté. « En misant sur des partenariats prometteurs avec les communautés locales, notre faculté confirme son statut incontournable dans ce secteur d’études et de recherche », déclare-t-il. Par leur appellation, les deux chaires établissent un lien avec le lointain passé des Québécois. Claude Pijart était prêtre jésuite. En 1667, à Québec, il fut le premier professeur à enseigner la théologie en NouvelleFrance. Quant à Marie de l’Incarnation, mystique et missionnaire, elle a fondé à Québec, toujours au 17e siècle, la communauté des Ursulines de la Nouvelle-France.

« Sur le plan symbolique, indique le doyen, il est important de se souvenir que l’enseignement de la théologie à Québec coïncide avec le début de l’enseignement supérieur en NouvelleFrance. » La théologie systématique constitue une composante capitale des études théologiques. Elle se penche sur le cœur de la doctrine chrétienne : le mystère de Dieu et du Christ. La Chaire Claude-Pijart aura comme objectif premier le développement d’un pôle d’excellence en théologie systématique. La formation qu’on y donnera mettra en œuvre des pratiques pédagogiques innovantes et liées aux débats publics. Elle s’appuiera sur une culture philosophique solide, sur une connaissance approfondie de la tradition chrétienne et sur la capacité d’entrer en dialogue avec les autres rationalités et la culture en général. « Dialoguer ne veut pas dire répéter ce qui a été dit, soutient Gilles Routhier. La tradition est vivante et elle est sans cesse reprise dans un dialogue incessant avec les sciences, en constante évolution, et la culture vivante. » La Chaire Marie-del’Incarnation, quant à elle, abordera le pluralisme religieux et convictionnel, un phénomène marquant dans la société d’aujourd’hui. De nos jours, le croyant ou l’acteur pastoral doit être en mesure de comprendre l’autre, sa culture, ses pratiques, sa tradition religieuse et ses convictions. Cette approche interculturelle consiste aussi à développer les aptitudes au dialogue et

à la rencontre interreligieuse. Elle comprend également le fait de penser le vivreensemble. « Cette approche sousentend de la résistance, affirme le doyen. Il y a, au Québec, une tendance à l’ouverture à l’autre, mais on observe une tendance aussi forte au repli sur son identité et de fermeture à l’autre. Les deux opposés sont en tension. C’est un enjeu très actuel. » Un des objectifs de la Chaire sera la mise en valeur de la pensée et de l’expérience de Marie de l’Incar nation, en particulier dans le domaine de la rencontre interreligieuse. Gilles Routhier rappelle que cette femme européenne rencontrait au quotidien le peuple amérindien. Sur le plan religieux, cette civilisation avait des représentations différentes de Dieu, en matière de croyances, de cosmologies, de rites et de pratiques. La Chaire permettra d’a ssurer la pérennité du Centre d’études Marie-del’Incarnation à l’Université. Elle favorisera la connaissance des écrits spirituels et mystiques de cette sainte. Enfin, elle positionnera la Faculté comme un lieu d’excellence sur l’interculturalité et la rencontre interreligieuse Ce vitrail du monastère des Ursulines de Québec représente Marie de l’Incarnation en compagnie de jeunes amérindiennes au Québec et au Canada. Le mode de financement dans un contexte de rencontre interreligieuse. sera le même pour les deux photo Daniel Abel chaires. Chacune recevra 325 000 $ en cinq ans. L’Œuvre du Grand Séminaire de Québec sera le partenaire financier de la Chaire ClaudePijart. Les Ursulines de l’Union canadienne joueront Les deux chaires vont le même rôle pour la Chaire contribuer à enrichir l’offre Marie-de-l’Incarnation. Dans cas, la Faculté ajoude formation et à stabiliser le chaque tera un montant similaire. corps professoral de la Faculté Une partie de ces investissements permettra de créer deux postes de professeur à la Faculté. Après cinq ans, l e s d e u x p o st e s s e r o n t fi nancés entièrement par l’Université.

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Un vitrail du Grand Séminaire de Québec avec l’inscription « Franciscus de Laval ». Le Grand Séminaire a été fondé par François de Laval, le premier évêque de la Nouvelle-France. photos Daniel Abel

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Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Caroline Leclerc, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Josée Dugal Rédactrice-réviseure : Isabelle Doucet Agente de secrétariat : Josée Nadeau

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965

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Un effort collectif de solidarité La campagne de financement Centraide-Université Laval 2016 a un objectif de 555 555 $ par Yvon Larose Le comité Centraide-Université Laval met la barre très haute cette année pour sa campagne de fi­­ nancement avec un objectif de 555 555,55 $. Il s’agit de 15 000 $ de plus que la somme record amassée l’an dernier. L’objectif se veut un clin d’œil aux cinq doigts d’une main, la main qui donne ou qui reçoit. Ce chiffre fait aussi allusion aux cinq coprésidentes de la campagne 2016 de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches. L’une d’elles est la doyenne de la Faculté de droit, Eugénie Brouillet. Le lancement, à l’Université, de la campagne 2016 a eu lieu le mercredi 14 septembre au pavillon Gene-H.-Kruger en présence de la vice-rectrice à l’administration et aux finances, Josée Germain, et des deux coprésidents UL de la campagne, André Darveau, doyen de la Faculté des sciences et de génie, et Jacques Villemure, directeur à la Direction des communications de l’Université. « Cela fait plus de 35 ans que l’Université Laval s’associe à Centraide et que les membres de notre communauté font preuve d’une remarquable solidarité envers les personnes de la région en situation de vulnérabilité, a déclaré la vice-­ rectrice à l’administration et aux finances. Cette solidarité est plus que jamais essentielle, car les besoins sont de plus en plus importants. » Selon elle, Centraide-UL atteindra son objectif grâce à « cet extraordinaire esprit de solidarité et d’engagement qui anime notre communauté universitaire. Quant aux nombreux

bénévoles associés à la campagne, ils représentent non seulement une grande source d’espoir pour les gens dans le besoin, mais sont aussi une grande source de fierté pour l’Université Laval tout entière ». Jusqu’au 7 octobre, un contingent d’environ 200 bénévoles sillonnera le campus. Ces employés et étudiants, surnommés « ambassadeurs de la cause Centraide », feront appel à la générosité des membres de la communauté universitaire afin d’aider les personnes les plus vulnérables de notre région. La campagne sera ponctuée par quelques activités de sollicitation spéciales. La première aura lieu le dimanche 18 septembre durant les festivités d’avant-match de la partie de football qui opposera le Rouge et Or au Vert et Or de l’Université de Sherbrooke. Le 28 septembre, une journée de mobilisation étudiante se tiendra dans la cité universitaire à l’instigation des deux grandes associations étudiantes, la CADEUL et l’ÆLIÉS. De nombreuses activités seront au programme cette journée-là. Elles seront annoncées par les réseaux sociaux. Durant l’automne, les facultés, les services et les unités tiendront également différentes activités liées à Centraide-UL. La campagne de financement prendra fin au mois de décembre. Une activité de clôture est prévue le 7. Les dons recueillis seront remis à Centraide Québec et Chaudière-Appalaches. En 2015, cet organisme a amassé plus

Chaque année, grâce à Centraide, plus de 200 organismes communautaires de la région effectuent plus de 250 000 interventions auprès de personnes et de familles victimes de pauvreté et d’exclusion sociale.

Saviez-vous que… • L’Université Laval est associée à Centraide depuis 35 ans. • Centraide-Université Laval, c’est environ 200 employés et étudiants bénévoles. • En 2015, Centraide Québec et Chaudière-Appalaches a amassé plus de 13 M $.

de 13 M $. Centraide distribue l’argent à plus de 200 organismes communautaires de la région. Chaque année, ces organismes font

Étaient présents à la cérémonie de lancement de la campagne Centraide-UL (de gauche à droite) : le directeur de la Direction des communications et coprésident UL de la campagne, Jacques Villemure, la vice-rectrice à l’administration et aux finances, Josée Germain, la coprésidente de la campagne Centraide Québec et ChaudièreAppalaches 2016, Eugénie Brouillet, la directrice générale de SQUAT Basse-Ville, Véronique Girard, le doyen de la Faculté des sciences et de génie et coprésident UL de la campagne, André Darveau, ainsi que le présidentdirecteur général de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches, Bruno Marchand. photo Louise Leblanc

philanthropie, sur le campus, est beaucoup axée sur la façon dont on peut se mobiliser pour amé­liorer nos services aux étudiants, que ce soit sous forme de bourses d’études ou d’investissements dans des infrastructures. Par Centraide, on redonne à la société. Nos emplois et nos conditions de travail font de nous des privilégiés. Nous avons une responsabilité envers nos concitoyens qui n’ont pas notre chance. »

plus de 250 000 interventions auprès de personnes et de familles Pour suivre les activités liées à la victimes de pauvreté et d’exclusion campagne Centraide-Université sociale. Ces personnes dans le Laval : ulaval.ca/centraide besoin sont aux prises, entre autres, avec l’insécurité alimentaire, la délinquance et la toxicomanie. «  M ’ a s s o c i e r à C e n t r a i d e Université Laval, pour moi, va vraiment dans le sens de redonner à la société, explique André Une journée Darveau. Et le sceau de qualité de Centraide a joué dans ma décision. de mobilisation On sait qu’avec cet organisme, étudiante se l’argent est bien géré et bien utilisé. » Le doyen souligne que tiendra le Centraide, tout comme l’Univer- 28 septembre sité Laval, place la personne au cœur de sa mission. « À l’Univer- dans la cité sité, indique-t-il, nous aidons l’étu- universitaire diant à avoir des rêves et à les atteindre. Par Centraide, nous à l’instigation aidons la personne dans le besoin des deux grandes à retrouver l’espoir en une vie associations meilleure. » L’intérêt de Jacques Villemure étudiantes, la pour Centraide remonte aux années 1980 alors qu’il travaillait CADEUL et au CLSC de Mistassini, au Lac- l’ÆLIÉS Saint-Jean. « Il y avait des besoins et Centraide était pas mal présent », dit-il. Le directeur s’est associé à Centraide-UL parce qu’il s’agit de philanthropie humanitaire. « En général, souligne-t-il, la


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Je suis DD en déplacement ! Le Fil présente une série d’articles sur les 10 grandes actions en développement durable que vise l’Université Laval pour les trois prochaines années et qui guideront nos gestes collectifs et individuels. Cette semaine : le déplacement durable. par Matthieu Dessureault Mélanie Darveau est une habituée du transport en commun. Chaque matin, cette employée de la Direc­ tion des communications prend l’autobus avec sa fille, la petite Charlotte. D’abord, elle la reconduit à son école, dans le quartier Montcalm, puis reprend la route en direction du pavillon Maurice-Pollack. Le trajet, qui dure une vingtaine de minutes, lui permet de se déplacer sans tracas jusqu’à son lieu de travail. « Avec le Métrobus, c’est rapide et pratique. Je n’ai pas d’auto à déneiger durant l’hiver, ni à payer pour une vignette de stationnement. Cela me permet de commencer ma journée tranquillement; je lis, je jase avec des collègues, j’écoute de la musique avec Charlotte. C’est elle qui choisit les chansons ! » Lorsque le temps le permet, la jeune maman n’hésite pas à sortir le vélo. Avec 7,7 kilomètres de pistes cyclables sur le campus, elle peut s’en donner à cœur joie. Récem­ ment, on a ajouté une voie sur l’avenue du Sémi­naire, qui relie la rue de l’Université et le chemin Sainte-Foy. « En plus d’être desservie par un excellent réseau, l’Université offre plusieurs installations pour faciliter le déplacement, comme des bornes de réparation de vélo

ou l’atelier de la Coop Roue-Libre. » Pour des trajets plus longs, elle se tourne vers le service Auto-mobile de Communauto, implanté cet été près du pavillon H.-Biermans-L.Moraud, qui lui permet de louer une voiture sans réservation. Comme elle, plusieurs employés et étudiants multiplient les modes de déplacement pour venir sur le campus. Cette tendance s’ex­ plique en partie par la perte de popularité de la voiture en solo. Les déplacements des membres de la communauté universitaire sont responsables de 21,4 % des émissions de gaz à effet de serre générées par les activités de l’Université. À elle seule, la voiture représente l’équivalent de 7 900 tonnes. Afin de promouvoir des options plus écologiques, la direction a mis en place un plan d’action pour les trois prochaines années. L’objectif ? Réduire la proportion de permis de stationnement annuels vendus par employés et étudiants à temps plein de 8 % par rapport au niveau de 2012-2013. « Nous avons réalisé en 2012 un plan de gestion des déplacements, qui énumérait une série d’actions pour encourager les gens à choisir des modes de transport alternatifs à la voiture. De­­ puis, beaucoup de chemin a

été fait, notamment en ce qui concerne les installations pour les cyclistes et le réaménagement d’intersections sécuritaires pour les piétons. Mises ensemble, ces mesures viennent soutenir les gens dans leur décision. Ils peu­vent alterner les modes de déplacement, que ce soit le vélo durant l’été, la marche l’automne et l’autobus en hiver », explique Claudie Tremblay, coordonnatrice en mobilité durable au Service de sécurité et de prévention. L’une des mesures instaurées par son équipe est le permis de stationnement journalier occasionnel à tarif préférentiel. Il s’agit d’une vignette en vigueur pendant une journée seulement, pour ceux qui ont besoin de leur auto à l’occasion. L’Université offre aussi à ses employés permanents L’abonne BUS, soit un rabais sur le laissez-passer annuel du Réseau de transport de la Capitale et de la Société de transport de Lévis. Elle a ajouté des casiers à vélo, aménagé des sentiers, réduit les espaces de stationnement. Pour ceux qui utilisent leur voiture régulièrement, il existe le programme de compensation volontaire des émissions de gaz à effet de serre. Ils n’ont qu’à ajouter des fonds au moment du paiement de leur vignette de

Avec ses postes de travail et ses nombreux outils, l’atelier de la Coop Roue-Libre permet d’effectuer toutes les réparations nécessaires sur un vélo. Au besoin, un conseiller formé est sur place pour donner un coup de main.

Mélanie Darveau, employée de la Direction des communications, a décidé de ne pas avoir de voiture. Le transport collectif lui permet de passer du temps de qualité avec sa fille, Charlotte, avant d’aller travailler.

stationnement. L’argent amassé sert à planter des arbres à la Forêt Montmo­rency, qui agit comme un puits de carbone grâce à la photosynthèse. Daniel Forget, qui travaille à la Direction générale des programmes de premier cycle, fait partie des 1 252 donateurs. Jusqu’à récemment, il voyageait en autobus, de Charny à SainteFoy. Or, avec l’arrivée d’un deuxième enfant, qu’il doit accompagner à la garderie tous les jours, il a opté pour le covoiturage. « Le programme de compensation est une manière de se déculpabiliser, certes, mais aussi de faire sa part pour l’environnement. Ce que j’apprécie, c’est que l’Université investit la somme équivalente à celle qui est versée par le participant. C’est une occasion qui nous est donnée d’encourager de belles valeurs », dit-il. La campagne «  J’em­bar­que  ! Les rendez-vous de la mobilité durable », qui vise à encourager les gens à opter pour un mode de transport autre que l’auto en solo, se déroulera du 16 au 25 septembre. Pour l’occasion, de nombreuses activités sont prévues sur le campus. La programmation est dispo­nible à l’adresse bit.ly/2cJgf0m. Pour consulter les autres articles de la série DD : Je suis DD en recherche ! www.lefil.ulaval.ca/suisrecherche-38578/ Je suis DD en formation ! www.lefil.ulaval.ca/ suis-formation-38734/

L’Université est sillonnée de 17,5 kilomètres de sentiers piétonniers et de 3,7 kilomètres de couloirs souterrains. Les membres de la communauté universitaire peuvent ainsi se déplacer facilement d’un pavillon à l’autre, et ce, en toute saison. photo Marc Robitaille

Le déplacement durable à l’Université, c’est notamment : • • • •

7,7 kilomètres de pistes cyclables 17,5 kilomètres de sentiers piétonniers 6 bornes de recharge pour véhicules électriques Un service gratuit de covoiturage

L’Université veut réduire la proportion de permis de stationnement annuels vendus par employés et étudiants à temps plein de 8 % par rapport au niveau de 2012-2013


biologie

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Déménager ou rester là ?

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Sur l’île Bylot, certains nids de buse pattue sont installés dans des sites tellement escarpés qu’il faut un hélicoptère pour les étudier

Cette majestueuse vallée, située sur la plaine sud de l’île Bylot, constitue un habitat propice à la nidification de la buse pattue. photo Andréanne Beardsell

L’énergie dépensée à construire un nouveau nid ne semble pas hypothéquer le succès reproducteur chez la buse pattue par Jean Hamann Vaut-il mieux se construire une maison neuve ou emménager dans une résidence déjà existante ? Cette question, qui turlupine bien des ménages, se pose aussi chez les oiseaux. En effet, chez plusieurs espèces, certains couples réutilisent un nid existant plutôt que d’en construire un nouveau. Les économies de temps et d’énergie qu’ils réalisent ainsi leur permettent-elles de mieux se reproduire ? Il semble que non, du moins pas chez la buse pattue, rapporte une équipe du Département de biologie et du Centre d’études nordiques dans un article du récent numéro de la revue The Auk. Les chercheurs ont étudié cette question chez des buses pattues qui se reproduisent sur l’île Bylot dans l’Arctique canadien. Cette espèce prédatrice, qui se nourrit principalement de lemmings, construit généralement son nid sur des escarpements rocheux ou des promontoires surplombant la toundra. « On considère généralement que c’est une espèce monogame, qui se reproduit avec le même partenaire pendant plusieurs années, explique le responsable de l’étude, Gilles Gauthier. On croit également que les couples sont fidèles au site, c’est-à-dire qu’ils reviennent nicher sur le même territoire année après année. Il est donc possible qu’ils réutilisent un nid qu’ils ont

construit précédemment. » Le nid de la buse pattue fait de 30 à 40 cm de diamètre et jusqu’à 20 cm de hauteur. Il est fabriqué à l’aide des branches des saules qui poussent à ces latitudes. « On ne sait pas combien de temps il leur faut pour construire un nouveau nid, mais on devine que c’est sûrement beaucoup de travail », ajoute-t-il.

couples qui réutilisaient un nid. Les analyses des chercheurs n’ont révélé aucune différence entre le nombre d’œufs pondus et la date d’éclosion de ces oiseaux et ceux des couples qui avaient construit un nouveau nid. « À court terme, la construction d’un nouveau nid ne semble donc pas entraîner de coûts reproducteurs », constate Gilles Gauthier. Par contre, les couples qui construisent un nouveau nid sur un territoire qui n’était pas occupé auparavant ont un succès reproducteur inférieur. « Il est possible qu’une forte proportion de ces oiseaux soient plus jeunes et moins expérimentés ou que ces territoires soient de moins bonne qualité », avance le chercheur.

La reproduction de la buse pattue fait l’objet de beaucoup de spéculations, en raison notamment de l’inaccessibilité des sites où l’espèce niche et de la difficulté de capturer des individus pour les marquer. « Sur l’île Bylot, certains nids sont installés dans des sites tellement escarpés qu’il faut un hélicoptère pour les étudier », précise Gilles Gauthier. Toutefois, plusieurs questions pourraient être élucidées au cours des prochaines années étant donné que son équipe est parvenue à installer des appareils de positionnement sur quelques buses. Ces appareils enre­ gistrent à intervalles réguliers la position GPS des oiseaux. Les cher­cheurs pourront donc savoir à quel moment les buses arrivent au site de nidification. Ils pourront suivre leurs déplacements pendant la saison de reproduction et ils pourront déterminer si ce sont bien les mêmes oiseaux qui réutilisent un territoire et un nid donnés. « Les données GPS enregistrées dans l’appareil nous seront transmises pendant les migrations, lorsque les oiseaux entreront dans des régions desservies par téléphonie cellulaire », précise le chercheur. L’étude parue dans The Auk est signée par Andréanne Beardsell et Gilles Gauthier, du Département de biologie et du Centre d’études nordiques, Jean-François Therrien, du Hawk Mountain Sanctuary en Pennsylvanie, et Joël Bêty, de l’UQAR.

Entre 2009 et 2015, les chercheurs ont inventorié tous les nids de buse pattue retrouvés sur une aire de 500 km2, ils ont dressé les caractéristiques physiques de ces sites de nidification et ils ont me­­ suré le succès reproducteur des couples qui les occupaient. Environ le quart des 87 sites de nidification répertoriés étaient occupés par des

Trois jeunes buses pattues âgées de 21 à 35 jours dans leur nid. Cette différence d’âge provient du fait que l’éclosion des œufs est asynchrone chez cette espèce. photo Andréanne Beardsell

L’étudiante-chercheuse Andréanne Beardsell visite un nid de buse pattue installé sur un versant escarpé d’une montagne de l’île Bylot. L’aire d’étude est revisitée chaque année afin de déterminer si les buses réutilisent un nid ou en construisent un nouveau. photo Audrey Robillard


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sur le campus

De la coriandre au chou de Chine Des étudiants approvisionnent deux concessions alimentaires du pavillon Alphonse-Desjardins avec des fruits, des légumes et des fines herbes cultivés selon les principes de l’agro-écologie par Yvon Larose L’été touche à sa fin. D’ici quelques semaines, VIA Agro-écologie, un comité étudiant de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, aura rangé ses outils au terme d’une autre saison de culture de fruits, de légumes et de fines herbes. Cette activité se déroule dans un jardin collectif de plus de 1 000 mètres carrés situé sur le terrain de la Ferme du campus, une infrastructure de recherche située au coin de l’autoroute Robert-Bourassa et du chemin des Quatre-Bourgeois. Pour une seconde année de suite, les apprentis agriculteurs ont trouvé un important débouché pour leur production : la cafétéria du pa­­ villon Alphonse-Desjardins gérée par Saveurs Campus, une filiale de la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval (CADEUL). « Nous sommes preneurs pour des fruits comme les baies d’argousier et les cerises de terre, des légumes comme la to­­ mate, le cornichon, le chou de Chine et l’ail, et pour des fines herbes telles que le basilic, le thym et la coriandre », explique le directeur de Saveurs Campus, LouisMarc St-Pierre. Les fruits, légumes et fines herbes de VIA Agro-écologie se retrouvent depuis peu au restaurant Le Cercle universitaire. Ce nouvel espace, également géré par Saveurs Campus, a une approche gastronomique locale et abordable. Il est situé au pa­­ villon Alphonse-Desjardins. « Nous utilisons les produits de VIA Agro-écologie dans nos menus du Cercle universitaire, indique Louis-Marc St-Pierre. Il est même mentionné la provenance de ces aliments dans la description des plats sur les menus. » Celui-ci se rappelle sa première rencontre avec les représentants du comité VIA Agro-écologie. « Nous avons été agréablement surpris par le sérieux et le professionnalisme des étudiants, racontet-il. Nous avons regardé les menus et nous avons

convenu rapidement des différentes denrées que l’on voulait avoir. » Marjorie Lemire-Garneau, une des membres de VIA Agro-écologie, décrit le contexte de l’époque. « Nous avions souvent beaucoup de surplus de récolte, dit-elle, et nous n’avons pas d’espace d’entreposage, comme des réfrigérateurs, au jardin. L’idée initiale était d’éliminer le gaspillage et la logis­ tique d’écoulement de produits périssables. Cette idée a rapidement résulté en une mission de sensibilisation à l’alimentation écologique, locale et saine. » La collaboration des étudiants avec Saveurs Campus s’inscrit dans le concept d’alimentation responsable, lequel rejoint la notion de développement durable. S’alimenter de façon responsable, cela veut dire, entre

Deux membres de VIA Agro-écologie, une bénévole et des baies d’argousier : Nicolas Bouchard-Leblanc, Meggie Canuel-Caron et Anne Theodorescu. photo Rébecca Paquet

autres, acheter des produits locaux. Quant à l’agriculture écologique, cette approche con­ siste à travailler avec la nature et non contre elle. À la Ferme du campus, on ne retourne pas le sol afin de ménager la microfaune et les mycorhizes. On plante aussi des haies brise-vent comestibles, ce qui réduit les besoins en arrosage. L’utilisation de ­pesticides est évidemment proscrite. E n 2 0 15 , V I A A g r o écologie a produit près d’une tonne de fruits, de légumes et de fines herbes. Une bonne partie de cette production est destinée à Saveurs Campus. « Ce que nous cultivons est très diversifié et varie d’une année à l’autre, souligne Marjorie Lemire-Garneau. Nous aimons essayer de nouvelles variétés ou des produits marginaux. Le chef du Cercle universitaire a la possibilité de nous demander des aliments spéciaux difficiles à trouver. » Pour la présidente de la CADEUL, Vanessa Parent, le partenariat entre VIA Agro-écologie et Saveurs Campus s’inscrit très bien dans le volet développement durable de son association. « Notre politique environnementale, dit-elle, encourage l’approvisionnement local le plus possible. Une initiative étudiante axée sur l’agriculture bio locale rejoint parfaitement notre dossier développement durable. » Et quelle sera la suite des choses ? Selon Louis-Marc St-Pierre, il est clair que la collaboration se poursuivra en 2017. « Je suis vraiment impressionné par les étudiants, affirme-t-il. Leurs fruits, légumes et fines ­herbes nous sont livrés dans un état impeccable. Ils sont beaux et savoureux. Ils sont fraîchement cueillis, nous les transformons immédiatement et ils vont directement dans l’assiette du client. »

Les porte-parole dans le dossier : Vanessa Parent, présidente de la CADEUL, Louis-Marc St-Pierre, directeur de Saveurs Campus, et Marjorie Lemire-Garneau, membre du comité VIA Agro-écologie. photo CADEUL

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sur la crise au Brésil

Nathalie Gravel

Après treize années au pouvoir, le Parti des travailleurs du Brésil se retrouve dans l’opposition, à la suite de la destitution de la présidente, Dilma Rousseff, par le Sénat, le 31 août. Ce changement va transformer la gestion des finances publiques, car l’équipe de droite, désormais au pouvoir, a une façon bien différente de diriger le pays. Nathalie Gravel, professeure au Département de géographie, a vécu de près ces événements au cours d’un récent séjour de recherche à l’Institut forestier de São Paulo.

Q Cela fait quand même plusieurs années que l’économie brésilienne connaît un sérieux déclin. Quels sont les effets sur la population ? R Les populations les plus démunies ont bénéficié des programmes de lutte contre la pauvreté du précédent gouvernement, ce qui a favorisé la croissance de la classe moyenne. Pour bien comprendre l’économie brésilienne, il faut être conscient de l’importance de la fuite des capitaux vers la corruption ou encore, du financement douteux des campagnes électorales. Ces capitaux auraient pu servir au développement du pays. Autrement dit, certains choix ne visent pas toujours le bien-être des populations, mais plutôt les intérêts politiques des élus. Par exemple, le gouverneur de l’État de São Paulo a diminué récemment de 30 % le salaire des fonctionnaires les moins bien payés et il a fermé des écoles. Officiellement, il a évoqué la nécessité de faire des économies publiques. Or, dans les faits, on a appris que cet élu de ­centre droit agissait dans son intérêt et celui de son parti pour financer la campagne électorale. Même si le Parti des travailleurs a essuyé plusieurs critiques sur sa gestion, il me semble que cette formation politique mettait en avant-plan le bien-être de la population et, surtout, des plus pauvres. Q Comment le pays va-t-il faire face à l’augmentation de sa dette publique et à la diminution des revenus liés la vente du pétrole et des matières premières ? R La baisse de la monnaie a des effets tangi­ bles. Déjà, les Brésiliens éprouvent des difficultés à se procurer des biens de base comme le pain ou les frijoles, ces légumineuses qui constituent la base de l’alimentation. Le gouvernement de Michel Temer, qui a succédé à Dilma Rousseff, a prévu l’implantation prochaine d’une réforme fiscale. Il est notamment question de cesser de financer les retraites avant 65 ans et de fixer un plafond salarial pour certains hauts fonctionnaires. Une période chaotique s’annonce alors que des manifestations ont réuni plus de 100 000 personnes dans les rues de São Paulo. Il règne une atmosphère de déprime. Les citoyens ne font plus confiance aux élus, et la suite ne s’annonce pas facile pour le nouveau président. Après tout, il n’a pas été élu par la population. Avant même la destitution de Dilma Rousseff, Michel Temer, alors vice-président, avait déjà fait des coupes budgétaires importantes. À titre d’exemple, le ministère de la Culture avait été aboli (pour être fusionné au ministère de l’Éducation, NDLR), et ce, sous prétexte de faire des économies (face à une véritable levée de boucliers, Temer est finalement revenu sur sa décision et a redonné l’autonomie à chacun des ministères, NDLR). Ces choix démontrent l’orientation conservatrice de ce di­rigeant. Enfin, beaucoup de Brésiliens craignent un retour en arrière dans les poli­tiques concernant la place des femmes, l­ ’égalité entre les races ou encore le droit à l’avortement.

Q Comment définiriez-vous la crise actuelle : une crise d’abord économique ou politique ? R La crise est avant tout politique, selon moi. J’ai l’impression que certains politiciens n’ont pas aimé d’être visés par la grande enquête sur la corruption de Dilma Rousseff, l’une des seules élues, d’ailleurs, à ne pas être corrompue. Elle représentait un danger pour la classe politique, qui ne voulait pas de ce qu’elle considérait comme une chasse aux sorcières. Pourtant, la corruption a pris des proportions endémiques au Brésil et beaucoup de secteurs économiques y participent, avec la complicité de la classe politique. À la longue, le manque d’alternance au pouvoir a choqué les partis de droite ou de centre droit. Le Parti des Travailleurs dirigeait le pays depuis longtemps, d’abord avec Lula (Luiz Inácio Lula da Silva, président de la République fédérative du Brésil de 2003 à 2011, NDLR) puis avec Dilma Rousseff. Les élus de la droite trouvaient que les programmes d’aide pour les plus démunis prenaient trop d’importance. Ils voulaient revenir rapidement à une politique plus à droite, sans forcément attendre les prochaines élections en 2018. Il y a eu une grande complicité entre les partis de l’opposition pour évincer la présidente du pouvoir, ce qui constitue une ­rupture dans la vie démocratique du pays. Propos recueillis par Pascale Guéricolas


médecine

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ils ont dit... Sur la diminution des dossiers non judiciarisés

Pierre Frémont a coordonné la rédaction d’un guide sur les commotions cérébrales destiné aux organisations sportives et aux écoles. Ce document s’inspire de la démarche proposée par le MOOC de l’Université Laval sur les commotions cérébrales, dont il est le responsable.

Ondes de choc Pierre Frémont publie une étude, un éditorial et un guide qui font le point sur la prise en charge des commotions cérébrales dans le sport par Jean Hamann La prise en charge des personnes qui ont subi une commotion cérébrale en pratiquant un sport s’est améliorée au cours des dernières années, mais il reste encore du travail à faire, estime le professeur Pierre Frémont, de la Faculté de médecine. Ce spécialiste de la question vient d’ailleurs de faire paraître, coup sur coup, une étude scientifique, un ­éditorial et un guide pratique dans lesquels il soulève certains problèmes et propose des solutions pour améliorer les choses. Dans un article du récent numéro du Canadian Family Physician, le professeur Frémont et sept collaborateurs signent une étude qui met en relief les disparités au sein de la communauté médicale dans les connaissances sur les commotions cérébrales liées au sport. L’enquête révèle notamment que 97 % des médecins du sport connaissaient l’existence d’un consensus international sur la commotion cérébrale dans le sport contre seulement 59 % des urgentologues. De plus, 74 % des médecins du sport utilisaient habituellement ou toujours l’Outil d’évaluation de la commotion dans le sport contre seulement 12 % des urgentologues. Enfin, 94 % des médecins du sport recommandaient souvent ou toujours du repos cognitif à leurs patients victimes de commotion cérébrale contre 80 % des urgentologues. « Ces résultats montrent qu’au moment de l’enquête, en 2012, il y avait un manque d’uniformité dans la mise en application des recommandations concernant les patients ayant subi ce type de commotion, résume Pierre Frémont. Depuis quatre ans, il a été ­t ellement question de commotion

cérébrale dans les congrès médicaux et dans les cours de formation con­ tinue que les choses se sont sûrement améliorées. » Le professeur Frémont constate également que la plupart des équipes professionnelles, collégiales et univer­ sitaires de sport disposent maintenant de protocoles de prise en charge des athlètes qui pourraient avoir subi une commotion cérébrale. « Le défi consiste maintenant à appliquer ces protocoles dans des milieux qui n’ont pas d’expertise médicale à leur disposition, par exemple les équipes de sport du secondaire. » Le professeur a d’ailleurs lancé un pavé dans la mare, à la fin août, en publiant, dans le British Journal of Sports Medicine, un éditorial dans lequel il demande s’il est vraiment nécessaire que chaque sportif qui pourrait avoir subi une commotion cérébrale soit vu par un médecin dans le simple but de confirmer le diagnostic, lorsqu’il existe un protocole dans son milieu. « Dans pareilles situations, un avis médical conduirait, au mieux, à l’application des principes contenus dans le protocole. En l’absence de symptômes graves, le protocole pourrait donc être appliqué par une personne responsable, qu’il s’agisse d’un entraîneur, d’un officiel ou d’un parent. » Pour aider les milieux disposant de peu de ressources à faire mieux dans la détection des commotions, Pierre Frémont a coordonné la rédaction d’un guide destiné aux organisations spor­ tives et aux écoles. Intitulé Une feuille de route pour mettre en place des politiques et des protocoles de gestion des commotions cérébrales dans le sport,

Au Québec, de moins en moins de personnes profitent du programme de traitement non judiciaire de certaines infractions cri­ minelles commises par des adultes, notamment les vols à l’étalage et la possession de petites quantités de cannabis. En 2015, on comptait Catherine Rossi, 5 840 cas au Québec. En École de 2010, le nombre s’élevait service social à 8 018. Pourtant, selon Catherine Rossi, ce proLe Journal gramme est extraordinaire. de Montréal, « Ça transforme la punition 9 septembre inutile en une forme de réparation ou de soin pour les auteurs de crimes, explique-t-elle, ce qui est beaucoup plus constructif. »

Sur le bois et l’esthétique des commerces ce document s’inspire de la démarche proposée par le MOOC de l’Université Laval sur les commotions cérébrales, dont il est le responsable. « Même si les experts en matière de commotion cérébrale sont dans les cliniques, les hôpitaux et les services d’urgence, il est impossible d’assurer une bonne prise en charge des commotions cérébrales si elles ne sont pas reconnues sur place, au moment où elles se produisent, durant le jeu, rappelle-t-il. Les organisations sportives et scolaires sont les mieux placées pour déterminer la meilleure façon de coordonner et de surveiller les étapes clés de la prise en charge des commotions cérébrales, par exemple le retour graduel aux activités scolaires et par la suite un retour à l’activité physique. » Consulter le guide du professeur Frémont destiné aux organisations sportives et aux écoles (PDF) : http://casem-acmse.org/wp-content/ uploads/2016/09/Booklet-FrRoadMap-2016-F-Final.pdf

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Il est impossible d’assurer une bonne prise en charge des commotions cérébrales si elles ne sont pas reconnues sur place, au moment où elles se produisent, durant le jeu

Pierre Blanchet, Département des sciences du bois et de la forêt L’Écho ­abitibien, 8 septembre

Les consommateurs ne sont pas insensibles à l’esthétique des commerces qu’ils fréquentent. Les clients d’une épicerie faite d’acier sans puits de lu­­ mière portent peu attention à l’environnement, alors que ceux d’une succursale ayant une structure de bois et un dôme remar­ quent le style architectural, révèle une étude dirigée par Pierre Blanchet. « Ça fait partie intégrante de l’ex­ périence client », dit-il. D’ail­leurs, les architectes travail­lent différemment lorsqu’ils font appel au bois. « Ils v­ eulent valoriser la structure, les matières et en ­capturer les qualités. »

Sur l’utilisation de l’argent virtuel par les enfants

Marie Lachance, Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation La Presse Plus, 11 septembre

Finie l’époque de la tirelire ! De plus en plus de jeunes ont une carte de débit, ainsi qu’une carte de crédit, liée au compte de leurs parents. Ces outils entraînent-ils de mauvaises habitudes de consommation ? C’est un risque, selon Marie Lachance. « Même si un enfant de six ans a une carte de débit, il doit aussi ap­­prendre à manipuler de l’argent. Compter les sous ou les dollars qu’on a ra­­ massés, acheter des choses en argent comptant et voir qu’il en reste moins ensuite, c’est un apprentissage plus concret que de simplement voir des chiffres sur un relevé. »


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La famille québécois

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Andrée Fortin a épluché plus de 150 longs métrages de fiction, sortis entre 1966 et 2013, et dont l’histoire tourne autour d’une relation familiale

2 1, 3 et 4. Le film C’est pas moi, je le jure !, de Philippe Falardeau, raconte l’histoire de Léon (Antoine L’Écuyer), dont les parents (Suzanne Clément et Daniel Brière) se séparent. Voleur, vandale et menteur, il commet des délits pour sublimer sa douleur. 2. Couple idéal, enfants responsables, parents attentifs... Familia, de Louise Archambault, montre que, malgré les apparences, la famille parfaite n’existe pas. Macha Grenon incarne le rôle de Janine, mère d’une adolescente timide (Juliette Gosselin). photos micro_scope


sociologie

se au cinéma

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Au cinéma québécois, les relations familiales sont loin d’être au beau fixe, surtout en ce qui concerne la mère et ses enfants par Matthieu Dessureault La famille québécoise n’a rien de « jojo » chez nos cinéastes ! Andrée Fortin, professeure au Département de sociologie, a épluché plus de 150 longs métrages de fiction, sortis entre 1966 et 2013, et dont l’histoire tourne autour d’une relation familiale. Son constat, publié dans le livre Recherches sociographiques : Manifesta­ tions contemporaines de la vie familiale, est clair : « Le rapport au père est souvent con­ flictuel. Le lien est fragile, mais il existe. Pour la mère, c’est plus compliqué : la relation avec ses enfants est très difficile, voire impossible. La mère reste dans le silence ou le nondit et, souvent, l’histoire se termine par une coupure. » Les fleurs sauvages est un bon exemple. Dans ce film de Jean Pierre Lefebvre, Simone et sa fille Michèle se sont em­­ murées dans le silence. Plu­ sieurs séquences, commentées par la voix hors champ de la mère, révèlent ce que les deux personnages ne parviennent pas à se dire. Michèle voudrait se rapprocher de sa mère, souhaite qu’elle la tutoie, qu’elle lui parle de son père, qu’elle n’a pas connu. Simone, quant à elle, désapprouve le mode de vie de sa fille et sa façon d’élever ses enfants. Autre cas de figure : le personnage de Kiki, dans Borderline (Lyne Charlebois). Schizophrène, sa mère a été internée dans un hôpital psychiatrique. Elle ne prononce pas un mot durant les visites de sa fille. Élevée par sa grandmère, Kiki s’enfonce dans la drogue, l’alcool et le sexe. On peut aussi penser à Tout ce que tu possèdes (Bernard Émond), 2 secondes (Manon Briand), Les bons débarras (Francis Mankiewicz) et J’ai tué ma mère (Xavier Dolan), autant de films où la relation entre la mère et sa progéniture n’a rien de reposant ! Ce n’est guère beaucoup mieux du côté paternel. Très souvent, le lien est brisé, l’enjeu du récit étant justement de le renouer. Dans plusieurs cas, le conflit fait place à une réconciliation à la fin du film. Une activité en nature permet de rapprocher père et fils, comme une partie de pêche (Un zoo la nuit) ou de chasse (Camion, Le temps d’une

chasse). Dans De père en flic, la forêt est vue comme un lieu de réconciliation entre Marc et Jacques, dont la relation explosive donne lieu à plusieurs scènes comiques. Les liens fraternels, en re­­ vanche, sont plus forts que tout. Les rapports entre frères et sœurs s’inscrivent sous le signe de l’entraide et de la solidarité. Souvent, ils partagent une maison ou un appar­ tement (Les bons débarras, Un petit vent de panique, Les 3 p’tits cochons). S’il existe une tension, elle se résorbe ou s’atténue généralement. Autre constat, qui a étonné la chercheuse : l’art est très présent dans la vie des enfants. Dans plusieurs films analysés, ils ont une pratique artistique, qui leur permet de s’épanouir ou de fuir leurs problèmes. Cela peut être la danse (La capture), l’écriture (Border­ line, L’arrache-cœur), le cinéma (Emporte-moi), ou encore la poterie (Les fleurs sauvages). Tous ces exemples peuvent en dire long sur la société québécoise. « Notre cinéma, bien qu’il ne soit pas un reflet pur et dur de la réalité, présente une fracture entre les générations. L’héritage ne se transmet plus. Les jeunes, qui s’épanouissent avec des gens de la même génération, renforcent leur identité par la pratique des arts et l’espace partagé. Bref, la quête identitaire passe da­­ vantage par le moment présent que par l’héritage », ré­­ sume la sociologue. Son étude s’inscrit dans une série de publications consacrées à la culture et au cinéma. En abordant le septième art par le prisme de la sociologie, elle espère encourager le public à se déplacer dans les salles. « Les gens ont parfois des préjugés à l’égard du cinéma québécois. Ces films parlent de nous; si on ne les regarde pas, qui le fera ? Bien sûr, notre cinéma circule à l’étranger, mais je crois que son premier public devrait être au Québec. Il y a une belle qualité de films qui se fait ici. On peut penser à Xavier Dolan et Denys Arcand, mais aussi à Philippe Falardeau, Maxime Giroux, Stéphane Lafleur, Rafaël Ouellet et plusieurs autres cinéastes de la nouvelle génération. »

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5 5. Dans En terrains connus, de Stéphane Lafleur, Benoît (Francis La Haye, au centre) habite avec son père malade (Michel Daigle, à sa droite) et fait la rencontre d’un homme (Denis Houle), qui prétend venir du futur. photo micro_scope


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sciences

en bref

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Voyage au bout du neurone Une étude confirme l’existence d’un mécanisme de transport moléculaire impliqué dans le syndrome du X fragile

Colloque sur le procès environnemental Le vendredi 23 septembre, un colloque franco-québécois se tiendra au pavillon La Laurentienne sur le thème « Le procès en­vironnemental – De l’intérêt à agir en j­ ustice au lien causal : quels défis, quelles p ­ erspectives d’avenir ? ». L’événement est p ­ résenté dans le cadre des Journées franco-québécoises par quatre unités de recherche de l’Université, notamment le Centre de droit international et transnational. Les accidents nucléaires, les émanations industrielles ou la contamination de l’eau, de l’air et des sols entraînent une ­judiciarisation de plus en plus importante des atteintes à la santé des per­sonnes et à l’environnement. Or, le procès environnemental a ceci de particulier qu’il recèle plusieurs zones d’ombre autour des acteurs qui le font naître, y participent et en décident. Pour plus d’information : bit.ly/2ceBJDT

85e Congrès de l’Acfas : appel de propositions À l’occasion du 85e Congrès de l’Association francophone pour le savoir – Acfas, qui aura lieu du 8 au 12 mai 2017 à l’Université McGill, les chercheurs, étudiants-chercheurs et professionnels de recherche sont invités à partager les résultats de leurs plus récents travaux et à soumettre des propositions de colloques thématiques. Les propositions peuvent être acheminées au Comité scientifique par le site Internet de l’Acfas. Il suffit de se rendre sur le site et de créer un compte d’utilisateur. La date limite pour faire parvenir une proposition de colloque est le 1er novembre. Pour les communications libres, les propositions doivent être déposées au plus tard le 28 novembre. Plus de détails sur l’appel de propositions : bit.ly/1sd6cTV

Symposium CAMUSS 2016 Le second Symposium sur les automates ­cellulaires dans le domaine de la modélisation urbaine et des systèmes spatiaux (CAMUSS 2016) aura lieu du 21 au 23 septembre, au pavillon Gene-H.-Kruger. Cette rencontre est organisée par le Réseau Convergence et le Centre de recherche en géomatique de ­l’Université Laval (CRG), en collaboration avec le Centre for Urban Policy Studies de l’Université de Manchester, au Royaume-Uni. Ce symposium réunira des experts dans les domaines de la dynamique urbaine et des systèmes complexes. Les participants pourront mettre à jour leurs connaissances sur les automates cellulaires et autres techniques de géosimulation et leurs applications en dynamique urbaine, modélisation de la circulation, utilisation des terres, sécurité publique et santé publique. Pour information : camuss2016.ulaval.ca

par Jean Hamann Une équipe du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec – Université Laval (IUSMQ – UL) vient d’ajouter un nouveau chapitre à la compréhension du syndrome du X fragile, la principale cause génétique du retard mental chez les enfants. L’article publié par ces chercheurs dans un réc en t n um éro de Plos Genetics vient confirmer le modèle élaboré depuis 14 ans par l’équipe du professeur Edouard Khandjian, de la Faculté de médecine, en plus d’y apporter des éléments nouveaux. Le syndrome du X fragile est une maladie qui frappe un garçon sur 4 000 et une fille sur 7 000. Il se manifeste par des difficultés d’apprentissage, des troubles du langage et des comportements hyperactifs ou autistiques. Ce syndrome est causé par l’absence de la protéine FMRP (Fragile X Mental Retardation Protein), résultant de mutations dans le gène FMR1 situé sur le chromosome X. Les protéines FMRP sont présentes dans tous les tissus du corps, mais l e u r c o n c e n t r a t i o n e st 100 fois plus élevée dans les cellules nerveuses. Leur absence se fait donc surtout sentir là où elles sont normalement abondantes, ce qui expliquerait le problème de développement des fonctions cognitives chez les individus atteints du syndrome du X fragile. « Dans le cerveau, FMRP intervient dans le développement des neurones, leur maturation et la formation de circuits neuronaux », rappelle le professeur Khandjian. Les travaux réalisés depuis 2002 par son équipe suggèrent que FMRP joue un rôle important dans le transport des ARN messagers (ARNm) entre le noyau du neurone, où ils sont synthétisés, et les sites distants, où ils sont traduits en protéines. « Chez l’humain, cette distance peut atteindre jusqu’à un mètre, signale le chercheur. FMRP se lie aux ARNm, formant des granules d’ARN, et ils les bâillonnent jusqu’à ce que les granules soient livrés, par la voie de microtubules, à la région de la cellule où doit se dérouler la synthèse des protéines, par exemple

la synapse. S’il y a une déficience en FMRP, les granules ne sont pas transportés ou ils le sont de façon incomplète, ce qui empêche la production normale de protéines impliquées dans la formation des épines dendritiques et, par conséquent, de la plasticité neuronale. » Pour illustrer ce mécanisme, le chercheur propose une analogie ferroviaire. « Les

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Il faut mieux comprendre les mécanismes fondamentaux en cause dans cette maladie avant d’espérer y trouver une solution

éner­gétique dans la cellule, avance-t-il. Ces cargos se désassemblent lorsqu’ils arrivent à destination. » Ces avancées dans la compréhension du syndrome du X fragile ne conduiront pas à un traitement à court terme, prévient le professeur Khandjian, mais elles nous orientent vers de meilleures pistes. Les molécules testées au cours d’essais cliniques sur l’humain ont conduit à des culs-de-sac, rappelle-t-il, parce qu’on a brûlé les étapes. « Il faut mieux comprendre les mécanismes fondamentaux en cause dans cette maladie avant d’espérer y trouver une solution. L’étude des granules pourra être appliquée à d’autres pathologies impliquant des protéines liant l’ARNm, telles la sclérose latérale amyotrophique et l’atrophie musculaire spinale. » L’étude publiée dans Plos Genetics est signée par Rachid El Fatimy, Sandra Tremblay, Alain Dury, Paul De Koninck et Edouard Khandjian, de l’IUSMQ – UL, Claude Robert, du Centre de re­­cherche en biologie de la reproduction, Laetitia Davidovic, de l’Université de Nice-Sophia Antipolis, et Xavier Jaglin, de la New York University.

microtubules sont comme des rails sur lesquels circulent des wagons (les granules) qui contiennent l’information génétique (les ARNm) vers des usines distantes (des polyribosomes), spécialisées dans la synthèse de protéines impliquées dans la plasticité des neurones. » Afin de déterminer si ce modèle tenait la route, les chercheurs ont étiqueté FMRP avec une protéine fluorescente et ils ont filmé ses déplacements à l’intérieur de neurones vivants en faisant appel à la microscopie à fluorescence. Les images obtenues confirment leur modèle et y ajoutent des éléments inattendus. « Nous avons découvert qu’une partie des granules contient des polyribosomes. Ces granules transportent donc avec eux non seulement des ARNm bâillonnés par FMRP, mais aussi l’usine qui servira à les convertir en protéines », souligne le professeur Khandjian. Les images révèlent également que les granules fusionnent pendant leur voyage sur les microtubules. « Il est possible que ce mécanisme de “trans- Regarder la vidéo sur le port en commun” serve à voyage des microtubules : m i n i m i s e r l a d é p e n s e youtu.be/EsDH4fTclKs

Cette image prise au microscope électronique montre des granules d’ARN installés sur des microtubules. C’est sur ces rails que les granules font le voyage depuis le noyau du neurone jusqu’aux sites distants, où ils sont traduits en protéines. photo Alain Goulet /  Richard Janvier/Edouard Khandjian


arts

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L’homme derrière le mythe

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en bref

Benjamin René, chargé de cours à la Faculté de musique, décryptera les écrits de Beethoven dans le cadre d’une semaine d’activités entièrement consacrée au compositeur par Matthieu Dessureault Son nom est bien connu, tout comme ses œuvres, mais ce que plusieurs ignorent, c’est que Ludwig van Beethoven a laissé derrière lui un nombre impressionnant d’écrits. Ces documents, reproduits ici et là dans les ouvrages biographiques, jettent un regard fascinant sur sa création. « Ses correspondances, lorsque l’on prend le temps de les éplucher, nous ren­seignent sur une foule de choses. Il a ­é crit plusieurs lettres, dans les­quelles il s’adresse non pas à son des­tinataire, mais à l’humanité entière. Beethoven était au courant de son importance historique. Avant lui, les compositeurs se voyaient comme des artisans. Lui était très conscient de laisser un legs », explique Benjamin René. Mardi prochain, à la Maison de la littérature, le musicologue donnera une conférence sur le sujet. Cette activité fait partie de la programmation de la semaine Beethoven, du 18 au 25 septembre. Ce projet, qui vise à souligner son œuvre, est une initiative de l’Orchestre symphonique de Québec, en collaboration avec Le Cercle – Lab vivant. Au programme figurent une série d’activités musicales et pédagogiques. Enrichie par la diffusion d’extraits de pièces, la présentation de Benjamin René portera sur les liens étroits entre les écrits et la musique du maestro.

Artistes hors normes Il sera question, entre autres, du Testament d’Heiligenstadt. Bien que destinée à ses frères Kaspar et Johann, cette lettre n’a jamais été envoyée. Écrite le 6 octobre 1802 à Heiligenstadt, où le compositeur demeurait, elle a été retrouvée 25 ans plus tard, soit après sa mort, dans un tiroir secret de son armoire. Pour la première fois, il y exprimait son désespoir face à sa surdité naissante. Il y parle aussi de son caractère asocial et ombrageux. « Il admet, dans cette lettre, avoir songé au suicide, puis il assure qu’il ne le fera pas, car il a une mission à réaliser : exprimer cette musique qu’il a en lui. Aujourd’hui, cette vision de l’artiste investi d’une mission n’est pas si extravagante, mais à l’époque, c’était du jamais vu », relate Benjamin René. Une période fort prolifique a suivi la ré­­ daction de cette lettre, Beethoven composant la majorité de ses œuvres les plus célèbres, dont la Cinquième symphonie. Retrouvée dans le même tiroir, la Lettre à l’immortelle Bien-aimée permet aussi de mieux saisir le personnage. Il s’agit de trois lettres d’amour, rédigées les 6 et 7 juillet 1812, alors qu’il suivait une cure thermale à la station de Teplice. Si l’identité de la destinataire demeure inconnue, une chose est sûre : elle aura une influence im­­ portante sur l’œuvre du compositeur.

Avec un pied dans le classicisme et un autre dans le romantisme, Beethoven est probablement le premier compositeur à lier aussi intimement son œuvre aux événements de sa vie.

« Pardonnez-moi si vous me voyez vivre à l’écart, quand je voudrais me mêler à votre compagnie. Mon malheur m’est doublement pénible, puisque je lui dois d’être méconnu. […] Seul, je ne puis me risquer dans le monde, qu’autant qu’une impérieuse nécessité l’exige. Je dois vivre comme un proscrit », écrit Beethoven dans le Testament d’Heiligenstadt.

« Cette femme, qui représente son ultime tentative d’avoir une vie de couple, lui a inspiré un cycle de six lieder, À la bien-aimée lointaine. Par la suite, il a vécu des épisodes de dépression. Il est tombé dans une longue période de léthargie, au cours de laquelle il n’a pas composé grand-chose, pendant cinq ou six ans. » En plus de ces lettres, Beethoven a laissé derrière lui d’innombrables ­carnets de conversation. Vers la fin de sa vie, sa surdité était telle que ses proches et ses visiteurs devaient lui écrire pour communiquer avec lui. Ils rédigeaient questions et réponses dans ces carnets, que l’artiste avait toujours en sa possession. De ces milliers de pages d’entretiens, on peut retracer des anecdotes de son quotidien à Vienne, en plus de trouver de l’information sur ses œuvres, alors en gestation. Benjamin René prend un plaisir évident à se plonger dans tous ces écrits. À l’Université Laval, où il donne le cours Formation à la vie culturelle, ainsi qu’au Cégep de Sainte-Foy, où il en­seigne la littérature musicale, il ne se fait pas prier pour partager sa passion. « Depuis toujours, j’affectionne Beethoven, que ce soit pour le jouer, pour en parler, pour l’écouter. Ce compositeur représente l’archétype de notre vision de l’artiste. Encore au­­ jourd’hui, il est une figure entourée de mystère. On ne fera jamais entièrement le tour de son œuvre. » Mardi 20 septembre, à 17 h 30, à la Maison de la littérature (40, rue Saint-Stanislas). L’activité est gratuite. Pour consulter la programmation complète de la semaine Beethoven : bit.ly/2bTLKWa.

La grande messe de l’art performance est de retour ! Du 15 au 25 septembre, la Rencontre internationale d’art performance de Québec (RIAP) offrira des performances d’artistes canadiens, péruviens, taiwanais, allemands, portugais et slovaques. Les 18 et 25 septembre, des conférences et des tables rondes permettront d’échanger et de réfléchir sur cette discipline avec des critiques, des théoriciens de l’art et des organisateurs d’événements. Organisées par le Centre i­ nter­universitaire de recherche sur les lettres, les arts et les ­traditions (CELAT), ces activités seront ­animées par Costanza Suarez Camelo et Michaël La Chance. photo Andrea Inocêncio

(Ana Silva & Andrea Inocêncio)

Les activités du CELAT se dérouleront dès 13 h, au Lieu, centre en art actuel (345, rue du Pont). L’entrée est libre. Pour consulter la programmation complète de la RIAP : inter-lelieu.org/riap/riap-en-cours.

La pierre comme source d’inspiration L’exposition collective Dur comme d’la roche ne vous fera plus voir ce matériau de la même façon ! Artistes de tous horizons jettent un re­­ gard nouveau sur ce matériau. Leurs œu­vres – peintures, sculptures, photographies, installations et poèmes – sont présentées au presbytère et à l’église de Deschambault, ainsi qu’au moulin de La Chevrotière. L’installation de François Mathieu, chargé de cours à l’École d’art, nous attend au sous-sol du moulin de La Chevrotière. Inspirée de la forme de la meule du moulin, située tout près, Sorti d’une roulière a été réalisée à l’aide de béton armé et de bois. Jusqu’au 2 octobre, au 117 rue Saint-Joseph, à Deschambault. Pour plus d’information sur l’artiste : francoismathieu.com.

La LIDUL recrute Vous aimez jouer la comédie ? Vous avez le sens de la répartie ? Voici votre chance de faire partie d’une ligue d’improvisation ! La LIDUL, ou Ligue d’improvisation dangereuse de l’Université Laval, cherche des joueurs pour sa saison 2016-2017. Les auditions se dérouleront le 21 septembre. Les candidats doivent être disponibles dès le mercredi suivant pour la grande soirée d’ouverture. Tous les matchs se déroulent les mercredis, dès 20 h, à l’espace Desjardins du pavillon Alphonse-Desjardins. Les intéressés doivent remplir un formulaire à l’adresse bit.ly/2co9zqC. Un courriel avec l’heure et le lieu de l’audition leur sera ensuite envoyé. Pour suivre les activités de la ligue sur Facebook : facebook.com/ improlidul.


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actualités UL

en bref

Payer ses droits de scolarité au Point Dès l’ouverture officielle du Point, le mardi 20 septembre, les étudiants pourront y payer leurs droits de scolarité et obtenir réponse à leurs questions. Le Point est le nouvel espace de service et d’information, situé à l’entrée des pavillons Maurice-Pollack et AlphonseDesjardins. Une équipe offrira aux visiteurs, aux étudiants et aux autres membres de la communauté universitaire, une multitude de services et d’informations en un seul lieu. Il sera possible d’y effectuer des paiements sur place par carte de débit, par chèque ou mandat-poste. Notez qu’après le 20 septembre, le comptoir de paiement du Service des finances, situé au pavillon Jean-Charles-Bonenfant, accueillera les étudiants sur rendez-vous seulement.

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Des formations à la Bibliothèque Recherche documentaire, rédaction, utilisation de logiciels : ce ne sont que quelques-unes des compétences qu’un étudiant universitaire doit maîtriser pour réussir. La Bibliothèque propose, durant toute la session d’automne, des formations et des ateliers pour les perfectionner. Regroupées en quatre catégories, ces formations sont gratuites et couvrent un large éventail de sujets.

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Plus d’information : www.bibl.ulaval.ca/services/ formations/abc-bibliotheque

UTILISATION DE LOGICIELS

Que vous ayez à rédiger un travail de session, un article, une thèse ou un mémoire, vous pourrez améliorer la qualité de vos textes en apprenant les principales techniques et règles d’écriture en français. • • • •

Accordons-nous : les accords Une construction solide : la syntaxe Une finition parfaite : la relecture et la correction L’ABC DE LA BIBLIOTHÈQUE Planifions pour mieux structurer : le plan et Apprenez en moins de 30 minutes à utiliser les différents serla structuration des idées vices qu’offre la Bibliothèque et initiez-vous à la recherche • Rédaction d’un mémoire ou d’une thèse documentaire. Un service de consultation individuelle est aussi • Trouver des articles disponible. • Trouver des livres Plus d’information : www.bibl.ulaval.ca/services/ • Citer ses sources et décoder une bibliographie formations/soutien-redaction Des formations individuelles sont aussi offertes.

Peu importe votre domaine d’études, vous trouverez des formations qui répondent à vos besoins particuliers. Vous apprendrez à vous servir de ressources spécialisées et à concevoir des stratégies efficaces pour la recherche d’informations. • Atelier sur la veille informationnelle • Introduction à la recherche de données d’enquêtes • Introduction à la recherche de statistiques

Ces formations permettent d’acquérir des notions de base ou avancées sur des logiciels spécialisés pouvant être utilisés dans la réalisation de vos travaux. • Rédaction de thèses et de mémoires avec LaTeX • EndNote : fonctionnalités de base • EndNote : formation avancée • Zotero : fonctionnalités de base • Introduction au logiciel SPSS Il est aussi possible de profiter d’un service de consultation en bureautique.

Plus d’information : www.bibl.ulaval.ca/services/ formations/recherche-sujets-specialises

Plus d’information : www.bibl.ulaval.ca/services/ formations/utilisation-logiciels

RECHERCHE SUR DES SUJETS SPÉCIALISÉS

Pour connaître les autres modalités de paiement, incluant le paiement par Internet par l’entremise d’une institution financière : bit.ly/18EA59g.

photo Pub Photo

Années 50

Carrefour de l’emploi, l’incontournable rendez-vous !

Un physicien de l’Université Laval manipule une chambre de Wilson (aussi nommée chambre de brouillard) pour les fins d’une recherche. Cet appareil – également utilisé par les étudiants en physique de la Faculté des sciences – permet de voir et de photographier, sans l’aspect de traces de brouillard, les trajectoires des particules émises au moment de la désintégration d’atomes radioactifs. photo Division de la gestion des documents administratifs et des archives

Le 21 septembre aura lieu le 28e Carrefour de l’emploi, sous la présidence d’honneur de Desjardins, au stade couvert du PEPS. Organisée par le Service de placement de l’Université Laval, en collaboration avec l’Association internationale des étudiants en sciences économiques et commerciales de l’Université Laval, cette journée d’envergure rassemble, chaque année, plus de 3 000 visiteurs et une centaine d’organisations de différents secteurs d’activité. C’est le rendez-vous de l’année pour tous les étudiants et les diplômés universitaires qui souhaitent explorer les possibilités de stages et d’emplois. Quant aux recruteurs, c’est un moment privilégié de rencontrer des candidats prêts à intégrer le marché du travail. Cette année, en plus d’une centaine de kiosques d’entreprises, on retrouvera un Salon des régions, organisé avec la collaboration de Place aux jeunes en région, et un Salon des entrepreneurs, grâce à Entrepreneuriat Laval. Parmi les exposants de cette année : Desjardins, Institut québécois de planification financière, Teraxion, Ville de Québec, PEPSICO, L’Oréal Canada, SNC-Lavalin, Costco, Centre intégré de santé et services sociaux de Chaudière-Appalaches, Centre de la sécurité et des télécommunications, fonction publique du Québec, Commission de la fonction publique du Canada et bien d’autres. On vous y attend le 21 septembre ! photo Marc Robitaille

Pour information : spla.ulaval.ca/carrefour


le fil | le 15 septembre 2016

Forêt Montmorency

De tout pour tous les goûts !

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en bref

Signe que l’automne est réellement commencé, la Forêt Montmorency propose une variété d’activités mêlant plaisir et apprentissage ! SAFARI D’OBSERVATION DE L’ORIGNAL

GLISSE BORÉALE

Cette année encore, la plus grande forêt d’enseignement et de recherche universitaire au monde offre deux formules de safaris d’observation de l’orignal, l’une à l’aube et l’autre au crépuscule. En compagnie d’un guide naturaliste d’expérience, découvrez le roi des forêts. Sa biologie, son habitat et son comportement n’auront plus de secrets pour vous !

Les adeptes de ce sport le savent déjà : la saison de ski de fond à la Forêt Mont­morency, ça commence dès le 28 octobre avec la glisse boréale ! Par la suite, tout au long de l’hiver, un réseau de pistes de neige naturelle est entretenu à l’aide d’une surfaceuse. Le reste du territoire demeure disponible pour le ski hors piste.

Les vendredis, samedis et dimanches, du 16 septembre au 30 octobre

Dès le 28 octobre

Matière à méditer dans Contact Besoin d’améliorer votre mémoire ? La ­solution pourrait être la pratique de la méditation pleine conscience, comme le démontrent les résultats de recherche d’une équipe de l’Université. Et ce n’est pas le seul bienfait de cette forme de méditation que confirme la science, peut-on lire dans le dernier numéro de Contact. Le magazine présente aussi le portrait d’un diplômé épris d’histoire et de justice sociale, le rappeur Webster. Les abeilles, le transfert d’entreprise et la non-­ violence à l’école ont aussi une place dans ce numéro qui revêt de nouveaux atours. Un rafraîchissement graphique en rouge et noir à ne pas manquer. Publié par la Direction des communications, Contact paraît deux fois par année à l’intention des diplômés et des sympathisants de l’Université. contact.ulaval.ca/

Soirée des étudiants internationaux

RÉVEILLONNEZ À LA FORÊT MONTMORENCY

Partez à la chasse aux champignons en compagnie d’un spécialiste de la mycologie. Vous pourrez cueillir, entre autres, la délicieuse chanterelle en tube. De retour au pavillon d’accueil, procédez au nettoyage des champignons et apprenez comment les apprêter à l’occasion d’un atelier culinaire. Enfin, relaxez en bonne compagnie autour d’un dîner copieux, incluant des produits de la forêt boréale.

Non, il n’est pas trop tôt pour réserver sa place pour les Fêtes ! Les amoureux de la nature sont invités à fêter Noël en famille à la Forêt Montmorency. Du 24 décembre au 7 janvier, ­plusieurs activités gratuites pour les clients en hébergement sont prévues, dont des ateliers de sculpture sur neige, des spectacles, des soirées de bricolage et des expéditions en raquettes.

Les dimanches 18 et 25 septembre, ainsi que les 2 et 9 octobre

Pour plus d’information : 418 656-2034, info@foretmontmorency.ca ou foretmontmorency.ca

photos Forêt Montmorency

DE LA FORÊT À L’ASSIETTE : CHAMPIGNONS

Nouveauté de la rentrée, la Soirée des étudiants internationaux aura lieu le mardi 27 septembre au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. Que vous soyez nouvel étudiant ou finissant étranger, venez échanger avec des gens de partout à travers le monde ! Découvrir, rencontrer, célébrer, se divertir : toutes les raisons sont bonnes pour vous ­joindre à la fête organisée par le Bureau de la vie étudiante (BVE), La Fondation de l’Université Laval, le Service des résidences et le Bureau du recrutement étudiant. La soirée se déroulera en présence de Bernard Garnier, vice-­recteur aux études et aux activités inter­ na­tionales, de doyens de diverses facultés et d’autres membres de la communauté univer­ sitaire. Ce sera l’occasion pour eux de remercier les nouveaux arrivants et de féliciter les finissants. Dès 17 h, prenez part à un cocktail de réseautage ponctué de témoignages, de jeux, de tirages et d’autres surprises. À 20 h, commencera le volet spectacle fait de pres­ tations artistiques hautes en couleur. Cette activité succède à l’événement bisannuel ­d’accueil des étudiants étrangers, autrefois organisé par le BVE. Pour réserver des billets en ligne : bit.ly/2b3VD0L. Il est aussi possible de s’en ­procurer au BVE (local 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins), au guichet du Service des résidences (local 1604 du pavillon Alphonse-Marie-Parent) ou à la porte, le soir de l’événement. Places ­limitées. Les associations ­étudiantes sont invitées à se procurer un lot de billets. Pour ­information : etudiantsetrangers@bve.ulaval.ca. Événement Facebook : bit.ly/2c8gi9b.


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livres

parutions Vive les chiches… quand ils sont pois ! L’Organisation des Nations unies a ­désigné 2016 comme l’Année internatio­nale des ­lé­­gumineuses. Voilà qui tombe à pic. C’est justement l’aliment vedette du quatrième et plus récent ouvrage du doctorant en nutrition, conférencier et blogueur, Hubert Cormier. Ennuyeuses les légumineuses ? L’auteur entend prouver le con­traire dans son livre Légumineuses & Cie, qui comprend plus de 80 recettes originales, inspirées tant de clas­siques revisités que de la ­cuisine du monde. Creton, brioche au chocolat, dahl, trempette ou cassoulet, l’auteur propose des options pour tous les repas, sans oublier les collations et les desserts. En plus d’être simples et ­rapides à préparer, les suggestions d’Hubert Cormier se veulent une façon de manger ­sainement, à moindre coût et en y mettant du plaisir. Sans compter, estime l’auteur, que les légumineuses possèdent une multitude de qualités nutritionnelles exception­ nelles, qu’il est grand temps de découvrir. Légumineuses & Cie, Éditions La Semaine, 200 pages. Lire l’article du Fil sur le livre ­précédent d’Hubert Cormier, Ma table ­festive – Yogourt : bit.ly/2cdLB00.

Des débats publics constructifs, c’est possible ! Nous vivons à une époque où les débats sur les grands enjeux sociaux sont houleux. Qu’ils prennent place dans les mé­­ dias, dans l’arène politique ou dans l’univers des médias sociaux, les échanges entre les partis s’avè­ rent le plus souvent teintés d’affrontements, de polémiques, d’indignation et même d’attaques personnelles. Ces ingrédients sont-ils les meilleurs pour mettre la table à de véritables discussions démocratiques ? C’est à cette question que s’attarde Jocelyn Maclure dans son plus récent ouvrage Retrouver la raison. Dans une série de courts essais, le professeur à la Faculté de philosophie réfléchit aux règles à respecter pour établir des dialogues nuancés, à la base de véritables débats d’idées. Les thèmes variés qu’il aborde sont tous au cœur des enjeux de l’heure. Liberté d’expression, changements climatiques, éducation, austérité, nationalisme et plusieurs autres sont examinés sous la lorgnette d’une réflexion philosophique rigoureuse tout en étant accessible, faite avec l’ouverture d’esprit nécessaire à la pensée rationnelle et à la démocratie éclairée. Retrouver la raison, Les Éditions Québec Amérique, 280 pages

le fil | le 15 septembre 2016

Conversations avec Darwin Une relecture brillante de la théorie de l’évolution à la faveur d’un voyage initiatique dans la mythique Patagonie : voilà la trame de L’héritier de Darwin d’Alain Olivier, professeur au Département de phytologie par Brigitte Trudel Après Le chant des bélugas et Nuits d’Afrique, parus à la fin des années 1990, suivis de deux récits de voyages, l’un au Viêt Nam, l’autre au Mali, c’est un retour à la fiction que propose Alain Olivier dans un habile mélange d’aventure, de sciences, de carnet de voyage et de philosophie. L’histoire nous plonge dans les ­p ensées intimes d’un chercheur en ­biologie qui, à la suite d’un congrès en terre chilienne, entreprend d’explorer la Patagonie en compagnie de son épouse. Ébloui par la richesse de la faune et par la majesté des paysages, le narrateur est traversé par une foule de questionnements sur la nature humaine. Or, une surprise l’attend à diverses étapes de son périple : il croise Charles Darwin ! Ses conversations avec le célèbre naturaliste, combinées à ses propres observations, guideront l’homme dans sa quête. Au gré de ses réflexions, il verra sa vision du monde bouleversée, tout comme celle des lecteurs, sans doute. « L’idée d’écrire sur la théorie de l’évolution me poursuivait depuis longtemps », confie Alain Olivier. Près de 20 ans auront été nécessaires pour achever son ouvrage. Une bonne chose, selon lui, car le résultat aurait été fort différent autrement. « À l’époque où ce projet a germé, j’étais encore très influencé par la part de l’inné et de la génétique dans l’évolution humaine. En lisant davantage sur Darwin et sur son œuvre, j’ai compris que la sélection naturelle dépend aussi d’autres formes de transmission que celle des gênes. » Au fil des pages se déploie donc un audacieux recul, tant intuitif que scientifique, par rapport à l’opinion répandue selon laquelle la théorie de l’évolution se résumerait à la « loi du plus fort ». Au contraire, l’évolution hu­­ maine puiserait surtout ses sources dans la coopération, le soutien aux plus faibles, l’éducation, la culture et la communication. Ce faisant, la diversité et le vivre-ensemble jouent un rôle fondamental dans la survie humaine. Au fur et à mesure qu’il en vient à cette prise de conscience, le narrateur y greffe des tranches de vie personnelle. Ces incursions permettent d’aborder au passage quantité de thèmes liés aux grands enjeux sociaux et politiques contemporains : relations amoureuses, guerres et conflits armés, décès d’êtres chers, parentalité, défi environnemental, etc. « Chaque lecteur peut tirer du

dans une même personnalité lui apparaît souhaitable. Car si la diversité est profitable au sein des collectivités, pourquoi n’en serait-il pas autant chez un seul individu ? POUR LA SUITE DU MONDE

Alain Olivier

Enfin, L’héritier de Darwin met à l’avant-plan un constat non négligeable pour la suite du monde : l’évolution des espèces est loin d’être achevée. « Sa poursuite semble même plus rapide que prévu, indique Alain Olivier. Les changements climatiques auraient, notamment, déjà modifié la longueur des ailes de certains oiseaux. » Et homo sapiens ? Où le mènera sa révolution ? Que dirait Darwin, par exemple, de la montée des médias sociaux ? « Cela pourrait faire l’objet d’un autre ouvrage, s’amuse le professeur. Chose certaine, ce phénomène s’inscrit dans ces transformations qui se font en mode accéléré. » Dans le roman, à l’occasion de sa dernière rencontre avec le narrateur, Darwin lance cette tirade : «  N’oubliez jamais ceci : si nous voulons survivre, la seule voie qui s’offre à nous est celle d’une véritable amitié ». Comment conjuguer cette mise en garde à l’ère des amitiés sur Facebook ? Seul l’avenir le dira.

roman ses propres conclusions et les ancrer dans sa réalité », explique Alain Olivier. Certaines interrogations entourant le destin individuel sont aussi soulevées dans le récit. « Notre quête identitaire, ce qui forme notre unicité en tant qu’individu, voilà un sujet qui me fascine », admet le professeur. Tantôt romancier, tantôt scientifique, luimême n’est-il pas un cas d’espèce intéressant ? « Mes passions pour l’écriture et pour la nature datent de l’enfance. Loin d’être opposées, elles se com­ plètent », assure l’auteur et biologiste. L’héritier de Darwin, Lévesque é­ diteur, Ce mélange de différentes facettes 368 pages


sports

le fil | le 15 septembre 2016

photo Yan Doublet

« La force de l’équipe est telle que je prévois déjà le cassetête lorsque viendra le temps de choisir les sept coureurs qui prendront part au Cham­pion­ nat canadien. », appréhende Félix-Antoine Lapointe, qui se réjouit tout de même de cet « heureux problème. »

La plus haute marche du podium Pour la cinquième fois de son histoire, l’Université Laval sera l’hôtesse du Championnat de crosscountry de Sport interuniversitaire canadien. Titulaire du bronze depuis trois ans, l’équipe masculine vise le titre national cette année. par Mathieu Tanguay L’or, rien de moins. C’est bien ce qu’entend décrocher l’équipe masculine de crosscountry Rouge et Or sur les P l a i n e s d ’A b r a h a m , e n novembre, au Championnat de cross-country de Sport interuniversitaire canadien (SIC). « L’objectif n’est pas d’aspirer au podium, mais bien de gagner », lance ­l’entraîneur-chef du Rouge et Or, Félix-Antoine Lapointe. « Sans dire que c’est maintenant ou jamais, c’est cette

année et l’an prochain que se présente la fenêtre d’opportunité pour dire qu’on a l’équipe qu’il faut pour gagner un titre national. » L’entraîneur-chef s’appuie sur le fait que ses coureurs dominants en sont à leur quatrième et cinquième année sur le circuit universitaire. Les deux capitaines, Emmanuel Boisvert et Benjamin Raymond, voudront terminer leur carrière en gagnant l’or à la maison. Nicolas Morin et

Dany Racine, respectivement médaillés d’or et d’argent aux championnats provinciaux l’an dernier, sont deux autres piliers sur lesquels l’équipe s’appuiera beaucoup. À ceuxci s’ajoute Yves Sikubwabo, qui compétitionnait auparavant pour l’Université de Guelph et qui a toujours fait partie de l’une ou de l’autre des deux équipes d’étoiles nationales au cours de ses trois participations au championnat national.

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en bref

LES FEMMES TENTENT DE POURSUIVRE SUR LEUR LANCÉE

Les succès de l’équipe masculine, qui vise un sixième titre du Réseau du sport étudiant du Québec, jettent évidemment un peu d’ombrage sur les bonnes prestations de la formation féminine, qui tentera de remporter, pour sa part, une troisième bannière provinciale consécutive. « On reste convaincus que notre équipe est la favorite et qu’elle sera capable de défendre son titre », affirme Félix-Antoine Lapointe. L’arrivée de la recrue Aurélie Dubé-Lavoie, « qui risque de se battre pour le titre de recrue de l’année au pays », ainsi que la présence d’Anne-Marie Gauthier, qui a connu une saison d’athlétisme formidable l’hiver dernier, permet d’entrevoir de belles choses. Le Rouge et Or aura cet avantage : celui de s’entraîner régulièrement, d’ici le 12 no­­ ve m b r e , s u r l e s P l a i n e s ­d’Abraham, où se tiendra le Championnat de crosscountry de SIC. La saison régulière de l’équipe s’amorce ce samedi 17 septembre, à Montréal, dans le cadre du McGill Open. Elle se poursuivra ensuite le samedi suivant, à Sherbrooke, avec l’Invitation Vert & Or, puis le 1er octobre, avec la traditionnelle compétition locale qu’est l’Invitation Rouge et Or.

Campus dynamique

Entrez dans la danse au PEPS Envie d’exercer une activité originale pour vous mettre en forme en ce début d’année universitaire ? Le PEPS vous offre la possibilité de pratiquer 16 styles de danse ! Que ce soit pour vous initier ou pour vous perfectionner, cette activité vous permettra de développer votre conscience corporelle, votre souplesse et votre rythme tout en bénéficiant de l’énergie communicative du groupe. Pour essayer gratuitement un ou plusieurs styles, assistez à la première séance de chaque cours, entre le 19 et le 25 septembre, selon l’horaire de la programmation. Ballet, baladi, bollywood, capoeira, danse en ligne, swing, tango ou d ­ rumline sauront assurément vous plaire. photo Hubert Gaudreau Pour plus d’information, consultez peps.ulaval.ca

Samedi 17 septembre Rugby féminin | Montréal Stade TELUS-Université Laval | 13 h

Dimanche 18 septembre Football | Sherbrooke Stade TELUS-Université Laval | 12 h

Vendredi 23 septembre Volleyball féminin | Toronto PEPS | 18 h Volleyball masculin | Toronto PEPS | 19 h 30

Samedi 24 septembre Rugby féminin | Carleton Stade TELUS-Université Laval | 15 h Volleyball féminin | Toronto PEPS | 18 h Volleyball masculin | Toronto PEPS | 19 h 30

Dimanche 25 septembre Soccer masculin | McGill PEPS - terrain 6 | 13 h C’est le dimanche 11 septembre qu’avait lieu le 47e 10 km de l’Université Laval. Félicitations à tous les coureurs et, particulièrement, aux gagnants de la discipline maîtresse, le 10 km (de gauche à droite sur la photo) : Christian Mercier et Frédérique Vézina (2e places), Anthony Larouche et Anne-Marie Comeau (1res places) ainsi que Lucie Gonthier et David Savard-Gagnon (3e places). Ils sont accompagnés de Christian Gagnon, directeur du Service des activités sportives. photo Tjerk Bartlema

Soccer féminin | McGill PEPS - terrain 6 | 15 h


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au fil de la semaine

22/09

le fil | le 15 septembre 2016

Cartographie et culture Grâce aux technologies, citoyennes et citoyens ­pro­­fitent largement des ­ressources cartographiques. De plus en plus, celles-ci servent à exprimer les be­­soins et les réalités sociales de divers milieux. Carto­gra­phie participative, parcours territoriaux : ces approches sont aujourd’hui plus ac­­cessibles et utilisées. Dans le cadre des Rencontres du numérique, l’ITIS invite le professeur Alain Viau, du Département des sciences géomatiques, a montrer comment faciliter l’accès et l’utilisation des produits de la culture (œuvres d’art, écrits, musique et autres) grâce à la géomatique et à la cartographie. Il illustrera notamment comment on peut respecter le droit d’auteur tout en permettant l’évolution de ces approches et l’enrichissement du patrimoine commun. Jeudi 22 septembre, de 19 h à 20 h 30, à la salle Gérard-Martin de la bibliothèque Gabrielle-Roy (350, rue Saint-Joseph Est). Gratuit. Pour réservation : 418 641-6789, poste 128.

15/09

15/09

16/09

20/09

22/09

Exposition Duo

Les images viennent du Sud

L’état du droit de manifester

Démystifiez le plan d’affaires

Assemblée La sorcellerie en générale de SPOT Nouvelle-France

Connaissez-vous le cinéma de l’Amérique du Sud ? Si vous êtes curieux de dé­­ couvrir un autre pan de la ­cul­ture des Amériques, ­l’Association des étudiants et étudiantes latino-américains de l’Université Laval vous invite à ses soirées de projection. Pour la session d’au­ tomne 2016, six longs mé­­ trages sont à l’affiche, dont Pelo Malo (Cheveux rebelles) de Mariana Rondón, qui inaugurera la série. Le film ra­­conte l’histoire de Junior, neuf ans, qui vit à Caracas, au Vénézuéla, avec sa mère et son petit frère. Il est co­quet et aime se coiffer devant le miroir. Il a les ­cheveux frisés, mais il voudrait les avoir lisses, comme sa mère. Il aime aussi le chant, la danse et regarder le con­cours Miss Vénézuéla à la télé. Sa mère l’aime tel qu’il est, même si elle s’inquiète pour lui en raison de ses goûts peu « masculins ».

Les mobilisations populaires, entre autres celles du printemps 2012, ont porté à l’avant-plan la question du droit de manifester dans le débat public au Québec. Ce débat provoque un clivage entre les tenants de l’ordre social et les partisans d’un élargissement des libertés civiles et politiques. Pour faire le point sur cette question, la Faculté de droit et la Ligue des droits et libertés, section de Québec, organisent le « Forum public sur l’état du droit de manifester ». L’évé­nement a pour objectif de faire connaître le rôle que joue la contestation dans une société démo­cra­ tique. Il permettra d’entendre le point de vue de plusieurs spécialistes et favorisera les échanges entre participants dans une perspective multidisciplinaire.

Le plan d’affaires est un outil précieux. Pour planifier le lancement de son entreprise, certes, mais aussi pour aller chercher du financement ou pour réorienter ses activités. Il en existe plusieurs types, qui répondent à différents besoins et qui correspondent à différents secteurs d’activité. Au cours de l’atelier « Démystifiez le plan d’affaires », animé par Richard Drolet, conseiller à Entrepreneuriat Laval, les participants se familia­ riseront avec les étapes de la rédaction d’un plan d’affaires et prendront connaissance d’exemples représentant de belles réussites. Quels sont les rôles et l’utilité d’un plan d’af­ faires ? Quelles en sont les composantes ? Voilà les questions auxquelles répondra cette formation.

Le comité étudiant de la ­clinique SPOT se réunit pour son assemblée générale annuelle. Les étudiants inscrits dans un programme touchant la santé et qui ont le désir de s’engager dans l’action communautaire sont invités à y assister pour s­ ’informer des possi­ bilités qu’offre la clinique. La Clinique SPOT intervient depuis 2014 auprès d’une clientèle qui vit de l’exclusion sociale et qui, pour toutes sortes de raisons, a difficilement accès aux soins de santé. Dans la première heure, deux conférenciers présenteront la clinique et, dans la deuxième heure, se tiendront les élections pour l’année à venir.

Explorer l’espace-temps de la transcription, du tracé et du geste pictural, c’est le fil conducteur qui traverse le travail des artistes visuels Adam Bergeron et Alain Parent, finissants à la maîtrise en arts visuels. C’est également sous cette pa­­ renté thématique que s’inscrit leur exposition conjointe à la Galerie des arts visuels. Dans ses tableaux, Adam Bergeron introduit des fragments d’une entrevue que le cinéaste Alexander Kluge a accordée à l’écrivain Joseph Vogl. Rappelant la forme d’une page blanche, les toiles provoquent un ­dialogue constant entre l’œuvre picturale et le texte. Alain Parent, quant à lui, associe intimement son art à son travail d’urgentologue et reproduit le tracé fébrile et répétitif de ses déplacements dans une semaine ou dans une journée. œuvre Adam Bergeron

Du 15 septembre au 23 octobre, à la Galerie des arts visuels (local 404) de l’édifice La Fabrique (295, boul. Charest Est). Un vernissage aura lieu le 15 septembre à 17 h.

Jeudi 15 septembre, à 17 h 30, au local 4117 de la ­Bibliothèque du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Entrée libre. Sous-titré en français.

Dès le 16 septembre, de 19 h à 21 h 30, au Cercle du pavillon Alphonse-­ Desjardins. Le forum se poursuivra le 17 septembre, au même endroit, de 9 h à 15 h. Pour inscription : bit.ly/2bYjQWm.

22/09

Le procès des sorcières de Salem, au Massachusetts, a frappé l’imaginaire nordaméricain. Pourtant, il y eut aussi des « sorcières » en Nouvelle-France, car les colons français ont apporté avec eux des croyances et des ri­tuels magiques. Dans sa conférence « La sorcellerie en Nouvelle-France », Stéphanie Pettigrew, doc­ torante à l’Université du Nouveau-Brunswick, parlera des règles et des étapes mises en place pour con­trôler les individus mal intentionnés par la sorcel­lerie. Elle illustrera également dans quelles conditions les gens pouvaient avoir recours à la magie pour les aider. À partir d’exemples tirés de l’histoire de Montréal, elle montrera comment la magie était perçue comme un moyen par lequel un peuple prenait contrôle sur lui-même. Cette présentation s’inscrit dans le cycle de conférences des Midis du CIEQ – Université Laval.

Jeudi 22 septembre, 18 h, au local 1883 du pavillon Ferdinand-Vandry. Pour information : ­spotcomiteetudiant@gmail. Mardi 20 septembre, de com. Événement Facebook : 9 h à 11 h, au local 3105 du bit.ly/2cAs7Bt. Lire un ar­­ pavillon Maurice-Pollack. ticle du Fil sur la clinique : L’inscription est obligatoire lefil.ulaval.ca/trois-questionset les places sont limitées. maxime-amar-36578/. Jeudi 22 septembre, à 12 h, Pour information et inscripau local 5242 du pavillon tion : el.ulaval.ca/services/ Charles-De Koninck. Entrée ateliers.aspx. libre. Plus d’information : cieq.ca.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca


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