Le Fil 6 octobre 2016

Page 1

Des super physios ? p6

Nous sommes DD ! p8-9

Discours de la rentrée Le recteur, Denis Brière, nous présente les réalisations majeures de l’Université. p2-3

photo Marc Robitaille

Volume 52, numéro 6 6 octobre 2016


le fil | le 6 octobre 2016

2

Discours de la rentrée Le recteur Denis Brière prononçait, le 4 octobre, le discours de la rentrée pour l’année universitaire 2016-2017 devant les membres du Conseil universitaire Nous pouvons de plus être fiers Chers collègues, Chers membres de la communauté de la mise en ligne, le 22 août dernier, du nouveau portail de cours universitaire, monPortail. À la fine pointe de la C’est sous le signe de la Fierté UL technologie et évolutif, cet envique s’est déroulée l’année uni- ronnement numérique d’études versitaire 2015-2016 et que je nous personnalisé permettra, au terme invite aujourd’hui à poursuivre de son déploiement, de regrouper ensemble le développement de tous les services et les informations l’Université Laval et à accroître dont l’étudiante ou l’étudiant a son rayonnement. Cette Fierté UL besoin pour son parcours à l’Unis’est en effet exprimée de mul- versité Laval. tiples façons au cours de la derLe réaménagement du kiosque nière année et dans toutes les d’accueil des pavillons Mauricedimensions de notre mission Pollack et Alphonse-Desjardins universitaire. J’aimerais donc pro- s’inscrit également dans les mesures fiter de cette occasion pour vous mises en place pour améliorer l’exfaire part de quelques exemples périence étudiante et favoriser la de réalisations récentes qui en réussite du parcours universitaire. témoignent. En plus d’accueillir et d’informer les visiteurs, cet espace moderne, RECRUTEMENT, PERSÉVÉRANCE dynamique et invitant, baptisé ET RÉUSSITE ÉTUDIANTE Le Point, offre en un seul lieu une Une première bonne raison d’affi- multitude de services de première cher notre Fierté UL est certaine- ligne aux étudiants et aux autres ment le fait que quelque 51 500 étu- membres de la communauté diantes et étudiants ont choisi, en universitaire. 2015-2016, l’Université Laval pour poursuivre une formation universi- INNOVATION DANS LES taire créditée et que 8 500 se sont PROGRAMMES DE FORMATION inscrits à nos activités de formation ET DANS L’OFFRE DE SERVICE continue non créditées. Notre Nous pouvons également être très effectif étudiant en équivalence au fiers de notre capacité à adapter temps plein (EEETP) a connu une nos programmes de formation aux croissance de 0,9 % en 2015-2016. besoins émergents de la société et à Les résultats préliminaires des inscriptions à la présente session nous permettent également d’anticiper une stabilité pour la prochaine année. Cela démontre non seulement l’importance de maintenir la qualité et la pertinence de notre offre de formation, mais aussi celle de poursuivre les efforts, dans toutes les unités, pour mettre en valeur l’excellence et la notoriété de notre milieu d’études et de recherche. Une autre grande source de Fierté UL est sans conteste notre leadership de plus en plus reconnu en matière d’appui à la réussite étudiante et d’environnements numériques d’apprentissage. Par exemple, le dispositif développé pour faciliter le dépistage précoce des étudiants à risque d’échec ou d’abandon nous a valu, en mai dernier, deux prix OCTAS du Réseau ACTION TI, dont l’OCTAS de l’excellence. Parmi d’autres mesures mises en œuvre pour assurer la persévérance et la réussite des étudiants, mentionnons la production du Guide de référence sur les comLe journal de la communauté universitaire pétences à développer à la maîtrise et au doctorat, qui a reçu l’aval du Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des Conseil universitaire en novembre communications de l’Université Laval et dernier. La Faculté des sciences de distribué gratuitement sur le campus. l’éducation et la Faculté des études supérieures et postdoctorales ont aussi tenu, en août dernier, une journée de réflexion sur la persévérance aux études doctorales.

innover en matière de pédagogie. La dernière année aura été à ce titre très riche, notamment par la création de plusieurs nouveaux programmes. C’est également dans cet esprit de développement et d’adaptation aux attentes de la société que s’est poursuivie la bonification de notre offre de formation à distance. Leader dans ce domaine depuis plus de 30 ans, l’Université Laval offre aujourd’hui près de 900 cours en ligne et 84 programmes à distance aux 3 cycles d’études. Autre signe des temps, près de 50 % des étudiants inscrits à la présente session suivent au moins un cours à distance, alors que cette proportion se situait à 26,5 % en 2010. De plus, quelque 6 500 étudiants sont inscrits uniquement à des cours à distance, ce qui représente 15 % de notre effectif étudiant. Le développement de trois formations en ligne ouvertes à tous (ou MOOC) au cours des deux dernières années témoigne aussi de notre volonté à demeurer en phase avec les grandes tendances de l’heure. À l’hiver 2017, le MOOC sur le développement durable sera offert pour une troisième fois, celui sur les commotions cérébrales en sera à sa deuxième édition et un nouveau MOOC sur la nordicité sera lancé.

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

Notre offre de formation durant la période estivale est aussi parmi les plus complètes et les plus diversifiées. À l’été 2016, nous comptions quelque 50 écoles et universités d’été au Québec et à l’international, 1 300 cours réguliers et 150 cours à distance. Nous pouvons également nous réjouir du succès que connaît notre université du 3e âge, l’UTAQ, dont l’offre de quelque 200 cours, ateliers ou conférences attire annuellement plus de 3 500 étudiantes et étudiants de 50 ans et plus. Au cours de la prochaine année, nous poursuivrons aussi le développement de notre offre de formation continue, de concert avec les facultés. C’est également dans cette volonté de répondre aux besoins du milieu que le Carré des affaires FSA ULaval-Banque Nationale a vu le jour. Inauguré en février dernier, ce nouvel espace technopédagogique et multifonctionnel constitue un carrefour d’échange et de transfert de connaissances unique pour nos étudiants et les gens d’affaires de la région de Québec.

Centre national de la recherche scientifique de France. Par ailleurs, un protocole d’entente en recherche sur la construction écoresponsable en bois a également été signé en avril dernier avec l’Université de Bordeaux, en France, l’Université de Bío-Bío, au Chili, et l’Université d’État de Washington, aux États-Unis. DÉVELOPPEMENT DE LA RECHERCHE ET DE LA CRÉATION

La Fierté UL se décline de plusieurs autres manières du côté de la recherche et de la création. Nos différentes mesures d’appui au développement de la recherche et de la création font assurément partie de cette liste, dont voici deux exemples réalisés au cours de la dernière année. Le nouveau site de référence sur la conduite responsable en recherche, lancé le 1er juin 2016, a permis de réunir en un seul endroit une foule d’outils portant sur des thèmes comme la probité, la collégialité, la diffusion scientifique, l’éthique et les conflits d’intérêts. Nous avons de plus pris le virage du libre accès en mettant en place CorpusUL. Cette plateforme de dépôt institutionnel, gérée par la Bibliothèque, permet de centraliINTERNATIONALISATION ser, de conserver et de rendre libreDES ACTIVITÉS Notre ouverture sur le monde ment accessibles les publications représente également un motif de de nos professeurs. Fierté UL qui s’exprime de plusieurs façons. Je pense tout parti- RECRUTEMENT DE culièrement à nos quelque 7 230 PROFESSEURS ET FIDÉLISATION étudiants internationaux ou rési- DE L’ENSEMBLE DU CORPS dents permanents provenant de PROFESSORAL 125 pays qui ont choisi l’Université La Fierté UL se révèle également Laval pour poursuivre leurs études par notre capacité à recruter des ou leur projet de recherche en professeurs de renom et à assurer 2015-2016. La grande richesse la fidélisation du corps professoral, culturelle qui anime notre campus notamment par la création de a d’ailleurs été soulignée de belle chaires en partenariat avec les secfaçon, le 27 septembre dernier, teurs publics et privés. Mentionalors que plus de 250 étudiants, nons à cet égard la création, depuis stagiaires et diplômés de toute mai 2015, de 10 nouvelles chaires provenance ont participé à la de leadership en enseignement première Soirée des étudiants (CLE), de 6 chaires de recherche en internationaux. partenariat et de l’Unité mixte de Nous pouvons aussi nous réjouir recherche en sciences urbaines en des retombées de nos quelque partenariat avec Thales Canada et 750 ententes actives avec plus de l’Institut national de la recherche 500 établissements dans 70 pays. scientifique. Ces exemples té Ces partenariats, qui font rayon- moignent de la confiance que le ner la Fierté UL bien au-delà de milieu socioéconomique accorde à nos frontières, se sont enrichis au la qualité de la formation et de la cours de la dernière année de trois recherche et de la Fierté UL qui ententes de collaboration avec le anime également nos partenaires.

Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Renée Larochelle, Caroline Leclerc, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Isabelle Doucet Agente de secrétariat : Josée Nadeau

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


actualités UL

le fil | le 6 octobre 2016

3

«

Je suis très encouragé par les appuis importants que nous recevons dans le cadre de la Grande campagne actuellement en cours

Denis Brière, recteur de l’Université Laval. photo Marc Robitaille

Les succès que connaissent nos équipes de recherche dans les différents concours des organismes subventionnaires contribuent aussi grandement à cette Fierté UL. L’année 2015-2016 aura été particulièrement fructueuse à cet égard avec l’obtention de plusieurs subventions d’importance dont : 98 M $ sur sept ans obtenus lors du premier concours du Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada pour la mise en œuvre de notre vaste programme de recherche nordique, Sentinelle Nord; 60 M $ pour la mise en place de deux chaires d’excellence en recherche du Canada dans le domaine de la ­n europhotonique et du microbiome, portant ainsi à quatre le nombre de ces chaires prestigieuses rattachées à l’Université Laval; 29 M $ sur cinq ou sept ans versés à neuf de nos chercheurs de renom d a n s l e vo l e t Fondation des Instituts de recherche en santé du Canada; 15 M $ octroyés dans le cadre du Programme des chaires de re­­cherche du Canada pour la création de cinq nouvelles chaires de niveau 1 et de cinq nouvelles chaires de niveau 2 ainsi que pour le renouvellement de cinq chaires; 1,2 M $ remis par le Fonds des leaders JohnR.-Evans de la Fondation canadienne pour l’innovation pour 12 projets soumis par nos chercheurs; 15 M $ versés à des projets de recherche fondamentale dans le cadre des programmes de recherche axés sur la découverte du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada; 7,5 M $ obtenus du programme de subventions

de partenariat du Conseil de re­­ cherches en sciences humaines du Canada par trois équipes dirigées par des chercheurs de l’Université Laval. Ces succès, conjugués à bien d’autres, ont permis à l’Université de se maintenir dans le peloton de tête des grandes universités de recherche canadiennes avec des fonds atteignant 325 M $ . DÉVELOPPEMENT DES TALENTS DU PERSONNEL ET VALORISATION DE L’ENGAGEMENT DES MEMBRES DE LA COMMUNAUTÉ UNIVERSITAIRE

À l’avant-plan de la Fierté UL se trouve aussi les nombreuses percées scientifiques réalisées par nos équipes de recherche, les multiples innovations technologiques et sociales qui émanent de leur génie créatif, ainsi que les divers prix et distinctions que méritent chaque année nos étudiantes et nos étudiants, les autres membres de notre communauté universitaire et nos diplômés. La Fierté UL s’exprime aussi par la qualité de notre milieu de travail qui favorise le développement des talents et l’accomplissement de soi. C’est d’ailleurs grâce au soutien des diverses unités de l’Université, dont les associations et les syndicats, que l’Université Laval s’est taillé une place de choix dans le palmarès 2016 des meilleurs employeurs du magazine Forbes, se classant au 10e rang parmi 250 organisations et entreprises de plus de 500 em­­ ployés. Je tiens é­ galement à réitérer mes sincères félicitations à l’équipe

d’Entrepreneuriat Laval pour ­l ’obtention du titre de meilleur accélérateur universitaire au monde décerné par UBI Global pour l’année 2015. AMÉLIORATION DU MILIEU VIE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE

La qualité de notre milieu d’études, de recherche et de vie et notre rôle de leader en matière de dévelop­ pement durable contribuent sans nul doute à renforcer aussi la Fierté UL. La dernière année aura été tout particulièrement marquée par plusieurs réalisations et reconnaissances à ce chapitre. D’une part, les travaux de rénovations et de mise aux normes se sont poursuivis dans plusieurs pavillons et le réaménagement des avenues des Sciences-Humaines et du Séminaire a permis de bonifier les espaces publics extérieurs et de faciliter la circulation des piétons et des cyclistes. D’autre part, l’Université Laval est devenue la première université carboneutre au Québec et la première au Canada à atteindre cet objectif sur une base volontaire. Cet exploit s’ajoute à la prestigieuse accréditation STARS de niveau or obtenue en 2014 et à d’autres importantes distinctions obtenues au cours de la ­dernière année telles que : la première place mondiale dans la catégorie Continuous Improvement : Institutional Change du concours Green Gown Awards 2015; le prix Novae de l’entreprise citoyenne 2016, dans la catégorie stratégie d’affaires; le prix Clean16 dans la

catégorie éducation octroyé à Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement, pour son leadership, depuis 2007, dans la mise en place du Plan d’action de développement durable 2015-2018 de l’Université Laval; le niveau or de la première cohorte de certification du Mouvement vélosympathique. Je suis aussi très fier du dépôt, en octobre 2015, de notre Plan d’action de développement durable 2015-2018, qui comporte 270 ac­­ tions concrètes. Cet ambitieux plan témoigne du dynamisme de notre communauté universitaire et de l’engagement des unités et des facultés à faire de l’Université Laval un véritable banc d’essai et un lieu d’innovations sociales et technologiques en matière de développement durable. GESTION ET GOUVERNANCE

autonomie et témoigne, une fois de plus, d’une gestion responsable des ressources dont nous disposons et de la grande capacité d’innovation dont sait faire preuve notre communauté universitaire. Je suis par ailleurs très encouragé par les appuis importants que nous recevons dans le cadre de la Grande campagne actuellement en cours. Cette campagne, la plus ambitieuse de l’histoire de l’Université Laval avec un objectif de 350 M $, met en valeur des projets porteurs développés à l’échelle institutionnelle ou par les facultés et les services. Elle se déroule sous un thème rassembleur : « Laisser une empreinte durable, 350 ans d’excellence », qui reflète à la fois notre engagement envers le développement durable et notre important rôle dans l’histoire et le progrès de la société québécoise. Une autre raison d’afficher haut et fort notre Fierté UL ! Je termine ici ce court bilan de nos réalisations de la dernière année en remerciant tous les membres de notre communauté universitaire, dans toutes les facultés et dans tous les services, pour leur contribution et leur engagement à faire de l’Université Laval un remarquable milieu d’études, de recherche, de travail et de vie. Continuons tous ensemble à laisser une empreinte durable et à entre­ tenir la Fierté UL ! Merci et bonne année univer­ sitaire 2016-2017 à toutes et à tous !

La dernière source de Fierté UL que je tiens à souligner, mais non la moindre, est le dépôt, ce printemps, d’un budget de fonctionnement équilibré pour l’année 20162017. Nous pouvons être collectivement très fiers d’avoir à nouveau relevé ce pari, malgré les défis importants que pose le définancement chronique du réseau de l’enseignement supérieur et les compressions gouvernementales ma­­ jeures imposées au cours des deux dernières années. C’est sous le signe du développement, de l’efficience administrative et du maintien de la qualité de nos activités de formation et de recherche qu’a été Pour lire le discours élaboré ce budget à l’équilibre. Cela de la rentrée 2016 : nous permettra de maintenir notre ulaval.ca/discours-rentree


recherche De la psychologie à l’épidémiologie le fil | le 6 octobre 2016

4

Philip Jackson, Jean-Pierre Julien, Nadia Lehoux et Daniel Mercure font leur entrée à la Société royale du Canada tandis que Sylvain Moineau et Stéphanie Roberge reçoivent une distinction honorifique par Yvon Larose Au cours du mois de septembre, la Société royale du Canada (SRC), un organisme plus que centenaire voué à la reconnaissance de l’excellence dans le savoir, la re­­ cherche et les arts, a divulgué les noms de ses nouveaux membres dans deux catégories différentes, ainsi que les noms de chercheurs reconnus pour leurs réalisations remarquables. L’Université Laval se distingue avec deux nominations dans chacune des trois catégories. La présentation officielle des cohortes 2016 aura lieu le 18 novembre à Kingston, en Ontario. Sylvain Moineau est professeur titulaire au Dépar­ tement de biochimie, de microbiologie et de bioinformatique. Il reçoit la médaille Flavelle pour son apport important à la biologie au cours des 10 dernières années. Le récipiendaire est mondialement reconnu pour ses travaux innovants sur les virus de bactéries. Ses re­­ cherches ont permis d’établir un nouveau domaine de recherche : le système immunitaire microbien CRISPRCas. Sa carrière universitaire, Sylvain Moineau l’a débutée en 1996. Ce choix professionnel, il l’a fait pour la liberté universitaire et la passion pour l’enseignement et la recherche. Sa spécialisation en virologie, elle est venue après qu’il eût observé des virus de bactéries, des phages, au microscope électronique. Pour lui, il est difficile de déterminer le fait saillant de sa carrière. « Il y en a eu quelques-uns, dit-il. Mentionnons peut-être un

article complet, en 2010, dans la revue Nature, dans lequel nous avons démontré que le système CRISPR-Cas coupait l’ADN, et ce, de manière très précise. » Stéphanie Roberge est rattachée au Département de médecine sociale et pré­ ventive. Elle a récemment commencé des études post­ doctorales au King’s College Hospital à Londres, au Royaume-Uni. La Société royale lui décerne la bourse Alice-Wilson. Cette distinction est attribuée annuellement à trois femmes d’une compétence exceptionnelle qui entreprennent une carrière en recherche au niveau postdoctoral. « J’ai choisi l’épidémiologie, explique la chercheuse, car c’est un domaine en plein essor qui permet d’avoir une vision globale des problèmes de santé, permettant ainsi d’influencer la recherche et l’application clinique de la santé à un niveau populationnel plutôt qu’individuel. » Son travail sur l’utilisation de l’aspirine durant la grossesse pour prévenir la prééclampsie constitue l’un des faits saillants de sa jeune carrière. « La pré­ éclampsie, précise Stéphanie Roberge, est un problème qui affecte 2 à 8 % des grossesses et qui entraîne de graves complications chez la mère et son enfant. Je ­t ravaille actuellement à l’amélioration de la compréhension de cette maladie multifactorielle. » Jean-Pierre Julien enseigne au Département de psychiatrie et de neurosciences. La

Sylvain Moineau reçoit la médaille Flavelle pour son apport important à la biologie au cours des 10 dernières années. photo Marc Robitaille

passion pour la recherche lui est venue au cours de ses études doctorales à l’Université McGill. « C’est là que j’ai fait mes premières découvertes qui ont mené à la pu­­ blication d’articles scientifiques, raconte-t-il. De con­ tribuer au savoir donne un sens à la vie. Et puis, j’ai beaucoup de satisfaction à exercer un travail exigeant basé sur la performance et la compétition. » Jean-Pierre Julien est une sommité internationale dans le domaine des maladies neurodégénérati­ ves, notamment la sclérose latérale amyotrophique. En 2000, il a reçu le prestigieux prix Sheila-Essey de l’American Academy of Neurology pour avoir découvert que la dé­­sorganisation des neurofilaments peut causer la neurodégénérescence. Ses re­­ cherches actuelles ont pour objectif d’élucider les mécanismes de dégénérescence des cellules nerveuses dans les maladies neurodégénératives, notamment la démence fronto-temporale. La renommée de Daniel Mercure a depuis longtemps franchi les frontières. Ce

professeur au Département de sociologie a mené des travaux précurseurs sur le temps social et, par la suite, sur l’impartition flexible, plus récemment sur l’éthos du travail. Il a entamé sa carrière de professeur à l’Uni­versité Laval en 1984. S’il a choisi la vie universitaire, c’est notamment par passion pour l’enseignement. Pour lui, enseigner « à ceux qui feront notre avenir » constitue « un pri­ vilège et une grande res­ ponsabilité ». Sa découverte de la sociologie, après ses intérêts de jeunesse pour l’histoire et pour l’économie, a été « une révélation », dit-il. Un des faits saillants de sa carrière fut sa première grande enquête de terrain, dans le secteur de l’industrie forestière. « J’ai alors vécu, indique-t-il, ce que j’avais bien compris, mais pas assimilé, à savoir que la réalité du terrain est toujours plus complexe que les concepts. » Philip Jackson, de l’École de psychologie, et Nadia Lehoux, du Département de génie mécanique, font

Stéphanie Roberge reçoit la bourse Alice-Wilson pour sa compétence exceptionnelle et la carrière en recherche qu’elle entreprend au niveau postdoctoral. photo CHUL

maintenant partie du Collège de nouveaux chercheurs et créateurs en art et en science de la SRC. À ce titre, ils re­­présentent la nouvelle génération de ­l’excellence in­­tellectuelle, scientifique et artistique au Canada. Le professeur Jackson a commencé sa carrière universitaire en 2005. Comme la plupart de ses collègues, il n’imaginait pas le nombre d’heures de travail qu’exige cette profession. « C’est la passion du savoir et de sa transmission, explique-t-il, qui nous motive pendant toutes ces heures. » Reconnu internationalement, Philip Jackson poursuit des recherches sur les bases cérébrales de la cognition sociale et de l’empathie humaine. À l’aide des technologies récentes en neuroimagerie, en neuromodulation et en réalité virtuelle, il mène des travaux novateurs sur les marqueurs neurophysiologi­ ques des émotions dans ­d ifférents con­t extes. Ces contextes vont de la douleur physique au plaisir ressenti devant un jeu vidéo.

« Le but de mes recherches, affirme-t-il, est de promouvoir l’empathie et d’optimiser les interactions sociales. » Nadia Lehoux travaille au Département de génie mécanique depuis l’automne 2009. À son arrivée, elle s’est con­ sacrée à la préparation du lancement du programme de génie industriel, qui a dé­­ marré un an plus tard. Si elle a choisi une profession exigeante comme celle de professeure universitaire, c’est d’abord pour pouvoir réellement contribuer à la for­ mation de futurs ingénieurs cu­­rieux et passionnés. « C’est aussi avoir l’opportunité d’œu­v rer dans un milieu en constante progression, t o u r n é ve r s l e s avo i r  » , ajoute-t-elle. Sa passion pour le génie industriel est née à la fin de son baccalauréat, lorsqu’elle a suivi deux cours donnés par les professeurs Sophie D’Amours et Daoud ­A it-Kadi. Tous ses travaux de recherche tou­ chent une ou plusieurs ac­­ti­ vités d’une chaîne de valeur, notamment l’approvision­ nement, la production et la distribution.

La Société royale du Canada est un organisme plus que centenaire voué à la reconnaissance de l’excellence dans le savoir, la re­­cherche et les arts Philip Jackson

Jean-Pierre Julien

Nadia Lehoux

Daniel Mercure


vie étudiante

le fil | le 6 octobre 2016

5

Cet automne, ils sont plus de 5 500 étudiants étrangers ou résidents permanents sur le campus, provenant de plus d’une centaine de pays dans le monde

Les porteurs de culture Issus des cinq continents, les participants ont pu échanger avec le recteur, Denis Brière.

Près de 80 étudiants de différentes nationalités ont représenté leur pays au cours d’un défilé des drapeaux au stade TELUS-Université Laval par Matthieu Dessureault C’est une scène inhabituelle qui s’est offerte aux partisans du Rouge et Or dimanche. Avant le match opposant l’équipe de football de l’Université Laval aux Redmens de l’Université McGill, puis durant la mi-temps, des étudiants ont défilé, drapeau de leur pays en main. Près de 80 pays étaient représentés, du Chili à la Chine, en passant par l’Italie et le Liban. Or­­ ganisée dans le cadre des Journées de la culture, cette activité visait à mettre en valeur la diversité culturelle de l’Université et l’apport important des étudiants

étrangers à la vie du campus. Cet automne, ils sont plus de 5 500 étudiants étrangers ou résidents permanents, provenant de plus d’une centaine de pays dans le monde. C’est justement cet aspect multiculturel qui plaît à Kossi Amouzou, étudiant à la maîtrise en droit et fier représentant du Togo. « L’Université Laval est un point de ren­ contre entre plusieurs natio­ na­lités. C’est un pôle multi­ cul­turel, où tu peux parler le français, évidemment, mais aussi l’anglais et plusieurs autres langues. Comme francophone, cet établissement

Pour Kossi Amouzou, étudiant à la maîtrise en droit, et Raquel Silveira Porto Oliveira, doctorante en sciences et technologies des aliments, l’activité a permis de représenter leur pays, le Togo et le Brésil, tout en s’initiant au monde du football.

m’apparaissait la meilleure option pour mes études. » C’est son cousin, un étudiant en science politique, qui l’a encouragé à venir de ce côté de l’Atlantique, en 2014. Son arrivée, il faut le dire, n’a pas été de tout repos. D’abord, il a dû s’adapter à une nouvelle vie. Autre culture, autre approche de l’enseignement, c’est « un monde inconnu » qui s’ouvrait à lui. Quelques mois après son arrivée, sa mère est décédée. Retour, donc, au Togo, pour organiser les obsèques. « J’ai traversé des moments très difficiles. J’ai manqué une session, j’étais à deux doigts de tout abandonner. C’est un conseiller aux études de ma faculté qui m’a soutenu. Je lui serai toujours reconnaissant. Lorsque je penserai à l’Université Laval, c’est à lui que je penserai, ainsi qu’au Bureau de la vie étudiante, qui m’a accueilli et aidé avec des ateliers d’information. » Au rayon des souvenirs marquants, Kossi Amouzou n’est pas près d’oublier non plus ce match du Rouge et Or. Grand fan de soccer, ­l’étudiant a découvert, cette journée-là, l’univers du football universitaire. Par-dessus tout, il a été surpris de la frénésie entourant l’événement. Au­­tant de gens faisant fi de la température incertaine pour venir encourager leur équipe, cela l’a étonné. « Chez moi, il faudrait un match de l’équipe nationale pour remplir un stade comme celui-ci ! »

Drapeaux en main, les étudiants ont formé une haie d’honneur pour accueillir les joueurs du Rouge et Or sur le terrain. photos Marc Robitaille

La porteuse du drapeau brésilien était également ravie de son expérience. Doctorante en sciences et technologies des aliments, Raquel Silveira Porto Oliveira a réalisé un rêve en venant étudier à l’Université Laval. C’est en 2011, au cours d’un voyage avec son mari, qu’elle a découvert le campus. « Nous avions passé seulement deux jours à Québec, mais j’étais tombée en amour avec la ville ! En 2013, lors du salon Imagine étudier au Canada, à São Paulo, j’ai appris que l’Université avait un programme de recherche dans mon domaine. J’étais vraiment excitée. J’ai envoyé ma candidature pour un doctorat, et on m’a acceptée ! »

2

Encadrée par le professeur Yves Pouliot, la jeune femme s’intéresse aux peptides, de petites protéines que l’on retrouve entre autres dans le lait. Ses recherches, espère-telle, aideront les professionnels de l’industrie à optimiser leur processus de production. Faire des études à Québec lui a de­­mandé, à elle aussi, une pé­­ riode d’adaptation. Outre le climat, aux antipodes de la température de sa région d’origine, qui frôle les 27 de­­grés Celsius en moyenne, la langue s’est avérée un défi. « J’avais suivi des cours de français au Brésil, mais c’était le français de France. Les expressions québécoises, c’est très différent ! J’ai eu beaucoup de difficulté à communiquer à mon

arrivée. Heureusement, tout le monde a été patient avec moi », raconte-t-elle avec son joli accent. Après ses études, probablement en 2018, Raquel Silveira Porto Oliveira compte s’établir au Canada et faire sa demande de résidence permanente. De son côté, Kossi Amouzou a l’intention de retourner dans son pays pour y partager ses connaissances. Ainsi, il pourra transmettre un peu de son expérience québécoise, phi­ losophe-t-il. « Je pense souvent à ce que j’ai laissé derrière. Quand je regarde l’état de mon pays, je me dis qu’il y a beaucoup à faire ! Les études et l’épanouissement personnel, je veux que mes proches con­ naissent ça aussi ! »


6

3Q

physiothérapie

Vers des super physios ? Une enquête révèle un très fort appui à un rôle élargi des physiothérapeutes dans le système de santé par Jean Hamann Si la population du Québec est à l’image de notre communauté universitaire, elle a une grande confiance dans les habiletés et les com­pé­ tences des physiothérapeutes et elle serait prête à leur confier davantage de responsabilités dans le système de santé. Voilà ce que l’on peut déduire d’une étude publiée dans un récent numéro de BMC Muscu­ loskeletal Disorders par une équipe formée de chercheurs du Département de réadaptation de l’Université Laval et de l’École de réadaptation de l’Université de Montréal. Cette étude repose sur une enquête en ligne à laquelle ont participé 513 membres de la communauté universitaire de l’Université Laval en février 2014. Les participants ont été recrutés parmi tous les étudiants et les employés de l’établissement. Une exception toutefois : ceux rattachés au Département de réadaptation, l’unité responsable du programme de physiothérapie à l’Université, étaient exclus de l’échantillon. L’enquête visait à cerner les connaissances rela­tives au travail des physiothé­ rapeutes et les perceptions des compétences de ces

professionnels de la santé. Elle avait aussi pour but d’évaluer l’ouverture des répondants à la pratique avancée en physiothérapie. « Il s’agit d’un nouveau modèle de soins qui confie aux physiothérapeutes ayant une formation supplémentaire des actes présentement réservés aux médecins, par exemple faire un diagnostic médical, évaluer les patients pour déterminer si une chi­ rurgie orthopédique est né­­ cessaire, demander des tests d’imagerie ou prescrire certains médicaments », ex­­ plique le professeur JeanSébastien Roy, qui cosigne l’étude. En théorie, ce mo­­ dèle, qui est déjà appliqué à plusieurs endroits dans le monde, pourrait aider à désengorger le système de santé, à améliorer l’efficacité des soins offerts aux patients ayant un problème musculosquelettique et à réduire les coûts. L’enquête révèle que 90 % des répondants estiment que les physiothérapeutes sont compétents et que 91  % leur font confiance pour le traitement des problèmes musculosquelettiques. Ils jugent, dans une proportion de 72 %, que les

Il est peu probable que les responsabilités des physiothérapeutes changent à court terme au Québec, mais l’idée fait son chemin

Près de trois répondants sur quatre estiment que les physiothérapeutes sont aussi compétents que les médecins de famille ou les urgentologues pour diagnostiquer des problèmes musculosquelettiques.

physiothérapeutes sont aussi compétents ou même plus que les médecins de famille ou les urgentologues pour diagnostiquer des problèmes musculosquelettiques. Enfin, 58 % estiment qu’il ne devrait pas être nécessaire d’avoir un diagnostic d’un médecin avant d’être traité en physiothérapie, preuve que les répondants voient la pertinence d’avoir un accès direct à un physiothérapeute, estime le professeur Roy. Par ailleurs, 90 % des répondants appuient l’idée de la pratique avancée en physiothérapie pour les problèmes musculosquelettiques. Ils ont confiance aux physiothérapeutes pour poser un diagnostic médical (76 %), prescrire des tests d’imagerie médicale (85 %), trier les patients en attente d’une intervention chirurgicale (58 %) et prescrire certains médicaments comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (70 %). « Dans l’ensemble, la perception des répondants est très positive, mais il faudrait un échantillon plus large avant de conclure que l’ensemble de la population québécoise est ouvert à ce nouveau modèle », prévient JeanSébastien Roy. Il est peu probable que les responsabilités des phy­ siothérapeutes changent à court terme au Québec, croit le chercheur, mais l’idée fait son chemin et des projets pilotes sont en cours dans une urgence et dans une clinique orthopédique de la région de Montréal. « L’équipe de mon collègue François Desmeules me­­ sure comment cet élargissement des responsabilités des ­p hysiothérapeutes in­­ fluence l’accessibilité, la qualité et les coûts de soins. Les travaux portent aussi sur les perceptions des patients et des médecins. Il s’agit de facteurs importants à considérer parce qu’ils pourraient favoriser ou nuire à l’implantation de l a p r a t i qu e av a n c é e e n physiothérapie. » Les signataires de l’étude parue dans BMC Muscu­ loskeletal Disorders sont Ariel Desjardins-Charbonneau, Julie Thibault, Vincent Ciccone et François Desmeules, de l’Université de Montréal, et JeanSébastien Roy de l’Université Laval.

le fil | le 6 octobre 2016

sur les mères porteuses Q Quels sont les changements à ­ pporter pour que le Code civil s’adapte a davantage aux nouvelles réalités de la filiation ?

Dominique Goubau

Fin septembre, la ministre québécoise de la Justice, Stéphanie Vallée, s’est engagée à revoir la législation concernant le recours à des mères porteuses. Des jugements récents poussent le gouvernement à agir. À deux reprises, cet été, des tribunaux québécois ont autorisé l’adoption d’enfants alors que leur mère étrangère avait reçu une rémunération, ce qui est en principe interdit. Dominique Goubau, professeur à la Faculté de droit, a réfléchi sur ce sujet avec d’autres experts du Comité consultatif sur le droit de la famille. Leur rapport a été remis au ministère de la Justice en juin 2015.

Q Quel est le statut actuel des enfants nés de mères porteuses ? R La loi fédérale interdit d’avoir recours à une mère porteuse de moins de 21 ans et de la rémunérer pour sa grossesse. Au Québec, seule cette personne-là peut être considérée comme le parent légal de l’enfant. Pour être reconnus aux yeux de la loi, les « parents d’intention » (les parents désireux d’avoir un enfant, NDLR) doivent passer par une procédure d’adoption devant un tribunal de la Chambre de la jeunesse. Pendant plusieurs années, certains juges saisis de ces demandes ont pourtant refusé de se prononcer. Ils craignaient de reconnaître indirectement la légitimité d’une entente entre les parents et la mère porteuse, entente contraire aux règles du Code civil du Québec. La situation a changé en 2014 après un jugement de la Cour d’appel. Tout en soulignant le risque réel d’exploitation des femmes, la Cour demande désormais aux magistrats de considérer seulement l’intérêt de l’enfant. On ne doit pas le faire pâtir des circonstances de sa naissance, sur les­ quelles il n’a aucune emprise. Un certain flou subsiste, néanmoins, à propos d’un éventuel contrat entre les parents d’adoption et la mère porteuse. Ainsi, un juge pourrait refuser l’adoption s’il soupçonne que ces derniers ont acheté ni plus ni moins l’enfant, ce qui viole la loi fédérale. La procédure d’adoption n’a donc rien d’automatique.

Dans un premier temps, le Comité considère que la situation des mères porteuses comporte un risque évident d’exploitation des femmes. Il faut donc faire appliquer la loi fédérale interdisant toute commercialisation. D’autre part, les enfants qui viennent de naître doivent accéder à un statut le plus rapidement et simplement possible. La mère porteuse et les parents d’intention devraient donc conclure une entente avant même la procréation, puis la confirmer au moment de la remise de l’enfant. Cela leur permettrait d’établir la filiation directement devant le Directeur de l’état civil. Si l’une ou l’autre des conditions prévues au départ n’est pas satisfaite, les parents d’intention auraient toutefois à s’adresser à un tribunal pour l’adoption. Les juristes et la population considèrent que ces enfants ne doivent pas être traités comme des citoyens de deuxième catégorie. Il reste qu’il faut trouver des méca­ nismes de contrôle pour prévenir et lutter contre le danger énorme d’exploitation de femmes, en Inde ou ailleurs. Il y a beaucoup d’hypocrisie dans ces tran­ sactions. Il existe un grand déséquilibre entre les femmes qui accepteraient de vendre ou de louer leur corps contre rémunération et les parents de pays riches. Le risque est énorme de permettre « l’achat d’enfant » dans un pays pauvre.

Q Comment éviter cette exploitation, même si une loi fédérale encadre la ­gestation par autrui ? R Face à la difficulté de contrôler ces ententes, certains États, comme la France, ont décidé d’interdire les contrats de mères porteuses. Cela revient à pénaliser l’enfant lui-même, car les autorités françaises ne reconnaissent pas sa filiation. Je préfère une approche plus pragmatique. Il faudrait, notamment, que les contrats avec les mères porteuses soient encadrés et balisés. Par exemple, les parties devraient rencontrer des représentants de la Direction de la protection de la jeunesse avant la signature de l’entente. La question de l’argent versé reste aussi très complexe. Comment distinguer le remboursement de frais liés à la grossesse d’une rémunération ? Peut-être en imposant des montants plafonds de 50 000, 60 000 ou 100 000 dollars, au-delà desquels il s’agirait d’une violation de la loi ? Par ailleurs, notre comité a aussi prévu le cas de parents d’intention qui refuseraient de prendre l’enfant, notamment pour cause de handicap. Ces derniers devraient assumer leur responsa­ bilité en lui versant une pension alimentaire, par exemple. Propos recueillis par Pascale Guéricolas


recherche

le fil | le 6 octobre 2016

7

ils ont dit... Sur le mélange d’ADN

Marie-Hélène Parizeau, Faculté de philosophie La Presse Plus, 28 septembre

Chez une partie de la population, certains acides de la canneberge pourraient altérer l’intégrité de la muqueuse intestinale et déclencher une réaction inflammatoire ou d’autres effets indésirables.

Doux au goût, doux partout

Des scientifiques sont parvenus, grâce à une tech­ nique de modifications génétiques controversée, à faire naître un bébé issu de trois parents biologi­ ques. Une telle manipulation aurait été illégale au Canada et aux États-Unis, notamment. « En l’absence de convention internationale, de plus en plus de scien­tifiques vont faire leurs recherches dans des pays comme l’Inde, la Chine ou le Mexique, où les lois sont plus laxistes. Pour ces pays, ce sont des niches économiques. C’est l’un des grands enjeux éthiques actuels », dit la professeure Marie-Hélène Parizeau, dénonçant cette tendance à court-circuiter les règlementations nationales.

Sur la mise en vente de L’actualité et de Châtelaine

Une méthode de désacidification des jus réduirait les risques d’inconforts intestinaux causés par la canneberge par Jean Hamann La méthode de désacidification du jus de canneberge mise au point par l’équipe de Laurent Bazinet, de l’Université Laval, produit non seulement une boisson au goût plus doux, mais elle pourrait réduire certains désagréments intestinaux liés à la consommation de jus très acides. C’est ce que suggère une étude publiée dans le numéro d’octobre du Journal of Functional Foods dont les résultats ont été présentés cette semaine, à l’occ a s i o n d e l ’ é vé n e m e n t BÉNÉFIQ 2016. Organisé par l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF), ce rendez-vous in­­ ternational sur les ingrédients santé réunit plus de 500 chercheurs et industriels au Centre des congrès de Québec, du 4 au 6 octobre. Le jus de canneberge pur possède des vertus indéniables pour la santé, mais son goût acide en rebute plusieurs. Pour contourner le problème, les producteurs de jus y ajoutent d’autres fruits plus sucrés ou carrément des sucres. « On masque ainsi l’acidité de la canneberge, mais on dilue ses molécules santé et on accroît la consommation de sucres dans l’alimentation », analyse le professeur Laurent Bazinet, du Département des sciences des aliments. Il y a quelques mois, le chercheur et son

«

C’est une technologie verte qui ne fait pas intervenir de produits chimiques et qui ne produit pas de résidus équipe de l’INAF annonçaient avoir mis au point un procédé pour réduire la concentration d’acides dans le jus de canneberge tout en conservant ses précieux polyphénols. Cette méthode, qui fait appel à l’électrodialyse, va comme suit. Le jus est placé dans un contenant, compartimenté à l’aide de membranes, aux extrémités duquel sont placées des électrodes. Lors­ qu’une charge électrique est appliquée sur ce système, les molécules contenues dans le jus migrent d’un compartiment à l’autre en fonction de leur charge. « C’est une technologie verte qui ne fait pas intervenir de produits chimiques et qui ne produit pas de résidus, souligne le pro­fesseur Bazinet. Tous les polyphénols

responsables des propriétés santé de la canneberge sont conservés, notamment ceux qui préviennent les maladies parodontales et les infections urinaires. Le goût du jus de canneberge est toujours présent, mais il est beaucoup plus doux. » Dans un autre volet de leurs travaux, les chercheurs se sont intéressés à l’effet du jus de canneberge désaci­ difié sur l’intégrité des cellules intestinales. « Plusieurs ­études scien­tifiques ont été menées sur des humains avec du jus de canneberge brut, rappelle-t-il. La plupart des sujets tolèrent bien cette boisson, mais entre 30 % et 35 % des participants abandonnent les études en cours de route en raison de brû­ lures d’estomac, de ballonnements et, dans les pires cas, de diarrhées et de vomissements. » Afin de déterminer si la désacidification pouvait atténuer ces problèmes, le chercheur et ses collaborateurs ont mesuré l’effet du jus de canneberge désacidifié sur un modèle de paroi intestinale. Pour ce faire, ils ont utilisé du jus brut et des jus désacidifiés à 19 %, 37 %, 50 % et 77 %, qu’ils ont soumis à trois digestions in vitro, reproduisant ce qui se produit dans la bouche, l’estomac et l’intestin d’une personne. Ils ont ensuite exposé pendant 24 heures un

modèle in vitro de muqueuse intestinale à ces jus digérés. Résultat ? Les dommages à l’intégrité de la muqueuse sont environ deux fois moins importants avec les jus désacidifiés qu’avec le jus brut, à condition que la désacidification soit d’au moins 37 %. « Certains acides de la canneberge pourraient séquestrer le calcium, un minéral essentiel au maintien des jonctions serrées entre les cellules, avance le professeur Bazinet. Les brèches qui se créent dans la paroi permettent l’entrée des microorganismes, ce qui déclencherait une réaction inflammatoire. » Ces résultats suggèrent que la désacidification pourrait diminuer les risques d’in­ flammation intestinale et les inconforts gastro-intestinaux liés à la consommation ré­­ gulière de jus très acides. La prochaine étape consiste à mener une étude clinique chez l’humain pour déterminer si c’est bien le cas. Entre­ temps, un partenaire industriel a manifesté son intérêt pour le procédé d’électrodialyse et les travaux visant sa mise à l’échelle sont en cours. L’ é t u d e p r é s e n t é e à BÉNÉFIQ 2016 est le fruit d’une collaboration entre Élodie Serre et Laurent Bazinet, du Département des sciences des aliments et de l’INAF, Yvan Boutin, de T r a n s B i o Te c h , K a r i n e Pedneault, du Centre de développement bioalimentaire du Québec, Marie-Ève Langevin et Florence Lutin, de l’entreprise Eurodia/ Ameridia, et Stella Lacour, de l’Université de Montpellier.

Daniel Giroux, Département d’information et de communication Le Devoir, 1er octobre

Rogers a créé une surprise en mettant en vente deux publications phares du Québec, L’actualité et Châtelaine, ainsi que son magazine Loulou. Daniel Giroux note qu’entre 2003 et 2016, Châtelaine a perdu 35 % de son pu­­ blic, L’actualité 20 % et Loulou 12 %. « Rogers n’est présent que par ces trois magazines au Québec, sans autres activités sur le marché francophone. La compagnie estime peutêtre que ces médias auront une meilleure chance de survie et de profitabilité avec des gens qui connais­ sent mieux le marché. »

Sur l’avenir des obligations d’épargne du Canada

Stéphane Chrétien, Département de finance, assurance et immobilier Le Soleil, 28 septembre

Le gouvernement fédéral étudierait la possibilité de faire disparaître le programme des obligations d’épargne du Canada. Ce titre d’endettement du gouvernement du Canada est vendu spécifiquement aux particuliers. Or, la valeur des titres en circulation est passée de 55 G $ en 1987 à 5,5 G $ en 2016. Selon Stéphane Chrétien, cette baisse est attribuable, entre autres, à un rendement très bas, aujourd’hui sous 1 %. « C’est, bien sûr, un produit qui vient sans risque, mais lorsque tu ne fais même pas l’inflation, c’est plus long pour accumuler de l’argent pour la retraite. »


8

le fil | le 6 octobre 2016

La communauté au cœur du DD Le rapport annuel sur le développement durable 2015-2016 révèle comme jamais l’implication quotidienne des membres de la communauté par Claudine Magny Il y a 10 ans déjà, le développement durable devenait une priorité à l’Université Laval. La protection de l’environnement, déjà bien présente dans les valeurs de la communauté depuis plusieurs années, pavait ainsi la voie à une philosophie beaucoup plus large et englobante : le développement durable. Au fil du temps, de multiples gestes, actions et projets au quotidien, à petite et à grande échelle, ont pris la couleur du développement durable. C’est aussi dire que, peu à peu, la communauté s’est approprié cette philosophie. « L’engagement de la communauté, c’est ce qu’il y a de plus important. Chaque jour, un peu partout sur le campus, nombreuses sont les équipes qui effectuent des réflexions, des actions, pour mettre en œuvre et pour appliquer concrètement le développement durable. On le voit notamment par les divers projets des associations étudiantes, mais aussi par les comités locaux, qui se sont manifes­tement fixé des objectifs et des actions à réaliser en cohérence avec les dix grands axes du développement durable que s’est ­donnés l’Université », affirme le vice-­ recteur exécutif et au développement, Éric Bauce. De nombreux prix et réalisations sont venus confirmer que le DD avait bel et bien sa place sur le campus, mais aussi ailleurs. Mais au bout de 10 ans, il y a-til encore à faire dans le domaine ou faut-il plutôt principalement se consacrer à des projets déjà amorcés ? « Le DD est un processus continu et il y a tant de choses à faire encore, précise le vice-recteur. Regardez simplement ces milliers de jeunes qui re­­ çoivent leur diplôme fièrement, chaque année, à l’Université Laval, qui ont véritablement été imprégnés du DD et qui transmettent ensuite, à leur tour, ce message, ces valeurs. Ça, c’est un moteur important pour l’Université. Il ne s’agit pas de se contenter de faire du DD sur notre campus, aux édifices

son puits de carbone, ont été deux acteurs majeurs dans cette réalisation. La prochaine étape ? Rien de moins que la carbonégativité, affirme Éric Bauce. « Pour plusieurs, au départ, la car­ boneutralité était de l’ordre du rêve. Comment une organisation avec une infrastructure aussi complexe que l’Université Laval pouvait-elle devenir carboneutre ? Comment rendre ce projet tangible, calculable chez nous ? On s’est donc creusé les méninges, puis les idées ont jailli : les vignettes de stationnement, un nouveau mode d’aménagement de la Forêt, un programme d’efficacité énergétique, des campagnes de modification de comportements sur l’éclairage, le chauffage, les fenêtres, etc. Bref, grâce à la créativité et à un amalgame de petites et de grandes actions réalisées par l’ensemble des membres de la communauté, on a atteint, ensemble, la carboneutralité. Maintenant, plusieurs organisations, situées un peu partout sur la planète, nous demandent : comment avez-vous fait ça ? Nous sommes donc devenus un banc d’essai. Mais nous pouvons maintenant aussi aller plus loin en devenant carbonégatifs ! Devenir carbonégatifs, signifie non seulement s’engager davantage et multiplier nos ac­­tions en développement durable, mais aussi venir en aide à d’autres organisations qui ont de la difficulté à atteindre la carboneutralité. »

La Fabrique et du Vieux-Séminaire-deQuébec ou dans notre ville… Le développement durable doit être véhiculé par nos étudiants, chercheurs et employés peu importe où ils se trouvent sur la planète. L’Uni­versité se doit d’aller sans cesse au-devant de la société, d’être inspirante, d’être un modèle, d’être un laboratoire vivant, d’être un banc d’essai. » De nombreux prix obtenus, le Nord durable, l’atteinte de la carboneutralité, de nouvelles formations en développement durable ainsi que la signature d’ententes contractuelles comprenant des normes DD avec les concessions alimentaires ont, certes, marqué l’année 20152016. « Il n’y a pas de projet plus ou moins important en développement durable, estime Éric Bauce. Je dirais plutôt que l’ensemble de l’œuvre a des impacts très importants, et ce, à dif­férents niveaux. À titre d’exemple, ­l’Alliance santé durable et le Nord durable sont non seulement de grands projets de développement qui nécessitent des réflexions transversales et des implications transdisciplinaires, mais aussi des initiatives dans lesquelles les valeurs du DD sont vraiment inté- Pour consulter le Rapport annuel sur grées. Qu’on parle de santé durable, de le développement durable 2015-2016 : bien-être durable des populations, de la ulaval.ca/bilan-dd gestion de déchets dans un laboratoire ou encore, de l’éthique dans la prise de données en sciences sociales : chaque processus, chacun de nos gestes, doit s’inscrire dans la philosophie du développement durable. Il faut qu’il y ait une cohérence et une rigueur dans tout ça. » Chaque jour, sur le Signe des temps, l’Université Laval devenait, en novembre 2015, la première campus, nombreuses université carboneutre au Québec. sont les équipes Grâce à un travail rigoureux alliant techqui effectuent des nologie et recherche, elle a réussi à réduire de 26 % les émissions de gaz à actions pour mettre effet de serre sur son territoire depuis en œuvre et 2006 et à compenser ses émissions grâce à des partenariats à valeur ajoutée, pour appliquer notamment avec le Séminaire de Québec. concrètement le Le Service des immeubles, par sa rigueur dans les activités quotidiennes de l’Uni- développement versité, et la Forêt Montmorency, avec durable

DES RECONNAISSANCES PRESTIGIEUSES Après avoir obtenu, en 2014, l’accréditation STARS de niveau or pour la qualité de son engagement en matière de développement durable, l’Université Laval se voit décerner cette année d’autres distinctions importantes dans le domaine, notamment le Green Gown Awards 2015, dans la catégorie Continuous Improvement : Institutionnal Change et le Prix Novae de l’Entreprise citoyenne 2016, dans la catégorie stratégie d’affaires. Elle a aussi fait partie du palmarès des meilleurs employeurs au pays du magazine ­Forbes. photo Marc Robitaille

ENCORE PLUS DE FORMATIONS EN DÉVELOPPEMENT DURABLE Quatre chaires de leadership en enseignement (CLE) ont été créées. La CLE en économie du développement offrira des cours et un microprogramme de formation à distance sur les outils de pointe permettant l’analyse des politiques économiques dans les pays en développement. La CLE en sciences apicoles proposera le premier cours en sciences apicoles dans une université québécoise et créera des activités de formation pour les gens du milieu. Les deux CLE de la Faculté de théologie et de sciences religieuses aborderont, quant à elles, l’éthique sociale et l’enseignement sur la solidarité sociale. photo Louise Leblanc

SENTINELLE NORD, LA PLUS IMPORTANTE SUBVENTION DE RECHERCHE DE L’HISTOIRE DE L’UNIVERSITÉ AVEC 98 M $ Scientifiques et chercheurs traceront en temps réel la cartographie de l’écosystème et des géosystèmes ­arctiques, subarctiques et nordiques de l’axe humain-environnement avec de l’instrumentation novatrice et transdisciplinaire. Sentinelle Nord s’appuie sur des domaines de recherche dans lesquels se distingue l’Université depuis plusieurs décennies : les sciences de l’Arctique, l’optique-photonique, la santé ­cardio­métabolique et la santé mentale. photo Sharif Mirshak/Parafilms

LAISSER UNE EMPREINTE DURABLE, 350 ANS D’EXCELLENCE La Fondation de l’Université Laval a lancé la Grande campagne, dont l’objectif est d’amasser 350 M $ afin de soutenir l’excellence de l’Université et son engagement pour le développement durable de son milieu de vie, de travail et d’études et pour celui de la société. Les dons seront investis dans près de 750 fonds d ­ ivisés en trois secteurs : enseignement et recherche, bourses aux étudiants et réalisation de projets d’infrastructure. photo Francis Fontaine

ATTEINTE DE LA CARBONEUTRALITÉ L’Université Laval est la première université ­québécoise carboneutre. Grâce à un travail ­rigoureux alliant technologie et recherche, elle a réussi à réduire de 26 % les émissions de gaz à effet de serre sur son territoire depuis 2006 et à compenser ses émissions grâce à des partenariats à valeur ajoutée, notamment avec le Séminaire de Québec. Le Service des immeubles, par sa rigueur dans les activités quotidiennes de l’Université, et la Forêt Montmorency, avec son puits de carbone, ont été deux acteurs majeurs dans cette réalisation. photo Forêt Montmorency


D

développement durable

SERVICE D’AUTOPARTAGE AVEC ET SANS RÉSERVATION Les étudiants et les employés ont désormais accès à un point de chute du service Auto-mobile de Communauto. Ce système, qui remporte un grand succès depuis un an, permet de louer une voiture sans réservation. Les utilisateurs peuvent se déplacer d’un endroit à l’autre sans devoir spécifier l’heure de retour ou rapporter le véhicule au point de départ. Il s’agit d’une option intéressante en plus du transport en commun et des services de covoiturage, de location de voitures avec réservation et de location de vélos déjà offerts sur le campus. photo Marc Robitaille

ALIMENTATION RESPONSABLE SUR LE CAMPUS Des ententes contractuelles comportant des normes DD ont été signées avec les concessions alimentaires du campus. Elles concernent, notamment, l’offre de service alimentaire, le type de vaisselle utilisé, l’emballage, le tri des déchets, etc. Il est également stipulé que le choix d’un service de traiteur doit se faire parmi les traiteurs accrédités, qui respectent les exigences portant, entre autres, sur l’utilisation de produits locaux et équitables. photo Marc Robitaille

RÉFECTION DE L’AVENUE DES SCIENCES-HUMAINES Le remplacement des réseaux d’égouts desservant le cœur du campus a amené le Comité d’aménagement et de mise en œuvre (CAMEO) de l’Université Laval et le Service des immeubles à repenser l’avenue des Sciences-Humaines en fonction des besoins des piétons et des cyclistes. Des espaces de repos et de rencontre ont aussi été ajoutés. Un soin minutieux a été porté au choix des matériaux, tels que le pavé pâle (albédo élevé), qui permet la réflexion de la lumière et qui contribue à lutter contre les îlots de chaleur.

LE SPOT Réalisé par 60 étudiants de l’École d’architecture (Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design), le SPOT – Sympathique Place Ouverte à Tous – est un projet multidisciplinaire, rassembleur et festif qui vise à faire découvrir aux citoyens le potentiel inexploité d’espaces mal aimés du centre-ville. Ainsi, un stationnement de la rue Saint-Vallier Est a été transformé en espace public animé par une multitude d’activités gratuites, dont des spectacles musicaux et du cinéma en plein air, qui ont fait la joie des résidents du quartier et des nombreux visiteurs. Le 21 septembre, le SPOT se voyait décerner le prix AVENIR Projet par excellence au Gala Forces AVENIR. photo Atelier Guy

9


10

sciences

le fil | le 6 octobre 2016

en bref

Lancement de Ça marche Doc ! La première activité organisée par Ça marche Doc ! a attiré près de 100 personnes le 1er oc­­ tobre au parc Cartier-Brébeuf dans le quartier Limoilou. Cette initiative de santé publique, conçue et mise sur pied par le cardiologue Paul Poirier, de la Faculté de pharmacie et de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval, et Johanne Elsener, de l’organisme Québec Arbres, vise à faire connaître les liens entre l’aménagement urbain et des pathologies ­telles que les maladies respiratoires, le diabète, l’hypertension, l’obésité, le cancer et les troubles de santé mentale. Chaque semaine, un médecin spécialiste conviera la population à participer à une marche exploratoire dans un milieu urbain de Québec ou de Lévis. Ces marches ludiques, gratuites, ouvertes à tous sans inscription, auront lieu les samedis de 10 h à 10 h 30 du 1er octobre à la fin mai 2017. Plus d’information : camarchedoc.org

L’image de gauche montre un foie de souris tyrosinémique traitée avec le médicament NTBC. Les deux autres images montrent des lésions hépatiques qui apparaissent quatre semaines et huit semaines après l’arrêt du traitement. De tels changements sont détectés dès la première semaine avec certains miARN. photos Jean-Yves Scoazec et Nicolas Gadot

De grandes attentes pour une micropiste Les microARN pourraient servir de marqueurs pour suivre l’état de santé des personnes atteintes d’une maladie qui attaque le foie par Jean Hamann

Décloisonner les sciences de l’alimentation et du territoire Réfléchir de manière cohérente aux différents rapports qu’entretiennent alimentation et territoire au regard d’une conception holistique de la santé et du bien-être : voici l’objectif du 2e Colloque international sur les systèmes alimentaires territorialisés, qui aura lieu les 6 et 7 octobre. Plusieurs conférenciers internationaux seront sur place, dont Kim Kessler, commissaire adjointe du Bureau de la prévention des maladies chroniques et de la lutte contre le tabagisme du Département de santé de la Ville de New York. Ils aborderont une foule de sujets liés à l’alimentation, notamment les facteurs d’influence de l’alimentation et de la santé durables, la restauration collective et l’adaptation des normes alimentaires internationales aux territoires. L’événement est coorganisé par l’Alliance santé Québec. Jeudi 6 et vendredi 7 octobre, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Plus d’information : bit.ly/2cO6Ym5.

Même si le suivi médical des personnes atteintes de tyrosinémie héréditaire est très serré, en raison des risques de maladie du foie qui pèsent sur elles, il y aurait moyen de dépister encore plus rapidement les premiers signes indiquant que leur état de santé se détériore. C’est ce que suggère une étude publiée par l’équipe de Robert Tanguay, de la Faculté de médecine, dans un récent numéro de la revue Scientific Reports. La tyrosinémie héréditaire est causée par des mutations dans le gène qui code pour une enzyme appelée FAH. Cette enzyme intervient dans la dégradation de la tyrosine, un acide aminé abondant dans l’alimentation courante. Chez les personnes atteintes de tyrosinémie, le mauvais fonctionnement de la FAH conduit à l’accumulation dans les cellules du foie de fumarylacétoacétate (FAA), un métabolite toxique normalement dégradé en composés inoffensifs par la FAH. Le FAA endommage les cellules du foie et peut conduire au développement de cirrhoses et de cancers. Pour éviter d’en arriver là, les personnes atteintes doivent adopter un régime alimentaire faible en protéines et prendre un médicament, le NTBC. Lorsque ces mesures ne suffisent plus, la transplantation du foie doit être envisagée. En dépit de ces traitements, des tumeurs au foie apparaissent chez une partie des personnes tyrosinémiques. C’est la raison pour laquelle on les ­soumet régulièrement à des examens par imagerie médicale et à des tests

s­ anguins mesurant la présence d’alphafoetoprotéine (AFP), un marqueur de l’évolution de la maladie. « Le problème est que 80 % des petites tumeurs ne sont pas associées à des niveaux anormaux d’AFP et que l’imagerie médicale n’est pas assez sensible pour détecter de petites lésions du foie, souligne Robert Tanguay. On s’est donc demandé s’il y avait moyen de faire mieux. » Le chercheur de l’Institut de biologie intégrative et des systèmes (IBIS) et ses collaborateurs se sont donc tournés vers les microARN (miARN). « Nos travaux antérieurs sur les maladies cardiovasculaires, ainsi que de nombreuses études menées par d’autres chercheurs, suggèrent que ces molécules peuvent servir de marqueurs pour certaines pathologies », explique-t-il. Les miARN sont de courts segments d’ARN complémentaires aux ARN messagers. Lorsqu’ils se fixent à ces derniers, ils empêchent leur traduction en protéines. À l’aide de souris de laboratoire qui développent les principales manifestations de la tyrosinémie dès qu’on les prive de NTCB, les chercheurs ont démontré que plus de 300 miARN sont sous-­ exprimés ou sur-exprimés lorsque la maladie s’enclenche. Du nombre, ils en ont repéré deux – miR-98 et miR-200b – qui sont présents dans le sang et qui ont pour cibles des protéines associées à la tyrosinémie chez ces souris. « Nos analyses montrent que leur expression est modifiée considérablement une semaine à peine après l’arrêt de NTBC, ce qui n’est pas le cas pour le marqueur actuel

Les miARN seraient plus sensibles que le marqueur actuel pour détecter une évolution de la maladie de la maladie, l’AFP, observe le professeur Tanguay. Les miARN pourraient donc permettre de détecter plus tôt les pre­mières manifestations de la maladie à partir d’un simple échantillon de sang. » La prochaine étape consiste à déterminer si miR-98 et miR-200b, ou d’autres miARN, pourraient servir de marqueurs de la maladie chez l’humain. « Nous avons commencé à travailler làdessus grâce au soutien financier de la Fondation Go de Pierre Lavoie, sou­ ligne le chercheur. Pour y arriver, nous devons analyser des échantillons de sang provenant de personnes atteintes de tyrosinémie dont l’état est stable et des échantillons prélevés sur des personnes chez qui la maladie a progressé. » La tyrosinémie héréditaire est une maladie génétique rare qui frappe une personne sur 100 000 dans le monde. Au Québec, sa fréquence est d’une sur 16 000 et elle atteint même une sur 600 au Saguenay–Lac-Saint-Jean. L’étude publiée dans Scientific Reports est signée Francesca Angileri, Geneviève Morrow, Vincent Roy et Robert Tanguay, de la Faculté de médecine et de l’IBIS, Suli Huang et Tangchun Wu, de la Huazhong University of Science and Technology, et Jean-Yves Scoazec et Nicolas Gadot, de l’Université de Lyon.


arts

le fil | le 6 octobre 2016

Un patrimoine bien vivant

11

en bref

Violon, accordéon, flûte, banjo et autres instruments traditionnels s’uniront à l’occasion des Rendez-vous ès TRAD de Québec, du 6 au 10 octobre par Matthieu Dessureault Surannée, la musique traditionnelle ? Loin de là ! Comme preuve, il suffit de consulter la programmation créée par le Centre de valorisation du patrimoine vivant (CVPV), l’organisme derrière les Rendez-vous ès TRAD. Ici, le rigodon côtoie les rythmes africains, la musique celtique s’unit à celle des pays scandinaves et le hip-hop se mêle aux chansons à répondre. On présentera même une veillée de danse alliant musiques traditionnelle et électronique, avec DJ et « câlleur » ! En tout, le CVPV offre cinq jours de musique, de chanson, de danse et d’ateliers pour faire découvrir les aspects actuels de nos traditions. Portée par de jeunes artistes et plébiscitée par leurs publics, la musique traditionnelle est aujourd’hui bien vivante. « On trouve dans cette musique beaucoup de créativité et d’innovation. Pour se transmettre de génération en géné­ ration, la musique traditionnelle doit évoluer et s’adapter. Elle signifie donc ­quelque chose pour bien des gens, et pas seulement dans le temps des Fêtes ou durant la Saint-Jean-Baptiste », affirme la présidente du CVPV, Cassandre Lambert-Pellerin. Elle-même violoniste et chanteuse, elle travaille dans le milieu des arts traditionnels depuis 2007, notamment avec le groupe Jusqu’aux p’tites heures. En parallèle, elle réalise un doctorat en

ethnologie et patrimoine. Sa thèse porte sur la transmission intergénérationnelle à l’extérieur de la famille. « Mes études doctorales contribuent énormément au développement du CVPV. De l’autre côté, les activités que nous organisons, de même que le contact privilégié que j’ai avec des porteurs de tradition et leur public, qui découvre ou redécouvre différents éléments de sa culture, nourrissent beaucoup mes recherches », dit-elle. Cette année, son équipe a réuni plus de 40 artistes. Parmi eux figure une fière représentante de l’accordéon, Marie-Desneiges Hamel. Ce samedi, dans les voûtes de la Maison Chevalier, elle offrira une prestation en formule trio. Les multi-instrumentistes SimonCharles Cyr et Gaëtan Lefebvre l’accompagneront au piano, à la guitare, au violon et à l’harmonica, notamment. « Le public pourra entendre l’accordéon sous un jour différent. Nos pièces sont tirées des réper­ toires de musiques de l’Irlande, du Cap Breton et du Québec, en plus de quelques compositions. Ce sera un spectacle très varié », promet-elle. On entendra, entre autres, Le reel des soucoupes volantes, une adaptation à la sauce québécoise d’une pièce irlandaise popularisée par La Bottine souriante.

Devenue un incontournable du festival, la joute chantée s’inspire du théâtre d’improvisation. Deux équipes de quatre chanteurs doivent puiser dans leur répertoire pour animer des séances de chant, tout en respectant un thème donné par un arbitre.

Les Rendez-vous ès TRAD invitent tous ceux qui aiment le chant, la nature et la marche à se joindre à une randonnée chantée dans les sentiers du Parc linéaire de la rivière Saint-Charles.

Pérégrinations musicales

Malgré son jeune âge, Marie-Desneiges Hamel joue de l’accordéon depuis plus de 20 ans. photo Julien Simard

« Comme un mini-wheat, avec un côté givré et un côté sérieux », pour reprendre son expression, Marie-Desneiges Hamel apprécie à la fois les pièces énergiques, qui lui permettent de s’éclater sur scène, et les mélodies plus sensibles, plus nuancées. Son amour de l’accordéon, elle le doit à son grand-père. « Quand j’étais pe­­ tite, la famille se réunissait pour danser pendant qu’il jouait. J’ai toujours eu un intérêt plus marqué que les autres pour cet instrument. À l’âge de 6 ans, j’ai pris son accordéon en cachette et j’ai été ca­­ pable de jouer Bonne fête à l’oreille. Mes parents m’ont entendue et m’ont offert des cours pour ma fête l’année suivante. » Depuis, cette employée de la Faculté des sciences de l’administration partage sa passion à qui veut l’entendre. Grâce aux Rendez-vous ès TRAD, elle peut transmettre son énergie contagieuse au grand public. « On a tous en nous le patrimoine vivant : souvent, il dort, mais quand on le réveille, on réalise qu’on s’est privé d’un grand plaisir pendant longtemps. La musique et la danse traditionnelles créent un sentiment de proximité et de communauté très important. Il s’agit aussi de nos racines. Connaître notre histoire est important pour mieux com­ prendre notre culture et nos origines. » L’ensemble de la programmation est disponible à l’adresse estrad.qc.ca. Visitez aussi le site Web de ­Marie-Desneiges Hamel à ­accordeonquebec.com.

Le Centre de valorisation du patrimoine vivant offre cinq jours de musique, de chanson, de danse et d’ateliers pour faire découvrir les aspects actuels de nos traditions

Vox Eluli est à la recherche de nouveaux talents ! Formée en 2013, cette chorale de l’École de langues est composée d’étudiants, de professeurs et d’employés qui chantent pour le plaisir. Dirigée par Cindy Tremblay, une diplômée en musique, son but est de faire découvrir des chants en langues étrangères. Pour les participants, il s’agit d’une belle façon de voyager à travers la musique. Aucun préalable n’est requis. Les répétitions ont lieu tous les vendredis, de 12 h 10 à 13 h 30, au local 1257 du pavillon Charles-De Koninck. photo Marc Robitaille

Cela vous intéresse ? Écrire à Francisco. Pereira-de-Lima@elul.ulaval.ca. Lire l’article du Fil sur la chorale : bit.ly/2dgX14N.

Une fresque inspirée de l’eau Artistes, voici l’occasion de réaliser une œuvre dans les couloirs souterrains de l’Université ! CentrEau, un centre de recherche multidisciplinaire sur l’eau, souhaite afficher ses couleurs. Seul ou en équipe, vous pouvez proposer un croquis qui s’inspire de la mission du centre et qui inclut son logo. Si l’œuvre est choisie, la peinture et un projecteur multi­ média vous seront fournis pour la réalisation de la fresque. Créé en 2015, CentrEau vise à promouvoir une vision d’ensemble et ­transversale des problèmes de gestion de l’eau et à ­trouver des solutions novatrices aux défis posés, tant du point de vue de la gouvernance que du développement ­technologique et scientifique. Le croquis doit être envoyé avant le lundi 14 novembre à info@centreau.ulaval.ca. Plus d’info : maxime.tisserant.bioveg@gmail.com.

Jeudi musico-poétique Les amateurs de musique et de poésie sont invités à assister au prochain jeudi musico-poétique, le 13 octobre. Organisée et animée par les enseignantes Chantal Masson-Bourque, de la Faculté de musique, et Denyse Noreau, du Département des ­littératures, cette activité propose une heure de poèmes et de pièces musicales jouées ou chantées par des étudiants et des professeurs de différentes facultés. Au programme, de la musique c­ las­sique, populaire ou jazz ainsi que des compositions originales. Jeudi 13 octobre, à 16 h 30, à la salle HenriGagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. L’entrée est libre.


12

actualités UL

le fil | le 6 octobre 2016

en bref

Quel est l’avenir du DD ? Pour souligner le 10e anniversaire de la démarche de développement durable à l’Université Laval, le Vice-rectorat exécutif et au développement et l’Institut EDS organisent une table ronde réunissant Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement de l’Université Laval, Jean-Martin Aussant, directeur général de Chantier de l’économie sociale, et Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki, afin de réfléchir sur l’avenir du développement durable à l’Université et dans la société. photo Martine Lapointe

Mardi 25 octobre, à 16 h, à la salle 2320-2330 du pavillon Gene-H.-Kruger. Entrée libre. Plus d’information : ihqeds.ulaval.ca.

Partagez vos connaissances ! Bonne nouvelle pour le milieu de la recherche : l’Université Laval a renouvelé son partenariat avec le Centre Jacques Cartier. Ses chercheurs peuvent donc participer aux Entretiens et soumettre des thèmes de symposiums. Événement phare du Centre Jacques Cartier, les Entretiens Jacques Cartier ont lieu alternativement en France et au Québec. Il s’agit du plus grand rassemblement de la communauté francophone de chercheurs, de décideurs, de chefs d’entreprises et d’acteurs du monde culturel. Cette initiative a pour but de favoriser la dynamique de réseau, le rayonnement et l’attractivité des territoires, ainsi que l’échange de pratiques d’affaires bilatérales. Santé, énergie, développement durable, entrepreneuriat, finances, affaires juridiques, numérique, culture, art et performance… voilà quelques-uns des thèmes explorés à l’occasion des prochains Entretiens, qui se dérouleront du 21 au 23 novembre à Lyon, à Grenoble et à St-Étienne. Des représentants du Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS) donneront une conférence sur l’utilisation de la réalité virtuelle et du numérique en réadaptation et en intégration sociale.

Québec ville en rose Pour une sixième année, dans le cadre de la campagne « Québec ville en rose », des entreprises, organisations, sites et monuments de la ville s’illumineront de rose en octobre pour appuyer les femmes traitées au Centre des maladies du sein (CMS) du CHU de Québec – Université Laval. L’Université fait partie des partenaires qui participent à cette belle et grande campagne de solidarité. L’activité, qui se déroule jusqu’au 16 octobre, vise avant tout à sensibiliser les gens à la lutte contre le cancer du sein, tout en montrant l’importance du CMS et de son expertise en la matière, que ce soit pour les soins, la recherche ou l’accompagnement psychologique.

La Fondation du CHU de Québec convie la population à prendre part à ce grand mouvement d’illumination en devenant porteurs de lumière, c’est-à-dire ambassadeurs de la cause. L’argent recueilli permettra de faire l’acquisition d’équipements de pointe, de financer des projets de recherche et de contribuer par divers projets à l’humanisation des soins. Pour appuyer la cause, l’Université a choisi d’illuminer en rose le socle des drapeaux situé à l’entrée sud du campus (près du boulevard Laurier). Pour plus d’information : quebecvilleenrose.ca.

Années 1940

Plus d’information : bit.ly/2dKeZcK

Un anniversaire sous le signe des années 80 La CADEUL (Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval) soulignera son 35e anniversaire avec une grande fête, le 13 octobre, au Grand Salon. La thématique ? Les années 80 ! Les organisateurs ont fait appel au groupe The Time Machine Rock Band pour faire revivre l’ambiance musicale de l’époque. La CADEUL est l’une des plus importantes associations étudiantes de premier cycle au Québec, avec 88 associations départementales et facultaires, représentant plus de 33 000 membres. Plus d’information : bit.ly/2dvBcNH

La famille impériale d’Autriche est invitée à une partie de chasse au chalet familial de nul autre que le père Georges-Henri Lévesque, fondateur de la Faculté des sciences sociales. Plus d’info : bit.ly/2d181T2. photo DGDAA, Fonds Georges-Henri Lévesque / Division de la gestion des documents administratifs et des archives


société

le fil | le 6 octobre 2016

13

La parole aux marginalisés Des jeunes de la rue présentent leur vision de la ville dans une exposition au Musée de la civilisation, un projet issu d’une collaboration avec des étudiants en architecture par Matthieu Dessureault La dure réalité de la rue, Alexandrine « Bob » Duclos la connaît. Le froid. La faim. Le regard hostile ou indif­ férent des passants. Tout cela, elle l’a vécu, à son arrivée à Québec, il y a cinq ans. Non sans peine, elle a rompu avec sa vie d’errance, mais en garde un douloureux souvenir. « J’ai été dans la rue pendant plus d’un an. J’ai surmonté toutes sortes de problèmes. Tous les jours, on me disait “trouve-toi une job !”, mais comment se trouver un emploi quand tu portes toujours le même linge, que tu n’as aucune expérience de travail ni d’appartement ? », lance cette jeune femme originaire des Îles de la Madeleine. C’est ce regard sur l’itinérance qu’elle nous offre avec son œuvre J’existe, installée sur la passerelle du Musée de la civilisation. Le visiteur est invité à pénétrer dans un cube garni de photos en noir et blanc. De l’extérieur, on voit de ­belles images de la ville : des bâtiments, un autobus, un banc de parc, etc. À l’in­térieur, cependant, on découvre des scènes moins reluisantes. On y voit, entre autres,

un mendiant accompagné de son chien, ainsi qu’un itinérant, cigarette au bec. De ces photos, captées ici et là, transpirent un sentiment d’isolement, propre à plusieurs sans-abris. « En entrant dans le cube, on est forcé de regarder une réalité souvent ignorée par une grande partie de la population. Les images présentent des gens normaux, qui font partie du quotidien. Ce sont leurs histoires, leurs misères, mais aussi leurs joies, que l’on voit », explique l’artiste. Deux autres jeunes ont exprimé leur vision de la ville à travers des œuvres multidisciplinaires. Avec sa maquette, Samuel Tremblay propose la conversion d’un vieil édifice Derrière notre image de la ville se cache une réalité profondément humaine : celle de l’itinérance, en centre d’hébergement pour sans- que la photographe Alexandrine « Bob » Duclos n’hésite pas à faire ressortir. photo Alexandrine Duclos abris. Jasen Gagné, de son côté, a revisité le Château Frontenac en apposant de la couleur et de fines lames d’acier sur une photo. L’ex­ position a été réalisée grâce au programme « 4e Mur : Rendre l’invi­sible visible », de la Fondation Michaëlle Jean, en partenariat avec la Maison Dauphine, le Musée de la civilisation et l’École d’architecture.

Avec sa maquette, Samuel Tremblay propose de transformer un édifice en centre d’hébergement pour sans-abris. Il désire ainsi promouvoir la conversion de constructions désuètes en bâtiments écologiques. photo Martin Le Blanc, Musée de la civilisation

Tout au long du processus, qui a duré plusieurs mois, des étudiants en architecture ont aidé les artistes à concrétiser leurs idées

Tout au long du processus, qui a duré plusieurs mois, des étudiants en architecture ont aidé ces artistes à concrétiser leurs idées. Amélio­ration des infrastructures pour les sansabris, espaces publics accessibles aux chiens, constructions écoénergétiques, etc. : au cours de ces échanges, les jeunes de la rue ont pu exprimer leur vision d’une ville durable. « J’ai constaté qu’ils sont, chacun à leur façon, des experts de la ville. Ils ont des opinions très claires sur les problèmes de leur environnement et sur ce qu’ils souhaitent pour l’améliorer. Leurs visions sont variées. Pour certains, c’est la détresse face aux ensembles urbains qui ressort, alors

Jasen Gagné a voulu rendre hommage à Anne Gasnier, un personnage historique ayant apporté de l’aide aux démunis à l’époque de la Nouvelle-France. Du coup, il propose un autre regard sur le Château Frontenac, ce bâtiment emblématique de la ville de Québec.

que pour d’autres, c’est l’espoir de participer un jour à un monde meilleur. Ce fut une expérience très enrichissante », raconte Déborah Nadeau-Roulin, étudiante à la maîtrise en architecture. Invité à participer à une table ronde en marge du vernissage, le professeur André Casault a rappelé l’importance d’écouter les communautés marginalisées. L’activité a été l’occasion de parler d’itinérance, d’inégalités, d’inclusion. « À priori, tout le monde est pour la vertu, mais ce n’est pas si simple; on veut intégrer les jeunes de la rue à la condition qu’ils se comportent comme de bons citoyens ! Vouloir que les

autres soient comme nous, ce n’est pas de l’inclusion, c’est de l’uniformisation. L’inclusion, c’est de faire tous les efforts pour se mettre à la place de ceux ayant une vision différente ou, dans le cas des jeunes de la rue, qui ont de la difficulté à trouver leur place. » Le chercheur, qui s’intéresse aux méthodes de conception architec­ turale collaborative, a particuliè­re­ ment apprécié l’œuvre d’Alexandrine. « Ses photos sont poignantes. On sent qu’elles ont été prises par quel­ qu’un qui a connu cette réalité. Il y a des photos très intimes, qui présentent les personnages de près, et des vues en contre-plongée, qui nous

donnent l’impression d’être couchés sur le sol. Cela offre un point de vue différent sur la ville. » Modeste, la principale intéressée a du mal à reconnaître son talent. Fraîchement diplômée de l’École de la Rue de la Maison Dauphine, elle entame un cours de photographie au Centre de formation professionnelle Maurice-Barbeau. Son premier projet d’exposition, on s’en doute, restera longtemps gravé dans sa mémoire. L’exposition J’habite la ville est ­présentée jusqu’au 9 octobre. Plus d’information : www.mcq.org/fr/ activite ?id=463587.


14

société

le fil | le 6 octobre 2016

Sur la piste des ancêtres À la demande de l’Office du tourisme de Québec, la Chaire de recherche en partenariat sur l’attractivité et l’innovation en tourisme réalise un rapport sur le tourisme généalogique par Yvon Larose « Il s’agit d’une quête très ­personnelle, qui transporte. Ceux qui vont en Europe ont fait des recherches. Ils se sont investis. Ils n’arrivent pas là par hasard. Ils trouvent parfois des traces tangibles, matérielles, comme la maison où l’ancêtre est né, ou l’église où il s’est marié. Le temps est compressé. Toucher du doigt ces édifices donne l’impression d’être au plus près de notre ancêtre. C’est très émouvant. » L’expérience particulière dont parle la professeure Pascale Marcotte, du Dépar­ tement de géographie, un nombre grandissant de Qué­ bécois la vivent. « Le tourisme généalogique est relativement peu connu, soutient-elle, mais il est en train de devenir un phénomène social. Assez diffuse, cette forme de tourisme, sur laquelle il n’existe pas de statistiques précises, est encore peu étudiée par les chercheurs. » La professeure est la responsable scientifique de la Chaire de recherche en partenariat sur l’attractivité et

l’innovation en tourisme. Elle met la dernière main à un rapport sur le tourisme gé­­ néa­l ogique commandé par l’Office du tourisme de Québec. Selon elle, il s’agirait là d’un produit potentiel qui viendrait enrichir le tourisme culturel local, lequel est déjà porteur et très attrayant. « Certains touristes, indiquet-elle, viennent à Québec pour des recherches généa­ logiques. D’autres veulent se rapprocher de leur histoire familiale afin de mieux comprendre d’où ils viennent. » Il faut dire que Québec et sa région immédiate, soit l’île d’Orléans, la Côte-deBeaupré et Portneuf, ont été d’importants lieux de colonisation. Idem pour la région de Kamouraska, dans le BasSaint-Laurent. Une vingtaine de familles souches se se­­ raient établies là-bas, avec des noms tels que Michaud, Dionne, Soucy ou Pelletier. « Et Québec, ajoute Pascale Marcotte, est particulièrement bien outillée pour la généalogie, avec la présence de différentes institutions

Le tourisme généalogique permet un contact vrai et authentique avec l’histoire familiale

Dans le parc des Ancêtres, sur l’île d’Orléans, un monument rend hommage à la mémoire des quelque 300 familles souches qui se sont établies sur l’île, au temps de la Nouvelle-France. photo Lucie Provencher

Une belle histoire centenaires, notamment les monastères, et de centres d’ar­c hives, entre autres Bibliothèque et Archives nationales du Québec. » Selon elle, plusieurs facteurs expliquent l’engouement pour le tourisme généalogique au Québec. On peut penser à l’éclatement des familles et à son corollaire, le changement des noms de famille. Il y aussi le besoin de repères, d’ancrages pour, ditelle, « organiser notre propre histoire dans une vie mo­­ derne axée sur la mobilité et le changement ». Mais il ne faudrait pas oublier la vo­­ lonté d’un nombre croissant de touristes de sortir des sentiers battus pour vivre un tourisme expérientiel, original et relationnel. « Les touristes ne veulent plus d’un regard distant, affirme-t-elle, mais bien d’une interactivité avec les habitants du lieu visité. Ils recherchent de plus en plus un investissement cognitif accompagné d’une dimension émotive. Ils veulent être touchés. » Une autre explication serait d’ordre générationnel. « Les personnes attirées par le tourisme généalogique ne sont pas des historiens, souligne Pascale Marcotte. En fait, elles ont toutes sortes de profils. Mais il est clair que la plupart d’entre elles sont issues de générations vieillissantes, plus scolarisées que les générations précédentes, avec une conscience histo­ rique plus aiguë. De plus, elles sont habituées à la re­­ cherche sur Internet, où se trouve une masse de documents généalogiques. » Si de nombreux Québécois se rendent en Europe, en particulier en France, dans l’intention de poser le pied là où l’histoire de leur famille a commencé, d’autres « touristes des racines », Améri­ cains ceux-là, convergent vers le Québec. Il faut rappeler que le Québec a connu une véritable saignée entre les années 1840 et 1930. Des descendants de ces Qué­ bécois immigrés au sud de la frontière viennent au Québec pour retrouver leurs origines. Et ils seraient nombreux, au dire de la professeure. « Comme les francophones d’ici, explique-t-elle, ces Américains sont à la re­­ cherche de quelque chose d’authentique et de vrai, de matériel ou d’immatériel, à propos de leur histoire passée. »

Les étudiants bénévoles des Cercles de lecture HLM souhaitent donner le goût de la lecture aux enfants vivant en milieu défavorisé par Renée Larochelle Tous les enfants ne naissent pas égaux. Dans certains milieux défavorisés de Québec, ils sont plusieurs à effectuer leurs premiers pas à l’école sans jamais avoir tenu un livre entre leurs mains ou sans que personne ne leur ait déjà lu une histoire. En effet, par manque de temps, de moyens ou de compétences, certains parents ne peuvent tout simplement pas assurer une certaine valorisation de la lecture chez leurs petits. Or, selon des études, plus un jeune éprouve des difficultés en lecture, plus il est susceptible d’être un candidat au décrochage scolaire. C’est justement pour valoriser la lecture chez les enfants de 5 à 12 ans et leur faire développer leurs habiletés à lire que des étudiants de l’Université ont mis sur pied le projet des Cercles de lecture HLM. L’objectif : sortir la lecture du cadre scolaire en allant à la rencontre d’une clientèle plus à risque directement dans son milieu de vie. Au 18 e Gala Forces AVENIR universitaire, présenté par Desjardins, qui s’est tenu récemment au théâtre Le Capitole de Québec, le projet Cercles de lecture HLM a été lauréat dans la catégorie AVENIR Société, communication et éducation. Le projet faisait partie des 33 personnalités et projets finalistes issus de tout le Québec. Soulignons que les Cercles de lecture HLM sont l’une des activités chapeautées par le comité Collège Frontière de l’Université, un organisme d’alphabétisation qui offre un soutien aux personnes souhaitant améliorer leurs compétences en lecture. Étudiante à la Faculté de médecine, Lauréanne Dussault-Desrochers fait partie de la dizaine de bénévoles œuvrant aux Cercles de lecture HLM, qui comme le nom l’indique, se trouvent dans des quartiers considérés défavorisés que sont Vanier, Saint-Sauveur et Duberger. Une fois par semaine, pendant 90 minutes, la jeune femme se rend dans un local communautaire prêté par une habitation à loyer modique pour faire la lecture à des enfants, dont l’âge varie entre 5 et 12 ans. « Nous accueillons les jeunes qui reviennent de l’école et ils s’installent en petits groupes de lectures semi-dirigées, explique Lauréanne Dussault-Desrochers. On tient toujours compte de leurs intérêts dans le choix des livres : contes ou bandes dessinées, l’important est qu’ils trouvent que la lecture, c’est quelque chose de plaisant ! » Il n’est cependant pas toujours facile de contenir l’énergie débordante de ce petit monde. Ainsi, pour certains enfants, s’asseoir pour lire représente tout un défi. D’autres, parmi les plus jeunes, n’ont jamais tenu un livre dans leurs mains. « Mais une fois qu’ils ont la piqûre, les jeunes ne se font pas prier pour lire ou pour écouter, même s’il faut parfois insérer des activités de bricolage entre les séances de lecture », fait re­m arquer avec humour Lauréanne Dussault-Desrochers.

Un enfant qui lit est potentiellement un enfant « sauvé » du décrochage scolaire : tel est le credo des Cercles de lecture HLM.

Même son de cloche pour Camille Gosselin, étudiante à l’École de psychologie. « C’est vrai qu’il y a des enfants – parmi les plus jeunes et dont les parents immigrants de première génération ne parlent pas bien ou pas du tout le français – qui ignorent comment tenir un livre dans le bon sens, par exemple, raconte l’étudiante. À ces enfants, qui partent avec un gros handicap, on va proposer des livres contenant beaucoup d’images. C’est important que cela soit attrayant pour eux. » Dans cet esprit, la mission des bénévoles des Cercles de lecture HLM ne consiste pas à ap­­ prendre à lire aux enfants, ce dont se charge l’école, mais à les intéresser à la lecture. Car un enfant qui lit est potentiellement un enfant « sauvé » du décrochage scolaire : tel est le credo des bénévoles des Cercles de lecture HLM, qui s’engagent pour une année scolaire complète afin de tisser des liens solides avec les enfants. Une expérience gratifiante, s’il en est une. « On sait qu’un enfant qui s’intéresse à la lecture est un enfant qui va mieux », souligne ainsi Camille Gosselin. Enfin, les bénévoles sont épaulés dans leurs tâches par des intervenants en travail social, qui leur donnent un peu le pouls de ces milieux souvent difficiles. Quand on demande à Lauréanne Dussault-Desrochers et à Camille Gosselin d’expliquer la raison de leur engagement auprès des jeunes, l’une et l’autre affirment avoir eu la chance de grandir dans un milieu où la lecture était valorisée. Alors, pour ces jeunes femmes, qui ont connu la douce musique de l’histoire racontée tous les soirs au lit, ce n’est qu’un juste retour des choses, qui s’effectue dans l’esprit de « donner au suivant ».


sports

le fil | le 6 octobre 2016

15

photo Yan Doublet

en bref

Club L’AVAL

Une équipe imposante Le club de natation Rouge et Or amorce la saison 2016-2017 avec la plus importante cohorte d’étudiants-athlètes de son histoire par Mathieu Tanguay Est-ce dû aux nouvelles ­installations du PEPS ? Ou en­­core à l’accueil, en fé­­ vrier 2016, du Championnat canadien universitaire ? Quoi qu’il en soit, une chose est sûre, le recrutement va bon train pour le club de natation Rouge et Or, qui amorce la saison 2016-2017 avec la plus importante co­­ horte d’étudiants-athlètes de son histoire. Pas moins de 46 nageurs, soit 23 hommes et autant de femmes, porteront le maillot Rouge et Or cette année. « Je commence ma 13e année à la barre de l’équipe et jamais on n’a choisi autant d’étudiantsathlètes au terme du camp d’entraînement », avance

­l ’entraîneur-chef, Nicholas Perron. Pour les compétitions du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), comme pour la Coupe universitaire, qui aura lieu ce vendredi à Sherbrooke, seulement 18 na­­geurs pourront composer ­chaque formation. « Un heureux problème », selon Nicholas Perron, qui devra donc retenir sur le banc cinq bons nageurs et nageuses chaque fois. Championne provinciale en titre l’an dernier, l’équipe masculine a tous les outils pour répéter cet exploit en 20162017. Toutefois, « l’équipe de l’Université de Montréal s’est r e n f o r c é e ave c d e b o n s ajouts », affirme l’entraîneurch e f . «  C o m m e p o u r l e s

dernières années, ça va être serré et on risque de se battre jusqu’au dernier soir du Cham­pionnat provincial. » Un championnat qui sera d’ail­ leurs disputé à la maison, au Centre aquatique Des­­jardins – Université Laval du PEPS, du 10 au 12 février 2017. Du côté des nageuses, le départ des membres de l’équipe nationale Geneviève Cantin et Marie-Pier Couillard – qui ont fait la pluie et le beau temps durant leur stage ­universitaire maintenant terminé – fera assurément mal à la formation féminine du Rouge et Or. « On a beaucoup de bonnes nageuses, mais on manque de superstars », admet l’instructeur-chef.

La compétition sera féroce, les Carabins rapatriant leurs nageuses de l’équipe nationale, Katerine Savard et Sandrine Mainville, toutes deux médaillées des récents Jeux olympiques de Rio. « L’Université de Montréal sera seule en tête cette année et pourrait gagner le titre national. Nous, on vise à nous battre pour la deuxième place contre l’Université McGill », admet Nicholas Perron. Le Championnat de ­natation du RSEQ de février 2017 sera la seule compétition locale de la saison du Rouge et Or. Le Championnat de Sport interuniversitaire c­ anadien (SIC) se déroulera, pour sa part, à l’Université de Sherbrooke du 24 au 27 février 2017. Plus ­d’information  : rougeetornatation.com.

Campus dynamique

Le club de plein air L’AVAL offre des activités sportives extérieures toute l’année. Vous aimez jouer dehors et prendre l’air ? De la randonnée, du canot-camping, du vélo, de la raquette, du ski sous toutes ses formes, du patin, du canot à glace : ce n’est qu’une partie de la multitude d’activités qui sont proposées sur des terrains aux quatre coins du Québec et au nord-est des États-Unis. Débutant ou expert, chacun y trouvera son compte. Le Club de plein air L’AVAL vous attend, parce qu’on est bien mieux dehors ! Visitez clublaval.qc.ca pour avoir plus ­d’information ou venez faire un tour aux réunions du lundi soir, à 19 h, au local 2270 du PEPS.

Service RTPEPS Connaissez-vous le service RTPEPS ? Cette plateforme Web conviviale facilite l’accès à la réservation de terrains pour tout le monde ! Les plateaux de raquetball, de squash, de ­tennis, de badminton, de volleyball, de ­basketball et de hockey cosom sont maintenant accessibles en un seul clic. Inscrivezvous au service et réservez en tout temps jusqu’à 3 jours (70 heures) à l’avance. Sur place, confirmez votre présence dans les 60 minutes précédant le début de l’activité en utilisant les postes de confirmation de réservation. De plus, si vous êtes étudiant à temps plein à l’Université (minimum de 12 crédits), ce ­service est gratuit. Rien de plus facile pour pratiquer son sport favori entre amis ! Pour accéder à la plateforme, rendez-vous à peps.ulaval.ca, sous l’onglet RTPEPS.

Vendredi 7 octobre Rugby féminin | McGill Stade TELUS-Université Laval | 19 h

Vendredi 14 octobre Soccer féminin | Montréal PEPS – Terrain 6 | 18 h Soccer masculin | Montréal PEPS – Terrain 6 | 20 h

Dimanche 16 octobre

Ce sera une rencontre historique pour le club de rugby Rouge et Or, le vendredi 7 octobre, alors que, pour la première fois, l’équipe jouera un match en soirée au stade TELUS-Université Laval. Les Martlets de l’Université McGill sera l’équipe visiteuse. C’est donc un rendez-vous, à compter de 19 h ! photo Stéphane Gaudreau

Soccer masculin | UQAM PEPS – Terrain 6 | 13 h Soccer féminin | UQAM PEPS – Terrain 6 | 15 h


16

au fil de la semaine

13/10

le fil | le 6 octobre 2016

La paresse : vice ou art de vivre ? « La paresse est mère de tous les vices », affirme le ­dicton. À voir à quel point nos sociétés postmodernes valorisent la productivité et la vitesse, on serait porté à lui donner raison. Le philosophe Thomas Hobbes, quant à lui, la considérait comme « la mère de la philosophie ». De nos jours, tout un courant de pensée va jusqu’à l’élever au rang d’art de vivre. Alors, la paresse, est-ce un vice ou une vertu ? Pour débattre de cette question, François Naud, professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses, invite des chercheurs d’horizons divers pour un colloque où sera ­scrutée l’ambivalence de la notion sous l’angle de la théologie, de la philosophie, de la psychanalyse et de la littérature. Jeudi 13 octobre, dès 13 h 30, au local 813 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Le colloque se poursuivra le ­lendemain.

06/10

07/10

11/10

11/10

12/10

12/10

Je suis le XXe siècle

Exploration picturale 3

Où va le féminisme ?

Territoire de la langue

Des antibiotiques… ou pas

L’émergence financière de Québec

Dans le cadre de sa résidence à la Bibliothèque, l’auteur jeunesse Camille Bouchard convie les personnes de tous les âges à un projet d’écriture inter­ générationnel intitulé Je suis le XXe siècle. L’au­ teur supervisera ce projet d’écriture collective, qui servira de point de départ à une série de romans historiques destinée aux 12 et 13 ans. Étudiants et ­aspirants écrivains sont donc invités à créer un ­chapitre de l’ouvrage portant sur un événement ­marquant du XXe siècle. Pour vous mettre dans le bain, venez rencontrer Camille Bouchard à la bibliothèque, le 6 octobre, et suivez l’avancement des travaux sur la page Facebook de l’activité.

C’est le 3 octobre qu’a ­commencé Exploration ­picturale 3 d’Olivier Moisan Dufour, nouvelle exposition présentée au pavillon AlphonseDesjardins jusqu’au 21 octobre. Un vernissage aura lieu le 7 octobre, à l’occasion duquel les spectateurs pourront découvrir l’univers pictural éclaté de cet étudiant au baccalauréat en arts visuels et médiatiques. L’exposition, qui fait la synthèse du ­travail de l’artiste, se compose d’une série d’œuvres di­­verses – figuratives ou abstraites – déjà présentées à la Galerie Morgan Bridge, à Québec, ou à la galerie Da Substanz, à Queretaro, au Mexique. œuvre Olivier

Unité ou diversité des ­luttes : c’est le dilemme auquel fait face le féminisme d’aujourd’hui. S’il a d’abord postulé que ­toutes les femmes sont liées à la même oppression – ce qu’il considère encore globalement exact –, il se heurte actuellement aux lacunes de son universalisme. L’avenir du féminisme semble plutôt passer par la constitution de solidarités diverses, qui n’obligent pas certaines femmes à sacrifier leurs enjeux particuliers à l’autel d’une cause commune. Auteure de Les possibles du féminisme : Agir sans nous, Diane Lamoureux, professeure au Département de science politique, livrera ses réflexions sur le sujet à l’occasion d’une conférence organisée par la Chaire Claire-Bonenfant Femmes Savoirs et Sociétés.

Pour la première rencontre de son cycle de conférences, qui illustre le travail de l’écriture à travers le témoignage d’écrivains, la revue en ligne Le Crachoir de Flaubert invite la poétesse Marie-Andrée Gill. L’auteure des recueils Béante et Frayer, publiés aux éditions La Peuplade, présentera une conférence intitulée « Occuper le territoire de la langue ». Cette écrivaine ilnue originaire de Mashteuiatsh au Saguenay– Lac-St-Jean est reconnue pour sa poésie animée et colorée, qui puise à la fois dans les traditions ilnue et québécoise.

En cas d’infection des voies respiratoires, comme une bronchite, une pharyngite, une sinusite ou même un simple rhume, nombreux sont ceux qui se voient prescrire des antibiotiques par leur médecin de famille. A-t-on vraiment besoin de ce type de médicament pour s’en débarrasser ? Au cours de la conférence participative « Ma santé c’est mon choix : les antibiotiques une décision p ­ artagée », Valérie Borde, journaliste scientifique et chargée de cours au Département d’information et de communi­ cation, et un médecin donneront des points de repère au public pour déterminer si une prescription est nécessaire. Car ce ne serait pas seu­lement au médecin de d ­ écider du traitement. Le patient a aussi son mot à dire sur ce qu’il prend comme médicament !

Jeunes professionnels de la finance et finissants, il est possible d’avoir une carrière gratifiante ici même, à Québec ! Apprenez comment aider la ville de Québec à faire sa marque sur la scène fi­­nancière canadienne en assistant à un panel organisé par le Carré des af­­faires FSA Ulaval-Banque Nationale, le Cercle finance du Québec et l’Association CFA Québec. Michel Tremblay, vice-­ président et chef des pla­ cements pour IA Groupe financier, animera cette rencontre. Trois thèmes seront abordés : « Québec et la gestion d’actifs : opportunités et croissance », « Québec : l’assurance d’un développement riche en possibilités » et « Esprit entrepreneurial et compétence de pointe : une stratégie gagnante ».

Jeudi 6 octobre, de 12 h à 13 h, au local 4285 de la Bibliothèque au pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Page Facebook de l’activité : bit.ly/2dFRdQt.

Moisan Dufour

Vendredi 7 octobre, de 17 h à 19 h, à la salle d’exposition (local 2470) du pavillon Alphonse-­ Desjardins. L’exposition aura lieu jusqu’au 21 oc­­ tobre. Pour connaître les heures d’ouverture de la salle d’exposition : ­ bit.ly/2ddvxvY.

Mardi 11 octobre, de 12 h à 13 h 30, au local 1475 du pa­­ villon Charles-De Koninck. Entrée libre mais inscription recommandée à l’adresse secretariat@ccb.ulaval.ca.

Mardi 11 octobre, de 11 h 30 à 12 h 30, au local 4433 du pavillon Louis-Jacques-Casault. ­Événement ­Facebook  : bit.ly/2dBKuut. Lire la revue : lecrachoirdeflaubert. ulaval.ca.

Mercredi 12 octobre, de 17 h à 20 h, à la salle Power Mercredi 12 octobre, de 14 h Corporation (local 3452) du Carré des affaires FSA à 15 h 30, à la bibliothèque Ulaval-Banque nationale. de la Canardière (1601, Inscription obligatoire chemin de la Canardière). avant le 7 octobre, à 17 h : Gratuit. Pour réservation : bit.ly/2cGL1dr. Plus d’infor418 641-6793. mation : bit.ly/2dhBVl9.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.