Ville intelligente = ville durable p2
Bâtisseur et chercheur p5
Volume 52, numéro 8 20 octobre 2016
photo Marc Robitaille
Tous unis
L’ensemble de la communauté universitaire se mobilise à la suite d’une vague d’agressions sexuelles perpétrées aux résidences de l’Université. p3
actualités UL Pour des villes intelligentes et durables
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le fil | le 20 octobre 2016
Gestion de foule, eau potable, transport, sécurité : les chercheurs travaillent sur divers projets pour améliorer la ville
L’Unité mixte de recherche en sciences urbaines a profité de la visite de représentantes des gouvernements français et québécois pour faire le point sur l’avancement de ses projets
rencontre est très pertinente, vu les fonctions de madame Axelle Lemaire et de son homologue du côté québé cois, Dominique Anglade. Ac cueillir une délégation française con jointement avec la visite de la ministre Anglade peut engendrer, à mon avis, des retombées autant régionales que natio nales et internationales. » Pour le chercheur, l’UMRsu sera appelé à jouer un rôle de premier plan dans le con texte des villes intelligentes, devenant une référence mondiale dans le domaine des sciences urbaines. « La stratégie numérique du
Québec s’accorde parfaite ment avec notre programme de recherche et développe ment. Nous avons l’expertise pour devenir un conseiller important sur le numérique et les transformations qu’il apportera dans la société, particulièrement en milieu urbain. » De nombreux représen tants des différents établis sements fondateurs étaient présents vendredi, dont Marie Audette, vicerectrice adjointe à la recherche et à la création de l’Université Laval. Pour plus d’information sur l’UMRsu : umr-su.com
par Matthieu Dessureault De passage à Québec le 14 octobre en marge de la vi site officielle du premier mi nistre français Manuel Valls, la secrétaire d’État chargée du Numérique et de l’Inno vation, Axelle Lemaire, a fait un arrêt à l’Unité mixte de recherche en sciences ur baines (UMRsu). La ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation pour le gouvernement québécois, Dominique Anglade, était également présente. Sis dans le Parc technologique du Québec métropolitain, l’UMRsu réunit une quaran taine de chercheurs et plu sieurs entreprises qui s’in téressent aux technologies intelligentes. Gestion de foule, eau potable, trans port, sécurité : ils travail lent sur divers projets pour améliorer la ville. Créé il y a un an, ce laboratoire multidisciplinaire résulte d’un partenariat entre l’Université Laval, l’Institut national de recherche scien ti fique, Thales Canada, la Ville de Québec et le Parc technologique. Son directeur, Sébastien Tremblay, a profité de la rencontre pour présen t e r certains travaux de
recherche. Il a parlé notam ment de la « Passerelle éter nelle », un projet visant à doter la Ville d’une passerelle extrêmement solide et dont le matériau de fabrication pourra contenir des proprié tés autochauffantes et auto lumineuses. Une autre équipe de chercheurs, menée par Guy Doré, du Département de génie civil et de génie des eaux, étudie le potentiel d’utilisation du verre cellu laire comme matériau iso lant, notamment pour les tra vaux routiers. Il a aussi été question de capteurs, posés le long des berges de la rivière SaintCharles, qui enregis trent une foule de données sur la qualité de l’eau. Ce pro jet permettra d’aider les ges tionnaires dans leurs prises de décision en matière de traitement de l’eau potable. « Quatrevingts pour cent de nos projets touchent les technologies de l’informa tion, le numérique et les don nées massives appliqués, par exemple, à la sécurité et à la mobilité en milieu urbain. Le reste est consacré au déve loppement durable, au recy clage et aux nouveaux maté riaux », a résumé Sébastien Tremblay.
Ce qui devait être une pré sentation magistrale s’est vite transformé en séance d’échanges, les deux mi nistres lui posant plusieurs questions sur le fonction nement de l’UMRsu et sur ses partenariats avec les acteurs de l’administration publique et des affaires. La rencontre, réglée au milli mètre près, revêt une signifi cation particulière pour le directeur. « Nous avons eu la visite de plusieurs déléga tions dans la dernière année, mais celleci est probable ment la plus importante sur le plan politique. Cette
Dans l’ordre habituel : Natalie Quirion (Parc technologique du Québec métropolitain), Marie Audette, vice-rectrice adjointe à la recherche et à la création de l’Université Laval, Martin Rivest (Thales Recherche et Technologie Canada), Dominique Anglade, ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du Numérique et de l’Innovation en France, Siegfried Usal (Thales Canada), Natacha Jean (Ville de Québec), Sébastien Tremblay, directeur de l’UMRsu, et Josée Charest (INRS). photo Francis Vachon
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Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.
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Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Samuel Auger, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Caroline Leclerc, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Isabelle Doucet Agente de secrétariat : Josée Nadeau
Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)
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actualités UL Contre la violence sexuelle
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Une vigile de solidarité contre la violence sexuelle et en soutien aux victimes s’est tenue, mercredi soir, à la suite d’une vague d’agressions sexuelles perpétrées aux résidences de l’Université par Samuel Auger Des centaines d’étudiantes, d’étudiants, de membres du personnel et de la direction de l’Université Laval ont con vergé, le 19 octobre, devant les résidences du pavillon Alphonse-Marie-Parent à l’occasion d’un grand rassem blement en soutien aux vic times d’agressions sexuelles. Parmi la foule, plusieurs représentantes de groupes, d’associations et de comités étudiants engagées auprès des victimes d’agressions sexuelles ont réclamé un débat de société sur l’enjeu de la vio lence sexuelle. De nombreux représentants politiques et dirigeants universitaires ont également pris part à la vigile, dont la présidente du Conseil d’administration de l’Uni versité Laval, Marie-France Poulin, le recteur de l’Univer sité Laval, Denis Brière, le vice-recteur exécutif et au développement, Éric Bauce, la vice-première ministre et ministre responsable de la Condition féminine, Lise Thériault, la ministre respon sable de l’Enseignement supérieur, Hélène David, le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport et député de Jean-Talon, Sébastien Proulx, et le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale et mi nistre responsable de la région de la Capitale-Nationale, François Blais.
« Nous sommes profon dément choqués par les agressions ayant eu lieu dans nos résidences et toutes nos p ensées sont avec les victimes », a rappelé le rec teur Denis Brière. « Nous condamnons et dénonçons ces gestes criminels. Au nom de tous les membres de la communauté universitaire, l’Université Laval témoigne de son empathie envers les victimes d’agressions. » À la suite des incidents déplorables survenus le weeke nd dernier, les vic times ont rapidement été prises en charge par une équipe de professionnels de l’Université afin de leur accorder, notamment, tout le soutien nécessaire à la suite de cette épreuve. Une équipe de conseillers offrant un service de relation d’aide est présente dans les résidences de l’Université Laval. Des ressources professionnelles de soutien psychologique sont également disponibles pour tous les étudiants. Ils peuvent contacter le Centre d’aide aux étudiants au 418 656-7987 ou visiter le site aide.ulaval.ca. Le Centre de prévention et d’interven tion en matière de harcè lement offre également p lusieurs services desti nés à la communauté étu diante, dont des rencontres
Des centaines d’étudiantes, d’étudiants, de membres du personnel et de la direction de l’Université Laval ont convergé devant les résidences du pavillon Alphonse-Marie-Parent.
personnalisées et confi dentielles, des conseils et un accompagnement dans une démarche de dénon ciation de violences à carac tère sexuel. Les ressources du centre sont accessibles par téléphone au 418 656-7632 ainsi que sur le Web à l’adresse www.harcelement.ulaval.ca. Depuis les événements, l’Université Laval a resserré les mesures de sécurité dans les différents pavillons ac cueillant les résidences. De plus, toutes les informations pertinentes récoltées grâce aux dispositifs de sécurité ont été remises au Service de police de la Ville de Québec. En collaboration avec le Service de sécurité et de pré vention de l’Université Laval, les enquêteurs du module des crimes majeurs du Service de police de la Ville de Québec en sont à
l’étape de recueillir et de valider des informations. Le Service de police de la Ville de Québec rappelle aux citoyens qu’ils peuvent transmettre des renseigne ments de façon confiden tielle en composant le 418 641-AGIR (2447) ou, pour les gens de l’extérieur de la ville de Québec, le 1 888 641-AGIR, et ce, sans frais, partout à travers l’Amérique du Nord. En plus d’offrir toutes les ressources essentielles aux victimes, l’Université Laval collaborera avec le ministère de l’Éducation et de l’Ensei gnement supérieur afin d’améliorer la sécurité sur l’ensemble des campus de la province et ainsi prévenir, en amont, les cas d’agressions sexuelles en milieu univer sitaire. L’Université four nira également toute son
expertise afin de bonifier la politique-cadre du gouver nement du Québec sur la question de la prévention des événements à caractère sexuel. Enfin, au cours des pro chains mois, l’Université Laval poursuivra sa mobilisa tion contre les agressions sexuelles à travers la cam pagne Sans oui, c’est non ! Cette campagne initialement
conçue par l’Université de Montréal, son Bureau d’in tervention en matière de har cèlement (BIMH) et la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM), en 2014, vise la prévention des violences à caractère sexuel, dont le har cèlement sexuel et les agres sions sexuelles, auprès des communautés universitaires.
CENTRE D’AIDE AUX ÉTUDIANTS 418 656-7987 aide.ulaval.ca CAMPAGNE SANS OUI, C’EST NON !
ulaval.ca/sansouicestnon CENTRE DE PRÉVENTION ET D’INTERVENTION EN MATIÈRE DE HARCÈLEMENT
418 656-7632 www.harcelement.ulaval.ca POUR TRANSMETTRE DE L’INFORMATION AU SERVICE DE POLICE DE LA VILLE DE QUÉBEC 418 641-AGIR (2447) et, pour les gens de l’extérieur
Parmi la foule, plusieurs représentantes de groupes, d’associations et de comités étudiants engagées auprès des victimes d’agressions sexuelles étaient présentes.
Le recteur, Denis Brière, a dénoncé vigoureusement les actes criminels commis aux résidences. photos Marc Robitaille
de la ville de Québec, 1 888 641-AGIR, sans frais, partout à travers l’Amérique du Nord
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sciences et génie
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Ces passionnés de leur métier La Faculté des sciences et de génie soulignera le parcours exceptionnel de quatre personnes à l’occasion de la cérémonie des prix Summa 2016 par Matthieu Dessureault Chacun à leur façon, ils font avancer leur domaine d’activité. Hélène Servais, Bernard R. Hodgson, Christian Landry et Louis Roy sont respectivement conseillère en formation, professeur au Département de mathématiques et de statistique, professeur au Département de biologie et président de la compagnie Optel Vision. Le 22 octobre,
ils s’ajouteront à la prestigieuse liste des lau réats des prix Summa. Cette initiative de la Faculté des sciences et de génie vise à ho norer les grandes réalisations de diplômés, de professeurs et de membres de son person nel. La cérémonie se déroulera en présence du recteur Denis Brière et du doyen André Darveau.
Hélène Servais Bernard R. Hodgson Prix Summa – Service à Prix Summa – la communauté facultaire Enseignement
Christian Landry Prix Summa – Recherche
Louis Roy Prix Summa – Carrière
Hélène Servais peut se targuer d’avoir mené un chantier d’envergure, celui de la mise aux normes des 16 programmes de bacca lauréat en génie afin de les adapter aux nouvelles exigences du Bureau d’agrément d’Ingénieurs Canada. Le défi était de taille, deux de ces programmes étant liés à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique et deux autres relevant de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation. Ce projet, pour lequel elle a été recrutée en 2010, a demandé un énorme travail de concertation.
Christian Landry n’a plus besoin de pré sentation dans le domaine de la biologie. Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biologie évolutive des systèmes cellulaires, il s’intéresse aux mécanismes sous-jacents du fonctionnement des cellules et de leur évolution. Il est membre de l’Insti tut de biologie intégrative et des systèmes, du Centre de recherche en données massives et de PROTEO, le regroupement québécois de recherche sur la fonction, l’ingénierie et les applications des protéines. Il a publié plus de 27 articles scientifiques et en a révisé près d’une centaine. Il a aussi contribué à la formation d’une soixantaine d’étudiants, de stagiaires et de chercheurs.
Louis Roy en a fait du chemin depuis qu’il a obtenu ses diplômes de baccalauréat en génie électrique et de maîtrise en physique. En 1989, il a fondé la compagnie Optel Vision, aujourd’hui considéré comme un leader mondial dans le domaine des sys tèmes d’inspection et de traçabilité pour l’industrie pharmaceutique. Le groupe Optel, la société mère d’Optel Vision, compte plus de 600 employés au Québec, en Irlande, au Brésil et en Inde et s’engage auprès de nombreux organismes à travers le monde. On prévoit l’embauche de pas moins de 100 personnes d’ici la fin de l’année. Optel Vision a été nommé « Entreprise de l’année » au dernier gala des Mercuriades.
L’enseignement des mathématiques doit beaucoup à Bernard R. Hodgson. Professeur depuis plus de 40 ans, il a mis en place un nouveau modèle pédagogique pour la forma tion des futurs e nseignants du primaire et du secondaire. Il a aussi été secrétaire général de la Commission internationale de l’enseigne ment mathématique. Sa contribution dans le domaine a été reconnue à de nombreuses reprises, notamment par l’Association mathématique du Québec, qui l’a nommé Personnalité mathématique de l’année 1991. Il a aussi reçu les prix Adrien-Pouliot et Graham-Wright de la Société mathématique du Canada, ainsi que le Prix carrière en ensei gnement de l’Université Laval.
DES LAURÉATS INSPIRANTS
Cette initiative de la Faculté des sciences et de génie vise à honorer les grandes réalisations de diplômés, de professeurs et de membres de son personnel
Pour le doyen de la Faculté des sciences et de génie, André Darveau, ces quatre personnes ont toutes les qualités néces saires pour inspirer la communauté uni versitaire. « La cuvée 2016 des prix Summa nous rappelle à quel point la Faculté se distingue par la qualité de ses diplômés, employés et professeurs. Chacun des lau réats démontre des qualités essentielles au succès, que ce soit par le caractère
novateur de Louis Roy, chef d’une entre prise socioresponsable des plus promet teuses, par l’engagement et la persévé rance d’Hélène Servais dans un projet d’envergure comme celui du Bureau d’agrément d’Ingénieurs Canada, par l’im portance accordée aux étudiants dans la pédagogie du professeur Bernard R. Hodgson que par la productivité scienti fique du professeur Christian Landry. »
médecine
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C’est très émouvant et très gratifiant de me retrouver parmi ces gens qui ont marqué l’histoire de la médecine au Canada Michel G. Bergeron sera honoré pour sa contribution au développement de la recherche en infectiologie au Canada et pour ses travaux portant sur le diagnostic rapide des microbes causant des maladies infectieuses. photo Marc Robitaille
Au Temple de la renommée médicale canadienne
Michel G. Bergeron récompensé pour ses réalisations comme bâtisseur et comme chercheur par Jean Hamann Marguerite d’Youville, fon datrice des Sœurs Grises, qui veillaient sur les malades démunis au 18e siècle, Félix D’Hérelle, découvreur des bactériophages, Frederick Banting et Charles Best, codécouvreurs de l’insuline, Norman Bethune, chirur gien avant-gardiste dont l’engagement humanitaire a transcendé les frontières, voilà quelques-unes des figures historiques hono rées au Temple de la renom mée médicale canadienne. En mai prochain, le nom de Michel G. Bergeron s’ajou tera à cette liste de 124 per sonnes. « C’est très émou vant, très gratifiant et, comme on dit en anglais, humbling de me retrouver parmi ces gens qui ont mar qué l’histoire de la médecine au Canada. Il y en a plu sieurs que j’admire, entre autres Norman Bethune, qui était un innovateur, un précurseur de la médecine sociale, un homme d’action et un visionnaire engagé. Il a toujours été mon héros », raconte le professeur de la Faculté de médecine. Créé en 1994, le Temple de la renommée médicale canadienne rend hommage aux Canadiens qui ont contribué à une plus grande compréhension des mala dies et à la promotion uni verselle de la santé. C’est à titre de bâtisseur et de cher cheur que le professeur Bergeron fait son entrée
dans ce groupe prestigieux. « Lorsque j’ai commencé ma carrière à l’Université Laval en 1974, le CHUL n’avait pas de service clinique en mala dies infectieuses et il n’y avait pas de recherche dans ce domaine. J’ai fondé le Centre de recherche en infectiolo gie (CRI) et j’en ai assuré la direction pendant quatre décennies. Avec une équipe de 250 personnes, le CRI est aujourd’hui l’un des plus importants centres de re cherche en infectiologie en Amérique du Nord. » À titre de chercheur, les tra vaux qu’il mène depuis 1985 poursuivent deux objectifs. Le premier : diagnostiquer en moins d’une heure les microbes responsables d’une infection afin de prescrire ra pid ement un antibiotique efficace. Pour y arriver, le professeur Bergeron s’est associé à des chercheurs de diverses disciplines, une constante dans sa carrière. « J’ai joué le rôle de chef d’or chestre pour que ces spécia listes de diverses provenances parlent un même langage et collaborent plutôt que de travailler en silo. » Les tests qu’ils ont conçu – et qui ciblent des microbes qui font des dizaines de milliers de victimes chaque année dans le monde – sont maintenant vendus dans une cinquan taine de pays par Becton Dickinson. À Québec, cette entreprise emploie plus de 300 personnes à son Centre
de fabrication de tests de diagnostic moléculaires, générant des retombées éco nomiques considérables pour la région. Le second objectif du chercheur : con cevoir des outils permettant d’effectuer un diagnostic rapide à l’endroit même où le patient est traité. Ici encore, les collaborations multidisciplinaires ont porté leurs fruits. Le professeur Bergeron et ses collabora teurs sont parvenus à créer un microlaboratoire auto matisé convivial et efficace, de la taille d’une cafetière, qui permet de r éaliser ces tests en moins d’une heure. « Ce produit est maintenant fa briqué pa r Gen ePO C Diagnostics, une entreprise que j’ai fondée. Les pre mières ventes auront lieu le mois prochain en Europe. » En juin, après 42 ans à la tête du CRI, le professeur Bergeron a passé le flambeau à Gary Kobinger. « J’ai eu un pincement au cœur, admet-il, mais c’était ma volonté et
nous avons trouvé un homme d’équipe et un chercheur exceptionnel pour prendre la relève. » Le professeur Bergeron n’accroche pas ses patins de chercheur pour autant. « J’ai des subventions pour mener mes travaux, j’ai des étudiants dans mon équipe et j’ai encore le désir de pours uivre mes rêves : développer d’autres tests de diagnostic rapides. » Michel G. Bergeron est le troisième professeur de la Faculté de médecine intro nisé au Temple de la renom mée médicale canadienne. Les deux premiers, Jean Dussault et Claude Fortier, l’ont été à titre posthume. Parmi les six lauréats 2017, mentionnons Michel Chrétien, docteur honoris causa en médecine de l’Uni versité Laval en 2016. La cérémonie d’intronisation, qui se déroulera le 4 mai pro chain au Centre des congrès, est organisée en collabora tion avec la Faculté de méde cine de l’Université Laval.
LE PRIX MANNING 2016 Michel G. Bergeron vient de remporter le Prix principal 2016 de la Fondation des prix Ernest C. Manning. Doté d’une bourse de 100 000 $, ce prix est la plus prestigieuse récompense décernée par cet organisme. Le professeur Bergeron reçoit cet honneur pour l’invention et la commercialisation d’un diagnostic molé culaire qui permet d’identifier en moins d’une heure les micro organismes responsables d’une infection grâce à leur ADN. Le Prix principal lui sera remis aujourd’hui, à Halifax, à l’occasion du 35e gala annuel de la Fondation Manning. Inspirés des prix Nobel, les Prix d’innovation Ernest C. Manning récompensent les innovateurs canadiens talentueux qui améliorent la vie des gens, autant au Canada qu’à l’échelle mondiale, en commercialisant leurs découvertes. Les lauréats sont sélectionnés par un comité pancanadien indépendant dont les membres sont des chefs de file reconnus dans diverses disciplines.
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en bref
Villa Frederick-James : encore un pas dans la bonne direction L’avenir s’annonce prometteur pour la Villa Frederick-James de Percé. Un nouveau pas a récemment été franchi vers la relance de sa vocation éducative et culturelle. Le 11 octobre, à Percé, le Comité de liaison de la Villa James, composé de Marie-Andrée Doran, adjointe au vice-recteur aux études et aux activités internationales, Pierre Lemay, adjoint au vice-recteur exécutif, et Martin Ayotte, adjoint à la vice-rectrice à l’adminis tration et aux finances, a tenu une Journée d’orientation et de réflexion avec des parte naires régionaux, en vue du redéploiement d’activités de formation à la Villa James dès l’été 2017. Cette journée a été animée par Nicole Lacasse, vice-rectrice adjointe aux études et aux activités internationales. Plus de vingt-cinq acteurs régionaux étaient au rendez-vous pour échanger sur les besoins en formation de la région et discuter de parte nariats ou appuis au projet de redéploiement de l’Université Laval à Percé. À l’issue de la rencontre, les intervenants locaux se sont dits satisfaits de savoir que l’Université Laval sou haitait un retour à Percé, établi sur de nou velles bases de collaboration. Pour souligner les liens tissés entre l’Université et la commu nauté, le drapeau de l’Université Laval a été hissé devant la Villa Frederick-James. C’est là le signe d’un rapprochement entre la com munauté régionale et l’Université Laval, afin d’appuyer son projet de formation à Percé et le maintien d’un bâtiment d’une valeur symbolique exceptionnelle dans le paysage gaspésien. photo Hersande Hudelot
Combattons la pauvreté Le comité SPOT-UL fait appel à votre générosité ! En vue de la Nuit des sans-abris, qui se tiendra le 21 octobre au jardin de Saint-Roch, il organise une collecte de chaus settes et de sous-vêtements neufs sur le cam pus. Les vêtements peuvent être déposés au café Exocytose ou au local du REMUL, au pavillon Ferdinand-Vandry, au FAS-Café, au pavillon Félix-Antoine-Savard, ou au café Chez Pol, au pavillon Charles-De Koninck. Initiative p anquébécoise, la Nuit des sansabris vise à sensibiliser les gens à la réalité de l’itinérance. Chaque année, des milliers de participants se réunissent dans une trentaine de villes à travers la province pour un moment de solidarité. Prestations artistiques, témoi gnages, marches et constructions d’abri de fortune sont au programme. La collecte aura lieu jusqu’au 21 octobre. Joignez l’événement Facebook : bit.ly/2eeNVTZ. Pour plus d’information : spotcomiteetudiant@gmail.com.
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société
Rites perdus, rites trouvés Le colloque international « Rites et identités » est l’occasion de se pencher sur les nouvelles notions de rites et de rituels par Brigitte Trudel Pourquoi réunir 50 cher cheurs et conférenciers d’Europe, d’Afrique et des Amériques autour de la question des rites en rela tion avec l’identité ? « Parce que les rites sont de toutes les activités humaines et plus que jamais d’actua lité », estime Denis Jeffrey, professeur à la Faculté de sciences de l’éducation et coorganisateur du colloque. Pourquoi choisir l’Univer sité Laval pour m ettre à jour ces connaissances ? « Parce que le campus est précur seur dans ce domaine, qui convoque plusieurs de ses facultés dont c elles de Philosophie, des Lettres et des sciences humaines, des Sciences l’éducation, de Théologie et de sciences religieuses, des Sciences de l’agriculture et de l’alimen tation et j’en passe. » La pro motion de l’interdisciplina rité est d’ailleurs au cœur des visées d’excellence de l’institution. Malgré cela, l’initiative a de quoi étonner. Est-ce à dire que les rites et rituels sont en voie de disparition dans notre soc iété moderne ? « Leur étude a longtemps été réduite aux aspects religieux ou traditionnels qui, eux, ont
perdu de leur importance avec la modernité, admet le professeur. Mais, il y a une dizaine d’années, on a réa lisé que les rites couvrent un bien plus large éventail. Nous en usons chaque jour, dans notre quotidien, que ce soit le rituel du dodo pour un enfant, ceux qui accom pagnent les repas, la célé bration des anniversaires. Même Facebook est un rite ! ». Mais qu’est-ce qu’un rite et à quoi sert-il au juste ? « Les rites sont des comportements culturels et symboliques, appris et partagés par l’en semble des membres d’une société ou d’un groupe afin de réguler et de maintenir les liens sociaux, indique Denis Jeffrey. Ils ont donc p lusieurs rôles : entrer en communica tion (se donner la main est un rite de salutation), marquer les passages de vie (comme les activités d’initiation sur le campus), calmer l’angoisse devant l’inconnu (comme les rites funéraires). Les rites ser vent aussi à définir notre ap partenance identitaire, tant collective qu’individuelle. Ils nous distinguent et commu niquent qui nous sommes, comme notre habillement, par exemple. »
D’ailleurs, le lien intime entre rites et identité en fait un objet d’études très ac tuel, à l’heure où les ques tions identitaires sont large ment débattues, souligne le professeur. « Dans les socié tés où les identités sont très figées, les rites le sont aussi. On le voit avec les groupes djihadistes. En revanche, dans les sociétés modernes, les identités, notamment de genre, de statut social et professionnel, se décloison nent. Les rites s’accordent à cette ouverture. Ils sont en mouvance. » Denis Jeffrey cite le cas, chez nous, des rites funé raires : « Les gens s’in quiètent de voir qu’après un décès, tout se vit en accé léré. Les rites auxquels nous acc ordions autrefois une semaine, nous occupent désormais une journée, et encore. Par contre, l’accom pagnement de fin de vie, lui, dure beaucoup plus long temps qu’avant. Dans un registre plus léger, les rituels de séduction, bien que c ertains en doutent, sont encore très présents, mais ils prennent d’autres formes depuis l’arrivée des réseaux sociaux. » Bref, les rites ne disparais sent pas, mais se transfor ment. C’est cette trans formation, souvent rapide, qui intéresse les chercheurs. L’observer leur permet de mieux comprendre la so ciété qui évolue ou qui, parfois, accuse des reculs. « Prenez la vive réaction de la France à l’endroit du bur kini. Une société qui sent son identité menacée aura tendance à resserrer natu rellement ses rites culturels pour se protéger. » Le nouveau domaine de recherche qui émerge ac tuellement est d’autant plus porteur qu’il compte une multiplicité d’applications, souvent très concrètes, comme en témoigne la var iété des interventions présentées au colloque « Rites et identités ». Au pro gramme, des sujets aussi divers que le travail de rue, les habitudes alimentaires, les communautés numéri ques, les arts martiaux, la discipline en classe, etc.
Il est toujours possible de s’inscrire pour assister aux conférences. Certaines Les rites ont plusieurs rôles, tels qu’entrer en communication, sont gratuites et ouvertes à tous. Pour information et marquer les passages de vie et calmer l’angoisse devant inscription : ritesetidentites. l’inconnu, affirme Denis Jeffrey, professeur à la Faculté ulaval.ca/index.html. de sciences de l’éducation.
le fil | le 20 octobre 2016
sur l’accord entre l’Union européenne et le Canada
Richard Ouellet
Le 27 octobre, le Canada et l’Union européenne doivent, en théorie, signer l’Accord économique et commercial global (AECG) si les blocages actuels avec le Parlement de Wallonie se résorbent. L’entente touche notam ment les produits et services, l’investis sement et les marchés publics. Jusqu’à présent, plusieurs mouvements en Europe s’y sont opposés vigoureuse ment. L’accord doit être ratifié par tous les parlements nationaux et toutes les provinces avant d’entrer en vigueur. Richard Ouellet, professeur à la Faculté de droit et spécialiste des accords d’in tégration économique, offre son éclai rage sur cette entente.
Q Qu’apporterait cet accord au Canada, au-delà de l’accès à 500 millions de consommateurs européens ? R L’accord rapproche beaucoup nos économies grâce à plusieurs dispo sitions de nouvelle génération, comme la certification européenne CE. Dès la sortie de l’usine, un laboratoire qué bécois ou canadien pourra certifier que le produit d’un manufacturier est conforme aux normes européennes. Une série de dispositions touche aussi la coopération en matière environne mentale, le développement durable ou la vente d’alcool. Elles éviteront beaucoup de tracasseries douanières. Chaque année, l’Union européenne et le gouvernement canadien devront dis cuter de la façon dont les mesures com merciales et leur coopération peuvent favoriser l’environnement. Ils feront le même exercice pour des enjeux concer nant le commerce électronique ou le travail, afin de faciliter le transit de part et d’autre de l’océan. Ainsi, les marchés du travail vont s’intégrer en partie grâce à la reconnaissance des diplômes pour une quarantaine de professions. Au préalable, les grandes organisations professionnelles devront s’entendre sur le titre obtenu pour devenir, par exemple, médecin, ingénieur ou inhalo thérapeute. Cela prendra donc du temps.
Q En Europe, beaucoup s’inquiètent de voir les États perdre une partie de leur souveraineté en matière de protection de l’environnement et du droit du travail avec cet accord. C’est le cas notamment des élus du Parlement de Wallonie. Qu’en pensez-vous ? J’ai un peu de mal à comprendre cet argu ment. Rien dans l’accord ne dit qu’il faut baisser la protection environnementale ou les normes sociales. Il y a un an, lorsque je suis allé au Parlement de Wallonie, les argu ments contre l’accord portaient beaucoup sur le règlement des différends en matière d’investissement. Le chapitre à ce sujet a été réécrit en 2014 et en 2016. Certaines me sures donnent le droit à une entreprise étrangère d’être indemnisée quand une législation l’empêche, par exemple, d’avoir accès à une ressource dans laquelle elle a investi. Par contre, d’autres mesures de règlementation environnementale ne per mettent pas d’indemnisation en cas de litige avec un État. La Commission européenne a aussi souhaité la création d’une cour perma nente pour régler les différends entre États et investisseurs, un souhait que partage le Canada. Cette cour apporterait sans doute un meilleur équilibre entre, d’une part, le libre commerce et la circulation des capi taux et, d’autre part, les valeurs non mar chandes, comme la protection de l’environ nement. Le compromis me semble hono rable pour les deux parties. Pourtant, une fois ces difficultés aplanies, de nouveaux griefs sont apparus contre l’adoption de l’accord. Selon moi, ils arrivent de nulle part. Q Engagés dans l’ALÉNA depuis 1994, le Canada et les États-Unis s’opposent régulièrement sur certains échanges commerciaux. La situation va-t-elle se reproduire avec l’Union européenne ? R Un accord ne peut jamais prévenir tous les litiges. Cependant, il n’existe pas, dans l’ALÉNA, d’institutions communes pour faire avancer son interprétation selon la réalité. Au fil du temps, on s’est donc retrouvé plus souvent que prévu devant les tribunaux du chapitre 19 de l’ALÉNA, qui traite d’antidumping (le dumping est une pratique qui consiste à abaisser le prix de marchandises lorsqu’elles sont vendues sur des marchés extérieurs, NDLR) et de droits compensateurs. Il vaut donc mieux disposer de mécanismes permettant à chaque partie d’exprimer son point de vue et d’arriver à un résultat honorable, dans des délais cor rects. Je pense que la procédure de règle ment entre États, prévue dans le cadre de l’accord commercial avec l’Union euro péenne, va faciliter ces discussions. Cer tains différends entre investisseurs et États m’apparaissent d’ailleurs inévitables, étant donné la vigueur des économies nord- américaine et européenne. Il est clair qu’il y aura des tensions, à un moment donné, entre un investisseur dynamique et un gou vernement protecteur. Propos recueillis par Pascale Guéricolas
médecine
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Un test très positif Un test génomique sanguin permettrait de réduire de 90 % le nombre d’amniocentèses pratiquées pour détecter la trisomie 21 au Québec par Jean Hamann L’implantation d’un test génomique prénatal non invasif réduirait de 90 % le nombre d’amniocentèses pratiquées chaque année au Québec pour dépister la trisomie 21. C’est ce que démontre une étude dirigée par le professeur François Rousseau, de la Faculté de médecine et du CHU de Québec – Université Laval, qui a été présentée le 19 octobre, à Vancouver, à l’occasion du Congrès annuel de l’American Society of Human Genetics. À l’instar de nombreux autres États, le Québec dispose d’un programme de dépistage prénatal de la trisomie 21 qui est offert à toutes les femmes enceintes, peu importe leur âge. Ce programme comprend un test biochimique mesurant l’abondance de certains marqueurs dans le sang de la mère et une échographie, tous deux effectués à la 10e se maine de grossesse. Un second test sanguin a lieu au début du deuxième trimestre. « Les résultats de ces tests ainsi que certains facteurs de risques maternels sont combinés dans une équation qui sert à établir le risque que le fœtus soit atteint de trisomie, explique François Rousseau. Lorsque ce risque dépasse un sur 300, un test diagnostique est offert aux parents. Comme ce test repose sur l’examen des chromosomes du fœtus, il faut obtenir des cellules fœtales en prélevant du liquide dans la cavité amniotique. Cette in tervention, appelée amniocentèse, p rovoque des fausses-couches dans environ un cas sur 200. »
Chaque année, environ 2 000 des uelque 50 000 femmes qui participent q au programme québécois de dépistage de la trisomie 21 se retrouvent dans le groupe de personnes à qui l’amniocentèse est proposée. Au final toutefois, à peine 100 d’entre elles portent un fœtus atteint de trisomie. « Il serait avantageux de pouvoir mieux cibler les femmes appelées à subir une amniocentèse afin d’éviter des risques inutiles, fait valoir le professeur Rousseau. Les nouveaux tests génomiques qui reposent sur la présence d’ADN d’origine fœtale dans le sang de la mère laissent entrevoir cette possibilité. » Ces tests génomiques permettent d’établir avec un degré élevé de certitude si le fœtus présente une anomalie chromosomique, mais ils ont toutefois un coût. Pour déterminer les répercussions de l’introduction de ces tests sur l’efficacité et sur les coûts du programme québécois de dépistage de la trisomie 21, les chercheurs ont réalisé des simulations sur le superordinateur Colosse de l’Université Laval. Les scénarios testés au cours de ces simulations s’inspiraient de différents programmes de dépistage utilisés à travers le monde, dont celui du Québec, auxquels était ajouté ou non un test génomique prénatal. Ces scénarios étaient appliqués à une population de femmes présentant les mêmes caractéristiques et faisant les mêmes choix que les quelque 113 000 Québécoises qui ont eu une grossesse en 2014. Les analyses des chercheurs révèlent que le scénario le plus intéressant serait de
conserver les deux tests biochimiques sanguins et, lorsque le risque auquel ils ar rivent est supérieur à un sur 300, de recourir au test génomique non invasif. L’am niocentèse serait proposée aux femmes pour qui ce test conclut à un risque élevé. « Le coût d’un tel programme et son efficacité pour dépister les cas de trisomie seraient comparables au programme actuel, mais le nombre d’amniocentèses passerait de 2 000 à 260 par année. » Les conclusions de cette étude ont été transmises au ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. « Les tests génomiques non invasifs sont déjà offerts dans les cliniques privées au Québec et ailleurs au Canada. Nos travaux montrent qu’il serait avantageux de les inclure dans le programme public de dépistage de la trisomie 21 », résume François Rousseau. Les autres chercheurs de l’Université Laval qui ont participé à cette étude sont Léon Nshimyumukiza, Julie Duplantie, Jean Gekas, Yves Giguère, Daniel Reinharz et Jean-Alexandre Beaumont, de la Faculté de médecine, et Christian Gagné, du Département d’informatique et de génie logiciel.
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Il serait avantageux d’inclure le test génomique non invasif dans le programme public de dépistage de la trisomie 21
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ils ont dit... Sur une nouvelle guerre du bois d’œuvre
Luc Bouthillier, Département des sciences du bois et de la forêt Le Quotidien, 12 octobre
L’industrie forestière a méricaine s’apprête à déposer une plainte au U.S. Department of Commerce à la suite de l’échec des négociations pour une nouvelle entente sur le bois d’œuvre entre le Canada et les ÉtatsUnis. Dès que la plainte sera jugée recevable, des tarifs compensateurs seront déterminés uni latéralement. Selon Luc Bouthillier, ces tarifs pourraient atteindre 25 %. « À cette hauteur, explique-t-il, il y aura beaucoup d’usines qui produiront à perte. Il y aura de la rationalisation et certaines devront peutêtre fermer. »
Sur la religion au petit écran
Jean-Philippe Perreault, Faculté de t héologie et de sciences religieuses Le Devoir, 8 octobre
La religion n’a pas disparu des émissions diffusées à la télévision québécoise, mais elle y apparaît de manière très polarisée, constate Jean-Philippe Perreault. Dans la société québécoise, la baisse de la pra tique religieuse a provoqué un contraste qui peut se résumer ainsi : « soit les religieux, sont de plus en plus religieux en revendication identitaire forte, soit les sans-religion en progression affirment leur position. Il me semble que cette dichotomie se traduit un peu dans nos fictions. »
Sur l’importance du patrimoine
Philippe Dubé, Département des sciences historiques Le Devoir, 17 octobre
Les nouveaux tests génomiques non invasifs pour dépister la trisomie 21 reposent sur la présence d’ADN d’origine fœtale dans le sang de la mère. Ils permettraient de mieux cibler les femmes à qui l’amniocentèse est proposée.
En juin 2015, la Ville de Québec démolissait l’œuvre Dialogue avec l’histoire. Philippe Dubé se désole de la disparition de cette sculpture de JeanPierre Raynaud en marge du colloque « Vision patrimoine 2017-2027 ». « On nettoie une place publique en un tour de pic de pelle mécanique en détruisant une œuvre d’art qui s’adressait à notre intel ligence et à notre sensi bilité collective, soutient Philippe Dubé. Ce bloc monolithique qui posait avec arrogance comme une statue de sel devant notre patrimoine agissait ici en véritable sentinelle sur notre façon de se fabriquer une image édulcorée du passé. »
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Bioaérosols, asthme et malad Trois étudiants reçoivent chacun un prix de l’Association francophone pour le savoir – Acfas par Yvon Larose Jean-Christophe Bérubé, Caroline Dallaire-Théroux et Vanessa DionDupont poursuivent des études aux cycles supérieurs en sciences de la vie à l’Université Laval. Fin septembre, à l’Université de Montréal, ils ont reçu cha cun un prix de l ’Association francophone pour le savoir – Acfas dans le cadre de deux journées consacrées à la relève en recherche. En tout, 12 étudiants à la maî trise ou au doctorat, inscrits dans des uni versités de langue française au Québec, ont r emporté l’un ou l’autre des 5 prix. Vanessa Dion-Dupont est lauréate du prix Acfas – IRSST – Maîtrise 2016. Elle est inscrite à la maîtrise de recherche en microbiologie, avec spécialisation en bioaérosols et santé des travailleurs. L’IRSST est l’acronyme de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail. Une dizaine d’étu diants avaient soumis leur candidature à ce prix. Les recherches de l’étudiante portent sur les bioaérosols présents dans les centres de traitement des eaux usées. Certaines étapes de traitement sont reconnues pour générer d’importantes concentrations de bioaérosols, ces parti cules chargées en virus et en bactéries. Ils affectent la qualité de l’air des tra vailleurs, d’autant plus si cet air est captif dans un milieu gardé fermé comme l’est un centre de traitement des eaux usées.
Selon Vanessa Dion-Dupont, il sub siste un risque certain d’atteinte à la santé de ces travailleurs pour deux rai sons. « D’abord, dit-elle, les connais sances relatives à la composition des bioaérosols comportent d’importantes lacunes. Ensuite, on ne connaît pas avec exactitude le niveau réel d’exposition des travailleurs à ces particules. » L’ob jectif de son projet est de combler les lacunes de nos connaissances sur les bioaérosols présents dans ce milieu, pour ensuite établir des seuils d’exposi tion qui protégeront davantage les travailleurs. L’étudiante précise avoir choisi la microbiologie pour son côté très intéres sant et multidisciplinaire. « Je suis fasci née, souligne-t-elle, par le pouvoir que de si petits organismes ont sur nos vies. » Ce qui la motive, la stimule le plus ? « Être une actrice de changement. » Jean-Christophe Bérubé et Caroline Dallaire-Théroux ont chacun remporté l’un des prix du Concours de vulgarisa tion de la recherche. Ces prix sont parrai nés par le Secrétariat à la politique lin guistique du Québec. Une trentaine d’étudiants étaient sur les rangs. Dans son texte, Jean-Christophe Bérubé, ins crit au doctorat en sciences cliniques et biomédicales, a présenté ses travaux de recherche. « J’ai voulu expliquer com ment on peut tenter de déceler les
fondements de l’asthme en étudiant notre code génétique, indique-t-il. L’asthme est une maladie respiratoire très fréquente qui peut, entre autres, s’expliquer par des prédispositions géné tiques transmises par nos parents. Plus précisément, j’essaie de voir comment certaines variations dans notre code peuvent dérégler le fonctionnement nor mal de nos poumons et ainsi augmenter les chances de développer l’asthme. » L’étudiant est lui-même aux prises avec l’asthme. S’il a choisi ce domaine d’études, c’est parce qu’il lui permettait de faire de la recherche dans des do maines qui le passionnent, soit la géné tique et les maladies respiratoires. Dans le texte qui lui a valu un prix de l’Acfas, Jean-Christophe Bérubé écrit : « Sans répit, nos poumons s’emplissent d’air, le filtrent et effectuent les échanges gazeux nous maintenant en vie. On conçoit im médiatement leur importance. Ce qui peut paraître moins évident, par contre, c’est l’impact majeur de l’hérédité sur leur fonctionnement. » Son objectif ultime consisterait à décrocher un poste de professeur dans une université. « J’ai notamment une affection particulière pour l’enseigne ment, soutient-il, alors j’aimerais pou voir jumeler enseignement et recher che. » Comme chercheur, il est fasciné par la possibilité de toujours pousser plus loin l’état des connaissances. « Pour tenter de résoudre les nouveaux pro blèmes auxquels on fait face, poursuit-il, il faut souvent faire preuve d’audace et de créativité. Cela est très stimulant. »
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1. Les recherches de Vanessa Dion-Dupont portent sur les bioaéro 2. Dans les centres de traitement des eaux usées, certaines opéra
3 3. Dans ses recherches, Jean-Christophe Bérubé tente de voir comment certaines variations dans notre code génétique peuvent dérégler le fonctionnement normal de nos poumons et ainsi augmenter les chances de développer l’asthme. photo Acfas – Hombeline Dumas 4. L’asthme peut, entre autres, s’expliquer par des prédispositions génétiques transmises par nos parents.
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prix Acfas 2016
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die d’Alzheimer
L’Acfas a pour mission de promouvoir l’activité scientifique, de stimuler la recherche et de diffuser le savoir et la culture scientifique
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osols présents dans les centres de traitement des eaux usées. photo Acfas – Hombeline Dumas ations génèrent d’importantes concentrations de particules chargées en virus et en bactéries.
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« Alzheimer. Un mot qui inquiète, qui effraie. Nous connaissons tous une per sonne, de près ou de loin, qui est atteinte de cette maladie dégénérative aux conséquences dévastatrices. » C’est ainsi que débute le texte qui a valu à Caroline Dallaire-Théroux l’un des prix du Concours de vulgarisation de la recherche de l’Acfas. Elle est ins crite à la maîtrise en neurobiologie. Dans son texte, elle présente ses travaux de recherche sur le repérage radiologique précoce de la maladie d’Alzheimer, la cause de démence la plus fréquente. Selon elle, comme il est difficile pour le médecin de détecter les premiers signes cliniques de la maladie en question, de nouvelles techniques d’investigation doivent être instaurées. D’où son intérêt pour la neuro-imagerie. « Différentes études, affirme-t-elle, ont permis de démontrer la capacité de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) à détecter les dépôts anormaux de protéines dans le cerveau, qui carac térisent la maladie d’Alzheimer, ainsi que les lésions variées au niveau des
vaisseaux sanguins. » Selon elle, l’IRM permet de visualiser, à l’intérieur de la boîte crânienne, les changements cérébraux associés à cette maladie et à ses nombreuses comorbidités. Cela se fait de manière non invasive et tout à fait sécuritaire, avec une précision remarquable, assurant ainsi un traite ment précoce et un meilleur suivi médical. La plus grande ambition de Caroline Dallaire-Théroux serait de devenir c linicienne-chercheuse en neuro- imagerie. « La réalisation de ce rêve va bien sûr demander beaucoup de travail, admet-elle, mais je suis prête à y mettre les efforts nécessaires. Ce n’est pas très difficile lorsqu’on aime ce que l’on fait ! » Et que pense-t-elle de la démarche du chercheur ? « C’est l’ensemble du pro cessus, répond-elle. J’aime notamment pouvoir lire sur un sujet qui me pas sionne et tenter de répondre à des ques tions que je me pose. Mais avant tout, j’aime avoir la chance de contribuer au développement et à l’amélioration de la médecine et des soins de santé. »
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5. Caroline Dallaire-Théroux mène des recherches sur le repérage radiologique précoce de la maladie d’Alzheimer grâce à l’imagerie par résonance magnétique. photo Acfas – Hombeline Dumas 6. Les premiers signes cliniques de la maladie d’Alzheimer sont difficilement détectables pour le médecin.
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sciences
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en bref Une innovation, ça part d’une idée qui naît et se développe dans un environnement de recherche stimulant Des recherches qui portent leurs fruits La Fondation canadienne pour l’innovation vient de mettre en ligne un photoreportage sur la production de la canneberge et sur les efforts déployés par Jean Caron et son équipe du Département des sols et de génie agroali mentaire pour mettre au point des méthodes optimales pour la culture de ce petit fruit. La canneberge connaît une croissance spectacu laire dans la région des Bois-Francs depuis 15 ans, en partie grâce aux travaux menés à l’Université Laval et aux nombreux diplômés qui sont maintenant des employés de l’entre prise de transformation Fruit d’Or. Le repor tage montre comment l’essor de cette culture a contribué au dynamisme de la communauté agricole de cette région. photo Patrice Halley Pour voir le reportage : bit.ly/2e1rsL8
Jade Chénard-Roy, jeune leader en médecine L’étudiante au doctorat en médecine, Jade Chénard-Roy, a remporté le Prix du Temple de la renommée canadienne pour les étu diants en médecine. Créé en 2015, ce prix récompense de jeunes leaders qui se sont illustrés par leur engagement communautaire, leurs habiletés exceptionnelles de communi cation, leur excellence scolaire et leur intérêt pour l’avancement du savoir. Jade ChénardRoy a participé au développement du projet « Cardio Virtuel », une application mobile d’enseignement utilisée dans les facultés de médecine du Québec. Cette application vul garise des concepts complexes de la cardiolo gie pour les étudiants et les médecins. La lau réate s’est également engagée dans des ate liers de sensibilisation à la santé sexuelle offerts aux jeunes du secondaire et elle a été tutrice en anglais pour des femmes en diffi culté dans un organisme communautaire.
Place à la logique et aux mathématiques ! Le Championnat international des jeux mathématiques et logiques est officiellement lancé. Organisée par l’Association québécoise des jeux mathématiques, cette activité est ouverte à tous à partir de la 3e année du pri maire. Les participants doivent résoudre des problèmes de logique et de mathématiques ludiques. Les gagnants de la finale québécoise accèderont à la finale internationale, qui se tiendra en août 2017, à Paris. Pour être au nombre des finalistes, vous devez vous quali fier aux trois épreuves précédentes. Première étape : les quarts de finale, qui se dérouleront du 15 octobre au 15 décembre. Pour connaître les détails et les règlements du concours : bit.ly/2eG5Jfb
HandySCAN est une caméra 3D portable qui numérise les objets par balayage laser et les reconstruit en temps réel à l’écran d’un ordinateur. Cette technologie est le fruit d’une collaboration entre des chercheurs du Laboratoire de vision et de systèmes numériques de l’Université Laval et l’entreprise Creaform. photo Creaform
Derrière la caméra Les artisans de la caméra HandySCAN 3D racontent les dessous de ce transfert technologique modèle par Jean Hamann « Il n’existe pas de recette pour garantir qu’une innovation technologique va connaître du succès. Tout ce que l’on peut vous dire, c’est comment les choses se sont déroulées pour nous. » C’est sur ces mots, qui ont peut-être tempéré les attentes de ceux qui espéraient pouvoir reproduire cette histoire de succès, que le professeur Denis Laurendeau a lancé la conférence « HandySCAN, l’histoire d’une caméra 3D révolutionnaire et de son transfert technologique », présentée le 17 octobre au pavillon AlphonseDesjardins à l’initiative de l’Institut tech nologies de l’information et sociétés. Cette rencontre avait pour but de faire connaître par quelles voies une idée qui a germé dans un laboratoire de recherche universitaire a pu conduire à un produit maintenant vendu dans 85 pays, géné rant un chiffre d’affaires qui dépasse 55 M $ par année. HandySCAN est une caméra 3D portable qui numérise les objets par balayage laser et les recons truit en temps réel à l’écran d’un ordina teur. L’appareil a des applications indus trielles, médicales et muséales. Son cap teur télémétrique, qui pèse moins d’un kilo et qui est tenu à la main, détermine lui-même sa position dans l’espace par reconnaissance de cibles disposées sur l’objet. Le professeur Laurendeau, du Dépar tement de génie électrique et de génie informatique, a rappelé le rôle de terreau fertile joué par le Laboratoire de vision et de systèmes numériques (LVSN) de l’Uni versité Laval dans la conception de cette caméra. « Une innovation, ça part d’une idée qui naît et se développe dans un environnement de recherche stimulant. Au LVSN, nous faisons de la recherche en vision 3D depuis plus de 30 ans. Nos étu diants sont des ingénieurs et nous les encourageons non seulement à publier,
mais aussi à faire des choses qui mar chent, des prototypes qui fonctionnent. » Il y a une belle filiation entre les princi paux concepteurs du HandySCAN. Denis Laurendeau, qui a terminé son doctorat au LVSN en 1986, a dirigé les trois principaux artisans de cette caméra : Patrick Hébert (Ph. D. 1994), Dragan Tubic (Ph. D. 2006), dont les tra vaux ont été codirigés par Patrick Hébert alors qu’il était professeur à l’Université, et Éric Saint-Pierre (M. Sc. 1993). « La conception de la caméra HandySCAN a profité d’une expertise qui s’est dévelop pée au LVSN depuis 1980 », a rappelé le professeur Laurendeau. Patrick Hébert a commencé à travailler à la mise au point de cette caméra alors qu’il travaillait au Conseil national de la recherche du Canada dans les an nées 1990. « J’avais le rêve de développer une caméra qui serait à la fois portable et de grande précision. Je ne pensais pas du tout au succès commercial. Je voulais juste que cette caméra voie le jour. » Lorsqu’il est embauché comme profes seur à l’Université en l’an 2000, il a déjà mis au point un prototype du capteur. Il restait toutefois à trouver une façon d’effectuer la reconstruction interactive de la surface de l’objet en temps réel. Dans les années qui suivent, l’étudiant- chercheur Dragan Tubic trouve une solution ingénieuse au problème. Le CRSNG lui décernera ultérieurement deux prix nationaux pour saluer l’ex cellence de ses travaux de doctorat. En 2003, Patrick Hébert, Dragan Tubic et Éric Saint-Pierre fondent la compa gnie 3DI dans l’espoir de commercialiser leur caméra. La suite s’avère plus ardue que prévu. « Il faut avoir un moral d’acier, souligne Patrick Hébert, surtout lorsque des gens que tu respectes te disent qu’il n’y a pas de marché pour ton produit. »
Puis, par l’entremise de SOVAR, ils ren contrent Charles Mony, président de la jeune entreprise Creaform de Lévis, qui est immédiatement emballé par leur technologie. Une entente est conclue, ce qui permet à Dragan Tubic de faire le pont entre l’équipe du LVSN et Creaform. « Le transfert technologique voyage mal sur papier, dit-il. Il voyage mieux dans le cerveau d’étudiants-chercheurs. » Les premiers appareils arrivent sur le marché en 2005. Dans les années qui sui vent, les ventes explosent si bien qu’en 2009, pour consolider ses activités, Creaform achète 3DI ainsi que le brevet détenu par l’Université. Cette transac tion permet à l’Université de créer la Chaire de recherche industrielle CRSNG/Creaform sur la numérisa tion 3D, dont Denis Laurendeau devient le titulaire en 2011. En 2013, l’entreprise américaine Ametek fait l’acquisition de Creaform pour la somme de 120 M $ US. Les opérations de recherche et dévelop pement de la compagnie sont mainte nues à Lévis, où de nombreux diplômés du LVSN poursuivent leur carrière. « Il faut reconnaître humblement que nous avons eu beaucoup de chance », souligne Patrick Hébert en jetant un regard sur les événements des 15 der nières années. « De plus, nous avons pro fité d’un bon timing. Il aurait été impen sable de développer cette caméra dans les années 1980 parce que la puissance informatique et les technologies laser n’étaient pas encore assez avancées. La technologie a besoin de technologie pour progresser. » Denis Poussart, un des pionniers de la recherche en vision numérique à l’Uni versité Laval, a tenu à ramener les pen dules à l’heure par rapport au rôle de la chance dans le succès planétaire de cette caméra 3D. « Avoir de la chance, a-t-il rappelé en citant le photographe Henri Cartier-Bresson, c’est savoir se placer sur la trajectoire du hasard. Si les concepteurs du HandySCAN ont eu de la chance, c’est parce qu’ils ont fait montre de flair, de persévérance et d’in tuition créatrice. »
arts
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Le plaisir dans le rêve
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en bref
Avec sa plus récente création, Danse de nuit, la chorégraphe Karine Ledoyen explore le thème de la nuit dans un spectacle alliant danse et performances par Matthieu Dessureault Énigmatique, inquiétante ou festive, la nuit a tout ce qu’il faut pour inspirer les artistes. « C’est un mélange de cauche mar, de conte de fée, d’étoiles, de paillettes, de “bling-bling”. La nuit, il y a des monstres et des êtres merveilleux, qui n’existent pas ou qui n’ont pas d’intérêt durant la journée », lance Karine Ledoyen, amu sée. C’est au cœur de cet uni vers que la chorégraphe nous convie avec Danse de nuit, un spectacle présenté par La Rotonde les 26, 27 et 28 octobre. Un peu comme dans un rêve, les danseurs OdileAmélie Peters et Fabien Piché offriront une presta tion ouverte à l’interpréta tion. Également présente sur scène, Karine Ledoyen sera équipée d’un dispositif lui permettant de transposer ses mouvements en sons. À un autre moment, elle aura une caméra, qui servira à filmer l’action des interprètes. Le tout sera diffusé sur un écran en direct. « Je vais jouer en quelque sorte mon propre rôle de chorégraphe. Avec la caméra, je pose un regard sur ce que je suis en train de créer et j’amène le public à regarder le spectacle d’un autre point de vue. Il y aura de la danse, mais ce sera sur tout de la performance. Le spectateur qui connaît mon travail risque d’être surpris », prévient-elle.
Directrice de la compagnie Danse K par K, fondée en 2005, Karine Ledoyen fait partie des grands représentants du milieu de la danse contemporaine à Québec
Un monde fantastique à découvrir Patte-de-Loup et Roseval vivent dans le monde de l’Opale, une terre fabuleuse et dangereuse. Suivez leurs aventures grâce au livre interactif I.O. Cette œuvre numérique destinée à tous les publics est le fruit d’une collaboration entre deux auteures, Sophie Létourneau, professeure au Département des littératures, et Laurence Vilaine, ainsi que deux illustrateurs, Paul Bordeleau et Adrian Bloch. La trame sonore est signée Millimetrik. Il s’agit d’une initiative de la Maison de la lit térature. Les festivals Québec en toutes lettres et Atlantide, à Nantes, ainsi que l’Institut canadien de Québec, la Commission perma nente de coopération franco-québécoise, le Lieu unique et le Centre des congrès de Nantes ont participé au projet. œuvre Adrian Bloch Le livre peut être téléchargé gratuitement à l’adresse bit.ly/2e1U4Tc.
Karine Ledoyen est de ces chorégraphes dont on connaît le nom hors du cercle des initiés.
Directrice de la compagnie Danse K par K, fondée en 2005, Karine Ledoyen fait partie des grands représen tants du milieu de la danse contemporaine à Québec. On lui doit cinq spectacles, Cibler, Air, La Nobody, Danse de garçons et Trois paysages, en plus de sa parti cipation à plusieurs événe ments culturels. À l’aube de la quarantaine, l’artiste a décidé de ralentir le rythme de la production pour effec tuer un retour aux études. Depuis l’automne dernier, elle est inscrite à la maîtrise en littérature et arts de la scène et de l’écran. Son mémoire portera sur la notion de fragilité dans le travail du chorégraphe. Ce projet d’études relève d’un long processus de réflexion. « L’élément dé clencheur a été les 10 ans de ma compagnie, qui m’ont emmené à faire un constat. Au début de ma carrière, ce qui m’allumait, c’était le tra vail en studio. Avec les années, j’ai bifurqué de la création; je passais 90 % de mon temps devant un écran d’ordinateur à faire des demandes de subvention, à vendre des spectacles, à organiser des réunions, etc. Maint enant que la com pagnie va relativement bien, j’ai senti le besoin de re plonger dans la recherche fondamentale. »
Désir au féminin
Le spectacle Danse de nuit sera présenté par La Rotonde les 26, 27 et 28 octobre. photos David Cannon
Comme un poisson dans l’eau, Karine Ledoyen redé couvre le plaisir de l’explora tion. Elle se heurte à d’autres visions de l’art, celles des étudiants et de ses profes seurs, qui la fascinent. Au LANTISS, le Laboratoire des nouvelles technologies de l’image, du son et de la scène, elle a tout l’espace et les équipements dont elle a besoin pour travailler sur ses projets. « C’est la première fois que je crée dans de telles conditions. Habituellement, les chorégraphes sont confi nés dans de petits espaces, avec des horaires de travail limités. Ici, on peut tester des idées dans un contexte qui se rapproche de celui du spec tacle, en plus d’avoir accès à un parc d’équipements. D’avoir cette souplesse dans le temps et cette possibilité
d’expérimenter, c’est jouis sif. Le LANTISS a une valeur inestimable. » Pour Danse de nuit, elle a collaboré avec Sonoyo Nishikawa, une sommité internationale dans le do maine de la conception d’éclairage. L’aspect so nore et technologique du spectacle est signé Patrick Saint-Denis et les costumes sont de Maude Audet. Arielle Cloutier, étudiante à la maîtrise en littérature et arts de la scène et de l’écran, a aussi t ravaillé comme assistante à la production. Le spectacle Danse de nuit sera présenté les 26, 27 et 28 octobre à la salle Multi de Méduse. Pour plus d’information : larotonde.qc.ca.
Pour son livre L’expression du désir au féminin dans quatre romans québécois contemporains, Catherine Dussault Frenette s’est intéressée à la représentation du désir chez des personnages d’adolescentes tirées de quatre romans, soit Les fous de Bassan (Anne Hébert), Volkswagen Blues (Jacques Poulin), L’île de la Merci (Élise Turcotte) et La petite fille qui aimait trop les allumettes (Gaétan Soucy). Le Centre de recherche inter universitaire sur la littérature et la culture québécoises l’a invitée à présenter les résul tats de sa recherche. La rencontre sera animée par les professeures Mylène Bédard et Julie Beaulieu, du Département des littératures. Jeudi 20 octobre, de 11 h 30 à 12 h 15, au local 4433-B du pavillon Louis-JacquesCasault. Pour plus d’information : www.crilcq.org.
Le Québec à travers votre lentille Vous êtes un étudiant étranger à l’Université Laval et vous avez envie de partager des moments de votre parcours au Québec ? Participez au concours annuel de photos et de vidéos À travers votre lentille : expérience étudiante à l’international. Plus de 600 $ en prix sont à gagner. Vous avez jusqu’au 6 novembre pour soumettre vos photos et vos vidéos. Les œuvres sélectionnées seront exposées les 22 et 23 novembre à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck et les 24 et 25 novembre à l’atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins, dans le cadre de la Semaine de l’éducation internationale. Pour plus d’information : bit.ly/2dMy6IP
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actualités UL
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L’eau comme levier de coopération Guerres de l’eau, rareté de l’eau, gestion de l’eau : qu’il s’agisse de l’eau potable, agricole, urbaine ou destinée à un usage industriel ou de loisir, cette précieuse ressource fait l’objet de débats sur les modalités de son partage et de sa distribution. Dans quelle mesure la mise en place d’institutions de gestion et de coopération pourraitelle se révéler une solution efficace pour gérer des demandes parfois conflictuelles ? Car l’eau, tout autant qu’un facteur de tension, peut être un puis sant levier de coopération et de promotion du développement. Le Conseil québécois d’études géopolitiques propose d’étudier des exemples de coopéra tion et de résolution de litiges à l’occasion d’un colloque réunissant différents experts. Frédéric Lasserre, professeur au Département de géographie, et Yenny Vega Cardenas, de l’Université de Montréal, par leront des conséquences de l’entrée en vigueur de la Convention de New York de 1997. Il sera aussi question, entre autres, de la politique hydroélectrique du Laos et de l’état de la collaboration au sein de la Commission du bassin du Lac Tchad. Lundi 31 octobre, de 8 h 45 à 17 h, au local 1317 du pavillon Palasis-Prince. Inscription requise à l’adresse cqeg@hei.ulaval.ca.
Une école d’automne en DD ! Réfléchir collectivement sur la mise en œuvre et sur l’avancement du déve loppement durable (DD) à l’Université et souligner les 10 ans de la démarche DD. C’est ce que propose la cinquième école d’automne de l’Institut EDS et du Vice rectorat exécutif et au développement, organisée en collaboration avec la Chaire en développement international. La forma tion s’étalera sur deux jours, les 3 et 4 no vembre, et consistera en une conférence publique et en des ateliers participatifs. Une excellente façon pour étudiants, professeurs, professionnels ou toute autre personne inté ressée par la démarche DD de s’approprier les objectifs de développement durable de l’Université et de contribuer concrètement à leur réalisation. La conférence publique aura lieu le 3 novembre au pavillon Ferdinand-Vandry (local à déterminer) et les ateliers se dérouleront le lendemain au pavillon Gene-H.-Kruger, aux salles 2320-2330. Places limitées. Inscription en ligne jusqu’au 28 octobre : bit.ly/2dLJYW5. Pour plus d’information : bit.ly/2dlo7tI.
Des conférences durant la semaine de lecture Le Bureau de la vie étudiante (BVE) profite de la semaine de lecture pour offrir une série de conférences destinée aux étudiants étrangers du campus. On y traitera de trois sujets. DEMEURER AU QUÉBEC APRÈS VOS ÉTUDES
INTRODUCTION À L’IMPÔT ET À LA FISCALITÉ
Lundi 31 octobre, de 13 h à 15 h, au local 2A du pavillon CharlesDe Koninck
Jeudi 3 novembre, de 13 h à 15 h, au local 1A du pavillon CharlesDe Koninck
Cette conférence s’adresse à ceux qui souhaitent en savoir davan tage sur la possibilité de rester au Canada après avoir obtenu un diplôme. Le permis de travail postdiplôme, le Programme de l’ex périence québécoise (PEQ), le Certificat de sélection du Québec (CSQ) et la résidence permanente sont les programmes des gou vernements du Québec et du Canada dont il sera question.
La période des impôts ne commence que dans quelques mois, mais s’y préparer permet d’éviter bien des tracas. Cette conférence permettra à ceux qui n’ont jamais effectué de déclaration de revenus au Canada de s’initier à la fiscalité canadienne. On pourra en apprendre davan tage sur les bases du système fiscal, les principes de retenue à la source, de déclaration de revenus et de rem boursements d’impôt, les crédits auxquels les étudiants sont admissibles, les programmes destinés aux étudiants ayant des enfants et les moyens disponibles pour remplir sa déclaration.
PRÉPAREZ-VOUS À L’HIVER QUÉBÉCOIS
Mercredi 2 novembre, de 13 h à 14 h 30, au local 1A du pavillon CharlesDe Koninck La saison froide peut être rigoureuse, mais elle est aussi remplie de petits plaisirs pour qui sait l’apprécier à sa juste valeur ! Cette ren contre s’adresse particulièrement à ceux qui s’apprêtent à vivre leur premier hiver. Vous y apprendrez tout ce qu’il faut savoir sur l’habillement, sur les astuces pour vous adapter au climat hivernal et sur les attitudes à adopter pour garder le moral jusqu’au printemps.
Septembre 1956 Pour souligner la rentrée universitaire, des professeurs et des étudiants de différentes facultés défilent dans une procession religieuse sur la rue De Buade, dans le Vieux-Québec. Ils se rendent à la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec pour participer à une messe, au cours de laquelle le recteur lira la profession de foi. Au premier plan, un groupe d’hommes et de femmes en toge, qui pourraient être des membres du corps enseignant. Ils sont suivis par le cortège de l’archevêque de Québec de l’époque, Mgr Maurice Roy. photo Roger ourdeau / Division de la gestion des documents administratifs et des archives
D’autres conférences du BVE sont prévues d’ici la fin de la session d’automne. Pour consulter l’horaire : www.bve.ulaval.ca/etudiants-etrangers/ conferences/.
société
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Un humaniste pacifiste et internationaliste D’abord comme journaliste, ensuite comme homme politique, René Lévesque a toujours eu un intérêt marqué pour le continent asiatique par Yvon Larose Le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie capitu lait. Ainsi prenait fin la Seconde Guerre mondiale sur le théâtre européen. Pour le Québécois René Lévesque, correspon dant de guerre de l’armée américaine depuis 1943, l’armistice en Europe signi fiait la possibilité pour lui de poursuivre son travail dans la région du Pacifique, où s’opposaient Américains et Japonais depuis 1942. « En 1945, Lévesque s’attendait à être dépêché en Asie pour couvrir le conflit pour l’armée américaine, raconte Patrice Dallaire, diplomate en résidence aux Hautes études internationales (HEI) et ancien représentant du Québec à Beijing. Tout le monde prévoyait que le conflit durerait encore un an. L’explosion des deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, au mois d’août, prit tout le monde par surprise. Avec la signature de la capitulation du Japon le 2 septembre, Lévesque n’avait plus de raisons de se rendre dans le Pacifique. » Le vendredi 14 octobre, au Musée national des beaux-arts du Québec, Patrice Dallaire a prononcé une confé rence dans le cadre du colloque « René Lévesque et le monde : nouvelles pers pectives ». L’activité était organisée par la Fondation René-Lévesque avec la col laboration des HEl. En 1951, une autre occasion de décou vrir le continent asiatique se présenta au jeune journaliste alors employé du ser vice international de Radio-Canada. Dans ses mémoires, Lévesque écrit : « La Corée ne me disait pas grand-chose, mais j’avais envie de connaître l’Asie. » Sa mission de reportage dura deux mois. Sur le chemin du retour, son avion se pose au Japon, comme il l’avait fait à l’aller. Cinq années d’occupation par les forces américaines avaient laissé des traces. Selon lui, « la griffe yankee est partout visible, triomphante », dira-t-il de la société japonaise déjà américanisée. « Lévesque est revenu avec plein d’en registrements audio, explique Patrice Dallaire. Ce grand reporter international a donné des conférences sur ce qu’il avait vu en Corée. Ses reportages font de lui une vedette médiatique sur les ques tions de politique internationale et de politique américaine. » De 1956 à 1959, René Lévesque anime à la télévision l’émission d’affaires publi ques Point de mire. Il couvre à plusieurs reprises les enjeux touchant l’Asie. « Il était son propre recherchiste, souligne le diplomate en résidence. Il s’enfermait avec des dizaines de revues, prenait des notes et se présentait en studio à la der nière minute avec une cigarette au bec. Il était très bon pour livrer l’information de façon intelligente aux téléspectateurs à l’aide de son tableau noir. »
En 1960, l’animateur vedette fait un virage professionnel et se lance en politi que. Il sera ministre dans l’équipe du libéral Jean Lesage jusqu’en 1966, alors que l’Union nationale reprend le pou voir. Deux ans plus tard, il fonde le Parti québécois. Tout en étant engagé dans l’action politique, Lévesque continue à s’intéresser à l’actualité internationale, en particulier à la guerre du Vietnam. Les forces américaines ont été présentes dans ce pays de 1965 à 1975. Selon Patrice Dallaire, le conflit fera forte impression sur l’homme politique. « Lévesque était résolument pacifiste, explique-t-il. Il trouvait que cette guerre n’avait aucun sens. Il la trouvait injuste et illogique. Il la qualifiait d’“accès de barbarie”. Lui qui avait toujours admiré les États-Unis, il en est venu à s’interro ger sur la société américaine. Il a craint que le conflit ne dégénère en guerre mondiale. » Le Parti québécois prend le pouvoir en 1976. Selon le diplomate en résidence, le gouvernement du Québec a vraiment commencé à s’ouvrir sur l’Asie à partir de là. Lévesque sera le premier chef de gou vernement québécois à se rendre en Extrême-Orient. En 1984, il ira en visite officielle en Corée, au Japon et en Chine. Le Québec ouvrira des bureaux à HongKong et à Singapour. « Si Lévesque n’avait pas quitté la vie politique en 1985, soutient Patrice Dallaire, je pense que le virage du Québec vers l’Asie, qui est survenu à la fin des années 1990 sous Lucien Bouchard, aurait probablement eu lieu plus tôt. Cela montre que Lévesque était un visionnaire. »
Le journaliste René Lévesque, durant la guerre de Corée, le 14 août 1951. Il franchit un cours d’eau, en territoire ennemi, en portant son enregistreuse sur sa tête, en direction du Royal Canadian Regiment, un régiment d’infanterie légère canadien. photo Canadian Department of National Defence/Library and Archives Canada
Édition du 9 septembre 1842 de La Minerve. Un poème paraît dans la colonne de gauche sous le titre « Le retour de l’exilé ». Le texte de la colonne de droite s’intitule : « Pour être lu par les demoiselles ».
Information, opinion et… fiction ! Au 19e siècle, des centaines de journaux de langue française ont vu le jour dans les Amériques par Yvon Larose
La Minerve, Le Courrier des États-Unis, Le Trait d’Union et Le Patriote Français. Ces noms de journaux pour le moins pittoresques évo quent un temps révolu, le 19e siècle, ainsi que la popula rité, à cette époque et dans plusieurs villes, de la presse de langue française, et ce, sur l’immense territoire des Amériques. Dans l’ordre, les quatre journaux précités ont été publiés à Montréal, N e w Yo r k , M e x i c o e t Montevideo. « Le 19 e siècle a vu une expansion colossale des jour naux, c’était un phénomène mondial, et la presse franco phone a participé à ce grand processus », indique le profes seur Guillaume Pinson, du Département des littératures et doyen de la Faculté des l ettres et des sciences hu maines. Selon lui, quelque 200 journaux de langue fran çaise ont vu le jour au 19e siècle dans le seul nordest américain, où vivaient de nombreux Canadiens fran çais. « Plusieurs de ces jour naux, dit-il, étaient des quo tidiens autour de 1900. » Le 29 septembre, Guillaume Pinson a donné une confé rence au pavillon LouisJacques-Casault sur le thème de la presse francophone des Amériques. Le contenu de sa présentation était tiré d’un ouvrage qu’il a publié en 2016. « À cette époque, souligne-t-il, de nombreux journaux naissaient et mou raient quelques liv raisons plus tard. D’autres, comme Le Courrier des États-Unis, vont traverser le siècle. » Dans les Amériques des a nn ées 1800, les journaux
n’avaient que quelques pages, habituellement sans images. Jusqu’au milieu du s iècle, le tirage d’un grand journal francophone pouvait varier entre 1 500 et 3 000 copies. « Durant la majeure partie du 19e siècle, les journaux de langue française seront très revendicateurs, explique Guillaume Pinson. La neu tralité journalistique viendra plus tard. » Au Québec, La Minerve et Le Canadien sont fondés pour défendre un p rogramme politique avec un ton qui pouvait être émo tif, enthousiaste, voire agres sif. Dans l’Ouest canadien comme en Acadie, on défend les droits des minorités. Dans les années 1870 à Winnipeg, les francophones et les métis lisent… Le Métis. En Acadie, on s’informe avec L’Évangéline à compter de 1887. Ce journal ne fermera qu’en 1982. En Louisiane, L’Abeille de La NouvelleOrléans est un autre journal francophone qui, lancé en 1827, traversera le siècle. Il deviendra rapidement un quotidien. Pendant une c inquantaine d’années, il contiendra une section de langue anglaise. Les Antilles ne sont pas en reste avec, notamment, le Journal officiel de la Martinique. Si les noms des journaux sont souvent accrocheurs, leurs devises le sont tout autant. Sous La Minerve, on peut lire « Journal politique, littéraire, agricole, commer cial et d’annonces ». Le Trait d’Union, quant à lui, arbore une devise ambitieuse : « Journal français universel ». Le Canadien a une devise vo lontariste : « Nos institutions,
notre langue, nos loix !!! » (sic). Enfin, Le Métis a fait un em prunt de taille en reprenant la devise de la monarchie an glaise : « Dieu et mon droit ». Selon le professeur, les journaux francophones du temps s’inscrivaient dans un processus de mondialisation culturelle. Tandis que de nombreux Européens fran c o p h o n e s f r a n ch i s s e n t l’Atlantique pour vivre l’expé rience du Nouveau-Monde, Paris, comme centre culturel, exporte dans les Amériques une conception du journa lisme qui est reprise, imitée et adaptée localement. Les contenus alternent entre information, opinion et fic tion, avec des articles jour nalistiques, des pamphlets et des textes littéraires. En Amérique du Nord, le contact avec la presse de langue anglaise fait entrer la vie commerciale dans les pages des journaux de langue française. « Il s’agit de penser l’histoire médiatique américaine fran cophone avec ses axes de cir culation de journaux, sou tient Guillaume Pinson. Un système francophone de l’in formation, comme une toile d’araignée, reliait les points majeurs des Amériques. Cela montre une vitalité forte des francophones, dont les com munautés sont liées les unes aux autres. » À l’origine, et d’un pays à l’autre, les journaux de langue française reprennent des nouvelles d’actualité en pro venance de France. « Les lec teurs sont intéressés à main tenir le contact avec ce pays, dit-il. Mais avec le temps, ces journaux s’autonomisent. » Après 1900, Mont réal de vient le grand pôle du jour nalisme francophone du continent nord-américain. On y pratique un journalisme moderne, tourné vers l’infor mation et le reportage.
vie étudiante Sprint cinématographique
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Les cinéastes Marie-Lou Béland et Maxime Laurin, respectivement étudiante en animation et étudiant en communication, participent à la Course des régions pancanadienne par Matthieu Dessureault « On te donne un mois et demi, un peu d’argent, puis on t’envoie dans la brousse en te disant : “fais un film de sept minutes !” » C’est en ces termes que Maxime Laurin décrit à la blague sa participation à la Course des régions. Cet événement permet à de jeunes cinéastes d’un bout à l’autre du Canada de réaliser des films de fiction qui seront sou mis au vote d’un jury et du public. L’étudiant au baccalauréat en com munication publique représente la région de la Capitale-Nationale. Marie-Lou Béland, quant à elle, est la fière ambassadrice de l’Estrie. Du scénario au montage, leur horaire a été très chargé ces dernières se maines. Le 27 octobre, les résultats de ces efforts seront présentés au Théâtre Granada, à Sherbrooke, et diffusés en direct sur Internet par Radio-Canada. Pour participer à la compétition, les cinéastes devaient soumettre un film de présentation, ainsi qu’un synopsis de fiction, inspirés de leur région. Maxime Laurin et MarieLou Béland ont été choisis parmi une quarantaine de candidats. « Nous avons été très impressionnés par l’œil cinématographique de Maxime dans son film de candida ture. Il a su livrer une vision inti miste et originale des paysages de Québec. De son côté, Marie-Lou s’est démarquée par la grande qualité de sa direction artistique », dit Luis Dion-Dussault, adjoint à la direc tion du concours, impatient de découvrir leurs nouvelles créations. 694, l’œuvre de Maxime Laurin, raconte l’histoire d’une jeune femme en proie à la phobie sociale. Un événement la forcera à sortir de son cocon et à affronter le monde. « Il s’agit d’un film personnel, qui traite d’un sujet pouvant toucher beaucoup de personnes. Ma copine est très timide, et j’ai moi-même mon lot de questionnements et d’angoisse. C’est pourquoi j’ai voulu écrire un scénario sur l’anxiété so ciale », explique celui qui a fait de nombreuses recherches sur le sujet. Intitulé 24H, le court métrage de Marie-Lou Béland traite de l’aide médicale à mourir. L’histoire se déroule dans un chalet de l’Estrie, où deux frères se remémorent des souvenirs avant que l’un d’eux commette l’irréparable. « Sans être trop mélodramatique, le film pose la question : “Que faire quand tu sais que tu partages les 24 dernières heures de la vie de quelqu’un ?” L’aide médicale à mourir est un sujet d’actualité dont on parle peu. L’Estrie a été l’une des premières régions du Québec à se prononcer en sa faveur », rappelle la cinéaste.
La Sherbrookoise, inscrite à istance à un certificat en art et d science de l’animation, en est à sa première expérience de réalisatrice à la Course des régions. Accumu lant les projets de courts métrages, elle a vu dans cette initiative une façon de faire avancer sa carrière. « Ce n’est pas facile, quand tu vis à l’extérieur de Montréal, d’avoir de la visibilité. La Course m’a aussi donné la chance de rencontrer des cinéastes émergents des autres régions. En plus de mon projet, j’ai collaboré à la postproduction de deux autres films de la compétition. Ce fut une expérience très intense. On dit que c’est une course, mais c’est plutôt un sprint ! » Grand cinéphile, Maxime Laurin a découvert la réalisation vidéo alors qu’il dirigeait l’agence étudiante Pour Maxime Laurin, qui signe Préambule Communication. son premier court métrage de fic tion, l’expérience s’est avérée des plus formatrices. « Je suis très fier de mon film, mais rien n’est parfait. C’est la beauté du cinéma; on peut toujours s’améliorer. Ce projet m’a aidé à clarifier mes forces, mais Le 27 octobre, les aussi les points sur lesquels je dois travailler plus fort. » résultats de leurs Le 27 octobre, avant la présenta tion de leur film, les réalisateurs efforts seront pourront échanger quelques anec présentés au dotes de tournage avec le public. Une rencontre avec des élèves Théâtre Granada, d’écoles secondaires et de cégeps à Sherbrooke, et ainsi qu’une séance de réseautage sont également au programme. diffusés en direct L’identité des gagnants sera dévoi sur Internet par lée en fin de soirée.
Radio-Canada
Pour plus d’information : www.coursedesregions.com
Le film 694 met en vedette Ariane Bellavance-Fafard, touchante dans le rôle de Sophie.
Diplômée de l’Institut national de l’image et du son, Marie-Lou Béland trace sa route dans le domaine du documentaire, de la fiction et du vidéoclip. Afin d’élargir son spectre créatif, elle effectue à distance un certificat en art et science de l’animation.
Le comédien Frédéric Boudreault incarne le personnage de Samuel dans le court métrage 24H.
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contre chacune des équipes », analyse l’entraî neur, qui cite en exemple les résultats des matchs prépa ratoires, au cours desquels « les formations québécoises ont très bien performé ». « I l f a u t avo i r c o m m e objectif d’être la meilleure équipe. Je crois que nous avons le talent et que nous pouvons y arriver. Ça ne garantit pas une victoire au championnat, mais j’ai confiance qu’on peut très bien réussir », assure-t-il. L’équipe de l’Université continuera sa préparation en vue de la prochaine sai son cette fin de semaine, au P E P S , à l ’o c c a s i o n d u L’ailier Alexandre Leclerc et sa bande lanceront la 25e saison de l’histoire contemporaine Tournoi Rouge et Or. Elle du Rouge et Or dans quelques semaines. D’ici là, ils prendront part à un tournoi préparatoire y affrontera l’équipe de au PEPS, du 20 au 23 octobre. photo Mathieu Bélanger l’Université du NouveauBrunswick jeudi soir, à 19 h, ainsi que les Gaels de l’Uni versité Queen’s samedi, à 19 h. Des parties des équipes fémin ines sont aussi au programme. Le Rouge et Or lancera la 25 e saison de son histoire contemporaine le jeudi 10 novembre à l’Université McGill. Rappelons que La jeune et prometteuse formation du Rouge et Or l’Université Laval avait une de basketball dans les basketball cherche cette année à conquérir les plus équipe années 1970 et 1980, mais que le programme consacré hauts sommets à ce sport avait été aban par Stéphane Jobin donné pendant quelq ues années. C’est en 1992 que le La saison 2016-2017 du années, ce qui lui permet de nos leaders », explique basketball a fait un retour à Rouge et Or basketball s’an viser les grands honneurs au Jacques Paiement Jr., en l’Université, avec une nou nonce prometteuse. Après sein du Réseau du sport étu poste pour une neuvième velle équipe au sein de la ligue provinciale. avoir vu la route de son diant du Québec (RSEQ). saison. L’entraîneur-chef pense, équipe s’arrêter en demi- Qui sait, peut-être même finale provinciale lors des que le Rouge et Or réussira à par ailleurs, que la concur La première partie à domitrois dernières campagnes, faire trembler les puissances rence sera féroce au sein de cile de la saison aura lieu la ligue du RSEQ. « Je m’at le dimanche 13 novembre l’entraîneur-chef Jacques canadiennes ? « C’est assurément l’une tends à ce que ce soit encore à 15 h contre les Stingers Paiement Jr. croit que cette année pourrait être la bonne. des meilleures équipes qu’on très compétitif, comme de l’Université Concordia. Il pourra en effet compter a eues ces dernières années. chaque année, notamment Les billets pour cette rensur l’un des meilleurs aligne Mais on demeure une for en raison de la formule qui contre sont déjà en vente ments de ces dernières mation jeune, même chez est de jouer quatre fois au 418 656-PEPS.
Une équipe à la recherche de résultats
Campus dynamique
sports
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Des cours au gré de vos envies ! Le programme de conditionnement physique sur musique du PEPS offre une formule de séances à la pièce, qui laisse le choix au participant d’assister à une ou plu sieurs séances durant la semaine et de payer à l’unité. Ainsi, il est possible de varier le type d’entraînement selon ses goûts et son horaire. Des cartes de 10 ou de 30 séances sont en vente à un tarif avantageux et per mettent de choisir parmi un grand éventail de styles, dont le Tabata, le Cardio Fit, le Cardio abdos, le Step, le Zumba et bien plus. Avec une formule aussi flexible, vous avez maintenant une bonne raison de vous motiver pour l’entraînement ! photo PEPS
Jeudi 20 octobre Basketball masculin (hors-concours) | UNB PEPS | 19 h
Vendredi 21 octobre Soccer féminin | Concordia PEPS – Terrain 6 | 18 h Basketball féminin (hors-concours) | UNBC PEPS | 19 h Soccer masculin | Concordia PEPS – Terrain 6 | 20 h
Samedi 22 octobre Basketball féminin (hors-concours) | Saint Mary’s PEPS | 17 h Basketball masculin (hors-concours) | Queen’s PEPS | 19 h
Dimanche 23 octobre Basketball féminin (hors-concours) | Ottawa PEPS | 12 h Football | Bishop’s Stade TELUS-Université Laval | 13 h
Vendredi 28 octobre
Le receveur étoile Marc-Antoine Pivin et toute l’équipe du Rouge et Or vous attendent au stade TELUS-Université Laval ce dimanche, à 13 h, pour le dernier match à domicile de la saison régulière de la formation de football, qui fera face aux Gaiters de l’Université Bishop’s. Plusieurs anciens du programme seront sur place, puisqu’il s’agit également des retrouvailles du Rouge et Or. Billets au 418 656-FOOT. photo Mathieu Bélanger
Soccer féminin | UQTR PEPS – Terrain 6 | 18 h Volleyball féminin | UQAM PEPS | 19 h Soccer masculin | UQTR PEPS – Terrain 6 | 20 h
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Nord et numérique Comment le numérique peut-il aider à comprendre les transformations que subissent les territoires nordiques sous l’influence du réchauffement climatique ? C’est la question qui sera posée à Richard Fortier, professeur au Département de géologie et de génie géologique et membre-chercheur du Centre d’études nordiques, à l’occasion de la prochaine Rencontre du numérique de l’ITIS. Il posera un regard sur la situation actuelle des sols nordiques, qui subissent des phases répétées de gel et de dégel ayant des répercussions bien visibles sur les écosystèmes et les infrastructures. Il décrira également les outils numériques utilisés dans ses recherches (dont on peut voir un exemple sur la photo ci-contre) et expliquera les approches pertinentes pour suivre ces changements. photo Richard Fortier Jeudi 20 octobre, de 19 h à 20 h 30, à la salle Gérard-Martin de la bibliothèque Gabrielle-Roy. Entrée libre, mais il est possible de réserver une place au 418 641-6789, poste 128.
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L’Iran vu de près Québec, Canada et libre-échange L’Iran, à cause du régime religieux qui y règne, est perçu comme un pays où il est difficile d’effectuer des recherches. Mais est-ce vrai ment le cas ? La professeure Paola Rivetti se propose de battre en brèche les idées reçues au cours de la con férence intitulée « Étudier l’Iran : travail de terrain, questions éthiques et défis méthodologiques ». Elle y relatera son expérience per sonnelle sur le terrain tout en offrant une analyse utile pour ceux qui s’engagent dans des recherches en contexte autoritaire. Paola Rivetti est professeure à l’Université de Dublin City. Elle effectue un voyage de recherche à l’Université Laval pour travailler sur un projet avec Francesco Cavatorta, professeur au Département de science politique et membre du Centre de recherche sur l’Afrique et le MoyenOrient (CIRAM). photo Gabriel White
Jeudi 20 octobre, de 11 h 30 à 13 h, au local 2419 du pa villon Charles-De Koninck. Pour information : ciram@hei.ulaval.ca.
L’environnement com mercial du Canada serait actuellement en pleine ébullition. Entre les consé quences du Brexit, l’Union européenne déstabilisée, le partenariat Trans-Pacifique remis en question, l’accord de libre-échange ChineCanada évoqué par Justin Trudeau et la méfiance populaire face aux grands ensembles économiques, les voies commerciales du pays n’auraient jamais été aussi incertaines. Tout cela fragiliserait l’ouverture sur le monde, qui a tou jours été présentée comme un gage de prospérité. Le professeur Stéphane Paquin de l’École nationale d’admi nistration publique (ENAP) sera l’invité du prochain Midi de science politique pour discuter de ces ques tions au cours de la confé rence « Le Canada et le Québec perdent-ils la bataille du libre-échange ? ». Jeudi 20 octobre, de 11 h 45 à 13 h, au local 3470 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Un léger goûter sera servi.
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Le transport routier d’hier à demain
Habiter le flux
Jazz à quatre mains
La femme au parfum
Les pianistes Sébastien Champagne, accompagna teur, et Jean-François Aubin, étudiant à la maîtrise en ar rangement et orchestration, tous deux de la Faculté de musique, vous invitent à une soirée tout en en jazz ! Ils interprèteront leurs propres compositions ainsi que des pièces de Keith Jarrett, Herbie Hancock, Chick Corea et Christian McBride. Les deux complices ont entamé une carrière fruc tueuse après leurs études de 1er cycle en interprétation jazz. Sébastien Champagne est un musicien soliste polyvalent qui se produit également dans différents groupes de jazz, de blues, de rock, de pop et de folk. Jean-François Aubin s’est, quant à lui, initié à divers styles au cours de ses an nées d ’apprentissage. Depuis la fin de son baccalauréat, il a accompagné plusieurs grands noms comme Bruno Pelletier, Laurence Jalbert, Ima et Florence K.
La femme au parfum, c’est le nouveau roman de Guy Bonneau, professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses, qui sera lancé le jeudi 27 oc tobre. Il donne parole et vie à Suzanne, une femme dont les Évangiles parlent brièvement et qui a apporté du parfum à un homme nommé Jésus de Nazareth en geste d’affection pour lui. À travers elle, c’est toute la société du premier siècle qui s’anime sous les yeux du lecteur. Issue d’une riche famille de commer çants juifs, elle a vécu dans le luxe et l’opulence. Au cours d’un voyage à Corinthe, elle fait la connaissance de celui qui deviendra son mari, Judas Iscariote. C’est le début d’une histoire d’amour construite autour de l’at tente du messie promis. La rencontre avec Jésus va changer leur vie.
Jean Guilbault a été un témoin privilégié des transformations qu’a subies l’industrie du transport routier au Québec depuis les années 1970. Ex- président directeur général de Transport Guilbault – aujourd’hui connu sous le nom de Groupe Guilbault Ltée –, cet entrepreneur visionnaire a pris les rênes de l’entreprise en 1972 et en a fait l’un des plus im portants transporteurs au Québec. Le Département d’opérations et systèmes de décision et le Centre d’in novation en logistique et chaîne d’approvisionnement durable l’invitent à livrer ses réflexions sur les défis de la croissance et sur la façon d’assurer la relève en entreprise. Il discutera également de l’avenir de l’industrie du transport. Jeudi 20 octobre, de 10 h à 12 h 30, à la salle Power Corporation (local 3452) du Carré des affaires FSA ULaval-Banque nationale. Entrée libre.
L’expérience humaine est un flot constant de mouvements et d’échanges. L’exposition Habiter le flux : Stations, de l’étu diante à la maîtrise en arts visuels Anne-Marie Bélanger, propose de prendre une pause dans ce flux incessant. L’exposition reflète sa réflexion sur le concept d’habitat. Habiter, selon elle, ne signifie pas seulement se loger, mais aussi construire son iden tité au contact des êtres et des choses. Exister dans le monde, c’est faire l’expé rience de divers lieux, les marquer de sa présence et en recevoir en retour la charge symbolique. Des sins, vidéos, sculptures, peintures : ce corpus varié sera accompagné de fiches préparées par l’artiste, pour permettre à chaque visiteur de tisser des liens signi fiants entre les œuvres et les descriptions. œuvre
Anne-Marie Bélanger
Lundi 24 octobre, à la salle d’exposition du pavil lon Alphonse-Desjardins. Jusqu’au 2 novembre. Heures d’ouverture de la salle : bit.ly/2ddvxvY.
Mardi 25 octobre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-JacquesCasault. Entrée libre.
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca
Jeudi 27 octobre, à 16 h 30, au local 140Z du pavillon Félix-Antoine Savard.