Le Fil 12 janvier 2017

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Parmi les recherches de l’année p5

Vive les salons et festivals ! p8-9

Volume 52, numéro 14 12 janvier 2017

photo Doug Barber / ArcticNet

Véritable joyau de la recherche

Le brise-glace de recherche NGCC Amundsen poursuivra ses missions de recherche scientifique de haut niveau grâce à une subvention de plus de 18 M $ de la Fondation canadienne pour l’innovation. p3


actualités UL Le Nord à la portée d’un clic 2

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Immense, majestueux, fragile, le territoire nordique du Québec fait l’objet d’une nouvelle formation en ligne gratuite et ouverte à tous par Matthieu Dessureault À l’heure où l’on parle abondamment du développement durable du Nord, l ’ U n i ve r s i t é l a n c e s o n MOOC « Le Québec nordique : enjeux, espaces et cultures ». Concept de plus en plus populaire, un MOOC (pour Massive Open Online Course) est une formation en ligne gratuite qui ne nécessite pas de préalables. Ce nouveau cours, qui sera donné du 13 février au 10 avril, propose une plongée dans l’univers nordique québécois. Il s’adresse à quic o n qu e e st i n t é r e s s é à connaître l’histoire, les populations, les cultures et les enjeux de ce vaste territoire. « Le MOOC vise à

mettre en lumière les enjeux du Nord dans une perspective globale et à susciter l’intérêt d’un large public. Il faut donc le voir comme une introduction aux enjeux de cette région, qui met en valeur non seulement les chercheurs qui y travaillent, mais aussi les leaders du Nord », explique Thierry Rodon, professeur responsable de ce MOOC et titulaire de la Chaire de re cherche sur le développement durable du Nord. Son initiative a été mise sur pied en collaboration avec l’Institut nordique du Québec, qui regroupe des centaines de chercheurs et de partenaires autochtones dans la province. Grâce à de

De nombreux spécialistes abordent des thèmes aussi variés que les religions, l’art autochtone, l’exploitation des ressources, l’archéologie, les réserves et les pensionnats

Région d’une beauté à couper le souffle, le Nord du Québec fait face à de nombreux enjeux sociopolitiques. photo Amélie Gingras-Breton

nombreuses entrevues, le cours donne la parole à des spécialistes, qui abordent des thèmes aussi variés que les religions, l’art autochtone, l’exploitation des ressources, l’archéologie, les réserves et les pensionnats. Outre plusieurs professeurs et chercheurs, dont l’inspirant Jean Désy, auteur et médecin ayant pratiqué au Nunavik et à la Baie-James, et Louis-Edmond Hamelin, fondateur du Centre d’études nordiques, on peut entendre des habitants du Nord, comme Minnie Grey, une Inuite à la tête de la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik,

et Ted Moses, ancien chef cri ayant signé la Paix des braves, une entente historique avec le gouvernement du Québec. D’un intervenant à l’autre, les étudiants pourront approfondir leurs réflexions sur le développement du Nord. « Le cours adopte une approche critique en analysant les discours dominants et en les mettant en perspective, que ceux-ci portent sur le développement institutionnel et économique du Nord, les relations avec les autochtones, la création d’identités régionales ou l’imaginaire du Nord. Le cours adopte également une

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Thierry Rodon, professeur en science politique et titulaire de la Chaire de recherche sur le développement durable du Nord, s’intéresse aux effets du développement minier sur les communautés autochtones. photo Louise Leblanc

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

approche multidisciplinaire en présentant les différentes perspectives scientifiques et en montrant leur complémentarité », ajoute le professeur Rodon. I l s’ a g i t d u t r o i s i è m e MOOC lancé par l’Université. En 2014, l’établissement a créé la formation « Développement durable : enjeux et trajectoires », destinée à quiconque est in téressé à explorer ce sujet sous des perspectives historique, environnementale et socioéconomique. Il offre également le MOOC « Commotion cérébrale : prévention, détection et gestion dans mon milieu »,

Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Renée Larochelle, Caroline Leclerc, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Josée Nadeau

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

qui permet de comprendre la commotion cérébrale et précise le rôle des intervenants engagés dans la gestion de ce type de traumatisme cranio-cérébral. Ces deux formations se ront données à nouveau dans la prochaine année, la première à compter du 27 mars et l’autre dès le 23 janvier. Pour s’inscrire gratuitement aux MOOC de l’Université Laval : ulaval.ca/mooc. Pour visionner une vidéo de présentation du MOOC « Le Québec nordique : enjeux, espaces et cultures » : bit.ly/2gEmCaG

Placements publicitaires Claudine Trudel 418 656-2131 poste 6415 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


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Porte-étendard de la recherche nordique

L’Amundsen contient pas moins de 22 laboratoires et 75 systèmes d’équipements scientifiques. photo Keith Levesque / ArcticNet

Le brise-glace de recherche scientifique NGCC Amundsen obtient 18 M $ pour la poursuite de ses activités dans l’Arctique canadien par Yvon Larose Il régnait une animation inhabituelle, le 9 janvier au matin, au pavillon Gene-H.-Kruger, en raison d’une importante annonce de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), soit le financement, pour les cinq prochaines années, des activités du brise-glace de recherche scientifique NGCC Amundsen. Le montant accordé s’élève à 18,1 M $. D’autres subventions ont également été annoncées, toujours dans le cadre des résultats nationaux du concours 2017-2022 du Fonds des initiatives scientifiques majeures de la FCI. Dans son allocution, la ministre des Sciences du Canada, l’honorable Kirsty Duncan, qui était présente, a qualifié l’Amundsen ainsi que les autres projets subventionnés d’« installations remarquables de calibre mondial ». « Les investissements de notre gouvernement dans ces installations démontrent la valeur que nous accordons au rôle de la science dans l’établissement d’une société saine et dynamique, a-t-elle déclaré. Par cette annonce, nous appuyons aussi nos scientifiques qui accomplissent un travail acharné afin qu’ils puissent poursuivre leurs collaborations dans ces laboratoires et installations de grande envergure pour mieux comprendre notre monde. Ces investissements soutiennent la recherche de pointe essentielle à la création d’emplois, à l’amélioration des soins de santé et à la prospérité de la classe moyenne. »

Gilles G. Patry, président-­directeur général de la FCI, insiste sur la dimension internationale des projets subventionnés par la Fondation. « Les installations de recherche de calibre mondial et de grande envergure du Canada, comme l’Amund­ sen et le Centre canadien de rayonnement synchrotron, dit-il, réunissent non seulement certains des meilleurs chercheurs du pays, mais servent aussi de carrefours pour d’importantes collaborations scientifiques internationales. Alors que la science devient davantage complexe, les initiatives scientifiques majeures permettent aux brillants cerveaux du Canada et de l’étranger d’explorer les frontières du savoir et de trouver les réponses aux grands enjeux de notre époque. » Le vice-président Relations extérieures et communications de la FCI, Pierre Normand, était éga­ lement présent. Il a rappelé toute l’importance des retombées de la recherche auprès des collectivités. Le NGCC Amundsen est la propriété de la Garde côtière canadienne. Le programme scientifique de cette infrastructure de recherche est géré depuis l’Université Laval. Depuis 2003, ce navire de 98 mètres de long sert, pendant l’été, à des travaux de recherche dans l’océan Arctique canadien. Il avait obtenu, au fil des ans, des investissements totaux de près de 100 M $ avant ­l’annonce du 9 janvier. En une douzaine d’années, pendant plus de 1 800 jours en mer,

le navire a accueilli à son bord plus de 1 400 chercheurs, techniciens, étudiants, professionnels et journalistes de plus de 20 pays. À ce jour, le brise-glace a parcouru plus de 185 000 milles marins. La re­­ cherche menée à son bord porte sur l’évolution rapide de l’océan Arctique et de ses écosystèmes sous la double pression du réchauffement climatique et du développement industriel. « L’Amundsen est une infrastructure nationale indispensable pour la recherche dans l’Arctique canadien », a affirmé Louis Fortier, le directeur scientifique du brise-glace et professeur au Département de biologie de l’Université Laval. Selon lui, le navire a généré des retombées sans précédent, notamment auprès du public. Sur le plan de la recherche, plusieurs centaines d’étudiants aux cycles supérieurs ont séjourné à son bord et plusieurs centaines d’articles scientifiques ont vu le jour. « Ce financement de la FCI, a-t-il poursuivi, nous permettra de repousser les frontières de l’étude du territoire nordique en bonifiant les programmes de recherche à bord du navire. » Le brise-glace compte 22 laboratoires ainsi que 75 systèmes d’équipements scientifiques. « La sub­ vention de 18 M $ ne servira pas à l’achat de nouveaux équipements scientifiques, précise Louis Fortier. Toutefois, nous sommes en train d’acquérir, à partir d’autres sources, plusieurs équipements particulièrement intéressants. L’un est un véhicule sous-marin autonome qui permettra d’étudier l’océan sous la banquise. L’autre est un nouveau carottier. Il permettra de prélever, dans les fonds marins, des sédiments qui remonteront jusqu’à 18 000 ans dans le passé. »

L’Amundsen est victime de son succès. La demande de la part de chercheurs canadiens et étrangers pour utiliser ses laboratoires et équipements est croissante. « Pour l’été 2017, indique Louis Fortier, nous avons reçu des demandes équivalant à 250 jours. Or, notre capacité de réponse aux demandes pendant la saison du minimum de glace n’est que de 130 jours. C’est pourquoi nous envisageons d’augmenter notre capacité de réponse en faisant appel à un second brise-glace. » Selon lui, la subvention de 18 M $ aidera à la mise sur pied de deux projets de recherche particulièrement ambitieux. L’un d’eux consistera en la circumnavigation scientifique du Groenland en hiver, avec la contribution d’un puissant briseglace russe pour ouvrir le passage dans les glaces épaisses au nord de ce qui constitue la deuxième plus grande île du monde. Dans l’autre projet, le NGCC Amundsen passerait l’hiver dans la polynie des eaux du Nord, la zone libre de glace, en mer de Baffin. Au fil des ans, le navire est devenu l’outil scientifique stratégique par excellence pour une meilleure compréhension de l’Arctique canadien. Il constitue le fer de lance du réseau de centres d’excellence du Canada ArcticNet. Cet important réseau de

recherche multidisciplinaire pancanadien sur le Grand Nord est également codirigé de l’Université Laval par Louis Fortier. Les laboratoires et les équipements scientifiques du NGCC Amundsen servent, entre autres, à l’Unité mixte interna­ tionale Takuvik du CNRS français. Le brise-glace servira également aux chercheurs associés au projet Sentinelle Nord de l’Université Laval. Ce projet de recherche transdisciplinaire sans précédent sur le Nord est financé à hauteur de 98 M $ par le Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada. Le recteur Denis Brière a souligné le leadership de l’Université Laval dans la recherche sur le Nord. Ce leadership s’incarne dans le Centre d’études nordiques et dans l’hébergement de l’Institut nordique du Québec, du réseau ArcticNet, du regroupement inter­ institutionnel Québec-Océan, du projet Takuvik et du projet Sentinelle Nord. « Ces initiatives porteuses font de l’Université Laval un chef de file international en matière de recherche sur le Nord, a-t-il déclaré. Nos chercheurs participent d’une façon remarquable à doter le campus d’infra­structures de recherche uniques au monde pour explorer et étudier le vaste territoire nordique. »

De gauche à droite : la ministre des Sciences, l’honorable Kirsty Duncan, les professionnels de recherche Gabriel Joyal et Catherine Lalande ainsi que le directeur scientifique d’ArcticNet, Louis Fortier, devant des instruments océanographiques. photo Marc Robitaille

De gauche à droite : le député fédéral de Louis-Hébert, Joël Lightbound, le directeur scientifique d’ArcticNet, Louis Fortier, la ministre des Sciences, l’honorable Kirsty Duncan, le commandant du NGCC Amundsen de la Garde côtière canadienne, Alain Gariépy, le recteur de l’Université Laval, Denis Brière, le ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, l’honorable Jean-Yves Duclos, le vice-président Relations extérieures et communications de la Fondation canadienne pour l’innovation, Pierre Normand, le vice-recteur à la recherche et à la création par intérim, Angelo Tremblay, et le vice-recteur exécutif et au développement, Éric Bauce. photo Marc Robitaille


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distinctions

en bref

Des conférences pour les étudiants étrangers Durant les deux premières semaines de la ­session, le Bureau de la vie étudiante présentera des conférences s’adressant spécifiquement aux étudiants étrangers qui amorcent leurs études à l’Université. Les 12 et 13 janvier auront lieu des ateliers portant sur l’hiver ­québécois (en fait, comment s’y préparer) et sur la langue québécoise. Deux autres conférences intitulées « Rabais et aubaines, où les dénicher ? » et « Réussir ses études au Québec » seront offertes les 16 et 17 janvier. Pour connaître les lieux et les heures de ces conférences : bit.ly/2jlwRNZ

Bibliothèque : une foule d’activités ! La toute nouvelle programmation culturelle de la Bibliothèque saura en ravir plusieurs. Parmi les nouvelles activités à signaler, ­soulignons Les grandes conférences de la Bibliothèque, une série de rendez-vous ayant pour but de mettre en valeur les collections et les dons qui les enrichissent. La première conférence aura pour thème « Vatican II, l’histoire d’un concile historique ». La rencontre sera animée par Gilles Routhier, doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses et commissaire de l’exposition Vatican II : une Église en dialogue. Mentionnons également la tenue de l’activité Découvrir la collection de livres rares et anciens, lors de laquelle la bibliothécaire-conseil Sonia Léger fera connaître quelques ouvrages précieux inaccessibles à la consultation libre. Fina­le­ment, du 19 janvier au 26 février, la Biblio­thèque présentera l’exposition Sœur Alice Pruneau, son âme et ses pinceaux, réalisée par Patrimoine Sœurs du Bon-Pasteur.

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Réparer les torts du passé L’anthropologue Francine Saillant reçoit la médaille Luc-Lacourcière pour son ouvrage sur les réparations à l’égard des descendants d’esclaves au Brésil par Matthieu Dessureault Le Brésil a aboli l’esclavage tardivement en 1888. Jusqu’alors, ce système a régné sur l’ensemble du territoire, créant des inégalités sociales dont ont été victimes les Noirs brésiliens. Si tout le monde est unanime quant à la condamnation de cette pratique inhumaine, la réparation des torts n’est pas chose si simple. « Les réparations qui sont faites sous l’angle strictement juridique ou financier ne sont pas suffisantes. Il faut que la communauté visée s’investisse sur le plan psychosocial, symbolique ou spirituel, de façon à ce que ses membres ne soient pas considérés uniquement comme des victimes. Les Afro-Brésiliens ont réussi ce pari après 400 ans d’esclavage », dit Francine Saillant, professeure émérite au Département d’anthropologie. Voilà l’idée qu’elle défend dans son ouvrage Le mouvement noir au Brésil (2000-2010). Réparations, droits et citoyenneté. Ce livre, copublié par les

Presses de l’Université Laval et les Éditions Academia, aborde ce sujet sous de multiples angles. L’auteure y dresse un portrait complet du mouvement noir brésilien, des révoltes d’esclaves de l’époque coloniale à ses revendications plus récentes. Elle examine les initia­ tives mises en place dans les sphères de la politique, des arts, de la culture et de la religion, offrant ainsi la première étude en français qui fait état de l’originalité du mouvement noir au Brésil. Ce projet lui a valu la médaille LucLacourcière du Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CÉLAT). Décerné tous les deux ans par un jury composé de professionnels de l’ethnologie, ce prix reconnaît la qualité d’un ouvrage francophone ayant marqué ce domaine. Francine Saillant succède aux lauréats Madeleine Pastinelli, Pierre Anctil et Réginald Auger, entre autres. « Le jury salue le caractère novateur du thème

Pour la chercheuse, le cas du Brésil peut inspirer d’autres sociétés aux prises avec la délicate question de la réparation des torts historiques

Pour plus d’information sur la program­ mation culturelle de la Bibliothèque : bit.ly/2iCJV1t

Nouveau défi pour le professeur Angelo Tremblay L’Université nomme Angelo Tremblay ­vice-recteur à la recherche et à la création par intérim. Sommité internationale dans le domaine de l’obésité, ce chercheur a publié de nombreux articles scientifiques. Ses travaux ont contribué à déterminer et à caractériser certaines causes insoupçonnées du surpoids. Professeur de physiologie et de nutrition depuis 1976, il a été coureur de fond de haut niveau, ayant participé à plusieurs marathons. Angelo Tremblay sera responsable du ­développement des activités de recherche et de création.

Francine Saillant a reçu la médaille en clôture d’un séminaire du CÉLAT, le 15 décembre. La voici entourée de Laurier Turgeon, professeur d’ethnologie, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique et président du jury, Madeleine Pastinelli, professeure de sociologie et directrice du CÉLAT, Khadiyatoulah Fall, directeur du CÉLAT à l’UQAC et membre du jury, et Hélène Cormier, éditrice aux Presses de l’Université Laval. photo Marc Robitaille

de son ouvrage ainsi que la variété des formes de réparations étudiées. Il souligne également l’envergure et la rigueur de la recherche historique et ethnographique. L’argumentation est convaincante, car bien appuyée sur les sources de l’étude. L’analyse est fine et nuancée et le texte, très fluide », précise le président du jury de cette année, Laurier Turgeon, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique. Ce prix vient boucler la boucle, en quelque sorte, pour l’ancienne directrice du CÉLAT. Son projet de livre est né à la suite d’un séminaire auquel participaient plusieurs chercheurs membres de ce regroupement inter­ universitaire. Des échanges, qui se déroulaient sur le thème de la réparation des torts historiques au Rwanda, l’ont incitée à élargir sa réflexion. Pendant six ans, la professeure a creusé la question brésilienne au cours de multiples séjours de recherche. Elle a assisté à des événements liés à des demandes de réparation et a mené des entrevues auprès des principaux acteurs du mouvement noir (intellectuels, artistes, leaders religieux, militants, etc.). En plus de son projet d’écriture, elle a réalisé une série de capsules vidéo qui donnent la parole à de nombreux intervenants. Pour la chercheuse, le cas du Brésil peut inspirer d’autres sociétés aux ­prises avec la délicate question de la réparation des torts historiques. « La réparation est une question centrale, notamment au Canada en raison des torts causés au peuple autochtone. Il est possible de réparer les blessures historiques sans aborder cette réparation d’une manière trop théâtrale ou mécanique. Au Canada, plusieurs ont critiqué la tenue de la Commission de vérité et réconciliation. Au Brésil, il n’y a jamais eu de commission. Ce sont les actions citoyennes qui ont été au cœur des grandes transformations vécues par les Afro-Brésiliens dans les vingt dernières années. En analysant cette société, j’ai pu me questionner sur la question autochtone. Ce serait fantastique si on pouvait comparer ce qui s’est passé au Brésil et ce qui se passe actuellement au Québec ou au Canada. » Un prochain projet d’ouvrage, peut-être ?


recherche

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La visibilité médiatique de cette découverte apporte un appui aux efforts de conservation de l’anguille d’Amérique, une espèce dont les populations on périclité au cours des dernières décennies Trois des auteurs de l’étude récompensée par Québec Science s’apprêtent, en 2015, à libérer une anguille munie d’un émetteur. Il s’agit du professeur Julian Dodson, du Département de biologie, de Martin Castonguay, chercheur à Pêches et Océans Canada, et de Mélanie Béguer-Pon, qui était alors stagiaire postdoctorale et associée de recherche à l’Université Laval et à l’Université Dalhousie. photo José Benchetrit

Au palmarès de Québec Science Une étude sur la migration de l’anguille d’Amérique parmi les 10 découvertes de l’année 2016 par Jean Hamann Une étude prouvant que la migration reproductrice de l ’ a n g u i l l e d ’A m é r i q u e conduit à une zone océa­ nique située dans le triangle des Bermudes a permis à l’équipe du professeur Julian Dodson de se frayer une place parmi les 10 décou­ vertes de l’année 2016 du magazine Québec Science. De plus, une recherche de l’Université McGill à laquelle a participé l’équipe d’Yves De Koninck fait aussi partie de la liste des grandes percées scientifiques québé­ coises de l’année dernière. Ces découvertes ont été retenues parmi toutes les propositions que le magazine a reçues des universités, des centres de recherche ou des chercheurs eux-mêmes. Les recherches proposées devaient constituer une percée ou une avancée majeure dans un domaine de re­­ cherche fondamentale ou appliquée et elles devaient avoir fait l’objet d’une publication scientifique dans une revue révisée par les pairs entre le 1er octobre 2015 et le 31 octobre 2016. Un jury, composé de scientifiques et de journalistes, a sélectionné les dix découvertes les plus marquantes.

Le fait que l’étude dirigée par Julian Dodson ait ap­-­ porté une réponse à une énigme qui hantait les biologistes depuis plus d’un siècle a sûrement contribué à sa sélection. On soupçonnait depuis 1904 que l’unique site reproducteur de l’anguille d’Amérique se trouvait dans la mer des Sargasses parce que des larves de l’espèce y avaient été observées. Tou­ tefois, les nombreuses expéditions visant à capturer des an­­guilles adultes dans leur mystérieux site de ras­ semblement avaient toutes échoué. Mélanie Béguer-Pon, José Benchetrit et Julian Dodson, du Département de biologie, M a r t i n C a st o n g u ay, d e Pêches et Océans Canada, et Shiliang Shan, de l’Université Dalhousie, ont tiré la question au clair en suivant les migrations de 28 an­­ guilles munies d’émetteurs satellites. Contrai­rement aux mammifères marins, ces poissons restent toujours sous l’eau, de sorte qu’il faut les munir d’appareils qui mesurent et enregistrent la température et la profondeur de l’eau afin de reconstituer leurs migrations. De plus, il faut programmer le

détachement des émetteurs afin qu’ils puissent remonter à la surface pour transmettre leurs données. Les premiers modèles qui possédaient toutes ces fonctions tout en étant assez petits pour être installés sur une anguille sont apparus il y a quelques années seulement. Les analyses des chercheurs publiées en oc ­­ tobre 2015 dans Nature Communica­tions montrent que toutes ces anguilles ont adopté des trajectoires et des patrons migratoires similaires. Elles semblent utiliser les gradients de salinité et de température pour gagner la haute mer, mais une fois au large, un autre système de guidage, qui repose probablement sur les champs géomagnétiques, prendrait la relève. La seule anguille qui a fait toute la migration a franchi 2 400 km en 45 jours. Lorsque son émetteur s’est détaché, elle avait atteint la limite nord de la mer des Sargasses. Po u r J u l i a n D o d s o n , aujourd’hui mi-retraité, la sélection de cette étude parmi les découvertes de l’année de Québec Science revêt un caractère par­t i­ culier. « Il faut d’abord

souligner qu’il s’agit d’une reconnaissance d’équipe, précise-t-il, et je suis très heureux d’avoir réalisé ce projet, un de mes derniers en science, en compagnie de collègues et d’amis aussi a g r é a b l e s qu e d y n a m i ­ ques. » Cet honneur s’ajoute à l’abondante couverture médiatique qui a été consacrée à cette découverte. « J’ai été surpris de l’intérêt international généré par nos recherches sur l’anguille. Je n’imaginais pas l’existence d’un aussi fort intérêt dans les médias pour la biologie de cette espèce. » La visibilité mé­­ diatique de cette découverte apporte un appui aux efforts de conservation de l’anguille d’Amérique, une espèce dont les populations ont périclité au cours des dernières décennies, rappelle le chercheur. « Les biologistes peuvent accumuler une quantité im­­ portante d’informations concernant l’état précaire des habitats ou des espèces, mais si le public n’est pas sensibilisé, la pression nécessaire pour faire agir les instances publiques ne peut se manifester. Une reconnaissance comme celle que nous accorde Québec Science ­permet de braquer les pro­jecteurs sur une espèce et une situation écologique critique. »

Pour reconstituer les migrations de l’anguille, les chercheurs ont eu recours à des émetteurs satellites qui mesurent et enregistrent la température et la profondeur de l’eau. Le détachement de ces appareils est programmé afin qu’ils puissent remonter à la surface pour transmettre leurs données. photo José Benchetrit

Par ailleurs, Yves De Koninck et Dominic Boudreau, du Département de psychiatrie et de neuro­ sciences et de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec-Université Laval, figurent parmi les auteurs d’une étude également ­primée par Québec Science. Ces deux chercheurs ont ­c olla­b oré aux travaux de l’équipe de Peter Grütter, de l’Université McGill, qui ont conduit à une publication dans The Journal of Neuro­ science en janvier 2016.

L’article en question présente une méthode permettant la reconnexion artificielle de neurones. Les chercheurs ont fait appel à des nano-­instruments pour réaliser des connexions fonctionnelles permettant la transmission de signaux électriques entre deux neurones. Cette technique constitue un nouveau pas vers le rétablissement de con­n exions neu­ ronales chez les personnes souffrant de lésions ou de maladies du système nerveux central.


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foresterie

Adieu nobles résineux ? Des carnets d’arpenteurs confirment la gloire révolue du pin et de la pruche dans la vallée de la Gatineau par Jean Hamann Les arpenteurs qui ont dressé les premiers cadastres dans la vallée de la Gatineau ne soupçonnaient sûrement pas que les renseignements qu’ils colligeaient dans leurs carnets de terrain allaient être essentiels à une étude scientifique pu­­ bliée deux siècles plus tard dans la revue Forests. Pour­ tant, c’est grâce aux pré­ cieuses informations contenues dans ces documents que ­l’étudiant-chercheur Jason Laflamme, maintenant à l’emploi du ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs (MFFP), sa directrice, Alison Munson, du Dépar­ tement des sciences du bois et de la forêt et du Centre d’étude de la forêt, Dominique Arseneault, professeur à l’UQAR et chercheur au Centre d’études nordiques, et Pierre Grondin, du MFFP, ont pu documenter l’importante métamorphose forestière qu’a connue cette région à la suite de la colonisation. Pour réaliser leur étude, les chercheurs ont eu recours à 32 carnets d’arpenteurs con­ servés au Greffe de l’arpenteur général du Québec, une composante du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec. Ces carnets, qui couvrent la pé­­ riode allant de 1804 à 1864, contiennent des informations sur les espèces d’arbres et leur abondance relative dans les territoires visités par les ar­­ penteurs au moment des opérations visant à tirer les lignes de rangs et de lots. « Ces carnets sont une source très ­f iable d’information parce que la localisation exacte de

ch a qu e o b s e r v a t i o n e st connue, ce qui permet les comparaisons d’un même point à différentes époques », souligne Alison Munson. En mettant en parallèle les informations contenues dans ces carnets avec de récents inventaires forestiers du MFFP, les chercheurs ont d’abord constaté l’important recul des pins et des pruches dans la vallée de la Gatineau. Les peuplements de pins blancs et, dans une moindre mesure, de pins rouges, qui étaient les formations végé­ tales les plus communes autrefois dans cette région, sont maintenant rares. « Au 19e siècle, les pins étaient très recherchés pour la construction de navires en Angleterre. Par la suite, on les a récoltés

On doit tirer des enseignements de la forêt préindustrielle pour mieux en comprendre la dynamique et pour savoir comment se préparer aux changements que l’avenir nous réserve

Au moment de tirer les lignes de rangs et de lots, les arpenteurs d’autrefois colligeaient dans des carnets des informations sur les espèces d’arbres qu’ils croisaient et sur leur abondance relative. Chaque observation est associée à une localisation, ce qui permet de retourner à l’endroit exact où elle a été faite et de comparer le couvert forestier de l’époque à celui d’aujourd’hui. photo F.X. Labelle / Bibliothèque et Archives Canada

pour en faire du bois de construction ou pour la fabrication de meubles », rappelle la chercheuse. Par ailleurs, les peuplements dominés par la pruche sont maintenant trois fois moins abondants qu’au­ trefois. « Cette espèce a été exploitée pendant environ un siècle pour les tannins contenus dans son écorce, poursuitelle. Ces composés étaient utilisés dans le procédé de fabrication du cuir jusqu’à ce qu’ils soient remplacés par des produits chimiques. » Aujourd’hui, les grands peuplements forestiers dominés par les pins et les pruches ont cédé leur place aux érables. Le chêne rouge, qui était pra­ tiquement absent de la ré­­ gion au 19 e siècle, a vu sa présence fortement augmenter au ­sommet des montagnes, où il forme des peuplements ­p resque purs dans certains secteurs. Le peuplier fauxtremble, une espèce qui exige beaucoup de lumière pour son développement, a lui aussi profité de la colonisation pour devenir un élément majeur du couvert forestier. Le Québec préconise maintenant un aménagement forestier écosystémique qui vise à réduire l’écart entre les forêts qui occupent un secteur donné et les forêts qui existaient à cet endroit avant de subir les contrecoups des activités humaines. Est-il envisageable de remettre le pin et la pruche sur leur trône dans la vallée de la Gatineau ? Selon la professeure Munson, il serait très difficile, voire impossible, d’y arriver. « Il faudrait mobiliser énormément de ressources pour transformer des peuplements majoritairement dominés par l’érable en forêts dominées par les essences résineuses. Même un retour vers une forêt mixte est peu probable sans des efforts importants. » Pour des situations de la sorte, la chercheuse estime qu’il faudra se résigner à accepter les forêts actuelles telles qu’elles sont. « En plus, dans un contexte de changement climatique, il est possible que l’érable et le peuplier, qui sont des espèces plastiques face aux perturbations, soient favorisés. Il faut donc accepter que les nouvelles conditions environnementales – qu’il s’agisse du climat, des in­­ sectes ou des pathogènes exotiques – nous conduisent vers des forêts et des écosystèmes complètement différents. Par contre, on doit tirer des enseignements de la forêt préindustrielle pour mieux en comprendre la dynamique et pour savoir comment se préparer aux changements que l’avenir nous réserve. »

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sur le piratage informatique contre le Parti démocrate des États-Unis Q À quelles représailles la Russie peutelle s’attendre, en dehors de l’expulsion de ses 35 diplomates ?

Stéphane Leman-Langlois

Pour la première fois, Donald Trump, qui prendra ses fonctions présidentielles le 20 janvier, a reconnu explicitement la responsabilité de Moscou dans le piratage contre le Parti démocrate. Selon les services de renseignement américain, la Russie a joué un rôle dans la fuite des courriels de cette formation politique lors de la campagne électorale américaine. Deux groupes liés au gouvernement russe, connus sous les acronymes AP29 et APT28, auraient infiltré les ­systèmes informatiques. L’analyse de Stéphane Leman-Langlois, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en surveillance et construction sociale du risque.

Q Comment le groupe de hackers Guccifer 2.0 a-t-il procédé pour obte­ nir le mot de passe de John Podesta, le directeur de campagne d’Hillary Clinton, afin d’accéder à ses courriels ? R Ces hackers ont eu recours à un moyen très classique, qui fonctionne neuf fois sur dix : ils ont envoyé à John Podesta un phishing, un courriel d’hameçonnage. En général, le hacker s’y fait passer pour un administrateur du réseau. Il demande à l’utilisateur de vérifier son mot de passe, souvent en lui en expédiant un faux. Apparemment, le directeur l’a donné facilement, ce qui semble assez négligent, car il y avait déjà eu une tentative d’attaque à ce moment-là. Par contre, il subsiste un flou artistique sur les moyens mis en place par les hackers pour pénétrer dans le système lui-même du Comité national démocrate (CND). On ne sait pas non plus si le FBI a détecté ou non cette faille. Le rapport reste très évasif à ce sujet. Selon les responsables du renseignement, le CND a choisi de confier l’enquête à CrowdSource, son fournisseur privé de services Internet et de sécurité. Pourtant, le FBI aurait exigé plusieurs fois d’avoir accès au serveur des démocrates. Bref, il apparaît difficile de connaître la bonne version de l’histoire.

R Même s’il est à la veille de son départ, le président Barack Obama a laissé entendre que le gouvernement américain se réservait le droit de faire des frappes numériques. Des milliers de techniciens en informatique du cyber-commandement s’affairent déjà, en ce moment même, à monter des attaques sur des cibles diverses. Ce genre d’intervention numérique a sans doute lieu contre plusieurs pays dans le monde, y compris contre la Russie. Tout cela est très inquiétant pour la démocratie, particulièrement dans un monde où l’information joue un rôle très important lors des campagnes électorales. Les candidats risquent de subir les attaques de l’info-guerre, provenant de l’étranger ou de formations rivales. Des républicains, se faisant passer pour des agents russes, pourraient infiltrer le serveur des démocrates pour divulguer des informations. Il existe des possibilités infinies de détourner le discours et le contenu médiatique de formations politiques, notamment avec de fausses informations. Ces fausses informations sont souvent rapportées par les médias traditionnels, même s’ils utilisent les guillemets et le conditionnel. En tant qu’utilisateurs d’Internet, nous sommes prêts à croire n’importe quelle information, dans la mesure où la nouvelle nous conforte dans nos idées reçues. Q Que faut-il faire pour sensibiliser le public aux risques de croire n’importe quelle information ? R Pour protéger notre démocratie, il va falloir passer à un mode accéléré d’éducation des citoyens, en particulier en ce qui concerne la consommation des nouvelles en ligne. Il est très alarmant de constater qu’un site ésotérique et bizarre comme Breitbart News (NDLR : un site américain très conservateur dont l’un des dirigeants conseille le président désigné Donald Trump) soit devenu l’une des sources principales d’information d’une partie de la population amé­ricaine. Dès l’école primaire, les en­­seignants de­­ vraient mettre les élèves en garde contre le risque d’utiliser de fausses infor­ mations lors de leurs re­­cherches sur Internet. Je constate que, même à l’université, certains étudiants ne savent pas faire de la recherche en ligne. Il semble difficile pour eux de mettre en contexte un événement et d’exercer leur sens ­cri­tique, car ils n’écoutent pas les nou­ velles traditionnelles. Un entrefilet sur Facebook représente parfois leur seule fenêtre sur le monde. Propos recueillis par Pascale Guéricolas


recherche Intellectuels dans la cité ils ont dit... le fil | le 12 janvier 2017

Une quarantaine de chercheurs se prononcent sur la figure de l’intellectuel, sur le rôle de l’université et sur la recherche indépendante dans la société d’aujourd’hui par Yvon Larose « L’intellectuel, qu’on l’appelle spécialiste ou expert, suscite une certaine admiration de la part du public. Les citoyens apprécient celui ou celle qui a beaucoup étudié un sujet et qui est capable de réfléchir sur celui-ci. » Fannie Lafontaine est professeure à la Faculté de droit. Elle est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la justice internationale pénale et les droits fondamentaux. Depuis huit ans, elle suit l’affaire Omar Khadr, l’ancien enfant soldat détenu pendant dix ans à la prison de Guantanamo Bay. « J’ai souvent constaté que l’on appréciait beaucoup ma contribution, comme intellectuelle, sur la question », soulignet-elle. La professeure insiste sur ­l ’importance, pour l’intellectuel, de prendre part au débat public. « Cela, dit-elle, nous donne l’impression de contribuer à la compréhension des enjeux chez le citoyen. C’est très gratifiant. Je pense que c’est de la responsabilité de l’intellectuel de tendre la main aux médias d’information afin de rejoindre le public. » Fannie Lafontaine fait partie d’un contingent de 19 professeurs de l’Université ayant participé au projet de site Web Paroles de chercheur-es, une initiative de son collègue Louis-Philippe Lampron. Maintenant terminé, le site a fait l’objet d’un lancement en ligne le 5 décembre. Il accueille plus de 160 capsules vidéo d’une durée d’environ cinq minutes chacune. Ces cap­ sules contiennent l’essentiel d’entrevues faites avec 42 chercheurs uni­ versitaires québécois de différentes dis­ciplines. Toutes les interviews abordaient quatre grands thèmes : la figure de l’intellectuel, l’université, la re­­ cherche indépendante, de même que les menaces et les périls qui pèsent sur ladite recherche. Les participants provenaient de sept universités québécoises ainsi que d’une université ontarienne. Le point de départ du site Web Paroles de chercheur-es remonte à une re­­ cherche du professeur Lampron sur la portée de la liberté universitaire. Cette liberté, explique-t-il, devrait, en principe, assurer la plus large marge de manœuvre possible afin que les chercheurs puissent diffuser leurs résultats de recherche, et ce, dans l’intérêt public. « J’ai effectué deux constats aussi importants qu’inquiétants, dit-il. J’ai constaté que l’on percevait mal et que l’on comprenait tout aussi mal les fondements et les caractéristiques de cette liberté universitaire. J’ai aussi observé qu’une portion importante de la population pouvait avoir l’impression que les chercheurs étaient “déconnectés” de la réalité, voire qu’ils ne travaillaient pas dans l’intérêt public. » Selon Louis-Philippe Lampron, il ressort clairement des 42 entrevues que les chercheurs universitaires sont « connectés ». « Le modèle de l’université repliée sur elle-même ne faisait pas

consensus, indique-t-il. Le fait de travailler sur des concepts théoriques ne veut pas dire que l’on n’est pas incarné dans la société. Pour beaucoup, le ­travail de l’universitaire vient avec la responsabilité de s’engager dans la communauté. » Alain G. Gagnon est professeur de science politique à l’UQÀM. Selon lui, l’université se définit comme un espace d’ouverture, de liberté et d’échange à protéger coûte que coûte. « Nous devrions tous faire un séjour obligatoire à l’université, affirme-t-il, parce que lorsqu’on entre après dans la “vraie vie”, il faut être outillé pour donner des réponses. » Selon lui, séjourner à l’université permet d’être exposé à différents types d’idées et d’échapper bien souvent à la médiocrité sur le plan de la pensée. « L’université, ajoute-t-il,

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Sur la volte-face de Ford au Mexique permet aussi d’affronter des idées avec ­lesquelles nous ne sommes pas nécessairement d’accord. » Le professeur Jocelyn Maclure en­­ seigne à la Faculté de philosophie. Il rappelle que les universités, maintenant, misent davantage sur le financement privé, compte tenu des coupes dans les subventions gouvernementales. Cette nouvelle réalité comporte toutefois des risques pour l’indépendance de la recherche universitaire. « Je pense que les conditions doivent être très claires lorsqu’on laisse entrer du financement privé à l’université, ­soutient-il. Ces conditions sont l’indépendance des chercheurs, la non-­ ingérence dans leurs travaux, aucun droit de regard sur les recherches qui sont menées ni sur la publication des résultats. À ces conditions, on peut prendre l’argent du privé sans s’inquiéter. Ce qui ne signifie pas qu’on ne devrait pas être vigilant. » On peut consulter les capsules vidéo du projet Paroles de chercheur-es à l’adresse suivante : parolesdechercheurs.com.

Yan Cimon, Département de management Le Soleil, 4 janvier

Sur la médiation familiale

Sylvette Guillemard, Faculté de droit La Presse Plus, 7 janvier

Pour Fannie Lafontaine, l’intellectuel se doit de prendre part au débat public.

Si la médiation contribue à pacifier les relations entre conjoints en cours de séparation, le jugement d’une cour a aussi ses bons côtés, selon Sylvette Guillemard, professeure en procédure civile. « Parfois, il vaut mieux ­crever l’abcès plutôt que de mettre des pansements sur la plaie. Le fait que la décision vienne d’une autorité supérieure comme un juge peut non seulement paraître comme un facteur de protection pour une personne vulnérable, mais aussi être mieux ac­­ ceptée. Le consensus a des limites. Par la médiation, on cherche la paix plutôt que la justice. »

Sur le salaire minimum à 15 $

Sylvie Morel, Département des relations industrielles Le Devoir, 3 janvier

Jocelyn Maclure rappelle que les universités, maintenant, misent davantage sur le financement privé, compte tenu des coupes dans les subventions gouvernementales. photos Louis-Philippe Lampron

Le constructeur automobile Ford prévoyait investir 1,6 G $ dans la construction d’une usine au Mexique. Il agrandira plutôt une usine au Michigan. Peu avant cette volte-face, le président dé­­ signé Donald Trump avait menacé d’imposer une lourde taxe sur les véhi­ cules fabriqués au Mexique et vendus aux États-Unis. Selon Yan Cimon, un tel scénario nuirait à l’industrie automobile canadien­­ne. « Lorsque l’administration Trump sera au pouvoir, ajoute-t-il, et qu’elle tentera d’imposer ce genre de tarif, elle va se heurter à plusieurs murs. Un tel tarif est en contradiction avec les accords en vigueur. »

L’augmentation du salaire minimum à 15 $ aurait des effets positifs pour les travailleurs, mais aussi pour l’ensemble de l’économie, estime Sylvie Morel. « Aug­ menter le salaire minimum rehausse la structure des salaires par ses effets d’entraînement sur les niveaux subséquents de l’échelle salariale. Des salaires plus ­élevés motivent davantage les salariés, traités plus décemment, pacifient les relations de travail et améliorent la cohésion en entreprise, ce qui augmente la productivité et réduit ainsi le coût unitaire de production ; l’augmen­ tation salariale initiale s’en trouve en bonne partie compensée. »


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Le dynamisme étudiant à son m

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1 et 2. En 2016, le Salon de la forêt a attiré quelque 5 000 visiteurs au pavillon Alphonse-Desjardins. Encore cette année, plusieurs activités sont au programme, comme les jeux forestiers et la projection de films. De nombreux exposants seront sur place. Une activité particulièrement suivie est le Défi Cecobois. Des étudiants de différentes universités inscrits en génie du bois, en architecture ou en génie civil se mesurent les uns aux autres dans la construction d’une structure entièrement faite de bois. photos Steven Aumond 3 et 8. Dans le secteur de la ferme du Salon de la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation, les jeunes visiteurs ont la possibilité d’entrer en contact avec les animaux. Le secteur du jardin contient de nombreux végétaux en fleurs que les étudiants ont fait pousser. photos SAAC 4 et 5. L’équipe du programme de médecine, avec Captain America, lors du Festival des étudiantes et étudiants en sciences de la santé 2016. Le Festival instaure un esprit de camaraderie entre les différents programmes. Lors du spectacle de talents « Le Bachelor », une personne par programme monte sur scène pour récolter des points pour son équipe. photos Anne-Catherine Auger et Marc-Olivier Couture 6 et 7. Le Festival de sciences et génie en sera à sa 42e présentation cette année. Il fait une large place aux mascottes. Ici, Smatou Math-Stat (Département de mathématiques et de statistique) fait équipe avec Ouf Le Liours (Département de biologie) dans une activité extérieure. Pas moins de 17 associations étudiantes, dont celle des étudiants en biologie que l’on voit ici à la souque à la corde, prennent part aux divers concours. photos GPH et Festival de sciences et génie


meilleur !

salons et festivals D’ici au 30 janvier, le campus sera le théâtre de deux festivals étudiants et du Salon de la forêt, tandis que le Centre de foires de Québec accueillera le Salon de la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation par Yvon Larose

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Le retour en classe donne lieu à des activités étudiantes à grand déploiement sur le campus

Chaque année, le début de la session d’hiver s’accompagne d’activités étudiantes hautes en couleur sur le campus, et même au-delà. La première en date sera justement le Salon de la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation, qui se tiendra du 13 au 15 janvier au Centre de foires de Québec. Qualifié de « plus grand salon étudiant au Canada », le Salon a accueilli plus de 20 000 visiteurs l’an passé. Sa tenue nécessite chaque année la participation de plus de 350 étudiants béné­voles de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation. Il est soutenu par une centaine de ­c ommanditaires. Pour sa 42e présentation, le Salon aura pour thème « L’agro­ alimentaire à travers les t­ raditions : un savoir qui évolue ». Il comptera 90 kiosques d’information. Les visiteurs pourront échanger avec des étudiants dans les différentes sections du Salon. La ferme présentera différents animaux provenant d’exploitations agri­ coles de la région de Québec. Le jardin contiendra de nombreux végétaux en fleurs que les étudiants ont fait pousser. Dans la section « Thématique », les visiteurs découvriront des produits du terroir québécois. Enfin, une douzaine de conférenciers ani­ meront le symposium. Parmi eux, de l’Université Laval, les étudiants Hubert Cormier et Virginie Damphousse ainsi que le professeur et vice-recteur à la recherche et à la création par intérim Angelo Tremblay. Leur présentation respective portera sur les légumineuses, la fabrication fromagère et la production d’aliments santé. « Plusieurs nouveautés sont au programme, explique le président de la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation, également étudiant au baccalauréat en agroéconomie, William Bolduc. Les visiteurs découvriront un parcours remodelé du côté de la ferme et du jardin. Ce parcours offrira une expérience rafraîchissante qui se clôturera par un étonnant bassin de poissons. Celui-ci se transformera en bassin d’aquaponie, puis en un jardin d’eau. » Le Salon de la Semaine de l’agri­ culture, de l’alimentation et de la consommation se tient du 13 au 15 janvier au Centre de foires de Québec (250, boul. WilfridHamel). Pour plus d’informa­ tion : saac.fsaa.ulaval.ca

Le Festival des étudiantes et étudiants en sciences de la santé (FESSUL) se mettra en branle, pour sa part, le 16 janvier. Chacune des équipes participantes représentera un programme d’études et s’identifiera à un film d’Hollywood. Jusqu’au 19, les formations s’affronteront dans un esprit compétitif. Sur l’heure du midi, la programmation comprendra notamment des défis physiques et des tournois de babyfoot. En soirée, les participants pourront, entre autres, assister au spectacle de talents « Le Bachelor ». Dans le domaine des sports, les équipes se mesureront au soccer, au volleyball et au hockey cosom. « Habituellement, le FESSUL est bien populaire auprès des étudiants en sciences de la santé », indique la présidente du Ras­semblement des asso­ ciations d’étudiantes et d’étudiants en sciences de la santé, également étudiante au doc­ torat en médecine, AnneCatherine Auger. « C’est une excellente façon de bien commencer la session, poursuitelle, tout en instaurant un esprit de camaraderie et de compétition amicale entre les différents programmes. » Le Festival des étudiantes et étudiants en sciences de la santé se déroulera du 16 au 19 janvier au pavillon Ferdinand-Vandry. Pour plus d’information : facebook.com/Raessul « La forêt, à la racine de nos inspirations ». Tel est le thème du 38e Salon de la forêt, qui se tiendra les 21 et 22 janvier au pavillon Alphonse-Desjardins. Cet événement familial organisé par des étudiants de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique a lieu dans le cadre de la Semaine des sciences forestières. En 2016, le Salon a accueilli quelque 5 000 visiteurs. Plusieurs di­­ zaines d’exposants et des con­ férenciers étaient présents. Les jeux forestiers reviennent cette année avec des épreuves comme la souque à la corde, la montée de la poulie et le godendart. Dix films seront présentés dans le volet « Cinéma forestier ». Également, le Défi Cecobois réunira des étudiants de différentes universités inscrits en

génie du bois, en architecture ou en génie civil. En deux jours, les différentes équipes devront construire une structure entièrement faite de bois. Les con­ férenciers invités parleront notamment des oiseaux communs, de la foresterie urbaine et de la construction écologique. « Le thème du Salon est notre façon de souligner l’importance de la forêt, non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan social, en mettant cette ressource au cœur d’un développement qui serait plus durable », souligne le président du comité organisateur de la Semaine des sciences forestières et étudiant au baccalauréat en aménagement et environnement forestiers, Minh Le. Selon lui, le Salon sera plus que jamais un événement familial. De nouvelles activités jeunesse seront présentées. Autre nouveauté : les spectateurs pourront échanger avec les réalisateurs des films sur la forêt. Du côté des kiosques, il y aura des représentants des agences de mise en valeur des forêts privées. « L’an dernier, ajoute Minh Le, 37 % des visiteurs sondés ont dit posséder un lot boisé. En outre, 42 % des visiteurs sondés travaillent ou disent travailler dans le domaine forestier. Les visiteurs ont un grand attachement pour les domaines qui touchent la forêt et ils viennent chercher de l’information plus pointue. » Le Salon de la forêt aura lieu les 21 et 22 janvier au pavillon Alphonse-Desjardins de l’Uni­ versité Laval. Pour plus d’in­ formation : ssf.ffgg.ulaval.ca

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dérouleront sur le thème « Un univers de fous ! ». L’affiche promotionnelle montre le fou du roi, le personnage emblématique du Festival, coiffé de son bonnet à clochettes et vêtu d’une combinaison spatiale en train de faire de l’auto-stop dans l’espace. Derrière lui, un panneau routier arbore le ­chiffre 42. Selon le président, le logo s’inspire d’un film de science-fiction fantaisiste où ce nombre est présenté comme la réponse à tout ce qui existe. Les activités, diversifiées, comprendront notamment un combat d’oreillers et une danse des mascottes. Les amateurs de plein air pourront s’adonner à du patinage de vitesse, à un bain de neige et à une course de traîneaux. Le Festival accordera une place de choix à un tournoi d’improvisation ainsi qu’au jeu bien connu de Génies en herbe. Les soirées seront des plus animées avec, entre autres, la Course des fous et le LAN-party, un tournoi en réseau pour amateurs de jeux vidéo. Le Festival de sciences et génie aura lieu du 26 au 30 janvier aux pavillons AlexandreVachon et Adrien-Pouliot. Pour plus d’information : festivalsg.com L’animation qui régnera sur le campus durant le mois de janvier atteindra également les quatre résidences étudiantes, où vivent plus de 2 300 personnes. Le 16 janvier, la Fête des voisins aura lieu au salon des quatre pavillons. Elle per­mettra aux anciens et aux nouveaux résidents de faire con­naissance. Le 27 se déroulera la soirée « Tire-toi une bûche » dans le parc national de la Jacques-Cartier. Les participants marcheront en raquettes au clair de lune dans la forêt. Ils assisteront ensuite à un spectacle de contes et légendes et participeront à une dégustation de saucisses et de bières. « Cette activité allie l’activité physique, la culture et la gastronomie, indique la responsable des activités dans les ­résidences, la technicienne en loisirs Diane Samson. Les acti­vités organisées ont un franc succès. Elles permettent notamment aux étudiants de rencontrer de nouvelles personnes. Selon les é­ vénements, les participants peuvent dé­­couvrir de nouveaux horizons, favoriser leur intégration et surtout relaxer entre les études et les occupations personnelles. »

William Larrivée-Hardy est inscrit au baccalauréat en génie informatique. Il est également président du comité organisateur du 42e Festival de sciences et génie. « Le Festival demeure un moment important à la Faculté, soutient-il. Chaque année, c’est un événement attendu et la participation est incroyable. Dix-sept associations étudiantes prennent part aux divers concours. Entre 1 000 et 1 400 personnes as­­ sistent habituellement à notre plus importante soirée. » L’événement aura lieu du 26 au 30 janvier. Les nombreuses Pour plus d’information : activités au programme se diane.samson@sres.ulaval.ca


sciences en bref Entre les principes et la dure réalité

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Des millions pour la génomique forestière Trois projets codirigés par des chercheurs du Département des sciences du bois et de la forêt viennent d’obtenir du financement de Génome Canada, de Génome Québec et de leurs partenaires. Une équipe codirigée par Jean Bousquet disposera d’un budget de 10,5 M $ pour développer des lignées d’épinettes mieux adaptées aux nouvelles conditions environnementales créées par les changements climatiques. Une équipe codirigée par Ilga Porth et Richard Hamelin a obtenu 8,7 M $ pour étudier les espèces exotiques envahissantes qui peuvent causer de graves dommages aux arbres des forêts et des milieux urbains du Canada. Enfin, un autre projet codirigé par Richard Hamelin disposera de 6 M $ pour adapter les méthodes de sélection d’espèces servant au reboisement, notamment le sapin de Douglas, le pin tordu, le mélèze de l’Ouest et le pin gris, aux nouvelles réalités imposées par les changements climatiques. photo Michel Rioux

Relevez les défis de l’entrepreneuriat ! Entrepreneuriat Laval vous propose de nombreux ateliers de perfectionnement. Animés par des formateurs issus du milieu des affaires, ces ateliers visent à bien vous outiller pour relever les défis de l’entrepreneuriat. Le prochain atelier, intitulé « La paperasse… par où commencer ? », sera donné par ClaudeÉmilie Sylvain, directrice-propriétaire chez Services C.E.S. Inc. Il se tiendra le 17 janvier, de 9 h à 10 h 30, au local 3105 du pavillon Maurice-Pollack. Divers ateliers tels « L’ABC de la comptabilité » (20 janvier), « Dans la ­jungle du réseautage » (17 février) ou « Verba­ li­ser votre plan d’affaires » (23 février) seront aussi offerts tout au long de la session d’hiver. Pour plus d’information : el.ulaval.ca/developper/ateliers

Connaissez-vous le GGUL ? Le Groupe gai de l’Université Laval (GGUL) est une association étudiante qui a pour but de rassembler les étudiantes et étudiants LGBT+ (pour lesbiennes, gais, bisexuels, trans­genres et autres orientations non hétérosexuelles et identités non cisgenres) et de promouvoir une vision positive de la diversité sexuelle sur le campus. Des activités sont régulièrement organisées pour les membres et les non-membres qui désirent y participer. Le GGUL dispose d’un local où l’on peut se réunir et d ­ iscuter. L’association vous y invite ! Le local du GGUL est situé au pavillon Maurice-Pollack (local 2223). Pour plus ­d’information  : ggul@public.ulaval.ca, ggul.org ou facebook.com/GGUL.ulaval/

Les professionnels qui soignent les personnes atteintes de SLA appuient l’idée de l’aide médicale à mourir, mais peu d’entre eux veulent y jouer un rôle actif par Jean Hamann La majorité des professionnels de la santé qui soignent les personnes atteintes de sclérose latérale amyotrophique (SLA) appuient le principe de l’aide médicale à mourir, mais à peine 1 sur 3 accepterait de jouer un rôle actif dans la fin de vie de ses patients. Voilà la conclusion qui se dégage d’une étude effectuée auprès de 231 soignants – 116 médecins et 115 autres professionnels de la santé – rattachés à 15 cliniques offrant des soins spécialisés aux personnes souffrant de SLA. Les détails de cette étude pancanadienne, à laquelle a participé le pro­ fesseur Nicolas Dupré, de la Faculté de médecine, ont été publiés dans la revue Neurology. On se souviendra que le 6 février 2015, la Cour suprême du Canada inva­lidait un article du Code criminel interdisant l’aide médicale à mourir et qu’elle accordait un délai de 16 mois aux gouvernements du Canada et des provinces pour revoir leurs lois en conséquence. Comme la SLA répond aux critères pour lesquels l’aide médicale à mourir doit être fournie, le professeur Dupré et 12 autres cliniciens et chercheurs canadiens ont voulu sonder les opinions et atti­tudes par rapport à l’aide médicale à mourir chez les professionnels de la santé engagés dans les soins aux personnes atteintes de cette maladie. Rappelons que la SLA, aussi appelée maladie de Lou Gehrig, attaque les neurones responsables des mouvements, ce qui conduit à la paralysie progressive des muscles des membres et du tronc, incluant les muscles respiratoires, et, à moyen terme, au décès des patients. « La SLA entraîne une grande détresse psychologique parce que le patient se sent progressivement décliner et dépérir, qu’il dépend des autres pour tous les gestes et les soins quotidiens et qu’il a la perception que sa vie n’a plus de valeur », souligne Nicolas Dupré, qui côtoie ces patients à titre de neurologue et de responsable de la clinique SLA du CHU de Québec-Université Laval.

Le sondage effectué entre le 2 octobre et le 3 décembre 2015, soit pendant le délai accordé par la Cour suprême, a suscité un vif intérêt dans les cliniques affectées à la SLA, comme en fait foi le taux de participation qui a atteint 74 %. « La question de l’aide médicale à mourir est très préoccupante pour ces soignants et ils tenaient visiblement à exprimer leur opinion sur le sujet », constate le professeur Dupré. Les réponses révèlent que 77 % des médecins et 81 % des autres professionnels de la santé croient que l’aide médicale à mourir devrait être accessible aux patients atteints de SLA, surtout lorsque la maladie a atteint un stade avancé et qu’elle occasionne de grandes souffrances aux patients. Par contre, à peine 34 % des médecins accepteraient de faire une ordonnance pour une drogue orale qui mettrait fin à la vie d’un patient ayant atteint un stade avancé de SLA et seulement 31 % accepteraient de lui faire une injection létale. « Il s’agit là de réponses théoriques fournies à un sondage. Dans la réalité,

je soupçonne que les pourcentages sont plus faibles », avance Nicolas Dupré. Ces résultats illustrent bien le dilemme des professionnels de la santé qui, par formation et par vocation, veulent aider les malades en leur prodiguant des soins, mais qui doivent faire face aux

Un cours sur l’aide médicale à mourir sera bientôt donné aux étudiants et aux résidents en médecine afin de les préparer à cette nouvelle réalité de la pratique médicale

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souffrances des personnes atteintes de SLA et à leur demande d’y mettre un point final. « L’aide médicale à mourir exige un grand engagement émotionnel de la part de l’équipe traitante, en particulier du médecin qui coordonne la demande du patient et qui est appelé à poser le geste, souligne le professeur Dupré. Contrairement à d’autres pays, nous avons encore peu d’expérience dans le domaine et les médecins qui s’engagent dans cette voie sont encore peu nombreux. Ce sont des missionnaires qui ont la maturité professionnelle pour composer avec le tabou associé à l’aide médicale à mourir. » Aider un patient à mourir n’est pas un geste naturel pour un soignant, poursuitil. « Il s’agit d’un geste qui doit être rationalisé. La ­formation des médecins ne les préparait pas à faire face à de telles demandes, mais c’est en voie de changer. Le Collège des médecins du Québec a produit un guide exemplaire pour les mé­­ decins en exercice. Ici, à la Faculté de médecine, nous avons formé un comité chargé d’élaborer un cours sur l’aide médicale à mourir, qui sera bientôt donné aux étudiants et aux résidents en médecine afin de les préparer à cette nouvelle réalité de la pratique médicale. »

L’étude met en relief le dilemme des professionnels de la santé qui, par formation et par vocation, veulent aider les malades en leur prodiguant des soins, mais qui doivent faire face aux souffrances des personnes atteintes de SLA et à leur demande d’y mettre un point final.


arts

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Tout un monde à explorer !

en bref

Avec la littérature jeunesse, l’illustratrice Joanne Ouellet initie les tout-petits à la culture et aux légendes des peuples autochtones

Trois présidents d’honneur pour la 3e présentation du FTUL

par Matthieu Dessureault C’est la fête au village de Wendake. Yatoyen et sa famille ont la responsabilité de nourrir des visiteurs, les Papinachois, un peuple montagnais venu de loin pour échanger des four­ rures et des petits fruits séchés. Ils préparent une soupe traditionnelle, la sagamité. Avec Les Hurons-Wendats et le troc, un livre joliment illustré par Joanne Ouellet, on assiste à l’effervescence de ce moment. « Chaque année, les Hurons-Wendats et les Montagnais se rencontraient et échangeaient des choses de leur culture. C’était un grand rassemblement. Le livre porte sur la fraternité et l’échange entre ce peuple sédentaire et ce peuple nomade », explique l’illustratrice. Publié aux éditions Dominique et compagnie, cet ouvrage est son énième collaboration avec l’auteur Michel Noël. Le duo est derrière la populaire série Les Papinachois, qui lui a valu le premier prix du Conseil des arts du Canada. Depuis plus de trente ans, Joanne Ouellet, chargée de cours à l’École de design, consacre une partie de son œuvre aux récits inuits et ­amérindiens. Celle qui a grandi près de la réserve de Wendake prend ses contrats d’illustration très au sérieux. D’un livre à l’autre, elle se documente énormément pour bien maîtriser son sujet. Pour Les Hurons-Wendats et le troc, elle a replongé dans des ouvrages et des documents d’archives, en plus de revisiter le Site traditionnel huron. Ce n’est qu’une fois la recherche terminée qu’elle a commencé ses esquisses, donnant une importance capitale à chaque détail. « Le livre s’adresse aux enfants ; c’est important de leur raconter des choses qui soient vraies, et ce, même si on est dans la fantaisie et dans le rêve. Par exemple, si je fais un motif sur le costume d’un personnage, c’est celui

des Hurons-Wendats et non des Inuits. Ce livre, comme tous les autres, est très riche en informations. » Très souvent, l’artiste fait le tour des écoles primaires, des salons du livre et des bibliothèques municipales pour expliquer son processus créatif aux enfants. Chaque fois, elle apporte des objets qui l’ont inspirée, comme des mocassins, un panier d’écorce ou des fourrures. De cette façon, elle veut démystifier différents aspects des traditions et de la culture amérindiennes. « Les gens ne connaissent pas les Premières Nations. On vit avec elles, on les côtoie, mais on ignore tout de leur culture. Les enfants, s’ils apprennent à les connaître alors qu’ils sont jeunes, auront un horizon plus grand. Une fois qu’il a été touché, un enfant demeurera sensible toute sa vie », insiste-t-elle. Joanne Ouellet ne fait pas seulement des contes pour enfants. Celle qui enseigne l’illustration à l’Université depuis 1986 mène également une prolifique carrière d’artiste peintre. Ses toiles expriment son amour des autres cultures, de la nature et des animaux. Sur la Côte-Nord, aux îles de la Madeleine ou à l’île d’Orléans, elle peut passer des heures entières à observer le paysage avant de faire son premier dessin. Elle quitte l’endroit

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Exposée au centre d’interprétation du lieu historique national Cartier-Brébeuf, cette œuvre de Joanne Ouellet sensibilise les jeunes au mode de vie des Amérindiens avant l’arrivée de Jacques Cartier et souligne l’importance des mammifères dans leur culture spirituelle.

lorsque le soleil se couche. Quand vient le temps de peindre une huile sur toile, elle sort ses croquis, où elle retrouve cette atmosphère de calme et de sérénité. « C’est ainsi que je me nourris. Derrière un appareil photo, on ne voit rien. Quand je regarde mes cahiers d’esquisses, je me rappelle exactement la température qu’il faisait, les oiseaux, la nature. Ces œuvres, ce sont ma mémoire. » Récemment, les Éditions Les heures bleues ont publié un recueil de ses esquisses, Carnets des oiseaux de rivage des îles du fleuve Saint-Laurent. Un autre ouvrage est en cours de préparation, cette fois sur les paysages de la Minganie.

Depuis plus de trente ans, la chargée de cours à l’École de design consacre une partie de son œuvre aux récits inuits et amérindiens

Le Festival de théâtre de l’Université Laval (FTUL) aura non pas un, mais trois présidents d’honneur cette année ! Il s’agit de Philippe Lessard Drolet, Bruno Bouchard et Pascal Robitaille, les créateurs derrière la compagnie Théâtre Rude Ingénierie. On leur doit, entre autres, les populaires spectacles Dreamland et (ENTRE). Le FTUL se déroulera du 10 au 18 mars. Organisé par des étudiants en théâtre, cet événement vise à favoriser la rencontre entre le milieu professionnel et la relève. Chaque année, ce festival propose plusieurs spectacles, conférences, tables rondes, ateliers et activités de réseautage. Pour tout savoir sur le Festival : lefestivaldetheatre.com

Un banc d’essai pour des artistes prometteurs Comme à son habitude, l’École d’art ­commence l’année avec son exposition Banc ­d’essai, qui regroupe les œuvres d’étudiants inscrits en 2e année du baccalauréat en arts visuels. Les artistes choisis pour cette 12e présentation de l’événement sont Audrey-Anne Béliveau, Dany Massicotte, Anne Plourde et Stéphanie Letarte. Ensemble, ils touchent à plusieurs techniques, comme la photo, la vidéo, le dessin et l’installation. Du 12 janvier au 5 février, à la Galerie des arts visuels de l’édifice La Fabrique (295, boulevard Charest Est, local 404). Pour plus d’information : art.ulaval.ca/galerie

Les perles du cinéma japonais Le cinéma japonais en est un de diversité, de beauté et de poésie. La Bibliothèque de l’Université propose de découvrir cet univers à travers une sélection d’œuvres éclectiques. Alternant les genres (films de samouraïs ou de yakuzas, films d’animation, drames, etc.) et les époques, la programmation couvre ­plusieurs thèmes, comme la spiritualité, la fidélité, la guerre et l’émancipation de la femme. La prochaine rencontre, qui aura lieu le 18 janvier, sera consacrée au film Carmen revient au pays (Karumen kokyo ni kaeru) de Keisuke Kinoshita (1951). Tous les mercredis, à 18 h, au local 4117 de la Bibliothèque du pavillon Jean-Charles Bonenfant. Pour consulter la programma­ tion complète : bit.ly/2i0P6dx

L’album Les Hurons-Wendats et le troc fait partie de la série Premières Nations, qui vise à amener l’enfant à porter un regard exempt de préjugés sur ces communautés. image Dominique et compagnie


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actualités UL

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Soirée prix et distinctions

Avis officiel MODIFICATION DES STATUTS DE L’UNIVERSITÉ LAVAL Avis est par la présente donné, conformément aux dispositions de l’article 236 des Statuts de l’Université Laval, que le Conseil d’administration sera saisi prochainement d’une proposition de modification des articles 225, 226.1 et 232 des Statuts de l’Université Laval.

Statuts actuels

Statuts proposés

225. À l’exception du collège électoral du recteur, les collèges électoraux prévus dans les présents statuts pour les chargés de cours, les étudiants et le personnel administratif sont régis, quant à leur formation et à leur fonctionnement, par les articles du présent titre.

225. À l’exception du collège électoral du recteur, les collèges électoraux prévus dans les présents statuts pour les chargés de cours, les professionnels de recherche, les étudiants et le personnel administratif sont régis, quant à leur formation et à leur fonctionnement, par les articles du présent titre.

Toutefois, le Conseil d’administration peut, aux conditions et selon les modalités qu’il détermine par règlement et nonobstant, selon le cas, les articles 167, 227, 228, 231 et 232, confier à des associations étudiantes les pouvoirs des collèges électoraux des étudiants.

Toutefois, le Conseil d’administration peut, aux conditions et selon les modalités qu’il détermine par règlement et nonobstant, selon le cas, les articles 167, 227, 228, 231 et 232, confier à des associations étudiantes les pouvoirs des collèges électoraux des étudiants.

226.1. Le collège électoral des professionnels de recherche est formé, au cours de la session d’automne de chaque année, de représentants des professionnels de recherche à raison d’un représentant par faculté, choisi par l’ensemble des professionnels de recherche de chaque faculté à la suite d’un appel de candidatures fait par le doyen de la faculté.

226.1. Le collège électoral des professionnels de recherche est formé, au cours de la session d’automne aux deux ans, de représentants des professionnels de recherche à raison d’un représentant par faculté, choisi par l’ensemble des professionnels de recherche de chaque faculté à la suite d’un appel de candidatures fait par le doyen de la faculté.

232. Le vice-recteur aux études et aux activités internationales et le vicerecteur aux ressources humaines, ou la personne que chacun désigne à cette fin, agissent respectivement comme secrétaire des collèges électoraux des étudiants ou comme secrétaire des collèges électoraux des chargés de cours et des membres du personnel administratif cadre, professionnel et de soutien.

232. Le vice-recteur aux études et aux activités internationales et le vicerecteur aux ressources humaines, ou la personne que chacun désigne à cette fin, agissent respectivement comme secrétaire des collèges électoraux des étudiants ou comme secrétaire des collèges électoraux des chargés de cours, des professionnels de recherche et des membres du personnel administratif cadre, professionnel et de soutien.

Il leur appartient de convoquer aux séances, par un préavis de dix jours, les membres du collège dont ils sont secrétaires, de voir au choix d’un président du collège, de certifier les résolutions et les décisions du collège et de les transmettre, selon le cas, au Conseil d’administration, au Conseil universitaire ou à la commission universitaire intéressée.

recherche. Plus d’une soixantaine de personnes ont assisté à la cérémonie animée par François Gélineau, doyen de la Faculté, Lyse Langlois, vice-doyenne à la recherche, et Gina Muckle, vice-doyenne aux études. Pour plus d’information sur les récipiendaires : bit.ly/2iw4Cw0

La Rentrée UL : un succès sur toute la ligne ! Près de 3 000 étudiants ont participé à la Rentrée UL, qui avait lieu le 10 janvier à l’atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins. Les nouveaux étudiants inscrits pouvaient trouver en un seul endroit une multitude de renseignements sur la vie universitaire puisqu’une soixantaine de kiosques d’information permettaient de tout savoir sur les services aux étudiants et les associations étudiantes. En outre, les étudiants pouvaient s’y procurer leur agenda universitaire. Comme chaque année, l’équipe des publications de la Direction des communications avait son propre kiosque d’information. Si vous y êtes passé, vous avez pu serrer la pince aux membres de l’équipe du Fil, le journal de la communauté universitaire, et de Contact, le magazine des diplômés. Bonne rentrée à toute la communauté universitaire ! ulaval.ca/rentree

Il leur appartient de convoquer aux séances, par un préavis de dix jours, les membres du collège dont ils sont secrétaires, de voir au choix d’un président du collège, de certifier les résolutions et les décisions du collège et de les transmettre, selon le cas, au Conseil d’administration, au Conseil universitaire ou à la commission universitaire intéressée.

Conformément au paragraphe 1 de l’article 236 des Statuts, les personnes ou groupes intéressés à faire valoir leurs opinions peuvent transmettre leurs commentaires à la soussignée qui les fera parvenir au Comité des amendements des statuts. Monique Richer Secrétaire générale Le 9 janvier 2017

Le 7 décembre avait lieu la première Soirée prix et distinctions de la Faculté des sciences sociales. Tenu à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck, cet événement a souligné les réalisations et le travail exceptionnel des professeurs de cette faculté. Ce fut également l’occasion de reconnaître le soutien apporté par les chargés de cours ou d’enseignement et par les professionnels de

Les membres de l’équipe des publications : de gauche à droite, Louise Desautels, rédactrice en chef, magazine Contact, Manon Plante, rédactrice-réviseure, journal Le Fil, Mélanie Darveau, rédactrice-réviseure, Contact, Yvon Larose, journaliste, Le Fil, Claudine Magny, rédactrice en chef, Le Fil, Matthieu Dessureault, journaliste, Le Fil, Josée Nadeau, agente de secrétariat, publications, Carl Bélanger et Thierry Mellon, collaborateurs au Web, Bureau des services Web. Étaient absents Jean Hamann, journaliste, Le Fil, et Geneviève Bolduc, graphiste, Le Fil. photo Marc Robitaille


société

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Du soutien postnatal sur le Web Un site Web contribue à la santé et au mieux-être des familles après la naissance d’un enfant par Yvon Larose

Combattons le sexisme à l’école L’égalité entre les sexes en milieu scolaire demeure un objectif à atteindre, selon une étude du Conseil du statut de la femme par Renée Larochelle Les stéréotypes sexistes persistent dans l’enseignement donné aux élèves du primaire et du secondaire au Québec. En témoignent les résultats d’une étude récente sur l’égalité entre les sexes en milieu scolaire effectuée par le Conseil du statut de la femme auprès de 393 enseignants. Selon cette étude, 81 % des enseignants et 62 % des ensei­ gnantes s’attendent ainsi à ce que les filles réussissent mieux en français que les garçons. Plus du tiers des répondants des deux sexes s’attendent à une plus grande performance des garçons en mathématiques et la grande majorité (80 %) pense que les garçons ont besoin de méthodes éducatives plus « dynamiques et actives » que les filles. On y apprend également que les filles, considérées comme plus « aidantes » que les garçons, sont plus sollicitées que leurs camarades masculins quand vient le temps d’aider les élèves en difficulté. Pour aider à changer les mentalités chez le personnel enseignant, le Conseil du statut de la femme a émis une série de recommandations dans son avis « L’égalité entre les sexes en milieu scolaire », dont le lancement a eu lieu à l’Université en décembre. Parmi ces recommandations figure l’ajout d’un cours obligatoire sur le thème des inégalités des sexes à la formation des maîtres dans les facultés des sciences de l’éducation. Que pense Annie Pilote, vice-doyenne à la recherche, aux études supérieures et à l’international, de cette recommandation ? Si elle salue et apprécie le travail effectué par le Conseil, Annie Pilote estime toutefois que la Faculté des ­sciences de l’éducation de l’Université possède malheureusement peu de marge de manœuvre pour l’ajout d’un cours sur le sujet dans son programme déjà bien rempli de formation à l’enseignement.

La professeure au Département des fondements et pratiques en éducation rappelle que cette faculté offre déjà deux cours traitant de ces questions. L’un, intitulé Aspects sociaux de l’éducation, aborde les différentes formes d’inégalité, tandis que l’autre, Réussite scolaire et identité sexuelle, traite des stéréotypes et de l’influence de l’identité sexuelle sur la réussite scolaire. Cela dit, la formation reçue lors des études universitaires s’inscrit dans un parcours de carrière global, selon Annie Pilote. « La formation initiale n’est pas tout et les enseignants ne font pas qu’appliquer ce qu’ils ont vu dans leurs cours à l’université, explique-t-elle. Pendant leurs études, ils effectuent plusieurs ­stages en classe et ils développent en­­ suite des compétences tout au long de leur carrière. Ceux et celles qui souhai­ tent enrichir leur pratique peuvent le faire par la formation continue. Par exemple, la Faculté des sciences de l’éducation offre un cours de pédagogie critique à la maîtrise et au doctorat qui vise à faire prendre conscience des rapports de pouvoir en éducation. Il y a aussi l’Université féministe d’été qui aborde la question de l’égalité en milieu scolaire. » Par ailleurs, si les enseignants sont des personnes-clés pour faire changer les mentalités dans leurs classes, ils ne sont pas les seuls à pouvoir et à devoir le faire, insiste Annie Pilote. En effet, d’autres intervenants, comme les éducateurs et les éducatrices en service de garde ou tout autre membre du personnel d’une école gravitant autour de l’élève, peuvent contribuer par leurs attitudes, leurs paroles ou leurs gestes à transformer les mentalités et à briser les stéréotypes. Toutes ces personnes peuvent être des agents de changement dans la lutte contre l’inégalité entre les sexes, croit la vice-doyenne Annie Pilote.

Depuis la fin de novembre, les parents de nourrissons ont accès à une nouvelle ressource numérique sur un service de soutien postnatal à domicile, dont l’utilisation et les retombées demeurent largement méconnues. Le site Web « Relevailles : un soutien postnatal à votre service ! » est le fruit d’une collaboration entre la Faculté des sciences infirmières (FSI) et le Réseau des centres de ressources périnatales (CRP). Il a été réalisé grâce à un financement du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Les connaissances qu’il vise à partager sont issues de deux études qui ont reçu le soutien de divers partenaires, dont Avenir d’enfants, le ministère de la Santé et des Services so­­ciaux et les Instituts de re­­cherche en santé du Canada. Ces ­r e­­c herches ont été me­­ nées sous la direction de Geneviève Roch, professeure à la FSI et chercheuse au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval. En plus des résultats de recherche, le site donne accès aux résumés des deux

études. Deux vidéos et une carte interactive accompagnent les textes. Les vidéos permettent de visualiser les différentes tâches de l’assistante périnatale qui apporte un soutien aux familles. La carte donne accès aux organismes à but non lucratif qui sont membres du Réseau des CRP. On trouve ces organismes dans neuf régions du Québec. « Le soutien postnatal offert par les CRP se fait dans une perspective de promotion de la santé, explique Geneviève Roch. N’importe quel père ou mère d’un bébé peut rencontrer des difficultés, comme la privation de sommeil. » Dans le passé au Québec, l’expression « relevailles » désignait le soutien informel que la famille immédiate, comme la mère, la sœur ou la belle-mère, apportait à la mère après la naissance d’un enfant. Ce soutien permettait à la mère de se reposer et de s’adapter à sa nouvelle vie, en plus d’être aidée dans l’organisation du quotidien. Aujourd’hui, les besoins des parents demeurent nombreux. Le soutien postnatal s’adapte aux besoins de c­ haque famille. L’assistante périnatale a une approche personnalisée et

Une même assistante périnatale peut effectuer quatre, six ou douze visites par famille

Les jeunes parents recourent aux services de soutien postnatal environ trois mois après la naissance de leur enfant.

polyvalente. Elle aide aux tâches domestiques, prend soin du bébé ou des autres enfants, écoute et encourage les parents, favorise le développement des ha­­b iletés parentales et informe sur les ressources d’aide. « Une même assistante périnatale peut effectuer quatre, six ou douze visites par fa­­mille, indique Geneviève Roch. Cette continuité relationnelle permet de tisser un précieux lien de confiance. Dans les CRP, on s’assure que le profil de l’aidante correspond bien à la famille et on veille à ce que ce qu’elle soit jumelée à la même famille. Aller vers plus de confiance est nécessaire lorsqu’on confie son bébé à quelqu’un qui n’est pas de la famille immédiate. » La professeure Roch rappelle que la naissance d’un enfant représente une pé­­riode de transition dans la vie d’un couple. Cette période im­­ plique l’imbrication de dimensions de vulnérabilité sur les plans biologique, psychologique, social et cognitif. « Ces formes de vulnérabilité peu­ vent entraîner des be­­soins de soutien, affirme-t-elle. Une assistante périnatale peut permettre à la mère de récupérer du temps de sommeil. Elle peut aussi laver une brassée de linge et préparer un repas. Le repos et le répit psychologique font partie des principales retombées des services de relevailles. » Selon Geneviève Roch, certains pères et mères interviewés lors des études souhaitaient avoir plus de temps en couple. « Il est difficile d’assumer notre nouveau rôle de parents et de demeurer des conjoints, explique-t-elle. En outillant les parents pour gérer l’organisation du quo­ tidien, le service de soutien peut aussi aider la relation de couple. » La majorité de la clientèle qui fait appel aux ressources des CRP compte plus d’un enfant. L’inscription du bébé aux services d’un CRP a lieu vers l’âge de trois mois. « Les besoins de développement du bébé se manifestent d’une façon plus intense vers cet âge, souligne la professeure. Nos données indiquent que ce moment correspond à des besoins plus marqués chez les parents, qui considèrent alors d’aller vers les ressources. » Pour consulter le site Web : www.relevailles.fsi.ulaval. ca/fr/accueil/


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livres

parutions

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Transition vertement entravée

La Belle Province aujourd’hui En 1976, un rêve animait les jeunes Québécois, celui de l’indépendance. Aujourd’hui, la jeune génération se préoccupe davantage de développement durable. Selon l’ouvrage, la société actuelle est plus fragmentée que celle des années 70 et 80, autant sur le plan démographique, politique que culturel. Cet éclatement a transformé l’identité québécoise et plusieurs mythes ne correspondent plus à la réalité de la province. C’est pourquoi les auteurs de l’essai, dont Éric Montigny, professeur au Département de science politique, dressent ici un nouveau portrait du Québec contemporain. Le cœur des Québécois. L’évolution du Québec de 1976 à aujourd’hui, de Marie Grégoire, Éric Montigny et Youri Rivest, Presses de l’Université Laval, 231 pages.

Thierry Lefèvre est le fondateur de Chimistes pour l’environnement, le comité environnemental du Département de chimie. Depuis 2008, il est également l’auteur du blogue Planète viable. photo Pascal Ratthé

Femmes de pouvoir

Un essai analyse les causes de la résistance sociétale au virage écologique

L’amoureuse du traître Dans les évangiles, on raconte qu’une femme s’est approchée de Jésus et lui a versé un parfum de nard sur la tête. C’est à cette inconnue au geste célèbre que Guy Bonneau, professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses, invente une vie dans son roman. L’auteur la prénomme Suzanne et la fait tomber amoureuse d’un personnage biblique plus illustre qu’elle, Judas Iscariote. La relation entre cette juive imprégnée de philosophie grecque et son mari qui étudie la Torah est le prétexte pour dépeindre la culture dans laquelle est né le christianisme. Spécialiste des différentes lectures de la Bible (narrative, sociologique, etc.) et de l’histoire des premières communautés chrétiennes, Guy Bonneau fait ainsi découvrir de manière fort agréable une société depuis longtemps disparue. La femme au parfum, de Guy Bonneau, Fides, 346 pages.

Alors qu’il est scientifiquement prouvé que les activités humaines actuelles dégradent la nature (perte de biodiversité, épuisement des ressources et pollution), la société semble peu pressée à prendre les mesures nécessaires pour corriger la situation, affirme Thierry Lefèvre, chercheur au Département de chimie et auteur de l’essai Sortir de l’impasse. Qu’est­ce qui freine la transi­ tion écologique ?, publié en novembre 2016. Dans cet ouvrage, le biophysicien s’interroge sur les facteurs qui incitent à l’inaction. « Étant donné, dit-il, que la dégradation environnementale affecte la santé et les conditions de vie des populations et qu’on aurait tout avantage sur le plan économique à intervenir rapidement, pourquoi ne réussit-on pas à mobiliser davantage les individus et les gouvernements ? Quels sont donc les verrouillages qui bloquent l’implantation des réformes ? » La réponse que Thierry Lefèvre donne à ces questions est bien entendu complexe. Les cinq principaux facteurs qu’il dégage interagissent les uns avec les autres. Parmi eux, « l’économie techno-industrielle capitaliste » a, selon lui, l’incidence la plus lourde sur l’empreinte écologique de notre société. L’auteur reconnaît que certaines solutions sont déjà mises en place pour restreindre les effets du capitalisme sur l’écosphère. Connue sous le nom d’économie verte, une branche du système économique actuel accorde une valeur marchande aux ressources naturelles, aux rejets toxiques ainsi qu’au traitement des déchets. Le marché du carbone auquel participe le Québec est un exemple de ce type d’économie. Toutefois, malgré les objectifs nobles de cette vision prônée notamment par les organismes onusiens, Thierry Lefèvre ne pense pas que cette voie soit la route à suivre. « Elle ne remet pas en cause les fondements du système socioéconomique dominant. Or, l’économie doit être subordonnée à l’écologie et il faut

recourir à ce que l’on appelle une économie écologique », soutient-il. Celle-ci se distingue de la précédente en ce qu’elle mesure l’évolution au fil du temps de la quantité de ressources employées et des répercussions environnementales en fonction du PIB par habitant. Elle évalue ainsi l’efficacité des ressources et des différents rouages de l’économie. Instaurer un tel système économique est-il un rêve utopique ? Selon l’essayiste, plusieurs obstacles empêchent présentement son développement, dont le droit de propriété et l’impératif de la concurrence. Sommes-nous donc condamnés à être victimes de cette structure sociétale ? « Par le passé, explique Thierry Lefèvre, certains peuples, comme les habitants de l’île de Pâques et les Vikings du Groenland, se sont éteints. Or, la détérioration de la nature, quoiqu’elle n’ait pas été l’unique cause de ces disparitions, a joué un rôle déterminant dans l’effondrement de ces civilisations. Notre propre société, si elle ne modifie pas ses comporteRetracer les origines comportement et de la culture revient ments, nedusera pashumain plus durable. Je suis à remonter le temps pour discerner chaque étape de notre évolution. C’est ce à quoipessimiste nous invite François Y. Doré dans la rapport synthèse magistraleà l’avenir, plutôt par qu’il présente dans les pages de ce livre. mais je crois qu’il est encore possible de L’ouvrage fournit d’abord un exposé détaillé, mais clair et accessible, changer choses. Uneet transition verte de l’évolution parles sélection naturelle, des origines de l’évolution l’espèce humaine ainsi que du développement et, notamment, les sedecontributions metrécentes lentement place, de la génomique et deen l’épigenèse moléculaire.mais son Puis, il explore, dans une perspective comparative et évolutionniste, implantation estindividuel tropet social timide. » divers processus : l’apprentissage ; la mémoire, en particulier la mémoire épisodique qui conserve les souvenirs Malgré ce constat plutôt désolant, le d’événements uniques ; l’intelligence telle qu’elle se manifeste dans l’utilisation d’outils, la communication et le comportement social ; les biophysicien ne baisse pas les bras. émotions et leur rôle dans la cognition. Enfin, il examine les traditions animales et leurs liens avec les cultures humaines. Thierry Lefèvre a en effet choisi de rédiIl est maintenant clair que les animaux acquièrent des connaissances ger son essai pour inciter les individus et des comportements par apprentissage social, notamment par imiet probablement aussi par enseignement. ettationles organisations à agir. Cet ouvrage Notre capacité culturelle, comme les autres processus, est le fruit apport à n’est d’ailleurs pas son unique de l’évolution et est donc issue des ancêtres que nous partageons les primates. Par ailleurs, il reste que lesenvironnementale. cultures humaines ont laavecconscientisation connu un essor et une diversification qui n’a pas d’égal, même dans Ce spécialiste les traditions animales les plus des élaborées.systèmes protéiques, comme la estsoie d’araignée, a commencé FRANÇOIS Y. DORÉ professeur retraité de l’École de psychologie l’Université Laval. Il est l’auteur d’une centaine de publications àdescientifiques s’intéresser aude calibre développement dudans différentes revues international ainsi que d’une vingtaine de livres, chapitres de livres, documents et logiciels rable (DD) à partir de 2005, alors qu’il assistait aux activités de l’Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société (Institut EDS). Depuis, il a fondé Chimistes pour l’environnement, le comité environnemental du Département de chimie, et a

THIERRY LEFÈVRE

Les superbes. Une enquête sur le succès et les femmes, de Léa Clermont-Dion et Marie Hélène Poitras, VLB éditeur, 254 pages.

par Manon Plante

34,95 $

Léa Clermont-Dion, doctorante en science politique qui cosigne l’ouvrage, interroge des femmes, mais aussi des hommes, pour connaître leur opinion sur la place accordée aux figures féminines dans le milieu professionnel et dans le monde en général. Parmi les personnalités interviewées figurent Louise Arbour, qui fut haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Stéphanie Harvey, joueuse professionnelle de jeux vidéo qui fut cinq fois championne du monde, et le politicien féministe Amir Khadir.

www.multim.com

été l’instigateur du comité de développement durable du Syndicat des professionnelles et professionnels de recherche de l’Université Laval. Depuis 2008, il est également l’auteur du blogue Planète viable, qui diffuse de l’information sur la recherche scientifique en environnement et en DD. Quelles pistes de solution l’essayiste suggère-t-il pour « sortir de l’impasse » ? L’une d’elles passe par une gouvernance plus sensible au problème écologique. « La gouvernance, affirme-t-il, grâce aux incitatifs financiers et à la mise en place de normes ou de réglementations, permet de limiter les conséquences néfastes de l’économie. » Malheureusement, Thierry Lefèvre craint que les gouvernements ne misent plutôt sur les technologies pour compenser les dégradations de la nature. Par exemple, pour limiter le réchauffement du climat, des chercheurs ont proposé d’augmenter le nombre de gouttelettes d’eau des nuages à l’aide d’aérosols à base de sel de mer. D’autres envisagent de mettre des miroirs en orbite autour de la Terre pour réfléchir la lumière solaire. D’autres encore suggèrent de répandre du fer dans les océans pour accroître la production de phytoplancton afin de capter le CO2. « Actuellement, indique le chercheur, on n’envisage pas de concrétiser ces idées qu’on regroupe sous le terme de “géoingénierie”, mais étant donné le retard qu’on prend dans la lutte contre les changements climatiques, les sociétés seront peut-être forcées de les réaliser. Or, ces méthodes pourraient déstabiliser le fonctionnement de la planète et avoir des répercussions très graves. » Devant un tel risque, il vaut mieux revoir dès maintenant nos valeurs et notre mode de vie, conclut le chercheur. Thierry Lefèvre donnera une conférence sur le sujet de son livre, le lundi 16 janvier, à 12 h, au local 2419 du pavillon Charles­De Koninck. L’entrée est libre. L’événement est présenté par l’Institut EDS. Pour consulter le blogue Planète viable : http://planeteviable.org/

THIERRY LEFÈVRE

SORTIR DE L’IMPASSE

QU’EST-CE QUI FREINE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ?


sports

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en bref Pour vous inscrire, visitez le peps.ulaval.ca, téléphonez au 418 656-PEPS ou présentezvous à la réception du PEPS

Tenez vos bonnes résolutions ! Plus de 125 activités sont offertes au PEPS pour vous aider à réaliser ces résolutions de mise en forme prises au début janvier par Caroline Leclerc Prévoyez-vous faire de la course à pied ou du vélo sur route dès le retour du beau t e m p s  ? L e s e c t e u r d u conditionnement physique vous propose de belles activités pour vous préparer correctement à une activité physique spécifique. Adeptes des courses de style Spartan Race, Totale bouette et Course extrême, inscrivez-vous au cours « Préparation physique : course à obstacles » et commencez votre saison bien préparés. Préférez-vous

plutôt les épreuves de course traditionnelle ? Un cours est également offert pour préparer votre corps à une telle demande physique. Les gens qui suivront cette formation verront assurément les résultats de leurs efforts sur le chro­ nomètre au printemps. Les nombreux cours de ­c ardio-vélo sont aussi un bel entraînement pour se préparer à la saison de vélo sur route ou en monta­ g n e , qui reviendra très rapidement !

Le secteur aquatique re­­ gorge aussi d’activités pour améliorer son endurance cardiovasculaire ou pour se spécialiser dans un sport. Le cours de plongée vous permettra de vous familiariser avec l’équipement nécessaire et vous donnera les notions de base pour pratiquer cette ­a ctivité. Les cours d’aqua­ jogging, d’aquafit et d’aquaforme (en eau profonde ou peu profonde) sont, quant à eux, des formations parfaites pour s’adonner à une activité ­e xigeante sur le plan

cardio­vasculaire sans que les articulations soient soumises à des chocs importants. Enfin, le cours « RCR / DEA » (réanimation cardiorespiratoire / défibrillateur externe automatisé), d’une durée d’une journée, est un beau cadeau que l’on peut s’offrir afin d’être prêt à intervenir en situation d’urgence auprès d’adultes, d’enfants et même de nourrissons. Au PEPS, il y a des cours pour tous les goûts et tous les niveaux physiques. Qui sait, peut-être qu’en découvrant une nouvelle activité, vous développerez une nouvelle passion ! Pour vous inscrire, visitez le peps.ulaval.ca, téléphonez au 418 656-PEPS ou p ­ résentezvous à la réception du PEPS.

Campus dynamique

Retour du volleyball au PEPS L’équipe féminine de volleyball Rouge et Or recevra cette semaine les Citadins de l’UQAM. La formation entraînée par Olivier Caron occupe actuellement le deuxième rang du classement de la ligue universitaire québécoise grâce à ses six victoires en dix parties. Les Citadins, pour leur part, se trouvent au sixième et dernier rang du classement. Les athlètes de l’Université Laval, qui ont déjà défait les joueuses de l’UQAM à deux reprises cette ­saison, tenteront de mettre à profit l’expérience acquise lors des quatre rencontres hors concours disputées sur le Vieux Continent. photo Yan Doublet

Samedi 14 janvier, à 19 h, à l’amphithéâtregymnase Desjardins-Université Laval du PEPS.

Partez 2017 du bon pied ! Le PEPS héberge une véritable école de danse puisque 16 styles de danse y sont enseignés. Pratiquer la danse vous permettra de développer une conscience corporelle, une souplesse et un rythme, tout en bénéficiant des bienfaits psychologiques de l’énergie communicative d’un groupe. Baladi, bollywood, capoeira, danse en ligne, swing, tango ou drumline ­sauront assurément vous plaire ! Pour un essai gratuit, présentez-vous à l’un des cours de danse entre le 16 et le 19 janvier.

Vendredi 13 janvier Basketball féminin | Bishop’s PEPS | 18 h Basketball masculin | Bishop’s PEPS | 20 h

Samedi 14 janvier Volleyball féminin | UQAM PEPS | 19 h

Samedi 21 janvier Ski Alpin | Slalom (course FIS) Le Relais | 10 h Volleyball féminin | Montréal PEPS | 18 h Volleyball masculin | Montréal PEPS | 19 h

Dimanche 22 janvier

Plus de 1 700 personnes ont assisté, vendredi dernier, au programme double de basketball à l’amphithéâtre-gymnase Desjardins-Université Laval. Il s’agissait de la plus grosse foule de la saison. Le prochain match du Rouge et Or aura lieu ce vendredi, 13 janvier, à 18 h. Les formations féminine et masculine de l’Université affronteront les Gaiters de Bishop’s. Procurez-vous vos billets au 418 656-PEPS. photo Mathieu Bélanger

Ski Alpin | Slalom (course FIS) Le Relais | 10 h Soccer féminin | Sherbrooke Stade TELUS-Université Laval | 13 h Soccer masculin | Sherbrooke Stade TELUS-Université Laval | 15 h


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Un trou dans la glace Avez-vous déjà essayé la pêche blanche ? Le Bureau de la vie étudiante vous invite à vivre cette expérience dans « la capitale mondiale de la pêche au poulamon », la jolie municipalité de Sainte-Anne-de-la-Pérade. Le poulamon atlantique, plus communément appelé poisson des chenaux, est une espèce à chair blanche mesurant de 15 à 30 cm. Pour l’attraper, le pêcheur – confortablement assis dans un chalet meublé, chauffé et éclairé, érigé sur une rivière gelée – laisse descendre sa ligne dans un trou creusé dans la glace. Le billet comprend le transport, le matériel pour pêcher et ­l’accès à un chalet. Vendredi 20 janvier, départ à 13 h du campus et retour vers 20 h. Billets en vente jusqu’au mardi 17 janvier au Bureau de la vie étudiante (local 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins). Pour information : bve.ulaval.ca/nouvelles/decouvrez-la-peche-sur-glace

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17/01

La pensée selon Markus Gabriel

Des trucs pour vos travaux

Pédaler au Portugal

Nutritionniste à votre service

Souveraineté des Bilan des pays africains élections américaines

Connaissez-vous le nouveau réalisme, ce courant philosophique qui rejette les idées de Kant et affirme que la pensée est aussi réelle que les faits ? La Chaire La philosophie dans le monde actuel reçoit le porte-étendard de ce nouveau courant, Markus Gabriel, un prodige polyglotte qui est devenu en 2009 le plus jeune titulaire d’une chaire de philosophie en Allemagne. En aprèsmidi, le jeune philosophe participera à un atelier animé par le professeur Jocelyn Maclure sur le nouveau réalisme et, en soirée, il présentera la conférence « Comment penser l’esprit humain après l’échec du naturalisme ? ».

Ceux et celles qui souhaitent améliorer leur méthode de travail et obtenir de meilleures notes dans leurs dissertations et travaux longs pourront assister à l’atelier « La réalisation efficace des travaux écrits individuels et en équipe ». Ils y apprendront à mieux structurer toutes les étapes de la réalisation d’un bon travail écrit. Le Centre d’aide aux étudiants organise tout au long de la session plusieurs conférences pour permettre aux étudiants d’atteindre leurs objectifs scolaires et personnels. D’ailleurs, deux autres ateliers sont offerts dès cette semaine : l’un sur la gestion du temps et la procrastination et l’autre sur l’adaptation à l’université.

La Coop Roue-Libre vous convie à sa première soirée cycliste de l’année 2017, qui sera consacrée au cy­­ clotourisme au Portugal. Véronique Mimeault et Binta Diallo raconteront leur périple de 1 500 km au pays du fado et du porto. Elles discuteront de la culture portugaise et décriront les magnifiques paysages du pays, de la côte atlantique aux plaines arides de l’Alentejo. Elles témoigneront surtout du bonheur de pédaler sur des routes où il fait bon ­flâner… et d ­ essiner des BD.

Afin de commencer l’année du bon pied, il pourrait s’avérer très bénéfique pour votre santé de repenser votre régime alimentaire. Tous les mardis jusqu’au 11 avril (à l’exception de celui de la semaine de lecture), une nutritionniste, membre de l’équipe Mon équilibre UL, sera présente au PEPS pour vous proposer des stratégies afin de mieux manger. Votre menu est-il équilibré ? Votre alimentation est-elle trop riche en gras, en sel ou en sucre ? Consommez-vous trop de calories ? Votre diète végé­tarienne ou paléo est-elle appropriée ? Venez rencontrer cette spécialiste de la nutrition et lui poser toutes les questions qui vous tracassent.

Plus de 50 ans après avoir obtenu leur indépendance, plusieurs pays africains entretiennent toujours des relations troubles avec ­l’Occident. Récemment, en octobre 2016, les gou­ vernements du Burundi et de l’Afrique du Sud ont annoncé leur intention de se retirer de la Cour pénale internationale en invoquant la partialité de l’institution envers l’Afrique. Le même mois paraissait un ouvrage qui suggérait l’abandon du franc CFA, un vestige de l’empire colonial français. Pour discuter de ces exemples, l’association étudiante DESUAL, en collaboration avec le Centre interdisci­ plinaire de recherche sur ­l’Afrique et le Moyen Orient, organise la conférence « Souveraineté africaine et rapports avec l’Occident », qui réunira Érick Sullivan, Hélyoth Hessou et Fiacre Zoungni, trois spécialistes des questions africaines.

Jeudi 12 janvier, atelier de 13 h à 16 h, au local 413 du pavillon Félix-AntoineSavard et conférence à 19 h, à l’auditorium du pavillon La Laurentienne (local 1334). Entrée libre.

Vendredi 13 janvier, à 19 h, au salon du 1er étage du pavillon H.-Biermans-L.Moraud. Entrée libre. Pour connaître l’horaire de tous les ateliers « Les clés de la réussite » : aide.ulaval.ca/ conseils-et-soutien/textesexposes-et-ateliers

photo Véronique Mimeault

Lundi 16 janvier, à 19 h 30, au café Fou AELIÉS du pavillon Alphonse-­ Desjardins. Entrée libre. Pour confirmer votre ­présence  : bit.ly/2jjzbWn

Mardi 17 janvier, de 11 h 30 à 13 h 30, près de la réception du PEPS. ­Consultation gratuite. Pour plus d’info : monequilibre@ulaval.ca

Mardi 17 janvier, à 17 h, au local 3A du pavillon Charles-De Koninck. ­Événement Facebook  : bit.ly/2iGz72o

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

19/01

Le 8 novembre, les résultats des élections aux États-Unis ont surpris plusieurs ana­ lystes politiques qui ne s’attendaient guère à une victoire du Parti républicain. Pour faire le point sur ce dénouement imprévu, le Centre sur la sécurité internationale et le ministère des Relations internationales et de la Francophonie, en collaboration avec le Groupe d’étude, de recherche et de formation internationales, reçoivent Éric Marquis et Marie-Claude Francoeur, respectivement délégués du Québec à Chicago et à Boston. Ces conférenciers présenteront leur analyse des résultats et les répercussions de ces élections sur les enjeux qui touchent le Québec. L’activité sera animée par Jonathan Paquin, professeur au Département de science politique. Jeudi 19 janvier, de 11 h 30 à 13 h, au Cercle (locaux 4512-4514) du pavillon Alphonse-­ Desjardins. Entrée libre, mais inscription requise : svy.mk/2j7YDkk


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