Le Fil 23 mars 2017

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Un champion est né ! p2

Machine fascinante p10-11

Volume 52, numéro 22 23 mars 2017

Course au rectorat 2017

Éric Bauce, Sophie D’Amours et Michel Gendron deviennent les candidats officiels de la course au rectorat de l’Université Laval. p3-9


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actualités UL

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Droit devant ! Athlète d’exception, l’étudiant en droit Alex Harvey clôt de façon spectaculaire une remarquable saison au cours de laquelle il est monté à sept reprises sur le podium

Alex Harvey a brillé en fin de semaine, à Québec, en récoltant l’or et l’argent

par Yvon Larose À 28 ans, l’étudiant en droit de l’Université Laval et fon­ deur d’élite Alex Harvey vient de compléter de bril­ lante façon la saison la plus fructueuse de sa carrière de sportif. Le dimanche 19 mars, sur les plaines d’Abraham à Québec, sous un soleil radieux et sous les bruyants encouragements de la foule, il a terminé deu­ xième de la poursuite de 15 km style libre lors de l’ultime épreuve des finales de la Coupe du monde 2016­ 2017. Une photo-finish fut nécessaire pour départager les deux premières positions. Deux jours plus tôt, il avait remporté l’or au sprint de 1,5 km style libre. La veille, il raflait la quatrième place au 15 km départ groupé style classique. Au clas­ sement général de la Coupe du monde, Alex Harvey termine la saison au troi­ sième rang. Dans le communiqué final de Gestev, l’organisateur de l’événement, Alex Harvey déclare : « Les spectateurs étaient au rendez­vous plus que jamais et c’est grâce à eux que nous avons tous trouvé l’énergie pour skier à notre meilleur lors des trois épreuves. »

Ce dimanche, et pour la septième fois cette saison, le fondeur de Saint­Ferréol­ les­Neiges est monté sur le podium. Le premier exploit de sa saison de rêve, il l’a réalisé le 4 janvier 2017 à Oberstdorf, en Allemagne. Dans une ren­ contre comptant pour la Coupe du monde, il a pris la troisième place de la poursuite de 15 km style libre, terminant à 1 minute 8 secondes 8 cen­ tièmes du gagnant, le Russe Sergey Ustiugov. Depuis le début de la saison, le Qué­ bécois s’était classé plusieurs fois parmi les dix premiers, des résultats qu’il percevait comme très prometteurs pour un éventuel podium. Son objectif fut atteint le 4 janvier. Le 15 janvier, l’étudiant en droit et son coéquipier Len Valjas ont remporté l’or au sprint par équipe à la Coupe du monde de Toblach, en Italie. Ils ont complété l’épreuve de six boucles de 1,3 km en 16 minutes 2 se ­ condes 11 centièmes. Aux médias, Harvey a déclaré être enchanté de pouvoir partager cette belle victoire avec son coéquipier, mais aussi avec toute l’équipe technique. Il a également déclaré se sentir très bien et skier à merveille depuis le début de la saison.

Le fondeur de Saint­Ferréol­les­Neiges en plein élan sous les encouragements de la foule québécoise. photo André-Olivier Lyra

Cette victoire avait pour lui une saveur particulière. En 2011, aux Cham pion­ nats du monde en Norvège, l’étudiant­athlète avait ob­ tenu le même résultat dans la même épreuve, avec Devon Kershaw. Le 21 janvier, Alex Harvey y est allé d’une autre per­ formance étincelante. Cela s’est passé à Ulricehamn, en Suède, pour la Coupe du monde. Cette fois, le fondeur d’élite a remporté le 15 km style libre, complétant la distance en 32 minutes 46 secondes 2 centièmes, soit un solide 6 secondes d’avance sur le Norvégien Martin Johnsrud Sundby. Ce faisant, Alex Harvey devenait le premier fondeur nord­américain en presque trois ans à gagner une épreuve individuelle de la Coupe du monde. Ironie de l’histoire, le précédent gagnant nord­américain était nul autre que lui­même ! Après sa victoire, le Qué­ bécois a qualifié l’épreuve de « vraie course pour hommes ». Un autre de ses objectifs était atteint. Mais Alex Harvey n’allait pas s’arrêter là. Dès le lende­ main, il aidait l’équipe cana­ dienne à remporter le bronze

au relais 4 x 7,5 km. Il s’agissait d’un premier podium de l’his­ toire pour le Canada dans l’épreuve du relais. Le quatuor a terminé à une demi­seconde de l’équipe gagnante, celle de la Norvège. Alex Harvey, quant à lui, devenait le premier fondeur masculin du Canada à remporter trois médailles en trois épreuves consécutives de la Coupe du monde. Une autre page de l’histoire du ski de fond canadien venait d’être écrite. Aux médias, le héros du jour a rappelé qu’avant cette journée historique, les tenta­ tives des Canadiens au relais se soldaient toujours par un échec. Pas cette fois. Une grande émotion a étreint l ’ é qu i p e c a n a d i e n n e a u complet. Champion du monde dans une épreuve individuelle, ce titre auquel tout fondeur de talent aspire, Alex Harvey l’a obtenu pour la toute première fois de sa carrière grâce à sa spectaculaire victoire, le 5 mars, à Lahti, en Finlande, durant les Championnats du monde. Son exploit, il l’a réa­ lisé lors du 50 km départ groupé style libre grâce à un chrono de 1 heure 46 minutes 28 secondes 9 centièmes, seulement six dixièmes de seconde devant le Russe

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Le journal de la communauté universitaire

Fait saillant de la saison d’Alex Harvey : sa spectaculaire victoire au 50 km départ groupé style libre dans le cadre des Championnats du monde tenus à Lahti, en Finlande, le 5 mars 2017. photo Mauri Ratilainen / EPA

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez­nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez­nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

Alex Harvey laisse éclater sa joie à la suite de sa victoire au sprint de 1,5 km style libre, lors de la première journée de compétition de la finale de la Coupe du monde à Québec. photo André-Olivier Lyra

Sergey Ustiugov. À la télévi­ sion norvégienne, il a, par la suite, déclaré qu’il s’agissait de la meilleure course de sa vie. Il s’agissait, pour lui, d’un cin­ quième podium aux Cham­ pionnats du monde en car­ rière. Avec ce remarquable accomplissement, Alex Harvey devenait le premier Nord­Américain à remporter une médaille à l’épreuve reine du ski de fond. Selon lui, seule une médaille d’or olympique aurait plus de valeur à ses yeux que son titre de cham­ pion du monde.

Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Caroline Leclerc, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

À la mi­mars, Alex Harvey s’est confié sur ses projets pour les années à venir. Il a déclaré qu’il prévoit prendre sa retraite du ski de fond d’élite en 2019, à la suite des Jeux olympiques de 2018, en Corée du Sud, et après une ultime saison en Europe rehaussée par des Cham­ pionnats du monde. Il aura alors 30 ans. Pour lui, il n’est pas question de poursuivre la compétition de haut niveau s’il n’est plus au sommet de son art, même s’il lui restait 95 % de ses capacités.

Placements publicitaires Claudine Trudel 418 656­2131 poste 6415 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022­1­1965

Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656­2131 poste 4687


rectorat 2017

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Trois candidats dans la course

D’une durée de 70 jours, la campagne électorale se terminera le 26 avril, jour de la séance d’élection. photo Marc Robitaille

Éric Bauce, Sophie D’Amours et Michel Gendron deviennent les candidats officiels de la course au rectorat de l’Université Laval En vertu de la procédure d’élection en vigueur, toute personne intéressée à sou­ mettre sa candidature au poste de recteur de l’Université Laval devait le faire au plus tard le 16 mars 2017 à midi. LISTE DÉFINITIVE DES CANDIDATS

Le 16 mars en après-midi, la présidente d’élection, en présence des autres membres du comité des candidatures, a ouvert les enveloppes contenant les propositions de candidature. Elle a alors vérifié la validité des candidatures et dressé la liste des per­ sonnes admissibles proposées en suivant l’ordre alphabétique (art. 136.4 des Statuts de l’Université Laval). Puisque moins de cinq personnes étaient finalement admissibles, la liste définitive des candidats et des candidates pouvait donc être rendue publique après l’ouverture des enveloppes, et ce, toujours en vertu des Statuts de l’Université Laval. Voici donc les noms des candidats de la course au rectorat 2017 : • Éric Bauce • Sophie D’Amours • Michel Gendron

TEXTES DES CANDIDATS : VOIR LES PAGES 4 À 9.

Rappelons que la course au rectorat s’est offi­ ciellement mise en branle le 14 février, le mandat de cinq ans du recteur Denis Brière prenant fin le 31 mai 2017. D’une durée de 70 jours, la campagne électorale se terminera le 26 avril, jour de la séance d’élection. C’est le collège électoral qui est chargé d’élire le recteur ou la rectrice. Ce collège est composé des membres en fonction du Conseil d’administration, des membres en fonction du Conseil universitaire et de membres avec droit de vote des commissions des études, de la recherche et des affaires étudiantes. Pour plus d’information sur la course au ­rectorat 2017 et pour consulter les fiches des candidats, visitez la section spéciale du site de l’Université Laval prévue à cette fin : ulaval.ca/notre-universite/election.html NB : En vertu de la Politique éditoriale du ­journal Le Fil, du site ulaval.ca et des médias sociaux ­institutionnels, l’équipe de rédaction du journal a respecté la forme de chacun des ­textes transmis par les candidats, spécifiquement quant à l’uti­lisation des caractères gras et des italiques. Pour en savoir plus sur cette politique : ulaval.ca/notre-universite/election.html (section Code de conduite et politique éditoriale).

C’est le collège électoral qui est chargé d’élire le recteur ou la rectrice. Ce collège est composé des membres en fonction du Conseil d’administration, des membres en fonction du Conseil universitaire et de membres avec droit de vote des commissions des études, de la recherche et des affaires étudiantes.


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Éric Bauce TRANSFORMONS, DÉVELOPPONS ET DÉFENDONS L’UNIVERSITÉ LAVAL Je vois dans notre université, une université complète d’envergure internationale qui défend son autonomie, sa mission et ses valeurs. Une université qui inspire le développement durable de la société par sa culture scientifique et humaniste. Un projet institutionnel intégré et porteur favorisant la mise en commun des ressources et la simplification des processus administratifs. Une université caractérisée par une gestion collégiale, transparente et efficiente. Une université où l’on peut librement consacrer son temps et ses efforts au développement et à la transmission des connaissances. Pour moi, un recteur n’impose pas d’orientations, il les propose et les porte en recherchant l’adhésion et le consensus. Il ne fait pas travailler les gens, il travaille pour et avec eux et contribue à fournir les ressources nécessaires pour que tous puissent pleinement exprimer leur créativité. Le recteur ne promet pas, il réalise et agit de manière collégiale. C’est la vision que j’entends partager et qui me permettra, je l’espère, d’obtenir la confiance des membres de la communauté universitaire. PROFIL UN PROFESSEUR, CHERCHEUR, ADMINISTRATEUR ANCRÉ DANS LA MISSION UNIVERSITAIRE

Professeur à l’Université Laval depuis près de 30 ans et chercheur reconnu à l’échelle internationale dans les domaines des sciences biologiques et de l’environnement, Éric Bauce détient une solide expérience à titre d’administrateur universitaire, ayant été vice-doyen à la Faculté de foresterie, de géo­ graphie et de géomatique avant d’occuper la fonction de vice-recteur exécutif et au déve­ loppement depuis 2007. Fervent défenseur de l’enseignement uni­ versitaire, Éric Bauce s’est toujours fait un devoir de placer la réussite étudiante au cœur de ses activités tant de professeur et chercheur que d’administrateur. À ce jour, il a formé plus d’une cinquantaine d’étudiantes et étudiants à la maîtrise et au doctorat. Pionnier de la recherche sur les effets des changements climatiques sur les écosys­ tèmes forestiers, il compte à son actif q ­ uelque 35 M $ en fonds de recherche et près de 300 articles et communications scientifi­ ques. Ses travaux ont conduit à d’impor­ tantes avancées scientifiques qui lui ont valu de prestigieux prix. À titre de vice-recteur exécutif et au déve­ loppement, Éric Bauce a su démontrer sa grande capacité à mobiliser la communauté universitaire autour d’initiatives novatrices et structurantes qui ont fait progresser ­l’Université Laval. Privilégiant un mode de gestion basé sur l’écoute, la collégialité et l’engagement, il a entre autres donné l’im­ pulsion et le soutien nécessaires au dévelop­ pement d’un environnement numérique d’apprentissage à la fine pointe, à la création du Programme des chaires de leadership en enseignement et à la mise en œuvre de grands projets interdisciplinaires et fédéra­ teurs tels que l’Institut nordique du Québec, le programme Sentinelle Nord, l’Alliance santé Québec et l’Alliance Bordeaux-UL. Il a également dénoncé avec courage le­ « dé-financement » chronique du réseau ­universitaire québécois. Il l’a fait tout en

proposant des solutions novatrices qui ont permis à l’Université Laval de maintenir l’équilibre budgétaire et son autonomie et de pour­suivre le développement de ses activités d’enseignement et de recherche, malgré un contexte financier particulièrement difficile et incertain. PLATEFORME ÉLECTORALE TRANSFORMONS, DÉVELOPPONS ET DÉFENDONS L’UNIVERSITÉ LAVAL

Travaillons ensemble pour mettre en place un projet universitaire intégré et rassembleur, un projet qui repose sur la collégialité, la concertation et la volonté d’innover. Les grandes lignes de ce projet et les pistes d’action présentées ci-après seront bonifiées à la lumière des discussions que nous aurons ensemble au cours des prochaines semaines et des commentaires que vous pouvez me faire parvenir sur mon site Web à ericbauce.ca BÂTISSONS ENSEMBLE

• Une université où les étudiantes et les étu­ diants sont au cœur de la mission et où la priorité est mise sur la qualité de la for­ mation, de la recherche et de la création et des services offerts à la communauté. • Une université où les professeures et pro­ fesseurs peuvent librement consacrer leur temps et leurs efforts au développement et à la transmission des connaissances. • Une université qui a le souci constant d’améliorer le milieu, le mode et le niveau de vie de tous ses membres, étudiantes et étudiants, professeures et professeurs, chargées et chargés de cours, membres du personnel administratif et de recherche et employées et employés de soutien. • Une université ouverte qui reflète et i­ ntègre les principes de diversité et d’équité. • Une université qui partage le savoir avec les collectivités moins fortunées qui n’ont pas toujours la chance d’y avoir accès. • Une université dont les membres ont les ressources nécessaires pour sortir des zones de confort disciplinaires de façon à contribuer, par des approches transdisci­ plinaires, à la recherche de solutions aux enjeux de société et à l’avancement des connaissances. • Une université qui développe des outils et des approches permettant de simplifier le travail de ses membres. • Une université qui tisse des liens durables avec des partenaires régionaux, nationaux et internationaux. TRANSFORMONS

C’est en simplifiant le quotidien des membres de notre communauté que nous pourrons concentrer toutes nos énergies à la réalisation de la mission universitaire. Cette simplification doit se faire dans un environnement collégial, propice à l’émergence de nouvelles initiatives porteuses. Tout en revoyant nos modes de gestion, faisons de l’engagement étudiant un pilier de la formation. La gestion administrative simplifiée C’est en gardant à l’esprit les principes de saine gouvernance et de développement durable que nous devons entreprendre un processus de simplification administrative. À cette fin, il nous faut :

• Alléger l’ensemble des processus de ges­ tion afin de simplifier le fonctionnement de l’institution, améliorer l’efficience et faciliter la réalisation de la mission universitaire. • Développer des approches favorisant la collaboration, la mise en œuvre de com­ munautés de pratiques, le développement de cheminements de carrière pour les employées et employés et le maintien de la qualité de l’offre de service. • Réduire les coûts et les délais liés à l’offre de services à l’interne et revoir les prati­ ques de facturation. Pour ce faire, je propose de : • Mettre en place un chantier sur la simplifi­ cation des processus administratifs, en confiant, entre autres, aux conseils facul­ taires le mandat d’en identifier les moyens. • Fournir au personnel administratif des outils de gestion tels que des tableaux de bord pour faciliter leur travail. • Réduire le nombre de contrôles adminis­ tratifs et de redditions de compte. • Développer des approches administra­ tives permettant aux unités de planifier leur budget sur plusieurs années. L’engagement étudiant • L’engagement étudiant n’est pas qu’un élément périphérique à la formation uni­ versitaire. C’est un élément essentiel à la formation de citoyens compétents. Pour en faire une partie intégrante du chemine­ ment universitaire, il nous faut : • Poursuivre le développement des partena­ riats avec l’ÆLIÉS et la CADEUL, notam­ ment au chapitre de l’offre de services. • Collaborer avec l’ÆLIÉS et la CADEUL pour maintenir et améliorer la qualité des services offerts par l’Université aux étu­ diantes et étudiants. • Soutenir les étudiantes et étudiants impli­ qués dans des activités culturelles, spor­ tives et scientifiques à l’échelle régionale, nationale et internationale. Pour ce faire, je propose de : • Bonifier les fonds de soutien à l’engage­ ment étudiant. • Faciliter les liens entre les associations étudiantes et les diplômés du même pro­ gramme d’études pour favoriser le senti­ ment d’appartenance et l’employabilité. • Simplifier les processus administratifs reliés à l’organisation d’activités sur le campus. • Élaborer une politique de soutien au che­ minement universitaire pour les membres de l’exécutif de l’ÆLIÉS et de la CADEUL ainsi que pour les étudiants membres des différentes instances de l’Université, en s’inspirant de la Politique d’appui à l’excellence sportive. • Réviser, en collaboration avec l’ÆLIÉS et la CADEUL, la Politique de reconnais­ sance de l’implication étudiante afin de mettre en valeur l’importance de l’engage­ ment étudiant dans le cheminement universitaire. La collégialité Le fonctionnement collégial est inscrit dans les Statuts et Règlements de l’Université Laval. Faisons de ce principe un élément central du fonctionnement de toutes nos ins­ tances. Pour ce faire, je propose : • D’instaurer des séances plénières du Conseil d’administration et du Conseil universitaire afin de favoriser des échanges portant sur des enjeux stratégiques et d’accroitre l’apport de ces instances à la

définition des grandes orientations de développement. • De tenir, sur une base périodique, des ren­ contres publiques au cours desquelles le recteur et les membres de la direction échangeront avec les membres de la com­ munauté sur leurs attentes et préoccupa­ tions et sur l’état des grands dossiers. • D’établir un plafond salarial du personnel de direction basée sur les meilleures prati­ ques en la matière. DÉVELOPPONS

Au cours des dix dernières années, nous avons mis en place, ensemble, des bases ­s olides sur lesquelles il faut maintenant ­s’appuyer pour propulser notre Université et aller encore plus loin. La formation L’Université Laval est une université com­ plète où la formation est au cœur de la mis­ sion. Pour poursuivre le développement de la formation, il nous faut : • Créer des conditions favorisant une for­ mation de qualité et un appui personnalisé à la réussite. • Favoriser le développement et le maintien de programmes et de cheminements de formation flexibles. • Appuyer la formation transdisciplinaire et l’innovation pédagogique. • Renforcer la concertation avec les c­ ol­lèges, notamment au chapitre des che­m ­i ne­ ments DEC-BAC. • Poursuivre le développement de la forma­ tion continue. Pour ce faire, je propose de : • Créer un Fonds de mentorat étudiant per­ mettant aux étudiantes et étudiants plus avancés dans leur programme de forma­ tion d’aider les étudiantes et étudiants en début de formation. • Soutenir le développement de la forma­ tion en ligne et de la formation hybride tout en maintenant les interactions avec les professeures et professeurs et les char­ gées et chargés de cours. • Développer des séminaires interdiscipli­ naires et interuniversitaires ayant trait aux enjeux de société. • Créer un espace d’idéation et d’héberge­ ment favorisant l’entrepreneuriat respon­ sable et l’innovation sociale. • Favoriser le développement des ententes de formation entre les départements et revoir les formules de répartition budgé­ taire de façon à favoriser les approches interdisciplinaires. • Soutenir l’innovation pédagogique ­no­­tamment par la création de nouvelles ­chaires de leadership en enseignement (CLE) et par la mise en place du Forum des CLE visant le partage des bonnes prati­ ques pédagogiques. • Assurer aux étudiantes et étudiants qu’ils aient le choix entre des cours en ligne et en présentiel, dans une perspective d’ensei­ gnement bimodal. • Donner suite aux recommandations du Groupe de travail sur les espaces physi­ ques d’apprentissage. • Accroitre la mobilité étudiante aux plans national et international, notamment par le biais d’ententes de cotutelle et de mobi­ lité étudiante au sein de nos réseaux de recherche. • Accroitre la flexibilité des programmes de deuxième et troisième cycles de façon à diversifier les parcours universitaires et favoriser l’intégration au marché du travail.


rectorat 2017

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La recherche et la création La recherche et la création sont sources de savoirs et sont au cœur du développe­ ment des sociétés. Le caractère intégré, global et complet de l’Université Laval, qui se traduit par une grande diversité des disciplines, constitue une richesse institu­ tionnelle et forme l’assise de la transdisci­ plinarité. Les personnes investies dans la recherche et la création doivent égale­ ment bénéficier des ressources néces­ saires pour exprimer leur créativité dans un cadre de liberté universitaire favori­ sant la collaboration, la transdiscipli­ narité et l’allègement administratif. Pour poursuivre le développement de la recherche, il nous faut : • Soutenir le développement des sciences fondamentales et de la recherche et la création libre. • Soutenir la mise en œuvre de grandes initiatives transdisciplinaires favorisant la collaboration entre les chercheurs des différentes disciplines. • Stimuler les échanges et les partenariats internationaux. Pour ce faire, je propose de : • Créer un Fonds institutionnel pour bonifier le financement des sciences sociales et humaines et favoriser ­l ’im­­plication des chercheurs de ces ­s ecteurs dans les grandes initiatives transdisciplinaires. • Créer un Fonds de dépannage pour les chercheurs et les créateurs vivant des difficultés financières circonstancielles. • Développer des outils facilitant la ­ges­tion administrative et la reddition de comptes, comme l’Environnement numérique de recherche et création et le Portail numérique de gestion des acti­ vités et des projets de recherche. • Soutenir le développement des instituts et regroupements de chercheurs et de créateurs. • Mettre en œuvre les recommandations présentées dans l’Avis sur la transdisci­ plinarité produit, en avril 2016, par la Commission des études. • Appuyer le développement des Chaires de recherche et création dans tous les secteurs. • Promouvoir le développement d’Unités mixtes internationales regroupant des chercheurs de différents pays. Le développement de la recherche et créa­ tion passe aussi par la mise en place d’in­ fra­structures institutionnelles. Ainsi, il nous faut : • Appuyer le développement d’infrastruc­ tures technologiques au service de la re­­ cherche et la création. • Soutenir le développement de la biblio­ thèque, la bonification des collections et le libre accès. Les compétences Le développement de l’Université Laval passe aussi par une valorisation des com­ pétences. À cette fin, nous devons : Maintenir les meilleures conditions de ­travail et des perspectives de progression de carrière pour tous les membres du personnel. • Recruter et fidéliser, dans toutes les catégories de personnel, les personnes les plus compétentes. • Mettre en place des mécanismes d’inté­ gration des nouvelles employées et des nouveaux employés et des mesures favo­ risant leur rétention.

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Pour ce faire, je propose de : • Continuer de faire de l’embauche de pro­ fesseures et professeurs une priorité. • Créer un programme de stages pour les employées et employés de l’Université dans une perspective de bonification des compétences et d’échanges de bonnes pratiques administratives. • Mettre en place, en collaboration avec les syndicats, des mesures et mécanismes favorisant l’élaboration et la réalisation de plans de carrière pour l’ensemble des employées et employés. • Bonifier le Fonds de perfectionnement des chargées et chargés de cours. • Créer un portfolio numérique de forma­ tion continue accessible en ligne par tous les employées et employés. Notre qualité de vie L’expérience de la vie universitaire constitue un apport déterminant à la formation des étudiantes et étudiants. Elle contribue à arri­ mer le savoir-être au savoir-faire de façon à former des citoyens compétents, responsa­ bles et engagés. Elle doit s’inscrire dans la mission de l’Université et contribuer à la qualité de vie des membres de la commu­ nauté. Pour ce faire, je propose de : • Renforcer le programme mon équilibre UL sur les saines habitudes de vie. • Bonifier les approches favorisant la conci­ liation travail-vie personnelle telle que le télétravail. • Mettre en place un portail web transac­ tionnel des services offerts sur le campus en matière de santé et de mieux-être, tels que les services médicaux, l’aide psycholo­ gique, la physiothérapie, les services-­ conseils en nutrition, les services d’orien­ tation de carrière et les soins dentaires. • Améliorer le Portail web afin d’assurer un accès convivial et personnalisé aux divers services offerts aux étudiantes et étudiants. L’engagement dans la vie universitaire L’Université Laval encourage tant chez les étudiantes et étudiants que chez les autres membres de la communauté universitaire, une culture de l’engagement caractérisée par des relations empreintes de respect, d’ouver­ ture et de collaboration. À cette fin, il nous faut : • Appuyer l’engagement étudiant et celui du personnel dans la vie universitaire. • Soutenir l’expression de la culture et de l’engagement social des membres de la communauté universitaire. • Valoriser les membres de la communauté universitaire et cultiver leur sentiment d’appartenance et de fierté. • Favoriser l’engagement des partenaires de l’Université dans la vie universitaire. Pour ce faire, je propose de : • Soutenir l’engagement des membres de la communauté universitaire dans les actions bénévoles et l’engagement social et humanitaire. • Assurer le maintien du « courriel à vie » pour tous les étudiantes et étudiants et employées et employés. • Appuyer les initiatives de la Fondation de l’Université Laval liées aux relations avec les diplômés et celles des facultés visant à accroitre le sentiment d’appartenance et la participation des diplômés au dévelop­ pement de l’Université. • Soutenir l’engagement des personnes retraitées dans la réalisation de projets au sein de la communauté.

Notre milieu de vie L’Université Laval offre un milieu de vie exceptionnel, notamment reconnu par l’accré­ ditation STARS en développement durable. Nous devons poursuivre dans cette voie. Pour ce faire, je propose de : • Mettre en place une démarche d’appropria­ tion du milieu de vie par les membres de la communauté universitaire. • Développer des infrastructures culturelles et récréatives sur le campus telles qu’une scène extérieure multifonctionnelle, un « Chemin de la culture », l’aménagement de zones extérieures de détente, de rencontres et d’échanges, une patinoire extérieure et des pistes de ski de fond. • Mettre en valeur le patrimoine matériel et immatériel de l’Université Laval. • Soutenir les projets de la communauté uni­ versitaire, comme le Quartier de la vie étudiante intégrant le centre de la vie étudiante, un nouveau complexe de résidences, une halte intermodale et le projet de Maison des professeures et professeurs. • Encourager les projets étudiants visant le réaménagement des espaces communs inté­ rieurs et extérieurs.

• Défendre un financement accru de la recherche, notamment de la recherche fon­ damentale et, en particulier, de la re­­cherche et création dans les sciences sociales et humaines, dans les arts et les lettres. Pour ce faire, je propose de : • Soutenir, avec les étudiantes et étudiants et les acteurs du milieu socio-économique, la mise en place d’initiatives telles que le Fonds des services de santé et d’éducation postsecondaire (FSSEP) proposé par la CADEUL ou d’autres approches qui con­ tribueraient à enrayer le problème du­ « dé-financement » chronique du réseau universitaire québécois. • Défendre, auprès des instances gouverne­ mentales, la révision du mode de finance­ ment en préconisant un financement par cohorte étudiante selon des critères péda­ gogiques plutôt que le financement actuel basé sur les effectifs étudiants. • Poursuivre le développement des plate­ formes technologiques et les rendre acces­ sibles aux milieux externes afin d’obtenir des revenus finançant leur maintien. • Travailler à diversifier les sources de finan­ cement en s’assurant que toutes les entrées de fonds à l’Université Laval se réalisent dans le respect de la liberté universitaire, DÉFENDONS de sa mission et de ses valeurs. Défendons une université complète, autonome, accessible où les activités de formation, de recherche et de création sont libres d’ingé- L’accessibilité rence externe. De plus, la mission et les valeurs L’Université Laval doit permettre à toutes de l’Université exigent que nous défendions les les personnes qui le désirent de pouvoir réa­ liser leur plein potentiel. À ce titre, il nous principes de la liberté universitaire. faut défendre, en collaboration avec les asso­ ciations étudiantes, l’accessibilité financière Le financement L’Université Laval est une grande université aux études. d’enseignement et de recherche présente sur la Pour ce faire, je propose de : scène internationale. Elle joue aussi un impor­ • Défendre l’amélioration continue du Programme d’aide financière aux études. tant rôle aux plans régional et national. Elle doit continuer de défendre son autonomie, sa • Maintenir et développer le Fonds de dépannage pour les étudiantes et les étu­ mission et la liberté universitaire. Par ailleurs, diants en difficulté. au cours des dernières années, le secteur uni­ versitaire a connu une diminution importante • Mettre en place un Fonds de bourses pour les étudiantes et étudiants parents. de son financement. À cette fin, nous devons : • Défendre auprès des instances gouver­ • Maintenir des logements étudiants abordables. nementales l’importance d’un réinvestisse­ ment massif dans l’enseignement supérieur. • Soutenir le projet de laissez-passer univer­ sel de transport en commun. • Poursuivre le travail de sensibilisation des instances gouvernementales quant à l’im­ • Accroitre la capacité d’accueil des garde­ ries du campus. portance de maintenir un financement de la recherche adéquat dans toutes les www.ericbauce.ca disciplines.


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Sophie D’Amours ENSEMBLE : L’AVENIR Au cours de ma carrière, j’ai toujours misé sur la réflexion et l’action collectives et stratégiques, faisant appel aux talents de chacun. Cette approche m’a permis de belles réalisations d’équipe et l’exercice d’un leadership assumé. À titre de rectrice, je poursuivrai dans cette voie, celle de l’ouverture et de la collaboration, et je serai entourée de gens compétents qui partagent mes valeurs au chapitre de l’engagement, de la collégialité et de l’éthique. Comme tellement de collègues, d’étudiants, de diplômés et de partenaires, je nourris de grandes ambitions pour notre université. Je souhaite que la richesse de sa diversité soit un grand catalyseur d’idées, de créativité et de mobilisation. L’Université Laval doit montrer qu’elle est un lieu unique, offrant des expériences riches, tant par les contacts qu’elle stimule entre ses étudiants, ses membres et ses partenaires que par son ouverture, son dynamisme et la qualité de ses réflexions et de ses prestations dans la société. Le point de mire de nos approches, de nos décisions de gestion et de notre gouvernance doit toujours demeurer les membres de notre communauté, au premier chef les étudiants et les étudiantes. Les responsabilités qui me seraient confiées sont majeures, les défis seront nombreux et les attentes, très élevées. Je mettrai mon énergie et mes compétences, et celles de mon équipe, au service de notre communauté. Ma candidature est un appel à l’engagement de tous pour qu’ensemble, nous adoptions une approche constructive et collaborative à l’égard de notre développement, de nos partenariats, de notre rayonnement et de notre contribution à la société. PROFIL UNE LEADER RECONNUE ET CONVOITÉE

Sophie D’Amours possède une vaste expé­ rience de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’administration universi­ taire. Professeure engagée, elle a contribué à la création du programme de génie industriel de l’Université Laval. Elle a développé plu­ sieurs cours ainsi que des approches pédago­ giques innovantes. Elle a été professeure invitée dans plusieurs pays et a reçu divers prix prestigieux, au Canada et à l’étranger. Elle est appréciée pour ses qualités de ges­ tionnaire, sa capacité d’écoute, sa rigueur, ses talents de mobilisation, sa détermina­ tion, son sens de l’éthique et son dynamisme. Son leadership, notamment à titre de vicerectrice, a mené à plusieurs succès d’équipe (www.sophiedamours.ca) : l’obtention d’une subvention de 98 M $ pour le projet Sen­tinelle Nord ; une nouvelle approche de soutien à l’innovation sociale ; un leadership reconnu dans la mise en œuvre de l’Alliance santé Québec ; la direction stratégique d’une mobili­ sation interfacultaire sans précédent sur le Nord durable et son rôle-clef dans la mise en place des fondements de l’Institut Nordique du Québec ; un appui soutenu à la création de plusieurs chaires et unités mixtes de re­­ cherche ; le renforcement des liens avec divers partenaires internationaux ; la création et la direction du Consortium de recherche FORAC ; la direction d’un réseau stratégique pancanadien du Conseil de recherche en sciences naturelles et génie du Canada (CRSNG) ; les responsabilités à titre de titu­ laire de chaires de recherche et codirectrice du centre de recherche CIRRELT. Recon­naissant son leadership, plusieurs organisations ont

fait appel à ses compétences de gestionnaire, incluant le Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), la Société québécoise des infrastructures, Génome Québec, le Conseil de recherche en sciences naturelles et génie du Canada (CRSNG), l’Institut agro­ nomique, vétérinaire et forestier de France et la Coalition FORCE 4.0. Elle co-préside actuellement le comité conseil du gouverne­ ment du Québec au développement de la prochaine stratégie québécoise sur la re­­ cherche et l’innovation. Elle a récemment accompagné le Gouverneur général du Canada lors d’une visite d’État en Suède visant à faire valoir le leadership canadien en matière d’innovation, d’inclusion sociale et de développement durable. PLATEFORME ÉLECTORALE ENSEMBLE : L’AVENIR

« Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible. » Antoine de Saint-Exupéry Rendre possible l’avenir exige une capacité à l’imaginer, à établir une vision claire et définir des objectifs ambitieux et réalistes, bien ancrés dans notre mission universitaire. Rendre possible l’avenir repose aussi sur notre capacité à mobiliser l’ensemble des membres de notre communauté, à leur offrir une expé­ rience UL riche et significative, et à établir de solides partenariats avec tous les milieux. « Ensemble : l’avenir » est le thème de ma plateforme, une porte d’entrée sur la vision que je propose. Parce que c’est bien ensemble que nous pourrons assurer le progrès de notre institution dans le respect de son his­ toire, de ses traditions et de son statut de grande université francophone. Vous avez été nombreux à m’exprimer votre attache­ ment à notre institution, votre volonté d’être partie prenante de son avenir, votre désir de renouveler nos façons de faire et votre espoir de voir nos actions mieux centrées sur notre mission universitaire. Plusieurs m’ont souli­ gné l’importance de notre engagement envers une approche citoyenne, humaniste, socialement responsable et axée sur les ser­ vices que nous rendons à la collectivité en lien avec le développement social et culturel, économique, environnemental et technolo­ gique. Vous m’avez aussi parlé de la fierté que vous souhaitez regagner à l’égard de notre institution et de l’importance de repla­ cer les étudiants et les étudiantes au cœur de nos décisions et de notre action. Ceux-ci nous font confiance pour leur avenir et il nous revient de les accompagner efficace­ ment dans la réalisation de leurs ambitions. Les fondements stratégiques de l’action que j’entends mener à la direction de notre institution reposent sur trois piliers : l’excellence, l’expérience et l’engagement. Cette réflexion est disponible sur le site www.sophiedamours.ca. L’excellence, pour que notre aspiration à nous dépasser éclaire constamment nos décisions et notre action. L’expérience, pour que l’enrichissement de l’expérience de nos étudiants et étudiantes, de nos employé(e)s et de nos partenaires nous mobilise et nous rende fiers. L’enga­ gement, pour que notre place en tant que partenaire clef du développement durable de notre société soit clairement reconnue, tant pour nos efforts à protéger notre histoire, notre culture et nos patrimoines que par nos efforts à transférer efficacement nos connaissances et à soutenir l’innovation.

Les libertés et les responsabilités, tant celles de l’institution que celles des membres de notre communauté, doivent s’exercer strictement dans le but collectif de réaliser notre mission avec succès. C’est dans cette perspective que je vous convierai rapide­ ment à un exercice de planification straté­ gique afin qu’ensemble, nous développions et mettions en œuvre un nouveau plan stra­ tégique institutionnel. Ce plan, que je vous propose d’intituler ENSEMBLE 2022 , misera sur une synergie accrue pour analy­ ser les enjeux et faire face aux défis com­ plexes liés à la réalisation de notre mission de formation, de recherche et de services à la collectivité. Il devra porter des regards transversaux sur tous les aspects liés aux études, à la recherche, aux ressources hu­­ maines et aux finances : les solutions ori­ ginales se trouvent souvent à l’intersection de ces quatre pans de la réalité universitaire. Je propose par ailleurs de prioriser nos ac­­ tions en fonction de trois grandes orienta­ tions s­ tratégiques. Celles-ci sont présentées avec quelques-unes des initiatives qui me ­p araissent d’ores et déjà majeures pour notre développement et qui, pour plusieurs, contribueront à chacune de ces trois orientations. PENSER ET AGIR GLOBALEMENT, AVEC AMBITION ET AUDACE

Penser et agir globalement vise à ce que nous misions sur des leviers collectifs et institution­ nels pour assurer l’avancement de notre insti­ tution. Penser et agir globalement mise sur le fait qu’ensemble, nous serons plus pertinents, plus performants. Des Chantiers d’avenir. Comme plusieurs, je suis convaincue de la nécessité de faire de l’interdisciplinarité un véritable levier de développement à l’Université Laval. Cette question a été examinée par la Commission des études et son rapport doit nous servir de guide. Je propose de stimuler cette avenue de l’interdisciplinarité par le biais de Chantiers d’avenir, un nouveau cadre qui offrira l’occa­ sion aux facultés, aux centres de recherche, aux instituts et toute autre unité de dévelop­ per des propositions originales visant à résoudre de grands défis de société et per­ mettant d’innover en terme d’approches pédagogiques, de méthodes de recherche, de synergie entre l’enseignement et la

recherche et d’engagement envers les milieux. De nouveaux profils académiques interdisciplinaires pourraient ainsi voir le jour. Un rehaussement dans les classements. Il est impératif d’améliorer nos positions dans les classements académiques internationaux, entre autres parce que ceux-ci envoient un signal majeur de notre force d’attractivité et de notre notoriété. Dès septembre 2017, je demanderai au Bureau de planification et d’étude de coordonner l’élaboration d’une stratégie institutionnelle à cet effet. Il faudra notamment obtenir les données probantes et recenser les meilleures pratiques. Les fruits de ces travaux seront rendus disponibles en toute transparence. Une vision internationale audacieuse. L’international est aujourd’hui un incontour­ nable de la vie universitaire. Je propose de regrouper l’ensemble de nos activités à ce cha­ pitre et d’appuyer la direction du leadership d’une table de concertation interfacultaire. Celle-ci aura comme objectif de définir claire­ ment nos enjeux et nos ambitions, incluant en ce qui a trait à l’intégration d’étudiants étran­ gers, aux collaborations d’enseignement et de recherche à l’international et aux projets d’aide au développement international. UL sans frontières. Il m’apparaît important que l’Université Laval exerce un leadership significatif au chapitre de l’aide humanitaire. La communauté universitaire souhaite un monde sans frontières et plusieurs étudiants sont très engagés à cet égard. Dans un con­ texte d’arrimage enseignement-rechercheservice aux collectivités, je mettrai rapide­ ment en marche un chantier interdisciplinaire qui permettra de circonscrire notre contribu­ tion globale à un développement plus juste et équitable. Nous définirons ainsi les façons dont nous pourrions enrichir notre offre de formation et nos recherches au regard d’un monde en quête de solutions à de grands défis humanitaires. Un Plan institutionnel de développement du numérique. Le numérique doit être au ­service constant de notre mission, un outil pour appuyer et rapprocher l’action des membres de notre communauté et, en parti­ culier, enrichir l’expérience de nos étudiants et étu­diantes. Dans le but d’optimiser nos investissements, il faut entre autres miser sur notre ­leadership et proposer de mutualiser


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le développement des plateformes informa­ tiques avec d’autres établissements québé­ cois d’enseignement supérieur. La dimen­ sion humaine de l’enseignement et de la recherche étant fondamentale, il faut aussi assurer un équilibre judicieux pour notre institution en tant que lieu physique et ­virtuel de savoirs et de réalisations. ÊTRE UNE INSTITUTION ATTRACTIVE ET DYNAMIQUE

Attractive et dynamique pour attirer, retenir et célébrer des gens de talent, pour offrir le meilleur à nos étudiants et nos étudiantes et pour attirer les partenariats souhaités et nécessaires à la réalisation de notre mission. La valorisation des talents. La différence entre les universités réside essentiellement dans la qualité et l’engagement des femmes et des hommes qui les composent. Con­ séquemment, nous miserons sur une gestion des ressources humaines portée par l’objec­ tif de soutenir et de motiver chaque em­­ ployé(e) à offrir le meilleur d’elle et de luimême. Ceci implique, notamment, la recon­ naissance des contributions de chacun. Je compterai sur nos équipes pour développer et mettre en œuvre une stratégie institution­ nelle de communication audacieuse qui visera à mettre en valeur le talent, l’innova­ tion, l’engagement et les réussites, tant indi­ viduelles que collectives, de l’ensemble des membres de notre communauté. Les contri­ butions dans tous les domaines doivent être reconnues et encouragées par la direction. Nous devons aussi promouvoir tous les diplômes et renforcer leur reconnaissance dans les milieux, notamment les diplômes de 3e cycle. L’innovation pédagogique. Il importe d’enrichir l’expérience de nos étudiants et étudiantes en favorisant des formules péda­ gogiques plus interactives, faisant appel à divers milieux, savoirs et expériences. Je convierai rapidement le vice-rectorat res­ ponsable des études à piloter une vaste réflexion, inclusive de toutes les compo­ santes du campus, visant à doter notre uni­ versité d’une feuille de route distinctive en matière d’innovation pédagogique. Les compétences des enseignants innovants et du Bureau de soutien à l’enseignement seront d’une grande utilité dans cette réflexion. Celle-ci devra aussi proposer de nouvelles pistes d’action concernant la formation tout au long de la vie ainsi que l’aménagement de nos espaces physiques d’apprentissage. Le but sera de mieux répondre aux impératifs d’une pédagogie active, aux caractéristiques et aux modes de vie des étudiants et à l’intégration des tech­ nologies numériques. L’innovation sociale, culturelle et techno­ logique. L’initiative de soutien à l’innova­ tion sociale que j’ai lancée en 2015 a conduit à la création d’un Fonds institutionnel financé par les redevances des innovations technologiques. Je m’engage à maintenir ce fonds et à le faire croître, en plus d’y inclure un volet de soutien à l’innovation culturelle. Par ailleurs, j’aurai à cœur de travailler avec les diverses instances du campus dont le rôle est de valoriser les innovations géné­ rées par les membres de notre communauté. À cet égard, j’inviterai le Vice-rectorat à la recherche et à la création à explorer avec les dirigeants de ces instances de nouvelles ave­ nues pour aider les chercheurs à valoriser plus rapidement et plus efficacement leurs innovations.

Une université qui se soucie de l’humain. Je consacrerai beaucoup d’effort afin que l’Uni­ versité Laval soit reconnue pour son campus dynamique, l’accessibilité de sa science, son environnement humain et sain, sa vie cultu­ relle, son leadership sur le plan de la responsa­ bilité sociale. Je souhaite une organisation pré­ venante, qui a les outils pour entretenir des relations de travail respectueuses et pour venir en aide auprès d’étudiant(e)s et d’employé(e)s en difficulté personnelle ou professionnelle. Je compte également parrainer le développement d’une première Politique Famille pour notre institution afin de soutenir, notamment, les étudiants parents. Un plan de recrutement de professeurs. Nos professeurs vivent chaque jour la détérioration du ratio étudiants/professeur dans un contexte où leurs tâches ne cessent d’augmenter et de se complexifier. Cette situation fragilise tant la qualité de l’enseignement et de l’encadrement offert aux étudiants que notre capacité globale de recherche. Je prônerai l’embauche de nou­ veaux professeurs en tant que priorité budgé­ taire et, par une action concertée avec les autres recteurs auprès du gouvernement du Québec, je ferai valoir le caractère urgent d’un réinvestissement dans nos institutions d’ensei­ gnement supérieur. Des mesures d’appui aux carrières académi­ ques. Je confierai au Vice-rectorat aux res­ sources humaines le mandat d’imaginer une approche structurée de développement du per­ sonnel, notamment par la formation continue. Les titulaires de Chaires de leadership en enseignement (CLE), regroupés au sein d’une table de concertation, auront une contribution de taille dans l’élaboration d’une nouvelle approche visant le partage des formules péda­ gogiques et l’émulation sur le campus. Nous devons également apporter un appui au démarrage des carrières des nouveaux profes­ seurs. Cet appui pourrait prendre des formes aussi diverses que, par exemple, des fonds de démarrage en recherche, de la formation en pédagogie, du mentorat en recherche ou de l’aide à l’intégration sociale et culturelle. Une stratégie articulée en matière de­re­­ cherche fondamentale. Je confierai au Vicerectorat à la recherche et à la création le man­ dat d’initier une réflexion institutionnelle sur les meilleures façons de vivifier et de soutenir la recherche fondamentale, dans l’ensemble de nos disciplines. Notre stratégie doit entre autres permettre de renforcer les secteurs pou­ vant servir de bases solides à de nombreuses initiatives de recherche et de création plus appliquées. Des chantiers de mobilisation scientifique. Ayant joué un rôle clef dans la mise en œuvre d’initiatives institutionnelles de mobilisation scientifique, telles l’Alliance santé Québec, l’Institut Nordique du Québec, le projet Sentinelle Nord ou l’Unité mixte de recherche en sciences urbaines, je suis persuadée de leur valeur inestimable pour décloisonner notre action en matière de formation et de recher­ che. J’inviterai entre autres les doyens et les doyennes du secteur des arts, des humanités et des sciences sociales à faire équipe pour pro­ poser une initiative créative, structurante et d’envergure institutionnelle. Un soutien aux initiatives étudiantes. Plusieurs étudiants et étudiantes souhaitent jouer un rôle accru au sein de la communauté universitaire. Ceci est le gage de futurs citoyens engagés dans leurs collectivités. Tous les mem­ bres de mon équipe seront appelés à appuyer les initiatives étudiantes de façon concrète. Je propose par ailleurs de créer une École d’été internationale sur l’engagement étudiant qui

permettra à nos leaders UL de rencontrer des leaders étudiants d’ailleurs et de partager leurs défis, leurs pratiques démocratiques et leurs ambitions. ASSURER UNE GOUVERNANCE ET UNE GESTION TRANSPARENTES, EFFICIENTES ET RESPONSABLES

Focaliser sur la gouvernance et la gestion de notre institution renforcera notre capacité d’agir de façon transparente, efficiente et responsable. Une transparence accrue. Avec mon équipe, je travaillerai en étroite collaboration avec l’en­ semble de nos instances de gouvernance, en m’assurant d’avoir les informations et les outils pour prendre les décisions judicieuses, pour guider notre développement stratégique et pour appuyer les membres de notre commu­ nauté dans la réalisation de leurs mandats res­ pectifs. À cet effet, nous développerons un tableau de bord institutionnel dont les para­ mètres seront connus des membres de notre communauté. Je m’engage par ailleurs à rendre publics les conditions d’emploi et les comptes de dépenses des hauts dirigeants de l’institu­ tion. Je m’engage aussi à maximiser l’usage du mécanisme d’appel d’offres public dans nos pratiques d’achat et de contrat. Une gestion axée sur la confiance et l’impu­ tabilité ­. Outre la transparence, la rigueur, l’éthique et le respect, mes valeurs sont empreintes d’une profonde conviction que notre gestion universitaire doit être basée sur la confiance et l’imputabilité. Tous les membres de la direction devront travailler en ce sens. Dès leur entrée en fonction, ces derniers seront conviés à faire équipe pour instaurer une démarche d’innovation institutionnelle, afin d’améliorer sans cesse nos processus de gestion et de gouvernance. Tous les vice-recteurs et vice-rectrices devront favoriser la connectivité des acteurs et l’interdisciplinarité, le partage des responsabilités et la communication ouverte entre l’administration institutionnelle, les facultés, les services et les unités. Des approches budgétaires mieux adaptées, moins de bureaucratie. L’Université Laval doit travailler différemment au chapitre de ses leviers financiers et de sa gestion budgétaire. Les gestionnaires de nos facultés, services et unités doivent être bien au fait du modèle ­d’allocation financière de notre institution. Dès septembre 2017, le Vice-rectorat à l’administra­ tion et aux finances devra travailler en concer­ tation pour proposer une nouvelle formule d’allocation financière, plus agile, plus simple, plus propice à l’interdisciplinarité et qui tienne compte des réalités propres aux divers do­­ maines d’enseignement et de recherche. Je vise une réduction de la bureaucratie, particulière­ ment pour les enseignants et les chercheurs. Il m’apparaît également stratégique d’assouplir notre gestion des frais indirects à la recherche, afin de générer plus de partenariats au service des gens et des collectivités. Un plan institutionnel sur le financement. Sachant que notre université est financée à la fois par le gouvernement, les frais de scolarité, les subventions de nos partenariats et la phi­ lanthropie, il est impératif d’adopter une vision globale qui mettra toutes ces sources de reve­ nus en synergie. Je dirigerai un comité qui, dès septembre 2017, aura la responsabilité de déve­ lopper un plan institutionnel sur le finance­ ment, en concertation avec les doyens et les directeurs de services. En ce qui a trait au finan­ cement public, je mettrai beaucoup d’efforts pour que les universités québécoises unissent leurs voix afin que le gouvernement adopte rapidement un plan de réinvestissement à long

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terme dans les institutions d’enseignement supérieur. Nous devons également établir des objectifs ambitieux et des moyens pour maxi­ miser nos financements en provenance des organismes subventionnaires et de nos parte­ naires gouvernementaux, du secteur privé et de la philanthropie. Des partenariats stratégiques avec la région. L’approche collaborative est la plus efficace pour engager les collectivités à soute­ nir leurs universités. Nous devons partager davantage les leviers de notre institution avec les autorités, les organismes et les entreprises de la grande région de Québec, faire équipe avec eux dans leur développement, incluant sur la scène internationale. Je m’engage à por­ ter la fierté de notre région et de notre univer­ sité partout dans le monde. Un partenariat durable avec les gouverne­ ments. En tant qu’acteur social de première importance, nous devons maintenir avec les trois paliers de gouvernement des relations constructives et durables. Cette approche nous permettra d’être des interlocuteurs cré­ dibles et efficaces pour défendre les intérêts de l’enseignement supérieur, incluant au cha­ pitre du financement, en faisant une démons­ tration positive et incontestable de l’incidence de notre université sur nos étudiants et étu­ diantes, sur nos collec­tivités, sur notre marche vers un monde meilleur. Les acteurs au centre du développement et de la gouvernance. Je favoriserai une gestion axée sur la concertation, l’ouverture, la ri­­ gueur, l’éthique, la collégialité et le respect. Dans ce contexte, je mettrai les acteurs de notre institution au centre de son développe­ ment et de sa gouvernance. J’encouragerai les inter­actions et les contributions des membres du Conseil d’administration et du Conseil uni­ versitaire de façon à bénéficier pleinement de leurs expertises croisées. Nous devons aussi capter le plein potentiel de nos trois commis­ sions, en respectant leur rôle et leurs respon­ sabilités stipulés dans nos statuts, pour ­qu’elles éclairent nos orientations futures et nous guident dans la voie de l’amélioration continue. Je compte par ailleurs mettre tous nos talents internes à contribution pour notre développement, notamment au chapitre des communications, de la gestion intégrée des risques, de l’égalité des droits et des opportu­ nités entre les femmes et les hommes, et de l’ouverture à la diversité. RETROUVER SON SENS, AGIR ET VIVRE ENSEMBLE

Dans un contexte où le vivre ensemble se porte mal dans bien des parties du monde, l’Université Laval a l’occasion et la responsa­ bilité de mettre en œuvre une nouvelle appro­ che, engagée et collective, inspirante et struc­ turante, capable d’offrir une formation de plus grande qualité, une recherche de classe mon­ diale et un milieu de vie accueillant et stimu­ lant, en plus d’être un catalyseur de transfor­ mations majeures pour la société. Par une gouvernance exemplaire, une gestion partici­ pative et des partenariats constructifs, en met­ tant nos étudiants et étudiantes au cœur de notre action, nous saurons dégager le plein potentiel. Si la communauté universitaire me fait confiance le 26 avril, je vous promets une nouvelle culture institutionnelle : humaniste, pragmatique, vaillante, collégiale, prévenante, réfléchie, collaborative à l’interne et au sein des réseaux québécois et canadiens, et en­­ gagée dans la société, le tout avec franchise, ­gentillesse et bonne humeur. Je m’y engage ! www.sophiedamours.ca


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Michel Gendron L’excellence de l’Université par la créativité, l’engagement et l’action Créativité, engagement et action Un recteur ou une rectrice doit avoir le dyna­ misme, la prestance et la crédibilité pour bien représenter son institution. Mais avant tout, il ou elle doit savoir s’appuyer sur ses piliers, soit les enseignants, les étudiants et tout le personnel, afin de poursuivre la mission de l’Université. Les facultés sont le moteur de l’Université et leurs doyens, de précieux alliés pour assurer son développement. Je souhaite une université qui valorise les personnes avant les processus, qui bénéficie d’une gouvernance saine, qui s’appuie sur les divers conseils et commissions, et qui met la créativité ainsi que la recherche au cœur de son développement. En tant que recteur, je m’appliquerai à mobiliser les acteurs universitaires autour de la réussite de nos étudiants, de la quête d’excellence de nos chercheurs et du rayon­ nement de l’institution. J’ai eu l’occasion de découvrir plusieurs modèles d’institutions universitaires, tant au Québec que dans le reste du Canada et à l’international. Je constate qu’invariable­ ment, les succès sont dus à la créativité, à l’engagement des personnes et à leur désir de passer de l’idée à l’action. Notre université est une grande institution qui a toujours contribué à façonner la société. Partout dans le monde, ses quelque 277 000 diplômés participent au développe­ ment de leur communauté et de leur envi­ ronnement. Mes actions comme recteur, comme c’était le cas à titre de doyen, vise­ ront à faire en sorte que les diplômés de l’Université Laval puissent devenir des citoyens engagés, conscients de l’impor­ tance de leur rôle social, et en mesure de définir et de bâtir notre société. PROFIL

Motivé par la créativité et la quête d’excellence, je suis un homme d’action. Mon engagement et mon leadership s’inscrivent dans la vision d’une université qui contribue à façonner la société et les gens qui la composent. On me connaît comme une personne extravertie et rassembleuse, colorée et effi­ cace. Mon style de gestion repose autant sur mon côté flamboyant que consultatif. Je sais reconnaître le talent et la motivation chez les autres, je m’entoure des meilleurs et j’ap­ précie le choc des idées. Ce qui me nourrit, c’est l’engagement et la possibilité de contri­ buer au succès d’autrui. J’aime travailler avec les gens et les voir atteindre leurs objec­ tifs. En tant que recteur, je saurai m’allier les forces des membres de la communauté uni­ versitaire pour concrétiser les projets et actualiser le plein potentiel de l’institution et des personnes. Ma créativité se manifeste dans mes réalisa­ tions et mes recherches, par des idées nova­ trices, des collaborations multifacultaires originales, des actions concrètes et une vision audacieuse, comme le démontrent les salles des marchés Carmand-Normand et JeanTurmel, le projet PHEV Québec ou le Carré des affaires FSA ULaval-Banque Nationale. Les grands organismes subventionnaires québécois et canadiens ont maintes fois appuyé mes travaux. J’ai eu le privilège d’avoir travaillé à des publications multidisci­ plinaires diversifiées et de haut calibre avec plusieurs de mes étudiants et collègues.

Mon engagement professionnel et social s’est manifesté de différentes manières tout au long de ma carrière : président d’associa­ tion étudiante, participation syndicale, OBNL, associations nationales et internatio­ nales, direction de département ou de chaire, président de jury, comités institutionnels, etc. Depuis toujours, il m’importe de contri­ buer activement à la vie, au développement et au succès de mon milieu. Mon implication auprès des athlètes et du sport interuniversi­ taire en est également une illustration. Ma formation d’actuaire, mon expertise en finance et mon grand souci d’équité sont des qualités qui ont bien servi mon département, puis ma faculté. Je désire maintenant les ­mettre au service de l’en­ semble de l’Université. PLATEFORME ÉLECTORALE VISION

L’Université est le lieu physique et virtuel où se rencontrent étudiants et professeurs pour la création, la transmission, la diffu­ sion et la valorisation de savoirs. Elle se développe en s’appuyant sur la force de son personnel ainsi que dans le respect de sa mission et de ses valeurs actuelles que sont : • le respect de la diversité des personnes, des sociétés, des savoirs et des modes de pensée ; • l’approche humaniste et éthique ; • le développement de la pensée et du ­jugement critiques  ; • l’engagement individuel et collectif, et le leadership ; • la promotion de la création, de l’innova­ tion et de l’excellence. Par ses découvertes scientifiques, ses avancées technologiques, la création de nouvelles approches et manières de faire et de penser, l’Université Laval est un parte­ naire privilégié du développement social et économique. En tant que recteur, je pren­ drai les actions nécessaires afin qu’elle : • améliore constamment sa position de grande université de recherche au Canada par le développement de pro­ jets multi-universitaires et multidis­ ciplinaires en sciences appliquées et fondamentales ; • soit reconnue pour la qualité, la diversité et l’innovation dans sa formation, notam­ ment par son leadership en technopéda­ gogie et le développement de formations flexibles et hybrides ; • exploite son caractère international ­u nique d’université francophone en Amérique du Nord qui offre de nom­ breuses possibilités de création de réseaux internationaux multipartites contribuant à leur tour au dévelop­pement international de la région de Québec ; • poursuive son engagement en matière de développement durable, de responsabi­ lité sociale et de soutien à la collectivité en promouvant de nouveaux projets de recherche ainsi qu’en renforçant les comportements et les réflexes en­v ironnementaux dans nos actions quotidiennes ; • valorise les activités créatives, artisti­ ques et sportives au moyen d’une action con­certée de support aux clubs du Rouge et Or, ainsi qu’aux arts et à la culture,

pour favoriser le développement des per­ sonnes et la renommée de l’institution ;  • se distingue par son action sociale en édu­ cation de manière à façonner la société et former de bons citoyens ;  • se développe dans un contexte humaniste qui met la personne au cœur de ses actions dans le respect de l’éthique et de ses valeurs. L’Université Laval sera ainsi reconnue comme un agent de création et de développe­ ment social, économique et culturel tant dans l’espace physique que numérique, dans sa communauté immédiate et dans le monde. LES TROIS PILIERS DU DÉVELOPPEMENT DE L’UNIVERSITÉ

Trois acteurs indissociables sont essentiels aux réalisations à l’Université : l’étudiant, le professeur et le personnel. Il importe de reconnaître l’importance de chacun de ces acteurs ainsi que la dynamique de leurs inter­ actions par des mesures concrètes favorisant la créativité, l’engagement et l’action. L’étudiant est la raison d’être de l’Université Laval. Il doit être au cœur des priorités insti­ tutionnelles et de celles des professeurs et du personnel. Son expérience de vie, de forma­ tion et d’apprentissage à l’Université Laval doit être parmi les meilleures au Canada et lui permettre d’atteindre ses objectifs. Pour ce faire, l’Université doit : • offrir aux étudiants l’encadrement et l’ex­ pertise reliés à une grande université de recherche ; • maintenir son leadership en matière de qua­ lité d’enseignement et de technopédagogie ; • demeurer pertinente et à la fine pointe des besoins des étudiants et de la société dans son offre de formation ; • offrir à l’étudiant des possibilités d’ap­ prendre à partir d’expériences diversifiées qui permettent de contribuer à la créativité (échanges internationaux, emplois ­campus, arts, sports, etc.) ; • développer l’apprentissage expérientiel dans les cours, les laboratoires, les ateliers, les stages, etc. ; • utiliser le campus comme laboratoire vivant ; • offrir aux étudiants plusieurs occasions d’animer la vie campus et de contribuer au développement de l’Université, notam­ ment par la participation aux instances et aux projets du campus. Le professeur est au cœur même du déve­ loppement et du transfert des connaissances. Il suscite et anime la dynamique avec l’étu­ diant. Par ses réalisations et sa renommée, il confère à l’Université sa réputation interna­ tionale, qui est l’un des vecteurs d’attraction tant pour les étudiants que pour le personnel. L’Université doit donc : • le mettre au cœur des décisions universitai­ res, notamment à travers les instances facultaires afin de mieux le reconnaître et l’écouter ; • contribuer à son rayonnement et à celui de l’Université par la mise en valeur de ses réalisations ; • lui fournir un environnement de formation et de recherche tout autant stimulant qu’à la fine pointe des innovations technologiques ; • le soutenir dans la concrétisation de ses idées créatrices tant dans la formation que la recherche ;

• soutenir le développement de chaires, de centres et de groupes de recherche. Le personnel comprend tous les em­­ ployés de l’Université. Il permet aux étu­ diants et aux professeurs de se rencontrer et de concrétiser la mission de l’institution. La création et le transfert de connais­sances sont le résultat d’une synergie professeursétudiants rendue possible par l’engage­ ment et les actions du personnel dans tous les secteurs d’activité. La différence entre une très bonne université et une grande université repose sur la qualité et le dévouement du personnel. Ses actions quotidiennes sont non seulement essen­ tielles au bon fonctionnement de l’organi­ sation, mais aussi fondamentales dans le processus de créativité. Pour permettre à tous les membres du personnel de jouer ce rôle, l’Université doit : • mettre en place une structure souple et agile qui permet à chacun d’effectuer son travail et de réaliser son plein potentiel ; • favoriser la responsabilisation des ­per­sonnes au-delà des contrôles et des processus ; • donner à chacun les moyens et les ­occasions d’être créatif ; • reconnaître la contribution de tout le personnel. SIX GRANDS VECTEURS DE DÉVELOPPEMENT

L’Université Laval améliorera sa position de grande université internationale d’en­ seignement et de recherche en attirant les meilleurs professeurs et étudiants. Il importe de favoriser la diversité et la créa­ tivité dans la plus vaste étendue des do­­ maines de connaissance touchant autant les sciences fondamentales qu’appliquées afin de contribuer au développement de notre société et, bien sûr, de l’Université. Au cours des prochaines années, six grands vecteurs de développement per­ mettront à l’Université d’accroître son interdisciplinarité ainsi que ses collabora­ tions avec d’autres institutions au pays et dans le monde. Grâce à ces vecteurs, et en s’appuyant sur les forces vives des per­ sonnes qui la constituent, l’Université se distinguera relativement à plusieurs enjeux sociaux modernes. 1. L’international La région de Québec s’impose sur la scène internationale, et ce, dans plusieurs domaines scientifiques, professionnels et sociaux. Par ailleurs, l’immigration s’avère indispensable pour répondre aux besoins de main-d’œuvre des organisations et au déve­ loppement de la société. L’Université Laval a un rôle majeur à jouer à plusieurs égards. Entre autres contributions, elle doit : a. assurer le recrutement et la formation d’étudiants internationaux ainsi que favoriser leur intégration sociale et ­p rofessionnelle dans la communauté régionale ; b. contribuer au développement interna­ tional des organisations ; c. soutenir le développement de colla­ borations internationales universitaires en enseignement et en recherche.


rectorat 2017

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Par nos innovations, notre créativité et notre ouverture sur le monde, les cher­ cheurs, les étudiants et les organisations de la région pourront développer des liens forts partout sur la planète et contribuer, localement et globalement, au mieux-être des populations dans un contexte de déve­ loppement durable.

les différents projets touchant le dévelop­ pement de cette zone géographique. Considérant les possibilités qu’il offre pour le Québec et l’Université, il importe de travailler avec les différentes parties prenantes afin d’acc­roître le financement des initiatives et de per­mettre davantage d’occasions de recherche et de formation. Même s’il pose un ensemble de défis dif­ férents de ceux du Nord, le Saint-Laurent est une source de recherche et d’innova­ tion tant sur le plan de la vie que du com­ merce et des communautés. b. L’énergie renouvelable. En matière d’énergie renouvelable, le Québec constitue un laboratoire vivant qui offre d’innombrables possibilités de recherche et d’innovation pour l’Uni­ versité. On pense ici au développement de stratégies énergétiques qui permet­ tront de mieux utiliser l’énergie, de diminuer l’utilisation du pétrole et d’augmenter la production d’énergie renouvelable et de bioénergie. Notre réflexion devrait aussi porter sur les répercussions sociales et économiques des stratégies touchant le transport de marchandises, des personnes ou de l’énergie elle-même.

2. La santé La santé, ainsi que les multiples répercus­ sions économiques et sociales qui y sont rattachées, constituent un enjeu majeur pour la société. Le développement de la recherche en santé et en nutrition a per­ mis à l’Université Laval et à la région de Québec de se tailler une place de premier choix sur les scènes canadienne et inter­ nationale en matière de découvertes médicales, d’alimentation et de services sociaux. L’Alliance santé Québec est une initiative fort prometteuse qui regroupe et mobilise les forces vives en recherche et innovation des intervenants en santé, tant au sein de l’Université que dans le sys­ tème public. L’Université Laval doit non seulement s’inscrire dans cette démarche par la participation de ses professeurs chercheurs de différentes disciplines, mais aussi agir à titre de leader au cœur 4. La transformation numérique même de cette organisation. Le numérique transforme profondément, à une vitesse de plus en plus grande, la 3. Le développement durable L’Université Laval a clairement démontré façon dont les gens vivent et interagissent. son engagement envers le développement Il doit donc être une préoccupation durable et est maintenant reconnue majeure de notre institution, et ce, dans comme un leader international pour sa toutes les disciplines. Il faut tabler sur nos vision et ses actions. Il importe non seule­ forces actuelles et soutenir de nouvelles ment de poursuivre dans cette direction, initiatives pour que l’Université joue plei­ mais aussi d’entreprendre de nouvelles nement son rôle social et économique. La actions. À ce titre, deux grands secteurs quatrième révolution industrielle consti­ tue un élément perturbateur majeur non d’intervention s’imposent. a. Le Nord et le Saint-Laurent. L’Uni­ seulement pour l’industrie et l’emploi, versité se préoccupe du développement mais aussi pour l’Université, qui voit son responsable du Nord depuis plus de rôle de production et de diffusion des 50 ans. Aujourd’hui, les professeurs connaissances potentiellement remis en de plusieurs facultés sont actifs dans question.

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5. Savoirs et société Le rôle de l’Université dans la création, la diffusion et la valorisation des savoirs est en mutation. Le profil et les besoins des étu­ diants sont très diversifiés et évoluent constamment. Nous devons bien com­ prendre ces changements et agir de façon à nous y adapter tant du point de vue de l­ ’offre de formation que du mode de distribution. Les défis du financement de l’éducation ajoutent une contrainte supplémentaire. C o n s­ é q ­ u e m m e n t , l ’ U n i ve r s i t é e t s e s ­é tudiants doivent s’unir pour démontrer l’apport fon­damental du savoir et de l’édu­ cation supé­r ieure dans le développement sociétal.

La gouvernance et le fonctionnement • Valoriser le rôle des doyens en les impli­ quant dans des décisions stratégiques et opérationnelles par une participation à un comité de direction élargi. • Reconnaître non seulement le rôle ­fondamental des facultés et des professeurs dans les orientations institution­nelles, mais aussi la diversité de leurs contributions. • Favoriser un mode de gestion qui repose davantage sur les individus que les processus. • Valoriser une gestion des ressources ­hu­­maines basée sur l’engagement, l’au­ tonomisation (empowerment) et la reconnaissance.

6. Les arts et la culture Grâce à ses programmes d’élite Rouge et Or et ses infrastructures sportives de haut niveau, l’Université accueille sur son c­ ampus une vaste clientèle de tous âges et de tous horizons pour la pratique et la p ­ romotion du sport ainsi que de l’activité physique. Il est temps d’emprunter la même voie pour ce qui est des arts et de la culture. Le campus est un lieu de création artistique et culturelle fertile qui mérite d’être promu et développé pour le bénéfice des étudiants, des professeurs, du personnel et des citoyens de Québec. L’amé­ lioration et la construction d’infra­structures dédiées à la production, la diffusion et la visi­ bilité d’œuvres et d’artistes de toutes les dis­ ciplines constituent l’une des clés pour notre positionnement sur le plan culturel.

Le financement • Défendre l’investissement public en édu­ cation et travailler avec les élus sur les sources de financement. • Viser à maintenir l’équilibre budgétaire de l’Université. • Revoir le mode de financement des facul­ tés et des unités afin d’assurer une meil­ leure répartition budgétaire. • Utiliser les succès de la grande campagne comme tremplin pour le développement de la philanthropie.

ACTIONS CONCRÈTES

Voici quelques actions concrètes que je ­p ropose et qui matérialisent ma vision en s’appuyant sur les trois piliers de l’Univer­ sité : les étudiants, les professeurs et le personnel. La formation • Favoriser l’innovation en technologie de l’information relativement à la pédagogie et aux services aux étudiants. • Offrir une flexibilité dans les modes de ­f ormation et une diversité dans les moyens d’apprentissage (simulation, vidéo, etc.). • Exposer rapidement les étudiants à la recherche et aux expériences internatio­nales dans le cadre de leur cheminement universitaire. • Baser notre modèle d’offre de formation continue sur l’expertise des facultés afin de répondre aux besoins.

L’ancrage dans le milieu • Valoriser la vie étudiante et encourager la participation des étudiants dans les diffé­ rentes instances de notre institution. • Animer la vie sur le campus au moyen des sports, des arts et de la culture, et faire de celui-ci un parc urbain accessible aux citoyens de la région. • Maintenir et développer le rôle de moteur social et économique de l’université dans la région. • Encourager l’employabilité, notamment en créant un programme tremplin d’em­ ploi à court terme au sein de l’Université. Appuis Je pose ma candidature après avoir reçu plu­ sieurs appuis provenant autant de membres de la communauté universitaire et du monde des affaires que de la communauté de Québec. À titre de directeur du Dépar­tement de finance, assurances et immobilier pendant huit ans et de doyen de la Faculté des sciences de l’administration depuis près de cinq ans, j’ai développé un vaste réseau composé ­d’acteurs et de décideurs socio-économiques de la région en plus de nombreux contacts nationaux et internationaux. Je crois que la course aux appuis, qui carac­ térise les récentes élections au rectorat, nous éloigne de l’esprit du processus de sélection et peut même intimider de bons candidats. La procédure d’élection exige le dépôt d’un document signé par 25 personnes. La course au rectorat est encadrée par des règles insti­ tutionnelles bien définies qui s’appuient sur un collège électoral composé de 145 membres représentant différentes instances de l’Université. Pour le dépôt de ma candidature, j’ai ­sollicité 40 personnes représentant autant les étudiants, les enseignants et le per­sonnel que les gens du milieu des affaires, du sport et des arts. Il s’agit d’un choix symbolique.

La recherche • Développer des alliances internationales et joindre de grands réseaux de chercheurs afin de diversifier les sources de financement de la recherche. • Travailler étroitement avec les facultés afin de mettre en valeur tout le potentiel de recherche de leurs membres. • Soutenir et financer le développement de chaires, de centres et de groupes de recherche. • Saisir les occasions de recherche qu’offre un campus de 42 500 étudiants et ses infrastruc­ tures satellites. • Développer la recherche fondamentale et appliquée en lien avec nos partenaires www.michelgendron.ca sociaux, économiques et industriels.


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Le monde fascinant des robots Du 30 mars au 2 avril, l’événement Décoder le monde se penchera sur les domaines de la robotique et de l’intelligence artificielle par Yvon Larose Décoder le monde des robots et de l’intelli­ gence artificielle au bénéfice du grand public, telle est la mission que se sont donnée les nombreux chercheurs universitaires, profes­ sionnels du secteur privé et artistes, dont une vingtaine d’enseignants et d’étudiants de l’Université Laval, qui participeront à la troi­ sième présentation de Décoder le monde, du 30 mars au 2 avril, au Musée de la civilisation de Québec. Ce happening comprendra notamment trois tables rondes, deux d’entre elles étant précédées d’une performance artistique. Il y aura aussi deux ciné-conférences ainsi qu’une soirée festive inspirée de l’univers des robots. Une conférence-démonstration fera un survol des possibilités actuelles et futures de la robotique et de l’intelligence artificielle. Des ateliers de programmation et de robo­ tique seront offerts. Le hall du Musée sera occupé par des kiosques de laboratoires où des chercheurs feront des démonstrations de leurs travaux. Décoder le monde abordera l’intelligence artificielle sous l’angle des jeux vidéo. Une entreprise du domaine présen­ tera les étapes de la création d’un jeu vidéo. De plus, un orchestre interprétera de la musique tirée de bandes sonores de jeux vidéo. Le Centre de démonstration en sciences physiques du Cégep Garneau, un des partenaires de l’événement, fera une ani­ mation scientifique sur certains principes physiques s’appliquant à la conception des robots. « Décoder le monde est une idée initiale de l’Université Laval qui connaît un succès croissant d’année en année, explique Thierry Belleguic, professeur au Département de ­littérature, théâtre et cinéma et conseiller spécial – culture et innovation sociale – au Cabinet du recteur Denis Brière. La formule laisse une place de plus en plus large à l’ani­ mation des publics, à leur implication dans les aspects pratiques des échanges ou des expérimentations. Si le concept fonctionne aussi bien, c’est grâce notamment au choix des thématiques, à la diversité des formules rassemblées et à la possibilité de vrais échanges avec les chercheurs. Ce type d’évé­ nement signale le leadership de l’Université dans des domaines-clés. » Pierre-Luc Collin est chargé de projet culturel au Musée de la civilisation. Selon lui, les organisateurs de l’événement veulent joindre divers types de publics et différents types d’intérêts. Il insiste sur le côté innovant de Décoder le monde. « Décoder le monde, dit-il, poursuit deux objectifs principaux. Premièrement, nous déclinons un thème par la voie des sciences, de la philosophie, des arts, en proposant des formes de présenta­ tions accessibles et variées. Deuxièmement, nous établissons un contexte favorisant les rencontres entre les chercheurs et les citoyens. » Les robots sont des assemblages complexes de pièces spécialisées au confluent de la mécanique, de l’électronique et de l’informa­ tique. Ces machines se caractérisent par leur efficacité, leur précision, leur disponibilité et leur puissance. De nos jours, on les retrouve dans de nombreux secteurs, l’industrie certes – comme sur les lignes d’assemblage –, mais

aussi dans des domaines pointus tels le spa­ tial – avec le bras manipulateur de la navette spatiale – et le militaire – avec le drone piloté à distance. La recherche de pointe, quant à elle, nous annonce des projets de voitures intelligentes, de nanorobots chirurgicaux capables de circuler dans le corps humain et de robots tueurs pour les champs de bataille. Les développements récents dans les domaines de la robotique et de l’intelligence artificielle font rêver. Ils soulèvent aussi des questions préoccupantes. Pouvons-nous programmer le bien ? Quelle sera la place de l’humain dans un monde futuriste marqué par une présence robotique ? Le professeur Clément Gosselin dirige le Laboratoire de robotique du Département de génie mécanique de l’Université Laval. Il participera à la table ronde intitulée « Et l’homme créa les robots… ». Selon lui, nous sommes encore très loin de l’intelligence humaine en ce domaine. « Les programmes informatiques peuvent faire des choses per­ formantes, mais très spécifiques, souligne-t-il. En 2016, une machine a battu le champion mondial au jeu de go, un jeu encore plus complexe que les échecs. Mais cette machine n’est pas capable de déplacer les pions sur l’échiquier. Malgré tous leurs progrès, les machines sont encore loin de rivaliser avec les capacités humaines. » Il ajoute que les robots hyper-perfectionnés avec apparence humaine, comme on en voit au cinéma, ne sont pas pour demain. « Il n’est peut-être pas impossible d’imaginer qu’un robot soit doté, un jour, d’une capacité de raisonnement, mais cela représentera un énorme défi, soutient Clément Gosselin. On en est très loin. Des sauts technologiques devront être faits, des barrières devront être franchies, comme l’aspect énergétique. Si on veut avoir un robot autonome du point de vue énergétique, on doit inclure des piles qui sont lourdes et qui ne fonctionnent pas long­ temps, alors que le corps humain peut fonc­ tionner très longtemps avec peu d’énergie. Un peu de nourriture fait l’affaire grâce à l’usine chimique qu’est notre système digestif. » Frédéric Dubois est doctorant à l’Uni­ versité Laval en philosophie de l’intelli­ gence artificielle et en éthique de la robo­ tique. Il prendra part à l’une des deux ciné-­ conférences au programme et commentera le film de fiction Ex Machina. Dans ce film, un jeune codeur doit déterminer si un produit de l’intelligence artificielle, sous l’apparence d’une jeune femme, possède une conscience. « Ce film montre qu’un humain en vient à être confondu, tellement le robot ressemble à un être humain », explique celui qui partici­ pait, le 29 mars sur le campus de l’Université Laval, à un colloque international et interdis­ ciplinaire, organisé par la Faculté de philoso­ phie, sur le thème « Robots et sociétés : quelles transformations ? Quelles régula­ tions ? ». Selon lui, tous les traits humains sont dans ce film, « mais lorsqu’on parle de ressentir l’empathie, la question est de savoir si un robot peut avoir une conscience. » Frédéric Dubois rappelle que la recherche en robotique vise davantage à imiter les traits extérieurs pour rendre plus propices les

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Décoder le monde vise notamment à établir un contexte favorisant les rencontres entre les chercheurs et les citoyens

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interactions avec l’humain. « L’idée selon laquelle le robot va développer une conscience demeure donc très spéculative », affirme-t-il. Le doctorant indique que la fascination qu’exercent les robots tient au fait qu’ils nous renvoient une image de nous-mêmes, ce qui n’empêche pas d’avoir une certaine attitude envers les machines. « Plus on va essayer de fabriquer des robots semblables à l’humain, dit-il, plus on aura un sentiment d’étrangeté inquiétante parce que les robots ne sont pas entièrement nous. » Décoder le monde est une réalisation conjointe des Fonds de recherche du Québec, de l’Université Laval, du Musée de la civilisation et du Centre de démonstration en sciences physiques du Cégep Garneau. L’événement aura lieu du 30 mars au 2 avril, au Musée de la civilisation de Québec (85, rue Dalhousie). Pour information : www.mcq.org/fr/decoder


Décoder le monde

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1. Une table ronde réunira des experts qui échangeront sur le rapprochement entre la machine et le vivant. 2. Des démonstrations permettront aux visiteurs d’explorer les aspects fondamentaux qu’il faut maîtriser avant de pouvoir penser fabriquer un robot. 3. Au Laboratoire de robotique de l’Université Laval, les chercheurs ont mis au point une prothèse de main à ouverture volontaire. Un seul moteur permet la fermeture de tous les doigts. photo Laboratoire de robotique de l’Université Laval 4. Ce robot marcheur, autre réalisation du Laboratoire de robotique, utilise des roues ayant la forme de pattes pour se déplacer. photo Laboratoire de robotique de l’Université Laval 5. Le hall du Musée de la civilisation accueillera 10 kiosques dans lesquels chercheurs, étudiants et entreprises présen­ teront leurs projets. Parmi eux figurent le Laboratoire de robotique de l’Université Laval, le CRIQ et l’Agence spatiale canadienne. 6. Les chercheurs du Laboratoire de robotique ont développé un castelet élec­tronique, soit une scène dynamiquement reconfi­gurable, en collaboration avec le Laboratoire des nouvelles tech­nologies de l’image, du son et de la scène de l’Université Laval. photo Laboratoire de robotique de l’Université Laval 7. Ce préhenseur, un système de main mécanique, a été conçu au Laboratoire de robotique. Il est actionné au moyen d’une interface robotique. photo Laboratoire de robotique de l’Université Laval


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nutrition

La carotte et le bâton Pour être efficaces, les interventions visant à réduire la consommation de boissons sucrées chez les adolescents doivent combiner l’éducation et les mesures réglementaires par Jean Hamann La plupart des interventions menées en milieu scolaire pour freiner la consomma­ tion de boissons sucrées portent leurs fruits, révèle une étude qui vient d’être publiée dans la revue Public Health Nutrition. Les inter­ ventions faisant appel à des mesures réglementaires sont les plus efficaces, mais celles qui misent sur l’éducation et les modifications de com­ portement demeurent tout de même essentielles, esti­ ment les auteures de l’étude. La consommation de bois­ sons sucrées, qu’il s’agisse de boissons gazeuses, de boissons énergisantes ou de boissons aux fruits avec sucre ajouté, est devenue une préoccupation interna­ tionale en santé publique. Les statistiques récentes révèlent qu’aux États-Unis, les adolescents en consom­ ment en moyenne un peu plus de 600 ml par jour, alors qu’au Canada, la consommation des garçons et celle des filles atteignent respectivement 570 ml et 350 ml. Ces boissons, qui sont la principale source de calories ingérées sous forme liquide par les adolescents, ont cependant une piètre valeur nutritive. De plus, la liste de leurs méfaits sur la santé ne cesse d’allonger : obésité abdominale, ano­ malies des lipides sanguins et risque accru de carie den­ taire, de diabète de type 2, de maladies cardiaques et d’accidents vasculaires cé­rébraux. La consomma­ tion de boissons sucrées ne serait pas étrangère au fait que 30 % des jeunes Cana­ diens de 12 à 17 ans font de l’embonpoint ou souffrent d’obésité. Au fil des ans, de nombreux programmes ont été implan­ tés en milieu scolaire pour limiter la consommation de boissons sucrées chez les adolescents. Pour en évaluer l’efficacité, l’étudiante-­ ch e r ch e u s e Ly d i -A n n e Vézina-Im, de l’École de nutrition et de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, sa directrice de thèse, Véronique Provencher, et leurs colla­ boratrices ont passé en revue

Les interventions qui consistent à interdire la vente des boissons sucrées à l’école sont les plus efficaces avec un taux de succès de 90 % la littérature scientifique ­p ortant sur le sujet. Les ­chercheuses ont ainsi mis la main sur 36 études réalisées entre 1989 et 2016 auprès d’une population totalisant 152 000 adolescents. Vingt de ces interventions visaient un changement de comporte­ ment grâce à des activités d’éducation et de sensibilisa­ tion, dix interventions por­ taient sur l’interdiction de la vente de boissons sucrées à l’école et six interventions reposaient sur une combinai­ son de ces deux approches. La bonne nouvelle est que 70 % de ces interventions conduisent à une réduction de la consommation de bois­ sons sucrées. « Il se peut que ce taux élevé soit dû en partie

à un biais de publication – les interventions efficaces sont plus facilement publiées –, mais ces résultats suggèrent tout de même que le milieu scolaire est un excellent endroit pour mener ce genre de programmes, parce qu’on peut y joindre tous les adoles­ cents, peu importe leur profil socioéconomique », souligne Lydi-Anne Vézina-Im. Les interventions qui con­ sistent à interdire la vente de boissons sucrées à la cafété­ ria et dans les machines dis­ tributrices de l’école sont les plus efficaces avec un taux de succès de 90 %. Pour leur part, les interventions éduca­ tives produisent des taux de succès de l’ordre de 66 %, tout comme les interventions combinant mesures régle­ mentaires et activités éduca­ tives. Lydi-Anne Vézina-Im, qui est maintenant stagiaire postdoctorale au Baylor College of Medicine au Texas, croit néanmoins qu’il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le panier de la manière forte. « Nous sommes d’avis que la meilleure approche reste de réglementer la vente de bois­ sons sucrées dans les écoles et aussi d’avoir une approche éducative pour sensibiliser les adolescents aux effets néfastes des boissons sucrées afin d’éviter qu’ils en consom­ ment à l’extérieur de l’école. Il faut aussi inclure les pa­­ rents dans ces démarches pour les sensibiliser aux effets néfastes des boissons sucrées, parce qu’ils sont les principaux responsables des achats à l’épicerie. » Les autres signataires de l’étude sont Dominique Beaulieu, Danielle Boucher et Caroline Sirois, de l’UQAR, Ariane BélangerGravel, du Département d’in­ formation et de communica­ tion de l’Université Laval, et Marylène Dugas, du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval.

Aux États-Unis et au Canada, la consommation moyenne de boissons sucrées, qu’il s’agisse de boissons gazeuses, de boissons énergisantes ou de boissons aux fruits avec sucre ajouté, dépasse trois litres par semaine chez les adolescents.

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sur le manque de financement pour dépolluer les Grands Lacs

François Anctil

Dans son premier budget déposé le 16 mars, le président Trump a coupé des ressources importantes liées à la lutte contre la pollution des Grands Lacs. L’Agence américaine de protec­ tion de l’environnement ne subven­ tionnera plus la restauration de l’éco­ système de cette immense réserve d’eau douce, autour de laquelle vivent 40 millions de personnes. François Anctil, professeur au Département de génie civil et de génie des eaux et spé­ cialiste en hydrologie, s’inquiète des conséquences possibles de cette déci­ sion politique.

Q Comment le Canada doit-il i­ nterpréter le désengagement de son partenaire américain dans la lutte contre la dépollution des Grands Lacs ? R Pour la diplomatie canadienne, c’est un coup dur. Depuis 1912, le Canada et les États-Unis partagent une entente de gestion des Grands Lacs, qui a mené à la création de la Commission mixte internationale. Cet organisme veille sur les eaux de cette région ainsi que sur les bassins versants transfrontaliers. La dépollu­ tion des Grands Lacs constitue une part importante des actions menées. En 1969, l’incendie qui a pris nais­ sance dans les immondices d’une rivière très polluée par les rejets industriels, près de Cleveland en Ohio, non loin du lac Érié, a suscité une véritable prise de conscience de la situation de cette immense réserve d’eau douce. Trois ans plus tard, le Clean Water Act, la loi contre la pollu­ tion des eaux, était adopté. Aujour­ d’hui, en choisissant de ne plus inves­ tir dans la lutte contre la pollution, le gouvernement américain envoie un drôle de signal aux industries instal­ lées au bord des Grands Lacs. Bien sûr, il existe des lois pour empêcher les rejets de polluants dans l’eau. Cependant, encore faut-il avoir les moyens de les appliquer. Si les or­­ ganismes de surveillance n’ont plus de ressources pour agir, cela pourrait nuire à leur action.

Q Quelles conséquences pourrait avoir ce désinvestissement pour la portion canadienne des Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent, qui y prend sa source ? R Dans un premier temps, cela ne devrait pas toucher le niveau d’eau du fleuve. Par contre, la qualité de l’eau ne va pas s’amélio­ rer si les programmes mis en place pour lut­ ter contre la pollution cessent du jour au lendemain du côté américain. Il faut bien comprendre qu’il s’agit d’un combat à long terme. Par exemple, on sait que le secteur de Hamilton Harbour, près de Toronto, a subi pendant de longues années les effets des rejets des aciéries. Les sédiments sont donc chargés de polluants. Restaurer l’écosys­ tème prend beaucoup de temps. Il a d’abord fallu déterminer les zones les plus polluées avant d’établir des priorités et d’effectuer différentes interventions. De plus, ce sont souvent de petits organismes locaux, avec des bénévoles, qui interviennent dans les Grands Lacs. Ils ont besoin des subventions des gouvernements pour protéger l’érosion des côtes ou pour maintenir des zones de nidification pour les oiseaux. Couper dans ce type de budget, c’est une décision idéolo­ gique, car le travail de restauration des éco­ systèmes est loin d’être terminé. En essayant d’épargner de l’argent à court terme, on s’attaque à la ­qualité de l’eau potable et à la qualité de l’environnement. Q À la fin du mois de février, une étude menée par Louis Bernatchez, du Dépar­ tement de biologie, annonçait ­l’arrivée, en provenance des Grands Lacs, de la carpe de roseau dans le fleuve Saint-Laurent. Le phénomène des espèces envahissantes pourrait-il s’accentuer si la lutte contre la pollution s’essouffle ? R Il est certain que la lutte contre l’invasion de la carpe asiatique ou d’une autre espèce demande un financement. Il faut notam­ ment pouvoir suivre l’évolution de sa pro­ gression, intimement liée à la qualité de l’eau. Vous vous souvenez sans doute du cas de la moule zébrée. On la soupçonne d’avoir envahi les Grands Lacs et le Saint-Laurent en utilisant l’eau de ballast des navires (les cargos mettent de l’eau dans leurs cales pour stabiliser leur flottaison, NDLR). Les autori­ tés ont mis en place des mécanismes pour gérer les rejets des eaux de lest. Encore fautil pouvoir contrôler le fait que la procédure soit bien suivie. Lorsque l’organisme de sur­ veillance de l’environnement reçoit moins d’argent, cela ouvre la porte à ceux qui veu­ lent tricher. Au risque d’être accusé de pro­ phète de malheur, on peut aller plus loin. La prochaine fois, le président Trump va-t-il s’engager dans l’exportation de l’eau des Grands Lacs vers la Californie, par exem­ ple ? Depuis 2005, les huit États américains de cette région ont une entente, supervisée par le gouvernement fédéral, qui interdit ce type de détournement. Est-ce que cette entente pourrait être remise en question ? Propos recueillis par Pascale Guéricolas


médecine

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Un problème de taille Au Québec, les répercussions économiques du surpoids se chiffrent à près de 3 milliards de dollars par année par Jean Hamann L’embonpoint et l’obésité entraîneraient des coûts de l’ordre de 3 milliards de dol­ lars par année au Québec, révèle une étude publiée dans le plus récent numéro du Canadian Journal of Public Health. Cette estima­ tion, qui tient compte des coûts directs et indirects liés au surpoids, représente envi­ ron 10 % de la somme que le Québec consacre annuelle­ ment à la santé. Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont eu recours aux données se rapportant aux 2 417 Québécois suivis entre 1994 et 2011 par l’En­ quête nationale sur la santé de la population de Sta­ tistique Canada. « Ces don­ nées permettent d’établir l’indice de masse corporelle (IMC) de chaque répondant, son utilisation de différents services de santé ainsi que les semaines de travail per­ dues en raison de problèmes de santé », explique Chantal Blouin, première auteure de l’étude, chercheuse à l’Insti­ tut national de santé pu­­ blique du Québec (INSPQ) et professeure associée au Département de médecine sociale et préventive de l’Université Laval.

Les chercheurs ont réparti les répondants en trois caté­ gories sur la base de leur IMC : poids normal (IMC inférieur à 25), embonpoint (IMC entre 25 et 30) et obésité (IMC supé­ rieur à 30). Ils ont ensuite eu recours à une base de données sur les dépenses nationales en santé pour traduire en chiffres la valeur des services de santé utilisés par les répondants de chaque catégorie afin de quan­ tifier les coûts supplémen­ taires engendrés par ces formes de surpoids. Enfin, ils ont extrapolé ces montants à l’ensemble du Québec en tenant compte de la réparti­ tion de la population dans les trois catégories d’IMC. Leurs analyses révèlent que l’embonpoint et l’obésité entraînent chaque année des coûts supplémentaires de ­l’ordre de 1,4 milliard de dol­ lars en frais d’hospitalisation, de 860 millions de dollars en médicaments et de 110 mil­ lions de dollars en visites médicales. À ces coûts directs totalisant 2,3 milliards de ­dollars s’ajoutent des coûts indirects de 630 millions de dollars attribuables aux congés de maladie d’au moins une semaine, pour un total de 2,9 milliards de dollars.

« Ce montant est probable­ ment plus élevé aujourd’hui parce que la prévalence du surpoids a continué d’aug­ menter chez les adultes du Québec, souligne Chantal Blouin. Il faut aussi signaler que notre estimation n’inclut pas les coûts directs liés à la consultation de profession­ nels de la santé autres que les médecins, ni les coûts indi­ rects attribuables à l’absen­ téisme de courte durée ou à la mortalité prématurée. » L’estimation du fardeau économique de l’embonpoint et de l’obésité à laquelle arri­ vent les chercheurs re­­pré­ sente environ 10 % de l’enve­ loppe que le gouvernement

du Québec consacre à la santé. « Notre étude met en lumière les coûts élevés de l’épidémie de surpoids au Québec, souligne Chantal Blouin. Elle suggère aussi qu’il suffirait que les pro­ grammes de prévention abais­sent de quelques points de pourcentage la prévalence du surpoids dans la popula­ tion pour en rentabiliser le coût. » L’étude a été réalisée par Chantal Blouin, Denis Hamel, Nathalie Vandal, Ernest Lo, Johanne Laguë et Sylvie Martel, de l’INSPQ, Guy Lacroix, du Dépar­ tement d’économique de l’Université Laval, Louis Pérusse, du Département de kinésiologie de l’Université Laval, Amadou Diogo Barry, de l’UQAM, Marie-France Langlois, de l’Université de Sherbrooke, et Pierre-Carl Michaud, des HEC.

Les coûts reliés à l’embonpoint et à l’obésité représentent environ 10 % de l’enveloppe que le gouvernement du Québec consacre à la santé

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ils ont dit... Sur le budget militaire américain

Yan Cimon, Département de management La Presse Plus, 17 mars

Le président américain Donald Trump propose des coupes de 54 milliards de dollars afin d’augmen­ ter les dépenses militaires du pays. Cela aura des répercussions sur toute la planète, avertissent les experts. Financière­ ment, l’industrie militaire canadienne, qui com­ prend 63 000 emplois, pourrait en profiter, selon Yan Cimon. « Le Canada fournit beaucoup de ­composantes et de soussystèmes, des logiciels et des éléments d’ingé­ nierie. On est très bien intégrés dans la chaîne d’approvisionnement. »

Sur les dépenses en sondages du Bureau du Conseil privé

Éric Montigny, Département de science politique Le Journal de Montréal, 14 mars

Le Bureau du Conseil privé a octroyé 9 contrats en 16 mois, d’une valeur totale de plus de 2,5 M $, pour des sondages ou des groupes de discussion. En comparaison, il a fallu 8 ans au gouvernement Harper pour dépenser une somme équivalente. Éric Montigny parle d’un chan­ gement stratégique impor­ tant. « Les conservateurs étaient déjà réputés pour faire beaucoup de recher­ ches afin de bien com­ prendre les électeurs. Cela m’étonne que le budget ait tant augmenté sous les libéraux. »

Sur la provenance des dons politiques personnels

Luc Bégin, Faculté de philosophie Le Journal de Montréal, 15 mars

Au Québec, plus de la moitié des adultes font de l’embonpoint ou souffrent d’obésité. Cette prévalence est encore en hausse, de sorte que les répercussions économiques qui en découlent continuent, elles aussi, de grimper.

Des dons faits au politicien fédéral François-Philippe Champagne par un membre des Hells Angels et par son frère qui a eu des démêlés avec la justice ont suscité la critique. « À titre de ci­­­ toyen, on peut être dérangé et vouloir questionner le ministre par r­ apport à ces informations, reconnaît Luc Bégin. Mais on ne peut pas aller aussi loin que de remettre en ques­ tion l’intégrité du mi­­nistre à cause de ces dons. Tous les citoyens ont le droit de faire des dons politiques, même ceux liés aux Hells. »


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sur le campus

le fil | le 23 mars 2017

Ces OGM qu’on ne saurait voir Le professeur en droit international économique Richard Ouellet plaide pour un meilleur étiquetage des aliments génétiquement modifiés par Pascale Guéricolas Le débat a fait rage en Amé­ rique du Nord, en Europe et ailleurs dans le monde au tournant des années 2000. Quel est le risque pour les consommateurs d’utiliser des aliments contenant des OGM, autrement dit des organismes génétiquement modifiés  ? Fina­l ement, au­­ cune étude scientifique pro­ bante n’a pu conclure que des céréales comme le maïs, le soja et le canola transgé­ niques n’avaient pas d’effet sur la santé humaine. Une quinzaine d’années plus tard, le juriste Richard Ouellet a fait le point sur les règlements en matière d’étiquetage des OGM lors d’une conférence présentée par la Chaire de recherche du Canada en droit de l’environnement (CRCDE).

Selon le professeur de droit de l’Université Laval, les consommateurs de­­ vraient pouvoir facilement déterminer si un paquet de biscuits ou une bouteille d’huile de canola contient des aliments génétiquement transformés. Or, actuelle­ ment, ce type d’information n’apparaît pas sur les pro­ duits au Canada, contraire­ ment à ce qui se fait en Europe et dans plusieurs États américains où des règlements sur la question ont été adoptés. « Une des lois les plus contraignantes en Amérique du Nord est en vigueur depuis le 1er juillet dernier au Vermont. Elle oblige l’industrie alimen­ taire à indiquer la présence d’OGM dans les aliments transformés et les produits

Selon Richard Ouellet, les consommateurs devraient pouvoir facilement déterminer si un paquet de biscuits ou une bouteille d’huile de canola contient des OGM

Aucun étiquetage relatif aux OGM n’est obligatoire pour l’instant au Canada, même si 100 % du canola, 85 % du maïs et 60 % du soja cultivés au Québec en 2015 étaient des OGM.

frais, qu’ils viennent des États-Unis ou d’ailleurs, explique le conférencier. En Europe, les organismes qui veillent sur la sécurité ali­ mentaire imposent ce type d’étiquetage dès que les pro­ duits contiennent au moins 2 % d’aliments génétique­ ment modifiés. » Rien de tel n’est en vigueur pour l’instant au Canada, même si 100 % du canola, 85 % du maïs et 60 % du soja cultivés au Québec en 2015 étaient des OGM. Ces cé­­ réales se retrouvent très ­fréquemment dans des pro­ duits transformés, comme des biscuits, des sauces ou des trempettes. Un orga­ nisme comme Santé Canada autorise, en effet, facilement l’utilisation des produits génétiquement modifiés dans ce type d’aliments, explique le juriste. « Les gens qui prennent soin de leur santé et qui mangent bio, par exemple, achètent peut-être du tofu fabriqué à partir de soja génétique­ ment modifié, s’inquiète Richard Ouellet. Pourquoi n’ont-ils pas le droit d’avoir cette information ? » Le conférencier précise qu’ici l’étiquetage reste volontaire. Dans les faits, cela signifie que seuls les fabricants de produits bio ne contenant pas d’OGM mentionnent cette donnée sur leurs étiquettes. Même s’il plaide pour un étiquetage plus strict con­ cernant la présence ou non d’aliments génétiquement modifiés, Richard Ouellet ne se définit pas comme un a n ti-O GM. I l s ouha ite ­s im­p lement que les con­ sommateurs aient da­­v an­ tage l’heure juste sur ce qu’ils mangent afin de faire des choix éclairés. À titre de comparaison, les étiquettes renseignent les acheteurs qui se préoccupent de leur diabète sur les quantités de glu­cides et ceux qui se sou­ cient de leur pression arté­ rielle sur les taux de sodium. « Il est vrai qu’actuellement les données dont nous dis­ posons semblent indiquer que les OGM n’ont pas ­d’effet sur la santé humaine, indique le conférencier. À titre de comparaison, les fabricants de ciga­rettes ont dit la même chose à propos du tabac pendant 200 ans. Aujourd’hui, on sait que consommer un paquet de cigarettes par jour a un effet certain sur la longévité d’un fumeur… »

En ce qui concerne les débouchés, les diplômés pourront se tourner vers les centres de recherche, les entreprises industrielles, les startups technologiques, les ministères, les fondations, les ONG, les médias d’information et les musées.

De l’astrophysique à la neurologie Un nouveau microprogramme permettra de maîtriser l’essentiel de la communication scientifique et du journalisme scientifique par Yvon Larose L’actualité scientifique interpelle régu­ lièrement le grand public. Un exemple spectaculaire récent est certes la décou­ verte de sept exoplanètes rocheuses, situées à 40 années-lumière de la Terre, dont trois pourraient contenir des océans d’eau liquide. De l’astrophysique à la neurologie, des mathématiques à la climatologie, des virus à la chimie, douze disciplines scientifiques seront abordées à l’inté­ rieur du cours Sciences et grands défis de l’humanité, l’un des trois volets du nouveau microprogramme de deuxième cycle en communication et journalisme scientifiques. Ce programme sera offert à compter de septembre 2017. Les deux autres volets qui le composent sont le cours Communication scientifique et le cours Journalisme scientifique, des formations données depuis 2009, en ligne, par la journaliste Amélie DaoustBoisvert et, en classe, par la journaliste Valérie Borde. Offert à distance et à temps partiel, ce microprogramme offre une introduc­ tion à la communication scientifique et au journalisme scientifique. Il permettra aux diplômés de communiquer de façon éclairée et rigoureuse sur l’actualité liée aux enjeux scientifiques. Cette forma­ tion initiera les étudiants aux outils et techniques de la vulgarisation scienti­ fique, comme les articles, les communi­ qués et les sites Web. Le cours Sciences et grands défis de l’humanité, pour sa part, présentera un vaste éventail de connaissances scientifiques. Le microprogramme est le fruit d’une collaboration inédite entre la Faculté des lettres et des sciences humaines, plus précisément la Chaire de journa­ lisme scientifique Bell Globemedia, et la Faculté des sciences et de génie (FSG). « Le microprogramme voit le jour à une époque où une grande partie des enjeux pour l’humanité se sont déplacés vers les actions de l’humain sur la planète et sur l’humain lui-même, par exemple les nanotechnologies, les vaccins et la génétique, explique le

directeur du microprogramme et pro­ fesseur au Département d’information et de communication, François Demers. Le questionnement, sur la place publique, autour de ces pro­ blématiques est indispensable. Ce contexte implique aussi de renouveler les approches en communication et en journalisme. » Le cours Sciences et grands défis de l’humanité a été créé par la FSG. Il bénéficiera des contributions de quinze professeurs. Parmi eux figure le communicateur bien connu Jean-Marie De Koninck, professeur au Département de mathématiques et de statistique. « Ce professeur, souligne François Demers, s’est chargé du dossier à l’intérieur de la FSG. La participation d’autant d’ex­ perts est déterminante. Il y a, à l’inté­ rieur de cette faculté, une volonté forte de bien positionner la science dans la communication grand public. Cette volonté cor­r espond à une demande sociale très actuelle. » Le microprogramme s’adresse aux étudiants et étudiantes issus de pro­ grammes de communication et de jour­ nalisme, mais également à ceux et celles qui proviennent des sciences naturelles et du génie, des sciences de la santé, des sciences sociales et des sciences humai­ nes. Cette formation intéressera les per­ sonnes désireuses de jouer un rôle d’animateurs, de communicateurs ou de journalistes dans le débat public sur les enjeux, multiples, qui détermineront l’avenir de la société moderne. En ce qui concerne les débouchés, les diplômés pourront se tourner vers les centres de recherche, les entreprises industrielles, les startups technonologiques, les ­mi­­nistères, les fondations, les ONG, les médias d’information et les musées. Pour plus d’information : distance. ulaval.ca/etudes/programmes/ microprogramme-de-deuxieme-cycleen-communication-et-journalismescientifiques. Date limite des ­inscriptions : 15 août 2017


vie étudiante

le fil | le 23 mars 2017

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Prêts à entrer en scène ! La chanteuse Rosemary Mc-Comeau et le bassiste Carl Mayotte représenteront l’Université Laval à la grande finale d’Univers-Cité en spectacle par Matthieu Dessureault Avec sa plus récente compo­ sition, Appelez-moi Georges, Rosemary Mc­Comeau aborde avec humour et res­ pect le sujet de la transsexua­ lité. Cette chanson, qu’elle a livrée le mercredi 15 mars ave c s o n b a s s i st e C a r l Mayotte, lui a valu le premier prix du concours Université Laval en spectacle. « Un jour, un ami m’a an noncé qu’il était transsexuel. Cela m’a incité à faire des recherches sur cette réalité. Bien qu’elle soit très présente dans la société, la transsexualité est encore taboue. La musique nous donne une voix ; il est important d’aborder des réa­ lités dont on parle peu », dit­ elle au sujet de sa pièce. Rosemary Mc­Comeau est étudiante au double bacca­ lauréat en enseignement et en interprétation de la mu­ sique. De son côté, Carl Mayotte fait une maîtrise en musique. Couple sur scène

comme dans la vie, ils jouent ensemble depuis plusieurs années. En fait foi la compli­ cité qu’ils ont développée. « Carl est le meilleur musi­ cien que je connaisse, affirme sa partenaire. Il est très mal­ léable ; on peut le mettre dans n’importe quel contexte

musical et il va s’adapter. Je l’ai invité dans mon petit univers un peu fou et il s’est bien intégré. » Le 25 mars, au Théâtre Petit Champlain, le duo interprétera à nouveau sa pièce, cette fois pour la finale d’Univers­Cité en spectacle.

Rosemary Mc­Comeau et Carl Mayotte ont remporté la première place du concours Université Laval en spectacle. La prochaine étape : Univers­Cité en spectacle, qui leur permettra de se mesurer aux finalistes des autres universités. photo Hoby Ratsimbazafy

Créé en 2005 par des étu­ diants de l’Université du Québec à Trois­Rivières, ce concours a pour but de faire connaître les talents univer­ sitaires en arts de la scène. Les participants sont ceux qui ont remporté les hon­ neurs des finales locales de leurs universités respectives. « L’événement est une belle façon de promouvoir la re­ lève artistique. Des artistes bien connus comme Lydia Képinski, Simon Bolduc et Harfang sont passés par là. Univers­Cité en spectacle encourage les étudiants à poursuivre leurs rêves. Il vise aussi à valoriser la langue française, un autre aspect important de notre mis­ sion », explique la respon­ sable des partenariats, Leïla Karnas­Azzaoui. Cette année, c’est au tour de l’Université Laval d’ac­ cueillir la grande finale. Rosemary Mc­Comeau et Carl Mayotte se mesureront à leurs homologues de l’Uni­ versité de Montréal, de l’Université du Québec à Montréal, de l’Université du Québec en Outaouais, de l’Université du Québec à

Cette année, c’est au tour de l’Université Laval d’accueillir la grande finale d’Univers-Cité en spectacle Trois­Rivières, de l’Université du Québec à Rimouski, de l’Université du Québec en Abitibi­Témiscamingue et de l’Université de l’Alberta. Pour la chanteuse Geneviève Vézina, qui faisait partie du jury de la finale locale, ils ont tout ce qu’il faut pour se dé­ marquer, une fois de plus. « Le jury était unanime : ils seront de bons ambassadeurs de l’Université Laval. Nous avons apprécié leur originalité, leur charisme, leur énergie, le sou­ rire dans la voix de Rosemary. Même si sa pièce porte sur un sujet qui aurait pu être très lourd, elle parvient à l’aborder avec humour. Aussi, ils ont un bon contact avec le public, ce qui est essentiel. »

La prestation des fina­ listes du concours sera suivie d’une performance du groupe Raton Lover. L’animation sera assurée par Priscilla Tremblay et Thomas Bourgault, deux étudiants en communica­ tion. Le spectacle, qui se déroulera sur le thème « Va te faire voir ! », sera diffusé sur les ondes de Canal Savoir dès le mois de mai. Samedi 25 mars au Théâtre Petit Champlain (68, rue du Petit-Champlain). Ouverture des portes à 19 h et début du spectacle à 20 h. Pour plus d’information : universciteenspectacle.com

Acteurs du patrimoine Le 2e Colloque étudiant de l’Institut du patrimoine culturel permettra d’explorer différents volets d’un domaine en effervescence par Yvon Larose Tailleur de pierre. Ce métier d’art aux origines millénaires fera l’objet d’une communication, le 31 mars au pavillon Charles­De Koninck, dans le cadre du 2e Colloque étudiant de l’Institut du patrimoine culturel (IPAC) de l’Université Laval. La pré­ sentation sera faite conjointement par les étudiantes Jeanne Roy­ Lemaire et Evelyne Vincent, ins­ crites au baccalauréat intégré en sciences historiques et études patri­ moniales. Elles seront accompa­ gnées du tailleur de pierre français Adrien Bobin. Les étudiantes relate­ ront l’expérience qu’elles ont vécue à l’été 2016 auprès de ce tailleur, dans son atelier de l’île d’Orléans, durant un projet de l’IPAC intitulé Patrimoine en partage. Les étu­ diantes ont accueilli les visiteurs et les ont informés sur ce très ancien métier. Les visiteurs ont observé les techniques de l’artisan au travail et lui ont posé des questions. Certains se sont initiés aux principes de base de la taille de pierre. Adrien Bobin s’est, par la suite, déplacé avec les

étudiantes de l’IPAC aux Fêtes de la Nouvelle­France, à Québec, où il a remporté un vif succès, particulière­ ment auprès des jeunes. « Pour toute l’équipe de travail derrière ce projet, il s’agissait réelle­ ment d’une expérience unique et extrêmement enrichissante du point de vue non seulement de l’ap­ prentissage de connaissances, mais aussi de l’apprentissage d’une méthodologie de travail porteuse d’avenir », explique l’étudiante à la maîtrise en ethnologie et patri­ moine Catherine Charron. Elle qualifie d’« occasion en or » la possibilité d’avoir pu travailler de près avec Adrien Bobin, « un por­ teur de savoir extrêmement géné­ reux de son temps, de son savoir et très motivé à mettre en valeur les métiers traditionnels du bâtiment ». « Ce projet, poursuit­elle, a été pour nous une occasion d’acquérir une expérience de terrain solide, en plus de voir s’accomplir réellement le fruit de nos travaux de recherche et de conceptualisation. »

Du droit aux initiatives citoyen­ nes, en passant par le patrimoine religieux, la muséologie et l’ethno­ logie, le contenu du colloque ratisse large. Sur quelque 20 pré­ sentations, la moitié proviendront de l’Université Laval. Les autres conférenciers viendront de l’UQAM et de l’Université de Montréal. Aux yeux de Habib Saidi, profes­ seur au Département des sciences historiques et directeur de l’IPAC, le patrimoine culturel constitue un « domaine en effervescence dans le monde, en particulier au Québec ». Le colloque se veut interuniversi­ taire et multidisciplinaire. « Il réu­ nira essentiellement des étudiants à la maîtrise ou au doctorat qui viendront parler de leurs travaux de recherche, poursuit Habib Saidi. Nous avons reçu tellement de pro­ positions de communication que nous avons envisagé de tenir l’acti­ vité pendant deux jours. À la suite d’une sélection rigoureuse, nous présenterons les communications les plus pertinentes durant une journée. » Camille Apprédérisse, Claire Magnoux et Solène D’Arexy, trois étudiantes en droit de l’Université Laval, aborderont différents aspects juridiques du patrimoine, notamment la place des com­ munautés à l’intérieur de la

Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Ricarson Dorce et Claude Junior Émile parleront, quant à eux, du tourisme en Haïti sous deux angles différents. Les participants de l’UQAM traiteront notamment de la mise en valeur du patri­ moine culturel du monastère des Augustines de Québec. Le patri­ moine de Saint­Élie­de­Caxton, lieu de résidence du célèbre conteur Fred Pellerin, sera analysé comme outil de développement local. On fera également la présen­ tation des Forges de Montréal, un organisme médiateur du patri­ moine artisan de la forge, avec la

participation du forgeron Mathieu Collette. Du 5 au 14 juin, à Grenade, en Espagne, l’IPAC tiendra son école d’été sur le thème « À l’ombre de l’Alhambra – le paradoxe du patri­ moine mondial ». Un mois aupara­ vant, les 11 et 12 mai, l’Institut aura présenté son colloque annuel. On y fera le bilan des collaborations réalisées dans le cadre des écoles d’été de l’IPAC. Le colloque étudiant se tiendra le vendredi 31 mars, au local 5172 du pavillon Charles-De Koninck. Pour plus d’information : ipac.ulaval.ca, colloqueipac2017@gmail.com

L’étudiante Evelyne Vincent en train de tailler un bloc de calcaire à l’atelier du tailleur de pierre Adrien Bobin. photo IPAC


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sciences

en bref

le fil | le 23 mars 2017

Mon chien : mes bras, mes jambes Une étude jette les bases d’un premier consensus sur les services offerts par les chiens d’assistance par Jean Hamann

Un objectif atteint à 45 % ! Cinq semaines après son lancement, la cam­ pagne Communauté universitaire 2017 a atteint 45 % de son objectif de 2,15 M $. En effet, grâce à la générosité des donateurs et au travail des quelque 200 bénévoles qui ont pris de leur temps pour sensibiliser leurs collègues, 967 500 $ ont été recueillis. À compter du 27 mars, l’équipe de télémarketing de La Fondation de l’Université Laval prendra le relais pour solliciter par télé­ phone ceux et celles qui n’ont pas répondu à l’appel. La Fondation remercie les bénévoles et les donateurs qui s’engagent pour soutenir la mission de notre université. Chaque don est entièrement versé dans le fonds que vous avez choisi. Votre participation est importante, car elle permet notamment de soutenir les étudiants dans le cheminement de leurs études, comme en témoigne Maxime Lavoie, étudiant au baccalauréat intégré en mathématiques et informatique. « Étant prési­ dent de l’Association des jeunes philanthropes de l’Université Laval, je suis à même de consta­ ter combien donner rend heureux et permet de mettre sur pied des initiatives, des infrastruc­ tures et des services essentiels aux étudiants et étudiantes de l’Université Laval. Nous avons de l’ambition, nous voulons avancer dans notre domaine et nous accomplir dans notre future vie professionnelle. La générosité des donateurs contribue à la réalisation de nos rêves : infrastructures, équipements sophisti­ qués, logiciels récents, bourses d’études, etc. Ce sont quelques exemples des retombées de la campagne Communauté universitaire sur notre cheminement. » Pour plus d’info : ulaval.ca/fondation

Les chiens d’assistance fournissent de précieux services aux personnes aux prises avec des problèmes moteurs, mais les spécialistes en réadaptation ne dis­ posent pas encore de lignes directrices leur permettant de déterminer dans quelles circonstances il est approprié d’en recommander l’usage à leurs patients. Une étude publiée dans la revue Technology and Disability par la professeure Claude Vincent, du Département de réadaptation, et par ses collaborateurs vient toutefois jeter les bases d’un consensus à cet effet. Au Québec, il y aurait présentement un peu plus de 300 personnes qui, en raison de problèmes moteurs, feraient appel à un chien formé par la Fondation MIRA pour les assister dans leurs tâches quoti­ diennes. Entre 2003 et 2015, MIRA aurait produit environ 3 000 chiens d’as­ sistance, soit plus que le nombre de chiens guides. À titre de chercheuse au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale, la professeure Vincent s’intéresse à ces chiens d’assistance depuis 2010. Les ­premières analyses qu’elle a effectuées à partir de données recueillies chez quelque 200 personnes qui avaient recours à ces chiens ont montré qu’ils leur permettaient de monter plus facile­ ment les pentes, de franchir des obs­ tacles comme les seuils de porte ou les bordures de trottoir, de saisir et de rap­ porter des objets ou de changer de posi­ tion, par exemple pour passer du fauteuil roulant au lit. Une autre étude qu’elle a menée auprès de 21 personnes avant et après le

pairage avec un chien d’assistance montre aussi que ces aides canins rédui­ sent les douleurs aux épaules et aux poi­ gnets chez celles qui les utilisent pour tirer leur fauteuil roulant manuel. Ceci retarderait le recours au fauteuil moto­ risé ou au triporteur, qui sont plus lourds et encombrants. Chez les personnes qui peuvent encore marcher, mais dont l’équilibre est précaire, le recours à un chien d’assistance améliore la stabilité et retarde le moment où elles doivent se tourner vers le fauteuil roulant. Bref, les chiens d’assistance semblent faciliter la mobilité, l’autonomie et l’inté­ gration sociale des personnes qui y ont recours, mais est-ce la meilleure solution pour tous les patients qui ont des pro­ blèmes de motricité ? « Lorsqu’une per­ sonne fait une demande pour avoir un fauteuil roulant, les professionnels de la réadaptation font une évaluation de sa situation et ils déterminent si le fauteuil roulant est l’aide technique la mieux adaptée à ses caractéristiques person­ nelles et à son environnement. Lorsqu’il est question de chien d’assistance, cette décision est difficile parce que les ergo­ thérapeutes et les physiothérapeutes connaissent encore mal les chiens d’as­ sistance et la valeur ajoutée de leurs ­services par rapport aux autres aides techniques », explique Claude Vincent. Pour corriger cette lacune, la cher­ cheuse et ses collaborateurs Lise Poissant et Dany H. Gagnon, de l’Uni­ versité de Montréal, et Hélène Corriveau, de l’Université de Sherbrooke, ont ­réalisé des séances de discussion avec 19 personnes appartenant à quatre

groupes ayant chacun leur perspective propre sur les chiens d’assistance : des ergothérapeutes et des physiothérapeu­ tes, des gestionnaires travaillant dans des centres de réadaptation, des entraî­ neurs canins chez MIRA et des per­ sonnes qui ont recours à un chien d’as­ sistance. Ces regards croisés ont permis de définir les services offerts par ces chiens, les situations pour lesquelles ils apportent une valeur ajoutée par rap­ port aux autres aides techniques et aussi les inconvénients liés aux chiens d’assis­ tance qu’il ne faut pas perdre de vue dans la prise de décision. « Cet exercice a conduit à un premier consensus sur les services que les chiens d’assistance fournissent aux personnes ayant un déficit moteur, résume Claude Vincent. Il nous a permis de cerner des éléments qui devraient se retrouver dans des lignes directrices concernant ces chiens. La prochaine étape consiste à rédiger ces lignes directrices », conclut la chercheuse, bien consciente qu’à titre de rare spécialiste du sujet la tâche pourrait lui incomber.

Cet exercice a permis de cerner des éléments qui devraient se retrouver dans les lignes directrices concernant les chiens d’assistance

1,5 M $ pour OxyNov OxyNov, une entreprise cofondée par le ­professeur François Lellouche, de la Faculté de médecine, et par son collègue Erwan L’Her, vient d’obtenir 1,5 M $ en provenance d’investisseurs privés québécois et du fonds Desjardins-Innovatech pour assurer la com­ mercialisation de son produit FreeO2 sur le marché européen. FreeO2 est un système de réglage automatisé de l’oxygénothérapie destiné aux personnes dont l’état de santé nécessite un apport en oxygène ou une ven­ tilation mécanique. Cette technologie vise à remplacer le débitmètre à bille, une techno­ logie centenaire qui nécessite une intervention manuelle de la part du personnel soignant pour le réglage du débit. OxyNov prévoit que son activité sur le marché européen sera sui­ vie par le lancement de FreeO2 sur le m ­ arché nord-américain au début de 2018. Rappelons qu’OxyNov est issue d’une collaboration entre l’Université Laval et l’Institut univer­ sitaire de cardiologie et de pneumo­logie de Québec.

Les chiens d’assistance peuvent faciliter la mobilité, l’autonomie et l’intégration sociale des personnes ayant un déficit moteur, mais il fallait déterminer dans quelles circonstances leurs services ont une valeur ajoutée par rapport aux autres aides techniques.


arts

le fil | le 23 mars 2017

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Les œuvres – fiction, documentaire, animation, films expérimentaux et vidéoclip – proviennent de différents établissements d’enseignement à travers le Québec

Tourné à Mumbai, le documentaire Serviteur ou maître suit Maëva Lucas dans ses réflexions sur les dynamiques associées à l’argent.

Cinéastes de demain à l’honneur Le 15e Festival du film étudiant de Québec (FFEQ) arrive en force avec le meilleur du court-métrage étudiant par Matthieu Dessureault Il n’y a pas que les adultes qui vivent des problèmes ! Les enfants, eux aussi, ont leurs conflits, leurs question­ nements, leurs doutes. On le voit bien dans Les terribles enfants, un court-métrage réalisé par John Harbour, étudiant au baccalauréat en

art et science de l’animation. Ce film raconte l’histoire de Thomas et Bigras, deux amis issus de milieux différents. Par une froide journée ­d ’hiver, alors qu’ils font l’école buissonnière, ils doi­ vent régler un problème inattendu.

Cordés en rang, les élèves récitent et bougent au rythme de la professeure, manipulée par un haut placé. Parachuté dans ce monde où la différence ne peut exister, Logan se laissera-t-il assimilé ou gardera-t-il son identité ? Voilà la prémisse de La grosse classe, un court-métrage de Marie-Lou Béland. photo Joalie A. Routhier

« J’ai voulu faire un film qui détruit les préjugés qu’ont les adultes envers les enfants. Parfois, on est porté à les sous-estimer. Les enfants ne sont pas stupides. Le film montre la réalité de leur point de vue », explique le réalisateur, qui signe le scé­ nario avec Anne-Sophie Gravel, étudiante à la maî­ trise en littérature et arts de la scène et de l’écran. Les comédiens Philippe Vanasse-Paquet et William Plante, recrutés à l’aide d’une annonce, se révèlent fort crédibles dans les rôles p r i n c i p a u x . Po u r J o h n Harbour, il s’agissait d’une première expérience de tour­ nage avec des jeunes. « Un professeur de cinéma au cégep m’a déjà dit que l’un des plus grands défis est de tourner avec des enfants, mais je ne suis pas d’accord. Dans mon cas, cela s’est très bien passé. Ce fut une expé­ rience très formatrice, qui a confirmé mon amour pour le cinéma », raconte celui qui désire percer dans ce domaine. Les terribles enfants fait partie de la cinquantaine de courts-métrages qui seront présentés au cinéma Cartier durant le FFEQ, du 24 au 26 mars. Ces œuvres

proviennent de différents établissements d’enseigne­ ment à travers le Québec. On y trouve de la fiction, du documentaire, de l’ani­ mation, des films expéri­ mentaux et du vidéoclip. La programmation comprend également un volet inter­ national, avec sept films de la France, de la Belgique et du Sénégal. De l’Université Laval, à l’origine de l’initia­ tive, on compte une dizaine de film s , don t les pro­ metteurs Duel au four, de Mathieu Greco (bacca­ lauréat en art et science de l’animation), Serviteur ou maître, de Maëva Lucas (maîtrise en sciences géogra­ phiques), et La grosse classe, de Marie-Lou Béland (bac­ calauréat en art et science de l’animation). En tout, le comité d’orga­ nisation a reçu plus de 150 propositions de courts-­ métrages. La directrice du FFEQ, Catarina WielerMorin, les a tous visionnés. D’un réalisateur à l’autre, elle remarque du talent et beau­ coup de créativité. « Plu­­sieurs films provenaient de l’inter­ national, mais nous avons privilégié ceux d’ici, notre but étant de faire rayonner le cinéma étudiant québécois. Nous sommes fiers de pré­ senter ces courts-métrages d’une très grande qualité, qui abordent une diversité de thèmes. Ces jeunes créateurs représen­t ent le futur du cinéma, il est important d’al­ ler voir leurs films. »

Les terribles enfants, un film de John Harbour, raconte la journée de deux amis qui font face à un problème.

John Harbour, qui vivra sa seconde expérience festiva­ lière après le Carrousel inter­ national du film de Rimouski, n’est pas peu fier. « C’est fou, on est tellement content d’avoir été choisi ! On espère que la participation au Festival suscitera des rencon­ tres et d’autres diffusions. Je vois ce film comme la pre­ mière étape d’un parcours professionnel et personnel. »

Le jury du FFEQ est com­ posé cette année de repré­ sentants du Festival de cinéma de la Ville de Québec, de La Bande Vidéo et de Spira. La remise des prix aura lieu ce samedi, à 18 h, au bar Le Sacrement. Pour consulter l’ensemble de la programmation : ffeq.ca / facebook.com/ ffeq15


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architecture

le fil | le 23 mars 2017

en bref

De la poésie aux quatre coins de la ville « À ma naissance des fantômes sortirent de ma tête avec des mains tachées de bruits. Susur­ raient Souk Ahras Souk Ahras sans p ­ rotéger du lion. À Montréal la neige fondait comme du lait sur la ville et je n’étais pas tranquille. » Ainsi débute le texte Comme du sable sur la ville, de la poète Ouanessa Younsi. L’étudiante à la maîtrise en philosophie fait partie des sept fina­ listes du prix Geneviève-Amyot, un concours littéraire organisé par le Bureau des affaires poétiques dans le cadre du Mois de la poésie. D’ici la fin du mois, plusieurs activités litté­ raires se déroulent aux quatre coins de la ville. Pour consulter l’ensemble de la ­programmation  : moisdelapoesie.ca

Avis officiel DIRECTRICE DE LA BIBLIOTHÈQUE Renomination Avis est par la présente donné, ­conformément à l’article 11 des Statuts de l’Université Laval, que le mandat de la directrice de la Bibliothèque de l’Université Laval se terminera le 30 juin 2017. Le Conseil d’administration devra donc, sur présentation du vice-recteur aux études et aux activités internationales, renommer pour cinq ans la titulaire en poste, cette ­dernière ayant indiqué qu’elle sollicite un renouvellement de mandat. Le présent avis a pour objet de solliciter l’avis des membres de la communauté ­universitaire sur l’opportunité de renommer la titulaire du poste. Le vice-recteur aux études et aux activités internationales invite donc toute personne de la communauté universitaire qui le désire à lui formuler son avis à ce sujet, au plus tard le 6 avril 2017, à 17 h. Bernard Garnier Vice-recteur aux études et aux activités internationales Pavillon des Sciences de l’éducation, bureau 1534 Université Laval bernard.garnier@vre.ulaval.ca Ceci n’est pas un avis de concours. Monique Richer Secrétaire générale

Depuis sa création, le colloque « Ouss qu’on s’en va ? » est organisé tour à tour par les étudiants des trois universités participantes. Cette année, il aura lieu à l’Université Laval, qui a vu naître l’initiative. photo Laurence Gaudette

Futurs architectes tournés vers l’avenir Plus que jamais, la relève québécoise en architecture est mobilisée, comme le démontre le colloque étudiant « Ouss qu’on s’en va ? » par Matthieu Dessureault Artiste et architecte, Richard Cloutier passe d’un univers à l’autre avec aisance. Le chargé de cours à l’École d’architecture s’inspire des codes et des procédés graphiques de l’architecture pour réaliser des tableaux abstraits. Il déjoue la logique constructive des for­ mes, créant des structures qui semblent flotter dans l’espace. « Mon rapport aux arts visuels est définitivement teinté par mon vécu d’architecte, de la même manière que ma vision de l’architecture est influencée par mes études en arts. La zone commune entre ces deux uni­ vers m’intéresse énormément », dit celui dont les toiles ont été exposées aux États-Unis et en France. Il remarque, d’ailleurs, que la fron­ tière entre ces deux secteurs tend à changer. « De plus en plus d’œuvres en arts visuels viennent recouper le travail de l’architecte, et vice-versa. On peut penser à l’installation, une pratique artistique qui se rapproche parfois de l’architecture. Est-ce que la ligne s’amincit entre ces deux univers ? Je n’en suis pas sûr, mais, chose certaine, elle se déplace. On sent un décloison­ nement chez les jeunes, qui veulent être plus libres dans leur pratique. » Le samedi 1er avril, au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), Richard Cloutier abordera plus en détail les liens entre art et architecture. Il sera accompagné pour l’occasion de l’archi­ tecte Claude Provencher et des artistes Jean-Pierre Morin et Samuel Roy-Bois.

l’Université Laval ont préparé la pro­ grammation de cet événement. Leur but : susciter des réflexions et des occa­ sions de réseautage avec leurs homolo­ gues des autres universités. « D’une école à l’autre, nous nous doutons que nous avons les mêmes défis et les mêmes questionnements par rapport à la pratique, mais les occasions d’en dis­ cuter sont rares. L’architecture étant un petit milieu, nous avons avantage à mieux nous connaître afin de mieux travailler ensemble », souligne Julien Landry, étudiant à la maîtrise simulta­ née en architecture et en design urbain. Autre activité grand public, une ­exposition a été mise sur pied à l’École d’architecture. Elle présente certains projets de firmes qui participeront au colloque, dont Quinzhee, APPAREIL architecture et ADHOC. À voir jusqu’au 7 avril.

Cette activité s’inscrit dans la program­ mation du septième colloque annuel « Ouss qu’on s’en va ? ». Du 31 mars au 2 avril, l’événement rassemblera 150 étu­ diants issus des trois écoles d’architec­ ture au Québec, soit celles de l’Univer­ sité Laval, de l’Université McGill et de l’Université de Montréal, ainsi que plu­ sieurs professeurs et praticiens, pour dis­ cuter de l’avenir de la profession. En plus de l’activité au MNBAQ, ouverte à tous, le colloque comprend trois tables rondes, réservées cette fois aux étudiants. On y parlera de prati­ ques émergentes, de critique architec­ turale et de patrimoine moderne. En Pour plus d’information : tout, une vingtaine d’étudiants de oussquonsenva.wixsite.com/2017

Du 31 mars au 2 avril, l’événement rassemblera 150 étudiants issus des trois écoles d’architecture au Québec, soit celles de l’Université Laval, de l’Université McGill et de l’Université de Montréal


sports

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photo Djerk Bartlema

en bref

3, 2, 1, partez ! Les personnes désireuses de s’inscrire au 10 km de l’Université Laval, soit le plus ancien événement sportif à se dérouler sur le campus, pourront le faire dès le 29 mars par Caroline Leclerc Des coureurs de tous les âges et de tous les niveaux pren­ dront part au 10 km de l’Uni­ versité Laval, le dimanche 10 septembre. Encore cette année, les coureurs pourront bénéficier d’un environne­ ment de course exceptionnel puisque le départ et l’arrivée se dérouleront sur la piste d’athlé­ tisme extérieure du stade TELUS-Université Laval.

Ce 10 km, qui est sanc­ tionné par la Fédération québécoise d’athlétisme, peut être parcouru à la course ou à la marche. Une seule contrainte est imposée aux participants : franchir la ligne d’arrivée en moins de 90 minutes. Bien que cette course soit amicale, le niveau de com­ pétition est élevé. En effet,

nombreux sont les athlètes masculins qui réussissent à terminer l’épreuve en moins de 40 minutes et les athlètes féminines, en moins de 45 minutes. Année après année, le peloton de tête est toujours composé des meil­ leurs athlètes de la province, qui se donnent corps et âme pour défier le chronomètre. Un spectacle à voir !

Stationnement gratuit, s­ ystème de chronométrage avec Sportstats, service de garderie pour les enfants de 3 à 11 ans et léger goûter sont au nombre des services offerts aux coureurs qui prendront le départ. De plus, en s’inscrivant tôt, c’est-àdire avant le 30 juin, les par­ ticipants bénéficient d’un tarif préférentiel pour les trois épreuves prévues, soit le mini-marathon (1 km), le 5 km et le 10 km. Pour obtenir plus d’information et pour s’inscrire au 10 km de l’Université Laval, visitez le peps.ulaval.ca/ 10kmul.

Campus dynamique

Mini-football Rouge et Or : il est encore temps de s’inscrire ! La période d’inscription pour la ligue de ­mini-football Rouge et Or / Ville de Québec achève ! Ne tardez pas à inscrire votre enfant pour ce camp, où le jeu se déroule désormais sans contact, de façon à développer les ­habi­letés des jeunes dans un environnement plus sécuritaire. Les matchs opposeront des équipes composées de sept joueurs. Celles-ci seront dirigées par les étudiants-athlètes du Rouge et Or. Bien sûr, la tenue de football, incluant le casque et les épaulettes, sera ­toujours de mise. photo Rouge et Or Tous les détails concernant l’inscription à ce camp, qui se déroulera les samedis et dimanches du 29 avril au 18 juin, se retrouvent en ligne au rougeetor.ulaval.ca.

Course à pied et triathlon à l’honneur ! Les beaux jours sont à nos portes et ­l’envie d’enfiler des souliers de course et des vêtements de sport légers se fait ressentir. Afin de débuter la saison du bon pied, le PEPS accueillera, les 8 et 9 avril, le Salon de la course à pied et du triathlon de Québec. Exposants de l’industrie, conférences don­ nées par des professionnels, ateliers et acti­ vités de course à pied ainsi que concours seront au rendez-vous. L’entrée et le station­ nement seront gratuits. L’équipe du 10 km de l’Université Laval sera même sur place pour prendre les inscriptions de ceux qui désirent participer à la course en septembre. Pour tout connaître de l’horaire, visitez le saloncoursequebec.com ou la page Facebook de l’événement (facebook.com/SalonCourse/).

Samedi 25 mars Soccer féminin | Championnat RSEQ – demi-finales Stade TELUS-Université Laval | 12 h Soccer masculin | Championnat RSEQ – demi-finales Stade TELUS-Université Laval | 19 h 30

Dimanche 26 mars

La capitaine de l’équipe féminine de soccer Rouge et Or, Mélissa Roy, tentera de mener sa formation à un cinquième titre provincial consécutif, ce weekend, au stade TELUS-Université Laval, lors du Championnat de soccer intérieur du RSEQ. La demi-finale féminine entre l’Université Laval et l’UQTR aura lieu le samedi, à 12 h. La demi-finale masculine qui opposera le Rouge et Or aux Carabins de l’Université de Montréal débutera, quant à elle, à 19 h 30. Les finales se tiendront le dimanche, à 13 h pour les femmes et à 15 h 30 pour les hommes. photo Stéphane Gaudreau

Soccer féminin | Championnat RSEQ – finales Stade TELUS-Université Laval | 13 h Soccer masculin | Championnat RSEQ – finales Stade TELUS-Université Laval | 15 h 30


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au fil de la semaine

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C’est le temps des sucres ! L’arrivée du printemps annonce le retour d’une activité emblématique de la culture québécoise : un passage à la cabane à sucre. Afin de faire découvrir cette tradition aux étudiants étrangers, le Bureau de la vie étudiante organise une sortie à l’Érablière du Lac Beauport. Les participants seront invités à visiter le Musée de l’érable et le Musée des animaux, à caresser les animaux de la petite ferme, à participer à des compétitions de bûche­ rons amateurs et, bien sûr, à déguster les fameux pro­ duits de l’érable. Le repas, servi à volonté, comprendra soupe aux pois, pâté à la viande, fèves au lard, jambon, patates rissolées, omelettes, crêpes et sirop d’érable. Des musiciens seront sur place pour jouer quelques rigodons. Après le souper, les participants pourront déguster de la tire sur la neige. Voilà une belle occasion de plonger dans les traditions et le folklore québécois ! Vendredi 31 mars. Départ en autobus du campus à 16 h 30 et retour entre 21 h et 22 h 30. Les personnes intéressées doivent s’inscrire avant le mardi 28 mars à midi. Pour plus d’information : bit.ly/2nocrcb

31/03 23/03

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Technologies et industrie forestière

L’avenir de l’eau au Québec

Soirée lyrique

Pluralisme religieux

Les enjeux électoraux africains vus d’ici

La place de la santé en urbanisme

Plusieurs études l’ont déjà prouvé, la moindre aug­ Diverses technologies ré­­ mentation de la tempéra­ centes, telles que l’intelli­ ture à la surface de la Terre gence ar­­tificielle, la réalité ou dans les océans a des augmentée, les systèmes répercussions sensibles d’analyse de données sur le cycle de l’eau. Avec ­massives et la gestion info­ le réchauffement terrestre, nuagique, convergent pour quelles sont les transfor­ e créer la 4 révolution in­­ mations de ce cycle dans dustrielle. Or, l’industrie la province et quelles forestière – en raison de ­con­séquences auront-elles certaines l­imitations dans sur nos réserves d’eau les communications en ainsi sur l’usage que l’on forêt et de l’hétérogénéité fait c­ ollectivement et in­­ de la matière brute – semble dividuellement de cette ne pas intégrer les techno­ ­ressource. Le professeur logies aussi rapidement que Daniel Nadeau, du Dépar­ d’autres. Pourtant, selon tement de génie civil et de Francis Charette, gestion­ génie des eaux, répondra naire de recherche chez à ces questions lors d’une FPInnovations, les entre­ conférence intitulée « Im­­ prises forestières auraient pact des changements cli­ tout à gagner à implanter matiques sur le régime hy­­ des solutions technolo­ drique du Québec ». Cette giques. Ce spécialiste activité est présentée par ­présentera la conférence CentrEau, en collaboration « Foresterie 4.0 », dans avec Pégeaux, le projet laquelle il expliquera ­étudiant en gestion des c­ om­ment certaines inno­ eaux de l’Université Laval. vations pourraient leur être bénéfiques. Vendredi 24 mars, à 12 h, au local 1168 du pavillon Jeudi 23 mars, à 10 h 30, d’Optique-photonique. à la salle Lionel-Daviault Entrée gratuite, mais du Centre de foresterie des ­réservation obligatoire Laurentides. Entrée libre. à bit.ly/2n8i5x3

Si vous aimez l’opéra, ou si vous souhaitez ­découvrir ce genre musi­ cal, ne manquez pas la ­prochaine soirée lyrique présentée par la Faculté de musique. Les élèves de la classe de chant de Patricia Fournier interpréteront des airs de Vivaldi, Mozart, Shumann, Bach, Schubert, Strauss, Duparc, Faure, Gounod, Donizetti, Tosti, Poulenc, Offenbach, Puccini, Rossini, Massenet, Nicolas et Copland. Ils seront ac­­ compagnés au piano par Jean-François Mailloux. Laissez-vous emporter par l’agilité et la justesse des belles voix des ténors, ­barytons, altos ou sopra­ nos. Vous serez charmé par les prouesses vocales des étudiants en chant lyrique de l’Université. Dimanche 26 mars, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre.

Les sociétés occidentales prônent actuellement le plu­ ralisme religieux. Or, il est ironique de constater que les théories les plus récentes en sociologie de la religion pro­ posent que le processus de sécularisation dans ces so­­ ciétés aurait plutôt donné lieu à une uniformisation du ­religieux. Pour réfléchir à la nature du p ­ luralisme ­religieux, le Centre de re­­ cherche interdisciplinaire sur la diversité et la démo­ cratie invite le professeur Jean-Philippe Perreault, de la Faculté de théologie et de sciences religieuses, à présenter la conférence « Quel pluralisme ? Polari­ sation et uniformisation à l’ère du “pur religieux” ». Dans sa communication, le professeur expliquera qu’on assiste surtout, pré­ sentement, à une polarisa­ tion opposant croyants, dont les distinctions entre confessions tendent à ­disparaître, et athées. Mardi 28 mars, à 11 h 30, au local 2419 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée gratuite, mais inscription obligatoire à bit.ly/2nCSizA

Le Centre interdisciplinaire de recherche sur l’Afrique et le Moyen-Orient sou­ haite se pencher sur les attitudes et les points de vue de la diaspora africaine étudiante par rapport aux élections en Afrique sub­ saharienne. Il tiendra donc une table ronde qui réunira Godefroy Macaire Chabi, journaliste à Radio-Canada, et quatre Africains étudiant à l’Université Laval. Les intervenants discuteront de la manière dont ils vivent à distance les campagnes électorales de leur pays. Le but de cette rencontre est de rendre compte de l’expérience de ces étu­ diants et de leur vision « délocalisée » des enjeux électoraux africains à par­ tir du sol québécois. Jeudi 30 mars, à 11 h 30, au local 3A du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Le temps où ville rimait avec asphalte, automobile et pollution est révolu. Désormais, les municipa­ lités doivent considérer la santé de leurs habitants dans leur plan d’urbanisme. Pour en apprendre davan­ tage sur le sujet, assistez à la conférence « Créer une ville favorable à la santé en utilisant les pouvoirs municipaux. Présentation du contenu du guide Créer des environnements favorables dans les municipalités (2016) », qui sera donnée par Sophie Paquin, agente de planification, de pro­ grammation et de recherche à la Direction régionale de santé publique de Montréal. Cette activité est organi­ sée par le Centre de re­­ cherche en aménagement et développement. Jeudi 30 mars, à 12 h, à la salle de conférence de l’École supérieure d’amé­nagement du territoire et de développement régional (local 1613) au pavillon Félix-AntoineSavard. Entrée libre.


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