Le Fil 1 juin 2017

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Unis contre le sida p2

Rendez-vous d’été p8-9

Volume 52, numéro 28 1er juin 2017

photo Marc Robitaille

Ensemble, l’avenir !

Arrivée en poste, Sophie D’Amours, première femme rectrice de l’Université Laval, entend relever les nombreux défis ciblés lors de la course au rectorat. p3


recherche 4 M $ pour un vaccin contre le sida le fil | le 1er juin 2017

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Nous espérons soumettre une demande d’essai clinique de phase 1 pour ce vaccin dans trois ans

une protéine qui forme l’enve l o p p e v i r a l e g r â c e à laquelle le virus reconnaît ses cellules cibles, s’attache à celles-ci et pénètre leur membrane cellulaire. « En théorie, une vaccination avec le VSV modifié devrait provoquer une réponse immunitaire similaire à celle qui survient lors d’une infection par le VIH et conférer une protection contre ce virus, sans poser de risque pour les personnes vaccinées », explique le professeur Kobinger. Les tests réalisés sur un petit nombre d’animaux ont montré que le taux d’efficacité de ce vaccin est de 70 %. L’approche utilisée par les chercheurs consiste à intégrer du matériel génétique provenant du VIH (ci-dessus) dans un virus inoffensif pour les humains. Une vaccination avec ce virus modifié devrait provoquer une réponse immunitaire similaire à celle qui Il s’agit de résultats très survient lors d’une infection par le VIH et conférer une protection contre ce virus, sans poser de risque pour les personnes vaccinées. encourageants, estime le

photo National Institute of Allergy and Infectious Diseases

chercheur, mais il serait possible de faire mieux en ajoutant au VSV d’autres protéines provenant du VIH, de façon à élargir la protection vaccinale contre différentes souches du sida. C’est à cette tâche que s’attaquent maintenant les chercheurs. « Nous espérons être en mesure de soumettre une demande d’essai clinique de phase 1 dans trois ans, souligne Gary Kobinger. Cette étape servira à déterminer si le vaccin est sécuritaire chez des sujets en bonne santé. La demande sera faite aux responsables de la FDA et de Santé Canada et ce sera à eux de décider de la suite des choses. »

Une équipe dirigée par Gary Kobinger tentera d’améliorer l’efficacité d’un vaccin prometteur contre le VIH par Jean Hamann Les progrès enregistrés dans le traitement du sida font parfois oublier que la lutte contre cette maladie est loin d’être gagnée. En 2015, 37 millions de personnes vivaient avec le sida, 2,1 millions de nouveaux cas sont apparus et 1,1 million de personnes en sont mortes. La façon la plus sûre de mettre un terme à cette épidémie est d e p r é ve n i r l ’ i n f e c t i o n par le VIH à l’aide d’un vaccin efficace. C’est à cette tâche que s’attaqueront le professeur de la Faculté de médecine Gary Kobinger et ses collaborateurs grâce à une subvention de 4 M $ des Instituts de recherche en santé du Canada. Le professeur Kobinger dirigera une équipe composée de 16 chercheurs canadiens, dont Jérôme Estaquier et Michel J. Tremblay, de la Faculté de médecine, et Bruno Gaillet et Alain Garnier, du Département de g é n i e c h i m i q u e . I l s

uniront leurs efforts à ceux de l’équipe du chercheur américain Chris Parks, de l’International AIDS Vaccine Initiative. Les deux équipes mettront en commun leur expertise en développement de vaccins faisant appel à un virus animal modifié, le virus de la stomatite vésiculaire (VSV), pour produire un vaccin plus efficace contre le sida. La plupart des vaccins usuels, comme ceux contre la rougeole, la rubéole ou les oreillons, sont faits de virus atténués auxquels l’organisme réagit en produisant des anticorps spécifiques qui peuvent être réactivés rapidement lors d’une infection subséquente. Une telle approche est cependant risquée dans le cas du VIH en raison des dangers que ce virus pose à la santé hu maine. Les équipes des professeurs Kobinger et Parks contournent le problème en utilisant le VSV, un virus inoffensif pour l’humain, dans lequel ils

intègrent du matériel génétique provenant du VIH. « Nous avons déjà utilisé cette approche dans nos travaux sur la mise au point de vaccins contre Ebola et Influenza. Chris Parks a fait de même pour ses travaux sur le VIH », rappelle Gary Kobinger. Dans le cas du sida, l’approche consiste à remplacer un gène du VSV ap pelé Env par celui du VIH. Le gène Env sert à produire

Gary Kobinger dirigera une équipe composée de 16 chercheurs canadiens. Ils uniront leurs efforts à ceux de l’équipe du chercheur américain Chris Parks, de l’International AIDS Vaccine Initiative, pour améliorer un vaccin prometteur contre le sida. photo Louise Leblanc

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Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

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Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Caroline Leclerc, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Josée Nadeau

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

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actualités UL Construire ensemble un monde meilleur le fil | le 1er juin 2017

Arrivée en poste, Sophie D’Amours, première femme rectrice de l’Université Laval, entend relever les nombreux défis ciblés lors de la course au rectorat par Claudine Magny Q u i e st S o p h i e D ’A m o u r s  ? Professeure accomplie, femme d’équipe, administratrice et femme d’affaires, mais encore ? Certes, une leader-née, une humaniste et une femme engagée. Et… qui a le mot « innovation » tatoué sur le cœur depuis des lunes… « Petite, je m’amusais à démonter et à remonter le grille-pain et d’autres objets sans arrêt. Les inventions m’ont toujours fascinée ! », se rappelle-telle, en souriant. De toute évidence, son parcours personnel démontre à quel point la créativité, l’être humain, l’entraide et l’éducation ont toujours été au centre de sa vie. Bien que le grille-pain ait été précurseur de ses ambitions et intérêts futurs, c’est plutôt cette incroyable nouvelle qui est venue lui confirmer son intérêt pour les sciences, le génie, l’humain : l’invention du cœur artificiel. « Je me disais : “Wow ! On peut utiliser la science et la technologie pour sauver des vies d’une façon exceptionnelle.” Ça, pour moi, c’était incroyable. Mais cette prise de conscience se situait aussi à un tout autre niveau : je réalisais alors que bien des choses changeaient tout autour de moi et que chaque être humain y était pour quelque chose… » Très talentueuse et impliquée dans tout ce qu’elle entreprenait, la jeune étudiante a vite monté les échelons : professeure en génie industriel à l’Université Laval, administratrice dans plusieurs organisations – dont, notamment, dans le domaine des innovations technologiques –, puis vice-rectrice à la recherche et à la création. Que l’éducation, la recherche, l’innovation, le numérique et les enjeux de société soient toujours au cœur de ses discours n’étonne donc guère.

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J’ai toujours misé sur le travail d’équipe, sur l’expertise des gens et sur l’écoute, et je vais continuer de le faire

Le thème de sa plateforme électorale, « Ensemble : l’avenir », rime bien avec celle qu’on qualifie fréquemment de rassembleuse, de femme d’équipe aux idées modernes. « “Ensemble : l’avenir”… Je crois vraiment en ces mots. Ils sont importants, affirme avec en­­thousiasme la rectrice, car c’est seulement en équipe qu’on fait de grandes choses. Lorsque les gens – c’est-à-dire tous les employés, les cadres, les professionnels de recherche, les chargés de cours, les professeurs, les étudiants et les membres de la direction – se mobilisent avec leurs perspectives différentes, leur intelligence différente et leurs capacités différentes, cela donne lieu à de très grandes forces. J’ai toujours misé sur le travail d’équipe, sur l’expertise des gens et sur l’écoute, et je vais continuer de le faire. » Aider les communautés moins ­n anties en partageant avec elles nos connaissances (elle cite, à titre d’exemple, les peuples du Nord qui n’ont pas accès à une bibliothèque abondante comme la nôtre) et faire profiter nos différents partenaires, tels la Ville de Québec, le milieu des affaires et les différents ministères, de nos diverses expertises doivent demeurer au cœur de nos priorités, estime Sophie D’Amours. Pour elle, l’Université Laval est beaucoup plus qu’un levier économique : elle est un vecteur de changement pour la société à venir. « Un établissement d’enseignement supérieur doit aussi être un moteur d’innovations sociales et de résolution des grandes questions humaines et humanitaires qui interpellent nos sociétés, dit-elle. Il doit promouvoir l’accès à une science consciente, enrichie de recherches fondamentales, de savoirs pratiques, d’interactions avec les milieux, d’analyses critiques et de créativité. »

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Ayant acquis une riche expérience tant dans le milieu des affaires que dans le monde universitaire, Sophie D’Amours croit en l’importance de l’interdisciplinarité. « On sait qu’au cours des 20 prochaines an­­nées, on fera plus de découvertes qu’on en a faites depuis le début de l’humanité. Par conséquent, la société aura besoin, et comme jamais, de l’université pour son expertise et sa capacité d’analyse critique. Bref, les défis de société, qui seront de plus en plus grands et importants, appelleront à une mise en commun des connaissances et des processus scientifiques. » Le projet des Chantiers d’avenir, proposé par son équipe lors de la course au rectorat, prévoit justement apporter différentes pistes de solution. « Grâce aux Chantiers d’avenir, nous voulons notamment favoriser davantage l’approche pédagogique interdisciplinaire, et ce, dès le baccalauréat afin de pouvoir former des leaders qui seront en mesure, dans le futur, d’apporter des solutions aux multiples et divers enjeux de société. Je crois que les universités sont rendues là. Jusqu’ici, on a formé par discipline, on a formé en suivant des logiques professionnalisantes. L’Université Laval doit avoir une nouvelle vision pour devenir à la fois très attrayante pour la recherche et les études. » Preuve que tous ces défis sont bien du concret pour la nouvelle La rectrice Sophie D’Amours entre officiellement en poste ce jeudi 1er juin. rectrice, celle-ci entend finaliser, avec ses collaborateurs, pour décembre 2017, la planification stratégique quinquennale afin de Le pouvoir de l’éducation, pouvoir la présenter à l’ensemble selon Sophie D’Amours de la communauté en début d’année. « L’éducation d’un peuple constitue l’assise d’une société prospère Pour en savoir plus sur la plateforme électorale de Sophie D’Amours : • sophiedamours.ca • ulaval.ca/notre-universite/­ election/sophie-damours.html • www.lefil.ulaval.ca/ sophie-damours/

et riche, riche non pas uniquement au sens économique ou financier, mais riche aussi d’une vision sociale en quête de justice, de vérité, d’équité et de dignité humaine, de capacités nouvelles et d’ouverture sur l’avenir. L’Université Laval est une porteuse privilégiée de cette vision qui invite à jeter un regard neuf sur sa mission d’enseignement, de recherche et d’engagement au sein des collectivités. » Sophie D’Amours, rectrice de l’Université Laval (lettre ouverte parue dans Le Soleil, le 24 février)

Les 3 piliers des fondements ­stratégiques de l’action : • L’excellence, pour que notre aspiration à nous dépasser éclaire constamment nos décisions et notre action. • L’expérience, pour que l’enrichissement de l’expérience de nos étudiants et étudiantes, de nos employé(e)s et de nos partenaires nous mobilise et nous rende fiers. • L’engagement, pour que notre place en tant que partenaire clé du développement durable de notre société soit clairement reconnue, tant pour nos efforts à protéger notre histoire, notre culture et nos patrimoines que pour nos efforts à transférer efficacement nos connaissances et à soutenir l’innovation. Selon Sophie D’Amours, l’Université Laval est beaucoup plus qu’un levier économique : elle est un vecteur de changement pour la société à venir. photos Marc Robitaille


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médecine

le fil | le 1er juin 2017

Les économies d’environ 3 000 $ par patient réalisées avec le système d’oxygénothérapie automatisé proviennent en bonne partie de la réduction de la durée moyenne du séjour à l’hôpital

Le système d’oxygénothérapie automatisé ajuste en temps réel la quantité d’oxygène administrée à un patient en fonction de valeurs cibles d’oxygénation prescrites par un médecin. Ce système vise à remplacer le débitmètre à bille, une technologie inventée il y a plus d’un siècle, qui nécessite l’intervention régulière du personnel soignant. photos Maxime Dorman

Mieux doser, mieux soigner Un système d’oxygénothérapie novateur pourrait générer d’importantes économies tout en assurant de meilleurs soins aux patients par Jean Hamann Un système d’oxygénothérapie développé par des chercheurs de la Faculté de médecine et de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ) pourrait générer d’importantes économies tout en assurant de meilleurs soins aux patients. Voilà la conclusion qui se dégage d’une étude présentée le 23 mai par le professeur François Lellouche et ses collaborateurs au congrès de l’American Thoracic Society qui se déroulait à Washington. Commercialisé sous le nom de FreeO2, ce système d’oxygénothérapie ajuste automatiquement et en temps réel la quantité d’oxygène administrée à un patient en fonction de valeurs cibles d’oxygénation prescrites par un médecin. Ce système vise à remplacer le débitmètre à bille, une technologie inventée il y a plus d’un siècle, qui nécessite l’intervention régulière du personnel soignant. Les chercheurs de l’IUCPQ et leurs collaborateurs du Département d’économique de l’Université de Sherbrooke ont comparé l’efficacité et les coûts des deux méthodes chez 47 personnes hospitalisées en raison d’une exacerbation de leur maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). La moitié des patients a été suivie à l’aide du débit­mètre à bille et l’autre moitié avec le système FreeO2. Les données recueillies par les chercheurs montrent que, pendant le séjour à l’hôpital, les concentrations d’oxygène sont demeurées à l’intérieur de valeurs cibles 84 % du temps chez les

patients du groupe FreeO2 contre 48 % du temps dans l’autre groupe. « Il est facile de comprendre qu’un manque d’oxygène est dangereux pour les patients, mais il existe maintenant de nombreuses études sur la toxicité de l’oxygène qui montrent que l’hyperoxie a des conséquences sé­­ rieuses allant jusqu’à une augmentation de la mortalité, souligne le professeur Lellouche. Il faut donc essayer de rester dans une zone cible d’oxygénation pour éviter l’hypoxémie et l’hyperoxie, ce qui est difficile à réaliser avec le réglage manuel, comme l’ont démontré de nombreuses études. » Les coûts totaux pendant le séjour à l’hôpital et les 180 jours qui ont suivi, incluant les réhospitalisations, sont 21 % plus bas dans le groupe FreeO2, soit une économie d’environ 3 000 $ par patient, et ce, en tenant compte du coût d’achat du système d’oxygénothérapie automatisé. Environ 56 % de ces économies sont attribuables au fait que la durée moyenne du séjour à l’hôpital passe de 8,4 à 5,8 jours chez les patients du groupe FreeO2. Le séjour plus long chez les patients suivis à l’aide d’un débitmètre est dû au fait que le sevrage de l’oxygène n’est pas réalisé de f a ç o n a d é qu a t e , e x p l i qu e F r a n ç o i s Lellouche. « Avec un débitmètre, les soignants préfèrent ­garder un peu plus d’oxygène pour éviter l’hypoxémie. Ce risque est moins présent avec le FreeO2 parce que l’appareil ajuste les débits toutes les secondes et “surveille” le patient en continu. Nos études montrent que, en plus du sevrage plus

rapide, la fréquence des hypoxémies est grandement réduite avec l’ajustement continu par FreeO2. » Le recours à l’oxygénothérapie automatisée ne vise pas uniquement les patients atteints de MPOC, précise le professeur Lellouche. « Les nouveau-nés prématurés et les patients ayant des atteintes vasculaires coronaires ou cérébrales peuvent aussi connaître des complications liées à l’hyperoxie. Dans un hôpital comme l’IUCPQ, de très nombreux patients, probablement une majorité, reçoivent de l’oxygène à un moment ou à un autre de leur hospitalisation. »

FreeO2 est commercialisé par OxyNov, une entreprise créée en 2009 par François Lellouche et son collègue Erwan L’Her, en partenariat avec l’Université Laval et l’IUCPQ. Grâce à des investisseurs qui ont engagé plus de 2 M $, la compagnie a entrepris la commercialisation de son produit sur le marché européen. L’étude présentée à Washington a été réalisée par Thomas G. Poder et Christian R. C. Kouakou, de l’Université de Sherbrooke, et par Pierre-Alexandre Bouchard, Véronique Tremblay, Sébastien Blais et François Lellouche, du Centre de recherche de l’IUCPQ.


actualités UL Pour un meilleur équilibre en recherche

le fil | le 1er juin 2017

Les sciences humaines et sociales à l’Université Laval ont maintenant une fière représentante : Annie Pilote, membre du réseau des leaders pour le CRSH

Le rôle des leaders est de faciliter le partage de l’information entre les universités et de contribuer au développement des programmes du CRSH

par Matthieu Dessureault Les sciences humaines et sociales font face à plus d’un enjeu sur le plan du financement. Ce secteur de recherche, qui englobe des ­disciplines comme la psychologie, le droit et l’histoire, a désormais une ambassadrice à l’Université Laval chargée de faire le lien entre les chercheurs et le Conseil de re­cherches en sciences humaines (CRSH), un organisme subventionnaire du gouvernement fédéral. Annie Pilote, vice-doyenne à la recherche, aux études supérieures et à l’international à la Faculté des sciences de l’éducation, rejoint le réseau des leaders pour le CRSH. Cette organisation est composée de représentants d’universités canadiennes admissibles à gérer des fonds attribués par le CRSH. Les leaders, dont le mandat est d’une durée de trois ans, sont choisis par le recteur de leur université. Leur rôle est de faciliter le partage de l’information entre les établissements et de contribuer au développement des programmes du CRSH. « Les leaders jouent un rôle important. La communication avec les organismes subventionnaires se fait de multiples façons, notamment grâce à des chercheurs membres de comités ou de jurys, qui transmettent de précieuses informations à leurs

pairs. Les différents interlocuteurs font que l’information arrive de façon morcelée. Le réseau des leaders permet aux membres de centraliser les communications, mais surtout d’être les porte-parole des chercheurs auprès du CRSH », explique Annie Pilote. En collaboration avec le Bureau de la recherche et de la création, elle prévoit organiser des con­ sultations et diverses activités de mobilisation afin de prendre le pouls de la communauté. Professeure au Département des fondements et pratiques en éducation, elle est bien placée pour savoir que tout n’est pas rose dans le domaine des sciences humaines et sociales. Un exemple qui en dit long : pour la période 2015-2016, ce secteur de recherche a reçu seulement 9,9 % des subventions octroyées à l’Université par les organismes fédéraux et provinciaux, soit 32 millions de dollars. « Ce chiffre est extrêmement ­p réoccupant, surtout quand on con­s idère que les chercheurs en sciences humaines et sociales sont capables d’être très productifs avec peu de moyens. Le défi principal signalé par les chercheurs, incluant ceux hautement subventionnés, est le manque de temps. Par rapport à d’autres secteurs, le recrutement d’étudiants dans leur

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Vice-doyenne à la recherche, aux études supérieures et à l’international à la Faculté des sciences de l’éducation et professeure au Département des fondements et pratiques en éducation, Annie Pilote entreprend son nouveau mandat avec enthousiasme.

faculté est un enjeu important. Les charges de travail des professeurs sont forcément affectées par ce contexte. Tant qu’il n’y aura pas davantage de moyens consentis aux sciences humaines et sociales, ils vivront énormément de pression », dit Annie Pilote, qui espère que les programmes de subvention incluent la possibilité d’obtenir un dégagement d’activités d’enseignement pour la recherche. Selon elle, il faut également trouver un équilibre entre le finan­ cement de projets majeurs et celui de projet de moindre envergure. « Depuis quelques années, les règles des programmes visant à

financer des recherches ambitieuses ont eu comme effet pervers d’induire une baisse du taux de succès des plus petits projets. Ce n’est pas parce qu’un projet est modeste qu’il aura moins de retombées sociales qu’un projet s c i e n t i f i qu e d e p l u s g r a n d e envergure. » Autre enjeu : la représentativité des francophones dans les comités de sélection. « Des chercheurs francophones se demandent s’ils auront plus de chances d’obtenir du financement en présentant leur d e m a n d e d e s u b ve n t i o n e n anglais. Si c’est le cas, ce n’est pas acceptable. Derrière l’enjeu de la

langue se trouve celui des conditions de travail. Surchargés, plusieurs chercheurs doivent décliner les invitations du CRSH pour faire partie des comités de sélection. Il est certain que si les fran­ cophones ne sont pas présents autour de la table pour évaluer les demandes, nous avons là une partie du problème. » Pragmatique, Annie Pilote n’en demeure pas moins optimiste par rapport à l’avenir des sciences humaines et sociales. « Le CRSH n’est pas figé dans ses stratégies. Il a une grande volonté de répondre à des besoins exprimés par la communauté scientifique. »

Les sciences ­humaines et sociales à l’Université Laval, ce sont : • 657 professeurs • 6 430 étudiants inscrits aux cycles supérieurs • 16 chaires de recherche du Canada • 20 chaires de leadership en enseignement • 30 chaires de recherche en partenariat

Parmi les nombreuses disciplines que regroupent les sciences humaines et sociales, l’archéologie permet de mieux comprendre le passé. Chaque été, des fouilles, auxquelles participent des étudiants et des professeurs de l’Université, ont lieu au Québec et à l’étranger. photo Marc Robitaille

Les sciences humaines et sociales touchent plusieurs facultés, dont celle des Sciences de l’éducation.

• 371 nouveaux projets financés par les organismes subventionnaires pour la période 2015-2016


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société

Nourrir les rapprochements par la cuisine L’INAF participe au lancement de « Les aliments ensemble », une entreprise alimentaire d’économie sociale qui favorise l’intégration des réfugiées syriennes par Brigitte Trudel Ghraibeh, Karabidj, Samboussak, ces mots vous disent quelque chose ? Ajoutons qu’ils sont fabriqués notamment à base de pistaches, d’eau de rose, de fleurs d’oranger ou de féta. Soudain, cette lecture de­­ vient alléchante ! En fait, ce sont là quelques exemples de mets typiques de la Syrie. Or, cette cuisine parfumée et savoureuse, pourquoi ne pas s’en servir comme moteur d’intégration à la communauté et au marché du travail ? C’est l’idée qu’a eue Nour Sayem en janvier 2016, dans la foulée de l’arrivée à Québec de nombreux réfugiés syriens. Elle-même d’origine syrienne, cette conseillère stratégique en alimentation et diplômée du doctorat en sciences et technologie des aliments s’est rapidement tournée vers l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) de l’Université Laval pour l’appuyer dans son projet. Son appel a tout de suite a été entendu. « Le concept nous a emballés, raconte la directrice exécutive de l’INAF, Renée Michaud. D’une part, parce que la ­f ormation, le transfert de connaissances et l’innovation font partie de notre mission, tout comme l’idée de créer des liens entre le campus et la communauté. D’autre part, parce nous sommes bien conscients des défis liés à l’intégration en raison des nombreux étudiants étrangers qui fréquentent l’INAF. En outre, comme l’alimentation était à la base de cette initiative, nous ne pouvions que nous sentir interpellés. » Ainsi, à partir de janvier 2017, l’INAF a accueilli dans ses locaux et ses installations de recherche la première cohorte de l’entreprise d’économie sociale « Les aliments ensemble ». Six femmes syriennes ont

été prises en charge par des membres professionnels et des étudiants bénévoles. Grâce à leur soutien et à leur expertise, elles ont pu participer activement au choix, au développement et à la standardisation de recettes ty­­ piques de leur pays dans le but de les commercialiser. Fixer les prix adéquats, sé­­ lectionner des emballages et mener des tests de goût auprès des consommateurs étaient aussi au programme de leur apprentissage. « L’INAF nous a offert un beau nid », constate avec re­­ connaissance Nour Sayem, qui agissait aussi comme in­terprète lors des ateliers tenus tous les dimanches. En plus des nombreuses con­ naissances acquises, les participantes ont reçu, non sans fierté, une attestation en hygiène et salubrité ali­ mentaires à l’issue de leur formation. En outre, les classes de cuisine collective ont aussi servi de lieu de francisation. « Pour ces femmes qui ne savaient pas lire, c’était tout un défi », affirme avec admiration la créatrice du projet. L’INAF, qui s’impliquait pour la première fois dans le lancement d’une entreprise d’économie sociale, considère ces accomplissements

comme la marque d’un grand succès. « Je retiens le ravissement des femmes et leur plaisir de préparer cette ­cuisine délicieuse, de donner et de recevoir », se réjouit Renée Michaud. Derrière leurs sourires, on trouve aussi des résultats tangibles, ajoute la directrice. « L’une des participantes qui, à son arrivée à Québec en janvier 2016, comptait partir pour Toronto nous a confié : “Je suis à Québec pour y ­rester”. Ce pouvoir de rétention témoigne d’une réussite très concrète. » Nour Sayem abonde dans le même sens. « Ces femmes sont aussi mamans de 4 à 5 enfants chacune. Ces enfants, dont nous aurons outillé les familles, représentent plus de 25 ci­­ toyens qui viendront enrichir la communauté des gens de Québec. Pour moi, cela est très précieux. » Maintenant que la formation de la première cohorte est achevée, l’entreprise « Les aliments ensemble » se penchera sur la recherche de sources de financement et sur la vente de ses produits, qu’elle souhaite distribuer dans des commerces et des marchés de la région. Puis, dans quelques se­­mai­ nes, l’entreprise quittera les locaux de l’INAF pour voler de ses propres ailes et se poser dans un nouveau lieu de production. Nour Sayem évoque même la possibilité d’avoir pignon sur rue grâce à une petite boutique. « Ce sont les femmes qui décideront, ditelle. L’aventure leur a insufflé une belle confiance. Elles font désormais partie intégrante du futur de l’entreprise. »

La cuisine du terroir syrien est très parfumée et puise ses influences dans le bassin méditerranéen, notamment en Grèce et en Turquie. photo Hélène Marceau / INAF

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sur la crise financière grecque Q Dans ces conditions, la Grèce aurait-elle intérêt à sortir de la zone euro ?

Marie-Hélène Gagnon

Le sort financier de la Grèce dépend plus que jamais de ses créanciers, qui ont refusé, le 22 mai, de lui accorder une aide financière. Le pays a pourtant absolument besoin de cette somme pour honorer une partie du paiement de sa dette en juillet. Le 15 juin, les ministres de la zone euro se réuniront à nouveau pour discuter des fonds à allouer à la Grèce, dont la dette s’élève à 180 % de son produit ­n ational brut (PNB). La chercheuse en finances internationales et professeure au Département de finance, assurance et immobilier MarieHélène Gagnon analyse les dessous de cette négociation d’envergure.

Q Pourquoi les créanciers européens, en particulier l’Allemagne, hésitent-ils à verser une nouvelle aide financière à la Grèce ? R Les questions politiques jouent un grand rôle dans ces négociations. La chancelière allemande, Angela Merkel, n’a pas envie de défendre l’aide financière à la Grèce alors qu’elle mène actuellement une campagne électorale. Elle craint les répercussions de cette décision sur une partie de l’électorat qui s’oppose à ce qu’on finance encore les Grecs. De son côté, la Grèce soutient qu’elle a fait ce que demandaient ses créanciers. Le gouvernement a rehaussé le plafond de la base imposable des particuliers et il a coupé dans les régimes de retraite. Les marchés de la zone euro ont d’ailleurs bien réagi à ces mesures prises cet hiver. Certaines nouvelles économiques semblent également encou­ rageantes. Selon l’agence de presse Reuters, le surplus du PNB atteint maintenant 4 % avant le service de la dette, alors qu’il a longtemps été négatif. À court terme, la situation semble donc s’améliorer. Par contre, une partie des banques allemandes et le Fonds monétaire international (FMI) se demandent ce qui va se passer à long terme. Que va faire la Grèce en 2018 quand le plan d’aide internationale se terminera, d’autant plus que le pays doit renégocier la dette existante ?

R Ce n’est pas une bonne solution, ni pour les Grecs ni pour les pays européens. Un Grexit ne changerait pas le montant de la dette. Actuellement, le pays dispose d’un taux d’emprunt très bas, 6 % sur 10 ans, un chiffre similaire à celui en vigueur avant la crise financière de 2008-2009. En restant dans la zone euro, la Grèce bénéficie donc de con­ ditions d’emprunt très avantageuses. Si le pays revenait à sa monnaie locale, le drachme, il ne pourrait pas trouver du capital dans cette devise. Il serait obligé de se tourner vers le marché international, ce qui augmenterait considérablement le coût d’emprunt. Selon moi, la Grèce et ses créanciers vont devoir mettre de l’eau dans leur vin pour trouver une entente. Des groupes au sein du FMI mènent une campagne officieuse pour pousser l’Allemagne à effacer une partie de sa dette. Si les créanciers acceptaient de récupérer seulement 75 % de leurs prêts, cela leur permettrait ne pas faire traîner le problème pendant des années. De plus, l’endettement actuel de la Grèce semble insoutenable à long terme. Les investisseurs privés étrangers évitent ce pays. Autrement dit, plus d’argent sort de ce pays qu’il n’en entre actuellement. Q Comment expliquer que la situation financière de la Grèce reste aussi difficile malgré les réformes draconiennes menées par le gouvernement ? R Le gouvernement a beau prendre de nouvelles mesures pour augmenter l’impôt, cela ne donne pas forcément plus d’argent dans ses coffres. En effet, une partie de la population ne paie pas ses impôts, en particulier dans les classes supérieures. Selon les estimations, environ 25 % du PNB du pays relèverait de l’économie grise en 2009, comparativement à moins de 12 % en Allemagne. Cela signifie qu’un quart de l’activité économique du pays reste cachée, à l’abri des taxes. Certains rapports secrets du FMI déplorent d’ailleurs le manque de données économiques fiables en provenance de la Grèce. Il faut donc se contenter de projections pour évaluer la situation à court terme. Une chose est sûre, une partie de la population vit des jours difficiles depuis huit ans puisque le taux de chômage tourne autour de 20 %. Cependant, quoique la Grèce comme membre de l’Union européenne ne puisse contrôler sa politique monétaire, son inflation reste, heureusement, assez modérée. Si les Grecs adoptaient à nouveau le drachme, cela aggraverait leur situation, car la balance commerciale du pays reste structurellement déficitaire. En d’autres mots, ils importent davantage de marchandises qu’ils en exportent. Propos recueillis par Pascale Guéricolas


vie étudiante

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Des lasers aux larves de mouches Trois étudiants entrepreneurs remportent des bourses Pierre-Péladeau de 50 000 $ et de 30 000 $ par Yvon Larose Simon Duval, Louis-Rafaël Robichaud et Justine RichardGiroux, trois étudiants de l’Université Laval, étaient tout sourire, le 11 mai dans les bureaux montréalais de Québecor, lors de la remise des prestigieuses bourses Pierre-Péladeau 2017. Ces prix soulignent la créativité, le talent et l’audace de la relève entrepreneuriale québécoise. Le doctorant en physique Simon Duval et LouisRafaël Robichaud, inscrit à la maîtrise en physique, sont les cofondateurs de Femtum, une entreprise en démarrage qui vise à commercialiser la prochaine génération de lasers infrarouge à base de fibre optique. Le montant de leur bourse s’élève à 50 000 $. Justine Richard-Giroux, elle, est inscrite à la maîtrise

en sciences animales. Son entreprise, Exuvie, a été incorporée en 2017. L’étu­ diante a pour objectif de valoriser les matières organiques résiduelles à l’aide de larves de mouches soldats noires. Elle a obtenu 30 000 $ pour la mise en œuvre de son plan d’affaires. Les deux étudiants en ­optique-photonique mènent leur projet de recherche au Centre d’optique, photo­ nique et laser de l’Université Laval. C’est dans cet environnement ultraspécialisé, au sein des équipes de re­­ cherche des professeurs Réal Vallée et Martin Bernier, qu’ils ont contribué à mettre au point une série de lasers aux performances inégalées. Ces lasers uniques en leur genre sont parmi les

Les lasers révolutionnaires de Femtum peuvent générer des impulsions ultrabrèves et intenses, dont la durée avoisine le millionième de milliardième de seconde. photo Simon Duval

La larve de la mouche soldat noire a de grandes capacités de transformation des résidus organiques. photo Justine Richard-Giroux

Les étudiants entrepreneurs se démarquent par leur créativité et leur audace

« Nous croyons fermement que ces technologies laser vont permettre de nouvelles applications innovantes qui vont changer le monde », indique Simon Duval. Les résidus organiques, en particulier les fruits et les légumes périmés, auraient-ils un avenir du côté de l’alimentation animale, et ce, avec la contribution improbable de larves de la mouche soldat noire ? Ce scénario plutôt original, Justine RichardGiroux y croyait avant même son entrée à l’Université. « Je terminais une technique en production horticole, raconte-t-elle. Ma passion pour les insectes a commencé à ce moment-là. À mon entrée au baccalauréat en agronomie, je me suis inscrite au profil entrepreneurial. Mon but ultime était de développer une nouvelle fa­­ çon de valoriser les matières organiques enfouies, soit quelques millions de tonnes de déchets chaque année pour le Québec. Or, les procédés de compostage et de biométhanisation ne permettent pas d’augmenter la valeur de ces matières. Je voulais un procédé simple, rapide et productif, au grand potentiel commercial et offrant un produit ayant une grande valeur nutritive. » Chez Exuvie, le procédé consiste à récupérer des matières résiduelles organiques, à les transformer et à les donner, comme aliments, à des larves. Ces larves sont nées d’œufs pondus par des mouches élevées en captivité. On inocule ces matières aux larves et on les laisse digérer une dizaine de jours. On les retire ensuite du mi­­ lieu d’élevage, on les nettoie, on les sèche et on les emballe. Les larves sont alors très concentrées en nutriments : protéines, lipides, vitamines et minéraux. Elles servent ensuite à la fabrication de la moulée destinée à l’alimentation animale, notamment à la volaille et au poisson d’élevage. « La mouche soldat noire a vraiment des capacités exceptionnelles pour transformer les résidus organiques, affirme Justine Richard-Giroux. La matière sèche qui en résulte est composée à environ 45 % de protéines. »

premiers au monde à émettre dans l’infrarouge moyen, une région spectrale difficilement accessible par les systèmes laser conventionnels. En instance de brevet, ces lasers révolutionnaires peuvent générer des impulsions ultrabrèves et intenses, dont la durée avoisine le millionième de milliardième de seconde, à l’intérieur de fibres optiques spécialisées, simples et robustes. L e s l a s e r s d e m a r qu e Femtum s’adresseront à des entreprises et à des centres de recherche. Les applications envisagées touchent à l’environnement, au médical, à la défense et à la sécurité, ainsi qu’à l’industrie. Ces produits high tech ­p ermettront notamment de détecter des polluants at­mosphériques, de remplacer les scalpels traditionnels dans les interventions chirurgicales et d’analyser l’haleine. « Le scalpel laser va révolutionner la pratique chirurgicale, affirme Louis-Rafaël Robichaud. Le scalpel métallique traditionnel crée une importante déchirure du tissu vivant qu’il découpe, ce qui impose des contraintes sur les tissus biologiques environnants. La zone de dommages est donc plus grande que celle qui est opérée. Nos lasers permettent de limiter au minimum ladite zone puisque la coupe des tissus est beaucoup plus précise. » À l’Université, Simon Duval et Louis-Rafaël Robichaud bénéficient du soutien de SOVAR, une société de valorisation technologique, pour leur straté- Pour consulter la vidéo gie de démarrage et de déve- de l’événement : loppement des produits. bit.ly/2qBOQmu

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ils ont dit... Sur la circulation automobile à Québec

Jean Dubé, École supérieure d’amé­ nagement du territoire et de développement régional La Presse Plus, 21 mai

Les automobilistes de la région de Québec se plaignent de plus en plus des bouchons de circulation qui ralentissent leurs dé­­ placements aux heures de pointe. Malgré ces embouteillages, ils n’envisagent pas pour autant le recours aux transports en commun. « L’enjeu, c’est le temps : si les transports en commun ne sont pas concurrentiels, les gens prennent leur auto. Ce n’est pas que ces gens-là veulent absolument polluer, ils veulent leur bien-être d’abord. »

Sur la valeur du temps de transport

Philippe Barla, Département d’économique Le Soleil, 25 mai

En septembre prochain, l’administration Labeaume présentera sa vision et les enjeux entourant la réorga­ nisation des routes du Réseau de transport de la Capitale. Cette vision tiendra compte de la va­­leur du temps de transport. Selon Philippe Barla, la valeur du temps économisé représente généralement 40 % à 60 % du revenu ho­­raire net de la personne. « C’est le montant, dit-il, que les gens sont prêts à payer pour gagner du temps de déplacement. »

Sur les mères porteuses

Maria De Koninck, Département de médecine sociale et préventive Québec Science, 1er juin

Le gouvernement provincial travaille à clarifier le flou juridique autour de la gestation pour autrui. Maria De Koninck condamne cette pratique. « Un être humain ne doit jamais faire l’objet d’un échange. Quand on fait appel à une femme pour porter un enfant, et qu’elle accepte, sans être rémunérée, il y a quand même une entente qui prévoit que la femme va donner l’enfant après sa naissance. Le bébé est pourtant un être humain et sa dignité fait en sorte qu’il ne doit pas faire l’objet d’un don. »


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Lieux

Trois places publiques s’offriront aux habitan de Québec cet été grâc d’étudiants en architec par Matthieu Dessureault Après le succès que l’on connaît dans les quartiers Saint-Roch et Saint-Sauveur, le SPOT installe ses pénates à l’îlot des Palais, dans le Vieux-Québec. Ce projet de place publique – SPOT pour « Sympathique place ouverte à tous » – aura pour thème l’agriculture urbaine. Tout l’été, l’endroit mariera le jardinage, des conférences et un petit marché public à une programmation culturelle diversifiée. « L’agriculture urbaine nous permet d’aborder un sujet d’actualité lié au développement durable. On trouvait que ce thème rejoint bien notre mission, qui est de faire valoir l’architecture et le design urbain », explique François Bail-L’Heureux, coordonnateur général du SPOT et finissant à la maîtrise en architecture.

1 L’auto cueillette urbaine, par Tergos architecture et construction et les étudiants en architecture.

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Promenade cultivée, par Fugère architecture et les étudiants en architecture.

4 Savez-vous planter des choux, par Bourgeois Lechasseur architectes et les étudiants en architecture.

S r d t l fi e l p m u c e c a B

La forêt nourricière, par Coarchitecture et

5 Serres volantes, par Lemay et les étudiants en architecture.

1, 2, 3, 4 et 5. Pour sa troisième année d’existence, le SPOT s’installera dès la mi-juin à l’îlot des Palais, un site historique dans le centre-ville. Plusieurs activités autour du thème de l’agriculture urbaine sont prévues.


architecture

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de convergence estivale

s éphémères nts de la ville ce au travail cture Initiative 100 % étudiante, le SPOT vise la réappropriation et la revalorisation d’un site urbain délaissé. Cette année, une quarantaine de bénévoles ont mis la main à la pâte, en collaboration avec six firmes d’architecture. Ensemble, ils espèrent offrir un autre regard sur l’îlot des Palais. « Il s’agit d’un lieu patrimonial, mais qui demeure méconnu. Le site est très vaste, avec un bel ensoleillement et un décor chargé d’histoire. Avec le SPOT, on espère révéler ces qualités et faire connaître l’endroit aux citoyens et aux touristes », ajoute François Bail-L’Heureux. Les habitants du quartier Limoilou ne seront pas en reste. Dès la fin du mois, ils pourront profiter de la place éphémère de Maizerets. Ce projet prendra place devant l’église

t les étudiants en architecture.

Saint-Pascal-des-Maizerets et le Centre Monseigneur-Marcoux, à l’intersection de la 18e Rue et du chemin de la Canardière. Avec La Pépinière et le Centre Monseigneur-Marcoux, le collectif Les Malcommodes, composé de sept étudiants, compte créer « une place colorée à l’image de la diversité culturelle du quartier ». Du mobilier urbain et un piano public seront installés. Quant à la programmation, elle comprend notamment des chansonniers et des séances de yoga. « La place de Maizerets est située au cœur d’un quartier multiculturel, avec une population âgée, mais aussi plusieurs jeunes familles. Le défi est de faire cohabiter cette diversité. Du mobilier urbain viendra tester le potentiel du site pour y établir une installation qui serait permanente », dit Audrey Morency, qui forme le collectif avec Alexandra Vaillancourt-Guay, Alexandre Morin, Baptiste Balbrick, Delphie Laforest-Pradet, Marie-Jeanne Allaire-Côté et Simon Parent. Les Malcommodes ne chôment pas ces temps-ci. En plus de concevoir une installation du SPOT, ils travaillent à l’aménagement d’un site qui sera ouvert le 26 juin dans un stationnement voisin des bureaux de l’organisme d’aide en santé mentale PECH-Sherpa, au coin du boulevard Charest et de la rue Saint-Anselme. Cette fois, les habitants du quartier seront invités à participer au design. L’objectif est de créer un lieu d’échanges entre ceux-ci et la clientèle de PECHSherpa avec une foule d’activités. Pour Audrey Morency, tous ces projets s’insèrent dans une tendance visant à reconsidérer l’espace public comme un support de la vie sociale. « À Québec, les gens ont tendance à être très rapides dans leurs déplacements. Comparativement à certaines villes européennes où les places publiques sont bien intégrées dans le tissu urbain, les lieux de rencontre et de repos se font rares. Il existe de belles places publiques, mais plusieurs sont sous-utilisées. De plus en plus, la ville de Québec réalise l’importance de ces endroits pour agrémenter la vie d’un quartier. En ouvrant le bal avec l’initiative du SPOT, les étudiants en architecture ont démontré que l’on peut faire de l’aménagement très intéressant avec peu de moyens. » François Bail-L’Heureux se réjouit, lui aussi, de cette prise de conscience collective pour les places publiques éphémères. « L’espace public, c’est beaucoup plus que des parcs et des places aménagées ! Avec des projets éphémères, on vient apporter un peu de piquant dans la ville et varier le quotidien des gens », lance-t-il, emballé. Pour plus d’information sur le SPOT et les projets des Malcommodes : • spotqc.com • lesmalcommodes.org

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En ouvrant le bal avec l’initiative du SPOT, les étudiants en architecture ont démontré que l’on peut faire de l’aménagement très intéressant avec peu de moyens

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8 6, 7, et 8. Le collectif Les Malcommodes, à qui on doit la place publique Vive le vent !, installée tout l’hiver devant l’église Saint-Jean-Baptiste, revient cet été avec deux autres projets, en plus de réutiliser des portions de son installation hivernale pour aménager le SPOT.


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sciences

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en bref

Journée de la science de l’INQ Les membres de la communauté universitaire et le grand public sont invités à découvrir les enjeux de la recherche nordique en prenant part à la Journée de la science de l’Institut nordique du Québec (INQ), le 6 juin, au Musée de la civilisation. Ce rendez-vous, qui soulignera la diversité des recherches québécoises portant sur le Québec nordique, abordera les thèmes de la société et des cultures, de la santé, du fonctionnement des écosystèmes et de la protection de l’environnement, des infrastructures et des technologies ainsi que des ressources naturelles. L’événement accueillera également le concours Mon projet nordique, où des ­candidats devront vulgariser leur projet de recherche en l’expliquant en moins de cinq minutes au public. photo Mael Le Corre Programmation complète et inscription : bit.ly/2ph3sMk

Conduite responsable en recherche Un an presque jour pour jour après le lan­ cement du site de référence Ma conduite, c’est ma fierté sur la conduite responsable en recherche, ce thème fera l’objet d’une conférence lors d’une journée de réflexion organisée par la Direction des affaires éthiques et juridiques du Bureau du scientifique en chef des Fonds de recherche du Québec. Cette journée réunira les personnes chargées de la conduite responsable au Québec en p ­ ro­venance des ­universités et des collèges. L’Université Laval a été invitée à présenter son récent site de ­référence et sa démarche de consultation originale auprès de la communauté des chercheurs. La présentation sera faite conjointement par Serges Desnoyers, adjoint au vice-recteur à la recherche et à la création et directeur du Bureau de la recherche, et Judith Paquet, conseillère en éthique au Vice-rectorat à la recherche et à la création. Vendredi 9 juin, à 14 h 30, au Cercle du ­pavillon Alphonse-Desjardins. ulaval.ca/rechercheresponsable

Vers un avenir sobre en carbone Pas moins de 71 chercheurs universitaires provenant des 10 provinces canadiennes cosignent un important rapport sur la nécessité, pour le Canada, de devenir un chef de file en énergies renouvelables. Deux d’entre eux sont professeurs à l’Université Laval : François Anctil, du Département de génie civil et de génie des eaux, et André Potvin, de l’École d’architecture et directeur de l­ ’Institut EDS. Le document de 60 pages, intitulé Rebâtir le système énergétique canadien – Vers un avenir sobre en carbone, se penche sur les mesures à prendre pour assurer la transition du Canada vers des énergies à faible teneur en carbone, et ce, sans miner la com­ pétitivité du pays à l’échelle mondiale.

Le syndrome fémoro-patellaire frappe les adeptes de plusieurs sports, mais il est particulièrement fréquent en course à pied. L’étude montre qu’une intervention éducative préconisant des entraînements fréquents, courts et peu intenses, qui maintiennent la douleur à un faible niveau, donne les meilleurs résultats.

Repartir du bon pied Une étude fait le ménage dans les traitements préconisés pour un problème qui frappe bien des coureurs par Jean Hamann Informer les coureurs sur la nature et les causes de leur blessure et leur proposer un programme structuré et graduel de retour à l’entraînement serait la façon la plus efficace d’attaquer l’un des problèmes les plus courants en course à pied, le syndrome fémoropatellaire. Voilà la conclusion d’une étude publiée dans le British Journal of Sports Medicine par une équipe de chercheurs de la Faculté de médecine, du Centre interdisciplinaire de re­­ cherche en réadaptation et intégration sociale et de la Clinique du coureur. Le syndrome fémoro-patellaire frappe les adeptes de plusieurs sports, mais il est particulièrement fréquent en course à pied. Ce problème se caractérise par une douleur autour ou derrière la patella, communément appelée rotule, qui s’accentue lors de mouvements sollicitant l’articulation fémoropatellaire, par exemple monter ou descendre un escalier. Le traitement le plus répandu pour ce syndrome est de nature éducative et il consiste à encourager le coureur à réduire le volume et l’intensité des entraînements, de façon à ajuster la charge de travail à la capacité d’adaptation des tissus. Une autre intervention souvent prescrite est le renforcement des muscles de la jambe à l’aide d’exercices ciblés. Enfin, une avenue apparue récemment est la modification du patron de course par l’adoption d’une foulée plus « naturelle ». Le coureur est encouragé à ne pas attaquer le sol avec le talon, mais plutôt avec le milieu ou l’avant du pied. Cette façon de faire reproduit ce que les coureurs feraient spontanément s’ils couraient pieds nus. « Présentement, le syndrome fémoropatellaire est soigné en combinant ces trois approches et nous avons voulu déterminer les mérites respectifs de chacune pour en établir l’efficacité »,

explique le responsable de l’étude, Jean-Sébastien Roy, du Département de réadaptation. Pour ce faire, les ­chercheurs ont recruté 69 coureurs récréatifs aux prises avec un syndrome fémoro-patellaire depuis au moins trois mois. Tous les participants ont eu droit à l’intervention éducative offerte par un physiothérapeute lors de cinq visites réparties sur huit semaines. Les coureurs étaient incités à faire des entraînements fréquents, mais moins longs et moins rapides qu’à l’habitude, sans côtes ni escaliers, et ne dépassant jamais une douleur plus grande que 2 sur une échelle de 10. La durée et l’intensité des séances de course étaient augmentées graduellement selon les progrès de chaque participant. En plus de l’intervention éducative, deux groupes de 23 coureurs ont eu droit soit à un programme d’exercices ayant pour but de renforcer leurs ­jambes, soit à une intervention visant à modifier leur patron de course. Les sujets de ce dernier groupe étaient encouragés à raccourcir leur foulée pour en augmenter la cadence de 7 à 10 % et, si nécessaire, à ne plus attaquer le sol avec le talon. Résultats ? Au terme d’un suivi de 20 semaines, les sujets des trois groupes avaient connu une amélioration des capacités fonctionnelles de leurs genoux lors d’activités quotidiennes courantes, de même qu’une diminution de la douleur pendant la course et pendant la journée. Par ailleurs, même si le programme d’exercices a produit une augmentation de 10 % de la force des extenseurs du genou et que la correction du patron de course a réduit de 25 % la charge verticale moyenne de l’articulation fémoropatellaire, les sujets des groupes 2 et 3 n’ont obtenu aucun gain supplémentaire tant au chapitre de la douleur que des limitations fonctionnelles.

« La leçon pratique de l’étude est que l’intervention éducative fonctionne bien et qu’elle devrait être appliquée en premier lieu pour tous les coureurs souffrant d’un syndrome fémoro-­ patellaire, résume le professeur Roy. Lorsque les progrès atteignent un plateau, on pourrait appliquer les deux autres interventions parce que, individuellement, certains coureurs pourraient en retirer des bénéfices. » L’autre leçon livrée par cette étude est que les blessures de ce type résultent souvent d’erreurs d’entraînement, souligne le chercheur. « Les coureurs augmentent trop rapidement le volume ou l’intensité de leurs sorties. L’intervention éducative remet le compteur à zéro et elle leur permet de progresser en fonction de la réponse de leur corps. » L’étude parue dans le British Journal of Sports Medicine est signée par JeanFrançois Esculier, Laurent Julien Bouyer, Blaise Dubois, Pierre Frémont, Lynne Moore, Bradford McFadyen et Jean-Sébastien Roy.

L’intervention éducative remet le compteur à zéro et elle permet aux coureurs de progresser en fonction de la réponse de leur corps


arts

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Se mettre à table

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en bref

photo Philippe Ruel

Joyeux trio féminin

Les spectateurs du Carrefour international de théâtre auront droit à un avant-goût d’une pièce du collectif Exond&, formé d’étudiants et de diplômés en littérature par Matthieu Dessureault Mörbylånga : les aficionados de la compagnie suédoise IKEA sauront qu’il s’agit d’un modèle de table en bois à assembler soi-même. Mais ce n’est pas tout. Il s’agit aussi du titre du quatrième spec­ tacle du collectif Exond&. Après les thèmes de la normalité, de la marginalité sexuelle et de l’angoisse sociale, les artistes Myriam Breault, Véronique Langlais, Éric LeBlanc, Ariane Lessard, Émilie St-Pierre, Anaël Turcotte et Émilie Turmel s’attaquent à l’absurdité des relations humaines. Mörbylånga est un spec­ tacle alliant littérature et théâtre. Il est composé d’une dizaine de courtes histoires sans véritables liens, sinon des personnages qui reviennent dans l’un ou l’autre des récits. Fil conducteur, une table sert de prétexte aux échanges. Autour de ce meuble, les personnages rient, dégustent, débattent, se toi­ sent. On peut prévoir des propos déjantés, des déra­ pages et des non-dits. « Une table est un objet rassembleur qui peut réunir à la fois des amis, des inconnus et des ennemis. Nous avons voulu voir quels genres de dyna­ miques peuvent se dégager de leurs interactions et comment celles-ci peuvent faire appel à l’absurdité des relations humaines  », ex­­p lique

Éric LeBlanc, étudiant à la maîtrise en études littéraires. Il faut dire que la table est au cœur même de la dé­­ marche de création du collectif. « En processus d’écriture, nous sommes toujours assis autour d’une table. On a voulu exploiter cette idée ou du moins s’inspirer de notre processus créatif pour lancer un projet littéraire. La table, même si ça semble être un objet anodin, est un bon vecteur pour verser dans la folie », ajoute Éric LeBlanc. Tous les textes de Mörbylånga ont été réalisés en groupe à partir d’improvisations. Les membres du collectif ont ensuite retravaillé certaines idées afin de créer la trame narrative du spectacle. Pour la mise en scène, ils ont fait appel à Guillaume Pepin, un habitué du théâtre, qui a ­c ollaboré notamment avec Les Treize. L’œuvre, toujours en cours de création, fait partie de la programmation des Chantiers/constructions ar­­ tistiques. Tremplin pour de nouveaux projets, cette ini­ tiative du Carrefour inter­ national de théâtre offre une tribune aux artistes pour expé­rimenter des approches scéniques. En dix ans, plus d’une centaine de créateurs sont passés par les Chantiers, donnant vie à plusieurs prod u c t i o n s , d o n t NO RG E

(Kevin McCoy), Mme G. (Maryse Lapierre) et Projet BBQ (Claude Breton-Potvin). Le collectif, qui offrira une lecture théâtralisée de ses ­t extes, compte profiter de l’expérience pour faire avancer son projet. « La beauté des Chantiers, c’est qu’il y a toujours des échanges avec le public après la présentation. Les spectateurs prendront le temps de réfléchir avec nous et de donner leurs com­mentaires, ce qui nous permettra d’entamer une nouvelle étape de création », se réjouit Éric LeBlanc, pas peu fier de participer à cet événement d’envergure.

Fondé en 2013, Exond& a présenté jusqu’ici trois œuvres dans le cadre du Mois de la poésie, Le Déjectoire, NORMPORN et Unheimlich. Le collectif a été soutenu à trois reprises par le programme Première Ovation Arts littéraires, qui appuie l’émer­gence de la relève en arts littéraires. Jeudi 8 juin, à 20 h, au Théâtre Premier Acte (870, avenue De Salaberry). Contribution volontaire. La programmation complète des Chantiers est dispo­nible à l’adresse carrefourtheatre. qc.ca/chantiers.

Le spectacle est composé d’une dizaine de courtes histoires sans véritables liens, sinon des personnages qui reviennent dans l’un ou l’autre des récits

Trois artistes, trois démarches, une seule exposition. Le travail d’Annie Lalande, ­d’Angela Eve Marsh et de Karen White est présenté à la Salle d’exposition du pa­­ villon Alphonse-Desjardins. L’exposition Reclaiming comprend des dessins et des photographies dans lesquels elles ont exploré, chacune à leur façon, les notions de connec­ tivité, d’intimité, de présence, de biophile et d’emprunt ancestral. Annie Lalande, Angela Eve Marsh et Karen White sont respectivement diplômée du baccalauréat en arts vi­­ suels, étudiante à la maîtrise en arts visuels et étudiante au baccalauréat en arts visuels et médiatiques. Jusqu’au 9 juin, au local 2470 du pavillon Alphonse-Desjardins. Les heures d’ouverture sont de 9 h à 16 h 30, du lundi au vendredi, et de 12 h à 16 h, le samedi.

Au paradis des petits lecteurs Vous est-il déjà arrivé de vouloir offrir un livre à un enfant et de vous sentir démuni devant l’abondance des ouvrages de littérature jeunesse ? Si oui, dites-vous que vous n’êtes pas seul. Il existe pourtant une précieuse ressource pour s’y retrouver : Les Sentiers littéraires, un site qui comprend une sélection de près de 2 000 livres pour les 0 à 12 ans. Ces livres ont été choisis à partir d’une grille d’analyse comprenant plusieurs critères, comme la ­puissance dramatique du récit, la force des personnages et la richesse de la langue. Hébergé sur le site de la Bibliothèque, le site a été mis sur pied par la regrettée professeure Charlotte Guérette en 2008. Le site est disponible à l’adresse sentiers.bibl.ulaval.ca.

Portrait d’un précurseur en musique Célèbre musicien et pédagogue suisse, Émile Jacques-Dalcroze fait l’objet d’une exposition à la Bibliothèque de l’Université. Intitulée Émile Jacques-Dalcroze : La musique en ­mouvement, cette exposition a été réalisée par l’Institut Jacques-Dalcroze, à Genève. Elle est présentée en marge du 3e congrès international sur les études dalcroziennes. Figure marquante de la vie musicale genevoise dès 1890, Émile Jacques-Dalcroze est le créateur de la méthode rythmique qui porte son nom. Son œuvre comprend notamment des opéras, de la musique de chambre et des pièces pour piano.

Le collectif est composé de Myriam Breault, Véronique Langlais, Éric LeBlanc, Ariane Lessard, Émilie St-Pierre, Anaël Turcotte et Émilie Turmel. Sauf cette dernière, ils joueront leurs textes sur la scène du Théâtre Premier Acte. photo Pascal Audet

Jusqu’au 18 août, au 4e étage du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Les heures d’ouverture sont de 8 h à 19 h, du lundi au vendredi.


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actualités UL

en bref

Ces profs qui changent des vies Les meilleurs enseignants, ce sont ceux dont on se souvient toute sa vie durant. Dévoués, pédagogues, enthousiastes, ils nous ont transmis leur passion, ont élargi nos horizons, nous ont donné envie d’être créatifs dans un domaine. Certains professeurs jouent un rôle de premier plan dans le parcours de leurs étudiants, contribuant de façon significative à leur avenir. L’équipe du Fil veut mettre en valeur l’apport de certaines de ces personnes qui changent des vies. Diplômé ou étudiant de l’Université Laval, vous avez une histoire qui implique un professeur toujours à l’emploi de l’établissement ? Écrivez-nous à l’adresse matthieu.dessureault@dc.ulaval.ca pour nous faire part de votre témoignage. Votre histoire pourrait faire l’objet d’un article dans le journal !

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Des personnalités d’exception Les cérémonies de collation des grades 2017 se tiendront les 10, 11, 17 et 18 juin à l’amphithéâtre-gymnase Desjardins – Université Laval. À cette occasion, l’Université honorera 8 personnalités d’exception en leur décernant un doctorat honorifique pour souligner le caractère exceptionnel de leur parcours universitaire et professionnel dans leur champ d’expertise respectif. Le doctorat honorifique est la plus haute distinction décernée par l’Université Laval.

En suivant l’ordre des cérémonies, voici les 8 récipiendaires : • Shoo K. Lee (médecine), professeur de pédiatrie, d’obstétrique, de gynécologie et de santé publique à l’Université de Toronto ; • Alain Bouchard (sciences de la consommation), fondateur et président exécutif du conseil d’Alimentation Couche-Tard inc. ; • Sally Thorne (soins infirmiers), professeure en soins infirmiers à l’Université de la Colombie-Britannique ; • Alain Lemaire (doctorat d’université), président exécutif du conseil d’administration de Cascades inc. ; • Tanya Tagaq Gillis (musique), chanteuse, improvisatrice de chant de gorge contemporain et artiste peintre ; • Carolyn Muriel Shields (administration et politiques de l’éducation), professeure en administration et en leadership éducationnel à la Wayne State University ; • l’honorable Rosalie Silberman Abella (droit), juge à la Cour suprême du Canada ; • Michael Joseph Piore (relations industrielles), économiste du travail et professeur au Massachusetts Institute of Technology.

Pour consulter la politique de l’Université en la matière : bit.ly/2sn6Ylj

Opération Entrepreneur L’Opération Entrepreneur, une initiative des Œuvres de bienfaisance du prince de Galles au Canada, a tenu son cinquième Camp d’entraînement en entrepreneuriat à la Faculté des sciences de l’administration. Du 14 au 20 mai, une vingtaine de membres des Forces armées canadiennes en transition de carrière, intéressés à lancer leur propre entreprise, ont reçu une formation en entrepreneuriat. « Au terme de leur formation, les militaires sont outillés pour démarrer leur deuxième carrière. C’est un réel privilège pour les professeurs, chargés de cours et intervenants de contribuer à leur transition en leur permettant de développer les habiletés nécessaires pour avoir confiance en leur projet d’affaires », affirme Maripier Tremblay, professeure au Département de management et coordonnatrice de la formation du programme. www.princesoperationentrepreneur.ca/fr

L’Université Laval hôtesse de la 16e CIDPharmEF Avec la révolution numérique et la mondialisation, les sciences pharmaceutiques font face à plusieurs enjeux. Rendez-vous annuel incontournable, la Conférence internationale des doyens des facultés de pharmacie d’expression française (CIDPharmEF) a permis d’échanger autour de ces

photo Joël Fontaine

La Semaine nationale de l’accessibilité et de l’inclusion sociale est en cours depuis le 28 mai et prendra fin le vendredi 2 juin. Décrétée le 11 mai par la ministre fédérale des Sports et des Personnes handicapées, l’honorable Carla Qualtrough, cette semaine se veut une occasion de souligner et de promouvoir l’inclusion et l’accessibilité dans la société et dans les milieux de travail. À l’Université Laval, beaucoup d’efforts sont mis en œuvre pour soutenir la réussite des étudiants en situation de handicap. De nombreux membres de la communauté universitaire collaborent dans la réduction des obstacles que rencontrent ces étudiants dans leur parcours universitaire. Dès 2002, l’Université a adopté une politique d’intégration en ce sens.

photo Marc Robitaille

Dans la société comme au travail

questions. Organisé cette année par la Faculté de pharmacie de l’Université Laval, cet événement avait pour but d’améliorer la formation pharmaceutique et en santé et de promouvoir la recherche. Il visait aussi à renforcer la coopération interuniversitaire entre les établissements d’enseignement

supérieur. Les participants provenaient de plusieurs pays, dont la France, la Belgique, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, la Roumanie, le Maroc, le Liban, l’Algérie, la Tunisie et le Cambodge. Pour plus d’information : cidpharmef.org


actualités UL

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Je suis DD dans mes habitudes de vie ! Le Fil présente une série d’articles sur les 10 grandes actions en développement durable que vise l’Université Laval pour les trois prochaines années et qui guideront nos gestes collectifs et individuels. Cette semaine : les saines habitudes de vie. par Matthieu Dessureault L’été est enfin arrivé et l’heure a sonné pour les amoureux de la marche. Avec plus de 17 kilomètres de sentiers sur le campus, les étudiants et les employés peuvent s’en donner à cœur joie. Chaque mardi, sur l’heure du midi, le club de ­m arche de l’Université s’active. Réservé aux membres du personnel, ce groupe leur permet de prendre l’air en compagnie de leurs collègues. D’une durée de 25 mi­­nutes, le trajet change chaque semaine. Selon Sylvie Beaudoin, cette activité lui procure un sentiment de bien-être et un effet antistress. Beau temps, mauvais temps, elle répond présente. « La marche, ce n’est pas seulement bénéfique pour la santé physique. Cela rend zen, nous fait sortir de notre pavillon et nous fait rencontrer d’autres gens », dit cette employée de la Direction des technologies de l’information. En tant que « leader de marche », elle est chargée de planifier les parcours et de prendre les présences. Armée de son podomètre, elle doit aussi comptabiliser le nombre de pas effectués par le groupe (en moyenne 3 000 par sortie !). Souvent, des experts en santé sont invités à se joindre aux marcheurs pour faire la lumière sur des enjeux de société. Une belle façon de joindre la pratique à la théorie ! Le club de marche est une initiative de Mon équilibre UL, qui vise à promouvoir les saines habitudes de vie sur le campus. En plus de l’activité physique, ce programme

créé en 2012 s’intéresse à des notions comme la nutrition et la gestion du stress. « La mission de Mon équilibre UL est d’accompagner les étudiants et le personnel dans leur démarche d’adoption de saines habitudes de vie. Nous sommes là pour prendre soin d’eux », résume joliment la coordonnatrice du programme, Carolle Leclerc. Chaque session, son équipe organise une unité mobile qui fait le tour des pavillons afin de présenter Le club de marche du personnel permet d’allier activité physique et plaisir. Aucune inscription n’est requise. un thème lié à la santé. Après le Les départs se font chaque mardi, à 12 h 30, à l’espace piétonnier entre le pavillon Charles-De Koninck et celui sommeil, la pleine conscience, les des Sciences de l’éducation. boissons alcoolisées et les finances Pour Carolle Leclerc, les saines Dans le même esprit, Mon équi­ personnelles, la prochaine unité libre UL a mis en place une offre de habitudes de vie sont intimemobile portera sur la sédentarité. cours crédités sur les saines habi- ment liées à un environnement Tout l’automne, des chercheurs tudes de vie. Ces cours, qui font par- de travail et d’études stimulant. iront à la rencontre de la commutie du profil en développement « Le fait d’être bien dans son nauté universitaire afin de donner durable, décortiquent des concepts corps et dans sa tête ne peut que des trucs pour briser cette mau- Pour la période comme le mode de vie actif et l’équi- favoriser la réussite. C’est pourvaise habitude. libre alimentaire. À cela s’ajoutent quoi nous voulons offrir les Carolle Leclerc remarque que la 2015-2016, le plusieurs activités d’information, de meilleures conditions possibles sédentarité due à l’utilisation d’orprogramme sensibilisation et de partage, organi- pour que les gens adoptent de dinateurs est en pleine explosion. sées bien souvent en collaboration saines habitudes de vie. La santé L’exercice physique ne compense Mon équilibre UL avec des étudiants : ateliers de nutri- fait partie du bonheur. En étant pas le fait de rester assis toute la a permis de tion, séances de yoga, distribution de heureuse, une personne a plus journée, prévient-elle. « Vous pouvez vous entraîner trois fois par rejoindre quelque fruits, etc. Pour la période 2015- de chances de réussir ce qu’elle 2016, ces différentes initiatives entreprend et de déteindre sur semaine tout en étant sédentaire si ont permis de rejoindre quelque son entourage. » vous passez dix heures par jour 3 790 personnes Alors, on va marcher ? 3 790 personnes sur le campus. devant un écran. Plusieurs trucs sur le campus existent pour briser la sédentarité. Entre autres exemples, des experts recommandent de se lever cinq minutes après avoir passé une Pour consulter les autres articles heure assis. L’unité mobile vise à de la série DD : donner des conseils applicables au • « Je suis DD en recherche ! » : quotidien. » www.lefil.ulaval.ca/suis-recherche-38578 • « Je suis DD en formation ! » : www.lefil.ulaval.ca/suis-formation-38734 • « Je suis DD en déplacement ! » : www.lefil.ulaval.ca/suis-dd-deplacement • « Je suis DD en changements climatiques ! » : www.lefil.ulaval.ca/suis-dd-changements-climatiques • « Je suis DD dans mon engagement ! » : www.lefil.ulaval.ca/suis-dd-engagement • « Je suis ouvert sur le monde ! » : www.lefil.ulaval.ca/suis-ouvert-monde • « Je suis DD dans mon approvisionnement ! » : www.lefil.ulaval.ca/suis-dd-approvisionnement

Les saines habitudes de vie à l’Université, c’est notamment :

Carolle Leclerc, responsable du programme Mon équilibre UL, et les leaders du club de marche, Sylvie Desgagnés, Hélène Delisle, Abdoulaye Anne et Sylvie Beaudoin. photos Louise Leblanc

• Le programme Mon Équilibre UL, qui met en valeur une diversité de ressources sur la nutrition, l’activité physique et la gestion du stress ; • Le PEPS, plus grand centre sportif universitaire de l’Est du Canada ; • Savoir cuisiner, un site Internet qui contient des recettes nutritives, économiques et faciles à préparer.


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sur le campus

le fil | le 1er juin 2017

Une réalisation conjointe Durant la phase pilote, qui a eu lieu d’août 2016 à février 2017, le robot de téléprésence mobile a été utilisé dans 44 situations, soit pendant près de 120 heures. photo Enseigner à l’Université Laval

Votre ami le robot Le robot de téléprésence mobile de l’Université a réussi sa phase pilote d’implantation sur le campus par Yvon Larose Le 5 mai, un examen de doctorat s’est déroulé au cinquième étage du pavillon des Sciences de l’éducation. Devant le comité, l’étudiante Manon Albert a exposé les grandes lignes de sa re cherche en psychopédagogie sur les sciences biologiques au premier cycle universitaire. L’activité avait ceci de particulier qu’un des participants était à des milliers de kilomètres de là, à Bordeaux, en France. Participait-il aux échanges au moyen de Skype ou en visioconférence ? Pas du tout. Il utilisait plutôt un robot de téléprésence mobile, une technologie d’avant-garde acquise par l’Université Laval dans la dernière année. « À l’aide de ma tablette, j’ai contrôlé à distance les déplacements du robot depuis le pavillon La Laurentienne, par le couloir souterrain, jusqu’au pavillon des Sciences de l’éducation, explique le professeur Didier Paquelin, du Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage. Un accompagnateur ouvrait les portes au robot et gérait l’accès à l’ascenseur. » Le robot de téléprésence mobile a fait son entrée à l’Université à l’été 2016 par l’intermédiaire du Bureau de soutien à l’enseignement. De marque BEAM Pro, il a été conçu par la compagnie Suitable Technologies. Jusqu’en février 2017, durant la phase pilote, il a été utilisé dans 44 situations, pendant près de 120 heures. Environ 95 % de ces situation étaient de nature pédagogique. « L’intérêt, les avantages et les limites du robot ont été déterminés et formalisés, ce qui a permis de dresser au final un bilan positif de l’usage », indique Didier Paquelin, également titulaire de la Chaire de leadership en pédagogie de l’enseignement supérieur. Le recours au robot de téléprésence mobile permet d’envisager l’enrichissement de la communication entre intervenants dans divers contextes. Parmi les usages potentiels, mentionnons le cours donné à distance par un professeur, l’encadrement d’un étudiant en stage en milieu de travail ou à l’international, l’implication active d’un évaluateur de thèse qui vit à l’étranger, la

participation continue d’un étudiant hospitalisé à ses activités d’apprentissage, la participation à distance d’un expert invité à une activité de formation, la visite du campus à distance… Le robot a une hauteur de 1,58 mètre et une autonomie de 8 heures. Son écran est équipé de 2 caméras et d’un zoom. Il offre un transfert fluide de l’image et du son. Enfin, il se déplace à une vitesse de 5 kilomètres / heure, ce qui correspond à la vitesse de marche normale pour un adulte. Ces caractéristiques techniques contribuent à donner un fort sentiment de présence de la personne qui est au loin. « Les personnes regroupées dans une salle de cours disent apprécier le robot, souligne le professeur Paquelin. L’un des propos qui revient est “comme s’il était là”, en parlant de l’usager à distance. » Un autre propos qu’il entend consiste en ce que l’on s’habitue rapidement à discuter avec un robot, au point d’oublier que la personne qui apparaît à l’écran n’est pas réellement présente. Le robot permet d’interagir de manière réaliste. Pour en apprendre davantage sur cette technologie du 21e siècle disponible pour les enseignants et les étudiants de l’Université, consultez la page enseigner.ulaval.ca/appui-a-l-innovation/robot-de-telepresence-mobile.

Le robot de téléprésence mobile renforce le sentiment de présence et favorise une communication naturelle

L’Université Laval et l’Université de Bordeaux lancent un microprogramme de 2e cycle en études de populations et statistiques sociales par Yvon Larose Les étudiants, les chercheurs et les professionnels en milieu de travail qui souhaitent tenir un rôle d’analyste avancé en sciences de la population et en statistiques appliquées aux sciences sociales et aux sciences humaines pourront, dès septembre prochain, améliorer leurs compétences en suivant une formation de deuxième cycle de quatre cours, à distance et à temps partiel, sur la question. Lancé récemment par le Département de sociologie, le nouveau microprogramme en études de populations et statistiques sociales permettra aux inscrits de renforcer leur maîtrise des méthodes et des outils d’analyse démographique et statistique. Ils pourront également perfectionner leurs capacités d’intervention dans leur milieu de travail. La nouvelle formation de base est le fruit d’un long travail de collaboration entre deux chercheurs. Le prem i e r, Richard Marcoux, enseigne au Département de sociologie de l’Université Laval. Le second, Christophe Bergouignan, dirige l’Institut d’études démographiques de l’Université de Bordeaux. À l’Université Laval, le microprogramme a bénéficié d’un ef fort concerté entre la Faculté des sciences sociales, la Direction générale de la formation continue et la Formation à distance.

« Au-delà du contenu, le microprogramme se caractérise par trois éléments centraux, explique le professeur Marcoux, qui est également directeur de l’Observatoire démographique et statistique de l’espace francophone. D’abord, il s’agit d’un programme international donné par deux universités réputées. Ensuite, il est offert uniquement en ligne. Enfin, il s’agit d’un microprogramme sur deux sessions. En huit mois, le participant reçoit son attestation. » L’arrivée des mégadonnées, consécutive au développement fulgurant des nouvelles technologies, a entraîné une offre accrue d’informations statistiques, qu’elles viennent de ministères, de centres de recherche, d’entreprises ou d’organismes communautaires. « L’ensemble des chercheurs en sciences sociales ont de plus en plus accès à de l’information détaillée, mais peu de gens sont à même de la traiter, de s’y retrouver, de faire le lien entre une base de données et une autre, poursuit Richard Marcoux. Il existe maintenant des masses de données sur toutes sortes de sujets, de la fécondité à la mortalité, en passant par le tabagisme, la pauvreté et les unions / désunions. Le chercheur peut s’y perdre. C’est pourquoi nous voulons former des gens qui soient capables de s’y retrouver. »

Les personnes inscrites au microprogramme pourront renforcer leur maîtrise des méthodes et des outils d’analyse démographique et statistique.

Le microprogramme est offert conjointement par les deux universités partenaires, chacune étant responsable de deux cours. Au terme de sa formation, l’étudiant recevra une double attestation, l’une de l’Université Laval pour le microprogramme, l’autre, le Diplôme d’université en études de populations et statistiques sociales, de l’Université de Bordeaux. Le projet de microprogramme s’inscrit dans la dynamique de l’Alliance Bordeaux-Laval. Lancée en 2008, cette collaboration des plus actives regroupe l’Université Laval, la Région Nouvelle-Aquitaine et cinq établissements universitaires de Bordeaux. La coopération touche aux domaines de la pédagogie, de la science et de la culture. À ce jour, les réalisations communes ont consisté en des programmes de formation en mobilité étudiante, des programmes de maîtrise bidiplômants, des écoles d’été, des regroupements scientifiques, des laboratoires associés et des projets de recherche communs. « Avec l’Université de Bordeaux, nous travaillons toujours en complémentarité pour être plus forts avec des expertises complémentaires », souligne Richard Martel, adjoint au vicerecteur aux études et aux activités internationales. Au fil des ans, ce dernier a piloté le dossier du microprogramme, en étroite collabo ration avec Nicole Lacasse, vice-rectrice ad jointe aux études et aux activités internationales. « Ce fut un travail de fond, long et complexe, rappelle-t-il. Par exemple, l’Université Laval a été obligée de modifier son règlement des études afin que ses cours puissent être reconnus à l’intérieur du microprogramme. » Selon lui, un tel programme créé par deux universités et offert conjointement est unique en soi. « La voie est tracée, dit-il. J’ai l’impression que cela va en inspirer d’autres. » La période pour le dépôt des demandes d’admission à l’Université Laval est présentement en cours. Les personnes intéressées doivent déposer leur demande avant le 1er août. Les cours débuteront en septembre. Pour plus d’information : bit.ly/2rV21DM


sports

le fil | le 1er juin 2017

FORMULE 5 À 7 ET TOURNOIS

Le PEPS dispose de six terrains de volleyball de plage, qui peuvent être réservés par tout membre de la collectivité. photo Hubert Gaudreau

Du volleyball de plage en ville !

Encore cet été, le PEPS accueille les mordus de volleyball sur ses terrains, que ce soit pour un 5 à 7 entre collègues ou un match entre amis par Julie Turgeon Que vous soyez étudiant ou employé de l’Université Laval, pensez à venir vous amuser sur l’un des six terrains de volleyball de plage. Encore cet été, le PEPS accueille les mordus de volleyball, que ce soit pour un match des ligues intra, un 5 à 7 entre collègues, un midi sportif ou un match amical durant la fin de semaine. Ces terrains de jeu animent jour après jour, été après été, la façade du PEPS. Les deux pieds dans le sable… à vous d’en profiter !

DEVENEZ MEMBRE DÈS MAINTENANT !

Deux options s’offrent à vous pour bénéficier du privilège de réserver l’un des six terrains. La prem i è r e e s t d e d e ve n i r ­m embre du Club de volleyball de plage et de pouvoir ainsi profiter pleinement de la saison : accès illimité aux terrains, possibilité de réserver un ­t errain en ligne jusqu’à 70 heures à l’avance et accès à des douches et à

Vous souhaitez être original et proposer un lieu de rencontre amical et différent ? Que diriez-vous d’organiser votre prochain 5 à 7 sur l’un des 6 terrains du PEPS ? La formule clés en main saura vous plaire, car une équipe du PEPS s’occupe de tout : animation, musique, boisson, nourriture, matériel et location de terrain. Cela vous laisse donc plus de temps pour profiter du moment avec votre groupe ! Pour en savoir davantage sur cette formule et planifier votre événement, con­ tactez Samuel Ouellet au 418 656-2131 poste 6554. Vous aimeriez contribuer à la collecte de fonds au profit des étudiants-athlètes de volleyball ? Eh bien, le PEPS organise, au profit du club de volleyball Rouge et Or, trois tournois cet été durant les fins de semaine des 3-4 juin, des 15-16 juillet et des 12-13 août. CAMPS DE SPORTS POUR LES JEUNES

Pour les parents qui souhaitent faire bouger leurs jeunes cet été, rappelez-vous que le PEPS offre des camps estivaux spécialisés dans plusieurs disciplines sporti­ ves, dont le volleyball de plage. Pendant toute la se­­ maine, les jeunes inscrits peuvent bénéficier des con­ seils d ­ ’étudiants-athlètes de l’Université pour parfaire leur technique et améliorer certaines facettes de leur jeu. Quel­ques places sont encore disponibles.

des vestiaires de qualité dans des installations ex­­ ceptionnelles. Les heures d’opération du Club sont de 9 h à 20 h, du lundi au ­vendredi, et la saison s’étire parfois jus­q u’à octobre. La deuxième option consiste à réserver un terrain en ligne le jour même (s’il reste des terrains dis­p onibles) sur le site de réser­v ation RTPEPS. Le paiement se f a i t à l a r é c­­ e p t i o n d u Visitez le peps.ulaval.ca PEPS. pour en savoir plus.

Campus dynamique

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en bref

Gala de l’athlète 2017 Le club de soccer féminin Rouge et Or a fait excellente figure, le 24 mai, lors du Gala de l’athlète 2017, en récoltant le titre d’équipe par excellence. De plus, Helder Duarte a ­remporté le prix de l’entraîneur national de l’année. Autre élément de fierté pour le programme sportif de l’Université Laval lors de cette soirée, l’ex-membre du club de rugby Rouge et Or Karen Paquin a été choisie partenaire/coéquipière internationale de l’année, devançant notamment de gros noms tels que Alex Harvey (ski de fond), Patrice Bergeron (hockey), Katerine Savard (natation) et Christopher Fiala (patinage de vitesse). Enfin, un hommage a été rendu à l’ex-skieur du Rouge et Or André Bertrand, récipiendaire du prix Jacques-Amyot, qui souligne la grande carrière d’un athlète de la région. Le Gala de l’athlète, qui s’est tenu au Complexe Capitale Hélicoptère, vise à récompenser les meilleurs acteurs du monde sportif des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches. photo Philippe Moussette

Une 2e session d’été Une deuxième session de cours d’été est offerte pour plusieurs activités. Il est possible de vous y inscrire dès maintenant. Une 2e ­session en cardio-vélo débutera le 3 juillet et vous propose des séances de 45 minutes. Du côté du conditionnement physique sur musique, des cours de Zumba, de circuit fit, de cardio abdos et de cardio militaire seront donnés. La session est d’une durée de 5 séances (3 juillet au 2 août). Les activités de golf donnent également lieu à une deuxième et à une troisième session de cours, qui dure 4 semaines, à compter de la fin juin et du début août. Plusieurs cours de formation aquatique tels que Médaille de bronze et Croix de bronze commencent au début juillet. Finalement, des cours de yoga sont aussi proposés à compter du 19 juin. Pour plus de détails, consultez le peps.ulaval.ca.

Cours de golf privés ou semi-privés Avec ses instructeurs chevronnés et les ­nombreuses possibilités de choix de cours, le PEPS est le choix tout indiqué pour développer une passion pour le golf. Cet été, apprenez rapidement les rudiments de ce sport en vous inscrivant à l’un des cours privés ou semi-­ privés. Très abordables, ces cours vous permettent d’obtenir des conseils personnalisés sur votre position, votre élan ou tout autre élément qui fait la différence lorsque vous vous élancez sur le terrain. L’ailier rapproché du Rouge et Or Antony Auclair poursuit son apprentissage avec les Buccaneers de Tampa Bay de la NFL. Des activités d’équipe ont lieu jusqu’à la mi-juin, puis un véritable camp d’entraînement se tiendra plus tard cet été. C’est à ce moment que l’athlète saura s’il réussit à se tailler une place parmi les professionnels aux États-Unis. photo Tampa Bay Buccaneers

Pour vous inscrire, il suffit de composer le 418 656-5000.


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au fil de la semaine

02/07

le fil | le 1er juin 2017

À la découverte de la flore boréale Cet été encore, la Forêt Montmorency vous propose l’activité « De la forêt à l’assiette ». En compagnie de Stéphane Plante, chargé de cours en botanique forestière à l’Université Laval, participez à une randonnée guidée en forêt et apprenez à identifier et à démystifier certaines plantes du terroir boréal. Au retour, après un dîner à la cafétéria, rencontrez Bernard Riedl, professeur de chimie associé au Département des sciences du bois et de la forêt, lors d’un atelier en laboratoire où vous assisterez à la fois à une démonstration de ­production d’huile essentielle et à la fabrication de ­bonbons au sapin. Repartez avec quelques échantillons de plantes cueillies, des pastilles au parfum de sapin et un livret comprenant informations pratiques et recettes sur les produits de la forêt boréale. photo Forêt Montmorency

Les dimanches 2, 9, 16, 23 juillet et 6 août, de 9 h à 14 h 30, à la Forêt Montmorency. Pour obtenir plus d’information sur l’activité et vous y inscrire : bit.ly/2rFn2CL

02/06

04/06

Décider grâce L’art du tenkoku à l’apprentissage Connaissez-vous le automatique

t­ enkoku ? Il s’agit d’un art asiatique, dérivé de la Tant en ingénierie que dans calligraphie, qui consiste à graver un sceau dans le le milieu des affaires, l’optibois ou la pierre. Ce type misation combinatoire et l’optimisation mathématique de gravure exige une fine dextérité puisqu’il se praont désormais leur place dans les processus décision- tique sur une surface minuscule. En effet, c’est nels des entreprises et des sur quelques centimètres organisations. Toute­fois, carrés que se déploie tout les données massives, coml’univers exotique du plexes et non structurées, soulèvent de nouvelles ques- ­tenkoku. Dans la culture orientale, ce sceau gravé tions sur l’intégration des est surtout utilisé comme données dans la prise de signature de lettres, de décision. Pour approfondir ­dessins ou d’œuvres artisce sujet, assistez à la confétiques. Aimeriez-vous vous rence « Prise de décision, initier à cet art ? Avez-vous données et appren­tissage automatique », qui sera pro- des rudiments en calligraphie japonaise ? Si c’est le noncée par Michael Morin, cas, inscrivez-vous à l’atediplômé du doctorat en in­­ lier de gravure de sceau formatique de l’Université Laval et chercheurs postdoc- japonais organisé par ­l’Espace Japon. toral au Toronto Intelligent Decision Engineering Laboratory. Le conférencier Dimanche 4 juin, de 10 h à 14 h 30, à l’Espace Japon illustrera, à l’aide de deux (niveau 00) du pavillon exemples, comment l’apJean-Charles-Bonenfant. prentissage automatique Pour plus de détails : peut contribuer aux diffébit.ly/2rbXlbk rentes étapes d’un pro­ cessus décisionnel. Vendredi 2 juin, à 14 h, au local 1609 du pavillon Palasis-Prince. Entrée libre.

07/06

07/06

10/06

10/06

Immigrer après ses études

Construire son marché au Québec

D’arbre en arbre

Aux origines de l’Université Laval

Repartir chez soi ou rester ici après avoir décroché son diplôme ? C’est une question qui taraude plusieurs étudiants internationaux. Pour les aider à s’y retrouver dans les méandres des program­ mes, lois et règlements concernant le travail et l’immigration au pays, le Bureau de la vie étudiante propose une conférence intitulée « Demeurer au Québec après ses études ». Parmi les sujets traités, mentionnons le permis de travail post-diplôme, le Programme de l’expérience québécoise (PEQ), le Certificat de sélection du Québec (CSQ) et la demande de résidence permanente. Bref, on y présentera tout ce qu’il faut savoir pour bien ­planifier son projet d’immigration.

Le Bureau de la vie ­étudiante organise une Jean-Pascal Gond, profes­sortie sur le site d’Arbraska seur à la Cass Business Duchesnay, qui accueille School de la City University un parcours d’aventure of London, au Royaumeaérien offrant une vue Uni, présentera la conféimprenable sur le lac rence « Consultants en RSE : Saint-Joseph. Connue concevoir et mobiliser ses sous le nom « d’arbre en outils pour cons­truire son arbre », l’activité inspirée marché au Québec », dans d’un parcours d’entraînelaquelle il montrera comment militaire permet aux ment les outils entrent en participants de tester jeu dans la dynamique qui leurs habiletés dans une sous-tend l’agencement série d’épreuves amusantes. des marchés. En s’appuyant Quatre parcours sont au sur des études sociologi­ programme de cette sortie. ques de marchés et des Essayez la tyrolienne de ­pra­­tiques de gestion, il ana1 000 pieds et venez vivre lysera comment les acteurs trois heures de pur plaisir conçoivent des outils pour au sommet de la forêt ! organiser leurs marchés et il expliquera la façon dont Samedi 10 juin, départ à des micropratiques locali12 h 30 entre les pavillons sées sont impliquées dans Ernest-Lemieux et Alphonsele macroprocessus d’agenDesjardins et retour vers cement des marchés. Cette 17 h 45 au même endroit. activité est présentée par Achetez votre billet avant le Laboratoire interdisciplile lundi 5 juin, à 16 h, naire de la responsabilité au local 2344 du pavillon sociale des entreprises. Alphonse-Desjardins. Pour plus d’info : bit.ly/2rFjRe4 Mercredi 7 juin, de 16 h à 17 h 30, à la salle Power Corporation du Canada (local 3452) du pavillon Palasis-Prince. Entrée libre.

Mercredi 7 juin, à 16 h, au local 1A du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

L’Université Laval a été la première université francophone à voir le jour en Amérique. En 1663, le premier évêque de la NouvelleFrance, Mgr François de Montmorency-Laval, a fondé à Québec le premier établissement d’enseignement de la colonie, le Sémi­ naire de Québec. Près de 200 ans plus tard, en 1852, cet établissement a créé l’Université Laval. Pour mieux connaître l’histoire du Séminaire, le Musée de l’Amérique francophone organise, tous les samedis et dimanches, la Grande tournée du site, une visite guidée de 60 minutes qui vous fait revivre près de quatre siècles d’histoire au sein de lieux habituellement fermés au public. Vous pourrez découvrir des chapelles privées et le pavillon Camille-Roy, le premier pavillon de l’Université. photo

Hgig.geo/Wikipedia

Tous les samedis et dimanches, à 12 h 30 et à 15 h 30, au Musée de l’Amérique francophone (2, côte de la Fabrique). Pour plus d’info : bit.ly/2qBXDWr


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