Le poisson qui allaite p5
Un grand visionnaire p11
Volume 53, numéro 4 21 septembre 2017
Nouvelle ère forestière
Les futurs ingénieurs forestiers seront formés à mieux comprendre les réalités autochtones grâce à la création d’une nouvelle chaire de leadership en enseignement. p3
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réadaptation
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À la rescousse d’anciens combattants
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Les chiens d’assistance ne sont pas une panacée, mais les effets que nous avons observés sont très prometteurs
Le chien d’assistance est entraîné pour réagir aux symptômes de stress post-traumatique lorsqu’ils se manifestent chez son maître. Il peut le calmer, l’aider à relaxer, créer une bulle de sécurité autour de lui et faciliter ses relations sociales. photo Adrian Wyld/Presse canadienne
« Les chiens d’assistance ne sont pas une panacée, mais les effets que nous avons observés sont très prometteurs. En fait, on ne s’attendait pas à des résultats aussi con cluants », commente la professeure Vincent. Les chercheurs effectueront de nouvelles évaluations 9 mois et 12 mois après le jume lage entre les vétérans et leur chien pour déterminer si les améliorations observées se maintiennent. Les autres chercheurs qui col laborent à l’étude sont Geneviève Belleville, de l’École de psychologie, Frédéric Dumont, du CIRRIS, Édouard Auger et Vicky Lavoie, du CHU de Québec – Université Laval, Dany H. Gagnon et Geneviève Lessard, de l’Université de Montréal, Markus Besemann, de la Défense nationale, et Noël Champagne, de la Fondation Mira.
Les chiens d’assistance améliorent la condition des vétérans atteints de stress post-traumatique par Jean Hamann Les anciens combattants atteints du trouble de stress posttraumatique (TSPT) pourraient améliorer certains aspects de leur condition grâce aux chiens d’assistance. C’est ce que démontre une étude que la professeure Claude Vincent, du Département de réadaptation et du Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS), a présentée à l’occasion du 14 e Congrès de l’Association for the Advancement of Assistive Technology in Europe, qui s’est déroulé la semaine dernière à Sheffield, au RoyaumeUni. Rappelons que le TSPT se manifeste chez des gens ayant vécu des événements bouleversants qui ont mis en péril leur sécurité ou leur vie, ou celles d’autrui. Ces événements, qui leur ont causé une peur intense et un sentiment d’im puissance, hantent leur esprit provoquant de l’irritabilité, de la colère, des comportements d’évitement et de l’hypervigilance. Leur condi tion interfère avec les activités de la vie cou rante et peut causer de l’insomnie, diminuer la qualité de vie et conduire à la dépression. Au Canada, le nombre de vétérans atteints du TSPT est passé de 2 800 en 2004 à 9 900 en 2014. Ce trouble anxieux est traité par pharmaco thérapie ou psychothérapie, mais une bonne partie des patients ne réagissent pas à ces traite ments, d’où l’idée de recourir à des chiens d’as sistance. « Ces chiens sont entraînés pour réagir à certains symptômes du TSPT, notamment une sudation abondante, lorsqu’ils se manifestent chez leur maître, explique Claude Vincent. Ils vont alors s’approcher de lui et le toucher, ce qui peut interrompre une crise d’anxiété. De plus, on croit que ces chiens peuvent aider leur maître à relaxer, qu’ils créent une bulle de sécu rité autour de lui et qu’ils peuvent faciliter les relations sociales. »
Pour tester l’efficacité réelle de ces chiens, la professeure Vincent et huit autres chercheurs ont recruté 18 vétérans des Forces armées cana diennes qui souffraient du TSPT depuis 7 ans en moyenne. Les participants devaient remplir des questionnaires portant sur leur santé et leur qualité de vie à trois reprises au cours des six mois précédant leur jumelage avec un chien et à deux reprises pendant les six mois suivants. Les analyses des chercheurs révèlent que la pré sence d’un chien d’assistance s’accompagne d’une diminution des principaux symptômes du TSPT et d’une réduction des symptômes dépressifs. Les données montrent également une amélioration de la qualité de vie sur les plans de la santé physique, de la santé psycho logique et des relations sociales ainsi qu’une embellie pour les différentes composantes de la qualité du sommeil. Enfin, les participants de l’étude osent davantage sortir à l’extérieur de leur domicile et leur aire de mobilité s’accroît avec le temps.
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actualités UL
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Les valeurs autochtones concernant l’environnement, la culture ou l’entrepreneuriat suscitent des projets très intéressants en foresterie
Selon le titulaire de la Chaire, Jean-Michel Beaudoin, de nombreux défis se posent en raison d’une méconnaissance mutuelle entre les gens de l’industrie forestière et les communautés autochtones.
Des valeurs à protéger Les futurs ingénieurs forestiers seront formés à mieux comprendre les réalités autochtones grâce à la création d’une nouvelle chaire de leadership en enseignement par Matthieu Dessureault
Il y a quatre ans, le gouvernement du Québec a mis en place un ré gime forestier qui place la partici pation des communautés locales et autochtones au cœur de la gestion des forêts. Partout dans la pro vince, les Premières Nations, l’in dustrie et les gouvernements entre tiennent des relations pour assurer une meilleure utilisation du terri toire. Or, jusqu’ici, il n’existait pas de programmes d’études pour per mettre aux ingénieurs forestiers de mieux comprendre les réalités et les cultures autochtones. Lancée le 18 septembre au Musée amérindien de Mashteuiatsh, la Chaire de leadership en enseigne ment (CLE) en foresterie autoch tone viendra répondre à ce besoin. Elle vise également à renforcer les capacités des Premières Nations à participer à la gestion des forêts et à sensibiliser le grand public à leurs réalités. « La CLE permet d’enrichir le programme d’études de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, le seul au Québec qui
mène à l’obtention du titre d’ingé nieur forestier. Avec la création d’un cours obligatoire à l’hiver 2019, c’est la première fois que les ingé nieurs forestiers seront tous formés à mieux comprendre les réalités autochtones », se réjouit le titulaire, Jean-Michel Beaudoin. Pour ce professeur du Départe ment des sciences du bois et de la forêt, les communautés autochtones sont derrière de nombreuses initia tives fort inspirantes en entrepre neuriat forestier. Il est d’ailleurs l’un des premiers chercheurs universi taires au Québec à se pencher sur la question. Sa thèse de doctorat por tait sur un modèle de gestion im planté à Essipit, près de Tadoussac. Durant ses études à la maîtrise, il s’est également i ntéressé à la com munauté de Mashteuiatsh. « Les valeurs aut ochtones concernant l’environnement, la culture ou l’en trepreneuriat suscitent des projets très intéressants en foresterie. On peut apprendre énormément de ces communautés », dit-il.
Avec la CLE, il espère stimuler la création de bourses d’études et de projets de recherche, en plus de mettre sur pied des stages inter culturels sur le terrain. « Des défis se posent en raison d’une méconnais sance mutuelle entre les gens de l’industrie forestière et les commu nautés autochtones. Le fait de for mer des ingénieurs forestiers par des séjours prolongés en communauté permettra de créer des échanges à double sens. Cela représente la meilleure façon de former nos étu diants », souligne le professeur.
La création de la CLE a été r éal isée grâce à la participa tion f in ancière des Premières Nations d’Essipit, de Pessamit, de Mashteuiatsh et de Wemotaci. Le Conseil de l’industrie fores tière du Québec, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, le Secrétariat aux affaires au tochtones, la Société du Plan Nord, FPInnovations, l’Associa tion des produits forestiers du Canada, Forchemex, l’Associa tion des entrepreneurs en tra vaux sylvicoles du Québec, la
Fédération québécoise des coopé ratives forestières et le gouver nement du Canada sont égale ment des partenaires. Leur enga gement, d’une valeur de près de 590 000 $, contribuera à soutenir la Chaire pour les cinq pro chaines années. La Faculté de foresterie, de géog raphie et de géomatique, de son côté, investit un montant de 250 000 $, qui permettra notamment de créer un poste de professeur. Après cinq ans, ce poste sera financé par l’Université.
La CLE en foresterie autochtone a été lancée officiellement le 18 septembre au Musée amérindien de Mashteuiatsh. Le titulaire, Jean-Michel Beaudoin, est ici entouré des partenaires fondateurs, soit Robert Beauregard, vice-recteur exécutif et vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes, André Tremblay, président-directeur général sortant du Conseil de l’industrie forestière du Québec, François Néashit, chef du Conseil des Atikamekw de Wemotaci, Eugénie Brouillet, vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation, Geoffrey Kelley, ministre responsable des Affaires autochtones, Clifford Moar, chef de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, Martin Dufour, chef du Conseil des Innus d’Essipit, René Simon, chef du Conseil des Innus de Pessamit, Guy Mercier, doyen de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, et Denis Lebel, président-directeur général du Conseil de l’industrie forestière du Québec. photo Éric Dalcourt
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Le comité de direction de la CADEUL. À l’avant : Annie-Jade Samson (viceprésidente aux affaires externes), Sabrina Martin (vice-présidente aux affaires socioculturelles), Vanessa Desrosiers (vice-présidente aux finances et au développement) et Simon Hénault (vice-président aux affaires institutionnelles). À l’arrière : Quentin de Dorlodot (vice-président aux affaires internes), Samuel Rouette-Fiset (président) et Ève Gaucher (vice-présidente à l’enseignement et à la recherche). photo CADEUL
Au cœur de l’action
Cette année, le comité de direction de la CADEUL se penchera en particulier sur les élections municipales, sur les liens avec les membres et sur les parents étudiants par Yvon Larose Trente-trois. C’est le nombre de dos siers que contient l’ambitieux plan directeur 2017-2018 de la CADEUL, la Confédération des associations d’étu diants et étudiantes de l’Université Laval. La CADEUL regroupe 88 asso ciations départementales et facultaires et représente plus de 30 000 étudiants et étudiantes inscrits au premier cycle. « Nous aurons un automne particuliè rement chargé en raison des élections municipales, explique le président de la CADEUL, Samuel Rouette-Fiset. La plateforme électorale que nous avons élaborée comprend plusieurs enjeux, notamment le logement étudiant abor dable. Les deux tiers de nos membres résident dans le secteur Sainte-Foy – Sillery – Cap Rouge. Or, nous consta tons que se loger coûte assez cher autour de l’Université. » Durant la campagne électorale, la CADEUL entend se positionner comme un interlocuteur incontournable en ce qui concerne les enjeux jeunesse au sein de la ville. Pour cela, elle souhaite travailler en concertation avec les asso ciations étudiantes et les regroupe ments jeunesse de la région de Québec. La Confédération entend aussi organi ser une campagne visant à sensibiliser les membres à l’importance de voter. La CADEUL poursuivra ses efforts visant à établir des liens solides avec ses membres. Parmi les actions envisa gées, notons la mise sur pied d’une campagne pour favoriser le sentiment d’appartenance à la CADEUL. On tra vaillera aussi à accroître la présence de celle-ci sur les médias sociaux.
La Confédération se penchera sur l’amélioration de la condition des parents étudiants de premier cycle à l’Université. Ces étudiants doivent concilier les études et la vie familiale, parfois même le travail. On réperto riera les problèmes et on rédigera un avis que l’on présentera à l’adminis tration universitaire. « On parle sur tout de mesures d’accommodement, indique Samuel Rouette-Fiset. Par exemple, on pourrait leur accorder le statut d’étudiant à temps complet même s’ils ne font que 9 crédits par session plutôt que 12. »
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Des dossiers chauds En 2017-2018, le comité de direction de l’AELIÉS produira quatre mémoires, réfléchira à la pertinence d’une représentation nationale et fera la promotion du laissez-passer universitaire d’autobus par Yvon Larose L’As s ocia tion des étu diantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures, communé m e n t appelée AELIÉS, sera particulièrement active cette année. Cette assoc iation représente quelque 11 000 étudiants à la maîtrise ou au docto rat. En 2017-2018, elle pro duira pas moins de quatre mémoires. « L e s m é m o i r e s d e l ’AELIÉS, qui sont souvent reconnus, nous démar quent », soutient le prési dent Pierre Parent Sirois. Ces avis toucheront aux ressources en santé men tale du campus, à l’enca drement de la recherche, à l’employabilité des docto rants et, enfin, à la gratuité scolaire balisée. « Nous avons découvert que peu d’études se sont penchées sur la probléma tique des ressources en santé mentale sur un cam pus universitaire, explique
le président. Par ailleurs, nous nous intéresserons aux pratiques d’encadre ment universitaire et à la relation entre l’étudiant et son directeur de recherche. Un autre avis explorera la perception des employeurs à l’endroit des diplômés au doctorat. Enfin, nous regarderons comment la gratuité scolaire balisée est appliquée, notamment en Scandinavie. »
Un autre grand dossier de l’AELIÉS cette année sera la possibilité de tenir un réfé rendum sur une éventuelle affiliation de l’Association à l’Union étudiante du Québec. Enfin, l’AELIÉS continuera à promouvoir le projet de laissez-passer universitaire d’autobus (LPU). Depuis plus de 10 ans, l’Association, de concert avec la CADEUL, mène ce dossier auprès du Réseau de transport de la Capitale, de la Société de transport de Lévis et de l’Université Laval. En août, les deux associations étu diantes ont déposé un mé moire commun dans le cadre des consultations publiques sur le Plan de mobilité du rable de la Ville de Québec. « Nous nous servirons de l’enjeu du LPU pour inter venir dans la campagne élec torale municipale », souligne Pierre Parent Sirois.
L’un des mémoires portera sur la perception des employeurs à l’endroit des diplômés au doctorat
Le plan directeur de la CADEUL contient une trentaine de dossiers
Le comité de direction de l’AELIÉS. À l’avant : Kevin Villeneuve-Tremblay (vice-président aux affaires internes), Ariane Keck (vice-présidente aux études et à la recherche) et Marion Valle (secrétaire générale). À l’arrière : Pierre Parent Sirois (président), Guillaume Plante (vice-président aux affaires externes), Baptiste Colas (vice-président aux affaires financières et au développement) et Faustin Mbuya Muyembe (vice-président aux droits étudiants). photo Valérie Denuzière, AELIÉS
biologie
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À partir de leur quatrième jour de vie, les petits discus se nourrissent d’une substance que leurs parents sécrètent par les pores de leur peau. Les microorganismes contenus dans cette substance structurent le microbiote intestinal des petits. photo Maximilian Weinzierl / Alamy Stock Photo
Les vertus du lait de poisson Tout comme les mammifères, les discus transmettent une partie de leur microbiote à leurs petits par l’intermédiaire de leur lait par Jean Hamann Le discus est un poisson résolument moderne. Non seulement les deux parents veillent-ils sur leurs petits, mais l’allaite ment est fait aussi bien par le mâle que par la femelle. De plus, les deux parents trans mettent par l’intermédiaire de leur lait des microorganismes qui structurent le micro biote intestinal de leurs rejetons. Voilà l’étonnant constat que dressent FrançoisÉtienne Sylvain et Nicolas Derome, du Département de biologie et de l’Institut de biologie intégrative et des systèmes, dans une étude publiée il y a quelques semaines par la revue Scientific Reports. Les deux chercheurs arrivent à cette conclusion après avoir étudié la composi tion du microbiote intestinal des petits dis cus pendant les 100 premiers jours de leur vie. Chez cette espèce, les petits dépendent des réserves nutritives contenues dans leur sac vitellin pendant les trois jours suivant l’éclosion. Durant les trois semaines qui
suivent, les jeunes se nourrissent d’une substance que leurs parents sécrètent par les pores de leur peau. Cette substance contient des éléments nutritifs, mais elle renferme aussi des immunoglobulines et des anticorps qui protègent les petits contre les maladies et les infections. « On sait que le mucus cutané des pois sons abrite un microbiote diversifié, rap pelle le professeur Derome. Nous avons voulu déterminer dans quelle mesure la substance dont se nourrissent les petits discus contribue à structurer leur micro biote intestinal. » Chez la plupart des es pèces de poissons, le microbiote intestinal est le reflet des communautés micro biennes présentes dans l’eau, précise le chercheur. La même situation est observée chez les petits discus pendant leurs trois premiers jours de vie, mais les choses changent rapidement lorsqu’ils com mencent à s’alimenter ; la composition
taxonomique de leur microbiote intestinal est alors fortement influencée par le micro biote cutané de leurs parents. Un autre changement survient lorsque les jeunes commencent à consommer des aliments provenant de leur milieu : leur microbiote s’enrichit alors de nouvelles espèces conte nues dans leur nourriture. « Ces transfor mations rappellent celles qu’on observe chez les mammifères, notamment chez l’humain, lorsqu’on commence à allaiter le nouveau-né et au moment du sevrage », observe Nicolas Derome. Autre fait intéressant relevé par les cher cheurs, le microbiote du mucus cutané des parents change pendant la période de reproduction et d’élevage des petits dis cus. « On peut penser que ces changements permettent aux parents d’effectuer la transmission préférentielle de certains microo rganismes à leur progéniture », avance le chercheur.
L’évolution du microbiote intestinal chez les jeunes discus est analogue à ce qu’on observe chez les petits des mammifères
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Un accès à l’emploi plus difficile ? Sur la crise des opioïdes Une étude inédite au Canada lève le voile sur la discrimination dont seraient victimes les personnes en fauteuil roulant en recherche d’emploi par Yvon Larose À compétences égales, le fait de mentionner une limi tation physique dans un dossier de candidature, en l’occurrence l’usage d’un fauteuil roulant dû à une paraplégie, diminuerait de près de moitié les chances d’être contacté pour une entrevue, par rapport à un curriculum vitae (CV) qui n’en ferait pas mention. C’est là la désolante consta tation faite par une équipe de chercheurs du Dépar tement d’économique dans le cadre d’une récente étude. Un article scienti fique sur les résultats de cette recherche inédite au Canada est en préparation. « On entend moins parler de ces personnes, souligne le chercheur principal de l’étude, Charles Bellemare. Or, il s’agit clairement d’un groupe de personnes qui font face à des défis incroyables pour s’insérer sur le marché du travail. Nous nous atten dions à trouver une forme de discrimination comme il en existe à l’endroit des femmes et des membres des communautés ethniques, mais l’ampleur de la discri mination nous est apparue choquante. » L’étude a été menée con jointement par les profes seurs Charles Bellemare, Marion Goussé et Guy Lacroix ainsi que par le doc torant Steeve Marchand. Cette recherche s’inscrit
dans le projet Disability, Employment, and Public Policies, une initiative conjointe des Instituts de recherche en santé du Canada et du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Le projet est placé sous la direction du professeur Bellemare. La méthodologie em ployée a consisté à envoyer des curriculum vitae et des lettres de présentation fic tifs à 1 477 entreprises pri vées de la région de Mon tréal et de la ville de Québec. Ces sociétés ann onçaient des emplois réels de ré ceptionniste, de secrétaire, de programmeur informa tique ou de commis comp table. Tous ces types d’em plois peuvent être occupés par des personnes en fau teuil roulant et celles-ci, selon différentes études, peuvent fournir une pro ductivité équivalente à celle de travailleurs non handica pés. La moitié des envois faisait mention de ce han dicap, l’autre moitié non. « Nous avons découvert que le taux moyen de convo cation à une entrevue d’em bauche passe de 14,4 %, pour les candidatures qui men tionnent une incapacité mo trice nécessitant un fauteuil roulant, à 31 %, pour celles qui ne la mentionnent pas, explique Charles Bellemare. Ces pourcentages indiquent
que la personne en situa tion de handicap moteur a 54 % moins de chances d’être convoquée en entrevue. » Les chercheurs se sont penchés sur le Contrat d’in tégration au travail (CIT). Cette mesure du gouverne ment du Québec prévoit qu’un employeur peut ob tenir un remboursement pour des dépenses enga gées pour l’adaptation d’un poste de travail confié à une personne souffrant d’un handicap. « Nos CV et nos lettres de présentation ras suraient les employeurs sur les coûts découlant de l’en gagement d’une personne handicapée en mention nant que le candidat possé dait un CIT, indique le pro fesseur Bellemare. Or, cette mesure n’augmente pas vraiment le taux de convo cation en entrevue, soit 15 % pour les candidats avec sub vention, contre 13 % pour ceux sans subvention. » Dans leur recherche, les chercheurs ont visité des entreprises équipées d’as censeurs et de rampes d’ac cès pour fauteuils roulants. Malgré ce que l’on pourrait croire, ces sociétés ne pré sentent pas un taux de dis crimination plus faible que la moyenne. « Nos diffé rents résultats, soutient-il, nous font croire que les employeurs, au Québec, discriminent les travailleurs handicapés à cause de per ceptions inexactes. Ils sont réticents à les engager, pen sant qu’ils entraîneront des coûts élevés pour l’adapta tion de leur poste de tra vail et qu’ils auront une productivité moins grande que celle des employés non handicapés. »
Pour les emplois de réceptionniste, de secrétaire, de programmeur informatique ou de commis comptable, des personnes en fauteuil roulant peuvent fournir une productivité équivalente à celle de travailleurs non handicapés.
Q Les pharmacies québécoises offrent désormais un antidote, le Naloxone, comme c’est le cas en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique depuis 2012. Qu’en pensez-vous ?
Claude Rouillard
L’an dernier, le Fentanyl, un puissant antidouleur, a provoqué le décès de 2 800 personnes au Canada, selon des sta tistiques révélées par Santé Canada. Cela signifie qu’environ 8 usagers sont morts chaque jour. Il s’agit d’une augmentation fulgurante si on compare ce taux aux 29 décès liés à cet opioïde il y a seulement 8 ans. Le gouvernement du Québec vient d’annoncer une série de mesures pour faire face à cette crise, au grand soulage ment de Claude Rouillard, professeur au Département de psychiatrie et de neuro sciences, qui donne un cours sur ce type de médicaments aux étudiants en médecine.
Q Qu’est-ce qui vous semble le plus réoccupant dans la crise actuelle des p opioïdes, une crise qui touche de plus en plus le Québec ? R L’augmentation des décès et des hos pitalisations provoqués par le Fentanyl touche à la fois des usagers de drogues d’abus et des personnes qui consomment ce médicament à des fins thérapeutiques. Ces patients en arrivent à prendre des doses de plus en plus fortes et ils se re trouvent à l’hôpital. Un document publié récemment par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) évoquait des surdoses chez des quinquagénaires et des sexagénaires qui utilisent ce médica ment pour des douleurs chroniques. Il semble donc clair que la popularité des opioïdes ne cesse d’augmenter. Ce phéno mène, qui a commencé dans les années 90, s’avère de plus en plus difficile à com battre, d’autant plus que des laboratoires clandestins produisent des drogues de synthèse. Ils synthétisent du Carfentanil, du Bromadol (BDPC), du W18 et ils n’ont plus besoin de passer par des organi sations criminelles pour distribuer leurs produits. Les consommateurs les achètent directement sur Internet et les reçoivent par la poste puisque les l ettres pesant moins de 32 grammes ne sont pas con trôlées. Or, il suffit de doses très minimes de ces drogues de synthèse, soit environ 1 mg, pour avoir des effets. On peut donc se faire livrer la marchandise tout simple ment par courrier…
R Je suis heureux de voir que le gouverne ment québécois prend enfin la mesure de cette crise, après l’avoir niée durant des années. Il a fallu attendre que le reste du Canada connaisse une situation d’urgence pour que le Québec réagisse. Je vous rap pelle qu’à la fin juin, le cabinet du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, considérait que nous ne vivions pas ici de crise liée au Fentanyl. Pourtant, les autorités policières ont saisi, l’an der nier, du Carfentanil, une drogue 1 000 fois plus puissante que le Fentanyl, à l’aéroport de Mirabel. Une dose de 2 mg, soit deux grains à peine visibles à l’œil nu, suffit à provoquer la mort. Beaucoup de per sonnes dans le reste du Canada ont pu sur vivre à une surdose à ce type de substance grâce au Naloxone, un antidote qui consti tuait l’unique moyen de les sauver. L’avan tage, c’est que ce médicament n’a pas d’ef fets secondaires. Il n’y a donc pas de dan ger à le donner, même s’il s’agit d’une intoxication non liée aux opioïdes. Dispo nible aussi sous forme de vaporisateur nasal (le Narcan, ndlr), cet antidote est bien plus facile à administrer qu’une injec tion. Il est donc très important que sa dis tribution soit très étendue et qu’un grand nombre de gens soient formés à le donner. Q Les mesures annoncées par le ministère de la Santé et des Services sociaux prévoient aussi une plus grande surveillance des ordonnances d’opioïdes délivrées par les médecins québécois…. R Je pense qu’il s’agit d’un premier pas. Désormais, il faut former les médecins à une meilleure pratique en matière d’ordon nances des opioïdes. Actuellement, aux États-Unis, les directives concernant ce type de médicaments changent aussi. Au Canada, plusieurs organismes se penchent sur cette question. Santé Canada, appuyé par l’Association des facultés de médecine du Canada, dispose d’un plan en cinq volets pour notamment mieux informer les Canadiens des risques liés aux opioïdes et réduire l’accès aux traitements inutiles. Pour ce qui est du Québec, la mesure prise par le gouvernement provincial va per mettre de recueillir des données précises sur la pratique des ordonnances médicales. Le National Pain Centre (Centre national de la douleur), qui réunit des chercheurs et des praticiens du Canada, vient d’émettre différentes recommandations aux méde cins. Cet organisme suggère, par exemple, d’essayer d’autres médicaments avant de proposer des opioïdes aux patients non cancéreux souffrant de douleurs chro niques. C’est un changement majeur, car jusqu’à présent, les médecins commen çaient souvent leur traitement avec le Fentanyl. Propos recueillis par Pascale Guéricolas
actualités UL ils ont dit... De l’enseignement adapté à tout un chacun le fil | le 21 septembre 2017
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Sur l’éducation physique à l’école
Luc Nadeau, Département d’éducation physique La Presse Plus, 13 septembre
Pour bien des jeunes et des moins jeunes, les cours d’éducation physique à l’école n’évoquent rien de plaisant, en particulier les activités avec élimination. « Ce sont souvent les moins forts qui sont éliminés en premier, alors que ce sont eux qui devraient bénéfi cier de plus de temps pour devenir meilleurs, explique Luc Nadeau. C’est un peu illogique. » Heureusement, l’éducation physique a beaucoup changé au cours des dernières années, « au tant par la qualité de ceux qui enseignent que par la qualité des moyens utilisés dans le gymnase ».
Sur l’intelligence artificielle
L’approche inclusive ne signifie pas de simplifier le contenu des cours. Elle permet plutôt de repenser la façon d’enseigner pour répondre aux besoins et aux styles d’apprentissage variés des étudiants.
L’Université a mis sur pied un programme d’appui au développement d’une approche pédagogique inclusive afin de favoriser la réussite de tous les étudiants par Matthieu Dessureault La population étudiante de 2017 n’a rien à voir avec celle d’il y a 50 ans, ou même 25 ans. Le développement de la formation à distance et la possibilité d’étudier à temps partiel, entre autres, ont per mis à davantage de gens d’ac céder à une formation univer sitaire. Étudiants issus des quatre coins du monde et professionnels voulant par faire leurs connaissances sont légion dans les universités. Le nombre d’étudiants en situa tion de handicap a, lui aussi, considérablement augmenté. « L’étudiant type n’existe plus. Les classes sont consti tuées d’étudiants de tous les âges et de tous les horizons, avec leurs forces et leurs fai blesses », dit Anne-Louise Fournier, coordonnatrice du secteur Accueil et soutien aux étudiants en situation de han dicap du Centre d’aide aux étudiants. Avec le Bureau de soutien à l’enseignement (BSE), cette unité a mis sur pied un pro gramme d’appui au dévelop pement d’une approche p é d a g o g i qu e i n c l u s i ve . Inspiré d’un modèle améri cain, celui-ci mise sur la diver sification des méthodes d’en seignement et d’évaluation. Il
permet aux enseignants de repenser leurs cours pour répondre aux besoins et aux styles d’apprentissage variés des étudiants. Intégrer des sous-titres à une vidéo en anglais, proposer des activités d’apprentissage liées à des situations réelles, offrir diffé rentes modalités d’évalua tion… les exemples de me sures sont aussi nombreux que diversifiés. Mais attention : l’approche inclusive ne signifie pas de simplifier le contenu des cours et encore moins de réduire les critères d’évalua tion. « Un professeur peut donner le choix à ses étu diants de lire un texte, d’écou ter un enregistrement audio ou de visionner une vidéo. Si ces trois documents lui p ermettent d’atteindre les mêmes objectifs d’apprentis sage, pourquoi ne pas leur offrir ces possibilités ? L’ap proche pédagogique inclusive ne veut pas dire de niveler par le bas ; on conserve les mêmes critères d’apprentissage, mais en favorisant la réussite du plus grand nombre », insiste Sandrine Poirier, conseillère en pédagogie universitaire et en mesure et évaluation au BSE.
L’an dernier, un projetpilote a permis de tester l’ap proche pédagogique inclusive auprès de 1 193 étudiants de 7 facultés. Soutenus par le BSE, le Centre d’aide aux étu diants et des conseillers en formation de leur faculté, 12 enseignants ont développé un cours selon cette appro che. Cette session, ils sont le double, soit 24 professeurs issus de 10 facultés, à tenter l’expérience. En participant au programme, ils ont accès à un soutien financier qui leur permet, par exemple, d’em baucher un auxiliaire d’en seignement pour les aider dans la refonte du cours ou encore de payer les frais de développement du matériel didactique. Des rencontres
interdisciplinaires sont égale ment prévues pour permettre aux participants de partager leurs expériences. « Avec la première cohorte, on a vu que l’approche pédagogique inclusive peut s’appliquer dans n’importe quelles fa culté et discipline. Les pro fesseurs qui ont participé à ce projet trouvent que l’en seignement est plus intéres sant et dynamique après avoir revu leur cours selon ce princ ipe », affirme AnneLouise Fournier. « Nous sommes très fiers de ce programme, poursuit-elle. Une telle communauté de pratique basée sur ce modèle d’enseignement, c’est avantgardiste. On en trouve dans certaines universités améri caines, mais nous sommes les seuls au Québec. » Pour visionner des témoignages vidéo des enseignants qui ont participé au projet-pilote : bit.ly/2y2Pe23
L’approche pédagogique inclusive mise sur la diversification des méthodes d’enseignement et d’évaluation
Jocelyn Maclure, Faculté de philosophie Protégez-Vous, octobre 2017
L’intelligence artificielle soulève de nombreux enjeux, dont le plus sen sible est lié à la fiabilité et à la sécurité des machines, selon Jocelyn Maclure. « Avec l’apprentissage pro fond, celles-ci deviennent de plus en plus autonomes et elles vont prendre des décisions par elles-mêmes, sans dépendre d’une pro grammation préalable éta blie par un informaticien. Qu’adviendra-t-il si la décision prise par la ma chine est une erreur ? Ou s’il y a une défaillance qui corrompt cette prise de décision ? À qui imputerat-on la responsabilité morale et légale de cette situation ? »
Sur les besoins comblés par la nourriture
Véronique Provencher, École de nutrition Châtelaine, septembre / octobre 2017
Quelles raisons nous poussent à manger ? Selon Véronique Provencher, la surabon dance alimentaire qui nous entoure fait que l’on n’attend pas forcé ment les signaux de la faim avant de s’alimenter. Parfois, la nourriture sert à combler des besoins d’ordre affectif ou social. « On n’en est pas tou jours conscient. La barre de chocolat ou les bis cuits que je grignote devant mon ordi en travaillant, que viennentils faire dans mon ali mentation ? Je les mange juste parce que je les trouve bons ou parce qu’ils comblent autre chose ? »
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Une île aux trésors Le Laboratoire d’enquête ethnologique et multimédia a entrepris l’inventaire du patrimoine religieux de l’île d’Orléans par Yvon Larose L’île d’Orléans ! Qui ne connaît pas ce lieu pittoresque au riche passé, situé dans le fleuve SaintLaurent, à quelques kilomètres à l’est de Québec ? Sur ce site patrimonial national du Québec, six églises et six presby tères renferment un patrimoine religieux de très grande qualité, qu’il soit mobilier, artis tique ou immatériel, remontant très souvent au Régime français des 17 e et 18e siècles. Depuis mai, un vaste travail d’inventaire s’y déroule, mené par le Laboratoire d’enquête ethnologique et multimédia de l’Université Laval (LEEM). « L’idée du projet vient du Comité du patri moine religieux de l’île d’Orléans, explique Laurier Turgeon, professeur au Département des sciences historiques et directeur du
LEEM. Le Comité est préoccupé par le fait que les six paroisses n’en feront qu’une à par tir de janvier 2018. Avec un seul curé pour desservir toute l’île, il y a le souci que le pa trimoine, surtout à l’intérieur des églises, se dégrade et soit exposé au vol. Certaines églises risquent d’être fermées. » Le Laboratoire dispose d’une expertise reconnue en inventorisation du patrimoine. Entre la mijuin et la fin août, deux agents de recherche du LEEM ont travaillé sur l’église de la municipalité de SaintFrançois et sur celle de la municipalité de SaintLaurent. L’inventaire de l’ancienne église de Saint Pierre a été effectué en septembre. « Nos étudiants ont créé 178 fiches d’inven taire pour 126 biens ou ensembles de biens à
l’église de SaintFrançois, indique le pro fesseur. Nous avons, par la suite, entré les données et les photos dans le Répertoire du patrimoine culturel du Québec, une section du site du ministère de la Culture et des Communications du Québec (MCCQ). Certains objets anciens et précieux sont encore en usage dans l’église. » À SaintLaurent, 461 fiches d’inventaire ont été créées pour 287 biens ou ensembles de biens. L’église de SaintLaurent se distingue par son nombre élevé de vêtements liturgi ques anciens. On compte, parmi eux, des cha subles, des étoles et des manipules. Beaucoup d’entre eux sont anciens et parfois richement brodés de fils d’or ou d’argent. « Nous connaissions la très belle collection de chasu bles, ditil. Nous nous sommes rendu compte qu’elle est très complète et qu’elle est très riche. Les vêtements liturgiques répertoriés ont souvent été confectionnés à Québec par des communautés religieuses. C’était une façon pour les religieuses de pratiquer l’art et de procurer de l’argent à leur communauté. »
Au même endroit, d’autres objets liés à la ferveur populaire, tels des bannières et des flambeaux de procession ainsi que des dra peaux, dont celui du Vatican, permettent de faire des liens avec le patrimoine immatériel. Dans le cadre du projet, des enquêtes orales permettront de recueillir la mémoire vivante des insulaires. On recensera aussi des savoir faire liés aux objets ou des pratiques liées au culte. « Même si la pratique religieuse décline et, par conséquent, les pratiques rituelles et culturelles qui y sont rattachées, un certain nombre de pratiques subsistent, transmises de génération en génération et encore vivan tes, comme le chant liturgique, soutient Laurier Turgeon. Dans ce sens, nous avons commencé à faire des entrevues filmées. Dans l’une d’elles, une nonagénaire de Saint François parle de la vie paroissiale du temps de sa jeunesse. Une autre témoigne de ses activités à l’église de SaintLaurent, comme le montage, depuis plusieurs années, de la crèche de Noël. » Le travail d’inventaire se poursuivra cet automne et pendant l’hiver et l’été prochains jusqu’à ce que l’ensemble des biens mobiliers, des archives et des imprimés des églises de l’île soit recensé. Les fiches seront enrichies d’in formations tirées d’ouvrages spécialisés et des enquêtes orales auprès d’informateurs sur l’île ou ayant habité l’île. Une exposition tempo raire présentera des résultats de l’inventaire dans une église de l’endroit au cours de l’an née prochaine. Le LEEM créera également un site Web qui contiendra des documents tex tuels, iconographiques, sonores et vidéo pro duits sur le terrain. Le site hébergera aussi une exposition virtuelle. En mai prochain, le pro fesseur Turgeon animera une école d’été internationale, à l’île d’Orléans, sur la sauve garde et la mise en valeur du patrimoine reli gieux de l’endroit. Le projet d’inventaire du patrimoine religieux de l’île d’Orléans est financé, entre autres, par le MCCQ et le diocèse de Québec. Pour plus d’information sur le matériel patrimonial versé à ce jour dans le site du Ministère : bit.ly/2xRGuiF
1 1. L’église de la paroisse de Saint-Laurent. Elle se distingue par son nombre élevé de vêtements liturgiques anciens. photo Pierre Lahoud 2. Ce boîtier en argent renfermait le saint chrême, une sainte huile utilisée dans le baptême, la confirmation et l’ordination. Il provient de l’église de Saint-Laurent. Il a été fabriqué en 1823 par l’orfèvre de Québec Laurent Amyot. photo Sandra Zapata 3. Intérieur de l’église de la paroisse de Saint-Laurent. Les objets du patrimoine religieux abondent en ce lieu. photo Benoit Vaillancourt 4. Dans les années 1970, cette bannière de la Congrégation des dames de Sainte-Anne était portée lors des processions de la Fête-Dieu dans la paroisse de Saint-Laurent. photo Sandra Zapata 5. Un calice et sa patène sont rangés dans leur coffret. Ils proviennent de l’église de Saint-Laurent. Le calice sert à consacrer le vin et sa patène reçoit l’hostie avant et après la consécration. photo Benoit Vaillancourt 6. Benoit Vaillancourt et Sandra Zapata, du LEEM, inventorient un ostensoir à l’église de Saint-Laurent. photo Océane Romano 7. L’Éducation de la Vierge. Ce tableau a été peint en 1800 par François Baillairgé pour l’ancienne église de Saint-Pierre. photo Benoit Vaillancourt 8. Cette chape brodée était portée par le prêtre par-dessus les autres vêtements liturgiques lors des cérémonies solennelles. Elle provient de la riche collection de l’église de Saint-Laurent. photo Sandra Zapata 9. Ce maître-autel de l’ancienne église de la paroisse de Saint-Pierre a été fabriqué en 1795 par Pierre Émond, menuisier et sculpteur de Québec. photo Benoit Vaillancourt
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À ce jour, plus de 600 fiches d’inventaire ont été réalisées
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en bref
Une reconnaissance en responsabilité sociale La Faculté de médecine vient de recevoir la reconnaissance en responsabilité sociale ASPIRE, décernée par l’Association for Medical Education in Europe (AMEE). Julien Poitras, vice-doyen à la responsa bilité sociale, et Rénald Bergeron, vice- recteur aux affaires externes, internatio nales et à la santé et ancien doyen de la Faculté de médecine, ont reçu le trophée et le certificat ASPIRE lors du congrès de l’AMEE qui se déroulait en Finlande à la fin août. Créé en 2013, le programme ASPIRE vise à encourager l’excellence dans la qualité de la formation en médecine, en médecine dentaire et en médecine vété rinaire. ASPIRE accorde des certificats d’excellence dans six catégories, dont la responsabilité sociale.
Legionella pneumophilia est une bactérie qui se transmet par voie aérienne et qui cause des problèmes respiratoires graves. Lors de l’éclosion de légionellose survenue à Québec en 2012, 181 personnes ont été infectées par cette bactérie et 13 d’entre elles en sont mortes. photo Centers for Disease Control and Prevention
Des images et des maux L’imagerie médicale ne permet pas de déterminer les personnes atteintes de légionellose par Jean Hamann
Symposium étudiant sur la médecine familiale Le samedi 23 septembre, le pavillon Ferdinand-Vandry accueillera le 9e Symposium étudiant sur la médecine familiale. L’événement, organisé par la Faculté de médecine et les étudiants du Groupe d’intérêt en médecine familiale, aura pour thème « Médecin de famille : l’humain au centre de la spécialité ». Plus de 400 étudiants de médecine en prove nance des universités Laval, McGill, de Montréal, de Sherbrooke et d’Ottawa sont attendus. Les participants découvriront différentes techniques dans des ateliers portant notamment sur les points de suture, l’échographie au département d’urgence et l’accouchement. Les con férenciers aborderont des sujets tels que les clientèles v ulnérables et la médecine communautaire, la médecine en avionhôpital ainsi que les soins p alliatifs et l’aide médicale à mourir. Le Symposium se tiendra de 9 h à 16 h 30. Pour plus d’information : bit.ly/2xfzFEz
Il y a 5 ans, l’une des plus importantes éclosions de légionellose jamais enre gistrées dans le monde frappait la ville de Québec. En moins de 8 semaines, 181 personnes contactaient cette mala die et 13 d’entre elles en mouraient. Une équipe de chercheurs de la Faculté de médecine a tiré parti de cet événe ment rare pour déboulonner une idée reçue en médecine : les premières manifestations de la maladie du légion naire ne sont pas détectables par ima gerie médicale. Rappelons que la légionellose est causée par Legionella pneumophilia, une bactérie qui se transmet par voie aérienne et qui cause des problèmes res piratoires graves. « Le plus souvent, la maladie survient de façon sporadique et ce sont alors des personnes malades ou affaiblies qui en sont victimes, rap pelle l’un des auteurs de l’étude, Yves Lacasse. Lors d’éclosions importantes, n’importe qui peut être touché parce qu’il y a une source qui émet de fortes concentrations de bactéries. » Lors de l’éclosion de 2012, ce sont les tours de refroidissement d’un édifice du centreville de Québec qui ont finalement été mises en cause. Comme les éclosions de cette ampleur sont rares, les chercheurs y ont vu une occasion d’améliorer les connaissances sur cette maladie élusive en étudiant sa signature sur des radiographies et des images obtenues par tomodensito métrie axiale (scan). « L’idée que la
légionellose a des particularités qui peuvent être détectées par imagerie médicale est encore fréquemment véhiculée aujourd’hui », signale Yves Lacasse, qui pratique la pneumologie à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ). Pour tester la validité de cette idée, les chercheurs sont retournés dans les dossiers médicaux des personnes frap pées par la légionelle lors de l’été 2012 afin d’examiner les radiographies et les scans de leurs poumons. Leurs analyses, publiées dans un récent numéro du Canadian Association of Radiologists Journal, n’ont révélé aucune parti cularité permettant de distinguer la
légionellose des pneumonies causées par d’autres bactéries. « De plus, nous n’avons décelé aucune caractéristique qui permette d’établir un lien avec un risque accru de complications ou de mortalité », précise Yves Lacasse. L’imagerie médicale ne peut donc ser vir à déterminer les personnes qui sont atteintes de légionellose ou pour pré dire la gravité de la maladie. Comme cette étude repose sur un nombre assez élevé de patients et sur des données probantes, le chercheur croit qu’elle pourrait remettre les pendules à l’heure pour de bon. L’étude a été réalisée par une équipe de la Faculté de médecine formée de Rémi Poirier et Jean Rodrigue, du CHU de Québec – Université Laval, d ’ Y ve s L a c a s s e , d u C e n t r e d e recherche de l’IUCPQ – Université Laval, et de Jasmin Villeneuve, de l’Institut national de santé publique du Québec.
L’idée que la légionellose a des particularités qui peuvent être détectées par imagerie médicale est encore fréquemment véhiculée aujourd’hui
arts
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Dans la tête d’un grand de la musique
Le 1er juin 1969, André Perry recevait un appel qui allait le marquer à jamais. John Lennon, de passage à Montréal, cherchait un ingénieur de son pour enregistrer la chanson Give Peace a Chance. L’immense succès de l’enregistrement a fait de Perry une sommité dans le domaine de la musique.
Ayant eu un accès privilégié auprès d’André Perry, le professeur Gérald Côté nous fait connaître la vision du célèbre Le texte réalisateur, compositeur et présente les ingénieur de son réflexions de par Matthieu Dessureault Po u r t o u j o u r s , l e n o m d’André Perry sera associé au mythique studio de Morin-Heights, dans les Laurentides. C’est à cet e nd roit, détruit par les flammes cet été, que le pro ducteur a accueilli cer taines des plus grosses poin tures de la musique, dont Cat Stevens, Sting, David Bowie, Keith Richards et Bryan Adams. C’est aussi à André Perry que l’on doit l’enregistrement de ce qui est devenu le légendaire hymne à la paix de John L e n n o n , G i ve Pe a c e a Chance. En 2014, l’Uni versité Laval a souligné ses nombreuses réalisations par la remise d’un doctorat honoris causa. Si tous s’entendent sur l’importance d’André Perry dans l’univers musical, peu d’auteurs se sont at tardés longuement à sa d é m ar c he. Voilà ce qui a motivé Gérald Côté, pro fesseur à la Faculté de mu sique, à produire un article très complet. Dispon ible
sur le site Academia.edu, ce texte de 32 pages présente les réflexions de Perry sur des thèmes comme la créa tivité musicale, le rôle du réalisateur et l’utilisation des technologies. Destiné d’abord aux étudiants en musique, il intéressera qui conque est curieux d’en savoir plus sur cette figure marquante de l’industrie.
Perry sur des thèmes comme la créativité musicale, le rôle du réalisateur et l’utilisation des technologies
En 2014, l’Université a remis un doctorat honorifique à André Perry pour souligner l’ensemble de sa carrière. Le producteur est ici entouré du professeur Gérald Côté et de sa conjointe, Yaël Brandeis. photo Marc Robitaille
Pendant trois ans, de juil let 2013 à mai 2016, l’auteur a mené plus de 50 heures d’entrevues avec lui. Ces ren contres, qui se sont déroulées chez le producteur à SaintSauveur ainsi qu’à sa rési dence en Floride, ont donné lieu à plus de 300 pages de transcription. « Cet article relève d’un travail de fond. Mons ieur Perry ayant au jourd’hui 81 ans, il ne donnera plus d’entrevues aussi lon gues. J’ai abordé son travail comme le ferait un ethnologue qui a la chance de rencon trer un homme dont le savoir risque de disparaître avec lui », explique Gérald Côté. Pour le producteur, qui a connu le professeur lors d’un congrès à l’Université, ce pro jet de longue haleine a permis de laisser une trace à la relève. « Plusieurs personnes m’ont déjà approché pour faire un livre ou un documentaire sur l’histoire du studio et des stars qui y sont venues, mais j’ai toujours refusé. Avec le projet de Gérald Côté, qui coïncidait avec l’époque de la remise de mon doctorat honorifique, j’ai vu l’occasion de livrer un mes sage aux étudiants », dit-il. Loin d’être nostalgique du passé, André Perry voit l’évo lution des outils d’enregis trement comme une occasion de nourrir la créativité musi cale. Cependant, il met en garde les jeunes contre la surutilisation des nouvelles technologies. « Il faut cesser de penser que le futur est mieux que le passé. Après toutes ces années à considérer le numé rique comme la meilleure voie à prendre, les musiciens ont réalisé que l’analogique est souvent meilleur que les nou velles technologies soi-disant plus performantes vendues par les manufacturiers. » Aux étudiants, il lance éga lement ce conseil : « Le musi cien d’aujourd’hui a besoin d’être polyvalent. Ceux qui gagnent bien leur vie cumu lent les chapeaux en faisant du travail en studio, de l’écri ture, de l’enseignement, etc. Les musiciens doivent aussi apprendre à travailler de dif férentes façons. À l’Université Laval, c’est extraordinaire, car ils ont accès au LARC, un laboratoire de recherche et de création qui leur permet d’ex périmenter les techniques analogiques et numériques ! » Pour consulter le texte André Perry – Un bâtisseur, un témoin : bit.ly/2wGcN2V
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en bref
Explosion de couleurs Si la frivolité et l’excentricité étaient des personnes, elles seraient clairement amies : Laurence Gravel et Laurence Pageau n’au raient pu trouver meilleur titre pour leur ex position, présentée au local 2470 du pavillon Alphonse-Desjardins. Les deux finissantes au baccalauréat en arts visuels et médiatiques y présentent un univers des plus hétéroclites où s’agglutinent divers objets colorés. Fort ludi que, leur installation comprend notamment des collages, des dessins et des peintures inspirés par la culture de masse. Jusqu’au 30 septembre, à la salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Les heures d’ouverture sont de 9 h à 16 h, du lundi au vendredi, et de 12 h à 16 h, le samedi.
Entre deux contradictions Gilles Jean est avocat. Il doit défendre une compagnie d’ambulances qui aurait mis trop de temps à répondre à une urgence, ce qui a causé la mort d’un jeune garçon. Le plaignant est son meilleur ami d’enfance. Entre une cause qui servira ses ambitions et une ancienne amitié, que choisira-t-il ? Cette question se trouve au cœur de la pièce Bienveillance, présentée au théâtre La Bordée. Cette œuvre a été écrite par Fanny Britt et est mise en scène par Marie-Hélène Gendreau. Émile Beauchemin, récemment diplômé d’une maîtrise en littérature et arts de la scène et de l’écran et artiste habitué du LANTISS, assure l’assistance à la mise en scène. Jusqu’au 7 octobre, au théâtre La Bordée (315, rue Saint-Joseph Est). Pour plus d’information : bordee.qc.ca/piece/bienveillance
De l’Antiquité à aujourd’hui À sa grande surprise, un architecte romain de l’Antiquité se retrouve transporté dans le temps et l’espace. Il profite alors de la possi bilité de faire des va-et-vient temporels pour s’inspirer des inventions et des techniques modernes afin de briller à Rome et de s’attirer les faveurs de l’empereur. Voici les grandes lignes de Thermae romae, une comédie japonaise qui sera présentée mercredi à la Bibliothèque de l’Université. Cette projec tion s’inscrit dans la série Cycle de cinéma japonais contemporain, une initiative visant à faire découvrir les multiples facettes du Japon. Mercredi 27 septembre, à 18 h, au local 4117 du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Pour consulter le reste de la programmation : bit.ly/2wmlStJ
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actualités UL
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15,5 M $ en subventions et bourses du CRSNG Avis officiel CONSEIL UNIVERSITAIRE Séance ordinaire du 26 septembre 2017 ORDRE DU JOUR 1. Ouverture de la séance 2. Ordre du jour 3. Procès-verbal de la séance ordinaire du 4 avril 2017
4. Discours de la rentrée − Période d’échanges
5. Questions des membres 6. Gouvernance du Conseil universitaire − Création d’un groupe de travail
7. Calendrier de planification stratégique 8. Programme de certificat en services financiers : changement d’appellation − Présentation du doyen de la Faculté des sciences de l’administration − Recommandations du vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes
9. Programmes de maîtrise et de doctorat en neurobiologie : évaluation périodique − Rapport du vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes − Plan d’action du doyen de la Faculté de médecine
10. Programmes de maîtrise et de doctorat en informatique : évaluation périodique − Rapport du vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes − Plan d’action du doyen de la Faculté des sciences et de génie
11. Commission des études : rapport annuel 2016-2017
12. Centre interdisciplinaire en modélisation mathématique de l’Université Laval (CIMMUL) : évaluation périodique − Avis de la Commission de la recherche − Recommandations de la vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation Huis clos (pt 13)
14. Clôture de la séance
Le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) vient d’annoncer que 80 chercheurs de l’Université Laval avaient obtenu des fonds au dernier concours de son programme de subventions à la découverte. Ces chercheurs, rat tachés à la Faculté des sciences et de génie, à la Faculté de foresterie, de géographie et de géoma tique, à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, à la Faculté de médecine, à la Faculté de pharmacie et à l’École supérieure d’aménage ment du territoire et de développement régional (ÉSAD), se partageront la somme de 13,3 M $. Sept chercheurs ont décroché des subventions de 300 000 $ ou plus. Mario Leclerc, du Département de chimie, a obtenu un montant total de 769 000 $ pour ses travaux sur les nouveaux polymères élec troactifs et photoactifs. Manuel Rodriguez, de l’ÉSAD, disposera de 455 000 $ pour ses travaux sur la qualité de l’eau potable et les réseaux urbains de distribution. Thomas Moss, de la Faculté de médecine, recevra 349 000 $ pour ses travaux sur la signalisation intracellulaire. Quatre chercheurs ont obtenu des subventions de 300 000 $. Il s’agit de Gilles Gauthier, du Centre d’études nordiques, de Peter McBreen, du Département de chimie, de Christian Salesse, du Département d’ophtal mologie et d’otorhinolaryngologie – chirurgie cervicofaciale, et de Claude Robert, du Dépar tement des sciences animales. Par ailleurs, 21 étudiants de deuxième ou troi sième cycle ont obtenu des bourses du CRSNG. Ces bourses, d’une durée de deux ou trois ans, représentent un investissement total de 2,3 M $.
À quoi ressemblera le monde de demain ? La Chaire publique AELIÉS reprend ses activités cet automne. Pour souligner les 20 ans de sa création, la Chaire présen tera, le mardi 10 octobre, un grand événe ment prospectif avec des chercheurs de différents domaines. Le thème de la soirée sera « Des penseurs d’aujourd’hui rêvent le monde de demain ». À quoi ressemblera le monde dans 20, 30 ou 50 ans ? C’est la question générale qui sera posée à chacun des invités. Au moment d’aller sous
presse, six professeurs de l’Université Laval ainsi qu’un conférencier de l’exté rieur avaient confirmé leur présence. Les professeurs sont MarieClaire Belleau, Colette Brin, Yves Gendron, Florence Piron, Stéphane Roche et Évelyne Thiffault. Ces chercheurs parleront res pectivement de justice, des médias, de la globalisation des affaires et de la gouver nance d’entreprises, de démocratie parti cipative et de science ouverte, de la ville
de demain, et de la forêt comme solu tion aux changements climatiques. Le conférencier externe sera JeanMartin Aussant, qui abordera la question de l’économie sociale. La Chaire publique se tiendra le 10 octobre, à compter de 18 h, au Grand Salon du pavillon MauricePollack. Pour plus d’information : bit.ly/2xwbJyN
exposition
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Quand la science se marie avec les arts Des étudiants en création littéraire et en design graphique donnent une nouvelle existence à des articles écrits par des chercheurs en administration par Renée Larochelle On sait que la tendance générale dans notre société consiste à opposer sciences et arts. Docto rante en management, Virginie Francoeur a décidé de renverser cette tendance en rapprochant ces deux domaines supposément éloi gnés l’un de l’autre. À partir d’ar ticles scientifiques écrits par des chercheurs et chercheuses en sciences de l’administration, elle a demandé à des étudiants en litté rature et en design graphique d’écrire un texte et de créer une affiche. De cette proposition au dacieuse, qui a finalement réuni 22 étudiants et 6 chercheurs, est née une exposition des plus intéressantes. « L’objectif n’était pas d’illustrer le sens littéral de l’article scienti fique, mais de se l’approprier pour le transformer et lui donner une nouvelle existence, de créer des ponts entre la raison et l’imagi naire, en somme », explique avec enthousiasme Virginie Francoeur, initiatrice et coordonnatrice du projet. « La seule contrainte con sistait à ce que les étudiants ne comm uniquent pas avec les au teurs des articles », souligne la jeune femme. Elle-même poète, Virginie Francoeur a participé à l’exercice et s’est s’inspirée d’un article portant sur l’intégration socioprofessionnelle des itiné rants signé par Yves Hallée. Dans son texte intitulé Rue SainteCatherine, elle raconte la vie et la mort de Franky, un itinérant à qui elle apportait parfois des vête ments et son milk-shake préféré. « Par mes mots, j’ai voulu redon ner une dignité à Franky, dit-elle. Je voulais aussi montrer que la situation qu’il vivait est tellement banalisée qu’on n’y prête plus vraiment attention. Il ne faut pas oublier que des gars et des filles comme Franky, il en meurt tous les jours... » « Comme si je lavais des choses inertes, au rythme d’une chaîne de montage... », écrit Anaïs Palmers. Étudiante à la maîtrise en litté rature et arts de la scène et de l’écran, elle s’est penchée, pour sa part, sur un article d’Anne MarchéPaillé où cette dernière explore les stratégies élaborées par le person nel infirmier pour résister au dégoût engendré par leur travail d’assistance aux soins personnels des personnes âgées. Ce sujet déli cat a ému Anaïs Palmers, dont le poème, construit à partir de mots et d’extraits de témoignage des répondants, s’avère touchant. On peut dire la même chose du texte de Bobby Aubé, qui décrit la pre mière journée de stage d’un é tudiant en soins infirmiers. En
quelque 25 lignes, l’étudiant réus sit à plonger le lecteur dans la réa lité parfois déshumanisante de ce travail ingrat et difficile. Pas facile d’illustrer un article sur les comportements de citoyenneté organisationnelle et les relations avec l’engagement affectif, la satis faction et l’implication au travail. Même si elle avoue que le sujet de l’article de Pascal Paillé lui a paru assez lourd, c’est pourtant le défi qu’a relevé avec brio Maude Martel, étudiante en design graphique. Sur son affiche, on distingue deux fenê tres, comme autant de catégories d’« oiseaux de nuit » : ceux qui tra vaillent tard au bureau le soir pour plaire à leur patron et parce qu’ils sont submergés de travail, et les autres qui le font par plaisir ou parce que la nuit les inspire. « La question est de savoir si on se donne au travail pour faire plaisir à son patron ou plutôt parce qu’on veut se dépasser soi-même, se demande Maude Martel. Est-ce qu’on se surpasse ou est-on complètement dépassé ? » De prime abord, l’étudiante en design Catherine Beltrami avoue avoir trouvé plutôt complexe la lec ture de l’article scientifique d’Yves Gendron. En effet, il n’était pas évi dent pour l’artiste de créer à partir du concept de « mouvance organisa tionnelle » et des jeux de vérité qui y sont reliés. Pour résoudre le pro blème, Catherine Beltrami a choisi de rendre le texte « graphiquement plus accessible » en prenant à la lettre le concept de mouvance. Le résultat est assez impressionnant. Le mot de la fin revient à Myriam Michaud, coauteure de l’article sur les enjeux de la professionnalisa tion des entreprises d’économie
22 étudiants et 6 chercheurs ont contribué à l’exposition sociale. « C’est intéressant de voir que les artistes ré-humanisent les sujets que la recherche scientifique a, en quelque sorte, déshumanisés, commente-t-elle au sujet de l’expo sition. En science, on se concentre sur un aspect, une statistique, une caractéristique. Par leur imagina tion, les artistes ont remis l’indi vidu, l’humain à l’avant-scène. » L’exposition est présentée jusqu’au 23 décembre, au 4e étage de la Bibliothèque du pavillon Jean-Charles-Bonenfant.
« L’objectif n’était pas d’illustrer le sens littéral de l’article scientifique, mais de se l’approprier pour le transformer », affirme Virginie Francoeur, doctorante en management et coordonatrice de l’exposition. photos Faculté des sciences de l’administration
sur le campus en bref En bonne position !
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Table ronde sur les milieux humides Dans la foulée de l’adoption de la Loi con cernant la conservation des milieux humides et hydriques par l’Assemblée nationale du Québec en juin, la Chaire de recherche du Canada en droit de l’environnement présente une table ronde sur la conservation des milieux humides et la compensation de leur perte. Sophie Lavallée et Caroline Roberge, de la Faculté de droit, Monique Poulin, de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimenta tion, et Bernard Filion, directeur de Canards Illimités Québec, feront part de leurs réflexions sur la question. Cette rencontre se veut une plateforme favorisant une discussion construc tive entre des juristes et des biologistes. photo Google Maps
Jeudi 28 septembre, à 11 h 30, à la salle Le Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée gratuite, mais inscription obligatoire à www.fd.ulaval.ca/evenements/ table-ronde-projet-loi-132. Le 15 juin dernier, Le Fil consacrait un article au projet de loi sur les milieux humides, dans lequel étaient interviewées Sophie Lavallée et Monique Poulin : bit.ly/2w5VcOx
Trésors cachés
LES NATIONS / CONSÉQUENCES Saviez-vous que cette œuvre de Jordi Bonet a été initialement installée à la Place des Nations, sur l’île Sainte-Hélène, pour l’Exposition universelle de 1967 de Montréal ? Celle-ci est exposée ensuite une année à Terre des Hommes, puis la Maison Seagram décide d’en faire don à l’Université Laval en 1969. Composée de cinq éléments verticaux distincts, la sculpture représenterait les différents peuples de la Terre. À quel endroit la retrouve-t-on sur le campus ? Dans la section centrale du tronçon de l’allée des Bibliothèques, située entre les pavillons Jean-Charles-Bonenfant et Charles-De Koninck. Une autre œuvre de notre campus à admirer ! photo David Paradis / CAMEO
La Direction santé et mieuxêtre au travail de l’Université propose une série de capsules vidéo sur des thèmes liés à l’ergonomie par Renée Larochelle Vous sentez bien que quelque chose cloche quand vous vous installez devant votre ordinateur pour travailler, mais quoi précisément, vous ne sauriez le dire. Votre fau teuil seraitil mal ajusté ? Votre écran d’ordinateur seraitil placé trop loin, trop près, trop bas ou trop haut ? Il y a aussi ce clavier dont la position constitue peutêtre la source de l’inconfort que vous ressentez parfois aux avantbras…. Grâce aux cap sules vidéo produites par la Direction santé et mieux être au travail du Vicerectorat aux ressources humaines en collaboration avec la Direc tion des technologies de l’in formation, d’un seul clic, vous pouvez maintenant trouver la ré ponse à vos questions et améliorer ainsi votre qualité de vie. Il s’agit de 8 capsules por tant sur différents thèmes touchant l’ergonomie : le fauteuil ergonomique, la sur face de travail, le moniteur, le clavier et la souris, l’ordi nateur portable, le porte documents, le téléphone et l’éclairage. D’une durée moyenne de quatre minutes, ces capsules s’adressent à
au travail, les capsules peuvent également servir d’aidemémoire en ce qui concerne certains ajuste ments es sentiels et ponc tuels. « Par exemple, dit MariePier Auclair Nicolles, on pense parfois que la hauteur de notre fauteuil est ajustée pour l’année et qu’on n’a plus à s’en soucier. Cependant, entre le 5 janvier et le 5 juin, la hauteur peut se modifier, car elle tend natu rellement à changer à cause de la gravité. Une chose est certaine : on ne devrait ja mais attendre que la douleur apparaisse avant de réagir. » En visionnant les capsules, on apprendra ainsi qu’il est possible (et conseillé) de varier l’inclinaison du dos sier de son fauteuil plusieurs fois par jour selon le degré de fatigue et d’inconfort ressen tis. On en apprendra égale ment davantage sur l’utili sation optimale du clavier raccourci, de l’ordinateur portable et de la souris (par fois trop volumineuse ou trop petite), sur le position nement du portedocuments et, même, sur la façon d’en fabriquer un soimême. « Il s’agit simplement de respon sabiliser les personnes, de les impliquer dans leur qualité de vie et, surtout, de les inci ter à ne pas attendre que la douleur survienne avant de rectifier le tir », résume Julie Readman.
tous les membres de la communauté universitaire, employés et étudiants. Et c’est gratuit ! « L’un des objectifs du projet est d’offrir un service com plémentaire à ce que nous proposons déjà », ex plique Julie Readman, chargée de communication à la Direction santé et mieux être au travail. « En effet, actuellement, un em ployé peut faire appel à nos ser vices en cas de problème, soulignetelle. Il reçoit gé néralement la visite d’un ergonome dans les deux se maines suivant sa de mande. Dans les cas les plus pressants, l’ergonome peut rencontrer la personne sur son lieu de travail le jour même. Ce service est toute fois payant et facturé aux unités. ». L’avantage des capsules vidéo est qu’elles donnent à la personne la possibilité de résoudre ellemême son pro blème, comme corriger sa posture en actionnant les ma nettes situées sous son fauteuil. Selon MariePier Auclair Nicolles, con seil lère en prévention à la Di Pour visionner les capsules : rection santé et mieuxêtre bit.ly/2xndHRB
D’une durée moyenne de quatre minutes, ces capsules gratuites s’adressent à tous les membres de la communauté universitaire, employés et étudiants
Les 8 capsules portent sur différents thèmes touchant l’ergonomie : le fauteuil ergonomique, la surface de travail, le moniteur, le clavier et la souris, l’ordinateur portable, le porte-documents, le téléphone et l’éclairage. photo Direction santé et mieux-être au travail
sports
le fil | le 21 septembre 2017
Le directeur du Service des activités sportives, Christian Gagnon, l’entraîneur-chef du club de golf Rouge et Or, Élie Anquetil, le grand donateur du club de golf Rouge et Or et fondateur de la Fondation Famille Choquette, Pierre Choquette, les étudiants-athlètes du club de golf Rouge et Or Arthur Heinkélé, Pierre Rabassa, Baptiste Mory, Adam Poulin et Noémie Ouellette ainsi que la directrice adjointe du Service des activités sportives et responsable du programme Rouge et Or, Julie Dionne, étaient fiers de souligner l’inauguration de cette salle intérieure. photo Rouge et Or
Investissement au PEPS Une nouvelle salle intérieure pour les étudiantsathlètes du club de golf Rouge et Or et les amateurs de ce sport a vu le jour au PEPS par Mathieu Tanguay Le Service des activités spor tives de l’Université Laval et le club de golf Rouge et Or ont inauguré, cette semaine, une toute nouvelle salle d’entraînement intérieure à la fine pointe de la techno logie située au PEPS. Cet ajout aux installations exis tantes a nécessité un inves tissement de 200 000 $, au quel la famille Choquette, grande donatrice du club de golf Rouge et Or, a généreu sement contribué. Le Rouge et Or et la com munauté urbaine de Québec se partageront cette nou velle salle de plus de 5 000 pi2
qui permettra aux golfeurs de s’entraîner durant les mois d’automne et d’hiver, où on ne peut le faire à l’extérieur. Cette salle comprend dix aires de frappe et un vert de pratique de 700 pi2. Six de ces aires seront ouvertes au public tous les jours, entre 10 h 30 et 13 h 30. « Cette nouvelle salle inté rieure de golf nous permet d’atteindre deux objectifs : améliorer encore plus notre offre déjà extraordinaire d’activités et d’équipe ments sportifs pour la col lectivité régionale et aider nos étudiants-athlètes à
s’entraîner dans un environ nement optimal qui n’a pas d’égal dans la province. Nous devons beaucoup à la famille Choquette pour son implication sur tous les plans auprès du club de golf Rouge et Or. Elle est un ins pirant modèle de réussite », explique le directeur du Service des activités spor tives, Christian Gagnon. La contribution totale de la Fondation Famille Choquette au club de golf, qui s’étendra jusqu’en 2020, s’élève à 300 000 $. Diplômés de l’Uni versité Laval en ingénierie, Paul et Pierre Choquette ont
toujours eu un attachement particulier pour le club de golf Rouge et Or. Pierre Choquette est d’ailleurs un ancien é tudiant-athlète de cette équipe. « C’est un privi lège pour nous de redonner à la collectivité, particuliè rement dans un contexte qui jumelle l’enseignement et le sport. Nous sommes très fiers de faire partie de la grande famille du Rouge et Or et du PEPS », a déclaré Paul Choquette. Soucieux d’investir dans l’éducation supérieure, principalement au sein de leur alma mater, les frères Pierre et Paul Choquette ont redonné pas moins de 4,1 M $ à l’Uni versité Laval, par l’entremise de la Fondation Famille Choquette fondée en 2004. ANALYSE INFORMATIQUE
Les étudiants-athlètes et les personnes inscrites aux cours de golf du PEPS auront accès à un équipement d’analyse à la fine pointe de la technolo gie. Ils pourront notamment utiliser une plateforme SAM PuttLab pour l’analyse des coups sur le vert et deux écrans géants de 3 mètres sur 4 mètres pour observer la tra jectoire de la balle. De plus, un système d’analyse du transfert de poids et de l’im pulsion lors du mouvement ainsi qu’un système d’analyse de la vitesse et de la trajec toire de la balle, de l’angle du bâton et de celui de la balle seront disponibles. La salle intérieure de golf est ouverte au public depuis le vendredi 15 septembre. Pour plus de détails sur la réservation des aires de frappe, visitez le site Web du PEPS (peps.ulaval.ca).
Campus dynamique
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en bref
Étudiants, faites du bruit ! Cette saison, diverses initiatives ont été mises en place par le club de football Rouge et Or afin d’attirer les étudiants du campus. Parmi celles-ci, il y a l’instauration de la Coupe Victor, un défi entre associations étudiantes lors des matchs tenus au stade TELUS-Université Laval. En plus de l’hon neur de remporter un prestigieux trophée, les associations participantes courent la chance de remporter un prix en argent de 1 500 $. La création, en partenariat avec CHYZ, d’une section étudiante et une pro motion avantageuse pour des billets de saison sont d’autres actions prises afin que les étudiants s’approprient leur équipe de football, neuf fois championne canadienne. photo Rémi Gendron
Pour plus de détails, visitez le www.rougeetor.ulaval.ca/coupevictor.
Vendredi 22 septembre Volleyball féminin | UBC Okanagan PEPS | 19 h 30
Samedi 23 septembre Rugby féminin | Concordia Stade Telus-Université Laval | 13 h Volleyball féminin | UBC Okanagan PEPS | 19 h 30
Dimanche 24 septembre Football | Concordia Stade Telus-Université Laval | 13 h
Vendredi 29 septembre Volleyball féminin | Thompson Rivers PEPS - Challenge SSQ | 18 h Soccer féminin | UQAM PEPS - Terrain 6 | 18 h Volleyball masculin | Trinity Western PEPS - Challenge SSQ | 19 h 30 Soccer masculin | UQAM PEPS - Terrain 6 | 20 h 15
Samedi 30 septembre Volleyball féminin | Thompson Rivers PEPS - Challenge SSQ | 18 h Volleyball masculin | Trinity Western PEPS - Challenge SSQ | 19 h 30
Dimanche 1er octobre Plus de 600 personnes ont étalé leur tapis de yoga sur le terrain du stade TELUS-Université Laval lors d’un Yoga géant tenu le vendredi 15 septembre. La responsable du programme de yoga du PEPS, Sandra Tremblay, a mené une séance d’une heure au grand plaisir des participants. Une soirée parfaite et mémorable pour tous ! photo PEPS
Football | McGill Stade Telus-Université Laval | 13 h
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au fil de la semaine
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le fil | le 21 septembre 2017
Découvrez l’orignal Aimeriez-vous en savoir plus sur le plus grand cervidé de la planète ? La Forêt Montmorency vous propose de partir à sa rencontre lors d’un safari d’observation. En compagnie d’un guide naturaliste d’expérience, vous pourrez parcourir l’habitat naturel de l’orignal et étudier l’animal en période de rut. Deux formules de safari sont possibles : l’une pour les initiés et l’autre pour les sim ples amants de la nature. Dans les deux cas, le safari comprend une randonnée en forêt, pendant laquelle votre guide vous fera connaître les particularités de l’ori gnal et les signes de sa présence (traces, grattages, mar quages et souilles), ainsi qu’une période d’affût dans un mirador, pendant laquelle vous appellerez et admirerez ce cervidé. Grâce à ce safari, la biologie et l’écologie du roi des bois n’auront plus de secrets pour vous ! Les vendredis, samedis et dimanches du 22 septembre au 5 novembre. Deux départs ont lieu chaque jour. Le premier safari, de 6 h à 10 h, s’adresse aux initiés. Le second, de 15 h 30 à 19 h 30, est destiné au grand public. Pour réserver votre place : bit.ly/2xvXZUy. Pour plus d’information : bit.ly/2fbj50o
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La ville 2.0 : un mal ou un bien ?
Un jardin à l’automne
Sur la route de la liberté
Un campus vert à découvrir
La Pologne, un cheval de Troie ?
Question raciale au Brésil
La notion de « ville intelli gente », qui fait référence à des initiatives diverses pour améliorer la gestion muni cipale au moyen des tech nologies numériques, sou lève de sérieuses questions morales. Dans la confé rence « Les enjeux éthiques de la “ville intelligente” », Dominic Cliche, étudiant à la maîtrise en philosophie, expliquera la nature de ces enjeux qui touchent à la vie démocratique, aux res ponsabilités des municipa lités, à la promotion du bien commun ainsi qu’au respect de la vie privée et de la dignité humaine. Étant donné que des droits et des valeurs entrent en conflit dans chacun de ces domaines, il faut réfléchir à ce qui devrait en priorité orienter les choix et les actions retenus pour un meilleur développement urbain. Cette activité est présentée par l’Institut d’éthique appliquée.
Les jardiniers amateurs le savent bien, plusieurs travaux sont nécessaires pour fermer correctement son jardin à l’automne. Toutefois, plusieurs se demandent quelles sont exactement les étapes à suivre. Que doit-on faire dans les platebandes à la fin de la saison de crois sance ? Faut-il tailler les vivaces ou non ? Faut-il les séparer ? Pour connaître toutes les réponses à ces questions, le Jardin RogerVan den Hende vous invite à assiter à son dernier ate lier de l’année 2017. Roch Giguère, auteur et confé rencier en horticulture, y donnera de précieux con seils sur les bons gestes à poser pour préparer son jardin pour l’hiver.
Pour sa première soirée cycliste de l’année, la Coop Roue-Libre recevra Catherine Desautels, une jeune femme qui a choisi d’enfourcher son vélo pour vivre pendant 7 mois une évasion totale de son quo tidien. Lors de son périple à vélo en solo, elle a par couru l’Espagne, la France, la principauté d’Andorre, la Turquie, le Vietnam, le Laos et la Thaïlande. Lors de sa présentation, elle vous parlera de sa technique de voyage en liberté com plète : ne pas connaître à l’avance les destinations et ne pas utiliser de GPS ni de cellulaire. Cette façon simple de voyager entraîne bien sûr son lot de mo ments de bonheur, de si tuations cocasses et d’im prévus qui font réfléchir.
L’Université Laval est classée 2e au monde pour ses réalisations en dévelop pement durable. Aimeriezvous connaître quelquesunes des initiatives qui lui permettent de se démar quer des autres établisse ments d’enseignement ? Participez au Parcours de développement durable, une visite guidée à pied, d’environ une heure, qui permet d’observer plusieurs points d’intérêt de l’Uni versité en matière de déve loppement durable. Un étudiant guidera les parti cipants à l’intérieur et à l’extérieur des pavillons pour en apprendre davan tage sur des éléments bâtis (comme des toits verts), des projets é tudiants (comme la Coop Roue-Libre) et des espaces b oisés. Venez en grand nombre sillonner votre campus vert !
La Pologne mène actuel lement une politique inter nationale que certains ju gent dangereuse pour ellemême, mais aussi pour l’Union européenne. Des observateurs de la scène internationale envisagent même un possible Polexit, dont la nature pourrait être très singulière. Pour en savoir plus sur ce sujet, assistez à la conférence « La Pologne, un cheval de Troie de l’Union euro péenne ? », qui sera offerte par Ewa Bogalska-Martin, professeure de sociologie à l’Université Grenoble Alpes. Elle y montrera com ment, depuis l’arrivée au pouvoir du PiS (un parti ultraconservateur) en 2015, la Pologne ne respecte pas les accords européens qu’elle a signés et défie les autorités de Bruxelles sur de nombreuses questions, dont celle de l’accueil des réfu giés. L’activité est p résentée par le Centre de recherches Cultures – Arts – Sociétés.
Professeure émérite du Département d’anthropo logie, Francine Saillant sera l’invitée du Cercle littéraire Gabriel-García-Márquez, qui a pour mission de créer des ponts entre les littéra tures latino-américaine et québécoise. Dans sa confé rence, la professeure abor dera la « question noire » au Brésil, une nation qui a connu l’esclavage et qui pratique toujours une dis crimination raciale. Elle expliquera comment, heu reusement, l’art et la spi ritualité ont contribué à l’établissement d’une cer taine paix sociale dans ce pays. Rappelons que cette spécialiste de la diversité culturelle brésilienne a remporté la médaille LucLacoursière pour son ou vrage Le mouvement noir au Brésil (2000-2010).
Jeudi 21 septembre, à 12 h, au local 312 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre.
Samedi 23 septembre, à 9 h 30, au local 1240 du pavillon Envirotron. Pour réserver sa place : www.jardin.ulaval.ca/lesateliers-du-jardin/fermerson-jardin-en-automne
photo Catherine Desautels
Lundi 25 septembre, à 19 h 30, au café Fou AELIÉS au pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre.
photo Marc Robitaille
Lundi 25 septembre, de 11 h 30 à 12 h 30. Départ dans le vestibule (près de la cafétéria) du pavillon Alexandre-Vachon. Activité gratuite. Aucune inscription requise.
Mercredi 27 septembre, à 11 h 30, au local 2419 du pavillon CharlesDe Koninck. Entrée libre.
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca
Mercredi 27 septembre, à 19 h, à la salle GérardMartin de la bibliothèque Gabrielle-Roy. Entrée libre. Pour plus de renseignements : 418 641-6789, poste 4464. Pour en savoir plus sur les recherches de la professeure Saillant : bit.ly/2fiZoXV