Le Fil 28 septembre 2017

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L’art de vulgariser p5

Professeurs émérites p8-9

Volume 53, numéro 5 28 septembre 2017

photo Marc Robitaille

Bâtir ensemble

Étudiants, professeurs, employés, partenaires et citoyens sont invités à participer à une série de consultations publiques stratégiques sur l’avenir de l’Université. p2-3


actualités UL Place aux ambassadeurs de demain le fil | le 28 septembre 2017

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La rectrice lance un appel particulier aux étudiants en invitant ceux-ci à être de véritables parties prenantes des consultations.

recherche, c’est aussi se donner des outils novateurs, comme des plateformes de diffusion en libre accès », préciset-elle. De plus, estime-t-elle, « une grande université de recherche comme la nôtre doit mettre ses étudiants en contact avec l’univers de la recherche beaucoup plus tôt dans leur parcours. L’étincelle doit jaillir dès les premiers instants ! ». Dans son discours, la rectrice s’adresse aussi aux diplômés de l’Université, qu’elle nomme les « nouveaux ambassadeurs ». Pour elle, ils sont devenus non seulement de véritables moteurs de la société d’aujourd’hui, mais aussi la preuve vivante que le passage et le savoir acquis ici génèrent des re tombées infinies. « Tous les jours, une ou un diplômé de l’Université Laval prend la parole à l’Assemblée nationale. Tous les jours, elle ou il travaille à un projet de nouvelle entreprise, participe à la quête primordiale de l’avancement des sciences fondamentales et touche un peu plus à

Pour son premier discours de la rentrée, la rectrice Sophie D’Amours invite l’ensemble de la communauté universitaire, dont tous les étudiants et étudiantes, à construire l’avenir de notre université

l’insondable de la physique quantique, crée une œuvre pour rendre notre milieu de vie et notre culture plus riches. Elle ou il cherche à mieux comprendre, sur le terrain, auprès des gens, la richesse des cultures et des langues au tochtones. Dans nos réflexions, nous devons nous inspirer de ces porte- étendards de la fierté UL pour nous donner le courage d’aller de l’avant et de moderniser notre université. » La rectrice est fort consciente qu’une telle consultation publique fera place à beaucoup de changements et que tous devront donc faire preuve de courage. « À la base, cette expérience unique implique un réel engagement, que nous sortions tous de notre zone de confort et que nous revoyions nos paradigmes, nos valeurs, nos façons de faire. Tout ceci amènera nécessairement des changements, comme allouer des ressources à des efforts nouveaux, fermer des chapitres, etc. Alors oui, pour aller au bout de nos idées, ça demande, à nous tous, du courage. Mais moi, j’ai envie d’essayer, de passer à l’action et de définir, ensemble, notre propre trajectoire. »

«

Pour consulter le discours intégral : bit.ly/2xBczIs

par Claudine Magny Pour Sophie D’Amours, l’arrivée à la fois d’une nouvelle équipe de direction et l’échéance du Plan stratégique UL s’avèrent une occasion en or pour lancer cet appel à la communauté : participer, ensemble, à l’élaboration de cette stratégie marquante pour l’avenir de l’Université. Certes, il y a ces incontournables, tels les grands dossiers présentés lors de la course au rectorat le printemps dernier, comme les Chantiers d’avenir – qui viseront notamment à favoriser davantage l’approche pédagogique interdisciplinaire pour résoudre de grands défis de société –, mais pour la rectrice, il n’en demeure pas moins que les assises de la planification stratégique de l’Université doivent être lancées par l’ensemble de la communauté. Elle interpelle d’ailleurs particulièrement les étudiants en les invitant à être de véritables parties prenantes de ces consultations. « Le profil démographique de nos étudiants n’est pas du tout le même qu’il y a 15 ans, précise Sophie D’Amours. Plus de 50 % d’entre eux ont

des profils dits “non traditionnels”, c’est-à-dire qu’ils sont parents, étudiants internationaux, sur le marché du travail, sujets à des interruptions fréquentes, aux études par l’intermédiaire de plateformes numériques, etc. Et les chiffres nous révèlent que l’Université Laval accueille plus de 46 000 étudiants. Or, juste ça nous démontre à quel point on doit poser un regard différent sur notre offre de programmes d’études, nos approches et nos façons de faire. De plus, on constate que nos formations courtes génèrent de plus en plus d’intérêt. Alors, on peut se poser la question suivante : “La formation tout au long de la vie devrait-elle avoir une plus grande place, chez nous, à l’Université Laval ?” ». Au nombre des pistes de réflexion qui seront également abordées figure, certes, la valorisation de la recherche. « Un autre aspect qui doit nous interpeller et nous rassembler est évidemment l’importance de notre recherche, qui est au cœur de notre mission, mais aussi au cœur du développement de la société »,

affirme Sophie D’Amours. Selon elle, la recherche doit davantage être valorisée, et ce, tant par l’intensification de nos activités que par le partage de nos connaissances et de nos résultats de re cherche dans une plus grande variété de milieux – tels les secteurs privé et gouvernemental. Bref, pas seulement dans le milieu universitaire. Sophie D’Amours va d’ailleurs plus loin en soulignant le fait que nos connaissances pourraient être partagées à un plus grand nombre, dont les populations moins nanties Pour Sophie D’Amours, les assises de la planification (les peuples du Nord, par stratégique de l’Université doivent être lancées par l’ensemble exemple). « Bref, repenser la de la communauté. photos Marc Robitaille

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Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

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Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Jenny Aumais, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Renée Larochelle, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrices-réviseures : Mélanie Darveau, Isabelle Doucet, Manon Plante Agente de secrétariat : Sophie Leroux

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

À la base, cette expérience unique implique un réel engagement et que nous sortions tous de notre zone de confort

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actualités UL Ensemble avec audace

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Le Conseil d’administration et l’équipe de direction invitent la communauté universitaire, ainsi que les partenaires, les diplômés et les citoyens de la région de Québec, à une série de consultations publiques stratégiques sur l’avenir de l’Université par Yvon Larose « Aujourd’hui, nous amor­ çons une réflexion collective, celle d’imaginer ce que sera notre université de demain, gage de notre fierté. Avec audace, osons en­s emble construire l’avenir de notre université. » C’est en ces termes que la rectrice Sophie D’Amours s’est adressée par courriel, le jeudi 28 septembre, aux membres de la communauté universitaire. La démarche en question se déroulera sur le thème « Ensemble UL avec audace ». Elle prendra la forme de quatre forums de consultation qui se tiendront du 11 octobre au 7 novembre dans divers pavillons du campus. Ces forums, d’une durée de deux heures, seront ouverts à tous, aux employés comme aux étudiants, aux partenaires comme aux diplômés de l’Université, ainsi qu’aux citoyens de la région de Québec. Les par­ ticipants pourront faire en­­ tendre leurs idées et leurs com­m entaires autour de quatre grands thèmes : excel­ lence, expérience, engage­ ment et ensemble. Ils pour­ ront s’exprimer sur les prio­ rités et les enjeux qui leur tiennent à cœur et qu’ils jugent essentiels. En fé­­ vrier 2018, ce vaste exercice prendra fin avec le dépôt, devant le Conseil d’adminis­ tration, du prochain plan stratégique de l’Université, le Plan stratégique UL 2022. Le fruit de la planification stratégique sera par la suite diffusé auprès de tous les membres de la communauté universitaire. Ce plan d’ac­ tion sera également dispo­ nible publiquement, au bénéfice des partenaires mobilisés par la réussite et l’évolution de l’Université Laval. Robert Beauregard, qui cumule les fonctions de vicerecteur exécutif et de vicerecteur aux études et aux affaires étudiantes, agira comme principal responsable du processus de réflexion col­ lective qui se met en branle aujourd’hui.

« Le Conseil d’administra­ tion a sanctionné la dé­­mar­ che, explique-t-il. Ses mem­ bres seront saisis des progrès accomplis. » Selon le vice-recteur, les grands thèmes qui vont tra­ verser les forums sont uni­ versels. « Les trois premiers – excellence, expérience et en­­ ga­gement – rejoignent tout le monde, soutient-il. Quant à l’idée derrière le thème « en­­ semble », elle décrit le mieux ce que l’équipe de direction espère porter dans ses inter­ ventions. Cette ­u ni­versité future, on va la construire ensemble en se mobilisant et en se donnant des objectifs communs. » Le processus comprendra aussi des ateliers de consulta­ tion auprès des instances internes et auprès des acteurs et des partenaires externes. Robert Beauregard qualifie d’essentielle la participation des étudiants aux forums de consultation. « Les étudiants, dit-il, sont la raison d’être de la mission de l’Université. Ils ont un point de vue différent sur la société d’aujourd’hui. Par exemple, sur les questions d’environnement et du vivreensemble. Ils sont jeunes et ils veulent rendre le monde meilleur. » Selon lui, il faut absolument les entendre sur la formation universitaire. « Ma perception, poursuit-il, est que les thèmes de l’excellence, de l’expérience et de l’engagement vont les toucher, en particulier l’excel­ lence. Cette valeur mobilise encore aujourd’hui. » Le vice-recteur croit que le forum axé sur l’expérience en attirera plus d’un, vu les nom­ breuses occasions of­­fertes aux étudiants sur le campus. « Ces expériences, précise-t-il, tou­ chent notamment aux rela­ tions qu’ils peuvent dévelop­ per avec d’autres étudiants, aux activités culturelles et aux activités sportives. » Tous les vice-recteurs et vicerectrices coanimeront en duo trois des forums de consulta­ tion, le quatrième étant confié à la rectrice Sophie D’Amours. Celui du 18 octobre, axé sur le

Les par­ticipants pourront faire en­­tendre leurs idées et leurs com­mentaires autour de quatre grands thèmes : excellence, expérience, engagement et ensemble.

thème de l’expérience, débu­ tera à midi à l’atrium du pavil­ lon Charles-De Koninck. Lyne Bouchard, vice-rectrice aux ressources humaines, et Rénald Bergeron, vice-­ recteur aux affaires externes, internationales et à la santé, se partageront la tâche. « Ce forum, souligne Lyne Bouchard, je le vois comme l’occasion de dire : “On ne vo u d r a i t p a s t r av a i l l e r ­a illeurs qu’à l’Université Laval”. Notre expérience en fait un lieu particulière­ ment dif­férent. Il est donc important que les membres du personnel se prononcent sur l’avenir de ce milieu très ouvert. Ils doivent guider nos ré­­flexions sur des sujets tels que les relations de ­travail, l’offre alimentaire, les programmes de mobi­ lité, l’ap­pui aux étudiants-­ Robert Beauregard cumule les fonctions de vice-recteur exécutif et de vice-recteur aux études chercheurs et l’accueil des et aux affaires étudiantes. Lyne Bouchard est vice-rectrice aux ressources humaines. nouveaux professeurs. » photos Marc Robitaille Selon elle, il est important de comprendre ce que le per­ sonnel veut faire de ce beau milieu de vie. « Nous allons ensemble trouver des ré­­ ponses à nos défis, expliquet-elle. Mais nous devons d’abord les déterminer en­­ La démarche prendra la forme de quatre semble. Il est important pour forums de consultation qui se tiendront nous d’être sur le terrain pour voir les perspectives du 11 octobre au 7 novembre dans divers d’avenir, de façon à ce que pavillons du campus l’Université aille encore plus loin. » Pour plus d’information sur les forums de consultation : ulaval.ca/ensembleUL


réadaptation en bref De la patience

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Une étude montre qu’il faut s’armer de patience pour recevoir des services de physiothérapie dans le système public de santé par Jean Hamann

Le Nord vu par le prisme de la dignité Réfléchir et échanger autour de la respon­ sabilité de protéger l’environnement à la lumière de la dignité humaine : voilà ce que propose le colloque international La responsabilité de protéger. Écologie et dignité, qui se tiendra du 4 au 7 octobre. Organisé par la Chaire d’enseignement et de recherche La philosophie dans le monde actuel, cet ­événement rassemblera des spécialistes de divers horizons, dont les professeurs Warwick Vincent (biologie), Paule Halley (droit), Thierry Rodon (science politique), Jean Désy (médecine et littérature), Bernard Saladin d’Anglure (anthropologie) et Patrick Turmel (philosophie). La sénatrice Renée Dupuis ainsi que des universitaires européens et des représentants autochtones seront également sur place. Des conférences et des tables rondes aborderont plusieurs sujets sur la res­ ponsabilité humaine à l’égard de la protection de l’environnement. Le colloque comprend également un « concours de réflexion philo­ sophique », qui permettra aux étudiants de partager leurs idées. photo Michel Thibert Du 4 au 7 octobre, à la salle Le Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins. L’ensemble de la programmation est disponible à l’adresse bit.ly/2jMLE9p.

Des milliers de Québécois aux prises avec des problèmes musculosqueletti­ ques sont en attente de services dans les cliniques externes de physiothéra­ pie des hôpitaux. Parmi ces personnes, celles dont la condition n’est pas jugée prioritaire doivent souvent patienter de longs mois, voire des années, avant d’obtenir une première consultation. Voilà deux des constats qui se dégagent d’une étude publiée par une équipe de chercheurs de l’Université Laval et de l’Université de Montréal dans un récent numéro de la revue Disability and Rehabilitation. Cette équipe, dirigée par Kadija Perreault, du Département de réadapta­ tion et du Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS), a mené une enquête dans 97 hôpitaux du Québec offrant des services de physiothérapie à une clien­ tèle ambulatoire nécessitant des soins pour des problèmes musculosqueletti­ ques. Les réponses fournies par les per­ sonnes qui géraient les listes d’attente dans ces cliniques révèlent que la liste d’attente de chaque établissement compte en moyenne 192 patients, ce qui porte le nombre total de personnes en attente de services de physiothérapie à plus de 18 000 au Québec au moment de l’étude, en 2015. « Il faut apporter certaines nuances à cette estimation, prévient la profes­ seure Perreault. D’une part, il se peut que les listes ne soient pas à jour et que des personnes dont le nom figure sur ces listes depuis des mois n’aient plus besoin de services de physiothérapie. À l’inverse, il se peut que certains méde­ cins, conscients de ces longs délais, ne

réfèrent plus leurs patients au réseau public. S’ils le faisaient systématique­ ment, la liste pourrait être encore plus longue. Notre estimation suggère néan­ moins que l’offre de services ne par­ vient pas à répondre à la demande. » Les données de l’étude montrent qu’il faut s’armer de patience pour recevoir des services en physiothérapie dans le système public de santé. En effet, la durée médiane d’attente est, en moyenne, de 7,6 mois. « Certains patients attendent moins d’un mois avant de recevoir des services, mais les cas jugés moins prioritaires peuvent rester plus d’un an sur les listes d’at­ tente, souligne la chercheuse. Les pro­ blèmes musculosquelettiques de ces patients risquent alors d’évoluer en condition chronique et d’exiger davan­ tage de services, notamment des soins médicaux. » Certains hôpitaux semblent avoir pris la mesure du problème, mais dans l’en­ semble, la situation ne va pas en s’amé­ liorant. Près de 57 % des répondants disent que le nombre de patients réfé­ rés à leur clinique externe a augmenté au cours des trois dernières années. Pendant la même période, 36 % des cli­ niques externes de physiothérapie auraient subi des réductions de person­ nel. « Les besoins sont importants et la tendance ne va pas dans la direction d’une augmentation des ressources, observe Kadija Perreault, qui a ellemême été physiothérapeute dans le réseau public pendant 10 ans. Il y a un problème grandissant d’ac­ cessibilité aux services de physiothéra­ pie pour les personnes qui ne sont pas couvertes par une assurance et qui ont

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des revenus limités, constate la cher­ cheuse. « Ce problème d’accessibilité soulève des questions d’équité et d’éthi­ que. Dans plusieurs milieux, de plus en plus de personnes dont la condition requiert des services de physiothérapie n’ont pas accès à ces services dans des délais raisonnables. Cette question devrait faire partie des discussions entourant les services offerts dans le système public de santé au Québec. » L’étude parue dans Disability and Rehabilitation est signée par Simon Deslauriers, Amélie Lavoie et Kadija Perreault, du Département de réadap­ tation et du CIRRIS, et par leurs colla­ borateurs de l’Université de Montréal, Marie-Hélène Raymond, Maude Laliberté, François Desmeules et Debbie E. Feldman.

Dans plusieurs milieux, de plus en plus de personnes dont la condition requiert des services de physiothérapie n’ont pas accès à ces services dans des délais raisonnables

Dessiner son avenir au Québec Le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI) offrira, à deux reprises sur le campus, la séance ­d’information «  Dessinez votre avenir au Québec après vos études ». Cette séance, d’une durée de 90 minutes, s’adresse à tous les étudiants étrangers actuellement inscrits dans un programme d’études à l’Université Laval qui souhaitent s’établir au Québec de façon permanente dans le but d’y occuper un emploi. Les stagiaires et chercheurs post­ doctoraux détenteurs de permis de travail sont également les bienvenus. Mercredi le 11 octobre à 13 h et à 18 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins (local 2530). Entrée libre. Pour plus d’information sur le contenu : bit.ly/2hyuurB. Certains patients attendent moins d’un mois avant de recevoir des services de physiothérapie dans le réseau public de santé, mais les cas jugés moins prioritaires peuvent rester plus d’un an sur les listes d’attente.


vie étudiante

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Les Clémentines et le diméthylsulfure Philippe Therrien est doctorant en études an­­ciennes, alors que Rachel Hussherr est biologiste récemment diplômée

Cet été, Rachel Hussherr a séjourné dans la mer de Beaufort. Dans le cadre d’un contrat avec Pêches et Océans Canada, elle a fait de la prise de données pour une scientifique qui ne pouvait se rendre sur place. photo Valérie Cypihot

Deux étudiants-chercheurs remportent chacun un prix au Concours de vulgarisation de la recherche de l’Acfas par Yvon Larose L’Association francophone pour le savoir (Acfas) a tenu ses Journées de la relève en recherche les 21 et 22 septembre à Québec. Différents prix ont été remis à cette occasion à des ­étudiants-chercheurs. Philippe Therrien, doctorant en études an­­ ciennes, et Rachel Hussherr, biolo­ giste récemment diplômée, étaient sur place pour recevoir chacun un prix du Concours de vulgarisation de la recherche. Ces prix sont parrai­ nés par le Secrétariat à la politique linguistique du gouvernement du Québec. « J’ai pris un très grand plaisir à parti­ ciper à ce concours, ra­­conte Philippe Therrien. Parler des Clé­mentines a été comme parler de mon livre préféré. Cela m’a plu de m’adresser au grand public. Ce fut un bon exercice intellec­ tuel, qui force à choisir ce qui est le plus important. » Dans son texte gagnant, ce pas­ sionné de l’époque gréco-romaine résume les travaux de recherche qu’il a menés à la maîtrise sur deux très anciens romans écrits dans les pre­ miers siècles de notre ère. Ap­­pelées Clémentines, ces œuvres romanes­ ques chrétiennes, rédigées en grec ancien, racontent un récit similaire, soit l’histoire d’un jeune Romain en proie à des questionnements exis­ tentiels. Ses réponses, il les trouve auprès de l’apôtre Pierre, qui en fait son disciple.

communication scientifique à l’Uni­ versité Laval, à la fin de mon bacca­ lauréat, m’a fait prendre conscience que je pourrais peut-être en faire une partie de mon métier. » Le texte que Rachel Hussherr a soumis au concours de l’Associa­ tion francophone pour le savoir constitue une synthèse de ses ­travaux de recherche à la maîtrise. Ces travaux avaient pour toile de fond un gaz peu connu produit par le phytoplancton dans tous les océans, le diméthylsulfure (DMS). Le phytoplancton comprend l’en­ semble des végétaux microscopi­ ques vivant en suspension dans

l’eau. Le DMS, lui, contribue à la formation des nuages. Il permet indirectement de diminuer la tem­ pérature de la Terre, les nuages ayant la capacité de renvoyer les rayons solaires vers l’espace. Durant ses études de maîtrise, l’étudiante faisait partie du Labo­ ratoire de biochimie océanique du professeur Maurice Levasseur, du Département de biologie de l’Uni­ versité Laval. À l’été 2015, dans l’océan Arctique, des membres de ce laboratoire, dont Rachel Hussherr, ont conduit une expérience de 10 jours à bord du brise-glace scien­ tifique NGCC Amundsen.

« Nous avons cherché à savoir si les changements de lumière dans l’eau, induits par le réchauffe­ ment planétaire, se combinent à l’acidification océanique pour influencer le développement du phytoplancton et celui du gaz DMS qu’il produit, écrit-elle dans son texte. De façon inattendue, cette étude a montré que les changements de lumière n’ont eu aucun effet sur le phytoplancton. Pourtant, la lumière est un élé­ ment essentiel de son développe­ ment. En revanche, l’acidification océanique a provoqué une dimi­ nution de DMS. »

« Les deux romans mettent en scène des personnages du Nouveau Testament, mais le christianisme qui y est décrit est loin de ressem­ bler à celui d’un écrit chrétien canonique, écrit Philippe Therrien dans le texte qui lui a mérité un prix. Jésus n’est pas un être divin. Moïse et Jésus ont la même impor­ tance et leurs enseignements ont une valeur équi­v alente dans le salut. » Selon lui, il est possible de rapprocher les Clémentines du gnosticisme. Ce courant religieux vise à recouvrer la condition divine perdue de l’être humain au moyen de la connaissance révélée par Jésus. « Les Clémentines reflètent l’in­ croyable vitalité intellectuelle des premiers siècles chrétiens, affirmet-il. Elles témoignent de l’existence, au 4e siècle, d’une diversité dans les croyances et les réflexions. » Le nom de Rachel Hussherr est probablement familier aux lecteurs du Fil. Entre novembre 2015 et mai 2016, à l’occasion d’un stage en communication scientifique, cette étudiante à la maîtrise en biologie marine / océanographie a publié cinq articles dans les pages du jour­ nal de la communauté universitaire. « Je sais depuis toujours que j’aime beaucoup écrire, indique-t-elle. Pour moi, cela restait plus un passetemps et un plaisir. Mais un cours de Dans ses travaux, Philippe Therrien explore la littérature apocryphe chrétienne. photo Sarah Therrien


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droit

Des avocates moins présentes Une étude récente se penche sur les conditions de travail parfois contraignantes des avocates de pratique privée et sur des pistes de solution par Yvon Larose La salle Power Corporation d u C a n a d a d u p av i l l o n La Laurentienne était bondée le vendredi 22 septembre, à l’ouverture d’un colloque organisé par la Faculté de droit sur le thème « La pro­ gression et la rétention des femmes dans la profession juridique ». Selon la coorgani­ satrice, l’avocate et profes­ seure à la Faculté de droit Anne-Marie Laflamme, le thème de la rencontre a su attirer beaucoup de monde par sa pertinence. « Le succès du colloque confirme que beaucoup de gens se posent des questions au sujet de la progression et de la rétention des avocates dans les cabi­ nets privés, affirme-t-elle. Le pourcentage de ces profes­ sionnelles demeure faible, à 32 %, alors que le pourcen­ tage de diplômées de l’École du Barreau n’a cessé d’aug­ menter. Il atteint 65 %. » Anne-Marie Laflamme, la professeure Sophie Brière, du Département de manage­ ment, et l’avocat et doctorant en droit Antoine Pellerin ont présenté ensemble les résul­ tats d’une étude récente qu’ils ont menée sur les avocates dans les cabinets privés. Cette étude s’inscrit dans une re­­ cherche plus vaste, dirigée par la professeure Brière et menée à l’Université par une

équipe de professeurs ratta­ chés à diverses facultés, sur les ­femmes dans des métiers et professions traditionnelle­ ment réservés aux hommes. Du côté du droit, les cher­ cheurs ont fait une revue de littérature, organisé des groupes nominaux (focus groups) et effectué des en­­ trevues individuelles (14). Quelque 70 avocates, à l’em­ ploi de petits, moyens ou grands cabinets, se sont prê­ tées à l’exercice. Gestion­ naires, salariées ou associées, les participantes travaillent à Montréal, à Québec ou dans les régions. « Quand on parle de la place des femmes dans les métiers et professions traditionnel­ lement masculins, les gens pensent que les inégalités sont pas mal tout aplanies, explique la professeure AnneMarie Laflamme. Mais ce n’est pas vraiment le cas. Dans la profession juridique, les femmes font encore face à de nombreux défis. » Les statistiques du Barreau du Québec publiées en 2015 indiquent que les femmes constituent la moitié du membership de cet organisme. Cependant, moins de 30 % des avocates de pratique pri­ vée ont le statut d’associées. En 2015, le taux horaire médian des femmes avocates

Les pistes de solution comprendraient notamment le travail d’équipe, le travail à distance et les horaires flexibles

En pratique privée, le pourcentage des femmes juristes n’est que de 32 %.

de pratique privée était de 50 $ inférieur à celui de leurs confrères. Une série d’obstacles parsè­ ment la carrière d’une avocate de pratique privée. Le tout pre­ mier est la culture organisa­ tionnelle pensée pour les hommes et caractérisée, entre autres, par le rythme de travail effréné et le manque de mo­­ dèles féminins. Selon la cher­ cheuse, cette culture ne favo­ rise ni les horaires flexibles, ni la conciliation travail-famillevie personnelle. Parmi les enjeux et défis qui attendent l’avocate dans un cabinet privé, mentionnons tout d’abord la gestion du retour au travail après un congé de maternité. Vient ensuite la pression de la performance. « Les femmes présentent des enjeux particuliers, souligne Anne-Marie Laflamme. On leur prête beaucoup d’inten­ tions. On a la perception que la femme sera moins dévouée à la profession une fois qu’elle aura eu un enfant. » Quant au départ et au retour d’un congé de maternité, leur gestion s’avère souvent déficiente. « Pour beau­c oup d’avocates inter­ viewées, le retour a été trauma­ tisant, indique-t-elle. Elles ont dû repartir de zéro. Leurs dos­ siers avaient été distribués à d’autres avocats. Pourtant, il est possible de favoriser un départ en douceur et un retour en douceur. » Plusieurs des avocates inter­ viewées ont fourni des pistes de solution. Elles ont notamment suggéré de favoriser le travail d’équipe, le travail à distance et les horaires flexibles. Revoir le partage des tâches et instaurer une forme de mentorat ont aussi été proposés. « Chaque dossier a tendance à être asso­ cié à un avocat, pas à une équipe, explique Anne-Marie Laflamme. Mais cela dépend de comment on présente les choses. Dans un dossier géré par une équipe, le client sera assuré d’obtenir une ré­­ponse immédiate si l’avocat respon­ sable du dossier est absent. » Dans leur étude, Anne-Marie Laflamme et Antoine Pellerin ont découvert que les avocates de pratique privée ne se plai­ gnent pas de leurs con­ditions de travail, parlent peu de ces enjeux et revendiquent peu. Elles semblent penser que l’or­ ganisation du travail, dans un cabinet, ne peut évoluer. Cela dit, les choses changent. Par exemple, le congé de maternité n’est plus perçu négativement comme autrefois dans les cabi­ nets privés.

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sur le référendum catalan Q Une grande partie de la population semble pourtant se définir comme catalane….

Louis Massicotte

En théorie, le référendum sur l’autodéter­ mination de la Catalogne doit se dérouler le 1er octobre. Nul ne sait cependant si le vote aura bel et bien lieu. Le gouverne­ ment central espagnol refuse cette consul­ tation. Des policiers ont saisi les bulletins de vote déjà imprimés. Les 700 maires et fonctionnaires qui ont organisé le référen­ dum doivent maintenant faire face à la justice. Louis Massicotte, professeur au Département de science politique, en­­ seigne le fédéralisme comparé. Il analyse les tensions entre le gouvernement cen­ tral et celui de la Catalogne.

Q Pourquoi le gouvernement central espagnol refuse-t-il aux Catalans le droit d’organiser un référendum sur leur avenir constitutionnel, contrairement à ce qui s’est passé au Canada et en Grande-Bretagne ?

R Incontestablement, les Catalans ont une identité distincte, tout comme les Basques, les Québécois et les Écossais, mais, pour beaucoup de gens, cette iden­ tité n’est pas exclusive. Les identités ne sont pas nécessairement uniques. La plu­ part des gens ont des identités multiples, même si l’identité catalane est plus forte. Bon nombre de Catalans proviennent d’autres régions de l’Espagne, attirés par la prospérité de cette province. Certains ont adopté la perspective catalane, mais un grand nombre de personnes ne sou­ haitent pas se séparer de l’Espagne pour autant. Pour bien comprendre la situa­ tion actuelle, il faut remonter à 2006. À cette époque, le gouvernement espagnol et celui de la Catalogne étaient tombés d’accord sur un compromis. La région bénéficiait de pouvoirs accrus, et le gou­ vernement central la reconnaissait comme une nation. Cependant, en 2010, la Cour suprême a jugé cet accord en partie inconstitutionnel, une très mauvaise décision selon moi. Cela a mis le feu aux poudres et permis l’envolée des indépen­ dantistes, même si celle-ci s’est résorbée un peu ces dernières années. Q Comment faire pour sortir de cet imbroglio constitutionnel ? R À mon avis, le résultat du référendum, s’il a lieu, ne légitimera pas la sécession. On peut prévoir un score massivement favorable à l’indépendance, mais aussi un taux de participation faible parce que les opposants vont tout simplement boycot­ ter la consultation. Aucun pays souverain ou organisation internationale majeure n’a accepté de légitimer le processus en cours en envoyant des observateurs. Pour l’instant, seuls le Venezuela et la Hongrie ont appuyé le gouvernement catalan. Pour sortir de la crise, il serait peut-être possible de trouver un compromis finan­ cier. L’Andalousie et l’Estrémadure béné­ ficient de subventions du gouvernement central, qui viennent de provinces plus prospères, comme la Catalogne et Madrid. Beaucoup de Catalans ont l’impression de payer pour les autres régions espagnoles. Leur attitude s’apparente à celle des Flamands en Belgique, des Italiens du Nord et, bien sûr, des Albertains vis-à-vis de la péréquation. En 1868, le Canada avait fait face à la première éventualité de sécession de son histoire puisque la Nouvelle-Écosse voulait quitter la confé­ dération. Après avoir empêché ce départ, avec l’aide de Londres, le gouvernement central avait augmenté les subsides au gouvernement d’Halifax. Les choses sont ensuite rentrées dans l’ordre. Toutefois, en Catalogne, on est en présence d’un sentiment national autrement plus profond !

R Parce qu’un tel référendum est illégal. Au Canada, la Cour suprême a accepté une potentielle division du pays en 1998, assortie cependant de plusieurs condi­ tions. Les Britanniques n’ont pas de constitution écrite, mais ils ont accepté, en 2014, la tenue d’un référendum sur l’indé­ pendance de l’Écosse, tout en s’engageant à en respecter les résultats. Toutefois, la situation en Espagne est différente. L’article 2 de la Constitution espagnole, approuvée à 95 % lors d’un référendum en Catalogne en 1978, proclame « l’unité indissoluble de la nation espagnole ». Le compromis trouvé à l’époque était d’ac­ corder une autonomie aux régions, mais sans briser l’unité du pays. Depuis, le gou­ vernement catalan est devenu indépen­ dantiste et il a décidé d’organiser une consultation en faisant fi de la loi espa­ gnole. Il invoque le droit des peuples à l’autodétermination et conclut que celui-ci implique le droit à la sécession. Cependant, la doctrine dominante dans le monde réserve ce droit aux peuples en situation de domination coloniale et d’oppression. Près de 160 professeurs de droit interna­ tional espagnols, dont une vingtaine de Catalans, l’ont confirmé dans un manifeste le 19 septembre. Le secrétaire général des Nations unies a déclaré, en 2015, que la Catalogne n’est pas un territoire opprimé. Les fondements juridiques du référendum catalan sont donc plutôt faibles. Propos recueillis par Pascale Guéricolas


biologie

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ils ont dit... Sur la sexualité des jeunes adultes

Michel Dorais, École de service social Le Devoir, 20 septembre La morue polaire occupe un rôle clé dans l’écosystème arctique en raison de son abondance et de sa position stratégique dans la chaîne alimentaire. photo Ocean Wise

Le calme avant la tempête ?

Le sort de la morue polaire pourrait faire basculer l’écosystème arctique par Jean Hamann La morue polaire, une espèce pivot de l’écosystème arc­ tique, a bien tiré profit des changements climatiques jusqu’à maintenant, mais cette période de grâce pour­ rait tirer à sa fin. En effet, à la faveur du réchauffement planétaire, certaines espèces de poissons migrent vers le Nord, menaçant de détrô­ ner la morue polaire et de transformer progressivement l’éco­s ystème arctique en milieu semblable au golfe du Saint-Laurent. Voilà les conclusions de deux études publiées au cours des der­ nières semaines par l’équipe du professeur Louis Fortier, du Département de biologie et de Québec-Océan. Rappelons que la morue polaire occupe un rôle clé dans les eaux arctiques en raison de son abondance – elle forme 95 % des assem­ blages de poissons pélagi­ ques de ce milieu – et de sa position stratégique dans la chaîne alimentaire. Cette espèce se nourrit de planc­ ton et de krill et elle sert ellemême de nourriture à plu­ sieurs espèces de poissons ainsi qu’aux oiseaux et aux mammifères marins. Cette espèce « entonnoir » canalise 75 % de l’énergie entre le zooplancton et les niveaux trophiques supérieurs.

Dans une étude publiée par Progress in Oceanography, Caroline Bouchard, Maxime Geoffroy, Mathieu LeBlanc, Louis Fortier et leurs collabo­ rateurs de Pêches et Océans Canada, Andrew Majewski, Stéphane Gauthier, Wojciech Walkusz et James D. Reist, montrent comment le ré­­ chauffement climatique a in­­ fluencé la reproduction de la morue polaire entre 2006 et 2015. Leurs analyses révèlent que plus la débâcle printa­ nière – la date à laquelle le couvert de glace passe sous la barre du 50 % dans une région donnée – se produit tôt dans l’année, plus la bio­ masse de morues polaires juvéniles est élevée en début d’automne. « Plus de morues signifie plus de phoques annelés, plus de baleines à dents, plus d’oiseaux marins et, ultimement, plus d’ours blancs. À première vue, ça semble donc une très bonne nouvelle pour l’écosystème arctique puisque cette dé­­ bâcle se produit de plus en plus tôt grâce au réchauffe­ ment planétaire », commente Louis Fortier. Il y a toutefois un hic. Dans une seconde étude publiée par la revue Polar Biology, Marianne Falardeau, de l’Université McGill, Caroline Bouchard et Louis Fortier,

de l’Université Laval, et Dominique Robert, de l’UQAR, signalent pour la première fois la présence de lançons dans l’archipel arc­ tique canadien. « Les Inuits de cette région n’avaient jamais vu cette espèce de poissons avant la présente décennie, souligne Louis Fortier. Entre 2011 et 2016, nous avons cap­ turé un nombre croissant de larves de cette espèce qu’on trouve normalement plus au sud. Elle semble profiter des changements environnemen­ taux pour monter vers le Nord et s’y reproduire. »

L’étude PIXEL, qui donne un portrait des pratiques sexuelles des jeunes Québécois de 17 à 29 ans, montre que, contrairement à ce que plusieurs croient, les choses changent peu à ce chapitre depuis les années 1960. « Chaque génération trouve que la génération qui la suit est terrible, commente Michel Dorais. On voit en lisant l’enquête que celle-ci n’est ni mieux ni pire que les précédentes. »

Sur la météo exceptionnelle de septembre

L’arrivée de poissons moins spécialisés et adapta­ bles comme le lançon n’an­ nonce rien de bon pour la morue polaire, une espèce hyperspécialisée dont le succès repose sur sa tolé­ rance aux conditions extrê­ mes. « D’ici 2050, la morue polaire sera probablement déplacée par le lançon et le capelan, prédit le profes­ seur Fortier. L’écosystème arctique pourrait basculer vers un éco­système boréal de type Atlantique Nord, avec une perte importante de biodiversité, incluant la disparition d’espèces em­­ blématiques comme l’ours blanc. En 2050, la baie de Baffin pourrait ressembler au golfe du Saint-Laurent actuel. »

En 2050, la baie de Baffin pourrait ressembler au golfe du Saint-Laurent actuel

André Desrochers, Département des sciences du bois et de la forêt La Presse Plus, 21 septembre

Nous avons connu une arrière-saison comme cela n’arrive qu’une fois tous les 30 ans, selon Environnement Canada. André Desrochers in­­ dique que le temps exceptionnellement chaud de ce mois de septembre « peut peutêtre amener certains oiseaux à retarder leur départ, et les colibris, qui migrent tôt, pour­ raient se faire prendre. Mais en général, le thermomètre ne monte quand même pas jus­qu’à 40 °C, alors ça ne de­­ vrait pas affecter les animaux dans leur physiologie ».

Sur les difficultés de Toys «R » Us

Yan Cimon, Département de management Le Soleil, 20 septembre

Après Sears Canada et la Compagnie de la Baie d’Hudson, le détaillant de jouets Toys «R » Us vient de se placer à l’abri de ses créanciers. Selon Yan Cimon, cette tendance n’annonce pas la fin des gros joueurs spécialisés dans le commerce de détail. « C’est toutefois la fin pour les compagnies qui n’ont pas été en mesure de s’adapter à la réalité d’aujourd’hui avec Internet. Toys «R » Us n’avait pas d’avantages clairs à l’intérieur de sa niche. Souvent les détaillants Internet peu­ vent offrir de meilleurs rabais, car ils ont des ­charges d’exploitation plus faibles. »


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Des carrières exceptionnelles L’Université compte en ses rangs treize nouveaux professeurs émérites issus de six facultés par Matthieu Dessureault Ils travaillent dans les domaines du droit, de la littérature, des m ­ athématiques, de la psychologie ou encore de la ­biochimie médicale. Jean Amiot, Marie-Andrée Beaudet, Yvon Cormier, Jean-Marie De Koninck, Jacques Deslauriers, François Y. Doré, Jacques Goulet, Michel Labrecque, Simon Langlois, Gordon Mace, Francine Saillant, Jean Talbot et Bernard Têtu ont en commun d’avoir mené une impressionnante carrière de professeur et de chercheur à l’Université Laval. Le 26 septembre, au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack, ils ont été nommés « professeurs émérites », soit le plus haut titre honorifique décerné par l’établissement à ses professeurs.

Jean Amiot Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation Jean Amiot est un nom bien connu dans sa faculté, où il a été directeur de programmes et directeur de cen­ tres de recherche. Il a notamment cofondé ce qui est devenu le réputé Centre de recherche en sciences et technologie du lait (STELA). Les travaux du professeur Amiot sur les hydrolysats des protéines alimen­ taires ont suscité de nombreuses collaborations. Il a encadré 43 étu­ diants aux cycles supérieurs et a pu­blié plus d’une centaine d’articles ­scientifiques, en plus de contribuer à de nombreux ouvrages.

Marie-Andrée Beaudet Faculté des lettres et des sciences humaines Fière ambassadrice des lettres qué­ bécoises, Marie-Andrée Beaudet a pu montrer que la recherche uni­ versitaire sur la littérature peut contribuer à la vitalité de la culture. Durant sa carrière, elle a étudié la socio­logie de la littérature et l’his­ toire littéraire. Elle s’est intéressée notamment à l’œuvre de Gaston Miron, sur laquelle elle a coproduit trois ouvrages d’importance. La pro­ fesseure a aussi contribué à la mise sur pied du Centre de re­­cherche interuniversitaire sur la litté­rature et la culture québécoises, le plus grand regroupement de chercheurs dans ce domaine.

Yvon Cormier Faculté de médecine De sa carrière, on retiendra la grande contribution d’Yvon Cormier au déve­loppement de ­l’Institut universitaire de cardio­ logie e­ t de pneumologie de Québec (IUCPQ). C’est lorsqu’il était res­ ponsable de l’Unité de pneumologie et directeur du Centre de recherche de l’ancien Hôpital Laval qu’il a tra­ vaillé activement à créer cet établis­ sement, le plus important du genre dans l’est du Québec. Conférencier recherché et chercheur prolifique, Yvon Cormier compte à son actif plusieurs autres réalisations marquantes.

J D F e

Q ­s ­t p q d 1 a r c t m e e l n a

S F s

La cérémonie a eu lieu mardi, au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. De gauche à droite sur la photo, en commençant par la rangée du fond : David Labrecque, qui a reçu la médaille pour son père Michel Labrecque, absent lors de l’événement, Marie-André Beaudet, Simon Langlois, Jean Amiot, François Y. Doré, Jean-Marie De Koninck, Jacques Goulet, Gordon Mace, la rectrice Sophie D’Amours, Yvon Cormier, Jean Talbot, Jacques Deslauriers, Bernard Têtu et Francine Saillant. photo Marc Robitaille

S u d n t Q p d r s C l p N s d 1 r à


professeurs émérites

Jean-Marie De Koninck Faculté de sciences et de génie

Jacques Deslauriers Faculté de droit

Simon Langlois Faculté des sciences sociales

Gordon Mace Faculté des sciences sociales

Francine Saillant Faculté des sciences sociales

Simon Langlois est reconnu comme un fin observateur des mutations de notre société. Ses travaux ont notamment porté sur l’analyse de la transformation contemporaine du Québec. Au cours de sa carrière, le professeur a été membre du comité de rédaction de prestigieuses revues, directeur de Recherches sociographiques et titulaire de la Chaire pour le développement de la recherche sur la culture d’ex­ pression française en Amérique du Nord. On lui doit aussi 160 articles scientifiques, une dizaine d’articles de dictionnaires et d’encyclopédies, 19 livres, 12 numéros spéciaux de revues et plus de 80 conférences à travers le monde.

C’est certainement grâce à son engagement pour le développement des études sur les Amériques que Gordon Mace aura marqué le Département de science politique. Son œuvre a donné naissance à des projets d’envergure, dont le Centre d’études interaméricaines, le Forum académique des Sommets des Amériques et l’École inter­nationale d’été sur les Amériques, l’une des premières écoles d’été de l’Univer­ sité. Il a aussi mis sur pied plusieurs programmes d’études et séminaires multidisciplinaires, en plus de pro­ duire le premier manuel franco­ phone de méthodologie en science politique, un ouvrage incontour­ nable dans le domaine.

Reconnue dans les champs de l’an­ thropologie médicale et des droits de la personne, Francine Saillant a fait de la justice sociale la pierre angulaire de sa carrière. Elle a mené des recherches sur, notamment, le cancer, les médecines populaires et alter­natives, la santé des femmes et les soins aux aînés. Elle s’est aussi intéressée au thème du handicap et à des questions r­ aciales et d’immi­ gration. Plus de 70 étudiants à la maîtrise et au doctorat et sta­giaires postdoctoraux ont nourri leur ­passion sous sa gouverne.

Toute une génération de juristes doit une fière chandelle à Jacques Deslauriers. En plus de ses 40 années de carrière comme pro­ Quinze ouvrages, 127 publications fesseur à la Faculté de droit, il a ­scientifiques, des conférences à consacré deux décennies à l’École ­travers le monde : ne voilà qu’une petite partie des réalisations de celui de formation professionnelle du qui a été professeur au Départe­ment Barreau du Québec. Les livres de mathématiques et de statistique de phares qu’il a publiés ont contribué 1976 à 2016. Jean-Marie De Koninck à former bon nombre d’étudiants en a fait de la promotion et de la vulga­ droit au Québec. Ses travaux sont fréquemment cités par les juges de risation scientifiques le cœur de sa la Cour d’appel du Québec, de la carrière. Il est, entre autres, direc­ Cour supérieure du Québec et de teur du programme Sciences et la Chambre civile de la Cour du mathématiques en action (SMAC) et président du comité de la Chaire Québec. Jacques Deslauriers s’est aussi engagé dans la vie facultaire en journalisme scientifique de et universitaire, notamment comme l’Université. À cela s’ajoute l’orga­ adjoint au secrétaire général et nisme Opération Nez rouge, qu’il délégué aux affaires juridiques. a fondé.

François Y. Doré Faculté des sciences sociales En près de 40 ans, François Y. Doré a contribué activement au déve­ loppement de l’École de psycho­ logie. Il a créé plusieurs cours dans les domaines de la psychologie de l’apprentissage, de la psycho­ logie animale, des neurosciences et de la psychologie évolutionniste. Il a supervisé 12 doctorants et 32 étudiants à la maîtrise. Sa ­carrière scientifique est marquée par plusieurs contributions, dont près de 170 communications, une soixantaine d ­ ’articles ainsi que ­plusieurs ouvrages scientifiques et pédagogiques.

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Jacques Goulet Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation

Michel Labrecque Faculté de médecine

Jean Talbot Faculté de médecine

Bernard Têtu Faculté de médecine

Jean Talbot est intimement lié au déve­loppement de la biochimie médicale au Québec. Pionnier dans ce domaine, il a accompli énormé­ ment pour faire évoluer sa spécia­ lité, tant dans la pratique que dans la formation de la relève. Durant sa carrière, il a été au service de l’Hôtel-Dieu de Québec et du CHU de Québec. Comme professeur, il a été responsable de l’implantation de plusieurs programmes d’études et un des artisans du programme structuré de résidence en biochimie médicale et du réseau de résidence en biochimie médicale.

Bernard Têtu peut se targuer d’avoir contribué à l’avancement de la recherche en pathologie oncolo­ gique. L’une de ses réalisations les plus marquantes est la création, au CHU de Québec, de la biobanque de plus de 5 000 spécimens oncolo­ giques. Il a aussi collaboré à monter la biobanque de l’IUCPQ, qui ren­ ferme quelque 3 500 échantillons tissulaires de cancer du poumon. Le professeur a dirigé ou codirigé les travaux de plus d’une vingtaine d’étudiants de cycles supérieurs et supervisé ceux de nombreux ­résidents en anatomopathologie et dans d’autres spécialités.

Michel Labrecque est une figure de ­premier plan dans le domaine de la santé reproductive masculine. Le professeur a pris sa retraite du Leader et innovateur : deux mots Département de médecine d’ur­ qui ­décrivent bien Jacques Goulet. gence après une carrière consacrée Sous sa direction, le Département à l’innovation. Les approches qu’il a des sciences des aliments a connu conçues et per­fectionnées en santé un essor déterminant. L’industrie reproductive et en obstétrique sont laitière a profité de son esprit in­­ aujour­d’hui intégrées à la pratique ventif. Il a notamment cofondé le médicale dans les hôpitaux québé­ Centre de recherche en sciences et technologie du lait. On lui doit aussi cois. Du côté de l’enseignement, il a dirigé les travaux de 17 étudiants de des innovations dans le domaine cycles supérieurs, de 106 résidents et de la technologie d’ultrafiltration. de 19 stagiaires. Il a aussi organisé Grâce à lui, la culture artisanale ­plusieurs congrès et colloques québécoise des levures et des fer­ internationaux. ments lactiques a pu passer à l’échelle industrielle.


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sciences

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en bref

CERVO fête ses 30 ans ! CERVO, connu précédemment sous le nom de Centre de recherche de l’Institut universi­ taire en santé mentale de Québec, souligne ses 30 années d’existence en p ­ résentant un symposium international. Les organisateurs ont invité 7 chercheurs du Canada, des ÉtatsUnis et de Suisse à prendre la parole lors de l’événement. De plus, trois chercheurs ­établis de CERVO, Pierre Marquet, Martin Deschênes et Pascale Tremblay, et trois jeunes chercheurs, Benoît Labonté, Christophe Proulx et Caroline Ménard, feront des présen­ tations blitz de leurs travaux. Enfin, Michel Maziade, fondateur du centre, André Parent, chercheur et historien, et Yves De Koninck, directeur scientifique de CERVO, brosseront un survol du chemin parcouru et des défis actuels dans la recherche sur le cerveau. Jeudi 5 octobre, de 8 h 30 à 17 h, à la salle Marie-Renouard de l’Institut ­universitaire en santé mentale de Québec. Pour info : bit.ly/2xAZu1V

Congrès international sur les polyphénols L’Institut sur la nutrition et les aliments fonc­ tionnels (INAF) présente du 3 au 6 oc­tobre, au Centre des congrès de Québec, le 8e Congrès international sur les poly­phénols et la santé. Plus de 500 chercheurs et participants indus­ triels des quatre coins du monde discuteront des avancées scientifiques dans le domaine de la recherche sur les polyphénols et de leurs applications i­ ndustrielles. L’organi­sation de l’événement est sous la direction d’Yves Desjardins, d ­ irecteur des affaires internatio­ nales de l’INAF, et d’André Marette, directeur ­cientifique de l’INAF. Pour information : icph2017-quebec.org/fr

Numérique et métiers informatiques La transformation numérique en cours dans nombre d’organisations permet de bonifier l’offre de services aux utilisateurs. Gartner, entreprise américaine de conseil et de re­­cherche réputée dans le domaine des techniques avan­ cées, mentionne que, dans 10 ans, le tiers des emplois seront remplacés par des métiers qui n’existent pas encore aujourd’hui. Mais com­ ment ? Organisée par l’Institut Technologies de l’information et Sociétés (ITIS), la conférence « Comment la révolution numérique transforme les métiers informatiques » s’adresse à tous ceux et celles qui souhaitent survivre à la vague nu­­ mérique. Il s’agit d’une prise de conscience quant aux changements en cours et aux ma­­ nières de s’y adapter. Mardi 10 octobre, de 11 h 30 à 13 h, au local 1168 du pavillon d’Optique-photonique. Entrée libre. Information :bit.ly/2hvIdmW

Les fleurs de l’impatiente glanduleuse produisent de 10 à 50 fois plus de nectar que celles des autres plantes du même milieu, ce qui augmente leur attrait pour les pollinisateurs. Chaque plant produit entre 800 et 2 500 graines qui croissent à l’intérieur de capsules. À maturité, celles-ci explosent, disséminant les graines sur un rayon de 6 mètres autour de la plante. photo Kristian Peters

Les coûts cachés d’une invasion occulte Éliminer une plante envahissante peut coûter cher, mais la laisser se propager peut être plus ruineux par Jean Hamann La balsamine de l’Himalaya a amorcé une invasion occulte du sud du Québec, et la facture pour juguler sa progression pour­ rait être salée. Toutefois, ne pas intervenir pourrait occasionner des coûts encore plus importants à long terme. Voilà le message qui se dégage d’une étude publiée dans la revue Invasive Plant Science and Management par Michaël Leblanc et Claude Lavoie, de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de déve­ loppement régional. La balsamine de l’Himalaya, aussi appe­ lée impatiente glanduleuse, est une espèce originaire de l’Inde qui a été introduite dans l’est de l’Amérique du Nord en 1883 comme plante ornementale. Sa présence a été signalée pour la première fois au Québec en 1943. « Il y a souvent une période de latence d’une quarantaine d’années entre l’introduction d’une espèce exotique envahissante et son explosion dans les milieux naturels, observe Claude Lavoie. Ce délai a été un peu plus long dans le cas de l’impatiente glanduleuse, peut-être parce que cette espèce n’est pas hyperpopulaire en horti­ culture ornementale. » La balsamine de l’Himalaya peut at­­ teindre une hauteur de 2 mètres et chaque plant produit entre 800 et 2 500 graines qui croissent à l’intérieur de capsules. À maturité, celles-ci explosent, dissémi­ nant les graines sur un rayon de 6 mètres autour de la plante. Les impatientes glan­ duleuses forment des massifs dont la den­ sité peut atteindre jusqu’à 180 plants / m2 au Québec. Comme il s’agit d’une plante

annuelle, son réseau racinaire meurt à l’automne et les sites qu’elle colonise sont alors vulnérables à l’érosion des sols. « C’est là le principal problème causé par cette plante », souligne le pro­ fesseur Lavoie. La méthode la plus simple et la plus écologique pour se débarrasser de cette plante consiste à l’arracher manuelle­ ment. « La chose est connue, mais ce qu’on ne savait pas est combien coûte une telle opération et est-elle réaliste ? », souligne le chercheur. Pour tirer la ques­ tion au clair, le professeur Lavoie et l’étudiant-chercheur Michaël Leblanc ont mené une expérience le long d’un ruisseau envahi par la balsamine à SaintIsidore, au sud de Québec. Ils ont quan­ tifié le temps requis à une équipe de tech­ niciens pour éliminer cette plante dans une quarantaine de stations de 24 m2 réparties sur 1 km de berges et, de là, ils ont estimé les coûts d’une telle opéra­ tion. Résultats ? Il faudrait compter environ 1 500 heures de travail pour cha­ que kilomètre de berges pour venir à bout d’une population bien établie de balsamine. Considérant l’échelle sala­ riale des techniciens de la faune au Québec, cette opération coûterait au minimum 24 000 $ par kilomètre de berges. Cette étude livre deux enseignements pratiques qui pourraient intéresser les responsables de l’aménagement du ter­ ritoire. « D’abord, la somme de travail requise pour éliminer la balsamine aug­ mente en fonction de la densité des

peuplements, ce qui rappelle l’impor­ tance d’intervenir le plus tôt possible, rappelle Claude Lavoie. Par ailleurs, la facture pour éliminer une popula­ tion bien établie de balsamine est éle­ vée, mais il faut mettre ces coûts en perspective. En 2015, la municipalité de Saint-Isidore a dû excaver une sec­ tion du ruisseau que nous avons étu­ dié parce que l’accumulation de sédi­ ments provoquait des inondations dans un quartier résidentiel. Le coût de cette opération est de 30 000 $ par kilomètre et elle devra être répétée périodiquement dans l’avenir. Nous n’avons pas la preuve que ce problème résulte de l’érosion causée par la bal­ samine, mais si c’est le cas, le contrôle de cette plante, qui semble coûteux à première vue, pourrait, en fait, être un très bon investissement. »

Le contrôle de cette plante, qui semble coûteux à première vue, pourrait, en fait, être un très bon investissement


arts

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Découvertes culturelles au menu Cette année encore, l’Université participe aux Journées de la culture avec une diversité d’activités visant à donner accès aux arts et à la culture sont des lieux de diversité culturelle. Tous ces étudiants provenant d’un peu partout représentent une richesse exceptionnelle qu’il faut montrer et dont il faut faire profiter les gens. Le partage est déjà au cœur des résiden­ ces, notamment dans les cui­ sines, où beaucoup d’étu­ diants font goûter des plats typiques de leurs pays. Avec la danse, nous voulons mon­ trer un autre aspect impor­ tant de la culture », explique cette jeune femme originaire du Congo. Si l’idée de faire quelques pas de danse vous effraie, La programmation des 21es Journées de la culture comprend une autre activité pourrait plus de 3 000 activités gratuites à travers la province. vous plaire. Il s’agit d’une visite guidée des différentes œuvres d’art public sur le campus. En effet, l’Univer­ sité est un terreau particuliè­ rement fertile pour l’art public. À l’intérieur des pavillons comme à l’exté­ Initiative de l’organisme Culture rieur, on trouve plusieurs pour tous, ce grand rendez-vous dizaines d’œuvres, dont de magnifiques murales signées annuel a pour but de contribuer Jean­Paul Lemieux et Jordi à la démocratisation de la culture Bonet ainsi que des sculptu­ res de Marius Plamondon et au Québec

de Pierre Leblanc. Le Bureau de la vie étudiante propose de partir à la découverte d’une vingtaine de ces tré­ sors cachés. « Cette visite mène à la rencontre d’œuvres qui sauront surprendre par leurs valeurs artistique, culturelle et patrimoniale. Les participants seront sé­ duits par les sculptures, les mosaïques, les vitraux ou les peintures créés par de nom­ breux artistes du Québec Pour l’étudiante Rosie Kasongo, qui organise l’activité depuis 1948, date à laquelle « Danse du monde » au pavillon Alphonse-Marie-Parent, l’Université Laval a com­ cette forme d’art est un puissant vecteur d’identité culturelle. mencé à quitter le Vieux­ Québec pour emménager sur le campus actuel », souligne la conseillère à la vie étu­ diante Annie Raymond. Ça se passe le 30 septembre et le 1er octobre, dès 13 h 30. Le point de rendez­vous est l’en­ trée principale du pavillon Alphonse­Desjardins. Les Journées de la culture seront aussi l’occasion de visiter l’édifice récemment rénové de La Fabrique, dans le quartier Saint­Roch. Ce Véritable musée à ciel ouvert, l’Université possède plusieurs dizaines d’œuvres d’art public, dont cette magnifique sculpture samedi, de 12 h à 15 h, il sera possible de parcourir les d’Yves Gendreau. photo Marc Robitaille

en bref

Professeurs de jazz en concert

par Matthieu Dessureault Pas besoin d’aller bien loin pour voyager ! Ce vendredi, de 20 h à 22 h, au Grand Salon du pavillon Alphonse­ Marie­Parent, le Service des résidences propose de dé couvrir le monde par la danse. Passant d’un conti­ nent à l’autre, des ateliers permettront de s’initier à des mouvements de danses mexicaine, marocaine, qué­ bécoise, congolaise et came­ rounaise. L’activité, qui sera précédée d’une projection de films, est présentée en marge des Journées de la culture. Initiative de l’orga­ nisme Culture pour tous, ce grand rendez­vous an ­ nuel a pour but de contri­ buer à la démocratisation de la cul ture au Québec. D’une ville à l’autre, plus de 3 000 activités gratuites seront présentées les 29 et 30 septembre ainsi que le 1er octobre. L’activité de danse est or­ ganisée par Rosie Kasongo, étudiante en science politi­ que. Le fait qu’elle se tienne aux résidences ne relève pas du hasard. « Les résidences

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ateliers de l’École d’art et du Roulement à billes, ainsi que la Galerie des arts visuels, où se tient une exposition de Geneviève Chartrand, finissante à la maîtrise en arts visuels. Une vidéo des projets des finissants au bacca lauréat y sera également présen­ tée. « Participer aux Journées de la culture, c’est une oc­ casion de faire dé couvrir toute la richesse qu’offre La Fabrique comme lieu exceptionnel de création, mais c’est aussi une occa­ sion de donner à voir l’éner­ gie d’un bâtiment animé par des étudiants, des tech­ niciens et des enseignants passionnés par le monde de l’art et du design », se ré­ jouit Hersande Hudelot, chargée de communication à la Faculté d’aménage­ ment, d’architecture, d’art et de design, qui chapeaute l’activité. Pour connaître l’ensemble de la programmation, visitez le journeesdelaculture.qc.ca

Le 30 août, la Rencontre estivale du per­ sonnel de l’Université a donné lieu à un concert fort apprécié, celui d’un groupe de jazz formé de professeurs de la Faculté de musique. Vous avez manqué l’événement ? Voici l’occasion de vous reprendre ! Gabriel Hamel (guitare), Rafael Zaldivar (piano), Adrian Vedady (contrebasse) et René Roulx (batterie) seront de retour, cette fois dans le décor de la salle Henri­Gagnon. Ils seront accompagnés d’un autre professeur, le saxophoniste Janis Steprans (absent sur la photo). Au programme : des standards de jazz ainsi que des compositions originales. photo Marc Robitaille

Le mercredi 4 octobre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-JacquesCasault. L’entrée est libre.

Des photos renouvelées L’exposition Adieu la photographie. Matérialité et geste en photographie actuelle réunit des œuvres autour du thème de la photoplastie. Sa commissaire, Hélène Matte, a voulu mettre de l’avant diverses approches de la photographie. La doctorante en littéra­ ture et arts de la scène et de l’écran a donc fait appel à 14 artistes qui travaillent de près ou de loin avec cette discipline. Provenant du Québec, du Brésil ou de la France, ils ont en commun d’explorer les nombreuses possibilités qu’offre la photographie. À voir jusqu’au 17 décembre à la Maison Hamel-Bruneau (2608, chemin Saint-Louis).

Oser la danse Êtes­vous adepte de danse contemporaine ? Pourquoi ne pas faire partie d’une troupe ? Gestuel est à la recherche de danseurs pour sa prochaine programmation. Depuis plus de 30 ans, cette troupe universitaire offre une formation à tous ceux qui désirent apprendre ou perfectionner cet art. Chaque année, elle monte un spectacle, en plus de présenter des prestations dans des festivals et des événements étudiants. Les cours ont lieu au local 0195 du pavillon Agathe­ Lacerte. Les professeurs sont Angélique Amyot (cours de niveau débutant), Geneviève Duong (intermédiaire) et Mikaël Xystra Montminy (avancé). Écrivez à l’association (gestuel@asso.ulaval.ca) ou visitez sa page Facebook (bit.ly/2biMJkB) pour avoir plus d’information.


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actualités UL

en bref

Pour des soins respectueux des croyances Que ce soit au nom de la laïcité en France ou du multiculturalisme au Canada, les textes juridiques imposent le respect de la singula­ rité religieuse de tout patient dans la relation de soins. Ainsi, les soignants, en France, doivent prendre en considération les convic­ tions religieuses lors de tout acte médical et, au Québec, accommoder les patients en leur proposant un traitement personnalisé. Toute­ fois, pour le juriste ou le soignant, il peut être difficile d’appliquer ces contraintes juridiques et de définir concrètement les notions abs­ traites de laïcité et de multiculturalisme. Pour aider ces professionnels à y voir plus clair, la Faculté de droit organise, en collaboration avec l’Université Jean Moulin Lyon 3, le col­ loque « Laïcité et multiculturalisme dans la relation de soins : du texte à l’action ». Ce colloque, qui se tiendra dans le cadre des 30es Entretiens Jacques Cartier, propose une réflexion sur l’ensemble des questions liées aux enjeux juridiques, organisationnels et relationnels de la réalisation concrète de la laïcité et du multiculturalisme dans la relation de soins au Québec, en France et en Suisse. Il réunira des experts de différentes disciplines, comme la médecine, les sciences infirmières, le droit, la philosophie, l’anthropologie, la sociologie et la théologie. Lundi 16 septembre, de 9 h à 16 h 45, et mardi 17 septembre, de 8 h 30 à 16 h 30, à la salle Hydro-Québec du pavillon AlphonseDesjardins. Inscription obligatoire. Pour plus d’info : bit.ly/2k35qNW

L’Université contribue à la sécurité alimentaire mondiale L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Université Laval ont conclu un parte­ nariat renouvelable de 3 ans visant à favoriser le partage inter­ institutionnel de connaissances pour améliorer la sécurité ali­ mentaire et la nutrition par la lutte contre les changements climatiques et l’adaptation à leur évolution. Le protocole d’en­ tente a été signé le 24 septembre par Maria Helena Semedo, directrice générale adjointe et coordonnatrice Ressources naturelles du FAO, et par la rectrice Sophie D’Amours. Concrètement, la FAO et l’Université ont établi une liste de champs d’action dans lesquels les deux partenaires peuvent tirer profit de leurs avantages comparatifs respectifs. Elles s’associent donc, notamment, pour concevoir et fournir aux

Trésors  cachés FORCE ET FRAGILITÉ

Colloque sur le Québec dans l’économie mondiale Le Centre d’études pluridisciplinaires en com­ merce et investissement internationaux pré­ sentera un colloque sur le thème « Le Québec dans l’économie mondiale : de la Révolution tranquille à la Révolution numérique ». Le professeur Louis Bélanger prononcera le mot de bienvenue. Le professeur Marc Vallières abordera la question du financement interna­ tional du Québec. Le professeur Jonathan Gaudreault consacrera sa conférence à l’intel­ ligence artificielle dans l’économie du Québec en 2067. Enfin, le mot de la fin reviendra au professeur Richard Ouellet. Les trois autres conférenciers seront Christian Dubé, de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Pierre Fortin de l’UQAM et Pierre Martin, de l’Université de Montréal. Le Centre d’études pluridisciplinaires en commerce et investisse­ ment internationaux est rattaché aux Hautes Études internationales. Le colloque se déroulera de 9 h à 12 h, à l’auditorium Roland-Arpin du Musée de la civilisation. L’entrée est gratuite, mais l’inscription est obligatoire à l’adresse suivante : bit.ly/2jVqPsg

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Située près du pavillon des Services, cette œuvre sculpturale, réalisée en 2003 par Helga Schlitter, est composée de cinq formes distinctes. La première forme est un papillon, qui représente une étape de la chaîne alimentaire, et qui surprend par sa force et sa fragilité, mais surtout par sa beauté. La seconde forme, incrustée au sol, reprend le dessin des ailes du premier papillon. Elle fait le lien entre la première forme et le jardin situé à l’arrière du bâtiment. Les trois autres formes, situées dans le jardin, représentent trois arbres imaginaires plantés en alternance avec de véritables féviers. Le premier arbre représente le laurier et, plus généralement, les fines herbes, et symbolise tous les plaisirs rattachés au goût. Le second arbre représente un croisement entre les ailes d’un papillon et les feuilles rendues à maturité. C’est un rappel de la fin des récoltes et de la mise au grenier en prévision de la prochaine transformation. Le troisième arbre représente le blé, l’alfalfa et les graminées. Son feuillage très fourni symbolise l’abondance. photo David Paradis / CAMEO

États membres de la FAO des guides techniques, des données et des outils afin de s’adapter aux changements climatiques et d’en atténuer les répercussions. Elles travailleront également ensemble, entre autres, à développer et à disséminer des pro­ duits de connaissance et des projets en agroforesterie et en tenue forestière pour combattre la désertification. « Notre uni­ versité doit être au service des collectivités. Elle doit s’ouvrir sur le monde et engager tout son dynamisme, ses connais­ sances pour répondre aux besoins incontournables des popu­ lations vulnérables. Et quel besoin plus criant que celui d’éra­ diquer la faim dans le monde ! Quel objectif plus essentiel que d’assurer la sécurité alimentaire pour tous ! », a déclaré la rec­ trice Sophie D’Amours.


sur le campus 13 Préparer l’avenir

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Depuis un an, les bénévoles de Partenariat Santé ont rencontré plus de 500 personnes afin de les sensibiliser à l’importance de saines habitudes de vie.

Sensibiliser pour prévenir

Déterminée à prévenir les maladies cardiovasculaires, l’association étudiante Partenariat Santé tiendra sa première séance d’information de l’automne au PEPS par Matthieu Dessureault Au Canada, un décès sur cinq est attri­ buable aux maladies cardiovasculaires. Causées par des facteurs comme le taba­ gisme, l’obésité et un mode de vie séden­ taire, ces pathologies représentent les principales causes d’hospitalisation au pays. Voilà, en gros, pourquoi les béné­ voles de Partenariat Santé ont choisi de s’attaquer à ce problème de santé pu­­ blique. Créée en janvier 2016, cette asso­ ciation regroupe une centaine d’étudiants en sciences de la santé, soit en médecine, en nutrition, en sciences infirmières, en physiothérapie, en kinésiologie, en phar­ macie et en sciences biomédicales. Leur objectif : prévenir les maladies cardio­ vasculaires et promouvoir les saines habi­ tudes de vie. Jusqu’ici, l’association a mené des séances d’information au PEPS et dans des centres commerciaux, des pharma­ cies, des résidences pour aînés, des entre­ prises et une communauté autochtone. Après avoir rempli un formulaire sur ses habitudes de vie, le participant est invité à passer de brefs tests médicaux, puis à faire le point sur sa santé avec un étudiant. Depuis un an, ce sont plus de 500 per­ sonnes qui ont été rencontrées par ces futurs professionnels de la santé. Du lot, environ 10 % des participants présentaient une tension artérielle anormalement éle­ vée. C’est dire que le problème est criant ! Le mercredi 4 octobre, Partenariat Santé reprendra ses activités au PEPS. De 17 h à 20 h, les étudiants seront sur place pour rencontrer les gens et établir avec eux un plan d’action pour améliorer leur santé. « Le but est d’amener la personne à savoir ce qu’elle aimerait changer dans sa vie pour améliorer sa santé cardiovascu­ laire et ses habitudes de vie. On l’aide à déterminer des objectifs ainsi que des obstacles potentiels qu’elle pourrait ren­ contrer sur sa route. C’est le participant lui-même qui doit s’automotiver. Ainsi, il y a plus de chances qu’il atteigne ses objectifs que si on lui dit, par exemple, de cesser de fumer ou de ne plus boire ­d’alcool », explique Fabien Bergeret, viceprésident aux affaires externes de Partenariat Santé.

Pour ce doctorant en médecine, l’asso­ ciation offre la chance aux étudiants de bonifier leur formation. « Cela leur per­ met d’être en contact avec la réalité sur le terrain et de travailler en équipe multidis­ ciplinaire avec ces étudiants qui devien­ dront médecins, infirmiers, kinésiolo­ gues, nutritionnistes, physiothérapeutes, etc. Collaborer dans le domaine de la santé est primordial. Les professionnels de la santé ont besoin des connaissances et des compétences de chacun, et ce, dans le meilleur intérêt du patient », dit-il. Après son passage au PEPS, l’associa­ tion offrira des séances d’information aux employés de SSQ Groupe financier ainsi qu’à la clinique médicale Lévis-Métro. Des séances sont aussi prévues aux cen­ tres commerciaux Laurier Québec et Fleur de Lys. Plusieurs autres projets sont sur les rails, dont des conférences sur des thèmes liés à la santé et à la création d’un nouveau site Web. Pour suivre les activités de Partenariat Santé : www.facebook.com/ partenariatsante/

Le Carrefour de l’emploi est un rendez-vous incontournable pour les étudiants et les diplômés universitaires L’événement par Renée Larochelle se déroulera au pavillon Le 4 octobre, de 10 h à 16 h, directeur du SPLA, André e aura lieu le 29 Carrefour de Raymond, affirme qu’au Alphonsel’emploi, sous la présidence contraire, « les étudiants Desjardins d’honneur d’iA Groupe se font un cadeau à euxfinancier. L’activité – qui se mêmes en participant à l’ac­ dans trois tenait auparavant au PEPS – tivité. Même s’ils n’ont que se déroulera au pavillon 30 minutes à consacrer au zones : l’atrium Alphonse-Desjardins dans Carrefour, il reste que ces Jean-Guytrois zones : l’atrium Jean- 30 minutes peuvent s’avérer Guy-Paquet, le Grand Salon très importantes pour leur Paquet, le et la salle Hydro-Québec. avenir », insiste le directeur. Grand Salon Organisé annuellement par Évidem­m ent, une bonne le Service de placement préparation est essentielle et la salle (SPLA) en collaboration afin d’augmenter ses chan­ Hydro-Québec

avec AIESEC Laval, l’événe­ ment réunira une centaine d’organisations de différents secteurs d’activité. Il s’agit d’un rendez-vous incontour­ nable pour les étudiants et les diplômés universitaires qui souhaitent explorer les possibilités de stages et d’emplois. Les employeurs, eux, trouvent leur compte lors de ce rassemblement qui leur permet de rencontrer des candidats prêts à inté­ grer le marché du travail. Cette année, le Carrefour accueille une dizaine de nou­ veaux recruteurs, parmi ­l esquels Hydro-Québec, Agropur, le gouvernement du Canada, Imperial Oil, EXFO, pour ne citer que ces exemples. S’ajoute à l’acti­ vité le Salon des entre­ preneurs, où des entrepre­ neurs issus de l’Université Laval présenteront leur entreprise. Aux étudiants qui con­s i­ déreraient une visite au Carre­four comme une perte de temps en ­raison de leur horaire trop chargé, le

ces d’attirer l’attention d’une entreprise ou d’un orga­ nisme. Avant toute chose, André Raymond conseille ainsi aux étudiants de cibler les employeurs qui les inté­ ressent. Sur les lieux, on doit être capable de se présenter en moins d’une minute et d’énoncer les raisons expli­ quant son intérêt envers l’employeur. Enfin, pouvoir remettre un CV clair et pré­ cis ac­­compagné d’une bonne lettre de motivation consti­ tue nettement un avantage sur ceux et celles qui se pré­ senteraient sans avoir en main ces précieux éléments. « L’essentiel est de laisser une trace de son passage », souligne André Raymond, qui ajoute que des membres de l’équipe du SPLA seront sur place pour aider les étu­ diants à réviser leur CV et à effectuer des ajustements au besoin. À ceux et celles qui affirment que la recher­ che d’emploi peut très bien se faire en ligne, André Raymond répond que rien ne vaut le contact privilégié

avec un employeur. De plus, une visite au Carrefour ­permet de mieux connaître le marché du travail et d’avoir une bonne idée des différentes possibilités qui s’offrent, même si on n’est qu’au début de son parcours scolaire. Interrogé sur les nouvelles tendances du monde du ­t ravail, André Raymond nomme les technologies de l’information, très en de­­ mande actuellement, plu­ sieurs entreprises recher­ chant analystes et program­ meurs. Par ailleurs, dans le secteur de la santé, les com­ pétences en administration seraient très recherchées. À titre d’exemple, le CHU de Québec vient d’ouvrir 70 postes permanents en administration, indique le directeur du SPLA. Pour connaître les ­entre­prises participant au Carrefour : spla.ulaval.ca/ carrefour

Après avoir rempli un formulaire sur ses habitudes de vie, le participant est invité à passer de brefs tests médicaux, puis à faire le point sur sa santé avec un étudiant Le Carrefour accueille cette année une dizaine de nouveaux recruteurs, parmi lesquels Hydro-Québec, Agropur, le gouvernement du Canada, Imperial Oil, EXFO, pour ne citer que ces exemples. photo Marc Robitaille


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médecine

le fil | le 28 septembre 2017

Une médecine au service de la société La Faculté de médecine de l’Université Laval devient la première faculté de médecine francophone au monde à recevoir la reconnaissance en responsabilité sociale ASPIRE de l’Association for Medical Education in Europe par Pascale Guéricolas La responsabilité sociale constitue une des pierres d’assise de la Faculté de médecine depuis sa création en 1852. À cette époque, il s’agissait de fournir des services dans leur langue à des Canadiens français, isolés au milieu d’un continent anglophone. Depuis plus d’un siècle, l’engagement dans la communauté reste une des valeurs importantes de la Faculté, même s’il a pris d’autres formes au­-­ jourd’hui. Le prix ASPIRE, reçu le 28 août à Helsinki, à l’occasion de l’assemblée générale de l’Asso­ ciation for Medical Education in Europe (AMEE), témoigne de cette volonté de s’engager auprès de la population. Cet engagement s’ex­ prime aussi bien dans la façon de sélectionner les étudiants que dans le choix des stages pour les résidents, les axes de recherche et le type de formation continue privilégié. Comme les autres facultés de médecine du Québec, celle de l’Université Laval mise sur l’excel­ lence des notes scolaires pour choi­ sir ses futurs étudiants. Cependant, les candidats doivent aussi démon­ trer qu’ils possèdent de solides qualités de communication et d’autres compétences sociales avant de travailler dans le domaine de la santé. La Faculté privilégie également les candidatures prove­ nant de régions comme le BasSaint-Laurent ou la Gaspésie. Selon plusieurs études, les diplô­ més issus de ces régions ont davan­ tage tendance à s’installer dans leur lieu d’origine, comparativement à ceux qui viennent des grands cen­ tres urbains. Cette volonté claire de mieux desservir des communautés souvent mal pourvues en services de santé s’étend aussi aux Premières Nations. « Dès 2008, notre faculté a mis sur pied le programme Pipeline, en collaboration avec les autres facul­ tés de médecine québécoises, afin de faciliter l’accès des étudiants autochtones à notre formation », précise Jean Ouellet, directeur de l’enseignement en région. À titre d’exemple, Yves Sioui, un profes­ seur d’origine huronne-wendat, visite les écoles secondaires des communautés des Premières Nations pour éveiller les élèves à la possibilité d’une carrière médicale. Actuel­lement, 18 étudiants huronswendat et innus poursuivent leur cheminement au sein des différents départements de la Faculté de médecine. Une diplômée innue tra­ vaille déjà comme médecin de

famille sur la Côte-Nord. « Je les rencontre régulièrement pour les aider à passer à travers tout le pro­ cessus de formation, note Jean Ouellet. Comme tous les étudiants, ils ont tendance à douter de leurs capacités. En plus, ils sont parfois aux prises avec les préjugés que certains nour­r issent envers les Premières Nations. » Préoccupée par les problèmes de santé des communautés autoch­ tones, la Faculté de médecine de l’Université Laval a d’ailleurs orga­ nisé, en juin, un forum avec des Atikamekw de Manawan. « Il est essentiel pour la Faculté de colla­ borer avec les citoyens pour com­ prendre ce qu’ils attendent des professionnels de la santé, qu’il s’agisse des médecins, des physio­ thérapeutes ou des ergothéra­ peutes », souligne Julien Poitras, vice-doyen à la responsabilité sociale de la Faculté de médecine. Trois rencontres semblables ont eu lieu en 2016 à Baie-Comeau, à Rimouski et à Gaspé, avec la colla­ boration de l’Institut du Nouveau Monde. À plusieurs reprises, les citoyens interrogés ont déploré les difficultés de communication des professionnels de la santé. Consciente de ce problème, la direction de la Faculté de méde­ cine offre aux diplômés davantage de formation continue en matière de responsabilité sociale. « C’est aussi important pour nous d’expo­ ser nos étudiants à la réalité de populations très diversifiées en les

envoyant en stage non seulement en milieu rural, mais aussi à l’étran­ ger, poursuit Julien Poitras. En effet, une grande partie de notre population étudiante vient de familles canadiennes françaises blanches, et il faut la mettre en contact avec différentes cultures. » Ces efforts constants permettent à la Faculté de médecine de l’Uni­ versité Laval de se distinguer au Québec et d’être reconnue comme l’établissement formant le plus de médecins qui s’installent en région. Il s’agit certainement d’un des engagements qui a favorisé l’obten­ La Faculté de médecine a rencontré des membres de la communauté tion du prix en responsabilité atikamekw de Manawan pour les interroger sur leurs besoins en matière sociale ASPIRE. de professionnels de la santé.

Cette volonté de s’engager auprès de la population s’exprime aussi bien dans la façon de sélectionner les étudiants que dans le choix des stages pour les résidents et les axes de recherche La remise de la reconnaissance sociale ASPIRE a eu lieu le 28 août, à Helsinki, lors du congrès de l’AMEE. De gauche à droite : Rénald Bergeron, vice-recteur aux affaires externes, internationales et à la santé et doyen de la Faculté de médecine de juillet 2010 à juin 2017, Marie-Claire Bérubé et Nadine Martin, toutes deux agentes de recherche et de planification au Vice-décanat à la responsabilité sociale de la Faculté de médecine, et Julien Poitras, vice-doyen à la responsabilité sociale de la Faculté de médecine.


sports

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en bref

Déjà la mi-saison en football Les matchs du Challenge SSQ auront lieu à l’amphithéâtre Desjardins – Université Laval, ce vendredi 29 et ce samedi 30 septembre. photo Yan Doublet

26e Challenge SSQ de volleyball Les doubles champions canadiens en titre viendront au PEPS par Mathieu Tanguay Le Rouge et Or aura des adversaires de taille lors du 26 e Challenge SSQ de ­v olleyball, qui se tiendra les 29 et 30 septembre au PEPS. L’équipe féminine du WolfPack de l’Université Thompson Rivers et la forma­ tion détentrice des deux der­ nières bannières masculines canadiennes, les Spartans de l’Université Trinity Western, seront en ville. « C’est un beau cadeau de volleyball qu’on s’offre et qu’on offre à nos fans », avance l’entraîneur-chef de l’équipe masculine Rouge et

Or, Pascal Clément. Après avoir remporté 21 de leurs 24 parties en saison régulière, les Spartans ont remporté le titre de la toujours très com­ pétitive division de l’Ouest avant de triompher, pour une deuxième année consécutive, au Championnat U SPORTS. « On a un bon groupe de joueurs, mais il faut avoir des références. On voulait affron­ ter le top en partant. L’Uni­ versité Trinity Western pos­ sède quelques athlètes qui ont joué au sein des programmes nationaux cet été. Elle va encore présenter un très bon

ni­­veau collégial  », affirme ­l ’entraîneur du Rouge et Or, Olivier Caron. « Leurs athlètes sont physiquement semblables aux nôtres. Ce sera un bon défi », croit l’en­ traîneur Caron. Les matchs du Challenge SSQ auront lieu à l’amphi­ théâtre Desjardins – Uni­ versité Laval, ce vendredi 29 et ce samedi 30 septembre. Les parties entre les forma­ tions féminines de l’Univer­ sité Laval et de l’Université Thompson Rivers débuteront à 18 h, alors que les matchs masculins entre le Rouge et Or et les Spartans suivront à compter de 19 h 30.

alignement de joueurs », ajoute l’entraîneur Clément. La formation féminine du WolfPack de l’Université Thompson Rivers a, quant à elle, terminé la dernière sai­ son régulière au sixième rang de la division de l’Ouest, grâce à une fiche de 13-11, avant de s’incliner en quart de finale contre les éven­ tuelles championnes cana­ diennes, les Thunderbirds de l’Université de la ColombieBrita n n ique. « J’ai déjà ­coaché dans la même ligue que leur entraîneur-chef Pour se procurer des billets : ­l orsque je travaillais au 418 656-PEPS

Campus dynamique

L’équipe de football Rouge et Or entame déjà la deuxième moitié de la saison univer­ sitaire québécoise. Ce dimanche, à 13 h, elle accueillera les Redmen de l’Université McGill au stade TELUS – Université Laval. Forts d’une fiche de trois victoires et une défaite, les hommes entraînés par Glen Constantin voudront faire oublier leur performance en dents de scie de dimanche, qui s’est tout de même soldée par une victoire au compte de 12 à 8. Ensuite, il restera, pour la saison régu­ lière 2017, une seule autre rencontre à domi­ cile. Elle aura lieu le 21 octobre et opposera le Rouge et Or aux Carabins de l’Université de Montréal, leurs éternels rivaux. photo Yan Doublet

Pour se procurer des billets : 418 656-FOOT ou rougeetor.ulaval.ca

Des entraînements au gré de vos envies ! Les cours de conditionnement physique sur musique du PEPS offrent une formule de « séances à la pièce », laissant le choix au ­participant de suivre un ou plusieurs cours durant la semaine et de payer à l’unité. Ainsi, il est possible de varier le type de cours suivis selon ses goûts et son horaire. Des cartes de 10 ou de 30 séances sont disponibles à des tarifs avantageux pour créer un entraînement flexible parmi une multitude de styles offerts dont Tabata, cardio-fit, cardio-abdos, step, Zumba et bien plus. Il n’y a plus aucune rai­ son de ne pas venir s’entraîner !

Vendredi 29 septembre Volleyball féminin | Thompson Rivers PEPS – Challenge SSQ | 18 h Soccer féminin | UQAM PEPS – Terrain 6 | 18 h Volleyball masculin | Trinity Western PEPS – Challenge SSQ | 19 h 30 Soccer masculin | UQAM PEPS – Terrain 6 | 20 h 15

Samedi 30 septembre Volleyball féminin | Thompson Rivers PEPS – Challenge SSQ | 18 h Volleyball masculin | Trinity Western PEPS – Challenge SSQ | 19 h 30

Dimanche 1er octobre Les équipes féminine et masculine de soccer Rouge et Or seront de retour sur le terrain ce vendredi, dès 18 h, pour un programme double face aux Citadins de l’UQAM. Il s’agit des dernières rencontres locales avant le 20 octobre. photo François Ozan

Football | McGill Stade TELUS-Université Laval | 13 h


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au fil de la semaine

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Discutons des enjeux électoraux Les citoyens de la ville de Québec sont appelés aux urnes le 5 novembre. Pour réfléchir aux enjeux des élec­ tions municipales, trois tables rondes réunissant des pro­ fesseurs de l’Université et des journalistes seront tenues au cours du mois d’octobre. Animées par Geneviève Cloutier, professeure à l’École supérieure d’aménage­ ment du territoire et de développement régional, et Patrick Turmel, professeur à la Faculté de philosophie, ces trois soirées seront l’occasion d’échanger avec des experts issus de différentes facultés sur des questions qui touchent à l’aménagement, à l’architecture, au droit, au génie, à la géographie, à la géomatique, à la philosophie, à la psychologie, à la science politique, à la sociologie et au travail social. Lors de la première de ces rencontres, les professeurs Luc Bégin, de la Faculté de philosophie, Andrée Fortin, du Département de sociologie, et François Gélineau, du Département de science politique, discuteront de manière informelle avec les journalistes François Bourque, du journal Le Soleil, et Isabelle Porter, du quotidien Le Devoir. Venez imaginer avec eux ce que pourrait être l’avenir de la ville de Québec ! Mardi 3 octobre, de 17 h à 19 h, à l’espace jardin du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre. Deux autres rencontres sont prévues les mercredis 18 et 25 octobre. Pour le programme complet : bit.ly/2xErB1Y

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Du soya au menu

Transfiguration dans les arts

Les sentiments au cinéma

Rencontre avec Stéphane Poulin

Tribunaux au secours du climat

Petite visite au Cap-Tourmente

Êtes-vous à la recherche de nouvelles idées de ­recettes santé ? Souhaitezvous intégrer à votre menu une source de protéines autre que la viande ? Pourquoi ne pas assister au prochain atelier culi­ naire animé par les nutri­ tionnistes de la Clinique Équilibre-Santé du PEPS ? Sur le thème du soya et de ses dérivés (tofu, tempeh, edamame, etc.), cet atelier d’une durée de deux heures vous permettra d’apprendre différentes façons d’apprê­ ter ces aliments. Vous serez invité à cuisiner plusieurs mets différents, que vous pourrez ensuite rapporter à la maison.

Depuis le début du 20e ­siècle, l’art abstrait a signé la fin des codes de la représentation mimétique. Comment dès lors qualifier et interpréter les surfaces, les formes et les couleurs non figuratives ? C’est la question que se posera Jean-Jacques Wunenburger, professeur émérite de phi­ losophie à l’Université Jean Moulin Lyon 3, dans sa conférence « La transfigu­ ration dans les arts non figuratifs ». Il se penchera sur l’expérience nouvelle du regard qu’entraîne l’art abstrait et sur le statut de cette représentation miréelle, mi-irréelle. Finale­ ment, il se demandera en quel sens le terme de « transfiguration », issu d’un théologème, peut être adéquat pour qualifier ce type d’art.

L’éducation passe-t-elle uniquement par la raison ou les sentiments y jouentils également un rôle ? Cette question est une des interrogations à l’origine du thème du prochain cycle d’ateliers de philosophie et de cinéma de la Société philosophique de Québec. Intitulé « L’éducation senti­ mentale », ce cycle souhaite amener les participants à réfléchir sur les procédés cinématographiques qui peuvent faire du 7e art un outil d’éducation grâce aux sentiments. Lors de chaque atelier, un film sera projeté et une discussion suivra le visionnement. La première séance sera consacrée au long-métrage austroallemand Toni Erdmann, de la réalisatrice Maren Ade.

Illustrateur depuis plus de 30 ans, Stéphane Poulin considère avant tout la lit­ térature jeunesse comme un espace de liberté où on doit pouvoir aborder tous les sujets qui préoccupent l’enfant. Aimeriez-vous en savoir davantage sur ses idées et son travail ? Venez le rencontrer lors d’une activité de la Didacthèque, lors de laquelle il vous par­ lera, notamment, de ceux qui l’ont inspiré. De plus, il expliquera, tout en dressant un panorama du symbo­ lisme des images à partir de l’art du 12e siècle jusqu’aux réclames publicitaires du 21e siècle, comment une illustration peut traduire ce que nous sommes. Les activités d’animation de la Didactèque sont organisées par la Bibliothèque en col­ laboration avec la Faculté des sciences de l’éducation.

Lundi 2 octobre et ­mercredi 4 octobre, de 16 h 30 à 18 h 30, au local de cuisine expérimentale du laboratoire de kinésio­ logie (local 0252) du PEPS. Inscription par courriel à equilibre-sante@ kin.ulaval.ca.

Mardi 3 octobre, à 15 h 30, au local 413 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre.

Mardi 3 octobre, à 19 h, à la grande salle de vision­ nement de la Bibliothèque (4e étage) au pavillon JeanCharles-Bonenfant. Les ateliers auront lieu un mardi sur deux. Entrée ­gratuite. Pour la programmation ou pour s’inscrire : socphilqc.ca/cine.html

image Stéphane Poulin

Jeudi 5 octobre, à 16 h 30, au local 4229 de la Bibliothèque au pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Entrée libre.

De nombreuses affaires récentes aux Pays-Bas, au Pakistan, aux États-Unis et en Norvège, entre autres, ont montré que les tribu­ naux tendent de plus en plus à s’imposer comme des acteurs centraux dans le domaine de la lutte contre les changements ­climatiques. Les citoyens n’hésitent plus à saisir les tribunaux de causes visant à ce que l’action des gou­ vernements soit contrôlée par la juridiction de leur propre État. Dans la con­ férence « Changements cli­ matiques : les actions en justice contre les États et les entreprises », Marta Torre Schaub, directrice de recherche au CNRS, à Paris, examinera ce mou­ vement de « justiciabilité climatique », par lequel les juges offrent au phénomène climatique un cadre judi­ ciaire effectif. Jeudi 5 octobre, à 11 h 30, au local 3A du pavillon Charles-De Koninck. Entrée gratuite, mais ­inscription obligatoire à bit.ly/2xJePj2

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

L’une des plus belles ­attractions automnales de la région est très cer­ tainement le passage migra­ toire de la Grande Oie des neiges. Le Bureau de la vie étudiante vous invite à une excursion à la réserve nationale de faune du CapTourmente, le lieu idéal pour observer cette espèce. Chaque jour du mois d’oc­ tobre, on peut y admirer entre 15 000 et 30 000 oies dans les champs en bordure du fleuve. Ne ratez donc pas la chance d’assister à ce spectacle ! Dimanche 8 octobre, départ à 8 h 30 près du pavillon Ernest-Lemieux et retour vers 15 h 30. L’activité ­comprend le transport aller-retour et l’entrée sur le site. Achetez votre billet avant le mardi 3 octobre, à 12 h, au Bureau de la vie étudiante (local 2344 du pavillon Alphonse-­ Desjardins). Pour plus ­d’info  : bit.ly/2xwm91A


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