Le Fil 12 octobre 2017

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Problème d’image ? p4

Tintin et les dieux p13

Volume 53, numéro 7 12 octobre 2017

Construire l’innovation

La Fondation canadienne pour l’innovation annonce le financement de trois projets d’infrastructures de recherche. p3


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vie étudiante

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Fiers ambassadeurs UL Les représentants de la communauté universitaire remportent quatre prix au Gala Forces AVENIR, dont deux prix Personnalité premier cycle

Forces AVENIR a pour mission de reconnaître, d’honorer et de promouvoir l’engagement des jeunes dans leur milieu

par Claudine Magny L’Université Laval et ses étu­ diants se sont grandement distingués au 19 e Gala du programme universitaire de Forces AVENIR. L’événe­ ment, qui avait lieu le 4 oc­ tobre au théâtre Le Capitole, était présenté par le Mou­ vement Desjardins et était animé par Stéphan Bureau. Quatre des six représentants du campus ont récolté des honneurs, dont deux prix Personnalité premier cycle. Attribué à trois étudiants de premier cycle, le prix Person­ nalité premier cycle est remis à ceux ou celles qui ont su se distinguer « par l’équilibre entre la réussite de leurs études et leurs réalisations personnelles et sociales, par leur leadership et par les re­ tombées concrètes et la cons­ tance de leur engagement du­ rant toutes les études ». David Bergeron, étudiant en médecine, a reçu ce prix en raison de son engagement « à faire rayonner la recherche en neurologie et à faciliter la pratique médicale ». Dès l’âge de 16 ans, il participait à son premier stage de recherche à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec. Passionné par la neurologie et obtenant des résultats sco­ laires impressionnants, cet étudiant a effectué un pas­ sage accéléré au double doc­ torat en neurobiologie et en médecine à l’Université Laval. Tout en faisant paraître plu­ sieurs articles scientifiques et en réalisant une trentaine de présentations lors de con­ grès locaux et internatio­ naux, il est devenu, à seule­ ment 23 ans, l’éditeur associé du Journal of Alzheimer’s

Disease et de Neuroscience Communications. Mais ce n’est pas tout : l’étudiant pi­ lote aussi divers projets visant à faciliter la pratique de la médecine. Il a notamment élaboré le Petit guide de l’entrevue médicale et son appli­ cation mobile, en plus de cofonder Partenaire Santé Virtuel, une entreprise visant à développer des algorithmes de diagnostic et de triage. Raphaël Gagnon­Paradis a, pour sa part, obtenu le prix Personnalité premier cycle en raison de son engagement « à créer les conditions ga­ gnantes pour la réussite des étudiants en pharmacie ». À titre de vice­président, puis de président de l’Association générale des étudiants en pharmacie, il a mis sur pied un fonds pour soutenir fi ­ nancièrement les étudiants dans la réalisation de leurs stages en région. Impliqué auprès du regroupement Ensemble pour agir sur les préjugés, il a contribué à l’ins tauration d’un stage obligatoire de trois semaines, pour les étudiants en phar­ macie, dans un organisme communautaire. Membre des conseils d’administration de la Fédération des phar ma­ ciens du Québec et du Forum de la relève étudiante pour la santé au Québec, il a aussi participé à l’organisation de nombreux événements tels que le congrès provincial des étudiants en pharmacie et un défilé de mode au profit de Pharmaciens sans frontières Canada. Deux autres prix AVENIR ont été remis à deux groupes de l’Université. Entièrement

David Bergeron et Raphaël Gagnon-Paradis, respectivement étudiants en médecine et en pharmacie, ont chacun récolté le prix Personnalité premier cycle.

organisé par des étudiants et mettant en vedette la relève, le Festival de théâtre de l’Université Laval s’est distingué dans la catégorie « Arts, lettres et culture ». Le Festival, qui avait lieu au printemps 2017, a permis la tenue de neuf ateliers, de six conférences et tables rondes et de quatre soirées spéciales lors desquelles des étudiants se sont pro­ duits sur scène. Lieu de discussion, de formation et de diffusion du théâtre à Québec, l’événement per­ met de créer un lien unique entre les professionnels du milieu, invités en grand nombre pour l’occasion, et ceux de demain. Plus de 400 visiteurs ont participé aux diverses activités de ce festival. Un groupe d’étudiants en médecine s’est distingué, pour sa part, dans la caté­ gorie « Santé » grâce à la création d’outils didacti­ ques et d’un groupe d’en­ seignement de points de suture. Jusqu’à tout récem­ ment, des quelque 600 étu­ diants inscrits au pro­ gramme de médecine de l’Université Laval, seuls

une quarantaine pouvaient suivre annuellement les ate­ liers de suture. Pour remé­ dier à la situation, un groupe d’étudiants a eu l’idée de créer des blocs de peau syn­ thétique réutilisables sur les­ quels les étudiants pourraient s’exercer. Avec la collabora­ tion d’un ingénieur et de deux chimistes, ils sont parvenus, en 10 mois, à développer un produit final de haute qualité. Au total, 300 blocs synthéti­ ques ont pu être modelés et mis à la disposition des étu­ diants. Lors de la dernière année, les ateliers de forma­ tion offerts gratuitement par 14 moniteurs bénévoles ont permis à 400 futurs méde­ cins de parfaire leur tech­ nique de suture. Constatant le succès du produit, le groupe entrevoit maintenant son adaptation à d’au tres fins pédagogiques. « Je suis sincèrement im ­ pressionnée par la qualité et la pertinence des projets retenus par le Gala Forces AVENIR, a affirmé la rectrice Sophie D’Amours, qui était présente à l’événement. Ces étudiantes et étudiants, ces futurs leaders et ambassadeurs de la nouvelle génération témoignent d’un

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Rosie Belley représentait le Festival de théâtre de l’Université Laval, qui s’est distingué dans la catégorie « Arts, lettres et culture ». photos Pascale Duchesne

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le mercredi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

Un groupe d’étudiants en médecine s’est distingué dans la catégorie « Santé » grâce à la création d’outils didactiques et d’un groupe d’enseignement de points de suture.

engagement exceptionnel et de valeurs porteuses d’espoir. Je suis particulièrement ravie de voir, cette année au Gala, une contribution significative et stimulante d’étudiantes et étudiants issus de commu­ nautés diverses. Cette ri ­ chesse et cette diversité pro­ mettent de belles choses pour l’avenir. » Organisme à but non lu ­ cratif, Forces AVENIR a pour mission de reconnaî­ tre, d’honorer et de pro­ mouvoir l’engagement des jeunes dans leur milieu, et ce, tant au niveau secondaire

Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Jenny Aumais, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Renée Larochelle, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Sophie Leroux

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

qu’universitaire, grâce à des projets qui leur permettent de développer leurs forces ainsi que d’accroître leur niveau de responsabilités et leur sentiment d’apparte­ nance à la collectivité. Du côté du programme universi­ taire, 33 projets ou individus ont été honorés et se sont partagé un total de 114 000 $ en bourses. Pour plus d’information sur les lauréats et les finaliste du Gala Forces AVENIR 2017 : www.forcesavenir.qc.ca/ universitaire/galas/

Placements publicitaires Claudine Trudel 418 656-2131 poste 6415 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


recherche

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Trois projets financés par la FCI La Fondation canadienne pour l’innovation annonce le financement de trois projets d’infrastructures de recherche par Jean Hamann Trois projets soumis par des équipes de l’Université Laval figurent au nombre des 117 projets retenus au dernier concours Fonds d’innovation de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI). La contri­ bution de la FCI s’élève à 8,6 M $ pour ces trois projets. Selon les mo­­ dalités du programme, le gouverne­ ment du Québec devrait verser un montant équivalent. À ces sommes s’ajouteront des contributions de l’Université et de partenaires, ce qui devrait porter le total à environ 22,8 M $. La part du lion, soit 5,6 M $ de la FCI, va au projet (dont le montant total prévu est de 14,1 M $) pré­ senté par le Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardiolo­ gie et de pneumologie de Québec (CRIUCPQ) et par l’Institut sur la nutrition et les aliments fonction­ nels (INAF). La demande est signée par Denis Richard, directeur du CRIUCPQ, et par neuf autres cher­ cheurs. Les fonds serviront à la cons­ truction de nouveaux espaces de laboratoire et à l’acquisition d’équi­ pement destinés à l’étude des liens entre les anomalies du microbiome et le développement de l’inflamma­ tion et des maladies métaboliques liées à l’obésité, notamment le

diabète de type 2. Les chercheurs étudieront également les méca­ nismes par lesquels les interventions sur les habitudes de vie et les traite­ ments médicaux améliorent la santé cardiométabolique et respiratoire. « Le Centre de recherche de l’IUCPQ et l’INAF ont connu des crois­ sances soutenues au cours des der­ nières années grâce au recrute­ ment de nombreuses équipes de chercheurs, incluant celle de la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur l’axe microbiomeendocannabinoïdome dans la santé métabolique. Ces croissances ra­­ pides ont inévitablement entraîné Le projet d’unité de recherche périnatale présenté par l’équipe d’Emmanuel Bujold permettra de mieux étudier la des demandes accrues et urgentes croissance du fœtus et du placenta, et ce, dès le début de la grossesse. d’espace et d’équipement », sou­ ligne Denis Richard. L’équipe dirigée par Emmanuel Bujold, de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, recevra 1,6 M $ de la FCI pour son projet d’unité de recherche périnatale (dont le montant total prévu est de 5,1 M $). « Au Québec, le dépistage prénatal repose présentement sur un modèle de diagnostic tardif des complications, ce qui ne permet pas aux femmes enceintes et à leur fœtus de bénéficier de nombreuses avancées scientifiques puisque les

La mise en place d’une infrastructure pour le développement de matériaux et de systèmes de construction biosourcés, rendue possible grâce à la subvention accordée à Alain Cloutier et à ses collaborateurs, permettra la réalisation de projets qui s’inscrivent dans la lutte contre les changements climatiques.

Les installations scientifiques qui seront construites grâce à la subvention obtenue par Denis Richard et ses collaborateurs serviront à étudier les liens entre les anomalies du microbiome et le développement de l’inflammation et des maladies métaboliques associées à l’obésité, notamment le diabète de type 2.

principales complications appa­ raissent dès le 1er trimestre, explique le professeur Bujold. Nous propo­ sons d’étudier et d’implanter un modèle visant le dépistage précoce et la prévention de ces complica­ tions chez les femmes à risque. » Les fonds obtenus serviront à l’acquisi­ tion d’équipement permettant de mieux étudier la croissance du fœtus et du placenta, et ce, dès le début de la grossesse. Grâce à certains appa­ reils, notamment l’échographie 3D, les experts pourront « examiner » à distance les femmes enceintes, ren­ dant ainsi accessible à toutes les femmes du Québec la médecine pré­ ventive prénatale personnalisée. La subvention de 1,4 M $ de la FCI (pour un projet dont le montant total prévu est de 3,6 M $) obtenue par Alain Cloutier, du Département des sciences du bois et de la forêt, et

par d’autres chercheurs de l’Univer­ sité Laval, de l’UQTR, de l’UQAC et des cégeps de Rimouski et de TroisRivières, permettra l’installation d’une infrastructure pour le dévelop­ pement de matériaux et de systèmes de construction biosourcés. « Il s’agit de systèmes utilisant des matériaux comme des fibres de bois ou des fibres agricoles, conçus de manière à économiser l’énergie, à favoriser le confort des occupants et à utiliser la bioénergie », explique-t-il. Les re­­ cherches menées grâce à ces instal­ lations viseront à concevoir des ­composites biosourcés destinés aux bâtiments écoresponsables en bois et à en améliorer l’enveloppe et l’acoustique. « Les objectifs de ce programme de recherche s’inscrivent directement dans la lutte contre les changements climatiques », souligne le professeur Cloutier.

Les équipes de Denis Richard, d’Emmanuel Bujold et d’Alain Cloutier ont obtenu du financement au concours Fonds d’innovation


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médecine

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en bref Avec Internet, les jeunes sont continuellement en « mode comparaison » et ils sont soumis en permanence au jugement des autres

Les deux cosignataires de l’entente, survenue le 28 septembre à Kyoto, sont Masanori Nakagawa, directeur et secrétaire général de la Public Foundation of Kansai Research Institute, et Sébastien Tremblay, directeur de l’UMRsu.

Entente avec la Keihanna Science City L’Unité mixte de recherche en sciences ­urbaines (UMRsu) de l’Université Laval a signé, à la fin de septembre, à Kyoto au Japon, une entente avec la Keihanna Science City dans le but d’établir des collaborations de recherche dans le domaine des sciences ­urbaines. La signature a nécessité quatre ans de travail et d’échanges. L’entente facilitera la relation entre les chercheurs de part et d’autre. Elle permettra des échanges étu­ diants, des séminaires et des symposiums conjoints ainsi que des projets de recherche multi-sites. L’UMRsu regroupe des acteurs du monde des affaires, de l’administration publique et du milieu universitaire. C’est un consortium novateur de recherche et déve­ loppement unique, au service du développe­ ment des villes intelligentes et durables. Sa programmation de recherche-développement s’articule autour de trois thématiques : eau et environnement, sécurité urbaine ainsi que transport et mobilité. Le jeudi 19 octobre, Le Fil publiera un article plus approfondi sur l’entente.

Des leçons à tirer de la tragédie de Lac-Mégantic Quatre ans après l’accident ferroviaire de ­Lac-Mégantic, des chercheurs feront le point sur les répercussions environnementales de cette tragédie à l’occasion d’un forum intitulé L’après Lac-Mégantic : des leçons à tirer. Organisée par la professeure Rosa Galvez, du Département de génie civil et de génie des eaux, cette rencontre permettra aux cher­ cheurs de faire connaître les résultats et les conclusions de leurs travaux ainsi que leurs recommandations con­cernant la révision et l’élaboration de stratégies et de plans de prévention et d’urgence, les méthodes d’évaluation des effets sur l’écosystème et le traitement des sols contaminés. photo Gaston Quirion

Vendredi 13 octobre, de 9 h à 17 h 30, au Club de golf du lac Mégantic. Pour info : lacmegantic2017.sciencesconf.org

Plus de 9 jeunes sur 10 sont actifs sur des réseaux sociaux, où ils exposent leur vie privée et leurs images personnelles. « À l’adolescence, l’apparence prend une grande place dans l’estime de soi et dans l’identité sociale », rappelle la professeure Nathalie Gingras.

Quand Internet devient un miroir déformant Internet favorise les troubles de conduites alimentaires chez les jeunes, mais il peut aussi faire partie de la solution par Jean Hamann

Le Web et les réseaux sociaux contri­ buent au développement des troubles de conduites alimentaires (TCA) chez les adolescents, mais comme ces outils de communication sont là pour rester, parents et professionnels de la santé devront apprendre à composer avec cette réalité et à en tirer parti pour aider les jeunes. Voilà les conclusions aux­ quelles arrivent trois membres de la Faculté de médecine qui ont passé en revue la littérature scientifique portant sur les liens entre Internet et les TCA chez les jeunes. Les TCA touchent 5,7 % des filles et 1,2 % des garçons à l’adolescence, rap­ pellent les chercheurs dans un article publié par la revue Soins Psychiatrie. « Chez les filles, il s’agit surtout de pro­ blèmes d’anorexie ou de boulimie, alors que chez les garçons, on voit surtout des problèmes de bigorexie (un désir obses­ sif d’augmenter sa masse musculaire) », signale l’une des auteurs de l’étude, la professeure Nathalie Gingras, pédo­ psychiatre et membre du Centre de recherche CERVO. « Depuis quelques années, nous constatons que les TCA se manifestent de façon plus précoce, par­ fois chez des jeunes de 10 ans ou moins. On ne sait pas si ce phénomène est attri­ buable à Internet ou à une préoccupa­ tion généralisée pour l’alimentation dans notre société », précise-t-elle. La quasi-totalité des ados utilise Internet pour s’informer, communiquer et socialiser. Plus de 9 jeunes sur 10 sont actifs sur les réseaux sociaux, où ils exposent leur vie privée et leurs ­images personnelles. « À l’adolescence,

l’apparence prend une grande place dans l’estime de soi et dans l’identité sociale, souligne la professeure Gingras. Les jeunes portent donc une grande attention aux photos d’eux-mêmes qu’ils affichent sur les réseaux sociaux. Ceux qui manquent d’assurance par rapport à leur apparence physique auront l’impression que tous les autres sont extraordinaires. » Les études ana­ lysées par les trois chercheurs révèlent que les préoccupations par rapport à l’image corporelle, à la quête de minceur et à la surveillance du poids augmentent en fonction du nombre d’amis Facebook et du temps passé sur Internet, plus pré­ cisément le temps consacré aux réseaux sociaux et à la visualisation d’images. Internet fait-il pire que les magazines, la télévision et le cinéma pour promouvoir les TCA ? « Lorsqu’on regarde la télé en famille, il y a de la place pour la discus­ sion au sujet des images que l’on voit. Avec Internet, l’exposition aux images a explosé et elle se fait de façon indivi­ duelle, constate Nathalie Gingras. Les jeunes sont continuellement en “mode comparaison” et ils sont soumis en per­ manence au jugement des autres. » Internet constitue une source d’infor­ mation utilisée par la moitié des jeunes pour les questions liées à la santé et au bien-être physique. Les principaux sujets qui les préoccupent ? Les exer­ cices physiques, l’apparence, la nutri­ tion et les comportements sexuels. « Internet influence leurs croyances et leurs comportements sur ces sujets, ce qui peut avoir des répercussions très négatives pour les jeunes qui visitent

des sites pro-anorexie et pro-boulimie animés par des personnes qui pré­ sentent ces comportements comme un mode de vie plutôt qu’une maladie », souligne la pédopsychiatre. Paradoxalement, la puissance d’In­ ternet peut être canalisée vers la pré­ vention et le traitement des TCA. On assiste présentement à l’émergence d’une offre de prévention et de thérapie en ligne développée avec la collabora­ tion de professionnels de la santé. Ces interventions font appel au Web, à ­l’e-coaching par Skype et aux groupes de soutien sur Facebook, des outils familiers et facilement accessibles aux jeunes. « Certains sites d’information et de soutien sont très bien faits. C’est le cas de anebquebec.com », souligne Nathalie Gingras. Prévenir les TCA en interdisant aux jeunes d’utiliser Internet est une solu­ tion qui n’est ni réaliste ni souhaitable, estime-t-elle. « Il faut plutôt encourager une saine utilisation d’Internet et rester à l’affût de certains comportements symptomatiques pour éviter les déra­ pages, propose-t-elle. Il faut prendre le temps de s’intéresser aux outils de com­ munication utilisés par les jeunes, en faire nous-mêmes usage et discuter des contenus avec eux. Il faut aussi trouver du temps pour échanger, pour partager avec eux nos valeurs et nos inquiétudes. Comme pour tous les autres problèmes qui peuvent survenir à l’adolescence, les parents doivent engager la discus­ sion, convenir de certaines ba­lises et maintenir un canal de communication ouvert avec leurs enfants. » L’article paru dans Soins Psychiatrie est signé par Frédéric Ntwengabarumije, médecin résident en psychiatrie au moment de l’étude, Richard E. Bélanger, professeur et membre du Centre de recherche du CHU de Québec –  Université Laval, et Nathalie Gingras.


politique Avant d’aller aux urnes en bref le fil | le 12 octobre 2017

La campagne électorale municipale a été lancée le 22 septembre et culminera avec l’appel aux urnes le 5 novembre.

Alors que la campagne électorale municipale bat son plein, des professeurs de l’Université et des journalistes nous proposent de réfléchir sur des enjeux de la ville de Québec par Matthieu Dessureault Aux quatre coins de la ville, des affiches électorales ont fait leur apparition. Jusqu’au 5 novembre, les candidats à la mairie s’affrontent sur ­plusieurs thèmes, comme le transport et la gestion des finances publiques. Bonne nouvelle pour ceux qui ont du mal à s’y retrouver, trois tables rondes réunissant des professeurs de l’Université et des journalistes ont été orga­ nisées pour faire le point sur les enjeux au cœur de la cam­ pagne. Cette série de rencon­ tres, dont la première a eu lieu le 3 octobre, permet de connaître la vision d’experts issus de différentes facultés sur des questions qui tou­ chent à l’aménagement, au droit, à la sociologie, au gé­­ nie, à la géographie, à la géo­ matique, à la psychologie, à la science politique, à la philo­ sophie et au travail social. Les professeurs Geneviève Cloutier, de l’École supé­ rieure d’aménagement du territoire et de développe­ ment régional, et Patrick Turmel, de la Faculté de phi­ losophie, sont derrière cette initiative. « Le but est de faire profiter le grand public de l’expertise incroyablement riche que l’on trouve sur le campus. L’idée est non pas d’avoir des débats partisans, qui sont déjà nombreux, mais de creuser des enjeux locaux dans une perspective univer­ sitaire. Les professeurs ont carte blanche, que ce soit pour réagir à la campagne

«

Les professeurs ont carte blanche, que ce soit pour réagir à la campagne électorale ou pour parler d’enjeux qui leur semblent importants et qui ont été occultés par les candidats

électorale ou pour parler d’enjeux qui leur semblent importants et qui ont été occultés par les candidats », explique Patrick Turmel. Jean Dubé, professeur à l’École supérieure d’aména­ gement du territoire et de développement régional, profitera de sa participation, le 18 octobre, pour aborder des enjeux sur le transport et l’économie. Contrairement à certains politiciens qui en ont fait leur priorité, il montre peu d’enthousiasme par rap­ port au projet de troisième lien entre Québec et Lévis. « Je ne vois pas en quoi une telle infrastructure serait pro­ fitable pour la ville de Qué­ bec. Les coûts relatifs au logement et à l’accès à la pro­ priété étant plus bas sur la

Rive-Sud, un troisième lien pourrait, à court terme, en­­ courager des résidents de Québec à s’y établir et peutêtre même des entreprises à y déménager. Je comprends mal comment des représen­ tants de la Ville peuvent être en faveur de ce projet », dit-il. Dans le débat sur la conges­ tion routière, l’économiste regrette qu’un aspect soit peu abordé : le coût social de la décision d’utiliser la voiture plutôt que le transport en commun. En effet, la con­ gestion coûte des milliards de dollars chaque année à la col­ lectivité. Quant à l’idée d’ins­ taurer une taxe pour réduire le trafic sur les ponts, il se fait réaliste. « Si 80 % des déplace­ ments quotidiens se font en voiture, il serait surprenant que tous ces gens acceptent de payer une taxe mensuelle pour traverser de la Rive-Sud à la Rive-Nord. C’est sans doute pour cela que l’on en parle peu dans les débats. » En plus du professeur Dubé, la table ronde du 18 octobre permettra d’entendre François Anctil (Département de génie civil et de génie des eaux), Émilie Raymond (École de service social), Marie-Hélène Vandersmissen (Département de géographie) et la journaliste Karine Gagnon, du Journal de Québec. La troisième et der­ nière rencontre, qui aura lieu le mercredi suivant, réunira les professeurs Louis-Philippe Lampron (Faculté de droit), Stéphane Roche (Département des sciences géomatiques), Maya A. Yampolsky (École de psychologie) ainsi que Louise Boisvert, journaliste à RadioCanada. Les mercredis 18 et 25 octo­ bre, de 17 h à 19 h, à l’Espace Jardin du pavillon AlphonseDesjardins. Pour suivre l’événement sur Facebook : www.facebook.com/ electionsenquestions

Le 3 octobre, les professeurs Luc Bégin (Faculté de philosophie), Andrée Fortin (Département de sociologie) et François Gélineau (Département de science politique) ont pu échanger avec le chroniqueur François Bourque (Le Soleil) et la journaliste Isabelle Porter (Le Devoir). photo Louise Leblanc

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Vos idées sur l’expérience à l’Université Qu’est-ce qu’une expérience remarquable pour un étudiant ? L’invitation à venir échan­ ger sur ce sujet est lancée ! Participez au ­deuxième forum de consul­tation, d’une série de quatre, sur l’avenir de l’Université. L’évé­ nement est ouvert à tous. C’est l’occasion de vous exprimer sur les priorités et les enjeux qui vous tiennent à cœur et que vous jugez essentiels. Vous pourriez faire la différence ! Rénald Bergeron, vice-recteur aux affaires externes, internationales et à la santé, et Lyne Bouchard, vice-rectrice aux ressources humaines, animeront cette con­sultation. Vous ne pouvez être présent ? Soumettez vos idées, commentaires ou désirs à propos du futur de notre établis­sement sur le site ulaval.ca/ ensembleUL. Les résultats contribueront au développement et à la mise en œuvre du prochain Plan stratégique institutionnel de ­l’Université Laval. Mercredi 18 octobre, de 12 h à 14 h, à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Pour plus d’information : bit.ly/2xNLqUW. Pour en savoir plus sur la Planification stratégique 2022 : ulaval.ca/ensembleUL

Michel Gendron, doyen de la FSA ULaval, et Jocelyne Houle-LeSarge, présidente-directrice générale de l’Institut québécois de planification financière photo Sébastien Laplante, FSA ULaval

Partenariat avec l’IQPF L’Université Laval et l’Institut québécois de planification financière (IQPF) ont p ­ rocédé, le 10 octobre, à la signature d’une entente exclusive. Cette entente a pour but d’encou­ rager, au moyen de bourses, les étudiants finissants du bacca­lauréat et du certificat en services financiers à entreprendre la for­ mation professionnelle pour devenir plani­ ficateurs fi­nanciers et à réussir l’examen de l’IQPF dès leur sortie de l’Université. Réalisée à la suite d’une i­ ni­tiative du Département de finance, assurance et immobilier et de la Chaire Groupe Investors en planification financière, cette entente permettra de recon­ naître plus f­ ormellement les établissements ayant un programme univer­sitaire de forma­ tion en planification financière personnelle approuvé par l’IQPF et de promouvoir la ­carrière de planificateur financier.


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Passionnés de l’avenir Nicolas Fillion et Gabrielle Martineau reçoivent une bourse Schulich Leader d’un montant respectif de 100 000 $ et de 80 000 $ pour leurs études de baccalauréat par Yvon Larose Il a 20 ans, il vient d’entreprendre un bac­ calauréat en génie logiciel et il a reçu pour cela une mirobolante bourse d’études de 100 000 $. Voici Nicolas Fillion, l’un des deux boursiers Schulich Leader 2017 de l’Université Laval. « Engagement im­­ pressionnant », « excellence scolaire » et ­« leadership positif » sont les raisons pour lesquelles l’étudiant est aujourd’hui réci­ piendaire de la plus importante bourse d’études en sciences, en tech­n ologie, en ingénierie et en mathématiques au Canada. Cette année, 50 boursiers Schulich Leader ont été choisis parmi plus de 1 300 candidats. « Je considère m’être dis­tingué grâce à mon expérience entrepreneuriale au sein d’une entreprise que j’ai créée, explique l’étudiant. Cependant, ce qui m’a possible­ ment donné une longueur d’avance sur mes concurrents est le stage de niveau universi­ taire que j’ai effectué à l’Agence spatiale canadienne (ASC), dès ma première année au cégep, en compagnie d’une ingénieure en structures. » Kira Scolaire est une plateforme électro­ nique pour la revente de livres et de manuels scolaires usagés, tant au cégep qu’à l’univer­ sité. Ce site Web, présentement en mainte­ nance, a été développé par Nicolas Fillion et un ami. « J’ai un esprit entrepreneurial, affirme-t-il. L’entre­preneuriat m’a toujours intéressé. J’ai le goût, plus tard, d’aller dans cette voie. Au cégep, et même avant, je n’ai pas pu me limiter à mes seules études. Je sentais qu’il me manquait quelque chose. J’ai besoin de variété. » L’étudiant du collège Jean-de-Brébeuf a effectué son stage à l’ASC en mécanique des sols et environnement lunaire. L’équipe dont il faisait partie était supervisée. Elle a tra­ vaillé sur le test de pièces d’ancrage pour des modules d’exploration de type Rover sur une réplique de sol lunaire. « J’ai fait preuve de leadership dans la mise en place du projet de recherche, souligne-t-il. Le défi consistait à déterminer expérimentalement la force né­­ cessaire pour s’ancrer sur un sol semblable à du sable, lequel offre beaucoup moins d’an­ crage que le sol terrestre. Dans le processus, il a fallu faire des tests d’optimisation sur la bonne façon de s’ancrer au sol. »

Comme bénévole, Nicolas Fillion a con­ sacré de nombreuses heures à différentes activités à caractère social. L’une d’elles a consisté à distribuer des paniers de nourri­ ture pour un organisme de dernier recours. L’expérience a duré un mois, pendant l’été. « De telles expériences, dit-il, aident à ouvrir nos yeux, à constater qu’il y a beaucoup de gens dans le besoin autour de nous. » Gabrielle Martineau, l’autre boursière Schulich Leader, a 18 ans. Sa bourse d’études s’élève à 80 000 $. En 2016-2017, pour sa der­ nière année du secondaire, elle a suivi le pro­ gramme Class Afloat du West Island College International de Lunenburg, en NouvelleÉcosse. Avec d’autres étudiants, elle a passé deux sessions à bord d’un grand voilier, le Gulden Leeuw, un bâtiment hollandais voué à l’enseignement et au voyage sur l’océan Atlantique. Au fil des mois, les jeunes aventu­ riers ont visité plus d’une quinzaine d’îles et de ports. À bord, ils ont vécu la vie de marin, prenant la barre et hissant les voiles. Sur le plan scolaire, ils ont reçu une formation reconnue et diversifiée en sciences humaines et sociales ainsi qu’en sciences pures, en mathématiques et en biologie. « En biologie marine, raconte-t-elle, nous avons eu la chance de voir ce que nous étu­ diions, de nos propres yeux, chaque jour, en observant l’océan et ses créatures ainsi qu’en recueillant et en analysant des échantillons. Nous avons fait de même pour le cours de biologie, où nous avons appliqué la théorie au concret en faisant des randonnées dans les forêts luxuriantes du Brésil ou encore dans les îles volcaniques de l’Atlantique Sud. Ce voyage a renforcé mon intérêt, voire ma pas­ sion, pour la biologie marine. » Bien qu’admise au baccalauréat, Gabrielle Martineau poursuit cette année une scolarité préparatoire en vue de son entrée officielle à l’Université Laval à l’automne 2018. « Je suis travaillante et j’ai obtenu de bonnes notes depuis que j’ai commencé l’école, souligne-telle. J’aime apprendre, surtout en sciences exactes. J’ai fait beaucoup de sport et j’ai été capitaine ou capitaine adjointe à maintes reprises. J’aime être une leader par l’exemple. À l’école, je me suis beaucoup impliquée. Je gérais bien mon temps. Sur le bateau, j’ai été responsable de beaucoup de choses. J’étais apprentie officière. »

À sa première année au cégep, Nicolas Fillion a effectué un stage à l’Agence spatiale canadienne. photo Inès Jussaume

L’an dernier, sur l’Atlantique, Gabrielle Martineau a suivi une formation de niveau collégial à bord d’un grand voilier. Elle a, entre autres, tenu la barre et nagé avec un requin-baleine. photo Marina Firnhaber

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sur la gestion des copropriétés Q À quoi ressemblent les législations en vigueur chez nos voisins canadiens et à l’étranger ?

François Des Rosiers

Un groupe de travail sur la copropriété vient de remettre son rapport à la ministre de la Justice du Québec. Des représen­ tants de l’industrie de la construction et du Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec s’inquiètent notamment du manque de planification des travaux d’entretien dans les unités de logement en autogestion. Cela fait plu­ sieurs années que le gouvernement du Québec doit réformer la législation en­­ cadrant la copropriété, qui représente un tiers des mises en chantier. François Des Rosiers, professeur au Département de finance, assurance et immobilier, a déjà coprésidé, en 2012, un groupe de travail sur cette question.

Q Pourquoi est-il nécessaire de revoir la loi sur la copropriété ? R Le Code civil prévoit que les syndicats de copropriétaires doivent déposer 5 % des frais communs mensuels dans un fonds de prévoyance afin de constituer une réserve financière pour d’éventuels travaux. Bien souvent, le règlement n’est pas respecté. Or, ce manquement entraîne très peu de pénalités. Pourtant, ces 5 % des frais communs représentent une somme nettement insuffisante pour faire face aux travaux réguliers ou aux répara­ tions d’urgence d’un immeuble. Cette réglementation est donc inadéquate, d’autant plus que beaucoup de syndicats de copropriétaires ont tendance à minimi­ ser l’entretien du bâtiment. Déjà, en 2012, un sondage effectué auprès de 800 syndi­ cats de gestionnaires de copropriété a donné un aperçu de la situation. Selon cette consultation, 49 % des syndicats ne disposent pas d’outils de planification pour constituer un fonds de prévoyance. Autrement dit, les copropriétaires assu­ ment la majeure partie de l’entretien de leur immeuble avec des contributions spé­ ciales au moment où le problème se pose. D’ailleurs, l’enquête a montré qu’on avait manqué de fonds pour les travaux effec­ tués sur 63 % des immeubles construits avant l’an 2000.

R L’Ontario a récemment réformé ses règlements pour obliger les coproprié­ taires à disposer d’un système de gestion prudent. La loi prévoit ainsi l’établisse­ ment d’un fonds de prévoyance ainsi que l’analyse de l’état de l’immeuble pour anticiper les problèmes à venir. La tenue d’un carnet d’entretien, qui répertorie les travaux effectués, est aussi obligatoire. En France, une grande étude effectuée en 2010 révélait une situation plutôt catas­ trophique. Elle établissait que 19 % des appartements en copropriété se trou­ vaient dans un état critique. À un certain moment, cette question de mauvaise ges­ tion peut devenir un enjeu de finance­ ment public. L’État français a dû interve­ nir pour démolir certains immeubles et en reconstruire d’autres, car ces copropriétés étaient insalubres. Voilà pourquoi le gou­ vernement du Québec a entrepris, en 2012, une réforme sur le sujet. Depuis le début des années 1980, la copropriété prend beaucoup d’ampleur. Pour beau­ coup de gens, il s’agit de la seule façon de devenir propriétaires, compte tenu de leurs revenus. Cependant, plusieurs d’entre eux se perçoivent encore comme des loca­ taires. Ils n’ont pas le sens de la propriété, c’est-à-dire qu’ils n’assument pas les res­ ponsabilités relatives à l’entretien du bien et à l’amélioration du patrimoine acquis. Voilà pourquoi les syndicats de copro­ priété manquent souvent de prévoyance et qu’ils essayent de mini­miser les coûts d’entretien. Q Selon vous, que faudrait-il faire pour améliorer la situation ? R En premier lieu, je pense qu’il faudrait revoir l’obligation de financer un fonds de prévoyance à partir de seulement 5 % des frais communs. Selon moi, il faudrait plu­ tôt faire un calcul reposant sur la valeur à neuf du bâtiment. Il faudrait mettre de côté au minimum 0,5 % de ce montant global. Dans le cas d’un édifice évalué à 1 M $, par exemple, les propriétaires contribue­ raient à un fonds de prévoyance annuel de 5 000 $. Le fonds pourrait, d’ailleurs, géné­ rer des intérêts si des changements à la législation permettaient de l’investir dans des types de placement plus intéressants que des comptes d’épargne. Un tel chan­ gement multiplierait par 7 ou 10 les contri­ butions actuelles que versent les proprié­ taires. Autrement dit, ceux qui mettent de côté 5 $ actuellement dans un fonds de prévoyance placeraient plutôt 35 $. Pour une catégorie de propriétaires à revenus limités, cela constitue une augmentation très importante, mais elle est indispensable pour assurer l’entretien du bâtiment. Propos recueillis par Pascale Guéricolas


technologies

le fil | le 12 octobre 2017

En marche vers la 4e révolution industrielle Selon Jonathan Gaudreault, l’avenir du secteur manufacturier passe par la connectivité complète des usines par Yvon Larose Le virage numérique envahit tous les secteurs d’activité, y compris le secteur manufacturier. Dans ce domaine, cer­ tains parlent même de l’avènement de la quatrième révolution industrielle, après la machine à vapeur comme force motrice, l’électrification de la produc­ tion et l’arrivée des ordinateurs, de l’automatisation et de la robotique. « Quelque chose de très fort est en train de se produire dans le secteur manufacturier, affirme le professeur Jonathan Gaudreault, du Département d’informatique et de génie logiciel. On assiste de plus en plus à l’intégration des systèmes physiques de production et des systèmes numériques. Le sys­ tème formé de cette fusion se trouve, à son tour, connecté en continu et ins­ tantanément aux autres unités de pro­ duction de la chaîne d’approvisionne­ ment, de la matière première jusqu’au client. On se retrouve donc avec une représentation numérique de l’usine et de toute la chaîne logistique. » Le mardi 10 octobre, au Musée de la civilisation de Québec, le professeur Gaudreault a prononcé une conférence à l’occasion d’un colloque organisé conjointement par les Hautes Études internationales et le Centre d’études pluridisciplinaires en commerce et investissement internationaux de l’Université Laval. La rencontre s’est déroulée sur le thème « Le Québec dans l’économie mondiale ». Durant son exposé, le conférencier a énuméré les nombreux avantages ame­ nés par ce qu’il est convenu d’appeler l’usine 4.0. Ainsi modélisée, une telle usine permet de faire des simulations et de contrôler facilement les équi­ pements. Selon lui, cette usine « in­­ telligente » devient ultra-agile. « Les

systèmes se parlent, dit-il, et tout se passe à la vitesse de la lumière. On peut faire des réaménagements, des installa­ tions ultrarapides. On peut fabriquer des produits sur demande et personna­ lisés, même de très petites quantités, pour à peu près le même coût que si on faisait de grandes séries. » Les concepteurs d’une usine 4.0 font face à deux grands défis : l’automatisa­ tion des processus et la gestion des données massives. Tel un chef d’orches­ tre, le système logiciel mis en place doit permettre de coordonner les activités, décider ce qui doit être fait, quand et par qui ça doit être fait… Le système doit aussi pouvoir traiter et analyser en temps réel la masse de données pro­ duites par l’interconnexion des équi­ pements, les plateformes, les produits, les matières premières, les clients et les fournisseurs. Jonathan Gaudreault dirige le Con­sor­ tium de recherche en ingénierie des sys­ tèmes industriels 4.0. Ce regroupement est voué à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans le secteur manufac­ turier. Selon lui, les médias parlent peu de ce secteur lorsqu’il est question d’in­ telligence artificielle. « C’est pourtant l’un de ceux qui devraient le plus béné­ ficier d’une couverture médiatique, poursuit-il. Dans un contexte industriel, l’IA aide à l’analyse de données et à la prise de décision. » Le professeur qualifie le Québec de « puissance » reconnue dans le domaine de l’IA. « Nous avons développé, dit-il, de grands laboratoires et nous faisons énormément progresser la recherche dans ce domaine. Nos “cerveaux” et nouveaux diplômés pourront être mis à contribution pour soutenir nos entre­ prises manufacturières. »

L’usine 4.0 est plus qu’un concept émergent au Québec et dans le monde. « Il y a des cas concrets, et le Québec a des leaders, indique le professeur. Je suis très impressionné par la crois­ sance phénoménale de la firme qué­ bécoise APN. Elle fait de l’usinage de pièces métalliques de haute précision et toute sa philosophie est basée sur l’idée de l’industrie 4.0. Le gouverne­ ment du Québec a choisi cette entre­ prise comme vitrine technologique 4.0. Tous les gouvernements des pays industrialisés sont actuellement excités par la question de l’usine 4.0 et ont posé des actions concrètes. » Jonathan Gaudreault considère que le Québec possède tous les atouts pour réussir ce virage. Cependant, cela ne se fera pas tout seul. Les programmes de formation devront être adaptés. « Un signal très encourageant vient du gou­ vernement du Québec, souligne-t-il. L’État appuie fortement le mouvement Industrie 4.0. Je pense, notamment, au programme pour les manufacturiers innovants et au rôle joué par Investis­ sement Québec. »

Le Québec possède tous les atouts pour réussir le virage de l’usine 4.0

ils ont dit... Sur l’aménagement urbain

Paul Poirier, Faculté de pharmacie Le Journal de Québec, 5 octobre

Pour Paul Poirier, médecin de l’Institut universitaire de cardio­ logie et de pneumologie de Québec, l’aménage­ ment du territoire a un effet direct sur la santé de la population. « Nos choix en aménagement urbain peuvent causer ou aggraver plusieurs maladies sévères comme les maladies cardiovasculaires, les pathologies respiratoi­ res, le diabète, l’hyper­ tension, l’obésité, le cancer et les maladies mentales. Ces maladies sont extrêmement coû­ teuses pour notre sys­ tème de santé. »

Sur les programmes de fidélisation

Frank Pons, Département de marketing Les Affaires, 7 octobre

Au Canada, les pro­ grammes de fidélisation ont le vent dans les ­voiles. Près de 10 millions de foyers en seraient membres. Selon Frank Pons, les plus performants de ces programmes ont comme carac­téristique d’offrir un bénéfice ra­­ pide. « Ces programmes misent sur l’instantanéité, un café gratuit par exem­ ple, et sont simples à com­prendre, ce qui plaît aux consommateurs. Ils offrent aussi des ­avantages aux gens qui fréquentent régulière­ ment les commerces qui y sont associés. »

Sur la difficulté d’adopter une saine alimentation

Michel Lucas, Faculté de médecine Châtelaine, 6 octobre

Dans une usine « intelligente », les systèmes se parlent, depuis le fournisseur de la matière première jusqu’au client.

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Les principes d’une bonne alimentation sont connus, mais leur mise en pratique pose un problème, notam­ ment en raison de l’en­ vironnement alimen­ taire dans lequel nous évoluons, estime Michel Lucas. « À ­l’épicerie, et même dans les pharmacies, ce sont les boissons gazeuses, les chips et autres pro­ duits surtransformés qui sont mis de l’avant. Une ­personne qui veut bien se nourrir doit dire non au moins une dizaine de fois avant de trouver ce qu’elle veut. »


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L’art d’écrire Québec Une centaine d’auteurs, dont plusieurs professeurs et étudiants de l’Université, célébreront notre belle ville à l’occasion du 8e festival Québec en toutes lettres par Matthieu Dessureault Que serait devenu Québec si les Français avaient remporté la bataille des plaines d’Abraham ? Et si les Nordiques avaient gagné la Coupe Stanley ? Les JP – Escouade créative, un collectif formé d’étudiants et de diplômés en littérature, ont choisi de revisiter des moments de l’histoire de la ville de Québec. Les 28 et 29 octobre, ils convient les spectateurs du festival Québec en toutes lettres à une visite touristique à bord d’un autobus. Animé par des comédiens, le trajet les mènera dans divers lieux où quatre auteurs livreront leurs propres versions de l’histoire. Pour le collectif, habitué à participer à des événements littéraires, il s’agit de sa plus importante production à ce jour. Éric LeBlanc, étudiant à la maî­ trise en études littéraires, promet une expérience théâtrale inoubliable. « Ce

sera une visite touristique déjantée qui portera sur ces lieux emblématiques qui définissent la ville. D’une place à l’autre, les auteurs monteront à bord de l’autobus pour revisiter des pans de l’histoire. Des éléments scéniques et de mise en scène transformeront le par­ cours déambulatoire en véritable spec­ tacle », dit-il. À l’instar de celle-ci, plusieurs activités se dérouleront sur le thème « Écrire Québec ». Du 21 au 29 octobre, une cen­ taine d’artistes montreront comment la ville inspire les auteurs. L’am­bitieux programme du festival met en honneur des écrivains établis et d’autres de la relève qui ont décrit Québec dans leurs romans, leurs poèmes, leurs contes ou leurs essais. On y retrouve des spec­ tacles, des lectures publiques, des expo­ sitions, des films et une série d’activités jeunesse. « Québec en toutes lettres est

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Le programme du festival met en honneur des écrivains établis et d’autres de la relève qui ont décrit Québec dans leurs romans, leurs poèmes, leurs contes ou leurs essais

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littérature un événement très important pour la région. Mis à part quelques écrivains vedettes, la littérature est peu présente dans l’espace public. Le festival lui offre une vitrine. Cette année particu­ lièrement, la programmation est très intéressante », relève Alain Beaulieu, professeur de création littéraire. Lui-même a participé à la réalisation d’une exposition à la bibliothèque Gabrielle-Roy. Québec, de l’image à l’écrit réunit les textes de cinq au­­ teurs qui se sont inspirés de photos de Luc-Antoine Couturier. Le récit d’Alain Beaulieu se déroule dans trois lieux choisis par le photographe, soit la terrasse Dufferin, la cour intérieure du Séminaire de Québec et près de la fontaine de Tourny. « Le défi était de raconter une histoire en quelques mots à partir de photos qui nous ont été transmises. Ces p ­ hotos présentant des lieux liés à l’Histoire avec un grand H, j’ai choisi de raconter une petite his­ toire personnelle sur le thème de la mémoire », explique-t-il. En plus de cette exposition, le fes­ tival a fait appel au professeur pour participer à une autre activité, fort ludique celle-là. Le 28 octobre, dès 20 h, treize auteurs transformeront le décor de la Maison de la littéra­ ture en cabaret des curiosités. In­­ vités à déambuler dans un caphar­ naüm d’objets de toutes sortes, les visiteurs pourront notamment plon­ ger dans l’univers du plus récent roman d’Alain Beaulieu, L’interroga­ toire de Salim Belfakir. Ils pourront aussi dé­­couvrir le monde fascinant d’Ouanessa Younsi, poétesse, méde­ cin psychiatre et étudiante à la maî­ trise en philosophie. L’ambiance sonore sera assurée par l’ensemble de musique contemporaine Erreur de type 27. Bref, ça promet ! Autre activité à ne pas manquer : la Nuit de la poésie, de retour pour une 8 e année. Le 26 octobre, de 20 h à minuit, cette soirée festive mettra en vedette 26 poètes et des musiciens de jazz. Éric LeBlanc sera aux côtés des professeurs de littérature Jean Désy et Anne Peyrouse pour livrer un texte de son cru. « Mon texte portera sur la masculinité au 20e siècle, un thème qui m’est cher en poésie. Je vais proba­ blement exploiter des textes déjà publiés, dont un qui m’a valu d’être finaliste du Prix de poésie RadioCanada 2016, en plus d’offrir un ex­­ trait d’un recueil de poésie sur lequel je travaille en ce moment », dit-il. L’étudiant participe également à la réalisation d’une projection d’une œuvre poétique sur la façade de la bibliothèque Gabrielle-Roy. Ce projet, qui sera diffusé tous les soirs à partir du 24 octobre, est le fruit d’une colla­ boration avec des élèves de l’école secondaire Samuel-De Champlain. À noter que Québec en toutes lettres sera aussi l’occasion de procéder au lancement du 56e numéro de L’écrit primal. Cette publication du Cercle d’écriture de l’Université Laval réunit des textes d’auteurs de la relève qui portent sur l’œuvre de Pierre Morency, à qui le festival rend hommage cette année.

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7 1. Initiative lancée en 2009, la Nuit de la poésie réunit des auteurs et des musiciens pour un grand récital de poésie dans l’ambiance électrisante du jazz. photo Paul Naccache 2. Présenté par l’Institut canadien de Québec, en collaboration avec la Ville de Québec et plusieurs partenaires, le festival accueille chaque année près de 20 000 amoureux de la littérature. photo Louise Leblanc 3. Grâce à la lecture d’extraits, à des jeux littéraires et à la danse, la Fée Bidule entend montrer le côté créatif et stimulant de la lecture aux tout-petits. photo Louise Leblanc 4. Animée par la Pie Curieuse, l’activité « Dégustation du livre » permettra aux enfants de découvrir les livres de la bibliothèque Étienne-Parent sous un nouveau jour. photo Elodie Paré 5. Le temps d’une soirée festive, romanciers, nouvellistes, conteurs, poètes et bédéistes transformeront les espaces de la Maison de la littérature en véritable cabinet de curiosités. 6. Le festival propose une visite touristique déjantée de Québec. Les participants monteront à bord d’un autobus du Réseau de transport de la Capitale pour un trajet qui les mènera dans des lieux emblématiques de la ville, où quatre auteurs revisiteront un pan de l’histoire. photo Nadia Morin

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7. Le dynamique collectif JP – Escouade créative est composé de Virginie Saint-Pierre, Maxime Plamondon, Éric LeBlanc et Catherine Côté. photo Atwood Photographie


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sciences

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en bref

Statistiques et données d’enquête La Bibliothèque propose une nouvelle série de formations sur les statistiques et les données d’enquête. Ces formations vous feront découvrir le large éventail de ressources et de services du Centre GéoStat. Cet éventail s’étend des tableaux statis­tiques aux produits géographiques du recensement, en passant par des fichiers et des bases de données. Ces formations s’adressent autant aux étudiants qu’aux enseignants. « Le recensement du Canada au fil du temps », « Les produits géogra­ phiques du recensement » et « CANSIM : principale base de données de Statistique Canada » sont des exemples des formations qui seront offertes au cours des prochains mois. Pour en savoir plus ou pour vous inscrire à l’une ou l’autre des formations, consultez la section « Recherche sur des sujets spé­ cialisés » sur la page « Formations » du site de la Bibliothèque à l’adresse suivante : www.bibl.ulaval.ca/services/formations/ recherche-sujets-specialises

Candida albicans est un champignon microscopique qui fait partie du microbiote de 80 % de la population. À l’occasion, cette levure prolifère causant des infections dans différentes parties du corps, notamment des mycoses gynécologiques. Chez les personnes dont le système immunitaire est fortement affaibli, les infections causées par ce microorganisme peuvent être fatales.

Une molécule très polyvalente Un médicament prescrit pour des troubles de santé mentale appelé en renfort pour traiter les infections à levures par Jean Hamann

Une piste cyclable sous le signe du DD Depuis cet été, l’Université teste, sur un ­tronçon de l’une de ses pistes cyclables, un nouveau procédé de pavage d’asphalte. Développée par Gaudreau Environnement, cette méthode consiste à utiliser un revête­ ment composé de plastique, de verre et de porcelaine recyclés. L’objectif de la compa­ gnie est de donner une deuxième vie à des matières difficiles à valoriser en les compri­ mant sous forme de dalles. Le site choisi se trouve devant l’entrée du Centre de gestion des matières dangereuses. Si les tests sont concluants, d’autres projets du genre ­pourraient voir le jour à Québec.

Candida albicans est un champignon microscopique qui fait partie du micro­ biote de 80 % de la population. En règle générale, ce microorganisme se tient coi, mais dans certaines circonstances, il se déchaîne et prolifère causant des problèmes qui se déclinent sous plu­ sieurs formes et noms : candidose, infection à levures, muguet, mycose, vaginite, balanite, érythème fessier. Chez la plupart des gens, ces infections causent de l’inconfort et des douleurs d’intensité variable, mais les dommages sont limités. Par contre, chez les per­ sonnes dont le système immunitaire est affaibli, notamment les personnes atteintes du sida ou celles qui reçoivent des traitements de chimiothérapie, ces infections peuvent être fatales. Les antibiotiques utilisés pour traiter les candidoses se butent à l’apparition de souches résistantes de C. albicans et le pipeline de nouvelles molécules sera bientôt à sec du côté de l’industrie phar­ maceutique. L’équipe du professeur Adnane Sellam, de la Faculté de méde­ cine et du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, pourrait bien avoir trouvé une solution rapide­ ment applicable à ce problème. En effet, dans un article publié dans la revue Frontiers in Microbiology, les cher­ cheurs proposent d’utiliser un médica­ ment – l’acide valproïque – déjà prescrit

pour traiter certains problèmes de santé mentale, notamment la dépression, le trouble bipolaire et l’anxiété, pour ramener C. albicans à l’ordre. « Lors d’expériences visant à élucider le mé­­ canisme de fonctionnement de l’acide ­valproïque dans le système nerveux, d’au­tres équipes ont testé cette molé­ cule sur une levure modèle, S. cerevisiae, et elles ont constaté que sa croissance était inhibée. C’est ce qui nous a donné l’idée de tester cette molécule sur la levure C. albicans », explique l’étudiantchercheur Julien Chaillot. Les tests effectués in vitro par l’équipe du professeur Sellam montrent que l’acide valproïque freine la multiplica­ tion de C. albicans en quelques heures à peine. « La molécule ne tue pas la levure, mais elle bloque sa proliféra­ tion, ce qui est souhaitable pour ne pas affecter les levures bénéfiques de notre corps », précise Julien Chaillot. De plus, l’acide valproïque s’est révélé efficace contre des souches résistantes à cer­ tains médicaments couramment utili­ sés pour traiter les candidoses. « Nos résultats indiquent également que, contrairement à d’autres antifongiques, l’acide valproïque gagne en efficacité en milieu acide, une caractéristique intéressante étant donné que le pH du milieu vaginal se situe entre 4 et 4,5 », ajoute l’étudiant-chercheur.

Enfin, les tests ont montré que la combinaison de cette molécule avec certains antifongiques prescrits contre les candidoses produit un effet synergique, ce qui permettrait de réduire la dose requise pour les traite­ ments. « L’ensemble de nos résultats indique que l’acide valproïque est une molécule thérapeutique prometteuse contre les candidoses vulvovagina­ les », résume Julien Chaillot. L’étude publiée dans Frontiers in Microbiology est signée par Julien Chaillot, Faiza Tebbji, Carlos Garcia, René Pelletier et Adnane Sellam, de l’Université Laval, et Hugo Wurtele, de l’Université de Montréal.

L’acide valproïque est une molécule thérapeutique prometteuse contre les mycoses vaginales


arts

Quand l’apprentissage passe par le plaisir

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Les syllabes sont la porte d’entrée principale dans le développement du langage chez l’enfant d’âge préscolaire

Les comptines s’avèrent un outil efficace pour développer les capacités langagières des enfants, comme le démontre un ouvrage qui paraîtra bientôt aux Éditions Passe-Temps par Matthieu Dessureault Qui n’a jamais utilisé une mélodie pour mémoriser l’al­ phabet ? Il est prouvé que la musique peut aider à conso­ lider les apprentissages. Des comptines pour apprendre, c’est le titre d’un ouvrage no­ vateur qui regroupe des textes et des structures rythmiques pour contribuer au dévelop­ pement langagier des tout­ petits. Accompagné d’un CD, ce livre est destiné aux pa­ rents, aux éducateurs, aux enseignants, aux orthopé­ dagogues, aux orthophonis­ tes, bref à tous ceux qui tra­ vaillent avec des enfants d’âge préscolaire. Ce projet est une initiative de Jonathan Bolduc, profes­ seur à la Faculté de musique, titulaire de la Chaire de re­ cherche du Canada en mu­ sique et apprentissages et directeur du laboratoire Mus­ Alpha. « Le but, dit­il, était d’offrir des comptines et des jeux de mots basés sur le rythme pour stimuler le déve­ loppement du langage. Il a été démontré que plus l’enfant réalise ce type d’exercices, meilleures seront ses chances

d’apprendre à segmenter des mots en syllabes, entre autres. Les syllabes sont la porte d’entrée principale dans le développement du langage chez l’enfant d’âge préscolaire. »

Testées auprès d’une cen­ taine d’enseignants, les comptines racontent des his­ toires mettant en scène des animaux. Dans le livre, on retrouve des illustrations et les textes des chansons. Le CD, en plus de réunir du matériel pédagogique, com­ prend trois versions sonores de chaque comptine : une ver­ sion rythmique ralentie, une version rythmique a tempo et une autre sans paroles. Chaque comptine com­ prend des mots à une et à plusieurs syllabes, des mots qui riment et d’autres débu­ tant par le même son. Elle contient aussi un verbe in­ venté, ce qui permet aux enfants de s’amuser à devi­ ner le sens de ce mot et à jus­ tifier sa signification. « Pour un enfant qui présente des troubles langagiers, le fait d’avoir des mots inconnus ou inexistants permet de savoir ce qu’il connaît de la langue et ce qu’il ne connaît pas. Il est plus facile pour lui de segmenter un mot en syllabes s’il n’a pas de signi­ fication. Par exemple, pour plusieurs enfants, le mot “bateau” possède plus de

syllabes que le mot “cocci­ nelle”, mais cette perception est basée sur une représen­ tation mentale de la chose, l’insecte étant plus petit », souligne le chercheur. Pour les besoins de son pro­ jet, ce spécialiste de l’édu­ cation musicale a fait appel à l’orthophoniste Pascal Lefebvre, de l’Université Laurentienne à Sudbury. Il parle d’un « heureux ma ­ riage » entre leurs domaines de recherche respectifs. « En orthophonie et en musique, on parle le même langage, sans utiliser les mêmes mots. Il y a tellement de liens à faire entre ces deux univers, ne serait­ce que sur la structure des mots et la segmentation. On sait que le langage et la musique stimulent des zones connexes du cerveau. C’est pourquoi plusieurs enfants qui sont faibles en langage le sont aussi en musique, et vice­versa. » L’ouvrage Des comptines pour apprendre sera lancé en marge du 36 e Congrès de l’Association d’éducation préscolaire du Québec, qui aura lieu à Sherbrooke les 2, 3 et 4 novembre.

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en bref

 Je raconte, tu rêves.

Club de lecture

Li v r o m aN i e 2017-2018

Encourager la lecture chez les jeunes Le Club de lecture Livromanie a pour but d’initier les jeunes aux joies des littératures québécoise et franco­canadienne. Cette initiative de l’organisme Communication­ Jeunesse propose plusieurs activités pour stimuler la lecture chez les enfants. Tout le visuel de la programmation 2017­2018 – calendrier d’activités, affiches, cartes de membre, signets, etc. – a été développé par Joanne Ouellet. Chargée de cours à l’École de design, cette illustratrice de talent s’im­ plique depuis plusieurs années auprès des enfants. Pour plus d’information sur le Club de lecture : bit.ly/VNrtqu. En janvier dernier, Le Fil avait consacré un article au travail de Joanne Ouellet : www.lefil.ulaval.ca/ monde-a-explorer

Une carrière consacrée à la muséologie La Société des musées du Québec a remis son prix Carrière à Philippe Dubé, profes­ seur au Département des sciences histo­ riques, à l’occasion de son congrès annuel. L’organisme a ainsi reconnu « son engage­ ment sans failles auprès de diverses com­ munautés, la qualité exceptionnelle de son enseignement et de ses réalisations ainsi que sa contribution exemplaire à la muséo­ logie québécoise ». En effet, on doit à Philippe Dubé plusieurs initiatives dans ce domaine, dont la création du LAMIC (le Laboratoire de muséologie et d’ingé­ nierie de la culture) et du programme de 2e cycle en muséologie. Entre autres pro­ jets, il a collaboré à la création du Moulin à images, cette immense projection architecturale de Robert Lepage.

La manifestation au cinéma Le film Le banquet, du cinéaste Sébastien Rose, soulève des questions intéressantes sur la portée des mouvements populaires. Diplômé d’un doctorat en littérature et arts de la scène et de l’écran, Gabriel Laverdière abordera ce sujet à l’occasion d’une conférence du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises. Intitulée « Manifestations de la force des choses dans le film Le banquet », cette activité permettra de réfléchir sur des aspects sociopolitiques du film.

Pour Jonathan Bolduc, qui a travaillé dans le milieu scolaire avant d’être un chercheur universitaire, la musique est une belle façon de permettre aux enfants d’intégrer le monde du langage et de la lecture. photo Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario

Le 12 octobre, à 11 h 30, au local 4433-B du pavillon Louis-Jacques-Casault. Pour plus d’information : bit.ly/2fMJ6H3

Illustration : Joanne Ouellet

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actualités UL

en bref

Immersion dans une culture ancestrale Avez­vous envie de découvrir la culture de la nation huronne­wendat ? Le Bureau de la vie étudiante vous propose de parcourir le village amérindien de Wendake en compagnie de guides du Musée huron­wendat. D’une durée de 2 h 30, l’activité comprend une visite d’habitations traditionnelles, de l’église Notre­Dame­de­Lorette, de la chute Kabir Kouba et de son canyon ainsi que du Musée huront­wendat. Cet établissement présente une collection qui met en valeur la richesse de la culture et du savoir­faire des Hurons­ Wendat. photo Louise Bilodeau

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Un don pour appuyer la relève en sciences et en génie À l’occasion d’une cérémonie de recon­ naissance qui se tenait le 5 octobre, l’Université Laval a annoncé un don de 1 M $ de Germain Lamonde, président du conseil d’administration et fonda­ teur de l’entreprise EXFO, ainsi qu’un don de 200 000 $ d’EXFO – pour un total de 1,2 M $ – destinés à la Faculté des sciences et de génie (FSG). Cette généreuse contribution permettra, notamment, l’achat d’équipements de pointe, la création de bourses d’études aux trois cycles et un appui à l’entre­ preneuriat technologique par l’entre­ mise du projet Eggenius. Ce projet est une initiative de la FSG qui vise à

favoriser l’émergence de nouvelles technologies, à générer des interactions entre les différents acteurs de l’écosys­ tème de l’innovation et à accroître de façon significative la création d’entre­ prises dérivées de la FSG. Parmi les nouveaux équipements qui seront financés par ces dons, signalons les équipements destinés aux labora­ toires d’enseignement du Département de physique, de génie physique et d’op­ tique, qui font l’objet d’une importante cure de rajeunissement au pavillon Alexandre­Vachon. Les cours de com­ munications optiques en génie élec­ trique auront aussi la chance de compter

sur de nouveaux appareils de pointe offerts par EXFO. Afin de souligner ce geste philan­ thropique, la rectrice, Sophie D’Amours, le président­directeur général de La Fondation de l’Université Laval, Yves Bourget, et le doyen par intérim de la Faculté des sciences et de génie, Nadir Belkhiter, ont dévoilé, lors de cette soirée, la plaque toponymique de la future salle EXFO­Lamonde, qui sera située au pavillon Adrien­Pouliot. Ce lieu, fréquenté par les étudiants ins­ crits dans l’ensemble des programmes de génie, portera ce nouveau nom pour les dix prochaines années.

Vendredi 27 octobre, départ du campus à 12 h 15, entre les pavillons Ernest-Lemieux et Alphonse-Desjardins, et retour vers 17 h. Pour plus d’information : 418 656-2765 ou accueil@bve.ulaval.ca.

Trésors cachés

Yves Bourget, président-directeur général de La Fondation de l’Université Laval, Germain Lamonde, président du conseil d’administration et fondateur de l’entreprise EXFO, Sophie D’Amours, rectrice de l’Université Laval, et Nadir Belkhiter, doyen par intérim de la Faculté des sciences et de génie. photo Jean Rodier

Expérience étudiante mise en images Êtes­vous un étudiant étranger inscrit à l’Université Laval ? Voudriez­vous partager des moments mémorables de votre parcours d’intégration au Québec, tout en faisant connaître votre talent de photographe ? Alors, participez au concours À travers votre lentille : expérience étudiante à l’international !, une initiative du Bureau de la vie étudiante. Les photographes peuvent soumettre une image dans l’une ou l’autre de ces caté­ gories : « Rencontre », « Carte postale » et « Mon séjour à l’UL ».

Les œuvres finalistes seront publiées sur Facebook. Les inter­ nautes seront invités à voter, du 27 au 29 novembre, pour leur image « coup de cœur ». En plus du prix du public, un prix du jury sera remis dans chacune des trois catégories. Les intéressés ont jusqu’au 5 novembre pour soumettre leur photo. Pour plus d’information : bit.ly/2xseX2L ou www.facebook.com/BVEetudiantsetrangers

HERMÈS Dressée à l’est de l’entrée 3 du pavillon Palasis-Prince (façade est), cette sculpture représente Hermès, dieu grec du commerce. L’œuvre révèle un jeune homme debout, la tête de face, le corps de profil, les jambes de face et le pied gauche en avant. Il est accompagné de trois de ses attributs : le casque et les sandales ailées ainsi que le caducée, c’est-à-dire le bâton ailé entouré de deux serpents, symbole du commerce. Fabriquée entre 1951 et 1953, l’œuvre a été réalisée par Marius Plamondon (dessin et maquette), Raoul Hunter et Gérard Desbiens (production). photo David Paradis / CAMEO

Pierre-Luc Giroux, inscrit au baccalauréat en administration des affaires – finance, profil international, a reçu l’an dernier le prix Coup de coeur du public – Facebook pour sa photo Sunset over Bergen.


religion

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Les dessous religieux de Tintin Un rallye conçu par la Faculté de théologie et de sciences religieuses donne un aperçu des influences religieuses de Hergé par Pascale Guéricolas En apparence, les aventures du célèbre héros à la houp­ pette blonde semblent bien éloignées des questions reli­ gieuses… sauf si l’on consi­ dère que l’alcool constitue un véritable sacerdoce pour le capitaine Haddock ! Ce­­ pen­d ant, les histoires que Hergé fait vivre à Tintin bai­ gnent sans conteste dans un univers spirituel très proche des préoccupations de l’épo­ que. Né dans les pages d’un journal catholique belge, Tintin, ce défenseur des va­­ leurs scoutes, vient en aide aux faibles et lutte contre le mal. Au cours de sa carrière, le reporter issu des pages du Petit Vingtième s’intéresse successivement aux sociétés secrètes, à l’ésotérisme et à la philosophie chinoise dans les années 1960. Ces préoccu­ pations illustrent l’évolution spirituelle de son créateur. Responsable de l’informa­ tion et de la promotion des études à la Faculté de théo­ logie et de sciences religieu­ ses, Alain Bouchard a eu l’idée de mettre en contexte certains éléments de l’expo­ sition sur Hergé, présentée par le Musée de la civilisa­ tion jusqu’au 3 décembre. Il s’agit d’une façon de mon­ trer, à l’occasion de l’événe­ ment sur les 350 ans d’ensei­ gnement de la théologie à Qué­bec, que le phénomène religieux influence grande­ ment l’art. Alain Bouchard, sociologue et spécialiste des nouvelles religions, a donc produit un document qui ­ap­­porte, lorsqu’on parcourt l’ex­­­position, un nouveau re­­ gard sur le créateur de la ligne claire. Prenons, par exemple, les tableaux abstraits présentés dans la première salle con­ sacrée à Hergé. Peints par le père de Tintin en marge de son travail de bédéiste, ils révèlent sa passion pour des artistes comme Klee. « Plu­ sieurs des créateurs de l’art moderne que Hergé admi­ rait beaucoup s’intéressaient au monde intérieur. Cette quête se traduisait par une re­­cherche des formes et des couleurs sans lien avec la réa­ lité », explique le sociologue des nouvelles religions. Le document préparé au­­ tour de l’exposition met ainsi en lumière, grâce à plusieurs

textes d’historiens de l’art ou des religions, la quête spi­ rituelle qui traverse une grande partie du 20e siècle. Il apporte, par exemple, un éclairage sur la Société théo­ sophique, fondée par Helena Blavastsky. Ce courant de pensée fait le point entre l’Orient et l’Occident et met l’accent sur la spiritualité des êtres ainsi que sur le cycle des réincarnations. Des élé­ ments de cette philosophie seront repris par des penseurs comme Jacques Bergier, qui a fondé la revue Planète dans les années 1960, une revue qui a beaucoup influencé Hergé. Plusieurs de ses albums, comme L’étoile mystérieuse, Les cigares du pharaon, Vol 714 pour Sydney et Les sept boules de cristal, tra­ duisent l’intérêt du bé­­déiste pour les phénomènes para­ normaux, les extra­terrestres et le spiritisme. Ce­­pendant, c’est l’album Tintin au Tibet qui illustre le mieux, aux yeux d’Alain Bouchard, la quête spirituelle de l’au­t eur. « À cette époque, Hergé traverse une véritable crise existen­ tielle, affirme-t-il. Avec l’aide de son ami Tchang, rencon­ tré à l’Académie royale des beaux-­arts de Bruxelles, il ­travaille beaucoup les vides et les pleins de plusieurs plan­ches, un peu à la façon des philosophes chi­nois. Le propos de l’album porte aussi beaucoup sur le sens de la vie. » Dans l’exposition, les visi­ teurs peuvent aussi découvrir

Alain Bouchard, sociologue et spécialiste des nouvelles religions, a réalisé un rallye qui s’attarde à l’importance du fait religieux chez Hergé. photos © Hergé-Moulinsart 2017 / Collection Studios Hergé / Marie-Josée Marcotte / Icône

des objets comme le fétiche arumbaya, lié à la tradition inca, ou des masques afri­ cains. Ce sont des éléments qui traduisent l’ouverture occidentale à des valeurs spi­ rituelles venant d’autres cul­ tures dans la seconde moitié du 20e siècle. Marqué par ces différents courants tout au long de son œuvre, Hergé constitue donc un témoin privilégié de la quête spiri­ tuelle de ses contemporains. Quelque 34 ans après sa mort, le père de Tintin n’en finit pas de se dévoiler. On peut télécharger le document Sur la piste des dieux avec Tintin, à l’adresse www.ftsr.ulaval.ca. L’exposition Hergé à Québec est présentée au Musée de la civilisation jusqu’au 3 décembre. Pour plus d’info : bit.ly/2kGP4Lv

Plusieurs albums d’Hergé traduisent l’intérêt du bé­­déiste pour les phénomènes paranormaux, les extra­ terrestres et le spiritisme

Les tableaux abstraits peints par Hergé révèlent sa passion pour des artistes de l’art moderne qui s’intéressaient au monde intérieur.

L’exposition Hergé à Québec est présentée au Musée de la civilisation jusqu’au 3 décembre.


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société

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Appel à la dignité Les êtres humains ont le devoir de protéger l’environnement dans lequel ils vivent par Renée Larochelle Réfléchir et échanger autour de la res­ ponsabilité de protéger l’environne­ ment à la lumière de la dignité humaine, c’est la tâche que s’étaient donnée les participants au colloque international La responsabilité de protéger. Écologie et dignité, qui a eu lieu récemment au pavillon Alphonse-Desjardins. Orga­ nisé par la Chaire d’enseignement et de recherche La philosophie dans le monde actuel, cet événement réunissait des spécialistes provenant de diverses disciplines, dont la biologie, le droit, l’anthropologie, la géographie et les sciences politiques. Lors de la conférence d’ouverture, le responsable de ce colloque et professeur émérite à la Faculté de philosophie, Thomas De Koninck, a parlé de cette zone fragile qu’est le Grand Nord, « une zone directement concernée par les conséquences des transformations du climat et de la fonte des glaces sur la vie humaine, animale et végétale ». Sous l’effet des grands courants marins, toute la pollution du monde s’accumule dans le Nord, qui devient alors une sorte de baromètre pour l’avenir de la planète, affirme le philosophe. En ce sens, croitil, la position géopolitique du Canada le désigne tout naturellement à tenir le rôle de sentinelle ; le pays a donc une grande responsabilité. Individuelle­ ment, les humains doivent se considérer comme des personnes responsables ayant à répondre de leurs choix et de leurs actes. Enfin, estime Thomas De Koninck, on doit se pencher sur ce que signifie le vivre-ensemble avec la nature et avec autrui, en commençant par prendre en considération les per­ sonnes les plus exposées à la dégrada­ tion de l’environnement, comme les autochtones du Nord-du-Québec. Lors d’une table ronde, Paule Halley, professeure à la Faculté de droit, a entretenu l’auditoire de la notion de verdissement de la souveraineté cana­ dienne dans l’Arctique. Ce verdisse­ ment touche à la responsabilité de l’État de protéger l’environnement sur son territoire et les peuples qui en dépendent pour leur subsistance. « Avec les effets des changements climatiques, la région devient plus facile d’accès par la navigation et ses ressources plus attrayantes pour la communauté des États, ce qui ravive les pressions sur le

«

Le Grand Nord est une zone directement concernée par les conséquences des transformations du climat et de la fonte des glaces sur la vie humaine, animale et végétale Canada de démontrer qu’il exerce sa souveraineté sur l’archipel arctique et les eaux qui le baignent », a souligné Paule Halley. Or, actuellement, les inté­ rêts du droit économique dominent dans les débats entourant l’exercice de la souveraineté canadienne dans l’Arc­ tique. Ces intérêts économiques s’exer­ cent au détriment des droits humains et de l’environnement pourtant inscrits dans divers traités internationaux et conventions. Finalement, le développe­ ment de l’Arctique n’apparaît pas fondé sur l’objectif du développement dura­ ble, estime Paule Halley. Conférencière lors de cette table ronde, la sénatrice Renée Dupuis a affirmé que l’écologie sans la dignité humaine constituait une véritable im­passe. Selon cette militante pour l’autonomie gouvernementale des autochtones, « causer du tort aux autres engendre le devoir de réparer. » Éga­ lement conférencier, Jean-Charles Piétacho, chef de la communauté innue d’Ekuanitshit, située à 200 km à l’est de Sept-Îles, a déploré le fait que la voix des autochtones ne soit pas entendue. « En 1999, nos communautés ont com­ mencé à parler des changements clima­ tiques, mais personne ne nous a écou­ tés. Aujourd’hui, dans notre région, nous avons les deux pieds dans l’eau, et les icebergs fondent dans le Grand Nord. Un désastre ! »

Cet événement réunissait des spécialistes provenant de diverses disciplines, dont la biologie, le droit, l’anthropologie, la géographie et les sciences politiques. photo Michel Thibert

Dans le milieu des services correctionnels, les femmes exécutent les mêmes tâches que leurs collègues masculins.

Dialogue sur l’égalité hommes-femmes Dans son blogue, Sophie Brière amènera les lecteurs et les lectrices dans une grande diversité de milieux de travail par Yvon Larose « Pourquoi ai-je décidé de joindre l’équipe de blogueurs de Contact ? Pour partager de la connaissance. Je veux communiquer les résultats de re­­cherches menées avec mes collaborateurs. Je ne suis pas toujours d’accord avec l’in­ formation qui circule dans les médias ou sur la place pu­­bli­ que. Je veux présenter notre vision sur certains dossiers et, à la limite, alimenter la ré­­ flexion en m’adressant à un public élargi. » Sophie Brière enseigne au Département de manage­ ment. Ses principaux champs d’intérêt comme enseignante et comme chercheuse sont la gestion de projets interna­ tionaux, le genre et le déve­ loppement, et l’entrepreneu­ riat dans les pays en dévelop­ pement. Elle est également ti­­tulaire de la Chaire de lea­ der­ship en enseignement – Femmes et organisations. Contact est le magazine des diplômés de l’Université. Le 19 septembre, la professeure Brière publiait son premier ­billet sur cette plateforme. Son blogue, qu’elle compte enri­ chir régulièrement, a pour titre général Dialogue sur l’égalité au travail. Son premier texte s’intitule « Éga­lité hommesfemmes : que nous appren­ nent les organisations ? ». Le 26 septembre, elle signait un deuxième texte, cette fois sur la place des ­femmes dans le monde juridique. Son plus récent billet, en ligne depuis le 11 octobre, porte sur les agentes de services correc­ tionnels dans les centres de détention au Québec. À l’Université, la chercheuse dirige une vaste enquête sur les femmes dans des métiers et professions traditionnelle­ ment réservés aux hommes. Son équipe est composée d’une dizaine de professeurs rattachés à diverses facultés.

« Nous avons commencé à publier nos résultats, dit-elle, on a du matériel, le timing est bon. » Selon Sophie Brière, les agentes à l’emploi de centres de détention constituent un incontournable. « On en trouve beaucoup, même dans les pri­ sons pour hommes, souligne-­ t-elle. Et le taux de rétention en emploi est d’environ 95 %. Nous avons voulu savoir ce qui expliquait cette statistique. » Dans leur enquête, les cher­ cheurs ont interviewé une qua­ rantaine d’agentes et d’agents de services cor­rec­tionnels ainsi que des membres de la direc­ tion des centres de détention. Il est ressorti que, sur le plan de la répartition du travail, les femmes exécutent les mêmes tâches que leurs collègues ­m as­c ulins. Sur le plan des proto­coles d’intervention, le personnel recourt maintenant ­d a­­­­v antage au dialogue qu’à l’usage de la force physique. « Cette mixité dans les in­­ terventions profite à tout le monde, même aux hommes, qui ont plutôt envie de dialo­ guer pour régler un conflit, écrit Sophie Brière dans son blogue. Cela permet égale­ ment d’exercer plus facilement un certain travail communau­ taire auprès des détenus. » Dans ce milieu, les efforts mis à améliorer le climat de travail se sont traduits notam­ ment par un langage plus conve­nable, par des réunions de débriefing après des évé­ nements difficiles et par des di­­rectives claires concernant le harcèlement sexuel. « Au début, raconte la chercheuse, il y avait de la résistance au changement. Des agents ren­ contrés rappelaient avoir dit que les femmes ne sont pas ­fortes physiquement, qu’elles ne sont pas formées pour ce type de travail. Ils se deman­ daient ce qu’elles ve­­naient

faire ici. Mais les dirigeants ont cru au changement et ont favorisé l’évolution de l’or­g anisation, notamment en ­re­­­voyant les protocoles d’intervention. » En règle générale, il existe en­­core beaucoup d’inégalités et d’obstacles à la progression et à la rétention des femmes sur le marché du travail, sur­ tout dans les organisations qui ont toujours été majoritaire­ ment masculines. Dans ces milieux de travail, les femmes sont sous-représentées dans des postes de décision, ont un revenu inférieur à celui des hommes et se heurtent à des défis relatifs à la parentalité. « Je souhaite, dit-elle, que mes billets se distinguent par la description des différentes interventions et pratiques or­­ ganisationnelles expérimen­ tées pour pallier ces lacunes. » Sophie Brière insiste sur la généreuse participation des organisations à ses travaux de recherche. « Leurs dirigeants, poursuit-elle, souhaitent jeter un nouveau regard sur ce qui se fait présentement et faire émerger des pratiques por­ teuses d’égalité, de diversité et de mixité des talents. » Au cours des prochains mois, la professeure Brière amènera les lecteurs de son blogue dans une grande diversité de mi­­ lieux de travail. Elle publiera des billets notamment sur les femmes dentistes, les femmes en coopération internationale et les femmes inspectrices. « Le monde de l’inspection n’est vraiment pas connu, explique-t-elle. On y observe une très forte progression des femmes. Ces inspectrices vont sur les chantiers de construc­ tion, dans les abattoirs et sur les fermes. » Lorsqu’elle était jeune, Sophie Brière voulait parcou­ rir le monde comme journa­ liste. « Finalement, conclutelle, je suis une professeure d’université qui parcourt les organisations aux quatre coins du monde afin non seulement de connaître leur réalité, mais aussi de travailler à instaurer une meilleure égalité et une plus grande diversité dans les différents milieux de travail. »


sports

le fil | le 12 octobre 2017

Le nageur de quatrième année Jérémie Déry-Bergeron, choisi capitaine de l’équipe masculine, tentera de mener sa formation au titre québécois. photo Caroline Grégoire

Se hisser au sommet L’équipe masculine de natation Rouge et Or souhaite décrocher, cette année, la bannière masculine du circuit universitaire québécois par Stéphane Jobin « C’est difficile, en début de saison, d’évaluer les forces des autres équipes au Qué­ bec, mais on aimerait pré­ tendre qu’on a les outils pour aspirer à la bannière mascu­ line, même si notre leader, Pascal-Hugo Caron-Cantin, a quitté l’équipe. C’est pas mal le seul gros morceau

qu’on a perdu ! », lance ­l’entraîneur-chef, Nicholas Perron, à l’aube du lance­ ment de cette saison 20172018, qui débutera ce samedi au PEPS. Si l’entraîneur du Rouge et Or depuis 14 ans croit que ses athlètes peuvent récupé­ rer le titre provincial chez les

messieurs, remporté pour la dernière fois il y a deux ans, c’est en raison de la pro­ fondeur du club. Deux na­­ geurs ayant été nommés sur l’équipe d’étoiles lorsque le Rouge et Or a triomphé en 2016, Théo Drogo et Alexis Michailof, sont de retour dans les rangs, après une

année à se concentrer sur leurs études. À ces deux ­é tudiants-athlètes se joi­ gnent les recrues Quentin Dabauvalle, un Français solide dans tous les styles de nage, et Simon-Pierre Bélanger, un spécialiste de la brasse issu du programme civil. Chez les dames, le Rouge et Or visera une deuxième place puisque les Carabins de Montréal sont encore inat­ teignables, selon Nicholas Perron. « Avec la présence dans leur équipe de médail­ lées olympiques comme Katerine Savard et Sandrine Mainville, c’est difficile de rivaliser. On n’en est pas là ! Mais on peut essayer d’aller chercher la deuxième place », croit l’entraîneur. Sur le plan national, le Rouge et Or voudra amélio­ rer son rang de l’an passé. Il avait terminé 7 e chez les hommes et 8e chez les dames lors du championnat cana­ dien, qui s’était tenu dans la piscine de l’Université de Sherbrooke. « Ça avait été décevant comme résultat collectif, et nous voulons nous reprendre cette année à Toronto », déclare Nicholas Perron. Il s’agira, par ailleurs, de la dernière année où le cham­ pionnat canadien se dérou­ lera exclusivement en bas­ sin de 25 mètres. À partir de 2019, à Vancouver, les qua­ lifications se tiendront en bassin de 25 m, tandis que les finales reviendront en piscine de 50 m, comme c’était le cas lors du cham­ pionnat en 2016 au PEPS. Ceci vise à permettre à Natation Canada d’y sélec­ tionner les athlètes qui représenteront le pays à l’Universiade.

Campus dynamique

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en bref

Accès flexible au GYM Votre semaine s’annonce trop chargée pour aller au GYM ? L’été a décidé de pointer son nez en octobre et vous préférez aller courir dehors ? Aucun souci ! Avec la carte de 10 séances du GYM, vous décidez quand y aller. En plus d’être sans date d’expiration, cette carte est transférable. Elle offre donc une très grande flexibilité. Ses détenteurs profitent de tous les avantages du GYM : 120 stations cardiovasculaires, 80 appareils de musculation, prêt de serviettes pour l’entraînement, section féminine et présence d’intervenants qualifiés en tout temps. photo Hubert Gaudreau Pour obtenir plus d’information ou pour vous procurer la carte, présentez-vous à la réception du PEPS durant les heures d’ouverture.

Samedi 14 octobre Natation | Coupe universitaire 1 PEPS | 13 h Rugby féminin | Sherbrooke Stade TELUS-Université Laval | 13 h

Jeudi 19 octobre Basketball masculin | Sherbrooke PEPS | 13 h

Vendredi 20 octobre Basketball féminin | Brock PEPS | 15 h Basketball masculin | Queen’s PEPS | 17 h Soccer féminin | Concordia PEPS - Terrain 6 | 18 h Basketball féminin | UPEI PEPS | 19 h Soccer masculin | Concordia PEPS - Terrain 6 | 20 h 15

Samedi 21 octobre Football | Montréal Stade TELUS-Université Laval | 14 h Basketball féminin | Memorial contre UPEI (Tournoi Rouge et Or) PEPS | 15 h Basketball féminin | Brock (Tournoi Rouge et Or) PEPS | 17 h Basketball masculin | UNB (Tournoi Rouge et Or) PEPS | 19 h

Dimanche 22 octobre

Grimper au PEPS peut devenir tout un jeu ! Avec des structures allant jusqu’à 10 m, un mur d’initiation en moulinette, un bloc et une caverne, le PEPS peut procurer des heures de plaisir aux débutants comme aux avancés. Vous pouvez découvrir ces installations sur le site peps.ulaval.ca. photo Hubert Gaudreau

Basketball féminin | Brock contre UPEI (Tournoi Rouge et Or) PEPS | 10 h Basketball féminin | Memorial (Tournoi Rouge et Or) PEPS | 12 h


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au fil de la semaine

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Récits de l’histoire Avez-vous envie de réfléchir au point de vue qui se cache derrière tout récit d’histoire ? Les membres de la commu­ nauté universitaire sont invités à assister à un séminaire avec Patrick Boucheron, professeur au Collège de France, et Emmanuel Bouju, professeur à l’Université de Rennes 2, où seront analysées les Thèses sur le concept d’histoire de Walter Benjamin. Dans cet ouvrage, le philosophe suggère que l’histoire devrait être racontée du point de vue des vaincus. Les Thèses sont généralement considérées comme un texte énigmatique, mêlant marxisme et messianisme juif. Elles abordent, notamment, la notion de deuil, l’idée de progrès, la politique de la littérature, l’écriture de la défaite, l’imaginaire des vaincus et le temps qui revient. En soirée, les deux professeurs participeront à un autre événement – destiné au grand public – sur la fiction et le récit historique. Outre les deux hommes, la table ronde sur le thème « À quoi peut-on accorder crédit ? Récit de fiction, récit de l’histoire » réunira Anne-Josée Lacombe, Jonathan Livernois et Jean-François Nadeau. Elle sera animée par Julien Lefort-Favreau. peinture Hubert Robert Jeudi 19 octobre. Séminaire à 15 h 30, au local 3645 du pavillon Louis-Jacques-Casault. Table ronde à 19 h 30, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins.

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Réflexions sur le féminisme

Le DD a 30 ans

Le modèle coopératif en affaires

Gardiens des semences

Rencontre avec un médecin « responsable »

Au cœur du Big Data

À l’occasion de la sortie du livre Les angles morts : perspectives sur le Québec actuel, d’Alexa Conradi, l’Institut Femmes, Sociétés, Égalité et Équité ainsi que le Regroupement des ­groupes de femmes de la région de la CapitaleNationale (PortneufQuébec-Charlevoix) invi­ tent la militante à pro­ noncer la conférence « Le féminisme anticolonial : un rempart contre la mon­ tée de la droite populiste ? ». L’ancienne présidente de la Fédé­ration des femmes du Québec explorera des sujets comme l’aus­térité, la culture du viol, l’islamo­ phobie et la violence à l’égard des femmes au­toch­ tones. Ces réflexions peu­ vent inté­resser autant un public féministe que des personnes préoccupées par la montée de l’extrêmedroite, les i­négalités écono­ miques et les relations avec les Premières Nations. Mercredi 18 octobre, à 11 h 45, à l’atrium JeanGuy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre.

En 1987, la Commission mondiale sur l’environne­ ment et le développement de l’ONU, présidée par la Norvégienne Gro Harlem Brundtland, déposait son rapport, dans lequel appa­ raissait pour la première fois l’expression « dévelop­ pement durable ». Pour souligner ce 30e anniver­ saire, l’Institut EDS, en ­collaboration avec le Centre de droit international et transnational, la Chaire de recherche du Canada en droit de l’environnement et la Chaire de recherche et d’innovation Goldcorp en droit des ressources naturelles et de l’énergie, organise une table ronde sur le thème « Rapport Brundtland : 30 ans et après ? ». Cette rencontre réunira Marie-Hélène Parizeau, professeure à la Faculté de philosophie, Michel Prieur, professeur de droit à l’Université de Limoges, et Jacques Prescott, professeur au Département des sciences fondamentales de l’UQAC. Mercredi 18 octobre, à 16 h 30, au local 2320-2330 du pavillon Gene-H.-­ Kruger. Entrée libre.

Du 15 au 21 octobre se tien­ dra la Semaine de la coopé­ ration. Pour souligner l’évé­ nement, l’Association des participants à la maîtrise en administration de l’Univer­ sité Laval, en collaboration avec la Chaire de leadership en enseignement en création et gestion de coopératives et d’entreprises collectives, le Pôle des entreprises d’éco­ nomie sociale de la région de la Capitale-Nationale et le Conseil québécois de la coopération et de la mu­­tua­ lité, vous convie à un apérocauserie pour discuter du modèle coopératif et de ses retombées positives. Les résultats d’un sondage de la firme Léger sur les millé­ niaux et leurs valeurs seront présentés lors de cette acti­ vité. Ces échanges seront suivis d’un numéro de l’hu­ moriste Guillaume Wagner, lui-même impliqué dans le monde coopératif avec la COOP Mobilo. Mercredi 18 octobre, dès 16 h 30, au Théâtre de la cité universitaire. Pour plus d’information : bit.ly/2yhwfmN

Au cours du dernier siècle, 94 % des variétés de graines ont disparu. Alors que des compagnies contrôlent aujourd’hui la majorité des semences, des fermiers, des scientifiques, des avocats et des indigènes mènent un combat pour la biodiversité. Le documentaire Seed : The Untold Story, réalisé en 2017 par Taggart Siegel et Jon Betz, entraîne le cinéphile à la rencontre de ces gardiens des semences. Leur mission ? Protéger 12 000 ans d’un héritage alimentaire en voie d’ex­ tinction. Aimeriez-vous voir le film et discuter des enjeux qu’il présente ? SOS Faim, l’Œuvre Léger et la Chaire en développement international de l’Université Laval vous invitent, à l’oc­ casion du Festival de films ALIMENTERRE, à un ciné-débat autour de ce documentaire. Mercredi 18 octobre, à 19 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée gratuite. Pour ­réserver des places : bit.ly/2xzjhNq

Faites la connaissance d’un leader en respon­ sabilité sociale dans les sciences de la santé. Médecin spécialisé en santé publique, en épidé­ miologie, en éducation des professionnels de la santé et en gestion des systèmes de santé, Charles Boelen a travaillé comme chef de projet pour l’Or­ ganisation mondiale de la santé (OMS), avant de se consacrer à la formation du personnel et à la coor­ dination de programmes au siège social de l’orga­ nisme, à Genève. Ce citoyen du monde s’inté­ resse vivement à la res­ ponsabilité sociale des universités et des fa­­cultés de médecine. Venez donc l’entendre parler des actions concrètes réalisées en responsabilité sociale à la Faculté de médecine et ailleurs dans le monde. Jeudi 19 octobre, à 12 h 15, au local 2811 du pavillon Ferdinand-Vandry. Pour s’inscrire : bit.ly/2wNNau6

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Saviez-vous que l’infor­ mation spatiale liée, entre autres, à la géolocalisation est au cœur des mégadon­ nées ? En effet, grâce à cette information, les don­ nées passent du virtuel au réel, créant ainsi un tout entre les milieux de vie et les données qu’ils génè­ rent. Afin de démystifier cette question, l’Institut Technologies de l’informa­ tion et Sociétés présente la conférence « Pourquoi croiser Big Data et données spatiales ? », dans laquelle Thierry Badard, professeur au Département des sciences géomatique, discutera de questions inhérentes à ce croisement, dont l’usage, le potentiel et la sécurité. Ce chercheur mène actuel­ lement des travaux qui visent à développer des outils innovants de traite­ ment en temps réel de don­ nées spatiales massives. Jeudi 19 octobre, à 19 h, à la salle Gérard-Martin de la bibliothèque GabrielleRoy (350, rue Saint-Joseph Est). Entrée libre.


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