Vers le sommet du G7 p4-5
80 ans à célébrer ! p8-9
Volume 53, numéro 10 16 novembre 2017
Cap sur l’innovation
Les gouvernements du Canada et du Québec investissent ensemble plus de 100 millions de dollars dans les infrastructures de recherche de l’Université et de centres de recherche affiliés. p3
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sciences animales
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en bref
Opération Nez rouge : l’UL met le nez dehors ! Pour une troisième année, l’Université Laval invite sa communauté à se mobiliser pour une soirée spéciale dans le cadre d’Opération Nez rouge. Le 8 décembre, jour de la Fête de l’Université, contribuons ensemble à rendre nos routes plus sécuritaires. Que ce soit pour une heure ou pour toute la nuit, formez votre équipe de 3 ou 4 personnes et partez sur les routes de Québec. Vous êtes seul, mais sou haitez faire votre part ? N’hésitez pas à vous inscrire. Des jumelages se feront le soir même à la centrale. Des prix de présence et des cadeaux aux couleurs de l’Université seront remis. Venez montrer votre fierté UL ! Information et inscription : operationnezrouge@dc.ulaval.ca. Suivez-nous sur Facebook : bit.ly/2hChxRC
La faible rentabilité de l’élevage ovin au Canada compromet la viabilité de plusieurs entreprises existantes et décourage la relève agricole dans ce domaine. Le logiciel développé par l’équipe de François Castonguay aidera les producteurs à faire des choix judicieux pour accroître la rentabilité de leur entreprise.
Sur le plancher des moutons Des chercheurs adaptent un logiciel de simulation pour aider les producteurs ovins à faire des choix stratégiques pour leur entreprise par Jean Hamann
L’Assemblée nationale honore Jean-Marie De Koninck JeanMarie De Koninck, professeur émérite du Département de mathématiques et de statistique, a reçu la Médaille d’honneur de l’Assemblée nationale du Québec lors d’une cérémonie qui a eu lieu le 14 novembre. Cette récompense est décernée à des personnalités de différents horizons qui, par leur carrière, leurs travaux ou leur engagement, méritent la reconnaissance de l’ensemble des membres de l’Assemblée nationale et de la société québécoise. Le professeur De Koninck a enseigné pen dant quatre décennies à l’Université Laval. À titre de chercheur, il a signé plus d’une centaine d’articles dans des revues scienti fiques. Passionné par la communication des sciences, il a mis sur pied de nombreux projets de vulgarisation scientifique, notam ment Sciences et mathématiques en action. Il s’est fait connaître du grand public à titre de président fondateur d’Opération Nez rouge, comme président de la Table québé coise de la sécurité routière et comme com mentateur à la télé lors de compétitions internationales de natation.
L’élevage du mouton se trouve dans une situation paradoxale au Québec. Alors que les ventes de viande d’agneau ont connu une hausse de 80 % entre 2005 et 2015, le nombre d’éleveurs a chuté de 40 % et le cheptel a diminué de 34 % pendant cette période. Le problème ? « La faible renta bilité de l’élevage ovin com promet la viabilité de plu sieurs entreprises existantes et décourage la relève agri cole dans ce domaine », ana lyse François Castonguay, professeur au Département des sciences animales. Une partie de la solution à ce problème pourrait bien se trouver dans un outil développé par le pro fes s e u r Castonguay et ses colla borateurs : le logiciel Simulovins.
Ce logiciel de simulation intègre tous les paramètres d’un élevage ovin – qu’il s’agisse de reproduction, de génétique, de santé animale, d’alimentation, de champs et cultures, d’installations physiques ou de ressources humaines – et modélise leurs interactions. « Simulovins per met de faire des prédictions techniques et économiques selon différents scénarios d’élevage, explique le profes seur Castonguay. Par exemple, je peux modifier un paramètre comme le nombre de brebis et déterminer les répercussions sur les coûts et sur la rentabi lité d’une entreprise compte tenu de ses caractéristiques de départ. Cet outil peut donc aider les éleveurs à prendre des décisions stratégiques pour augmenter la rentabilité de leur entreprise. »
On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.
Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.
Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le mercredi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.
Il y a maintenant près d’une décennie que François Castonguay développe cet outil. « Au départ, le logiciel a été conçu pour nos tra vaux de recherche. Je l’uti lise également dans mes cours, ajoute le titulaire de la Chaire de leadership en en seignement en production ovine. De fil en aiguille, le projet a évolué et nous avons constaté que Simulovins pouvait aussi être utile aux conseillers en production ovine et aux producteurs ovins euxmêmes. » La ver sion 1.0 du logiciel est tou tefois très complexe et peu conviviale pour les non spécialistes. Grâce à une subvention de 437 000 $ provenant d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, le chercheur et son équipe ont entrepris d’adapter le logi ciel pour qu’il puisse être uti lisé sur le plancher des mou tons, par les producteurs et par les conseillers agricoles. « Nous avons déjà recruté 10 producteurs ovins moti vés et intéressés par le projet. Nous allons travailler avec eux et avec une conseillère en production ovine pour
Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Jenny Aumais, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Renée Larochelle, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Sophie Leroux
Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)
implanter le logiciel dans leur entreprise. À partir des résultats de cette expérience pilote, nous allons apporter des améliorations à l’outil. Nous allons aussi produire une version an glaise de Simulovins pour les pro ducteurs du Canada anglais. La version 2.0 du logiciel devrait être prête le 31 mars prochain. » La viande d’agneau con sommée au Canada pro vient en grande partie de l’étranger. « À peine 45 % de l’agneau consommé au pays est produit ici, ce qui laisse entrevoir un potentiel de développement important pour ce secteur », estime le professeur Castonguay.
La version 2.0 du logiciel Simulovins devrait être prête le 31 mars prochain
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actualités UL Plus que jamais l’innovation
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Les gouvernements du Canada et du Québec investissent ensemble plus de 100 millions de dollars dans les infrastructures de recherche de l’Université et de centres de recherche affiliés par Yvon Larose Quatre ministres du gouvernement du Canada et du gouvernement du Québec étaient réunis, le 15 no vembre, au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins, pour annon cer des investissements majeurs conjoints dans différentes infra structures de recherche situées sur le campus ou dans la ville de Québec. Cinq projets de l’Univer sité bénéficient d’une aide gouver nementale multipartite totalisant 75,4 M $. Quatre autres projets rela tifs à autant de centres de recherche affiliés à l’Université reçoivent une somme globale de plus de 28 M $. L’aide gouvernementale annoncée s’élève donc à 103,4 M $. « À terme, ces environnements de pointe, conçus pour favoriser l’ap prentissage et le perfectionnement, former les générations futures et faire progresser la science pour le bien de la collectivité, contribueront au rayonnement de l’Université Laval et de notre milieu de vie au cœur de la ville de Québec », a déclaré la rectrice Sophie D’Amours. L’annonce a été faite en présence des ministres Jean-Yves Duclos, Hélène David, Gaétan Barrette et Sébastien Proulx. Le premier est ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social au gouvernement fédéral. Les trois autres sont ministres au sein du gouvernement du Québec, respec tivement de l’Enseignement supé rieur, de la Santé et des Services sociaux (MSSS), et de l’Éducation, du Loisir et du Sport. Lors de l’an nonce, le ministre Duclos repré sentait son collègue Navdeep Bains, ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique du Canada. Le financement des projets est assuré en grande partie par le Fonds fédéral d’investissement stratégique pour les établissements postsecon daires (FIS). Ce fonds couvre jus qu’à la moitié des coûts admissibles des projets. Les sommes annoncées proviennent respectivement du FIS (40,3 M $), de l’ancien ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec (37,2 M $), du MSSS (9,1 M $) et d’autres parte naires (15,3 M $). Les cinq projets relatifs à la cité universitaire obtiennent une aide globale de 75,4 M $. Près de la moi tié de ce financement (31,8 M $) va à la phase 3 de la rénovation et de la mise aux normes du pavillon Alexandre-Vachon. Elle prévoit notamment l’aménagement de 17 laboratoires d’enseignement hautement technologiques et uniques au Canada. Ces labos
accueilleront des étudiants de bio chimie, de microbiologie et de bio-informatique. René Lacroix est vice-recteur adjoint au Vice-rectorat à l’adminis tration. Il pilotera deux projets, soit un incubateur-accélérateur visant à répondre aux nouveaux enjeux d’in novation au sein des entreprises et un centre spécialisé en collecte, en traite ment et en valorisation des données massives de l’Université. Le premier est financé à hauteur de 21,7 M $, tan dis que le second reçoit 20,1 M $. L’incubateur-accélérateur sera un écosystème de formation novateur, à la fois physique et virtuel. Le nouvel espace sera doté d’un environne ment numérique de développement continu des apprentissages de la main-d’œuvre. Quant au centre de collecte des données massives, il offrira un accès simple et direct à un portail regroupant outils et fonction nalités. Cette infrastructure conduira à des synergies créatrices de richesse et d’innovation. Un investissement de plus d’un million de dollars à l’animalerie du pavillon des Services permettra la mise aux normes du système de ventilation, l’installation d’un nou veau lave-cage et la reconfiguration du débarcadère. La mise en place, près du pavillon Alexandre-Vachon, d’un puits géothermique servant au chauffage nécessitera un investisse ment de 586 000 $. Les quatre projets des centres de recherche affiliés reçoivent une aide financière totale de 28 M $. Près de la moitié (13,5 M $) va à l’aménage ment d’une infrastructure de re cherche intégrée et translationnelle des maladies chroniques sociétales, c’est-à-dire cardiovasculaires, respi ratoires et liées à l’obésité. Le Centre de recherche de l’Institut universi taire de cardiologie et de pneumolo gie de Québec hébergera ladite infrastructure.
Lors de l’annonce du financement conjoint du gouvernement fédéral et du gouvernement du Québec. Dans l’ordre habituel : le ministre Sébastien Proulx, le ministre Gaétan Barrette, Jean-Pierre St-Pierre, directeur des études du Cégep de Sainte-Foy, la rectrice Sophie D’Amours, Louis Grou, directeur général du Cégep Limoilou, la ministre Hélène David et le ministre Jean-Yves Duclos. photo Marc Robitaille
Pour sa part, Yves De Koninck, professeur au Département de psy chiatrie et de neurosciences, sera responsable de trois projets. Le premier portera sur la création d’un centre d’excellence sur les psychothérapies pour troubles de santé mentale. Cette infrastructure unique et moderne réunira de nou velles technologies pour la prise de mesures psychophysiques et biolo giques non invasives. Les deux autres projets seront axés sur la détermination des manifestations du développement anormal du cer veau et sur la neuromédecine per sonnalisée parents-enfants. « Cet investissement en recherche et innovation est une excellente nouvelle pour la région de Québec, a déclaré le ministre Jean-Yves Duclos. Nous pouvons compter sur des établissements de grande qualité qui assurent aux jeunes d’aujourd’hui et de demain, ainsi qu’aux professeurs et chercheurs, l’accès à des installations de f ormation à la fine pointe de la technologie. » « Investir temps et argent pour la réussite de nos étudiants, c’est ce que notre gouvernement continuera à faire, a expliqué la ministre Hélène David. Notre volonté est claire : mettre tout en œuvre afin de per mettre à nos étudiants et à nos pro fesseurs de réaliser les plus grandes choses. »
Un projet d’incubateur-accélérateur visant à répondre aux nouveaux enjeux d’innovation au sein des entreprises reçoit une aide financière de 21,7 M $.
« Il ne fait aucun doute que ces projets permettront de maintenir et d’accroître le rayonnement de la région de la Capitale-Nationale, tout en favorisant le savoir et l’in novation », a souligné le ministre Sébastien Proulx. « Le Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec − Université Laval ainsi que le Centre de recherche de l’Institut universi taire en santé mentale de Québec sont pour notre réseau une source d’innovation et ont un effet positif majeur sur les approches cliniques que nous adoptons, et ce, au bé néfice des patients », a soutenu le ministre Gaétan Barrette.
Les projets financés favoriseront la recherche et enrichiront la formation universitaire
Une somme de 31,8 M $ va à la phase 3 de la rénovation et de la mise aux normes du pavillon Alexandre-Vachon. photo Mathieu Nivelles
Le futur centre spécialisé en collecte, en traitement et en valorisation des données massives de l’Université est financé à hauteur de 20,1 M $.
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photo Marc Robitaille
En route vers le sommet du G7
L’Université accueille une consultation publique et une série de rencontres en vue du sommet du G7 qui aura lieu cet été dans la région de Charlevoix par Matthieu Dessureault Le 8 et le 9 juin, les dirigeants de sept pays parmi les plus industriali sés seront réunis au Fairmont Le Manoir Richelieu pour discuter et établir des consensus au sujet des grands enjeux mondiaux. Il sera question, entre autres, de l’égalité des sexes, de l’inclusion, des changements climatiques et de la croissance économique. À l’ap proche de cet événement présidé par le Canada, les préparatifs sont d’ores et déjà bien entamés. Cette semaine, Peter M. Boehm, sousministre pour le sommet du G7 et représentant personnel du premier ministre, est de passage à l’Univer sité Laval pour rencontrer divers acteurs. Fruit d’un partenariat entre Affaires mondiales Canada et l ’Institut québécois des hautes études internationales (HEI), sa pré sence sur le campus lui permettra d’échanger sur les enjeux à privi légier lors du sommet. Son pro gramme, réglé au millimètre près, comprend une consultation pu blique à laquelle tous les membres de la communauté universitaire sont conviés. Le 16 novembre, de 9 h 30 à 11 h 30, à l’atrium Jean-Guy-Paquet
du pavillon Alphonse-Desjardins, cette activité donnera la parole à des gens issus de divers milieux, dont celui des affaires, de la santé, du droit, des technologies et des com munautés autochtones. « Tous ces acteurs de la société civile québécoise pourront inter venir et parler directement au représentant du premier ministre en ce qui concerne les priorités que devrait avoir le gouvernement du Canada pour sa présidence du G7. Cette consultation publique marque le lancement d’une grande campagne nationale qui permettra au gouvernement d’entendre l’en semble de la population cana dienne », explique Louis Bélanger, directeur des HEI, qui animera cette rencontre. « Ce dialogue s’in tensifiera tout au long de l’année à venir et enrichira les travaux du G7. Nous sommes reconnaissants envers l’Université Laval pour son chaleureux accueil et pour l’occa sion d’échanger des idées avec les participants », indique, de son côté, Peter M. Boehm. Pour Louis Bélanger, la tenue de cette initiative sur le campus revêt une signification particulière. « Le
gouvernement canadien reconnaît le leadership et le dynamisme exercés par l’Université Laval au sein de la société québécoise. Par ailleurs, le fait que les HEI soient un partenaire majeur du gouvernement depuis plusieurs années a certainement joué un rôle dans sa décision de tenir l’événement ici. » En plus de la consultation pu blique, Peter M. Boehm échan gera avec divers experts ciblés par les HEI. Ces échanges, qui se dérouleront en privé, prendront la forme de tables rondes. Fannie Lafontaine, professeure à la Faculté de droit, dirige un comité dont les travaux portent sur la justice globale et l’égalité des gen res. Avec ses collègues, elle discu tera du rôle des États dans la lutte contre l’impunité, notamment en matière de crimes sexuels. « Nous insisterons sur l’impor tance, pour les tribunaux, de s’in téresser de façon plus soutenue à cette question. Comment les pays du G7 peuvent-ils travailler ens emble pour améliorer les réponses des États aux violences sexuelles ? Nous discuterons aussi de comment le Canada peut avoir un meilleur contrôle sur les entreprises canadiennes à l’étran ger qui sont associées à des viola tions des droits de l’homme », exemplifie-t-elle. Un autre groupe de discussion, mené par le professeur JeanFrédéric Morin, du Département
de science politique, s’intéressera à la politique commerciale progres siste. Il sera question des objectifs de négociation du Canada avec ses partenaires économiques. Une troisième table ronde, animée par Jonathan Paquin, lui aussi profes seur au Département de science politique, portera sur le thème de la paix et de la sécurité internationa les. Après avoir fait un survol de la situation dans les principales zones de conflits, les spécialistes discute ront du rôle que peut jouer le Canada dans la résolution des tensions.
Pour la rectrice Sophie D’Amours, qui prononcera le mot d’ouverture de la consultation publique, ces discussions avec Peter M. Boehm permettront de faire valoir l’exper tise de l’Université sur les thèmes touchant le G7. « Les réponses aux questions complexes auxquelles doivent faire face nos sociétés se trouvent en grande partie dans les connaissances universitaires. En participant à cet événement d’envergure, l’Université Laval est partie prenante des solutions à apporter aux grands enjeux mondiaux. »
Le sherpa du premier ministre Peter M. Boehm est un diplomate qui a occupé plusieurs fonctions, dont celles d’ambassadeur du Canada en Allemagne et de sous-ministre du Développement international. Depuis juillet 2017, il est sous-ministre pour le sommet du G7 et représentant personnel du premier ministre Justin Trudeau.
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LES ÉTUDIANTS AU CŒUR DES ÉCHANGES
Afin de favoriser la participation des étudiants, les HEI ont or ganisé, le 15 novembre, une ren contre avec Peter M. Boehm. Après une allocution sur l’impor tance du G7 et la place du Canada dans ce groupe, le sherpa du pre mier ministre a profité de sa pré sence au pavillon AlexandreVachon pour échanger avec des étudiants de façon informelle. « Monsieur Boehm a un pro gramme très chargé, mais il a gen timent accepté de leur consacrer du temps. Pour les HEI, il est fon damental de mettre en contact les étudiants intéressés par des
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questions internationales avec des prat iciens de haut niveau. Peter M. Boehm est l’un des plus importants diplomates du ser vice extérieur canadien. D’avoir l’occasion de lui poser des ques tions et de lui faire part de sujets d’intérêt concernant la pré sidence canadienne du G7, c’est une expérience unique pour les étudiants », souligne Louis Bélanger. Au cours des prochains mois, l’Université organisera, en colla boration avec les HEI et d’au tres acteurs de la communauté universitaire, d’autres activités qui porteront sur des thèmes du G7.
Fruit d’un partenariat entre Affaires mondiales Canada et les HEI, la présence de Peter M. Boehm sur le campus lui permettra d’échanger sur les enjeux à privilégier lors du sommet
Une table ronde animée par Jean-Frédéric Morin, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économie politique internationale, portera sur les objectifs de négociation du Canada avec ses partenaires économiques.
Le G7 en bref Le G7, ou Groupe des Sept, est un regroupement de sept des économies mondiales les plus avancées, soit l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni. L’Union européenne est représentée au sommet des dirigeants par le Conseil de l’Union européenne et par la Commission européenne. Ce sera la sixième fois que le Canada accueille le sommet, après Muskoka (2010), Kananaskis (2002), Halifax (1995), Toronto (1988) et Ottawa-Montebello (1981).
Du 1er janvier au 31 décembre 2018, le Canada assumera la présidence du G7. Il accueillera les dirigeants étrangers au Fairmont Le Manoir Richelieu pour le sommet annuel. photo Werner Bayer
Le professeur en science politique Jonathan Paquin et son équipe feront un survol des zones de conflits dans le monde et discuteront du rôle que peut jouer le Canada dans ce contexte. photo Foreign and Commonwealth Office
Fannie Lafontaine, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la justice internationale pénale et les droits fondamentaux, mènera une discussion sur le rôle des États dans la lutte contre l’impunité.
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sur le campus
Se parler, s’écouter, s’accepter Durant quatre jours, la campagne « Le respect, rien de moins » a sensibilisé les participants au fait que le respect, sur le campus, est l’affaire de tous face au problème du harcèlement par Yvon Larose « Nous avons tous un devoir individuel de bienveillance envers les membres de l’Uni versité. Le harcèlement ne peut être toléré. L’Université s’est engagée à créer et à maintenir pour tous ses membres un environnement harmonieux, exempt de har cèlement, où chacune et chacun a droit au respect, à la dignité et à la protection de son intégrité physique et psychologique. » C’est le message que la vice-rectrice aux ressources humaines, Lyne Bouchard, a livré par courriel au per sonnel de l’Université le jour précédant le début de la campagne « Le respect, rien de moins ». Cette acti vité de quatre jours s’est déroulée du 7 au 10 no ve m b r e a u x p a v i l l o n s Alphonse-Desjardins et Charles-De Koninck. Elle était organisée par le Centre de prévention et d’interven tion en matière de harcèle ment (CPIMH), avec la col laboration de la Direction des services aux étudiants, du Service de sécurité et de prévention, des associa tions étudiantes AELIÉS et CADEUL ainsi que du Syndicat des travailleuses et des travailleurs étudiants et postdoctoraux. La programmation com prenait une table ronde, une conférence, la présen tation de données prélimi naires d’un sondage et un
dîner-discussion. Chaque jour, chaque fois dans un pavillon différent, des étu diants bénévoles préalable ment formés ont animé un stand éducatif sur les ques tions du respect, du harcèle ment psychologique et de la discrimination. La table ronde s’est dérou lée sur le thème « La discri mination à l’Université en 2017 : où en sommes-nous ? ». « L’activité a attiré une tren taine de personnes, explique la directrice du CPIMH, Josée Laprade. Le rappeur Webster a abordé la question de la discrimination raciale. Une employée du Centre d’aide aux étudiants a parlé des étudiants en situation de handicap, des handicaps sur tout “invisibles” qui nécessi tent des mesures d’accom modement. Pour ma part, j’ai insisté sur l’importance de l’éducation et de la sensibili sation. L’ignorance crée la discrimination, souvent la peur. » Le dîner-discussion a porté sur les conséquences psy chologiques et sociales, à court, moyen et long termes, du harcèlement psycholo gique chez les étudiants et sur leur entourage, y compris sur les témoins de comporte ments inappropriés. « Nous travaillons beaucoup sur la situation des témoins, sou ligne Josée Laprade. Le témoin a un rôle à jouer, une responsabilité à assumer
À l’Université, chacun a droit au respect, à la dignité et à la protection de son intégrité dans ce problème, une res ponsabilité d’intervenir lorsqu’il est à l’aise de le faire. La plupart du temps, il y a des témoins de situations de harcèlement à cause du caractère répétitif de ces comportements. Il faut croire la personne, être em pathique, lui donner con fiance. Il faut lui recomman der de chercher de l’aide. Des ressources sur le campus peuvent aider la victime. » Rappelons que le harcèle ment se définit par des com portements, paroles, actes ou gestes, répétés ou non, qui portent atteinte à la dignité et à l’intégrité de la personne. Psychologique, discrimi natoire, sexuel, le harcèle ment peut prendre plusieurs formes et toucher n’importe qui. Par exemple, un étu diant peut être humilié par ses collègues en raison d’une caractéristique personnelle, comme sa religion, son groupe ethnoculturel ou son orientation sexuelle. Ou bien une employée peut être inti midée par sa gestionnaire qui abuse de son pouvoir. « Le problème du harcèlement est présent dans toutes les or ganisations », affirme Josée Laprade. Pour en savoir plus : www.harcelement.ulaval.ca
Le stand éducatif aménagé au pavillon Charles-De Koninck, le mardi 7 novembre, dans le cadre de la campagne « Le respect, rien de moins ». Étaient présents la coordonnatrice d’opérations du CPIMH, Christine Delarosbil, ainsi que les étudiants Julien Boudreau, Makir-Alix Bouchard, Émilie Boutin-Deraspe et Seena Fortin. photo Isabelle Dubé, CPIMH
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sur la démission du premier ministre libanais
Francesco Cavatorta
La démission surprise du premier ministre libanais Saad Hariri, survenue le 4 no vembre, lors d’un séjour imprévu en Arabie saoudite, suscite beaucoup de questions. Plusieurs analystes se demandent pour quoi cet homme d’affaires, qui détient la nationalité saoudienne, a choisi d’annon cer sa décision dans ce pays. Certains experts voient son départ du gouverne ment de coalition libanais comme un moyen utilisé par l’Arabie saoudite pour déstabiliser le Liban et nuire à l’Iran, qui soutient plusieurs ministres libanais appartenant au Hezbollah. L’analyse de Francesco Cavatorta, professeur au Département de science politique.
Q Quel rôle a joué l’Arabie saoudite dans la démission du premier ministre Saad Hariri ? R Pour l’instant, personne ne sait si Saad Hariri a été retenu on non contre son gré en Arabie saoudite. Une chose est sûre : sa démission bouscule le système politique libanais, particulièrement précaire. Au Liban, le président doit toujours être un chrétien, le premier ministre un sunnite et le chef du Parlement un chiite. En démission nant de ses fonctions, Saad Hariri remet en cause ce fragile équilibre, ce qui a des con séquences sur le gouvernement – un gou vernement dans lequel est impliqué le Hezbollah, un allié de l’Iran. La crise poli tique libanaise actuelle met donc indirec tement de la pression sur Téhéran. Elle oblige le gouvernement iranien à garder un œil sur le Liban, alors qu’il est déjà très occupé ailleurs, notamment en Syrie, où il doit soutenir Bachar el-Assad. Une fois encore, les puissances régionales utilisent le Liban pour exprimer leurs rivalités. Ce rôle donné au Liban s’explique par la position géographique du pays, mais aussi par ses composantes multiconfessionnelles.
qu’il estime être des rivaux, comme l’Iran et le Qatar. Il poursuit aussi une guerre très agressive au Yémen, où on observe, depuis un an, un véritable désastre huma nitaire. Mohammed ben Salmane veut utiliser la force économique pour impo ser l’Arabie saoudite comme la puissance incontournable de la région. Pour ce faire, il profite de la faiblesse de l’Égypte, de la destruction de la Syrie et de la guerre civile qui bouleverse l’Irak. Cependant, comme le prince est encore très jeune (il a 32 ans, NDLR), il ne fait pas l’unanimité au sein de la famille royale saoudienne. Voilà pourquoi, sans doute, il tente d’éliminer des ennemis potentiels en déclenchant une campagne anticorrup tion. Cela lui permet d’asseoir sa crédibi lité, car il s’agit d’un thème important aux yeux des citoyens saoudiens. De plus, sa politique étrangère semble plaire à l’ad ministration Trump. En effet, il n’hésite pas à déstabiliser l’Iran par pays interpo sés, sans aller jusqu’à une confrontation militaire directe. Il suffit de penser aux combats menés au Yémen, où se trouvent des m ilices chiites alliées à l’Iran ; ou à la situation au Qatar, qui a développé des relations commerciales avec Téhéran ; ou encore à la crise politique actuelle au Liban, où il tente de déstabiliser le Hezbollah.
Q La montée en puissance de l’Iran dans la région semble bouleverser l’équilibre géopolitique…
R Depuis 2003, l’Iran a retrouvé un rôle régional important. En effet, les offen sives américaines contre les talibans en Afghanistan et contre Saddam Hussein en Irak ont provoqué l’effondrement de ses deux principaux ennemis. Les Iraniens se sont aussi imposés comme des piliers de la coalition anti-État isla mique, ce qui leur a fait gagner des points sur le plan international. En plus, l’aide financière et militaire de Téhéran a permis de maintenir au pouvoir Bachar el-Assad, un allié de taille. Il ne faut pas oublier que l’Iran a réussi à con vaincre l’Europe de lever les sanctions économiques qui étranglaient son éco nomie. Tous ces éléments ont donné confiance aux Iraniens, mais ils ne font pas l’affaire de l’Arabie saoudite, qui a même eu peur que l’administration Obama ne lui préfère l’Iran. Il faut dire que ce pays de 80 millions d’habitants peut compter sur une importante dias pora en Occident, avec tout ce que cela suppose de liens économiques. En ré Q Aux yeux de l’Occident, le prince sumé, le régime i ranien ne veut plus se héritier saoudien, Mohammed ben contenter du rôle de nation isolée. Salmane, se présente plutôt comme un progressiste, luttant contre la corruption Paradoxalement, les États-Unis ont et appuyant les aspirations de la jeunesse. facilité l’expansion de l’influence de ce pays dans la région en envahissant Qu’en est-il de sa politique étrangère ? l’Afghanistan et l’Irak. R Le prince mène une politique de con frontation très directe contre les pays Propos recueillis par Pascale Guéricolas
éducation
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ils ont dit... Sur les recommandations touchant l’activité physique
Luc Nadeau, Département d’éducation physique La Presse Plus, 8 novembre
Le nombre d’heures investies dans la pratique de sports individuels est associé à une fréquence plus faible de consommation d’alcool et d’abus d’alcool en milieu d’adolescence. photo Steven Pisano
De la coupe aux lèvres La sous-culture qui lie alcool et sport serait davantage présente dans les sports d’équipe au secondaire par Jean Hamann Les sports individuels et les sports d’équipe seraient associés à des com portements opposés par rapport à l’alcool à certains moments de l’ado lescence. En effet, contrairement aux disciplines individuelles, les sports d’équipe seraient liés à une fréquence plus élevée de consommation d’alcool en milieu d’adolescence. Voilà la conclusion qui se dégage d’une étude publiée dans la revue Addictive Behaviors par Anne-Sophie Denault, de la Faculté des sciences de l’éduca tion de l’Université Laval, et François Poulin, de l’UQAM. Les deux chercheurs arrivent à ces constats après avoir interrogé à six reprises 310 jeunes au fil de leur adoles cence ; les participants avaient 12 ans au moment de la première entrevue et 19 ans lors de la dernière. Les questions portaient sur leur milieu familial, leurs relations sociales et leurs habitudes de vie, notamment la consommation d’al cool et la pratique de sports. Les analyses des chercheurs mon trent que le nombre d’heures investies dans la pratique de sports individuels est associé à une fréquence plus faible de consommation d’alcool ou d’abus d’alcool en milieu d’adolescence. Cet effet protecteur se maintiendrait par la suite, ce qui se traduit par une fré quence plus faible d’abus d’alcool à 19 ans chez les ados qui s’investissaient davantage dans les sports individuels au début du secondaire. « Il est possible que cet effet protecteur soit le résultat
des conséquences néfastes de l’alcool sur les performances individuelles, avance Anne-Sophie Denault. Les “lendemains de veille” ont proba blement plus de répercussions pour quelqu’un qui doit livrer une perfor mance individuelle que pour quelqu’un dont la performance est diluée dans celle de l’équipe. » À l’opposé, le temps investi dans la pratique de sports d’équipe est associé à une augmentation de la fréquence de consommation d’alcool entre la 3e et la 4e secondaire. Toutefois, cette association n’est plus présente lorsque les jeunes atteignent l’âge de 19 ans. « Les niveaux de consommation d’al cool que nous avons observés ne sont pas inquiétants, précise la chercheuse, mais ils reflètent le lien qui existe entre la sous-culture des sports d’équipe et l’alcool. De plus, les jeunes qui font partie de l’équipe de leur école ont un statut social élevé et ils sont souvent populaires, ce qui est aussi un facteur lié à la consommation d’alcool à l’adolescence. » En dépit de ces résultats, il ne fait aucun doute dans l’esprit de la profes seure Denault que les bénéfices que procure la participation à un sport d’équipe, notamment sur le plan de la socialisation et du développement per sonnel, l’emportent sur les aspects négatifs. « Les sports, qu’ils soient indi viduels ou collectifs, sont indéniable ment un plus dans la vie des jeunes », commente-t-elle.
Il reste toutefois du travail à faire auprès des jeunes sportifs et de leurs entraîneurs pour contrecarrer la nor malisation de la consommation d’al cool dans la culture des sports d’équipe, une normalisation fortement encoura gée par les médias, poursuit la cher cheuse. « Les campagnes de peur ont peu de chances de succès auprès des jeunes, estime-t-elle. Les adolescents sont plus réceptifs aux messages de promotion de saines habitudes de vie, comme l’ont démontré les campagnes contre le tabagisme. Ces messages doivent leur fournir l’information dont ils ont besoin pour exercer leur autono mie et faire leurs propres choix. »
Les sports, qu’ils soient individuels ou collectifs, sont indéniablement un plus dans la vie des jeunes
Les recommandations sur l’activité physique qu’il faut faire chaque semaine pour être en santé peuvent décourager les personnes sédentaires. « La première préoccupation, c’est de faire bouger les gens, rap pelle Luc Nadeau. L’in tensité, la fréquence, ça devrait être la deuxième ou la troisième préoccu pation. Juste une petite minute, ou cinq minutes, ce sont des minutes ga gnantes pour la santé. À partir du moment où vous commencez à bouger et que vous aimez ça, vous serez le premier à vouloir en faire davantage et à atteindre les normes de la Santé publique. »
Sur les choix de carrière des filles
Hélène Lee-Gosselin, Département de management Le Journal de Montréal, 9 novembre
Toute la socialisation des filles les mène vers les mêmes types de pro fession, comme les soins infirmiers, l’éducation à la petite enfance et l’en seignement au primaire. Selon Hélène LeeGosselin, les femmes auraient intérêt à se tour ner vers des métiers occu pés traditionnellement par des hommes afin d’augmenter leurs capa cités financières. « Quand les filles choisissent une profession, le salaire n’est pas leur premier critère. Il faut leur rappeler l’im portance de l’autonomie financière. »
Sur les familles recomposées
Claudine Parent, École de service social Coup de pouce, décembre 2017
La réunion de personnes avec des valeurs, des habitudes de vie et des méthodes éducatives différentes peut provo quer un véritable choc des cultures, signale la travailleuse sociale Claudine Parent. « Lorsque les enfants sont rapprochés en âge, il faut autant que pos sible en arriver à un consensus quant aux règles de vie, à la routine et à la discipline. Sinon, ça crée des frictions dans le couple et un sen timent d’injustice chez les enfants. »
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Célébrer les lettres et les scienc
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1. Prêtre et critique littéraire, auteur de manuels d’histoire littéraire et professeur, Camille Roy est nommé recteur de l’Université en 1924. Il le restera jusqu’en 1943. Il fut le premier doyen de la Faculté d milieu d’enseignement et de recherche ouvert sur le monde qui accueille chaque année quelque 4 000 étudiantes et étudiants dans une centaine de programmes aux trois cycles d’études. 3. Prêtre, éc 1937. Il entre à l’Université Laval en 1941. Il sera doyen de la Faculté des lettres de 1950 à 1957. Un pavillon de l’Université Laval porte son nom. photo BAnQ (Vieux-Montréal), E6,S7,SS1,D702990des lettres, est engagée en 1940 comme professeure. Elle deviendra une critique littéraire réputée. 5. Pour une enquête ethnologique en 1950, Luc Lacourcière interviewe M. Morneau, un résident de S numéro de la revue Études littéraires paru en avril 1968 à l’initiative de professeurs du Département des littératures. 7. Professeur d’histoire, Marcel Trudel débute sa carrière à l’Université Laval dans les au Canada. Il a écrit une cinquantaine de livres. 8. Les professeurs et les étudiants des cours d’été donnés à l’Université Laval en 1943 posent pour la postérité. photo Turcotte & Gousse enr.
ces humaines
FLSH : 80 ans
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La Faculté des lettres et des sciences humaines (FLSH) célébrera ses 80 ans d’existence par des dizaines d’activités réparties sur cinq jours par Yvon Larose
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Les lettres, la recherche en sciences humaines et les activités de création constituent autant de contributions à la société
des lettres en 1937. 2. L’ancienne Faculté des lettres est aujourd’hui un rivain et professeur, Félix-Antoine Savard publie Menaud, maître-draveur en -702990, Gabor Szilasi, 1970 4. Jeanne Lapointe, diplômée de la Faculté Saint-Jean-Port-Joli. photo Paul Gouin 6. Page couverture du tout premier s années 1940. Il était un spécialiste de la Nouvelle-France et de l’esclavage
Près de 35 activités en 5 jours : c’est dire l’ampleur de la pro grammation qui célébrera, du 20 au 24 novembre, le quatrevingtième anniversaire de la FLSH. Conférences, tables rondes, débats, projections de films, colloques étudiants et événements artistiques : les festivités témoigneront de la richesse de la contribution de la Faculté au monde qui nous entoure. Rappelons que la Faculté comprend quatre départements (information et communication ; langues, lin guistique et traduction ; lit térature, théâtre et cinéma ; sciences historiques) et une école, soit l’École de langues. Elle accueille chaque année près de 4 000 étudiantes et étudiants dans une centaine de programmes aux trois cycles d’études. « J’ai proposé aux profes seurs de suspendre leurs cours et d’encourager leurs étu diants à participer à la Semaine des lettres et des sciences hu maines, explique le doyen Guillaume Pinson. Selon moi, les étudiants retireront autant de cette expérience que s’ils assistaient à leurs cours. De nombreux professeurs ont accepté. » Le lundi 20 novembre, une table ronde aura pour thème « Le printemps arabe : sept ans après ». Le lendemain, trois enseignants de l’École de lan gues partageront quelques notions éclairs de leur langue de prédilection : l’arabe, le ja ponais et le portugais. Le mer credi, les enseignants et les enseignantes en création litté raire feront un grand récital de prose et de poésie. Le jeudi, une table ronde réunira des journalistes scientifiques au tour du thème « Le défi journa listique des controverses sur les vaccins ». Enfin, le vendredi, un cours public sera donné sur la guerre de Cent Ans. La Faculté des lettres voit le jour en 1937 à la suite de la création, en 1920, d’une école normale supérieure pour la formation des profes seurs. Cette école se compo sait d’une section « lettres » et d’une section « sciences ». À ses débuts, la Faculté des lettres offre des cours de fran çais et d’anglais, de latin et de grec, de langues modernes et de pédagogie. Dès 1938, la Faculté instaure des cours d’été de français, répondant en cela aux nombreuses
demandes en provenance du Canada et des États-Unis. « Aujourd’hui, souligne Guillaume Pinson, tous les étudiants étrangers qui éprou vent des difficultés en français passent par l’École de langues. Tous les étudiants québécois qui ont besoin d’apprendre les rudiments d’une langue se conde font pareil. L’ensei gnement des langues consti tue une vieille tradition de la Faculté. » Un autre fait saillant dans la jeune histoire facultaire est la création, en 1944, des Archives de folklore et d’ethnologie. Cette décision entraîne la mise sur pied d’une formation en folklore canadien et en fol klore comparé. Deux ans plus tard, l’Université fonde l’Insti tut d’histoire et de géographie. Plusieurs certificats d’études supérieures sont offerts. En 1955, l’Institut se scinde en deux : l’Institut d’histoire et l’Institut de géographie. En 1961, le nouveau Centre d’études nordiques se ratta chera à ce dernier institut. En 1970, la Faculté entreprend la réforme de ses structures et crée des départements. De puis 2013, la Faculté a modi fié son nom pour devenir la Faculté des lettres et des sciences humaines. Plusieurs personnalités ont contribué, par leur dyna misme et leur talent, à faire évoluer la Faculté des lettres. Mentionnons Camille Roy, le premier doyen de la Fa culté en 1937. Critique litté raire, professeur et auteur, il était recteur de l’Université depuis 1924. Il a eu une influence conservatrice sur les lettres québécoises, et ce, jus qu’à la Révolution tranquille. Dans les années 1950, la Faculté a comme doyen l’écri vain Félix-Antoine Savard, auteur de Menaud, maîtredraveur (1937), un classique de la littérature québécoise. En 1941, celui-ci débute sa carrière de professeur à l’Uni versité Laval. Il sera doyen de 1950 à 1957. Un pavillon du campus porte son nom. L’historien Marcel Trudel entreprend sa carrière de pro fesseur d’histoire à l’Univer sité en 1947 au nouvel Institut d’histoire et de géographie, qu’il est chargé de structurer. De 1954 à 1964, il en sera le directeur. Durant sa carrière, Marcel Trudel a écrit une cin quantaine de livres. En 1944,
l’Université crée les Archives de folklore et d’ethnologie à l’instigation de Luc Lacourcière. Depuis 1940, celui-ci enseigne la littérature française à l’Université. Il poursuivra cet enseignement jusqu’en 1963. Il dirigera les Archives de folklore et d’eth nologie de 1944 à 1975. Jeanne Lapointe a été la p remière femme engagée comme professeure à la Faculté. C’était en 1940. Elle a joué un rôle majeur dans la carrière de plusieurs écrivains, tels que Marie-Claire Blais et Gabrielle Roy. Essayiste et cri tique littéraire, engagée socia lement, elle participe à la com mission Parent (1961-1967), qui s’intéresse à l’enseigne ment au Québec. Elle a ensei gné au Département des litté ratures jusqu’en 1987. Enfin, Roch Valin fonde le Dépar tement de linguistique en 1962. Comme directeur, il se con sacre à organiser et à dévelop per un enseignement de la lin guistique conforme aux stan dards d’excellence des modèles européens de l’époque. « Certaines revues savantes, qui relèvent de notre faculté, ont marqué et continuent de marquer leurs champs d’études respectifs par leur importance et leur rayonnement, indique Guillaume Pinson. L’une d ’elles est Cahiers de géo graphie du Québec. Elle a été fondée en 1956 sous le nom de Cahiers de géographie par des professeurs phares de la Faculté, dont Louis-Edmond Hamelin. La revue Ethnologies, née en 1979, demeure la prin cipale revue d’ethnologie au Canada. Elle a eu un effet très structurant sur la discipline. La revue Communications, lancée en 1975, est très consultée et très présente en Europe. Elle a vu le jour à l’époque de la créa tion des départements de com munication. Recherches féministes, fondée en 1988, fait aussi partie des revues impor tantes à avoir vu le jour à la Faculté. Elle a une visée inter disciplinaire. Enfin, la revue Études littéraires a été lancée en 1968. Ses contenus, axés sur la théorie, le débat et l’analyse, ont laissé des traces dans l’évo lution de la discipline. » La programmation complète de la Semaine des lettres et des sciences humaines peut être consultée à l’adresse suivante : www.flsh.ulaval.ca/80/
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Gestion transfrontalière des Grands Lacs Spécialiste de la géopolitique de l’eau et des enjeux stratégiques relatifs à cette ressource, Frédéric Lasserre, du Département de géogra phie, s’intéresse à la façon dont les riverains des Grands Lacs gèrent cette immense réserve. À l’invitation du Centre de recherche sur l’eau de l’Université Laval (CentrEau), il présentera une conférence dans laquelle il se penchera notamment sur la décision du président amé ricain Donald Trump, prise au début de 2017, de réduire de 90 % le budget du programme consacré à la lutte contre la pollution de cet énorme réservoir d’eau douce. Cette baisse draconienne du financement de l’Initiative de restauration des Grands Lacs (IRGL) pourrait avoir des conséquences non seulement dans la région immédiate, mais aussi pour la popu lation qui dépend de cette ressource ailleurs. La conférence aura lieu le lundi 20 novembre, de 12 h à 13 h, au local 3A du pavillon Charles-De Koninck. L’entrée est gratuite, mais l’inscription est requise à bit.ly/2zGYjRK. La conférence sera webdiffusée au local B-639/640 du pavillon principal de Polytechnique Montréal.
Concours Cogito et Chaire publique AELIÉS L’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS) prolonge jusqu’au vendredi 24 novembre, à 17 h, la période d’inscription aux auditions du concours interfacultaire de vulgarisation Cogito. Le concours s’adresse aux étudiantes et étudiants au 2e ou au 3e cycle suffisamment avancés dans leur projet de recherche et inté ressés à mettre en valeur leur passion pour la recherche ou la création. Pour sa part, la Chaire publique AELIÉS tiendra sa prochaine activité le mercredi 29 novembre, à 19 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Cette troisième con férence de la saison portera sur le travail atypique étudiant et le syndicalisme chez les jeunes. Cette conférence gratuite est destinée au grand public. Pour plus d’information sur le concours Cogito : http://aelies.ulaval.ca/concourscogito. Pour en savoir plus sur la prochaine Chaire publique AELIÉS : chaire.publique@aelies.ulaval.ca
Lors des compétitions d’apnée, le taux d’oxygène dans le sang baisse à un point tel que 10 % des participants sont victimes d’une perte de contrôle moteur, qui s’exprime par d’importants tremblements. De plus, 1 % des concurrents poussent leurs limites au point de perdre connaissance. photo Ivan Jakac
Des cerveaux à bout de souffle ?
À long terme, la pratique de l’apnée sportive pourrait avoir des effets négatifs sur certaines fonctions du cerveau par Jean Hamann Pendant combien de temps pouvezvous retenir votre souffle ? Si le com mun des mortels parvient de peine et de misère à tenir 45 secondes, les a deptes d’apnée sportive peuvent, après quelques mois d’entraînement, dépasser trois minutes. Le record mondial officiel de cette étrange disci pline atteint même un époustouflant 11 minutes et 35 secondes ! La pratique de cette activité, qui place à répétition les organes du corps en condition de sous-oxygénation (hypoxie), pourrait toutefois avoir des effets néfastes à long terme sur le cerveau, suggère une étude qui vient de paraître dans la revue Applied Physiology, Nutrition and Metabolism. François Billaut, du Département de kinésiologie, et quatre chercheurs fran çais arrivent à cette conclusion après avoir comparé les performances cogni tives de 24 adeptes d’apnée à celles d’un groupe témoin composé de 12 étu diants en éducation physique sans expérience dans cette discipline. Les apnéistes avaient été subdivisés en deux catégories, les athlètes d’élite et les novices. La première regroupait des personnes qui avaient au moins deux ans d’expérience et qui pouvaient res ter sous l’eau sans respirer pendant 6 minutes ou plus. La seconde était f ormée d’apnéistes ayant entre 6 et 12 mois d’expérience et pouvant tenir sous l’eau environ 3 minutes. Les chercheurs ont soumis les partici pants à une batterie de tests neuropsy chologiques. La plupart des analyses n’ont révélé aucune différence entre les trois groupes à l’exception du test de Stroop. Ce test consiste à introduire
une information qui interfère avec l’exécution d’une tâche cognitive et de mesurer son effet sur le pourcentage d’erreurs et sur le temps d’exécution. Un exercice de Stroop bien connu consiste à nommer la couleur d’un mot qui est lui-même le nom d’une autre couleur (par exemple, le mot BLANC écrit en lettres rouges). Les analyses des chercheurs révèlent que les plongeurs d’élite prennent plus de temps à terminer ce test et ils font plus d’erreurs que les sujets des deux autres groupes. Le temps requis pour réaliser ce test augmente en fonction du record personnel en apnée et en fonction du nombre d’années de pra tique de cette discipline. Fait à noter, le seul participant dont le score suggé rait la présence d’un problème patho logique était celui qui avait le plus d’années de pratique et qui avait réussi la meilleure performance en apnée. Ces résultats confirment les études réalisées chez les apnéistes victimes de malaises pendant les compétitions. Près de 10 % des concurrents sont vic times d’une perte de contrôle moteur, qui s’exprime par d’importants trem blements. De plus, 1 % des concurrents poussent leurs limites au point de perdre connaissance. Il s’ensuit des problèmes neurologiques qui durent quelques jours. Les analyses sanguines effectuées sur ces personnes révèlent la présence des mêmes biomarqueurs que ceux qu’on retrouve chez les gens ayant subi un traumatisme crânien. Les effets d’une pratique prolongée de l’apnée documentés par l’équipe du professeur Billaut viennent confirmer les effets observés après ces incidents.
« Il semble y avoir un effet cumulatif de l’exposition du cerveau à des condi tions hypoxiques sur certaines fonc tions cognitives, résume le chercheur. Cet effet n’est pas dévastateur, mais il faut tout de même s’en préoccuper. » L’apnée connaît une popularité ex ponentielle depuis quelques années. Le professeur Billaut estime qu’il est possible de pratiquer cette activité de façon sécuritaire si les participants sont encadrés par des entraîneurs qui ont reçu une formation adéquate, s’ils suivent les recommandations des asso ciations qui chapeautent leur sport et s’ils respectent leurs propres limites. « Les personnes qui pratiquent l’apnée pour le plaisir doivent s’écouter et pro gresser selon leurs moyens. Mais l’hu main étant ce qu’il est, il y aura tou jours des athlètes qui voudront fra casser des records et repousser leurs limites. » Les autres chercheurs qui ont parti cipé à l’étude sont Patrice Gueit et Frédéric Lemaître, de l’Université de Rouen-Normandie, Sylvane Faure, de l’Université Nice-Sophia-Antipolis, et Guillaume Costalat, de l’Université de Picardie-Jules-Verne.
Il est possible, grâce à un bon encadrement, de pratiquer l’apnée de façon sécuritaire si on respecte les règles de sécurité et ses propres limites
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Le théâtre autrement
arts
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C’est tout un ovni théâtral que propose l’étudiante Élaine Juteau, à qui on a confié la tâche d’ouvrir la prochaine saison de JokerJoker par Matthieu Dessureault Que signifie l’identité ? Quel effet a notre culture sur notre façon de nous présenter ? Comment choisit-on un sur nom ? Ces questions se trou vent au cœur de J’aurais aimé traverser, la pièce choisie par JokerJoker pour amorcer sa prochaine saison. Cet or ganisme de diffusion, dirigé par des étudiants en arts de la scène, a jeté son dévolu sur cette œuvre inclassable d’Élaine Juteau. « C’est un projet qui tourne autour du thème de l’identité. La pièce, à mi-chemin entre le théâtre et la performance, est très conviviale. Elle vise à créer un dialogue avec les spectateurs. Chaque soir, elle évolue selon qui est présent dans la salle », explique l’artiste. La pièce sera présentée à huit repri ses, du 22 au 26 novembre, dans un local sis au 365, rue Saint-Jean. Étudiante au certificat sur la diversité culturelle, Élaine Juteau travaille sur cette créa tion depuis un bon moment. Le projet a commencé alors qu’elle effectuait une maî trise en art à l’Université du Québec à Chicoutimi.
Lauréate de bourses d’études du Conseil de recherches en sciences humaines et du Fonds de recherche du Québec – Société et culture, elle a réalisé une résidence de recherche-création au Mexique avec deux compli ces, Andrée-Anne Giguère et Luis Ortega. Pendant un mois, ils ont donné une série de spectacles participatifs improvisés dans des lieux publics. Avec projection d’images et diffusion de sons, J’aurais aimé traverser trans posera sur scène cette expé rience inoubliable. « La pièce n’est pas basée sur une histoire ou un récit en particulier. Elle présente des fragments, des morceaux de notre expérience, et c’est au spectateur de faire son che min là-dedans », dit celle qui refuse de porter le chapeau de metteure en scène. Pour elle, le théâtre est avant tout une expérience collective. « Je me vois un peu comme une chef d’orchestre. Je propose des idées, mais chacun a sa place dans la création. Tout le monde devient un acteur créateur. »
L’OSQ sur le campus Le 21 novembre, l’Orchestre symphonique de Québec (OSQ) égaiera l’heure du dîner à l’Université Laval. Dès 12 h 15, l’agora du pavillon Alphonse-Desjardins vibrera au son de la Symphonie nº 40, 1er mouvement, de Mozart, de la Symphonie nº 5, 1er mouve ment, de Beethoven, et de la Symphonie nº 8, 4e mouvement, de Dvorak. Roxanne Bédard, soprano récemment diplômée de la Faculté de musique, sera également sur place pour inter préter l’Air de la Reine de la nuit, de Mozart. Fruit d’un partenariat entre l’OSQ, l’Univer sité et la Faculté de musique, ce concert gra tuit d’une trentaine de minutes sera dirigé par le chef Nicolas Ellis. Il sera précédé d’une allocution de Rénald Bergeron, vice-recteur aux affaires externes, internationales et à la santé. photo Marc Robitaille Mardi 21 novembre, à 12 h 15, à l’atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins.
Par ses multiples projets, JokerJoker a pour but d’offrir aux artistes émergents une première expérience de diffusion professionnelle
Pour Thomas Langlois, à la tête de JokerJoker avec Emile Beauchemin, la pièce s’inscrit parfaitement dans la pro grammation de l’organisme. « La proposition d’Élaine nous a intéressés par l’origi nalité du projet, mais aussi par son aspect multidiscipli naire et même multiculturel. En lisant sa candidature, nous avons tout de suite vu qu’il s’agissait d’une expérience unique à offrir à nos spec tateurs », raconte le doctorant Performance, manipulation d’objets, projections vidéo et en littérature et arts de la diffusion de sons : cette pièce fait appel à de nombreuses scène et de l’écran. formes d’art. photo Patrick Simard Par ses multiples projets, JokerJoker a pour but d’offrir aux artistes émergents une première expérience de diffu sion professionnelle. Fondée en 2015, la compagnie vise aussi à donner la possibilité à des créateurs établis d’expéri menter. Les projets sont choi sis par un jury composé de professionnels du milieu cul turel. Le mot d’ordre : origi nalité et pertinence. Tenus secrets, les lieux de diffusion, qui changent d’un spectacle à Mise en scène par Élaine Juteau, en collaboration avec Andrée- l’autre, sont annoncés quel Anne Giguère et Luis Ortega, la pièce J’aurais aimé traverser ques jours avant l’événement. est née d’une résidence de création qu’ils ont réalisée au « L’idée de JokerJoker nous Mexique. photo Élaine Juteau est venue du besoin d’offrir
un autre mode de diffusion, de créer un organisme qui cherche à adapter sa démarche à chaque projet qu’il présente. Pour nous, JokerJoker, c’est un projet artistique et une perfor mance en soi, en plus d’être, bien sûr, un diffuseur de spec tacles », dit Thomas Langlois. La pièce d’Élaine Juteau sera suivie, plus tard dans la saison, de …manquante, du collectif Les P’lis d’langue (du 7 au 11 février), de La fille qui s’promène avec une hache, de Kill ta peur (du 20 au 28 avril) et de Danse de particules, de la compagnie Le Théâtre Astronaute (du 2 au 5 mai). Ces projets sont diffusés en collaboration avec le LANTISS et les Productions Recto-Verso. La pièce J’aurais aimé traverser sera présentée le mercredi 22 novembre, à 20 h, les jeudi 23, vendredi 24 et samedi 25 novembre, à 16 h 30 et à 20 h, et le dimanche 26 novembre, à 11 h. On peut se procurer des billets à l’adresse suivante : bit.ly/2AJjLmp. Pour plus d’information sur la programmation et la démarche de JokerJoker : jokerjoker.co
Les femmes au petit écran Qu’ont en commun les personnages féminins dans les téléséries Rupture, Les Simone, L’Échappée, Marche à l’ombre, Blue Moon et District 31 ? C’est la question à laquelle répondra Stéfany Boisvert, chercheuse post doctorale au Département d’histoire de l’art et d’études en communication de l’Université McGill et chargée de cours à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal. Sa conférence, intitulée « Les transformations des personnages féminins des téléséries qué bécoises à l’ère des récits “postféministes” », portera sur la représentation des femmes dans les téléséries québécoises depuis 2015. L’activité est présentée à l’occasion des midis-CRILCQ, une initiative du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises. Jeudi 16 novembre, à 11 h 30, au local 4433B du pavillon Louis-Jacques-Casault.
Auteure à découvrir « Je suis un ventre, des mains, des cheveux. Ces trois choses-là et dans cet ordre. Je vis à travers mon corps, par mon ventre, tout ce que je reçois du monde », écrit Audrée Wilhelmy dans le dernier numéro du maga zine Lettres québécoises. Le Cénacle des litté raires curieux propose de découvrir l’univers de cette écrivaine à l’occasion d’une activité conviviale. Créée en 2016, cette association étudiante s’intéresse aux nouvelles pratiques littéraires québécoises. Mardi 21 novembre, à 17 h, au café Fou AELIÉS du pavillon AlphonseDesjardins. Pour plus d’information : www.facebook.com/litterairescurieux
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Le programme DAM finaliste Le programme Le diplôme avant la mé daille (DAM) est au nombre des 10 orga nismes finalistes du concours de projets communautaires organisé par iA Groupe financier. Le projet gagnant recevra une bourse de 125 000 $. DAM est un pro gramme d’aide à la réussite scolaire. Il a vu le jour en 2012 à l’initiative de Béatrice Turcotte Ouellet, finissante au baccalauréat en service social et entraîneuse de basketball à l’école secondaire Vanier, à Québec. Le pro gramme DAM favorise la persévérance et la réussite scolaires des élèves à risque de décro chage en utilisant le sport comme levier d’in tervention. La bourse de 125 000 $ permettrait d’aider annuellement jusqu’à 250 élèves de deux écoles secondaires de Québec.
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Le tout nouvel Espace Futurs étudiants La rectrice, Sophie D’Amours, et le vicerecteur aux études et aux affaires étudiantes, Robert Beauregard, ont présenté officiellement le nouvel Espace Futurs étudiants lors de la journée Portes ouvertes. Ce bureau d’accueil destiné spécifiquement aux futurs étudiants a été achevé en août 2017. Cet endroit, moderne et invitant, permet dorénavant à l’Uni versité d’accueillir les futurs étudiants dans un environnement à son image et de les accompagner de façon personnalisée tout au long de l’élaboration de leur projet d’études. Sa mise sur pied montre la volonté de l’Université d’offrir à ses futurs étudiants une expérience stimulante et convaincante. Situé au rezdechaussée du pavillon MauricePollack, tout près du kiosque d’information Le Point, l’Espace Futurs étudiants a pour objectif de répondre aux besoins des différentes clientèles étudiantes (cégépiens, professionnels, étudiants actuels désirant changer de pro gramme, étudiants étrangers, etc.). On y trouve notamment un centre de documentation complet, plusieurs lieux destinés aux rencontres individuelles, une salle de présentation multimédia, un coin pour les enfants, des comptoirs numériques pour déposer une demande d’admission ainsi qu’une salle d’attente. Une équipe de responsables d’information et de promotion est dispo nible, avec ou sans rendezvous, pour rencontrer les futurs étudiants et répondre à toutes leurs questions sur les formations offertes tant en présentiel qu’à distance. Les services professionnels sont offerts du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 16 h 30. Pour plus d’information : www.ulaval.ca/futurs-etudiants.html
Les personnes qui souhaitent appuyer le projet « Le diplôme avant la médaille rayonne » peuvent voter à l’adresse suivante : https://125.ia.ca/projet-communautaire. La période de vote se terminera le 30 novembre.
Trésors cachés
FEUILLE-FLAMME Située au sud-est de l’entrée 3 du pavillon Abitibi-Price (façade est), cette sculpture, réalisée en 1990, évoque la forme d’une feuille-flamme. Thème de prédilection de l’artiste Jean-Pierre Morin, cette forme a été façonnée selon les règles d’une imagerie schématisée. Composée d’acier corten et de béton, l’œuvre fait directement référence à notre univers. Elle représente, en fait, la confrontation de l’être avec les forces de la nature. photo David Paradis / Cameo
photo Louise Leblanc
photo Anne-Marie Potvin
Un très grand succès pour la journée Portes ouvertes ! Près de 5 000 visiteurs ont mis les pieds sur le campus, le samedi 11 novembre, afin d’explorer l’offre d’études aux trois cycles et découvrir les installations et les nombreux services offerts par l’Université Laval. Pas moins de 226 futurs étudiants ont rempli, en ligne, un sondage de satis faction. Les participants à la journée Portes ouvertes affirment venir, tout d’abord, pour en apprendre davan tage sur les programmes qui les inté ressent et sur l’admission, pour dé couvrir le campus en général et le milieu environnant ainsi que pour comparer l’Université Laval à une autre université. Au terme de leur visite, 98,9 % des répondants jugent que la journée Portes ouvertes offrait vraiment autant que ce que la publicité promettait. Pour leur part, 98,1 % des répondants jugent que l’Université Laval est un bon choix pour leurs études universitaires. Divers aspects ont pu influencer la perception générale positive de l’Uni versité Laval, mais on peut citer plus particulièrement la capacité d’écoute, la courtoisie et l’attitude respectueuse
du personnel (99,1 %), l’ambiance générale sympathique (98,2 %) ainsi que les brochures, formulaires et autres imprimés bien conçus (98,2 %). Les répondants – 73,2 % de femmes et 26,8 % d’hommes – venaient principale ment des régions suivantes : Capitale N a t i o n a l e ( 2 7, 9 % ) , C h a u d i è r e Appalaches (14,2 %), CentreduQuébec (11,1 %), BasSaintLaurent (7,1 %) et Saguenay – LacStJean (6,6 %).
De leur côté, les exposants ont évalué positivement tous les aspects de leur participation à l’activité, notamment l’accueil et l’aménagement général du site et des kiosques. Ce succès tient à l’engagement concerté des quelque 600 membres de la communauté uni versitaire qui participent à l’organisa tion et assurent l’accessibilité à l’infor mation et la qualité de cette dernière. Bravo à tous ! photo Louise Leblanc
actualités UL
le fil | le 16 novembre 2017
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Ces profs qui changent des vies Les deux enseignantes évitent les cours magistraux, privilégiant les travaux en équipe, les jeux éducatifs et les activités ludiques
Nul besoin de parler longuement avec Catherine Lemay et Rachel C. Vogel pour saisir toute la passion qu’elles éprouvent pour leur travail. photo Marc Robitaille
Le Fil vous présente une série d’articles sur des enseignants inspirants qui ont influencé le parcours d’anciens étudiants. Cette semaine : Sabrina Asselin-Latulippe rend hommage à Catherine Lemay et à Rachel C. Vogel, respectivement chargée de cours et chargée d’enseignement à l’École de langues. par Matthieu Dessureault Apprendre une nouvelle l angue nécessite de la mo tivation et une bonne dose de courage. Sabrina AsselinLatulippe en sait quelque chose. Il n’y a pas si long temps, cette diplômée d’un baccalauréat en études litté raires voyait l’anglais comme une langue complexe, voire inutile. De plus, en apprenant l’anglais, elle craignait de tra hir son amour de la langue française. Tout cela, c’était avant qu’elle suive le cours Advanced English 1 avec la chargée de cours Catherine Lemay et la chargée d’ensei gnement Rachel C. Vogel. Étape obligatoire pour obtenir son diplôme, ce cours lui a permis de marier apprentissage et plaisir. Catherine Lemay ayant dû s’absenter durant la session pour des raisons médicales, Rachel C. Vogel a pris le relais. Pour Sabrina AsselinLatulippe, ce sont leurs deux méthodes d’enseignement combinées qui ont fait toute la différence. « Je ne saurais dire laquelle des deux a donné naissance au déclic dans ma tête, mais je peux
affirmer que, maintenant, je ne vois plus l’anglais comme un ennemi. Tout en étant professionnelles et pédago gues, elles ont su entrer dans ma vie personnelle à coups d’encouragements et de grandes pointes d’humanité. Elles ont été capables de voir plus loin que mon atti tude négative pour déceler que, derrière ma haine de l’anglais, se cachait princi palement une crainte de ne pas être à la hauteur de ce langage qui me rendait si vulnérable », raconte-t-elle. Afin de susciter son en thousiasme, les deux ensei gnantes se sont basées sur ses intérêts dans la vie quoti dienne. Sac hant qu’elle aimait la littérature et la cul ture, elles lui ont suggéré des lectures et lui ont envoyé des courriels avec des articles de journaux, des liens vers des émissions de radio et des invitations à des événements (tout cela en anglais, of course !). Aussi, elles évi taient les cours magistraux, privilégiant les travaux en équipe, les jeux éducatifs et les activités ludiques.
Pour Catherine Lemay, qui enseigne l’anglais à l’Univer sité depuis 2004, l’aspect participatif est un incontour nable pour apprendre une nouvelle langue. « Je dis sou vent à mes étudiants en début de session que s’ils s’attendent à avoir un cours où ils peuvent se cacher au fond de la salle et dormir, ils peuvent oublier ça ! Les cours sont très interactifs. Ils comprennent des travaux d’équipe, des exercices et des séances de discussion pour amener l’étudiant à dépasser ses limites. À la fin, il repart avec des outils pour conti nuer à s’améliorer. » Pour que cela fonctionne, elle encourage les étudiants à se fixer un objectif. « Ils doivent trouver leurs pro pres raisons égoïstes d’ap prendre l’anglais. Cela peut être pour dénicher un nou veau travail, faire un séjour à l’étranger, jouer à des jeux vidéo en ligne, etc. La raison en elle-même n’est pas im portante, mais il en faut une. Suivre un cours parce que c’est obligatoire, ça ne donne rien ! »
Anglophone originaire de la Saskatchewan, Rachel C. Vogel utilise son propre par cours pour motiver les troupes. « Moi-même, j’étais peu inté ressée à apprendre le français lorsque j’étais jeune, mais les cours étaient imposés. Ce n’est que plus tard que j’ai décidé de poursuivre mon apprentissage. On ne sait jamais où une nou velle langue peut nous mener. Il y a 25 ans, je voulais être chiro praticienne à Régina ! Les lan gues ouvrent des portes, c’est incroyable ! Je ne serais pas ici aujourd’hui si je n’avais pas étudié le français. » Au-delà de leur amour des langues, ces deux passionnées ont su transmettre à Sabrina Asselin-Latulippe une valeur essentielle : l’ouverture sur le monde. « Avec leur motiva tion, leur patience et leur dis ponibilité, elles ont fait une grande différence dans ma vie d’étudiante, mais également dans ma vie de femme, en me donnant l’envie de devenir une Québécoise plus polyva lente, ouverte et éventuelle ment bilingue », dit celle qui compte maintenant vivre de
sa plume, que ce soit dans le domaine de la littérature, des médias ou de la culture. Sans aucun doute, la ma tière apprise dans le cours Advanced English 1 sera utile pour la suite des choses ! Pour lire les autres articles de la série « Ces profs qui changent des vies » : • Michel Piché : lefil.ulaval. ca/profs-changent-vies-3/ • Florian Sauvageau : lefil.ulaval.ca/ profs-changent-vies-4/ • Fannie Lafontaine : lefil.ulaval.ca/ profs-changent-vies-5/ Le Bureau de soutien à l’enseignement profite de la publication de la série « Ces profs qui changent des vies » pour réaliser des capsules vidéo sur les en seignants qui ont été ciblés par un ancien étudiant. Rendez-vous à l’adresse youtu.be/Dr44Qxpne3g pour visionner le témoignage de Catherine Lemay et de Rachel C. Vogel.
Diplômée d’un baccalauréat en études littéraires, Sabrina Asselin-Latulippe rêve de vivre de sa plume dans le milieu médiatique.
Et vous, y a-t-il un enseignant qui a changé votre vie ? Les meilleurs enseignants, ce sont ceux dont on se souvient toute sa vie durant. Dévoués, pédagogues, enthousiastes, ils nous ont transmis leur passion, ont élargi nos horizons, nous ont donné envie d’être créatifs dans un domaine. Diplômé ou étudiant, vous avez une histoire qui implique un professeur ou un chargé de cours toujours à l’emploi de l’Université ? N’hésitez pas à écrire au journaliste Matthieu Dessureault pour lui faire part de votre témoignage (Matthieu.dessureault@dc.ulaval.ca). Votre histoire pourrait faire l’objet d’un article dans le journal !
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sur le campus
le fil | le 16 novembre 2017
Percer les secrets de Khéops Lors de la Journée SIG, le professeur Xavier Maldague fera un survol des résultats préliminaires obtenus par les membres de son équipe et leurs partenaires dans le projet Scan Pyramids par Yvon Larose La Journée SIG, un événement visant à faire connaître l’impor tance du monde géospatial et des systèmes d’information géo graphique, aura lieu le lundi 20 novembre, à compter de midi, à l’atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins ainsi qu’au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. La programmation de cette 5 e Journée SIG à l’Université Laval comprend des confé rences, des concours et des ac tivités d’éveil à la cartographie. La navigatrice Mylène Paquette, première personne du conti nent américain à avoir traversé l’Atlantique Nord à la rame et en solitaire, prononcera la con férence d’ouverture. Trois pro fesseurs de l’Université Laval feront chacun un exposé. Xavier Maldague, du Département de génie électrique et de génie infor matique, sera l’un d’eux. Ce spé cialiste de l’analyse non destruc tive des matériaux par thermo graphie infrarouge fera un survol des résultats préliminaires obte nus par les membres de son équipe et par leurs partenaires dans le projet Scan Pyramids. Ce projet international a pour but de percer les secrets des techniques de construction de quatre grandes pyramides d’Égypte. Il a été lancé à la fin de 2015. Il est parrainé par le minis tère égyptien des Antiquités et par l’Institut français HIP. Il met en œuvre des techniques de détection non invasives et non destructives permettant d’aus culter des structures telles que Khéops, la grande pyramide de Gizeh, sans causer de dommages ni de dégradation. Construite
environ 2 500 avant Jésus-Christ, Khéops est constituée de 2,7 mil lions de blocs pesant entre 2,5 et 60 tonnes. À l’époque, cette pyramide atteignait une hauteur de 146,6 mètres. Le 2 novembre, la revue Nature annonçait la découverte, par une équipe japonaise partenaire de Scan Pyramids, d’un espace vide d’au moins 30 mètres de long au cœur de la pyramide de Khéops. Ce résultat a été obtenu par la radiographie par muons, des particules subatomiques ca pables de pénétrer le roc. « L’équipe de chercheurs de l’Université Laval a effectué deux missions sur le site en 2015 e t e n 2 016 , r e l a t e X av i e r Maldague. La première, d’une durée de 24 heures, a permis de vérifier les conditions climati ques locales et d’effectuer quel ques tests sur trois pyramides. C’était en novembre 2015. En juin 2016, nous avons effectué une mission de deux semaines pour des essais plus poussés. L’effort de recherche des collè gues japonais avec la radiogra phie par muons, combiné à celui des Français avec une modélisa tion 3D par drones et à notre contribution, a mené à la décou verte d’une cavité inconnue à l’arrière de l’entrée principale de la pyramide de Khéops. » La contribution des chercheurs québécois s’est articulée autour de l’observation d’anom alies thermiques significatives à cet endroit et ailleurs sur la pyra mide. À l’aide d’une caméra ther mographique infrarouge, ils ont enregistré les températures sur la surface de la pierre. Ces e nreg istrements ont révélé la
Une image de la mission en Égypte en 2016. Une caméra thermographique infrarouge avait été installée à l’intérieur d’une tente à la base de la pyramide de Khéops. photo Institut HIP
présence de zones plus chaudes de quelques degrés que les p ierres environnantes. Et les anomalies se maintenaient de jour comme de nuit. « Notre hypothèse, avance le professeur Maldague, va dans le sens d’un effet convectif d’un espace entre les pierres, comme une cheminée qui relierait l’intérieur de la pyramide à l’extérieur. » La prochaine étape, une fois obtenu le financement, consistera, pour les chercheurs de l’Université, à mesurer les évolutions thermiques de la sur face de la pierre de la Grande Pyramide à la suite du chauffage solaire. Cet enregistrement de vrait s’échelonner sur un mini mum d’un an. « L’idée, explique Xavier Maldague, consiste à pro fiter des changements de tempé rature liés au cycle des saisons. Nous enregistrerons les varia tions de température avec une caméra fixe qui regardera tou jours la même zone de la pyra mide. Les ondes thermiques, lorsqu’elles rencontrent un vide dans la pierre, rebondissent vers la surface, où elles sont captées par la caméra. Les ondes plus longues, qui surviennent dans le cours d’une année et qui mettent plus de temps à se propager, nous permettront de sonder la pierre plus en profondeur. À la fin, nous aurons une cartogra phie de températures contras tées qui devrait permettre d’amé liorer notre compréhension des techniques de construction. » Sur le plan technique, les cher cheurs veulent installer une ca méra thermographique infra rouge sur un mât d’éclairage qui relaiera régulièrement des images à un ordinateur portable sur place. Ce dernier transmettra le matériel visuel par Internet jusqu’à l’Université Laval, où il sera dépouillé, traité et analysé. Les professeurs Jean Dubé et Marie-Hélène Vandersmissen feront chacun un exposé durant la Journ ée SIG. Le premier ens eigne à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional. Sa présentation aura pour titre « Aborder le développement régional local : apport des micro données administratives et des SIG ». Pour sa part, la profes seure Vandersmissen, du Dé partement de géographie, pro noncera une conférence sur le thème « De la modélisation des émissions de GES à la comparai son de scénarios de développe ment résidentiel pour la région de Québec ». La Journée SIG est une activité gratuite et ouverte à tous. On peut consulter la programmation à l’adresse suivante : bit.ly/2APN8Er
Le collège de Québec en 1760. Gravure ancienne, Archives de la Compagnie de Jésus, province du Canada français et d’Haïti
Il était une fois… l’Université Laval Les racines de l’Université plongent jusqu’au 17e siècle par Renée Larochelle On connaît mal les débuts de l’en seignement supérieur à Québec. Il est, en effet, tentant de situer la naissance de cette grande aven ture en 1852, lors de la fondation officielle de l’Université Laval. Toutefois, c’est presque deux siè cles plus tôt, en 1665, qu’est intro duit l’enseignement supérieur dans notre ville. Les premières disci plines sont la philosophie et la théologie (1667), puis l’hydrogra phie (1671), qui regroupe les sciences utiles à la navigation comme les mathématiques, l’as tronomie et la physique. En fait, toutes ces disciplines représentent le germe de ce que deviendra l’Université Laval, ex plique Gilles Routhier, doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses et commissaire de l’ex position GENÈSE – Il était une fois… l’Université Laval, présentée jusqu’au 14 janvier au 1er étage de la Bibliothèque. Professeur à la même faculté, Patrice Bergeron est, lui aussi, commissaire de cette exposition organisée par la Bibliothèque, en collaboration avec la Faculté de théologie et de sciences religieuses. Cette activité a lieu à l’occasion du 350e anni versaire de l’enseignement de la théologie à Québec. « Jusqu’en 1659, le Collège de Québec n’offrait que l’ensei gnement primaire », dit Gilles Routhier. Cette année-là sont introduites les humanités grécolatines et la rhétorique, soit l’équi valent de l’enseignement secon daire. Les cours dispensés par les jésuites se comparent alors à ceux qui sont donnés en France ; c’est le même cursus de formation. » L’histoire de l’enseignement supérieur à Québec est donc en marche… et rien ne l’arrêtera. En 1663, François de MontmorencyLaval établit le Séminaire de Québec et commence à y rassem bler des séminaristes. Une ombre au tableau : le Séminaire ne compte alors aucun professeur, un pro blème qui se réglera avec l’arrivée du père jésuite Claude Pijart. Cinq candidats travailleront sous sa
direction, dont nul autre que Louis Jolliet, qui deviendra un célèbre explorateur. Les études sont basées sur la Somme théologique de Thomas d’Aquin et ses nombreux commentaires. En 1760, à la suite de la Conquête, le Collège de Québec, réquisitionné par l’armée britannique, devient une caserne. Le Séminaire de Québec prend alors le relais de l’enseignement supérieur. En 1852, l’Université Laval est constituée de quatre facultés : théologie, médecine, droit et arts. L’exposition souligne également les 350 ans de l’enseignement supérieur de la théologie à Québec, une discipline qui a grandement évolué à l’Université au fil des ans, rappelle Gilles Routhier. « Jusqu’en 1959 environ, il n’y avait encore que de futurs prêtres qui étudiaient à la Faculté de théologie, dit-il. Progressivement, les laïcs et les femmes vont commencer à y étu dier. Aujourd’hui, la Faculté de théologie et de sciences religieuses accueille une clientèle diversifiée, dont beaucoup d’étudiants inter nationaux et des personnes au mitan de la vie qui viennent y cher cher un approfondissement de la question religieuse. D’autres en core étudient en vue d’occuper un emploi d’agent de pastorale dans les centres de détention ou au sein des Forces armées canadiennes, par exemple. » L’exposition rassemble de très rares ouvrages, qui raviront les amoureux de beaux livres anciens. Pour compléter le contenu de cette exposition, Louis Painchaud, pro fesseur retraité de la Faculté de théologie et de sciences religieuses, brossera le portrait de l’ensei gnement supérieur à Québec au 17e siècle lors d’une conférence qui aura lieu le mercredi 22 novembre, à 11 h, au local 4285 du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Pour en savoir plus sur l’exposition GENÈSE – Il était une fois… l’Université Laval : bit.ly/2yY17L2. Pour obtenir plus d’info sur la conférence : bit.ly/2iRGQfl
sports
le fil | le 16 novembre 2017
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en bref Le don de sang ne requiert qu’une petite heure dans la journée du donneur
Depuis 14 ans, la traditionnelle Collecte de sang du PEPS est organisée conjointement par le Département d’éducation physique et le Service des activités sportives. photo PEPS
Un geste pour changer une vie La traditionnelle Collecte de sang du PEPS se tiendra le jeudi 23 novembre par Jenny Aumais L’espace de quelques heures, les plateaux sportifs du PEPS deviendront le lieu d’une des plus importantes collectes de sang de la région. Depuis 14 ans, la tra ditionnelle Collecte de sang du PEPS est organisée con jointement par le Départe ment d’éducation physique et le Service des activités sportives. Elle se déroulera le jeudi 23 novembre, de 8 h 30 à 18 h, et elle s’adresse é v i d e m m e n t à t o u t e l a communauté universitaire. Qu’on soit étudiant, profes seur, membre du personnel
administratif ou de soutien, tout le monde est invité à réaliser ce geste de solidarité qui fait toute la différence. Le don de sang, qui peut paraître une corvée pour certains, ne requiert en fait qu’une petite heure dans la journée du donneur. En seu lement soixante minutes, on passe aisément à travers toutes les étapes de l’inscrip tion et de la vérification, en plus du don lui-même, qui dure approximativement une dizaine de minutes. N’oublions pas que c’est un acte noble et bref pour le
donneur, mais qui trans forme complètement la vie du receveur ! Lors d’un don, on ne pré lève que 450 ml de sang. Comme l’organisme humain compte environ cinq litres de sang, les réserves suffisent amplement au maintien de toutes les fonctions de l’or ganisme. Les quelques milli litres prélevés pourront, quant à eux, sauver la vie de quatre personnes. Comme la collecte du 23 novembre occupera les espaces d’un centre sportif, l’occasion est idéale pour
faire tomber les mythes concernant le don de sang et la pratique du sport. Plu sieurs pensent à tort que les athlètes doivent s’abstenir de donner du sang pour ne pas nuire à leur entraîne ment et à leurs performan ces. Cette croyance popu laire est fortement ancrée dans les milieux sportifs et doit être démentie. Il est simplement suggéré d’at tendre de six à huit heures après un don avant de s’adonner à une activité physique intense. Pour plus d’information, communiquez avec Jocelyn Gagnon au Département d’éducation physique au 418 656-7658.
Campus dynamique
Le Rouge et Or s’allie avec la SAAQ Le Club de basketball Rouge et Or s’est allié avec la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) pour la campagne de sensibi lisation « Tu textes. Ou tu conduis. Choisis ! ». Une telle association est une première pour le Club. Une vidéo promotionnelle et des panneaux publicitaires ont été présentés au public dimanche à l’occasion du lancement de la campagne, qui s’est tenue lors des pre miers matchs locaux du Rouge et Or à l’amphi théâtre Desjardins – Université Laval. Des étudiants-athlètes du Rouge et Or ont accepté d’agir comme ambassadeurs afin de sensibi liser les jeunes à la prudence au volant. Ces différents outils de communication seront déployés par la SAAQ et par le Rouge et Or tout au long de l’année afin de rejoindre les jeunes, particulièrement les hommes de 18 à 24 ans.
Le PEPS, l’endroit parfait pour un emploi étudiant La section « Emplois » du site Web du PEPS regorge d’offres pour les étudiants. De nature très variée, ces emplois varient selon la pé riode de l’année. À titre d’exemples, mention nons les emplois de sauveteur / moniteur en milieu aquatique, d’arbitre ou de marqueur pour les ligues intra-muros et d’intervenant en conditionnement physique sur musique. Au grand bonheur des étudiants qui y tra vaillent, le PEPS est reconnu comme un en droit où il est possible de conjuguer travail et études. Les emplois sont généralement à temps partiel, et les horaires sont variables. Pour postuler, consulter le lien www.peps.ulaval.ca/emplois.
Vendredi 17 novembre Basketball féminin | Bishop’s PEPS | 18 h Basketball masculin | Bishop’s PEPS | 20 h
Samedi 18 novembre Football | Laval contre Calgary demi-finale canadienne Calgary, Alberta | 16 h (heure de l’Est)
Dimanche 19 novembre Volleyball féminin | Ottawa PEPS | 13 h
Samedi 25 novembre Volleyball féminin | UQAM PEPS | 18 h Volleyball masculin | Équipe nationale de développement PEPS | 19 h 30 Les équipes de basketball Rouge et Or disputeront un dernier programme double avant la pause des Fêtes ce vendredi 17 novembre, à compter de 18 h. Elles affronteront les Gaiters de l’Université Bishop’s à l’amphithéâtre Desjardins – Université Laval du PEPS. Billets disponibles au 418 656-PEPS. photo Mathieu Bélanger
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au fil de la semaine
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le fil | le 16 novembre 2017
L’œuvre-phare Plusieurs auteurs ont trouvé leur vocation à la lecture d’un livre qui les a particulièrement marqués. D’autres vouent un véritable culte à un ouvrage qui ne cesse de les inspirer. Deux étudiantes du Département de littérature, théâtre et cinéma, Maude Déry et Karine Gendron, ont décidé d’explorer cette influence majeure que peut avoir une œuvre (littéraire, théâtrale, graphique, visuelle, musi cale, etc.) sur la trajectoire d’un artiste ou d’un chercheur. Lors d’un 5 à 7 convivial sur le thème « L’œuvre-phare en amont de la recherche et de la création », elles sou haitent que soit mise en lumière l’impulsion intangible à l’origine d’une pensée critique ou artistique. L’activité sera divisée en deux volets. D’une part, une dizaine d’étu diants viendront dévoiler leur œuvre fétiche et témoigner de son incidence dans leurs travaux de recherche et leurs pratiques artistiques. D’autre part, une table ronde réunira les écrivaines Sylvie Nicolas, Maude Deschênes-Pradet et Naomi Fontaine ainsi que le bédéiste et réalisateur Francis Desharnais. Ils se prononceront sur l’interdis ciplinarité, l’intermédialité, la pratique artistique, leurs influences et l’héritage qu’ils désirent laisser dans le paysage c ulturel et social québécois. Mercredi 22 novembre, à 17 h, au Café au Temps perdu (867, avenue Myrand). Entrée libre.
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Aînés sous surveillance
Autochtones et régime seigneurial
Atteindre la paix Des musées qui par l’éducation se renouvellent
Le gouvernement du Québec souhaite légiférer d’ici janvier sur l’usage des caméras de surveillance dans les CHSLD. Or, le recours à des caméras cachées dans les chambres des résidents ne fait pas l’unanimité au Québec. Il suscite également de vifs débats partout en Amérique du Nord. Pour faire le point sur la question, l’Institut d’éthique appliquée rece vra le bioéthicien Hubert Doucet. Dans sa confé rence, ce professeur retraité de la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Montréal fera un tour d’horizon des différentes pratiques de surveillance des aînés ainsi que des arguments éthiques et juridiques qui les justi fient. Il proposera égale ment de réfléchir à quel ques moyens pour amélio rer la protection des personnes âgées vulnérables.
Les initiatives visant la promotion de la paix dans Le Centre interuniversitaire les pays africains en situa d’études québécoises vous tion de conflit sont multi convie à la communication ples. Toutefois, l’absence « Terres “seigneuriales” et de données empiriques sur pouvoirs à Kahnawake et à l’état du système d’éduca Odanak » qui sera pronon tion dans plusieurs de ces cée par la stagiaire postdoc pays est un réel problème torale Isabelle Bouchard, de pour les chercheurs en l’Université de Sherbrooke. sciences sociales qui tra Dans sa présentation, la vaillent sur les politiques conférencière s’intéressera d’éducation à leur proposer. aux nouveaux enjeux locaux Dans la communication relatifs au pouvoir sur les « Recherches en sciences terres après l’intégration des sociales de l’éducation pour communautés autochtones la paix en Afrique. Cas de au monde rural laurentien. la République démocratique Elle abordera, plus particu du Congo », le professeur lièrement, l’exercice concret invité au Département de du pouvoir des chefs de sociologie Pascal Kapagama Kahnawake et d’Odanak comparera le niveau de entre 1760 et 1860. Quelle connaissances dans cette légitimité les Amérindiens région avec celui d’un autre accordent-ils aux décisions État ayant connu divers de leurs chefs ? Comment conflits aux répercussions les chefs maîtrisent-ils les négatives sur le système mouvements de contesta d’éducation, la Côte tion ? Quels sont les fac d’Ivoire. teurs externes qui fragilisent l’autonomie des chefs ? Mercredi 22 novembre, peinture de Thomas Davies à 11 h 30, au local 3470 (1737-1812) du pavillon CharlesDe Koninck. Entrée libre. Mardi 21 novembre, à 12 h, au local 2419 du pavillon Charles De-Koninck. Entrée libre.
Mardi 21 novembre, à 12 h, au local 413 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre.
22/11
Un vent de renouveau souffle actuellement sur les musées québécois. Aimeriez-vous en connaître davantage sur les innova tions dans ce domaine ? Le professeur Habib Saïdi, du Département des sciences historiques, vous invite à assister à la table ronde qu’il organise à l’oc casion de son cours Intro duction à la muséologie. Sur le thème « Innovations muséales au Québec : trois musées, trois regards », cette rencontre réunira des intervenantes qui vien dront parler des solutions visionnaires mises en place dans leurs musées respec tifs. Les invitées seront Annie Breton, du Musée de Charlevoix, Michelle Bélanger, du Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke, et Émilie Papillon, de Boréalis Musée de Trois-Rivières. Mercredi 22 novembre, à 18 h 30, au local 1242 du pavillon CharlesDe Koninck. Entrée libre.
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23/11
Place aux animaux en anthropologie
Désastre écologique au Brésil
De dominateur des a nimaux et du monde, l’humain est passé à responsable du bienêtre des autres espèces et de la q ualité de leur envi ronnement. Ce changement de contexte scientifique et moral a modifié, dans la pensée intellectuelle, la place de l’humain sur Terre et, conséquemment, sa relation avec les animaux. Pour approfondir les impli cations de ce c hangement, les Rendez-vous anthropo logiques recevront Mélanie Roustan, du Muséum na tional d’histoire naturelle à Paris. Elle discutera du « tournant animaliste » que connaît la discipline. En s’appuyant sur les muta tions récentes des travaux anthropologiques s’intéres sant aux animaux, elle en proposera une généalogie intellectuelle et morale, puis elle explorera leurs con séquences méthodologiques et épistémologiques.
En 2015, la rupture de barrages de rétention de résidus d’une mine de fer au Brésil a causé des dommages sociaux et environnementaux sans précédent dans ce pays. La boue a envahi la ville de Bento Rodrigues, provoquant la mort de 19 personnes et laissant de nombreuses familles sans maison. De plus, les résidus miniers ont atteint la rivière Doce, causant la mort de plusieurs animaux marins et terrestres. À la suite de cette catastrophe, des lois ont été adoptées au Brésil pour responsabiliser les compagnies minières. Pour en savoir plus sur les principes du droit de l’envi ronnement qui ont conduit à ces mesures, assistez à la conférence de Romeu Thomé, professeur de droit à l’École Supérieure Dom Hélder Câmara, au Brésil.
Mercredi 22 novembre, à 12 h, au local 5325 du pavillon CharlesDe Koninck. Entrée libre.
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca
Jeudi 23 novembre, à 11 h 30, au local 3A du pavillon Charles-De Koninck. Entrée gratuite mais inscription obligatoire à bit.ly/2msJqgU.