Tsunami numérique p2
L’école de l’avenir p8-9
Volume 53, numéro 17 1er février 2018
photos Louise Leblanc
Tous ensemble
De nombreux membres de la communauté universitaire étaient rassemblés lors de la commémoration citoyenne de l’attentat du 29 janvier 2017, en solidarité avec les victimes et leurs familles. p3
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Pour faire face au tsunami Diverses études évaluent qu’entre 30 % et 60 % des emplois sont automatisables
Le tsunami numérique prendra plusieurs formes, notamment la robotique avancée, les transports autonomes et les objets connectés.
Des dizaines d’experts ont échangé sur les défis soulevés par le numérique dans les domaines de l’emploi et de la formation dans la région de Québec par Yvon Larose Transports autonomes, plate formes spécialisées en par tage, objets connectés, toutes ces nouvelles applications technologiques boulever sent les modèles d’affaires. Di verses études évaluent qu’entre 30 % et 60 % des emplois sont automatisables au moyen de technologies existantes ou émergentes. Pour mieux comprendre les effets de ces mutations sur l’emploi et la formation, un symposium s’est tenu les 31 janvier et 1 er février au Centre des congrès de Qué bec sur le thème « Prévenir le tsunami numérique : un défi pour l’emploi dans la Capitale Nationale ». L’activité, qui a attiré quelque 700 personnes, était une initiative de la Coalition FORCE 4.0, une association de décideurs du secteur éco nomique et du secteur de la recherche de la région de la capitale. Elle réunissait une quarantaine de dirigeants d’entreprises, de gestion naires de services publics, d’intervenants socioécono miques, de représentants d’organisations associatives et d’intervenants du milieu de l’éducation. Ceuxci étaient répartis en ateliers portant sur le secteur manufacturier, les finances, le tourisme, les services publics, la santé, la culture et la vente au détail. L’événement était présidé par la rectrice de l’Université Laval et présidente de la Coalition FORCE 4.0, Sophie D’Amours, et par le président
du conseil d’administration de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, Jacques Topping. « Mécanisation, électrifi cation, automatisation, les grandes vagues technolo giques ont toutes été des rup tures avec le passé et ont entraîné une période de crois sance économique, rappelle la rectrice. On sait que la pro chaine vague arrive avec les nouvelles technologies numé riques que sont la robotique avancée, l’impression 3D et l’intelligence artificielle. Dans ce contexte, l’emploi va chan ger et les universités devront être plus agiles dans l’élabora tion et dans la diversification de leur offre de formations. » Selon Sophie D’Amours, dans le futur, la littératie numérique sera l’une des compétences à acquérir pour nombre de travailleurs « dans un monde où l’on sera en touré d’automates ». « La de mande de soutien sera très forte, poursuitelle. Mais pour aider à effectuer la tran sition, les formations ne se ront pas nécessairement des baccalauréats. » L’Université Laval est cons ciente du tsunami numérique qui s’en vient et s’y prépare. Ce sujet a été amplement dis cuté pendant l’exer cice de consultation publique qui s’est déroulé sur le campus l’automne dernier dans le cadre du prochain plan stra tégique de l’établissement. « Le plan stratégique contien dra des éléments d’action sur
comment on peut s’inscrire dans cette dynamique, sou ligne la rectrice. Partout au monde, on aborde le tsunami numérique dans une pers pective régionale. Les uni versités doivent donc être à la table pour participer à l’élaboration des stratégies. Pour moi, la réflexion que l’on a et que l’on aura ne sera pas d’ordre technologique, mais plutôt d’ordre social et économique. » Julien Poitras est doyen de la Faculté de médecine. Durant le symposium, il était expert invité à l’atelier de tra vail consacré au secteur de la santé. Selon lui, le numérique est déjà bien présent dans le quotidien des profession nels de la santé. « Nous avons accès aujourd’hui à des bases de données informatisées équivalant aux gros bouquins de référence d’autrefois que l’étudiant devait mémori ser, expliquetil. Ces outils
technologiques permettent au professionnel de gagner du temps et de se concentrer davantage sur d’autres com pétences, comme la collabo ration avec les autres soi gnants et la promotion de la santé auprès du patient. » Le doyen croit que le monde de la santé a tout intérêt à s’adap ter à la nouvelle réalité tech nologique et à utiliser les outils qui en découlent. Il donne en exemple ces ma chines capables d’effectuer une première lecture des tomodensitométries. « Non seulement les lectures sont justes, mais elles sont faites rapidement », ditil. En salle d’opération, le chirurgien peut désormais s’appuyer sur la robotique pour certains gestes tech niques. Des robots per mettent au médecin d’inter venir à distance. L’impri mante 3D permet de créer des prothèses de remplacement ajustées. « Nous avons avan tage à travailler avec l’évolu tion technologique, affirme Julien Poitras. Nous n’en serons que meilleurs pra ticiens. Le numérique, en quelque sorte, permet au pro fessionnel de la santé de se concentrer sur l’aspect rela tionnel avec ses patients. Plus nous travaillerons humaine ment, en interaction et en décision partagée avec nos patients, plus il sera difficile de nous remplacer par des machines. »
On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.
Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.
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Le professeur Laurent Bourdeau enseigne au Département de géographie. Il est titulaire de la Chaire de recherche en partenariat sur l’attractivité et l’innova tion en tourisme (Québec Charlevoix). Au symposium, il a participé en tant qu’expert invité à l’atelier de travail sur le secteur touristique. « Le tourisme a un poids important dans l’économie de la région de Québec, tout comme dans celle de Char levoix, expliquetil. On parle d’environ 15 % et 25 % des emplois, respectivement, qui sont directement reliés au tourisme. » Selon lui, la révo lution numérique est déjà bien présente dans ce secteur et elle se manifeste de diffé rentes façons. Pensons à Uber, qui met en contact des conducteurs et des passagers pour des services de taxi, et à Airbnb, la plateforme com munautaire de location et de réservation de logements de
particuliers. « Ces nouvelles façons de faire suscitent toute fois des débats dans l’indus trie touristique », indiquetil. Le tsunami numérique touche également les agences de voyages, qui sont mainte nant moins nombreuses, et les procédures d’enregistre ment dans les aéroports, qui ont été simplifiées. Et les guides touristiques ? Le pro fesseur ne croit pas qu’ils seront systématiquement remplacés par des applica tions mobiles sur téléphone intelligent. « Il y a encore de la demande pour la bonne vieille carte routière en pa pier », ditil. Il souligne que la nature même du tourisme est basée sur les interactions avec les gens. « Un restaurateur, un PDG de compagnie aérienne et un guide touristique n’ont pas les mêmes réponses à propos de la technologie, poursuitil. La technologie devrait venir en appui à l’hu main, et non le remplacer. »
L’événement était présidé par la rectrice de l’Université Laval et présidente de la Coalition FORCE 4.0, Sophie D’Amours, et par le président du conseil d’administration de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, Jacques Topping.
Quelque 700 personnes se sont réunies dans une salle du Centre des congrès de Québec pour assister au symposium. photos Louise Leblanc
Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Pascale Guéricolas, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Jenny Aumais, Stéphane Jobin, Nathalie Kinnard, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrices-réviseures : Anne-Marie Lapointe, Manon Plante Agente de secrétariat : Sophie Leroux
Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)
Placements publicitaires Claudine Trudel 418 656-2131 poste 6415 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965
Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687
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Main dans la main De nombreux membres de la communauté universitaire ont participé à la commémoration citoyenne de l’attentat du 29 janvier 2017, en solidarité avec les victimes et leurs familles par Pascale Guéricolas Les trois forment un groupe soudé. Aymen Derbali, paraplégique cloué à son fauteuil depuis que le tireur a fait feu sur lui dans la salle de prière le 29 janvier 2017, sa femme et sa fille se tiennent serrés sur la grande scène, balayée par des rafales de vent glacial. Juste der rière eux, la chorale du groupe de nouveaux réfugiés et de Québé cois de l’Université Laval entonne le refrain de sa composition, La langue de mon âme. « Chan tons ensemble, célébrons nos dif férences, pour apaiser la douleur, à la chaleur du cœur. » Ces paroles de partage et de compassion résument bien la volonté des dignitaires et de la foule de faire de ce triste anniver saire un geste de solidarité avec toutes les victimes d’attentat. « Mon cœur battait fort sur scène quand je regardais tous ces gens venus, malgré le froid, montrer leur soutien à la communauté musul mane », raconte l’une des chan teuses, Hanane Aissaoui, en deuil d’une des victimes. « Je suis très contente qu’on ait pu partager ce moment si émouvant », affirme, de son côté, Maité Moreno. Cette pro fesseure à la Faculté de musique dirige, à l’Université Laval, un pro jet de recherche d’intégration sociale. Ensemble, réfugiés syriens, birmans, congolais, autres immi grants et autres Québéc ois par tagent le plaisir de chanter. Leur chanson, composée collectivement avant l’attentat, illustre bien l’im portance des liens du cœur pour vivre pleinement la diversité cultu relle, tout comme la chanson Mon pays de Gilles Vigneault, entonnée à la fin de la commémoration.
Les pancartes de plusieurs des participants, dans la foule recueil lie, proclament l’importance de rester solidaires face à ce drame, un drame qui a touché de plein fouet la communauté universi taire, comme le rappelle la rectrice Sophie D’Amours. « Il y a un an, l’Université Laval perdait l’un de ses brillants chercheurs et pédago gues lors de cette tragédie, Khaled Belkacemi. Sa conjointe et profes seure à l’Université Laval, ses enfants, ses proches, amis, collè gues, ses étudiantes et étudiants, toute la communauté universitaire a été ébranlée par cet attentat ignoble, ayant coûté la vie à six Québécois… » Blotties autour d’un bouquet de fleurs qu’elles s’apprêtent à dépo ser devant le Centre culturel isla mique de Québec, trois étudiantes témoignent du changement dans leur vie depuis un an. « Cet évé nement tragique a eu l’effet d’un réveille-matin pour moi, raconte Ariane, étudiante en médecine. On doit redoubler d’efforts et prendre les choses en main pour s’opposer à l’intolérance. » Pour sa part, Eugénie a choisi de combattre les préjugés et idées reçues véhiculés dans sa propre famille. « Lorsque j’entends certaines personnes ré péter des phrases propagées par La Meute comme “Ils ne sont pas comme nous autres” ou “Ils nous volent nos jobs”, je discute avec elles, témoigne la jeune fille. Il faut éduquer les gens pour éviter que l’ignorance engendre la haine et l’intolérance. » Rencontré à la commémoration, le président de l’Association des
Lors de la commémoration citoyenne, la rectrice Sophie D’Amours a marché en compagnie d’autres dignitaires, dont les premiers ministres fédéral et provincial Justin Trudeau et Philippe Couillard, le maire de la ville de Québec, Régis Labeaume, le grand chef de la nation huronne-wendat, Konrad Sioui, la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, le ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, David Heurtel, et le député fédéral Joël Lightbound.
étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supé rieures (AELIÉS) abonde dans le même sens. « À l’AELIÉS, tout au long de l’année qui vient de s’écou ler, nous avons fait la promotion du vivre-ensemble. Nous avons sensi bilisé les étudiants à l’importance de la diversité non seulement sur notre campus, mais aussi dans les autres universités au Québec », raconte Pierre Parent Sirois. « Je crois que les choses ont changé depuis l’attentat, analyse, de son côté, Ousmane Traoré, président de l’Association malienne de Qué bec. Les politiciens s’impliquent beaucoup plus pour combattre la haine. » L’étudiant au doctorat en agroéconomie émet un souhait, celui que tous travaillent la main dans la main pour garder la ville de Plusieurs enfants et épouses de victimes ont pris la parole pour remercier Québec toujours accueillante. la population de son soutien.
Les pancartes de plusieurs participants proclamaient l’importance de rester solidaires face à ce drame
Les participants à la soirée de commémoration ont déposé des fleurs, des messages et des bougies devant le Centre culturel islamique de Québec, en souvenir des victimes de l’attentat du 29 janvier 2017. photos Louise Leblanc
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recherche
en bref
Bienvenue aux Portes ouvertes ! Vous souhaitez vous renseigner sur les q uelque 500 programmes d’études aux 3 cycles offerts par l’Université Laval, déposer sur place une demande d’admission, échanger avec le per sonnel enseignant et les étudiants actuels sur la vie à l’Université, assister à l’une des nom breuses conférences ou participer aux visites guidées ? La journée Portes ouvertes est déci dément pour vous ! Venez découvrir tous les services offerts à l’Université Laval et visiter le campus et ses facultés. Des milliers de futurs étudiants sont attendus sur le campus pour ce moment important de la vie de la communauté universitaire. Le Bureau du recrutement étudiant, les facultés ainsi que les services de l’établissement feront tout pour que cette importante activité soit un succès. Samedi 3 février, de 10 h à 15 h, au pavillon Alphonse-Desjardins. Pour plus d’infor mation : www.ulaval.ca/futurs-etudiants/ rencontrez-lul/portes-ouvertes.html
À vos lentilles ! Vous êtes passionné de la photo ? Le Concours interuniversitaire de photographie est pour vous ! Organisé par le Regroupement des ser vices universitaires d’animation culturelle et communautaire (RESSUAC), il est ouvert à tous les étudiants des universités québécoises et des universités francophones hors Québec participantes, qu’ils soient au 1er, au 2e ou au 3e cycle, à temps complet ou à temps partiel, étudiants réguliers, libres ou à l’éducation per manente. Les étudiants intéressés doivent s’ins pirer du thème « Héros anonyme » pour réaliser leurs œuvres. Chaque participant peut présen ter trois projets maximum, qui peuvent être en noir et blanc ou en couleurs. Trois grands prix seront remis aux gagnants, soit 500 $ pour le premier prix, 350 $ pour le deuxième prix et 250 $ pour le troisième prix. Quatre mentions spéciales accompagnées d’une récompense de 100 $ seront également décernées.
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Trois nouvelles chaires de recherche du Canada Danièle Bélanger, Philippe Bourbeau et Marie-Ève Tremblay en sont les titulaires par Jean Hamann
Le Secrétariat du Programme des chaires de recherche du Canada a octroyé trois nouvelles chaires à des pro fesseurs de l’Université Laval. Les titu laires, qui ont lancé les activités de leur chaire il y a quelques mois déjà, sont Danièle Bélanger, du Département de géographie, Philippe Bourbeau, du Département de science politique, et Marie-Ève Tremblay, du Département de médecine moléculaire. Le Secrétariat attribue deux types de chaires. Les chaires de niveau 1 sont accordées à des chercheurs exception nels, reconnus par leurs pairs comme chefs de file mondiaux dans leur do maine. Ces chaires disposent d’un bud get de 200 000 $ par année pendant sept ans et elles sont renouvelables une seule fois après sept ans. Les chaires de niveau 2 sont attribuées à des chercheurs émergents exceptionnels considérés par leurs pairs comme étant susceptibles de devenir des chefs de file dans leur domaine. D’une durée de cinq ans, elles disposent d’un budget annuel de 100 000 $ et elles sont renouvelables une seule fois. Danièle Bélanger est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les dynamiques migratoires mondiales (niveau 1). Ses travaux visent à dégager une vision globale des dynamiques mi gratoires mondiales ainsi que des pistes de solution visant à réduire la précarité vécue par les migrants dans de nom breuses régions de la planète.
Par ailleurs, cinq chercheurs ont ob tenu un renouvellement de leur chaire. Il s’agit de Marie-Pierre Gagnon, de la Faculté des sciences infirmières, de Jean-Pierre Julien et de Marc Ouellette, de la Faculté de médecine, de MariePhilippe Bourbeau est titulaire de la Claude Vohl, de l’École de nutrition, et Chaire de recherche du Canada sur de Louis-Paul Rivest, du Département l’immigration et la sécurité (niveau 2). de mathématiques et de statistique. Ses recherches visent à assurer une meilleure compréhension des multiples Pour en savoir plus sur : facettes du lien entre migration et sécu • La Chaire de recherche du Canada rité à partir d’analyses comparées entre sur les dynamiques migratoires plusieurs pays. mondiales (niveau 1) : Marie-Ève Tremblay est titulaire de la bit.ly/2np9vKP Chaire de recherche du Canada en plas ticité neuroimmunitaire en santé et thé • La Chaire de recherche du Canada sur l’immigration et la sécurité rapie (niveau 2). Ses recherches visent (niveau 2) : bit.ly/2DKyPGh l’élaboration de stratégies novatrices utilisant les cellules immunitaires du • La Chaire de recherche du Canada cerveau comme vecteur thérapeutique en plasticité neuroimmunitaire pour effectuer des changements ciblés en santé et thérapie (niveau 2) : au niveau de la circuiterie neuronale. bit.ly/2DI6DzF
Les travaux de ces chaires portent sur les dynamiques migratoires, l’immigration et la sécurité ainsi que la plasticité neuroimmunitaire
Les participants doivent déposer les fichiers électroniques des photographies soumises avant le 8 février, à minuit. Pour en savoir plus sur les règlements du concours : bit.ly/2BEUXM4. Pour plus d’info, contactez Annie Raymond du Bureau de la vie étudiante au 418 656-2131, poste 4131 ou à annie.raymond@bve.ulaval.ca. Danièle Bélanger
Philippe Bourbeau
Marie-Ève Tremblay
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Grâce à ces fonds, les chercheurs tenteront de trouver des solutions concrètes aux problèmes de santé de la population
11,6 M $ des IRSC Dix-neuf chercheurs de l’Université ont obtenu des fonds au programme Projet des Instituts de recherche en santé du Canada par Jean Hamann Dix-neuf chercheurs de l’Université comp tent au nombre des chercheurs financés au terme du dernier concours du programme de subventions Projet des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Les sommes accordées à ces chercheurs totalisent 11,6 M $ sur une période de cinq ans. Leurs demandes de subvention ont été retenues au terme d’un rigoureux processus d’évaluation par les pairs, et les résultats de cette sélection ont été annoncés le 26 janvier à l’Université Laval par Joël Lightbound, député de Louis-Hébert et secrétaire parlementaire du ministre des Finances. « L’important soutien du gouvernement fédéral, par l’entremise des IRSC, permettra aux équipes de recherche œuvrant au sein de l’Université Laval, du CHU de Québec – Université Laval, de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec et du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale de réaliser des avancées sur le cancer, l’alzhei mer, l’alimentation et la nutrition, les mala dies inflammatoires de l’intestin et l’anxiété et ainsi de trouver des solutions concrètes et innovantes aux problèmes de santé des populations », a commenté la rectrice Sophie D’Amours lors de l’annonce publique des résultats. Christian Landry, du Département de biolo gie et de l’Institut de biologie intégrative et des systèmes, a décroché la plus importante subvention, soit 1,1 M $. Le chercheur et son équipe tenteront de mieux comprendre pour quoi certaines mutations provoquent des effets délétères importants, alors que la plu part des mutations n’ont aucune répercussion sur le bon fonctionnement des cellules. Leurs
travaux permettront de cerner les méca nismes qui assurent la résilience du génome et ils favoriseront le développement de médi caments servant à restaurer l’équilibre phy siologique des cellules. Benoît Lamarche, de l’École de nutrition et de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, a obtenu une subvention de 945 000 $ pour réaliser des travaux sur la diète méditerranéenne et l’activité physique.
Ces deux interventions ont fait leurs preuves dans la prévention de maladies chroniques comme les maladies cardiovasculaires. Toutefois, très peu d’études se sont penchées sur l’effet combiné de la diète méditerra néenne et de l’activité physique sur la santé. L’équipe du professeur Lamarche s’attaquera à ce sujet lors d’une des plus vastes études jamais menées sur la question. Caroline Gilbert, du Département de microbiologie-infectiologie et d’immunolo gie et du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, disposera d’une somme de 918 000 $ pour étudier le rôle du récepteur DCIR dans l’infection au virus de l’immunodéficience humaine (VIH). De nombreuses études suggèrent qu’un
traitement administré avant ou peu après l’exposition à ce virus peut prévenir l’infec tion et les dommages au système immuni taire. Il y a donc avantage à bloquer les pre mières étapes de l’infection au VIH. Les c ellules dendritiques sont les premières cellules des muqueuses à se lier au virus par l’entremise de récepteurs, dont l’un des plus importants est DCIR. L’équipe de la profes seure Gilbert tentera de développer des stra tégies thérapeutiques bloquant l’interaction de DCIR avec le VIH. Pour consulter la liste des projets présentés par des chercheurs de l’Université Laval qui ont obtenu du financement au programme Projet des IRSC : bit.ly/2DMo0U4
Une partie des personnes présentes à l’annonce des résultats du concours Projet des IRSC en compagnie des chercheurs qui ont reçu du financement : Sophie D’Amours, rectrice, Donald Poirier, Marc Ouellette, directeur scientifique de l’IMII, l’une des composantes des IRSC, Benoît Lamarche, Caroline Gilbert, Philippe Landreville, Adnane Sellam, Eugénie Brouillet, vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation, Joël Lightbound, député fédéral de Louis-Hébert, Sabine Elowe, François Berthod, René C.-Gaudreault et Frédéric Calon. photo Louise Leblanc
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société
Histoire des Noirs Une douzaine d’activités se tiendront sur le campus en février pour souligner le Mois de l’histoire des Noirs de Québec par Pascale Guéricolas L’histoire des Noirs est long temps passée inaperçue au Québec. En fait, il a fallu attendre le 20e siècle pour prendre conscience de la présence sur le territoire de cette communauté d’origines diverses. « L’interprète Mathieu Da Costa arpentait pourtant le Saint-Laurent bien avant l’arrivée de Samuel de Champlain et la fondation de la Nouvelle-France, rappelle Charles Moumouni, parrain de l’événement. Monsei gneur de Laval, comme plu sieurs autres dignitaires, avait aussi des Noirs à son service. » Selon le professeur du Département d’informa tion et de communication, les Noirs font intrinsèque ment partie de l’histoire du Québec, et les rencontres or ganisées durant le mois de fé vrier contribueront à rendre cette présence plus visible. L’Université Laval accueille un grand nombre d’étudiants africains, qui choisissent Québec comme terre d’ac cueil. Voilà pourquoi au moins une douzaine d’activi tés, qui graviteront autour de la musique, du théâtre, du
sport, de l’histoire ou de la société contemporaine, se dérouleront sur le campus. Ces activités sont conçues en partie avec la Table de con certation du Mois de l’his toire des Noirs de Québec, dont fait partie le Centre de recherche Cultures – Arts – Sociétés (CELAT). L’événement débutera, en partie, au PEPS, à l’occasion d’une journée d’entraîne ment avec les étudiants- athlètes du club de basket ball Rouge et Or. Le 3 février, 70 élèves des écoles secon daires Vanier et JosephFrançois-Perrault, impliqués dans le programme d’aide à la réussite scolaire « Le di plôme avant la médaille », participeront à une série d’ateliers sportifs et de con férences. Lancé par Béatrice Turcotte Ouellet, une étu diante en service social, ce programme mise sur le sport pour favoriser la persévé rance scolaire. « Le basketball intéresse un grand nombre de jeunes de notre organisme, issus d’une première ou d’une deuxième génération d’immigration, explique Béatrice Turcotte
Musique, théâtre, sport et histoire seront au cœur des activités présentées à l’Université Laval
Une dizaine d’étudiants participent à la pièce de théâtre Travail forcé et exploitation des migrants : nouvelle forme d’esclavage au 21e siècle, qui sera présentée le 11 février, au local 2155 du pavillon Charles-De Koninck. photo Louise Leblanc
Ouellet. Ils vont participer à de petits entraînements or ganisés par les athlètes du Rouge et Or, auxquels vont se joindre des membres de l’Association sportive des policiers et des pompiers de la Ville de Québec. » L’étu diante souhaite que ce genre d’activité contribue, d’une certaine façon, à combattre les préjugés que les forces de police et les jeunes peuvent nourrir mutuellement. Les présentations effectuées par deux étudiants du Rouge et Or, l’un d’origine haïtienne et l’autre québéco-togolaise, devraient, elles aussi, consti tuer une source de motiva tion intéressante pour les jeunes. Les enjeux contemporains autour des migrations inter nationales figurent égale ment dans la programma tion. Ainsi, le Collectif de Québec contre l’esclavage des migrants noirs en Lybie tiendra une conférence, le 5 février, animée en partie par Dieynaba Ndiaye. Cette étudiante au doctorat en droit international mettra aussi ses connaissances sur le travail forcé au service d’une pièce de théâtre, pré sentée le 11 février. « En novembre, un reportage de CNN a révélé que des mi grants de passage en Lybie étaient vendus comme escla ves, raconte la jeune femme. Avec la pièce, on espère mieux informer le public de Québec de cette réalité, afin d’aller plus loin que la simple indignation à la suite d’une vidéo. » Le spectacle, écrit par JeanYves Ossoro, diplômé de la maîtrise en relations interna tionales, met en scène trois migrants. De passage en Lybie pour atteindre l’Eu rope, un Camerounais, un Nigérian et une Sénégalaise se retrouvent à charrier des briques sur un chantier de construction, sous la sur veillance de gardes libyens. Tout au long de cette journée de labeur, leur parcours se révèle. Dans la programmation, on retrouve aussi un concert musical pédagogique sur le gospel et son histoire, une rencontre pour échanger sur la réalité des Noirs dans la ville de Québec, à laquelle participe le Regroupement des étudiant.e.s noir.e.s et afro-descendant.e.s de l’Uni versité Laval (RENADUL), ainsi qu’une discussion avec des entrepreneurs de la diaspora. Pour plus d’info : moishistoiredesnoirs quebec.com
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sur un nouvel accord commercial avec l’Asie-Pacifique
Maurice Doyon
Pendant que les négociations sur le renou vellement de l’ALÉNA piétinent, le Canada vient de signer un accord com mercial de principe avec une dizaine de pays, dont le Japon, l’Australie et le Vietnam. L’Accord de partenariat trans pacifique global et progressiste (PTPGP) ouvre aux exportateurs canadiens les portes d’un très grand marché en AsiePacifique. Cette entente commerciale suc cède à un autre projet d’entente, auquel les États-Unis ont renoncé après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Le nouvel accord favorise particulièrement les exportations agricoles, selon Maurice Doyon, professeur au Département d’éco nomie agroalimentaire et des sciences de la consommation.
Q Est-ce que cet accord commercial r isque de nuire à certains producteurs canadiens ? R Le Canada va ouvrir à ses partenaires une partie des marchés d’œufs, de poulets, de dindons et, surtout, de lait, des secteurs actuellement protégés par la gestion de l’offre. Dans le cas du lait, il s’agit aussi bien de lait de consommation que de beurre, de yaourt ou de crème. A priori, cela ne devrait donc pas faire trop mal aux producteurs canadiens. On imagine mal la NouvelleZélande ou l’Australie exporter ce genre de produits de consommation rapide, étant donné les prix élevés du transport. Par contre, ces pays pourraient profiter de l’en tente pour nous envoyer davantage de poudre de lait et de fromages de type pâte dure, comme du cheddar. Cette brèche dans la gestion de l’offre s’ajoute à d’autres ouvertures. Lors de la signature de l’accord avec l’Union européenne l’an dernier, les producteurs européens de fromage ont obtenu des quotas d’exportation supplé mentaires de 5 % vers le Canada. L’arrivée de produits d’Europe va sans doute avoir des répercussions ici, d’autant plus que les États-Unis vont sans doute exiger bientôt du Canada des concessions en matière de gestion de l’offre pour que l’ALÉNA conti nue. Les producteurs américains aime raient beaucoup exporter leur lait frais de l’autre côté de la frontière. Q De quelle façon le gouvernement canadien va-t-il compenser les producteurs canadiens pour ces pertes potentielles ? R Lorsque Stephen Harper a négocié le précédent accord transpacifique, le gouver nement prévoyait verser environ 4 mil liards de dollars sur 15 ans au secteur lai tier. Depuis, les États-Unis se sont retirés de cette entente, qui est restée lettre morte. Aujourd’hui, le gouvernement canadien vient de signer un accord de principe sur une nouvelle mouture de ce traité, mais personne ne sait s’il va venir en aide aux producteurs. Il est peut-être trop tôt pour annoncer des chiffres, d’autant plus qu’on ne connaît pas encore l’issue des négocia tions sur l’ALÉNA et ses conséquences sur l’agriculture. Heureusement, les marchés des produits laitiers, de la volaille et des œufs sont en croissance actuellement au Canada. Il faut bien comprendre que la ges tion de l’offre évolue constamment. À titre d’exemple, les producteurs canadiens peu vent désormais vendre certains ingrédients laitiers aux transformateurs d’ici pour fabriquer, notamment, des yaourts et du fromage. Jusqu’à récemment, ils achetaient du lait diafiltré aux Américains. Même si le prix à l’hectolitre a diminué pour les agri culteurs, cette nouvelle disposition leur a permis d’accroître leurs ventes. En effet, l’augmentation constante de la producti vité des vaches depuis plusieurs années amène un surplus de lait.
Q Quels avantages le secteur agricole canadien pourrait-il tirer de cet accord ? R Jusqu’à présent, les exportateurs de fruits de mer, de poissons, de bœuf et de porc payaient d’importants tarifs doua niers pour entrer, notamment, au Japon et au Vietnam. Dans le cas des marchés japonais, il s’agit parfois de tarifs modula bles, qui peuvent représenter jusqu’à 50 % de la valeur de la marchandise. Selon la fluctuation de la monnaie, ou encore lorsque les importations atteignent un certain seuil, ce pays augmente ses droits de douane pour protéger les marchés locaux. Voir disparaître progressivement cette taxe au fil des ans va donc être très intéressant pour les producteurs cana diens, d’autant plus qu’ils vont bénéficier d’un avantage par rapport à leurs concur rents américains. Ces derniers vont conti nuer, en effet, à payer des droits de douane. Les ventes de porc vers le Japon repré sentent un marché très important, soit le double de la valeur des exportations du marché aéronautique vers ce pays. À cela s’ajoutent les exportations de céréales, comme le soya et le blé, sans oublier le bœuf, des productions dans lesquelles les Canadiens sont très compétitifs. Propos recueillis par Pascale Guéricolas
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ils ont dit... L’étude laisse entrevoir de nouvelles approches pour traiter les patients en état de choc circulatoire à la suite d’infections bactériennes ou virales ou encore d’allergies aiguës
Sur l’importance de la médecine préventive pour la santé cardiovasculaire
Jean-Pierre Després, professeur au Département de kinésiologie Le Journal de Québec, 28 janvier
Vu leur abondance, les plaquettes, en jaune, sont les éléments du sang les mieux placés pour réagir rapidement à la présence de corps étrangers comme des bactéries, en bleu. Lorsque le nombre d’envahisseurs est élevé, la réponse des plaquettes peut être démesurée et entraîner un état de choc circulatoire. photo Dennis Kunkel Microscopy / Science Photo Library
Inflammation et furie Des chercheurs démontrent le rôle des plaquettes dans des défaillances physiques majeures et dans les maladies auto-immunes par Jean Hamann Une étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) par des chercheurs de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval démontre que les pla quettes jouent un rôle beaucoup plus important que ce qu’on croyait dans la réponse immunitaire du corps humain. Les travaux de cette équipe laissent entrevoir de nouvelles approches pour traiter les patients en état de choc cir culatoire à la suite d’infections bacté riennes ou virales ou encore d’allergies aiguës ainsi que les personnes atteintes de maladies auto-immunes comme l’arthrite rhumatoïde ou le lupus. Les plaquettes sont bien connues pour leur rôle dans la coagulation du sang et dans la cicatrisation. « Par contre, il y a une méconnaissance de leur rôle dans la réponse immunitaire en absence de blessure ou de saigne ment, par exemple lorsque des virus, des bactéries, des toxines ou des aller gènes entrent dans la circulation san guine », explique le responsable de l’étude, Éric Boilard. Lorsqu’un corps étranger apparaît pour la première fois dans l’organisme, il entraîne la formation d’anticorps, rappelle le chercheur. Lors des ren contres subséquentes avec ce corps étranger, ces anticorps viennent rapi dement s’y coller, formant des com plexes antigène-anticorps qui enclen chent une réponse inflammatoire. Cette réponse est importante pour éli miner l’envahisseur, mais elle peut être démesurée lorsque le nombre de patho gènes est élevé. « De plus, lorsque les antigènes sont des molécules produites
par la personne elle-même, comme c’est le cas pour l’arthrite ou le lupus, les complexes sont présents en per manence et il s’ensuit un état inflam matoire chronique qui endommage les tissus », précise le professeur Boilard. Les plaquettes sont les éléments les plus abondants du sang et elles possè dent des récepteurs qui reconnaissent les complexes antigène-anticorps. C’est ce qui a amené le professeur Boilard et ses collaborateurs à les soupçonner de participer au processus inflammatoire systémique en absence de blessure. Pour tester leur hypothèse, les cher cheurs ont produit dans le sang de sou ris des complexes antigène-anticorps à l’aide d’un virus, d’une toxine bacté rienne et d’une protéine allergène. Les résultats ont été similaires dans les trois cas : les souris ont montré les symp tômes classiques de l’état de choc sep tique ou anaphylactique, soit une baisse de température corporelle, des trem blements, une altération des fonctions cardiaques, une vasodilatation et une perte de conscience. « Nous avons refait ces tests avec des souris chez qui nous avions éliminé presque toutes les pla quettes ainsi qu’avec des souris dé pourvues de récepteurs des complexes antigène-anticorps sur les plaquettes. Ces souris n’ont eu aucune réaction phy siologique. Cela démontre clairement le rôle clé des plaquettes dans le processus, souligne Éric Boilard. Ce sont les pla quettes, et non les globules blancs, qui sont les premiers acteurs à entrer en scène dans la réponse immunitaire. » Les chercheurs ont établi que l’état de choc des souris résultait de la libération de sérotonine par les plaquettes. « Il
s’agit de la même molécule que le neuro transmetteur du cerveau, mais celle retrouvée dans les plaquettes est pro duite par des cellules de l’intestin. Les plaquettes stockent la sérotonine – elles renferment 90 % de toute la sérotonine du corps – et elles la libèrent dans cer taines conditions », précise le chercheur. L’étude a aussi démontré que, contrai rement à l’idée reçue, les plaquettes ne sont pas éliminées après avoir libéré leur contenu. « Elles se réfugient tem porairement dans le cerveau et dans les poumons, ce qui explique peut-être pourquoi le taux de plaquettes est très bas chez les gens en état de choc circu latoire. Les plaquettes regagnent la cir culation sanguine par la suite, mais nous ignorons leur rôle dans cette deuxième vie. » L’une des implications cliniques de cette étude est que la transfusion de pla quettes aux patients en état de choc cir culatoire pourrait aggraver leur état en augmentant la quantité de sérotonine dans le sang. « La transfusion demeure importante, mais pour prévenir un nou vel apport de sérotonine, il faudrait blo quer le récepteur du complexe antigèneanticorps sur les plaquettes avant la transfusion », suggère Éric Boilard. Le chercheur évalue maintenant le rôle du récepteur des complexes antigèneanticorps des plaquettes dans les mala dies comme l’arthrite et le lupus. « Ce récepteur n’intervient pas dans la pré vention des saignements. On pense qu’en le bloquant, on pourrait améliorer l’état des malades sans affecter les autres fonctions des plaquettes », avance-t-il. L’étude parue dans PNAS est signée par 24 chercheurs. Les signataires de l’Université Laval sont Nathalie Cloutier, Isabelle Allaeys, Geneviève Marcoux, Benoit Mailhot, Anne Zufferey, Tania Lévesque, Yann Becker, Nicolas Tessandier, Imène Melki, Guy Poirier, Louis Flamand, Steve Lacroix, Paul Fortin et Éric Boilard.
Les habitudes de vie en matière d’alimentation et d’activité physique sont des facteurs très importants pour prévenir les accidents cardiovasculaires. Selon Jean-Pierre Després, la médecine familiale aurait avantage à recourir à deux questionnaires, utilisés à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumo logie de Québec, sur la qua lité nutritionnelle et le ni veau d’activité physique. « Si ces deux outils étaient implantés, ils nous permet traient de cibler deux élé ments clés qui ont un im pact profond sur notre santé cardiovasculaire. La méde cine cardiovasculaire pré ventive est prête : est-ce que notre “système de santé”, actuellement plus curatif que préventif, l’est ? »
Sur les rabais permanents
Marc Lacoursière, Faculté de droit La Presse, 25 janvier
Les commerçants qui font miroiter des rabais allé chants sur leurs produits respectent-ils la loi si ces réductions sont offertes en permanence ? « C’est loin d’être clair que c’est légal, estime Marc Lacoursière. Quand le prix de rabais de vient le prix de référence, ce n’est plus un rabais. » Selon le Bureau de la concurrence, pour qu’il s’agisse d’un solde, il faut que le commerçant ait vendu le produit au prix de référence au moins 50 % du temps durant une période de six ou de douze mois.
Sur la place importante du Parti québécois dans les médias
Éric Montigny, Département de science politique Huffington Post Québec, 26 janvier
Malgré une troisième po sition dans les intentions de vote, le Parti québécois occupe une place impor tante dans les médias depuis le début de 2018. Selon Éric Montigny, la situation se compare à un scénario de roman-savon. « Nous avons une histoire en plusieurs épisodes, des événements en temps réel, des rebondissements et des thèmes récurrents. Ici, on imagine un conflit potentiel entre le chef actuel et un ancien chef en la personne de Pierre Karl Péladeau. »
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L’archi Quelque 2 400 écoles primaires et secondaires du Québec sont demi-centenaires
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1. Coupe bioclimatique d’une école primaire du 21e siècle, réalisée pour le concours de l’Association of Collegiate Schools of Architecture. conception par des étudiantes en ambiances physiques et design architectural 2 et 3. Exemple d’amélioration de l’espace cafétéria d’une école secondaire pour en bonifier les ambiances et la convivialité. conception par des étudiants en programmation et design, GIRBa 4. Exemple de réaménagement d’un stationnement d’autobus d’une école secondaire en aire d’agrément pour soutenir un mode de vie actif. conception par des étudiants en programmation et design, GIRBa 5. Lors du lancement du projet Schola étaient présents (assis à l’avant) Eugénie Brouillet, vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation, Carole Després, professeure à l’École d’architecture, Sophie D’Amours, rectrice, et Alain Rochon, doyen de la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design. À l’arrière se trouvent des représentants du MEES, des professeurs membres de l’équipe scientifique du projet Schola, des représentantes d’organismes du réseau scolaire québécois ainsi que Fernand Gervais, doyen de la Faculté des sciences de l’éducation, et Anne Carrier, présidente de l’Association des architectes en pratique privée du Québec. photo Louise Leblanc
éducation
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itecture scolaire au 21 siècle e
Des chercheurs mettront au point d’ici 2022 une plateforme Web d’expertise en architecture scolaire pour soutenir, orienter et documenter la rénovation des écoles primaires et secondaires du Québec par Yvon Larose Le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) investit la somme de 2,54 M $ dans un projet de recherche-action de cinq ans de l’Université Laval visant à sou tenir la rénovation et la moder nisation des écoles primaires et secondaires du Québec. L’an nonce officielle a été faite le m a r d i 30 j a n vi er à l ’Écol e d’architecture. Le projet, baptisé Schola, vise la création d’une plateforme Web d’expertise et de formation en architecture scolaire. Libre d’ac cès, cette plateforme s’adressera aux acteurs et aux décideurs du monde scolaire québécois, no tamment au personnel du service des ressources matérielles des commissions scolaires et aux architectes de la pratique privée qui interviendront dans la réno vation des écoles. L’approche des chercheurs sera fortement parti cipative, en collaboration étroite avec les milieux concernés. Le projet s’inscrit dans une réflexion en concertation avec le MEES alors qu’une vague anticipée de chantiers de rénovation s’apprête à déferler sur le Québec. L’endroit n’a pas été choisi au hasard pour cette annonce puisque tous les membres de l’équipe de recherche sont de l’Université Laval. Celle-ci re groupe 10 professeurs avec des expertises complémentaires. Ils proviennent de l’École d’archi tecture, de l’École de design et du Département d’études sur l’en seignement et l’apprentissage. Les entoureront des chercheurs associés, des collaborateurs, des décideurs, des étudiants, des in tervenants en milieu scolaire et des experts internationaux. « La grande majorité des quelque 2 000 écoles primaires et des 400 polyvalentes au Québec achèvent un premier cycle de vie architectural de 40 à 50 ans, explique Carole Després, profes seure à l’École d’architecture et responsable du projet Schola. Ces infrastructures vieillissantes font face à plusieurs défis qui sont apparus depuis les an nées 1970. Par exemple, citons l’intégration d’élèves avec des besoins particuliers, l’essor de la culture numérique, le travail coopératif en classe et l’augmen tation de la fréquentation des services de garde. »
Selon elle, il serait coûteux et peu durable de démolir ces bâti ments et de les remplacer par des infrastructures du 21e siècle. « Il faudra plutôt faire preuve d’ingé niosité pour faire meilleur usage de ces espaces, en s’appuyant sur des données de recherche cré dibles et une connaissance fine du terrain et de ses acteurs, ditelle. L’idée n’est pas de tout refaire, mais plutôt d’intervenir aux endroits où c’est nécessaire et possible. En d’autres mots, il faut agrandir par l’intérieur en améliorant à la fois la fonction nalité et la qualité des lieux. » Intervenir dans l’architecture de bâtiments qui ont un demi- siècle d’âge comporte son lot de contraintes. La professeure Després rappelle que l’organisa tion spatiale de la majorité des écoles du Québec s’inscrit dans un bâtiment rectangulaire avec un corridor central et des classes de chaque côté. « Cette structure limite certains types de rénova tions, souligne-t-elle. Des classes rectangulaires, avec des murs de terracotta ou en blocs de béton, peuvent difficilement changer de configuration sans engager de grands frais. » La plateforme Schola contien dra des outils d’aide à la décision ainsi que des contenus de for mation. Des fiches informatives vulgariseront les données scien tifiques sur les liens entre réussite éducative et cadre bâti. On y trouvera un guide de planifica tion immobilière qui proposera des normes révisées pour la réno vation des écoles, les fonctions et l’organisation des locaux, le choix de mobilier, la manière d’optimi ser la ventilation et la lumière naturelle, et autres choses. Un guide destiné aux enseignants donnera des trucs pour augmen ter le confort des élèves en classe. La plateforme montrera aussi des prototypes de nouveaux l oc aux pour l’enseignement, tirés de la recherche effectuée en ce domaine au Québec comme à l’étranger. Ces dernières années, Carole Després a mené deux impor tants projets de recherche sur les écoles vieillissantes du Québec. L’un de ces projets, impliquant 24 étudiants des programmes de maîtrise en architecture et en design urbain, a porté sur la requalification de trois écoles
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7 6 et 7. Exemple d’une salle de classe sous-utilisée qui est optimisée en une zone multifonctionnelle répondant à la fois aux besoins de la garde scolaire, de l’adaptation scolaire et des enseignants. conception par des étudiants en programmation et design, GIRBa
secondaires de l’agglomération de Québec ayant ouvert leurs portes en 1959, en 1969 et en 1976. Une analyse poussée a révélé que les salles de cours n’occupent que 20 % de l’espace intérieur, que les aires de repas sont peu éclairées naturellement et que les classes sont mal adap tées aux nouvelles pédagogies. Le midi, les cafétérias atteignent un niveau de décibels proche de celui d’une discothèque. « Dans les polyvalentes du Québec, le pourcentage des c lasses sans fenêtres est sou vent important, indique Carole Després. À l’origine, ces écoles accommodaient 3 000 élèves. Au j o u r d ’ h u i , c ’ e st p a r f o i s 1 000 élèves. Il y a donc de l’es pace pour aménager des salles de classe avec fenêtres et aussi pour faire autre chose qu’enseigner. » De 2014 à 2017, grâce à un f in ancement de l’Association québécoise de la garde scolaire,
la professeure Després a pu impliquer 60 autres étudiants de la maîtrise en architecture dans une réflexion visant à mieux loger les services de garde de 6 écoles primaires et à créer des aires de repas plus conviviales. L’équipe Schola a déjà entrepris certaines actions. Parmi elles, mentionnons la réalisation par le professeur François Dufaux et son équipe en architecture d’une analyse statistique de la distri bution chronologique et géogra phique des bâtiments du parc scolaire québécois. Les professeurs André Potvin et Claude Demers, de l’École d’ar chitecture, sont à développer avec leur équipe des outils qui serviront à des simulations infor matiques d’ambiances physiques (lumineuse, acoustique, thermi que, olfactive) pour des écoles types. Sous la direction du professeur Clermont Gauthier, de la Faculté
des sciences de l’éducation, des recensions d’écrits scientifiques portant sur l’influence du cadre bâti sur la réussite éducative, la santé et le bien-être sont aussi en cours. Des étudiants à la maîtrise de l’École de design ont amorcé, avec les professeurs Caroline Gagnon et Michel De Blois, un inventaire de l’ensemble du mo bilier des écoles d’une commis sion scolaire. Trente étudiants à la maîtrise en architecture, sous la direction de Carole Després, ont aussi produit des rapports d’évaluation archi tecturale de 15 écoles primaires situées hors des grands centres urbains. Enfin, à l’École de design, l’équipe en information et interface Web, sous la direction des professeurs Jacynthe Roberge, Éric Kavanagh et Frédéric Lépinay, a défini la structure d’information à privi légier pour la plateforme Web.
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en bref
Passionné par la BD ? Participez au Concours interuniversitaire de bande dessinée ! Organisé par le Regrou pement des services universitaires d’anima tion culturelle et communautaire (RESSUAC), le Concours interuniversitaire de bande des sinée est ouvert à tous les étudiants des uni versités québécoises et des universités franco phones hors Québec participantes, qu’ils soient au 1er, au 2e ou au 3e cycle, à temps complet ou à temps partiel, étudiants réguliers, libres ou à l’éducation permanente. Quel est le thème de cette année ? « Héros anonyme ». Chaque participant peut présenter deux pro jets maximum. Ceux-ci peuvent être en noir et blanc ou en couleurs. Chaque projet doit pré senter une histoire dessinée originale et com plète sur deux planches et comporter, en plus, une planche de couverture. Trois grands prix seront remis aux gagnants, soit 500 $ pour le premier prix, 350 $ pour le deuxième prix et 250 $ pour le troisième prix. Quatre mentions spéciales accompagnées d’une récompense de 100 $ seront également décernées. Les participants doivent déposer les fichiers électroniques des bandes dessinées soumises avant le 8 février, à minuit. Pour en savoir plus sur les règlements du concours : bit.ly/2BGgc03. Pour obtenir plus d’information, contactez Annie Raymond du Bureau de la vie étudiante au 418 656-2131, poste 4131 ou à annie.raymond@bve.ulaval.ca.
Choristes recherchés Les participants à la chorale de l’École de langues chantent dans un grand nombre des langues enseignées par les professeurs de cette unité, notamment en anglais, en espa gnol et même en mandarin. Les chanteurs abordent aussi bien le répertoire classique, comme des œuvres du compositeur Verdi, que des chants religieux de Noël ou de la musique populaire contemporaine. Employés de l’Université Laval et étudiants unissent leurs voix, qu’ils sachent lire la musique ou non. Geneviève Labrèche, étudiante en troi sième année du baccalauréat en interpréta tion chant classique, assume le rôle de chef de chœur de cette formation, qui devrait offrir un concert au printemps. Les répétitions ont lieu tous les mardis, de 11 h 30 à 13 h, au petit salon du pavillon Alphonse-Marie-Parent.
À l’aide des données enregistrées par un appareil fixé à l’anguille, les chercheurs peuvent reconstituer le trajet qu’elle a emprunté pendant sa migration. photo José Benchetrit
Destination : mer des Sargasses Une nouvelle étude vient confirmer la destination de la migration reproductrice de l’anguille d’Amérique par Jean Hamann Une, c’est bien, mais cinq, c’est mieux. Voilà la leçon qu’on pourrait tirer des deux dernières études que l’équipe du professeur Julian Dodson, du Département de biologie, a menées sur la migration reproductrice de l’anguille d’Amérique. Les travaux de ces chercheurs semblent maintenant avoir levé tout doute possible sur la loca lisation géographique de l’unique lieu de reproduction de cette espèce de poisson. La zone océanique vers laquelle convergent les anguilles pour se reproduire fait l’objet de spéculations depuis plus d’un siècle. Bien que de jeunes anguilles fraî chement écloses aient été capturées dans la mer des Sargasses dès 1904, aucune anguille adulte n’a jamais été observée de visu dans cette zone du triangle des Ber mudes. Il y a trois ans, toute fois, Julian Dodson et ses col laborateurs rapportaient avoir établi, par suivi satellite indirect, le parcours migra toire d’une anguille jusqu’à la mer des Sargasses. S’il se trouvait des sceptiques qui jugeaient qu’une seule an guille ne constituait pas une preuve suffisante, ils seront
Une nouvelle étude vient confirmer la destination de la migration reproductrice de l’anguille d’Amérique confondus par une nouvelle étude, publiée dans Marine Ecology Progress Series, qui porte à cinq le nombre d’an guilles que les chercheurs ont suivies jusqu’à cette région océanique. Parce qu’elles demeurent continuellement sous l’eau, parfois à des profondeurs atteignant 1 km, les anguilles ne peuvent être facileme ment géolocalisées. Les chercheurs font donc appel à des émetteurs satellites dotés d’une mémoire qui enre gistre la date, l’heure, la tem pérature, la profondeur et la luminosité. Ces émetteurs sont programmés pour se
détacher à une date donnée, remonter à la surface et transmettre leurs données à un satellite. « À l’aide de ces données et de modèles océa niques, nous pouvons re constituer avec une bonne précision le trajet migratoire de chaque anguille », ex plique le professeur Dodson. Lors de leur précédente étude, les chercheurs avaient installé ces émetteurs sur 28 anguilles, mais une seule avait conservé son émetteur satellite jusqu’à la mer des Sargasses. « Il y avait un pro blème avec le dispositif d’at tache qui faisait que l’émet teur se libérait plus tôt que prévu, explique le chercheur. Depuis, nous avons apporté certains correctifs et, dans notre dernière étude, nous rapportons les trajets em pruntés par 17 anguilles. Douze émetteurs se sont encore détachés prématuré ment, mais 5 émetteurs ont tenu le coup jusqu’à la mer des Sargasses. » Ces poissons ont été suivis entre 15 et 58 jours sur des trajets variant de 630 à 2 750 kilomètres. Ils ont franchi entre 35 et 54 kilo mètres par jour, tout en effec tuant une migration verticale
quotidienne dans la colonne d’eau. « Pendant le jour, les anguilles nagent en zones profondes, dans l’obscurité, sans doute pour éviter les pré dateurs, avance le professeur Dodson. Pendant la nuit, elles se rapprochent de la surface, là où les eaux sont plus chau des, ce qui facilite leurs dépla cements et favorise leur ma turation sexuelle. Elles pour raient aussi y récolter des informations qui les aide raient à s’orienter vers leur destination. » En raison du détachement précoce des émetteurs, les chercheurs ont peu d’infor mations sur les déplace ments des anguilles une fois qu’elles ont atteint la mer des Sargasses. « Nous espérons pouvoir corriger ce pro blème afin d’étudier le com portement des anguilles entre le moment de leur cap ture en octobre jusqu’à la fin de la période de reproduc tion en avril. Nous sommes aussi en discussion avec des chercheurs français pour tes ter une nouvelle génération d’émetteurs de plus petite taille », souligne le profes seur Dodson. L’article paru dans Marine Ecology Progress Series est signé par Mélanie BéguerPon et Julian Dodson, du Département de biologie, M a r t i n C a st o n g u ay, d e Pêches et Océans Canada, et Shiliang Shan, de l’Univer sité Dalhousie.
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La réalité artistique augmentée Le Mois Multi à l’UL :
L’Université Laval accueille plusieurs spectacles et conférences du Mois Multi
Le 8 février, au LANTISS, Phonographie 3 plongera les spectateurs dans la vie des Moniales Dominicaines de Shawinigan. Laurence Brunelle-Côté, du Bureau de l’APA, a vécu avec ces religieuses et capté des extraits sonores et visuels de leur quotidien. photo Andrée-Anne Giguère
En février, le Mois Multi présentera une vision du monde hors normes grâce à des installations et à des performances en arts multidisciplinaires et électroniques par Pascale Guéricolas Chaque hiver, les artistes impli qués dans le Mois Multi secouent la torpeur hivernale à Québec en immergeant le public dans de drôles d’expériences sonores ou visuelles, ou encore en le propul sant au cœur de spectacles dérou tants. Une grande partie de ces activités se déroulent dans le quar tier Saint-Roch à Québec, notam ment à Méduse, la coopérative de centres d’artistes. L’Université Laval accueille égal ement plu sieurs spectacles et conférences à l’occasion de cet é vénement, qui se tiendra, cette année, du 2 au 25 février. Le Laboratoire des nouvelles technologies de l’image, du son et de la scène (LANTISS) profite d’ailleurs de cet événement artisti que, mais aussi de la journée Portes ouvertes de l’Université Laval, pour faire découvrir ses ins tallations. Le Laboratoire de muséologie et d’ingénierie de la culture (LAMIC) offre, quant à lui, ses locaux à un spectacle littéraire inusité. Le spectacle littéraire …Man quante, du collectif Les P’lis d’langue, débute par la projection d’une page blanche à l’écran. Cette page va se remplir au cours de la soirée en fonction des mots lancés par les spectateurs et des jeux littéraires imaginés par les performeurs Anaïs Palmers et
Thomas Langlois, doctorant en littérature et arts de la scène et de l’écran. Le but : stimuler la créa tivité du public. À chaque spec tacle, un texte nouveau est composé, un peu comme si l’on assistait à la naissance d’une idée, d’une œuvre dans le cerveau d’un artiste… Des musiciens et une dessinatrice, plongée elle aussi dans la création, contribuent à ce processus en émergence. « Une microsociété se développe entre
les personnes présentes au fur et à mesure que la soirée avance, explique Thomas Langlois. Les mots jaillissent et s’ordonnent au gré d’intermèdes orientés vers les émotions. C’est un peu comme des bulles de colère, de joie, de désir qui traversent la tête d’un artiste en création. » Au hasard du spectacle, une guerre de papiers naît, ou l’envie de se mettre à écrire partout, sur les murs, sur le sol, sur la combinaison blanche
Spectateurs et performeurs traqueront les mots sans relâche dans le spectacle littéraire …Manquante, qui sera présenté du 16 au 19 février au LAMIC. photo Jeanne Murdock
des performeurs. De temps en temps, la raison reprend le des sus. Chacun s’attelle à donner une forme collective à ces mots en pleine ébullition. La création se déclinera en musique et en vidéo dans le grand studio du LANTISS, le 9 février. Lunatik, un ensemble de musique contemporaine, y interprétera Seven, l’œuvre de John Cage, créée en 1988. La violoncelliste Marie-Loup Cottinet, diplômée de la Faculté de musique et étudiante à la maîtrise en littérature et arts de la scène et de l’écran, y expéri mentera le concert augmenté, avec les autres musiciens de la forma tion. Ils interpréteront la partition une première fois, avant de la jouer chacun de nouveau en solo, juché sur une plateforme de cou leur, en s’amusant avec des images projetées. À la troisième reprise, cet environnement éclaté, où l’on retrouvera même un micro-ondes en pleine action de cuisson de pop-corn, deviendra une installa tion en continu où la musique tourne en boucle ! Pour sa part, l’étudiant Todd Picard offrira, le 3 février, un aperçu de son projet de maîtrise au LANTISS. Son installation sonore, composée d’une dizaine de haut-parleurs autonomes, plonge les spectateurs dans la réa lité sonore de la guerre. L’étudiant en musique a compilé des extraits de chansons portant sur des conflits, provenant notamment des Archives de folklore de l’Uni versité Laval. « Le visiteur se tenant au milieu de l’installation va sentir la montée de la tension entre deux groupes de chanteurs qui se confrontent, explique Robert Faguy, directeur du LANTISS. Par la suite, il plongera au cœur du conflit. Les échanges de “tirs” de paroles et autres bruits sélectionnés viendront le cerner pendant quelques instants. » Ce spectacle, tout comme plu sieurs autres œuvres présentées à l’occasion du Mois Multi, permet tra au public de vivre intensément la réalité artistique ! La programmation complète est disponible sur le site www.moismulti.org.
ÉCOLE DES ARTS VISUELS, SALLE DE CRITIQUE, LOCAL 3153 • Midi-conférence avec Julien Maire L’artiste franco-belge va aborder les thèmes des « analogies du numérique » en présentant ses travaux artistiques, qu’il s’agisse d’archives ou d’extraits de films ou d’œuvres majeures. Mardi 13 février, de 11 h à 12 h, entrée libre. • Conférence de Graeme Patterson L’artiste canadien entretiendra le public de ses travaux de recherche autour de ses œuvres récentes. Jeudi 15 février, à 16 h, entrée libre. GALERIE DES ARTS VISUELS • A Suitable Den, une installation de Graeme Patterson Du vendredi 16 février au jeudi 22 mars, entrée libre. LANTISS • Portes ouvertes - STUDIO 1 : Travail en cours autour de Seven : neveS - STUDIO 2 : Présentation du film La scène numérique, atelier- laboratoire de recherche-création, d’Alexandre Berthier - STUDIO 3 : Démonstration en con tinu. Dernière étape de recherche de la création Projet AREA (Autour du Rose Enfer des animaux), une installation performative inspirée du télé-théâtre cosmique de Claude Gauvreau (1958). Les spectateurs deviennent partie intégrante du dispositif, composé d’éléments mécaniques et médiatiques. - STUDIO 4 : Rencontre avec l’étudiant à la maîtrise sur mesure en musique Todd Picard. Ce musicien de carrière cherche à présenter sous une autre forme la chanson québécoise traditionnelle. Samedi 3 février, de 10 h à 16 h, entrée libre. Pour la programmation détaillée : www. lantiss.ulaval.ca • Journées d’étude autour de la dramaturgie plurielle Cet événement est en lien avec la Chaire de recherche du Canada en création pour une dramaturgie sonore au théâtre de l’Université du Québec à Chicoutimi, membre du CELAT. Jeudi 8 et vendredi 9 février, entrée libre. Pour la programmation : www.dramaturgieplurielle.com • Présentation de Phonographie 3 Jeudi 8 février, à 16 h 30, entrée libre. • Présentation de Seven : NeveS Vendredi 9 février, à 15 h 30, entrée libre. LAMIC • Présentation de …Manquante du collectif Les P’lis d’langue Il s’agit d’un spectacle littéraire et poétique immersif.
Du vendredi 16 au lundi 19 février, à 20 h. Le dimanche 18 février, une 2 e représentation aura lieu à 16 h.
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actualités UL
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Semaine de prévention du suicide
Avis officiel CONSEIL UNIVERSITAIRE Séance ordinaire du 6 février 2018 ORDRE DU JOUR 1. Ouverture de la séance 2. Ordre du jour 3. Procès-verbal de la séance ordinaire du 7 novembre 2017
4. Procès-verbal de la séance ordinaire du 5 décembre 2017
5. Communications de la présidente 6. Questions des membres 7. Centre de recherche Cultures – Arts – Sociétés (CELAT-ULaval) : évaluation périodique − Avis de la Commission de la recherche − Recommandation de la vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation
8. Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIÉQ-ULaval) : évaluation périodique − Avis de la Commission de la recherche − Recommandations de la vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation
Le Comité de prévention du suicide à l’Université Laval vous Pour plus d’information sur la Semaine de prévention invite à prendre connaissance des activités qui se déroule du suicide 2018 : bit.ly/2k0RFOg ront sur le campus à l’occasion de la Semaine nationale de prévention du suicide. Pour plus d’information sur les ressources d’aide sur le campus : ACTIVITÉ « UN CÂLIN QUI FAIT DU BIEN » • Pour les étudiants de l’Université Laval : Ne sousestimez jamais les bienfaits du câlin sur votre santé Centre d’aide aux étudiants : 418 656-7987 /aide.ulaval.ca physique et mentale ! Alors, préparezvous à l’« escouade Réseau de sentinelles : www.reseausentinelles.ulaval.ca des câlins ». Formée de mascottes et d’étudiants de diffé • Pour les employés de l’Université Laval : rentes associations de l’Université, elle sera présente aux Programme d’aide au personnel (PAP) : bit.ly/2BJp05A quatre coins du campus pour vous offrir des câlins gratuits ! Du lundi 5 février au vendredi 9 février, Pour l’ensemble de la population : partout sur le campus. • Centre de prévention du suicide de Québec ATELIER « SENSIBILISATION À LA PROBLÉMATIQUE DU SUICIDE : COMMENT ASSISTER UNE PERSONNE EN DÉTRESSE ? »
1 866-APPELLE / www.cpsquebec.ca
Cet atelier vous permettra d’apprendre à reconnaître les signes de détresse lancés par des personnes de votre entourage et à savoir quoi faire si vous soupçonnez qu’une personne pense au suicide. Il sera animé par le Centre de prévention du suicide de Québec, avec l’aide du Centre d’aide aux étudiants. Mardi 6 février, de 12 h à 13 h 15, au local 3464 du pavillon Alphonse-Desjardins, et jeudi 8 février, de 12 h à 13 h 15, au local 1883 du pavillon Ferdinand-Vandry. Entrée libre. CONFÉRENCE-TÉMOIGNAGE « MON HISTOIRE N’EST PAS TERMINÉE… »
Venez entendre Erick Légaré vous parler de son parcours. Cet homme a perdu en 2016 le goût de vivre et a su réussir à gagner le plus grand combat de sa vie ! Mercredi 7 février, de 11 h 30 à 12 h 20, au local 1252 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.
Des contributions au rayonnement international honorées
9. Programme de certificat en gestion des risques : création − Présentation du doyen de la Faculté des sciences de l’administration − Avis du comité-conseil de la Commission des études − Recommandations de la vice-rectrice adjointe aux études et aux affaires étudiantes
10. Déclaration des droits des étudiants et des étudiantes de l’Université Laval − Rapport 2016-2017 de la secrétaire générale
Le 26 janvier, 16 personnalités ont été honorées par le Cercle des ambassadeurs de Québec pour leur contribution au rayon nement international de la région de Québec. Parmi elles se trouvaient 10 professeurs de l’Université qui, parallèlement à leurs activités professionnelles traditionnelles, ont contribué au rayonnement de la région en organisant des congrès inter nationaux. Ces congrès ont généré 20 M $ en retombées économiques en 2017. Le titre Ambassadeur de l’année a été décerné à LouisPhilippe Boulet, professeur à la Faculté de médecine et pneumologue à l’Institut de cardiologie et de pneumologie de Québec. Il a organisé plusieurs congrès, conférences et symposiums à travers le monde, dont la
2e Biennale de l’Espace francophone de pneumologie, qui s’est tenue à Québec en 2017. Les professeurs Angel Ruiz et Irène AbiZeid, du Département d’opérations et systèmes de décision de FSAULaval, ont obtenu, pour leur part, le prix Événement de l’année pour la 21 st Conference of the International Federation of Operational Research Societies. Cet événement a attiré 1 528 participants au Centre des congrès de Québec en juillet 2017 et a généré des retombées économiques de l’ordre de 5,4 M $ dans la région. Pour en savoir plus sur l’ensemble des lauréats de l’Université Laval : bit.ly/2jzgsXs
11. Rapport de la secrétaire générale sur la répartition des sièges prévus au paragraphe 6 de l’article 90 des Statuts de l’Université Laval
12. Infractions reliées aux études : statistiques 2016-2017
13. Politique d’intégration des personnes handicapées étudiantes à l’Université Laval : révision et modification du titre − Recommandation du vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes
14. Bureau de soutien à l’enseignement : faits saillants 2016-2017
15. Discussion sur le projet de plan stratégique Huis clos (pts 16 à 21) 22. Clôture de la séance
Le Cercle des ambassadeurs de Québec a rendu hommage à 16 personnalités, dont 10 professeurs de l’Université Laval qui, parallèlement à leurs activités professionnelles traditionnelles, ont contribué au rayonnement de la région de Québec en organisant des congrès internationaux. Ces événements ont généré 20 M $ en retombées économiques en 2017. photo Société du Centre des congrès
sur le campus
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Convivialité urbaine Une table ronde présentera les bénéfices et les limites de la densification urbaine, qui consiste à faire vivre davantage de monde dans un même espace par Nathalie Kinnard Bien des Québécois voient encore la maison unifami liale de banlieue comme le meilleur endroit pour élever leur famille. Même s’ils conviennent que le dévelop pement durable passe par une densification des quar tiers, ils ne sont pas tous prêts à adopter ce principe dans leur cour. Ainsi, la saga de l’îlot Irving a divisé le quartier SaintJean-Baptiste et fait couleur beaucoup d’encre avant d’en arriver à une entente. À Sillery, plusieurs groupes se sont engagés dans un dia logue de sourds concernant la conversion des propriétés religieuses. « La densification urbaine n’est pas à la mode dans notre culture nord-américaine. Nous sommes plus portés vers l’étalement urbain, car le territoire et l’énergie ne coûtent pas encore trop cher ici, contrairement aux pays européens », souligne André Potvin, professeur à l’École d’architecture et directeur de l’Institut Hydro-Québec en environnement, développe ment et société (EDS). Mais les temps changent. Dans un esprit de développement durable, nous devons tous diminuer notre consomma tion énergétique et préserver les ressources naturelles. Il faudra apprendre à par tager les services et donc à
accepter de densifier les villes. Le professeur Potvin, qui a animé la table ronde « Réussir l’habitat dense », le 31 janvier au pavillon Gene-H.-Kruger, a comme objectif de différencier den sification perçue et densifi cation juste. « Une quartier dense ne signifie pas nécessairement des tours et des immeubles en hauteur », précise-t-il. Contrairement à ce que plu sieurs promoteurs laissent entendre, la construction verticale sans fin n’est pas nécessairement la seule solu tion. Le quartier Limoilou en est probablement le meil leur exemple. Plusieurs per sonnes se partagent l’espace, les ressources et les services sans impression d’étouffe ment, dans des immeubles d’au plus trois étages. « C’est un projet de densification des plus réussis », soutient le professeur Potvin. Comment changer notre mentalité à vouloir s’étaler plutôt qu’à condenser et à partager ? En impliquant les divers paliers de gouver nance et les citoyens ainsi qu’en informant tout le monde des différentes fa cettes de la densification, qui va plus loin que la seule notion d’architecture, croit André Potvin. L’une de celles-ci a été abordée par un des invités à la table ronde,
Étienne Berthold, profes seur au Département de géo graphie. « On oublie souvent de regarder l’effet social du processus de densification, rappelle le spécialiste. Au- delà de l’acceptation ou non d’un projet, il faut voir l’effet positif que les débats ont sur les groupes d’intérêt en les forçant à mieux structurer leur pensée et à se donner de nouveaux objectifs ou un guide d’action. » C’est ainsi que les propo sitions de densification de l’îlot Saint-Patrick ont amené plusieurs groupes à préciser leur argumentaire. Notamment, le conseil de quartier en a profité pour dévoiler sa vision d’écoquartier. « Le développement durable sert donc aussi à faire avancer l’opinion et l’action publique, à faire voyager les arguments. Plu sieurs réussissent à se faire entendre un peu plus de cette façon », conclut le pro fesseur Berthold.
Dans un esprit de développement durable, nous devons tous diminuer notre consommation énergétique et préserver les ressources naturelles
« La densification urbaine n’est pas à la mode dans notre culture nord-américaine. Nous sommes plus portés vers l’étalement urbain, car le territoire et l’énergie ne coûtent pas encore trop cher ici, contrairement aux pays européens », souligne André Potvin, professeur à l’École d’architecture et directeur de l’Institut EDS.
Quatre pièces des plus originales seront à l’affiche au cours des prochains mois. photo Louise Leblanc
L’union fait la force ! Les troupes de théâtre Les Treize, Côté-Cour et Les Corps Étrangers ont lancé conjointement, le 26 janvier, leur programmation hivernale par Nathalie Kinnard Les passionnés de théâtre seront servis dans les prochains mois, alors que la troupe Les Treize s’allie avec deux autres troupes du campus, Côté-Cour (Faculté de droit) et Les Corps Étrangers (Faculté de médecine), pour présenter une programmation des plus éclatées. En effet, quatre pièces des plus origi nales seront à l’affiche au cours des pro chains mois ! La saison théâtrale hiver-printemps débutera le 21 février, alors que les comédiens de la troupe Les Treize seront les premiers à monter sur les planches avec la pièce Zone, de Marcel Dubé. Ils se glisseront dans la peau d’une bande d’adolescents qui font de la contrebande de cigarettes à la frontière canado- américaine pour arrondir leurs fins de mois. Lors d’un passage aux douanes, le chef de la bande, Tarzan, commet une grosse erreur qui amène tous les jeunes à subir des interrogatoires musclés avec la police. Mais qu’est-ce que Tarzan a bien pu faire pour attirer l’attention des policiers ? Pour le savoir, rendez-vous du 21 au 25 février au Théâtre de poche pour assister à cette pièce. La troupe Côté-Cour de la Faculté de droit prendra ensuite possession de cette salle de théâtre les 25 et 26 mars pour présenter La guerre des tuques, de Fabien Cloutier. Retrouvez les personnages de Pierre, Ti-Guy la Lune, Luc et Sophie, mais à l’âge adulte ! Si la pièce reprend plusieurs scènes incontournables du film de Rock Demers, il ne s’agit pas d’un remake. Loin de là ! Bref, attendez-vous à tout, sauf à un conte pour tous ! En avril, place à la comédie roman tique Mentor un jour, mentor toujours, de Bruno Lacroix et François Scharre, où quatre comédiens endosseront les rôles de Bénédicte Chastelain, une romancière déchue de 50 ans, Anthony Delarme, un photographe de 25 ans, Claire Pisar, une étudiante de 22 ans, et Christian Derichebourg, un auteur retraité de 75 ans. Est-ce que les rêves naissants de l’un ne sont pas les rêves brisés de l’autre ? La célébrité est-elle une fin en soi ou est-ce l’amour qui triomphe de tout ? Vous aurez les réponses entre le 4 et le 8 avril dans un théâtre qui reste à déterminer !
Et pour finir la saison en beauté, la troupe Les Corps Étrangers de la Fa culté de médecine s’attaque à l’œuvre de Robert Thomas, Huit femmes, qui sera présentée entre le 11 et le 14 avril au Théâtre de poche. Parions que cette comédie policière vous tiendra en haleine. Lors d’un souper de Noël en 1950, le maître de maison est retrouvé assassiné dans son lit. Chacune des huit femmes présentes sur les lieux est soup çonnée, car chacune d’elles aurait une raison de le voir mort. Est-ce la mère de famille ? La belle-sœur ? La femme de chambre ? Ce n’est qu’à la fin de la pièce que les spectateurs sauront qui a com mis le meurtre et pourquoi. Pour suivre l’actualité théâtrale du campus, rendez-vous sur la page Facebook de la troupe Les Treize : www.facebook.com/lestreize/ Vous avez des talents de comédien ? Ou vous rêvez d’aider à monter des pièces de théâtre ? Pourquoi ne pas marcher sur les traces des Rémy Girard, Gilles Vigneault et Alexandre Fecteau, qui ont tous fait leurs débuts dans Les Treize ? La troupe vous invite également à soumettre des idées de projets pour la saison 2018-2019 en écrivant à lestreize@asso.ulaval.ca.
Les comédiens de la troupe Les Treize seront les premiers à monter sur les planches le 21 février
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sports
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L’élégance et la fluidité sur glace Thierry Ferland et Lori-Ann Matte décrochent la médaille d’or de patinage en couple junior aux Championnats nationaux canadiens par Yvon Larose Thierry Ferland est en deuxième année du baccalauréat en éducation au préscolaire et en enseignement au primaire. Il a 20 ans. Ses études, il les mène de front avec sa passion de toujours : le patinage artistique. Au mois de janvier, avec sa partenaire Lori-Ann Matte âgée de 18 ans, il a décroché la médaille d’or de pati nage en couple junior aux Cham pionnats nationaux canadiens, qui avaient lieu à Vancouver. « Il y a un an, nous avions pris la deuxième place aux mêmes cham pionnats, dit-il. Nous avons ensuite concouru aux Championnats du monde junior, qui se sont tenus à Taïwan. C’était notre première par ticipation à cette compétition. Grâce à notre titre de champions cana diens 2018, nous irons encore une fois aux Championnats du monde junior, en mars prochain, en Bulgarie. » L’année 2017 fut fertile en émo tions pour les deux jeunes patineurs de Saint-Romuald, près de Québec. En mai, après avoir évolué ensemble pendant sept ans, ils quittaient leur région pour Montréal dans le but de poursuivre leur développement. Depuis, l’étudiant poursuit ses cours à distance. L’étudiante, elle, est ins crite au Collège de Rosemont.
« Nous avons pris une décision im portante, explique Thierry Ferland. Nous étions habitués à notre “pate lin” et à notre entraîneuse, qui nous a enseigné les bases de notre sport. À Montréal, c’est une autre dynamique. Nous nous entraînions seuls à SaintRomuald. À Montréal, il y a plusieurs couples. » Thierry Ferland et Lori-Ann Matte s’entraînent sous la supervision de Kirsten Moore-Towers et Michael Marinaro. Ce duo de patineurs repré sentera le Canada aux Jeux olym piques de Pyeongchang. Pour l’en traîneuse, il s’agira d’une seconde participation aux Jeux, après ceux de Sotchi. « Kirsten et Michael sont comme un modèle concret pour nous, souligne Thierry Ferland. Nous sommes privilégiés. Nous nous ins pirons de ce qu’ils font. » Compte tenu de leur progression, les deux étudiants-athlètes voient grand. L’an prochain, ils passeront à la caté gorie senior. « Les Jeux olympiques de 2022, on y pense, c’est sûr », affirme le patineur. Dans ce but, ils sont prêts à tous les sacrifices. Du lundi au ven dredi, semaine après semaine, ils s’as treignent à cinq heures d’entraîne ment matinal sur la glace. Deux fois par semaine, ils ajoutent une heure et Thierry Ferland et Lori-Ann Matte s’entraînent sous la supervision de Kirsten Moore-Towers et Michael Marinaro, demie d’entraînement hors glace. un duo de patineurs qui représentera le Canada aux Jeux olympiques de Pyeongchang.
Les deux étudiants-athlètes s’adonnent au patinage artistique depuis 14 ans.
Ce sport complexe se caractérise par d’harmonieuses chorégraphies synchronisées
Le patinage artistique en couple ne laisse personne indifférent. Décrite à la fois comme un sport et comme un art, cette discipline fait un bel usage de la musique. Les adeptes présentent un étonnant enchaînement de figures, qu’il s’agisse de sauts, de pirouettes, de pas et de retournements, d’atti tudes et de mouvements de transi tion, de portés et de spirales. Ce sport complexe se caractérise par d’harmonieuses chorégraphies synchronisées et combine à un haut niveau les notions de vitesse et d’équilibre. De toutes ces techni ques parfaitement maîtrisées res sort une impression d’élégance et de fluidité. Dans le public, l’émo tion est immanquablement au rendez-vous. « Nous sommes jugés sur le contrôle, explique Thierry Ferland. Nous devons dégager une impres sion de facilité. Quand ma parte naire tourne et atterrit, quand je la porte au-dessus de moi, nous devons rendre ça facile. Nous devons aussi donner l’impression que tout s’en chaîne tout seul. Les transitions doi vent paraître fluides. » Thierry Ferland et Lori-Ann Matte ont le physique de l’emploi. Lui mesure 1,72 mètre et pèse 73 kilos. Elle mesure 1,5 mètre et pèse 47 kilos. « Lori-Ann est dans la moyenne des filles qui patinent en couple », indique-t-il. Les deux
Les deux patineurs représenteront le Canada aux Championnats du monde junior, en mars prochain, en Bulgarie. photos Danielle Earl
patineurs s’adonnent au patinage artistique depuis 14 ans. Les parents du garçon avaient inscrit leur fils au club de patinage local puisque c’était le seul moyen pour lui d’apprendre à patiner. « J’ai tou jours aimé ça, dit-il, et je n’ai jamais arrêté. Au bout de deux ans, on m’a
inscrit à des cours privés. Lorsque je voyais du patinage artistique à la télé, ou lorsque je regardais les plus vieux au club, je trouvais ce sport très beau. J’adore faire des sauts. Les triples sauts m’attirent vraiment, en particulier lorsque nous sommes côte à côte. »
sports
le fil | le 1er février 2018
L’athlète a pris tout le monde par surprise dans les dernières semaines en obtenant une place pour les JO, sans même s’être entraînée spécifiquement pour ce sport lors des deux dernières années. photo Patrick Charbonneau
Anne-Marie Comeau aux Jeux olympiques ! La fondeuse du Rouge et Or fera partie de la délégation canadienne qui participera aux Jeux de Pyeongchang par Stéphane Jobin Ski de fond Canada a offi cialisé la nouvelle, lundi, à l’occasion de l’annonce de l’équipe qui défendra les couleurs du pays en Corée du Sud. Anne-Marie Comeau devient, par le fait même, la deuxième membre active du pro gramme Rouge et Or à prendre part aux Jeux olympiques, après la per chiste Mélanie Blouin, qui avait représenté le Canada à Londres en 2012.
« Je suis évidemment très contente ! Je suis encore sur mon petit nuage. C’est moti vant non seulement pour ces Jeux, mais aussi pour la suite des choses », a lancé la jeune sensation du club de ski de fond Rouge et Or, qui a pris tout le monde par surprise dans les dernières semaines en obtenant une place pour les JO, sans même s’être entraînée spécifiquement pour ce sport lors des deux dernières années.
D’abord censée mettre une croix sur le ski de fond pour se consacrer entièrement à sa carrière de coureuse, Anne-Marie Comeau a plutôt décidé, tard cet automne, de poursuivre sa passion hiver nale en se joignant au club de ski de fond Rouge et Or. Puis, elle a choisi de participer aux sélections olympiques cana diennes, au début janvier, qui se tenaient dans sa cour, au mont Sainte-Anne. Pour le simple « plaisir de skier » !
« J’étais en forme pour les essais olympiques parce que je me suis entraînée fort tout l’automne, mais pas spécifiquement pour le ski. J’ai fait une dizaine de sor ties en ski à roulettes l’été dernier et j’avais participé à une seule compétition dans les deux dernières années, soit en décembre de l’an passé dans l’Ouest cana dien », a lancé celle qui a été contrainte à une pause de ski en raison d’une vilaine blessure à l’épaule. Anne-Marie Comeau quit tera pour Pyeongchang ce vendredi. Elle devrait nor malement prendre part aux épreuves de distance : le skiathlon de 15 kilomètres (la moitié en style libre, la moitié en style classique), et le 30 km classique. Peutêtre la verra-t-on aussi au 10 km libre et au relais. Peu importe les courses, l’étudiante en administra tion n’aura qu’un objectif. « M’amuser et donner le meilleur de moi-même ! Je suis seulement contente de pouvoir me retrouver sur la ligne de départ aux Jeux olympiques. C’est aussi difficile de me comparer aux autres puisque je n’ai pas fait de compétition au niveau international depuis quelques années », explique l’athlète native de SaintFerréol-les-Neiges. Vous aimeriez voir AnneMarie Comeau à l’œuvre en Corée du Sud ? Il faudra vous coucher tard ou vous lever tôt ! Le départ du skiathlon féminin est prévu le 10 février à 2 h 15, heure de Québec. Suivront le 10 km libre (15 février, à 1 h 30), le relais 4 x 5 km (17 février, à 4 h 30) et le 30 km classique (25 fé vrier, à 1 h 15).
Campus dynamique
en bref
Emplois au PEPS La flexibilité au PEPS, ce n’est pas seulement un prérequis pour les cours de yoga ! Travailler au PEPS, c’est travailler dans un environne ment actif, en santé, où les installations sont magnifiques. C’est aussi travailler avec une équipe dynamique et profiter d’une grande flexibilité dans les horaires de travail. Il est facile pour les intervenants en conditionne ment physique aquatique, les moniteurs de sécurité aquatique ainsi que les arbitres et les marqueurs pour les ligues intra-muros de conjuguer travail et passion au même endroit. Les emplois sont majoritairement à temps partiel. photo Hubert Gaudreau Rendez-vous sur le site peps.ulaval.ca/emplois pour consulter les offres d’emploi.
L’escalade, un sport à découvrir Grâce à des structures allant jusqu’à 10 mètres de haut, grimper au PEPS peut devenir tout un jeu ! Mur d’initiation en moulinette, mur de premier et de second de cordée, bloc et caverne font partie des installations qui pro mettent des heures de plaisir aux débutants comme aux initiés. Plusieurs voies sont disponibles pour tous les niveaux. La pratique libre d’escalade est possible du lundi au vendredi en soirée, le jeudi de 12 h à 15 h, et les samedi et dimanche de 15 h 30 à 18 h. Découvrez également les cours offerts sur www.peps.ulaval.ca.
Vendredi 2 février Volleyball féminin | McGill PEPS | 19 h
Samedi 3 février Basketball féminin | McGill PEPS | 18 h Basketball masculin | McGill PEPS | 20 h
Samedi 10 février Volleyball féminin | Ottawa PEPS | 18 h
Dimanche 11 février Sarah-Jane Marois et ses coéquipières de l’équipe féminine de basketball Rouge et Or se battront pour le premier rang du classement du RSEQ, ce samedi, dès 18 h, au PEPS. Elles recevront la visite des Martlets de l’Université McGill. Les hommes joueront, eux aussi, pour le premier rang de ce classement. Leur match débutera à 20 h. Pour obtenir des billets : 418 656-PEPS. photo Mathieu Bélanger
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Basketball féminin | Bishop’s PEPS | 13 h Basketball masculin | Bishop’s PEPS | 15 h
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au fil de la semaine
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le fil | le 1er février 2018
Des toiles au profit des initiatives étudiantes Le Bureau de la vie étudiante est heureux de vous présen ter, en collaboration avec La Fondation de l’Université Laval, l’exposition Rouge & Art, qui vise à soutenir les activités étudiantes sur le campus. Deux généreux artistes, soit Éric Dupont et Edwin Bourget – le premier docteur en physiologie-endocrinologie et le second en biologie marine –, ont décidé de faire don de quelques-unes de leurs œuvres au profit du Fonds de soutien à la vie étu diante. Si vous êtes amateur d’art, vous pourriez acquérir une peinture tout en contribuant au développement de la vie étudiante et au financement d’initiatives étudiantes parascolaires. Curieux de voir les œuvres en question ? Vous pouvez aller les « zyeuter » dès maintenant sur Internet, avant même qu’elles ne soient exposées. La rectrice Sophie D’Amours est présidente d’honneur de cette première présentation de l’événement. peinture Compétition pour l’espace dans l’au-delà, de Edwin Bourget, photo Paule Reny
Du 5 au 17 février, à la Salle d’exposition (local 2470) du pavillon Alphonse-Desjardins. Pour en savoir plus sur les artistes et leurs œuvres : bve.ulaval.ca/rougeetart
03/02
04/02
Faire la popote avec son petit dernier
Concert de piano Commerce plus progressiste ?
Ça vous dirait d’ap prendre à fiston ou à grande fille à faire son propre lunch ? La Clinique Équilibre-Santé du PEPS vous propose l’atelier pratique parentenfant « Prépare ta boîte à lunch », durant lequel vous apprêterez de diffé rentes façons des aliments afin de garnir vos boîtes à lunch. Profitez-en pour faire provision d’idées intéressantes pour les lunchs ! De plus, vous pourrez repartir avec les recettes cuisinées, ce qui est une séduisante idée ! Samedi 3 février ou dimanche 4 février, de 10 h à 12 h, au local de cuisine expérimentale du labo ratoire de kinésiologie (local 0252) du PEPS. Pour s’inscrire : bit.ly/2Bx9pGa. Vous manquez plutôt d’idées pour les collations ? La C linique Équilibre-Santé offrira également l’atelier « Viens cuisiner tes collations », le samedi 17 février et le dimanche 18 février.
Les élèves des trois cycles universitaires de la classe de piano d’Arturo NietoDorantes seront en concert cette semaine. Ce profes seur de la Faculté de mu sique a obtenu, en 2002, le Prix du meilleur interprète instrumental, décerné par l’Union des chroniqueurs de théâtre et de musique du Mexique, et il a enregis tré jusqu’à maintenant six albums, qui ont tous reçu des critiques fort é logieuses. Dimanche, le public pourra entendre, entre autres, des œuvres de Beethoven, de Mozart, de Chopin, de Ravel et de Rachmaninov. Rappelons que la salle Henri-Gagnon, principal lieu de diffusion des ac tivités artistiques et scien tifiques de la Faculté de musique, est située au pavillon Louis-JacquesCasault. Entièrement res taurée en 1997 et dotée depuis d’une scène pou vant accueillir un orchestre symphonique, cette salle a une capacité de 240 places. Dimanche 4 février, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-JacquesCasault. Entrée libre.
06/02
Au-delà des slogans, que veut dire le gouvernement canadien lorsqu’il répète son désir de mettre en place une politique commerciale pro gressiste ? Lors de la présen tation « Vers une politique commerciale progressiste : résultats d’une consultation pancanadienne », Michèle Rioux, professeure de science politique à l’UQAM, parlera des faits saillants de cet exercice qui a permis de savoir ce que les Canadiens pensaient de la pertinence de certaines mesures com merciales susceptibles d’être adoptées par le gouverne ment canadien. Parmi ces mesures, pensons à l’inter diction des importations de marchandises dont la pro duction fait intervenir le travail forcé des enfants. Cette conférence est présen tée par le Centre d’études pluridisciplinaires en com merce et investissement internationaux et par les Midis de science politique. Mardi 6 février, à 11 h 45, au local 2419 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.
07/02
07/02
Des plantes étonnantes
Est-ce du plagiat Tous ensemble ou non, là est pour l’égalité la question !
Si vous aimez la flore et l’histoire, vous serez sûre ment intéressé par cette conférence qui mariera ces deux sciences. Alain Asselin, spécialiste en phytologie de l’Université, a coécrit un triptyque intitulé Curieuses histoires de plantes du Canada, publié aux éditions du Septentrion. Il racontera l’histoire palpitante et par fois pleine de rebondisse ments de plusieurs plantes indigènes, notamment c elles inventoriées et observées par Cartier, Champlain et d’au tres personnalités de cette trempe. Attention : contenu riche en informations scien tifiques, culturelles et his toriques ! Cette conférence est présentée par la Société Provancher, un organisme à but non lucratif qui a pour mission de contribuer à la conservation de la nature.
C’est là le thème du colloque étudiant 2018 en dévelop L’AELIÉS organise un pement international qui forum sur l’interdiction de se déroulera sur le campus. plagier réunissant plusieurs Il y sera question d’égalité intervenants qui aborderont homme-femme, de justice plusieurs aspects touchant le climatique, de démocratie, plagiat ainsi que les règle d’enjeux du développement ments de l’Université sur ce des territoires, de souverai sujet. En y participant, vous neté et de justice alimentaire apprendrez notamment à ainsi que de liberté de circu quel moment vous êtes l’au lation des personnes. En y teur d’un texte (Georges participant, vous serez au Azzaria, Faculté de droit), fait des aspects théoriques comment s’appliquent les et pratiques des inégalités règlements de l’Université dans les projets et les so Laval (Vice-rectorat à la ciétés. Parmi les sujets abor recherche, à la création et à dés figurent le mouvement l’innovation) et le règlement social #NiUnaMenos au disciplinaire (Bureau du Guatemala et au Mexique secrétaire général), ou ainsi que l’autonomisation encore de quelle façon utili des femmes rurales au Mali. ser les œuvres d’autrui dans Le dîner-conférence, animé une recherche (Bureau du par Amrane Boumghar droit d’auteur et Bureau des d’Affaires mondiales Canada, droits étudiants). Des portera sur la politique fémi réflexions autour de cas de niste d’aide au développe plagiat seront également ment du Canada. Une table proposées par un représen ronde sur l’égalité dans la tant de l’AELIÉS. mobilité des personnes est également au programme. Mercredi 7 février, de 11 h 45 à 15 h, à l’atrium Mercredi 7 février, de 8 h 30 Jean-Guy-Paquet du pavilà 16 h, au salon Hermès lon Alphonse-Desjardins. du pavillon Palasis-Prince. Entrée libre. Pour plus d’inInscription : bit.ly/2nixCL0. formation : bit.ly/2FrLcDp Pour la programmation : bit.ly/2nfZDTM
photo Yvan Bédard
Mercredi 7 février, à 19 h 30, au Domaine de Maizerets (2000, boul. Montmorency). Pour en savoir plus : www.provancher.org
Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca
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