Le Fil 22 février 2018

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Grands prématurés, grands besoins p4

Voir grand pour l’UL ! p5

Volume 53, numéro 20 22 février 2018

Ces 3 grandes puissances

La Chine, les États-Unis et la Russie font l’objet d’une table ronde organisée sur le campus par des étudiants en science politique. p2-3


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L’Amérique, toujours une superpuissance

1 1 et 2. Deux lieux mythiques de la grande puissance américaine. D’abord, Wall Street, à New York, le cœur financier des États-Unis. Ensuite, l’École de commerce de l’Université Harvard, à Boston, l’un des meilleurs établissements universitaires au monde.

La superpuissance américaine domine le monde sur plusieurs plans : économique comme militaire, spatial comme nucléaire. Un autre facteur de puissance pour le pays de l’oncle Sam est l’attraction qu’il exerce sur les immigrants du monde entier. « Les gens veulent aller vivre aux États-Unis et participer à l’essor de ce pays, souligne le professeur. La Chine, elle, n’attire personne. Ce soft power, soit la capacité d’influence et de persuasion d’un État, joue aussi sur le plan des valeurs culturelles qu’exportent les États-Unis. » Un autre exemple de soft power est la qualité et l’importance de l’infrastructure de la recherche scientifique dans ce pays. Dans les classements internationaux, les universités américaines figurent en grand nombre parmi les meilleures au monde. Au fil des décennies, une forte proportion de prix Nobel a été attribuée à des chercheurs américains.

UNE PUISSANCE GÉOPOLITIQUE RÉGIONALE

Lorsqu’on parle de grande puissance émergente, on pense immédiatement à la Chine. Depuis une trentaine d’années, cet immense pays de 1,4 milliard d’habitants a connu une croissance économique rapide et soutenue, devenant un acteur de premier plan à ce chapitre à l’échelle mondiale. Selon le professeur Gérard Hervouet, cette prépondérance ne se traduit pas par une volonté de puissance. « La Chine, soutient-il, n’a pas la volonté de rivaliser avec les États-Unis ; elle ne veut pas être une puissance mondiale. Elle n’a pas d’idéologie dominante. Son idéologie est un étrange mélange de maoïsme et de marxisme, teinté de libéralisme. Elle ne se “vend” pas très bien. » Depuis quelques années, les capitaux chinois sont de plus en plus présents dans l’économie de pays africains. « Cette présence, poursuit le professeur, est importante, mais la Chine ne se mêle pas de politique. Elle n’a aucune volonté de s’ingérer dans les affaires de

Depuis la fin de la guerre froide avec l’URSS en 1991, les États-Unis se maintiennent clairement comme la puissance dominante dans le monde par Yvon Larose « Au cours des 10 dernières années, les Américains ont beaucoup parlé du déclin relatif de leur puissance sur la scène internationale et de son corolaire, l’essor de nouveaux pôles de puissance, d’abord la Chine, ensuite la Russie qui effectue un retour, explique le professeur Jonathan Paquin, du Département de science politique. Il reste que les ÉtatsUnis demeurent encore aujourd’hui au sommet de la structure internationale. » Le 13 février, au pavillon Charles-De Koninck, le professeur Paquin a participé à une table ronde sur le thème « Chine, États-Unis, Russie : un nouvel équilibre des puissances ? ». Il était accompagné de ses collègues Aurélie Campana et Gérard Hervouet. L’activité était organisée par les étudiants du baccalauréat en science politique inscrits au séminaire de 3 e année Essor et déclin des grandes puissances.

Avec la crise économique majeure, la dette publique exponentielle, la crise de leadership incarnée dans la doctrine « Leading from behind » (mener à partir de l’arrière), l’élection de Donald Trump qualifié de « premier président décliniste » de l’histoire des États-Unis et le retrait du projet de Partenariat transpacifique, la dernière décennie fut fertile en rebondissements pour la puissance américaine. Ces années-ci, « on sent une volonté de repli sur soi dans ce pays », soutient Jonathan Paquin. Le professeur situe ce phénomène dans une perspective historique. « Depuis les an nées 1940, dit-il, les Américains ont une peur cyclique du déclin. En 1957, lors de la mise en orbite par les Soviétiques du satellite Spoutnik, ils se sont demandé si ce n’était pas le début de la fin de l’hégémonie américaine dans le monde. » Ces remises en question cycliques ne résistent pas aux faits. Aujourd’hui, le produit

intérieur brut (PIB) par habitant s’élève à 55 000 $ US aux États-Unis, comparativement à 8 700 $ US en Russie et à 8 000 $ US en Chine. En 2018, le budget militaire des États-Unis est de 611 G $ US. En comparaison, les Chinois consacrent 200 G $ US à leurs forces armées et les Russes, 69 G $ US. « Les trois pays ne jouent pas dans la même ligue », affirme Jonathan Paquin.

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Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Dans le domaine militaire, les États-Unis sont dans une classe à part avec un budget annuel de plus de 600 G $ US

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le mercredi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Jenny Aumais, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Nathalie Kinnard, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Sophie Leroux

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

Placements publicitaires Claudine Trudel 418 656-2131 poste 6415 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


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photo AAxanderr

politique

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3 et 4. La puissance chinoise s’incarne notamment dans son énorme population et dans son dynamique programme spatial. Vue de la ville de Shanghai et décollage de la fusée Longue Marche 3.

ces pays partenaires. Sa présence n’est conditionnée que par des intérêts commerciaux. En Amérique latine, où la Chine est un acteur financier important, c’est pareil. » Plus près de son territoire, cependant, la Chine entend affirmer sa présence. « Le gouvernement chinois, dit-il, ne veut plus laisser les ÉtatsUnis dominer complètement la région de la mer de Chine méridionale. Il se dote d’une flotte de haute mer comprenant porte-avions et sousmarins. Si les États-Unis veulent contrer l’influence chi­ noise, ils vont se heurter à un obstacle. » Un des symboles de la puissance chinoise est son arsenal nucléaire. Un autre est son programme spatial. En 2003, le pays réalisait son premier vol spatial habité autour de la Terre. « Les Chinois disposent de tous les éléments pour la mise en orbite de toutes sortes de satellites, indique Gérard Hervouet. Le pays est devenu une grande puissance spatiale. » Un attribut de la puissance chinoise est certes son économie. Un autre est sa population. « La démographie chinoise est en train de donner des signes de faiblesse, explique le professeur. La population vieillit et la maind’œuvre est de plus en plus chère. » En ce qui concerne l’économie, le professeur ­s ouligne l’importance ex­­ cessive de son commerce extérieur, lequel dépasse la moitié du PIB. « C’est trop, dit-il, c’est même la faiblesse de l’économie chinoise. Le pays doit freiner le “tout-àl’exportation” et améliorer la qualité de ce qu’il produit. La Chine a fait son temps comme atelier du monde. Elle doit monter en gamme en investissant dans l’innovation grâce à la recherche et

au déve­loppement. Les en­­ treprises chinoises le font de plus en plus, mais c’est insuffisant. » Un autre élément de la puissance chinoise est la force du Parti communiste dans les destinées de ce pays. « Le Parti dirige tout ; il contrôle tout avec une poigne de fer, affirme Gérard Hervouet. Le système communiste donne au Parti une puissance de mobilisation autoritaire sur son immense population au moyen d’un patriotisme exacerbé qui lui permet de tout faire. »

effets de la crise de 2008 et 2009 et à cause des lourdes sanctions économiques in­­ ternationales im­­posées à la Russie après l’annexion illégale de la Crimée en 2014. » L’économie russe repose en grande partie sur les ressources naturelles, avec au

UNE PUISSANCE MONTANTE À L’INTERNATIONAL

premier chef le pétrole et le gaz naturel. Ces dernières an­­nées, l’économie a subi de plein fouet la baisse marquée du prix du pétrole. Le choc fut d’autant plus fort que ce secteur représente environ la moitié des recettes du bud­ get du gouvernement et 70 %

des exportations russes. « Les Russes n’arrivent pas à mo­­ derniser et à diversifier leur économie, dit-elle. Les in­­ vestissements sont faibles. Le poids du pétrole et du gaz naturel dans l’économie n’est pas une solution viable. » En plus de la corruption et de la bureaucratie pléthorique, la société russe souffre d’un déclin démographi­ que. Du lustre d’autrefois, du temps de la superpuissance soviétique, il ne semble rester que la puissance militaire, dont l’arsenal nucléaire, ainsi que le programme spatial. « L’appareil militaire russe a subi un tas de réformes de­­ puis 2003, explique Aurélie Campana. L’armée est au­­ jourd’hui constituée de conscrits et de professionnels. Ces dernières années, le gouvernement a quasiment

quadruplé le budget pour l’achat de matériel militaire. La Russie dispose désormais d’un arsenal relativement important. » Le gouvernement russe fait bon usage de son soft power, notamment en ma­­ tière de culture. Depuis les an­­nées 2000, des chaînes de télé et de radio proches du pouvoir diffusent leurs contenus dans les anciennes républiques soviétiques et au-delà. Aujourd’hui, Russia Today (RT), la chaîne d’information internationale en con­tinu financée par le gouvernement, diffuse à l’étranger le point de vue russe sur l’actualité. « Moscou a compris que, pour que l’image de la Russie change dans le monde, il ­faut tenir compte de l’opinion pu­­ blique à l’étranger », souligne la professeure.

Et la Russie ? Qu’en est-il aujourd’hui de la nation qui était au cœur de l’ancienne superpuissance soviétique ? « La Russie est une puissance montante sur la scène internationale, mais elle souffre d’énormes diffi­cultés, répond Aurélie Campana. Elle souhaite jouer un rôle central dans les affaires du monde depuis une quinzaine d’années et le fait savoir de manière de plus en plus agressive. Toutefois, elle n’a pas les moyens de soutenir ses ambitions géopolitiques. Comme l’économie russe ne fonctionne pas bien, comme elle n’est pas attractive, Poutine met en avant la fermeté politique, la capacité militaire et le soft power médiatique. » Selon la professeure, le pays des tsars est présent dans plusieurs dossiers géopolitiques, que ce soit celui de la Syrie ou, plus récemment, celui de la Corée du Nord. « Le président Poutine e t l e p r e m i e r m i n i st r e Medvedev veulent absolument faire entendre la voix de leur pays, indique Aurélie Campana. Mais leur pays 5 et 6. Ces dernières années, le gouvernement russe a beaucoup joué la carte du soft power, tout en mettant l’accent sur n’est pas la puissance qu’il le développement de ses forces armées. Extrait d’un bulletin de nouvelles de la chaîne d’information internationale en continu voudrait être à cause des Russia Today et spectacle aérien pendant le défilé militaire sur la place Rouge, à Moscou. photos RT et Dmitriy Fomin

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médecine

en bref

Un opéra bouffe à ne pas manquer ! Le roi Ouf 1er a comme habitude de célébrer son anniversaire par l’exécution publique de l’un de ses sujets. Déguisé, il circule à travers la ville pour trouver sa victime, qui sera le colporteur Lazuli. Mais l’horoscope du condamné révèle que le destin du roi lui est intimement lié. Si Lazuli meurt, le roi mourra lui aussi. L’exécution sera annulée et Lazuli sera installé au palais royal. Voici la prémisse de L’Étoile, le célèbre opéra bouffe d’Emmanuel Chabrier qui sera présenté par les étudiants de la Faculté de musique dans le cadre de l’Atelier d’opéra. L’objectif de ce cours est de permettre aux chanteurs de se familiariser avec les exigences musicales et scéniques du répertoire lyrique. La mise en scène du spectacle est assurée par Michel-Maxime Legault. La pianiste AnneMarie Bernard signe la direction musicale. Le samedi 10 mars, à 19 h 30, le dimanche 11 mars, à 15 h, et le mercredi 14 mars, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Le spectacle sera également présenté en formule concert, café et dessert le samedi 17 mars, à 15 h, à la salle de bal du Fairmont Le Château Frontenac pour le 125e anniversaire de l’établissement. Pour plus d’information : bit.ly/2EH6ikp

Faire des affaires en Asie Universitaires, décideurs, entrepreneurs et représentants de pays asiatiques étaient réunis, le 20 février au Carré des affaires FSA ULaval – Banque Nationale, pour le colloque Japon, Corée du Sud, Vietnam et Singapour : marchés attrayants et partenaires de choix. Organisé par plusieurs partenaires, dont la Chaire Stephen-A.-Jarislowsky en gestion des affaires internationales, ce colloque a permis aux par­ ticipants d’échanger sur les façons de percer le marché asiatique. Des entrepreneurs qué­ bécois issus du secteur industriel, de la haute technologie, de l’agroalimentaire et du monde de la culture ont fait état de leurs expériences dans ces pays. Des professionnels asiatiques ainsi que des représentants diplomatiques ont également offert des présentations. Durant son allocution, la rectrice Sophie D’Amours a insisté sur l’importance de l’internationalisation à l’Université. « Nous devons accorder une place de choix aux pays de l’Asie dans l’intensification du caractère international de l’expérience universitaire », a-t-elle déclaré. Pour plus d’information : bit.ly/2EHNOBq

Le Fil papier fait relâche ! Veuillez noter que l’édition papier du Fil fait relâche et sera de retour le jeudi 15 mars. D’ici là, le site Web du Fil continuera évidemment à vous informer de l’actualité universitaire ! Suivez Le Fil ! www.lefil.ulaval.ca/

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Au chevet des grands prématurés L’organisation des soins infirmiers est associée au risque de complications graves et de décès chez les grands prématurés par Jean Hamann Un article publié dans le Journal of Perinatology par une équipe de chercheurs québécois suggère que l’organisation du travail des infirmières est une variable qu’il faut considérer pour améliorer le pronostic chez les grands prématurés. « Au cours des dernières années, l’attention qui a été portée aux aspects techniques des soins dispensés à ces enfants a permis une réduction importante des complications graves et de la mortalité. Notre étude montre que, pour réaliser de nouveaux gains, il faudra aussi se pencher sur l’organisation de ces soins », résume Bruno Piedboeuf, professeur à la Faculté de médecine et pédiatre au CHU de Québec – Université Laval. En dépit des progrès de la médecine, environ 55 % des grands prématurés souffrent de complications majeures dans les jours qui suivent leur naissance, notamment des problèmes pulmonaires, oculaires, auditifs, digestifs et neurologiques. Quant à la mortalité, les choses ont beaucoup évolué depuis quelques années, au point où l’on sauve maintenant près de 95 % des enfants qui naissent après 28 semaines de ­g estation. Afin de mieux cerner les ­éléments de l’organisation des soins infirmiers qui influencent le risque de complications graves et de décès, le pro­fesseur Piedboeuf et ses collabo­ rateurs ont étudié les cas de 257 grands prématurés admis dans une unité ­n éonatale de soins intensifs moins de 36 heures après leur naissance. « Il s’agissait d’enfants dont l’âge ges­ tationnel allait de 23 à 29 semaines ou qui pesaient moins de 1 kg à leur naissance », précise-t-il. Les analyses des chercheurs indiquent que 51 % de ces enfants ont eu des complications graves et que 18 % sont décédés pendant leur hospitalisation. Le ratio entre le nombre d’infirmières au travail et le nombre recommandé d’infirmières – compte tenu du nombre d’enfants dans l’unité de soins intensifs et de leur état de santé – est un élément important de l’équation. « Les jours où cette proportion est supérieure à 1, le risque de complications graves et de mortalité est 19 % plus faible que lorsqu’elle est de 1 ou moins », souligne le professeur Piedboeuf. Fait inattendu, la proportion d’heures supplémentaires dans le total des heures travaillées par les infirmières n’influence pas le risque de compli­ cations graves ou de mortalité. « Cela suggère que, dans certaines conditions, les heures supplémentaires effectuées pour se rapprocher du nombre recommandé d’infirmières sont avantageuses pour les enfants, estime le pédiatre, en dépit des risques que cela comporte, entre autres pour la transmission des

Outre le professeur Piedboeuf, les autres signataires de l’étude publiée dans le Journal of Perinatology sont Marc Beltempo, de l’Université McGill, Michèle Cabot, infirmière-chef à l’unité néonatale du Centre mère-enfant Soleil du CHU de Québec – Université Laval, maladies nosocomiales. Les grands Guy Lacroix, du Département d’écoprématurés ont de grands besoins et, nomique de l’Université Laval, et Régis pour ces enfants, les infirmières sont Blais, de l’Université de Montréal. plus im­­portantes que les médecins ou les résidents. » Le professeur Piedboeuf a été chef du Département de pédiatrie du CHU de Québec – Université Laval pendant neuf ans. À ce titre, il sait que l’organisation des ressources humaines dans Les grands une unité de soins qui accueillent des prématurés n’est pas un exercice de prématurés ont de tout repos. « Il faut viser une réduction grands besoins et, des heures supplémentaires pour les infirmières et c’est ce qui s’est produit pour ces enfants, dans notre centre hospitalier au cours les infirmières sont des dernières années. Par contre, par définition, les prématurés arrivent à un plus importantes moment où on ne les attend pas, ce qui que les médecins limite la capacité de prévoir avec préciou les résidents sion les besoins en personnel. »

Au cours des dernières années, l’attention portée aux aspects techniques des soins dispensés aux grands prématurés a conduit à une réduction importante des complications graves et de la mortalité. Pour réaliser de nouveaux gains, il faudra aussi se pencher sur l’organisation de ces soins, estime le professeur Bruno Piedboeuf.


actualités UL

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Voir grand pour notre université La nouvelle campagne de financement annuelle de l’Université a pour buts de récolter 2,3 millions $ et de susciter la participation des membres de la communauté universitaire par Matthieu Dessureault Jusqu’au 22 mai, la campagne Communauté universitaire 2018 se déroulera sur le thème « Voir grand pour notre université ». Son ob­­jec­ tif est d’amasser 2,3 millions $ et de mobiliser 3 000 donateurs. Les dons serviront notamment à faire avancer la recherche, à équiper les laboratoires de meilleurs outils et à organiser des activités d’ensei­ gnement. Fait p ­ arti­culier : c’est le donateur qui choisit la cause ou le projet qui lui tient à cœur. Au-delà de l’aspect financier, La Fondation de ­l’Université Laval espère susciter la participation de la communauté universitaire et développer son engagement pour la cause philanthropique. Le lancement de la campagne a eu lieu le 21 février au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack, en présence de nombreux repré­ sentants et partenaires de l’Uni­ versité. Comme à son habitude, La Fondation de l’Université Laval a dévoilé son objectif de façon ­originale, cette fois-ci en invitant

chacun à apposer un autocollant sur un grand panneau, formant ainsi une mosaïque collective sur laquelle était inscrit le montant. « La grande mosaïque que nous venons ensemble de créer est un symbole fort et éloquent du rôle que nous avons tous à jouer dans cette campagne. Avez-vous remarqué que tous les morceaux sont égaux ? Cela signifie que tous les dons sont importants. C’est la participation de chacun qui compte », a rappelé la rectrice Sophie D’Amours. Pour le président-directeur général de La Fondation de l’Université Laval, Yves Bourget, deux ingrédients sont essentiels à la réussite d’une campagne : l’implication et la fierté. Pas peu fier du succès de la dernière Grande campagne, qui s’est terminée en mai avec plus de 530 millions $ amassés, il mise sur ces valeurs pour atteindre son objectif. « Le succès historique de la Grande campagne nous a démontré de façon très éloquente

L’objectif de la campagne est de mobiliser 3 000 donateurs afin d’amasser 2,3 millions $, qui permettront de soutenir l’un ou l’autre des quelque 750 fonds ou sous-fonds de l’Université.

que la communauté de l’Université Laval est une communauté impliquée. Nous avons constaté aussi un grand vent de fierté sur tout le campus : la fierté envers les grandes réalisations de cet établissement et la fierté envers ses diplômés qui ont permis à la société québécoise de se développer depuis 350 ans. Nous Les dons serviront notamment à allons donc poursuivre cette année ce vent de fierté dans les voiles faire avancer la recherche, à équiper avec et l’implication dont nous sommes les laboratoires de meilleurs outils capables. » Dans les prochaines semaines, et à organiser des activités des bénévoles sillonneront le campus pour récolter des dons et d’enseignement répondre aux questions. Des tire­ lires seront mises à la disposition des clients au dépanneur Chez Alphonse. Les gens pourront aussi contribuer à la cause en effectuant un achat chez Coop Zone. Enfin, une redevance sur chaque repas et pinte de bière Brassta vendus au Pub universitaire du 12 au 15 mars sera remise à La Fondation de l’Université Laval. La campagne est portée par deux coprésidents, Cathia Bergeron, doyenne de la Faculté de médecine dentaire, et André Raymond, directeur du Service de placement. Ils sont épaulés par les dix membres du comité de campagne et une De gauche à droite, Jean-Claude Méthot, représentant des retraités au comité de campagne, Sophie D’Amours, rectrice, Cathia Bergeron, doyenne équipe de quelque 200 bénévoles. On pourra suivre l’évolution des de la Faculté de médecine dentaire et coprésidente de la campagne, Marie dons dans le journal Le Fil, ainsi Godbout, directrice adjointe et chef des activités officielles et du protocole que grâce à un thermomètre diffusé à la Direction des communications, Charlotte Lemieux-Bourque, étudiante au doctorat à la Faculté de médecine, Charles Breton, étudiant à la maîtrise sur l’écran dynamique du Point, le en sciences du bois et représentant des étudiants au comité de campagne, kiosque d’accueil des pavillons Maurice-Pollack et AlphonseMarie-Claude Samson, secrétaire au Vice-rectorat à l’administration, Desjardins. Geneviève Tirman, chargée d’enseignement à la Faculté de pharmacie, André Raymond, directeur du Service de placement et coprésident de la campagne, et Yves Bourget, président-directeur général de La Fondation de l’Université Laval.

Pour plus d’information : www.ulaval.ca/fondation

La Fondation de l’Université Laval a dévoilé son objectif en invitant les membres de la communauté universitaire à apposer un autocollant sur un grand panneau, formant ainsi une mosaïque collective sur laquelle était inscrit le montant.

Le lancement de la campagne a eu lieu le 21 février en présence de nombreux représentants et partenaires de l’Université. photos Nicola-Frank Vachon


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architecture

Réinventer l’autoroute Laurentienne Les projets d’étudiants du Laboratoire de design urbain de l’École d’architecture inspirent différents conseils de quartier de la ville de Québec par Pascale Guéricolas Au volant de votre voiture, vous roulez sur l’autoroute Laurentienne en direction du centre-ville de Québec. À la hauteur du centre commercial Fleur de Lys, la chaussée se rétrécit. Vous empruntez la bretelle et voici le stationnement intérieur de la station intermodale dans lequel vous vous garez. Quel­ ques minutes plus tard, votre tramway file allègrement vers la colline Parle­mentaire en empruntant la nouvelle version de la rue Dorchester. Rêve éveillé ? Pure fiction ? Pas tout à fait. Tout l’au­ tomne, quatre équipes d’étudiants à la maîtrise en design urbain ont travaillé à l’aménagement de certaines ar­­ tères de Limoilou, de SaintSauveur et de Saint-Roch par­ticulièrement peu conviviales pour les piétons. Cette approche est directement en lien avec le Plan de mobilité durable proposé par la Ville de Québec en 2011. « Le Laboratoire de design urbain s’intéresse à des questions d’actualité, indique Érick Rivard, architecte et chargé de cours à l’École d’architecture. Il m’a semblé intéressant de travailler sur des projets concernant la densification de la ville, car on sait que Québec aura besoin de plusieurs dizaines de milliers de logements d’ici 25 ans. » L’aménagement de l’autoroute Laurentienne fait partie des dossiers sous les feux de la rampe. Plusieurs organismes, dont Accès transports viables, militent pour sa transformation en boulevard urbain. « Actuel­lement,

cette autoroute forme une barrière entre deux quartiers, Limoilou et Vanier, remarque Étienne Grandmont, le di­­ recteur de l’organisme qui fait la promotion de la mar­ che, du vélo et des transports collectifs. Le projet de l’équipe qui a travaillé sur la naissance d’un quartier au­­ tour de l’autoroute Lauren­ tienne m’a ouvert les yeux. Les étudiants ont réussi à y implanter près de 6 000 logements, soit à près le même nombre d’unités que ce que la Ville veut bâtir sur les terres des Sœurs de la Cha­ rité à Giffard. Je n’aurais jamais pu imaginer qu’on pouvait autant densifier le quartier, tout en respectant la hauteur des bâtiments avoisinants. » Le responsable d’Accès transports viables a suivi et conseillé les étudiants tout au long de leur travail. Le 15 février, il a utilisé leurs images pour discuter du futur de l’autoroute Lau­ rentienne au conseil de quartier de Lairet. Le but : faire rêver les résidents habitant à proximité du Centre Vidéo­tron pour les amener à s’intéresser aux aménagements futurs. Il faut dire que le nouveau quartier né sur la table à dessin de Maryse Béland, de Florence Côté, de David Diederich et de Maxime Tremblay-Laverdière a de quoi enflammer l’imagination. Dans leur présentation, que l’on peut découvrir sur la page Web du Labo­ ratoire de design ur­­bain, non seulement les étudiants

Les étudiants du Laboratoire de design urbain ont imaginé le quartier Saint-Michel, un projet qui donnerait un meilleur accès à la rivière Saint-Charles et au parc Victoria. photo Maxime Tremblay-Laverdière

font-ils de l’autoroute deux rues qui rejoignent les artères actuelles Dorchester et de la Couronne, mais ils transforment aussi le centre commercial Fleur de Lys. Grâce à eux, les immenses stationnements actuels de­­viennent un nouveau lieu de vie à échelle humaine, doté de bâtiments et de pe­­tites maisons aisément accessibles en vélo, en bus, en tramway et à pied. « Nous avons plongé dans l’histoire pour nous inspirer, explique Maxime TremblayLaverdière, étudiant à la ­m aîtrise en architecture. En cherchant sur les an­­ ciennes cartes, nous avons découvert l’existence du ruisseau St-Michel, aujour­ d’hui canalisé. Le nouveau quartier porterait son nom. » L’équipe utilise également la vocation festive d’Expo Québec pour concevoir une série d’animations autour du centre commercial. Dans le projet, ce dernier perd d’ailleurs une partie de son toit au profit de nouvelles artères qui le traversent. Même si les équipes avaient carte blanche pour imaginer une autre ville, elles ont quand même ancré leurs projets dans le réel. À plusieurs reprises, en effet, des économistes, des spécialistes en circulation, des fonctionnaires de la municipalité et des architectes leur ont fourni des informations ­p ertinentes pour rêver de manière utile. Une autre équipe, celle de Philip Cloutier, de Frédéric Pa qu e t e t d e C a r o l a n e Tremblay, a travaillé, quant à elle, sur la partie sud de l’autoroute Laurentienne. Elle a voulu mieux amé­nager la rivière St-Charles et le parc Victoria, plutôt coupés du reste de la ville, en ré­­ tablissant les liaisons avec les quartiers environnants. Dans les cartons de son projet Réminiscence, on trouve une façon plus écologique de gérer les eaux et on permet une plus grande connivence entre la popu­lation et ce morceau de nature. D’autres conseils de quartier de Québec auront accès aux projets des étudiants du Laboratoire de design urbain dans les prochaines se­mai­ nes. Il s’agit d’une belle façon d’amorcer les discussions en s’affranchissant de la réalité urbaine actuelle. Pour en savoir plus sur les projets étudiants : https://designurbain-­ ulaval.wixsite.com/a2017/

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sur l’Afrique du Sud Q En quoi la corruption endémique qui affecte l’Afrique du Sud depuis plusieurs années diffère-t-elle de celle d’autres pays africains ?

Issouf Soumaré

Cyril Ramaphosa a réussi à pousser vers la sortie Jacob Zuma, jusque-là président de l’Afrique du Sud. Il accède, du même coup, à la fonction de chef du gouvernement par intérim. Il s’agit d’une transition en douceur inespérée, alors que Jacob Zuma collectionnait depuis des années les scandales en matière de viols, de potsde-vin et de trafics d’influence. Issouf Soumaré, directeur des relations internationales à FSA ULaval et l’un des coprésidents de l’Institut panafricain de la gouvernance économique et financière (IPAGEF), se penche sur l’avenir politique et économique de l’Afrique du Sud.

Q Lors d’un important discours devant l’Assemblée nationale le 16 février, le nouveau président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, a promis une nouvelle ère. A-t-il les moyens de ses ambitions ?

R Il s’agit d’un pays relativement démocratique, doté d’institutions qui fonctionnent bien et de médias qui n’hésitent pas à dénoncer les scandales. Comme on l’a vu ces dernières années, le ministère de la Justice peut s’opposer au pouvoir politique. Il a d’ailleurs poursuivi en justice Jacob Zuma et sa famille. En Afrique du Sud, contrairement à d’autres pays africains qui ont tendance à cacher ce genre de scandales, on a beaucoup parlé des liens d’affaires entre l’ex-président et les Gupta. Ces trois frères sont arrivés en Afrique du Sud dans les années 90, un peu après la fin de l’apartheid. Peu à peu, ils ont bâti un empire qui touche à la fois aux mines, aux services, à l’informatique et à la finance. On reproche aux Gupta leurs contrats juteux venant du secteur public ainsi que leur alliance avec les politiciens, dont l’ancien président. Plusieurs mem­ bres de la famille de Jacob Zuma travaillent d’ailleurs pour eux. Ces derniers auraient proposé des postes de ministre à des personnalités du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, en échange de leur collaboration pour obtenir des contrats publics. Q Malgré les scandales qui entachent son nom, l’ANC peut-elle espérer gagner les élections présidentielles en avril 2019 ? R Il faut se rappeler que Cyril Ramaphosa a gagné de justesse, en décembre, son poste à la tête de l’ANC. Seulement 179 voix le séparaient de sa rivale, Nkosazana Dlamini-Zuma, l’ex-épouse du président sortant. Cela veut donc dire qu’une bonne partie de la formation soutenait Jacob Zuma. Or, deux mois plus tard, il a réussi à obtenir sa démission, ce qui est vraiment remarquable. De toute façon, l’ANC n’a pas le choix de revoir sa stratégie politique pour rester au pouvoir. Déjà, en 2016, il a perdu plusieurs bastions, comme Pretoria et Johannesburg, aux élections municipales. Jusque-là, cela semblait inimaginable que le parti qui a lutté pour la fin de l’apartheid encaisse une telle défaite. À la longue, s’il y a n’a pas de changements importants, cela pourrait être catastrophique d’un point de vue électoral. La rhétorique du combat contre l’apartheid ne fonctionne plus pour les jeunes nés dans les années 80 et dans les années 90, qui ont maintenant le droit de vote. Ils veulent des changements, car la situation économique se dégrade depuis 10 ans. L’ANC doit donc se réinventer de l’intérieur et offrir des solutions concrètes à la population s’il veut gagner les élections de 2019.

R Cyril Ramaphosa semble disposé à agir pour lutter contre la corruption, un thème dont on a abondamment parlé en Afrique du Sud pendant le règne de Jacob Zuma. Le nouveau président dispose de la crédibilité nécessaire pour prendre des me­sures concrètes. L’Afrique du Sud, deuxième force économique du continent africain, doit absolument redonner confiance aux investisseurs. Le pays a beaucoup souffert du climat de corruption depuis quelques années, sans parler des procès dans lesquels l’ancien président était impliqué. De 20 % à 30 % de la population de ce pays est au chômage et on n’a pas réussi à corriger les très grandes inégalités de revenus. Il faut donc trouver des solutions pour relancer la croissance, peut-être en plaçant les bons responsables aux postes clés des institutions de l’État. Le gouvernement doit rapidement présenter une politique économique claire. Ce pays dispose non seulement de nombreuses infrastructures – les mines par exemple –, mais aussi d’un secteur financier important. Cette économie très diversifiée peut devenir un moteur de croissance pour toute l’Afrique et permettre aux autres pays d’améliorer leur situation. Propos recueillis par Pascale Guéricolas


psychologie

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Une bouffée d’air frais contre l’insomnie Il existe une approche simple pour améliorer le sommeil des femmes ménopausées aux prises avec des bouffées de chaleur par Jean Hamann L’insomnie compte parmi les pro­ blèmes les plus courants au moment de la ménopause, notamment en raison des bouffées de chaleur qui tirent les femmes de leur sommeil et les laissent en nage. Bonne nouvelle pour toutes celles qui doivent composer avec ces crises nocturnes, le meil­leur traitement pour améliorer la qualité de leur sommeil est une thérapie facilement applicable qui repose sur des changements d’habitudes de vie et de croyances par rapport au sommeil. Voilà ce qui se dégage d’une étude publiée dans la revue Sleep par une équipe formée de 12 chercheurs américains et du professeur Charles Morin, de l’École de psychologie et du Centre de recherche CERVO. Entre 25 % et 35 % des femmes souffrent d’insomnie au moment de la ménopause, une prévalence deux à trois fois plus élevée que celle observée dans la population en général, rappelle Charles Morin. Les flambées de température corporelle provoquées par les changements hormonaux y sont pour quelque chose, mais elles n’expliquent pas toute l’histoire. « Nos travaux montrent que les bouffées de chaleur surviennent parfois après le réveil, précise le chercheur. Par ailleurs, il se peut que ces manifestations physio­l ogiques soient un élément déclencheur de l’insomnie, mais que des facteurs psy­ chologiques contribuent à son maintien. Se réveiller en sueur au milieu de la nuit en se disant qu’il faut absolument se rendormir parce qu’une grosse journée de travail nous attend dans quelques heures crée un contexte propice aux pensées négatives et au cercle infernal de l’anxiété et de l’insomnie. » Le professeur Morin et ses collaborateurs ont comparé l’efficacité de sept approches contre les bouffées de chaleur et l’insomnie testées chez 546 femmes. Les participantes souffraient d’insomnie modérée (un score de plus de 12 sur l’échelle de sévérité de l’insomnie qui va de 0 à 28) et elles avaient au moins 14 bouffées de chaleur par semaine. Les traitements testés pendant 8 à 12 se­­ maines comprenaient la prise d’oméga-3, d’hormone 17-bêta-estradiol ou de deux antidépresseurs prescrits contre les bouffées de chaleur. Les tests ont aussi porté sur trois approches non phar­macolo­ giques, soit l’activité physique, le yoga et la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) contre l’insomnie. Les analyses des chercheurs révèlent que toutes les approches, sauf la prise d’oméga-3, produisent une certaine amélioration de la qualité du sommeil. La palme de l’efficacité revient toutefois à la TCC qui a permis une réduction de 5,2 points de l’indice de sévérité de l’insomnie. À titre comparatif, l’activité physique et l’antidépresseur venlafaxine (Effexor), qui viennent au 2e et au 3e rang

sur le plan de l’efficacité, ont produit une baisse de 2,2 points. « Après 8 semaines de traitement, 70 % des participantes du groupe TCC étaient considérées en rémission d’insomnie, précise le professeur Morin. L’inter­vention n’a pas eu d’effet sur le nombre de bouffées de chaleur, mais elle a réduit leur degré d’interférence avec les activités quotidiennes. » Développée en bonne partie par l’équipe de Charles Morin au cours des trois dernières décennies, la TCC at­­ taque l’insomnie sur deux fronts. D’une part, elle encourage un changement des croyances liées au sommeil, par exemple qu’il est nécessaire de dormir huit heures chaque nuit pour être en forme et en santé. D’autre part, elle vise à instaurer des habitudes de vie propices au sommeil telles qu’aller se coucher uniquement lorsqu’on se sent fatigué, utiliser le lit exclusivement pour dormir, se lever si le sommeil ne vient pas après

20 minutes, et sauter du lit à la même heure chaque matin, peu importe le nombre d’heures dormies la nuit précédente. Les études menées sur la TCC indiquent qu’elle atténue la gravité de l’insomnie chez 80 % des sujets, incluant une rémission dans 60 % des cas. Malheureusement, déplore le pro­ fesseur Morin, l’insomnie est le parent pauvre des troubles du sommeil et les personnes qui en souffrent sortent souvent du cabinet du médecin avec une prescription de somnifères. « Pour­ tant, en 2016, l’American College of Physicians a reconnu que la TCC devrait être le premier traitement recommandé aux personnes qui souffrent d’insomnie, souligne-t-il. Au Québec, pour profiter des avantages de la TCC dans des délais raisonnables, il faut consulter des psychologues qui pratiquent en clinique ­privée et payer de sa poche. » Le professeur Morin et la doctorante Orlane Ballot poursuivent des travaux sur l’insomnie au moment de la méno­ pause et ils sont à la recherche de participantes de 45 à 55 ans avec ou sans problème de sommeil. Pour renseignements : bit.ly/2obC5ki

Se réveiller en sueur au milieu de la nuit en se disant qu’il faut absolument se rendormir parce qu’une grosse journée de travail nous attend dans quelques heures crée un contexte propice aux pensées négatives et au cercle infernal de l’anxiété et de l’insomnie

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ils ont dit... Sur le développement économique et le chevalier cuivré

Louis Bernatchez, Département de biologie La Presse, 15 février

Le terminal à conteneurs que l’Administration portuaire de Montréal veut construire à Contrecœur aurait des répercussions environnementales sur le chevalier cuivré, un poisson en voie de disparition qui se reproduit exclusi­ vement dans la rivière Richelieu, mais qui fréquente les herbiers du fleuve entre Montréal et Trois-Rivières. Louis Bernatchez estime que « en tant que société moderne et progressiste, nous avons un devoir moral de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer la survie de cette espèce qui ne vit qu’ici, au Québec. »

Sur le décrochage scolaire

Égide Royer, Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage La Presse Plus, 18 février

Pour les examens ­ministériels de juin 2017, 5 312 élèves ont obtenu la note de 60 %, alors qu’un enseignant correcteur leur avait, dans les faits, attribué 58 % ou 59 %. Cette façon de procéder pourrait favoriser la persévérance scolaire, croit Égide Royer. « Si un élève en difficulté finit avec 58 % en français et en mathématique, parce qu’on applique de façon très stricte la règle du 60 %, ça m’apparaît évident que ça devient susceptible de le mener à repenser sa ­carrière scolaire. »

Sur le programme de coaching parental Triple P

Marie-Hélène Gagné, École de psychologie Le Soleil, 17 février

Entre 25 % et 35 % des femmes souffrent d’insomnie au moment de la ménopause, une prévalence deux à trois fois plus élevée que celle observée dans la population en général.

Le programme de coaching parental Triple P est expérimenté depuis un an dans la région de Québec. Il comprend notamment des rencontres pour les parents qui ont du mal à gérer leur colère et qui ont des attentes irréalistes à l’égard de leurs enfants. Selon Marie-Hélène Gagné, le programme apparaît particulièrement efficace pour les pères de famille et les familles vulnérables sur le plan socioéconomique. « Les parents ont rapporté des amélio­ rations importantes de leur confiance et une réduction des problèmes de comportement de leurs enfants. »


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Mémoires d’ Des heures et des heures d’entretien avec le regretté costumier François Barbeau permettent à la doctorante Roxanne Martin de porter un regard inédit sur son œuvre par Matthieu Dessureault

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Dans sa thèse, qu’elle décrit comme « un récit de carrière et une œuvre de mémoire », la chercheuse s’intéresse aux productions marquantes de Barbeau

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L’œuvre en question est substantielle. Durant sa carrière, qui s’étend sur plus de six décennies, François Barbeau a travaillé pour pas moins de 720 productions, du théâtre au cinéma, en passant par la télévision, l’opéra, la danse et le cirque. Celui qui s’est éteint en 2016, à l’âge de 80 ans, a signé des collaborations avec Jacques Lasalle, Michel Tremblay, Jean-Claude Lauzon et Xavier Dolan, pour ne nommer que ceux-là. Précurseur dans son domaine, il laisse un legs inestimable à la culture. Curieusement, de son vivant, peu de chercheurs se sont intéressés au costumier. C’est pour combler ce vide que Roxanne Martin, doctorante en littérature et arts de la scène et de l’écran, s’est lancée dans un am­­bitieux projet de recherche consacré à la carrière de l’homme. « Quand j’ai commencé mon doctorat, il y avait seulement deux articles de cinq ou six pages qui avaient été faits sur lui. Lire sur Barbeau m’a pris un avant-midi. Tout était à faire ! », relate-t-elle. L’étudiante explique cette pauvreté par la désolante réputation qui collait à l’artiste, celle d’être d’une approche difficile. « Cette réputation me faisait peur au début, mais, fina­ lement, un lien de confiance a été établi. François Barbeau savait qu’il était en fin de carrière et réalisait l’importance du projet. De 2011 à 2014, nous nous sommes rencontrés à 18 reprises », dit celle qui s’est aussi entretenue avec certains de ses anciens collaborateurs. De ce travail titanesque, elle tire plusieurs constats. D’abord, le costumier avait un sens infini du détail. Très sensible à la trame narrative du récit et au respect des époques qui sont représentées, il portait une attention particulière au choix des tissus. Parce qu’il avait étudié la haute couture, il savait comment tel matériau réagit lorsque l’on effectue des mouvements. Il veillait au confort des acteurs et s’assurait de concevoir des costumes qui soient durables et faciles d’entretien.

Barbeau avait aussi le désir de toujours se réinventer. Contrainte budgétaire oblige, il s’est intéressé, entre autres, à comment transformer des tissus plus abordables pour leur donner une nouvelle apparence. « Vers l’âge de 70 ans, il a découvert le géotextile, un tissu qui peut ressembler à du cuir, mais qui est très léger et beaucoup moins cher. C’est avec ce matériau qu’il a fabriqué les capes des personnages de Cyrano de Bergerac et des Trois mousquetaires. L’effet était tout aussi spectaculaire, mais à un prix moindre, et les acteurs avaient moins chaud », explique Roxanne Martin. Dans sa thèse, qu’elle décrit comme « un récit de carrière et une œuvre de mémoire », la chercheuse s’intéresse aux productions marquantes de Barbeau. Parmi celles qui ont modifié son approche du costume figure Les trois sœurs, jouée en 1966 au Théâtre du Rideau Vert. Cette pièce de Tchekhov étant réalisée par I. M. Raevsky, un Russe qui ne parlait pas français, Barbeau a dû trouver une nouvelle façon de travailler pour s’assurer que ses costumes concordent avec la vision du metteur en scène. Dès lors, ses esquisses sont devenues un outil de travail essentiel, lui permettant d’échanger avec les membres de la production avant de se lancer dans la conception. Au fil des ans, le créateur a accumulé une impressionnante quantité de dessins. Quelque 20 000 ma­­ quettes ont été numérisées par Roxanne Martin avant d’être remises à Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), où elles sont conservées précieusement. Très volumineux, ce fonds comprend des maquettes liées à des productions marquantes telles que Casse-noisette et la première version des Belles-sœurs en 1968. Une mine d’or, bref, pour quiconque s’intéresse à celui qui fut proba­ blement le costumier le plus influent au Québec !

1. À la fin des années 90, le costumier a collaboré avec le Cirque du Soleil pour le spectacle Dralion, pour lequel il a remporté un prix Emmy. photo Centre d’archives du Vieux-Montréal (BAnQ), Fonds d’archives de François Barbeau (MSS 450) 2. La pièce Arlequin, serviteur de deux maîtres a été présentée par la Nouvelle compagnie théâtrale en 1977 dans une mise en scène de Gilles Pelletier. photo Centre d’archives du Vieux-Montréal (BAnQ), Fonds d’archives de François Barbeau (MSS 450) 3 et 5. Pour Les Liaisons dangereuses, qui nous transporte dans les salons de la noblesse française, Barbeau a créé plusieurs costumes en s’inspirant du travail de Christian Dior. Mise en scène par Serge Denoncourt, la pièce a été présentée au Théâtre Jean-Duceppe en 2014. photos François Brunelle 4. Pièce culte de la dramaturgie québécoise, Les belles-sœurs a été jouée pour la première fois le 28 août 1968 au Théâtre du Rideau Vert. photo Centre d’archives du Vieux-Montréal (BAnQ), Fonds d’archives de François Barbeau (MSS 450)


arts de la scène

’un créateur de l’ombre

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sciences

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photo Louise Leblanc

en bref

Coupe de science réussie Quelques centaines de jeunes du secondaire et du cégep étaient réunis sur le campus, la semaine dernière, pour participer à la 11e Coupe de science. Pendant trois jours, les participants, qui se sont livrés à une compétition amicale, devaient user de leur ingéniosité et mettre à profit leurs connaissances pour relever un défi scientifique. Le but de cette rencontre était, bien sûr, de montrer aux jeunes que la science est un domaine d’études accessible, stimulant et amusant ! Pour plus d’information : coupedescience.com/#lacoupe

Libérez vos livres ! L’association Libérez les livres ! vous propose de vous départir des livres que vous avez déjà lus et de choisir une nouvelle lecture parmi ­celles qui vous seront proposées à l’occasion de sa brocante qui se déroulera le 15 mars. Lors de cette soirée de partage, vous pourrez con­ sulter la sélection de livres mis à votre disposition. Vous pourrez emporter avec vous autant d’ouvrages qu’il vous plaira parmi ceux offerts ! De plus, cette soirée vous permettra d’échanger sur vos lectures avec d’autres étudiants dans une optique de développement durable. C’est un rendez-vous le jeudi 15 mars, de 18 h 30 à 21 h 30, au local 1239 du pavillon Charles-De Koninck. Pour plus d’info : ­liberezleslivres@asso.ulaval.ca. Vous pouvez également consulter la page Facebook de l’événement à bit.ly/2FeSlbn ou encore celle de l’association à bit.ly/2Ht2bY1. Pour faire un don de livres avant l’événement, rendez-vous au Bureau de la vie étudiante (local 2344 du pavillon AlphonseDesjardins) et déposez-les à l’attention de Ricardo Codina. Seuls les livres en bon état seront acceptés.

Écrire son nom en japonais Aimeriez-vous apprendre à calligraphier votre nom en japonais ? Participez à l’atelier d’écriture de nom en caractères japonais sur carte professionnelle offert par l’Espace Japon de l’Université Laval. Lors de cette activité, vous serez initié aux syllabaires japonais en hiragana et en katakana afin de vous amener à pourvoir calligraphier votre nom sur votre carte professionnelle. Les cartes, les pinceaux et l’encre sont fournis aux participants. L’Espace Japon est un lieu de promotion et de valorisation de la culture nippone. Il organise, à plusieurs reprises dans l’année, des ateliers et des cours d’initiation à des traditions japonaises, comme l’origami et la cérémonie du thé. Dimanche 4 mars, de 13 h à 15 h, à l’Espace Japon au niveau 00 du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Entrée libre.

L’étude montre que 37 % des hommes et 4 % des femmes se sont fait tatouer pendant leur détention. Dans une bonne proportion des cas, le tatouage a été réalisé à l’aide de matériel non stérile.

Sentence triple Le tatouage en milieu carcéral est associé à un risque presque trois fois plus élevé d’infection par le virus de l’hépatite C par Jean Hamann La prévalence de l’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) est presque trois fois plus élevée chez les détenus qui se font tatouer en milieu carcéral, révèlent les travaux d’une équipe de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval. Cette étude, qui vient de paraître dans la revue Annals of Epidemiology, suggère qu’il serait souhaitable de fournir du matériel de ta­­ touage stérile aux détenus parce que cette mesure limiterait la transmission du VHC non seulement à l’intérieur des prisons, mais aussi à l’extérieur de leurs murs. « Un détenu qui ne contracte pas le VHC pendant son séjour en milieu carcéral ne peut le transmettre une fois qu’il réintègre la société », résume le responsable de l’étude, Michel Alary. L’hépatite C est une maladie qui frappe 71 millions de personnes dans le monde. Elle cause une inflammation du foie pouvant évoluer vers la cirrhose ou le cancer du foie ; environ 400 000 personnes en meurent chaque année. Les médicaments antiviraux sont efficaces dans 95 % des cas, mais les traitements coûtent cher. Le VHC se transmet par le sang, et le principal facteur de

r­ isque est l’utilisation d’ai­ guilles et de seringues contaminées par des personnes faisant usage de drogues injectables. Les chercheurs ont évalué la prévalence de la maladie et les facteurs de risque dans la population carcérale grâce au concours de 1 315 hommes et de 250 femmes répartis dans 7 centres de détention du Québec. Les tests de détection effectués à l’aide d’un échantillon de salive mon­trent que 12 % des par­ ticipants et 19 % des participantes étaient infectés par le VHC. Le fait d’avoir déjà fait usage de drogues intraveineuses était le principal facteur de risque. Les données obtenues par les chercheurs révèlent également que la pratique du tatouage est courante en ­prison : 37 % des hommes et 4 % des femmes se sont fait tatouer pendant leur détention. « Il s’agit le plus souvent de tatouages rudimentaires réalisés à l’aide de trombones, d’aiguilles à couture et d’encre de stylo », souligne le professeur Alary. Chez les personnes tatouées en prison, 13 % des répondants et 56 % des répondantes ont rapporté que l’équipement utilisé pour réaliser le travail n’était pas stérile. Chez les personnes n’ayant jamais

L’étude parue dans Annals of Epidemiology est signée par Céline Poulin, Yohann Courtemanche et Michel Alary, de la Faculté de médecine et du CHU de Québec – Université Laval, et par fait usage de drogues intra­ Bouchra Serhir, de l’Institut veineuses, la prévalence national de santé publique du VHC était 2,8 fois plus du Québec. élevée si elles s’étaient fait tatouer pendant leur détention. Bien que l’étude ne permette pas d’établir de lien de cause à effet, elle suggère néanmoins que certains Un détenu qui détenus contractent le VHC en se faisant tatouer avec de ne contracte l’équipement contaminé par pas le VHC le virus. Pour prévenir la transmission de l’hépatite C pendant son et pour contenir les coûts séjour en liés à son traitement, il faudrait envisager la possibilité milieu carcéral de fournir du matériel de ne peut le tatouage stérile aux détenus, fait valoir Michel Alary. Une transmettre expérience pilote menée par une fois qu’il le Service correctionnel du Canada en 2005 avait mon- réintègre la tré que le coût des soins société annuels d’un détenu atteint d’hépatite C étaient 38 fois plus élevé que les dépenses occasionnées par un ta­­ touage réalisé avec du matériel stérile. « Le taux de roulement dans les centres de détention du Québec est élevé, rappelle le chercheur. Si on veut limiter la transmission du VHC entre les détenus ainsi que dans l’ensemble de la population, il faut s’attaquer à ce facteur de risque à l’intérieur des ­p risons. Tout le monde y gagnerait. »


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Jasons littérature Les écrivains qui auront reçu le plus de votes seront invités à participer au Festival du premier roman de Chambéry, en France, et au festival Metropolis bleu, à Montréal Le Club de lecture du premier roman se réunit chaque mercredi à la Maison de la littérature. Son objectif est de faire de la littérature une expérience collective et de placer le lecteur au cœur des échanges.

Le Club de lecture du premier roman permet à des lecteurs voraces de découvrir de nouvelles plumes et de partager leurs impressions par Matthieu Dessureault Chaque mercredi soir, alors que la Maison de la littérature se vide de ses visiteurs, un petit groupe de lecteurs se réunit. Depuis cet automne, ils se rencontrent pour échanger sur le premier roman d’un écrivain. Munis d’une grille d’évaluation, ils analysent divers aspects, comme la construction du récit, la psychologie des personnages principaux et la qualité de l’écriture. De ces discussions naîtra un palmarès des meilleures œuvres. Initiative du Festival du premier roman de Chambéry, en France, le Club de lecture du premier roman réunit plusieurs membres de chaque côté de l’Atlantique. D’une ville à l’autre, ils doivent lire une sélection de romans et voter pour leurs coups de cœur. Les écrivains qui auront reçu le plus de votes seront invités au Festival de Chambéry et au festival Metropolis bleu, à Montréal, où ils participeront à une série de rencontres et d’activités littéraires. À Québec, le club est animé par Leïka Morin, étudiante à la maîtrise en études littéraires. Chaque vendredi, elle participe aussi à l’émission Premières loges, sur les ondes de CKRL 89,1, où elle présente le roman qui a fait l’objet de la dernière rencontre. « Ce qui m’intéresse dans l’initiative du Club de lecture est son côté humain. Il est intéressant d’échanger et de voir comment la littérature rejoint les gens. Cela nous ramène à la base de la littérature, soit un contact entre deux personnes. Ce sont ces rencontres qui m’ont attirée et m’ont donné le goût de m’impliquer », explique cette employée de la Maison de la littérature. Issus de divers milieux, les participants ont en commun d’avoir une passion débordante pour cette forme d’art. David Morissette Beaulieu, lui aussi étudiant à la maîtrise en études littéraires, est un habitué des marathons de lecture, pour avoir lu notamment l’œuvre complète de Marcel Proust pour les besoins

d’un projet de recherche. S’il s’est joint au Club, c’est pour se frotter à des gens ayant d’autres points de vue. « Cela me permet de remettre en question certains automatismes de chercheur. Il n’y a pas qu’une seule bonne façon de lire une œuvre. Notre groupe comprend notamment des gens formés en psychanalyse,

Les rencontres sont animées par Leïka Morin, étudiante à la maîtrise en études littéraires.

qui sont d’une grande aide lorsque vient le temps d’analyser la psychologie des personnages. Chacun apporte ses pro­ pres expériences, ce qui donne diverses grilles de lecture. Il est très enrichissant de croiser ainsi les points de vue dans une perspective pluridisciplinaire », souligne l’étudiant. La palme du meilleur livre va, selon lui, au Cœur de Berlin, d’Élie Maure. Signée d’un pseudonyme, cette œuvre intimiste et poignante est le récit d’une femme qui a vécu l’inceste. « Curieusement, c’est un roman extrêmement doux, dans lequel les souvenirs de l’auteure remontent à la surface. L’histoire est troublante, sans être dénuée de beauté. Bien qu’il soit question de thèmes aussi graves que l’inceste et la violence, on en ressort apaisé. Honnêtement, j’ai rarement lu quelque chose d’aussi bon ! » Les autres titres en lice sont Amqui, d’Éric Forbes, Le cimetière des abeilles, d’Alina Dumitrescu, L’embaumeur, d’Anne-Renée Caillé, Marée montante, de Charles Quimper, Matricide, de Katherine Raymond, Queues, de Nicholas Giguère, Tout doit partir, de Johanne Fournier, Tu aimeras ce que tu as tué, de Kevin Lambert, et Un parc pour les vivants, de Sébastien La Rocque. Le Festival du premier roman de Chambéry se déroulera du 24 au 27 mai. Le festival Metropolis bleu, pour sa part, aura lieu du 20 au 29 avril. Pour plus d’information : bit.ly/2Bj7RTM

Pour David Morissette Beaulieu, étudiant à la maîtrise en études littéraires, le Club permet de se frotter à des lecteurs ayant d’autres points de vue. photos Louise Leblanc

arts

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en bref

Les joies de la multidisciplinarité Après le complexe Méduse et le Musée n ­ ational des beaux-arts du Québec, le BAM prendra d’assaut la Maison pour la danse de Québec. Cet événement annuel a pour but de favoriser les rencontres entre la relève artis­tique et le mi­­ lieu professionnel. Encadrés par des mentors, des étudiants issus des p ­ rogrammes de théâtre et de littérature de l’Université Laval, de l’École de cirque de Québec et des conservatoires de musique et d’art dramatique de Québec présenteront des performances multidisciplinaires. Les musiciens Mathieu Campagna et Steve Hamel prendront part à l’aventure cette année. L’iden­tité des trois autres mentors sera annoncée sous peu. Les étudiants inté­ressés à participer ont jusqu’au 2 mars pour s’inscrire. Les ateliers de création auront lieu du 23 au 25 mars. Le résultat sera présenté au public le 30 mars, dès 19 h. Pour plus d’in­ formation : bamquebec.com/bam-2018 / www.facebook.com/BOUILLONMULTI

Cartes sur table Depuis quelque temps, l’artiste Marie-Claude Bouthillier et le restaurateur en art contem­ porain Richard Gagnier entretiennent une relation épistolaire. Cet échange, constitué de cartes postales, de textes et de réflexions sur le travail de l’artiste, fait l’objet d’une exposition au Musée d’art contemporain des Laurentides. Professeure invitée à l’École d’art, Marie-Claude Bouthillier touche à plusieurs disciplines, dont la sculpture, la peinture et l’installation. Son travail a été présenté dans de nombreuses expositions ­individuelles et collectives. L’exposition Cartes sur table est présentée jusqu’au 8 avril au Musée d’art contem­ porain des Laurentides (101, place du Curé-Labelle, à Saint-Jérôme). Pour plus d’information : www.museelaurentides.ca et www.marieclaudebouthillier.org

Une artiste prometteuse Valérie Potvin, finissante à la maîtrise ­interdisciplinaire en arts, a reçu le prix ­René-Richard Cyr 2e cycle 2017. Depuis 35 ans, ce prix souligne l’excellence des projets de recherche-création des étudiants de l’École d’art. Diplômée d’un baccalauréat en arts visuels, Valérie Potvin travaille dans les domaines de la sculpture et de l’installation. En 2015, elle a réalisé sa première œuvre d’art public, que l’on peut voir sur le parvis de l’église St-Rodrigue, à Charlesbourg. D’autres créations ont aussi été présentées au Brésil et en Allemagne. Pour suivre les activités de l’artiste : valeriepotvin.com


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actualités UL

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Initiez-vous au ski-raquette Avis officiel CONSEIL D’ADMINISTRATION Séance ordinaire du 28 février 2018 photo Forêt Montmorency

ORDRE DU JOUR

1. Ouverture de la séance 2. Ordre du jour 3. Procès-verbal de la séance ordinaire du 25 octobre 2017

4. Procès-verbal de la séance ordinaire du 29 novembre 2017

5. Communications de la présidente et de la rectrice

6. Questions des membres

– Sur consentement des membres

Pourquoi ne pas vous offrir une formation de base en ski-raquette en compagnie d’un spécialiste ? Osez et découvrez ce jeune sport qui allie les caractéristiques du ski alpin et de la raquette ! L’activité se déroule à la Forêt Montmorency, dans un centre voué spécifiquement à la pratique du skiraquette et d’autres sports de glisse. Amusez-vous à parcourir ce véritable domaine skiable de 100 hectares ! La prochaine séance d’initiation au ski-raquette se tiendra le samedi 10 mars, de 9 h à 13 h. Réservation au 418 656-2034. Pour plus d’information : bit.ly/2ojBAn9

7. Comité exécutif : rapport des activités

au Conseil d’administration pour la ­période du 1er juillet au 31 août 2017 – Recommandations du Comité exécutif 8. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er septembre au 31 octobre 2017 – Recommandations du Comité exécutif 9. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er novembre au 31 décembre 2017 – Recommandations du Comité exécutif 10. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 31 janvier 2018 – Recommandations du Comité exécutif 11. Comité d’aménagement et de mise en œuvre (CAMEO) du campus de l’Université Laval : rapport d’activités 2016-2017 – Recommandation du Comité exécutif 12. Rapport de la vice-rectrice aux ressources humaines concernant les agrégations et les titularisations au 1er juin 2017 13. Renouvellement de la convention collective visant les professionnelles et professionnels de recherche de l’Université Laval représentés par le Syndicat des professionnelles et professionnels de recherche de l’Université Laval (SPPRUL) Huis clos (sur consentement) (pts 14 à 20) Ordre du jour courant

21. Planification stratégique

– Adoption du plan

22. Politique institutionnelle de soutien

aux étudiants en situation de handicap à l’Université Laval 23. Création des clubs Rouge et Or de tennis et de cheerleading : acceptation de principe 24. Orientations et paramètres budgétaires – Budget de fonctionnement – Budget d’investissement 25. Politique de création et d’administration des fonds issus de donations ou de partenariats et de fonds d’investissement étudiant à l’Université Laval – Rapport annuel de la situation des fonds 2016-2017 : recommandation au Conseil d’administration 26. Politique sur la divulgation des actes répréhensibles 27. Politique sur la gestion énergétique 28. Vente de l’immeuble sis au 960, rue de la Concorde à Lévis : autorisation Rencontre des membres sans la direction 29. Clôture de la séance

Une retraite qui fait du bien ! Les 2, 3 et 4 mars, tous les étudiants de l’Université Laval sont invités à une retraite en saines habitudes de vie qui se tiendra dans la magnifique région de Portneuf. Organisée par les membres du conseil étudiant de Mon équilibre UL, la retraite vise à soutenir la communauté étudiante en offrant un moment de réflexion individuel et collectif en lien avec l’équilibre de vie. Lors du séjour, les participants seront invités à participer à des ateliers interactifs, animés par des intervenants spécialisés, qui se dérouleront tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Des classes de yoga, des séances

de massoballe ainsi que des ateliers portant sur la gestion du stress et la nutrition sont au programme. Le coût de l’inscription comprend le déplacement en autobus, la nourriture, l’hébergement, les ateliers et le matériel. Inscrivez-vous rapidement, car les places sont limitées ! Pour s’inscrire : bit.ly/2HtNLqt. Pour plus d’information : bit.ly/2EEM1wN. Vous pouvez également consulter la page Facebook de l’événement à bit.ly/2C9lt59 ou écrire à monequilibre@ulaval.ca.


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La guerre du futur

société

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Des experts se pencheront sur les conflits armés de l’avenir, lesquels auront une forte dimension numérique par Yvon Larose La guerre du futur, ainsi que ses nombreuses répercussions, sera au cœur des échanges de la 9e Rencontre internationale UniversitéDéfense de Québec, qui se tiendra le 1er mars à l’amphithéâtre HydroQuébec du pavillon AlphonseDesjardins. Cette activité est organisée par le Centre sur la sécurité internationale des HEI et l’Institut militaire de Québec. Durant la journée, une brochette d’experts présentera la diversité et la complexité des opérations militaires modernes. Elle examinera aussi les multiples aspects de la croissante « déshumanisation » du champ de bataille, un phénomène rendu possible par l’introduction progressive de moyens technologiques sophistiqués dans le domaine des applications militaires. À ce chapitre, tous s’accordent sur le fait que l’intelligence artificielle sera au cœur de la guerre du futur. Cette science développe des programmes informatiques complexes en lien avec l’intelligence humaine. Le professeur Richard Khoury enseigne au Département d’informatique et de génie logiciel. Son intervention, lors de la Rencontre, portera sur le projet de recherche qu’il mène sur la détection de messages toxiques sur le Web. Ses travaux se déroulent en partenariat avec l’Université Simon Fraser, l’organisme Mitacs et la firme Two Hat Security. Le but du projet de recherche est de créer une nouvelle version du logiciel de Two Hat Security, lequel est capable de filtrer quelques milliards de messages à la fois, en utilisant une variété de techniques d’intelligence artificielle pour le rendre plus robuste et précis. « Des personnes malveillantes rôdent sur Internet, avec des messages de harcèlement, pour extorquer de l’argent, même pour inciter au suicide, explique-t-il. Les groupes terroristes, eux, se servent du Web pour recruter de nouveaux membres. On sait que le groupe armé État islamique utilisait Internet avec un certain succès. » Sur Internet, la lutte contre la radicalisation consiste actuellement surtout à repérer les vidéos de recrutement et à les supprimer. Mais les groupes terroristes les remettent ailleurs sur le Web. D’autres utilisateurs toxiques contournent les filtres standards simplement en déguisant les mots-clés, notamment en mettant un chiffre ou une ponctuation au milieu. « Une de nos études consiste à pouvoir détecter la toxicité par le ton du message plutôt que par la présence des mots-clés toxiques que

«

Dans l’avenir, tout conflit majeur commencera par une cyberattaque

les personnes malveillantes peuvent facilement masquer, explique Richard Khoury. Une autre étude porte sur comment modéliser la personnalité des individus à partir des messages qu’ils écrivent. Si on peut rapidement dresser un profil psychologique des utilisateurs, on sera capable d’identifier les personnes potentiellement dangereuses et de concentrer les efforts sur elles. » Le professeur Philippe Giguère enseigne au même département que le professeur Khoury. Sa communication sera présentée dans le segment consacré à la robotique et aux systèmes autonomes. Selon lui, les progrès spectaculaires de l’intelligence artificielle et de la robotique préfigurent une transformation majeure du champ de bataille de l’avenir. « Mais, souligne-t-il, tout conflit majeur commencera par une cyberattaque. Cette forme de guerre invisible frappera les messageries courriel et les ordinateurs, les cartes de crédit et les réseaux électriques. Tout sera désorganisé. » L’intelligence artificielle servira également à la désinformation. « À l’heure actuelle, l’intelligence ar tificielle joue un rôle majeur en temps réel pour définir les

Un soldat programme un robot militaire pour l’inspection d’une bombe. photo Kevin Moses Sr

Twitter trends et créer de fausses nouvelles en suivant ces trends. » « Certains spécialistes, ajoute-t-il, disent que le pays qui dominera l’intelligence artificielle sera dans la même position que le pays qui a possédé en premier la bombe atomique. » La croissante « déshumanisation » du champ de bataille s’observe déjà par l’emploi des drones, ces avions armés pilotés à distance par des humains. Cela ne veut pas dire pour autant que la ligne de front sera occupée par des machines, contrôlées à l’arrière par des humains, dans un proche avenir. Depuis 2015, l’armée russe intègre des robots combattants qui se présentent sous la forme de mini-chars d’assaut sur chenilles. Ces machines polyvalentes avec tourelle mobile armée sont télécommandées. Pour plus d’information sur la 9e Rencontre internationale Université-Défense de Québec : http ://www.csi.hei.ulaval.ca

Les groupes terroristes se servent du Web pour recruter de nouveaux membres.

L’intelligence artificielle est une science qui développe des programmes informatiques complexes en lien avec l’intelligence humaine.

Véhicule aérien autonome. photo DARPA


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société

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Politiciens et lettrés Du 19e siècle à aujourd’hui, le livre a occupé une place de choix dans la vie de politiciens québécois par Yvon Larose En 2017, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, s’est replongé dans l’œuvre du dramaturge Michel Tremblay avant d’assister à la première d’une nouvelle mise en scène de la pièce À toi, pour toujours, ta Marie-Lou. Quelques se­­ maines plus tard, il déclarait, lors de son passage au Salon international du livre de Québec, avoir un faible pour l’œuvre de l’écrivain tchèque Milan Kundera. Partant de ces quelques exemples, on peut se demander quels rapports les politiciens québécois ont entretenu, au fil du temps, avec la littérature. Pour tenter de répondre à cette question, le professeur Jonathan Livernois, du Dé­partement de littérature, théâtre et cinéma, mène depuis 2016 une étude couvrant un siècle d’histoire, depuis la fin de la construction, en 1886, de l’hôtel du Parlement du Québec abritant l’Assemblée nationale jusqu’aux années 1970. « Au 19e siècle, explique le professeur, il est courant de voir un homme politique poser devant sa bibliothèque personnelle. L’image que l’on projette associe l’homme de lettres à l’homme d’État. Le livre permet de rehausser l’image du politicien. Dans le public, on aime l’idée du politicien lettré, un homme cultivé dont les connaissances permettent une meilleure compréhension du monde. » Selon Jonathan Livernois, le politicien qui se met en scène avec le livre recherche du capital culturel pouvant se transformer en avantage politique. « L’exemple le plus éclatant est celui d’Antonio Barrette, qui fut premier ministre durant quelques mois en 1960, indique-t-il. Sur une photo prise chez lui, devant sa bibliothèque dans un salon bourgeois, cet ancien ouvrier autodidacte se donne l’image d’un type qui sait lire et qui lit beaucoup, soutient-il. Le livre devient ici un objet utile. » L’an dernier, le professeur Livernois a officialisé une en­­ tente de partenariat lui permettant, ainsi qu’à ses assistants de recherche, d’avoir un accès sans restriction aux collections de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale.

« Nos données sont préliminaires, dit-il. Elles indiquent que de nombreux députés empruntaient des romans canadiens-­français à la fin du 19e siècle. Cette littérature était en train de se faire. Les romans d’aventures de Jules Verne avaient aussi la cote parmi les politiciens. » En 1890, le premier mi­­ nistre Honoré Mercier doit défendre devant la Chambre les livres acquis depuis son élection dans le cadre du programme d’achat de livres pour la Bibliothèque de ­l’Assemblée nationale. « Ce faisant, souligne Jonathan Livernois, le premier mi­­ nistre démontre une con­ naissance certaine de la production littéraire de son temps. » Au sujet d’un recueil des œuvres complètes du poète Octave Crémazie, le premier ministre dira que l’auteur est « l’une de nos gloires nationales » avant de qualifier les poèmes de « chefs-d’œuvre ». « Nous avons cru de notre devoir d’acheter les ouvrages de ce littérateur distingué. Ceux qui nous condamnent, ceuxlà n’ont pas de cœur. » Les chercheurs de l’Université Laval ont notamment

accès au registre des prêts des députés avant l’année 1963. Ce registre révèle, entre autres, qu’Onésime Gagnon, le trésorier provincial du gouvernement Duplessis, a emprunté les ouvrages de l’historien conservateur Thomas Chapais à la fin des années 1940, en prévision de ses discours sur le budget dans lesquels il insérait des citations de Chapais. « Les discours de Gagnon étaient pétris de références littéraires, affirme le professeur. C’était du Jacques Parizeau avant la lettre. Cela montre que l’interaction entre la littérature et la politique était plus complexe que l’on pourrait le penser. » Les chercheurs consacrent une partie de leurs efforts à la bibliothèque personnelle du premier ministre Maurice Duplessis. Celle-ci est con­ servée à Trois-Rivières, dans les archives du Séminaire St-Joseph. « C’était une bi­­ bliothèque typique de celles que l’on trouvait à l’époque dans la bourgeoisie, explique Jonathan Livernois. L’aspect le plus intéressant, ce sont les dédicaces dans les livres que des auteurs offraient au premier ministre. Le dramaturge Gratien Gélinas, qui était associé au régime Duplessis, a dédicacé au premier mi­­ nistre un exemplaire de sa pièce Tit-Coq. Il écrivait : “À l’honorable Maurice Duplessis en hommage respectueux. Gratien Gélinas, le 9 mai 1950”. »

Les chercheurs ont un accès sans restriction aux collections de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale

Tit-Coq est un exemple d’œuvre littéraire dédicacée et offerte par son auteur, en l’occurrence Gratien Gélinas, au premier ministre Maurice Duplessis.

L’événement « Les filles et les sciences, un duo électrisant » propose aux jeunes filles de 2e et de 3e secondaire de vivre une journée scientifique ludique. photo Michel Pézolet

Allumer la flamme scientifique Une journée toute spéciale se déroulera sur le campus le 24 février afin d’inciter les jeunes filles à faire carrière en sciences par Nathalie Kinnard Si les femmes dominent les programmes universitaires en sciences de la santé, elles se font toujours rares dans plusieurs domaines du génie et des sciences pures. Les génies informatique, électrique et mécanique, par exemple, peinent à attirer plus de 10 % de femmes. L’une des raisons ? La méconnaissance des différents métiers en sciences et en génie ainsi que la baisse d’intérêt des adoles­ centes envers les sciences dès le début du secondaire. Pour remédier à ces lacunes, l’événement « Les filles et les sciences, un duo électrisant » propose aux jeunes filles de 2e et de 3e secondaire de venir vivre, le 24 février, une journée scientifique ludique. Le but ? Montrer le « côté givré » des sciences et du génie. « On veut défaire le préjugé du savant fou et montrer que les sciences et le génie, ce n’est pas que pour les garçons », mentionne Johanne Devin, présidente-directrice générale de WebSelf.net / NovAxis Solutions inc., qui fait partie du comité organisateur de l’événement. L’Université Laval s’est associée à cette initiative dès ses débuts, il y a onze ans, en ouvrant les portes de son campus et en s’impliquant dans l’organisation de certains ateliers. Le Regroupement des étudiants en photonique et optique de Laval (REPOL) présente notamment, chaque année, une activité pour démystifier l’optique et la photonique, des domaines universitaires et professionnels encore peu connus. « Nous allons recevoir les jeunes filles par petits groupes dans notre laboratoire de démonstration destiné à l’éducation, raconte Frédéric Jobin, étudiant à la maîtrise en physique au Centre d’optique, photonique et laser (COPL) et maître d’œuvre pour le REPOL cette année. Elles auront à construire, à la manière

d’un jeu Lego, un microscope à partir de pièces imprimées en 3D. » Des étu­ diantes en physique parleront également aux adolescentes de leur parcours et des possibilités de carrière associées à l’optique et à la photonique. La Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) est, elle aussi, impliquée dans la journée « Les filles et les sciences, un duo électrisant » depuis 11 ans. Cette année, des étudiants et étudiantes en sciences des aliments animeront un atelier et un kiosque sur la chimie des aliments. Au menu : démonstration de la face cachée des aliments, manipulations et dégustations. « Nous voulons faire découvrir l’agroalimentaire sous ses angles peu connus, explique Agata Kociolek, responsable de promotion et d’information sur les études pour la FSAA. Souvent, on pense à la production agroalimentaire, mais il y a aussi la nutrition, la chimie des aliments et l’agroéconomie. Par exemple, ce sont des chimistes qui développent les recettes de yogourt. » Les jeunes filles en apprendront plus sur les additifs alimentaires et les émulsions. Elles concocteront leur recette de vinaigrette et feront des tests de sédimentation, d’arôme et de goût. Tout au long de la journée, les adolescentes, divisées en sous-groupes de 8 à 10 personnes, seront accompagnées par une étudiante au baccalauréat d’un programme de sciences ou de génie. Elles auront ainsi un contact privilégié avec une jeune femme qui se prépare à une carrière scientifique. En boni : une prestation de Yannick Bergeron, créateur d’expériences pour Les Débrouillards. Cet événement aura lieu le samedi 24 février au pavillon AlexandreVachon. L’entrée est libre. Seule condition : amener son lunch ! Pour s’inscrire et connaître tous les détails de la journée : www.lesfillesetlessciences.ca


sports

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photo Mathieu Bélanger

Celui que l’on surnomme « Vicho » domine clairement le circuit québécois, notamment grâce à ses attaques percutantes

« Vicho » parmi les grands L’attaquant du club de volleyball Rouge et Or Vicente Ignacio Parraguirre Villalobos a été nommé athlète par excellence de la ligue universitaire du Réseau du sport étudiant du Québec pour une quatrième année consécutive par Stéphane Jobin C’est la première fois de l’histoire du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) qu’un étudiantathlète de volleyball reçoit pareil honneur à quatre reprises. Pas même les plus grands joueurs qui ont porté les couleurs du Rouge et Or, incluant Karl De Grandpré (nommé trois fois), Gino Brousseau (nommé deux fois) et Éric Lebreton (nommé deux fo is ) , n’o n t r éu s s i c e t exploit !

Celui que l’on surnomme « Vicho » a été élu athlète de l’année dès sa première saison à l’Université Laval, en 2014-2015. Depuis, il domine outrageusement le circuit québécois, notamment grâce à ses attaques percutantes. Ce fut encore le cas cette saison. Le Chilien arrive au premier rang canadien pour le nombre de frappes marquantes par manche jouée, avec 4,74. L’attaquant montre, par ailleurs, le second meilleur taux d’efficacité au

pays, alors que 37,2 % de ses attaques marquent un point. « Vicho » s’illustre également en défensive, lui qui a relevé, en moyenne, 2,32 ballons par manche, ce qui le place huitième au Canada à ce chapitre. Évidemment, un tel honneur place d’office Vicente Parraguirre dans l’équipe d’étoiles de la ligue québécoise. Il y est rejoint par deux autres joueurs du Rouge et Or, soit le passeur Ethan Ellison et le libéro recrue Rémi Cadoret.

L’Université Laval, qui part à la conquête d’un 13e titre provincial consécutif, commencera les séries éliminatoires ce vendredi en accueillant le Vert & Or de l’Université de Sherbrooke. Cette demi-finale – une série deux de trois – se poursuivra samedi en Estrie, puis reviendra au PEPS di­­ manche, au besoin. Chez les dames, les attaquantes Maud Chapleau et Jade Fortin ont vu leurs efforts être récompensés puisqu’elles ont été choisies sur la première équipe d’étoiles du RSEQ. La passeuse Émie Gaboury a, pour sa part, été nommée dans la seconde constellation. L’équipe féminine disputera la demi-finale du RSEQ du­­ rant la fin de semaine du 2 au 4 mars. Elle jouera contre les Martlets de l’Université McGill.

Campus dynamique

photo Hubert Gaudreau

en bref

Ça bougera au PEPS pendant la relâche ! Du 5 au 9 mars, le PEPS propose une offre impressionnante de cours et d’activités sportives. Plusieurs bains libres sont ajoutés à l’horaire habituel. Le GYM et la piste d’athlétisme intérieure sont ouverts aux heures habituelles. Les murs d’escalade pour la pratique libre sont accessibles et des séances de patinage libre sont au programme, sans compter la nouvelle salle intérieure de golf, qui est ouverte tous les jours de 10 h 30 à 13 h 30. Du côté des cours accessibles pour ceux qui choisissent les séances à la pièce, notez que les cours de yoga, de Pilates et de conditionnement physique sur musique n’auront pas lieu pendant la semaine de lecture. Par contre, les cours de Kinfit et de c­ ardio-vélo seront offerts selon l’horaire habituel. Programmation : peps.ulaval.ca

Gardez la forme sur la glace Vous êtes un étudiant inscrit à 12 crédits et plus ou un membre du PEPS ? Vous pouvez donc patiner gratuitement lors des périodes de patinage libre ! Les non-membres, quant à eux, peuvent avoir accès aux deux glaces intérieures du PEPS à un tarif abordable. Vous préférez faire du patinage artistique ou du hockey ? Sachez qu’il y a également des périodes de pratique libre pour ces sports à un tarif abordable pour les membres. Pour plus d’info sur les horaires : peps.ulaval.ca.

Jeudi 22 février Basketball féminin | McGill PEPS | 18 h Basketball masculin | McGill PEPS | 20 h

Vendredi 23 février Volleyball masculin | Sherbrooke (demi-finale RSEQ) PEPS | 19 h

photo Mathieu Bélanger

Dimanche 25 février

C’est l’heure de vérité pour les meilleurs nageurs du Rouge et Or, qui sont à Toronto de jeudi à samedi pour participer au Championnat national U SPORTS. Plusieurs membres de l’équipe aspirent à remporter une médaille. Le Rouge et Or souhaite améliorer son rang par rapport à 2017, alors que les athlètes féminines occupaient la septième place et les athlètes masculins, la huitième place au classement final des universités. Vous pouvez suivre la compétition en webdiffusion à sportscanada.tv/usports.

Soccer féminin | Centre national de haute performance Stade TELUS-Université Laval | 13 h 30 Volleyball masculin | Sherbrooke (demi-finale RSEQ, si nécessaire) PEPS | 15 h Soccer masculin | ETS Stade TELUS-Université Laval | 15 h 30

Samedi 3 mars Soccer masculin | Académie de l’Impact de Montréal Stade TELUS-Université Laval | 12 h


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au fil de la semaine

23/02

le fil | le 22 février 2018

La publicité alimentaire à l’ère des médias sociaux C’est la conférence « La publicité alimentaire, jeunes et médias sociaux » qui ouvrira la saison 2018 de la série de conférences-ateliers Parlons bouffe : enjeux et motivations sous-jacents à l’acte de manger, présentée par l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels. Prononcée par Manon Niquette, professeure au Département d’information et de communication, cette présentation analysera les stratégies de marketing – plus particulièrement celles qui ciblent les jeunes – dans le domaine du commerce alimentaire. La série Parlons bouffe, qui a pour but d’ouvrir un espace de réflexion et de discussion interdisciplinaire sur l’acte de manger, est organisée par quatre profes­ seures de l’Université Laval, soit Sophie Desroches, Simone Lemieux et Véronique Provencher, de l’École de nutrition, ainsi que Lyne Létourneau, du Départe­ ment des sciences animales. Lors de cette 4e saison de l’événement, le public pourra entendre également des communications sur l’histoire et l’ethnologie de notre menu ainsi que sur le profilage nutritionnel. Vendredi 23 février, de 10 h à 11 h 30, au local 1724 du pavillon des Services. Entrée libre.

22/02

24/02

26/02

27/02

Gestion des migrants

De nouvelles soirées de cinéma

Où va votre argent ?

La science Regard européen Les neurones s’invite à la table sur les langues à l’origine des chefs autochtones des paroles

Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au CNRS-CERI, est une spécialiste des questions entourant les flux migratoires, les politiques d’intégration et la notion de citoyenneté européenne. Elle a été consultante pour divers organismes, dont l’OCDE et la Commission européenne. Cette semaine, elle est invitée par le Cycle de conférences Françoiset-Rachel-Routhier à vous présenter sa vision de la gestion des migrants en Europe et ailleurs dans le monde. Venez la rencontrer lors de sa conférence « Réfugiés, immigration et intégration sociale : pratiques de l’accueil, de la solidarité humaine et du vivre-ensemble », présentée en collaboration avec la Chaire de recherche du Canada sur les dynamiques migratoires mondiales. Jeudi 22 février, de 19 h à 20 h 30, à la salle 23202330 du pavillon Gene-H.Kruger. Activité gratuite, mais inscription requise à cle.ethique.sociale@ gmail.com.

Le café Fou AELIÉS vous propose une toute nouvelle activité : les soirées « Diffu­ sion ». Tous les samedis jusqu’à la fin de la session, réunissez-vous pour visionner un film choisi par une association étudiante ou un organisme communautaire, qui animera la soirée. L’ob­ jectif de ces soirées est de réfléchir et de dis­cuter à des enjeux sociaux et politiques. Pour lancer l’évé­ nement, le Réseau des étu­ diant.e.s noir.e.s et afrodescendant.e.s de l’Uni­ver­ sité Laval présentera le do­­cumentaire «  Le neuvième étage » de Mina Shum, qui revient sur l’un des moments marquants de l’histoire des droits ci­­ viques au Canada. En 1969, dans une université montréalaise, des étudiants antillais occupent un étage d’un pavillon pour protester contre le traitement accordé à une plainte de racisme. Samedi 24 février, à 18 h, au café Fou AELIÉS du pavillon Alphonse-­ Desjardins. Entrée libre.

Avez-vous l’impression que l’État est victime de trop nombreux détournements de fonds ? Pour avoir l’heure juste sur la question, la Chaire publique de l’AELIÉS vous propose, pour sa 150e conférence en 20 ans, de venir discuter de finances publiques avec quatre experts, soit l’auteur Alain Denault, le militant Ronald Cameron et les p ­ rofesseurs Claudia Champagne, de l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke, et Ivan Tchotourian, de la Faculté de droit de l’Université Laval. Il y sera question, entre autres, de la dette pu­­ blique, des paradis fiscaux, des salaires de certains dirigeants et de la respon­sabilité sociale des entre­prises. La table ronde sera animée par Milène Lokrou, étudiante au ­doctorat en relations industrielles. Lundi 26 février, à 19 h, à l’amphithéâtre HydroQuébec du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre, mais ­inscription souhaitable à bit.ly/2EC2T2Z.

Le Noma, un restaurant du Danemark coté deux étoiles au Guide Michelin, est connu pour sa réin­ vention culinaire. Il a été classé « meilleur restaurant au monde » par la revue Restaurant en 2010, 2011, 2012 et 2014. Pour pousser plus loin les expériences visant à développer un terroir « nordique », ses propriétaires ont créé le Nordic Food Lab. Le di­­recteur de ce laboratoire, Michael Bom Frøst, sera de passage à l’Université, où il présentera la conférence « Quand les chefs et les scientifiques s’unissent en quête du “délicieux”. » Cette rencontre est orga­nisée par l’Unité mixte de recherche en sciences gastronomiques, qui réunit des chercheurs de l’Uni­ versité Laval et de l’Institut de t­ourisme et d’hôtellerie du Québec. Mardi 27 février, à 17 h, à l’amphithéâtre HydroQuébec du pavillon Alphonse-Desjardins. ­Activité gratuite, mais ­inscription obligatoire à : bit.ly/2CwpBHW

28/02

Bien avant son arrivée en Nouvelle-France en 1624, Gabriel Sagard s’intéressait déjà aux langues autochtones. Cet intérêt ne s’est pas démenti par la suite, comme en témoignent les nombreux mots d’origine autochtone qui émaillent son œuvre. Vous êtes cu­­ rieux d’en savoir plus sur ce récollet qui a composé le Dictionnaire de la langue huronne ? Venez entendre la conférence de MarieChristine Pioffet, professeure d’histoire à l’Université York, dans laquelle elle montrera que l’usage des lexèmes montagnais, hurons et népissingues dans les di­vers écrits de ce missionnaire dénote une réelle connaissance des langues indigènes, même si l’auteur écorche souvent les pre­ mières syllabes des mots hurons et déforme pho­né­ tiquement certains termes montagnais. Mercredi 28 février, à 11 h 30, au local 5172 du pavillon CharlesDe Koninck. Entrée libre.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

14/03

Le langage est l’une des habiletés humaines les plus remarquables ; elle est notamment l’une de ­celles qui nous distinguent le plus du reste du règne animal. Dans une conférence con­sacrée au thème des neurosciences du langage, la professeure Pascale Tremblay, du Département de réadaptation, donnera un aperçu de la complexité des réseaux cérébraux qui permettent de parler et de comprendre les paroles des autres. Sa présentation, qui tracera l’évolution des connaissances sur le sujet – des premiers modèles ­élaborés au 19e siècle jus­ qu’aux avancées spectaculaires permises par l’ima­ gerie et la stimulation du cerveau – vous fera voyager au cœur des mystères du langage humain. Mercredi 14 mars, à 14 h, à l’auditorium Roland-Arpin du Musée de la civilisation. Pour réserver sa place : bit.ly/2Gqdpv2


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