Le Fil 15 mars 2018

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Bouger à sa faim p4

Objet audacieux p8-9

Volume 53, numéro 21 15 mars 2018

Ensemble, bâtir l’Université de demain

Fruit d’une mobilisation sans précédent sur le campus, le plan stratégique de l’Université Laval, divisé en trois grands thèmes, soit l’expérience, l’engagement et l’excellence, est dévoilé. p3


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Le retour en grâce de la recherche fondamentale Le gouvernement fédéral investira 925 M $ en cinq ans dans la recherche libre axée sur la découverte de connaissances nouvelles par Yvon Larose Le retour du balancier. L’on pourrait décrire ainsi le rattrapage budgétaire majeur que compte effectuer le gouvernement fédéral dans le dossier du financement de la recherche scientifique au Canada. Cette volte-face se fera en faveur de la recherche libre, par opposition à la recherche dirigée qui prédominait durant les années Harper et depuis l’élection du gouvernement Trudeau. L’annonce a été faite le mardi 27 février, à Ottawa, lors du discours du budg et 2018 du ministre des Finances, Bill Morneau. Celui-ci a qualifié le rééquilibrage en question de « plus grand investissement de l’histoire du Canada dans la recherche fondamentale ». L’élément principal de cette annonce consiste en l’ajout, sur cinq ans à compter de l’année budgétaire 20182019, de 925 M $ aux budgets annuels des trois conseils subventionnaires du Canada. Le Conseil de re cherches en sciences naturelles et en génie du Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada recevront chacun 354,7 M $, et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, 275,5 M $. Ces montants représenteront en trois ans une augmentation de plus de 25 % des sommes consacrées à la recherche fondamentale par les trois conseils. « Il y avait un déséquilibre, explique la vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation, Eugénie Brouillet. La recherche fondamentale n’était pas la plus financée par le gouvernement fédéral depuis plusieurs an nées. Là, on sent que le gouvernement affirme, par son budget, l’importance de la connaissance, de la science, pour l’avancement des sociétés, le bien-être des individus et la croissance de l’économie. » La vice-rectrice rappelle que les nouvelles connaissances scientifiques produites par les activités de recherche fondamentale ne conduisent pas nécessairement à des applications immédiates, mais elles

pourront un jour mener à de grandes découvertes. « Pensons ici aux mathématiques, dit-elle. De nouvelles formules pourront peut-être mener à des découvertes révolutionnaires en intelligence artificielle. Ce type de recherche, le mot le dit, est fondamental. » Le budget fédéral consacrera à la recherche une somme totale de 3,8 G $ au cours des cinq prochaines années. En plus de l’argent finançant la recherche fondamentale, le gouvernement injectera 763 M $ sur cinq ans dans des infrastructures de recherche de pointe par l’entremise de la Fondation canadienne pour l’innovation. L’exploitation de données massives obtiendra 572,5 M $ sur cinq ans. Un montant de 540 M $ sur cinq ans ira à la « réinvention » du Conseil national de recherches Canada. Le budget Morneau prévoit aussi la création d’un fonds d’appui à la recherche internationale et interdisciplinaire. Ce fonds servira aux trois conseils subventionnaires. Il sera doté d’un budget de 275 M $ sur cinq ans. Le Fonds de soutien à la re cherche recevra, quant à lui, un financement de 231,3 M $ sur cinq ans. Les Chaires de recherche du Canada obtiendront un nouvel in vestissement de 210 M $ sur cinq ans qui pourrait permettre la création de quelque 250 chaires. « Je dirais que le budget reconnaît la diversité de la recherche, soutient Eugénie Brouillet. Il reconnaît no tamment l’importance de la recherche interdisciplinaire. Les grands enjeux de société sont tellement complexes aujourd’hui qu’il faut souvent collaborer avec des chercheurs d’autres disciplines si on aspire à saisir la réalité dans toute sa complexité et à développer des solutions innovantes. La notion de diversité s’appliquera aussi aux récipiendaires de nouvelles chaires. Il y a une demande très claire pour faire en sorte que les titulaires soient plus représentatifs de la diversité canadienne. Cet appel à la

diversité vise, entre autres, les chercheurs en début de carrière, les femmes, les minorités visibles et les personnes vivant avec un handicap. » À l’Université Laval, la communauté des chercheurs s’est réjouie du réinvestissement massif du fédéral dans la recherche, en particulier dans la recherche fondamentale. Quelle sera la suite des choses ? « Dans les prochaines semaines, répond la vicerectrice, nous allons décortiquer la section “Recherche” du budget fédéral. Nous nous assurerons que nos chercheurs puissent bénéficier le plus possible des annonces faites par le ministre. Tout le monde devrait y trouver son compte. Le financement annoncé veut dire que davantage de chercheurs pourront obtenir du financement pour leurs travaux. Le monde de la recherche sortira gagnant de l’exercice. » L’Université Laval se situe présentement au 6 e rang des universités de recherche canadiennes grâce à des revenus de recherche de 377 M $. En mars 2018, on trouve, à l’Université, 4 chaires d’excellence en recherche du Canada, 80 chaires de re cherche du Canada, 79 chaires de recherche en partenariat, 44 chaires de leadership en enseignement, 4 unités mixtes internationales (France, Brésil, Italie et Suisse), 2 unités mixtes de recherche, 5 laboratoires in ternationaux associés, 11 instituts, 41 centres de re cherche reconnus par le Conseil universitaire et 3 centres de recherche affiliés.

L’Université Laval se situe présentement au 6e rang des universités de recherche canadiennes grâce à des revenus de recherche de 377 M $.

Les nouvelles connaissances scientifiques produites par les activités de recherche fondamentale ne conduisent pas nécessairement à des applications immédiates, mais elles pourront un jour mener à de grandes découvertes, affirme la vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation, Eugénie Brouillet.

Le budget fédéral prévoit des investissements majeurs en recherche fondamentale et en recherche interdisciplinaire afin d’accroître la diversité en science et en recherche au Canada

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le mercredi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Jenny Aumais, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Manon Plante Agente de secrétariat : Sophie Leroux

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

Placements publicitaires Claudine Trudel 418 656-2131 poste 6415 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


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Ensemble, bâtir l’Université de demain Il était attendu, le voici : le plan stratégique de l’Université Laval, fruit d’une mobilisation sans précédent sur le campus par Matthieu Dessureault Enrichir l’expérience étudiante, intensifier l’internationalisation, transformer le campus en laboratoire vivant et en vitrine de l’innovation, promouvoir la santé et le développement durables, attirer les meilleurs talents en recherche et en enseignement : ce ne sont là que quelques-unes des actions qui fi­g urent dans le plan stratégique 2017-2022 Oser. Inspirer. Entreprendre : Ensemble l’avenir, un document qui a été approuvé le 28 février par le Conseil d’administration de l’Université Laval et qui sera présenté, ces prochaines se­­ maines, aux membres de la communauté universitaire. L’objectif, ambitieux, est de renouveler l’Université. En d’au­ tres mots : la moderniser et la rendre plus efficiente et trans­ parente. « Ce plan stratégique est l’expression de ce que nous voulons devenir comme université : où veuton aller, comment peut-on s’améliorer et comment envisage-t-on d’être une référence dans le milieu de l’enseignement supérieur ? Il vise également à définir quelle sera notre unicité dans ce monde qui évolue à vitesse grand V », souligne la rectrice Sophie D’Amours. Divisé en trois grands thèmes – l’expérience, l’engagement et l’excellence – ce plan stratégique comprend un plan d’action dans lequel on trouve 122 initiatives. Entre autres, il est prévu de renforcer le développement de formations interdisciplinaires, de créer un fonds pour recruter plus d’étudiants étrangers et d’inaugurer un nouvel espace

destiné à l’entrepreneuriat. La création du programme UL sans frontières, la mise sur pied de l’Institut nordique du Québec et l’augmentation de l’offre de stages en entreprise et dans des organismes culturels figurent aussi parmi les priorités. À ce plan d’action s’ajoutent des indicateurs de performance qui permettront de mesurer l’état d’avancement des différents projets. Le plan stratégique découle de plusieurs mois de réflexion et d’une vaste consultation menée l’automne dernier sur le campus. En tout, plus de 600 personnes – étudiants, professeurs, chercheurs, employés, retraités, diplômés et partenaires de l’Université ainsi que citoyens de la région de Québec — ont participé à cet exercice. Très riches, les échanges ont permis d’entendre les priorités et les enjeux qui animent chacun. Outre cette consultation, plus de 230 personnes ont pris part à des ateliers de discussions et quelque 300 autres ont transmis leurs idées et leurs commentaires à l’aide d’un formulaire en ligne. Pour Sophie D’Amours, il était essentiel de placer les membres de la communauté universitaire au cœur du processus de planification stratégique. « Une université, ce sont d’abord des femmes et des hommes qui mettent la main à la pâte, qui s’engagent, qui travaillent fort pour créer un milieu de vie et d’études stimulant. D’avoir pris le temps de les écouter, de discuter et de débattre, je suis convaincue que cela nous mènera plus loin. »

1 1 et 2. Comment l’Université peut-elle se démarquer davantage ? Comment faire de l’établissement un milieu de vie encore plus accueillant, convivial et dynamique ? Comment favoriser le sentiment d’appartenance des étudiants et du personnel à l’égard de l’Université ? Ces questions – et bien d’autres ! — ont alimenté les échanges qui étaient animés par des membres de l’équipe de direction. photos Marc Robitaille

De son propre aveu, la rectrice a été surprise de voir l’ampleur de cette mobilisation sur le campus. « J’avais senti ces derniers mois que les gens avaient envie de faire partie d’une réflexion sur l’avenir de l’Université, mais la réponse à notre appel a été bien au-delà de mes attentes. J’ai particulièrement apprécié la qualité des idées qui ont été proposées, mais aussi le respect et l’ouverture qui ont été démontrés par rapport aux différentes façons de voir l’Université et son évolution. Nous avons fait preuve, collectivement, de beaucoup de maturité dans cette démarche. » La prochaine étape ? S’assurer que tout un chacun s’approprie les objectifs du plan. En plus de la communauté universitaire, la rectrice compte rallier le milieu des affaires, les cégeps et tous les ac­­ teurs régionaux concernés. « L’ap­ pro­priation du plan doit être pancampus, mais aussi rejoindre nos partenaires avec qui nous travaillons de près tous les jours. Les équipes devront réfléchir pour établir leur calendrier de réalisations. Nous ne lancerons pas toutes les actions spécifiques au jour un, mais nous annoncerons des initiatives fort excitantes très bientôt », promet-elle. Pour consulter le plan stratégique : ulaval.ca/ensemblelavenir.

Présentation du plan stratégique

4 4. Une vaste consultation publique a été menée cet automne sur le campus. Quatre forums ont permis d’entendre les idées et les préoccupations de chacun sur l’avenir de l’Université. photo Marc Robitaille

Dans les prochains jours, la ­communauté universitaire sera conviée à une rencontre afin d’échanger sur la planification stratégique. Sophie D’Amours et son équipe présenteront les grandes lignes du plan d’action et pourront répondre aux questions. Plus de détails à venir.

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3 3. Dans la soirée du 13 mars, des fenêtres du pavillon Félix-Antoine-Savard et de celui des Sciences de l’éducation ont été illuminées pour former les lettres « UL » afin d’annoncer le lancement du plan stratégique.

Des indicateurs de performance permettront de mesurer l’état d’avancement des différents projets


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Bouger à sa faim L’activité physique, un traitement complémentaire prometteur pour les personnes atteintes d’hyperphagie boulimique par Jean Hamann L’activité physique pourrait donner un coup de pouce aux personnes aux prises avec l’hyperphagie boulimique, suggère une étude synthèse publiée par un groupe de six chercheuses québécoises dans la revue Current Obesity Reports. Des activités physiques d’intensité faible ou modérée, comme la marche ou le yoga, pourraient donc constituer un complément intéressant au traitement psychologique présentement recommandé aux personnes souffrant de ce désordre alimentaire, conclut l’étude supervisée par la professeure Vicky Drapeau, du Département d’éducation physique. Plus fréquente que l’anorexie et la boulimie, l’hyperphagie boulimique touche 3,5 % des femmes et 2 % des hommes au cours de leur vie. Elle se manifeste par un désir irrépressible de manger qui conduit à des épisodes de grande consommation de nourriture dans un court laps de temps. Le critère diagnostique de cette maladie est que ces épisodes doivent survenir au moins une fois par semaine pendant au moins trois mois. « Contrairement à ce qu’on observe dans des cas de boulimie, il n’y a pas de comportements compensatoires tels que le recours au vomissement », précise Vicky Drapeau. Ces épisodes de perte de contrôle sur la prise alimentaire, qui se déroulent la plupart du temps en privé, sont souvent suivis de sentiments de honte, de culpabilité, de remords, de dégoût et de détresse. Près de 40 % des personnes aux prises avec ce problème souffrent également de dépression. Le traitement le plus

efficace contre l’hyperphagie boulimique est la thérapie cognitivocomportementale (TCC), qui affiche un taux d’efficacité de 80 %. À cela peut s’ajouter la prise d’antidépresseurs et de médicaments coupe-faim. Afin de déterminer si l’activité physique pouvait aider les personnes aux prises avec ce désordre alimentaire, les chercheuses ont passé en revue la littérature scientifique consacrée à ce sujet. Huit études respectant les critères d’inclusion ont été retenues dans leurs analyses. Elles portaient sur un total de 842 personnes très peu actives physiquement et qui avaient, en moyenne, 5 épisodes d’hyperphagie par semaine. Dans l’ensemble, ces études suggèrent que l’activité physique, combinée à la TCC, diminue la fréquence des épisodes d’hyperphagie et atténue les problèmes connexes qui l’accompagnent, notamment les symptômes dépressifs et l’anxiété. L’effet peut être substantiel, comme l’indique l’une de ces études : le taux de rémission qui se situait à 30 % dans le groupe TCC seul est grimpé à 58 % avec l’ajout d’activités physiques. Les raisons pour lesquelles l’activité physique améliore l’état des personnes atteintes d’hyperphagie boulimique font l’objet de spéculations pour le moment. « L’une des hypothèses est que ce désordre alimentaire est provoqué par un dérèglement du système de récompense du cerveau. On sait que l’activité physique induit des modifications neurochimiques dans ces mêmes zones », souligne la professeure Drapeau. Les autres hypothèses se rapportent à l’effet coupe-faim de

L’hyperphagie boulimique se manifeste par un désir irrépressible de manger qui conduit à des épisodes de grande consommation de nourriture dans un court laps de temps. Ce désordre alimentaire touche 3,5 % des femmes et 2 % des hommes au cours de leur vie.

l’exercice ou à ses effets sur les neurotransmetteurs associés aux problèmes d’humeur et, conséquemment, à la prise alimentaire. Vicky Drapeau et l’étudiantechercheuse Claudine Blanchet

espèrent pousser plus loin leurs recherches sur la question dès l’automne prochain. « Nous aimerions préciser le mode d’action de l’activité physique chez les personnes souffrant d’hyperphagie

«

Nous aimerions maintenant déterminer à quelle fréquence, à quelle intensité et à quels moments l’activité physique produit le plus d’effets

boulimique et déterminer à quelle fréquence, à quelle intensité et à quels moments elle produit le plus d’effets », explique la professeure Drapeau. L’étude parue dans Current Obesity Reports est signée par Claudine Blanchet et Audrey St-Laurent, de l’UQTR, MarieÈve Mathieu, de l’Université de Montréal, Shirley Fecteau, de la Faculté de médecine de l’Université Laval, Nathalie St-Amour, de l’UQAR, et Vicky Drapeau, du Département d’éducation physique, de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels et du Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec.

CONCOURS 2018

Prix d’excellence en enseignement 28 000 $ en fonds de développement pédagogique Dépôt des candidatures au plus tard le vendredi 4 mai 2018 à 16 h

L’appel de candidatures est maintenant lancé!

ulaval.ca/excellence


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Des extraits d’écorce d’érable au menu ? Une étude révèle la présence de plusieurs composés d’intérêt alimentaire dans l’écorce de ces arbres par Jean Hamann Lorsqu’il est question de nourriture et d’érable, de joyeuses images de sirop, de tire et de sucre viennent aussitôt à l’esprit. À cette liste, faudra-t-il un jour ajouter l’écorce d’érable ? On pourrait le croire à en juger par un article que des chercheurs de l’Université Laval viennent de publier dans la revue Plant Foods for Human Nutrition. On sait depuis longtemps que certaines nations amérindiennes utilisaient l’écorce d’érable dans la préparation de tisanes ou de décoctions servant à soulager différents problèmes de santé. D’ail­ leurs, jusqu’à présent, les ­études réalisées sur l’écorce de cet arbre ont surtout ex­­ ploré le potentiel pharmaceutique de ses composés. Mais y a-t-il quelque chose à en tirer sur le plan de l’alimentation humaine ? Pour explorer la question, Sagar Bhatta et Tatjana Stevanovic, du Département

des sciences du bois et de la forêt et de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, Cristina Ratti, du Département des sols et de génie agroalimentaire, et Patrice Poubelle, de la Faculté de médecine, se sont intéressés au contenu nutritionnel de l’écorce de l’érable à sucre et de l’érable rouge. Les chercheurs ont fait macérer des morceaux d’écorce de ces deux espèces dans de l’eau chaude pendant une heure et ils ont caractérisé les extraits ainsi obtenus. Leurs analyses ont révélé la présence de polyphénols ayant des propriétés antioxydantes. « Il s’agit des mêmes polyphénols que ceux trouvés dans les fruits ou les lé­­ gumes, souligne Tatjana Stevanovic. L’abondance de ces molécules est particulièrement élevée chez l’érable rouge. » De plus, ces extraits sont riches en protéines et en sucres et on y trouve aussi des minéraux tels que le

Les polyphénols présents dans les fruits ou les légumes se trouvent aussi dans l’écorce des érables

potassium, le calcium, le ma­gnésium, le phosphore, le sodium, le fer et le cuivre. Les tests de toxicité menés sur des cultures de cellules humaines ont montré que ces extraits étaient inoffensifs jusqu’à des concentrations relativement élevées. « Il s’agit de résultats encourageants, bien qu’il faudrait faire une démonstration plus poussée de l’innocuité de ces extraits avant de les ­uti­liser dans l’alimentation humaine », reconnaît la chercheuse. Présentement, l’écorce d’érable est un résidu de ­l ’industrie du sciage que l’on brûle pour produire de l’énergie. « Je crois fer­ mement qu’on aurait intérêt à valoriser cette ressource avant de la brûler, souligne la professeure Stevanovic. Nos résultats suggèrent qu’on pourrait en tirer des molé­c ules destinées à des aliments fonctionnels enrichis en polyphénols, en polysaccharides ou en mi­­ néraux. L’un des projets envisagés est d’ailleurs la production de sucre d’érable enrichi d’extraits d’écorce de cet arbre. »

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en bref

Campagne Communauté universitaire 2018 Trois semaines après le lancement de la campagne CU, déjà plus de 1 000 personnes ont fait un don, ce qui nous rapproche de notre objectif de 3 000 donateurs. Merci ! Vos gestes ont un effet concret et positif sur le cheminement des étudiants. Pierre Blanchet, professeur et titulaire de la Chaire industrielle de recherche du CRSNG sur la construction écoresponsable en bois, contribue à la campagne depuis plusieurs années. « Depuis que j’enseigne à l’Université Laval, j’ai eu la chance d’interagir avec des collègues de partout sur la planète. J’ai pu constater que l’Université Laval offre un ­en­­vironnement d’apprentissage unique. Soyons-en fiers et poursuivons sur cette ­ lancée. Ensemble, “voyons grand” pour votre université ! » Du 12 au 25 mars, participez à la campagne en vous rendant au Pub. Pour chaque pinte de bière et chaque repas vendus, 0,50 $ et 1 $ seront respectivement versés à La Fondation de l’Université Laval et redistribués aux étudiants en situation financière difficile, au développement durable et à l’implication sociale des étudiants.

L’écorce d’érable est un résidu de l’industrie du sciage que l’on brûle pour produire de l’énergie. La professeure Stevanovic croit qu’avant d’incinérer cette ressource, nous aurions intérêt à en extraire les molécules pouvant servir à la production d’aliments fonctionnels enrichis en polyphénols, en polysaccharides ou en minéraux.

Pierre Blanchet, professeur et titulaire de la Chaire industrielle de recherche du CRSNG sur la construction écoresponsable en bois. photo Jean Rodier


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Regards croisés sur la forêt Une discussion sur une base disciplinaire permettra de voir comment aborder le monde forestier de la façon la plus globale possible par Yvon Larose Immenses, majestueuses, parsemées de milliers de lacs et de rivières, habitat de centaines d’espèces animales, les forêts couvrent près de la moitié du territoire québécois, soit 761 000 kilomètres carrés. Cet univers complexe et fascinant joue un rôle primordial sur les plans économique, social et environnemental avec ses ressources natu­r elles, ses écosystèmes, ses sites d’intérêt et ses paysages exceptionnels. Depuis longtemps, la forêt suscite l’intérêt des chercheurs universitaires. Afin de mieux définir la place qu’occupent les sciences ­h u­­m aines et sociales en sciences forestières, un sé­­ minaire d’une journée se tiendra le 16 mars à la Forêt Mont­m orency. L’activité réunira des professeurs, des chercheurs postdoctoraux et des étudiants aux cycles supérieurs. Le séminaire a été mis sur pied par un comité composé, entre autres, du pro­fesseur Étienne Berthold, du Département de géo­graphie. Ce département est rattaché à la Faculté de fores­terie, de géographie et de géomatique. « Le séminaire se veut un moment de réflexion sur l’interdisciplinarité et sur l’intersectorialité entre des disciplines scientifiques qui, traditionnellement, se parlaient plus ou moins, explique le professeur. Or, il y a aujourd’hui de plus en plus de groupes sociaux qui cherchent à marquer leur appartenance à la forêt. Pourvoiries, activités de

chasse et de pêche, randonnées pédestres et autres, les usages se multiplient. Cela montre la nécessité de l’analyse sociale en ce domaine. Le temps est venu pour les urbains, les ruraux et les forestiers de voir ce qu’ils ont en commun. » Une indication de cette tendance est la diversité dans la provenance des personnes qui assisteront au séminaire. « Je suis très surpris, dit-il. À titre d’exemple, des t­ ravailleurs sociaux ont comme projet de démarrer une entreprise de réinsertion sociale à proximité d’une terre forestière. » De la recherche en foresterie autochtone à la gouvernance de la forêt, en passant par la gestion des paysages et la participation du public et des partenaires sur les orientations en matière de gestion et de mise en valeur du territoire, la forêt offre aux chercheurs en sciences humaines et sociales de multiples sujets d’étude. « Je crois que le moment est venu pour une certaine convergence entre les chercheurs, soutient Luc Bouthillier, professeur au Département des sciences du bois et de la forêt. Par exemple, la science poli­ tique peut s’intéresser à la gouvernance. La sociologie peut s’intéresser à la participation du public dans une quête d’acceptabilité sociale pour les pratiques fores­ tières. Chacun a son coffre d’outils, mais l’enjeu est le même. Il consiste à aborder la forêt de la façon la plus globale possible. »

La Forêt Montmorency offre aux chercheurs en sciences humaines et sociales de multiples sujets d’étude. photo Forêt Montmorency

Surnommé, à une certaine époque, le « forestier social » de son département, le professeur rappelle que la foresterie en Occident n’était perçue, jusqu’à il y a une trentaine d’années, que comme un fournisseur de matières premières pour l’industrie. « Je crois que nous nous dirigeons vers la formation d’une communauté de pratique où les chercheurs échangent sur leurs activités, poursuit-il. La forêt interpelle plusieurs disciplines. Aujour­ d’hui, nombre de forestiers de terrain de partout se sentent assiégés alors qu’une nouvelle culture forestière, englobant les enjeux so­­ciaux, se met en place. Ultimement, la forêt pourrait permettre de vivre des expériences interdisciplinaires encore plus poussées, en combinant la forêt et la médecine par exemple. La pression artérielle baisse lorsqu’on marche en forêt. Cette réaction phy­ siolo­gique varie-t-elle selon les types de forêts ? » Isabelle Paré est professeure au Département d’information et de communication. Dans ses interventions lors du séminaire, elle prévoit discuter avec les participants de différentes façons d’aborder les communications sur la forêt « dans le but de cerner la variété des façons dont la forêt est comprise, conçue et discutée ». Selon elle, il existe un bon potentiel d’interdisciplinarité entre les sciences hu­­maines et sociales et les sciences forestières. Pour elle, le problème que repré­ sentent les acronymes ou le lexique forestier en général n’est « que la pointe d’un iceberg fascinant à explorer ». Dans le monde forestier, la dimension « communication » repose sur informer, dialoguer, éduquer et transférer des con­ naissances. « Pourtant, sou­ ligne Isabelle Paré, la com­ munication révèle tout son potentiel fertile quand on la réfléchit aussi au-delà de la dyade expert / profane, surtout dans un contexte de ­c ommunication sur l’envi­ ronnement. D’ailleurs, la logique du “si on expliquait mieux, les gens nous com­ prendraient et ac­­cepteraient  ” est loin d’être la plus efficace ou satisfaisante pour tous. » Le séminaire aura lieu ­vendredi, à la Forêt Mont­ morency. Transport allerretour à partir du pavillon Abitibi-Price et dîner sur place. L’inscription est gratuite, mais obligatoire. Les places sont limitées. Pour information : etienne.­ berthold@ggr.ulaval.ca

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sur la lutte contre l’itinérance Q Que voulez-vous dire ?

Annie Fontaine

La semaine dernière, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal ont respectivement débloqué 11 M $ et 7,8 M $ pour lutter contre l’itinérance. Les mesures annoncées misent sur l’aide au logement ainsi que sur l’appui d’intervenants pour accompagner les personnes qui sortent de la rue. Autrement dit, davantage de logements seront réservés à des gens sans domicile. Annie Fontaine, professeure à l’École de travail social et de criminologie, spécialisée dans les interventions auprès de populations marginalisées, a participé, en 2017, à une grande enquête sur l’itinérance au féminin.

Q Comment lutter efficacement contre l’itinérance ? R D’abord, il faut absolument miser sur le logement pour prévenir l’itinérance ou permettre à des gens d’en sortir. Plusieurs programmes existent déjà comme Logement d’abord – financé par le gouvernement fédéral –, Stabilisation résidentielle en logement (SRA) ou encore le soutien communautaire en logement social. Ces mesures misent souvent sur des populations itinérantes chroniques, visibles, au détriment d’autres types de clientèles. Les femmes et les jeunes, par exemple, vivent souvent une itinérance de transition, plus cachée. Ils ont un pied dans la rue et un autre chez des amis ou dans des res­ sources communautaires. S’ils ne sont pas soutenus, ils vont glisser vers une itinérance complète. Or, les programmes s’adressent peu à cette population moins visible. Un autre problème concerne les modes de financement. La plupart des mesures d’aide au logement dé­­ pendent du gouvernement fédéral, qui déploie à travers le Canada sa Stratégie des par­tenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI). Cependant ce genre de programme ne concerne pas les hébergements communautaires disponibles au Québec. Il faut dire que ce type de prise en charge n’existe pas dans le reste du Canada.

R Plusieurs des programmes des gou­ vernements fédéral et provincial font en sorte que des propriétaires privés béné­ ficient d’un soutien financier pour accueillir des itinérants dans leurs logements. Il s’agit de la plus importante partie de l’aide que vient d’annoncer la ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie. C’est un programme très exigeant, car il mobilise beaucoup d’interventions autour de la personne prise en charge. En effet, une partie importante du financement sert à produire la documentation pour démontrer l’efficacité des mesures mises en place pour que cette personne garde son logement. Cela demande beaucoup d’énergie, au détriment d’autres genres de pratiques qui existent depuis longtemps au Québec. Les hébergements jeunesse et les centres de jour, autrement dit des organisations à petite échelle ancrées dans les communautés, fonctionnement différemment du service public ou des grandes organisations communautaires. Au Québec, on mise sur l’appartenance à un milieu de vie local pour favoriser les liens sociaux. Cela évite que les gens ne perdent pied pour ensuite finir dans la rue. Toutefois, ces organismes éprouvent plus de difficultés à s’insérer dans un programme comme celui de la SRA, qui impose beaucoup de conditions précises. Q Une partie des budgets annoncés à Montréal concerne spécifiquement l’itinérance au féminin. Pourquoi ? R Les femmes éprouvent des difficultés à trouver des ressources qui corres­pondent à leurs besoins. Les maisons d’hébergement pour femmes s’adressent surtout aux victimes de violence, et pas vraiment à des femmes toxicomanes, alcooliques ou qui ont des comportements qui ne correspondent pas à l’image de la victime. Lorsqu’on a une attitude un peu rock ’n’ roll, ou qu’on parle fort, c’est plus difficile de trouver où se loger et d’obtenir des services. Souvent, les f­ emmes préfèrent coucher chez des connaissances, parfois en échange de services sexuels, ou tenter leur chance en changeant souvent de ville. C’est intéressant de voir que la Ville de Montréal veut tenir compte des besoins des femmes en itinérance, mais aussi de ceux d’autres groupes comme les jeunes, les communautés autochtones ou inuites et les personnes transgenres. Le problème, c’est que le nombre de projets soutenus reste malgré tout assez restreint. Plusieurs organisations de femmes dénoncent cette dilution dans le financement. Propos recueillis par Pascale Guéricolas


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Vers un accord vins-consommateurs ? Des chercheurs proposent une méthode pour rapprocher les vins rouges québécois des attentes des consommateurs par Jean Hamann Que ce soit par snobisme, par manque d’expertise des vignerons ou en raison d’une éducation insuffisante des palais, il n’y a pas d’atomes crochus entre les vins rouges québécois et les consommateurs. Trop acides, trop terreux et pas assez astringents au goût de plusieurs, ces produits représentent moins de 3 % des ventes de vins au Québec. Il y aurait toutefois un moyen simple, naturel et écologique de modifier certaines caractéristiques de ces vins pour les rendre plus conformes aux attentes des consommateurs, vient de démontrer une équipe de chercheurs de l’Université Laval dans une étude publiée dans la revue Food Chemistry. « Au Québec, les vignes qui servent à la production de vins rouges sont généralement des cépages hybrides issus de croisements entre des vignes européennes et des vignes sauvages américaines ou asiatiques, rappelle Paméla Nicolle, étudiante-chercheuse du Département des sciences des aliments. Ces cépages hybrides ont été développés et commercialisés pour leur résistance aux maladies fongiques et aux conditions climatiques extrêmes, ce qui a permis l’essor de l’industrie viticole dans les régions plus froides. » Les différences génétiques entre ces cépages hybrides et les vignes européennes se reflètent toutefois dans la composition chimique de leurs raisins et, conséquemment, dans les qualités organoleptiques des vins qu’on en tire. Ainsi, bien que les raisins de cépages hybrides permettent d’obtenir des vins présentant des arômes agréables, leur teneur élevée en acide malique augmente leur acidité et leur abondance en anthocyanes leur donne une couleur très foncée qui ne plaît pas à tous. Par ailleurs, leur teneur réduite en tanins leur confère une faible astringence, ce qui contribue à leur manque de structure et de longueur en bouche. Pour tenter de corriger ces particularités, les chercheurs ont eu l’idée d’ajouter différentes proportions de marc de raisins blancs (Vidal) produits au Québec dans des cuves de fermentation contenant le jus et le marc de raisins rouges (Frontenac), également cultivés au Québec. Le marc est formé des résidus solides du raisin après l’extraction de son jus. « Il représente 20 % du poids des raisins utilisés pour la vinification, soit 9 millions de tonnes par an au Québec. À l’heure actuelle, la majeure partie de ces résidus est compostée ou menée aux sites d’enfouissement », précise Paméla Nicolle. Parmi les cinq combinaisons testées, celle faisant appel à un ratio de 30 % de marc de raisins rouges et de 6 % de marc de raisins blancs a produit les meilleurs résultats sur le plan de la stabilisation de la couleur et des arômes du vin.

« L’ajout de marc de raisins blancs entraîne l’apparition de notes florales et fraise-caramel assez atypiques, mais intéressantes sur le plan gustatif. Plus l’ajout de marc de raisins blancs est important, plus le caractère semble m a r qu é  » , r é s u m e l ’ é t u d i a n t e chercheuse.

L’ajout de marc de raisins blancs entraîne l’apparition de notes florales et fraise-caramel assez atypiques, mais intéressantes sur le plan gustatif

Sur le plan légal, l’ajout de marc de raisins blancs dans les cuves servant à la production de vin rouge est autorisé au Canada. De plus, comme les consommateurs recherchent des vins naturels qui ne contiennent pas d’additifs chimiques, l’ajout de marc de raisins blancs ne poserait pas problème, croient les chercheurs. Quant à savoir si des vins ainsi produits sont meilleurs au goût, Paméla Nicolle se montre prudente. « Meilleurs, je ne sais pas. Différents, c’est certain. Nous avons trouvé un bon moyen de jouer sur la couleur et sur l’arôme et donc d’élargir la gamme des vins rouges produits à partir d’un même cépage. On a donc plus de chances de toucher un vaste public. Il reste toutefois du travail à faire sur les plans de l’acidité et de la structure de ces vins », reconnaît-elle. Les auteurs de l’étude publiée dans Food Chemistry sont Paméla Nicolle, Charlène Marcotte et Paul Angers, du Département des sciences des aliments et de l’Institut sur la nutrition et les ­a liments fonctionnels, et Karine Pedneault, professeure à l’Université Sainte-Anne et professeure associée à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval. Paméla Nicolle et la professeure Pedneault sont aussi rattachées au Centre de développement bioalimentaire du Québec.

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ils ont dit... Sur les fausses nouvelles

Charles Moumouni, Département d’information et de communication Le Devoir, 8 mars

Adopter une loi pour interdire les fausses nouvelles serait une initiative ardue au Canada. « Les fake news font partie de la liberté d’expression, qui est garantie par la Charte des droits et libertés du Canada, estime Charles Moumouni. Et les tribunaux ont mis la barre très haute » pour la limitation de celle-ci, soulignant une « tradition de liberté fondamentale. » Le professeur suggère plutôt de s’en remettre à l’éducation pour développer la raison, la conscience et la logique.

Sur les étudiants en difficulté

Égide Royer, Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage Le Devoir, 7 mars

Plusieurs mesures existent pour accompagner les ­élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage au primaire et au secondaire : accommodements spéciaux, rencontres, logiciels, etc. Toutes ces mesures sont fort utiles, mais restent insuffisantes pour vraiment aider les étudiants ayant des besoins particuliers, estime Égide Royer. Le professeur insiste sur l’importance d’investir encore plus dans le soutien aux élèves en difficulté du primaire et du secondaire. « Il est plus facile de construire des adolescents forts que de réparer de jeunes adultes brisés. »

Sur la transition vers l’industrie 4.0

Jonathan Gaudreault, Département d’informatique et de génie logiciel Les Affaires, 10 mars

Au Québec, les vins rouges produits à partir de cépages hybrides ont des propriétés organoleptiques particulières qui ne sont pas prisées par tous les consommateurs.

La quatrième révolution industrielle est en marche. L’usine 4.0 nécessite notamment la réingénierie des méthodes de travail, la connectivité des logiciels et la standardisation des normes. Selon Jonathan Gaudreault, les besoins en personnel qualifié sont un autre enjeu majeur. « Il y a beaucoup de postes affichés qui ne trouvent pas preneur. Des experts en mégadonnées, par exem­ ple, ça ne court pas les rues. Le système d’enseignement n’est pas encore prêt à répondre à la de­­ mande et les entreprises tentent de résoudre le ­problème en offrant de la formation à l’interne. »


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La révolte des Originalité et audace siéent à la trentaine d’œuvres issues du concours de design L’Objet de cette année par Matthieu Dessureault C’est devenu une tradition et on s’en réjouit : chaque année, en mars, les étudiants de l’École d’architecture récidivent avec L’Objet, un concours qui permet aux participants de se lancer dans la conception et la fabrication d’objets tels que des meubles et des accessoires de décoration. D’abord exposées dans les vitrines du magasin Simons, les œuvres sont ensuite présentées sur la passerelle du Musée de la civilisation. Le 16 mars, dès 18 h 30, le public pourra acquérir ces pièces uniques lors d’un encan qui attire, chaque fois, des centaines de curieux. Cette même soirée, des prix seront remis par un jury composé de professionnels.

«  C e t t e a n n é e , l e t h è m e d u concours est “L’Objet se révolte”. Notre objectif était d’instaurer un vent de nouveauté en proposant quelque chose de différent sans ­toutefois dénaturer l’événement », e x p l i qu e C a t h e r i n e R a c i c o t Brazeau, étudiante à la maîtrise en architecture et membre du comité organisateur. Afin de rendre le design plus accessible et abordable, l’un des objets sera reproduit en plusieurs exemplaires que les gens pourront se procurer à petit prix. Autre nouveauté : le président d’honneur de L’Objet en 2018, Stéphan Langevin, concepteur chez STGM Architectes, a aussi créé une

L’antithèse (table de rangement), par Antoine Michel et Étienne Lambert.

Mille-Feuilles
(bloc à couteaux de cuisine), par Nicolas Cloutier.

À vue de nez
(support à lunettes), par Simon Isabelle, Roxanne Cauchon, Marie Cantin-Cormier et Gabrielle St-Pierre.


L’Objet 2018

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s objets œuvre, qui sera dévoilée et vendue au plus offrant. Les profits de l’activité serviront à financer d’autres projets étudiants, comme le SPOT et l’exposition des finissants à la maîtrise en architecture. En tout, 37 œuvres qui n’ont rien à envier à celles des grands designers seront présentées. Bien que très différents, ces objets se complètent pour créer un ensemble sur lequel règne une certaine aura de liberté créatrice. « L’Objet permet de montrer qu’un architecte est capable de construire autre chose que des bâtiments. Pour les étudiants qui y participent, c’est une occasion de s’amuser, de sortir du cadre de l’architecture pour aller explorer de nouvelles possibilités », affirme Alexandre Carrier. Avec Émilie Sirard, cet étudiant a créé un jeu d’échecs qu’ils ont baptisé Duel. Après avoir conçu chacune des pièces par ordinateur, ils ont utilisé une imprimante 3D ainsi qu’un moule pour couler du béton afin de construire la base du jeu. « Nous avons voulu mettre en lumière la dualité qui existe entre le numérique et une méthode plus traditionnelle. Imprimé en 3D, le plastique est un matériau super précis, tandis que le béton perd de sa précision une fois qu’il a été coulé et démoulé », dit-il. Un autre objet qui sort du lot est ce support à lunettes signé Simon Isabelle, Roxanne Cauchon, Marie Cantin-Cormier et Gabrielle St-Pierre. Ludique, l’œuvre est constituée d’un socle et d’un nez en béton, sur lequel on peut déposer sa paire de lunettes en toute sécurité. « On voulait construire un objet qui ait une fonction utilitaire. Nous avons tous un amour pour les lunettes, on s’est dit “faisons un support à lunettes”, tout simplement ! Sa conception a représenté un gros défi, surtout pour la modélisation du nez en 3D », raconte Simon Isabelle, pas peu fier du résultat. Enfin, impossible de passer sous silence l’œuvre de Gregory Brais S i o u i , u n e m a g n i f i qu e ch a i s e construite à partir de planches de bois et de morceaux de plexiglas réutilisés. S’il a choisi de concevoir une chaise, c’est pour les nombreux parallèles que cet objet permet de faire avec son domaine d’études. « Une chaise est l’équivalent d’une maison sur le plan conceptuel : il y a la structure, les matériaux, l’assemblage, les détails et la finition. À travers ce simple objet du quotidien se trouve chaque subdivision de l’architecture », dit celui qui a voulu marier la transparence du plexiglas à l’opacité du bois. Parmi les autres objets, on trouve des lampes, des tables, une horloge, un porte-crayons, un support à livres, un calendrier, une patère, un en­­ semble à thé, un chandelier, bref, ­plusieurs œuvres qui plairont assurément aux amateurs de design. Les objets sont exposés dans le hall du Musée de la civilisation jusqu’au 18 mars. Pour plus d’information : www.objetulaval.com

Le 16 mars, dès 18 h 30, le public pourra acquérir ces pièces uniques lors d’un encan qui attire, chaque fois, des centaines de curieux News’ Chair #2
(chaise), par Gregory Brais Sioui.

À petit feu
(horloge), par Marie-Charlotte Vallée, Laurence Havard et Noëmie Grenier.

Duel
(jeu d’échecs), par Alexandre Carrier et Émilie Sirard.

Lettä (lampe), par Louise Mazauric et Alexis Lamonde-Cornellier.


sciences en bref Aussi bon et moins cher le fil | le 15 mars 2018

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L’aspirine serait aussi efficace qu’un récent anticoagulant pour prévenir les embolies après une chirurgie orthopédique par Jean Hamann

Au-delà des apparences : les soins infirmiers Connaissez-vous bien les soins infirmiers ? Venez assister à une table ronde en compagnie d’infirmières et d’experts ! Des témoi­ gnages de personnes ayant bénéficié de soins ou dont les proches ont bénéficié de soins dévoileront des aspects souvent insoupçonnés qui vous fascineront. Les discussions, ­animées par la vice-doyenne aux études supérieures et à la recherche, Clémence Dallaire, mettront en lumière l’apport du savoir et de la recherche effectuée par des professeures et professeurs de la Faculté des sciences infirmières de l’Université Laval. Cet événement grand public vous permettra d’explorer les thèmes « Exister dans l’incohérence », « Anti­ ci­per l’inconnu », « Jouer avec le sel de la vie » et « Vivre dans les fissures sociales » en compagnie du professeur Philippe Voyer, également directeur du programme de premier cycle, et des professeurs Diane Tapp, Maria Cecilia Gallani et Bernard Roy. Mardi 20 mars, à 19 h, au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins. Activité gratuite et ouverte à tous. Pour plus d’information : www.fsi.ulaval.ca/conference50e

Plus d’un siècle après sa mise en marché, l’aspirine fait aussi bien qu’un anticoagulant en vogue pour prévenir les embolies après une chirurgie ortho­ pédique, et ce, pour une fraction du coût. C’est ce que démontre une équipe de 27 chercheurs canadiens, dont font partie Stéphane Pelet et Étienne Belzile, de la Faculté de médecine et du CHU de Québec – Université Laval, dans un récent numéro du New England Journal of Medicine. Les chercheurs arrivent à cette con­ clusion après avoir comparé l’efficacité de l’aspirine et du rivaroxaban dans la prévention des embolies après une intervention chirurgicale de remplacement du genou ou de la hanche. Le rivaroxaban est un anticoagulant oral, commercialisé par Bayer sous le nom de Xarelto, utilisé au Canada depuis 2008 pour prévenir l’obstruction de la circulation veineuse par des caillots. De son côté, l’aspirine, mise en marché par Bayer en 1899, est un produit d’abord utilisé contre la douleur, la ­fièvre et l’inflammation. Ce n’est qu’en 1962 qu’on a découvert ses propriétés antiplaquettaires. On soupçonnait qu’elle pouvait prévenir indirectement les embolies en empêchant l’agrégation des plaquettes, mais aucune comparaison de l’aspirine et d’un anticoagulant direct comme le rivaroxaban n’avait encore été réalisée. Pour mener cette étude comparative, les chercheurs ont recruté 3 424 patients ayant subi un remplacement du genou ou de la hanche dans 15 centres

hospitaliers canadiens entre janvier 2013 et avril 2016. Pendant les cinq jours d’hospitalisation qui ont suivi la chirurgie, tous les patients ont reçu du rivaroxaban. À sa sortie de l’hôpital, la moitié des participants a continué de prendre une dose quotidienne de ce médicament pendant que l’autre moitié recevait de l’aspirine. Le traitement préventif a duré 30 jours pour les pa­­ tients ayant subi un remplacement de la hanche et 9 jours pour les patients ayant eu un remplacement du genou. Au terme d’un suivi de 90 jours, les résultats indiquent que l’efficacité des deux produits est comparable. Le taux d’embolie a été de 0,070 % et de 0,064 % respectivement dans les groupes rivaroxaban et aspirine. Par ailleurs, les chercheurs n’ont observé aucune différence notable dans les effets secon­ daires indésirables causés par chaque médicament. Fait à considérer, un comprimé d’aspirine coûte environ 40 fois moins cher qu’un comprimé de Xarelto. « Notre étude suggère que si un patient reçoit du Xarelto pendant 5 jours après sa chirurgie, il peut ensuite continuer avec l’aspirine de façon sécuritaire, résume Étienne Belzile, sauf si sa con­ dition nécessite une anticoagulation intensive. » Si l’on substituait le rivaroxaban par de l’aspirine, « les principales économies se feraient en milieu extrahospitalier sur les coûts des médi­ caments des 44 000 à 50 000 Canadiens qui subissent chaque année des arthro­ plasties de la hanche ou du genou », précise-t-il.

Cette étude, qui conclut que l’aspirine fait aussi bien qu’un médicament beaucoup plus cher, fait contrepoids aux cas rapportés dans les médias qui mettent en doute l’indépendance des chercheurs vis-à-vis des compagnies pharmaceutiques. « J’espère bien qu’aux yeux du public, notre étude prouvera qu’il existe encore des cliniciens chercheurs qui font des études pour le bien des patients et qui travaillent en leur nom pour améliorer les traitements médicaux », commente le professeur Belzile.

«

Notre étude prouve qu’il existe encore des cliniciens chercheurs qui font des études pour le bien des patients et qui travaillent en leur nom pour améliorer les traitements médicaux

Cette photo de Mathieu Pigeon, doctorant en médecine, a reçu un prix lors du concours À travers votre lentille de 2016.

Journées en santé mondiale Toute la communauté universitaire est invitée à échanger sur la santé des habitants de notre planète lors des Journées en santé mondiale, qui se tiendront du 19 au 21 mars à la Faculté de médecine, située au pavillon FerdinandVandry. Des étudiants et des professeurs de divers programmes de la Faculté ainsi que des groupes communautaires et associatifs de la région de Québec vous parleront de santé communautaire, de santé autochtone et d’expériences de stage réalisées à l’international ou auprès de clientèles diversifiées. Au menu : conférences, tables rondes, ateliers et kiosques ! Du 19 mars au 21 mars, au pavillon Ferdinand-Vandry. Entrée libre. Pour plus d’information : www.fmed.ulaval.ca/ journee-sante-mondiale

Au Canada, entre 44 000 et 50 000 personnes subissent annuellement un remplacement du genou ou de la hanche. Comme l’aspirine coûte environ 40 fois moins cher qu’un anticoagulant couramment utilisé, la substitution de médicaments entraînerait des économies substantielles.


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L’animateur d’atelier, c’est quelqu’un qui crée une ambiance, un lieu propice à l’éclosion d’une parole intérieure

Habité par le feu de la poésie De poète officiel du Parlement du Canada à formateur à l’Université du 3e âge de Québec, Michel Pleau mène une carrière rythmée par son amour des mots par Matthieu Dessureault Vendredi matin, quatrième étage du pavillon PaulComtois. Nous sommes à l’Université du 3 e âge de Québec (UTAQ). Une vingtaine d’étudiants sont réunis pour l’atelier de poésie de Michel Pleau. Les rires fusent, l’ambiance est bon enfant. La première partie du cours est consacrée à l’étude d’un poème. Par la suite, les participants seront invités à s’en inspirer pour produire un texte de leur cru, qu’ils pourront lire devant la classe. Reine Audibert, 73 ans, est inscrite à cet atelier pour la 19e année consécutive. Ses passages à l’UTAQ lui procurent une petite dose de bonheur qu’elle n’est pas prête à abandonner. « Les ateliers m’apportent une meilleure connaissance de moi-même. Tel un sanctuaire, c’est un lieu où l’on explore notre monde intérieur. En plus, on a du plaisir ! J’ai appris avec Michel que la poésie est une langue en soi. Pour l’apprendre, il faut l’écouter et la lire. C’est pourquoi la lecture est aussi importante que l’écriture », souligne cette retraitée de l’enseignement. Éminent poète, Michel Pleau a publié de nombreux recueils, dont La lenteur du monde et Le ciel de la basseville. De 2014 à 2016, il a été poète officiel du Parlement du Canada, une fonction qui lui a permis de propager son amour des mots d’un océan à l’autre. En 2015, l’Institut canadien de Québec lui a remis le Prix de la personnalité littéraire pour souligner l’ensemble de sa carrière. Il a

aussi été lauréat du Prix du Gouverneur général dans la catégorie « Poésie de langue française ». Michel Pleau a donné son premier atelier de poésie à l’Université Laval en 1992, alors qu’il était doctorant en création littéraire. Ses débuts de formateur, il les doit à son ancien professeur et mentor, le poète Jean-Noël Pontbriand. C’est lui qui lui a donné son premier contrat d’auxiliaire d’enseignement. « En 1992, je venais de publier mon premier recueil, j’étais inscrit au doctorat; j’étais persuadé de tout savoir sur la poésie. Vingt-six ans plus tard, je réalise que j’en sais de moins en moins sur le sujet. Le poème, pour moi, est devenu un mystère. C’est ce qui, je crois, me donne le droit d’animer des ateliers », dit-il humblement. On l’aura compris, chez Michel Pleau, la poésie n’est pas une affaire de vérité absolue. Dans ses ateliers, qu’il donne à l’UTAQ, mais aussi à la Maison de la littérature et dans des écoles secondaires, il veut ouvrir des portes, susciter des réflexions. De ses étudiants, il apprend énormément. « L’animateur d’atelier, c’est quelqu’un qui crée une ambiance, un lieu propice à l’éclosion d’une parole intérieure. Particulièrement à l’UTAQ, les participants sont intéressés par la création et ont plein de choses à dire. La poésie est un feu qui sommeille en chaque être humain ; l’animateur n’est que celui qui souffle sur les braises », illustre-t-il.

Jean Langlois, 64 ans – « le plus jeune de la gang de l’UTAQ », précise-t-il avec humour – apprécie cette approche pédagogique. « Il m’est arrivé de suivre des ateliers dans d’autres établissements, mais c’était trop théorique. Avec Michel, je ne pense pas à ce que j’écris. Il nous donne des trucs et nous laisse aller. Je m’éloigne de la logique pour me laisser em­­ porter par les mots. » Michel Pleau encourage ses étudiants à écrire à partir de ce qui les touche. Pour lui, c’est la mort de son père,

survenue alors qu’il avait douze ans. Toute son œuvre, dit-il, est teintée par ce triste événement. Son plus récent recueil, J’aurai bientôt ton âge, porte sur la relation qu’il entretenait avec son père. Empreint de nostalgie et d’espoir, cet ouvrage revêt une signification particulière. « Dans un mois, j’aurai l’âge de mon père lorsqu’il est décédé. C’est une étape peu banale d’être plus âgé que son parent. Ces prochaines années, dans mes poèmes, je continuerai de m’adresser à mon père pour lui raconter la beauté de la vie et toutes les choses qu’il n’a pas pu connaître parce qu’il est parti trop tôt. J’ai l’intention de vivre plus longtemps que lui, si possible ! J’ai envie d’être vieux », conclut le poète. Pour lui, de même que pour ses nombreux lecteurs, on l’espère plus que tout.

Extrait de J’aurai bientôt ton âge par-dessus ton épaule la lumière n’avait aucun défaut j’aurai tout fait pour m’approcher de ta voix trouver refuge dans une parole qui s’élèverait avec la mienne

arts en bref

Plein feux sur la relève théâtrale La grand-messe du théâtre est de retour au pavillon Louis-Jacques-Casault ! Jusqu’au 18 mars, spectacles multidisciplinaires, ­présentations d’extraits de pièces, lectures publiques et laboratoires de création seront offerts à l’occasion du Festival de théâtre de l’Université Laval (FTUL). Entre autres, on pourra assister à Clair de femme : La face cachée de la princesse, une pièce de Flavie Dufour, à Fureur, cabaret brechtien, du col­ lectif (Dé)munis, ainsi qu’à Requiem pour Martirio A, du Théâtre de l’Impie. Initiative des étudiants du programme de théâtre, le FTUL vise à favoriser le réseautage entre les artistes émergents et le milieu professionnel. Les activités se dérouleront au LANTISS, au Studio A, au Studio T et au local 1640. Pour plus d’information : lefestivaldetheatre.com

Dans l’antre des artistes Sur quoi travaillent les étudiants à la maîtrise en arts visuels ? Pour le savoir, il faudra par­ticiper au Mars de la maîtrise, une activité annuelle qui permet de découvrir leurs travaux de recherche. Quartier général des étudiants de ce programme, les Ateliers du roulement à billes, situés près de l’édifice La Fabrique, seront ouverts aux curieux du 23 au 25 mars, de 10 h à 17 h. Des étudiants seront sur place pour guider le public et ­présenter leurs projets. Les Ateliers sont situés au 334, rue Sainte-Hélène. Consultez la page Facebook de l’événement pour tous les détails : bit.ly/2GPEnfI

Des images et des mots Professeur à l’École d’art, Richard Baillargeon mène une prolifique carrière artistique consacrée à la photographie et à l’écriture. Ce jeudi, il présentera une conférence intitulée « Ces chiens de faïence : images et mots dans leur étrange fascination ». À partir de références à son propre travail, mais aussi à celui d’autres créateurs, il fera état de cette rencontre étonnante et intrigante des images et des mots. La conférence est présentée dans le cadre d’une série d’activités portant sur l’art et l’écrit. Jeudi 15 mars, à 16 h 30, au local 3153 de l’édifice La Fabrique. Pour plus ­d’information  : bit.ly/2t3dv9Z

Michel Pleau invite ses étudiants à découvrir la beauté et la richesse des mots. Son atelier se veut une rencontre avec soi-même et avec la poésie qui habite tout être humain. photos Louise Leblanc

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actualités UL

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École internationale d’Iqaluit Dix-neuf étudiants-chercheurs, onze étudiants du programme de technologie environnementale du Collège de l’Arctique et quinze professeurs universitaires de sept pays ont participé à la première école internationale Sentinelle Nord, qui s’est déroulée du 2 au 9 mars à Iqaluit, dans l’Arctique canadien. Des mentors de diverses organisations du Nunavut, dont des aînés inuits et la mairesse d’Iqaluit, Madeleine Redfern, ont aussi été associés

à ce projet dont l’objectif est la formation de spécialistes aptes à résoudre les problèmes complexes du Nord en mutation. photo Jamie Griffith / Sentinelle Nord Pour avoir un bon aperçu de cette semaine de formation, consultez le blogue officiel du projet à http://sentinellenord.ulaval.ca/en/changingcryosphere-field-report.

De la laitue au pavillon Charles-De Koninck Le local du Mouvement des étudiants et étudiantes en travail social de l’Université Laval (METSUL) est situé au sous-sol du pavillon Charles-De Koninck. Depuis l’automne, le comité environnemental de cette association y fait pousser de la laitue et des fines herbes à l’aide d’un système hydroponique. Le projet se déroule avec la collaboration de l’association étudiante en agriculture urbaine, AgroCité. La mission de cette dernière est de fournir le campus en aliments frais cultivés localement. Le projet des étudiants en travail social s’inscrit, lui aussi, dans une perspective d’autonomie alimentaire, de réduction des répercussions environnementales de l’alimentation et de développement des compétences des membres de l’association. Le projet vise aussi à encourager d’autres associations étudiantes à se lancer dans l’aventure. Les plans du système hydroponique sont d’ailleurs disponibles dans ce but. photo METSUL Pour information : Audrick McManiman au 514 776-6376 ou www.agrocite.org

Trésors cachés

L’ODYSSÉE Située dans le pavillon Palasis-Prince, cette sculpture est inspirée de l’Odyssée d’Homère, une épopée grecque ancienne qui tire son nom du personnage d’Ulysse (Odysseus), dont elle relate le retour à Ithaque après la guerre de Troie. Réalisée par l’artiste Jacek Jarnuszkiewicz, la sculpture de cuivre représente un voilier dont la coque et la voile reprennent des formes que l’on retrouve dans l’architecture de ce pavillon. La voile rappelle les capteurs solaires des satellites en orbite autour de la Terre, ou encore les panneaux-réclame qui véhiculent une image séduisante mais pas toujours innocente du monde, tout comme les Sirènes rencontrées par Ulysse au cours de son long périple... Les pattes du voilier rappellent, quant à elles, les pilotis, les pattes articulées des engins robotisés, ou encore les pattes d’un chevalet soutenant un tableau.

Curieux de découvrir d’autres œuvres de l’Université Laval ? Consultez le site de l’art public à l’Université : bit.ly/2nmxXgK

Les chanteurs, lors d’une répétition à la salle Henri-Gagnon. photo Louise Leblanc

Un anniversaire fêté en grand Des étudiants de la Faculté de musique participeront aux festivités du 125e anniversaire du Fairmont Le Château Frontenac en revisitant L’Étoile, le célèbre opéra bouffe d’Emmanuel Chabrier. Fruit d’un partenariat entre cet établissement et l’Université Laval, ce spectacle sera présenté sous la présidence d’honneur de la rectrice Sophie D’Amours. La quinzaine d’étudiants inscrits au cours Atelier d’opéra seront accompagnés d’un quintette à cordes sous la direction de la pianiste Anne-Marie Bernard. Le spectacle, mis en scène par Michel-Maxime Legault, sera suivi d’une dégustation de desserts et de mignardises réalisés par les pâtissiers du Château. Fort ludique, L’Étoile raconte l’histoire du roi Ouf 1er, qui a comme habitude de célébrer sa fête – la Saint-Ouf – par

l’exécution publique de l’un de ses sujets. Déguisé, il circule à travers la ville pour trouver sa victime, qui sera le colporteur Lazuli. Mais l’horoscope du condamné révèle que le destin du roi est intimement lié au sien. Si Lazuli meurt, le roi mourra lui aussi. L’exécution sera annulée et Lazuli sera installé au palais royal. « C’est un opéra qui est très accessible. Nul besoin d’être un érudit pour être charmé par l’histoire et avoir du plaisir. Le spectacle va plaire aux jeunes comme aux plus vieux ! », souligne Michel-Maxime Legault. C’est un rendez-vous le samedi 17 mars, à 15 h, à la salle de bal du Fairmont Le Château Frontenac. Pour plus d’information : bit.ly/2EH6ikp


sur le campus

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Pour un retour optimal aux études La Clinique de counseling et d’orientation offrira quatre ateliers thématiques en mars et en avril, dont un sur la conciliation travail-études par Yvon Larose

Kiosques, conférences, exposition de photos, films : les organisateurs de l’événement ratissent large afin de démontrer toutes les possibilités de la forêt. photo Aurélie Poudrier

Un monde sans frontières La forêt et ses multiples facettes seront à l’honneur lors du 39e Salon de la forêt, le 17 et le 18 mars par Matthieu Dessureault Toute la fin de semaine durant, le pavillon Alphonse-Desjardins aura des airs forestiers. Étudiants, chercheurs, praticiens, artistes et nombreuses au­­ tres personnes qui travaillent de près ou de loin avec la forêt investiront les lieux pour participer à une série d’ac­ tivités. Organisé par une vingtaine d’étudiants bénévoles de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, le Salon de la forêt est un évé­ nement annuel qui a pour but de faire découvrir la richesse de ce milieu. Le thème de cette année, d’ailleurs, est « Les mille et une possibilités de la forêt ». « La forêt, c’est beaucoup plus que de la coupe de bois ! Le Salon vise à détruire certains préjugés et à renseigner le grand public sur les nombreuses activités qui s’y font, que ce soit la recherche, la récréation, l’aménagement forestier ou la conservation de la faune », explique Virginie Houle, étudiante au baccalauréat en aménagement et environnement forestiers et vice-présidente de la Semaine des sciences forestières, qui chapeaute l’événement. En tout, une trentaine d’exposants seront sur place pour partager leur passion et répondre aux questions. La Forêt Montmorency, le Centre d’études de la forêt et l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec, entre autres or­­ganisations, seront représentés. Des conférences porteront sur l’ornithologie, la mycologie, le crédit carbone, le liège naturel des chênes et les mycorhizes. Des étudiants animeront des ateliers d’identification des arbres et inviteront les curieux à manipuler des instruments et des outils de mesure utilisés dans le milieu forestier.

Les organisateurs ont aussi préparé une programmation de films ayant pour thème la forêt, comme L’erreur boréale (Richard Desjardins), La forêt interdite (Kevin W. Matthews), L’homme qui plantait des arbres (Frédéric Back) et Les ­pionniers de l’or vert des Andes du Pérou (Gerd Herren). Afin que les cinéphiles profitent pleinement de l’expérience, des fauteuils seront installés et du popcorn sera distribué. Des experts seront aussi sur place pour présenter certains des films. À cela s’ajoute une exposition de photos qui réunira les vingt œuvres finalistes d’un concours organisé en amont de l’événement. À l’image du Salon, ces photos présentent des scènes forestières très variées. « Certains participants ont photographié des paysages ou des animaux, comme un lynx ou un orignal. Plusieurs étudiants ayant effectué un stage en forêt nous ont envoyé des photos de coupes forestières ou de chargement de bois dans des camions. L’exposition permettra aux gens de voir ce qui se passe sur le terrain au-delà des promenades qu’ils font dans les parcs nationaux », indique Virginie Houle. Un jury attribuera à l’une ou l’autre des photos un 1 er, un 2 e et un 3e prix et le public sera invité à voter pour son coup de cœur. Enfin, les visiteurs pourront assister aux jeux forestiers, une compétition amicale réunissant des étudiants en foresterie issus de divers établissements. Au programme : souque à la corde, fendage de la bûche, résolution d’énigmes et plusieurs autres activités qui promettent leur lot de plaisirs. Le tout se déroulera dans la cafétéria ouest du pavillon. Pour plus d’information : ssf.ffgg.ulaval.ca/salon-de-la-foret

Les adultes qui travaillent et qui font un retour aux études, que ce soit au niveau collégial, au niveau universitaire ou en formation continue, sont parfois aux prises avec une gestion du temps complexe. Afin de les aider à bien préparer cette transition, la Clinique de counseling et d’orientation présentera deux ateliers de trois heures sur ce thème, les 19 et 28 mars. « Des stratégies seront abordées pour éviter la procrastination, soit la tendance à remettre au lendemain, in­­ dique l’étudiant à la maîtrise en sciences de l’orientation Nicolas Beaudry-Riendeau. Nous avons tendance à procrastiner, mais il y a des moyens pour l’éliminer. Quand vient le temps de se mettre à la tâche, un truc est de faire l’activité prévue tout de suite, et ce, pendant 30 secondes. L’activité a de bonnes chances de se poursuivre. » Dans l’atelier « Gère ton temps, gère ta vie : conciliation travail-études lors d’un retour aux études », Nicolas Beaudry-Riendeau se penchera notamment sur la répartition du temps, dans une semaine typique, à l’aide d’un calendrier. « Pour avoir une vue d’ensemble réaliste de leur emploi du temps, et dans le but d’organiser leur temps, les participants rempliront chacune des cases entre 7 heures du matin et minuit le soir, poursuit-il. Toutes leurs activités se­­ ront inscrites, y compris les rendez-vous et des pé­­ riodes pour faire face aux imprévus. »

En 2015 au Québec, plus de la moitié des travailleurs âgés entre 15 et 24 ans étaient également aux études

L’atelier comprendra des exercices individuels et en équipe, des moments de réflexion ainsi que de brèves présentations de notions théoriques. L’atmosphère sera conviviale et l’approche, interactive, sous la forme d’une discussion. « Ce ne sera pas un atelier magistral, mais plutôt expérientiel, souligne Nicolas Beaudry-Riendeau. Les participants feront des exercices individuels pour prendre conscience, notamment, de la manière dont ils

organisent leur temps. Sui­ vront des retours en groupe. Les échanges entre les parti­ cipants seront la force du groupe. Les personnes partageront leurs expériences et leurs stratégies. Tout se passera dans l’atelier. » Selon l’Institut de la statis­ tique du Québec, plus de la moitié des travailleurs âgés entre 15 et 24 ans étaient également aux études en 2015. Sur ce nombre, un sur dix occupait un emploi à temps plein.

Réservez votre place dès maintenant ! Les ateliers thématiques de la Clinique de counseling et d’orientation sont conçus et animés par les stagiaires de la maîtrise en sciences de l’orientation dans le cadre de leur parcours de formation. Les services de la Clinique de counseling et d’orientation sont offerts au grand public et, chaque année, les stagiaires effectuent une analyse des besoins avant de concevoir les ateliers. Voici les ateliers qui seront offerts en mars et en avril : • « Gère ton temps, gère ta vie : conciliation travailétudes lors d’un retour aux études » Lundi 19 mars, groupe A, de 13 h 30 à 16 h 30 Mercredi 28 mars, groupe B, de 18 h à 21 h • « L’après-cancer » Mardi 27 mars, de 18 h à 20 h 30 Mardi 3 avril, de 18 h à 20 h 30 Mardi 10 avril, de 18 h à 20 h 30 Mardi 17 avril, de 18 h à 20 h 30 • « Transition vers la retraite » Mardi 27 mars, de 18 h à 21 h Mardi 3 avril, de 18 h à 21 h Mardi 10 avril, de 18 h à 21 h • « Le stress et la transition professionnelle » Jeudi 29 mars, de 18 h à 21 h Mardi 3 avril, de 18 h à 21 h Mardi 10 avril, de 18 h à 21 h Pour obtenir plus d’information, on peut contacter la Clinique par téléphone (418 656-3191) ou par courriel (clinique.counseling@fse.ulaval.ca). On peut aussi consulter le lien suivant : www.fse.ulaval.ca/counseling/thematiques/

Dans l’atelier sur la conciliation travail-études, les participants partageront leurs expériences et leurs stratégies.


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livres

parutions Un destin funeste ? Tu ne tueras point ra­­ conte le combat d’une femme contre ce qu’elle croit être son destin : être une meurtrière. Mais est-ce véritablement sa destinée ou une simple hantise ? L’histoire de Clara em­­ porte le lecteur dans les méandres d’une pensée con­taminée par le délire d’une mère violente et tortionnaire. Déjà bien connue des milieux littéraires, Anne Peyrouse, chargée d’enseignement au Dépar­tement de littérature, théâtre et cinéma, a été maintes fois honorée pour ses recueils de poésie et ses recueils de nouvelles. Elle signe ici son ­premier roman. Tu ne tueras point, d’Anne Peyrouse, Septentrion, 176 pages.

Qu’exprime-t-on par les rites ? Le rite est une manière de se comporter et de communiquer des idées et des émotions en vue de construire une identité individuelle ou collective. À partir d’exem­ ples, le livre Rites et identités montre comment une activité ri­­ tuelle en vient à définir des entités sociales et à rendre significatives différentes situations de la vie. Sous la direction de Martine Roberge, professeure au Départe­ ment des sciences historiques, et de Denis Jeffrey, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation, cet ouvrage approfondit le sujet grâce au regard croisé des sciences humaines et sociales, des sciences religieuses, des sciences de l’éducation et des lettres. Rites et identités, sous la direction de Denis Jeffrey et de Martine Roberge, PUL, 242 pages.

Partons, la mer est belle Le destin de la Nouvelle-­ France dépendait de la navigation et des activités maritimes. Explo­ ra­tion, pêcheries, commerce avec l’Europe, tout était lié à la réussite des déplacements sur l’eau. Pour rendre hommage à nos ancê­ tres capitaines et ma­rins et rappeler leur importance au début de la colonie, Jean des Gagniers, professeur retraité, a publié le très beau livre Le voyage au bout du vent : la Nouvelle-France et la mer aux XVIe et XVIIe siècles. Agrémenté de belles images, l’ouvrage, qui n’a pas la prétention d’être savant, raconte des histoires d’explorateurs, de pêcheurs, de corsaires et de naufragés. Le voyage au bout du vent : la NouvelleFrance et la mer aux XVIe et XVIIe siècles, de Jean des Gagniers, PUL, 257 pages.

le fil | le 15 mars 2018

Le tic-tac de l’esprit « Avons-nous une horloge interne ? » est l’une des nombreuses questions auxquelles répond le professeur Simon Grondin dans son dernier livre par Manon Plante Ces secondes qui s’égrènent péniblement, ces heures qui s’envolent en un instant ou ces années qui fuient rapidement ne sont pas que des figures littéraires qui don­ nent un rythme aux romans ; elles sont aussi le signe que le cerveau est une machine à saisir le temps très parti­ culière, qui fonctionne avec ses exactitudes et ses dis­ torsions. Dans l’ouvrage Le temps ­psychologique en questions, Simon Grondin, professeur à l’École de psychologie, a choisi d’apporter quelques éléments de ré­­ ponse aux questions que ses proches et ses connaissances lui ont souvent posées à propos de la perception qu’on a du temps. Depuis 35 ans, le chercheur s’intéresse à la perception temporelle, c’est-à-dire à l’évaluation subjective que l’on a de l’écoulement du temps. En psychologie, les recherches menées dans ce domaine mesurent souvent l’estimation de la durée entre deux stimuli, la perception du rythme ou l’établissement d’un ordre temporel ou d’une simultanéité entre des stimuli.

Pour permettre aux lecteurs de mieux comprendre les réponses scientifiques données à des questions candides comme « Les musiciens sontils meilleurs pour percevoir le temps ? » ou « Quelle connaissance les enfants ont-il du temps ? », qui se trouvent dans la troisième et dernière partie de l’ouvrage, le professeur Grondin commence son livre par un résumé des re­­ cherches classiques qui por­ tent sur le temps psychologique. Dans la première partie du livre, on apprend donc, par exemple, qu’un intervalle de temps très court délimité par un stimulus sonore sera généralement estimé plus long qu’un autre délimité par un stimulus visuel. On saura également que, selon les résultats d’une recherche, les événements qui se produisent en deçà de 50 ms seraient perçus comme co-temporels et non successifs. « Mon livre est un mélange de science et de vulgari­ sation, explique Simon Grondin. La première partie, plus ardue, sert de fondation aux réponses qui se trouvent dans les deuxième et troisième parties. Passer à

Depuis plus de trois décennies, le professeur Simon Grondin poursuit des recherches sur la perception temporelle.

travers cette première section permet de mieux comprendre les assises scientifiques des réponses. » Par contre, au dire même de l’auteur, si on trouve cette lecture trop aride, il est possible de passer outre cette première section et de lire, pour le simple plaisir, les réponses aux questions que tout le monde se pose. Quelle est la relation au temps des schizophrènes et des autistes ? Quelle expérience du temps ont les personnes souffrant du TDAH, d’une dépression, d’anxiété, de parkinson ou d’un traumatisme craniocérébral ? Com­ ment l’émotion affecte-t-elle la perception du temps ? La perception temporelle diffère-­ t-elle en fonction du sexe ? Comment se rappelle-t-on quand s’est produit un événement ? Pour toutes ces questions, et bien d’autres, le professeur Grondin fournit quelques explications. « Bien sûr, avoue-t-il, je ne pouvais faire le tour de tous les sujets. J’ai donc choisi de structurer l’ouvrage autour d’une vingtaine de questions variées. Tout le monde peut y trouver son compte ! » D’ailleurs, selon le chercheur, le temps psychologique est un sujet par lequel tout le monde se sent con­cerné. Qui ne jongle pas, en effet, avec la gestion du temps ? Or, estimer la longueur d’un événement passé et prévoir la durée d’une tâche sont des actes quotidiens dont on mesure mal la nature et la complexité. Le livre y fait allusion à quelques reprises. Par exemple, des participants à une étude devaient accomplir 5 tâches cognitives, comme donner le nom d’animaux en ordre alphabétique ou soustraire de 3 en partant de 500 000. Chaque tâche était exécutée pendant une durée déterminée parmi cinq durées possibles s’étendant entre 2 et 8 minutes. « En général, les 50 participants tendaient à surestimer les intervalles courts et à sous-estimer les

intervalles longs […]. Les résultats indiquent que la durée réelle ne tombe dans la fenêtre estimée que dans 77 des 250 cas. […] Autrement dit, les gens sont parfois très mauvais pour estimer la durée d’une activité passée », peuton lire dans l’ouvrage. D’ailleurs, ils ne sont pas meilleurs pour prédire le temps que prendra une tâche future. « Il existe de nombreux articles faisant état d’un effet appelé erreur de planification (planning ­fallacy), selon lequel les gens tendent à croire qu’ils arriveront à accomplir une tâche plus rapidement qu’il s’avérera être le cas. […] Cet effet serait causé pas la tendance des gens à considérer certains aspects spécifiques de la tâche et comment elle sera complétée, plutôt que de se fier à la durée que l’exécution de tâ­­ ches semblables avait nécessitée », indique le livre. Vous déplorez le fait d’être incapable de terminer vos travaux à temps ? Apparemment, vous n’êtes pas seul à vivre cette situation… Or, si nous sommes si mauvais pour estimer le temps dans des conditions neutres et optimales, imaginez ce que l’esprit peut créer comme distorsions lorsqu’on ajoute des distractions, des émotions (comme la joie, la peur et la hâte) ainsi que des effets cognitifs ou d’origine perceptive (la valeur symbolique des éléments à juger ou la magnitude des stimuli, par exemple). L’âge, le sexe et la culture peuvent également venir brouiller les cartes dans les tentatives d’estimation du temps. Toutes ces informations attisent votre curiosité ? Ce ne sont que quelques-unes des choses que vous découvrirez à la lecture de l’ouvrage ! Le temps psychologique en questions, de Simon Grondin, Presses de l’Univer­sité Laval (PUL), 246 pages.


sports

le fil | le 15 mars 2018

en bref

photo Mathieu Bélanger

indiscutable ! « Faire une attaque marquante lors d’un moment important devant 2 500 personnes au lieu de 500, ça a un effet », assure Alice Cloutier. « C’est excitant parce que ce sera la ­première fois que ma famille me verra jouer au Cham­ pionnat canadien », ajoute Alyssa Fields. Quand on leur demande ce qui caractérise leur équipe cette saison, les vétéranes ont toutes exactement la même réponse. « Notre complicité ! Nous sommes complices sur le terrain et en dehors. Nous sommes tout le temps ensemble et il n’y a pas de hiérarchie dans l’équipe. Tout le monde est égal, uni », explique Alex Béraud. « Nous n’avons pas peur de nous dire les vraies affaires. Sur les plans tac­ tique et technique, on est sur la coche parce que tout le monde est prêt à recevoir les commentaires pour s’aménote Jade Fortin. Le quatuor de finissantes Cloutier, Fields, Fortin et liorer », Au-delà de tout ça, le talent Béraud entend se distinguer lors du Championnat est là, croit Alyssa Fields. « Nous avons une belle procanadien présenté au PEPS du 16 au 18 mars fondeur et nous sommes solides à toutes les positions. par Mathieu Tanguay Je n’ai pas vu ça souvent au Elles jouent au volleyball qu’il me reste. C’est spécial et canadien à la maison, ce sera sein d’une équipe. » ensemble depuis au moins je veux finir sur la meilleure une belle finale. Je n’aurai pas six ans, dans certains cas, note qui soit », affirme la de regrets, peu importe ce qui Le Rouge et Or disputera huit. La carrière universitaire capitaine du Rouge et Or, arrive », déclare Alex Béraud. son premier match du d’Alice Cloutier, d’Alyssa Alice Cloutier. « Ça fait longElles ont bien sûr le même Championnat national Fields, d’Alex Béraud et de temps que je sais que ma objectif en tête. « Gagner de volleyball féminin Jade Fortin se terminera le ­carrière va se terminer cette l’or ! Ça n’a pas de sens de U SPORTS présenté par weekend prochain avec une saison. J’ai allongé mes s’entraîner toute l’année si l’Hôtel Universel Québec occasion unique : celle de ­é tudes en enseignement on ne vise pas la plus haute contre les Dinos de gagner une médaille d’or au parce que je savais que ça marche une fois rendu au ­l’Université de Calgary, PEPS devant parents et amis allait bien se terminer, devant Championnat national », le vendredi 16 mars, à lors du Championnat natio- nos partisans et ma famille », avance Alyssa Fields, la 18 h. Les billets pour cet nal de volleyball féminin renchérit sa coéquipière Jade seule des quatre finissantes affrontement, de même U SPORTS présenté par Fortin. « Ma gang de girls, qui dispute une cinquième que pour les 10 autres du avec qui je m’entraîne depuis année avec le Rouge et Or. tournoi, sont disponibles l’Hôtel Universel Québec. ­ illetterie du Rouge « J’y pense depuis deux se­­ huit ans, s’en va. J’aurais Dans leur quête, elles au­­ à la b maines. Je compte le nombre pu jouer une autre année, ront l’appui d’une foule et Or au 418 656-PEPS et de pratiques et de matchs mais avec le Championnat nombreuse. Un avantage sur le site reservatech.net.

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Terminer leur carrière au sommet

Campus dynamique

Un yoga géant sur le campus Les amateurs de yoga pourront vivre, pour une 4e année consécutive, l’expérience unique d’un yoga géant à l’amphithéâtre-gymnase Desjardins – Université Laval. À l’initiative du programme Mon équilibre UL, qui fait la promotion des saines habitudes de vie auprès de la communauté universitaire, cet événement spécial, réalisé en collaboration avec le PEPS, sera ouvert à 300 adeptes de yoga. Que vous soyez débutant ou initié, vous aurez du plaisir à participer à cette activité destinée à tous. photo Ludovic Gauthier

Mercredi 28 mars, dès 17 h 30, à l’amphithéâtre-gymnase Desjardins – Université Laval du PEPS. Billets en vente à l’adresse www.peps.ulaval.ca/uniyoga.

Des choix pour tous les goûts ! La neige est toujours bien présente sur le campus, mais il est déjà temps de prévoir ­l’inscription aux différentes activités sportives pour la session printemps-été. Dès le lundi 19 mars, vous pourrez accéder à la programmation en ligne pour découvrir les cours intérieurs et extérieurs qui s’offrent à vous pour bouger ce printemps. Il est à noter que le PEPS offre au personnel de l’Université certains cours exclusifs. De plus, plusieurs cours sont donnés le matin, le midi ou en fin de journée. L’inscription aux ligues intra-muros aura lieu, quant à elle, les 25 et 26 avril, entre 12 h et 21 h, à la réception du PEPS. Soccer, softball, ultimate frisbee et volleyball de plage sont au menu. Pour plus d’information : 418 656-PEPS ou www.peps.ulaval.ca

Vendredi 16 mars Volleyball féminin | Championnat U Sports PEPS | 12 h Ski alpin | Slalom géant femmes et hommes (course FISU) Stoneham | 8 h

Samedi 17 mars Ski alpin | Slalom femmes et hommes (course FISU) Stoneham | 8 h

Samedi 24 mars L’événement En rouge pour le rein, qui s’est tenu pour la première fois dimanche dernier au stade TELUS – Université Laval, s’est avéré un grand succès. Cette initiative qui émane du défenseur du club de soccer Rouge et Or Émile Cardinal-Soucy, ­lui-même atteint d’une pathologie rénale, a permis d’amasser près de 900 $ pour la Fondation canadienne du rein. photo Stéphane Gaudreau

Cheerleading | Championnat RSEQ PEPS | 8 h


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au fil de la semaine

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le fil | le 15 mars 2018

Les 24 heures de la chimie Présentées tous les trois ans, les 24 heures de la chimie ont pour but non seulement de renforcer les liens entre les étudiants et les employés du Département de chimie, mais aussi de faire la promotion de cette discipline auprès des élèves du primaire et du secondaire ainsi que du grand public. Certaines des activités de cet événement unique au Canada s’adressent donc à toute la communauté universitaire. Parmi celles-ci, signalons la conférence d’ouverture donnée par le professeur Normand Voyer et celle de clôture donnée par le biologiste et paléontologue de formation Joël Leblanc. Dans cette dernière présentation, le conférencier donnera des réponses scientifiques à vos questions sur la bière. Le grand public est également invité à visionner des films « chimiques » et à s’émerveiller des phénomènes présentés par Yannick Bergeron dans son spectacle « La magie de la chimie ». Le kiosque « Dans les dents », animé par des étudiants du 1er cycle, vous permettra d’en apprendre plus sur le rôle de la chimie dans le monde dentaire. Du 22 mars, à 8 h 15, au 23 mars, vers 8 h 30, diverses activités gratuites s’adressant à différents publics seront présentées aux pavillons Adrien-Pouliot, AlexandreVachon et d’Optique-photonique. Pour consulter le ­programme  : www.chm.ulaval.ca/activite24h/

16/03

16/03

19/03

Un corps amélioré par la technologie ?

Femmes africaines

Apprenez la Peut-on mettre finance par le jeu fin au sida ?

Vous aimeriez découvrir des femmes africaines ou d’oriGrâce au progrès technologine africaine inspi­rantes ? gique, de nouvelles avenues Participez au Gala BINTI, peuvent être empruntées l’une des nombreuses acti­ pour perfectionner la con­s­ vités de la Semaine africaine titution humaine. Pour disde l’Université Laval. Au cuter de ce sujet, la Chaire cours de ce cocktail dinaJeunes et religions et le toire, vous pourrez renconCentre interuniversitaire trer des entrepreneures d’études québécoises, en d’origine africaine qui tracollaboration avec la Chaire vaillent au Québec ou de leadership en enseigneailleurs au Canada. Grâce ment en éthique de la vie, à une série de vidéos, vous organisent le sé­­minaire pourrez également en ap­­ Transhumanisme : enjeux prendre plus sur le parcours de domination. De la domide femmes qui ont joué un nation du corps à la domirôle majeur dans l’histoire nation par le corps. Deux du continent africain. Cette conférences lanceront les soirée s’inscrit particulièrediscussions, soit « Pour les ment dans le thème retenu siècles des siècles : le transpour la Semaine africaine humanisme, la religion et de cette année, soit « Les l’extension radicale de femmes africaines ». la vie humaine » de Cory Andrew Labrecque, profesVendredi 16 mars, à 19 h, seur à la Faculté de théoloau Cercle du pavillon gie et de sciences religieuAlphonse-Desjardins. Pour ses, et « La greffe de tête : plus d’info sur cette activité entre science et fiction » de ainsi que sur le programme Philippe St-Germain, prode la 2e Semaine africaine fesseur de philosophie au de l’Université Laval, qui Collège Ahuntsic. se tient du 12 au 18 mars : www.semaineafricaineul.ca Vendredi 16 mars, de 13 h à 16 h, au local 5242 du pavillon CharlesDe Koninck. Entrée libre.

La Chaire de leadership en enseignement sur ­l’engagement social, le Laboratoire interdisciplinaire de la responsabilité sociale des entreprises et l’Institut EDS, en collaboration avec Équiterre, organisent une soirée d’initiation au jeu Le responsable, premier jeu de société québécois sur la finance responsable. Développé par la Caisse d’économie solidaire, Le responsable est un jeu de table avec un support Web. Ce jeu donne l’occasion de faire des choix d’investissement parmi plusieurs fonds et entreprises. Regroupés en équipes, les joueurs prennent des décisions consensuelles à l’instar d’un conseil d’administration. Cette activité ludique se veut une façon agréable d’apprendre à inves­tir son argent pour ob­­tenir le meilleur équilibre entre rendement financier et retombées positives pour la société et l’environnement. Lundi 19 mars, à 16 h 30, au salon Hermès du pavillon Palasis-Prince. Pour s’inscrire : bit.ly/2HlbVT0

21/03

Cet objectif vous paraît-il utopique ? Du moins, est-il un but à atteindre pour beaucoup de militants ­associatifs, de médecins et de chercheurs à travers le monde. Gabriel Girard, sociologue au Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales, poursuit des recherches sur les enjeux de la pré­ vention du VIH. Dans la conférence « La fin du sida est-elle ­possible ? », il discutera de questions importantes soulevées par la perspective des plus réalistes de voir la fin de l’épidémie. Que faire avec les laissés-pour-compte qui ne bénéficient pas des avancées thérapeutiques ? Que devient le projet de transformation sociale qui a caractérisé l’activisme lié au sida ? Le sida peut-il devenir une maladie comme les autres ? Mercredi 21 mars, à 16 h 30, au local 3470 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.

21/03

21/03

Rencontre avec un auteur jeunesse

Soirée antiprocrastination

Le nom de Pascal-Hugo Caron-Cantin vous semble familier ? C’est peut-être parce que vous vous rappelez ses exploits au sein du club de natation Rouge et Or ou encore que vous avez eu vent de son passage à l’émission Occupation double. C’est peut-être aussi parce que vous avez vu son nom sur la couverture d’un livre dans une librairie. L’écrivain a, en effet, composé plusieurs histoires pour enfants, publiées par les Éditions Passe-Temps, qui visent l’apprentissage de la lecture. Il est présentement en tournée au Québec pour parler de l’importance de la littérature jeunesse et de la lecture en bas âge ainsi que de son parcours littéraire, qui comprend notamment des études de maîtrise en ­littérature menées à l’Université Laval. Ses travaux portaient alors sur le jour­ nalisme littéraire. Mercredi 21 mars, à 18 h 30, à la salle 4285 de la Bibliothèque du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Entrée libre.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Depuis 2010, de nom­ breuses universités à travers le monde accueillent l’événement Long Night Against Procrastination. L’Univer­sité Laval, pour sa part, participera à l’événement pour la 2e fois. La Longue soirée antiprocrastination vise à offrir un soutien pé­­dago­ gique et moral avant la pé­­ riode de remise de t­ravaux et d’examens de fin de session. Découvrez comment mettre fin à cette mauvaise habitude grâce à maints kiosques et ateliers portant sur l’aide à l’étude (la gestion du temps, le sommeil, etc.) ainsi qu’à plusieurs pauses animées (la zoothérapie, le massage, la méditation, etc.). Ces acti­vités sont offertes grâce à la collabo­ ration du Vice-rectorat aux études et aux affaires étudiantes, à la Bi­bliothèque, au Centre d’aide aux ­étudiants, au programme Mon équilibre UL et à la CADEUL. Mercredi 21 mars, de 18 h à 23 h 59, à la Bibliothèque du pavillon Jean-CharlesBonenfant. Entrée libre. Pour l’horaire de la soirée : bit.ly/2fyBzqE


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