Hoax, chimères et autres informations

Page 1

© Jeannie Abert- Feu !

HOAX, CHIMERES & AUTRES INFORMATIONS Le document détourné

Exposition du 18/10 au 30/11 Vernissage le 17/10 à 18h30

Artistes invités : Reeve Schumacher, Jeannie Abert, Thibault Franc, Naruna Kaplan de Macedo & Olivier Saint-Hilaire En complicité avec le journal Libération et le festival les Nuits Photographiques

Galerie Le Magasin de jouets : 19 rue jouvène - Arles www.lemagasindejouets.fr :: ouvert du mercredi au samedi de 13h30 à 19h30


Š Reeve Schumacher


HOAX, CHIMERES & AUTRES INFORMATIONS Le document détourné.

L’exposition : «Hoax, Chimères et autres informations» regroupe des oeuvres qui détournent les documents de leur valeur purement informative initiale, les «digèrent» afin de les réinvestir avec sensibilité. L’artiste est ici l’interprète d’une partition déjà écrite et orchestrée par la mise en ordre de nos connaissances (encyclopédies, journaux quotidiens, photographies de reportages, livres...) dans laquelle il vient y ajouter sa complexité, du désordre, de la poésie, voir même de l’absurde en créant une mythologie personnelle à partir de documents accessibles à tous. Nicolas Havette Directeur de la galerie Le Magasin de jouets Contact : Galerie Le Magasin de jouets - 19 rue jouvène, Arles nicolas@lemagasindejouets.fr

Galerie Le Magasin de jouets : 19 rue jouvène - Arles www.lemagasindejouets.fr :: ouvert du mercredi au samedi de 13h30 à 19h30


Reeve Schumacher Sculptures - Dessins - Installation

Reeve Schumacher dessine, installe, sculpte, compose textes & musiques. Il creuse des encyclopédies, crée des êtres hybrides animaux empaillés / bible, réinterprète l’iconographie des journaux du 11 septembre 2001, coud des livres dédiés à l’histoire des civilisations... Lors de cette exposition pour laquelle il présentera pour la première fois sa nouvelle série de dessin-architecture à partir des couvertures de journaux nationaux anglais datant du 11/09/2001, le Magasin de jouets dédie à Reeve Schumacher un espace complet afin qu’il organise à sa guise la mise en relation entre les oeuvres spécialement créées pour l’occasion et des oeuvres plus anciennes.


Jeannie Abert LE PRESENT RENOUVELE travail en work in progress durant l’exposition en partenariat avec Libération Collage - Cyanotypes

Comme le dit le film-photographique «Lettre à Atlas #5» de Naruna Kaplan de Macedo et Olivier Saint-Hilaire qui sera diffusé durant l’exposition; «le temps de l’urgence n’est pas celui de la pensée réfléchie et tenter de mettre des mots sur ce que l’on vit au rythme effreiné d’une révolte est une entreprise vouée à un relatif échec... entreprise pourtant toujours renouvelée...». Sur cet accord de principe, Le Magasin de jouets propose à Jeannie Abert une plongée dans le quotidien pour faire émerger un langage fait d’images «récupérées», découpées, déchirées dans les plus importants quotidiens nationaux français (Libération en particulier : seul quotidien national à avoir encore aujourd’hui son propre service photo). Un Work In Progress durant un mois et demi, un défi, que tentera de relever Jeannie Abert à l’aide de la technique du cyanotype. Ce prélèvement d’images détournées et réorchestrées, comme elle avait déjà su le faire si brillament à partir des images de Stanley Greene (collages exposés lors des Rencontres d’Arles 2013) sera présenté à mesure du temps et des évènements. Bribes et fragments soustraits au flux, témoins fragiles d’un monde agîté en perpétuel renouvellement. Seront exposées également des oeuvres issues des séries : Révolution (2011) et Collapse (2013) : travail réalisé en colaboration avec Stanley Greene


Naruna Kaplan de Macedo et Olivier Saint-Hilaire LETTRE A ATLAS Film-photographique & édition (en collaboration avec les Nuits Photographiques)

Naruna Kaplan de Macedo est cinéaste. Olivier Saint-Hilaire est photographe. Naruna a réalisé en Israël/Palestine, au Brésil et en Europe des films documentaires et des courts-métrages de fiction. Dans ses films, Naruna s’efforce de mettre en images les conflits intimes ou publics tout en questionnant leurs représentations. Olivier photographie partout où il va, entre reportages et carnets intimes. Ses photos s’attachent aux détails qu’on ne voit pas habituellement, à révéler l’invisible sous le visible. Les lettres à Atlas apparaissent lorsque Naruna et Olivier se rejoignent, lorsqu’ils deviennent ce qu’ils ne peuvent pas être tout seuls. Elles sont un projet commun d’écriture visuelle et sonore où Naruna et Olivier s’adressent à leur fils Atlas. Partant du principe qu’un objet artistique est toujours à la fois un outil pour penser le monde et un geste adressé à une personne aimée, les lettres à Atlas se veulent une manière protéiforme de parler du monde dans lequel nous vivons, mais aussi des mondes dont nous rêvons. La lettre à Atlas #5 est un film photographique. La lettre à Atlas du 29 Janvier était en écriture quand, sur une proposition de Nicolas Havette à la galerie Magasin de Jouets, elle s’est transformée en journal papier doublé d’une série de photos. A suivre, d’autres lettres : Féminin Masculin (triptyque installation) ; Petit Juif (film photo et images-mouvement) ; Ici et Maintenant (court-métrage documentaire)



Thibault Franc

LES INCUNABLES Sculptures - Installation

Ma première bibliothèque était constituée de livres fossiles, de tablettes de stucco, livres sauvages qui pour onduler perdaient des pages et leur jaquette. Plus tard, en passant du tableautin au rouleau, je me suis aperçu que loin de déformer les livres, je les rend au contraire à eux-mêmes. En se décalant, les pages recréent les nervures, les nœuds, le grain du bois. Sur la tranche, les cercles de croissance de l’arbre ; sur le pourtour du livre, l’écorce, surface du papier durcie par la colle, les blessures reçues, l’aubier apparent par endroits. Entre mes mains, les livres tendent à reprendre leur forme première, comme si en chaque volume sommeillait une branche, les arbres eux-mêmes contenant déjà les livres. Sur les étagères de mon atelier s’alignent peu à peu des grumes, des rondins. Pourtant, l’illusion n’est pas parfaite, les gens finissent par comprendre, car je tiens à ce que les livres soient toujours visibles, générateurs d’une tension, d’une ambiguïté. C’est votre esprit qui se précipite, coupant au plus rapide, votre imaginaire qui vous abuse, parant au plus pressé. Il ne s’agit pas d’imiter le bois, sans quoi je pourrais réaliser ces moulages de bûches factices pour cheminées, mais de laisser travailler le papier, plantant des livres, pour voir si ça pousse. Ainsi semble peu à peu se dessiner une vérité, le souvenir d’une amitié, une essence plus philosophique que forestière. Avec l’aide d’un dictionnaire, j’ai baptisé ces objets incunables, c’est-à-dire livres rares, livres précieux, les premiers à avoir été imprimés ; mais les incunables m’intéressent surtout parce qu’ils nous ramènent à l’origine, au berceau (cunabula en latin) du livre, au cycle sans fin de la matière, où l’esprit prend forme et s’épanouit sans pouvoir en être dissocié. Au delà de cette première parution, satisfaisante du point de vue conceptuel, je continue à créer de nouveaux incunables. D‘abord tout simplement parce que ces objets devenus familiers me manquent ; quand ils ont quitté l’atelier, que je n’en dispose plus, j’ai besoin d’en faire advenir d’autres. Ensuite, parce que des gens doublement fascinés par les livres et le sauvetage m’amènent toujours de nouveaux candidats à re-susciter, oiseaux blessés à soigner puis relâcher. Gestes de l’artisan, empreints de compassion et d’habitude. Enfin, au delà de la rêverie sur le matériau, ma fascination pour cette métamorphose a quelque chose d’entomologique. Au spectacle de ces livres reposant dans leur gangue de chaux, tout humides des fluides et des jus, perdant leurs ailes de papier, fondues, pour craqueler enfin leur cocon de cire et darder tels des larves fixes, certains souvenirs d’enfance me reviennent. A Marrakesh, Lucien Viola, spécialiste en antiquités égyptiennes, comparait mes incunables aux énigmatiques rouleaux tenus par les pharaons. Parce que mon travail tient de la momification, on peut y voir un désir d’immortalité, une collection de chrysalides.


Certains arbres se défendent ainsi contre les insectes qui les dévorent ; parce que la plante craint l’adulte reproducteur, elle secrète des substances qui ralentissent à l’infini la croissance de la larve, de l’imago, afin que jamais ne parvienne à maturité l’insecte qui la menace. Mes images sont elles aussi figées et prises entre deux états, baisers de mort dépréciés et jouvence factice, résines fossiles, inoffensives. In cunabula : ainsi les « incunables » sont bien le berceau du livre, des nourrissons emmaillotés, apparemment muets mais mués, des papillons à-rebours dans la chambre des métamorphoses. Les Incunables ont notamment été montrés : En 2007 à la galerie LaNouvelleGalerie, Bordeaux, lors de l’exposition « La Réformée Santa Cruz ». En 2006 au Palais Kherredine, Musée de la ville de Tunis, lors de l’exposition « Le feu sacré », ainsi qu’à la galerie Eponyme (Bordeaux). En 2005 à Casablanca, à la galerie Marsam ainsi que dans les collections de la famille Chraïbi au Maroc, et en France à Clermont-Ferrand à la galerie Arkos, dans le cadre d’une exposition collective rassemblant également des pièces de Combas, Arman, Ben, etc. En 2004 à Marrakesh dans la galerie d’Etat Bab Doukkala (délégation du ministère de la Culture), ainsi qu’à la galerie Tadghart dans les collections de Lucien Viola, co-fondateur du Musée des Beaux-Arts de Marrakesh. Cette même année les incunables ont également été présentés à la galerie de la Maison des Arts à Talence, à l’Université de Cieszyn en Pologne et en Hongrie lors des cérémonies d’entrée dans l’Europe de ces deux pays, ainsi qu’à la galerie Jane Huart à Bordeaux, dans la collection Brunel. En 2003 à l’Université Victor Segalen à Bordeaux, en parallèle avec le film « La Loi » de Marc Vappereau, à la galerie Les Entrailles dans le cadre du Cabinet de Curiosités, à la librairie Olympique, ainsi qu’à la galerie Liberta Parking à Bordeaux, dans le cadre du festival Nov’art Opendoor Openeyes. En 2002 à Paris, à la galerie Huis-Clos, et à Bordeaux à la galerie l’Atelier d’O. Ils apparaissent dans plusieurs films, ainsi que dans les livres suivants : «Objets portés » (carnet de mémoires tome 5). Editions n’a qu’1 oeil, sous la direction de Carole Lataste, décembre 05. «Le feu sacré », catalogue de la IV° Biennale des arts méditerranéens de Tunis, juillet 2006. «Brico-Relais », roman, éditions Confluences, janvier 09.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.