ASEAN Photo exhibition / exposition

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© Ren Hang / Republic

ASEAN DOSSIER DE PRESSE

ASEAN

GALERIE LE MAGASIN DE JOUETS / ARLES

Exposition du 3 juillet au 15 septembre 2013 19 rue jouvène, Arles - Vernissage jeudi 4 juillet à 14h.

tous les jours du 01 au 15/07 de 11h à 19h30 A partir du 16/07 : du mardi au samedi de 13h30 à 19h30

19 rue jouvène, Arles - www.lemagasindejouets.fr - nicolas@lemagasindejouets.fr Direction artistique : Nicolas Havette


© Nicolas Havette / mai 2013 Depuis 2006, mes pas m’ont mené régulièrement en Asie du Sud-Est à la rencontre des artistes et des photographes. Le programme de cette exposition s’est construit au fil des rencontres et des amitiés. ASEAN est une exposition entre poésie et document. Une rencontre avec des images faisant disparaitre la frontière entre la magie et la pensée cartésienne. En Asie du Sud-Est, une redéfinition de la modernité se profile bien loin du modèle occidental qui s’effrite lentement. Nicolas Havette Direction artistique

19 rue jouvène, Arles - www.lemagasindejouets.fr - nicolas@lemagasindejouets.fr


OEUVRES EXPOSEES

THE DESIRING GARDEN JAMIE MAXTONE-GRAHAM - Hanoï

LA DOULEUR DU POETE MAUNG NI OO - Mandalay

KEP-SUR-MER CHRISTOPHE LOVINY - Angkor

ON

KIM HAK - Phnom Penh

OVERLAPPING MOODS MAD PAULE - New Delhi

REPUBLIC REN HANG - Pékin

SACRED INK CEDRIC ARNOLD - Bangkok

SOMBRE MEMOIRE GUILLAUME CHAMAHIAN - Marseille

M COMME MALAISE MINSTREL KUIK - Kuala Lumpur


A PROPOS

La galerie du Magasin de jouets est un espace d’exposition permanent au coeur du centre ancien d’Arles. Depuis 2009, la galerie s’engage en accompagnant les artistes émergents pour la production et l’organisation d’expositions personnelles et collectives dans et hors les murs. Galerie Le Magasin de jouets 19 rue jouvène, Arles www.lemagasindejouets.fr :: nicolas@lemagasindejouets.fr


M comme malaise Minstrel Kuik (Kuala Lumpur)

La poésie incarne la liberté et l’intensité de la pensée. Le lien entre la photographie et la poésie, je pense, réside dans le rapport entre le JE et le TEMPS et précisément lorsque le Je coïncide avec le présent. Un poème vibre dans la lecture à haute voix, quant au temps qui est figé dans une photo, il se libère et ensuite reprend son cours dans un regard contemplatif. Tous deux sont des arts vivants et solitaires. J’ai commencé à travailler plus régulièrement sur des objets en tant que natures mortes depuis mon déménagement en janvier 2012. Depuis Arles, j’ai gardé l’habitude de prendre en photo des choses du quotidien ou des nourritures sur le marché. C’est intéressant de regarder des objets qui nous entourent, peu importe s’ils sont fabriqués par l’homme ou pas. Les choses nous racontent par leur forme, l’histoire de l’homme et celle de la nature. La nature voyageait et se mélangeait bien avant l’homme navigateur. Quand il fait beau, je construis et fais mes images devant la porte-fenêtre de mon balcon, et parfois aussi sur le sol de mon balcon. Je trouve souvent des idées photographiques inspirées par des produits locaux en rentrant du marché près de chez moi à Kajang, au sud de Kuala Lumpur. Une fois que les ai eu photographié, j’entre dans la cuisine et les cuisine. Non seulement je suis ce que je mange, mais aussi ce que je photographie :)

L’Asie du Sud-Est se transforme petit à petit, tant bien que mal. Nous cherchons toujours notre place dans la modernité, le marché libéral et le métissage des ethnies, en sachant que la route montrée par l’Occident n’est plus prometteuse. Beaucoup de choses se passent ici dans mon pays au niveau des réformes politiques. Des Malaisiens attendent toujours l’élection qui devrait avoir lieu depuis longtemps. Pour la première fois dans l’histoire du pays, les Malaisiens essaient de prendre leur destin en main. En 2012, il y a eu pas mal de manifestations contre l’injustice sociale, environnementale et politique. 2012 a été une année bruyante et excitante. En même temps, j’essaie aussi de filtrer des bruits venant de l’extérieur. Mon apprentissage en France m’a appris à affirmer la singularité de l’Être. En Asie, la vie s’organise cependant en fonction des intérêts collectifs. Il est vrai que la tension entre l’individu et le collectif est permanente dans ma vie quotidienne et également dans mon travail artistique. «Talisman», c’est un travail qui regarde vers l’intérieur, avec l’aide de l’amour pour les objets, les gens et le temps qui m’entourent. Mai 2013 : Unfortunately, I cannot write in Malay. This is a paradox of being a Malaysian Chinese. Minstrel kuik


REPUBLIC

ren hang (Pékin)


SACRED INK

Cedric Arnold (Bangkok)

Un corps utilisé comme une toile, chaque pouce de peau remplie de texte sacré et de figures de créatures mythiques, le tout formant un bouclier protecteur. Un boxeur, un moine, un ouvrier du bâtiment, un policier, un soldat, un chauffeur de taxi, un ouvrier de chantier naval, un chaman, un maître de tatouage : des hommes et des femmes et leur protection contre les mauvais esprits et la malchance. Entrez dans le monde des tatouages traditionnels et spirituel des «yantra» thaï. Un torse gravé avec un tigre sautant féroce, une main ornée d’images de geckos sur chaque doigt, le visage du Dieu singe, ou une épaule tatouée de textes khmers antiques : Sacred Ink, les tatouages aux pouvoirs mystiques. Connu chez les thaïs comme «sak yant», les tatouages sont un testament spirituel complexe incorporant les éléments de Bouddhisme, l’Animisme, le Brahmanisme et l’Hindouisme. Une rencontre fortuite avec un ouvrier de chantier naval recouvert de tatouages d’yantra, une autre avec un jeune chauffeur de taxi semblable à Iggy-Pop ... après les premières sessions de portraits, le projet Sacred Ink c’est développé à long terme utilisant aussi bien des appareils photographiques grand format que des appareils Polaroïd. Il explore cette sous-culture unique, celle des rituels et des symboles. «Il y a une juxtaposition déconcertante lorsque l’on regarde le travail photographique de Cédric Arnold. Il y a une puissance évidente, ou l’agression - des hommes debout dans des scènes diverses de se déshabillent, stoïques, regardant fixement, imperturbable; pourtant il y a une révérence ou calme qui fournit la profondeur et l’intrigue.» January Art Magazine

A body, used as a canvas, every inch of skin filled with sacred text and figures of mythical creatures, all forming a protective shield. A boxer, a monk, a construction worker, a police man, a soldier, a taxi driver, a shipyard worker, a shaman, a tattoo master; men, women and their inked protection from evil spirits and bad luck. Enter the world of Thailand’s spiritual “yantra” tattoo tradition. A chest etched with a fierce leaping tiger, a hand adorned with images of geckos on each finger, aback protected by a monkey God, or a shoulder inscribed with ancient Khmer text, sacred ink, believed to have mystical powers. Known in Thai as “sak yant”, the tattoos are a testament to the complex spiritual makeup of Thai society, incorporating elements of Buddhism, Animism, Brahmanism and Hinduism. A chance encounter with a shipyard worker completely covered in yantra tattoos, another with a young Iggy Pop-like taxi driver, or a fierce looking market trader who looked more like a hit man, the first portrait sessions soon grew into a long term project with the use of large format as well as Polaroid cameras and later sound and motion, to further explore this unique subculture, it’s rituals, symbols and people. «There’s a certain unnerving juxtaposition about Cedric Arnold’s photography. There is an obvious potency, or aggression - men standing in various stages of undress, stoic, staring, unblinking; yet there is a reverence or calm that provides depth and intrigue.» January Art Magazine -Publications : Hey! Magazine d’Art – March 2013 :: Geo Magazine – Feb 2013 :: Newsweek Japan – May 2012 :: January Art Magazine – Issue #2 - 2012 :: Sunday Times magazine – Sept 2011... Expositions : Snap Orlando – May 2013 ‘Sacred Ink’ - Nov 2012 - Jan 2013 - Farmani Gallery - Bangkok ‘Sacred Ink’ – The Tattoo Master Oct – Dec 2012 Brunei Gallery London - SOAS ‘Sacred Ink’ May / June 2011 - Chulalongkorn University Art Centre – Bangkok


SOMBRE MEMOIRE

Guillaume Chamahian (Marseille)

Les images de Guillaume Chamahian ne se veulent pas témoin de l’histoire passée ou des tragédies. Ce que souhaite le photographe, c’est contempler et regarder les choses d’aujourd’hui, l’histoire des hommes comme elles se déroulent. Mais comment peut-on croire que le passé n’impacte pas sur le présent, que les plaies de l’histoire ne laissent pas de traces sur les corps, les âmes, la terre ? Au Cambodge, Il a eu le sentiment que les drames avaient eu lieu hier, et que tout ce qui l’entourait avait été témoin de l’épuration : de l’autel aux esprits, au bout du trottoir, en passant pas l’arbre ou l’amas de béton... Sans essayer de les replacer dans un contexte historique mais plutôt de les inscrire dans un contexte contemporain, il a choisi de figer ces choses du quotidien la nuit. La nuit, temps et lieu de la mort et des fantômes. Donner à voir l’obscurité dans laquelle elle plonge encore aujourd’hui les petites histoires de ce peuple, à jamais meurtri derrière ses sourires. Sarah Vernier


THE DESIRING GARDEN Jamie Maxtone-Graham (Hanoï)

Le jardin est fabriqué. Les fleurs, fruit, légumes et animaux sont achetés sur les marchés en plein air ou à des marchands ambulants proches de ces petites zones d’espace vert rescapées au sein de la ville dense qu’est Hanoï. Les personnages apparaissant dans ces ‘‘jardins’’ sont les gens de la rue, curieux lors de l’installation des unviers, des scènes mis en place par Jamie Maxtone-Graham. Ils se sont arrêté, il les a photographié dans l’écrin qu’il venait de préparer. Belles, illogiques, attrayantes, luxuriantes et sombres, comme un conte de fées, on pourrait voir les photographies de Jamie comme des images Darwiniennes, des répliques du péché originel... Desiring Garden, chassant l’idée d’exotisme , est la construction du souvenir d’un état qui n’a jamais existé. «Produced within intensely urban Hanoi, Vietnam, the images in The Desiring Garden prey on the perception of the exotic; a Rousseau-like play on an environment in which certain indigenous species of plants, certain items of human utility, certain sources of nourishment and the people who interact with all of these things are seen together in some arrangement, upsetting the logic of both the location and the document itself. The garden is a manufactured one. The flowers, fruit, vegetables and animals (the flora and the fauna) purchased in open-air markets or from street vendors and placed within some small area of green space within the dense urbanity of the city. These are portraits of people who at the moment of initial encounter stepped willingly, curiously, uncertainly into the concocted environments they stopped to inquire about and were recorded in them. At once beautiful and illogical, invitingly lush and dark, like a fairy tale, the images might be seen as the Darwinian retort to original sin, the bourgeois consumption of Eden. This is the attempted recollection of a state never known.


OVERLAPPING MOODS Mad Paule (New Delhi)

En 2009, une infection étrange a provoqué l‘apparition d’un kyste au sein de mon cerveau et a modifié l’ensemble de mon univers. Cette vie différente qui commençait a changé ma perspective entière pour regarder des choses et comprendre le sens de la notion de «liberté». Pendant deux ans j’ai été limité dans mes déplacements, pas de voyage lointain et la solitude mon lot quotidien. La crainte de faire une crise à chaque mouvement était permanente. Ce changement d’état a affecté mon travail récent. Overlapping Moods est un travail en cours. Ce travail concerne les personnes qui m’entourent familières et étrangères et comment elles répondent et se mêlent avec leur environnement. Appartiennent-ils à l’endroit où je les ai vues ou justifient-elles leurs existences simplement par le sort qui me les a fait rencontrer ne serait-ce que quelques secondes ou est-ce un compromis entre ces différents calques de réels ?


LA DOULEUR DU POETE Maung Ni Oo (Mandalay) En pleine crise. Le froid est venu. Les biens abandonnés, gisent derrière eux. Oscillations, Ce marché, celui que nous avions shooté hier, est revenu... Ce matin, il a marché à nouveau sur la terre dont nous l’avions privé. Maintenant, il se précipite. La gueule béante. Il engloutit. Le temps s’écoule, décisif. L’ombre des vagues d’aujourd’hui gagne déjà l’autre rive. Il est un empire où le soleil ne se couche jamais. Les barques y perdent leurs chaussures lorsqu’elles rejoignent la mer. La plage disparaît, seule reste sur le rivage la cadence des vagues incessantes qui déferlent. Seul leur salaire minable restera pour être photographié. Une image sur un trépied. J’espèrerais pouvoir ne pas lire ça. Et la brise qui me caresse s’engouffre par la fenêtre Il y a le sang des paysans sur les bandanas Les champs ont disparu dans les ordinateurs... La loi ne sera pas appliquée. En marchant dans les traces sèches des boeufs, J’entends au loin le craquement de leur cloche en bois. Je compte avec indignation leurs complaintes et leurs râles. Mon visage devient une terre aride. Je m’écroule sur la terre fertile. Mon corps est transpercé par les sillons aiguisés. Mes pleurs ! Ma douleur transpire par les mots qui dansent avec légérèté au travers de ces lignes. Aujourd’hui je n’ai pas écrit de poème. Et la montagne s’écroule en douceur... Poésie & photographie : Maung Ni Oo Performance : Suu Myint Thein Maung Ni Oo est un poète et éditeur de poésie birmane. Il a réalisé ce travail lors d’un workshop organisé par Christophe Loviny avec Nicolas Havette à Mandalay dans le cadre du Yangon Photo Festival parrainé par Aung San Suu Kyi. Il aborde par la poésie et la performance des sujets sensibles. Dans ‘‘la douleur du poète’’ il clame et pleure la douleur de ceux dont les terres sont confisquées et vendues dans le nord de la Birmanie.


ON

Kim Hak (Phnom Penh)

«ON» est une combinaison de deux mots : OLD + NEW. OLD fait référence à d’anciens bâtiments datant de l’ère coloniale française et à l’architecture khmère moderne des années 1950 aux années 1970 pendant la période de Vann Molyvann. NEW représente la nouvelle génération khmère. Durant la dernière décennie, le Cambodge a beaucoup évolué. Dans le centre ville, Phnom Penh a vu se construire de nombreux bâtiments, les premiers gratte-ciel... L’héritage architectural existant est menacé de destruction. En 2010, j’ai travaillé avec la jeunesse urbaine de Phnom Penh qui est née après 1979 (fin officielle des khmers rouges) pour montrer que même si nous faisons partie de cette nouvelle génération, nous sommes entourés par de vieilles constructions, de l’histoire de nos parents et de la génération nos grands-parents. Ces bâtiments peuvent nous dire beaucoup d’histoires. Chacun de ces buildings est l’histoire d’architectes, d’ingénieurs, de constructeurs, d’ouvriers et de gens du peuple. La destruction entamée de ce patrimoine est facile, mais si nous le faisons une fois, il sera parti pour toujours. La destruction de notre patrimoine architectural ressemble à la mort d’un groupe de vieillards...


KEP-SUR-MER

Chrtistophe loviny (Angkor)

La contemplation des ruines est propre à susciter des réflexions sur le devenir des civilisations. Certaines d’entre elles imposent le sentiment d’un emballement des évènements. Témoin de l’histoire de l’Asie du Sud-est depuis trente-cinq ans, Christophe Loviny a décrypté celle de Kep-sur-Mer, une station balnéaire à l’architecture moderniste créée par le prince Norodom Sihanouk dans les années 60 au Cambodge. Abandonné à la végétation pendant les années de guerre, le lieu renait, apaisé et contemplatif, comme s’il avait enfin sublimé les marques de l’Histoire.


© REN HANG / REPUBLIC


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