Rapport de PFE, Un nouveau Pôle bois à Grenoble, Léon DOSSE

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RAPPORT DE PFE DES ANALYSES AUX INTENTIONS ENSA - PARIS VAL-DE-SEINE 2022

LEON DOSSE

Domaine d’étude : FAIRE - Directeurs d’étude : Sébastien Memet

UN NOUVEAU PÔLE BOIS À GRENOBLE



UN NOUVEAU PÔLE BOIS À GRENOBLE

LEON DOSSE

RAPPORT DE PFE DES ANALYSES AUX INTENTIONS

ENSA - PARIS VAL-DE-SEINE 2021 - 2022

Domaine d’étude : FAIRE - Directeurs d’étude : Sébastien Memet, 2nd enseignant : Antoine Vigier - Kohler


Remerciements Tout d’abord je tiens à remercier Sebastien Memet, mon directeur d’étude qui a su assurer son devoir d’enseignant tout au long de la construction parfois difficile de ce projet. Merci également à Antoine Vigier-Kohler, mon second enseignant, qui a su balayer mes doutes et réussi à me remettre en question pendant des phases hésitantes, qui est toujours parvenu à trouver les mots justes, à comprendre mes interrogations et à proposer des réponses adaptées aux échéances.

Simon Martin, Minas Garas, Ibrahim Ait Outaleb, Antoine Viney, mes collocataires et amis de mon erasmus liégeois et beaucoup d’autres. Merci à mes parents, à mon frère Simon, à Patrick Henry, enfin, merci à tous ceux, qui de près ou de loin ont participés à rendre ces cinq années d’études vraiment superbes.

Je tiens également à remercier les différents interlocuteurs qui ont pris le temps de répondre à mes interrogations, l’entreprise Girod Moretti, le Centre National de la Propriété Forestière, le Comité National pour le Developpement du Bois. Merci à Eva Cojean de la Fédération National du bois. Merci à Baptiste Mingoia, ancien collègue étudiant et ami, qui passait son diplôme quand j’entrais en première année, qui a grandement participé à developper ma curiosité architecturale et aujourd’hui à donner plus de corps à ce projet. Merci à la Maison de l’Architecture d’organiser au bon moment des conférences riches et précises à propos du développement de la filière bois française. Merci à tous les professeurs qui ont participé à former ma curiosité et mon goût pour une architecture sensible, je pense particulièrement à Sandra Parvu, à Xavier Dousson, à Blaise Ekodo, Simon Rodriguez Pages, Thierry Cazals, Dana Joulin, à l’agence PetitDidierPrioux Merci à Pauline qui m’a toujours soutenu et encouragé durant une grande partie de mon cursus et merci à mes amis;

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Avant - propos Je crois qu’un sujet de projet d’architecture trouve toujours son assise dans une sensibilité personnelle, dans un lien fort parfois inconscient entre une thématique concrète et un affect pour certaines choses qui s’y rattachent. Pour moi, l’image d’un travail autour du bois se lie au paysage dans lequel j’ai grandi, les collines de l’Ain, les crêtes du Jura ou les pitons rocheux de Haute-Savoie. C’est une sorte de bulle fictive qui m’aide à apprécier un travail d’analyse et de dessin que j’appréhendais beaucoup, toujours. Cet avant-propos est quelque part une manière d’exprimer certaines émotions qui accompagnent un travail plus formel, d’analyse de chiffres, de résultats, de changements et de déductions. Cet environnent mental et cette envie de travailler la question de la ressource bois s’est aussi construit après plusieurs expériences professionnelles enrichissantes, notamment un stage dans une entreprise de construction bois, celle qui a réalisé la charpente de la maison où j’ai grandi, et celle qui m’a permis d’obtenir un témoignage précieux dans la construction de la réflexion qui suit. C’est aussi un sujet qui alimente la formation d’une culture générale et constructive autour du matériau bois, qui nourrit mon projet de fin d’étude qui traite d’un pôle formateur et sensibilisateur à l’utilisation d’un matériau très présent sur notre vaste territoire. Une façon d’anticiper des lectures ou formations post-diplôme. J’aime penser que le bois révèle plus que tous les autres éléments structurels le travail de conception et d’ingénierie qui permet à une toiture ou un porte-à-faux de tenir en place, il est vivant.

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Sommaire

1.

INTRODUCTION Constats La surexploitation des mines de sable p. 8,10 La RE2020, un moment charnière p.11 Se détacher de l’usage du béton p.12 L’état de la filière bois française p.13,14

2.

PROGRAMME Réaction, démarche de projet Naissance du programme p. 16,10 Organigramme fonctionnel p. 20 La question des déchêts : entretiens p. 21,23 Besoins relatifs au site p. 24

3.

ANALYSE Identifier un site réponse Appréhender l’échelle nationale p. 26,36 Appréhender l’échelle régionale p. 37,40 L’Isère p. 40,43 Grenoble p. 44,55 Appréhender le contexte du quartier p. 55,62

4.

AXES DE PROJET Enjeux et intentions Etat des lieux p. 64,71 Intentions urbaines p. 72,75

5. UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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Intentions architecturales p. 76,77

CONCLUSION Vers le dessin du projet 6


1

Introduction Un constat

DEMARCHE

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Un constat La surexploitation des mines de sable De plus en plus de médias du domaine public non scientifique alertent à la surexploitation des mines de sable qui détruit les fonds marins ainsi que les lacs pour nourrir le secteur du bâtiment. Aujourd’hui, après l’eau, le sable est la seconde ressource la plus convoitée au monde. On le retrouve absolument partout, dans le béton, l’électronique, le verre, l’asphalte, dans certains cosmétiques, mais aussi dans des domaines moins évidents comme certains engrais agricoles. Dans un article du journal Slate, un magazine en ligne qui traite de l’actualité de plusieurs domaines en interrogeant régulièrement des chercheurs, Christian Buchet, directeur du centre d’études de la mer de l’Institut catholique de Paris, et docteur en histoire et économie maritime, va jusqu’à indiquer que le sable est « le défi majeur du 21e siècle ». Dans le même article, Pascal Peduzzi, directeur du programme des Nations Unies pour l’environnement à Genève, indique que « globalement, chaque individu sur terre consomme 18kg de sable par jour ». A titre de comparaison, en France, le Centre de l’information sur l’eau indique qu’aujourd’hui, chaque habitant consomme en moyenne 148 litres d’eau par jour, au sein de son propre foyer. Imaginez, qu’un peu plus de 12% de votre consommation d’eau journalière représente votre consommation en sable quotidienne. C’est énorme si l’on compare le cycle de l’eau, naturel ou son parcours au sein du réseau de la ville, et le temps de régénération du sable qui correspond à des milliers d’années. Eric Chaumillon, chercheur au CNRS, poursuit, « nous avons besoin de sable, ou plutôt de granulats, qui se créent grâce aux vagues ou via la roche. Ce matériau tient mieux pour les matériaux de construction ». Le problème semble aussi tenir du fait

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qu’une grande quantité du sable terrestre n’est pas utilisable en construction. En effet, dans le béton, le ciment, seul le sable marin est utilisable, celui du désert est trop arrondi pour coller au ciment.

Alors certains territoires comme Dubaï, en plein désert, doivent importer le sable nécessaire à l’érection de leurs nouvelles constructions. Pour appréhender l’ampleur de cette exploitation et établir un second rapport d’échelle, l’extraction du sable est neuf fois supérieure à celle du pétrole. Ainsi l’industrie se concentre sur les fonds marins, les plages, les rivières et les carrières, une extraction qui n’est pas sans conséquences. En effet l’exploitation du sable n’est pas régulée de la même manière en Europe que dans beaucoup de pays en voie de développement où la demande devient très importante. Pascal Peduzzi ajoute que les plages fonctionnent comme des boucliers anti-tempête. « Concernant les rivières, on en change la forme avec l’extraction du sable. On joue sur l’érosion des berges et le risque est alors d’amplifier les sécheresses ou les inondations. » Cette surexploitation mondiale entraine une érosion prématurée des littoraux. Ainsi, au fil du temps, le sable des plages vient combler le vide créé, puis le sable des côtes glisse vers les fonds marins pour finalement disparaître à son tour. Il n’est alors pas absurde de penser que certains ouragans n’auraient pas été aussi dévastateurs il y a un siècle. Ce constat inquiète beaucoup de chercheurs qui, comme Eric Chaumillon, qualifient de « complètement déraisonnable » l’appauvrissement en sédiments des plages, alors même que c’est le meilleur

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Un constat La surexploitation des mines de sable rempart. Cette exploitation est rentable aujourd’hui, mais contribue à affaiblir le socle sur lequel nous bâtissons. De plus, en considérant le changement climatique actuel et la montée des eaux, il ajoute que « l’utilité du sable est d’autant plus cruciale. Son extraction facilite l’érosion marine, entrainant une infiltration des eaux salées via les estuaires ». De ce fait, l’extraction du sable impacte les peuples en détruisant la faune et la flore après une salinisation des terres agricoles proches des zones de prélèvement. Le continent asiatique est plus particulièrement concerné.

Pascal Peduzzi, indique que la Chine utilise 58% des ressources en sable, seule. Entre 2015 et 2019, elle utilise cent fois la quantité de sable exploitée aux Etats–Unis. Il y a donc une pression énorme sur l’extraction de ce matériau, qui plus est en constante augmentation. Selon Mathieu Combe, journaliste pour Natura-Sciences, depuis 30 ans, la demande mondiale de sable a augmenté de 360%, mais seulement un peu moins de 5% du sable terrestre peut être utilisé si l’on suit le chemin de l’érosion des roches. Entre la croissance de la demande, sa facilité d’extraction, et sa disponibilité, il semblerait que plusieurs mafias du sable soient apparues. Christian Buchet alerte sur le fait que « moins il y aura de sable, plus il va coûter cher et plus on va aiguiser l’appétit, des mafias ». D’après un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement, datant de février 2019, la moitié du sable utilisé chaque année au Maroc dans le secteur de la construction, soit une dizaine de millions de mètres cubes, serait extrait illégalement. En Inde, plusieurs journalistes enquêtant sur ces mafias ont été assassinés.

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En France, la demande s’élève à 400 millions de tonnes par an, soit 1% de la demande mondiale. La part de sable marin récolté ne représente que 6 millions de tonnes à l’année. Elle est faible, mais c’est une source d’approvisionnement indispensable pour les départements côtiers. Il existe déjà des solutions qui tentent de réguler l’extraction du sable, de fournir des matériaux de substitution au sable, comme le béton cellulaire qui ne demande pas de granulats, ou encore de recycler certains déchets pour en faire des routes. Le problème souligne Pascal Peduzzi, « c’est qu’il est aujourd’hui moins cher d’exploiter le sable que de recycler du béton ». Face à cela, certaines entreprises tentent aujourd’hui de remplacer le sable par de la sciure de bois, par exemple. C’est le cas de l’entreprise grenobloise Greentech, qui propose le premier béton de bois à bilan carbone négatif. AdivBois déclare que le bâtiment a bien sûr un rôle majeur à jouer dans la réduction des gaz à effet de serre. En France, c’est en effet le 3e secteur le plus émissif derrière le transport et l’agriculture en 2018. Environ 30% des émissions de G.E.S du secteur du bâtiment sont liées à la fabrication des matériaux nécessaires à la construction. Ces chiffres importants forcent les acteurs du bâtiment à trouver ensemble une alternative durable locale est inévitable.

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Un constat La surexploitation des mines de sable

ses conséquences sur le territoire DESTRUCTION

DES FONDS, FAUNE, ET FLORE AQUATIQUE

la place du sable dans la construction MATERIAU LE PLUS

APRES

L’EAU

DE SABLE 1 MAISON

1 AN = 40

30.000t

MILLIARDS DE TONNES EXTRAITENT (MONDE)

EROSION PREMATUREE

DES COTES

ET DES

LITTORAUX DISPARITION DES BARRIERES

9x +

NATURELLES ANTI TEMPETES

DE SABLE

DE SABLE

TONNES

LE VIDE CREE

ON EXTRAIT

2/3

400M

COMBLE

1 KM D’AUTO ROUTE

BETON =

CHAQUE ANNEE

LE SABLE COTIER

200t

UTILISE

ET CYCLONES

QUE DE PETROLE

1%

(FRANCE)

AUGMENTATION

DEPUIS 30 ANS

DES DEGATS CAUSES PAR

LA DEMANDE

CATASTROPHES

+360%

NATURELLES

DISPARITION

DE CERTAINS

TERRITOIRES SABLEUX

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Un tournant La RE2020, un moment charnière La réglementation environnementale accompagne cette alternative en instaurant des normes environnementales plus sévères, et plus ambitieuses contre le réchauffement climatique. Elle élargit l’évaluation de l’empreinte carbone des bâtiments à leurs cycles de vie. De l’extraction de la matière première, à la transformation, au transport, à la mise en œuvre, à la vie en œuvre, jusqu’à la fin de vie, démolition, réemploi... Dès 2022, la RE2020 instaure de nouveaux seuils, qui s’abaisseront et deviendront plus sévères tous les trois ans, afin de diminuer l’empreinte carbone des bâtiments. C’est un tournant, un moment charnière, un élan pour la filière bois française puisque, face à cela, on trouve une solution prioritaire et inéluctable, les matériaux biosourcés, (la paille, le chanvre, le roseau, le bois...), qu’elle impose en certaines quantités par m².

Un rapport de la WWF, estime qu’en réponse à ces changements, la quantité de bois extraite dans le monde pourrait être amenée à tripler d’ici 2050. Un rapport de l’ONU sur l’exploitation des forêts en 2020 indique que dans le monde, 420 millions d’hectares ont étés perdus lors de la conversion de terres vers d’autres usages. Bien que la vitesse de déforestation ait ralenti au cours des 30 dernières années, on observe plus d’incendies dus au réchauffement climatique, plus de sécheresse, de maladies et de nuisibles migrateurs, ainsi qu’une expansion de l’agriculture et de l’élevage intensif. En 2019, les tropiques ont perdu l’équivalent de 30 terrains de foot/minute.

En France, la surface boisée représente 31% du territoire métropolitain. Selon l’ONF, en 200 ans, ce chiffre a doublé, et n’a jamais été aussi important depuis le Moyen Age. Si on se tourne alors vers une construction bois plus démocratisée, son enjeu est évidemment sa durabilité. Les constructions bois restent largement préférables aux constructions classiques, c’est une ressource facilement renouvelable ; si l’extraction est réalisée correctement, la forêt continue de croître. Selon le comité stratégique de la filière bois, un organisme visant à établir un « contrat de filière » en ciblant des priorités et un plan d’action en faveur de la filière, si l’utilisation des produits bois dans le bâtiment doublait, le bâtiment pourrait réduire ses émissions de G.E.S de 30% par an. Cette massification de l’usage du bois, représente un enjeu stratégique de la transition écologique et des objectifs bas carbone. La propriété du bois à séquestrer le carbone reste donc l’un de ses atouts majeurs. Elle est d’ailleurs plus importante au début de sa croissance. Planter et faire pousser de nouvelles forêts est donc un moyen plus efficace de réduire l’effet de serre que la conservation de forêts anciennes. De plus, la construction bois répond aux attentes et aux nombreuses exigences actuelles. Elle permet, par exemple, la surélévation de bâtiments pour contrer l’étalement urbain, l’apport des pièces préfabriquées en ateliers sur chantiers pour éviter les nuisances, réduire réduction d’allées et venues des camions, ainsi que des chantiers propres aux déchets souvent secs... Au-delà de la construction, la ressource servira aussi à la production de potentiels nouveaux biocarburants, dans les industries pharmaceutiques et dans le textile.

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Un obstacle culturel Se détacher de l’usage du béton Malgré cela, en France le bois n’a pas toujours bonne image auprès du public, il est souvent associé à l’idée qu’il pourrit en extérieur, qu’il est sujet aux attaques des termites, qu’il se fragilise au fil des années. Ce manque de culture et de connaissances du matériau est sans doute lié à une culture constructive française très marquée par l’usage du béton. En effet il trouve ses racines en France au 19ème siècle où Joseph Monier, un jardinier, dépose des brevets qui relatent un système à base de ciment et de fer dans le but de construire des bacs à fleurs. Il serait ainsi possible, même si ce n’est pas l’enjeu de ce projet, de poser l’hypothèse selon laquelle l’obstacle culturel est le frein majeur au développement du bois. Un exemple assez parlant, de mes premières années d’études en école d’architecture permet de mieux saisir à quel point cela est ancré dans une certaine façon de concevoir le bâti : l’élément de construction donné est un mur de 30cm, 15 de béton, 15 d’isolant. C’est notre première donnée, la première information qui nous est transmise. Certes, cette donnée est là pour faciliter l’apprentissage et pour nous faire mettre le pied dans la technique sans pour autant se contraindre, et se concentrer sur l’espace. Mais dans une majeure partie de nos trois années de licence, nous mettons de côté la technique dans le projet, même en master, le cursus permet en partie de l’éviter. Les cours proposant une première sensibilisation sont souvent limités et contingentés. Nous en arrivons au point où l’apprentissage et la formation d’une culture constructive autour de matériaux moins démocratisés reposent sur une curiosité personnelle. Le bois est un matériau vivant, moins évident à mettre en œuvre, comprenant beaucoup de traitements différents selon les

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situations, et des produits qui dépendent beaucoup des fournisseurs.

L’usage du béton, c’est s’affranchir d’une réflexion chronophage, une sorte de paresse intellectuelle qui freine un usage plus fréquent du matériau qui réduira sûrement une grande partie des émissions de G.E.S du secteur de la construction. Pour qu’une solution constructive moins évidente soit employée au sein d’un projet, il faut qu’une personne impliquée dans la conception s’y intéresse et convainc le reste de l’équipe. C’est plus de temps passé, des systèmes souvent plus chers surtout quand il s’agit de feuillus; alors face au béton simple et moins onéreux, les impacts environnementaux passent souvent après le temps et les coûts de construction. Cependant, certains parcours d’études traduisent un regain d’intérêt pour le bois. Baptiste Mingoia, architecte diplômé, avec qui je me suis entretenu, a poursuivi son cursus chez les compagnons du Tour de France, puis dans un atelier de construction bois. Depuis quelques années le nombre d’étudiants diplômés, et d’agences qui souhaitent se former, se sensibiliser au matériau, augmente. La forêt française génère grâce à son exploitation et à l’industrie 400.000 emplois directs. Étant une source d’énergie renouvelable, elle permet de moins dépendre des énergies fossiles importées, gaz, pétroles... Elle contribue à la qualité de vie des citoyens, au respect de nos engagements internationaux sur le plan de réduction des G.E.S, et surtout au maintien d’une biodiversité significative.

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Et chez nous ? L’état de la filière bois française Aujourd’hui, bien que la construction bois soit en hausse, la France, troisième territoire européen quant à sa surface boisée et premier quant à sa diversité d’essences , affiche le plus gros déficit commercial d’Europe. En d’autres termes, les importations sont largement supérieures aux exportations. Lors d’une conférence organisée par FiBois à la Maison de l’Architecture de Paris, Rémi Foucher, propriétaire forestier, parle à ce propos de « catastrophe économique ». En 2019, ce déficit commercial atteint près de 7.4 milliards d’euros, une hausse de presque 8% par rapport à 2018. Les importations augmentent tandis que les exportations diminuent, un véritable paradoxe lorsqu’on considère la ressource forestière française. Concernant le segment des produits de l’industrie bois, la majeure partie du déficit concerne les meubles et les pâtes à papier, cartons. Mais le déficit s’aggrave également du côté des produits d’exploitation forestière et des scieries. Dans le cadre de mon mémoire de fin d’étude je me suis intéressé à ce déficit, les conclusions de cette recherche sont les suivantes : Je construis le premier axe de mon questionnement sur ce qui apparaît comme un contre sens en ce qui concerne la quantité de matière première disponible sur le territoire. Si l’on considère qu’un nombre croissant de projets viendra dans un très court terme à utiliser la ressource bois, la France sera-t-elle capable de fournir, et dans les temps, la quantité de bois nécessaire sur les chantiers ? Après un entretien avec le Centre national de la propriété forestière, et d’après les rapports de l’ONF, on peut

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éloigner la question de la disponibilité de la matière première. En France, la filière n’exploite et ne mobilise aujourd’hui que la moitié du volume total de bois sur pied, et près de 90.000ha sont gagnés chaque année. Cependant, Le CNPF m’indique qu’il n’est pas certain que les transformateurs, eux, soient prêts pour ce changement d’échelle. Ce grand paradoxe semble résider d’une part dans le morcellement des surfaces forestières privées. En France, cette surface qui représente 75% de la surface totale boisée est divisée en une multitude de parcelles dont plus de 60% n’atteignent pas un hectare, rendant ainsi leur exploitation difficile voire impossible au regard du nombre de propriétaires concernés par les traversées. D’autre part le défi à relever semble tout autant se trouver dans la relocalisation de la transformation des bois feuillus français. Aujourd’hui, faute d’industries adaptées et d’une concurrence commerciale déloyale, une grande partie des grumes de Chêne partent à l’export vers la Chine. Alors, la plupart des constructeurs emploient aujourd’hui du bois résineux, qui ne représente qu’un tiers de la surface boisée, faisant courir la France vers une pénurie proche. Plusieurs scénarios se dégagent de l’analyse de ces situations. Un premier dans lequel le peu de débouchés français concernant les grumes de chênes pourrait naturellement conduire à un remplacement progressif des forêts de feuillus pas des résineux. De plus, l’importation du sapin douglas depuis les forêts nord-américaines s’est accompagnée d’une logique de production industrielle.

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Cette production privilégie les monocultures, et entraine une perte de biodiversité, un désert biologique.

l’utilisation d’une des solutions reste minime.

Un second, dans lequel on ne plante plus beaucoup de pins, d’épicéas, et on considère le retour d’une taxe imposée aux transformateurs, qui était selon J.M. Ballu, co-rédacteur du rapport Puech sur l’Etat de la Filière en 2012, leur plus important outil de modernisation, qui en plus d’alimenter un fond commun pour moderniser ou faire émerger des usines à feuillus, pourrait également ralentir l’import. Cette relocalisation passe donc par une modernisation des industries françaises accompagnée par un plan de relance de l’Etat, mais aussi par l’instauration de nouvelles lois, comme l’hypothèse d’une taxe à l’import qui forcerait les acteurs à se tourner vers les feuillus disponibles. Par ailleurs, la question de la gestion des déchets est devenue de plus en plus centrale au fur et à mesure de mon enquête, tant celle-ci représente un dilemme économique et écologique majeur pour les entreprises, en plus d’être un enjeu environnemental important. Selon l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, 79% des déchets de la filière bois française sont valorisés. Sur ce chiffre, 57% sont valorisés en matière, et 22% en énergie. Les raisons de ces utilisations sont détaillées, et dans presque tous les cas, c’est le plus simple, ou la solution la plus proche de l’entreprise concernée qui est retenue. Les déchetteries publiques ou professionnelles sont souvent utilisées pour des raisons de proximité ou de simplicité. L’évocation d’une raison environnementale quant à

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Démarche de projet

Réagir aux constats : naissance du programme

PROGRAMME

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Naissance du projet - Réagir aux constats Construction programmatique Fâce à la catastrophe écologique que représente la surexploitation des mines de sable, à l’arrivée de la RE2020, à une démographie exponentielle et donc à une pénurie des ressources aux cycles longs, on peut envisager que la quantité de bois extraite dans le monde va drastiquement augmenter.

PROGRAMME

ECOLE

Le projet a pour ambition de réunir et concentrer certains des acteurs de la filière pour en faire un pôle vivant, sensibilisateur et surtout témoin de l’état de la filière bois française. Il réintroduit quelque part la notion d’industrie en ville, un pôle de production qui n’est pas délocalisé. Pour commencer à envisager et appréhender l’ampleur de celui-ci, sans site, je commence par dresser une liste non exhaustive des programmes potentiellement impliqués dans sa construction, en relevant ceux qui semblent mutualisables en vue de mettre en place un sorte de tronc commun autour duquel graviterait le reste des programmes. (voir doc ci-contre). Puis, de manière assez succinte, je classe et quantifie ceux-ci pour envisager les liens qui les uniront. (Tableaux à suivre).

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RECHERCHES hall

locaux de recherches laboratoires hall salle de classe

Ainsi, un chemin mental autour d’un projet de formation, de recherche et de construction concernant la ressource bois commence à s’envisager, allant du groupement de multiples acteurs de la fillière, comme des gestionnaires de forêts, en passant par l’enseignement des savoirs faires constructifs, jusqu’à la formation d’étudiants ou professionnels externes sur site, et la sensibilisation d’un public néophyte.

PROGRAMME

laboratoires ateliers direction seminaires salle enseignants salles communes salle des expositions bibliothèque xylothèque amphithéâtre cafeteria locaux associatifs fablab résidence logistique/maintenance chaufferie parking cour programme sportif jardin pépinière/arboretum

gestionnaires des forets ingenieurs bois seminaires bibliothèque xylothèque salles communes salle des expositions amphithéâtre logistique/maintenance cour jardin programme sportif résidence cafeteria pépinière/arboretum chaufferie

PROGRAMME

ENTREPRISE ateliers

direction entreprise bureau d’étude park entreprise séminaires cafeteria parking

PROGRAMMES MUTUALISABLES hall laboratoires séminaires ateliers caféteria bibliothèque xylothèque amphithéâtre salle des expositions

programme sportif résidence parking cour jardin pépinière arborétum logistique/maint. chaufferie

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Naissance du projet - Réagir aux constats Construction programmatique

le bois comme solution durable.

une réponse programmatique UNE SENSIBILISA° PAR UN ACCES

LE CYCLE

DU BOIS

EST

AUX FORMATIONS

«RAPIDE»

INFORMATIONS

31% DE

LA FRANCE

EST BOISE

31%

UN RECORD

DEPUIS LE

MOYEN AGE

CREER DES POLES

SI LA VITESSE DEFORESTA°

DIMINUE DEPUIS

CULTURELS AUTOUR DU BOIS

30 ANS DEPUIS 1990 420M ha

POPULATION

+47%

PENURIE DE RESSOURCES

AUX CYCLES LONGS

DES FORETS

PERDUS M O ND E

FORMER AUX DIFFERENTS

TROPIQUES

ONT PERDUS

METIERS DU BOIS

L’EQUIVALENT

30 terrains minutes DONC SI AUGMENTATION DE LA CONSTUC°

ACCUEILLIR DIPLOMES &

BOIS

PROFESSIONNELS

=

EN SEMINAIRES SUR LE SITE

GESTION ET DURABILITE

LA WWF PREVOIE

CREER DES RELATIONS CONCRETES

3x +

AVEC LES ENTREPRISES

D’EXTRACTION DE BOIS

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construction

SENSIBILISER A LA GESTION

EN 2019 LES D’ICI 2050

enseignement

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Tableaux analytiques

METRAGE

AMBIANCES

FLUX

ACCES

NUISANCES

PROGRAMME SPECIFIQUE

Classes

50

12

Salle enseignants

80

1

FabLab

50

1

Locaux assos

20

4

Direction scolaire

100

1

910

Locaux de recherches

100

1

Gestionnaires des forêts

100

1

Ingénieurs bois

100

1

300

Direction entreprise

50

1

Bureau d’étude

100

1

1500

1

?

1

Atelier Park des matériaux

1650

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Tableaux analytiques

METRAGE

Hall

200

1

Salle exposition

200

1

Bibliothèque

100

1

Xylothèque

50

1

Amphithéâtre

300

1

Laboratoires

100

2

Atelier Etudiant

1000

1

Salles séminaires

50

2

Salles communes

200

2

Caféteria

400

1

Résidence

1200

1

Cour

?

1

Jardin

?

1

Pépinière

?

1

Parking

?

1

?

1

Terrains sportifs

AMBIANCES

FLUX

ACCES

NUISANCES

4250

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Organigramme fonctionnel Mise à l’échelle du programme éventuel, des liens concrets et pertinents De ces classifications et analyses émerge un organigramme fonctionnel détaillant le rôle des parties organisées autour du tout commun. Où chacune participe au fonctionnement et à l’évolution de l’autre.

RESIDENCE

VEILLE TECHNOLOGIQUE MAIN D’OEUVRE QUALIFIEE ACCUEIL DES RESIDENTS, ETUDIANTS, COMME PROFESSIONNELS ET ETUDIANTS EXTERIEURS EN SEMINAIRES EXPERIENCE CONCRETE DU CHANTIER, CONTACTS STAGES ET ALTERNANCES

OCCUPANT MAJEUR DES ESPACES COMMUNS

- ACCES A PLUSIEURS FORMATIONS : 50

50

50

50

50

50

50

50

50

50

50

50

+/- 10 salariés

1200m²

DIRECTION

ESPACES COMMUNS CAFETERIA

- COEUR VIVANT DU PROJET, LA OU SE MELANGENT ET ECHANGES TOUS LES ACTEURS

EXPOSITIONS DES TRAVAUX

POLE ENSEIGNEMENT

CLASSES

SALLES COMMUNES

- AMPHI RESERVABLE POUR DES CONFERENCES DE TOUT TYPES, EXPOSITIONS PUBLICS DE SENSIBILISATIONS, RECHERCHES, INFORMATIONS...

400m² 1000m²

300m²

ATELIER SECTION ETUDIANTE

1500m²

ATELIER SECTION ENTREPRISE

HALL

DIR.

B.ET

50

100

100

SALLES COMMUNES

BIBLIO. XYLO.

LABO

LABO

200m² 200m²

150m²

100m²

100m²

AMPHI

SALLE EXPO

300m²

EXPOSITIONS, CONFERENCES PUBLIQUES

LICENCES PROS (SUITE BTS) CONSTRUCTION PRODUCTION COMMERCE ?

350 etudiants & doctorants

DSA SPECIALISE EN 1 AN

RENOUVELLEMENT DES IDEES

POLE RECHERCHE REGROUPE PLUSIEURS ACTEURS/ORGANISMES DE LA FILIERE BOIS, EXEMPLES :

100

100

100

FCBA : - PROMOUVOIR LE PROGRÈS TECHNIQUE, METTRE SON SAVOIR FAIRE ET SES COMPÉTENCES À DISOPOSTION DES ENTRPRISES, ACCOMPAGNEMENT TECHNO/ASSITANCE

+/- 30 chercheurs

FRANCE BOIS FORÊT :

- PARTAGE LES MEMES LOCAUX QUE LES DEUX AUTRES POLES APRES UN APPEL D’OFFRE - AUTONOME, ELLE NE DEPEND PAS FINANCIEREMENT DU POLE GENERAL - INTERVENTIONS PONCTUELLES DANS LES ATELIERS ETUDIANTS

CAP CHARPENTIER/MENUISIER

MISE A JOUR DES PROGRAMMES ACCOMPAGNEMENT DES DIPLOMÉS VERS LA RECHERCHE

200m²

POLE ENTREPRISE

BTS PRODUCTION ET CONSTRUCTION BOIS

FONDS, RETOURS

INNOVATIONS TECHNIQUES ACCOMPAGNEMENT DES ENTREPRISES

PROMOTION TECHNIQUE OU GÉNÉRIQUE AFIN D’ACCROÎTRE LA DEMANDE EN BOIS AU PROFIT DES PRODUCTEURS ET TRANSFORMATEURS FRANÇAIS. EDUCATION À L’ENVIRONNEMENT ET L’ATTRACTIVITÉ DES MÉTIERS. - ACCOMPAGNEMENT DES DOCTORANTS, GESTIONNAIRES DES FORETS : ONF, DRAAF

+/- 20 salariés

ENVIRON 7000M² POUR 400 PERSONNES

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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La question des déchêts Entretien avec Baptiste Mingoia & Daniel Zarlengua

A

fin d’inclure mon processus de réflexion dans le cycle de vie et d’utilisation d’un bois, j’ai effectué plusieurs entretiens avec des acteurs de la filière, dans lequels j’ai évoqué la gestion des déchets issus de leurs activités. Le ton sur lequel répondent mes interlocuteurs semble à chaque fois traduire l’importance du sujet, car celle-ci est difficile à traiter et est très coûteuse à mettre en place et à gérer. J’interroge d’abord Baptiste Mingoia, architecte fraichement diplômé, qui a part la suite effectué une formation chez les compagnons, puis dans un petit atelier de montage d’éléments en ossature bois très récent sur la façon dont il a abordé la gestion des déchets dans ces diverses expériences professionnelles : Chez les compagnons c’était assez formel, c’est à dire plus réglo, il y avait plusieurs bennes différentes, le bois brut, le bois modifié, traité, la maçonnerie etc… Tous ces déchets étaient emmenés par une asso, je ne sais où mais sûrement dans des centres de déchetterie pro.

un peu d’argent. Et après y’avait aussi tout ce qui était bois pourri, celui-ci on le brûlait nous-même donc pas forcément légal, et on emmenait à la déchetterie ce qu’on ne pouvait pas jeter, recycler. - Dans n’importe qu’elle entreprise, ou chez les compagnons, est ce que c’est possible de séparer l’espace pour pouvoir trier la sciure de bois brut, de celle de bois traité ? - C’est possible, en fait chaque machine a besoin d’un aspirateur, tu peux très bien avoir deux aspirateurs avec un socle par aspirateur qui contient d’un côté, soit la sciure de brut, soit la sciure de bois traité, ça demande juste une certaine rigueur, mais t’es pas à l’abri d’avoir des mélanges, c’est fin, volatile, donc on ne peut pas garantir qu’il y ait zéro mélange. Cette rigueur dépend des déchets que tu veux ou peux valoriser.

Dans mon entreprise de construction, y’avait aussi du tri, mais c’était un peu plus informel. Tu avais le bois dont tu savais que tu pouvais en refaire quelque chose, par exemple du chêne brut, un morceau de 15x15, y’avait une petite section au bord de l’autoroute avec écrit « servez-vous », on posait les éléments en bois ici, et ça partait très rapidement. Sinon tout ce qui est ferraille, quincaillerie, zinguerie, c’était les gens du voyage qui venaient les chercher, ils étaient habitués à faire ça ; ils faisaient le tour des entreprises pour savoir s’il y’avait de la ferraille, ça fait partie de leur mode de vie, pour alimenter leurs ressources en construction, ou pour la revente. Ils retournent souvent à la déchetterie pour revendre les matériaux, et se faire

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La question des déchêts Entretien avec Baptiste Mingoia & Daniel Zarlengua Au même titre que d’autres parties du programme, la mise en place et la valorisation des déchets de l’industrie du bois devient alors une donnée d’entrée dans le dessin de la volumétrie générale ainsi que des accès. Afin d’assurer une compréhension plus fine de ces systèmes et des espaces qui y répondent, en décembre, j’interroge également Daniel Zarlengua, patron d’une entreprise de construction bois de l’Ain, dans laquelle j’ai réalisé mon stage ouvrier de deuxième année qui m’a beaucoup sensibilisé à la constuction bois. Voici sa réponse : - On a mis en place des déchetteries, on a une benne bois, traité, non traité, une benne fer, puis voilà. Chez nous, la sciure c’est tout dans la même benne, parce qu’on ne vient pas valoriser. […] - Et quand vous arrivez à de petites sections qui ne peuvent plus resservir mais qui ne sont pas à l’état de sciure, comment ça se passe ? - Ah ! Tu veux que je te raconte la réalité ? La réalité c’est qu’aujourd’hui on en brûle beaucoup du bois. Culturellement déjà. Donc nous, on a mis des bennes, le bois brut est valorisé ailleurs (une compagnie de recyclage vient l’enlever et le broyer ailleurs pour en faire des panneaux de bois ou autres dérivés cités plus haut). Les bois traités partent dans des centres de tri puis d’incinérations, je ne sais pas ce qu’ils en font, mais c’est valorisé. Pour ton information, moi, ça fait vingt ans que je dirige la boîte, et ça ne fait même pas un an qu’on a mis en place une déchetterie, avant on avait un gros trou à l’atelier, le mec reculait, bennait tout, quand je te dis tout, c’est vraiment tout, bois, plastiques, cartons, palettes, tout le merdier, et on y mettait le feu. Je peux te montrer des feux énormes qu’on a faits, on brûlait tout, pas très vertueux ni responsable, mais c’était la réalité.

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

- Pourquoi ça fait si peu de temps que vous avez mis la déchetterie en place ? - La répression, les gendarmes nous ont expliqué qu’il était interdit de faire du feu. En fait, il faut une vraie volonté politique pour faire ça, il y a le discours, puis il y a les actions. - Oui je suppose que vous y perdez beaucoup même si ça s’inscrit dans une démarche écologique responsable... (il me coupe) - Oui, ça coûte très cher, pour ton information, pour une société comme la nôtre, le poste déchet, c’est cinq mille euros par mois donc entre cinquante et soixante mille par an, c’est une marge qu’on enlève, voilà. Ces témoignages mettent en lumière plusieurs cas de figures : un premier très formel où l’entreprise met en place un système de tri complet qui suit le schéma classique de valorisation des différents coproduits de l’industrie bois. En d’autres termes, l’entreprise met en place plusieurs bennes, l’une pour le bois massif et l’autre pour le bois traité. Parmi ces déchets, on ne jette que les très petites sections qui ne serviront plus, et on garde les grosses pour en faire des plus petites. Une entreprise de recyclage vient enlever ces bennes, le bois naturel est valorisé en bois énergie, le bois pollué est utilisé pour des palettes, cimenteries ou incinéré spécifiquement. Ce système fonctionne de manière pérenne dans le cas où l’entreprise est sûre de pouvoir assurer financièrement et humainement son fonctionnement.

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B.E.T.

chutier

chaufferie bois

stockage_dépôt

machines

plateforme levable

aire montage

sas commun stockage_dépôt

stockage_dépôt

aire de travail aire de depot

aire véhicule

Le projet se devra donc d’anticiper les conditions logistiques et spatiales de la mise en place de cette gestion de déchêts, notamment dans la récupération de ces derniers pour en faire du bois de chauffage, ainsi que des cendres/ sciure pour la fertilité des sols du site. Cette anticipation réside aussi sur l’accessibilité du site pour faciliter les enlèvement, livraisons, mais surtout sur une conscience et un engagement commun entre les différents acteurs mentionnés dans les schémas précédents.

machines

Le troisième cas plus subtil comporte une prise de conscience, soit après une répression, soit en lien avec une volonté politique de s’engager dans une économie circulaire sérieuse et organisée. Une volonté politique, parce que dans ces situations, les entreprises font face à un dilemme moral important; ces postes représentent des sommes, du temps et des espaces de travail conséquents.

aire de travail

stockage_dépôt

Le deuxième cas de figure est plus informel. Il y a une vraie volonté de réemploi et de gestion mais les moyens de l’entreprise ne permettent pas encore d’assurer des enlèvements réguliers. L’entreprise procède alors de façons différentes, parmi lesquelles il y a les dons, ou les dépôts publics renseignés, afin de donner une seconde vie à ces déchets. Ce cas se limite aux déchets facilement réemployables, et ne peut s’appliquer aux déchets de type sciure.

dir.

vers communs

La question des déchêts Entretien avec Baptiste Mingoia & Daniel Zarlengua

Schéma typologique potentiel du fonctionnement des ateliers

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Besoins programmatiques relatifs au site

BESOINS DE L’ECOLE

BESOINS DE L’ENTREPRISE

ACCESSIBILITÉ Pour limiter le transport empreinte Carbone) :

(temps

et

. Nécessite une proximité avec des axes routiers majeurs, (+/- 20 min d’une autoroute). D’une part pour acheminer la matière première (bois transformé des scieries) et alimenter les ateliers. Puis pour livrer les pièces sur les chantiers. = S'établir non loin des autres acteurs de la filière et des forêts de bois d’œuvre. . Une proximité avec la demande, une aire urbaine conséquente et active dans la filière bois.

BESOINS DE LA RECHERCHE

PLAN UNIVERSITAIRE

PLAN CULTUREL

. Implantée au sein d’une ville active sur le plan étudiant. Le projet peut s’inscrire dans un campus ou y être lié pour partager certaines fonctions et créer une dynamique étudiante importante (pôle sportif, résidence, restauration, associations étudiantes...)

. Organiser des conférences, expositions, promus et relayés par la ville pour donner une dimension de pôle culturel au projet.

ACCESSIBILITE

ACCESSIBILITÉ

. Un site inclu dans un réseau de transport existant, ligne de bus, tramway... Accessible en voiture et à vélo. Proche des grandes lignes de TGV.

. Une partie étant accessible au public, il est nécessaire d’établir un lien direct et facile avec le paysage urbain concerné.

. Une implantation stratégique et attractive à l’échelle nationale répondant aux écoles existantes.

. Faire le lien avec les diplômés des écoles supérieures régionales pour proposer un accompagnement vers la recherche.

. Mise en relation directes avec les entreprises, un site capable d’accueillir.

NUISANCES . L’usinage des pièces et le montage des ossatures, charpente, menuiseries provoquent des nuisances sonores importantes, machines, scies, soufflerie, transports...

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Place prépondérante du bois dans la région

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Identifier un site réponse

ANALYSE

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Appréhender l’échelle nationale Par l’étude de la filière bois française Afin d’identifier un site de travail répondant aux nombreux critères déjà établis, il convient de mettre un pied dans cette recherche par l’étude à l’échelle nationale, de la filière bois française. Ainsi, je construis plusieurs cartes qui relatent les données essentielles au bon fonctionnement d’un projet de cette ambition. Tout d’abord le taux de boisement par département, indice majeur si l’on considère une extraction forestière proche du site de Taux de boisement par région projet, pour minimiser l’empreinte carbone due au transport et Taux de boisement par région travailler avec des acteurs locaux qui connaissent le territoire.

0

15% 0

25% 15%

50%

NORMANDIE

IDF

BRETAGNE

GRAND - EST

PAYS DE LA BRETAGNE LOIRE

CENTRE PAYS DE LA VAL DELOIRE LOIRE

46%

43%

OCCITANIE

63%

OCCITANIE

PACA/CORSE

Les deux cartes qui suivent relatent les principales agglomérations françaises ainsi que les principaux pôles étudiants, dans le simple but d’identifier les aires urbaines actives sur le plan culturel et universitaire. LEON DOSSE

50%

41%

45%

41%

45%

PACA/CORSE

Un second que j’ai choisi : inscrire le projet dans un territoire déjà en marche et actif, mais qui ne comporte pas encore de pôle fédérateur, où les forêts riches et diversifiées font parties du patrimoines. En effet, en tant que dernier projet d’étude, et comme premier pas dans la réalité constructive je tenais à traiter une échelle dessinée et maîtrisable.

50%

40%

AUVERGNE RHÔNE - ALPES

60%

63%

50%

40%

AUVERGNE RHÔNE - ALPES

NOUVELLE AQUITAINE

50%

0.59

0.48dans la suite de la recherche a été fait, Ici, un choix déterminant 0.45 0.48 0.45 puisque deux scénarios de projet s’offrent à moi. Un premier dans lequel le projet simplante un territoire peu dévelop0.29 dans 0.21 0.29 0.21 per de la filière bois, où le projet se positionne comme une petite impulsion à son développement mais où la démarche est Nombre d’entreprises de construction bois Nombre d’entreprises de construction un projet de structuration territorial de bois la filière plus qu’un par région pour 10.000 pour habitants par région 10.000 habitants projet architectural.

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43%

60%

30%

BOURGOGNE

0.33

NOUVELLE AQUITAINE

30%

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46%

BOURGOGNE

CENTRE VAL DE LOIRE

50%

42%

NORMANDIE

GRAND - EST

45%

Taux de boisement par département

HAUTS DE FRANCE

IDF

45%

35%

Taux de boisement par département

HAUTS DE FRANCE

Puis, dans un second temps, identifier les régions où la 0.1 construction bois est établie, et où 0.1 il est susceptible d’observer 0.45 0.08 0.4 0.45 0.08 0.54 de premières impulsions inteéessantes en 0.4 terme d’augmenta0.54 tion du nombre de0.47 mises0.47 en chantier d’édifices en bois. 0.33 0.59

35%

25%

Taux de boisement par région Part de lade construction boisbois dans le chiffre d’affaires total Part la construction dans le chiffre d’affaires totaldes des entreprises de constructions de de la région entreprises de constructions la région

HAUTS DE FRANCE

0.1 NORMANDIE

0.45

IDF

0.08

BRETAGNE

0.54

GRAND - EST

0.4

PAYS DE LA LOIRE

0.47

CENTRE VAL DE LOIRE

BOURGOGNE

0.33

NOUVELLE AQUITAINE

0.48

0.59

AUVERGNE RHÔNE - ALPES

0.45

OCCITANIE

0.29

PACA/CORSE

0.21

Nombre d’entreprises de construction bois par région pour 10.000 habitants

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Appréhender l’échelle nationale Par l’étude des coeurs vivants

150 50 44 37

635

116

78

40

69

117

56 41

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44 37

Principales agglomérations françaises 100K à 200K

200K à 500K

500K à 1M

635

116

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Principaux pôles étudiants (en milliers)

+ D’1M

117

69

56 41

45 21

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111

121 98

155 6

Principales agglomérations françaises 100K à 200K

200K à 500K

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500K à 1M

Principaux pôles étudiants (en milliers)

+ D’1M

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Appréhender l’échelle nationale Par l’étude de ses essences - Remettre à l’oeuvre le feuillu français Evidemment, la question de la ressource est centrale. En France, 70% des essences sont des feuillus (chênes, hêtre, châtaigner...) mais 80% des sciages concernent les résineux (pins, douglas, sapin, épicéa.). Ce chiffre semble aberrant si l’on considère notre ressource en feuillus. La plupart des entreprises françaises de construction bois veulent du résineux, car il est moins cher à transformer. Il pousse plus rapidement et de manière plus droite. Pour comprendre ce déséquilibre, plusieurs facteurs rentrent en jeu. Selon Phillipe Siat, président de la Fédération Nationale du Bois, le feuillu est l’un des seuls acteurs de la filière bois dont la balance commerciale est positive, nous l’exportons plus que ne l’importons. Mais cette donnée n’est pas aussi positive qu’elle pourrait paraître au premier abord. En effet, si les essences feuillues sont tant exportées, c’est parce que la France ne peut pas encore les valoriser correctement. Cela est plus complexe que pour les pays frontaliers, à cause précisément de l’hétérogénéité de la forêt française, riche en essences, qui nécéssitent des traitements et machines différentes. Par ailleurs, l’utilisation majoritaire des résineux semble aussi être le résultat d’un combat perdu sur le marché des feuillus. En 2017, d’après les statistiques de la Fédération Nationale du Bois, la récolte de chêne destinée au sciage représentait 26.000 emplois. La production de chêne à très largement augmenté au cours des dernières années, plus particulièrement dans les forêts privées. Selon l’ONF, cela s’explique par une augmentation des prix du bois du chêne de 65% entre 2007 et 2017. Cependant, au cours des dix dernières années, Alec Bickersteth, responsable filière chez FiBois, signale que plus de 1000

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scieries, notamment les petites et moyennes entreprises, ont mis la clef sous la porte. Cette situation met en danger toute la filière. François Feuillet, scieur en Normandie, évoque une concurrence déloyale : Dans notre chaîne de production, il y a de multiples qualités de chêne qui entrent. Certains bois servent à faire de tonneaux, d’autres à fabriquer de grands contenants de vin, et il y a enfin le bois d’œuvre, que nous produisons beaucoup et qui sert pour les maisons à ossature bois. Nous apportons ainsi de la valeur ajoutée à notre pays. Mais les traders achètent du bois comme toute autre matière première et remplissent des porte-conteneurs avec du bois français. Nous nous battons en famille tout au long du jour pour résister à cette logique de la mondialisation, qui se traduit par le fait que des commerciaux rasent de nombreuses petites forêts privées de quelques hectares. Il faut 1 dénoncer cette exportation de grumes de chêne, qui est scandaleuse pour la forêt et pour l’économie locale. Je m’oppose à leur export et je pense que les Français sont capables de travailler le bois. On parle de transition écologique, mais en même temps on charge des porte-containers polluants qui font le tour de la planète pour faire travailler des personnes à moins de dix euros par jour, ceci pour alimenter la grande distribution européenne. François Feuillet fait ici référence au fait que la production, et ainsi le prix de la ressource, répondent à une demande mondiale grandissante, notamment du côté asiatique, où la Chine, deuxième économie mondiale connait une très forte consommation nationale de bois de bonne qualité.

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Appréhender l’échelle nationale Par l’étude de ses essences - Remettre à l’oeuvre le feuillu français Pour contribuer en grande partie à sa production qui sera à son tour exportée, la Chine importe cette ressource dont elle ne dispose pas. En dix ans, cette demande a multiplié par dix les exportations de chêne français, au point que la Chine représente aujourd’hui cinquante pourcents des exportations françaises. Plusieurs régions sont particulièrement concernées par ces changements, le Grand-Est, le Centre-Val de Loire, La Nouvelle Aquitaine et la Bourgogne Franche Comté qui représentent à elles seules les trois quarts des récoltes. Ainsi, cette exportation massive est une vraie menace, d’abord pour le paysage forestier français qui subit de nombreux rasages soudains, mais surtout pour nos industriels qui perdent graduellement leurs emplois. En réalité, ces exportations vers la Chine sont encore plus importantes car plusieurs cargaisons passent d’abord par des pays transits aux ports adaptés à l’export et ne sont ainsi pas comptées dans ces chiffres. D’après un article de Canopées & Forêts vivantes, « Exporter nos chênes vers la Chine, une menace pour nos forêts », les exports de chêne vers la Chine représenteraient jusqu’à 17.5% de la production française, et ce chiffre ne cesse d’augmenter. Pourquoi la France exporte-t-elle tant, plutôt que d’exploiter une ressource extrêmement riche et prometteuse face aux défis climatiques que nous devons relever ?

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La Chine livre une grande quantité de marchandises en Europe et ses cargos reviennent souvent vides. Elle profite de ce retour pour acheminer de la matière première et étant donné que le coût de ce transport est déjà rentabilisé, elle peut acheter à un prix plus élevé le m3 de chêne, défiant ainsi la concurrence européenne. Si l’on tient également compte d’une main d’œuvre très peu chère et des normes environnementales moins sévères, le duel Chine - France est rapidement gagné. Ce marché a pris une ampleur telle que selon Bruno Doucet, rédacteur de l’article cité plus haut, plusieurs acteurs français se sont spécialisés dans cette exportation chinoise. Laurent Maréchaux, Délégué général du Syndicat des exploitants de la filière informe que les grumes de belle qualité sont vendues aux scieurs français, mais que le bois de qualité secondaire ne trouve pas d’acheteur en France. Cette version des faits est remise en cause par les français scieurs qui peinent à s’approvisionner. De nombreuses scieries tournent à bas régime. Certains ferment, alors que d’autres transformateurs français choisissent de travailler davantage les résineux, moins nombreux sur le territoire, et souvent mono-cultivés. Si l’hypothèse selon laquelle l’utilisation majoritaire des résineux est aussi le résultat d’un combat perdu sur le marché des feuillus est confirmée, il en découle la question de savoir si ces nouvelles pratiques ne vont pas créer une pénurie de résineux.

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Appréhender l’échelle nationale Par l’étude de ses essences - Remettre à l’oeuvre le feuillu français A ce propos, plusieurs scénarios sont envisageables. Un premier dans lequel le peu de débouchés français concernant les grumes de chênes pourrait naturellement conduire à un remplacement progressif des forêts. Nous planterons de plus en plus de résineux, mieux adaptés aux besoins de l’industrie actuelle. Un second selon lequel si l’on ne plante plus beaucoup de pins, d’épicéas, on devra considérer le retour d’une taxe imposée aux transformateurs. Selon J.M. Ballu, ce serait le plus important outil de modernisation qui en plus d’alimenter un fond commun pour moderniser ou faire émerger des usines à feuillus, pourrait également ralentir l’import. Taxe à coupler peut-être cette fois-ci avec une taxe carbone, car la France se dirige vers une pénurie de résineux dans dix ans. Si l’on se réfère au rapport de la Fédération nationale du bois, ce serait d’ailleurs déjà le cas. La plupart de nos importations concernent les résineux. Cette concurrence est donc un vrai frein au développement de la filière bois française. Elle engage une perte de la matière première bois, et par conséquent tout le secteur attenant d’activités économique et industrielle. L’hypothèse de cette taxe aurait le mérite d’engager les industriels français à se fournir en bois français. Il ressort de ces différents scénarios, l’urgence d’agir pour relocaliser la transformation du chêne en France. Françoise le Failler, salariée de l’ONF, explique que plusieurs mesures permettraient aux scieries françaises de pouvoir s’approvisionner de nouveau. Dans un premier temps, il faudrait établir des quotas maximaux d’exportation, laissant une part de ce que prend le marché asiatique aux

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transformateurs français. Par ailleurs, elle indique que les petites et moyennes scieries pourraient être soutenues par des fonds publics. Un label conditionnant les aides publiques à une transformation en Europe pourrait être mis en place, comme c’est déjà le cas pour le bois issu des forêts publiques. En effet, Françoise le Failler, de l’ONF raconte que « depuis 2015, afin de faire face à la crise d’approvisionnement qui touche la filière de transformation bois, en particulier pour le bois de chêne, l’Etat a mis en place un label UE auquel doivent adhérer les acheteurs souhaitant prendre part aux ventes publiques de chênes organisées par l’ONF. Ainsi les chênes issus des forêts publiques ne sont donc pas exportés en Chine. » Les premiers effets de cette labellisation semblent déjà perceptibles. En France seulement, le solde de la filière chêne est passé de 149 millions d’euros, à 285 de 2015 à 2017. Donc l’extension de ce principe au bois issu des forêts privées représente un levier de relocalisation majeur. Selon Laurent Hutinet, journaliste rédacteur pour Canopée, « si les subventions à l’exploitation de bois et les exonérations d’impôts à l’achat de forêts étaient liées à un engagement de transformation sur le sol français, comme pour les bois publics, les exportations de chêne vers la Chine diminueraient. » Cette formule faciliterait les actions des pouvoirs publics qui pourraient ainsi peser sur les coopératives forestières, en les forçant à œuvrer davantage avec les scieries locales ou du moins françaises. Il est également indispensable d’augmenter le soutien aux petites scieries de feuillus, pour créer des débouchés et encourager la filière en rééquilibrant la production de

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Appréhender l’échelle nationale Par l’étude de ses essences - Remettre à l’oeuvre le feuillu français feuillus et de résineux.

en Autriche que l’on doit dupliquer sur le territoire national. »

A titre exemplaire, la Russie, l’un des plus gros exportateurs de bois vers la Chine a annoncé début 2021, qu’elle mettrait fin à l’exportation de bois non transformés dès 2022. Cette décision montre à la fois qu’il est possible d’agir, mais augmente aussi la pression sur le chêne français, vers lequel la Chine se tournera davantage. Le Grenelle de l’environnement place la filière bois au centre des enjeux qui permettront de relever le défi du changement climatique. Cependant, dans une chronique radio sur Europe 1, Maud Descamps, journaliste économique indique que « la production française n’arrive pas à suivre. » Elle met en cause « un manque d’organisation et d’outils industriels adaptés. » En effet, pour avoir étudié la question dans mon mémoire de fin d’étude, aujourd’hui en France, le frein au developpement, c’est le manque d’industrie. Il manque de scieries, de raboteries, d’usines de lamellé, d’usines d’aboutages, d’usines de fabrication de dalle bois, tous ces proceesus qu’on met en oeuvre sur les chantiers. Pour illustrer, en France, nous sommes passé de 15000 scieries dans les années 1960 à 1400 aujourd’hui. Il existe donc un conflit de modernisation entre les constructeurs et les transformateurs. Cet engouement pour le matériau va engendrer un vrai changement d’échelle. Pour l’assurer, Nicolas Douzain-Didier, de la Fédération nationale du bois explique qu’ « on veut opérer cette bascule pour avoir une meilleure représentativité du bois français, transformé dans des usines françaises. Ce sont ces usines qui ont été montées en Allemagne et

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Il faut donc développer des usines modernisées un peu partout en France. Un des premiers exemples significatifs de cet élan est l’usine Piveteau en Vendée. Ouverte en 2018, elle capte un tiers du marché hexagonal. Spécialisé dans la fabrication de bois lamellé croisé, ce site de production a été conçu pour valoriser 50.000m3 de résineux par an, en panneaux lamellés-croisés. Le site est alimenté par une unité de sciage moderne, dotée de rayons X, qui optimise le rendement de matière en contrôlant la résistance mécanique des bois, et en éliminant les nœuds trop gros ou les bois fendus. Néanmoins, ces installations concernent pour la plupart des bois résineux, plus tendres et plus simples à scier. Ainsi, aujourd’hui, seule une usine équivalente en quantité de production existe du côté des feuillus, L’usine Manubois, du groupe Lefebvre en Normandie façonne plus particulièrement le bois de hêtre. Lors de la conférence FiBois de janvier 2022, Maxime Castele, prescripteur chez Manubois, explique les raisons qui bloquent la commercialisation du hêtre en France. C’est une essence dure, qui nécessite de outils spécifiques nombreux et coûteux. L’usine transforme un volume bien moins important que celles spécialisées dans le traitement des résineux. Elle n’est vraiment compétitive que sur les poteaux, mais elle est aujourd’hui assez développée pour pouvoir valoriser le Hêtre correctement.

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Appréhender l’échelle nationale Par l’étude de ses essences - Remettre à l’oeuvre le feuillu français Alors insister sur la volonté et la nécessité de construire en feuillu, peut eventuellement pousser les investissements à se postionner sur le développement d’usines adéquat sur tout le territoire. Cependant, il faudra évaluer le bilan carbone des transformations et la possibilité de les faire localement pour limiter les coûts et temps de transports. Dans un des scénarios, construire certains éléments en bois résineux, s’il provient de forêtsfrançaises peut malgré tout être une solution environnementale plus adaptée au site choisi dans l’attente d’une restructuration nationale de la filière bois française.

Usine du groupe Manubois en Normandie, valorisation du Hêtre

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Appréhender l’échelle nationale Par l’étude de ses essences - Répartition des peuplements

Répartition de la composition des peuplements (Carte mémento IGN)

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Appréhender l’échelle nationale Par l’étude de ses essences - Diversité des peuplements sur pied Quels bois utiliser, quand ? Classe 1 : Essences très durables, dédiées à l’usage intérieur et qui supportent bien l’humidité (<70%). Ex : Robinier

(Carte mémento IGN)

Classe 2 : Essences durables dédiées à un usage hors-sol, exposées à une humidité temporaire : charpentes, planchers, ossatures... Ex : châtaigner, chêne. Classe 3 : Usage hors-sol également, menuiseries extérieures, charpentes qui sont directement exposées aux phénomènes météorologiques. Ex : pin douglas, mélèze, noyer. Classe 4 : Pièces en contact permanent avec le sol, l’eau douce, des poteaux, des pieux... Ex : Epicéa, sapin, orme.

Lorsqu’on choisit les essences pour des éléments structurels, il faut tenir compte de plusieurs critères. Outre la durabilité naturelle et la classe d’usage, il faut être attentif au coût, les essences locales sont moins chères et plus adaptées aux conditions météorologiques de leur territoire. Il faut également considérer le traitement auquel le bois a été soumis, aspect écologique/esthétique.

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

«Le bois sur pied» : Expression qui désigne souvent les arbres dits «recensables», ceux dont la circonférence à 1m30 de hauteur est >/= à 23.5 cm (soit environ 7.5 de diamètre). En France métropolitaine, les feuillus réprésentent 64% du volume total de bois sur pied, 44% de ces 64% sont des chênes (rouvre, pédonculé, pubescent,vert), essences feuillues les plus présentes. Du côté des conifères (36%), le sapin pectiné (celui qu’on connaît tous) et l’épicéa commun représentent 43% du volume.

LEON DOSSE

34


Appréhender l’échelle nationale Identifier une région réponse - superposition des études Afin d’identifier un région «réponse», je superpose au sein d’une même carte toutes les données évoquées précédemment, en y ajoutant le tracé autoroutier ainsi que les écoles existantes importantes qui forment aux métiers du bois. (voir page suivante) La superposition de ces informations semble créer une affordance pour la région Rhône - Alpes, très active sur le plan étudiant, assez loin des pôles bois existants pour capter une partie conséquente des étudiants et chercheurs interessés. Le territoire est concerné par une grande quantité et diversité d’essences feuillues et résineuses et donc proche de la matière première nécéssaire au chantier et au fonctionnement du complexe. La région est de plus très largement desservie par les axes autoroutiers et ferroviaires existants et inscrite dans une dynamique importante de la filière bois française, donc proche de transformateurs expérimentés. On y observe notamment le démarrage d’une tour tout bois lyonnaise de 56m, et des innovations importantes comme le chantier du plus haut bâtiment bois de France construit en zone sismique à Grenoble.

Forêt de la Grande chartreuse, Isère, Photo : Bruno Lavit

Démarrage du chantier de la 1ère tour en bois Lyonnaise

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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Appréhender l’échelle nationale Identifier une région réponse - superposition des études

150 50 44 37

635 150

116

78

40

69 50

117

44

56

37

41

635

116

78

40

69

45

117

56 41

98

21

255

45 21

98

255

111 111

121

121

155

9898

155 6

6

Superposition des données répertoriées Rayonnement Écoles existantes

données répertoriées

Réseau Autoroutier

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE Pôles Réseau 111 Etudiants Autoroutier

111

Pôles Etudiants

Intérêt

Intérêt

Massifs feuillus

LEON DOSSE Massifs feuillus

Massifs résineux

Massifs résineux

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L’échelle régionale Les accès, les centres vivants, les centres boisés Paris

Orléans/Paris

En opérant ce changement d’échelle, je continue d’identifier les pôles actifs, en rendant compte de la densité, du taux de boisement, du nombres d’emplois que représente la filière, de la répartition des étudiants au sein de la région. On observe déjà sans surprise que la partie RhoneAlpes, plus urbanisée possède donc des prédispositions à l’accueil du projet envisagé. Par ailleurs, la région se place comme pionnière française en ce qui concerne la transformation du bois.

Paris

Paris

Genève

Oyonnax

Moulins

Bourg en Bresse

La Rochelle

Annecy Clermont - Ferrand

Turin - Milan

Lyon Chambéry Saint - Etienne

Bordeaux Grenoble

Turin Le Puy en Velay

Aurillac

Valence Privas

Toulouse

Montpellier

Marseille - Montpellier

Marseille

Réseaux régionaux structurants Autoroutes

Nationales

Départementales

Lignes ferroviaires

Densité en nombre d’hbt / km² 20

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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100

200

400 +

37


L’échelle régionale La filière bois en Rhône - Alpes Auvergne Quelques chiffres : La forêt recouvre 36% de la région 1ère en terme de bois sur pied

39% résineux

61% feuillus

La 1ère transformation 358 scieries Répartition des sciages par essences

Le bois d’énergie : 340.000 t/an de granulés produites par seulement 15 producteurs 800.000 tonnes/an de bois bûche produites par 700 entreprises 1.100.000 tonnes de bois déchiqueté par 176 entreprises

Le bois de construction : La région représente 400 des 1981 entreprises françaises de construction bois, soit 20% 2280 Maisons construites en bois en 2016 soit 16.5% de la part de marché 1880 Logements collectifs soit 6% de part de marché

Un secteur d’emploi

Qui sont ils ?

43500 salariés 20200 entreprises Répartition des salariés par secteur

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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L’échelle régionale La filière bois en Rhône - Alpes Volume d’emplois salarié par segment et poids de la filière dans l’ensemble des salariés, par zone d’emploi

Bourg-en-Bresse

Mont Blanc Annecy

Lyon

Chambéry Saint-Etienne

Grenoble

Alors si on considère une augmentation des mises en chantiers d’édifices bois, il y a un besoin de formation, et surtout de sensibilisation. Annecy, plus proche des Alpes, voit les trois quarts de ses emplois filière bois concerner la construction,; c’est une région qui s’est impreignée de cette culture constructive.

Valence

Construction menuiserie Industrie papier-carton Sciage et travail du bois Sylviculture et exploitation forestière Autres segments

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

Ce recensement, nous indique ces chiffres plus en détails, et si l’on se réfère au taux de boisement (carte page précédente), on observe deux lignes franches, une première diagonale, du sud vers le nord-ouest jusqu’à Clermond-Ferrand, et une seconde plus marquée, du sud au nord-est, qui s’inscrit dans l’est de la région et qui concerne surtout Grenoble, Lyon étant dans une plaine plutôt marquée par quelques collines. Si l’on se concentre sur le répartion des salariés de la filière grenobloise, un quart concerne la construction, et vu du nombre d’habitants, le nombre de salariés pour 10.000 habitants restent relativement faible.

Nombre de salarié du bois pour 10 000 salariés 250 et plus Entre 180 et 250

Grenoble doit et surtout peut suivre cet exemple, en profitant correctement des nombreuses essences qui composent son paysage. En effet 38% du territoire de l’Isère est planté, et la moitié des exploitations concernent le bois d’oeuvre.

Entre 150 et 180 Entre 130 et 150 Entre 70 et 130

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44 37

L’échelle régionale 78 40 terrain de jeu Superposition des données en niveaux de gris, L’Isère comme

635

116

69

117

56 41

0.4

45

2.5

21

98

255

8

127

60

13

27

111

65

1.6

10

1.5

121

1.7

98

Le département de L’isère 155

Le département 1.262.000 hbts de L’isère

6 Taux boisement Isère : 38%

1.262.000 hbts

Bois d’oeuvre : 48%

Bois d’énergie : 40% Taux boisement Isère : 38%

Bois d’industrie : 12%

Bois d’oeuvre : 48% 6900 emplois dans la gestion Bois d’énergie : 40% du cycle du bois Bois d’industrie : 12%

données répertoriées Réseau Autoroutier

111

Pôles Etudiants

Intérêt

Massifs feuillus

Massifs résineux

2700dans entreprises 6900 emplois la gestion du cycle du bois

2700 entreprises

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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L’Isère Les atouts du plus vaste territoire de la région L’isère jouit de nombreux atouts, tant géographiques qu’économiques ou patrimoniaux. C’est un département montagneux connu notamment pour sa situation topographique pour les massifs du Vercors, de la Chartreuse et de Belledonne. Sa force se trouve dans sa diversité. Décomposition Le nord hérite d’une longue tradition industrielle, le nord-ouest, vallée du Rhône, profite de l’attractivité de la région lyonnaise. Le massif du Vercors lui, est essentiellement rural. La vallée du Grésivaudan, ou le bassin grenoblois est le berceau de l’énergie hydrolique, territoire d’innovation continue depuis plus d’un siècle. Le sud-ouest forme la porte d’entrée vers les sommets alpins, le sud, celle des Alpes de Provence.

Massif de la Chartreuse, Nord du bassin Grenoblois

Climat Globalement, le climat est assez tempéré, plutôt très froid en hiver et très chaud en été, on recense tout de même plus de 2000h d’ensoleillement/an, soit plus que Toulouse ou Bordeaux. Par ailleurs, la vallée Grenobloise est une des plus polluée de France, derrière la Vallée de l’Arve en Haute - Savoie, il est donc urgent d’agir et de changer les méthodes de constructions qu’on y pratique, même si sa pollution réside d’avantage sur la grande

Massif du Vercors, Ouest Grenoblois

quantité d’industries qui la composent.

Massif de Belledonne, Est Grenoblois

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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L’Isère Les atouts du plus vaste territoire de la région

AIN

RHONE Bourgoin Jailleu

SAVOIE Vienne

LOIRE

Voiron

Chartreuse

Belledonne

Grenoble Fontaine Sassenage

ARDECHE

St. Martin d’Hères

Grandes Rousses

Echirolles

Les deux Alpes

Parc du Vercor

Oisans

DROME

Trièves

HAUTES - ALPES

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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L’Isère La richesse des peuplements

Feuillus Chênes rouvre et pédonculé Châtaignier Hêtre Frêne Robinier faux acacia Autres feuillus

Résineux Epicéa commun Sapin pectiné Pin sylvestre Autres conifères

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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Grenoble Compréhension historique du site de projet 23000 av. JC Une vallée plate d’origine glaciaire

Jusqu’à la fin du Moyen-Age Un noyau urbain sous la chartreuse

CHARTREUSE

GLACIER DE L’ISERE

BELLEDONNE

GRENOBLE

VERCORS

5 0

10

La fonte du glacier de l’Isère, il y a environ 25.000 ans, entraîne l’apparition d’un lac et ses alluvions, qui resteront 10.000 ans, conférant aujourd’hui aux vallées, ce caractère plat.

Pendant longtemps les installations humaines se limiteront à un petit groupement de maisons bâti en rive gauche (au sud de l’Isère), prêt du seul point alors franchissable, ainsi qu’à quelques villages sur les coteaux des 3 massifs, à l’abri des inondations. Dans le reste de la plaine, les inondations sont fréquentes, le paysage se partage entre marais, cultures et pâturages... Enfermée dès le 3ème siècle, Grenoble n’a pas ou très peu conservé le patrimoine antérieur à la fin du Moyen-Age. Cependant, le tracé actuel des rues conserve les marques de son expression passée. Un réseau irrégulier d’étroites voies menant au mur d’enceinte, puis à la plaine.

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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Grenoble Compréhension historique du site de projet Du 16ème au 18ème siècle

Du 16ème au 18ème siècle Un tournant dans le développement du village

Au 19ème siècle L’ère industrielle

Lestournant enceintes s’élargissent, au 17ème siècle, Un dans le développement du village

Ce n’est qu’à partir de 1850 que l’urbanisation de Grenoble va profondément changer. La surface urbanisable va doubler, elle commence à inclure certains faubourgs voisins. Mais très vite, elle accueille une urbanisation radicalement différente de la vieille ville. Un quadrillage régulier d’avenues autour d’une place dont les côtes vont bâtir les édifices symboles de l’importante croissance à venir.

la petite ville s’étend sur 45 ha. Elle se développe sur les coteaux mais n’accueille l’église ou de vrais exploitations agricoles qu’à partir du moment où la Drac, affluent de l’Isère est endiguée. Ce front Nord-Sud deviendra par la suite un des axes majeures de l’agglomération Au 19ème siècle contemporaine. L’ère industrielle

Au 18ème, Grenoble devient un petit noyau urbain de 20.000 habitants, toujours installés au pied de la chartreuse. Les villages voisins y sont reliés par des chemins qui deviendront, presque, les grands axes jusqu’à la seconde guerre mondiale.

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

En 1840 on construit un pont sur la Drac, la ville s’étend au delà des barrières fluviales. En 1858, on y accueille un chemin de fer dont les lignes terminent en dehors des enceintes, entraînant la création de quartiers d’ateliers et d’habitats ouvriers hors les murs, l’urbanisation déborde.

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Grenoble Compréhension historique du site de projet

L’après 2nd GM

Vers un soucis de lecture urbaine

Au 20ème siècle Le grand de réaménagement urbain

L’après 2nd GM Vers un soucis de lecture urbaine

En 1925, on constate l’inutilité des fortifications, elles ne sont qu’un frein au développement, et engendrent des fractures dans l’urbanisation. La ville lance un plan d’extension et d’embellissement.

Grenoble et sa périphérie ne tendent à ne former qu’une seule urbanisation, la morphologie générale devient peu lisible, beaucoup d’ouvriers continuent de s’installer dans le bassin, on construit rapidement, sur des plans de voiries sommaires.

C’est la 1ère fois qu’on étudie la croissance de la ville à l’échelle de l’agglomération. On dessine une artère Est-Ouest, ainsi qu’un vaste quadrillage dans les communes de la cuvette qui s’urbanisent au gré des implantations industrielles. C’est aussi la période de construction des premiers logements sociaux sous forme de «cités».

En 1960, le plan d’urbanisme est à nouveau revu avec l’arrivée des JO d’hiver. On repense les infrastructures routières et ferrées, susceptibles de donner plus de lisibilité à l’ensemble.

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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Le bassin Grenoblois aujourd’hui Terre d’innovations Un territoire qui a su tirer parti de son patrimoine naturel Au fil des années, les acteurs du territoire en ont fait une vraie force économique, notamment dans l’utilisation de la puissance des cours d’eau pour générer de l’électricité, qui a attiré plusieurs grandes industrie de métallurgie, de chimie ou de mécanique de précision. Ainsi, dès les années 20, pour développer la croissance et diversifier les activités, on tisse des liens forts vers la recherche et l’enseignement. Un vrai schéma enseignement, entreprise et recherche est né. L’économie de l’Isère se concentre autour de la haute technologie, le services informatiquse et le tourisme. La métropole de Grenoble propose un large panel de

L

Grenoble-Alpes Métropole c’est : 49 communes 450.000 habitants La plus grande agglomération européenne située au cœur du massif alpin, au carrefour de la France, la Suisse et l’Italie, dans l’une des Régions les plus prospère. Innovation, recherche, enseignement supérieur, les atouts de la métropole grenobloise... Depuis plus de 150 ans, les hommes et les femmes de ce territoire ont inventé un modèle unique, basé sur des liens étroits entre les universités, les ateliers des entreprises, les laboratoires des centres de recherche.

formations

Quelques chiffres 2ème pôle de recherche française 1ère ville française la plus attractive pour les étudiants 5ème ville la plus innovante du monde 23500 chercheurs La métropole de la transition énergétique Une vallée polluée par l’industrie, au coeur d’un environnement alpin sensible = dès 2004, première agglomération française à se doter d’un plan climat. Les 49 communes de la métropole grenobloise UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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L


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ée e, us

s

s , s s

Construire Local Le bassin Grenoblois aujourd’hui La filière bois en Isère

L’innovation constructive

Une fillière active, un large panel de bois, des innovations locales A GRENOBLE : LE 1ER BETON DE BOIS A BILAN 38% SURFACE BOISEE 48% BOIS D’OEUVRE 40% BOIS D’ENERGIE

CARBONE NEGATIF L’innovation L’INNOVATIONconstructive CONSTRUCTIVE

COMPOSITION A GRENOBLE : LE 1ER BETON DE BOIS A BILAN EAU CARBONE NEGATIF COMPOSITION

12% BOIS D’INDUSTRIE

EAU

CIMENT PLAQUETTES DE BOIS BROYÉES CERTIFIÉES PEFC, PROVENANT DE FORETS RÉGIONALES

6900 EMPLOIS 2700 ENTREPRISES

LA FORET ISEROISE CROIT DE 300 ha/an Seul 30% du bois quelle produit par an est récolté = aucun risque de déforestation. Ce volume représente 471.000 m3 de bois, assurant une quantité importante d’emplois non délocalisables, du bûcheron au charpentier, des architectes aux bureau d’étude structures, très compétents en matière de construction bois.

Le bois d’énergie : 340.000 tonnes/an de granulés produites par seulement 15 producteurs.

PLAQUETTES DE BOIS BROYÉES CERTIFIÉES PEFC, PROVENANT DE FORETS RÉGIONALES

CIMENT

Le béton de bois TimberRoc contient 82 % de bois Le béton bois contient de bois sur la totale. sur la masse totale. Il60% s’agit de bois demasse trituration s'agit de bois depas trituration pas de) (Ilne permettant de faire( ne dupermettant bois d’oeuvre faire du bois d'oeuvre ) provenant de forêts locales provenant de forêts locales labellisées PEFC, c’est PEFC, c'est à dire gérées àlabellisées dire gérées durablement. Cette partdurablement. très imporCette de part très importante de de bois permet à notre tante bois permet au béton bois d’afficher un bétoncarbone de bois de d'afficher un bilan carbone bilan -230kg CO2e / m3 selon compris le prinentre -40 et -70 kg CO2e / m² selon le principe cipe constructif choisi, et d’obtenir le label «Bâticonstructif choisi,(entre et d'obtenir label bioment biosourcé» 100 etle200 kg"Bâtiment de biosourcé 100 200 kg de biosourcé / m² de sur/sourcé" m² de (entre surface deetplancher). face de plancher).

800.000 tonnes/an de bois bûche produites par 700 entreprises 1100.000 tonnes de bois déchiqueté par 176 entreprises Le bois de construction : La région représente 400 des 1981 entreprises françaises de construction bois, soit 20% 2280 Maisons construites en bois en 2016 soit 16.5% de la part de marché 1880 Logements collectifs soit 6% part de marché UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

Le pisé, la terre crue Depuis 1979, en partenariat avec l’ENSAG, CRAterre, Centre international de la construction en terre, œuvre à la reconnaissance du matériau terre afin de répondre aux défis liés à l’environnement.

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Le bassin Grenoblois aujourd’hui Répartition des acteurs S S

A

A

S

S

S E

S

S S

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S A E

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Ateliers UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

E

Scieries LEON DOSSE

Exploitations forestières 50


Des conditions constructives particulières Construire en zone sismique

Carte des zones sismiques réalisée par le Ministère de la transition écologique

Cependant, la vallée Grenobloise est exposée à certains risques sismiques (classe 4) de part la nature des formations géologiques qui l’entourent. Construire en bois implique alors des éxigences supplémentaires, mais sur ce plan aussi, le bois démontre qu’il est un matériau qui ne manque pas d’atout. Si l’emploi du bois en conception parasismique nécessite des calculs avancés, les expérimentations menées ont révélé des performances plus que satisfaisantes. Le bois dispose même d’un avantage certain sur les matériaux plus traditionnels tels que le béton. En effet, l’ennemi principal en situation de séisme est la masse du bâtiment. Avec une masse relativement faible, la structure d’un bâtiment bois sera soumise à des efforts nettement inférieurs à ceux subis par un bâtiment béton de même dimension.

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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La métropole Morphologie urbaine, compréhension historique & identification du site d’étude

Grenoble Alpes Métropole 0

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1km

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La métropole aujourd’hui Morphologie urbaine, compréhension historique & identification du site d’étude Aujourd’hui la ville est marquée, marquée par les montagnes, marquée par l’Isère et la Drac, marquée par le passage des autoroutes qui relient Lyon, Paris, et Marseille, par les reseaux de tramway. Mais surtout marquée par son histoire industrielle. En effet le sud de Grenoble et la ville d’Echirolles portent encore les empreintes d’un tissu industriel en ville très présent, et des grands ensembles experimentaux des années 70. Un sud notamment desservi par la ligne A. Un sud accessible mais encore très peu au piéton. Un sud que l’on pratique en voiture, à l’encontre des principes du plan climat de 2004.

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

HYPER CENTRE

SAINT MARTIN D’HERES

GRENOBLE

EYBENS ECHIROLLES

Frontières villes majeures

Hyper-centre

Topographie

Trame verte

Axes majeurs

Réseau Tram

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La métropole aujourd’hui Les tissus

Tissu Pavillonnaire

Tissu Collectif

Tissu Industriel

Tissu Commercial

Grenoble Alpes Métropole 0

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1km

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La métropole aujourd’hui Les tissus

Lycées

Afin d’installer le pôle dans un quartier actif sur le plan universitaire, pour envisager liens et partenariats, restaurants communs, conférences, inscriptions autour des lignes de transports existantes, expositions, voici différentes données concernant les pôles enseignement déjà établis. Et en cherchant parmis les projets de la métropole, je prends connaissance du projet GrandAlpes, une ZAC naissante au sud de Grenoble, à la frontière avec Echirolles. Un projet de réaménagement d’une zone peu pratiquable au piéton et peu sécurisée. ZONE D’INTERVENTION GRAND ALPES

Enseignement supérieur

Pôle scientifique UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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Appréhender le contexte L’échelle du quartier, une zone dessinée pour la voiture Avant de se pencher sur ses objectifs, il faut comprendre que le projet de réaménagement s’inscrit dans un quartier qui souffre à raison de son image de banlieue périphérique insécurisée, ou l’échelle des édifices laisse peu de place à un parcours piétonnisé. En effet la reconstruction d’après guerre fait émerger les grands ensembles. De plus, l’explosion économique liée à la main d’œuvre des industries de Grenoble a favorisé une urbanisation difficilement maîtrisable. La planéité de la commune autorise une urbanisation qui n’a pas eu à se plier aux contraintes naturelles, pendant que les contraintes artificielles, elles, hachent le territoire en engendrant la prolifération et la dispersion des opérations de constructions. Excepté le centre, maintenu non équipé, en perspective de la réalisation du centre ville. Cette croissance remarquable s’est alors traduite par une occupation disparate du territoire d’Échirolles. En effet, dans les années 60.70, la plaine agricole du sud de Grenoble a été sujet à de nombreuses transformations, assez importantes pour laisser une empreinte marquée tant dans le dessin que dans l’histoire urbaine . On y retrouve le village Olympique de 1968 ou encore les Villeneuves de Grenoble et Échirolles qui ont fait apparaître des infrastructures importantes; centre sportifs, culturels, qui ont participé au tracé d’un nouveau réseau de transport, ainsi qu’à l’arrivée du tramway.

tants en conservent la mémoire. Cela se traduit, encore aujourd’hui, par une richesse indéniable de la vie locale, associative et culturelle. Malheureusement aujourd’hui, les ilots du village olympique sont en grande partie emmurés, ou presque déserts comme beaucoup à travers le monde. Le centre commercial Grand’Place, en rouge au centre de la carte suivante, tend à limiter les déplacements piétons, même depuis la gare de Tramway, tant ses parkings sont imposants. De plus, sa forme longue et le Cours de l’Europe, qui le borde en son Nord, participent à renforcer la fracture entre Grenoble et Echirolles. C’est alors aujourd’hui surtout un quartier de passage en voiture, où les grands ensembles intimidants dominent l’espace public de leurs coeurs proposé par leurs plans ouverts. Cependant c’est un quartier très bien desservi par les axes existants, marqué par une trame verte importante, dans lequel s’est installée en 1978, l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble mais aussi l’institut supérieur de la construction, une antenne des compagnons charpentiers du Tour de France, le parc des expostions ainsi qu’un peu plus au nord, la maison de la culture de Grenoble, le MC2 (anciennement «cargo»), dessinée par André Wogensky.

Ces quartiers se sont ancrés dans la tradition de laboratoire d’expérimentation urbaine et sociale de Grenoble et sont apparus à un moment très fort de la construction de la ville, basée sur un idéal social. Beaucoup d’habi-

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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Appréhender le contexte Le quartier sud aujourd’hui

Fracture urbaine entre Grenoble et Echirolles, Cours

Gare Tramway A, Grand’Place

de l’Europe (Grand’Place à droite)

Villeneuve de Grenoble, complexe de l’Arlequin

Autopont qui surplombait GrandPlace détruit en 2021

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Village Olympique de 1967

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La métropole Le projet GRANDALPES

LE PROJET LE PROJET GRANDALPE GRANDALPE

Un Sud aux atouts considérables

- Un territoire pratiqué par un large panel d’usagés : habitants, travailleurs, consommateurs ou encore usagers des équipements publics - Une zone largement desservie par les transports en communs, et proches des axes majeurs du bassin

Un Sud aux atouts- Des considérables équipements remarquables, la présence d’une trame verte généreuse facteur d’attractivité résidentielle

Su d

- Un territoire pratiqué par un- large panel d’usagés Des fonciers mutables importants : habitants, travailleurs, consommateurs ou encore usagers des équipements publics

- Mieux relier les espaces publics, en atténuant les grandes coupures urbaines, Cours de l’Europe, Rocade Sud, auto-ponts...

Ro ca de

Les objectifs du projet d’aménagement

- Une zone largement desservie par les transports en communs, et proches Transformer ce territoire en confortant son statut de centralité des axes majeurs du bassin Métropolitaine, améliorer le cadre de vie de ce territoire habité :

ZONE D’INTERVENTION GRAND ALPES

- Des équipements remarquables, la présence d’une trame verte généreuse - S’appuyer sur le paysage pour décliner le concept de la ville parc, déjà facteur d’attractivité résidentielle installé et notamment mieux relier le parc Maurice Thorez et Jean Verhac

- Moderniser l’offre des équipements pour conforter un territoire de destina- Des fonciers mutables importants tion - Développer une économie diverse, dynamique et innovante pour des projets d’activité ambitieux - Créer les conditions d’un territoire durable, désirable, abordable en travailLes objectifs du projet lant sur des d’aménagement programmes d’habitat attractifs - S’engager dans une politique environnementale et énergétique exemplaire Ce « nouveau son » pôle statut économique sur la présence forte des Transformer ce territoire en confortant des’appuiera centralité grands équipements et de l’université. La place de cette dernière devra Métropolitaine, améliorer le cadre de vie de ce territoire habité être confortée en s’appuyant sur une meilleure synergie:université-entreprises-territoire.

- Mieux relier les espaces publics, en atténuant les grandes coupures urbaines, Cours de l’Europe, Rocade Sud, auto-ponts... - S’appuyer sur le paysage pour décliner le concept de la ville parc, déjà installé et notamment mieux relier le parc Maurice Thorez et Jean Verhac - Moderniser l’offre des équipements pour conforter un territoire de destination - Développer une économie diverse, dynamique et innovante pour des projets d’activité ambitieux - Créer les conditions d’un territoire durable, désirable, abordable en travaillant sur des programmes d’habitat attractifs - S’engager dans une politique environnementale et énergétique exemplaire Ce « nouveau » pôle économique s’appuiera sur la présence forte des grands équipements et de l’université. La place de cette dernière devra être confortée en s’appuyant sur une meilleure synergie université-entreprises-territoire.

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Le quartier du projet GRANDALPES Statistiques INSEE : qui l’habite, qui fait quoi ? Grenoble 2008

2013

2018

% 30 25 20 15 10 5 0 0 à 14 ans

15 à 29 ans

30 à 44 ans

45 à 59 ans

60 à 74 ans

75 ans et +

Evolution de la population par tranches d’âge à Grenoble

Evolution de la créations des équipements

Evolution des catégories socio-professionelles à Grenoble

Moyens de transports utilisés pour se rendre au travail (2018)

Echirolles

Evolution de la population par tranches d’âge à Echirolles

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Taux de chômage Echirolles

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Le quartier du projet GRANDALPES Statistiques INSEE : qui l’habite, qui fait quoi ? L’analyse de ces différentes statistiques semble servir l’installation d’un projet de ce type dans le périmètre de la ZAC naissante. Tout d’abord, les 15-29 ans représentent une part importante des habitants de Grenoble et Echirolles. Les artisans eux, semblent aujourd’hui quitter Grenoble pour s’installer en périphérie de à la délocalisation des entreprises, ainsi, comme les ouvriers/artisans représentaient en 2018 à eux seuls plus de 20% des catégories sociaux professionnelles, un grand nombre de déplacement s’effectue en voiture. Relocaliser ces sites de production non emissifs en ville a donc du sens, surtout que la courbe d’évolution de la création d’équipement est exponentielle si l’on ignore la crise covid. Par ailleurs, Echirolles connaît le plus gros taux de chômage du bassin concernant les 15 à 24 ans, tranche d’âge ciblée par les enseignements du projet, les alternances et apprentissages CAP/BTS charpentier, menuisiers, couvreur. Le travail du bois a toujours été un métier manuel noble et gratifiant auquel les apprentis s’attachent, une branche qui peut redonner des perspectives à un milieu jeune très descolarisé.

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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Appréhender le contexte L’échelle du quartier, les liens possibles

Trame verte

Enseignement Sup.

Collèges & Lycées

Equipements sportifs

Equipement culturel

Logements

Centre commercial Grand’Placd

Ligne Tram A

GRENOBL E C2 M

E

GRENOB SA L N E

Institut Supérieur de la Construction

ALPEXPO

BUTTE LA

CFA Compagnons du Tour de France

1 km

Trame verte

UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

Enseignement Sup.

Collèges & Lycées

Equipements sportifs

Equipement culturel

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Logements

Centre commercial Grand’Placd

Ligne Tram A

GRENOBL E C2 M 61


Appréhender le contexte Les tissus

10 -2400

Axes majeurs

Réseau bus

Tissu industriel

Tissu collectif

Tissu pavillonnaire

Tissu commercial

2400 - 5500

5500-20 000

20 000 - 110 000

Densité par km²

Niveau de vie en euros par individu/an

Zones sensibles

Niveau de vie en euros par individu/an 7000 - 17 700

17 700 - 22 200

22 200 - 28 800

Niveau de vie en e/an 7000 - 17 700

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17 700 - 22 200

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22 200 - 28 800

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Entrée sur site, enjeux & intentions

AXES DE PROJET UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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Un site en friche au coeur de la ZAC Centralité Sud Situer le projet dans le quartier

Trame verte

Enseignement Sup.

Collèges & Lycées

Equipements sportifs

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Logements

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Ligne Tram A

GRENOBL E C2 M

E

GRENOB SA L N E

Institut Supérieur de la Construction

ALPEXPO

BUTTE LA

CFA Compagnons du Tour de France

1 km

Trame verte

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GRENOBL E C2 M 64


Un site en friche au coeur de la ZAC Centralité Sud Plan de situation

Complexe de l’Arlequin

Site de projet Village Olympique

ENSAG

Centre commercial Grand’Place

La butte

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Un site en friche au coeur de la ZAC Centralité Sud Un site au coeur des tours, ou des montagnes En parcourant rigoureusement la zone concernée par le projet d’aménagement, j’ai connaissance d’une parcelle en friche de 11.000 m². Elle se positionne le long de la petite Rue des 3 quartiers, et borde la ligne de Tramway A, reliant le centre de Grenoble à la banlieue sud. Inscrite au coeur des nombreux grands ensembles qui composent le quartier, elle se pose comme une respiration au sein des tours. C’est un ancien site clinique qui semble plutôt plat, démentelé il y a plusieurs années.

Vue sur la ligne du Vercors, vers Ouest

Mais si on voit plus loin, elle est aussi et surtout au coeur des montagnes; en effet, entre les tours, par dessus les bâtiments plus bas, partout, on devine les massifs qui embrassent le bassin Grenoblois. Elle s’inscrit au sein de deux autres parcelles, l’une étriquée qui accueille un silo en béton, l’autre beaucoup plus imposante, un complexe de bureaux des années 60, reposant sur une série de poteaux qui accueille un parking sous ses dalles. La friche existe le long du parcours mentionné plus haut, marqué par plusieurs entités. La butte qui accueille le marché, le parc des expositions Alpexpo, le centre commercial Grand’Place, l’ENSAG, le centre culturel MC2, en arrivant jusqu’à l’hyper centre de Grenoble. Le groupement des trois parcelles centrales semble être une rotule dans l’effacement des frontières existantes formées par le cours de l’Europe et les ensembles commerciaux du sud.

Vue sur la ligne du Vercors, Sud-Ouest

Vue sur la Chartreuse, depuis friche vers Nord

GSEducationalVer GSPublisherVersio

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Un site en friche au coeur de la ZAC Centralité Sud Axonométrie générale - Etat des lieux

Massif de la chartreuse H [200 à 2082] m

Massif du Vercor Hmax = 2341m

Ancien site clinique Accueille aujourd'hui les déchets concassés de l'auto-pont

Site prémaillance - Occupé par Grenoble Alpes Métropole

Ancien silo de collecte des déchets En attente de reconversion, destruction ? Combat associatif pour en faire un petit tier-lieu artistique pour les jeunes

- Bâtiment en attente de destruction ?

Villeneuve, Cité complexe de l'Arlequin

Centre commercial Grand-Place

Quartier Village Olympique

Destruction de l'auto-pont Vers Grenoble Centre des 3

quar

tiers

Ru e

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Rue

ENSA Grenoble A la recherche d'un annexe FabLab

Avenu

50m

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: 219m

Arrêt Tramway A Grand'place

N

rsion on 1043.52.56.100

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Un site en friche au coeur de la ZAC Centralité Sud Plan masse de l’existant - Etat des lieux

20m

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Un site en friche au coeur de la ZAC Centralité Sud Diagnostic, visite de site, état des lieux Etat des lieux - Un site en mutation En janvier 2022, je me rends sur les lieux : difficile dans un premier temps d’appréhender spatialement un site dont aucune des données n’est fixe.

Ancien site clinique en friche, accueil les déchets de l’autopont

Globalement, c’est une zone qui manque cruellement d’espace public, les trottoirs sont fins et les porosités seulement présentes au sein des grands ensembles décousues, on ne reste pas dehors, il n’y a pas de véritable dilatation qui fait office de place public.

Vue sur site prémaillance (en attente), vers Sud

Ancien silo de collecte des déchets, Nord - Est depuis Ouest UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

L’autopont à l’ouest vient d’être détruit et j’apprends en interrogeant le personnel qui travaille dans l’ilot sud «Prémaillance» que le bâtiment est lui aussi peut-être voué à être détruit, déclaré vétuste, et qu’ils seront relocalisés. Mais selon eux et la métropole, ce n’est pas définitif. Je découvre que le silo au nord-est est fermé et innocupé, il s’agit d’un ancien site de collecte des déchets. Après interrogations, il semblerait qu’il contienne encore les machines qui attendent d’être évacuées pour une potentielle destruction ou reconversion, la métropole et autres intendances ne sauront m’en dire plus jusqu’ici. La parcelle en friche, ancien site clinique demantelé, n’a pour l’heure aucun projet qui l’attend.

Par chance, je croise sur site l’adjointe à l’urbanisme d’Echirolles, Laure Favier qui m’indique qu’aujourd’hui, la métropole envisage de récupérer une partie du Cours de l’Europe au Sud, pour en faire un parvis piéton, en face du nouveau projet du centre commercial Grand’Place, qui fait peau neuve et se divise au niveau du passage de l’ancien autopont pour envisager une nouvelle porosité nord-sud, plus lisible et surtout pensée pour être pratiquée à pied. (voir documents suivants)

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Un site en friche au coeur de la ZAC Centralité Sud Diagnostic, visite de site, état des lieux

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Un site en friche au coeur de la ZAC Centralité Sud Diagnostic, visite de site, état des lieux En se réfèrant au rapport d’aménagement du projet GrandAlpes, si le site prémaillance est un jour détruit, ce qui semble envisageable, la parcelle ne sera pas construite mais laissera alors place à un dessin végétal qui intègrera le parvis. De plus, il semblerait d’après les habitants du quartier que les grands ensembles aient besoin d’une salle commune «type tier-lieu» pour accueilir les jeunes enfants. L’ENSAG est également à la recherche d’une extension, un annexe FabLab. Deux programmes qui pourraient très largement être intégrés au projet.

Vue sur la ligne du Vercors, vers Ouest

Vue sur site depuis l’Est, depuis l’ENSAG vers l’Ouest

Vue depuis l’ENSA-Grenoble, à l’est.

Anglenord-est, Nord-Est, passage du Tramway Angle passage du Tram.A,A.rue douce UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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Intentions urbaines Réagir aux mutations, poser des invariants urbains A mon sens, ici, avant même de commencer à projeter une forme arcitecturale, un type bâti, il faut établir des invariants. Un nouveau schéma urbain directeur fort au sein de la parcelle qui puisse répondre aux mutations probables. (voir volumétrie sur les schémas suivants) Une nouvelle voie piétonne est-ouest : la voie verte Ce passage naît d’abord de la volonté de poursuivre l’avenue de Constantine, à l’est, pour établir une connection piétonne transversale entre les îlots alentours. Mais il est en fait une des conditions primaires au fonctionnement du tout quelque soit la mutation du site sud. C’est un passage, un tampon, il agit comme séparateur pour éloigner, mais aussi pour accueillir et rendre possible la connection avec un dessin futur. Cette voie sera rendue vivante et crédible par la présence des nombreux programmes publics du projet architectural, bibliothèques, cafeteria, salle d’exposition, visibles depuis le passage du tramway.

Un nouveau passage Nord-sud dans l’ilot existant En réponse au projet d’aménagement de la métropole concernant un parvis public au sud sur le cours de l’Europe, une nouvelle voie piétonne dejà plantée sera proposée. Elle profite du décaissé du parking existant sous le site prémaillance et se connecte à la voie verte. En déconstruisant l’un des plus petits ilots du site, cette voie est une faille sur un potentiel affichage, elle permet de deviner une activité depuis le sud, et ne force plus les

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usagers à empreinter le fin trottoir qui borde le site à l’est. Elle peut exister même si l’ilot sud est déconstruit puis remblayé. Démantelement partiel du silo existant Après investigation, j’obtiens les plans du silo existant, un volume cylindrique accompagné de deux espaces opaques aux murs bétons très épais. Je fais le choix de ne conserver que la tour signal et partie significative. Les déchets concassés des deux annexes seront réemployés en assises gabions, ou en sols minéraux. La tour s’adaptera au projet et réciproquement. La friche végétale mutable Au sud-ouest du passage planté, dans la dent croche du parcellaire existant prend place une friche végétale provisoire qui participe à la reperméabilisation des sols, un espace non occupé par le projet qui pourra être facilement intégré aux futures aménagements. Cette bande végétale est prolongée jusqu’au parvis sud, emportant avec elle une partie des places du parkings surélevé de l’ilot sud, jamais plein. Cette accroche permet de sentir la voie verte, et de prolonger les aménagements paysagers qui seront faits dans la division du centre commercial.

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Schémas d’intentions urbaines Réagir aux futures mutations, poser des invariants, conditions de raccordements à l’existant Démantelement partiel du silo existant

Une nouvelle voie piétonne est-ouest : la voie verte

Conservation de la tour signale significative. Réemploi des concas pour déssiner la nouvelle place minérale parvis, ainsi que les interventions paysagères (gabions, sols...)

Vivante et rendue crédible par la présence d'un programme public ( Expo, Bibliothèque, Resto U, TierLieu pour les jeunes du quartiers...)

Retravailler le stationnement Pour libérer une bande piétonne continue

La friche végétale Un espace non occupé par le projet, planté, en attente ou non d'aménagements futurs, il pourra intégrer le nouveau parc au Sud. Il participe à une reperméabilisation des sols

S'adapter aux futures du complexe Peut-être démoli pour laisser place à un parc, le futur projet doit mettre en place les conditions nécéssaires aux fonctionnement des 2 scénarios

Un nouveau passage Nord - Sud A terme, la métropole rend à la ville sous forme de place piétonne une partie du cour de l'Europe. En anticipation, un nouvelle voie piétonne déjà plantée voit le jour

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Les invariants : une nouvelle porosité piétonne EstOuest, un passage Nord-Sud dans l’ilot existant, des espaces publics plus généreux

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Schémas d’intentions urbaines Réagir aux futures mutations, poser des invariants, conditions de raccordements à l’existant

Scénario 1 : Le site prémaillance est conservé, l’ilot nord peut être construit selon le nouveau tracé.

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Schémas d’intentions urbaines Réagir aux futures mutations, poser des invariants, conditions de raccordements à l’existant

Le projet devient le pavillon du fond du parc de la ZAC

Remblais ou conservation du sol existant en cassant la dalle de parking

Conservation des axes existant + ajout d'un tracé plus souple

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Scénario 2 : Le site prémaillance est détruit pour laisser place à un parc qui inclu la friche végétale et s’ouvre sur la nouvelle voie piétonne et le projet.

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Intentions architecturales Schémas de conceptions Avant toute chose, il me tient à coeur de commencer à composer avec un «type». D’engager les premiers dessins sous un angle formel qui devient programmatique au fil du developpement de la volumétrie. Je m’attache alors à un projet de bâtiment à cour(s), une figure de cloître jardin que l’on devine de dehors, autour de laquelle graviteraient dans tous les plans de l’espace les éléments du programme. 1. Le vide comme dessin de départ : la cour comme origine

et se devine largement depuis la rue.

2 3. Une figure lisible : formation d’un cloître et ses ailes GSEducationalVersion GSPublisherVersion 1053.50.54.100

Je pose alors la cour, le vide, comme dessin de départ, je m’oblige à composer autour de celui ci, il est l’épicentre du projet, son agora.

Le projet a pour vocation de proposer une figure lisible et capable. Une cour dont le cloître filant mènent à d’autres dilatations de l’espace. Dans le futur si le programme est amené a évoluer, sa typologie conviendra à d’autres usages.

1 3

2. Un premier bras qui fait lien : La cour comme prolongement de l’espace public

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Dès lors, je fais le choix d’orienter le parvis du pôle à l’est, sur le trajet du tramway hyper fréquenté et l’ENSAG, pour rendre visible et familière l’entrée du complexe qui s’articule autour du silo existant. La cour, accompagnée d’une première aile construite, se positionne comme le prolongement visuel de l’espace public UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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Intentions architecturales Schémas de conceptions 4. Un 1er pavillon en bout de cour, la Halle : séparer les usages professionnels des usages étudiants. En bout de cour, à l’ouest, la halle reservée aux entreprises est à la fois isolée et connectée par une bande végétale franche et privée qui correspond à l’accès des salariés. Ainsi, sa façade ouest, ouverte sur la rue, permet d’y faire rentrer les camions sans déranger quelconques usagers. Ce positionnement fort d’une partie du programme tend à régler certains autres espaces, notamment ceux le long de la voie verte, qui accueilleront la pluspart des programmes et accès publics. Ainsi, cette voie piétonne devient animée du matin au soir car toutes les temporalités y seront engagées.

Des toitures à double pans orientées apparaissent, elles sont, dans les consciences la marque d’une activité artisanales, symboles d’une construction bois traditionnelle. Le bâtiment porte l’identité de son activité. Sur le parvis, le restaurant universitaire construit autour du silo s’ouvre au passage du tramway et à l’ENSAG, il est également ouvert aux salariés du complexe, enseignants et chercheurs. Verticalement, le cloître developpe une terrasse périphérique au jardin accessible et constructible.

5 6. Appliquer la transparence : Partout, le jardin

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5. Prolonger le cloître verticalement : La résidence étu-

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diante, un belvédère sur le Vercors Les gabarits sont en grande partie définis en fonction des montagnes et pianotent selon les dégagements existants. De l’autre côté, à l’est, le vaisseau amiral, la résidence étudiante, répond à la halle, construit le parvis, et devient surtout un véritable belvédère sur le Vercors et le jardin du cloître. UN NOUVEAU PÔLE BOIS A GRENOBLE

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CONCLUSION LEON DOSSE

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Conclusion Vers un projet dessiné, vers la soutenance, vers l’experience Il convient de sortir du tout béton, malheureusement enseigné et pratiqué encore bien trop systématiquement au dépend des ressources en sable marin, des écosystèmes… Les enjeux qui s’imposent au monde sont légion : pollution, urgence climatique et raréfaction des ressources exigent des réactions. Il convient d’adhérer à des alternatives durables, locales et inévitables. Construire en bois feuillus local tant que possible a tout son sens : La réduction des émissions GES – tant par la séquestration du carbone que par la réduction des transports et des consommations énergétiques induites, l’amoindrissement des pollutions engendrés par l’usage de matériaux biosourcés sont des réponses efficaces.

Il rentrera en résonance avec les ambitions affirmées de la ville - recherches, universités et politique écologique – et l’évolution urbaine en cours de ce quartier Sud. Bien sûr, comme pour chaque étudiant, ce travail de fin de cursus universitaire nous aura terriblement recentrés, moi, mes préoccupations, mes envies. Il me tarde de vous le présenter début Juillet …

Léon. A mon grand-père, Pierre DOSSE, architecte.

En France, construire en bois feuillus local s’avère préférable surtout dans un contexte où la forêt française ne cesse de croitre. La relocalisation de la transformation Espace reservé au des bois feuillus français en France est possible. La respavillon renouvelable,renouveannuel source forestière y est abondante, (avec ENSAG) lée et non exploitée à hauteur de son potentiel.

Halle TP Etudiants

Un tel développement serait porteur de nombreux emplois qualifiés, locaux et non délocalisables. C’est presque sous la contrainte de la RE2020 que la France devient résolument active, après le Nord de l’Europe précurseur en la matière. Le projet d’un Pôle bois à Grenoble répondra à ces constatations et aux besoins inhérents : former, informer, transformer, chercher, habiter, accueillir, sensibiliser.

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Il convient de sortir du tout béton, malheureusement en-

seigné et pratiqué encore bien trop systématiquement au dépend des ressources en sable marin, des écosystèmes…

Les enjeux qui s’imposent au monde sont légion : pollution, urgence climatique et raréfaction des ressources exigent des réactions. Il convient d’adhérer à des alternatives durables, locales et inévitables. Construire en bois feuillus local tant que possible a tout son sens : La réduction des émissions GES – tant par la séquestration du carbone que par la réduction des transports et des consommations énergétiques induites, l’amoindrissement des pollutions engendrés par l’usage de matériaux biosourcés sont des réponses efficaces. En France, construire en bois feuillus local s’avère préférable surtout dans un contexte où la forêt française ne cesse de croitre. La relocalisation de la transformation des bois feuillus français en France est possible. La ressource forestière y est abondante, renouvelable,renouvelée et non exploitée à hauteur de son potentiel. Un tel développement serait porteur de nombreux emplois qualifiés, locaux et non délocalisables. C’est presque sous la contrainte de la RE2020 que la France devient résolument active, après le Nord de l’Europe précurseur en la matière. Le projet d’un Pôle bois à Grenoble répondra à ces constatations et aux besoins inhérents : former, informer, transformer, chercher, habiter, accueillir, sensibiliser. Il rentrera en résonance avec les ambitions affirmées de la ville recherches, universités et politique écologique – et l’évolution urbaine en cours de ce quartier Sud.

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