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SACRÉ BALLON

ballon ! LA RELIGION DU BALLON ROND revenus en mémoire les images de cette nuit glorieuse de 1998. Mes Sacre

Plus qu’un sport, le foot est une religion. Le stade est sa chapelle, les supporters ses croyants fidèles. souvenirs de la victoire mondiale française et la canonisation de Zizou au rang de saint des saints du ballon rond manquent de précision, mais la sensation

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J’ai longtemps fait partie générale reste, elle, de cette catégorie de extrêmement vivace. personnes qui se plaisent L’euphorie partagée à condamner le foot sans frisait la communion pourtant rien y connaître. mystique et c’est cette

Imaginez-donc ma surprise même émotion qui, quand, assise en terrasse des années après, m’a par une chaude soirée rattrapée et permis de d’Euro (ou était-ce le contempler le fossé qui mondial ? Un match amical séparait mes positions ? Peu importe…) je me suis théoriques (et, disons-le retrouvée face à l’écran, les franchement, snobs) de poils de bras hérissés et le Autel dédié à Maradona, a via San mes réactions concrètes. cœur battant au rythme Biagio dei Librai, Naples La fraternité qui fait des déplacements des joueurs. Un tomber deux inconnus dans les bras peu plus et je me joignais au chœur l’un de l’autre à l’issue d’un match, les des supporters ! Par bonheur pour yeux mouillés de larmes de joie ou de l’ensemble des gens alors rassemblés, peine sincère, esquisse un sentiment je ne connaissais pas les chants rituels dont l’essence est proche de la et me suis donc contentée de chauffer ferveur religieuse. Selon l’hypothèse ma voix en braillant chaque fois que le dominante, le terme « religion » ballon entrait ou faisait mine d’entrer vient du latin religio procédant du dans les cages. Cet épisode de ferveur verbe religare, relier. Une étymologie imprévu et spontané m’a forcé à revoir qui rappelle le fondement de tout mes positions et à interroger mes groupe religieux: celui de rassembler, sentiments réels envers ce sport qui de lier un groupe autour d’une seule brasse autant d’argent que d’espoirs et même croyance. La sensation et de rêves. Au cours de cet exercice de faire partie d’un tout, d’une d’introspection me sont rapidement communauté, c’est ce qui anime les

supporters à se retrouver sur les bancs du stade, sur les tabourets des bars ou le canapé d’un salon. Elle permet de garder la foi, de continuer à croire en son équipe alors même qu’elle vient d’être reléguée en Ligue 2, comme Moïse, assoiffé en plein milieu du désert, est resté fidèle à son Dieu et à l’espoir de la terre promise. Une correspondance de fond qu’on peut s’amuser à trouver dans la forme. Allez les Verts, l’hymne de l’AS Saint-Etienne, devient chant liturgique, le stade un lieu de culte où les signes extérieurs de croyance religieuse sont fréquents. Qu’ils se signent ou s’agenouillent vers la Mecque avant d’entrer sur le terrain, les footballeurs comme les supporters font preuve d’une attitude qui brouille encore davantage les frontières entre sport et religion, où la main de Dieu peut envoyer les dix plaies d’Egypte en même temps qu’un ballon dans les cages. Dans cette association entre le foot et la foi, certains n’ont pas peur de la démesure. Comme sur la via San Biagio dei Librai à Naples, où l’on peut se recueillir sur l’autel dédié à Maradona. Ou encore l’initiative de la marque de bière brésilienne Foca qui, en 2014 et à l’occasion du mondial, a réclamé que le football soit reconnu comme une religion officielle. Les temps des matchs remplacent le temps de la prière et la bière Foca s’est bien sûr autoproclamée eau bénite de ce nouveau culte du ballon rond. Etant moi-même de nature légèrement excessive, je tiens à signaler que les deux plus grands prophètes actuels sur le terrain se nomment tout de même Cristiano et Messi...Coïncidence ? Bien sûr, mais c’est rigolo quand même !

“ Mo Salalalalah S 'il est assez bon pour toi, S 'il est assez bon pour toi, il est aussi bon pour moiS'il marque encore quelques buts , je me ferai musulman aussi il est aussi bon pour moi, Mo Salalalalah” c 'est la que je veux etre , Assis dans une mosquee, Hymne des supporters de Liverpool en l’honneur de leur attaquant vedette, la star égyptienne Mohamed Salah

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