KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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BERLIN 28 JUILLET RENCONTRE DES KWENI/GOURO
HAR
D’EUROPE UNE VILLE HISTORIQUE POUR UNE RENCONTRE HISTORIQUE
SAL
MATHEMATIK
DATE: SAMEDI, 28 JUILLET 2012
LIEU:
CITY WEST RAUM BERLIN C/O MATHEMATIK IN BERLIN HARDENDERG
HEURE: 14H00-20H00
DIRECTION: La zone City West est situe exactement entre le Ernst-Reuter-Platz et le jardin zoologique (Metr le Steinplatz. Adresse de la conférence: http://www.cwr-berlin.de/konferenzraum.html TOUS LES KWENI/GOURO SONT INVITES
La rencontre est sponsorisée par Kweni International
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2012
RDENBERGSBERGSTRASSE
CONTACTS
LLE EQUIPEE
Martin Tra Bi, Charge de la mobilisation, Kweni Europe. Pays: Suede. Telephone: +0046736910894 Email:martinbifils@hotmail.com
Dr Noel Diangone, Conseiller, Kweni Europe. Pays: Allemagne. Email:ndiangone@hotmail.com
Nene Clarisse, Membre, Kweni Europe. Pays: France.
GSTRASSE 8 10623 BERLIN
ro Bahnhof zoologischer garten. A quelques mètres se trouve
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Telephone: 0674334465 Email: clarissemeda@yahoo.fr
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REVEILLEZ L’ESPRIT KWENI QUI DORT EN VOUS DEVENEZ UN LEADER
Alain Doh Bi, un kweni en Chine
KWENI INTERNATIONAL Afrique
Amerique
Europe
Asie
Boue Dominique
Kweni Inc.
Martin Tra Bi (Suede)
Tra Bi Zehe Gyslain,
01 BP 1437 San Pedro 01
3423 Orange Grove Ct.
Email: martinbifils@hotmail.com
Mabalacat, Panpaga, Philipine
Email: bouetra@gmail.com
Ellicott City, MD, USA
Tel: +00 46 736910894
Email: info@jggbc.com
Tel: (225) 07674125
Email: jtra00@yahoo.com Tel: +1-443-2531995
4 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
Tel: +63 9474890962
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EDITORIAL DANS CE NUMERO
La legende de Sehi Nin Ca-
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L
e mois de Juillet est le temps des vacances, c’est aussi le temps de se reposer et de découvrir d’autres horizons. L’organisation Kweni prévoit sa première rencontre Européenne dans la ville de Berlin le 28 du mois. C’est que c’est a Berlin que s’é-
tant réunis, les puissances européennes ont décidé de se partager l’Afrique, ce serait symbolique qu’a partir de la même ville, des africains pensent a comment réunir un peuple victi-
sro
me de la colonisation française. Dans ce numéro de notre magazine, nous avons repris les A la decouverte du Zamble
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récits de voyages en Cote D’Ivoire de l’explorateur Eysséric. L’auteur a présenté notre peuple comme des indigènes violents et insoumis, il a aussi montré l’intérêt économique que notre région avait aux yeux de la France. Des récits de voyages dans la pays Gouro/
Mission en pays Kweni
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Kweni, il y a en eu beaucoup, aussi nous avons repris des écrits plus récents de certains auteurs français qui ont fait l’effort de dépasser l’intérêt économique que représente notre pays pour présenter la culture et l’histoire du peuple kweni. A coté de ces récits venant de
La place du yrou chez les kwenis
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visiteurs de notre région, nous avons ausii présenté notre histoire et notre culture. On a l’habitude de dire que « l’eau la plus fraiche est celle qui sort de la bouche de la grenouille », et donc nous sommes peut être les mieux placés pour parler de notre culture et de la présen-
Style et Mode
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ter telle qu’elle est au reste du monde. Sehi Nin Casro est un personnage de légende dans l’histoire des Kweni et sa présentation dans ce numéro permettra prochainement d’explorer le personnage afin de le révéler tel qu’il a été. Un autre personnage que nous nous ef-
Qui est qui: Katrin Peters, une kweni
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forcerons plus tard de révéler a nos lecteurs est Senninwrè Bi Banhou qui fut un résistant a la pénétration Française dans le pays Kweni. Tout comme Samory Touré est un personnage
d’adoption
de légende, en Afrique de l’Ouest, Senninwrè Bi Banhou en est un autre moins connu. A la Nos voisins les Baoulé
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tête de centaines de guerriers, Senninwrè Bi Banhou émerveilla les troupes françaises par son courage et sa détermination a résister a toute conquête du pays Gouro. Peu d’écrits parlent de Senninwrè Bi Banhou, mais nous avons retrouvé son nom dans les récits de Ariane Deluz-Chiva ou elle le présente sous le nom de Bambu. Les funérailles sont un moment spécial dans la culture kweni et notre frère le journaliste Fréderic Gore Bi De Minfla nous l’explique. Il révèle aussi l’importance du « yrou », ou neveu dans la société Kweni.
Exploration du Bandama
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Les femmes Kweni sont belles et courageuses, et nous ne cesserons de le révéler à travers notre magazine. Bonne lecture à nos fideles lecteurs.
Les funerailles ches les kwenis
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Dr John Tra jtra00@yahoo.com
KWENI INTERNATIONAL
Le but de l’organisation KWENI est la promotion de l’unité et du développement socioculturelle et économique du peuple Kweni/Gouro de la Cote D’Ivoire et de sa diaspora.
L’organisation maintient son siège à Bouaflé, en Cote D’Ivoire.
Pour toute information concernant l’organisation et les conditions d’adhésion, veuillez envoyer un email au secrétariat général, à l’adresse de Mr Brede Grohe (jesdazan@yahoo.fr)
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LA LEGENDE
allaient chercher des masques, cette démarche selon la tradition orale une chose courante et legale, appelle "Yonmele wanfla".
DE SEHI NIN CASRO
Certains, recevaient moyennant de l'argent appelé communément "blo"(1) la monnaie d'échange qui avait cours légale dans les transactions en pays kweni, particulièrement entre les kweni et les malinkés et les baoulés.
A l'instar, des divinités et des masques sacres dans la cosmogonie kweni, le Zamblé a une histoire. A nous nous efforcerons ici d' éclairer autant que faire se peut comment le Zamblé est ne et qui en est le père. Certainement plusieurs personnes ont déjà mis a la disposition du grand publique des Brede Grohe informations très intéressantes dans le sens de permettre un parfaite connaissance de ce masque. Sans rentrer dans la classification des masques, il est tout de même important de note, que le masque ZAMBLE se retrouve dans la catégorie des masques considérés comme sacres. Nous trouvons dans cette, classe, le YRO, le Dje, pour ne citer que ceux la, qui a une case sacrée "Yonkon" dont la présence dans la foret généralement a la lisière du village, devient automatiquement une foret sacrée. L'histoire du zamblé, a commencé , en pays Wan ou nos aïeuls 6 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
Un homme du nom de Sehi Nin Casro, comme plusieurs de sa génération se rendit donc a wanfla, et y ramena un masque. Il construisit une case dans la foret et la consacra. Il l'appela foret sacrée et fit passer le message suivant: " Cette foret est sacrée et le masque qui y demeure est sacre, cet endroit a partir de ce jour est interdit a toutes femme, jeune fille et toute autre personne non initiée". Et la pénalité pour quiconque violerais cette recommandation serait la mort, c'est alors qu'un jour Sehi Nin Casro est informe qu'une femme aurait viole le sanctuaire de son masque. Il se mit dans ses apparats et se rendit aussitôt dans la foret. A sa grande surprise, il y trouve sa mère. Que dilemme, doit t il épargner sa mère?
7 Ou mettre a exécution ce qu'il a lui même établit? Sans hésite, il tua sa mère et lui coupa la tête, et décida de l'emporter au village et la présenter a tout le village. Et en rentrant Sehi Nin Casro, pleurait, : " Tchiba, ye zam blé oo, ye zam blé oo" ce qui traduit veut dire " il mange son propriétaire. Voici l'origine du nom Zamblé qui a l'origine se disait Zam blé, qui au fil du temps est devenu zamblé. (1)L'économie des échanges précoloniaux en pays gouro (Claude Maillassoux) {http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_00080055_1963_num_3_12_3713} Le fer l'outil et la monnaie (J-P CHAUVEAU) {http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/ pleins_textes_4/sci_hum/19372.pdf}
ACTIVITES DE KWENI INTERNATIONAL
A LA DECOUVERTE DU ZAMBLE
Z
amblé est un des masques les plus connus des Gouro (centre-ouest de la
Côte d'Ivoire) ; son aspect très particulier, mi-léopard, miantilope, est directement associé à cette ethnie et à elle seule dans une région où les différents groupes de populations connaissent pourtant beaucoup d'interactions. En ce qui concerne les masques ,notamment, les influences sont fréquentes et dépassent parfois le niveau formel. Au-delà des considérations esthétiques, zamblé est intéressant à plus d'un égard car il constitue une charnière entre les masques profanes qui dépendent d'associations
Rencontre A Abidjan
d'artistes et les masques sacrés. Zamblé, comme les exemples sacrés, est placé sous la garde d'une famille responsable de son culte mais le succès que rencontrent ses performances et la reconnaissance publique de l'identité de son porteur le placent également dans la catégorie des masques plus profanes de divertissement. Ses interventions
Le comite d’organisation de la rencontre générale des
peuvent avoir lieu dans le cadre restreint du
kweni/Gouro d’Abidjan se réunira a Abidjan le 7 Juillet
rituel familial pour un sacrifice offert aux
en présence de Doue Dominqiue, Youan Frederic et de Zahoula Beatrice. La présence de chaque membre de
ancêtres ou à l'occasion de grandes funérailles impliquant plusieurs villages. Cette cérémonie particulière exige un énorme investis-
l’organisation Kweni est vivement souhaitée. Pour tou-
sement financier pour la célébration du dé-
te information contactez Frederic Youan Bi au
funt. Ces considérations économiques
01980996 ou tiefrederic@yahoo.fr ou Beatrice Zahoula
contraignent d'ailleurs de plus en plus sou-
au 01121397 ou zltb002@yahoo.fr
vent les familles à organiser un évènement commun pour la commémoration de plusieurs morts à la fois. Les dignitaires invitent beaucoup de masques de villages voisins et fréquemment deux zamblé qui entrent en compétition pendant toute une journée. Ces concurrences de zamblé sont tellement célèbres qu'elles rassemblent autour de la place de danse, des spectateurs venus de villages parfois très éloignés et même de la capitale où certains résident. Pourtant, il ne s'agit pas seulement
Trouvez nous sur FACEBOOK en cherchant “organisation Kweni”
d'un divertissement car le simple fait d'assister à des spectacles qui mettent en jeu les pouvoirs surnaturels représente toujours un
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à les interpeller par leur nom de famille, ce qui est censé les en-
danger.
courager et les valoriser. Les femmes restent discrètes même si Il est indispensable de se protéger des attaques de sorciers par
elles connaissent l'identité de chaque danseur, elles n'iront pas
l'utilisation de multiples "gris-gris". Sans compter l'énorme po-
jusqu'à prononcer leur nom : le masque reste envers et contre
tentiel surnaturel et magique qui est lié à la présence de
tout un objet sacré, donc dangereux si les interdits qui le concer-
deux zamblé qui se mesurent dans une profusion de substances
nent ne sont pas respectés. Finalement, un homme aura le coura-
protectrices et potentiellement dangereuses. Au cours de ces
ge d'annoncer le zamblé vainqueur.
extraordinaires joutes chorégraphiées qui opposent deux masques, la tension et l'angoisse même croissent jusqu'au
En effet, seul un dignitaire, un homme d'une
seuil de tolérance des personnes en présence. Les
extrême sagesse et d'une grande assurance
spectateurs (qui ont souvent consommé beaucoup
peut supporter le poids d'une telle déclara-
d'alcool) sont très nerveux, ils se sentent agressés de
tion. Il ne faut jamais perdre de vue que
toutes parts ; sous l'emprise d'une véritable paranoïa,
le zamblé perdant est un masque dont les
ils ont l'impression que le danger est constant et immi-
représailles peuvent être redoutables. Une
nent. L'atmosphère de plus en plus oppressante de-
parole prononcée n'est jamais insignifiante,
« Les manifestations de cette lutte incessante contre la sorcellerie se multiplient : des verres se brisent sous l'effet de bagues-talismans qui détectent les poisons, les attaques de substances secrètes»
vient presque palpable comme si
elle a autant de poids qu'un écrit dans notre
la densité de l'air augmentait
conception occidentale de la vérité. Il est
sous l'effet des charges invecti-
étrange d'ailleurs de constater à quel point
ves magiques. Plus la journée
nous sommes déformés par la qualité que
avance, plus on constate, çà et là, que certai-
nous attribuons à l'écrit au détriment de l'oral. Comme si nous
nes personnes se sont effondrées, victimes
perdions tout esprit critique face au contenu d'un ouvrage publié
de la combinaison redoutable de leur an-
alors que nous remettons volontiers en cause ce qui nous est
goisse, de l'alcool et des maléfices. Les ma-
transmis oralement.
nifestations de cette lutte incessante contre la sorcellerie se multiplient : des verres se
* Je remercie tous les Gouro qui m'ont aidée au cours de mes
brisent sous l'effet de bagues-talismans qui
recherches et plus particulièrement Djo Bi Irié et Zoro Bi Irié
détectent les poisons, les attaques dérapent sur les corps protégés, lavés et recouverts en
différents endroits stratégiques de substances secrètes, les gens réagissent au moindre attouchement suspect. Bien entendu l'interprétation que chacun donne donne à ces évènements troublants
Anne-Marie Bouttiaux est conservateur adjoint, section d'ethnographie , Responsable des Exposition itinérantes. Elle est actuellement commissaire de l'exposition L'Autre Visage présentée au Musée Royal de l'Afrique Centrale, à Tervuren.
dépend du crédit qu'il apporte à l'existence même de la sorcellerie. Mail nul ne peut nier que les incidents se précipitent ; certains, sentant leurs forces diminuer, n'hésitent pas à s'éloigner au
“Si vous êtes Gouro, vous
plus vite de ce champ de bataille où les agresseurs sont invisibles.
êtes kweni”
Lorsque les zamblé se sont mesurés toute la journée, il faut annoncer le vainqueur. Le public est seul juge ; pendant les prestations, on entend sans cesse les commentaires des spectateurs qui comparent la précision, la vitesse d'exécution des deux danseurs. Certains n'hésitent pas à les interpeller par leur nom de famille, ce qui est censé les encourager et les valoriser. Les femmes restent discrètes même si elles connaissent l'identité de chaque danseur, elles n'iront pas jusqu'à prononcer leur nom : le masque reste envers et contre tout un objet sacré, donc dangereux si les interdits qui le concernent ne sont pas respectés. Finalement, un homme aura le courage d'annoncer le zamblé vainqueur. 8 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
Kweni est notre nom, Gouro est un nom empruntée
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MISSION EN PAYS
chaque village. Au cours des mois écoulés, nous avons ainsi été amenés à visiter 257 villages en sus de ceux que nous avions étudiés en 1958-1959. Pour chaque grande famille, ou segment de lignage, nous avons noté systématiquement les renseigne-
KWENI/GOURO, COTE D'IVOIRE1964
ments suivants : a) La généalogie sommaire de plusieurs individus de chaque groupe et leur âge approximatif, afin d'obtenir des repères chronologiques qui tiennent compte des écarts entre générations, très différents suivant qu'on a affaire à des aînés ou à des cadets. b) Le récit des migrations et installations successives de chaque famille, en relation avec leur généalogie. c) Les noms « honorifiques » de chaque segment de lignage, leur devise et leurs interdits, les cultes qu'ils détiennent et leur spécialisation éventuelle (forgerons). MISSION EN PAYS GURO d) Les segments de lignage des autres villages
par ARIANE DELUZ-CHIVA La mission que nous venons d'effectuer (février-septembre 1964) en pays gouro grâce à l'aide du Centre National de la
avec lesquels ils se reconnaissent une parenté agnatique, ou vis-à-vis desquels ils ont des obligations réciproques de funérailles qui les assimilent à des agnats.
« Au cours des mois écoulés, nous avons ainsi été amenés à visiter 257 villages en sus de ceux que nous avions étudiés en 1958-1959 »
e) Les liens de parenté, alliance, subordination ou camaraderie qui les lient aux autres familles du village. /) Ces mêmes liens, mais au niveau des relations intertribales.
Recherche Scientifique, Paris) a été entièrement consacrée à la
g) Les mécanismes d'emprunt, de contamination, de distorsions
recherche sur le terrain, l'élaboration des matériaux recueillis
systématiques dont la connaissance est indispensable à l'analy-
devant se poursuivre à Paris. Cette brève note vise donc surtout
se des données recueillies.
à rendre compte des grandes lignes de notre travail, qui s'est
Quelques constatations ressortent déjà de notre étude :
déroulé dans des conditions matérielles et psychologiques très satisfaisantes, grâce à l'appui du
a) Une tradition que
Ministère de l'Éducation Nationale de la République de Côte
de vérifier et de com-
d'Ivoire et du Centre National de Documentation, ainsi que des autorités administratives et politiques locales, appui dont nous les remercions très vivement.
nous nous efforcerons pléter lors d'une enquête ultérieure, fait venir les ancêtres de la
Histoire : Au cours d'un précédent séjour (1958-1959), nous
plupart des Guro du
avions analysé l'organisation sociale gouro au niveau des tribus
village de Kabala en
et des villages. Il nous était apparu que ces unités s'étaient
Guinée, à une date que
constituées sous leur forme actuelle à la suite d'une série de
nous n'avons aucun
micro-migrations, et que seule une étude détaillée de leur pro-
moyen de préciser. On
cessus ainsi que des éléments culturels qu'elles ont véhiculés,
retrouve ensuite leur
pourrait rendre compte de l'organisation de l'espace social et
trace dans les régions de
territorial des Gouro.
Tuba et de Séguéla. Au xv e
Aucune chefferie institutionnalisée n'existant chez les Gouro, nous avons interrogé les anciens de chaque famille étendue de 9 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
Le pays Kweni
siècle, ils peuplent probablement les régions de Séguéla, Vavoua, Daloa, et celles plus méridionales. A une date
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que nous n'avons pas encore estimée, ils s'ébranlent en direc-
tribale, et échangent des insultes. Ces insultes portent sur les ori-
tion de l'est et du nord-est et s'installent dans la région de Boua-
gines de chacun, les migrations, les mésalliances, les statuts so-
ké, d'où ils sont repoussés par les Baoulé. Le gros des migrants
ciaux, les défaites à la guerre, etc. Cette cérémonie n'existe que
s'installe alors entre le Bandama et la Marahoué, et à l'ouest de
dans les tribus du nord ; elle constitue une bonne source de la
la Marahoué. Les tribus qui peuplent actuellement la sous-
tradition historique et nous semble prouver une organisation an-
préfecture de Vavoua et une partie de celle de Sinfra, à l'ouest
cienne au niveau de l'ethnie toute entière.
et au sud, sont des résidus que la grande vague de migration a laissés derrière elle, et des segments de lignages refoulés de l'est. Leurs dernières migrations sont de faible amplitude, leur mémoire généalogique est courte, les anciens lignages ont complètement éclaté : la faible densité de la population oblige les segments de lignages à se regrouper pour former de nouvelles unités exogames. A l'inverse, au nord de Bouaflé, on assiste à un processus de fission des
« Les groupes du sud et de l'ouest ne détiennent plus aucun des grands cultes Gi, Vro, Yuné, Gyè »
Onomastique : Nous avons relevé l'étymologie et la prononciation dialectale de tous les noms de villages et de tribus gouro. Les villages se divisent en deux groupes : ceux du nord et du centre sont souvent nommés d'après l'individu qui a installé le village dans son dernier site précolonial ou peu après la pénétration européenne ; ceux de l'ouest et du sud portent plutôt des noms se rapportant aux caractéristiques de ses habitants et du site choisi.
lignages, renvoyant à des
Parenté et mariage : Parallèlement à la recherche historique,
migrations de plus grande
nous avons pour suivi l'étude du système de parenté et de ses va-
amplitude, et allant de pair
riations les plus significatives, et nous avons relevé les terminolo-
avec une meilleure mémoire
gies de parenté des groupes mwan, wan, sia et gagu.
généalogique et une forte
A partir des données généalogiques recueillies au village de Bo-
densité de population. Les
gopinfla, nous avons pu examiner le fonctionnement réel des rè-
groupes du sud et de l'ouest
gles d'exogamie au sein d'une aire matrimoniale déterminée. Ga-
ne détiennent plus aucun des grands cultes Gi, Vro, Yuné, Gyè,
gu : Enfin, une brève prise de contact avec les Gagu de la sous-
tous localisés dans les sous-préfectures de Zuénoula, Mankono
préfecture d'Oumé nous a permis de relever quelques traits im-
et Bouaflé.
portants de leur organisation sociale : existence d'un double systè-
b) Les Gouro ont en partie chassé, en partie assimilé les Mwan,
me de descendance ; les biens meubles (or, pagnes, petit bétail) se
population actuellement réfugiée au sud de la sous-préfecture
transmettent de l'oncle maternel au neveu utérin au sein d'un clan
de Mankono. Les Mwan disent avoir occupé autrefois l'habitat
matrilinéaire ou kpwè. L'autorité sur le groupe des agnats, la ges-
des Gagu (de fait, les terminologies de parenté des deux popu-
tion des plantations et les cases se transmettent de frère en frère
lations offrent des similitudes remarquables).
au sein du groupe des agnats, gligba, territorialement délimité. Le
c) Aux XVIIIe et XIXe siècles, quelques uns des Malinké qui ont peuplé la sous préfecture de Mankono se sont infiltrés dans
kpwè et le gligba contribuent tous deux aux prestations matrimoniales.
le pays gouro et même beaucoup plus au sud. A l'ouest, quelques rares groupes bété ont été assimilés par les Gouro, alors que d'assez nombreux groupes gouro se sont fondus parmi les Bété. Le même phénomène s'est reproduit entre les Gouro et les Baoulé (ainsi les Snan, d'origine gouro, sont répartis dans plusieurs tribus gouro et forment la tribu baoulé Sana). d) Chaque tribu gouro est entourée de tribus sœurs ou amies, et de tribus ennemies (qui sont en même temps des donneurs de femmes). L'ensemble de l'ethnie est divisé en deux groupes ; chaque tribu appartient soit au groupe ma, soit au groupe nya, du nom de deux tribus voisines qui sont les tribus-pilotes de chaque groupe. Au cours des funérailles d'hommes importants et à l'occasion de la sortie nocturne des génies y une, les hommes se rangent dans l’un ou l'autre camp selon leur affiliation 10 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
Immigration Kweni
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La place du ‘’Yrou’’ chez les Kwenis FREDERIC GORE BI de Minfla Ce sont les neveux maternels dans une famille. Leur statut fait d’eux des princes auxquels on n’a pas
le droit de refuser
quelque chose ou des ‘’forçats’’ qui doivent exécuter les tâches les plus ardues ou les plus répugnantes. Mais quelque soit le statut qu’ils peuvent avoir, les ‘’Yrous’’ ont une place dans la société Kweni qui est sans équivoque, primordiale voire même indispensable.
C
ontrairement aux idées reçues les sociétés
et qui n’est autre que le neveu maternel en langue
humaines Africaines sont organisées, hiérar-
Kweni. Ce fils de la sœur ou de la tante dans une
chisées et administrées. Ceci bien avant la
famille, tient une place de choix dans la cosmogonie
pénétration occidentale
et la colonisation qui s’en
Kweni. Autant il reçoit des privilèges autant il est
sont suivies. Et c’est le cas du peuple Kweni de la Cô-
banalisé. Mais cela n’enlève en rien à sa valeur et à
te d’Ivoire. Situé dans la partie centre ouest, ce peu-
son rôle. Le ‘’Yrou’’ a plusieurs fonctions dont les
ple s’étend sur plusieurs villes qui forment une région
plus essentielles se résument ainsi :
administrative dénommée la Marahoué. Les Kwenis,
Un prince dans la famille maternelle
comme la plupart des peuples de cette partie de la Côte d’Ivoire appliquent le système patriarcat. Ce mode de fonctionnement donne la primauté à la lignée du père. Ainsi chez les Kwenis, on hérite de père en fils. Cependant il existe dans cette ‘’ constitution ethnique’’ une disposition particulière qui mérite d’être relevée. Il s’agit notamment
de la place du
‘’Yrou’’ ou ‘’Yrouwrinnin’’ dans la cosmogonie Kweni 11 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
L e Yrou ou neveu est un privilégié dans sa famille maternelle. Il est choyé et fait l’objet d’une attention toute particulière. Il peut se permettre de prendre tout ce qui lui plait chez ses oncles maternels sans que ceux-ci ne protestent. Au pire des cas il sera dédommagé, si jamais, la chose qui fait l’objet de la requête du ‘’Yrou’’ est jugée vraiment d’une importance capitale par ses oncles. Ces cas sont rares et
12
portent généralement sur des choses de grande va-
prononcée par un individu ou un group d’individu à l’en-
leur. Cependant il est à noté que nul n’a le droit de
contre de l’un des siens ou de plusieurs.»
lever la voix sur lui ou de lui porter main. Ca serait
Témoin de la tradition Kweni, le patriarche Irié Bi
un véritable sacrilège dont la réparation peut coûter très chère.
Toh Lucien donne plus de détail concernant ce volet « dans la tradition Kweni, il est interdit de se maudire
Le patriarche Irié Bi Toh Lucien est notable à Tuéi-
en membre d’une même famille. Mais si par malheur cela
fla, village de la sous-préfecture de Vouéboufla dans
arrivait à se produire. La tradition exige que seul le neveu
le département de Zuénoula. Il explique ici ce pan
ou ‘’Yrou’’ est habilité à annuler les paroles de la malédic-
important de la tradition Kweni. « Le Yrou est acteur
tion qui ont été proférées. Et cela par le
important dans l’organisation et l’animation de nos us et
biais d’un certain nombre de rites qui
coutumes. Il est à la fois précieux et utile. Précieux, par-
consistent à prendre un coq ou de la noix
ce qu’il fait et doit faire l’objet d’un traitement de faveur.
de cola pour passer sur le corps des mis
Personne ne le doit ni de le frustrer ni de l’offenser. Mê-
en cause, après avoir fais des impréca-
me quand il a des attitudes répréhensibles, on use de
tions en invoquant les mânes des ancêtres
tact et de diplomatie pour le lui dire. Par exemple les
garants de la tradition et protecteurs des
enfants de mes sœurs ou de
vivants. Si jamais ce rite n’est pas fais par
mes tantes peuvent venir
un ‘’Yrou’’ et que avec le temps les prota-
chez moi pour prendre tout
gonistes se réconcilient, un malheur peut arriver allant
ce qu’ils veulent et qui peut
même à la mort. Même s’il s’avère que les sacrifices ont
être de toute nature. Des
été faits avant que ces derniers ne se mettent ensem-
habits aux animaux domestiques en passant par le gre-
ble. D’où la sacralisation du ‘’Yrou’’ chez les Kwenis»
nier dans lequel ils peuvent se servir à volonté sans au-
Mais le rôle du ‘’Yrou’’ s’arrête t-il simplement à ce
cune opposition de qui que se soit. Utile tout simple-
niveau ? Il y a-t-il pas d’autres fonctions que le ‘’Yrou’’
ment parce qu’avoir un Yrou à côté de soi, sous entend
peut avoir ?
qu’on a un coursier, un serviteur prêt à tout pour nous
Le ‘’Yrou’’, la clé de voûte des funérailles
« Le Yrou est acteur important dans l’organisation et l’animation de nos us et coutumes »
satisfaire. » Un médiateur par excellence
« La tradition exige que seul le neveu ou ‘’Yrou’’ est habilité à annuler les paroles de la malédiction qui ont été proférées »
En croire le patriarche, le ‘’Yrou’’ a un rôle très important mais qui a lieu en temps de malheur. Il s’expli-
Mais encore plus, le ‘’Yrou’’ est celui là même qui
que « En pays Kweni, les funérailles revêtent une impor-
règle les problèmes les plus délicats et les plus inso-
tance capitale. Je dirai même que c’est l’un des évène-
lubles. Il a une fonction de médiateur entre les
ments les plus importants dans notre tradition. Et ce mo-
membres de la famille et même entre des familles
ment fais l’objet d’attention, car le moindre raté sera utili-
tiers que des litiges opposent. « Quand il ya des his-
sé contre la famille en guise de raillerie ou d’insulte. Et je
toires vraiment difficiles à trancher, on fait généralement
vous apprends en passant que la pire des injures pour un
appel au Yrou. Et comme le veut la tradition qui exige
Kweni, c’est de lui dire qu’il mal organisé les funérailles de
que rien ne soit refusé au neveu, le ‘’Yrou’’ fait valoir ce
son parent. Donc comprenez que les Kwenis ne badinent
statut particulier pour régler ce genre de situations. Et
pas avec tout ce qui tourne autour des obsèques et c’est
c’est souvent les conflits se rapportant à une malédiction
ces moments que le ‘’Yrou’’ est non seulement mais égale-
12 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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ment indispensable. » Mais en quoi consiste réellement le rôle du ‘’Yrou’’ pendant ce moment ? Voila ce que répond Irié Bi Toh Lucien « Dès qu’il ya un décès, le Yrou est immédiatement informé et il est commis pour aller informer les membres de la famille qui peuvent être au champ ou dans d’autres villages. Après cette étape, il lui revient également la tâche de construire un ou plusieurs appâtâmes qui serviront d’a-
“Pour avancer il faut poser un premier pas”
bri aux personnes venues aux funérailles. Puis vient l’étape de la tombe qu’il doit creuser ainsi l’enterrement qui lui incombe. Le ‘’Yrou’’ doit également servir de la boisson aux amis et autres personnes venues pour soutenir la famille éplorée. Sans oublier que toutes les courses afférentes à cet évènement sont totalement de son ressort» On le voit donc le ‘’Yrou’’ ou le neveu en pays Kweni à une multitude de fonctions qui font de lui un élément clé dans l’équilibre et l’organisation de la tradition. Cependant, la modernité n’a
t-elle pas
déteint sur cette disposition de la culture Kweni ? Le ‘’Yrou’’ est –il encore ce fils prodige et serviable à souhait ? Autant d’interrogation qui méritent d’être élucidées. FREDERIC GORE BI de Minfla
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KWENI INTERNATIONAL 13 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
“Faire de chaque Kweni, une personne qui compte”
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STYLE ET MODE
Sonia Tra,, styliste, Gilles Roland Toure 14 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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STYLE ET MODE
Sonia Tra,, styliste, Desire Zigol 15 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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STYLE ET MODE
Sonia Tra,, styliste, Gilles Roland Toure
16 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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STYLE ET MODE
Sonia Tra,, styliste, Gilles Roland Toure
17 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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STYLE ET MODE
Rose Tralou, détente. 18 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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Proverbes Kweni
Photo: Karen Yan
“c'est lorsque les pieds de courge sont séparés qu'ils poussent bien”.
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Proverbe Kweni Photo: Karen Yan
“Quand une armée va en guerre, des soldats meurent mais il y en aura toujours d'autres pour reconstituer l'armée”
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Proverbe Kweni Photo: Karen Yan
“La famille est dans la paume”.
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22 Yan Photo: Karen
VISITEZ BERL
28 Juille
Apres la rencontre historique avec vos frères et s
qui fait s
22 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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LIN CET ETE!
et 2012
sœurs kweni, visitez l’Allemagne afin de saisir ce
sa force.
23 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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Katrin Peters aka Han bou Maliki, Une Kweni D’adoption
Iyo. I ya dró, an bouhi? I ya dró, an blou? I tor lé non? An tor fah lé Katrin Peters. I lai à non? An lé 39. Yehi sie fla kin nan? Je suis née à Greifswald sur la côte de la mer baltique dans le nord-est de l’Allemagne. An Ti allemand lé. An mrou allemande lé. An zouhan Michael allemand lé. Yaa kin? Silé man bo à nan: Hamburg ye Allemagne. Man à nan, balé beyan. Lé nrou à nan? Bi ziman: Malik, 13 (vou ta yaha)
D
ieu m’a mis au monde sur le terrain de l’Ex-RDA. Grâce à mes parents j’ai passée une enfance très heureuse ensemble avec mon petit frère dans la paix et la joie. Il m'a manqué de rien, bien que notre liberté de voyager était un peu limité en cette période de l’histoire.
J'étais inscrite dans une école de langue. Cette école était située dans la ville universitaire de Leipzig. C’est après la chute du mur de Berlin que j'ai obtenu mon diplôme de secrétaire européenne en 1996. J’ai déménagée à Hambourg en raison du travail dans la même année. Voilà, je réside toujours dans cette belle ville dans le nord de l'Allemagne. Je suis une maman d'un beau garçon. Mon petit bébé - qui va me dépasser bientôt – s’appelle Malik et il a actuellement treize ans. Ses ancêtres paternels sont venus du nord du Togo. J’aime dessiner et cuisiner. Mes plats préférés sont l’ Alloko ou l’Igname grillé avec une bonne sauce bien pimenté. Du Foutou banane avec la Sauce Arachide, de l’Abolo ou de l’Attiéké avec du Poisson braisé. J’aime également les pastel à 24 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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la viande et du Dêguê. J’aime boire le Jus de Bissap et le Gnamakoudji. Mon fils, lui aime plutôt le Gbofloto. Bref, je mange de tout, y compris la peau de taureau et les tripes. J’aime beaucoup échanger. Mais pour communiquer avec les gens, il est convenable de maîtriser leur langue. Cependant vous posez tous la même question: Touhôli glo lé zaouli lou ? Le premier mot que j’ai appris dans ma propre ville, c’etait «Zanté». Une sœur ivoirienne de l’église a voulu me faire répéter ce mot pour que je le retienne. Mais j’ai refusé en lui disant simplement: «Donne-moi la traduction d’abord et ensuite tu m’apprendras la prononciation» Bi ziman zounonglo ley est venu un jour dans ma ville et il m’a trouvé dans cette église susmentionnée. Nous avons beaucoup échangé. J’ai alors décidé d’apprendre le Gouro. Et c’est dans ma quête d’apprentissage de cette que je suis tombée sur ma soeur Fely Tchaco et le frère John Tra sur Facebook. Voila, c'est comme ça « On va se parler en Gouro à la mon aventure a Rencontre Kweni, Section commencé. Petit à d’Europe à Berlin le samedi 28. petit j'ai ajoutée un Juillet 2012. Ya fohi, je serai là ». mot sur mot grâce notamment à l’aide des Gouros de ma liste d’amis facebook.
Si la graine est mise en terre, elle germera et donnera beaucoup de fruits. Des aujourd’hui commencez quelque chose.
Pour finir j’aimerais remercier tous ceux qui m’ont aidé à parler la langue Glo par skype et sur facebook. I boh oooh I boh à ma soeur Bienvenue Dibi pour ses appels téléphoniques de la France. Elle m’a trop aidé à améliorer ma prononciation ! Je suis très fière d’être Kweni par adoption. I boh oooh I boh, John Tra de m’ajouter dans l’Organisation Kweni. Quand j’ai commencé à lire le statut, je me suis dit : Ce groupe a un objectif clair sur lequel je tiens à y participer et j’aimerais à mettre mes idées en pratique, si vous – les Kweni d’origine – le souhaitez. On va se parler en Gouro à la Rencontre Kweni, Section d’Europe à Berlin le samedi 28. Juillet 2012. Ya fohi, je serais là. Iklé gava wibozignan ! ! ! Han Bou Maliki (Remerciements également pour le soutiens de Frederic Gore Bi Djo pour la correction des petits fautes dans mon francais et désolé pour tous ceux qui ne sont pas répertoriés par leur nom.)
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Tout est possible à celui qui croit et qui agit
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LES KWENI 27 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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NOS VOISINS
Foussat s’'emparent d'’Atossé, le centre de la révolte des Ayaou, des villages de Diakohou et N’'Dènou. Mais la révolte demeure toujours présente dans la partie nord du pays ayaou dont les villages, en juillet 1910, attaquent le lieutenant Bayle. Ce n’'est qu'’en mars 1911 que les Ayaou sont définitivement soumis par
LES BAOULES
l’'armée coloniale. Gossan : sous-groupe localisé dans le département de Bouaké (Kouassiblékro). Gossan,qui signifie en gouro « le champ de maïs », était un campement fondé, au XVIIème siècle, par une famille
Les Groupes Baoulé qui ont connu l’influence des Kweni sont: Akouè : sous-groupe localisé au nord de
de la tribu des Gouro Yassoua. Ce campement était situé sur le site actuel de la ville de Bouaké. Le nom Gossan va être attribué aux Faafoué qui vont venir s'’installer à proximité du campement des Gouro.
Toumodi et à Yamoussoukro. Ils seraient un métissage de Baoulé Faafouè et de Gou-
Kodè : sous-groupe localisé dans le département de Béoumi. Les
ro. Au début du XXème siècle, ils se soule-
Kodè ont pour voisins, au nord, les Goli, au s7;ud, les Walèbo, à
vèrent contre l’'administration française. Ils
l'’est, les Gblo et à l’'ouest, les Wan et les Gouro. Leur nom
prirent d'’assaut le poste militaire français
signifierait « va vite », consigne que la Reine leur aurait donnée
de Bonzi. La contre-offensive de l'’ennemi,
pour aller à la conquête de nouvelles terres. Les Kodè sont pa-
à travers de grandes opérations, fut menée
trilinéaires.
par le chef de bataillon Noguès en novembre 1909. les Akouè se soumettent en dé-
• Yowlè ou Yaourè: sous-groupe localisé dans le département de
cembre 1909, après les lourdes pertes en-
Bouaflé. Les voisins des Yowlè sont les Nanafouè (au nord), les
registrées lors des combats de Kami, Zatta,
Gouro (au sud), les Akouè (à l’'est) et les Ayaou (à l’'ouest).
Kongouanou. La soumission ne fut cependant qu'’apparente
D'’après Georges Niangoran-Bouah, «leur nom viendrait de yé
car la résistance se poursuivit. De nouvelles opérations, pla-
wolè (nous étions là ou nous sommes originaires de là) ou de
cées sous le commandement du lieutenant-colonel Levasseur,
Yawarè, du nom de leur ancêtre de sexe féminin, lointaine pa-
furent nécessaires pour venir à bout de leur résistance. C'’est
rente du Roi Opokou Warè de Kumasi ». Les Yowlè seraient
seulement en mars 1911 qu’'ils capitulèrent définitivement.
issus d’'un métissage de populations gouro et de populations baoulé (Alandjra et Assabou). Les Yowlè se composent de deux
• Ayaou : sous-groupe localisé dans les départements de Boua-
grands ensembles : les Namanlè, marqués par l'’influence cultu-
flé et Sakasou. Ils sont voisins des Walèbo et Yaouré, à l’'est,
relle gouro, et les Kanga Bonou, marqués par celle de la culture
et Gouro, à l'’ouest. Leur nom signifierait « près de mes en-
baoulé.
trailles ». Ils faisaient partie des Assabou. A la suite d'’un conflit avec les Assandrè,ils traversèrent le fleuve Bandama pour s'’installer au voisinage des Yowlè et des Gouro. Les Ayaou sont, comme les Kodè, patrilinéaires. Ils comprennent les fractions suivantes: Atossé, Diakohou, Sokpa, N’'Dènou. Hostiles à la pénétration française, les Ayaou, en octobre 1902, empêchent le lieutenant Carpentier d'’entrer sur leur territoire. Les colonnes armées dirigées contre eux à partir de janvier 1907 connaissent des échecs. En mars 1909, le mouvement insurrectionnel des Atossé gagne les autres fractions Ayaou et les Yowlè. Le 19 avril 1909, les capitaines Cahen et 28 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
29
BERLIN 2012
Noel Diangone, Allemagne
“Cette rencontre sera professionnelle, et permettra de poser les bases de notre développement” Martin Tra Bi, Suede
“Les kweni doivent enfin se réveiller pour occuper la place qui est la leur”
Le 28 Juillet 2012 CITY WEST RAUM BERLIN C/O MATHEMATIK IN BERLIN HARDENDERGSTRASSE 8 10623
THEME: Comment Unir les Kweni/Gouro
de Cote D’Ivoire et de la diaspora pour un développement harmonieux du pays Gouro. ACTIVITES:
Brede Grohe, Angleterre
“J’informerai la communauté Gouro de Londres, nous serons la” Meda Clairisse Nene, France
“Je serai de retour du Ghana le 26 et je partirai de France pour Berlin le 28”
Créations des sections Kweni D’Europe et Nominations des Représentants. Calendrier des activités De la Section Kweni Europe Etablissement d’une liste Des Projets Pour le Développement des Villages Kweni De Cote D’Ivoire Idées pour Fundraising Etablissement d’une liste de contacts des Kweni/Gouro D’Europe.
Katrin Peters, aka Maliki
“On va se parler en Gouro à la Rencontre Kweni, Section d’Europe à Berlin le samedi 28. Juillet 2012. Ya fohi, je serai là ». ” 29 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
AEECI Bouafle
Sans actions concrètes nos villes et villages seront tous dégradés
Cette rencontre est sponsorisée par l’organisation Kweni.
30
EXPLORATION DU BANDAMA, COTE D'IVOIRE: 1896-1897
rance de trouver une route demeurèrent sans résultats. Les sentiers suivis se terminaient en impasses où la forêt dense opposait un obstacle infranchissable. LA RESISTANCE DES GOURO A L’EXPLORATION DE LA REGION Après cinq jours de palabres, je dus revenir en arrière pour chercher un passade plus au Nord, par Dibokro et Tombo. Une partie de cette route était entièrement nouvelle. Près de Zoukro, j'allai reconnaître en pirogue le cours du Bandama, encombré d'un véritable chaos d'écueils granitique?. Le
Recit de voyage
par J. Eysséric Le voyage que j'entrepris en novembre 1896, sur les conseils de M. le Gouverneur Binger, avait pour objet de reconnaître la partie occidentale de la Côte d'Ivoire. Mon but principal était de traverser la région, complètement inconnue, comprise entre le Bandama et le Cavally, puis de revenir à la côte en suivant ce dernier fleuve qui forme la frontière entre notre colonie et la république de Libéria. A Grand-Bassam, je commençai à organiser la mission. J'engageai comme second un Français du Sénégal, M. F. Coroyé, dont le concours dévoué me fut très utile. Mais il me fut impossible de recruter une escorte de tirailleurs: je me décidai donc à m'en passer, je comptais bien faire un voyage absolument pacifique, malgré les renseignements peu favorables qu'on me donnait sur les dispositions des indigènes. Quittant Grand-Bassam le 15 décembre, je gagnai successivement Grand-Lahou, puis Tiassalé (en remontant le Bandama) et enfin Toumodi où j'arrivai le 1er janvier 1897. C'est là que la caravane fut définiti-
“Nous passions le Bandama le 20 et le même jour nous arrivions en pays Gouro”
à marcher vers l'ouest. Les recherches que je fis dans l'espé-
vement organisée; elle comprenait 32 porteurs Sénoufos et deux boys-interprètes. La mission quittait le poste de Toumodi le 10 janvier dans la direction de Kokoumbo et de Kumou-krou. Nous passions le Bandama le 20 et le même jour nous arrivions en pays Gouro, jusqu'à Zangué. Ce grand village avait été
déjà reconnu par le capitaine Marchand en 1890, mais aucun Européen n'y était retourné depuis. Quoique très bien reçu par le chef, il me fut impossible d'obtenir des guides pour continuer 30 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
chef de Tombo me prêta d'abord des pirogues pour aller reconnaître le confluent des deux branches du fleuve, le Bandama Blanc et le Bandama Rouge. Ensuite il me promit de me guider au delà du fleuve. Le 8 février, nous passions le Bandama Blanc, et nous pénétrions en pays complètement inexploré. Après avoir contourné un petit massif de collines, nous arrivions le 12 à Bouavéré (Actuel Bouaflé ), chez les Gouros. Une marche assez rapide nous conduisit alors à Gouropan, puis à Favéra ; nous suivions à distance le cours du Bandama Rouge qui s'incline assez vers l’Ouest ; je comptais passer le fleuve à Favéra et faire route alors vers le Sud Ouest. Malheureusement, dans la nuit du 16 au 17 février, une alerte très grave vint entraver ces projets. Les habitants des villages voisins, soulevés en masse, voulaient me couper la route et surtout piller mes bagages. Les Gouros n'osèrent pourtant pas nous attaquer et le 19 accompagné par une dizaine de fusils de Favera, je gagnai le gros village d'Elengué. A Elengué, maigre' des indices inquiétants, la première journée fut assez calme. Mais le lendemain, au moment où nous allions partir, la situation devint très grave. Des guerriers armés de lances et de fusils à pierre nous cernèrent étroitement, sans se décider à
“Des guerriers armés de lances et de fusils à pierre nous cernèrent étroitement,”
nous attaquer. Ils étaient pourtant 250 environs et nous ne pouvions leur oppose que nos deux carabines Winchester, car les porteurs n'étaient pas armés et nous ne pouvions compter sur eux pour une défense quelconque. Cependant, retranchés dans une case circulaire, nous tenions les Gouros en respect. Des alertes fréquentes se succédaient avec, des périodes de
31
calme pendant lesquelles les gens du village venaient nous vendre
en avril 1897, à la tète d'une mission importante, escortée par
des vivres et de l'eau bourbeuse. Mais les nuits surtout étaient
22 tirailleurs. Près de là, il apprit que les Los m'avaient refusé
pénibles; nous nous trouvions entourés, à quelques mètres de
le passage un mois avant, et avaient été sur le point de m'atta-
distance, par un cercle de feux de bivouac, et gardés à vue. Mon
quer. La mission Blondiaux se trouva elle-même très menacée
compagnon, malade depuis
par ces peuplades et revint en arrière à cause de l'insuffisance
quinze jours, ne se soutenait
de son escorte. elle avait d'ailleurs pour instruction pacifique-
que par un effort d'énergie
ment et rapportait déjà de beaux résultats photographiques.
et me secondait pour faire le quart. La longue insomnie devenait intolérable; Cette situation: durait depuis quatre jours, et paraissait désespérée, quand le chef d'Elengué nous proposa de “faire fétiche avec lui”, J'acceptai aussitôt cette proposition de paix, les guerriers étrangers au villace sp retirèrent; mais pour occuper les environs d surveiller notre sortie. Ainsi
Le but principal que se proposait la mission n'a pu être atteint, par suite; des circonstances relatées plus haut. Cependant nous avons parcouru à pied environ 800 km sur lesquels
“Quand le chef d'Elengué nous proposa de faire fétiche avec lui, J'acceptai aussitôt cette proposition”
l'investissement de la mission se prolongeait, tout en devenant plus supportable. Cependant un grand chef résidant à Goron(?) conseillait' toujours de nous massacrer, dans un but de pillage. Puis la situation s'améliora lentement; je continuai la série d'observations astronomiques commencées le jour, même de notre arrivée à Elengué. Après trois semaines d'attente et de palabres, le chef se décida enfin à nous donner une petite escorte: pour revenir, en arrière (7 mars).
300 km en pays complètement inexploré, et nous sommes parvenus à- mi-route environ du haut Cavally (ou du moins, de son cours supposé). Au début du voyage, l'excursion pacifique à Zangué n'a pas été inutile. Depuis notre séjour, les Gouros sont venus à Toumodi et à Tiassalé, pour travailler et pratiquer des échanges. Ces relations doivent contribuer à accroître le commerce de la colonie et à faciliter le recrutement d'interprètes Gouros-Baoulés, ce qui aiderait
singulièrement les explorations ultérieures. Un résultat plus important est d'avoir reconnu l'existence d'une mute transversale allant du Bandama vers le haut Sassandra et probablement, vers le haut Cavally. Cette route suit en partie le cours du Bandama Rouge, qui s'incline assez fortement à l’Ouest, et favorise le passage vers les bas-
Il ne fallait plus songer à poursuivre le
sins du Sassandra et du Cavally.
voyage, la route nous étant absolument
Un sentier principal va certaine-
fermée. Au-delà de Favéra, les Gouros
ment d'Elengué dans cette direc-
refusèrent de nous accompagner ? da-
tion et il existe très probable-
vantage 'et nous dûmes battre en re-
ment d'autres passages partant,
traite, sans guides, jusqu'à Bouavéré. A
de Gouropan et de Bouavéré.
Gouropan et à Bouavéré, je demandai
D'ailleurs, des sentiers nom-
encore la route de l'Ouest; ces tentati-
breux s'entrecroisent dans cette
ves n'eurent aucun: résultat. Je résolus alors de revenir vers
région que l'on croyait entièrement couverte de forêts impé-
l’Est par une route nouvelle. Après- biens des péripéties, je réus-
nétrables et peu habitée, tandis qu'elle est, au contraire, en
sis à gagner Kami. Ce gros village est le centre d'une région mon
grande partie découverte et très peuplée dans certaines zones.
tagneuse et aurifère, très intéressante. Continuant vers le Nord
Une expédition d'une centaine d'hommes, par exemple, trou-
la mission passait à gué le Bandama Blanc le 18 mars, en amont
verait largement à s'y ravitailler. Le pays ressemble beaucoup
d'un barrage rocheux. Ensuite, à travers un pays très peuplé,
au Baoulé et en forme comme un prolongement, au delà du
nullement hostile, elle arrivait au poste de Kouadiokoli le 23
Bandama Blanc. En outre, la mission a reconnu la région auri-
mars. Nous revenions ensuite à Toumodi par Ia route ordinaire,
fère de Kami, qui paraît très fertile et dont les populations
puis à Tiassalé et de la à Grand-Lahou par le Bandama.
accepteraient avec plaisir la tutelle des blancs; notre adminis-
Le lieutenant Blondiaux, venant du Sénégal, est passé à Séguéla 31 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
tration, très simplifiée dans l'intérieur, assure en effet aux indi-
32
gènes plus de sécurité et de justice. Il y a là pour notre colonie une région d'expansion pacifique tout indiquée. Enfin, ainsi que le montre la carte, l'itinéraire de la mission coupe plusieurs fois le Bandama, soit en aval de Tombo, soit en amont (branche du Bandama Blanc). Tous ces passages correspondent à la période d'étiage pendant laquelle les petites pirogues même ne peuvent naviguer que grâce à des portages fréquents. Or, presque partout, le lit du fleuve est encombré par d'énormes blocs de roches granitiques qui offriraient à la navigation — en la supposant possible aux hautes eaux — des dangers et des obstacles très sérieux. Cette constatation apporte quelques éléments à la discussion de la navigabilité du haut fleuve, question très controversée.
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32 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
33
L’essentiel est de commencer
33 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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Les funérailles chez les Kwenis : entre rite, tradition et modernité
Comment la mort est-elle vécue par les Kwenis ? Quels sont les rites et traditions qui sont organisées pendant les funérailles en pays Kweni ? Avant toute chose, il est important de rappeler que les Kwenis sont situés dans la partie occidentale de la Côte d’Ivoire.
Ils forment une mosaïque de tribus, de sous-tribus et de
FREDERIC GORE BI De Minfla
clans qui s’étendent sur plusieurs villes. Bien que parta-
L’organisation des funérailles en Côte d’I-
geant la même sphère géographique (La Marahoué) et
voire fait appel à un cérémonial atypique à
ayant en partage le même dialecte (Gouro ou Kweni),
chaque groupe ethnique. Mais d’autres peu-
cette mosaïque comporte des particularités tant au ni-
ples comme les Kwenis se distinguent parti-
veau de locution que des rites. Et la célébration de la
culièrement par leur approche de cet évè-
mort n’échappe pas à cette réalité. C’est pourquoi les
nement douloureux. Une organisation sin-
obsèques organisées à Gohitafla seront différentes à
gulière qui se situe entre rite, tradition et
biens égard à celles organisées à Bédiala.
modernité
Cependant, hormis ces détails qu’il est important de La mort qui
relever, pour éviter tous les quiproquos. Il faut savoir
est la cessa-
qu’en gros les funérailles en pays Kweni sont organisées
tion de toute
de la même façon.
vie en un individu. Elle se
La mort, un moment particulier chez les Kwenis
veut comme
La mort se présente comme un moment particulier
un
moment
chez les Kwenis. Elle est une occasion pour montrer
de
douleur,
son attachement et son amour au défunt. Mais égale-
d’émotion et
ment sa puissance financière. Tout mort chez les Kwe-
de tristesse. La mort n’épargne aucun peuple, au-
nis doit pouvoir bénéficier d’une bonne sépulture. Ce
cune tribu, encore moins aucune race. Cependant,
qui donne droit à toutes sortes de cérémonies que
chaque entité sociale à sa manière, sa façon pro-
d’aucun jugent ostentatoire. Mais qu’à cela ne tienne.
pre à elle d’honorer ce moment particulier. Elle se
Ce qui compte c’est l’honneur et le prestige de la famil-
traduit donc par des rites dont chaque peuple est
le qui doivent restés saufs.
le dépositaire. Cela peut aller des pleurs à la rési-
Ainsi donc, quand il y a un décès chez les Kwenis. La
gnation en passant par des incisions, des danses,
première des choses qui revient c’est d’organiser des
etc. Et il serait fastidieux d’épiloguer sur ce trait
obsèques dignes, grandioses. L’abattage de plusieurs
culturel de chaque peuple.
bœufs au cours des funérailles est considéré comme un
Néanmoins qu’en est –il du peuple Kweni ?
acte de haute portée. Il ne faut pas occulter aussi la
Comment ce peuple organise-il les funérailles ?
participation des chansonniers et autres artistes du ter-
34 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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roir. Leur participation à des obsèques moyennant
dans une famille donnée, les gendres doivent partici-
les espèces sonnantes et trébuchante est perçu e
per et de façon à ce qu’ils prouvent qu’ils sont des
comme un sorte de succès et de réussite des obsè-
hommes au sens vrai du terme et qu’ils méritent d’é-
ques. A cela s’ajoute l’achat d’un cercueil qui doit
pouser une fille de cette famille éplorée. Mais il faut le
être ‘’voyant, ‘’attrayant’’ et luxueux et qui doit mé-
préciser qu’il ne s’agit pas de tous les décès mais uni-
riter le respect et susciter la considération des
quement de l’un des deux géniteurs.
membres de la communauté. Ce qui place évidemment tous ceux qui satisfont ce rite dans l’estime de leurs concitoyens qui n’hésiteront pas en les citer en exemples et à les prendre pour modèle. Le contraire sera un opprobre et un sacrilège dont les effets seront dévastateurs pour la lignée. Et si par malheur le défunt se trouve être l’un des géniteurs. Le challenge devient encore plus grand pour ne pas dire qu’il se transforme carrément en défi.
Et cette participation est appelée ‘’DILO LÊ’’. C’est généralement une forte somme d’argent. Selon une source, dans les temps jadis, le DILO LÊ oscillait 100 franc CFA et plus. Mais au fil du temps, cette participation s’est élevée. Cependant de nos jours, cette participation n’est plus une obligation. Même si elle continue d’être appliquée à la lettre par certaines familles conservatrices.
La
récession
économique cyclique que vivent les populations et l’évolution
Car il ya eu déjà des personnes
des mentalités qui va avec la
qui ont mis les bouchées doubles et
perte des valeurs et des tradi-
qui ont sorti l’artillerie lourde lors
tions, peuvent être des raisons
de la perte de leur mère ou de leur
qui pourraient expliquer cette
père. Il est arrivé selon plusieurs
régression voire disparition cet-
sources contactées, que des famil-
te disparation du DILO LÊ.
les se voient refuser la parole parce qu’ils n’ont pas été capable de tuer un bœuf aux obsèques d’un des leurs. Vous avez dit tradition…
Ainsi pourrait-on résumer l’organisation des funérailles en pays Kweni. Par contre, la trop grande importance donnée aux funérailles par les Kwenis n’est –
Le dilo lê ou la participation des beaux fils
elle pas un frein au développement de leur région qui
Dans l’organisation des obsèques en pays Kweni, il
accuse un sérieux retard sur les autres ?
ya une part qui revient aux beaux parents. Notamment les beau-fils. En effet, lorsqu’il ya un décès 35 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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New York City La Ville qui ne dort Jamais
TIME SQUARE
36 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
LE DEVELOPPEMENT EST HUMAIN